TD Administratif
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L’unité de juridiction, qui est notamment celui des Etats anglo-saxons dans
lesquels, sauf exceptions, les mêmes tribunaux jugent des procès qui concernent les
particuliers et des procès qui mettent en cause les administrations. Ce système
s'oppose également au système de l'administration-juge, qui fut celui de la France
de 1790 à 1889, et qui est celui des Etats socialistes, système selon lequel c'est
l'administration qui se juge elle-même... Dans les Etats socialistes c'est le procureur
général de l'Etat qui est chargé de faire respecter la "légalité socialiste", c'est à dire
de faire respecter, de fait, les décisions du parti communiste. Les pays africains
notamment le SENEGAL ont adopté pour l’essentiel, en revanche l’unité de
juridiction à la dualité du contentieux. On peut évoquer deux raisons à ce
propos :-La première raison est historique. En effet les élites africaines avaient été
formées aux institutions administratives françaises. Elles étaient donc plus
familiarisées avec la pratique des institutions. -La deuxième raison est d’ordre
pratique. Il s’agissait d’assurer une transition en douceur tout évitant le coût
prohibitif de la dualité de juridiction. Le réaménagement du droit administratif en
Afrique n’a pas seulement revêt un caractère institutionnel. En effet d’un point de
vue structurel, les Etats africains en construction ont développé un droit
administratif structurel plus important que celui de la France. Récemment les pays
africains se sont engagés dans une réforme de leur système d’organisation
judiciaire. Ainsi on constate que plus de trente ans (1990) après leur accession à
l’indépendance, la plupart de ces pays africains a eu la tendance à un retour à une
dualité Française de juridiction.
Cependant il est à noter que le droit administratif SENEGALAIS est un droit en
construction.
II-UN DROIT ADMINISTRATIF EN CONSTRUCTION
Il convient de montrer que le droit administratif SENEGALAIS a une codification
incomplète (A) et d’évoquer une unité de juridiction laconique (B)
A- Une codification incomplète
Au Sénégal où il existe un Code des Obligations de l’Administration (C.O.A) de
1965. Ce code ne comporte en effet que 148 articles. Certains de ses dispositions
sont nécessairement laconiques et dans des domaines relativement nouveaux, la
législation est inexistante. Le Caractère essentiellement jurisprudentiel emporte
deux conséquences importantes sur le droit Administratif : La première c’est que le
droit administratif est un droit évolutif. Il faut rappeler que le juge administratif
n’est pas lié par ses précédents en raison de l’interdiction des arrêts de règlement
dans le système français. Le juge a la grande latitude pour adopter ses décisions
avec beaucoup de souplesse aux circonstances du moment. Le droit administratif
est un droit essentiellement théorique. Le juge bénéficie d’une certaine
indépendance par rapport aux textes. La deuxième c’est que le droit administratif
est un droit original. L’originalité revêt deux aspects. Le premier, le droit
administratif est un droit autonome. Pour qu’un droit soit considéré comme étant
un droit autonome il faut qu’il remplisse au moins deux conditions. La première
c’est d’avoir un champ d’application propre. L’existence d’un code dans un
domaine spécifique peut parfois prêter à confusion, en laissant croire qu’il regroupe
l’intégralité du droit applicable. Du fait de l'inadaptation des textes d'origine
coloniale, les Gouvernants ont d'abord nationalisé puis rationalisé les sources du
droit. La nationalisation des sources signifie que les autorités ont pris en
considération les réalités nationales lors de la réception des textes de la période
coloniale. Exemple : les lois portant réforme domaniale et foncière. La
rationalisation des sources signifie que devant une pluralité de textes, les autorités
sont tenues par la loi ou le règlement à simplifier, classer ou élaguer les textes.
Cette rationalisation peut aussi concerner la jurisprudence. Exemple : le législateur
sénégalais a repris en les simplifiant et en les adaptant aux grandes lignes de la
jurisprudence française en matière de responsabilité, de contrat, de retrait des actes
administratifs, de police des réunions etc.