GlobalI96-2 CRE
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INFORMATIONS
Pré-requis :
Durée de l'item :
Objectifs :
Les méningites à liquide clair ont des causes variées ; leur réputation de bénignité tient
à la prévalence des méningites virales simples. Mais des étiologies plus rares et plus
sévères sont possibles, demandant de manœuvrer avec prudence chaque fois que le tableau
clinique, biologique ou évolutif n’est pas absolument typique.
Tous les intermédiaires existent entre méningite pure et méningo-encéphalite avérée. C’est
alors devant :
- des crises convulsives isolées ou subintrantes, au demeurant rares,
- des troubles du comportement, en terrain fébrile,
- des éléments de focalisation déficitaires [ Précision : parésie, troubles de l’équilibre, anomalies des nerfs
crâniens, paralysie périphérique évoquant la poliomyélite ] que la ponction lombaire sera effectuée. Les
perturbations du LCR permettent alors d’affirmer l’origine infectieuse ou inflammatoire du
syndrome et d’écarter les hypothèses vasculaires, toxiques ou métaboliques un moment
envisagées à ces manifestations neurologiques.
L’analyse du liquide céphalo-rachidien affirme le diagnostic
Prélevé par ponction lombaire, suivant la technique d’usage, le liquide peut être
macroscopiquement limpide, clair, opalescent voire puriforme ; sa pression, souvent
normale, peut atteindre 40 à 50 cm d’eau.
A l’analyse, la cytorachie oscille entre 20 et 1500 cellules au mm, le plus souvent entre
50 et 500 : elle est constituée en majorité de lymphomonocytes [ Précision : 50 à 100 % ] . Le
taux des protéines est en général inférieur à 1 g/l ; souvent normal [ Précision : inférieur à 0,40 g/l ]
, il peut exceptionnellement atteindre 2 g à 2,50 g/l. Glycorachie et chlorurachie ont une
valeur d’orientation étiologique.
Cette analyse, dont le résultat est disponible en une heure, permet d’éliminer
hémorragie méningée et surtout méningite purulente avec confirmation secondaire par les
résultats négatifs des prélèvements de liquide envoyés systématiquement au laboratoire de
bactériologie.
Il est nécessaire d’être prudent dans deux circonstances :
. si le malade a déjà reçu des antibiotiques, diffusibles à travers les méninges [ Précision :
Pénicilline G, V, A ; Chloramphénicol, Sulfamides, Céphalosporines de 2ème ou de 3ème génération, Quinolone ] ; craignant une
méningite purulente « décapitée », on peut être amené, le contexte clinique considéré, à
maintenir une antibiothérapie de méningite bactérienne ;
. si, malgré son caractère « clair », le LCR a une cytologie mixte [ Précision : 50 % - 50 % ] , ou
à prédominance polynucléaire quelquefois même accompagnée d’hypoglycorachie : on peut
se trouver aussi bien devant une méningite à devenir lymphocytaire [ Précision : polynucléaires
non altérés et d’apparition transitoire ] , que devant un authentique liquide à polynucléaires
correspondant à des situations particulières :
- méningite bactérienne grave à son début
- réactions méningées de septicémies [ Précision : pneumocoque, listeria ]
- réaction méningée satellite d’un foyer septique de voisinage : sinusite, trombophlébite,
abcès cérébral …
Si, pour raison de fréquence, l’hypothèse d’une méningite aiguë virale est de loin la plus
probable, d’autres éventualités [ Exemple : tuberculose – leptospirore – mycose ou parasitose … ] , sont
possibles, et ne doivent pas être négligées.
. Anamnèse
L’interrogatoire porte sur la pathologie antérieure, les traitements en cours, l’état des
vaccinations [ Précision : BCG, poliomyélite ] ; les possibilités de contagion [ Précision : familiale, scolaire,
animale ] , le mode d’installation du syndrome méningé : progressif ou brutal, pur ou associé ;
la survenue récente d’une maladie infectieuse infantile [ Précision : oreillons, maladie éruptive ] ou
d’une infection ORL ou digestive.
. Clinique
. Explorations éventuelles :
. Aspect évolutif
MENINGITES VIRALES
Ce sont de loin les plus fréquentes, à tout âge et surtout d’avril à octobre sous nos climats.
Elles sont d’installation aiguë et franche.
L’état général est bien conservé malgré la fièvre [ Précision : 39°C-40°C ] , et l’inconfort des
céphalées, des vomissements et des myalgies.
Le LCR contient peu de protéines [ Précision : 0,50 à 1 g/l ] ; glycorachie et chlorurachie sont
normales en règle générale.
L’hémogramme est en général normal ; la classique leucopénie peut être remplacée par
une leucocytose. Les protéines de l’inflammation bactérienne sont à un taux normal dans le
sang.
L’électro-encéphalogramme peut être ralenti ou irritatif.
La recherche du virus dans le LCR peut être intéressante, dans un but plus
épidémiologique que diagnostic. A côté des techniques de la virologie classique [ Précision :
examen direct au microscope électronique ; culture sur milieu approprié ] , l’identification virale par PCR apportera un
appoint rapide et précis au diagnostic étiologique. L’identification du virus [ Précision : mêmes
techniques ] par prélèvement pharyngé, digestif, d’un élément éruptif, n’a qu’une valeur de
probabilité. Les prélèvements sérologiques sanguins, à 15 jours d’intervalle, peuvent, en
cas de séroconversion, avoir la même signification, surtout si les anticorps retrouvés sont
de spécificité IgM. Ce diagnostic virologique est, quand il est pratiqué, de résultat très
inconstant [ Précision : 50 % des cas environ ] .
Les notions épidémiologiques [ Précision : contagion, épidémies scolaires ] , les associations
cliniques [ Précision : éruption, diarrhée, algies diffuses, maladie infectieuse précise ] , sont donc de première
importance. Malgré cela, beaucoup de cas resteront non documentés.
Virus en cause
. Enterovirus
Ce sont les agents les plus fréquents [ Précision : 50 à 80 % des cas ] à tous âges, y compris chez le
nourrisson.
- la responsabilité des poliovirus est devenue exceptionnelle depuis la vaccination
systématique.
- les virus ECHO [ Précision : et surtout écho 30 ] sont les plus fréquemment en cause.
Généralement
producteurs d’une méningite pure, ils peuvent aussi réaliser des tableaux méningo-
éruptifs [ Précision : maculo-papuleux ] , méningo digestifs ou méningo respiratoires sans caractère
typique
- les virus coxsackie sont plus rares, quelquefois à l’origine de tableaux méningés
précédés de symptômes ORL [ Précision : herpangine-myringite ] ou du syndrome pied-main-bouche.
Les virus de ce groupe, à porte d’entrée digestive, sont plus souvent retrouvés dans les
selles que dans le LCR ; leur responsabilité, de ce fait présomptive, devrait être directement
prouvée avec rapidité par les techniques PCR sur le LCR.
. Virus ourlien
Elle est surtout connue outre Atlantique, probablement sous estimée en Europe. Précédée
de deux semaines d’un syndrome myalgique et fébrile, elle réalise un tableau méningé aigu
accompagné d’arthralgies, de conjonctivite et de douleurs abdominales. Le LCR est très
hypercellulaire mais lymphocytaire.
La contamination par petits rongeurs [ Précision : hamsters d’appartement ] peut concerner les
enfants mais la maladie atteint surtout les adultes au contact de rongeurs sauvages ou de
laboratoire.
. herpès virus
Il est rarement en cause chez l’enfant. HSV1 en effet produit surtout le tableau de la
méningo-encéphalite nécrosante ; de rares cas de méningite pure existent. HSV2 surtout,
est responsable de tableaux méningés, mais la contamination génitale en réserve l’incidence
à l’adulte, sous forme quelquefois récidivante ce qui semble indiquer, comme pour l’herpès
génital récurrent, la survivance du virus à l’état quiescent dans les ganglions spinaux.
La méningite est systématique en cas de zona, le plus souvent cliniquement muette, ailleurs
seulement responsable des rachialgies et des céphalées qui accompagnent la maladie. Elle
n’aggrave pas l’affection et n’est redevable d’antiviraux par voie générale qu’en situation
d’incompétence immunitaire. (Lien vers : http://www.john-libbey-eurotext.fr/articles/vir/4/3/207-16/index.htm)
. Autres virus
Des « réactions méningées » peuvent s’observer dans la plupart des maladies virales
épidémiques de l’enfance : varicelle, rougeole, rubéole, mononucléose infectieuse, grippe,
hépatite virale, roséole infantile, mégalérythème épidémique. Des méningites virales
autonomes peuvent reconnaître comme agent responsable adénovirus, rhinovirus,
cytomégalovirus …. Les méningites dues aux arbo-virus sont exceptionnelles en Europe de
l’Ouest mais largement évoquées aux Etats-Unis [ Précision : fièvre de st Louis ] plutôt d’ailleurs
responsables de tableaux méningo-encéphalitiques [ Précision : encéphalites équines – encéphalite de
Californie … ] que de tableaux méningés purs.
L’atteinte méningée est fréquente dans les leptospiroses [ Précision : même si elle est quelquefois
asymptomatique ] . Les leptosospires pénètrent dans l’organisme par voie cutanée ; l’identification
du milieu vecteur peut servir au diagnostic : eaux usées ou de rivière [ Précision : L. ictéro-
hemorragiae-L.grippotyphasa ] ; contact des animaux d’élevage [ Précision : L. pomona ] ; contact de
chiens domestiques [ Précision : L. canicola ] .
Le syndrome méningé évolue dans un contexte pseudo-grippal fébrile et polyalgique,
rapidement associé à des manifestations hépatiques [ Précision : subictère, élévation des transaminases ] ,
rénales [ Précision : protéinurie, hématurie ] , souvent à une injection conjonctivale. L’amélioration du
tableau clinique vers le 10ème jour, la recrudescence fébrile ensuite sont des arguments
cliniques supplémentaires.
Tous les degrés de gravité sont possibles, fonction de l’atteinte viscérale et éventuellement
neurologique ; le syndrome méningé peut être isolé, d’évolution prolongée mais simple.
Le LCR est riche en cellules [ Précision : 500 à 1 000/mm3 ] à prédominance lymphocytaire,
contrastant avec la faible hyperprotéinorachie [ Précision : 0,40 à 0,70 g/l ] . Cette perturbation
est surtout nette au moment de la recrudescence fébrile.
Le diagnostic est fait par l’isolement de leptospires au niveau du sang et surtout du LCR
les 15 premiers jours, par le séro-diagnostic à partir du 12ème jour, par la leptospirurie au-
delà du 15ème jour.
L’antibiothérapie [ Précision : Pénicilline ] est controversée, une fois passée la phase toute
initiale de la maladie.
MENINGITE TUBERCULEUSE
Elle est aujourd’hui rare et de présentation trompeuse. Elle réalise rarement le tableau
d’une atteinte aiguë, plus souvent celui d’un syndrome progressif dans lequel on distingue
trois phases :
- prémonitoire [ Précision : asthénie, amaigrissement, céphalées ] ;
- méningée : céphalées, vomissements, décelage thermique, douleurs abdominales. La
raideur
est discrète, une paralysie isolée [ Précision : oculomoteurs-sphincters ] ou une crise convulsive
peuvent survenir, de même que des troubles vasomoteurs ou des douleurs diverses :
- méningo-encéphalitique : torpeur ou coma s’associent au syndrome méningé souvent
fruste, à
des troubles neuro-végétatifs, à la possibilité de signes déficitaires en foyer [ Précision :
hémiplégie, paralysie oculomotrice … ] , quelquefois à des crises convulsives.
L’identification du bacille de Koch dans le LCR est exceptionnelle par les techniques
classiques, à l’examen direct. La technique de PCR a révolutionné le diagnostic par sa
fiabilité et sa rapidité. A défaut de cette preuve, et dans l’impossibilité d’attendre, pour
traiter, les résultats des cultures [ Précision : Loewenstein ] ou de l’inoculation au cobaye [
Précision : deux mois ] , le diagnostic précoce repose sur des arguments de probabilité dont la
valeur est fonction de leur association :
- LCR : protéinorachie élevée [ Précision : 1 à 2 g/l ] , formule cytologique panachée abondante [
Précision : 250 à 500 cellules/mm3 ] . Les taux de la glycorachie [ Précision : inférieur à 0,40 g ou 2 mmol/l ] et de
la chlorurachie [ Précision : inférieur à 60 mmol ou mEq/l ] , sont très bas ;
- positivation récente des réactions tuberculiniques, en l’absence de vaccination ;
- perturbations EEG : grandes ondes lentes bilatérales confirmant la méningo-encéphalite
- perturbations biologiques : accélération de la vitesse de sédimentation au-delà de 40
mm à la
première heure, élévation du taux des protéines de l’inflammation bactérienne.
Hyponatrémie de dilution avec natriurèse conservée traduisant une sécrétion inappropriée
d’ADH
- identification de conditions épidémiologiques [ Précision : contamination possible, immunodépression ]
- modifications possibles du cliché pulmonaire [ Précision : primo-infection récente ou image de miliaire ] ,
anomalies du fond d’œil [ Précision : œdème ou pâleur papillaire ] : ce sont des éléments inconstants
mais de grande valeur.
Evolution
Quand il est appliqué sans retard, le traitement entraîne une amélioration très lente,
clinique,
liquidienne et EEG, s’étageant sur trois à quatre mois. Des évolutions prolongées,
défavorables, ou de véritables rechutes sont possibles, surtout si le BK acquiert une
résistance au traitement employé ou si celui-ci est arrêté trop tôt.
Principes thérapeutiques
a – agents microbiens
La méningite listérienne [ Précision : Listeria mococytogenes ] est, sauf en période néonatale par
contamination materno-fœtale, à LCR clair malgré sa formule cytologique à polynucléaires.
Elle survient chez les immuno-déprimés et requiert l’antibiothérapie par Pénicilline A.
b – Parasites
Des méningites à LCR clair avec eosinophilie des polynucléaires et protéinorachie élevée,
peuvent accompagner l’ascaridiose, l’oxyurose, la distomatose, le paludisme à falciparum, la
toxocarose. La toxoplasmose, peut, chez les immuno-déprimés provoquer une méningo-
encéphalite peu spécifique, identifiable par ses signes associés [ Précision : éruption, ganglions ] et
l’ascension du taux des anticorps sériques.
c – Levures
Elles réalisent des méningites progressives, subaiguës, quelquefois des méningo-
encéphalites à liquide clair, riche en protéines avec hypoglycorachie. Elles surviennent
volontiers chez le nouveau-né, chez le sujet immuno-déprimé ou débilité, simulant la
méningite tuberculeuse.
La torulose ou cryptococcose, peut prendre une allure pseudo-tumorale ; la méningite à
candida albicans, résultat d’une dissémination hématogène du germe, s’accompagne parfois
de lésions rétiniennes spécifiques, identifiables à l’examen systématique du fond d’œil. le
diagnostic précis impose l’isolement du germe du LCR [ Précision : examen direct à l’encre de Chine ; culture
sur Sabouraud ] . Sérodiagnostic ou intradermo réaction aux antigènes fongiques sont aussi
utilisables.
Le traitement utilise Amphotéricine B ou 5 Fluorocytosine.
c – Les hémopathies malignes [ Précision : leucémies aiguës – lymphomes ] peuvent comporter une
atteinte méningée, rarement au premier plan. Leur diagnostic, lorsque initialement isolé,
peut nécessiter le recours à des procédures de type biopsique.
GENERALITES
1 – GERMES – EPIDEMIOLOGIE
Outre les précédents, non exclus de cet âge, trois germes surtout sont infectants, acquis
par contamination soit maternofoetale au moment de l’accouchement, soit nosocomiale
après la naissance :
- Streptococcus agalactiae [ Précision : strepto. B ] , porté asymptomatiquement par 25 à 35
% des femmes au niveau vaginal ou rectal ; le sous-type III est surtout retrouvé
- Listeria monocytogenes, inconstamment présent pourtant au niveau des voies
génitales maternelles, semble plutôt être sporadiquement porté au niveau rectal par la
mère à l’occasion de contamination d’origine alimentaire.
- Enterobacteries et surtout Escherichia Coli [ Abréviation : E.C ] . Ce dernier est porté
asymptomatiquement au niveau rectal par 45 à 50 % des femmes en âge de procréer et la
contamination materno-fœtale affecte 70 % des nouveau-nés [ Précision : sans être forcément pathogène
].
- Les autres enterobacteries [ Précision : Klebsiella, serratia, proteus pseudomonas ] sont
sporadiquement
responsables, de même qu’Enterococcus, dans le cadre moins spécifique de l’infection et
des septicémies néonatales.
c – Autres méningites
2 – PHYSIOPATHOLOGIE
. Elle résulte dans la majorité des cas d’une septicémie ou d’une bactériémie sauf si la
contamination est directe par foyer de voisinage : elle se fait alors par l’intermédiaire d’un
transport veineux avec thrombophlébite in situ.
. Le franchissement des méninges par les bactéries [ Précision : amenées aux capillaires cérébraux
et méningés ] implique la rupture de la barrière hémato-méningée. Seul l’endothélium des
capillaires des plexus choroïdes est fenêtré et permissif. L’ensemencement du LCR se fait
ainsi avant tout au niveau des plexus choroïdes.
b – Dans le LCR
Dans le LCR [ Précision : d’abord ventriculaire puis ubiquitaire ] , les germes vont pulluler rapidement car
aucun moyen humoral de défense anti-infectieuse n’y préexiste. Ils vont y induire la
méningite en y provocant un intense processus inflammatoire, décalé de quelques heures,
et pour lequel entrent en jeu à la fois des promoteurs bactériens et des éléments de
réponse de l’hôte :
. La réponse de l’hôte consiste dans la production de cytokines par des cellules à activité
macrophagique in situ [ Précision : et non systémiques ] : les principales cytokines connues sont TNFa,
IL 1 et IL 6, mais elles ne sont probablement pas les seules ; elles agissent probablement
en synergie et d’un façon temps et dose-dépendante.
La réaction inflammatoire elle-même se marque par l’afflux de polynucléaires,
l’exsudation d’albumine et secondairement par l’augmentation de la teneur en eau du
cerveau lui-même [ Précision : œdème ] . Elle est particulière car elle implique la rupture de la
barrière hémoméningées, mais correspond cependant à un mécanisme universel retrouvé
dans toute infection tissulaire.
- L’augmentation de la teneur en eau du cerveau produit l’œdème cérébral. Son origine
est mixte. La part principale est liée au processus de rupture de la barrière et d’afflux de
macromolécules dans le LCR [ Précision : œdème cytotoxique ] . Mais la réduction de la résorption du
LCR par les granulations arachnoïdiennes intervient aussi [ Précision : œdème interstitiel ] , de même
que la vasodilatation principalement veinulaire [ Précision : œdème vasogénique ] sous l’effet des
dérivés oxygénés libérés dans la microcirculation.
TABLEAUX CLINIQUES
A – Trois présentations cliniques principales sont classiques
Le tableau clinique peut être identique au précédent. Mais en climat fébrile, la raideur peut
être absente et remplacée par de l’hypotonie [ Précision : méningite à nuque molle ] , les vomissements
remplacés par un refus alimentaire, très suspect chez le nourrisson. La survenue de crises
convulsives est d’emblée évocatrice au même titre que la somnolence ou l’irritabilité. La
tension anormale, voire le bombement, de la grande fontanelle, des troubles vasomoteurs
surtout des extrémités, peuvent compléter le tableau fébrile et être immédiatement
suspects.
3 – Chez le nouveau-né
(0 à 3 mois)
Des présentations particulières peuvent être l’alternative aux deux précédentes. La
fièvre elle-même peut être modérée ou même manquer, remplacée alors par normo ou
hypothermie. Des convulsions sans cause apparente surviennent dans 40 à 50 % des cas.
Tout peut se résumer à des troubles comportementaux [ Précision : geignements, irritabilité, somnolence,
coma ] , ou à des manifestations neurovégétatives : détresse respiratoire, troubles
vasomoteurs [ Précision : syndrome Arlequin ] , accès tachy ou bradycardiques. Hypotonie, ictère,
refus du biberon en climat d’altération de la thermorégulation doivent donner l’alerte. Le
bombement de la fontanelle, si évocateur quand il existe, n’est présent que dans 1 :3 des
cas.
C’est l’acte fondamental du diagnostic : l’ensemble des signes cliniques ci-dessus, avec
leurs variétés d’associations, n’a que cette unique réponse. S’il n’est évidemment pas
question de recommander la PL chez tout enfant fébrile, au moins faut-il toujours en
discuter l’éventualité devant une fièvre non documentée ou une altération fébrile de l’état
général. Son indication est impérieuse devant l’association fièvre-altération de l’état général
–symptôme neurologique et/ou méningé. Sa réalisation ne souffre aucun retard dès
l’indication posée. L’analyse cytochimique du liquide recueilli doit être obtenue dans l’heure
qui suit. Ces impératifs imposent en pratique le transfert urgent de l’enfant en milieu
hospitalier.
La PL elle-même ne présente, quel que soit l’âge, aucune difficulté ni aucun danger. Seule
l’existence ou la suspicion d’une HTIC y est un obstacle. Il ne faut pas compter sur l’examen
du fond d’œil pour l’éliminer : l’œdème papillaire d’HTIC, d’installation lente [ Précision : 3 à 4
jours ] , est un signe de valeur uniquement positive. Si la clinique en est évocatrice [ Précision :
coma, trop forte bradycardie, trop important bombement de la fontanelle ] force est de recourir, avant la PL, à
l’évaluation neuroradiologique, dont c’est une des rares indications dans les M.B. Celle-ci ne
doit cependant en aucune façon retarder l’heure du traitement : hémocultures puis
première injection d’antibiotiques sont à faire, dans ce cas, avant toute investigation.
Le LCR recueilli est trouble, avec toutes les nuances, du simple dépoli au pus franc
d’écoulement difficile. Sa pression est élevée [ Précision : supérieur à 20 cm d’eau ] .
. L’analyse cytochimique objective son caractère fortement inflammatoire. La
numération cellulaire est typiquement supérieure à 1 000 polynucléaires altérés par ml [
Précision : supérieur à 80 % des cellules ] ; la protéinorachie supérieure à 1 g/l ; la chlorurachie est
normale ; la glycorachie inférieure à la moitié de la glycémie. Les variations importantes du
chiffre et de la proportion des cellules font considérer que le deux éléments les plus
contributifs à l’étiologie bactérienne d’une méningite sont les modifications de la
protéinorachie et de la glycorachie.
. L’analyse bactériologique doit être immédiate. Avec les techniques actuelles de recueil
du LCR directement sur milieu de culture, il est rare que le germe ne soit pas identifié en 24
heures. L’examen direct, avec réponse dans l’heure, est fondamental, au moins pour
déceler la présence de germes et leur comportement à la coloration de gram. La culture doit
pouvoir, quand positive, donner un résultat qualitatif et aussi quantitatif en numérant les
germes en u.f.c/ml (voir pronostic). La prise préalable d’antibiotiques risque de négativer le
résultat. C’est dans ce cas que peuvent être utiles les techniques de recherche dans le LCR
d’antigènes solubles vis à vis des principaux germes suspects.
. L’antibiogramme est immédiatement établi. Il est particulièrement important pour Sp
en visant surtout sa sensibilité à la Pénicilline [ Précision : disque d’Oxacilline ] et en déterminant sa
C.M.I : sensible si celle-ci est inférieur à 0,1 mg/ml et intermédiaire si elle est comprise
entre 0,1 et 1 mg/ml, Sp est résistant si sa C.M.I est supérieure à 1 mg/ml et hautement
résistant si elle est supérieure à 2 mg/ml. La détermination de la C.M.I aux C3g [ Précision :
inférieure ou supérieure à 0,5 mg/ml ] apparaît de plus en plus nécessaire pour les PSAP.
4 – Bilan biologique
6 – Examens radiologiques
C’est grâce à la neuro-imagerie crâniocérébrale que l’on pourra identifier une complication
endocrânienne à la MB en cas de signes neurologiques, essentiellement déficitaires. Les
crises convulsives en phase initiale de la MB ne représentent pas une indication urgente à
ces examens si elles ne s’accompagnent pas de déficits fixes. La suspicion clinique d’HTIC
justifie un contrôle neuroradiologique avant la PL, mais ne doit pas retarder l’heure du
traitement (voir plus haut). La recherche radiologique d’une suppuration de voisinage, dès
que la clinique l’évoque [ Précision : anamnèse, examen ] sera faite sans retard ; son évacuation
chirurgicale est un appoint majeur au traitement.
Non traitées, les méningites bactériennes sont invariablement mortelles. Même bien et
précocement traitées, elles peuvent tout de même évoluer vers le décès, des complications
et laisser des séquelles d’ordre neurologique et sensoriel.
1 – Evolution favorable
Elle est bien heureusement fréquente, et même si le tableau clinique initial était
préoccupant. Il faut cependant 2 à 3 jours avant que l’état clinique se normalise [ Précision :
apyrexie, retour à une vigilance normale, disparition des troubles fonctionnels ] . Les perturbations biologiques sont
plus lentes à se normaliser, y compris la réaction inflammatoire du LCR qui peut demander
10 jours. Le taux des protéines sériques de l’inflammation bactérienne [ Précision : CRP, … ]
peut augmenter pendant 48 heures pour se normaliser rapidement ensuite au cinquième
jour du traitement. Cette cinétique rapide fait de leur contrôle itératif l’élément principal,
sinon exclusif, de la surveillance biologique. Le contrôle du LCR est inutile pour affirmer la
guérison de ces formes simples.
2 – Complications générales
3 – Méningites fulminantes
Le tableau clinique, d’une grande brutalité [ Précision : quelques heures ] associe forte fièvre
mal supportée [ Précision : céphalées, frissons, obnubilation, tachycardie ] ; éléments purpuriques cutanés
extensifs en nombre et en taille, prenant rapidement une allure ecchymotique puis
nécrotique ; et une tendance au collapsus cardiovasculaire exprimée d’abord par des
troubles de la vascularisation cutanée distale [ Précision : allongement du temps de recoloration cutanées au-
delà de 3 secondes, cyanose et refroidissement des extrémités ] . Des douleurs abdominales ou des crises
convulsives peuvent survenir. Le syndrome méningé lui-même est en règle absent.
L’évolutivité rapide de la situation, qui peut débuter par l’un ou l’autre des symptômes et ne
se compléter qu’en quelques heures, justifie l’urgence de la prise en charge. Tout enfant à
fièvre mal supportée [ Précision : obnubilation, cyanose, troubles circulatoires ] , tout enfant à purpura
fébrile, même sans tendance au collapsus, est candidat à l’aggravation. On appréciera tous
les ¼ d’heure [ Précision : pression artérielle, numération des pétéchies, réactivité ] , l’évolution des symptômes.
La biologie :
. Elle est surtout expressive sur le plan bactériologique et de l’hémostase. Nm est en
effet retrouvé dans LCR, hémoculture, quelquefois dans la gorge et dans le prélèvement
d’éléments cutanés nécrotiques. Le bilan d’hémostase peut être normal, ou montrer dès ce
stade les premiers éléments d’un syndrome de consommation [ Abréviation : CIVD ] :
thrombopénie, fibrinogénopénie, baisse du facteur V, puis des facteurs VII et X. La présence
de produits de dégradation de la fibrine et de monomère de fibrine [ Précision : test à l’éthanol ]
indique précisément l’enclenchement du processus de consommation.
. Le LCR est en règle de composition cytochimique quasi normale
. Il y a peu ou pas de réaction inflammatoire sanguine [ Précision : hémogramme, VS, CRP ]
. D’autres perturbations biologiques, très importantes pour la surveillance et la
réanimation, ne sont que l’expression du choc en cours : acidose métabolique,
hyperkalliémie, élévation du taux sanguin des enzymes musculaires et des enzymes
hépatiques [ Précision : SGOT, SGPT ] .
Quand la prise en charge thérapeutique est rapide et adaptée, et si l’enfant passe le cap des
premières heures, la situation peut secondairement se réaggraver [ Précision : œdème pulmonaire,
incompétence myocardique, hémorragies liées à la C.I.V.D ou par gastrite “ de stress ”, insuffisance rénale ] et menacer à
nouveau la vie. Ultérieurement, ce sont les mortifications ischémiques réalisées en phase
aiguë sur la circulation distale à la faveur du collapsus [ Précision : membres, nécroses cutanées, lésions
osseuses ] qui peuvent poser des problèmes thérapeutiques nouveaux [ Précision : chirurgie
plastique, greffes, orthopédie ] et constituer des séquelles esthétiques [ Précision : peau ] ou
orthopédiques [ Précision : anomalies de croissance, déformations osseuses … ] .
4 – Complications neurologiques
a – Troubles de la vigilance
S’ils peuvent être liés aux effets de la septicémie ou à une souffrance ischémique de la
substance réticulée, ils sont le plus souvent dus à l’hypertension crânienne.
. A la phase initiale de toute méningite celle-ci est liées à l’œdème cérébral. Chez le
nourrisson, le fort bombement de la fontanelle antérieure doit l’évoquer, mais le périmètre
crânien n’a pas, initialement, le temps d’augmenter. Chez l’enfant plus grand [ Précision : après 1
an ] , seuls les troubles de la conscience et la bradycardie doivent alerter.
. D’apparition secondaire et progressive, surtout chez le petit nourrisson, l’HTIC doit
faire rechercher la constitution d’une hydrocéphalie par troubles de la circulation ou de la
résorption du LCR.
. Elles sont principalement liées à des processus ischémiques. Ces ischémies sont artérielles
distales, capillaires, ou d’origine veineuse. Elles s’installent dans le tableau clinique initial,
sous la forme de déficits [ Précision : mono ou hémiparésie, paralysie faciale, troubles du champ visuel ] . Leur
apparition secondaire doit faire rechercher une thrombophlébite cérébrale [ Précision : mais
aussi une suppuration, un épanchement sous-dural ] .
. La moelle épinière peut elle aussi, être atteinte par la vascularite : elle s’exprime par
paraplégie ou quadriplégie précoces, de pronostic réservé.
. Les paralysies isolées intéressant les nerfs crâniens à long trajet intraliquidien [
Précision : oculomoteurs, nerf optique ] ne partagent pas ce pronostic, leur lésion étant plus
inflammatoire qu’ischémique.
. Les crises convulsives précoces font partie du tableau clinique habituel chez l’enfant et
ne comportent pas, en étant généralisées et brèves, de pronostic particulièrement péjoratif.
Elles sont liées à la fièvre, à l’inflammation corticale voire aux désordres métaboliques
initiaux [ Précision : S.I.A.D.H ] . Quand elles sont prolongées [ Précision : état de mal ] , elles sont en
elles-mêmes facteurs d’aggravation du pronostic immédiat. Les crises focales, en relevant
du même mécanisme que les déficits, sont davantage annonciatrices de séquelles, tans
déficitaires qu’épileptiques, surtout si elles revêtent un caractère prolongé ou répétitif.
Les crises, survenant avec intervalle libre ont signification de lésions en cours, ce qui justifie
leur exploration neuroradiologique.
c – Complications auditives
5 – Mortalité et séquelles
Il ne souffre aucun retard dès le diagnostic porté. Il comporte deux volets, l’antibiothérapie
et les traitements adjuvants.
I – ANTIBIOTHERAPIE
Il est resté pendant plus de 10 ans fait d’une monothérapie par C3g [ Précision : Céfotaxime ou
Ceftriaxone ] . Ces deux molécules en effet, aussi actives que les précédentes sur Nm et Sp,
permettaient, avec une bonne diffusibilité et des CMI particulièrement basses, de résoudre
l’obstacle de Hi sécréteur de b lactamases [ Précision : 40 % des cas ] .
Depuis l’émergence puis la généralisation des souches de Sp de sensibilité diminuée à la
Pénicilline [ Précision : PSAP ] , cette attitude ne peut plus être maintenue car les PSAP peuvent
aussi être de sensibilité amoindrie aux C3g [ Précision : quand CMI supérieur à 0,5 µg/ml ] .
L’attitude actuelle est de recourir en probabiliste à une bi-antibiothérapie.
- la plus généralement envisagée est l’association C3g-Vancomycine qui, efficaces et
synergiques in vitro, le sont aussi probablement in vivo avec l’emploi d’une forte dose de
Vancomycine [ Précision : 60 à 80 mg/kg ] , au risque cependant de complications auditives.
Le traitement probabiliste initial pourra être modifié, dès l’obtention des précisions
bactériologiques sur le germe et sa sensibilité.
. Le germe est Nm, Hi, ou Sp de sensibilité normale [ Précision : inférieur à 1 µg/ml ] à la Pénicilline
: l’antibiothérapie peut revenir à une monothérapie par C3g à posologie habituelle [
Précision : 100 mg/kg/j ] .
. Il s’agit au contraire d’un PSAP : selon le niveau de sensibilité [ Précision : CMI non seulement de la
Pénicilline mais aussi des G3g ] , on pourra décider de poursuivre la biantibiothérapie initiale (CMI
élevées) ou le retour à une monothérapie par C3g à forte dose [ Précision : Cefotaxime 200 mg/kg/j –
Ceftriaxone 150 mg/kg/j ] si les CMI sont intermédiaires.
. Dans les deux cas, la PL de contrôle ne paraît pas impérieuse.
L’évolution clinique est préoccupante tant sur le plan infectieux que neurologique.
. En cas de germes normalement sensibles, il est très peu probable que soit posée la
question du type ou de la dose d’antibiotiques, mais davantage celle de complications [
Précision : HTIC, suppuration, ischémies ] : la 2ème PL ne s’impose pas absolument mais une évaluation
neuro-radiologique est nécessaire.
. En cas de PSAP, une nouvelle étude du LCR est pleinement justifiée. Si la
bactériorachie persiste, des variantes antibiologiques doivent être trouvées dans d’autres
associations en fonction de l’antibiogramme. On a pu ainsi prôner l’administration de
Vancomycine intra-rachidienne, l’adjonction de Rifampicine IV à l’association C3g-
Vancomycine ou seulement l’augmentation des doses de C3g [ Précision : Cefotaxime jusqu’à 300
mg/kg/j ] .
D – ANTIBIOTHERAPIE PROPHYLACTIQUE
Elle doit être appliquée, pour prévenir les transmissions successives [ Précision : intérêt
épidémiologique ] a toutes personnes qui, au contact du malade, sont suspectes de portage [
Précision : essentiellement pharyngé ] du germe en cause. Si la réglementation française recommande
ce traitement pour les enfants préalablement “ en contact proche et répété ” avec le
malade [ Précision : frères et sœurs, condisciples … ] , il semble logique d’y inclure aussi les adultes
jeunes [ Précision : parents, enseignants, … voire soignants … ] dès que le germe est transmissible. Les
recommandations françaises sont les suivantes :
. Méningites à Nm : Rifampicine 15 mg/kg/jour per os pendant 2 jours
. Méningites à Hi : Rifampicine 20 mg/kg/jour per os pendant 4 jours.
. la vaccination anti-méningococcique sera appliquée à cette même population chaque
fois que le méningocoque isolé est du groupe A ou C.
La réglementation actuelle (voir tableau en annexe) détaille les situations justifiant ce
traitement.
II – AUTRES TRAITEMENTS
a – Dexaméthasone (DXM)
Son usage est justifié par l’inhibition puissante qu’a cet agent, plus que tout autre
corticoïde, sur les phénomènes qui procèdent de la sécrétion de médiateurs inflammatoires
(voir physiopathologie) et qui sont responsables de la cascade d’événements circulatoires et
oedémateux cérébraux sources de complications.
C’est uniquement dans la méningite à Hi que des résultats statistiquement significatifs
ont montré la minimisation des complications immédiates et tardives.
En pratique, l’usage de la DXM est arrêté à la dose de 0,15 mg/kg toutes les 6 heures et
pendant les 48 premières heures du traitement, en procédant à la première injection avant
la première dose d’antibiotiques.
Il faut réserver ces mesures aux syndromes d’hypersécrétion d’ADH patents prouvés
biologiquement [ Précision : au risque d’aggraver l’hypovolémie latente ] ; la restriction hydrosodée, dans
ces cas pourra atteindre 40 ml/kg/j [ Précision : ou 1000 ml/m2/j ] en fonction de la sévérité du
syndrome. Dans le cas contraire des quantités de 80 à 100 ml/kg/j devront être
maintenues.
c – Antipyrétiques
Le recours à l’Aspirine ou au Paracétamol [ Précision : 15 mg/kg toutes les 4 heures ] ne sera proposé
qu’aux enfants très fébriles [ Précision : supérieur à 39° ] et qui risquent ainsi d’aggraver convulsions
et hypertension crânienne. La fièvre vaut d’être respectée raisonnablement car elle est un
élément de défense anti-infectieuse.
d – Anticonvulsivants
Leur indication est formelle en cas de crises convulsives ou de situations qui peuvent y
mener [ Précision : antécédents de convulsions ; coma ; signes déficitaires indiquant la méningo-encéphalite ] . On pourra,
selon les cas avoir recours à la Phénytoïne [ Précision : 10 mg/kg IV lent ] ou au Phénobarbital [
Précision : 15 mg/kg IV lent ] en cas de crises ; le Diazepam [ Précision : 1 mg/kg/jour en continu ] est plutôt
recommandé en cas de risques.
Quand elle est liée à l’œdème cérébral, son contrôle peut faire appel au traitement
postural [ Précision : inclinaison du lit avec élévation de la tête de 30° ] pour favoriser le drainage veineux ; les
solutés hyperosmolaires [ Précision : Mannitol 25 % ] peuvent être employés [ Précision : 2 g/kg/24 h ]
avec succès ; l’hyperventilation, par le biais de l’hypocapnie produite, est efficace mais
critiquée car pouvant réduire le flux sanguin cérébral à la limite de l’ischémie dans une
situation dominée par des troubles de son autorégulation. La même critique s’adresse à
l’emploi de fortes doses de barbituriques.
Quand l’HTIC est liée à hydrocéphalie ou collection sous durale, leur contrôle chirurgical
est impérieux. Comme dit plus haut, la suspicion ou la réalité d’une HTIC justifie l’évaluation
neuroradiologique, contre-indique la PL, autorise éventuellement l’antibiothérapie sans
preuves.
f – Complications “ post-infectieuses ”
Elles relèvent d’un traitement anti-inflammatoire [ Précision : AINS voire corticothérapie ] per os.
Elles ne contre-indiquent pas, lorsque leur tableau se constitue à J6-J8, l’arrêt de
l’antibiothérapie.
g – Traitement de réanimation
Il s’adresse aux formes graves en état de choc septique, à fortiori aux méningites avec
purpura. L’évaluation clinique faite (voir plus haut) et l’enfant en service de soins intensifs,
il est nécessaire de mener conjointement deux actions thérapeutiques :
- Traiter le choc par “ remplissage ” : celui-ci fera appel à des solutés
macromoléculaires [ Précision : Plasmion, Rhéomacrodex … ] administrés par quart de masse
sanguine [ Précision : 20 ml/kg ] en 30 minutes, éventuellement renouvelés en cas de non
amélioration. La corticothérapie [ Précision : hémisuccinate d’hydrocortisone ] IV directe [ Précision : 30 mg/kg
] peut être employée parallèlement et répétées toutes les 4 heures.
- Traiter la défaillance myocardique si le choc persiste, par des inotropes : Dobutamine
[ Précision : 10 µg/kg/min ] ou Dopamine [ Précision : 5 µg/kg/min ] ou l’association des deux, à la seringue
électrique.
La situation clinique est suivie en permanence par monitorisation des constantes vitales, par
la mesure de la diurèse horaire, par l’appréciation de la fréquence cardiaque et de l’état
hémodynamique.
Ces thérapeutiques se mènent en règle chez un enfant intubé et ventilé, en rééquilibrant
les anomalies hydroélectrolytiques et acidobasiques ; en assurant un apport glucosé [
Précision : 30 mg/kg/j de glucosé à 10 % ] et calcique [ Précision : 1 gramme de gluconate de Ca/litre de sérum ] ; sous
surveillance répétée des constantes biologiques [ Précision : électrolytes, équilibre acidobasique, glycémie,
calcémie, hémoglobine ] ; en étant prêt à interrompre une crise ou un état de mal convulsif, à lutter
contre l’HTIC [ Précision : hyperventilation – position surélevée de la tête ] ; en sachant éventuellement faire
face à des complications surajoutée comme œdème pulmonaire, pneumothorax.
CONCLUSION
Les méningites bactériennes restent, en nombre et en gravité, une des éventualités
pathologiques les plus sévères et les plus redoutées en pathologie pédiatrique.
La vaccination vis à vis de Hi, en se généralisant, a déjà supprimé, dans les pays où elle
est appliquée à grande échelle, près de 90 % des méningites les plus graves du nourrisson
et de l’enfant avant 3 ans. Le caractère obligatoirement répété tous les 3 ans de la
vaccination anti-pneumococcique [ Précision : par ailleurs inefficace avant l’âge de 20 mois ] rend pour le
moment illusoire un même contrôle préventif des méningites à Sp. Le même inconvénient
s’applique à Nm, en y ajoutant l’absence de vaccin vis à vis de méningocoque de type B.
C’est pourtant seulement la prévention vaccinale qui pourra complètement résoudre le
problème des méningites bactériennes communautaires. Elles menacent la vie et le devenir
neurologique et social des enfants qui en ont été victimes, ceci même lorsque diagnostic et
traitement ont été rapides et performants.