09-0012 Danan PDF
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THESE
pour obtenir le grade de
DOCTEUR
Sarah DANAN
JURY
M. Daniel PRAT, Professeur à l’Université Claude Bernard - Lyon 1 Rapporteur
M. Patrick VINCOURT, Directeur de Recherche à l’INRA de Toulouse Rapporteur
M. Charles-Eric DUREL, Directeur de Recherche à l’INRA d’Angers Examinateur
M. Didier MERDINOGLU, Directeur de Recherche à l’INRA de Colmar Examinateur
M. Jean-Loup NOTTEGHEM, Professeur à SupAgro Montpellier Examinateur
Mme Véronique LEFEBVRE, Directeur de Recherche à l’INRA d’Avignon Directrice de thèse
M. Jean-Eric CHAUVIN, Ingénieur de Recherche à l’INRA de Rennes Co-encadrant
Diversité structurale des locus de résistance à Phytophthora infestans chez la pomme de terre
et synténie chez les Solanacées
Les résistances polygéniques aux bioagresseurs des plantes, contrôlées par des QTL (Quantitative
Trait Locus), seraient une alternative durable aux résistances monogéniques, souvent rapidement
contournées par de nouvelles virulences. Pour faciliter l’exploitation des résistances polygéniques en
sélection variétale et tenter de comprendre leur potentielle durabilité, l'exploration de la diversité de
l'espèce hôte est nécessaire pour inventorier les sources de résistance et décrire de la façon la plus
complète possible les locus impliqués, selon leur distribution sur le génome et selon leur variabilité
allélique. L’objectif de la thèse est de clarifier l’organisation structurale des locus de résistance à
Phytophthora infestans sur le génome de la pomme de terre et de préciser leurs relations synténiques
avec les QTL de deux autres Solanacées. Les Phytophthora sont des oomycètes responsables du
mildiou et provoquent des dégâts considérables dans les cultures de Solanacées. Plusieurs locus de
résistance qualitative ou quantitative ont été décrits, majoritairement chez la pomme de terre, mais
aussi chez le piment et la tomate. Au cours de la thèse, trois approches d'analyse QTL ont été suivies.
L'analyse de populations biparentales indépendantes et connectées selon un plan factoriel a permis
d'identifier de nouveaux QTL de résistance chez trois espèces apparentées à la pomme de terre, S.
sparsipilum, S. spegazzinii et S. berthaultii, avec des tests quantitatifs sur tige et feuillage. Une méta-
analyse de l’ensemble des données de cartographie produites et publiées a montré la congruence des
QTL des différentes études, et précisé les colocalisations entre QTL et gènes majeurs de résistance
et avec les QTL liés à la maturité. Des gènes candidats aux méta-QTL obtenus ont pu être proposés.
Sur un plan plus prospectif, afin de préciser les relations synténiques entre les trois Solanacées dans
une zone de colinéarité fonctionnelle de QTL, une méta-analyse inter-spécifique a été réalisée. Des
hypothèses ont été proposées sur la nature possible des gènes sous-jacents aux QTL des différentes
espèces, leurs origines et leur évolution possible au cours de la spéciation.
Structural diversity of resistance loci to Phytophthora infestans in potato and synteny within
Solanaceae
Polygenic resistances to plant pathogens, controlled by QTLs (Quantitative Trait Loci), appear as a
durable alternative to monogenic resistances, which are often quickly overcome by new virulences. To
facilitate the use of polygenic resistances in plant breeding and in an attempt to better understand their
potential durability, the exploration of the host diversity is necessary to inventory the resistance
sources and describe the involved loci in the most comprehensive way, according to their genomic
distribution and their allelic variability. The aim of this work was to clarify the structural organization of
resistance loci to Phytophthora infestans on the potato genome and to make more precise their
syntenic relationships with the QTLs of two other Solanaceae. Phytophthora are oomycetes
responsible for late blight, and provoke tremendous damages in Solanaceae crops. Many loci of
quantitative and qualitative resistances have been described, mostly in potato, but also in tomato and
pepper. Three kinds of QTL analyses were used. The analyses in bi-parental independent populations
and in connected multi-populations using a factorial mating design allowed the identification of new
resistance QTLs in three potato-related wild species, S. sparsipilum, S. spegazzinii and S. berthaultii,
with quantitative tests on stems and foliage. A meta-analysis of all available QTL mapping data
coming from the present work and from literature highlighted QTL congruency between the different
studies, and made colocations clearer between QTLs and major genes of resistance, and with
maturity QTLs. Candidate genes of the obtained meta-QTLs have been proposed. From a more
prospective point of view, in order to make the syntenic relationships between the three Solanaceae
more precise in a region of QTL colinearity, an inter-specific meta-analysis was achieved. Hypotheses
were proposed about the molecular nature of the genes underlying the QTLs of the different species,
their possible origins and evolution during speciation.
Thèse effectuée au centre INRA GAFL UR1052, Domaine Saint-Maurice, BP94, 84143 Montfavet, France,
en collaboration avec le centre INRA APBV UMR 118, Domaine de Kéraiber, 29260 Ploudaniel, France.
i
REMERCIEMENTS
Cette thèse a été réalisée à l’unité GAFL de l’INRA d’Avignon, en collaboration étroite avec
l’équipe de l’unité APBV de Ploudaniel. Elle a été entièrement financée par le projet
européen BioExploit.
Travailler dans le cadre de ce projet européen a été une chance inouïe pour moi : mes
travaux s’inscrivaient dans le domaine de la recherche internationale et j’ai eu régulièrement
la possibilité de les présenter à des chercheurs de grande renommée. Ainsi, j’ai pu poser les
bases d’un réseau de contacts particulièrement riche pour ma future carrière dans le monde
de la recherche. Merci à mes encadrants Véronique et Jean-Eric pour m’avoir donné la
possibilité de m’investir autant dans ce projet.
Je voudrais remercier tous ceux et celles qui m’ont donné un fier coup de main dans les
manips. Du côté de la biomol, il y avait Nadia, Patrick et Anne, qui ont su me faire profiter de
leur expérience dans ce petit monde de l’ADN, ainsi tous les CDD et stagiaires, Véronique
de C., Sandrine, Charline, Sophie R, Sophie E et Morgane, merci beaucoup. Je n’oublie pas,
bien sûr, les personnes qui m’ont aussi aidée de loin, mais énormément. Je pense aux
techniciennes de la plate-forme de génotypage haut-débit de Clermont-Ferrand Marie-Reine,
Audrey, Karine, et Lydia, d’une efficacité redoutable, les pièces maîtresses du projet Joinpot
de marquage de SSR. Ce projet m’aura apporté la chance fantastique de pouvoir collaborer
avec Charles Poncet, le directeur de la plate-forme, d’une énergie communicative
extraordinaire et d’une réactivité exemplaire.
Du côté des plantes, la collaboration est allée jusqu’au bout de la Bretagne où les
techniciens dévoués de l’équipe de l’APBV ont assuré pleinement l’énorme travail de
phénotypage de pomme de terre en serre et au champ. J’ai eu la chance de connaître en
particulier Jean-Paul et Roland. Si on a pu faire parler les QTL, c’est aussi grâce à eux.
Merci aussi à Sylvie pour son soutien, tout au long de la thèse et ses connaissances sur le
monde de la sélection de la pomme de terre qu’elle m’a fait partager.
Merci à Bernard, mon référent « pomme de terre », qui m’a beaucoup appris sur la génétique
de cette espèce un peu spéciale.
Merci à André Moretti pour le temps qu’il a pu me consacrer pour me raconter toutes les
histoires de la tomate et ses résistances.
Merci à Alain Palloix à qui j’ai eu souvent recours pour ses avis et sa grande expertise sur le
piment.
Merci à Stéphanie pour ses conseils en biomol et ses avis très pertinents sur ma thèse.
Un très grand merci à Jean-Baptiste V., mon « maître » de méta-analyse qui n’a pas compté
ses heures pour me guider dans l’utilisation de son logiciel et pour l’adapter à mes données.
Je dois un grand merci à Brigitte et son équipe toulousaine, Sylvain et Thomas pour leur
super accueil et la formation personnalisée à MC-QTL et Carthagene, vraiment, je leur dois
beaucoup. Je pense aussi à Amidou qui n’a pas hésité à me transmettre ses programmes de
données outbreds, merci beaucoup.
Je dois une fière chandelle à Fred, mon statisticien « consacré » qui a passé beaucoup de
temps à m’aider dans le traitement de mes données, parfois assez abracadabrantesques. Je
remercie également toute l’équipe de bioinfo, Jean-Paul, Dominique et Pierre-Yves pour
avoir passé du temps à installer les logiciels et à créer des programmes bien sophistiqués
pour mouliner mes données.
ii
Aussi, je remercie beaucoup les rapporteurs de cette thèse, Patrick Vincourt et Daniel Prat,
pour leurs commentaires et avis très pertinents.
Mais cette thèse n’aurait jamais vu le jour sans Véronique, qui a été (et est toujours) pour
moi bien plus qu’une encadrante. Notre complicité et la confiance qu’elle m’a donnée étaient
certainement le fil rouge de la thèse, ce à quoi je me raccrochais dans les moments difficiles.
Merci aussi à Jean-Eric, qui, de là où il était, s’est toujours montré disponible. Je n’oublierai
pas son très chaleureux accueil lors de mon déplacement prolongé à Ploudaniel.
Un petit clin d’œil à a SNCF qui a aussi quelque chose à voir avec ma thèse puisque mes
voyages en train se sont révélés très utiles pour avancer sur certaines parties de mon travail.
Enfin, je dois beaucoup à mon entourage, ma famille, mes amis et mon amoureux, qui ont
toujours été là pour moi, jusque dans la dernière ligne droite.
iii
SOMMAIRE
LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES…………………………………………………………..vii
INTRODUCTION GENERALE……………………………………………………………………............1
iv
II.5.3 Amplification des fragments d’ADN par PCR .......................................................95
II.5.4 Traitement des produits PCR après amplification ................................................95
II.6 Génotypage des marqueurs chez la pomme de terre .................................................97
II.7 Construction des cartes génétiques............................................................................98
II.8 Détection de QTL .......................................................................................................99
II.9 Méta-analyse ............................................................................................................101
III CHAPITRE III : DETECTION DE QTL DE RESISTANCE AU MILDIOU DANS LES POPULATIONS 96D31
ET 96D32 AVEC LES TESTS SUR TIGE ET SUR FEUILLAGE ........................................................106
III.1 Introduction du chapitre ...........................................................................................106
III.1.1 La lutte génétique vis-à-vis du mildiou chez la pomme de terre ........................106
III.1.2 Exploration des résistances polygéniques à P. infestans ..................................107
III.1.3 Les modes d’évaluation de la résistance polygénique vis-à-vis du mildiou........108
III.1.4 La cartographie de QTL et les bases génétiques de la résistance polygénique 108
III.2 Article publié ............................................................................................................109
III.3 Synthèse du chapitre ...............................................................................................125
v
VI.3.2 Diversité allélique au locus : exploration de la biodiversité par l’étude de
différentes sources de résistance ...............................................................................196
VI.3.3 Exploitation de la diversité en sélection ............................................................199
VI.4 Des pistes pour prédire la durabilité des résistances...............................................203
VI.4.1 Du côté de la plante : le type de gène de résistance.........................................203
VI.4.2 Du côté du pathogène : le pouvoir adaptatif .....................................................204
VI.4.3 La lutte génétique chez la pomme de terre : les nouvelles directions ...............204
VI.5 L’environnement, le garant de la résistance ............................................................205
VI.5.1 L’environnement des gènes de résistance : les réseaux de gènes et
l’épigénétique .............................................................................................................205
VI.5.2 L’environnement de la plante : systèmes et techniques de culture pour une
meilleure gestion des résistances dans l’espace et dans le temps..............................206
VI.6 Vers des modèles de prédiction de la durabilité des résistances.............................207
vi
LISTES DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES
ABC : Adénosine triphosphate-Binding Cassette
ACGMs : Amplified Consensus Gene Markers
ACP : Analyse en Composantes Principales
ADN : Acide DesoxyriboNucléique
AFLP : Amplified Fragment Length Polymorphism
AIC : Advanced Inter-Cross
ANCOVA : ANalysis of COVariance
ANOVA : ANalysis Of VAriance
AUDPCr : time-relative Area Under the Disease Progress Curve
BAC : Bacterial Artificial Chromosome
BC : Back-Cross
BIM : Bayesian Interval Mapping
BIOEXPLOIT: BIOdiversity EXPLOITation
BLAST : Basic Local Alignment Search Tool
BLAT : BLAST Like Alignment Tool
BLUP : Best Linear Unbiased Predictor
CAPS : Cleaved Amplified Polymorphic Sequence
CATS : Comparative Anchor Tagged Sequence
CBEL : Cellulose Binding Elicitor Lectin
CI : Confidence Interval
CIM : Composite Interval Mapping
CIP : Centro Internacional de la Papa
CISP : Conserved-Intron Scanning Primers
CM : Carré Moyen
COS : Conserved Ortholog Set
CTAB : Bromure de cétyltriméthylammonium
CWDE : Cell Wall Degrading Enzyme
DPI : Days Post-Inoculation
DRL: Defence-Related Locus
EDTA : Acide d'EthyleneDiaminetraAcetic
ER : Extreme Resistance
EST : Expressed Sequence Tag
FF : Foliage Field
FG : Foliage Greenhouse
GST : Glutathion S-Transferase
HCl : acide Chlorhydrique
HD : Haploïdes-Doublées
HR : Hypersensitive Response
HSP : Heat Shock Protein
IM : Interval Mapping
IND : INDucibility
INRA : Institut National de la Recherche Agronomique
LD : Linkage Desequilibrium
LIS : Legume Information System
LOD : Likelihood of the Odds Ratio
LT : Leaf Test
MABC : Marker-Assisted Back-Cross
MAGIC : Multi-Parent Advanced Generation Inter-Cross
MARS : Marker-Assisted Recurrent Selection
MgCl2 : Chlorure de Magnésium
MIM : Multiple Interval Mapping
MT : Maturity Test
vii
NaCl : Chlorure de sodium
NAM : Nested Association Mapping
NBS-LRR : Nucleotide Binding Site-Leucine Rich Repeat
NCBI : National Center for Biotechnology Information
NIL : Near-Isogenic-Line
ORF : Open Reading Frame
PAMP : Pathogen Associated-Molecular Pattern
PCA : Principal Component Analysis
PCR : Polymerase Chain Reaction
PH : Plant Height
PR : Pathogenesis-Related
PRR : Pattern Recognition Receptor
PV : Plant Vigour
PVY : Potato virus Y
QTL : Quantitative Trait Locus
REC : RECeptivity
RFLP : Restriction Fragment Length Polymorphism
RGA : Resistance Gene Analog
RGL: Resistance-Gene-Like
RIL : Recombinant-Inbred Line
ROS : Reactive Oxidative Species
SAM : Sélection Assistée par Marqueurs
SCAR : Sequence Characterized Amplified Region
SD : Standard Deviation
SGN : Solanum Genomics Network
SML : Statistical Machine Learning
SNP : Single Nucleotide Polymorphism
SP: Sélection Phénotypique
SSCP : Single-Strand Conformational Polymorphism
SSR : Simple Sequence Repeat
ST : Stem Test
STA : STAbility
STS : Sequence Tagged Site
TE : Tris-EDTA
TEV : Tobacco etch virus
TIGR : The Institute for Genomic Research
TMV : Tomato mosaic virus
TS : Tuber Slice
TSWV : Tomato spotted wilt virus
TYLC : Tomato yellow leaf curl
UHD : Ultra-High Density
UV : Ultra-Violet
WGS : Whole Genome Shotgun
WT : Whole Tuber
WUR : Wageningen University and Research center
viii
LISTE DES TABLEAUX
CHAPITRE I
Tableau I.4 Avantages et inconvénients des différents types de schémas de croisement pour
la détection de QTL et la sélection
Tableau I.6 Espèces et croisements des analyses QTL publiées pour la résistance aux
Phytophthora pour l’alignement des cartes de trois Solanacées : pomme de terre, piment et
tomate
CHAPITRE II
Tableau II.1 Tests de résistance au mildiou effectués sur les 6 populations de pomme de
terre
Tableau II.2 Liste des expérimentations intégrées dans la méta-analyse chez la pomme de
terre
CHAPITRE IV
CHAPITRE V
Table V.1 Initial available potato studies for the QTL meta-analysis for resistance to late
blight and maturity
Table V.3 Detailed composition of the most consistent Meta-QTLs for late blight resistance
CHAPITRE VI
Tableau VI.1 Comparaison des méthodes d’analyse de QTL utilisées au cours de la thèse
ix
LISTE DES FIGURES
CHAPITRE I
Figure I.1 Les bases moléculaires possibles des QTL de résistance aux bioagresseurs
Figure I.2 Les 4 grandes classes de gènes majeurs de résistance chez les plantes
Figure I.6 Synthèse des propriétés des QTL à partir des résultats de 176 expérimentations
chez les plantes
Figure I.8 Stratégies les plus couramment utilisées pour la détection de QTL selon le temps
de recherche à investir pour les appliquer et la résolution des QTL détectés
Figure I.11 Détection des eQTL, exemple pour la résistance polygénique à la rouille chez
l’orge
Figure I.12 Principe de sélection basée sur le back-cross assisté par marqueurs (MABC)
Figure I.14 Exemple de sélection SAM pour le rendement du blé chez Limagrain
Figure I.15 Répartition des locus de résistance aux bioagresseurs chez la pomme de terre
Figure I.16 Organisation des gènes de résistance aux bioagresseurs chez les Solanacées
(tomate, piment, pomme de terre)
Figure I.22 La série de mouvements migratoires qui ont probablement mené à la dispersion
planétaire de la souche US-1 de Phytophthora infestans
x
Figure I.23 Le dialogue moléculaire de l’interaction pomme de terre/Phytophthora infestans
Figure I.24 Organisation des locus de résistance aux Phytophthora sur le génome des
Solanacées (pomme de terre, tomate et piment)
CHAPITRE II
Figure II.1 Les 6 populations de pomme de terre utilisées pour la cartographie de QTL de
résistance à P. infestans.
Figure II.2 Généalogie des parents 96D9.13 et 96D.33 des populations 03D
Figure II.3 Test sur feuillage : exemples de courbes d’évolution de la surface foliaire
nécrosée pour des clones présentant différents niveaux de résistance/sensibilité au mildiou
CHAPITRE IV
Figure IV.1 Crossing design of the 4 connected potato polulations used for the detection of
late blight resistance QTLs
Figure IV.4 Frequency distributions of the four traits used for QTL detection, and correlations
Figure IV.5 QTL mapping results at the three levels of the analysis in the four parental maps
Figure IV.5_Addendum QTL mapping results at the three levels of the analysis in the four
parental maps (after threshold recalculation at the ‘multi-population’ level)
CHAPITRE V
Figure V.1 Number of studies and QTL maps that were used in the meta-analysis, as
compared to the initial available studies
xi
CHAPITRE VI
Figure VI.1 L’exploration de la diversité des locus des résistances aux Phytophthora selon
deux dimensions
Figure VI.2 Fréquence des effets des QTL inclus dans la méta-analyse de QTL de
résistance au mildiou chez la pomme de terre
Figure VI.3 Distribution des sources de résistances partielles et majeures sur l’arbre
phylogénétique simplifié des espèces Solanum tubéreuses utilisées comme sources de
résistance au mildiou dans les études de cartographie de QTL et gènes majeurs
xii
LISTE DES PHOTOS ET ENCARTS
CHAPITRE I
Photo I.1 Prise de vue d’Arabidopsis pour l’étude du développement de la plante avec la
caméra de Scanalyzer (technologie LemnaTec)
Photo I.4 Mesure de la longueur de nécrose sur tige en conditions contrôlées pour
l’évaluation de la résistance polygénique aux Phytophthora.
Photos I.5 Symptômes du mildiou (P. infestans) sur tubercule, tige, feuille et plante entière
CHAPITRE II
Photo II.1 Photos des parents des populations 96D utilisés pour les croisements
Photo II.2 Photos des parents S. tuberosum x S. berthaultii (populations 03D) utilisés pour
les croisements
Encart 1 Rcg1, un gène sous-jacent à un QTL cloné appartient à la classe des NBS-LRR
xiii
LISTE DES ANNEXES
CHAPITRE II
ANNEXE II.1 Protocole de multiplication des souches de Phytophthora infestans sur milieu
artificiel
ANNEXE II.2 Lignes de commandes sous R des tests statistiques ANOVA et ANCOVA
ANNEXE II.3 Protocole d’extraction d’ADN à partir de feuilles de pomme de terre en micro-
tubes
CHAPITRE IV
Chapitre V
xiv
INTRODUCTION GENERALE
Introduction générale
INTRODUCTION GENERALE
Depuis la domestication des plantes et jusqu’au XIXème siècle, l’homme a sélectionné les
espèces les plus aptes à résister naturellement aux bioagresseurs afin de garder un
rendement satisfaisant aux besoins locaux. Au lendemain des Guerres Mondiales du début
du XXème siècle, le principal objectif de sélection en agriculture des pays en plein
développement économique était de répondre à la demande croissante mondiale. Pour
démultiplier les niveaux de rendement, les pays développés ont eu recours à l’utilisation
massive des produits phytosanitaires, laissant de côté la sélection pour la résistance aux
bioagresseurs. L’agriculture locale a progressivement laissé place à l’agriculture moderne,
répondant aux demandes de plus en plus exigeantes des consommateurs et de l’industrie
qui sont essentiellement basées sur le rendement et la qualité. Cependant, depuis quelques
années, l’observation d’un déséquilibre des écosystèmes dans les milieux agraires et les
changements rapides du climat ont fait prendre conscience de la nocivité des produits
chimiques, dont les pesticides. On assiste actuellement à un retour aux premiers objectifs de
sélection et à la recherche de résistances efficaces et durables intrinsèques à la plante.
Malgré le recul assez faible dont nous disposons aujourd’hui pour prédire l’effet du temps sur
l’érosion des résistances, les quelques études qui ont été rapportées mènent à penser que la
durabilité des résistances serait favorisée par un nombre élevé de gènes, une résistance
partielle et quantitative et un spectre d’action large vis-à-vis de plusieurs souches du
pathogène. Les résistances polygéniques apparaissent comme le type de résistances qui
correspondent le mieux à ces caractéristiques.
1
Introduction générale
Les travaux de la thèse présentés dans ce rapport ont été réalisés du côté de la plante, sur
le modèle d’étude Solanacées/Phytophthora. L’objectif de la thèse est d’établir
l’organisation structurale des locus de résistance à Phytophthora infestans sur le génome de
la pomme de terre. Cela implique de participer à l’exploration de nouvelles sources de
résistance chez des espèces sauvages apparentées à la pomme de terre et suggère l’étude
des relations de synténie avec les locus de résistance aux Phytophthora identifiés chez
d’autres Solanacées.
La thèse a été effectuée dans le cadre du projet européen BioExploit (FP6) dont l’objectif est
de mieux exploiter la biodiversité naturelle pour la résistance aux bioagresseurs. La thèse a
été menée au sein de deux équipes de l’INRA dont la thématique de recherche porte sur la
compréhension des bases génétiques et moléculaires des résistances polygéniques aux
Phytophthora chez les Solanacées, à l’unité de Génétique et d’Amélioration des Fruits et
Légumes de l’INRA d’Avignon et à l’unité d’Amélioration des Plantes et Biotechnologies
Végétales de l’INRA de Ploudaniel ; l’équipe de Ploudaniel se concentre en particulier sur les
bases génétiques de la résistance partielle à P. infestans chez la pomme de terre.
2
CHAPITRE I
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Synthèse bibliographique
Dans ce chapitre, nous tentons dans une première partie de comprendre ce que sont les
résistances polygéniques et en quoi elles seraient durables en rapportant différentes
hypothèses sur leurs bases moléculaires proposées dans la littérature. Pour aider à bien
décrire les locus qui contrôlent les résistances polygéniques et pour mieux les exploiter en
création variétale, une deuxième partie est consacrée aux méthodes qui permettent de les
localiser avec fiabilité sur les cartes génétiques et d’évaluer leurs effets avec précision. La
troisième partie présente la sélection pour les résistances polygéniques et plus précisément
la sélection assistée par marqueurs. Un autre moyen de compréhension des résistances
polygéniques est d’arriver à retracer leur évolution dans l’histoire évolutive des espèces, et
pour cela, il est intéressant d’étudier l’organisation structurale des locus qui les contrôlent au
niveau du génome de l’espèce et à travers les génomes d’espèces apparentées avec la
génomique comparative, ce qui fait l’objet de la quatrième partie. Enfin, la cinquième partie
présente le modèle d’étude qui a été utilisé dans le cadre la thèse pour tenter de répondre à
un certain nombre de ces questions ; il s’agit du couple Solanacées/Phytophthora et en
particulier du pathosystème pomme de terre/P. infestans.
3
Synthèse bibliographique
La résistance polygénique est, par définition, une résistance contrôlée par plusieurs gènes.
Elle est souvent caractérisée par comparaison avec la résistance monogénique, contrôlée
par un seul gène. Ces deux types de résistance font régulièrement l’objet d’une dualité qui
résulte des antonymes utilisés pour les caractériser, selon le critère de comparaison. Par
exemple, on trouve des oppositions entre :
-« gènes majeurs » versus « gènes mineurs », pour décrire en génétique les bases de ces
résistances et de leurs effets ;
-réponse « complète » versus « incomplète / partielle », si l’on s’intéresse, au niveau du
phénotype de la plante, au degré d’expression de la résistance ;
-résistance « verticale » versus « horizontale » ou bien « qualitative » versus « quantitative »,
lorsque l’on fait référence en statistiques à la distribution de la fréquence des plantes
sensibles et résistantes en ségrégation dans une population ;
-résistance « race-spécifique » versus « à large spectre », pour définir en épidémiologie
l’étendue de la gamme de races des agents pathogènes vis-à-vis desquels la résistance est
efficace.
Ces caractéristiques peuvent en fait se combiner indépendamment du type de contrôle
génétique de la résistance, qu’il soit monogénique ou polygénique. Il existe ainsi un
continuum de résistances dont les nombreuses configurations possibles résultent de
plusieurs facteurs : 1- la cartographie des gènes/locus sur des cartes génétiques qui permet
de les dénombrer (1 gène, quelques gènes ou de nombreux gènes), 2- le choix des parents
pour le croisement d’étude qui détermine le nombre de gènes qui ségrègent et qui contrôlent
la résistance observée dans la population, 3- les gènes partenaires ou les interactions
épistatiques entre les locus responsables, 4- l’évaluation phénotypique utilisée selon qu’elle
classe les individus en résistants ou sensibles, ou qu’elle mesure le caractère
quantitativement, 5- l’environnement comprenant le climat, les conditions contrôlées
appliquées, les races de pathogène utilisées pour les tests de résistance et 6- le stade de
développement de la plante, ces trois derniers facteurs pouvant influencer le niveau
d’expression et donc la détection du ou des locus.
Des exemples de résistances monogéniques conférant une résistance partielle sont celles
contrôlées par XA21D chez le riz pour la résistance à Xanthomonas oryzae pv oryzae et RB
chez la pomme de terre pour la résistance à Phytophthora infestans. Des exemples de
résistances polygéniques totales sont la résistance au potyvirus Potato virus Y chez le
4
Synthèse bibliographique
Tableau I.1 Exemples de résistances polygéniques conférant des résistances complètes (a)
et de résistances monogéniques conférant des résistances partielles (b)
(a)
Gènes ou Espèce Pathogène Caractéristiques de la résistance Référence
QTL
(b)
Gène Espèce Pathogène Caractéristiques du gène Référence
Xa21D riz Xanthomonas XA21D code pour une protéine dont la Andaya et
oryzae pv oryzae séquence prédite contient un peptide Ronald
(membre (bactérie) signal et un domaine LRR ; 2003
de la reconnaissance spécifique ; hypothèse
famille du d’une autre molécule partenaire qui
gène complémenterait partiellement l’absence
Xa21) du domaine kinase présent chez la
protéine Xa21 et activant ainsi une seule
des 2 voies de signalisation menant à la
résistance totale.
RB pomme Phytophthora RB appartient à la classe des NBS- Bhaskar et
de terre infestans LRR ; spectre large ; retard dans al. 2008
(oomycète) l’apparition des symptômes ; rôle du
gène partenaire Sgt1 dans la variation
de la résistance ; Sgt1 est connu pour
être impliqué dans les résistances
médiées par les gènes de résistance
spécifiques et complètes de type NBS-
LRR et Pto-kinase.
Cependant, les configurations de résistances les plus souvent décrites sont les résistances
monogéniques/totales/qualitatives qui sont souvent race-spécifiques et les résistances
polygéniques/partielles/quantitatives contrôlées par des QTL (Quantitative Trait Locus) qui
5
Synthèse bibliographique
sont souvent à large spectre. Dans ce rapport, nous considèrerons les résistances
polygéniques comme toutes les formes de résistances contrôlées par plusieurs locus, définis
comme QTL. Les résistances monogéniques désigneront quant à elles toutes les résistances
qui ne sont contrôlées que par un seul gène, appelé gène majeur, qui confère une résistance
qualitative et totale.
Selon Johnson (1979, 1981), une résistance est durable si elle est efficace pendant une
longue durée, sur de grandes surfaces de culture et dans des conditions favorables au
développement du bioagresseur. On parle de contournement lorsque de nouveaux variants
virulents ont été sélectionnés par le gène de résistance, se sont développés et provoquent
des dommages importants à l’échelle d’une région, d’un pays ou au-delà, rendant ainsi la
résistance du gène inefficace. La majorité des cas de contournement de résistance
rapportés concernent les résistances monogéniques. Ces contournements peuvent avoir lieu
quelques années seulement après le déploiement des gènes de résistance dans les
cultures, 5 à 7 ans par exemple pour les gènes majeurs de résistance à Phytophthora
infestans chez la pomme de terre (Tableau I.2).
6
Synthèse bibliographique
1
Espèce Agent pathogène* Gène de Statut de la résistance
résistance
piment potyvirus (V) Pvr4 durable (toujours utilisé)
1
potyvirus (V) pvr2 durable mais perd de son efficacité
localement (toujours utilisé)
2
potyvirus (V) pvr2 contourné par TEV
1
tomato mosaic virus (V) L durable (toujours utilisé)
2
pepper veinal mottle virus (V) L contourné
3
pepper veinal mottle virus (V) L durable (toujours utilisé)
tomato spottle wild virus (V) Tsw contourné
Xanthomonas campestris pv. Bs1, Bs2, Bs3 contournés
vesicatoria (B)
Meloidogyne spp. (N) N durable (toujours utilisé)
pomme virus Y(V) Ny contourné
de terre virus Y, virus A (V) Rysto durable
virus Y (V) Ryadg durable
3 4
virus X (V) Nb, Nx contournés par les souches X et X
virus X (V) Rxadg, Rxacl durables
virus S (V) Nsadg durable
virus A (V) Na durable
Globodera rostochiensis (N) H1 durable
Globodera pallida (N) Gpa2 contourné mais encore localement efficace
suivant les populations du parasite
Phytophthora infestans (O) R1-R3-R4-R6- contournés
R7-R10-R11
Phytophthora infestans (O) R2-R5-R8-R9 localement contournés mais pouvant
encore apporter un avantage dans
certaines conditions de culture
Phytophthora infestans (O) Rpi-blb1, Rpi- débuts de contournement
blb3
Synchytrium endobioticum (C) P1 à P9 contournés (certains gènes continuent à
apporter un avantage localement)
tomate tomato mottle virus (V) Tm-1 contourné
tomato spotted wilt virus(V) Sw-5 durable (très utilisé)
Macrosiphum euphorbiae (I), Meu1/Mi-1 contourné (toujours utilisé)
Meloidogyne incognita (N),
aleurodes
Cladosporium fulvum (C) Cf-2, Cf-4, Cf-5, contourné (plusieurs gènes encore utilisés
Cf-9 en combinaison)
Fusarium oxysporum I-2, I-3 durable (I-3 très utilisé)
lycopersici (C)
Pseudomonas (B) Pto durable (très utilisé)
Verticillium dahliae (C) Ve1, Ve2 durable (très utilisé)
Fusarium oxysporum f.s. Frl durable (très utilisé)
radicis lycopersici (C)
Stemphylium (C) Sm durable
Phytophthora infestans (O) Ph-1, Ph-2, Ph- contournés (Ph-2 encore utilisé et efficace
3 en combinaison avec certaines techniques
culturales)
Pyrenochaeta lycopersici (C) pyl contourné, récessif, peu utilisé
*Le type de pathogène est indiqué entre parenthèses : I pour insecte, C pour champignon, N pour nématode, O
pour oomycète, B pour bactérie, V pour virus
1
Une résistance est considérée ici comme durable si des infections n’ont jamais ou très rarement été observées
(dans le temps et l’espace) et si le gène de résistance est toujours largement utilisé en création variétale
7
Synthèse bibliographique
La durabilité des résistances est liée à plusieurs facteurs qui dépendent à la fois de la plante
et du pathogène. Du côté de la plante, la durabilité dépend :
-du type de réponse de défense, c’est-à-dire si les symptômes sont bien visibles, si la
réponse s’exprime de manière qualitative ou quantitative, si elle est partielle ou complète et
dans ce dernier cas, si elle est hyper-sensible nécrotique locale (HR pour Hypersensitive
Response) ou d’extrême résistance (ER) quand aucun symptôme n’est observé suite à
l’attaque du pathogène;
-du spectre d’action de la résistance (large ou étroit) ;
-du type de facteurs de résistance en présence (gènes majeurs ou QTL) et s’ils sont
combinés ;
-du déterminisme des gènes de résistance (dominance ou récessivité) ;
-du niveau de la pression de sélection exercée par les gènes sur le pathogène ;
-de la répartition des gènes dans l’espace de culture.
Du côté du pathogène, la durabilité dépend :
-du coût de fitness que doit subir le pathogène pour contourner la résistance
(Parlevliet 2002) ;
-du ‘potentiel évolutif’ du pathogène, c’est-à-dire sa capacité à évoluer et à se diversifier
rapidement suite à des mutations ou recombinaisons (McDonald et Linde 2002), il dépend
donc notamment de son mode de reproduction, sexuée ou asexuée ;
-de la gamme d’hôtes du pathogène, large ou étroite;
-du type d’infection du pathogène, sur tissu vivant (biotrophe), ou sur tissu mort
(nécrotrophe), ou les deux indifféremment (facultatif) ;
Ainsi, les résistances vis-à-vis des pathogènes à gamme d’hôtes étroite, souvent biotrophes
ou hémi-biotrophes sont généralement plus durables si elles sont partielles (Jonhson 2000).
Dans le cas des maladies causées par les champignons biotrophes, les résistances sont
d’autant moins durables qu’elles sont race-spécifiques, et s’expriment sous la forme d’une
HR. Dans ce cas, la rapidité de contournement est due conjointement à la capacité du
pathogène à se diversifier (mutation ou recombinaison) et à la forte pression de sélection
spécifique du gène de résistance qui s’exerce sur le pathogène. Bien qu’également
contournés, les gènes de résistance aux virus sont globalement plus durables que ceux qui
contrôlent les résistances vis-à-vis des autres organismes pathogènes (Garcia-Arenal et
McDonald 2003).
Il existe quelques cas de résistances monogéniques encore jamais contournées comme
celles qui contrôlent la rouille noire (gène Sr2) et la rouille brune (gène Lr34) chez le blé, le
virus PVY (Potato virus Y) chez le piment (gènes Pvr4 et pvr22), l’oïdium chez l’orge (gène
mlo) et le nématode à kyste Globodera rostochiensis chez la pomme de terre (gène H1).
8
Synthèse bibliographique
9
Synthèse bibliographique
bactériose (Xanthomonas oryzae pv. oryzae) chez le riz, les programmes de sélection sont
déjà basés sur la combinaison des deux types de résistances (Poland et al. 2009). Chez la
pomme de terre, d’anciennes variétés au bon niveau de résistance partielle comme ‘Maritta’
et la nouvelle variété ‘Coquine’ combinent des gènes majeurs de résistance avec des QTL
(communication J.-E. Chauvin).
A l’heure où le déploiement des gènes majeurs s’accélère par la diffusion large et rapide des
semences à travers le monde, où les mouvements de populations participent à la
dissémination des pathogènes d’un continent à l’autre, où les restrictions de produits
chimiques deviennent drastiques pour préserver l’environnement, les résistances durables
sont de plus en plus recherchées. Il apparaît donc aujourd’hui nécessaire de mieux
comprendre les mécanismes mis en œuvre par les résistances polygéniques et, en
particulier, de déterminer les facteurs qui en sont à l’origine, leur exploitation dans les
programmes de sélection en sera d’autant plus efficace.
10
Synthèse bibliographique
Alors que la bibliographie rapporte une multitude d’études sur le clonage de gènes majeurs
et sur les interactions moléculaires plante-pathogène des résistances monogéniques, très
peu de données existent sur les bases moléculaires des résistances polygéniques. Les
résultats rapportés dans la littérature, dont les quelques cas de clonage de QTL, donnent
lieu à différentes hypothèses (Figure I.1), proposées ci-après.
Gènes de
reconnaissance
spécifique NBS-
LRR
Gènes liés au
développement
de la plante Gènes de
LOD score
défense
?
Gènes
impliqués dans
la transduction Autre?
du signal
Figure I.1 Les bases moléculaires possibles des QTL de résistance aux bioagresseurs
a- Les gènes des résistances polygéniques codent pour les protéines qui
interagissent étroitement avec les effecteurs : NBS-LRR et facteurs d’initiation de la
traduction.
Les gènes majeurs des résistances monogéniques clonés ont été classés en 4 grandes
classes d’après la présence de domaines moléculaires particuliers (Figure I.2). La plus
grande classe contient les gènes aux motifs NBS-LRR (Nucleotide Binding Site-Leucine Rich
Repeat), impliqués dans la reconnaissance des effecteurs des agents pathogènes ou ayant
des fonctions liées et qui sont souvent à l’origine du déclenchement de la réponse
hypersensible (HR pour Hypersensitive Response). Les gènes majeurs des autres classes
ont des motifs kinase, LRR et LRR-kinase associés.
11
Synthèse bibliographique
N STK C 1 Pto
N LRR STK C 2
N LRR C 3 Cf- genes, Ve
N NB LRR C
Cluster sur T6
Figure I.2 Les 4 grandes classes de gènes majeurs de résistance chez les plantes
(d’après la diapositive de V. Lefebvre, présentation BioExploit SummerSchool le 20/06/2008)
Les classes ont été constituées en fonction de la présence ou l’absence de domaines particuliers (CC, NBS,
LRR, TIR ou kinase) positionnés à l’extrémité N ou C-terminal de la protéine codée. Des exemples de ces gènes
clonés chez la tomate sont indiqués à droite de la figure. Les gènes Cf de résistance au champignon
Cladosporium fulvum et Mi de résistance aux nématodes, pucerons et aleurodes colocalisent sur le chromosome
T6 de la tomate.
Des colocalisations entre gènes majeurs et QTL ont été observées chez différentes espèces
comme le riz, le maïs et la pomme de terre (Wang et al. 1994 ; Xiao et al. 2007 ; Gebhardt et
Valkonen 2001). Les séquences analogues à des gènes majeurs (RGA pour Resistance
Gene Analogs), cartographiées par NBS-profiling ou RGA-PCR colocalisent aussi avec des
QTL chez de nombreuses espèces dont le piment (Pflieger et al. 1999), le Prunus (Decroocq
et al. 2005) et le pommier (Calenge et al. 2005b). De plus, comme pour les gènes majeurs,
certains QTL sont isolat- ou race-spécifiques, par exemple chez le piment (Caranta et al.
1997), l’orge (Parlevliet 1978 ; Marcel et al. 2007), le melon (Perchepied et al. 2005) et le
pommier (Calenge et al. 2004).
Ces observations suggèrent que les gènes sous-jacents aux QTL auraient des
caractéristiques communes avec les gènes majeurs, que ce soit au niveau de leur nature
moléculaire ou de leur fonction. Cette hypothèse est confirmée par la caractérisation
moléculaire d’un QTL de résistance polygénique à l’anthracnose chez le maïs dont le gène
sous-jacent, Rcg1, appartient à la classe des NBS-LRR (Broglie et al. 2008) (Encart 1). De
même, un variant allélique (pvr23) du gène majeur récessif pvr21 a été détecté comme un
QTL (Caranta et al. 1997 ; Ruffel et al. 2002). L’allèle récessif pvr23 explique une part
12
Synthèse bibliographique
Encart 1 Rcg1, un gène sous-jacent à un QTL cloné appartient à la classe des NBS-LRR
(Broglie et al. USA Pioneer patent)
Ces observations abondent dans le sens d’une proposition suggérée par Niederhauser
inspirée des travaux de Flor (1971) sur les interactions spécifiques gène-pour-gène (Turner
2008). Selon cette proposition, chaque gène majeur de résistance spécifique monogénique
confère à la plante la capacité à reconnaître un effecteur du pathogène libéré dans les
cellules pendant l’invasion et à répondre rapidement à l’infection en développant des
mécanismes de défense spécifiquement adaptés ou généraux. Lorsque de nouvelles races
de pathogènes apparaissent, suite à des variations génétiques qui suppriment cet effecteur
du répertoire du pathogène, le rôle du gène majeur correspondant, qui servait de sentinelle
d’alerte pour initier la réponse HR, est ainsi neutralisé. Cependant, d’autres formes de
défense, moins rapides et moins ciblées peuvent prendre le relais, notamment dans le cas
d’une moins bonne affinité entre l’effecteur du pathogène et la protéine de reconnaissance
de la plante, constituant ainsi la résistance partielle. La réponse spécifique HR serait donc
une forme très accélérée des réactions de défense non-spécifiques et universelles chez les
plantes.
b- Les gènes des résistances polygéniques sont impliqués dans les voies de
signalisation.
Les gènes impliqués dans les voies métaboliques des phyto-hormones sont souvent des
gènes impliqués dans les mécanismes de défense en aval de la reconnaissance du
pathogène. Un gène sous-jacent à un QTL de résistance polygénique à Magnaporthe grisea
et Xanthomonas oryzae pv. oryzae chez le riz est un gène qui possède un domaine WRKY
13
Synthèse bibliographique
et qui code pour un facteur de transcription impliqué dans les voies de signalisation régulées
par l’acide salicylique et l’acide jasmonique (Qiu et al. 2007).
c- Les gènes des résistances polygéniques sont impliqués dans d’autres mécanismes
de défense de la plante.
De nombreux cas de gènes de défense PR (Pathogenesis-Related) colocalisent avec des
QTL (Xu et al. 2007 ; Pflieger et al. 2001). En particulier, des membres de la famille des
glutathion S-transferases (GST), au rôle protecteur des cellules végétales pendant le
dialogue moléculaire avec le pathogène, colocalisent avec des QTL de résistance chez le riz
(Dean et al. 2005). Des gènes candidats positionnels de QTL de résistance à Puccinia
hordei chez l’orge sont des gènes de défense identifiés comme étant des peroxydases, une
superoxide dismutase et une thaumatine impliquées dans les mécanismes de défense de la
plante (Marcel et al. 2007).
Le gène Lr34, sous-jacent à un QTL de résistance oligogénique à la rouille du blé a été cloné
et caractérisé comme étant un transporteur ABC (adénosine triphosphate-binding cassette)
dont la fonction reste encore à déterminer. Son homologue le plus proche chez Arabidopsis
serait impliqué dans la translocation dans l’apoplaste de composés toxiques dérivant des
glucosinolates (Krattinger et al. 2009).
14
Synthèse bibliographique
Quelques hypothèses sur la nature des gènes responsables des résistances polygéniques
ont donc pu être confirmées par le clonage effectif de QTL. Ces premiers résultats montrent
que les gènes sous-jacents aux QTL des résistances polygéniques peuvent être les mêmes
que ceux contrôlant les résistances monogéniques mais laissent également supposer que
d’autres types de déterminants génétiques puissent contrôler les résistances polygéniques.
Pour continuer à avancer dans la compréhension des bases moléculaires des résistances
polygéniques et pour faciliter leur exploitation en création variétale, il est nécessaire d’utiliser
des méthodes fiables et précises de détection des locus qui les contrôlent.
Les caractères polygéniques s’expriment très généralement sous une forme quantitative
dans une population en ségrégation, les locus responsables étant ainsi définis comme des
QTL (Quantitative Trait Locus). La détection de tous les QTL contrôlant un caractère
polygénique dépend de la fiabilité et de la précision des différentes étapes qui aboutissent à
leur identification. Ces étapes vont du phénotypage des plantes à la localisation des QTL sur
le génome, en passant par la mise en place des schémas de croisements et des outils
statistiques de détection de QTL. Les choix effectués à ces différentes étapes doivent être
optimaux pour expliquer de la manière la plus complète possible la variabilité génétique
responsable de la variabilité phénotypique observée. L’ensemble de ces étapes est
présentée sur la Figure I.3.
15
Synthèse bibliographique
16
Synthèse bibliographique
La fiabilité de la détection de QTL est tout d’abord conditionnée par une évaluation
phénotypique précise du caractère. Pour certains caractères quantitatifs tels que le
rendement, l’évaluation peut se faire avec des outils de mesure relativement simples à
utiliser et précis (balance pour mesurer le poids par exemple). Cependant, pour la majorité
des caractères, comme la résistance aux maladies ou le développement racinaire, les
observations sont souvent délicates à effectuer, surtout pour des évaluations au cours du
temps (surface des nécroses ou densité de racines par exemple). Pour simplifier la mesure
on a recours à des classifications semi-quantitatives, beaucoup moins précises que des
valeurs exactes.
De nouvelles technologies d’analyse d’images, non-destructrices, ont été mises au point
pour faciliter le phénotypage et augmenter la précision de l’évaluation. Il s’agit de machines
perfectionnées comme Scanalyzer 3-D (LemnaTec) ou TraitmillTM (Reuzeau et al. 2006) qui
utilisent différentes longueurs d’ondes (proche infrarouge par exemple) et photographient les
plantes quotidiennement. Chaque image est analysée instantanément et renvoie une valeur
correspondant à la mesure du caractère prédéfini. De plus, la machine Scanalyzer 3-D est
installée dans une serre équipée d’un système de logistique automatisée où les plantes sont
déplacées régulièrement par des robots et photographiées par des caméras détectrices de
mouvements. Ce système permet non seulement d’homogénéiser les conditions de mesure
(comme éliminer le biais dû au notateur, aux effets d’emplacement de la plante dans le
dispositif comme les bordures, la compétition avec les autres plantes), mais aussi de noter
un plus grand nombre de plantes (Photos I.1 à I.3).
Photo I.1 Prise de vue d’Arabidopsis pour l’étude du développement de la plante avec la
caméra de Scanalyzer (technologie LemnaTec)
17
Synthèse bibliographique
2a 2b
Photos I.2a et 2b Serre automatisée de plateforme de phénotypage de plants de maïs (2a)
où les plantes défilent sur un tapis roulant qui les mêne à la cellule de prise de vue équipée
d’une caméra à ondes multiples (2b) (technologie TraitMillTM)
Photos I.3 Feuilles infectées. A gauche : photo classique ; à droite : photo après analyse d’image
Scanalyzer (technologie LemnaTec)
Pour que la variabilité observée reflète le plus possible la variabilité génétique, l’évaluation
doit être complète et basée sur des variables héritables. Pour cela, on a souvent recours à la
décomposition du caractère d’étude en plusieurs composantes élémentaires, peu corrélées
et facilement mesurables en conditions contrôlées. Pour la résistance aux maladies,
plusieurs niveaux de décomposition peuvent être effectuées : selon l’organe infecté et selon
le stade du processus infectieux. Cette décomposition a montré son efficacité pour l’étude de
la résistance polygénique à Phytophthora capsici chez le piment basée sur la mesure de la
longueur de nécrose le long de la tige (Lefebvre et Palloix 1996, Photo I.4) ainsi qu’à la
rouille des céréales et du peuplier, où la résistance a été subdivisée en composantes
épidémiologiques comme le taux de sporulation ou la période de latence (Parlevliet et
Ommeren 1975 ; Dowkiw et al. 2003).
18
Synthèse bibliographique
Plus la taille de la population est importante, plus la puissance de détection des QTL à effets
faibles est grande et plus l’estimation de l’effet est précise (Beavis 1998 ; Darvasi et al. 1993,
Figure I.4). A contrario, pour les populations de petites tailles, l’effet d’échantillonnage
induirait la détection de « faux » QTL (Bernardo 2004 ; Holland 2007). De plus,
l’augmentation du nombre de répétitions dans différents environnements et au sein de
chaque test permet de rendre plus fiable l’estimation de l’héritabilité d’un caractère
polygénique.
Ainsi, les populations de grandes tailles et la répétition des tests sont des paramètres
importants à considérer dans la mise en place des études de caractères polygéniques pour
permettre la détection fiable et la plus complète possible des QTL.
19
Synthèse bibliographique
20
Synthèse bibliographique
pseudo-testcross (Grattapaglia et Sederoff 1994). Cette stratégie repose sur le fait que des
marqueurs hétérozygotes chez un parent et absents (allèle nul) chez l’autre parent ségrégent
selon le rapport 1:1 (présence : absence de la bande sur le gel) dans la population pseudo-
F1 en suivant la configuration du testcross (croisement d’une plante hétérozygote avec une
plante homozygote au locus étudié). Les cartes génétiques sont alors construites
indépendamment chez chacun des deux parents, chaque carte étant composée des
marqueurs hétérozygotes du parent correspondant.
Figure I.5 Types de populations bi-parentales utilisées pour la détection de QTL (d’après
Collard et al. 2005)
Le phénotypage est réalisé sur les clones des individus génotypés ou bien sur les familles
obtenues après autofécondation des individus génotypés et qui représentent, en moyenne, la
valeur de l’individu autofécondé (en cas d’additivité seulement).
21
Synthèse bibliographique
Tableau I.3 Méthodes de détection de QTL et logiciels utilisés (d’après Collard et al. 2005).
Les méthodes Simple Marker Analysis, IM et CIM sont encore les plus couramment utilisées.
La méthode Statistical Machine Learning (SML) est une méthode récente qui estime la
performance générale d’un QTL en divisant les données en un set de « training » et un set
de « testing ». Le premier set sert d’induction du modèle (création), le deuxième set permet
de valider le modèle ainsi créé (Bedo et al. 2008). Cette méthode repose sur la contribution
de chaque marqueur à la performance du modèle, celle-ci étant déterminée au cours d’une
procédure d’élimination progressive des marqueurs avec le set « testing ». Cette méthode
permet de réduire le risque de détecter des faux-positifs. La position des marqueurs sur la
carte génétique n’est pas requise, ce qui rend cette méthode applicable à la cartographie
d’association (cf § I.2.2.2).
22
Synthèse bibliographique
D’une population bi-parentale à l’autre, il a été observé que les QTL d’un même caractère ne
sont pas toujours détectés aux mêmes locus (Beavis et al. 1998). Cela peut s’expliquer tout
d’abord par l’absence de contraste allélique au locus dans une population donnée qui existe
par ailleurs dans d’autres populations, permettant ainsi la détection du QTL correspondant.
D’autres raisons sont l’effet d’échantillonnage de populations à taille limitée, mais aussi la
trop faible densité de marqueurs, l’hétérogénéité des allèles aux locus, leur polymorphisme
réduit à cause du faible nombre de générations et donc de méioses, l’influence de
l’environnement et le phénomène d’épistasie qui, selon les allèles en présence dans le fond
génétique, peut masquer ou mettre en valeur des QTL (Kroymann et Mitchell-Olds 2005 ;
Holland 2007). Pour l’étude de la quantité d’huile dans la graine et le rendement du grain de
maïs, des analyses récentes sur de grandes populations ont révélé des architectures
génétiques beaucoup plus complexes que celles décrites avec des populations de taille
modeste (Laurie et al. 2004 ; Schon et al. 2004). De plus, l’analyse d’une population bi-
parentale révèle la ségrégation d’un nombre très réduit d’allèles au QTL (2 dans le cas d’une
espèce diploïde), ce qui limite le champ d’investigation de la variabilité du caractère. Enfin, le
nombre de méioses intervenues pour engendrer les populations bi-parentales étudiées est
faible (peu d’études vont au-delà de la 3ème génération) et de longs segments haplotypiques
ségrégent ensemble, ce qui génère souvent des intervalles de confiance de QTL de 10 à 20
cM (Darvasi et al. 1993).
L’effet d’un QTL (R²) est la part de la variation phénotypique expliquée par la variation
génotypique au locus. Quels que soient l’espèce et le caractère étudiés, on détecte très
souvent, dans les populations bi-parentales, un nombre limité de QTL à effet fort, un nombre
relativement plus important de QTL à effet modéré et un large cortège de QTL à effet faible
(Lefebvre et Chèvre 1995 ; Salvi et Tuberosa 2005). Bost et al. (2001) démontrent, en
s’appuyant sur des simulations, que cette distribution en L est due au déséquilibre de liaison,
aux effets de l’environnement et à la taille de la population d’étude. Kearsey et Farquhar
(1998) ont dressé un bilan des QTL détectés chez les plantes à partir de 176
expérimentations. Ce bilan montre également que plus le nombre de QTL détectés est
important, mieux la variance phénotypique totale est expliquée et plus les effets individuels
sont faibles (Figure I.6). La part de variation résiduelle non expliquée par les QTL détectés
peut s’expliquer par la présence de QTL à effets faibles qui n’ont pas pu être détectés au
seuil choisi (erreur de type II = non-détection de vrais positifs) mais aussi par les
phénomènes d’épistasie entre locus (Holland 2007). En revanche, la distorsion de
marqueurs ou les données manquantes peuvent biaiser la détection de QTL et faire
apparaître de faux-positifs (erreurs de type I = détection de QTL à tort, Bernardo 2004).
23
Synthèse bibliographique
Ces limites observées chez les populations bi-parentales ont motivé l’intérêt pour la mise en
place de méthodes statistiques de compilation de données ou basées sur des schémas de
croisements plus sophistiqués.
Figure I.6 Synthèse des propriétés des QTL à partir des résultats de 176 expérimentations
chez les plantes (d'après Kearsey et Farquhar 1998)
24
Synthèse bibliographique
Le champ d’inférence des QTL détectables peut être élargi en compilant les données de QTL
issues de différentes études de populations indépendantes en schéma de croisement multi-
parental (méta-analyse) ou connectées par des parents communs en schéma de croisement
diallèle ou factoriel (analyse conjointe).
La méta-analyse est la compilation statistique de nombreuses données indépendantes se
rapportant à un même sujet. L’objectif de la méta-analyse de QTL est de déterminer si
plusieurs QTL cartographiés dans la même région sur deux cartes indépendantes sont les
mêmes (on appelle alors ce locus « méta-QTL ») ou s’ils correspondent à des locus
différents. La méta-analyse de QTL a été notamment implémentée dans les
logiciels Biomercator (Arcade et al. 2004) et MetaQTL (Veyrieras et al. 2007). La méthode
implémentée dans Biomercator se base sur le critère de classification Akaike modifié qui
permet de choisir le modèle le plus probable entre un méta-QTL à 1 QTL, 2 QTL, 3 QTL etc.
(Goffinet et Gerber 2000). Avec cette méthode, il n’est pas possible de modéliser plus de 4
méta-QTL par chromosome. La méthode implémentée dans MetaQTL améliore celle de
Biomercator en intégrant une approche particulière de mélange de gaussiennes avec
variances connues. Le nombre optimal de méta-QTL correspondant à la distribution des QTL
est déterminé à l’aide de critères usuels de choix de modèle fondé sur une vraisemblance
pénalisée (comme AIC ; Veyrieras et al. 2007). La première étape de la méta-analyse de
QTL est la projection par homothétie des QTL des différentes analyses sur une même carte
de référence. Dans Biomercator, la carte de référence utilisée est une carte génétique dense
construite avec les données de génotypage d’une population de cartographie disponible pour
l’espèce considérée. Les QTL issus des autres cartes sont alors projetés sur cette carte de
référence grâce aux marqueurs communs. Dans MetaQTL, la carte de référence est une
carte consensus construite à partir de l’ensemble des positions des marqueurs des cartes de
QTL intégrées dans la méta-analyse. La carte consensus obtenue se base sur les
marqueurs communs qui existent entre les différentes cartes. Elle requiert l’établissement
d’un chemin de connexion ininterrompu entre les cartes, passant par les marqueurs
communs. Tous les marqueurs des cartes intégrées dans l’analyse sont donc positionnés sur
cette carte consensus. Leurs positions sont calculées à partir de leurs positions des cartes
d’origine avec la méthode des moindres carrés pondérés. Les QTL des différentes études
sont ensuite projetés par homothétie sur cette carte consensus.
La méta-analyse a par exemple été utilisée pour étudier l’architecture génétique de la date
de floraison chez le maïs (Chardon et al. 2004 ; Veyrieras et al. 2007) et la résistance à
Magnaporthe grisea chez le riz (Ballini et al. 2008). L’inconvénient de cette méthode est
25
Synthèse bibliographique
qu’elle se base sur des données qui sont déjà le produit d’analyses de détection de QTL et
non sur les données brutes de génotypage et phénotypage. Le corollaire est que les QTL
sont considérés comme indépendants les uns des autres alors que des relations de parenté
ou d’autres points communs entre les différentes études pourraient augmenter la puissance
de l’analyse. Une autre conséquence est que les effets d’épistasie ne sont pas pris en
compte.
G1 G1
G2 G2
G3 G3
Dans un plan de croisements diallèle complet, toutes les combinaisons de croisements sont réalisées, les
croisements réciproques compris.
Dans un plan de croisements factoriel, tous les mâles sont croisés avec toutes les femelles mais il n’y a pas de
croisements réciproques.
26
Synthèse bibliographique
27
Synthèse bibliographique
L’ensemble des stratégies les plus couramment utilisées pour la détection de QTL sont
présentées selon le temps de recherche à investir pour les appliquer et la résolution des QTL
détectés Figure I.8 (Yu et Buckler 2006). Leur comparaison selon leurs avantages et leurs
inconvénients est présentée Tableau I.4.
Figure I.8 Stratégies les plus couramment utilisées pour la détection de QTL selon le temps
de recherche à investir pour les appliquer et la résolution des QTL détectés (d’après Yu et
Buckler 2006).
Tableau I.4 Avantages et inconvénients des différents types de schémas de croisement pour
la détection de QTL et la sélection (d’après Janninck et al. 2008 ; Cavanagh et al. 2008 ; Yu et al. 2008)
28
Synthèse bibliographique
Des populations issues de croisements complexes ont été créées pour la cartographie de
QTL afin d’augmenter le nombre de recombinaisons et la variabilité aux locus, comme des
populations avancées de RIL, dites AIC (Advanced Inter-Cross) ou MAGIC (Multi-Parent
Advanced Generation Inter-Cross) qui résultent de plusieurs cycles d’intercroisements avant
la série d’autofécondations qui fixent les génotypes (Darvasi et Soller 1995 ; Cavanagh et al.
2008, Figure I.9). Un nouveau type de population, la NAM (Nested Association Mapping), fait
intervenir un très grand nombre de lignées, dites fondatrices, qui sont croisées avec une
même lignée parentale (Yu et al. 2008). Une NAM de 5000 RIL chez le maïs a été produite
en croisant 25 parents avec un parent commun, chaque descendance fournissant 200 RIL
(source : http://www.panzea.org/info/RIL_phenotyping_press_rel.html). Ainsi, un grand
nombre d’allèles sont incorporés dans le pool de gènes de départ. Ces populations
permettent l’utilisation des méthodes de liaison et d’association.
Figure I .9 Schéma de croisement d’une population MAGIC (d’après Cavanagh et al. 2008)
29
Synthèse bibliographique
Pour mieux comprendre les caractères complexes, il est nécessaire d’identifier les gènes
sous-jacents aux QTL, l’objectif ultime étant de déterminer précisément les variations
alléliques et mutations nucléotidiques responsables de la variation du caractère observée
(Fridman et al. 2004 ; Salvi et Tuberosa 2005).
Pour isoler le QTL, deux approches peuvent être employées : l’approche ‘gènes candidats’
avec la détermination des gènes pouvant être sous-jacents au QTL à partir des données
moléculaires disponibles, ou l’approche par clonage positionnel (Figure I.10). Pour cette
deuxième approche, il est tout d’abord nécessaire de cartographier finement le QTL. La
réduction de l’intervalle de confiance passe par la densification de la région du QTL en
marqueurs génétiques et par la constitution de populations de lignées quasiment
isogéniques pour la région du QTL (NIL pour Near-Isogenic-Line). La mendélisation du QTL
permet ainsi de gommer l’effet du fond génétique (Brouwer et St. Clair 2004; Szalma et al.
2007).
30
Synthèse bibliographique
cis-eQTL chromosome
trans-eQTL chromosome
Figure I.11 Détection des eQTL : exemple pour la résistance polygénique à la rouille chez
l’orge
Les eQTL cartographiés au même locus que les QTL cartographiés avec les méthodes classiques de
phénotypage sont les cis-eQTL, elles diffèrent des positions des trans-eQTL.
Source : http://www.scri.ac.uk/research/genetics/GenomeBiology/eQTL
31
Synthèse bibliographique
La sélection assistée par marqueurs (SAM) est une méthode qui utilise les données
moléculaires pour introgresser des QTL d’intérêt dans des génotypes élites. Elle s’utilise en
général en combinaison avec la sélection phénotypique classique. Il n’y aurait pas de valeur
minimum d’effet de QTL pour utiliser la SAM, certaines entreprises privées appliquent la
SAM à des QTL qui expliquent moins de 10% de la variation phénotypique (Hospital 2008).
L’intérêt porté à la SAM a démarré très vite après la publication de l’analyse QTL de
Paterson et al. (1988), et le nombre de publications sur la SAM a augmenté régulièrement
jusqu’à aujourd’hui.
La SAM se base sur le déséquilibre de liaison entre les marqueurs et les QTL à introgresser.
Plusieurs méthodes sont employées en SAM. Dans le cas du back-cross assisté par
marqueurs (MABC, Figure I.12), un QTL d’un parent donneur est introgressé chez un parent
receveur qui est une variété élite. Les marqueurs permettent de contrôler à la fois la
présence du QTL cible au travers des rétrocroisements répétés avec le parent receveur et la
reconstitution du fond génétique du parent receveur avec des marqueurs du fond génétique.
Une autre méthode consiste à cribler des populations de type F2, F3, RIL, HD etc., issues du
croisement de parents élites, avec des marqueurs liés aux QTL d’intérêt (population
screening). Pour le pyramidage de QTL, deux lignées parentales (ou plus) sont croisées,
chaque lignée comprenant un ou plusieurs QTL d’intérêt, et seuls les descendants
comprenant le maximum de QTL cibles sont sélectionnés (Figure I.13). Ce procédé peut être
recommencé pendant plusieurs cycles avec à chaque fois de nouveaux donneurs. Un
exemple d’application efficace de MABC pour le pyramidage de plusieurs QTL est celui qui
concerne la résistance à P. capsici chez le piment (Thabuis et al. 2004b). Des schémas de
sélection plus complexes comprennent ceux basés sur la sélection récurrente (MARS pour
Marker-Assisted Recurrent Selection) où plusieurs cycles de sélections sont effectués sur
des croisements randomisés avec des marqueurs, et sur la sélection basée sur un index qui
combine les scores moléculaires et phénotypiques (Charmet et al. 1999).
32
Synthèse bibliographique
Figure I.12 Principe de sélection basée sur le back-cross assisté par marqueurs (MABC)
(d’après Collard et al. 2005)
Un parent sensible (S) est croisé avec un parent résistant (R) et la plante F1 est autofécondée pour produire une
population F2. Un marqueur robuste a été mis au point pour un QTL majeur contrôlant la résistance à une
maladie (bande sur le gel désignée par la flèche). Le sélectionneur crible alors la population F2 avec ce marqueur
et ne sélectionne que les génotypes présentant la bande cible (individus avec les flèches verticales vers le bas).
75% des plantes peuvent être éliminées après un cycle de sélection en MABC, ce qui fait gagner un temps
considérable étant donné les quelques milliers de génotypes F2 à trier au départ.
Figure I.13 Pyramidage de QTL en création variétale (d’après Takeda et Matsuoka 2008)
Le pyramidage de QTL comprend l’introduction de plusieurs caractères d’intérêt issus d’une gamme de variétés
différentes dans une même variété élite que l’on cherche à améliorer. La position précise des QTL a été réalisée
au préalable en utilisant des populations RIL ou des recombinants F2.
33
Synthèse bibliographique
34
Synthèse bibliographique
La SAM permet d’éviter le fardeau génétique où des QTL indésirables sont physiquement
liés aux QTL d’intérêt (surtout valable dans le cas d’introgessions à partir d’espèces
sauvages). Chez la pomme de terre, comme chez la tomate, l’association de la résistance
polygénique à P. infestans avec des caractères de développement de la plante, notamment
la maturité tardive, est souvent rapportée comme très difficile à rompre en raison de la liaison
physique très étroite, voire la pléiotropie des gènes contrôlant ces deux caractères (Van Eck
and Jacobsen 1996 ; Collins et al. 1999 ; Visker et al. 2003, 2005 ; Brouwer et al. 2004 ;
Brouwer et St Clair 2004 ; Bormann et al. 2004 ; Bradshaw et al. 2004). L’association
indésirable de la résistance récessive à l’insecte Nasonovia ribisnigri de la laitue sauvage
Lactuca virosa avec diminution de la qualité de la laitue a pu être abolie avec la SAM lors de
son introgression avec l’aide de marqueurs flanquant le locus de résistance (Jansen 1996).
Par rapport à la sélection uniquement basée sur l’évaluation phénotypique (SP), la SAM
apporte un gain génétique par unité de temps en permettant de sélectionner les plantes à un
stade précoce de développement ou en raccourcissant le temps d’intervalle entre deux
générations. La SAM apporte aussi un gain génétique par unité de coût dans les cas où le
phénotypage est destructeur ou nécessite de grandes surfaces de test. La comparaison
entre la SAM et la SP en serre a montré que la SAM permettait de diminuer du tiers le coût
de la sélection en serre (Yu et al. 2000). La SAM est aussi la seule méthode qui permette de
sélectionner des combinaisons épistatiques favorables connues, comme cela a été démontré
pour l’amélioration de la résistance au Yellow mottle virus (YMV) chez le riz (Ahmadi et al.
2001) et pour la résistance à Phytophthora capsici chez le piment (Thabuis et al. 2004).
L’efficacité relative (ER) de la SAM par rapport à la SP augmente si l’héritabilité du caractère
baisse et si la part de la variance expliquée par les marqueurs augmente. La SP et surtout la
SAM, sont moins efficaces si les QTL sont en répulsion plutôt qu’en couplage. Aussi, l’ER de
la SAM diminue si le caractère est contrôlé par de nombreux QTL, et en particulier si son
héritabilité est faible. Cependant la SAM est moins affectée si la majorité de la variabilité est
expliquée par un nombre limité de QTL. Globalement, il a été montré que la SAM n’a un réel
avantage sur la SP que si le coût de phénotypage est plus élevé que celui du génotypage et
si la variance expliquée par les marqueurs est forte, comparée à celle de l’héritabilité. Enfin,
il a été montré que la SAM est plus efficace à court terme et moins à long terme car elle
sélectionne trop les QTL à effet fort et pas assez les QTL à effet faible (Hospital et al. 1997).
La SAM est aujourd’hui utilisée en routine dans des entreprises de sélection comme
Limagrain. L’exemple de la sélection pour le rendement du blé est présenté Figure I.14
(Poupard 2008).
35
Synthèse bibliographique
800 F1106 F2
ning
Sélection
phénotypique
1-
ree
Cr
majoritaire
oi
c
2- S
se
m
en
n
lectio
t
3- Sé
7- Fingerprinting MARS
4- MA
BC
6-
5-
Fix
Pu
atio
ret
é
n
Sélection de plus
en plus drastique
avec marqueurs
3 plantes pour l’inscription moléculaires
Figure I.14 Exemple de sélection SAM pour le rendement du blé chez Limagrain
(d’après l’exposé de B. Poupard, ‘Sélection assistée par marqueurs, l’expérience de Limagrain sur le blé’,
Journées Amélioration des Plantes du CIRAD, 3-4/12/2008, Montpellier)
1- Croisement : 3 schémas de SAM principalement utilisés (SSD, HD et pedigree) intégrés dans un schéma
global de sélection récurrente assistée par marqueurs (MARS)
2- Screening : Sélection massive sur des critères de bases (architecture de la plante, résistance, qualité) avec
des marqueurs-types. Les marqueurs sont des marqueurs génétiques du domaine public le plus souvent
(publications dans des journaux spécialisés).
A cette étape, un grain de chaque génotype est divisé en deux : un morceau pour l’extraction d’ADN afin de
réaliser le marquage moléculaire et un morceau mis à germer afin de réaliser le phénotypage sur la même plante
3- Sélection des meilleures plantes correspondant aux critères pré-définis
4-MABC (Marker-Assisted Back-Cross) introgression des caractères d’intérêt dans des lignées élites par back-
cross assisté par marqueurs. Pour cela, on utilise un marqueur du gène d’intérêt et un set de marqueurs du fond
génétique pour retrouver le fonds génétique de la lignée élite.
5- Pureté : vérifier que la population est stable génétiquement
6- Fixation : comparer et contrôler le niveau de fixation du lot. Pour cela, on utilise un set de marqueurs et on
regarde si une ségrégation a lieu dans la famille.
7- Fingerprinting: « profil génétique » des variétés. On compare le profil d’une lignée sur la base de profils
connus. On intègre le fonds génétique comme cofacteur dans l’analyse pour détecter les QTL
Plusieurs facteurs, cependant, peuvent faire considérablement diminuer les effets bénéfiques
de la SAM. Il s’agit surtout des cas où les interactions épistatiques sont fortes, où les QTL
sont très influencés par l’environnement et le fond génétique, ce qui fait que les effets des
QTL sont très instables. De plus, le matériel utilisé choisi pour la SAM n’est pas toujours
adapté. Le matériel optimal serait une grande population avec un seul réplicat par génotype
alors que les sélectionneurs utilisent généralement des petites populations issues de
plusieurs croisements (Hospital 2008). Une solution pour augmenter la taille de la population
36
Synthèse bibliographique
serait alors d’incorporer les informations de pédigrées dans des populations déjà existantes
et ne pas créer de nouveaux croisements (Crépieux et al. 2004, cf § I.2.2.1).
Nous avons vu l’importance d’arriver à localiser précisément, à évaluer au plus juste ainsi
qu’à déterminer la nature et la fonction des facteurs génétiques qui contrôlent les résistances
polygéniques. Pour compléter leur étude et mieux cerner ces résistances, il est nécessaire
d’étudier également le contexte génétique de ces locus, c’est-à-dire leur organisation et leur
évolution à l’échelle du génome d’une espèce et entre espèces apparentées.
37
Synthèse bibliographique
38
Synthèse bibliographique
Figure I.15 Répartition des locus de résistance aux bioagresseurs chez la pomme de terre
(d’après Gebhardt et Valkonen 2001)
Les 12 groupes de liaison correspondant aux 12 chromosomes de la pomme de terre sont présentés
schématiquement. Les marqueurs-ancres avec la tomate sont indiqués à gauche des chromosomes. Les gènes
majeurs et QTL de résistance vis-à-vis différents pathogènes de la pomme de terre (en police pleine) ou de la
tomate, du tabac ou du piment (police ombrée) sont notés à des positions approximatives, relativement aux
marqueurs-ancres. Différentes couleurs désignent le type de pathogène : vert pour les gènes de résistance aux
champignons et oomycètes, rouge pour les gènes de résistance aux nématodes et pucerons, bleu pour les gènes
de résistance au virus. Les régions des QTL de résistance à P. infestans et E. carotovora ssp. atroseptica sont
marquées par des rectangles verts et violets respectivement. Les locus cartographiés avec des marqueurs RGA
(Resistance Gene Analog, locus St et RGL) de pomme de terre sont en rose à droite des chromosomes. Les
locus détectés avec des marqueurs PR (Pathogenesis-related) et de défense de pomme de terre et de tabac
(locus Nt) sont en bleu. Les lettres entre parenthèses indiquent que le même marqueur a permis d’identifié plus
d’un locus.
39
Synthèse bibliographique
Les clusters de gènes majeurs de résistance sont considérés comme des réservoirs d’allèles
aux diverses spécificités de résistance (Michelmore and Meyers 1998). Les recombinaisons
entre allèles constituent le mécanisme le plus courant de diversification. La comparaison des
séquences des allèles du locus L chez le lin indique que leur évolution résulte d’une
accumulation de mutations ponctuelles et de recombinaisons intergéniques. Les vitesses
d’évolution des gènes majeurs de résistance peuvent aussi varier au sein d’un cluster
comme cela a été montré pour l’un des 3 clusters majeurs de résistance de la laitue (Kuang
et al. 2004) ont analysé finement les séquences des gènes RGC2 et ont montré qu’ils
présentaient des profils hétérogènes d’évolution : les régions codantes pour le motif LRR des
RGC2 de type I ont évolué rapidement à travers des échanges de séquences fréquents entre
paralogues, alors que les RGC2 de type II ont évolué lentement, maintenant des relations
étroites de type allèles/orthologues entre les différents génotypes de Lactuca spp. étudiés.
Le même type de mécanisme a été observé pour le locus R1 contrôlant la résistance à P.
infestans chez la pomme de terre (Kuang et al. 2005). Les éléments transposables sont
également à l’origine de l’évolution des gènes de résistance et sont présents dans les
clusters. Onze familles différentes d’éléments transposables ont été identifiées dans le
cluster Xa21 du riz (Song et al. 1997). L’excision ou l’insertion de ces éléments peuvent être
à l’origine de l’insertion ou de la délétion d’acides aminés. De plus, les transposons peuvent
affecter les éléments de régulation de l’expression des gènes (Michelmore and Meyers
1998).
Comme on l’a vu dans le paragraphe I.1.3, plusieurs cas de colocalisations de gènes
majeurs et de QTL au sein de la même espèce ont été rapportés. La méta-analyse est de
plus en plus utilisée pour identifier ces hotspots de résistance (cf § I.2.2.1).
40
Synthèse bibliographique
La génomique comparative est la science qui étudie les relations entre génomes de
différentes espèces. En tant que telle, la génomique comparative fait partie des recherches
fondamentales effectuées sur la compréhension de l’évolution des génomes mais est aussi
utilisée comme un moyen de compréhension du contrôle des caractères étudiés.
Une façon de comparer les génomes est de comparer la position des marqueurs communs
de leurs cartes génétiques. Dans les années 1990, les sondes RFLP ont été développées et
ont constitué de très bons marqueurs-ancres entre espèces de Solanacées (Tanksley et al.
1992 ; Prince et al. 1993 ; Fulton et al. 2002), de Poacées (Van Deynze et al. 1998) et de
Crucifères (Lagercrantz et Lydiate 1996). L’orthologie et la colinéarité (conservation de
l’ordre des gènes) entre les génomes des Poacées ont été révélées par la cartographie de
sondes RFLP interspécifiques entre le blé, l’orge, le seigle, le sorgho et le maïs mais
également avec le riz, montrant ainsi un haut niveau de conservation entre de grands
segments chromosomiques de ces différents génomes (Keller et Feuillet 2000). De plus, la
cartographie fine du gène Ph1 qui contrôle l’appariement des chromosomes homéologues au
sein du génome polyploïde du blé a pu être réalisée grâce au transfert de sondes RFLP de
riz (Foote et al. 1997). De même, la macrosynténie des régions des gènes de floraison entre
Arabidopsis et plusieurs espèces de Crucifères a été précisée avec la cartographie de
sondes RFLP communes, mettant également en évidence des ruptures de colinéarités au
niveau microsynténique (Osborn et al. 1997 ; Axelsson et al. 2001; Kole et al. 2001; Griffiths
et al. 2006).
Grâce à la mise en ligne de bases de données de séquences génomiques et d’EST
(Expressed Sequence Tag) d’un nombre croissant d’espèces et aux outils bioinformatiques
d’alignement de séquences, une nouvelle génération de marqueurs-ancres interspécifiques,
les COS (Conserved Ortholog Set), ont été développés à partir des séquences orthologues
uniques ou à faible nombre de copies, bien conservées entre espèces. Les amorces des
marqueurs sont dessinées dans des régions conservées des exons et amplifient les régions
introniques, connues comme étant souvent polymorphes, ce qui augmente le potentiel de
cartographie du locus dans l’espèce d’étude. Ce type de travail a été conduit dans plusieurs
41
Synthèse bibliographique
familles de plantes dont les séquences ont été comparées à la séquence d’Arabidopsis
entièrement disponible depuis 2000. Chez les Solanacées, Fulton et al. (2002) ont comparé
le génome d’Arabidopsis et 130 000 EST de tomate et ont ainsi défini un set de 1 025
marqueurs conservés COSI. Wu et al. (2006) ont étendu ce travail à la pomme de terre, le
piment et le café, mettant ainsi en évidence 2 869 orthologues putatifs simple copie COSII
(source : http://ww.sgn.cornell.edu/markers/cosii_markers.pl). Chez les Brassicacées,
Fourmann et al. (2002) ont développé un set de 32 ACGMs (Amplified Consensus Gene
Markers) qui amplifient par PCR les séquences de gènes d’Arabidopsis thaliana et Brassica
napus. Chez les monocotylédones, Lohithaswa et al. (2007) ont aligné les séquences EST
des genres Allium et Musa avec ceux du genre Oryza et ont dessiné des amorces
candidates conservées Allium-Oryza et Musa-Oryza encadrant les introns (CISP pour
Conserved-intron Scanning Primers, Feltus et al. 2006;
http://www.plantgenome.uga.edu/CISP), démarquant 106 et 157 locus uniques-ancres entre
Allium-Oryza et Musa-Oryza respectivement. Ces sets de marqueurs ont notamment des
applications en systématique et phylogénie. Fredslund et al. (2006) ont automatisé la
recherche de marqueurs-ancres potentiels CATS (Comparative Anchor Tagged Sequence ;
Choi et al. 2006) grâce à la mise au point d’un programme bioinformatique qui combine les
séquences EST et les données de séquences génomiques de plusieurs espèces. Ainsi, une
base de près de 459 locus-ancres potentiels entre plus de 18 000 espèces de légumineuses
a été établie et, chez les Poacées une base de 1 335 locus-ancres a aussi été mise au point.
Les séquences des marqueurs COS peuvent être utilisées i-en tant que sondes RFLP chez
des espèces proches de celles dont ils sont issus, ii- directement pour amplifier l’ADN des
espèces d’études avec leurs amorces en s’assurant que le produit d’amplification correspond
bien à la séquence attendue, ou bien iii- leurs séquences peuvent être comparées aux
séquences EST d’autres espèces d’étude dessiner les amorces spécifiques aux séquences
orthologues correspondantes. Ces marqueurs COS servent aux études de génomique
comparative, de systématique, de phylogénie et d’évolution des gènes.
Les marqueurs microsatellites géniques ou EST-SSR, identifiés dans les séquences
codantes d’EST, sont également de bons marqueurs d’orthologues et sont reconnus comme
étant efficacement transférables entre espèces, éloignées ou proches comme chez les
Prunus, les Poacées (La Rota et al. 2005 ; Varshney et al. 2005 ; Asp et al. 2007), les
Vitacées et les Légumineuses (revue par Varshney et al. 2005a). Les EST-SSR, développés
à partir d’unigènes ou des bases d’EST non redondantes, sont faciles d’utilisation et peu
coûteux. Ils constituent une bonne alternative aux marqueurs RFLP, en particulier pour les
espèces difficiles à manipuler en biologie moléculaire ou pour lesquelles le développement
de marqueurs-ancres est peu avancé comme pour les espèces des genres Citrus et
Poncirus (Chen et al. 2008). Cependant, les SSR géniques ne représentant que 2 à 6% des
42
Synthèse bibliographique
unigènes examinés, il est nécessaire de disposer de suffisamment de données EST pour les
espèces étudiées. Les EST-SSR développés chez les Poacées s’avèrent efficaces en
génomique comparative chez le blé, le seigle et le riz puisqu’il a été montré que plus de 85%
des séquences analysées à l’issue du transfert étaient bien orthologues (équivalence de
positions et identité de séquences, Yu et al. 2004 ; Varshney et al. 2005b). Certains EST-
SSR de Monocotylédones présentent un fort taux d’homologie avec les Dicotylédones
(Arabidopsis et Medicago) et peuvent donc être facilement transférés entre ces espèces
(Varshney et al. 2005). De même, des EST-SSR de coton présentent de fortes homologies
avec Arabidopsis (Qureschi et al. 2004). Selon les familles et l’éloignement des espèces, le
taux de transférabilité (taux de réussite d’amplification par PCR par rapport au nombre de
couples d’amorces testées) est variable : jusqu’à 71% chez les Poacées et jusqu’à 96% chez
les espèces de Medicago (revue par Varshney et al. 2005a). La bonne transférabilité des
EST-SSR est particulièrement intéressante pour les génomes qui sont naturellement pauvres
en SSR, relativement aux autres espèces végétales, comme cela est le cas des espèces du
genre Coffea (Hendre et al. 2008). Yu et al. (2004) ont montré que le taux de transférabilité
des EST-SSR augmentait en dessinant les amorces spécifiques à une espèce puis en les
adaptant chez d’autres espèces, plutôt qu’en dessinant des amorces consensus à partir de
l’alignement de séquences de plusieurs espèces.
Une limite des marqueurs EST-SSR est qu’ils sont dessinés dans des régions conservées et
leur taux de polymorphisme est donc plus faible entre espèces étroitement apparentées
qu’entre espèces éloignées. Cela réduit donc les possibilités d’analyses de cartographie
comparée entre espèces proches. De plus, il a été remarqué que les EST-SSR étaient plus
souvent multi-locus que les SSR génomiques, ce qui peut perturber les analyses de
colinéarité (Saha et al. 2004).
43
Synthèse bibliographique
Deux méthodes de séquençage des génomes sont utilisées : le séquençage BAC à BAC et
le séquençage par ShotGun. L’approche de séquençage BAC-à-BAC consiste à construire
d’abord une carte physique grossière du génome entier avant de séquencer l’ADN
proprement dit. La construction de la carte physique nécessite le découpage des
chromosomes, leur insertion dans des BAC (Bacterial Artificial Chromosome) et la
détermination de leur ordre. Le séquençage de BAC est ensuite effectué et les séquences
sont traitées par des logiciels comme ceux du package Phred - Phrap (source :
http://www.phrap.com) qui recherche les parties communes aux différents fragments pour
effectuer leur assemblage en contigs. Cette méthode est par exemple utilisée pour le
séquençage des génomes de la tomate et de la pomme de terre pour lesquelles une
sélection des BAC a été faite au préalable pour ne séquencer que le génome
« utile » (essentiellement les régions codantes) : cette sélection a été basée sur la proportion
estimée de la quantité de séquences codantes chez la tomate (240 Mb de régions
euchromatiques riches en gènes) et avec une série de marqueurs-ancres chez la pomme de
terre (Datema et al. 2008).
La méthode WGS (Whole Genome Shotgun) reconstitue la séquence des chromosomes de
l’organisme étudié par séquençage direct et lecture aléatoires des séquences du génome
entier. Les algorithmes d’assemblage des séquences se basent sur les informations de
marqueurs des cartes génétiques et physiques pour repérer les parties chevauchantes. Le
résultat de l’assemblage, un ensemble de « supercontigs », est une reconstruction
consensuelle de la séquence d’origine.
44
Synthèse bibliographique
Le Basic Local Alignment Search Tool (BLAST) est un algorithme développé par Altschul et
al. (1990) au National Center for Biotechnology Information (NCBI). En libre accès, et utilisé
en routine pour l’alignement de séquences nucléotidiques (BLASTN) ou protéiques
(BLASTP), ce programme cherche les régions de similarité locale entre les séquences et
calcule le niveau de similitude significatif entre les séquences d’entrée ou entre une
séquence de départ et celles des banques de données disponibles en ligne (GenBank de
NCBI ou SwissProt). La procédure BLAST est utilisée pour trouver des relations
fonctionnelles ou évolutives entre les séquences et peut aider à identifier les membres d'une
même famille de gènes. Un programme équivalent, BLAT (BLAST Like Alignment Tool),
permet de comparer extrêmement rapidement des séquences nucléotidiques à un génome
entier, cependant, l’analyse est plus grossière et peut générer des erreurs. BLASTZ est une
version de BLAST particulièrement adaptée à la comparaison multiple des séquences de
grands génomes ou de chromosomes. Avec les nouvelles ressources génomiques, il est
désormais possible de comparer les séquences génomiques de plus de deux espèces avec
des alignements multiples associés à des tests statistiques successifs et des affinements
itératifs, comme cela a été appliqué chez l’Homme et la souris (Schwartz et al. 2003).
Une liste très complète des programmes informatiques utilisables en génomique comparative
est disponible sur le site canadien Bioinformatics Links Directory (source :
http://bioinformatics.ca/links_directory/?subcategory_id=124).
Chez les plantes, il est difficile de distinguer les paralogues des orthologues chez des
espèces divergentes car la plupart des plantes sont des paléopolyploïdes et des évènements
importants de duplications ont eu lieu au cours de l’évolution (Ku et al. 2000 ; Fulton et al.
2002 ; Blanc et Wolfe 2004). Il est aussi difficile de savoir si les variations nucléotidiques sont
responsables du polymorphisme neutre ou à l’origine d’une divergence évolutive entre
espèces. Pour éviter de sélectionner à tort des séquences appartenant à des familles multi-
45
Synthèse bibliographique
géniques ou des paralogues, Fulton et al. (2002) ont considéré qu’une séquence EST unique
de tomate était orthologue si i- elle correspondait à un seul BAC d’Arabidopsis avec une
valeur ≤ E-15 et ii- il existait une différence de 10 entre les scores attendus pour les deux
premières séquences données par le logiciel d’alignement tBLASTX.
Comme cela a été montré chez les céréales et les crucifères, la synténie des locus majeurs
de résistance aux maladies entre génomes d’espèces proches est assez peu respectée,
(Gale et Devos 1998 ; Paterson et al. 2000). Plusieurs RGA et gènes de résistance ne sont
en effet pas conservés entre le riz, l’orge et le millet (Leister et al. 1998). Une rupture de
46
Synthèse bibliographique
colinéarité a aussi été révélée au niveau du locus Lr1 entre le blé et le riz (Gallego et al.
1998) et au niveau du locus Rpg1 entre l’orge et le riz. Dans ce dernier cas, des marqueurs
de riz ont été transférés pour saturer la région de Rpg1 de l’orge et ont été cartographiés
dans une région chromosomique différente de celle attendue d’après les relations de
synténie connues. Une région de 10-15kb, comprenant Rpg1 a donc été déplacée dans une
région non-orthologue. Cela suggère que même dans des régions où la colinéarité a été
mise en évidence par de la cartographie haute résolution, des micro-réarrangements
peuvent se produire.
Parallèlement, il existe de nombreux exemples où la colinéarité, et même la micro-colinéarité
entre locus de résistance est conservée, qu’elle concerne le même pathogène ou des
pathogènes différents. En ce qui concerne la colinéarité des locus de résistance vis-à-vis du
même pathogène, des cas de micro-colinéarités fonctionnelles ont pu être observées chez
les Monocotylédones. Asnaghi et al. (2000) ont utilisé la synténie existant entre le sorgho et
la canne à sucre et les données de séquences disponibles chez le sorgho pour réaliser la
cartographie fine du gène majeur de résistance à la rouille chez la canne à sucre. Chez les
Dicotylédones, les homologues du gène RPM1 d’Arabidopsis de résistance à la bactérie
Pseudomonas syringae en position colinéaire chez le pois, le haricot et le soja sont
fonctionnels et actifs (Dangl et al. 1992). Chez les Cucurbitacées en particulier, les analyses
de séquences entre le concombre (Cucumis sativus L.) et le melon (C. melo L.) ont révélé
trois régions codantes putatives conservées dans la région du gène eIF4E dans les mêmes
orientations, tailles et nombres d’exons. Elles codent respectivement pour une protéine
hypothétique, une exonucléase et le facteur d’initiation de la traduction eIF4E. Les positions
relatives de ces gènes orthologues sont les mêmes ; seuls un rétrotransposon et une
protéine hypothétique supplémentaires ont été identifiés chez le concombre (Meyer et al.
2008). Des homologues de gènes de résistance chez des espèces apparentées peuvent
aussi conférer la résistance vis-à-vis de différents types de pathogènes. Ainsi, les gènes Rpi-
vnt de résistance à Phytophthora infestans chez une espèce apparentée à la pomme de
terre sont des homologues du gène Tm-22 en position colinéaire chez la tomate qui confère
la résistance au TMV (Foster et al. 2009 ; Pel et al. 2009).
Chez les Solanacées, plusieurs études se sont focalisées sur l’organisation des locus de
résistance sur les génomes de la pomme de terre, la tomate et le piment. On observe ainsi
une bonne conservation de la position des locus majeurs de résistance à différents
bioagresseurs au niveau macroscopique (Leister et al. 1996 ; Pan et al. 2000 ; Grube et al.
2000). Grube et al. (2000) ont dénombré 12 clusters de gènes colinéaires chez au moins
47
Synthèse bibliographique
deux espèces (Figure I.16). Au total, 5 clusters sont synténiques entre les 3 espèces et se
trouvent sur les chromosomes T3, T4, T9 et T11 de la tomate. Par exemple, l’extrémité
distale du bras long du chromosome T11 de la tomate comprend un cluster de gènes de
résistance codant pour la résistance au champignon Fusarium oxysporum, à Stemphylium
spp. et au virus Tomato yellow leaf curl (TYLC). Cette région est colinéaire à l’extrémité du
chromosome 11 de la pomme de terre qui comprend des gènes majeurs de résistance à
Phytophthora infestans (R3, R6, R7) et au virus de la mosaïque du tabac chez le piment (L).
Un gène de résistance à Phytophthora capsici (phyt3) a été cartographié dans la région
colinéaire chez le piment (Grube et al. 2000). Cette colinéarité interspécifique a été
efficacement exploitée pour cloner le gène R3 chez la pomme de terre à partir des
informations de séquences du locus I2 chez la tomate (Huang et al. 2005).
Figure I.16 Organisation des gènes de résistance aux bioagresseurs chez les Solanacées
(tomate, piment, pomme de terre) (d’après Grube et al. 2000)
Les génomes de la tomate, pomme de terre et piment sont représentés par des cercles concentriques de
l’extérieur vers l’intérieur. Les inversions entre les 3 génomes sont indiquées par des flèches au sein des régions
concernées de la pomme de terre et du piment. Les rayons délimitent les chromosomes, les lignés pointillées
marquent les ruptures de colinéarités entre régions chromosomiques. Les 5 translocations entre les génomes du
piment et de la tomate coupent les chromosomes P3, P5, P9, P11 et P12 en deux parties, chaque moitié étant
synténique à un chromosome différent de tomate. Les gènes de résistance et QTL sont indiqués. Les
homologues de gènes de résistance sont indiqués avec la lettre H suivi par le nom du gène. Les barres le long
des chromosomes marquent les régions chromosomiques associées à un gène ou un groupe de gènes s’ils ne
sont pas précisément localisés. Les noms des gènes qui n’ont pas été inclus dans l’analyse à cause de leur
position imprécise sont soulignés. Les formes ovales regroupent les clusters de gènes inter ou intra-spécifiques
(≤15 cM) identifié dans l’analyse. Les échelles des génomes ne sont pas respectées.
48
Synthèse bibliographique
Pour savoir si les colocalisations observées sont fortuites ou si elles résultent d’un processus
évolutif d’arrangement génomique, plusieurs méthodes ont été utilisées. Grube et al (2000)
ont découpé les 12 chromosomes en 5 portions de 15 à 20 cM et ont considéré que chaque
gène majeur ou cluster était indépendant et occupait une seule position sur le génome d’une
espèce. Néanmoins les résultats obtenus avec ce modèle ne sont pas significatifs et des
problèmes liés à la précision des données de départ et du paramétrage du modèle sont
invoqués. Dans le cas des colocalisations entre QTL et gènes majeurs ou de colocalisations
49
Synthèse bibliographique
entre QTL, la méta-analyse peut être utilisée entre espèces à condition de disposer de
suffisamment de marqueurs-ancres entre les cartes génétiques.
50
Synthèse bibliographique
La famille des Solanacées est composée de 96 genres avec plus de 2300 espèces (D’Arcy
1991), majoritairement originaires d’Amérique du Sud et Centrale. Les Solanacées
comprennent notamment les genres Solanum et Capsicum. Le genre Solanum compte plus
de 1500 espèces dont la tomate (Solanum lycopersicum L.) et la pomme de terre (Solanum
tuberosum L.). Le genre Capsicum compte entre 25 et 30 espèces connues dont 5 ont été
domestiquées. Capsicum annuum L. est l’espèce cultivée la plus répandue. Les Solanacées
ont une grande importance économique. La tomate, la pomme de terre, le piment et
l’aubergine sont très cultivées pour l’alimentation humaine et l’industrie. Le tabac (Nicotiana
tabacum) et des espèces ornementales comme les pétunias (Petunia ssp) font aussi partie
des Solanacées (Figure I.17).
Nicotianoideae
Petunia axillaris
Chr. Taille
100 Ploï
Ploïdie
Nicotiana tabacum Nb. génome
68 Solanoideae Mb / 1C
Physalis alkekengi
Cyphomandra betacea
43 85
Solanum melongena 12 2n 1100
98
98
Solanum candidum
99
Solanum stramonifolium
Figure I.17 Phylogénie des Solanacées (d’après Bohs and Olmstead 1997)
Le nombre chromosomique de base, le niveau de ploïdie et la taille estimée des génomes sont indiqués à droite
de l’arbre phylogénétique des Solanacées. La tomate et la pomme de terre appartiennent au même
embranchement taxonomique. Elles font partie des Solanum. Les Solanum sont phylogénétiquement éloignées
du genre Capsicum auquel appartient le piment. Mb : méga bases (millions de paires de bases ; 1C : génome
haploïde).
51
Synthèse bibliographique
Comparaison de la structure des génomes du piment et de la tomate. Les chromosomes de piment (P) sont en
noir tandis que les chromosomes de tomate (T) sont en blanc. Seules les régions des cartes génétiques
comportant des marqueurs communs cartographiés chez les deux espèces sont présentées. Les marqueurs
communs sont liés par des lignes continues. Les lignes pointillées connectent les marqueurs qui ne se
cartographient pas dans les régions synténiques ou les marqueurs dont la position est incertaine (LOD<2) ou qui
ont été cartographiés dans des populations différentes. Les centromères de la tomate sont indiqués par des
zones ombrées sur les chromosomes. Les régions où les recombinaisons sont absentes chez le piment sont
indiquées par des barres blanches sur les chromosomes et sont supposées correspondre aux centromères. Les
positions des groupes de liaison A et B du piment sont indiqués par des barres à côté des chromosomes T8 et T3
de la tomate.
52
Synthèse bibliographique
53
Synthèse bibliographique
Il existe environ 600 espèces d’oomycètes. Certains genres d’oomycètes sont des parasites
des dicotylédones qui provoquent des pourrissements des tissus végétaux (Figure I.20). Ils
comprennent des biotrophes obligatoires (ex. Bremia lactucae, Hyaloperonospora parasitica,
Plasmopara viticola, Albugo spp.), des hémi-biotrophes (ex. Phytophthora infestans,
Phytophthora sojae) et des nécrotrophes (Phytophthora cinnamomi, Pythium spp.) (Hardham
2007).
Les genres les plus importants sont représentés. Aphanomyces, Pythium, Plasmopara, Phytophthora et
Peronospora sont les genres phytopathogènes. Le genre Bremia appartient aux Peronosporales, comme le genre
Peronospora.
54
Synthèse bibliographique
I.5.3 Le mildiou causé par Phytophthora infestans : l’une des maladies majeures
de la pomme de terre
L’infection de la pomme de terre par P. infestans provoque des zones de nécroses sur
différents organes (le tubercule, la tige ou les feuilles), entraînant souvent la mort de la
plante (Photos I.5). L’épidémie la plus connue de mildiou dans les cultures de pomme de
terre a eu lieu en Irlande en 1845, provoquant la famine et un million de morts. Aujourd’hui
encore, les coûts humains engendrés par cette maladie peuvent être énormes : les ravages
des cultures peuvent mener les agriculteurs au chômage (Fry and Goodwin 1997) ; les coûts
monétaires des traitements (principalement les fongicides) et ceux dus à la perte de
rendement sont estimés à plus de 4 milliards de dollars par an dans le monde, la moitié de
ces coûts étant circonscrits à l’Europe (Endure News n°1, janvier 2009).
a b c d
Photos I.5 Symptômes du mildiou (P. infestans) sur tubercule (a), tige (b), feuille (c) et
plante entière (d)
Sources : http://commons.wikimedia.org/ ; www.infonet-biovision.org; www.apsnet.org
55
Synthèse bibliographique
sporangium
zoospores
sporangium
sporulation
sur jeune tube germinatif
plant au
oospore printemps
sporulation
sur les feuilles
oogonium
antheridium
reproduction
séxuée
plante infectée
a
56
Synthèse bibliographique
Jusqu’au début du XXème siècle, P. infestans était considéré comme un organisme asexué
car seul le type sexuel A1 était connu. Des prélèvements systématiques dans différents pays
d’Europe, d’Asie, d’Amérique du Sud et du Nord montraient en effet que les populations
étaient globalement similaires, appartenant majoritairement à une seule lignée clonale US-1
de type sexuel A1 (les lignées clonales étant définies sur la base de profils de séquences
nucléotidiques répétées). La présence de cette lignée dans plusieurs régions du monde peut
s’expliquer par le fait que P. infestans peut survivre dans les tubercules infectés qui sont
exportés à l’international sous forme de plants. Selon une hypothèse, cette lignée originaire
des Etats-Unis aurait été dispersée d’abord en Europe suite à son exportation, puis dans le
reste du monde (Figure I.22).
Figure I.22 La série de mouvements migratoires qui ont probablement mené à la dispersion
planétaire de la souche US-1 de Phytophthora infestans (d’après Goodwin 1997).
Dans les années 1950, le type A2 a été trouvé dans la vallée de Toluca au Mexique où il
coexistait en proportions équivalentes avec le type A1 (Goodwin et al. 1992). Il a été observé
que les virulences des populations de cette vallée étaient beaucoup plus diversifiées que
dans les populations d’autres régions du monde (Niederhauser et Mills 1953). Ce sont ces
observations qui ont suggéré l’hypothèse que le centre d’origine de P. infestans est
précisément la vallée Toluca au Mexique, mais la région des Andes est également
soupçonnée. Le type A2 a été détecté en Europe pour la première fois en 1981, en Suisse
(Hohl and Iselin 1984). La migration a probablement eu lieu lors d’une importation importante
de tubercules de pomme de terre depuis le Mexique durant l’hiver 1976/1977. La nouvelle
population de P. infestans transportée dans les tubercules infectés a rapidement remplacé
les populations existantes en Europe de l’Ouest, puis des autres continents, sauf l’Australie
57
Synthèse bibliographique
et certaines régions d’Afrique. La souche dominante aux Etats-Unis depuis 1994 est la lignée
US-8 de type sexuel A2, l’une des plus complexes parmi celles détectées aux USA ; elle est
aussi la plus agressive (Kato et al. 1997 ; Lambert et Currier 1997). Maintenant que les deux
types sexuels sont en présence dans les régions d’Europe du Nord, on observe une
augmentation de la sévérité de l’épidémie, associée à une différence de structure de la
population. Dans ces régions, les épidémies ont d’ailleurs lieu plus tôt en saison qu’autrefois
(Andersson et al. 1998 ; Flier et al. 2007).
Il semblerait que les nouvelles souches de P. infestans aient un type de pathogénicité
différent qui leur permette également d’infecter des hôtes jusqu’ici inconnus comme le
Pétunia et la Douce-Amère (Solanum dulcamara) (Lee et al. 2002). Cette variation dans la
gamme d’hôtes s’observe également à travers la spécialisation récente de certaines souches
de P. infestans à la tomate (revu par Fry 2008).
58
Synthèse bibliographique
L’utilisation des fongicides dans les pays développés producteurs de pomme de terre incite à
maintenir les cultivars sensibles sur le marché. Cependant, le coût des fongicides est
particulièrement élevé (~400$/ha, Fry 2008) et leur efficacité n’est pas durable. En effet,
seulement trois ans après la mise sur le marché du fongicide Metalaxyl à fonction
systémique en 1977, des souches résistantes de P. infestans sont apparues aux Pays-Bas
et en Irlande (Turner 2008). De plus pour des raisons écologiques et environnementales,
certains pesticides sont progressivement interdits par l’Union Européenne, ce qui incite à
concentrer les recherches sur d’autres formes de lutte. Le moyen de contrôle du mildiou le
plus efficace à l’heure actuelle est la lutte intégrée, par l’utilisation combinée d’une série de
tactiques comme la sélection de tubercules sains pour la plantation, l’élimination
systématique des sources de pathogènes sur le lieu de culture, l’application raisonnée de
fongicides en accord avec les alertes sanitaires et l’utilisation de cultivars résistants (réseau
de recherche européen ENDURE, FP6, 2007-2010, http://www.endure-
network.eu/diversifying_crop_protection/latest_news/potato_late_blight_a_4_billion_problem)
Le fait que la pomme de terre cultivée soit tétraploïde et hétérozygote rend néanmoins
difficile la création rapide de nouveaux clones résistants par sélection classique et il faut en
moyenne 10 à 15 ans pour créer une nouvelle variété de pomme de terre. De plus, le cadre
du marché de la pomme de terre est très contraint par les demandes des consommateurs et
de la législation, et les améliorations sont très lentes à voir le jour. Les deux cultivars les plus
cultivés au monde, ‘Russet Bank’ et ‘Bintje’, ont d’ailleurs près de 100 ans, et sont sensibles
à P. infestans.
L’amélioration génétique de la pomme de terre pour lutter contre P. infestans a été initiée au
milieu du XIXème siècle avec le développement de la « résistance au champ » (résistance
polygénique quantitative), qui s’est montrée en partie efficace (Wastie 1991). Puis, la
découverte des gènes majeurs de résistance race-spécifique a eu un grand succès,
détournant l’attention des sélectionneurs de la résistance quantitative vers les résistances
qualitatives. Onze gènes (R1 à R11) de Solanum demissum conférant la réponse HR de la
plante et très efficaces au champ ont été largement déployés dans les cultures d’Europe.
Cependant, des souches qui réussissent à contourner la résistance ont été rapidement
sélectionnées (Malcomson 1969 ; Wastie 1991). Pour y faire face, la stratégie du pyramidage
de gènes majeurs a été appliquée. Le cultivar Pentland Dell en Ecosse, par exemple,
contient les gènes majeurs R1, R2 et R3 et résiste à la race 4 de P. infestans qui contourne
59
Synthèse bibliographique
R4. La production de Pentland Dell a démarré en 1963 et est devenu très populaire dès
1968. Cependant, depuis cette date, des cas de contournement sur ce cultivar ont été
rapportés avec un impact de maladie très important en Angleterre et au Pays de Galles. Les
populations contournantes étaient compatibles avec R1, R2 et R3 mais aussi avec les gènes
R5 à R11 encore relativement peu déployés dans les cultures (Malcomson 1969). La
plasticité du génome de P. infestans vis-à-vis des gènes majeurs est bien décrite (Goodwin
et al. 1992) et de nombreux cas de contournement ont été observés très peu de temps après
le déploiement des gènes majeurs dans les cultures (5 à 7 ans).
Certains gènes majeurs sont cependant efficaces vis-à-vis de nombreuses souches testées
et seraient des candidats prometteurs pour une résistance durable. C’est par exemple le cas
de Rpi-blb1 (ou RB) du chromosome VIII, issu de S. bulbocastanum (Song et al. 2003 ; Van
der Vossen et al. 2003), efficace dans la vallée de Toluca au Mexique pendant plusieurs
années consécutive (Fry 2008), ou Rpi-blb2 qui confère aussi la résistance envers de
nombreuses souches de P. infestans (Bhaskar et al. 2008). Avec le clonage du gène
d’avirulence Avr3a et la découverte de nombreux autres effecteurs potentiels dans la
séquence génomique de P. infestans, il est possible d’utiliser les séquences ainsi isolées
pour cribler à grande échelle des séries de Solanum spp. et détecter rapidement ainsi
d’autres gènes majeurs potentiels (Hein et al. 2007).
L’accélération des découvertes de nouveaux gènes majeurs soulève la question de la
manière la plus efficace et durable de les déployer. Une alternative au pyramidage est la
culture de multilignées (chaque lignée de la parcelle diffère par la présence d’un gène majeur
différent). Néanmoins, le succès de cette stratégie dépend beaucoup des objectifs de
production (multiplication de semences, pomme de terre de consommation ou d’industrie) et
du coût de fitness du pathogène en présence (Fry 2008).
Il y a de grandes différences dans l’emploi des cultivars résistants en Europe. Ils sont peu
utilisés en Europe de l’Ouest où la lutte contre le mildiou est majoritairement menée par
l’application répétée de fongicides et où le rendement et la qualité ont été prioritaires dans
les programmes de sélection par rapport à la résistance aux maladies. En revanche, les
cultivars résistants et notamment à résistance partielle sont plus répandus dans les cultures
de pomme de terre de l’Europe de l’Est où, en combinaison avec les techniques culturales,
ils constituent le moyen de lutte le plus efficace devant les produits phytosanitaires souvent
trop chers (Fry 2008). L’agriculture biologique, en forte augmentation dans les pays
développés, est aussi très demandeuse de variétés résistantes.
60
Synthèse bibliographique
Les anciens cultivars comme Möwe et Roode Industrie font partie des variétés qui présentent
une résistance partielle d’assez haut niveau (Corbière et al. 2002). Parmi 22 cultivars
dépourvus de gènes majeurs introduits sur le marché entre 1900 et 1954, ceux qui
présentent les niveaux de résistance au champ les plus forts sont Robijn, Populair,
Pimpernel, Libertas et Surprise. Ces cultivars sont étroitement apparentés et il est probable
que ce soient les mêmes lots de gènes qui leur confèrent la résistance. De plus, leurs
niveaux actuels sont équivalents à ceux enregistrés depuis 1929, ce qui suggère que la
résistance polygénique concernée est durable (Colon et al. 1995). La variété Maritta qui
cumule la résistance polygénique partielle et des gènes majeurs présente également un
niveau intéressant de résistance (Rousselle et Robert 1997). Il en est de même pour la
variété Coquine, nouvellement créée, qui a été inscrite au catalogue en 2008. Sa résistance
provient d’une population obtenue en croisant plusieurs espèces sauvages apparentées à la
pomme de terre et comprenant à la fois des gènes majeurs d’hypersensibilité et des gènes
de résistance partielle (population A, CIP, Centro Internacional de la Papa, Pérou). Alors que
la plupart des génotypes partiellement résistant au mildiou sont tardifs, la variété Coquine
présente l’originalité très recherchée par les producteurs de pomme de terre d’être précoce à
demi-précoce (J.E. Chauvin, https://www.rennes.inra.fr/pomme_de_terre_2008).
61
Synthèse bibliographique
Les molécules PAMP (Pathogen-associated molecular pattern) et effecteurs aident le pathogène à s’adapter. Les
oomycètes comme Phytophthora infestans, Bremia lactucae, Albugo candida et Hyaloperonospora arabidopsis
signalent leur présence avec les PAMP tels que le β-glucane ou protéine élicitrice CBEL (cellulose binding elicitor
lectin) qui contient deux domaines de liaison à la cellulose et permet au pathogène de s’accrocher à la cellule
hôte. La reconnaissance de ces PAMP par des récepteurs de surface (ou PRR pour Pattern Recognition
Receptor) active une cascade de signalisation menant à la réponse immunitaire qui comprend la réaction
oxidative avec la production d’espèces oxidatives (ROS : reactive oxidative species). Ces pathogènes ont aussi
des molécules effectrices comme les inhibiteurs d’enzyme, les petites protéines riches en cystéine et les
effecteurs cytoplasmiques RxLR qui passent dans l’apoplaste ou le cytoplasme de la cellule végétale. Ces
effecteurs sont souvent des facteurs de virulence qui ont la capacité de supprimer la réponse immunitaire en
modifiant les protéines de l’hôte, en interférant avec les voies de signalisation et en inhibant les activités
enzymatiques de l’hôte. De même que pour les PAMP, ces effecteurs (protéines AVR) peuvent être reconnus
directement ou indirectement par les récepteurs de l’hôte de type RLK/RLP à la surface de la cellule ou par les
récepteurs de type NBS-LRR transmembranaires ou dans le cytoplasme. La reconnaissance des protéines AVR
déclenche la réponse de défense dont les voies de signalisation, la production de ROS, l’altération de la
membrane plasmique avec des dommages irréversibles, des modifications de protéines, la réaction
hypersensible (nécrose des cellules) et la production d’éliciteurs endogènes. Cette défense locale est ensuite
amplifiée par des voies de signalisation et transduction secondaires. Des composés anti-microbiens sont
synthétisés dans les cellules où a eu lieu l’intrusion mais aussi dans les cellules avoisinantes et s’accumulent
autour du point d’infection du pathogène.
RLK : receptor-like kinase; RLP : receptor-like protein; NB-LRR : nucleotide binding site-leucine rich repeat
proteins
Lors de l’infection, les hyphes de Phytophthora s’infiltrent dans l’espace intercellulaire des
tissus végétaux et forment les haustoria. L’haustorium est une structure nourricière qui
pénètre la paroi végétale sans traverser la membrane cellulaire (Kamoun 2006). Des
effecteurs sont sécrétés dans l’apoplaste où se trouvent des molécules cibles et récepteurs
de surface. D’autres effecteurs, sans doute exprimés dans l’haustorium, ont pour cibles des
récepteurs cytoplasmiques de la plante (Catanzariti et al. 2006). Les effecteurs
apoplastiques peuvent être des enzymes inhibitrices (inhibitrices de glucanases) ou de
62
Synthèse bibliographique
petites protéines riches en cystéine (élicitine INF1). Les effecteurs cytoplasmiques sont des
protéines d’avirulence RxLR (acides aminés R=Arg, L=Leu), identifiées par le séquençage
de 5 gènes Avr (Avr1b-1, ATR13 et ATR1NdWs, Avr3a et Avr3b) chez P. sojae,
Hyaloperonospora arabidopsis et P. infestans (Shan et al. 2004 ; Allen et al. 2004 ; Rehmany
et al. 2005, Armstrong et al. 2005; Jiang et al. 2006). Ce motif est apparenté à un motif de
transport protéique que l’on trouve dans les protéines de virulence du pathogène de la
malaria, Plasmodium falciparum (Hiller et al. 2006 ; Bhattacharjee et al. 2006). Ce motif n’a
pas été trouvé dans les protéines AVR de la rouille du lin et semble être spécifique des
oomycètes (Dodds et al. 20046; Catanzariti et al. 2006). Le mode de transmission des
protéines d’avirulence entre l’espace extracellulaire et le cytoplasme de l’hôte n’est pas
encore clair (Ellis et al. 2006 ; Kamoun 2006). Certaines comparaisons avec d’autres
pathosystèmes évoquent la possibilité d’une reconnaissance par des récepteurs
d’endocytose de la cellule végétale qui permettrait ainsi l’entrée de la protéine Avr dans le
cytoplasme (Tör 2008).
Pour la reconnaissance des molécules des pathogènes, les plantes présentent des
récepteurs extra- et intracellulaires. Les récepteurs extracellulaires sont appelés PRR
(Pattern Recognition Receptors) et jouent un rôle prépondérant dans la connexion de la paroi
cellulaire, la membrane plasmique et le cytosquelette ainsi que dans la transmission des
signaux externes (Tör 2008). Les récepteurs intracellulaires assurent la reconnaissance des
molécules des pathogènes dans le cytoplasme de la cellule végétale via les protéines NBS-
LRR. Plusieurs membres de ces R-protéines conférant la résistance aux oomycètes ont été
clonés comme les gènes RPP et RAC d’Arabidopsis qui confèrent la résistance à H.
arabidopsis et A. candida (Tör et al. 1994, 2003 ; Holub 2001 ; Borhan et al. 2004), les gènes
des clusters DM3 et RGC2 de la laitue qui confèrent la résistance à B. lactucae (Shen et al.
2002 ; Wroblewski et al. 2007), R1, R2, R2-like, Rpi-blb3, Rpi-abpt et R3a chez la pomme de
terre qui confèrent la résistance à P. infestans (Ballvora et al. 2002 ; Huang et al. 2005 ;
Lokossou et al. sous presse). Leur mode d’activation de la réponse immunitaire est en cours
d’étude. Des découvertes récentes ont montré que la majorité des R-protéines ont
également un signal nucléaire (Meyers et al. 2003). Par exemple, la protéine MLA de l’orge,
N du tabac et RPS4 d’Arabidopsis sont transportées dans le noyau et activent l’expression
de défense via le facteur de transcription au domaine WRKY (Dangl 2007; Shen et Schulze-
Lefert 2007 ; Shen et al. 2007).
63
Synthèse bibliographique
Les Phytophthora disposent, comme les champignons, des enzymes de dégradation des
parois cellulaires (CWDE pour Cell Wall Degrading Enzyme). La plante sécrète également
des CWDE contre le Phytophthora. En réponse, les Phytophthora sécrètent des inhibiteurs
de CWDE (ex EPI1 de P. infestans qui inhibe la protéase P69 de tomate, Tian et al. 2004,
2005) et des protéines telles que GIP1 de P. sojae qui inhibent les glucanases végétales
(Rose et al. 2002). La reconnaissance des molécules PAMP et des effecteurs active la
cascade de signaux et le réseau d’acteurs de la défense comme les facteurs de transcription
et les kinases (Tör 2008). Les changements physiologiques caractéristiques de la défense
des plantes se manifestent : influx d’ions, épaississement des parois cellulaires autour du
point d’infection, formation de ROS comme NO, H2O2 qui ralentissent le développement du
pathogène, synthèse de phytoalexines et de protéines PR et production d’acide salicylique
(Hardham et al. 2007). Chez P. infestans, les séquences dérivées d’enzymes dégradant les
ROS (catalases, peroxydase) ont été identifiées (Latijnhouwers et al. 2003).
Les analyses de QTL pour la résistance aux Phytophthora ont été essentiellement
rapportées chez la pomme de terre vis-à-vis de P. infestans avec 19 études publiées, chez le
piment vis-à-vis de P. capsici avec 7 études publiées, et moins fréquemment chez la tomate
vis-à-vis de P. infestans avec 2 études publiées sur des populations issues du même
croisement de départ (Tableau I.6).
64
Synthèse bibliographique
Tableau I.6 Espèces et croisements des analyses QTL publiées pour la résistance aux
Phytophthora pour l’alignement des cartes de trois Solanacées: (a) pomme de terre, (b)
piment et (c) tomate
(a)
Croisements pomme de terre* Référence
H82.368/3 x H80.696/4 (S. tuberosum x S.spegazzinii) Leonards-Schippers et
al. 1994
S. tuberosum 12601ab1 x S. tuberosum Stirling Meyer et al. 1998
G87D2.4.1 ([DH FloraxS. kurtzianum)x S. vernei]x (S. tuberosum x S. tarijense)x Collins et al. 1999
I88.55.6 ((S. tuberosum x S. stenotomum) x S. tuberosum x S. stenotomum)
H80.577/1 x H80.576/16 (pedigrées inconnus); G87D2.4.1[(DH Oberhagemann et al.
Flora x PI 458.388) x (DH Dani x PI 230.468)] x I88.55.6 {[DH (Belle de Fontenay x 1999
Kathadin) x PI 238.141]x [DH Jose x (PI 195.304 x WRF 380)]} espèces appartenant au
pédigrées des parents :
S. kurtzianum, S. vernei, S. tuberosum, S. tarijense, S. stenotomum
(S. tuberosum USW2230 x S. berthaultii PI473331) x S. tuberosum HH1-9 Ewing et al. 2000
J101K6 (S. bulbocastanum x S. tuberosum)] x S. tuberosum Atlantic Naess et al. 2000
S. microdontum MCD167 x S. tuberosum SH 82-44-111; Sandbrink et al. 2000
S. microdontum MCD167x S. tuberosum SH 77-114-2988;
S. microdontum MCD167 x S. tuberosum SH 82-59-223;
S. microdontum MCD178 x SH 82-44-111;
S. microdontum MCD178 x SH 77-114-2988;
S. microdontum MCD178 x SH 82-59-223
S. phureja CHS-625 x S. tuberosum PS-3 Ghislain et al. 2001
USW5337.3 (S. phurejax S. tuberosum) x USW5337.3 (S. vernei × S. tuberosum) Visker et al. 2003
S. tuberosum Leylax S. tuberosum Escort; Bormann et al. 2004
S. tuberosum Leylax S. tuberosum Nikita
S. tuberosum 12601ab1x S. tuberosum Stirling Bradshaw et al. 2004
(S. phureja x S. stenotomum BD142-1) x (S. phureja x S. senotomum BD172-1) Costanzo et al. 2005
MP1-8(S. paucissectum PI473489-1 x S.chromatophilum PI310991-1) x Villamon et al. 2005
S.chromatophilum PI310991-1
S. tuberosum SH82-44-111 x CE51 (S. phureja x (S. vernei x S. tuberosum)) ; Visker et al. 2005
S. tuberosum DH84-19-1659 x I88.55.6 ((S. tuberosum x S. stenotomum) x S.
tuberosum x S. stenotomum))
S. tuberosum PDH247 x S. phureja DB226) x S. phureja DB226 Bradshaw et al. 2006b
BD142-1(S. phureja x S. stenotomum) x BD172-1 (S. phureja x S. stenotomum) Simko et al. 2006
S.tuberosum 89-0-08-21 x S.vernei 3504; Sorensen et al. 2006
S.tuberosum 90-HAE-42 x S.vernei 3504
DG 83-1520 (P1)xDG 84-195 (P2) espèces appartenant aux pédigrées des parents : S. Sliwka et al. 2007
tuberosum, S. chacoense, S. verrucosum, S. microdontum, S. gourlayi, S. yougasense
S. tuberosum CasparH3x S. sparsipilum PI310984; Danan et al. soumis
S. tuberosum RosaH1x S. spegazzinii PI208876
* Tous les croisements utilisés pour les analyses QTL sont des pseudo-F1
(b)
Croisements piment* Référence
Capsicum annuum H3 x Capsicum annuum Vania (HD) Thabuis et al. 2003
Capsicum annuum Perennial x Capsicum annuum Yolo Wonder (HD) Lefebvre et Palloix
Capsicum annuum Yolo Wonder x Capsicum annuum Criollo de Morelos 334 (F2) 1996
Capsicum annuum PSP-11 × Capsicum annuum PI201234 (RIL: F7) Ogundiwin et al. 2005
Capsicum annuum Joe E. Parker x Capsicum annuum Criollo de Morelos 334 (F2)
Capsicum annuum CM334 x Capsicum annuum NuMex Joe E. Parker (F1) Sugita et al. 2006
Capsicum annuum Yolo Wonder x Capsicum annuum Criollo de Morelos 334 (F5) Bonnet et al. 2007
Capsicum annuum Manganji x Capsicum annuum Criollo de Morelos 334 (HD) Minamiyama et al.
2007
Capsicum annuum Criollo de Morelos 334 x Capsicum annuum Chilsungcho (F2) Kim et al. 2008
*HD: population haploïde doublée, Fi : ième génération d’autofécondation à partir d’individus F1
(c)
Croisements tomate* Référence
L. esculentum NC 84173 x L. hirsutum LA2099 (BC) Brouwer et al. 2004
L. esculentum NC 84173 x L. hirsutum LA2099 (NIL) Brouwer et St Clair
2004
*BC: back-cross avec L. esculentum NC 84173 ; NIL : Near-Isogenic Lines issues de 4 back-cross sucessifs avec
L. esculentum
65
Synthèse bibliographique
Figure I.24 Organisation des locus de résistance aux Phytophthora sur le génome des
Solanacées (pomme de terre, tomate et piment)
Les groupes de liaisons synténiques des trois espèces sont représentés schématiquement avec une couleur
différente: vert pour la pomme de terre (K), rouge pour la tomate (T) et orange pour le piment (P). La longueur
totale de chaque chromosome est indiquée à leur extrémité Sud. La valeur indiquée est une moyenne des
longueurs rapportées dans différentes cartes utilisées pour l’analyse. Une échelle repère de 20 cM est indiquée.
Les noms des marqueurs susceptibles de faciliter l’ancrage des cartes au sein de chaque espèce et entre les
espèces sont notés à gauches des chromosomes. Leurs positions, lorsqu’elles ont indiquées, sont notées à droite
des chromosomes. Leur valeurs sont les moyennes arithmétiques des cartes où les marqueurs ont été
cartographiés, ou sont les positions réelles de la carte d’origine s’il n’y en a qu’une. Certains marqueurs ont des
positions incertaines ou contradictoires et, dans ce cas, ils sont positionnés relativement les uns par rapport aux
autres sans que leur position soit précisée. Les marqueurs entre parenthèse ont des positions très incertaines.
Les régions de QTL sont indiquées par des rectangles de la même couleur que celle de l’espèce. Leurs
intervalles de confiances sont approximatifs et se basent sur leurs positions relatives aux marqueurs ancres les
plus proches. Les références bibliographiques des cartes de QTL inclues dans l’analyse sont indiquées au niveau
des QTL. Les gènes majeurs ou clusters de gènes majeurs sont représentés par la lettre ‘R’ dans des cercles
bleus. Leur nom est précisé dans chaque cas. Pour les groupes synténiques des chromosomes 7 et 8 de la
tomate et de la pomme de terre, trop peu de marqueurs communs étaient disponibles pour pouvoir ancrer les
cartes des régions synténiques de piment correspondantes.
Cette figure est une vue simplifiée de l’organisation comparée des locus de résistance aux Phytophthora chez 3
espèces de Solanacées ; elle vise à mettre en évidence d’éventuelles colinéarités entre locus mais de précise
pas les réarrangements génomiques tels que décrits dans Livingstone et al. (1999).
66
0
20
GP298
CP11
TG70
TG29
TG24
K1
65
50
33
124
Oberhagemann et al. 1999
TG179
TG333
TG343
TG224
TG273
TG70
TG24
TG301
T1
82
67
63
41
22
126
103
lb1c; Brouwer et al. 2004 lb1b; Brouwer et al. 2004 lb1a; Brouwer et al. 2004
(TG16)
P1
86
TG29 35
20
TG167
CD35
GP26
GP321a
SK2
GP1 (c)
TG48
TG50
CT75
TG31
K2
102
99
90
85
79
77
65
61
50
49
37
TG250
TG167
TG48
CT75
TG145
TG31
(TG312)
T2
1
63
49
44
20
57
CD35
(TG31)
CT116
P2
81
30
195
150
TG13B
TG449B
0 TG244
TG134
TG42
TG74
GP1a
TG56
K3
110
77
70
61
59
52
50
47
44
101
Leonards-Schippers et al. 1994 Leonards-Schippers et al. 1994
Oberhagemann et al. 1999 Ewing et al. 2000
Sliwka et al. 2007 Ghislain et al. 2001
Costanzo et al. 2005
Sliwka et al.2007
Collins et al. 1999
Oberhagemann et al. 1999
Bormann et al. 2004
Leonards-Schippers et al. 1994
TG244
TG42
TG542
TG56
(TG74)
(TG359)
T3
5
67
39
150
lb3; Brouwer et al. 2004
TG057
TG591
(TG74)
CT63
CD8
(TG359)
(TG134)
P3
75
30
15
270
TG152 240
195
20
(TG15) CD64a TG399
P5
TG153 0
TG60 90
TG419 TG351 CT80 84
TG358 80
TG363 CT155 TG329 75
TG586 42
TG123 30
TG413 TG483 26
TG211 15
TG215 TG314 TG609 10
R
Phyto-U; Ogundiwin et al. 2005
TG65
TG339
TG123
K4
87
CT173 76
TG345 71
TG427 55
TG623 50
TG272 49
STM3023 45
TG652 41
MBF 34
T0635 27
TG483 22
TG15 16
59
TG498
TG163
CT173
TG345
TG427
TG652
TG609
TG182
TG339
TG15
T4
0
72
59
46
31
22
16
10
86
20
TG619
CT101
TG379
(TG36)
(TG432)
P11
TG23
TG358
TG379
TG363
TG619
CT101
TG432
CD31A
K5
TG413 56
TG185 53
TG69 50
38
28
27
24
R
147
23
18
TG23
CT101
T5
0
TG69 70
TG183 63
TG358 53
CT93 33
15
80
59
TG60 90
TG351 CT80 84
TG358 80
CT155 TG329 75
TG586 42
TG123 30
TG413 TG483 26
TG211 15
TG314 TG609 10
20
WUN1
GP79
K6
TG25 51
TG118 50
CD67 48
44
16
129
TG193 101
R
R
(CT146)
(TG25)
T6
TG118 8
(TG232) CT216 0
TG221 70
TG314 68
TG99 59
TG279 52
TG253 35
CT108 21
TG578 60
(TG232)
(TG253)
P6
86
72
Synthèse bibliographique
Synthèse bibliographique
73
Synthèse bibliographique
K9 T9 P9
TG10 37
CP20 40
CT143 44
TG591 63
TG35 74
R
CT220 74
R
TG8 87
CT220 94
R
0
74
Synthèse bibliographique
(TG420)
Villamon et al.
20 120
75
0
20
CT168 CT194
R
GP171(b) TG400
TG393
TG384
TG105a TG497
TG651
TG26
TG36
TG47 TG46
TG57
CT182
TG154-2
TG30CT107C
76
K11
50
48
44
42
41
40
39
31
28
25
24
22
18
R
R
CT107c
0
44
78
55
47
21
T11
TG619
TG379
CT101
(TG36)
(TG46)
(TG384)
P11
20
TG360
CT201
TG618
TG68 TG180
TG296 CT79
97
TG473 93
TG28 77
TG581 63
58
54
53
49
GP122 40
GP229 36
59
K12
TG473 85
TG296 64
TG111 44
TG360 38
CT79 16
TG124
TG497
TG194
(TG367)
0
P12
45
120
105
165
Conclusion
Les recherches de ces dernières années ont permis de progresser dans la compréhension
des bases moléculaires des résistances polygéniques et sur les interactions moléculaires
entre l’hôte et le pathogène. Du côté de la plante, les recherches avancent simultanément
sur deux fronts : l’organisation structurale des locus sur le génome et les gènes sous-jacents
aux locus. Après la vague des études de détection de QTL avec des méthodes de plus en
plus élaborées, sur des schémas de croisements simples à complexes, impliquant des
génotypes aux différents niveaux d’apparentement, on assiste aujourd’hui à une nouvelle
vague de recherches, celle de la synthèse de toutes les données ainsi produites, via la méta-
analyse. Les locus aux origines nombreuses et diverses et/ou présentant les effets les plus
forts sur la résistance observée ainsi mis en évidence sont sélectionnés pour une analyse et
une caractérisation approfondie des gènes sous-jacents. De plus, les réseaux de gènes qui
interagissent pour conférer la résistance commencent à être démentelés.
Ces deux types de recherches sont étroitement liés à l’exploration de la diversité, que ce soit
au sein d’une même espèce ou à travers plusieurs espèces proches, voire éloignées. La
génomique comparative apparaît alors comme un outil très utile de mise en relation des
données entre espèces. Elle permet notamment de mettre en évidence les locus en position
colinéaire et conférant la résistance au même pathogène ou à des pathogènes différents.
Lorsqu’il s’agit du même pathogène, on peut supposer que ces gènes confèrent une
résistance durable. L’hypothèse sous-jacente est que ces locus, conservés chez des
espèces qui ont divergé à cause de multiples évènements de réarrangements et mutations
conduisant à la spéciation, auraient un caractère propre et une fonction particulière qui
confèreraient un avantage sélectif à la plante. En parallèle, on peut imaginer que ce type de
locus ciblerait une fonction essentielle du pathogène, quelque soit la souche, donc peut
soumis à des variations de séquence, ce qui rend l’action du gène de résistance durable. Ce
raisonnement explique pourquoi il parait nécessaire de se concentrer en priorité sur les locus
de résistance à large spectre pour une même famille de pathogènes et conservés entre
espèces pour explorer les raisons possibles de la durabilité des résistances.
A une époque où il faut palier aux contournements incessants des résistances
monogéniques déployées et à la suppression progressive des produits phytosanitaires, ces
différentes recherches (cartographie des locus, nature moléculaire des gènes, diversité
allélique) fournissent des sources d’informations importantes qui servent aux sélectionneurs
à mettre au point de nouvelles variétés aux résistances efficaces et durables.
A travers la thèse, différentes questions parmi celles qui sont soulevées sur les résistances
polygéniques ont été explorées en prenant comme modèle la résistance aux Phytophthora
chez les Solanacées et plus particulièrement le pathosystème P. infestans/pomme de terre.
78
Synthèse bibliographique
Ainsi, le chapitre III présente les résultats d’une analyse QTL classique sur schéma de
population bi-parentale de deux populations indépendantes de pomme de terre, faisant
intervenir deux nouvelles sources de résistances polygéniques à P. infestans, S. sparsipilum
et S. spegazzinii. Le chapitre IV rapporte les premiers résultats d’une analyse conjointe de
QTL en schéma factoriel, basée sur l’étude de 4 populations connectées de pomme de terre
dont les sources de résistance sont issues de S. berthaultii. Ces deux premiers chapitres
participent donc à l’exploration des espèces apparentées à la pomme de terre pour la
recherche de la résistance polygénique à P. infestans. Ces travaux s’ajoutent à 18 autres
études publiées qui font intervenir 13 autres espèces apparentées. L’ensemble de ces
résultats sont analysés simultanément dans une méta-analyse présentée dans le chapitre V.
La stratégie adoptée et les méthodes utilisées pendant la thèse sont schématisées dans un
diagramme en « mind-map » (Figure I.25).
79
Synthèse bibliographique
Hypothèse
les locus colinéaires conférant la résistance au même pathogène dérivent d’un gène ancêtre commun
encore fonctionnel aujourd’hui sous diverses formes homologues qui sont donc durables Hypothèse
Modèle
d’étude :
Solanacées/
Comment s’organisent les locus de Phytophthora
résistance sur les génomes des Solanacées?
80
CHAPITRE II
MATERIELS ET METHODES
Matériels et méthodes
Ce chapitre présente les matériels et méthodes utilisés pour effectuer l’ensemble des
travaux décrits dans les 4 chapitres de résultats qui suivent. Chaque chapitre de résultats
faisant l’objet d’une publication en cours de préparation, les matériels et méthodes les
concernant sont rappelés spécifiquement au sein de chaque chapitre.
81
Matériels et méthodes
96D31 96D32
96 clones 116 clones
D9.13
BF 03D36
96 clones S. tuberosum x S. berthaultii
S. tuberosum 96D9.13 (2x)
BF15H1 (2x)
188 clones 184 clones
♂
D9.13 D9.33
♀
BF 03D36 03D41
Figure II.1 Les 6 populations de pomme de terre utilisées pour la cartographie de QTL de
résistance à P. infestans.
Les clones parentaux sont encadrés et les populations encerclées. Les parents résistants sont dans les cadres
au trait épais ; ils ont été utilisés comme géniteurs mâles dans les croisements. Les populations de cartographie
96D31 et 96D32 sont indépendantes. Les populations 03D (03D36, 03D39, 03D41 et 03D42) sont connectées
par des parents communs, issu d’un plan factoriel complet. Tous les individus sont diploïdes hétérozygotes.
Le nombre de clones ayant servi à la construction des cartes par population est indiqué dans les cercles. Pour les
populations 03D, le nombre de clones cumulés pour la construction des cartes des parents communs à deux
populations-sœurs est indiqué dans les triangles à chaque coin du carré. Le nombre de clones total des 4
populations 03D confondues est indiqué au centre du carré.
82
Matériels et méthodes
83
Matériels et méthodes
(a) (b)
(c) (d)
Photo II.1 Photos des parents des populations 96D utilisés pour les croisements
(a) S. tuberosum Caspar H3
(b) S. sparsipilum PI 310984
(c) S. tuberosum Rosa H1
(d) S. spegazziniii PI 208876
84
Matériels et méthodes
Les quatre populations 03D connectées par quatre parents communs ont été créées selon
un plan factoriel complet (Figure II.1). Les deux clones parentaux résistants sont les clones
diploïdes hybrides plein-frères 96D9.13 (appelé D9.13, Photo II.2a) et 96D9.33 (appelé
D9.33, Photo II.2b), issus du croisement S. tuberosum Maritta H1 x S. berthaultii
ber88S.282.36 (code Sturgeon Bay _Wisconsin,USA : 265857) (Figure II.2). Maritta H1 est
un clone dihaploïde du cultivar Maritta qui comprendrait des gènes majeurs et des QTL de
résistance à P. infestans (Rousselle et Robert 1997). S. berthaultii est une espèce sauvage
apparentée à la pomme de terre cultivée et originaire de Bolivie. Les clones 96D9.13 et
96D9.33 ont été tous les deux croisés avec les clones cultivés dihaploïdes sensibles S.
tuberosum BF15 H1 (appelé BF) et Sirtema H20 (appelé SiH), générant ainsi 4 populations
ségrégeant pour la résistance à P. infestans (Figure II.1). BF15 H1 est un clone issu de la
variété INRA BF15, hybride ‘Belle de Fontenay’ x ‘Flava’, inscrite en 1947, décrite comme
sensible au mildiou. Sirtema H20 est un clone issu de la variété hollandaise Sirtema inscrite
en 1952 et qui présente une résistance des tubercules modérée (http://www.europotato.org).
Les populations 03D comprennent entre 89 et 119 clones ; entre 88 et 92 clones ont été
génotypés et utilisés pour la détection de QTL (Figure II.1).
(a) (b)
Photo II.2 Photos des parents S. tuberosum x S. berthaultii (populations 03D) utilisés pour
les croisements
(a) 96D9.13
(b) 96D9.33
85
Matériels et méthodes
96D9
96D9.13 96D9.33
Figure II.2 Généalogie des parents 96D9.13 et 96D.33 des populations 03D
Le clone S. berthaultii ber88S.282.36 est issu d’une espèce sauvage apparentée à la pomme de terre et résistant
au mildiou.
Pour les tests de résistance à P. infestans sur tige et feuillage, 3 variétés commerciales de
S. tuberosum ont été utilisées comme témoins : ‘Bintje’, ‘Möwe’ et ‘Robijn’. Non dotés de
gènes majeurs de résistance, ils présentent différents niveaux de maturité et différents
niveaux de résistance au mildiou: Bintje, demi-précoce, est très sensible tandis que Möwe et
Robijn, tardives, présentent une résistance partielle.
Pour le test de résistance sur feuillage, la gamme d’hôtes différentiels r0 (aucun gène
majeur) et R1 à R11 (avec les gènes majeurs de résistances R1 à R11; Colon et al. 2004) a
été ajoutée pour caractériser les virulences de l’isolat de P. infestans à l’origine de l’infection.
Ces hôtes différentiels sont utilisés partout en Europe dans le cadre du réseau Euroblight
(http://www.euroblight.net/EuroBlight.asp).
Pour le test sur tige, la souche P. infestans NII72.10, a été utilisée. Cette souche a été isolée
sur la variété S. tuberosum ‘Naturella’, porteuse du gène R2, à Ploudaniel (France). La
souche NII72.10 est de type sexuel A1 et comporte les gènes de virulence 1, 2, 4, 10 et 11.
Elle est maintenue in vitro en boites de Pétri sur un milieu gélosé à base de petits pois (Glais
et Corbière 2005, Annexe II.1) sur lequel elle est repiquée tous les mois. Dix jours avant le
test, le mycélium a été repiqué sur milieu frais.
Pour le test sur feuillage, l’inoculation s’est faite de façon naturelle avec les souches du
pathogène présentes aux environs de la plate-forme expérimentale de l’INRA de Ploudaniel.
Les hôtes différentiels placés dans l’essai ont permis de caractériser l’inoculum comme étant
un complexe de races présentant différentes virulences : 1, 2, 3, 4, 6, 7, 10 et 11 les années
86
Matériels et méthodes
où les populations 96D ont été testées et 1, 2, 4, 10 et 11 les années où les populations 03D
ont été testées.
Les dates des tests de résistance des 6 populations sont détaillées dans le Tableau II.1.
Tableau II.1 Tests de résistance au mildiou effectués sur les 6 populations de pomme de
terre
Pour les tests sur tige, les dates indiquées sont les dates d’inoculation des plantes. Pour les tests sur feuillage,
une seule saison de test est possible par an, elle a lieu au printemps ; l’année où s’est déroulée le test est
indiquée. Les populations 03D39 et 03D42 ont été testées en 3 et 2 fois respectivement avec le test sur tige, les
populations 03D36 et 03D41 ont été testées en deux fois avec le test sur feuillage.
Le test sur tige a été effectué en serre en conditions contrôlées. Six plantes par clone ont été
testées aux températures jour/nuit de 20°C/15°C. Le s plantes étaient maintenues en pots de
0,5 L. Trois semaines environ après plantation, et avant la floraison, l’apex des plantes a été
coupé transversalement et une pastille de mycélium de P. infestans a été déposée sur la
section fraîche de la tige. La pastille a ensuite été recouverte d’une feuille d’aluminium de 1
cm de côté jusqu’à la première notation pour maintenir une hygrométrie suffisante autour de
la pastille afin de favoriser l’entrée du pathogène dans la tige. Puis, la longueur de la nécrose
a été mesurée tous les 7 jours environ au millimètre près pendant 35 jours (Photos II.3).
87
Matériels et méthodes
Au total, 13 composantes de la résistance sur tige ont été analysées et sont de deux types :
- les valeurs brutes de longueur de nécrose à chaque date de mesure (Ldpi, dpi pour « days
post inoculation ») ;
- les variables calculées.
Les variables calculées comprennent :
(i) les vitesses de progression de la nécrose Sdpi à chaque date de mesure selon la
formule Sdpi=[L(dpi') – L(dpi)]/ti'-ti (en mm.j-1) avec ti and ti' le nombre de jours après
inoculation à deux dates consécutives de mesure ; la vitesse calculée à la première date de
mesure est appelée REC pour Réceptivité car en tant que vitesse initiale, elle permet
d’évaluer la capacité de la plante à être infectée ;
(ii) deux autres variables IND et STA, avec IND= (Sdpi'-Sdpi)/ ti'-ti (en mm.j-2) et STA
la moyenne des 3 dernières vitesses calculées (en mm.j-1) ; IND correspond à une
accélération ou une décélération et représente la rapidité avec laquelle la plante déclenche
ses mécanismes de défense et STA correspond à la vitesse moyenne finale et représente la
capacité de la plante à maintenir sa résistance au cours du temps.
Les plantes de 4 semaines ont été plantées dans des pots de 5 L (50% de tourbe, 35% de
sable et 15% d’écorces de pin) et placées sur une plate-forme en ciment (Photo II.4).
Des plantes ‘Bintje’ alternent avec les clones testés sur toute la plateforme pour assurer une répartition
homogène du mildiou. La résistance est évaluée en mesurant le pourcentage de surface foliaire nécrosée.
88
Matériels et méthodes
L’essai a été découpé en bloc, chaque bloc comprenant une plante par clone. La plate-forme
étant un espace limité, le nombre de blocs dépendait du nombre de clones testés (4 blocs
pour les populations 96D et 2 blocs pour les populations 03D). Les plantes ont été soumises
aux aléas climatiques et l’infection a été naturelle, se faisant avec l’inoculum présent dans
les environs de l’essai au moment du test. Les hôtes différentiels r0 et R1 à R11 ont été
inclus pour déterminer les virulences de l’inoculum. Pour assurer une inoculation homogène
sur l’ensemble de la plate-forme, les témoins sensibles Bintje ont été placés régulièrement,
en alternance avec les clones testés. Ploudaniel se situant dans une zone correspondant à
un climat océanique humide particulièrement favorable au développement du mildiou, les
plantes ont été arrosées dès que nécessaire pour maintenir une humidité ambiante forte afin
de maintenir l’infection et la dispersion de P. infestans. La notation des symptômes sur le
feuillage a eu lieu une fois par semaine pendant 5 semaines environ. Elle a commencé
lorsque les premières nécroses sur feuillage sont apparues sur les témoins Bintje et s’est
terminée lors de la sénescence de toutes les plantes. Les notations se sont faites à l’œil et
correspondent au pourcentage de la surface foliaire nécrosée sur l’ensemble de la surface
du feuillage de la plante (James 1971).
89
Matériels et méthodes
α α α
100
(% de la surface nécrosée)
Destruction du feuillage 80
60
40
AUDPC
20
0
0 20 40 60 80 100
Jours après plantation
clone sensible
Figure II.3 Test sur feuillage : exemples de courbes d’évolution de la surface foliaire
nécrosée pour des clones présentant différents niveaux de résistance/sensibilité au mildiou
Deux variables ont été utilisées pour la détection de QTL :
-AUDPCr (Area Under the Disease Progress Curve) est l’aire sous les courbes d’évolution de la destruction du
feuillage divisée par le nombre de jours de végétation de la plante
-α est la pente de la droite de régression linéaire de l’évolution de la surface foliaire nécrosée ; les valeurs
utilisées sont les valeurs
90
Matériels et méthodes
Les autres analyses statistiques ont été réalisées avec le module RGUI (R Graphical User
Interface) du logiciel R version 2.4.0 (R Development Core Team 2005). Les lignes de
commande des tests statistiques utilisés sont données en Annexe II.2.
où Yij est la valeur phénotypique de la plante du clone i dans le test j, µ est la moyenne
générale phénotypique de toutes les plantes considérées, Gi est l’effet génotypique du clone
i, Testj est l’effet du test et εij est la résiduelle.
Les valeurs ajustées moyennes pour chaque clone ont été automatiquement calculées par la
méthode des moindres carrés à l’issue de l’ANOVA.
Les variables pour lesquelles l’interaction « clone*test » était significative ont été exclues des
analyses.
91
Matériels et méthodes
-test de corrélation
Pour savoir si certaines variables de la résistance étaient significativement corrélées au sein
d’une population, le test de Pearson a été utilisé (P-value<0,0.5).
92
Matériels et méthodes
Les extractions d’ADN ont été réalisées en micro-tubes à partir des échantillons de feuilles
prélevées sur les plantes à Ploudaniel et envoyées sous papier humide par colis express à
Avignon. Le protocole d’extraction est détaillé en Annexe II.3.
Les marqueurs utilisés au cours de la thèse sont des marqueurs CAPS et SSR issus de la
bibliographie (Annexe II.4).
Les marqueurs SSR ont été sélectionnés préférentiellement dans les régions des locus de
résistance à P. infestans (Figure II.4). Le génotypage des populations a été réalisé par 3
laboratoires :
-la plate-forme de génotypage haut-débit de Clermont-Ferrand dans le cadre du projet
JoinPot (financement INRA-DGAP) avec 90 SSR répartis sur le génome pour les 6
populations ;
-le laboratoire de biologie moléculaire APBV de Ploudaniel avec des SSR du chromosome X
pour les populations 96D ;
-le laboratoire de biologie moléculaire du GAFL d’Avignon avec des SSR du chromosome
VIII sur les populations 96D.
De nouveaux marqueurs CAPS de pomme de terre et de piment ont été développés à partir
de séquences de tomate de la base SGN (http://www.sgn.cornell.edu/). La définition des
amorces des nouveaux marqueurs (Primer3, http://frodo.wi.mit.edu/, Rozen et Skaletsky
2000) a été réalisée soit directement sur les séquences à transférer, soit sur les séquences
EST de la pomme de terre homologues (BLASTn des séquences de SGN, Altschul et al.
1990) obtenues après alignement avec les séquences d’origine (Multalin,
http://bioinfo.genotoul.fr/multalin/multalin.html, Corpet 1988). La définition d’amorces a été
faite de façon à obtenir une température d’hybridation optimale de 60°C, un pourcentage de
Guanine-Cytosine de 50%, 20 bases de longueur et pour obtenir des tailles de fragments
entre 300 et 850 pb.
93
Matériels et méthodes
94
Matériels et méthodes
Pour déterminer les conditions de PCR optimales, les échantillons d’ADN des 8 parents ont
été testés avec des températures d’hybridation d’un gradient de températures comprises
entre 50 et 65°C et deux concentrations différentes en MgCl2 (concentrations finales à 2 et 4
mM).
Aux laboratoires d’Avignon et de Ploudaniel, l’amplification par PCR a été faite sur 20 ng
d’ADN dans une solution contenant 0.03 U de Taq polymerase (GoTaq Promega), 1X de
tampon de la Taq (stock 10X : 50mM KCl, 10mM Tris-HCl_pH 9.0, 1.5mM MgCl2 et 0.1%
Triton® X-100 dilué au 1:10ème), 1,5 ou 3,5 mM de MgCl2 (selon la condition optimale), 0,15
mM de dNTP, 0,3 µM d’amorce F et R et de l’eau stérile en quantité suffisante pour obtenir
un volume final de 17µl. Le mix est préparé dans un micro-tube placé dans la glace lors de
sa préparation pour minimiser les amplifications non spécifiques.
Les produits PCR ont été amplifiés comme suit : dénaturation initiale de 5 min à 95°C, puis
30 cycles comprenant une première étape à 95°C pend ant 30 sec, une deuxième étape à la
température d’hybridation pendant 45 sec et une troisième étape à 72°C pendant 1 min, et
enfin, une étape d’élongation finale à 72°C pendant 10 min.
Pour les marqueurs CAPS, les enzymes de restriction citées dans la littérature ont d’abord
été testées sur les ADN parentaux. Si aucun polymorphisme de taille de bande
n’apparaissait sur le gel à 1%, et si l’amplification donnait un seul fragment de même taille
chez les deux parents, les fragments ont été envoyés pour séquençage afin de rechercher
un site de restriction qui différencie les parents.
95
Matériels et méthodes
Pour les marqueurs de pomme de terre destinés à être cartographiés sur les 6 populations,
les fragments d’amplification par PCR ont été directement envoyés à séquencer à la société
« Genome Express » (Meylan, France), sans traitement préalable. Les séquençages ont été
réalisés dans les deux sens, l’un avec l’amorce F et l’autre avec l’amorce R, afin d’obtenir
une séquence aussi complète que possible.
Pour les marqueurs destinés à être transférés d’une espèce à une autre, les fragments
amplifiés ont d’abord été clonés. Pour cela, ils ont été ligués dans un vecteur pGem avec le
kit pGem-T® vector easy (Promega). Ces vecteurs ont ensuite été introduits dans les
bactéries E. coli H5α compétentes. Les bactéries transformées ont été étalées sur milieu LB
(Luria-Bertani, Annexe II.5) sélectif avec de l’ampicilline (75µg/ml) et incubées une nuit à
37°C. Les bactéries dont le vecteur n’avait pas int égré l’insert étaient de couleur bleue à
cause de l’interaction entre l’IPTG et le X-Gal du milieu de culture. Seules les colonies
blanches ont été repiquées sur de nouvelles boites et mises à pousser. L’amplification des
inserts a ensuite été réalisée avec les amorces SP6 (5' ATT TAG GTG ACA CTA TAG 3') et
T7 (5' TAA TAC GAC TCA CTA TAG GG 3') spécifiques du vecteur pGem. Les produits
d’amplification qui avaient la taille attendue sur gel d’agarose à 1% ont été séquencés. Entre
4 et 6 clones par génotype ont été envoyés à séquencer pour assurer la détermination d’une
séquence fiable par parent.
Les séquences obtenues ont été lues par le logiciel Finch TV qui affiche le chromatogramme
de la séquence et permet d’en vérifier la qualité. Les séquences de bonne qualité
(présentant des pics clairement distincts les uns des autres) ont été alignées à l’aide du
logiciel Multalin pour déceler les sites de mutation. L’outil CAPS Designer du site SGN
propose une liste d’enzymes de restriction possibles en donnant les tailles de bandes
attendues suite à la digestion par chacune d’entre elles. Les enzymes ont été choisies en
fonction de la fiabilité accordée au site de mutation d’après le chromatogramme, de la taille
des fragments attendus après digestion (>250 pb et séparés d’au moins 50pb pour être
visibles et bien séparés sur gel d’agarose à 3%) et du coût de l’enzyme. Les conditions de
digestion indiquées sur la notice de l’enzyme ont été suivies.
96
Matériels et méthodes
Les produits d’amplification digérés ont été déposés sur un gel d’agarose à 3% avec un
marqueur de taille 1kb (Promega). Le gel a ensuite été mis à tremper dans une solution de
Bromure d’Ethidium puis soumis aux UV pour révéler l’ADN.
Aux laboratoires d’Avignon et Ploudaniel, le même protocole a été utilisé pour la migration
des produits d’amplification des marqueurs SSR. Les échantillons ont été dénaturés avant
d’être déposés sur un gel d’acrylamide vertical à 5% en conditions dénaturantes. Après
environ 2 heures de migration, le gel a été mis à tremper dans différentes solutions : fixation
à l’éthanol 10% pendant 5 min, oxydation à l’acide nitrique 1% pendant 3 min, coloration au
nitrate d’argent (1 g/L) pendant 15 min à l’obscurité, révélation à la lumière dans une solution
de carbonate de sodium (30 g/L) contenant du formaldéhyde (540 µl/L) et arrêt de la réaction
dans une solution d’acide acétique à 10%. Chaque bain a été suivi d’un rinçage à l’eau
permutée.
La pomme de terre étant une espèce hétérozygote, les cartes génétiques ont été construites
par parent en se basant sur la ségrégation des marqueurs dans la descendance de première
génération de croisement selon la stratégie du double pseudo-testcross (Grattapaglia et
Sederoff 1994). Cette stratégie repose sur le fait que des marqueurs hétérozygotes chez un
parent (présence d’une bande polymorphe sur le gel) et absents chez l’autre parent
(absence de bande) ségrégent selon le rapport 1:1 dans la population de première
génération de croisement, dite ‘pseudo-F1’. Pour chaque marqueur, on se trouve donc dans
la configuration du testcross, c’est-à-dire du croisement d’une plante hétérozygote avec une
plante homozygote au locus étudié. Les cartes génétiques sont alors construites
97
Matériels et méthodes
indépendamment chez chacun des deux parents, chaque carte étant composée des
marqueurs hétérozygotes du parent correspondant. Cependant, il faut tenir compte de la
phase du marqueur qui peut-être opposée selon l’origine de l’allèle, hérité de l’un des
grands-parents. Ainsi chaque marqueur a été entré sous les deux phases possibles : la
phase « normale » correspondant au codage en ‘0’/’1’ tel qu’il a été obtenu par la lecture du
gel (‘0’ pour absence de la bande et ‘1’ pour présence de la bande sur le gel), et la phase
« miroir » où les ‘0’ de la phase normale sont remplacés par des ’1’ et réciproquement.
Pour s’assurer du polymorphisme du marqueur avant d’effectuer le génotypage sur la
population entière, le marqueur a été testé sur un échantillon de la descendance comprenant
14 individus choisis au hasard. Dans la plupart des cas, une seule bande par marqueur était
polymorphe et n’était donc cartographiée que chez l’un des deux parents. Quelques fois,
deux bandes, issues de chaque parent, étaient polymorphes et différenciables sur le gel. Le
marqueur pouvait être alors cartographié chez les deux parents simultanément, permettant
ainsi l’ancrage des deux cartes parentales. La ségrégation attendue pour tous les marqueurs
utilisés était de type 1 : 1. L’égalité des fréquences des deux allèles a été vérifiée par un test
de Chi-deux.
-construction de nouvelles cartes génétiques pour les parents des populations 03D
La construction des cartes génétiques des parents des populations 03D a été faite avec le
logiciel Carthagene version 1.0 (de Givry et al. 2005). Les données de génotypage ont été
déclarées comme étant issues d’une population « f2 back-cross ». Pour cumuler les données
de génotypage des deux populations demi-sœurs pour la carte du parent commun, la
commande « dsmergen » a été utilisée.
Les groupes de liaison ont ensuite été constitués en utilisant la commande « group » avec un
LOD seuil minimal de 3.0 et une distance seuil maximale entre deux marqueurs de 30 cM.
Les marqueurs de chaque groupe de liaison ont ensuite été ordonnés par des analyses
multi-points (commandes « mfmapd » et « annealing») qui donnent les ordres des
marqueurs les plus probables. L’ordre auquel était associée la p-value la plus petite était
choisi préférentiellement. Les taux de recombinaison ont été convertis en unité centimorgan
(Haldane).
Les marqueurs placés à des positions inattendues par rapport à celles de la bibliographie ont
été revus plus attentivement : les gels ont été relus par une tierce personne ou bien, en cas
d’un grand nombre de données manquantes ou d’ambigüité, le génotypage a été refait. Les
marqueurs aux positions inattendues et présentant un biais significatif d’après le test de Chi-
deux ont été supprimés.
98
Matériels et méthodes
Les valeurs utilisées pour la détection de QTL étaient les médianes des valeurs des
répétitions de chaque génotype (ou clone). En effet, le nombre de répétitions par génotype
ne dépassant jamais 6 plantes, la médiane est la valeur qui permet de représenter le mieux
la valeur du génotype car elle tient beaucoup moins compte des valeurs extrêmes que la
moyenne.
La détection de QTL a été réalisée avec deux logiciels, QTLCartographer (Basten et al.
1994, 1997 ; chapitre III) pour la méthode CIM (Composite Interval Mapping, Zeng 1993), et
MCQTL (Jourjon et al. 2005 ; chapitre IV) pour la méthode iQTLm (Charcosset et al. 2001).
La méthode iQTLm est une méthode de cartographie de QTL itérative qui procède
chromosome par chromosome. Elle est composée de 2 étapes (Figure II.5).
99
Matériels et méthodes
Figure II.5 Algorithme de la procédure de détection de QTL iQTLm (Charcosset et al. 2001,
d’après le manuel d’utilisation MCQTL)
100
Matériels et méthodes
Dans les deux cas, la méthode employée intégrait la variabilité des locus les plus fortement
associés à la variabilité du caractère par la prise en compte de cofacteurs du fond génétique.
Le seuil de détection d’un QTL significatif a été calculé pour chaque variable et obtenu après
un test de 1000 permutations. Un risque d’erreur de type I à 10% pour les populations 96D
du chapitre III et 5% pour les populations 03D du chapitre IV ont été choisies : l’analyse pour
des populations 96D a été réalisée dans l’objectif général de comparer les QTL à ceux
rapportés dans la bibliographie dans l’optique de faire un inventaire des QTL de résistance
au mildiou chez la pomme de terre ; en ce qui concerne l’analyse des populations 03D,
l’objectif était de tirer parti du dispositif en populations connectées et de sélectionner les QTL
les plus fiables. La fenêtre d’analyse le long d’un chromosome était de 10 cM et 4 cM pour
les populations 96D et 03D, respectivement, avec une vitesse de progression de 2 cM. La
position d’un QTL a été estimée d’après la position de la valeur maximale de LOD
(LODmax). L’intervalle de confiance associée correspondait à la projection de la courbe de
LOD sur l’axe des abscisses (longueur du chromosome) pour une valeur égale à LODmax-1
(Lander et Botstein 1989). L’effet individuel de chaque QTL sur la variabilité phénotypique
(R²) a été donné par le modèle.
Pour les variables où un seul QTL a été détecté, la valeur du R² global correspondait à la
valeur du R² individuel du QTL. Pour les variables où plusieurs QTL ont été détectés, les R²
globaux ont été calculés avec une ANOVA à plusieurs dimensions, chaque facteur étant le
marqueur le plus fortement associé au QTL détecté pour la variable en question. Avec
MCQTL, la valeur du R² global était directement donnée à la fin de l’analyse.
Pour les populations 96D, les interactions digéniques entre tous les couples de marqueurs
ont été testées par ANOVA à deux dimensions et avec interaction (programme créé avec le
logiciel R). En fonction du nombre de tests effectués, un seuil de significativité de P<10-5 a
été utilisé. Les interactions épistatiques significatives ont été validées en comparant le
nombre de clones de chaque classe génotypique au nombre attendu (test χ², P<0.05). Dans
le cas de l’absence de biais, l’homogénéité des variances entre les classes a été vérifiée
(test de Bartlett, P<0.05).
II.9 Méta-analyse
101
Matériels et méthodes
-les données de cartographie des marqueurs pour chaque carte (numéro du chromosome,
nom du marqueur, position) :
-les données de QTL de chaque carte (numéro du chromosome, nom du QTL, position,
caractère utilisé pour la détection du QTL, intervalle de confiance et valeur du R² individuel
du QTL)
-les données des expérimentations d’où sont tirées les données de cartographie et de QTL
-les synonymes de noms des marqueurs (qui peuvent varier légèrement d’une carte à une
autre)
-l’ontologie des caractères, c’est-à-dire les affiliations qui peuvent exister entre différentes
variables utilisées pour la détection de QTL et qui se rapportent au même type de caractère.
pour 1 chromosome
1 couleur de QTL
=1 caractère
Classification et regroupement
des QTL en méta-QTL
1
méta-QTL
102
Matériels et méthodes
Les études bibliographiques ou les données des bases en ligne qui ont été intégrées dans la
méta-analyse réalisée pendant la thèse sont listées dans le Tableau II.2.
Les noms synonymes des marqueurs trouvés dans les différentes cartes sont fournis en
Annexe II.6.
103
Matériels et méthodes
Tableau II.2 Liste des expérimentations intégrées dans la méta-analyse chez la pomme de terre (continue sur la page suivante)
1
nom de la carte unité type de nom du croisement taille de la population de référence
2
population cartographie
Bormann04 Kos BC1 LeylaNikitaEscort 179 Bormann et al. 2004
Chen01 Kos BC1 K31 120 Chen et al. 2001
Collins99_G87 Kos BC1 GDE 113 Collins et al. 1999
Collins99_I88 Kos BC1 GDE 113 Collins et al. 1999
Costanzo05 Kos BC1 BD410 132 Costanzo et al. 2005
Danan08_CASP Kos BC1 96D31 97 Danan et al., in prep (chapitre IV)
Danan08_ROSA Kos BC1 96D32 123 Danan et al., in prep (chapitre IV)
Danan08_SPG Kos BC1 96D32 123 Danan et al., in prep (chapitre IV)
Danan08_SPL Kos BC1 96D31 97 Danan et al., in prep (chapitre IV)
Danan09_BF Hal BC1 03D36;03D41 188 Danan et al., in prep (chapitre V)
Danan09_Cons03D Hal BC1 03D36;03D39;03D41;03D42 368 Danan et al., in prep (chapitre V)
Danan09_D9_13 Hal BC1 03D36;03D39 184 Danan et al., in prep (chapitre V)
Danan09_D9_33 Hal BC1 03D41;03D42 184 Danan et al., in prep (chapitre V)
Danan09_SH20 Hal BC1 03D39;03D42 180 Danan et al., in prep (chapitre V)
Ewing00_ber_BCT Kos BC1 BCT 150 Ewing et al. 2000
Feingold_05 Kos BC1 BCB;BCT 150 Feingold et al. 2005
Ghislain01_dih-tbr Kos BC1 PD 92 Ghislain et al. 2001
Ghislain01_phu Kos BC1 PD 92 Ghislain et al. 2001
Leonards94_P40 Kos BC1 P49xP40 197 Leonards-Schippers et al. 1994
Leonards94_P49 Kos BC1 P49xP40 197 Leonards-Schippers et al. 1994
Milbourne98_Germicopa Kos BC1 MPI 67 Milbourne et al. 1998
Milbourne98_MPI Kos BC1 MPI 67 Milbourne et al. 1998
Naess00_J101 Kos BC1 1K6 64 Naess et al. 2000
Ober99_K31 Kos BC1 K31 113 Oberhagemann et al. 1999
Park05_Rpi_blb3 Kos BC1 Blb00-20 40 Park et al. 2005
PGI_Kit Kos BC1 PGI 92 Ghislain et al. 2009
PoMaMo_BC9162 Kos BC1 BC916.2 67 PoMaMo (GABI database)*
PoMaMo_F1840 Kos BC1 P18xP40 100 PoMaMo (GABI database)*
Sandbrink00_MCD167 Kos BC1 89-13;89-14;89-15 163 Sandbrink et al. 2000
Simko06_BD410 Kos BC1 BD410 132 Simko et al. 2006
104
Matériels et méthodes
Tableau II.2 Liste des expérimentations intégrées dans la méta-analyse chez la pomme de terre (fin)
1
nom de la carte unité type de nom du croisement taille de la population de référence
2
population cartographie
Sliwka07_P1 Kos BC1 98-21 156 Sliwka et al. 2007
Sliwka07_P2 Kos BC1 98-21 156 Sliwka et al. 2007
Sorensen06_3504HGG Hal BC1 HGG 85 Sorensen et al. 2006
Sorensen06_3504HGIHJS Hal BC1 HGIHJS 125 Sorensen et al. 2006
Tanksley92_N263 Kos BC1 N263 155 Tanksley et al. 1992
Villamon05_MP1_8 Kos BC1 PCC1 194 Villamon et al. 2005
Yamanaka05 Kos BC1 61.26x194.30 152 Yamanaka et al. 2005
*http://gabi.rzpd.de/projects/Pomamo/
1 Hal : Haldane, Kos : Kosambi
2 BC : back-cross, Fi : ième génération d’autofécondation après la génération F1
105
CHAPITRE III
Ce chapitre a fait l’objet d’une publication dans le journal Theoretical and Applied Genetics ;
elle est présentée ci-après dans la forme sous laquelle elle a été publiée.
Le mildiou est tristement célèbre pour les ravages qu’il occasionne dans les cultures de
pomme de terre. Les coûts financiers mais aussi sociétaux sont importants car de nombreux
producteurs font faillite suite aux épidémies. Lors des grandes épidémies de mildiou des
années 1840, notamment en Irlande, plus d’un million de personnes sont mortes de faim et
de malnutrition. Depuis lors, le mildiou est une menace omniprésente. Dans les années
1920, des espèces sauvages apparentées à la pomme de terre cultivées présentant des
gènes majeurs très efficaces vis-à-vis du mildiou ont été découvertes, notamment l’espèce
mexicaine Solanum demissum avec 11 gènes majeurs races-spécifiques R1 à R11. La
création variétale s’est alors principalement consacrée à l’introgression de ces gènes dans
des variétés élites de pomme de terre cultivées Solanum tuberosum. Cependant, après des
débuts très prometteurs, les sélectionneurs ont été rapidement confrontés à la forte aptitude
du pathogène à se diversifier. P. infestans en effet capable de s’adapter rapidement à la
pression des gènes de résistance spécifique de l’hôte. Le contournement des gènes majeurs
moins de 7 ans après leur déploiement dans les cultures (notamment les gènes R1, R3, R4,
R6, R7, R10 et R11) a remis en question la durabilité de ce type de résistance. Cette
défaillance pousse dès 1950 les producteurs à investir massivement dans les produits
phytosanitaires et notamment les fongicides. Comme on pensait alors que les Phytophthora
étaient des champignons, aucun produit chimique n’était réellement adapté à la lutte contre
cet oomycète à moins d’épandre de très grandes quantités de fongicides qui finissent par
être nocifs pour le pathogène mais également pour l’environnement. En 1977 le Metalaxyl, à
action systémique, est apparu comme l’Arme efficace. Cependant, trois ans après sa sortie
sur le marché, de nouvelles races résistantes apparaissent en Europe. Il devient alors
indispensable et urgent de trouver d’autres moyens de lutte. Depuis la fin du XXème siècle,
on assiste à l’adoption progressive de la lutte intégrée. La lutte intégrée n’est autre que la
modernisation d’un mode de culture basé sur la combinaison de techniques culturales
prophylactiques, l’application raisonnée de pesticides et l’utilisation de cultivars aux
106
Détection de QTL chez les populations 96D
résistances partielles. Ces résistances étaient en effet déjà utilisées avant la découverte des
gènes majeurs puis délaissées, surtout dans les pays développés qui avaient les moyens
financiers d’investir dans la lutte chimique et qui devaient répondre aux demandes
pressantes du marché. On assiste donc aujourd’hui à la revalorisation de ces résistances qui
sont utilisées de plus en plus de manière couplée avec des gènes majeurs au sein d’un
même cultivar.
Pour être plus à même de pouvoir exploiter efficacement les résistances polygéniques qui
existent dans la biodiversité de la pomme de terre, les espèces sauvages de Solanum
tubéreuses originaires d’Amérique centrale et du Sud ont été évaluées en masse pour la
résistance partielle (par exemple à travers les travaux de L. Colon et M. F. Tazelaar,
Wageningen, Pays-Bas). Les espèces les plus intéressantes sont progressivement intégrées
dans les programmes de création variétale. En particulier, le centre INRA APBV de
Ploudaniel introduit depuis 1982 dans son matériel de recherche des accessions en
provenance du CIP (Centre International de la Pomme de terre) au Pérou et d’autres centres
de ressources génétiques comme celui de Sturgeon Bay aux Etats-Unis (Wisconsin). La
« population A » du CIP est du matériel spécifiquement choisi pour la résistance au mildiou
qui contient à la fois des gènes majeurs de résistance mais aussi des résistances
polygéniques partielles. Le succès de ce matériel auprès des producteurs et sélectionneurs
de pomme de terre a encouragé la création d’une deuxième génération de clones en 1990, à
partir d’une sélection de ceux de la population A, pour former la « population B » qui ne
contient que des résistances polygéniques. La sélection des clones a porté aussi
spécifiquement sur les espèces Solanum des Andes qui auraient évolué indépendamment
de P. infestans et qui ne présentent pas de gènes majeurs (comme les sous-espèces de S.
andigena) (source : http://www.cipotato.org/potato/pests_diseases/late_blight/control.asp).
Le centre de ressources génétiques de Sturgeon Bay aux Etats-Unis, créé en 1948, compte
aujourd’hui des milliers d’accessions issues de 150 espèces de Solanum apparentées à la
pomme de terre (www.madison.com, 2/12/2008).
107
Détection de QTL chez les populations 96D
Plusieurs types de tests ont été mis au point pour évaluer la résistance partielle au mildiou.
Le test le plus classique utilisé en routine pour évaluer la résistance globale de la plante en
conditions de culture est basé sur la mesure de la surface foliaire nécrosée au champ. Pour
mieux appréhender les différentes composantes de résistance sollicitées par la plante dans
le temps et au niveau de ses différents organes, d’autres tests s’effectuent en conditions
contrôlées sur les feuilles détachées et les tubercules. Aucune expérience évaluant la
résistance de la tige n’a été rapportée. Or, il semblerait que la tige ait un rôle majeur dans la
propagation de la maladie, 1- au niveau de la plante, des feuilles vers les tubercules, 2- au
niveau du champ, d’une plante à l’autre et 3- au cours du temps puisqu’elle sert
temporairement de refuge au pathogène lorsque les conditions climatiques ne sont pas
favorables à son développement. De plus, le test sur tige repose sur la décomposition du
processus infectieux au cours du temps en différents stades représentés par plusieurs
variables et se montre très efficace sur le pathosystème P. capsici/piment sur lequel il a été
mis au point (Lefebvre et Palloix 1996).
Un deuxième objectif de ce chapitre est par conséquent de déterminer la pertinence du test
sur tige en conditions contrôlées pour l’évaluation de la résistance polygénique au mildiou
chez la pomme de terre et d’apprécier sa capacité à disséquer la résistance complexe en
plusieurs composantes simples qui rendent compte le plus fidèlement possible de la
variabilité génétique responsable de la variabilité phénotypique observée.
Le test de résistance sur feuillage, effectué en extérieur sur les mêmes populations et proche
des tests classiques de résistance au champ, constitue ainsi un test référence auquel les
résultats obtenus avec le test tige peuvent être comparés.
108
Détection de QTL chez les populations 96D
96D31 et 96D32 les plus fortement impliquées dans la résistance, en termes d’occurrence et
d’effets des QTL (R²), ont été densifiées en marqueurs de la littérature. L’ajout de ces
marqueurs-ancres nous a permis de comparer les positions des différents locus détectés
dans nos populations d’étude avec ceux déjà rapportés, notamment les gènes majeurs
détectés et/ou clonés chez d’autres sources, et de proposer ainsi des hypothèses sur la
nature des gènes sous-jacents à certains QTL.
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Les résultats de l’analyse QTL chez les clones des deux espèces apparentées S.
sparsipilum et S. speggazzinii ont permis de montrer, (i) leur fort potentiel de résistance vis-
à-vis du mildiou, en particulier pour la composante « résistance sur tige », (ii) l’efficacité du
test tige pour l’évaluation de la résistance polygénique au mildiou chez la pomme de terre,
en complément d’autres méthodes classiquement utilisées, et (iii) l’importance des QTL des
chromosomes I, VIII and X conservés entre plusieurs parents. De plus, les marqueurs-
ancres de la bibliographie cartographiés dans ces régions montrent que ces QTL sont aussi
conservés à travers d’autres sources de résistance, ils constituent donc des cibles
intéressantes pour la création variétale.
Cependant, les tests réalisés dans le cadre de la thèse n’ont pas permis de mesurer la
maturité des plantes en même temps que leur résistance polygénique au mildiou. Or, étant
donné leur étroite association, il serait important de faire ces tests afin de savoir si les QTL
détectés et déclarés comme responsables de la résistance au mildiou ne sont pas des QTL
de maturité de la plante. De plus, comme les géniteurs les plus résistants sont généralement
les plus tardifs, la liaison physique des QTL de résistance avec des QTL de maturité
présente un inconvénient pour les producteurs de pomme de terre qui cherchent à raccourcir
le temps de culture.
Il est important de noter que cette analyse a été réalisée dans un objectif d’inventaire des
locus de résistance au mildiou chez la pomme de terre et un risque d’erreur de type-I de
10%, assez permissif a été utilisé pour la détection de QTL. La fiabilité à accorder à certains
QTL, notamment ceux à faible effet (R²=4-6%), doit donc rester relative.
Enfin, les pédigrées des parents S. tuberosum Caspar H3 et Rosa H1 est mal connue et il
est possible que les cultivars dont sont issus ces clones soient dotés de gènes majeurs. Or,
la présence de gènes majeurs dans le fond génétique peut en effet perturber la détection de
QTL et fausser leurs effets (Wang et al. 1994). Pour avoir des valeurs fiables et justes des
125
Détection de QTL chez les populations 96D
effets des QTL sélectionnés pour la création variétale, il serait nécessaire de déterminer
précisément si des gènes majeurs connus sont présents en testant les clones avec une
gamme de souches présentant chacune une virulence différente.
126
CHAPITRE IV
Les résultats de ce chapitre devraient faire l’objet d’une publication à soumettre. Sa version
la plus avancée est présentée en deuxième partie.
Les travaux présentés dans ce chapitre constituent une étude exploratoire à deux titres : 1-
ils participent à l’exploration des sources de résistance partielles à P. infestans chez les
espèces apparentées à la pomme de terre et 2- ils consistent en une méthode d’analyse de
QTL en schéma de populations connectées encore jamais rapportée chez la pomme de
terre.
Deux clones présentant de hauts niveaux de résistance partielle au champ ont été détectés
dans la descendance d’un croisement entre un clone haplodiploïde du cultivar de pomme de
terre Maritta et un clone issu d’une accession de l’espèce sauvage apparentée S. berthaultii.
Pour identifier les locus responsables de ces résistances observées, une étude de
cartographie de QTL a été réalisée à partir d’un schéma factoriel impliquant les deux clones
résistants et deux clones haplodiploïdes issus des cultivars sensibles Sirtema et BF15.
L’analyse conjointe des données de génotypage et de phénotypage de populations
connectées est encore peu répandue. La littérature rapporte notamment quelques études de
ce type chez le maïs pour la date d’émission des soies (Rebaï et al. 1997 ; Blanc et al.
2006), chez Medicago truncatula pour la date de floraison (Pierre et al. 2008) et chez le blé
pour la résistance à la rouille jaune (Christiansen et al. 2006). Elle n’a, à notre connaissance,
encore jamais été rapportée chez la pomme de terre. Dans l’optique de faire de la méta-
analyse inter-spécifique entre la pomme de terre, la tomate et le piment dans la zone de
colinéarités qui comprend les QTL du chromosome IV de la pomme de terre, la région
concernée de ce chromosome a été densifiée en marqueurs.
127
Détection de QTL chez les populations connectées 03D
128
Détection de QTL chez les populations connectées 03D
Title
Detection of quantitative trait loci for late blight resistance in connected populations of potato
involving Solanum berthaultii
Authors
Sarah Danan1, Jean-Eric Chauvin2, Brigitte Mangin3, Charles Poncet4 and Véronique
Lefebvre1
1
INRA, UR 1052 GAFL Génétique et Amélioration des Fruits et Légumes, BP94, 84140
Montfavet, France
2
INRA, UMR 118 APBV Amélioration des Plantes et Biotechnologies Végétales, 29260
Ploudaniel, France
4
INRA, BIA, Chemin de Borde-Rouge-Auzeville, BP 52627, F-31326 Castanet-Tolosan cedex
France
3
INRA, UMR 1095 UBP Génétique Diversité et Ecophysiologie des Céréales, Plate-forme de
Génotypage à Haut Débit, 234 avenue du Brezet, 63100 Clermont Ferrand, France
Abbreviations:
CAPS: Cleaved Amplified Polymorphic Sequence
DPI: Days Post-Inoculation
QTL: Quantitative Trait Locus
rAUDPC: time-relative Area Under the Disease Progress Curve
SD: Standard Deviation
SSR: Simple Sequence Repeat
CI: Confidence Interval
129
Détection de QTL chez les populations connectées 03D
Introduction
Detection of quantitative trait loci (QTL) for agronomic traits has shown great interest in plant
genetics since the late 1980’s to unravel the genetic basis of polygenic characters and to
introgress them in elite lines through marker-assisted selection (MAS). Most of the studies
have performed QTL detection in simple cross design like biparental diploid mapping
populations. However, by studying the population deriving from a cross of two contrasting
homozygous lines, a maximum of two alleles at the QTLs can be investigated. As a
consequence, we get a very narrow sample of the genetic variability which actually exists in
the available species biodiversity. In addition, this kind of analysis does not represent the
actual working conditions of the breeders who routinely evaluate large number of populations
derived from multiple related crosses involving common genitors. Therefore, the analysis of
polygenic traits at a broader level by gathering the genetic information from different
populations is expected to be more profitable. One method is to perform a meta-analysis for
the trait of interest by compiling the QTL results of independent studies after their projection
of a consensus genetic map. Meta-analysis has already been successfully applied in species
for which multiple QTL mapping studies have been reported as for flowering time in maize
(Chardon et al. 2004) and more recently for late blight resistance in potato (Danan et al. in
prep.). However, without any connection between the different data sets, a great amount of
information is lost, and we cannot get any information about the effect of QTL alleles in
different genetic backgrounds and their possible epistatic relationships. An alternative
approach is the study of connected populations such as in the diallele or the factorial mating
design. These kinds of designs make it possible the detection of segregating alleles in all
populations simultaneously and the estimation of their individual effects. Also, epistatic
interactions between QTLs, and between QTLs and the different genetic backgrounds can be
detected (Blanc et al. 2006; Rebaï et al. 1997). QTL joint analyses on connected designs has
been used for silking date, grain moisture and grain yield in maize (Rebaï et al. 1997, Blanc
et al. 2006), for resistance to yellow rust in wheat (Christiansen et al. 2006) and for flowering
date in Medicago truncatula (Pierre et al. 2008).
In potato, many QTL mapping studies has been performed for disease resistance (reviewed
by Gebhardt and Valkonen 2001). The cultivated potato Solanum tuberosum is a tetraploid
heterozygous species, and to make genetic analyses easier, diploid mapping populations are
often produced by crossing dihaploid cultivars and diploid wild potato-related species. QTL
detection is thus performed in the first generation of crossing, named pseudo-F1 population
or outbred. With a maximum of 4 possible alleles at each locus, there is a higher probability
of polymorphism occurrence at a given locus than in inbred populations coming from the
130
Détection de QTL chez les populations connectées 03D
cross of homozygous lines. By using connected cross designs in outbreds, coming from
distantly related parental clones, we expect to increase QTL power detection and to more
precisely investigate the QTL allelic diversity.
Potato late blight is a serious disease worldwide and as the monogenic deployed resistances
failed to be durable, the exploitation of wild polygenic resistances has received great
attention. Since the late 1990s, a rise in the number of publications has indeed been
observed for late blight resistance QTL studies in bi-parental populations. Several wild
species have been investigated for polygenic late blight resistance: they are mainly S.
phureja (Bradshaw et al. 2006), S. microdontum (Sandbrink et al. 2000), S. bulbocastanum
(Naess et al. 2000), S. chromatophilum (Villamon et al. 2005), S. vernei (Sorensen et al.
2006), S. spegazzinii (Leonards-Schippers et al. 1994, Danan et al. submitted) and S.
sparsipilum (Danan et al. submitted). QTL mapping has also been performed in S. berthaultii
species (a PI 473331-derived clone, Ewing et al. 2000), which is also known to confer
monogenic resistance mediated by Rber, Rpi-ber1 and Rpi-ber2 R-genes, mapped on
chromosome X (Ewing et al. 2000; Rauscher et al. 2006; Park et al. 2009).
In an attempt to promote the use of valuable exotic genes found in wild potato germplasm,
we present hereafter the mapping of resistance QTLs to late blight in a 2♀ x 2♂ factorial
mating design, consisting in four connected potato populations deriving from crosses
between S. tuberosum cultivars and S. berthaultii hybrids. It constitutes the first try of QTL
mapping in a connected multi-population design of potato. As a first step, the mating design
has been chosen to be relatively simple and we introduced only one wild potato related
species in order to test the feasibility of the joint analysis method. Also, we first focused the
QTL analysis on chromosome IV, known to carry resistance clusters for late blight resistance
(Danan et al., in prep). Consequently, chromosome IV was densified with markers, and
markers linked to other resistance hot-spots of the genome were selected in order to be able
to integrate them as cofactors in the analysis to better estimate the effect of chromosome IV
locus. QTL detection was performed at three population levels: the disconnected population
level, the half-sib population level and the multi-population level by joint analysis. Our aim
was to evaluate the stability of QTLs by increasing the size of data sets and by varying the
genetic backgrounds. Other objectives were to determine the most resistant and the most
susceptible alleles at each QTL and to test whether QTL x genetic background interactions
exist. The performance and relevancy of the cross design for QTL detection are discussed.
131
Détection de QTL chez les populations connectées 03D
Plant material
A 2♀ x 2♂ factorial mating design of four connected diploid potato populations was used for
the detection of resistance QTLs to P. infestans (Figure IV.1).
D9.13
BF 03D36
96 clones S. tuberosum x S. berthaultii
S. tuberosum 96D9.13 (2x)
BF15H1 (2x)
188 184
184 180
D9.33
03D42 SiH
S. tuberosum x S. berthaultii 92 clones
96D9.33 (2x) S. tuberosum
Sirtema H20 (2x)
♂
D9.13 D9.33
♀
BF 03D36 03D41
Figure IV.1 Crossing design of the 4 connected potato polulations used for the detection of
late blight resistance QTLs
The four connected potato populations are shown. The numbers of clones are given at the 3 different levels of the
analysis: ‘intra-population’, ‘inter-population’ and ‘multi-population’ levels. Parental clones are framed, the
resistant parental clones are in bold-lined squares. The populations are in circles
The male parents 96D9.13 and 96D9.33, named hereafter D9.13 and D9.33, were used as
resistant genitors; they were full-sib pseudo-hybrids derived from a cross between a
dihaploid S. tuberosum ‘Maritta H1’ clone and a diploid S. berthaultii clone selected from the
PI 265857 accession of the Sturgeon Bay collection (Wisconsin, USA). The 4x Maritta
cultivar and the PI 265857 accession have been rated as being resistant under various
environments and over several years by the Potato Germplasm Introduction Station
(Wisconsin, USA). It has notably been reported that Maritta cultivar contained R-genes
132
Détection de QTL chez les populations connectées 03D
(Rousselle et Robert 1997). The S. berthaultii accession is different from the one used in the
Ewing et al.’s study (2000). The female parents used in the four crosses were dihaploid S.
tuberosum clones BF15 H1 and Sirtema H20, named hereafter BF and SiH. They were
respectively derived from the tetraploid cultivars ‘BF15’ and ‘Sirtema’. While ‘BF15’ was
generally described to be susceptible to late blight on foliage and tubers, ‘Sirtema’ was
described to be susceptible on foliage and moderately to highly resistant on tubers
(http://www.europotato.org). The assessment of late blight resistance was achieved on 96,
88, 92 and 92 clones of the 03D36, 03D39, 03D41 and 03D42 populations respectively, thus
on a total of 368 clones. The 4x cultivar ‘Bintje’ was used as susceptible control.
Disease assessment
To assess late blight resistance, populations were submitted to independent tests on the
foliage and the stem, as described in Danan et al. (submitted). The outdoor foliage test was
performed outdoors under several controlled environmental parameters. Two foliage tests
were performed to assess all four populations, in May 2006 (part of 03D36 and 03D41
populations) and May 2007 (part of 03D36 and 03D41 populations, and the whole 03D39
and 03D42 populations). Two tubers per clone were used. Plants were naturally infected by a
local aerial isolate. Thanks to r0 and R1 to R11 differential hosts, the isolate was determined
as a mixture of complex races with the 1, 2, 3, 4, 6, 7, 10 and 11 virulence genes for both
years. One susceptible ‘Bintje’ plant was placed every two rows of tested clones throughout
the trial to ensure a homogeneous pathogen spread. Plants were regularly watered by
sprinklers to maintain a local humid climate in the experimental area.
Foliage scoring was done weekly on all the plants of the trial for 5 weeks. Scoring began as
soon as the first late blight spot was detected on ‘Bintje’ and ended when all the plants were
senescent. Disease scores corresponded to the proportion of infected leaves per plant,
according to James (1971). Values of rAUDPC (time-relative Area Under the Disease
Progress Curve) were calculated by applying the formula Σ[(yi+yi')/2]*[(ti’-ti)]/(100*Ttot), where
yi and yi' are the percentages of foliage destruction areas at the two consecutive scoring
dates ti and ti' respectively, and Ttot is the total vegetation time of the plant. The Speed of the
epidemics was equal to the slope of the regression line of the logarithmic transformed values
of foliage damage over time.
The indoor stem test was performed in greenhouse under controlled conditions with 20/15°C
day/night temperatures. Six tubers per clone were used. The four populations were assessed
independently for resistance. The 03D39 and 03D42 populations were split into 2 and 3 sub-
tests respectively. The P. infestans NII72.10 isolate collected on S. tuberosum ‘Naturella’ (R2
133
Détection de QTL chez les populations connectées 03D
gene, Ploudaniel, France) was used to inoculate the stems of the 5 week-old plants, by
following the protocol set up in pepper (Lefebvre and Palloix 1996). The NII72.10 isolate was
of A1 mating type and of complex race (1, 2, 4, 10 and 11). Before inoculation, its mycelium
was grown on pea juice-based agar medium for 10 days (Glais and Corbière 2005).
The lengths of the stem necrosis were scored every week (at 5 to 9 day-intervals) over a
period of about 7 weeks. Two traits were considered for further QTL detection as they best
represented first and advanced stages of the plant-pathogen interaction: i- REC for
Receptivity, which is equal to the stem necrosis length measured for the first time (at about 4
to 7 dpi) divided by the number of days post-inoculation (dpi) and corresponds to the plant’s
capacity to be infected and ii- T4, which is the necrosis length measured for the fourth time
(at 24 to 27 dpi, depending on the test) and which appeared to be the stage that
discriminated the best the different clones of the populations.
SSR marker genotyping was performed by the INRA Clermont-Ferrand genotyping platform
(France). Fluorescently labelled primers 6-FAM or VIC fluorochromes and the annealing
temperatures given in literature were used. PCR products sizes were obtained by migration
with the ABI3130XL automatic DNA sequencer (Applied BioSystems). For CAPS markers,
134
Détection de QTL chez les populations connectées 03D
PCR amplifications were performed with the optimal annealing temperatures found after
testing a 50°C-60°C gradient (30 cycles). PCR produ cts were digested by the corresponding
literature restriction enzymes or by enzymes found after searching for SNPs in the parental
PCR products sequences. CAPS digested products were revealed by ethidium bromide and
UVs after migration on a 3% agar gel.
Marker segregation was scored for every genotyped clone by noting the presence or
absence of the band (1/0 scoring). All marker genotyping entry was associated to the
complementary opposite marker phase. Independent maps were constructed for each parent
following the double pseudo-test-cross method (Grattapaglia and Sederoff 1994). Linkage
groups were assigned to the 12 potato chromosomes thanks to the literature SSR and CAPS
of known location.
All maps were constructed with the CARTHAGENE software (version 1.0, de Givry et al.
2005). Linkage groups were built with a minimum LOD threshold of 3.0 and a maximum
distance between markers of 30 cM (Haldane), by using the “group” command of the
software. Marker order and interval distances were computed with “mfmapd” command, and
the obtained map was checked with the “annealing”, “flip” and “polish” commands. The
obtained marker orders were validated by comparison with literature. Markers of unexpected
location were individually checked. If the number of missing data was superior to the half of
the number of population individuals or if the marker significantly deviated from the expected
1:1 ratio according to a Chi-square test (P=0.01), and if the genotyping repetition did not
improve the results, the marker was removed. Conversely, missing markers that were
expected to belong to the obtained linkage groups were added manually by successively
testing both phases of the markers. If the additional markers finally mapped at an expected
location, and if the final chromosome length did not exceed the expected maximum size for a
potato chromosome, the additional markers were integrated to the linkage group. For
chromosomes for which the genotypic data were available for only one representative
literature marker, a “false” closely linked marker was associated to the lone marker by adding
the same segregating data of the marker except for one data-point. False linkage groups of
0.1 cM long were thus generated, making possible the integration of the “true” marker in the
QTL detection analysis.
First, the 8 parental maps were individually constructed with the genotyping data within each
population; they were called ‘intra-population’ maps. Second, the 4 parental maps were
constructed by combining the genotyping data of their half-sib populations; they were called
“inter-population maps”. Non-segregating markers in a half-sib population were then
considered as missing data. The 4 ‘inter-population’ parental maps were constructed with a
135
Détection de QTL chez les populations connectées 03D
total of 180 to 188 clones. The marker order of the ‘inter-population’ parental maps was
checked by comparison with the ‘intra-population’ parental maps and with the literature
orders. At this stage, the linkage group phases were arbitrary chosen and were the same for
all maps. Framework maps for each ‘inter-population’ parental maps were generated by
following 3 conditions: i- maximizing the number of markers common to 3 or 4 ‘inter-
population’ parental maps, ii- optimizing the regular distribution of markers along the linkage
group with an optimal marker interval of 5-10 cM, iii- removing close inverted markers to
keep conformity with the other parental maps and literature. Finally, a “consensus” map was
constructed with all 4 ‘inter-population’ framework maps, by using the 'ConsMap' command
of the MetaQTL software (Veyrieras et al. 2007).
Data analysis
Statistical analyses were performed using the general statistical software package RGUI
version 2.4.0 (R Development Core Team 2005).
-Data adjustment in space:
Concerning the foliage test, to take into account the possible heterogeneity of the pathogen
dispersal on the scored values, an analysis of covariance (ANCOVA) was performed for
rAUDPC and Speed with the values of the adjacent ‘Bintje’ plant taken as covariate,
according to the model Yij = µ + Gi + Covariatej + Gi*Covariatej + εij, where Yij is the
phenotypic value of the plant of the i clone close to the j ‘Bintje’ plant, µ is the general
phenotypic mean of all plants in the assay, Gi is the genotypic effect of the i clone, Covariatej
is the phenotypic value of the adjacent j ‘Bintje’ plant and εij is the residual effect. Adjusted-
fitted rAUDPC and Speed values of each scored plant based on the adjacent ‘Bintje’ value
were given in the ANCOVA result files and used for subsequent analyses.
-Data adjustment in time:
To be able to gather the values of all the clones of the same population that were tested in
different tests, clone values had to be adjusted by taking the test effect into account. This
was notably the case for the 03D39 and 03D42 populations for the stem test and the 03D36
and 03D41 populations for the foliage test. For the stem test, the raw data of the necrosis
lengths were used. For the foliage test, the rAUDPC and Speed ‘Bintje’-adjusted values were
used. Only the traits for which no clone*test significant interaction was detected through an
ANOVA analysis were selected for adjustment. Then, a 2-way ANOVA procedure was run on
the gathered data sets of the different tests comprising common controls, according to the
model: Yij = µ + Gi + Testj + εij, where Yij is the phenotypic value of the plant of the clone i
assessed in the test j, µ is the general phenotypic mean of all plants in the assay, Gi is the
genotypic effect of the i clone, Testj is the test effect of the j test and εij is the residual effect.
136
Détection de QTL chez les populations connectées 03D
Averaged test-adjusted fitted values for each clone were given in the ANOVA results file and
used for subsequent analysis. In case of significant clone*test interaction, the concerned trait
was excluded from the QTL analysis.
For all traits chosen for QTL detection, the replicate median of each clone was calculated.
The median better represents the central tendency of a small number of observations than
the arithmetic mean and is less influenced by extreme values due to environmental factors.
The Mann-Whitney test was used to compare parental values (P-value<0.05). Within each
population, the Pearson correlation test was used for trait associations (P-value<0.05).
Broad-sense heritability was calculated for each trait after testing the “clone” effect by
analysis of variance (ANOVA) by applying the formula h²BS= σ²g/[σ²g+(σ²e/n)], where σ²g is
genetic variance, σ²e is environmental variance and n the number of replicates per clone (6
replicates for the stem test and 2 replicates for the foliage test). The normality of the trait
frequency distributions was checked with the Shapiro and Wilk test (P-value<0.05).
QTL mapping
The QTL detection was performed at three levels, which corresponded to the three map
construction levels: i- at the ‘intra-population’ level, i.e. in parental clones within each
populations, ii- at the “inter-population level”, i.e. in parental clones by combining the data of
both half-sib populations, ii- at the “multi-population level”, i.e. by combining datasets of the 4
populations, which corresponds to the joint QTL analysis.
The QTL detection was performed using the iterative QTL mapping method (iQTLm,
Charcosset et al. 2000) implemented in the MCQTL software (Jourjon et al. 2005). iQTLm is
an iterative QTL detection method aiming at automatically building a multi-QTL model. The
model uses a detection significant threshold to accept each QTL that is included in the
model. The detection thresholds were estimated at the genome-wide level by running 1,000-
permutation tests and choosing a type-I error of 5% for each trait. The iQTLm method was
preceded by a cofactor selection method. A forward stepwise analysis on markers was
performed using a permissive threshold (equal to 80% of the detection threshold). The
iQTLm analysis was performed with a window size of 4 cM and a walking step of 2 cM. For
multiple-population QTL mapping, the chosen model was “connected” to analyze all
population data as a uniform data set. In this case, the detection threshold was the mean of
the detection thresholds for the 4 'inter-population' QTL mapping, equal to 7.6. A LOD
decrease of 1 was chosen to define the LOD support interval around the location of the curve
peak. The graphic representation of the maps with the QTL confidence intervals was
generated with MapChart 2.1 (Voorrips 2002).
137
Détection de QTL chez les populations connectées 03D
Results
Parental maps
Eight ‘intra-population’ parental maps, 4 ‘inter-population’ framework parental maps and one
‘consensus’ parental map were constructed (Figure IV.2, supplementary data, Annexe IV.1).
17.9%
42
20.6%
900 [2-10]
46
11
15.3% [3-8]
800 20.4%
33 11
[2-6] 11.9% 62
700 10 17.6% 38 [3-12]
14.4% 11
27 [2-10]
34 9
600 15.4% [2-5]
14.3% 16.9% [2-6]
38 13.3% 9
36 29
Total map length
[2-8] 9
500 [2-5] [2-6] 17
9
10 9 [2-4]
10.2%
29 13.1% 6
400
[2-4] 21
10 [2-7]
300 7
200
100
0
BF BF BF D9.13 D9.13 D9.13 SiH SiH SiH D9.33 D9.33 D9.33 Consensus
D36 D41 D36 D39 D39 D42 D41 D42
The total lengths of each map (cM Haldane) are represented by vertical bars: bars in light grey are for the ‘intra-
population’ maps, bars in dark grey are for the ‘inter-population’ framework maps and the bar in black is for the
‘consensus’ map. The number of chromosomes, the range of marker number per chromosome, the total number
of markers and the percentage of the potato map genome coverage are given for each map at the top of the bars,
from the bottom to the top. Between 88 and 96 clones were genotyped for the ‘intra-population’ map construction,
the marker data of 180 to 188 clones were gathered for the construction of the ‘inter-population’ maps, the
‘consensus’ map was constructed on the basis of the marker position of the ‘inter-population’ framework maps.
138
Détection de QTL chez les populations connectées 03D
* “false map” of 0.1 cM length and of only two markers (see Materials and Methods)
139
Détection de QTL chez les populations connectées 03D
140
Détection de QTL chez les populations connectées 03D
IV_BF
17.0 Th21BFm
0.0 M3016121 0.0 STM3016
0.0 M301625m Pk
1.5 Z1147_3m 0.7
1.2 Z1147_2m STM5140
48.0 SC91BFm 8.9 M5140180 6.8
49.1 HERGH4m 12.2 GP221
0.0 M3016121 15.0 Ti05521m
50.2 SC101_BF Z1465_BF 12.9 STI0055
3.6 Z1147_1m 19.9 TG20833m
50.8 Z1147_Bm M514074m 19.7 M5140177 17.8 TG208
6.7
51.5 M301625m 19.7 STM3023
10.5 GP22113m
30.9 M002030m 28.7 STM0020
52.1 M316004m 15.8 M3023196
53.8 SC100BF 33.6 CT194
54.9 SC93_BFm 41.3 Z1844_33 34.3 TG62
62.8 Z1144_BF 48.1 TG62_33m
65.0 M514089m M5140177
68.8 ASC84BFm 56.5 STI0001
47.1 M002023m
63.4 M3023196
67.8 STM5156
130.0 Ti001212
88.3 Ti001206
131.0 Ti00119m
134.0 TG22_BFm
98.9 M515670m
115.3 M0020150
146.0 M515670m
Figure IV.3 Alignment of the chromosome IV maps
‘inter-population’ framework maps of the chromosome IV of the 4 parents BF, D9.13, SiH and D9.33, as well as the ‘consensus’ map of chromosome IV are shown. The
literature marker names are given on the consensus chromosome map.
141
Détection de QTL chez les populations connectées 03D
Trait description
Four traits were used for QTL detection: REC and T4 for the stem test, and rAUDPC and
Speed for the foliage test. Parental clones often displayed contrasting phenotypes for these
traits (Figure IV.4). The 4 chosen traits showed continuous frequency distributions with
normal to bimodal shapes (Figure IV.4). The broad-sense heritability values were calculated
within each independent test and were quite high, ranging from 31.4 to 92.0%. The highest
values were found for REC while the lowest ones were found for Speed; T4 and rAUDPC
had intermediate heritabilities. While the stem traits were not significantly correlated, the
foliage traits were significantly correlated in 03D39 and 03D41 (r=0.38 and r=0.73
respectively). The foliage traits were also significantly correlated to the stem traits in 03D39
(rAUDPC / T4, r=0.32), 03D36 (rAUDPC / REC, r=0.61), and 03D42 (Speed / T4, r=0.38).
142
Détection de QTL chez les populations connectées 03D
03D36
10 14 18 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 1.0 1.5 2.0
M
BFb r=-0.02 r=0.61*
REC 0.13 REC r=0.02
0.30
0.04
D9.13a
Frequency
M 0.00
0.06
0.15
SH20b
0.12 D9.13a
0.16
0.00
M SH20b M
r=0.19 T4 BFb 15.2 T4
r=0.13 r=0.11
8.9 10.4
18
14.9
15
x D9.13a
7.0
10
14
D9.13a
5
10.8
10
0
0.4
x 0.40 M
0.4
SH20b
0.3
0.20
0.40
D9.13a BFb
0.3
D9.13a
0.2
0.28 0.28 0.40
0.2
0.1
The frequency distributions of the 4 traits used for QTL
r=0.15 r=0.08 r=0.38* D9.13a M
Speed detection are shown. The parental values and the mean of the
0.54
M Speed 0.74
0.74 clone medians (M) are placed on the histogrammes. Letters ‘a’
1.5
x SH20b
BFa
and ‘b’, next to the parental names, indicate whether they are
0.33 significantly different (different letters) or equivalent (same
0.50
1.0
03D39
Figure IV.4 Frequency distributions of the four traits used for QTL detection, and correlations (to be continued on next page)
143
Détection de QTL chez les populations connectées 03D
03D41
0 5 10 15 0.0 0.2 0.4 0.5 1.0 1.5
0.20
M
M BFa
0.08
0.09 0.13
Frequency
SH20b
0.10
0.12
D9.33a D9.33a
0.26 0.16
0.00
SH20b M
r=-0.11 T4 11.2 T4 r=0.009 r=0.06
15
10
8.6
x D9.33a
M D9.33a
8
7.3
8.0 9.8
10
6
BFb
4
5
17.0
2
0
r=0.05 r=0.1 rAUDPC rAUDPC r=0.73*
0.4
M SH20b
x 0.39 0.40
0.40
BFb
0.40
0.2
D9.33a D9.33a
0.33 0.33
M
0.30
0.26
0.0
SH20a D9.33a
r=-0.12 r=0.38* r=0.15
0.33
Speed 0.31 Speed
2.5
x D9.33a
0.31 M
0.49
1.5
BFb
M
0.50
1.06
0.5
03D42
Figure IV.4 Frequency distributions of the four traits used for QTL detection, and correlations (end)
144
Détection de QTL chez les populations connectées 03D
QTL mapping
At the ‘intra-population’ level, 15 QTLs were detected in 9 different regions spread on 6
chromosomes (chr. III, IV, V, VIII, IX and XI). They were detected in both susceptible and
resistant parental maps of the 4 populations and with both stem and foliage traits (Table IV.3,
Figure IV.5). Their effects varied between 10.1% and 28.0% of the phenotypic variation, with
a mean effect of about 15%. The largest-effect QTL was detected on chromosome IX of the
parental clone D9.33 with REC (R²=28.0%). The most consistent QTL region was detected
on the top of chromosome V of BF and D9.33 with foliage and stem traits (T4, rAUDPC and
Speed). Common markers showed that this QTL region was different from the QTL detected
with Speed in SiH which mapped in a lower part of the chromosome. QTLs of chromosome V
explained between 10.1% and 18.8% of the phenotypic variation. On chromosome IV, QTLs
were detected in both parental clones D9.13 and SiH, with rAUDPC only. The confidence
intervals of chromosome IV QTLs overlapped and it was not possible to state whether the
QTLs detected in SiH in 03D39 and 03D42 were distinct or not. QTLs of chromosome IV
explained between 11.9% and 15.6% of the phenotypic variation. The other QTL regions
were detected on chromosomes III, VIII and XI in a single parental clone with effects ranging
between 10.1% and 16.4%.
At the “multi-population” level, two distinct foliage trait-associated QTLs were detected on
chromosome V. One QTL, close to STi049 at the top of the chromosome, explained 11.9% of
rAUDPC variation. The other QTL, close to TG60 at the bottom of the chromosome
explained 7.4% of Speed variation. The confidence interval (CI) of the rAUDPC-associated
QTL was enlarged of almost 2-fold as compared with the ‘inter-population’ level and was
equivalent to the CI mean of the corresponding ‘intra-population’ QTLs. However, the CI of
the Speed-associated QTL was reduced by more than 2-fold as compared with the ‘intra-
population’ QTL CI of SiH.
145
Détection de QTL chez les populations connectées 03D
146
Détection de QTL chez les populations connectées 03D
03D36 03D39 03D42 03D36 03D41 03D42 03D41 03D39 03D42 03D36
BF D9.13 SiH SiH BF BF SiH D9.33 D9.13 D9.33 D9.13
III IV IV IV V V V V VIII IX XI
T4 rAUDPC rAUDPC T4 rAUDPC rAUDPC Speed rAUDPC Speed rAUDPC Speed
12.6 11.9 13.0 10.1 18.8 16.4 16.0 13.1 14.5 16.3 Speed REC 10.1
0 STM3016 STi049 STM1105 STM1121 STM5130
STM3016 STM3160 STi049 28.0
Pk STM3160 16.4 STM1051 STi018
STM1020 STM5140 AgI
STi050 STM3023 rAUDPC STi057 11.4 STM0037
21.5 STM1024 16.6
STM5140 15.6 STi006
STi055
29.4 STi006
Speed
10.3
43.6 STM0020
SSR555
STM5109 50.5
STM0020 71.6
75 82.0
STM5156 82.4
STPoAc58 62.8
150
D9.13 SiH BF STi006 143.9
150
Figure IV.5 QTL mapping results at the three levels of the analysis in the four parental maps
147
Détection de QTL chez les populations connectées 03D
Discussion
To our knowledge, this study reports the results of the first QTL joint analysis in a connected
multi-population design in potato.
Map coverage
Markers were preferentially selected in literature QTL-rich regions for late blight resistance.
The analysis especially focused on chromosome IV by the addition of markers of the
resistance hot-spot regions, according to the meta-analysis results (Danan et al. in prep).
Whatever the map construction level, chromosome IV maps were thus the best covered with
markers (between 34 % and 73 % of the integrated potato chromosome IV). The 11 other
chromosomes, however, rather poorly represented potato integrated map (1 % to 54 % of the
integrated potato chromosomes). From an overall point of view, genetic maps (parental and
consensus maps) were generally incomplete as they covered between 10 and 21% of the
whole integrated potato map. Consequently, additional markers will be added to extend the
analysis at the whole genome to deliver a more complete QTL detection than the present
one.
QTLs were detected in both resistant and susceptible clones. Concerning the resistant
parents, D9.13 and D9.33 are full-sibs but their different marker composition and different
sets of QTLs suggest that they probably did not inherited of the same set of alleles from their
148
Détection de QTL chez les populations connectées 03D
common parents. Concerning the susceptible clones, the detection of QTLs in BF and SiH
suggest their contribution to disease resistance. This observation is in fact well-known by
breeders and has been frequently reported in literature (Lefebvre and Palloix 1996; Pilet et
al. 1998). While BF15 is often used as a susceptible control, the Sirtema cultivar was
reported to be moderately resistant on tubers, corroborating the detection of QTLs in SiH.
Also, it is known that the 4x Maritta cultivar presents R-genes and QTLs. The bimodal
frequency distribution of rAUDPC in 03D41 might thus be explained by the effect of a
possible R-gene present in the Marrita H1 dihaploid clone.
The ‘inter-population’ parental maps were generally larger in terms of total length and
genome coverage than the ‘Intra-population’ maps. However, we observed a reduction in the
number of QTLs. The 4 detected QTLs at the ‘Inter-population’ level on chromosomes IV and
V are indeed a subset of the QTLs detected the ‘Intra-population’ level, and they in fact
correspond to the 3 most consistent regions detected at the ‘Intra-population’ level. They had
equivalent effects as the corresponding ones at the ‘Intra-population’ level, which indicated
the stability of these QTLs, whatever the genetic background. Passing to the ‘Inter-
population’ level led to a gain in the confidence interval accuracy of almost 5-fold of the
conserved locus of the top of chromosome IV of D9.13 and SiH.
The lost of the other QTLs could be due to the poor potato genome coverage of some
parental maps. Consequently, le power of detection at the ‘inter-population’ level decreased
with the rise of missing data for certain regions. Also, by gathering the individuals of half-sib
populations, the effects of the QTLs which were detected specifically in a single parental map
were diluted.
149
Détection de QTL chez les populations connectées 03D
population” level is all the more astonishing as the consensus map is more dense and
complete with a noticeable gain in genome coverage. Consequently, this could indicate that
chromosome IV QTLs must be specific to both parental D9.13 and SiH clones and that they
have a small contribution to the variation over the four populations. This dilution of QTL
effects at the multi-population level had already been observed in a similar study in Medicago
(Pierre et al. 2008). Another explanation is that, at this ‘multi-population’ level, we chose a
too stringent LOD threshold, which was the mean of the thresholds of the 4 parental analysis
at the ‘inter-population’ level. Recalculating the threshold with the whole dataset of the 368
individuals would have probably resulted in a lower threshold, as observed in Rebaï et al.’s
study.
Conclusion
As a first step of a premiere QTL detection analysis in a potato factorial design, this study
has been performed with partial maps. We demonstrated that at least two loci on
chromosomes IV and V were refined by climbing up in the population levels and increasing
the data set. To improve the analysis, maps should first be completed with additional
common markers. The 03D39 population is planned to be enlarged to refine the QTL of
chromosome IV of D9.13. To know whether the grand-parent S. berthaultii clone transmitted
the favorable effect detected in chromosome IV of D9.13, a pedigree search is necessary.
Advanced methods that integrate the pedigree information into the analysis (Bink et al. 2008)
150
Détection de QTL chez les populations connectées 03D
or which models the possible relatedness between individuals with the Identical-by-descent-
based method (Crépieux et al. 2004) could be used to enhance the QTL analysis.
Acknowledgements
-Jean-Paul Dantec, Marie-Ange Dantec and François Monot for phenotyping
-Morgane Ardisson, Sophie Rolland, Sophie Ewert, Patrick Signoret, Nadia Lama, Anne
Blattes, technician team of Clermont-Ferrand genotyping center (Lydia Jaffrelo, Karine
Chevalier, Audrey Roudaire, Marie-Reine Perretan) for help in molecular genotyping
-Amidou N'Diaye, for genotyping advice and programming help for outbreds
-Charles-Eric Durel for joint analysis strategy advice
-Frederic Fabre for help/advice in statistical analysis
-Sylvain Jasson for MCQTL teaching and methodology support
-Thomas Schiex for CARTHAGENE teaching and advice
References
Les références citées dans ce chapitre sont listées à la fin du rapport.
151
Détection de QTL chez les populations connectées 03D
Addendum
Après le dépôt du manuscrit, le calcul des seuils au niveau ‘multi-population’ a été recalculé
à partir des données des quatre populations. On obtient ainsi des valeurs seuils pour chaque
variable :
-REC : 7.3
-T4 : 6.5
-rAUDPC : 6.8
-Speed : 7.8
De nouvelles analyses ont mis en évidence la détection de nouveaux QTL comme indiqué
sur la figure suivante.
152
Détection de QTL chez les populations connectées 03D
03D36 03D39 03D42 03D36 03D41 03D42 03D41 03D39 03D42 03D36
BF D9.13 SiH SiH BF BF SiH D9.33 D9.13 D9.33 D9.13
III IV IV IV V V V V VIII IX XI
T4 rAUDPC rAUDPC T4 rAUDPC rAUDPC Speed rAUDPC Speed rAUDPC Speed
12.6 11.9 13.0 STM3016 10.1 18.8 16.4 16.0 13.1 14.5 16.3 Speed REC 10.1
0 STi049 STM1105 STM1121 STM5130
STM3016 STM3160 STi049 28.0
Pk STM3160 16.4 STM1051 STi018
STM5140 AgI
STM1020 STi057 11.4 STM0037
STi050 STM3023 rAUDPC
21.5 STM1024 16.6
STM5140 15.6 STi006
STi055
29.4 STi006
Speed
10.3
43.6 STM0020
SSR555
STM5109 50.5
STM0020 71.6
75 82.0
STM5156 82.4
STPoAc58 62.8
150
D9.13 SiH BF STi006 143.9
STM0020
STM3023
75
STi001
STM5156 98.9
STM0020 115.3
Consensus Consensus
150 IV rAUDPC V rAUDPC
0 6.0 11.9
STM3016 Speed STi049
STM5140 6.3
GP221
19 STM3023
STM0020
37.5
57 STI0001
STM5156 67.8
STi006
75
Speed
7.4
STM1020
TG60
STPoAc58 122.8
150
Figure IV.5_Addendum QTL mapping results at the three levels of analysis (after threshold recalculation at the ‘multi-population’ level)
153
Détection de QTL chez les populations connectées 03D
154
CHAPITRE V
META-ANALYSE DE QTL
CHEZ LA POMME DE TERRE
Méta-analyse QTL pomme de terre
V.1.1 Nécessité de faire une synthèse des données de QTL chez la pomme de
terre
Les deux chapitres précédents ont fourni de nouveaux résultats concernant l’exploration des
résistances polygéniques au mildiou chez la pomme de terre. Pour cela, trois sources de
résistance (S. sparsilpilum, S. spegazzinii et S. berthaultii), deux méthodes d’évaluation de la
résistance (sur tige et sur feuillage) et deux stratégies de détection de QTL (en schéma
biparental et factoriel) ont été utilisées. Ces analyses contribuent au mouvement de
recherche exploratoire des résistances polygéniques au mildiou chez la pomme de terre qui
a démarré depuis les années 1990 (Leonard-Schippers et al. 1994) et sont représentatives
de la grande variété des études déjà réalisées.
Pour cartographier les QTL de résistance à P. infestans, plus de 13 espèces différentes
apparentées à la pomme de terre ont été étudiées en tant que sources de résistance. Au
moins cinq modes différents d’évaluation de la résistance, différentes souches de P.
infestans et quatre méthodes statistiques différentes ont été utilisées. De nombreuses
données de QTL ont ainsi été produites. En comparant les différentes cartes, on observe que
certaines régions du génome impliquées dans la résistance sont souvent détectées alors que
d’autres régions semblent plus spécifiques à certaines études. Aussi, grâce à la cartographie
de marqueurs communs, on se rend compte que certains QTL colocalisent avec des gènes
majeurs (dont les gènes clonés de type NBS-LRR) et se trouvent dans des zones riches en
séquences analogues de gènes de résistance. De plus, des QTL à effet fort colocalisent
avec des QTL impliqués dans le contrôle de la maturité de la plante, confirmant, au niveau
génétique, l’association indésirable observée au niveau phénotypique selon laquelle les
clones les plus résistants sont aussi les plus tardifs. Pour arriver à faire la part entre les QTL
communs entre les différentes études et les QTL spécifiques à certaines études, à
positionner plus précisément les QTL par rapport aux locus des résistances monogéniques
et pour arriver à mieux discerner les QTL liés à la maturité de ceux qui semblent en être
155
Méta-analyse QTL pomme de terre
Le but général de l’analyse présentée dans ce chapitre est d’arriver à obtenir une
représentation claire de l’organisation des locus de résistance sur le génome de la pomme
de terre et tenter de répondre aux différentes questions énoncées plus haut en termes de
relations entre les QTL de résistance et les gènes majeurs, d’une part et entre les QTL de
résistance et les QTL de maturité d’autre part.
Un autre objectif, plus appliqué, est de fournir une carte de référence de la pomme de terre
qui constituera une source de marqueurs riche et informative sur laquelle il sera possible de
se baser pour mieux sélectionner les marqueurs des régions d’intérêt avant de commencer
une nouvelle étude de cartographie de QTL chez la pomme de terre.
Remarque
Les données de QTL issues de l’analyse en schéma factoriel des populations connectées
03D n’ont pas été prises en compte dans cette méta-analyse car les dernières données de
génotypage des marqueurs SSR pour ces populations sont arrivées trop tardivement.
156
Méta-analyse QTL pomme de terre
Title
Establishment of an integrated map and a QTL meta-analysis give insight into the genetic
architecture of potato late blight resistance and plant maturity traits
Authors
Sarah Danan1, Jean-Baptiste Veyrieras2 and Véronique Lefebvre1
1
INRA, UR 1052 GAFL Génétique et Amélioration des Fruits et Légumes, BP94, 84140
Montfavet, France
2
INRA, UMR 320 Génétique Végétale, Ferme du Moulon, 91190 Gif-sur-Yvette, France
157
Méta-analyse QTL pomme de terre
Abstract
Forty-three studies have been published on R-gene and QTL mapping in potato for late blight
resistance, some of them also reported maturity QTLs. To get insight into the genomic
organization of late blight resistance loci (QTL and major genes) as compared to the genomic
organization of maturity QTLs, a QTL meta-analysis has been performed. Nineteen QTL
publications for late blight resistance were considered, 7 of which reported maturity QTLs.
Based on these studies, a total of 21 QTL maps and 8 reference maps with anchor-markers
to improve map connections were integrated in the meta-analysis through a three-step
procedure: first, the construction of an integrated potato map, second, the projection of QTLs
onto the integrated map, and third, the QTL clustering into meta-QTLs. The QTL meta-
analysis on the whole potato genome reduced by almost 6-fold the initial number of late
blight QTLs by passing from 144 QTLs to 26 meta-QTLs, and almost 5-fold the number of
maturity QTLs by passing from 42 QTLs to 9 meta-QTLs. Late blight resistance meta-QTLs
were observed on every chromosome, ranging from 1 to 3 per chromosome. Maturity meta-
QTLs were only found on a few chromosomes, reaching up to 2 meta-QTLs per
chromosome. Hypothesis on the molecular basis of the late blight resistance QTLs are
proposed by comparing meta-QTL positions with the ones of R-gene and R-gene-like or
defence-related loci. Relationships between late blight and maturity traits are discussed on
the basis of their meta-QTL relative positions on the integrated potato map.
Key-words: potato (Solanum tuberosum), integrated map, meta-QTL, maturity, late blight
resistance, Phytophthora infestans
Abbreviations
QTL: Quantitative Trait Locus
RGL: Resistance-Gene-Like
DRL: Defence-Related Locus
UHD: Ultra-High Density
158
Méta-analyse QTL pomme de terre
Introduction
The number of published QTL mapping studies in plants have been exponentially increasing
since the Eighties, reaching a total of about 23 000 papers in 2008 (source: Google Scholar).
For a few species only, this huge amount of QTL data have been recorded in databases (e.g.
Gramene for maize and rice) but as a general trend, they accumulate in bibliography, waiting
for the coming out of hot-spot regions that would be targets for QTL cloning or introgression
into breeding material. However many characters of interest are polygenic and to better
understand their genetic control, as well as to be able to efficiently use them in breeding
programs, it is necessary to merge all the available data to get a clear view of the QTL
distribution along the genome. This synthetic view can be achieved through QTL meta-
analysis which combines genetic mapping data together with QTL characteristics (location,
confidence interval, effect and trait used for QTL detection). The general principle of a meta-
analysis is to pool the results of several studies that address the same issue to improve the
estimate of targeted parameters. Meta-analysis was first used in social and medical
sciences, like epidemiology, and more recently in plant genetics to study the genetic
architecture of the flowering time, plant height and nitrogen mobilization in maize (Chardon et
al. 2004; Wang et al. 2006; Coque et al. 2008), the resistance to soybean cyst nematode
(Guo et al. 2006), the cotton fiber quality (Rong et al. 2007), the earliness traits in bread
wheat (Hanocq et al. 2007) and the rice blast resistance (Ballini et al. 2008). In all these
studies, the main question was to know if several QTLs that mapped in the same genomic
region were actually the same or not. Several statistical methods have been used. One of
them, implemented in the Biomercator software (Arcade et al. 2004) is to use the
transformed Akaike classification criterion to determine the best model between one QTL,
two QTLs, three QTLs etc. until the maximum number of QTLs mapped in the same region
(Goffinet and Gerber 2000). The method implemented in MetaQTL software (Veyrieras et al.
2007) offers a new clustering approach based on a Gaussian mixture model to decide how
many QTL underly the distribution of the observed QTL.
Potato late blight resistance is typically the case for which meta-analysis can be applied as
from 1994 and up to now, 19 studies have been published on QTL mapping on different
crosses and with different species, generating a lot of QTL data. This large amount of articles
reflects the interest of the potato scientific community towards polygenic partial resistance to
late blight. Late blight, caused by the oomycete Phytophthora infestans, is in fact one of the
most serious diseases in potato. With the rapid overcoming of almost all deployed R-genes in
the potato fields, polygenic resistance appears to be a good alternative to get a fairly efficient
and durable resistance to P. infestans. However, it has been observed that this kind of
159
Méta-analyse QTL pomme de terre
resistance in potato is often associated to plant maturity, as most resistant plants are also the
ones that mature the latest. This is a handicap for breeders who aim to get early maturing
plants to shorten the time of tuber production.
Attempts to get a synthetic view of the loci controlling polygenic late blight resistance in
potato, with comparison of their locations with maturity QTLs, have been published (Simko
2002; Sliwka 2004). However, because of a lack of common markers, the comparison of
QTLs was achieved at a half-chromosome scale, or even at the whole chromosome level,
which makes the results of the compilation of the collected QTL data still imprecise. In
parallel, a functional map for pathogen resistance enriched with RGL (Resistance Gene-like)
genes and DRL (Defence-Related loci), SNP and InDels tightly linked or located within NBS-
LRR-like genes has been developed on the basis of two potato populations (BC9162 and
F1840; Gebhardt et al 1991; Leister et al. 1996; Trognitz et al. 2002; Rickert et al. 2003;
PoMaMo web site). This functional map also contains CAPS, SSR and RFLP literature-
derived markers which makes possible the comparison with some QTL maps. However, it
remains difficult to precisely infer this functional locus information to QTL mapping results as
QTLs often present large confidence intervals.
In order to more precisely compare QTL positions coming from different mapping studies,
and also to be able to reduce the confidence interval of overlapping QTL in hot-spot genomic
regions, the mapping of common markers between maps is crucial. Reference dense maps
constructed with transferable markers are privileged sources of common markers. A potato
UHD map containing 10,000 AFLP markers is available (Isidore et al. 2003). But the
anchorage of AFLP markers is restricted to closely-related species. In addition, as the
comparison is based on the comigration of the marker bands on the gel (Rouppe van der
Voort et al. 1997), the AFLP gels are required which does not make the comparison easy to
achieve. Other reference maps containing SSR and RFLP markers have been developed in
potato (SSR maps: Milbourne et al. 1998; Feingold et al. 2005; Ghislain et al. 2009; RFLP
map: Tanksley et al. 1992). These markers are well-defined by specific primers or a probe
sequence, which makes them easily transferable from one map to another, even between
distantly-related species; they are thus handy tools for map comparison.
As many as 29 potato complete or partial QTL maps are available. The best way to get a
reliable comparison of all of them is to construct a single reference map based on the
existing marker links that would integrate all marker data from all individual maps at once.
By observing the positions of QTLs controlling late blight resistance that come from different
mapping studies, we presume that some of them actually correspond to the same locus while
160
Méta-analyse QTL pomme de terre
others are specific to each study. To determine the congruency or the independency of these
QTLs and, in an attempt to more globally compare late blight resistance QTLs with R-genes,
resistance-, defense-related loci and maturity QTLs, we performed a three-step meta-
analysis. First, we established an integrated potato map based on the compilation of 21 QTL
maps and 8 reference maps comprising common markers and specific markers tagging late
blight resistance R-genes, as well as RGL and DRL markers. Second, we projected the
individual QTLs onto the integrated map. Third, the late blight resistance QTLs and maturity
type QTLs were classified and clustered into meta-QTLs on the basis of their relative
positions on the integrated potato map.
161
Méta-analyse QTL pomme de terre
19 studies
incl.7 maturity studies
META-ANALYSIS
14 studies incl. 4 maturity studies
+
8 reference maps
= 29 maps
for integrated potato map
Figure V.1 Number of studies and QTL maps that were used in the meta-analysis, as
compared to the initial available studies
Among the 19 initial available studies, 18 studies came from the literature and 1 study corresponded to an internal
work.
162
Méta-analyse QTL pomme de terre
The integrated genetic map of potato was constructed with the ConsMap command of the
MetaQTL software version 1.0 (Veyrieras et al. 2007). The method implemented is based on
a Weighted Least Square (WLS) strategy, which made it possible to integrate all
chromosome maps in a single step. Marker names and positions were provided in the input
map files, along with a file specifying the synonymous names of the same markers across
different maps. The mapping units Haldane or Kosambi are specified and taken into account
for the consensus map construction.
Bibliographic review of late blight and maturity QTL mapping studies for meta-analysis
Nineteen QTL mapping studies for resistance to late blight and maturity were available: 18
studies, published between 1994 and 2007, which assessed polygenic late blight resistance,
8 of them also comprising maturity type QTL mapping, and one internal study on late blight
resistance (Danan et al. submitted).
All QTL studies could not be included in the meta-analysis because of a lack of common
markers. Consequently, a subset of 14 studies, were effectively included in meta-analysis, 4
of them also comprised maturity QTL data (Figure V.1, Table V.1). Nevertheless, these 14
studies well represented the initial 19 studies in terms of diversity of resistance and maturity
assessments, QTL detection methods and sources of resistance. Resistance tests were
based on the disease spread on foliage in the field (FF) or in the greenhouse (FG), the
sporulation or necrosis spots on in vitro detached leaflets or discs (LT), the necrosis
progression on stems (ST) and the disease damage on tuber slices (TS) or whole tubers (T%
or WT) in controlled conditions. Maturity type was evaluated on the basis of the number of
days before flowering or senescence (MT), plant height (PH) and plant vigour (PV). QTLs
were detected with different QTL statistical detection methods according to the number of
available markers, the size of the progeny and the frequency distribution profile of the raw or
transformed data (non-parametric statistical tests or ANOVA, Interval Mapping, Composite
Interval Mapping or Multiple QTL Mapping with permutation tests). Most of the P. infestans
isolates used for late blight resistance assessments were of A1 mating type and virulent
towards all 11 S. demissum R-genes. However, it was difficult to say whether some of the
isolates used in different studies were the same or not. QTL studies involved 13 different
potato related species in total. In most studies, the mapping populations were diploid,
deriving from a dihaploid S. tuberosum clone as the susceptible parent and a clone deriving
from a diploid potato related species as the resistant parent to late blight.
163
Méta-analyse QTL pomme de terre
Table V.1 Initial available potato studies for the QTL meta-analysis for resistance to late blight and maturity
In table (a) are presented all available QTL mapping studies for late blight resistance and maturity type, table (b) lists the reference potato maps that were included in the meta-
analysis to improve map connections.
164
Méta-analyse QTL pomme de terre
165
Méta-analyse QTL pomme de terre
Tanksley et al. 1992 -BCB = N263 = M200-30 (S. tuberosum USW2230 150-155 1 (BCB, SSR, RFLP
Bonierbale et al. 1994 x S. berthaultii PI 473331) x S. berthaultii PI BCT)
Feingold et al. 2005 473331
SGN (http://www.sgn.cornell.edu) -N271=BCT= M200-30 (S. tuberosum USW2230 x 150
S. berthaultii PI 473331) x S.tuberosum HH1-9
Ghislain et al. 2009 Integated SSR map based on SSR positions across 92 1 (consensus SSR, RFLP
3 maps : BCT, PD , PCC1 map)
Yamanaka et al. 2005 S. tuberosum 86.61.26 x S. tuberosum 84.194.30 152 1 SSR, AFLP, CAPS
(population)
† G87D2.4.1 pedigree includes S. kurtzianum, S. vernei, S. tuberosum, and S. tarijense; I88.55.6 pedigree includes S. tuberosum and S. stenotomum (Oberhagemann et al.
1999).
†† Parental clones of the F1840 population include S. tuberosum and S. spegazzinii
166
Méta-analyse QTL pomme de terre
QTL meta-analysis
QTL meta-analysis was performed with the QTLProj, QTLClust and QTLModel commands of
the MetaQTL software version 1.0 (Veyrieras et al. 2007). This commands corresponded
respectively to the homothetic projection of the individual QTLs onto the integrated map, the
clustering of the QTLs into the most probable sub-groups according to different statistical
models and the determination of the best clustering model on the basis of index criterions.
The general statistical procedure of the meta-analysis performed by the MetaQTL software
was to determine the best clustering model that most likely represented the input QTL
distribution along the integrated chromosome map. This method is based on a transformed
Akaike criterion that tests all possibilities between a locus comprising only one QTL, 2 QTLs,
3 QTLs etc. until the maximum number of QTL of the region. The QTLs that clustered
together according to the most probable model were clustered into the same synthetic QTL,
called meta-QTL.
The input QTL files provided different kinds of QTL data: the QTL position, the trait used for
the QTL detection, the size of the QTL mapping population used for QTL detection and the
confidence interval of each QTL and/or the individual R² value (at least one of them is
mandatory). If the confidence interval was not reported, it was calculated on the basis of the
population size and the individual QTL R² value. All traits were also listed in a specific file
where they were classified according to their relatedness. According to the hypothesis of the
statistical method implemented in the MetaQTL software, the input mapping studies were
independent from each other. Meta-analysis could only be performed in the genomic regions
where at least 2 QTLs overlapped. If QTLs were single in a genomic region, they were
excluded from the clustering step.
When QTL mapping studies that were repeated in time and space resulted in the mapping of
QTLs at exactly the same position for the same trait, only the QTL with the highest effect was
kept for meta-analysis to avoid QTL redundancy and the attribution of a too strong weight to
the QTL region, which would generate a bias in the data compilation.
In a first meta-analysis run, late blight resistance and maturity QTL data were declared to be
distinct and separated results for each trait were obtained simultaneously. Subsequently, in a
second run, all QTL data were considered altogether to be able to see whether maturity
QTLs could be clustered with late blight resistance QTLs into the same meta-QTLs or not.
For convenience, meta-QTLs of late blight resistance were called “Late_Blight meta-QTLs”
and meta-QTLs of maturity, vigour and plant height were called “Maturity meta-QTLs”.
167
Méta-analyse QTL pomme de terre
Results
300
Number of markers
250 22
42
200
25 25 23
22 22
22 24
23 24
55 45 59
29 46 21 47
150 20 38
37 46
32
34
100
50
0
I II III IV V VI VII VIII IX X XI XII
125 102 111 87 148 129 70 119 130 96 76 97
chromosome number and length (cM)
Vertical bars indicate the total number of markers of each of the 12 integrated potato chromosome maps.
The proportion of common markers between at least two maps is represented by the black bars; their exact
number is indicated in the middle in white font. The number of maps used for the construction of the consensus
maps is indicated in bold at the top of the bars. The total length of the chromosome maps is indicated below the
chromosome number (in cM Haldane).
168
Méta-analyse QTL pomme de terre
Meta-analysis
The QTL meta-analysis on the whole potato genome reduced by almost 6-fold the initial
number of late blight QTLs by passing from 144 QTLs to 26 meta-QTLs and almost 5-fold the
number of maturity QTLs by passing from 42 QTLs to 9 meta-QTLs. An example of the meta-
analysis steps from QTL projection on the integrated map to QTL clustering into meta-QTLs
is presented for chromosome IV (Figure V.3). A graphical overview of the Late_blight and
Maturity meta-QTLs is presented in Figure V.4. Late_Blight meta-QTLs spread on every
chromosome, with 1 to 3 meta-QTLs per chromosome. Maturity meta-QTLs spread on only 6
chromosomes, with 1 or 2 meta-QTLs per chromosome. All the other maturity QTLs that
were reported on the other 6 chromosomes were single in their region and no meta-QTL
could be obtained.
169
Méta-analyse QTL pomme de terre
170
Méta-analyse QTL pomme de terre
I II III IV V VI
Figure V.4 Meta-analysis results for all 12 potato chromosomes (to be continued on next page)
171
Méta-analyse QTL pomme de terre
70 cM
76 cM
96 cM
97 cM
5 cM 119 cM
130 cM
Figure V.4 Meta-analysis results for all 12 potato chromosomes (end)
172
Méta-analyse QTL pomme de terre
Several Late_Blight meta-QTLs colocated with R-genes for late blight resistance. In total 23
R-genes were included in meta-QTL confidence intervals (Table V.2, supplemental data
Annexe V.2). Especially, meta-QTLs of chromosome IV mapped in the region of 6 R-genes
cluster for late blight resistance comprising NBS-LRR genes, in the STM3016-STM5140
marker interval (R2, R2-like, Rpi-blb3, Rpi-abpt, Rpi-demf1, Rpi-mcd and Rpi-mcd1). On
chromosome VI, the large upper meta-QTL covered the NBS-LRR Rpi-blb2 R-gene. The
upper meta-QTL of chromosome V exactly mapped at of the NBS-LRR R1 gene locus
(Ba12101 R1 BAC marker). Late_Blight meta-QTL of chromosome VIII included the RB gene
cluster comprising NBS-LRR genes (Rpi-blb1, Rpi-pta1, Rpi-plt1, Rpi-sto1, tagged by RB
marker, Millet &Bradeen, 2007, TAG). The bottom meta-QTL of chromosome X comprised
the Rpi-ber2 gene. Conversely, some Late_Blight meta-QTLs did not comprise previously
mapped R-genes. This was the case for the meta-QTL of chromosome VII and the Rpi1
locus, and for the meta-QTL of chromosome IX and the Rpi-vnt1, Rpi-phu1 and Rpi-
mcq1/moc1 loci. The upper meta-QTL of chromosome X seemed to be distinct from the
mapped R-genes of the region (Rber, Rpi-ber1). The 9 R-genes of chromosome XI (R5 to
R11, R3a and R3b) had uncertain positions on the integrated map because of a lack of
173
Méta-analyse QTL pomme de terre
anchor markers. However, according to the flanked markers, they seemed to colocate with
the meta-QTL at the bottom of the chromosome (Annexe V.2, supplemental data).
In total, 125 resistance gene-like (RGL) or defense gene-like (DRL) sequences were counted
on the basis on the PoMaMo functional map. Almost half of them were located in Late_Blight
meta-QTL confidence intervals (Table V.2, Annexe V.2, supplemental data). By comparing
the number of DRLs and RGLs that belonged to the meta-QTLs to their expected number
(number of resistance-like loci divided by the number of meta-QTLs per chromosome), we
found a χ² value equal to 8.9x10-6, which demonstrated that the distribution of the DRLs and
RGLs was significantly biased (χ² values <0.05). This means that these loci did not colocate
with meta-QTLs by chance and that late blight resistance QTLs were distributed in the same
pattern as resistance-like loci.
174
Méta-analyse QTL pomme de terre
Chrom. No. late blight resistance No. No. R-genes colocalizing No. RGL, RGA, DRL No. maturity QTLs No. Maturity
QTLs included in meta- Late_Blight with Late_Blight meta- colocalizing with included in meta- meta-QTLs
analysis / No. collected QTLs meta-QTLs QTLs / No. collected R- Late_Blight meta-QTLs / analysis/No.
genes total no. in collected QTLs
chromosome
I 10/10 2 no mapped R-gene reported 4/14 3/3 0
II 6/7 3 no mapped R-gene reported 9/15 1/1 0
III 15/21 3 no mapped R-gene reported 2/7 3/4 0
IV 15/36* 2 6/6 2/11 4/4 2
V 21/44** 2 1/2 6/11 8/29*** 1
VI 9/12 2 1/1 13/13 5/5 2
VII 9/12 1 0/1 0/7 3/3 1
VIII 12/13 2 5/5 6/9 6/6 1
IX 9/13 1 0/4 2/12 1/1 0
X 15/18 2 1/3 1/10 1/1 0
XI 14/15 3 9/10 5/12 6/6 2
XII 10/10 3 no mapped R-gene reported 1/4 1/1 0
Total 144/211 26 23/32 51/125 42/64 9
*15 QTLs in Bradshaw et al.2004
**17 QTLs in Bradshaw et al. 2004
***18 QTLs in Bradshaw et al. 2004
175
Méta-analyse QTL pomme de terre
Meta-QTLs were composed of a minimum of 2 QTLs up to 18 QTLs for late blight resistance
(chromosome V) and up to 8 QTLs for maturity (chromosome V) (Annexe V.3 supplemental
data). The most consistent Late-Blight meta-QTLs which contained the highest number of
individual QTLs with the largest effects in combination with the highest number of involved
tuber-bearing Solanum species were located on the upper parts of chromosomes IV, V and
the lower part of chromosomes VIII (Table V.3). Chromosome X also harboured interesting
loci to be pointed out with two meta-QTLs of 8 individual QTLs each, explaining up to 63% of
the phenotypic variation and only one maturity QTL was detected in the lower meta-QTL
region.
The meta-QTL of chromosome IX contained weaker effect QTLs than the ones detailed
before but this locus was consistent across 6 studies involving 6 wild species. Chromosome
IX especially displayed only one Late_Blight meta-QTL of less than 3 cM-confidence interval.
Finally, the upper meta-QTL of chromosome I was quite important as it comprised 8 different
QTLs but they mainly come from only two main studies and the origins of the QTLs were not
much diversified (CASP parent and K31 population; Danan et al. submitted; Oberhagemann
et al. 1999).
176
Méta-analyse QTL pomme de terre
Table V.3 Detailed composition of the most consistent Meta-QTLs for late blight resistance
LB meta- LB meta- LB QTL R² Accuracy R-gene DRL and RGL Other LB traits used No. Maturity Mat QTL R²
1 2 3
QTL QTL range (%) gain colocation colocation QTLs in the for QTL species meta-QTL range (%)
4
composition region detection5 involved overlapping
V_LB_1 18 QTLs 4 (FF)-45 10-40 1 (R1) RGL47f2, 5 FF, TS, LT 12* 1 8-71 (and
(FF) down to 6 RGL122p13, (comprising 84% for a
RGL121o1, RGL 8 QTLs) non-included
†
P9e11, Lernalx , Pto- QTL)
like sequence, PRF
resistance gene-like
P4h6-b, Ssp72
†† †††
marker , P450
IV_LB_1 13 QTLs 6 (ST)-20 11-42 6 (R2, R2- RGL47f2, putative 4 FF, FG, 11** 0 no R²
(TS) down to 6 like, Rpi- DRL PC116, MBF° WT, TS, available for
blb3, Rpi- LT, ST 2 non-
abpt, Rpi- included
demf1, Rpi- QTLs
mcd /mcd1)
VIII_LB_2 10 QTLs 5 (FF)- 9-30 4 (RB/Rpi- Ppo RGL°°, 47f2 0 FF, FG, 7 *** 0 No
62(FG) down to 8 blb1, Rpi- RGL, osmotin-like PR ST additional
pta1, Rpi- genes (Osm-8, non-included
plt1, Rpi- RC5t7) individual
sto1) QTL
‘LB’ stands for late blight resistance, ‘Mat’ for maturity type
1 5
the traits used for detection are mentioned the parenthesis (cf )
2
Range of the confidence intervals of the input individual QTLs to the final meta-QTL confidence interval are given (in cM).
3
if the R-gene was cloned, the class of the resistance gene is given
4
number of QTLs that could not be included in the meta-analysis because of a lack of anchor markers but which could be positioned on the integrated map by one common
marker
5
Resistance tests : FF: foliage test in field, FG: foliage test in glasshouse, WT: whole tuber test by scoring the tuber damage, TS: tuber slice test, LT: leaf test, ST: stem test
†
L. esculentum ribonucelase which tags the potato resistance to nematodes
††
Ssp72 marker tags Gpa gene of resistance to the nematode G. pallida
†††
P450 sequence often maps close to NBS-LRR genes
°MBF: Mas Binding Factor marker is also an anchor m arker for Pin4A gene (auxin efflux transporter)
°° Ppo RGL: Polyphenol oxidase
*V_LB_1 species: S. chacoense, S. gourlayi, S. kurtzianum, S. microdontum, S. phureja, S. spegazzinii, S. stenotomum, S. tarijense, S. tuberosum, S. vernei, S. verrucosum,
S. yougasense
**IV_LB_1 species: S. chacoense, S. gourlayi, S. kurtzianum, S. microdontum, S. tarijense, S. tuberosum, S. spegazzinii, S. stenotomum, S. vernei, S. verrucosum, S.
yougasense, including S. tuberosum cv. Stirling
*** VIII_LB_2 species: S. bulbocastanum, S. kurtzianum, S. spegazzinii, S. stenotomum, S. tarijense, S. tuberosum, S. vernei
177
Méta-analyse QTL pomme de terre
Discussion
Meta-analysis provides a clear picturing of the structural organization of late blight resistance
loci on the potato genome
The final synthetic potato map with meta-QTLs offers a clarified overview of the structural
organization of the loci of polygenic resistance to late blight in terms of number of QTLs and
lengths of confidence intervals: the number of input QTLs were reduced from 144 QTLs to 26
meta-QTLs and a gain in QTL accuracy was obtained with the reduction by 1.9-fold of the
initial mean of QTL confidence intervals. The accuracy of meta-QTLs increases with the
numbers of colocalizing QTLs and common markers in the region. Consequently, when
numerous QTL data are available, meta-analysis can help to rapidly refine the genomic
region of interest and to provide the closest flanking markers. However, to achieve the
cloning of the underlying gene(s), it is still necessary to validate the results and to fine-map
the target QTL in an actual progeny with classical methods (Hein et al. 2007).
Meta-analysis for late blight resistance in potato confirms the presence of the well-known
resistance gene clusters on chromosomes IV and V. Moreover, meta-analysis points out loci
178
Méta-analyse QTL pomme de terre
which have been less thoroughly reported or discussed like the loci on chromosomes I, VIII,
IX and X.
Because all input QTL experiments are assumed to be independent from each other, it was
not possible to take into account the identity or relatedness between crosses used in different
studies as for GDE, BC9162(=MPI), BCT and BD410 populations, as well as for P40 which
was a parental clone used in two crosses. Nevertheless, QTL meta-analysis makes it
possible to rapidly compare their QTL mapping. For example, GDE population was used by
Collins et al. (1999) and Oberhagemann et al. (1999) and, while they used different kinds of
resistance tests and not exactly the same isolates, all the Oberhagemman et al.’s QTLs
belonged to the same meta-QTLs as Collins et al.’s QTLs. Likewise, Meyer et al.’s QTL of
‘Stirling’ chromosome IV (1998) was consistent with Bradshaw et al.’s QTL (2004) in the S.
tuberosum 12601ab1 x S. tuberosum Stirling progeny, although field tests were performed
with different isolate compositions. This shows the polyvalence and large spectrum of action
of those consistent QTLs. However, for BD410 population, Costanzo et al. (2005), who used
the US-8 isolate for field foliage test, and Simko et al. (2006), who used the same US-8
isolate but for tuber test, found completely different sets of QTLs, mapped on distinct
chromosomes. These latter results reinforced the observation of the tissue-specificity of
action of certain QTLs.
179
Méta-analyse QTL pomme de terre
180
Méta-analyse QTL pomme de terre
Conclusion
Through this study, we demonstrated that, as soon as numerous QTL data are collected (at
least 2 QTLs from different studies mapped in the same region) and well-linked by common
genetic markers (2 by chromosome), meta-analysis becomes a powerful tool to give valuable
directions for future genetic research and breeding. QTL meta-analysis especially provides
interesting targets for candidate gene approach and for marker-assisted breeding. It is thus
worth enriching this meta-analysis with all new QTL detected with any trait. To improve this
approach and to get other facets of the loci description, it would be interesting to precisely
describe the kind P. infestans isolates used for resistance assessments and to include this
information in the meta-analysis in the same way of relatedness as it is done for the traits. It
181
Méta-analyse QTL pomme de terre
would thus be possible to more accurately evaluate the action spectrum of meta-QTLs, which
is one of the characteristics which is thought to be linked with the durability of pathogen
resistance. At last, another improvement of the method would be to integrate the relatedness
between parental clones across the different experiments, along with their pedigree. In this
way, it would be possible to better determine which sources would be the donors of the
resistant alleles.
Acknowledgments
We gratefully thank the international research groups of Stefano Constanzo (USDA, USA),
Dan Milbourne (Teagasc, Ireland), Merideth Bonierbale (CIP, Peru), Herman van Eck (WUR,
The Netherlands) and Christiane Gebhardt (Max-Planck Institute, Germany) for their help in
collecting non-published QTL data information for the meta-analysis.
This work was financially supported by the European BIOEXPLOIT project FOOD CT2005-
513959. S. Danan received a PhD fellowship funded by the European BIOEXPLOIT project
FOOD CT 2005-513959.
References
Les références bibliographiques citées dans ce chapitre sont listées à la fin du rapport.
182
Méta-analyse QTL pomme de terre
183
Méta-analyse QTL pomme de terre
184
CHAPITRE VI
DISCUSSION GENERALE
Discussion générale
185
Discussion générale
Figure VI.1 L’exploration de la diversité des locus des résistances aux Phytophthora selon deux dimensions
186
Discussion générale
187
Discussion générale
Les résultats des analyses QTL effectuées dans les populations INRA ont été compilés avec
ceux de 18 études publiées par une méta-analyse, sur le génome entier avec les populations
96D31 et 96D32 (chapitre V). Une carte intégrée de la pomme de terre pour les 12
chromosomes a été construite à partir des 2 132 marqueurs de 29 cartes génétiques de la
pomme de terre. Cette carte intégrée constitue donc l’une des cartes les plus denses jamais
construites chez la pomme de terre. Du fait qu’elle compte une majorité de marqueurs
facilement portables entre laboratoires (RFLP, SSR, STS), nous proposons qu’elle devienne
également une carte de référence. En effet, la carte UHD (Ultra Haute densité, Isidore et al.
2003 ; van Os et al. 2006) comprenant 10 000 marqueurs présente l’inconvénient de
compter surtout des marqueurs AFLP plus difficilement portables entre espèces.
Par la méta-analyse, 144 QTL cartographiés chez 13 espèces différentes apparentées à la
pomme de terre et chez la pomme de terre cultivée ont été regroupés en 26 méta-QTL
placés sur la carte consensus. Les méta-QTL des régions les plus riches en QTL présentent
des intervalles de confiance beaucoup plus petits que les QTL d’origine et des gènes
candidats pour ces méta-QTL ont été proposés. La méta-analyse des QTL de maturité de la
bibliographie a été réalisée simultanément pour mettre en évidence au niveau génétique
l’association indésirable observée au niveau phénotypique, les plantes les plus résistantes
étant souvent les plus tardives.
Les analyses QTL chez S. spegazzinii, S. sparsipilum et S. berthaultii avec les tests sur tige
et sur feuillage ont confirmé l’implication de régions déjà bien connues pour la résistance à
P. infestans et qui comprennent des clusters de gènes à différentes maladies comme ceux
des chromosomes IV (D9.13) et V (D9.33). Les résultats de ces analyses ont aussi mis en
évidence des régions inconnues ou moins fréquemment décrites comme celles des
chromosomes I (SPL et SPG), II (SPL), III (SPG), VIII (SPG et D9.13), IX (SPG et D9.33), X
(SPL et SPG) et XI (SPL et D9.13). Parmi elles, les régions du chromosome X de SPG et du
chromosome IX de D9.33 présentent les effets les plus forts, expliquant 29% et 28% de la
variabilité phénotypique avec les composantes du test tige L35 et REC, respectivement. Ces
188
Discussion générale
valeurs sont relativement élevées par rapport aux effets des QTL habituellement décrits chez
la pomme de terre. En effet, sur les 106 QTL pour lesquels les valeurs de R² étaient
disponibles, 75% expliquent entre 4% et 15% de la variabilité phénotypique et seulement 7%
expliquent entre 30% et 63% de la variabilité observée (Figure VI.2). Les QTL aux effets les
plus forts ont été détectés chez les hybrides S. tuberosum x S. stenotomum (Collins et al.
1999), S. phureja x S. stenotomum (Simko et al. 2006), S. tuberosum x S. bulbocastanum
(Naess et al. 2000) et S. tuberosum x S. berthaultii (Ewing et al. 2000). Même si l’accession
S. berthaultii utilisée dans les croisements 03D est différente de celle de Ewing et al. (2000),
les résultats confirment le niveau relativement élevé de résistance partielle de cette espèce.
De plus, les clones des espèces S. spegazzinii et S. sparsipilum utilisés dans les
croisements 96D confèrent également un haut niveau de résistance aux nématodes à kystes
(Caromel et al. 2004, 2005). Elles constituent donc des sources intéressantes pour
l’introgression de résistances à des pathogènes majeurs dans l’espèce cultivée de pomme
de terre S. tuberosum.
40
30
Frequence
20
10
0
0 10 20 30 40 50 60
R² (%)
Figure VI.2 Fréquence des effets des QTL inclus dans la méta-analyse de QTL de
résistance au mildiou chez la pomme de terre
Les valeurs de R² étaient disponibles pour 106 QTL sur les 144 QTL intégrés dans l’analyse. Parmi ces QTL,
75% expliquent entre 4% et 15% de la variabilité phénotypique et seulement 7% expliquent entre 30% et 63% de
la variabilité observée.
189
Discussion générale
Les résultats des analyses de QTL sur les populations de pomme de terre INRA montrent
l’importance du test tige pour l’étude de la résistance polygénique au mildiou chez la pomme
de terre. Ce test quantitatif en conditions contrôlées, mis au point sur le pathosystème
piment/P. capsici, décompose la résistance selon la cinétique de développement de la
nécrose sur la tige de l’apex vers les racines (Lefebvre et Palloix 1996). Son efficacité,
prouvée, est toujours exploitée chez le piment. Chez la pomme de terre cependant, la tige a
190
Discussion générale
été peu étudiée pour la résistance au mildiou alors qu’elle semble jouer un rôle-clé à la fois
dans la progression de la maladie dans la plante, du feuillage vers les tubercules, et dans la
propagation de la maladie entre les plantes d’un même champ (Glendinning 1989 ; Dorrance
et Inglis 1997 ; Chauvin et Pellé, données non publiées). Les travaux de la thèse ont validé
et montré l’intérêt de ce test tige chez la pomme de terre par la mise en évidence de régions
du génome qui contrôlent aussi la résistance sur feuillage (colocalisations observées sur le
chromosome X de SPL par exemple), ainsi que de nombreuses autres régions spécialisées
dans la résistance de la tige et qui ont des effets plus forts que ceux observés pour la
résistance sur feuillage. En décomposant la résistance complexe en composantes
élémentaires organe-spécifiques, ce type de test peut être employé dans l’optique de
construire des génotypes associant la résistance de différents organes. Ainsi, la résistance
de la tige peut être combinée à la résistance sur feuillage et sur tubercules.
191
Discussion générale
VI.2.5 Les bases moléculaires possibles des QTL de résistance au mildiou chez la
pomme de terre
Parmi les 26 méta-QTL obtenus avec la méta-analyse chez la pomme de terre, ceux qui sont
constitués du plus grand nombre de QTL sont situés dans les clusters de gènes majeurs de
résistance des chromosomes IV, V et VIII. Ce sont d’ailleurs dans ces régions qu’ont été
détectés les QTL les plus conservés au sein des parents des populations INRA. Il est donc
possible que des allèles de gènes majeurs de type NBS-LRR, connus pour leur implication
dans la reconnaissance du pathogène, soient sous-jacents aux QTL de ces régions. Aussi,
la comparaison des positions des méta-QTL à celles des gènes de défense et analogues de
gènes de résistance des cartes fonctionnelles de la base PoMaMo (Gebhardt et al 1991;
Leister et al. 1996; Trognitz et al. 2002; Rickert et al. 2003 ;
https://gabi.rzpd.de/projects/Pomamo/) a mis en évidence des colocalisations de méta-QTL
avec des gènes impliqués dans les mécanismes de défense comme une ribonucléase, un
transporteur d’auxine, une oxydase polyphénol, l’osmotine et une chitinase. Les protéines «
heat-shock » ou LEA (Late-embryogenesis abundant), connues pour intervenir lors de stress
abiotiques sont aussi souvent cartographiées dans les régions des méta-QTL.
VI.2.6 L’utilité des marqueurs communs entre les cartes d’espèces apparentées
proches ou éloignées
Les marqueurs les plus couramment utilisés pour ancrer les cartes génétiques sont les
RFLP, CAPS et SSR. Dans le cadre de la thèse, la présence de ces marqueurs était
primordiale pour pouvoir comparer les positions des QTL avec précision et fut indispensable
pour la réalisation de la méta-analyse de QTL au sein de la pomme de terre. Comme cela a
été observé au cours de la thèse, la facilité de transfert de marqueurs d’une espèce à l’autre
est dépendante du type de marqueur et de l’éloignement phylogénétique des espèces à
comparer. Les SSR et CAPS étaient facilement transférables au sein des Solanum (pomme
de terre, espèces sauvages apparentées à la pomme de terre et tomate), alors que les
RFLP, principalement issus de la bibliographie, permettaient l’ancrage des cartes des
espèces plus éloignées, entre Solanum et Capsicum (piment) (Livingstone et al. 1999).
La facilité de transfert des marqueurs entre la tomate et la pomme de terre est bien illustrée
dans la littérature : la cartographie fine puis le clonage du gène R3a de résistance à P.
infestans ont pu être réalisés grâce au transfert de marqueurs de tomate du locus I2 de
résistance à F. oxysporum f. sp. lycopersici (Huang et al. 2005). De la même manière, les
gènes majeurs de résistance à P. infestans de différentes accessions de S. venturii ont été
192
Discussion générale
isolés suite à la densification de leur région en marqueurs issus de la région colinéaire chez
la tomate qui comprend le gène Tm22 de résistance au TMV (Foster et al. 2009).
Dans le cadre de la thèse, la diversité de répartition des locus de résistance sur le génome a
été explorée à travers différentes méthodes d’analyses de QTL, dans des schémas de
croisements indépendants, connectés en plan factoriel, ou en méta-analyse. Chacune de
ces méthodes présente des avantages et des inconvénients, et fournit des informations
complémentaires par rapport autres. Ce sont en fait les objectifs de recherche et les moyens
disponibles qui permettent de déterminer la méthode à adopter (Tableau VI1).
193
Discussion générale
Tableau VI.1 Comparaison des méthodes d’analyse de QTL utilisées au cours de la thèse
FG : fond génétique
Avantages/inconvénients- Schéma biparental Schéma factoriel ou diallèle (populations connectées) Méta-analyse de QTL
contraintes (QTL Cartographer) (MC-QTL) (Méta-QTL)
-permet la cartographie fine de QTL -augmentation de la diversité allélique au locus par -répartition des QTL obtenus au laboratoire et
pour le clonage du gène sous-jacent l’intégration de parents aux origines parentales issus de la littérature sur une même carte
-test des interactions épistatiques différentes consensus (vue synoptique)
-tests des interactions épistatiques au sein de différents -classification des QTL grâce à des
FG probabilités associées à différents modèles
-évaluation précise de l’effet allélique tenant compte de -diminution de l’intervalle de confiance du
Avantages
différents FG méta-locus par rapport aux intervalles de
-mise en évidence des QTL les mieux conservés entre confiance des QTL d’origine et proposition de
géniteurs et les plus stables au travers des différents FG gènes candidats positionnels par alignement
(polymorphes) avec des cartes fonctionnelles ou avec les
-précision de la position des QTL, diminution de données de séquençage (si le génome est
l’intervalle de confiance séquencé)
-effet d’échantillonnage de population à -risque de dilution des QTL à effets faibles -nécessité d’avoir 2 marqueurs-ancres entre 2
effectif limité et détection de faux -nécessité d’avoir des marqueurs communs suffisants cartes génétiques au minimum
positifs (erreur de type I) entre les cartes parentales -nécessité d’avoir un nombre important de
-faible diversité allélique mesurée données de QTL (au moins 3 QTL
Inconvénients/contraintes -effet allélique biaisé si très influencé congruents)
par le FG -les données de chaque population sont
considérées comme indépendantes
-pas de traitement des données brutes de
génotypage
194
Discussion générale
La méthode est classée selon sa pertinence : de 1 (méthode la plus pertinente) à 3 (la moins pertinente).
FG : fond génétique
Question de recherche Schéma biparental Schéma factoriel ou diallèle (populations connectées) Méta-analyse de QTL
(QTL Cartographer) (MC-QTL) (Méta-QTL)
195
Discussion générale
L’une des différences principales observées entre la détection de QTL en schéma biparental
simple et en schéma connecté est le nombre de QTL détectés. L’utilisation de parents plein-
frères en schéma connecté aurait du théoriquement augmenter la puissance de détection de
QTL en analyse conjointe au niveau ‘multi-population’, or, on observe moins de QTL
détectés chez les populations connectées. Deux raisons majeures peuvent l’expliquer : i- le
seuil choisi d’erreur de type-I, plus stringent dans le cas de l’analyse en schéma connecté
pour mieux cibler les QTL qui ont un rôle significatif dans l’expression de la résistance, et ii-
les cartes partielles des parents des populations 03D, qui n’ont pas permis de détecter
l’ensemble des régions susceptibles d’être liées à la résistance.
En ce qui concerne l’objectif principal de la thèse qui était d’obtenir une vision clarifiée de
l’organisation des QTL de résistance au mildiou chez la pomme de terre, la méta-analyse est
la méthode qui y répond le mieux. Elle permet en effet de déterminer, pour un locus donné,
le nombre d’espèces ayant permis de le détecter et d’apprécier ainsi sa conservation entre
espèces, sa stabilité à travers différents fonds génétiques et différents environnements. De
plus, la méta-analyse donne des informations sur la spécificité d’action de ces locus, non
seulement au sein de la plante en fonction du ou des organe(s) impliqué(s) dans la
résistance, mais aussi vis-à-vis du spectre des isolats de pathogènes qui peuvent présenter
une ou plusieurs virulences. La méta-analyse confirme les résultats obtenus avec les deux
autres analyses qui sont d’une part, que la résistance polygénique au mildiou est contrôlée
par de nombreux gènes qui se répartissent sur tout le génome de la pomme de terre (26
méta-QTL au total), et d’autre part, que certaines régions sont fortement impliquées dans la
résistance en termes d’occurrence et d’effets des QTL. Ces régions sont notamment celles
des chromosomes IV et V qui correspondent à des régions déjà connues pour la résistance
à d’autres pathogènes.
Enfin, une répartition claire des locus sur le génome de la pomme de terre facilite sa
comparaison à celles de la tomate et du piment. Ainsi, l’étude de la répartition des locus
intra-spécifique peut être étendue à celle de l’architecture du caractère chez des espèces
phylogénétiquement éloignées.
Par « diversité allélique » est entendu l’éventail des espèces chez lesquelles des QTL ont
été détectés à un locus donné ; le nombre d’espèces différentes ne renseigne cependant
pas sur la diversité des allèles sous-jacents, il est possible qu’il n’y ait que deux allèles
196
Discussion générale
différents à un QTL, les deux mêmes allèles pouvant être présents chez plusieurs espèces
apparentées.
Dans le cadre de la thèse, l’exploration de la diversité allélique pour la résistance au mildiou
s’est effectuée par la détection de QTL chez des accessions de trois espèces différentes
apparentées à la pomme de terre et par l’analyse simultanée de l’ensemble des données
rapportées dans la littérature. Ainsi, les données de QTL des deux nouvelles sources de
résistance S. sparsipilum et S. spegazzinii et de S. berthaultii ont été intégrées aux données
de QTL et gènes majeurs de 25 espèces de Solanum tubéreuses appartenant à la section
Petota et chez S. caripense, non-tubéreuse, qui appartient à la section Basarthrum. Pour
avoir une idée du champ d’investigation des études de résistance au mildiou menées jusqu’à
ce jour chez les espèces apparentées à la pomme de terre, l’ensemble des espèces
impliquées dans les analyses sont présentées sous la forme d’un arbre phylogénétique
simplifié qui structure la section Petota en 4 clades (Figure VI.3). Néanmoins, il est difficile
de bien apprécier l’étendue des recherches car la structuration de la section Petota est
encore mal définie au niveau taxonomique. En effet, la classification en séries initialement
introduite par Hawkes (1990) ne permet pas de délimiter clairement les différents groupes.
De plus, les outils moléculaires n’ont pas permis d’obtenir de valeurs de structuration fiables
(Jacobs et al. 2008). L’arbre phylogénétique en 4 clades correspondrait cependant à un
consensus des différents résultats de classification. Par le repérage des 26 espèces
impliquées dans les études de cartographie, il apparaît que les 4 clades ont été explorés par
l’étude d’au moins une espèce représentative. Lorsque l’on tient compte de la classification
plus fine, en séries, de Hawkes (1990), 10 séries sur 21 ont fait l’objet de cartographie de
locus de résistance au mildiou (Bulbocastana, Piurana, Tuberosa 1, 2 et 3, Demissa,
Yungasensia, Pinnatisecta qui sont des espèces diploïdes, et Longipedicellata et Tuberosa
cult. qui comprennent des espèces polyploïdes). Cela signifie qu’une grande part de la
diversité des espèces de la section Petota, correspondant à plus de la moitié d’après la
classification en série, reste encore à explorer.
197
Discussion générale
Clade 2
S. bulbocastanum
S. paucissectum
Clade 3
S. mochiquense S. chromatophilum
S. stenotomum S. phureja
S. demissum
S. stoloniferum (=S. papita) S. polytrichon
S. verrucosum
S. venturii
S. berthaultii
Section Petota
Clade 4 S. kurtzianum
S. spegazzinii
S. vernei
S. neorossii
S. microdontum S. yungasense
S. chacoense
S. tarijense
S. gourlayi
S. sparsipilum
La section Petota, comme la section Lycopersicon qui comprend la tomate cultivée, sont en
fait des sous-groupes du grand clade «pomme de terre » qui lui-même est l’un des 11 à 15
clades (indéfini) du genre Solanum comprenant notamment l’aubergine (Solanum
melongena). Le piment qui appartient au genre Capsicum est en revanche
phylogénétiquement plus éloigné des trois Solanacées précédemment citées (Bohs et
Olmstead 1997, Figure VI.4).
198
Discussion générale
Nicotianoideae
Petunia axillaris
Nicotiana tabacum
68 Solanoideae Physalis alkekengi
46 Capsicum baccatum
Cyphomandra betacea
43 85
Solanum melongena
98
98
Solanum candidum
99
Solanum stramonifolium
Solanum tuberosum
98
Solanum lycopersicum
Figure VI.4 Arbre phylogénétique des Solanacées (d’après Bohs et Olmstead 1997)
Les SSR sont connus pour être hautement polymorphes et sont des marqueurs de premier
choix pour mesurer la variabilité allélique à un locus. Ces marqueurs sont très régulièrement
utilisés pour étudier la diversité d’espèces de Solanum (Moisan-Thiery et al. 2005 ; Ghislain
et al. 2009) et d’isolats de Phytophthora (Oliva et al. 2007). Néanmoins, leurs principaux
inconvénients sont leur praticité d’utilisation limitée et l’ambiguïté générée lorsque deux
allèles ont la même taille sur le gel.
Les marqueurs SNP (Single Nucleotide Polymorphism) en revanche, permettent de
démarquer la présence d’un allèle parmi d’autres qui se distinguent par une mutation
ponctuelle de nucléotides. La faible variabilité au locus est compensée par le cumul de
plusieurs SNP liés par déséquilibre de liaison et qui forment ainsi des haplotypes au fort
potentiel d’association à un phénotype particulier (Rafalski 2002). Les haplotypes de SNP
sont d’ailleurs aujourd’hui des outils moléculaires privilégiés en génétique d’association qui
se base sur des populations naturelles non-structurées. Malgré la complexité de la mise en
199
Discussion générale
place de cette méthode chez les espèces hétérozygotes qui présentent différentes phases
alléliques aux marqueurs, la génétique d’association basée sur les SNP commence à être
explorée chez la pomme de terre (Simko et al. 2006).
200
Discussion générale
réservant la sélection pour les résistances aux pathogènes, quand elle a lieu, pour les tous
derniers cycles.
201
Discussion générale
soit dense en marqueurs pour ‘capturer’ un maximum de locus qui auraient un effet (même
faible) sur l’expression du caractère (Heffner et al. 2009). La GS offrirait un outil pour décider
du choix des parents les plus éloignés possibles au niveau phylogénétique et de sélectionner
les individus-frères de la population qui se démarquent le mieux, évitant ainsi les
dépressions de consanguinité. D’autres questions pratiques vont influencer le succès de
cette méthode : la précision de la sélection génomique dépend de l’architecture génétique du
caractère, du degré de déséquilibre de liaison de la population d’amélioration qui est aussi
fonction de la quantité de marqueurs moléculaires disponibles, ainsi que des méthodes
statistiques utilisées. La sélection génomique va aussi modifier le rôle du phénotypage, qui,
utilisé à l’origine comme moyen d’évaluation des génotypes, va devenir un outil de mise au
point d’un modèle statistique ou de prédiction des valeurs de sélection. Cette méthode serait
bien adaptée à la sélection pour la résistance partielle au mildiou chez la pomme de terre
car, en plus du raccourcissement du temps de sélection, cette méthode permet de réduire
des surfaces de tests phénotypiques qui mobilisent aujourd’hui jusqu’à 10 000 parcelles par
an (Comité Nord 2008, S. Marhadour, com. pers.).
202
Discussion générale
Une autre composante qui participe à la durabilité d’une résistance est le choix du type
variétal lui-même. Il a été argumenté à plusieurs reprises que les variétés les plus aptes à
fournir des résistances durables sont les multilignées ou mélanges variétaux (Boyd 2006).
Ce sont respectivement des mélanges de lignées ou variétés, identiques ou similaires au
niveau de leurs caractères agronomiques, et qui ne diffèrent que par la composition de leurs
gènes de résistance. Il a cependant été démontré mathématiquement et expérimentalement
que ces lignées perdent de leur efficacité si elles ne sont pas renouvelées régulièrement ou
si leur composition est stable pendant une longue période. En effet, comme pour le
pyramidage de gènes dans un même génotype, la présence prolongée du même mélange
variétal peut favoriser l’apparition de « super-races » de pathogènes qui ont eu le temps de
cumuler les virulences nécessaires au contournement (Mundt 2002). Le stock des gènes doit
donc être réinitialisé de façon régulière, si possible en privilégiant les gènes des variétés
locales. Avec la sélection participative (Ceccarelli et al. 2000), les producteurs locaux sont
étroitement associés à l’amélioration des espèces qu’ils cultivent en intégrant leurs variétés
locales dans les schémas classiques de sélection. Ce maintien des variétés locales participe
de ce fait à la conservation des ressources génétiques. Dans cette optique, le centre de
ressources génétique international de la pomme de terre au Pérou (CIP) favorise la culture
des variétés locales des Pays du Sud en les améliorant pour la résistance au mildiou par
croisement avec d’autres variétés environnantes (source : http://www.cipotato.org).
203
Discussion générale
Les caractéristiques communes de ces gènes sont la résistance partielle qu’ils confèrent,
leur large spectre d’action et leur rôle-clef au sein d’un réseau de gènes. Leur action est
souvent en aval de la reconnaissance directe des effecteurs du pathogène, dans les voies
de transduction ou signalisation. D’autres séquençages de gènes reconnus comme durables
sont nécessaires pour confirmer ces observations et tenter de définir les critères de
prédiction de la durabilité d’un gène par rapport à sa nature moléculaire et/ou sa fonction.
Chez la pomme de terre, tous les gènes majeurs de résistance à P. infestans largement
déployés au début du XXème siècle sont aujourd’hui contournés. Les gènes de résistance
sont en effet exposés à une très grande faculté d’adaptation de P. infestans dont le pouvoir
évolutif est très fort, en particulier depuis que les deux types sexuels A1 et A2 sont présents
204
Discussion générale
simultanément dans les régions de cultures de la pomme de terre. Pour remédier à ces
contournements rapides des résistances monogéniques, le pyramidage de gènes majeurs
peut être une solution (Tan 2008). Cependant, si cette stratégie est uniquement basée sur
les gènes majeurs, elle risque de favoriser le développement de « super-races »
contournantes. En revanche, le pyramidage de QTL, ou de QTL et de gènes majeurs parait
plus difficile à contourner. Cette approche a été expérimentée efficacement chez l’orge pour
la résistance à la rouille jaune (Castro et al. 2003) et chez le piment pour la résistance au
PVY (Palloix et al. 2009). Elle est aujourd’hui mise en place chez la pomme de terre avec la
création de nouvelles variétés comme ‘Coquine’ qui possède les deux types de résistance
(J.-E. Chauvin, com. pers). Cette association au sein d’un même génotype permet en effet
de cumuler les avantages des deux types de résistances : des effets très efficaces
spécifiques des gènes majeurs et le niveau de résistance partiel sous-jacent des QTL qui
assure une résistance générale et ‘sentinelle’ de la plante. De plus, en cas de suppression
de l’effet des gènes majeurs suite à l’apparition de nouvelles virulences dans le milieu, les
QTL pourraient prendre le relais et assureraient un niveau de résistance convenable qui
limiterait les dégâts de l’épidémie de mildiou.
205
Discussion générale
206
Discussion générale
niveaux de sensibilité différents n’ont eu qu’un très faible effet bénéfique, en particulier
lorsque les conditions climatiques sont favorables au pathogène (Garrett et Mundt 2000 ;
Andrivon et al. 2003 ; Philips et al. 2005, Pilet et al. 2006). Une des explications de cette
absence d’efficacité serait que la plupart des résistances race-spécifiques en Europe ont été
contournées et finalement, dans les systèmes de mélanges et d’alternance de variétés aux
résistances partielles de différents niveaux, les variétés sensibles sont certes moins
attaquées mais les variétés résistantes le sont en moyenne beaucoup plus par rapport aux
monocultures. L’efficacité des mélanges est néanmoins observable avec une alternance
spatiale de pomme de terre / plantes non-hôtes (Bouws et Finckh 2008).
Sur le plan temporel, une autre stratégie est l’alternance des cultures dans le temps avec la
rotation des cultures. Elle raccourcit le temps d’adaptation du pathogène à l’hôte et réduit la
formation d’inoculum spécialisé. Comme cela est pratiqué en agriculture biologique, le
contrôle des mauvaises herbes tient une place importante dans la gestion des résistances
car elles peuvent constituer des zones refuges du pathogène pendant les rotations.
Pour assister l’agriculteur dans la gestion des résistances pendant la période de culture, des
systèmes d’alertes et d’aides à la décision pour le semis, la récolte et l’application des
pesticides, ont été mis au point pour un grand nombre d’espèces cultivées et leurs maladies.
Chez la pomme de terre, il existe des systèmes de veille épidémique tels que SimCast,
BLITECAST, MILEOS ou TOMCAST qui conseillent les producteurs de pomme de terre des
zones tempérées dans leurs applications de fongicides vis-à-vis de P. infestans. Ce système
permet de mieux gérer la maladie et de réduire les coûts de pesticides. Le système SimCast
a été adapté aux régions tropicales de la vallée de Toluca au Mexique, centre d’origine de P.
infestans et de la pomme de terre, en tenant compte du lessivage des fongicides dü aux
fortes précipitations locales. Ce système intervient en complément de l’utilisation de variétés
locales naturellement résistantes, exposées à des populations de P. infestans sexuées et
aux races très diverses (Grünwald et al. 2002).
La stratégie qui consiste à associer la lutte génétique et la protection raisonnée tout en
maintenant une gestion suivie des résistances, serait la stratégie la plus efficace pour
augmenter la durabilité des résistances déployées dans les cultures.
D’après les observations effectuées dans différents pathosystèmes, les résistances les plus
durables vis-à-vis des pathogènes au spectre d’hôtes étroit seraient les résistances partielles
et additives polygéniques. Les résistances les plus durables aux pathogènes qui ont un large
spectre d’hôtes et au mode de nutrition et développement facultatif seraient les résistances
207
Discussion générale
non-spécifiques, souvent polygéniques également (Parlevliet 2002). Ainsi les deux types
d’observations convergent en faveur de la durabilité des résistances polygéniques.
Avec ces observations et en tenant compte de ce qui a été dit dans les paragraphes
précédents, pour pouvoir prédire précisément la durabilité des résistances, les études de
modélisation ont porté sur la combinaison de gènes optimal associé au type de co-évolution
d’une part, et sur la meilleure association de gènes dans l’espace et dans le temps, d’autre
part (revu par Janzac 2008). Un des premiers prédicteurs qui a été proposé par McDonald et
Linde (2002) est basé sur le ‘potentiel évolutif’ du pathogène composé des paramètres de
taille de population, migration et système de reproduction du pathogène. Janzac et al. (2008)
ont proposé un autre prédicteur basé sur les facteurs d’avirulence chez les virus. Ce
nouveau prédicteur tient compte à la fois des évènements de mutations et /ou de
recombinaisons et sur la variation de fitness que cela engendre chez le pathogène. Une
contrainte de ce prédicteur est que l’on suppose posséder les séquences des gènes
d’avirulence du pathogène, ce qui n’est pas toujours le cas.
Les résultats de Palloix et al. (2009) montrent que le fonds génétique a une importance
majeure dans le conditionnement de la durabilité. L’intégration du fonds génétique dans les
études de modélisation devrait permettre d’en renforcer la valeur prédictive.
Pour le pathosystème pomme de terre/P. infestans, les gènes de virulences identifiés font
partie de la classe des RxLR (Birch et al. 2006). L’analyse de leur diversité est en cours et
réalisée en parallèle à celle qui est faite des gènes majeurs de résistance correspondants
chez la plante. Leurs analyses comparées devraient permettre à terme de voir se dessiner
des tendances évolutives que l’on pourrait rapprocher du niveau de durabilité potentielle des
gènes concernés. Leurs comparaisons avec les QTL donneraient également des indices sur
la durabilité des gènes sous-jacents.
208
CONCLUSION GENERALE
ET PERSPECTIVES
Conclusion-Perspectives
Les résistances aux Phytophthora chez les Solanacées s’observent sous les deux types
classiquement décrits : la résistance monogénique contrôlée par des gènes majeurs chez la
pomme de terre et la tomate, et la résistance polygénique contrôlée par des QTL chez les
trois espèces, ce type de résistance étant la seule connue pour la résistance à P. capsici
chez le piment. L’observation du contournement systématique des gènes majeurs de
résistance aux Phytophthora chez la pomme de terre et la tomate font apparaître les
résistances polygéniques comme l’alternative la plus prometteuse pour conférer une
résistance durable. L’enjeu actuel est de mieux caractériser ce type de résistance à la fois au
niveau structural (diversité allélique et organisation sur le génome) mais aussi au niveau
moléculaire (gènes sous-jacents aux QTL).
Les résultats obtenus dans le cadre de la thèse ont permis d’avancer dans la compréhension
des résistances polygéniques aux Phytophthora par différents moyens :
- par une évaluation précise des sources de résistances polygéniques étudiées dans la
biodiversité des espèces apparentées à la pomme de terre et la mise en évidence de la
potentialité des résistances de certaines d’entre elles ;
- par la clarification de la distribution des locus de résistance à P. infestans sur le génome de
la pomme de terre ;
- par la comparaison fine des locus de résistance d’une région synténique à l’échelle de la
famille des Solanacées (le piment, la tomate et la pomme de terre) ;
- en donnant des pistes sur la nature moléculaire des locus sous-jacents aux QTL de
résistance aux Phytophthora chez la pomme de terre.
La thèse a aussi permis de souligner les points qui nécessitent d’être étudiés de manière
approfondie pour pouvoir continuer à avancer dans la compréhension de ces résistances. Il
s’agit notamment de mieux caractériser le matériel d’étude, à savoir, le pédigrée et l’origine
des accessions ou cultivars utilisés dans les croisements, ainsi que les relations
phylogénétiques entre les espèces et isolats de Phytophthora utilisés lors des tests de
résistance. Ces informations donneraient en effet les moyens de mieux évaluer la résistance
des allèles et d’en caractériser le spectre d’action. De plus, les hypothèses sur la co-
évolution entre les espèces de Phytophthora et les Solanacées pourront ainsi être éclaircies.
Ainsi, une grande part des futures recherches va porter sur la continuation de l’étude de la
zone de colinéarité fonctionnelle de la zone synténique P5-T4-IV. En effet, le QTL Phy-P5
est en voie d’être cloné et, les gènes sous-jacents à ce QTL de résistance à Phytophthora
vont pouvoir être caractérisés. La séquence des gènes servira alors à rechercher les
209
Conclusion-Perspectives
homologues chez les autres Solanacées. Il sera alors possible de savoir précisément si les
gènes sous-jacents aux QTL en position colinéaire chez le piment, la pomme de terre et la
tomate dérivent d’un gène ancêtre commun, de plusieurs gènes ou s’ils n’ont aucun lien
d’apparentement phylogénétique. Simultanément, le locus identifié sur le chromosome IV de
la pomme de terre dans le matériel INRA va être davantage exploré par sa cartographie fine
grâce à l’ajout de marqueurs dans la région dérivés des données du séquençage du génome
de la pomme de terre en cours, tout en agrandissant la population 03D39. Il est aussi prévu
de mieux cerner le spectre d’action de ce locus par la réalisation de tests de résistance avec
différents isolats aux diverses virulences ayant servi à la détection de résistances
monogéniques et polygéniques dans d’autres matériels européens. L’effet de ce locus sera
également évalué après ajustement des valeurs de résistance avec celles de la maturité des
génotypes, mesurée simultanément. En particulier, un des moyens de savoir s’il existerait un
homologue de R2/Rpi-blb3 parmi les gènes sous-jacents au QTL détecté chez le parent
D9.13 serait de tester les génotypes résistants des descendances avec une construction de
souche de P. infestans comprenant le gène Avr2.
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230
ANNEXES
Annexes
Annexe II.1
Objectif : multiplier les souches de P. infestans pour effectuer les tests sur tige
MATERIEL ET PRODUITS
*casserole et couvercle
*plaque de cuisson
*petits pois congelés
*eau permutée
*agar
*passoire
*entonnoir
*flacon en verre et son couvercle pour milieu solide
*autoclave
*hotte
MODE OPERATOIRE
*Mélanger les petits pois dans l’eau permutée à raison de 125g/L dans une casserole.
*Porter à ébullition, couvrir, puis faire mijoter 30 min à 45 min.
*Peser 15 g d’agar/L .
*Verser le jus de cuisson dans le flacon en filtrant les petits pois à travers une passoire à
gros tamis et un entonnoir posé sur le flacon, ajouter l’agar.
*Stériliser à l’autoclave à 120°C pendant 20 min.
*Attendre que la température du flacon atteigne environ 50°C, agiter doucement le flacon
pour homogénéiser le milieu encore liquide et répartir le milieu dans des boites de Pétri sous
une hotte (environ 30 mL par boite).
*Laisser refroidir les boites à température ambiante sous la hotte.
*Quand le milieu est solidifié, fermer les boites et stocker à 4°C.
AII1-1
Annexes
Annexe II.2
-Visualisation de l’évolution des nécroses sur tige de chaque plante par clone et évolution
moyenne par clone :
for (j in 1:5){
AII2-1
Annexes
-Ajustement des valeurs des clones d’une population sur l’effet test pour le test tige
# modèle linéaire de l’ANOVA de type III à deux facteurs (« clone » et « Test ») en situation
de plan d’expérience non équilibré (le nombre de clones est différent selon les tests) doit
comporter le module « contrast »
pdt.lm<-lm(T1~clone + Test, contrasts=list(clone=contr.sum, Test=contr.sum),data=D39)
Anova (pdt.lm, type="III")
# extraction des moyennes des valeurs ajustées par clone dans un tableau
data.frame(clone=D39$clone, ValajustT1=pdt.lm$fitted.values)
-Ajustement des valeurs des plantes sur les valeurs du témoin Bintje adjacent sur la plate-
forme pour le test feuillage
shapiro.test (residuals)
-test de corrélation
Exemple pour pour la population 03D39 (appelée D39) et les variables du test feuillage
AUDPCr et Pente
AII2-2
Annexes
#met les intitulés de la première colonne dans la première colonne du tableau créé par R
row.names(D31) <- as.character(D31$F1)
D31$F1 <- NULL
#commande de l'ACP
acp31<-dudi.pca(D31, center=T, scale=T, scannf=F)
#visualisation graphique
barplot(contrib[,1],names.arg=row.names(acp31$contrib),las=2);title(main="Facteur1"
)
AII2-3
Annexes
Annexe II.3
MATERIEL ET PRODUITS
* jeunes feuilles (environ la taille de l’ongle du pouce)
*tubes Eppendorf 2 ml et 1.5ml
*mortiers et pilons stockés à 4°C
*micropipettes P20, P200 et P1000
*portoirs de tubes
*conteneur portable pour l’azote liquide
*azote liquide
*bain-marie à 60°C et portoirs flottants pour tubes
*centrifugeuse à tubes Eppendorf réfrigérantes
*poubelle à déchet toxique liquide
*hotte
*Tampon d’extraction
Produits concentration
CTAB 2%
NaCl 5M 1.4M
EDTA 0,5M 0.02M
Tris/HCl 1M 0.1M
Mélanger dans de l’eau distillée
Le tampon doit être stocké à température ambiante
*beta-mercaptoéthanol
*chloroforme : alcool isoamylique 24 :1 vol/vol
*Ethanol 70%
*Isopropanol (stocké à -20°C)
*TE 10/0.1
AII3-1
Annexes
MODE OPERATOIRE
- broyage et séparation de l’ADN du reste du contenu des cellules
*sous la hotte, ajouter le beta-mercaptoéthanol au tampon d’extraction à raison de 200µl
pour 100ml de tampon
*broyer l’échantillon dans le mortier avec l’azote liquide jusqu’à obtenir une poudre vert clair
*ajouter 750 µl de tampon, homogénéiser
*mettre au bain marie à 60°C pendant 45 min
*sous la hotte, ajouter 750 µl de chloroforme : alcool isoamylique 24 :1 ; agiter
vigoureusement
*centrifuger à 15 000g pendant 10 min à 20°C
- précipitation de l’ADN
*sous la hotte, transvaser 710 µl de la phase supérieure dans un nouveau micro-tube de 2 ml
et ajouter un volume d’isopropanol à -20°C
*agiter doucement et stocker à 4°C pendant 1 heure au moins
*centrifuger à 15 000g pendant 10min à 4°C (l’ADN f orme un petit culot blanc)
*sous la hotte, éliminer le surnageant dans la poubelle à déchet liquide
-lavage de l’ADN
*ajouter 500µl d’éthanol à 70% et agiter pour décoller les culots
*centrifuger à 15 000g pendant 5 min à 4°C
*éliminer le surnageant
*doser les échantillons au Nanodrop (on doit obtenir un concentration d’environ 50ng/µl)
*stocker les échantillons à -20°C
AII3-2
nom marqueur nom labo Avignon chrom. Référence, origine Parent où le marqueur a été cartographié séquence F séquence R Tm °C (F/R) enzyme de
taille attendue
restriction (CAPS)
(pb)
57t3-SSCP ASC257 8 Bormann et al. 2004 CASP, ROSA, SPG CAATCCGTTGGAGTTTAGACGATC GAAGAGGAGAACCTTGGAGGATGG 58 AluI 800
Agl Z1144 4 Chen et al. 2001 SH20 ACCAAGCTGTGGTTAACCAGAG GCAGTTGCGAATAACTGTGGCA 55 AluI 700
BA66k2t3 - 10 Sliwka et al. 2007 SPG CTTCATTCATACTATATGTTCAATGG TTCAATCCGAGCTCTTGGAATTG 55 STS 300
CD5 - 10 Rauscher et al. 2006 ROSA TTGAGGCTATTGTACGAGTGTGCG AAAGCCTCTTAGGTACATTATGTCG 60.6/56.2 STS 464
consensus RGA ASC101 4 Park et al. 2005 D9.33 CCTTTGTATCATTTGCAGTT ACATCCTCCATTCTTTCTT 53 HaeIII 1400
CP105 - 10 Sattarzadeh et al. 2006 CASP GATGTTGTACAAGCTTGTCAAACC CAAAATCAGGCCATTGTGAATGAG 55 MseI 300
CP11 ACP011 1 Oberhagemann et al. 1999 SPL ACTTGCTGGAGAAGGGTGAA GGGGATAAATTTTCTGGTGAATC 60 MseI 300
van der Vossen et al. 2003 GGCAGAAGAGCTAGGAAGAG ATGGCGTGATACAATCCGAG 57 AluI
CT088-3 ACT088-3F/ACT088-2R 8 SPL, ROSA, CASP 700
CT11 - 10 Rauscher et al. 2006 CASP, ROSA AGATTGCTTGTTTGGTGGTT TGGAGCAGTCAACAGAGG 55 STS 316
CT173 Z1840 4 SGN CASP AACAAGCCCCGACCTAATCT GTGACCCCTGCAGATCTTGT 60 DraI 1000
CT175 ACT175 4 SGN ROSA CAATGGCTGGAGTTTTATCAGTT TATTTGTGGAAGCGTTGCTG - - -
CT194 Z1844_F/Z1843_R 4 SGN CASP, ROSA, BF, D9.33 CCAATCCAGATCCAGCAAAT GAGAGGCCCAATCAATTTCA 60 MspI 700
CT214 - 10 Rauscher et al. 2006 CASP GAACGCGAAAGAGTGCTGATAG CCCGCTGCCTATGGAGAGT 55 HinfI 618
Fbp-cy Z1145 4 Chen et al. 2001 D9.13 TGAAGAACCATCAGCGGGATAC TGCAGGGAGAAGATCAAAAGAAAC 55 RsaI -
Glo - 10 Chen et al. 2001 ROSA CAGCGTTGAGGAGGTTGCTTCA GACAGCCACTCAATGCCATAGT 55 MspI 1700
GP180 Oberhagemann et al. 1999 TCCACCCCTGGATTCAAGAA TCAAACTCCTTCACAAAGCA
AGP180 4 CASP, SPG, BF, D9.33 58 TSp45I/TaqI 400
GP218 - 10 PoMaMo ROSA CACATCCAAGCACTCCACAA CTGCAGCAAGCACATCTAAA 55 EcoRV 944
GP221 AGP221 4 PoMaMo ROSA TGGTGACTGAACAGGTGGTG TCAGAACCTCAACCCACAGA 58 - 475
GP287 - 10 Sliwka et al. 2007 SPL TCATTCCCAAGACACTCATGC ACTCAACCACCAGCTCAAGAC 55 TaqI 700
GP87 - 10 PoMaMo CASP CCATCAGGCAATTTCCAATC GACTTGTTTTCTGCGGGAAC 55 TaqI 515
P1433 Z899 4 Park et al. 2005 SPG CACAGAACCATCAATGGCG ACCACTGAGAAATTGAGAGC 55 DpnII, SaU3AI, RsaI 800
P8h11 - 10 PoMaMo SPG TCATATTTCATAAAGAGAAATGCACA GGGTCGTGTCCGTACAAAAA 55 HaeIII 608
Pk Z1147 4 Chen et al. 2001 CASP, ROSA, SPG, BF, D9.13, D9.33 TCACTGTATCCACAGACTATACC CACTCTCCCCACTTAACATAAC 55 RsaI 800-900
RB Z1460FRB, Z1460RindRB 8 Millet et Bradeen 2007 CASP, ROSA CATCTTGAGAGAGTGAAGAATGATA CTAGTGCGCAACACAATTGAA 60 DraI 750
Rca - 10 Chen et al. 2001 CASP, SPG ACACYGTMAACAACCAGATG* ACTCTCTTGACATTCTCTTGC 60 TaqI/DraI 700
Annexe II.4
AII4-1
nom marqueur nom labo Avignon chrom. Référence, origine Parent où le marqueur a été cartographié séquence F séquence R Tm °C (F/R) enzyme de
taille attendue
restriction (CAPS)
(pb)
STM0020 MS067 4 Milbourne et al. 1998 BF, D9.13, D9.33, SH20 AGTCCAGAAAACCACATACA TGCGTCTGTGTGAGTATATTT 53 - 176
STM0028 MS34 7 Milbourne et al. 1998 CASP, BF, D9.13, D9.33, SH20 CATAAATGGTTATACACGCTTTGC TAATGGAGTTCCTGAAAAGAAAGG 53, 55, 57 - 145
STM0030 - 12 Milbourne et al. 1998 CASP, SPG, D9.33, SH20 AGAGATCGATGTAAAACACGT GTGGCATTTTGATGGATT 54 - 147
STM0037 MS035 11 Milbourne et al. 1998 ROSA, BF, D9.13, D9.33 AATTTAACTTAGAAGATTAGTCTC ATTTGGTTGGGTATGATA 48 - 90
STM0038 MS36 2 Milbourne et al. 1998 ROSA, BF, D9.13, D9.33, SH20 AACTCTAGCAGTATTTGCTTCA TTATTTAGCGTCAAATGCATA 53.9 - 108
STM0051 MS164 10 Milbourne et al. 1998 SPL, SPG TACATACATACACACACGCG CTGCAACTTATAGCCTCCA 54 - 115
STM1001 MS070 8 Milbourne et al. 1998 CASP TCAACAGTGCATTTGAATTATCG TCACCTTTTCATAGTTCAGCTAGG 53, 55, 57 - 133
STM1004 - 7 Milbourne et al. 1998 BF, D9.13, D9.33 ATATGAAATTCTCTCGATGTTTCG TCAGCCCATAAAXCTTTAGTTACCT 58.7/58 - 163
STM1008 MS141 2 Milbourne et al. 1998 CASP, BF, SH20 GTACACAGCAAAATAGCAAG TAGACACTCTCACATCCACT 56 - 140
STM1020 MS141 3 Milbourne et al. 1998 CASP, , SPL, , ROSA, , SPG, BF, D9.13, D9.33, SH20
TTCGTTGCTTACCTACTA CCCAAGATTACCACATTC 46.5/50.8 - 216
STM1020 MS041 5 Milbourne et al. 1998 CASP, D9.13 TTCGTTGCTTACCTACTA CCCAAGATTACCACATTC 47 - 216
STM1024 MS181 8 Milbourne et al. 1998 BF, D9.13, D9.33 ATACAGGACCTTAATTTCCCCAA TCAAAACCCAATTCAATCAAATC 60 - 143
STM1040 - 10 Milbourne et al. 1998 SPL, SPG, D9.13 AGTACTCAGTCAATCAAAG AGGTAAGTATGTTCTCCAG 44.2-46.3 - 173
STM1045 - 12 Milbourne et al. 1998 CASP, SPL, ROSA, SPG, D9.33 GAAGTTTTATCAGAATCC ATCACCTCATCAGCAATC 46.6/52.5 - 181
STM1049 MS75 1 Milbourne et al. 1998 CASP, SPL, ROSA CTACCAGTTTGTTGATTGTGGTG AGGGACTTTAATTTGTTGGACG 59.4 - 189
STM1051 MS037 9 Milbourne et al. 1998 CASP, BF, D9.13, D9.33 TCCCCTTGGCATTTTCTTCTCC TTTAGGGTGGGGTGAGGTTGG 65.7/65.3 - 225
STM1056 MS183 8 Milbourne et al. 1998 ROSA, BF AGGTAAGTTTTATTTTCAATTGC GGGTATGGGAATAGGTAGTTT 53.9 - 229
STM1057 MS182 8 Milbourne et al. 1998 CASP TTATGTTTCGGTTAAAATGTA AAATTAAATGGAAGACAACC 47, 50 - 107
STM1064 MS076 2 Milbourne et al. 1998 ROSA GTTCTTTTGGTGGTTTTCCT TTATTTCTCTGTTGTTGCTG 55 - 204
STM1102 MS039 9 Milbourne et al. 1998 CASP, SPL, BF, D9.13, D9.33, SH20 GGAAGAATTTTGTAGGTTCAA AAAGTGAAACTTCCTAGCATG 54 - 167
STM1105 MS029 8 Milbourne et al. 1998 ROSA, SPG, BF, D9.13, D9.33 AAACCTGCTACAAATAAGGC CAGAAATAATTGGAGGAGATG 54 - 114
STM2013 MS180 7 Milbourne et al. 1998 BF, D9.13 TTCGGAATTACCCTCTGCC AAAAAAAGAACGCGCACG 60 - 160
STM2022 MS160 2 Milbourne et al. 1998 SPL, SPG, ROSA, BF GCGTCAGCGATTTCAGTACTA TTCAGTCAACTCCTGTTGCG 58/60 - 194
STM2028 MS167 12 Milbourne et al. 1998 CASP, ROSA TCTCACCAGCCGGAACAT AAGCTGCGGAAGTGATTTTG 60 - 188
STM3009 MS040 7 Milbourne et al. 1998 CASP, ROSA, SPG, BF, D9.13, D9.33 TCAGCTGAACGACCACTGTTC GATTTCACCAAGCATGGAAGTC 64 - 110
STM3011 MS158 2 Milbourne et al. 1998 CASP, SPG, BF, D9.13, D9.33, SH20 GTGTGGTTGATTGATTGATTTAGC GTTTTTAGGCAGTTCTTGGGG 59.44/60.61 - 125
STM3015 - 8 Milbourne et al. 1998 CASP, ROSA AGCAATAAAGTCAACACTCCATCA AATGAATTAGGGGGAGGTGTG 66/62 - 156
STM3016 MS030 4 Milbourne et al. 1998 ROSA, , SPG, BF, D9.13, D9.33, SH20 TCAGAACACCGAATGGAAAAC GCTCCAACTTACTGGTCAAATCC 53 - 151
STM3023 MS174 4 Milbourne et al. 1998 D9.33, SH20 AAGCTGTTACTTGATTGCTGCA GTTCTGGCATTTCCATCTAGAGA 50, (60-50) - 197
STM3160 MS175 4 Bradshaw et al. 2004 SPG, BF, D9.33, SH20 ACTCAGAACACCGAATGG CTCCACTACTGGTCAAATCC 55 - 105-127
STM5109 - 11 Bradshaw et al. 2004 CASP, ROSA, SPG, D9.13, D9.33 ACAGCTTTACTCTGCTCAACAA TGACGGCGTTATTACAAAC 57 - 208–212
STM5130 MS088 11 Bradshaw et al. 2004 CASP, SPL, BF, D9.13, D9.33, SH20 AAAGTACAGCGAAGATGACGAC TTACCTTTGCAACCTTGCC 57 - 240–250
STM5140 MS173 4 Ghislain et al. 2004 CASP, ROSA, BF, D9.13, D9.33, SH20 GCTATTGTTGCAGATAATACG GCCATGCACTAATCTTTGA 45 - 183
STM5156 - 4 Ghislain et al. 2004 D9.13 CATTTTCTCCAGTAACTAACCA TTAGCTCCTATTTGAATCCC 57 - 271
STPoAC58 MS178 5 Sandbrink et al. 2000 CASP, ROSA, D9.13, SH20 TTGATGAAAGGAATGCAGCTTGTG ACGTTAAAGAAGTGAGAGTACGAC 55, 57 - 243
STWAX-2 MS191 8 Ghislain et al. 2004 SPG CCCATAATACTGTCGATGAGCA GAATGTAGGGAAACATGCATGA 53 - 224–243
T0635 Z592 4 SGN SPG, D9.33 GCCAAAATAGTGGTTGAAAG AAATTTCTGATGAGTCGAGG 58 MspI 800
TG303 - 10 Yamanaka et al. 2005 CASP TTCAATCCGAGCTCTTGGAATTG TTCAATCCGAGCTCTTGGAATTG 55 - -
TG313 - 10 SGN CASP, SPL, ROSA CTGCTGTTCCCAATCTAGCC ACATGCCCATTGACAACTCA 55 STS 330
TG345 Z1837 4 SGN ROSA AGCTTTTCCGTTGTTCTGGA ATCACTGGCACTTGCATCAG 60 AluI 800
TG437 Z1117F/Z1116F 4 SGN IL-195-I1 CCATATGGTCCTCCTCCAGA CTTTCAACCACTTCGGCAAT 60 Hph1
TG60 Z1842 5 SGN D9.13, D9.33 TTTAAAAAGAAGAGTGGTTCAGCA TAGAAATGCGAGGGAGGTGT 60 MseI
Rauscher et al. 2006
TG63 - 10 (TG63F1) CASP, SPG CCCAGAGTCCCCCTTCCTATT CGAGATGTTGAATTTGCGTAAGA 50 STS/MboI 600
TPT - 10 Sliwka et al. 2007 SPL, ROSA CCTTCTCTCTCACTGCCAATG CTCACCAAGCAATATACCACC 55 STS 1100
AII4-2
Annexes
Annexe II.5
Composition du milieu LB
AII5-1
Annexes
Annexe II.6
AII6-1
Annexes
Annexe IV.1
La condition requise par MAPMAKER de ne pas dépasser 8 caractères pour les noms des
marqueurs a été également appliquée pour CARTHAGENE.
-les marqueurs STM ont des noms commençant par la lettre ‘M’, suivie du numéro du
marqueur tel qu’attribué dans la bibliographie, et de la taille de la bande polymorphe ; pour le
marqueur miroir correspondant, le chiffre des centaines de la taille de la bande est supprimé
et un ‘m’ est ajouté à la fin du nom.
-les marqueurs SSR ont des noms commençant par ‘SR’, suivi de leur numéro d’origine.
Les noms d’origines des marqueurs CAPS sont donnés en Annexe II.4
Les numéros des chromosomes sont en chiffres arabes, précédés de la lettre ‘K’.
AIV1-1
Annexes
“intra-population” maps
K2_BF_D36 K2_BF_D41 K2_D9.13_D36 K2_D9.13_D39 K2_SiH_D39 K2_SiH_D42 K2_D9.33_D41
0.0 M3011139 0.0 M3011139 0.0 M3011142 0.0 M301132m 0.0 M003891 0.0 M301122m 0.0 M301132m
2.8 M301122m 2.1 M003882 2.9 M003895m
9.2 M003806m 8.8 M003882 8.8 M003808m
87.8 M100838m
114.1 M1008136
122.8 M202291m
0.0 M102095m 0.0 M102095m 0.0 M1020251 0.0 M1020251 0.0 M1020236 0.0 M1020220 0.0 M1020257
1.1 Ti050174
4.5 Ti050174
8.6 M1020189
12.0 M1020189
13.1 M102031m
15.3 Ti050177
22.2 Ti05080m
23.6 M1020237
30.1 M1020220
76.6 Ti05080m
71.6 M0020150
75.1 M002030m
96.7 Z1844_BF
114.3 Ti00119m
AIV1-2
Annexes
“intra-population” maps
K5_BF_D36 K5_BF_D41 K5_D9.13_D36 K5_D9.13_D39 K5_SiH_D39 K5_SiH_D42 K5_D9.33_D41 K5_D9.33_D42
0.0 Ti049164 0.0 Ti049164 0.0 Ti00622m 0.0 Ti006245 0.0 Ti006218 0.0 Ti00623m 0.0 Ti049164 0.0 Ti00622m
1.4 Ti04972m 2.4 Ti00623m
8.3 Ti006245
21.5 Ti00623m
M1020215 26.0 Ac5857m 25.9 Z1842m
29.4 Ti00623m 27.2
48.1 Z1842m
51.9 Ac5857m
62.8 Ac5865m
73.6 Ac5865m
143.9 Ti00622m
0.0 Ti05960m 0.0 Ti05960m 0.0 Ti059151 0.0 Ti059151 0.0 M001935m 0.0 M001935m 0.0 M001902m 0.0 Ti059151
12.6 Ti00479
24.4 Ti00493m
26.1 Ti059151
34.1 Ti00493m
40.9 Ti00479
53.8 Ti00493m
89.0 Ti00493m
0.0 M100454m
0.0 M3009151 M001448m 0.0 M0028162 0.0 M0028162 0.0 M002866m 0.0 M0028166 0.0 M300913m
2.3
4.5 M0014180
15.4 M300914m M001441m 13.4 M001497m
15.6 16.8 M3009162
68.0 M2013160
78.5 M001448m
79.6 M100454m 79.5 M2013155
84.3 M0014182
82.1 M001441m 86.0 M0028147
87.7 M001452m
96.1 M100447m
107.4 M1004257
124.6 M001452m
128.7 M001452m
156.5 M100447m
164.3 M100447m
171.9 M001452m
AIV1-3
Annexes
“intra-population” maps
K8_BF_D36 K8_BF_D41 K8_D9.13_D36 K8_D9.13_D39 K8_D9.33_D41 K8_D9.33_D42
0.0 M110511m 0.0 M1105108 0.0 M1105102 0.0 M1105102 0.0 M110511m 0.0 M110511m
2.2 M1105102
9.7 M102453m
14.6 M102453m 14.6 M1024142 M102446m
16.6
25.9 Ti04476m
33.0 M1105102
54.2 M1056206
69.7 Ti04462m
74.7 Ti044168
105.6 Ti04468m
134.8 M1024142
0.0 M110264m 0.0 M1051226 0.0 M1102167 0.0 M1051204 0.0 M110264m 0.0 M1102167 0.0 M1102167
4.7 M105191m
6.2 Ti057229 7.7 M1051226
Ti05723m 10.1 Ti057205
10.1
12.6 M1051204 11.4 Ti05723m
17.9 Ti05723m 18.1 Ti05701m
36.1 M105191m
39.8 Ti05723m
66.8 M110264m
77.9 Ti057229
99.3 Ti05705m
1.2 Ti02318m
10.9 Ti023227
12.1 Ti02311m
AIV1-4
Annexes
“intra-population” maps
K11_BF_D41 K11_D9.13_D36 K11_D9.13_D39 K11_SiH_D39 K11_D9.33_D41 K11_D9.33_D42
0.0 M5130265 0.0 M5130257 0.0 M5130257 0.0 M5130265 0.0 M5130257 0.0 M5130257
26.4 M003778m
33.1 M5109214
34.1 M510902m
36.1 M5109214
50.5 M510902m
51.5 M5109214
54.2 M510902m
65.3 M510902m
K12_SiH_D42 K12_D9.33_D42
16.6 M003037m
36.9 M0030164
41.4 M0030130
136.5 M104591m
165.6 M003037m
AIV1-5
Annexes
“inter-population” maps
0.0 M3011139 0.0 M102095m 0.0 GP180BFm 0.0 Ti00623m 0.0 Ti05960m 0.0 M3009151
2.3 M301122m
11.6 M102031m
14.3 M003808m
18.7 M003891 17.0 Th21BFm
23.9 Ti04972m
24.6 Ti049164
29.1 Ti00493m
48.0 SC91BFm
49.1 HERGH4m
50.2 SC101_BF Z1465_BF
50.8 Z1147_Bm
51.5 M301625m
52.1 M316004m
62.5 M100838m 53.8 SC100BF
54.9 SC93_BFm
62.8 Z1144_BF
65.0 M514089m M5140177
68.8 ASC84BFm
88.9 M2013160
93.1 M202291m
98.9 Ti05080m 98.7 M100454m
103.6 M0020170 M001441m
105.6
130.0 Ti001212
131.0 Ti00119m
134.0 TG22_BFm
0.0 M110511m M1105108 0.0 M1051226 0.0 Ti02311m 0.0 M5130265 0.0 M0030153
1.2 Ti02318m Ti023213
12.1 M102453m
18.1 M003772 M003770m
35.9 Ti04476m
67.6 M1056206
69.9 M110264m 70.0 M5109200
77.4 Ti057229
AIV1-6
Annexes
“inter-population” maps
K1_D9.13 K2_D9.13 K3_D9.13 K4_D9.13 K5_D9.13 K6_D9.13 K7_D9.13
67.8 Ti059151
78.0 Ti00479
98.9 M515670m
135.7 M2013155
153.4 M100447m
170.8 M001452m
0.6 M1105102 0.0 M1102167 0.0 M104093m 0.0 M5130257 0.0 M0014121
11.0 Ti023227 6.7 Ti018195
M1024142 12.6 M1051204 12.2 Ti02311m 14.7 M003778m
15.6
51.9 M510902m
54.9 M104591m
64.5 Ti04480m
112.2 M003037m
AIV1-7
Annexes
“inter-population” maps
K2_SiH K3_SiH K4_SiH K5_SiH K6_SiH K7_SiH
0.0 M301122m 0.0 M1020236 0.0 M301625m 0.0 Ti00623m 0.0 M001935m 0.0 M0028162
1.2 Z1147_2m
8.5 Ti050183
63.4 M3023196
67.9 Ac5865m 66.9 Ti00493m
95.8 M1008136
115.3 M0020150
0.0 M1105106 0.0 M110264m 0.0 Ti02311m 0.0 M5130265 0.0 M001418m
6.5 Ti018201
9.3 M003016m
18.1 Ti05701m
22.8 M003772
37.7 M003037m
56.5 M1051204
62.5 M0030130
AIV1-8
Annexes
“inter-population” maps
K2_D9.33 K3_D9.33 K4_D9.33 K5_D9.33 K6_D9.33 K7_D9.33
0.0 M3011139 0.0 M1020220 0.0 M3016121 0.0 Ti049164 0.0 M001902m 0.0 M3009162
5.2 Ti050174 1.5 Z1147_3m
10.0 M0038101 8.9 M5140180
15.0 Ti05521m M001417m
17.9
19.9 TG20833m
26.4 Ti059151
30.9 M002030m
36.3 M202222m 37.2 Ti00479
41.3 Z1844_33
48.1 TG62_33m 49.6 M1004257
77.6 M3023196
95.9 M1020215
139.4 Z1842m
146.0 M515670m
0.0 M1102167
0.0 M110511m 0.0 M104093m 0.0 M5130257 0.0 M104591m
4.5 M105191m
8.1 M1051226 8.5 Ti018195
15.2 M1105102 10.8 Ti05723m
18.9 M003778m
29.0 M003037m
32.8 M5109214
48.1 M510902m
117.2 M1024142
120.5 Ti02311m
160.4 Ti023227
163.2 Ti04480m
AIV1-9
Annexes
Consensus maps
K2 K3 K4 K5 K6 K7 K8
95.9 STM1020ehi
119.3 TG60
122.8 STPoAc58
0.0 STM1102cde
4.2 M105191m 0.0 STM1040 0.0 STM5130 0.0 STM0014eg
7.6 M1051226
7.2 STI0018
9.4 M1051204 11.5 Ti023227 11.2 M003016m
10.0 STI0057 12.2 STI0023
17.6 STM0037
21.5 STM1045b
33.8 M5109214
69.5 STM5109
73.5 M0030130
AIV1-10
Annexes
Annexe V.1
Integrated potato map marker composition
group: chromosome number
meta.occurrence: number of maps where the marker was mapped
in grey: markers that were mapped in a least two different maps
AV1-1
Annexes
AV1-2
Annexes
AV1-3
Annexes
AV1-4
Annexes
AV1-5
Annexes
AV1-6
Annexes
AV1-7
Annexes
AV1-8
Annexes
AV1-9
Annexes
AV1-10
Annexes
AV1-11
Annexes
Annexe V.2
The 12 potato chromosomes are represented by their integrated maps. All horizontal ticks on
the chromosomes are marker positions. The names of the markers which were mapped for at
least 4 times across the initial chromosome maps are mentioned. Meta-QTLs are
represented by thick bars on the right-hand side of the chromosomes. Individual QTLs that
were not included in the meta-analysis but could be anchored by at least one common
marker are represented by thin bars. Meta-QTLs and QTLs are in black when they reffered to
late blight resistance and in grey when they referred to maturity type. R-genes, Defense –
related gene-like (DRL) and Resistance gene like (RGL) are positionned on the left-hand side
of the chromosomes and designated by the motifs of the legend below. For each map, a 5
cM-scale is given and the total length of the map is mentioned at the bottom of the
chromosome (cM haldane).
RGL
DRL
phytohormone related
wound induced gene
other function
R2 R-gene
AV2-1
Annexes
chromosome I
Collins99_G87_12, MT
tomato Cf9 homolog Cf9_3
chitinase
lipoxygenase
GP194
chitinase Ewing00_ber_BCT_11, MT
CP132
5 cM
14 DRL/RGL
125
AV2-2
Annexes
chromosome II
P450-like sequence
wound induced gene
RGL St1.2.3
A. thaliana NPR1 homolog*
STM2022
peroxidase isozyme
Collins99_I88_21b, PV
chitinase-like gene
translation initation factor eif5A
STM1030b
A. thaliana DRL
102
5 cM
15 DRL/RGL
AV2-3
Annexes
chromosome III
TG526
Collins99_G87_12, MT
STI0013
Collins99_I88_11, MT
phenylalanine ammonia lyase
RGL St1.2.1-b
GP25 Ober99_GDE_G87_3 FF
CP6 Ober99_GDE_I88_3 FF
CoA lygase
7 DRL/RGL 111 5 cM
AV2-4
Annexes
chromosome IV
P450-like sequence
RGL47f2 BAC
RGH
Gro1 homolog STM3160 Bradshaw04_Stirling, FF and FG
RGL 47f2-a STM3016 Meyer98_Stirling, FF
R2
Mas binding factor* MBF Ober99_GDE_4, FF
RGL 47f2-b
auxin induced gene
metallothionein-like
SSR wound induced gene
11 DRL/RGL
87
AV2-5
Annexes
chromosome V
UDP glucose*
PRF resistance gene -like
RGL St1.2.4-d
chitinase STM5148 Bradshaw04_Stirling, FF, T%, PH, MT
STPoAc58 Sandbrink00_MCD178, FF
PR gene
11 DRL/RGL 148
5 cM
*UDP glucose: protein transglucosylase
**Lernalx: L. esculentum ribonuclease Lx (nematode resistance gene); P9e11 RGL
AV2-6
Annexes
chromosome VI
P450-like sequence
RGL St3.3.1-a
DRL, respiratory burst oxidase
CoA lygase
metallothionein-like
wound induced gene WUN2 Oberhagemann_GDE, FF
13 DRL/RGL 5 cM
AV2-7
Annexes
chromosome VII
STM0028
Collins G87-71a, FF
STM3009
auxin induced gene
Gro1*
Rpi
RGL St3.3.2
RGL St1.2.4-g, RGL BAC
chitinase-like
OPR3**
STM1009be
CollinsG87-72, MT
STM0014abd
CollinsI88-71, MT
70 5 cM
7 DRL/RGL
* Gro1: nematode resistance gene
**OPR3: oxophytodienoate reductase involved in jasmonic acid pathway
AV2-8
Annexes
chromosome VIII
osmotin-like PR locus
lipoxygenase
polyphenoloxidase
polyphenoloxidase
RGL St3.3.13-c
osmotin-like PR cluster RB STM1024 Sorensen06_3504HGG, FF
gluthation peroxidase
osmotin-like PR locus
osmotin-like PR locus
5 cM
9 DRL/RGL 119
RB RB P. infestans resistance gene cluster: NBS-LRR RB/Rpi-blb1 and Rpi-pta1, Rpi-plt1, Rpi-sto1
AV2-9
Annexes
chromosome IX
chalcone synthase 1
Rpi
2 GP129 Oberhagemann99_K31, LT
Rpi
PR gene
3
cytochrome P450 Rpi
12 DRL/RGL
5 cM
Rpi P. Infestans resistance genes
1-NBS-LRR Rpi-vnt1.1, 1.2, 1.3
2-Rpi-phu1
3-Rpi-moc1/mcq
130
AV2-10
Annexes
chromosome X
TG313, Sandbrink00_MCD178, FF
DRL
RGL St1.2.4-c
96
10 DRL/RGL
2-Rpi-ber2
AV2-11
Annexes
chromosome XI
cytochrome P450 (x 2)
N homologue*, RGLSt3.313-a STI0018 PiXI_SPG_AUDPC, FF
RGL BAC (x 3) 1
Rpi
translation initiation factor eif5A
RGL (x 2)
osmotin-like PR locus
A. thaliana AOS homolog**
2
Rpi
76
12 DRL/RGL
*N : Potato Virus Y resistance gene
AV2-12
Annexes
chromosome XII
catalase
Rx homologue*
PR locus
polyphenol oxidase
GP34, Bormann04_Leyla_121a, MT
4 DRL/RGL 97
5 cM
* Rx : Potato virus X resistance gene
AV2-13
Annexes
Annexe V.3
Meta-QTL composition
CL: no. QTLs
CC: classification criterions as Akaike
PI: weight of the meta-QTL (represents the consistency of the meta-QTL in terms of its number of individual QTLs)
MU: meta-QTL position
CI: confidence interval of the meta-QTL
Z: individual QTLs and their contribution among the QTLs (in %)
AV3-1
Annexes
AV3-2
Annexes
AV3-3