Phonologie

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PARTIE 1 : PHONÉTIQUE ET PHONOLOGIE

LA PHONÉTIQUE
Définition 
La phonétique étudie les sons du langage dans leurs réalisations concrètes,
indépendamment de leur fonction linguistique.
La phonétique est du domaine de la parole. Elle est la science de la face matérielle des
sons du langage humain.
- Le son est une onde qui se déplace dans l’air à une certaine vitesse (360m/s),
produite par une vibration qui peut être périodique (voyelles ou tons) ou
apériodique (consonnes ou bruits), perçu par l’homme : 16 hertz/16000hertz
- Les caractéristiques physiques du son :
+ La hauteur est l’impression subjective de fréquence des sons, elle est liée à
la perception, à l’audition des fréquences par un sujet. Si le nombre des
vibrations à la seconde (fréquence) est élevé, le son est dit aigu ; dans la cas
contraire, la son est dit grave.
+ L’intensité est la puissance transmise sur un centimètre carré de surface,
elle se mesure en watts ou en décibels (dB). Plus les vibrations des cordes
vocales sous la poussée de l’air qui sort des poumons sont amples, plus le son
est intense.
+ Le timbre est une qualité acoustique résultant du renforcement de certaines
harmoniques par la modification du chenal phonatoire lors du passage de
l’onde sonore. Le son n’est jamais produit par une seule onde, mais par
plusieurs  ; l’ensemble de ces vibrations qui se chevauchent constituent le
timbre.
Des domaines de la phonétique 
On distingue du point de vue du mode d’approche de l’objet phonique :
- La phonétique articulatoire (physiologique) qui étudie les mouvements des organes
phonateurs lors de l’émission du message.
- La phonétique acoustique (physique) qui étudie la transmission du message par les
vibrations de l’air et la façon dont il frappe l’oreille du récepteur.
- La phonétique auditive/perceptive (psychologique) qui étudie les mécanismes
cérébraux et neurologiques de l’encodage et de du décodage du message chez
l’émetteur et le récepteur.

1
Le circuit de la parole

Audition Phonation

A c: concept B
c i i : image acoustique c i

Phonation Audition

Du point de vue de la méthodologie de l’enseignement de langues, on parle de :


- La phonétique corrective, laquelle recouvre l’ensemble des procédés et des
techniques pratiqués pour corriger et faire acquérir la prononciation correcte d’une
langue étrangère.
- La phonétique combinatoire qui étudie les modifications que subissent les phonèmes
lors de leur insertion dans la chaine sonore, c’est-à-dire les influences qu’ils exercent
les uns sur les autres selon le contexte.

LA PHONOLOGIE
Définition 
La phonologie étudie les sons du langage du point de vue de leur fonction dans le
système de communication linguistique.
La phonologie est du domaine de la langue. Elle est la science de la fonction
linguistique des sons du langage humain. Elle étudie les éléments phoniques qui distinguent,
dans une même langue, deux messages de sens différent et ceux qui permettent de reconnaitre
un même message à travers des réalisations individuelles différentes.
Deux branches de la phonologie
- La phonématique qui étudie les unités segmentales, distinctives minimales
(phonèmes), en nombre limité dans chaque langue, les traits distinctifs (traits
pertinents) qui opposent entre eux les différents phonèmes d’une même langue.
+ Le phonème est la plus petite unité du système linguistique, dépourvue de sens,
mais ayant une valeur pertinente (distinctive), que l’on puisse délimiter dans la
chaine parlée.
2
- La prosodie qui étudie les traits suprasegmentaux, c’est-à-dire les éléments phoniques
qui accompagnent la réalisation de deux ou plusieurs phonèmes et qui ont aussi une
fonction distinctive : le ton, l’accent et l’intonation.
+ Le ton est une variation mélodique qui permet de distinguer des mots dont la
sens est différent, mais dont la signifiant est identique. Le ton est une unité
distinctive (il joue le même rôle que le phonème), suprasegmentale (il se
manifeste par une différente de hauteur : fréquence du fondamentale).
+ L’accent est la mise en valeur d’une syllabe par rapport aux autres syllabes
d’une unité accentuelle, grâce à une modification de l’intensité, de la hauteur ou
de la durée de la syllabe.
+ L’intonation est la courbe mélodique de l’énoncé, essentiellement marquée par
des variations de hauteur.

LES ORGANES D’ARTICULATION


L’appareil phonatoire
L’appareil phonatoire (l’appareil vocal) est l’ensemble des organes de la parole et des
muscles qui les actionnent :
lèvres, dents, alvéoles des dents, palais, voile du palais, luette, pointe de la langue (apex),
dos de la langue, pharynx, cordes vocales, trachée artère, épiglotte, œsophage, cavité
buccale, fosses nasales (cavité nasale)

3
4
SYSTÈME PHONOLOGIQUE FRANÇAIS
Système vocalique
Le français compte seize voyelles. Du point de vue articulatoire, les voyelles françaises se
distinguent par les critères suivants:
- La résonance: On opposera les voyelles orales et les voyelles nasales. Si la colonne d'air
emprunte uniquement la cavité buccale, la voyelle est dite orale (la luette qui s'élève pendant
l'articulation de la voyelle, empêche que la colonne d'air passe par la cavité nasale).
Ainsi, les voyelles ci-dessous sont des voyelles orales:
/ i /, / e /, / ε /, / a /, / a / , / y /, / /, / ə /, / œ /, / u /, / o /, / /
Si la colonne d'air emprunte à la fois la cavité buccale et la cavité nasale, la voyelle est dite
nasale (la luette qui s'abaisse pendant l'articulation de la voyelle permet l'échappement d'une
partie d'air venant des poumons par le nez).
En français, il y a quatre voyelles nasales:
/ ã /, /  /, /  /, /  /
- L'aperture: on opposera par ailleurs les voyelles d'aperture différente. Selon le degré
d'ouverture de la bouche, on aura:
les voyelles fermées: / i /, / y /, / u /
les voyelles semi-fermées: / e /, / /, / o /
la voyelle moyenne: / ə /
les voyelles semi-ouvertes: / ε /, / œ /, / /
les voyelles ouvertes: / a /, / a /
- Le lieu d'articulation: on opposera, selon ce critère, les voyelles appartenant à des zones
d'articulation différentes. Selon que la masse de la langue s'avance ou recule dans la cavité
buccale, on aura:
les voyelles antérieures:
/ i /, / e /, / ε /, / y /, / /, / œ /, / a /
les voyelles postérieures:
/ u /, / o /, / /, / /
- La labialisation: on opposera, enfin, les voyelles dont l'articulation se fait avec ou sans
l'arrondissement des lèvres. Ainsi, en français, on distinguera non seulement les voyelles
antérieures des voyelles postérieures, mais aussi les voyelles antérieures écartées des voyelles
antérieures arrondies. On aura:
les voyelles antérieures écartées: / i /, / e /, / ε /
les voyelles antérieures arrondies: / y /, / /, / œ /
les voyelles postérieures arrondies: / u /, / o /, / /

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On peut représenter le système vocalique du français avec toutes les oppositions citées
plus haut dans le tableau suivant:
Système vocalique français (1)

antérieures antérieures postérieures postérieures


écartées arrondies écartées arrondies
fermées i y u
semi- e . o
fermées
moyenne ə
semi- ε œ 
ouvertes  

ouvertes a a ã

Système consonantique
Le français comporte dix-sept consonnes. A la différence de la voyelle, la consonne est un
son comportant une obstruction, totale ou partielle, en un ou plusieurs points du conduit vocal
(chenal buccale); la présence de cet obstacle sur le passage de l'air venant des poumons
provoque un bruit qui constitue la consonne ou un élément de la consonne. Du point de vue

(1) (1)
LEON P.et M. Introduction à la phonétique corrective-Hachette-Larousse. Paris 1976.

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articulatoire, on distingue différents types de consonnes d'après le mode d'articulation et le
point d'articulation.
Selon le mode d'articulation, on aura en français les oppositions suivantes:
- occlusive / fricative
- sourde / sonore
- orale / nasale
Selon le point d'articulation, on distinguera en français:
- les consonnes bilabiales: / p /, / b /, / m /
- les consonnes labio-dentales: / f /, / v /
- les consonnes dentales: / t /, / d /, / n /, / s /, / z /
- la consonne apico-alvéolaire: / l /
- les consonnes pré-palatales: / /, / /
- la consonne palatale: / /
- les consonnes vélaires: / k /, / g /
- la consonne uvulaire: / r /
Sur le plan acoustique, on peut diviser les consonnes en bruyantes et sonantes. Les
consonnes nasales / m - n - / et les consonnes liquides / l - r / sont respectivement des
occlusives sonantes et des fricatives sonantes. Les autres consonnes sont des bruyantes.
Système consonantique du français
labio-dentales

pré-palatales
alvéolaire

palatales

uvulaire
dentales

vélaires
labiales

sourdes p t k
occlusives

sonores b d g

nasales m n .
fricatives

sourdes f s .

sonores v l z . r

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Les semi-consonnes (ou semi-voyelles)

Le français possède trois phonèmes consonantiques très proches de la voyelle, ce sont des
semi-consonnes (appelés encore glides). C’est une classe de sons intermédiaires entre les
consonnes et les voyelles :
/ j /, / /, / w /
Exemple :
pied : / pje /, oui: / wi /, nuit: /n i /
Ces phonèmes posent des problèmes de prononciation dans la mesure où l’on risque de les
confondre avec la voyelle correspondante :
prier : / pri e / mais lier : / l e /
brouette : / bru t / mais mouette : / mw t /
cruelle : / cry l / mais ruelle : / r l/
On peut représenter leurs principales caractéristiques articulatoires dans le tableau suivant:

antérieure écarée antérieure arrondie postérieure arrondie


/j/ / / /w/
langue avancée langue avancée langue reculée
lèvres écartées lèvres arrondies lèvres arrondies

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Les faits prosodiques
A la différence du vietnamien, langue tonale, le français est une langue dépourvue de
tons. Alors, les faits prosodiques se réduisent aux problèmes de l'accentuation et de
l'intonation.
L’accent
On sait que certaines langues possèdent un accent d'intensité très important. Cet accent
n'est pas distribué de la même façon sur tous les mots de leur lexique. Ce sont des langues à
accent de mot. Le français possède un accent tonique, il est à place fixe et frappe toujours la
dernière syllabe articulée
Le français est une langue à accent de groupe, non de mot. Ainsi, cet accent frappe
toujours la dernière syllabe articulée du dernier mot du groupe rythmique:
- un roman
- un roman intéressant
On s'aperçoit que l'accent ne frappe pas chaque mot plein, mais tend à délimiter dans la
phrase des groupes de "sens" et à déterminer la bonne respiration.
Exemple
- Apportez-moi la couverture pour la laver !
- Découpage syllabique :
apportez-moi la couverture pour la laver
/a-p r-te-mwa-la-ku-v r-t r-pur-la-la-ve/
- Déplacement de l'accent de mot sur la dernière syllabe du groupe rythmique :
Exemple
Erreur: - Apportez-moi la couverture pour la laver 
Correction: - Apportez-moi la couverture pour la laver
De plus, l'accentuation normale (accent tonique) peut parfois être accompagnée d'une autre
appelée accent d'insistance utilisée par le locuteur pour traduire son émotion (elle frappe de
préférence la première syllabe du mot en question: "c'est formidable") ou mettre en évidence
une syllabe capitale pour la compréhension du message:
" inverser ou déverser? "
Il s'avère alors que le découpage de la chaîne parlée en groupes accentuels acquiert une
importance singulière pour la cohérence du message émis.
L’intonation
A côté de l'accentuation, chaque phrase française est prononcée sur une certaine mélodie
qu'on appelle habituellement intonation (la voix ne conserve pas d'un bout à l'autre la même
hauteur).
L’intonation est une variante de hauteur du ton laryngien qui porte sur une suite de mots et
forme la courbe mélodique de la phrase. Les faits d’intonation renseignent sur l’identité de
celui qui parle, ils ont une fonction expressive.

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En français, l'intonation repose, d'une façon générale, sur une courbe mélodique
ascendante et une autre descendante, ce qui permet à l'auditeur de reconnaître s'il s'agit d'une
phrase assertive, d'une phrase interrogative ou d'une phrase impérative.
Exemple
- Phrase assertive: la voix monte par paliers pour redescendre sur la dernière syllabe.
_
_
_ _

Il - est - par - ti .

- Phrase interrogative: la voix ne cesse de monter et reste suspens.


_
_
_
_

Il - est - par - ti ?

- Phrase impérative : la voix, au contraire, part d’assez haut et ne cesse de descendre.


_
_
_
_

Par - tez - d’i - ci !


Dans une phrase assertive normale, une sorte d'équilibre est établie: la voix utilise d'abord
la première courbe puis la seconde. Si la phrase est longue, la voix monte de façon plus ou
moins régulière après chaque groupe rythmique pour redescendre progressivement à la
dernière syllabe du dernier mot de la phrase. C'est là une particularité de la langue française.
Exemple
- Apportez-moi la couverture pour la laver !

pour la laver

la couverture pour la laver

Apportez-moi la couverture pour la laver

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- Elle a acheté un manteau très joli.

très joli

un manteau très joli

Elle a acheté un manteau très joli

(découpage régressif en respectant l'intonation du dernier groupe)

La transcription phonétique
L’Alphabet Phonétique Internationale
L’alphabet phonétique est l’ensemble de signes phonétiques qui servent à transcrire les
phonèmes des différentes langues d’une manière uniforme. Le principe de l’alphabet
phonétique est : un seul signe pour chaque son, et un seul son pour chaque signe.
Il existe plusieurs alphabets phonétiques, mais la plus couramment utilisé est l’Alphabet
Phonétique Internationale (A.P.I.), créé en 1888 par l’Association phonétique
internationale. Cet alphabet utilise des lettres empruntées aux alphabets grec et latin, en leur
donnant la valeur qu’elles ont dans ces langues, ou des symboles dessinés par les
phonéticiens (comme le / ch / ou le / gi /).
Exemple
/ a / : a (ma), as (tas), â (âne)
/ r / : r (ver), rr (verre), rh (rhume)
/ e / : é (bonté), ée (vallée), er (chanter), ers (volontiers), ai (chantai), ez (chantez), es (les)
/ o / : o (pot), ô (dépôt), au (sauter), aux (maux), eau (beaucoup), eaux (eaux)
La graphie
- des voyelles
- des consonnes
- des glides en français

11
12
La syllabe
La notion des syllabes
On appelle syllabe la structure fondamentale qui est à la base de tout regroupement de
phonèmes dans la chaine parlée.
Une syllabe est constituée d’une voyelle et éventuellement des consonnes et/ou semi-
consonnes qui l’accompagnent dans la même émission de voix.
Exemple
- problème : / pr - bl m / (2 syllabes)
- argument : / ar - gy - m / (3 syllabes)
- locomotive : / l - k - m - tiv / (4 syllabes)
La structure des syllabes (syllabes ouvertes et syllabes fermées)
Quand la syllabe se termine par une voyelle prononcée, elle est dite ouverte :
- cadeau : / ka - do /
Quand la syllabe se termine par une consonne prononcée, elle est dite fermée :
- garnir : / gar - nir /
La tendance fondamentale du français est à la syllabation ouverte (80% des syllabes
françaises sont des syllabes ouvertes).
Les groupes consonantiques
Le système des consonnes du français est stable et leur prononciation ne soulève guère de
problème. On prendra cependant garde à la graphie double consonne.
Généralement, les doubles consonnes se prononcent comme la simple correspondance :
- pomme : / p m/
- terrible : / t ribl/
- essentiel : / es sj l/
Cependant, on prononce la double consonne dans certains cas :
- lorsqu’on se trouve devant un cas de préfixation : immense /imm s/, surréalisme
/syrrealism/, irradier /irradje/
- lorsque la double consonne, au sein d’une forme verbale, sert à opposer un imparfait
et un conditionnel : courait et courrait
- lorsque deux consonnes identiques sont mises en rapport sur le plan oral par la suite
de la chute d’un e muet : - Tu me mens : /tymm / & - Tu mens : /tym /
- Tu le lui as dit : /tyll iadi/ & - Tu lui as dit : /tyl iadi/
L’assimilation
On appelle assimilation un type très fréquent de modification subie par un phonème au
contact d’un phonème voisin, et qui consiste pour les deux unités en contact à avoir des traits
articulatoires communs.

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Exemple
- absurde : /apsyrd/
- médecin : /m ts /
- extrême : /ekstr m/ et exercice : /egz sis/

Les réactions phonologiques dans la chaine parlée


L’élision
L’élision est un phénomène de phonétique combinatoire à la frontière de mot. Elle
consiste à supprimer la voyelle finale atone (une des trois voyelles a, e, i) d’un mot quand
celui-ci est suivi d’un autre mot commençant par une voyelle ou un h muet :
- l(a)’heure, l(e)’or, s(i)’il te plait
Élision dans la prononciation 
Exemple
- la grande_ entrée
- une_ entrée
- une fidèle_ amie
Élision dans l’écriture 
Exemple
- l’arbre
- l’hôtel
- d’abord
- s’il t’aperçoit
L’apostrophe marque l’élision :
- dans l’article le : l’ouvrier, l’homme
- dans les pronoms je, me, te, se, le (atone) : j’ai, il m’entend, je t’invite, il s’avance
( mais : Faites-le asseoir, le ici est accentué)
- dans de, ne, que, jusque, lorsque, puisque, quoique  : ce qu’on a, jusqu’ici, puisqu’on
veut, quoiqu’un homme, avant qu’il vienne
- dans le prononce ce : c’est, c’a été, c’en est fait
- dans presqu’ile, quelqu’un(e), mais attention : presque entier, quelque autre
- dans cinq verbes s’entr’aimer, entr’apercevoir, s’entr’appeler, s’entr’avertir,
s’entr’égorger, mais attention  : entre eux, entre amis, entre autres
- de l’i dans la conjonction si devant il(s) : s’il vient, dis-moi s’ils partent
En principe, il n’y a pas d’élision devant le nom un (chiffre ou nombre), oui, huit, onze,
yatch, yak, yole… :
- La bonne sœur fit signe que oui, mais on peut dire :
- Je crois qu’oui

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Le e muet
Le e muet, encore appelé e caduc ou e instable, est un e qui est conservé dans l’écriture
mais qui n’est pas prononcé, tout au moins dans certaines positions. Sa prononciation
éventuelle dépend étroitement de données géographiques et du niveau de prononciation
adopté.
Le e muet peut être au début d’un groupe accentuel.
Sa prononciation est nécessaire dans le pronom interrogatif que, dans le mot dehors et
derrière deux consonnes prononcées pour aider l’articulation.
Exemple
- Que faites-vous ?
- Dehors, c’est la foulée !
- Prenez donc…
Sa prononciation est facultative dans d’autres cas.
Le e muet peut être à la finale d’un groupe.
Dans ce cas, sa prononciation est toujours superflue, sauf dans les mots le, ce, parce que
lorsqu’ils sont accentués où elle est nécessaire.
Exemple
- Faites-le
- Je suis pas venu parce que j’étais fatigué
Le e muet peut être à l’intérieur d’un groupe.
Dans ce cas, sa prononciation dépend du niveau adopté. Généralement, elle est nécessaire
quand elle aide à la bonne articulation du groupe (précédé de plus d’une consonne prononcée)
Exemple
- de belles crevettes
(mais: - un cheval de course)
- une petite fille
(mais: - un petit garçon)

L’enchainement et la liaison
L’enchainement
L’enchainement est un phénomène qui consiste à lier :
+ la consonne finale prononcée d’un mot à la voyelle initiale ou le h initial du mot suivant, il
s’agit de l’enchainement consonantique.

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Exemple
- une_ amie
- par_ amusement
- par_ hasard
+ deux voyelles appartenant à des mots différents, mais en contact à l’intérieur d’un segment
phonique.
Exemple
- Il a_ eu_ un choc.
- Il y_ en a_ un bon nombre.
La liaison
La liaison est un phénomène qui consiste à prononcer une consonne finale d’un mot,
ordinairement muette, lorsque ce mot s’intègre dans un groupe et que sa consonne finale
entre en contact avec la voyelle (ou le h muet) qui ouvre le mot voisin.
Exemple
- un_ ami
- des_ amis
- un savant_ aveugle
Certaines consonnes prononcées en liaison ne correspondent pas à ce que leur graphie
laisse attendre :
- s et z, qui se prononcent /z/ : beaux habits /bozabi/
- d, qui se prononce /t/ : grand ami /gratami/
- f, qui se prononce /v/ dans certains groupes : neuf ans /noeva/
Les voyelles nasales / /, / / peuvent se dénasaliser, on retrouve alors la voyelle
correspondante et le /n/
- un certain idiot /oesert nidjo/
- un bon exemple /oeb n gapl/
La liaison ne peut se faire qu’à l’intérieur d’un groupe accentuel : on ne liera pas un mot
accentué à son suivante :
- un petit enfant /oep titafa/
- un enfant petit et fragile /oenafap ti efra il/
La liaison est parfois un facteur important de bonne communication, l’absence ou la
présence de liaison distingue deux énoncés :
- un savant aveugle /oesavatavoegl/ où savant est un adjectif
- un savant aveugle /oesava avoegl/ où savant est un substantif

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Partie 2 : MORPHOLOGIE ET SÉMANTIQUE LEXICALE

LA MORPHOLOGIE

La morphologie est l’étude des formes des mots. Elle étudie les mots selon leurs
catégories grammaticales, les parties du discours auxquelles ils appartiennent et en fonction
de l’organisation et des variations de leur forme.
La morphologie s’oppose donc à la syntaxe qui observe la manière dont les mots se
combinent en unités plus vastes : syntagmes et phrases.
La morphologie comprend deux branches : la morphologie lexicale qui traite des
variantes formelles des morphèmes lexicaux qui se présentent en dérivation et en composition
et la morphologie grammaticale qui s’intéressent aux catégories grammaticales (nombre,
personne, temps, mode) des morphèmes.

Les parties du discours


Les mots du français peuvent être rangés en neuf catégories ou parties du discours :
- Le nom (ou substantif), qui sert à désigner, à nommer les êtres ou les choses.
- L’article, qui sert à marquer un sens déterminé du nom qu’il précède.
- L’adjectif, qui se joint au nom pour la qualifier ou pour le déterminer.
- Le pronom, qui représente un nom, un adjectif, une idée, une proposition
- Le verbe, qui exprime l’existence, l’action ou l’état.
- L’adverbe, qui modifie un verbe, un adjectif ou un autre adverbe.
- La préposition, qui marque un rapport entre le mot devant lequel elle est placée et un
autre mot.
- La conjonction, qui unit deux mots, deux groupes de mots ou deux propositions.
- L’interjection, que l’on jette brusquement dans la discours pour exprimer une
émotion de l’âme.

L’origine des mots français


Les mots de la langue française proviennent :
- D’un fonds latin (vers la 5è siècle)
- D’un certain nombre de mots gaulois ou germaniques (langue d’oïl au nord et langue
d’oc au sud, et puis la dominance du francien à partir du 12e siècle).
- De différences emprunts faits au latin écrit, au grec, aux dialectes de France et à
diverses langues (langues romanes comme l’italien, l’espagnol, le portugais, langues
du Nord comme l’allemand, l’anglais, le néerlandais, les langues scandinaves, et
d’autres comme l’arabe, l’hébreu, langues africaines et américaines, le turc, les
langues de l’Inde, de l’Extrême-Orient, de l’argot…)

La formation des mots


La langue française, comme d’autres langues, est en perpétuel développement : des mots
meurent, d’autres naissent. Elle forme des mots par différents procédés, essentiellement par la
dérivation et la composition, et puis par la conversion lexicale, l’abréviation et les emprunts.

Des notions
- archaïsme : Un mot tombé en désuétude
- néologisme : Un mot nouvellement créé ou un mot déjà en usage mais employé dans
un sens nouveau

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- affixation : Procédé de création de mots nouveaux par adjonction d’éléments non
indépendants à des mots base préexistants
- radical : Élément de base du mot (il y a un élément commun à la série : chant, chant-
er, chant-eur, chant-ons, par exemple. Mais il arrive parfois que le radical soit
difficile à isoler parce qu’il y a alternance : bête-bêtise, prends-prenons, chanteur-
chanson)
- affixe : Élément susceptible d’être incorporé à un mot, avant, dans ou après le radical
pour en modifier le sens ou la fonction. Les affixes constituent une classes de
morphèmes regroupant les préfixes (dé-, anti-, in-…), les suffixes (-ette, -eur, -té…).

La dérivation
La dérivation est un procédé de formation de mots nouveaux par addition, suppression ou
remplacement d’un élément grammatical d’un mot simple.
Exemple
- nation -> national -> nationaliser -> dénationaliser -> dénationalisation…
- tour -> contour -> pourtour -> détour -> détourner -> entourer -> entourage…
La dérivation consiste en l’agglutination d’éléments lexicaux, dont un au moins n’est pas
susceptible d’emploi indépendant, en une forme unique. Les mots ainsi formés sont des
dérivés. Les éléments d’un dérivé sont :
- le radical, constitué par un terme indépendant (faire dans refaire) ou dépendant (-fec-
dans réfection)
- les affixes, éléments adjoints appelés préfixes s’ils précèdent le radical (re-, dé- dans
refaire, défaire), ou suffixes s’ils le suivent (-eux, -iste dans malheureux, lampiste).
On remarquera que les préfixes peuvent correspondre à des formes ayant l’autonomie
lexicale (contre dans contredire, bien dans bienfaisant), alors que les suffixes ne sont pas
susceptibles d’emploi indépendant.
L’orthographe du préfixe peut être modifiée : ainsi in- devient il, im-, ir-, par assimilation
régressive.
Exemple
- illettré
- irréflexion
- impoli
- imbuvable
Les dérivés n’ont pas toujours un statut syntaxique identique à celui de la base qui leur a
donné naissance. Quand le statut du dérivé et celui de la base sont identiques, on parle de
dérivés endocentriques (maison et maisonnette) quand le statut du dérivé et celui de la base
sont différents, on parle de dérivés exocentriques (noir et noircir).
On appelle formation parasynthétique quand à un mot simple s’ajoutent simultanément un
préfixe et un suffixe : atterrir, déborder

18
Les suffixes et préfixes en français

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20
21
22
La composition
La composition est le procédé de formation de mots nouveaux par réunion de deux ou
plusieurs mots fonctionnant par ailleurs de manière autonomes.
Exemple 
- timbre-poste, clair-obscur, chou-fleur, sourd-muet (les éléments composants sont
reliés entre eux par le trait d’union)
- pomme de terre, chemin de fer, moulin à café, machine à écrire (les éléments
composants restent graphiquement indépendants)
- portemanteau, portefeuille (les éléments composants sont soudés)

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La composition est opposée à la dérivation, qui constitue les unités lexicales nouvelles en
puisant éventuellement dans un stock d’éléments non susceptibles d’emploi indépendant. On
oppose ainsi des mots composés comme portefeuille, timbre-poste et des dérivés comme
refaire, malheureux.
Le mot composé ne se distingue pas toujours aisément du syntagme. On l’identifie
comme tel :
- quand on peut le remplacer par un mot simple synonyme (critère de commutabilité) :
pomme de terre et patate
- quand on ne peut pas adjoindre de dé terminant lexical aux éléments qui le constituent
(critère d’insécabilité) : pomme de terre est un composé parce qu’on ne peut pas dire
une pomme rouge de terre, ou une pomme de belle terre.

La conversion lexicale
La conversion lexicale est un procédé de formation de mots nouveaux qui consiste à faire
passer, sans rien en changer de la figure, les mots d’une catégorie grammaticale dans une
autre.
Des adjectifs, des infinitifs, des participes présents ou passés peuvent devenir noms.
Exemple 
- un malade, le beau
- le savoir, le repentir
- un trafiquant, une issue
En les faisant précéder de l’article, on peut donner à des pronoms, à des impératifs, à des
mots invariables, le caractère de nom.
Exemple
- le moi, un rendez-vous, le bien, les devants, de grands hélas
Des noms, des participes, des adverbes peuvent devenir adjectifs.
Exemple
- un ruban rose
- un spectacle charmant, un appartement garni
- des gens très bien
Des noms, des adjectifs peuvent devenir adverbes.
Exemple
- pas grand
- voir clair
Des adjectifs, des participes peuvent devenir prépositions.
Exemple
- plein ses poches
- durant dix ans, excepté les enfants
Des adverbes peuvent devenir conjonctions.
Exemple
- Aussi j’y tiens
- Ainsi je conclus que…
Des noms, des adjectifs, des formes verbales peuvent devenir interjections.
Exemple
- Attention  !
- Bon !
- Suffit !

24
L’abréviation
L’abréviation du mot est le procédé de formation de mots nouveaux qui consiste à en
supprimer une partie. Autrement dit, l’abréviation du mot est la troncation d’un mot, le cas où
l’on abrège les mots. C’est un procédé très fréquent dans la langue populaire, dans la langue
parlée.
On peut supprimer la partie initiale (aphérèse) du mot.
Exemple
- autobus : bus
- mastroquet : troquet
On peut supprimer la partie finale (apocope) du mot.
Exemple
- automobile : auto
- microphone : micro
- métropolitain : métro
- télévision : télé
On peut aussi ne conserver que le début du premier mot et la fin du dernier pour avoir ce
qu’on appelle le mot-valise.
Exemple
- l’automobile omnibus : l’autobus
L’abréviation peut être la réduction du mot entier à quelques lettres seulement de ce mot.
Exemple
- page : p.
- pages : pp.
On peut réduire des expressions à leurs seules lettres initiales, ou une suite de mots
réduits. C’est le cas des sigles.
Exemple
- SNCF : Société nationale des chemins de fer français
- CNRS : Centre nationale de recherches scientifiques
- PNB : Produit national brut
- ORSEC : Organisation de secours
Selon des cas, les mots accessoires (prépositions notamment) sont omis ou non pour
éviter l’éventuelle confusion.
Exemple
- PSF : Parti Socialiste Français
- PSdF : Parti Socialiste de France
Les éléments de l’abréviation sont généralement, mais pas toujours, représentés par des
lettres suivies d’un point : S.N.C.F., C.N.R.S, P.N.P., H.L.M., P.S.F.
Les sigles ont deux prononciations possibles :
- Le sigle a une prononciation syllabique : C.A.P.E.S. /kap s/ (Certificat d’aptitude
pédagogique à l’enseignement de second degré)
- Le sigle est prononcé alphabétiquement : P.M.U. /pe- m-y/ ( Pari mutuel urbain)
Il arrive qu’un sigle particulièrement bien intégré au lexique soit traité comme un mot
ordinaire et donne naissance à des mots dérivés.
Exemple
- Le sigle « C.A.P.E.S. » a donné le mot capésien qui désigne un titulaire du C.A.P.E.S.
Les sigles peuvent entrer en composition avec des chiffres.
Exemple
- 11 CV : 11 chevaux-vapeur
- CR7 : Christian Ronaldo

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L’ellipse lexicale
L’ellipse lexicale consiste à supprimer, dans un groupe nominal, un mot qui n’est plus
indispensable à la communication.
Exemple
- un (journal) quotidien
- une (revue) annuelle
- un pull (over)
- une (voiture) automobile
L’ellipse lexicale donne des fois un résultat ambigu : « le portable » peut désigner « un
téléphone portable » ou « un ordinateur portable ».
Attention, ne pas confondre l’ellipse lexicale qui est un procédé de formation de mots et l’ellipse
proprement dite : l’ellipse situationnelle et l’ellipse grammaticale où l’ellipse est l’omission des
éléments de l’énoncé non nécessaires à l’interprétation du message. On dit qu’il y a ellipse si dans
certaines situations de communication ou dans certains énoncés, certains éléments d’une phrase
donnée peuvent ne pas être exprimés, sans que pour cela les destinataires cessent de comprendre.
Exemple
- Elle part en Turquie, moi (je pars) en Italie.
- Combien (coute) ce bijou ?
L’ellipse peut être situationnelle.
Exemple
- Quand on demande « - À quelle heure pars- tu ? » et qu’il est répondu « - À six heures »,
l’ellipse de « je pars » est permise par le contexte.
- Quand on demande à un peintre ce qu’il a fait de sa journée et qu’il dise « - J’ai peint »,
l’ellipse porte sur « tableaux ».
L’ellipse peut être grammaticale.
Exemple
- Quand je produis l’énoncé « Complètement perdu ! », on comprendra facilement que je veux
dire « Je suis complètement perdu ».
- L’ellipse du sujet est bien fréquente en français: « - Il court, saute, trépigne, hurle. »

Les emprunts
Emprunt  et calque sont des transferts de langue à langue, des procédés d’enrichissement
par contact utilisés par les langues naturelles pour combler des lacunes dans leur système
propre.
Le terme emprunt peut désigner :
- Le procédé par le quel une langue intègre un élément d’une autre langue dans son
propre système
- L’élément transféré
Exemple
- wagon, goal, camping, week-end (anglais)
- paparazzo (italien)
- spoutnik (russe)
En schématisant, on peut dire que l’opération de transfert s’effectue en deux temps.
- Premier temps : la greffe proprement dite (extraire un élément d’une langue et à le
faire passer, sans changement, dans une autre, alors qu’il s’agit d’une forme traduite
pour le calque).
- Second temps : les phénomènes d’assimilation et de rejet (l’intégration progressive de
l’élément nouveau dans le système s’accompagne toujours d’une modification de la
forme phonique, parfois de la forme graphique et assez souvent du sens).
Exemple
- Forme phonique : pipe-line /pajplajn/ prononcé /piplin/

26
- Forme graphique : beefsteack écrit bifteck
L’intégration, selon qu’elle est plus ou moins complète, comporte de degrés divers : le
mot peut être reproduit à peu près tel qu’il se prononce (et s’écrit) dans l’autre langue.
C’est généralement par l’intermédiaire des traducteurs et à l’occasion d’événements
politiques, économiques, techniques importants que l’emprunt passe de la langue donneuse à
la langue receveuse.
L’emprunt, contrairement au calque, implique toujours, au moins au dé part, une
tentative pour répéter la forme ou le trait étranger.

27
LA SÉMANTIQUE LEXICALE

La sémantique lexicale est l’étude du sens des mots d’une langue. Les relations du sens
lexical consistent à faire des rapprochements entre différents mots ou expressions d’une
langue à travers leur sens.
Le mot
Le mot désigne l’unité lexicale du vocabulaire général.
En linguistique traditionnelle, le mot est un élément linguistique significatif composé
d’un ou de plusieurs phonèmes. Cette séquence est susceptible d’une transcription écrite
(alphabétique en français) comprise entre deux blancs. Le mot dénote un objet (substantif),
une action ou un état (verbe), une qualité (adjectif), une relation (préposition), etc. La
morphologie classe les mots en catégories (substantifs, verbes, adjectifs, prépositions…),
étudie leurs variations (désinences), leurs éventuels procédés de dérivation ou de
composition. La lexicographie les inventorie et les définit. L’étymologie reconstitue leur
évolution et leur filiation phonétique et sémantique.
Le terme de mot, par son manque de rigueur scientifique, est souvent évité en linguistique
structurale et en linguistique générative, et remplacé par d’entités, nommées synapsies
(Benveniste), lexies (Pottier), monèmes (Martinet), unités de signification (Guilbert)…
Des notions
Le mot graphique  : Un mot graphique est une séquence de caractères délimitée par deux
espaces (deux blancs).
Le mot phonique  : Un mot phonique est un groupe de sons qui porte un seul accent.
Le lexique est l’ensemble de tous les mots qui, à un moment donné, sont à la disposition du
locuteur. Ce sont les mots qu’il peut, à l’occasion, employer et comprendre.
Ces mots constituent son lexique individuel (environ 24 000 mots) qui s’oppose au
lexique général (environ 50 000 mots) qui est la somme considérable de mots dont dispose
toute une communauté linguistique. La statistique indique que les 24 000 mots se distribuent
approximativement ainsi :
- Substantifs : 12 000
- Adjectifs : 5 500
- Verbes : 4 500
- Adverbes  : 1 000
Le vocabulaire est l’ensemble des mots effectivement employés par le locuteur dans tel acte
de parole précis. Le vocabulaire est l’actualisation d’un certain nombre de mots appartenant
au lexique individuel du locuteur.
Le Petit Larousse donne une distribution du lexique général :
- Substantifs : 62,5%
- Adjectifs : 19%
- Verbes : 15%
- Adverbes  : 3%
Alors que dans un énoncé, la fréquence s’établie ainsi :
- Substantifs : 20%
- Adjectifs : 7,5%
- Verbes : 17%
- Adverbes  : 5,5%
- Mots outils : 50%
Il est capital de constater que, dans un énoncé, les mots outils (au nombre réduit de 150
à 200 unités) recouvrent la moitié de cet énoncé.

28
Vocabulaire et lexique sont en rapport d’inclusion : le vocabulaire est toujours une
partie du lexique individuel, lui-même partie du lexique global.
Le français fondamental  : La liste de fréquence d’emploi et de répartition des mots français
arrêtée à la fréquence 20 donne un total de 1063 mots qui constituent le noyau du vocabulaire
de base s’appelle le français fondamental.
Vocabulaire actif  et vocabulaire passif: Le vocabulaire qu’on utilise fréquemment dans le
discours (la langue parlée et la langue écrite) s’appelle le vocabulaire actif; le vocabulaire
dont le locuteur connaît la définition mais qu’il n’utilise pratiquement pas s’appelle le
vocabulaire passif.
Mot clé  : C’est un mot dont la fréquence présente un écart maximal (dans un texte donné)
avec sa fréquence normale (dans d’autres énoncés)
Mot thème  : C’est un mot marqué par une très haute fréquence et qui dans un rangement par
ordre de fréquence décroissante du vocabulaire d’un auteur appartient, par exemple, aux 50
premiers rangs.
Mot disponible : C’est un mot de fréquence faible et peu stable, mais usuel et utile, qui est à
la disposition du locuteur.
La famille de mots : Une famille de mots est l’ensemble de tous les mots qui peuvent se
grouper autour d’un radical commun d’où ils ont été tirés par la dérivation et la composition.
(arme, armer, armée, armistice, armement, désarmement…)
Le sens des mots : Un mot exprime une notion, un concept, un objet, une chose. C’est le
signifié du signe linguistique. On dit que c’est le sens des mots.
Le champ lexical : C’est l’ensemble des mots que la langue regroupe ou invente pour
désigner les différents aspects (ou les différents traits sémiques) d’une technique, d’un objet,
d’une notion : le vocabulaire des chemins de fer (train, locomotive, wagon, rail, tunnel,
viaduc…), le champ lexical du mot pensée (idée, réflexion, opinion, concept, notion, esprit
jugement…)
Le champ sémantique : C’est l’ensemble des emplois d’un mot dans et par lequel ce mot
acquiert une charge sémantique spécifique : table en bois, table frugale, table des matières…
Pour délimiter ces emplois, on fait le relevé de tous les entourages que le mot connaît dans un
texte donné.

Relation sémantique
Si l’on étudie la relation entre le signifié et le signifiant, on trouve trois cas de figures :
- Un signifié est exprimé par plusieurs signifiants : on a alors affaire à la synonymie
- Plusieurs signifiés peuvent être exprimés par un seul signifiant : on parle de la
polysémie et de l’homonymie
- Un signifié peut correspondre à un seul signifiant : il s’agit de la monosémie.
La synonymie
Les deux termes sont dits synonymes quand ils ont la possibilité de se substituer l’un à
l’autre dans un seul énoncé isolé. Alors, pour un mot donné, la liste de synonymes est assez
importante.
Exemple
- châtier-punir
- casser-briser-rompre
- imprévu, inattendu, inopiné
Quand les deux termes sont interchangeables dans tous les contextes, ils sont des
synonymes absolus, il s’agit là de la synonymie absolue. Cependant, peut-on dire qu’il s’agit
vraiment du même signifiant, du même signe sémantique ? Ces cas sont assez rares.
Exemple

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- Différents contextes : battre et frapper sont synonymes dans battre/frapper
quelqu’un, ils ne le sont pas dans battre un tapis où frapper ne peut pas se substituer à
battre
- Niveaux de langues différents : fatigué est utilisé largement, rompu est plus choisi,
crevé est familier

Antonymie 
Les antonymes (ou contraires) sont des mots qui, par le sens, s’opposent directement l’un
à l’autre. Cette notion de «contraire» se définit en général par rapport à des termes voisins
(léger-lourd peuvent être comparés car il s’agit du poids alors que léger et long ne sauraient
être dits antonymes), ceux de complémentaire (où les deux termes s’excluent mutuellement)
et de réciproque (où les deux termes peuvent être inversés). Il existe encore des antonymes
dits gradables où il existe entre les deux termes un terme intermédiaire.
Exemple
- Complémentarité : mâle-femelle, marié-célibataire
- Réciprocité : vendre-acheter, devant-derrière
- Gradabilité : chaud-froid, haut-bas
Il faut tenir compte du contexte dans l’utilisation des antonymes. Ainsi, chaud et froid
sont antonymes dans eau chaude-eau froide mais le terme chaude dans une chaude
discussion (une discussion animée) n’a pas comme antonyme le terme froide.

Monosémie
Un mot est monosémique quand il n’a qu’un seul sens, par opposition aux mots qui ont
plusieurs sens (mots polysémiques). La plupart des termes appartenant aux terminologies
scientifiques, techniques ou professionnelles, en raison de nécessité de désigner les concepts
avec la plus grande précision et sans laisser place à l’ambiguïté, n’ont qu’un sens. Ce sont des
mots monosémiques.
Exemple
- kilogramme, centimètre
- névralgie, archéologie, apiculture

Polysémie
On appelle polysémie la propriété d’un signe linguistique qui a plusieurs sens. Il s’agit de
la mise en rapport d’un seul signifiant avec plusieurs signifiés. Autrement dit, il y a
polysémie lorsqu’un seul mot est chargé de plusieurs sens.
Exemple
- la clé de la serrure/ la clé d’un problème/ un mot clé
- bouton de rose/ bouton d’habit/ bouton de porte (métaphore)
- la lettre « a »/ la lettre que j’ai reçue/ prendre à la lettre
La polysémie est ressentie par le locuteur, elle répond à un besoin nécessaire au bon
fonctionnement d’une langue : on pourrait rêver d’une langue où tous les termes seraient
monosémiques, mais cela gonflerait le lexique à l’infini ; la langue obéit à la loi d’économie,
elle sait réutiliser plusieurs fois le même signe en faisant varier son signifié (exemple tiré du
dictionnaire Littré : 39 acceptions du verbe aller, 49 de mettre, 80 de prendre, 82 de faire).
Mais ceci présente un risque certain, celui de l’ambiguïté, et exige ainsi la mise en place de
ce qu’on appelle une levée d’ambiguïté.

Homonymie
Un homonyme est un mot qu’on prononce ou/et qu’on écrit comme un autre, mais qui n’a
pas le même sens que le dernier.

30
Exemple
- dessin, dessein
- conte, compte
- voie, voix, voit
- cher, chère, chair, chaire
- livre (d’images) / livre (de beurre)
Les homonymes à la fois homophones et homographes sont peu fréquents en français
(leur existence s’explique notamment par des phénomènes de polysémie : bureau-table de
travail/bureau-ensemble de personnes travaillant dans un secteur déterminé, mais pas
toujours : une voile/ un voile).
Il faut distinguer deux types d’homonymies :
- Homonymie par convergence homonymique où les mots ont tous des étymologies
différentes : ver (latin : vermis), vert (latin : viridis), vers (latin : versus), verre
(vitrum). La cause de l’homonymie homonymique tient à l’évolution phonétique, qui
conduit le mot de sa forme latine à sa forme française
- Homonymie par divergence sémantique où les mots à l’origine appartiennent à une
seule forme étymologique, mais un écart, qui se creuse de plus en plus entre leurs
acceptations, devient tel que le locuteur sent deux mots sous la même couverture
phonique : balle (de tennis) / balle (de fusil), grève (bord de l’eau) / grève (arrêt
volontaire du travail)

Figures de style
En rhétorique, les figures sont les divers aspects que peuvent revêtir dans le discours les
différentes expressions de la pensée. Il s’agit là de l’art de parler, de l’art du discours, puis de
l’art de composer un discours pour persuader. Ces procédés de discours encore dits procédés
de style sont connus sous le nom de figures de rhétorique ou figures de style et comprennent :
- Les figures de pensée : comparaison, ironie, antithèse…
- Les figures de construction qui modifient l’ordre normal des mots : inversion,
ellipse…
- Les figures qui modifient le sens des mots en tropes : métaphore, métonymie…
Ces figures de style constituent une manière de s’exprimer qui modifie le langage
ordinaire pour le rendre plus expressif.

Métaphore 
La métaphore est une figure de style qui consiste à substituer un terme par un autre, visant
à souligner ou à établir un rapport d’équivalence entre le terme substitué et le terme qu’il
remplace. C’est souvent le cas de l’emploi d’un mot concret pour exprimer une notion
abstraite, en l’absence de tout élément introduisant formellement une comparaison (comme,
tel que, semblable à…)
Exemple
- rose pour une jeune fille
- fleur pour une femme
- flamme pour amour
- Elle brule d’amour
- Cette femme est une perle
Linguistiquement parlant, toute métaphore suppose que la ressemblance (similarité,
analogie) entre les termes tient à l’existence d’un ou plusieurs traits communs de
signification, que la métaphore actualise. Si or désigne métaphoriquement blé, c’est qu’il y a
intersection des signifiés pour ce qui est de la couleur de A et B.

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La métaphore étend à la réunion des termes A et B une propriété qui n’appartient qu’à
leur intersection. La comparaison explicite le rapport et n’implique pas une substitution
(=identification), mais un rapprochement (=intersection).

Exemple
- Mon amour brule comme une flamme (l’image parvient, par rapprochement, à une
sorte d’identification (mon amour, flamme ardente)

Métonymie
La métonymie est un transfert de dénomination, une substitution d’un terme par un autre,
où une notion est désignée par un terme autre que celui qu’il faudrait.
Les deux notions peuvent être liées par différentes relations.
Exemple
- relation de cause à effet : la récolte peut dé signer la produit de la cueillette et l’action
de cueillir elle-même
- relation de la matière à l’objet : le fer pour l’épée
- relation de contenant à contenu : boire un verre
- relation de la partie au tout : une voile à l’horizon
La métonymie manifeste un rapport de contiguïté (rapport syntagmatique) qui s’oppose
au rapport de similarité (rapport paradigmatique) manifesté par la métaphore. Dans la
métaphore, A et B possèdent en commun des traits de signification, alors que dans la
métonymie, A et B sont tous deux inclus dans un ensemble de traits de signification.

Litote 
La litote est une figure de style consistant à se servir d’une expression qui affaiblit la
pensée, afin de faire entendre plus qu’on ne dit. Cette figure repose sur l’idée que le sens
implicite peut parfois être plus fort que le sens explicite.
Exemple
- Elle est moins jeune
- Ce n’est pas très bon
- Va, je ne te hais point

Hyperbole
L’hyperbole est une figure de style consistant à mettre en relief une idée par l’emploi
d’une expression exagérée.
Exemple
- L’école est à deux pas de chez moi
- Sa vie est un enfer
- C’est la mer à boire
- Il est beau comme Dieu
- Je suis mort de fatigue

Euphémisme
On appelle euphémisme toute manière atténuée ou adoucie d’exprimer certains faits ou
certaines idées dont la crudité peut blesser. Certains mots jugés tabous entraine la création
euphémique : on évite de dire mourir en employant d’autres verbes comme rendre l’âme,
s’éteindre.
Exemple

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- un non-voyant plutôt qu’un aveugle
- un demandeur d’emploi plutôt qu’un chômeur
- les personnes du troisième âge plutôt que les vieux

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