Document de Politique Nationale de Recherche en Sante: Union - Discipline - Travail
Document de Politique Nationale de Recherche en Sante: Union - Discipline - Travail
Document de Politique Nationale de Recherche en Sante: Union - Discipline - Travail
MINISTERE DE LA SANTE
ET DE LA LUTTE CONTRE LE SIDA
DOCUMENT DE POLITIQUE
NATIONALE
DE RECHERCHE EN SANTE
Mai 2013
SOMMAIRE
SIGLES, ACRONYMES ET ABREVIATIONS .................................................................................. III.
PREFACE.............................................................................................................................................. VI.
INTRODUCTION ................................................................................................................................... 1
1- Principaux défis............................................................................................................................. 21
2- Opportunités .................................................................................................................................. 21
1- Vision ............................................................................................................................................ 24
2- But ................................................................................................................................................. 24
4- Objectifs ........................................................................................................................................ 25
V- ORIENTATIONS STRATEGIQUES .............................................................................................. 26
2- Outils et indicateurs....................................................................................................................... 39
CONCLUSION ..................................................................................................................................... 41
III
INSP : Institut National de Santé Publique
IPCI : Institut Pasteur de Côte d’Ivoire
IPR : Institut Pierre Richet
IRF : Institut Raoul Follereau
IST : Infections Sexuellement Transmissibles
LNSP : Laboratoire National de la Santé Publique
MESRS : Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
MINESUDD : Ministère de l’Environnement, de la Salubrité Urbaine et du Développement Durable
MSLS : Ministère de la Santé et de la Lutte contre le Sida
MSP : Ministère de la Santé Publique
MTA : Médicaments Traditionnels Améliorés
OCCGE : Organisation de Coordination et de Coopération pour la lutte contre les Grandes
Endémies
OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONG : Organisation Non Gouvernementale
ONUSIDA : Programme Commun des Nations Unies sur le VIH/Sida
OOAS : Organisation Ouest Africaine de la Santé
PMT : Praticien de Médecine Traditionnelle
PND : Plan National de Développement
PNDS : Plan National de Développement Sanitaire
PNLP : Programme National de Lutte contre le Paludisme
PNPMT : Programme National de Promotion de la Médecine Traditionnelle
PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement
PPTE : Pays Pauvres Très Endettés
PSP : Pharmacie de la Santé Publique
RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitat
RHS : Ressources Humaines de Santé
SAMU : Service d’Aide Médicale d’Urgence
SASED : Service d’Appui aux Services Extérieurs et à la Décentralisation
SGHP : Service Général d’Hygiène et de Prophylaxie
SIDA : Syndrome Immuno Déficitaire Acquis
SNTE : Secrétariat National Technique et Exécutif
SNU : Système des Nations Unies
SSP : Soins de Santé Primaires
TIC : Technologies de l’Information et de la Communication
UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
UFR : Unité de Formation et de Recherche
UFR-OS : Unité de Formation et de Recherche d’Odonto-Stomatologie
UFR-SMA : Unité de Formation et de Recherche des Sciences Médicales d’Abidjan
UFR-SMB : Unité de Formation et de Recherche des Sciences Médicales de Bouaké
IV IV
UFR-SPB : Unité de Formation et de Recherche des Sciences Pharmaceutiques et Biologiques
UNDAF : United Nation Development Assistance Framework (Plan Cadre des Nations-Unies
pour l’Aide au Développement)
UNFPA : United Nations Population Fund (Fonds des Nations Unies pour la Population)
UNICEF : United Nations Children's Fund (Fonds des Nations Unies pour l’Enfance)
UNR : Unité Nationale de Recherche en santé
USAC : Unité de Soins Ambulatoires et de Conseil
VIH : Virus de l’Immunodéficience Humaine
WAHC : West African Health Community (Communauté Ouest Africaine de la Santé).
V
VI
VII
RESUME
La recherche en santé, telle que définie à la 43ème Assemblée Mondiale de la Santé de 1990 est « un
processus visant à obtenir une connaissance systématique et des technologies pouvant être utilisées
pour améliorer la santé des individus ou de groupes de populations déterminés ». Toutefois, pour
répondre aux besoins réels de la population en matière de santé, elle doit être menée dans un cadre
précis présenté dans un document de politique de référence.
Dans le présent Document de Politique Nationale de Recherche en Santé, sont donc exposés les
points suivants : (i) le contexte de la recherche en santé aux plans mondial, régional et national, (ii)
l’état des lieux de la recherche en santé en Côte d’Ivoire, (iii) les orientations générales pour le
développement de la recherche en santé, (iv) les orientations stratégiques en réponse au diagnostic
posé lors de l’analyse situationnelle, (v) les conditions de la mise en œuvre, (vi) les mécanismes de
suivi et évaluation de la politique et (vii) les stratégies de communication.
Au plan national, bien que plusieurs grandes rencontres aient marqué l’histoire récente de la
recherche scientifique en Côte d’Ivoire, le développement de la recherche en santé reste encore à
l’état embryonnaire. Les problèmes qui se posent sont d’ordre juridique, institutionnel,
organisationnel, financier, technique etc. Pour relever ces défis, une vision claire, des objectifs précis
et des stratégies idoines sont proposés.
Ainsi, la recherche en santé en Côte d’Ivoire, en harmonie avec l’éthique, se veut un outil de
développement. Elle doit contribuer à accroître les connaissances scientifiques et à partager les bases
factuelles afin d’éclairer les politiques et pratiques visant à produire un impact positif sur la santé des
populations, dans un pays qui aspire à figurer parmi les nations émergentes à l’horizon 2020.
Pour atteindre ces objectifs, six (06) axes stratégiques sont proposés, à savoir : (i) le renforcement du
cadre juridique et institutionnel spécifique de la recherche en santé en Côte d’Ivoire ; (ii)
l’amélioration du cadre organisationnel de la recherche en santé ; (iii) le développement des
ressources de la recherche en santé et de l’innovation; (iv) la promotion de l’éthique dans la
recherche en santé ; (v) la promotion, la valorisation et la vulgarisation des acquis de la recherche ;
(vi) le développement de partenariats, les systèmes de financement de la recherche et les principes de
bonne gouvernance.
Pour rendre efficace la mise en œuvre de la Politique Nationale de Recherche en Santé, des structures
et mécanisme de suivi et d’évaluation ont été identifiés et une stratégie de communication a été
définie.
Le Document de Politique Nationale de Recherche en Santé constitue donc une boussole pour la
recherche en santé et devra ainsi jouer un rôle majeur dans le développement du système de santé
ainsi que dans l’amélioration des indicateurs de santé.
VIII
INTRODUCTION
La recherche scientifique en particulier celle intéressant la santé fait partie du domaine de la création
intellectuelle et de l’innovation technologique, gages d’un développement durable des nations dans
un monde où la compétitivité est devenue l’un des principaux indicateurs de performance.
Selon la définition qui en a été donnée à la 43ème Assemblée Mondiale de la Santé tenue en mai 1990,
la recherche en santé est « un processus visant à obtenir une connaissance systématique et des
technologies pouvant être utilisées pour améliorer la santé des individus ou de groupes de
populations déterminés »1.
Aux fins de la stratégie, elle est définie comme « l’acquisition de connaissances dans le but de
comprendre les problèmes de santé et y remédier »2. Cette définition embrasse l’intégralité de la
recherche, laquelle comprend cinq grandes fonctions:
mesurer un problème ;
comprendre sa ou ses causes ;
élaborer des solutions ;
concevoir des politiques, des mesures concrètes et des produits ;
évaluer l’efficacité des solutions.
Cette recherche en santé vise donc à fournir une information de base sur l’état de santé de la
population et les pathologies du milieu, à mettre au point des outils pour prévenir, soigner la maladie
ou en atténuer les effets et à concevoir des approches plus efficaces de prestation des soins de santé,
tant à l’endroit de l’individu que de la communauté.
Ainsi définie, la recherche en santé apparaît comme un outil de développement national et mérite, de
ce fait, une grande attention pour en assurer la promotion de façon permanente. Toutefois, pour
répondre aux besoins réels de la population en matière de santé, elle doit être menée dans un cadre
précis présenté dans un document de politique de référence.
1
Commission on Health Research for Development. Health research: essential link to equity in development.
New York, Oxford University Press, 1990.
2
OMS. Rôle et responsabilités de l’OMS dans la Recherche en Santé. Projet de stratégies OMS pour la Recherche en
ème
Santé. Ordre du jour provisoire de la 63 Assemblée Mondiale de la Santé, 25 mars 2010.
1
Au cours des étapes suivantes, des experts ont contribué à l’amélioration du document en
enrichissant les données relatives aux orientations générales de la politique, aux axes stratégiques et
à la mise en œuvre.
Dans ce document, sont donc exposés les points suivants : (i) le contexte de la recherche en santé aux
plans mondial, régional et national, (ii) l’état des lieux de la recherche en santé en Côte d’Ivoire, (iii)
les orientations générales pour le développement de la recherche en santé, (iv) les orientations
stratégiques en réponse au diagnostic posé lors de l’analyse situationnelle, (v) les conditions de la
mise en œuvre, (vi) les mécanismes de suivi et évaluation de la politique et (vii) les stratégies de
communication.
2
I- CONTEXTE GENERAL
1. Présentation de la Côte d'Ivoire
Indépendante depuis le 7 août 1960, la Côte d’Ivoire est située en Afrique de l’Ouest entre le 5 ième et
11ième degré de latitude Nord et le 4ième et 8ième degré de longitude Ouest avec une superficie de
322.462 km². Elle est limitée au Nord par le Burkina-Faso et le Mali, au Sud par l’Océan Atlantique,
à l’Est par le Ghana et à l’Ouest par la Guinée et le Libéria.
Le climat est de type équatorial humide au Sud et tropical au Nord. La pluviométrie annuelle varie
entre 2 300 mm de pluie au Sud et 900 mm au Nord. Les températures sont généralement élevées
avec une moyenne de 30°C. La végétation est très diversifiée et dominée par la forêt au Sud et la
savane au Nord.
La population de la Côte d’Ivoire est estimée pour 2013, à 23.815.761 habitants selon les projections
de l’Institut National de la Statistique (INS) établies sur la base des données du Recensement Général
de la Population et de l’Habitat (RGPH) de 1998 avec une croissance démographique annuelle de
3,3%. La densité moyenne est estimée à 43 habitants par km2.
Selon l’INS, 51% de la population ivoirienne vit en milieu rural. Les femmes représentent 49% dont
51% sont en âge de procréer. Les enfants de moins de 15 ans représentent 41% dont 15% d’enfants
de moins de 5 ans.
Selon le rapport mondial sur le Développement Humain de 2012, l'Indice de Développement Humain
(IDH) en Côte d'Ivoire était de 0,444 et classait le pays au rang de 168ème sur 1873
La médecine traditionnelle occupe une place importante avec plus de 8500 Praticiens recensés.
---------------------------
7
Données administratives, DIEM 2011
8
Données administratives, DRH 2013
4
En 2010, 12049 Praticiens de la Médecine Traditionnelle (PMT) ont été formés ; certains en anatomie
et en hygiène conventionnelle et d’autres en droits de propriété intellectuelle. Un Document de
Politique de Médecine et de Pharmacopée Traditionnelles est disponible.
Le taux d’accouchements assistés par du personnel de santé qualifié a progressé, passant de 47% 15 en
1998 à 56,8% en 200816. Selon les données de la Direction de l’Information, de la Planification et de
l’Evaluation (DIPE), en 2011 ce taux serait passé à 69,2%.
Les problèmes nutritionnels fragilisent la mère et contribuent au faible poids de naissance chez le
nouveau-né.
Le paludisme représente la première cause de morbidité et de mortalité en Côte d’Ivoire, notamment
chez les enfants de moins de 5 ans, avec une incidence de 389‰17.
Selon l’EIS 2005, la mortalité néonatale était de 41‰ naissances vivantes, la mortalité infanto
juvénile de 125‰ naissances vivantes chez les enfants de moins de cinq ans et la mortalité
maternelle à 54318 décès pour 100 000 naissances vivantes.
Le nombre de cas cumulé d’ulcère de Buruli, est passé de 500 en 1994 à 25 000 en 200621. En 2007
et 2008, le nombre de nouveaux cas était respectivement de 1654 et 208522.
Certaines pathologies dites négligées telles que la trypanosomiase humaine africaine, l’onchocercose,
les bilharzioses, la filariose lymphatique, le trachome et le pian persistent. D’autres maladies comme
la dracunculose, la lèpre, et la syphilis sont respectivement en voie d’éradication, d’élimination, ou
en nette régression.
En Côte d’Ivoire, le profil nutritionnel est caractérisé par un double fardeau de la malnutrition par
carence et la malnutrition par excès. La forme la plus courante est la malnutrition chronique dont la
prévalence est de 27,3%23.
La prévalence de la malnutrition aigue globale est de 5,4%. La prévalence du goitre par carence en
iode a significativement baissé de 40% en 1994 à 4,8% en 2004 en raison de la disponibilité du sel
iodé dans 84,4% des ménages. La carence en fer, avec une anémie ferriprive est notée chez plus de la
moitié des enfants. L’hypovitaminose A, demeure élevée. Plus de 60%24 des enfants de 6 à 59 mois
sont à risque de cette carence.
La malnutrition par excès est également préoccupante. Selon l’Enquête Nutrition Mortalité (ENMCI
2004), 22,8 % des femmes en âge de procréer avaient un excès de poids, avec une prévalence plus
élevée en milieu urbain (28,2 %) qu’en milieu rural (13,6 %).
Parmi les maladies métaboliques, le diabète sucré occupe une place de choix avec une prévalence de
5,7% dans la population adulte.
-------------------------------
20
Annuaire des statistiques sanitaires 200-2008, MSHP/DIPE
21
REPCI 2006
22
Annuaire des statistiques sanitaires 2007-2008, MSHP/DIPE
23
SMART 2011
24
PIPAF 2007
6
Au niveau des maladies cardiovasculaires, l’hypertension artérielle (HTA) est actuellement en nette
progression. L’enquête STEPS25 réalisée en 2005, a révélé sur l’ensemble de la population âgée de 15
à 64 ans, une prévalence de l’HTA de 21,7%. Sa proportion augmente avec l’âge pour atteindre
58,4% dans le groupe d’âge des 55-64 ans.
En ce qui concerne le cancer, 15 000 nouveaux cas sont attendus par an. Parmi eux, les cancers de la
femme sont de loin les plus nombreux. L’incidence était de 98,8 cas pour 100 000 habitants en 2004
avec 25,2% de cancers du sein et 23% de cancers du col de l’utérus1. Chez l’homme, l’incidence est
légèrement inférieure (82 pour 100 000) avec une incidence élevée des cancers de la prostate (31
pour 100 000) et des cancers primitifs du foie qui représentent 28 % des cancers chez l’homme.
D’autres maladies non transmissibles telles que l’insuffisance rénale, les maladies bucco-dentaires,
les affections ophtalmologiques, les maladies mentales et les toxicomanies sont également en
progression. Il faut noter que les centres d’hémodialyse même s’ils existent sont insuffisants face à la
demande qui croît depuis quelques années.
Par ailleurs, selon le Forum Global sur la Recherche en Santé de 1999, 90% des fonds consacrés à la
recherche en santé sont affectés à des recherches qui ne concernent que 10% de la population
mondiale27. Il s’agit du « déséquilibre 10/90 » qui reste encore d’actualité28.
-----------------------------
25
Enquête STEPS Côte d’Ivoire 2005-Programme National de Prévention des Maladies Non Transmissibles
26
Sources : registre national du cancer en Côte d’Ivoire : CHU de Treichville ; Année 2004
27
OMS, Genève. TDR/GEN/96.1. Comité ad hoc sur la recherche en santé concernant les futurs choix d’intervention 1996.
28
The10/90 report on health research 1999.
7
La 63ème Assemblée Mondiale de la Santé de mai 201029, tenant compte des résultats du Forum
Ministériel sur la Recherche en Santé (Bamako, 17-19 novembre 2008), a approuvé la stratégie OMS
de recherche pour la santé. Elle a invité les Etats membres entre autres à reconnaitre que « la
recherche est importante pour améliorer la santé et pour l’équité en santé ». En outre, les Etats
membres doivent « adopter et appliquer des politiques de recherche pour la santé qui soient en
harmonie avec les plans sanitaires nationaux, qui prévoient la participation de tous les secteurs
concernés, public et privé, qui alignent l’appui extérieur sur les priorités communes et qui renforcent
les principales institutions ».
Par ailleurs, cette recherche en santé doit reposer sur des fondements éthiques. En effet, l’accent mis
ces dernières années sur l’éthique de la recherche répond à la demande créée par la Déclaration
d’Helsinki de l’Association Médicale Mondiale30, qui stipule que toute recherche impliquant des êtres
humains doit avoir l’approbation éthique d’un comité indépendant. S’agissant des recherches menées
dans le cadre d’une coopération internationale, cet examen peut être requis par les lois du pays qui
parrainent la recherche, même s’il n’est pas exigé par les lois du pays hôte. Un tel examen est
également essentiel si les chercheurs ont l’intention de publier les résultats de leurs travaux, car la
plupart des revues médicales n’acceptent pas de publier les résultats de recherches qui n’ont pas reçu
l’approbation d’un comité d’éthique.
La nécessité de l’éthique de la recherche en santé s’explique également par le fait que la recherche
impliquant des êtres humains entraîne le risque d’exploitation. Ce risque est exacerbé quand les
recherches sont faites sur des personnes en situation de vulnérabilité, comme c’est le cas pour les
membres de minorités, communautés et peuples qui souffrent de discrimination et d’autres violations
des droits fondamentaux de l’homme31.
Cependant, les multiples textes internationaux posant des principes éthiques pour la recherche
médicale ne sont pas suffisamment contraignantes même si leur force politique et morale peut être
réelle : c’est par exemple le cas de la déclaration d’Helsinki en 1964 (AMM, modifiée à plusieurs
reprises), de Manille de 1982 (OMS) et de celle du Millénaire, adoptée en 2000 par l’Assemblée
Générale des Nations Unies, qui marque également l’engagement des Etats membres à « défendre, à
l’échelon mondial, les principes de la dignité humaine, de l’égalité et de l’équité ».
8
(viii) l’insuffisance du plateau technique, (ix) l’insuffisance du financement de la recherche et (x) la
très faible valorisation des résultats de la recherche faute de communication et de collaboration entre
les chercheurs et les utilisateurs potentiels de ces résultats.
C’est pour apporter des solutions durables à ces insuffisances que s’est tenue, du 23 au 26 juin 2008
à Alger, la conférence sur la Recherche pour la Santé dans la Région africaine de l’OMS. Les Etats
concernés se sont engagés à œuvrer ensemble pour donner l’impulsion nécessaire au renforcement
des systèmes nationaux de recherche pour la santé, des systèmes nationaux d’information et de
gestion des connaissances grâce à une optimisation des investissements et à une meilleure
coordination de leur action ainsi qu’au renforcement de la gestion afin d’améliorer la santé des
populations.
C’est aussi dans cette même dynamique que le Directeur Régional de l’OMS pour l’Afrique a déclaré
le 18 septembre 2012 à Maputo que : « les pays de la Région Africaine de l’OMS doivent investir
davantage dans la recherche scientifique pour générer des bases factuelles plus solides et de
nouvelles connaissances ainsi que l’innovation technologique en santé ».
Dans l’espace CEDEAO, la réunion des Ministres des Etats Membres, en charge des Sciences et
Technologie, qui s’est tenue du 20 au 24 mars 2012 à Yamoussoukro a défini une vision globale du
renforcement des activités de recherche en vue d’apporter des solutions durables aux questions de
développement des Etats.
Tout ceci justifie, qu’au niveau sous-régional, l’OOAS, dans sa mission d’harmonisation des
politiques de santé, soutienne l’élaboration ou le renforcement de politiques nationales de recherche
en santé.
3.3.1. Organisation
Par décrets N°71-275 du 08 juin 1971 et N°71-480 du 23 septembre 1971, portant respectivement
création, attributions et compétences du Ministère de la Recherche Scientifique et création des
structures de recherche, la Côte d’Ivoire venait de faire un choix stratégique, en se donnant des
moyens pour soutenir son développement économique et social avec l’option majeure qui est la
maîtrise par les nationaux de la science, de la technique et de la technologie. Trois objectifs étaient
ici visés à savoir :
l’ivoirisation des décisions en matière de Recherche Scientifique ;
l’exécution des programmes de recherche par les nationaux ;
le développement de la coopération sud-sud et nord-sud.
Depuis lors de multiples concertations et actions ont été initiées pour dynamiser cette recherche
scientifique. Ce sont entre autres : (i) les assises des Etats Généraux de l’Education Nationale et de
la Recherche Scientifique qui ont eu lieu du 9 au 11 avril 1985 (ii) la concertation nationale sur
l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique tenue à Abidjan du 30 septembre au 7
octobre 1997, (iii) les Etats Généraux de la Recherche tenus à Yamoussoukro du 14 au 16 mai
199932, (iv) les assises de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique en 2002 à
------------------------------
32
Côte d’Ivoire. Ministère de l’Enseignement Supérieur et Recherche Scientifique. Actes des états généraux de la recherche. Yamoussoukro 14-16 mai
1999
9
Yamoussoukro, (v) le séminaire de relance de la Recherche Scientifique en Côte d’Ivoire qui a eu
lieu à Grand Bassam du 25 au 27 février 2004 et (vi) le séminaire sur le cadre de partenariat entre le
Secteur Privé, l’Enseignement Supérieur et la Recherche Scientifique en 2007 à Grand-Bassam.
Au plan politique, l’on a enregistré des déclarations de politique. Nous avons entre autres :
la déclaration de politique nationale de recherche (11 août 1992) ;
la déclaration de politique générale de la recherche scientifique du Ministère de
l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (20 décembre 1994).
Il apparait donc que la recherche scientifique, y compris la recherche en santé, est une préoccupation
tant pour le Gouvernement que pour la communauté des scientifiques.
Pour adresser cette dernière question, le Ministère de la Santé et de la Lutte contre le Sida a créé une
Direction de la Formation et de la Recherche dont l’une des missions essentielles est l’impulsion et la
coordination de la recherche en santé.
Cependant, le constat est que de nombreux projets de recherche intéressant la santé ne sont pas
réalisés en coordination avec le Ministère en charge de la santé.
Selon les actes des Etats Généraux de la Recherche tenus du 14 au 16 mai 1999, la Recherche
Scientifique est interpellée pour apporter des réponses adéquates et durables. Ces réponses sont
fournies par des programmes et activités pertinents de recherche, des structures de recherche
performantes, des mécanismes de concertation et de promotions scientifiques efficaces.
10
valoriser les résultats de la recherche à des fins de développements culturel, social et
économique ;
former à la recherche et par la recherche ;
diffuser les connaissances scientifiques.
A ce titre, la recherche scientifique mérite d’être comptée parmi les secteurs stratégiques de notre
pays.
L’élaboration du Document de Politique Nationale de Recherche en Santé tire donc son origine dans
la volonté de la Côte d’Ivoire de mettre en œuvre toutes les recommandations internationales et
nationales.
Pour y arriver, il importe de faire l’état des lieux de la recherche en santé en Côte d’Ivoire.
---------------------------------------
33
Décret n° 2011-426 du 30 novembre 2011 11
II- ETAT DES LIEUX DE LA RECHERCHE EN SANTE EN COTE
D’IVOIRE
1. Historique de la recherche en santé
Pour améliorer l’état de santé des populations, la Côte d’Ivoire a mis en place plusieurs stratégies en
matière de recherche en santé.
Par la suite, le spécialiste de médecine tropicale Pierre RICHET milita auprès des différents pays
pour que soit créé un service qui pourrait prendre la suite du SGHP. En 1958, il obtint la création de
l'Organisation de Coordination et de Coopération pour la lutte contre les Grandes Endémies
(OCCGE) qui regroupait les actions de huit pays africains (Côte d'Ivoire, Dahomey, Haute-Volta,
Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Togo), ainsi que les efforts de la coopération française. Cette
organisation naquit au moment de l'indépendance des Etats africains plus précisément en avril 1960.
L'OCCGE avait pour objectif de lutter contre les maladies endémiques en Afrique occidentale en
coordonnant les campagnes de lutte contre les maladies telles que la lèpre, la trypanosomiase et le
paludisme. Ces activités étaient soutenues par la recherche.
C’est aussi au cours de cette période qu’ont été créés l’Institut d’Odonto-Stomatologie (IOS) en 1973
et l’Ecole de Pharmacie en 1977.
12
1.2.3. Depuis 1991
Les actes des états généraux de la recherche tenus à Yamoussoukro du 14 au 16 mai 1999 et
l’analyse de la situation sanitaire du pays ont mis en évidence le faible développement de la
recherche en santé. Aussi, une politique nationale de réorganisation est-elle initiée. La recherche en
santé est alors rattachée à la Direction de la Formation du Ministère en charge de la santé qui devient,
par décret n° 2001-124 du 3 janvier 2001, Direction de la Formation et de la Recherche (DFR).
Selon le décret n° 2011-426 du 30 novembre 2011, cette direction centrale du Ministère de la Santé
et de la Lutte contre le Sida comprend quatre (04) sous-directions :
la Sous-direction de la Planification des Formations ;
la Sous-direction de la Formation Continue et des Stages ;
la Sous-direction de la Télémédecine et de l’Enseignement à Distance ;
la Sous-direction de la Recherche en Santé.
Il convient de noter que la crise socio-politique qu’a connue la Côte d’Ivoire de 2002 à 2011 a eu un
impact négatif notable sur le développement de la recherche en santé.
Quant aux structures dans lesquelles se déroulent les activités de recherche en santé, elles sont de
statuts divers. En effet, à côté des structures publiques nationales, on trouve des structures privées
nationales mais aussi des structures étrangères.
Pour les structures publiques nationales de recherche en santé , il s’agit : (i) des centres et instituts de
recherche des universités, des UFR des universités, (ii) des instituts nationaux de statistique (INS,
ENSEA), (iii) de certains Etablissements Publics Nationaux de santé (Institut National de Santé
Publique, Institut National d’Hygiène Publique, Institut Pasteur de Côte d’Ivoire, Laboratoire
National de la Santé Publique, Institut National de Formation des Agents de Santé, les Centres
Hospitaliers Universitaires, Institut Raoul Follereau, Centre National de Transfusion Sanguine).
Pour les structures privées de recherche, ce sont : (i) le Centre Intégré de Recherche Bioclinique
d’Abidjan (CIRBA) et (ii) les Laboratoires de Recherche des Entreprises (GHANDOUR, NESTLE,
UNILEVER, etc.).
13
A côté de ces structures publiques et privées, il existe une société d’économie mixte qui est le Centre
National de Recherche Agronomique (CNRA).
Quant aux structures de recherche des pays étrangers, elles concernent : (i) l’Institut Français de
Recherche Scientifique pour le Développement en coopération (IRD), (vii) le Centre Suisse de
Recherches Scientifiques (CSRS), (viii) le Projet RETROCI, le Programme d’Actions Coordonnées
en Côte d’Ivoire (PACCI).
Il est à noter une faiblesse dans la gouvernance des structures ainsi que des programmes et projets de
recherche. A titre d’exemple, il est relevé malheureusement sur le terrain une insuffisance voire une
quasi-absence des relations institutionnelles permettant une évolution en symbiose de l’activité
nationale de recherche en santé. Cette situation est le fait d’une faiblesse du leadership en matière de
recherche en santé ; ce qui a pour conséquence l’inadéquation entre les thèmes abordés et les
priorités sanitaires du pays.
En effet, le manque de coordination caractérise les structures de recherche dont le fonctionnement est
très variable d’une structure à l’autre. La conséquence est la dispersion des moyens et le
cloisonnement des activités nationales de recherche. Ce manque d’interconnexion se traduit
également par la non disponibilité des données de la recherche d’une part et l’indisponibilité de
données du système d’information sanitaire dont la recherche a besoin d’autre part.
En ce qui concerne les ressources humaines bien qu’elles soient en nombre important et hautement
qualifiées, elles sont insuffisamment utilisées à cause du manque de moyens financiers et du
cloisonnement des programmes et structures de recherche. Par ailleurs, bien qu’ayant connu une
amélioration relative ces dernières années, le statut des chercheurs reste toujours peu attrayant au
regard des qualifications exigées dans leur carrière. De plus, il n’existe pas de statut pour les
techniciens de la recherche. L’appareil national de recherche (locaux et équipements techniques des
centres et laboratoires, matériels roulant, etc.) est vétuste et obsolète. Il ne permet plus aux structures
d’être opérationnelles, compétitives et de s’autofinancer.
Le partenariat avec les entreprises est quasi-impossible du fait que les structures manquent
d’équipement et de moyens techniques pour répondre aux sollicitations qui leur sont adressées.
La coopération internationale est à l’avantage des partenaires extérieurs de la Côte d’Ivoire à cause
des conventions très libérales ainsi que de l’absence du suivi de leur application.
Bien que l’opportunité de prendre une loi portant sur chaque domaine de la vie de la nation ne soit
pas expressément prévue par la Constitution de la Côte d’Ivoire, l’existence d’une loi sur
l’enseignement pourrait susciter la prise d’une autre concernant la recherche scientifique et partant la
recherche en santé.
14
Cette loi fixerait les principes directeurs, les objectifs, les moyens, les dispositions à prendre pour
baliser ce domaine sensible.
En Côte d’Ivoire, trois principales sources alimentent le budget de la recherche : (i) les subventions
de l’Etat, (ii) l’autofinancement (ressources propres générées par les structures) et (iii) les ressources
extérieures (coopérations bilatérales ou multilatérales ou organismes spécialisés).
La Recherche Scientifique en Côte d’Ivoire en particulier la recherche en santé est limitée par
l’insuffisance de moyens financiers.
En effet, le budget alloué à la recherche dans le pays est inférieur à 1% du PIB. En outre, le
financement du sous-secteur de la recherche scientifique est évalué à 84,706 milliards pour la période
2012-2015 soit 0,76% du coût total du PND.
Par ailleurs, les financements sont irréguliers, inadéquats parfois indisponibles. Ce handicap a été
exacerbé par les crises financières et sociopolitiques auxquelles l’Etat de Côte d’Ivoire a été
confronté, ce qui n’a pas permis à la recherche en santé d’accroître ses performances.
15
Dans le domaine de la santé, il n’existe pas un système de financement autonome et pérenne de la
recherche. Un tel système pourrait s’inspirer de l’expérience de la recherche agronomique où une
plus grande implication des professions agricoles a été sollicitée pour assurer un financement régulier
et suffisant. Cette implication devrait pérenniser l’interdépendance entre la recherche agronomique et
les opérateurs économiques privés sans sacrifier la recherche fondamentale.
De plus, les fonds alloués par les partenaires au développement sont relativement insuffisants. Ces
financements sont souvent attribués aux programmes nationaux de santé qui, en principe, ne doivent
pas mener eux-mêmes des activités de recherche mais les promouvoir.
Les équipes de recherche en santé ne soumissionnent pas assez aux appels d’offre nationaux et
internationaux. Ces derniers offrent l’opportunité d’accroître les ressources propres des structures de
recherche et de renforcer leurs capacités technique et matérielle.
Il faut noter également que l’appui financier du secteur privé à la résolution des questions de santé
est encore à l’état embryonnaire et se fait généralement de manière ponctuelle.
En ce qui concerne les ressources humaines, il faut noter qu’au lendemain de l’indépendance, les
animateurs et acteurs de la recherche étaient des Français et quelques rares Ivoiriens.
Cependant, dans le domaine de la santé l’accent a été plutôt mis sur les prestations de soins et la lutte
contre les maladies à potentiel épidémique. Ainsi, l'organisation des activités de recherche, la
formation d'une élite se consacrant exclusivement au métier de chercheur et la gestion rationnelle des
ressources humaines n’ont pas été privilégiées.
En outre, la plupart des structures de recherche en santé ne dispose pas de centre de documentation
fonctionnel et actualisé.
16
En règle générale, en Côte d’Ivoire, la recherche et ses acquis restent insuffisamment connus du
grand public et même de nombreux opérateurs culturels, économiques et sociaux.
les espaces d’exposition (hall, vitrine de présentation d’échantillons, etc.) pour le compte des
structures de recherche sont inexistants ;
les manifestations publiques telles que les Conférences, les Journées Portes Ouvertes, les
Comités Techniques et ateliers de restitution pour faire découvrir les résultats de la
recherche sont rares ;
il n’existe pas de plate-forme de collaboration entre les chercheurs et les opérateurs
économiques de différents secteurs ;
les inventaires de l’ensemble des résultats de la recherche en santé ne se font pas.
En ce qui concerne la vulgarisation des acquis de la recherche, on note une insuffisance de leur
intégration au système de santé. En effet, les stratégies et outils de lutte contre les maladies
prioritaires tirent souvent leur source de recommandations internationales ou à défaut nationales qui
ne sont pas actualisées.
17
6. Etat des lieux des structures et programmes de recherche en santé
Une enquête portant sur l’état des lieux des structures et programmes de recherche en santé a été
réalisée en décembre 2012 auprès de 30 établissements. Cette étude a porté à la fois sur les structures
de recherche dépendant directement du Ministère de la Santé et de la Lutte contre le Sida et celles
relevant du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique.
En effet, parmi les structures visitées, deux (IPCI, CSRS) relèvent de ce dernier Ministère. Elle a
permis de mettre en évidence que sur les 30 établissements visités qui ont une mission de recherche,
16 seulement font effectivement de la recherche en santé. Il s’agit de :
Par ailleurs, 44% des structures de recherche en santé disposent de plans d’action qui sont
correctement suivis dans 57% des cas. La non mise en œuvre des plans d’action est due aux manques
de moyens financiers (44%) et matériels (29%). La formation continue des chercheurs est assurée
dans 63% des cas. Seulement, 44% des structures de recherche en santé disposent de locaux
18
appropriés et 31% de matériel adéquat pour leurs activités. Au plan financier, 50% des structures ont
une ligne budgétaire consacrée à la recherche en santé et 63% bénéficient de l’appui des partenaires
financiers et techniques.
Cette enquête a également mis en évidence que les 16 structures de recherche visitées ont produit
dans l’ensemble, durant les 10 dernières années, 897 thèses, 2 394 publications, 751 mémoires,
10 729 communications.
7. Problèmes identifiés
La revue documentaire (plan stratégique 2009-2013 de l’OOAS, PND 2012-2015, PNDS 2012-2015)
et l’enquête réalisée en décembre 2012, par la Direction de la Formation et de la Recherche tant au
niveau des différentes structures du Ministère de la Santé et de la Lutte contre le Sida qu’au niveau
des autres structures menant des activités de recherche en santé, ont permis d’identifier des
problèmes de natures diverses. Ainsi, les principales difficultés rencontrées dans le secteur de la
recherche en santé sont :
l’absence d’un document de politique nationale de recherche en santé ;
l’insuffisance et l’inadéquation des textes législatifs et réglementaires régissant la
recherche en santé ;
la faiblesse dans la gouvernance des programmes et projets de recherche ;
l’inadéquation entre les thèmes abordés dans la recherche en santé et les priorités
sanitaires et de développement du pays ;
l’insuffisance de coordination des programmes et projets de recherche en santé par le
Ministère en charge de la Santé ;
l’inadéquation des procédures budgétaires et de gestion financière avec les exigences de
la recherche en santé ;
l’insuffisance de moyens matériels et financiers ;
l’insuffisance structurelle et fonctionnelle des institutions impliquées dans la recherche en
santé ;
l’insuffisance d’une masse critique de personnels qualifiés et d’opportunités de
renforcement des capacités ;
l’insuffisance de motivation des chercheurs ;
l’absence de centre de documentation actualisé dans la plupart des structures ;
la faiblesse de la collaboration entre les institutions de recherche en santé et avec le
secteur privé ;
l’absence d’une banque de données des ressources humaines et de répertoire d’expertises
nationales en matière de recherche en santé ;
l’insuffisance d’intégration des données de la recherche dans le système d’information
sanitaire ;
19
la faiblesse de l’innovation dans la recherche en santé en particulier celle en rapport avec
la médecine traditionnelle ;
l’insuffisance de valorisation et de promotion des résultats et acquis de la recherche en
santé.
De ces difficultés, se dégagent plusieurs défis à relever en vue d’une recherche en santé de qualité.
20
III- PRINCIPAUX DEFIS ET OPPORTUNITES
1. Principaux défis
Les principaux défis de la recherche en santé en Côte d’Ivoire sont :
l’élaboration d’un Document de Politique Nationale de Recherche en Santé ;
le renforcement du cadre juridique de la recherche en santé ;
la mise en place d’un système de financement pérenne de la recherche en santé et
augmentation des subventions allouées à la recherche en santé ;
la mise en place de procédures budgétaires et de gestion financière en tenant compte des
exigences de la recherche en santé ;
l’élaboration de thématiques prioritaires de recherche en santé ;
le renforcement de la coordination des activités entre les différentes structures de
recherche ;
l’intégration des données de la recherche en santé dans le système national d’information
sanitaire ;
l’amélioration du plateau technique et des conditions de travail dans les structures de
recherche ;
le renforcement des capacités des ressources humaines ;
l’augmentation de la mobilisation des ressources par les structures de recherche ;
le développement de l’innovation dans la recherche en santé ;
l’utilisation des acquis de la recherche pour l’amélioration du système de santé.
2. Opportunités
La volonté politique en vue de faire de la recherche scientifique le levier du développement
permettant à la Côte d’Ivoire de maintenir de hauts standards de qualité dans les instituts et centres
de recherche nationaux se traduit par son adhésion à diverses déclarations régionales, sous-régionales
et par l’adoption de plusieurs documents d’orientation. Tous ces éléments constituent des
opportunités pour le développement de la recherche en santé afin d’apporter des réponses aux défis
de développement qui se posent au pays et d’aider à la prise de décisions.
21
le leadership de l’OOAS dans la coordination de l’élaboration des politiques de
recherche ;
les relations de l’OOAS avec plusieurs institutions de formation et de recherche ;
l’élaboration d’un programme de développement de la recherche dans le plan stratégique
2009-2013 de l’OOAS ;
la création d’une plateforme de gestion de l’information sur la recherche en santé, Health
Research Web (HRWeb) de l’OOAS;
le patrimoine scientifique hérité de l’OCCGE et de la WAHC ;
l’adhésion de la Côte d’Ivoire aux objectifs du millénaire pour le développement en
matière de santé ;
l’existence d’un Plan National de Développement 2012-2015 ;
l’existence d’un Plan National de la Recherche Scientifique (2012) ;
l’existence d’un Plan National de Développement Sanitaire 2012-2015 identifiant les
problèmes prioritaires de santé de la Côte d’Ivoire ;
l’existence d’un Document de Politique Nationale de la Recherche Scientifique ;
l’existence de recommandations nationales sur la recherche scientifique (Etats généraux
de la recherche de mai 1999, Assises de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche
Scientifique de 2002, Séminaire sur la relance de la recherche scientifique en Côte
d’Ivoire 2004, Séminaire sur le cadre de partenariat entre le secteur privé, l’enseignement
supérieur et la recherche 2007) ;
l’existence d’un projet de rapport technique (A65/24 OMS 2012) des travaux du groupe
de travail consultatif d’experts sur le financement et la coordination de la recherche-
développement avec avis et propositions ;
le démarrage du partenariat public-privé sur plusieurs thématiques importantes pour la
santé ;
l’existence d’un système d’information sanitaire et de revues de publications scientifiques
médicales ;
le développement des technologies de l’information et de la communication dont
l’internet et la téléphonie mobile ;
la validation du document cadre sur la gouvernance et la mise en œuvre des pôles et des
programmes nationaux de recherche ;
la création de la Direction de la Formation et de la Recherche au sein du Ministère de la
Santé et de la Lutte contre le Sida ;
l’existence d’un Document de Politique Nationale de Formation Continue des Ressources
Humaines de Santé ;
l’existence de plusieurs programmes nationaux de lutte contre les endémies et autres
problèmes de santé ;
l’existence d’un système de santé déconcentré (DRS et DDS) ;
22
l’existence d’un Comité National d’Ethique et de la Recherche ;
l’existence d’opportunités de financement de la recherche ;
la disponibilité de ressources humaines qualifiées ;
l’existence de structures de recherche.
23
IV. ORIENTATIONS GENERALES
1. Vision
2. But
La recherche en santé a pour but essentiel de fournir des outils de prise de décision dans les
domaines de politique et stratégies de développement sanitaire en vue de l’amélioration des
indicateurs de santé, des stratégies et des technologies d’intervention.
3. Principes généraux
Le secteur de la santé est vital pour les populations car le droit à la santé est l’un des droits
fondamentaux de l’Homme. Ainsi, la recherche en santé, en ce qu’elle intéresse l’être humain, doit
être fondée et menée sur des bases et contraintes éthiques.
L’Homme étant l’acteur essentiel du développement de la société, cette recherche doit s’inscrire
résolument dans la dynamique de développement. Elle doit permettre de juguler les grands
problèmes de santé auxquels sont confrontées les populations et qui ont un effet négatif sur le tissu
socio-économique.
Pour ce faire, elle exige la mise en œuvre d’approches méthodologiques rigoureuses en vue d’aboutir
à des résultats pouvant contribuer de façon significative à l’amélioration des politiques et pratiques
en matière de santé.
Par ailleurs, la dimension genre et la prise en compte des intérêts des groupes spécifiques doivent
faire partie intégrante de la politique de recherche en santé ainsi que tous les programmes, projets de
recherche intéressant le domaine de la santé.
De fait, si la recherche en santé est dominée par son versant appliqué, la recherche fondamentale ne
doit pas être négligée car elle favorise une meilleure compréhension du vivant et contribue
activement à l’innovation technologique. Cette recherche en santé doit aussi intégrer le volet
« recherche et développement » notamment dans le domaine pharmaceutique.
En outre, une place de choix doit être accordée à la promotion de la recherche sur la médecine
traditionnelle et au renforcement des systèmes de santé en tenant compte du contexte socioculturel et
de l’environnement des populations. Ainsi, elle doit intégrer les apports des sciences humaines et
sociales (démographie, psychologie, socio-anthropologie, etc.) et économiques ; ce qui traduit son
caractère transdisciplinaire.
24
La mise en œuvre de la recherche en santé, encadrée par un dispositif juridique et institutionnel
adapté exige donc la qualité des ressources humaines et matérielles, le renforcement des
financements nationaux et internationaux de façon pérenne, la bonne gouvernance dans la gestion
des projets et structures de recherche ainsi que la promotion des résultats de la recherche.
L’utilisation efficiente et à large échelle de ces résultats permettra de répondre au principe d’équité
en favorisant l’accès universel aux acquis de la recherche en santé. Dans cette perspective, outre la
participation du gouvernement et des partenaires au développement aux activités de recherche en
santé, celle des collectivités locales, doit être encouragée et promue.
4. Objectifs
25
V. ORIENTATIONS STRATEGIQUES
1. Principaux axes de recherche
Chacun de ces domaines peut faire l’objet de recherche fondamentale et/ou de recherche appliquée.
26
Ces thématiques doivent être développées par des équipes pluridisciplinaires en étroite collaboration
avec les autres structures nationales et/ou internationales intervenant dans le secteur de la recherche
en santé.
3. Axes stratégiques
En tenant compte de l’analyse situationnelle, des principaux défis et des objectifs définis, les axes
stratégiques de la politique de recherche en santé sont les suivants :
1. le renforcement du cadre juridique et institutionnel spécifique de la recherche en santé en
Côte d’Ivoire ;
2. l’amélioration du cadre organisationnel de la recherche en santé ;
3. le développement des ressources de la recherche en santé et innovation;
4. la promotion de l’éthique dans la recherche en santé ;
5. la promotion, la valorisation et la vulgarisation des acquis de la recherche ;
6. le développement de partenariats, les systèmes de financement de la recherche et les
principes de bonne gouvernance.
Cette loi devra fixer les principes fondamentaux de la recherche scientifique en général et de la
recherche en santé en particulier. Elle définira les principes directeurs, les objectifs, les moyens et les
dispositions à prendre pour protéger ce domaine sensible.
Les décrets d’application devront préciser : (i) la typologie des structures de recherche en santé et
leur ancrage institutionnel, (ii) les statuts de ces structures, (iii) les profils des ressources humaines,
(iv) les catégories de sources de financements potentiels, etc. Ils constitueront ainsi l’occasion
appropriée pour proposer les mécanismes de coordination entre les structures de recherche afin
d’harmoniser leur fonctionnement très variable aujourd’hui d’une structure à l’autre.
A cet effet, elle nécessite la création d’entités visant à fédérer les structures autour des thématiques
prioritaires de recherche en santé.
Le cadre organisationnel de la recherche en santé doit s’aligner sur celui du Ministère en charge de la
Recherche Scientifique en Côte d’Ivoire. Cette approche vise à faciliter la collaboration entre les
différentes structures et à optimiser la mutualisation des ressources disponibles.
27
Ainsi, il est créé dans le cadre des orientations stratégiques plusieurs Domaines de Compétence.
Ils sont constitués par des équipes de recherche et/ou de formation, des organismes publics et privés
regroupés par thématique de recherche.
La constitution de ces Domaines de Compétence sera révisée tous les cinq (05) ans après l’évaluation
de leur fonctionnement et des résultats scientifiques obtenus.
Pour atteindre ces objectifs, plusieurs Domaines de Compétences sont créés et organisés en Unités
Nationales de Recherche en santé (UNR). Les Domaines de Compétence et les UNR proposés sont
les suivants :
Domaine de compétences "santé de la reproduction, santé de la mère du nouveau-né
et de l’enfant" :
UNR 1 : Santé de la reproduction ;
UNR 2 : Développement et survie du nouveau-né et de l’enfant.
28
Domaine de compétences "nutrition et santé" :
UNR 9 : Carences nutritionnelles ;
UNR 10 : Qualité et sécurité alimentaires.
Les Unités Nationales de Recherche réalisent des projets de recherche en rapport avec leur
thématique. Elles soutiennent des actions de formation et de renforcement des capacités. Les
Domaines de Compétences ainsi que les UNR peuvent être créés selon les besoins.
29
Au niveau de la Supervision des Domaines :
le Comité de Coordination des Domaines de Compétences (CCDC) présidé par le
Directeur de la Formation et de la Recherche du Ministère de la Santé et de la
Lutte contre le Sida et appuyé par :
un Secrétariat National Technique et Exécutif ;
et une Cellule chargée du Suivi et Evaluation des Domaines ;
La recherche et l’innovation sont de plus en plus essentielles pour trouver des solutions aux
problèmes de santé, réduire la pauvreté et accélérer le développement. Face aux menaces actuelles et
nouvelles qui pèsent sur la santé (les pandémies, maladies chroniques, insécurité alimentaire,
conséquences des changements climatiques, fragilité des systèmes de santé, etc.), il importe de
veiller à ce que la recherche et les données scientifiques aident à atteindre les objectifs de
développement liés à la santé et à améliorer les résultats sanitaires.
Ainsi, dans l’optique de développer une recherche en santé de qualité, des actions devront être
entreprises au niveau de l’orientation des programmes, des ressources humaines, matérielles et
financières ainsi que de la promotion de l’innovation.
De fait, les programmes de recherche en santé doivent être élaborés selon les priorités sanitaires
nationales dans le but d’apporter des solutions durables aux problèmes de santé des populations. Par
ailleurs, compte tenu du fait de certaines préoccupations sanitaires présentant un caractère
transfrontalier, voire sous-régional et international, la collaboration des équipes de recherche locales
avec celles d’autres pays est plus que nécessaire. Il faut donc mettre au point des mécanismes et des
outils permettant une collaboration aux niveaux intersectoriel, interministériel et transfrontalier en
matière de recherche et une coordination effective pour faire face aux défis sanitaires complexes.
Dans cette perspective, les équipes des domaines de compétences se doivent d’être plus dynamiques
et compétitives. C’est dire l’urgence du renforcement des capacités des acteurs intervenant dans la
recherche en santé. Il faut donc créer un environnement favorable au développement d’une culture
30
solide de recherche en accordant une attention particulière à la formation continue, au genre et à
l’équité. Il convient ainsi de constituer une masse critique de jeunes chercheurs en mettant au point et
en instaurant des programmes de formation de qualité à la méthodologie de la recherche et à
l’éthique. Un accent particulier devra être mis sur l’initiation à la recherche en santé dans les
structures de formation en santé. Cette formation prendra aussi en compte l’usage des nouvelles
sciences, des technologies émergentes, des innovations technologiques et des sciences sociales et
pouvant être appliquées également en matière de recherche en santé.
En outre, le statut des chercheurs doit être revalorisé et des primes de recherche incitatives doivent
être octroyées à l’ensemble des ressources du secteur (chercheurs et personnels d’appui). Un système
de bonification des primes en fonction des résultats de la recherche (publications et communications)
constituera un facteur de motivation de la productivité au sein des différents domaines de
compétence. A cet effet, des prix seront attribués périodiquement aux chercheurs des différents
domaines ayant obtenu les résultats les plus innovants.
Par ailleurs, il convient de renforcer les capacités des gestionnaires du système de santé à tous les
niveaux (central, régions, départements et districts) notamment, en ce qui concerne la recherche
opérationnelle. Cette initiative pourra ainsi faciliter la mise en œuvre des activités de recherche
menées par les chercheurs dans les districts et aussi susciter les sujets de recherche en rapport avec
les réalités sanitaires locales.
Les collectivités pourront susciter la formulation de projets, de programmes de recherche basés sur
les réalités locales et contribuer à leur mise en œuvre. Elles pourront aussi créer des établissements
de recherche en tenant compte des priorités de développement locales.
De plus, le recours à la médecine traditionnelle par les populations n’est plus à démontrer.
L’efficacité de thérapies issues de la pharmacopée traditionnelle dans la lutte contre certaines
affections (cas de la quinine et des dérivés de l’Artémisinine dans le traitement du paludisme) est une
réalité. Aussi, en ce qui concerne l’innovation dans la recherche en santé, un accent particulier sera-t-
il mis sur la médecine et la pharmacopée traditionnelles en vue de l’élaboration de Médicaments
Traditionnels Améliorés (MTA) efficaces, bien tolérés et de moindre coût. Une plateforme de
collaboration entre les tradipraticiens de santé et les chercheurs permettra d’insérer les premiers dans
31
les équipes pluridisciplinaires et d’améliorer la qualité de leur pratique. La médecine moderne pourra
ainsi bénéficier des acquis de la médecine traditionnelle et vice-versa. L’industrie pharmaceutique
devra être associée à ce processus pour la production à grande échelle selon les bonnes pratiques de
fabrication des MTA.
Dans le but de renforcer le respect de l’éthique dans la recherche en santé, il est nécessaire d’une
part, d’élargir les missions du Comité National d’Ethique et de la Recherche (CNER) du Ministère
de la Santé et d’autre part, de rendre son organisation plus opérationnelle. S’agissant de ses missions,
le CNER doit :
développer la réflexion sur les aspects éthiques suscités par la pratique de la recherche et
formuler des recommandations ;
favoriser le débat, l’éducation ainsi que la sensibilisation et la mobilisation du public en
matière de bioéthique ;
sensibiliser les personnels de recherche à l'importance de l'éthique ;
assurer la formation continue des personnels de recherche ;
veiller davantage à l’application des normes et des règlements afin que les processus de la
recherche soient équitables et transparents (mise au point et fabrication de produits,
qualité et sécurité des soins aux patients, enregistrement des essais cliniques, libre et
équitable accès à l’information, aux données et aux outils de la recherche).
Chaque Domaine de Compétences mettra sur pied un Comité Consultatif Interne d’Ethique (CCIE)
en vue de faciliter l’analyse des projets de recherche avant leur soumission au CNER. Il devra en être
de même au sein des structures de recherche.
Afin de déterminer si une politique ou une intervention en santé publique respecte l’éthique, ces
comités internes devront entre autres, vérifier s’il y a des preuves que :
l’intervention est efficace pour atteindre les objectifs proposés ;
les bénéfices de l’intervention pour la santé publique l’emportent sur les dommages et les
charges que l’intervention pourrait entraîner ;
l’objectif de santé publique ne peut être atteint d’une manière différente impliquant moins
de charges pour la population ;
l’intervention aura pour résultat la plus petite quantité possible de charges ou d’effets
négatifs ;
32
les charges et les bénéfices seront distribués de manière équitable, minimisant si possible
les injustices sociales antérieures34.
Enfin, il faut prévoir une évaluation externe périodique des activités du CNER.
De plus, les structures de recherche doivent se doter d’un service de communication et d’information
scientifique et technique. Les bibliothèques et centres de documentation doivent être réhabilités et/ou
créés et dotés de moyens conséquents.
Les revues scientifiques existantes doivent être soutenues financièrement et matériellement pour
améliorer leur qualité, la régularité de leur parution, leur accessibilité et optimiser leur contribution
au système d’information sanitaire. D’autres revues scientifiques doivent être créées par thématique
de la recherche en santé. Elles contribueront à une plus grande spécialisation de l’information
scientifique en santé. La création d’une plate forme éditoriale et d’un site internet communs à toutes
les revues scientifiques doit être encouragée. Elle a pour avantages de mutualiser les ressources et de
donner une visibilité identique à toutes les revues à partir d’un seul et même portail. Enfin, des
revues de vulgarisation, la formation des journalistes et l’engagement des médias seront nécessaires
pour permettre un accès plus aisé de la population à l’information scientifique médicale et assurer
ainsi la promotion de la recherche en santé auprès de celle-ci.
Afin de susciter une émulation au sein de la communauté des chercheurs, il sera créé un prix national
de recherche en santé.
En somme, il faudra faire participer les décideurs, les praticiens et les partenaires à l’élaboration des
programmes de recherche et à utiliser les données factuelles pour éclairer la prise de décision et
améliorer la pratique médicale.
------------------------------------
34
Childress JF, Faden RR, Gaare RD, et al. Public health ethics: mapping the terrain. J Law Med Ethics. 2002;
30(2):170–181.
33
3.6. AXE 6 : Systèmes de financement de la recherche et principes de bonne gouvernance
A l’instar des autres activités prioritaires du Plan National de Développement (PND), la recherche en
santé devra être financée à travers un élargissement de l’assiette budgétaire interne. En plus des
sources budgétaires traditionnelles, il faut rechercher des sources innovantes de financement (taxes
spécifiques, réduction des taxes sur les équipements de recherche, prêts contractés à des conditions
concessionnelles et orientés vers la recherche en santé etc.).
Enfin, la contribution des collectivités décentralisées doit être sollicitée notamment pour le
financement des projets de recherche spécifiques aux régions concernées. Elles pourront également
financer le fonctionnement d’établissements existant au niveau de leur territoire.
Plus spécifiquement, au niveau des partenaires du Système des Nations Unies, la formulation des
programmes de recherche en santé devra tenir compte du Plan Cadre des Nations Unies pour l’aide
au Développement (UNDAF) qui constitue le cadre de collaboration et de coordination entre le
Gouvernement, les agences du Système des Nations Unies et les autres partenaires au développement
(les ONGs, la société civile et le secteur privé). Cela est d’autant plus important que depuis 2012,
l’UNDAF est désormais arrimé au PND 2012-2015. La contribution des bailleurs de fond devra se
conformer à la disposition de la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide qui stipule qu’au moins
5 % des fonds d’aide au développement soit alloué au secteur de la santé, comme partie intégrante du
processus de recherche.
Un partenariat plus dynamique et plus systématique entre le secteur privé et les structures de
recherche doit être développé.
----------------------------------
35
OMS : Genève. Rôle et responsabilités de l’OMS pour la recherche en santé. Forum ministériel mondial pour la
recherche pour la santé. 6 janvier 2009.
34
En s’appuyant notamment sur la cible 17 des OMD qui consiste à rendre les médicaments essentiels
disponibles et abordables dans les pays en développement, en coopération avec l’industrie
pharmaceutique d’une part, et la cible 18 qui vise à faire en sorte que les avantages des TIC soient
accordés à tous d’autre part.
35
VI. MODALITES DE MISE EN ŒUVRE
Le CCDC est la seule instance habilitée à proposer la création de nouveaux domaines ou de revoir les
contours et missions des domaines existants.
36
3. Cellule chargée du Suivi et Evaluation des Domaines (CSED)
Elle est animée par une personnalité nommée par le CCDC. Elle travaille en collaboration avec la
DIPE et l’INSP.
Le CPDC est également chargé de la mobilisation des ressources humaines, matérielles et financières
complémentaires en Afrique et dans le monde pour consolider l’animation des Domaines de
Compétences et la mise en œuvre des UNR.
Plus particulièrement, il :
définit les priorités de recherche du Domaine de Compétences ;
définit les stratégies scientifiques ;
élabore son budget ;
veille à l’exécution des différentes UNR du Domaine de Compétences ;
statue et transmet les demandes d’adhésion au Domaine au CCDC pour validation ;
détermine la nature et le contenu du partenariat national et international ;
propose au CCDC une charte d'adhésion, puis des accords-cadres types, destinés à réguler
les partenariats entre institutions ivoiriennes et à gérer l'intervention ainsi que
l’implication des établissements étrangers ;
propose au CCDC les termes de références des différents appels à projets de recherche
puis, les projets retenus dans le cadre de ces appels. Le CDCS veille à la cohérence des
projets et à la bonne coordination entre toutes les différentes initiatives.
Outre l’évaluation scientifique des projets faite au sein des Domaines de Compétences et UNR,
chaque structure de recherche devra créer en son sein un comité scientifique.
37
5- Mobilisation et mutualisation des ressources
La recherche en santé doit viser : (i) le développement de compétences scientifiques et
technologiques de haut niveau ; (ii) la stimulation et le développement technologiques ; (iii)
l’intégration de la formation, de la recherche et du développement sanitaire ; (iv) la valorisation de la
recherche par la mise en œuvre de projets de recherche pluridisciplinaires dans le cadre de
partenariat, y compris le secteur privé.
Pour y parvenir et garantir un soutien financier accru et régulier, le système national de recherche en
santé doit :
promouvoir et soutenir un dialogue permanent avec les décideurs politiques afin de les
sensibiliser à l’importance de la recherche en santé pour le développement ;
prendre en compte, au regard de l’éthique, les besoins des opérateurs économiques ;
développer les capacités de gestion des ressources mises à leur disposition ;
diversifier et accroitre le niveau de financement des partenaires ;
générer des ressources propres ;
veiller à la disponibilité permanente des dotations ;
acquérir une capacité d’adaptation nécessaire ;
encourager les équipes des unités nationales de recherche à soumissionner aux appels
d’offres nationaux et internationaux.
38
VII. SUIVI ET EVALUATION
1. Structures et mécanismes
La Cellule de Suivi et d’Evaluation des Domaines (CSED) est chargée d’aider le CDCS et CUNR à
élaborer un tableau de bord des activités et à respecter le cadre logique du Programme National de
Recherche. La CSED sera également chargée d’organiser le processus d’évaluation.
L’évaluation de la procédure par le Comité de Pilotage du Domaine de Compétences (CPDC)
permettra de la même manière un suivi régulier. Les temps forts de ce suivi seront : (i) le démarrage
des projets, (ii) l’évaluation à mi-parcours du travail de recherche, (iii) l’évaluation de la synthèse
finale.
Au-delà du suivi interne, la Politique Nationale de Recherche en Santé fera l’objet d’évaluations
indépendantes qui permettront de s’assurer de la performance globale des projets/programmes de
mise en œuvre.
De plus, l’appareil statistique national (INS, ENSEA) devra également permettre de réaliser des
études d’impact de la Politique Nationale de Recherche en Santé pour une meilleure préparation de
sa révision.
2- Outils et indicateurs
Le suivi et l’évaluation de la politique nationale de recherche en santé se feront à partir des outils et
indicateurs du plan stratégique.
39
Ainsi les principaux résultats attendus sont : (i) les parties prenantes s’approprient la Politique
Nationale de Recherche en Santé; (ii) les parties prenantes s’impliquent activement dans le processus
de mise en œuvre de la Politique Nationale de Recherche en Santé, (iii) les populations ont accès
aux informations sur la mise en œuvre de la Politique Nationale de Recherche en Santé.
40
CONCLUSION
La recherche en santé constitue un pilier important pour l’amélioration de l’état de santé des
populations et partant pour le développement socio-économique durable de la Côte d’Ivoire.
Toutefois, la participation des décideurs et des praticiens dans l’élaboration des programmes
nationaux de recherche et à l’utilisation des données factuelles pour éclairer la prise de décision reste
encore insuffisante. Cette situation est liée à la faiblesse du cadre juridique et institutionnel de
recherche en santé ainsi qu’à l’insuffisance des ressources humaines, financières et matérielles
devant permettre aux structures de recherche d’être plus compétitives et de répondre aux besoins de
la communauté.
Ce document constitue de ce fait une boussole pour la recherche en santé et devra ainsi jouer un rôle
majeur dans le développement du système de santé ainsi que dans l’amélioration des indicateurs de
santé.
41
DOCUMENTS CONSULTES
1. Association Médicale Mondiale. Déclaration d’Helsinki. Principes éthiques applicables à la
recherche médicale impliquant des êtres humains. Version octobre 2008. (Consulté le 3 avril
2013). < http://www.wma.net/fr/30publications/10policies/b3/17c_fr.pdf> .
2. Bénin. Ministère de la Santé. Politique et stratégies de recherche en santé au Bénin.
Cotonou : MS, 2007. 47 p.
3. Childress JF, Faden RR, Gaare RD, et al. Public health ethics: mapping the terrain. J Law
Med Ethics. 2002; 30(2):170–181
4. Commission on Health Research for Development. Health research: essential link to equity
in development. New York, Oxford University Press, 1990.
5. Côte d’Ivoire. Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique.
Actes des états généraux de la recherche. 14-16 mai 1999. 126 p.
6. Côte d’Ivoire. Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique.
Actes du séminaire de relance de la recherche scientifique en Côte d’Ivoire. 25- 27 février
2004. 103 p.
7. Côte d’Ivoire. Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique.
Assises de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (2002).
8. Côte d’Ivoire. Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique.
Document cadre sur la gouvernance et la mise en œuvre des pôles et des programmes
nationaux de recherche. Abidjan : MESRS, 2012. 14 p.
9. Côte d’Ivoire. Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique.
Plan National de la Recherche Scientifique. Abidjan, 2012.
10. Côte d’Ivoire. Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique.
Rapport de séminaire sur le cadre de partenariat secteur privé / enseignement supérieur et
recherche pour un développement économique et social durable de la Côte d’Ivoire
.Abidjan : MESRS, 2007. 12 p.
11. Côte d’Ivoire. Ministère de la Lutte contre le Sida, Institut National de la Statistique
(INS), RETROCI. Enquêtes sur les indicateurs du SIDA (EIS). Abidjan : MLS, 2005. 215 p.
12. Côte d’Ivoire. Ministère du Plan et du Développement. Document de stratégie de relance
du développement et de réduction de la pauvreté, Abidjan : MPD, 2009. 180 p.
13. Côte d’Ivoire. Ministère du Plan et du Développement. Enquête sur le Niveau de Vie des
ménages (ENV). Abidjan : MPD, 2008.
14. Côte d’Ivoire. Ministère du Plan et du Développement. Plan National de Développement
2012-2015. Abidjan : MPD, 2012.
15. Côte d’Ivoire. Ministère du Plan et du Développement. RGPH 1998, projection 2006.
16. Côte d’Ivoire. Ministère du Plan et du Développement. RGPH 1998, volume 4 : analyse
des résultats, tome 5 : mortalité.
42
17. Côte d’Ivoire. Ministère du Plan et du Développement, UNFPA. Rapport national sur
l’Etat et le devenir de la Population de la Côte d’Ivoire (REPCI), Population et
Développement : défis et perspectives pour la Côte d’Ivoire. Abidjan : MPD/UNFPA, 2006.
24 p.
18. Côte d’Ivoire. Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique. Enquête STEPS sur les
facteurs de risque des maladies non transmissibles, Régions des Lagunes 1 et 2. Abidjan :
MSHP, 2005.
19. Côte d’Ivoire. Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique. Direction de la Formation
et de la Recherche. Exposé sur la recherche en santé en Côte d’Ivoire. Journées des EPN,
Abidjan. 2008.
20. Côte d’Ivoire. Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique. Direction de
l’Information, de la Planification et de l’Evaluation. Annuaire des Statistiques Sanitaires
2001-2006. Abidjan : 2008, 73 p.
21. Côte d’Ivoire. Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique. Direction de
l’Information, de la Planification et de l’Evaluation. Annuaire des Statistiques Sanitaires
2007-2008. Abidjan : 2009, 237 p.
22. Côte d’Ivoire. Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique. Programme National de
Promotion de la Médecine Traditionnelle. Bilan de la décade 2001-2010 du PNPMT.
Abidjan : PNPMT, 2010.
23. Côte d’Ivoire. Ministère de la Santé et de la Lutte contre le Sida. Arrêté n° 08/MSLS du
02 février 2012 portant liste des DDSLS.
24. Côte d’Ivoire. Ministère de la Santé et de la Lutte contre le Sida. Arrêté n° 09/MSLS du
02 février 2012 portant liste des DRSLS.
25. Côte d’Ivoire. Ministère de la Santé et de la Lutte contre le Sida. Enquête nutritionnelle
nationale basée sur la méthodologie SMART. Abidjan : MSLS, 2011. 84 p.
26. Côte d’Ivoire. Ministère de la Santé et de la Lutte contre le Sida. Plan National de
Développement Sanitaire 2012-2015. Abidjan : MSLS, 2012.
27. Côte d’Ivoire. Ministère de la Santé et de la Lutte contre le Sida. Projet Ivoirien de
Promotion des Aliments Fortifiés (PIPAF). Evaluation de la carence en vitamine A, fer et
acide folique en Côte d’Ivoire. 2007.
28. Côte d’Ivoire. Ministère de la Santé et de la Lutte contre le Sida. Registre National du
Cancer. CHU de Treichville. Abidjan : MSLS, 2004.
29. Côte d’Ivoire. Ministère de la Santé et de la Lutte contre le Sida. Direction de
Coordination du Programme Elargi de Vaccination. Rapport d’activités DCPEV. 2011.
Abidjan : DCPEV, 2011.
30. Côte d’Ivoire. Ministère de la Santé et de la Lutte contre le Sida. Direction de la
Formation et de la Recherche. Rapport des résultats d’enquête sur l’état des lieux de la
recherche en santé. Abidjan : DFR, 2012.
43
31. Côte d’Ivoire. Ministère de la Santé et de la Lutte contre le Sida. Direction des
Infrastructures, des Equipements et de la Maintenance. Données administratives.
Abidjan : DIEM, 2011.
32. Côte d’Ivoire. Ministère de la Santé et de la Lutte contre le Sida. Direction des
Ressources Humaines (DRH). Données administratives 2013. Abidjan : DRH, 2013.
33. Côte d’Ivoire. Ministère de la Santé Publique. Arrêté N°028/MSP/CAB du 08 février 2002
portant définition de la pyramide sanitaire.
34. Côte d’Ivoire. Présidence de la République. Décret n° 2011-426 du 30 novembre 2011
portant organisation du Ministère de la Santé et de la Lutte contre le Sida.
35. France. Ministère de la Santé, de la Jeunesse, des Sports et de la Vie Associative.
Document d’orientation de la recherche biomédicale en santé. Paris : MSJSVA, 2009. 67 p.
36. Neufeld Victor et Johnson Nancy. CRDI. Une santé branchée sur la recherche. 2001.
37. OMS. Cadre de mise en œuvre de la Déclaration de Ouagadougou sur les Soins de Santé
Primaires et les Systèmes de Santé en Afrique : améliorer la santé en Afrique au cours du
nouveau millénaire. Genève : OMS, 2009. 29 p.
38. OMS. Déclaration de Lusaka des Chefs d’Etats et de Gouvernements faisant de la décennie
2001-2010, celle de la médecine traditionnelle en Afrique.
39. OMS. Projet de rapport technique (A65/24 OMS 2012) des travaux du groupe de travail
consultatif d’experts sur le financement et la coordination de la recherche-développement
avec avis et propositions. Genève : OMS, 2012.
40. OMS. Rôle et responsabilités de l’OMS dans la recherche en santé. Forum ministériel
mondial de Bamako sur la recherche pour la santé. Genève : OMS, 2009. 6 p
41. OMS. Rôle et responsabilités de l’OMS dans la recherche en santé. Projet de stratégie OMS
de recherche pour la santé. Ordre du jour provisoire de la 63ème Assemblée Mondiale de la
Santé. Genève : OMS, 2010. 27 p.
42. OMS. Rôle et responsabilités de l’OMS dans la recherche en santé. 63ème Assemblée
Mondiale de la Santé. Genève : OMS, 2010. 4 p.
43. OMS. The global forum for health research. The 10/90 report on health research. Genève :
OMS, 1999. 174 p.
44. OMS. AFRO. Conférence Ministérielle pour la Recherche en Santé. Déclaration d’Alger :
Réduire le déficit des connaissances pour améliorer la santé en Afrique. 23-26 juin 2008.
Alger. Brazzaville : OMS/AFRO, 2008. 14 p
45. OMS. TDR/GEN/96.1. Comité ad hoc sur la recherche en santé concernant les futurs choix
d’intervention. Genève : OMS, 1996.
46. ONU. Objectifs du Millénaire pour le Développement. (Consulté le 3 avril 2013).
<http://www.who.int/topics/millennium_development_goals/fr/>
44
47. ONUSIDA. Rapport ONUSIDA sur l’Epidémie Mondiale de Sida 2010. Genève :
ONUSIDA, 2010. 359 p.
48. OOAS. Plan Stratégique 2009-2013. Bobo-Dioulasso : OOAS, 2008. 40 p.
49. TOURE S. L’Afrique de l’ouest face au défi de la science, de la technologie et de
l’innovation pour un développement durable. Deuxième Conférence des Ministres chargés de
la Science et de la Technologie des Etats Membres de la CEDEAO. 20-24 mars 2012.
Yamoussoukro : CEDEAO, 2012.
50. UNESCO. Déclaration Universelle de l’UNESCO sur la Bioéthique et les Droits de
l’Homme. (Consulté le 9 février 2013).
< http://portal.unesco.org/fr/ev>.
45
46
ANNEXES
47
ANNEXE 1 : Organigramme des Instances de Décision de la Politique Nationale de Recherche en Santé
CCDC
SNTE CSED
CPDC CPDC CPDC CPDC CPDC CPDC CPDC CPDC CPDC CPDC CPDC CPDC CPDC
SR, VIH- paludisme autres nutrition maladies maladies santé politiques médecine Pharmacovi santé des Environ
santé de Sida, IST maladies et santé non tropicales mentale et et systèmes et gilance et personnes ne
la mère et TB transmissi transmissi négligées environne de santé pharmaco développe du ment
du bles bles ment pée ment de troisième et
nouveau psychosocial tradition nouveaux âge santé
né et nelles médicaments
l’enfant
UNR UNR UNR UNR UNR UNR UNR UNR UNR UNR UNR UNR UNR
ANNEXE 2 : Liste des consultants pour la rédaction, l’élaboration et la validation du
Document de Politique Nationale de Recherche en Santé
ANNEXE 3 : Liste des membres du Groupe Technique de Travail (GTT) pour la rédaction
du Document de Politique Nationale de Recherche en Santé
07 81 35 10
01 Prof. OULAI Soumahoro DFR Directeur
[email protected]
Sous-directeur 07 24 68 24
02 Prof. TIAHOU Georges DFR
Recherche en Santé [email protected]
Prof. DJEREDOU K. UFR Odonto Enseignant 05 68 96 74
03
Benjamin Stomatologie Chercheur [email protected]
Prof. FAYE-KETTE 07 09 42 24
04 Institut Pasteur Chef de service
Hortense hortensekette@gmail. com
40 73 23 96
05 Prof. MENAN Eby Hervé CeDReS Directeur
[email protected]
Prof. TIEMBRE Issaka 07 97 45 72
06 INHP Chef de service
Isaac [email protected]
UFR Sciences Enseignant 01 96 83 18
07 Dr ANGBO-EFFI Odile
Médicales Bouaké Chercheur [email protected]
Dr TE BONLE - 07 61 81 48
08 INSP Sous-directeur
DIAWAR Marguerite [email protected]
50
ANNEXE 4 : Liste des Membres du Secrétariat Technique
51
52 ANNEXE 5 : Liste des participants à l’atelier d’élaboration du Document de Politique Nationale de Recherche en Santé
53
ANNEXE 6 : Liste des participants à l’atelier de validation du Document de Politique Nationale de Recherche en Santé
55
ORGANISATION OUEST AFRICAINE
DE LA SANTE (OOAS)
Ce document a été produit avec l’appui financier de l’OOAS