Essai Sur La Structure Du Mélange Dans La Pensée Présocratique Les Pythagoriciens
Essai Sur La Structure Du Mélange Dans La Pensée Présocratique Les Pythagoriciens
Essai Sur La Structure Du Mélange Dans La Pensée Présocratique Les Pythagoriciens
de
Métaphysique
et de
Morale
Les Pythagoriciens
Essai sur la structuredu Mélange
dans la pensée présocratique
Avec le Pythagorisme, nous assistonspourla premièrefois dans la
philosophie grecque à la formulation systématique ainsi qu'à rénumé-
rationdesentitésprincipales qui entrent dans l'univers de toutemixtion.
Aristotenousa conservédansla Métaphysique la listede ces structures
pythagoriciennes. Elles étaientau nombrede dix :
Limiteet illimité,impairet pair,un et multiple,droiteet gauche,
mâleetfemelle, bonetmauvais,carréet oblong'
Parmitous ces opposés,ce sontles deux premiers, à savoirla limite
et l'illimitéqui sont de beaucouples plusimportants. Mais de ces deux
opposés, seule la limite, synonyme de la forme, est spécifiquement
pythagoricienne, constituant, pour reprendre les termesde J. Burnet2,
« la grandecontribution de Pythagoreà la Philosophie». Le àraipov
pythagoricien accuse,lui, l'influence milésienne, en premierlieu, celle
d'Anaximandre dont Pythagorefutle disciple.Or nous savons,d'un
côté, que les Pythagoriciens considéraient l'illimitécommeétendu(la
resextensa)et des formes géométriques tellesque le point,la ligneet la
surfacecommedes formes de la limite3 ; et, de l'autre,qu'ils « faisaient
consister matériellement toutefigure géométrique enunnombre » 4.
En expliquantles élémentsdes corps sensiblescommeformesdes
figures géométriques et en fusionnant la géométrie et l'arithmétique, les
Pythagoriciens étaient arrivés à « construire, d'aprèsl'expression d'Aris-
tote5, le mondeentierau moyende nombres».
1. Cf. Méta A 5.986al5 (comparer à 32B5) : tusoocçxal a7i£ipov,irepiTtovxal àpnov,
sv xal TuXrjô'iÇ,
8s;iòv xal àp'.drepov, aopsv xal 6t|Xv, 7]0ifjt.o0v euôù
xal xivou[X£VOv?
xal xsu/tuXov,©#çxal ctxÓtoç,áyaôòv xai xaxóv, TExpávíOvov xal £T£póuvixêç.
2. Cf. GreekPhilosophy, Part I : Thaiesto Plato,p. 44.
3. Cf.L'Aurorede la Philosophiegrecque, p. 334.
4. Cf. G. Milhaud: Les philosophes géomètres de la Grèce,p. 108, qui nous décrit
cettefusionde l'arithmétique et de la géométrie.
5. Cf. Mêla M, 6 1080 b, 18 sq, 1083 b, 8 sq. de Coelo,F, 1300 a 16.
Revue de méta. - N° 4, 1959. 25
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Les pythagoriciens
écrit Burnet, était conçu comme « limité par des unités lumineuses,
tableau que le Ciel étoile devait naturellementsuggérer»-1.
Autrementdit,il y avait identification entrele feu céleste et la Limite.
Or Aristote,Simpliciuset Aétius nous rapportentle témoignageque les
Pythagoriciensappelaient le feu qui occupe le milieu et le centre de
toutes choses soit maison de Jupiter,soit Zeus, soit éttîoc.Selon eux,
ce feu, illustrationde la limite, avait toute l'efficacitéet la dignitéde
l'Être. Des phrases et des termestels que : é<m'av tou ixavró;...Aiòçoîxov
xïî uLYjTepa Ôîcov ¡iWoaóv t£ xu (Tuvo^v xou [/.sxpov cpucrswç2, to xupiwTocTov tou
8 ev t:o
■rcavroç...(xsaov ttjç cpuTewç... [xstw .. tyîv SYiatou^y.xrjv Buvajjuv... Zr^bç
A òç cpAax^v4
7rúpyov... sont bien significatifs
à cet égard.
Tout particulièrementl'expression àaxíavto-j tuocvtoç est révélatrice
puisque, si nous croyons l'étymologiedu Cratyle platonicien, sana ne
fait que désignerau fondVessencede toutes choses.
Ainsi donc la limite,selon les Pythagoriciens,exprimerait,en tant que
feu célesterésidantau centrede l'Univers,l'Être.
Mais ce n'est pas tout.
Nous pouvons présumerqu'au-delà même de cette entité (qu'est la
Limite),il doit y avoir un principeencore supérieur,à la façon du Bien
platonicien,dépassant en dignitél'Être lui-même.Or tel justement se
présentela décade pythagoricienne ou tetraktys qui, constituantle iruO^v
de toutes choses,est d'aprèsle Théolog.arith.la «puTixwTcÍTr,
xoc.teasonxfoTárr,
'
tü)V ovTO)v 0Î.0V siôo;Title,xo jjjuxoí: ; airoTEXsfffjLaait£/v»cgv á-x» £0cut?,ç... OsizéXtov
TravTSAetjTarovtoj to-j iravióç tioititt, Òsco...
UTráp/oucav xai TcaporEtyH1-'*
Cette tetraktys,ou décade, est le nombreparfait qui enveloppe dans
son sein le pair et l'impair aussi bien que le mouvementet le repos,le
bien et le mal 5, en un mot les couples des opposés pythagoriciens ; elle
englobe par conséquent la limite et l'illimitéet c'est pour cette raison
qu'elle est considéréecomme l'Un lui-même.Ainsi que nous le dit, en
effet,Théon de Smyrne(p. 22) : 'Aptaro-sXrK oè Iv to) Lluoayopixw
(fr. 199R)
tÒ £v epactv á[/.pOT£po)v
(pair et impair) [xsxe/stv ttj3 yúieox;. aprico yèv yap
7TpQ(7T£Ô£VTTEptTlòv 7TOIE?,7C£ClTTTtO
Òì ápTtOV, O O'JXàv "^OUVatO £t {/.-/)áfJLíLOLV
TOÎv
¿io xai *ov xaXetiOai tg Ev
(jLET6t/£*
cpuffioiv ápTtOTUíotr e.
Une autrepreuveque le Un et la Décade,ou tetraktys,
coïncident et
ne fontqu'un aux yeuxdes Pythagoriciens
nousest fourniepar la con-
1. Aurore,p. 124.
2. Cf.Aétius,II, 7,7 (D. 336, probablement
Théophrastein PoseidoniosExcerpt).
3. Aristote: de CoeloB13, 293al8.
4. Simplicius, 511, 26.
5. Cf. Théon de Smyrne (p. 106, 7, Hill.) : r¡ {jlevtoi &-xàç rcávTa 7:£pa(v£ttòv
Tròtcavcpúaiv¿vxòç a'JTvj;apitou te xai 7i£piTTOu,
£ut.7r£3'.£/ouaa
áptôtjt.óv xivouulevou
te
xai áxtv^Tou, ayaOoO te xocixax^J I TiEp*.yjçxai 'Ap/úraç ¿v toj 7uepiTfjÇ^£xáooç xoü
<i>tXóXaoçiv TW -soi îpuTto:[32Bn] TC.XXàSts;ia(rtv.
6. Cet Un est appelé encore monade : cf. Théo. Smyrn.,p. 2019. Apyi/nxçoe xal
^iXóXaoç áòtacpopwçtò ëv xai ¿xovaoaxolaoùgi xai ttjv (xovaoa ev.
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