Governance Budgétaire Tunisie 1 PDF
Governance Budgétaire Tunisie 1 PDF
Governance Budgétaire Tunisie 1 PDF
Avant-propos
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
4 –REMERCIEMENTS
Remerciements
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
TABLE DES MATIÈRES – 5
Résumé .............................................................................................................................................. 9
Introduction .................................................................................................................................... 17
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
6 – TABLE DES MATIÈRES
Tableaux
2.1. Les composantes du cycle PPBS ............................................................................................... 32
3.1. CDMT du ministère : dépenses par nature économique et financement ................................... 48
3.2. CDMT du ministère : dépenses par programme........................................................................ 48
4.1. L'approche descendante dans certains pays de l'OCDE ........................................................... 58
5.1. Calendrier budgétaire typique .................................................................................................. 64
5.2. Calendriers budgétaires tunisiens pour les PLF de 2014 et 2016 .............................................. 65
Graphiques
0.1. Cycle des CDMT ....................................................................................................................... 18
3.1. Cycle d’élaboration du CBMT .................................................................................................. 44
4.1. Phases de préparation du PLF en Tunisie ................................................................................. 57
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
TABLE DES MATIÈRES – 7
Encadrés
0.1. Les classifications de dépenses ................................................................................................. 18
1.1. Politique et processus budgétaire de la Suède : l’historique et la philosophie
derrière la mise en place des nouvelles techniques de consolidation budgétaire ............................. 26
1.2. Établir une base large pour le plafond de dépenses : Suède ...................................................... 27
1.3. Des plafonds de dépenses divisés en secteurs : un meilleur degré de précision
budgétaire aux Pays-Bas .................................................................................................................. 28
2.1. Le bureau du budget au Chili, équivalent à un portefeuille ministériel .................................... 36
2.2. Les missions des services centraux du Budget en Suède .......................................................... 37
3.1. L'élaboration du CBMT en France et au Maroc ........................................................................ 45
3.2. Constatations et recommandations sur le CBMT ...................................................................... 46
3.3. Rôle des prévisions à moyen terme au Chili ............................................................................. 47
4.1. Suivi budgétaire de projets et programmes spécifiques en Espagne ......................................... 59
5.1. Le calendrier des différentes étapes de la préparation et de la présentation du
budget suédois .................................................................................................................................. 66
5.2. Comparaison des calendriers budgétaires tunisien et suédois ................................................... 67
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
8 – ACRONYMES ET ABRÉVIATIONS
Acronymes et abréviations
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
RÉSUMÉ – 9
Résumé
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
10 – RÉSUMÉ
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
ÉVALUATIONS ET RECOMMANDATIONS – 11
Évaluations et recommandations
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
12 – ÉVALUATIONS ET RECOMMANDATIONS
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
ÉVALUATIONS ET RECOMMANDATIONS – 13
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
14 – ÉVALUATIONS ET RECOMMANDATIONS
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
ÉVALUATIONS ET RECOMMANDATIONS – 15
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
INTRODUCTION – 17
Introduction
« Il n’est pas de vent favorable pour celui qui ne sait où il va ». Cette citation célèbre
de Sénèque, tout en relevant l’importance de la planification, rappelle la difficulté de la
concevoir et de l’appliquer, notamment, lorsqu’elle porte sur les politiques publiques, qui
trouvent leur manifestation dans des choix budgétaires. En recommandant de « faire
étroitement correspondre les budgets avec les priorités stratégiques à moyen terme du
gouvernement 1 », le conseil de l’OCDE met en relation les choix de politiques publiques,
l’outil budgétaire et la gestion du temps selon des échéances de deux à trois ans, intégrant
les évolutions politiques, économiques et financières 2. Or, nombre d’exemples illustrent
la grande difficulté de créer et respecter cette relation, conduisant à rechercher des
instruments contribuant à relever ces défis. Parmi ces outils, une place particulière revient
aux cadres budgétaires (ou de dépenses) à moyen terme (CDMT).
Les CDMT constituent un instrument de programmation triennal, glissant et destiné à
situer la gestion budgétaire dans une perspective pluriannuelle. Ils tendent à améliorer,
d’abord, la pérennité des politiques publiques, ensuite, l’efficacité de l’allocation
intersectorielle des ressources, et, enfin, la performance opérationnelle des services
publics. Selon le Manuel de gestion des dépenses publiques de la Banque mondiale, un
cadre de dépenses à moyen terme (CDMT) « comprend une enveloppe financière globale
fixée au sommet par les services centraux, des discussions à la base pour l’estimation des
coûts présents et à moyen terme des options de politique publique et, enfin, un processus
d’ajustement des coûts et des ressources disponibles. » (Banque mondiale, 1998). Le
même document ajoute que le CDMT constitue « un ensemble cohérent d’objectifs
stratégiques et de programmes de dépenses publiques qui définit le cadre dans lequel les
ministères opérationnels peuvent prendre des décisions pour la répartition et l’emploi de
leurs ressources ». Ces définitions montrent donc que les CDMT forment un processus de
décision itératif conduisant à cerner la contrainte macro-économique et à planifier les
politiques sectorielles. Ils participent aussi à la gestion orientée sur les résultats, se
référant à la planification stratégique, à la notion de programme et à l’autonomie de
décision des gestionnaires. Les CDMT érigent, en particulier, un lien entre les allocations
budgétaires, les objectifs et le suivi des performances (Raffinot et al., 2006).
De manière plus technique, les CDMT passent par un certain nombre d’étapes. La
phase de la formulation budgétaire, destinée aussi à l’élaboration des documents
budgétaires par l’exécutif, se trouve devancée par i) la prise de décision anticipée sur les
priorités budgétaires, ii) l’établissement de contraintes rigoureuses assurant la discipline
budgétaire globale ; et enfin, iii) le choix d’une perspective à moyen terme.
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
18 – INTRODUCTION
Planification Programmation
Suivi et
Budgétisation
évaluation
Source : Auteur.
Les classifications des dépenses ont plusieurs fonctions et constituent un cadre normatif aux
fins de formulation des politiques publiques et des actions, d’analyse du budget, de
comparaisons internationales, et de gestion courante. Les classifications des dépenses
comprennent plusieurs segments visant à remplir une ou plusieurs finalités.
On distingue deux principales catégories de classifications :
• Les classifications analytiques comprenant la classification économique (SFP ou GFS
du FMI) et la classification fonctionnelle (CFAP/COFOG des Nations Unies)
• Les classifications utilisées dans la gestion courante et intégrant la classification
administrative, la classification par nature, programmatique, par source de financement.
Source : Auteur.
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
INTRODUCTION – 19
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
20 – INTRODUCTION
les dépenses dans la limite des plafonds alloués dans le cadre du CBMT. Le CBMT
répartit les dépenses totales provenant du tableau des opérations financières de l’État
(TOFE) selon leurs destinations. Ces dernières se trouvent ventilées par secteur (ministère
ou mission) dans le CBMT, et par programme dans les CDMT sectoriels. Il conviendra de
noter qu’afin de faciliter la lecture de ce rapport, le vocable « CBMT » désignera le
CDMT global, et celui de « CDMT » les CDMT sectoriels.
On observera aussi qu’en Tunisie, les cadres à moyen terme apparaissent comme des
instruments de programmation triennale, glissants, destinés à placer la gestion budgétaire
dans une perspective pluriannuelle. Ils visent à renforcer la discipline budgétaire globale,
l'efficacité de l'allocation intersectorielle des ressources, et à améliorer la performance
opérationnelle. Spécifiquement, les cadres à moyen terme tendent à établir le lien entre,
d'une part, les objectifs stratégiques et le Plan de développement économique et social à
cinq ans, et, d'autre part, le budget annuel, contenu dans la loi de finances annuelle. Ils
définissent le cheminement pour ces objectifs et informent les adaptations requises du
budget pour l’application des actions retenues.
Malgré l’effort accompli pour instaurer la réforme budgétaire, la progression de celle-
ci a marqué le pas en raison d’un manque de soutien politique fort. Les quelques mesures
accomplies entre 2004 et 2010 proviennent en bonne partie de l’appui des partenaires
étrangers et internationaux de la Tunisie. Et ce n’est que depuis la Révolution de 2011
que la réforme budgétaire a connu une accélération significative, en particulier, par
l’extension de l’expérimentation de la GBO et le travail des groupes thématiques 4. Mais
encore une fois, cette réforme continue à se heurter à des difficultés sérieuses. Celles-ci
concernent, en particulier, les systèmes comptables de l’État et les systèmes
d’information et les instruments de programmation pluriannuelle. A ces difficultés
s’ajoutent les carences de la gestion prévisionnelle efficace des dépenses publiques.
La programmation à moyen terme, et particulièrement les CDMT, demeurent formels,
en ce qui concerne, notamment, la qualité des prévisions et de l’intégration de ces cadres
dans le processus annuel de préparation du budget. Les raisons tiennent à une approche
inadaptée et de difficultés techniques que les responsables de la conduite de la réforme
budgétaire s’efforcent encore de dépasser. Les espoirs que leurs promoteurs avaient placé
dans les CDMT tardent donc à s’accomplir réellement.
Dès lors, quelques années après avoir entrepris la réforme budgétaire en générale, et
des tentatives de mise en place de ces instruments de programmation, en particulier, il
s’avère indispensable de faire le point sur les réalisations, les outils et les approches, afin
de rendre la réforme plus opérationnelle et lui redonner son sens. D’autant plus que
l’enjeu pour la Tunisie, notamment au regard de la situation actuelle de ses finances
publiques, caractérisée par la dégradation des soldes, la réduction de ses ressources et
l’accroissement de ses dépenses publiques, consiste à allouer ses crédits selon ses
priorités stratégiques déterminées par les pouvoirs publics, tout en favorisant leur emploi
de la manière la plus efficace et efficiente. Pour ce faire, il apparaît nécessaire d’ériger les
instruments adéquats.
En vue de contribuer à relever le défi de l’instauration et de la véritable utilisation des
cadres CDMT en Tunisie, le présent rapport examine, d’abord :
• Les cadres à moyen terme dans la réforme budgétaire (chapitre 1),
• Les instruments de planification (chapitre 2),
• Les instruments de programmation (chapitre 3),
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
INTRODUCTION – 21
Notes
Références
Banque mondiale (1998), Manuel de gestion des dépenses publiques, Washington D.C.
Raffinot M. et Samuel B. (2006), Les cadres de dépenses à moyen terme : un instrument
utile pour les pays à faible revenu ? STATECO N°100.
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
1. LES CADRES À MOYEN TERME DANS LA RÉFORME BUDGÉTAIRE – 23
Chapitre 1
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
24 – 1. LES CADRES À MOYEN TERME DANS LA RÉFORME BUDGÉTAIRE
Introduction
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
1. LES CADRES À MOYEN TERME DANS LA RÉFORME BUDGÉTAIRE – 25
participant à l’expérimentation de la GBO ont été fondés sur leurs propres contraintes,
leurs stratégies sectorielles et les tendances passées d’évolution des crédits alloués.
De plus, l’agencement entre le CBDT, les CDMT, les projets annuels de performance
(PAP) n’intervient pas comme il avait été pensé. Les PAP forment des documents
préparés par les ministères sectoriels, dans lesquels sont présentés, par programme au
sens de l’article 11 de la LOB, les objectifs et les résultats attendus. Ils figurent parmi les
documents budgétaires soumis à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP),
actuellement pour information, lors de l’examen, et du vote de la loi des finances de
l’année. En effet, la LOB, dans sa version de 2004, ne rend pas obligatoire la transmission
des PAP au parlement. Avec l’adoption d’une nouvelle LOB, en revanche, elle le
deviendrait.
Conceptuellement, les CDMT et les PAP forment deux instruments en étroite relation
mais distincts. Les CDMT constituent des documents stratégiques et sont généralement
accompagnés de plans d’actions ou de PAP, pour leur application, détaillant de façon
opérationnelle les actions à entreprendre ou les projets à réaliser. Dans une logique
pluriannuelle des politiques publiques, tout en demeurant distincts, les CDMT et les PAP
ont vocation à se répondre, comme le CBMT recouvrirait les CDMT.
Le programme initial d’instauration de la programmation budgétaire en Tunisie
prévoyait que les CDMT et les PAP demeureraient deux documents séparés. Mais au
cours de l’instauration graduelle de la GBO, ils ont été réunis dans un document unique.
De plus, comme indiqué, l’administration ne prépare pas le CBMT. En conséquence, les
CDMT demeurent déliés des contraintes macro-économiques et les programmes
pluriannuels de dépenses ministériels apparaissant dans les PAP ne s’avèrent pas insérés
dans des CBMT.
L’examen de la situation nationale a également montré que seuls un TOFE et un
tableau d’équilibre entre les emplois et les ressources arrêtant les plafonds par ministère
se trouvent préparés annuellement. Par ailleurs, ces plafonds ne sont officiellement
notifiés à aucun ministère sectoriel. Ils ne servent donc pas de base à la préparation des
CDMT.
Il convient, toutefois, d’observer que pour la période 2011-2014, les services du
ministère des Finances, en collaboration avec le MDCI, ont préparé plusieurs CDMT
globaux (ou au moins des TOFE) et les CDMT 2011-2013. Après leurs élaborations par
l’administration, le CDMT 2013-2017 a été approuvé par le gouvernement et publié, celui
pour la période 2014-2018 ne l’a pas été, tout en étant communiqué à certains des
bailleurs de fonds.
En somme, la démarche initialement prévue d’un CBMT développé avant la mise en
place des CDMT n’a pas été respectée. Des écarts importants entre les prévisions et les
réalisations à moyen terme des ministères sectoriels de la première vague
d’expérimentation de la GBO en résultent. Ces écarts, qui dépassent 40 % des prévisions
initiales pour certains ministères, mettent en évidence la faiblesse de la programmation
faite par ceux-ci, due à son tour à l’absence de CBMT et de notification des plafonds des
crédits.
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
26 – 1. LES CADRES À MOYEN TERME DANS LA RÉFORME BUDGÉTAIRE
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
1. LES CADRES À MOYEN TERME DANS LA RÉFORME BUDGÉTAIRE – 27
Encadré 1.2. Établir une base large pour le plafond de dépenses : Suède
La procédure budgétaire en Suède est menée à travers un plafond de dépenses nominales qui
couvre l’ensemble des dépenses du budget du gouvernement central (mis à part le paiement des
intérêts sur la dette publique) ainsi que les dépenses pour le système de retraites hors budget.
Depuis que le plafond de dépenses est établi trois ans au préalable, il y aurait un intérêt évident à
avoir accès à des prévisions de dépenses réalistes et fiables, basées sur un cadre
macroéconomique crédible et cohérent.
D’une part, le gouvernement et le Parlement doivent être informés du développement
macroéconomique et fiscal afin d’établir un seuil adéquat pour le plafond de dépenses de l’année
supplémentaire au nouveau cycle budgétaire de trois ans. D’autre part, il est nécessaire
d’effectuer un suivi de près du développement fiscal pour les années qui ont un plafond de
dépenses déjà établi.
Les prévisions de dépenses auraient un effet direct sur les politiques fiscales. Au début des
années 2000, les prévisions de dépenses excédaient les plafonds, et ce en grande partie suite à
une évolution défavorable des droits sociaux tels que les allocations de chômage et les paiements
de transfert relatifs à la santé. Par conséquent, le gouvernement a dû réduire les dépenses afin
d’éviter le dépassement du plafond de dépenses. Puisque les plafonds s’appliquent non
seulement à l’année fiscale en cours mais aussi à l’année suivante et à la deuxième et troisième
année supplémentaire, le gouvernement a dû prendre en compte l’évolution des dépenses à
moyen terme afin de respecter les objectifs budgétaires.
Inversement, une évolution macroéconomique positive, avec une croissance solide, une
inflation inférieure à celle prévue et la diminution des paiements de transfert relatifs à la santé
pour la période 2006-2008, ont laissé une marge permettant d’être allouée à de nouvelles
initiatives stratégiques quant aux dépenses budgétaires.
Source : OCDE (2007), « The Medium-term Fiscal Framework in Sweden » dans OECD Journal on
Budgeting, Volume 6 – No. 3, www.oecd.org/sweden/43469418.pdf.
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
28 – 1. LES CADRES À MOYEN TERME DANS LA RÉFORME BUDGÉTAIRE
Aux Pays-Bas, il existe une distinction entre les dépenses du gouvernement central, les
dépenses de la sécurité sociale et les dépenses de santé. Chacun de ces trois secteurs se voit
appliquer un plafond de dépense et les transferts entre ces secteurs ne sont autorisés que dans des
circonstances particulières.
La séparation des plafonds de dépenses de sécurité sociale et de santé s’explique en partie
par le fait que ces secteurs ont leurs propres sources de financement. Ces deux secteurs sont
réciproquement sous la responsabilité de ministères lesquels devront le présenter au Parlement.
Les Accords de Coalition (comprenant les principales initiatives politiques) établissent donc
les plafonds de dépense pour chacun de ces trois secteurs. Ces Accords incluent également les
prévisions de dépenses pluriannuelles pour chaque ministère, servant de base à des sous-
plafonds pour tous les ministres au sein du budget du gouvernement central.
Source : OCDE (2006), Budgeting in the Netherlands, www.oecd.org/gov/budgeting/39997918.pdf.
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
1. LES CADRES À MOYEN TERME DANS LA RÉFORME BUDGÉTAIRE – 29
dépourvue de lien réel avec lui. Or, en ne pérennisant pas la programmation dans les
ministères sectoriels, le projet de LOB rend l’ensemble du processus de programmation
déficient. Cette carence illustre combien l’élaboration des CDMT forme dans ce texte un
simple exercice de style, conduit parallèlement aux autres éléments de la procédure de
préparation du budget, et sans effet réel.
À l’opposé, le projet de LOB aurait dû valoriser les CDMT comme des outils fondant
authentiquement les choix politiques du gouvernement, approuvés par le parlement. Il les
aurait alors prévus expressément dans la préparation du projet de loi de finances, et le
Conseil des ministres les aurait approuvés ensemble pour soumission à l’ARP.
Recommandations
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
30 – 1. LES CADRES À MOYEN TERME DANS LA RÉFORME BUDGÉTAIRE
Notes
Références
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
2. LES INSTRUMENTS DE PLANIFICATION – 31
Chapitre 2
Le chapitre observe qu’en Tunisie, des stratégies sectorielles, préparées par les
ministères sectoriels, coexistent avec le plan national de développement économique et
social, et le cadre macroéconomique. Ces instruments, fort utiles, rencontrent néanmoins
des difficultés. Ainsi les stratégies thématiques n’intègrent pas la totalité des coûts. De
son côté, si le plan de développement économique et social continue à représenter une
part importante des investissements publics, ses données financières ne sont, toutefois,
pas actualisées et le taux de réalisation de ses projets demeure modeste. L’établissement
du cadre macroéconomique se trouve gêné par l’absence de certaines données
importantes et la nécessité de mettre en place un modèle de prévision infra-annuel. De
plus, volontairement, les prévisions de recettes apparaissent surévaluées et de ressources
sous-évaluées, limitant ainsi les possibilités des ministères sectoriels d’engager de
nouveaux projets. De manière générale, le processus de cadrage fait intervenir un grand
nombre d’intervenants, paraît complexe et n’est pas formalisé. De même, la préparation
du PLF nécessite d’améliorer ses prévisions.
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
32 – 2. LES INSTRUMENTS DE PLANIFICATION
Introduction
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
2. LES INSTRUMENTS DE PLANIFICATION – 33
La préparation des stratégies dans les ministères sectoriels reste l’apanage des directions
des études et planification ou des directions techniques. La préparation des CDMT figure,
de son côté, sous la responsabilité des directions des affaires financière ou des unités
GBO ministérielles. Or, ces services communiquent peu privant de sa cohérence la chaîne
de la programmation.
Le cadre macroéconomique
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
34 – 2. LES INSTRUMENTS DE PLANIFICATION
La pratique des pays membres de l’OCDE fait ressortir que la préparation du PLF
doit, d’abord, intégrer les estimations les plus plausibles, eu égard aux comportements
passés constatés et futurs prévisibles, et ensuite, intervenir selon la procédure la plus
claire et simple. Or, l’analyse montre en Tunisie, de manière récurrente, la sous-
évaluation des recettes et la surévaluation des dépenses.
Pour assurer la qualité de prévision des recettes et des dépenses, et la crédibilité du
PLF, les prévisions de recettes et de financement nécessitent d’apparaître réalistes et
estimées justement. Cependant, l’administration tunisienne tend souvent, comme il a été
constaté lors de cette étude à sous-évaluer les recettes et à majorer les dépenses
prévisibles. Par exemple, la comparaison des prévisions de recettes, contenues dans la loi
de finances initiale, et des dépenses réalisées, figurant dans la loi de règlement, montre,
pour les années 2011 et 2012, un écart positif dépassant 20 % des recettes (hors emprunts
extérieurs). Par cette sous-estimation initiale des recettes, l’administration chercherait,
d’une part, à améliorer le taux de recouvrement apparent de l’impôt, d’autre part, à
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
2. LES INSTRUMENTS DE PLANIFICATION – 35
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
36 – 2. LES INSTRUMENTS DE PLANIFICATION
fonction se trouve répartie entre deux structures différentes : la Direction générale des
ressources et des équilibres (DGRE) et le CGABE, réduisant ainsi considérablement la
vision de chacune sur le PLF d’entre elles et créant une contrainte supplémentaire
d'échange et de coordination.
À cette division s’ajoute l’intervention de la Cellule de la Conjoncture Économique,
des Études et du Suivi des Réformes Financières du ministère des Finances (CEESRF).
Celle-ci accomplit des missions très proches de celles de la DGRE. Conformément aux
décrets fixant ses attributions et à l'organigramme du ministère des Finances, elle se
trouve, en effet, chargée, de « suivre la conjoncture économique, monétaire et financière à
l’échelle nationale et internationale et de réaliser des études relatives aux orientations
macroéconomiques et financières et proposer les recommandations en la matière. »
Cette multiplication des structures participant à la procédure budgétaire tient en partie
aux modalités de gestion des ressources humaines dans l’administration tunisienne. Dans
celle-ci, pour accroître l’intérêt des fonctions et retenir les cadres supérieurs face
l’attraction des rémunérations offertes par le secteur privé, l’habitude a été prise
d’accroître le nombre d’entités et d’emplois fonctionnels supérieurs, comme ceux de
directeurs généraux. Dans pareille situation, le risque, réside non seulement dans les
redondances inutiles sur le plan des attributions, mais surtout dans le développement de
l'esprit de défense des prérogatives et des "territoires", gênant la coordination et le partage
d'informations nécessaires à la procédure programmatique.
Ce risque s’avère accru par le manque de formalisation de la préparation du PLF.
Ainsi, la circulaire de préparation de la loi de finance initiale ne fixe pas les procédures de
préparation du cadrage macroéconomique ou budgétaire, et n’identifie ni les rôles de
chaque intervenant, ni les données reçues ni produites (inputs et outputs). De plus, la
multiplicité des acteurs requiert un fort degré de coordination entre eux, en vue
notamment de respecter les échéances. Or, la coordination de ces acteurs s’accomplit
actuellement de manière très informelle (notamment DGP-DGRE), sans que des
procédures d’échanges de données se trouvent mises en place ou que des mécanismes de
coordination soient établis.
Le bureau du budget, rattaché au ministère des Finances, est placé sous l’autorité du
directeur du budget. Bien qu’il dépende formellement du ministre des Finances, le directeur du
budget est nommé directement par le Président de la République, qui peut le révoquer à tout
moment. Au sein du cabinet chilien, la fonction est généralement considérée comme de niveau
équivalent à un portefeuille ministériel important. Les effectifs du bureau du budget sont de
l’ordre de 200 personnes. Il s’agit d’une structure classique, composée de directions sectorielles
chargées de suivre les différents ministères dépensiers ; mais elle comprend également des
services spécialisés dans l’information sur les performances et les résultats, les études
budgétaires à long terme et les problèmes de gestion budgétaire.
Source : OCDE (2004), Revue de l’OCDE sur la gestion budgétaire, Volume 4, n°4, www.oecd.org/fr/gov/
budgetisation/44041202.pdf.
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
2. LES INSTRUMENTS DE PLANIFICATION – 37
Recommandations
Il serait suggéré de :
1. Établir une relation étroite entre les CDMT et les stratégies sectorielles. Les CDMT
constituent la base de la préparation et de prévision des coûts des stratégies
sectorielles. Il apparaîtrait donc opportun que les équipes chargées de la préparation
des CDMT dans les ministères sectoriels participent à la conception et au chiffrage des
stratégies sectorielles. Il y aurait lieu donc de s’orienter vers l’intégration des équipes
responsables de ces deux aspects dans les ministères sectoriels.
2. Accorder une stabilité suffisante aux stratégies sectorielles. Fréquemment, pendant
l’exécution des stratégies sectorielles, les pouvoirs publics peuvent éprouver le besoin
d’introduire des changements d’orientation et d’objectifs. Tout en tenant compte des
besoins politiques, il s’avèrerait souhaitable de soumettre ces évolutions à l’avis de
l’équipe d’étude, de planification et programmation de la stratégie sectorielle
concernée, et, si nécessaire, procéder consécutivement à une révision de l’ensemble
des stratégies sectorielles affectées par ces changements.
3. Repenser les conditions de production et le contenu du « plan de développement
économique et social » sans remettre en cause son bien-fondé. Le plan deviendrait de
cette manière un document de stratégie, retraçant les orientations principales à moyen
et long terme, aussi bien au niveau national ou sectoriel, sans contenir, pour autant, la
liste exhaustive des projets à effectuer et leurs coûts.
4. Faire figurer les projets fondant les objectifs stratégiques dans un document à part, mis
à jour annuellement (programme d’investissement public glissant), intégrant les aléas
de réalisation, l’actualisation des coûts des projets, les chocs économiques et sociaux
affectant le cadrage macroéconomique d’une année à une autre.
5. Doter la DGP d’un outil de prévision infra-annuel, afin de lui permettre d’actualiser en
cours d’année les agrégats, cadrer de manière plus précise la préparation des lois de
finance complémentaires, et ajuster les prévisions en cours d’années, il s’avère
indispensable.
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
38 – 2. LES INSTRUMENTS DE PLANIFICATION
Recommandations (suite)
Notes
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
2. LES INSTRUMENTS DE PLANIFICATION – 39
Références
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
3. LES INSTRUMENTS DE PROGRAMMATION – 41
Chapitre 3
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
42 – 3. LES INSTRUMENTS DE PROGRAMMATION
Introduction
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
3. LES INSTRUMENTS DE PROGRAMMATION – 43
Le développement des cadres à moyen terme doit considérer le contexte du pays, ses
capacités, sa situation économique et celle des finances publiques. La mise en place des
cadres à moyen terme requièrent de se fonder sur un cadrage macroéconomique et un
TOFE solides. Elle nécessite aussi de s’appuyer sur des réflexions stratégiques et les
analyses des coûts futurs des projets d’investissement, à inscrire dans la loi des finances
de l’année.
Le CBMT détaille par ministère (ou mission) les projections de dépense du TOFE
prévisionnel. Il constitue un instrument de cadrage budgétaire et son champ de couverture
coïncide avec le budget annuel. Il a pour objectifs de :
• Encadrer la préparation du budget annuel des ministères, et la préparation de
programmes de dépense pluriannuels (programme d'investissement, CDMT
sectoriels, etc.) ;
• Fournir aux ministères sectoriels une de prévisibilité minimum pour la
préparation de leur budget ;
• Donner un cadre pour l'analyse de l'impact budgétaire futur des politiques
actuelles (par exemple, les charges récurrentes des projets d'investissement) ;
• Informer le Parlement et les citoyens sur les grandes orientations de la politique
budgétaire (Ministère des Finances, 2009).
Le guide des CDMT prévoit que la version préliminaire du CBMT soit préparée à la
fin du mois de mai, et que le Conseil des ministres décide des plafonds de dépense par
ministère ; puis, la version finale du CBMT serait jointe aux documents budgétaires
soumis à l’Assemblée des représentants du peuple, pour examen et vote.
Avec le vote de la nouvelle LOB, il est attendu que le CBMT, une fois préparé, soit
inclus dans une note d'orientation budgétaire présentée à l’ARP, avant la fin du mois de
juillet et appuie les grandes hypothèses et orientations du LFI de l’année suivante.
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
44 – 3. LES INSTRUMENTS DE PROGRAMMATION
Le guide méthodologique sur les cadres à moyen terme fournit à titre illustratif le plan
et le contenu du document du CBMT, (voir l’annexe 3), et renvoie la préparation de la
structure du CBMT à l’année 2009. Ces intentions n’ont, cependant, pas été concrétisées.
Il se révèle, en conséquence, indispensable d’établir une maquette de CBMT dans les
meilleurs délais, tout en tenant compte du contenu des autres documents de
programmation et de planification, tels que le plan de développement, le budget
économique, le TOFE ou le tableau d’équilibre emplois-ressources.
La maquette du CBMT doit faire ressortir clairement les différentes parties et sous
parties du document. Il convient qu’elle présente, notamment, l’environnement
économique mondial et national des projections, les données macroéconomiques ayant
servies à la programmation, l’évolution du secteur des finances publiques. Il se révèlerait
aussi souhaitable qu’elle donne un bref aperçu des différentes stratégies sectorielles et
ministérielles, ainsi que des priorités arrêtées par le gouvernement. La préparation des
CDMT s’ajoutant à celle de PLF, il ne faut pas qu’elle apparaisse trop lourde. A l’opposé,
il serait opportun de la considérer comme un élément à part entière de la procédure
budgétaire. En effet, le projet du budget pour l’année T+1 ne constitue que la première
année du CDMT T+1 à T+3, si bien que les travaux du CDMT facilitent le processus de
budgétisation.
Bilan Cadrage
d’exécution macro
du budget économique
T-1 T+1
Mise à jour
Adoption du des
budget programmes
sectoriels
Fixation et
Arbitrage et notification
mise à jour du des
CBMT enveloppes
indicatives
Préparation
des CDMT et
des budgets
Source : Auteur.
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
3. LES INSTRUMENTS DE PROGRAMMATION – 45
Dans la chaîne budgétaire, chaque étape demeure indissociable des autres étapes. Les
procédures de programmation et de budgétisation doivent donc rester étroitement
intégrées de manière à ce que l’output de chaque étape constitue l’input de l’autre.
En France, la constitution consacre la catégorie des lois de programmation des finances publiques, toutes
administrations publiques confondues – État, administrations de sécurité sociale et administrations publiques
locales. Cette nouvelle catégorie de loi définit « les orientations pluriannuelles des finances publiques » à moyen
terme. Concernant les dépenses de l’État, la loi de programmation des finances publiques définit pour les 3
premières années de la programmation les plafonds des crédits des missions du budget général, constituant le
budget triennal de l’État.
Depuis la révision du 23 juillet 2008, l’article 34 de la constitution française consacre les lois de
programmation, catégorie de lois appelée à définir « les orientations pluriannuelles des finances publiques » et
devant s’inscrire dans « l’objectif d’équilibre des comptes des administrations publiques ». Les lois de
programmation des finances publiques déclinent des objectifs pour chacune des administrations publiques, au
sens de la comptabilité nationale, référentiel commun aux États membres de l’Union européenne.
Le budget pluriannuel prévoit une programmation des dépenses de l’État sur 3 ans avec un plafond global de
dépenses de l’État sur le périmètre de la norme de dépense et des plafonds de dépenses par missions (ou grandes
politiques publiques). Sous réserve des modalités d’ajustement précisées dans l’annexe à la loi de
programmation, les plafonds des crédits s’avèrent impératifs les deux premières années et susceptibles
d’ajustement la troisième année. Pour chacune des années de la programmation, les projets de lois de finances se
trouvent élaborés et présentés au Parlement dans le respect des plafonds fixés dans le budget triennal. La
préparation du projet de loi de finances (PLF) suit désormais une procédure différente les années paires
(préparation du budget triennal), et les années impaires (simple actualisation de la deuxième échéance du budget
triennal).
Pour la première annuité, les plafonds de dépenses établis au niveau des missions et la répartition des crédits
par programmes sont ceux inscrits en loi de finances initiale de l’année considérée et présentent ainsi un
caractère définitif.
Pour la deuxième annuité, les plafonds de dépenses des missions sont considérés comme n’étant pas
révisables. Ils peuvent toutefois être révisés dans certains cas exceptionnels. La répartition des crédits entre les
programmes d’une mission, prévue lors de l’élaboration du budget triennal, peut en revanche être révisée dans le
respect du plafond de la mission.
Pour la dernière annuité, les crédits par mission peuvent faire l’objet d’ajustements complémentaires. Cette
troisième année « révisée » de la programmation constitue, dès lors, le point de départ du nouveau budget
pluriannuel portant sur les trois années suivantes.
Au Maroc « l’élaboration du CBMT revient au Ministère des Finances et de la Privatisation, à travers la
consolidation des CDMT. Le CDMT est alors accompagné de deux notes explicatives. La première présente les
hypothèses ayant présidé à l’élaboration du TOFT et des différentes politiques et mesures soutenant le cadre
macroéconomique. La deuxième présente les écarts éventuels entre les projections consolidées proposées par les
différents départements ministériels et les possibilités financières dégagées du TOFT, ainsi que les mesures de
rationalisation et d’arbitrage assurant la compatibilité des CDMT avec les objectifs de soutenabilité du cadre
macroéconomique ».
Source : France : Ministère des Finances et des Comptes publics : Programmation pluriannuelle des finances publiques et
budget triennal de l’État, www.performance-publique.budget.gouv.fr/budget-comptes-etat/budget-3-annees/approfondir/
fondamentaux/programmation-pluriannuelle-finances-publiques-budget-triennal-etat#.Vu_CNvnhBhE ; Maroc : Ministère
des Finances et de la Privatisation du Maroc, Cadre de Dépense à Moyen Terme : guide méthodologique ».
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
46 – 3. LES INSTRUMENTS DE PROGRAMMATION
Le CBMT est un instrument : principalement pour ajuster (diminuer) les dépenses totales
(réduire le déficit budgétaire). Les projections CBMT varient entre 2 et 5 ans. Il n’y a pas une
prolifération des documents de planification.
On distingue souvent le « scenario de base » (les tendances sur la base de la politique
inchangée) des plafonds, nécessaire pour contrôler ou réduire les dépenses totales. Les
projections sont utiles aux fins internes de chaque ministère.
Les pays qui ont « réussi » les CBMT décident le(s) plafond(s) très tôt dans le cycle
budgétaire. Les liens entre les allocations budgétaires (annuelles) et la performance ne sont pas
bien établis, sauf pour quelques secteurs précis »
Source : Lienert I. (2009), Les CDMT dans les pays de l’OCDE, blog-pfm.imf.org/files/les-cdmt-dans-les-
pays-de-locde---1---dmsdr1s.ppt
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
3. LES INSTRUMENTS DE PROGRAMMATION – 47
En 2000, le bureau du budget a commencé à formuler des prévisions à trois ans sur
l’évolution spontanée des recettes et dépenses publiques. Pour qu’elles restent constamment à
jour, elles sont examinées deux fois par an : en mai, quand les informations sur l’exécution du
budget de l’année précédente se trouvent disponibles, et à la fin de septembre quand on
incorpore la loi de finances et les hypothèses macroéconomiques à moyen terme sont intégrées
dans les prévisions relatives à l’exercice suivant. Les chiffres figurent dans un document interne
du bureau du budget et la version diffusée au public (ou aux autres ministères) s’en tient à des
données très agrégées. Les documents publiés ne font pas la liaison entre les prévisions
successives d’une année sur l’autre. Ces prévisions ne sont pas utilisées comme instrument de
répartition des ressources. Le bureau du budget y recourt pour évaluer les tendances globales des
recettes et des dépenses publiques ainsi que leur compatibilité avec l’objectif fondamental de
respect de la règle d’excédent structurel. Il s’agit donc d’un outil permettant de déterminer la
totalité des moyens dont dispose l’État. L’actualisation effectuée en mai donne des indications
sur ce point, en attendant que les groupes de travail indépendants, chargés de calculer le solde
structurel, se réunissent en août pour formuler les estimations finales.
Source : OCDE (2004), Revue de l’OCDE sur la gestion budgétaire, volume 4, N° 4,
www.oecd.org/fr/gov/budgetisation/44041202.pdf.
Si les CDMT se trouvaient préparés isolement par certains ministères, sans être
précédés par un CBMT assis sur un cadrage solide, ils constitueraient une expression de
vœux à moyen terme, sans sens pour définir des priorités ou concrétiser des stratégies.
Conscients de cette contrainte, en Tunisie, les ministères sectoriels n’ont pas attendu le
développement du CBMT pour engager les travaux sur la programmation à moyen terme.
Dans ce pays, les CDMT se trouvent établis par ministère, définissant ainsi clairement
les responsabilités dans leur préparation. Ils couvrent toutes les dépenses du budget de
l’État, quel que soit les sources de financement (ressources générales du budget,
ressources extérieures affectées et dons), y compris les fonds spéciaux du Trésor et les
dépenses des établissements publics administratifs (ou autres organismes publics), mais
hors service de la dette. En vue de poursuivre ce mouvement, il est proposé de mettre en
place, en plus des CDMT ministériels, des CDMT sectoriels proprement dits, qui
dépasseraient le cadre ministériel, pour intégrer les politiques publiques transversales
(interministérielles). Cette évolution nécessiterait de construire des programmes
interministériels et engager la réflexion sur la gestion de la transversalité de certaines
politiques, telles que la migration, l’aménagement du territoire ou la sécurité routière.
Par ailleurs, actuellement les ministères sectoriels tunisiens ne préparent pas des
documents appelés « CDMT », mais des tableaux de projections à moyen terme. Les
tableaux figurent parmi les documents sur la performance des ministères. Ils sont
ordonnés par programmes, conformément aux principes de la nomenclature
programmatique établie durant la période d’expérimentation de la GBO, et par grandes
catégories économiques de dépenses, ventilées par type de financement (voir tableaux ci-
après). Cet ordonnancement s’avère trop agrégé et ne fournit pas le détail des crédits par
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
48 – 3. LES INSTRUMENTS DE PROGRAMMATION
TND millions
t-3 t-2 t-1 1 t+1 t+2 t+3
Réalisations Budget Projections
Dépenses totales1
Dépenses courantes
Rémunérations
Moyens des services
Interventions
Dépenses de développement
Financement
Ressources générales du Budget
Prêts liés à des projets
Dons liés à des projets
Autres ressources2
Notes :
1. Paiements réalisés ou prévisions de paiement. Comprend, en plus des dépenses du budget de l’État, les dépenses sur
ressources propres des établissements publics listés en annexe.
Source : Ministère des Finances (2009), Guide méthodologique des CDMT, Tunisie, page 32.
TND millions
t-3 t-2 t-1 1 t+1 t+2 t+3
Réalisations Budget Projections
Dépenses totales1
Programme administration générale
Programme ……..
Programme ……..
Programme ……..
Etc.
Notes :
1. Comprend en plus des dépenses du budget de l’État les dépenses sur ressources propres des établissements cités en annexe III.
Source : Ministère des Finances (2009), Guide méthodologique des CDMT, Tunisie, page 32.
Sur ce point, le guide méthodologique des CDMT prévoit de détailler davantage les
projections des CDMT et de les faire intégrer les activités et les actions. Ces projections
conféreraient ainsi aux responsables de programmes une vision plus fine des enjeux et
amélioreraient le pilotage de leurs programmes. Pour devenir possible, cet objectif
requiert la déclinaison des programmes, dans le cadre de la réforme de la GBO, et
l’affectation des crédits par activités, actions et centres de coûts.
L’extension des projections des CDMT vers les activités et actions nécessite la
stabilisation de la nomenclature comptable, afin de décliner, d’abord, les CDMT par
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
3. LES INSTRUMENTS DE PROGRAMMATION – 49
Nous avons présenté plus haut les différents acteurs du cadrage macroéconomique.
En complément, cette section se trouve spécialement consacrée aux acteurs de la
préparation du CBMT et des CDMT. Elle met en exergue les carences de coordination
empêchant l’instauration pérenne de la procédure des cadres à moyen terme. Le guide
méthodologique sur les cadres à moyen terme montre de manière précise ces acteurs et
leurs responsabilités dans la procédure. Ces acteurs figurent dans l’annexe n° 1 en suivant
les étapes de la préparation du PLF et des CBMT.
Il convient, toutefois, de noter l’absence en Tunisie, d’une part, d’une organisation
institutionnelle déterminant les acteurs responsables de la préparation des cadres à moyen
terme, et d’autre part, de procédures de coordination entre ces acteurs. Un groupe de
travail sur les CDMT avait, en effet, été créé par le ministère des finances, mais ses
activités ont été rapidement interrompues. Il était constitué de « personnes ressources »
du ministère des finances et d’autres ministères et institutions qui, à côté de leurs
fonctions principales, participaient à la préparation des tableaux financiers et des
projections budgétaires des cadres à moyen terme.
L’ampleur des tâches et leurs délais réduits exigeaient un engagement complet que les
membres du groupe de travail sur les CDMT se trouvaient naturellement dans l’incapacité
de consentir, en raison de leurs autres obligations professionnelles. Hormis ce groupe de
travail, les autorités tunisiennes n’ont pas prévu clairement les agents chargés de la
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
50 – 3. LES INSTRUMENTS DE PROGRAMMATION
préparation des cadres à moyen terme, ainsi que leur rôle dans la procédure. Afin de
préparer d’ores et déjà le CBMT des années 2017 à 2019, accompagnant le PLF de 2017,
la désignation de ses acteurs demeure, pourtant, indispensable. Pour mettre un terme à
cette carence grave, le projet de LOB définit précisément ces responsables. Bien sûr, pour
devenir contraignant ce texte requiert l’approbation de l’Assemblée des représentants du
peuple. Par ailleurs, aucune procédure de coordination entre les différents acteurs de la
rédaction des CDMT n’existe aujourd’hui, gênant logiquement l’atteinte de leur mission.
Recommandations
Il apparaîtrait souhaitable de :
1. Publier les projets et les versions définitives des CBMT et CDMT, tout en mettant à la
disposition du public une version abrégée et aisément compréhensible par tous. En
effet, les cadres à moyen terme fixent le contexte d'analyse de l'impact budgétaire à
trois ans des politiques publiques actuelles, tant au niveau national que sectoriel. Ils
ont vocation à informer les membres de l’ARP et seraient utiles aux citoyens et aux
acteurs économiques. Il s’avèrerait, dès lors, souhaitable de les rendre accessibles au
public, dans leurs versions préliminaires, et surtout finales. En même temps, en vue de
garantir une information compréhensible par tous les citoyens, des versions agrégées
seraient à produire.
2. Établir la nouvelle maquette des CBMT et concentrer son contenu sur les analyses et
informations essentielles. Aussi, conviendrait-il de limiter son contenu aux parties
suivantes : a) le contexte macroéconomique, figurant en détail dans la note de
présentation du projet de la loi de finances de l’année T+1, s’en tiendrait au rappel de
ses principaux éléments ; b) les politiques fiscales et budgétaires, décrites dans
d’autres documents, se concentreraient sur la présentation et l’explication du TOFE et
du tableau des équilibres emplois-ressources ; c) la gestion de la dette, ferait l’objet
d’un document indépendant, décrivant la stratégie d’endettement, les analyses sur la
viabilité et la soutenabilité de la dette, ainsi que les autres analyses relatives à dette
extérieure et intérieure. Il s’avèrerait, en revanche, nécessaire de développer des
parties sur : d) la politique des recettes publiques ; e) les plafonds de dépense (en
version préliminaire) et leur explication ; f) les écarts entre la version préliminaire et la
version finale du CBMT.
3. Poursuivre la production par les ministères sectoriels des CDMT. En effet, ceux-ci
n’ont pas attendu que le CBMT soit officiellement appliqué pour entreprendre la
rédaction de leurs CDMT. Il y a donc lieu d’entretenir cette dynamique. a) Les
ministères sectoriels continueraient ainsi l’élaboration de leur programmation et la
conception des stratégies, en procédant à leurs simulations chiffrées, en achevant la
mise au point des bases de données indispensables à ces simulations, et en réalisant
l’étude du coût des activités et des projets en cours et nouveaux. b) Mais,
naturellement, il reviendrait aux ministres sectoriels de s’approprier pleinement le
sujet et donner les instructions dans ce sens.
4. Mettre à jour le guide méthodologique sur le CDMT de sorte à en faire un guide de
programmation et de budgétisation, réellement suivi, et d’incorporer le processus de
préparation des CDMT dans celui de préparation du budget.
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
3. LES INSTRUMENTS DE PROGRAMMATION – 51
Recommandations (suite)
Notes
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
52 – 3. LES INSTRUMENTS DE PROGRAMMATION
Références
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
4. LES ACTIVITÉS DE PRÉPARATION DU BUDGET – 53
Chapitre 4
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
54 – 4. LES ACTIVITÉS DE PRÉPARATION DU BUDGET
Introduction
Les cadres à moyen terme répondent au besoin que les ministères sectoriels fixent des
priorités entre les programmes, les activités et les actions, tout en respectant les
orientations stratégiques du secteur et les contraintes macroéconomiques arrêtées dans le
cadrage macroéconomique et traduites dans le TOFE et le CBMT. L’élaboration d’un
CDMT constitue un exercice de programmation et de fixation de priorités à moyen terme
des dépenses des programmes. Les activités et les actions, s’ajoutant aux projets en cours
et nouveaux à financer, entrent dans le cadre de l’exercice de budgétisation.
La démarche de programmation et de budgétisation en Tunisie devrait, selon la
démarche décrite dans le guide méthodologique, s’agencer en deux phases :
1. « Une phase stratégique, ou de cadrage, visant à formuler les choix stratégiques
(objectifs budgétaires globaux, allocation intersectorielle des ressources) et, ainsi,
à assurer le lien entre les grands choix de politique publique et le budget. Cette
phase doit déboucher sur la préparation d'un TOFE prévisionnel et d'un CBMT.
Les plafonds de dépense par ministère qui encadrent la préparation des budgets et
programmes ministériels sont dérivés de ce CBMT.
2. Une phase de préparation des prévisions budgétaires et des CDMT finaux
comportant les arbitrages intra-sectoriels et la soumission des projets de budget
ministériels. Les arbitrages intra-sectoriels sont effectués par les ministères
sectoriels, dans le respect des plafonds de dépense définis dans la phase
stratégique. Il est souvent dit que "chaque ministère devient alors son propre
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
4. LES ACTIVITÉS DE PRÉPARATION DU BUDGET – 55
ministère des finances" dans les limites fixées par le TOFE prévisionnel et le
CBMT » (Ministère des Finances, (2009).
Ces deux phases descendante « top down » et ascendante « buttom up » devraient être
réconciliées à un certain moment du cycle de préparation du budget, afin d’arrêter les
enveloppes définitives de crédits. Cette démarche (voir annexe 5) de budgétisation en
deux temps n’a pas été conduite à bien en raison de l’absence de préparation du CBMT et
de la notification des plafonds des crédits aux ministères sectoriels.
La préparation du PLF, de son côté, débute par le cadrage macroéconomique, en vue
de déterminer les ressources et les emplois mis à la disposition de l’exécutif pendant la
période considérée. Elle devrait être guidée par des instruments marquant deux phases
différentes : la première dite «de cadrage », et la seconde dite de « préparation des
crédits » (voir annexe 5 sur la budgétisation en deux temps).
Le schéma directeur de la GBO définit ces deux phases comme suit : « la phase de
cadrage, visant à formuler les choix stratégiques (objectifs budgétaires globaux,
allocation intersectorielle des ressources) et, ainsi, à assurer le lien entre les politiques
publiques et le budget. Cette phase doit déboucher sur la préparation d'un TOFE
prévisionnel et d'un CBMT. […] La phase de préparation des prévisions budgétaires et
des CDMT finaux comportant les arbitrages intra-sectoriels et la soumission des projets
de budget ministériels. Les arbitrages intra-sectoriels sont effectués par les ministères
sectoriels, dans le respect des plafonds de dépense définis dans la phase stratégique. Le
ministère des Finances vérifie la cohérence des propositions sectorielles avec les plafonds
de dépense et les objectifs stratégiques globaux définis dans le Plan et les autres
documents stratégiques ».
La procédure de budgétisation en deux temps, avec ses deux phases, nécessite que les
procédures de préparation des cadres à moyen terme et du budget se trouvent unifiées.
Elle requiert, également, la responsabilisation des ministères, l’implication des décideurs
politiques de manière claire et le renforcement du rôle de l’Assemblée des représentants
du peuple. Il s’avère, enfin impossible d’instaurer la budgétisation en deux temps sans
une procédure de programmation glissante, fondée sur l’analyse des évolutions des
politiques publiques.
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
56 – 4. LES ACTIVITÉS DE PRÉPARATION DU BUDGET
Le guide méthodologique des CDMT prévoit les procédures de préparation des cadres
à moyen terme. Il envisage une budgétisation en deux temps (voir plus haut). La première
phase de cadrage aboutirait à la préparation d'un TOFE prévisionnel et d'un CBMT dont
découleraient les plafonds de dépense par ministère. Ces plafonds détermineraient
théoriquement la préparation des CDMT et des budgets et programmes ministériels. La
deuxième phase porterait sur la préparation des crédits, dans le respect des plafonds de
dépense définis dans la phase stratégique. Malheureusement, la méthode du guide se
trouve ignorée.
Le guide prévoit également des mécanismes de réconciliation entre le « haut » (le
cadrage macro budgétaire) et le « bas » (la programmation des ministères sectoriels) au
cours de ces deux phases. Mais ces mécanismes demeurent inappliqués. La réconciliation
entre les plafonds des dépenses, issus de la phase de cadrage, et les propositions des
ministères sectoriels intervient donc lors des arbitrages entre ministres, et concerne
seulement l’année T+1. La méthode proposée par le guide coïncide avec les bonnes
pratiques des pays membres de l’OCDE invitant à élaborer le budget selon sa méthode
descendante. En effet, il a été observé que la formation des budgets selon une approche
« ascendante », où les ministères dépensiers soumettent des demandes budgétaires
spontanées, facilite les dépassements des crédits et les déficits budgétaires insoutenables.
Le calendrier budgétaire
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
4. LES ACTIVITÉS DE PRÉPARATION DU BUDGET – 57
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
58 – 4. LES ACTIVITÉS DE PRÉPARATION DU BUDGET
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
4. LES ACTIVITÉS DE PRÉPARATION DU BUDGET – 59
Le lien entre les stratégies et le budget s’instaure grâce à la déclinaison des objectifs
stratégiques dans les budgets de programmes triennaux ou les CDMT. Il apparaît
essentiel, au début de la phase de préparation du budget, de procéder à une évaluation de
l’atteinte des objectifs et des performances. Cette activité figure dans le calendrier
budgétaire tunisien de préparation du budget, mais nécessiterait d’intervenir en amont du
cycle (janvier-février). Il apparaîtrait, par ailleurs, souhaitable de procéder, au moins une
fois tous les trois ans, à une évaluation globale des dépenses publiques.
Chaque année, la Loi de finances comporte une liste de projets particuliers sélectionnés pour
être soumis à un suivi et un contrôle financier spécifique. Cette mesure ne concerne pas que des
services de l’administration mais aussi des entreprises publiques.
En 2002, les principaux projets concernent :
• les prisons ; les tribunaux ; la sécurité routière ; l’aide sociale accordée aux immigrés et
réfugiés ; les infrastructures dans le domaine de l’eau ;
• les infrastructures de transport ferroviaire ; les infrastructures du transport routier ; le
plan national d’irrigation ; un programme de R+D.
En outre, un suivi spécifique du projet d’entreprise de certaines sociétés publiques est
effectué, il concerne les autorités portuaires, les aéroports..
Source : OCDE, Budget orienté vers les résultats en Espagne : enseignements tirés, www.oecd.org/fr/
espagne/2497156.pdf.
Les documents de préparation budgétaire indiquent également, d’une part, que les
discussions (conférences) budgétaires devraient s’appuyer sur « le dossier de synthèse de
la performance », et d’autre part, qu’il y a lieu de mettre en avant les aspects liés à la
performance, de débattre des objectifs et des cibles des indicateurs pour la gestion T+1.
La revue par les pairs a montré que ces directives ne sont pas suivies. Les discussions
budgétaires se déroulent, comme par le passé, en partant des demandes de crédits
formulées par les ministères techniques, suivies par les contre-propositions du ministère
des finances, au regard des moyens du budget de l’État ou des ressources extérieures
disponibles.
Afin de ne pas alourdir inutilement la phase de préparation des crédits, les
conférences budgétaires ne devraient pas porter sur la définition des orientations des
politiques publiques, des priorités budgétaires, des objectifs, ou des indicateurs et leurs
cibles. Il est souhaitable que le débat sur la performance des programmes (sur les
indicateurs et leurs cibles) intervienne avant la phase des discussions budgétaires.
Les priorités restent à arrêter, en début d’année, par chaque ministère sectoriel et les
cibles des indicateurs ajustées ultérieurement, en fonctions des enveloppes de crédits
arrêtées pour le ministère concerné. Il s’avère indispensable de les établir à partir des
stratégies des secteurs, et les propositions d’initiatives nouvelles (nouvelles activités et/ou
actions, ou nouveaux projets) seront retenues, en fonction des décisions d’allocation des
ressources.
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
60 – 4. LES ACTIVITÉS DE PRÉPARATION DU BUDGET
Il ne paraît pas plus souhaitable que les priorités arrêtées au niveau sectoriel, ou les
cibles des indicateurs attendues pour l’année T+1, conduisent l’allocation des crédits (ils
peuvent l’affecter mais dans une petite proportion). Dans l’esprit de la réforme de la
GBO, les objectifs et les cibles des indicateurs ne déterminent pas les crédits alloués aux
ministères, mais à l’inverse, le montant des crédits, issu du cadrage macroéconomique et
budgétaire, éventuellement ajusté en fonction des priorités intersectorielles décidées au
niveau gouvernemental, fixe les performances à réaliser en T+1.
Bien que le guide méthodologique sur les cadres à moyen terme ait insisté sur
l’intégration de la préparation des CDMT et du budget annuel, aujourd’hui les deux
procédures demeurent distinctes, à tel point que les projections des années suivant l'année
budgétaire se trouvent majoritairement dans les cycles budgétaires suivants, et le PLFI
continue à être préparé sans relation avec le CBMT.
À part la date de soumission du projet de loi de finances de l’année à l’ARP,
constitutionnelle, les dates des autres activités de préparation du budget varient d’une
année à une autre. De sorte à donner davantage de prévisibilité aux parties prenantes, il
est nécessaire que les dates des activités de programmation et de préparation du budget
soient fixes. Rendre ces dates fixes permettra aux gestionnaires et aux responsables de
programmer leurs activités et de préparer leur budget suffisamment en avance. La
circulaire de programmation et de préparation du budget devrait se limiter à déterminer
les orientations générales pour la préparation du budget, à exposer le cadre
macroéconomique et budgétaire, à notifier les plafonds de crédits aux ministères arrêtés
en Conseil des ministres.
Recommandations
Il apparaîtrait souhaitable de :
1. Resituer le débat sur la performance, les indicateurs et leurs cibles dans le calendrier
budgétaire. Il conviendrait de le placer au début d’année, et non pas lors des
conférences budgétaires. Une fois les crédits arrêtés par ministère, les cibles des
indicateurs seraient ajustées en conséquence dans la mouture finale du PLFI, et dans
les projets annuels de performance (ou dans le budget de performance ministériel).
2. Instaurer le mécanisme de budgétisation en deux temps, en procédant, d’abord, à la
notification des plafonds issus du CBMT, et, en rapprochant, ensuite, les enveloppes
des ministères sectoriels, arrêtées au niveau de leurs CDMT, de sorte que les
procédures de programmation à moyen terme assurent pleinement leurs objectifs. Ces
enveloppes se trouveraient ainsi conformes aux plafonds de crédits arrêtés dans le
CBMT.
3. Compléter la circulaire de préparation du budget en indiquant les activités liées à
l’examen des stratégies sectorielles, au cadrage macroéconomique, au CBMT et aux
CDMT.
4. Responsabiliser les ministères et impliquer les décideurs politiques de manière claire
et renforcer le rôle de l’ARP. En effet, le budget demeure avant tout un acte politique,
dans lequel les décideurs politiques, qui déterminent les politiques publiques, assument
le premier rôle. Pour ce faire, une campagne de sensibilisation pourrait mettre en avant
l’importance des CDMT et des modalités concrètes de leur mise en œuvre.
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
4. LES ACTIVITÉS DE PRÉPARATION DU BUDGET – 61
Recommandations (suite)
Notes
Références
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
5. LE CALENDRIER BUDGÉTAIRE – 63
Chapitre 5
Le calendrier budgétaire
Le chapitre, après avoir comparé les calendriers tunisiens et de certains pays membres
de l’OCDE, en suggère un nouveau qui pourrait être adopté en Tunisie. Ce chapitre
donne également un bref aperçu sur les principaux facteurs d’échec et de succès dans
l’instauration des cadres à moyen terme
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
64 – 5. LE CALENDRIER BUDGÉTAIRE
Introduction
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
5. LE CALENDRIER BUDGÉTAIRE – 65
En Tunisie, le calendrier budgétaire se déroule, dans ces grandes lignes, tel que celui
précité, tout en connaissant des légères variations d'une année à l'autre, comme cela
apparaît dans le tableau ci-dessous.
Tableau 1.2. Les calendriers budgétaires tunisiens pour les PLF de 2014 et 2016
Les expériences internationales montrent que la majorité des pays engage le processus
budgétaire en début d'année, et pour certains d’entre eux dès l'année n-1. Des corrections
interviennent au fur et à mesure suivant l'affinement des données et de l'évolution de la
conjoncture. Ces aménagements peuvent accompagner le processus jusqu'à l’adoption du
PLF, voire postérieurement, si une loi de finances rectificative s’avère nécessaire.
Par rapport aux pays membres de l'OCDE, la Tunisie débute actuellement ses travaux
budgétaires de manière tardive, à la fin de mars. À l’opposé, l’administration suédoise,
entre janvier et mars de l'année n, examine les demandes ministérielles et actualise le
cadrage pluriannuel ; au mois de mars de l'année n, le soumet au Conseil des ministres les
recommandations pour le budget annuel et les années à venir ; et, à la fin de mars, elle
fixe les plafonds pour les ministères sectoriels.
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
66 – 5. LE CALENDRIER BUDGÉTAIRE
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
5. LE CALENDRIER BUDGÉTAIRE – 67
Cette situation s’avèrerait susceptible d’évoluer avec l’adoption par l’ARP du projet
de nouvelle LOB, dont deux articles traitent du calendrier budgétaire :
• l'article 37 prévoit que le calendrier budgétaire soit établi par un arrêté du ministre
des finances, et que le gouvernement présente avant la fin de juillet les
hypothèses et les grandes orientations du PLF au parlement ;
• l'article 39 fixe la date limite pour la présentation du PLF à l'ARP au 15 octobre
de l'année N, reprenant les dispositions de l'article 66 de la Constitution, qui
détermine également le 10 décembre pour l'adoption du PLF.
De plus, en annonçant que le gouvernement présente à l’ARP, avant la fin juillet, les
orientations budgétaires retenues pour la préparation du PLF, date à laquelle
habituellement les projections macroéconomiques ne se trouvent pas prêtes, l’article 37
du projet de LOB impose d’anticiper la date d’achèvement de ces projections.
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
68 – 5. LE CALENDRIER BUDGÉTAIRE
Par rapport, aux dates retenues actuellement, des arguments importants militent en
faveur du raccourcissement des échéances de préparation du PLF :
• structurellement, l'essentiel des crédits sont reconduits, les mesures nouvelles et
les aménagements influençant de manière limitée les masses financières ; dès lors,
le ministère des finances se trouve habituellement en mesure d’anticiper
l’essentiel des dispositions du PL ;
• l’achèvement du TOFE au cours du mois de mai permettrait de :
− avancer la préparation du CBMT ;
− améliorer l'implication du gouvernement sur la définition des plafonds de
dépenses à notifier aux ministères sectoriels ;
− préparer la présentation des orientations budgétaires à l’ARP (avant la fin
juillet de chaque année)
− accorder une période suffisante aux ministères sectoriels assurant la bonne
coordination des travaux internes.
• la pratique démontre que les phases de prévisions et celle de préparation des PLF
constituent un processus évolutif jusqu'au dépôt du projet au parlement,
particulièrement lorsque la conjoncture nationale et internationale se montre
volatile. Une fois éprouvée, la procédure porterait essentiellement sur
l'actualisation des crédits en cours et le glissement du CDMT d'une année sur
l’autre.
Parmi les principaux facteurs d’échec figurent la méconnaissance par les CDMT des
contraintes macroéconomiques et le défaut de leur encadrement par les CBMT, faisant
ainsi ressortir des déficits de financement. D’autres facteurs d’échec tiennent au défaut de
lien entre les CDMT et le budget de l’année, l’inexistence de la programmation glissante
conduisant à négliger les prévisions des années antérieures et à l’absence des prévisions
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
5. LE CALENDRIER BUDGÉTAIRE – 69
des CDMT dans le budget. Il convient d’ajouter à ces facteurs, la faible implication des
décideurs, très compréhensible en Tunisie ces dernières années, où un très grand nombre
de défis, souvent vitaux pour la nation, les ont accaparés.
Les facteurs de succès tiennent notamment à l’engagement politique de haut niveau
pour prendre des décisions difficiles de restructuration des dépenses. Ainsi, certains
ministères modéreront leurs dépenses de sorte que les secteurs prioritaires bénéficient de
ressources supplémentaires. Ces agents de succès découlent aussi de la volonté de
soumettre toutes les décisions financières à la discipline des cadres à moyen terme
(CBMT et CDMT) avec l’engagement de tous les niveaux de respecter les priorités et les
décisions budgétaires.
Dans cette optique, aucune décision relative à des dépenses nouvelles nécessitant une
réallocation budgétaire n’interviendrait pendant l’exécution budgétaire. En effet, ces
décisions provoquent souvent la remise en cause des priorités décidées lors du vote de la
loi des finances. Il conviendrait d’observer, enfin, que fréquemment l’amélioration de la
gestion macroéconomique et de la perception des recettes n’évitent pas l’ajustement des
prévisions budgétaires. Cette amélioration requiert un système d’information fondé sur
une classification budgétaire satisfaisante, corrigeant les rapports sur les dépenses et les
résultats obtenus.
Références
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
70 – ANNEXE A
Annexe A
A. PRESENTATION GENERALE
• La situation du secteur
• La politique sectorielle
• Le budget du ministère
• La programmation pluriannuelle des dépenses
− Tableaux récapitulatifs
B. LES PROGRAMMES
Par programme
• Description du programme
• Présentation de la stratégie et des objectifs
− Présentation générale
− Présentation de chaque objectif
− Présentation des indicateurs rattachés à l’objectif
− Tableau des indicateurs de performance
• Descriptions des principales activités
• Les projections financières
− Commentaires
− Tableaux de financement
C. PROBLEMES ET DEFIS
ANNEXE
• Tableau des dépenses par programme et projet d’investissement
• Tableaux de construction des projections financières du CDMT et d’identification
des changements
• Liste des établissements publics dont les dépenses sur ressources extrabudgétaires
sont couvertes par le CDMT ministériel
• Toute autre annexe jugée utile.
Source : Schéma directeur de la réforme GBO réactualisé, avant-projet, version n°3, encadré 3, page 22.
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
ANNEXE B – 71
Annexe B
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
72 – ANNEXE C
Annexe C
Année t-2 Année t-1 Année t Année t+1 Année t+2 Année t+3
Réalis. Réalis. Budget Projection
Cadre macro-économique à moyen terme
Secteur réel (équilibre emploi-ressources)
Secteur monétaire
Balance des paiements
Secteur privé et public non administratif
Tableau des opérations financières de l’État (TOFE) prévisionnel
Recettes et dons
Dépenses totales
Rémunérations
Moyens de service
Intérêts
Interventions
Développement
CDMT Global
Défense
Rémunérations
Moyens de service et interventions
Développement
Education
Rémunérations
Moyens de service et interventions
Développement
Administration générale
Rémunérations
Moyens de serv. et interv.
Développement
Enseignement
Rémunérations
CDMT MESRST
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
ANNEXE D – 73
Annexe D
Résumé
A. Introduction
B. Contexte macro-économique
Tendances récentes
Mise à jour des projections pour t
Projections t à t+3
C. Politique fiscale
Analyse du système fiscal actuel
Objectifs de la politique fiscale
Les administrations fiscales
D. Politique budgétaire globale
Période t-3 à t+3 : année en cours (t) ; 3 années passées (t-3 à t-1) ;
période du CDMT (t+1 à t+3)
Les opérations financières consolidées des administrations politiques
Les opérations financières de l’État (TOFE)
Transferts aux collectivités territoriales
Les opérations financières des collectivités territoriales
Les opérations financières des fonds de sécurité sociale
E. Gestion de la Dette
Aspects principaux
Dette extérieure
Directe
Garanties
Dette intérieure
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
74 – ANNEXE D
Annexes
La politique du personnel
Stratégie de réforme budgétaire
Etc.
1. Ce qui est développé ici c’est seulement la partie programmation pluriannuelle des dépenses du ministère.
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
ANNEXE E – 75
Annexe E
Problèmes à résoudre.
- Tableaux récapitulatifs
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
76 – ANNEXE E
- Dépenses du programme
III. Problèmes et défis
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
ANNEXE F – 77
Annexe F
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
78 – ANNEXE G
Annexe G
Activités Échéances
Réunions préparatoires (estimation de l'exécution du budget 2014, actualisation du budget
de l'année 2015, etc.) et identification des mesures à prendre pour pallier à certaines
insuffisances
Identification des résultats et des valeurs cibles réalisés des indicateurs de performance
des programmes sur la base des dépenses de l’année 2014 Fin avril 2015
Actualisation des objectifs et des indicateurs de performance de l’année 2015 à la lumière
des crédits inscrits pour les programmes dans la loi de finances pour l’année 2015 et
identification de mesures et des activités à entreprendre pour pallier à certaines
insuffisances
Dernier délai de soumission des rapports annuels de performance au titre de l’année 2014
pour les ministères concernés par la première, le deuxième et la troisième vague 02 mai 2015
d’expérimentation de la GBO
Dernier délai de soumission des projets de budgets au ministère des finances
accompagnés du dossier de synthèse de la performance (sur la base duquel se feront les 31 mai 2015
discussions budgétaires et les discussions sur la performance)
Dernier délai de présentation des dispositions devant être intégrées dans le projet de loi
Fin juin 2015
de finances pour la gestion 2016
Discussions (conférences) budgétaires et discussion des projets annuels de performance Juin-juillet 2015
Dernier délai de présentation des dispositions à intégrer si besoin dans le projet de loi de
Fin juillet 2015
finances pour la gestion 2016
Première semaine du mois
Conseil ministériel pour arrêter les équilibres généraux du projet de budget
d’août 2015
Dernier délai de présentation des projets annuels de performance finaux au Ministère des Troisième semaine du mois de
finances septembre 2015
Présentation du projet de loi de finances et des projets annuels de performance et le projet Première semaine du mois
de budget pour la gestion 2016 au Conseil des Ministres pour approbation d’octobre 2015
Dernier délai pour la transmission du projet de loi de finances et les projets annuels de
performance et le projet de budget de l’État pour la gestion 2016 à l’Assemblée des 15 octobre 2015
Représentants du Peuple
Source : Circulaire du chef du Gouvernement n°12 du 16 avril 2015, Tunisie.
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
ANNEXE H – 79
Annexe H
Faire étroitement correspondre les budgets avec les priorités stratégiques à moyen
terme du gouvernement, en :
a) développant au-delà du cycle annuel classique les aspects du processus de
budgétisation s’inscrivant dans une perspective à moyen terme ;
b) organisant et en structurant les crédits budgétaires de sorte qu’ils reflètent
correctement les objectifs nationaux ;
c) reconnaissant, lorsqu’il s’agit de mettre en place les bases du budget annuel, l’utilité
potentielle d’un cadre de dépenses à moyen terme (CDMT) qui : i) joue un véritable
rôle dans la définition des limites applicables aux principales catégories de dépenses
pour chaque exercice, dans une perspective à moyen terme ; ii) tient pleinement
compte des contraintes budgétaires top-down fixées par les pouvoirs publics ;
iii) repose sur des prévisions réalistes concernant les dépenses de base (autrement
dit, se fonde sur les politiques existantes), en intégrant une présentation claire des
grandes hypothèses retenues ; iv) montre la correspondance avec les objectifs de
dépenses et les résultats attendus de la mise en œuvre des plans stratégiques
nationaux ; v) incorpore des incitations institutionnelles et une flexibilité suffisantes
pour garantir le respect des limitations de dépenses ;
d) favorisant l’existence d’une relation de travail étroite entre l’autorité budgétaire
centrale (ABC) et les autres institutions du centre du gouvernement (cabinet du
Premier ministre, secrétariat général du gouvernement ou ministère du Plan, par
exemple), compte tenu des liens d’interdépendance qui unissent le processus
budgétaire et l’exécution des politiques émanant de l’administration dans son
ensemble ;
e) réfléchissant aux moyens de concevoir et de mettre en œuvre des mécanismes
réguliers d’examen des politiques existantes en matière de dépenses, notamment de
dépenses fiscales (voir la recommandation n° 8 ci-dessous), de sorte qu’il soit plus
facile d’établir les prévisions budgétaires en tenant compte des éléments nouveaux
observés à l’échelle de l’administration dans son ensemble.
Source : Recommandation du Conseil de l’OCDE sur la gouvernance budgétaire, 18 février 2015,
www.oecd.org/gov/budgeting/Recommendation-du-conseil.pdf.
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
80 – ANNEXE I
Annexe I
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
ANNEXE J – 81
Annexe J
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
82 – ANNEXE K
Annexe K
Calendrier
Étapes Phases Acteurs Travaux
(année n)
CGABE
1 Organes de contrôle Janvier Évaluation exécution n-1
Cour des comptes
Ministères
- Évaluation interne exécution n-1
E1 2 sectoriels/services
Janvier - Février - Identification besoins nouveaux
internes
- Rapprochements
3 CGABE/sectoriels Mars - Avril - Identification économies
- Exploration mesures nouvelles
E4
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
ANNEXE L – 83
Annexe L
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
84 – ANNEXE L
Ministère……….
n-3 n n+3
Exécution ligne de référence économie Mesures nouvelles Projections ligne de référence économie mesures nouvelles Projections
Programme……. (a) (b) © (d)=a-b+c (a) (b) © (d)=a-b+c
Titre I
Rémunération b b
Bien et services u u
Intervention
d d
g g
Titre II e e
Investissements directs t t
financement public 2 2
0 0
1 1
5 6
TOTAL
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
ANNEXE L – 85
Ministère……….
n-3 n n+3
Exécution ligne de référence économie Mesures nouvelles Projections ligne de référence économie mesures nouvelles Projections
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
86 – ANNEXE L
n-3 n n+3
Exécution ligne de référence économie Mesures nouvelles Projections ligne de référence économie mesures nouvelles Projections
Ministère 1 (a) (b) © (d)=a-b+c (a) (b) © (d)=a-b+c
Programme…
Programme …… n b b
Ministère 2 u u
Ministère 3
Ministère 4 d d
Ministère n …………. g g
e e
t t
2 2
0 0
1 1
5 6
TOTAL
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
ANNEXE L – 87
Consommation privée
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
88 – ANNEXE L
Appui budgétaire :
Banque mondiale
BAD
Union européenne
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
ANNEXE L – 89
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
90 – ANNEXE L
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016
ANNEXE L – 91
UNE MEILLEURE PLANIFICATION POUR UNE MEILLEURE GOUVERNANCE BUDGÉTAIRE EN TUNISIE: LE CADRE DE DÉPENSES À MOYEN TERME © OECD 2016