Wailly Elements Paleographie 1838 01
Wailly Elements Paleographie 1838 01
Wailly Elements Paleographie 1838 01
EL:EMENTS
DE
TOME PREMIER·
..
PARIS
IlVIPRIMERIE ROYALE
M DCCC XXXVIII
,
'.
ÉLÉMENTS
.-
DE
,
•
PA'LÉOGRAPHIE.
•
,
,
A
MONSIEUR GUIZOT.
MONSIEUR,
...
•
.
•
TABLE DES CHAPITRES.
PREMIÈRE PARTIE .
. CHRONOLOGIE.
DEUXIÈME· PARTIE.
STYLE, NOMENCLATURE, FORMULES, ETC.
ART. v. Des indicules, des notices, des libelles et des testaments .......... : . • • . . . . lb.
VI. Des jugements et des pièces législatives .. , . • . . . . . • . . . . . • . . . . . . • • . . . . •. 180
VII. Des registres.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . lb.
• $
CHAP. III. Variations .des formes de style suivant lt; rang des .personnes. - Titres et
dignités. - Noms de famille ......•.........•..... '.' •• , . . . . .. 182
§ l. Variations des formes de style suivant le rang des personnes. . . • . . . . . . • . . . • • . lb.
2. Titres et dignit.és . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. ] 84
CHAP. VI. Annonce du sceau, signatures, témoins.-Dates du temps et du lieu. Pag. 237
ART. 1. Annonce du sceau, signatures, témoins. • . . . • • . . . . . . . . . . . . . . . . . • • . . . . lb.
II. Dates du temps et du lieu. . • . . . . . . . . • • • • . • . . • . • . . . . . . . . . . . . . • . . .. 245
CHAP. VII. Observations préliminaires, suivies d'une liste alphabétique de princes sou-
verains, renfermant des renseignements sur les formules et les dates em-
ployées dans leurs diplômes .•...•...•.......•............•.. 253
TROISIÈME PARTIE.
PALÉOGRAPHIE PROPREMENT DITE.
69 5
• • • • • • • 1 •••• '.••••••••••••
DE
, .
PALEOGRAPHIE.
=
2 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
omettre, grouper, comme autant d'espèces, toutes ces variétés de lettres pro-
duites par le capri?e ou les habitudes de chaque écrivain, n'en faut-il pas
conclure' qu'un recu'eil d'alphabets, quelque étendu qu'on le suppose, ne
peut jamais, être complet? Sans contester d'ailleurs l'utilité que ces recueils
peuvent avoir sous un certain rapport, on ne doit pas se dissimuler qu'ils
ne suffisent pas toujours pour faire teconnaître une lettre, lorsque, dans le
corps d'un mot, elle emprunte une forme toute nouvelle pour s'unir plus fa-
cilement aux caractères qui la précèdent ou qui la suivent.
Il est aussi un autre genre de difficultés que la paléographie proprement
dite ne peut résoudre complètement: nous voulons parler des abréviations.
S'il arrive quelquefois que les signes abréviatifs représentent, au moins d'une
manière implicite, toutes les lettres d'un mot, souvent aussi ils en suppri-
ment plusieurs ,qui ne peuvent être suppléées qu'à l'aide du sens. On conçoit
, alors que le déchiffrement d'un acte devient impossible pour toute personne
qui ne èonnaît pas au moins la langue dans laquelle il a été rédige. Mais on
réussira plus facilement encore si à cett~ connaissance on joint, par exemple,
celle de l'orthographe du temps et des formules qui étaient le plus habituelle-
ment employées. On n'est plus arrêté alors par des difficultés qui sembleraient
insurmontables si l'on ne pouvait s'aider de ces connaissances accessoires.
C'est ainsi que les dates suivantes: Dai. VI kl. Aug ..... Dat id. Iun ..... :Dat.
v non. Mart ..... , seront presque indéchiffrables pour quiconque n'aura aucune
idée des. formules chronologiques qui se présentent sans cesse dans les di-
plômes. Au contraire, quand on les a .rencontrées une- fois seulement, on
les lit aussi facilement sous cette forme abrégée que si l'écrivain avait exprimé
en toutes lettres :' Data sexto kalendas Augusti..... Data idibus Iunii ..... Data quinto
nonas Martii .....
Il était donc, nécessaire de donner place dans cet ouvrage aux connais...
sauces accessoires qui se rattachent le plus intimement à l'étude de- la pa-
léographie, à celles surtout qui ne sont pas le plus généralement répandues,
et dont rexposit~on n'exige pas de trop longs développements. Il a paru con-
venable aussi de les placer en tête' de ce livre, par cela lnême qu'eUes peuvent
faciliter le déchiffrement des monuments anciens. Ce ne 'se1!a donc qu'après
avoir donné un aperçu de ces connaissances préliminaires que nous arrive-
rons à nous occuper de la paléographie' proprement dite.
'PREMIÈRE PARTIE.
CHRONOLOGIE.
a; -
•
CHAPITRE 'PREMIER.
DATES DU CONSULAT, DU POST-CONSULAT, DE L'EMPIRE ET DU RÈGNE. - DAT~S TIRÉES D'UN FAIT
HISTORIQUE. - LISTES CHRONOLOGIQUES DE PRINCES SOUVERAINS.
à l'avénement de Constantin Pogonat, c'est·à·dire calcul des années du règne des rois d'Angleterre.
PARTIE J. - CHAPJTHE 1. .5
l'intervalle qui s'écoulait depuis le jour de cet avénement jusqu'à la fin de
l'an 1000, et que l'on faisait commencer la seconde année de son règne avec
le premier jour de l'an 1001; ou bien, par un calcul inverse, on ne tenait
aucun compte de cette portion de l'an 1000, ct l'on prolongeait la première
année du règne jusqu'à la fin de l'an 1001. Ces dates deviennent plus vagues
encore quand c;m se borne à indiquer le nom du prince sans y ajouter les
années du règne. Cependant il est quelquefois possible de les déterminer à
l'aide de circonsûmces historiques fournies par le texte même de l'acte.
Enfin il n'est pas rare non plus de trouver des diplômes dont la date con-
siste dans la simple énonciation d'un fait historique. Il en est d'autres où
.ces faits se trouvent réunis à une des formules de date qu'on cmploie ordi-
nairement: ils servent alors comme moyen de vérification. Rien de plus or-
. dinairc que de rencontrer des actes datés de teHe année après la mort d'un
prince ou d'un personnage célèbre. On prenait aussi pour époque un événe- Q
DATE
de MÉROVINGIENS.
1.,1. NAISSANCE.
De 536 à 542. TnÉODEBALDE ou THIBAUD, fils de THÉODEBERT 1; roi de Metz du .•... 548 au .•.•• 555.
Voyez ci-dessus CLOTAIRE 1.
Avant. 53!~. 1 CARIBERT ou CHÉRÉBERT, fils de CLOTAIRE 1; roi de Paris du .•.• novembre 561 au .•..
567' Voyez GONTRAN, SIGEBERT 1 et CHILPÉRIC I.
Avant 535. GONTRAN, fils de CLOTAIRE 1; roi d'Orléan~ et de Bourgogne le... novembre 561, partage
en 567, avec ses deux frères, le royaume de Paris; meurt le 28 mars 593. ;CIIILDEBERT II
1ui succède.
<
Vers 535. SIGEBERT l, fils de CLOTAIRE 1; roi de Metz le ••• " novembre 561 , partage en 567, al'ec
ses deux frères, le royaume de Paris; meurt en 575. CIIILDEBERT II lui succède.
Après 535. CHILPERIC l, fils de Cr.OTAIRE 1; roi de Soissons le •••• novembre 561, partage en 567,
avec ses deux frères, le royaume de Paris; meurt: le .••• septembre 584. CLOTAIRE II
1ui succède.
CHILDEBERT II, fils de SIGEBERT 1; roi de Metz ou d'Austrasie le ••• 575, succède le 28 mars
593 à GONTRAN, son oncle, comme roi d'Orléans et de Bourgogne; meurt en 596.
TnÉoDEBERT II et THIERRI II lui succèdent.
Versjuin 584. CLOTAIRE II, fils de CHILPÉRIC 1; roi de Soissons le •••. septembre 584, réunit toule la mo-
narchie en 613, à la mort de THIERRI II; meurt en 628. DAGOBERT 1 lui succède.
Vers 586. TUÉODEBERT II, fils de CIiILDEBERT II; roi de Metz ou d'Austrasie en 596, est dépouillé en
612 par son frère; meurt en 613.
Vers 587' THÉODORIC ou THIERRI II, fils de CHILDEBERT II; roi d'Orléans ct de Bourgogne en 596,
s'empare cn 61~ du royaume de Metz; meurt cn 613. Voyez ci·dessus CL<?TAIRE II.
PAR TIE 1. - CHAPITRE 1. 9
DATE
,
de
MEROVINGIENS.
LA NAISSANCE.
Vers 600. DAGOBERT r, fils de CLOTAIRE If; roi de France dn .•... 628 au 19 janvier 638.
1
Vers 630. SIGEBERT- II, fils de DAGOBERT 1; roi d'Austrasie dn 19 janvier 638 an 1" février 656. A sa
mort, CHILDEBERT, placé sur le trône par son père GRIMOALD, maire du palais, est chassé
au bout de quelqnes mois, avant la mort de CLOVIS II, qui réunit tonte la monarchie.
Vers 633. CLOVIS II oU CLOTAIRE, fils de DAGOBERT 1; roi de Neustrie et de Bourgogne le 19 janvier
638, réunit toute la monarchie vers le mois d'août 656 (voy. ci-dessus SIGEBERT Ir);
meurt le mois suivant.
Vers 652. CLOTAIRE III, fils de CLOVIS II; roi de Neustrie et de Bourgogne en septembre 656, est re-
connn en Austrasiejusqu'à l'avénement de son frère CIlILDÉmG II en 660; meurt le .••...
juillet 670' THIERRI III lui succède.
Vers 653. CIIILDÉRIC II, fils de CLOVIS II; roi d'Austrasie eIi 660 (voy. CLOTAIl\E If1 ), règne quelques
mois sur la Neustrie en 671; meurt le ..•.• septembre 673, ou, selon l'auteur de la Vie
de S. Léger, en 674, avant le mois d'avril. DAGOBERT II lu~ succède quelques mois après.
Après 653. THIERRI III, fils de CLOVIS fi; roi de Neustrie et de Bourgogne le •..••. juillet 670, déposé
quelque temps après et rétabli en 673; meurt en 691. CLOYIS III lui succède.
Vers 652. DAGOBERT II, fils de SIGEBERT Il; roi d'Austrasie avant le mois d'août 67{~; meurt le 23 dé-
cembre 679. Suit un interrègne en Austrasie sous PÉPIN DE HÉRISTEL, maire du palais,
jusqu'au 16 décembre 714; puis jusqu'en 720, sous CHARLEs-l\hRTEL, son fils naturel.
CLOVIS TIl ou CLOTAIl\E, fils de THIERRI TIl; roi de Neustrie et de Bourgogne du .....
691 au •.••. mars 695.
CHILDEBERT III, fils de TIIIERRI III; roi de Neustrie et de Bourgogne du •...• mars 695
au 14 avril 71 ..
Vers 699' DAGOBt;I\T III, fils de ClllLUEBEI\T III ; roi de Neustrie et de Bourgogne du 1{~ avril 711 au
24juin 715. CIIILP{mlc II lui succède.
De 685 à 689' Cn,IRLEs-MARTEI" maire du palais, en Austrasie. Voy. ci-dessus DAGOBERT II, et ci-dessous
TIITERIII IV.
Vers 670' CHlLPÉIIIC II, dit DANIEl" fils de CIIILDÉIIIC II; roi de Neustrie et de Bourgogne vers le
mois de juillet 715, est déposé en 720; meurt au mois de décembre de la même
année.
Vers 712. TIIIERRI IV, dit DE CUELLES, fils de DAGOBERT III; placé en 720 sur le trône par CHARLES-
MARTEL, paraît avoir régné, non-seulement sur la Neustrie et la Bourgogne, mais en:
core sur l'Austrasie. Il meurt en avril 737. Suit un interrègne dans les deux royaumes,
sous CHARLES-MARTEL, qui meurt le 22 octobre 741; puis sous ses deux fils, CARLO~IAN et
PÉpIN LE BREF.
Avant 714. CARLOMAN, fils de CHARLES-MARTEL; maire du palais en Austrasie le 22 octobre 741; se
retire en 7 4 7, dans .un monastère. Son frère, PÉPIN LE BREF, lui succède.
2
l , 1
10 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
DATE
de CARLOVINGIENS.
LA NAISSANCE.
26 février 7'U. CHARLEMAGNE, fils de PEPIN LE BREF; roi de Neustrie le 24 septenlbre 768, réunit toute la
monarchie le LI décembre 77 l , à la mort de CARLOMAN, son frère; meurt le 28 janvier
814.
CARLOMAN, fils de PEPIN LE BREF; roi d'Austrasie du 2l~ septembre 768 au 4 décembre 771.
Voy. ci-dessus CHARLEMAGNE.
"-
LOUIS l, LE DEBONNAIRE, fils de CHARLEMAGNE; roi de France du 28 janvier 814 au 20 juin
840.
1'" novembre 846. LOUIS II, LE BÈGUE, fils de CHARLES II; du 6 octobre 877 au 10 a,'ril 879.
LOUIS III, fils de LOUIS II; roi du nord de la France du 10 avril 879 au 3 ou 5 août 882.
Son frère CARLOlLAN lui succède.
~ CARLOMAN II, fils de LOUIS II; roi du midi de la France le 10 avril 879, réunit toute la mo-
narchie le 3 ou 5 août 882, à la mort de LOUIS III, son frère; ineurt le 6 décembre
884.
.
CHARLES LE GROS, petit-fils de LOUIS LE DEBONNAIRE par LOUIS 'LE GERMANIQUE; re-
connu comme roi de France à la fin de janvier 885, est déposé le 11 novembre 887;
meurt le 12 janvier 888.
Vers 858. EUDES ou ODON, comte de Paris; élu roi de France en 887, partage le royaume avec CHAR-
LES LE SIMPLE vers le milieu de 896; meurt le 1" ou le 3 janvier 898.
17 septembre 879· CHARLES III, LE SIMPLE, fils posthume de LOUIS LE BÈGUE; couronné le 28 janvier 893,
partage le royaume avec EUDES vers le milieu de 896, règne seul à la mort d'EUDES
(1" ou 3 janvier 898); vaincu le 15 juin 923 dans le combat où il avait tué ROBERT, il est
ensuite arrêté par HERBERT, comte de Vermandois, et meurt en prison le 7 octobre 929.
RAOUL ou RODOLPHE, duc de Bourgogne; couronné roi de France le 13 juillet 923, après la
défaite de CHARLES LE SIMPLE, règne seul à la mort de ce prince (7 octobre 929);
meurt le 14 ou 15 janvier 936.
LOUIS IV, D'OUTREMER, fils de CHARLES III; courollné roi de France le 19 juin 936;
meurt le 10 septembre 95t~. '
DATE
de CAPÉTIENS.
LA NAISSANCE.
Vers 941. HUGUES CAPET, duc de France, comte de Paris et d'Orléans; élu roi Je France à la fin de
mai 987; meurlle 24 octobre 996.
Vers 970. ROBERT II, fils de HUGUES CAPET; du 24 octobre .996 au 20 juillet 1031.
1120. or
LOUIS VII, LE JEUNE, fils de LOUIS VI; du l août 1 137 au 18 septembre 1 180.
21 août 1165. PHILIPPE Il, AUGUSTE, tilsdeLoUls VII; du 18 septembre 1180 au 1!~juillet 1223.
5 septembre n87 • LOUIS VIII, LE LION, fils de PHILIPPE Il ; du 14 juillet 1223 au 8 novembre 1226.
o
25 avril 1215. LOUIS IX ou S. LOUIS, fils de LOUIS VIn; du 8 novembre 1226 au 25 aOÎtt 1270.
Mai 1245. PHILIPPE III, LE Hardi, ou CœUR DE LION, fils de LOUIS IX; du 25 aoÎtt 1270 /lU 5 octobre
1285.
1268. PHILIPPE IV, LE BEL,. fils de PHILIPPE III ; du 5 octobre 1285 au 29 novembre 13 d.
4 oclobre 1289 ..... v""-{fI(j LOUIS:K, LE HUTIN , fils de PHILIPPE IV ; du 29 novembre 1314 au 5 ou 8 juin 1316.
PHILIPPE V, LE LONG, fils de PHILIPPE IV; régent, du •••.. juillet 1316 (au plus tard le
17) jusqu'au 19 novembre suivant.
15 novembre 1316. JEAN 1, fils de LOUIS X, né le 15 novembre 1316; meurt le 19 du même mois.
Vers 1295. CHARLES IV, LE BEL, fils de PHILIPPE IV; du 3 janvier 1322 au 1" février 1328.
PHILIPPE VI, DE VALOIS, né de CHARLES, comte de Valois, troisième fils de PHILIPPE III, LE
HARDI; régent du 1" février au 1" avril 1328, et roi du 1" avril 1328 au 22 août 1350.
21 janvier 1337' CHARLES V, LE SAGE, fils de JEAN II; du 8 avril 1364 au 16 septembre 1380.
3 décembre 1368. CHARLES VI, LE BIEN-AIMÉ, fils de CHARLES V; du 16 septembre 1380 au 22 octobre 1422.
22 février 14.03 • CHARLES VII, LE VICTORIEUX, fils de CHARLES VI; du 22 octobre 1422 au 22 juillet 146 J.
3 juillet 1423. LOUIS XI, fils de CHARLES VII; du 22 juillet 1461 au 30 août 1483.
30 juin 1470. CHARLES VIII, fils de LOUIS XI; du 30 aoÎtt 1483 au 7 avril 1498.
2 .
, , ,
12 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
DATE
,
de CAPETIENS.
LA NAISSANCE.
,
BRAN CII EDO RI. EAN S.
.
27 juin 1462. LOUIS XII, LE PÈRE DU PEUPLE, né de CHARLES, duc d'Orléans, et arrière-petit-fils dc CHAR-
LES V, LE SAGE, par LOUIS, duc d'Orléans, son aïeul; roi de France du 7 avril 1498 au
1" janvier 1515.
BRANCHE D'ANGOULÊME.
. 12 septembre 1494. FRANÇOIS 1, LE PÈRE DES LETTRES, né de CHARLES D'ORLÉANS, comte d'Angoulême, et descen-
dant de CUARLES V, LE SAGE, par JEAN, comte d'Angoulême, son aïeul, et LOUIS, duc d'Or-
léans, son bisaïeul; roi de France du 1°' janvier 1515 au 31 mars 1547.
31 mars 1519. HENRI II, fils de FRANÇOIS 1; du 31 mars 1547 au 10 juillet 1559,
19 ou 20 janvier 1544. FRANÇOIS II, fils de HENRI II; du 10 juillet 1559 au 5 décembre 1560.
27 juin 1550. CHARLES IX, fils de HENRI II; du 5 décembre 1560 au '30 mai 1574 .
.
'9 septembre 1551. HENRI III, fils de HENRI II; du 30 mai 1574 au 2 aoùt 1589'
BRANCHE DE BOURBON.
13 décembre 1553. HENRI IV, fils d'ANTOINE DE BOURBON, descendant de ROBERT, comte de Clermont, sixième
fils de LOUIS IX; roi de France du 2 août 1589 au 14 mai 1610.
PARTIE 1. - CHAPITRE 1. 15
DATE
de NOMS DES PAPES.
LA NAISSAl>CE. •
S. PIERRE vient à Rome en l'an 42. après avoir siégé à Jérusalem et à Antioclle; il périt martyr
le 29 juin 66.
S. LIN. du •••.. 66 au (23 septembre?) 78.
.
1 L'Art de vérifier les dates donne souvent, outre la dato dcl'clcCliou, cn los séparant par un - . Ainsi, ù l'article de S. Antère, ~1-22 novem·
celle du 53crc ou ordination d'un p3pC. Nous avons indiqué ces deux datej hre 235, signifie: élu le 2 1, ordonne Je 22 nO't'ombre 235.
• • •
14 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
DATE
FELIX II remplace S. LIBÈRE pendant l'exil de ce pape, de 355 à 358. Il meurt le 22 no-
vembre 365.
SILVÈRE, du .•. -8 juin 536 au 17 novembre 537, date de sou exil. Il meurt le 20 juin 538.
VIGILE, du 22 novembre 537 au 10 janvier 555.
PARTIE 1. - CHAPITRE 1. 15
'DATE
•
PEI.AGE l, du 16 avril 555 au 1" mars 560.
JEAN III, surnommé CATELIN, du 18 juillet 560 au 13 juillet,ou au 25 octobre 573.
BENOIT BONO SE , du 3 juin 574 au 30 juillet 578.
PELAGE II, du 30 novembre 578 au 8 février 590'
S. GRÉGOIRE I, LE GRAND, du .... , f6vrier-3 septembre 590 au 1 2 mars 60A.
SABINIEN, du 1er OU du 13 septembre 604 au ~ 9 février 605, ou au 22 février 606.
BONIFACE III, du 25 février 606 au 12 novembre 606, ou du 19 février 607 au 10 nov. 607'
BONIFACE IV, du 18 septembre 607 ou du 25 août 608 au 7 mai 614 ou 615.
S. DEUSDEDIT, du 13 novembre 614 au 3 décembre 617, ou dll 19 octobre 615 au 8 nov. 618.
BONIFACE V, du 29 décembre 617 ou du 23 décembre 619 au 25 ou 22 octobre 6.5.
HONORIUS 1, du 27 oetoh,.e 625 au 12 octobre 638.
SÉVERIN, du 28 ou 29 mai 64o au lor août 640.
JEAN IV, du 24 décembre 640 au Il octobre6!~2. •
THÉODORE 1, du 24 novembre ou du 8 décembre 6h au 13 mai 649.
S. MARTINl, du 5 juillet 61\.9 au 19 juin 653, date de son emprisonnement. Il meurt le 16 sep-
tembre 655.
S, EUGÈNE I, du 8 septembre 654 au 1" juin 657.
VITALIEN, du 30juillet 657 au 27 janvier 672.
ADÉODAT, du Il ou du 22 avril 672 au 17 ou 26juin 676.
DONUS ou DO~INUS 1, du 2 novembre 676 au Il avril 678.
AGATHON, du 27 juin 678 ou du 26juin679 au IOjanvier 682.
S. LÉON II, du 16 avril- 17 août ou 1~ octobre 682 au 3 juillet 683 ou au ..• juin 68!~ .
•
BENOIT II, du 26 juin 681\. au 7 mai 685.
JEAN V, du 23 juillet 685 au 1" août 686, ou du 10 juin 686 au 7 aoÎtt 687.
CONON, du 21 octobre 686 au 21 septembre 687, ou du 20 novembre 687 au 22 octobre 688.
PIERRE et THÉODORE, antipapes en 686 ou 687 ..
DATE
de NOMS DES PAPES.
LA NAISSANCE.
. .
ETIENNE meurt trois jours après son élection. Il ne compte pas parmi les papes.
Vers 791. ADUlEN II, du 13 ou 14. novembre - 13 ou 14. décembre 867 au ..... 87 2 .
,
JEAN VIII, du ..•..... 872 - l!~ décemhre 872 au 15 décembre. 882.
MARIN 1 ou l\1AnTIN II, du ••... décembre 882 au ••. '. mai 884..
BONIFACE VI, du ..•. 896 au •.... 896. Il mourut 15 jours après son élection.
ÉTIENNE VI, du .. ". 8g6, avant le 20 août, au .. ,., 897· 1\ a siégé environ quatorze mois.
RO~IAIN, du. ' , , 8g7 (avant le 20 août) au.... 897. Il n'a pas siégé tou t à fai t quatre mois.
THÉODORE II, du ..... , .• ' 8g8 au .• , .. , .. 8g8. Il est mort avant le mois de juin, n'ayant
siégé que vingt jours.
,
JEAN IX, du (q?fjuillet 8g8 au 30 novembre goo. (Antipape, SERGIUS, le même qui devint
pape en go4. ,et qui peut-être avait été aussi antipape sous FORMOSE.)
SERGIUS III, du •..•. 904.-905 au •• , •. août gl1. Il avait été antipape sous JEA:;" IX.
PARTIE I. - CHAPITRE I. 17
DATE
de NOMS DES PAPES.
LA l'\AISSANCE.
LÉON VII ou VI, du ...••• janvier 936 (avant le 9) au ...•• juillet 939 (avant le 18).
ÉTIENNE VIII, du ....• juillet 939 (au plus tard le 19) au commencement de novembre
• 942 .
MARIN II ou MARTIN III, .du ..... novembre 942 (au plus tard le II) au (25 ~) janvier 946.
AGAPIT II, du (8~) mars 946 (entre le 5 etle 14) à la fin de 955.
Vers 938. JEAN XII (Octavien) , du ..... '. 955 - •.•. janvier 956 au .... , novembre 963, date de
sa déposition. Il meurt le III mai 964. .
l BENOIT V, élu en mai 964, abdique le (23?) juin suivant; meurt le 5 juillet 965.
JEAN XIII, surnommé POULE-BLANCHE, du le, octobre 965 au' 5 ou 6 septembre 972.
BENOIT VI, de la fin de 972 au. . . • . • •. 974. BONIFACE VII ( Francon) , antipape en 974,
est chassé au hout d'un mois. Il reparaît sous JEAN XIV.
JEAN XIV (Pierre) , du ..... novembre 983 au 20 août 984. BONIFACE VII, antipape pour la
seconde fois, du ••.•. mars 984 au .•..• octohre 984. Il meurt en mars 985.
JEAN XV, élu après la mort de JEAN XIV, et mort avant le mois de juillet 985, ne compte point
parmi les papes.
Vers 972. GRÉGOIRE V (Brunon), du 3 mai 996 au 4 février 999. JEAN XVII (Philagathe), antipape,
du ....• mai 997 au •.• " février 99 8 .
SERGIUS IV, surnommé PETRUS os PORCI ou BUCCA PORCI, élu entre le 17 juin et le 24 août
1009, meurt avant le 6juillet 1012.
3
, . ,
18 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
DATE
de NOMS DES PAPES.
LA NAISSANCE.
BENOIT VIII (Jean), au plus tard du 6 juillet 1012 à la fin de juillet 1024. GRÉGOIRE, anti-
pape, de la fin de 1012 au commencement de 1014.
JEAN XIX (Romain) , du •••.• aOt\t 1024 Ha fin de mai 1033.
BENOIT IX (Théophylacte), "du .••.. 1033 au .•..•• 1044., date de sa première abdication;
et du 8 novembre 1047 au 17 juillet 1048. SILVESTRE III (Jean), antipape pendant trois
mois, à partir du commencement de l'an 1044.
GRÉGOIRE VI (Jean-Gratien), du ..•.. mai 1044 ou au plus tard du •.... août 1044 au ....
décembre 1046, date de sa déposition.
CLÉMENT II (Suidger), du 25 décembre 1046 au 9 octobre 1047. Après lui BENOIT IX remonte
sur le saint-siége.
DAMASE II (Poppon), du •.••••• 1048-17 juillet 1048 au 8 août 1048.
1002. S. LÉON IX (Brunon), de la fin de 1048 - 12 février 1049 au 19 avril 1054.
VICTOR II (Gébéhard), du •••.. mars-13 avril 1055 au 28 juillet 1057.
.
ETIENNE IX (Frédéric), du 2 - 3 août 1057 au 29 mars 1058.
.
1 Trois antipnpC5 furent successivement élus do J 100 à 1106: ALBERT, TIiEODOr.1C ct SILTESTRE IV (I\Jagioufe).
PARTIE 1. - CHAPITRE 1. 19
DATE
de
NOMS DES PAPES.
LA NAISSANCE.
ALEXANDRE III (Roland), du 7-20 septembre 1159 al!- 30 août 1181. VICTOR (Octavien),
antipape, du 7 septembre - 4 octobre 1159 au 20 ou 22 avril 1164. PASCAL III (Gui de
Crême), 2° antipape, du 20 ou 22 avril 1164. au 20 septembre 1168. CALLISTE III (Jean de
Strume), 3° antipape, du ..... 1168 au 29 août 1178, époque de son abjuration. INNO-
CENT III (Landon ou Lando Sitino), 4° antipape, du 29 septembre 1178 au ..••.. 1180,
époque de son emprisonnement.
LUCIUS III (Ubalde), du 1 -6 septembre 1181 au 24 novembre 1185.
URBAIN III (Hubert Crivelli), du 25 novembre-lor décembre 1185 au 19 octobre 1187.
GRÉGOIRE VIII (Albert), du 20-25 octobre 1187 au 17 décembre 1187,
CLÉMENT III (Paul ou Paulin Scolaro) , du 19-20 décembre 1187 au 27 mars 1191.
Vers 1107. CÉLESTIN III (Hyacinthe Bobocard), du 30 m~rs - 14 avril 1191 au 8 janvier 1198.
Vers 1161. lNNOCENTlII (Lothaire), du 8 janvier- 22 février 1198 au 16 ou 17 juillet 1216.
HONORIUS III (Cencio Savelli), du 18 - 24 juillet 1216 au 18 mars 1227,
Vers 1 J!p . GRÉGOIRE IX (Ugolin) , du 19 mars 1227 au 21 août 1241.
CÉLESTIN IV (Geoffroi de Castiglione), de la fin d'octobre 1241 au 17 ou 18 novembre 1241.
INNO~ENT IV (Sinibalde de Fiesque), du 24 ou 25 - 28 ou 29 juin 1243 au 7 décembre
1254.
ALEXANDRE IV (Reinald), du 12-( 20~) décembre 1254 au 25 mai 1261.
URBAIN IV (Jacques Pantaléon), surnommé de COURT-PALAIS, du 29 août-4 septembre 1261 au
2 octobre 1264.
CLÉMENT IV (Gui Foulquois ou de Foulques) , du 5-22 ou 26 février 1265 au 29 novembre
1268.
GRÉGOIRE X (Théalde ou Thibaud) , du 1" septembre 1 2 7 1-27 mars 1 272 au 10 janvier 1276.
INNOCENT V (Pierre de Tarentaise), du 21 - 23 février 1276 au 22 juin 1276.
AnmENV (Ottoboni), du Il juillet 1276 au 16 août 1276.
JEAN XXI (Pierre), du 13 -20 septembre In6 au 16 ou 17 mai 1277.
NICOLAS III (Jean Gaëtan) , du 25 novembre - .••• décembre 1277 au 22 août 1280.
MARTIN IV (Simon de Brion) , du 22 février - 23 mars 128 .. au 28 mars 1285.
, HONORIUS IV (Jacques Savelli) , du 2 avril- 4 ou 6 mai 1285 au 3 avril 1 287'
NICOLAS IV (Jérôme) , du 15 - 2 2 ou 25 février 1288 au 4 ~vrill 292.
e, -
~
Vers la". CÉLESTIN V (Pierre de Mouron), du 5 juillet- 29 août 1294 au 13 décembre 1294, date de
son abdication. Il meurt le 19 mai 1296.
BONIFACE VIII (Benoît Caietan), du 24 décembre 1294-2 janvier 1295 au Il octobre 1303.
BENOIT XI (Nicolas Bocasin} , du 22 - 27 octobre 1303 au 6 ou 7 juillet 1304.
CLÉlIIENT V (Bertrand de Goth) , du 5 juin-14 novembre 1305 au 20 avril 1314 .
.
Vers 124!~. JEAN XXII (Jacques d'Eu se ) , du 7 août-5 septembre 1316 au 4 décembre 1334. NICOLAS V
(Pierre de Corbières), antipape, du 12 - 22 mai 1328 au 25 août 1330.
3.
, , ,
20 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
DATE
•
de NOMS DES PAPES.
LA NAISSANCE.
BENOiT XII (Jacques Fournier), du 20 décembre 1334 - 8 janvier 1335 au 25 a\Til· 1342.
CLEMENT VI (Pierre Rouer), du 7-19 mai 1342 au 6 décembre 1352.
, " ,
INNOCENT VI (Étienne d'Albert), du 18 - 30 décembre 1352 au 1 2 septe~bre 1362.
1302. URBAIN V (Guillaume), du .•.•• septembre-6 novembre 1362 au 19 décembre 1370'
Vers 1331. GREGOIRE XI (Pierre Roger) , du 30 décembre 1370 - 5 janvier 1371 au 27 mars 1378.
r URBAIN VI (Barthélcmi Prignano), du 9-18 avril 1378 au 18 octobre 1389'
CLEMENT VII (Robert); du 21 septembre-31 octobre 1378 au 16 septembre 1394.
BONIFACE IX (Pierre ou Perrin Tomacelli), successseur d'URBAIN VI, du 2 - 9 novembre
1389 au l or octobre 1404.
1 Vers 1334. BENOIT XIII (Pierre de Lune), successeur de CLÉMENT VII, du 28 septembre - 1 1 octobre
1394au 5juin 14o!), époque de sa déposition au concile de Pise. Excommunié en 1417,
(
il mourut le 1" juin oule 29 novembre 1424.
INNOCENT VII (Cosmat de Meliorati), successeur de BONIFACE IX, du 17 octobre-2 ou 1 1 no-
vembre 1404 au 6 novembre 1406.
GRÉGOIRE XII (Ange Corrario) , successeur d'INNOCENT VII, du 30 novembre 1406 au 5 juin
1409, époque de sa déposition au concile de Pise. Il abdique le !~ juillet 1!~15, et menrt
le 18 octobre 1417' .
Vers 1339. ALEXANDRE V (Pierre), surnommé PHiLARGE, du 15-17 juin ou du 26 juin- 7 juillet 1409
au 3 mai 1410.
JEAN XXIII (Balthasar Cossa) • du ~ 7 - 25 mai 1410 au 29 mai 1415. date de sa déposition.
Il abdique le 13 mai 1419, et meurt le 22 novembre suivant.
Vers 1368. MARTIN V (Othon Colonne), du I l - 21 novembre 1417 au 21 février 1!~31. CLÉMENT VIn
(Gilles de Mugnos ou Mugnon). antipape. successeur de BENOIT XIII, du ....• 142!~ au
26 juillet 1429. époque de son abdication.
Vers 1383. EUGÈNE IV (Gabriel Condolmere). du 3. du 4 OU du 6 - Il mars 1431 au 23 février 1447,
FELIX V (Amédée), antipape, du 5 novembre 1439-24juillet 11140 au 9 avril 14119. date
de sa renonciation.
DATE
tle NOMS DES PAPES.
LA NAISSANCE.
•
Vers 1!~7ï' LEON X (Jean de Médicis) , tlu 1 1 - 19 mars 1513 au 1" tlécembre 1521.
14 5 9. ADRIEN VI (Adrien Florent) , dn 9 janvier - 31 août 1522 au Ü septembre 1523.
Vers 1 !~78. CLÉMENT VII (Jules de Médicis), du 19 - 25 novembre 1523 au 26 septembre 1534.
1 !~66 • PAUL III (Alexantlre Farnèse) , du 13 octobre -7 novembre 1534 au 10 nOI'embre 1549.
10 septembre 1487' JULES III (Jean-Marie dei Monte) ,du 8-22 février 1550 au 23 mars 1555.
6 nIai 1501. MARCEL JI (Marcel Cervin), du 9-10 avril 1555 au 1"mai 1555.
PAUL IV (Jean-Pierre Caraffa) , du 23 - 26 mai 1555 au 18 août 1559'
1" avril 1499. PIE IV (Jean-Ange de Médicis), du 26 décembre 1559- 6 janvier 1560 au 9 décembre 1565.
17 janvier 1504 . PIE V (Michel Ghisleri), du 7- 17 janvier 1566 au l"mai 1572.
1502. GRÉGOIRE XIII (Hugues Buoncompagno), du 13 - 25 mai 1572 au 10 avril 1585.
13 décembre 15 2 1. Sixte V (FelixPeretti), du 24avril- l"mai 1585 au 27 août 1590'
Ur,BAIN VII (Jean-Baptiste Castagna) , du 15 au 27 septembre 1590.
1535. GRÉGOIRE XIV (Nicolas Sfondrate), ~u 5 -8 décembre 1590 au 15 octohre 1591.
INNOCENT IX (Jean-Antoine Faechinetti), du 29 octobre- 3 novembre 1591 au 30 tlécembre
15 91.
Vers 1536. CLÉ~IENT VIII (Hippolyte Aldobrandin), dn 30 janvier - 2 février 1592 au 3 ou 5 mars 1605.
1 1 1
22 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
LISTE CHRONOLOGIQUE
DES EMPEREURS D'OCCIDENT, DES ROIS D'ITALIE ET DES ROIS DE GERMANIE,
1r +~-1lÛ/'~)
proclame cn 88g, meurt on dé~
donne ses prétentions au f~~ de
cemhre 894.
trois mois. ~ 1.,. z.,.
LAMBERT, ms de GUI, du .•••• dé-
cembre 894 au ••••• octobre ~98. 1 Vacance de l'empire:
LOUIS III L'AvEUGLB, Gis de BOSON"
Vers 880.
roi d'Arles, dispute l'Italie à BE-
Ver! 880. i LOUIS III L'AVBUGLB, m. do BOSON 89 3•
roi d'Arles; couronné empereur le
nE~GBn, de 899 à 905. Il meurt
12 fénier gOI, et vaincu cn 905
en 9'9, soos avoir tente defuis '
par B ERESGER, ,
conserve nean-
905 de faire valoir sos preten-
moins le titre d'empereur jusqu'à
tions.
sa morl, arrivee veu 929,
RODOLPHB, roi de la Bourgogne
transjul'ane, couronné roi d'Italie BERENGER, fils- d'EvBRARD duc de
À la fin de 9!12, et "'ainqoeur de Frioul, ct petit~fils de LoUIS LB
BÉnE~GER le 29 juillet 923,abo.n- DÉBONSAIIŒ par aa mère GISÈLE, CONRAD t pelit.fils d'ARNOUL par sa
donne l'Italio en 926. est couronné empereur le 25 dé- mère,lIu 191ctobre 912 au 23
cembre 915, et conserve ce titre décemlk:e g18 }
jusqu'à sa mort, arrivéo nu com-
mencement de mars 924. HENRI L'OISELBUR 1 duc de Saxe,
HUGUES, roi de Provence, proclamé règne sur la Germanie du 23 dé-
Vacance de l'empire jusqu'à OTTON I.
au printemps de 926 et couronné cemhre 918 au , ou 4 juillet 936.
le 21 juillet de la même année, Voy. OTTO! I, empereur.
ahdique en 945.
LOTHAIRE, fi15 de HUGUES, du •••••
945 au :u. novembre 950.
BÉRENGSR lI, marquis d'Ivrée, et
son fils ADALBERT, élus le 15 dé-
cembre 950, sont déposés en oc-
tobre 961. Ayant tenté de nou-
Yeau de faire valoir leurs droits,
ils sont fnits prisonniers par OT-
TO' l, en 964. Voy. OTTON I.
PARTIE 1. - CHAP ITRE 1. 25
DATE
de NOMS DES EMPEREURS ET DES ROIS.
LA NAISSANCE.
~2 novembre 91 2 OTTON l, fils de HENRI L'OISELEUR; roi de Germanie le ..... juillet 936; roi d'Italie le .•..
•
octobre 950; empereur le 2 février 962; meurt le "l-ai 9 ;J.en r; 5,'ùt.j~w I;t:
r
vtt~
OTTON II, LE Roux, fils d'OTTON 1~ empereur, roi de Germanie et d'Italie, du '1 ma. !:l'13 """ 4-
k7 décembre 9 83 .
9 80 .. OTTON III, fils D'OTTON II; roi de Germanie le 7 décembre 983; empereur le 21 ou le 31
mai 996 j roi d'Italie vers la fin de l'automne de l'an 996, ou peut·être dès l'année pré-
cédente; meurt le 23 janvier 1002.
6 mai !Jp. 1 HENRI II, LE SAINT et LE BOITEUX, arrière-petit-fils de HENRI L'OISELEUR; roi de Germanie
le 6 juin 1002; roi des Romains le 14. mai lOO4.; empereur le 14. février 1014; meurt
le 14 juillet 1024.
ARDOUIN ou HARDWIG, marquis d'Ivrée, élu roi d'Italie et couronné le 15 février 1002,
dispute à HENRI la couronne d'Italie jusqu'au 29 octobre 1015, époque de sa mort.
CONRAD II, LE SALIQUE, fils de HENRI, duc de Franconie; roi de Germanie le 8 septembre
lO2l~; roi des Romains en 1026; empereur le 26 mars 1027; meurt le 4juin lO39'
:.,\.''/ ., ......
~8 octobr~ 1"0'11 : "HENRI III, LE ~RIll, fils~de CONRAD II, succède à sou père le 4 juin 1039, est sacré em-
pereur le 25 déc~mbre 1046, et meurt le 5 octobre lO56.
Il novembre 1050. ,Hm\Rl IV, fils de HENRI III, succède à son père le 5 octobre lO56, avec le titre de roi des
1 Romains; est sacré empereur le 31 mars 108!~, et meurt le 7 août 1 106 .
,
.
"
. RODOLPHE, duc de Suabe, beau-frère de HENRI IV; élu roi des Romains le 15 mars 1077,
... vaincu et blessé mortellement le 1.5 octobre 1080, meurt quelque temps après.
lIEMJAN DE LUXEMBOURG, comte de Salm, élu roi des Romains le 9 août 1081 , renonce à
ses prétentions en lO88.
CONRAD, fils aîné de HENRI IV; couronné roi des Romains en 1093, lutte contre son père
jusqu'au mois de juillet 1101, époque de sa mort.
11 août 1081 . HENRI V, second fils de HENRI IV, se révolte contre son père en décembre llO4, est proclamé
roi des Romains l'année suivante, couronné le 6 janvier 1106, succède à HENnI IV
le 7 août suivant, reçoit la couronnE) impériale le 13 avril 1111, et meurt le 23 mai
~ : .. 1 1 25.
,'
'J'
, , ,
24 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
DATE
LOTHAIRE II, duc de Saxe, roi des Romains le 30 août 1125; empereur le 4. juin 1133 ;
meurt le 4. décembre 1137'
log3 ou 10g!~. CONl\A.D III, petit-fils de HENRI IV par sa mèrc; couronné roi des Romains le 29 juin 1128 ;
élu de nouveau après la mort de LOTHAIRE le 10 mars 1138, et couronné le 13 du même
mois; meurt le 15 février 115 2.
,
1121 • FRÉDÉRIC l, BARBE-RouSSE, neveu de CONRAD III; élu à Francfort roi des Romains le 4. mars
1152, et couronné le 9 du même mois. reçoit la couronne impériale à Rome le 18 juin
1155, puis le l or août 1167, et meurt le 10 juin 1190.
1 165. HENRI VI. fils de FRÉDÉRIC l, succède à son père comme roi des Romains le 10 juin 1 190 ;
est sacré empereur le 15 avril 1 191, et meurt le 28 septembre 1197.
26 décembre 119!~. / FRÉDÉRIC II, ROGER, fils de HENRI VI; déjà reconnu roi des Romains du vivant de HE~Rl VI,
proclamé de nouveau peu de temps après la mort de son père, et pour la troisième fois
en 121 l, est couronné, IOle 6 décembre 1212, 20 le 25 juillet 1 215_ Il est sacré empereur
le 22 novembre 1220, et meurt le 4. décembre 1250.
Vers 1178. PHILIPPE DE SUARE, cinquième fils de FRÉDÉRIC 1; élu roi dcs Romains le 6 mars 1 198 ,
puis le 6 janvier 1205, est assassiné le 23 juin 1208.
Vers 1175. OTTON IV, comte de Poitou, couronné roi des Romains le 4. juillet 1198, est proclamé de
< nouveau le 4. juillet 1208, sacré empereur le 27 septembre ou le 4. octobre 1209, et
meurt le 19 mai 1218.
29 septembre 1 227, GUILLAUME, comte de Hollande, élu roi des Romains le 29 septembre 124.7, couronné le·
1" novembre 1248, confirmé en 1250 après la mort de FRÉDÉRIC II. meurt le 28 jan-
vier 1256.
Avril 1228. CONRAD IV, fils de FRÉDÉRIC II; déjà roi des Romains, succède à son père eu 1250, et
meurt le 21 mai 1254.
5 janvier 1209. RICHARD, second fils de JEAN, roi d'Angleterre; élu roi des Romains le 13 janvier 1257, cou-
ronné le 17 mai suivant, meurt le 2 avril 1 271.
ALPHONSE, roi de Castille, dixième du nom, élu roi des Romains le 1" avril 1257, lie fait pas
valoir ses droits.
1" mai 1 2 18. RODOLPHE l, DE HABSBOURG, dit LE CLÉMENT 1 landgrave d'Alsace 1 élu roi des Romains le
29 septembre 1273, couronné le 24 octobre suivant, reconnu en 1 274 par GRÉGOIRE X,
est proclamé la même année en Italie, et meurt le 15 juillet ou le 30 septembre 1291.
ADOLPHE DE NASSAU, élu roi des Romains le 1" mai 1292. couronné le 1" juillet suivant,
est déposé le 23 juin 1298, et périt le 2 juillet de la même année.
Vers 1248. ALBERT I, D'AUTRICHE 1 fils de RODOLPHE; élu roi des Romains le 23 juin, puis le 9 août
12 9 8 , couronné le 24 du même mois; reconnu roi des Romains par une bulle du 30 avril
1303 , meurt le 1" mai 1308.
HENRI VII, DE LUXEMBOURG 1 élu roi des Romains le 15 novembre 1308, puis le 27 du même
mois, couronné à Aix-la-Chapelle le 6 janvier 1309, à Milan le 6 janvier 1311 1 reçoit
la couronne impériale à Rome le 29 juin 1312 1 et meurt le 24 août 1313.
PARTIE L CHAPITRE 1. 25
DATE
FR/mERIC III, duc d'Autriche, élu roi des Romains le '9 octobre 1311" couronné, le 25. 110-
vembre suivant, est fait prisonnier par LOUIS DE BAVIÈRE le 28 septembre 1322, recouvre
la liberté en 1325, et conserve le titre de roi en commun avec LOUIS V. Il meurt le
13 janvier 1330.
LOUIS V, DE BAVIÈRE, élu roi des Romains le 20 octobre 1314., couronné le 26 novembre
<
suivant à Aix-la-Chapelle, et le 31 mai 1327 à Milan, est sacré empereur le 17 janvier
1328, et meurt le 21 octobre 134.7.
16 mai 1316. CHARLES IV, fils de JEAN, roi de Bohême; élu roi des Romains le 19 juillet 1346, couronné
à Bonn dans le mois de novembre suivant, puis à Aix-la-Chapelle en 1349, et à Milan
le 6 janvier 1355, est sacré empereur le 5 avril 1355, et meurt le 29 novembre 1378.
1
26 février 1361 • 1 WENCESLAS, fils de CHARLES IV; déjà roi des Romains, succède à son père le 29 novembre,
1378, est déposé le 20 août 1400, et cqnserve cependant le titre de roi des Romains
jusqu'à sa mort, arriv6ele 16 août 1419'
ROBEIIT, comte palatin du Rhin, élu roi des Romains à Boppart le 21 août 1 I~oo, et cou-
ronné à Cologne le 6 janvier 1401; meurt le 18 mai 14.10.
28 juin 1368. SIGISMOND, fils de CHARLES IV; élu roi des Romains le 20 septembre 14.10, puis le 21 juin
1411, couronné à Aix-la-Chapelle le 8 novembre 14.14, et à Milan le 25 novembre 11~31 ,
est sacré empereur le 3, mai 1433, et meurt le 9 décembre i 4.37'
Vers 1350.' \ JOSSE DE LUXEMBOURG, roi des Romains du 1" octobre 14.10 au 8 janvier IIp 1.
13 94. . ALBERT II, duc d'Autriche, dit LE GRAVE et LE MAGNANIME, gendre de SIGISMOND; élu roi
des Romains le 18 mars 1 1~38, et couronné le 30 mai sui"ant , meurt le 27 octobre 14.39.
23 décembre 14.15. FR/mÉ.RIc IV, fils d'ERNEST, duc d'Autriche; élu roi des Romains le 2 février 14.!~0, et cou-
ronné à Aix-la-Chapelle le '7 JUIn 144.2, puis à Rome le 15 mars 14.52, est sacré
empereur le 19 du même mois, et meurt le 19 août 14.93.
22 mars 11~59. MAXIMILIEN l, fils de FRÉDERIC IV; élu roi des Romains le 16 février 1'486, couronné le 9 avril'
suivant, succède à son père le 1.9 août 1493, enjoint en 1508 aux états de l'empire de lui
donner le titre d'empereur élu, qu'il porta dès lors (ainsi que ses successeurs) sans avoir
été sacré à Rome, rétablit le titre de roi de Germanie; meurt le 12 janvier 1519.
2l~ février 1500. CHARLES V, petit-fils de l\1AxiMILIEN; empereur du 28 juin 1519 au 7 septembre 1556,
date de son abdication, qui ne fut notifiée que le 24. février 1558. Il mourut le 21 sep-
tembre 1558. (Il avait été couronné à Aix-la-Chapelle le 23 octobre 1520, à Bologne le 22
février 1530 comme roi des Romains, et le 21~ comme empereur.)
10 mars 1503. FERDINAND l, frère de CHARLES V, après avoir pris le titre d'empereur à la fin de septembre
1556, est reconnu par les électeurs le 12 mars 1558, et meurtle25 juillt:t 1564.
1 " aOll
'1 1 5 27. MAXIMILlIlN II, fils de FERDINAND l, du 25 juillet 1564 au 12 octobre 1576.
18 juillel1552. RODOLI'HE Il, fils de MAXIMILIEN II, du 12 octobre 1576 au 10-20 janvier 1612.
4
, . ,
26 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
LISTE CHRONOLOGIQUE
DES ROIS D'ANGLETERRE.
DATE
de NOM~ DES ROJ~.
LA NAISSANCE.
·DATE
1068. HENRI l, BEAU-CLERC ou LE LlqN, troisième fils de GUILLAUME 1; du 5 août 1100 au le, dé-
cembre 1135.
Vers 1105.
, .
ETIENNE, petit-fils de GUILLAUME 1 par ADÈLE, sa mère; du 26 décembre 1135 au 25 oc-
. tlJbre 1 15~.
5 mars 1133. HENRI II, PLANirAGENET, petit-fils de HENRI l par MATHILDE, sa mère; du 19 décembre
115~ au 6 juillet 1189.
13 septembre 1157. RICHARD l, COEUR-DE-LION, troisième fils de HENRI Il; du 3 septembre 1189 au 6 avril 1199.
1166. JEAN -SANS-TERRE , cinquiè~e fils de HENRI II ; du 27 mai 1 199 au 1 9 octobre 1 2 16.
1" octobre 1 207 • HENRI HI, fils de JEAN; du 28 octobre 1216 au 16 novembre 1272.
18 juin 1239' ÉDOUARD tI (IV), AUX LONGUES JAMBES, fils de HENRI III; du 20 novembre 1272 au 7 juil-
let 1307.
25 août 128~. ÉDOUARD II, DE CAERNARVEN, fils d'ÉDOUARD 1 (IV) ; du 8 juillet 1307 au 20 janvier 1327,
date de sa déposition. Il est a~sassiué le 21 septembre suivant.
13 novembre 131 2 . ÉDOUARD III, fils d'ÉDOUARD II; du 25 janvier 1327 au 21 juin 1377'
,
Vers 1366. RICHARD II, petit-fils D'EDOUARD III par le fameux prince de Galles; du 22 JUlU 1377 au
29 septembre 1399, date de sa déposition. Il meurt en 1 ~OO.
HENRI IV, petit-fils d'ÉDOUARD III par JEAN, duc de Lancastre; du 30 septembre 1399 au
20 mars 1~13.
1388. HENRI V, DE MONMOUTH, fils de HENRI IV; du 21 mars 1~13 au 31 août Ih2.:
6 décembre 1~ 21 • HENRI VI, fils de HENRI V; du 1"' septembre 1422 au ~ mars 1~61, jour de sa déposi-
tion. Replacé sur le trône en octobre 1~70' il est vaincu le 1~ avril 1~71, et meurt au
mois de mai de la même année. .
Vers l~h. ÉDOUARD IV, fils du duc d'YORCK; du ~ mars 1~61 au mois d'octobre 1~70' époque du
rétablissement de HENRI VI. Proclamé de nouveau le 13 avril 1~ 71; il meurt le 9 avril
1 ~83.
~ novembre 1~70. ÉDOUARD V, fils d'ÉDOUARD IV; du 9 avrill~83 au 22 juin 1~83, date de sa déposition.
Après 1 ~h. RICHARD III, LE Bossu, frère d'ÉDOUAP,D IV; du 26 juin 1"483 au 22 août 1~85.
Vers 1455. HENRI VII, TUDOR, comte de RICHEMOND, descendant d'ÉDOUARD III par sa mère! MARGUE-
. RIirE; du 22 août 1~85 au 21 avril 1509.
Juin 1~!l2. HENRI VIII, fils de HENRI VII; du 22 avril 1509 au 28 janvier 15~7'
12 octobre 1537. ÉDOUARD VI, fils de HENRI VIII; du 28 janvier 15~7 au 6 juillet 1553.
JEANNE GRAY, descendant de HENRI VII par MARIE, son aïeule maternelle; du 6 au 18 ou
19 juillet 1553. Elle est décapitée le 12 février 155~.
18 février 1516. MARIE, fille de HENRI VIII; du 6 juillet 1553 au 17 novembre 1558.
7 septembre 1533. ÉLISABETH, fille de HENRI VIII; du 17 novembr~ 1558 au 2~ mars- 3 avril 1603.
4.
, , ,
28 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
LISTE CHRONOLOGIQUE DES EMPEREURS ROMAINS l •
AUGUSTE (Caius JuliusCœsar Octavia nus ), emper.l'an 24.4.. PHILIPPE (M. Julius); m. octobre 24.9.
31 avant J .-C.; mort !e 19 août an 14. après J.-C. 24.9. DÈCE (Cn. Messius Quint. Trajanus); m. nov. 251.
14. TIBÈRE (Claudius Nero), associé le 28 août an 11; m. 251.J GALLUS (C. Vibius Trebon.); m. mai 253.
16 ou 26 mars 37'
37· CALIGULA(C.Julius CœsarGermanicus);m. 2 4.janv. 4.1.
252:l VOLUSIEN,.SOU. fils, césar en 251, auguste en juillet
252; m. mal 253.
41. CLAUDE 1 ( Tiberius Nero Drusus); m. 13 octob. 54. 253. EmLIEN (C. Julius); m. août 253.
54. NÉRON ( Claudius Cœsar Germanicus); m. 9 juin 68. 253. VALÉRIEN (P. Licinius), prisonnier en260;m. en 269'
68. GALBA (Servius Sulpicius); m. 16janvier69' 260. GALLIEN (P. Licinius), aug. en 253; m. 20 mars 268 .
. 69. OTHON (M. Salvius); m. 15 avril 69. , 268. CLAUDE II LE GOTHIQUE (M. Aur.); m. mai 270.
i
69. VITELLIUS (Aulus),proclaméle 2janvier;În.20dé- 270. QUINTILLE (M. Aur. Claud.); m. 17 ou 20jours après.
cembre 69'
27o.l AURÉLIEN (L. Valerius Domitius); m.janvier 275.
69· VESPASIEIj (T. Flavius), proclamé le l"juillet 69; Interrègne.
m. 24.juin 79.
79· TITUS (Flav. Sabinus Vespasianus); m. 13 sept. 81.
1
275. TACITE (M. Claudius), élu le 25 sept.; m. avril 276.
2 7 6'1 FLORIEN (M. Annius ); m. juillet 276.
81. DO~IITIEN (T. Flav. Sabinus), césar dès le 20 déc. 69;
m. 18 sept. 96. 276. PROBUS (M. Aur. Val.); m. novembre 282 ..
2~2. CARUS(M. Aur.); m. 20 décembre 283.
96. NEll.I'A ( Cocceius); m. 21 janvier 98.
284.. { CARIN (M. Aur. ), césar en août 282; m. en 285.
9 8 . TRAJAN (U1pius Crinitus), césar le 28 octobre 97;
m. en aoû t 1 1 7. 284.. NUMÉRIEN (M. Aur.), césar en août 282; m. sept. 281.
Il'7. ADRIEN (P. LElius); m. 10 juillet 138. 284,. ' Drocd:T1E1o! (C. Val. Aur. ) , abdique 1" mai 305; m.
mai 313.
138. ANTONIN (T. Pius), césar le 25 février 138; m.
7 mars 161. 286. HERCULEUS (M. Aur. Val. Max.), césar le 20 no-
vembre 285, associé à l'empire le 1" avril 286,
161'1 MARc-AuRÈLE (Antoninus), césar en 139; m. 17
mars 180. . abdique le 1'" mai 305, se fait proclamer de nou-
veau en 306, abdique en 308; m. en avril 310.
161. LUCIUS VÉRus(CeioniusCommodus); m. àlafindel69'
305. CONSTANCE-CHLORE (FI. VaI.),césar lel"mars 292,
180. COMMODE (L. LElius AureL), auguste le 27 nov. 177; empereur le 1" mai 305; m. 25 juillet 306.
m. 31 déc. 192.
305. GALÈRE(C. Val. Maximinus), césar le l"mai 293,
19 3 . PERTINAX (P. Helvius); m. 18 mars 193. J empereur le 1" mai 305; m. l or mai 31 1.
19 3 ., JULIEN (M. Didius Severus ); m. 2 juin 19 3 . • 306. SÉVÈRE II (FI. Val.), césar le 1" mai 305, auguste
3
19 . NIGER (C.Pescenn. Justus), procl. en avril 193; m. en 306, détrôné en avril 307'
au commencement de 195. 308. MAXIMIN (C. VaL), césar l"mai 305, empereur au
19 3 . SÉVÈRE (L. Septimius) proclamé cu avril ou mai commencement de 308; m. aoùt 313.
193; m, 4 fév. 211. 308. CONSTANTIN(C.FI. VaL Aur. CL), auguste le 25juillet
193.~ ALBIN (Dec. Claud. Septim.); m. 19 février 197. 306, empereur au commencement de 308; m.
21 1. CARACALLA (M. Aur. Sever. Anton. ), césar en 19 6 , 22 mai 337'
auguste le 2 juin 198 ; m. 8 avril 217, 308. LICINlIJS ( C. FI. Valerian. ), auguste le Il no-
21 l , GÉTA (P, Septimius), césar à la fin de 198, aU!rustc vembre 3°7, empereur au commencement de
en208 ou 209; m. '7 février 212, " 308, détrôné le 23 juillet 323; m. en 324..
217· MACRIN (M.Opilius); m. 8 juin 218. 337.' CONSTANTIN II (FI. CL); m. mars ou avril 34.0.
,
218. HÉLIOGABALE ou ELAGABALE (M. Aur. Ant.Bassianus), 337. CONSTANCE II (FI. Jul. VaL), césar le 8 'novembre
proclaméle16mai218;m. Il mars 222. 323; m. 3 novembre 361.
222. ALEXANDRE (M. Aur. Severus), césar en 221; m. 337. CONSTANT (FI. JuI.) , césar le 25 décembre 333; m.
19 mars 235. 27'février 350.
235, MAXIMIN 1 (C. Julius Verus); m. à la fin de mars 238. 361. JULIEN L'ApOSTAT (FI. Jui. Cl.), césar le 6 no-
vembre 355; m. 27 juin 363.
GORDIEN et son fils, meurent tous deux en mai ou en
juin 237. 363. JOVIEN (FI. Cl.); m. 17 février 364.
•
MAXIME (M. Claud. Pup- } . '11 38
' )1
lenus morts en JUJ et 2 un
1 •
364.. VALENS, auguste le 28 mars, empereur enjuület 364.; 364.. VALENTINIEN 1; m. 17 novembre 375.
m. 9 août 378.
;--+-----------------------~---~~-------------------------~
1
378. GRATIEN, empereur d'Occident, cède, le 19 janvier 375. GRATIEN, auguste le 24. août 367; m. 25 août 383.
379, l'empire d'Orient à THÉODOSE LE GRAND.
1383. VALENTINIEN II, proclamé dès 375; m. 15 mai 392.
-
379. TnEoDosE J.E GRAND; m. 17 janvier 395. 39!~' THÉODOSE LE GRAND, vainqueur en 394. du tyran
EUGÈNE; m. 17 janvier 395.
395. ARCADIUS, auguste en janvier 383; m. l"mai 4.08. 395. HONOIÙUS, auguste en 393; m. 15 aoùt 4.23.
4.08. TnÉoDosE II, LE JEUNE, auguste le 11 janvier 4.02; 4.23. JEAN (tyran), vaincu et tué en 4.25.
m. 28 juillet l~50.
4.2 5. VALENTINIEN III, césar en 4.24., ,'ainqueur en 4.2 5
du tyran JEAN, est couronné le 23 octobre 4.25;
m. 16 mars 4.55.
~~~----------------------~~~--------------------.----
l150. MARCIEN, proclamé le 24. ou le 25 aOllt; m. en jan- 4.56. MARCIEN; m. en Janvier 4.57'
,'ier 4.57.
LÉON l, LE THRACÈ, proclamé le 7 février; m. en 4.57. LÉON I, empereur d'Orient, cède ses droits sur l'Occi-
janvier 474.. dent à MAJORIEN.
4.7/1. LÉON II,LE JEUNE, auguste en 4.73; m,en no- 457. MAJORIEN (Jul. Fl.), proclamé le 1" août l~57; lll.
vembre 47l~. 7 août 4.61.
•
ZÉNON, père de LÉON II, d'abord régent puis empe· 461. SÉVÈRE III, surnommé SERPENTINUS, proclamé le
reur en février 4.74., succède à son fils le mois 19 novembre; m. 15 août 4.65. Interrègne.
de novembre suivant; m. 9 avril 491.
4.67. ( ANTHÈME (Procopius), proclamé le 1.2 avril 4.67; m.
675 BASILISQUE, d'abord vainqueur deZénon en lq5 ou ) lljuillet4.p.
ou 47 6. 4.7 6 , est détrôné au bout de 6 ou de 18 mois.
472.IOLYBRIUS (Anicius), proclamé ~n mars; m. 23 oc-'
. tobre 4.72.
527. JUSTINIEN l, auguste le 1er avril 527; m. 14 no- 802. NIcEPHOllE; m. 25 juillet 811.
vembre 565.
811. STAURACE, abdique le 1" octobre 811.
565. JUSTIN II, CUROPALATE, dit LE JEUNE; m. 5 oc-
tobre 578. 811. MICHEL CUlIOPALATE, suruommé RHANGABE, détrôné
le IOjuillet 813.
578. TIBÈRE II, CONSTANTIN, césar en décembre 574,
associé le 26 septembre 578; m. 14 août 582. 813. LEON V , L'ARM~NIEN; m. 24 décembre 820.
582. MAURICE, césar le 5 août 582; m. 27 novembre 602. 820. MICHEL LE BÈGUE; m. 1" octobre 829.
602. PHOCAS, empereur le 23 IlOv. 602; m. 5 oct. 610. 829. THtOPHILE; m. 20 janvier 842.
610. HERACLIUS, empereur le 7 octobre 610; m. Il fé- 842. MICHELIII, L'IVJl.OGNE; m. 24 septembre 867.
vrier 641.
867. BASILE LE MACEDONIEN, associé le 26 mai 866; m.
641. HERACLIUS CONSTANTIN, associé dès le 22 janvier 613; 1" mars 886.
m. 25 mai 64,.
886. LEON VI, LE PIIILOSOPHE, auguste en 870; m. Il
641. HERACLEONAS, e1ilé en octobre 641.' maI 911.
641. CONSTANT II, associé en septembre 64, ; m. fin de 911.1 ALEXANDRE; m.6 juin 912; il avait pour collègue
septembre 668. CONSTANTIN.
668. CONSTANTIN III, POGONAT, auguste en avril 654; m. '911. CONSTANTIN VI, PORPIIYlIOGENÈTE; m. 9 ou 15 no-
en septembre 685. (Il avait pour collègues ses vembre 959.
deux frères TIlIÈRE et lliRACLIUS. )
9 1 9, ROMAIN LECAPÈNE, associé à l'empire pai' CONSTAN-
685. JUSTINIEN II, dit RHINOTMÈTE, auguste en 68" dé- TIN VI, le 17 ou 24 décembre !)19, est détrôné le
<
trôné en 695 ct rétabli en 705; m. I l déc. 7 I l . 20 décembre 944.
695. LEONCE, détrôné en 698. 920. CHRISTOPHE, associé à l'empire par ROMAI N, son
père, le 20 mai 920; m. en août 931.
698. ABSIMARE TIBÈRE, détrôné à la fin de 705.
ÉTIENNE ct CONSTANTIN VII, associés en 928 à l'em-
711. FILEPIQUE ou PHILIPPIQUE, surnommé BARDANE, dé- pire par ROMAIN, leur père, sont détrôné, le
trôné le 3 juin 713. 27 janvier 945.
713. ANASTASE II ou ARTEMIl!S, détrôné en décembre 715, 959. ROMAIN II, LE JEUNE, associé en 948 à son père,
périt en 7 19'. CONSTANTIN VI; m. 15 mars 963.
716. THÉODOSE III, proclamé en janv. ou févr. 716, ab- 963. NICÉPHORE PROCAS, proclamé le 2 juillet 963; m.
dique en mai 717. I l décembre 969.
717. LEON III, L'IsAURIEN,proclamé le 25 mars 717; m. 969. JEAN ZImSQUÈs; m. lOjanvier 976. Il s'était associé
18juin 741. BASILE II et CONSTANTIN VIII.
741. CONSTANTIN IV,COPRONYME, auguste le 31 mars 720; 969. BASILE II; m. en décembre 1025.
m. 14 sept. 775.
969. CONSTANTIN VIII; m. 12 novembre 1028.
77 5. LEON IV, CHAZAlIE, associé le 6 janvieq 51; m. 8 sep-
tembre 780. 1028. RO~!AIN III, ARG1'RE; m. I l avril 1034.
PAR TIE I. - CHAPITRE 1. 51
1034.. MICHEL IV, PAPHLAGONIEN; m. 10 décembre 10!~1. 1185.1 ISAAC L'ANGE, détrôné le 8 avril 1195, rétabli le
18 juillet 1203; ID. en janvier 1204.
104.1. MICHEL V, CALAFATE, détrôné en avril 1042.
1195. ALEXIS III, L'ANGE, dit COMNÈNE, détrôné le 18 juillet
1042.' ZOÉ, associée à sa sœur THÉODORA; m. en 1050 ou 1203. .
1054..
1:103. ALEXIS IV, LE JEUNE, associé le 1" août 1203; m.
104.2. TlIÉODOIlA; m. 22 aoùt 1056. 8 février 1204..
104.2. CONSTANTIN IX, MONOMAQUE, épouse ZOE le II juin 1204.. ALEXIS-DuCAS, dit MURZUPHLE, proclamé le 25 jan-
104.2; m. 3() novembre 1054.. vier 120{~,. est détrôné aussitôt après.
1056. MICHEL VI, STRATIOTIQuE,abdique le 31 aoùt 1057. 1204.. NICOLAS CANABÉ, proclamé à la fin de janvier, est
détrôné le 12 avril 1204.. (Voyez EllPEREUns FRAN-
105 7. ISAAC COMr>ÈNE, abdique en décembre 1059, ÇAIS DE CONSTANTINOPLE.)
1183. ANDRONIC l, COllNÈNE,associéen septembre 1183;m. 1425. JEAN PALÉOLOGUE II, associé, dit-on, le 19 janvier
1 2 sept. 1 185. 141 9; m. 31 octobre 14.4.8.
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Y.LÈMEN TS DF: PALf:OGnAP Hl E. PARTIE 1. -CHAPIT JlE l.
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CHAPITRE II.
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DE LERE CHRETIENNE ET DES ERES DE .LA PASSION ET DE L ASCENSION.
L'ère de J. C. est celle des Latins. Les Grecs et les Orientaux ne l'employaient
guère dans leurs actes publics. L'usage de l'ère chrétienne a été introduit en
Italie au VIe siècle par Denys le Petit, et en France au plus tôt dans le cours
du vue siècle 1.
Comme les auteurs qui ont fait usage de l'ère chrétienne ne s'accordent pas
sur la manière de commencer l'année, il est important de connaître les
différents systèmes qui ont été suivis à cet égard, pour en expliquer les con-
tradictions apparentes 2.
Les uns commençaient, comme nous, l'année au 1 er janvier, jour de la Cir-
concision; d'autres prenaient pour point de départ la naissance de J. C., c'est-
à-dire le 25 décembre; d'autres, enfin, le jour de la Conception, qui est le
25 mars. Mais ces derniers variaient entre eux d'une année entière, en sorte
1 La date. de l'Incarnation ne se montre que fit-il que rarement. Elle devient plus ordinaire
très-rarement dans les actes pontificaux du VIIO dans les diplômes de Charles le Gros. Quoique
siècle. Elle se trouve, pour la première fois peut- généralement adoptée en Europe au xe siècle, elle
être, dans une bulle de Boniface IV, où elle est ne parut en Espagne qu'au siècle suivant, sans ce-
employée d'une manière fautive; et dans une bulle pendant qu'elle ait été suivie uniformément avant
de Théodore, où l'on suppose qu'elle a été ajoutée le milieu du XIV·; d'un autre côté, les rois de
après coup. Au IX· siècle,, on en rencontre déjà Portugal ne commencèrent à l'employer que vers
plusieurs exemples qu'on ne doit pas suspecter. le commencement du xy· siècle. Enfin elle ne
A la fin du xe, eHe devient plus ordinaire; l'usage devint d'un usage ordinaire chez les chrétiens
s'en affermit sous Léon IX. Quelq3es remarques d'Orient que depuis la prise de Constantinople.
plus spéciales sur l'emploi de cette date se ratta- 2 Nous ne parlons pas des discussions qui on t
chent à la distinction des différentes espèces de été élevées sur la véritable époque de la naissance
bulles: elles ne peuvent trouver ici leur place. de Notre-Seigneur, parce qu'elles ont pour but,
Les rois d'Angleterre commencèrent dès le vu· non d'expliquer, mais de réformer la chronologie
siècle à dater de l'Incarnation. Au VIlle, cette date qui a été suivie jusqu'à nos jours. Suivant notre
figurait en France dans presque tous les actes ère vulgaire, Jésus-Christ est né l'an 753 de la fon-
ecclési~stiques, et dans un grand nomhre de dation de Rome; et, suivant les plus habiles chro-
chartes particulières. Charlemagne est le pre- nologistes, il serait né cinq années plus tôt, c'est-
mier de nos rois qui l'ait employée; encore ne le à-dire en l'an de Rome 7lt8.
•
PARTIE 1. - CHAPITRE II. 41
que les uns comptaient l'an 1000 du 25 mars 999 au 24 mars 1000 (c'est ce
qu'on appelle le calcul pisan); les autres, du 25 mars 1000 au 24 mars 1001
( c' est c~ qu'on appelle le calcul florentin) 1. Les trois systèmes que nous venons
de rapporter avaient du moins cet avantage que les différentes années étaient
d'une égale durée. Au contraire, cette durée n'avait rien de fixe suivant un autre
usage qui consistait à ouvrir l'année avec la fête de Pâques. Il y a, en effet,
entre deux Pâques consecutives, tantôt moins de douze mois, tantôt plus,
puisque les points extrêmes entre lesquels cette fête peut varier sont le 22 mars
et le 25 avril. Une même année pouvait donc avoir deux mois d'avril presque
complets. En 1347, par exemple, Pâques tomba le 1er avril, et l'année sui-
vante cette fête n'arriva que le 2 a avril. On risque donc de commettre une
année d'erreur pour tous les actes datés des dix-neuf premiers jours d'avril
1347, et qui n'indiquent pas auquel des deux mois d'avril la date appartient.
On ne peut préciser l'époque à laquelle remonte l'usage de commencer l'année
avec Pâques, mais 'on sait qu'il existait déjà au VIe siècle, et qu'il a duré jusqu'à
l'édit de Charles IX, donné au mois· de janvier i 563. Cet édit, qui fixe au
1 cr janvier le commencement de l'année, fut adopté par le parlement de Paris
en 1567. La Hollande et l'Allemagne avaient devancé la France dans cette
réforme. Mais l'église de Beauvais ne s'y conforma qu'en 1580. Il faut donc,
même pour les temps postérieurs à l'édit de Charles IX, consulter les usages
des localités. Si l'on avait toujours attaché un sens rigoureux aux différentes
expressions dont on s'est servi pour désigner les années de l'ère chrétienne, il
serait facile de reconnaître à quelle époque répondait le commencement de
r année dans les dates qui renferment les formules anno à Nativitate, an no In-
carnationis ou Trabeationis 2, anno Circoncisionis. L'ère de la Nativité commence-
rait nécessairement au 25 décembre, celle de l'Incarnation au 25 mars, et
celle de la Circoncision au 1 cr janvier. Mais on a souvent confondu l'ère de la
Nativité avec celle de l'Incarnation, en sorte que la plupart du temps les for-
mules de dates qui renferment ces mots ne signifient rien de plus que les for-
mules anno Domini, anno Gratiœ 5 • Ce dernier terme, devenu si ordinaire dans
les derniers siècles, se rencontre pour la première fois peut-être dans un acte
1 Nous devons avertir que Grégoire de Tours et Enfin on trouve dans une lettre du clergé de Liége
d'autres écrivains du VIe et du vu" siècle ont quel- au clergé de Trèves l'exemple d'un commence-
quefois commencé l'année avec le mois de mars. ment d'année fixé au 18 mars.
comme les premiers Romains du temps de Ro- 2 Le mot trabeatio s'explique par trabeâ carnis
mulus. Mais Grégoire de Tours ne suivait pas tou- indutus, et doit être regardé comme synonyme
jours ce calcul. puisque, après avoir appelé le mois d'incarnatio.
de juillet le cinquième mois, il donne le même " Les variations sur la manière de commencer
nom au moisdemai. Voy.liv. IV, chap. IV et xxxv. l'année furent si fréquentes qu'il serait impossible
'6
, , 1
42 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
de 1 132 1. C'est à partir du pontificat d'Alexandre II que les papes se servirent
invariablement du terme d'incarnation dans les dates. Avant lui, on employait
ordinairement la formule anno Domini.
Une bulle d'Urbain II, citée par les Bénédictins, est datée à la fois de l'an de
l'Incarnation 1098, :selon Denys, et de l'an 112 l,. secundum ccrtiorem Evangelii
probationem. Cette ère évangélique se retrouve aussi dans les principaux histo-
riens de l'époque. On voit qu'elle précédait l'ère vulgaire de vingt-trois ans.
. Enfin, on a daté aussi de l'année de la Passion, et comme les auteurs ne
s'accordent pas entre eux sur la question de savoir si J. C. est mort à 32, à 33
ou à 34 ans, ce dernier système peut présenter .une différence de deux ans avec
la chronologie généralement adoptée. N'oublions pas non plus de faire remar-
quer, avec les auteurs de l'Art de vérifier les dates, que l'année de la Passion a
été confondue quelquefois avec celle de l'Incarnation. Comme il en résulte alors
une différence de plus de trente ans, il doit être facile en général de rectifier
une erreur aussi considérable 2.
Quant à l'ère de l'Ascension, elle n'a été employée que par l'auteur de' la
Chronique d'Alexandrie. Nous nous contenterons d'avertir qu'elle a cOinmencé
avec l'an 39 de J. C.
A ces courtes indications ajoutons une dernière remarque: c'est que les dif-
férentes manières de commencer l'année ont été simultanément employées,
non-seulement dans un même pays, mais encore dans un même corps d'ou-
vrage. En effet, les compilateurs composaient souvent leurs chroniques en co-
piant sans discernement des auteurs qui n'avaient pas suivi le même système
de chronologie, et ils accumulaient ainsi des dates contradictoires dans la
forme, quoiqu'au fond il soit presque toujours possible de les concilier. Mais
comme toutes ces variations ne peuvent être indiquées dans des tableaux cllfO-
nologiques, il faudra, quand on consultera ceux qui sont renfermés dans
cet ouvrage, ne pas oublier que les années de l'ère chrétienne y sont calculées
d'après la méthode qui est aujourd'hui universellement adoptée, c'est-à-dire
que le commencement de ces années a été fixé uniformément au 1 er janvier.
Or ces années, que l'on peut appeler années normales, sont souvent en désaccord
d'établir à cet égard des règles générales. On a 2 Plusieurs chartes renferment aussi des dates
préféré donnerquelques indications spéciales pour incomplètes, et n'expriment, par exemple dans
chacun des empereurs, rois, papes, etc. Voyez la l'année 13 47, que le nombre 347, ou même elles
liste alphabétique des papes, des empereurs, etc. suppriment les centaines .. Nous ferons aussi ob-
l Dans les actes en langue vulgaire, on ex- server en passant qu'à partir du XIe siècle, on da-
prime souvent la date de l'ère chrétienne par cette tait quelquefois, surtout en Italie, de tant d'an-
formule: Quant li miliaire ou miliare corroit par nées après l'an mil, post mille.
mil e dous cens e quatrevinz e neuf.
PARTIE 1. - CHAPITRE II. 45
avec la chronologie des anciens monuments historiques. Pour résoudre ies dif-
ficultés qui résultent de la différence de ces calculs, il est indispensable de se
graver dans la mémoire l'observation suivante qui résume ce qui a été dit de
plus essentiel dans ce chapitre sur les divers commencements de l'année:
- - - - - - - - - -
s'il est antérieur au 25 mars ou au jour de Pâques, peut
aussi être daté de rune des années ..........•...• 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18
- - - -- - - - - -
et s'il est postérieur au 24 décembre ou même au
24mars1 ,
il peut être daté aussi de rune des années ••.•...••. Il 12 13 14 15 16 17 . 18 19 20
l Voyez ce qu'on a dit plus haut sur le calcul au 21 mars. Enfin, on a aussi anticipé d'une an-
pisan. Ce calcul a été suivi également pour les an- née entière, comme le prouve une bulle de Pas-
nées dont on prenait le commencement à Pâques; cal II, qui est datée du 14 février 11 0 5, quoique
en sorte que, Pâques étant tombé le ~ 2 mars en les autres notes chronologiques de cet acte ne
1136, on a pu dater de 1137les actes postérieurs conviennent qu'à l'année 1102.
..
6.
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44 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
CHAPITRE III.
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DES ERES AUTRES QUE LERE CHRETIENNE.
Les quatre premiers calculs n'ont été suivis dans aucun pays. Celui de.
Jules Africain a été adopté par les Alexandrins; on le nomme ère d'Alexan.-
drie. Or cet auteur avançait de trois .ans l'époque de l'Incarnation; car, selon
les calculs ordinaires, son année 5503 du monde répond, non à la qua-
trième, mais à la première année de l'ère chrétienne 1. L'ère des Alexan-
drins subit une réforme à la fin de l'année 284 de notre ère chrétienne.
En tenant compte de la différence de trois ans dont nous venons de parler,
cette année était pour eux la 287c depuis la naissance de J. C., et par
conséquent la 5787c depuis la création du monde. La réforme consista à re-
trancher dix ans au calcul de Jules Africain, en sorte que la fin de notre
1 Pour avoir une idée tout à fait précise de la premiers mois et des vingt-huit premiers jours du
correspondance d'une année de l'ère chrétienne mois d'août. En effet, à partir du 29 août, l'an 1"'
avec une année de l'ère mondaine d'Alexandrie, il de l'ère chrétienne correspond à l'an 5504 de l'ère
faut savoir que les années de l'ère mondaine d'A- d'Alexandrie. De même, selon le calcul de Jules
lexandrie commençaient le 29 août. Ainsi, quand Africain, la quatrième année de l'ère chrétienne
nous disons que la première année de l'ère chré- rép~nd, jusqu'au 28 août, à l'an 5503, et depuis
tienne correspond à l'an 5503 de l'ère d'Alexan- le 29 août à l'an 5504 de l'ère d'Alexandrie.
drie, nous entendons parler seulement des sept
PARTIE 1. - CHAPITRE III. 45
année 284, qui était pour eux l'an 287 de J. C. et l'an du monde 5787, de-
vint l'an 277 de J. C. et l'an du monde 5777.
Ainsi, pour les temps antérieurs à l'an 284, les Alexandrins donnent à la
naissance de J. C. Ulie date plus ancienne de trois ans; et, à partir de l'an 284,
ils lui donnent au contraire une date de sept ans plus récente.
Une réforme introduite vers la fin du IVe siècle dans le système de Jules
Mricain donna naissance à un~ ère nouvelle qui fut en usage, dit-on, dans
l'église d'Antioche. Panodore, moine égyptien, auteur de cette réforme, re-
trancha dix ans aux calculs de Jules Africain, en sorte que r an du monde
5490 répondit à l'an 5500 des Alexandrins. Mais comm'e en 284 les Alexan-
drins avaient aussi retranché dix années aux calculs de Jules Africain ,à
partir de la réforme de 284 l'ère mondaine d'Antioche se confond avec l'ère
mondaine d'Alexandrie. Seulement il faut remarquer que, dans l'ère d'An-
tioche, la première année de l'ère chrétienne concorde avec la fin de l'année
5493 et le commencement de l'année 5494; tandis que, depuis la réforme
des calculs de Jules Africain, la première année de notre ère correspond à
la seconde partie de l'année 5490 et à la première partie, de l'année 5491
de l'ère mondaine d'Alexandrie.
rifier les dates présument qu'il pouvait y avoir aussi une autre année civile,
qu'ils appellent romaine ou consulaire, et qui aurait com~encé au 1 cr janviel~,
1Les diplômes grecs de Roger, roi de Sicile, 'Toi! ICfd'TolJ~ njA-r;;~ 7TOMI Mi"'crn'~~ jA-Ylvl' M«/lfJ I~J'.
" <Ù 'TC;;
fournissent plusieurs exemples de l'emploi de ~X "n. Scriptum est in urbe M essanâ, quœ est sub po-
cette ère. Un de ces actes, qui correspond à l'an testate nostrâ, mense maïo, indictione (il) VIII, anno
de J. C. 1130, se termine ainsi: 'Ei'pt:trpn i.~ 'T~ 7ff:tpd ('X",,) 6638.
1 1 1
46 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
S. IV. ÈRE DES SÉLEUCIDES, DES GRECS OU DES SYRO-MACÉDONIENS, AUTREMENT DITE ÈRE D'ALEXANDRE.
.
On trouve chez les Grecs deux èrès d'Alexandre: l'une qui date de l'an 324
avant J. C., et qui n'a presque pas été employée; l'autre, plus connue sous le
nom d'ère des Séleucides, des G;ecs ou des Syro-Macédoniens, ~t qui date
de trois cent onze ans et quatre mois avant J. C., ou, suivant d'autres au-
teurs, de trois cent dix ans et quatre mois. La première année de l'ère chré-
tienne concorde donc pendant ses huit premiers mois avec la 312 c ou la
311 année de l'ère des Séleucides. L'année de l'ère des Séleucides commen-
C
çait chez les Grecs de Syrie au mois de septembre, chez les autres Syriens au
mois d'octobre. Ces deux usages existent encore aujourd'hui en Arabie. A
Tyr, on la comptait du Ig octobre; à Gaza, du ~ 8 de ce mois; à Damas, de
l'équinoxe du printemps. Les Juifs adoptèrent l'ère des Séleucides quand ils
furent soumis aux rois de Syrie. Ils commençaient l'année à l'équinoxe d'au-
tomne. On prétend qu'ils ont employé cette·ère jusqu'à la fin du XV siècle. C
Telle est, en résumé, l'opinion émise par les auteurs de l'Art de vérifier les
dates. Il est bon de faire remarquer qu'ils ne sont pas entièrement d'accord
avec une .dissertation de Jacobus Usserius, insérée dans le tome VIII du The-
saurus Antiquitatum grœcarum. Suivant ce dernier, le commencement de l'an-
née, dans l'ère des Syro-Macédoniens, a été pendant longtemps fixé au 24
septembre 1. Il indique en outre un ordre différent pour la concordance des
mois syro-macédoniens et des mois romains. (Voyez ci-après l'explication qui
précède le tableau B. ) .
En Égypte .•...••.... ' 29 août ..... an de Rome 723, avant J.-C. 31.
Chez les Grecs d'Antioche, 1 cr septembre---- 723, avant J.-C. 31.
Chez les Romains. . . . . .. 1 er janvier..• - . - - - - 723,1 avant J.-C. 30.
Cette ère a porté aussi le nom d'ère d'Antioche chez les Grecs et les Sy-
•
fIens.
On trouve enfin trace d'une autre ère, dite ère des Augustes, qui commence à
l'an 727 de Rome , avant J. C. 27.
Dioclétien, en montant sur le trône, donna son nom à une ère nouvelle, que
ses persécutions contre l'église firent appeler ensuite ère, des martyrs. Les
années de cette ère sont réglées sur le calendrier égyptien. L'année égyptienne
se composait autrefois de douze mois de trente jours chacun, à la suite desquels
venaient cinq jours intercalaires, nommés épagomènes. La seizième' année de
l'ère julienne, les astronomes d'Alexandrie décidèrent que tous les quatre ans
on ajouterait un sixième épagomène. On peut remarquer en passant que les di-
visions de ce calendrier répondent à celles de notre calendrier républicain,
qui partageait l'année en douze mois de trente jours chacun, après lesquels
venaient cinq ou six jours complémentaires. Comme l'année égyptienne com-
mençait le 29 aoùt de l'année julienne, le commencement de r ère dioclétienne
répond au 29 août de l'an 284 de l'ère chrétienne. Quand on lui substitua le
nom d'ère des martyrs, on ne lui assigna pas un autre commencement, quoique
l'édit de persécution lancé par Dioclétien date seulement de l'an 303.
Nous avons dit que le commencement de l'année dans l'ère des martyrs ré-
l Citons pour exemple un diplôme d'Al- mentum erâ MCLXX, anno ab Incarnatione Do-
phonse VII, daté à la fois de l'ère d'Espagne et mini MCXXXII. On voit qu'il y a 38 de diffé-
de l'ère chrétienne: Factum est autem hoc testa- rence entre ces deux nombres.
PARTIE 1. - CHAPITRE III. 49
pondait au 29 août de l'année julienne; mais l'année intercalaire, ayant un
jour de plus, ne se termine que le 29 août au lieu du 28. Par conséquent elle
recule au 30 août le commencement de l'année qui suit. CeÙe nouvelle
année, au contraire, finit avec le 28 août, parce qu'elle concorde avec l'année
bissextile du calendrier dé Jules-César.
TABLEAU A.
NOMBRES
QU'~L FAUT RETRANCHER
NOMBRES QU'IL FAUT AJOUTER
d'une nnnce quelconque A UNE .i.NNEE
, QUELCONQUE DE
",
LERE CURETIENNE
do l'ère chrétienne
pour obtenir pour obtenir l'année correspondante de
l'aooce corrtlspondnoto de
J'èro J'ère
~ mondaine
d' Alexnnd ric 1
l''eSaréenDo
~ d'Antioche 1
.., ...------.
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-- - - - - - -- ---1---1-1--1-
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• 83. Du :19 août a.u 3 L décemhre .•••••••••••••••
Du 1 el' septembro an 31 décembre •••••.••••• _•••••••••••• 5509. 549 3. 49' 48. 3120u311.
---1--1---=---------------------.:.....---1---
3,,33 ou 34 38. A toute ép0'lYe de l'année ..••..•••.•• .............................. ................. . A5. 38. ~
N. B. Pour les temps antérieurs à l'ère chrétienne, on ramène auJ. nnnées do chncuno
de ces époques les années nvant J. C.; ct, réciproquement, on ramène nuJ. années
avant J. C. les années de chacune de ces époques, en augmcntnnt de 1 les nomhres
ci-dessus, ct CD retranchant de ces nomhres ainsi augmentés le chiffre do la dato
dont il s'agit. Ln différence e:xprime la concordance cherchée.
1'" E:tcmpw: A quelle année avant J. C. correspond le 13 août de l'an 315 de la fon-
dation de Romo? Celte dato étant comprise entre 10 21 avril ct le 31 deccmbre, c'cst
le nombre 753 quejo dois augmenter de J. De ce nombre ainsi augmenté, c'c.st·à-
dire de 754,je retranche 315, et je trou\'o pour différence 439: c'ost-il-diro que 10
13 aoûl do l'an d. Rome 315 correspond à l'.n 439 .v.nt J. C.
2' Exemple: A qaello année de l'ère mondaino d'Antioche correspond le 2,) avril de
l'an 37 17 avant J. C.? Cette date étnnt comprise entre 10 1et janvior et le 31 août, c'est
10 nombre 549:1 que je dois augmenter de 1. Je retranche donc 3717 do 54g3, et
je trouvo pour différence 1776: c'est-à-dire que 10 25 avril de l'an 3717 nant J. C.
corre.spond il l'an 1776 de l'ère mondaino d'Antioche.
7·
52 ÉLÉMENTS. DE PALÉOGRAPHIE.
Pour compléter les ren,seignements que renferme le tableau précédent, il
nous reste à indiquer comment les mois romains correspondent aux mois sy-
riens, grecs, égyptiens et éthiopiens, suivant l'ordre du calendrier de ces dif-
férentes nations.
Nous avons averti, en traitant de l'ère, des Grecs ou des Syro-Macédoniens;
que les auteurs de l'Art de vérifier les dates ne s'accordaient pas avec Jacobus
Usserius, sur la correspondance des mois grecs et des mois romains. Il est
bon d'abord de faire observer qu'en désignant sous le nom de mois grecs les
mois dont on se servait dans l'ère des Séleucides, les auteurs de l'Art de vérifier
les dates ont entendu parler seulement des Grecs d'Asie. En effet les noms de ces
mois, qu'on trouve à la 3e colonne du tableau B ( 1 rc partie), diffèrent entière-
ment de ceux des anciens mois lunaires attiques que nous avons placés dans la
5e colonn'e du même tableau; ils sont au contraire exactement les mêmes que
ceux des anciens mois lunaires des Macédoniens, qu'on trouve.à la 4e colonne du
tableau, dans l'ordre où ils répondaient aux mois lunaires attiques. On remar-
quera de plus que les auteurs de l'Art de vérifier les dates ont conservé à ces
mois, devenus mois solaires, le même ordre qu'ils avaient comme mois lu-
naires. Au. contraire, dans le systême de Jacobus Usse ri us , ce n'est plus le mois
de rOp7l1a..Îo~ qui commence l'année solaire, mais le mois de AÎo~ chez les.
Macédoniens d'Europe, et le mois de (Tmp~~p~Ta..ÎO~ chez les Syro-Macédoniens.
Nous avons dit d'ailleurs que, selon Jacobus Usserius, ce premier mois, quel
que soit le nom qu'on lui donne, commence, non le 1 er, mais le 24 septembre.
Le même auteur reconnaît cependant que, depuis l'établissement de l'ère ju-
lien ne , on rencontre des textes desquels il résulte que le mois de rOp7l1a..ÎOt;
commençait le 1 er septembre, quoique l'ancien usage ait été employé concur-
remment, au moins jusqu'à la fin du VIe siècle. La Be et la ge .colonnes renferment
deux autres nomenclatures des mois de l'année, dont l'une était en usage à
Chypre, et l'autre en Bithynie. Les deux dernières colonnes indiquent le
nombre des jours de ces diflérents mois et leur commencement, soit dans les
années communes, soit dans les années intercalaires. Comme l'année bissextile
du calendrier julien concourt avec l'année intercalaire des Syro-Ma~édoniens,
l'addition dU'2 ge jour au mois de février ne dérange la concordance des dates
que pour les six mois suivants. En effet le dernier mois de l'année syro-ma-
cédonienne ayant trente-et-un jours dans l'année intercalaire, et commençant
le 24 août au lieu du 25, se terminera le '23 septembre comme dans les
années communes.
La deuxième partie du tableau est empruntée en entier à l'Art de vérifier
les dates.
rrABLEAU B.
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1
Outre les ères dont nous avons parlé jusqu'à présent, les auteurs de l'Art de
vérifier les dates en citent quelques autres qui sont plus rarement employées, et
qu'ils n'ont pas comprises dans leur table chronologique. Nous allons les in-
diquer en peu de mots.
L'ère d'Abraham date de la vocation de ce patriarche. Eusèbe et Idacius en
ont fait usage dans leurs chroniques. L'an 2017 de l'ère d'Abraham commence
au 1 er octobre de l'an 1er de 1. C.
L'ère de Nabonassar a été surtout employée dans les tables des anciens as-
tronomes. Elle a dÎt commencer un mercredi 26 février de r an 747 avant J. C.
Mals comme elle n'a que des années de trois cent soixante-cinq jours, et que,
dans le cours de n1Îlle quatre cent soixante ans, l'ère julienne a trois cent
soixante-cinq années bissextiles, il en résulte que mille quatre cent soixante
années juliennes répondent à mille quatre cent soixante et une années de l'ère
de Nabonassar.
L'ère de Tyr, qui est antérieure de cent vingt-cinq a~s à celle de J. C., a
été employée dans la date de quelques conciles. L'an 127 de cette ère com-
mence le 19 octobre de l'an 1er de J. C.
L'ère des Arméniens, désignée dans quelques titres français sous le nom
cl'Etreure des Ermines, a commencé le mardi 9 juillet de l'an 552 de J. C.
L'ère d'Isdegerde In, roi de Perse, a commencé le 16 juin de l'an de J. C. 632.
Cette ère a été composée d'années de trois cent soixante-cinq jours seulement,
jusqu'au temps de Malek-Schah-Dgélaleddin, qui ordonna, à partir de l'an
1075 de J. C., l'intercalation du bissextile, mais d'après un système autre que
celui de l'ère julienne. Cette ère ainsi réformée se nomme ère gélaléennc ou
malaléenne.
Il nous reste à parler de l'ère des olympiades et de l'ère de l'hégire, dont
la concordance avec les années de l'ère chrétienne ne pouvait être présentée
qu'à l'aide de tableaux particuliers. Nous passerons ensuite au cycle de l'indic-
tion et aux éléments de chronologie qui font essentiellement partie du calen-
clrier chrétien.
S XII. DES OLYMPIADES.
L'ère des olympiades , instituée par les Grecs et adoptée ensuite par les Latins,
fut, dit-on, remplacée par l'indiction dans le courant du IVe siècle. Cependant,
d'après un texte de Cedrénus, elle n'aurait été abolie que la seizième et der-
PARTIE 1. - CHAPITRE III. 5i
nière année du règne de Théodose le. Grand ( 394 ). Quoi qu'il en soit, on la
trouve employée dans quelques' actes postérieurs. En effet, elle figure dans une
donation faite ~n 1102 par Philippe 1er à l'église de Saint-Ambroise de Bourges.
L'ère des olympiades conûstait dans une révolution de quatre années. Suivant
l'opinion la plus généralement admise, la première année de la 19Se olym-
piade commence le 1 er juillet de l'an 1er de l'Incarnation, et finit au 30 juin
de l'année suivante. " .
D'autres auteurs, tels que saint Jérôme et Eusèbe, au lieu de faire commencer
l'année olympique à la pleine lune qui suit le solstice d'été, c'est-à-dire vers
le 1 er juillet, la confondent. avec l'année civile des Grecs, qui commence
le 1 er septembre; en outre ils anticipent de "dix mois sur le calcul ordinaire, en
ce qu'ils font commencer la première année de la 19 Se olympiade le 1 er sep-
tembre de l'an 1er avant J. C.
Enfin, George le Syncelle et d'autres chronographes ont adopté un dernier
système duquel il résulterait que l'an 1er de l'In.carnation correspond, non à la
première, mais à la troisième année de la 19 Se olympiade. Suivant cette manière
de compter, la 19Sc olympiade se termine au 30 juin de l'an 3 de l'Incarnation.
Au contraire, d'après le calcul adopté dans l'Art de vérifier les dates, la dernière
année de cette "olympiade ne finit qu'au 30 juin de l'an 5. Dans l'une ou l'autre
hypothèse, rien de plus simple que de calculer à' quelle olympiade correspond
une date quelconque de l'ère chrétienne, et réciproquement à quelle année
de l'ère chrétienne correspond une date exprimée en olympiades.
Nou~ avons cherché à faciliter ce calcul au moyen des trois tableaux sui-
vants.
Le tableau C présente la concordance des cent quatre-:-vingt-quatorze pre-
mières olympiades avec les années avant J. C. .on s'est borné à présenter cette
concordance de quatre eri quatre ans pour la première année de chaque
olympiade. Mais quand on voit, en consultant ce tableau, que la première année
de la 26 e olympiade corr-espond à l'an 676 avant J. C., et q~e la première année
de la 27 c correspond à l'an 672, rien n'est plus facile que de suppléer la
concordance pour les années intermédiaires, et de voir que la 2 e , la 3e et la
4e année de la 126 e olympiade correspondent aux années 675, 674 et 673
avant J. C. Comme ce tableau a été dressé d'après le calcul ordinaire, la
concordance de la 26 e olympiade, par exemple, avec l'année 676 avant J. C.,
.signifie que la première année de cette olympiade a commencé le 1 er juillet
de l'an 676. "
Le tableau D, dans lequel on a également suivi le calcul ordinaire, pré-
sente la concordance des années de J. C. avec les· cent vingt-huit années qui
8
, , ,
58 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
se sont écoulées depuis la 19 5e jusqu'à la 22 6e olympiade. Comme vingt-cinq
olympiades correspondent exactement à un siècle, il est facile de voir qu'en
ajoutant au chiffre de chacune des olympiades du 1er siècle de l'ère chré-
tienne les nombres 25, 50, 75, 100, etc., on obtiendra les olympiades qui
concordent avec le Ile, le Ille, le IVe, le V siècle, etc.
C
\. 400
PARTIE 1. - CHAPITRE III. 59
TABLEAU C,
PRÉSENTANT LA CONCORDANCE DU COMlIŒNCElIlENT DES 19 ft PREMIÈRES OLYMPIADES AVEC LES
1
ANNEES AVANT J. C.
OLY.M- ANNÉEs
ovant
OLYM- ANNEES
avant
OLyu.\ ... iES
oyant OLT,,' \ ANNiES OLY'"\ A..nS
OLYU- AroES OLTY- ANNÉES
OLYH- Al'fNÉ.J:S
PIADES. avant onnt avant avant avant
PIADES. PIADES. . J. C.
J. C. J. C. PIADES. J. C. J. C. plADES.
.... , ~ , ...... , ~ ,
PIADES.
...... ~
J. C. PIADES.
......
J. C. PlADES.
A
J. C.
TABLEAU D,
1
PRÉSENTANT LA CONCORDANCE DES ANNÉES DE L'ÈRE CHRETIENNE AVEC LE COMMENCEMENT DES
128 ANNÉES OLYMPIQUES QUI SE SONT ÉCOULÉES DEPUIS ET Y COMPRIS LA 19'5" OLYMPIADE
0
JUSQU'A LA 226 INCLUSIVEMENT.
QLTM- ANS OLTM- ANS OtTY- ANS OLT!!- ANS OLYM- AKS OLYY- ANS OLTII- ANS OLTU- AKS
PI.ADES- do J. C. PIA.nES. do J. C. PlADES. doJ.e. PIADES. deJ. e. PIADES. de J. e. PIADES. deJ. C. PIADES. deJ. e. deJ. e.
----
PIADES.
~ ...... .... .. ...... , . ~ ~ ~
8.
1 • •
60 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
TABLEAU E,
•
PRESENTANT LA CONCORDANCE DU PREMIER ET DU DERNIER JOUR DE QUARANTE-QUATRE ANNEES
•
" ..1.
OLYMPIQUES AVEC LES DATES CORRESPONDANTES DE LERE CHRI'.TIENNE.
OLYM-
-- AU PREMIER JOUR DE CHAQUE ~NNtE OLYMPIQUE,
..-""'......
AU DERNIER JOUR DE CIlAQUE ANNÉE OLYMPIQUE,
--
......
, .... "" -.. .... /'0.
.-
, , ,
62 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
le premier jour de la dix-septième année de l'hégire correspond au
. 23 janvier, le premier jour de la dix-huitième au 12 janvier, et le premier jour
de la dix-neuvième au 2 janvier; mais cette dix-neuvième année de l'hégire,
qui a commencé le 2janvier, et qui n'est compos~e que de trois cent cinquante-
quatre jours, se terminera nécessairement avant la fin de décembre de la ~ême
année solaire; par conséquent, la vingtième amiée de l'hégire commencera
pendant la même année solaire que la dix-neuvième, et le millésime de l'hé-
gire augmentera d'une année, tandis que le millésime de l'ère chrétienne
n'aura subi aucune augmentation. La même circonstance se renouvellera pour
les années de l'hégire 52 et 53, 86 et ~7, 119 et 120, etc. On a .profité de
cette observation pour simplifier le tableau G, et, au lieu d'écrire les années
de l'ère chrétienne correspondant à chaque année de l'hégire, on s'est contenté
d'indiquer le nombre qu'il faut ajouter à chaque année de l'hégire pour obte-
nir l'année correspondante de l'ère chrétienne: ce nombre, qui est d'abord de
62 1, se trouve réduit à 620 pour la vingtième année de l'hégire, puis à 619
pour la cinquante-troisième année, et ainsi de suite, comme l'indiquent les
divisions successives du tableau.
On verra que les années 990 et 991 de l'hégire ont commencé, la première
le 26 janvier, et la seconde le 25 du même mois. C'est qu'à partir de l'année
991 de l'hégire, nous avons indiqué la concordance d'après le calendrier
grégorien, et comme, par suite de la réforme exécutée d'après les ordres de
Grégoire XIII, on a supprimé dix jours au mois d'octobre de l'an 1582 , cette
année, réduite à trois cent cinquante-cinq jours, n'a offert qu'une différence
d'un jour sur l'année lunaire.
Outre les renseignements que nous avons présentés dans le tableau G, les
auteurs de l'Art de vérifier les dates ont indiqué le jour de la semaine qui cor-
respond au premier jour de chaque année de l'hégire. Les astronomes arabes
nomment caractère d'une année ou d'un mois le jour de la semaine qui com-
ménce cette année -au. ce mois. Voici les noms de la semaine arabique et les
jours de notre semaine qui leur correspondent 1:
TABLEAU F.
,
NO~IBRE TOTAL CARACTERE OU JOUR INITIAL
NOMS des ' ,
DE CHACUN DES MOIS DE L HEGIRE
- des JOURS
dans les années cIe cette ère qui commencent par un
-
JOURS
de l'année
des do à. la 6n
thnque do
/
'"
MOIS ARABES. chaque
moLS. mois. dimanelle. lundi. mardi. mercredi. jeudi. ,,'cndredi. samedi.
,
Moharram ou Muharram •• _••.•• 30 30 1 2 3 4. 5 6 7
• -
.
Sérer, Safar ou Supbar ••••••.••• 29 59 3 4. 5 6 7 1 2
Redgeb ou Régihab.•.•..•..•••• 30 20 7 3 4. 5 6 7 1 2
-
Dzouledgé, Dulkagiadath, Dulheg- .
giah ou Zilligge.••••••••.••.. 29 354. 4. 5 6 7 1 2 3
- -
Et dans l'année intercalaire ...•... 30 355
PARTIE 1. - CHAPITRE III. 65
TABLEAU G.
,
ANNÉES DATES CORRESPONDANT ANNEES DATES CORRESPONDANT
de au de au
, ,
L HEGIRE. 1" JOUR DE CHAQUE ANNEE. L'HEGIRE. 1 t!r JOUR DE CHAQUE ANNEE.
Octobre. 92 - 94 Octobre. 29 19 7
s::<>
""" """
Septembre.
Août.
-••
.d
~
95 -
98 -
97
100
Septembre.
Août.
26
25
16
14
5
3
-••
00
C
~
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1- 2 Juillet. 16 5 M
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~ 101 - 103 Juillet. 24 12 1 ~
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3- 5 Juin. 24 13 2 . 104 - 105 Juin. 21
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6- 8 Mai. 23 11
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9 - 10 Avril. 20 9 "" 10 9 - 111 Avril. 28 16 5 ""
Il - 13 Mars. 29 18 7
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112-114 Mars. 26 15 3
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28 - 30
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13 7 - 13 9 Juin.
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39 - 41 Mai.
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29 17 7 25 14 4 ..,
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45 - 47 Mars. 24 13 3 ~
146 - IA7 Mars. 21 10
48 - 49 Février. 20 9
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50- 52, Janvier. 29 18 8 151 - 153 Janvier. 26 14 4
.
53 - 55 Décembre. 27 16 6 154-156 Décembre. 24 13 2
.:
~ ~
56-58 Novembre. 25 14 3 '6'0 157-158 Novembre. 21 ~
...
~
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59-61 Octobre. 23 13 1 15 9 - 161 Octobre. 31 19
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62 -63 Septembre. 20 10 "
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64 - 66 Août.
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PARTIE 1. - CHAPITRE III. 67
SUITE DU TABLEAU G.
, ,
ANNEES DATES CORRESPONDANT ANNEES DATES CORRESPONDANT
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JOUR DE CHAQUE ANNÉE. L'nEGIIIE. 1" •
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68 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
SUITE DU TABLEAU G.
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ANNÉES DATES CORRESPONDANT ANNEES DATES CORRESPONDANT
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PARTIE l. - CHAPITRE III. 69
SUITE DU TABLEAU G.
,
ANNEES DATES CORRESPONDANT ANNÉES - DATES CORRESPONDANT
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PARTIE I. - CHAPITRE III. 71
SUITE DU TABLEAU G.
. ,
ANNÉES DATES CORRESPONDANT ANNEES DATES CORRESPONDANT
de au de au
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L HEGIRE. 1" JOUR DE CHAQUE ANNÉE. L'HÉGIRE. 1" JOUR DE CHAQUE ANNÉE.
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CHAPITRE IV.
DES CYCLES, DES ÉLÉMENTS QUI S'Y RATTACHENT, ET DE LA RÉFORME DU CALENDRIER
,
SOUS GREGOIRE XIIf.
ARTICLE I.
DES INDICTIONS'.
tions complètes formant ensemble huit cent vingt-cinq ans, 2 une année 0
10
. , ,
74. ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
ARTICLE II.
1 ' , ,
DU CYCLE SOLAIRE, ET DES ELEMENTS QUI S y RATTACHENT.
S I. DU CYCLE SOLAIRE.
On appelle concurrents les deux jours ou le jour qu'il faut ajouter au nombre
de cinquante-deux semaines pour compléter l'année bissextile ou l'année com-
mune. Les concurrents de diverses années s'ajoutent ensemble jusqu'à ce qu'ayant
atteint le nombre sept, ils complètent une semaine; puis on recommence à les
. compter de un jusqu'à sept. Les années bissextiles du cycle solaire sont les 1 re,
5e, ge, 13e, 17 e, 21 e, et 2 Se. Mais, quoique la première année soit bissextile, on
ne compte qu'un concurrent, parce que l'autre est reporté au cycle précédent
dont il complète la dernière semaine.
De même qu'il y a sept concurrents, il Y a aussi sept lettres dominicales.
1 Voyez le tableau K. 2 Voyez le tableau K.
PAR TIE 1. - CHAPITRE IV. 75
A désigne toujours le 1 cr jour de l'année, B le2 e , Cie 3c, Die 4c , E le Se, F le
6c et G le t; puis on recommence par A pour désigner le 8e jour, et ainsi de
suite jusqu'au 365 c qui est toujours désigné par A. Lorsqu'une année commune
commence par un 'dimanche, c'est la lettre A qui désigne le dimanche; mais
l'année suivante commençant par un lundi, le premier dimanche de l'année
tombera le 7 janvier auquel correspond la lettre G. On voit donc que, dans le
~ours des vingt-huit années du cycle solaire, le dimanche (dies dominica) sera
successivement désigné par les différentes lettres. De là vient le nom de lettres
dominicales. Pour appliquer à une année quelconque un calendrier ainsi dis-
posé, il suffit de savoir quel jour tombe le premier dimanche de janvier, ou en
d'autres termes de connaître la lettre dominicale propre à cette année. Pour
que dans les années bissextiles les lettres des dix derniers mois ne soient pas
dérangées, et que, malgré l'addition d'un jour au mois de février, ce soit
toujours le D qui corresponde au 1 cr mars comme dans les années communes, on
est convenu de répéter au 25 février la lettre F, qui désigne le 24 dans les
années communes. Mettons en regard la disposition des lettres pour les der-
niers jours de février et les premiers jours de mars d'une année commune et
d'une année bissextile:
FÉVRIER 'l4. F dimanche. FÉVRIER '}. 4. F dimanche.
'l5 G lundi. 'l5 F lundi.
'l6 A mardi. 'l6 G mardi.
'l7 B mercredi. 'l7 A mercredi.
28 C jeudi. 28 B jeudi.
'l 9 C vendredi.
or
MARS 1 er D vendj'edi. MARS l D samedi.
'}. E samedi. 'l E dimanche.
n
3 F dimanche. ;) F lundi.
10.
, , ,
76 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
concurrents, qu'on appelle epactœ solis ou cpactœ majores, par opposition aux
épactes de la lune qu'on nomme simplement épactes, on voit qu'une date in-
diquant le nombre des concurrents d'une année désigne par là même la lettre
dominicale de cette ·année. Il est inutile de faire remarquer que, la lettre do-
minicale une fois connue, on peuttrouver tout de suite queljour de la semaine
tombe le 1 cr janvier, et par conséquent reconstruire le calendrier de l'année
entière. Les chartes données dans les années bissextiles ne devraient marquer
le second concurrent qu'à partir du 25 février, puisque c'est à COI~lpter de ce
jour-là seulement qu'on fait usage de la seconde lettre dominicale à laquelle
il correspond. Cependant il y a de nombreux exemples du contraire, et dans
ce cas il faut se rappeler que le concurrent, indiqué ainsi par anticipation, cor-
respond jusqu'au 24 février inclusivement à une autre lettre dominicale.
2551361 a 7 2 5 7
-
Supposons maintenant qu'on veuille trouver le premier jour de chaque
mois dans l'année 1271, qui avait trois concurrents. On ajoute à ces trois con-
currents les réguliers de chaque mois, et l'on obtient pour le 1 er janvier 5 ou
jeudi; pour le 1 er avril, 4 ou mercredi; pour le 1 er mai, 6 ou vendredi; pour
le 1 cr juillet, 4 ou mercredi; pour le 1 er août, 7 ou samedi; pour le 1 cr octobre,
5 ou jeudi. Pour les mois de février, de mars et de novembre, on obtient le
B par liUera II, le C par liftera III, et ainsi de païens de lundi, mardi,' etc., on les nommait
suite. Nous devons avértir aussi que la lettre B. féries. Le dimanche s'appelait feria prima, le
se rencontre souvent dans les dates. non comme -lundi feria secunda, et ainsi de suite, jusqu'au
lettre dominicale. mais comme abréviation du samedi qui se nommait feria seplima. Depuis le
•
mot bissextilis. commencement du xme siècle, on datait ordinai-
1 Ces nombres se rencontrent dans beaucoup rement, soit de tant de jours avant ou après teHe
de dates, surtout avant le Xlle siècle. Au lieu de fête, ou à partir de son octave, soit en Ee servant
désigner les jours de la semaine par les noms des mots 1undi, mardi, etc.
PARTIE 1. - CHAPITRE IV. 77
nombre 8, mais il faut 'alors, comme' dans tous les cas où le total surpasse 7,
en retrancher i, et le nombre restant indiquera le jour que l'on cherche,
ci' est-à-dire l ou dimanche pour le l cr de février, de. mars et de novembre; 2 ou
lundi pour le l cr juin; 3 ou mardi pour le l cr septembre et le l cr décembre.
Dans les années bissextiles', il faut avoir soin de se servir du premier des deux
concurrents de l'année pour trouver le jour de la semaine correspondant au
l cr janvier et au l cr février, et du deuxième concurrent pour les autres mois.
AR TICLE III.
DU CYCLE DE DI'X-NEUF ANS 1 OU NOMBRE D'OR, DU CYCLE LUNAIRE ET DES ÉLÉMENTS QUI S'y RATTACHENT,
Ce sont les Grecs d'Alexandrie qui nous ont transmis l'usage du cycle de
dix-neuf ans. On le fait commencer au 1 er janvier, au l cr mars ou au 29 août,
qui est le premier jour de l'année chez les Alexandrins. Ce cycle est aussi
appelé nombre d'or, parce que, dans les anciens calendriers, on l'inscrivait,
dit-on, en, caractères d'ot vis-à-vis des jours qui répondaient aux nouvelles
lunes de chaque année. C'est dans le calendrier dressé en 325, au temps du
concile de Nicée, que les nombres d'or du cycle de dix-neuf ans furent sub-
stitués à ceux de l'ancien calendrier romain.
Le cycle de dix-neuf ans, cyclus decemnovennalis, comprend dix-neuf années
lunaires, dont douze années communes et sept embolismiques ou intercalaires: les
l Voyez le tahleau L.
,
. , ,
78 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
années communes sont composées de 354 jours; sur les sept années embolis-
miques, il y en a six de 384 jours et une de 383, qui termine le cycle. Ces
dix-neuf années comprennent donc ensemble 6935 jours; mais toutes les fois
qu'une année quelconque du cycle lunaire correspond à une année bissextile,
la lune de mars est composée de 31 jours au lieu de 30: alors le nombre de
jours de cette année se trouve augmenté d'un, c'est-à-dire que toute année
commune du cycle lunaire, correspondantà une année bissextile du calendrier
julien, se composé de 355 jours; par la même raison, les années embolis-
miques en ont 385, et enfin la dix-neuvième année du cycle en a 384 au
lieu de 383. Aux 6935 jours que nous avons dit être compris dans les dix-
neuf années du cycle lunaire, il faut donc ajouter autant de jours qu'il y a
d'années bissextiles dans le cours du cycle, c'est-à-dire tantôt 4 tantôt 5 1; on
obtient alors un total de 6939 ou de 6940 jours, c'est-à-dire une durée égale
à celle de dix-neuf années solaires, suivant que ces dix-neuf années solaires
comprennent quatre ou cinq années bissextiles.
Ce calcul, qui était celui des anciens astronomes, renferme une erreur de
deux heures et cinq minutes environ; cette différence, accumulée pendant plu-
sieurs siècles, nécessita la réforme du calendrier, exécutée en 1582 par les
ordres de Grégoire XIII. En retranchant dix jours dans le mois d'octobre de cette
année, on remit l'équinoxe du printemps au 21 mars, comme dans le ca-
lendrier de 325; l~s nouvelles lunes furent également avancées; enfin, on
changea l'ordre des sept années embolismiques du cycle de dix-neuf ans.
Avant la réforme de 1582, ces années étaient les deuxième, cinquième,
huitième, onzième, treizième, seizième, dix-neuvième; depuis la réforme ce
sont les troisième, sixième, neuvième, onzième, quatorzième, dix-septième;
dix-neuvième. Le cours d'une lune étant à peu près de vingt-neuf jours et
demi, on donnait des lunes de trente jours ou lunes pleines aux mois impairs,
c'est-à-dire à janvier, mars, mai, juillet, septembre et novembre; les mois
pairs n'avaient que des lunes ccwes ou de vingt-neuf jours: mais cet ordre al-
ternatif n'avait lieu que dans les années communes qui comprenaient douze
lunaisons, et il fallait l'intervertir pour intercaler la treizième lunaison dans
les années embolismiques. L'ordre dans lequel se succèdent les lunes pleines
et caves de chaque année embolismique peut se calculer à l'aide du tableau P,
qui est un calendrier où le nombre d'or est marqué en regard des jours de
chaque mois. Nous devons d'abord avertir qu'une lune est censée appartenir
au mois où elle finit, et non pas à celui où e~le commence: examinons ensuite
1 Dans le cours de quatre cycles lunaires, il des cycles comprend quatre années bissextiles, et
y a dix-neuf années bissextiles, c'est-à-dire qu'un que les trois autres en comprennent cinq.
PARTIE 1. - CHAPITRE IV. 79
quelles' seraient les nouvelles lunes de la dix-neuvième année du cycle de dix-
neuf ans, qui est une année embolismique. La première nouvelle lune est
marquée au 5 janvier, qui correspond au nombre d'or dix-neuf; mais cette lune
ne peut appartenir au mois de janvier, puisqu'elle. ne se termine que le ~ fé-
vrier. Pour trouver la lune de janvier, il faut donc remonter au mois 'de
décembre précédent; et, comme ce mois fait partie de la: dix-huitième année
du cycle, il faut chercher, au lieu du nombre d'or dix-neuf, le nombre dix-
huit il correspond au 6 décembre. On voit alors que la lune de janvier court
du 6 décembre au 4 janvier. En cherchant ensuite les différents jours auxquels
correspond le nombre d'or dix-neuf, on verrait que les nouvelles lunes de la
dix-neuvième année du cycle de dix-neuf ans se succèdent ainsi qu'il suit:
Lune de janvier 6 décembre, comme nous venons de l'expliquer.
Lune de février 5 janvier. Lune de juillet 1 er juillet.
Lune de mars 3 février. Lune d'août 30 juillet.
Lune d'avril 5 mars. Lune de septembre 2.8 août.
Lune de mai 4 avril. Lune d'octobre 27 septembre.
Lune de juin 3 mai. Lune de novembre 26 octobre.
Lune de juin 1 2 juin. Lune de décembre 25 novembre.
Ainsi donc, pour trouver les nouvelles lunes d'une année quelconque du
cycle de dix-neuf ans, il faut chercher queUe place occupent dans le calen-.
drier le nombre d'or un, s'il s'agit de la première année, le nombre d'or deux,
s'il s'agit de la deuxième, et ainsi de suite, en se rappelant toutefois que,
pour la lune de janvier, qui commence presque toujours en décemhre, il
faut rechercher le nombre d'or de l'année précédente: la troisième année du
cycle de dix-neuf ans est la seule où la lune de janvier commence et se
termine dans le mois, parce que le nombre d'or trois correspond au 1 er et au
31 janvier.
S II. DU CYCLE LUNAIRE 2 ET DU CALENDIIlER JUDAÏQUE.
1 Il Y a deux lunes pour le mois de juin, parce 3te cycle des Juifs ayant été employé queÏ-
que c'est dans ce mois que se tn;mve l'embolisme quefois au lieu du cycle de dix·neuf ans, a été
ou la lune intercalaire de la dix-neuvième année aussi appelé nombre d'or. Mais ce nom est en gé-
du cycle de dix-neuf ans. néral réservé au cycle de dix-neuf.ans.
2 Voyez le tableau L.
•
80 ÉLÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
cycle de dix-neuf ans, c'est que le cycle de dix-neuf ans anticipe de deux
ans et neuf mois environ sur le cycle lunaire. Dans le tableau L, l'an 877
de J. C. correspond à la quatrième année du cycle de dix-neuf ans, et à la
première du cycle lunaire; mais il faut savoir que les Juifs commençaient
leur cycle en même temps qu~ leur année, c'est-à-dire à l'automne, en sorte
que cette première année du cycle lunaire correspond pour les Juifs en partie
à l'an 876, en partie à l'an 877 de J.-C. Toutefois, les auteurs de l'Art de
vérifier les dates annoncent que, parmi les chartes datées du cycle lunaire
suivant les Juifs modernes, ils n'en ont trouvé aucune où ce cycle eût un
autre 'commencement que le 1 er janvier. N'oublions pas de faire observer que
cette remarque deviendrait inexacte si l'on regardait comme datées du' cycle
lunaire des chartes où l'on a employé les expressions de cyclus Illnaris, CirclllzlS
ou cyclus lunœ, pour désigner le cycle de dix-neuf ans : l~s rapports de ces
deux cycles ont fait quelquefois confondre leurs noms, et, pour éviter toute
erreur à cet égard, il vaut mie:ux s'attacher aux chiffres indiqués dans les
dates qu'aux termes souvent inexacts dont les écrivains ont pu se. servir.
Comme le cycle lunaire fait la base ,du calendrier des Juifs, c'est ici le lieu
d'expliquer' en peu de' mots comment ce calendrier a été calculé. L'année
civile des Juifs est une année solaire réglée comme la nôtre, si ce n'est qu'eHe
commence à l'équinoxe d'automne; mais l'année ecclésiastique, qui est pu-
rement lunaire, commence à l'équinoxe du printemps. Le cycle lunaire se
compose de douze années communes et de sept années embolismiques: les
années embolismiques sont la troisième, la si~ième, la huitième, la onzième,
la quatorzième, la dix-septième et la dix-neuvième du cycle lunaire. Ces
années se composent de treize mois et les autres de douze. Voici les noms des
mois juifs, leur ordre de succession et le nombre de jours dont ils se composent:
Se Marchesvan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29 ou 30.
ge Casleu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . • . . 29 ou 30.
10° Tebeth .......................... . 29,
Ile Sabath ......................... . 30.
12e -- Adar.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..
9 2 (dans les années bisse1tiles 30.)
13° - - Véadar ou 2e Adar ( mois intercalaire). •• 30 (dans 10 '9' Dnnée du cycle luuaire '9.)
PARTIE 1. - CHAPITRE. IV. 81
On voit que cinq de ces mois sont toujours pleins ou composés -de trente
jours, quatre toujours caves ou composés de vingt-neuf jours; que le douzième
mois n'est plein que dans les années bissextiles; que le huitième et le neu-
vième sont tantôt pleins, tantôt caves; enfin, que le treizième mois est cave
seulement dans la dix-neuvième année du cycle, et que, dans les six autres
années embolismiques, il est composé de trente jours. Une année luna,ire dont
le huitième et le neuvième mois sont caves n'a que 353 jours; on la nomme
difective : on nomme au contraire parfaite ceHe dont le huitième et le neuvième
mois sont pleins. Quand l'un de ces deux mois seulement est cave, il y a une
année commune ou ordinaire. L'intercalation du treiiième mois était calculée
de manière à ,ce que la fête de Pâques n'arrivât pas avant l'équinoxe du prin-
temps; et, comme cette fête se célébrait le 15 de Nisan, le 1er de ce mois ne
pouvait arriver au plus tôt que le 7 mars. Lors donc que le 1 er de Nisan cor-
respondait au 6 mars, on intercalait le Véadar, et le mois de Nisan commen-
çait trente jours plus tard, c'est-à-dire le 5 avril. L'année ecclésiastique des
Juifs peut donc commencer, au plus tôt le 7 mars, et au plus tard le
5 avril. La fête de Pâques réglait, non-seulement l'intercalation du Véadar, mais
le cours des années défectives communes et parfaites: en effet, les Juifs ne
voulaient jamais célébrer cette fête le lundi, le mercredi etle vendredi, ni celle
de la Pentecôte le mardi, le jeudi ou le samedi; ni enfin la fête des Taber-
nacles, fixée au 15 de Thisri, le dimanche, le mercredi et le vendredi. Or, en
calculant le nombre de jours qui sépare le 15 de Nisan ou Pâques, 1 0 du
6 de Siban ou de la Pentecôte, 2 0 du 15 de Thisri ou de la fête des Taber-
nacles, on voit que, si l'on s'arrange à faire tomber Pâques le dimanche, le
mardi, le jeudi ou le samedi, la Pentecôte tombera le lundi, le mercredi, le
vendredi ou le dimanche, et la fête des Tabernacles le mardi, le jeudi, le sa-
medi ou le lundi. En d'autres termes, il suffit d'éviter la, concordance des trois
jours prohibés avec la fête de Pâques, pour être sûr que les deux autres seront
célébrées aux jours permis. C'est pour faciliter cette combinaison que le hui-
tième et le neuvième mois étaient tantôt pleins, tantôt caves; mais on s'arran-
geait toujours de manière à ce que les années défectives fussent compensées par
les années parfaites, et qu'à la fin du cycle les dix-neuf années lunai~es répon-
dissent le plus exactement possible' à la durée des dix-neuf années solaires
correspondantes. Nous avons marqué d'un astérisque, dans le tableau L,
les années embolismiques du cycle de dix-neuf ans et du cycle lunaire. On
peut remarquer que, ces années ne se correspondent pas. Cependant l'ordre
de succession des embolismes n'était arbitraire dans aucun de ces cycles; il_
était au contraire fondé sur ce principe qu'on devait former un mois interca-
11
, , .
82 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
laire aussitôt que les jours excédants des années solaires s'élevaient à trente:
ceci nons conduit à parler des épactes.
NOMBRE NOMBRE
•
NOMBRE NOMBRE • NOMBRE NOMBRE
ANNEES EPACTES dont ANNEES EPACTES doo!
à retrancher restant à retrancher restont
L'EPACTB L"EPACTB
propres comme pour propre. comme pour
du doit être du doit être
TOTAL. formant L'ÉPACTE TOTAL. formant L"BPACTB
à chaque augmentée à chaque augmentée
UN MOIS de l'année UN MOIS de l'année
CYCLE. Il 1. fin CYCLB.
à 1. fio
A!(!rÉE. intercalaire. suivante. ANNÉE. in lercalaire. suivante.
de J'année. de l'année.
1.Voyezle tableau L.
,
PARTIE 1. - CHAPITRE IV; 85
On voit que, si on poursuivait ce calcul, on retrouverait, pour les dix-neuf
années d'un nouveau cycle, les mêmes nombres qui reviendraient exactement
dans le même ordre, de sorte que toute date où l'on indique pour l'épacte
. f
l'un des nombres 29, 1 l , 22 , etc., indique nécessairement une année qui est
la '1 re, la 2 e, la 3e, etc. du cycle de dix-neuf ans 1. Toutefois, nous devons
avertir qu'on s'est quelquefois écarté de la méthode ordinaire dans le calcul
des épactes. Ainsi l'an 1235 correspond exactement à la première année du
cycle de dix-neuf ans quand cette première année se compte, suivant l'usage
des Romains, du 1cr janvier au 31 décembre. Mais, d'après le calcul égyptien,
la première année du G.ycle aurait 'commencé le 29 août 1234. pour finir au
28 août 1235, en sorte que, dans urie charte' datée de l'un des trois derniers
mois de 1235, on n'indiquerait pas pour épacte XXIX, mais XI, parce que, dans
ce système, les trois derniers mois de l'année 1 235 appartiennent à la deuxième
année
, du cycle de dix-neuf ans. Plusieurs notaires ont en effet suivi l'usage des
Egyptiens dans le calcul des épactes, qu'ils comptaient dès le mois de septembre;
mais le calcul des Romains était plus généralement employé. Les nombres
que nous avons indiqués pour l'épacte des différentes années du cycle de dix-
nel,lf ans expriment combien de jours avait la lune au 22 mars de chacune
de ces années; et, comme la fête de Pâques est fixée au dimanche qui corres-
pond ou qui succède à la première lune devenue pleine après l'équinoxe du
printemps, quand le nombre de l'épacte n'était pas au-dessus de 15, on sa-
vait qu'au 22 mars la lune avait quinze jours au plus, c'est-à-dire. qu'au
21 mars, jour de l'équinoxe du printemps, elle n'était pas encore pleine,
puisque le quinzième jour de la lune est celui où elle accomplit la première
moitié de sa révolution. Alors cette lune était celle qui amenait la fête de
Pâques. Si, au contraire, le nombre de l'épacte était au-dessus de 15 on sa-
vait que la lune était pleine avant le 22 mars, et que, par conséquent, la lune
suivante pouvait seule amener la fête de Pâques. Mais il existait d'autres moyens
de déterminer l'époque de Pâques et des autres fêtes mobiles: nous allons les
indiquer rapidement.
S IV. CLEFS DES .'ÊTES MOBILES 2•
s V. TER~IE PASCAL!.
Outre le terme pascal fixé au Il mars pour l'usage des clefs des fêtes mo-
biles, il Y avait un autre jour qu'on trouve indiqué dans les dates sous le nom
de terminus paschalis, et qui correspondait au 14e jour de la lune. Le premier
dimanche qui suivait ce terme· pascal était le dimanche de Pâques. On conçoit
que ce nouveau terme pascal variait chaque année, tandis que l'autre était
invariablement fixé au I l mars. .
ARTICLE IV .
•
DU. CYCLE PASC,u,-.
ARTICLE V.
,
DU CAT.ENDRIER GREGORIEN.
Quoique cet ouvrage soit destiné spécialement aux personnes qui étudient
les monuments de l'histoire du moyen âge, nous n'avons pas cru pouvoir pas-
ser sous silence.la réforme exécutée dans le calendrier par ordre de Gré-
goire XII[. Tout le monde sait que cette réforme eut pour but de remédier à
la précession des équinoxes qui avançaient d'un jour en centvingt-neufannées,
par suite d'une erreur de onze minutes et douze secondes commise dans le
calcul de la durée du cours annuel du soleil. On sait aussi que ce calendrier ne fut
pas adopté partout à la même époque. De là vient que dans les histoires on
rencontre des dates tantôt suivant le vieux style, tantôt suivant le nouveau. Le
calendrier grégorien est suivi aujourd'hui dans tous les états chrétiens de l'Eu-
rope, excepté en Russie. Il nous reste à expliquer comment on est parvenu à
corriger l'imperfection du calendrier julien. Il y avait un double but à at-
teindre, c'était de supprimer l'erreur produite par l'ancien calcul, et d'en ima-
giner un nouveau qui ne fût pas sujet aux mêmes inconvénients.
Pour obtenir le premier résultat on supprima dix jours dans le mois d'oc-
tobre 1582, en sorte que, le lendemain du 4 octobre, on compta le 15. En se-
cond lieu, pour empêcher la reproduction de la même erreur, il fut décidé que
sur quatre années séculaires une seulement serait bissextile, et 'que l'interca-
lation aurait lieu d~llls l'année qui terminerait le XVIC siècle, puis le xxe, le XXIV e ,
le xxvm et ainsi de suite, de quatre cents en quatre cents ans.
C
Nous avons pensé qu'il pourrait être utile d'indiquer ici, d'après l'Art de
vérifier les dates et suivant. le nouveau style, l'époque de l'adoption ·du nou-
veau calendrier dans les principaux états de l'Europe.
1582, 15 octobre. . .. !tome, une partie de l'Italie, l'Espagne et le PortugaL
1582, 20 décembre ... La France et le pays Messin.
1582, '.1.5 décembre... Le Brabant, la Flandre, l'Artois, le Hainaut et la Hollande.
, , ,
86 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
1582 ........... . Le Danemarck adopte le calendrier grégorien qu'il modifia en
1699, d'après celui de Weigel.
1 583. . ........ . Les cantons de Lucerne, de Schwitz, d'Uri, de Fribourg, de Soleure.
158ft. ........... . Le canton d'Underwalden.
1 584 .........•.. Les états catholiques d'Allemagne.
ARTICLE VI.
, , , , ,
RESUME DES ARTICLES PRECEDENTS. - OBSERVATIONS 8UI\ L USAGE DES TABLEAUX CHRONOLOGIQUES.
1 Dans le calendrier de Wei gel l'équinoxe du Telle est la seule différence qui existe entre leur
printemps n'est pas invariablement fixé au calendrier et le nôtre.
21 mars, mais il varie depuis le 19 jusqu'au 2 L'adoption du calendrier n'a eu lieu que
23 de ce mois. Les protestants peuvent donc cé- beaucoup plus tard encore dans les cantons mi-
lébrer la fête de Pâques avant ou après nous. catholiques, mi-protestants.
-.
PARTIE I.-CHAPITRE IV. 87
les plus essentielles. On'a indiqué plus haut ce qui était relatif aux olympiades,
à l'hégire et aux autres ères: quant aux cycles et aux autres éléments qui
tiennent plus étroitement aux calendriers du moyen âge, il était indispensable
de les ,reproduire avec toutes leurs combinaisons.
Le tableau J présente la concordance des années de J. C. et des indictions.
En dressant pour ce cycle un tableau particulier, on a pu le disposer de ma-
nière à ce que les années correspondant à une même indiction fussent
placées su~ une même ligne horizontale, et, par conséquent, on a évité la répé-
tition de l'indiction pour chacune des années de J. C. Il est inutile de faire
remarquer que la concordance des indictions est indiquée dans l'hypothèse où
l'indiction est prise au 1cr janvier 313. Quand on la prend d'une autre
époque, il faut modifier les indications du tableau principal d'après le ta"':
blea u H qui le précède. Le tableau J s'arrête à l'an 1 602; mais, comme la
concordance des années de J. C. et des indictions se reproduit dans le même
ordre au bout de trois cents ans, pour connaître l'indiction des années pos-
térieures à l'an 1602 il suffit de retrancher de l'année dont il s'agit l'un des
nombres trois cents, six cents, neuf cents, etc. : ainsi l'année 1843 a la même
indiction que les années 1543, 1243 ou 943, c'est-à-dire l'indiction 1.
On a vu que le cycle solaire est composé de vingt-huit ans, et que les com-
binaisons des concurrents et des lettres dominicales se l~eproduisent dans le
même ordre pour chacun des cycles solaires. Le tableau K est consacré exclu-
sivement à présenter sur une même ligne horizontale celles des années de J. C.
qui correspondent à une même a'nnée du cycle solaire, et qui, par consé-
quent, ont les mêmes concurrents et les mêmes lettres dominicales: les années
bissextiles sont celles qui ont deux lettres dominicales. On a indiqué' dans un
appendice chacun des deux concurrents qui peuvent être successivement em-
ployés dans les dates de ces années; mais nous avons prévenu que cette dis-
tinction des deux concurrents n'était pas toujours observée~
Une disposition analogu~ a été suivie dans le
, . tableau L, où l'on trouve la
concordance des années de J. C. avec le cycle de dix-neuf ans et les divers
éléments qui se reproduisent dans le même ordre' que les années de ce cycle,
c'est-à-dire le cycle lunaire des Juifs, les réguliers lunaires annuels, les clefs
des fêtes mobiles, le terme pascal et les épactes. On verra que les épactes sont
marquées selon le calcul ordinaire, et selon le calcul égyptien, qui a été
quelquefois adopté par les notaires.
On se rappelle aussi que les années du cycle de dix-neuf ans ont été
comptées à partir du 1 cr janvier, du 1 er mars et du 29 août: nous avons suivi
le premier de ces calculs dans le tableau principal; mais ce tableau doit être
, , ,
88 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
rectifié quand les années du cycle de dix-neuf ans sont comptées à partir du
29 août ou du 1 Cr mars. En examinant les indications de l'appendice joint
au tableau L, on verra que, dans le premier cas, les années du cycle de dix-
neufans commencent trois mois et deux jours plus tôt, parce qu'elles suivent
le cours de l'année des Alexandrins, et que, dans le second cas, au contraire,
les années du cycle de dix-neuf ans commencent deux mois plus tard. Nous
n'avons pas indiqué de rectification pour le cycle lunaire, parce que les
auteurs de l'Art de vérifier les dates pensent que les années de ce cycle ont
toujours été calculées' dans les chartes à partir du 1 er janvier.
Le tableau K et le tableau L, commençant à l'an 874 ct s'arrêtant à
l'an 1405, concordent de 874 à 1063 avec les années 343 à 532 du cycle
pascal, et de 1064 à 1405 avec les trois cent quarante-deux premières années
de ce cycle. Or, nous avon,s vu que les mêmes concordances se reproduisent
exactement dans le même ordre pour les mêmes années de tout cycle pascal;
ainsi, quand on aura besoin de faire une vérification pour une année anté-
rieure à 874 ou postérieure à 1405, il suffira de consulter le tableau M, qui
présente en regard les années de J. C. correspondant à une même année du
cycle pascal. On verra par exemple que la quatre cent quatre-vingt-deuxième
année du cycle pascal correspond aux années de J. C. 481, 1013 et 1545;
par conséquent, toutes les concordances indiquées dans les tableaux K et L,
pour l'an 10 1 3, 5' appliquen t également à l'an 481 et à l'an 1545. Le tableau M
présente eil outre la date des Pâques, depuis le commencement de l'ère chré-
tienne jusqu'en 2127, mais suivant le vieux style l .
Jusque vers la fin du VIIl siècle, il s'est élevé des dissentiments entre les
C
. - - - - - - - - - - - - - - -
Dates correspon-{danS les années bissextiles. ,6 '7 ,8 '9 20 2' 22 23 24 25 26 27 28 29
dan tes du mois
de février danslesannéescom111unes. ,5 16 17 18 19 20 2' 22 23 2l~ 25 26 27 28
double épacte qui revient de deux mois en deuX mois: on a donc assuré ainsi
la succession alternative des mois pleins et des mois caves l •
On trouve aussi en regard du 4 février, du 4 avril, du 2 juin, du 31 juil-
let, du 28 septembre et du 26 novembre deux épactes qui sont indiquées de la
manière suivante: 26 ou xxv. Cette double indication tient à ce que, dans le
calendrier Grégorien, chaque année du cycle de dix-neuf ans ne correspond
pas toujours, comme dans l'ancien calendrier, à la même épacte. L'épacte
26 correspondra jusqu'en 1899 à la dix-septième année du cycle de dix-
neuf ans. A partir de 1900 elle sera remplacée par l'épacte xxv. Cette subs-
titution a pour but de mieux accorder l'année lunaire avec l'année solaire. Il
faut savoir toutefois que jusqti'en 1899 il Y a une épacte 25 qui corre_spond
à la sixième année du cycle de dix-neuf ans: c'est l'épacte marquée en
chiffres arabes sur la même ligne que l'épacte 24, et en regard du 5 février, du
5 avril, du 3 juin, du 1cr août, du 29 septembre et du 27 novembre. Il en
résulte que jusqu'en 1899, dans les années qui ont vingt-cinq d'épacte, on
trouve six nouvelles lunes qui commencent le 5 février, le 5 avril, le 3 juin,
le 1cr août, le 29 septembre et le 27 novembre, et qu'à partir de 1900 ces
. nouvelles lunes commenceront la veille de ces différents jours. Mais le com-
mencement des autres lunes reste fixé à la même date avant et après 1900,
parce qu'il n'y a qu'une épacte vingt-cinq le 6 janvier, le 6 mars, le 4 mai,
le 2 juillet, le 30 août, le 28 octobre et le 26 décembre.,On a donc mar-
qué en chiffres arabes les épactes qui servent, le plus ordinairement, et en
chiffres romains celles qui doivent les remplacer momentanément. C'est par la
même raison qu'on a marqué au 31 décembre les épactes 20 et XIX. En eHet
l'épacte XIX du 31 décembre a servi jusqu'en 1699 pour la dix-neuvième année
du cycle de dix-neuf ans. A partir de 1700 elle n'est plus en usage, et suivant
l'Art de vérifier les dates, on ne commencera à l'employer qu'à partir de 8500.
Les deux tableaux Q et R ont pour lrut de faciliter la concordance de l'an-
cien' el' du nouveau style. La réforme du calendrier Grégorien a altéré l'an-
cienne disposition des éléments chronologiques dépendant du cycle solaire et
du cycle lunaire. Comme la table de l'Art de vérifier les dates est fort longue,
et que les temps postérieurs à la réforme du calendrier ne se rattachent pas
étroitement au plan de notre ouvrage, on a dû se borner à présenter les in-
dications nécessaires pour faciliter la conversion des années du vieux style en
années Grégoriennes. Ce calcul est d'ailleurs fort simple. Le tableau Q indique
la concordance des lettres dominicales de l'ancien et du nouveau calendrier
l Cet ordre alternatif des mois pleins el des embolismiques. Mais il est constant dans les an-
,
mois caves n'a pas toujours lieu dans les années nees communes.
'. PAR TIE I. - CHAPITRE IV. 95
avec les années du cycle solaire. Si l'on veut, par exemple,- connaîüe la lettre
dominicale de l'année 1683, il faut d'abord chercher quel rang elle occupe par
rapport aux années du cycle pascal. En consultant le tableau M, on voit que cette
année répondàla quatre-vingt-huitièmedu cycle pascal ainsi que les années 87,
619 et 1 151 .l.;' année 1 151, qui se trouve portée sur les tableaux K et L, donnera
donc les indications propres à l'année 1683 suivant le vieux style. On voit, en
consultant le tableau K,qu'elle est la douzième du cycle solaire, et, en se reportant
au tableau Q, on trouve que, suivant le nouveau calendrier, la douzième année du
cycle solaire a pour lettre dominicale C depuis 1583 jusqu'en 1699. Si on a
hesoin .de connaître le terme pascal et l'épacte de l'année 1683, il faut cher-
cher sur le tableau 'L à quelle année du cycle de dix-neuf ans répond l'année
'1151; on trouve alors qu'elle est la douzième de ce cycle. En se reportant au ta-
bleau R, on voit que depuis 1583 jusqu'en 1699 la douzième année du cycle de
dix-neùf ans a, dans le nouveau calendrier, pour terme pascal le ] 1 avril et pour
épacte 2. Le calendrier perpétuel du tableau P fournit alors le moyen de trouver
la date' de Pâques, puisque cette fête tombe le premier dimanche qui suit
le terme pascal. Comme l'annee 1683 a pour lettre dominicale C, il faut cher-
cher quel est le premier jour après le 1 1 avril auquel correspond cette lettre;
on la trouve au 18 avril, et c'est, par conséquent,' ce jour-là que la fête de
Pâques est tombée en 1683. ,
Nous avons indiqué à part dans le tableau Qles lettres dominicales des années
17°0,1800, 1900 et 2 100, qui, d'après le nouveau calendrier, ne sont pas bis-
sextiles. On verra aussi de combien de jours les années du calendrier Julien sont
en retard sur les années du nouveau calendrier. Cette différence qui est, suivant
les époques, de dix, onze, douze ou treize jours, .continuera de s'accroître ainsi
de troisjours en quatre siècles. Il en résuhe que jusqu'en 1700, par exemple,
les dix premiers jours de janvier sUlvant le nouveau style, correspondent aux dix
derniers jours de décemhre suivant le vieux style. Par conséquent, pour établir
la concordance d'une date comprise dans ces dix jours, il ne faut pas oublier
que si cette date correspondait, par exemple, à la dix-huitième année du cycle
solaire d'après le calendrier Julien, elle appartiendrait à la dix - neuvième
d'après le calendrier Grégorien, et que la même différence existerait pour les
années du cycle de dix-neuf ans.
Enfin le tableau S indique les sept combinaisons suivant lesquelles chacune
des lettres dominicales correspond successIvement aux sept jours de la semaine.
A l'aide de ces divers éléments, il est toujours possible de reconstruire le ca-
lendrier d'une année quelconque de l'ère chrétienne jusque dans ses moindres
détails.
,
94 ÉLÉMENTS DE PALEOGRAPHIE.
TABLEAU H.
-
h
.~
.-
~
a
de l'an 313 de J. C., on le compte
à partir du
~
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........ o.t':l
.-/"0-. .....
1 er sept. prété-
dent. toute date
comprise entre
:1
4 sept. prece-
••
dent, toule date
compri50 entre
101' oclob. prété-
......
den t,toute date
comprise cntre
:1 5d'eccm. prece-
, , 25 mar5SuivDnt, jour de Pâques
dent, toute date
comprise cnlre
toute dato com-
prise en Lre le
suivant, touto
dot. qui ost
-
•
- - - le 1 et sept. et le
31 déc. inclusi-
le :14 sept. eL le
31 déc. inclusi-
le .'" oct. et le
31 déc. inclusi-
le 25 déc. et le
31 déc. inclusi-
1 el' janvier et
Je 24 mars in-
antérieuTC
jour de tetle
ou
vernent, a pour vemen t 1 a pour vernent, a pour vernen l, a pour clusivemenl , a fête, a pour in-
on a pour indiction:
--- . ........... -,
--
indiction: indiction: indiction:
....-.......
indiction:
..., .ponr indiction:
- .....
diction :
--
II XV XIV ar. lieu de ..... 1. II au lieu de ..................... 1. XV au lieu de ... , . I.
lIT 1 XV II. m II. 1 II.
IV II 1 III. IV III. II III.
V III II IV. V IV. III IV.
VI IV III V. VI V. IV V.
,
VII V IV VI. VII VI. V VI.
VIII VI V -VII. VIII VII. VI VII.
IX VII
. VI VIII. IX • VIII. VII VJII.
X VIII VII IX. X IX. VIII IX.
XI IX VIII ·-X. XI X. IX X.
XII X IX XI. XII XI. X XI.
XIII XI X XII. xm XII. XI XII.
XIV XII XI XIII. XIV XIII. XII XIII.
XV XIII XII XIV. XV XIV. XIII XIV.
l XIV XIII XV. 1 , XV. XIV XV.
TABLEAU J.
co~conOANCE
• 1
DES ANNÉES DE JÉSUS-CHRIST ET DES INDICTIONS, LA PREr.nERE ANNEE DU PHEilfIER
CYCLE ÉTANT COMPTÉE A pARTIR DU 1 cr JANVIER 313.
INDIC·
ANNÉES DE JÉSUS-CHRIST. TIONS. ANNÉES DE JÉSUS-CHRIST.
.,.. -.... .- -..
313 3.8 343 358 37 3 388 403 418 433 448 1 463 47 8 49 3 508
------538
5.3 553 568 583 59 8
314 3'9 344 35 9 374 38 9 404 41 9 434 449 Il 464 479 494 50 9 524 53 9 554 56g 584 5g9
315 330 345 360 37 5 39 0 405 ho 435 450 III 465 480 49 5 5.0 5.5 540 555 57 0 585 600
3.6 33. 346 36. 37 6 39' 406 4.. 436 45. IV 466 48. 49 6 511 5.6 54. 556 57' 586 60.
3'7 33. 34 7 36. 377 3g' 407 4.. 48 7 45. V 467 48. 497 5 .. 5'7 5b 557 572 58 7 60.
3.8 333 348 363 37 8 39 3 408 4.3 438 453 VI 468 483 49 8 5.3 5.8 543 558 57 3 588 603
31 9 334 34 9 364 379 394 409 40~ 439 454 VII 469 484 499 5.4 5'9 544 559 57 4 58 9 604
3.0 335 350 365 380 39 5 4.0 405 440 455 VIII 47 0 485 500 5.5 530 545 560 57 5 59 0 605
3.. 336 35. 366 38. 39 6 411 406 44. 456 IX 47' 486 50. 5.6 53. 546 56. 57 6 59' 606
3.. 337 35. 36 7 38. 397 4.. 407 440 457 X 47' 487 50. 5'7 53. 54 7 56. 577" 59' 60 7
3.3 338 353 368 583 39 8 4.3 4.8 443 458 XI 47 3 488 503 5.8 533 548 563 57 8 59 3 608
3.4 339 354 36 9 384 399 4.4 40 9 444 459 XII 474 489 504 5'9 534 549 564 579 59! 60 9
3.5 340 355 37 0 385 400 4.5 430 445 460 XIJI 47 5 49 0 505 5'0 535 550 565 580 59 5 610
3.6 341 356 37' 386 40. 4.6 43. 446 46. XIV 47 6 49' 5~. 5 .. 536 55. 566 58. 59 6 611
3'7 340 35 7 37' 38 7 40. 417 43. 447 46. XV 477 49' 50 7 5.. 53 7 55. 56 7 58. 597 6..
PARTIE 1. - CHAPITRE IV. 95
SUITE DU TABLEAU J.
CONCORDANCE DES ANNÉES DE JÉSUS-CHlHST ET DES INDICTIONS.
, INDIC- , ,
ANNEES DE JÉSUS-CHRIST. ANNEES DE JESUS-CHRIST.
TIONS.
,
613 658
----- - r
------ -
703 748 79 3 838 883 9. 8 97 3 1018 1063 1 1108 1153 "9 8 1243 71288 1333 13 8 14>3 1468 .513 1558
6'4 65 9 7°4 749 79 4 83 9 884 92 9
1
974 1019 1064 11 11°9 1154 "99 1244 128 9 1334 13 79 14>4 146 9 1514 1559
615 660 705 750 79 5 84o' 885 930 97 5 1020 1065 1IJ 1110 1155 1200 1245 12 0 1335 1380
9 1405 1470 1515 1560
616 661 7°6 751 79 6 841 886 931 97 6 1021 1066 IV IIp 1156 1201 1246 12 9 1 1336 1381 14.6 ,47 1 ,516 .561
61 7 66. 7°7 75• 797, 84> 887' 93• 977 1022 106 7 V 111!l 1157 1202-1247 1:29 2 133 7 138. 14,7 14 7' 15'7 '56.
618 663 7°8 753 798' 843 888 933 97 8 1023 1068 VI 1115 1158 1208 1248 12 93 1338 1383 .h8 1473 1518 1563
61 9 664 7°9 754 799, 844 889 934 979 1026 106 9 VII 1114 1159 1204 1249 12 94 ,339 1384 14>9 1474 151
9 .564
6.0 665 710 755 800 845 890. 93S 980 1025 1°7 0 VlIJ IllS 1160 1205 1250 12 95 1340 .385 .430 .47 5 ,1t>20 1565
6" 667 7 12 757 80. 847 89' 937 g8. 102 1 1°7 2 X l11i 1162 12°7 1252 12 97 134. 138 7 143. 1477 15:12 156 7
6.3 668 7 13 758 803 848 89 3 938 983 10:18 10 73 Xl 1118 1163 1208 1253 12 98 1343 .388 .433 147 8 .523 1568
6.4 6~9 7'4 759 804 849 894 939 984 10:19 '°74 XII 1119 1164 12°9 125~ 1344 138 9 1434 1479 ~52/, • 56 9
'~99
6.5 67 0 7. 5 760 80.5 850 89 5 940 985 1030 .°7 5 XIlI 1120 1165 1210 .. 55 1300 .345 .39° .435 .480 .525
.57°
6.6 67 1 7 16 761 806 85. 89 6 941 986 1031 10 76 XIV 1121 1166 1211 .. 56 1301 .346 13 9 1 .436 ,48, .5.6 15 1
7
6'7 67' 7 17 76• 80 7 85. 897 94. 987 1032 ·°77 XV 1122 1167 1212 125 7 1302 .347. .39' 143 7 148. 15'7 15 7'
6.8 67 3 7. 8 763 808 853 898 943 988 1033 1°7 8 1 1123 1168 1:113 1258 1303 1348 1393 1438 1483 15.8 15 73
6'9 674 7 19 764 8°9' 854 899 9011, 989 1034 10.79 II 1 12·4 116 9 1:n4 125 9 ,30.4 134 9 1394 1439 ,484 15'9 .57A
630. 67 5 720. 765 810' 855 90.O 945 99° 10.35 1080 m 1125 117° 12.15 1360 1305 13.0 1395 ·440 .485 1530 15 75
631 67 6 721 766 811 856 go. 946 99 1 1036 1081 IV 1126 117 1 1:n6 1261 1306 1351 ,39 6 144. 1486 1531 15 6
7
63. 677 7" 767 812 85 7, 90.· 99' 10.37 1082
947 V 112:7 117 2 121 7 130.7 135. .397 14h 168 7 153. 15 77
126;1;
•
633 67 8 7. 3 768 813 858 9° 3. 948 ' 9g 3 .0.38 10.83 VI 1128 "7 3 1218 .. 63 130.8 1353 13g8 1643 1488 1533
.57 8
634 679 7·4 769 811, 85 9' 90.4 g4g' 99 4 103 9 1084 VII 112 9 "74 121 9 .. 64 130 9 1356 13
99 1444 • 48 9 153/1 15 79
635 680 77° 815 860 905 950 99 5 10~0 '085 VllI
7 25 1130 "7 5 1220 1265 1310 1355 1~00 1445 149 0 1535 1580.
636 68, 7. 6 77 1 816 861 90.6 951 99 6 1041 '086 IX 1131 117 6 1221 .. 06 1311 1356 .401 1446 149 1 1536 1581
63 7 68. 727 77' 8'7 86. 907 g5. 997 1042 108 7 X 1132 "77 1222 ,,67 • 35 7 .402 144 7 .49' 153 7 .58,
1312
638 683 7. 8 77 3 818 863 908 953 99 8 1043 1088 Xl 1133 "7 8 1223 1268 13,3 .358 ,403 1448 .49 3 1538 .583
63 9 684 729 77 4 81 9 864 9°9 954 999 1044 108 9 XII 1134 "79 l~u4 126 9 1314 135g 1404 164 9 1494 153 9 1584
•
640 685 730 77 5 8.0. 865 9 10 955 1000 1045 lOgO XIII 1135 1180 l:n5 12 7 0 1315 1360 1405 1450 14 5 15!~0 ,585
9
641 686 731 77 6 8.. 866 911 956 1001 1046 10gi XIV 1136 1181 1226 12 7 1 1316 .361 140.6 1651 .49 6 1541 1586
64> 68 7 73• 777 8" 86 7 912 957 1002 10.47 10 9 2 XV 1137 1182 122 7 ,3'7 136, 1407 145. 1497
12 7:1 1542 158 7
643 688 733 77 8 8,3 868 9 13 958 1003 10.48 10.93 1 1138 1183 1228" "7 3 1318 1363 1408 1453 14 98 .543 1588
644 68 9 734 779 8.4 86 9 914 959 1004 '0.49 10 9/' Il 1139, 1184 122 9 12 74 131g .364 14°9 .454 14 99 1544 158 9
645 690 735 780 8.5 870 gIS 960. 1005 1050 10.9 5 III 1140 1185 1230 12 75 1320 .365 1410 1455 1500 .545 15go
646 •
69 1 736 j81 8.6 87' g16 961 1006 1051 10 9 6 IV 1141 1186 1231 12 76 1321 1366 1411 IQ56 1501 .546 15 9'
647 69' 737 j82 8'7 872 9 1? 96, 10°7 1052 10.97 V 1142 1187 1232 12 77 13::12 136 7 1412 d57 1502 154 7 15 9'
648 69 3 738 783 8.8 87 3 9 18 963 1008 .053 .°9 8 VI 1143 1188 ... 33 12 78 .3.3 1368 .4.3 .458 .50.3 ,548 .5g3
649 694 739 784 8'9 874 9 19 964 100 9 .0.54 ·0.99 VII 1144 118g .. 34 12 79 .3.4 136g ,414 145 9 1504 , 54 9 15 94
650 69 5 7110 785 830. 87 5 9'0. 965 1010 10.55 1100 VIII 1145 119° .. 35 1280 13.5 .37° 1415 1660 150.5 1550. 15g5
651 69 6 741 786 831 87 6 9 21 966 1011 1056 1101 IX 1146 1l9! 1236 1281 .3,6 J37' Ih6 1461 dioO 155. .59 6
65. 697 74• 787 83. 877 922 967 1012 • 05 7 1102 X 1147 119 2 123 7
13'7 13 7' 14'7
1282 146 • 1507 155. 15 97
653 6g8 743 788 833 87 8 9.3 968 1013 10.58 1103 )(1 1148 "9 3 1238 1283 13.8 13 73 1418 ,663 1508 ,553 .598
656 699 744- 789 834 879 9·4 969 1014 10.59 llc4 XlI llA9 "94 123 9 1284 13'9 13 74 .6 19 .464 150.9 .5li4 ,599
655 7°C 745 79 0 835 880 9. 5 97° 1015 1060 1105 XIII 1150 "9 5 1240 .. 85 .330 .375 1420 .465 .510 ,555 &1600
656 7°' 746 79 1 836 881 9·6 97 1 1016 1061 1106 XIV 1151 "9 6 1241 1286 133, .37 6 14H .466 1511 .556 1601
65 7 7°' 747 79' 83 7 88. ,9'7 97' 101 7 1062 110 7 XV 11.52 "97 124> 128 7 133. 13
77 16:12 14°7 .512 155 7 1602
, , ,
96 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
TABLEAU !(.
, ,
CONCORDANCE DES ANNEES DE JESUS - CHRIST, DU CYCLE SOLAIRE, DES CONCURRENTS
,; .; ,;
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ANS DE JÉSUS-CHRIST. "" el "il0
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87 4 go. 9 30 958 986 1014 .oh 1°7 0 .09 8 1126u54 lIB2 12110 1238 1266 12 94 1322 .350 .37 8 .5 4 C
10 71 .099 112 7 u55 u83 Ut1 123 9 126 7 12 95 • 3.3 .35 • .379 .6 5 B
87 5 903 93 • 959 987 1015 '043
1240 1268 "9 6 .3.4 .35. .380 AG
°7 2 1100 1128 u56 u84 '7 7
1016 .044 1212
87 6 904 93• 960 988 1
877 905 9 33 96 • 98 9 10 1 7 1045 .073 1101 112 9 ,,57 ,,85 12113 1241 126 9 "97 13.5 • 353 138 • .8 • F
87 8 g06 934 96• 99 0 1018 .046 '074 11021 l130 ,,58 1186 1214 1242 1:17° "9 8 13.6 .354 138. '9 • E
101 9 .047 .07 5 1103 1131 115g 118 7 1.215 1243 12 71 12 99 13'7 .355 .383 .0 3 D
879 90? 9 35 963 99'
880 908 936
88. 909 937
964
965
99'
99 3
1020 1048
10:11 .049
.07 6 1104 1132 1160
• 077 1105 1133 1161
.078 1106 1134 1162
,,88
118 9
1216
l!l17
1244 12 72 1300
.. 45 12 73 1301
1246 12 74 1302
.3.8
132
1330
9
1356
• 35 7
.358
.384
.385
.386
..
21
.3
5
6
7
CB
A
G
88. 9. 0 938 966 994 1022 1050 119° 1218
1080 lloB 1136 1164 1248 1:q6 .304 .33. .360 .388 .5 3 ED
884 9 12 9 40 968 99 6 1024 1052 119 2 1220
1053 1081 11°9 113 7 ,,65 "9 3 1321 1249 12 77 1305 .333 .36. • 38 9 ,6 4 C
885 9. 3 94> 969 997 1025
1026 1054 1082 1110 ,,38 ,,66 "94 1222 1250 12 78 .306 .334 .36. .390 '7 5 B
886 9·4 940 97 0 99 8
102 7 1055 .083 1111 ,,39 116 7 "9 5 1223 U51 12 79 • 30 7 .335 .363 .39' .8 6 A
887 9. 5 9 43 97' 999
,• ,•
888 9. 6 844 10:118 .056 .084 111:1 1140 ,,68 "9 6 1:124 U52 uSa .308 .336 .364 .39' GF
97' 1000
102 9 • 05 7 1085 1113 1141 1169 1253 l:l B1 • 30 9 .337 .365 .39 3 E
889 9'7 945 97 3 1001 1197 12:115
1030 1058 .086 1114 1142 117° "9 8 1226 1254 U82 1310 1338 1366 .394 3 3 D
89 0 9. 8 946 97 4 1002
1031 105 9 • 08 7 1115 1143 117 1 122 7 1255 1283 1311 .339 • 36 7 .395 4 4 C
89' 9'9 947 97 5 1003 "99
.088 1116 1144 117:l1 1256 1284 13u .340 .368 .39 6 5 6 BA
89' 9. 0 9 48 97 6 .004 1032 1060 1200 u:lI8
APPENDICE AU TABLEAU K, •
INDIQUANT, AVEC LA LETTRE DOMINICALE CORRESPONDANTE, CHACUN DES DEUX CONCURRENTS QUI
, , ,
CONVIENNENT PLUS SPECIALEMENT DANS LES ANNEES BISSEXTILES, D UNE PART POUR LES DATES
,
ANTERIEURES AU 2
5"
FEVRIER, D AUTRE PART POUR LES DATES DU RESTE DE L ANNEE.
, 1
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,
ANNEES BISSEXTILES DE JESUS-CHRIST.
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.044 107l1 1156 ,,84 12U l:l40 1268 12 96 .3.4 .35. 1380 '7 6 A 7 G
87 6 904 93• 960 988 1016 1100 1128
.048 .07 6 1132 u60 ,,88 1216 1244 12 7 2 1300 .3.8 .356 .384 21 4 C 5 B
880 908 936 964 99' 1 O:ll 0 1104
,
1136 1164 119 2 1220 1248 12 76 .304 133. .360 .388 .5 E 3 D
884 9 12 940 968 99 6 1024 1052 1080 u08
888 9. 6 944 972 1000 1028 .056 .084 1 112 1140 1168 "9 6 1:12 4 1252 u8!) .308 .336 .364 .39' • 7 G • F
10,32 1060 .088 1144 117 2 1200 1!l28 1256 1284 13u .340 .368 .39 6 5 5 B 6 A
89' 9. 0 948 97 6 1004 1116
.036 .064 IOg2 1148 "7 6 1204 123::1 1260 1288 .3.6 .344 .37' 1400 9 3.D 4 C
89 6 9·4 95• 980 1008 1120
900 9,8 956 984 10U 1040 .068 .096 lu4 1152 1180 1208 1236 1264 Ug2 1320 1348 .37 6 1404 13 • F , E
, PARTIE 1. - CHAPITRE IV. 97
TABLEAU L.
f f
.
CONCORDANCE DES ANNÉES DE JESUS-CHRIST, DES REGULIERS ANNUELS, DES CLEFS
A
• APPENDICE AU TABLEAU L.
DES FETES MOBILES, DU TERME PASCAL, DES ÉPACTES, DU CYCLE LUNAIRE ET DU
CYCLE DE DIX-:iEUF ANS OU NOMBRE D'OR.
On peut aussi trouver pour le
(Les années embolismiques du cycle lunaire el du c)'clc do dil.·neuf aos sont di5tingué~s par un Ilsterisque.)
chill're des années du cycle do
dix-neuf ans 1 savoir:
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874 912 950 988 1026 .064 1102 1140 "7 8 un6 1254 12 9 2 .330
87 5 9. 3 95 • 989 102 7 .065 1103 1141 "79 121 7 1255 12 93 .33.
87 6 9. 4 952 99° 1028 '066 1104 1142 u80 1218 1256 12 94 .33.
.368 5 .6
• 36 9 • .5 .5M
,370 6 34 .3 A
5A '9
11
22
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4 au lieu de 3.
1.
:1.
19 au lieu de 1.
1
:1
au lieu d.
au lieo de 3.
:1.
877 9. 5 953 99' 102 9 •06 7 1105 1143 1181 121 9 125 7 12 95 .333
87 8 9. 6 95~ 99' 1030 1068 1106 1144 1182 1220 1258 12 96 .33~
879 9'7 955 99 3 1031 • 06 9 11°7 .. 45 1183 l:Ul 125 9 12 97 .335
.37'
.372 5
.37 3 3 3. '0 A
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•
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6
4
'5
5 au üeu d.4. 3 au lieu d. 4.
6 au lieu de 5. 4 au lieu d. 5.
7 au lieu de 6. 5 au lieu d.6.
880 9. 8 956 99 4 • 03. 1°7 0 1108 1146 1184 1222 1260 12 98 .336 .374 6 '0 30M 6 '7 li 7 8 au lieu d. 7. 6 au lieu d. 7 •
88, 9'9 957 99 5 .033 10 7 1 11°9 1147 1185 1223 1261 12 99 .337 .37 5 4 39 .8 A '7 •8 5 '8 9 au lieu de 8. 7 au lieu d. 8 .
88, 9. 0 958 99 6 .034 10 72 1110 1148 1186 1 ~124 1262 .300 .338 .376 7 .8 7 A .8 9 '6 9 10 au lieu de g_ 8 au li.u d.9'
883 921 959 997 •035 .°7 3 1111 1149 1187 1225 12G3 1301 133 9 .377 3 '7 '7 M '0 7 '0 llaulieudclO . 9 au lieu do 10.
9
884 922 960 99 8 1036 '°7 4 11UI 1150 1188 1226 1264 .302 .340 .378 • 36 .5 A '0 • '8 '11 l:uulieudo Il. 10 au lieu de Il.
885 9. 3 g6. 999 •03 7 .07 5 1113 1151 118 9 UI:I;7 1265 .303 .34. .379 4 .5 4A • 12 .9 12 13aulieudc 12. 11 au lieu de Bi •
886 9. 4 96• 1000 .038 10 76 1114 1152 119° 1228 1266 .304 .3h .380 7 .4 .4M 12 .3 '0 '.3 14aulieudo 13. u8ulieude 13.
887 8.5 \)63 1001 • 03 9 .077 1115 1153 119 1 122 9 126 7 .305 .343 .38. 5 33 12A .3 4
.11 .4 lSouliendc 14 • • 3aulieud.'4.
.5 '12 .5 IGaulieude 15. '4nulieudo.5.
888 9,6 964 1002 1040 .078 1116 1154 119 2 uI30 1268 .306 .344 .38.· • • A
22 4
889 9'7 965 1003 ,0At '.079 1117 1155 "9 3 123. 126 9 •3°7 .345 .383 4 11 21M .5 .6 .3 . '.6 17 au lieu de .6. 15aulieudc 16.
89 0 9,8 966 1004 1042 1080 1118 1156 119A B.3!l 12 70 1308 1346 .384
• 30 9 A .6 7 ".4 '7 18nulieudc11' 16aulieude 17_
89' 9'9 967 • 005 1043 108 • 1119 115 7 "9 5 1233 12 7 1 • 30 9 1347 .385 5 '9 '9 M 7 •8 .5 .8 194UJicudc 18 . 17 Bulioo de 18.
'.
1.
'9
89 4 93• 97 0 1008 '-046 .084 112~ 1160 "9 8 1236 12 74 1312 .350 .388 • .5 .5M 11 22 .8 3 nu lieu do 2. 1 nu lien de :'.1.
89 5 933 97' .009 • 047 .085 1123 1161 "99 123 7 12 75 .3.3 .35 • • 38 9 6 34 .3 A 22 3 '19 3 4 au lieu do 3 • 2 au lieu de 3.
897 934 972 1010 1048 .086 11.4 1162 1200 1238 12 76 13.4 .35, 1390 , .3 3 14 • 4 5 a~lieu d. 4. 3 au lieu d. 4.
• A
89, 935 97 3 1011 .049 08
• 7 1125 1163 1201 123 12
9 77 .3.5 .353 .39' 5 12 :uM .4 .5 , '5 6 au lieu de 5. 4 au lieu d. S.
89 8 936 974 1012 1050 .088 1126 1164 1202 u40 12 78 .3.6 .354 .39' 3 31 10 A .5 6 '3 6 7 au lieu d. 6. 5 au lieu de 6,
899 937 97 5 1013 1051 • 08 9 112 7 1165 1203 1241 12 79 131 7 .355 .39 3 6 '0 30M 6 '7 4 7 8 au lieu de 7' 6 au lieu de 7.
9°0 938 97 6 101 A1052 lOgO 1128 1166 1204 1242 1:1.80 .318 .356 .394 ~ 39 .8 A '7 .8 5 '8 9 au lieu d. 8. 7 au lieu d. 8.
939 977 1015 .053 10g1 112 9 116 7 12105 1243 1281 .3'9 • 35 7 .39 5 7 .8 7 A .8 9 '6 9 10 aulieu de g_ 8 au lieu do 9.
9°'
90• 940 97 8 1016 .054 1°9 2 u30 1168 1206 1244 1282 .320 .358 .396 3 '7 '7 M 9 .0 7 .0 llaulieudolo. 9 au lieu de 10.
903 941 979 101 7 .055 .09 3 1131 116 9 12°7 1245 1283 13:u • 35 9 .397 • 36 .5 A '0 • '8 ~ll 12D.ulieudc Il. loaulieudell o
904 942 980 1018 .056 10 94 1132 117° 1208 1246 1284 1322 .360 .398 4 .5 4 A . • 12 9 12 13aulieudcl:'.lo IID.ulieudo12.
905 943 98 • 101 9 105 7 .095 .. 33 1171 ulog 1247 1285 13.3 .36. .399 7 .4 .4M 12 .3 '0 '.3 14aulieude13. 12auHeudo13.
906 944 98• 10.210 .058 .°9 6 1134 117 2 1210 1248 .. 86 .3.4 .36. 1400 5 33 12A .3 4 '11 .4 ISaulieudo14. 13aulieudo14.
907 945 983 •05 9 1°97 1135 117 3 1211 1249 128 7 .3.5 .363 .401
1021 1 ., 1A 4 .5 12 .5 .6aulieudo .5 . l&aulieude 15.
908 946 984 10:'l2 1060 .098 1136 1174 uu 1250 .. 88 .3.6 .364 1402 4 11 .. M .5 .6 .3 '.6 17aulieudo16. 150u lieu do 16.
',4
9°9 947 985 1023 1061 .099 113 7 117 5 1213 1251 .. 89 .3'7 .365 .403 • 30 9 A .6 7 '7 18aulieudo17· 16aulieudo 17.
9. 0 9~8 986 • 024 1062 1100 1138 117 6 1214 1252 129° .3.8 .366 .404 .
5 '9 '9 M 7 .8 .5 .8 19D.ulieude 18. 17Bulieude 18 .
9" 949 98 7 1025 .063 1101 .. 39 "77 lu5 1253 12 9 1 .3'9 136 7 .405 3 38 '7 A .8 '9 .6 "9 1 au Heu de 19- .8aulieud·'9 •
,
.
, , ,
98 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
1 TABLEAU M.
, ,
CONCORDANCE DU CYCLE PASCAL, DE LA DATE DES PAQUES ET DES A:-:NEES DE JESUS-CHRIST.
(A partir de 1583, la date des P&qucs ne sert que pour les p.ys où l'on suit le Vicu15t)1e.)
PAQUES. PAQUES.
CYCLE . ANS
CYCLE - ANS -
M, mars, M, mars. DE ·JÉSUS-CHRIST.
PAS CA L. DE JÉSUS-CHRIST. PASCAL.
A, avril. A, avril.
1136 1668
29 28 M 28 560 10 92 1624. 73 22 M 72 604.
30 17 A 29 561 10 93 1625 74. 11 A 73 605 113 7 166 9
31 9 A 30 562 10 94. 1626 75 3 A 74. 606 1138 16 70
32 25 M 31 563 10 95 162 7 76 23 A 75 60 7 113 9 16 7 1
33 13 A 32 564. 10 96 1628 77 7 A 76 608 114.0 16 72
34 5 A 33 565 10 97 162 9 78 30 M 77 60 9 114.1 16 73
35 28 M S4- 566 10 98 1630 79 . 19 A 7S 610 114.2 1" 674.
36 10 A 35 56 7 10 99 1631 80 4 A 79 611 114.3 16 75
37 1 A 36 568 1100 1632 81 26 M 80 612 1144 16 76
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A, avril. A, avril.
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18 9 31 M 188 7 20 1252 17 8 4 23 9 22 A 238 77 0 1302 1834
20 A 18 9 . 721 1253 1785 1I40 7 A 23 9 77 1 1303 1835
19 0
12 A 19 0 7 22 1254 17 8 6 241 29 M 240 772 1304 1836
19 1
, 19 2 28 1\1 19 1 7 23 1255 17 8 7 242 18 A 241 77 3 1305 183 7
16 A 19 2 72f~ 1256 17 88 . 243 3 A 242 77 4 1306 1838
19 3
8 A 125 7 17 89 244 26 M 243 77 5 130 7 183 9
194 19 3 72 5
24 1\1 194 72 6 1258 179 0 245 14 A 24!~ 77 6 1308 1840
19 5
13 A 19 5 7 27 125 9 179 1 246 30 M 245 777 130 9 1841
19 6
4 A 19 6 .7 28 1260 179 2 24 7 19 A 246 77 8 1310 1842
197
24 A 197 7 29 1261 179 3 248 Il A 24 7 779 1311 1843
19 8
9 A 198 730 1262 179!~ 24 9 26 M 2!~8 780 1312 1844
199
200 1 A 199 731 1263 179 5 250 15 A 24 9 781 1313 1845
201 20 A 200 732 1264 179 6 251 7A 250 782 1314 1846
202 5 A 201 733 1265 1797 252 23 M 251 783 1315 184 7
1
1266 253 Il A 252 784 1316 18!~8
203 28 M 202 734 179 8
20!~ 17 A 203 735 126 7 17'99 254 3 A 253 785 131 7 184 9
205 8 A .204 736 1268 1800 255 23 A 254 786 1318 1850
206 24 M 205 73 7 126 9 1801 256 8 A 255 78 7 131 9 1851
20 7 13 A 206 738 12 70 1802 25 7 30 M 256 788 1320 1852
208 5 A 20 7 73 9 12 71 1803 258 19 A 25 7 789 1321 1853
24 A 208 740 12 7 2 1804 25 9 A 258 79 0 1322 185/~
20 9 Il
PAQUES. PAQUES.
CYCLE CYCLE - ANS
- ANS
M, mars. M, mars. DE JÉSUS-CHRIST.
PASCAL. DE JÉSUS-CHRIST. PASCAL.
A,avril. A, avril.
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28 9 8 A 288 820 1352 1884 339 26 M 338 87 0 1402, 19 34
29 0 24 M 28 9 821 1353 1885 340 15 A 339 87 1 1403 19 35
29 1, 13 A 29 0 822 1354 1886 3/u 30 M 340 87 2 1404 19 36
29 2 5 A 29 1 823 1355 188 7 342 19 A 341 87 3 1405 , 19 37
29 3 24 A 29 2 824 1356 1888 343 liA 3h 874 1406 19 38
294 9 A 29 3 • 825 135 7 188 9 344 27 M 343 87 5 140 7 19 39
29 5 1 A 291- 826 1358 18 90 345 15 A 344 87 6 1408 19 40
29 6 21 A 29 5 82 7 135 9 18 91 346 7A 345 877 140 9 1941
297 5 A 29 6 828 1360 18 92 347 23 M 346 87 8 1410 1942
29 8 28 M 297 82 9 1361 18 93 348 12 A 34 7 879 1411 1!)43
299 17 A 29 8 830 1362 18 94 349 3 A 348 880 1412 1944
300 2 A 299 831 1363 18 95 350 23 A 349 881 1413 19{~5
PAQUES. PAQUES.
CYCLE - ANS CYCLE - ANS
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PASCAL.
M, mars. M, mars.
DE JÉSUS-CHRIST. PASCAL. DE JÉSUS-CHRIST.
A, avril. A, avril.
PAQUES. PAQOES.
CYCLE - ANS CYCLE - ANS
M, mars. PASCAL.
M, mars.
PASCAL. DE JÉSUS-CHRIST. DE JÉSUS-CHRIST.
A, avril. . A. avril.
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IOlt ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
TABLEAU N.
INDIQUANT LES DISSENTIMENTS QUI SE SONT ELEVES SUR LA DATE DES PAQUES.
14
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108 ÉLÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
TABLEAU P.
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3 F XIX 62 V 3 F XI
3 III 3 C XI 28 34 III 27
35 II 4 G VIII 26 63 IV 4 G
4 II 4 D 27 DU XXV
VII 9 E V 22
V 9 B V 22 40 V' 9 E XIII 20 68
9
IV F II 19 69 VI 10 F 21
la IV 10 C 21 10
III G 18 70 V Il G XIII 20
Il III Il D XIII 20 42 11
A X 17 71 IV 12 A II
12 II 12 E II 19 43 II 12
18 44 Ides 13 B 16 72 III 13 B
Ides
14 C XVIII 15 73 II 14 C X 17
XIX 14 G X 17 45 XVI
15 D VII 14 7Q Ides 15 D 16
XVIII 15 A 16 46 XV
16 E 13 75 XVII 16E XVII1 15
XVII 16 B XVIII 15 47 XIV
17 F XV 12 76 XVI 17 F VII 14
17 XVI 17 C VII 14 48 XIII
18 G IV 77 XV 18 G 13
18 XV 18 D 13 49 XII 11
19 A la 78 XIV 19 A XV 12
XIV 19 E XV 12 50 XI
B XII XIII 20 B IV 11
20 XIII 20 F IV 11 51 X 20 9 79
IX C 1 8 80 XII 21 C la
21 XU 21 G 21
D 7 81 XI 22 D XII 9
22 XI 22 A XII 9 53 VIII 22
6 82 X 23 E 1 8
X 23 B 1 8 54 VII 23 E IX
VI 24 F 5 83 IX 24 F 7
IX 24 C 7 55
VIII 25 G IX 6
vru 25 D IX 6 56 V 16 25 Gr XVII 4 84
3 85 VII 26 A 5
VII 26 E 5 57 IV 5 26 Ag VI
2 86 VI 27 B XVII 4
VI 27 F XVII 4 58 III 4 27 Ba
V 28 C VI 3
V 28 G VI 3 59 II 3 28 Ch XIV 1 87
88 IV 29 D 2
29 IV 29 A 2 2 29 c
30 B XIV
1 Les chiffres 6, 5, 4, a.2 , et les lettres fig 1 a,
89 III 30 E XIV 1
30 III 1 h,c, sont pour les années hissextLles. Dans ccs
années, le ~9 février est le 60° jour de l'année,
II 31 C III
* le 1 el' mars devient le 61 8 , et ainsi de suite jus-
qu'au 31 décembre, qui devient le 3661'.
90 II 31 F III
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PARTIE 1. - CHAPITRE- IV. • 109
SUITE DU TABLEAU P.
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9 2 IV 2 A XI 28 122 VI 2 C 27 153 IV 2 F XIX 1OU XXV
26
93 III 3 B 27 123 V 3 D XIX 26 15!~ III 3 G VIII 25, 24
94 II !~ C XIX 1QUXXV
26 124 IV 4- E vur 25 155 II 4- A XVI 23
95 Nones 5 D VIII 25,26 125 III 5 F 24- 156 Nones 5 B V 22
96 VIII 6 E XVI 23 126 II 6 G XVI 23 15 7 VIII 6 C 21
97 VII 7 F V 22 12 7 Nones 7 A V 22 158 VII 7 D XIII 20
98 VI 8 G 21 128 VIII 8 B 21 15 9 VI 8 E II 19
99 V 9 A XIII 20 12 9 VII 9 C XIII 20 160 V 9 F 18
100 IV 10 B II 19 130 VI 10 D II 19 161 IV 10 G X '7
101 III 11 C 18 131 V 11 E 18 162 III 11 A 16
102 II 12 D X 17 132 IV 12 F X '7 163 II 12 B XVIII 15
103 Ides 13 E 16 133 III 13 G 16 164- Ides 13 C VII '14-
104- XVIII 14 F XVIII 15 134 II 14 A XVIII 15 165 XVIII 14- D 13
105 XVII 15 G VII 14 135 Ides 15 B VII 14 166 XVII 15 E XV 12
106 XVI 16 A 13 136 XVII 16 C 13 16 7 XVI 16 F IV 11
10 7 XV
. 17 B XV 12 13 7 XVI 17 D XV 12 168 XV 17 G 10
108 XIV 18 C IV 11 138 XV 18 E IV 11 16 9 XIV 18 A XII 9
1°9 XIII 19 D 10 13 9 XIV 19 F 10 17 0 XIII 19 B 1 8
110 XlI 20 E XII 9 140 XIII 20 G XII 9 17 1 XII 20 C 7
III XI 21 F 1 8 141 XII 21 A 1 8 172 XI 21 D IX 6
112 X 22 G 7 142 XI 22 B .7 17 3 X 22 E 5
1I3 IX 23 A IX 6 143 X 23 C IX , 6 '74- IX 23 F XVII !~
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PARTIE 1. - CHAPITRE IV. III
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TABLEAU Q. TABLEAU R.
Concordance du cycle solaire avec Concordance du cycle de 19 ans avec le ternIe pascal et les épactes de
leslettresdomini:cales de l'ancien l'ancien et du nouveau calendrier.
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et du nouveau calendrier. N. B. On Il mo.rqué d'un astérisque les années du cycle de 19 ans qui sont intercalaires dans le
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GF 1 CB DC ED FE 5A 1 12 A 13 A 14 A 29 1 1 29
E 2 A B C D 25 M Il 1A 2A 3A 11 II 12 11 * 10
D 3 G A B C 13 A 'III 21 M 22 M 23 M 22 'III 23 22 21
C 4- F G A B 2 A IV 9A 10 A Il A 3 IV 4 3 2
22 M V 29 M 30M 31 M 14- V 15 14. 13
BA 5 ED FE GF AG
10 A ' VI 17 A 18 A 18 A 25 ' VI 26 25 24.
G 6 C D E F
~oM VII 6A 7A 8A 6 VII 7 6 5
F 7 B C D E
18 A VIII 26M 27 M 28 M 17 VIII 18 17 16
E 8 A B C D 15 A 'IX 28
7 A 'IX 14. A 16 A 28 29 27
DC 9 GF AG BA CB 27 M X 3A 4.A 5A 9 X 10 9 . 8
B 10 E F G A 15 A 'XI 23M 24 M 25 M 20 'XI 21 20 19
A 11 D E F G 4-A XII Il A l2A 13 A 1 XII 2 1 li-
G 12 C D E F 24 M XIII 31 M 1A 2A 12 XIII 13 12 Il
12 A ' XIV 18 A 21 M 22 M 23 'XIV 24 23 22
FE 13 BA CB DC ED
1A XV 8A 9A 10 A 4- XV 5 4- 3
D 14 G A B C
21 M XVI 28 M 30M 15 XVI 16 15 14.
C F 29 M
15 G A B A 25
B 16 E F G A 9 'XVII 16 A '7 A 17 A 26 'XVII 27 . 26
29 M XVIII 5A 6A 7A 7 XVIII 8 7 6
AG 17 DC ED FE GF '7 A 'XIX 25 M 26M 27 M 18 • XIX 19 18 17
F 18 . B C D E
E 19 A B C D
D 20 G A B C
CB FE GF AG BA Depuis .1583 jusqu'en '7 00 \ l11 janvier (nouveau style) •
21 Depuis 1701 jusqu'en 1800 Le l"janvier(vieuxstylc) 12 idem.
A 22 D E F G Depuis 1801 jusqu'en 1900 répond au .........• 3 idem.
G 23 C D E F Depuis 1901 jusqu'en 2100 14 idem.
F 24 B C D E
ED 25 AG BA CB DC L'année 1700 du nouveau calendrier a pour lettre dominicale. . • . • . • . • • •• C
C 26 F G A B L'année 1800 . • • . • . • • • • • . • • • • . • . • • . • • • . • . • • . • . • • • • • . . ~ • • • . • • • •. E
B 27 E F G A L "année 19°0................................................. G
A 28 D E F G L'année 2100 . • . • • . . . • • . . . . • • • • • • • • . • • • • • • • • • . • • • • • . • • • • • . • • . • C
TABLEAU S.
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Jours de la semaine auxquels correspondent les lettres dominicales dans les années dont la lettre dotuinicale est
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A. B. C. D. E. F. G.
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.
A Dimanche. A Samedi. A Vendredi. A Jeudi. A Mercredi. A Mardi. A Lundi.
B Lundi. B Dimanche. B Samedi. B Vendredi. B Jeudi. B Mercredi. B Mardi.
C Mardi. C Lundi. C Dimanche. C Samedi. C Vendredi. C Jeudi. C Mercredi.
D Mercredi. D Mardi. D Lundi. D Dimanche. D Samedi. D Vendredi. D Jeudi.
E Jeudi. E Me7credi. E Mardi. E Lnndi. E Dimanche. E Samedi. E Vendredi.
F Vendredi. F Jeudi. F Mercredi. F Mardi. F Lundi. F Dimanche. F Samedi.
G Samedi. G Vendredi. G Jeudi. G Mercredi. G Mardi. G Lundi. G Dimanche.
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~J. B. Da~s Ics années b~5cJ.tile5Ia prcmière dcs deux lettres dominicalcs sert j~squ'au 24 février inclusivement, et la seconde depuis le ~5 février jus-
qu au 31 decembre.
PARTIE 1. - CHAPITRE V. 115
CHAPITRE V.
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DES .DATES EMPRUNTEES AUX CEI\EMONIES I\ELIGIEUSES.
Nous avons déjà dit que les fêtes religieuses entraient souvent comme élélilellt
chronologique dans les dates des anciens monuments, et c'est par ce motif
que nous avons présenté un tableau des principales fêtes mobiles que l'église
célèbre chaque année; mais ce tableau est loin de réunir tous les renseigne-
ments nécessaires. Les dates empruntées aux cérémonies religieuses peuvent
être divisées en deux classes: les unes se rattachent au culte particulier des
saints, et les autres aux fêtes consacrées par l'église à la célébration des mys-
tères et des dogmes de là religion. Nous n"avons pas besoin de dire que ce genre
de dates se rencontre fréquemment. La religion avait présidé à la naissance
de ces peuples nouveaux qui preludaient à leur insupar la destruction de l'em-
pire romain à l'établissement de la société chrétienne. Dans ce bouleversement
uni versel, le plus terrible sans contredit dont l'histoire fasse mention, toute
"idée d'ordre, tout germe de civilisation aur.ait péri, si ces peuples barbares,
poussés à la destruction et par leurs habitudes et par l'enivrement de la victoire,
n'avaient trouvé à côté d'eux un pouvoir providentiel qui sût discipliner leur
fëroce indépendance et déposer dans leurs cœurs sauvages la semence fëconde
de la civilisation chrétienne. Cette mission, c'est l'église qui l'a remplie. Son
influence est attestée par les plus anciens monuments de notre histoire. Les
contrats publics et particuliers furent d'abord consacrés par l'invocation de
Jésus-Christ; bientôt l'ère chrétienne remplaça les anciennes formules chrono-
10giques; enfin les diverses époques des fêtes que l'église célébrait dans le cours
d'une année furent souvent jointes ou même substituées aux jours de la semaine
et du mois. Il importe donc de connaître, non-seulement l'époque de ces fêtes,
mais encore les différents noms qui leur ont été donnés.
Pour faciliter la solution de cette double difficulté, nous avons reproduit
dans leurs parties les plus essentielles deux listes alphabétiques qui se trouvent
dans l'Art de vérifier les dates. La première de ces listes est un glossaire des
. . 15
ÉLÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
noms peu connus sous le~quels on a désigné les fêtes de l'église et certains
jours de la semaine et du mois. La seconde est un catalogue des saints.
La première liste ne présente, comme dans l'Art de vérifier les clates, qu'un
seul ordre alphabétique pour les noms grecs, latins et français. En abrégeant
cette liste, nous nous sommes attachés à ne rien supprimer d'important; mais
nous avons cru pouvoir retrancher sans inconvénient tout ce qui était de
pure discussion. Enfin nous avons cherché, en multipliant les renvois alphabé-
tiques, à faciliter la recherche des articles qui pouvaient être classés sous diffé-
rentes lettres. Comme ce glossaire n'est pas d'une grande étendue, nous croyons
devoir en conseiller la lecture aux personnes qui n'auraient pas la connaissance
(les formules employées dans les dates des anciens monuments. Ce serait un
moyen court et facile d'acquérir quelques notions sur des usages tombés au-
jourd'hui en désuétude et auxquels cependant il ne faut pas rester étranger
lorsqu'on veut se livrer à l'étude de la paléographie.
On trouvera dans le catalogue alphabétique et chronologique des saints
l'époque de leur mort et le jour de leur fête. Pour l'époque de la mort, nous
nous sommes bornés à indiquer l'année ou le siècle. Quant au jour, qui la plu-
part du temps ne peut pas être fixé. d'une manière précise, on a cru inutile
(le le rapporter. Le jour de la fête d'un saint correspond d'ailleurs assez souvent
au jour présumé de sa mort. Toutefois cette règle est sujette à plus d'une ex-
ception. Quelquefois, en effet, un saint est honoré le jour de son inhumation,
ou de là translation de ses reliques, ou enfin à une autre date indiquée par la
tradition et qu'il serait souvent difficile d'expliquer. Ce qu'il y avait de plus
important, c'était de fixer exactement l'époque à laquelle chaque fête est célé-
brée. Après avoir reproduit scrupuleusement les indications que fournit à cet
égard le catalogue de l'Art de vérifier les dates, nous les avons comparées avec
celles de Baillet, et nous avons relevé les dissidences que ces deux ouvrages
peuvent présenter. Du reste, on a cru inutile d'ajouter au catalogue de l'Art de
vérifier les dates_es saints fort nombreux qui n'y sont pas portés et dont Baillet
fait mentiùll. Notre but n'était pas de donner une liste complète, mais seule-
ment d'indiquer les noms des saints dont les fêtes remp'acent dans les an-
ciens monuments la date du jour et du mois.
Il arrive souvent qu'un saint n'est pas honoré le même jour dans les diffé-
renls pays. Ainsi les usages de l'église grecque ne sont pàS toujours suivis par
l'église latine. Une fête peut ne Ras être célébree le même jour à Rome et à
Paris, à Paris et dans certaines parties de la France. Il est tel saint dont le culte
purement local n'est admis que dans un pays ou même dans une ville en par-
ticulier. Ces circonstances doivent être soigneusement observées. Il eXiste, par
PARTIE 1. - CHAPITRE V. 115
exemple, un grand nombre de manuscrits qui renferment des calendriers. La
mention d'une fêt~ locale pourra souvent servir à déterminer le pays auquel
appartient le manuscrit. Comme la date de certaines fêtes a. aussi varié selon
les temps, ces calendriers pourront de même fournir des éléments pour déter-
Illiner l'âge du monument qu'ils accompagnent. Ce ne sont pas là sans doute
des preuves sans réplique, mais des probabilités qui justifient les ind\lctions
tirées du caractère même de l'écriture et leur donnent un plus haut degré de
certitude. Ces. explications suffiront pour faire comprendre que l'étude de la
paléographie exige une attention scrupuleuse et poussée en quelque sorte jus':'
qu'à la minutie. On ne saurait trop répéter que cette condition est inùispen-
sable; mais aussi quiconque ne craindra pas de s'y soumettre, atteindra néces-
sairement le but de ses efforts.
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116 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
Absolutionis dies ou dies lovis absolutj, le jeudi absolu Apocreos, le carême-prenant des Grecs; il com-
ou le jeudi saint. mence au lendemain de la Septuagesime et fInit au di-
Ad te levavi, introït et nom du premier dimanche manche suivant, jour de notre Sexagesime.
de J'Avent. Apostolorumfestum, autrefois le 1"mai chez les La-
Adorate Dominum,
, introït et nom du troisième di- tins, le 30 juin chez les' Grecs.
manche après l'Epiphanie. Apparitio Domini ou Apparitio seul. Voy. Epiphania.
,
Adoration des Mages, le 6 janvier. Voyez Epiphania. Architriclini dies, le second dimanche après l'Epi-
Adoratus dies, le vendredi saint, vendredi aOlmL phanie, à cause de r evangile qui rapporte le miracle
lEgyptiaci dies, certains jours reputes malheureux. des noces de Cana.
Il y en avait deux pour chaque mois. Armorum Christi festum. Voy. Corome Christi festllm.
Anustasimus, nom donne à Pâques chez les Grecs. Ascensa Domini, aujourd'hui Ascensio, l'Ascension.
A nimarumdies ou festum , le jour des Ames ou des AscensioB. M. V., la fête de l'Assomption, ainsi nom-
Morts, le 2 novembre. mée au IX" siècle.
Antipascha, nom donne par les Grecs 'au dimanche Asinorllln festum, fête autrefois celebrée à Rouen le
de Quasimodo. Quoique ce dimanche suive immedia- 25 décembre, et à Beauvais le 14 janvier.
tement celui de Pâques, ils rappellent second di- Aspiciens .ù longè, premier dimanche de l'Avent,
manche après Pâques, ou du moins second dimanche ainsi nommé du premier répons du premier n?cturne.
de Pâques; et comme ils suivent le même calcul pour Assamptœ hamanitatis fili; Dei festum, l'Annoncia-
les dimanches suivants, il en resulte qu'ils nomment tion, 25 mars. (Titres de l'abbaye de Saint-Arnoul à
troisième, quatrième, cinquième et sixième diman- Crespy, 1118.)
ches ceux que nous appelons second, troisième, Aveugle-né, le mercredi de la quatrième semaine
quatrième et cinquième dimanches après Pâques. de carême.
Voy. aussi Dominica Lucre. Azymorum festum, le jour de Pâques.
BG(/oOq>~poç,Ramiferu ou Palfl!ifera, le dimanche des les Bures ou les Bules. Cependant ces dates désignent
R.ameaux chez les Grecs. , plus particulièrement le premier dimanche de carême.
Baptisterium, nom del'EpiphaniechezlesArmeniens. Quelques-unes des expressions qui viennent d' êl re ci-
Benedicta, introït et nom du dimanche de la Trinite. tées, telles que Brondones, Focorum dies, s'expliquent
Bohordicum, Bouhourdis, Behourdi ou Behourdich, par l'usage où l'on était d'allumer des feux le jour de
espèce de joute qui se faisait avec des bâtons, le pre- la Quadragesime.
mier et le deuxième dimanche de carême. De là plu- Broncheria, le dimanche des Rameaux.
sieurs actes qui designent ces deux dimanches sous le Burorum dies ou Barre. Voyez Bohordicum.
nom de Behourdichs, ou par les mots Bordre, Bran· Burdillini dies, la quinzaine des Behourdichs.Voyez
dOl/es, Bllrre ou Focorl/m dies, les Bordes, les Brandons, Bohordicam.
PARTIE J. - CHAPITRE V. 117
c
Calamai. Voyez Hypapanti. Cheretismus, du grec XtJ./pE'T/fr}A-J" Salutation, An-
Calendœ. Voyez Kalendœ. nonciation ,le 2 5 mars.
Calenes, le 25 décembre ou Noël en Provence. Christi festum, Noël, suivant la Chronique anglo-
Campanarum ftstum, 25 mars; il est probable que saxonne.
le jour de l'Annonciation il était d'usage, dans cel" Circumdederllnt, introït et nom du dimanche de la
taines provinces, de sonner toutes les cloches. Septuagésime.
Canan/le (la), le jeudi de la première semaine de Clausum Pascha ou Pentecostes. Voyez Pascha ou
carême. Pentecostes clausum.
Candela terme employé pour désigner le tiers de
j Clavorum ou de Clavis Domini [estum. Voyez Coronœ
la nuit, qu'on divisait en trois chandelles. Chris ti .res tum. .
Candelaria, Candelarum ou Cundelosœ .restllm, Can· Cleophœ (B. Mariœ) jestum, autrefois le 25 mai
•
delatio, Candeliere. Voyez Hypapanti. à Paris.
Cantate Domino, introït et nom du quatrième di- Close ou Cluse de Pasche, le dimanche de Quasi-
manche après Pâques. modo. Voyez Pascha clausum.
Capitilavium, le dimanche des Rameaux. Comme Cœna Domini, le jeudi saint.
les bains étaient défendus pendant le carême, on était Commemoratio omniumfidelium, le 2 novembre chez
obligé de laver la tête de ceux qui devaient recevoir le les Latins, le jeudi avant la Pentecôte chez les Grecs ..
haptême, avant de les présenter aux fonts sacrés. Dans l'église de Milan, au XVI· siècle jusqu'en 1582,la
Caputjejunii, le jour des Cendres .. fête des Morts était fixée au lundi après le troisième
Caput Kalendarum, Nonarum, Iduum. Voyez Ka- dimanche d'octobre.
lendœ, Nonœ, [dus. \ Commovisti terram et conturbasti eam, nom donné au
Cara cognatio. Voye1: S. Petri Epularum jestllm. dimanche de la Sexagésime, dont le trait commencc
Cammentrant, Caramentranus, Caramentranum ou
. .
alllSI.
Caremprenium, le mardi gras, nommé aussi car~me-en . Compassion de la lIierge ou Notre-Dame de Pitie, ~e
trant, car~me-prenant. vendredi de la semaine de la Passion.
Caristia. Voyez S. Petr'i Epularumfestum. Conceptio B. Mariœ, le 8 décembre.
Camem relinqllens dies, nom donné au mardi gl'as Conceptionis S. J oannis Baptistœ festllm, le 20 sep-
en Hongrie. tembre à Limoges.
Carnicapium, Camiplarium, le mardi gras. Conseil des Juifs, le vendredi avant le dimanche des
Carniprivium ou Carnisprivium. Les premiers jolll's Rameaux.
de car~me et quelquefois la Septuagésime, parce que Cornets (.f~te aux) ou Quarel S. Gentien, le 7 mai,
c'était à partir de ce dimanche que l'abstinence de veille de la translation des reliques de S. Gentien.
viande commençait, surtout pour les ecclésiastiques et Ceux qui tenaient à demi-cens de l'abbaye de Corbie
les religieux. De là Carniprivium ou Privicarnium sa- des portions de terre appelées quadrelli, allaient à ra h-
cerdotum. baye avec des cornes de bœuf qu'on remplissait de vin.
Carnispl'ivium novum, le dimanche de la Quinqua- Coronœ Christi j'estunt, fête célébrée en Allemagne
gésime, parce que l'abstinence commence, depuis le le vendredi après l'octave de Pâques, ou le vendredi
IX' siècle, .au mercredi qui suit la Quinquagésime. suivant quand le vendredi de l'octave était occupé par
Camisprivium vetus, le premier dimanche de ca- une autre fête. On l'appelle aussi: Festum al'mOl'll1lt
rême. Avant le IX· siècle l'abstinence ne commenç~it Christi, instrumentorum Dominicœ passionis, clavomm,
qu'à cette époque dans l'église latine. De là est venue hastœ ou lanceœ Christi.
J'expression: interduo Carnisprivia, qui désigne les quatre COl'onœ Domini .restunt, le 11 août à Paris.
derniers jolll's de la semaine de la Quinquagésime. Correctioll'.rratcrnelle, le mardi de la troisième sc·
Camivora, le mardi gras. maine de carême.
Chandeleuse (la). Voyez Hypapanti. Croix (les) noires, Cruces ni91'œ, la procession du joUi'
Chal'itas Dei, introït du samedi des Quatre-Temps de Saint-Marc. On a souvent donné le nom de Croix à
de la Pentecôte. toutes les proéessions. Voyez Hebdomada crucÎlult.
, , ,
118 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
•
D
Da pacem, introït et nom du dix-huitième dimanche Domine ne longè, introït et nom du dimanche des
après la Pentecôte. Rameaux.
Dœmon mutus, le troisième dimanche de carême. Dominica ad carnes levandas ou tollendas, le dimanche
Dedicatio basilicœ Salvatoris, fête de la dédicace de de la Quinquagésime.
la basilique Constantinienne, nommée aussi l'église du Dominica ad Palmas, le dimanche des Rameaux.
Sauveur ou Saint-Jean de Latran, et d'autres églises Dominica ante Brandones, le dimanche de la Quin-
bâties par Constantin; le 9 novembre. quagésime. Voyez Bohordicum.
Dedicatio basilicarum sanctorum apostolorum Petri et Dominica ante Canclelas, le dimanche avant la Chan-
Pauli, le 20 novembre. deleur.
Delair, Delaynr, Delayr ou De loir , noms donnés au Dominica ante Litanias, le cinquième dimanche
. mois de décembre. après Pâques.
Delun ou Deluys. Voyez Dilun. Dominica ante natale Domini prima, secunda, tertia,
Demanche (le) d'avantque Dieufût vendll, le dimanche le deuxième, le troisième, le quatrième dimanche de
des Rameaux. l'Avent dans un calendrier antérieur au x· siècle.
Depositio, le jour de la mort d'un saint qui ordinai- Dominica ante sancta Lumina, chez les Grecs le di-
rement n'est pas martyr. manche
, dans l'octave de la Circoncision, ou avant
Devenres, vendredi. l'Epiphanie.
Deus in adjutorium, introït et nom du douzième di- Dominica aperta, tontdimanche qui n'est point
manche après la Pentecôte. • prévenu par l'office d'un saint ou d'une oclave.
Deus in loco sancto, introït et nom du onzième di- Dominica Asoli ou Filii prodigi, chez les Grecs le di-
manche après la Pentecôte. manche de la Septuagésime. Chez les Latins l'évangile
Deus omnium exauditor est, deuxième répons du de l'enfant prodigue se lit le s/lmedi de la deuxième
premier nocturne du troisième dimanche après la Pen- semaine de carême.
tecôte et des dimanches suivants jusqu'au pl'emier di- Dominica Benedicta, le dimanche de la Trinité.
manche d'août. Dominica BrandonuÎn, Burarum, Focorum, le pre-
Dicit Dominas, introït et nom du vingt-troisième et mier dimanche de carême. Voyez Bohordicum.
du vingt-quatrième dimanche après la Pentecôte. Dominica Cœci nati, nom donné par les Grecs au
Dies absolutionis, dies adoratus, dies lEgyptzaci, etc. dimanche qui répond à notre cinquième dimanche
Voyez aux mots Absolutionis, Adoratus, lEgJptiaci, etc. après Pâques. Voyez Antipascha.
Dilun ou Diluns, lundi. Dominica carne levale ou de carne levario. Voyez Ca,.-
Dimanche Behourdich, dùnanche des Brandons ou des nisprivium novum -et veta,.
B[tres. Voyez Bohordic[[m. Dominica Chanallcœ, le deuxièule dimanche de ca-
Dimanche du mois de Pdques, le dimanche de Qua- rême.
simodo. Dominicade Fontw!Îs, le quatrième. dimanche de
Dimanche des Myroph!,>/"es (Mufoq>of6w) , nom donné par carême ou dimanche des Fontaines.
les Grecs au dimanche qui répond à notre deuxième Dominica de Lignis orditis. Voyez Bohordicum.
dimanche après Pâques. Voyez Antipascha. Dominica duplex, le dimanche de la Trinité. Voyez
Dimanche Repus ou Reprus, 'le dimanche de la Passion, Hebdomada Trinitatis.
ainsi nommé du mot repositus, parce que la veille Dominica in Albis, in Albis depositis, post Albas, la
de ce dimanche on recouvrait les images des saints. Quasimodo.
Dimar, mardi. Dominica in capite Quadragesimœ, en Béarn DimclIge
Dispersionis ou Divisionis apostolorum Jestum, le 14 cabée, le dimanche de la Quinquagésime.
ou le 15 juillet. Dominica indulgentiœ, le dimanche des Rameaux.
Dissabt, samedi. Dominica in Palmis, in Ramis, le dimanche des Ra-
Dodecameron, nom que les Grecs donnent aux meaux.
douze jours qui sont entre Noël et l'Épiphanie. Domillica in passione Domini, le dimanohe de la Pas-
Domine in lud misericordid, introït et nom du pre- sion, le cinquième de carême, ou quelquefois un di··
Illier dimanche après la Pentecôte. manche quelconque de carême.
PARTIE 1. - CHAPITRE V. U9
1)ominica Jerusalem, le quatrième dimanche de ca- lui où l'on reprend la leclure des évangiles selon Saint-
rême. Luc.
Dominica Lucœ, prima, secunda, etc., chez les Grecs Dominica Mapparum albamm, le second dimanche
le second dimanche après l'Exaltation de la Sainte- après Pâques.
Croix et les dimanches suivants, jusqu'au troisième Dominica Matthœi prima, sécunda, tertia, etc. Voyez
dimanche de l'Avent inclusivement. A partir du Dominica Lucre.
quatrième dimanche de l'Avent, ils interrompaient Dominica mediana, le dimanche de la Passion.
la lecture de l'evangile de Saint-Luc. Cette lecture o
Dominica mensis Paschœ. Voyez Mensis Paschalis.
elait reprise ensuite le deuxième dimanche après l'E- Dominica mirabilia Domine, deuxième dimanche
piphanie (Dominica Lucœ decima quinta ou Zachœi); on après Pâques. (Nouv. Traite de dipl. )
la faisait une dernière fois le dimanche suivant (Do- Dominica misericordiœ, nom donné avant le XIIe
minica Lucœ decima sexta ou Publicani et Pharisœi). A siècle au quatrième dimanche après la Pentecôte. .
ce dimanche snccédaientles dix-septième, dix-huitième Dominica nova (KUplaxlf' ria.), chez les Grecs le di-
et dix-neuvième de Saint-Matthieu. En effet les Grecs manche de Quasimoclo. Voyez Antipascha.
avaient assigné à la lecture de chaque évangéliste lUI Dominica Olivarum, le dimanche des Rameaux.
certain nombre de dimanches. La lecture de Saint·Mat- Dominica Orthodoxiœ, le premier dimanche de ca-
Ihieu commençait le prèmier dimanche après la Pen- rême chez les Grecs.
tecôte et s'interrompait le dimanche avant l'Exaltation Dominica Osanna ou Osannœ, le dimanche des Ra-
de la Sainte-Croix. Ce dimanche était consacré à la lec- meaux.
tme d'un évangile selon Saint-Jean; le dimanche sui- Dominica Paralytici, nom donné par les Grecs au
vant on lisait un évangile selon Saint-Marc; venaient dimanche qui répond à notre troisième dimanche après
ensuite les dimanches de Saint-Luc qui étaient inter- Pâques. Voy. Antipascha.
rompus pendant quatre semaines à compter du qua- Dominica post Albas. Voyez Dominica in Albis.
trième dimanche de l'Avent. Le quatrième dimanche Dominica post Ascensam ou Ascensum Domini, le di-
après l'Épiphanie était le dix-septième de Saint- manche dans l'octave de l'Ascension.
Matthieu, et non le premier, parce que la Septua- Dominica post Focos, post Ignes, le dimanche après
gesime était considérée comme le premier dimanche les Brandons, ou second dimanche de carême. Voyez
de l'année religieuse des Grecs. Il faut savoir en outre Bohordicum.
(lue chez eux le jour de Pâques était regardé comme Dominica post aancta Lumina, chez les Grecs le pre-
o
le dernier jour de la semaine sainte et comme le pre- mier dimanche après l'Epiphanie.
mier de la semaine suivante. Ils continuaient ensuite Dominica post Strenas, le premier dimanche après le
ce calcul, jlls[ju'au samedi veille du dernier dimanche 1" janvier.
après l'Epiphanie; c'est-à-dire que le dimanche était Dominica Publicani et Pharisœi, chez les Grecs le
o
le premier jour de la semaine, et le samedi le septième. troisième dimanche après l'Epiphanie.
o
Le dernier dimanche après l'Epiphanie formait un Dominica Qlwdrll9inta, le dimanche de la Quinqua-
jour isolé qui n'appartenait à aucune semaine. A partir gesime, ainsi nommé du premier répons de matines.
du lendemain de ce dimanche, ils' considéraient le Dominica Quintana, Quintanœ, de Quintanâ ou Quin-
lundi comme le premier jour de la semaine et le tana seul, le premier dimanche de carême.
dimanche comme le dernier. Il en résulte que la Dominica Ramispdlmarum, le dimanche des Ha-
semaine de la Septuagésime qu'ils nommaient Pros- meaux.
phonesime commençait au lundi précédent et finissait Dominica resurrectio, se prend quelquefois pour
au dimanche même de la fête, tandis quela semaine chaque dimanche de l'année, et quelquefois pour le
antipascalecommençait au dimanche. der Anlipâques, jour de Pâques.
qui est noh'e dimanche de Quasimodo, et fmissait au Dominica Rogationum, le cinquième dimanche après
samedi suivant. Quant à la série des dimanches de Pâques.
Saint-Luc el de Saint-Matthieu, elle pouvait n'être pas Dominicu rosœ ou de rosc1 ou rosata,. le quatrième
rigoureusement fIxée d'après les règles données par dimanche de ~a!·ême, parce que le pape bénit une
Baillet. En effet, en suivant son calèul, on ne peut rose d'or. On nomme aussi Dominica de rost1 ou de
placer que treize dimanches de Saint-Luc depuis le rosis le dimanche dans l'octave de l'Ascension.
point de départ qu'il indique jusques et y compris Dominicu Samaritanre, nom donné par les Grecs au
le troisième dimanche de l'Avent; on ne voit pas dimanche qui répond à notre quatrième dimanche
alors pourqllOi 011 appelle quinûème dimanche ce- après Pàques. Voyez Antipascha.
• • •
120 ELEMENTS DE PALEOGRAP,HIE.
Dominica sancla ou sancla ln Paschâ, le jour de Temps et l'Ordination. On les nommait ainsi parce
Pàques. que l'office du samedi, qui se faisait la nuit, ne lais-
Dominica ou adorandre crucis, le
Ça.upO'-7fpOÇl!.tIY!IIIHJÇ sait pas de temps pour faire l'office propre du di-
troisième dimanche de carême che,z les Grecs. manche matin.
Dominica de Transfiguratione, le second dimanche de Dominicœ matris festivitas, l'Annonciation, dans le
,
careme, Ileuvième 'concile de Tolède.
Dominica S . . Trinilatis, le premier dimanche après Dominicum pour Dominica.
la Pentecôte. Dominicus dies, le jour de Pâques qui eslle jolll' du
Dominica trium septimanarum Paschalis ou Paschre, Seigneurpar excellence. (Dies Dominica désigne seule-
le troisième dimanche après Pâques. ment le dimanche.)
Dominica trium septimanarum Pentecostes, le troi- Dominus fortitudo, introït et nom du sixième di-
sième dimanche après la Pentecôte. manche après la Pentecôte.
Dominica Tyrophagi, le dimanche de la Quinqua- Dominus illuminatio mea, introït et nom dn qua-
gésime chez les Grecs. trième dimanche après la Pentecôte.
Dominica l!llam Domini, le deuxième dimanche après DOl'lllitio S. Mariœ, l'Assomption de lasainte Vierge,
Pâques. le 15 août, et, dans quelques calendriers, le 18 jan-
Dominica vacans ou vacat, le dimanche ou les deux
.
Viel'.
dimanches placés entre Noël et l'Épiphanie , dimanches DÙIIl clamarem, introït et nom du dixième dimanche
qui n'ont pas d'office propre, et qui correspondent après la Pentecôte.
tantôt à une fête, tantôt à une octave. Il ne faut pas Dàlll medium silenlùlm, le dimanche dans l'octave
les confondre avec d'autres dimanches appelés Domi- de Noël, et celui d'après la Circoncision, quand il
nicœ vacantes, qui sont les dimanches après les Quatre- tombe la veille des Rois.
E
Eau changée en vin aux noces de Cana, le 6 janvier. Eutaules ou Eu ta Iles , octave.
Voyez Epiphania. . Evangelismi festum, cinquième dimanche après
Ecce Deus ai!juvat, introït et nom du neuvième di- Pâques.
manche après la Pentecôte. Exaltatio S. Crucis, le 14 septembre.
Enfant (1') prodigue, le samedi de la seconde semaine Exaudi Domine, introït du dimanche dans l'oc-
de carême. tave de l'Ascension ou du sixième dimanche après
Epipanti, le 2 février. Voyez
,
Hypapanli, Pâques.
Epiphania, Theophania, Epiphanie; en langue vul- Expectatio B. Mariœ> le 16 ou le 18 décembre,
gaire Tiphaine, Tiphagne, Tiephaine, Tiephanie; selon les pays. C'est alors que l'on chante les antien-
nommée encore Apparitio,festam Stellœ : le 6 janvier. nes appelées les 0 de l'Avent. Ces antiennes se
Epularum S. Petri festum. Voyez S. Petri Epularum. chantent jusqu'au 23 décembre inclusivement.
Esto mihi, introït du dimanche de la Quinquagé- Exurge Domine, introït du dimanche de la Sexa
sllne. gésime.
F
Faetus est Dominus, introït et nom du second di- Feriafri!Jid~, la foire froide, ou la foire du 1" octobre
manche après la Pentecôte. au même lieu.
Felicissimus dies, le jour de Pâques. Feria prima, le dimanche.
Femme (la) adultère, le samedi de la troisième semaine Feria quarta major ou magna, le mercredi saint.
de carême. Feria quinta major ou magna, le jeudi saint.
Feria ad Angelum, le mercredi des Quatre-Temps Feria secunda major ou magna, le lundi saint
d'Avent. Feria sexta major ou magna, le vendredi saiùt.
Feria ealida, la foire chaude, ou la foire de Saint- Feria septima major ou magna, le samedi saint.
Jean-Baptiste à Troyes; elle tenait en été. Feria tertia major ou magna, le mardi saint.
PARTIE 1. - CHAPITRE V." 121
Feria ma911i ou sallcti Scrutinii, le mercredi de la Florum atque Ramorum dies, le dimanche des Ra-
quatrième semaine de carême. meaux.
Festum animarum, apostolorum, architriclini, asi- Focorum dies. Voyez Bohordicum.
norum, etc. Voyez Animarum, Apostolorum, Architri· Forellsis au lieu de Feria; ce mot se trouve dans les
clini, Asinorumfestum. dates de plusieurs chartes.
G
Gaudete in Domino, introït et nom du troisième di- Giouli, nom donné par Bède au mois de décembre et
manche de l'Avent. aU mois de janvier, parce que dans l'année luni-solaire
Genethliacus dies Constantinopolitanœ urbis, la dédi- des anciens Anglo-Saxons le solstice d'hiver tombait
cace de Constantinople, le I l mai. tantôt dans le mois de décembre, tantôt dans le mois
Gentien (fhe du QuarelS.). Voyez Cornets (fète aux). de janvier.
H
Hastœ Christifestum. Voyez Coronœ Christi. dent ou aux six jours qui le suivent. Voyez Dominica
Hebdomada authentica, la semaine sainte. Lucœ. On lit dans Villehardouin que les Français
Hebdomada crucis, la semaine sainte. s'emparèrent de Constantinople le lundi de Pâques
Hebdomada crucium, la semaine des Croix ou Pro- jlories. Or, selon notre manière de cOmpter les se~
cessions, c'est·à·dire la semaine des Rogations. maines, ce jour répondait au lendemain du dimanche
Hebdomada duplex. Voyez Hebdomada Trillitatis. des Rameaux, et suivant le calcul des Grecs, au
Hebdomada expectationis, la semaine d'après l'As· lundi qui avait précédé ce dimanche et qui, en 1204,
cension ou de l'attente "du Saint-Esprit. tombait le 12' avril, jour de la prise de Constantinople.
Hebdomada indulgentiœ, la semaine sainte. Néanmoins les Grecs ne laissent pas d'appeler en tont
Hebdomada magna, la semaine sainte. temps, comme nous, le lundi le second jour de la se-
Hebdomada mediana Quadragesimœ, la quatrième maine, le mardi le troisième, etc.
semaine de carême. Hebdomas Diacœnesima, la semaine du renouvelle-
Hebdomada ml/ta, la semaine sainte, parce qu'on ment, nom donné par les Grecs à la semaine qui
cesse de sonner les cloches à compter du jeudi saint. commence le jour de Pâques et qui fmit le samedi
Hebdomada pœnalis ou pœnosa, la semaine sainte. suivant.
Hebdomada sacra, la semaine avant Pâques, et aussi Herbarumfestum, l'Assomption de la sainte Vierge.
cene qui précède la Pentecôte. Huitievede saintJean, huitieve de saint Martin, octave
Hebdomada Trinitatis, la semaine du dimanche de Saint-Jean, octave de Saint·Martin , et ainsi des
de la Trinité, appelée aussi Hebdomada duplex, parce autres.
qu'elle est en même temps la semaine du premier di· Hypapanti, Hypante, Hypantœ, du grec 'Y7I'Cl.v1t1,
manche après la Pentecôte. en latin Occursus, rencontre, fête de la Présentation au
Hebdomadœ Grœcœ. Les Grecs commencent leurs temple, où se rencontrèrent Anne et Siméon, le
semaines tantôt par le dimanche, tantôt par le lundi, 2 février.
en sorte que, suivant l'époque de r annee, un di· Hypodiaconorum ou Subdiaconorum festum, le pre-
manche donne son nom aux six jours qui le précè· mier ou le deuxième jour de l'an.
ldu.~, le 15 des mois de mars, mai, jualet et octobre, pli~ation du tableau P, dans le chapitre précédent.
et le 13 des autres mois. Caput lduum, le jour où on In exce/so throno, introït et nom du premier di-
.
commençait à compter les Ides, c'est-à·dire le VlII manche après l'Epiphanie.
des Ides, correspondant au 8 des mois de mars, mai, In voluntate tud, introït et nom du vingt et unième
juillet et octobre, et au 6 des autres mois. Voyez l'ex· dimanche après la Pentecôte. "
122 ÉLÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
Inclitui au rem tuam, introït et nom du quinzième Inventio S. Crucis, Invention de la St. Croi..x, fête
dimanche après la Pentecôte. célébrée le 3 mai chez les Latins, et le 6 mars chez les
Indictum, la foire du Lendit à Saint-Denis; elle Grecs du moyen âge.
cOlumenc'ait
, autrefois le mercredi de la seconde se- Invoeavit me, introit et nom du premier dimanche
maine de juin. de carême.
Instrumentorum Dominicœ passionis festum. Voyez Co· Isti sunt dies, dimanche de la Passion, ainsi nommé
ronœ Jes/um. du répo~s de la procession.
J
Jean (S.) de Col/aces ou Décollaces, la Déconation de Jovis dies, jeudi. Jovis absolltti dies. Voyez Absolu-
saint Jean. tionis dies.
Jeudi, le grand jeudi, le jwdi blanc, le jeudi saint. Jubilcite omnis terra, introït et nom du troisième di-
.Jeudi magnificet, le jeudi de la mi· carême, ainsi manche après Pâques.
nommé du premier mot de la collecte. Judiea me, introït et nom du dimanche de la Pas-
Joannes (S.) Albus, fêle de Saint-Jeari-Baptiste, le
.
51on.
24 juin. Jugement dernier, le lundi de la première semaine
Jol, fêle célébrée alitrefois 'dan's le Nord au solstice de carême.
d'hiver; de là le nom de Iouler Monath, donné au J aignet, juillet.
mois de décembre par les Suédois. Justus es Domine, introït et nom du dix-septième
Jours na/aux. Voyez Natales. dimanche après la Pentecôte.
Kalendœ, premier jour dn mois chez les Romains. lendarum Septembriurn., le dix-neuvième des calendes
Vuyez dans le chapitre précédent ce qui a été dit dans de septembre ou le 14 aoùt.
l'explication du tableau P sur les différentes manières Kalendœ ou festum Kalendarum, fête païenne, long-
de compter les calendes. eaput Kalendarum, le jour où temps céIebrée le 1" janvier. Une charte de Marseille
l'on commence à compter les cal~ndes. In capite Ka- semble designer ainsi le jour de Noël. V. aussi Calenes.
Lœtare, introït et nom du quatrième dimanche de Lazare (le), le vendredi de la quatrième semaine de
•
careme. carême.
, Lamentationis dies, lejeudi , le vendredi et le samedi Lendit. Voyez Indictum.
saints, jours où 1'on chante il matines les lamenta- Litania mqjor ou Romana, les litanies du jour de
tions de Jérémie. Saint-Marc, le 25 avril.
Laneeœ Christifestum. VOJez Coronœ Christi. Litania minor ou Gallicana, les litlll1ies des Rogations.
Lardarium, le mardi gras, ainsi appelé auxu' siècle Luminumfestum, la Chandeleur.
dans le Limousin. Lundi, le grand lundi, le lundi saint.
Magnus,dies, le jour ,de ,Pâques. Maria .(S.~ ad Nivès ou B. Mariœde Nive Jestu//!, le
Malade de trente-huit ans, le vendredi de la pre- 5 aoù'l.
'mière semaine Ou des Quatre-Temps de carême. Martinus .(S.) Calidus ou S. Martini Bulliollis festum,
.Mardi, le grand mardi, le mardi saint. Saint-Martin le 'Bouillant, le 4 juillet.
PARTIE 1. - CHAPITRE V. 125
~fartror, la Toussaint, fête anciennement consacrée Mercredi, le 9rand mercredi, le mercredi saint.
aux martyrs. Mercredi ens oucien kesms, le mercredi des Cendres,
Marzache, l'Annonciation, le 25 mars. suivant l'explication de Bréquigny qui suppose qu'on
Matris Dominicœ festivitas. Voyez Dominicœ matris 'doit lire ens onmnt kesms, c'est·à-dire en ouvrant ka.
Jestivitas. resme.
Mauvais Riche (le), le jeudi de la seconde semaine de Mercredi des 1'mditions, Je mercredi de la troisième
carême. semaine de carême, ainsi nommé à cause de J'évan-
Mediana octava. Voyez Dominica mediana. gile du jour dans lequel on parle des fausses tradi-
Memento met, ancien introït du quatrième dimanche tions des Juifs.
de l'Avent. •• flIlercorÎs ou Mercnrinus dies, le mercredi.
Mensis intrans, introiens, fes seize premiers jours des 111esonestime, chez les Grecs la semaine de la mi-
mois de trente et un jours. et les quinze premiers des carême et en particulier le jeudi de cette semaine,
mois de tren te jours. Mensis exiens, astans, stans, re- dont le dernier jour correspond il notre quatrième di-
stans, les quinze derniers jours du mois. Voyez dans manche de carême.
le chapitre précédent l'explication du tableau P. Mesopentecoste, nom donné par les Grecs au di-
Mensis fenalis, le mois de juillet. manche qui corl·espond à notre quatrième dimanche
Mensis ma9nui, le mois de juin. it cause de la lon- après Pâques, et aux huit jours qui courent du mer-
gueur des jours. • credi précédent au mercredi suivant inclusivement.
Me/zsis messionum, le mois d'août. Voyez Antipascha. •
Mensis novarum, le mois d'avril. Miserere met Domine, introït et nom du seizième
Mensis Paschœ ou Paschalis, le mois, la quinzaine dimanche après la Pentecôte.
de Pâques. Misericordia Domini, introït et nom du second di-
MellSis pur9a/orius, le mois de lëvrier. manche après Pâques.
Mensis undecimus, mensis duodecimus, noms donnés Missa, Je jour de la fête d'un saint.
sous la première race 1 et même dans quelques titres Missœ Domini, alleluia, alleluia, alleluia, le di-
du x· siècle, aux mois de janvier et de février, qui manche de Quasimodo.
étaient ainsi appelés chez les Romains. Mysteriomm dies, le jeudi saint en Orient.
N
Natale ou Nativitas Domini, la Nlitivité de N. S. le Neophytorum dies, les six jours entre le dimanche
25 décembre. de Pâques et celui de Quasimodo.
Natale S. Mariœ, fête célébree autrefois le 1" janvier. NOl/œ, le 7 des mois de mars, mai, juillet et oc-
C'est la plus ancienne de loutes les fêtes consacrees à tobre, et le 5 des autres mois. Caput Nonarum, le jour
la sainte Vierge. où l'on commençait à compter les nones, c'est-à-dire
Natale S. Petri de Cathedrâ, la Chaire de saint le 2 de chaque mois. Voy. dans le chapitre précédent
Pierre à Rome le 18 janvier, ou à Antioche le 22 fe- l'explicl;I.\Ïon du tableau P.
vner. Notre-Dame l'Angevi.ne ou Septembreche, la Nativité
Natale, Natalis ou Natalis dies, le jour de la mort de la sainte Vierge, 8 septembre.
d'un saint, particulièrement d'un martyr; l'anniver- Notre-Dame Chasse-Mars, fête de l'Annonciation,
saire de l'élévation d'un prince, d'un pape, d'un 25 mars.
évêque, etc. Notre·Dame de Pitie. Voyez Compassion de la sainte
Na/nies, jours nataux, les principales fêtes de Vierge.
l'lInnee. Notre -Dame. aux Martpaux, r Annoncialion, le
Natalis calicis, le jeudi saint. . 25 mars.
Natalis S. Joannis Baptistœ, fêle de la Décollation de Nox, l'espace de vingt-quatre heures pris d'un soil'
saint Jean, le 29 août. à un autre soir. Cette division du temps était encore
Natalis S. Mariœ ad Martyres ou Dedicatio ecclesiœ en usage en France au xn· siècle. Nox intempest(l,
B. MU/iœ ad Martyres, le 13 mai. nom donné par les Romains au temps compris entre
Natalis reliquiarum, le jour de ·Ia translation des J'heure où l'on se couchait et minuit.
reliques d'un saint. Nox sacrata, la veille de Pâques.
16.
, , ,
124 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
o
o de l'Avent. Voyez Expectatio B. Marire. Olivarum.festum, le dimanche des Rameaux. .
Occurst1s festurn. Voyez Hypapanti. Omnes gentes, introït et nom du septième dimanche
Octava irifantium, le dimanche dans l'octave de après laPentecôte.
Pâques. Omnia quœ Jecisti, introït et nom du vingtième di-
Octave du grand car~me, probablement la semaine manche après la Pentecôte.
de Pâques. . Omnis terra, introït et nom du second dimanche
Octogesima, terme employé pOUl' SeptuUgesima dans après l'Épiphanie. .
une chronique de Normandie. Omnium Sanctorum Jestam, la Toussaint, 1" no-
Oculi, introït et nom du troisième dimanche de vembre.
carême. Orthodoxiœ .festum, le deuxième dimanche de c'a-
Oleries, les antiennes commençant par 0 qui se t'ême chez les Grecs.
chantent à partir du 16 ou du 18 décembre. Voyez Osanna dies, le dimanche des Rameaux.
Expectatio B. Muriœ. Ottembre, oclobre.
Pains, le dimanche des cinq pains, le quatrième de Pascha primum, le 22 mars, parce que celle fête ne
carême. peut tomber plus tôt.
Palmœ, Palmifera, Palmarum ou Ramorum dies Pascha rosarum, la Pentecôte.
ou festum, le dimanche des Rameaux. Paschalia Jesta~ les trois solennités de Noël, de
Pdque, ce mot seul servait autrefois à désigner Noël. Pâques et de la Pentecôte.
Voyez Pascha et Pascha lia Jesta. Pastor bonus, le second dimanche après Pâques, il
Pdque communiant, Pdque escommunichant, Pdques cause de l'évangile du bon pasteur.
communiaux ou les grandes Pdques, le jour de Pâques. Pausatio S. Mariœ, l'Assomption, 15 août.
Pdque charneux, le jour de Pâques. Pecheresse (la) penitente, le jeudi de la semaine de la
Pâques neves, le jour où commençait autrefois la Passion.
nouvelle année, c'est·à-dire le samedi saint après la Peneuse. Voyez Semaine peneuse.
bénédiction du cierge pascal. Pentecoste, la Pentecôte. Ce mot marque quelque-
Parasceve, le vendredi saint, et quelquefois le ven- fois, et principalement chez les Grecs, tout le temps
dredi de chaque semaine. pascal, depuis Pâques jusqu'à la Pentecôte.
Pascha, l~ joUI' et quelquefois la semaine de Pentecostes clausum, le dimanche de la Trinité, ou
Pâq ues. Ce mol se prend encore pour d'autres fêtes dont quelquefois le deuxième après la Pentecôte.
le nom s'y trouve ordinairement joint, comme Pascha Pentecoste media, le mercredi de la semaine de la
Penfecostes pour la Pentecôte, elc. Voyez Pdque et Pentecôte chez les Latins.
Pascha~ia Jesta. Penthesis, un des noms de la Purificaiion chez les
Pascha annotinum, l'anniversaire de la Pâque de Grecs.
l ,annee
, prece
"dente. Petri (S.) Epula"um dies ou Jestum, le jour de la
Pascha clausum, le dimanche de l'octave de Pâques Chaire de saint Pierre à Antioche, 22 février, il
ou la Quasimodo. Le dimanche sui van t (deuxième après la différence de Dies SS. Petri et Pauli, qui est le
Pâques) s'appelait Dominica prima post clausum Pascha,
. .
29 JUlll.
et ainsi des autres. Petrus (S.) in guZd. AU9usti, Saint-Pierre aux Liens.
Pascha competentium, le dimanche des Rameaux. aussi nommé S. Pierre Angoul-Août et AngeZ-Aolît.
Pascha florum, floridum, Pdque fleurie, le dimanche Pingues dies, les jours gras.
des Rameaux. Pœnalis,Pœnosa hebdomada. Voy. Hebdomadapœnalis.
Pascha medium, le mercredi dans l'octave de Populll,s Sion, introït el nom du second dimanche
Pâques. de l'Avent.
Pasclw petitum. Voyez Pascha competentium. Prœsentatio D. N. J. C., la fête de la Présentation
PARTIE 1. - CHAPITRE V. 125
de Notre- Seigneur au temple, célébrée le 2 février. domadœ Grœcœ. Voyez au~si Dominica Lucœ prima, se-
Voyez Hypapanti. cunda, etc.
Primitiarum ou Primitivumfestum, le 1er août, sui- Protector nos ter, introït et nom du quatorzième di-
vant la Chronique anglo-saxonne. manche apres la Pentecôte.
Privicarnium sacerdotum_ Voyez Carniprivium. Puerperium,. la fête de l'Enfantement, le 26 cM-
Prosphonesime, nom donné par les Grecs à la Sep- cembre chez les Grecs et les Moscovites.
tuagésime et aux six jours qui la précèdent. Voy. Heb- Purificatio B. Mariœ. Voyez Hypapanti.
Q
Quadragesima, le dimanche de la Quadragésime printemps correspondent au mercredi, au vendredi el
ou encore le carême qui précède la fête de Pâques, . au samedi qui suivent le dimanche de la Quadragé-
et qu'on appelait aussi Quadragesima major, parce sime, et ceux des Quatre-Temps d'été au mercredi, au
qu'autrefois.il y avait en outre le carême de la Pente- . vendredi et au samedi qui suivent la Pentecôte. Quant
côte et de Noël, sans compter le carême des apôtres aux Quatre-Temps d'automne et d'hiver, ils corres-
S. 'Pierre et S. Paul, et celui de l'Assomption, ob- pondent successivement à sept dates différentes en rai-
servés par les Grecs. Les Jacobites ont de plus le son de la succession des lettres dominicales. Ces dates
carême des Ninivites. sont les mêmes pour les mois de septembre et de dé-
Quad~agesima intrans, Quaresmentranum. Voyez Ca- cembre, excepté quand la lettre dominic~e est B. Le
resmentranus. Quadrllflesima intrans désigne aussi le 14 septembre répond alors à un mercredi; et la fête
premier dimanche de carême. de l'Exaltation de la Sairite-Çroix, qui est fixe, fai t
Quadrà9inta. Voyez Dominica Quadra9inta. reporter les trois jours de jeûne des Quatre-Temps de
Quadrinaesima. Voyez. Quadragesima. septembre au mercredi 21, au vendredi 23 et au sa-
Quarel S. Gentien. Voyez Cornets (fÜe aux). medi 24. Voici, au reste, l'ordre dans lequel se corres-
Quasimodo, introït et nom du premier dimanche pondent les lettres dominicales et les dales des Quatre-
après Pâques. Temps d'automne et d'hiver.
Quatre-Temps, nom des jeûnes établis par l'église
10 !B et C B ... " 21, 23 et 24. septembre.
pour sanctifier les quatre saisons de l'année. Avant le lB et C B. . . •. 14., 16 et 17 décembre.
commencement du XlI" siècle, on ne suivait pas à cet 2° CetDC •.•.. 15,17 et 18 septembre et décembre.
{gard un usage uniforme. Le jeûne du printemps a 3° D ct E D. . . •. 16, 18 et 19 septembre et décembre.
d'abord été confondu avec celui du carême, en sorte 4.0 E et FE. . . . . 17, 19 et 20 septembre et décembre.
que les anciens Sacramentaires parlent seulement du 5° F et G F. . • • . 18, 20 et 21 septembre et décembre.
jeûne des Trois- Temps. Au IX· siècle ces jeûnes étaient 6° G et AG .•.. '. 19, 21 et 22 septembre et -décembre.
fixés en France à la première semaine de mars, à la 7° A etBA ..•.. 20,22 et 23 septembre et décembre.
deuxième·de juin, à la troisième de septembr~, et
Quindarza, Quindena, Quinquenna, la quinzaine.
pour le mois de décembre à la semaine d'avant Noël.
Quindena 'Paschœ, la quinzaine de Pâques, c'est-à-
On les appelait jeûnes du premier, du quatrième, du
dil'e, suivant l'Art de vérifierles dates, les septjoll1's qui
septieme et du dixième mois. Grégoire VII voulut ra-
précèdent Pâques, le jour même de la fête, et les sept
mener à un système uniforme les pratiques suivies
jours qui la suivent. Ce" mot peut aussi désigner la
dans les différentes églises. Il maintint les trois jours
quinzaine qui commence à la fête de Pâques, de
de jeii~e qui avaient toujours été fixés au mercredi,
même que Quindena Pe1J.tecostes désigne la quinzaine
au vendredi et au samedi. Il décida que le jeûne du
de la Pentecôte, commençant à la Pentecôte; Quin-
printemps aurait lieu dans la première semaine de
dena Nativitatis, la quinzaine commençant à Noël, etc.
carême, et celui de l'été dans la semaine de la Pente-
Voyez Tres septimanœ.
côte. A l'égard des deux autres il maintint les cou-
Quinquagesima, ordinairement le dimanche de la
tumes qui avaient été suivies jusqu'alors. Pour véri-
Quinquagésime, et quelquefois le temps pascal qui est
fier une date qui se rapporterait à l'époque des
de cinquante jours.
jeûnes du printemps et de l'été, il suffit donc de
savoir quel jour tombent la Quadragésime et la Pen- Quintana, le premier dimanche de carême.
tecôte. (Voy. dans le chapitre précédent le tableau O.) Quintilis mensis, nom du mois de juillet avant la·
En elret les trois jours de jeûne des Quatre-Temps du mort de Jules César.
•
,.
ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
.
126
R
Ramifera, Ramispalma ou Ramorum dies,festlwl, le Respice Domine, introït et nom du treizième di-
dimanche des Rameaux. fl!anche après la Pentecôte.
Reddite quœ sunt Cœsaris Cœsari, le vingt-deuxième Respice in me, introït et nom du troisième dimanche ,
dimanche après la Pentecôte. • après la Pentecôte.
. Regis (S.) festum, en Hongrie la fête du roi saint. Rév6lation de saint Michel, le 8 mai.
Etienne, le 2 septembre. Roi (le) des dimanches, le dimanche de la Trinité.
Relatio pueri Jesa de .lEgypto, le 7 janvier. Rom te cadi, introït et nom du quatrième dimanche
Reminiscere, introït et nom du second dimanche de de l'Avent.
•
careme. Rosœ Dominica, le quatrième dimanche de carême .
Réoctave, seconde octave d'une fête. Voyez Tres Ce nom s'applique également au dimanche dans l'oc-
septimanœ. tave de l'Ascension.
Resaille-Mois, les mois de juin et de juillet. Rosarnm dies, le 6 février chez lt's Hongrois.
s
Sabbatam, le samedi ordinairement, ou quelquefois Septimana commanis, la semaine qui commençait
la semaine entière. au dimanche après la Saint-Michel de septembre.
Sabbatam Acathisti, le samedi de la cinquième se- On trouve dans Ludewig (Reliq. mss. omnis œvi diplomat.
maine de carême chez les Grecs, ou samedi de l'hymne uc monum. ined. t. VU, p. 493) un diplôme ainsi daté:
chantée deboat, en mémoire de la protection miracu, A. 1306 fend quartd in commaniblls, ce qui répond au
Jeuse que la sainte Vierge avait accordée en 626 à 5 octobre.
Constantinople, assiégée par les Abares. Septimana media jejunior!un Paschalium, la troisième
semaine de carême.
Sabbalum daodecim lectionum, les quatre samedis •.
des Quat~e-Temps. Septaagesima, le neuvième dimanche et non le
Sabbatam laminam, le samedi saint. • soixante et dixième jour avant Pâques .
SaMatam magnum, le grand samedi, le samedi Septuaginta tluorum Christi discipulorum .restum, le
sai nt. J 5 juillet.
T
Tessaracosle, nom que lesGl'ecs donnent au carême. Jatio y a été mis par errcur au lieu de tranYtguratio.
Tetrada, le quatrième jour de la semaine, ou le mer- Tres §eptimanœ Paschales, Pentecostes, Nativitatis, etc.
credi. les trois semaines commençant au jour de Pâques, de
Theophania, la fête de Noël et celle de l'Épiphanie, la Pentecôte, de Noël, etc. Cette date s'explique par
ct ui dans les premiers siècles étaient célébrées l'une et l'usage où l'on ·était de célébrer jusqu'à trois octave~
l'autre le 6 janvier. Du mot Theophania sont venus les des grandes fêtes. Quand on n'en célébrait que deux,
noms de Tiphagne, Tiphaine, Thiephanie, etc. les deux semaines consacrées à ces deux octaves étaient
Thore-maneth, ou lune de Thor, nom donné par les désignées par le mot Quindena.
Suédois au mois de janvier, et par les Danois au mois Trinitatis (S.) festum, le premier et le dernier di-
de mars. manche après la Pentecôte, qui étaient également dé-
Traditions (mercredi des)". Voy. Mercredi des Traditions. signés par ce nom; mais la première comme la princi-
TranYtgurationis Dominiclt, le second dimanche de pale de ces deux fêtes s'appelait Trinitas œstivalis.
carême, à cause de l'évangile du jour. T pÎ6Jd'IOV, nom donné par les Grecs au dimallche
TranYtyurationis festum, la Transfiguration,le 6 août. qui précède la Septuagésime; on commençait à chan-
Translationis Jesufestum, le 6 août, date de la fête ter ce jour-là l'hymne appelée T pi6J!zov, qui durait jus-
de la Transfiguration dans le testament de Rotherham, qu'à Pâques.
évêque d'York. n est probable que le mot trans- Tyepha;ne. Voyez Epiphania et Theophania.
v
Val/etoram festu1/!, lapte allx Varlés, le dimanche Vigillti dies, les vingt jours depuis Noël jusqu'à
après la Saint-Denis. l'octave des Rois.
Verdi aoré pour vendredi adore, c'est·à-dire le ven- Vignerons (les), le vendredi de la seconde semaine d~
dredi saint. carême.
Veuve -( lai de Nai1/!, le jeudi de la quatrième se· Viridium dies, le jeudi saint dans quelques anciens
maine de carême. calendriers allemands.
Vig>Ïlia IIoremii, la veine de Saint-Lauroot, ou le Vocem jacanditatis, introït et nom du cinquième
9 août. dimanche. après Pâques.
w
Witave ou Witive, octave. On trouve dans le tes- XIll' siècle: Et vel qae les devant dites dix livres soient
tament d'Alix, femme de Jean, seigneur de Lille, au prises .... as witaves de cheste Chil1ldelear prochaine à venir.
128
. ,
ELEMENTS DE
.
PALEOGRAPHIE.
CATALOGUE
ALPHABÉTIQUE ET CHRONOLOGIQUE DES SAINTS
A
DONT LES FETES REMPLAC.ENT DANS LES ANCIENS MONUMENTS LA DATE DU JOUR ET DU MOIS.
(L. date dn siècle on de l'année désigne l'époquo de la mort. L. date du jour iudique 1. célébration de la rete.)
"
ABRÉVIATIONS .
•
Ab.
Ah".
Ahbé.
Ahbesse.
Ch.lI. Cllanoine.
Chorév, . Choré,·êque. Ev.
.
Doet. Docteur.
Eyêque.
.Pall'.
Rel.
Patriarche .
Religieux on religieuse.
Ap. Apotro. Com'. Commencement. Gr. . Cbe. les Grec •. S. Ste, Saint, sainte.
Apr. Après. Congrég. Congrégation. Lat. Chez les Latins. Sièc. Siècle.
Arch. Archevêque. Déd. Fête de 1. dédicace de l'église M. l\'fartyr, martyre, martyrs ou Tr. Fête do 1. transl.lion du ,oint
Archid. Archidiacre. qui porte le nom du saint martyres. dont il s'ngil.
Av. Avnnl. dont il s'agit. Mi5SioUDoire. V. Vers.
B. Bienheureux ou Bienheureuse. Sons·D. Sous-diacre. Monastère • V.ln. Vénérable.
Cardo Cardinal. Dioc. Diocèse.
•
"i'.û
A
S. AnnON, ah. de Fleury .•••••••• 1004 13 nov. S. ADON, év. de Vienne .......... . 875 16 déc.
SS. AnDoN et SÉNNEN, Persans, M. à S. ADRIEN, M. de Nicomédie ...... . 3o 5-3 0 618 sep~ Lat.
Dout. Gr.
26
Rome .•••••...•.••••....... 250 30 juillet. S. iEGIDIUS. Voyez S. GILLES.
S. AnRAHAM, ab. de S. Cirgues en Au- ste !FRE, M. à Augsbourg, avec sa
vergne .•.......•.•......... V.472 15juin. mère et ses trois servantes •••••• 304 5 août.
S. AnRosINE. Voyez S. MILES. S. AFRIQUE,ÉFRIQUE, FRic OUSAINTO-
S. ACACE ou ACHATE, surnommé AGA- FRIQUE, év. de Comminges...... VI'siècl {15janv.Sfé~r.
• et lU aun.
THANGE, év. d'Antioche, M ••••. ,50-25. 1!fess"9mara.Lat,
31 mar•• (Sa ecn-
S'" AGAPE, CHIONIE et IRÈNE, sœurs,
S. ACAIRE, év. de Noyon et de Tour- M. à Thessalouique ••••••••••• 304
nay ..• : •••.••••........... 63 9 27 nov. S. AGAPET, M. de Palestrine ou Pré-
S. ACHARD ou ACAIRE, AICADRUS, ab. nes te •..•.•.••.•••••.•..••. V. 274 18 août.
de Quinçay et de J umiéges .••.•• 687 15 sept. S. AGAPET, pape ................. . 536 20 sept.
S. ACHATE. Voy. S. ACACE. S. AGATHANGE, diacre deS. Clément,
er
S. ACHILLÉE et S. NÉRÉE, M•••.••. { IlsIC$.
1 OU }
, 'è 1 12 mru.
• év. d'Ancyre, M ••••••••••.••• lv'siècl. 23 janvier.
S. ACHILLÉE, M. à Valence. Voyez AGATHANGE, surnom de S. ACAcE.
S. FÉLIX. S'· AGATHE, vierge et M•••••••••• 251 5 février.
S. ADALBERT ou ADELBERT. Voyez S. AGATHON, pape .............. . 682
. .
10 JaD\'ler.
S. ADELBERT. AGERICUS. Voyez S. AGRI.
S. ADALBERT, év. de Pragué, ap. de S. AGILBERT. Voyez S. AGOARD.
Prusse ••..•••..•....•....•• 997 23 avril. S. AGILBERT ou AILBERT, év. de Dor-
S. ADAUCTE. Voyez S. FÉLIX. chester et de Paris •••••••••••• Il octobre.
B. ADÉLAÏDE (LA), reine d'Italie, puis S. AGILE ou AILE, 1er ab. de Rebais. 30 août.
impératrice d'Allemagne ••••.•• 999 16 déc. AGIRIcus. Voyez S. AGRI.
S. ADELARD ou ALLARD, ah. des deux AGIULFUS. Voyez S. AIGULFE.
17 nov.
Corbie ...........•......... 2 janvier. S. AGNAN, ANIANUS, év. d'Orléans ••• 453 { Tr. 14 juin.
S. ADELBERT ou ADALBERT, ab. de S'· AGNÈS, vierge etM..... Corn' du Iv'siècl. 21 jauvier.
Wurtzhourg, ap. des Ruges, pre- AGNOALDUS. Voyez S. CAGNOU.
mier arch. de Magdebourg .••..• 981
.
20 JUill.
. S. AGOARD, S. AGILBERT et leurs com-
ADELELMUS. Voyez S. ALEAUME. pagnons, M. à Creteil près Paris .• I1I'sièc. 24juin.
S. ADJUTEUR ou A10UTRE, moine de S. AGOBART ou AGUEnAuD. év. de
Tir~n ...................... \ :~;, \30 avril. 0: Lyon ..". . . . . . .. .........•. 840 6 juin.
,
PARTIE 1. - CHAPITRE V. 129
S. AGRl ou AIRl, AGERlCUS ou AGIRl- S" AlIIALBERGE, morte au monastère
CUS, év. de Verdun .••••••••••• 1" déc. des Rel. de Maubeuge ••••••••• 10 juillet.
S. AGRICOLE. Voy. S. VITAL. S. AMAND, év. de Bordeaux ••...•. 18 juin.
S. AGUEBAQD. Voy. S. AGOBART. S. AMAND, miss'·, év. de Mastricht •• 6 février.
AICADRUS. Voy. S. ACHARD. AMANT, AMAl'iTIUS. Voy. S. CHAMANT.
S. AIDAN, premier ab. et év. de Lin- S. AlIfARAND ou AlIfARANTHE, M. à
dish ou Lmdisf..1r .••••••••••.• 651 31 août. Albi ..................... o. Iullsiècl. 7 nov.
S. AIGULFE, Aou, AIOUL ou AIEUL, S. AMARAND, év. d'Alhi ........... Av. 722
AGIULFUS, AIULFUS, AYGULFUS, év. S. AMATEUR, AMATRE ou AlliAIT RE , év.
de Bourges ...• " • • • . . • • • • . •• 835 22 mal. d'Auxerrc... . ... . .. .. . . . . ... 418 1 er mai.
S. AILBERT,. Voy. S. AGILBERT. AMATUS. Voy. S. AMÉ et S. AlIIET.
S. AILE. Voy. S. AGILE. . S. A~IBROIS, év. de Cahors et soli-
S. AIOUL. Voy. S. AIGULFE.
taire.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 770 16 octobre.
S. AIRI. Voy. S. AGRI.
S. AMBROISE, docl. év. de Milan. • • • 397 174 mil
déc. à Rome.
à Pari•.
AIULFUS. Voy. S. AIGULFE.
LE B. A~IBROISE AUTPERT, ah. de S.
S. AJoUTRE. Voy. S. ADJUTEUR. Vincent en Italie. • • • • • • • • • • •• 778 18 juillet.
S. ALBAN, premier M. d'Angleterre.. 287 ..
22 JUill. Baillet l'inscrit au 19 juillet.
S. ALIIAN, M. à Mayence.. . . • • . • .• v·siècle. 2' JUIn. S. AlIfÉ, AMATUS SEDUNENSIS, év. de
S. ALIIERT, év. de Liége et card., M. à 13sept. 28 avril
Sion, patron de Douay. • • • . • • • . 6go { et '9 octobre.
Reims. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 19 2 23 nov. S. AMET ou AMÉ, AlIIATUS, premier
Baillet marque cette fêle au ab. de Hahend3, depuis Remire-
21 novembre.
mont. •..••••.••.••.••..••• V.627 13 sept.
LE B. ALIIERT LE GRAND, dominicain, S. AlInloN, fondateur des Ermites
év. de Ratisbonne.. • • • • • . • • • • • , 282 15 nov. de la montagne de Nitrie •••.••• Iv·siècl. 4 octobre.
S" ALBINE, l'euve de Publicola et S. AMOUR, diacre dans l'Hasbaye .•• vu·sièc. 8 octobre.
mère de st. Mélanie laJeune .••• V. 433; 31 déc. S. AMPHILOQUE, év. d'Icone .••••.. V. 394 23 nov.
ALBIN US. Voy. S. AUBIN. ANACHARIUS. Voy. S. AUNAIRE.
LE B. ALCUI:i, ab., précepteur de S. A:SACLET ou S. CLET, pape •••..• 1" siècl. 26 avril.
Charlelllagne ..•••.••..••.••• 804 '9 mal. Baillet place cette fête au 13
st. ALDEGONDE, fondatrice de l'ab- juillet; elle est aussi placée au
haye des chanoinesses de Mau- 20 avril dans quelques martyro-
heuge.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 684 30 janvier. loges. Cette dissidence vient de
S. ALDRIG ou AUDRI, ah. de Ferrières, ce qu'on a vu dans S.Clet etS.A-
arch. de Sens .•..•••.•....... 840-84. 16 juin ct 10 naclet deux saints différents.
oct.
S. ALDRIC, év. du Mans ••.•.••..• 856 7 janvier. ANARGYRI. Voy. S.COIIIE et S. DAMIEN.
S. ALEAU~IE ou ]~LES~IE, ADELELMUS, S. A:SASTASE, Persan, M......... . 22 Janvier.
moine de la Chaise - Dieu en Au- ste ANASTASE, Romaine, .M ....... . 22 déc. Gr.
305
vergne, puis ab. de Saint-Jean de S. ANDÉOl" sous-do M. en Vivarais. 208
11 ~l· tuai.
.5 déc. L.t.
S. EPIPODE. 24 sept.
S. ANDRÉ, ap ... .............. . 1" siècl. 30 nov.
S. ALEXAliDRE, év. de Jérusalem, M. 249 18 mars. Lnt.
S. Al.EXANDRE LE CHARBONNIER, év.
1.. déc. Gr. S. ANDRÉ AVELLINO, patron de la Si-
cile et de Naples .•••••.••••.•. 1608 10 nov.
de COinane ................. . • 50-.5. 11 août. S. ANDRONIC. Voy. S. TARAQUE .
S. ALEXA~DRE, év. d'Alexandrie .••. 326 26 févr. Lat. ANElIlU:-iDUS. Voy. S. CHAUlIfOND.
S. ALEXA~DRE, instituteur des Acé- S" ANGADRÊIIIE, patronnede Beauvais. ,4 octobre.
69 8 1Tr. 27 mars.
mètes.. . • . . • • • • • • • . • . . . • • •• 440 15 janvier. SS. ANGES - GARDIENS. Autrefois le 1"
S• ALEXIS, mor t à Rorne. . . . . • . . .• V"è SI C1e. 117 juill. L.t.
G
. 17 mars. r. mars dans plusieurs pays, et chez
S. ALIRE, ILLIDIUS, év. de Clermont les Grecs le 8 novemb. Clément X
en Auvergne ............... '. V. 385 5 juin. a fixé celte fête au 2 octobre. La
S. ALLARD. Voy. S. ADELAIID. fête du 1" mars paraît avoir été
S. ALOPH. Voy. S. ÉLOF.
établie en Espagne; l'église de
S. ALPHONSE. Voy. S. ILDEPHONSE. Cordoue en célébrait une autre le
S. ALYPE, év. de Tagaste .•.•...•• Apr.430 15 août. 10 du même mois.
S. AMABLE, curé et patron de Riom S. AI\GILBERT, EI\GELBERT ou ENGLE-
(Ama~ilis Ricoma!}ensÎs) . • • .• • • . 474 ltr nov.
B
S. BABILAS, év. d'Antioche... • . . . . 251 .4 janv. L.t. 1" novembre, au 2 et au 3 avril,
{ 4 ••pt. Gr.
S. BABOLEIN, premier ab. de S. Maur et les fêtes de ses Translations
des Fossés .•.•.•••••••...•.. V. 660 26 juin. au '7 février, au 26 avril, au
S. BACQUE. Voy. S. SERGE. 6 juin et au 19 octobre.
ste BADECHILDE. Voy. st. BATIIILDE. S. BENOIT, BENEDICTUS, patriarche 'I m .... Lat.
S. BAF. Voy. S. BAVON. des moines d'Occident. . . . • • • •. 543 l' mars. Gr.
{ Tf. I I jnill. eo
S. BAUDILLE ou BACDÈLE, M. à Nîmes. 1~:lsi:cï 20 mai. S. BERTIN, ab. de Sithieu à S. Omer. 5 ••pt.
1
Tr. 16 juillet.
Ste BAUDOUR ou B,\UTOUR. Voy. Ste BA- S. BERTOU ou BERTULFE, premier ab.
THILDE. de Renty en Artois ..•..• _. _. _ . V. 705 5 février.
S. BAVO:"i ou BAF, BAVO, moine de S. BERTRA~D, BERTICHRAMNOS, BER-
S. Pierre de Gand et patron de la TRANNUS ou BERTRAl'iDUS, év. du
Vi'11 e.oo.........................................
'
.
l ou
653
65
7 11or octobre. Mans .......................................... .. V. 623
3 juillet.
S. BÈDE, dit LE VÉNÉRABLE, relig. S. BERTMND, év _ de Comminges ••. V. 11 26 15 ou 16 oct
anglais.. . .. . .. . .. . .. . .. . . . .. . . . .. .. 7 35 27 mal. S. BERTULFE. Voy. S. BERTOU.
S" BEGGUIi, fille de Pepin de Landen, ste BEUVE ou BOVE, ab" à Reims •.•
. première ab" d'Andcn-sur-Meuse. 69 8 1" sept. S. BEuvoN ou BOBo N, BOBO et Bovus,
S. BÉNÉZEt. BENBDET ou Bh{mlcT. né en Provence, mort en pèleri-
berger fondateur du pont d'A- nage' près de Pay ie .••.. _... _ .. 9 86 \'enjanv. (» mai
Lombardie.)
vignon. . .. . .... . .... .. ............ . ste BmlANE ou VIVIENNE, M. à Rome. 363 2 déc.
S. BENIGN*, ap. de Bourgogne, M.. 179 !l4 nov. 27 f(h·r. S. BLAISE, év. de Sébaste, M...... V. 316 1\11 3 févr. Lat.
\ 26 avr. el3 nov. féH. Gr.
Selon Baillet, les fètes de ce S. BLA~CAT, BLANCHARS, BLANCHET ou
saint étaient fixées autrefois au BLANSE. Voy. S. PA'CRACE.
, , ,
152 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
ROBO. Voy. S. BEUVON. S. BRICE, BRICTIO et BRICTIUS, év. de
BOËCE, consul.. . • • • • • • • . • . • • .• 524. 23 octobre. Tours. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 444 13 nov.
S. BON, BONT ou BONET, BONITUS, S. BRIEU, Bmocus, BRIOMACLUS ou
BONUS, BONIFACIUS, EUSEBIUS, év. . ! Du v· au \ 29,30avrol ermai.
VmOMACLUS ..•••.••••••••••• t vu' siècle. Tr. 18 oct.
de Clennont .. ............. . 710 15 janvier. S" BRIGITTE ou BRIGIDE, veuve.... 1373 7 et 8 oct.
S. BONAVENTURE, général de l'ordre BRIOCUS ou BmoMACLUS. Voy. S.
de S. François, cardo év. d'Albano. 1 274. 14. juillet. BRIEU.
S. BONIFACE, M •••••• , •. Corn' du IV' siècl • 26 mal1'4
ma~ Il Ro~e.
à ParIs. BRITTA. Voy. S" BRIGITTE. Voy. aussi
S. BONIFACE, pape ••.•...••••••• 4.22 25 déc. S"MAURE.
Baillet marque cette fête au S. BRUN. Voy. S. BRUNON.
25 octobre. S. BRUNO, instituteur des Chartreux. 1101 6 octobre.
S. BONIFACE. Voy. S. BON. LE B. BRUNON, arch. de Cologne. • • 965 I I octobre.
c
CADUINDUS. Voy. S. CHADOIN.' S. CASIMIR, fils de Casimir III roi de
S. CAGNOU, CHAGNOUDUS, CHAINOAL- Pologne.. ....... . ......... 1483 4 mars.
DUS, CHANULPHUS, AGNOALDUS et S. CASSIEN, év. d'Autun ••• Corn' du IVe siècl. 5 août.
HAGNOALDUS, év. de Laon. '.' ••• V. 638 6 sept. CASSIEN, père de l'église, prêtre de
S. CAlUS ou GAIUS, pape.. • . • • . • .. 296 22 avril. u ·11 e....................
lVlarsel V 4.34. \23j~ilI.
29 fevr. Lat.
Gr.
CAJETANUS. Voy. S. GAËTAN. S. CASSIUS ou CASSIS et 6266 autres
S. CALAIS ou CUÈs, CARILEFUS ou martyrs en Auvergne •••••••••• V. 266 15 mai.
JURILEFUS, ab. du monastère de S. CASTOR, ab. du monastère de S.
S. Calais dans le Maine. • • • • . •• V. 54.2 1" juillet. Faustin, év. d'Apt •••••••••••• v' siècl. 20 sept.
CALETRICUS. Voy. S. CUTRY. S,ec·ATHERINE, vierge
. el'> t"" ....... . Il'·siècl. 25 nov.
S. CALIXTE, pape, M........... . 222 14. octobre. st. CATHERINE DE SIENNE, rel. du
S. CALTRY, CALETRlcrs et CHALACTE- tiers ordre de S. Dominique.. • • • 1380 29 avril.
RIeUS, 'év. de Chartres ••••••••• 8 octobre. Cette fête, qui est la plus an-
S. CA:'o:UT, JUNUT (lU KNUT, KNUTUS, cienne, fut remise par Pie II au
roi de Danemarck, quatrième du premier dimanche de mai, ré-
nom ...... ................ . 1086 19 Janvier. tablie au 29 avril par C16-
Baillet marque sa fête au ment VIII, et fixée au 30 par
10 juillet et sa Tr. au 19 avril. Urbain VIII. Les Dominicains
S. CANUT LE JEUNE, fils d'Éric, roi de célèbrent en outre d'autres fêtes
Danemarck . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 130 7 Janvier. particulières, une entre autres
Baillet indique en outre sa qui vient le jeudi après la Sep-
Tr. au 25 juin. tuagésime.
S. CÀPRAIS, CAPRASJUS, M. d'Agen .• V. 28 7 20 octobre. ste CATHERHŒ DE SUÈDE .••••.•••• 1381 24 mars.
Autrefois, dit Baillet, sa fête CATIANUS. Voy. S. GATTE:\".
paraît avoir été fixée au 6 oc- S" CÉCILE, vierge et M .•.• Vers le Ile siècl. 22 nov.
tobre. S. CEDDE ou CEADDE, év. de Lindish ,
CARANNUS. Voy. S. CHÉRON. puis de Lichfield ............ . 2 mars.
CARILEFUS. Voy. S. CALAIS. S. CÉLERIX ou StRÉNIC DE SPOLETTE,
LE B. CARLOMAN, fils de Charles Mar- diacre, reclus au diocèse de Séez. V.669 7 mal.
tel, moine au Mont-Cassin .•.. " 7 54 17 août. S. CÉLESTIN, pape, premier du nom. 432 6 avril.
PARTIE 1. - CHAPITRE V. 155
S" CBLIGNE, COELINIA ou CILINIA, S. CURISTOPHE, CliRISTOPHORUS, M. III ,.~ 11 mai. Gr.
sIee .•9 5 juill. Lat.
de Meaux.. • • • • • • • • • • . • • • • •• v· siècl. 21 octobre. CHRODECHILDIS ou CIIROTILDIS. Voy.
S. CELSE ou Sous, M. à Milan. St. CLOTILDE.
Voy. S. N<\.zAIRE. S. CURODEGAND. Voy. CRODEGAND.
S. CÉOLFRIDE, CEOULFROY ou CEU- CURODINCUS. Voy. S. ROUIN.
FREY, ab.' de S. Pierre de Wir- S. CURODOBERT. Voy. S. RUPERT.
mouth, puis de S. Paul de Jar- S. CROMACE, év. d'Aquilée •• " • • •• 411 2 décembre.
row. . . . . . . . . . . • . ... . . . . . . . . 716 :1 5 septemb. S. CURYSANTUE et st. DARIE, M. à
S. CÉRAN, CERAUNUS ou CERAUNIUS, Rome .................... . lII'siècl. 25 octobre.
év. de Patis .••••••••• Comt du vu· sièc. 27 septemb. S. CURYSEUIL, M. en Flandre .•••• 281 7 février.
S. CERBONEY, CERBONIUS, év. de Po- S. CURYSOGONE, M. près d'Aquilée •• V.304 24novemb.
pulone .. . ' ..•............... 568 '!
10 oci. à Rome.
17 oct. à Po ris. CILINIA. Voy. S" CÉLIGNE.
S. CÉRIN. Voy. S. NIGAISE. S. CLAIR, ...
ln. cn V '
exIO........... \ III''èou1
51 c e.
IV'I 4 novembre.
S. CÉSAIRE, tnédecin •••••.•.•••• 25 février. S. CLAIR ou CLARS D'AQUITAINE, év.
S. CÉSAIRE, père de l'église, év. et M .• . . • . . • • • • • • • • . . • • • . . Illesiee'.OU1e.IVe! 1 er'JUIn.
.
\
d'Arles ......... ,. .......... . S. CLAIR, prêtre en Touraine .... " Iv'siècl. 8 novembre.
S. CEUFREY. Voy. S. CÉOLFRIDE. S. CLAIR, CLARUS, ab. à Vienne. .. V.660 1"' janvier.
S. CHADOIN ou HARDOUIN, CHADOE- S" CLAIRE, mère des religieuses de
NUS, CADUi~DUS, CLODO EN US, HAR- S. François ................ . 1253 12 aollt.
DUINUS ou HADWINUS, év. du S. CLAUDE, év. de Besançon, ab. de
16 et) juin et
Mans .•.••••••••••••••••.•• V. 653 20 août. S. Oyant du Mont-Jou ••••••••• l U Janv.
17 et ~3 DO''-.
S. CUAFFRE oU TUÉOFROY, THEOFRE- S. CLÉMENT l, pape, 1\1.......... . 100
DUS et TIETFREDlJS, ab. de Carrnery S. CLÉMEIiT D'ALEXANDRIE (TITUS
1 Déd ... juillet.
,
, , ,
154 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
LES QUATRE COURONNÉS, frères, M. à S. CYPRIEN, év. de Carthage, M. . • . 258
Rome ..••••••.•••••••••• " IV" siècl. 8 novembre. S, CYPRIEN LE MAGICIEN et S'" J IlS-
S. CRAMPASOUCRAMPACE. Voy. S. PAN' TINE, M. à Nicomédie. • • • • • • • • 304 26 sept.
CRACE. S. CYPRIEN, év. de Toulon .•••••• , Av. 549 3 octobre.
S. CRÉPIN et S. Cl\ÉPINIEN, frères, M. S. CYPRIEN ou SABRAN, ah. à Péri-
à Sois<"ons •..•...••.•••.•••. gueux ................................... .. V. 580 9 décemb.
•
S'· CRESCENCE. Voy. S. VIT. S. CYROU CYRIQUE, enfant, et S'" Ju-
{'5 juill. Gr.
S. CRESCENT, disciple de S. Paul, év. LITTE, sa mère, M.••••••••••• 305 llrjuin à. Paris,
16 à Rome.
de Vienne ................. . 1" sièc. ll9
\'7 juin à Rome.
déc.enFrance
S. CYRAN ou SIRAN, SIGIRANNUS, pre-
S. CRODEGAND ou GODEGRAND, CURo- mier ah. de Lonrey .......... . V. 65 7 [~ décembre.
DOGANDUS, év. de Metz ••••••••• 766 6 mars. S. CYRIAQUE, S. LARGE et S. SAIA-
LA S"CRolX.Son Invent!on le 3 mai, . RAGDE, M. à Rome .•• Au corn' du IV· sièc. 8 août.
son Exaltation le 14 septembre. S. CYRILLE, év. de Jérnsalem ...... 386 18 mars.
S. CUCUFAT, M. à Barcelone.. • • • • • 304
ste CUNÉGONDE, veuve de l'empereur
25 juillet. S. CYl\ILLE, patriarche d'Alexandrie,
doct .......................................... . 4.44-
{.8
janv. Lnt.
lS janvier et 9
juin. Gr.
S. Henry, rel. à Kaffungen près S. CYRILLE, moine (frère de S. ME-
de Cassel .................. . 1033 3 mars. THODIUS], ap. ùes Bulgares, des Mo-
S. CUNIBERT, HUNIBERTOU CLUNIBERT, raves et des Slavons .•••••••••• 87 0 i
9 mars. Lal.
14 févr. Gr.
év. de Cologne ••••••••••••••• 663 12 novemb. La ~te du 9 mars est com-
S. CUTHBERT, év. de Lindisfarn .••• 68 7 20 mars. mune aux deux frères.
S. CYBAR, EPARCHIUS, reclus à An- S. CYRh'! ou QUIRIN. Voy. S. BASI-
goulême ...................... . 581 1er juillet. LIDE.
D
S. DACE, DATIUS, év. de Milan•.••• 552 14janvier. S. DEsmÉ, év. de Bourges •••••.•• 550 8 mai.
DADO. Voy. S. OUEN. S. DEUSDEDIT, pape ••.••••••..•• 619 8 novembre.
S. DAGOBERT, patron de Stenay •••• V. 679 1j.3 déecmbre.
Tr.• septemb.
S. DIDACE ou DIEGO, de l'ordre de
S. DAMASE, pape .•••..•••••..••. 384 11 décemb.
S. François ................................ . t 4.63 13 novemb.
S. DAME. Voy. S. DOMNOLE.
S. DAMIEN. Voy. S. COME. S. DIDIER, nommé aussi S. DIZIER,
S" DARIE. Voy. S. CHRYSANTHE .. S. I!ESERI, S. DREZERY, S. DESIR,
DATLEVERTUS. Voy. S. HILDEBERT. DESIDERIUS, év. de Langres, 1\1 •• V. 411 23 mai.
S. DAUPIIIN, DALPIIINUS ou DALVINUS. S. DIDIER, DESIDERIUS, év. de Vienne. 6o 8
3 mni.1·
loaoûtà Lyon.
Voy. S. CUAUMOND. S. DIDIER, vulgairement GimIF, év.
S. DAVID, év. deCaêrléon ou Ménévie. V.544 ,"mars. de Cahors ................................. . 654. 15 novemb.
S. DAVID, M. Voy. S. RO~IAIN. S. DIÉ, DIEUDONNÉ on DEODATUS, pa-
S. DÉ EL ou DElLE, DEICOLA ou DEI- tron du bourg de S. Dié près
COLUS. Voy. S. DIELF. Chambord •••.•••••••• Vers le VI" sièc. 19 JUIn.
S. DELPHIN, év. de BORDEAUX.. • • • . [~o3 23 décemb. S. DIÉ, DEODATUS, THEODATUS, THEU-
Baillet marque cette fête au DATUS, év. de Nevers, ab. de Join-
24 décembre. tures en Lorraine ..••••••.••• , 1ou679 } ..
684 19 JUIn.
S'" DELPHINE DE PROVENCE ••.••.• 136 9 26 novemb. S. DIELF, DElLE, DIEU ou DÉEL, DEI-
S. DÉMÉTRIUS ou DIMITRI, M. à Thes- COLA ou DEICOLUS, ah. de Lure •• V. 625 18 janvier.
salonique ........................... . 30 718 octob. Lat.
.6 octob. Gr. S. DIMITRI. Voy. S.' DÉ~IÉTRIUS.
S. D&'!YS L'ARÉOPAGITE, premier év. S. DISIBOD ou DISEN, DESIBODUS, év.
d'Athènes et M .............. . 1or siècl. 3 octobre. régionnaire et ah. de Disemberg,
8 septembr. o.
S. DENYS, ap. des Gaules, év. de dioc. de Mayence. : ••••••••••• V. 7 00 1 8 juillet.
Paris, et ses compagnons, M •..• Ill" sièc. 9 octobre. S. DIZIER. Voy. S. DIDIER.
S. DENYS, pape ....................... . 26 9 26décemb. S. DODARD. Voy. S. THÉODART.
S. DENYS, év. de Milan .••••••••• 356 25 mai. S'· DODE, ah" à Reims.•••••••••• VIl·sièc. 24 avril:
DENYS LE CHARTREUX .••••.•••••• 147 1 12 mars. S. DOMINIQUE L'ENCUIR/l.SSÉ, solitaire
DEODATUS. Voy. S. DIÉ. d'Italie .................................. . 1062 1{~octobre.
S. DESERI ou DESIR, DESIDERIUS. Voy. S. DOlllINIQUE, instituteur des Do-
S. DIDIER. WIDICruDS ............................... .. 1221 4 août.
PARTIE 1. - CHAPITRE V. 155
S. DOliNIN, ~. à San-Donnino, près st. DOROTllÉE, M. de Césarée .en Cap-
M 1'an.l ' . 9 octobre. Corn' du 16 février.
10 •••••
,
10 •••••••••••••• 304 pa dace..................... 1IVe siècle.
S. DOMNOLE <lU DAME, év. du Mans. 583 r·r décembre. S. DRAUSIN, DRAusws, DRAUSCIO ou
DRANTIO, év. de Soissons.. • • • .• 674 5 mars.
S. DONATIEN et S. ROGATIEN, dits LES
F fiÈRES NA~TAIS, M • • • • • • • • • •• '1 IlleFinsiècle.
du } 2 4 maI.
. S. DREZERY. Voy. S. DIDIER.
S. DRoCTRovÉ ou DROTTÉ, premier
S. DONATIEN, év. de Reims, patron
• 'è t\a4 mai, 30noût ab. de S. Germain des Prés.. • .... V. 580 10 mars.
de Bruges!................. IV SI C. l et 14 octobre.
S. DRIlON ou DREUX, DROGo, reclus
DORMANTS (LES SEPT). Voy. SEPT DOR- en Hainaut. . . . . . . . . . . . . . . . . 1 186 16 avril.
~IANTS. S. DUNSTAN, arch. de Cantorbéry. " 988
E
S. EBBES ou EBBON, ab. de S. Pierre S. ELZÉAR, comte d'Arian, baron
• 1
27 a011t.
le VIf, év. de Sens. • • • . • • ,• • . • • 743 d'Ansais.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1323 27 sept.
1 Tt. 15 février. ,
EBERULFUS et":BRuLFUS. V. S. EVROLS S. EMILIEN, dit MILHAN, curé et soli.
et S. ÉVROVL. tairé en Espagne. • • . • • • • • • • • • 574- 12 nov.
EBREMUNDUS. Voy. S. ÉVREMOND. S. EMMÉRAM, EMMERAMNUS ou HEIME-
st. ÉDILBURGE ou AUBIERGE, EDAL- RAMNIlS, év. de France, chorév.,
BERGA ou EDILBURGIS, ab" de Fa- puis missr. de Ratisbonne, M.•.. 652 22 sept.
remoutier.................. . V. 695 7 juillet. S" EMMÉRANTIENNE, vierge et M..•• 304
. .
:12 JanvIer.
S. EDMB, arch. de Cantorbéry .•.•• ) 2/~ 1 116 novembre. . Baillet marque cette ~te au
, Tr. 9 juio.
S. EDMOND ou EMOND, roi d'Angle- 23 janvier. ,
22 novembre.
terre, 1\'1 .••.•.•...••••....• 1Tr. 29 avril. S. EMMÉmc ou EMÉRY, EMERICUS,
BailI~t marque sa fête prin- fils de S. Étienne, roi de Hongrie. 4 novembre.
clpa1e a,u 20 et non au 22 no-
. 1
S. DENYS, év. de Paris .•••••••• , III" sièc. 9 octobre. Campanie ••••••••••..••••.• 1Corn' du \3 juio. (Daus
, IVe siècle. Baillet:l juin.)
S. ELEUTIlÈRE, év. de Tournay ..••• 532 20 février. S. ERBLAND, ARBLAN, ERBLErN, En-
S. ÉLEUTHÈR~, év., J'Auxerre •••••• 561 16 août. BLON, HERBAUD ou HEmIELAND,
ELIGIUS. Voy. S. ELOI. ERMENLANDUS ou HERMELANDUS,
, 26 mars. (ù.
ELIPIlIOS. Voy. S. ELOF. ab. d'Aindre en Bretagne. • • . • •. 718 1 Pari, 18 oct. )
St\ ÉI,ISABETO, ab" de Schonauge, (En Bretagne, selon Baillet,
dioc. 1165 18juin. le lI5 novembre. - Dans les
, de Trèves •••••••••••.••
st. ELISABETH DE HONGRIE, fonda- martyrologes le 25 mars.)
trice de l'hôpi tar de Marpourg ••• 1231 19 nov. S. ÉREIE. Voy. S. YRIEZ.
st. ÉLISABETI!, reine de Portugal. •. 1336 8 juillet. S. ÉREMBERT, év. de Toulouse et
S. ELME. Voy. S. ÉRASME. moine de S. Vandrille en Nor-
S. ÉLOF ou ALOI'II, ELII'IIlUS, M. en malldie .................... {
LOf.r:-aine ••.•..•.••.••••...• 36. -363 dl octobre. St. ERGOULE. Voy. S" GUDILE.
S. ÉLOI, ELI(aus, év. de Noyon et de S. ERME ou ERMlN, ER~IINO et ER-
:;t5 el :;t6 avril.
Tournay ...•................ 65 9 décemb.
1 or MINUS, év. de Lobes (pays de Liége). 737 1Tr •• 6 octoh,c.
S. ELPHÉGE, arch. de Cantorbéry ... 1012 19 avril. ERMENLANDUS. Voy. S. ERBLAND.
, , . ,
136 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
ste ERMlNE ou IRMINE, ab" d'Oeren S'· EUPSIQUE, M. à Césarée en Cappa-
t
près Trèves, fille de Dagobert II.. v~;l'!':iti.\ 24 décemb. doce ..........•........... 362 9 alTi!.
S. EsGOBILLE. Voy. S. NIGAISE. S. EUSÈBE, pape .•••.••.•• , •..•• 310 26 septemb.
S" ESPÉRANCE. Voy. ste SOPHIE. Autref.t er août.
. M • . • • • • • • . • 1" SI·ècl. t .0 déc
S . E'.TIENNE, premIer .• Lat. S. EUSÈBE, év. de Verceil. •.••••• V. 370 { Aujourd'hui.5
'7 d'oc. Gr. décembre.
(r nvention de son corps en
415,3 août.) S. EUSÈBE, prêtre romain, confes-
S. ÉTlF,NNE l, pape..••.••.•••.•• 2 août. seur..... ........••........ IV' sièc. 14 août.
Aotrer. ~o aOût.
S" EUSÉBIE. Voy. st. YSOYE.
S. ÉTIENNE, roi de Hongrie •••..•. 1038 Aujourd .• s,p'
{ temb. EUSEBIUS. Voy. S. BON.
S. EUSICE, EUSITIUS, ermite en
S. }~TIENNE, fondateur de l'ordre de Berry, ab. de CeI les •.• • • • . • . . • .
v 54 2 1\'7.8nov.~br
avnl.
•• t
F
S. FABIEl'i, pape, M....•. ·.•..••. 250 20 Janvier. S. FlkCRE, FEFRUS ou FlACRlUs, Ir-
ste FABlOLE, Romaine. . . • . • • • • •. 400 27 décemb. . landais, solitaire au ruoc. dc
S. FALE ou PRAL, FIDOLUS, ab. au Meaux ................................... . V. 670 30 août.
] c. de Troyes. . • . • • • • • .. • . . .
d'o {v. 561 OUI 1 6 mal.
57 0 S. FIDÈLE, solda t et M. à CÔme ..•. V. 304 28 octobre.
ste FARE, J3URGONDOFARA, pr~mjère FIDES. Voy. S" Fol.
ab" de Faremoutier.••.•.••• ,. 655 7 décembre. FIDOLl's. Voy. S. FALE.
S. FARGEAU OU FERJEU, prêtre, FER- S. FILIBERT, FILIBERTUS, ab. de Re-
REOLUS; et S. FARGEON , diacre , bais, fondateur de J umiéges..... 684. 20 août.
FERIIUTIlJS ou FERRUTIO; M. de S. FIRMILlEN, év. de Césarée, ..• , • 28 octoh. Gr.
Besançon ...•••.•••••••••..• • 11·... 16 juin. S. FIRMIN, premiet év. d'Amiens, M. 25 septemb .
S. FARON, ~v. de Meaux ...•••.•.. 672 28 octobre. S. FIRMIN LE CONFÈS ou confesseur,
S. FAVSTE, ab. de Lérins , év . de
,
év. d'A mIens.
. 1 v'l ".Ou1e. 1'r septemb .
. . . . . . . .. .. . . • . . . IV'
siee
Riez ...••....• o ••••••••••••• V. 485\16 j aovicrct.8 S. FIRMIN, év. d'Uzès..••••• , . • • . 553 I l ' octohre.
septemhre.
S. FACSTE\' et S. JOVITE, frères et M. V. 134. 15 février. S. FIRMIN, év. de Mende, .• , •.. " 14. janvier.
FEFRUS. Voy. S. FIACRE. S. FLAVIEN, patr. d'Antioche •.•. " 4.04 21 février.
S. FÉLICIEN' et S. PRIME, frères et M. S. FLAVIEN, patr. de Constantino-
à Rome ...••..••.•••••.•••. .86·.87 9 JUill.
..
ple.. , •....•• , .....•.••...• , ., 44.9 18 février.
S" FÉLICITÉ ct ses sept .fils,. M. à S. FLOBERT. Voy. S. FROBERT.
nome .•.•••...• , •..•.•.••. ID.. ~Zo à loPari81o juil. S. FLORENT, ab. du monastère de
. A Rome même jour pour les Glome, depuis S. Florent le
fils, et le 23 novembre pour la ·
V1eux, en AIIIa.ou ..••••.• , • • • • 1vCom' .., du 1
8lec1e. 22 se!)temb .
mère. S. FLOREXTIN et S. BILER ou BILlER,
S'· FÉLICITÉ, M. à Cartha,ge. Voy. M. en Bourgogne .... , ... , .. '. V. 406 27 septemb.
S'· PERPÉTUE. ,
S. FLOU, FLOXDULPHUS. Voy. S. CLOU.
S. FELIX, M. à Saulieu. Voy. S. AN- S. FLOUR, FLORUS, premier év. de
DOCHE. -1
Lodève ..••..•.••. , •••.•.• V;i~:I~:' 13 novembre.
S. FÉLIx,S. FOIITUNAT et S. ACHILLÉE , S'· FOI. Voy. st. SOPlI1E.
ap. du Valentinois, M. à Valence Ste ·FoI, FIDES, M. à Agen .•. , '. " V. 287 6 octobre.
sur le Rhône ...••.•..•.•...• 211 23 avril. S. FOIGNAN, FOILLANUS et FULLANUS. 655 31 octobre.
S. FÉLIX, prêtre de Nole et confes. S. FOLCUIN, FOLCUINUS, év. de Té-
!
seur. • . . • . . . • • • . • • • • • • . . . . . D•• 60 à/~ J 4'JanvIer.
!1~5
. rouane. . . .. .. .. . • . . . . .. .. . . . . . .. . 855 14 décemb.
S. FÉLIX l, pape .••..• , , . . • . . . . 274. 30 mai. S. FORGET. Voy. S. FERREOL.
S. FÉLIX, M. dans le Milanais. Voy. S. FORTUNAT. Voy. S. FELIX.
S. NABOR. S. FOURSI. Voy. S. FURSI.
S. FÉLIX et S. AmAcTE ou ADAUCTE, S. FRAMBOURD ou FRAMBAUD, FRAM-
M. à Rome .......•.......... IV' sièc. 30 août. BALDUS, solitaire au Maine .... " V. 550 16 août.
S. FÉLIX, év. de Trèves ••..•...•. V. 4.00 26 mars. S. FRANÇOIS D'AsSISE, instituteur des
S. FELIX II, pape ...........•... 49 2 25 février. frères Mineurs.• , ...••.• , , • . . 1226 4. octobre.
Baillet cite en outre une an- S. FRANÇOIS DE PAULE, instituteur
cienne fète qu'on célébrait le des Minimes .••.. , , • • • . . • • . . 1507 2 avril.
30 décembre. LE B. FRANÇOIS D'EsTAIN, doct. en
S. FÉLIX, év. de Nantes .•••.•.•.• 584 7 juillet. droit à Pavie, chan. de Lyon, év.
S. FÉLIX DIl VALOIS, collègue de de Rodez . "............................. . 152 9 1"' novenlb.
S. Jean de Matha dans l'ordre de S. FRANÇOIS XAVIER, ap. des Indes. 1552 2 décembre.
la ste Trini té pour la rédemption S. FRANÇOIS DE SALES, év. de Genève. 1622 29 JanvIer.
Autr.rois le 4
des captifs.•....• , .•........ 1 2 1 2 novembre ct nu· S'· FRANÇOISE, Romaine, institutrice
{ jourd'hui le 20.
des CoBatines . , . , •• , ..•.•••. 1440 9 mars.
S. FERJEU. Vt;ly. S. FARGEAU. S. FRÉDÉRIC, év. d'Utrecht, M •...• 838 18 juillet.
S. FERREOL, FARGEU ou FORGET, M. LES FRÈRES NANTAIS. Voy. S. DO~A·
à Viennc. , ••••.•.. , ••. , , • " IV· sièc .• 18 septemb. TIEN et S. nOGATIEN.
S. FERREOL, év. d'Uzès •.. , ••• ,.. 581 18 septemb. LES SEPT FRÈRES. Voy. ste FELICITE.
FERREOLUS. Voy. S. FARGEAU. Voy. S. FRIARD, reclus près de Nantes, •. ~ V. ~~& ou \1"' août.
aussi S. FERREOL. S. FRIC. Voy. S. AFRIQUE.
,
, , ,
158 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE. •
S. FROBERT ou FLOBERT, FRODOBER- S. FRUMENCE, ap. d'Éthiopie, éY
~
'7 otlob. Lai.
TUS, premier ab. de Moutier-Ia- d'j\uxume ........................... . Apr.356 30 nov. Gr.
l8d_t.Abyssins
Celle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 673 8 janvier.
Baillet cite en outre une an- S. FULBERT, év. de Chartres.••••.• 102 9 10 avril.
cienne fête au 31 décembre et S. FULCRAN, év. de Lodève •••.••• 10Q6 ,3 février.
une Tr. au 16 octobre. ·S. FULGENCE, év. de Ruspe en Afri-
S. FRODOALD, év. de Mende et M. . 12septemb. que ........................... '.' •.•. 533 1" janvier.
S. FROILAND, év. de Léon..... ••• 1006 5 octobre. S. FULLANUS. Voy. S. FOIGNAN.
S. FRONT, FRONTO, év. de Périgueux.l V
n;:è::.:.
' 125 octohre. S. FURSI ou FOURSI, FURSAlUS, fol.\-
16 j anv. 6, 9 el
S. FRUCTUEUX ou SAN FRUTOR, év. de dateur du monastère de Lagny .• 650 15 fév. 4 mars,
{ '7 et .8 s.pt.
Tarragone, M. avec deux de ses
diacres AUGURE et EULOGE. . • • • • 259
.
21 j3nVIer.
. S. FUSCIEN, M. pr èS d'Am'lens. . • • • {Illesied..
ou IV'} 1 1 (lécern b.
G
S. GABRIEL, archange ••.••..•.•• 26 mars ct 13 S. GEAUMIER. Voy. S. GALMIER.
Baillet ne parle pas de la fête
1 juill. Gr.
S. GÉLASE l, pape ..•.••••••••.. 49 6 21 novernb.
du 13 juillet. Mais outre la fête S. GE~EBAUD, premier év. de Laon. V. 549 5septCII\bre.
du 26 mars il en cite deux qui S. GENÈS, comédien, M. à Rome ... 303 26 août.
sont également particulières à Baillet marque cette lète au
l'église grecque, et qui se célè- 25 août d'après Adon et Usuard.
brent le I l juin et le 26 juillet. Il annonce en outre qu'on la
Il marque au 29 septembre la trouve ailleurs fixée au 24..
lète géuérale chez les Latins, en S. GENÈS, GENESIUS, év. de Clennont
indiquant d'autres fêtes parti- en Auvergne ........................... .. 3 juin.
culières au 6 et au 7 mai, puis GENESIUS. Voy. S. GENIEZ.
au 18, au 23 et au 24 mars. ste GENEVIÈVE, GENOVEFA, vierge,
S. GAËTAN DE THIENNE, CAJETANUS, patronne de Paris .••.•.•••.•. 512 3 janvier.
instituteur des Théatins .•..... 154 7 7 août. S. GENGON, GENGOUL, GENGOUX ou
S. GAIUS. Voy. S. CAlUS. GOLFF, GENGULFUS, GANGULFUS et
i 9 et 11 mai, 1:1
S. GAL, év. de Clermont en Auvergne. V. 554 1" juillet. \VOLGAIiGUS, assassiné en Bassigny. l Qctohre.
S. GAL, ab. du monastère de ce nom S. GENIEZ, GENESIUS, notaire d'Arles,
en S . .. _ .............•.. V.
. . Uisse 646 16 octobre. ~f ................................ .. lUe sièc. 25 août.'
S. GALACTOJRE, GALACTORIUS ou GA- S. GENOU, GENULFUS, premier év. de
LACTERIUS, év. du Béarn ••.•••• 50 7 V. 1. mil'18 fft;Vrler.
Cah ors............. . . . . . . .. . . . . ... {dUll!eaiàc. .
27 juillet.
S. GALMIER, GAUMIER, GAUMIER, Baillet qui ne parle pas de
GEAUMIER, GERMiER, BALDOMER cette fête en cite quatre autres
ou W ALDIMER, serrurier, puis célébrées le 17 janvier, le 20
sous-do à Lyon ...•.•..••.••.. V. 650 27 février. juin, le 13 novembre et le 21
S. GAN. Voy. S. GODON. décembre.
GANGULFUS. Voy. S. GENGON. S. GEORGE, M. . . • . • . . . . . . • • . . . {Ill'OU siècle.lV'I 2 3 avr1..)
S. GATIEN, GATIANUS ou CATIANUS, ste GEORGIE ou GEORGE, vierge de
év. de Tours .•••••.•.••••... 1l V•.Stee ~ellIl'118
e.
décemb. Clermont................... lv~~~cl~~115 février.
S. GAUBERT, VALBERT ou WALBERT, GERALD US. Voy. S. GERAUD.
WALDEBERTUS, ab. de Luxeuil .• , 665 2 mm. S. GÉRARD ou 'GÉRAUD, moine de
S. GAUCHER, chan. régulier eu Li- S. Denys, premier ab. de Brogne
mOUSlll . • • . . • • . • • . • • • • . • • • • • 9 avril. au comté de Namur .••••••..•• 959 3 octobre.
S. GAUD, VALDUS, év. d'Évreux.•••. 31 janvier. S. GÉRARD, év. de Toul. .•••••••• 99 4 23 avril.
S. GAUDENCE, év. de Brescia ••••.• 25 octobre. S. GÉRARD, év. de Chonad en Hon-
GAUGERICUS ou GAURICUS. Voyez grie, M ............... e ................ 104 7 24 septemb.
..
1
Tr. 4.m.i.
PARTIE I. - CHAPITRE V. 159
S. GÉRAUD, GERALDUS, moine de S. GODON, GON ou GAN, solitaire •.• {Fin.du,vll'11l6 mai.
81èc e.
Corbie, ab. de S. Vincent de Laon, S. GOLFF. Voy. S. GENGON.
puis dE) S. Médard de Soissons.. • 1095 5 avril. S. GONDON ou GONDULFE, GONDUL- .
GEl\E~lAnus. Voy. S. GERMER.
'1aëstrlc
FUS, év. den' . h t......... 6 17 {Tr juiUeL
.6.• O ,oat.
Simpringham en Angleterre. • •• 1190 4 février. 's'I . . . . • . . • • • . • • • • • . . • IDe L89 6 àl9 Di• ..... Lat.
S. Bale. G
qOO 10 Janv. r.
S. GILDARIl, év. de Rouen •••••••• V. 527 8 juiu. S. GRÉGOIRE, év. de Lnngres •••• " V. 539 4 janvier.
S. GILDAS ou GUEDAS, ab. de Ruis en S. GRÉGOIRE (GEORGIOS FLOREN-
Bretagne .................................. . 565 29 JauvlCr. TIUS GREGORIOS), historien, év. de
S. GILLES, A':GIDIUS, ab. en Langue- Tours ..................... . 59 5 17 novemb.
doc .••.••.•.•••.••••.••••• V. 550 1" septemb. S. GRÉGOIRE l, LE GRAND, pape,
GISLENUS. Voy. S. GUISLIN. doèt...................... . 604. {l~septembre. mars el 3
1
LA B. IDE, comtesse de Boulogne·en S. IRÉNÉE, év. de Lyon, père de l'é·
Picardie, mère de Godefroy de · M.,. • • . • • . . . . . . . . • . . .
g1lse, I V .I77' 1971'8 J·uin. Lat.
Ou 202
3 • G
2 aout. r.
Bouillon. . • • • . . • . . . • . . . . . . . 1 1 13 13 avril. st. InhlINE. Voy. S" ERMlNE.
S" IDUBERGE. Voy. st. lTTE. S.• ~SAAC. Voy. S. SAPOR.
S. IGNACE, dit THÉOPHORE, év. d'An-
. h
tlOC e.......... ........... IDa 116
10
7 à 1'9er fen. Gr.
!1 fevr. Lat.
LA B. ISABELLE, sœur de S. Louis,
•
fondatrice du monastère de Long-
S. IGNACE, p!itr. de Constantinople. 877 23 octobre.
~
~h août à Long-
champs ..............•••.... 1270 champ •. ("',cl"
S. IGNACE DE LOYOLA, fondateur des tembre à Paris,)
Jésuites. • • . • . • . . • . • • . • . . . . . 1556 31 juillet.
S. ISIDORE ilE PELOUSE ou DE DA-
lLDEBERTUS. Voy. S. HILDEBERT.
MIETTE, solitaire et père de l'é-
S. ILDEPHONSE ou ALPHONSE, év. de
glise ••••••..•..•.•...••• '. Av. 450 4 fév. Gr.
Tolède.. . . . . . . . . • . • • . . . • . .. 667 23 janvier.
lLLlDIUS. Voy. S. AURE .......... . . S. ISIDORE, év .. de Séville.. • • • • • .. 636 4 avril.
S. INNOCENT, pape ............ " 417 28 juillet. S. ISIDORE LE LABOUREUR.. . • . • • •. V. 1130 j15 ruai en E,·
l pagne.
SS. INNOCENTS, M ...........••... 28 décemb. st. ITTE ou IDUBERGE, femme de Pe-
S. ION. Voy. $. YON. pin de Landen, morte à l'abbaye
S" IRÈNE. Voy. ste AGAPE. de Nivelle. . • . . . . . . • • . • • . • . . 652 17 mars.
J
,5 juill. Lat.
S. JACQUES LE MAJEUR, ap. et M. . .
S. JACQUES LE MINEUR, ap., év. de
44
!30 an. Gr.
,3 ocl<>b. Gr.
Domitien, appelée S. JEAN DE-
VANT LA PORTE - LATINE, 6 mai.
lef mai, Lat.avec
J érusalenl. . . • • • . . . . . . . . . . .. 62
1S. PUILIPPB. S. JEAN et S. PAUL, M. à Home.... 36,.363 26 juill.
15 juiU. Lat. S. JEAN CHRYSOSTOME, père et doet. j
30 QOV. 1300\',
S. JACQUES, év. de Nisibe en Perse .. 338 31 ocl<>b. Gr. de l'église, év. de Constantinople. 40 7 Gr. (18 sept. "
Pari•. ) Tr. '7
{ .. 3 jUD\'Îer chez {
lcs Maronites. janv. ù Rome.
S. JEAN CALYBlTE, mort à Constan-
S. JACQUES L'INTERCIS, M. en Pel'se. 27 novemb. tinople. . ................. . li50 15 jan\'. Gr.
S. JACQUES, solitaire en Berry, Grec
S. JEAN l, 'pape et M ........... . 526 18 mai.
de naissance .•......••..•... V. 865 19 novemb.
S. JANVIER, ~v. de Bénévent, et ses Baillet marque sa fête au
compagnons, M...•.......... IV' sièc. l\ 19,cptem.Lat. 27 mai. Il annonce en outre
:J 1 avr. Gr.
:.1:
nov. Gr.
3 jo~\·. ,à ROIll.c.
9 [Ilo'rd a PaJ'1~.
, , ,
ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
S. JEAN MOSCR, auteur du Pré Spi- JONAS ou Jmnus. Voy. S, Yon.
rituel, compagnon de S. SOPHROlŒ. 620 JOSCELINUS. Voy. S. GEZEL~N.
L'Art de vérifier les dates S. JOSEPH, époux de la Ste Vierge .. 20avTil6. Paris.
{ IgmarsàRome.
n'indiqne pas le jour de-sa fête.
S. JOSEPH, M. Voy. S. NARSÈS.
Baillet ne le met pas au nombre
des saints. S. JOSSE, JUDOCUS ou JODOCUS, prêtre
en Ponthieu. " . • . . . • • • . . • •. 668 13 décemb.
8 moi à Parts.
{ m.i à Rom ••
6 S. JOVITE. Voy. S. FAUSTIN.
29 uovemb.Gro ,s octobr. L.t.
sièc.
LE B. JEA)/, ab. de Gorze en Lorraine. 973 27 février.
S. JODE, ap ......... " ....... .
JUDOCUS. Voy. S. JOSSE.
1 et'
t avec S. SUIO~.
'9 juin. Gr.
S. JEAN GUALBERT, ab. fondateur de
S" JULIE, M. en Syrie •.•.•...••• V. 300 7 octobre.
Valombreuse.. . • . . . • . • • • • . • . 1073 12 juillet.
S" JULIE, M. en Corse.. • . . . • • . •. 439 22 mai.
S. JEAN DE MEDA, de l'ordre des
S. J ULlEN, premier . év. d u Mans.... {Ill'ou,v'l"
siècle. 27 JanVIer.
. Humiliés, fondateur de l'abbaye
S. JULIEN, M. à Brioude en Auver-
111' on I~ 1 .
de Rondenario, près de CÔme. • • 1 159 27 septemb.
S. JEA;'! DE MATHA, fondateur de gne .. '" .... .... " .... '" . \ aiècl&. 28 aout.
l'ordre de la Trinité, dit des Ma-
S. JULIEN, év. de Tolède. • • • . . • • • 690 8 mars.
S't JULIENNE, M. à Nicomédie. . . . . 308 1,6r~V.àRolne. .. mar. à Pari••
thurins pour la rédemption des
LA B. JULIENNE DU MONT-CORNILLON
ca!Jtifs. . . . . . . • . . . . .• . ..... 1213 8 février.
près de Liége.. • . .. .. . . .. • • • 12 58 5 avril.
LE B. JEAN DE MONTMIREL, rel. de
st. JULITTE, M. Voy. S. CYR.
Cîteaux •............•...... 12 17 29 septemb.
LES TROIS JUMEAUX ou SS. JAUMES, ,
S. JEAN DE NEPOMUK ou NÉPOMU-
M.en Cappadoce (SPEUSIPPE, ELEU-
CÈNE, chan. de Prague ........ .
S. JEAX CAPISTRAN, de l'ordre de
1383 19 mal.
SIPPE et MÉLEUSIPPE) ......•••. j n' .0èeul lll
,151 e.
'I'7
LaL
janv. Gr. et
S. JUNIEN, reclus, abbé de Mairé-l'E-
S. François ................ . 1456 23 octobre.
S. JEAN DE DIEU, instituteur des tel. vesquault en Poitou. . • • . . . • . • 587 13 août.
de la Charité •••••••••••.•.•. 8 mars. S. JUST, M. en BEAUVOISIS .••••••• v· sièc. 18 octobre
1550
S. JEAN DE LA CROIX, réformateur S. JUSTE, év. de Lyon .•••••••••.• {Fi~~~:"!!1 septemb.
des Carmes ................ . 15 9 1 14 décemb. S. JUSTIN LE PHILOSOPHE, doct. M. • 167 f ,3 ,.v~. Lat.
o • lU JUin. Gr.
LA B. JEANNE DE FRANCE, ptemière S. JUSTIN, M. en ParISIS .•••••••• , V. 407 {~O?ût. Lat. (.' ..
femme de Louis XII, institutrice Baili et rapporte sa rlète au 18 JUlD en RUSSIe.)
K
S. KANUT ou KNUT. Voy. CANUT. Voyez S. KILIEN ou KULN, KILLANttS, KILLE-
également au C plusieurs noms NA, év. irlandais, apôtre de Franco-
qui s'écrivent des deux manières. nie, M. à W urtzbourg avec ses deux
KARILEFU~. Voy. S. CALAIS. compaguons COLMAN et TOTliAN .. 689 8 juillet.
L
L&TUS. Voy. S. LIÉ. S. LANDELI)/, fondateur et premier
S. LAMBERT ou LANDEBERT, LA~iilER ab. de Lobes .•.••...••...•.. V. 686 15juin.
TUS, LA)/DEBERrUs ou LANrBERTUS, S. LANDOALD, miss" des Pays-Bas,
év. de Lyon ................ . 688 16 avril. compagnon de S. AMAND. • • . . .• V. 666 19 mars.
S. LAMBERT, patron de Liége, év. de S" LANDRADE, vierge, première ab"
Maëstricht, M..•.•.••.•..•.. V. 708 17 septemb. de Munster - Bilsen au pays de
S. LAMBERT, év. de Vence .••••.•. 1 1 54 {.6 juin. (.6 m.i
à Vtncoét aRiez) Liége. • . • • . • • . . • • • . • • • . . • •. 690 8 j uillcl.
S. LIlNDEBERT. Voy. S. LAMBERT. S. LANDRI, LANDERICUS, év. de Paris.
, V. 660 10 JUIn.
PARTIE J. CHAPITRE V. Hl5
LE B. LANFIlANC, prieur du Bec, lib.
de S. Étienne de Caen, arch. de
S. LBZIN, LICINIUS, év. d'Angers •.• { ou6~~6 113 février.
S. LIBARD. Voy. S. LÉOBARD.
Can tor bl.~ry.. . .. . .. .. .. .. . . . . 89 1·411ll\r5," ct
l .8 moi, r juill.
10 S. LlBÈR~ (MARCEr.LINUS FELIX Ll-
LANOGISJLUS. Voy. S. LOl'GIS ou LON- \lll.B,lqs ) • pap\l. • . • • • • • • • . • . • • . ...~~.·6
\1 24 septemb.
OISON. Baillet cite en outre une fête
LANTBERTUS. Voy. S. LAMBERT. plus ancienne, rnarqué~ au 23
S. LARGE. Voy. S: CYRJAQUE. septembre.
LAUDUS. Voy. S. Lô. S. LIBESSE. Voy. S. LEU BASSE.
1
)3jUill~' qAy.
LAUNQMARUS. Voy. S. LOMER. Mefies en Hni-
S. LAURENT, diacre et M. à Rome .•
S. LAURENT, arch. de Cantorbéry .••
258 1Q août. S . LIBOIJlE, LIBORIUS, éV. d u Mans . .Ive l
. .oul' v· u.ul. (9)U'O
sice e.
..
....
13 ct 28 mai nu
Mo.I.)· .
61 9 2 février.
S. I"AUREIIT, aroh. de Dublin, mort S. LIBWIli;. Voy. 8. LEBWIN.
à l'abbaye d'Eu .•..•.•.••••.•• 1181 14 novemb. S. LICAR, LICER ou LIZIER, LICERIUS
S. LAUREl\'T JUSTINIE:'I, év. de Venise, ou GLYCERIUS, év. de Conserans..• V. 5A8 7 aotÎt.
premier patr. de la ville .•••.••• 1455 5 septembre. LICINIUS. Voy. S. LEZIN.
S. LIDOIRE, LIDORIUS, LITORIUS et
27 février.
S. LÉANDRE, év. de Séville. • . . • .• V. 596 ,3mars'S~vill •. LICTOR, év. de Tours.. • •••.•• 371 13 seplcmb.
\ Tr. 6 &Yril. S. LIÉ, L.ETUS, solitaire du Berry,
S. LEIlWIN, LEBol:'l, LmWIN et LIFOIN, mort, ~. 1(1 Motte S. Lié, diac. d'Or-
LEBIVINUS, LIEBIVINUS et LIPWI- léans •••.• , ....•.•.•.•••..• V. 534 5 Ilovembre.
NUS, An$lais. up. de l'Over-Yssel. Av. Boo 1~ novemb. LIEIlIVI"NliS, Voy. S. LEBIVIN.
S" LEI~, dame romaine. • • • • • • . •• V. ·384 2a mars. S. LIÉNARD. Voy. S. LÉONARD.
S. LÉGER, LEODEGARIUS, év. d'Au- S. LIETBERT, év. de Cambray et
tun,l\1 •....•...•.•• " •.... ~78 20ctllhre. d'Arras ..................... . 10 76 lI~~s.ptembr
jqin ou .8
•.
S. LÉOBARD ou LIBARD. reclus eq S. LIFARP, LIPHARDUS ou LIEPHAR-
Touraine .•••••••••••••••• " V. 593 18 janvier. DUS, ab. à Meun-sur-Loire •••.•• V. 550 3 jllin.
LEOBATiUS. Voy. S. LEUBASSE. S. LI FOIN. Voy. S. LEBWIN.
LEOBIIWS. Voy. S. LUBIN. AutrcfQi. 7 oc·
S" LÉOCADIE, vierge, M. à Tolède. 304 9 décembre. S. LIli, pape .•••••••• , ........ 78 tobre et :1: f) no-
{. vembre: Aujour.
11 avril à. Rome. d'hui .3 "pl.
S. LÉON J, LE GI\AND, pape •• ,.", "-61 1,.8 favr. Gr. •..
IP QOV. ~rqri
st. LINDRU, LUTRUDIS et LINTRUDIS,
La mémoire de ce pape se vierge et sœur de St" Hou (Voy.
célébrait aussi à Rome le 28
juin. Voy. LÉON II qui suit.
Ste Hou ) •.••....••...••..•. IV.lafludu ,fi
siècle. 122 sep t em b.
LIPWINUS. Voy. S. LEBWIN.
S. I"ÉON II, pape. • . • • • • • • • • • • •• 683 LITORIUS. Voy. S. LIDOIRE.
Depuis le XVIe siècle sa mte a S. Ln'IN, év. d'Irlande, miss" en
remplacé cellcde Iii mémoire de BrabaQt, patron de Gaud, M. à
fi. LÉON LE GIlANP, qu'on avait Hauthem près d'Alost.. • •• •••• . 656 1 2 nt)~eIllb.
célébrée jusqu'nlors le 28 juin. S. LIZIER. Voy. S. LICER.
S. LÉON IV, pape.. • • • • . • • • • • • • 855 17 juillet. S. Lô, LAUDUS et LUNUS, év. de Cou-
S. LÉON IX, pape.. • • . •• • • • • • • •• 1054- 19 avril. tances. • • • . . • • • • . . • • • • . . • • . l D~ 368
363 àl
21 septem b.
S. LÉONARD ou LIÉNARD, sp)itairc en S; LO!IER, LAUNOM~RUS, ab. au dioc.
Limousin, ab. de Noblac. • • • • • • 559 fi D.ovembre. de Chartres •••••••••• , ••••• , 590 19joUVler.
S. LÉONARD, ab. de Vandœuvre au S. LONGIN ou S. LONGIS, M., soldat
11
Mai ne • • • • • • • . •• • •.•..•••• \ V. ~6~ ou 5 octobre. qui perça d'un coup de lance le
S. LÉONCE, év. dll FréjI!S"", ••• '. V. 7450 ,"r déccmb. cÔt~ de N. S.. , . • • • . . • . • . • . .• ~., ~iècl. 15 mars.
S. LÉo:;cELEJEuNE,év. de Bordeaux. V. 564 15 D(jvemb. S. LONGIS, LONGILS 01,l LONGISqN,
LEONEGII.US ou LEONEGISILUS. Voyez LaOIŒGILUS, !,.EPNEGJSIJ,US 01) LA-
S. LONGIS ou LO~GISON. NOGISILVS, ab. de Boisselière au
S. LÉONIDE, père d'Origène, M.•.. .0. _
.p3 22 avril.
S. LÉOPOLD HI, marquis d·Autriche. 1136 1 5 Dovernh.
Mans, ou de S. Pierre de la Cour
ou de la ·Couture. • • • • • • . • • • •. V. 653 ,3 jonv. <1 .....
S. LEU ou Loup, Lupus, év. de Sens. 623 l
'''$eptembr••
Tr. 23 avril.
S. LOUIS, roi de France ••.••••••• 25 août.
S. LEUBASSE ou LIDESSE, LEUBATIUS, S. LOUIS, év. de Top}ouse. '" •• , . 19 aOIÎt.
LF;OBATI.US, ab. ell Touraine ••.• V' SIee I
.1'·lvI·I'8~'
e.
~8juillel. LE B. LOUIS ALE MAN , év. de Mague-
S. LEUFROI, LEUTFREDPS OU LEOT- lone, arch. d'Arles, cardo légat. • 16 ~eplelllb.
FRIDUS, ab. de Madri.c ou de la LE B. LoUIS de BLOIS, ab. de Liessies
Croix S. Ouen en Normandie. 738 .
~ 1 JUID.
. en Hainaut. . .............. . . .
7 Janvler.
r r r
144 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
S. Loup, Lupus, év. de Bayeux •••• 465 28 mai. S. LUCIEN, ap. de Beauvais .••.••. V • 8 \ 8 janvier.
2 9 Tr. l mai.
eF
l
S. MATERNE, év. de Trèves, de Ton-
et à Milan. Baillet parle en outre •. ('9 ou 25 sepl.
gres et de Cologne .....••..•. IV slèc. à Licge.)Tr.,8
d'nne ancienne fète de Marie qui juillet et 23 oc·
lobro li. Trèves.
éwit fixée au 18 janvier.
S. MATHIAS, IIp., le 24 février dans
ste MARIE DE BETIIA:'llE, sœur de ' S mar,. Gr. les années communes et le 25
Marthe et de Lazare .....•.•.. ) ('r sièc. 19 marscn Bour-
{ gogne. dans les années bissextiles.
Baillet citc en outre unc fète 19janv. Ô. Po.ris.
LA B. MATHII.DE ou MAHAULT, reine
à Sens le d. novembre; une à
d'Allemagne. . . • . . . . . . . • • • .. 968 14 mars .
. Orléa1.1s fixée autrefois au 22
S. MATHURIN, prêtre, confesseur en A f
juillet et depuis au 29. L'ordre IVe ou v utre. 6 nov. fl
1
Gâtinais. ...•.•....•.•...... \ siècle. Aujour. 9 nov.
de Cluny en célèbre aussi une
Usuurd marque sa fête au
le l 't septembre.
1" novemhre.
s:pt. Lat.
..S"l\f
'ARIE ÉGYPTIESNE........... \'" • /.12 1 ou làRome 9 a .... il.
àPal'is 2gBvriJ.
S. MATTHIEU, ap. et évangélisle ...
S. MAUGER ou MADELGAIRE, nommé
l !ll
9 aout. Gr.
Baillet dit que la fète se cé. 430 ". avr. Gr.
aussi S. V INCEIiT DE SOIGNIES;' fon-
lèbre à Paris le 9 avril ct. le
dateur de l'ahbaye d'Haumont en
31 mars en Espagne. Il annonce
en outre que dans Usuard elle
Hainaut. . . . . . . . • . • . . . . . • • . • 677 4 juillet.
est marquée au 2 avril.
S. MAUGUILLE. Voy. S. MANGUILLE.
S. MAUR, disciple de S. Benoît. .. , 584 ,15 janvier.
LA B. MAillE D'OIG~IES, recluse aux
st. MAURE et ste BRIGITTE, MAURA et
Pays-Bas. • • . . . . . . • . . . . • . . . . 12 J 3 23 juin.
BRITTA, honorées en Touraine et
S. MARIE~ ou MARJEIN, MARIANUS, 1. v'l! 13'JUl'11 et.
. . .••.•.•........ \ V·,iècle.
J 19 août et 19 en BeauvolsIS
solitaire en Berry..........••• VI' sièc'l seplemhre. ste MAURE, vierge à Troyes. .•.... 850 21 sept!èmb.
•ste l\1A lUNE, l'lerge
. en O'
rIen t ... ,.. V . 7 5 0 1
I,Sjuio.
Tr. '7 juillel. S. MAURICE et ses compagnons, M. de
S. MARO:'l, archimandrite en Syrie, la légion Thébéenne. . . . . . . • .• V. 286 22 septemb.
9 févr ch .. les
patron des Maronites ...•..... , V. 410 Maronites. S. MAU RILLE , MAURILIO etl\fAURI'
\ ,4 févr. Gr. LIUS, év. d'Angers............ , V 437 13' septemb.
S. MARS. Voy. S. MARTS. S. MAURILLE, moine de Fécamp, puis
ste MARTRE, sœur de Lazare. • • . .. ," sièc. 2 () juillet. arch. cie Rouen. . . . . . . . . . . . . . 1 067 9.0~1 el,3scr t •
1
N
.'
o
St' OCCILE. Voy. S" EULALIE. S" OPPORTUNE, ab" de MontreQil,
st" ODILLE, vierge, première ab" de dioc. de Séez ................ . 77 0 22 avril.
Hoembourg ou Othilberg près S. OPTAT, év. de Milève en Afri-
Strashourg ................. . 7 20 13 décemb. que ...................... . V. 37 0 4 juin.
2 janvier.
S. ODILON, ab. de Cluny ••••••••. lok9 \ Tf. 21 juin. S. ORENS ou OllIENT, ORIENTIUS, év.
Baillet indique en oulre uno d'Auell .................... . V. 450 1 ~U' :ruai.
fète au 12 avril et uno Tr. au S. ORSISE, snpérieur général de la
13 DOVen} bre. congrégation de Tallenne .••...• 381 15 juin.
ODOMARCS. Voy. S. OTMAR. OTHILDIS. Voy. ste Hou.
S. ODOli, chan. de S. Martin deTours, S. OTHON, év. de Bamberg, ap. de
moine à Baume, ab. de Cluny. • • 942 19 novemb. Poméranie. • • . . . • . • • . • • • • . • • • 139 2 jnillet.
Le martyrologe romain et S. OnlAR on O~IAR, OTMARUS ou
"elui des Bénédictins en font ODOMARUS, premierab. deDurgaug
aussi mention au 18 octobre. ou S. Gall ................. . 16 novembre.
S. ODON, arch. de Cantorbéry.• _ .. 96 l '1 juillet. s . .oUEN, DADO et AUDOElius, év. de 1 octobre.
Tr.!la
~
1 ~r février, 20 et
OGENDUS. Voy. S. OYEND. Rouen .. .................. . 686 31 mars et sur-
tout le ~4 août.
ste OLACIE, OLAILLE ou OLACIE. Voy.
~t. EULALIE. S. OUFLA!. Voy. WALFROlE.
S. OLAUS ou OLAF, roi de Norwége_ V.1030 29jnillet. S. OURS, URSUS, ab. de Sennevières
S. OLDEGAIRE, év. de Tarragone .•• , 1137 6 mars. en Touraine ................. . V. 508 .8 ct ,8juillet.
S" OLYMPIADE, veuve de Nébridc, S. OUTAIN. Voy. S. ULTAN.
préfet do Constantinople .•••.•. V. 4 10 l' 7 dc\comb. Lat.
l,5 juill. Gr. S. OUTI1ILLE. Voy. S. AUSTREGISILE.
S. OMAn. Voy. S. OTMAR. S. OYENDOU OVAND, EUGENDUS ou
S. O~IEn, AUDOMARUS, moine de .aGENDUS, ab. de S. Condat dans le
Luxeuil, év. de T éronane .••..• V. 670 9 septemb. Mont-Jou .................. . V. 510 ."janvier.
Q
S. QUADIIA'I', év. d·Athènes ..•.••.. V. 150 26 mai. S. QUINIZ, QUIN IOIUS ou QUINDIUS.
LES QUA liANTE MARTYRS de Cappa- év. de Vaison.. • • . • • • . •• . . • • . 578 15 février.
doce. '" . . . .. . . . . . . . . . . .. . 320 10 mars. S. QUINTIEN, év. de Rodez. puis de
LES QUATRE COCIIONNÉS. Voy. Cou- Clermont en Auvergne. . . • • • •• 527 14 jUÎIJ il Rodez.
nONNES. S. QUIRIN ou CYRIN, M. Voy. S. BA-
S. QUENTIN, M. en Vermandois. • . . 287 31 octobre. SILIDE.
S. QUINIBERl', curé de Salesches en QUII\INUS (S. CÉRlN). Voy. S. NI-
HAINAUT .................. " 1:1:' sièc. 18 mai. G,IISE.
-
, , 1
R.
LE B. RABAN MAUR, RABANUS MAU- S. RIQUIER, RICHARIL'S, ab. de Cen-
RUS, arch. de Mayence. _ ••.•••• 856 4 février. tule dans le Ponthieu •..•••••• V. 645 .6 aH. ct gO<I.
HEISILDIS. Voy. S" HENELLE. S. RmIAIlI, év. de Rouen .••.••••• 638 23 octobre.
2; 3a Vrl.
•
s
•
'130 mar,
mier év. et ap. de Senlis •••.••• {Fm.~ulel" ,5 juillet et au-
• • • • 680
!
l5 mai il. Paris. S. RUSTIc, RUSTICLE ou ROTIRI, év.
de Clermont en Auvergne •••••• V. 4.50 24 septemb.
S" RUSTICLE. Voy. S" MARCIE.
Slet. trefoÎ5 le 7 fév.
24 mai chez les Gr. et au 3 sep- S. STANISLAS, év. de Cracovie, M.. • 1079 7 mai.
tembre chez les Lat. STRElIIONIUS ou ST RIMON lUS. Voyel
SUlÉON MÉTAPHRASTE, protosecré- S. AUSTREMOINE.
taire et patrice à Constantino- S. STURME, premier ab. de Sturme. 779 17 décemb ..
pIe . ..........•.......•.... V. 976 27 nov. Gr. S. SUIBERT. Voy. S. SWIDBERT.
PARTIE 1. - CHAPITRE V. 155
SULPICE SÉVÈRE, historien ecclés., S. SWIDBERT ou SUIBERT, év. région-
moine de Marseille •.••••.•... V. 410 29 janvier. naire, ap. de la Frise .•..••.••• 713 1er mars.
S. SYAGRE, év. d'Autun ••.•.••.•• 600 27 août.
S. SULPICE SÉVÈRE, év. de Bourges. 591 29 jarivier. S. SYMMAQUE, pape •.••.•.•••••• 514 19juillet.
S. SULPICE LE DÉBONNAIRE, PlUS, év. LE B. SYMMAQUE (QUINTUS AURELIUS
de Bourges.. ••••.•.•.•.••.•. 647
.
17 Janvier.
. ANICIUS SYMMACHUS ) , consul, et
BoËcE, aussi consul. •.•••••••. 526 23 octobre.
S. SURIN. Voy. S. SEVERIN, év. de
S. SYMPHORIEN, M. à Autun ••••• '. 179 22 août.
Bordeaux.
sto SYMPHOROSE et ses SEPT FILS, M.
st. SUSANNE, M. à Rome.. • . . . . . . . 29 5 l' août. à Tivoli près de Rome ...••••. ·1
"0
ou 12.5
1188 juillet
j uü\et à Rome.
à Paris.
T
•
SS. TAIlAQUE, PROBE et ANDRONIC, S. THEODOSE, archimandrite en Pa-
~f. en Cilicie ............... .
st. TARBULE. Voy. S" THARBE.
304 I
I I octob. Lat.
12 ocloh. Gr.
lestine .................... . 529
S. THEODOSE. Voy. S. THEODOTE DE
Il janvier.
.
S. UBALD, év. de Gubbio en Ombrie. 16 mai. S. URBIQDE ou URIlICE, év. (le Cler-
ou IV'J3
S. ULRIC ou UDALRIC, UDAliIlICllS, év. mon\ \!JI Auvergne............ 1111'.iècle. avrl.\ .
d'Augsbourg .. , ............ .
S. ULTAN ou OUT AIN , ULTANUS, ah.
4 juillet.
S. URSIN premier év. de Bourges .. lu' .ou
, l 8lècle.
lIl'l Au~ref. '9 d6c.
AUJourd. 9 UOV.
de Fosse:. puis de P~roP\l.e V. 680 1 el' mm.•
0 •••••
S. URSMAR, ab. de Lobes, puis év. ré-
S. VI\A,~N, VRAI/{ ou VÉRAN, URA- ) Il Dovembre.
. .
glonnalre.. . . . . . . . . . . . . . . . . . 7l 3 18 avril.
N.IUS ou VERAN lUS, év. de Ca,vaillon. V. 58 9 DT~'d7
•. )uCillet
avaÜ'lon · ~
S" URSULE et ses compagnes ~ M Ilv'si~cle.
ou v'l 2' octobre.
1 ." 1
v
S. VAAST, VEDASTUS, éy. d'Arrw; .. " 540 6 février. S. VALÉRIE;'!, M. à Tournus en Baur-
t
'5~\17.ep\emb.
S. VA,L~RT. VO)!. S. GA\lBEI\T. gogne. . • • • •• • • . • . • . • • • . • • . 179 Tr. d'apres
. B'l
al-
lot. 26 janv_
S"VALBURGE, ouS" AVAIiGOUR, VAL-
BURGIS , première ah" de Heiden- S. VALEI\Y, WAtAl\ICUS on GUALARI-
he,Î.n\ en Bavière.. . • • . • . • . • • •• 780 25 fév. et Il mai. CDS, ab. du mon. de ce nom en
VALDU$. Voy. S. GAUD. Picardie.. • • • . • • • • • • • • • • • • .• 622 12 décemb.
S. VANDRILLE, W ANDi\EGISILUS, ab.
S. VALE!ITIN, M. à Terni en Italie. • 30~ 14 février.·
de Fontenelle en Normandie. . • • 667 22 juillet.
S. VALÈlRE, M. Voy. S. RUFIN.
S. VANNE, VITONUS, VIDBNDS et VICTO,
S. VALÈRE, év. de Trèves.•.••••.• I1I~sièc. 29 Janvier.
év. de Verdun ••••••.•.••. '" 525 9 novembre.
S" VALil~, vierge et M. en Li~ou-
SI' n . • . • . . . • • • . • . . . . • • • • • . • , {APr.lP,mi} ,
lieu d.~ II~e 9 4ec. il, Ro~e.
S" VAUDI\U, WALTRCDE, WALDE·
siècle. 10 déc. u. Pnns. TRUDlS, patronne de Mons.. • • •. 686 9 avril.
S. VALÉRIEN. Voy. S. TIBURCE. VEDASTUS. Voy. S. VAAST.
PARTIE 1........;.., CHAPITRE V. 155
.,
s. VENANT, VENANTIUS, ab. à Tours.! Fi~è~I~.vï .3 octobre. S. VINCENT DE SOIGNIES. Voy. S. MAU-
S. VENCESLAS, M. à Prague....... 923 28 septemb. GER.
S. Vi:NERAND, év. de Clermont en S. VINCENT FERRIER, dominicain •.• 1 !I.j 1 9 13avril. 15
mars D. Pal'l~.
Auvergne ....•...••••.••••.. ' V. 423 ,!tl décemb. S. VINDICIE)'i, év. d'Arras et de Cam-
S. VENNOLÉ. Voy. S. GUINOLÉ. bray....................... 1i;95~e7'.lll hiars.
S. Vi:RAN, VERANUS ou VERANNIUS, S. VINEBAUD, ab. (le Saint-Loup de
év. de Vence .•.•...••.•.•... V. 1167 9 ou 10 sept. Troyes, .................... t ou6.0 6.3 16 avril.
1 0 oct. à Arles.
S. VhAN, VERANIUS. Voy. S. ORAIN.
VICTO. Voy. S. VANNE.
S. VIRGILE, év. d'Arles.......... . 62tl
S. VIRGILE, év. de Saltzbourg,
!
5 mars à Lérins,
S.. VICTOIRE, M. à Rome. '" .... 249 23 décemb. miss" ..•......•••••••••••• 1 oJ~~5 27 noveinb. \
st. VICTOIRE, M. à Carthage avec S. Vl'f ou GUI, S. MODESTE et
S. SATURNIN et autres .•.••.•.• 30 tl 1 1 février. St. CRESCENCE,M •.....••..•. "è IV SI C. 1 5"jl1Jll.
S. VICTOR, pape .............. . :!()2 28juillet. S . VITAL, M . . • . . • • • . • . • . . • • • . \ r"51'èouc1e.u' 12 8 aVrl. '1
S. VICTOR DE MARSEILLE et ses com- S. VITAL et S. AGRICOLE, M. de Bo- .
pagnons, M ........ '" . . . . .. 303 2ljuillet. logne éil Italie •....••• , . • . • •• V. 30t~ tl novelùbre.
S. VICTORIC et ses compâgnons, M. S. VITAL, premier ab. de Savigny,
pres . . •·· \111'".ou1 IV'\ 1 1 dé cenl b .
1 (l'AmIens............... dioc. d'Avranches • • • • • • . • . . .. 1 1 22 16 septcm b.
.'nec e.
S. VIGTOl\lEN et ses compagnons, M. VITONUS. Voy. S. VANNE.
en Afrique •...••...••..••..• ' 48tl 23 mars. S. VIVANT, solitaire de Poitou, trans-
S. VICTRICE, év. de Rouen ....... , V. 408 7 août. porté au IX" siècle près de Nuits. V. 400 13 juin.
VIDENUS. Voy. S. VANNE. S. VIVENTIOL, év. de Lyon .••••.•• VI" sièc. 12 juillet.
st" VIVIENNÉ. Voy. St' BIBiANÉ.
S. VlGll,E, év. de Trente, M. .. . .. 405 26 juin.
S. VOEL ou VouÉ, VODOALUS, VODA-
Avo'O mi.\3 Dov.àBnyeux;
S. VIGOR, év. de Bayeux ••...•. "
20. •
156 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
x
S. XISTE ou XYSTE. Voy. S. SIXTE.
·z
S. ZACBARlE, pape. . . . • . . . • . . . .. 752 15 mars. S. ZOZIME , pape. . . . • • • • • • . . • . • • q18 26 décemb.
S. ZÉPHIRIN, pape •....... ; . . . . . 218 26 aOtÎt.
DEUXIÈME PARTIE.
STYLE, NOMENCLATURE, FORMULES, ETC.
CHAPITRE PREMIER.
• 1
COUl\TES OBSERVATIONS SUR LES LANGUES VULGAIRES ET L ALTERATION DE LA J.ANGUE LATINE
"
•
PARTIE II...,..... CHAPITRE I. 159
.
d'un titre 1 qui renionte à l'année 1118, mais dont le texte a dû être altéré,
puisqu'il nous est parvenu par la collation d'un vidimus 2. Toutefois, comme
il. est expressément annoncé d<;lns le vidimus du XJV\! siècle que ce titre a été
copié mot à mot; pomme d'ailleurs la collatiQudu vidimus a été écrite avec
soin ,nous pensons que. la publication de cet acte peut avoir son intérêt.
Nous donnons. et le. vidimus et le titre. vidi:m~ tels qu'ils se trouvellt dans. un
registre déposé à la sectioo domaniale des ArQhives du royaume, sêl'ie T, ~ 0 l, .
!( par les notaires gardenotes du roy nostre sire en 'son chastelet de Paris
Il soubzsignez l'an mil six cens soixante cinq le vingt sixiesme jour de juillet. ))
Suiven~ les signatures des deux notaires. 11 ne paraît donc pas qu'on puisse
élever de. doute sur l'existence du vidimus; et comme le vidimus était en
bonne forme et scellé, on doit croire· Ù la réalité de racte vidimé. Mais le
vidimus a pu donner une copie inexacte du titre vidimé, et de nouvelles
erreurs ont pll être. commises quand on a transcrit ce vidimus au XVIIe siècle.
Tout en reproduisant le texte avec la pius grande exactitude, nous avons in-
diqué par des renvois. celles de ces erreurs qui nous. ont paru évidentes ..
(( Vniuersis has litteras inspecturis Raynaldus mÎseratione diuinâ sanct::e
!I Metensis. ecolesire scdis epis.copus salutem in Domino crucifixo Deo nostro.
~ Nouerint omnes tam prœsentes quàm futuri ~10S literas reuerendi illusûis
Il memoriœ Raynaldi comitis Barrensis infrà scriptas inspexisse et verho ad
(( verb"U!m sub bâc formâ -legisse :
(( Ge ReDauldz quenz. de Bar et de Monceonz ~ faez conoesant a toz ceauxz.
1\ ki orrOnS et veFron~ cee~ presen~ laistrez kue CUlU sux.z.lescheoite kue mad.,.
(( uem>Ïe de per rua ante madame M:;thauz. Illonsigneor Walranz Redon SUD .mari
(( reclÇl1llO)!C a forz et vo1.sit il a plain& tenre se terre a tanz per li voloir et orde-
(( Dement. .......... ~un trez hauz prin che et tres ehierz siglleor monsi-
1\ gn.e~r Loy~ poble ro.y d~ FraJil!.ce nQS ODZ' conuenancie~ pel' en semblez ansi et
Il 1i.el meIüer0 k"e ve~z. ci, kqe m\l.u chier~ 'incle: moosigneor Walranz ha prin a
Il çreÇ\n~ et grei e~, dis ~&cheQi~e Ce1,l. e&t a scavoiF Font.enais le terre o siens appen~
Il borgeoiz et dez homes des vile et fhorz vile. " . : ............ ' ........ .
(( taige madame Mahauz fhores kue sauenoie kue ie morisse sens heirz on mun
(( heir morist sens heirz monsigneor Walranz on liz siens heirz adoncquez
(( resuura lhirritaige et tote lescheoite madame Mahauz a il sens exept dessendera
(( lealement sens kue nus otot on en parsons i puet riens reclamerz ne pretenre
ulencontre il me>Jlsigneor Walranz Redon ne liz siens heirz .......... Et
« por san 5 kue ceu soye ferz 4 choise et staible a toriorz 5 et perennelemens ai
(( ge faet sailer cetes laistrez de mun ceiaus. Ceu fu fa et el ior sein Berthremieu
« lapqstre qant li miliaires nottre signeor coroiens per mil et chens et diz et
« Il est sellé d'un se~ en oualle de cire verte sur las de soye blanche. »
Clotildis. Eginhard est nommé par les différents auteurs Heinardus, Einhardus,
Agenardus, Eginhartus, Ainarcllls, etc. On pourrait multiplier ces exemples à
l'infini. Pour faire comprendre jusqu'où sont allées ces variations d'orthographe,
nous nous contenterons de dire, d'après l'auteur de la Bibliothèque germanique,
que le nom de la ville et de l'abbaye impériale de Quedlinbourg est écrit,
dans les anciens actes, de trente-trois manières différentes. Les imperfections
cl'orthographe et de style varient d'ailleurs suivant les lieux et les personnes:
dans un même siècle on trouve de n::>tables différences ·entre les actes du nord
et ceux. du midi de la France, entre un diplôme royal et une convention
privée; mais ces incorrections, loin de fournir un argument contre l'antiquité
des monuments, peuvent au contraire, dans certaines circonstances, être in-
voqu~es pour rétablir. Quand on compare plusieurs manuscrits d'un même
ouvrage, on reconnaît que les moins corrects sont souvent les plus anciens.
Parmi les altérations qu'a subies la langue latine, il en est qui ne nuisent
pas essentiellement à la clarté du discours. Il est rare par exemple que l'on ne
puisse arriver à l'interprétation d'une phrase parce qu'elle renferme un solé-
cisme. Quoique les relations grammaticales contribuent à la clarté du style,
quand il est bien constaté qu'un texte ne tient pas compte de ces règles, la cons-
truction des mots suffit ordinairement pour rectifier ce qu'il y a d'irrégulier
dans leurs désinences. Si l'influence de Charlemagne a ramené quelque pureté
dans le style, cependant on ne peut pas douter qu'un grand nombre de locutions
vicieuses n'aient survécu à cette réforme. Ainsi, l'on rencontre à chaque ins-
tant des chartes commençant par notllm sil ou noverint quod 1. L'emploi de pel'
l Celle locution qui appartien t aujourd'hui à la écrire en latin. Cependant la règle du que relrartché
langue fra~çaise, est une de celles que les enfants était encore plus méconnue dans le latin du moyen
abandonnent le plus difficilement quand on les fait âge qu'elle ne l'est aujourd'hui dans les colléges.
2I.
, , ' .
164 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
pour ab, de quO({ pour ut, de super pour de, de dare ad aliquem pour dare alicui,
en un mot une foule de locutions qui s'écartent du génie de la langue latine
et qui se retrouvent dans la langue française, prouvent assez que nos pères,
tout en s'éloignant de la barbarie des premiers siècles, ne cessèrent jamais de
transformer le latin et· d'en modifier le mécanisme jusqu'au moment où la
langue nationale put suffire à leurs besoins.
Si l'économie grammaticale du latin a été dérangée par l'oubli des règles
de la syntaxe, les éléments constitutifs de cette langue ont en même temps subi
une altération non moins profonde. Pendant qu'on. introduisait des mots
d'origine étrangère, les mots latins étaient modifiés dans leur ortho-
graphe, et, ce qui est encore plus important, détournés de leur signification.
Ainsi le mot templum n'étaÏt guère employé pour désigner les édifices sacrés:
on se servait ordinairement de basilica, ecclesia. Sous les Mérovingiens, casa Dei
désigne plutôt un monastère, et monasterium ou même cœnobium, une église,
parce qu'alors ces églises étaient ordinairement desservies par des moines ..
Après le VIle siècle, capella désigne souvent une église paroissiale. Le mot prieuré
n'a paru qu'au XIe siècle; on se servait auparavant des mots cellœ, ce llu lce ,
abbatiolœ, monasteria. C' est peu~- être dans les dialogues de saint Grégoire le
Grand qu'une église de village est appelée pour la première fois parocllia.
On trouve souvent fundare pour restaurer; pagus pour une ville et son terri-
toire; castrum pour une ville fortifiée; mansus, en France, ou massa, en Italie, pour
une ferme, un fORds de terre; mansio pour une maison, une famille; aspicere ad
pour appartenir; juniorespour des inférieurs, seniores pour des supérieurs (senior
basilica, cathédrale); prœesse, requiescere videturpour prœest, requiescit; dare, do-
nare, concedere ponr confirmare, reddere; em1,lnitas ou pour une exemption ou pour
un canton indépendant d'une juridiction; IlOnor pour nn fief noble; exemplum,
exemplar, exemplatio, dans le Maine, l'Anjou et le Perche, pour des terres défri-
chées; toga monaclwrum, en Espagne, pour une congrégation de moines; seu et
sive pour et; et pour vel; patrocinia pour les reliques des saints; se commendare
pour jurer foi et hommage; filius donatus ou nutritus pour bâtard l . En parcou-
rant ce petit nombre d'exemples, on reconnaîtra qu'il est indispensable de s'a~
der souvent du dictionnaire de du Cange et de faire une étude sérieuse de ce
latin barbare, si l'on- ne veut pas tomber dans des méprises continuelles.
l Il ne faudrait pas voir dans ces expressions lement son surnom. On sait aussi que le comte de
une intention d'euphémisme, car on y substitue Dunois signait J. Bastard a:Orléans. Nous ferons
souvent les termes beaucoup plus clairs de filius observer ici en passant que l'expression de fils na-
saœ m.atris,filins œquivocus, baslardus. Guillaume turel a été quelquefois employée
, dans le sens de
le Conquérant dans une donation énonce formel· fils légitime. •
PARTIE Il. - CHAPITRE II. 165
•
. CHAPITRE II.
, , .
NOMENCLATURE ABREGEE DES ACTES APPARTENANT A LA DIPLOMATIQUE.
Nous n'avons pas cru pouvoir nous dispenser de reproduire, au moins ~ll
abrégé, les recherc1les des Bénédictins sur la nomenclature et l'usage des actes
appartenant à la diplomatique. Un double motif nous en faisait un devoir.
D'un côté le Nouveau Traité de diplomatique a réparé quelques omissions
du dictionnaire de du Cange, et, de l'autre, il nous a paru que la nomencla-
ture d'une science devait nécessairement faire partie d'un traité élémentaire.
On ser~it arrêté à chaque instant, et dans la lecture des ouvrages spéciaux, et
dans celle des pièces originales, si l'on n'était pas familiarisé d'avance avec la
signification des termes qui s'y représentent le plus fréquemment.
ARTICLE 1.
". DES LETTRES.
furent originairement des réponses adressées à ceux qui consultaient les papes
sur la discipline. Dans la suite, et surtout depuis le milieu du x~e siècle, les
décrétales s'étendirent à toutes les matières qui étaient alors du for ecclésias-
tique. Les premières décrétales datent du IVe siècle. A partir du siècle suivant,
l On nomme encore lellres syrwdique.ç toutes lettre renfermant l'énumération des devoirs d'un
celles qui traitent de la foi. Il y en a qui sont évêque nouvellement sacré, ou de celui auquel
émanées des conciles ou même de. simples on confiait le gouvernement d'une église va-
évêques. Le mot latin synodale désigne aussi une cante.
, , ,
166 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
les papes publièrent aussi des décrets et statuts (decreta et constituta) 1. Les pri-
viléges en forme de lettres sont aussi anciens que les décrets. Les lettres ecclé-
siastiques sont appelées par les Grecs lettres canoniques 2, et par les Latins
lettres formees et quelquefois forma ou formœ. Elles prenaient leUl~ nom de la
forme' du sceau. Les lettres régulières sont les mêmes que les lettres formées.
Le concile d'Afrique décida qu'on y marquerait la date de Pâques dans l'année
courante, ou au moins dans 1'année précédente. Cette indication ne se trouve
pas sur les lèttres formées qui sont parvenues jusqu'à nous. Le deuxième
concile de Châlons décida qu'elles seraient scellées en plomb. Elles n'étaient
adressées que d'évêque à évêque; on y mêlait des caractères grecs pour éviter
la contrefaçon. Les prêtres et les abbés ne pouvaient écrire aux évêques que
de simples lettres, en forme de suppliques (liueras simplices, deprecatorias ). Il
faut ranger parmi les lettres régulières les lettres de recommandation (commen-
datoriœ), pourvu qu'elles soient adressées d'évêque à évêque; car on trouve de
ces lettres dans une forme plus simple ( litterœ commendatitiœ) , qui sont écrites
à des abbés ou à des évêques, soit par un laïque, soit par un inférieur. Une
lettre de recommandation adressée à un laïque s'appelait indiczzlum commen-
datitillm.
Au xm siècle on appelait litterœ communes celles qui autorisaient un religieux
C
à changer de monastère.
,
Les lettres d'émancipation (emancipatoriœ litterœ)
déchargeaient de leurs engagements antérieurs un abbé promu à l'épiscopat
ou un religieux élevé à la charge d'abbé.
Les lettres de communion (communicatoriœ) s'accordaient à' toute personne
obligée, par un voyage, à passer dans d'autres diocèses. Pour constater, qu'une
pénitence avait été accomplie, on délivrait des lettres dites corifessionis ou
corifessoriœ. L'abus qu'on en fit obligea les évêques à se réserver le droit de
les accorder.
Les démissoires (liuerœ dimissoriœ ou dimissoriales) étaient nécessaires à celui
1 Il ne faut pas confondre avec les décrétai es sacre d'un évêque, elles se nommaient aussi raya·
et avec les décrets des papes: 1 0 l'acte d'élection loriœ litterœ, indiculus precatorius , sll9gestio, sU[}·
d'un évêque, qui se nommait proprement decre· gerenda, conquœstio.
tale; 2 0 la requête (decretum) adressée au pape 2 Les lettres canoniques, prises comme syno-
ou au métropolitain pour le prier de sacrer ré· nyme de lettres ecclésiastiqu.es, doivent être soÏ·
vêque élu; 3 les décrets par lesquels des con·
0
gneusement distinguées Iodes lettres canoniques
ciles. des légats ou des métropolitains infligeaient proprement dites, par lesquelles un métropolitain
ou annulaient une peine disciplinaire; 40 les notifiait aux fidèles le sacre d'un évêque nouvel·
décrets rendus par les légats pour régler les dif· lement ordonné; 2 0 des lettres dites epistolœ ca-
férends des églises. nonicœ, par lesquelles les comtes des provinces
Quant aux requêtes adressées pour obtenir le réglaient la répartition des impôts.
PAR TIE II. - CHAPITRE II. 167
qui voulait être promu aux ordres sacrés, ou même à un prêtre qui voulait
changer de diocèse. Comme on les présentait en signe de soumission et de res-
pect, ollies appelait aussi apostoli reverentiales ou reverendœ 1. On nommait aussi
quelquefois démissoires les actes par lesquels des seigneurs émancipaient leurs
serfs pour les rendre habiles à entrer dans les ordres: Ceux qui accomplissaient
un pèlerinage étaient munis de lettres de pénitence (pœnitentiales).
Les l~ttres formelles (formales) ne diffèrent' en rien des lettres circulaires
(encyclicœ) et se rapprochent beaucoup des lettres dites tractoriœ. Ce sont
tantôt des :passe-ports assurant aide et prot~ction 2 , tantôt des lettres de convo-
cation ou d'excuse. On a nommé tractoriœ une lettre du pape Zozime contre
les erreurs de Pélage. En général on n'a pas établi de différence entre ces lettres
et celles dites tractatoriœ; cependant, comme un concile se désignait par le nom
de tracta tus, les lettres tmctatoriœ s'entendent aussi de toute lettre écrite à un
concile ou par un concile, et se confondent alors avec les lettres synodiques.
Parmi les.différentes lettres, il en est qui.se définissent d'-elles-mêmes: telles
sont les lettres dites invitator;œ, vocatoriœ, citator;œ, citatoriales, requisitoriœ, com-
monitor.iœ, excusatoriœ. Nous ferons remarquer seulement que ces dernières
(~taient écrites pour agréer une excuse présentée. Les cOIDmonitoires se prennent
quelquefois pour des instructions données aux lég~ts ,des papes, ou pour des
sentences d'excomIDunication. Par des lettres monitoires, les papes avertissaient
les ordinaires de ne pas conférer certains hénéfices; par des lettres pl'écepto-
ria les , ils recommandaient de les conférer à certaines personnes. Quand ils
voulaient annuler une collation faite contre leur volonté, ils recouraient aux
•
lettres. exécutoires ou compulsoires (compulsoriœ 5, du verbe compellere, forcer). Les
lettres exécutoires désignaient aussi, dans un sens plus général, tous les res-
crits des papes dont l'exécution était confiée à des commissaires.
Les lettres de placet (placeti) tirent leur nom du mot placet, qu'on y appo~
sait en signe d'approbation.
Cc qui .distingue les lettres patentes (liuerœ patentes, apertœ, ou simplement
patentœ) des lettres closes, c'est que les premières, tout en restant ouve'rtes,
étaient revêtues d'un sceau destiné à leur donner un caractère ,d'authenticité 4,
l Les mots apostoli, libelli dimissorii, litterœ' celles qui donnent droit de compulser des titres,
dimissoriœ désignent aussi des lettres d'appel en et qu'on nomme cornpulsoriales ou compltlsa-
matière civile ou ecclésiastique. toriœ.
2 Ces lettres donnaient aussi le droit à ceux qui , 4Les lettres munies du sceau royal, surtout
en étaient porleurs d'exiger la nourriture et le lo- lorsqu'elles étaient exposées publiquement, ont
gement; c'est pour cela qu'on les a quelquefois porté le nom de progmmma, qui s'applique à toute
nommées supplemenium pub1icum. sorte de placards.
5 Il fallt se garder de conrondre ces lettres avec
168 . ÉLÉMENTS DE PALÉOGHAPHIE.
tandis que les secondes étaient munies d'nn véritable cachet nommé contre-
scel ou sceau secret, et dont il fallait briser l'empreinte pour prendre lecture
de la lettre. ' .
Il ile faut pas confondre les lettres de rémission ou de grâce avec les lettres
dites remissoriales, par lesquelles on renvoyait devant un juge la décision d'une
affaire.
Les mots absolutoriœ litterœ désignent tantôt une absolution, tantôt l'acte de
rappel d'un ambassadeur.
Les lettres de naturalité se nomment litterœ allegantiarum ou allegationll1n
... .
clVltatls et patrlœ.
Les lettres à pari ou à paribus étaient de véritables circulaires. Elles n'admet-
taient de différences que dans certains passages qui n'auraient pu convenir
également à toutes les personnes auxquelles on les adressait. Ces lettres étaient
en usage dès le ve siècle. Il y avait aussi des actes que l'on nommait apal'es,
appares, apar, apparum, epistolœ uniformes, litterœ consimiles, parce qu'on en
faisait plusieurs exemplaires.
Le titre de charlœ ou litterœ pagenses, paganicœ ou parensales l s'appliquait aux
actes de vente, de donation, etc.
Les lettres dites revers ales désignent, ou une reponse, ou une lettre par la-
quelle on s'engage à l'accomplissement de certaines obligations imposées à une
charge ou à une terre.
Il ne faut pas confondre les lettres de change (litterœ cambitoriœ) avec les
contrats d'échange (epistolœ cambitoriœ).
ARTICLE n.
, ,
DES EPITRES.
ARTICLE III.
• •
DES CHARTES ET DES DIPL Ô~fES EN GENERAL. - DES CHARTES-PARTIES.
Le mot charte a désigné toute espèce d'actes. Aujourd'hui l'on entend par
chatte et par diplôme les titres anciens. Dans les huit ou neuf premiers siècles
on employait plutôt les noms de chartula ou chartola que celui de charta. Du
XIIe au XIIIe siècle on s'est quelquefois servi des mots quarta et quartula; on a
écrit aussi karta. Au vn( siècle le mot charta seul a signifié un passe-port;
mais en général il ne prend un sens déterminé que par les adjectifs auxquels
il est joint. C'est" ainsi qu'on entend par charta jurata ou sacramentalis un acte
de serment ou de fidélité, ou une promesse garantie par le serment; par
chartœ de mundeburde, des chartes de protection qu'on appelait également
salvitates. Les chartes dites .apennes ou relationis, étaient expédiées pour tenir.
lieu des titres détruits par accident; les princes les confirmaient p..'lr des di-
plômes qui ont été appelés panchartœ ou pantocartœ dès le IX siècle. Le mot C
pancarte_ a aussi un autre sens que nous indiquerons en parlant des bulles.
Les mots traditionzs, tranifusionis, rifusionis, offersionis , tranifersionis, perpetualis
transactionzs, stabilitatis , .confirmationis, joints aux mots charla ou chartula, dési-
gnent une donation, de même que charta corifertoria, corroboramentll1n, chartœ
eleemosynariœ, alimonia 1. Traditionis charta s' entend aussi d'un acte de vente:
on a même employé dans ce sens les mots cessio, la~9itio et donatio. Au lieu de
charta, on emploie souvent testamentum et titulllS 2. Quand on se vendait soi et
sa famille, ce qui arrivait surtout dans les temps de famine, on dressait des
1 On rencontre souvent dans les donations d'autre étymologie à notre mot amb.assadeur.
les mots ambasciare, ambascialor. Il était d'usage 2 Les mots andelane, andelangus et autres qui
de marquer dans ces actes les noms de ceux s'en rapprochent, paraissent signifier une charte
qui en avaient sollicité l'expédition. De là les qui était remise dans les mains du donataire (hand,
formules ambasciavit et obtinuit Maginarius ou main, etlangen, donner).
Boso cornes ambasciator. Il ne faut pas chercher
PARTIE II. - CHAPITRE II. 171
chartes dites obnoxiationes. Dans les pays de droit écrit, on appelle chartœ 1'09atœ
les actes que les témoins sont priés de signer.
Le mot diplôme signifie propremen't un acte plié en deux: en effet, on pre-
nait la précaution de replier le parchemin sur lui-même pour assurer la con-
servation du sceau. Le terme de diplôme tirait donc sa signification primitive
d'une circonstance toute physique. Aujourd'hui il est devenu à peu près syno-
nyme du mot charte; cependant il est d'usage de désigner de préférence sous le
nom de diplômes les pièces qui ont de l'importance, soit par leur antiquité,
soit par les autorités dont eUes émanent. Du reste on ne trouve pas d'acte
qui se qualifie diplôme, tandis qu'il y en a considérablement qui prennent le
titre de chartes. '
,/
A"RTICLE IV.
BULLES, BREFS ET MOTUS PROPRII.
Le mot bulle, avant le XIIIe siècle, ne désignait qu'un sceau; mais, de même
,que les chartes ont été nommées sigilla, à cause du sceau dont elles sont re-
vêtues, le nom de bulle a été donné aussi aux lettres des empereurs, de certains
prélats, du patriarche de Constantinople, de quelqùes conciles œcuméniques,
et surtout aux lettres des papes. La multiplicité des actes émanés des souverains
pontifes, jointe à l'observation de quelques caractèresqui, suivant les temps,
ont paru être appropriés à quelques-uns de ces actes plutôt qu'à d'autres,
engagea les critiques à les distinguer, autant que possible, par des noms diffé-
rents : on a donc divisé les bulles en grandes et petites. Énumérons rapidement
les caractères distinctifs de ces deux espèces d'actes pontificaux.
1 Les jurisconsultes anglais appellent chartes . dentelées, celles dont on ne dressait qu'un exem-
$imples: par 0pPQsition aux chartes parties et plaire.
,
PARTIE II. ~ CHAPITRE II. 175
Si les règles' indiquées par les Bénédictins n'admettaient pas d'exceptiçms,
une grande bulle se reconnaÎ.trait· dès son début, qui devrait toujours être
conçu dans la forme suivante: N. episcopus , servus servoruni Dei ....... in per-
petuum. Dans une petite bulle, au contraire, on rencontrerait salutem et apostoli-
c~m benedictionem, au lieu de in perpetuum. NoliS citons la formule in perpetuum,
comme.la plus ancienne; mais elle a aussi été remplacée par des formules
équivalentes, telles que ad perpetuam, adfuturam, ad œternam rei memoriam, etc.,
qui avaient pour but d'imprimer aux décisions renfermées dans la bulle un
caractère irrévocable. Les deux espèces de formules qui viennent d'être citées
ont été trop souvent confondues pour qu'on puisse y trouver un moyen de
distinguer entre elles les grandes bulles et les petites. En présentant cette obser-:
vation, les Bénédictins ont voulu seulement avertir que l'on rencontrait plus
ordinairement la formule in perpetuum dans les grandes bulles. Mais pour dis-
tinguer ces actes, il faut s'attacher surtout à leur conclusion. Prenons pour
exemples deux actes de Pascal II. Ses petites bulles se terminent· ordinai-
rement par la date du lieu, du jour, du mois et de l'indiction. ({ Data Latera-
« ni, V Non. Martii, indict. IX. Il Voici maintenant la conclusion d'une de ses
grandes bulles:
« Scriptum per manum Johannis scriniarii regionarii ac notarii sacri 0
« palatii. Il •
« dict. III, incarn. Dominicre an. MCX, pontificat. autem domini Paschalis
1 On a donc négligé quelques détails qui, à cription des courriers apostoliques, etc. Ces dé-
certaines époques, se rattachent aux bulles des tails se trouveront dans la liste alphabétique des
papes, tels que les signatures des cardinaux, papes.
les certificats d'affiche et de publication, la sous·
PAR TIE II. -CHAPITRE II. 177
• Le nom de bref convient donc aux actes pontificaux dont le début énonce
le nom du pape, son rang parmi les prédécesseurs du même nom, et la for-
mule salutem, etc. Ces mêmes actes, dans le cours du XV siècle, furent scellés C
~
Ces détails ne se retrouvent plus sur les actes, 2 Les sauf-conduits ou passe-ports s'appe-
parce que l'empreinte servait à cacheter le bref laient aussi litterœ conductitiœ, conductoriœ, con-
et devait être brisée quand on voulait prendre ductiales.
lecture du contenu.
178 ÉLEMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
ARTICLE V.
Les notices sont en genéral des actes par lesqnels on transmet aux personnes
intéressées la connaissance d'un fait ou d'un droit. Les notices se distinguaient
1 Ces mots désignent aussi une liste ou un ca- dites noloriœ ou notarÎœ, qui Be sont que des no-
talogue. tifications.
2 Les indicules se rapprochent clone des épîtres
PARTIE Il. -.... CHAPITRE II. 1 . 179
.
jusqu'au !XC siècle par leur préambule: notitia qilaliter et quibus, et par la quali-
fication de notice qui était donnée à l'acte dans le texte même; mais vers la fin
du XI~ siècle de véritables chartes sont qualifiées notices, et l'on voit aussi des
actes de toute espèce s'approprier les· formules notum, noveritis, nosse dehetis, etc.
Le caractère le plus constant des notices c'est qu'on y parle à la troisième per-
-sonne de ceux qui sont parties dans l'acte. On se servait des notices pour sup-
pléer à des titres qui n'existaient plus ou qui n'avaient jamais existé. Celles de
ces notices qui ont reçu le nom de publiques parce qu'elles étaient dressées
devant le magistrat, ont tous les caractères de l'authenticité. Quand des notices
renferment une assertion d'un donataire, elles peuvent emprunter leur auto..
.rité du caractère du notaire ou du chancelier, de la notoriété des faits dont
il est fait mention, de la présence des témoins, de la ratification du donateur,
attestée par une croix, ou par des marques d'investiture telles que des cou-
teaux, des anneaux, des bâtons et autres symboles, en un mot de toutes
les circonstances qui peuvent indiquer que la fraude n'était pas possible. Les
notices sont quelquefois' dépourvues de dates. Dans. les premiers temps, les
notices étaient souvent d.e véritables sentences rendues par les magistrats qui
constataient le refus ou la prestation du serment, l'absence d'une des parties
contre laquelle on donnait défaut, la commutation d'une peine, etc. Les no-
tices, qui étaient très-multipliées dans le xt siècle, cessèr'ent d'être en usage
vers le milieu du siècle suivant.
. Le mot libelle est au nombre des termes qui ont une signification très-
étendue. Il y avait des libelles d'anathème, de pénitence, de confession, de
fidélité, de comparution 1 d'accusation, de répudiation, de dot, etc. Les libelles
de' dot désignaient également une constittItion de dot et la charte de fonda ..
tian d'une église, qu'on nommait aussi dotis, donationis, confirmationis scriptura,
ou testamentum, testamenti scriptura, et même sponsalitium.
Le mot testamentum ne signifiait pas Seulement un acte de dernière volonté;
jusqu'au commencement du XIIe siècle il s'est pris dans le sens très-étendu de
charte et de diplôme: de là les termes testamentum venditionis, libertatis, etc.
Quant aux testaments proprement dits, on les désignait non ..seulement par le
mot testamentùm, mais encore par les termes de charta legataria, scri'ptum legale,
gadium, vadium, donatio, traditio, divisio, divisionale, brevis codicillus ou breve seul,
breviarium, descriptio, ,constitutlo, ordinatio. Plusieurs de ces actes s'annonçaient
même comme des testaments nuncupatifs, parce qu'au moyen âge on enten-
dait par là un testament écrit sous la dictée du testateur, ou un acte renfer-
mant la substance des dispositions qu'il avait ex.primées de vive voix, tandis
que chez les Romains un testament nuncupatif consistait dans Ulle déclaration '
23.
, , .
180 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
purement orale faite en présence de témoins. Il ne faudrait pas traduire par
testament les mots brevia niortuorum qui étaient en quelque sorte des lettres de
faire part dans les"quelles les .communautés religieuses se transmettaient les
nOms des membres qu'elles avaient perdus. Ces actes se nommaient aussi lit"'"
terœ currentes, breve pro defuncto, liber rotularis, rotulus, rotula, rollus. Ce que nous
avons dit à propos des brefs des papes indique âssez que le mot breve et ses
dérivés, brevetus, breviculus, brevicellum, etc. désignent toute espèce d'actes. Il en
est de même de pitacium, pictaciolum, pittatiuncula, etc.; ceda, schedula, cedulata,
etc.; de documentum, monimentum, monumentum, munimen, pagina, memoriale, titu-
latio, scriptura, conscriptio, apices, evidentiœ, instrumentum, astrumenta, -stromentœ,
gesta, rationes, ratiocinia, et même orthographium, opus et opusculum.
ARTICLE VI.
, ,
DES JUGEMENTS ET DES PIECES LEGISLATIVES .
.
Placitum, qui désignait sous les deux premières races les assemblées où 1'011
jugeait les procès, s'e~t appliqué aussi aux jugements eux-mêmes et enfin à
toute espèce de convention et de décision. ludici-um, judicatura, decretlzm, outre
leur acception ordinaire, ont eu aussi le même sens que le mot testamentum.
Un jugement était désigné par les mots sententia, definitio et arestmh ( â.pt(T1~v,
arrêt), de même que par les mots judicius, judicinm, judicalum; liUerœ, assisia, etc.
Une sentence arbitrale se nommait landum, titre qu'on donnait aussi aux lettres
de représailles. .
Les noms donnés aux pièces législatives sont aussi nombreux que variés.
Edictum, lex, sacrœ litterœ, constitutzlm, stabilitum ou stabilimentum, siatlltum,
statutio, forma, capitulare, capitulatio, ordinatio, ordinantia, pragmatica sanctio,
rescriptum, compositio, autoritas, privilegium, immunitas, emuni tas, munitas, prœ-
ceptum, prœceptio, jussio, jussorium, jussoriamen, articuli, adnotatio, s'employaient
dans un sens plus ou moins étendu pour désigner les actes de l'autorité sou-
veraine. On sait qu'en Allemagne la collection des constitutions impériales se
nomme recès de l'Empire. Une énumération complète de ces différents termes
nécessiterait à elle seule un ouvrage spécial.
ARTICLE VII.
DES REGISTRES.
i - . _. - .
CHAPITRE III.
,
VARIATIONS DES FORMES DE STYLE SUIVANT I.E RANG DES PEl\SONNES. - TITRES ET DIGNITES. - NOMS
DE FAMILLE.
S [". \'Ajl.IATIONS DES FORMES DE STYLE SUII'ANT [,E RANG DES PERSOSNES.
1 II est bien entendu que cette règle admet des plômes mérovingiens fourniraient aussi des exem-
exceptions. Contentons-nous de citer un diplôme ples de l'emploi du pronom ego, non pas en tête
de 643 commençant ainsi: • Ego, in Dei nomine, de l'acte, mais immédiatement après le préam-
« Rotharis rex, vir excellentissimus, septimus de- bule.
« ci mus rex gentis Langobardorum, etc. » Les di-
PAR.TIE II. - CHAPITRE Ill. 185
nos fut introduit dans les lettres. Mais, pour tout ce qui se rapporte à l'usage du
plui'iel et du singulier, les buUes des papes fournissent des exemples beaucoup
plus nombreux que les actes des princes. Bien que les papes des quatre pre-
miers siècles se soient conformés en général au génie de la langue latine, qui
veut qu'on emploie le pronom tu en parlant. à une seule personne, ils s'écar-
tèrent quelquefois de cet usage en faveur des patri;nches et des évêques les
plus considérables. Ce qui n'était d'abord qu'une exception devint leur cou-
tume la })lu8 ordinaire au commencement du V siècle, à l'égard des empe-
C
1 On ne trouve pas en général ces titres dans " nicus maximus , JEgyptiacus maximus, Thebai-
les suscriptions avant la fin dn XIIe siècle. «cus maximus, Sarmaticus maximus, quintùm
2 Les anciennes suscriptions des empereurs « Persicus maximus, secundo Carpicus maximus,
romains fournissaient une foule d'expressions fas- « sexto Armeniacus inaximus, Medicus maximus,
tueuses qui ne purent manquer d'être recueillies « Adiabenicus maximus, tribuniciœ potestatis xx,
par la flatterie et la vanité. C'est ainsi qu'au " imperator XIX, consul VIII, pater patrire, procon-
Vile siècle les rois de Lombardie et d'Espagne CI sul; et imperator Cresar Flavius Valerius Con-
prenaient le titre Be Flavius, à l'imitation des CI stantinus pius, felix, invictus, augustus, pontifex
empereurs. Rien de plus ordinaire, dans les actes . « maximus, tribunicire potestatis v, imperator v,
impériaux comme dans les inscriptions et les mé- « consul, pater patrire, proconsul; et imperator
dailles, que les épithètes pius, felix, augustus, CI Cœsar Valerian us Licinianus, pius, felix, in-
divus, deus, beatus, nobilissimus, invictus, victor, CI victus, augustus, pontifex maximus, tribuniciœ
{riumphator, maximus, clemens, mansuetus, etc. CI potestatis IV, imperator III, consul, pater patriœ,
Bornons-nous à citer pour exemple de ces for- CI proconsul: provincialibus suis salutem. »
mules emphatiques le début de l'édit que Galère 5 Ce titre de dominus avait été accordé dès le
Maxime rendit en faveur des chrétiens, et dans Il" siècle li l'empereur Sévère.
lequel il commence par énumérer ses noms, ses 4 On réunit ensuite pour les bienheureux les
titres et ceux des prinèes qui régnaient alors: titres de saint et de seigneur; de là : Monsieur
« Imperator Cœsar Galerius Valerius Maximianus saint Pierre, madame sainte Anne, etc.
" invictus, augustus, pontifex maximus, Germa-
PARTIE II. - CHAPITRE III. 185
de même que de simples seigneurs ont été qualifiés de rois. Le mot sire a été
pendant longtemps accordé à tous les nobles: on a de même étendu l'einploi
du mot prince qui, dans sa signification la plus étroite, convenait seulement aux
grands feudataires jouissant de l'autorité. suprême. Pendant que de simples
gentilshommes prenaient ce titre, les princes du sang étaient simplement
appelés seigneur du sang ou du lis, ou bien ceux du lignage du roi. Le fils d'un
roi de France prenait le titre de filius regis Francorum; c'est à tort d'ailleurs
qu'on a supposé que le titre de dauphin avait toujours été porté par le fils aîné
du roi depuis l'époque de la cession du Dauphiné.
Au VIC siècle on donnait le titre de duc aux gouverneurs des provinces;
ceux qui avaient le gouvernèment des cités portaient celui de comte. Ces
dignités devinrent· héréditaires sous les derniers rois de la seconde race. Au
XC et au XIe siècle on ne distinguait. pas les titres de ducs, marquis, comte,
consul, gouverneur, prince, patron. La prééminence des ducs ne s'établit que
plus tard. Quant au titre de pair, voici ce qu'en disent les Bénédictins: .
« On appelait anciennement pérs tous les vassaux qui relevaient immédiate-
« ment d'un grand fief, parce qu'ils étaient égaux en dignité. Ainsi tous les
« vassaux immédiats du roi étaient autrefois pairs ou barons de France, car ces
Il en cette qualité des lettres scellées de leurs sceaux. Le nom de pair, pour
« désigner un seigneur égal à celui qui devait être jugé, fut en usage dès le
. « xCsièole, comme il paraît par une lettre d'Eudes, comte de Champagne, écrite
« justice des comtes et des autres grands seigneurs fut dès lors exercée par leurs
« vassaux les plus qualifiés qui s'appelèrent pairs. Ce nom fut donné dans la
I( suite aux échevins des villes et des communes. Il y avait au XIVe siècle dès
« devait être jugée par ses pairs. Aujourd'hui les ducs, les marquis, les comtes,
« les vicomtes et les barons sont pairs du royaume et pairs entre eux; de telle
« sorte que le dernier des barons est pair du premier duc. Tout le reste du
« peuple est rangé dans la classe des communes qui jugent par douze personnes
24
•
(( comtes. Le seul titre de leur évêché leur donne séance au parlement. C'est
« par le même titre que les évêques de France se disent depuis longtemps
« conseillers du roi dans tous ses conseils, et qu'ils ont voix délibérative dans les
« lits de justice où ils se trouvent, de même que les grands officiers de la
« couronne. Il
Parmi les titres de dignité qui étaient en usage sous les deux premières
races, il faut distinguer les comtes du palais, qu'on nomma d'abord comites
palatii, puis, au IXe si~cle, comites sacri palatii, et, dans le XIe au plus tard, comites
palatini. La succession des comtés fut autorisée par Charles le Chauve, et
c'est depuis cette époque surtout qu'on rencontre le titre de comte suivi d'un
nom de ville ou de canton. Le titre de comtesse ne se rencontre pas avant le
VIlle siècle.
. Les marquis, marchenses, marchisii, marchiones, furent d'abord les gouverneurs
des marches. ou frontières. C'est au XIIe siècle que l'on commença à désigner
sous le nom de consuls les magistrats municipaux des villes de quelques pro-
vinces; mais ce titre était employé' aussi comme synonyme de comte, et par
conséquent les termes de proconsul et de vicomte doivent être regardés comme
équivalents dans les chartes du XIe et du XIIe siècle.
Le mot baro désignait en latin des valets du dernier ordre. Nos premières lois
entendent par barons des hommes sans distinction; cependant, dès le VIC siècle,
les grands du royaume de Bourgogne 'reçoivent le nom de baro ou faro; du
XIe au XIIIe siècle ce titre· acquiert une grande importance, et les rois eux-
mêmes le portaient quand ils dépendaient comme vassaux d'un autre roi.
Quand le mot baro désigne ainsi des vassaux immédiats, il a pour synonyme
le" titre de boni homines ; mais la baronnie était aussi une seigneurie souveraine
après la royauté, et c'est en ce sens que les barons du royaume étaient mis
au rang des princes. ..
Le terme de miles, chevalier, vassal, est un de ceux qui se trouvent le plus
souvent dans les chartes; depuis le xe siècle les souverains eux-mêmes ne l'OHt
pas dédaigné. Du XIIe. au Xl'V e siècle les écuyers sont souvent désignés par les
mots ar,miger, scutifer, scutari us , vasletus, varletus. Le terme de donzel ou damoisel
(domicellus miles) fut employé dès l'an 1078, suivaJilt les auteurs de l'Histoire
généalogique de la maison de France.
Le titre de bachelier, que l'on commence à rencontrer clJaos quelques chartes
du xme siècle, désignait les jeunes gentilshommes qui n'avaient pas encore été
reçus chevaliers, et les propriétaires des terres suJettes. à fournir un chevalier,
un demi-chevalier, un tiers, un quart de chevalier. Ces; propriétaires, quand
PARTIE II. - CHAPITRE III. 187
, ils parvenaient à la chevalerie, prenaient le titre de chevaliers-bacheliers. Les
théologiens attachèrent ensuite une grande importance au titre de bachelier,
qui n'a plus aujourd'hui le même éclat dans nos facultés.
L'établissement des communes au XIIe siècle accrut le nombre des justices
municipales, dont les magistrats s'appelaient consuls, maires, échevins: on
désignait le maire par les termes de major, villicus et prœpositus. Les magistrats
de la justice du roi .furent désignés par les noms de sénéchal, bailli ( ballivus
ou bajulus) et prévôt. Ces noms remplacèrent ceux de .judices public~, patricii,
actionarii, scabini, etc. Les titres des juges employés dans les diverses juridic-
tions féodales sont trop multipliés pour qu'on puisse en faire ici l'énumération 1.
Quand même le véritable sens des titres, de dignité que l'on rencontre
dans les actes pourrait toujours être fixé avec une rigoureuse précision, un
nouveau genre de difficulté se présenterait plus d'une fois quand il s'agirait
d'établir quelle est la personne à laquelle ce titre est appliqué. Un acte ou un
manuscrit ,feront mention, par exemple, d'un roi de France portant le nom de
LOllls, sans indiquer d'ailleurs auquel des r(!)'Ïs de ce nom' cette mention se
rattache. Dans les premie'l's siècles du christianisme, les princes ne marquaient
pas le rang qu'ils tenaient parmi lel!lrs prédécesseurs du même nom: on cite
comme l'exemple le plus ancien de' cet usage un décret de Grégoire Ill, au
VIn" siècle. Selon Félibien, Charles le' t:hauve, dans le siècle suivant, aurait
égalePlent pris le titre de Charles III; on voit ensn:ite le pape' Jean appelé
decimus tertÎus dans:une bulle de 972'; puis, au xII' siècle, ces nombFes paraissent
sur les sceaux des papes: on les rencontre à 'la même· époque dans des chartes
d'évêques. Le mot junior signifiait anciennement secundtls, en sorte que junior
et secundus réunis. devenaient synonymes de tertius. Au xne siècle le titre de
junior. fut donné aux princes qui portaicFlt le: même nom que leur prédëcesseUl'
immédiat. C'est par suite de cet usage <Iue S. Louis est appelé- Ludbvicus ju-
nior dans}'épitaphe de Jean SOIl fils, inhumé à Royaumont. Du reste', les titres de
premier, second, etc. ne pal1aissent pas avant le' X:lVe sièc~e dans les chartes de
nos roi~, tandis qu'on les trOl!l:ve dès le XC siède d:ans les actes des empereurs
cl: An~magne ')., et au moins dès le xul' siècle d'ans ceux <les ducs de Normand1e ,
des- Fois d'Ang:leterr.e et des princes normands d'Ital~e.
1 Il est souvent question de jugements rendus 2 Les empereurs romains avaient suivi un
devant la porte d'une église ou au pied d'un arbre: autre usage que nous signalerons'. en passant.
ces usages s'expliquent facilement; mais la for- Comme, aval1 t la guerre civile de Jules César, le
mule datum inter duos leones pourrait embarras- titre d1imper!ltor était décerné aux consuls victo-
, ser, si l'on ne savait pas que, pour imiter Salo- rieux, les successeurs d'Auguste se dirent empe·
mon, lesjuges ecclésiastiques avaient donné deux reurs pour la première, la- seconde, la troisième
lions pour base à leur siége de justice. fois, etc., suivant le nomore de leurs victoires.
2ft.
\
1 • 1
Chez les Français qui habitaient au nord de la Loire et sur lesquels l'in-
fluence romaine n'agissait pas aussi puissamment, on ne portait en g.énéral
qu'un nom. A la fin du XC siècle ou au commencement du XIe les surnoms se
1
multiplièrent peu à peu; tnais cet usage, qui pour les rois remontait à Pepin
le Bref, ne devint général pour les particuliers qu'au XIll siècle. Il ne s'est C
C'est ainsi que Galère Maxime prit le titre d'em- rang en tenant compte de tous leurs prédéces-
pereur pour la dix-neuvième fois. Quant au titre de seurs. Les Bénédictins citent pour exemple le
César, après avoir été jusqu'à Néron un nom de commencement d'une charte du xme siècle :
famille, il devint un titre de dignité, et passa aux • In nomine sancte, etc. Ego Johannes, Dei gratià
fils des empereurs et à leurs successeurs désignés. «Latinorum Hierusalem rex decimus et co mes
Les rois latins de Jérusalem marquaient leur • Brennensis, notum facio, etc. »
PARTIE Il. - CHAPITBE Ill. 189
taient souvent le surnom de leur suzerain. Cet usage, du reste, n'est pas parti-
culier à l'Allemagne; on le retrouve aussi en Écosse et en Italie. Dans le prin-
cipe, les vassaux croyaient sans doute rendre hommage à leur suzerain en lui
empruntant son nom; mais dans la suite la vanité expliqua cette communauté '
de nom par des relations de parenté; de là vient qu'aujourd'hui il est assez
difficile, dit-on, de rencontrer une famille roturière dans certaines contrées
de l'Europe.
Puisque les nobles se qualifiaient ordinairement du nom des lieux soumis
à leur dépendance, le partage d'une succession, une vente, une acquisition,
pouvaient faire prendre des noms nouveaux aux membres d'une même famille
et quelquefois à une même personne. Par la même raison les femmes pou.:.
vaient n'avoir que des noms de baptême. Quelquefois elles prenaient le nom
de leurs maris; au commencement du XIn e siècle cet usage était consacré pour
les veuves de la haute noblesse. Les surnoms deviennent une source de graves
difficultés quand la même personne est désignée sous des noms différents. Or
c'est un usage dont on rencontre plus d'un exemple. C'est ainsi qu'au XIe siècle
on donnait indifféremment les noms de Eusebius ct de Bruno à Eusèbe, évêque
d'Angers, et ceux de Hugo ou de Paganus à Hugue, xxxvm C évêque du Mans.
Les surnoms s'écrivirent d'abord en interligne au-dessus du nom propre; plus
tard on les écrivit à la suite; mais il ne faut pas confondre avec des surnoms
les noms dont l'orthographe était altérée. La difficulté d'écrire en latin des
noms celtiques ou germains a fait souvent désigner la même personne sous
des noms en apparence différents et qui n'étaient que des traductions plus ou
,moins exactes d'un même mot. C'est ainsi que les mots Athicus, Adalricus,
Ethico, Chadicus, etc. désignent Ethich, Edich ou Etichin, duc d'Alsace. Nous
avons déjà eu occasion de citer des exemples analogues dans uri des chapitres
précédents.
La coutume de changer les noms des évêques à leur ordination remonte à
une époque fort reculée. En effet D. Martenne en cite plusieurs exemples de-
puis l'an 696 jusqu'à la fin du XIe siècle. Cet usage, tombé depuis en désué-
tude chez les évêques, a été conservé par les papes, qui ne l'avaient adopté
qu'à une époque plus récente. Le Nouveau Traité de diplomatique cite à cette
occasion le passage suivant emprunté au Journal des Savants du mois d'octobre
1733 : Il Les écrivains sont fort partagés sur la cause du changement de nom
~I des papes. Fra Paolo l'attribue aux Allemands qui ont été élevés au pontificat,
(( et dont les ,noms étaient rudes et mal sonnants aux oreilles italiennes ; cou-
Il turne, ajoute-t-il, que les papes ont depuis gardée pour marquer qu'ils
u changeaient leurs affections privées en d'autres plus nobles. Platine prétend
, 1 1
(( Eénédictins, croit que Sergius IV, courOJ;mé l'an 100g, est le premier que
« l'on trouve avoir changé de nom, soit par respect pour S. Pierre, soit parce
«D. M;:thillon f!lit remonter le changement de nom jusqu'au pape Adrien III,
(1 qui se nO:p1m!lit Agapit. Au XC siècle Serge III, Jean XII et Jean XIV,
(( Grégoire V et Silvestre II, changèrent de nom après leur élection. Au siècle
(1 suivant ce changement pa,ssa en çoutume ~ du moins après le pontificat de
(( Benoît IX; depuis ce ten~ps-Ià, à l'exception de Marcel II qui retint son nom,
u tous les papes ont chang'é le leur. Il Outre r exemple de Marc'el II, les auteurs
de l'Art de vérifier les dates citent celui d'Adrien VI, qui, en conservant son
nom, s'écarta d'un usage établi depuis plusieurs siècles.
PARTIE II. ~ CHAPITRE IV. 191
CHAPITRE IV.
, , , ..-
INVOCATION, SUSCRIPTION, SALUT, PREAMBULE. - IMPRECATIONS, PEINES PECUNIAIRES,
SALUTATION.
On sait que les traités de rhétoriqlle distinguent avec- soin les différentes
parties d'un discours et le but qu'elles se proposent. Les traités de diploma-
tique ont appliqué aux chartes des distinctions du même genre que nous allons
parcourir successivement. En isolant ainsi les différentes parties dans lesquelles
peut se décomposer un diplÔme, on arrive à en faire une étude plus facile et
plus complète. Nous nous occuperons d'abord des formaies initiales des ehartes',
c'est-à-dire de l'invocation, de la suscription à laquelle se rattache le salut, pu,ts
du préambule. Nous parlerons ensuite de quelques-unes des formules finales,- telles
que les imprécations, les àmendes et la salutation, rés'ervantpour un autre chapitre
celles de ces formules qui ont spécialement pour but d'assurer' l'authenticité
d'un acte.
ARTICLE 1.
DES FORMULES INITIALES,
sr'. DE L'INVOCATION.
présente une des invocations les plus diffuses qu'on puisse rencontrer: \( ln
(( nomine Domini opificis rerum, creantis et regentis, transcendentis, circum-
I( plectentis, incircumscripti adque invisibilis Dei, Patris scilicet et Filii et Spi-
1 On fait remonter le premier emploi de ce 2 Ces invocations sont aussi répétées avant
monogramme à Constantin, qui, après l'avoir fait leurs signatures. Les dates renferment souvent
broder sur un étendarù, l'employa dans ses di- une invocation expresse : • In Dei nomine felici-
plômes. " ter, amen .•
PARTIE II. - CHAPITRE IV. 195
général d'employer ces invocations depuis le coinmencement du XIIe ,siècle: ,
on en trouve cependant quelques exemples jusqu'au XIVe. Quant aux invoca-
tions 'expresses, elles se sont toujours maintenues dans un grand nombre
1
d'actes ecclésiastiques et même dans plusieurs actes séculiers. En effet, quoi-
que ce caractère manque à un grand nombre de chartes royales du XIIIe siècle,
on le trouve dans la plupart des diplômes solennels, qui se distinguent d'ailleurs
par l'indication des années du règne et de l'ère chrétienne, par l'apposition du
sceau et du monogramme, enfin par la présence des' grands officiers de' la
couro,nne. Dans le XIVe et le xve siècle les actes notariés commencent ordinaire-
ment par des invocations. Il en est de même des testaments. Celui de Marie'
de Craon en 1317 en fournit un exemple: (( En nom dou Pere et dou Fils et dou
« saint Esprit, amen. Neus, etc. Il Un autre testament de 1382 commence ainsi:
(1 Ou nom de la sainte souveraine et indivise Trinité, le Pere, le Fils et le saint
(( Esprit, amen. Je Jean Lessile, etc. II L'acte de cession de l'empire ~e Constau:'
tinople, dressé en 1494, commence également par une inv<!cation. (Voy. dans
la liste alphabétique des princes souverains, l'article de Charles VIII.) Enfin
les manuscrits débutent souvent par ces formules de dévotion, comme le
prouve le commencement de l'Histoire de la croisade contre les Albigeois par
Guillaume de Tudela :
S IL DE LA SUSCl1l1'TlON,
De nos jours on entend par suscription l'adresse d'une lettre; mais ce terme
désigne en diplomatique cette partie d'un acte qui vient ordinairement après
l'invocation et qui renferme le nom et les qualités de celui qui parle, le nom
et les qualitég de la personne à qui l'acte s'adresse, et les souhaits ou le salut
qui terminaient souvent cette formule. Des souhaits du même genre se répé-
taient aussi- à la fin de l'acte: on est convenu de donner à ces derniers le nom
de salutation. Ap'rès la suscription, vient le preambuLe qui consiste en général
dans le développement d'une vérité morale ou religieuse, ou dans quelques
réflexions qui se rattachent plus ou moins à la matière même de racte. Comme
ces préambules étaient presque toujours des lieux communs, on rencontre sou-
vent la même formule en 'tête de'plusieurs chartes: souvent aussi on les suppri- .
mait entièrement; mais on était tellement habitué à entrer en matière 'par un
des mots ,taque, 'g,tur, enim, qui venaient ordinairement comme conséquence
du préambule, que, malgré la suppression' de ce préambule, on conservait
25
194 ÉLÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
quelquefois ces particules conjonctives, qui se trouvaient ainsi placées au com-
mencement d'un acte. Le préambule est suivi de l'exposition du fait, puis de
la conclusion" et en dernier lieù des formules finales. L'ordre que" nous venons
d'indiquer pour les différentes parties d'une charte est le plus ordinair~ parce
qu'il est le plus naturel; mais on rencontrera un grand nombre d'actes dans les-
quels il est interverti: il arrive souvent, par exemple, que le préambule ren-
ferme ou précède; soit l'invocation, soit la suscription.
Ce n'est qu'au XC siècle que les papes, dans leurs suscriptions, ont suivi
presque invariablement l'usage de placer leur nom avant celui des personnes
auxquelles ils s'adressent. Dans les siècles àntérieurs ils se nommaient tantôt
avant, tantôt"après. Ces variations ont pu d'abord tenir au hasard; mais il est
bien positif que dans la suite il était d'usage de ne pas donner à son nom la
première place dans la suscription, à moins qu'on n'écrivît à un infé-
rieur. Ce fait I;st prouvé par le passage suivant d'une lettre d'Héloïse à
Abailard.
\( MiroI', ullice meus, quod 'prreter consuetudinem epistolarul11, il110 contra
Il ipsum ordinel11 naturalel11 rerum, in ipsâ fronte salutatiollis epistolaris me
I( Dominœ piissimœ ill. ;filiœ augustœ.)l Po~r les rois ,. les exarques et les pa-
trices t ils employaient les titres suivants: « Domino excellentissimo atque prœ-
« cellentissimo filio ill. patricio Olt regi. II Cependant ils refusèrent quelquefois
goire III, puis à Pepin par les papes Etienne et Paul. Accordée communément
à nos rois pendant le XIIe siècle, elle leur était .devenue propre longtemps
avant que Paul II s'obligeât solennellement à la leur réserver.
S. Sirice est peut-être le premier pontife romain qui ait pris la quali-
fication de pape. Plusieurs de ses successe~rs, au v siècle, la firent entrer,
C
quoique rarement, dans leurs suscriptions: mais celle d'évêque était plus ordi-
naire. Dans le siècle suivant, le mot episcopus était souvent suivi de quelques
additions, teUes que ecclesiœ catlwlicœ ou sanctœ ecclesiœ catholicœ urbis Romœ.
Dans le même siècle S. Grégoire Icr introduisit la célèbre formule episcopus,
servus servorum Dei, sans l'employer lui-même ordinairement. Elle de-
vint déjà fréquente au vue siècle et à peu près uniforme pendant le cours
du siècle suivant, surtout dans les priviléges: il en résulta que le titre de pape
parut plus rarement. Depuis cette époque le nombre des actes pontificaux qui
ne renferment pas cette formule clèvient de moins en moins considérable. A
partir du XIII siècle on la trouve partout, excepté dans quel ques bulles, d'où
C
les brefs proprement dits semblent avoir tiré leur origine, et dont ]a suscrip-
tion consistait dans le nom du souverain pontife suivi du mot papa et du. chiffre
qui fixe son rang parmi les papes du même nom. Nous avons indiqué ail-.
leurs la forme qui caractérise ces rescrits apostoliques, et l'époque où elle a
été fixée définitivement.
Les actes du VIl siècle fournissent les suscriptions suivantes : « Domino
C
« sancto et beatissimo patri patrum ill. papœ famulus vester; Domino sancto
1 L'abréviation ill. destinée à remplacer l'un substituée au pronom ille; mais ce n'est guère
dès cas du pronom ille, a été employée pendant qu'au XIV· siècle que l'usage de cette lettre devint
longtemps pour remplacer un nom propre. Dès général.
le IX· siècle on trouve des exemples de la lettre N
196 É.LÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
au nombre desquelles se fait remarquer celle qui suit : ( Domino me'o sanctis-
Il simo et ter beatissimo ill. summo pontifici seu universali papce, etc. )) On voit
que ces formules attestent déjà l'influence naissante des souverains pontifes.
Dans la suite on ne cessa pas de leur prodiguer les titres les plus magnifiques.
Cependant il ne faut pas croire que ces formes de langage leur aient toujours
été spécialement consacrées: les évêques reçurent pendant longtemps les
mêmes qualifications. Nous voyons d'ailleurs que ces prélats, particulièrement
jusqu'au milieu du vC siècle, donnèrent souvent aux papes le simple titre de
frère 1 : il est vrai que, depuis longtemps, ils l'accompagnaient d'épithètes ho-
norifiques. Bientôt ils leur accordèrent les qualifications de père ou de pape ..
Les ecclésiastiques du second ordre, en écrivant au .pape, l'appelaient père des
pères, pape des pères, prélat dlt suprême siége apostolique. Mais les titres de pape,
père des pères, souverain pontife, prêtre suprême, prince des prêtres, évêque des
évêques, archevêque, furent prodigués longtemps à de simples évêques '2.
Leur dignité fut aussi qualifiée de siége apostolique. On voit que ces dénomi-
nations. honorifiques peuvent causer plus d'un malentendu, puisqu'il n'en
,est pas une seule qui n'ait été aussi donnée aU)( papes. Il en est de même du
titre d'episcopus urbis 'Romœ ou sanctœ Romanœ ecclesiœ, qui fut pris par les
évêques suffragants de Rome. Adrien Icr restreignit aux primats les titres de
prince des prêtres ou des pontifes, et de souverain prêtre. Ceux de métropolitain
et d'archevêque, de prœsul, antistes, prœlatus, ne furent pris qu'au IXe siècle par
les m:chevêques de France, quoiqu'ils eussent été accordés 'depuis longtemps
même à des évêques, notamment par plusieurs papes du IVe siècle. Dans les
premiers temps, les évêques prenaient le simple titre d'episcopus, souvent même
leurs suscriptions ne renferment que leurs noms. La qualification d'évêque pal'
la grâce du siége apostolique ne, fut guère employée avant ~a fin du XIIIe siècle;
. elle remplaça celle d'évêque par la miséricorde divine ou par la grâce de Dieu,
et ne devint ordinaire que dans le cours du XIVe siècle. Parmi les autres titres
qlii furent pris par les évêques, nous citerons ceux de sacerdos, presbyter, ser-
vus servorum Dei, humilis, indignus ou peccator episcopus 5. Plusieurs d'entre eux
prirent la qualité de vicaires des saints titulaires de . leurs églises. Au XIe et au
XIIe siècle les évêques choisis dans les ordres monastiques conservaient sou-
l Ils continuèrent dans la suite, quoique plus aux évêques dans le XIIe siècle. En revanche. ce-
rarement, à leur donner cette qualification. Au lui de vicaire de J. C. qu'on avait donné aux
IXe siècle les papes s'en plaignirent, mais ils ne évêques. aux abbés et aux rois. sembla, depuis
cessèrent pas d'appeler les é'vêques leurs frères et le XIIe siècle. plus particulièrement réservé aux
même leurs confrères. , papes.
2 Le titre de vicaire de S. Pierre, affecté aux 5 La suscription peccalor episcopus est très-
papes pendant six ou sept cents ans, fut étendu ordinaire au VIe ct au VUe siècle.
PARTIE II. - CHAPITRE IV. 197
vent le titre de frère. La formule vocatus episcopus était employée par les évêques
de France avant leur sacre. Au VIllC siècle le nom d'évêque fut donné non-
seulement aux chorévêques, mais encore à des abbés et à des prêtres. D'autres
expressions pourraient encore donner lieu à des équivoques; ce sont celles de
sacerdos ca rdin alis et de cardinatus, ,qui Jurent appliquées à des curés, à des
. prêtres ou à des moines, au moins jusqu'au xmC siècle. .
Une lettre de S. Boniface, archevêque de Mayence, adressée au pape Za-
charie pendant le vm siècle, montr~ jusqu'où pouvait aller la prolixité des
C
guus, etc., dictées par l'humilité chrétienne, il n'est pas rare de rencontrer
les qualifications de très-heureux, révérendissime, vénerable, etc. " prises par les
prélats dans la suscription de leurs actes. On trouve les unes et les autres
réunies dans la suscription d'une charte de Jean, évêque de Sisteron, en 812 :
«( Johannes episcopus, servus servorum Dei, in sanctimoniis perspicuus et in
(( omnibus rehus ditissimus, ac peritissimus in omni opere et sermone, corain
~ Deo et hominihus. Il C'est aInsi que l'évêque de Clermont, en 945, prend les
titres de prœsul eximius ét humillimus. Mais quoiqu'au XC siècle hien des pré-
lats aient commencé à recevoir comme seigneurs temporels les titres les plus
fastùeux, tels que ceux de sérénité, de majesté "etc., cependant la plupart d'entre
eux continuèrent à se servir des formules les plus humbles: il en fut de
même dans les deux siècles suivants. Ce qui peut caractériser le XIIe siècle,
c'est que les i.nvocations sont moins fréquentes. Elles deviennent plus rares
encore au XIII.c • Les titres des suscriptions sont' môins prolixes et moins fas-
tueux .. Les noms propres ne sont ordinairement indiqués que par la lettre
initiale. On peut réduire à cinq formes principales, qu'on retrouve à peu près
les mêmes dans le XIVC siècle, les débuts des actes ecclésiastiques: 1 une in-
0
nos, suivis d'une simple suscription; 3° les formules notum sit, noverint, ou plus
ordinairement les mots universis ou omnibus, etc., suivis de salutem ou pateat,
notum sit; 4° les dates suivies de la suscription; 5° un préambule fort court,
suivi de la suscription. Au XV siècle quelques prélats prirent les titres des
C
•
, , ,
198 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
leur siége eut été décidée à Rome en 1455. Quand les ecclésiastiques dressent"
eux-mêmes leurs actes, ils emploient des formules différentes de celles qu'on
rencontre dans les chartes qu'ils font rédiger par les notaires publics. Les
actes ecc~ésiastiques, passés devant des notaires apostoliques et impériaux;
commencent ordinairement par une courte invocation, suivie de la suscription
et de la date. Dans le siècle suivant, les formules re"stent les mêmes. Nous
devons faire remarquer seulement que le style de la juridiction ecclésiastique
devait avoir plus de fixité, puisque la coi:npilation composée en 1431 par
Henri d'Avaugou~, archevêque de Bourges, avait été imprimée en 1499, par
les soins' de l'archevêque Guillaume de Cambray. Une seconde édition de cet
ouvrage, revue par le cardinal de Tournon, parut en 1527; et après la -ré-
forme du concile provincial de Bourges 'en 1584, Jean Chenu la publia
avec des commentaires, sous le titre de Stylus jurisdic~ionis ecclesiasticœ archi-
episcopalis, etc.
Les suscriptions des rois de la première race étaient ordinairement dans
la forme suivante: N. Francorum rex, vir inluster; cette forme se maintint pendant
une partie du règne de Charlemagne. u A commencer par Louis le Débonnaire,
({ disent les Bénédictins, les empereurs, rois et princes d'Occident ont très-
« fréquemment employé à la tête de leurs titres: Divinâ ordinante, propitiante,
divin à la célèbre formule par la grâce de Dieu, Dei gratiâ, Dei dono, Dei nntn, etc.
Rois, nobles, ecclésiastiques l'employaient par un sentiment de dévotion et
d'humilité" chrétienne. Pepin le Bref est le premier de nos rois qui en ait
fait usage; mais elle n'a été définitivement adoptée que sous la troisième race.
Charles VII l'interdit en 1442 au' comte d'Armagnac, obligea en 1449 le
duc de Bourgogne à déclarer qu'elle ne portait point préjudice aux droitS de
la couronne de France, et dans la suite les souverains se l'attribuèrent exclu-
sivement: les évêques toutefois l'ont conservée en y ajoutant souvent et apo-
PARTIE Il. - CHAPITRE •
IV. 199
slolicœ sedis gratiâ. Cette derni~re formule n'est pas antérieure à la fin du
XIIIe siècle.
,On cite une suscription du roi Robert, où il prend le titre de Franciœ rex:
cet exemple est peut-être unique pqur cette époque. Le même titre repa'raît
dans un diplôme de Louis le Gros: il fut également pris par Philippe-Auguste.
Au XIIIe siècle Francorum rex était employé dans les actes latins, et roi de France
dans les actes en langue vulgaire: cette distinction peut s'appliquer aux deux
siècles suivants; cependant on rencontre Franciœ rex dans plusieurs actes
latins. Louis XII et François 1er prirent, dans leurs diplômes latins, le titre de
Francorum rex, qui se maintint encore sur les sceaux de quelques-uns de leurs
successeurs.
A la formule in perpetuum, disent les Bénédictins, les anciens rois d'An-
\!
Il gleterre joignaient tantôt Domino nostro J. C., tantôt omnipotente Deo et Domino
(( nos·tro J. C.; à quoi ils ajoutaient encore ac cuncta mundi jura justo moderamine
(( regenti et autres expressions semblables: venait ensuite leur nom précédé
. (( d'ego. » Mais le plus souvent ils mettaient en tête leurs noms et ceux des peuples
qui leur étaient soumis, ou bien ces noms. étaient précédés de la.rgiente Dei
gratiâ, potentiâ regis sœëulorum œternique principis et autres formules analogues.
D'ailleurs, pour tout ce qui se rattache aux formules ~iploinatiques des papes,
des empereurs et des rois de France, de Germanie, d'Italie et d'Angleterre,
on peut consulter la liste alphabétique de ces princes. Nous devons nous
borner ici à indiquer un petit nombre d'exemples des formules qu'on em-
ployait dans les diplômes royaux des autres pays.
Citons d'abord que~ques-unes des suscriptions que les Bénédictins ont
rencontrées dans les diplômes des rois d'Espagne. Au x( siècle, un diplôme du
roi Sanche commence ainsi : «Ad honorem sumRli et œterni regis Patris et
« Filii et Spiritûs sancti. Hoc est privilegium quod ego Sancius· Ranimiri regis
« filius, non meis meritis sed solâ Dei omnipotentis iniseratione Aragonensium
Il et Montisonis rex, facio ad monasterium S. Salvatoris Legerensis. JJ Il ne
montre pas moins d'humilité dans le corps du diplôme: Il Nunc igitur ego,
(( humillimus servorum Dei servus, dono Dei Sancius rex,- etc. )) On lit en tête
d'un diplôme donné, en 1 085, par Alphonse VI : (( In nomine Domini, qui est
(( trinus et unus, Pater et Filius et Spiritus sanctus. Ego Alpho~sus Dei gratiâ
(( totius Hispaniœ imperator. II Le monogramme deJ. C., l'alpha etl'oméga, et des
croix de diverses formes se trouvent en tê~e des diplômes des rois d'Espagne, et
• Q
« prœsentibus quàm futuris, quàd ego Adelfonsus Dei gratiâ rex Castellœ et To-
u leti, dominus Vasconiœ, unà cum uxore meâ Alienor reginâ, etc. ; 2 Jacobus
0
. (( presentibus quàm futuris notum sit ac manifestum , quàd ego Ferrandus Dei
(( gratiâ rex Castelle et Toleti, Legionis et GaHiciœ, unà cum uxore meâ Beatrice
(( reginâ et cum filiis meis Alfonso, Frederico, Fcrrando et Henrico, ex assensu
(( et heneplacito regine domine Berengarie genitricis "mee, facio .cartam dona-
(( tionis, etc. )) Dans ce dernier diplôme le monogramme de J. C., accompagné
de l'alpha et de l'oméga, .est enfermé dans un cercle de . deux pouces de dia-
mètre. L'énumération des pays soumis à l'autorité de Henri II est encore
plus étendue dans un diplôme en langue vulgaire, daté de l'ère 1406, ce qui
revient à l'an 1308 : (( Nos don Enrique, por la gi-acia de Dios rey de Cas-
(1 tieHa y de Toledo, de Leon, de GaHizia, de Sevilla, de Cordoua, de Murcia ,
({ de Jahen, de Algarbe, de Aigezira,
, et segnor de Molina, etc.Il
Au XIe siècle Duncan, roi d'Ecosse, débute par une suscription singulière :
({ Ego Dunecanus filius regis ,
Malcolumb, constans hereditariœ rex Scotiœ. Il
Mais en général les rois d'Ecosse imitent le style des chartes royales d'Angle-
terre; leurs diplômes sont presque toujours sans invocation"; ils s'intitulent
N. rex Scottomm ou Dei 9ratiâ rex Scottorzzm. .
Jusqu'au xm e siècle les- diplômes des rois de Sicile sont tantôt en grec,
tantôt eI) latin. Prenons un exemple dans les suscriptions du roi Roger:
u P<oyivo~ Èv xvo-1~ 'réf eE~ EÛ(TEC:~~ XfrL'rrLIO~ (pj'~ (Rogerius in Christo Deo
\1 pius potens rex). Dans plusieurs diplômes il s'intitule: « Ego Rogerius Dei
Il
Il. atque Chroatire dux, dominus quartœ partis et dimidiœ totius imperii Ro-
PAR T,IE II. - CHAPITRE IV. 201
(( manire 1. » Voici deux suscriptions de :Bâudouin II, empereur de Constantinople':
(( 1 Nos Balduinus Dei gratiâ fidelissimus in Chris'to impe.r.ator à Deo coronatus, .
0
.... \ ,
(( patri illiepiscopo, ille et conjux mea illa, ,etc. Il Les chartes qu'on accordait
aux monastères, aux églises ou aux abbayes, renf~rmaicnt ordinairement
quelques détails sur leur position et sur les motifs qui les reco~mandaient à
la dévotion des fidèles. Une donation faite, au VIle siècle, à l'abbaye
•
de Moissac
présente' cette suscription: «( Venerabili in Christo patri et domino apostolico
((Leotado abbatl, vel Oluni congregationi mOI,lasterii Moisiacensisquod infrà
(( pago Caturcino' in honore S. Petri constructum esse videtur. Ego enin;I Nize-
. «( zlus et uxo~ mea Ermintrudis, etc. n Un seigneur nommé Ermenhert commence
1 C'est ce qu'on retrouve encore dans un di- " Provinciœ, Forcalquerii ac Pedemontis COlnes.
plôme de Ladislas. roi de Hongrie. au XlV· siècle: " R. in Christo patri; etc, Les diplômes des empe-
J)
u Ladislaus Dei gratiâ Hungariœ. Jerusalem et Si· reurs d'Allemagne fournissent une foule d'exem-
u ciliœ. Dalmatiœ, Croatiœ. Ramœ, Serviœ, Ga· ples analogues.
« litiœ, Lodomeriœ. Cumarii Bulgarireque rex,
, , ,
202 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
(( basilicœ, sub oppido Divione constructœ; ubi videlicet beatus Benignus sacer-
« dos et martyr gloriosissimus requiescit in corpore.Ego iHustris vir Ermen-
« bertus ejusque matrona Ermenoara, etc. Il Les serments de fidéli.té prêtés dans
le midi de la France avaient Une forme particulière; ils étaient adressés au
seigneur et débutaient ainsi: « Audi tu, ·etc., de istâ horâ in antea fidelis ero
« tibi, etc. » Les formes ordinaires des suscriptions ne se rencontrent pas non plus
dans les actes dressés sous la forme de récit, et dans lesquels aucune des par-
ties ne prend la parole; en voici deux exemples fournis l'un par un échange
du vue siècle, et l'autre par un contrat de mariage du XIe: « 1 Placuit atque 0
« convenit inter viro illustri Landegisilo, qui ad vicem îllustrœ matronœ Teudi-
« lanœ, etc. 2° In nomine Domini nostri Jesu Christi. Hic est titulus dotis et do-
~
« nationis quod donat vir nobilissimus nomine Bertrandus dilectœ sponsœ vel
« uxori suœ nomine Elictœ, etc. » On conçoit aussi que beaucoup d'actes peu-
« civitatis, vir magnificus iHe prosecutor, etc. Rien de plus ordinaire aussi que
1)
les formules: noverint omnes, patecd, notum sit, notum ou notorium facimus, etc.
Nous terminerons en signalant un usage singulier attesté par Heumann et con-
firmé par les Bénédictins, c'est que les particuliers mettaient quelquefois à l.a
tête de leurs chartes les formules initiales des diplômes impériaux. En voici
un exemple tiré d'une charte de 89 4 : « In nomine Domini nostri Jesu Christi.
« Guido grandi divinâ ordinante providentiâ imperator augustus, anno imperii
« ejus Deo propitio IV, sed regnante Lamberto filio ejus imperatore vero III,
« sed à tertiâ die Maii per indictione XII. Ideoque ego Adelbertus comes de
(1 Aprutio, etc. »
•
S JII. DU SALOT.
. , .
Les plus anciennes formes de salut dans les actes ecclésiastiques se trouvent
dans les épîtres des apôtres. A ces modèles, que la piété chrétienne avait ordinai-
rement imités pendant les trois premiers siècles de l'église, on vit bientôt suc-
céder des formules plus ou moins arbitraires!' qui ne furent jamais plus multi-
pliées qu'au XIIe siècle.' On revint depuis à la formule salutem suivie ~ouverit
de in Domino. Nous devons aussi faire observer qu'auxIIl c siècle les évêques en
1Parmi les mots qu'on substituait à saZatem, rentiam, sabjectionem, obedientiœ famalalam, de-
Ferrari cite felicitatem, benedictionem, consola- votionem, charitatis vincalam, pacis oscalam, ve-
tionem, gaadiam, servitiam, servitatem, obseqaiam, nerationem, etc.
obedientiam, dilectionem, orationis manas, reve-
PARTIE II.- CHAPITRE IV. 205
écrivant au pape lui offraierii le, salut avec le baisement des pieds. Selon
Ferrari cet usage' était suivi par les princes depuis le pontificat d'Innocent III.
Les fqrmules de salut ne sont 'pas aussi variées dans les actes des souverains
pontifes que dans ceux de~ simples ecclésiastiques. Elles ne se rencontrent pas
toujours dans les bulles du v~ siècle; mais quand elles étaient exprimées,
c'était par le mot salutem, accompagné ordinairement de in Do-mino. Le mot
benedictionem paraît quelquefois dans le siècle suivant. Au VIlle siècle les sus-
criptions des priviléges finissent habituellement par la formule in perpetuum,
et très-rarement, par 'salutem et apostolicam benedictionem. ,On cite des ,saluts .
très-bizarres, tels que in roseo Christi sanguine salutem. Au IX siècle la formule
C
S IV. DU PRÉAMBULE.
Nous avons déjà dit que la place des préambules n'avait rien 'de .fixe, et
qu'ils pouvaient tantôt précéder, tantôt suivre la suscription, ou même en .faire
partie. Ces préambules pouvaient consister dans des considérations fort insi-
gnifiantes, telles que l'avantage de constater sa volonté par écrit. C'est ainsi
que débute une charte de 1202: « Quoniam ea, qùœ mentes nostras soIent efFu-
«( gere, litterafideliter consuevit conservare, ego Willelmus comes Pontivi, etc. Il
Dans une charte espagnole du XIC siècle et d'une latinité barbare, les parties
déclarent qu'elles agissent avec unè entière liberté d'esprit: « Ideo placuitmi-
(( chi pro bonu pacis ct volumptas, nullo quoque gentis imperio nec suadentis
«( articulo nec, pertimescentis metum, sed propria michi accessit volumptas ut
ARTICLE Il.
DES FORMULES FINALES.
Les formules finales des chartes .étaient tr9P multipliées pour qu'on essayât
de les désigner par des noms particuliers. En effet il faut ranger sous cette ,
·dénomination commUlle nqn-seulement la salutation, l'annonce du sceau et
des signatures, la date, mais une foule de clauses, telles que la dérogation à tout
acte contraire, la réserve de certains droits, la prière de coopérer à l'exécution
de l'acte, les menaces ou les peines pécuniaires con.tre ceux qui oseraient
y contrevenir, la défense, même aux anges et aux ~aints, de s'arroger quelque
droit sur une donation" les imprécations, les malédictions et ies anathèmes
lancés même par les laïques, la promesse de ne jamais revenir.. contre l'enga-
gement pris, le serment par le Tout-Puissant, par les quatre évangiles, par le
salut de l'empereur, du pape, par l'âme du chapitre, par l'âme de la ville, etc.
Quelques critiques ont contesté l'aut.henticité des bulles qui renferment des'
• ••
imprécations 1 : ils y ont vu un esprit de haine 'qui répugne à la charité évan- _
gélique; mais on s'expliquefacil~ment que cet usage ait pénétré chez les
· lL'usage dès-imprécations dans les bulles re- d'Orléans les avait employées dès le milieu du
monte <tll moins à S. Grégoire 1er • Le concile Vie siècle.
, , -, . •
206 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
chrétiens, puisque la Bible renferme des formules d'imprécations sur lesquelles
sont calquées celles des anciens actes. Les païens, d'ailleurs, usaient habituelle-
ment de semblables menaces contre les violateurs des sépultures. On a dû par
. conséquent être porté à les imiter, mais en modifiant la forme des impréca-
tions d'après les croyances du christianisme. S. Boniface, dans sa profession de
foi, forma contre lui-même d'affreuses imprécations dans lë cas où il tenterait
d'en violer les engagements. On peut condamner l'abus et l'esprit de ces me-
naces; mais il est impossible de s'en faire une arme contre l'authenticité. des
actes qui les renferment. Il ne faut pas oublier, d'ailleurs, qu'elles étaient con-
ditionnelles, et que les formules quod absit et autres semblables étaient ou ex-
primées ou sous-entendues. Nous n'entreprendrons pas d'énumérer tous les
genres de malédictions qui se rencontrent dans ces formules; bornons-nous à
dire qu'elles se terminent souvent par les mots fiat et amen, plus ou moins
répétés~
Quoique nos rois aient en général prononcé des peines pécuniaires plutôt
que des anathèmes, on trouve cependant quelques exemples d'imprécations
dans les diplômes Mérovingiens. Au VIle siècle elles sont moins fréquentes en
France qu'en Espagne et en Angleterre. Elles se multiplièrent ensuite de plus
en plus jusqu'à la fin du XIe siècle. L'abus en était alors poussé si loin qu'uné
réaction ne pouvait manquer .de s' opérér: Grégoire VII les supprima dans les
bulles, et se contenta de substituer la menace de la séparation du corps et du
sang de Jésus-Christ à ces formules où l'on avait accuinulé comme à plaisir les
images les plus ter"riblés qui se rencontrent dans les livres saints. Après le
milieu du XIIe siècle, les imprécations étaient devenues rares dans les actes des
laïques: le siècle suivant en fournit les derniers exemples. Dans les actes ecclé-
siastiques elles ont p.ersisté jusqu'après le milieu du XIVe siècle, quoiqu'elles
aient ~ommencé à décroître depuis le commencement du XIe. Urbain II ne ré-
tablit pas dans les bulles les imprécations supprimées par Grégoire VII; mais
il menaça de la déposition archev~ques, évêques', empereurs, rois~ princes,
comtes, vicomtes, juges, etc.
Ces clauses comminatoires devinrent bientôt de style. Au XIIe siècle les bulles
ordinaires employaient les formules suivantes: li Nulli ergo hominum liceat
« hanc paginam nostrce concessionis infringere, vel ei ausu temerario con-
li traire ..... Si quis autem hoc attemtare prcesumpserit, indignationem omni-
li potentis Dei et beatorum Petri et Pauli apostolorum ejus se· noverit incursu-
(( rum. li Ces clauses ne se rencontrent pas dans les simples épîtres des papes :
c'est ce qui les distingue des. bulles ordinaires. Dans les bulles-priviléges ces
menaces étàient ainsi conçues: « Si qua ergà in futurum ecclesiastica scecula-
•
•
PARTIE II. - CHAPITRE IV. 207
(( risve persona, h~nc ilOstrœ constitutionis paginam sciens, contra eam temerè
(1 ven ire tentaverit, secùndà tertiàve commonita, nec reatum suum congruâ sa-
(1 cum iBis participaverint, aut curo eis éiburo sumpserint, aut cantic~ eorum
li maledicta audire decreverint scientes hanc maiedictionem, curo Judâ Sca-
li rioth , traditore Christi, participes' fiant; ilqua' eorum putrefiat, vinum eorum
Voici les formules que l'on cite comme ayant été employées le .plus ordi-
nairementpar les papes du IVe siècle: ( 1 ~ Opto te, frater carissime, semper bene-
(,valere; 2°Deus te incolumem custodiat; 3 Dei omnipotentis clementia te nobis
0
(( custodiat; 4° Valete. II La première fut renouvelée au IXe siècle " sous Ben'oît III;
maïs avec les modifications suivantes, qu'il réglait d'après le rang des per-
sonnes auxquelles il s'adressait : (( Optamus gloriâm, sanctitatem ou frater-
(( nitatem tuam in Christo benevalere.)) La seconde e.t la troisième, ou d'autres
du même genre, n'ont pas cessé' d'être employées da~s les siècles suivants .
•
On appelle notes de Tiron ou notes Tiro-
1 attribué l'invention', ou du moins le perfectionne-
niennes, un système d'écriture abrégée que l'on ment, à Tiron, affranchi de Cicéron,
peut comparer à notre sténographie, ct dont on a
PARTIE II. - CHAPITRE IV. 209
, Ainsi, au vue siècle, la salutation des papes àux .empereurs était ainsi conçue:
« Piissi:morum Dominorum imperium gratia superna custodiat, eique omnium
avait à peu près cessé d'être employée depuis Célestin 1er , excepté dans les
bulles-priviléges où elle se maintint toujours, à quelques exceptions près. Elle
reparaît au VIle siècle dans les bulles ordinaires. Mais, après le milieu du
XIIe siècle, ces actes deviendraient suspects s'ils renfermaient une salutation
affectée aux bulles- solennelles. Vers le milieu du xe siècle Benevalete commen-
çait à s'écrire sous une forme-abrégée, et dans le siècle suivant il était réduit en
monogramme. C'est ail moins à partir de cette époque que les papes cessèrent
de l'écrire de leur propre main. Les salutations écrites par les papes et les
. empereurs avaient autrefois tenu lieu de signature. Ces souscriptions auto-
graphes sont annoncées dans les' anciens livres par les mots Et aliâ, divâ ou
A
sacra manu.
Souvent les formules de salutation ne consistaient que dans le ,mot amen;
souvent au contraire elles avaient une certaine étendue. En voici un exemple
tiré d'un privilége de Léon VIII accordé au patriarche d'Aquilée: « S. Trinitas
Il fraternitatem vestram gratire sure protectione circumdet, atque ita in timoris
« sui viâ nos dirigat, ut post vitre hujus amaritudinem ad œternam simul per-
•
210, ELEMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
d'annoncer les moyens qui ont été pris pour en assurer l'authenticité, tels que
la présenc.e des témoins, le sceau, etc. Il y a des chartes qui sont revêtues de
. ces différents caractères de certitude; d'autres n'en réunissent qu'une partie, et
cependant il arrive souvent qu'on ne doit pas pour cela en suspecter l'authen-
ticité. Mais, avant de parler des. différents usages qui se rattachent à ces for-
malités, il devient nécessaire de dire un mot des nota Îr:es , des· chanceliers et des
autres officiers publics qui étaie·nt chargés de les accomplir.
aquis, aquaT'U:m decursibus, farinariis, peculiis, Certaines parties de 'ces formules se perpétuèrent
mobilibus, vel immobilibus, ,vel reliquisquibuscum- pendant plusieurs siècles, d'autres furent renou-
qlle beneficiis, ou appendiciis, adjacentiis, accola"6us. velées.
PARTIE II. - CHAPITRE V. 211
, .
•
CHAPITRE V.
, ,
NOTAIRES, REFERENDAIRES, CHANCELIERS, ETC. - GRANDS ,OFFICIERS DE LA COURONNE. - LISTE DES
, '
CH~NCELIERS DEPUIS PEPIN LE BREF JUSQU A PHILIPPE IV. - LISTE DES ,GRANDS OFFICIERS DEPUIS
l Les chanceliers des chapitres son l appelés et l'on ne doit pas oublier que sous un même roi,
sig illiferi, regisiratores, et le plus souven t cance/- il Y avait plusieurs grands cbambellans. D'un
Zarii. Ceux des ahhayes prennent les noms de autre côté, on a qualifié du titre de chancelier
copiste (amanuensis) , de lecteur, de scolastique ou des personnages qui remplissaient l'office de la
écolâtre. charge pendant la vacance de la chancellerie. Il
2 Il Y avait en outre un office de garde-seeZ, or· y aurait donc sur celte matière bien des doutes
donné en l'absence du grand. Dès le règne de à éclaircir; mais on ne peut entreprendre de les
S. Louis, le premier chambellan gardait le résoudre ici.
sceau secret en l'absence du grand chambellan,
•
-
PARTIE II. -=--- CHAPITRE V. 213
L'existence des notaires ecclésiastiques à Rome est constatée au moins' dès le
pontificat de Jules 1er au IVe siècle. S. Grégoire le' Grand parle souvent des notaires
régionnaires I et des commissions qu'il leur confiait. Le journal des .pontifes 1'0":'
mains présente les formules de leur réception ;îl paraît"qu'il fallait d'abord avoir
été notaire sous-régionn::tire pour être admis au grade de notaire régionnaire,
et qu'entrer dans le clergé ou dans le collége des notaires régionnaires était, une
seule et même chose. Ce journal annonce également qu'ils devaient apposer
leurs souscriptions à certains actes." « Lorsque les papes 'nouvellement élus,
(1 disent les Bénédictins, faisaient leur profession de foi avant leur sacre, ils la
« commençaient par" cette invocation: In nomine Domini Dei salvatoris nostri lesll
« Ego ille misericordiâ -Dei presbyte,. et electus fulurusque per Dei .gratiam humilis
« apostolicœ sedis antistes, etc. Cette profession était toujours adressée à S. Pierre ;
. « ilsla terminaient par leur souscription, après avoir déclaré qu'ils avaient
« enjoint d'écrire cet acte à un notaire archiviste. Dans une autre professiolJ
Il de foi, ils énonçaient seulement qu'elle avait été écrite par tel notaire. Ces
--
, , ,
214 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
archiviste et notair:.e Fégionnaire de la. sainte église .romaine. Il n'est pas rare,
du reste, de tro,uver des grandes bulles qui renferment l'une de ces deux dates
seulement,s.urtout.la plus étendue. Dans une bulle de Benoît VIII les dates du
scriptum et du datum sont à sept mois de distance. Sous Jean XIX on voit un
évêque-:cardinal paraître, dans la formule d'une de ces dates, comme rempla-
çant Pérégrin" archevêque de C<;>logne ·et bibliothécaire du saint-siége apos-
tolique; dans une autrebuBe du mêm.e pape la charge ,de chancelier paraît
séparée de celle de bibliothécâire., et l'on peut même croire qu'il y avait alors
plusieurs chanceliers, comme on remarqua bientôt après, sous Alexandre II ,
plusieurs offlciersprenant le titre de bibliothécaire. A· compter d'!Jrbain II,
on retrancha plus souvent encore la première date commençant par' scri-
ptum, etc., et l'on' s'en tint à la seconde. Depuis quelque temps, d'ailleurs, 'les
écrivains des·hulles n'avaient pas toujours pris la qualité de notaire du sacré
palais., et n'avaie'nt annoncé que leur titre d'archiviste; ils faisaient raré-
ment mention de leursnoms,etde leurs qualités. D'un a.utre côté, Jean, diacre..:
cardinal de la sainte église romaine, data la plupart des bulles .d'Urbain II
sans se qualifier bibliothécaire ni chancelier. En ,1090 le titre de vice-chan-
celier est pris, pour la première fois peu t-être, par un prêtre nommé Hotescu-
licus. Depuis Gélase III les notaires 1 cessèrent des<?uscrire leurs noms dans la
formule scripi-um, etc., et depuis Célestin II les chanceliers ne prirent plus .le
titre de bibliothécaire.· De 1205 à 1213 on rencontre une foule de bulles
solennelles, datées par Jean, c.ardinal-diacre du ti~re de Ste Marie in Cos-
medin et chancelier de la sainte église romaine: après lui personne ne prit
le titre de chancelier. Plusieurs ,bullessont.ensuite délivrées, de '1213 à 1214,
par Rainauld, acolyte èt chapelain du pape; en 1215, par Thomas, sous-
diacre et notaire de la sainte église rOmaine, élu archevêque ·de Naples, et
en 12 i 6, par le même devenu prêtre-cardinal du titre de Ste Sabine. Ces
différents' titres et d;autres paraissent dans les dates des temps postérieurs;
mais celui de vice-chancelier se reproduit plus souvent.. Sous Honorius III
ces officiers commencent à faire précéder leur nom ,du titre de maître (ma-
nos rois renfermaient ordinairement la double Datam per manum N. notarii, etc.; mais là les
date du scriptu~ et du datum, le sceau, le mono- notaires remplacent évidemment le chancelier,
gramme, et, à compter de Jlhil~ppe 1er surtout, pUIsque leur nom.se trouve après la formule iJa~
les signatures des grands officiers. Ils réunissajent tllm, etc., et non après la date Scriptum, etc., qui
en outre la date du règne et de l'Incarnation. La n'était plus d'usage. Les archivistes avaieut été
liste alphabétique des rois de France fournit ap,pelés d'abord scriniarii, et quelquefois, pen-
d'ailleurs à cet égard des renseignements plus dant le x· siècle et le XIe ,scriviarii. Leur titre ne
étendus. paraît plus dans les bulles depuis le pontificat
]. On 'rencontre dans.des bulles postérieures: de Calix,te Il.
•
PARTIE II. - CHAPITRE. V. ·215
gister);. cet usage devient p~us ordinaire à partir du pontificat de Grégoire IX.
Les actes prouvent encore qu'il y avait à cette 'époque plusieurs. vice-chan-
celiers à la fois. Un privilége de. Clément VI présente pour la dernière fois
dans la date le nom d'un vice-chancelier.
Quant au mot nQ.tarius en particulier, n9us' devons avertir. que dans les an- .
ciens monuments il peut désigner également un écrivain en notes, qui rem..,
plissait l'office de nos sténographes; un greffier attaché à une ville, à un tri-
bunal ou à. une communauté; un simple secrétaire, ct enfin un notaire pro-
prement dit chargé de dresser les actes.qui devaient faire foi en justice. Quoique
ces notaires proprement dits aient toujours ou presqp.e toujours existé en
Italie et dans quelques pays de droit écrit, il n'y.en avait qu'un petit nombre
en.Fran.ce pendant le XC siècle et le Xl':; ils s'y. multiplièrent peu à peu pendant
•
les deux. siècles suivants, parce que les évêqp.es, les seigneurs, les baillis même
et les sénéchaux s'attribuaient le droit d'en créer. Philippe le Bel, après leur
.avoir interdit, en 1300, d'exercer dans la ville et la banlieue de Paris s'ils
1
•
PARTIE II. - CHAPITRE' V. 217'
, (( Actum ,in abbatiâ san'ctl Dionysii in Franciâ, anno incarnati Verbi miHe-
c( simo trecentesimo tertiodecimo, regni vero nostri vicesimo octavo, mense
« Octobri, astantibus in palatio nostro quorum' nom~na supposita su nt et signa.
si du Cange avait prétendu prouver que ce' bouteiller n'exerçait pas ses fonc-
tions avant 1114 ou après 1126; mais, selon le même auteur, le bouteiller
précédent était sorti .de charge eUll Il, et· le successeur de Gilbertus n'y est
entré qu'en 1130 : par conséquent Mabillon a pu trouver des actes de Il 1 1
et de 1 129 qui n'étaient pas connus de du Cange, et qui donnaient à Gil-·
bertus de Garhmdâ le titre de bouteiller. Par la même raison, lorsque Ma-
billon dit que Wido était chambrier en 1111, il· ne contredit pas du Cang'e
qui annonce que cet officier a été en charge de 1 l06 à 1121. En résumé,
toutes les fois que les renseignements puisés à des sources différentes ne sont
pas en opposition formelle ~ on doit présumer qu'ils sont exacts.
PARTIE II. -CHAPITRE V.. 219
•
Le mot pincerna se rencontre quelquefois comme synonyme de buticularius,
ou du moins le dictionnaire de du Cange les traduit également par bouteiller,
tout en citant d'ailleurs un texte, duquel il résulte qu'il y avait, au sacre de
Philippe V, deux officiers revêtus, l'un du titre de pincerna, l'autre du titre
de buticularius. Mais du Cange pense que, dans le principe, ces deux mots
étaient réellement synonymes, et il annonce' que dans sa liste il n' a établi
aucune distinction entre les personnes qui ont porté l'un ou l'autre de ces titres ..
•
Le bouteiller, qui avait l'intendance des vins, était aussi chargé de présenter
la coupe au roi.
Le chambrier, camerarius, avait la garde de la chambre du roi, c'est-à-dire
du trésor royal. Il ne faut pas le confondre avec l~.chambellan, qui était atta-
c4é sous ses ordres à la chambre à coucher du roi. La distinction de ces deux
offices est clairement indiquée par le passage suivant, qui est emprunté à
une ordonnance de Philippe III : (( En l'an de l'incarnation nostre Seigneur mil
(( deus cent soi~ante et douze, le mercredi empres la decolation saint Jean Bap-·
(( tiste , a Nogent le Rembert, fut ordenépar devant le roy, presens monsieur
(( l'abbé de saint Denis, monsieur Jean d'Acre bouteillier de France, monsieur
« Herart chambrier de France, monsieur Mahieu de Mailli chamberlenc de
« France, etc. Il C'est donc à t.ort que, dans le Nouveau Traité de Diplomatique,
r-------------~---------------------------------------------~
ANNÉES DE J. C.
,
ANNEES nu RÈ " .
GNE
754. FRANCO.
IX. VOLFARDUS.
XIV. AOALOLFUS.
l, IX et XV. BEDDILO ou (N. Tr. Dipl. BAD DILO). - Notaires: IhTHERIUS, (N. Tr. Dipl. EGIus, CHRODIN-
GUS et WImIARus).
XVII et XIX. HITHERIUS. - (N. Tr. Dipl. Notaires: EGIUs, ClIl\ODINGUS et WIDMARUS.)
II. Du Chesne cite en outre EGIDIUs, qui avait le titre de MISSUS, et qui pouvait être un
notaire: E9idius Missus reco9Rovit.
De la Ire année à la XXIII' IlU moins. HITHERIUS, déjà chancelier sous Pepiu. - Notaires: RADo, WIGBALDUS, OPTATUS, 'VIG-
(Mab. jusqu'àla XII' an moins.) BADUS, qui est peut-être le même que WIGBALDUS et (N. Tr. Dipl. GILBERT).-
LUTlIERIUS. - Notaire : FRADo_ Ce sont peut:être les -mêmes que HITHERIUS et RADo.
769. BARTHOLOM.t:US.
De la XI' année à la XL" au RADO abbas·Vedastinus. - Notaires: OPTATUS, WICBALDUS, GILBERTUS, ERKAMBALDUS,
molUS. JACOB et W IDOLAicus.
Depuis la XXX" année en- ERKEMBALDUS ou ARCHEMBALDUs.-Notaires: GENESIUS, AMA'LBERTUS, SUAVIUS, (N. Tr. Dipl.
viron. (N. Tr. Dipl. XXIX".) ALTIFREDUS ou ATIFREDUS, IBBON, le diacre GUIDBERT, puis JACOB dans un diplôme de
troisième année de l'empire de Charlemagne).
ENGELRAMNUS archicapellanus, archiepiscopus Mettensis et cancellarius.
XIIl' année (llIab. de l'em HIEREmAS, depuis archevêque de Sens. - Notaire: 'VITHERIUS.
pire) .
• Les articles qui n'appartiennent pas au Glossaire de du Cange sont placés entre parenthèses. Ceux q~i ont été fournis par le Supplement de D. Car-
pentier sont marqués d'un asterisque .
.. Le.5 chiffres arabes désignent les années de J. C., et les chiffres romains les années du règne.
PARTIE II. - CHAPITRE V. 221
ANNÉES DE J. C.
ANNÉES DU RÈGNE.
Jusqu'à 837 au moins. HELIZACAR abbas Centulensis. - Notaires: DURANDUS, ADALULPUS, ARNALDUS, ALBO, (Mab.
FARAMtJNDUS) et (N. Tr. Dip!. IBBON).
V. MII,EARDUS. - Notaire: AUDAcER.
VI. LUDOVICUS. - Notaires: ,ENEAS et DURANDUS.
V' année de l'empire. REGEMFRIDUS Viennensis archiepiscopus et archicancellarius.
Au moins depuis la VII' Donée jus- FRIDEGISUS ou FRIDUGISUS. - Notaires: DURANDUS, HmMINMARIS, SIMEON, ADALULFUS, SI-
qu'à ln XVIII' d. l'empire. GIBERTUS, MEGINARIUS et (N. Tr. Dipl.FARAMOND).
(' HE LIAS atchicancellarius, sans doute le même que HELIZACAR. - Notaire: WITHGERUS
•
cancellanus. )
('824.) (' GUMPERTHUS archicapellanus.)
ANNÉES DE J. C.
ANNEES DU RÈGNE.
De la i" année à la xxvn·. LUDOVICUS. (N. Tr. Dipl. abbé de Saint-Denys). -Notaires: JONAS, JENEAs, LUCAS, BARTHO-
LOllums, RAGENFREiJUs, GILLEBERTUS, SIGEBERTUS ou (N. Tr .. Dipl. SIGEDEBERT) , GAU7.-
LENUS, HILDEBOLDUS, SOSLELUS, MEGINARlUS, DEORlIIARUS, ROTFREDUS, ILDRICUS ou
(Mab. IDRlcus), ADALGARIUS, FOLCALCUS, AnALSARIUS, GONCHARIUS ou CONCHARIUS, '
EILIFRIDUS, GAU7.ELINUS~, ('BONARDIARUS ·en 845,) (N. Tr. Dipl. FOLCHRICUS, ANscHA-
RIUS, VAVOLÈME ou BABoLÈllE, SOLURRICUS, HENRI, LIFRIDE, FOLCARD et GUILLAUlIIE).
l ln. Franciâ, dans la Franco orientale, c'est-à-dire dans la. Germanie. taires différents 1 GAUZLBNtI~ et GAU:l.ELINUS. n cst probable que ccs deux
Voyez dans la liste alphabétique des princes, LOTBAIRB et CHARLES LB GROS. .. Doms désignent, avec une différence d'ortbographe, le notaire qui succéda
'li 11 est pro~hle que du Cange B cité par inadvertance comme deux no- plus tard à l'abbé de S. ,Denys daos ses fonctions de chancelier.
PARTIE II. - CHAPITRE V. 225
ANNÉES DE J. C.
ANNÉES DU RÈGNE.
(' III.) r BERTRAUS.) Voy. ci-dessous la note sur BERTRAUS, chancelier de CHAIILE.S, roi de Provence.
(' 860.) (' TILPINUS summus cancellarius. - Notaire: EYNARDUS.)
XXVII' année, etc. GAUZELINÙS ou GAUZLINUS, ou GOZLENUS, frère et successeur de LUDovlcus, dont il avait été
aussi le notaire. - Notaires: ADALGARIUS, HILDEBOLDUS, MANCIO, GAMMO ou (N. Tr.
Dipl. ALMO), EBBo, AUDAcHER, GARINUS, ADALGRINUS, SIFFREDVS ou (N. Tr. Dipl.
GIFFREDUS), WLPHRADUS et (N. Tr. Dipl. FROT9AIRE ou YROGE). On lit dans le même
ouvrage:'. Goslin n'étant pas encore revêtu de la dignité de grand chancelier, en lit
«quelqùefois les fonctions, comme il paraît par un diplôme authentique de 855, signé:
• Jonas ad vieem Goslini reeo9novit, et par un autre de 863, signé: Adal9arillS notarins
• seripsit ad vieem Gosleni.•
(N. Tr. Dipl. Le comte du palais remplissait aussi les fonctions de grand chancelier:
Anse/larias notarius jubente eqmiti palatii seripsit et subseripsit. Le comte du palais était
alors FULCO.)
(N: Tr. Dipl. sous PEPIN II, ROI D'A.QUITAINE.)
AUSBERT. -
HILDUIN. -
Notaire: BENOIT.
Notaire: JOSEP subdiaconus..
vWv Ul.~!~~
~
SOUS LOUIS Il, EMPEREUR, }'ILS DE L'EMPEREUR I.OTHAIRE .
. TRACTEIIIIRUS ou (' DRUCTEIIIlRUS archinotarius, arcllÎcallcellarius ou sacri palatii nutarius).
-Notaires: (N. Tr. Dipl. GEQRGE, VERIMBOLDE, RADiUS, RABERIus, PLATOli), SIMPER:
TUS et DRUCTBMIUS. ('DRUCTEIIIIUS désigne, 'sous une orthographe différente l'archichan-
celier TI\ACTEIIIIRUS, et par conséquent ne doit pas figurer au nombre des notaires.)
(N. Tr. Dipl. HAGEIIIFREDUs archicancellarius. - Notaires: TEUDO et ARNOUL.)
(N. Tr. Dipt REMI. - Notaire: ADELBERT.)
Les Bénédictins annoncent en outre que GISELBERT, prêtre et notaire, HÉLIE,
diacre, ct GAUGIN, chapelain, déclarent dans leurs signatures avoir écrit plusieurs
diplômes par l'ordre de l'empereur: Gislebertus presbyter et lIotarius ex jussu imperiali
seripsi ~ subseripsi. .
======"=======~===============================================
1 D"apI'ès l'auteur du Supplément Ja du Cange 1 CUA,1\L1!.S LB CBAUVB nurait eu aussi un chancelier nommé BBRTRAUS. Peut-être n-t-on attribué il ce prince
un diplôme de CHAnLEs roi de Provence. .
,
224 ÉLÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
ANNÉES DE J. C.
ANNÉES DU RÈGNE.
1 et II. GAUZLINUS, déjà chancelier sous CHARLES LE CHAUVE. - Notaires: WLPHARDUS , WIGBAL-
DUS et AUDACHER, (N. Tr. Dipl. GOSBERT). •
,
SOUS CARLOMAN, FILS DE LOUIS'LE BEGUE.
WULFARDUS ou (N. Tr. Dipl. WGARD). - Notaires: ALRERTUS et NORBERT US.
(N. Tr. Vipl. GOSLlN, abbé de Saint-Germain des Prés 1• - Notaire: NORBEr,Tus.)
(N. Tr. Dipl. NORBERT remplit quelque temps les fonctions de cbancelier après la mort
de WLFARD, comme l'atteste cette formule: Nortberlus notariu.i post obitum ma9istri sui
Wlfardijussione re9is reco9novit.)
(N. Tr. Dipl. ·sous BOSON,. ROI D'ARLES.)
(N. Tr.Dipl.àpartirde887') LIUTPERTUS ou (N. Tr. Dipl. LIUTBERTUS archicapellanus, archicpiscopus Moguntia-
censis. - Notaires: AMALBERTUS, SEGOINUS, SALOMON et INGUIRINUS).
On lit dans le Nouveau Traité de Diplomatique: a Quelques diplômes de CHARLES
aLE GRAS sont contresignés par les notaires AMALGERJUS, JUGENlUS, JURJA.PH et AN-
«GELUS, noms qui paraissent avoir été altérés par les copistes .•
50 US EUDES.
,
EBOLUS ou ( • EBBO), ou (N. Tr. Dipl. EBLO, ahbé de Saint-Germain des Prés et de Saint-
Den s). - Notaire: TROANNUS ou (' ROHANNUS), (N. Tr. Dipl. ROLLON) .
•
(N. Tr. Dipl. AsCHERIC, évêque de Paris. )
GUALTERlUS ou (1I1ab. GUALTERUS), (N. Tr. Dipl. GAUTIER, archevêque de Sens). -
Notaire: HERVEUS.
ADALGARIUS, (N. Tr. Dipl. évêque d'Autun). - Notaire : ERNULFUS ou (N. Tr. Dipl.
ARNOUL ).
On lit dans les Bénédictins: a ARiolEBODE contresigna pour ILDEFRÈDE, rHérendaire, le
• diplôme confirmatif des priviléges accordés au monastère de Juncelle en Berry :"
a Arnebodus sctipsit ad vicem Ildifredi rifer~ndarii et suscripsit. Il y avait donc encore alors
a un référendaire chargé de veiller sur les diplômes. »
) GOSLIN le même que GAUZLllfUS déjà nommé sous CU.Utl.B5 LE COAUVE et LOUIS LE BÈGUB.
•
PARTIE Ii. CHAPITRE V. 225
ANNÉES DE J. C.
ANNÉES DU RÈGNE.
(N. Tr. Dipl. de 887' à 898.) TEOTMARUS archicapellanus et (N. T,'. Dipl. archicancellarius). - Notaires: ASDELGIJS,
AsPERTUS ou (N. Tr. Dipl. ASBERT ou AlisBERT, toujours qualifié chancelier ainsi que
WICHINGE) ou WICHINDUS.
(N. Tr. Dipl. WICHINGE. )
,
(N. Tr. Dipl. BARDON, archichancelier.-Notaire : ADALGER, qualifié notaire et chancelier.)
Le Nouveau Traité de Diplomatique cite en outre comme ayant contresigné en qualité
de notaires les diplômes du roi ARNOUL: 10 THÉOTMAR; 20 ENGILBERT ou ENGILPERO,
qui est quelquefois désigné sous le nom de SIGIS!lERTUS; 3 0 ERNUSTE, qui porte en
même temps le titre de notaire et celui de chancelier.
. ,
sous LOUIS IV, ROI DE GERMANIE, FILS DARNOUL.
,
•
ANNÉES DE J. C.
ANNÉES DU RÈGNE.
IERmmlUs protocanccllarius.
(N. Tr. Dipl. 5005 ROGOES, COMTE DE PROVENCE ET ROI D'ITAL lE.)
De la In année à la Vl'. ERICOS ou ( N. TI'. Vipl. HERICOS) eplscopUS Langonensis, summus canceHarius.-
Notaire: ODILO ou (N. TI'. Vipl. OYDILO) , et (llfab. RORICO).
HUGO Remensis antistes, (N. TI'. Vipl. usurpateur de l'archevêché de Reims). - Notaire:
RORICO.
1 Ce TOBODOnICUS n'est.il pas le même que TnEoDER1C'US désigné pat' remplies par 'EflICUS pendant les six premières années du règne de LOUIS
les Bénédictins comme chancelier de RAOUL, roi de Bourgogne 1 et dont le D'OuTRElIEn? .
notaire sc -nommait également BIlRB'!GASIUS? Du Cange aura :pu attribuer 5 On lit dans le Supplément de du Cange qu'Alexandre excrçait les
à RAOUL, roi de France, un diplôme deftAour., roi de Bourgogne, dont il fonctions d'arcbichancélicr en 924. Cptte date, qui ne peut con·..enir au
n'a pas d'o.illeurs indiqué les cho.nceliers. l\'IabiBon o.\'ertit lui-même .que règne .de LOUIS D'OllTAE.UEB, cst évidemment nDe faute d'impression
cette confusion a eu lieu, sans dire toutefois sur quels chanceliers eUo a échappé!! il l'auteur.
porté. , Le SuppléUlent de du Cange cite aussi, parmi les chanceliers de LouIS
s: (N. Tr. Dipl• • LOUIS cbangeait presque tOU5 les Qns d'archichan- D'OuTREMEn, GEnu~cus archifrresul; mais ilanDonce qU'aD doit lire plutÔt
c:elier •• ) Faut·iladlllettre alors avec du Cange que ces fonctions aient été ARTALDUS ou AnTAuDus.
•
PARTIE II. - CHAPITRE V. 227
,
ANNEES nE J. C.
ANNÉES DU RÈGNE.
. -
• ARTALDU5 (N. Tr. Dipl. archicancellarius regis ou sumrous cancellarius), le même que
sous LOUIS D'OUTREMER. -Notaires: WIDO et GEZO (N. Tr. Dipl. humilis quœstor).
(N. Tr.' Dipl. «Après la mort d'ARTAUD, la chancellerie vaqua quelque temps,
• pendant lequel RORICON, évêque de Laon, remplit l'office de grand chancelier. » )
Depuis .•.•. jusqu'en 971. ODOLRICUS ou (N. Tr. Dipl. ODALRICUS) archiepiscopus Remensis, succe'sseur d'ARTALDUS.
- Notaire: GESO ou (Mab. GEZO). ODALRICUS mou,rut en 971.
Depuis 971. ADALBERO archiepiscopus Remensis. - Notaires: ADALBERO, ARNULFUS ou ERNULFUS.
ADALBERO,
, le même que ci-dessus. .
ANNÉES DE J. C.
ANNÉES DU RÈGNE.
BALDUINUS, pendant les dernières années du règne. (N. TI'. Dipl . • Il est appelé daus divers
«diplômes notclrius. cancellarills palatii. regii palatii. sacri palatii apocrisiarius. subcancella-
• rius.signator. Un diplôme donné en 10~ 1 en faveur de l'église de Chartres est ainsi
• souscrit: EVRARDUS monachlls scripsit ad vicem Balduini signatoris. » ) •
FULBERTUS Carnotensis est cité par du Chesne commc un des chanceliers de ROBERT;
mais du Cange pense, avec Mabillon, que FULBERT était seulement chancelier de l'église
de Chartres.
SOUS HENRI 1.
sous PHILIPPE J.
('1070,) 1074, lo79, 1080 ROGERIUS Belvacensis antistes. - (N. TI'. Dipl. .GISLEBERT souscrit quelquefois pour ce
et ('110.5.) , • chancelier.») (' GISLEBERTUS regis nolarius ad vicem Rogerii cancellarii. ) °70 et 1105.)
lOgO. URSIO Silvanectensis prresul.
(N. TI'. Dipl. 10g1) et lOg2. HUBERTUS ou (N. TI'. Dipl. et Mab. HUMBERTUS ou bIBERTUS J.
log5. HAMBALDus ou (N. TI'. pipi. A~IBALDUS) vicecancellarius.
10g7· ARNULFUS.
(N. TI'. DipZ. 1095) ou 1105. GISLEBERTUS. (' Le même qui cn 1070 et en 1105 souscrit ad vicem Rogerii canceUu,.ii.)
De 1106 à 1108. STEPHANUS o.u (N. TI'. Dipl. STEPHANUS DE GARLANDA) Silvanectensis eplscopus ou (Mab.
Bcllovacensis episcopus).
sous LOUIS LE GROS.
1 Ce BAUDOIK n'est pas le même qui remplissait les fonctions de chan- au second chancelier qui, selon du Cange, aurait seul porté le surnom de
celier sous HE~nl lU, Voyez du Chesne 1 pag. 154. Mabillon ne décide pas GARLANDB, Mabillon présume, sans toutefois l'affirmer, que c'est le même
cette question. prélat devenu év~que de Paris après avoir été év~que de Beauvais. Le
2 Du Cange pense qu'il y 0. eu deux chanceliers du Dom d'ÉTIENl'I:S, et Nouveau Traité de Diplomatique adopte l'opinion de du Cange en ce sens
que le premier des deux était é"'êque de Senlis. Mabillon donne li cet qu'il reconnaît à LOUIS LE Gaos deux chanceliCl's du nom d'ETIB!u's, mai,
ETIBIOIB le surnom de GAnLA~DA et le titre d'évêque de Beauvais. Quant il donne au premier 10 titre d'évêque de Beauvais et non de Senlis.
•
PARTIE II. CHAPITRE V. 229
,
ANNEES DE J. C.
ANNÉES DU RÈGNE.
..
•
(N. Tr. Dipl. 1 1 19') (N. Tr. Dipl. «On trouve FULCHRADE cbancelier, dans un diplôme donné à Reims l'an 1 119,
«en faveur de l'abbaye de S. Bel!oît' sur Loire .• ) •
('11.8 C11I31) ou (N. Tr.Dipl. deI
11.5 il 1133). SIMON (N. Tr. Dipl. DE CATIACO, qui avait pris en 11061e titre de subcartlliarius reyis).
AJ.GP,INOS. (N. Tr. Dipl. «Depuis 1 134 quelques diplôines substituent ALGRIN à PIERRE' et
«à SIMON .• )
De 1I400u(N. Tr.Dipl.1I41)à1l47' CADuRces. ('Dans une cbaI:te de"1 140 il est aussi appelé CATOLCUS.)
(* LIDERlCUS.) ,
•
BARTHOLOM.EUS.
BALDUINUS, qui accompagna le roi dans son voyage de la terre sainte. ( N. B. Louis VU
partit le II juin 1147 et revint en France à la fin de Il !~9. )
IODe ('1150) ou 1151 à HUGO.DE CAMPO FLORlDO episcopus Suessionensis. La chancellerie a vaqué: 1 0 en 1'7 0 ;
0
1 169; 2 1 171 et 1172. 20 de 1'7 3 à 1 177, ou (N. Tr. Dipl. de 1 172 à 1 177)' D'après le même ouvrage HUGO
aurait exercé sans interruption de 1150 à 1172, et il aurait été rétabli en 1175, «puis-
«qu'il y a' des lettres qui portent cette formule,: Data per manum HUGONIS cancellarii et
«episcopi Suessionis an. MCLXXV.' Pendant la vacance le cbanc~lier est remplacé par le
notaire PETRUS '.
('1154.) ('ROGERlUS), (N. '1'r. Dipl. abbé de Saint-Euverte d'Orléans: Uala Tolosa l'cr lIIaliUIII Ro-
GERII cancellarii regis et abbatis S. Euvreii Aurelianensis).
1178 et 1179. HUGO PUTE OLEN SIS. Il y a cependant des lettres de 1179 données par le roi seul. Les Béné-
dictins parlent d'un titre de 1'79 donné vacante cancellariâ. et ils ajoutent: uDans la
.mêmeannéeHoGUES DE PUISEAUX futnommé cbancelier,et il signa, l'an 1180,Ies chartes
Il d'affrancbissement des serfs d'Orléans par Louis le Jeune et Philippe-Auguste son fils :
«Da/um Parisiis anno ab incarnalione Domini MCL!,XX per manum secundi HUGO/ilS cancel/arii. »
•
Il résulterait de ce passage que HUGUES n'était pas cbancelier en 1'78. Mais on lit dans
du Cbesne: • 1':nl'an 1180 le cbancelier Hugues de Puyseaux fut restably .• On peut donc
croire qu'il exerça en 1'78 et au commcncement de 1179, puisqu'après une courte in-
terruption il reprit ses fonctions à la I,n dc 1. ï9 ou en 1.80:
1 Il Y avait donc eu un chancelier du nom de PIBnnB. Cependant le 2 Après HUGO DE CAMPO FLOnInO, du Cange cile pour la seconde fois,
Nouveau T~aito de Diplomatique ne s'explique pas plus à cet égard que mais probablement par erreur, un chancelier nommé BALDUINUS.
,
ANNEES DE J. C.
-
et. NOMS DES' CHANCELIERS.
ANNÉES DU RÈGNE.
sous PHILIPPE-AUGUSTE.
sous S. LOU IS 1.
GUARINUS, le même que ci-dessus, exer~e au commencement du règne. Il ahdiqua en 1227.
Après lui la chancellerie vaque.
PHILIPPUS D'ANTONGNY custos magni sigilli.
Vers 12400 JOHANNES ALLEGRINUS. r La chancellerie vaque en 1248.)
1249· NICOLAUS (* DE CANIS) palatii capellanus, sigilli custos.
1253. .lEGIDIUS Tyri archiepiscopus. Il avait le sceau en Palestine. (* La chancellerie vaque
en 1255.)
JOHANNES DE CURIA D'AUBERGENVILLE episcopus Ebroicerisis. Il était chancelier à l'époque
de sa mort en 1256.
1258 et 12.60. RADULPHUS GROSPARMY ou (Mab. DE PYRIS) episcopus Ebroicensis et cardinalis, custos
sigilli.
(N. Tr. Vipl . • Un diplôme d'octobre 1259 porte la formule vacante cancellariâ .• )
SIMON BRIONENSI5-, custos sigilli. Il devint dans la suite pape sous le nom de Martin IV.
(
0
12 6 9.) (* PHILIPPUS DE CATORCO.)
MATT BE os VINDOCINENSIS ahbas S. Dionysii, et SIMON CLAROMONTENSIS dominus de Nesle.
S. Louis, en partant pour la Palestine, en 1270, leur remit le sceau secret.
1270 et années suivantes. PETRUS BARBETTE archiepiscopus Remensis ou (N. Tr. Vipl. archidiacre de Chartres, dans
un titre de 1271 où il est aussi appelé chancelier). Quoiqu'il ne soit mort qu'en i 300, la
chancellerie a vaqué en (*1271), 1273,1274, (*1277) et 1279.
t
HENRI COS DE VEZELIACO archidiaconus Bajocensis. On vient de voir 'cependant que la
chancellerie a vaqué en 1279.
1281 à 1283. PETRUS CHALLON decanus S. Martini Turonensiso Il a peut-être continué à exercer après
1283. Le Nouveau Traité de Diploniatique, sans lui donner le titre de chancelier, dit
qu'il portait le sceau en 1282.
1 Voyez pour les règnes de S. LOUIS, de PDILtPPB III et de PIIILIPPE IV, les observations, qui précèdent la liste des chaDceliers.
PARTIE II. - CHAPITRE V. 251
•
,
ANNEES DE J. C.
.
et NOMS DES CHANCELIERS.
ANNÉES DO RÈGNE.
1292. JOANNES DE VASSONIA. Il perdit les sceaux l'année suivante; on les lui rendit ensuite. Il les
avait eus en 1291. Il mourut en 1300.
1° 1292; 2° 1302 à 1.304. STEPH.\NUS DE SUISIACO archidiaconus Brugensis. Il mourut cardinal en 1311. (Du Cange
ne dit pas expressément qu'il ait exercé en 1292; mais il le place avant GOILLELMUS DE
CRISPEIO, qui ne commence qu'en 12'93. Du Chesne lui donne d'ailleurs le titre de .chan-
celier en 1292.)
De 1293 à 1296. GUILLELMUS DE CRISPEIO archidiaconus Parisiensis ou (N. Tr. Vipl. doyen de S. Agnan
d'Orléans). Un diplôme du mois de février 1293 vieux style (129!~) porte la formule
vacante canceUariâ. (Voy. N. Tr. Dipl. tom. VI, pag. 26.)
1300 à 1302. PETROS FLOTTE miles Arvernus.
Jusqu'en 1306. PETROS DE MORNAYO episcopus Autissiodorensis.
D'octobre 1306 à janvier 1307' PETROS DE BELLA PERTICA episcopus Autissiodorensis.
• PETRUS DE GRESSIBOS, episcopus Autissiodorensis. Tl ne remplit que peu de teD.lps les
fonctions de chancelier. .
•
130 7' GUILLELMOS DE' NOGARETO custos sigilli.
De 1308 à mars 1309. Le même avec le titre de chancelier.
'.
Du 27 février 1309 au mois h:GIDIUS AYCELINUS archiepiscopus Narbonensis, deinde Rotomagensis, custO! sigilli. On
d'avril 1313. trouve dans cet intervalle la formule vacante cancellariâ·.
D'avril 1313 à décembre PETRUS DE LATILIACO. Un diplôme d'octobre 1313 porte la formule vacante cancellariâ.
1314. Il est signé GUY DE BEAUVES. (Voy. N. Tr. Dipl. tom. VI, pag. 26.)
1 Voyez pour les règnes do S. LOUIS. de PUIL1PPB III et de PHILIPP! IV, les observatioDs qui précèdent ta liste des chanceliers.
.'.
, , ,
232 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
,
ANNEES
..
NOMS DES GRANDS OFFICIERS.
de
JÉSUS-CHRIST.
SOUS HENl\1 J.
1060. HUGo.
SO·US PHILIPPE 1.
ADELARDUS.
•
1065 et 1067. ENGENULFUS.
1067 et 1069. RAI,NALDUS.
1071 et 1074. WIDO. •
1075 et 1079, HERVEUS MoNMORENCIACUS, mort vers 1094.
1085. AoELARDUS. (Mabillon n'el\ piU'le pas.)
1086. LANCELINUS. (Mabillon n'en parle pas.)
1106 et 1107. PAGANUS AURELIANENsls. (Mabillon n'en parle pas.)
.
sous LOUIS VI LE GROS.
Depun. 11
4 700 (Ma.
bd '
epOUll 1 . . GUIDO
5) SILVANECTENSIS.
1 Mabillon ne "explique pas à cet ~gard; mais il paraIt plus probable GUlLLBLMUS
-
sous Louis VI, puisqu'il place entre eUI un bouteiller du nom
que, dans son opinion, GUILLBLMUS SOU5 Louis VII n'est pas Je même que de GILBBRTU. dont du Cange ne parle p."
PARTIE Il.:'''-: CHAPITRK't., 233'
ANNÉES
de NOMS'DES GRA·NDSOFFICiERS.
. -
JÉSUS-CHRIST.
Le même.
1060. RAINALDUS.
SOUS PHILIPPE 1.
1 Au lieu de 115l, du Cange porte J 16:J j mais c'cst: UDe faute d'impression 1 puisque le chambrier suh·aot p commenré à exercer ,lès 11 fjo.
• 30
,
, , ,
234 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE._
~NNÉES
12~6. Le même.
,
SOUS LOUIS IX.
1060. ALBERlCVS.
sOOS PHILIPPE 1.
.
106 7' BALDRICUS.
(llfab. 1069.) (Mab. WALTEROS.)
ADELELMUS.
'°79· !DAMUS.
lCe chambrier est sans doute le même que celui de LOUIS VIII. Son nom 58 trouve sur un diplôme de février 1:1,6 vieux style (1:1 ~ 7), dont Mabillon
donne lefac-limilt 0. la png~ 633 de son ouvrage. ._
PARTIE Il. - CHAPITRE V. 255
ANNÉES
Jusqu'en 1285. HUMBERTUS DE' BELLO Joco ou (N. Tr. Dipi. hIBEIITUS).
SOUS HENRI I.
30.
256 ÉLÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
ANNÉES
JÉSUS-CHRIST.
SOUS PHILIPPE 1.
RADULFUS. (Mabillon ne cite à l'égard de RADULFUS qu'un titre de 1135, et pour l'année
suivante il indique un nouveau sénéchal, nommé ANsELLus, dont du Cange ne parle pas.)
(Mab. nullus.)
Oc 1137 à 115. ou (bIab. d. 1138
à 1I51).
RADULFUS, le même que ci-dessus selo,:, du Cange'.
1137,1138 et 1'139. NuUus 3.
Jusqu'en 1191. Le J'!lême. En 1191 Philippe-Auguste supprima la charge de sénéchal) et l'on ne rencontre
plus depuis cette époque' que la formule dapifero nullo, notamment dans des titres de
1196,1209,1224,1227,1256, 1279, 1~94et 1313.
1 AI'(SBLME DE GAnLANDB a-t-il réellement ceué de remplir la chnrge de que dans son opinion RADULFUS sous Louis VII n'était pas le même que
sénéchal en 1118 et 1119 ~ On peut en douter puisqu'il l'occupe de nou- RADULrUS IiOUS Louis le Gros, puisqu'il place entre eul. un sénéchal du
veau en 1 uo. Il est donc possible qu'il n'y ait là qu'une erreur de pré- nom d'ANsBLLus dont du Cange ne parle pas.
Doms. on que GUiLLAUMB DB GAJ;\LANDB qui. Selon du Cange. était le fdre ::i Du Cange 8'Vertit en cet endroit que la formule dapifiro nallo ~ qui se
d'Anselme, ait été chargé de 10 suppléer en son absence. , trouve dans des titres de 1137, 1138 et 1 139, signifie seulement que RA.-
t Mabillon ne s'explique pu à cet égard; mais il parait plus probable DULFUS était absent, et non .qu'il avait cessé d'être sdnéchal.
PARTIE II. - CHAPITRE VI. 237
. ..
CHAPITRE VI.
AXNOXCE DU SCEAU,· SIGNATURES, tÉMOINS. - DATES DU TEMPS ET DU LIEU.
1
L'authenticité d'un acte pouvait être garantie par l'apposition du sceau, par
la souscription ou la simple présence des parties et des témoins, par le con-
tre-seing de certains offICiers publics chargés de rédiger le titre ou de vérifier
l'accomplissement des formalités dont il devait être revêtu, enfin par l'indica-
tion des dates de temps et de lieu: de là des formules qui annonçaient que
l'acte réunissait ces différents caractères de certitude, ou du moins les plus
essentiels. Souvent aussi on remplissait ces formalité,s sans en faire mention.
Nous allons indiquer en peu de mots les usages qui ont été suivis "à cet ~gard
.! dans les différents siècles. '
• ARTICLE l.
•
ANNONC.E DU SC.EAU, SIGNATURES, TEMOINS •
,
1 • 1
moitié du XIe siècle. Il serait du reste impossible et le milieu de la formule qui annonce la signa-
d'assigner aux croix une.place fixe. On en trouve ture.Lacroix qui servait de signature à Philippe 1er
en tête des diplômes. Telles sont les croix d'or était 'souvent placée entre la première et la se-
des rois d'Angleterre avant la conquête. D'autres conde syllabe de son nom. Une signature peut
sont au bas des actes. Le plus souvent elles sui, être aussi remplacée par un simple point. par
vent le mot signum. Mais on en trouve aussi qui 'une virgule ou par des signes arbitraires que
le précèdent ou qui sont placées à la fois avant et chacun traÇait comme il le pouvait.
après. Elles peuvent occuper le dessns. le dessous
•
, ,
240 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
pourra en conclure que les souscriptions ont. été tracées par les notaires oil
par les parties. .. .
Il .Y a aussi des chartes dont les formules annoncent, non une sous-
cription soit réelle, soit apparente, ou une simple confirmation par l'imposi-
tion de la main, mais la présence et l'assentiment des témoins. En effet, l'énu-
mération des témoins tint fort souvent lieu de signatures, comme on le verra
tout à l'heure. Souvent aussi le monogramme n'a pas été tracé, quoiqu'il soit
annoncé dans le texte; mais cette irrégularité ne doit pas être regardée comme
un vice radical, si les autres formalités ont été remplies. En effet, les mono-
. r -
g;am·mes ne sont pas toujours de la même main que le. corps de acte, et l'on
a pu quelquefois négliger une formalité accessoire pour un diplôme auquel
l'apposition des signatures et d"ti sceau donnait des caractères suffisants d'au-
. thenticité. .
En thèse générale, la signature des parties contractantes est la condition in-
dispens'able de la validité d'un acte. Mais dans les temps de barbarie et d'igno-
rance, lorsqu'une foule de personnes sont incapables de souscrire, il est ili1-
possible qu'elles ne s'affranchissent pas d'un usage qui les frapperait d'incapa-
cité. Il est donc évident que l'invasion des barbares dut modifier peu à peu
les coutumes suivies dans le monde romain. Aussi une dame illustre, nommée
Marie, déclare, dans une donàtion de l'an 491, que son ignorance l'oblige à
marquer une croix pour tenir lieu de sa souscription, elle prie un ami de·
souscrire à sa place, et sollicite· en outre la signature de quelques personnes
distinguées. Dans les deux siècles suivants, on rencontre déjà de nombreux
exemples de signatures remplacées par des croix et annoncées par la formule
signum N, etc. Au VIlle siècle au+plus tard, on voit.paraître, parmi des ~ignatures
originales qui sont écrites en toutes lettres ou figurées par des croix, des signa-
tures apparentes dont les croix et les noms mis après le mot slgnum ne peuvent
être attribués qu'à l'écrivain de .la pièce. Au !Xe siècle cet usage est devenu
tout à fait ordinaire, et, lors même que les formules de signature. sont à la pre-
mière personne, il ne faut pas en conclure qu'elles indiquent une souscription
originale. Après s'être accrue progressivement pendant le cours des deux siècles
suivants, cette coutume deyient au XIIe siècle une loi pour ainsi dire univer-
selle. Sans doute on y rencontre encore de loin en loin des signatures origi-
nales, mais elles sont d'autant plus rares que l'usage des sceaux, devenu ordi-
naire, permettait de donner aux titres, indépendamment de la souscription, un
.oaractère sufftsant d'authenticité. Un passage du Nouveau Traité de Diplomatique
établit ce fait d'une manière positive: L'usage le plus ordinaire est de n'an-
(1
I! tentaient, pour l'authenticité, d'y apposer leurs sceaux, et d'en faire mention
(1 à la fin de l'aGte, sans nommer ou après avoir nommé les témoins qui y-
Ces divers résultats ont été contestés par plusieurs 'critiques; mais de nom-
breux monuments attestent la réalité d'un faitqui n'était que la conséquence
nécessaire de l'ignorance des temps. Les inconvénients que devaient entraîner
ces formes irrégulières ne tardèrent pas à se faire sentir. Si au XIVe siècle les
sceaux tenaient encore lieu de signatures et de témoins dans une multitude
d'actes de France et d'Angleterre, dès le milieu du XIIIe siècle on trouve une
charte dont l~s for~ules finales distinguent avec soin les souscriptions des té-
moins lettrés et celles que le notaire a faites à la prière et en présence des
témoins non lettrés. Les signatures de la propre main des souscrivants, disent
(1
« su~Ii pour autoriser les actes, on en trouve qui sont signé~ et scellés. ))
Ces indications générales sont confirmées par l'observation même des usages
suivis dans les différen~s pays. Nous allons en dire 'quelques mots, en rappe-
(1 dictins, qu'à la fin d'un très-grand nombre de lettres royaux, surtout depuis
(( nous convaincre par une foule d'originaux, disent les Bénédictins, qu'ils se' sont
« reposés sur leurs bibliothécaires, notaires, chanceliers, vice-chanœliers; du
(( depuis le XIe; leurs signatures consistant en ces termes: Ego N. Catholicœ ecclë-
(( siœ episcopus, et peut-être de tracer leurs croix mêmes, depuis le XIIe., Il C'est au
XIVe siècle seulement qu'ils recommencèrent à signer de leur propre Ilîain 1.'
l Ce fut aussi au XIV· siècle qu'on vit s'affermir «que par la première lettre; mais le' surnom fut
de plus en plus l'usage, introduit dès le siècle pré- • écrit tantôt au long, tantôt en abrégé. Dans là
cédent, d'apposer une ou plusieurs signatures sous .' suite ils furent quelquefois accompagnés de ces
et sur le repli ou quelquefois même sur le dos • mots: Gratis de mandato domini nostri Papœ. Les
des bulles. • Il n'yeu t d'abord,. disent les Béné- « premiers' commencements de cet usage remon-
« dictins, que le nom et le surnom de celui qui • teIit au moins au pontificat d'Innocent III, Il se
« signait. Le plus souvent, le nom ne fùt marqué « fortifia considér,ablement sous Innocent IV , sans
•
244
, .
ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
.
Mais, dans cet intervalle, les papes n'ont-ils jamais écrit eux-mêmes la formule
qu'on vient de rapporter? C'est ce qu'il est-impossible d'affirmer. Eugène III,
par exemple, l'a fait en certains cas. Il ne faudrait pas croire non plus. que les
papes ne signaient jamais leurs noms dans les siècles où l'on a dit que leurs
souscriptions consistaient ordinairement dans de simples salutations écrites
de leur main. Les salutations tenaient lieu de signatures au bas des privi-
léges. Mais, du VIC au vm e siècle inclusivement, ils signaient de leur nom di-
vers actes publics, tels que les conciles et les deux professions· de foi qu'ils
devaient souscrire, l'une avant, l'autre après leur ordination.
Les signatures, des évêques des premiers siècles se composaient 1° d'une
invocation consistant dans le signe de la croix ou -la figure du labarum, 2° de
leur nom écrit en entier de leur main, 3° et quelquefois de leurs qualités. Au
VIe siècle et au vue ils substituaient ou ajoutaient à leurs titres celui de pécheur.
Dès le IVe siècle on rencontre aussi les épithètes de servus Christi, humilis ou
indignus presbyter ,etc. Enfin ils joignaient quelqùefois à leur signature une
formule d'approbation, une date, une salutation ou les mots legi, relegi, etc.,
rogatus, rogetus ou rogitus, subscripsi. Le mot legimus, précédé et suivi d'une
croix, constituait la signature de Léon, évêque de Ravenne. Ces.t ainsi que la
constitution par laquelle l'empereur Justinien confirme ses Institutes ·ne porte
d'autre souscription que le mot legi. Les souscriptions des magistrats romains
, . . .
etaIent souvent aInSI conçues.
En parcourant la série des actes qui sont parvenus jusqu'à nous, on ren-
contre des exemples de coutumes plus ou moins extraordinaires, telles que
des signatures en cinabre, avec des encres de diverses couleurs·, ou faites avec
des plumes qu'on annonçait avoir été trempées dans le sang de Jésus-Christ.
On trouve aussi des actes signés par des enfants, des souscriptions éc-rites
en caractères grecs ou des mots grecs écrits en caractères latins.
Ce qui a été dit des diverses positions occupées par les croix peut s'appli-.
quer aux signatures. Quoique la plupart du temps elles soient placées au bas
de l'acte, on en trouve,
quelquefois en tête et plus rarement sur les côtés (
ou dans le corps des chartes. Les souscriptions. qui sont placées au bas
des 'diplômes précèdent ordinairement la date; cependant il y a de
nombreux exemples du contraire. Un diplôme de Hugues Capet, que nous
avons entre les mains, prouve que les Bénédictins ont posé un principe
trop absolu quand ils ont avancé que les Capétiens, jusqu'à Louis le Gros,
a être encore le plus ordinaire. Sous Alexandre IV « nom du souscripteur était souvent placé sur le
a il n'était point encore bien établi. Depuis Gré- '. repli seulement, et du côté droit par rapport à
a goire X il parut assez commun; 'mais alors le « celui qui regarde une pièce. "
PARTIE II. - CHAPITRE VI. 245
mettaient constamment leur souscription ou leur monogramme avant les
dates. .
Quant à l'ordre des signatures entre elles, il était déterminé par la· pré-
séance, dont les règles ont varié selon les temps. On trouve cependant des
. actes que des évêques ont souscrits après des abbés, des archevêques après des
évêques. Mais cette circonstance s'explique par l'usage où l'on était de faire
apposer des signatures, après un intervalle plus ou moins long, par des per-
sonnes qui ét~ient absentes ou qui même n'étaient pas nées à l'époque de la
confection de l'acte. De là des signatures placées avant et après1es dates., de là le
concours des souscriptions de différents évêques qui ont succ~sivement occupé
le ~ême siége, etc. Les Bénédictins prouvent par de nombreux exemples que
cette coutume a: régné principalement depuis le V siècle jusqu'au XIIIe.
C
ARTICLE II.
Parmi les formules des diplômes il n'en est pas qui doivent êtré plus scru-
puleusement vérifiées que la date, c'est-à-dire l'indication du temps et du lieu
où un acte a été dressé. Ce mot vient évidemment du .participe data ou datum,
qu'on employait au féminin ou au neutre suivant qu'on sous-entendait les
substantifs epistola, charta, etc., ou e4ictum, instrumentum, prœceptum, etc. Les -
Latins avaient fait usage de l'imparfait dabam; et dans les temps barbares on
forgea les mots datavi, da taro, qui toutefois ne se rencontrent que rarement.
Les diplômes ·royaux, et en particulier ceux de Pepin et de Charlemagne, y
ont quelquefois substitué notavi diem·.· Les mots acta, jacta, scrip~a ont aussi été
~mployés au lieu de data. Il est des formules de date qui présentent d'ailleurs
la réunio.n des mots datum et actum, datum et acceptum, datum et susceptum. On
trouve les dates en tête, dans le co.rps ou à la fin d'un acte. Les dates finales
font corps avec l'acte, ou elles en sont détaohées, et alors elles se trouvent
soit avant, soit après les souscriptions. Elles étaient précédées, particulière-
ment dans les temps anciens, de l'invocation in Dei nomine; puis on les ter-
~ minait par le mot jeliciter, auquel on ajouta souvent amen, surtout depuis le
comme~cement du VIlle siècle. Le règne de Hugues Capet fut à peu près l'é-
poque de l'abolition de l'invocation finale, et le motjeliciter disparut bientôt
après des dates; mais il s'est toujours maintenu dans les manuscrits, qui se ter-
minent souvent par explicit jeliciter.
, , ,
246 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
Les dates du temps sont écrites en toutes lettres ou en chiffres, soit ro-
mains, soit arabes. Ces différents systèmes d'écriture peuvent se trouver
réunis dans une même date. Quant à l'époque où l'on a commencé à. faire
usage des chiffres, arabes, il en sera question plus tard. Dans tous les siècles
on rencontre des actes qui ne portent aucune date, d'autres qui sont 4atés du
jour seulement. Il en est aussi qui renferment des formules de dates tellement
vagues qu'elles deviennent complétement inutiles quand on n'y a pas joint
d'autres indications. Telle est celle du règne de Jésus-Christ (regnante ou im-
perante Christo), qu'on trouve dans les actes des martyrs depuis le me siècle, et
dans les chartes au moins depuis le VIe jusqu'au XIIe. Cette date, qui n'est sou-
vent qu'une formule de dévotion, désigne aussi quelquefois un interrègne.
Quand elle est jointe à la formule regem expectante, elle devient en général
propre au xe siècle, où cette manière de dater s'accrédita surtout au midi de la
Loire, à l'occasion de l'emprisonnement de Charles le Simple et de l'usurpation
de Raoul 1. Jusqu'à la fin du XIIIe siècle, il faut s'attendre à rencontrer des titres
. sans date ou datés d'une manière vague. Quant aux dates fausses, ou du moins
inexactes, on en rencontre dans tous les temps. Les unes, et c'est le plus grand
nombre, tiennent à l'ignorance ou à l'étourderie des notaires; les autres sont
des anachronismes tellement grossiers qu'ils décÈdent évidemment l'imposture
des faussaires. Mais de légères erreurs dans la concordance de l'indiction, des
cycles et des . autres éléments que l'on corn. binait pour la fixation d'une date,
ne peuvent suffire pour faire .rejeter un diplôme ~. D'ailleurs une foule d' er~eurs
apparentes trouvent leur explication dans les différents systèmes de chrono-
logie qui. étaient simultanément en usage:.et dont l'explication a été donnée
dans la première partie de cet ouvrage.
Nous avons déjà prévenu à cette occasion que les années de l'ère chrétienne
étaient annoncées dans les diplômes par des formules diverses auxquelles on
avait en général attaché la même signification, malgré la différence bien réelle
qui semblait devoir exister entre les années de la nativité, de la circoncision et de
l'incarnation. Puisque les termes que l'on rencontre dans ies dates des diplômes
ne peuvent pas suffire pour indiquer le jour précis auquel était fixé le commen-
~
.
l Des formules analogues furent employées en 2 Il ne sera pas inutile de faire observer en
Aquitaine. tant quO on refusa d'y reconnaître passant que l'accumulation de tous les détails
. Hugues Capet: 1 0 Regnante Domino et absente chronologiques qui se rattachent soit au cycle
rege terreno; 2° Rege. terreno, deficiente et Christo lunaÙ1e. soit au cycle solaire, est beaucoup plus
regnante; 3° Deo regnante et rege sperante; rare dans l~s chartes royales que dans celles des
4° Regnante Domino nostro Jesu Christo, Franciœ particuliers. où les notaires pouvaient en toute
alltem contra jus regnum usurpante Ugone rege, liberté faire étalage de leur érudition.
PARTIE II. - CHAPITRE VI. 247
cement de l'année} il est indispensàble de connaître quels sont les usag.es qui
ont été adoptés de préférence selon les temps et 'selon les pays. Plusieurs auteurs
ont donné à ce problème une' solution fort simple: ils ont dit que lé commen-
cement de l'année était fixé en France au 1 cr mars sous les Mér'ovingiéns, à
Noël sous la seconde race', et à Pâques sous la' troisième. Mabillon, du Cange
et lès Bénédictins ne décident pas avec la même faéilité une question qui, après
de longues et laborieuses recherches" leur a laissé plus d'un doute. Essayons
de résumer ce qu'ils ont dit de plus important à cet égard.
Depuis la réforme dU! calendrierpaIi' Jules Cés'a~r~ l'année romaine commençait
aux calendes de j~lnvier, c'est-à-dire le 1 er dé ce' mois. Il èst donc probable
que, dans les pays voisins de l'Italie, le même usage âvait été adopté. Toutefois,
d'après le témoignage' de Bède, les églises des Gaules commençaient l'année
le jour de la fête de Pâques, qu'elles ont célébrée le 25 mars jusqu'au: concile
de Nicée tenu en 325. Un nouyel usage fut introduit au VC siècle par les
Francs, qui commençaient l'année le 1 er mars'. Il paraît cependant que l'an-
cienne coutume fut stl!itYle co:ncurremment avec la nouveHe et que l'ànnée -
, commençait au 1 Cr mars ,ou. à Pâques. A compter du VIC siède; deux aütres
systèmes venus: d'Italie furent aussi mis- en pratique, mais plus rarement
que les dewt autres :: ils consistaient à Commencer l'anné'e le 1 er janvier, sui-
vant l'usage des Romaiu'S, et le ~5, décembJî'e, d~aprés une tradition pieuse qui,
alors était déjà suivie dans;l'église romaine. Toùtefois Grégoire de Tours com-
mence plus ordinairement l'année au mois de mars qU'âtr 2'5 décembre' ou au
1 er janvier. On voit donc que, dès les premiers temps de notre histo~re, les dif-
férentes manières de commencer l'ann'ée ont été connues en France. Charle-
magne, après ses conquêtes;, d'Italie, fit prévaloir le système qui était alors
adopté de préférence par l'e-glise romairlle. Il' devint done plns ordinaire de
commencerFannée le 251 décembre. Ce ca~cul, après avoir été préféré pendant
le IXO siècle et une partie,du siècle suivanf, devint insensiblement pluS rare. Il
est impossible d'affirnier., et il n'est. même pas probable' que, pendant le
!Xe siècle et au commencement du xe, on aif:complétement renoncé' à com-
mencer l'année soit le 23 de maTS', soit le jour.' de Pâques. Quant à l'époque
du 1 Cl' janvier, elle fut suivie, q1;i.oique plus rarement, sous le règne de' Charle--
magne, et à vrai dire eHe ne cessa j'amais d'être employée. Après avoit été d'un
usage ordinaire pendant' le xe sjècle, et le XIe, elle parut moins fréquem-
ment dans les actes dn XIIe et du xm e siècle, et surtout dans ceux des
siecles, suivants, jusqu'au moment oÙ l'ordonnance de 1563: ('vieux style) la
remit 'en vigueur dans, toute l'étendue de la France. Noüs avons:"dit que l'épo-
que du' 25 mars et ceBe dé Pâques n'avaietlt probablement pa's cessé d'être en
1 1 1
que, d'apr~s un article des statuts publiés en 1289 pour l'église de Rodez,
l'année commençait à la fête de l'Annonciation. Le sens naturel de cet article
est que cet usage était alors en vigueur. On pourrait donc supposer que les
Bénédictins ont confondu l'époque de Pâques et celle de l'Annonciation.
Ces statuts étaient communs à l'église de Cahors et à celle de Tulle. On com-
mençait donc l'année le 25 mars dans le Quercy et dans une partie du
Limousin: nous disons dans une partie du Limousin; car il résulte d'un texte
cité par Mabillon qu'avant 1381 on commençait l'année à Limoges le jour
de Pâques, et qu'il fut décidé, à cette époque, qu'on la commencerait le
25 mars. Selon le même auteur, le calcul pisan était suivi dans l'église de
Reims au XIVe siècle. Les Bénédictins citent, de leur côté, mi acte du siècle
suivant, qui confirme le sentiment de Mabillon; mais ils présument que la
date est fautive, et que l'église de Reims employait plutôt le calcul florentin.
Quoi qu'il en soit, cette église paraît avoir suivi auparavant une autre suppu-
tation, puisque Mabillon assure .. à l'occasion d'un acte de 989, qu'elle
commençait alors l'année au mois de mai.
L'époque du 25 décembre était adoptée de préférence en Bourgogne, selon
Fleury, et, selon Dom de Vaines, à Narbonne et dans le pays de Foix. Le
Dauphiné paraît avoir également suivi cet usag~. Les Bénédictins ne disent
pas à quelle époque on peu~ en faire remonter l'origine dans cette province;
PARTIE II. - CHAPITRE Vi. ,,:,. 249
mais il est constaté qu'il.subsistait encore au XIVe siècle, Ma~illôn prouve par url"-
acte de 962 que la même coutume était établie en Auvergne à lafin du XC siècle.
L'époque du 1 cr janvier a été suivie, sinon dans le diocèse ~ du moins par
un évêque de Lodève, au XIVC siècle. Elle était adoptée en' Picardie pen..:
dant les deux: siècles précédents. Un acte.de 1157 prouve qu'elle était aussi en
usage à Dijon, dans lexnc siècle.
Les exemples fournis à l'appui de la daté de Pâques seraient trop longs à
rapporter; bornons-nous à dire que le concile de Tours, tenu en 1096, est daté
de l'an 1096, more Gallico, c'est-à-dire; 'en coinmençant l'année à Pâques. Le' .
même calcul fut suivi .. l'année suivante, au • concilè ,de Saintes. Par consé-
quent on peut en conclure que ,dès la fin du XJ C , siècle; c'était déjà une cou-
tume nationale.
, En Italie, on doit faire remoriter au ITlOiris au VIC siècle l'usage de commencer
l'année le 25 décembre. Cette époque était trop rapprochée du 1 cr janvier pour
qu'on fît difficulté de l'admettre. En thèse générale, elle a prévalu's'ur toutes
. les autres,. sans cependant exclure jamais l'ancien usage dés Romains, ni la
date de la Conception mise én vogue par Denys le Petit. Elle n'a jamais été
plus généralement employée que pendant le XIIe et lexme siècle; mais alors'
même les actes pontificaux suivent souvent un 'autre calcul. Il n'est pas besoin
d'ajouter que Pise et Florence suivirent de préférence leurs calculs particllliers,
dont l'origine n'est pas d'ailleurs fixée. Il est proùvé qu'à Lucques et à Sienne
on employait le calcul pisan pendant le xm e, le XIVe et le Xv e siècle. Au Xv e siècle
les ducs de-Milan suivaient encore le calcul florentin, quoique l'église de Mi-,
lan 1 l'eût abandonné dès le XIIe siècle pour dater du 25 décembre.
D,epuis Charlemagne, il est constaté que les Allemands onf toujours préféré
pour le commencement de l'année la date du 25 décembre. Cette règle n'aq.-
met que de rares exceptions, et la plupart sont antérieures au XIe siècle. Tou-' '
tefois les Bénédictins font observer que, dans.quelques: provinces limitrophes
de la France, on a suivi, jusqu'au XIIIe siècle, la méthode française. Dans le
pays de Liége l'année a cOJllmencé à Pâques jusqu'en 1334, et depuis lors
au 25 décembre. En Flandre, au XC siècle et auxI c, on datait du jour de Noël,
et l'on adopta ensuite l'époque de PâqueS. Le diocèse de Trèves commençait
l'année le 25 mars, au moins depuis, la fin du XIIIe siècle; ,et les notaires sui-
vaient encore le même ùsage à la fin dû. XIVe siècle, quoique le commencement
de l'année eût été légalement fixé au 1 er ja~vier.· ,
L'Espagne commençait J'année le 25 décembre; . toutefois rAragon s'est;
l
, "
Le titre qui indique l'établissement de cette Milan, prouve aussi qu'on y comptait l'indiction'
,
,
, . ,
· .252 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
:n,otair~&, ils étaient libr·es d'abandonner ou de' suivre la route tracée par leurs
prédécesseurs, et que par conséquent les exceptions les plus bizarres peu-
vent se rencontrer dans les actes les plus authentiques. Les recueils qùe l'on
a composés à différentes époques, tels que les formules de Marculfe et autres,
n'en sont pas moins très-utiles à consulter, mais il}aut se garder d'en tirer
des inductions trop exclusives. Les règles les plus générales deviennent fausses
quand elles sont appliquées sans discernement, et pour ne pas tomber dans
une erreur à laquelle on se.laisse trop. souvent entraîner, il ne faut pas perdre
de vue cett~ observation judicieuse des Bénédictins: (( Tous les usages, disent-
(1ils, doivent avoir un commencement; ce serait une étrange manière de rai-
(1 &onner, de regarder comme faux l'exemple qui 'paraît le plus ancien, sous
Il prétexte que l'on n'en découvre aucun qui l'ait précédé. )) ç'est par suite de ce
système que plusieurs auteurs ont été jusqu'à condamner en masse toutes les
bulles qui, avant le pontificat d'Eugène IV, portent la date de l'Incarnation.
PARTIE II. - CHAPITRE VII. 255
•
CHAPITRE ,VII.
• ,
l , É
OBSERVATIONS PRELIMINAIRES, SUIVIES D UNE LISTE ALPHAB . TIQUE DE PRINCES SOUVERAINS, RENJo'ERMANT
1 ..
DES RENSEIGNEMENTS SUR LES FORMULES ET LES DATES EMPLOYEES DANS I,EURS DIPLOMES •
autres laïques.
On n'a donné, dans les ch,apiths p:"écédents, qu'une anaiyse sommalliC et
fort incomplète de cette importante partie de leur ouvrage. Mais' il a paru
qu'un des principaux avantages d'un traité élémentaire était la promptitude et
la facilité des recherches. On a donc réuni quelques détails plus çirconstahciés
dans une liste alphabétique des rois de France et des princes dont l'histoire
est, le plus intimement liée à la nôtre. Ainsi, toutes les fois qu'il s'agira de
résoudre quelque difficulté dans les diplômes d'un roi de France, d'un'pape,
d'un empereur, d'un rail d'Angleterre \ 6nt,rouvera à l'ordre' alphabétique du
nom d~ ce roi, de' ce pape ou de cet empereur, des renseignements sur· les
différentes époques qui peuvent entrer dans les dates de leurs diplômes " et
souvent aussi la citation' de leurs formules les plus ordinaires.
•
. '
1 Si, l'on n'a pas compris dans cette liste les pour point de départ l'époque de la fondation de
r'ois d'Espagne, de Portugal, etc., c'est qu'on la monarchie française. En ce qui concerne l'An-
manquait à la fois de temps, d'espace et de ren- gleterre, on a pu négliger sans inconvénient tout
seignemen ts. Quoique les Bénédictins donnent ce qui est antérieur à la conquête de l'Heptarchie.
quelques détails sur plùsieurs papes antérieurs à Ces divers renseignements se terminent tous au
Clovis, il a paru plus qqe suffisant de prendre règne de François ler.
254 ÉLÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
Il ne faudrait pas cependant se servir uniquement de cette liste conuue
d'une table alphabétique des matières, à laquelle on recourt de temps en
temps pour la solution d'une difficulté. Il est indispensable d'y chercher une
foule de détaili essentiels qui n'ont pas trouvé place dans l_es chapitres pré-
cédents. Or il est inutile d'avertir qri:en étudiant cette compilation, - il ne
faudra 'PilS tenir compte de l'ordre alpliabétique, mais lire la série. des arti-
cles consacrés aux rois de France, aux papes, etc:, dans l'ordre même de leur
avénement. Il est facile de comprendre d'ailleurs que l'article consacré à un
roi en particulier se réfère souvent à des explications qui ont déjà été données
pour les actes de ses prédécesseurs; et bien qü' en général on ait eu soin de
l'indiquer par des renvois, il était .impossible de recourir sans cesse à ce
moyen qui ne pouvait être employé que dans_les cas les plus importants. On
ne pouvait pas non plus retomber dans des répétitions continuelles et repro-
duire pour dix règnes différents des détails toujours identiques. Il y a par
exemple des abréviations qui se rencontrent continuellement dans les for-
mules des actes, et dont l'int~rprétation a été donnée une fois _pour toutes,
quand on a eu occasion d'en rencontrer le premier exemple .. Par conséquent,
si l'on ne s'astreignait pas d'abord à étudier ce recueil en suivant l'ordre chro-
nolog~que, non-seulement on ne pourrait arriver à connaître l'ensemble et la
succession des faits, mais encore on serait arrêté quand on voudrait le con-
sulter pour des vérifications partielles.
La plupart' des citations que renferme ce recueil,' ne sont pas malheureu-
sement d'une exactitûde complète sous le rapport du style et de l'orthographe.
La brièveté du délai accordé pour la rédaction de cet ouvrage, ne nous a pas
laissé le temps néeessaire pour la recherche des titres originaux qu'il. aurait
été possible de retrouver. D'un autre côté, plusieurs des diplômes cités par les
Bénédictins sont dispersés ou détruits. Il aurait été d'ailleurs impossible de
réunir tous les exemples nécessaires, s'il avait fallu renoncer à puiser dans les
recueils imprimés. Plusieurs de ces recueils ont pu exprimer en toutes lettres
une date marquée en chiffres romains, et réciproquement. Il n'est pas douteux
non plus qu'ils ont souvent négligé de reproduire des fautes d'orthographe et
de grammaire .. Comme on ne pouvait essayer de rectifier ces inexactItudes, il
a fallu les transcrire : on a seulement substitué des chiffres romains dans une
foule de 'dates imprimées en chiffres arabes et qui évidemment ne pouvaie~t
avoir été écrites sous cette forme. Il est inutile d'ajouter qu'on s'est attaché à
reproduire exactement l'orthographe de toutes les citations qui ont été copiées
sur les originaux. . .
En parcourant cette liste on verra que quelques artich~s ne renferment pas
PARTIE II. - CHAPITRE VII. 255
d' autres renseig~ements que les dates de ·l'àvénement et de la mort. Quelque-
fois on ne trouvera que des indications incomplètes et qui n'éclaircissent pas
tous les doutes q~e peut faire naître la lecture d'un diplôme: il est facile d'en
donner la raison. Il y a des règnes dont on n'a conservé aucun monument; il
y en a d'autres dont les actes ne fournissent pas les éléments nécessaires pour
la solution de certaines difficultés. Souvent, par exemple, on aura vérifié un
grand nombre de diplômes sans y trouver une date qui puisse prouver qu'un
prince' commençait l'année au, 25 décembre ou au 1 cr janvier plutôt qu'à
Pâques ou. au 25 mars: il était impossible alors de rien affirmer.· Il fallait
donc s',en référer aùx renseignements généraux qui ont été- donnés. dans le
.chapitre 'precédent, et à ceux que pourront fournir les actes des prédécesseurs
où des successeurs immédiats.
Nous avons déjà eu oCcasion d'avertir que ce recueil présent~rait,ell ce qui
concerne les dates, des détails qu'il n'était guère possible de faire entrer dans
des listes chronologiques. Il devient nécessair.e,. à cette .occasion, d'expliquer
une contradiction apparente qui pourrait !ésulter de la comparaison des ren-
seignements fournis par la: liste chronologique des papes et de ceux que ren-
ferme ce recueil alphabétique. On se rappelle que dans -la liste chr.ono-
.logique d~s papes on a distingué pour leur avénement une double date,
celle de l'élection et celle de l'ordination ou consécration. Or ,on verra que
si dans le recueil alphabétique, la première de ces dates répond ordinaire-
ment à l'élection, la seconde indique de temps, en temps au lieu du sacre soit
une intronisation, soit un couronnement. Que l'intronisation, le sacre et le cou-
ronnement soient tr.ois cérémonies différentes, c'est un fait dont il n'est pas
possible de douter. On voit, par exemple, dans l'Art de vérifier les dates que
Martin V fut élu pape le 1. 1 novembre 1417 , intronisé le même jour, consa-
cré et couronné le 21; que Pie III fut élu le 22 septembre 1503, consacré le
1 er octobre et couronné ie 8, ,etc. Mais si dans· _quelques occasions la/céré-
monie du sacre et celle du couronnement ont été célébrées à ,des jours diffé-
rents, la plupart du temps il n'en était -pas ainsi, et la date du é~)Uronnement
était la même que ceBe de la consécration; comme il· serait facile de le prou-
ver· par plusieurs passages de l'Art de vérifier les dates. La date de l'intronisa-
tion était aussi presque toujours la même que ~elle de l'élection. Cependant
Léon IX, élu en 1048, ne fut intronisé que le 12 février 1049; et 'comme il
date ses actes de cette dernière époque, il est probable qu'il a été couronné et
consacré le même jour. Toutefois', comme l'Art de vérifier les dates ne s'ex-
plique pas à cet égard, on a dû indiquer la date du 12 février comme ceBe' .
de l'intronisation seulement. Par la même'raison on s'est borné à dire qu'Ur-
256 ÉLÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
bain VI, par exernple, fut élu le 9 avril 1378 et couronné le 18. Mais il .est
probable qu'il fut consacré le mêm~ jour. En effet, il était d'usage de ne pas
séparer ces deux' cérémonies : ce fait peut être regardé comme il peu près
certain lorsque la date du couronnement correspond soit à un dimanche, soit
à une. fête religieuse, c'est-à-dire à des jours que l'on choisissait de préférence
pour la cérémonie de la consécration. Par conséquent, quoiqu'il ne soit pas
rigoureusement prouvé que toutes les doubles dates indiquées dans la· liste
chronologique correspondent, l'une à l'élection, l'autre à la consécration, ce-
pendant c.ette hypothèse doit être considérée comme extrêmement probable.
En' reproduisant d'ailleurs les termes d'intronisation, de sacre et de couronne~
ment, selon qu'ils se rencontrent dans l'Art de vérifier les dates, nous avons
fourni d'avance le moyen de rectifier ce qu'il peut y avoir d'inexact dans la
liste chronologique. On verra aussi pour certains papes deux ordinations suc-
cessives : elles avaient' lieu pour ceux qui, avant leur élection, n'étaient pas
entrés dans les ordres. -Ils étaient d'abord ordonnés prêtres et ensuite
eveques.
l "
Terminons par une dernière observation relative aux diplômes des rois
d'Angleterre. Les auteurs de l'Art de vérifierJes dates ne se bornent pas tou-
jours à éclaircir les points douteux de la chronologie; ils donnent aussi de
temps en-temps sur les formules et les usages de la diplomatique des .rensei-
gnements que nous avons dû recueillir avec soin. Mais nous avons rencontré
dans cet ouvrage une observation dont l'exactitude paraît devoir être contes-
tée: (( Dans les Actes de Rymer, les diplôlJ1es de Henri III, ainsi que ceux de ses
« successeurs, ne portent ordinairement que la date du lieu et du jour, non
(( que cela soit ainsi dans les originaux, mais parce que l'éditeur ayant rangé les
(( pièces de. son recueil dans l'ordre chronologique, se contente de marquer une
« seule fois l'année qui est commune à plusieurs d'entre elles. Il (Art de verifier
les dates, t. l, p. 807.) Le Nouveau T~aité de Diplomatique ne renferme rien
qui puisse justifier cette assertion, contredite d'ailleurs par un grand nombre
de chartes originales déposées aux Archives du royaume.
1
•
PARTIE Il. - CHAPITRE VII. 25-7
LISTE ALPHABÉTIQUE
DE PRINCES SOUVERAINS, ,
RENFERMANT DES RENSEIGNEMENTS SUR LES FORMULES ET LES DATES EMPLOYÉES DANS LEURS
DIPLOMES.
N. B. On trouve dnDS cette listo: ,0 les rois de France, d'Aoquitaine, de Bourgogne, de Lorraine, de Pro\'ence et de Toulouse depuis Clovis jusqu'à. François l'T;
2° les p:tpcs et les antipapes. depuis S. Simplice jusqu'à Paul III ; 3° les rois d'Angleterre, depuis Egbert jusqu'à Édouard VI; 4° les empe~eurs d'Occident ot Its _
rois d'Itafie et de Germanie, depuis Charlemagne jusqu'à Charles V. Aux autres renseignements on a joint pour les rois do France la description sommaire de leurs
SCCôlUX ou l'indication des planches où ils sont reproduits. Les bulles do plomb les plus remarquables sont aussi décritell à l'article des papes qui les ont employées.
A
ADÉODAT, élu pape le I l ou le 22 avril 672 ~ meurt ci-dessous.) Il interdit aux archevêques, autres q'ue les
le 17 ou le 26 juin 676.-Il est lë premier, suivant primats, de prendre les titres de primàt, primus" prin.
les auteurs de l'Art de vérifier les dates, qui ait daté ceps sacerdotum ou summus sacerdos. Malgré ces innova-
des années de son pontificat. Les mêmes auteurs lui tions, ses lettres à Charlemagne présentent les mêmes
attribuent l'emploi Je la formule salutem et aposlolicam caractères que celles de Paul 1er pour la suscription,
benedictionem; mais les Bénédictins ne citent qu'un domno, etc. Adrianus papa, et la salutation incolumem,
"alut, dont les termes ne sont pas précisément ceux qui etc.' Elles ne sont pas non plus datées. Avant d'être
ont été adopiés dans la suite; il e~t ainsi conçu: salu- sacré il fit une profession de foi qui commence ainsi:
tem à Deo et benedictionem nostram. Adéodat s'est servi «Ego Adrianus misericordiâ Dei diaconus et electus,
dans les bulles ordinaires de la salutation benevalete a futiJrusqueper Dei graliarJllUjus apostolicœ sedis an·
fratres dilectissimi. br cetté formule n'avait été em- a tistes, tibi profiteor, beate Petre '. etc .• Deux de ses
ployée depuis longtemps que dans les priviléges. priviléges présentent la suscription suivante.: a"Hadria-
« nus episcopus servus servorum Dei Maginario, etc. in
ADOLPHE DE NASSAU, fils de Waléran, comte de Nas- Il perpetuum.» Voici comment se terminent ces deux
sali, élu roi des Romains le 1er mai 1292, couronné actes. 1 « Benevalete: Data decimo Kalendas Maltii,
0
,
le 1" juillet suivant, déposé le 23 juin 1298. meurt le «imperantibus domino nostro augusto Constantino à
:1 juillet suivant.-Il se sert à peu près des mêmes «Deo coronato magno imperatore, anno œtatis quin-
formules que Rodolphe de Habsbourg: «Les diplômes Il quagesimo tertio et imperii ejus trigesimo tertio, sed
« d'Adolphe que nous avons vus, disent les Bénédictins, u et Leone majore imp. ejus filio arlno vigesimo primo.
du Seigneur el du règne. En voici un e;cerilple : « Da- Il nio, indictione IX. Benevalete. Datum Ka!. Julii pel'
u tum Coloniœ XVIl Kal. Octob. indict. v, anno Domini Il manum Anastasii primicerii, regnante Domino Deo
« MCCXCII, regni noslri anno 1. » «et Salvatore Jesu Christo, cum Deo Patre omnipo-
u tente etSpirilu sancto, per infini ta sœcula. Anno, Deo
ADRIEN 1er , élu et ordonné pape le 9 février 772, « propitio, pontiflCatûs domini nos tri in apostolicâ sa-
meurt le 25 décembre 795.~Il date tantôt du règne «cratissimâ beati Petri sede xv, indictione IX. li Cette
des empereurs de Constantinople, tantôt de son pon-, seconde date réunit, comme on le voit, la double for-
tificat, tantôt du règne ou du patriciat de Charle- mule scnptum et' datum; l'au'tre au contraire n'en
magne. On trouve dans un de ses actes le premier présente qu'une. Il faut aussi remarquer la date de
exemple de la formule: regnante Dom. Deo, etc. (Voyez l'âge de l'empereur jointe à celle de son èmpire. Ma·
33
, , ,
258 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
billon a cité une autre 'singularité fournie par-les 1 l'usage de ses prédécesseurs, si ce n'est que son chan-
actes d'Adrien 1", c'est la formule in roseo Christi celier semble affecter quelquefois, selon les Bénédic-
sanguine salatem. . tins, de placer les dates avant les souscriptions. Ces
dates font commencer l'année tantôt aU'1 or janvier,
. ADRIEN II, élu pape et intronisé le 13 ou.le 14 no- tantô.l au 25 mars, et l'indiction au 'l or septembre
vembre 867, est sacré le 13 ou le 14 décembre sui- plus sO,uvent qu',au 1" janvier. Adrien IV avait pour
vant, et meurt vers la fin de novembre 872.- On devise: Oculi mei semper ad Dominum.
peut lui appliquer à peu près tout ce qui a été dit des
formules de Nicolas 1er . Toutefois une de ses épîtres ADRIEN V (Ottoboni), élu pape le I l juillet 12 76 ,
renferme non-seulement la salutation benevale, mais meurt le 16 août suivant, sans avoir été consacré ni
encore la double date scriptum et datum, c'est-à-dire ordonné, prêtre.
qu'elle réunit les formules qui ne se rencontrent ordi-
nairement que dans les bulles les plus solennelles, ADRIEN VI (Adrien Florent), élu pape le 9 janvier
si ce n'est toutefois qu'au lieu de se terminer par la \ 1522 , fut couronné le 31 août suivant, et mourut le
formule in perpetuum, la suscription finit en ces ter- :1 4 septembre 1523. Il ne changea pas de nom à son
ADRIEN III (Agapit), élu pape en mai 884, ordon- AGAPIT 1", ordonné pape le 3 juin 535, meurt le
né vers la flD du même mois, meurt au mois de sep- 22' avril 536.
tembre 885. - Il est le premier qUI ait changé
de nom à son exaltation. Le bullaire romain ne ren- AGAPIT II, ordonné pape du 5 an 14 mal'S 946
ferme qu'un acte de ce pape. On y retrouve les for- (et probablement le 8), meurt vers la fin de 955. -
mules de suscription etde dates solennelles employées Quelques anciens le nomment Agapit le Jeune ,~pour
par ses prédécesseurs. L'officier nommé dans la se- le d~stinguer d'Agapit 1er ; il prenait l'indiction au mois
conde date est un nomenclateur qui prend les mêmes de septembre: c'est ce que prouve la date suivante
titres que dans un acte cité à l'article de Jean VIII. citée par les Bénédictins : • Data XVII Ka!. Novemb.
L'acte n'est pas daté des années du pontificat, malS «per m8nllm Andrere divini respectùs gratiâ vicarii
de l'empire de Charles le Gros. «~anctre sedis apostolicœ, anno pontificatûs_ domini
"Agapiti summi pontificis et universalis papœ x, in-
ADRIEN IV (Nicolas Breakspear), élu pape le 3 dé- "dict. XIV.» «Le titre de vicaire dusaint-siége, disent les
cembre i154, meurt le 1" septembre 1159.-11 a « Bénédictins, appliqué à celui 'qui expédie les bunes,
quelquefois remplacé la formule, in perpetullm par sa- « est remarquable. Il N'y a-t-il pas là une faute de trans-
lutem et apostolicam benedictionem dans des bulles re- cription, et n'a-t-on pas écrit vicarii au lieu de ~c,.i
vêtues des dates les plus solennelles. Ses écrits com- varii? Cette erreur serait encore moins extraordinaire
mencent souvent par la seule lettre initiale de son que celle d'un copiste qui a lu , dans une autre bure
nom. Il marquait quelquefois dans sa formule de de ce pape, notarii regis au lieu de reglonarii. Un no-
souscription le rang qu'il occupait parmi les papes du taire d'Agapit a employé, dans deux actes différents,
nom d'Adrien: Ego Adrianus hujusnominis IV catho- la formule per indictionem VII ou per indictionem slIpra- .
licœ ecclesiœ episcopas subscripsi. «Parmi les simples dictam au lieu de indic/ione vil ou indictione supradictâ.
« bulles d'Adrien IV, disent les Bénédictins, nous n'en Un privilége d'Agapit II marque dans le corps même
«avons rencontré qu'un très-petit nombre datées de' de l'acte la date de l'Incarnation et de l'indiction:
« son pontificat. • Dans les bulles solennelles il suivait "Quicquid vos, etc. acquisiti flleritis, etc. ex prœsenti
PARTIE II. - CHAPITRE VII. 259
a an no incarnationis D. N. Jesu Christi DCCCCLI decimâ en outre, que l'indiction XII ne convient à l'an 1298
«indictione, etc., vobis vestrisque successoribus firma- qu'en la comptan t du 25 septembre; or il paraît
, assez
«mus, etc. n Viennent ensuite les anathèmes et les bé- probable 'que cette supputation était suivie dans les
nédictions d'usage, puis l'acte se termine par la date, actes d'Albert. En effet le Corps diplomatique, auquel
suivante: «Scriptum per manus, etc. i~ mense De- la citation de cette date a été empruntée; renferme en
a cembrio in supradicto anno, indictione suprà nomi- . outre trois autres diplômes du même prince, datés de
« natâ. D Cette manière de dater est extraordinaire
, . en ce l'indiction; le premier, qui est du jour des nones
qui concerne l'année de l'Incarnation; mais pour l'in- (5) septembre. 1299, porte l'indiction XII'; les deux
diction, il arrive souvent qu'après l'avoir marquée autres, qui sont du 8 décembre de la mêma , année,
dans le corps de l'acte on n'en répète pas le chiffre portent l'indiction XIII. Le Supplément au Corps di-
dans les dates. plomatique renferme également deux actes, 'l'un du
13 des calendes de novembre - ( 20 octobre) 1298,
AGATHON, ordonné pape le 27 juin 678 ou le 26juin l'autre dU.15 des calendes de mars (15 février) 1299,
679, meurt Je 10 janvier 682. - Dans un de ses pri- et qui tous deux sont datés de l'indiction XII. On voit
\'iléges, il, ne prend pas le titre d'évêque, mais ce- que toutes ces dates peuvent. se concilier en ad-
lui de servus servorum Dei, suivi de in Domino salutem. mettant que l'indiction est comptée du 25 septembre,
La salutation fmale est ainsi conçue: «Sic vos omnes tandis qu'il faudrait, dans l'hypothèse contraire, sup-
«cum \'estro rege filio nostro carissimo in pace custo- poser que sur six dates il y en a quatre de fausses.
~' diat Dei gratin. n •
"Doinini Alberti regis invictissimi. » Et après le mono- « bora\'i. n La date précède, ordi nairement la signature:
gramme: "Datum in Nuremberch per manus Eber- "Acta est haec praefata donalio anno ab incarna-
• hardi de Lapide prepositi ecc1esie Wizzemburgen, « tione DCCCCXXXVlII-, in quo anno bellum factum est
"aule nostre cancellarii, an no Domini MCC. nonage- "in loco qui Bruningafeld dicitur, ubi Anglis victoria
«simooctavo, XI Kalend. Decemb. indiccione XII, regni " data est de caelo. D
"vero nostri anno primo.» Cette formule de date est
celle qu'il emploie ordinairement. TI faut remarquer, ALEXANDRE II (Anselme Badage), couronné pape
33. •
.•
. , ,
260 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
le 30 septembre 1061. meurt le 21·avril 1073. - raire on lit cette autre devise: MAGNUS DOMINUS
Toutes ses bulles commencent par ces mots: u Alexan- NOSTER ET MAGNA VŒTUS EJ.US. Le nom du pape n'est
• der epi"copus servus servorum Dei. D Quelques-unes point marqué sur ce premier cercle. Le second pré-
sont précédées du monogramme de J. C. Dans la sus- sente une disposition toute différente; il ne renferme
cription de ses épîtres il retranche quelquefois le mot qu'une devise qui est ainsi conçue: EXALTAVIT ME
episcopus; on en rencontre même une. dans la Collec- DEUS IN VIRTUTE BRACHII SUI. Cette devise est écrite
tion des historiens de France, qui commence ainsi : entre les deux lignes concentriques de son cercle,
• Alexander Gervasio.; Les saluts, quand ils ne sont dont raire était divisée comme à l'ordinaire en quatre
pas entièrement supprimés, peuvent se réduire à peu quartiers .. Le mot ALEXANDER occupe les deux parties
près aux formules suivantes : In perpetuum; in per- supérieures, et PAPA II les deux alltres. Les sceaux
petuum salutem et apostolicam benedictionem; tam d'Alexandre Il présentent d'un côté le même arran-
prœsentibus quàmfuturis in perpetuum; salutem et apo- gement que celui du second. cercle qui ·vient d'être
stolicam benedictionem; perpetuam in Domino salutem. décrit: sur l'autre face on lit les mots ALEXANDRI
• Quelques-unes de ses bulles, disent les Bénédic- PAPE disposés en rond et précédés d'une croix. Le
« tins, renferment encore les deux formules scti- chiffre Il, surmonté d'un trait horizontal, occupe à
• ptum, etc., data, etc., ou datum, ctc. D'autres ne con- lui seul le champ. On cite un autre sceau ou une mé-
• servent plus que la dernière. Les peines d'ana- daille qui porte pour inscription circulaire : QUOD
« thème, etc. y sont ordinairement marquées avec les NECTIS NECTA~, QUOD SOLVIS IPSE RESOLVAM. Alexandre
«clauses si quis, etc., qui vero, etc.; il en va de même ~I a pris, dans plusieurs souscriptions, le titre d'évêque
«par rapport à ses successeurs. C'est sur quoi l'on doit . de Lucques qu'il n'avaitpas voulu abandonner en mon-
CI compter dans la suite sans qu'il soit besoin d'en aver- tant sur le saint-siége : « Ego Alexander solius Dei mi-
« tir. Ces clauses ne sont pourtant pas encore tout à fait • sericordiâ licel indignus S. R. E. prœsul et Lucensis
« conçues dans les termes consacrés au siècle suivant. • episcopus, in hoc decreto à me facto subscripsi. D
.Il faut toujours savoir qu'en celui-ci on les ··plaçait
• souvent après les dates. Du nombre des bulles de ce ALEXANDRE III (Roland), élu pape le 7 septembre
«pape il y en a où le chancelier déclare qu'il ne les 1 159, est sacré le 20 du même mois, et meurt le
CI date que comme tenant la place d'Annon, archevêque 30 août 1181. - Alexandre III n'a rien changé à la
CI de Cologne. (Voy. BENOÎT. VIIL) Mais le plus souvent forme des bulles solennelles, si ce n'est que le sa-
CI il s'en acquitt~ en qualité de chancelier el de biblio- lut in perpetuum est remplacé quelquefois par in
• thécaire. sans dire un mot de cet archevêque. Pour pcrpetuam memoriam ou rei memoriam : on y trouve
a distinguer Alexandre II des autres papes, quelquefois aussi par exception salutem ct apostolicam bencdictionem .
• les dataires lui appliquent l'épithète de junior au lieu Les Bénédictins doutent que la souscription dont
• de secundus. L'omission dela date du lieu devient plus plusieurs de ces actes sont revêtus soit de la main du
• rare de jour en jour: l'année du pontificat se place pape; mais les signatures des cardinaux leur pa·
« souvent avant celle de l'Incarnation. Il n'est plus guère raissent originales. • Ses simples bulles, disent les
« de bulles destituées de cette dernière date. Nous par- Il mêmes auteurs, sont à l'ordinaire destituées de toute
.lons toujours des bulles très-solennelles, et non pas • signature; elles n'ont et ne doivent avoir d'autres
a de celles qui le sont moins, bien que très-authen- Il dates que celle du lieu et dujour dtimois: autrement
• tiques.» Voici un exemple d'une de ces dates solen- • on aurait quelque raison de les t~nir pour suspectes.
nelles : u Data in sacro Lateranensi palatio VI Idus • Sur environ deux mille .que nous avons ex.aminées
«Maii, per manus Petri S. R. E. subdiaconi et cancel- «avec toute l'attention possible, il ne s'en.est trouvé
.larii. vice domni Annonis Coloniensis archiepiscopi, • que deux qui ajoutent l'année du pontificat aux pré-
• anno secundo domni Alexandri papœ, et ab incarna- (1 cédentes dates; encore a-t-on grand sujet de croir1l!
• tioneDomini nostri Jesu Christi MLXIII, indictione I. » CI et tous leurs caractères semblent nous l'annoncer,
Le .même bibliothécaire a pris d'abord le titre d'aco- (1 qu'elles pourraient bien être d'Alexandre IV plutôt
lyte, puis celui de sous-diacre, et enfin celui de prê- • que d'Alexandre III. D Il commençait l'indiction au
tre. li résulte de plusieurs bulles d'Alexandre II 1" janvier ou aU.l" septembre, et l'année au 25 mars
qu'il commençait l'indiction au 1 er septembre, et ou à Pâques. Les actes sont datés par des notaires ou
r année au 1 cr janvier; mais il a pu suivre un autre par Albert, chancelier, qui devint pape sous le nom
calcul. Ce pape a employé deux cercles: l'un porte ·de Grégoire VII. Alex.andre m avait pour devise:
une inscription circulaire en lettres capit;lles et ainsi Vias tuas, Domine, demonstra michi. Il est le premier
conçue: DEUS NOSTRUM REFUGIUM ET VIRTUS. Dans qui ait introduit l'usage des monitoires, devenus SI
PAR TIE II. - CHAPITRE VII. 261
communs dans les derniers temps: En eITet, ~ jusqu'à clamavi, et exaudivit me. Ce pape, selon les auteurs de
• son pontificat, disent les Bénédictins, on ne trome l'Art de vérifier les dates, commençait l'année au
a point d'exemple qu'on ait obligé ceux qui avaient 25' mars, dans ses grandes bulles. Mais celle règle
a connaissance de quelque crime à venir le révéler, n'est pas sans exception, comme le' prouve une bulle
• sous peine d'excommunication.» ' datée du VII des ides de janvier 1496 et de la qua-
trième année de son pontifICat. «Nous ne voyons pas,
ALEXANDRE IV (Reinald), élu pape le 12 décembre «disent les Bénédictins, qu'Alexandre VI ait suivi les
1254, est sacré le 20 du même mois, si, comme "formules introduites sous Innocent VUI; mais ses
l'annonce l'Art de vérifier les dates, son pontificat a "successeurs, non contents de les imiter, enchérirent
duré six ans cinq mois r.t six jours. Suivant Fleury. " encore sur elles. Tout ce qui se rencontre de plus sin-
Alexandre IV aurait été élu le 25 décembre 125", et « gulier dans les constitutions d'Alexandre se rédui t à
sacré le surlendemain : celle opinion est contredite « une bulle dont les dates portent anno Domini pour
par des témoignages irrécusables, qui fixent au 12 dé- " al/no incarnationis Dominicre, et peut-être à un bref ou
cembre l'élection de ce pape. Il mourut le 25 mai «ces mots, sub annulo piscatoris, sont supprimes, et à
1261. - Un de ses priviléges prouve qu'il a com- "l'omission de servas servorum Dei; dans quelques
mencé l'année au l or janvier ou au 25 décembre; il a «bulles, s'il faut s'en rapporter aux: collections de
pu d'ailleurs s'écarter de ce système. La date d'une «Leibnitz et de Rymer, citées dans le bullaire de
de ses bulles commence par datis au lieu de datum. "Luxembourg.» On trouve néanmoins, au bas de
Il avait'pour devise: Domine, servum tuum sllscipe in quelques ~uUes d'Al~xandre VI, des certificats de
bonllm. «Ce pape. disent les Bénédictins, donna beau- publication du genre de celui qui a été cité à l'article
a coup de priviléges, par lesquels il accordait à difIé- d'Innocent VIII.
• rents abbés le droit de porter les habits pontificaux; , .
«mais ils étaient ordinairement dans la forme des ALFRED LE GRAND, quatrième iils d'Ethel wolf , roi
• simples bulles. » Il a quelquefois employé la formule d'Angleterre, succède à son frère Éthelreù 1", en
ad perpetuam rei memoriam, sans terminer d' ailleurs 87 l " et meurt le 25 octobre 900.
par une date solennelle les actes où elle se trouve; •
•
d'un autre côté, il a donné plusieurs priviléges revê- ALPHOi'iSE, roi de Castille, dixième du nom, pe-
tus des formes les plus solennell,es : 13. date y précède tit-ms, par sa mère Béatrix, de l'empereur Philippe, ..
quelquéfois les signatures. Dans la formule de sous- élu roi des Romains le l or avril 1257, ne parut ja-
cription, «Ego Alexander catholicœ ecclesiœ episco- mais en Allemagne pour faire valoir ses droits,
a pus,» il a quelquefois substitué'le motsedis à ecclesiœ.
Ughelli rapporte un de ses priviléges ou la formule ANACLET II (Pierre de Léon), antipape, élu le
ordinaire episcoplls, servus, etc. est remplacée pal' 15 et consacré le 2 ~ février 1130, meurt le 25 jan-
papa quartus. Voici une de ses dates solennelles, ou vier 1 138. - Il signe tantôt simplement .evêque, tan-
l'on retrouve la qualification de maître des ecoles, prise tôt évêque de la religion ou de l'eglise catholique. Un
par.le dataire, comme sous le pontificat d'Innocent IV: de ses priviléges porte in omnem perpetuitatem, au lieu
• Dat. Neapoli, pel' manum Guillielmi magistri' scho- de in perpetullm. Il avait pour devise:, Domin.us forti-
a larum Parmens. S. R. E. vicecancellarii, V Id.us Apl'. tudo plebis sure. Quoique .les signatures des témoins
a indict. XIII, incarn. Dominicœ MCCLV, pontiflCatûsve- paraissent seulement dans ses bulles solennelles, on
• ro domini Alexandri papœ IV anno I. Il Voy. le sceau rencontre un de ses actes qui, tout en ne portant que
d'Alexandre 'IV, planche U, n° 5. la date des bulles ordinaires, c'est-à-dire le lieu et le
jour du mois, renferme sa souscription et celle de
ALEXANDRE V (Pierre), wrnommé Philarge, élu deux de ses cardinaux.
pape le 26 juin 1409, et couronné le 7 juillet suivant, ,
ou, selon Muratori, élu le 15 juin 1"09, ct couronné S. ANASTASE II, ordonné pape le 24 novembre 496,
le 1 7 du même mois, meurt le 3 mai 1410. - Il meurt le 17 novembre 1.98. - Une lettre qu'il écrivit
avait pour devise: Exaltavit me Dells in virtute bra- à Clovis en 497 commence ainsi: « Glorioso el iIluslri
chii sui. « mio Cludoecho, Anastasius episcopus.» En parlant
de lui-même. il dit: nos volumas, etc.; mais, en s'adres-
ALEXANDRE VI (Rodrigue Borgia) , élu pape le 1 1 et sant à Clovis, il emploie la forme du singulier: a Perge
couronné le 26 août 1492. meurt le 18 août 1503.- «igitur, gloriose mi, ut Deus omnipotens serenitatem
Il avait pour devise: Ad Dom/nI/m, cùm triblllarer, " tuam et regnum protectione cœlesti proseql1alur, etc, »
, , ,
B
•
BENOIT l''' (Bonose), ordonné pape le 3 juin 574, On ade lui une bulle sur papyrus qui a vingtel un pieds
meurt le 30 juillet 578. de long sur deux de large; en voici les dates d'après le
fac-simile donné par Mabillon: u Scriptwn pel' manum
BENOIT II, ordonné pape le 26 juin 684, meurt'le u Theodori not. et scriniarii scae (sanctœ) H.omanae cc-,
7 mai 685,. - Les Bénédictins citent de lui la suscrip- u clesiae in mensi Octubrii, iodictione quartâ. Beneva-
tion suivante qui est antérieure à son sacre: «Bene- .lete. Dalum Nonas Octubrias per manum Theophy-
1{dictus presbyter et in Dei nomine electus S. Sedis u lacti secundiéerii scre (sanctœ) sedis apostolice, imp.
1{apostolicre Petro notario regionario, etc .• CI dn. n. piis aug., (imperante domino nostro piissimo .
BENOIT Ill, élu pape et intronisé le 17 ou le 18 juil- CI ejus anno tricesimo nono, sed et Hludouuico novo
let 855, ordonné le 29 sèptembre suivant, ou, selon a imp. ejus mio anno septimo .• On voit que cette date
Fleury, dès le lor de ce mois, meurt le 8 avril 858.- est remplie de solecismes. Il faut remarquer que la for-
Il prend presque toujours le titre de servus servorum mule datum est ecrite 'au nom du secondicier.
Dei, et souvent il ajoute vicaire de S. Pierre. TI employa
de nouveau r ancienne salutation: «optamus beatitu- BENOIT IV, élu pape au mois de décembre 900,
«dinem vestram in Christo benevalere. » Dans ses pri- meurt au commencement d'octobre 903, - Il datait
viléges il ne se servit que de benevalete placé avant ou des années de l'empereur régnant, de l'indiction et du
après scriptum, etc., et communément entre deux croix. jour du mois. Une de ses bulles est datee anno 1/ post
Quelquefois on rencontre son monogramme également obitum Landeberti. Or Lambert était mort en octobre
,~ntre deux croix. Il prenait l'indiction au l" septembre. 89 8 , et par conséquent Benoît IV aurait dû, dès le pre-
PARTIE II. ~ CHAPITRE VII. 265
mier jour de son pontificat, dater de la troisième an- qu'on l'avait regardé à tort comme un nouveau
née après la mort de Lambert. Mais cet acte porte en . pape.
outre la date du II des calendes de septembre, in-
diction 111, ce qui revient au 31 août 900; et comme BENOIT VIII (Jean) devient pape au plus tard le
Muratori a prouvé que Jeim IX vivait encore au mois 6 juillet 1012, et meurt vers la fin de juillet 1024.
de novembre de cette. année, il est évident que la (VQy. GRilGOIRE, antipape.) - Il prend ordinairement
bulle dont il s'agit a été faussement attribuée à Be- le titre de servus servorzzm Dei; mais il se qualifie aussi
noît IV, ou que les dates en ont été altérées: "sanctœ unive~salis Ecclesiœ prresùl;. pel' divinam
Il gratiam S. R. Ecclesiœ prœsul et episcopus; prœsul
BENOIT V, élu pape par les Romains après la mort Il apostolicœ sedis. D Dans une épître adressée à Milon,
de Jean XII, arrivée le 14 mai 964, et en opposition évêque de Vérone, le salut n'est exprimé qu'avec une
àLéon VIII, élu par un concile, est fait prisonnier par restriction: si meremini, apost61icam yratiam et benedi-
Othon 1", le 23 juin 964, abdique aussitôt après, et ctionem. On rencontre aussi les formules suivantes: sa-
meurt le 5 juillet .965. lutem carissimam cum benedictione apostolictl, ou in per-
petuum' in Domino salu/em; èt dans un acte adressé aux
BENOIT VI, ordonné pape vers la fin de 972, est mis év"êques de Bourgogne, d'Aqüitaine et de Provence:
il mort en 974. (Voyez cependant BENOîT VII.)-TI pre- « Salut~m et benedictionem ex parte Dei omnipoten-
nait le titre d'apos/olicas et plus souvént de servas ser- " lis et B. Petri apostolorum principis, et meâ qui prœ-
• vorumDei, suivi de in perpe/uum, quand il s'agissait de "sulatum, licet indignus, tenere'videor apostolicœ seo.
priviléges. Il a employé pour formules de salut: perpe- " dis. D On a de lui des confirmations de priviléges qui
tuam in Domino salut~m'ou mansuram in Christo felici- ne présentent que la date du jour et du mois; d'autres
ta/em. TI ajoutait dans les dates de ses grandes bulles y ajoutent l'indiction. Cependant il a répété la date du
l'année·de l'empereur après celle de son pontificat. mois jus,qu'à trois (ois dans certains actes. (Voy. SER-
GIUS IV.) Enfin il a daté deTlncarnation et des années
BENOIT VII, élu pape et intronisé le 28 décembre de Henri II, comme le prouven t les deux citations sui-
974 ou en 975 avant le 25 mars, meurt le 10 juillet vantes: 1° Il Anno ab incarnatione Domini MXXIIl,
983. - Au titre episcopus servas servorum Dei, Benoît " pontiflCatûs vero D. Benedicti papœ VIII sedis an no.
VII ajoute sanctœ Romance sedis apostolicus. La s.uscrip- " XIl, imperii vero domini Henrici imperatoris Roma-
tion de ses lettres se terminait par une des formules Il norum x, indict. VI, mense Julii, die XXVIII. Amen.
in Domino salutem, perpetuam in Domino salutem ou per- u 2° Daia VI IdllS Februarii per man us Piligrini Colo-
peluam . salu/em. Un de ses actes commence ainsi: " niçnsis. archiepiscopi 'et bib~iothecarii sanclœ sedis
" Dilectissimis nobis in Christo filüs Hordberto, etc. Be- u apostolicœ qui vicem Benedicto commisit episcopo,
" nedictus, divinâ gratiâ prœditus, apostolicœ sedis pon- " anno, Deo propitio, pontifI~atûs domni Benedicti sum-
" tifex, servusautem servorumDei,inDominosaluteme-.. "mi pontificis et universalis octavi papœ XII, imperii
Il est peut-être, avec Grégoire V, le seul pape de son "vero domini Heinrici secundi imperatoris'augusti x,
siècle qui ne place pas toujours son nom avant celui "indictione VII. Il On voit dans celle seconde date que
des personnes auxquelles il écrit. Une de ses bulles les fonctions de bibliothécaire du S. Siége sont rem-
porte seulement la (late du jour, une autre omet la plies par Piligrin, archevêquè de Cologne. Ses deux
date du pontificat et n'exprime que celle de l'empire successeurs Herman et AnIjon e"urent aussi le même
d'Othon II. Il a daté aussi de l'année de l'Incarnation titre, et y joignirent celui d'archichancelier. Mais ces
et en même temps d'une ère qui la précède de 28 ans. trois archevêques de Cologne sont les seuls, selon les
« Da'l.um VIII Idus Maiàs, imperante domino nostro Bénédictins, qui aient occupé cette charge à la Cour de
"Ottone ....... an no XII, indict. VII,. incarn. CMLXXIX, Rome. Durant leur exercice le titre de chancelier n'en
"œrâ MVII. D Cette ère, suivant les Bénédictins, aurait fut pas moins porté par plusieurs cardinaux, qui ont
été employée quelquefois du x' au XII' siècle; mais daté plusieurs bulles sans faire mention de ces arche-
les chronologistes ne donnent à cet égard aucune ex- vêques, dont il n'est plus question d'ailleurs après la
plication. Benoît VII, suivant les mêmes auteurs, au- mort d'Alexandre Il. Une des bulles de Benoît VIII est
rait pris quelquefois l'indiction au mois de janvier. remarquable en ce que la date du sfriplum est anté-
Muratori cite cinq chartes desquelles il résulte que rieure de sept mois à ceBe du datum. Sùivant les Béné-
son pontificat aurait commencé en 972. M. de S. Marc dictins, ce papecommençaitl'indiction tantôt au 1" sep-
a supposé alors que Benoît VI n'était pas mort en pri- tembre, et tantôt au 1" janvier. '
son, qu'il avait de nouveau occupé le saint-siége, et
, , .
26[1 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
BENOIT IX (Théophylacte) devient pape en 1033, tembre 13g4, ordonné prêtrc le 3 octobre suivant, S:1-
est chassé en 1038, et rétahli la même année par l'em- cré et couronné le I l du même mois, en opposition à
pereur Conrad; chassé de nouveau en 1044, il repa- Bonifàce IX, fut deposé le 5 juin 140g et ensuite le
raît au bout de quelques mois, cède le pontificat à 26 juillet 1417; il mourut le 1" juin ou le 2g llO- D
Grégoire VI (Jean Gratien), remonte de nouveau sur· vembre 1424.- Les Bénédictins citent de lui un bref
le S. Siége le 8 novembre 1047, et abdique définitive- dont la date est ainsi conçue: «Datum apud castrum
ment le 17 juillet 1048. - TI emploie pour formule de «prœdictum (cast1'llmRaynaldi), die XII Martii, sub si-
salut, tantôt salutem et apostdlicam benedictionem, tantôt • gneto nostro' secreto .• Cet a~te est adressé en même
in perpetuum ou perpetuam in Doml-no salutem. TI est le temps au roi de France,à son conseil et à l'université
dernier pape qui ait daté de l'année de l'empereur ré- de Paris. C'est là peut-être l'exemple le plus ancien
gnant. En voici un exemple cité par les Bénédictins: d'un acie public, qu'un pape ail scellé du sceau secret.
• Scriptum per manus Stephani protoscriniarii S. Sedis En effet l'anneau dont Jean XVI se servit pour sceller
«A. menseJunio, indict. YI. Benevalete. Datum Kalen- -une bulle de confirmation ne peut être considéré que
• dis Julii per manum Bosonis episcopi S. Tiburtinœ comme un sceau public, différent de la bulle de plomb .
« ecclesiœ et bibliothecarii S. S. A., anno ah incarnatione Quant à Clément IV, il ne paraît pas qu'il ait employé
u Dl;lmini MXXXYIlI, pontificatûs vero domini Benedièti l'anneau du pêcheur pour un acte public. Sur la bulle
«VIII (il faudrait Vnll) papœ sedente anno YI, imperii de plomb de Benoît XIII, au-dessus de Benedictus, «on
« vero D. Conradi imperatoris Romanorum XII, indict. « remarque, disent les Bénédictins, une croix qui ne
« YI , menseJunii, die XXIX .• Suivant les Bénédictins, la «s'y trouvait point jusqu'à la fin du XIIe siècle et appa-
répétition du jour du mois placée à la fin de la form ule « remment plus tard, mais dont on rencontre beaucoup
datum ne doit plus reparaître dans la suite. On fera « d'exemples depuis le commencement du Xy e siècle,
obsèrver d'ailleurs qu'il devrait y avoi~ datum 111 Ka- «si Ton n'en peut pas faire une règle générale. D
lendis Julii au lieu de datum Kalendis Julii qui désigne
•
le J" juillet et non le 2 9 juin. BÉRENGER, fils d'Everard, duc de Frioul et petit-fils
de Louis le Débonnaire par sa mère. Gisèle, reconnu
BENOIT X (Jean), antipape, élu par des factieux, roi d'Italie -par une portion de la noblesse à la fin de
le 30 mars 1058, se maintient jusqu'au 18 janvier février 888, couronné le mois suivant par Anselme,
105g environ. archevêque de Milan, et sacré empereur pa.r Jean X
le 25 décembre g15, est assassiné au commencement
BENOIT XI (Nicolas Bocasin), élu pape le 22 octobre de mars 924. - La formule initiale de ses diplômes
1303, et couronné le 27 du même mois, meurt le 6 était: « In nomine Domini nostri Jesu Christi Dei
ou le 7 juillet 1304.-'Il commençait l'année au 25 «œterni, Berengarius gratiâ Dei rex .• Devenu empe-
décembre ou au 1" janvier. TI avait pour devise: Illu- reur, il commenca , ainsi: «In nomine Domini Dei
stra faciem tuam super servum tuum. Les Bénédictins «œterni, Berengarius divinâ favente clementiâ impe-
ont rencontré une bulle solennelle de Benoît XI. La « rator augustus. D LeCorps diplomatique renferme un
suscription de cet acte se termine par ces paroles: tam diplôme du même prince,· dont voici la suscription et
prresentibus quàm futuns in perpetuum. TI est signé du les formules finales: «In honorem Domini nostri Jesu
.' pape etdes cardinaux, et daté par Papinien, évêque de «Christi Dei œterni, Berengarius divinâ favente cle-
Parme et vice-chancelier de la S. E. R. «mentiâ rex .... Ut autem verius credatur et diligentiùs
« ab omnibus observetur, manu propriâ roboratum an-
BENOIT XII (JacqllesFournier), élu le 20 aécembre '« nulo nostro subter jussimus sigillari exempla (proba-
1334, et couronné i.e 8 janvier 1335, meurt le 25 «blement exemplar). Signum domini (monogramme)
avril 1342. - On trouve dans la plupart de ses bulles «Berengarii gloriosissim~ regis. Marlinus, etc. ad vicem
la formule: ad perpetuam rei memoriam. TI avait pour «Petri episcopi et archicancellarii recognovi. Data VII
devise: Benedic, Domine, hrereditati ture, Il a donné « Kal. Maii, anno incarnationis Domini Dcccxclx,domini
vers 1335 une bulle d'indulgences écrite en lettres d'or, «autemBerengarii gloriosissimi regisxII, indictione II.
Les Bénédictins ont rencontré une bulle de Benoît XII, u Actum Papiœ in Dei honorem feliciter .• Les années
datée de l'Incarnation, et signée par ce pape et ses car- de son empire se comptent du 25 décembre g15. Il
dinaux. Pour lamanière de commencer l'année, voyez suit quel({uefois dans ses diplômes le calcul pisan.
CLÉMENT V,
•
BÉRENGER Il, ms d'Adalbert, marquis d'Ivrée, et
BENOIT XIII (pierre de Lune), élu pape le 28 sep- petit-fils de l'empereur Bérenger par sa mère Gisèle,
•
PARTIE II. - CHAPITRE VII. 265
est élu roi d'Italie conjoinfement avec Adalbert son fut remonté sur le 'saint.siége, les notaires donnèrent
fils, le 15 décembre 950. Déposé en octobre 961, avec deux époques à son pontificat, l'an 974 et l'an 984.
son fils, et fait prisonnier en 964,' il meurt en 966.
BONIFACE VIII (Benoît Caïetan). élu pape le 24 dé·
BERN ARD, fils naturel de Pepin, placé sur le trône cembre 1294. sacré le 2 janvier 1295 et couronné
d'Italie par son aieul Charlem'agne au mois d'octobre quelques jours après, meurt le Il octobre 1303. Il
812, se révolte en 817 contre Louis le Débonnaire. commenç~it l'année à Noël. comme le firent presque
.vaincu et condamné à perdre la vue, il' meurt, trois tous ses successeurs au XIV' siècle. n ne datait souvent
jours après l'exécution de la sentence, le 17 avril 818. que de l'année de son pontificat. Il avait pour devise:
Domine Deus in adjutorium meum intende. a Plusieurs
BERTRAND, duc héréditaire ~e Toulouse et d'Aqui- (( bulles de Boniface VIII, disent les Bénédictins, ter-
taine. Voy. BOGGIS. (( minent leur suscription par la clause ad perpetuam rei
(( memoriam. Une qui finit par le salut ordinaire, salll-
BOGGIS, duc héréditaire de Toulouse et d'Aqui- (( tem et apostolicam benedictionem, ne laisse pas d'être re-
taine, fils de Caribert, entra en possession des états a vêtue de ces dates: Dalum Anagniœ anno incarnatio-
de son père avec Bertrand son frère en 637. Ilmourut (( nis MCCCI/I, VIII !dllS Junii, pontificat.as nostri
en 688, et Eudes ou Odon succéda en même temps à a anno IX. Si l'on envisageait cette bulle et quelques
Boggis son père et à Bertrand 'son oncle, par la ces- « autres des papes du siècle précédent sur le pied des •
sion du HIs de Bertrand, Hubert, depuis évêque de u plus solennelles, elles nous donneraient lieu de re-
Maëstricht, qui abandonna ses droits héréditaires a marquer ici: IOle retranchement de l'indiction, 2° la
pour embrasser la vie ecclésiastique. L'Art de vérifIer (( transposition du jour du mois après l'année de l'Incai-
les dates n'indique pas l'époque de la mort de Ber- u nation. Au contraire si l'on les met dans le rang des
19 février 607, meurt le 12 novembre 606 ou le a date, contredit la proposition du P. Papebrok, suivant
10 novembre 607' a laquelle Boniface aurait dû commencer l'année au
a 25 décembre. Mais peut-être ne faut-il entendre ici
BONIF ACE IV, élu pape le 18 septembre 607 ou le 25 a rien autre chose par incarnation que la naissance de
aOût 608, meurt le 7 mai 614 ou 61 5. Spelman cite u J. C., les exemples de pareille acception étant sans
une lettre de Boniface IV datée de l'Incarnation; el a nombre.» En définitive les Bénédictins semblent
quoique cette date soit fautive, il ne la regarde pas s'être arrêtés au sentiment du P:Papebrok, qui affirme
comme apocryphe. Ce serait le plus ancien exemple que Boniface VIII commençait l'année à Noël pour
d'une bulle datée des années de J. C. se conformer au style des Aragonnais auxquels il avait
donné le royaume de Naples. Les auteurs de l'Arf de
BoNIFACE V, ordonné pape, selon Fleury. le 29 dé· vérifier les dates ont adopté la même opinion, et ils an-
cembre 617, ou, selon Pagi, le 23 décembre 619. noncent en outre que la plupart des papes du XIV' siècle
meurt. selon le premier. le 25. ou, selon le second, suivirent le même calcul. (Voy. CLÉMENT V.) Du reste
le 22 octobre 625. il n'est pas toujours facile de fournir des preuves à
l'appui de cette assertion. En effet les bulles revêtues
BONIFACE VI. élu pape après le 15 avril 896, meurt des formules de date les plus solennelles deviennent
au bout de quinze jours. de plus en plus rares. Ces formules manquent à des
bulles de Boniface VIII, qui ~ependant ont été dres-
BONIFACE VII (Francon), antipape, élu en 974 pen- sées dans le consistoire public. Mais quand même le
dant la captivité de Benoît VI ou après sa mort, est bullaire romain ne renfermerait pas la preuve directe
chassé au bout d'un mois. Il reparaît ensuite au mois que Boniface VIII a employé des dates solennelles, on
de mars 984, et fait enfermer Jean XIV au château de en aurait d'ailleurs la certitude, puisque l'on connaît
Saint-Ange. Il se maintint jusqu'au mois d'octobre sa devise, et que a ces sortes de sentences rie concou-
suivànt et mourut au mois de 'mars 985. Depuis qu'il • rent jamais, disent les Benédictins, .qu'avec les s\>-
34
266 ÉLÉMENTS DE PA-LÉOGRAPHIE.
« lennités les plus grandes dont les bulles puissent être duc de Lombardie par Charles le Chauve au mois de
u susceptibles. n Quoique la formule ad certitudinem février 876, et chassé l'année suivante par Carloman,
prœsentium et memoriam futurorum soit ordinairement roi de Bavière, reçut presque aussitôt de Charles le
réservée aux bulles d'excommunication, Boniface VUI Chauve le titre de roi de Provence. Le 15 octobre 879
ra employée dans la suscription d'un acte par lequel il se fit reconnaître comme souverain indépendant. Il
il restitue au roi d'Aragon son royaume d'Aragon et mourut au plus tard en avril 887' Ses diplômes com-
de Valence et le comté de Barcelone. Dans une de mencent 'orâînair~meat ainsi: In nomine sanctœ et in-
ses bulles, au lieu de désigner le jour par le quan- dividuœ1rinitatis Boso misericorditî. ou gratid Dei, ou
tième du mois, il se sert des termes suivants : Actum bien ipsius tnisericordù1, et quelquefois divind favente
Laterani die cœnœ. Domini, pontificatûs nos tri anno IX. clementid rex. Un diplôme accordé en 887 à l'évêque
Voy. le sceau de Boniface VIII; planche U, n° 8. de Maurienne renferme cette formule singulière: u Re-
({ gnante Deo factore omnium, qui cuncta suo disponit
BONIFACE lX (Pierre ou Perrin Tomacelli), élu ({ ordine, cujus nutu ac poteslate reges regnant, qui
pape le 2 novembre 1389, et couronné le 9 du mêI?e ({ nobis beneficio sure misericordire regni gubernacula,
mois en opposition à Clément VII, meurt le 1" oc- ({ non nostris intervenientibus meritis, concessit; Ego
tobre 1404. TI comptait les années de son ponti- ({ quippe Boso procurante divinâ gratiâ Burgundiorum
ficat du jour de son couronnement. Ce pape est le ({ Ausonorumque rex, unà cum Ermengarde uxore, etc .•
, premier dont la tiare, dans les monuments contempo- Il compte les années de son règne du 15 octobre 879,
rains, soitornée d'une triple couronne. - Il avait po~r Un de ses diplômes, publié par du Chesne, est daté de .
devise: Ad te levavi animam. Il a, comme ses pré- l'Incarnation: u Anno incarnationis Domini nostri
décesseurs, employé alternativement les formules: « Ad • Jesu Christi DCCCLXXIX, anno primo post obitum Hlu-
• perpetuam rei memoriam, Ad· futuram rei memo· • dovici gloriosissimi regis. D Voici une autre de ses
u riam, et Salutem et apostolicam benedictionem. » dates: « Datum VI Idus Novembris, indictione Xli, an no
u 1 reglli domni Bosonis gloriosissimi regis. Actum
BoSON, fIls de Théodoric 1", comte d'Autun, créé u Lugduno civitate, in Dei nomine feliciter. Amen. D
c
CALIXTE II (Guy), élu pape le 1" février 1119, ({ lieu et du jour du mois. Gervais, archiviste notaire
et couronné le 9 du même mois, meurt le 12 ou le « et régionnaire, apposait encore son nom à quelques
13 décembre ù24. - Il a employé l'invocation sui- ({ bulles solennelles. Mais, depuis lui, il nereste pas dans
vante: In nomine Domini omnipotentis nostri J. C. et in « les bulles la moindre trace des formules particulières
nomine. sanctissimœ et individuœ Trinitatis; mais en gé- « aux archivistes et .aux notaires distinguées de celles
néral il débute parla formule: Ca/ixtus episcopus servas « des dataires. »Il ne faut pourtant pas en conclure que
servorum Dei. La suscription se termine tanlôt par in leur charge fût supprimée, puisque le titre de notaire
perpetuum ou imperpetuum, tanlôt par salutem et apo- reparaît fréquemment, dans la formule commençant
stolicam benedictionem. (Voy. <.iÉLASE II.) La formule de par datum. Peut-être même ne cessèrent-ils que sous
souscription, qui est presque toujours placée avant la Calixte Il de marquer leurs noms et leur formule scri-
date, est conçue dans les termes suivants: Ego Ca- ptum, tout en continuant d'ailleurs de rédiger et d'écrire
lixtus ou Calistus catholicœ ecclesiœ ou catholicœ sedis et les pièces. Il est bon de savoir aussi que la formule,
ecclesiœ episcopus subscripsi, ou subscribo et confirma, ou scriptum per manus Gervusii regionurii et notarii sacri
confirmavi et subscripsi, ou laudavi, ou collaudans corifir- palatii, n'est accompagnée d'aucune note chronolo-
/
mavi. Son cercle, qui présente la même disposition que gique dans les bulles de Calixte II. Elle est immédia-
celui de Pascal n, renferme la devise suivante: F IR- tement suivie de la souscription du pape, après
MAMENTUM EST DOMINUS TIMEN'fIBUS EUM. Les bulles laquelle vient la formule datum qui réunit à la
de. Calixte II font quelquefois mention des signatùres date du lieu, du jour, du mois et de l'indiction, celle
des témoins. u Il est à observer, disent lës Bénédictins, du pontificat et de l'Incarnation, et quelquefois en
a que les càrdinaux, prêtres et diacres, souscrivent outre l'indication du jour de la semaine et de la lune .
..• non-seulement àprès le pape et les évêques, mais en- Gervais prend encore quelquefois le titre d'archiviste,
e core'après les simples abbés .... Ses simples bulles n'a- scriniarius, 'qu'on ne retrouvera plus désormais. Il y
I joutent que, très -rarement l'indiction aux dates du avait certainement plusieurs cardinaux bibliothécaires,
,
PARTIE II. - CHAPITRE VII. 267
comme le prouvent les dates des priviléges de' Ca~ ensuite huit autres signatures au ,
nombre desquelles se
lixte n. Du reste le nom de ces officiers n'est pas tou- trouve celle d'Emme, veuve d'Ethelred II , èt qui avait
jours marqué dans la formule datant. - Le calcul épousé Canut l'année précédente. 'Les signatures sont
pisan est rare dans les bulles de Calixte TI : l'an- suivies.de la date: Facta est autem concessio anno Do-
née commence ordinairement au 1 er janvier. TI a minicœ incarnationis MX vIll. Cette formule est d'accord
aussi appliqué le calcul pisan à l'indiction, mais en avec ce que disent les Bénédictins sur sa manière de
général il la compte à partir du 1" septembre. TI dater;' en effet ils 'annoncent que ses diplômes renfer-
emploie quelquefois pour l'année de l'Incarnation la ment l'année de l'Incarnation, jointe quelquefois à
formule suivante: Ab incarnatione aatent omnipotentis l'indiction, mais sans indiquer ni les années :deson
salvatoris nostri Jesu Christi. - N. B. Le dictionnaire de règne, ni le jour, nî le mois. '.
Moreri commence à donner' les listes des promo-
tions des cardinaux à partir du pontificat de. Calixte II. CANUT II ou Hardi-Canut, fùs de Canut lor, roi de
Danemarck et d'Angleterre, succède à la couronne de
CALIXTE III (Jean de Strume), antipape, élu à la Danemarck en 1036 C!U 1037, et à 'son frère Harald lor,
fin. de 1 168, abjure le schisme le 29 aoùt 1178. ,comme roi 'd'Angleterre, en 1040. n meurt le 8 juin
1042. Canut TI était ms d'Emme, seconde femme de
•
CALIXTE III (Alphonse Borgia), élu pape le 8 avril Canut 1" et veuve d'Ethelred Il; il était par conséquent
•
1455 ct couronné le 20 du même mois, meurt le 8 frère utérin d'Edouard le Confesseur.
août 1458. - Les Bénédictins ne citent pas la devise
de ce pape. Suivant les mêmes auteurs, le bullaire CARIBERT ou CHEREBERT, ms de Clotaire lor, devient
de Lnxembourg renferme une bulle donnée en 1 â58 roi de Paris en 561, et meurt en 567.
par Calixte III, et dans laquelle ces mots, incarnationis
Domihicœ, ont eté oubliés. La date de l'Incarnation CARIBERT ou CHARIBERT. fils de Clotaire Il, dépouillé
avait donc dans cet acte la même forme que dans les d'abord par son frère Dagobert, reçoit de lui, en avril
brefs. On trouve dans le bullaire ro~ain, la date sui- 630, les pays qui composaient le royaume des Wisi-
vante où l'année ne commence pas au l~r janvier: goths; et meurt en 631. Le siége de ses états était fixé
«Datum Romœ apud S. Petrum, anno incarnationis à Toulouse. Les auteurs de FArt de vérifier les dates
• Dominicœ millesimo quadringentesimo qninqua- pensent que son royaume comprenait le Toulousain, le
"gesimo sexto, Kalendis Januarii, pontificatùs nos tri Quercy, l'Agénois,le Poitou, le Périgordetla Gascogne:
,
«anno secundo. Il Cette citation confirme donc .J'opi-
nion des auteurs de l'Art de vérifier les dates, qui an- CARLOMAN, ms de Charles Martel, succède à son
noncentque Calixte III commençait l'année au 25 mars. père, comme maire du palais en Austrasie, le 22 octo-
bre 74 1. Lè trône d'Austrasie resta vacant, au moins
CANUT 1er LE GRAND, fùs de Suénon, règne sur une jusqu'à l'avénement de Childéric III, en 742, et peut-
partie de l'Angleterre concurremment avecÉthelredIl être jusqu'en 74 7 (c'est alors que Carloman quitta le
.et son successeur Edmond II, de 1015 à 1017, de- gouvernement pour se retirer dans un monastère);
vient seul roi à la mort de ce dernier en 1017, et quelques auteurs préten den t même que Childéric III n'a
meurt le 12 novembre 1036 ou 1037' - Après un jamais été reconnu en Austrasie. - Une de ses dona-
préambule il s'intitule: Ego Cnat annaente ac favente tions commence ainsi: «Iccirco Karlemannus major-
Deiomnipotentis clementi&. totias gentis Angloram basileus, « domus. mius quondam Karoli, etc.» Mabillon a pu-
ou bgo Cnut rex Anglorum cœteraramqae gentium per- blié un antre diplôme qui commence ainsi: u In no-
sistentium in circuita, ou Ego Cnut rex Angligenœ na- "mine Domifii nostri Jesu Christi, ego Carolomannus
tionis. On lit au commencement d'un diplôme de 1018: "dux et princeps Francorum, anno ab incarnalione
Ego denique imperator Knuto à Christo Rege reg am re- CI Domini septingentesimo 'quadragesimo secundo, XI
giminis Anylici in insuld pOlitus. En 1,024 il employa cette «Kalend. Màii, etc. Il La donation que nous aVOns citee
formule de souscription: + Ego Cnut rex Angloram d'abord porte au contraire une date à peu près con- .
a Imre crucis signaculo ha ne munificentiam consignavi; et forme à celles des diplômes mérovingiens: « Factum
dans un diplôme sans date: Ego Knut rex hanc donatio- « est astipulatione subnixâ in villâ Wasidio publicâ sub
nem Christo contuli pro comequendo prœmio cœlestis here- CI die quod fecitmensis J unius dies VI, regnante Hildrico
ditatis. Dans le diplôme de 1018, où il prend le titre " rege. Il La souscription en est ainsi conçue: • Signum
d'empereur, la souscription est ainsi concue: Ego Knuto "illustris viri Karlemanrii majoris-domûs. Signum il-
y ubernator Anylici orbis propriâ manucorifirmo. Viennent u lus ter vir Drogone mio ejus consentiente. Ego Hildra
3â,
. , ,
268 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
" dus canceBarius rogatus hoc testamentum scripsi et «Dei rex. Il TI emploie en général les mêmes formules
«subscripsi.» Après les mols u filius quondam Karoli,» que son père. Dans un diplôme de 882, la souscrip-
il ajoute quelquefois: «cui Dominus regendi curam tion du notaire est remarquable: • Norberlus notarius
" committit.» Son nom se trouve aussi écrit KW'oh)- u post obitum magistri sui Vulfardi ... »Carloman ne pa-
mannus> et celui de son chancelier Childradlls. raît pas avoir employé la date de l'Incarnation. TI
existe un diplôme de ce prince du mois de janvier
CARLOMAN, fils de ~epin le Bref, sacré à Saint-Denis. 881, qui est daté de la 3' année de son règne, quoique
le 28 juillet 754, succède à son père comme roi d'Aus- Louis le Bègue soit mort seulement le 10 avril 879;
trasie, le 24 septembre 768, est inauguré à Soissons, c'est qu'on a compté pour une année complète les
plutôt que sacré une seconde fois, le 9 octobre 768, et. neuf mois de 879' Mabillon cite une de ses chartes
meurt le 6. décembre 771. - La suscription de ses qui se termine ainsi: «Datum pridie Ka!. Decembris
diplômes renferme souvent gratid Dei ajouté à Caro- «anno II Karolomanni gloriosissimi regis, indictione
lomannlls rex Francorum > vir inluster. il supprime «XIII. Actum apud Nerundam viUam. Theodericus
quelquefois les mots vir inluster. Son nom s'écrit aussi « Comes ambasciavit. " Nous avons expliqué ailleurs le
Carlomannus et Karolomannus. En général il"a employé sens des mots ambasciare et ambasciator. -Sceau: plus
les mêmes formules que son père. Sa signature con- grand que celui de Louis le Bègue; du reste, mêmes
sistait également dans une simple croix. lira annon- caractères. Inscription: KARLOMANNVS GRA Dl (gratia
cée par la formule suivante, dans un diplôme en fa- Dei) REX.
veur d'Ailine, abbesse d'Argenteuil: u Et ut haec aucto-
• ritas firma permaneat·, manu nostrâ signaculum CÉLESTIN II (Thibaud), antipape, élu vers.Je 14 de-
« subter decrev.imus roborare. Sign. +
domno Carolo- cembre 1126., en opposition à Honorius II, renonce
« manno gloriosissimo regi. » Les années de son règne aussitôt à ses prétentions.
sont comptées dans ses diplômes du 24 septembre ou
du 9 octobre 768. Toutefois l'époque de son sacre, en CÉLESTIN II (Guy), élu pape et intronisé le 26 sep-
756., a été aussi considérée comme le commencement tembre 116.3, meurt le 9 mars 116.4. - Il avait pour
de son règne. C'est ce que prouve un ancien légen- devise: Fiat pax in virtute tud et abundantia in tur-
daire cité par les Bénédictin~, et qui fait concourir la ribus tuis. Ses petites bulles ne portent que la date
seizième année du règne de Pepin avec la treizième du du lieu et du jour. Il ajoutait, selon l'usage, dans les
règne de ses deux fils. - Sceau: voy. planche A, n° 7. grandes bulles, les datés de l'indiction, de l'Incarna-
tion et du pontifiCat. On y trouve également sa sous-
CARLOMAN, premier nom de Pepin, fils de Charle- cription et celle des cardinaux. Il comptait l'indic-
magne. Voy. PEPIN. tion au 1" septembre, et quelquefois au 1 er janvier.
Peut-être ne commençait-il pas toujours l'année au 1"
CARLOMAN, fils de Louis le Germanique, succède à janvier. Sous son pontificat, le titre de bibliothécaire
son père comme roi de Bavière, le 28 août 876. Pro- paraît pour la dernière fois dans les dates. Voy_ INNO-
clamé roi d'Italie en 877, et reconnu en cette qualité CENT n.
par Jean VIII, après la mort de Charles le Chauve,
il meurt le 22 mars 880. CÉLESTIN III (Hyacinthe Bobocard), élu pape le 30
mars 1191 , ordonné prêtre le 13 avril, et consacré
CARLOMAN, .fils de Louis le Bègue, reconnu d'abord pape le lendemain, jour de Pâques 1191, meurt le 8
roi de France en commun avec son frère Louis III, janvier 1 198. -Il avait pour ·devise: Peifice gressus
après la mort de Louis le Bègue, arrivée le 10 avril meos in semitis tuis. Dans la 13' de ses lettres,' écrite
879, conclut, au mois de mars 880, un traité de par- en 1195, on trouve, pour la première fois peut-être,
tage en vertu duquel il obtient les royaumes de Bour- la formule ad majorem cautelam. C'est une forme d'ab-
gogne et d'Aquitaine, le marquisat de Toulouse, la. solution que les ca.nonistes ont nommée absolution à
Septimanie et une portion de la Lorraine. TI réunit cautèle. « La bulle par laquelle il canonisa saint Jean
toute la monarchie à la mort de Louis III (3 ou 5 «Gualbert, instituteur de la congrégation de Vallom-
août 882), et meurt le 6 décembre 884. - Ses di- «breuse, n'est revêtue, disent les Bénédictins, que des
plômes commencent presque toujours par « in nomine « formalités dont on ne se dispensait jamais. Celle qu'il
" Domini Dei œterni et Salvatoris nostri Jesu Christi·, Il « adressa aux évêques, au clergé et à tous les fidèles du
ou quelquefois par «in nomine sanctœ et individuœ « diocèse d'Hildesheim, pour leur notifier la canonisa-
• Trinitatis, Karlomannus ou Carolomannus gratiâ « tion de S. Bernward, est pare.iIlement dans la forme
PARTIE II. - CHAPITRE VII. 269
a des brefs ou petites bulles. EUe n'est datée que du « de l'Incarnation : Datum Aquilœ Kalend. Octobris, in-
a lieu, du jour et du pontificat: Data Romœ apltd a dictione VII, anno Dominil>lccx CI V, pontijicatûs annol.
«S. Petrum VI !dus Januarii, pontijicatl1s nos tri anno «Il est évident, à qui fait attention à la durée de ce
«secundo. Il ajouta néanmoins à des dates si simples "pontificat et aux indictions qui lui convienn~nt,
«celle de l'Incarnation, quand il canonisa S. Ubalde, "qu'on les comptait alors du commencement de l'an-
« évêque d'Eugubio. » Toutefois, quoiqu'il se soit dis- . "née, et non pas des calendes de septembre. On voit
pensé, dans quelques occasions importantes, d'em- "dans une des bulles de ce sa,int pape: Salutem et
ployer les formes des bulles solennelles, il ne' faudrait " optatam benedictionem, au lieu de la formule ordinai-
pas en conclure qu'il n'en a jamais fait usage. On les " re. n Il ne paraît pas que Celestin V ait eu une devise.
trouve en effet réunies dans plusieurs bulles de Cé-
lestin III. Les dates précèdent quelquefois les signa- CHARIBERT, Voy. CARIBERT.
tures des cardinaux et la souscription du pape. Dans
cette souscription, il n'y a guère que la petite croix CHARLES MARTEL, fils naturel de Pepin de Héristel,
placée entre les deux cercles concentriques qui, selon est délivré en 715 de la prison où il était enfermé de-
les Bénédictins, ait été tracée par la main du pape. puis quelques mois, s'empare de l'autorité en Austrasie,
«Dans ses priviléges, ajoutent les mêmes auteurs, il et laisse le trône vacant jusqu'à l'avénement de Thier-
«unissait quelquefois la formule in perpetuum avec ri IV en 720; puis après la mort de ce roi, au mois d'a-
«salutem et apostolicam benedictionem, La formule in vril737, il gouverne la France entière et meurt le 22
«perpetuum, toujours abrégée dans ce siècle et les deux octobre 741. - Ses suscriptions sont ordinairement
« suivants, était précédée, depuis le milieu du xu' , dans la forme suivante: • Ego in Dei nomine illuster ou
• lorsque le privilége était accordé à une abbaye, de CI inluster vir Carolus, Karolus ou Karlus major-domûs
~ ces paroles: regularem vitam prifessis; au lieu qu'au CI ou majorim-domûs filius Pippini quondam, etc. »11 a
«commencement du XIIO siècle on disait canonicè ou daté des annees du règne de Thierri III, puis des an-
«regu1ariter promovendis, ou, selon l'ancienne manière, nées qui s'étaient écoulées depUis la mort de ce prince:
« tam prœsentibus quàmfuturis. D Selon l'Art de vérifier « Actum' .Careciaco villâ in palatio quod ficit men sis
les dates, il commençait souvent l'an'née el l'indiction " September die XVll annum quinlum post deffunctum
à Pâques. Les Bénédictins ont reconnu aussi qu'il les «Theodericum regem.» Viennent ensuite les souscrip_
comptait à partir du 25 mars; et, pour l'indiCtion en tions : plusieurs sont de la rilain du notaire, et de ce
particulier, ils pensent que Célestin III li suivi le cal- nombre est celle de Charles Martel, ainsi conçue: «Si-
cul pisan. Il résulte d'ailleurs de certains actes qu'il • gnum inllustro viro Karlo majorim,domûs qui hanc
a aussi commencé l'année au 1" janvier, et l'indic- «epistolam donationis fieri rogavit +'» Neuf seigneurs
tion au 1" septembre. Un de ses dataires prenait le signent également par des mains empruntées dans la
titre de notaire, un autre celui de camérier. Gilles forme suivante: S. Ratberti comitis. On trouve enflU
s'intitulait seulement diacre-cardinal du titre de S. Ni- ces trois signatures originales: "Audoenus capeHanus
colas in carcere Tulliano; Moyse se qualifiait sous-diacre " subscripsit. Ego Theudericus subscripsi. Crothgangus
de la S. E. R. On voit que ces titres variaient beaucoup "Jussus hanc epistolam donationis recognovi. Il Un di-
à cette époque. plôme de 726 se termine par deux formules qui mé- '
ritent d'être citées: "Signum Erkenfridi comitis qui
CÉLESTIN IV (Geoffroy de Castiglione), élu pape à "advocatus fuit episcopi.et hanc traclitionem manu suâ
la fin d'octobre 121U, meurt le 17 ou le 18 du mois " cum domino suo suscepit. Aldo clericus jussus à do-
suivant, avant d'avoir été consacré. - Il avait pour " mino meo Karolo scripsi et suscripsi hanc testamenti
devise: Miserere met, Domine, miserere mer. " chartam iQ Dei Domine feliciter. » On remarquera que
les mots traditio et testamentum sont employés comme
CÉLESTIN V (Pierre de Mouron), élu pape le 5 juillet synonymes et désignent l'acte de donation.
1294,et consacré le 29 août suivant, abdique le 13 déc.
de la même année, et meurt le 19 mai 1296.-« Parmi CHARLEMAGNE (CHAilLES 1"), fils de Pepin le Bref,
• les buItes de Célestin V, disent les Bénédictins, il s'en sacré à Saint-Denis le 28 juillet 754, succède à son
• présente une avec la clause in perpetuum, qui devrait père comme roi de Neustrie, de Bourgogne et de Pro-
• régulièrement traîner à sà suite toutes les dates des vence, le 24 septembre 768; est inauguré à Noyon,
"bulles les plus solennelles, et cependant elle n'a que plutôt que sacré une seconde fois, le 9 octobre 768;
• celles des plus communes. Mais une bulle tirée du devient maître de toute la monarchie à la mort de son
~ Vatican nous offre de plus les dates de l'indiction et frère Carloman le 4 décembre 771;. est proclamé roi
, , ,
270 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
d:Italie du 25 mai au 13 juin 774; prend dès lors le se qualifia seulement roi après avoir reçu la cou-
titre de roi des Français et des Lombards, et de patrice ronne impériale, comme aussi il avait pris avant
des Romains; reçoit la couronne impériale le 25 dé- cette époque le titre d'empereur. Les savants rejettent
cembre 800, et meurt le 28 janvier 814. - On trouve les diplômes où il'est qualifié roi d'Italie. On ne cite
quelquefois dans ses diplômes l'invocation in nomine Pa- de lui qu'un ·diplôme renfermant des imprécations;
tris et Filii et Spiritl1s sancti. Mais elle ne paraît guère que mais les peines pécuniaires sont moins rares dans ses
dans ceux de ses actes qui sont postérieurs à son cou- actes. Les formules ordinaires de sa signature comme
ronnement impérial. Quelques savants ont prétendu roi, l;ont: Signam Caroli ou Domini Karoli gloriosis-
que ces formules avaient été ajoutées. après coup. Les simi ou illllstris regis; et comme empereur: Signum
auteurs du Nouveau Traité de Diplomatique ne par- Caroli ou domini Karoli, piissimi ou serenissimi ou
tagent pas cette opinion, et l'on ne voit pas en effet piissimi ac serenissimi impemtoris. Charlemagne est le
pourquoi il faudrait rejeter comme suspe~tes des for- premier qui ait introduit l'usage constant des mono-
mules qui ne sont après tout que la tràduction des grammes, qui n'ont cessé en France que sous Phio
invocations monogrammatiques placées en tête des lippe III. TI n'est fait aucune mention dans ses arrêts
diplômes mérovingiens. Il faut remarquer d'ailleurs de-la signature et de l'anneau, qui sont au contraire
que sur plus de quatre-vingt-dix chartes citées par annoncés dans ses autres diplômes par diverses for-
Dom Bouquet, il n'yen a pas vingt qui soient posté- mules au nombre desquelles nous citerons celles qui
• rieures à son couronnement impérial. Or c'est préci- suivent: « 1° Et ut hœc auctoritas vel prœceptio nos-
sé~ent dans ce petit nombre d'actes que se ren- a tra quod nobis postulaverunt circ a ipsa casa Dei pro-
contrent, à trois ou quatre exceptions près, tous les " ficiat et evis et futuris temporibus inconvulsa et firma
exemples d'invocation. En effet il n'y a que deux des "debeat permanere manu propriâ subter firmavimus
diplômes impériaux de Charlemagne cités par Dom "et anuli nostri impressione signavimus. 2° Et ut hœc
Bouquet, qui ne renferment pas l'invocation in nomine "auctoritas nostris et futuris temporibus circa ipso
Patris et Filii et SpiritlÎ5 sancti. Au contraire, dans les "sancto loco perenniter firma et inviolata permaneat
diplômes royaux, il y en a à peine un sur vingt qui " vel per tempora inlœsa custodiatur atque conservetur
débute par une invocation. TI faut donc reconnaître " et ab omnibus judicis meliùs credatur propriâ manu
que depuis le couronnement impérial de Charlemagne a annotatione studuimus adumbrare. (Voy. PEPIN LE
il s'était établi dans les formules des actes, un chan· "BREF.) 3°Unde duas confirmationes uno tenore con-
gement analogue à celui qui se remarque dans l'é- "scriptasflerijussimus quas et manu propriâ firma"i-
criture des chartes et des manuscrits. Toutefois les '« mus et de anulonostro sigillarejussimus. »Lediplôme
auteurs du Nouveau Traité de Diplomatique n'admet- par lequelil renouvela le testament du patrice Abbon ,
tent pas· indistinctement toutes les formes d'invoca- renferme une formule dont on ne trouve pas ailleurs
tion : ils déclarent même que la formule in nomine d'exemple: Subter plambum sigillari jllssimus. - Les
sanctœ et individuœ Trinitatis ne convient pas aux di- diplômes de Charlemagne son t datés: 1° de son règne
• plômes de Charlemagne; mais seulement à ceux de en Fran_ce, que l'on fait commencer tantôt au ,.u sep-
Charles le Chauve: mais d'un autre côté ils ne re- tembre ou au· 9 octobre 768, tantôt au 4 décembre
jettent pas absolument une invocation dans laquelle 771 ou au commencement de 772; 2° de son règne
on retranche les mots ac individaœ. Pour justifier en Italie, que l'on fait commencer soit avec l'année
une distinction aussi subtile, il faudrait avoir sous 77u, soit au mois de mars ou d'avril, soit du 25 mai
les yeux les titres originaux. Charlemagne employa au 13 juin de cette année; 3° de son empire qui
presque toujours la formule par la grdce de Dieu, commence au 25 décembre 800 ou en 801 pour ceux
. et conserva le titre de vir inluster jusqu'à ses con- qui ouvrent l'année au 25 décembre. On trouve dans
quêtes en Italie. Depuis 774 il lui arriva tantôt d'y quelques diplômes de Charlemagne la date de l'in-
ajouter, tantôt d'y substituer ceux de patrice des diction. Les exemples suivants prouvent en outre que
Romains, roi des Lombards. Mais cette qualification Charlemagne a tantôt énoncé et tantôt supprimé les
d'homme illustre ne reparaît plus dans ses actes une années de son règne en Lombardie et la date du
fois qu'il a le titre d'empereur. TI réunit alors les jour: 1° « Data sexto Kal. Julias anno septimo et se-
titres suivants: "Serenissimus Augustus à Deo co- " cundo regni nos tri. Actum Carisiago palatio publico,
"ronatus magnus et pacif1cus imperator, Romanorum «in Dei nomine feliciter. 2° Datum quinto Kalendas
« gubernans imperium, qui et per misericordiam Dei "Augustas in anno septimo regni nostri Duria villa in
• rex Francorum et Langobardorum.» TI ne prit que « palacio publico, in Dei nomine feliciter. Amen. 3° Data
très-rarement alors le titre de patrice. Souvent il «in mense Octub. anno XI et quinto regni n05tri.
PARTIE 11.-- CHAPITRE VII. 271
« ~ctum Goddinga villa, in Dei nomi~e feliciter. 4° Data décembre 875 ; est proclamé roi des Lombards à Pavie,
CI VII Id. Maii anno Christo propitio imperii nostri XIII, d.aI).s une diète tenue en février. 87 6 , et meurt le 6 oc-
CI regni vero in Franciâ XLV atque in Italiâ XXXVIII l, tobre877'- Avant d'être empereur, il employait sou-
CI indictione VI. Actum Aquisgrani palatio regio, in Dei vent la formule suivante.: «In nomÏI;J.e sanctœ et indi-
« nomine feliciter. Amen.» Plusieurs savants ont avancé « viduœ Trinitatis, Karolus gratiâ Dei rex. » Depuis son
que la date de l'Incarnation n; avait pas été employée couronnement à Rome, il y substitua celle-ci :u In no-
par Charlemagne, et qu'il fallait rejeter les diplômes «mine, etc. ·Karolus ejusdem Dei omnipotentis mise-
où elle se rencontrait. Mabillon et les Bénédictins ci- «ricordiâ ou gratiâ imperator augustus.» Il se sert,
tent cependant la date suivante, dont l'authenticité pour l'annonce du monogramme et du sceau, des
ne paraît pas devoir être mise en doute: «Data Kal. mêmes formules que son père. Dans son diplôme en
«Maias, anno xv et VIIII regni nos tri, ab incarna-. faveur de l'église de S. Martin de Tours, après le
Il tione autem Domini nostri Jesu Christi septingen- signum; etc. et le monogramme, on voit une souscrip-
u tesimo octogesimo tertio in die ascensionis Dominicœ, tion en cinabre. Dans un autre diplôme, l'impératrice
«in cujus vigiliis ipsa dulcissima conjux nostra obiit Judith. souscrit en même temps que lui. Louis a éga-
«in anno XII conjunctionis nostrœ. Actum Theodone lement joint sa souscription à celle de son frère Char-
u villa palatio nostro, in Dei nomine feliciter, indlct. VI. • les le Chauve, notammen t dans un privilége en favelll'
Il est facile de concevoir que Charlemagne en em- de l'al,>baye de Compiègne, où le monogramme de Louis
ployant cette formule inusitée a voulu consacrer d'une est en encre noire, et celui de Charles en vennillon.
manière solennelle le souvenir de son épouse Hilde- Mabillon cite un autre privilége qui porte: u Signum
garde. Aussi Mabillon déclare-t-il qu'en examinant le « Karoli gloriosissimi regis. Hoc.prœceptum fratris mei
titre original, il a reconnu qu'on ne pouvait en sus- • Karoli ego Ludovicus rex subscripsi. »-On distingue
pecter l'authenticité. Il pense donc que, dans les oc- jusqu'à six époques de son règne, savoir: 837, 838,
casions les plus importantes la date de l'Incarnation a 83g, 840, 870 et 875. En.core faut-il remarquer que
pu être employée même avant le règne de Charles le les années. de son règne en Lorraine se comptent
Gros. - On a publié onze sceaux de Charlemagne, t~tôt de la- mort de Lothaire, au mois d'août 869,
voici les plus remarquables. Sceaux de Charlem.agile n
tantôt du 9 septembre 870. a daté aussi des années
roi: - 1 ° voy. planche A, nO 8;_2° voy. planche A, des princes et des comtes d'Italie, du siege de Tou-
•
n° g.-Sceaux de Charlemagne empereur:-l ° même louse en 84g, et eQfin de la mort de l'abbé Hilduin.
description que pour le sceau n° 8 de la planche A, ex- Il commençait souvent.l'indiclion à Noël ou au 1"
cepté que dans l'inscription le mot imperatorem rem- janvier avec l'année, et plus rm;ement au r" septem-
place les mots regem Francorum.-2° Bulle de plomb: bre. Comme Charles lé Chauve a été surnommé le
sur la face, même buste que dans le sceau nO 8 de la Grand, on l'a confondu quelquefois avec Charlema-
planche A; couronne ornée de perles. Inscription: IHV. gne, Mais ce qui les distingue, c'est l'invocation de la
(Jesu) NATE Dl (Del) CARLVM DEFENDE POTENTER ; sur le Trinité, qu'on ne trouve pas dans les chartes de Char-
revers, dans le champ, .monogramme du mot Karolus, lemagne, du moins dans la forme: In !lamine sanctœ et ..
inscription ;. GLORIA 8lT Xpo (Christo) REGI VICTORIA individuœ Trillitatis. (Voy. CHARLEMAGNE.) Voici trois
CARLO. Une bulle du même genre a été attribuée à exemples de ses dates: 1 0 en 86g, • Datum VIII Kal.
Charles le Chauve. La tête est couronnée de lauriers. " Decembris, indictione III, anno regni nostri xxx, et
L'inscription gloria sit, etc. est sur la face, et le revers « post successionem Lotharii l, regnante Carolo glorio-
porte: Jesu, etc. -N. B. Charlemagne s'est aussi servi • sissimo rege. Actum Gundulphi villâ, in Dei nomine
dans ses diplômes impériaux du sceau n° 9 de la «felicifer. Amen .• 2° En 876 : «Data XVII Ka!. Au-
planche A. . • gustas, indictione VIln, anno XXXVII regnante Ka-
" rolo gloriosissimo imperatore, et in successione regni
CHARLES II LECUAUVE, fils de Louis le Débonnaire, a Lotharii anno VI, imperü autem annOI. Actum Pon-
reçoit en partage le royaume de Neustrie, au mois de " tionipalatioimperiali, in Dei nomine feliciter. Amen. »
décembre 837; puis celui d'Aquitaine, après la mort de 3° En 877: u Data XII Kal. Julii, . anno XXXVII re-
Pepin 1", arrivée le 13 décembre 838. (Voy. PEPIN II, u gnante domno Carolo imperiique ejusdem Il. Actum
roi d'Aquitaine.) Il est sacré roi de France le 7 juin • in Compendio palatio imperiali, die XIII PO!t mortem
83g; succède à son père dans ce royaume, le 20 juin « prœdicti abhatis. » Le mot prœdicti se rapporte à Hil-
840; est couronné roi d'une partie de la Lorraine, le duin, nommé dans l'acte. Pour la date de l'Incarna-
9 septembre 870, un an après la mort de son neveu tion, voyez CHARLEMAGNE. - Sceaux de Charles le
,Lothaire; reçoit la 'couronne impériale à Rome, le 25 Chauve roi: 1 ° buste de profil tourné vers la droite;
, . ,
272 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
chlamyde attachée sur l'épaule gauche; couronne de cède à son père comme roi de Suabe, le ~8 août 876;
laurier; cheveux courts; sans barbe. Inscription: KA- est associé au royaume d'Italie en septembre 879 ;
ROLVS GRATIA DI (Del) REX. 2 0 Même profil; au lieu de proclamé roi du 6 octobre au I l novembre de la même
couronne, un casque; même inscription. -N. B. C'est année; couronné à Milan le 6 janvier 880; reçoit la
sans doute un de ces deux sceaux qui a été reproduit couronne impériale en janvier ou février 881; devient
d'après une empreinte fort confuse sous le n° 1 de la roi de Saxe et de Lorraine, à "la mort de son frère
planche B. 3° Bulle d'or: buste de face; couronne fer- Louis (20 janvier 882); est nommé roi de France au
mée; cheveux courts; barbe . apparente; sceptre.
. Reste mois de décembre 88û, après la mort de Carloman;
d'inscription: AROLV ... A... R... au revers sur le champ, proclamé à la fin du mois suivant, et déposé le I l
une croix accompagnée d'ornements et une inscrip- novembre 887' TI meurt le 12 janvier 888. - Avant
tion circulaire portant: RENOVACIO REGNI FNCO. (Fran- d'être empereur, il commence ainsi ses diplômes:
corum ). - Sceaux de Charles le Chauve empereur: «In nomine sanctœ et individuœ Trinitatis, Carolus
1 ° même profil; couronne de laurier; barbe apparente. «divinâ favente clementiâ rex.' On lit dans un acte
Inscription: KAROLVS MISERICORDIA DI (Dei) IMPERA- cité par Ughelli: Carolus gratid Dei rex. Devenu em-
TOR AUG. 2° Bulle de plomb: (Voy. CHARLEMAGNE.) pereur, il employa le plus souvent la formule sui-
30 Charles le Chauve empereur a aussi scellé en or vante: In nomine, etc. Carolus divinil ordinante ou
un diplôme en faveur de l'église de Compiègne, et un favente clementid, grati&., ou providentid, ou simple-
autre en faveur de l'abbaye de Tournus. ment gra/id Dei, et quelquefois ejusdem omnipotentis
Dei misericordiil imperator augustus. Sur soixante-huit
CHARLES, fils de Charles le Chauve, roi d'Aqui- diplômes publiés par Dom Bouquet, six seulement
taine. Voy. PEPIN II. commencent par l'invocation: In nomine Domini Dei
œterni et salvatoris nostri Jesu Christi, suivie de l'une
CHARLES, fils de l'empereur Lothaire 1", devient des formules divi~d propitiante, ordinanle ou prœveniente
roi de Provence en 855, etmeurten 863. llcommence clementiil ou providentid. Voici le début d'un acte de
ainsi ses diplômes: « In nomine Domini nostri Jesu Ricarde sa femme: In nomine sanctœ, etc. Ricardis
« Christi Dei œterni, Carolus divinâ ordinante provi- Dei favente clementid imperatrix augusta. Le diplôme
Il dentiâ rex , Lotharii quonda
rn piissimi augusti et in- qu'il accorda en 887 à l'église de Langres, se ter-
Il clyti filius. D Le diplôme accordé, en 863, à l'église de mine ainsi: «Et ut haec nostra concessio firmiorem
Carpentras, présente cette autre formule: « In nomine « per fulura tempora in Dei nomine obtineat vigorem
« oinnipotentis Dei et Salvatoris nos tri J. C., Carolus " et à fidelibus Dostris veriùs certiùsque credatur, manu
« divinœ providentiœ clementiâ rex. D TI a quelquefois u propriâ subterfirmavimus et... Signum Caroli gloriosis-
annoncé le monogramme et le sceau dans les termes " simi et serenissimi imperatoris augusti. Amalbertus
suivants: « Manu propriâ subscribere et anuli nostri « notarius ad vicem Liuthwardi archicancellariirecogno-
« impressione decorari censuimus, ou consignari prœce- a vit. Datum XVIII Kal. Feb. anno incarnationis Domini
Il pim us, ou manu propriâ subter illaffi roborantes anuli « nostri Jesu Christi DCccr,xxxvn, indict. nn, anno
« nostri impressione iJ.lsigniri jussimus. " Les souscrip- u quoque imperii domni et serenissimi Karoli impera-
lions de ses diplômes sont ainsi conçues: Signum " toris in Italiâ regnantis VI, in Orientali Franciâ V, in
Karoli reyis, ou bien Caro li gloriosissimi regis ou Teyis « Galliâ III. Actum Selenstat palacio feliciter. Amen. »
gloriosi, ou encore signum piissimi Domini Caro li glo- La conjonction et qui suit subteiftrmavimus, prouve assez
riosÎ regis. Vient ensuite: Deidonus notarius recognovi et que le notaire a oublié de compléter la phrase, qui de-
subscnpsi, ou ad vicemHeicardi recognovit; ou bien Grim- vait se terminer par l'annonce du sceau. Celte annonce
landus regiœ dignitatis cancellarius recogn~vit, ou sim- est ordinairement exprimée par cette formule:« Anuli
plement Gerardus cancellarius. - Les années de son Il nostri impressione subter jussimus sigillari, ou anulo
règne se comptent tantôt de 855, tantôt de 856. Voici Il nostro insigniri jussimus, ou bien de anulo nostrœ
une de ses dates où le commencement de son règne Il dignitatis consignari jussimus. » Les dates de ce
est compté à partir de 856·: « Datum II Idus Julii, anno diplôme ne peuvent se concilier enlre elles; mais
«Christo propitio regni domni nostri Karoli gloriosis- c'est une de ces erreurs qui se rencontrent quelque-
« simi regis v, indictione IX. Actum Mantalâ, in Dei no- fois dans les actes les plus authentiques. Dans un di-
a mine feliciter. Amen. " plôme de 88û, il annonce à la fois et le sceau et la
hulle : « Manu propriâ noslrâ subter eam firmavimus
CHARLES LE GROS ou LE GRAS (Crassus), petit~fils de «et bullâ nostrâ jussimus sigillari ac sigilloJlostro cor-
Louis le Débonnaire par Louis le Germanique, suc- a roborari. D Un acte de l'année suivante ne renfer.me
PARTIE II. - CHAPITRE VII. 275'
que l'annonce de la bulle: a Manu propriâ firmavi- litre de roi de Bourgogne, pour protester contre cette
"mus et bullâ nostrâ subtersignarijussimus .• -Voici usurpation, quoique d'aiiIeurs il n'ait pas réellement
quelques.unes de ses souscriptions : 10 En 877, régné dans ce pays. Mais ce qu'il importe le plus de
« Signum Karoli serenissimi regis Liutvardus cancella· fix:er, c'est le sens des mots Francia et Gallia, que l'on
" rius recognovi. » 2° En 884: " S.ignum Caroli serenis- ne peut regarder ici comme synonyme~, puisque dans
" simi augusti. Segoinus notarius ad vicem Liutwardi la dernière date, 1'année 885 concorde avec la Iv" an-
" archicancellarii recognovi .• 3° En 885: « Signum Ka· lJée du règne de Charles le Gros in Francid et la
Il roli gloriosissimi et serenissimi semper augusti. Amal- ln année de son règne in Gal/id. Si l'on se reporte aux
« bertus cancellarius ad vicem Liutwardi archicancella- dates du diplôme qu'il accorda en 887 à l'église de
" rii recognovitet subscripsit ou recognovi et suscripsi .• Langres, on verra que la II1 année du règne in Galliâ
0
Plusieurs signatures.lui donnent le titre de très.pieux concorde avec la V' du règne in Orientali Francid. Il est
et d'empereur auguste. - Charles le Gros n'a pas de donc évident que le mot Francia, avec ou sans l'épi- .
rang numérique parmi les rois de France qui ont porté thète Orienta lis, désigne la Germanie, tandis que le mot
le nom de Charles. TI est le premier qui. ait daté ordi- Gallia désigne la France proprement dite. En effet,
nairement ses diplômes de l'année de l'Incarnation. Charles le Gros étant devenu roi de Saxe et de Lorraine
Les différentes époques de son règne qui ont été em- le 20 janvier 882, pouvait dater de la J;' année de son.
ployées dans les diplômes sont les années 876, 879, règne en Allemagne un acte du 15 janvier (18 des
881, 882 et 884. Celte dernière année est· pour son calendes de février) 887; et comme il était devenu roi
règne en France. Cependant l'Art de vérifier les datés de France au mois de décembre 884, le 15 janvier
avertit que des actes antérieurs à 884 ont été datés en 887 concordait avec la 111" année de ~on règne en
France des années de son règne, probablement parce France. De même, le 25 août (8 des calendes de sep-
qu'on le regardait comme tuteur de Carloman. Quant tembre) 885 correspond à la IV· année de son règne,
à la date de son couronnement comme empereur, si l'on compte à partir du 20 janvier 882, et à la 1",
quelques auteurs la fIXent au 25 décembre 879, et si l'on compte à partir du mois de décembre 884. S'il
d'autres au 25 décembre 880 ou 881. On verra aussi existait des doutes sur cette traduction des mots Fran-
,par un exemple que nous citons plus bas, qu'il a daté cia Orienta lis , ils seraient levés par un traité conclu
de son règne en Bourgogne.-Voici quelques-unes de . en 926 entre Charles le Simple, roi. de France, et
ses dates: 1° En 877, «Data Non. Jul. an no incarna- Henri l'Oiseleur, roi de Germanie. Dans cet acte,
« tionis Domini nostri Jesu Christi DCCCLXXVII, indict. X, Charles le Simple est qualifié roi Francorum Occiden-
Il an no vero Caroli regis primo. 1)2° En 880 : «Data XII talium, et Henri Francorum Orientalium. Les mots
" Kal. Apr. an. incar. Dom. DCCCLXXX, indictione XIII, Francia et Franci pouvaient donc être employés alors
" an no vero regis Karoli in Franciâ IV, in Italiâ 1. »3° En pour désigner la Germanie et les Germains aussi bien
881:« Data IV Kal. Martii, anno Christo propitio imperii que la France et les Français. C'est là ce qui explique
u domini Caroli prmpotentis augusti unctionis sum pri- pourquoi plusieurs des rois et des empereurs d'Alle-
"mo. 4° Même année 881: a Data VIII Kal. Julii, anno V
1) magne ont pris le titre de roi des Français et désigné
" Karoli post mortem patris sui Ludowici in Franciâ et leurs états par le mot Francia. - Sceaux : 1° Buste
u Alemannil1, secundo regniejus in Burgundiâ, impera- de profil, tourné vers la droite, cheveux: courts, éten·
" torim verodignitatis et apostolicm benedictionis pri- dard planté sur un bouclier ovale. Inscription: KARO'
Il mo. »5° En'883 : «Data III Kal. Augusti, anno incarn. LVS IMPERATOR. 2° Sceau de médiocre grandeur, re·
Il Dom. DCCCLXXXIII, indict. l, annovero imperiidomini présentant seulement la tête de l'empereur. 3° Bulle
" Karoli in Italil1m, in Franciâ II .• 6° En 885 : «Datum de plomb. Buste de face, haste et bouclier. Inscription:
Il VIII Cal. Sept. anno incarn. Dom. DCCCLXXXV, indict. DN. KAR. ÙIP. P. F. PP. AVG. (Dominus Karolus imperator
Il III, anno imperii piissimi imperatoris Caroli in Italiâ V, pius felia; perpetuus augustus). Sur le revers, dans le
(1 in Franciâ IV, in Galliâ I. .-Dans les premières dates champ, une porte de ville flanquée de deux tourelles
il fait partir son règne du 28 août 876, époque de la et surmontée d'une croix. Inscription: RENOVATIO Ro-
mort de son père; dans les deux dernières, il le compte MAN. 11IIP., et dans le bas, sous la porte: ROMA.
à partir de la mort de son frère, arrivée le 20 janvier
882. Quant à la date de son règne en Bourgogne, on CHARLES III LE SIMPLE, ms posthume de Louis le
peut l'ex:pliquer par les contestations qui s'élevèrent à Bègue, exclu d'abord du trône et reconnu ensuite roi
la suite de la proclamation de Boson, comme roi de de France par une partie des seigneurs français le ~8
Provence ou de Bourgogne ( 15 octobre 879)' Charles janvier 893, conclut avec Eudes, vers le milieu de
le Gros lui ayant déclaré la guerre, a pu prendre le 896, un traité de partage qui lui assure les pays
35
, , ,
274 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
situés entre la Seine et le Rhin. Devenu seulroi. après ({ lendas Octob., acLum in Attiniaco. D 2° En 898: «Data
la mort d'Eudes. arrivée le l or ou le 3 janvier 898. il « Kalendas N9vembris indictione primâ, anno sexto, re·
ne paraît pas cependant avoir été reconnu en Bour- « gnante Karolo serenissimo rege, el in successione Odo-
gogne avant 899. et avant 900 dans l'Aquitaine et la unis secundo. Actum apud Viennam in Dei nomine feli-
Septimanie. Le 21 novembre 911 ou le 21 janvier 912 ({ citer, amen.» 3°En 912: ({ Datllm Cnlend. Januariiin-
il succède à Louis de Germanie comme roi de Lor- ({ dict. XIII, anno XIX, regnante Karolo gloriosissimo rege
raine. Robert. frère d'Eudes. et Raoul, duc de Bour- ({ redintegranle XIIII, largiore vero hereditale indeptâ l,
gogne, furent élus rois de France, l'un en 922. l'autre ({ actum Mettis civitate in Dei nomine fcliciter, amen. »
en 923. Charles le Simple, vaincu le 15 juin 923 dans Dans la seconde date, il faudrait Odonis primo au lieu
le combat où il avait tué le premier de ces deux com- de secundo, et dans la troiSIème, indictione xv au lieu
pétiteurs. est arrêté bientôt après par Herbert. comte de XIII_ Les Bénédictins n'ont rencontré la date de
de Vermandois. TI recouvra un instant la liberté en l'Incarnaiion que dans cinq de ses diplômes. - Sceau:
927, mais jeté de nouveau en prison l'année suivante, voy. planche B, n° 3.
il mourut le 7 octobre 929' - Selon dom Bouquet, il
employait toujours l'invocation suivante: In nomine CHARLES IV LE BEL, troisième fils de Philippe IV,
sanctœ et individuœ Trinitatis. venait ensuite: Karolus roi de France, succède à son frère Philippe le Long
divin&. propitiante clementi&. ou misericordiâ Dei rex. ou comme roi de France et de Navarre, le 3 janvier 1322,
bien Carolus Dei grati&. rex. Les formules qui suivent est sacré à Reims le 21 février suivant, et meurt le
prouvent qu'il s'est servi tantôt du moi annulus, tantôt 1" février 1328. - Il prit plus souvenlle titre de Rex
du mot sig ilium : « 1° Et ut hœc nostrœ auctoritatis Francie que celui de Rex Francorum. Voici rune de ses
({ prœceptio iirinaetinviolabilisœternaliter maneat, pro- suscriptions: Karolus Dei graM Francie et Navarre rex,
({ priâ manu subtus coniirmantes anulo regiœ dignit~tis notum Jacimus universi.~ nos, etc. - Charles le Bel omet
«noslrœ mandavimus insigniri. 2° Et ut hœc nos tri pri- dans ses diplômes la date du règne et souvent aussi la
a vilegii autoritas per cuncta succedentia tempora m- date du jour: «Do:Jné a Paris l'an de grace mil trois
({ miorem in Dei nomine obtineat perpetue firmitatis vi· a cent vingt et un, au mois de féyrier;» et sur le repli:
({ gorem et à nos tris successoribus inviolabili tenore ser- Q Chalop. D Le jour est indiqué dans la date suivante:
({ vetur. manu propriâ subtus eam firmavimus et sigilli Da/um Parisiis decim&. oetavâ die Julii, anno Domini
« nos tri impressione jussimus adnotari. D Sa signature mi/lesimo /recen/esimo vigesimo sexto. - TI annonce le
est ainsi exprimée: Signum Karoli gloriosissimi ou sere- sceau par la formule: Nostrumfecimus apponi sigillum
nissimi regis. Le diplôme par lequel il confirme la do- ou sigilli noslri feâmus impressione muniri. Souvent
nation de la reine Frédérune en faveur de l'église de aussi l'apposition o.u sceau est pas~ée sous silence.-
Compiègne, èst signé et souscrit en ces termes: Signnm Sceau: Mêmes caract.ères que le sceau n° 2 de Louis X.
Karoli regis excellentissimi. Gozlinns notarins ad vicem Mais on n'y voit pas d'arceau au-dessus de la tête du
Herivei archiepiseopi summique cancellarii recognovit. roi. Le haut du sceptre traverse le cercle de l'inscrip-
Les notaires ajoutent ordinairement: et subscripsit. Ils tion entre l'R et l'E du mot REX.
emploient aussi les termes scripsit. subnotavit. et se
qualifient notaires royaux: Hugo regiœ dignitatis nota- CHARLES IV, flIc de Jean, roi de Bohême, et pelit-
rius ad vicem Herivei archiepiseopi snbnotavit, c'est-à-dire, fils de l'empereur Henri VII , élu roi des Romains le
da tavit. Ils parlent souvent à la première personne. 19 juillet 136,6, couronné à Bonn dans le mois de
- On rencontre dans le!> chartes différentes époques novembre suivant, à Aix-la-Chapelle en 136,9, et à
de son règne: la le 28 janvier 893; 'laIe. 3 janv.ier Milan le 6 janvier 1355, reçoit la couronne impériale
898, lorsqu'il réunit toute la monarchie, ce qui est à Rome le 5 avril suivant, se fait couronner roi
exprimé par l'une des formules suivantes: Anno redin- d'Arles le 6,juin 1365, et meurt le 29 novembre 1378.
tegrante ou pleniter regnan/e, ou enfm in suceessione Il avait succédé à son père comme roi de Bohême le
Odonis; 3° 899 et 9°°, dates de sa reconnaissance en 26 août 1346. Voici le commencement d'un diplôme
Bourgogne et en Aquitaine; 6,0 la fin de 911 ou le 21 par lequel'il confirme les priviléges de l'abbaye de
janvier 912, date de son avénement au trône de Lor- Quedlimbourg : «In nomine sanctœ ct individuœ Tri-
raine, qu'on exprime ainsi : A largiore ou ampliore " nitatis feliciter, amen. Carolus quartus divinâ favente
hœreditate indept&.. - Voici quelques-unes de ses dates: "clementiâ Romanorum imperator semper Augu-
1° En 896" u Datum anno incarnationis Dominicœ "stus et Bohemiœ rex ad perpetuam rei memoriam. »
«octingentesimo nonagesimo quarto, anno quoque re- Dans des char~es moins solennelles il retranche l'in-
u gnanteCarolo secundo, indiclione duodecimâ, VI Ka- vocation et s'intitule: Romani imperii semper Au-
PARTIE II. - CHAPITRE VII. 275
guotus. Avant d'être couronné empereur il ne pre- u le préambule de ses lettres est souvent pompeux et
nait que le .titre de roi des Romains et de roi de a oratoire, et presque toujours un obscur galimatias, »
Bohême. Charles datait ses diplômes, IOde son règne Dans son édit sur la majorité des rois de France, la
comme roi des Romains, en y joignant les année~ de suscription Karoluo Dei gratid, etc. se termine .par
s'on règne en Bohême qui dataient également de 1346 ; ad perpetuam rei memoriam. Voici la conclusion de cet
2 0 de son couronnement comme empereur (5 avril acte, dont il existe deux exemplaires, et qui n'est pas
1355). Voici la date des lettres d'investiture accordées moin$ remarquable par la beauté de l'écriture que
à l'abbesse de Quedlimbourg: u Datum Tangermundi par l'importance de la matière: "Ne autem nostra
a an. Domini IIICCCLXXVII, indictione xv, VI Idus Maii, « presens lex vel constitutio deinceps in disceptationis
a regnorum anno XXXI, imperii vero XXIII. J. R. Wil- «materÎam deducatur, sed, siqua super ipsâ pretende-
a helmus Kortelange. De mandato domini imperato- crretur ignorantia, crassa dici debeat et supin a , volu-
• ris Nicolaus camicens. Pptus (prœp~silus). » Son di- « mus et decernimus eandem solenniter publicandam
plôme en faveur de la ville de Romans en Dauphiné, «et in archivis cartarum nostrarum ad perpetuam
présente les formules suivantes: ,Signum serenissimi « memoriam, redigendam. Datum in castro nostro ne-
a principis et domini, domini Karoli, quarti Romano- " moris Vicenarum , mense Augusti, an no ab incarnat.
n rum imperatoris invictissimi et gloriosissimi Boemiœ C( Domini millesimo trecen tesimo septuagesimo quarto,
a regis: testes hujus rei sunt, etc. Et alii quàru plures «regni vero undecimo. Per regem in consilio suo.
• nos tri et imperii sacri principes nobiles et' fideles, "P. BLANCHET. Duplicata. »L'enregistrement a été écrit
a prœsentium subbullâ aureâlypario imperialis nostre sur un parchemin séparé. Pendant la captivité du roi
"majestatis impressâ. testimonio litterarum. Datum Jean il scella tantôt du sceau de son père, tantôt du
a Pragœ anno Domini MCCCLXVI, indictione IV, VIII sceau du Châtelet, tantôt de son propre sceau. «Le
"Kalend. Februar. regnorum nostrorum anno XX, « régent ayant été informé, disent les Bénédictins, que
" imperii vero undecimo. - Ego Johannes Dei gratiâ C(plusieurs lettres patentes avaient été scellées de son
• Columcensis episcopus, regalis capelle Boem. comes, " sceau secret sans avoir été examinées il la chancellerie,
a et sacre imperialis aule cancellarius, vice reverendi in «ordonna que dorénavant aucunes lettres patentes ne
" Christo patris domini Serlati Moguntinensis archie- C( seraient scellées du sceau secret, mais seulement
a piscopi, sacri imperii per Germaniam archichancel- «les leUres closes.» On cite de lui les formules sui-
"larii, recognovi. " Voy. à l'article de LoUIS DE BAVIÈRE, vantes qui annoncent remploi de trois sceaux diffé:
un autre exemple de la répétition du mot domini. rents : 1 0 Pour le grand sceau: «Prœsentes litteras si-
« gilli magni nostri caracter~ fecimus communiri.»
CHARLES V LE SAGE, fils de Jean II, roi de France, 2 0 Pour le sceau du Châtelet: « Sub sigillo Castelletti
reçoit de son père le titre de lieutenant du royaume, " nos tri Parisius.» 3° Pour le grand sceau delphinal:
quelque temps avant la bataille de Poitiers, se met en «Nostri sigilli Delphinatûs munimine fecimus appo-
cette qualité à la tête du gouvernement dès la fin du «sitione muniri, D ou « Sigillum nostrum magnum Del-
mois de septembre 1356, se fait déclarer majeur et phinale presentibus duximus apponendum.» Quel-
C(
régent de France au mois de mars 1358, succède à ques-uns de ses actes sont signés de lui: ",Et ut prœ·
son père le 8 avril 1364, est sacré à Reims le 19 mai "missa de nostrâ certâ scien tiâ proc.essisse noscantur
suivant, et meurt le 16 s.eptembre 1380. - Son nom «ac diligentiùs exequantur et debeant inviolabiliter
fut mis à la tête de la plupart des lettres royaux, soit observari, nos hic nomen nostrum manu propriâ
C(
pendant la captivité de son père, soit dans la suite, «duximus subscrihendum die et anno quibus suprà.
lorsque Jean fit un voyage à Avignon ou qu'il re- «CHARLES. »-Charles V a fait souvent usage des clau·
tourna en Angleterre. Comme lieutenant du roi, il ses suivantes: 1 0 Ordinacionibuo regiis in contrarium fa·
employait la formule suivante: Charles aisne fils et clis seu facienclis non obstantibus ~uibuocllnque; 2 0 Salvo
lieutenant du roy de France, duc de Normandie et,dau- in aliis jure nostro et in omnibus quolibet alieno;-3° De
phin de Viennois. (Il est le premier qui ait pris le titre nostris auctoritate regiâ, certd scientiâ et gratid spe-
de dauphin.) Quand il eut été nommé régent, il s'in· ciali, certis causis ad hoc nos moveniibus; 40 Quoniam
titulait: Charles aislUJ fils du roy, regent le royaume de sic fieri volumuo; 50 Lecta in concilio, et vult rex quod
France, duc de Normandie, etc. Ayant succédé à son transeat sub Mc formd. Ces clauses se retrouvent dans
père, il prit le titre de roi de France dans les actes les actes français, sous la forme suivante: «Sauf en
français et celui de rex Francorum dans les diplômes "autres choses nostre droit et l'autrui; de grace spe-
latins. "On remarque, disent les Bénédictins, que C(ciale, science certaine et autorité royale; car ainsi le
" sous le règne de Charles V, surtout depuis 1369, C(voulons nous; car ainsi nous plaist ct le voulons estre
35.
• • •
276 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
«fait, etc.» Le jour du mois est tantôt omis, tantôt ex- rolus Dei gratid FrancOTum Tex. Pendant les troubles
primé dans les diplômes. La date suivante, dans la- de la France, les actes qui se faisaient au nom de la
quelle il prend le titre de roi dauphin, indique un acte reine commençaient par cette formule: , Isabelle, par
relatif au Dauphiné: a Datum Pal'isius, mense Jan ua- «la grace de Dieu, reine de France, ayant pour l'oc-
Il rii, anno Domini MCCCLXXVI et regni nostri XIII. Pel' a cupation de M. le roy le gouvernement et adminis-
Il regem dalphinum,adrelacionem consilii. G. Henne- a tration du royaume. »-Les lettres patentes expédiées
« quin. » La présence du confesseur est quelquefois an- pendant la régence sont datées et souscrites en ces
I:Joncée à la fin de ses diplômes: u Per regem, confessore termes: «Donné a Paris, le xlIn jour du mois d'octo-
Il presente. FERRICUS. »Seslettres patentes sont quelque- Il bre, l'an de grace mil ccc et quatre vins. Par Monsieur
fois signées par deux secrétaires : " Donné a Melèun l'an Il le regent. J. DE REMIS; »ou bien: «Donné a Paris, l~an
Il de grace MCCCLXXIV, et de nostreregnel'onzieme, OÛ « de grace mil ccc quaire vins, ou mois d'octobre; sauf
«mois de novembre. Par le l'oyen ses requestes. P. • en autres choses le droit de Mons. et l'autrui en
• BRIEL. BLONDEL. » La souscription des secrétaires est Il toutes. Par Mons. le regent, le sire de Chasteau Fro-
sur le repli. On a aussi des exemples de date où le « mont present. FRERON. D Voici la date des lettres de
millième et les centièmes ne sont pas exprimés. n Charles VI contre l'apologie du tyrannicide par le doc·
avertit à la fin de plusieurs actes que les vidimus teur Jean Petit: • Datum Parisius XVI die Martii, anno
qu'on en fera vaudront l'original. Sceaux: )0 Comme a Domini millesimo quadringentesimo decimo tertio,
dauphin, et avant d'être roi, Charles V se servait d'un aregni vero nostrixxXIlII. Sigillatum sigiBo nostro in
sceau équestre. Sa cotte est semée de fleurs ~e lis Il absentiâ magni ordinato. (Sur le repli) Pel' regem in
ainsi que le caparaçon de son cheval, ~ù l'on voit Il suo magno consilio. MAUREGART. Collatio facta est. »
aussi quatre dauphins. n tient de la main droite son Les formules finales de ses lettres patentes font sou-
épée nue et de la gauche son écu, où l'on voit, comme vent mention des seigneurs présents au conseil: « Pel'
sur le caparaçon du cheval, les armes de France et de Il regem in suo magno consilio, in quo domini duces
Dauphiné. Son casque est surmonté d'une fleur de lis. Il Andegavensis , Burgundie et Borbonii, cornes Augi
Le sceau a pour légende: SIGILLUM KAROLI PRIMOGE- « et plures alii erant. J. DE SANCTIS. D Ou bien: ,Par
NITI REGIS FRANCOR. DELPHINI VIENNENS.-2° Devenu « le l'oyen son conseil, ouquel estoient messieurs les
roi de France, il eut, outre son grand s~eau royal, «ducz d'Anjou, etc .... et plusieurs autres. L. BLAN'
vn grand sceau delphinal où l'on ne voit que son écu «CHET .• -Depuis le traité de Troyes (21 mai 1420)
aux armes de France et de Dauphiné, autour duquel jusqu'à la mort de Charles VI, le cbancelier le Clerc
se trouvent comII!e autant de supports diverses figures faisait terminer les actes de la chancellerie par ces
d'animaux. Inscription: SIGILLUM CAROL! DEI GRATIA mots: «Par le roy. A la relation du roi d'Angleterre,
FRANcoRUM REGIS ET DALPHINI VIENN. Le contre-scel, « heritier etregentdu royaume de France .• Voy. CHAR'
qui représente le même écu en petit, a pour iégende : LES VII. - Sceaux: Le sceau royal de Charles VI est
SECRETUM SIGILLUM CAROL!, etc. Pour le grand sceau représenté sous le nO 4 de la planche H. Il a aussi
royal de Charles V et le sceau en l'absence du grand, employé un sceau ordonné en l'absence du grand,
voyez les nO> 1 et 2 de la planche H. Charles V avait ainsi que l'atteste la formule suivante: «Jn quorum
en outre un cachet dont il se servait pour les lettres « omnium testimonium sigillum nostrum in absentiâ
qu'il écrivait de sa propre main. a Ce cachet, disent «magni ordinatum presentibus letteris duximus appo-
.Ies Bénédictins, était d'un fin rubis oriental et repré. «nendum.» Le sceau de Charles VI en l'absence du
• sentait la tête d'un roi sans barbe. D. Bernard de grand est à peu près de la même dimension que le
Il Montfaucon croit qu'il avait servi à quelque prince sceau correspondant de Charles V, représenté sous le
• d'Orient, et que Charles le Sage ne fit que l'adopter. D n° 2 de la planche H ; il porte pour inscription: SIG.
REGIUM IN ABSENCIA MAGNI ORDINATUM. On y voit aussi
"
CUARLES VI LE BIEN·AIMÉ, ms de Charles:V ,roi de un personnage couronné, probablement le roi, te-
France, sùccède à son père le 16 septembre 1380, est nant le sceptre et la main de justice. La tête de ce
sacré à Reims le 4 novembre suivant, et meurt le 22 oc· personnage, qui est beaucoup plus grand, pénètre dans
tobre 1422. - Il supprime quelquefois le jour du mois le cercle de l'inscription. Autour du sceau règne une
dans les dates de ses diplômes. - Pendant la courte rosace plus petite: il n'y a pas de dauphins dans le
minorité du roi, Louis duc d'Anjou, régent, met champ; mais en dessous de l'écusson on voit deux
son nom en tête des lettres royaux. Charles VI em- lions sur lesquels reposent les pieds du roi.-Pendant
ploya les mêmes suscriptions que ses prédécesseurs: la minorité de Charles VI, Louis duc d'Anjou, régen t,
• Charles, par la grace de Dieu, roy de France; » Ka· avait un sceau particulier qu'il' annonçait ainsi: • Et
PARTIE II. - CHAPITRE VII. 277
a pour que ce soit ferme chose et estahle, nous avons a aussi ajouté après Francorum Tex la formule ad
CI fait mettre a ces leUres nostre :;eel duquel nous perpetuam Tei memoriam. Voic,i le début de l'acte de
« usions paravant nostre regence. D Ou bien: a Quod ut cession de l'empire de Constantinople faiL à Rome
CI perpetue firmitatis robur obtineat, nostrum quo ante par André Paléologue, despote de Morée, en faveur
CI susceptum regni regiinen utebamur, presentibus de Charles vm : In nomine omnipotentis Dei ac indi-
CI litteris fecimus apponi sigillum. Salvo in alii~ jure ' viduœ Trinitatis. Anno à nativitate Domini nostri Jesu
CI regio et nostro, et in omnibus quolibet alieno. n Christi 1494, pontificatûs sanctissimi D. N. Alexandri
divind providentid PP. VI, indict. XI, mense Septembris,
CHARLES VII LE VICTORIEUX, fils, de Charles VI. die Sabati sexto. Pateat omnibus hoc prœsens publicum
roi de France, prend le titre de régent du royaume en instrumentum inspecturis, etc. -« Ce fut sans doute
14 J 8, succède à son père le 22 octobre 1422 , est cou- « en vertu de cette cession, disent les Bénédictins,que
ronné à Reims le 17 juillet 1429, et meurt le 22 juil- • Charles vm prit les ornements impériaux et fut
let 1461. Il emploie les formules ordinaires de suscrip- «proclamé empereur de Constantinople. » Voici difl'é-
, tion : 1° • Charles, par la grace de Dieu, roi de France, rentes espèces de formules fmales qu'on rencoritre
CI a tous ceux qui ces presentes lettres verront, sl!iut. D dans les actes de Charles VIII: 1° «Donné aux Montils
2° «Carolus Dei gratiâ Francorum rex, universis prœ- .lez Tours le XXII jour de decembre, l'an de grace
«sentes litteras inspectuns salutem.» Un de ses diplô- {( MCCCCXCVI, et de nostre regne le XIV. (Sur le repli)
mes, après Francorum Tex, ajoute ad perpetuam rei me- (( PAR LE ROY. M. le cardinal de' Luxembourg, vous,
•
moriam.-Voici cOlD~ent se terminent les lettres pour {( messire Jean de la Vacquerie, chevallier, et mes-
le rétablissement des cours souveraines à Paris:« En (( sire Robert Thiboust, presidents en la cour du par-
« tesmoing de ce nous avons faict mettre nostre scel a (( lemént, et autres presents. LE MOINE. » 2 ° " Car tel est
CI ces presentes. Donnéa Issouldun le vIjour de novem- (( nostre plaisir, nonobstant. etc. Donné a MoÏins le
«bre, l'an de grace IIICCCCXXXVI, et de nostre regne le (( XXVIII jour de decembre, l'an de grace mil quatre
CI xv. Par le l'oyen son grand conseil. MAULOUE. Il L'acte (( cens quatre vingt dix et de nostre regne le huitieme.
pour le rétablissement des requêtes du palais à Paris est (( PAR LE ROY. Monseigneur le duc de Bourbon, les
daté des Montils·lez-Tours, ale xv avril, l'an de grace • comtes de Montpensier. de Vendosme, etc. presens.
« lIICCCCLIII avant Pasques, et de' nostre regne le XXXII. » « PRIMAUDAYE. D 3°« Datum Tolosœ, die xxv mensis Se-
La date suivante prouve qu'il commençait quelquefois • ptem'bris, anno Domini MCCCCLXXXIV, regni vero
r année au 1"' janvier: • Donné a Tours, le XXIV janvier a nostrisecundo. Per consilium. G. DE LA MARCIIE, D
" lIICCCCXXXVIII, et de nostre regne le XVI.» En effet On a aussi d'autres lettres données à Toulousé le
t
cette date aurait correspondu à la 1 année de son 3 juillet 148ft, et dont l'enregistrement 'est ainsi
règne si l'année avait été prise à Pàques. Les édits conçu : • Lecta, publicata et registrata Tolosœ in
publiés en parlement portent : ~ Lecta et publicata' , "parlamento, quintâ die Julii MCCCCLXXX1V. G. DE
" requirente (consentiente Olt audito) procuratore gene- • LA MARCHE." TI est constaté que Charles vm n'était à
"rali regis.»-Sceaux: voy. planche J, nO' 1 et2. Indé- Toulouse ni le 3 juillet ni le 25 septembre 1484;
pendamment du sceau nO 2 , Charles VII en a employé par con'séquent ces lettres furent expédiées eu son
un autre qui porte pour légende: SIGILLUIII KAROLI absénce dans la chancellerie qui était établie près le
DEI GRACIA FRANCORUlII REGIS IN ADSENCIA IIIAGNI PA-
o
parlement de Toulouse. - Sceaux: 1° Le roi est assis
RISlUS ORDINATUlII. Il est de même dimension que le sous un dais au·dessus duquel sont deux anges les
sceau correspondant de Charles V, etil repr~sente avec bras étendus. D'une main ils soutiennent'le dais,
quelques légères différences le sujet du contre-sceau, et de l'autre une draperie qui retombe aux deux
n° J de la planche J. Nous avons trouvé ce sceau au côtés du trône. Le trôné a deux montants perpendi-
bas de deux actes: l'un de 1455, l'autre de 1460. culaires. Le sceptre, pius court que dans les sceaux
• des rois précédents, traverse obliquement le côté droit
CHARLES vm, fils de Louis Xl, roi de France, du corps, et son ex~émité atteint à la ha~teur de la
succède à son père le 30 août 1483. est déclaré ma- moitié de la tête. La main droite, placée un peu plus
jeur au commencement de 1484, sacré à Reims le bas que l'estomac, tient le sceptre; l'autre, qui est
14 mai suivant, et meurt le 7 avril 1498. Il em- étendue obliquement vers la gauche et qui touche lm
ploie ordinairement la formule suivante: «Charles. montant du trône, tient la main de justice. Les pieds
« par la grace de Dieu, roy de France, savoir faisons a du roi reposent sur deux lions. Le champ du sceau
« tous presents et a venir. »Et dans les actes latins, qui est semé de fleurs de lis. Le contre-seel est à peu près
sont fort rares: «Carolus Dei gratiâ Francorum l'ex. » Il semblable à celui de Louis Xl. ,2° Après lâ conquête
278 . ÉLÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
du royaume de Naples, Charles VIII fit faire un sceau a prium. ALFONS. V ALDESlUS, cum sigillo Cœsareo ap-
qui se distingue surtout en ce qu'il porte la main de « penso more solito. D Il faut remarquer dans l'acte du
justice dans sa droite, et le sceptre, surmonté d'un mois d'octobre 152 1 la date de son règne en Hongrie,
globe, dans sa gauche'; dans le champ, comme sur le qui est prise il la même époque que celle de son règne
contre-scel,on voit les armes de France et de Jérusalem. comme roi des Romains, mais qui, en général, n'est
L'inscription lui donne les titres de roi des Français, pas énoncée dans ses diplômes. L'acte de 1524 se ter-
de Jérusalem et de Sicile. mine par r annonce du sceau, quoiqu'il en eût déjà
étéfait mention avant la date. L'épithète Cœsareus, qui
CHARLES V, dit CHARLES-QUINT, petit-fils de Maxi- est répétée deux fois, est empruntée au· style de la
milien, par Philippe 1" archiduc d'Autriche, devient chancellerie germanique. En effet, dès que l'on com-
roi de Castille et d'Aragon le 23 janvier 1516; élu em- mença à faire usage de la langue vulgaire en Alle-
pereur le 28 juin 1519, couronné à Aix-la-Chapelle magne, le titre d'empereur fut rendu par le mot Kay-
le 23 octobre 1520 , il reçoit à Bologne la couronne de ser, par opposition au mot Konig, qui répondait au
Lombardie le 22 février 1530, et la couronne impé- titre de roi. Deux dates que nous reproduisons d'après
riale le 24 du même mois .. TI cède les Pays-Bas à son les Bénédictins prouveront que Charles-Quint comp-
fils le 25 octobre 1555, renonce à tous ses royaumes tait aussi les années de son empire du 23 octobre 1520.
le 16 janvier 1556 , publie cette abdication le 6 février 10 « Datum in oppido Bruxellensi d ucatûs nos tri Bra-
suivant, envoie à son frère Ferdina{ld, le 7 septembre "bantiœ, sub impressione sigilli Ilostri, IV Non. Jul. an.
de la. même année, le sceptre et la couronne impériale, a à nativitate Domini suprà ses qui inillesimum XLIX,
entre au monastère de Saint-Just le 24 février 1557, et «regnorum nostri imperii XXIX et aliorum omnium
G
meurt le 21 septembre 1558.-Ses suscriptious étaient "XXXIV. CAROLUS. Ad mandatum Cœsareœ et catho-
des plus pompeuses. En voici un exemple, tiré d'un res- "licœ majestatis proprium. Ut. Anton. Perenot oberu-
crit adressé aux juges et aux légistes: • Karulus quinctus «burger subscr.» 2° «Datum in oppido Bruxellensi
«favente Dei clemenLiâ imperator Romanorum per- " ducatûs nos tri Brabantiœ, IX die Fehr. anno Domini
a" petuùm augustus, rex Germaniarum, Hispaniarum, a MDLIV, imperii nostri XXXIV et regnorum nostrorum
« Siciliarum, Hierosolymorum, Pannoniarum , Dalma- "XXXIX. D La formule suprà sesqui millesimum, etc. s'é-
« tiœ, Croatiœ, Sardiniœ, Corsicœ, Balearum ins ula- loigne des formes ordinaires. On voit du reste que,
« rum, Canariarum,
, Indiarum et littoris Oceani domi- dans ces deux derniers exemples comme dans les pre-
a nator, exarchus Austriœ, dux Burgundiœ, etc., pius, miers. son règne en Espagne est compté à partir du
«felix , inclytus, victor ac triumfator, Judicibus et cu- 23 janvier 1516. Peut-être même comptait-il l'année
a pidis legum studiosis salutem.» Après l'adieu Valete 1516 comme une année entière. Dans un de ses di.
vient cette date singulière: • Dat. Augustœ Tiberiœ in plômes il annonce. formellement que le commence·
«comitiis , anno ab orbe redempto MDXXXII.» TI est le ment de l'année est pris au 25 décembre:" Ainsi fait,
dernier empereur qui ait été couronné en Italie. Mais " traitlé et conclu en la ville de Madrid au diocese de
la date de son couronnement à Bologne ne sert pas de " Toledo, le dimanche quatorz.Ïerue jour du mois de
point de départ aux années de son empire, qu'il compte "janvier l'an mille cinq cens vingt six, pris a la nativité
tantôf du 28 juin 1519, tantôt du 23 octobre 1520, a Nostre Seigneur, selon le style d'Espagne. » Les dif-
Voici trois exemples du premier de ces calculs: 1° «Da- férents calculs 'lui ont été indiqués ci-dessus ne peu-
• tum in civitate nostrâ imperiali Wormatiâ, die octavâ vent cadrer avec un acte du 2 2 août 1548 qui porte;
«mensis Maii, anno Domini millesimo quingentesimo • Anno imperii nos tri 27 et regnorum nostrorum 27, •
«vigesimoprimo, regnorum nostrorum Romanisecun- Les auteurs de l'Art de vérifier les dates citent ce texte
« do, cœterorum vero omnium sexto. D 20 « Datum in op- sans l'expliquer, et l'histoire ne fournit en effet au-
a pido nostro Montis Hannoniœ', die secundâ mensis cune solution à celte difficulté.
• 0
«Signum Childeberthi gloriosissimi regis. Amen.» duNouveau Traité deDiplomatique: « Datum quod ficit
L'apposition de l'anneau est ainsi annoncée dans son «minsis Abrilis diaes tres, anno tercio rigni nos tri,
précepte pour la dotation du monastère de Saint·Ca- "Conpendio, in Dei nomene feliciter. D Dans un di-
lais: «Et ut hœc auctoritas firmiorem obtineat vigorem plôme pour Moutier·la·Celle il annonce ainsi son mo-
«manu propriâ confirmavimus et de anulo nostro sub· nogramme et celui de sa mère: "Et ut hœc prœceptio
«tersigillare jussimus. »Son précepte en faveur du mo· "nostra firmior habeatur, nos et prœcelsa domna. et
nastère de Sainte·Marie au Mans porte la date sui vante: " genitrix nostra Batildis regina manûs nostrœ signacu-
"Datum dies VIII quod f~cit prœsens mensis J unius "lis subter cam decrevimus adfirmar'e:" Dans plusieurs
" an no VII regni nostri , Opatinaco, in Dei nomine feli- actes le mot signaculis est remplacé par subscriptionibus,
" citer. » Cette septième année doit être comptée, selon et la signature est accompagnée de la formule Chil·
dom Bouquet, à partir de la mort de Clodomir, deberthus rex suscripsi. Quoique Childebert III ait eu
dans les états duquel était situé ce monastère. Le un sceau, il ne paraît pas qu'il!' ait annoncé dans ses di·
même auteur avertit qu'il faut lire Captunaco au lieu plômes. -Sceau: voy. planche A, n° 5.
d'Opatinaco.
CHILDÉRIC ou HILDÉRIC, fils de Caribert roi de Tou·
ClIlLDEBEl\T II, fils de Sigebert 1er , devient roi de louse, succède à son père en 631, al'âge de trois ou
Metz ou d'Austrasie en 575, sous la tutelle de sa mère quatre ans, et périt peu après de mort violente.
Brunehault, succède à son oncle Gontran eo~me
•
roi de Bourgogne le 28 mars 593, et meurt en 596. CHILDÉRIC II, second fils de Clovis Il, devient roi
Il Les Litres de catholique et de piete; disent les Béné- d'Austrasie en 660, et meurt au mois de septembre
" dictins, sont attribués à Childebert 1" et à Childe- 673, ou, selon l'auteur de la Vie de S. Léger, en 67 4 ,
Il bert II. D Dom B'ouquet cite plusieurs épîtres de ce avant le mois d'avril. - Dans un diplôme de 661 la
prince. Celles qui sont adressées à l'empereur Mau- souscription et l'anneau sont annoncés par la fonnule
rice, à des rois ou à des évêques, comnl'encent par Do- suivante: «Quod prœceptum decreti nostri, Christo in
mino glorioso, 91oriosissimo, sanclo, etc. Childeberthus rex. « omnibus suffragante, ut firmiùs nunc et perenniter
Quand il s'adresse à d'autres personnes, la suscription " cOllservetur, conscriptione manûs nostrœ infrà studui-
commence au contraire ainsi: Childeberthus rex Fran· " mus roborare et de annulo noslro jussimus sigillari. D
corum vira glorioso, etc. L'empereur en lui répondant La fonnule suivante est remarquable en ce qu'elle
place son nom et ses titres avant ceux de Childebert. indique un signe quelconque substitué à une signatUl'e
que Childéric 11 était alors incapable de tracer: " Ego·
ClIlLDEBERT, ms de Grimoald, maire du palais, " dum propter imbeciIlem œtatem minimè potui sub-
est placé par son père sur le trône d'Austrasie, après " scribere manu propriâ subtersignavi et regina subter-
la mort de Sigebert II en 656, mais au bout de sept " scripsit. Signum Childerici regis. Blidechildis regina
mois il est chassé par les Austrasiens. " subscripsi. "
CIIILDEBERT III, ms de Thierry III, succède à son CHILDÉIÙC III, fils de Chilpéric II, est placé sur Je
frère Clovis III comme roi de Neustrie et de Bour· trône de Neustrie en 742, déposé au mois de mars
gogne avant le 23 mars 695, et meurt le 14 avril 711. 752, et meurt en 755. Il n'est pas certain 'qu'il ait été
Voici le commencement et la ~n d'un plaid de 703 reconnu en Austras.ie, surtout avanlla retraite de Car-
qui adjuge à l'abb~ye de Saint·Germain de Paris le loman én 747' - Ses diplômes débutent par la for·
monastère de Limours ou Limoux: «Childeberthus mule ordinaire.: Childericus rex Francorum vir illuster
" rex Francorum vir inluster, cùm nos in Dei nomine ou in lus ter. Le titre d'homme illustre est quelquefois
«Carraciaco villa Grimoaldo majorim domûs noslri supprimé. Son nom est écrit dans certains actes Hil-
u unà cum nostris fidelibus resederimus, etc ...... Beffa dericus ou HildriCllS. Voici un exemple de ses fOrn1l1Jes
,
, ,
ELEMENTS, DE
.
PALEOGRAPHIE.
•
280
finales: u Et ut hrec auctoritas firmior habeatur et per a cepcio firmior habiatur vel per tempora conservitur,
«futura tempora conservetur, manûs nostrre subscri- « manûs nostre subscripcionibus subter eam decrevi- ,
a ptionibus subter eain decrevimus rohorare. Childe- u mus roborare. Chilpricus rex subscripsi. Raganfri-
«ricus rex subscripsi. Data quod fecit mensis Martius u dus optolit et suscripsit. D Ces deux signatures sont
~ dies xv, anrioxlI regni nos tri , Carisiaco palatio feli- précédées d'une invocation monogrammatique. A
a citer. » Au lieu de Chilpericus rex subscripsi on trouve droite de la seconde est la trace de l'anneau avec les
aussi Signum gloriosi regis Hilderici. mots benè valias, et au bas de l'acte se trouve la date
suivante: aDatum pridiae Kalendas Marcias annum
CHILPÉRIC ou HILPÉRIC, fils aîné de Gondioc ou a secundum rigni nostri, Conpendio, in Dei nomene
Gondéric, roi des Bourguignons, associé, au trône en a feliciter. »-Sceau : voy. planche A', nO 6.
et meurt en septembre 584.-Grégoire de Tours atteste « scopis Galliarum. . .• Scriptum per manum Sergii
que Chilpéric 1" a employé dans ses diplômes la menace «scriniarii sanctre Romanre ecclesire, in mense De-
suivante: Si quis prœcepta nostra contempserit, oculorum «cemhri, indictione ylI, VII Cal. Januarii, imperante
evulsione multetur. Voici le cominencement et la fin a domino nostro piissimo. augusto Ludovico à Deo co-
d'un diplôme de 583, relatif à la reconstruction del'é- «ronato ~peratore sanctissimo. Valete. D On voit que
glise de Saint-Lucien de Beauvais, et dont le Nouveau les dates particulières aux priviléges les plus solen-
+
Traité de Diplomatique donne lefac-simile: « Chïlpe- nels ont été réunies dans la seule formule Scriptum,
(1ricus rex Francorum vir illuster. Cùm et in hâc vitâ etc., tandis que la formule Data se trouve supprimée.
a brevi tempore maneamus et ad mortem ineffugabili- L'indiction est comptée, dans cette date, suivant l'u-
« ter properemus, oportet ut voluntatem Dei faciamus, sage de Rome, à partir du mois de septembre.
•
a etc ... quod quidem nostrre serenitatis dicretum ut ple-
« niorem vigorem obtineat anuli nostri impressione asti· CLÉMENT II (Suidger), élu pape et intronisé le 25
a pulari fecimus atque manu propriâ subsignante,s ro- décembre 1046, meurt le 9 octobre 1047' - Il affecte
u voravimus. + Signum Chilperici gluriosi regis. Ego la formule perpetuam ,in Domino salutem, et ajoute quel-
a Eltricus Palatinus scriptor recognovi. (Data anno Do- quefois graM Dei à servus servorum Dei. L'indiction est
« IJ}inicre incarnationis DCVI, indict. VlllI, anno regni prise au mois de septembre dans la date suivante, que
a Chilperici XXII.) Actum Rutomagi in generali con- nous reproduisons d'après les Bénédictins: a Scriptum
a ventu III Nonas Magii mensis. D Les dates de l'Incarna- a hoc privilegium per manus Johannis scriniarii ac no-
tion, de l'indiction et du règne que nous avons mises a tarii nostri sacri palatii. Bene valete. Dat. pridie Kal.
entre parenthèses sont non-seulement fausses, mais a Januarias , per manus Petri diaconi bibliothecarii et
encore visiblement interpolées par une main plus ré- a cancellarii sanctre apostolicre sedis, anno Domini
cente. - Sceau: Buste de profil tourné vers la droite; a nostri Jesu Christi "XLVI, domni Clementis secundi
couronne qui paraît enrichie de pierreries. . (( papre 1·, indict. XV. "
CHILPÉRIC TI, appelé auparavant Daniel, fils de , CLÉMENT III (Guibert), antipape, élu le 25 juin
Childéric II, succède à Dagobert III, comme roi de 1080, soutient successivement ses prétep.tions contre
Neustrie et de Bourgogne, vers le mois de juillet 715, Grégoire VII, Victor III, Urbain II et Pascal II, jusqu'à
est déposé en 720, et meurt au mois de décembre de la fin de septeIl}bre 1100, époque de sa mort. - Il a
la même année. - TI emploie pour les suscriptions et employé les formules ordinaires des papes de son siè-
les dates les mêmes formules que Clovis TIl. Sa sous- cle. Son nom, comme celui de Grégoire VII, n'est quel-
cription est ordinairement annoncée en ces termes : quefois désigné que pal' la lettre initiale. a li avait fait
manunostri1 ou manûs nostrœ suscriptionibus subter eam a graver sur son sceau, disent les Bénédictins, la sen·
decrevim~ roborare; mais pour donner une idée du a tenc~ suivante: Corifirma hoc, Deus, quod opera tus es
style de ses diplômes, il est nécessaire de transcrire , a in nobis, et cette autre: Verbo Domini cœlifirmati sunt,
textuellement une de ses formules d'après un fao-simile a auxquelles il ajoutait encore ces mots : Dominas
!;l\l ~puve.au Traité de Diplomatique: « Et ut haec pre- « noster Jesus Christus. D
PARTIE II. - CHAPITRE VII. 281
CLÉMENT III (Paul ou P~ulin Scolaro), élu pape le Il çait alors l'année, à la cour de Rome, le 25 décembre,
19 et couronné le20 décembre 1187, meurtle 27 mars 1/ puisqu'en prescrivant d'y renouveler l'année, il dé-
1191 .Le traité qu'il fit en 1188, au sujet de Tuscu- 1/ clare qu'il ne le fait que sur le modèle de l'église de
lum, est daté de la 6,6,' année du sénat. Ce corps avait 1/ Rome. Le P_ Échard, dans sa bibliothèque des au-
par conséquen t été rétabli en 1 16,6" sous Lucius II. Il teurs de l'ordre de S. Dominique, p. 650, assure
- Pendant le premier mois de son pontificat il ajouta 1/ comme un fait indubitable que pendant tout le
dans les petites bulles la date de l'indiction à celle du Il XIV' siècle l'année commençait au 25 décembre dans
jour et du mois. Il y substitua ensuite celle de son Il la cour romaine séante à Avignon. Il Voy. le sceau de
pontificat. TI prenait l'indictiqn au 1" septembre, et Clément V comme seigneur d'Avignon, planche U, n° 9.
commençait l'année, tantôt au '25 mars, tantôt au
1" janvier. On trouve dans ses priviléges la devise: CLÉMENT VI (Pierre Roger), élu pape le 7 mai 136,2
Doce me, Domine, facere voluntatem tuam. et couronné le 19 du même mois, jour de la Pentecôte,
meurt le 6 décembre 1352 _TI datait les années de son
CLÉMENT IV (Guy Foulquois ou de Foulques, en latin pontificat du jour de son couronnement. Il avait pour
Guido Fulcodi), élu pape le 5 février 1265, et cou- devise: In te, Domine, speravi; non confundar. in œte/'-
•
ronné le 22 ou le 26 de ce mois, meurt le 29 novembre llIlm, ou suivant la liste de Rome: In honorem quinque
1268. - Tout ce qui a été dit à l'article d'Urbain IV, vulnerum. Ce n'est pas lui, comme le présumaient
soit pour la devise, soit pour les suscriptions et les les Bénédictins, qui a introduit la formule Adfoturarn
dates, s'applique à Clément IV. Ce pape, disent les rei memoriam. Elle avait été employée, dans le siècle
Bénédictins, (( ne s'écarta point des routes que lui précédent, par Urbain IV et Clément.IV. Clément VI a
(( avaient tracées ses prédécesseurs immédiats. Toutes d'ailleurs également fait usage des formule~ Ad pe7pe-
(( leurs pratiques furent les siennes_ Avant lui déjà, tuam rei memoriam et Salutem et apostolicam benedictio-
(( dans.leurs affaires particulières, ils se servaient de nem. Les Bénédictins ontrenconlré deux de ses bulles
(( l'anneau du pêcheur. Le fait est constaté par une terminées par des dates solennelles. Un de ces actes
(( lettre d~ Clément à son neveu. TI se passa toulefois était déposé dans le chartrier de l'abbaye de Jumiéges
" plus d'un siècle avant que les papes en fissent usage Il Il conserve, disent-ils, tous les caractères des bulles
« dans les affaires publiques, et plus de deux avant Il de cette espèce. La souscription du nom du pape, le
" qu'ils en fissent mention dans les dates de leurs res- 1/ monogramme et la devise, sont de la main de celui
de ce pape, dans laquelle l'indiction est prise au 1" sep- Il placée entre les deux cercles qui puisse .avoir été for-
tembre. Il a quelquefois substitué Actum, etc. à Da/um. 1/ mée par le pape. Du moins n'est-elle pas de la main
CLÉMENT V (Bertrand de Goth) , élu pape le 5 juin ,en trois colonnes, sont précédées de croix, d'étoiles
1305 et couronné le 16, novembre suivant, meurt le 1/ ou de quelque lettre de l'alphabet. Cet original est
20 avril 1314. TI comptait les années de son pontificat (( daté par Pierre, évêque et vice-chancelier de la S. E. R.
du jour de son couronnement. - TI avait pour devise: • C'est le dernier 'vice-chancelier dont nous ayons
Benedicat nos Deus, Deus noster; benedicat nos Deus. Il trouvé le nom dans les dates des priviléges. Il POUl'
Voici une date analogue à celles qui ont été citées la manière de commencer l'année, voyez CLÉMENT V.
pour quelques papes du xm' siècle, ct dans laquelle _. Les Bénédictins ne pensent pas, comine le P. Pape-
le nom du lieu est spécifié avec de grands details: Actum brock, que Clément VI ait fait mettre sur son sceau
Avenione in domibus fratrum Prœdicatorum, videlicet in une croix chargée de neuf roses et les lettres A n. 1/ La
anM ùiferiori, qnd publica consistoria tenemus. Le com- Il seule chose qui distingu·e ce sceau, disent-ils, c'est
mencement de la bulle qui décharge Philippe le Bel et 1 "que deux roses sont placées au-dessus.et une autre au-
ses sujets des censures de Boniface VIII est ainsi conçu: 1/ devant de Clemells,deux avant PP. VI et autant après. Il
Clemens papa Vad certitudinem prœsentium et memoriam Les hulles de plomb déposées aux Archives ne portent
futurorum. On a déjà fait remarquer, à l'article de pas plus de cinq roses. L'une se rapporte à la descrip-
BONIFACE VIII, que la formule ad certitudinem, etc. tion des Bénédictins, si ce n'est qu'avant PP. VI il ya
n'était pas exclusivement réservée aux bulles d'excom- une seule rose, et une seule après; dans l'autre on
munication. Il est probable qu'il commençait l'année à "oit une rose au-dessus de Clemens et une au-devant;
Noël. Voici en effet ce qu'on lit dans le Nouveau Traité deux autres roses sont disposées comme dans la bulle
de Diplomatique: «Le 23' canon du concile de Cologne précédente; une cinquième se trouve au-dessous de
. de l'an 1310 donnerait lieu de penser qu'on commen- PP. VI. Enfin il existe aussi des bulles qui ne pOl'lent
36
282 ÉLÉMENTS DE PALÉUGRAPHIE.
que trois roses : une au·dessus de Clemens et deux l'avaient été depuis quelque temps. (Voy. SIXTElV.)
au·dessous de PP. VI. Ces bulles de plOIllb ne justifIent Il y a d'ailleurs des sceaux où les noms des deux apô-
d'ailleurs aucune des assertions du P. Papebrock. tres sont ecrits en toules lettres et au·dessus de leur
image. La disposition la plus singulière dans l'alTa}l'
CLÉMENT VII (Robert), élu pape le 2 1 septembre gement de l'inscription est celle·ci :,S. PA. PE. s'. Les
1378 et couronné le 31 octobre suivant, meurt le 16 deuxs. se trouvent un peu plus bas que PA. et PE. La
septembre 1394. Comme ce pape avait été élu en oppo- première est au-dessus de la tête de S. Paul, et la se-
sition à Urbain VI, il ne fut pas universellement re' conde au· dessus de celle de S. Pierre: cette disposi-
connu; et. quoique Gilles de Mugnos, antipape, ait pris tion est ceBe du n° 18 de la planche U. Suivant les au-
le nom de Clement VIII en 1424, Jules de Médicis fut teurs de l'Art de vérifier les dates, Clement VII va·
intronisé en 1523, sous le nom de Clément VII. riait comme Léon X pour la manière de commencer
l'année. Ils ajoutent que, sous son pontifIcat, la cham-
CJ,ÉMENT VIII (Gilles de Muguos ou Mugnon) , anti· bre apostolique paraît ne pas avoir employé la date
pape, élu en 1424, renonce au pontifiCat le 26juillet de l'indiction. Cela n'est pas complétement exact;
142 9' cette date, quoique souvent omise, est quelquefois
marquée, comme le prouve la citation suivante :" Anno
CLÉMENT VII (Jules de Médicis), élu pape le 19 no- « à nativitate Domini MDXXVIlI, indictione primâ, die
vembre 1523,etcouronné le 25 du même mois, meurt "vero VIII mensis Decembris, pont. sanctiss. in Christo
le 26 septembre 1534.. - u Quelquefois Clément VII, "patris et D. N. D. (domini nos tri domini) , Clementis
u disent les Bénédictins, ne prend pas d'autres qua·- «divinâ providentiâ papœ VII an no ejus sexto, prœ·
u lités, dans ses brefs, que celle d'évêque. On en re· "sente~ retroscriptœ liUerœ pubJicatœ fuêre in valvis
« marque pourtant un avec ce titre : Clemens episcopus " seu portis basilicœ principis apostolorum de urbe, au-
« servus servorum Dei, ad perpetuam rei memoriam. Il u dientiœ palalü apostolici, cancellariœ apostolicœ, et
u paraît qu'en quelques occasions il faisait vérifier ses u acie campi Florœ, pel' me Joannem CerrurierSS. D.N.
« motus proprii à la chambre apostolique, avant que de « (sanctissimi domini nostri) papœ cursorem. Vianus de
« les revêtir de toute son autorité. C'est du moins l'idée " Bellavilla, magister cursorum.» On voit paraître ici
« qu'il nous donne par cette formule : Fiat ut petitur la signature du maître des courriers. Il ftlut remarquer
« et ad bene placitum camerœ. Au bas d'une constitution aussi que dans ce certificat l'indiction n'est pas com-
« de la même espèce il appose ces clauses impor- mencée au 1" septembre. Clément VII avait pour de-
« tantes: Quod prœsentium sola signatura sufficiat et vise: Domine, refugium factu.$ cs nobis à generatione et
« ubique fidcm faciat, et quod litterœ in- formd brevis, progenie, ou selon la liste de Rome, de genera/ionc in
« vel aliter, prout eidem Benedicto procuratori videbi- generationem. - N. B. fi y a un autre pape du nom
« tur et place bit , expediri possent et valeant: Elles' ne de Clément VII et concurrent d'Urbain VI. Jules de
« lui sont pas au reste tellement particulières, ces Médicis, qui le considérait comme antipape, n'a pas
a nouvelles clauses, qu'elles n'aient été, dans la suite, cru devoir prendre le nom de Clément VITI, qui avait
« adoptées par d'autres papes. Dans une bulle où il été porté par Gilles de Mugnos, en 1424.
« confirma à Henri VIII, roi d'Angleterre, le titre de
« defenseur de la foi, l'on peut remarquer les signatures CLODOMIR, fds de Clovis et de Clotilde, succède à
« de Ja. Sadoletetd'A. dJJ Castillo, et sur le dos: Regi· son père, comme roi d'Orléans, le 27 novembre 51 1,
u strata apud me Sadoletum. Rien en cela de singulier. et meurt en 524.
« Mais nous observons sur le plomb une inscription
a assez extraordinaire, gravée autour des têtes et de la CLOTAIRE 1" , fils de Clovis et de Clotilde, succède à
« légende des apôtres S. Pierre et S. Paul. On y lit donc son père, comme roi de Soissons, le 27 novembre 51 1.
" au haut: GLORlOSI PRINCIPESTERRlE; et au bas: S. PAU' partage avec Childebert 1" leroyaume d'Orleans en 526,
a LUS, S. PETRUS. Il Cette inscription ne se retrouve pas puis celui de Bourgogne en 53lL, s'empare du royaume
sur plusieurs sceaux dont Clément VII s'est servi, et qui de Metz en 555, de celui de Paris le 23 décembre 558,
sont déposés aux Archives du royaume. Sur les uns on et meurt le I l novembre 561. - Voici la suscription
voit les armes de Toscane, marquées au·dessous,des d'un diplôme qu'il accorda en 516 à l'abbaye de Mou-
têtes des apôtres. (Voy. planche U, n° 18.) Les autres tier S. Jean: «Chlotarius rex Francorum vir illustris,
bulles ne portent pas d'armoiries; mais ce qu'il y a de « omnibus episcopis, abbatibus et illustribus viris,
plus important à remarquer, c'est que les leUres s. PA. S. « magnificis ducibus, etc. » Suivant Perard, cité par les
PE, ne sont plus disposées verticalement comme elles Bénédictins, ce diplôme est revêtu d'un monogramme
PARTIE II. -·CHAPITRE VII. 285
qui n'est pas annoncé dans le corps de l'~cte, mais d'Orléans. L'empereur Anastase lui conféra en 507
qui est accompagné de la formule : a Signum incliti la dignité de consul honomire et de patrice. Il reçut
• regis Chlotarii. Ego Atalus obtuli et suscripsi. D Vient en même temps le titre d'auguste. Dès ce moment il
ensuite la date: a Datum sub die VIII Cal. Martii an. V prit, à l'exemple des empereurs, les marques de la
• regni nos tri. Actum Suessionis civitatis, in Dei no- souveraineté, telles que la pourpre, la chlamyde et le
«mine feliciter, amen. D diadème. TI disait en parlant de Clotilde : Crochildis
regina mea. Sous les Mérovingiens, le titre de reine
CLOTAIRE II, fIls de Chilpéric 1", devient roi de était aussi donné aux mies de· rois. Son diplôme
Soissons, à l'âge de quatre mois, en septembre 584, pour la fondation de l'abbaye de Mici près d'Orléans
sous la tutelle de sa mère Frédégonde, succède en 613 commence ainsi: a Chlodoveus Francbrum rex, vir in-
à Thierry dans les royaUllles d'Austrasie et de Bour- • luster, tibi, venerabilis senex, tuoque Maximino, etè. Il
gogne, et règne ainsi sur toute la France jusqu'en Le texte de cet acté se termine par l'invocation de la
628, époque de sa mort. - La souscription et le sceau sainte Trinité: Il Sint vobis loco patrire in perp.etuum
sont annoncés par la formule suivante, dans un di- (1 p03séssiones quas donamus in nomine sanctre, indi-
plôme qu'il accorda en 627 à S. Longis: • Et ut hœc a vidure, requalis et consubstanlialis Trinitatis. D En
«prœceptio flrmior habeaturetin omnibus conservetur, voici la souscription: lta fiat ut ego Chlodoveus volui, Il
(1
(1manûs nostrre subscriplionibus subter eam decrevi- et plus bas: • Eusebius episcopus confirmavi. D Son
(1mus roborare et nostro sigillo sigillare. II Cette formule, diplôme pour l'abbaye de Moutier-Saint-Jean offràit,
citée par les Bénédictins, tom. V, pag. 666, peut pa- suivant Pérard, cité par les Bénédictins, un mono-
raître douteuse à cause du mot sig ilium. On sait que gramme renfermant la plupart des lettres du mot
les Mérovingiens se servaient du mot annulus. Dans Clocloveus, et accompagné de ces mots: Signum Clodovei
un autre diplôme la souscription est ainsi conçue: regis Francorum. La date était ainsi conçùe: «Datum
(1Chlotacharius in Christi nomine rex hanc prœceptio- .• subdie quarto Kalendàs Januariàs indicLione qùintâ.
(1nem subscripsi. D Il Actum Remis civitate in Dei nomine Feliciter. Ego
a mior habeatur et per tempora conservetur, nos et « inluster, etc. D TI sé termine ainsi: «Quam viro au-
(1 prrecelsa genitrix nostra Baldechildis regina maxima (1 ctoritate decrivemus Christum in omnebus nobis
a nostris sigllaculis subter cam decernimus à.dflrmarè. Il subfragantem ut flrmior habeatnr et per tempora
(1 Vidrehadus jussus. Signum gloriosi domni Chlotharii Il conservitur, subscripcionebns manûs nostrae infrà
(1 regis. Signum prœcelsre Baldechildis reginœ. Data sub Il roborare. Beroaldus optuli. Chlodovius rex (suit le
(1 die XXIII men sis Decembris, anno v regni nostri, Stir- Il monogramme) subscripsi. II Après les signatures de
(1 piniaco. In Dei nomine Feliciter. II Après Vidrehadus près de cinquante témoins, Oh lit une date ainsi conçue:
jllssus il devait s~ns doule y avoir le mot obtuli, qui Il Datum sub die x Ka!. Jul. annO XVI regni nostri,
pouvait être écrit en notes tironiennes et qui n'aura • Clipiaco in Dei nomine Feliciter. D Dans un diplÔme
pas été déchiffré par les copistes. de 638 son monogramme et celui de sa mère sont
annoncés par la formllle suivànte : • Ut autem hœc
CLOVIS 1", ftls de Childéric 1", succède il son père Il prœceptio 1I0strœ cessibnis firmior habeatur, vel per
en 481, et meurt le 27 novembre 51 1. TI prenait la • futura tempora, Deo propitio, inviolabilis conserve-
qualifICation de vir i~luster_ Il reçut le titrc de très- Il fur, nos et prœcelsa genitrix nostra Nandechildis ma-
chretien dans le testament de S. Remy, et celui de a nuum hostratum signaculis adumbravimus. ri Ce qui
fils de Teglise catholique lui fut donné par le concile proùv'e que cette fomule annonce les monogrammes,
36.
, . ,
284 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
c'est qu'on les retrouve marqués au bas d'un diplôme Actum in ipso monasterio Corbeiâ, in Dei nomine
Il
après la declaration suivante: «Propriâ subscriptione "feHciter, Amen. » TI ajoute ordinairement l'indiction
• inserere non possumus nos et prœcelsa genitrix nos- courante.
« tra.» C'est donc le mot subscriptio qui désigne la si-
gnature, el signacuillm ne doit s'entendre que du mo- CONRAD, dit LE PACIFIQUE, ms de Rodolphe Il, roi
nogramme, que l'on pouvait faire tracer à Clovis en d'Arles, succède li son père en 937, et meurt le 19
lui conduisant la main. - Le sceau de Clovis II est octobre 993. Il prenait le titre de roi des Provences
très-petit et indistinct. (Art de vérijier les dates). Ses diplômes commencent
ordinairement par : In no mine sallctœ et individuœ
CLOVIS III, nommé aussi Clotaire, ms de Thierry III. Trinitatis, Chuonradus ou Chunradus nutu omnipotentis
succède à son père comme roi de Neustrie et de Bour- Dei, ou divino munere largiente, ou graM Dei, ou di-
gogne au printemps de l'année 691 , et meurt au mois vill60 largiente, ou prœveniente clementi60 serenissimus,
de mars 695. Ses diplômes commencent ordinaire- ou piissimus rex, ou simplement rex. On cite aussi
ment ainsi: Il Chlodoicus, Chlodovius ou Chlodoveus de lui les invocations In nomine Dei œterni, In nomi-
Il l'ex Francorum, vir inluster. » fis sont attestés dans la ne omnipotentis Dei et Salvatoris lesu Christi_ TI se sert
forme suivante: • N. recognovit ou jussus recognoviL » tantôt du mot sigillum, tantôt du mol annulus. Voici les
Les dates sont ainsi conçues: "Datumou (datum quod formules ordinaires de ses souscriptions: Signum COIl-
" ficit) mensis Madius, Mensis Junius, dies quinque ou radus rex; signum ChllOnradi; Domni ou Domini
"quindecim, etc.» ou bien sub die KaZ. Novembris, ChllOnradi piissimi, serenissimi ou invictissimi regis. La
ou encore pridiœ Kalendas Martias. Vient ensuite plupart de ses diplômes sont datés de l'an de l'In-
l'année du règne. qui est suivie ordinairement de carnation, et quelques-uns de la Nativité.
la date du lieu et de la formule In Dei nomine feliciter_
Quoiqu'il eût un sceau, il ne paraît pas qu'il rail CONRAD JI LE SALIQUE, ms de Henri. duc de Fran-
annoncé dans ses diplômes, où l'on se contente de conie. couronné roi de Germanie le 8 septembre
faire quelquefois mention du monogramme. - En 1024, et roi d'Italie en 1026 d'abord à Milan, puis
voici un exemple: a Et ut hœc auctoritas firmior ha- à Monza, est sacré empereur le 26 mars 1027, cou-
« beatur, nos et prœcelsa genitrice nostra Chrotechildis ronné roi de Bourgogne le 2 février 1033. et meurt
«regina manûs nostrœ signaculis subter eam decre- le 4 juin ou peut-être, selon l!ls Bénédictins. le 14
« vimus confirmare_ Signum glol'iosi Chlodovei regis. juin 1039' - fi emploie les invocations In nomine
Il Signum prœcelsœ genitricis nostrœ Chrodechildis re- sanctœ et individuœ Trinitatis, ou Dei œterni ou omni-
" ginœ. » - Sceau: Voy. planche A, n° 3. potentis Dei, ou Domini nostri lesu Christi. Ses for-
mules eomme roi sont: Conradus divind favente cle-
CONON, consacré pape le 2 1 octobre 686, selon mentid ou providenti6o l'ex, invictissimus rex ou rex
Pagi, ou le 20 novembre 687, selon Fleury! meurt pacijicus, ou enfin Dei grati60 Tex excellentissimlls, se-
le 21 septembre 687 ou le 22 octobre 688. cllndùm voluntatem Dei Salvatoris nostrique liberato~is.
Après son couronnement à Rome, il s'intitule Tex
CONRAD 1", petit-ms par sa mère Glismonde de imperator allgustus, rex Romanorumque imperator au-
l'empereur Arnoul. est élu roi de Germanie le 19 gustlls; insllperabilis Romallorum imperator allgllstus,
octobre 912. et meurt le 23 décembre 918. - Il ou semper allgustllS. Dans un dç ses diplômes il
commence ses diplôme? par les formules suivantes: In prend le titre de Tex Francorum, Longobardorum, et
nomine sanctœ et individuœ Trinitatis Chuonradas divin60 ad imperium designatus Romanorum. Mais ce diplôme
largiente clemenM ou divinœ largitatis munere, ou Dei est regardé comme suspect. parce qu'il est postérieur
graM rex, Voici les formules ordinaires de ses sous- de plusieurs mois au couronnement de Conrad
criptions : Signum domni Chuonradi serenissimi, cla- comme empereur. Toutefois le titre de rex Fran-
rissimi ou piissimi regis. Une simple croix remplace corllm et Longobardorum semble indiquer qu'on n'a-
quelquefois le monogramme. Son chancelier contre- vait pas encore adopté celui de Tex Romanorum
signe ainsi: Il Salomon cancellarius ad vicem Pili- avec le sens qu'il a dans les diplômes à partir de
" grini archicapellani recognovi.» Les notes de Tiron Henri IV, Nous avons donc cru pouvoir distinguer
mises dans le parafe en forme de ruche ajoutent: et le couronnement de Conrad comme roi de Germanie
subscripsi. Voici une de ses dates: '11 Data III Nonas et comme roi d'Italie. Voyez d'ailleurs ce qui a été
"Feb. anno ab incarnatione Domini DCCCCXIII, regni dit sur ce point à l'article de HENRI II LE SAINT.
• autem domni Chuonradi serenissimi regis anno II. Voyez aussi pour le mot Francor~m, CHARLES J>E GROS.
. PARTIE II. - CHAPITRE VII. 285
Conrad emploie ordinairement les formules sui- sceau: " El ut hœc .nostra regia lraditio in perpetu~m
vantes pour l'annonce du monogramme et du sceau: "rata et in convulsa ab omnibus, tam futuris quàm
u Chartam hanc ou prreceptum hoc, etc. manu propriâ « prœsentibus, habeatur, prœsentis privilegii nos tri au-
u corroboratum ou corroborantes sigiBi nostri ou bullœ "ctoritatem subscripto signi nos tri charactere, et
" nostrœ impressione jussimusinsigniri." Dans quel- "Arnol~o cancellario nostro recognoscente, testium
ques diplômes il fait en outre mention du mono- "quoque approbatione omni munitionis jure corrobo·
gramme de son ms: «Sigilli nostri impressione in- " rantes confIrmavimus. » Les souscriptions sont dispo-
" signiri jussimus, et ambo nos et fIlius nos ter dilectus, sées comme dans les diplômes de Lothaire II. Elles
" rex videlicet Heinricus, ego, ipso humiliter inter- sont ainsi conçues dans un dipl6me dont Godefroy von
a veniente. ille, me consentiente atque jubente. uterque Bessel a donné le modèle: « Signum domni Cuonradi
"in sui nominis signo ou in suo monogrammate Ipanu • Romanorum regis secundi. Ego Arnoldus canceUarius
u propriâ corroboravimus. " n place son monogramme "vice Heinrici Moguntivi archiepiscopi et archican-
au milieu de la formule: • Signum Conradi imperatoris "cellarii recognovi.» n emploie ordinairement pour
" augusti invictissimi. ou Domini Conradi Romanorum l'annonce des témoins la formule: Astipulatione regni
"imperatoris augusti. ou Conradi gloriosissimi impe· prineipum. On trouve aussi dans un de ses diplômes:
"ratoris. etc. D Une simple croix remplace quelquefois «Nomina quarundam excellentium personarum quœ
Je monogramme. - Les époques marquées au com- " huic contractui interfuerunt subternotari fecimus.»
mencement de cet article ne peuvent cadrer avec les Dans un diplôme de 1 142, un témoin est qualifié
dates de plusieurs diplômes de cet empereur qu'en miles Dei, sans doute parce qu'il s'était croisé. Con-
comptant quelques mois pour une année entière. rad ne date ses diplômes que des années de son règne,
Toutefois. le commencement de son règne en Ger- qui commence en 1 138, sans faire mention des années
manie et celui de son empire sont exactement calculés de son ordination. Un diplôme de 1139 présente
dans la date suivante: "Data XIV Kalend. Septemb. cette formule: "Regnante Conrado, anno ipsius regi-
" ind. x. anno Dominicœ incarnationis MXXVI1. an no u minis secundo. Il Voici une de ses dates: " Actum anno
.
u vero dom. Conradi secundi regnantis III, imperii " Dominicœ incarnationis MCXLVII, indict. x, anno ve-
«autem 1. Actum Turegum feliciter. Amen. n A ces " 1'0 domini Cuonradi secllndi regis invictissimi VIIIJ.
deux époques on trouve jointe quelquefois celle du " Data Frankenewort in Christo feliciter. Amen. »Quoi-
règne de son fils Henri 1lI. qu'il avait fait couronner que Conrad n'ait pas été couronné empereur, on cite
en 1028. de lui un acte dans lequel il a pris ce titre. La sus-
cription en est ainsi conçue: CI Conradus Dei gratiâ
CONRAD, fIls aîné de Henri IV, se soulève contre "Romanorum imperator augustus, charissimo fraLri
son père. se fait couronner roi des Romains en " suo Manueli Porphyrogenito Comneno, illustri et glo-
1°93, et meurt en juillet 1101. " rioso regi Grœcorum. D S'il affecte de prendre le titre
d'empereur etde n'accorder à l'empereur d'Orient que
CONRAD III. duc· de Franconie et de la France celui de roi, c'est pour témoigner son mécontentement
rhénane, fils de Frédéric de Hohenstauffen, et petit- d'un acte émané de la cour de Constantinople et dans
ms par sa mère Agnès de l'empereur Henri IV. cou- lequel on avait insinué qu'il était vassal de l'empereur
ronné roi des Romains le 29 juin 1128, excommunié d'Orient. Cette exception ne prouve rien contre l'usage
par le pape et mis en fuite par Lothaire II, est élu qui faisait dépendre le titre d'empereur de la cérémonie
de nouveau après la mort de ce dernier le 10 mars du couronnement fait à Rome par le souverain pon-
1 138, couronné il Aix-la-Chapelle le 13 du même tife.
mois, et meurt le 15 février 1152. n s'appelle tanlôt
Conrad II, tantôt Conrad 1lI. Ses diplômes commencent CONRAD IV, ms de Frédéric II, couronné roi des
ordinairement ainsi: C. In nomine sanetœ et individuœ Romains en janvier 1237, succède à son père en 1250,
Trinitatis, Cuonradus divinâ. favente clementic1 Roma- et meurt le 21 mai 1254. - n s'intitule ainsi dans un
no mm rex eeeundus, ou In nomine Domini nostri et diplôme de 1242 : a Conradus rlivi augusti impera-
SS. individuœ Trinitatis, ego Conradus divinâ. favente « toris Frederici fIlius. Dei gratiâ Romanorum in re-
clementiâ., hujus nominis seeundus Romanorum rex au- " gem eleçtus, semper augustus et heres regni Jeru-
gIlS/US, ou Conradus divinâ. largiente clementiâ. rex Ro- a salem, universis prœsentes lilleras inspecturis fIde-
manorum tertius, ou simplement Romanorum rex, ou u libus suis gratiam suam et omne bonum. Il .
DAGOBERT l'', fils de Clotaire n, roi d'Austrasie « temporibus vigorem, manûs nostrre subscriptionibus
depuis 622, succède à son père ~t règne sur toute la u super eam decrevimus adfirmare.» On peut remar-
France en 628, cède à son frère Caribert, en avril quer dl!ns le premier exemple l'emploi du mot vel
630, les pays qui composaient l'ancien royaume des comme synonyme de 'et, ce qui se rencontre fréquem-
'Visigoths, s'en empare de nouveau à la mort de ment dans les diplômes des premiers siècles. La se·
Caribert, en 631, et meurt le 19 janvier 638.- Selon conde suscription se termine par inlaster1Jir et non par
Aimoin, Dagobert commence son testament par: In vir inlaster; il ne paraît donc pas qu'il faille attacher
nomine Trinitatis Domini Dei omnipotentis; il prend ordi- une grande importance à l'ordre dans lequel ces deux
nairementle titre de vi!, inluster, qui cependant ne se mot~ sont placés, quoique les Bénédictins aient si-
retrouve pas dans la suscription d'un diplôme accordé gnalé unè distinction à cet égard dans les diplômes
en 632 à l'abbaye de Saint· Denis: «Dagoberchtus l'ex de Pepin le Bref comme maire du palais et comme roi.
«Francorum viris inlustribus Wandelbertho duci, Dans la seconde suscription il devrait y avoir Sil bter au
«Raganrico domestico et omnibus agentibus prœsen· lieu de super; il est probable que cette erreur n'existait
«tibus et futuris .... D Voici comment le même acte se pas dans l'original.
termine: «Et ut.. .. tempora i~violabolem capeat fir-
«metatem manûs nostrœ subscriptionebus infrà ...... DAGOBERT m, fils de Childebert m, succède à son
«Dagoberchtus rex subs. Dado optolit (obtalit). Datum père comme roi de Neustrie et de Bourgogne le
«dies quindecem anno decimo regni nostri in Dei ... 14 avril 711, et meurt le 24 juin 715.- débuten
« Clipiaco .• Dans un diplôme de 630, il annonce à la par la suscription ordinaire: Dagobertas rex Francorum
fois sa souscription et l'apposition de l'anneau ou du ,vir in/us ter. Un de ses diplômes, rapporté par dom
sceau: «Et ut hœc donatio nostrœ auctoritatis per suc· Bouquet, renferme l'annonce de la signature et du
«cedentia tempora inviolabilem obtineat firmitatem, sceau; mais l'emploi du mot sigillum, au lieu de annu·
«manûs nostrœ subscriptione et anuli nos tri impres- las, peut faire douter de l'authenticité de cet acte.
« sione eam subter decrevimus roborare. D Vient ensuite L'annonce de la signature est conçue dans les termes
la signature, puis la date qui est ainsi conçue: « Datum ordinaires: « Manûs nostrœ suscriptionibus subter eam
u in mense Octobri, anno octavo regni nos tri , in Dei u decrevimus roborare. » Pour la forme des dates, voyez
EDGAR LE PACIFIQUE, second fils d'Edmond 1", roi 5 janvier 1066. - On cite de lui les formules sui-
d'Angleterre, succède, en 959, à SOn frère Edwy qu'il vantes: 1 ° «In nomine sanctœ et individuœ Trinitatis,
venait de' dépouiller du royaume de Mercie, et " ego Eadwardus Ethelredi regis filius, gratiâ Dei An-
meurt le 18 juillet 975. -TI s'intitule ainsi: «Ego I< glorum rex, futuris post me regibus, elc. " 2° « Ego
u Edgarus totius Albionis basileus 1 necnOn mari timo- " Edwardus Regis regum gratiâ rex ~t Anglorum prin-
«rum seu insulanorum regum circumhabitantium, a ceps.» 3° «Regnante in perpetuo Ihesu Christo
«etc. " Dans un diplôme de 963 il prend le titre d'em- "omnium reguin principe, ego Eadwardus secundùm
pereur; sa signature consiste dans une croix suivie 1< voluntatem ejus monarcha totius Britanniœ. Il ft° «In
d'une formtùe placée après la date et ainsi conçue: " onomate summi K yrios omnia jura regnorum guber-
•+ Ego Eadgar rex Anglorum sub sigillo sanctœ "nantis et ab alto cœli fastigio cuncta cer~entis, ego
u crucis corroboravi. Il Voici une de ses dates: a Anno a Edowardus totius Albionis , Dei moderamine, guber-
«Dominicœ incarnationis DCCCCLXIl, scripta est carta a natione basileus, archiepiscopis, episcopis, etc. )) Plu-
a his ~estibus consentientibus quorum inferiùs nomina sieurs de ses diplômes sout scellés sans qu'ils ren-
+
" notantur. Edgard rex, elt. Il ferment l'annonce du sceau. Souvent il annonce sa
signature faite avec une croix. Son diplôme pour la
EDMOND lor, second fils d'Édouard 1" l'Ancien, roi restauration de l'abbaye de Westminster fait mention
d'Angleterre, succède à son frère Aldestan le 27 octobre de la signature et du sceau: a Cartam istam conscribi
940, et meurt le 26 mai 9u6. Thoiras place sa mort en a etsigillari jussi', et ipse manu meâ signum sanctœ
9u8. - Ses diplômes commencent ainsi: • In nomine u crucis impressi et idoneos testes annotari prœcepi. Il
« Domini nostri Jesu Christi, ego Edmondus rex Anglo- Voici quelques-unes de ses formules de souscription:
« rum, cœterarumque gentium gubernator et rector. Il 1° (( t Ego Edwardus rex,'Deolargiente, Anglorum, si-
,
(( gnum venerandœ crucis impressi. Il 2° "Ego Edwa,r-
EDMOND II CÔTE-DE-FER, fils aîné d'Ethelred II, roi (( dus rex totius Brithanniœ telluris hanc meam dona-
d'Angleterre, succède à son père en 1016, conclut (( tionem sancto Dionysio concessi et signo agiœ crucis
avec Canut 1" un traité qui assure à chacun d'eux la « condonavi. )) 3° « Ego Eadwardus rex Anglorum prœ-
moitié du royaume, et meurt assassiné en 1017. " fatanl donationem cum titulo sanctœ crucis confir-
" mavi et impressione sigilli mei consolidavi. » Il com~
ÉDOUARD 1er L'ANCIEN, fIls d'Alfred le Grand, roi mença par dater de l'année de l'Incarnation, en y
d'Angleterre, succède à son père le 25 octobre 900, et ajoutant quelquefois l'indiction; et dans la suite il
meurt en 924. marqua aussi les années de son règne, ainsi que la
datè du jour et du mois. Voici quelques exemples de
,
EDOUARD II LE MARTYR, fIls aîné d'Edgar, roi d'An- ces dilférentés formules: 1 ° « Anno Dominicœ incar-
gleterre, succède à son père le 18 juillet 975, et périt « nationis ML IX scripta est hœc cartula his teslibus con·
en 978, assassiné par Elfride sa belle-mère. " sentientibus quorum nomina inferiùs carraxari viden-
t( tur. » 2° «Acta est hœc prœfata libertas auno Domin.
, ,
EDOUARD III LE CONFESSEUR, fIls d'Ethelred II, roi (( incarn. MLXV, indict. IV, his lestiblls cOllsentientibus
d'Angleterre, et d'Emme, seconde femme de Canut lor, « quorum inferiùs recitantur nomina_ » 3° « Acta apud
succède à Canut II au mois de juin lOU2, est cou- «Westmonasterium, V. Kal. Januarii, die SS. Innocen-
ronné le jour de Pâques, 3 avril 10u3, et meurt le Il tium, ànno Dominicœ incarnationis MLXVl, indictione
1 ,
a dignitatis cancellarii hanc cartam scripsi et subscripsi a du duché de Puill~, du prince de Capes, princes de
a in Dei nomine feliciter. Amen. Il Dans cette dernière Il la Muree, senatour de Rome; d'Anjou, de Prouvence,
date le commencement de l'année est pris à Noël, et a de Fontaquier, de Ton noire quens, Edward, par icele
par conséquent l'indiction JII peut convenir. Cepen- a mesme grace, roy de Engleterre, etc. salutz et veraie
dant, comme les Bénédictins ont marqué l'indiction " amour, ove aparaillie volenté a louz se bons pleisirs
IV dans la date précédente, on peut supposer qu'ils • fere. JI Quand il fait mention du sceau, c'est par une
ont transposé par erreur les chiffres de l'indiction, et des formules suivantes : a ln cujus rei testimonium
l'on aurait alors l'indiction III pour l'an 1065, et l'in- « prresentem paginam sigilli nostri fecimus patrocinio
diction IV comptée comme l'année à partir de Noël; " communiri, • ou "sigillum nostrum prresentibus est
quant aux années de son règne, elles ne peuvent ca- " appensum; in quorum omnium testimonium huic
drer avec l'époque de son avénement qu'en comptant a scripto sigillum nostrum fecimus apponi. Dat. sub
pour une année entière, les six derniers mois de 1042, a privato sigillo nostro, apud Burgum reginre, etc. D Les
et en' supposant qu'Edouard changeait au 25 décembre années du règne d'Édouard 1" se comptent non de son
le chiffre des années de son règne. Dans cette hypo- couronnement, mais du 20 novembre 1272. Dans la
thèse, la seconde année de son règne ayant commen- charte qui fut dressée en son absence pour la publi-
cé le 25 décembre 1042, la vingt-cinquième pouvai't cation de la paix, on lit après la formule TestibllS et
concourir, avec la date qui vient d'être citée. Voyez le les noms des trois régents du royaume, une.date ainsi
sceau d'Edouard le Confesseur, planche R, n° 1. conçue: "Apud Westm. XXIII die Novembris, anno
a regni nos tri primo. Il Un autre acte, également dressé
,
EDOUARD 1" (ou IV, si l'on tient compte des trois rois en son absence, est ainsi daté: Il DaI. per manum \V.
saxons du nom d'Édouard), dit AUX LONGUES-JAMBES, i: de Merlon càncellarii noslri, 9.pud Westm. VII die De-
fils et successeur de Henri III, roi d'Angleterre, fut a cembris_ » Les actes pas~ésen sa présence finissent
reconnu roi le 20 novembre 1272, quoiqU'il ne fût ainsi: Teste rege, apud Wyndesor XII die Septem-
pas alors en Angleterre. TI ne fut couronné que le 19 bris, ou Teste meipso, apud Westm. XXVII die Aprilis,
aoÎlt 1274, et mourut le 7 juillet 1307' - Avant anno re9ni nostri tertio_ TI ajoute aussi quelquefois
d'1lvoir succédé à son père, il fait usage de cette for- l'année de J. C. dans ses diplômes les plus importants_
mule en écrivant au pape Alexandre IV: • Sanctissimo C'est dans les actes de ce genre que la suscription est
a in Christo patri ac domino A. Dei gratiâ summo pon- quelquefois précédée d'une invocation. Pour les for-
a tifIci , Edwardus pr.imogenitus et hreres illustris' regis mules Per ipsum regem, etc. et Post conquestum, voyez
a Anglire, cum reverentiâ debitâ devota pedum oscula. l) ÉDOUARD II et HENRI VI. Le sceau d'Édouard 1" est re-
Son acte de confédération avec le roi des Romains produit sous le n° 1 de la planche S.
commence ainsi: a Edwardus Dei gratiâ rex Anglire,
•
a dominus Hibernire et dux Aquitanire, prresentium EDOUARD Il (ou V, si l'on tient compte des trois
a inspectoribus universis salutem. Dans les actes fran-
l) rois saxons
, du nom d'Édouard,) , dit DE CAERNARVEN,
çais il s'intitule:« Edward parla gracedeDiell rey d'En- quatrième fils et successeur d'Edouard 1" (ou IV), roi
a gleterre et seigneur d'Irlaunde et duk de, Guyenne, a d'Angleterre, est reconnu roi le 8 juillet 1307, couron-
a ses cheirs et feals les barons, etc. saluz. » Des lettres né le 24 février 1308, déposé le 20 janvier 1327, et
patentes données au Gard en 1279 portent cette sus- assassiné le 21 septembre suivant.
,
Dans l'Art de vériflel'
cription : a Edouard par la grace de Dieu roys d'Angle- les dates, la déposition d'Edouard II est rapportée au
a terre, seigneur d'Illande, duc d'Aqu~taine, quens de 13 janvier. Mais sir Harris Nicolas a trouvé des actes
a Pontieu et de Montreui, et nous Elienor royne d'An- datés de son règne jusqu'au 20 du même mois. Les
a gleterre , dam duchesse et comtesse des lieux dessus années du règne de ce prince se comptent du 8 juil-
a dits, a tous chiaux qui ches presentes lettres veront let 1307. - TI s'intitule ordinairement: «Edwardus
a et oiront salut. Ses mandements commencent par:
l) «Dei gratiâ rex Anglire, dominus Hibernire et dux
, «-Rex universis prœsentes litteras inspecturis salutem." "Aquitaniœ, omnibus ad quos prresentes litterœ perve-
Dans une lettre.!. Adolphe de Nassau il emploie la sus- "nerint, salutem. » Une lettre qu'il écrit au pape com-
cription suivante: a A.tres haut et tres noble prince A_ mence ainsi: Papœ rex devota ped1lm oscula beatorum.
« par la grace de Dieu roy des Romains touzjours cres- Voici la suscription d'une .autre lettre écrite en 1310
a sant, saluz et tres chieres amitiez. D Celle qui suit se à Philippe le Bel: a Excelientissimo principi domino
~I.'0uve dan.s une let~re à .Charles d'Anjou, roi de Si- u et patri kari&simo dominf? Philippo Dei gratiâ regi
PARTIE II. - CHAPITRE VII. 289
.
« Franciœ iIlustri Edwardus eâdem gratiâ rex, etc. salu- d'Edouard II (ou V), roi d'Angleterre, est proclamé
a tem in eo per quem reges regnant et principes domi- roi le 24 janvier 1327, et couronné le 29 du même
ft nantur, cum honoris et prosperitatis votivœ continuo mois, suivant sir Harris Nicolas, ou le 2 février d'après
ft incremento .• Ayant perdu son sceau privé, il recom- l'Art de vérifier les dates; il meurt le 21 juin 1377.- .
manda de ne pas mettre à exécution jusqu'à nouvei Voici le début ~e ses lettres de 1337 au duc de Bra-
ordre les lettres qui en seraient scellées. Ce mande- bant et de Lorraine: "Edwardus Dei gratiâ rex An-
ment COmmence ainsi: Rex vicecomiti Eborum sala- « gliœ ct Francire, dominus Hiberniœ, et dux Aquita-
tem; et finit par ces mots: a Teste rege, ~pud Bere- « nire, nobili ct potenti viro Johanni duci Brabantiœ el
"wicum super Twedam vicesimo septimo die Junii. "Lotringire, consanguineo suo carissimo. Sciatis quod
a Per ipsum regem. Sub privato sigiÏlo reginœ~ D Dans li cùm altendentes inclitum regnum Franciœ ad nos
plusieurs de ses actes l'annonce du sceau est ainsi « fore jure successorio legitimè devolutum ...... vos in
conçue: "In quorum omnium testimonium sigillum " regno prœdicto locum nostrum tenentem et vical'Îum
« nostrum prresentibus est appensum. Il Mais cette an- "generalem facimus, etc. " Une' lettre par ~aquelle il
nonce, qui manque souvent, est ordinairement rem- demande à l'empereur le titre de roi pour le dauphin
placée par la formule suivante: Has litteras lIostras fie ri Humbert, commence. ainsi : "Serenissimo principi
fecimus patentes. Cette formule se trouve cependant " Domino Ludo~vico Dei gratiâ Romanorum imperatori
réunie à l'annonce du sceau privé dans un acte en " semper augusto fratri suo carissimo, Edwardus eâdem
langue vulgaire: «En tesmoignance de queu chose " gratiâ rex'Angliœ ct Francire et dominus Hiberniœ sa·
« nous avons fait faire cestes noz lettres overtes a durer "Iutem et imperare feliciter ac magnificè triumphare,
a jusques a la Chandeleur preehainemen t a venir. Donné "etc. » La salutation fmale en est ainsi conçue: ft Ves-
«souz nostre privé seal a Commenok. le XXVIII jour " trum imp,eriale solium firmet et roboret bonitas in-
«d'august.ran de nostre regne premer. Il Voici encore « creata. Dat. apud Westmonasterium, tertio die Mar-
quelques-unes des formules de dates qui se ren- " tii.» Dans un acte de 1337 l'annonce du sceau est
contrent le plus fréquemment dans les diplômes de ainsi conç~e : " In quorum omnium testimonium. ct 1'0-
cc prince: 1· dans une lettre au pape: a Dat. London. "boris firmitatem prœsenLes conscribi et nostro sigil-
«VIII die No~embris, anno Domini MCCCVII , regni vero ,,10 regio jussimus communiri. Il Voici une autre for-
"nostri primo. D 2· Uans une lettre au roi de France: mule qui se trouve dans un acte en forme d'enden-
«Dat. apud Westmonasterium, quarto die Martii. li ture passe entre ce prince et le comte de Namur:
3· Dans un ordre adressé au chapitre d'York: ft Teste cc En tesmoignance de quele chose lesditz roi ct
«rege, apud Eborum, tertio die Septembris. Per ipsum "counte a cest endenture entrechaungeablement unt
cc regem, nunciante Hugone Audithcle. li La collection "mis leurs seals. li Les annees de son règne se comp-
de Rymer présente une foule de mentions analogues tent du 25 janvier 1327' A partir de 13t.o (acte du
qui terminent les actes des rois d'Angleterre à parti l' 26 janvier 1340) il ajoute aux années de son règne
du règne d'Édouard 1". En voici quelques exemples: en Angleterre, celles de son_règne en France, qu'il
P.er ipsum regem, Per concilillm, Per regem et conci- commence au 25 janvier 1340. TI avait pris, dès 1337,
lium, Per regem ore tenas, Per propriam personam le titre de r~i de France, que les rois d'Angleterre ont
regis, Per breve ou per billam de privato sigillo, Pel' conservé jusqu'à Georges IV. La plupart de ses lettres
billam de garderobd, de receptd, de scaccario, etc. sont datées du jour du mois seulement. La collection
On voit donc que les actes· étaient rédigés tantôt de Rymer renferme des actes de 1338 et 1339 qui, à
sur l'avis que transmettait un envoyé du roi, tantôt la formule Teste rege, substituent: Teste custode An-
en la présence du roi lui-même, et sur un ordre reçu gliœ, ou Teste Leonello filio re!Jis carissimo, custode
de sa bouche (per regem ore tenus), ou bien d'après Angliœ. Voici un exemple de la double date de son
une délibération du conseil, ou encore-sur le vu règne cn France et en Angleterre: "Dat. apud Gan-
d'instructions écrites qui émanaient du sceau privé, "davum octavo Idus Februarii, anno regni nos tri Fran-
de la garde-robe, etc. Il faut en conclure qu'un grand « cire 1·, Anglire verô XIV·.» Son acte d'hommage au
nombre d'actes étaient rédigés et scellés du sceau roi de France pour le duché de Guyenne porte la date
royal en l'absence des rois d'Angleterre. Pour la for- suivante: « Ce fut fait a Amiens, chœur de la grande
mule Post conquestum, voyez HENRI VI. Le sceau d'É- " eglise, l'an de grace MCCCXXIX, le VI jour de juin,
douard JI est reproduit sous le nO 2 de la planche S. « indiction XII, XIII du regime de nostre tres saint pere
«le pape Jean XXII, presens et a ce apellez temoins,
•
ÉDOUARD III (ou VI, si, l'on tient compte des trois " reverends peres en Dieu les evesques de Beauvais. etc. Il
rois saxons du nom d'Edouard), fIls et successeur On trouve cette date singulière dans une charte accor-
37
290 ELÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
dée à l'archevêque de Trèves: ({ Dat. anno Domini «of Fraunce, and lord oflrland, to the right reverend
" MCCCXXXV11l secundùm stylum ct consuetudinem ec- • fader en God John bishop of Lincoln our chaunceller,
" clesire Anglicanre et provin cire Trevirensis, die x Vlll « greting ... Yeven undre oure prive seaU, at oure towre
"mensis Martii.» D'après ce style, l'année commençait « of London, the second daie of juyn the furst yere of
au 25 mars. Pour les formules , Per ipsum regem, etc., • oure reigne.
, D Pour la formule Per ipsum regem, etc.,
de la convention en anglais. On lit ensuite à la fin : <t solennel qui fut souscrit par deux archevêques, Vuls-
Et hoc sub periculo quod incumbit nullatenus omittatis. t\ tan d'York et Odon de Cantorbéry, et par quatre
Teste rege, etc. t\ évêques et deux abbés, dont l'un est S.. Dunstan. •
,
EDOUARD V (ou VIII,
,
si l'on tient compte des trois rois
, EDWY, fils
aîné d'Edmond 1", roi d'Angleterre.
saxons du nom d'Edouard), fils et successeur d'E- succède à son oncle Édred en 955 et meurt en 959'
douard IV (ou VII), est proclamé roi le 9 avril 1 a83
et déposé le 22 juin de la même année, li emploie les EGBERT, élu roi par les 'West - Saxons en 800,
mêmes formules que son père. On se contentera donc achève en 827 la conquête de l'Heptarchie, et meurt
de citer la suscription et la date d'un mandement en 837'
adressé à son chancelier et rédigé en langue vtùgaire:
u Edward, by the grace of God, king of Ingland and ETIJELBALD, fils ainé d'·Éthelwolf, roi d'Angleterre,
PARTIE II. - CHAPITRE VII. 291
devient roi de Weslsex en 856, du, vivant de son père, exemple qu'il n'aurait commencé à régner de fait
et meurt en 860, avant son frère Ethelbert, qui réunit que vers 980, circonstance qui n'aurait rien d'ex-
le royaume de Westsex à celui de Kent. traordinaire, parce qu'il
, n'avait que'douze ans àl'é-
, , poque de la mort d'Edouard le Martyr.
ETHELBERT, second ms d'Ethelwolf, roi d'Angle-
terre, succède'à son père, en 858 dans
. ,
, le royaume ETHELwoLF ou ETHELuLF, fils d'Egbert, roi d'An·
de Kent, puis en 860 à son frère Ethelbald dans gleterre, succède à son père en 837, cède en 856 le
le royaume de Weslsex, et meurt en 866. royaume de Westsex li son fils Éthelbald, et meurt en
, , 858.
ETHELRED 1", troisième ms d'Ethelwolf, roi d'An- ,
gleterre, succède à son frère Éthelbert en 866, et ETIENNE, élu pape aussitôt après la mort de Zacha·
meurt en 871. • rie, arrivée le 1 a. mars 752, meurt trois jours après
, sans avoir été consacré. TI ne compte point parmi les
ETHELRED Il, second ms d'Edgar, roi d'Angleterre, papes.
succède à son frère Édouard le Martyr, en 978, est ,
•
chassé en 101 a. par Suénon, roi de Danemarck, re- ETIENNE II, élu pape et consacré le 26 mars 752,
monte sur le trône en 1015, ct meurt en 1016. - Il meurt le 25 avril 757.-Il emploie .très·souvent la con-
commence ses diplômes tantôt par la date et la sus· clusion benevale ou benevalete. TI supprime quelquefois
cription, tantôt par le labarum et par un préambule, le litre d'évêque avant la formule servus servorum Dei,
après lequel il met le pronom ego, suivi de son nom qu'il a fait suivre dans un privilége de la qualifica.
et de ses titres. En voici des exemples: CI Anno Domi- tion suivante: « S. R. E. (sanctœ Romanœ ecclesiœ) apo·
•
CI nical incarnationis millesimo quarto, indictione se· « stolicus. D Il adonné à Pepin les titres defils,de compère
CI cundâ, anno vero imperii mei vicesimo quinto Dei spirituel,
,
de patrice des Romains et de roi très·chré·
« disponente providentiâ, ego Adelred totius Albiollis tien. Etant en France, il accorda à l'abbaye de Fulde
«monarchiam gubernans, etc. D 2· «Postquam proto- une bulle de protection ainsi datée: VIII Kalendas Au-
(( plastus invidâ veneniferi serpentis deceptus versu- gustas imperante Pippino glorioso rege, indictione VII. La
• tiâ, etc. Ego ~thelred gentis gubernator Angligenre citation suivante est remarquable à cause de la date du .
CI totiusque insulre core gui us Britannire, etc. » 3° (Place pontificat: « Scriptum pel' manum Sergii S. R. E. scri-
du chrisme ou labarum.) ,; Dominante per srecula infmita CI niarii, indictione sextt... mense Januario. Data Ielus Ja·
" omnium dominatore Christo salvatore nostro, univer- « nuarii per manum Anastasii primi episcopi diœcesa·
"sitatisque creatore, iEthelred us gratiâ Dei ejusque « norum sanclre sedis aposlolicre, anno, Deo propitio,
" misericordiâ rex et rector regni Anglorum et devolus « pontiflcatûs dominl Stephani summi pontificis et uni-
" sanctre ecclesire defensor, humilisque adjutor, etc. II TI « versalis papre in sacratissimâ sede beati Petri apostoli
souscrit avec une croix et dans ces termes: « Ego iEthel· « primo. Benevalete. D Il a auss_i daté des années de
CI redus gratiâ Dei regire dignitatis sublimatus honore l'empire de Constantin Copronyme et de son fils Léon.
« hoc nostrre libertatis privilegium cum signaculo san· Voyez une date analogue, citée à l'article de ZACHARIE.
CI cire crucis confirmando consignavi +. » TI ne date ni Le sceau d'Étienne II porte d'un côté STEPHA~I, et de
du jour ni du mois. mais seulement de l'an de l'Incar- l'autre PAPAE. Ces deux mots sont écrits en cercle et
nation, en y ajoutant quelquefois l'indiction, et très- accompagnés d'une croix.
rarement les années de son règne. Voici deux de
ses dates: 1 «Scri pta est hrec cartula auno Domi-
0
ÉTIENNE III, élu pape le 5 et consacré le 7 août 768,
« nicre incarnationis millesimo secundo, hiis una- meurt le 1" février 772. Ses épîtres, publiées par dom
"nimi cÇlnspirantibus testimonio quorum inferiùs Bouquet, présentent des suscriptions à peu près sembla·
"suhsequuntur onomata. D 2 "Scripta est hujus li-
0
bles à celles de PaulI". Elles sont adressées en commun
« bertas privilegii anno ab incarnatione Domini nostri à Charlemagne et à Bertrade sa mère, ou à Charlema-
CI Jesu Christi MIllI, indictione Il'' horum testimonio gne et à Carlomàn. Dom Bouquet en a aussi publié
"sapientûm quorum nomina inferiùs annotata cer- une qui est adressée à Carloman seul. Aucune n'est
" nuntur. D TI n'est pas fait mention dans ces deux ~ datée; mais toutes se terminent par une salutation.
dates des af.1nécs de son règne; mais dans la pre- En voici un exemple: lncolumem religiositatem vestram.
mière des trois suscriptions qui ont été citées plus atque excellentiam tuam gratia superna custodiat. Le
haut, Éthelred fait concorder l'an 100a. avec la vingt. mot religiositas s'adresse à Bertrade et le titre d'ex-
cinquième annee de son règne. il ·résulterait de cet .cellence à Charlemagne.
,
2"92 ÉLÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
. ,
ETIENNE IV, élu pape le I l ou le 12 juin 816, et ETIENNE VIII devient pape le 19 juillet 939 au plus
consacré le 22 du même mois, meurt le 24 janvier tard, et meurt vers le commencement de novembre
817'- Voici la suscription et les dates d'un privilége 942." On attribue àcepape, disentles Bénédictins, une
publié dans le Bullaire romain: a Stephanus episcopus " bulle remarquable par les traits les plus singuliers.
" servus servorum Dei, dilecto in Domino filio, etc. in " Elle commence ainsi: In nomine S. et individuœ Tri-
" perpetuum .... Scriptum pel' manus Christophori scri- " nitatis et S. Mariœ Vi1'9inis, Stephanus sedis apostolicœ
« niarii in mense Januario, indictione deciinâ. Beneva- (( summus'episcopus, servus servorum Dei. A l'ordinaire,
"lete. Datum decimo Kalendas Februarii per manus "les anathèmes et les bénédictions s'y succèdent tour
u Theodori nomenclatoris sanctre sedis apostolicœ, im- à tour. Voici de quelle manière elle est terminée:
(1
« perante domino Ludovico piissimo perpetuo augusto " Ego Castorius notarius regionarius S. R. E. corroborante
" à Deo coronato magno paciflco imperatore, anno ter- " apostolicd auctoritate, et S. pap&. Stephano suggerente,
" tio, post consulatum an no tertio, indictione decimâ .• (1recognovi. Signum domini Stephani papœ gloriosi. Data
Il faut remarquer le titre de nomenclateur, qui paraît " v Cal. Maii ab incarnatione Dom .... actum Romœfeli-
peut-être pour la première fois. " citer. Amen. Ego Leo S. R. E. archipresbyter, rogante
, "domino nostro Stephano, subscripsi. Amen. Suivent
ETIENNE V, consacré pape vers la fin de septembre "nombre de signatures d'évêques. Cette pièce paraîtra
~85, meurt le 7 août 8g1. Un privilége accordé par "s'écarter moins de l'usage, quand on l'envisagera
Etienne V à l'église de Plaisance, présente des for· "comme le résultat d'un concile. D Le Bullaire romain
mules de dates analogues à celles qui ont été citées à attribue cet acte à Étienne VII. Comme le chifIJ;e de
l'article de NICOLAS 1", d'après la bulle originale déposée l'année de l'Incarnation n'y est pas marqué, ce dis-
aux Archives du royaume, si ce n'est toutefois que sentiment n'a rien d'extraordinaire; mais à part cette
dans la date seriptum, on lit. indietione supraseriptc1, lacune les formules sont assez inusitées, poUl" qu'il
parce que l'indiction avait été marquée dans le corps soit permis de mettre en doute l'authenticité de ce
de l'acte. priviIege. La collection des Historiens de France en
, renferme un qui, tout en étant d'ailleurs conforme au
E1'JENNE VI, consacré pape avant le 20 août 896, style ordinaire, s'en éloigne cependant, parce qu'il
meurt avant le 20 août 897, ayant à peine occupé le renferme l'annonce du sceau. a Ut autem interim in-
saint·siégependant quatorze mois. Il datait du mois, du " violabiliter custodiantur quœ in hoc privilegio scripta
jour et de l'indiction , sans marquer l'année de son pon- "sunt, sigillo nostro subterflrmare jussimus. Beneva-
tificat; mais il a daté du règne des deux empereurs qu'il " lete. li Suivent les formules de la double date Scriptum
a successivement reconnus: 1°" Scriptum pel' manum et Datum.La dernière date'ajouteà la formule ordinaire
"Nicolai scriniarii sanctœ Romanœ ecclesiœ in mense in sacratissimâ sede B. Petri les mots apostolorum primi.
" Augusto, indictione XliII. Benevalete. Datum XlIl Kat
" Septembris, pel' manum Stephani episcopi sanctœ ec- . ÉTIENNE IX (Frédéric), élu pape le 2 août 1057 et
" clesiœ Nepesinœ, arcarii sanctœ ecclesiœ sedis aposto- sacré le lendemain, meurt le 29 mars 1058. - a Sous
" licœ, imperante domino piissimo augusto Arnulfo « Étienne IX, disent les Bénédictins, Grégoire continue
"à Deo coronato magno imperatore, anno primo. D (1 de faire les fonctions de notaire et d'archiviste. Au lieu
2° "Scriptum per manum Samuel notarii et scriniarii (1 de cé dernier titre, il prend quelquefois celui de ca-
"sanctœ Romanœ ecclesiœ, indictione·xv. Datum x Kal. "mérier. Rombert, évêque de Silva-Candide, et bihlio-
" Februarias per manum Samuelis notarii et scriniarii " thécllire de la S. E. R., n'a de singulier que l'exactitude
"sanctœ Romanœ ecclesiœ, imperante domino nostro " à marquer les dates du lieu et de'i'lncarnation, quoi-
cc Landeberto piissimo augusto à Deo coronato magno (1que sur ce dernier article il faille admettre quelques
" imperatore, indictione xv. D On peut remarquer dans "exceptions. La première, dès lors, devint d'un usage
la première date le titre de trésorier du saint·siége pris' " ordinaire dans toutes les bulles, et la seconde dans les
par l'évêque de Nepi. La seconde date s'éloigne des " priviléges ou pancartes. Le pape Étienne se fit repré-
formes ordinaires en ce que le même officier est nommé " senter sur son sceau, à genoux en habits pontificaux,
dans le seriptum et le datum. Il faut aussi faire observer " une crosse à la main, paissant ses agneaux. Au milieu
que les années de l'empereur n'y sont pas marquées. " des nues paraît J. C. à mi-corps, lui adressant ces pa-
"roles gravées sur le revers: SI DILIGES ME, PETRE.
ÉTIENNE VII devient pape vers le 1" fév~ier, ou selon " PASCE AGNOS MEOS. C'est en effet sa sentence telle que
d'autres, le 3 ou le 4 mars 929, et meurt vers le 12 "nous l'avons reçue de Rome. D
mars 931.
PARTIE II. - CHAPITRE VII. 293
. ,
ETIENNE, comte de Mortain et de Boulogne, petit-fils, ses prédécesseurs. On trouve cependant dans dom
par Adèle sa mère, de Guillaume leT roi d'Angleterre, Bouquet un diplôme qui renferme signum Odonis magni-
succède à son oncle, Henri Beauclerc, est couronné fici regis, au lieu de gloriosissimi regis. Il faut admettre,
le 26 décembre 1135, et meurt le 25 octobre 115ft.- d'après les diplômes; au moins deux commencements
Voici la suscription d'un diplôme sans date, par le- n
à son règne, l'un de 887, l'autre de 888. fut reconnu
quel il confirma les priviléges de l'église de Norman- encore plus tard dans certaines parties de la France,
die; « Stephanus Dei gratiâ rex Anglire et dux Nor- à Nîmes, par exemple, au commencement de 890' Il
« mannire H. (Hugoni) Rotomagensi archiepiscopo, emploie presque toujours la date de l'Incarnation.
« episcopis, abbatibus; comitibus, baronibus, vice- Voici une de ses dates où le commencement de son
« comitibus, et omnibus in Normanniâ commorantibus règne est pris de 887; u Datum mense Junio, anno in-
« salutem. D Une donation qu'il fit en 1138 à un mo~ " carn. Domini DCCCLXXXVIII, anno secundo Odonis glo-
nastère d'Angleterre commence par un préambule " riosissimi, in Dei nomine feliciter. Amen. D Un autre
suivi de cette suscription; Ego Stephanus Dei gratid diplôme postérieur de six mois est daté au contraire de
Anglorum rex, etc. Le mot Stephanus est pre cédé la première année de son règne. - Sceaux: 10 forme
d'une croix qu'on retrouve ensuite comme un signe ovale; un pouce trois quarts de hauteur; diadème; pas
d'honneur devant les noms des différentes personnes d'inscription; 2 0 sceau beaucoup plus grand; tête de
pour le salut desquelles le roi annonce avoir fait cette profù tournée vers la droite; inscription; ODO GRATIA
donation. Dans un de ses diplômes les témoins sont DEI REX.
annoncés par la formule suivante; Audientibus et col·
la udantibus omnibus fidelibus meis hic suscriptis. Voyez S. EUGÈNE l'', élu pape le 8 septembre 654, meurt
d'ailleurs, pour ce qui concerne les souscriptions,, l'ar-
le 1" juin 657'
ticle de HENRI 1". - Les années du règne d'Etienne
se comptent à partir du 26 décembre 1135. n ajoute EUGÈNE II, ordonné pape le 1ft février ou le 5 juin
quelquefoi5 aux années de l'Incarnation 'celles de son 82ft, meurt le 2 7 août 827. - Le Bullaire romain ne
règne ct la mention de quelques prélats contempo- renferme qu'une bulle de ce pape; elle est sans date
rnins ; • Anno ab incarnatione Domini MCXXXYlll, et commence par la suscription ordinaire; Eugenius
"apud Ela, secundo anno regni mei, in tempore Ed- episcopus servus servoram Dei. Les Bénédictins dis'ent
« wardi episcopi Norwicensis et Gausleni prioris EIre.• que ses bulles étaient dressées par. Agathon, qui s'inti-
tulait notaire et archiviste.
EUDES, ODON, ODOIE ou LUDE, ms de Boggis, duc
héréditaire de Toulouse et d'Aquitaine, succède à EUGÈNE III (Bernard), élu pape le 27 février Ilft5,
son père et à son oncle Bertrand en 688, et meurt en et ordonné le ft mars suivant, meurt le 7 ou le 8 juil-
735. On lui a donné le titre de roi, et plusieurs chartes let 1153. - Les Bénédictins· n'ont rencontré qu'une
d'Aquitaine, dressées de son temps, sont datées des seule fois la date de l'indiction ajoutée dans une bulle
années de son règne. ~rdinaire aux dates du lieu et du mois; ils ne connais-
saient également qu'une bulle solennelle dont la
EUDES ou ODON, comte de Paris, ms de Robert le suscription se terminât par salufem et apostolicam bene-
Fort, est élu roi de France à la fm de l'an 887, après dictionem au lieu de in perpetuum. Les dates des bulles
la déposition de Charles le Gros. Charles le Simple solennelles présentent les mêmes caractères que sous
ayant été reconnu roi par une partie des seigneurs les pO,ntificats précédents; on y voit le nom du chan-
français au commencement de 893, Eudes fut forcé de celier, ou quelquefois d'un cardinal qui exerce les
partager avec lui la monarchie vers le milieu de l'an fonctions de chancelier sans en prendre le titre. Ces
89 6 , et il mourut le 1 eT ou le 3 janvier 898. Eudes bulles sont aussi datées par de simples écrivains; dans
avait en partage les pays situés au midi de la Seine.- les date,s l'année commence tantôt au 1 cr janvier,
Il emploie ordinairement l'une des formules suivan- tantôt au 25 mars, et l'indiction au 1 cr janvier plus
tes; In nomine Dei œ/emi et salvatoris lwstrÎ Jesa Christi, souvent qu'au l cr septembre. Les dates solennelles
Odo misericordù1" clementid ou gratid Dei, ou bien di- sont précédées, suivant l'usage, des signatures origi-
vind ordinante clementid rex. n emploie aussi, mais nales des cardinaux. Voyez, à l'article de LUCIUS II, la
plus rarement, les deux invocations In nomine sanc/œ et disposition de ces sis,natures. Eugène suivait l'usage
individuœ Trinitatis et In nomine Dei summi et œterni re- de ses prédécesseurs pour le monogramme du Bene-
gis. Ses formules, pour l'annonce de la signature et valete, pour la formule de souscription et le cercle
du sceau, sont en général les mêmes que ~elles de qui renfermait pour devise; Fac mecum, Domine, si-
, , .'
294 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
ynum in bonum. Voy. la face du sceau d'Eugène III, « qu'un certificat portant qu'une bulle fut lue et pu-
planche U, n° 3. « bliée dans la chancellerie romaine, en présence, etc. »
(Voyez un certificat du même genre à l'article d'IN-
EUGÈNE IV (Gabriel Condolmère), élu pape le 3, le NOCENT VIII.) "Ce certificat renferme une date qui
4 ou le 6 mars 1431, et couronné le 1 1 du même "mérite d'autant plus d'attention qu'elle n'est pas rare
mois, meurt le 23 février 1447' - Le pontificat «dans les siècles précédents. Nous en avons rencontré
d'Eugène IV est l'époque d'un changement trop im- « plusieurs exemples sur notre route; mais comme
portant dans les formules des 'papes pour que nous " nous n'étions pas en état de vérifier par des faits nos
ne donnions pas à cet égard des explications un peu " conjecture~, nous avions pris le parti de les suppri-
étendues. Outre les formules Salulem et apostolicam «mer. Ici donc, au lieu de compter con;une nous fe-
benedictionem, Ad perpetuam ou Ad futuram rei memo- «rions le 6, on compte le 5 des ides au 8 de novembre:
riam, «ce pape, disent les Bénédictins, employait en- a Die oelavo N ovembris videlicet quinto !dus. Suivant cette
"core celle-ci: Ad œternam rei memoriam, qui n'eut «manière, ou l'on ne mettait pas en ligne de compte
" pourtant pas de suite. Sa devise etait: Adjutor et pro- a le jour même des ides, nones ~t calendes, ou l'on n'y
" tector meus es tu, Domine, ne derelinquas me, Deus meus; « faisait pas entrer celui d'où l'on partait; la même
«la liste de Rome retranche Deus meus. Nous trouvons ubulle est signée de plusieurs cardinaux, mais non
"une de ses bulles où les noms de saint Pierre et de «pas du pape. Au reste ces attestations ne semblaient
"saint Paul sont placés dans les cercles comme ils «convenir pour l~rs qu'à quelques bulles extraordi-
"l'étaient anciennement. Jourdain, évêque de Sainte- «naires, dont la plupart étaient souscrites par le pape
" Sabine, y signe deux fois, l'une pour le pape et «et ses cardinaux; encore de celles-ci ne trouve-t-on
" l'autre pour lui: Ego Jordan. episcopus Sabin. domino uque très-peu d'exemples, jusqu'à Innocent VIII, qui
, nostro Eugenio aliqualiter impedito et de ipsius mandato, a étendit ces sOrtes de certificats aux simples bulles
"prœsentibus prœscriptis dominis card., subscripsi. Ego «proprement dites. Il - On sait que sous les prédéces-
" Jordan. episcopus Sabin. nomine proprio subscripsi. Quel- seurs d'Eugène IV les bulles solennelles étaient, sauf
"ques-uns des cardinaux, au lieu de subscripsi, met- un petit nombre d'exceptions, les seules qui portassent
«tent me subscripsi. D Cette souscription faite au nom la date des années de l'Incarnation. Ce pape, à la re-
du pape, et en son absence, mérite d'être remarquée, présentation de Blondus de Forli, secrétaire du con-
mais cette bulle ne s'écarte pas d'ailleurs des formes sistoire, décida que cétte date serait marquée dans
suivies dans les anciens priviléges. Ces formes furent toutes les bulles; et s'il ne suivit pas cette règle dans
également observees dans la plus célèbre constitution les lettres ou brefs qu'il scellait du sceau secret, les
d'Eugène IV, c'est-à-dire dans le decret d'union qui papes suivants l'étendirent il ces mêmes actes, qui furent
devait servir de monument éternel à la réunion des scellés de l'anneau du pêcheur. (Voyez NICOLAS V.)
Grecs et des Latins; cet acte est souscrit en cinabre Donnons un exemple de la suscription et de la date
par l'empereur de Constantinople au bas du texte des brefs d'Eugène IV : «Eugenius papa quartus ..... .
grec, et au bas du texte latin par le pape. Les signa- «salutem et apostolicam benedictionem. - Datum
tures des prélats du rite latin sont, comme à l'ordinaire, «Romœ apud S. Laurentium in Damaso, sub annulo
disposées 'sur trois colonnes; on pourrait tout au plus « nostro secreto., die XVII mensis Septembris, pontifica-
signaler une légère différence dans la disposition des «tûs nostri an no Ill. »On voit qu'entre la date du lieu et
cercles où le nom des apôtres est écrit tout au long; celle du pontifICat il se contentait de marquer le jour
et comme on a vu tout à l'heure qu'Eugène IV a em- du mois selon notre calendrier, sans faire mention des
ployé dans un autre acte un cercle disposé selon calendes, des nones ou des ides. Voici maintenant la
l'usage ordinaire, il faudrait en conclure que, sous ce date d'un acte scellé avec la bulle de plomb: «DaI.
rapport, on peut rencontrer dans ses bulles quelques « Rome apud sanctum Petrum anno incarnationis Do-
variations; quant aux formules accessoires, lors- « minice millesimo qlladringentesimo quadragesimo
qu'elles n'étaient pas les mêmes que sous ses prédé- "quinto, decimo septimoKal. Julii, pontificaLûs nostri
cesseurs, elles ne s'en éloignaient pas considérable- « anno quinto decimo. » Or si l'on compare cette for·
ment. On ne s'arrêtera donc pas à citer toutes les mule, qui sera désormais employée pour les dates
mentions relatives à l'enregistrement ou à r expédition, des bulles, avec les dates qui furent dans la suite
teUes que: «Registrata in camerâ apostolicâ, Dupli- appropriées aux brefs et dont on trouvera un exemple
ucata, Gratis de mandato domini nos tri papœ, etc.» à l'article de NICOLAS V, on verra qu'elle se distingue
Passons à des observations plus importantes. «Rien 1 0 par l'indication du jour du mois selon le calendrier
un 'est plus remarquable, disent les Bénédictins, romain, 2 ° par les mots incarnationis Dominicœ. En
PARTIE II. -CHAPITRE VII. 295
effet on se borne à indiquer dans les brefs le chiffre il est du moin:S bien positif qu'ordinairement la date
de l'année courante, sans employer aucune deg for- de l'indiction ne figurera plus dans les bulles. Quant
mules anno Domini, anno gratiœ, anno incarnationis, etc. à la manière de commencer l'année, Eugène IV a
"Depuis le rclablissement de l'année de l'Incarna- varié comme ses prédécesseurs; il la comptait tanlôt
a lion dans les bulles ordinaires, disent les Bénédic- à partir du 25 décembre ou du'l" janvier, tantôt à
"tins, on en trouve de signées solennellement par partir du 25 mars ou quelquefois du jour de Pâques.
Il Eugène; mais elles n'ont point d'autres notes cluo- ~ependant il avait ordonné, par une bulle de 1440,
Il nologiques qui les distinguent des autres bulles. que dans loute l'église on commencerait désormais
Il Voici l'ordre suivan.t lequel leurs dates sont dispo.: l'année à Noël ;·mais ni lui ni ses successeurs n'ont été
a sées: le nom du lieu et souvent du palais où la bulle fidèles à cette loi. Les Bénédictins confirment, à cet
ci fut donnée, l'année de l'Incarnation, le jour des ca- égard, l'opinion des auteurs de l'Art de vérifier les cla-
a lendes, des nones ou des ides, l'année du pontificat. tes; ils fontohserver seulement qu'à partir du pontificat
"Ces dates et cet arrangement ont subsisté sans au- d'Eugène IV il fut plus ordinaire, dans les brefs, de
"cune variation depuis Eugène IV jusqu'à nos jours. commencer l'année à Noël ou au 1" janvier, tandis
Il n faut néanmoins observer en passant queJa date du que les dates des bulles la comptaient de préférence à
Il palais est beaucoup plus ancienne; mais on ne s'as- partir du 25 mars; mais cette règle a souffert de
" treignait pas à.la marquer toujours exactement. Il Cet- nombreuses exceptions.• Eugène IV, disent les Bé-
te règle admet cependant quelques exceptions. En " nédictins, publia, en 1433, une constitution pour
elfet l'on rencontrera quelques bulles qui omellent • recommander la célébration de la fête du Saint-Sa-
l'annce du pontificat, ct qui marquent r année de l'ère tt crement; il déclare à la fin que les copies authen-
chrétienne dans la même forme que les brefs; il Y en "tiques de celle bulle auront la même autorité que
a même où cette date n'est pas marquée. Voyez «l'original s'il était représenté. Cette déclaration a
NICOLAS V; voyez aussi, pour cc qui concerne les mo- Il passé en formule; et les papes en font encore usage
tus proprii, r article d'INNOCENT VIII. - La date de Il dans les bulles et les brefs adressés à toute l'église. »
l'indiction ne paraît pas même dans les bulles les Voici dans quels termes elle est conçue: a Verùm quia
plus solennelles d'Eugène IV. Nous pensons que, pen- tt difficile est hujus modi litteras singulis exhiberi, vo-
dant le xv" et le xvi" siècle, eHe n'a pas non plus été .lumus eteâdem auctoritate decrevimus quod ipsarum
employée par ses successeurs, et qu'elle était exclusi- "transumpto, manu publicâ et sigillo alicujus episco·
vement réservce à la chambre apostolique, qui la "palis vel superioris ecclesiœ curiâ munito, tanquam
marquait dans les certifICats de publication. Toutefois tt prœfatis, si originales exhiberentur, litteris plena fides
nous ne hasardons cette observation qu'avec une "adhibeatur, et perinde ac si originales litterœ forent
extrême réserve, parce que les Bénédictins ne s' expli- " exl;ibitœ vel ostensœ. Datum, etc.» Voy. la face du
quent poin~ à cet égard, et que d'ailleurs il est lou- sceau d'Eugène IV , planche U, n° 12.
jours dangereux de poser des règles générales; mais
F
S. FELiX II ou III, élu pape le :1 mars 483, ct or- FORMOSE, intronisé pape le 19 ou sur la fin du mois
donné le 6 du même mois, meurt le :1 4 ou le 25 fé- de septembre 891, meurt après le 15 avril 896. Une
vrier 49:L n est le premier qui ait employé l'indiction de ses bulles renferme le dernier exemple connu
dans ses lettres; il a aussi introduit l'usage de donner d'une date prise du postconsulat de l'empereur d'Occi-
à l'empereur le titre de fils. dent. (Voyez cependant ROlIAIN.) Un autre acte daté
de l'empire d'Arnoul, et non de son postconsulat,
FÉLIX III ou IV, élu pape le 24 juillet 526, et or- présente, pour la première fois peut-être, le titre de
donné vers la fin du mois de septembre suivant, meurt chancelier du saint.siége apostolique. Voyez d'ailleurs
le 18 septembre ou au commencement d'octobre 530. pour le style de ces dates ce qui a été dit aux articles
d'ÉTIENNE V et de NICOLAS 1".
FàlX V (Amédée, duc de Savoie), antipape, élu
en opposition à Eugène IV le 5 novembre 1439, con- FRANÇOIS 1" LE PÈRE DES LETTRES, né de Charles
sacré et couronné le 24 juillet 1440, renonce au pon- d'Orléans, comte d'Angoulême, et descendant de
tificat le 9 avril 14Li9' Charles V par Louis d'Orléans son bisaïeul, succède
•
296 ÉLÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE. •
à Louis XII, roi de France, le l or jaJfvier 15.5, est le jour, et scellés de cire verte sur des lacs de soie.
sacré à Reims le 25 du même mois, et meurt ie verte et rouge; au contraire les actes qui COmmencent
31 mars 1547' - Ses actes latins commencent ordi- par A tous ceux qui ces presentes verront, sont datés du
nairement par la formule suivante: «Franciscus Dei jour, du mois et de l'année, et scellés en cire jaune
a gratiâ rex Francorum,. dux Mediolani et Genuœ do- avec une queue de parchemin. - Sceaux: Inscrip-
a minus .• Dans le diplôme qu'il a donné pour la ré- tion : FRANCISCUS DEI GRACIÂ FRANCORUl\1 REX PRIMUS.
forme de la Sainte-Chapelle, il ajoute ensuite adperpe- Le sceau est du reste entièrement semblable au premie.'
tuam rei memoriam. Dans les actes français il ne prend _sceau de Charles VIII. Le Nouveau Traité de Diploma-
que le titre de roi de France: a François, par la grace tique donne le fac-simile d'un autre sceau qui pré·
• de Dieu, roy de France, a nostre amé et feal cousin le sente quelques différences. Le roi, dans la main
a sieur de la Rochepot, chevalier denostre ordre, bailly gauche, porte un bâton royal au lieu ô'une main de
a et concierge de nostre palais royal a Paris, salut et di- justice. On voit au-dessus du dais deux têtes d'anges
a lection .• Un acte de décharge pour la veuve Robertet ailés et sans bras, tandis que dans le sceau précédent
commence par: a Nous François, par la grace de Dieu, les deux anges ont les bras étendus; les fleurs de lis
a etc., certifions a tous ceux qu'il appartiendra .• La date du champ ne sont pas non plus disposées de la même
est ainsi conçue: • Fait a Paris le XVIII mars MDXXXIII. "
mallJere.
a FRANÇOIS .• Quelquefois il supprime la date del'année.
L'acte par lequel il promet avec serment d'observer les FRÉD.:RIC 1" BARBE-RouSSE, fils de Frédéric, duc
traités conclus avec l'Angleterre commence ainsi: de Souabe, désigné par son oncle Conrad fi pour
a Nos Franciscus Dei gratiâ Francorum rex Christia- succéder au trône impérial, ·est élu roi des Romains
a nissimus, promittimus, etc. L'édit qui ôte aux reli-
1) le ft mars 1152 , couronné le 9 du même mois à Aix-
gieux et aux religieuses le droit de succeder renferme la.Chapelle, reçoit la couronne impériale à Rome le 18
les formules suivantes: 0 François, par la grace de juin 1155, s'y fait couronner de nouveau dans l'é-
o Dieu, roi· de France, daufin de Viennois, comte de glise de Saint-Pierre le 1" aoÎlt 1167, reçoit la cou-
o Valentinois et Diois, a tous presens et a venir salut. ronne du royaume d'Arles le 30 juillet 1 178, et meurt
« Savoir faisons, etc.; avons par edit, statut et orrlon- le 18 juin 1190. - Avant 1155 il s'intitula simple-
o nance irrevocable de notre certaine science, propre ment Romanorum rex ou rex augustus. Voici sa for·
'" mouvement, grace speciale, pleine puissance et auto- mule ordinaire de souscription dans ses diplômes im-
o rité royale delfinale, statué et ordonné, et par la te- périaux : « C. In nomine sancte et individue Trinitatis ,
a neur de ces presentes statuons, ordonnons, etc .• Le « Fredericus divinâ favente clementiâ Romanorum im-
diplôme par lequel il confirme les priviléges de l'é- o perator et semper augustus.» Dans une lettre qu'il
glise de Novarre se termine ainsi: « Quoniam sic nobis adressa à Henri Il il s'intitule Romanus imperator. Cet
a placet et fleri volumus: quœ ut firma et stabilia per- acte se termine par une formule de salutation ainsi
a petuis temporibus remaneant, prœsentibus sigillum conçue: a Personam tuam et statum regni tui incolu-
" nostrum duximus apponendum, salvo in cœleris jure a men per longa tempora Deus omnipotens conservare
« nostro et in omnibus quolibet alieno. Datum Medio- u dignetur.» Il fait souvent mention de ses bulles d'or:
a lani XJanuarii MDXVII et regni nostri an no tertio. Per «·Pro majori autem hujus nostrœ confirmationis et
« regem ducem Mediolani, ad relationem vestram. BEN. " sanctionis auctoritate hanc paginam conscribi et aureâ
« BuccAse. » Et plus bas, dans un angle de la charte: " bullâ nostrâjussimus insigniri, pœnâ centum librarum
Visa contentor pro domino Grangi. Gottardus. Dans cette «auri et banni nostri hujus ~acrœ legis violatores COll-
formule ie commencementde l'année est pris au l "jan- • dempnantes, adhibitis idoneis testibus quorum no-
vier. Il donna à Louise de Savoie, sa mère, le duché o mina sunt hœc, etc. » Pour l'annonce du sceau il em-
d'Anjou et les comtés du Maine et de Beaufort par des ploie aussi les termes de sigilli, imaginis charactere, im-
lettres patentes datées du a février 1514 (vieux style), pressione, expressione signart, rob~rari, decorari. Quand
et qui furent scellées de plusieurs sceaux: • Par le roi, il joint le sceau d'une église au sien, il en fait men-
. 0 sous le scel de Boisy gran-maître de France et autres tion: 0 Sigillo nostro cum appositione sigilli Aquensis
- 0 en après. ROBERTET .• Cependantsousson règne l'usage • ecclesiie prœsentem cartulam insigniri prœcepimus. »
des sceaux a commencé à diminuer, parce qu'un plus Après l'annonce du sceau on rencontre quelquefois:
grand nombre de persom1es étaient en état de signer. o Additâ subscriptione testium principum tam clerico-
Ses édits et lettres patentes qui commencent par A « rum quàm laicorum .• Mais ce mot subscriptio indique
tous presents et a venir, et qui contiennent une première l'énumération et non la signature des témoins. Ces té-
loi, sont datés du mois et de l'année, sans marquer moins sont aussi annoncés par d'autres formules, telles
PARTIE II.-CHAPITRE VII. 297
que Hujus rei testes suntJdoneos testes qui presentes aàe· pour la première fois le 6 décembre 1212, et pour la
rant subternotari fecimus quorum nomina sunt hœc, etc. seconde fois le 25 juillet 1215; il reçoit la couronne
({ Après le texte de ses diplômes, disent les Benédictins, impériale le 22 novembre 1220, devient roi de Jé-
({ suitla signature impériale en lettres minuscules fleu- rusalem en 122 6, par la cession de Jean de Brienne
a ries: Signum domini Friderici Romanorum imperatoris son beau-père, et meurt le fJ décembre 12 50.-Quand
({ augusti. Immédiatement après cette signature, vientla il emploie une invoeation, c'est ordinairement celle de
({ date, qui est placée avant la souscription du chance .. la sainte Trinité: In nomine sancte et individue Trini-
• lier, écrite en caractères minuscules, semblables à tatis_ Mais il s'est aussi servi de ln nomine Dei œterni et
« çeux du texte: Ego Reinaldus cancellarius vice Arnoldi salvatoris nos tri Jesu Christi. On lui a 'donné le titre
«Moguntinœ sedis archiepiscopi et archicancellarii reco- d'homme illustre. - Dans sa lettre à Louis, roi de
({ gnovi. li Les diplômes contenus dans le recueil intitulé France, il s'intitule: u Fridericus Dei gratiâ Roma-
Corps diplomatique du droit des gens renferment de nom- a norum imperator prœpoten tissimus, à Deo coronatus,
breuses exceptions à' cette règle. La souscription du « m.agnus et paciflCus,' victor ae triumphator semper
chancelier y précède presque toujours la date. Voici « augustus. n Avant 1220 il se qualifiait ordinairement:
deux autres formules de signature du même prince: Fridericus Dei gratill Romanorum rex semper augustus
« E)ignum mei Priderici Romanorum imperatoris invi- et rex Sicilie, ou bien Fridericus secundus Dei gra-
a ctissimi. Signum domini Friderici imperatoris Rom. till, etc_ omnibus in perpetuum, ou encore Fridericus
a triumphatoris invictissimi. D On trouve aussi des divinll favente dementill Romanorum rex secundus \
souscriptions de chancelier qui se terminent par: semper augustus et rex Sicilie. Après avoir reçu la
({ Vice Philippi Coloniensis archiepiscopi et Italici re- couronne impériale, il substitua au titre de roi des
agni archicancellarii, D ou a Vice Christiani Moguntinœ Romains celui d'imperalor semper augustus ou imperator
a sedis archiepiscopi· et Germaniœ archichancellarii. n Romanorum semper auguslus. Cependant dès l'an 1212
Selon l'Art de vérifier les dates, l'archevêque de Co- il se serait dit Mu empereur si l'on devait regarder comme
logne commença en 1 ~ 56 à prendre le titre d'archi- authentique un diplôme dont voici la suscription:
chancelier de l'Italie, et l'archevêque de Mayence u Fridericus Dei gratiâ in Romanorum imperatorem
prit en 1178 celui d'archichancelier de l'Allemagne. a electus, rex Sicilie, dominus Apulie et princeps Ca pue, .
Frédéric est le premier empereur dont les diplômes « universis Christi fldelibus presentes litteras inspecturis
aient le sceau pendant; souvent il ne fait mention ni « salutem in auctore salutis. Il -Ce qui peut rendre ce
des années de son règne, ni de celles de son empire; diplôme suspect, c'est que dans plusieurs actes anté-
il date quelquefois de son couronnement à Arles (30 rieurs à 1220, on ne retrouve plus ce titre d'empereur
juillet 1178). Cette époque se trouve réunie aux an- Mu, mais seulement celui de roi des Romains. D'ail-
nees de son règne, qui se comptent du mois de ma.rs leurs les Bénédictins, après avoir cité ce texte d'après
1152, et à celles de son empire, qui se comptent du Gudenus (Cod. dip. p. U20). ajoutent que: a Frédéric
14 juillet 1155, dans un diplôme de 1178, ciié par a prit seulement le titre de roi des Romains et de Sicile
les Bénédictins, et dont la date est ainsi conçue:« Acta « avantl'an 1220,OÙ il futcouronnéempereur à Rome. »
«sunt hœc anno Dominicœ incarnationis MCLXXVIII. ••. (Tom. VI, p. 10.) Cependant on trouve au tome 1 du
" regnante domino Frederico, Romœ imperatore glo- Corps diplomatique, page 144, un diplôme dU26 sep-
({ riosissimo, anno regni ejus XXVII, imperii autem tembre 1212, où Frédéric s'intitule: Romanorum im-
U XXIV feliciter. Datum in palatio Arelatensi III Kal . perator electus et semper augustus. Mais ce diplôme
••
a Aug. men sis • die Dominico, quo coronatus est in ec- porte dans un autre recueil la date du 15'avril. D'un
({ clesiâ Arelatensi imperator. D On trouve souvent dans autre côté, dans le même volume du Corps diploma-
ses dates des faits historiques, entre autres la destruc- tique, page 161, on ne retrouve plus que ie titre de
tion de Milan (26 mars ll62). - Le nom de Frédéric roi des Romains dans un acte du 24 septembre 1220.
est écrit dans ses diplômes Fridericus, Fredericus et antérieur de deux mois au couronnement de Frédéric
Federicus. 'à Rome. Quand même on admettrait r authenticité de
ces deux formules exceptionnelles, il en résulterait du
FRÉDÉRIC II, surnommé ROGER, ms de Henri VI, élu moins que Frédéric prenait seulement le titre d'em-
roi des Romains vers le milieu de 1 196, succède à son pereltr Mu et qu'il ne le prenait pas toujours. On de-
père en Sicile en 1197, est proclamé de nouveau roi vrait donc encore reconnaître que le couronnement à
des Romains peu de temps après la mort de Henri VI; Rome était nécessaire pour conférer toute la plénitude
élu pour la troisième fois en 1211 après l'excommu- de la dignité impériale. - Les constitutions grecques
nication d'OUon IV, il est couronné roi des Romains données par Frédéric Il, pour le royaume de Sicile,
38
298
. ,
ELEMENTS DE
.
PALEOGRAPHIE.
fournissent la suscription suivante: BdAlJ\fJ,lfJpEJ'~pfll.o" " Romanorum imperatore et Siciliœ rege, an no imperii
• 1 \ , 1
t1.E/ t1.UÎ'EUIT70' , I7t1.ÀllI.Oç, ~/lI.E"/1I.0Ç, IEpoITO"UIM7lIÇ, ApE- "ejus octavo, Jerusalem tertio, regni vero Siciliœ XXXI
1 ) p, J \ \ \ ,.,
"t1.7HIT~Ç, EUITEb~ ç, t.u7UX~Ç, Y/lI.l17l1' Xt1./ 7p07Tt1.IOUXO,. "feliciter. Amen. Datum apud Brundusium. D On a des
Dans les actes ordinaires il se contente de l'annonce chartes de cet empereur datées selon le calcul pisan.
du sceau: Sigillo majestatis nostrœ fecimus communiri. En voici un exemple rapporté par les Bénédictins :
Voici deux exemples de formules plus solennelles: Datum apud Pisas, anno Dominicœ incarnat. I1ICCXLV,
1· a Ad cujus rei certam inperpetuum evidentiam, prœ- mense Augusti, II indict. L'indiction II convient en effet
«sen lem paginam inde conscribi jussimus et majesta- à l'année 1244 et non à 1245; et comme l'acte est
" tis nostrœ sigillo aureo communiri, manuque propriâ daté de Pise, on doit naturellement supposer qu'on y
" corroborantes idoneos testes subnotari fecimus quo- a suivi le calcul pisan.
«rum nomina sunt hœc, etc. D 2· "Adhujus itaque do-
" nationis et concessionis• nostre memoriam et stabilem FRÉDÉRIC III, duc d'Autriche et landgrave d'Alsace,
" fIrmitatem, presens privilegium fleri fecimus et bullâ surnommé LE BEL, ms d'Albert d'Autriche, élu roi des
(1 aureâ, typario nostre majestatis impresso, jussimus Romains le 19 octobre 1314, couronné le 25 novem-
" communiri_ Hujus rei testes sunt, etc. » Dans un acte bre suivant, fait prisonnier par Louis de Bavière, le
de 1212, la présence du chancelier et d'autres té- 28 septembre 1322, recouvre la liberté en 1325, en
moins est annoncée en ces termes: "Acta sunt hec, vertu d'un traité du 5 septembre 1325 qui lui assure
a presentibus dilectis n~stris Cunrado Metense et Spi- le titre de roi en commun avec Louis V, et meurt le
"rense episcopo imperialis aule cancellario, Lupoldo, 13 janvier 1330.-Voicila suscription, l'annonce des
"etc ..... et aliis quampluribus. »-Dans la charte qu'il sceaux etla date de la convention qui lui assure le titre
accorda en 1223 au monaslère d'Hirsauge , son mono- q' de roi en commun avec Louis V : " Nos Ludovicus el
gramme est accompagné de cette formule: «Signum , "Fridericus Dei gratiâ Romanorum reges semper au-
" domini Friderici secundi Dei gratiâ invictissimi Ro- a gusli nolum facimus, etc. In quorum testimonium da-
"manum imperatoris semper augusti et regis Sici- " mus haslitleras cum dependentibus nos tris sigiilis, et
" liœ. » Mais dans beaucoup d'autres chartes, revêtues " promittimus sub omni obligatione suprà scriptâ quod
de son monogramme, la mêm~ mention ne se ren- " illas velimus renovare et sigillare nos tris novis sigil1is
contre pas. Quelquefois, d'ailleurs, il n'appose pas son a quàm primùm illa scripta fuerint. Omnium supl'à
monogramme. Dans un acte de 1214, Conrad, chan- « scriptarum rerum sunt testes, etc ... qui omnes inter-
celier, contre-signe pour l'archichancelier du royaume "fuerunt. Hœ litterœ datœ sunt Monachii, die Jovis anle
de Bourgogne : " Ego Conradus Spirensis et MetElnsis "Dominœ nostrœ diem cùm nasceretur, anno à Christi
" episcopus,imperialis aulœ cancellarius, vice Humberti "nativitate 111 cccxxv , undecimo anno nostri regni. Il Il
" Viennensis archiepiscopi et totius regni Burgundiœ résulte de cette citation qu'en 1325 ces deux princes
" archicancellarii , recognovi. D - On remarque quatre n'avaient encore qu'un sceau provisoire. Les mots die
époques dans les diplômes de Frédéric II: 1· son règne Jovis ante diem Dominœ nostrœ CLlm nasceretur désignent
en Sicile (fin de 1197); 2° son règne comme roi des le jeudi avant la Nativité de Notre-Dame: ce qui cor-
Romains (fin de 1212); 3· son empire (fin de 1220) ; respond. au 5 septembre 1325.
4· son règne li Jérusalem. que l'abbé de Gotwic fait re-
monter à 122 6, époque de la cession de Jean de Brien- FRÉDÉRIC III ou IV, ms d'Ernest, duc d'Autriche, est
ne, dont il avait épouse la fille l'annee précedente. élu roi des Rom~ins le 2 février 1460, couronné à
Frédéric, enlré dans Jérusalem le 17 mars 1229, se Aix-la-Chapelle le 17 juin 1442, reçoit à Rome la cou-
•
l'en di t le lendemain à l'église du Saint-Sépulcre, et, en ronne de fer le 15 mars 1452 et le 19 du même mois
J'absence d'un évêque, plaça lui-même la couronne la couronne impériale. n mourut le 19 août 1493. Une
sur sa tête. Mais la date de ce couronnement ne parait donation considérable qu'il fit en 1468, commence
pas avoir été employée dans ses diplômes. Les époques ainsi : " In nomine sanche et individuœ Trinitatis,
qui s'y rencontrent sont réunies dans les deux exem- "amen. Friderieus divinâ favente clementiâ Romono-
ples suivanls.: 1· "Acta sunt hœc anno Domini nostri " rum imperator semper augustus, Hungariœ, Dalmatiœ,
"Jesu Christi MCCXIlI, indict. l, regnante domino Fri- " Croatiœ, etc. rex, ae Austriœ, Styriœ, Carinthiœ et
u derico secundo Romanorum rege glorioso et rege Si- u Carniolœ dux, dominus Marchiœ, Sclavoniœ ac Portûs
" ciliœ, anno regni ejus Romani primo, regni vero ejus " Maonis, comes in Habspurg, Tyrolis, Pherretis et in
" Siciliœ XVI. D 2·. Acta sunt hœc anno Dominicœ , -
incar- • Kyburg, marchio Burgoviœ et landgraviusAlsatiœ, ad
a nationis 1I1CCXXVIIl, mense J unio, primœ indictionis
. ' 'U futuram rei memoriam. D Pour assurer l'inviolabi-
" imperante D. N; Friderico secundo Dei gratiâ glorioso lit~ de ce diplôme, il ordonne qu'il soit offert sur les
PARTIE II. - CHAPITRE VII .. 299
corps de S. Kilien et de ses compagnons, et termine les années à partir de 1459,. entre le 18 février et le
par la menace d'une amende, formule qui se retrouve 25 mars. Or comme dans cet intervalle se trouve
dans la plupart des diplômes impériaux. Il se disait placée la date du 19 mars, qui est le point de départ
troisième du nom, sans tenir compte de Frédéric Ill, des années de son empire, on peut présumer qu'il
compétiteur de Louis de Bavière; c'est ce que prouve avait fixé au même jour le commencement des années
la formule suivante "où l'on trouve aussi l'annonce de de son règne en Hongrie, - En résumé, Frédéric
sa bulle d'or: " Signum serenissimi principis et domini comptait les années de son règne comme roi des Ro-
"domini Frederici III imper. semper augusli, Hunga- mains du 30 mars 1440, celles de son empire du 19
" rire, Croatire, Dalmatire, etc. regis, ac Austrire, Stirire, mars 1452, et celles de son règne en Hongrie proba-
" etc. ducis, prresentium sub !!ureâ nostrâ bullâ typario blement du 19 mars 1459. On trouve dans le Corps
"nostro impressâ testimonio litterarum. n A la fin de diplomatique un traité d'alliance, daté du 31 décembre
plusieurs autres lettres du même prince, on trouve 1475, qui semble contredire ce calcul; mais il faut se
cette formule: Ad mandatum do mini regis, Procopius de rappeler qu'en Allemagne il était d'usage de commen-
Rabenstein cancellarius. Il n'annonçait pas toujours son cer l'année au 'l5 décembre. Cet acte appartient donc
monogramme. - Selon les auteurs de l'Art de véri- à l'année 1 a74, comme le prouve évidemment une
fier les dates, • Frédéric III datait ses diplômes de son ratification de Louis XI, roi de France, en date du
• élection à la dignité de roi des Romains, de son cou- 17 avril 1475, date qui ne peut convenir à l'année
• ronnement impérial et de son règne en Hongrie. n suivante, puisque Pâques tomba le 14 avril en 1476.
Cette opinion n'est pas entièrement conforme à celle Parmi un grand nombre de dates qu~ nous avons vé-
des Bénédictins, qui indiquent le 30 mars 14ûocomme riflées, il en est une qui ne cadre pas avec les inqica-
le commencement des années du règne de Frédéric, et tions qui viennent d'être données. Nous la reprodui-
qui fixen t son couronnement impérial au ) 7 mars 145 J , sons d'après les Bénédictins: « Datum in oppido nostro
en avertissant toutefois qu'il comptaitles années de son a Gretz, die Sabbati anteDomnicamjudica in Quadrage.·
empire de l'an lli52. En consultant les dates des diplô- « simâ, anno Domini MCCCCLXVllI, regnorum nostrorulII
mes de ce prince, on reconnaît que les années de son « Romani XXVlll, imperii XVII, Hungarire vero x. Nos
règne se comptaient en efIetdu 30 mars 1440;quoiqu'il a Fridericus prrelibatus prrescripta recognoscimus, pro-
eût été élu le 2 février précédent; mais l'opinion des Stemur et approbamus. Ad mandatum Domini impe-
(1
Bénédictins sur la date des annees de son empire est «ratoris proprium, Udalricus episcopus Pataviensis
contredite par plusieurs titres, desquels il résulte que «cancellarius. Il Comme cette date correspond au ~ avril
Frederic comptait ses années, non à partir du 1" jan- 1468, la vingt-neuvième année du règne de Frédéric,
vier, mais du 19 mars 1452, date qui parait bien être en qualité de roi des Romains, était commencée de-
celle de son couronnement. Fréderic III a daté aussi puis le 30 mars; les Bénédictins auraient donc cité un
de son règne en Hongrie, quoiqu'il n'y. ait jamais exemple contraire à leur opinion, si l'on ne supposait
•
regne de fait. Il serait impossible de prouver rigou- pas, ce qui est beaucoup plus probable, qu'il y a une
reusement l'époque précise à laquelle il fixait le com- faute matérielle dans le chiffre de cette année. Quant
mencement de ce règne fictif; mais il résulte de la aux années de l'empire el à celles du règne en Hongrie,
comparaison de plusieurs actes, qu'il en comptait elles sont exactement indiquées.
S. GÉLASE 1", ordonné pape le 1" mars 49'l, meurt Domino, in pontificem electus_ TI avait pour devises Deus
le 19 novembre 496. - On cite de lui la suscription ou Dominas in loco sancto suo et Confirma hoc, Deus, quod
suivante: • Gelasius Romanre ecclesire episcopus dile- operatus es in nobis. On cite quelques-unes de ses bulles
(1ctissimis in Christi caritate unanimiter complexis où il conserve son ancien nom Johannes Gaietanus. Il
« fratribus episcopis, qui in Siciliâ sunt constituti. » commence quelques bulles par celte invocation·: ln
nomine Domini. - Il suivait dans ses dates le calcul
GÉLASE II (Jean de Gaëte), élu pape le 25 janvier pisan, mais en commençant l'année à Pâques. Cette
1118, ordonné prêtre le 9 mars suivant et consacré anticipation est prouvée par une holle qui est datée
pape le lendemain, meurt le 29 janvier 1119.- du 20 décembre 1119, et qui ne peut appartenil'
Avant son couronnement il prenait le litre de Reve- qu'à l'année 11 18, puisque Gélase II est mort le
rentisismus ecclesiœ Romanœ diaconus nunc, clisponente 29 janvier 11 ) O. TI comme,nçait l'indiction au J"
38.
,.. ,
500 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
septembre. - Voici les caractères qui le distinguent de ses décrétales commence ordinairement par data ou
de son prédécesseur Pascal II. li n'employait que la datum, une fois par actum, suivi de in urbe Romd. li a
formule Datum, etc. Cette formule était précédée d'une employé, dans la dale de quelques lettres, la formule
souscription conçue dans les mqmes termes que celle suivante: Data die N. Kal. N., imperanle domino nostro
de Pascal II, mais à laquelle il ajoutait Signum manas Mauricio Tiberio piissimo augusto anno N., post con-
meœ Gelasii, ou Signum manas meœ propriœ, et plus or- sulatum ejusdem D. nos tri anno N., indictione N. Tou-
dinairementSignummanas meœ. Sa devise, au lieu d'être tefois il datait rarement de l'année des empereurs,
située entre deux cercles, était distribuée au-dessus et mais presque toujours de l'indiction, très-souvent du
au dessous des bras d'une grande croix. «La dis tinc- mois, en y ajoutant quelquefois les calendes, les nones
«tion des deux formules In perpetuum et Salutem et et les ides, ou en comptant les jours du mois à noIre
u apostolicam benedictionem, selon que les bulles étaien t manière. Que S. Grégoire ait accordé des priviléges,
a ou n'étaient pas en forme de priviléges, devient tou· c'est ce que les Bénédictins regardent comme un fait
u jours, disent les Bénédictins, plus constante et plus incontestable; mais ils reconnaissent en même temps
• invariable. " que les formules de ce pape ont pu être plus ou moins
altérées par les copistes. Ces actes renferment des ma-
GODOMAR ou GONDOMAR , second fils de Gondebaud, lédictions ou des censures contre ceux qui en viole-
roi des Bourguignons, usurpe le trône de son frère raient les dispositions, et en même temps des bénédic·
Sigismond en 523. li est dépossédé lui-même en 53~ tions pour ceux qui les observeraient fidèlement. Ces
ou 534 par les fils de Clovis. formules sont ainsi conçues: Statuentes nullum re-
gum, nullum antistilum, nullum qudcumque prœditum
GONDEBAUD, fils puîné de Gondioc. ou Gondéric, dignitate, etc........ Si quis vero regum~ sacerdotum,
roi des Bourguignons, s'empare du trône vers 491 , judicum, personarumque secularium hanc constitutionis
après .avoir mis à mort son frère Chilpéric, et meurt nostrœ paginam agnoscens, contra eam venire tenta-
en 516. verit, potastatis honorisque sui dignitate careat, reumque
divino j udicio existera de perpetrattl iniquitate cogno-
GONTRAN, fils de Clotaire 1", devient roi d'Orléans scat .... Et nisi vel jJa quœ ab illo malè ablata slmt resti-
et de Bourgogne en 561; il partage avec ses deux tuerit, vel digna pœnitantiâ illicitè acta dejleverit, à sa-
frères le royaume de Paris en 567, et meurt le 28 mars cratissimo corpore ac sanguine Dei et Domini nostri re-
593.-Voiciledébutetla fin d'un diplôme de ce prince, demptoris Jesu Christi alienus fiat, atque in œterno
cité par dom Bouquet: «Divinâ disponente gratiâ examine districtœ ultioni sllbjaceat. Cunctis autem ei-
(1servus servorum Domini Gontramnus rex, regnante dem loco juxta servantibus sit pax Domini nos tri Jesu
(1Deo, universis sanclre matris ecclesire filiis salutem. Christi; qua tenus et hic frllctum bonœ actionis recipiant
a ••••• Hrec autem sic disponimus ut quicumque ea tur- et apud districtum judicem prœmia œternœ pacis inve-
• baverint de vitre libro deleantur. » On voit qu'il n'est niant . • Cette dernière clause, ajoutent les Bénédic-
question dans ce diplôme ni de sceau, ni de date, ni « tins, était littéralement la même au Xl' et surtout
de signature. La suscription est d'ailleurs fort singu- «aux xu' et XlII' siècles. On peut même dire qu'eUe n'a
lière; et si l'on ne veut pas suspecter l'authenticité a presque pas varié dans les priviléges des papes. n
de cet acte, il faut au moins le regarder comme con- «était naturel d'emprunter ces clauses de S. Grégoire,
traire à tout ce que l'on connaît des usages suivis (1quand on les fit passer en style .• Un de ses priviléges,
à cette époque. qui commence par la formule Gregorius episcopus, servus
servorum Dei, dileclissimo, etc. in perpetuum, se termine
S. GRÉGOIRE I~, dit LE GRAND, élu en février 590, par la salutation Benevalete et la date suivante:
ordonné pape le dimanche 3 septembre de la même Dat.Non. (lX) Kal. April. Romœ, per manusJohannis levi-
année, meurt le 12 mars 604. - Son nom précède tœ et 8. R. E. (sanctœ Romanœ ecclesiœ) bibliothecarii.
presque toujours celui des personnes aùxquelles il Plusieurs critiques on t nié l' authen licité de cet acte
écrit. li est le pr~mier qui ait employé la formule Ser- comme renfermant des formules d'une époque posté-
vus servorum Dei, mais elle ne paraît que dans un très-. rieure; mais si l'on n'a pas assez de termes de com-
petit nombre d'actes, et le plus souvent il n'y joint paraison pour affirmer que ce style a été réellement
pas le titre d'episcopus. li variait beaucoup la forme de suivi par S. Grégoire, il faut reconnaître du moins
ses salutations, qu'il modifiait selon la qualité des per- qu'on n'y trouve rien d'incompatible avec l'époque à
sonnes, et qui en général se rattachent au sujet traité laquelle on le fait remonter. Ces formules, il est vrai,
dans l'acte à la flU duquel elles sont placées. La date paraissent pour la première fois; mais en bonne cri-
PARTIE II. - CHAPITRE VII. 501
tique ou ne doit pas regarder comme apocryphes toutes «Deus vos incolumes memores nostrî custodiat fratres
les innovations; il suffit de douter, quand on manqu~ «charissimi .• Un de ses archivistes prend dans la date
de preuves décisives. d'un privilége le titre de prolhoscriniarius. Dans une
autre date Grégoire se dit quatrième du nom. Un de
S. GRÉGOIRE II, ordonné pape le J 9 mai 715, meurt ses priviléges présente au lieu du salùtInperpetuum la
le 10 février 731. - Les Bénédictins citent de lui les formule Perpetuam in Domino Jesu Christo salutem. Ce
suscriptions suivantes: « 1 ° Domino glorioso filio Ca- pape avait un monogramme.
«1'010 duci Gregorius papa. 2° Il Reverentissimo et san-
l)
a ctissimo fratri Bonifacio coepiscopo ad illuminationem GRÉGOIRE V (Brunon), devient pape le 3 mai 996,
«gentis Germaniœ vel circumquaque in umbrâ mortis et meurt le 4 février 999. - Dans les épîtres son nom
«morantibus gentibus in errore constitutis ab hâc apo- est quelquefois exprimé par l'initiale G, efplacé après
• stolicâ sede directo, Gregorius servus servorum Dei. l) celui dEi Ja personne à laquelle il écrit. On rencontre
3°a Gregorius papa universis optimatibus et populo pro- pour salut daus quelques actes. la simple formule In
a vinciarum Germaniœ. n Ou voit que son nom est placé Domino salutem .. « Sous Grégoire V nous trouvons,
tantôt au commencement, tantôt à la fm de la sus- a disent les Bénédictins, des bulles dressées par Jean,
cription. TI a également varié pour l'emploi du sin- « qui semble vouloir enchérir sur la qualité de notaire
gulier et du pluriel. «régionnaire par celle d'atramenlarius S. R. E. TI eut
" pour associés Pierre et Benoît. li Le premier joignit
S. GRÉGOIRE III, ordonné pape le 18 mars 731, au titre de noLaire celui d'écrivain, et il lui est arrivé
meqrt le 27 ou le 28 novembre 741. - Parmi les de réunir dans une seule formule commençant par
titres d'honneur qu'il donne à Charles Martel on re- scriptum, et au milieu de laquelle se lrou'.'e la saluta-
marque celui de très-chretien. Deux épîtres adressées tion In Christo benevalete, les notes chronologiques qui
à ce prince commencent ainsi: «Domino exccllenlis- sont propres à la première et à la seconde formule.
« simo filio Carolo subregulo Gregorius papa. Il Les Bé- On trouve aussi le Da/um avant le Scriptum, et la saluta-
nédictins citent un décret fort curieux qui renferme lion Benevalete rejetée à la fin de la dernière date.
plusieurs formules inconnues aux prédécesseurs de . Voici une autre date qui est conçue dans la forme
Grégoire III. • Cet acte en forme d'inscription, disent- ordinaire (sauf l'absence de la salutation Benevalete) ,
«ils, publié par M. Muratori d'après Margarin, n'est et dans laquelle l'indiction est comptée à parlir du
« pas moins curieux qu'intéressant pour la diploma- mois de septembre: "Scriptum per manus Petri no-
«tique. lOTI commence par l'invocation de J. C. notre • tarii et scriniarii sanctœ Romanœ ecclesiœ in mense
«Sauveur; 2° les solécismes y sont fréquents; 3° Gré- a Septembri et indictione decimâ. Datum 1lI Ka!. Octo-
«goire s'y nomme lui-même troisième .de son nom. Il «bris per manus Johannis episcopi et bibliothecarii
Voici le début de ce décret: « In nomine Domini Dei «sanctœ sedis apostolicœ, anno donni Gregorii V papœ
«salvatoris nostri Jesu Christi, breve facta à!pe Gre- ct primo, imperante donno te~tio Otthone à Deo coronato
«gorio tertio papae de oblationes que offerre debentur ct magno imperatore anno primo. D Dans une au tre date.
a per singulos dies in ecclesiâ beati Pauli apostoli. » l'année de l'empereur n'est accompagnée d'aucun
L'acte en entier est écrit en lettres capitales, et les titre honorifique, tandis qu'on donne à Grégoire V les
mots sont séparés par des points. titres de pontificis et universalis ecclesiœ papœ. La bulle
de plomb de Grégoire V, dont les Bénédictins don-
GRÉGOIRE IV, ordonné pape àlafm de 82 7 oule 5 jan- nent le fac-silllile, porte pour inscription, d'un côté
vier 828, meurt le 11 ou le 25 janvier 844, ou selon GREGORIl, et de l'autre PAPAE : ces deux mots sont
quelques auteurs en 843. - TI emploie COmme ses disposés en cercle et précédés d'une croix; le champ
prédécesseurs diverses formules de dates, c'est-à-dire du sceau est occupé en outre, sur la face principale
les années de l'empereur d'Occident, celles de son par une double croix, et sur le revers par une crOIx
pontificat, l'indiction, le jour du mois, et l'ère chré- simple.
tienne. (Voyez LÉON III.) Il a blâmé les evêques de
France de lui avoir donné le titre de frère; mais il GRÉGOIRE, antipape, chasse vers la fin de r an
leur adresse lui-même ce titre- dans un décrct qui 1012 le pape Benoît VIII, qui est rétabli au com-
commence ainsi : «Dilectissimis fratribus universis mencement de l'an 1014 par Henri II, roi des Ro-
«coepiscopis per Galliam, etc. constitutis Gregorius
.
mams.
u episcopus servus servorum Dei. » Ce decret, qui n'est
pas date, se termine par une salutation ainsi conçue: GRÉGOIRE VI (Jean Gratien), achète le pontificat de
, , ,
502 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
Benoît IX, en mai ou au plus tard en août 1044, et «réfractaires, s'ils ne se.corrigeaient pas. li est le pre-
après l'expulsion de l'antipape Silvestre III. n est dé- u mier, comme r observe Baronius, qui ait ordon!1é
posé à la fin de décembre 1046. - Après la suscrip- "que le nom de pape ne serait porté que par le seul
tion ordinaire, Gregorius episcopus serous seroorum Dei, «évêque de Rome. D n datait ordinairement du lieu,
il.a employé pour formules de salut: u Perpetuam in du jour du mois et de l'indiction, et comptait quel-
u Domino salutem, Perpetuam in Domino Jesu Christo quefois les jours du mois dans l'ordre direct. Il com·
" salutem, Salutem etapostolicam benedictionem. »L'é- mençait en général l'année au 25 mars, selon -le cal-
crivain des bulles s'intitule tantôt primiscrinius, tantôt cul florentin, et quelquefois peut-être selon le calcul
scriniarius et no/arius, et il ajoute ensuite en parlant pisan. Nous n'avons pas rencontré d'exemple de ce
au nom du pape nos tri palatii ou nos tri Lateranensis pa- dernier calcul, dont les auteurs de l'Art de vérifier les
latii. Dans là formule Datum, Pierre, diacre, s'intitule dates ne parlent que sous forme dubitative; ~ais il
à la fois bibliothécaire et chancelier du sa<!ré palais existe des hulles où le commencement de l'année est
de Latran ou du saint.siége apostolique. Voyez une date pris au 1 er janvier. Quant à l'indiction, il la commen-
ci tée à l'article de CLÉME NT II. çait presque toujours au 1 er septembre; mais il est
•
certain qu'il s'est écarté de ce calcul. Les Bénédictins
GRÉGOIRE VII (Hildebrand), élu pape le 22 avril le prouvent par la date suivante: « Datum x Kal. Apr.
1°73, et ordonné le 30 juin suivant, meurt le 25 a per manum Petri S. E. R. presbyteri cardinalis ac bi-
mai 1085. - Ses demi·bulles commencent ainsi : I! bliothecarii, an. 1 pont. D. Gregorii VII papœ, an.
Gregorius in Romanum pontificem electus salutem in I! MLXXIII, indict. XI. D .Le 23 mars 1073 Grégoire VII
Christo Jesa, et plus souvent in Domino Jesu Christo. n'était pas élu; il s'agit donc ici de l'année 1°74.; et
Après son sacre il se servit presque toujours de la comme cette année a pour indiction XII, il faut en con-
formule Episcopui SeroilS seroorum Dei.... salutem et clure que l'indiction etl' année, dans le système de cetle
apostolicam benedictionem, ou dans les priviléges in date, ne commençaient qu'au 25 mars. Les mêmes au-
perpetuum. Cependant à la formule Salulem, etc. il teurs citent une autre date ainsi conçue: r' Cal. Octob.
ajoutait quelquefois si obedieris, ou bien il la rem- indic/ione xv incipiente. Le mot incipiente semble prou-
plaçait par Debitœ sollicitudinis exhortationcm, surtout ver que l'indiction venait de s'ouvrir, et que par con-
quand il se disposait à lancer une excommunication. séquent il s'agit de l'indiction impériale commençant
n marquait aussi son mécontentement par la suppres- au 24 septembre. Il est probable que Grégoire VII a
sion de toute formule de salut. Une de ses épîtres à aussi fait usage de l'indiction romaine, qui commence
Guillaume le Conquérant prouve qu'il ne se désignait au 1 er janvier, et que ses successeurs ont suivie plus
quelquefois que par la première lettre de son nom. ordinairement que les autres. Il avait pour devise:
"Nous ne connaissons pas de privilége de ce pape, Miserationes tuœ, Domine, super omnia opera tua;
"disent les Bénédictins, qui réunisse à la fois les deux quand le cercle qui la renferme se trouve tracé sur les
" formules Scriptum et Datum; mais l'une et l'autre se actes, il est ordinairement précédé de ces mots: Si-
, "montre encore séparément. Avant lui et sous lui, la gnum Gregorii papœ septimi.
"date du jour du mois suivait le mot data, à moins
"que la date du lieu ne fût exprimée, auquel cas GRÉGOIRE VIII (Maurice Bourdin) , antipape, élu le
"celle·ci tenait le premier rang. Mais depuis lui le 9 mars 1118, est fait prisonnier par Calixte II, et re-
"nom du lieu ne fut plus guère omis, et le jour du légué dans un monastère en 1 12 1 .
" mois, constammen~ déplacé, fut renvoyé après cette
"formule Per man us ou Per manum, etc. La formule GRÉGOIRE VIn (Albert), élu pape le 20 et consacré
• Actum, etc. au lieu de data peut être envisagée le 25 octobre 1187, meurt le 17 décembre suivant.
a comme un caractère particulier à certaines bulles de -Sur la fin de son pontificat, il a quelquefois ajouté
«Grégoire VIi, dans lesquelles il fulmine des sen- dans les petites bulles la date de l'indiction à celles du
"tences d'excommunication. Mais il ne s'ensuit pas lieu et du jour du mois. On en trouve un exemple
• qu'elle ne puisse convenir à d'autres. L'année de dans le Bullaire romain: l'indiction y est comptée du
"l'Incarnation s'y trouve rarement. Plusieurs d'entre 1 er septembre. Ce pape avait pour devise: Dirige me,
u elles n'ont pas plus de solennité que les simples Domine, in veritate tud.
"bulles. Grégoire VII, continuent les mêmes auteurs,
" retrancha les malédictions des bulles aussi bien que GRÉGOIRE IX (Ugolin), élu pape et intronisé le 19
• les imprécations et les plus terribles anathèmes, se mars 1227, meurt le 21 août 1241.- n commençait
«contentant de séparer du corps et du sang de J. C.les ordinairement l'année au 25 mars, et l'indiction au
PARTIE II. - CHAPITRE VII. 303
· 1" septembre. Il a compté aussi, quoique rarement, «rarement palatio nostro, etc.» La date suivante est
l'indiction du 25 mars. TI avait pour devise: Fac me- remarquable par la précision avec laquelle le lieu est
cum, Domine, signum in bonum. A la formule In perpe- désigné: • Actum Florentiœ , supra Huus Arni, juxta
tuum il substitue quelquefois dans les priviléges Salu- "pontem qui vulgariter dicitur Robaconti, IV Idus Ju-
tem et apostolicam benedictionem. On attribue à ce pape Il Iii, pontificatûs nostri anno II. » Voyez la face' ou
une bulle dont le début est fort extraordinaire: Gre-1[ sceau de Grégoire X, planche U, n° 6.
" gorius episcopus servus servorum Dei, ad perpetuam
"rei memoriam. Venerabili fratri episcopo ....... salu- GRÉGOIRE XI (Pierre Roger), élu pape le 30 dé-
a tem et apostolicam benedictionem.» La formule Ad cembre 1370, ordonné prêtre le 6. janvier 1371, sa-
perpetuam, etc. n'était iJas ordinaire à cette époque, et cré et couronné le lendemain, meurt le 27 mars 1378.
d'ailleurs, quand on l'a employée, c'est à la fin de la Il ne datait que de l'année de son pontificat. - Il
susc,ription. Cependant les Bénédictins citent deux avait pour àevise :' Revela, Domine, viam tuam. «Ce
autres bulles, l'une d'Innocent IV, la seconde d'A- Il pape, disent les Bénédictins, lit son: testament le
lexandrelV, où cette formule se trouve comme ici dans 1[ 5 mai 137a. Il commence par l'invocation de la
le corps de la suscription, et séparée'db salut par le Il très-sainte Trinité. Grégoire y prend le titre de Nos
nom et les titres de la personne à laquelle l'acte est Il Gregorius soM Dei patientid sel'vus servorum Dei. »
adressé. a Un peu avarit Grégoire IX, disent les Béné- Dans la suscription d'un de ses acles il substitue les
" dictins, les vice-chanceliers avaient ajouté à leur mots papa XI à la formule ordinaire episcopus servus, etc.
" litre celui de martre; mais de son temp$ et après lui Voy. la face du sceau de Grégoire XI, planche U, n° 10.
" ils. furent plus exacts à se donner cette qualité. Un 1)
des vice-chanceliers de Grégoire IX se qualifie en GRÉGOIRE XII (Ange Corrario), élu' pape le 30 no-
outre notaire du seigneur pape. Quand ce pape vidi- vembre la06, et déposé le 5 juin 140g , abdique le
mait d'anciennes chartes, il les insérait mot à mot dans .ajuillet 16.15, et meurt le 18 octobre laI7'- Il avait
une bulle qu'il terminait ainsi : "Nulli ergo homi- pour devise: In te, Domine, speravi.
" num liceat hanc paginam nostrœ annotationis infri~
" gere, etc. 1) GUI, fils de Gui, duc de SpoleUe, et d'Adélaïde,
fille de Pepin, roi d'Italie, est couronné roi de France
GRI~GOll\E X (Théalde ou Thibaud), élu pape le à Langres par Geilon, évêque de cette ville, vers le
1'" septembre 1271, couronné et consacré le 27 mars commencement de 888; mais il renonce à faire va·
1272, meurt le 10 janvier 1276. Il comptait du jour loir ses prétentions. Vainqueur de Bérenger en 88g, il
de son couronnement les années de son pontificat.- reçoit à Pavie le titre de- roi d'Italie, se fait couronner
,
Il avait pour devise: Perjice gressus meos in semitis tuis. «;mpereur et même roi de France par le pape Etienne V
" Au lieu de pontificatlls nostri anno, disent les Bénédic- le 2 1 février 8gl., et meurt en décembre 8ga. --- Il
" tins, une de ses bulles porte suscepti à nobis apostola- suivait quelquefois dans ses diplômes le calcul pisan.
" tûs ?!fi.cii anno. On peut alléguer une. bulle de Gré- La date suivante en est un exemple: ,,-Quinto Kalen-
1[ goire X en preuve qu'il ne faisait pas toujours com- " das Augusti anno incarnationis Domini DCCCXCII re-
1[ !Dencer l'indiction au 1" septembre, si cependan t il • gnante domno Widone in Italiâ, anno regni ejus 1111, .
'\ le faisait quelquefois. Voici la date d'un autre privi- Il imperii l, indictlone vnlI. Actum Papiâ. » La neuvième
.lége accordé par ce pape ~ l'abbaye de Cluni : Datum indiction correspond à l'année 8g1 et non à 8g2. Par
"apud [Jrbem veterem per manunt Javoni Latacorni S. R. conséquent il anticipait de neuf mois sur le calcul or-
" E. vicecancellarii, III N onas Maii , indict. 1, incarna- dinaire.
" tionis Dominicœ M cc LX XIII, pontijicatûs vero domini
,,' Gregorii papœ anno II. Il comptait de plus parmi ses GUILLAUME 1" LE BÀTARD et LE CONQUÉRANT, duc
• vice-chanceliers, Lanfranc, archidiacre de Perge. de Normandie, est couronné roi d'Angleterre le 25 dé-
«Après eux les formules dc dates particulières aux cembre 1066, etmeurtle 8 oule 9 septembre 1087'-
1[ bulles solennelles ne nomment presque jamais ceux Souvent le labarum, qu'il met en tête de plusieurs de
" qui les expédient. Elles-mêmes deviennent extrême- ses diplômes, .lui tient lieu d'invocation; souvMt
a ment rares. A peine en trouve-t,;on quelques-unes aussi il emploie des formules explicites. En voici des
"qui soient signées ou marquées de l'indiction. A exemples: 1°" Regnante in perpetuuni 'Domino nostro
"l'e.xemple de son prédécesseùr il se sert des formules • Jesu Christo, ilIoque regente ac dominante omnibus
« Ad perpetuàm memoriam dans quelques suscriptions, « elementis , qui etiam incomparabilipietate et magnâ
• et d'Actum, etc. dans quelques dales. A quoi il ajoute « majestate omnia sustentât, cunctaque prout vult sive
504 ÉLÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
« visibiles sive invisibiles pulcro moderamine disponit «pape, quelques diplômes donnés hors du royaume
« atque dispensat. Quapropter ego Willelmus Deo dispo- « d'Angleterre. TI fait entrer dans ses dates les événe-
« nente rex Anglorum, cœterarumque gentium circum- « ments les plus considérables de son règne, comme le
« quaque persistentium rector ac dux Normannorum, Il sacre de la reine Mathilde son épouse, la conquête
« etc. Il 20 .« In nomine S. et individuœ Trinitatis, Pa- • et la description de son royaume. Plusieurs de ses
n tris et Filii et Spiritûs sancfi. Amen. Willelmus for- «chartes ne portent point d'autres dates que celle-ci:
a tissimus immo potentissimus rex omnium regum illû- « Post conquestum, Post descriptionem totias Angliœ. » Il y
« rum à quibus eo tempore sceptra regalia sub divo gu- a des chartes dont la date renferme les deux formules
« bernantur, maximum imperiumAnglicœterrœregens. Data et Actum; d'autres commencent par Actum,
«quod permissione atque voluntate Dei primùm signis suivi de la date du lieu, ou bien par H(fJc carta jacta
«mirabilibusque prodigiis ac deinde magnis viribus est et co'!firmata, Facta est autem hœc redditio, etc.
<t bellisque debellando Anglos tandem adquisitum gu- Nous citerons la formule suivante comme plus remar-
« bernans, viris tam ecclesiasticis quàm suis comitibus quable que les autres: n Scripta est hœc cartula anno
« salutem, etc. »3° «In nomine Patris et Filii et Spiri- « ab incarnatione Domini MLXVIII, scilicet secundo anno
«tûs sancti. Amen. Ego Willelmus Dei gratiâ rexAnglo- "regni mei. Peracta :vero est hœc donatio die Natalis
«rum hereditario jure factus, etc. Il On cite aussi de lui « Domini, ct postmodum in die Pentecostes confirma-
les suscriptions suivantes: «Willelmus rex Anglorum, « ta quando Mathilda conjux mea in basilicâ S. Petri
<t princeps Normannorum atque Cynomanensium, ar- "Westmonasterii in reginam divino nutu est conse-
«chiepiscopis, etc., » ou« Willelmus rex. Anglorum, co- u crata. D Voyez le sceau de Guillaume le Conquérant,
comme le prouve un autre acte de 1252, dont voici les «P. frater Hugo, tituli sanoLreSabinensÎs presbitercardi.
formules les plus importantes: " Gullielmus Dei gratiâ a nalis, etc .... ;. Datum Trajecti Leodensis diocesis, Xl
• Romanorum rex semper augustus, universis imperii «Calend. Junii, anno Domini MCCLll, indict. x, regni
«fidelihus hanc paginam inspecturis gratiam SUaID et a nos tri anno quarto. D Il résulte de cette date et de la
u omne bonum ..... Ad horum autem omnium et sin gu- précédente que Guillaume comptait les années de son
, « lorum evidentem memoriam ac robur irrevocabile in règne au 1" novembre 1248.
H
HARALD 1", fils de Canut 1", roi de Danemarck et Lorraine, et fait remonter l'époque de l'occupation de
d'Angleterre, succède au trône d'Angleterre le 12 la Lorraine par Henri l'Oiseleur au 4 novembre 92 l ,
novembre 1036 ou 1037, et meurt en 1040. date d'un traité qu'il aurait conclu avec Charles le
Simple. Le même ouvrage fait remarquer en outre
HARALD II, fils aîné du comte Goodwin, est élu roi que l'année courante de son règne et celle où il a
d'Angleterre en janvier 1066, et périt à la bataille commencé à régner ne sont pas toujours comptées
d'Hastings le 14 oclobre suivant. dans ses diplômes.
HARDI·CANUT. Voy. CANUT II. HÉNRI II, dit LE SAINT et LE BoITE UX, duc de Bavière,
fIls du duc Henri le Jeune et arrière·petit·fils de Henri
HARDWIG. Voy. ARDOUIN. l'Oiseleur, est élu roi de Germanie le 6 juin 1002,
couronné le lendemain à Mayence et peu après à Aix·
HENRI lu L'OISELEIlR, duc de Saxe, que Conrad 1", la-Chapelle, proclamé roi de Lombardie le 14 mai
roi de Germanie, avait choisi pour son successeur, 1004 et couronné le lendemain; il est sacré emperenr
reçoit les ornements royaux aussitôt après la mort de le 14 février 1014, et meurt le 14 juillet 1024.-11
Conrad, arrivée le 23 décembre 918. Il est confirmé emploie le plus ordinairement l'invocation In nomine
en 919, ajoute à ses états en 921 ou 923 une partie sanctœ et individuœ Trinitatis, et y substitue quelquefois
de la Lorraine, s'empare du reste en 925, et meurt le In nomine Patris et Filii et Spiritûs sancti, In nomine
2 ou le 4 juillet 936. - Ses diplômes commen- Domini Dei œterni ou et salvatoris nos tri Jesu Christi.
cent ordinairement ainsi: In nomine sanctœ et indivi- Avant d'être roi de Lombardie, il s'intitule Henricus
duœ Trinitatis, Henricus dit'in&. favente clementi&. hu- divin&. favente ou disponente clementi& rex. Depuis son
milis Romanoram rex, ou divin&. ordinante providenti&. couronnement comme roi de Lombardie, et avant
TeX. Il n'ajamais pris dans ses diplômes le titre d'em- d'être empereur, il einploie les formules suivantes:
pereur, ni celui de TeX Germaniœ, mais il s'est inti- «Henricus divinâ favente misericordiâ Francorum et
tulé quelquefois advocatus Romanorum et Franciœ u Longobardorum rex; Henricus Francorum pariter-
Orientali$ rex. (pour r explication de Franciœ Orienta lis a que Longobardorum divinâ favenle clementiâ rex. D
rex, voy. CH Al\LES LE GRos.)-Voici les formules ordi· (Voy. pour le ti tre de Francorum rex, CH Al\LES LE GROS. )
naires de ses souscriptions: Signum cÙJmni Henrici Parvenu à l'empire l'an 1014, il prit le titre d'empe-
serenissimi, ou invictissimi regis. Le monogramme est reurdes Romains. n avait déjà pris, et il conserva de·
placé tantôt après domni, tantôt après Henrici. Le no- puis son couronnement impérial, le titre de roi des Ro·
taire contre·signe en ces termes: Simon notarius, advi- mains, qu'il substit~ait quelquefois à celui de roi des
cem Herigeri, ou Hiltiberti archicapellani, recognovi et Lombards. Ses successeurs adoptèrent cette nouvelle
suhscripsi. Il omet quelquefois l'indiction dans ses da- formule, mais lui donnèrent un sens tout différent,
tes.-On compte trois époques différentes de son règne: / 'puisqu'ils s'intitulèrent rois des Romains, en vertu
9 1 9, 923 et 925. Ces trois époques sont indiquées d'une élection ou d'un couronnement fait en Allema-
par les Bénédictins. L'Art de vérifier les dates, après gne. On peut regarder cet usage comme établi défini-
avoir parlé d'une cession de la Lorraine, faite par tivement à partir du règne de Henri IV. On ne re-
Charles)e Simple à Henri l'Oiseleur, après le 15 juin trouve, dès lôrs, ni le titre de roi des Lombards, ni celui
9 23 , rectifie cette assertion à l'article des Rois de dé roides Français,qui figurent pour la dernière fois
. 39
, , ,
506 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
dans un diplôme de Conr.ad II ,dont les Bénédictins • fel.iciter. Amen.» Il faudrait indictione II II, au lieu
suspectent d'ailleurs l'authenticité. Si cette pièce üait de I l J.
apocryphe, il paraîtrait probahle que Conrad II s'est
contenlé comme Henri nI du titre de roi pris absolu-
-
HENRI l', fils de Robert II, roi de France, 'et de
ment, ou peut-être accompagné quelquefois du mot Constance, sacré à Reims le 14 mai 1 o~ 7, succède à son
Romanorum. Ajoutons, en ce qui concerne Henri le père le 20 juillet 1031, et meurt le 29 août 1060.
Saint, qu'il s'est intituM secundas imperawr, quoique Dom Bouquet met la mort de Henri 1" au a du même
Henri r' n'ait pas été couronné il Rome. On voit dans mois; mais les auteurs de l'Art de verifier les dates ont
le Bullaire du Mont-Cassin une charte datée du 8 sans doute ftxé l'époque du 29 aoùtd'après des docu-
janvier 1009 imperante nemine, parce qu'alors Henri ments que dom Bouquet n'avaitpaseus entreles mains.
et Ardouin se disputaient l'empire. Voici ses fo!mules - Voici la suscription ordinaire de ses diplômes: In
comme empereur: « Henricus Dei omnipotentis dis- nomine sanctœ et individuœ Trinitatis, ego HenriclIs,
" positione Romanorum imperator augustus; Henricus Heinricus ou Hainriclls, gratid Dei Francorum rex. Ce
"secundus divinâ favente c1ementiâ Romanorum, etc.; style fut suivi par ses sucoesseurs. Après l'invocation
"Henricus secundus, servus Christi et Romanorumim- de la sainte Trinité, il ajoute quelquefois Patris et
" perator semper augustus, secundùm voluntntem Dei Filii, ou Patris videlicet et Filii et Spiritûs sancti. Parmi
"salvatoris nostrique liberatoris. Il TI varie heaucoup ses diplômes les plus remarquables, on peut citer
dans l'annonce du monogramme et du sceau, comme celui qu'il accorda à l'église Saint-Martin des Champs.
on peut en juger par les formules suivantes :'1 ° • Nomi- L'invocation de la sainte Trinité est suivie de ces
unis nos tri fIguram propriâ manu signantes inferiùs paroles: Gloriosœ matris ecclesiœ filii noverint, etc.;
" nostro sigillo muniri jussimus. Il 2· " Hoc prœceptum vient ensuite un long préambule qui se termine par
uindeconscriptum manu propriâ confirmantes ntque cette suscription: Ego lIeinricas Dei gratitt Francorllln
« corrohorau tes signi nos tri im pressio ne i ns i gn i vim us. Il rex. Plusieurs diplômes de "ses quatre successeurs im-
3"0 Mnnu propriâ subter eam firmavi annulique impres- médiats· ont été dressés de la même manière. Voici
« sione assignari jussi. li 4° • Manu proprià eam roboran- au contraire une suscription qui s'écarte de toutes les
«tes sigillari nostl'â imagine jussimus .• 5° « Hanc nos- formes ordinaires: " In nomine Creatoris et guberna-
" tri prœcepti paginam manu propriâ roborantes nostrre u toris cunctorum, ego Heuricus cunctipotenti Deo su-
" imaginis bullâ insigniri prœcipimus .• 6° « Hoc prœce- u pereminente Francigenis imperans et gentibns per
"ptuminde conscriptum manu propriâ firmavimus et U orbem circumqnaque diffusjs, etc. li ~enri parle tan-
"uostro sigillo repercusso insigniri jussimus. » Sa for- tôt au pluriel, tantôt au singulier. Sur la fin de son rè-
mule ordinaire de souscription fut d'abord: u Signum gne on COll1mençn à mentionner dans les lettres royaux.
udomni Henrici regis invictisslmi, li et dans la suite: les noms des premiers officiers de la couronne, avec
~,Signum domni HenriciRomanorum invictissimi ceux du chancelier et des autres grands seigneurs.
u imperatoris angusti, ou semper augusti. » Voici deux Un diplôme de 1060 énonce de la manière snivante
exemples des souscriptions de ses chanceliers: 1 Ou Eber- les noms et his titres de ces grands officiers: • Baldui-
uhardus cancellnrius, yice Willigisi archicapellani, re- "nus cancellarius, Rainaldus camerarius, Albericus
Il.cognovit. Il 2° II·Gunther.tls cancellarius, vice Aribonis u constabularius, Willelmus sinischalcus, Hugo buti-
uarchic~llnni,recognovi .• Sori monogramme royal « culal'ius, Rothertus cocus. _Henri 1" s'est aussi servi
est différent au monogramme impérial. Tous deux de l'invocation In Christi nomine, ou In namine
sont placés à la fIn:de la formule Signu.m, etc. - On Domini Dei œterni et salvatoris nos tri Jem Christi.
trouve dans ses diplômes les deux époques du 6 juin Il a substitué quelquefois à gratid Dei les formules
1·00~ et du 14 février 101·4. Après son couronnement Dei miseratione, misericordid ou clementid, propitiâ
à Rome, iljoignit la date de son empire il celle de son Divinitate, Divind prœordillante ou fal1ente clementiâ
règne. Ses chanceliers ont varié dande calcul des an- ou providentitt. TI annonce quelquefois le sceau, le
nées incomplètes et non l'évolues. Voici une de ses mon.ogramme et la croix formée de sa main: • Et Ltt
dates: " Dat. 1lI Idus Mnr.tii, nnno Dominicœ incar- " nostrœ liberalitatis munifIcentia omnibus S. matris .ec-
" nationis MIll, nnno verodomini Heinrici 'regnnntis " clesiœ fidelibus et noslris esset nota, summo studio
Il adhuc primo. \) Dans un.diplôme de 1021, il indiq'lC "etdiligentiâ prœcepimus ex.arari et sigilli nostri Îm-
ainsi les années de SOD règne et de son empire: .. Da- ~:pressÎone signari, quatinus quod manu propriâ signo
.. tum v Non. :luI. indictione III, annoDominicœ.incar- '. crucis impres.so statuimus esse ratum per curricula
u'nationis M'XXI, Ilhno vero domni Heinrici s.ecundire- ,; succooentium tempor-nm maneat inconvulsum.» n
IIgnantis X'X, imperantis :alltem. ·VIII. Actum Colon ire fait mention dans uh .autre diplôme des .évêques qui
•
PARTIE II. - CHAPITRE VII. 507
ont prononcé des anathèmes pour en assurer l'invio- HENRI III LE NOIl\, msde Conrad II, élu roi eIl
labilité : • Idoneorum testium nomina quibus prœsen- 1026, couronné le 14 avril 1028 , succède à son père
" tibus id actum est et firmatum hic inferiùs signavi- comme. roi de Germanie ou roi des Romains, le 4
" mus .... jussu regis in prœsentiarum omnes episcopi juin 1039, ou peut-être, selon les Bénédictins, le Ht
o quisubscripti suntanathematizaveruntquodrexmanu de ce mois, reçoit la couronne impériale le 25 dé-
" propriâ firmavit atque sigillo regiœ auctoritatis confir· cembre IOt~6 , et meurt le 5 octobre 1056. - Il em-
(1 mari fecit. D TI se sert' aussi, mais plus rarement, du ploie les invocations In nomine sanetœ et individuœ Tri-
mot annulas. - Son monogramme est ordinairement nitatis, In nomine Dei œterni, etc. Avant 1047 il s'in-
accompagné des formules suivantes: Signum Henrici, titule ordinairement Heinricus ou Henricus clivindfa-
ou Heinrici Francorum regis, ou Francorum regis in- vente clemenliil rex, ou Dei gratiâ rex servus servorum
victissimi ou serenissimi, etc. II ajou te queiquefois au Dei, et depuis cette époque, RomaT/orum imperator au- .
monogramme une croix qüi est accompagnée de la gastus ou semper augus/as. TI emploie pour l'annonce du
formule ordinaire. Son chancelier souscrit" en ces sceau non seulement la formule ordinaire Sigillo insi-
termes: Balcluinas cancellarias scripsit et suscripsit: ou gnirijussimus, mais encore ; Sigillo nostro irifigijassimus;
Ego Balduinus cancel/arias ,.elegendo subscripsi. Dans un Aureil nostrœ ima9inis bul/il ou nos tri sig ni impressionej us-
diplôme de 1052 on lit: " Seguinus Sciolus scripsil, ad simus insigniri. Outre son monogramme, on en trouve
o vicem regii cancellarii, XII Cal. Oct. » et dans un acte un autre sur plusieurs diplômes qui est formé d'un C
pour Sain t-Médard de Soissons: " Descripta, vice Raino- et d'une R. Après cette dernière lettre sont trois croix
o di cancellarii,jubente Rainaldo abbatc. n Voici une de disposées perpendiculairement. Les Benédictins sup-
ses dates : CI Actum Parisius, anno incarnati Verbi MO L mo posent que ces lettres peuvent indiquer la ratification
YO
" VIII , regni _vero Henrici gloriosissimi regis XXVIlI. Il de Conrad III, l'un de ses successeurs, ou representer
Son règne commence le plus souvent dans les chartes le nom du père de Henri III. Godefroid, abbé de Go-
au Il. mai 1027,ou au 20juillet 1031..Cependant on dwèic, présume que ce sont les deux initiales du mot
cite des diplômes qui font concourir l'an 1035 avec crux. - Henri emploie trois dates dans ses diplômes,
la troisième année de son règne, et l'an 1046 avec la 10 celle de son ordination (c'est-à-dire de son premier
douzième. CeUe variation s'explique parce qu'il ne couronnement) en 1208; 2 celle de son règne en 1039;
0
fut pas reconnu partout à la même époque, à cause 30 celle de son empire en lOa6. Ces trois époques sont
des troubles excités par la reine Constance. Une charte relatées dans un diplôme de l'abbaye de Fulde : "Data
de Bérenger, vicomte de Narbonne, fail concourir le «vlm Kalend. Octob. anno Dominicre incarnationis
7 juin 1032 avec la seconde année de son règne; o MLVI, indict. \"lIn, anno autem domini Heinrici terlii
c'est probablement parce que l'on y compte l'année " regis, secundi imperatoris, ordinationis XXVIII, regni
1031 pour une année complète.· Il n'en est pas de \1 vero XVIII, imperii x. Il Les Bénédictins et les auteurs
même dans l'exemple suivant: " Actum Parisius civita- de l'Art de vérifier les dates font en outre mention
CI te, in aulâ regis, annoincarnationis Dominicœ MXUll, d'une quatrième époque, prise de l'an 1038, à l'oc-
" indict. XI, sub XIII Calend. Junii, an no vero Henrici casion de son couronnement à Soleure comme roi
o regis gloriosi XII.
D Mais comme il ne marque pas de Bourgogne ou d'Arles. Ce fait est prouvé par un
dans tous ses actes la date du jour, il arrive souvent diplôme confirmatif des biens de l'abbaye Saint-Beni-
qu'on ne peut pas savoir s'il a compté comme une gne de Dijon. La souscription en est remarquable:
année complète les six mois de l'année 1031. Il lui \1 Signum domini Heinrici tertii regis invicûssimi, se-
arrive même (l'omettre la date de l'année: Actum o cundi Romanorum imperatoris augusti, Burgnndio-
castro Meloduno, in curiil Epiphaniœ. On rencontrera (( num primi. D Henri se qualifie donc troisième du nom
souvent dans les diplômes de nos rois des dates ana- comme roi des Romains ou de Germanie, deuxième
logues. En elfet, on choisissaiL l'époque d'une fête comme empereur, eL premier comme roi des Bourgui-
pour. tenir des COllr5 ou des parlements, et les actes gnons. Nous n'avons pas .rencontré de diplôme où
étaient alors datés In curiil Epiphaniœ, In parliamento Henri III ait joint au titre de roi un des mots Franco-
Omnium Sanctorum, etc. Les dates de Henri 1" sont rum ou Romanorum: on ne peut donc pas lui donner le
placées tantôt avant, tantôt après tes signatures. On titre de roi de Germanie, plutôt que celui de roi des
ne peut rien affirmer de positif su.r l'époque à laquelle Romains. Voy. ce qui a été dit à·cet égard à l'article
il commençait l'année; mais il est probable qu'il va- de HENRI Il.
riait à cet égard comme son père: les Bénédictins ne
donnent aucun renseignement sur. ce point. - Voyez HENRI IV, fils de Henri III, élu roi des Romains en
le sceau de Henri 1", pl. B, n° 6. 1053·, couronné le 17 juillet 1054, succède à son
39'
, , ,
508 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
pèré le 5 octobre 1056, comme roi des Romains et concilier les dates de plusieurs de ses diplômes il
roi d'Arles, reçoit les ornements du patriciat des Ro- faut tantôt compter quelqùes mois pour une année
mains en 1061, est déposé en Allemagne le 13 mars entière, tantôt confondre avec une année révolue les
1077; mais vainqueur de Rodolphe son compétiteur, mois d'une année incomplète. Les années de sa vie
il est couronné empereur le 31 mars 1084. et meurt sont quelquefois marquées dans les dates de ses di-
le 7 août 1106. Dès 1059 Henri IV prenait le titre de plômes. Une charte de 1083 est datée de la prise de
roi des Romains; il se nomme tantôt Henri III. tantôt Rome. Avant ses différends avec Grégoire VII il lui
Henri IV: c'est une conséquence du système suivi par arrivait de faire mention de ce pape dans ses dates:
son père. - TI emploie toujours pour invocation: In «Actum Ratisponœ feliciter. Amen .. Prœsidente Ro-
nomine sanctœ et individuœ Trinitatis. Jusqu'en 108a u mœ in apostolicâ sede Gregorio VII, qui et Hiltipran-
'ils'intitule Henricus Deifavente clementid ou divinâfa- a dus. n On cite de lui cette date singulière: «Actum
vente clementid l'ex, ou Romanorum l'ex augustus, ' ou « Spirœ in Christi nomine, ad salutiferam memoriam
ego Henricus humilis Romanorum rex, ou tertius Roma- u Henrici tertii Romanorum imperatoris augusti felici-
norum l'ex, ou enfin Henricus quartus divinâ, etc., rex «ter:Amen. "Voici une autre date calculée sudes deux
secundùm voluntatem Dei salvatoris nos trique liberatoris. époques dë 1054 et 1056, et dans laquelle le chiffre
On trouve dans le Supplément au Corps diplomatique de l'indiction precède ce mot au lieu de le suivre:
un acte dont la suscriplion, quoique fort singulière, est • Data anno Dominicœ incarnationis MLXVI, nn indict.
justifiée par la querelle de Henri IV et de Grégoire VII: «anno autem ordinationis Heinrici quarti regis XlII ,
• Henricus non usurpativè sed piâ Dei ordinatione rex "regni x. Actum Goslare. Amen. »
« Hildebrando non jam aposlolico sed falso monacho. D
Voici maintenant les suscriptions ordinaires de ses HENRI V, ou CHARLES-HENRI, fils de Henri IV, asso-
diplômes impériaux: 1 a Henricus divinâ favenle cle- ' cié à la royauté vers la fin de 1098, couronné le
0
« mentiâ, Romanorum tertius imperalOr augustuS. » 6 janvier 1099, déclaré roi des Romains le' 25 dé-
2° a Respeetu divinœ miseralionis eleclus tertius Henri- cembre 1102, se révolte contre son père en décembre
«CUS gratiâ Dei Romanorum imperator augustus etpa- 1104, prend le titre de roi des Romains en 1105,
a tricius. n 3 «Henricus Dei gratiâ Romanorum impe-
0
se fait couronner après avoir détrôné son père le 6 jan-
• l'aloI' et semper auguslus. » L'annonce du sceau varie vier 1106, lui succède comme roi des Romains et
pour ainsi dire à chaque diplôme de ce prince, mais roi d'Arles le 7 août suivant, reçoit la couronne impé-
on n'y trouve pas d'autre terme que sigill!lm et si- riale le 13 avril 1I l l , se fait couronner une seéonde
gnum. TI s'est servi pour un sceau plaqué de la- for- fois le 2 avril 1116, et meurt le 23 mai 1125. -
mule: Sigilli ilOstri appensione (au lieu de impressione) Henri V avait pris le titre de roi des Romains depuis
jussimus insigniri. La formule suivante est remar- qu'il avait détrôné son père. TI y substitua celui d'em-
quable :' « Et ut noverint omnes prœceptum hoc nos- pereur à' dater du 13 avril 1 Il}, TI se sert presque
« trâ aucloritate flrmatum, jussimus imprimi nostrœ toujours de l'invocation In nomine sanctœ ef individuœ
u majestatis signum, ne excusari possit quisquis, reco- , Trinitatis. Avant son sacre impérial, il s'est intitulé
u gnitâ imagine, contra quem hoc scriptum est facere constamment Heinricus divind favente clemenlid quintus
Il prœsumpserit. • Sa souscription est ordinairement homanorum l'ex. Depuis il a varié comme ses prédé-
conçue en ces termes: Signum Heinrici, ou domini Hein- cesseurs du même nom, et s'est dit tantôt quatrième,
rici quarti regis, ou regis humillimi et invictissimi. Son tantôt cinquième du nom. TI se contente quelquefois du
chancelier se sert de ceUe formule: «Sigehardus can- titre de Romanorum impemtor; d'autres fois il y ajoute
u cellarius, vice Sigefridi archicancellarii, recognovi. » augustus ou semper augustus. On cite aussi de lui ceUe
Ces deux souscriptions, disent les Bénédictins, sur- suscription: a Heinricus Dei misericordiâ Romani re-
tout la dernière, sont écrites en caractères gigan- "gni rex et ecclesiarum in eo positarum defensor .•
tesques. Les 110ms des témoins sont ainsi indiqués à Parmi les nombreuses formules qu'il a employées
la fin de ses diplômes: Testibus prœsentibus N. etc., ou pour l'annonce du monogramme et du sceau, on peut
Recognoscebant ex' principibus N. etc. Les empereurs ciler celle qui suit comme une des plus remarquables:
précédents se servaient ùe la formule Intcrventu, etc. • Chartam prœsentem nostrœ conflrmationis testem
Les dates de ses diplômes étaient calculées à partir « scribi jussimus quam, ut infrà videtur, manu nostrâ
de l'époque de son ordination en 1054, de celle « corroboratam et sigilli nostri impressione omnis ge-
de son règne en 1056, et de celle de son empire " nerationis tam fulurœ quàm prœsentis noliliœ l'elin-
en 1084. TI Y a cependant des actes où l'on compte u quimus .• TI se sert aussi des expressions suivantes:
les années de son empire à partir de 1054. Pour Nostrœ majestatis bulld jussimus commulliri. Dans un
PARTIE Il. - CHAEITRE VII. 509
diplôme de 1108 on voit immédiatement après le texte bert U.la victoire de Tinchebray (27 septembre 1106),
la souscription de son chancelier en lettres minuscules qui lui assura la possession définitive de la Norman-
et ainsi conçue: « Ego Adalb~rtus cancellarius, vice die. On cite de lui ce~teJormulepour l'annonce du
a domni Rothardi Moguntini archicancellarii, recogno-. sceau et de sa signature, qui consiste dans une croix:
a vi .• Vient ensuite en grands caractères la formule au «Et ut in œternum permaneat mea donatio. sanctœ
milieu de laquelle se trouve le monogramme de Hen- «crucis prœsente signo eam confirmavi et meœ regiœ
ri : a Signum domni Heinrici quinti regis Romano- «dignitalis sigillo eam confirmavi. » Du reste ces an-
arum invictissimi .• Les nOms des téinoins, qu'on écrit nonces manquent dans la plupart de ses chartes
en général après le texte, sont ordinairement annoncés comme dans celles de ses successeurs. Les témoins re-
par une des formules: a Hi sunt autem testes qui vide- latés dans un de ses actes souscrivent par la main du
.runt et audierunt; » ou bien «Huic concessioni prœ- rédacteur dans la forme suivante: Ego N. corifirmavi.
«sentes afIuerunt.» Quand ils sont nommés dans le Le mot corifirmavi est remplacé dans les ~lUtres sous-
texte même, l'annonce est ordinairement conçue de criptions par annui, sanxi, consensi, consentiens subscri-
la manière suivante: a .-\stipulatione prœsentium re-. psi. Ordinairement on se contente d'écrire les noms des
« gni principum, » ou bien « Astantibus et collaudanti- . témoins à la suite du mot teslibus ou du sigle T. Hen-
a bus, etc .• fi data de son ordination (1°99)' de son ri 1er s'est servi de la formule Teste meipso. qui n'a pas
règne (1105 ou 6. janvier 1 106), et de son empire cessé depuis d'être employée par les rois d'Angleterre
(13 avril 1 Ill). Il a aussi daté de la fête de S. Jacques, jusqu'à Henri VIII. On trouve aussi les formules Teste
et de sa convention avec Pascal Il, au sujet des inves- ipsd MathiltM regind. oU T. G. cancellario. Souvent
titures: « Data anno Dominicœ incarnationis MCXXIII, les noms des témoins ne sont indiques que par l'ini-
a indict. XIII, apud Lovissen, quando do'minus impe- tiale. Ces formes furent suivies par les successeurs
« rator annulum et baculum remisit, durante adhuc eo de Henri leT. Les années de son règne se comptent du
a anno .• Les auteurs de l'Art de vérifier les dates an- 5 août 1100. fi date rarement ses chartes et varie d'ail-
o
noncent qu'il s'est quelquefois intitulé empereur des leurs ses formules: 1° a Facta est aulem anno Verbi in-
Allemands: nous n'avons pas eu occasion de rencon- a carna'ti MCXXVII, indictione V, Wintoniœ.» (Il ajou~e
trer cette suscription. quelquefois: a Peracta feliciter in Christo. ») 2° a Facta
a est igitur hœc donatio anno ab incarn. Domini MCI.
HENRI 1" BEAU-CLERC et LE LION, troisième fils de " indict. IX. epactâ XVIII, con~urrente 1. lunâ VI. ter-
Guillaume leT. roi d'Angleterre, succède à son frère « Lio Nonas Septembris. regnante Domino nostro Jesu
Guillaume II, est couronné le 5 août 1100. et meurt « Christo. cui est consubstantialis et coœlerna equalitas.
le 1" décembre 1135. - Une donation qu'il fit en a honor et gloria cum Patre in unitate Spiritûs sancti
1101 à l'évêque de Norwich commence ainsi: «ln no- "peromnia sœcula sœculorum. Amen. D Voyez le pre-
a mine Patris et Filii et Spiritûs sancti. amen. Dei filius, mier sceau de Henri Ior, pl. R, n° 3.
«amatoret redemptor hominum. Jesus Christus adeo
« sanctam dilent ecclesiam ut eam suo sanguine redi- HENRI. fils aîné de Conrad ID, couronné roi des
u meret. et suo spiritu insigniret, suœque carnis ali- Romains en 1147. meurt avant son père en 1150.
a mento satiaret, etc. Quod ego Henricus rex filius Wil-
l< lielmi regis considerans, etc.» Voici quelques autres HENRI II PLANTAGENET, pelit-fils par Mathilde, sa
o
suscriptions du même prince: 1° « Henricus rex Anglo- mère. de Henri Beau-Clerc. succède à Etienne, roi
u rum et dux Normannorum. archiepiscopis, episcopis, d'Angleterre, est couronné le 19 décembre 1154 .. et
u abbatibus, comitibus. baronibus, justiciariis, vice~o meurt le 6 juillet 1189. - Comme il ~vait épousé
" mitibus. minis tris et omnibus fidelibus suis totius An- le 18 mai 1152 Éléonore, duchesse d'Aquitaine.
"gliœ et Normanniœ salutem. Sciatis. etc .• 2° « In no- répudiée par Louis le Jeune, il joignait le titre de
" mine S. etindividuœTrinitaûs, Pa tris et Filii et Spiri- duc d'Aquitaine à ceux. de roi d'Angletefl'e. de duc
« tûs sancti. an. abinc. Domini MCXXI, regni autem mei de Normandie et de comte d'Anjou; après la con-
" XX11. ego Henricus primus Dei gratiâ rex Anglorum quête de l'Irlande, il s'intitula aussi, selon les Bé-
u et dux Normannorum, etc. » 3° a Sciant omnes prœ- nédictins, dominus Hyberniœ. Toutefois la collection
" sentes et futuri quod ego Henricus rex Anglorum et de Rymer ne fournit aucun exemple de cette suscrip-
• dux Normannorum, etc. » C'est surtout dans les actes tion, pas même dans un acte où il annonce aux Irlan-
relatifs à la Normandie qu'il prend le titre dë duc d.es dais qu'il confie le gouvernement de leur île au ms
Normands. Il est probable qu'il n'a pas employé cette de son sénéchal. Cet acLe commence ainsi: « Heriricus
qualification avant d'avoir remporté sur son frère, Ro- • rex Angliœ, dux Normanniœ et Aquitaniœ, et comes
, , ,
510 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
" Andegaviœ, archiepiscopis, episcopis , etc ... et omni- «Dei gratiâ Romanorum imperatol' augustus, n ou
a bus fidelibus suis Hiberniœ salutem. » li serait donc • Henricus sextus divinâ favente clementiâ Romano-
possible que Henri II se fût contenté de nommer, arum imperator sem pel' augnstus. D Il ajoutait aussi à
dans le salut de ses diplômes, ses sujets d'Irlande sans ces titres celui de rex Siciliœ. La formule suivante
prendre le litre de clominus Hiberniœ, qui ne se trouve pour l'annonce du sceau et du monogramme se rap-
pas même sur le sceau de son successeur Richard 1" , proche de celles de ses prédécesseurs: • Hanc inde
mais qui paraît pour la première fois sur celui de a chartam scribi jussimus et nostro sigillo aureo com-
Jean-sans-Terre. On rencontre dans les diplômes de a muniri manuque propriâ corroborantes idoneos testes
Henri II plusieurs exemples d'une formule de salut a subnotari fecimus. » Voici au contraire une formule
qui doit être remarquée en ce qu'elle distingue dans qui s'éloigne de l'usage ordinaire par remploi du mot
ses sujets d'Angleterre les Anglais et les Français: diva lis : "Prœsentem divalem paginam inde conscri-
"H. rex Anglie el dux Normannie, etc. omnibus fide- a ptam aureo majestatis nostrœ sigillojussimus commu-
" libus suis totius Anglie, Francis et Anglis, salutem. » • niri. " li est le premier des empereUl's qui ait ajouté
Après qu'il eut fait couronner le 15 juin 1170 SOIl aùx années de son règne comme roi des Romains et à
fils Henri, mort en 1183, il lui est arrivé de s'inti- celles de son empire les années de son règne en
tuler: Henricus rex pater regis. Les Bénédictins an- Sicile. Ces différentes dates sont employées dans un
noncent qu'il a quelquefois employé l'invocation: "In diplôme de Constance sa femme, où elle s'intitule
" nomine sanctœ et individuœ Trinitatis. » On peut aussi • Constantia Romanorum imperatrix et regina Sici-.
remarquer dans Rymer une suscription où son nom .liœ. D Voici la date de ce diplôme: «Datum Panormi,
est omis et qui est ainsi conçue: a Rex Anglorum flde- « anno Dominicœ incarnationis MCXCVI, mense Martio,
"libus suis salutem. Il Le rescrit qu'il adressa en 1169 « xIIn indictione, regnante domino nostro Henrico sex-
au souverain pontife commence ainsi: « Alexandro a to Romanorum imperatore et rege Siciliœ potentissi-
« papœ Henricus Dei gratiâ Anglorum rex, dux North- a mo, anno regni ejus XXVI (il faudrait XXVII), imperii
« mannorum et Aquitanorum, etcomes Andcgavorum. » • quinto, regni vero Siciliœ secundo. D li mentionnait
Ce rescrit ne renferme ni salut, ni salutation, parce aussi dans la souscription son titre de roi de Sicile:
que c'était alors l'époque des démêlés du roi d'An- " Signum domini Henrici VI Romanorum imperatoris
gleterre avec Thomas Becket et la cour de Rome. Quant " et regis Siciliœ. Ego Conradus Hildensemensis electus
aux souscriptions de Henri II , elles sont dans la même • imperialis aulœ cancellarius recognovi. D
forme que celles de Henri 1". Les années de son règne
se comptent du jour de son couronnement. La plupart HENRI, fils de Frédéric II, élu roi des Romains en
de ses chartes ne sont datées que du lieu. Dans quel- 1220, couronné en 1222, se révolte contre son père
ques-unes il marque les années de son règne: a Data en 1234, est dégradé au mois d'aOlÎt 1235, et meurt
"per manum venerabilis patris R. Cicestr. episcopi en février 12U2 .-li a fait usage des formules lnperpe-
«cancellarii nostri, cpud Westm. secundo die Junii, tuum et Anno gratiœ. En voici des exemples: 1 Hen-
0
•
«anno regni noslr1 XI. » li date aussi quelquefois de a ricus Dei gratià Romanorum rex semper augustus'
l'Incarnation, et de temps en temps il y ajoute la date « omnibus hoc scriptum videntibus Ùl perpetuum. No-
du mois. Le Mémoire des coutumes royales, dressé par • verint, etc. Actum apud Aquisgranum, in solemni
son ordre, débute ainsi: « L'an de l'Incarnation de " nostrœ coronationis curiâ, anno Dominicœ incarnatio-
aN. S. 1164, du pontificat d'Alexandre le cinquième, anis MCCXXII , mense Maio. Il 2 0 • Datum Frideburgâ,
« du très-illustre roi d'Angleterre Henri II le dixième. » a anno gratiœ MCCXXX, proximà Dominicà post feslum
(NouveUlt Traite de Dipl. tom. V, p. 8uo.) «Paschœ, IV Kal. Maii, indict. III .• CommePàques tom-
ba le 7 avril en 1230, les Bénédictins pensent que le
HENRI VI, fils de Frédéric 1", élu roi des Romains copiste aura mis par erreur proximâ au lieu de tertiâ.
dans les premiers jours de juin 1169, couronné le En effet le troisième dimanche après Pâques concorde
8 du même mois, jour de la Pentecôte, suivant l'Art avec le 28 avril (IV des calendes de mai). On pourrait
de vérifier les dates. ou, suivant les Bénédictins, le supposer ici que les motsfes tum Paschœ s'en tenden t des
15 août, jour de l'Assomption, succède à SOIl père le fêtes de Pâques; et comme il était d'usage de célébrer
10 juin 1190, est couronné empereurle 15 avril 1 191, plusieurs octaves poUl' les grandes filtes, le temps
roi de Sicile le 23 octobre 1194, et meurt le 28 sep- pascal p,?uvaii s'étendre jusqu'au deuxième dimanche
tembre 1197, - li s'intitule comme roi: «Henricus après Pâques inclusivement. Le dimanche suivant
,,~ivinâ favente clementià Romanorum rex augustus, " pouvait, dans cette hypothèse. être appelé proxima Do-
ou semper augustus; et comme empereur: "Henricus minica post festum Paschœ. Voyez dans la première
PARTIE II. - CHAPITRE VII. 511
partie de cet ouvrage le Glos~aire des dates, aux mots comte de Luxembourg, élu roi des Romains 1• à Rentz
Quindena et Tres septimaTlll!' . le 15 novembre 1308, 2 à Francfort le 27 du même
0
le.tlre qu'il adressa en 1219 à Ph;ilippe-Auguste est Il ad universorum notitiam volumus pervenire quod,
ainsi conçue: «Venerabili domino suo, si placet, u etc. Il Quelquefois il supprime nos. 'Dans .un diplôme
«Philippo Dei gratiâ illustri regi Franciœ, devolus de 1311, cité par les Bénédictins, d'après UgheIli, il
«consanguineus suus Hell1'icus eâdem gratiâ l'ex An- s'intitule: a Heinricus septimus Dei gratiâ Romanorum
I! gliœ, etc. >l Il se sert, quelquefois de la forme: Nos u imperator semper augustus. D Nous avons déjà dit
Henricus, etc. Il prend encore les titres de duc de qu'il ne faut admettre ces formes excllptionnelles
Normandie et de comte d'Anjou, dans des lettres de qu'avec une extrême réserve, et quele titre d'emperew'
1258; mais il les supprime dans lSon traité de paix pris avant le couronnement à Rome est en général
avec S. Louis en 1259 et dans ses actes postérieurs, suspect; dans un diplôme de 1310 il annonccl'appo-
où 11 conserve seulement les titres de roi d'Angle- silion du sceau par la formule suivante: " In cujus rei
terre, seigneur d'Irlande ~t duc d'Aquitaine. Il ne "testimonium presentes litteras conscribi fecimus et
faut pas oublier toutefois qu'un grand nombre d'actes, "majestatis nostrœ sigillo jussimus communiri .• Les
soil antérieurs, soit postérieurs, commencent simple- Bénédictins citent de lui les dates suivantes: 1 Dat.
0
"
ment par Rex univcrsis, etc. Il ne fail presque jamais "Spirœ JI Nonas Martii, an. Domini MCCCI}i, regni vero
mention du sceau: «In cujus rei testimonium has Il nostri anno primo. n :.1 0 " Actum et datum Thuregi, in
I! litteras vobis mittimus patentes. Il Ill' annonce pour- Il domo fratrum Minorum, presentibus venerabilibus ,
tant dans un traité de paix avec S. Louis: • Quod ut u etc. (suit l'énumération d'un grand nombre de person-
« perpctuœ flrmitatis robur obtineat, sigillum nostrum a nages présents), Kalendis Maü, anno Domini MCCCX,
«prœsenti paginœ fccimus apponi. >l Des lettres de 126! «regni vero noslri anno secundo. Il 30 Il Signum domini
renferment
, en outre l'annonce du sceau de son fils "Henrici .... gloriosissimi et invictissimi imperatoris.
Edouard. Les années de son règne se comptent du «Datum et actum. etc. anno Dominicœ nativilatis
jour de son couronnement. On rencontre plusieurs " MCCCXI, IV Non. Februar. indict. IX, regni vero nos tri
actes ainsi datés et dans lesquels on a omis les mots Il anno J11. Il Cette dernière date est celle du diplôme
regni nos/ri:. Data pel' manumprœdicti Cicestr. epi- cité par UgheHi et dont la suscription donne à
«scopi cancellarii nos tri , apud Westm. decimo octavo Henri VII le titre d'empereur, qui se retrouve égale-
«die Decembris, anno undecimo. >l Ses lettres et ses ment dans l'annonce du monogl'amQle; mais il paraît
mandements ne sont souvent datés que du lieu et du singulier qu'après avoir pris ce titre Hemi VII da le
jour du mois: «Teste l'ege, apud Radying, xxx dieJa- simplement des années de son règne. C'est un motif
fI nuarii. Il La formule Teste l'ege est souvent exprimée de plus pour suspecter l'authenticité d'une citation
dans les lettres patentes des rois d'Angleterre par les qui est d'ailleurs en opposition avec ceux des , diplômes
deux sigles T. 1t Henri III emploie aussi la formule de ce prince dont le Corps diplomatique donne le
Teste meipso. Mais la plupart dri temps ses actes ne texte. La distinction des années du règne et de fem-
sont attestés que par son grand justiéier : ..Teste pire est au contraire établie dans la datè suivante:
u Huberto de Burgo justiciario nostro, apud Westmo- a Actum Pisis in prœsentiâ noslrorum principum et ,ba
«nasterium, octavo die Novembris, anno regni nostri "ronum ac populi wultitudine copiosâ, VII Calerid.
"octavo,)I ou Il Teste, etc. apud Westm. IX die Novem- " Maii, regni uostri an no quinto, ,imperii vero anno
Il bris, anno septimo. Il D'autres actes sont attestés par " primo. )1 Dans cet acte, qui se rapporte à r année 1313,
plusieurs témoins. Terminons par un exemple de Henri VII s'intitule: "Dei graliâ Romanorum impe-
l'emploi des années de J. C. qui se ren<;ontrent très- a rator et semper auguslus."
rarement dans les diplômes de Henri III : « Daia apnel
•
u Westm. die Lunœ proximâ post .festum apostolol'um HENRI IV, petit-fils d'Edouard HI (ou VI), par
Il Petri et Pauli, mense Juill, anno millesimo ducente- Jean, duc de Lancastre .. troisièl;ne fils de ce prince,
Il simo sexagesimo (lundi 5 juillet 1260).)1 succède à Richard II,roid'Angleterre,le 3,0 septembre
1399, est -sacré :le 13 .octobre suivant, :et meurt le
HENRI VII DE LUXEMBOURG, fils aîné ·de Henri lIJ, 20 mars 1413. -. Il -commence ainsi une lettre
, , ,
512 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
adressée à Jean, roi de Portugal : «Serenissimo ac u ponûficatûs sanctissimi in Christo patris et domini
u amantissimo in Christo principi Johanni Dei gratiâ « nostri domini Bonifacii divinâ providentiâ papre noni
• Portugallire et Aigarbii regi, fratri nostro carissimo, o anno tertio decimo, et mensis Maii die octavâ, in ca-
• Henricus eâdem gratiâ rex Anglire et Francire ac do- u merâ serenissimi in Christo principis et domini nos-
u minus Hibernire, salutem in eo qui est omnium vera o tri domini Henrici Dei gratiâ regis Anglire et Francire
o.salus, ac fraternre dilectionis continuum incremen- «illustris, infra castrum suum sive turrim civitatis sure
.tum .• Une lettre qu'il écrivit en I f t l l au roi de a Londonire situata, coram eodem domino nostro rege,
.Navarre présente cette suscription: «A tres haut et u ibidem personaliter existente, constitutus personali-
• tres puissant prince Charles, par la grace de Dieu, a ter, etc. D Les mêmes dates sont rappelées à la fin de
«roy de Navarre et comite d'Evreux, nostre tres cher et l'acte, puis après la formule Dat. etc. qui renferme,
• tres amé cousin, Henri, par yceHe mesme grace, roy outre la date du jour où l'acte fut terminé, celle du
• d'Engleterre et de France et seigneur d'Irlande, sa- règne de Henri IV. Elles reparaissent pour la qua-
.lut et encroissement de vraye dilection .• Une de ses trième fois dans une sorte de post-scriptum où le notaire
lettres commence par ces mots: De par le roy, reve- . atteste sa présence et' celle des témoins; le tout se
rentz peres en Dieu, etc. Voici dans quels termes lui termine par l'approbation des interlignes, renvois,
écrivait la reine de Castille: «Tres haut et tres puissant etc. Les années du règne de Henri IV se comptent du
• prince syre Henry, par la grace de Dieu, roy d'An- 30 septembre 1399. Voyezle second sceau de Henri IV,
• gleterre et de France ei seigneur d'Irlande, mi tres pl. T, nO' 1 et 2.
a chier et tres amee et oveque tout mon coer tres
.• entierement voluz frere seigneur. Jeo sans fortuna HENRI V (de Montmouth), fils et successeur de
• roigne de Castelle et de Leon, miere deI roy et sa Henri lV,roi d'Angleterre, est proclamé roi le 21 mars
a tutora, etc.» Voici la formule finale de sa lettre à lQ13, couronné le 9 avril suivant, et meurt le 31
Charles, roi qe Navarre: «En accomplissement dequele août 1422.- La lettre qu'il écrivit en 1417 à Charles
«chose, grant merit de Dieu et de nous especiau- de France porte la suscription suivante: a Henricus
«ment bon gree doit reporter vostre magnificence «Dei gratiârex Francire et Anglire etdominus Hihernire
« royale, laquele nostre seigneur J. C. avoir vuille tous- • serenissimo principi et adversario suo Karolo co-
.• jours en sa seinte garde. Donné sous nostre privé seal a gnato nostro de Franciâ exhibitionem justitire et juris
a a nostrepaloys de Westmonster, le XVIII de decembre, «in eo qui justitiam diligit. D li donna, au çhâteau de
• l'an de nostre regne treizisme. » Sa lettre au roi de Por- Rouen, des lettres patentes qui commencent ainsi:
tugal se termine ainsi: 0 Serenissime princeps frater- .• Henricus Dei gratiâ rex Anglire, hreres et regens regni
.• quecarissime, vobis ad vota succedant dies prosperi et • Francire, et dominus Hibernire, omnibus ad quos prre·
. ulongrevi. In cujus rei testimonium has litteras nostras • sentes litterre pervenerint salutem.» Cette suscription
a fecimus, nos trique nominis appositione roboravimus, est ainsi conçue dans les actes français: «Henri, pnrla
u ~t sigilli nostri magni appensione muniri mandavi- • grace de Pieu, roy d'Engleterre, heritier et regent du
.« mus. Dat. in manerio nostro de Eltham, sub magnisi- « royaulme de France et seigneur d'Irlande, as tresorer
a giUi nos tri testimonio, vicesimo septimo die Decem- • et chamberleins de nostre eschequer saluz. » Dans ses
a bris, anno ab incarnatione Domini secundùm cursum vidimus des diplômes des rois de France, il emploie
a etstilum ecclesire Anglicanre millesimoquadringente- la formule suivante: «Inspeximus literas patentes in.
a simo quinto, et regnorum nostrorum anno septimo. • clitre recordalionis domini N. quondam Francorum, D
o Per ipsum regem. D Comme l'année commençait, en ou ft Francire regis, progenitoris nos tri , factas in hrec
Portugal, au 25 décembre, il fallait annoncer que la • verba, etc. » Ses lettres adressées au bailli de Caen se
date avait été calculée selon l'usage d'Angleterre. (pour terminent ainsi: «Car ainsi le voulons et nous plaist
les formules Per breve, etc. et Post conquestum, voyez « estre fait, etle avons ordonné de grace especiale par
•
EDOU ARD II et HENRI VI.) Dans les actes ordinaires il « ces presentes, nonobstant quelconques autres mande-
suivait les formules de ses prédécesseurs, et le laco- • mens, etc. Donné soubz nostre grand seal a nostre
nisme de la chancellerie d'Angleterre contraste avec • cité de Bayeux, le xn jour d'avril, l'an denostre regne
la prolixité des formes suivies par les notaires aposto- «sixiesme. Par mesmele roy. D Voici une autre formule
liques. Voici le commencement d'un de ces actes, qui finale qui prouve que ces mots teste meipso tenaient
est rapporté dans Rymer : «ln Dei nomine, amen. Per lieu de signature et peut-être de sceau dans les lettres
• prresens publicum instrumentum cunctis appareat patentes des rois d'Angleterre : «In cujus rei testi·
• evidenter quàd anno ab incarnatione Domini mille- • monium has litteras nostras fieri fecimus patentes :
e simo quadringentesimo secundo, indictione decimâ, • Teste meipso, apud castrum nostrum Rothomagi,
PARTIE II. - CHAPITRE VII. 513
Ilquinto die Januarii, an no regni nostri octavo .• Pour dictins avaient d'abord 'interprété cette date dans leur
~es fo~ules Per ipsum regem, etc. et Post conquestum, premier volume, page 38â, Dans leur dernier volume,
voyez EDOUARD II et HENRI VI. Le~ années de son au contraire, ils disent que le mot conquest~ signifie le
règne se comptent du 21 mars 1413. Henri Va em- couronnement: ils ajoutent cependant que cette date
ployé jusqu'au traité de Troyes (21 mai 1420) le de Henri VI revient à 1M8, tandis qu'elle répondrait
sceau représenté sous les nO' 1 et 2 de la planche T .. à 1456 si l'on comptait à partir du 6 novembre lQ2g,
date du couronnement de ce prince. Mais des textes
HENRI VI, fils et successeur de Henri V, roi d'An- positifs prouvent quel est le véritable sens des mols
gleterre, est proclamé roi le 1" septembre 11.22, cou- post conquestum. On lit en effet dans le livre rouge de
•
ronné le 6 novembre. 11.29, déposé le 4 mars 146 I. l'Echiquier: a Anno Domini MCCCCXXII. Item data regis
Il remonte sur le trône en octobre 1470, et meurt «Henrici Vl'i à conquestu mutatur singulis annis in
au mois de mai la71.'Le premier acte rendu en son a festo sancti Egidii, accidente primo die Septcmbris, "
nom après qu'il eut été replacé sur le trône est du Les mots à conquestu se rapportent évidemme;lt au
9 octobre 1470, ledernier est du 2 7 mars 1471. Toute- mot sexti (sixième du nom' depuis la conquhe) , et par
fois son règne peut être co~sidéré comme ayant duré conséquent cette formule ne se rattache pas au calcul
jusqu'à la bataille de Barnet ( 14 avril 1 Il71 ), - Voiçi des années du règne. La premiêre édition de l'Art de
la formule initiale des lettres patentes par lesquelles vérifierles dates présente à cet égard la même explica-
il établit Louis de Luxembourg chancelie~ de France: tion; mais les auteurs de cet ouvrage ont pensé à tort
«Henricus Dei gratiâ Francorum et Angliœ rex uni- que les· rois qui s'étaient dits troisième, quatrième,
" versis prœsentes litleras inspectuns ·salutcm .• Dans cinquième après la conqu~te étaient seulement ceux
un acte de 11.40 il s'intitule: Il Henricus Dei gratiâ rex qui avaient eu des prédécesseurs du même nom avant
Il Angliœ et Franciœ et dominus Hiberniœ omnibus ad Guillaume le Conquérant. Cette formule a été, il est
"quos prœsentes litterœ, etc.» Une lettre qu'il écrivit vrai, employée pour la première, fois à l'occasion
en 1443 au pape Eugène IV commence ainsi: Il Rex d'Edouard ler,ou IV, mais elle a été ensuite appliquée,
Il sanctissimo in Christo patri et domino domino Euge- quoique sans nécessité, aux rois du nom de Richard
« nio divinâ providenliâ sacrosanctre Romanœ ac uni- et de Henri, A partir du 9 octobre 1470, Henri VI em-
« versalis ecclesiœ summo pontiflcÎ Henricus Dei gratiâ ploya dans quelques-uns de ses actes une nouvelle
« rex Angliœ et Franciœ et dominus Hiberniœ devota formule de date. En voici un exemple: a Teste meipso,
« pedum oscula beatorum. " La date est ainsi conçue: «apud,Westmonasterium, nono die Octobris, anno ab
«Da!. in palatio nostro Westmonasteriensi, XXIV die a inchoatione regni nostri quadragesimo nono, et re-
Il Maii. Per breve de privato sigillo. " (Voyez pour cette a adeptionis nostrœ regiœ potestatis anno primo, •
en l'absence du duc de Bedfort se terminent ainsi: successeur de Richard III. est proclamé' roi d'Angle.
"En tesmoing de ce nous avolls faict mettre nostre terre le 22 août 1485, et cou'ronné le 13 octobre sui-
Il scel a ces presentes. Donné a Calais. le XXIX jour du vant (Art de verifier les dates), ou le 30 de ce mois (Sir
Il mois de may, l'an de grace MCCCCXXXlII et de nostre Harris Nicolas); il meurt le 21 avril 15°9, - I l em-
Il regne le XI. Par le roy, a la relation de monsieur le ploie ordinairement les formules suivantes,: Rex om-
" gouverneur et regent de France, duc de Bedfort. J. DE nibus ad quos, etc, salutem, ou Henricus Dei gratit1 rex
Il RIVET., • Les années de son règne se comptent du Angli:œ et Franciœ et dominus Hiberniœ universis et sin-
1" septembre 1422. Suivant les Bénédictins, on les gulis ad quorum notitias prœsentes literœ pervenerint sa-
aurait aussi calculees dans les actes particuliers du lutem, ou omnibus ad quos, etc. Cette suscription esl
jour de son couronnement. Voici l'exemple sur lequel ainsi conçue en français: a Henry par la grace de Dieu
ils appuient cette opinion (tom, VI, pag, 98):« Quarto a roy d'Angleterre et de France, seigneur d'lrland, a
Il die Octobris, anno regni metuendissimi domini nos- «tous ceux qui ces presentes lettres verront, salut. Il
Il tri regis Henrici sexti, post conquestum Angliœ vice- L'acte qui renferme cette suscription est ainsi daté:
Il simo septimo .• Orles mots post conquestum signifient, a Donné en nostre manoir de Grene Wiche, le premier
selon les Bénédictins, depuis le couronnement. Mais «jour de may l'an de grace mille quatre cens quatre
comme l'année de l'Incarnation n'est pas marquée « vins et dix sept, et de nostre reigne le douziesme, JI
dans cet acte, on pourrait prétendre aussi qu'ils si. Voici une autre de ses dates en latin: a In cujus rei
gnifient depuis favenement; et c'est ainsi (lue les Béné· a testimonium has litteras nostras fieri fecimus paten-
QO
51ft ÉLÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
• tes sub magno sigillo nostro, apud Westmonaste- HONORIUS 1"", ordonné pape le 27 octobre 625,
al'ium, secundo die men sis Julii, anno Domini mil- meurt le 12 octobre 638. - Les Bénédictins citent de
a lesimo quadringentesimo octuagesimo sexto, et lui un privilége accordé au monastère <le Bobio et qui
• regni noslri primo.» Ses actes moins solennels se commence par la suscription suivante : «Honorius
terminent par Teste reye suivi de la date du lieu « episcopus, servuS servorum Dei, fratri Bertulfo abbati
et du jour du mois. Pour les formules Per ipsum re- « presbytero .• n se termine par la salutation Benevalete.
gem, etc., ou Post conques/um, voyez ÉDOUARD II et Les mêmes auteurs donnent le fac-simile d'un sceau
HENRI VI. Quoique Henri VII n'ait été proclamé roi de plomb qui porte d'un côté HONORII et de l'autre le
que le2 2 août 1485, le livre rouge de l'Échiquier fixe mot PAPAE précédé d'une croix.
au 2 1 août le commencement des années de son règne.
HONORIUS II (Cadalus ou Cadalous) , antipape, élu
HENRI VIII, fris et successeur de Henri VII, est le 28 octobre 1061 , est déposé le 27 octobre 1062.
proclamé roi d'Angleterre le 22 avril150g, couronne
le 22 juin suivant, et meurt le 28 janvier 15b7. Avant HONORIUS II (Lambert), élu pape et intronisé le
le règne de Henri VIII on appelait le roi d'Angleterre '21 décembre 11211, meurt le lb février 1130. Il avait
Votre Grâce; il se fit donner d'abord le titre d'Altesse, eté élu une première fois vers le 16. décembre 1126., en
puis celui de Majes/Il.-Henri VIII, après avoir em- même temps que Calixte II (Thibaud), qui se démit
ployé le style de ses prédécesseurs, ordonna en 1535 immédiatement. Honorius II voulut néanmoins être
qu'on fît usage dans les actes royaux de la formule soumis à ulle seconde élection. - n a pour devise:
suivante: • Henricus octllvus Dei gratiâ Angliœ et Oculi Domini super justos. Ses priviléges sont souvent
«Franciœ rex, fidei dcfensor et dominus Hiberniœ, et signés de lui et de ses cardinaux. n s'est servi de la
• in terrâ supremum caput Anglicanœ ecclesiœ,)) ou formule In perpetuum pour de simples bulles. n ne
u ecclesiœ Anglicanœ 'et Hibernicresub Christo supre- paraît pas avoir employé le calctrl pisan; 'ou du moins,
{( mum caput. » Ce style passa dans les actèS particu- dans les actes que renferme -le Bullaire romain, le
liers, comme l'atteste la date d'une charte dentelée, commencement de l'année est toujours pris au
donnée par le chevalier Roger Touneshend : a Datum 1" janvier. Les Bénédictins disent qu'il comptait aussi
«XXVIII die Aprilis, anno regni Henrici octavi Dei gra- l'indiction de la même époque. « Quelques-uns de ses
" tiâ ADgliœ et Franciœ regis, fidei defensoris, domini u priviléges, ajoutent les mêmes auteurs, sont expédiés
«Hibemiœ et iu terrâ supremi capitis Anglicanœec- • par Ranier, vice-camérier. Nous ne connaissons pas
«clesiœ vicesimo nono. » ,Le testament de Henri VIII «d'exemple plus ancien de buUes dont les dates fassent
commence par l'invocation suivante: «In 'the name « mention de cette dignité. Il paraît qu'eHe était con-
«of Gad and of the glocious and blessed Virgin, our • fondue avec celle de vice-chancelier .• La date d'nne
«lady sainct Mary, and aU the holy com'pany of hea- de ses bulles commence ainsi: «Datum per manum
.. ven. D Vient ensuite la suscription: «We Henry, by " Almerici S. R. S. (sanctœ Romanœ sedis) et universalis
a Ùle grace of God, king of England, F raunee and Ire- «curiœ cancellarii, etc. » Les mots rzniversalis cariœ sont
u lande, defendeur of the -faitll, and in erth'ymediately aussi d'un usage peu ordinaire. Les Bénédictins ont
• under God snpreme hed -of the church of England vérifié que le nom de ce chancelier était écrit de plus
"and Ireland, ofthat name th'eight, etc .• ,Les années de treize manières différentes. Voici les variant€S les
de Son règne se comptent du 22 avril 1509. Ponrles plus remarquables: Ilaimericus, Albericus, Americus,
formules , Per ipsum regem, etc. et Post conquestlln!, Alimericus, Armeracus et ImmeriClls. - Les Bénédictins
voyez EDOUARD II et HENRI VI. reproduisent à l'occasion d'Honorius II une remarque
importante pour la distinction des bulles ordinaires et
HERMAN. duc de Souabe, essaye vainement de dis- des simples lettres, dont la suscription et les dates
putede trône de Germanie à Henri le Saint, élu en présentent presque toujours les mêmes caractères.
1002. Une lettre ne peut renfermer les menaces d'excom-
munication et les promesses de bénédiction qui ne
HERMAN DE LUXEl\1ll0URG, comte de Salm, élu roi conviennent qu'à des pièces juridiques, qu'à de véri-
des Romains le 9 août 1081, et couromlé le 26 de- tables bulles. Ces formules fournissent par conséquent
cembre suivant, renonce à ses prétentions en 1088, le moyen de ne pas confondre avec des lettres les
et meurt quelque temps après. bulles ordinaires qui, sons Honorius et ses succes-
seurs, ne sont guère datées, jusqu'au pontificat
HILDÉRIC etHILPÉSIC. Voy. CIIILDÉRIC et(;rIILPÉRIC. d'Eugène IV,quedu lieu etdujour du mois. Quelques
PARTIE II. - CHAPITRE VII. 515
bulles ordinaires portent sans doute la date de l'Incar- Il était depuis longtemps d'usage d'écrire d(U1s ces
nation, mais ce sont là de rares exceptions. Voyez dates le nom du pape en gros caractères. Voyez la face
d'ailleurs EUGÈNE IV. Un cercle d'Honorius II, repré- du sceau d'Honorius IV, pl. U, n~ 7.
senté dans le Bullaire romain, ne porte pas d'autre ins-
cription que sa devise, disposée entre les deux lignes HORllnsDAS, élu pape le 26 juillet 516. et consacré
concentriques. Peut-être cependant a-t-il employé des le lendemain, meurt le 6 août 523. -C'est de lui
cercles disposés comme celui de Pascal II. que sont les plus anciens priruéges que l'on connaisse.
Dans les suscriptions il place son nom avant celui de
HONORIUS III (Cencio Savelli), élu pape le 18 et l'empereur. TI date ses rescrits d'un seul consul, sui-
sacré le 2ltjuillet 1216, meurUe 18 mars 1227.- vant l'usage qui s'était établi depuis la fin du ponti-
Il commence l'année plus souvent au 25 mars qu'à ficat de Gélase 1". Voici l'une de ses suscriptions :
Pâques, et l'indiction plus souvent au 1" septembre • Hormisda episcopus Avito episcopo et universis
qu'au 1 er janvier. TI a pour devise: Peiftce 9ressus • episcopis provinciœ Viennensis vel sub tuâ diœcesi
meos in semitis fuis . • Les dates du lieu, du jour du mois u consistentibus. D
u et de l'année du pon lificat dans les bulles ordinaires,
conservé les formes qu'elles avaient reçues depuis est signé et contre-signé en ces termes: • Sigillum do-
longtemps. Un· dataire prend quelquefois le titre de u mini Hugonis invictissimi regis. Petrus notarius ad
vice-camérier, et plus ordinairement celui de vice- « vicem Gerlanni abbatis (Bobiensis) etarchicancel-
chancelier. D' autres qualifications se rencontrent aussi. .larii recognovi et subscripsi. D - Muratori dit avoir
Voyez à cet égard INNOCENT III. trouvé une grande confusion daus les dates de ses
diplômes, à cause du mélange du calcul pisan et du
HONORIUS IV (Jacques Savelli), é1u pape le 2 avril calcul florentin. Il employait le plus souvent la date
1285 et consacré le 4 ou le 6 mai suivant, meurt le de l'Incarnation ct quelquefois celle de la Nalivité. _
3 avril 1287' - li avait pour devise: Pars mea Deus Les diplômes qu'il accordait en commun avec son fils
in sœcula. li s'est rapproché de Martin IV par l'emploi sont munis de sceaux qui représentent le buste du
de cette formule : Sub anno Dominicœ incarnationis père à gauche et celui du fils à droite. Ils tiennent
MCCLXXXV; mais ce n'est là qu'une exception. chacU:n un sceptre surmonté d'une fleur de lis. Leurs
« Dans ses bulles consistoriales, disent les Bénédic- couronnes sont également ornées de trois fleurs de lis.
• tins, il ne signait de sa propre main qu'en traçant Sur le. fac-simile donné par les Bénédictins on lit :
n la petite croix posée au haut des cercles. Mais ses HVGO ET LOTHARIVS PIISSIMI •••••
({ cardinaux souscrivaient leurs noms en entier. Les
n croix dont ils étaient précédés étaient accompagnées HUGUES CAPET, duc de France, comte de Paris et
Cf de divers caractères et diversement figurées. Les d'Orléans, fils de Hugues le Grand, est élu roi de
a deux angles supérieurs de quelques-unes étaient rem- France à la fin de mai 987, sacré à Reims le 3 juillet
a plis pàr ces mots, Jesus-Christ, en lettres grecques, suivant, et meurt le 26. octobre 996. --TI employait
«IC. XC. Au lieu d'une croix, un cardinal emploie un les invocations suivantes : ln nomine sanctœ et in-
a triple triangle. Un des priviléges d'Honoré IV sur dividuœ Trinitatis, In nomine Domini Dei œterm et
Il lequel nous faisons ces remarques est de l'an 1286 . salvaturis nostri Jesu Christi, In Dei nomine, ln no-
•
"TI avait été exp~dié par maître Pierre de Milan, vice- mine Domini et creatoris nos tri Jesu Christi, In
« chancelier de la S. E. R., qui comptait les années du Christi nomine. Venait ensuite une des suscriptions:
« pontificat d'Honoré au jour de son couronnement. D HU90 9ratiâ Dei rex, Hugo Francorum rex, Hugo
Dans plusieurs dates solennelles publiées par le Bul- mediatoris Dei. et hominum propitiante misericorclid
laire romain, l'indiction commence au 1" septembre. ou divind ordinante, prœordinante clementid, ou opitu-
lw.
516 ÉLÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
lante divind gmtid, ou enfm omnipotenlis Dei disponenle comptent du 3 juillet 987 ; cependant il ne fut pas re-
gmtid rex. Quand il eut associé son fils à la couronne, co~nu de suite dans l'Aquitaine et le Languedoc. La
il mit quelquefois après l'invocation: Hugo et glorio- plupart de ses diplOmes sont datés de son règne et de
sis3imus filias suus Rober/us Francorum reges, ou bien celui de son fils, qu'il s'était associé dès l'an 988. Il
Hugo a/que Robertus gmtid Dei regesinclyti. Nous avons commence l'indiction au mois de septembre, et em-
r.encontré aussi un diplôme autographe, signé de Hu~ ploie souvent la date de l'Incarnation. Voici quelques-
gues et de Robert, mais dont la suscription est seu- unes de ces dates : 1 ° "Actum Compenclio palatio,
lement au nom de Hugues Capet. Plusieurs diplômes "anno Dominicœ incarnationis DCCCCXCI. Data XVII
publiés par dom Bouquet présentent le même carac- "Ka!. Octobris, anno v imperii Bugonis regis, et Ro-
tèr~. - I l a employé tantôt le mot sigillum, tantôt le a berti filii ejus consortis in regno anno IV. » 2° a Actum
mot annulas: 1 ° a Ut autem hoc noslrœ auctoritatls "Parisius civitate publicè, anno Dominicœ incarnat.
a prœceptum lirmum et stabile permaneat, manu nos- a DCCCCXCIII, indictione VI, anno YII regnante glorio-
a trà ego filiusque nos ter Robertus rex subterfirmavi- " sissimo rege Hugone et inclito filio ejus Roberto. Il
a mus sigilloque nostro corroboravimus.» 2° a Hanc 3° (( Datum VIclus Octob. anno regum Hugonis atque
a itaque aucloritatem, ut pleniorem in Dei nomine « Roberti YIlI. Actum in Dei Domine in monasterio
" obtineat vigo rem, et à fldelibus sanctœ Dei ecclesiœ et « S. Dionysii feliciter. Il La date suivanle prouve qu'il
" nostris, et.ut verius credatur et diligenliùs conserve- commençait r année à Pàques ou au 25 mars: ActUll1
(1
"tur, manu propriâ subterfirmavimus et anuli nostri a Compendio palalio, anno incarnationis Dominicœ
"impressione signari jussimus. Il Dans son diplôme Il DCCCCLXXXVII, indictione primâ, regnantibus glorio-
pour S. Martin de Tours on lit: Et de bulld nostrd (1 sissimis regibus Hugone ac Roberto filio ejus, anno
insigniri jussimus. Ses signatures varient forl souvent. « primo. )) -. Sceazl : Buste de face; dans la main
Contentons - nous de citer les formules suivantes: gauche un globe, dans la droite une main de justice;
1 ° "Signum domni Hugonis gloriosissimi regis Fran- cheveux courts; barbe longue; inscription : HUGO
" corum, qui hoc prœceptum fleri jussit, fidelibusque DEI MISERICORDIA FRANCOR. RE. Voyez le Jac-simile
a suis flrmare prœcepit. »2° "Signum Hugonis glorio- donné par les Bénédictins, tom. IV, pag. 125.
" sissimi regis, allno secundo regnante Hugone rege. u
3° "Signum Ugonis gloriosissimi regis» joint à : Si- HUGUES, fIls aîné de Hobert II, roi .de France, et
gnum domni Roberti regis inclyti ou signum Roberti regis de Constance, associé au trône et couronné le 9 juill
jilii sui. Il faisait quelquefois signer ses diplômes par 1017, meurt avant son père, le 17 septembre 1025.
ses officiers et par plusieurs évêques, archevêques Voy. ROBERT II.
et seigneurs. - Parmi les souscriptions 'du chance-
lier il.en est une qui s'éloigne dè la forme ordinaire: BUNALD ou HUNOLD, fils d'Eudes, duc d'Aquitaine,
«Ego Ragenoldus cancellarius, ad vicem Adalbe- succède à son père en 735, abdique en 745, vit dans
"ronis archiepiscopi summi cancellarii, recognovi et un monastère jusqu'en 768; et après une tentative
" subterflrmavi. Il Le mot subteiftrmavi peut avoir été infrl,lctlleuse pour rentrer en possession de ses états
employé au lieu de subscripsi, ou plutôt, au lieu de au moment où son fils Waifre venait de périr, il est
sigillavi. En effet le mot sigillavi se rencontre après fait prisonnier par Charlemagne, passe au bout de
relegi dans la souscription d'un notaire de Robert. quelques années en Italie, et périt en ï74 au siége de
Voyez ROBERT II. - Les années de son règne se Pavie.
1 .'
INNOCENT II (Grégoire Papi) , élu pape le 15 et con- sa suscription, dans une bulle consistoriale, se termine
sacré le 23 février 1 130, meurt le 24 septembre 1 143. par ces mots: in perpeluam rei memoriam; enfm un
-Les Bénédictins citent deux actes dont l'un fait con- de ses rescrits débute, à peu de chose près, comme
courir le salut des bulles ordinaires (Salutem et aposto- les brefs des derniers temps: (( Innocentius papa se-
licam benedictionem) avec une date solennelle, tandis " cundus R. Remensi, H. Senonensi, H. Turonensi ar-
que l'au tre réunit la form ule In perpetuum aux da tes des (( chiepiscopis et eorum suffraganeis episcopis. Il Mais
bulles ordinaires. Innocent II n'a introduit que de ce ne sont que des exceptions. En général on re-
légers changements dans les formules; ainsi une de trouve dans ses actes la formule ordinaire de sous-
ses dates com~ence par : Datum et latum per manus; cription placée entre le Benevalete, sous la forme de
PARTIE II. - CHAPITRE VII. 317
monogramme, et le cercle disposé comme celui de . Cosmedin et chancelier de la S. E. R. C'est le der-
« in '
Pascal Il et portant pour devise: Adjuva nos, Deus, " nier de ceux qui, dans les dates des bulles, se qua-
salularis noster. Viennent ensuite les signatures des « litlent chanceliers ... On voit quelquefois sur le repli
témoins et la formule Datum, dre.ssée jusqu'en 1141 « des petites bulles d'Innocent, des caractères ou des
par le chancelier qui avait exercé sous ftonorius II, « traits qui aésignent vraisemblablement le nom de
puis par Gérard, prêtre et cardinal, qu'on retrouve "leur écrivain; nous en avons remarqué plusieurs
sous Célestin JI. Gérard est le dernier dataire qui ait « exemples sur des originaux, et entre autres sur un
pris le titre de bibliothécaire, si souvent employé de- "du chartrier de l'abbaye de Jumiéges, où l'on lit
puis cinq siècles. Voyez à r articJe d'HoNoRI us Il ce "distinctement Guillelmus, quoique ce nom soit un
qui.il été dit au sujet des bulles ordinaires. Innocent II " peu abrégé. " On ne rencontre qu'un petit nombre
commençait l'année, tantôt au 1cr janvier, tantôt au de ses bulles qui soient signées de lui et de ses cardi-
25 mars, mais rarement selon le calcul pisan. li naux ; quand le cercle est marqué, il renferme la de-
comptait le commencement de son pontificat à parti1' vise suivante: Fac mecum si9num in bonum. On sait
du jour de son élection, et non de son sacre, ce qui qu'Innocent III décida que ses demi-bulles, c'est-ù-
est contraire à l'usage ordinaire; il prenait l'indiction dire les actes délivrés dans l'intervalle de son élection
au 1" septembre, au 1" janvier, et peut-être même à et de son sâcre, auraient la même autorité que ses
Pâques. Les Bénedictins présument que le premier de bulles entières; on a dit aussi que le mot demi-bulle
ces calculs etait plus employé que le second; quant s'appliquait au sceau de plomb qui, avant le sacre,
au dernier calcul, ils citent un exemple qpi ne prouve n'avait qu'une empreinte, celle des têtes de saint
pas réellement que l'indiction était comptée à partir de Pierre et de saint Paul. On trouve dans une btùle
Pâques, mais que le 13 mars 1138 il marquait encore d'Innocent III la formule: Salvd seclis apostolicœ aucto-
l'indiction de l'année précédente. ritate. Voyez la face du sceau d'Innocent Ill, pl. U,
11° U.
conférences; mais cette croix est elle-même coupée «cesseurs. n a d'autres motus proprii, qui ne commen-
par une croix de Saint-André qui lui donne presque u cent pas mais qui finissent par motu proprio. Voici
la forme d'une étoile. La même disposition se retrouve «des exemples de _ces deux sortes de constitutions:
dans une bulle d'Honorius III. Voici la dale de la «IlInocentius papa octavus, ad perpetuam roi memoriam.
bulle d'Innocent IV :. Dat. Laterani, per manuOl fratris « Cùm sicut, etc. La signature du pape se trouve à la
«Jacobi episcopi Bononiensis S. R. E. vice cancella- « fin de la pièce avec cette formule: Placet et ita motu
• ru, tertio Nonas Junii, indictione Il, Dominicœ incar- «proprio mandamus. Datum Romœ apud S. Petram, X y
u nationis MCCXLlV, ponlificalûs vero dOOlni Innocentü «Kal. Septembris, anno 1. Telles étaient ces constitutions
" papœ IV anno primo. » Un des dataires de ce pape • lorsqu'elles ne commençaient pas par mota proprio.
ajoute au titre de vice-chancelier celui de magister «Au contraire, lorsqu'elles commençaient par ces pa-
scholarum . • Nous avons sous les yeux, clisent les Bé- oroles, elles s'appropriaient les formules suivantes:
• nédictins, une bulle originale du même pape, au • Innocentius episcopus, mptu proprio et ex certtl scientitl,
u revers de laquelle, tout au haut, on lit: Guarnerius • elc ..... Dutam Romœ, «pud S. Petram, Idibus Jalii, an-
• dni P. (domini papœ) subdiaconus. C'est sans doute ,la u no V. Placet et mota proprio mandamus. Ici était la
«signature de celui qui scella ou délivra la piècc «pince de la signature du pape. Elle tenait lieu dans
Il donnée par Marin, vice-chancelier de la S. E. n. » «ces constil.utions des sceaux de plomb et de cire
« rouge, réservés pour les bulles et brefs. » Ainsi donc,
INNOCENT V (Pierre de Tarentaise), élu pape le 21 le sceau de plomb qui caractérise les bulles, l'em-
et couronné le 23 février 1276, meurt le ?2 juin preinte en cire rouge de l'anneau du pêcheur qui ca-
suivant.-'TIavait pourdevise: Oeuli mei semper ad ractérise les brefs, manquent également aux motus
Dominum. proprii. On voit d'ailleurs que leurs dates peuvent
•
aussi servir à les distinguer, puisqu'elles expriment
•
INNOCENT VI (Etienne d'Albert), élu pape le 18 dé- seulement le jour du mois selon le calendrier romain
cembre 1352. et couronné le 30 du même mois, et l'année du pontificat, en supprimant pour l'ordi-
meurt le 12 septembre 1362.-TI avait pour devise: naire les deux mots pontificattls nostri. Or cette formule
Fae meeum, Domine, signum in bonum; il a presque tou- de dates ne convient ni aux bulles, ni aux brefs.
jours employé la formule Adperpetuam rei memoriam; (Voyez pour les dates des bulles EUGÈNE IV, et pour
quelquefois il y substitue Adfuturam rei memoriam ou celles des brefs, NICOLAS V.) Ce double caractère ré-
Salutem et apostolieam benedietionem. sultant de l'absence d'un sceau, et de la formule de la
date, est d'autant plus important à observer, que la
INNOCENT VII (Cosmat de Meliorati), élu pape le clause matu proprio se rencontre, soit dans les bulles,
) 7 octobre 1a04, et couronné le 2 ou le 11 novembre soit dans les brefs, sans que pour cela ces _actes doivent
suivant, meurt le 6 novèmbre 1ao6. - TI ne paraît être confondus avec les motus proprii. Les Bénédictins
pas que ce pape ait fait usage d'une devise, ou du annoncent par exemple que dès l'an 1253 Innocent IV
moins elle n'est pas citée par les Bénédictins. s'était servi de cette formulë . .TI est certain aussi qu'elle
. a été employée par Boniface IX et Benoît XlII. Dans la
INl\OCENT VIII (Jean-Baptiste Cibo) , élu pape le suite elle souleva plus d'une fois l'opposition du par-
29 aOût la8a et couronné le 12 septembre suivant, lement de Paris contre la cour de Rome. Innocent vrn
meurt le 25 juillet 1492. Suivant les auteurs de l'Art a du reste confondu souvent les formules caractéris-
de vérifier les dates, il commençait l'année tantôt au tiques des bulles, des brefs et des motus proprii. Ainsi
, 1"' janvier, tan tôt au 25 mars. - Il avait pour de\" ise: dans plusieurs brefs le chiffre de l'année de l'ère
1:.90 in innocentid med ingressus sum. « On vit naître sous chrétienne est accompagné de la formule anno Domi-
• lui , disent les Bénédictins, plusieurs singularités en ni; un autre bref débute par la suscription des bull~s
«fait de rescrits apostoliques. Mais il n'en parut point lnnoeentius servus servorum Dei; un acte commençant
«de plus importantes qu'un nouveau genre de consti- par Inllocentias papa VIII se termine par la date des
a tution sous le titre de molus proprii, qu'il ne faut pas bulles, etc. etc. Il serait inutile de pousser plus loin
« confondre avec celles qui portent seulement la clause ces remarques, et d'avertir que les actes des succes-
«du mota proprio. Elles devinrent d'un usage très-fré- seurs d'Innocent VIII fourniraient des exceptions ana-
u quent dans le XVIe siècle. Leur suscription commence logues. Le Bullaire romain renferme une bulle dont
PARTIE II. - CHAPITRE VII. 519
la date est suivie de la souscription du pape, conçue a octavi anno quarto, Iiterœ suprà scriptœ affixre et pu-.
dans les termes sujvants : «Ego Innocentius, catholi- a blicatœ fuerunt in valvis audientire et acie campi Flo-
• cre ecclcsiœ cpiscopus, manu propriâ subscripsi. D u rre, die XIV Januarii, per Fernandum del-Porro S.D.N,
Viennent ensuite les signatures des cardinaux, et, à « (sanctissimi clomini nos/ri) papre cursorem. Lecta Romre,
leur tête, celle du vice-chancelier; toutes se terminent « in cancellarià aposlolicâ, die Sabbali XIX .Januarii,
pal' la formule manu proprià subscripsi. On trouve quel- « anno l\ICCCCLXXXVIl. »Il .faut remarquer, 1o'que le cer-
quefois après la date de ses bulles: Placet, publicetur tificat du courrier apostolique renferme la date de
et describa/ur. Viennent ensuite les certificats d'affiche, l'indiction ~ qui cependant ne paraît plus dans la
de publication et de lecture.dont il a déjà été question date des bulles; 2 que dans ce certificat le commen-
0
à l'article d'EuGÈNE IV, et qui furent fréquemment cement de l'année est compté à partir du 1" janvier,
employés pal' Innocent VlII et ses successeurs. 'Nous tandis que dans celui de la chancellerie il est com pté,
en citerons un exemple:: «Anno à nativitate Domini comme il l'avait été dans la date de la bulle, à partir
" millesimo quadringentesimo 'octuagesimo octavo, in- du 25 mars: ces calculs, en apparence conlradic-
•.dictione sexlà, ponlificatûs domini Innocenlii pa pœ . toires, se rencontrent assez fréquemment,
J
S. JEAN 1", élu pape le 13 août 523, meurt le 10 juin.686, meurt le 1" août 686 ou.le 7·août 687.
18 mai 526. - Il date ses rescrits'de deux consuls, -TI existe une bulle datée de l'année de son ponti-
quoique les suc.cesseurs de Gélase 1" ne les aientordi- ficat, formule qu'on avait pr~tendu ne s'être établie
nairement datés que d'un seul. Quelques auteurs qu:au Xl' siècle. Cet acte, qui présente en outre le pre-
pensent qu'il a introdnit l'usage do sceller en plomb; mier exemple de la formule Salu/cm et apos/olicant he-
mais il paraît probable qu'on lui a attribué par en'eur nedictionem, mérite d'être connu dans ses parties les
des actes rendus par un autre pape du môme nom plus importantes: a Johannes episcopus, servus servo-
que lui. « mm Dei, dilecto frlio Vulferanno abbati Divionensis
« monasterii ejusque successoribus salutem et apostoli-
JEAN II, surnommé MERCURE, ordonné pape le "cam benedictionem.» Après une formule d'impréca-
22 janvier 533, meurl le 27 mai 535. tion vient la date suivante: a Dalnper manus Johannis
11 bibliothecarii"pontificatûs domini Johannis pape an-
JEAN III, surnommé CATELIN, 'consacré pape le « no primo, mense 'nono, in sacratissimâ beati Petri
18 juillet 560 , mcmt le 1'3 juillet ou le 25 oc- "aposloli sede, indictione VI. 'Ego .rohannes sanctœ
tobre 573. "catholicœ.ecclesire episcopus subscripsi. » -L'indiction
-VI ne peut convenir à ln première année du pontificat
JEAN IV, ordonné pape le 2â décembre 6âo, memt de Jean V; et Mabillon pense que c',est une elTeur de
le I l octobre 642 .-Dans un de ses rescrils il se donne l'écrivain. Quoique l'original de cette bulle sur papy-
l'épithète de servas sans ajouter servorum Dei; mais .un rus existât du temps de ce savant auteur; il annonce
privilége accordé à l'abbaye de Remiremont pl'ésente .qu'il n'a pu lui-même en prendre connaissance. Les
la suscription suivante: «Dilectissimis fratribus uni- lignes qui sont gravées dans son ouvrage OIllt donc été
u versis episcopis per Galliam constitutis Johannes epi- reproduites d'après unfac-simile dont il n'a pu vérifier
a scopns, servus servorum Dei. D A la fin d'ùne longue l'exactitude. D~un autre côté, on lui avait rapporté que
formule imprécatoire se trouve la salutation Benevalete. l'acte était illisible dans plusieurs endroits; et comme
La bulle de plomb qui -pendait à cet acte porlait d'un les caractères de son fac-simile présentent des traces
côté JOHANNIS, et de l'autre PAPAE. Après avoir été LIe surcharge, il est probable que celte écriture aura
élu pape, et avant son ordination, il écrivit, en com- ,été repassée il y a plusieurs siècles par quelque main
~1Un avec l'archiprêtre et le primicier, une épître qui maladroite, ct qu'alors le chiffre de l'indiction aura été
commence ainsi : «Hilarius archipresbyter SOl'vans :dénaturé. Les mêmes traces de surcharge se retrouvent
"locum sedis apostoljcœ, Joannes diaconus et in Dei sur un privilége de Sergius lOf conservé dans le même
a nomine electus, item Joannes prirrûcerius et SOl"Vans monastère. et dont Mabillon reproduit également
"Iocum sedis apostolicre. » quelques lignes. Autant qu'on peut en juger d'après
un fac.simile fort imparfait, ces deux diplômes au-
JEAN V, ordonné pape le 23 juillet 685 ou le raient été restaurés, ou plutôt détériorés, par un ~cri-
520 ÉLÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
vain de la fin du Xli' siècle; et comme' dès le siècle nOm au nominatif au lieu de le mettre au génitif.
précédent il est fait mention de la bulle de Jean V Cependant les Bénédictins ne révoquent pas en doute
par un chroniqueur du monastère de S. Bénigne de l'authenticité de cet acte. Les mêmes auteurs citent
Dijon, l'authenticité de ces deux diplômes ne paraîtrait deux autres formules de date qui sont plus conformes
pas devoir être contestée. Ils sont d'ailleurs scellés de au style suivi par les prédécesseurs de Jean VIII. La
deux bulles de plomb. La bulle de Jean V porte d'un première s'en éloigne cependant en ajoutant à la date
côté JOHANNIS, écrit en rond, et de l'autre le mot de l'empire de Charles le Chauve celle de son couron-
PAPAE, partagé en deux lignes. Chacune de ces ins- nement. L'indiction y est comptée comnie à l'ordi-
criptions est accompagnée d'une croix. naire du mois de septembre. Dans le second exemple
on trouve la date du pontificat, mais précédee de la
J EA N VI, ordonné pape le 28 octobre 7°1, meurt formule regnante imperatore Domino Jesu Christo. Son
le 9 janvier 705. successeur, Marin 1", a employé la formule reg~ante
in perpetUllm; il est probable qu'un copiste aura mal
JEAN VII, ordonné pape le 1" mars 705, meurt le lu ces deux derniers mots, et aura substitué par
1 7 octobre 707. - Voici la date d'une de ses bulles, erreur imperatore. L'officier nommé dans cette date
citée par les Bénedictins : • Benevalete. Data pridie
"Kalendas Julii, imperante domino nostro piissimo
.
ajoute au titre de nomenclateur, qui avait déjà paru
'
«et cum jussione reverendissimi Do. Johannis pa pœ Il berto." Cette bulle n'est pas datée. Le Bullaire ro-
«scripsi et aliis roborandum protuli. n Le sceau de main renferme' un privilége daté du pontifICat et de
plomb annoncé dans l'acte porte l'image du pape l'indiction. Dans la formule Datum, elc . .Jean X re-
et pour légende JOHANNES PAPA. Ce sont deux çoit les titres de domini Johannis sammi pontfficis
nouveautés de plus ajoutées à celles qu'on vient de ct aniversalis papœ decimi. Si l'on regarde comme
signaler. En effet, Jean VIn s'est écarté de l'exemple exactes les notes chronologiques de ce privilége, qui
de ses prédécesseurs, d'une part en prenant un sceau est daté de la septième année du pontificat, du mois
marqué à son image, et de l'au Ire, en écrivant son de'septembre et de l'indiction VIII, il faut en conclure
PARTIE Il. - CHAPITRE VII. 521
que Jean X ne commençait pas l'indiction le 1" sep- énoncée en ces termes : "Imperii dom ni piiss im
tembre, mais le 24 de ce mois au plus tôt; en effet la " augusli Ottonis à. Deo coronati màgni imperatoris
septième année du pontificat de Jean X courait au • anno I. »Cette date avait été exprimée il peu près dans
mois de septembre 920, et, selon l'usage de la cour les mêmes termes sous les papes contemporains des
de Rome, il aurait fallu commencer à compter l'in- empereurs carlovingiens. Mais peut-être n'avaient-ils
diction IX dès le 1" de ce mois. La première formule jamais marqué dans le même acte les années du pon-
de date annonce que l'acte a été dressé par Jean, car- tificat et celles de l'empire. Les Bénédictins citent une
dinal et chancelier vice Petri diaconi. Cette mention date de Jean XII où, dans leur opinion, l'indiction
n'est pas d'un usage ordinaire. ne peut être prise du mois de septembre. Mais cette
• preuve peut être contestée en ce sens que si l'on compte
JEAN XI, ordonné pape le 20 mars 931, meurt au les années du pontifICat à partir de l'election, l'acte se
commencement de janvier 936. - Son privilége en rapportera au mois de décembre 956 et non à l'année
faveur de l'abbaye de S. Cyprien de Poitiers présente 957' Le texte de cette date n'est pas d'ailleurs com-
des formules peu ordinaires: "In nomine Dei Patl'is, plet; il vaut donc mieux supposer que Jean XII a
« ego Johannes papa notificamus, etc ..... Et ut hoc suivi pour l'indiction le calcul de ses prédécesseurs.
"privilegium libentissimè à nobis factum flrmiorem
" obtineat vigorem, manihus propriis firmavimus ct in - JEAN XIII, surnommé POOLE-BLANCHE, intronisé
" verbo Dei viris religiosis et consulibus Bomœ robo- pape le 1" octobre 965, meurt le,5 ou le 6 septembre
" rari fecimus. S. Johannis papœ, qui hoc privilegium 972. - u Outre que la formule servu~· servorum Dei,
" fieri jussit. » L'invocation, la suscription, l'annonce«disent les Bénédictins, était sujette à quelques va-
des signatures et l'absence de toute date, tout s'éloigne"riations dans les bulles de Jean XIII, et qu'il y ajou-
de la forme ordinaire des priviléges.Il est donc permis • tait quelquefois le titre d'episcopus Romanœ urbis, eHe
de révoquer en doute l'authenticité de cet acte, d'autantu était suivie tantôt de salutem in Christo et visitationem,
plus qu'un autre privilége, rapporté aussi dans la col- .u tantôt de Christianam salutem et apostolicam benedi-
lection de dom Bouquet, prouve que Jean XI n'avait u ctionem, tantôt de bravium œternœ remuneralionis,
servus servorum Dei, Aymoni, etc., in perpetuum ...... variées que soient ces formules, on pourrait encore en
Scriptum per manum Andrew, scriniarii sanct(JJ Ro- citer plusieurs autres. Ainsi, quoiqu'il ait terminé pal'
manœ ecclesiœ, in mense Januario, indictione PI. Da- les mots perpetuam salutem la suscription de plusieurs
tum vero PI !dus Januarii, per manum Gregorii Deo priviléges, il s'est aussi servi de la formule ordinaire
amabilis sacellarii sanctœ sedis apostolicœ, anno III In perpetuum. Mais parmi les formes nouvelles qu'il a
(il faudrait anno Il) pontificatûs domini nostri Jo- introduites, il faut remarquer dans la suscription, ou
hannis summi pontificis et univcrsalis XI papœ in sa- du moins dans le préambule de quelques actes, la
cratissima sede beatorum apostolorum. • La qualité de mention du rang qu'il tient parmi les papes de son
• sacellaire et l'épithète Deo amabilis, disent les Bé- nom. En voici deux exemples: 10 u Joannes episcopus,
" nédictins, sont visiblement dans le goût des Grecs. "servus servorum Dei. Cùm ego Joannes S. et R. E.
"Supposé donc qu'il n'y ait point d'affectation ici, l'on"XIII papa residerem, etc.» 2 Noverit cunctorum
0 ."
_" en pourra conclure que ce pape admettait parmi les u notitia fidelium quOd ego Johannes XIII conditoris
« principales dignités du clergé romain des Grecs de • clementiâ S. R. S. existens indignus papa, etc. D Il a du
« nation. D reste, comme ses prédécesseurs: continué à marquer
dans les dates qu'il était treizième du nom. Quelquefois
JEAN XII (Octavien), ~lu pape à la fin de l'an 955, dans la date du pontificat on substitue aux titres de
consacré au plus tard en janvier 956, et déposé au souverain pontife et de pape universel, ceux de très-saillt
mois de novembre 963, meurt le 14 mai 964. -La et très-religieux pape ou seulement très-saint. L'année
suscription d'une bulle de ce pape adressée à Duns- des empereurs, au contraire, ne renferme souvent au-
tan, archevêque de Cantorbéry, renferme cette for- . cune épithète honorifique: u Imperii Ottonis majoris
mule de salut: Il Vitro perpeturo permanendam in' "XI, junioris ou minoris vero v. » D'un autre côté il a
u Christo salutem. » Il réunit dans un de ses priviléges lui - même employé une formule aussi modeste: Allno
la date du pontificat et celle de l'empire, qui est pontiJicatûs 1I0stri. Voici une de ses dates solennelles
tu ,
, , ,
322 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
où l'on trouve réunies les années du pontificat, de «carissimam salutem et apostolicam benediclionem; ail-
l'empire et de l'Incarnation: «Scriptum per manum "leurs : omnimodam salufem et apostolicam bcnedictio-
" Stephani notarii et regionarii sanctre Romanœecclesiœ, « nem. Malmesburi et Spelman rapportent une bulle
t! in mense Seplembr. et indictione quartâ decimâ. Be- « de ce pape dont voici le commencement: Johannes
t! nevalete. Data III die Kalend. Octobris., per manum « XV S. R. E. papa omnibus fidelibus salutem. Nove-
t! Widonis episcopi et bibliothecarii sanctœ sedis apo- « rint omnes sanctœ matris ccclesiœ fidelis etnostri
t! stolicœ, anno pontificatùs do mini Joannis summi pon- u utriusque ordinis pel' clymata sœculi dilatati, elc. Il
t! tificis et universalis tertii decimi prœsidentis in sacra- Ce pape se disait donc quinzième et non seizième du
t! tissimâ sede B. Petri apostoli quinto, imperii domini nom, parce qu'il ne tenait pas compte de son prédé.
t! Ottonis majoris nono, minoris tertio; anno denique cesseUl' immédiat. Sa bulle pour la canonisation de
t! incarnationis Domini nostri Jesu Christi DCCCCLXX. » S. Udalric, évêque d'Augsbourg, est le premie!' acte
La date d'une bulle accordée à Mathilde, abbesse de authentique de ce genre qui ait été fait par un pape.
Quedlimbourg, mérite aussi d'être citée: «Anno Deo Elle se termine ainsi: «Scriptum pel' manum Stephani
t! propitio pontificatûs domini Johannis summi pon- « notarii regionarii et scriniarii sanclœ Romanœ eccle-
t! tificis et universalis tertii decimi provisoris S. Roma- « siœ, in mense Februario, indictione sextà, anno no-
t! nœ ecclesiœ nostrœ undecimo, ejusdem piissimi PP. « ningentesimo nonagesimo tertio. Ego Joannes S. Ro-
t! an. III, august. Ottone à Deo coronato magno impe- • u manœ catholicœ et apostolicœ ecclesiœ episcopus huic
t! ratore anno sexto monaÏ'chiam Romani imperii felici· « decreto à nobis promulgato consensi et subscripsi. li
t! ter gubcrnante, indictione x. » L'auteur de la Biblio- Viennent ensuite les signatures de cinq évêques et de
thèque germanique fait remarquer, à l'occasion de neuf cardinaux; eUes se terminent par le mot con-
cette date, que Jean XIII avait été sans doute proviseur sensi. Quatre diacres souscrivent après les cardinaux,
de l'église romaine sous les pontificats précédents: le sans exprimer leur consentement; mais on lit, après
proviseur est celui qui a soin du temporel d'une église .. la dernière suscription: Hi omnes consenserunt et sub-
" il Ya des bulles, disent les Bénédictins, où Jean XIII scripserunt. Cette mention est suivie de la seconde for-
"souscrit ainsi: Ego Joannes S. catholicœ et aposto- mule d~ date: « Dat. III Nonas Februarii, per manum
"licœ Romanœ E. XIII papa in hoc privilegio à no- u Joannis episcopi S. Nepesinœ ecc1esiœ et bibliotheca-
"bis promulgato , manu propriâ subscl'ipsi. L'empereur « rii sanelœ sedis aposlolicœ, anno pontiftcatùs domini
"signe après, ensuite vingt-tTOis évêques, puis trois « nos tri Joannis sanctissimi XV papœ ootavo, mense
« prêtres, trois diacres et un sous-diacre de la S. E. R. « dicto et indictione sextâ. » Selon les Bénédictins, Jean
« La date du bibliothécaire est placée après ces signa- XVI aurait scellé de son anneau la conflflnation du
t! tures. » décret rendu au concile de Mayence en faveur des
moines de Corvey ; c'est là une circonstance tou~ excep-
JEAN XIV (Pierre), devient pape en novembre 983, tionnelle. Au XIII' siècle Clément IV scella en cire et
et meurt le 20 août 984. - « Une bulle de Jean XIV de l'anneau du pêcheur une lettre particulière; puis,
t! dont la suscription se termine par in perpetuum est au .commencement du xv' siècle, Benoît XIII scella
t! écrite, disent les Bénédictins, par Léon, notaire ré- d'un petit sceau ou sceau secret un acte public; mais
" gionnaire de la saintè église romaine, et datée par ce n'est guère que dans le courant du même siècle
"Jean, évêque et bibliothécaire du sain~-siége aposto- que l'anneau du pêcheur fut ordinairement employé.
« lique. L'indiction ne peut être comptée du mois de
«septembre. La date de l'empereur cède entièrement JEAN ~VII (philagathe), antipape, élu en mai 997,
.la place à celle du pontificat. » s'enfuit de Rome en février 998 .
. JEAN XV, élu après la mort de Jean XIV, ne compte JEAN XVII (Siccon ou Secco) ,élu papele9juin 1003
point parmi les papes. il meurt avant le mois de et sacré le 13 du même mois, meurt le 31 octobre
juillet 985. suivant.
JEAN XVI ou XV, devient pape au mois de juillet JEAN XVIII (phasian), ordonné pape le 26 décembre
985, et meurt en 996 avant le mois de mai:- u Les 1003 , abdique vers la fin de mai 1009, et meurt le 18
" formules de salut employées par ce pape, disent les juillet suivant. - Il retranche quelquefois episcopus
"Bénédictins, se rapprochent toujours de plus en plus au titre servus servorum Dei, ou se qualifie simplement
« de salutem et apostolicam benedictionem. Ici c'est: sa- Johannes gra.tid Dei Romanœ sedis episcopus. Il exprime
u lutem in Domino ac apostolicam ·henedictionem; là : souvent le salut de la manière suivante; Salutem ca-
,
Latran. «MM. de Sainte-Marthe ont publié, disent les gnatures de seize cardinaux, puis les deux dernières
« Benédictins, ùne bulle où Jean XVIII s'intitule ainsi: dates, qui sont ainsi conçues: "Datum XVI Kal. Ja-
« Johannes sanctœ catholicœ el apostolicœ ecclesiœ apostoli- « nuarii, per manum Bosonis episcopi S. Tiburtinre ec-
"cus prœsul. On n'y trouve point le sCl'iptum pel' ma- u clesiœ etbibliothecarii S. apostolicre sedis. Datum pri-
« nas; mais elle est ainsi datée par Ingilon : Datam n die Kal. Januarii, per manus Benedicti episcopi Por-
({ 1 V Non. Decembris, pel' manus lngilonis scriniarii SCl- « tuensis et vice Peregrini Coloniensis archiepiscopi et
« crœ apostolicœ sedis, anno III pontificatds domini Jo- « bibliothecarii S. A. S. » Les Bénédictins ne connais-
"ha/mis octavi decimi pontificis summi ct aniversalis saient pas d'autre exemple d'une triple formule de
"papœ in sacratissimil sede B. Petri apostoli, indict. v.)) date. Ils font (railleurs remarquer comme une chose
On voit que dans cette date l'indiction est comptée il tout à fait extraordinaire que deux hibliothécaires da·
partir du 1" septembre. Il ne paraît pas qu'il ait daté tent tous deux la même bulle, l'un en personne, et
des années de Henri II, qui ne fut sacre empereur qu'en l'autre par son substitut. Dansune autre bulle , on voit
a,
10 1 mais qui régnait depuis l'an 1002. un cardinal prendre le titre de chancelier, tout en au-
nonçant qu'il remplit les fonctions d'un autre cardinal,
JEAN XIX (Romain), élu au mois d'août 1 02a, meurt chancelier comme lui. (Voyez aussi à l'article de BENoÎT
vers la flll du mois de mai 1 033. Les auteurs de l'Art de VIII ce qui concerne les fonctions des archevêques de
vérifLer les dates ne pensent pas, comme Mansi, qu'on Cologne.) Dans une bulle de Jean XIX, citée par les
puisse placer son élection entre le I l avril et le 6juin Bénédictins, l'indiction est prise au mois de septembre.
I025.-Il met quelquefois, comme un petit nombre
de ses prédécesseurs, le monogramme de ,T. C. en JEAN-SANS.TERI\E, cinquième fils de Henri II, roi
tête de ses bulles. L'exemple suivant prouve qu'il a d'Angleterre, succède à son frère Richard 1" , est cou-
aussi employé l'invocation de la sa.inte Trinité: " ln no- ronné le 2 7 mai 1199, jour de l'Ascension, et meurt
" mine sanctre et individure Trinitatis, Patris et Filii et le J 9 octobre 12 J 6. - Plusieurs ~e ses actes com-
"SpirittÎs sancti. Ego Johannes divinâ providentiâXTX mencent par: Ego Johannes Dei gratid l'ex, etc. Il sup-
•
" papa Romanus.» Mais il emploie en général la sus- prime son nom dans les mandements qu'il adresse ù
cription ordinaire: Johannes episcopus servus servorum ses sujets: " Rex comitibus, baronibus, militibus et om-
Dei_Jlremplace quelquefois la formule Salatem el apo- « nibus fidelihus suis pel' regnum Anglire constitutis,
stolicam benedictionem par celles qui suivent: Salu- " salutem. Sciatis, etc. Il En général, ses chattes corn-
tem beatissimam, Perpetuam salutem ou Sall/tem claris- menc~nt ainsi: u Johannes Dei gralill l'ex Angliœ , do-
simam cum benedictione apostolicd. Il donne aux évê- « minus Hyberniœ, dux Normannire et Aqllitanire, co-
ques le titre de fils, et aux patriarches celui de frère. "mes Andegavire, archiepiscopi"s, etc. n Voici laformule
Il ne signe pas tous ses priviléges; mais ils sont re- qui sert d'annonce pour sa bulle d'or dans l'acte par
vêtus de la souscription des cardinaux. Viennent en- lequel il fait hommage et prête sermen t comme vassal
suite les signatures des évêques et enfin celles des au pape Innocent III, après avoir remis sa couronne
prêtres, des diacres et des sous-diacres, qui ne gardent entre les mains. du légat apostolique: ({ De quibus ne
plus aucun ordre hiérarchique. La conclusion d'une «possit in posterum aliquid dubitari, !.ldmajorem secu-
0
bulle de Jean XIX mérite d'être remarquée, 1 pour les ({ rilatem prredictre obligationis et concessionis nostrre
termes dans lesquels il annonce sa souscription ct 1'ap- « prresentem cartam Heri fecimus et aureâ bullâ nost~â
0
position de sa bulle, .2 pour la formule même de la • signari, ac pro censu hujus prresenlis et primi allni
souscri ption , 3 pour la réunion des deux mots datum
0
" mille marcas sterlingorum pel' manum prredicti legati
et SCI'iptum en tête d'une seule date: « Ut alltem verius «ecclesiro Romanre persolvimus. JI Mais dans les actes
"credatur et ab omnibus conservetur perpetualiter , ordinaires la date du sceau est presque toujollrs
" nos tris propriis articulis confirmavimus hoc privile- • .omise. - Un de ses actes, après la formule Testibus,
" gium, insuper nostram papalem bullam subter im- donne l'indication des noms de douze -témoins, parmi
" poni jussimlls. Jo:mnes divinâ prreeunte clementiâ lesquels onze ne sont désignes que par la leUre ini·
" S. catholicre E. apostolicus prresul. Dûtum et scriptum tiale. Vient ensuite la date: « Datum pel' manus ma-
" per manus Petri cancellnrii sacri Lateranensis palatii, "gistriRicardi de Marisco, cancellarii flOstri, xv die Ja·
"in mense Madio, indict. v. Il Mabillon a cité au con- « nuarii, apud novum temphim London. an no regni
traire (Museumltal. t. II, p. 157) une bulle quiest tri- " nostri xVI. Il Dans sa trêve conclue avecPhilippe-Au-
plement datée: ({ Scriptum pel' manum Gregorii no- guste les noms d.es témoins se trouvent entre l'Actunt
41.
I I I
JEAN XX ou XXI (pierre), élu pape le 13 et cou- JEAN II LE BON, fils de Philippe VI, roi de France,
ronné le 20 septembre 1276, meurt le 16 ou le 17 succède à son père, le 22 août 1350, et se fait sacrer
mai 1277, - Une bulle adressée par ce pape au roi· à Reims le 26 septembre suivant. Fait prisonnier par
d'Angleterre renferme le salut suivant: Salutem et les Anglais à la bataille de Poitiers (19 septembre
œternam benedictionem. n a aussi employé la formule Ad 1356), il recouvre la liberté le 25 oclobre 1360, se
perpetuam rei memoriam. «Le P. Papebrok, disent les constitue de nouveau prisonnier en 1364 et meurt le
a Bénédictins, rapporte, d'après Ciaconius, augmenté 8 avril de la même année. Dans ses lettres écrites en
"par Oldoin, cette devise de Jean XX, dit XXI, tenue français, il s'intitule roi de France: «Jehan, par la
Ilpour suspecte: Dirige, Domine Deus meus, in con- « grace de Dieu, roy de France, savoir faisons, etc. "
a spectll tuo viam meam. » Cette devise se trouvaitcepen- Dans ses actes latins il prend le titre de roi des
tIant au nombre de celles que les Bénédictins avaient Français: Johannes Dei yratid Francorum rex. Il s'est
reçues d'Italie. Quant àla disposition du cercle de Jean servi clans quelques suscriptions de la formule Ad
XXI, voyez MARTIN IV. perpetuam rei memoriam. N'étant encore que duc de
Normandie, il s'intitula, dans des lettres de 13â5:
JEAN XXII (Jacques crEuse), élu pape le 7 août «Jehan aisné fils et lieutenant du roi de France, duc
1316 et couronné le 5 septembre suivant, meurt le 4 "de Normandie et de Guienne, comte de Poitiers.
octobre 1334. - n avait pour devise: Dominus mihi " d'Anjou et du Maine. " Pendant sa captivité, c' est·à-
adju/or. Une de ses bulles, qui renferme la formule dire depuis le Ig septembre 1356 jusqu'au :l5 octobre
In perpetuum, n'est revêtue que des dates ordinaires. 1360, on mit en tête de la plupart des lettres royaux
Les mêmes dates se retrouvent dans un grand nombre de le nom de son ms aîné Charles, d'abord comme lieu-
hulles où la formule Ad perpetuam rei memoriam est tenant du roi, et ensuite comme l·égent. Il omet quel-
employée au lieu de Salutem et apostolicam benedictio· quefois dans ses diplômes le jour du mois, le millième
nem. «Nous avons entre les mains, disent les Béné- et le centième de l'ère chrétienne. Voici un exemple
« dictins , des bulles en original de Jean XXII qui se de cette omission, duquel il résulte aussi que des
• distinguent des précédentes par des caractères nou- ·lettres royaux pouvaient porter deux dates , rune pour
G veaux. Oulre qu'elles sont numérotées, ce qui ne le jour où elles passaient au conseil, et l'autre pour le
PARTIE II. - CHAPITRE VII. 525
jour où eUes étaient sceHées: " Datum Parisius, anno JEAN XXIII (Balthasar Co~sa), élu pape le 17 mai
"Domini MCCCL, mense Novembris. Sigillata sigillo 1alO, ordonné prêtre le 2a du même mois, consacré
Il CasteHeti, in absenciâ magni, decimâ octavâ die Au- et couronné le lendemain, fut déposé le 29 mai 1a15 ;
"gusti, anno LI, auditâ relacionedomini episcopi Lau- a
il abdiqua le 13 mai 1 1 9, et mourut le 22 novembre
u dunensis. Aliàs signata. Per regem, ad relacionem suivant. - l i paraît qu'il n'a pas fait usage d'une de-
"conciliiin quoeratis, vos et dominusLaudunensis. P. vise, car elle n'est pas citée par les Bénédictins.
"BLANCHET. Correcta in cancellariâ. CLAVEL. n Pour la
formule In quo eratis, etc. voyez PHILIPPE VI. Deux JOSSE DE LUXEMBOURG, marquis de Moravie, élu
chartes données à Villeneuve près Avignon, et da- a
roi des Romains le 1" octobre 1 10, meprt le 8 jan-
tées l'une du 31 mars 1362, l'autre du samedi saint vier 1411. - Voici deux de ses suscriptions, citées par
de Pâques, après la bénédiction du cierge, le 1" d'a- les Bénédictins, mais qui sont antérieures à son élec-
vril de l'an 1363, prouvent que l'année commençait tion: 1 "Jodocus Dei gratiâ marchio Brandembur-
0
le samedi sain t, après la bénédiction du cierge pascal. «gensis, S. R. 1. (saeri Romani imperiz) archicamerarius,
Après la date de plusieurs chartes, on constate la pré- u marchio et dominus Moraviœ, notum facimus, etc. Il
sence de l'aumônier ou du sous-aumônier: Pel' regem, :AD «In nomine sanctœ et individuœ Tiinitatis. Amen.
presente elemosinario ou subelemosinario. Voici une de " Nos Jodocus Dei gratiâ marchio Brandemburgensis,
ses dates solennelles: "Datum et actum apud sanc- " marchio et dominus Moraviœ, ad universorum noti-
" tum Dionysium in Franciâ, anno incarnati Verbi mil- " tiam cupimus pervenire quod , etc. Il
" lesimo trecentesimo quinquagesimo tertio, regni vero
" nos tri anno quarto, mense Octobris. Etego Petrus can- JULES II (Julien de la Rovère), élu pape et intronisé
" cellarius, archiepiscopus Rothomagensis, presentes li- le 1" novembre 1503 , couronné le 19 du même mois,
" teras Iegi et relegi, et hic manu propriâ me subscripsi meurt le 21 février 1513.-Il avait pour devise:
" in testimonium veritatis. Cancell. » Cette souscription Dominus mihi adjlltor, non timebo .quodfaciat mihi ho-
du chancelier est une exception à l'usage ordinaire._ mo. Plusieurs de ses bulles portent la suscription
Sceaux: IOLe foi Jean s'est d'abord servi du sceau Ad perpetuam rei memoriam sacro approbante concilio
qu'il avait eu comme duc de Normandie: il l'annonce et la date In publicâ sessione. "Sur le sceau de plomb
par la même formule que Philippe V. En voici la lé- " des bulles de Jules, disent les Bénédictins, les tètes
gende: S. Ioms PRIlIIOGEITI (sigillum !ohannis primo- "des apôtres sont entourées de glands , au lieu des
geniti) REGIS FRACOR. (Francorum) DUCIS NORMANOR. " points qui ont coutume de les environner. Au-des-
(Normannorum) COITIS (comitis) ANDEGAUIE ET CENO- «sous de la grande croix, du même côté. sont gravés
MAN. (Cenomani). Il tient d'une main un écu fleurde- " trois glands. (Voy. le revers de cette bulle, planche U,
lisé, et de l'autre une épée nue,: Son cheval, couvert " n° 16.) Tous ces glands, qui sont les armes du pape,
d'un caparaçon fleurdelisé, a sur la tête un griffon qui «ont leurs écailles. D Ils sont également marqués surIa
surmonte aussi le casque du prince. 2° Voyez le sceau face principale du sceau, dont l'inscription est ainsi
royal, planche G, n° a. Au revers est l'écu de France conçue: '. IV • - LIVS • - PAPA - * I l . ' (La divi-
semé de treize fleurs de lis. 3° Jean II a scellé du sion des lignes est indiquée par les tirets, et la po-
sceau du Châtelet et du sceau secret en l'absence du sition des glands par celle des astérisques.) ~es mêmes
grand. Voyez le sceau secret, planclle G, n° 6. aO Un auteurs annoncent que ce pape remit· en honneur
autre sceau secret porte pour légende sigillnm secretum toutes les formules établies par Innocent VIII et né-
en minuscule gothique: dans le champ sonlles sigles gligées sous Alexandre VI. La prolixité des certificats
1. R. F., Johannes rex Francorum. 5° On voit sur un de publication augmente encore sous le pontificat de
acte de 1363 une empreinte plaquée, représentant un Jules Il. Il commençait plus souvent l'année au 1"
buste de femme. janvier qu'au 25 mars.
LAMBERT, ms de Gui, associé à l'empire en 89~, son empire, ·indiction I. Au contraire il a suivi le cal-
couronné en février 892, succède à son père en dé- cul ordinaire dans un acte qui se trouve au premier
cembre 89a, et meurt en octobre 898. -=-Il paraît volum.e du Corps diplomatique et dont nous repro-
avoir suivi le calcul pisan dans un diplôme cite par duisons la sus~ription et les formules finales: "In
Muratori et daté de l'an 899 de l'Incarnation, VI de « nomine S. et individuœ Trinitatis. Lambertus divinâ
, , ,
526 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
" favente clementiâ, imperator augustus ... Et ut veJ'ius "monasterio S. Anastasii, permanus Joannisbibliothe-
" credatur et diligentiùs ab omnibus observetur, manu " carii etcarcl. nostrœR. E. VII Ka!. Decemb. an. Domini
« propriâ subsignavimus, nos troque annulo jussimus " DCCCXV, indict. IX, pontiflC. vero D. Leonis divinâ pro-
Il insigniri. Signum domini Lamberti screnissimi impe- u videntiâ papœ III anno xx. Il Les Bénédictins, tout en
" ratoris augusti. Andreas notarius, ad vicem Armolonis citant celte dernière date, qui est d'ailleurs exacte, ne
"archicancellarii, recognovi ct consubscripsi. Data regardent pas la bulle comme exempte de soupçon.
"annoincarn,ationis DomininccGXCVllI, dominiquoque Léon III avait un monogramme qui est annoncé dans
"Lamberti piissimi imperatoris VII, decimo secundo les formules fmales d'un privilége accordé à l'église
«Kal. J unii, indictione primà. Actum Ravennœ, in Dei de Cantorbéry: "Ad cujus firmitalem manibus nostris
"nomine feliciter. Amen. " " subscripsimus, iIludquenomine nostrosignari manda-
" vimus. Quam etiam à Sergio scriniario scribi prœcepi-
LANDON, devient pape l'a 16 octobre g13 ou avant " mus mense Januario. Data decimo quinto Kalend. Fe-
le 5 février glU, et meurt le 26 avril suivant. " bruarii, pel' manum primicerii EustaÙlii sanctœ sedis
«apostolicœ, imperanle domino Carolo piissimo con-
LAURENT, archiprêtre et antipape, est ordonné en "suleaugusto, à Deo coronato magno pacificoque im-
opposition à Symmaque le 22 novembre ug8. «peratore, an. secundo post consulalum ejusdem domi-
a ni, indictione decimâ. Il L'acte le plus remarquable de
S. LÉON II, élu pape le 16 avril 682, et ordonné Léon III est un privilége qu'il donna en commun
le 17 août, ou, selon Fleury, le 19 octobre suivant, avec Charlemagne, et qui fut gravé sur une table de
meurt le 3 juillet 683, ou, selon Fleury, en juin 68u. bronze doré. La snscription Leo episcopus servus, etc.
Il prenait l'indiction au 21! septembre. est précédée de l'invocation In nomine Domini Dei et
salvatoris nostri Christi, et se termine par in perpetllum.
LÉON Ill, élu pape le 26 et sacré le 27 décembre Les violateurs de ce privilége sont menacés de l'ana-
7g5, meurt le Il juin 816.-Ses lettres à Charle- thème par le pape, et par Charlemagne d'une amende
magne ont pour suscription: «Domino piissimo et se- de cinquante livres d'or. La souscription de l'écrivain
a renissimo victori ac triumphatori mio amatori Dei ac est ainsi conçue: "Anastasius scriniarius S. R. E., de
« Domini nos tri Jesu Christi Carolo Augusto, Leo epi- "manc1atodomini Leonis papœ tertii et D. Carolimagni
a scopus, servus servorum Dei.» Leur conclusion est "etpiiregis, hanc paginam œream exauratam complevi
ainsi conçue: «Piissimum Domini imperium gratia "et absolvi. Il L'une des dates qui viennent d'être citées
"superna custodiat, eique omnium gentium colla prouve que Léon III commençait l'indiction au mOIs
«substernat. » Il indique dans un de ses priviléges le de septembre.
rang qu'il tient parmi les papes du même nom. Les
simples lettres de Léon n'ont pas ordinairement de LÉON' IV, élu pape le 27 ou le 28 janvier 847, et
date, ou ne portent que celle du jour et du mois, pré- ordonné le Il avril 8ug, meurt le 17 juillet 855.-
cédée du mot abso/uta. En voici lin exemple: Abso/ut. 11 emploie généralement la suscription ordinaire:
prid. Kalend. Januar. Ses priviléges ne sont plus datés Leo episcoplls servus servorunt Dei, suivie de salutem.
des années de l'einpereur de Constantinople, mais Cette suscription est terminée dans un de ses actes par
·tantôt de son pontiflCat, tantôt de l'empire ou même la formule JEternœ vitœ beatitudinem. En écrivant à
du règne de Charlemagne; ces deux dates sont quel- S. Prudence de Troyes il se sert de deux salutations
quefois réunies; quelquefois aussi on trouve l'année qui, ordinairement, ne sont pas réunies. " Sanctitatem
de l'Incal'l1ation ou seulement le jour du mois et l'in- " tuam Deus incolumem custodiat, frater. Benevale. Il
diction. Donnons-en quelques exemples: I? Il Data VI Cependant la salutation Benevalete se trouve dans ses
" Kalend. Junii, anno domini Leonis in sacratissimâ B. priviléges ainsi que le salut In perpetuum; mais il ré-
" Petri sede 1IJ, seu domno Karolo excellentissimo rege sulte de la citation précédente que le mot benevale'
« Francorum et Langobardorum atque patricio Roma- pouvait aussi terminer de simples épîtres. Doni a pu-
"norum, à quo cap la fuit Italia, an no XXV, indict. VI. Il blié le lexte d'un autographe sur papyrus dont les
2° "Datum per manum Benedicti notarii et scriniarii Bénédictins ont cité les formules finales, qui sont ainsi
" S. R. E. in mense Marlio, indict. lI. Benevalcte. Da- conçues: «Quod prœceptum conflrmationis à nobis fa-
"tum XII Kai. April. per mauum Eustachii primicerii a ctumscrivendum prœcepimus. Stephanus, scriuiarius
aS. sedis apostolicœ, imperailte nostro domino Caro:o « sedis nostrœ, in mense Septembrio, die quintâ, indi-
"piissimo augusto à Deo coronato magno et pacifico « ctione quartâ decimâ. Benevalete. Il A droite du mot
a imperatore Iluno III, indict. XI. Il 3° «Dat. Romœ, in benevalete, qui est partagé en deux lignes, se trouve le
PARTIE II. - CHAPITRE VII. • 527
monogramme du pape; ce monogramme est disposé de citent un privilége adressé par ce pape au patI'iarche
manière à pouvoir être lu de gauche à droite et de droite d'Aquilée, qu'il qualifie de reverelldissime ct très-saint
à gauche. Vient ensuite la seconde date: "Scriptulll confrère. Cette bulle, dont la suscription ne r~nferme
" pridias Kalendas Septembrias (il faudrait octobrias) , pas de salut, est conçue dans la forme des simples
" pel' manUlll Tiberii primicerii sanche sedis aposto- épîtres. "On n'y remarque point, elisent-ils, de me-
"licae, imp. D. nostro piissimo perpetuo augusto Blo- "naces d'excommUJlication ni d'anathèQle; elle finit
u tario, à Deo coronato magno imperatore, an no trice- "tout simplement par cette salutation; S. Trinitas
"simo tertio, et P. C. ejus anno tricesimo tercio; "jraternitatem vestram gratiœ suœ protectiolle circumdet,
« sed et Hludovico nobo imp. ejus fùio anno ... » Les " atque ita in timoris sui vid 1l0S dirigat, ut post vitœ hujus
nombreux solécismes que renferme cette citation «amaritudinem ad œtemam simu/ pervenire du/cedillem
méritent d'être remarqués; l'indiction y est 'prise "mereamur. La date, qui ne porte aucun nom de bi-
au mois de septembre. Dans la dale commençant " bliothécaire ni d'archiviste, est conçue en ces termes:
pat' scriptum, et qui est nécessairement postérieure à " Datum in sanetissimd œde Petri aposto/i, Idibus Decem-
celle qui précède le monogramme, il Y a une el'I'eur " bris, ail. pOlltifieatûs Leonis l, imperantc Othone allllO J J •
manifeste qui n'existe sans doute pas dans l'auto· " Bzovius rapporte une bulle de Léon VIII, en faveur
graphe. Les Bénédictins auront imprimé une seconde " de l'abbaye de Notre-Dame des Hermites, au clio-
fois le mois de septembre au lieu du mois d'octobl'e. " cèse de Constance, dont la date est remarquable par
Si cette contradiction avait existé dans l'aete, elle u sa singularité : Scriptum autem pel' manum Petri
n'aurait pas échappé à leur attention. Les années de "Ilotarii et scriniarii sanctœ Romallœ sedis, in mellse
LOlhaire sont calculées dans celte dale il partir de 718 : (1 Novembrio, IV !dus Novembris. Lec/um III Idus No-
Muratori annonce en effet que cet usage était suivi à •• vembris, ussidellte domillo Leone papâ in sade suâ jllxla
Home. (Voyez la fin de l'article deLoTHAIRE 1"'.) Léon IV "altare sallcti Petri, 'coram clomilloOtione imperatore
a aussi daté de son pontificat, et il a indiqué son rang "fi/ioque ejus Ottone, atque imperatrice Adelheide et
parmi les papes de son nom. . "venerabilibus prœdictis frairiblls, necnon multis aliis
"prillcipibus tam Romallis quàm Teutollicis, et eo/1.-
LÉo~ V, ordonné pape le 28 octobre 903, et em- "firmatum pel' ·m(/num domini Leonis papœ octavi, in
prisonné au plus tard vers la fm du mois suivant, "ordine autem cxx XVI, anno ab illearnatione Domini
meurt le 6 décembre 903. " DCCCCLXIlI , illdictione Vil, feliciter. Amell. JI Il est
bon de faire observer que le chiffre' des années de
LÉON VI; devient pape vers la fin de juin 928, et J. C. n'est pas exact. En effet le III des ides, c'est-à·
meurt le 3 février 929. dire le I l novembre 963, Léon VIII n'était pas encoré
élu; et d'ailleurs un auteur du XI' siècle, Herman
LÉON VII, ordonné pape avant le 9 janvier 936, Contract, fait mention de celle bulle comme ayant
meurt avant le 18 juillet 939' Il est appele Léon VI été donnée en 964.
dans plusieurs catalogues. - Une de ses bulles est
datée du règne' de Louis d'Outremer; cette circons- S. LEON IX (Brunon), élu pape à Worms à la fm de
. tance s'explique parce qu'cHe était adressée il Hugues, 1048, reconnu par les Romains le 2 f~Vl'ier 1049,
abbé de S. Martin de Tours; Le pape suivait d'ailleurs et intronisé le 12 du même mois, meurt le 19 avril
le style ordinaire. Il employait la suscription Leo epi- 1054. - Il ajoute quelquefois au titre d'evi!que servi-
scopus servus servorum Dei, et la terminait dans ses pri- teur des serviteurs de Dieu, celui de vicaire de S. Pierre;
viléges par la formule III perpetuum. Voici une de ses ou l)ien il s'intitule, mais rarement, pal' la 9,'âce de
dates solennelles: «Scriptum pel' manum Theodori Dieu, pape du S. Siege apostolique. Un de ses pl'iviléges
"notarii et subdiaconi S. H. E. in mense Januario, in- présente encore une autre suscli.ption précédée d'une
«dict. Xl. Benevalete. Datum v Jdus Januarii, pel' ma- invocation: " In nomine sanctre et individuœ Trinita-
I num Nicolai primicerii summœ apostolicœsedis, anno " tis, Patris et Filii et Spiritùs sancti, ego Dei cleme~
• Deo propitio pontificatûs domini nos tri Leonis pontifI- « tiâ Leo humillimus papa volo, etc. JI Outre le salut
"cis et universalis VU papœ in sacratissimâ sede B. ordinaire, Salulem et aposto/ieam benedictionem, et la
• Petri apostoli III 1 in mense et indict. suprascriptis. JI fonnule ln perpetuum, il emploie tour à tour Perpetuam
benedictionem et sahllem, ou Salutem ill perpetuum, ou •
LÉON VITI, élu pape le 22 no\'embre 963 et or- Sa/utem seulement, ou encore la formule III perpetuum
donné le 6 décembre suivant, meurt le 17 mars ou suivie de œternam ou perpetuam ill Domino salutem, etc.
au commencement d'avril 965. - Les Bénédictins Le pontificat de Léon IX est l'époque de plus d'un
, , ,
528 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
changement dans les bulles. On voit la salutation «Anno apostolatùs domni Leonis papre secundo, epi-
Benevalete prendre défmitivement la forme d'un mo- a scopatûs Tullensis XXVI. D Le mot apostolatus ail lieu de
nogramme près duquel paraissent les cercles concell- pontificatus n'est pas ordinaire. Cependant quelques
triques destinés à recevoir entre leur double circonfé- papes l'ont employé dans les actes donnés entre leur
rence la devise adoptée par le pape. Celle de Léon IX élection et leur sacre.
est ainsi conçue: Misericordiâ Domini plena est terra_
Quelques bulles néanmoins portent gloricî au lieu de LÉON X (Jean de Médicis), élu pape le I l mars
misericordiâ. L'aire du cercle intérieur est partagée 1513, ordonné prêtre et sacré le 19 du même mois,
en quatre parties égales, où l'on inscrivit dans la suite, meurt le 1" décembre 152 i .-A l'exemple de J nies II,
savoir, dans les deux divisions supérieures, les noms il a termine la suscription de plusieurs bulles par les
des apôtres S. Pierre et S. Paul, et en dessous le nom mots sacro approbante concilia, et il a fait entrer dans
du pontife régnant. (Voyez le cercle de Pascal II, leurs dates la formule In publict1 sessione. Dans un. de
planche XII, n° 7') Mais dans le cercle 'de Léon ses brefs il place son nom après celui d'un archevêque
chacune des leUres de l'inscription LEO P. (Leo papa) auquel il écrit. Souvent ses constitutions s'éloignent
occupe une des quatre divisions dn cercle. (( Sa signa- du style ordinaire et se terminent par la date des brefs
(( ture, disent les Bénédictins, ne consiste quelquefois après avoir commencé par la suscription des bulles,
a qu'en ces deux mots: Leo papa. La simple légende ({ TI Y eut des constitutions de ce pape, disent les Bé-
a du pape n'occupa plus ordinairement les deux côtés a rtédictins , publiées et affichées aux portes de la chan-
«des sceaux de plomb. Il En effet, Léon IX employa . «cellerie; on n'exprima plus le temps qu'elles y de-
un sceau dont le premier côté représente la tête des a meuraient, si ce n'est en termes généraux. Les dates
deux apôtres. Mais il a eu plus tard un autre sceau « des bulles consistoriales de Léon X suivent immédia-
dont les deux côtés sont occupés par la légende. TI "tement la clause Si quis, etc. Venait après la signature
emploie quelquefois pour aUaches des courroies au ({ de Léon X, séparee de celles des cardinaux; elle était
lieu de chanvre. La date de ses bulles commence « à l'ordinaire conçue en ces termes: Ego Leo X cccle-
presque toujours par datum, suivi dans certains cas u sire catholicre episcopus subscripsi. Ensuite était placée
du mot actum, et plus rarement du mot scriptulII, a la figure cil'culaire avec cette devise: Ad Daminum
sans qu'il y ait pOUl' cela une double formule de date. «cùm tribularer clamavi, et exaudivit me. Les souscrip-
On ne cite, en effet, qu'un seul privilége où le nom a tions des cardinaux étaient mises au-dessous des
du notaire soit exprimé. Au contraire la formule com- « cercles. Au pied de la grande croix placée entre les
mençant par datum, et renfermant le nom du bi- « têtes de S. Pierre et de S. Paul, le sceau de Leon X
bliothécaire ou du chancelier, se rencontre fréquem- « representait les armes de Toscane. Il (Voy. lefac-simile
ment. Quelques historiens ont supposé à tort que du sceau de Léon X, pl. U, n° 17') On lit dans l'Art
Léon IX avait donné à Herman, archevêque de Co- de vérifier les dates: a Léon, dans ses lettres. date le
logne, la charge d'archichancelier du saint-siége. (Voy. « commencement de son pontificat avant son couron-
•
BENOîT VIII.) Léon IX se contenta de la lui confirmer « nement. Il suit que~quefois le calcul florentin. Il
en 1052. Frédéric ~ diacre, suppléait cet archevêque: «compte aussi quelquefois les jours comme nous dans
(( Data pel' manus F. diaconi bibliothecarii et cancel- ({ l'ordre direct. " Nous n'avons pas rencontré d'acte
"larii S. Romanœ calholicœ etapostolicœ ecclesiœ, vice qui nous permît de vérifier la première de ces asser-
" domini H. Coloniensis archiepiscopi et archicancella- tions. Quant àla seconde, elle est justifiée par plusieurs
"rii, annO Dom. incarnationis MLlI, an no pontificalûs huIles. En effet, les Bénédictins en signalent une qui
" D. Leonis noni papre IV, VIII Id. Nov. Actum Tibu- est datée de Florence et qui commence l'année au 25
"ri feliciter. Il Comme il serait trop long de justilier mars; le Bullaire en renferme d'autres où le même
par des exemples les différentes manières de dater em- calcul est suivi, quoiqu'elles soient datées de Rome.
ployées par Léon IX, contentons-nous d'avertir qu'il Mais en général il commençait l'année au 1" janvier.
datait quelquefois du lieu, le plus ordinairement du On ne peut pas douter non plus que Léon X n'ait
jour du mois, du pontificat et de l'indiction en la compté les jours dans l'ordre direct; mais a-t-il suivi
commençant plus souvent au 1" septembre qu'au cette méthode dans les dates de ses bulles ou seule-
1" janvier. li a employé plus fréquemment que ses ment dans les brefs? C'est ce que ne disent pas les au-
• prédécesseurs la date de l'Incarnation, mais dans ses teurs de l'Art de vérifier les dates; cependant comme
bulles solennelles seulement. Les années de son pon- la date du jour, selon notre calendrier, n'aurait rien de
tificat se comptent à partir du 12 février 1049. Il Y a remarquable dans les brefs, il est probable qu'ils ont
joint dans un acte celles de son épiscopat de Toul ; voulu signaler quelques-uns de ces actes dont il a été
PARTIE II. - CHAPITRE VIL 529
parlé plus haut, et qui réunissent la suscription des l'Italie à partir de 818 seulement: un exemple de l'un
bulles il la date des brefs. La date de l'indiction, que de ces calculs est rapporté à l'article de LÉON IV_-
nous n'avons pas rencontrée dans le corps des bulles Voyez le sceau de Lothaire lor, planche A, n° 12_
de Léon X, est au contraire employée, suivantl'usage,
dans les cerLificats de publication. Les actes qui sont loTHAIRE, fils de l'empereur Lothaire 1", devient roi
suivis de ces certificats renferment ordinairement une de Lorraine le 22 septembre 855, et meurt le.8 août
clause qui prescrit l'affiche et la publication. Cette 869. - Ses diplômes commencent ordinairement par
clause précède les formules Nulli ergo hominum, etc. , la formule suivante: «In nomine omnipotentis Dei et
Si quis autem, etc., après lesquelles vient la date de la « salvatoris nos tri Jesu Christi, Lotharius divinâ prreve-'
bulle qui est quelquefois antérieure de plusieurs mois u niente clementià rex. » Il compte les années de son
né empereur par le pape Pascal 1" le jour de Pâques, u pitio domni Hlotharii glorrosi regis IIJ , indictione VI.
5 avril 823, succède à son père le 20 juin 840, et « Actmu Meltis civita te, in Dei nomine feliciter. Amen .•
meurt le 28 ou le 29 septembre 855.-· Jusqu'à la Il s'est servi une fois de celte formule: ({ Et ut hœc
déposition de son père, en 833, ses diplômes com- • concessionis authoritas lirmior in posterum habeatur,
mencent ainsi: «In nomineDomini nostri Jesu Christi (( subter manu nostrâconfirmavimus et anuli nostri im.
« Dei œterni, Hlotharius augustus invictissimi domini a pressione signavimus. » Dans les souscriptions de ses~
«imperatoris Ludowici filins. D Depuis il adopta la for- diplômes, le chanc;elier prend souvent le titre de
mule suivante: «In no mine , etc., Hlotharius divinâ regiœ dignitatis cancellarius ou archicancellarius. Les
«ordinante providentiâ imperator augustus .• Il em- formules de souscription de Lothaire sont à peu près
ploie pour l'annonce du monogramme et du sceau les mêmes que celles de Charles, roi de Provence.
les mêmes formules que son père. Mais plusieurs de
ses diplômes ne sont souscrits que par un notaire LOTH AIRE, fils de Hugues, comte de Provence et
vice-chancelier : Balsamlls notarius recognovi, Eichar- roi d'Italie, associé au trône d'Italie à la rm
de mai
dus ad vicem Agi/mari recognovi et subscripsi, ou Dru- 931, élu de nouveau après l'abdication de son père
ctemirus subdiaconus alque no ta r;us ad vicem Agil- en 945, meurt le 22 novembre 950. Voy_ HUGUES,
mari recognovi. D'autres actes ne portent aucune comte de Provence et roi d'Italie.
signature. Ceux qui sont signés et contre-signés pré-
sentent les formules suivantes: Signllm Hlolharii glo- LOTHAIRE, fUs de Louis d'Outremer, associé au
riosissimi ou serenissimi augusti ou imperatoris. l.go royaume de France par son père en 952, lui succède
Ercamboldus notarius, ad vicem Agilmari, recognovi et le 10 septembre 954, est couronné le 12 novembre
subscripsi; ou bien à la troisième personne: Daniel no- suivant, et meurt le 2 mars 986- - Ses diplômes com-
tarius, ad vicem lIi1duini, recognovit, ou recognovit et mencent ordinairement ainsi: «In nomine sanctre et
subscripsit. - Son diplôme en faveur du monastère de « individuœ Trinitatis, Lotharius gratiâ Dei rex, notum
S. Mihiel porte une double date qui coucourt ordi- " si t, etc. » Il emploie aussi après la même invocation les
nairement dans ceux de ses actes qui sont posté- formules suivantes: Lotharius divin&' propitiante ou an-
rieurs il la mort de son père: ({ Data XIII Kalendas Ja- nuente clementiti Francorum rex. {\près l'association de
u nuarii, anno Christo propitio imperii domni Lotharii son fils Louis à la royauté, leurs noms· sont réunis
«piiimperatoris in Italiâ XXI, in Franciâ l, indictione III. dans la suscription de la manière suivante: Lotharius
«Actum Gundulphi villâ, palatio regio, in Dei nomine genitor genitusque Ludm.,icus. On rencontre aussi, mais
«feliciter_ Amen.» (Voy. pour l'explicaLion du mot dans un seul diplôme, la formule suivante: « In nomine
Francia CUARI,ES LE GROS, et pour la date de l'Incarna- ({ Domini Dei et salvatoris nostri Jesu Christi, Lotharius
tion, CUARLEMAGNE.) On trouve dans les diplômes deLo- (1 et Ludovicus 4ivinâ ordinante providentiâ reges au-
thaire quatre époques de son règne, c'est-à-dire 817, 1( gusti_ » Il emploie quelquefois le mot sigillum au lieu
820,823 et 8ao. Il date aussi de 822, époque à laquelle de signum: Sigillum Lotharii regis excellentissimi. Ses
il fut envoyédansle royaume de Lombardie. Enfin Mu- formules ordinaires sont: Signum Dom(ni Lotharii re-
ratori fait remarquer qu'à Romeles années de son em- gis; Signum Lotharii Francorum regis gloriosi ou glo-
pire se comptaient à partir de 817, et dans le reste de riosissi'm Francorum regis. Dans nn diplôme de 954, la
42
•
, , ,
330 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
signature et le contre-seing sont ainsi exprimés: a Si- Il chartn ab omnibus fuma et inviolabilis permaneat,
« gnum LOÙlarii bonœ indolis regis gloriosissimi. Ego «nostri eam sigilli impressione jussimus insigniri, ila
u Wido cancellarius, ad vi(em Artoldi archicancellarii • tamen nisi legali judicio hœc omnia superiùs prœta-
« regis. li Le notaire du grand chancelier prend le litre (( xata à nabis aliter difiiniantur. " 3' «Et ut hoc ratum
d'humble questeur dans un diplôme de 959. La signa- «inconvulsumque in omnia tempora maneat, hoc
ture de LOÙlaire et le contre-seing du chancelier sont «prœceptum et manu propriâ signavimus et aureà
quelquefois placés après les dates. La plupart des «bullâ insigniri fecimus. D L'annonce du monogram·
chartes marquent le commencement du règne de Lo- me est en lettres longues et serrées: «Signum domni
thaire au 12 novembre 954, d'autres au 10 septembre u Lolharii tertii Romanorum imperaloris invictissimi. »
954. Enfm on rencontre trois autres époques qui sont Après l'espace occupé par le monogramme, on voit la
les années 950,951 et 955. Voici une de ses dates souscription du chancelier, écrite en mêmes cru·ac·
où le commencement de son règne est pris du 10 sep- tères : u Ego Ekehardus, vice Adelherti archicancellarii
tembre 954: «Datuin Il Id. Octob. regnante domno u et MogunLÎni archiepiscopi, recognovi. D Tantôt il
u LOÙlariO anno IX, indict. v. Actum circa castellum ne fait mention que des années complètes, tantôt il y
• Viclœrœi feliciter. " La date suivante prouve qu'il a ajoute lés années commencées. li compte les années
commencé l'année au 25 mars ou à Pâques: Il Actum de son règne du 13 septembre 1125, celles de son em-
• Lauduni publicè regali palatio, Cal. Januarii, itn. Do· pire du 4 juin 1133. En voici un exemple: « Data an-
a mini DCCCCLIV, indict. Xll1, anno primo regnante Lo- u no incarn. Dominicœ MCXXXIJI, XI Kal. Sept. indict.
ti thario rege. " En effet l'indiction Xlll çoncorde avecle « },[ , anno vero regni regis Lotharii VIII, imperii primo.
1" janvier 955. - Sceau: Forme ronde (les sceaux de « Actum in Frisingensi ecclesiâ feliciter. Ameu .• li
ses prédécesseurs étaient de forme ovale). Buste de désigne aussi les années de son règne par la formule
face; chlamyde attachée sur l'épaule droite; dans la suivante: Anno ordinationis domini Lotharii regis. Les
main gauche, un sceptre en fonne de massue; dansla noms des témoins s'écrivent tantôt avant, tantèt après
droite, un bâton terminé par un fer assez semblable la souscription, ou même après la dale, et dans l'ordre
à une fleur de lis. Couronne fermée; cheveux courts; suivant: les ecclésiastiques d'abord, puis les laïques
barbe apparente. InscripLÎon : LOTHARIVS REX FRANco. selon leur rang, ct enfin les oŒciel'S et les domestiques
Une croix sépare le mot Lotharius du mot rex. C'est ( millisteriales et servi). On sait que les témoins etaient
le premier exemple de cette disposition. Voyez le Nouv. souvent amenés par l'oreille; cette circonstance est
Traite de Dipl. tom. IV, pag. 124. relatée dans un diplème de 1129 :« De ministeriali-
u bus quoque per au rem attracti, Ernestus, etc .•
du nom de Lothaire que le fils de Louis le Débon- " vicus gratiâ Deirex Aquitanorum. " go" Hlodoicus gra-
naire. Quelquefois il se contente du titre de roi, sans u tiâ Dei rex Aquitanorum, in Christi nomine. »n datait
rien y ajouter. On l'a qualifié roi des Romains avant du règne de Charlemagne ct du sien. Devenu empereur,
son couronnement. Ses diplômes impériaux commen- il commença ainsi ses diplèmes: In no mine Domilli
cent ainsi: «C. ln nomine sanclœ et individuœ Trinita- Dei et salvatoris nostri lesu Christi, Hludowicus divind
• tis, Lotharius divinâ favente clementiâ tertius Roma- ordinante ou propitiante providentid ou clementid impe-
«norum imperator augustus. D Voici quelques-unes de rator augustus. li se servit du mot repropiliante, après
ses formules pour l'annonce du monogramme et"du son rétablissement en 834. Depuis son élévation à
sceau: 1· • Hanc paginam regalis characteris nos tri l'empire, il ne prit jamais le titre de roi des Français.
• impressione signari prœcepimus, atque hujus rei te- Les diplômes qu'il donna conjointement avec son fils
• stium nomina subtersignari non minùs tutum quàm LoÙlaire portent pour suscription: • In nomine, etc.
« necessariumfore arhitrati sumus .• 2° • Ut autem hœc • Hludowicus et Hlotharius divinà, etc. imperatores
•
naù'e sont précédées d'une invocation en forme de mo-- u cern Liutberti archicapellani. recognovi et subscripsi .•
nogramme :« Data VIII Idus Novembris, anno Christo 2°« Signu~ domni Hludovici piissimi regis. Liutbran-
propitio VIII O imperii domni Hludowici serenissimi
(1 • dus, ad vicem Liutberti, recognovi. Il datait ses
1)
"augusti. indictione xv. ActUlll Theodonisvillâ palatio diplOmes suivant quatre époques: J. Fin de 825,
a regio. in Dei nomine feliciter. Amen. D Voici les dates 2° 833 ou 831., 3° 838 ou 839. 4° 8ito. A l'une de ces
de deux actes qu'il donna ell commun avec Lothaire: dates, celle de 838, on trouve jointe dans l'exemple sui-
JO a Data v Kal. Mart. anno Christo propitio xy imperii vant l'époque de son avénement en Lorraine (on ven'a
"domni Hludowici et IDotharii VI, piissimis augustis, que l'indiction y est calculée à partir du 25 décem-
Il indic!. YI. Actum Aquis ... li 2° a Data \III Id. Novemb. bre): «Data VII Ka!. Decemb. anno XXXVIII regni HIu-
" anno Christo propitio imperii domni Hludowici sere- a dovici serenissimi regis in Orientali parte, et adeptio-
a nissimi augusti XlIII, domni vero HIotharii VI o , indi- « nis regni Hlotharü VI, indictione YII\I. Actum Mettis,
a ctione VI'. Actum Carisiago, palatio regio. in Dei no- « in Dei nomine Feliciter. Amen. D Dans la date suivante
u mine feliciter. Amen. D (Pour la date de l'Incarnation, son règne est compté à partir du mois de juin 833,
voyez CHARLEMAGNE.) Mabillon pense que c'est sous le ou du commencement de 834 : • Data lU Cal. April.
règne de Louis le Débonnaire que les écrivains ont «anno regni Christo propitio XXIII Hludovici sere-
commencé il se servir de plumes au lieu de roseaux. a nissimi regis in Orientali Franciâ, indictione 1I\I.
On trouve trois époques dans les chartes de Louis le " Actum Franchenfurt, palatio regio, in Dei nomine
Débonnaire: celle de son sacre comme roi d'Aquitaine, "feliciter. Amen. "
Pâques 781; cene de son association à l'empire,
septembre 813 (cette époque admise par l'Art de vé- LOUIS II, ms de l'empereur Lothaire 1", déclaré roi
rifier les dates. ne l'est point dans le Nouveau Traité d'Italie et couronné par le pape Sergius le 1 5 juin
de Diplomatique); et celle de son avénement après la 8it4, associé à l'empire en 849 entre le 19 mai et le
mort de Charlemagne, 28 janvier 814. Il employait 30 octobre, sacré par Loon IV le 2 décembre 850,
l'indiction qui commence au J" septembre et celle qui succède il l'empire le 28 ou le 29 septembre 855 . est
commence au 1" janvier.-Sceaux: 1 ° Voy. planche A, couronné roi de Lorraine le jour d!'l la Pentecôte ( 18
nO' 10 et JI. 2° Bulle d'OI': Buste de face; chlamyde at- mai 872 h et meurt le 12 août 875. - Du vi vant de
tachée sur r épaule droite; couronne fermée; cheveux son père, il commençait ainsi ses diplômes: • In no-
al.
552 ÉLÉMENTS DE PALÉ'oGRAPHIE.
«mine Domini noslri Jesu Christi Dei œterni, Ludovi- « Idus Decemb. indictione XI, an no secundo unctionis
«eus gratiâ Dei imperator augustus, invictissimi do- • Hludowici in regno Fra-nciœ. Actum Compendio pa-
«mini Lotharii imperatoris filius. li Depuis la mort de .latio, in Dei nomine feliciter. Amen. » Il compte les -
son père en 855, il supprimait les mots invictissimi, années de son règne en France, à partir du 6 octobre
etc., et substituait quelquefois à graM Dei, la for- 877' La date de l'Incarnation ne paraît pas avoir été
mule divind ordinante providentid. Il emploie pour l'an- employée par ce prince. Il ne fut pas reconnu de suite
nonce du monogramme et du sceau les formules de en Languedoc, où plusieurs actes sont datés de la
ses prédécesseurs. Les signatures sont ainsi exprimées deuxième année après la mort de Charles le Chauve.
dans un diplôme de 858 : « Signum Hludovici serenis- Sceaux: 1° Buste de prom tourne vers la droite; cou-
"simi augusti. Teudo notarius, ad vicem Ragamfredi ronne de laurier; cheveux courts. Inscription: HLV-
« archicancellarii, recognovit. » Voici une de ses dates: DOWICVS GRATIA Dl (Dei) REX. (Voy. Nouv_ Traité
• Datum Viennœ urbi, VII Kal. Novemb. anno imperii V de Dipl. tom. IV, p. 120; et Mabillon, De re Dipl .
" domini nostri Hludovici serenissimi augusti, in Dei p. Lw8.) 2° Mabillon cite en outre un sceau dont la
"nomine feliciter. Amen. » (26 octobre 859.)-Il datait légende est ainsi conçue: HLVDOYVICUS MIA (miseri-
"-
ses diplômes suivant quatre époques: 844, 849 ' 850 cordial DI (Dei) REX. C'est probablement un de ces
et 855. Les Bénédictins fixent son couronnement par deux sceaux qui est reproduit sous le n° 2 de la
Sergius au 15 juin 844. et son sacre au 2 décembre planche B.
849, tandis que l'Art de vérifier les dates indique pour
la première de ces époques le 25 juin 844, et pour la LOUIS, dit LE GERMANIQUE, comme son père, au-
seconde le 2 décembre 850. La -<late du 15 juin paraît quel il succède le 28 août 876 dans le royaume de
préférable, parce qu'elle correspond à un dimanche. Saxe et dans une partie de la Lorraine, devient roi
de Bavière à la mOrt de son frère Carloman, arrivée
Lools TI LE BÈGUE, fus de Charles le Chauve, cou- le 22 mars 88o, et meurt le 20 janvier 882. - Il avait
ronné roi d'Aquitaine en 867, réunit ce royaume à la aussi été compétiteur de Pepin II, roi d'Aquitaine.
couronne de France, en succédant à son père comme (Voy- PEPIN II.) Ce prince a employé la date de l'In-
roi de France et d'une portion de .la Lorraine le 6 oc- carnation. Pour l'annonce du sceau et du monogramme
tobre 877; il est couronné pour la première fois en il a fait usage des formules de ses prédécesseurs. Voici
celte qualité le 8 décembre suivant, et pourla seconde la date d'un privilége qu'il accorda en 878 au monas-
fois par le pape Jean VIII le 7 septembre 878; il meurt tère de Morbac : a Data Idibus Septembris, anno Domi-
le 10 avril 879'-Ses diplômes commencent le plus or- • nicœ incarnationis DCCCLXXVIII, indictione XIII, anno
dinairement ainsi: « In nomine Domini Dei œterni et sal- an regni IDudovici serenissimiregis. Actum Marsâ in
" vatoris nostri Jesu Christi, Hludovicus misericordiâ a colloquio duorum fratrum, in Dei nomine feliciter.
«Dei rex.» On cite aussi deux diplômes qui commen- a Amen. D Selon le calcul ordinaire, l'année 878 a
cent l'un par: In nomine sanctœ et individuœ Trinitatis, pour indiction XI.
Ludovicus superni regis prœordinante clementid rex Fran-
corum, et l'au Ire par: In nominc sanctœ, etc. Hludowi- LoUIS III, fils de Louis le Bègue, reconnu d' abord
cus misericordid Dei rex Francorum. - Ses diplômes roi de France en commun avec son frère Carloman,
se terminent ordinairement par des formules analo- après la mort de Louis le Bègue, arrivée le 10 avril
gues à celle qui suit: « Et, ut hœc nostrœ conflrmationis 879, conclut au mois de mars 880 un traité de par-
« auctoritas pleniorem in Dei nomine per futura tem- tage, en vertu duquel il obtient les pays qui dépen-
«pora obtineat firmitatis vigorem, eam manu nostrâ daient de la Neustrie et de l'ancien royaume d'Aus-
«subterfirmare decrevimus et anuli nos tri impres- trasie, en deçà de la Meuse. Il meurt le 3 ou le 5 août
"sione signari jussimus. Signum Hludovici gloriosis- 882.
• simi regis. Vulfardus notarius relegit, »ou «ad vicem
« Gozleni recognovit. Data tertio Kal. Aprilis, indict. XI, LOUIS III L'AvEUGLE, fils de Boson, roi de Pro-
"anno primo regnante Ifludovico gloriosissimo rege. vence, reconnu roi trois ans après la mort de son père
" AcLum, etc. »Dom Bouquet a publié un diplôme de ce en 890, proclamé roi d'Italie en 9°0, couronné em-
prince où le mot annulus es t rem pl acé par bulla. Les deux pereur le 12 février 90 l, meurt en 929, Il a daté de
dates qui suivent sont citées dans le Nouveau Traité de son empire jusqu'à sa mort, quoiqu'il en ait été dé-
Diplomatique: 1° «Datum Il Kal. Junii, indictione XI, fmitivement dépossédé en 905.-Les auteurs du Nou-
« anno 1 regni domni Hludowici regis. Actum Turonis veau Traité de Diplomatique ne s'accordent pas avec
a civita te , in Dei nomine feliciter. Amen.» 2°« Daia v l'Art de vérifier les dates, sur l'époque de sa morl.
• PARTIE II. - CHAPITRE VII. 535
,
• Cet empereur changea sur laiJn de sa vie la manière « ne Domini Dei et salvatoris nos tri Jesu Christi, Ludo-
" de dater ses diplômes. D'un côté, il paraît certain "vicus divinâ ordinante providentiâ l'ex. " Les Béné-
"qu'il ne vécut pas au delà de 924, etdel'autre, qu'il dictins n'ont rencontré qu'un diplôme où il se soit
CI data plusieurs diplômes de la 32' et 33' année de son servi du mot sigillum. Sa formule ordinaire est: De
" règne. » (Nouv. Traite de Diplom. tom. V, pag. 74 9') TI annulo nostro subtersigillari duximus, ou annuli nos/ri
faut seulement conclure de cette citation qu'il ne da- imagine corroborari jussimus, etc. Voici les formules or-
tait pas toujours des années de son empire; mais dinaires de ses souscriptions: Signum Ludovici regis ,
comme l'Art de v6rifler lcs dates cite, deux diplômes ou gloriosi, gloriosissimi regis; signum domini ou domni
de ce prince datés, l'un du v des calendes de décem- Ludovici gloriosi, ou serenissimi regis. Ses chanceliers
bre, l'autre du VIll des calendes de janvier, et tous varient leurs formules: « Odilo notarius, ad vicem Hei-
deull de la 27' année de son empir~, ce qui revient à u rici episcopi summique cancellarii, recognovit; Oy-
l'an deJ. C. 928, il ne paraît pas qu'on puisse ad- «dilo notarius , ad vicem Artaldi archiepiscopi, relegit
meUre l'opinion des auteurs du Nouveau Traité de Di- " ct subnotavit; Rorigus canceBarius. ad vicem Acardi,
plomatique. La plupart de ses actes sont datés des an- « recognovit. "Les Bénédictins n' ont rencontré que qua-
nées de l'Incarnation, et phlsieurs, des années de la Na- tre de ses diplômes qui fussent datés de l'Incarnation.
tivité. On trouve des chartes particulières de Provence En voici un exemple: «Actum Pictavis civita te , Nonas
qui ne font aucune mention de son règne, et qui «Januarii, anno incarnationis Dominicœ DCCCCXLII, in-
marquent seulement les années qui se sont écoulées ti dict. XV, anno autem VI regnante Ludovico glorioso
depuis la mort de Boson, ou depuis celle de Charles " rege Francorum. in Dei nomine. Amen. D Dans cette
le Gros. date, le commencement de l'année est pris au 1or jan-
vier. Les années de son règne se comptent ordinaire-
LoUIS IV, fils d'Arnoul, succède à son père comme ment du 19juin 936, mais quelquefois aussi du 7 oc-
mi de Germanie. le 29 novembre 899. Au commen- tobre 929 • date de la mort de son père, ou de la mort
cement de l'année suivante il est reconnu solennelle- de Raoul (14 ou 15 janvier 936), ou de l'année 937,
•
ment, et peu de temps après procJamé roi de Lorraine ou enfin de 938. Ce dernier calcul se trouve da~s plu-
à Thionville par des 'seigneurs mécontents du gou- sieurs chartes du Mâconnais. Louis IV commençait
vernement de son frère naturel ,Zuentibolde. qui périt souvent l'année au 25 mars ou à Pàques.-Sceaux :
le 13 août 9°0, avec les deux tiers de son armée. Buste de profil tourné vers la gauche; couronne ra-
Louis IV mourut le 21 novembre 91 1 ou le 21 jan- diale; rested·inscription .... lCVZ GRATIA Dl (De'i) REX. »
vier 912. - Mabillon cite comme une singularité la
double dale qui se trouve dans un' diplôme accordé LOUIS V LE FAINÉANT. fIls de Lothaire, associé au
par Zuentibolde à l'abbaye de Saint-Mihiel, la première royaume de France par son père le 8 juin 978, ou,
année de son règne. Au-dessus de celle date et dans selon les Bénédictins, en 979, lui succède le 2 mars
un espace qui était resté libre, se trouve le mono- 986. et meurt le 21 mai 987. - On compte son
gramme de Louis IV et la date suivante: «Data XVI Kal. règne du 8 juin 978 ou du 2 mars 986. La date de 979
• Sept. an no incarn. Domini DCCCCVIII, ind. XI, anno au- est appuyée sur deux diplômes qu'il accorda, l'un à
« lem Domini Hludowici VllIl. Actum Franconofurl. " l'abbaye de Saint-Benoîtsur Loire. et l'autre à l'église
Cette addition exprime le consentement donné par d'Orléans. Ds sont datés de l'an de l'Incarnation 979.
Louis IV aux dispositions que renfermait ce diplôme. du premier et du second jour de son sacre: u Primâ
«dieordinationis ipsius gloriosissimiregis; Secundo die
LOUIS IV D'OUTREIIIER, fils de Charles le Simple, « regiœ ordinationis. etc. » Ces deux diplômes sont les
est couronné roi de France le 19 juin 936, et meurt seuls que cite dom Bouquet; l'un l'enferme l'invoca-
le 10 septembre 954. _ Ii employa pour formules: tion de la sainte Trinité, et l'autre commence ainsi:
In nomine sanctœ ou summœ et individuœ Trinitatis, Lu- «ln nomine Domini Dei œterni et salvatoris nostri
dovicus, superni regis prœordinante ou disponente cle- " Jesu Christi. Ludovicus misericordià Dei l'ex. » Dans
mentid, ou bien divind propitiante olementid ou mi- le premier il s'intitule: «Ludovicus, divinâ propitiante
sericordid, auxiliante divind clementid, ou divind an- « clementiâ. Francorum rex. »Le mot Francorum n'est
nuente gratid, rex Francorum, ou Francorum rex, ou pas répété dans la formule Signum, etc.; il est au con-
simplement Dei gratid rex. Un diplôme de 939 ren- traire employé à la fin du diplôme dont la suscription
fermeeetle formule remarquable: CI In nomine sanctœ. ne le renferme pas: «Signulll dOlllni Hludovici glorio-
"etc. Luelovicus pacificus. augustus et invictus, gratiâ u sissimi regis Francorum. » On lit ensuite: "Ego Ar-
«Dei rex." On trouve aussi l'invocation: « In nomi- " nulfus, ad vicem domni Adalberonis archiepiscopi at-
3511 ÉLÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE: •
«que archicancellarii, recognovi.» Les deux actes se bation des seigneurs, le4iceau et le monogramme: « Ut
terminent par la date. «igitur hoc.decrelum à nobis promulgatum pleniorem
U obtineat vigorem, nostrâ manu subter apposito signo
LoUIS VI, THIBAUT, LE GROS ou LE BATAILLEUR, [ds « roboravimus, atque üdelibus nos tris prœsentibus ro-
de Philippe 1", roi de France, associé à la royauté en • borandum tradidimus nostrœque imaginis sigillo insu-
1098 ou 1099, succède il son père le 29 juillel 1108, (1 perassignari jussimus.-Quod ne valeat oblivione de-
est sacré à Orléans le 3 août suivant, et meurt le 1" .leri, scripto commendavimus et, ne possit il posteris
août 1137' - Ses diplômes débutent généralement «infringi, sigilli aucloritate et nominis nos tri caracte-
ainsi: • In nomine S. et individuœ Trinitatis, Patris " re sllbteriirmavimus .• Ces mols nominÎs nos/ri, etc.
« el Filii et Spiritûs sancti. Amen. Ego Ludovicus Dei se trouvent dans un acte de Louis le Gros où il n'y a
« gratiâ Francorum rex ;» ou bien. In nomine Patris pas de monogramme. On rencontre encore le mono-
« et Filii et Spirilûs sancti. Amen. Ego igitur Ludovicus gramme de Louis le Gros, accompagné de la formule :
« Dei gratiâ rex Francorum.. Dans un diplôme de Signum Lugdovici regis. Quelquefois aussi il est placé
S. Martin des Champs l'invocation de la sainte Trinité dans le corps du diplôme et intercalé dans l'annonce:
est suivie d'un préambule qui se termine par cette sus- et charactere nos tri nominis, etc. On le trouve aussi en
cription: « Hâc igitur ratione, spe et devotione, ego tête ou au milieu de la formule: Data per man us Ste·
« Dei gratiâ Francorwn l'ex Ludovicus. » li a aussi em- phani cancellarii. Sous ses successeurs, il est placé
ployé d'autres invocations telles que: in Christi no- dans le corps de cette formule ou de celle qui la rem-
mine, in nomine Domini, in nomine Dei omnipotentis' place: Data vacante cancel/ariâ. Quand les diplômes
Pa tris , etc., et in /lomine Dei et salvatoris nostri Je"su de Louis le Gros n'ont pas de monogramme, on y
Christi. L'invocation manque dans quelques-uns de trouve quelquefois son nom écrit par le chancelier et
ses diplômes. A la formule Dei gratitl il a quelque- accompagné d'une croix faite de la main du roi. Voici
fois substitué Divin& ordinante providentitl, Divind. pro- les formules ordinaires de ses chanceliers: Siephafllis
pitiante ou Dei dispensante mÎiiericorditl, ou bien D~i cancel/arius, ou regiœ majes/atis, dignitatis cancellarias
mÎserante providentitl. Au lieu de la formule rex Fran- relegendo subscripsit, ou relegi et subscripsi; et plus sou-
corum, on rencontre dans quelques diplômes in re- vent : Data per munus ou manum Stephani ou domni
gem Francorum sublima tus , Francorum imperator au- Stephani cancellarii. Celle dernière formule, empruntée
gustus. li a ,aussi pris le titre d'humble roi. Louis le à la chancellerie apostolique, prévalut sous les suc-
Gros et son fils Philippe, dans un acte donné en com- cesseurs de Louis VI. Quoiqu'il ait rCcluit à quatre les
mun, ont employé la suscription suivante: « Ludovi- grands officiers dont les noms devaient êlre inscrits
"eus et Philippus filius ejus divinâ ordinante provi- au bas des diplômes, il Y a des actes qui renferment
"0 dentiâ reges Francorum .• Avant la mort de son père, les noms de plusieurs autres témoins: souvent au
quand il n'était qu'associé à la royauté, il s'intitulait contraire il n'eXiste aucune de ces signatures appa-
Ludovicus Francorum rex designatus ou Ludovicus regius rentes. La présence des grands officiers est annoncée
filius, Dei gratiâ Francorum rex designatus. Mais après en général par la formule: Ads(antibus, etc. (Voy.
.la mort de son père, Louis VI a encore pris le titre PHII,IPPE 1".) Les années du règne de Louis le Gros
de fils du roi Philippe dans un acte de 1113 cité par sont comptées de 1099 ou de la fm de 1098, dans les
Doublet et Mabillon: « ln nomine Patris et Filii et Spi- actes antérieurs à la mort de Philippe 1"; mais de-
n ritûs sancti. Amen. Ludovicus Philippiregis [dius, Dei puis cette époque, il ne paraît pas (lu'on les ait calcu-
«gratiâ rex Francorum . omnibus archiepiscopis, etc. » lées autrement qu'à partir du 3 août 1108. Depuis
Dans un diplôme publié par Mabillon, le monogram- 1 115, il joignit souvent aux années de son règne celles
me elle sceau sont annoncés après la date et les si- du règne de sa femme Alix. ou Adélaïde: il data aussi
gnatures des grands officiers : «Quod ut in poste- du règne de son ms Philippe, à partirrlu 14 avril 1129,
l rUIll vigorem haberet, nos tri nominis charactere et et du règne de son second fils Louis, à parlir du 25 oc-
« sigillo signari et corroborari prœcepimus .• Cette an- tobre 1131. L'époque de son sacre est expressément
nonce est ainsi conçue dans un diplôme concernant indiquée dans plusieurs diplômes : «Actum Aure-
la saisie des meubles sur les débiteurs forains: «Quod" « lianis, in palatio publicè, anno incaroati Verbi MCXI,
• ne valeatoblivione deleri, scripto commendari prœci- « an no vero consecrationis nostrœ IV.' Voici d'autres
« pimus, et, ne possit à posteris inflrmari, sigilli nostri formules de dates où le mot consecratio ne se retrouve
• auctoritate et nos tri no minis caractere subterfirmavi- pas, et qui pourraient avoir été calculées à partir du
cc mus.1) Dans un diplôme en faveur de l'abbaye de 29 juillet 1108, si les auteurs oe s'accordaient pas
Saint-Denys il annonce à la fois le seing royal, l'appro- il dire que celte époque n'a pas été employée dans
PARTIE II. - CHAPITRE VII. 355
ses diplOmes : • Actum Parisius, anno incarnati . qui a introduit la formule: Vacante cancel/arid. Dans
u Verbi MCXVlI, regni noslri IX, Adelaidis reginre 1II .• un de ses diplômes il s'est servi du mot allnu/us poUl'
2" "Actum npud S. Germanum de Pratis, in prœ- annoncer le sceau; mais il emploie ordinairement la
• sentiâ, etc. Datum autem et confirma:tum Remis, in formule suivante: • Ut hœc intacta et iIlibala in sem-
"solemni curiâ Paschre, in unctione domni Philippi It piternum permaneant, sigilli nos tri inlPI'essione et
"gioriosissimi regis, anno incarnati Verbi I\!CXXIX, "nominis nostri caractere corrohoravimus ..» Dans
" indictione VII, aono regni domni et serenissimi l'e- un diplôme de 1153, le monogramme n'est point
u gis Francorum Qùudovici xx (ilfaudrait XXI), Phi- annoncé avec le sceau ; «Quod ut ràtum sit in
.lippi autem fllii ejus primo, in Dei Domine feliciter. a posterum et inconcussum, scripto commendari et
" Amen. " 30 • Actum Parisius publicè, anno incarnati (( sigillo nostro muniri prrecepimus. D Qllaud un des
"Verbi MCXXXIl, regni nos tri XXlIlI, regnante Ludo- grands officiers n'est pas présent à l'expedition d'un
"vico filio nostro anno 11.' Souvent, dans ces dates, acte, on l'indique pa:r la f?rmule : Dapifero, Buticula-
l'nssentiment de ses fùs est exprime: Concedente Phi- rio, Camerario ou Constabulario nullo. Cependant 011
lippo jilio nostro, annuente Ludovico Jilio nostro ou Lu- trouve aussi dans les actes de 1153 qui ont éte cités
dovico j ulliore Jilio nostro in regem ~ublimato a/IIIO III. plus haut; Sine dapifero tune erat domus nosira. (POUl'
On trouve quelquefois sous son règne auetum au lieu les sou'scriptions, voyez LOUIS VI.) Dans une de ses
d'aetum. L'usage de l'indiction commence à devenir dates Louis VII relate le consentement de sa mère
rare dans les lettres royaux. Il est probable qu'il corn· (allnuellte matre nostrc1 regini1): il s'agissai~ du domaine
mençait l'année tantôt au 1" janvier, tantôt à Pâques. de Compiègne qu'elle avait eu en douaire. Un diplôme
- Sceau de Louis le Gros, désigné roi: Il est de pro- de 1155 est date du mercredi des Cendres 9 fé-
fil, à cheval, sans selle ni étriers; la tête couverte vrier, et l'année y est prise du 1" janvier; mais il est
d'un bonnet pointu, et un étendard dans la main probable qu'elle a été aussi calculée à partir de
gauche. Inscription: SIGILLV!\! LODOVICI DESIGNATl Pâques dans plusieurs actes de Louis VII. TI a aussi
REGIS. Le sceau dont Louis le Gros s'est servi à dater date de la naissance de son fils : {. Actum publicè Pa-
de son avénement est reproduit sous le n° 1 de la u risius, anno Dominicre incarnationis niCLXVI, regni
planche C; il est tantôt plaque, tantôt suspendu. " nostri XXVlll , jam nato mio noslro Phifippo, nstan-
u tibus, etc.» L'usage de l'indiction dans les lettres
Lovls VU LE JEUNE, second ms de Louis VI, royaux fut entièrement aboli sous Louis le Jeune,
roi de France, sacré à Reims le 25 octobre 1131 qui, selon les Bénédictins, ajouta quelquefois aux
par le pape Innocent II, succède à son père le ~"août années de l'Incarnation l'épacte et les concurrents.
1137, est couronne duc d'Aquitaine le 8 du même Nous n'avons pas rencontré d'exemples ,de ces dales.
mois, et roi de France le 25 décembre suivant. TI Il omettait aussi , la plupart du temps, la date du jour
meurtle 18 septembre 118o.-Du vivant de son père, et du mois. Le commencement de son règne se prend
il prit ordinairement pour titre ; Regis JilirlS, Dei ID du 25 octobre 1131; 20 de l'an 1135;qnandson
gratid Francorum rex designatas. Une de ses chartes père, malade, lui résigna le gouvernement; 30 du
commence ainsi: a In nomine, etc. Ego .Ludovicus 1" août 1137; 11° de juillet 1133; (on !je peut expli..
"junior, magni Ludovici filius, Dei gratiâ l'ex Fran- quer cette dernière époque). Il existe un diplôme où
«corum et dux Aquitanorum. Quoique son divorce
J) Louis VII a pris le titre de roi de France au lieu de
ait été prononcé le 18 mars 1152, el qu'au mois de celui de roi des Français. - Sceau: Voy. planche C,
• 0
mai suivant, Eléonore eût épousé Henri Plantagenet, 11 ' 2 et 3.-Dans le cours de l'annee 1154 Louis VII
Louis VII prit encore dans ses suscriptions le titre de a cessé de faire usage du contre·sceau équestre où il
dux Aquitallorum pendant l'année 1153 et pendant est représenté comme duc d'Aquitaine; et depuis
une portion de l'année suivante. Cela résulte de deux cetteepoque jusqu'en 1173 inc1usivement, :les sceaux
chartes de 1153, munies d'un sceau dont le revers suspendus à celles de ses chartes 'qui eXistent aux
represente ce prince avec le titre de duc d'Aquitaine. Archives du royaume ne portent qu'une empreinte.
Dans une charte de 11511, non scellee, il prend en- TI en est de même d'un sceau pendant ·à une charte
core le même titre, qui ne se retrouve plus dans une de 11711; mais une autre chàrte de la :même année
autre charte datée aussi de 11511 ct munie d'un sceau porte un sceau dont le revers represente un person-
qui n'a qu'une empreinte. En général Louis VII a nage debout, tenant un arc bandé; les Bénédictins
employe la plupart des formules initiales de son père. avaient trouvé la même image au revers d'un sceau
sans en excepter celle de Francorum imperatoraugu- pendant à une charte de 1179, Ce contre-sceau était
stllS, qu'on trouve dans un diplôme de 1155. C'est lui sans doute une pierre antique autour de iaqueIle on
356
. ,
ELEMENTS DE
.
PALEOGRAPHIE.
avait ajouté l'inscription suivante: LVDOVICVS REX. a secundo, astantibus in palatio, etc. D Son ordonnance
Quant à la face principale du sceau de Louis VII , elle 'sur les Juifs est datée du jour et du mois: a Factum
est toujours restée la même. «Plusieurs savants, di- « Parisius, anno Domini MCCXXIlI, mense Novembri, die
a sent les Bénédictins, citent des sceaux de ce prince o Mercurii in octahis Omnium Sanctorum. Il Le 8 no-
a sur lesquels paraît un écu semé de fleurs de lis, ce vembre 1223 correspond en efIet à un mercredi.
a q~i ne pent s'entendre que d'une empreinte gravée Lorsqu'il assiégeait la Rochelle en 1224, il a ajouté
a sur la même cire au revers du grand sceau.)) Les dans quelques actes in obsidione Rupellœ. Pour la ma-
auteurs du Nouveau Traité de Diplomatique n'avaient nière de commencer l'année, voyez PDILIPPE-AuGus-
jamais rencontré de sceau ou de contre-sceau qui pût TE.-Sceau : Voy. planche D, n° 1.
justifier celle opinion, et tout porte à croire qu'elle a
été avancée sans aucun fondement.-Louis VII est le LOUIS IX (SAINT LoUIS), fils de Louis VIII, roi de
seul de nos rois qui ait eu un sceau de cire à double France, succède à son père le 8 novembre 1226,
. empreinte d'égale grandeur; et c'est, lui qui le pre- sous la tutelle de la reine Blanche sa mère, est sacré
mier a fait usage du contre-scel ou sceau secret. Tous le 29 du même mois, déclaré majeur le 25 avril
les sceaux de ce prince sont pendants. 1236, et meurt le 25 août 1270. - Ses diplômes
commencent ordinairement ainsi: «In nomine sancte
LOUIS VIII LE LION, fils de Philippe II, roi de « et individue Trinitatis. Amen. Ludovicus Dei gratiâ
France, succède à son père le 14 juillet 1223, est «Francorum rex. Noverint universi presentes pari ter
sacré à Reims le 6 où le 8 août suivant, et meurt le a et futuri quOd, etc. D li parle presque toujours au
8 novembre 1226. - Louis VIII est le premier des pluriel: N otum facimus quOd nos, etc. Dans ses lettres
Capétiens,
qui n'ait pas été sacré avant la mort de son d'avril 125o il prend le titre de Tex Franciœ, précédé
père. Etant comte d'Artois il confirma les priviléges de l'invocation in nomine Domini, etc. Mais souvent il
de la ville de Sain t-Omer par des lettres de 12 1 1 où supprime l'invocation, et quelquefois ~ême le mot
il s'intitule: Ludovicus domini Tegis Fmncorum primo- FrancoTum, comme dans l'exemple suivant: Ludovicus
genitlls. Ses diplômes importants commencent ordi- , gratiâ Tex universis, etc. La formule initiale de ses
Dei
nairement ainsi: a In nomine sancte et individue Etablissements est ainsi.conçue:« Loeys roix de France
a Tl'Înitatis. Amen. Ludovicus Dci gratiâ Francorum CI par la grace de Dieu, a tous bons chrestiens habi-
o rex. Noverint universi, etc.» Dans les actes moins • tans el royaume et en la seignorie de France, et a
solennels il supprime l'invocation. TI prend le titre a tous autres qui y sont presens et a venir, salut en
de Fmnciœ Tex dans une ordonnance de 1223. Celle «nostre Seingnieur. D La pragmatique s!,lnction porte
qu'il rendit au sujet des Juifs annonce les témoins el cette formule initiale : Ludovicus Dei graM Franco·
l'apposition des sceaux: «Quod juraverunt tenendum Tum Tex, ad perpetuam Tei memoriam. TI annonce le
o iHi quorum nomina subscribuntur, Guillelmus, etc. sceau et le monogramme dans les mêmes termes que
o In cujus rei testimonium et confirmationem, prœsen- Louis VIII; mais la plupart du temps il ne fait men-
(( tibus litteris sigillum nostrum fecimus apponi, et tion que du sceau, et cette mention ne se trouve
« comites barones et alii prœnominati sigiHa sua duxe- même pas dans tous ses actes. En général elle est
(( runt apponenda.» Les Bénédictins citent cet acte ainsi conçue: CI In cujus rei testimonium, sigillum nos-
comme le plus ancien diplôme royal auquel les sei- a trum presentibus litteris duximus apponendum. Il
gneurs aient apposé leurs sceaux. Voici deux autres Son ordonnance contre les hérétiques de Languedoc
formules dont rune ne renferme que l'annonce du ne porte ni les signatures des grands officiers, ni la
sceau royal; l'autre y joint celle du monogramme: date de son règne: Actum anno gratie millesimo ducen·
1° «Quod ut perpetuum robur obtineat, presentem tesimo vicesimo octavo, mense Aprilis. Son ordonnance
a paginam sigilli nostri auctoritate fecimus communi· contre les Juifs ajoute la date du lieu: Actum apud
a ri. » 2°. Ut autem hœc omnia stabilitatis robur obti- Meledunum anno Domini MCCXXXIlT, mense Decembri .
.a neant, presentem paginam sigilli nostri auctoritate Voici un exemple d'une date plus solennelle et qui
o et regii nominis charactere inferiùs adnotato preci- par conséquent se rencont~e plus rarement: CI Dalum
a pimus communiri. D Les chartes de ce prince sont da- CI Parisius, an no Dominice incarn. !IICC vicesimo sexto,
tées de l'Incarnation et non des a nnéesde son règne, a mense Februarii, regni nos tri anno primo, astanti-
à l'exception de celle qu'il donna en 1224 pour la CI bus in palatio nostro quorum nomina supposita sunt
réforme des mauvaises coutumes de Bourges, et dont a et signa. Dapifero nullo. Signum Roberti buticu·
la date est ainsi conçue: a Actum Parisius, an no Do- "larii. Signum Bartholomei camerarii. Signum Ma·
d minicœ incarnationis MCXXIV, regni vero nostri anno a thei constabularii. Data per mallum Garini (mono-
PARTIE II. - CHAPITRE VII. 537
n gramme) Silvancctensis episcopi cancellarii. D On voit Francorum rex. Dans les actes écrits en français il
par cette dernière date qu'il commençait l'année à s'intitule: Loys par la grace de Dieu, roy, roys ou rois de
Pâques; c'est ce qu'il faut toujours se rappeler, si l'on France et de Navarre. Avant de monter sur le trône, et
veut éviter de fréquents anachronismes dans ses actes comme tuteur de l'héritière du royaume de Navarre,
el dans ceux de ses successeurs. La date du jour est il employait les formules suivantes: Ludovicus regis
rarement marquée dans ses diplômes; mais les exemples Francorum primogenitus Dei gralù1 Navarre rex, Cam-
suivants donneront une idée de quelques·unes des panie Brieque comes; ou bien : Nous ainsne}ils dou roy
formules qui servaient à l'exprimer: 1° «Actum apud de France, roy de Navarre, de Champagne et de Brie
«Vicenas anno Domini MCCL, octavo mensis Aprilis. » comte palatin. - Au mois d'avril J 315 ,: il se servait
2° a Facta fuit hec ordinatio Carnoti, an. Domini mil- encore du sceau qu'il avait avant la mort de son père,
.lesimo ducentesimo sexagesi~o secundo, circa me- et il l'annonce, en ces termes: «Presen tibus liUeris
Il diam Quadragesimam cui faciendœ interfuerant jurati a nostrum fecimus apponi sigillum quo anle susce-
a Clemens de Visiliac, etc. D 3° «Datum in castris a ptUlll regni regimen Francie ulebamur, anno Do-
a apud Aquas mortuas, in cras Lino B. Johannis Bapti- • mini MCCCXV. D Dans un autre acte du même mois,
• stœ. » - Sceaux: 1° Deux sceaux déposés aux Archi- on lit également: «Aclum apud Vicenas decimo nono
" ves du royaume offrent peu de différences : ils sont « die Apri,lis, sub sigillo quo ante susceptulll, etc. "Cette
reproduits sous les nO' 2 et 3 de la. planche D. 2° Un°, explication est conçue en d'autres termes dàns la date
troisième sceau gravé dans le Nouveau Traité de suivante: «Datum apud Vincen. sub sigillo quo vi-
Diplomatique se distingue des deux précédents parce (( vente genitore nostro· utebamur, decimo nono die
que le manteau est sans bordure et que les cheveux «mensis Martii, aono MCCCXIV. D Cette date prouve que
du roi ne sont pas bouclés. Le même ouvrage repré- Louis X commençait, comme ses prédécesseurs, l'an-
sente un autre sceau où l'on retrouve la bordure des née à Pâques.- Ses diplômes sont datés du lieu, du
deux premiers sceaux; mais le trône a pour appui jour, du mois et de l'année, sans signature ni mono-
des têtes d'animaux beaucoup plus grosses. De l'ex- gramme. - Sceaux: Louis X s'est servi d'abord du
trémité du bâton royal sortent à droite et à gauche sceau qu'il employait du vivant de son père. n en existe
deux feuilles surmontées par la partie supérieure en outre deux qui sont reproduits sous les nO' 1 et 2
d'une Ileur de lis. Les contre-scels de ces deux sceaux de la planche F. - Quoique les Bénédictins n'aient
portent une fleur de lis fleuronnée. Il serait possible décrit que le sceau provisoire de Lonis X, ils avaient
cependant que les différences qui viennent d'être in- cependant soupçonné qu'il avait dû être remplacé par
diquées n'existassent que sur les gravures fort impar- un autre. (Nouv. Traite de Dipl. tom. VI,. p. 57') A la
faites du Nouveau Traité de Diplomatique. 3° Le sceau fin de 13 Il., cette substitution n'avait pas encore eu
que S. Louis adopta pendant sa dm;nière croisade est lieu: cela résulte de quelques-unes des dates qui
•
représenté sous le n° 4 de la planche D. - Outre viennent d'être citées plus haut. On lit d'ailleurs sur
son 'conlre-scel ordinaire, il avait plusieurs petits le repli d'un acte daté du mois de décembre 1314:
sceaux, entre autres un anneau d'or semé de fleurs Collacio est Jacta. Rescripta est propter novilm sigillum.
de fis, orné de son image et sur lequel étaient gravées (Archives du royaume, J. 163.)
les lettres S. L. (sigillum Ludovici). Quand il passa en
Orient, il se servit d'un anneau représentant son buste, LOUIS V DE BAVIÈRE, fils de Louis le Sévère. duc
placé entre deux fleurs de lis et appuyé sur un crois- de Bavière, et petit-fils par sa mère Mathilde de
sant de lune. Sa main tient une épée nuç. Voy. Nou- Rodolphe de Habsbourg, élu roi des Romains le
veau Traité de Diplomatique, tom. IV, p. 135 et 20 octobre 1314, ~ouronné le 26 novembre suivant
136. à Aix,la~Chapelle et le 31 mai 1327 à Milan, reçoit la
couronne impériale à Rome le 17 janvier 1328 des
LOUIS X LE HUTIN, ms de Philippe IV, roi de mains des évêques de Venise et d'Aleria, se fait
France, succède à sa mère comme roi de Navarre en couronner de nouveau le 22 mai suivant par l'anti-
1304, est sacré à Pampelune en 1307, devient roi de pape Nicolas V, et meurt le 21 octobre 1347' Il avait
France à la mort de .son père le 29 novembre 1314, abdiqué en 1333, mais cet acte fut annulé par l'op-
est sacré à Reims le 24 août 1315, et meurt le 5 ou position des états d'Allemagne. Voy. à l'article de
le 8 juin 1316. -Dans ses actes latins on rencontre FRÉDÉRIC III la mention d'un traité de Louis V avec
les suscriptions suivantes: Ludovicus Dei gratitl Fran- ce prince. - Louis de Bavière se disait quelquefois -
Cie et Navarre rex, ou plus ordina.irement Francorum IVe du nom. Ses chartes royales commencent ordi.
et Navarre rex. Quelquefois aussi on ne trouve que nairement ainsi : Ludovicus ou nos Ludovicus Dei. gra-
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558 ÉLÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
tid Romanorum rex semper augustus. Voici la suscrip- règne. =-- L'Art de vérifier les dates fait remarquer
tion d'un de ses diplômes impériaux: Ludowicus que Louis V désignait quelquefois les années de l'In-
quartus Dei gratid Romanorum imperator semper au- carnation par les mots, an no Christianœ libertatis, et
gustus. «Dans les pouvoirs qu'ü donna à ses am bassa- qu'il est le seul empereur dont le sceau porte deux
\1 deurs, disent les Bénedictins , Louis de Bavière prit aigles. Voy. à l'article de FRÉDÉRIC 1II une citation qui
.le titre d'empereur avant que d'avoir été couronné à prouve que Louis V a eu pendant longtemps un sceau
• Rome. Le pape Jean XXII en marqua tout son provisoire. - Un acte daté du lendemain de la Saint-
\1 mécontentement. II Celte circonstance établit d'une Barthélemy (25 août) 1332 contient les formules sui-
manière positive, qu'en prenant ce titre au lieu de vantes pour l'annonce de sa bulle d'or et de son mo-
celui de roi des Romains, ce prince s'était écarté de nogra~me : «In ejus rei testimonium et evidentiam ,
l'usage suivi par ses prédécesseurs. - Il a employé _ « prœsentes conscribi majestatisque nostrœ bullâ aureâ
pour l'annonce du sceau une formule que nous avons «in robur prœmissorum omnium jussimus commu-
citee à l'article de HENRI VII DE LUXEMBOURG. Il se • niri. Dalum, elc. Signum invictissimi domini do-
sert aussi des termes suivants : «In cujus rei tesLÏ- • « mini Ludowici quarti, Dei gratiâ Romanorum impe-
" monium, prœsentes tibi dirigimus et tradimus appen- "ratoris sempe,' augusti. Il La repétition du mot
" sione sigilli regii communitas. D - Plusieurs de ses domini se rencontre à cette epoque dans les actes
actes ne sont pas signés 1 mais simplement datés de solennels. (Voy. CHARLES IV, empereur.)
la maniè,'e suivante : «Datum in castris prope Lan-
" doviam, VI Kalend. Septembris, regni nos tri anno LoUIS XI, fils de Charles VII, roi de France, suc-
u secundo. ' l l - Dans l'intervalle de ses deux couronne- cède à son père le 22 juillet 1461, est sacré à Reims
ments impériaux., ü devait naturellement compter les le 15 août suivant, et meurt le 30 août 1483. C'est
années de son empire du 17 janvier 1328, comme sous le règne de Louis Xl que le titre de roi très-
dans la date suivante: «Datum Romœ apud sanctum chretien est devenu la qualification propre des rois de
«Petrum xv die men sis Februarii, indictione undecimâ, France. On commença aussi à leur donner le titre de
« an no Dominicœ incarnationis millesimotrecentesimo majesté. En 1470 des imprimeurs de Mayence
« vigesimo oclavo, regni nostri anno decimo quarto, viennent pour la première fois exercer leur art à
\1 imperii vero primo. II Il résulte de plusieurs actes Paris. - Des lettres qu'il adressa au pape commencent"
postérieurs au 22 mai 1328, qu'il se servit encore ainsi: Ludovicus Dei gracid Francorum rex tibi aman-
dans la suite du même calcul. En effet, un acte du tissimo et bealissimo patri nostro Pio papœ II obedien-
1" février 1337 est daté de la vingt-troisième année tiam filialem et plenOl devolionis affectus. TI emploie
de son règne et de la dixième de son empire. Dans dans les actes français la formule: Loys.par la grace
les deux exemples précédents il y a treize de diffé- de Dieu roy de France; et dans les actes latins: Lado-
rence entre le chiffre des années de son règne et celui vicus Dei gratid Francorum l'ex. Dans un. de ses di-
des années de son empire. Mais les auteurs de l'Art plômes il ajoute ensuite ad perpetuam roi memoriam.-
de vérifier les dates ont eu tort d'affirmer que celte Voici différentes espèces de formules finales qu'on ren-
proportion était toujours la même, puisque dans tout contre dans les actes de Louis Xl : 1 0 « Et pour ce que
acte postérieur au 26 novembre et antérieur au 2 ï jan> " de nos presentes l'en aura a faire en plusieurs lieux,
vier,les années du règne doivent surpasser de quatorze «nous voulons que au vidimus d'icelles faict soubs
celles de l'empire. En voici un exemple: «Datum Mo-' «scel royal pleine foi soit adjoustee comme a ce pre-
« naci quartâ die mensis J anuarii, anno Domini millesi- «sent original. En tesmoing de ce, nous avons fait
« mo trecenlesimo tricesimo octavo, regni nostri anno "mettre nostre scel a cesdictes presentes. Donné a
«vicesimo quarto, imperii vero decimo.» Quant aux e
u Paris le vm jour de mars, l'an de grace MCCCCLXIV
années de son règne, la date suivante prouve qu'elles " et de Ilostre regne le IV·. Sic signalum supra plicam :
se comptaient du 26 novembre et non du 20 octobre «Par le roy, le comte de Comminge, l'amiral M. Jean-
1314 : ~ Dat. Monachii proximâ die .lovis post Marti- «Baptiste et autres presens. LE PREVOST. Collatio jàcta
" nalia, anno à Christo nato millesimo trecentesimo tri- "est cum originali. Il (Il est inutüe d'avertir que les
«gesimo octavo, regni nos tri vigesimo quarto et im- formules Sic signatam supra plicam et Collatio Jacta est,
«perii undecimo. D Le premier jeudi après la Saint- etc. ne peuvent appartenir qu'à une copie.) 2° «Car
Martin correspond en 1338 au 12 novembre. Or si «ainsi le voulons et nous plais.t qu'il soit faict. Donné a
Louis V avait compté les années de son règne du «Paris le XIIe joUI' de novembre l'an de grace AlCCCCLXV
u
20 octobre 131 ,il aurait dû dater de la vingt-cin- «et de Ilostre regne le cinquiesme. Par le roy en son
quième et non de la vingt-quatrième année de son Il conseil. ROLANT. D 3 Il Et afin que ce soit chose ferme
0
PARTIE II. - 'CHAPITRE VII. 539
Il et estable a tousjours , nous avons 'signé cesdites Il Loys, et super plicam : ROBERTET. «n annonce par la
• presentes de nostre main et a icelles fait mettre nostre formule suivante sa souscI'iption au bas de lettres ac-
«seel, sauf en autres choses nostre droit et l'autruy en cordées à la ville de Bologne en Italie: «In quorum
Il toutes. Donné au Plesseys du Parc lez Tours ou moys « omnium fidem et robur, prœsentes litterl!s manu nos-
«de decembre l'an de grace mil cécc quatre vingt et «trâ subscripsimus et sigilIi nostri appensione mu-
. Il deux et de nostre regne le vingt et deux. Loys. » (Sur Il niri jussimus. Datum Romaniœ die ultimâ mensis Ju-
le repli:) « Par le roy. ROBERT. Visa. »' La lettre qu'il "nii, anno Domini millesimo q~ingentesimo decimo
écrivit à Pie II est ainsi datée : «Datum Turonis sub " primo et regni nostri decimo quarto. Loys. - ROBER-
Il magno sigillo nostro, die XXVII men sis Novembris, "TET. D Il confirma les priviléges accordés à l'abbaye de
Il an no MCCCCLXl et regni nos tri 1. Per regem in suo S. Denys par six de ses prédécesseurs; et comme les six
«consilio. VENONI SoLLOIT.» Le roi ayant été averti chartes avaient oté collées et rejointes, il apposa son
en 1481 que l'on contrefaisait sa signature, il fut dé- contre-scel aux points de réunion; le sceau fut attaché
cidé que les lettres de finances signées de sa main aux lettres 'de confirmation, qui se terminent ainsi:
sCI'aient contre-signées par un secrétaire. La même "Quod ut flrmum et stabile perpetuis duret ~empori-
précaution fut prise pour les lettres missives et pour « bus, has sex concolatas et simul junctas sub contra-
les lettres closes; il fut arrêté qu'elles seraient en outre "sigiHo nostro ab ut.roque fme junctarum apposito
scellées du sceau secret. - Sceau: Le trône n'a plus «sigilli nostri magni munimine roborari fecimus,
pour appui des têtes d'animaux, mais les pieds du roi "jure nostro in cœteris et quolibet alieno in omnibus
reposent toujours sur deux lions. La niche gothique CI semper salvo. Datum apud eundern sançtum Dionys.
est.remplacée par un dais drapé qui n'a pas de sup- «mense Julii, anno Domini MCCCCJ(CVIII et regni nostri
port; les deux bras du roi sont presque pendants. «primo. D Sceaux: 1 ° Voy. planche K, nO' 1 et 2. 2° Les
Le sceptre, terminé par une espèce de losange, est Bénédictins ont publié aussi un autre sceau pendant
ainsi que la main de justice à peu près perpendicu- à un diplôme où il prend les titres de roi des Français,
laire. Le champ du sceau est semé de fleurs de lis. de Naples et de Jérusalem. Dans ce qui reste de l'ins-
En voici l'inscription: LVDOVICVS DEI GRACIA FRANCO- cription o~ lit: LVDOVICVS DEI GRA. FR ....... NEAPOLI.
RVM REX. Au contre-scel deux anges agenouillés sou- D'un côté le champ du sceau est semé de fleurs de lis;
tiennent l'écu de France. de l'autre, il est aux armes de Jérusalem. Le roi tient
un globe dans la main gauche et un sceptre dans la
LOUIS XII LE PÈRE DU PEU PLE ,fils de Charles, duc droite. Le contre-scel renferme les écus de France et
d'Orléans, et arrière-petit-fils de Charles V par Louis de Jérusalem couronnés. Ce sceau présente, comme
d'Orléans son aïeul, succède à Charles VIII, roi de on le voit, plus d'un rapport avec celui qui est repro-
France, le 7 avril 14g8, est sacré à Reims le 27 mai duit sur le n° 2 de la planche K, mais il est d'une
suivant, et meurt le 1" janvier 1515. - Quand il plus grande dimension si ia gravure du Nouveau
était duc d'Orléans, il_ intitulait ainsi ses lettres pa- Traité de Diplomatique est exacte. En outre l'inscrip-
tentes: «Loys duc d'Orleans, de Milan et de Vallois, tion ne renferme pas le titre de duc d.e Milan, et le
«comte de Parme et de Beaumont, seigneur d'Ast et co?tre-sceau porte lui-même une inscription qui
«de Coucy, et de la terre et seigneurie de Villiers le n'existe pas au revers du sceau n° 2 de la planche K.
Il Chastel, savoir faisons a tous presens et a venir, etc. D Cette inscription, qui est sans doute la même que 1
Devenu roi, il se servit de la formule ordinaire: Loys celle de la face principale, est ainsi conçue: LVDOVl-
par la grace de Dieu roy de France, etc. Voici la sus- CYS DEI GRA (Gracia) FRANCOR. IERVSALEM ET NEAPOLI
cription des leUres patentes par lesquelles il donna REX. 3° Avant de monter surIe trône, Louis XII avait.
plein pouvoir à ses envoyés de conclure alliance avec les un sceau dont le champ était rempli par un écusson
Suisses: « Loys par la grace de Dieu roy de France, écartelé aux armes d'Orléans et de Milan. Ce sceau
Il de Sicile et de Jerusalem, duc de Milan, a tous ceulx n'a pas tout à fait deux pouces de diamètre; en voici
• qui ces presentes lettres verront, salut. »Il prend le l'inscription: SIGILLVM LVDOVICI DVCIS AVRELIAN. Ma-
titt'e de seigneur de Gênes dans des leltres patentes DlOLANI ET V ALESIE.
de 151 1 : Il Ludovicus Dei gratiâ Francorum rex,
ft Mediolanique dux et Januœ dominus, universis LuCIOS II (Gérard), élu et couronné pape le
Il prœsentes litteras inspecturis salutem. » Louis XII 12 mars 1144, meurt le 25 février 11 115. - Il avait
signait quelquefois de sa main ses lettres patentes. pour devise ; Ostende nobis, Domine, misericordiam
Dans les copies on relatait ainsi l'existence de la si- tuam. n commençait l'année, 1° au 25 mars suivant
gnature et du contre-seing: Il Sic signatllm sub plicd : le calc~l florentin, 2° au 1" janvier et peut-être au
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•
540
, .
ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
.
25 décembre. Il a smVI le calcul florentin même diacres. Les évêques ne prenaient pas dans ce siècle
pour l'indiction, mais en général il la comptait à partir le titre de cardinal.
du 1" septembre. Il Parmi ses bunes plus ou moins
« solennelles, rien de plus singulier, disent les Béné- LUCIUS III (Ubalde), élu pape le le, septembre 1181
.i dictins, que la formule' In perpetuam rei memoriam et ordonné le 6 du même mois, meurt le 2 no- a
«qui termine un - de ses priviléges. Il fait expédier vembre 1185. - Il commençait l'indiction tantôt au
" ceux-ci par Baron, qui se dit quelquefois sous-diacre 1" janvier, tantôt au 1" septembre, et l'année qresque
"de la S. E. R. Dans mie bulle originale de Fécam, toujours au 25 mars. On trouve dans ses bulles solen-
Il signée des cardinaux, la colonne des diacres est ter- ~elles la devise: Adjuva nos Deus salutaris noster. Il
a minée par cette souscription : Ego Guido in Romand a aussi substitué dans l'un de ces actes à la formule
" ecclesid altaris minuter indignus subscripsi. On ne peut In perpetuum celle qui est plus appropriée aux bulles
« guère douter que ce ne soit un cardinal diacre.» Il ordinaires, Salutem et apostolicam benedictionem. Les
y a dans cette citation un passage qui a besoin d'être noms propres ne sont souvent désignés à cette épo-
expliqué. Il faut savoir que les souscriptions étaient que que par la lettre initiale.
disposées dans les bulies sur trois colonnes. Celle du
centre était réservée au pape et aux évêques; à gauche LUDE. Voy. EUDES, fds de Boggis, duc héréditaire
étaient les cardinaux prêtres, et à droite les cardinaux de Toulouse et d'Aquitaine.
M
_ MARIN lot ou MARTIN II, ordonné pape sur la fin nus episcopus, servus servorum Dei, ou Martinus servas
de décembre 882, meurt au mois de mai 884. - Il servorum Dei, sanctœ ejus et apostolicre Romanœ ecclesire
datait ordinairement ses grandes bulles de l'année de episcopus. Il s'est même intitulé : le dernier serviteur
son pontificat ou de celle de l'empereur, et de l'in- des serviteurs de Dieu.
diction qu'il prenait tantôt au mois de septembre,
tantôt au mois de janvier. La date du pontificat est MARTIN II ct Ill. Voy.·MARIN 1er et II.
précédée dans un acte -de la formule: Regnante in
perpetuum Domino Deo nostro. Dans une autre date, MARTIN IV (Simon de Brion), élu pape le 22 .fé-
le bibliothécaire s'intitule: missus sanctre sedis aposto- vrier 1281, couronné et consacré le 23 mars s ui-
licre. Son nom est écrit Mal'inus dans les suscriptions vant, meurt le 28 mars 1285.-11 avait pour devise:
de ses actes. A l'exemple de Jean VIII, il a pris dans Portio mea, Domine, sil in terrd viventium. Dans ses
les dates solennelles le titre de pape universel. figures circulaires, S. Petrus est placé au-dessus de
S. Paulus: il imitait en cela Jean )LU. Anciennement
MARIN II ou MARTIN III devient pape au plus tard ces deux inscriptions étaient SUl' une même ligne.
le I l novembre 942, et meurt vers le 25 janvier 9 46 . «Lorsqu'il fulmine quelque bulle contre des têtes
-Les Bénédictins citent quatre priviléges de ce pape: « couronnées, il se sert à l'ordinaire de la formule :
tous renferment les formules ordinaires. Nous ferons Il Ad certitudinem prœsentium et memoriam futurorum.
seulement observer que son nom y est écrit Marinus «Deux fois il frappa d'excommunication le roi d'Ara-
et non Martinus. Une des dates renferme d'ailleurs a gon et de Sicile, et deux fois il marqua ses bulles
le passage suivant : Anno pontificatûs do'mini Marini «par des traits singuliers que nous ne croyons pas
summi pontificis Il. Le nom de Marin II doit donc être a devoir laisser en oubli. Au lieu du jour du mois,
préféré à celui de Martin III. «l'une est datée de la fête de l'Ascension, l'autre de
Il la Dedicace de la basilique du prince des apôtres.
S. MARTIN 1", ordonné pape le 5 juillet 649, est «Avec la date du pontificat, l'une des deux réunit
emprisonné le 19 juin 653, et meurt le 16 sep- «celle de r indiction et de l'Incarnation sous cette
tembre 655. -Les Bénédictins citent de lui les deux •.corme : Sub anno Domini lIICCLXXXIl, indict. Xl.
suscciptions suivantes: 1 a Martinus Theodoro sincerâ
0
Il Une autre bune contre le même prince, rappelant
bulle dont la suscription est ainsi conçue: « Martinus la fin d'une lettre qu'il écrivit à Philippe 1", roi de
u episcopus, servus SeI'vorum Dei.. . . .. salutem et Castille: "Maximilianus Dei gratiâ Romanorum im-
« apostolicam benedictionem. » La bulle de plomb sus- « perator et rex Hungariœ iIlustrissimo principi Plù-
pendue à cet acte portait, selon l'usage, une seule « lippo Castiliœ, Legionis el Granatœ regi ....... Datum
empreinte; il était d'ailleurs daté dans la forme des « anno post nalum Christum 1505.» - IJ suppri-
demi-bulles : « Datum Constanliœ Moguntinœ pro- ma dans les diplômes l'usage du monogramme, et
u vinciœ, !l1 Idus Novembris, suscepti à noms aposto- y substitua, en 1486, celui de la souscription, qui
u latûs officii anno 1.» Les Bénédictins représenten t s'annonçait ainsi: Maximilianus manu proprid. La for-
deux sceaux de ce pape: l'un (voy. planche U, n° Il) mule Ad mandatum Cœsareœ majestatis proprium Jae.
est dans la forme ordinaire; l'autre, qui est d'unè de Baunissis. annonçait la souscription d'un secrétair~,
plus petite dimension, porte sur la face l'inscription faite par son ordre. Ses actes allemands portent sou-
suivante: MARTINO V, surmontée d'une croix ;le revers vent des signalures en latin. Il emploie ordinairement
porte également une croix an-dessous de laquelle est pour'l'annonce du sceau la formule suivante: Harum
une aigle aux ailes déployées. Les Bénédictins ne eli- testimonio litterarum sigilli nostri appensionc munitarum
sent· pas si ce dernier sceau était le sceau secret de ou roboratarum. - La plupart des diplômes de Maxi-,
Martin V ; mais cela paraît probable. milien, lors même qu'il prend dans la suscription le
titre d'empereur, sont datés de son règne comme roi
MAXIMILIEN 1", fils de l'empereur Frédéric IV, des Romains qu'il comptait à partir du 16 février 1486;
élu roi des Romains le 16 février 1486, couronné le cependant il lui arrive, quoique rarement, de compter
9 avril suivant, succède à son père le 19 août 1493, et l'année 1486 comme une année complète: Parmi un
meurt le 12 janvier 1519.-Maximilien l'établit dans grand nombre de diplômes que nous avons consultés,
ses diplômes le titre de roi de Germanie, tombé en un seul porte la date des années de son empire; el
désuétude depuis si longtemps. Selon les auteurs de cetle date ne. cadre avec l'époque de son avénement
l'Art de vérifier les dates, il y introduisit aussi, à l'exem. qu'en comptant l'année 1493 comme une année com-
pIe des empereurs paiens, celui d.e pontifex maximus. plète. Au contraire il joillt habituellement aux années
En 1508 il enjoignit aux états de l'empire de lui ac- de son règne comme roi des Romains celles de son
corder le titre d'empereur élu, qui lui fut confirmé la règne en Hongrie, qu'il compte de l'an 1490, époque :
même année par une bulle de Jules II. Mais avant celte à laquelle il tenta inutilement d'être élu successeur de
époque, il avait substitl!é plus d'une fois le titre d'im- Mathias Corvin. Tantôt il semble compter ce règné du
perator Romanorum à celui de roi des Romains. Cette 6 avril 1490, date de la mort de Mathias; tantôt il
dernière qualification ne fut plus affectée, après son comp.te l'année 1490 comme une année complète.
. ,
342 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
NICOLAS l'', consacré pape et intronisé le 24 avril 2°Deus nos ter rifugium et virtus; 3° Corifirma hoc,
858, meurt le 13 novembre 867. - Il prenait ordi- Deus, quod operatus es in nobis. Celte dernière devise
nairement le titre d'episcopus servus servorum Dei; est disposée autour d'un cercle gravé par les Béné-
quelquefois il se contentait ~e celui d'évêque. Une de dictins et dont l'aire est partagée, suivant l'usage,
ses épîtres, publiée par dom Bouquet, commence par en quatre portions égales, au moyen de deux dia-
son nom seul; d'autres ne présentent pas de suscrip. mètres perpendiculaires qui représentent une croix.
tion. Voici le début du privilége accordé à l'abbaye Les deux divisions inférieures renferment les mots
de Saint·Calais: «Nicolaus Romanre sedis episcopus PETRVS et PAVLVS; les deux autres n'ont pas d'ins-
«Galliarum episcopis universis et principibus sempi- cription. «Depuis Nicolas Il, disent les Bénédic-
'U ternam in Domino nostro Jesu Christo salutem. " cc tins, la formule des dates particulières aux bunes
Plusieurs de ses épîtres ne sont pas datées et se ter- « priviléges devint presque uniforme. Voici quel en
minent par des salutations dont les formules sont « etait l'arrangement: le lieu, le jour du mois,T annee
trop variées pour qu'on puisse les citer; loutefois Ces « du Seigneur ou de l'Incarnation, celle du pontificat.
~ormules se rapprochent assez souvent des expressions « et l'indiction. Nous disons l'année du Seigneur, parce
suivantes: Optamus gloriam, excellentiam ou serenita- « .que c'était l'expression qu'on employait d'ordinaire.
tem vestram in Christo benevalere. Celles de ses épî- « Ce ne fut que sous le successeur de Nicolas qu·on
tres qui sont' datées marquent l'indiction et le jour a usa invariablement du terme d'Incarnation dans 'les
du mois selon le calendrier romain ou quelquefois «dates. D Dans plusieurs de ses bulles l'année com-
dans la forme suivante: Data mense Septembrio, die mence au 1" janvier. D'autres, qui sont datées de
x x v. Dans les actes solennels il marque l'année Florence, la font ouvrir au 25 mars. C'était se con-
de son pontificat ou cene de l'empereur d'Occident. former à l'usage des lieux. Voici une date où le com-
Voici un exemple de rune et de l'autre formule: mencement de l'année est pris au 25 mars, tandis que
1° «Scriptum per manus Leonis nolarii regionarii et l'indiction y est comptée, sinon du 1" septembre, an
cc scriniarii S. R. E. in mense Maio, indictione XII. moins du 1" janvier: « Data Florentiœ VI Idus Janua-
cc Datum Kalendis Junii, per Q:l.anus Tiherii primicerii «rii, anno ab incarnatione IIILIX, per manus Homberti
cc S. sedis apostolicre, imperante domino Nicolao piissi- " sanctre ecclesire Silvre Candidre episcopi et apostolicre
«mo papâ, anno pontificatûs ejus v, indictione XlI. )) "sedis bibliothecarii, anno primo pontificatûs domini
2° «Scriptum per man{lm Sophronii notarii regionarii "Nicolaï papre secundi, indictione XIII. D On remar-
a et scriniarii sanctae Rom. ecclesiae in mense Aprile, quera d'ailleurs que dans cette date, qui correspond
«ind. undecimâ. Benevalete. Dat. IIII Kal. Maias, per au 8 janvier 1060, l'année dn pontificat n'est pas
« manum Tiberii primicerii sanctae sedis apostolicae, comptée du jour de l'élection, mais de celui du cou-
a imperante domino noslro piissimo perpetuo augusto ronnement. Nicolas Il a employé la double formule
«H1udoyvico à Deo coronato magno pacifico impe- de date : « Scriplum per manus Octaviani scriniarii
a ratore anno quarto decimo, et P. C. ejus anno quar- « S. R. E. notarii, mense Martio et indictione XII. Be-
« to decirilo, indictione undecimâ. » Cette seconde date a ncvalcte. Datum Spoleti VI Nonas Martii, anno Jesu
est empruntée à une bulle sur papyrus déposée aux cc Christi MLIX, per manus Humberti, etc. anno 1 pon-
Archives du royaume. Quelques portions de mots ont "tificatûs domini. papre Nicolaï secundi, indictione
disparu; mais il est facile de les suppléer. Nicolas 1" «XII. " On voit que dans cette date l'année commence
est un des papes du IX' siècle qui ont eu un mono- au 1" janvier. Les lettres de Nicolas II citées dans la
gramme. - Voyez le sceau de ce pape, planche U, Collection des historiens de France ne portent aucune
n° 1. date.
NICOLAS Il (Gérard), élu pape le 28 decembre NICOLAS III (Jean Gaëtanj, élu pape le 25 novembre
1058, et couronne le 18 janvier 1059, meurt le 21 1277, ordonne prêtre et consacre avant le 25 dé-
ou le 22 juillet 1061. - Il substitue quelquefois Nunc cembre suivant, se fait couronner le 26, et meurt le
et venturis temporibus ou Tam pl'œsentibus quàm fn- 22 août 128o. - Il avait pour devise: Miserere met,
turis à la formule In perpetuum. Ses diverses devises Domine, miserere met. A l'exemple de ses prédéces-
sont: 1° Magnus Dominus noster et magna virtus eJus; seurs, il a substitué quelquefois à Salutem et apostoli.
PARTIE Il.-CHAPITRE VII. 343
cam benedictionem la formule Ad perpetua~ rei memo- 1447, et couronné le 18 du même mois, meurt le 24
rIam. mars 1455.-11 avait pour devise; Paralum cor mellm,
Deus. On cite de lui un bref qui réunit, pour la pre-
NICOLAS IV (Jérôme), élu pape le 15 février 1288, mière fois peut-être, les formules que ces actes ont
et couronné le.;12 ou le 25 du même mois, meurt le conservées depuis pour la suscription et pour la date;
4 avril 1292. - Il avait pour qevise : Illumina faciem " Nicolaus papa V dilectis flliis salutem et apostolicam
tuam super servum tuum. Il commençait l'année à " benedictionem. - Datum Romœ apud S. PetfUm sub
Pâques. a Deux bulles très-solennelles de Nicolas IV, u annulo piscatoris, die xv Aprilis MCCCCXLVIlI, pontifi-
- disent les Bénédictins, sont signées de lui et de ses " catûs nostri anno II. D - Les Bédédictins ne citent
«cardinaux. La première porte: tam prœsenlibus quàm pas d'exemple plus ancien d'un acte public qui ait ,
-futuris regularem vi/am professis; mais elle n'y ajoute été scellé par un pape de l'anneau du pêcheur. (Voyez
"point in perpetuum. La seconde réunit ces formules, du reste les articles d'EUGÈNE IV et de BENOÎT XIII.)
- aussi bien qu'une troisième dont la date est ainsi con· Quoique Nicolas V ait suivi ordinairement les formules
«çue ; Dalum Reate per manum magislri Joannis de- d'Eugène IV , on cite de lui une constitution qui n'est
"cani Bajocensis, sanclœ Romanœ ecclesiœ vicecancel- pas datée de l'année de l'Incarnation; Dalum apucl
" larii, 1// N onas Sep/emb. indict. /, incam. Dominicœ Urbem velerem IX Calend. Septembris, pontificatûs lIostri
«anno lf/CCLJlXX V/II, pontificatas vero domni Nieo- a/lno / v. u Nicolas, disent les auteurs de l'Art Je vérifier
«lai PP. IV anno /.» On voit que dans cette date -les dates, commençait l'année au 25 mars. Ainsi l'on
l'indiction ne commence pas au 1" septembre. Une a ne doit pas être 'surpris de voir quelques. unes de ses
bulle de ce pape, terminée par une date solennelle, « bulles datées tIe 1446. D On trouve néanmoins dans le
substitue dans la suscription ad pelpeluam rei memo- Bullaire romain, une date où le commencement de
riam à la formule In perpeluum. l'année ne peut être fixé qu'au 1'" janvier; «Datum
"Romœ apud sanctum Petrum, anno incarnationis
NICOLAS V (Pierre de Corbières), antipape, élu le a Dominicre millesimo quadringente~imo quinquagesi-
12 mai 1328 , couronné le 22 du même mois, abjure " mo secundo, XIV Kalendas Aprilis, pontif1catûs nos tri
le ....... 1330 à Pise, et renouvelle son abjuration le 25 u anno VI. »En effet, le XIV des calendes d'avril ou le
,
août de la même année à Avignon, puis le 6 septem- 19 mars 1453 répondrait à la septième année du pon-
bre suivant, dans un consistoire particulier. tificatde Nicolas V, et non à la sixième. Ce pape variait
• donc, comme son prédécesseur, pour le commence-
NICOLAS V (Thomas de Sarzane), élu pape le 6 mars ment de l'année.
o
ODOIE. Voy. EUDES, fils de Boggis. l'usage généralement suivi et avec d'autres actes d'Ot-
ton 1". Mais depuis son couronnement impérial, il prit
ODON. Voy. EUDES. toujours le titre d'imperalor auyustus, ou d'imperatOl'
seulement. Or comme les BénMictins affirment qu'a-
OTTON 1" , dit LE GRAND, ms de Henri l'Oiseleur, vant cette époque il datait seulement des années de
élu roi de Germanie en juillet 936 (le 2, suivant les son règne, il est péu.probable qu'il ait réellement pris
Bénédictins) , est proclamé roi d'Italie au commence- le titre d'empereur antérieurement au 2 février 962.
ment d'octobre 950; consent à laisser régner Béren· - Les rois de Germanie ont souvent désigné leur
ger II, puis le dépose en octobre 961, est élu de nou- royaume sous le nom de France orientale. (VOy.CHARLES
veau le mois suivant, reçoit la couronne impériale le LE GROS.) De là cette date d'Otton 1"; " Anno regni do-
2 février 962 , et II?eurt le 7 mai 973. - Ses formules u mini Ollonis in Italiâ primo, in Francià XVI. D Dans
ordinaires sont; In nomine sallctœ et illdividuœ Tn'nilalis un diplôme de 951 il s'intitule aussi roi des Fra/l-
Otto Dei favente clementiâ, ou Dei yraliâ, divinâ cle- çais et des Lombards. Il se sert tantôt du mot sigil-
mentitl, ou divinâ favente, opitulanle, propitianle, prœ- lum, tantôt du mot annulus. - Voici les formules
venienle, auxilianle, annuente ou cOllcedente clemenlid ordinaires de ses souscriptions; Siy/lum domni Otto/lis
rex. Les Bénédictins parlent de deux diplômes, l'un de invictissimi, ou sercnissimi reyis, ou imperatoris i/lvictis-
9 52 , l'autre de 961, où il se serait qualifié d'empereur simi lIugusti. Siynum domini Ottonis mayni et invictissillli
et d'auyuste. Ces deux actes seraient en opposition avec imperatoris nostri. Poppo cancellarius! ad vicem Fridllyisi
•
344 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
, archieapellani, subnotavi et subscripsi."n date presque tou~ OTTON III, ms d'Otton Il, désigné roi à Vérone en
jours dei'Incarnation ; en voici deux exemples: 10 « Data 983, couronné le 25 décembre de la même année à
« v Idus Septembris, anno Incarn. Domini nostri Jesu Aix-la-Chapelle, est sacré empereur le 21 ou le 31
- Christi DCCCCLII, indictione x, anno regniOttonis sere- m~i 9g6 , reçoit à Milan, vers la fin de l'automne de
« nissimi regis XVII_ Actum in loco Paterborn_ Amen. D la même année, la couronne d'Italie, qui lui avait
2° -Data x Kalend. Junii, anno Domin. incarnat. déjà été donnée à Monza l'année 'précédente, et meurt
«DCCCCLXV, indict. VIII, an no autem regni domini Otto- le 23 janvier 1002_ - Il employait des formules très-
« nis xxx, imperii vero IV. Actum Ingelheim in palatio, variées: In nomine sanetœ et individuœ Trinitatis, ou in
n in Dei p.omine.~Amen. & Un diplôme cité par Mura- Dei nomine et individuœ Trinitatis, ou encore in nomine
tori est daté selon le calcul florentin. Les années de son omnipotentis Dei et salvatoris nos/ri lesu Christi, Otto
règne, dans ses diplômes, se prennent tanlôtdu com- divind fiwente cl~mentid rex ou pius rex. Depuis son
mencement de 936, tantôt du mois de juillet de cette couronnement il prit le titre d'empereur, mais il
année; depuis 951 il Yjoignait ordinairement la date ajoutait à son nom diverses épithètes, telles que tertius,
de son règne en Italie, et depuis 962, celle de s~n em- Romanus, Saxonicus, 1taliells, servus populorum, alio-
·pire. Il ne tenait souvent compte que des années com- rum, apostolorum ou lesu Christi, qui étaient s('uvent
plètes de son empire. accompagnées de l'une des formules dOllo Dei, secun-
dùm Dei salvatoris nostrique liberatoris voluntatem ou se-
OTTON II LE Roux, fils d'Otton 1", désigné roi de cundùm vo/untatem Dei salvatoris. La suscription se ter-
Germanie et couronné roi de Lorraine le 26 mai 961, minait par Romani orbis ou Romanorllm imperator augu-
élu roi d'Italie vers la fin de962, couronné empereur stus ou par imperator Romanorum, ou simplement par
le 25 décembre g67' succède à son père le 7 mai 973, imperator auguslus. - Voici les formules ordinaires
et meurt le 7 décembre g83. - Il employait les in- de ses souscriptions, 1 0 comme roi: Signum domini
vocations suivantes : In nomine sanctœ et individuœ Ottonis, signllm domini Ottonis regis gloriosi, ou glorio-
Trinitatis, ou Patris et Filii et SpiritlÎS saneti, ou Do- sissimi Ot/onis magni, et Dea dispanente invietissimi regis;
mini nos tri leS!/. Christi œterni, ou Dei œterni et salvato- 2 0 comme empereur: Signum domni OUonis Cœsaris
ris nostri lesu Christi ou summi Dei, etc .. pepuis g61 invicti ou invictlssimi ou glol'iosissimi imperatoris allgusti
jusqu'en g67 il prend toujours le titre de roi. Mais à ou augustissimi. Robertlls cancellarius,advieem Heriberli
partir de son couronnement il emploie ordinairement arehicapellani, recognovi. Voici deux de ses dates·:
les formules suivantes: OUo imperator, ou OUo junior 1° «Data pridie Idus Decembris, anno Dominicœ in-
senioris divind annuente clementiâ coimperalor augustus_ «carnationis DCCCCXClll, indict. VI, anno tertii Oltonis
Après la mort de son père il substitua toujours le « regnantis decimo. Actum, etc." 2° «Data XVI Kal.
titre d'imperator à celui de eoimperator, comlne dans ({ Augusti, anno Dom. incarn. DCCCCXCVIl, indict. x,
l'exemple suivant: Otto divind dictante clementiâ impe- « anno aute~ tertii Ottonis regnantis xun, imperii
rator a'l-gusills. Il se sert tantôt du mot sigillllm, tantôt ({ vero primo. Aclum, etc. Il - En Italie on a daté
du mot annulas. Les formules de ses suscriptions va- jusqu'en 9go du règn~ de Théophanie, mère d'Ot-
rient beaucoup : Signum domini Ot/onis invictissimi ton III; et on faisait remonter ce règne à 972, époque
regis, ou magni et invictissimi regis, ou bien serenissimi, du mariage de Théophanie avec Otton II. C'est ce
invictissimi, piissimi et invictissimi, magni et invictissimi qu'établissent les Bénédictins, contrairement ft l'opi-
imperatoris augllsti, ou encore Signum domim Ouonis nion de Mabillon, qui avait supposé qu'elle comptait
seeundi imperatoris et semper augusti. Ses chanceliers les années de son empire à partir de la mort de son
contre-signent ainsi: Hildiboldus ou Bildiboldus epi- maf!.
scopus et cancellarills, vice Willigisi archicapel/ani, no-
tavi ou recognovi. Voici une de ses dates:« Data VI Ka}. OTTON IV, comte de Poitou, troisième fils de
« Octob. anno Dominicœ incarnationis DCCCCLXXXII, Henri le Lion, duc de Brunswick, élu roi des Ro-
« indict. Xl, anno vero regni secundi Ottonis XXII, im- mains et couronné à Aix-la-Chapelle le 4 juillet Ilg8,
«perii aulem xv. Actum Capuœ feliciter, in Dei no- proclamé de nouveau après la mort de Philippe de
u mine. Amen. D Ici l'indiction est prise au mois de Souabe, le ajuillet 1208, reçoit la couronne impcriale
septembre. - Les diplOmes d'Otton II s'accordent le 27 septembre ou le 4 o'ctobre 1209, et meurt le
avec les historiens sur le commencement de son Ig mai 1218. - Un diplôme qu'il accorda en 11g8
règne et de son empire. Toutefois Muratori cite, sans à r abbaye de W crden commence ainsi: u C. In no-
pouvoir les expliquer, deux actes de g83 qui feraient u mine sanete et individue Trinitatis. OUo divinâ fa-
remonter à g57 le règne de ce prin·ce. u vente clementiâ Romanorum rex et semper augustus
,
PARTIE II. - CHAPITRE VII. 345
«universis regni fldelibus in perpetuum. Après avoir
l) (( episcopus, imperialis aulre cancellarius, vice domini
élé couronné à Rome il s'intitula: Quo quart us Dei (( Theodorici Colonien. archiepiscopi et fotius Italire
gratid ou divind favente clementi4 Romanorum imperator " archicancellarii, recognovi: Acta sunt autem hrec
et semper augustus. - Dans la date de quelques di- "anno Dominicre incarn. MCCIX, regnante domino
plômes impériaux il fait mention du pape régnant. . (( Othone quarto Rorpanorum imperatore glorioso,
Ses dates sont quelquefois' disposées d'une manière (( anno regni ejus XII, imperii vero ejus primo. Datum
singulière; l'acta est séparé du data par le mono- "apud castrum S. Miniatis per manus Gualteri impe-
gramme et la formule qui l'annonce: "Signum do- (( rialis protonotarii, tertio Kal. Novembr. indict. XIII. Il
a mni OUonis quarti Romanorum regis invictissimi. » Qu~lquefois aussi il se contente du dalu~ : « Dâtum
Cette citation est tirée d'un diplôme de 1198. Voici a apud Spiram anno Domini MCClX, indict. XII, sexto
, maintenant comment se termine un de ses diplômes « Kal. Julii. Il - Les diplômes d'Otton IV antérieurs
impériaux: Tes/es autem . hujus rei sunt: Woljigerus,
etc. L'énumération des noms et des qualités de plu-
.
à la mort de Philippe sont munis seulement' d'une
empreinte de la croix: ce n'est qu'après sa seconde
sieurs témoins se termine par cette formule : Et alii élection qu'il a commencé à se servir du sceau royal.
quàm plures. Vient ensuite l'annonce du mono- n compte les années de son règne à partir de 1 198, et
gramme: «Signum domiÎ1i Othonis quarti Romano- celles de son empire à partir de 1 20g seulement, c'est-
• rum imperatoris invictissimi. Ego Corradus Spirensis à-dire de son couronnement impérial.
p
-
PASCAL, archidiacre, est élu pape en 687 (entre le PASCAL II (Rainier), élu pape le 13 août 1099 et
21 septembre ct le 15 décembre) concurremment sacré le lendemâin, meurt le 18 ou le 21 janvier
avec l'archiprêtre Théodore. Cette double élection est 1118. - Pascal II a employé l'invocation « In nomine
annulée par celle de Sergius 1" qui fut ordonné le «Domini Dei et salvatoris nostri J. C. Domini reter-
15 décembre 687' Selon Fleury, l'éleclion de Pascal a ni ; Il mais il débute presqJ.1e toujours par son nom,
aurait eu lieu en 688. désigné quelquefois par la lettre initiale et suivi de
la formule episcopus servus servorum Dei. La suscrip-
PASCAL 1", ordonné pape le 2 5 janvier 817, meurt tion se termine par salutem et apostolicam benedictionem
le I l mai 824.-11 a daté de l'empire, du patriciat ou par in perpetuum, et quelquefois par in posterum,
et du post-consulat de Louis le Débonnaire, ainsi que l'on écrivait souvent imposterum. Nous avons eu
que des années de Lothaire, associé à l'empire en 817. occasion d'avertir que la formule salutem, etc., quoi-
'pne de ses bulles est datée non-seulement de l'indic- que préférée dans les bulles ord~naires, s'employait
tion et du jour du mois, mais de la seconde férie des aussi dans les actes les plus solennels. On rencontre
octaves de Pâques, de l'année de l'Incarnation et de dans plusieurs bulles de Pascal II la formule: Ego
celle de son pontificat. Après quoi on ajoute qui in nu- Paschalis catholicœ ecclesiœ episcopus ss, c'est-à-dire sub-
mero pontijicum centesimus habetur. Sur un fac.simile scripsi. Les' Bénédictins ont donné un fac-simile dans
donné par les Bénédictins le nom de ce, pape est lequel se trouve cette formule, et ils annoncent que
écrit Paschales et non Paschalis. Dans la première la souscription paraît ~tre de la main du pape. Sans
date, commençant par scriptum, etc., Timothée prend aucun doute les càractèr.es de cette souscription ne.
non-seulemen t le titre d'archiviste (scriniarius) , mais sont pas les mêmes que ceux de la pièce. Ainsi les
encore celui de notaire. C'est le bibliothécaire qui a dans la pièce ont il peu près la forme d'un c.J, ce qui
paraît dans la seconde date. Un privilége du 1" fé- est dans les 'diplômes un des caractères auxquels on
vrier 817 est daté au contraire par le nomenclateur. reconnaît l'écriture lombardique; dans la souscription,
La suscription et les dates de cet acte sont en tout au contraire, ils ont la forme suivante- a. Mais
semblables à celles qui sont rapportées à l'article d'É- cette circonstance ne suffit pas pour décider la ques-
TIENNE V. Les Bénédictins citent Pascal 1" comme un tion. En effet, la seconde formule de date commençant
des papes du IX' siècle qui avaient un monogramme. par datum, présente les mêmes caractères que la sous-
Son sceau présente d'un côté PASCHALIS écrit en trois cription de Pascal II : il serait donc possible que cette
lignes, et de l'autre PAPAE écrit en deux lignes. On souscription fût de la main du bibliothécaire, qui
voit deux croix sur la première face et une sur la se- était chargé d'écrire la seconde formule d~ date. Ce
conde. qu'il y a de sûr, c'est que les papes se sont bornés
3[16 ÉLÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
quelquefois à tiacer la double ss qui signifie suscripsi, explication paraisse ou non satisfaisante, il n'en est
en y joignmt une espèce de parafe, ou bien à for- pas moins vrai que l'indiction x et la troisième année
mer la croix qui accompagne la devise' inscrite entre du pontificat sont marquées dans ces deux chartes
les deux cercles concentriques. La formule de sous- concurremment avec l'année 1103, et que ce double
cription se trouve entre les deux dates dans .le modèle caractère convient seulement à l'année 1102. Mabil·
Joumi par les Bénédictins: c'est là sa place ordinaire. Ion déclare d'ailleurs avoir ·rencontré plusieurs autres
Mais on la rencontre aussi après la formule Datum, etc. bulles datées dans le même système. Selon Mabillon
A droite de la souscription est le monogramme du et les Bénédictins, .Pascal il a aussi varié pour le cal·
Benevalete; à gauche est un cercle semblable à celui cul de l'indiction, qu'il comptait ordinairement à par-
qui est reproduit sous le n° 7 de la planche XII. Quand tir du 1" septembre. mais quelquefois aussi à partir
on consulte un recueil des bulles de ce pape, on ne du 1" janvier, et même du 2 5 mars, selon le calcul pi-
peut pas s'empêcher de reconnaître que la double san. Enfin il résulte d'une bulle datée du 18 avril
formule Scriptum et Datum se rencontre beaucoup plus 1100 et de la deuxième année du pontiflCat de Pas-
souvent que les Bénédictins ne l'annoncent. il en est cal II, que ce pape a aussi compté comme une année
de même de la réunion des dates du pontificat eL complète les cinq derniers mois de l'année de son
de l'Incarnation qui concourent dans un grand nom- avénement.-Voyez le sceau de Pascal Il. planche U.
bre de builes importantes. On y trouve aussi quelque. n° 2.
fois des signatures de témoins. Ces actes renferment
des menaces et des bénédictions qui désormais furent PASCAL III (Gui de Crême), antipape, élu .le 20
exprimées dans les termes que Pascal II avait adoptés: ou le 22 avril 1164, meurt le 20 septembre 1168.
"Si qua sanè ecclesiastica sœcularisve persona, hanc
«nostrœ constitutionis paginam sciens, contra eam S. PAUL 1", ordonne pape le 29 mai 757, meurt
" temerè venire tenlaverit, secundo tertiove commo- le 28juiri 767. - Les iettres qu'il adresse à Pepin
« nila, si non satisfactione congl'Uâ emendaverit, po- commencent ordinairement ainsi : «Domino excel·
" testatis honorisque sui careat dignitate, reamque se .lentissimo fùio Pippino, regi Francorum et patricio
«divino judicio existere de perpetratâ iniquitate co- " Romanorum, Paulus, etc.' Ces actes se terminent
u gnoscat et à sacratissimo corpore ac sanguine Dei par Benevalete, et plus communement par la formule:
« ac Domini nOiitri J. C. aliena fiat, atque in extremo Incolumem excellentiam vestram gratia superna casto·
"examine districtœ ultioni subjaceat. Cunctis autem diat, à laquelle il ajoute quelquefois : excellentissime
«eidem loco j usta servan tibus sit pax Domini nostri fi.li. Parmi les épîtres citées par dom Bouquet, on
d.C .• Les bulles ordinaires de Pascal II sont datées du n'en trouve aucune qui soit datée; mais d'autres actes
lieu, du jour du mois et de l'indiction; cependant la marquent les annees de l'empire de Constantin Co-
date du lieu manque dans quelques-unes. On a déjà pronyme et de son fils Léon. (Voy. ÉTIENNE Il et
dit qu'il marquait en outre dans les bulles solennelles ZACHARIE.) Avant d'être ~acré, il s'est intitulé: Paulus
l'année de l'Incarnation et celle du pontificat. L'année diaconus, et in Dei nomine electus sanctœ sedis aposto-
est comptée de temps en temps 11 pal' tir du 25 dé· licœ; dans la suite, il prit les titres de 'Paulus papa,
cembre et du 1" janvier, mais le plus soment à par- Paulus servus servorum Dei, et Paulus ~piscopus, se,'vus
tir du 25 mars, selon le calcul pisan, et quelquefois servorum Dei. TI emploie cette dernière formule dans
aussi selon le calcul florentin. On trouve de plus un une bulle où son nom précède celui de Pepin. Un
autre calcul d'après lcquel Pascal Il anticipait d'une diplàme dont la suscription se termine par in perpe-
année entière sur la supputation ordinair.e. "Il Y a tuum, renferme la formule suivante pour l'annonce
" deux buUes de ce pape, disent les Bénédictins, par de la signature : • Paulus episcopus sanctœ catholicœ
• lesquelles il demeure pour constant qu'en 1102, au u et apostolicœ Romanœ ecclesiœ huic constituto à no-
«21 de mars, et même au 14 de février, son chancelier u bis facto subscripsi. » Le pape S. Patù est le premier
,; dàtait déjà de 1103 .• OF pour ceux mêxoo qui sui· dont le sceau présente d'un côte les images de S. Pierre
vaiept le calcu! pisan, l'année 1103 n'aurait commen- et de S. Paul. Une autre particularité qu'il faut aussi
cé qu'au 25 mars. Les Benédictins supposent que le remarquer, c'est que le nom de ce pape est écrit en
chancelier aura voulu. tout en adoptant le calcul pi- grec sur le côté opposé: ce nom est au génitif, selon
san, reporter le commencement de r année au l'" jan. l'usage qui était alors le plus généralement suivi.
vier; cette anticipation ne faisait pas dans ln réalité
une différence de trois ~is complets avec ce calcul, PAUL Il (Pierre Barbo), élu pape le 31 août 1464.
qui était alors le plus généralement suivi. Que cette et couronné le 16 septembre suivant, meurt le :l8 juil-
PARTIE II. - CHAPITRE VII. 547
let 1471. -Il avait pour devise: Benqac, Domine, b()- ainsi: "Deus te incolumem custodiat, carissime fra-
nis et rectis corde. Selon les auteurs de l'Art de véri- "ter. Datum III Nonas Octobres, imperante domno
fier les dates, il commençait l'année tantôt au 1" jan- "Tiberio Constantinopol'i. aug. anno VII. Il
vier, tantôt au 25 mars. Une de ses bulles substitue
la date de la mlÎssance du Seigneur à celle de son PEPIN DE HÉRISTEL. maire du palais en Austrasie,
incarnation. - Voyez le sceau de Paul II, planche U, laisse le trône vacant depuis le 23 déce~bre 679 jus-
n° 14. qu'à sa mort, arrivée le 16 décembre 714~ - Un de ses
diplômes débute par un préambule sur la fragilité
PAUL III (Alexandre Farnèse), élu pape le 13 oc- des choses humaines et la nécessité de r aumône.
tobre et couronné le 7 novembre 1534, meurt le 10 Vient ensuite la suscription, qui est ainsi conçue:
novembre 1549. - n avait pour devise: Corifirma .Idcirco ego in Dei nomine inluster vir Pippinus
hoc, Deus, qaod opera tus es in .,!obis. «Nous obser- u filius Ansgisili quondam, necnon et illustris ma-
" vons, disent les Bénédictins, dans un motus proprius • trona mea Plectrudis filia Hugoberti quondam,
"du temps de Paul Ill, la formule visa, suivi~ des « cogitantes, etc. Il Dans un autre diplOme, on re-
u signatures du doyen et d'un autre membre de la trouve la même suscription, mais le nom de Plec-
"chambre apostolique. » - Voyez la face du sceau de trude y est écrit Blittrudis. Il date en général du jour
Paul·III, planche U, nO 19. Pour l'inscription du nom du mois et de l'année du règne de Thierri III, puis
des apôtres, il a repris l'arrangement adopté par de Childebert III. Dom Bouquet n'a pas publié de
Sixte IV, et que Clément VII avait abandonné. (Voyez diplôme de Pepin qui corresponde au règne de
. le revers du sceau de Sixte IV, planche U, nO 15.) Clovis III. Ceux que renferme cette. collection ne
Même dans ses bullës, Paul TIl commençait plus or- présentent pas l'annonce du sceau. Voici comment se
dinairement l'année au 1" janvier qu'au 25 mars. On termine un de ces actes : «Actum Gamundias pu-
trouve l'indiction marquée dans les certificats de pu- « blicè, sub die 1Il Idus Maias, anno x Il 'regni domni
blication. «nostri Childeberti gloriosi regis. Pippinus et PIe-
u ctrudis, Droda, etc. Il Suivent les noms de neuf au-
PÉLAGE le" consacré pape le 16 avril 555, meurt le :- tres témoins, puis la formule du notaire: «Ramin-
1" mars 560.- En écrivant à un évêque, il emploie « gins jussus à Pippino et Plectrude scripsi et 'Har-
la suscription et la salutation ordinaires : «Dilectis- 1 doino.» On voit que la signature du notaire est la
« simo fratri Sapaudo Pelagius. _ •. _ Deus te incolu- seule qui puisse être considérée comme originale.
" mem custodiat, frater carissime .• La suscription est
ainsi conçue dans une épître à Childebert 1er : «Do- PEPIN LE BREF, fils de Charles Martel, succède à
"mino filio gloriosissimo atque prœcellentissimo regi son père, comme maire du palais en Neustrie, le 22
«Pelagius episcopus.» Cette épître, qui ne renferme octobre -741 ; il laisse le trône vacant jusqu'à l'avéne-
pas de salutation, se termine par la date et la sous- ment de Childéric III, en 742 ; succède en 747. à son
cription suivantes : «Data III Idus DecembI:es, anno frère Carloman, comme maire du palais en Austrasie;
" xv P. C. Basilii V. C., pel' Rufinum legatum. Pe- fait déposer Childéric III, et se fait proclamer roi au
.lagius, misericordiâ Dei episcopus ecclesiœ catho- mois de mars 752; est sacré peu de jou~s après son
u licœ urbis Romœ, exemplari epistolœ nostrœ sus- élection, par S. Bonifacé, archevêque, de Mayence,
" cripsi. n Une autre épître adressée au même roi, et puis le 28 juillet 754, par le pape Etienne,II, etmeurt
qui ne renferme pas de date, se termine par une le 24 septembre 768. - n substitua la formule vir
salutation ainsi conçue: «Perincolumem excellentiam inluster, quand il monta sur le trône, à celle d'inluster
«vestram Deus noster custodiat, domine fili glorio- vir, qu'il avait employée comme maire du palais. Cette
"sissime alque prœcellentissime .• rêgle n'est cepe·ndant pas sans exception, puisqu'on
cite de lui un diplôme accordé la première année de
PÉJ,AGE II, consacré pape le 30 novembre 578, son règne, et dont la suscription est ainsi conçue :
meurt le 8 février 590. - En s'adressant au roi Chil- «Dominis sanctis et apostolicis ac venerabilibus in
debert, il s'est servi de la formule: vestra ChristÎanitas. «Christo patribus omnibus episcopis et abbatibus,
Il date tantÔt de l'année de l'empereur et de l'indic- " comitibus, domesticis, centenariis vel omnibus
tion réunies, tantôt de l'une ou de l'autre séparé- • agentis nostris tam presentis quàm futuris inluster
ment. Une épître citée par dom Bouquet présente la «vir Pippinus .• (Voy. aussi DAGOBERT II.) Mais en gé-
suscription suivante : «Dilectissimo fratri Aunario néral ses suscriptions sont ainsi conçues : pippinus
«Pelagius urbis Romœ episcopus .• Cet acte se termine rex Francorum vir inluster; ou bien: Pippinus gratid
44 ..
, , ,
548 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
Dei rei Franc.oram vir in lus ter omnibus episcopis, abba- velle sont datés du 23 septembre et de la dix-septième
tibus, etc. Quelquefois il supprime les mots vir in lus ter. année de son règne, c'es.t-à-dire de la veille de sa mort.
La date du plaid qu'il donna comme maire du palais, Cette circonstance suffirait pour expliquer l'emploi du
la neuvième année du règne de Chilpéric, est remar- Ip.ot studaimas, qui indique assez que Pepin ne pou-
quable par la répétition du nombre neuf, qui, après vait tracer qu'avec peine la croix qui lui servait de si-
avoir été écrit en toutes lettres, est exprimé en chiffres gnaturc. Les notaires de Charlemagne auront dans la
romains. (Voy. le fac-simile de cetle date, planche XI, suite copié cette formule sans discernement. Quoiqu'on
n° 1..) On trouve un exemple d'une répétition ana- ait des diplômes de Pepin qui sont revêtus du sceau
logue dans une épître de Wademerus et de son épouse sans en renfermer l'annonce, cepcndant l'empreinte
Ercamberta .. La date en est ainsi conçue: "Hactum de l'anneau est mentionnée dans plusieurs actes par
• Prisciniaco villâ publicè, quod fecit mensus Agustus l'une des formules suivantes: De anulo nostro sig illa-
"dies xx viginti in anno decimo x, regnante, etc.» Le vimus, sig il/are jussimus, impressione slgnari jussimus ,
privilége qu'il accorda en 71.3, comme maire du palais, ou de anolo nostro subtersigillare decrevimus. -Suivant
à l'église de S. Vincent de Mâcon, commence ainsi: les auteurs de l'Art de vérifier les dates, les diplômes
« In Dei nomine. Pippinus major-domûs regni nostri assignent plusieurs époques au COInmencement du
" augere credimus monimentum si beneflcia oppor.· règne de Pepin; celle de son élection en 75'2, et
Il tuna locis ecclesiarum benevolâ deliberatione conce- celle de son sacre en 751.. TI y a aussi des chartes
Il dim~s.» Dans ùne donation à l'abbaye de S. Denys, qui font remonter son règne à 750 et même à 71.9.
l'annonce de sa signature' est ainsi conçue: Quam Les auteurs du Nouveau Traité de Diplomatique n'ad-
prœceptionem, ut firmior habeatur, subter eam decrevimus mettent pa.sd'autre époque que celle de 752. - Sceau
adfirmare. A gauche et en dessous on lit: Signum + de Pepin maire du palais: Voyez planche A, n° Û. -
Pippini g"lorississimi regis; sur la même ligne se trouve, Sceaux de Pepin roi: 1° Tête de Bacchus Indien, vue
à plus de six pouces de distance, l'invocation in Christi de face. barbue, couronnée de pampres; sans inscrip-
nomine, sous forme de monogramme, suivie de la sous- tion. 2° Buste de profil tourné vers la droite, tête sans
cription: flilherius recognovi et subscripsi. (Dans un barbe, cheveux courts, chlamyde attachée sur l'épaule
autre diplOme l'invocation est éerite en toutes lettres: +
droite; inscriplion : PIPPINVS IMPERATOR. 3° Buste
In Dei nomine Bradilo recognovit et subscripsit.) Après le de profù tourné vers la droite; cheveux courts ceints
parafe du chancelier est l'empreinte de l'anneau, qui d'un ruban, barbe apparente, chlamyde attachée sur
n'est pas annoncée dans le texte, et qui est accompa- l'épaule droite. Reste d'inscription: XPE (Christe) PRO-
gnée de caractères signifiant: Benevaleas. Au bas de la TEGE PIPPINVM REGEM FRAKCORVM.
charte on lit cette date, dont tous les mols son t séparés
par un espace cons,idérable : Il Data in mense Septem- PEPIN, nommé CARLOMAN à sa naissance, fils de
ft brio, anno XVII regni nos tri. Actum in monasterio S. . Charlemagne et d'Hildegarde, sacré roi d'Italie le 15
«Dyonisii feliciter. » Voici deux autres dates du même avril 781, meurt le 8 juillet 810.
roi: 1° " Datum quod fecit mense Maio die XXIII, anno
• II regni ipsius gloriosi regis. Actum Virmeriâ pala- PEPIN lU, fils de Louis le Débonnaire, commence
"tio publico, in Dei nomine feliciter. Il 2° Il Acta mense à régner en Aquitaine l'an 811.; il Y est reconnu so-
" Aug. die xm , anno XI regnante Pippino glorioso rege. lennellement en 817, et meurt le 13 décembre 838.
« Actum Trisgodios villâ publicâ, in Dei nomine feli- -Jusqu'en 831 il employa pour formule: Pippinus
, Il citer. D On cite aussi de lui deux autres formules de gratid Dei rex Aqaitanorum. Dans la suite il y substi-
signature: 1° "Signum + inlustris viri domni et glo- tua presque toujours: Pippinus,ordinante, annuente ou
« riosissimi Pippini regis. D ';10 «Signum gloriosissimo prœveniente divinœ majestatis grati&., Aquitanorum rex;
« domno Pippino rege. » Quoique en général les arrêts mais les citations suivantes prouvent que cet usage
ou plaids (placita) ne soient pas signés par les rois, était soumis à plus d'une exception: In nomine sanctœ
Pepin en rendit un en 759, en faveur de l'abbaye de et individuœ Trinitatis, Pippinus graM Dei rex Aqaita-
S. Denys, au bas duquel est le seing royal, c'est-à-dire noram (diplôme de 836). In nomine sanctœ, etc., Pip-
la croix, placée après le mot signum. - Pepin a aussi pinus divin&. ordinantc providentid rex universis fidelibus
elI\ployé pour l'annonce de la signature une formule (diplôme de 838, accordé au monastère de Joncelle).
qui reparaît sous Charlemagne: Proprid manu· anno- Regnante Domino nostro Jesu Christo vero Deo etproprio
talione, ou simplement propriâ manu studuimus adùm- filio Dei in perpetuum, ego Pippinus gratid Dei rex Aqui-
brare. Ce qu'il y a de remarquable, c'est que les deux' tanorum (diplôme de 838, en faveur de l'abbaye de
diplômes où se trouve cette annonce d'une forme nou- Solignac). - Il joint les a~nées de l'empire de Louis
PARTIE II. - CHAPITRE VII. 549
le Débonnaire avec celles de son règne, qu'il compte d'Aquitaine, explique assez pourquoi plusieurs actes
des premiers jours de décembre 814. li emplQie, pour sont datés des années qui s'étaient écoulées depuis la
l'annonce du monogramme et du sceau, tes mêmes mort de Louis le Débonnaire.
formules que son père. Ses diplômes sont ordinaire-
ment souscrits dans la forme suivante: «Signum Pip- PlIILIPPE, antipape, est élu en 768, après la dépo-
" pini regis. Saxbodus diaconus, ad vicem Aldrici, re-' sition de l'antipape Constantin.
" cognovi. D Ses diplômes antérieurs à 834 ne sont
point datés de l'indiction. VQici deux exemples de ses PlIILIPPE 1", fùs de Henri 1" , roi de France, sacré
dates : 1· en 818: «Datum VI Kalendas J ulii, anno V le 23 mai 1059, succède à son père le 4 ou le 29 août
" post decessum domni Karoli ~erenissimi augusti, et . 1060 (voy. HEN RI 1") , et règne, 10 sous la tutelle de
• IIII anno regni nos tri , in Castillione castro quod est sa mère jusqu'en 1062,2· sous celle de Baudouin V,
«super flilvium Dordoniœ, in Dei nomine feliciter. comte de Flandre, jusqu'au 1" septembre 1067' li
"Amen.» 2· En 835 : " Datum VlIl Kalendas Decem- meurt le ~9 juillet 1108. - L'invocation de la sainte
« bris, indictione xun, an no XXI regnante domino Trinité est la plus ordinaire dans ses diplômes. Il
"Hludowico imperato~e, xit regni nos tri. Actum in y ajoute quelquefois les noms des Trois Personnes :
" Nerisio, in Dei nomine feliciter. Amen. " L'indiction • In nomine S. et individuœ Trinitatis, videlicet, Pa
XIv.ne convient à l'an 835 qu'en la comptant du 1" a tris et rilii et Spiritûs sancti. Amen. Ego Philippus
septembre. - Sceau: Visage tourné vers la droite; « gratiâ Dei Francorum rex. D Un diplôme de la biblio-
reste d'inscription:. XPE (Christe) CONSERVA PIPPINVM thèque de Cluny commence par in rwmine Pa tris , etc.
lIEGEM. "Ce sceau, disent les Bénédictins, est de cire On cite aussi cette suscription : "Eterhi regis mise-
• blanche mêlée de poils assez raides. » " rante gralla."
\
a quo extat omms . potes
- tas , per quem
"diguitas viget regia, ego Philippus, Francorum te- .
PEPIN II, fils de Pepin Ior, roi d'Aquitaine, succède «ueus gubernacula, cunctis quos Christi gignit virgo
à son père èn 839, mais ne règne paisiblement qu'en «mater œcclesia.» Ses diplômes les plus importants
845, à la suite du traité de Saint-Benoît sur Loire, sont signés de ses principaux ministres oU officiers
en vertu duquel une portion de ses états fut attribuée et de plusieurs évêques ou seigneurs. Dans celui qu'il
à son compétiteûr Charles le Chauve. Depuis cette donna lors de la dCdicace de l'église de Saint-Martin, on
époque il fut à plusieurs reprises dépossédé et rétabli; voit après sa signature celles de Hugues son frère, de
en sorte que l'Aquitaine eut pour rois: de 848 à 850, l}audouin, comte de Flandre, d'un archevêque, de
Charles le Chauve; de 850 à 852, Pepin; de 852 à sept évêques, de deux archidiacres de Paris, de six
853, Charles le Chauve; en 854, Louis, [ùs de Louis ou sept dignitaires de différentes églises, d'autant de
.'
roi de Germanie, et Pepin; en 855, Charles, fils de seigneurs et enfin des grands officiers, savoir : «Ra-
Charles le Chauve, qui fut ensuite deux fois remplacé a dulphus siniscalcus, Walerannus camerarius, BaI-
par Pepin ct deux fois rétabli. Enfin, en 865, Pepin a dricus constabularius, Engenulfus buticularius,
fut livré à Charles le Chauve, et peu de temps après il a Adam pincerna, Guido Marescalcus, Drogo pin- 0
mourut en prison. A partir de cette époque le fils de a cerna, Engelramus predagogus regis, Petrus cancel-
Charles le Chauve règne sans compétiteur et meurt a larius , Eustachius capellanus, Gaufridus subcapel-
le 29 septembre 866. - Les diplômes de Pepin II a lanus. » Le diplôme ajoute encore une douzaine de
commencent par trois formules différentes: l ' «Pip- noms de seigneurs et d'ecclésiastiques et se termine
" pinus, gratiâ pr.;eveniente, ordina~te ou opitulante par les souscriptions de deux légats du S. Siége. Le
«divinœ majestatis, Aquitanorum rex. » 2 0 a Pippinus précepteur, pœdagogus, est appelé dans d'~utres di-
• Dei gratiâ Aquitanorum rex. » 3' "In nomine Dei et plômes custos ou magister regis_ Dans la confirmation
" salvatoris nos tri Jeau Christi, Pippious divinâ ordi- d'une donation faite à l'abbaye de Marmoutier on
a oante provideutiâ rex Aquitanorum.» Sa signature trouve aussi panni les officiers un gouverneur du
est quelquefois accompagnée de la date:" Signum Pip- roi sous le titre d' œquilibrator regis. Du rest~ tous les
a pini prœcellentissimi regis anno regnante VlII, indict. diplômes de Philippe ne sont pas attestés par ses
0
"VIII. »Dans son diplôme en faveur de l'église de Saint- grands officiers; il yen a même où le chancelier n'est
1 o'
; a diaconus, ad vicem Hilduini, recognovi. » La conru-
sion résultant des changements continuels qu'avaient
amenés les querelles de tous les compétiteurs au trône
tait la formule signum, etc. Ordinairement aussi il fai-
sait apposer le sceau. Il traçait une ou plusieurs croix
au-dessouS de son monogramme, qu'il plaçait après
. , ,
550 :ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
le mot serenissimi dans la formule: • Signum Philippi l'annonce des témoins dans les diplômes solennels de
«serenissimi ac gloriosissimi regis Francorum. Il On Philippe 1" est ordinairement conçue dans la forme
rencontre aussi son monogramme dans le corps des suivante: Acùtantibus de- palatio ou in palatio ROstro
actes. C'est ainsi qu'il est placé dans un diplôme de quorum nomina subtitulata sunt et signa. S. Hugonis, etc.
1101 dont les formules finales et les dates sont assez Après l'énumération des grands officiers et la sous-
remarquables pour mériter d'être citées : • Porro ut cription du grand chancelier, on lit dans un diplôme
u regiœ majestatis dispensatio rata, fixa et inconvulsa de 1106: Il Interfuerunt in tesLimonio veritatis Bar-
" infinite permaneret, litteratorio memoriali prrecepi- « tholomeus de Fulchosio, etc. n Un autre diplôme ren·
"mus œternari, sigillo et cnractere (monogramme) ferme en' outre l'annonce de l'excommunication pro·
Il nostri nominis honestari, testibus corroborari, suique . noncée par les évêques présents contre ceux qui
"temporis notâ assignari. Anno incarnati Verbi MC, tenteraient de violer les dispositions de cet acte.-
" epactâ XVIII, indictione et concurren tibus VII. Data Dans les signatures. d'un de ses diplôme~ on lit:
fi Parisius VI KI. Mar. lunâ XXII, anno regni nostri S. Roberti, et au-dessus en interligne, re9is fratris;
"XLIII. Il Dans cette date le commencement de l'année S. Walteri, et au-dessus, archidiaconi, etc. En effet,
est pris à Pâques. En effet ce n'est qu'en comptant c'était l'usage au XI· et au XIl" siècle d'écrire en in-
l'année du sacre de Philippe 1" pour une année com- terligne au-dessùs des noms des témoins leurs' qua-
plète que l'an 1101 peut correspondre à la 43· année lités et leurs surnoms. Voici quelques-unes des for-
de son règne. L'épacte XVIII ne convient qu'à l'année mules de souscription employées par les chanceliers
1101; il en est de même du 22' jour de la lune, cor- de Philippe: 1 ° « Balduinus cancellarius subscripsit. Il
respondant au 2/. février (sixième jour des calendes de 2· • Signum Balduini cancellarii qui hanc cartam
mars): Toutefois le chiffre des concurrents est celui de « scripsit. Il 3° « Petrus regiœ dignitatis cancellarius re-
l'année 1100; mais cette erreur peut s'expliquer, parce .legit et sigillavit. Il 4° « Gislebertus regis clericus, ad
quel'année 1101 n'était pas considérée comme ouverte. «vicem Gosfridi cancellarii Par~siorum episcopi, rele-
Quant à l'indiction VII, elle ne peut convenir à r année « gendo subscripsi. Il 5° «Eustachius notarius, ad vi-
1101 qu'en s'écartant du calcul ordinaire. (Voy. les a cem Balduini, recognovi. Il 6° «+ Ursio Silvane'ctensis
tableaux H et J, pages 94 et 95.) n appelle son mo- • episcopus nc regiœ majestatis cancellarius.» Un de
nogramme caractère (nostrum character impressimus). ses diplômes est daté de son empire en France:« Anno
TI annonce le sceau de la' manière suivante: Si9illi - « ab incarnatione \\ILXX"}, anno XVI imperii ejusdem
nos tri impressione insi9niri jussimus ou bullis nostris sub· a Philippi in Franciâ. Il Il emploie quelquefois dans ses
insigniri jussimus. La charte de fondation de l'abbaye dates des faits historiques: « Actum in obsidione regum
de S. Vincent de Senlis annonce à la fois la croix faite «Philippi Francorum regis et Willelmi Anglorum regis
de la main du roi, le monogramme et le' sceau : « circa Gerboredum, anno incarnati Verbi MLXXVIU. »
"Crucis signum digito meo impressi, ac charactere - Les chartes assignent pour commencement de
"nominis mei imprimere jussi, meoque sigillo robo- son règne les époques suivantes: 23 mai 1059, â. ou
" ravi .• Il fait aussi mention de la souscription des 29 août 1060, l'an 1061, l'ap 1063 etle 1"' septembre
témoins qui peuvent avoir été appelés : « Ut ergo, etc. 1067' A compter de 1098 ou 1099 on joint aux
u ego Philippus puer, rex Francorum, anno incarna- années de son règne celles de Louis son fils , et quel-
«tionis Dominicœ millesimo sexagesimo sexto, in-- quefois le règne du fils est seul employé pour la
«dict. IIII, regni vero mei anno quinto, manu propriâ date. - Voyez le sceau de Philippe 1"" planche B,
CI firmavi, et sigilli regii impressione firmare jussi, n° 7.
a et signatam manibus multorum prresentium règis
«Francorum fldelium corroborandam tradi prœcepi. PHILIPPE, ms aîné de Louis VI, roi de France,
Il Signum piissimi regis Francorum Philippi. Signum né le 29 août 1116, associé à la couronne et sacré à
« Balduini comitis nobilissimi. Signum, etc.» Toute- Reims le jour de Pâques 14 avril 1 129, meurt avant
fois ln citation qu'on vient de lire s'éloigne des formes son père le 13 octobre 1131. (Voy. LoUIS VI.) Quoi-
ordinaires: en examinant l'acte dans son en.tier, il que Philippe ne soit pas ordinairement compté au
est facile de reconnaître que c'est une espèce de nombre des rois de France, on l'y a cependant quel-
vidimus en forme de récit dans lequel on rappelle un, quefois compris: de là vient que Philippe IfI, fils de
acte plus ancien dont on cite les dates et les signa- S. Louis, a été désigné sous le nom de Philippe IV
tures. Ce vidimus lui·même n'est pas daté, ou du dans l'ancienne inscription d'un reliquaire. .
moins la date n'en a pas été transcrite dans le char-
tulaire de S. Médard d'où Mabillon l'a tiré. Mais PHILIPPE II AUGUSTE, - fils de Louis VIl, roi de
•
Dans ses lettres de 1204, par lesquelles il donne en « pend par des fils de soie verte et rouge non tressés
lIef hCrédilllire à Guillaume d'es Hoohes la sénéchaus· "à une charte ainsi datée: Actum Parisius, anno' ÙI-
sée d'Anjou, de Touraine et du Maine, l'annonce du «carnati Verbi MC, nonagesimo illo anllo quo iter arri-
sceau et du monogramme est ainsi conçue : u Quod "puimus Jerosolimitannm. Gilles-André de la Roque
u ut perpetuum l'obur obtineat, prfJ)sentem paginam «fait connaître deux autres contre-6cels, du même
«~igilli l)ostri auctoritate et regii nominis charactere • prince. L'un est marqué d'une croix fleurdelisée aux
«inferiùs notalo conflrmamus. u Cette formule e,st ceBe "quatre croisillons, et l'autre porte une croix fleu-
(IU'il emploie le plus ordinairement. Dans la confir- u l'on née accompagnée de quatre fleurs de lis. Ces
mation du partage des biens de Guillaume des Roches « contre-~cels onl tout l'air d'être d'un autre Philippe.
ontre ses filles, il ajoute: salvo jure et servitio nostro. u Quoi qu'il en soit, la diversite des contre-scels d'un
Ces formules rC6triclives sont plus explicites dans son "même prince vient de ce qu'ayant plusieurs cachets
ordonnance sur les croisés: «Salvis jure et consuetu- • ou anneaux, il imprimait tantôt l'un ct tantôt l'autre
"dinibus sanclfJ) ecclesiœ, et similiter salvis jure· et (( au revers de son grand sceaU. Il
u consucludinibus regni Franciœ, et aucloritale sacro-
• sauctœ Romanœ ecclesiœ per OInnia salvâ. u Ces ré- PHILIPPE DE SUABE, cinquième fils de l'empereur
serves sont d'ailleurs exprimées au nom du légat et Frédéric 1" , créé marquis de Toscane en 1 ~ 95 et duc
des évêques français plutât qu'au nom du roi. Il est de Suabe en 1197, est élu roi des Romains le 6 mars
le premier des Capétiens~ qui n'ait fait ni sacrer ni 1198, et couronné la même année, à Mayence, dans
désigner l'oi son fils. Plusieurs de ses ~plômes ne l'octave de Pâques (du 30 mars au 5 avril); élu et
l'enferment ni la date du règne, ni le monogramme, couronné de nouveau le 6 jan vier 1205, il meurt
ni les noms des grands officiers. n omet d'ailleurs le 23 juin 1~08.-n s'intitule: Philippus Dei graM ou
presque toujours la date du mois et SUrtout celle du Philippijô secundus divinâ favente clementi4 Romano-
jour. Depuis l'an 1191, on ne trouye 'plus parmi les rllm rex et semper augustus.. Les Bénédictins pensent
officiers de la COuronne le grand sénéchal, dont la qu'il prit le titre de Philippe II, comme étant un des
charge resta vacante après la mort de Th~baut, comte successeurs de Philippe déclaré empereur par l'armée
de Blois et de Chartres. Voici un exemple qui consta- romaine, le 14 w&rs 264. Voici comment ~e termine
tera la vacance de cetle charge, et qui fera connaîtro un de ses diplômes: « Ad cujus rei certam imposterum
les' formules des (üplômes solennels de Philippe-Au- « notiliam, ha ne ducalem paginam exinde conscribi
gust~ ~ • Actum apud Compendium, aono ab in- . «jussimus, et majeslatis nostl'Œl bullâ aureâ insigniri.
u camatione Domini MO CO nonagesimo sel'lo, regni «Testes hii sunt Amedeus, etc.)) L'énumération des
(( nostri decimo octavo, astantibus io pablio noslro noms et des qualités des témoins se termine par cette
"quorum nomina supposita sunt et signa. Dapifero formule: et alii complnres. On lit ensuite: u Signuill
"nullg. S. Guidonis huticularii. S. Mathei camerarii. « domini Philippi secundi Romanorum regis invictis-
(( S. Droconis constabularii. Data vacante cancellariâ .• «simi. Acta liuot hœc anno Dominicœ incarnationis
Le mOnogramme est placé ava'nt oe dernier Illot, Ses • millesimo CCVII, indict. decimâ, regnante domino
•
, , , .
552 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
«Philippo secundo Romanorum rege glorioso, anno 'l'acte auquel appartient cette date est rapporté dans
• regni ejus decimo. Datum apud Basileam, Kal. quelques collections au parlement de Noël. Il y aurait
"Junii. Il La date de son traité avec Philippe-Auguste un motif qui pourrait faire préférër la première inter-
se termine ainsi : per manum Conradi, imperialis aulœ prétation. c'est que le parlement d'e la Toussaint ne
protonotarii. Il semble résulter d'un passage de cet commençait pas immédiatement le jour de cette fête.
acte, que Philippe de Suabe n'avait pas alors (lI 98) (Voy. une des dates citées à l'article de Philippe IV. )
de sceau: • Quando Deo volente coronati fueri· Il emploie ordinairement, pour l'annonce du mono-
a mus in imperatorem , has conventiones regi Franciœ gramme et du sceau, la même formule que Louis VIII.
«renovabimus et sigillo nostro confirmabimus. Nos Souvent il se contente de l'annonce du sceau: In CUjllS
• autem in manu Nevelon. venerabilis Suessionensis rei testimonium, ad rob ur et firmitatem prœdietorum,
a episcopi, fiduciavimus quOd omnia prœdicta bonâ prœsentes litterasJecimus sigilli nostri impressione muniri;
• fide observabimus. D L'annonce du sceau se trouve ou bien: Quod ut firmum !Jt stabile perseveret, prœ-
au contraire dans un diplôme de 1:104 : sigilli nostri sentibus litteris feeimus apponi sigilillm, salvo in aliis
ehamelere jussimus communiri. jure nostro 'et quolibet alieno. La formule salvo, etc.
est ainsi conçue dans un acte en langue vulgaire:
PHILIPPE III LE HARDI ou CŒUR· DE-LION , fils de sauve autruy droiture. (Voy. PHILIPPE, fils aîné de
S. Louis, roi de France, succède à son père le 25 août Louis VI.) - Sceaux: 1° Voyez plariche E, n" 1 et
1270, est sacré à Reims le 15 ou le 31 août 12 7.!-, et 2. 2° En partant pour l'Arragon, Philippe III laissa
méurt le 5 octobre 1285. - L'invocation In no mine _ aux régents ~n sceau représentant la couronne de
sancte et individue Trinitatis était encore en usage à la France placée au milieu d'une rosace: la rosace est
tête de ses diplômes les plus solennels, mais on ne la plus ornée et la couronne plus petite que dans le
trouve pas dans ses autres actes. Il prend toujours, sceau n° 4 de la planche D, mais la disposition est la
dans ses actes latins, le titre de rex Francorum, même, La légende de ce sceau est ainsi conçue: S.
excepté dans le diplôme par lequel il confirme les (sigillum) Pm. (Philippi) DEI GRA. (gracia) REG. (regis)
priviléges des bourgeois de Rouen, et qui commence FRANC. (Francorum) AD REGHmN REGNI DIMISSU (dimis-
ainsi : «Philippus Dei gratiâ Francie rex notum sum). Le contre-scel ne porte que trois fleurs de lis.
«facimus universi,s tam prœsentibus quàm futuris. D a C'est le premier exemple que nous ayons, disent les
Au contraire, dans les actes en langue vulgaire, il u Bénédictins. de trois fleurs de lis seules dans l'écu de
prend plutôt le titre de roi de France: "Philippes par a France imprimé au revers du sceau royal. » La Nor-
a la grace de Dieu roy de France, a tous ceux qui mandie a été gouvernée jusqu'à Charles V comme
«verront ces lettres, salut, etc. Il Dans les chartes une souveraineté particulière qui avait une grande
solennelles, les signatures des grands officiers sont chancellerie et un sceau. Dom Pommeraye en a publié
~éduites à trois, comme sous Philippe-Auguste. (Voy. un de Philippe le Hardi. qui présente, selon les Bé-
l'exemple qui a été cité à l'article de ce prince.) Ces nédictins, de grandes àifférences pour le sceptre et le
chartes renferment la date du règne, qui est or- manteau royal avee le' sceau reproduit sous le nO 2
dinairement supprimée dans les autres actes. Voici de la planche E; mais peut-être est-il le même que le '
quelques dates moins solennelles : 1° a Actum in sceau précédent, dont les Bénédictins ne paraissent
a castris juxta Cartaginem, die Jovis post festum pas avoir eu connaissance: (Voyez aussi r article de
• S. Remigii. anno Domini lIICCLXX. li 2°" Factum fuit PHILIPPE IV.)
• hoc statutum Parisius, in parlamento Assumptionis
• Beate Marie Virginis. anno Domini miHesimo du- PHILIPPE IV .LE BEL, fils de Philippe III, roi de
• centesimo septuagesimo quarto. li 3° «Premissa ordi· France, succède à son père le 5 octobre 1285, est
«natio facta Parisiis in parlamento Omnium Sancto- sacré à Reims le 6 janvier 1286, et meurt le 29 no-
«rum. post Nativitatem Domini, anno miHesimo du- vembre 1314. - Il met comme Philippe III à la tête
« centesimo septuagesimo quinto. li Cetle dernière date de ses diplômes les plus solennels l'invocation: «In
peut être interprétée de deux façons: on peut entendre «nomine sancte et individue Trinitatis, amen.» Vient
que le parlement de la Toussaint s'était prolongé jus- ensuite la formule: «Philippus Dei gratiâ Francorum
qu'après la fête de Noël. par conséquent les mots post « rex notum facimus universis tam presentibus quàm
Nativitalem Domini se rapporteront àpremissa ordinatio «futuris quod nos, etc. n Son ordonnance sur les
Jacta; ou bIen il faut les réunir au mot anno et tra- guerres privée~ porte pour suscription: Philippus Dei
duire: al' lin de la Nativité de Notre-Seigneur 1275. n gratid Francie rex. Toutes celles qui sont en français
C'est probablement à cause de ce double. sens que commencent ainsi: Philippe par la grace de Dieu roys
•
PARTIE II. - CHAPITRE VII. 555
ou roy de France. Ses dipJ6mes sonLles d«:ll1liers dont fête religieuse sont très-fréquentes sous son règne:
la souscription fasse men Lion des grancls officiers de un de ses mandements est daté du jeudy devant feste
la couronne. Mais cette mention est supprimée, comme s. Loys.- Sceaux: 10 Voyez planche E, n° 4. 20 Phi-
sous ses prédécesseurs, dans les titres les moins so- lippe IV s'est servi au commencement de son règne
lennels. Quand il rendait quelques acLes qui devaient (lettres du 18 octobre 1285) du sceau qu'il employait
avoir leur exécution .dans la Champagne et dans la avant d'être roi. 30 Selon les Bénédictins, il avait aussi
Brie, il mentionnait le consentement de sa chère com- pour la Normandie un sceau différent de celui qui
pagne Jeanne de Navarre. Celte princesse donnait son est reproduit dans la planche E; mais nous n'avons
approbation à la fin de la charte, en s'intitulant: pas rencontré ce grand sceau de Normandie; et
"Nos Joanna Dei gratiâ Francie ou Francorum et Na- comme les BénédiCtins n'en parlent que d'après une
"varre regina., Campanie Brieque comiLissa pala- gravure, il est probable qu'ils ont été trompés par un
"tina.» Philippe le Bel est le dernier roi qui ait fait dessin inexact du sceau de Philippe IV. (Voyez aussi
usage du monogramme. fi a employé quelquefois la r article de PlIILIPPE Ill.)
formule par la plénitude de la puissance royale, dont
il ne paraît pas qu'on se soit servi avant lui. Dans ses PHILIPPE V LE LONG, second fils de Philippe IV,
lettres accordées au duc de Bretagne en 1296 on roi de France, est nommé 'régent des royaumes de
trouve la formule: • De nostre grace especial, sauf en France et de Navarre vers la mi-juillet 1316 et au
« toutes choses autrui droit. Il La clause non obstanti- plus tard le 17 de ce mois, s'uccède comme roi de
bus appellationib.lIs est renfermée dans une ordonnance . France le ~ 9 novembre 1316 au fIls' de Louis X,
de 1298, qui pOl'te que les juges séculiers seron t char- Jean 1", qui vécut seulement du 15 au 19 novembre
gés de punir les hérétiques condamnés par les évêques. 1316, est couronné il Reims le 6 janvier 1317, de·
Voici deux exemples de ses dates les plus solennelles: vient roi de Navarre par un traité conclu le 27 mars
0
1 « Presentem paginam sigiBi auctoriLate ct regii no- 1318 et meurt le 3 janvier 1322 . ....:.:. Après la mort
• minis charactere inferiùs annotato precipimus con- de Louis le Hutin il s'intitula: • Philippus regis Fran·
• firmari. ACtUIll Parisiis anno Dominice incarnationis • corum filius, regens regna Francie et Navarre dile·
« MCCXCIlI, mense Februario, regni vero nostri anno Il ctis, etc. Salutem et dilectionem.» Devenu roi, il
«nono. Astantibus in palatio nostro quorum nomina prit plus souvent le titre de rex Francie que de rex
• supposita su nt et signa. Dapifero nullo. Signum, etc. Francorum. Dès le commencement de son règne, et
• Data vacante (monogramme) cancellariâ. Il 2° «Quod avant son traité de 1318, il s'intitula roi de Navarre
«ut perpetue stabilitatis robur obtineat, presentem comme tuteur de l'héritière de ce rbyaume. Un acte
• paginam sigilli nos tri impressione regiique' cara- du Trésor des chartes, antérieur à sa nomination
« clere nominis inferiùs designalo fecimus communiri. comme régent, renferme les formules suivantes:
• Actum in abbatiâ S. Dionysii in Franciâ, anno in- « Philippus, filius regius Franc., germanus primus in-
• carnafi Verbi millesimo trecentesimo tertio decimo, a dite recordacionis domini nostri carissimi domini
(( regni vero noslri vicesimo octavo, mense Oclobri. _Ludovici quondam Dei graciâ regis Franc. et Navarre.
• Astantibus, etc. Data vacante (monogramme) cancel- (( ....... Dat. Lugduni sub sigillo quo ante dilecti do-
..Iariâ. Signé GUY DE BEAUVES.)) Voici d'autres ,dates' (( mini nostri obitum utebamur xvn" die Junii, anno
moins solennelles, telles qu'on les rencontre dans un . • Domini MO CCCO sexto decimo. » A la fin des lettres par
très-grand nombre d'actes qui ne renferment ni le lesquelles il çonfirme les priviléges des peuples de
monogramme, ni l'énumération des grands officiers: Languedoc, on lit: per regem in consilio in cerd viridi.
0 Peut-être ne trouverait on pas d'exemple plus ancien
1 « Actum Paris. in parlamento quod'incepit in tribus
"ebdomadis post festum Omnium Sanctorum, an. d'une formule annonçant qu'un acte a été rendu par
• Domini millesimo ducentesimo nonagesimo primo. » . ordre du roi, et indiquant en outre la couleur de la
2 0« Datum an no Domini millesimo nonagesimo octavo, cire du sceau. Plusieurs ordonnances sont signées
«in octavis Nativitatis beate Marie Virginis, presen- par un secrétaire: • Actum et datum apud Boscum
"tihus ad hoc archiepiscopo N:arbonensi, Altissio- t, Vicenarum anno Domini millesimo tœcentesimo
Il dorensi, Constantiensi et Carcassonensi episcopis.» «decimo nono, mense Junii. Per dominum reg.em, J.
0
3 (( Actum in abbatiâ Longi Campi, die Jovis post « DE TEMPLO.» Après la date de l'ordonnance contre
"Brandones, an no Domini millesimo ducentesimo les incendies on ajoute: «Triplicata rescripta pro-
«nonagesimo nono. » fJ: (( Actum Parisius, die Martis (( pter additionem clausule de non diruendis domi-
Il post Dominicam quâ eantatur Judica me, anno Do- _bus. Alias signata per dominum regem. MORDRET.
"mini mil/esimo trecentesimo. Il Les dates tirées d'une (( Per dominos regem et reginam. JULIAN US. » On
45
[
, , ,
554 ELEMENTS- DE J>ALEOGRAPHIE.
avait donc repris l'usàge des signatures réelles dans pas que cela soit constamment vrai. Nous citerons, pal'
les diplômes royaux. Philippe le Long datait du lieu, exemple, un acte de Jean II, en date du mois de juin
du jour, du mois et de l'année, en ajoutant devant ·1353, et à la fin duquel on lit: • Pel' regem ad rela-
Pasques lorsque cela était nécessaire pour' préciser la a tionem consilii , in quo vos dominus Cabi!. episcopus
date. - Le sceau royal de Philippe V offre de grands "eratis J. ROYER.» (Ordonn. des rois de Fr. vol. II, pag.
I:apports avec celui de Philippe VI qui est reproduit 523.) li est évident que la· formule in quo, etc. s'a-
sous le n° 1 de la planche G. La différence la plus dresse ici à l'évêque de Châlons; or à cette époque le
remarquable est dans la position de la main droite, chancelier était- Pierre de la Forest, archevêque de
qui dans le sceau de Philippe VI est élevée au-dessus H.ouen. Il paraît donc probable que cette formule pou-
de la tête d'un des lions du trône, en sorte que la vait être adressée non-seulement au chancelier, mais
direction de l'avant-bras est à peu près horizontale, encore à l'un ou à plusieurs des membres du conseil
tandis que dans le. sceau de Philippe V ravant-bras du roi. C'est ce que confirment plusieurs formules
descend obliquement et la main droite saisit le sceptre analogues à celle qui vient d'être citée. - Sceaux:
à la hauteur du cou du lion. La forme du pavillon 1° Philippe VI a commencé par se servir du sceau qu'il
présente aussi quelques différences. Le haut du scep- employait avant d'être monté SUl' le trône: «Ql,lod ul
tre de Philippe V n'atteint pas jusqu'à l'inscription, "fIrmum et stabile permaneat in futurum, sigiBum
dont le cercle est traversé par celui de Philippe VI. " nostrum, quo antequam etiam regnum ad nos deve-
Philippe V s'est en outre servi du sceau équestre, qu'il "nisset utebamur, fecimus presentibus hiis apponi.
employait avant d'être roi. Il l'annonçait à peu près (t Datum Parisius anno Domini millesimo trecentesimo
dans les mêmes termes que Louis le Hutin : « In cujus (1 vicesimo oetavo.» Comme- Pâques n'est tombé en
« rei testimonium presentibus litteris quo ante dicto- 1329 que le 23 avril, on pourrait douter si cet acte
n rum regnorum susceplum regimen utebamur feci- appartient au mois d'avril 1328 ou 1329; mais il ré-
«mus apponi sigillum. Il Du reste, il n'est fait aucune sulte de plusieurs titres, que dès le mois de juin 1328
mention du sceau dans la plupart des actes de ce sceau provisoire n'était plus employé: In cujus
(t
ce prince. Dans quelques occasions il se seryait du " l'ei testimonium presentibus litteris nostrum fecimus
sceau secret pour sceHer ses ordonnances : a Et pour a apponi sigiHum; Il l'acte précédent ne peut donc ap-
"que nos ordenances dessusdittes et devisees soient partenir qu'au mois d'avril de la première année du
" perpetuellement fermes et estables, nous avons fait règne de Philippe VI. 2° Le grand sceau est reproduit
" mettre nostre scel de nostre secret en ces presentes sous le n° 1 de la planche G: au revers est l'écu semé
u lettres, l'an de grace mil trois cens vingt ou mois de de fleurs de lis sans nombre et entouré d'une rosace.
" fevrier. Il 3° Dans le cours de l'année 1340 au plus tard, Phi-
lippe VI employa un autre sceau qui servait Cil l'ab-
PHILIPPE VI DE VALOIS, fils de Charles, comte de sence du grand : « Don ne a Paris, le second jour de
Valois, troisième fils de Philippe Ill, nommé régent du "juing, l'an de grace MCCCXL, sous nostre nouvel scel,
royaume de France à la mort de Charles le Bel, le l or fé- a en l'absence de nostre grant. » 4° li a scellé aussi du
vrier 1328, fut proclamé roi le 1er avril suivant, quand sceau du Châtelet: Donné a Paris, l'an de grace
(t
la veuve de Charles le Bel fut accouchée d'une fille; (tMCCCXLVIIl, sous le scel de nostre chatelet de Paris,
sacré à Reims le 29 mai de la même année, il moumt (1en l'absence de nostre gran t. » 5° il avait un sceau
le 22 août 1350.-Les lettres par lesquelles il délègue secret à peu près semblable à celui qui est représenté
le prévôt de Paris en qualité de conservatem de l'U- sous le n° 6 de la planche G: Donné a la Ferté
(1
niversité, portent la suscription suivànte: Il Philippus (tMilon le derrenier jour du mgys de novembre mil
« Dei gratiâ Francorum rex prœposito nostro Parisiensi • trois cens quarante et six soubz le seel de nostre
«aut ejus locum tenentisalutem. DUn mandement qu'il u sectet.. (Archives da royaume, K. a4.) C'est proba-
adressa à la chambre des comptes, en 1348, cOmmence blement le même sceau qui est annoncé dans le second
ainsi: «Phelippes par la grace de Dieu, roy de France, volume des Ordonnances des rois de France par la
« a nos amés et feaulx les gens de nos comptes a Paris, formule suivante: a Sous nostre petit scel en l'absence
«salut et dilection ; savoir vous faisons, etc.» ~liomet (1du grand. )) 6° Enfin une citation empmntée au mê-
quelqliefois le jour du mois dans ses diplômes, et les me volume (p. 235) semble prouver que Philippe VI
termine souvent ainsi: Par le roy, a la re/acion de son a scellé d'un sceau particulier l'ordonnance relative
grand conseil, ou vous etiez; ou bien: Ad relacionem do- à la vente des biens des débiteurs, en exécution des
mini, ad relacionem vestram . • Ces mots, disentles Béné- mandements des foires de Champagne: «Quod ut fir-
Q dictins, s'adressent au chancelier. )) Nous ne pensons
u mum et stabile permaneat in futurum, presentibus
PARTIE II. - CHAPITRE VII. 355 .
(( lileris sigillum nostrum pro diebus Trecensibus ordi. déclare que le titre de très-chrétien appartient à ce
(( natum duximus apponendum. Actum Trecis in die· prince par droit d'héritage. Cependant ce titre ne
(( bus, elc.» (En ce qui concerne les Jours de Troyes, devint une formule invariable dans les bulles et dans
voyez du Cange au mot Dies.) les brefs apostoliques que sous le pontificat de Paul II.
(Nouveau Traite de Diplomatique, torri. V, p. 318.)
PIE II (!Eneas Silvius Piccofomini), élu pape le 19 n est .bien entendu cependant qu'il avait ete employé
ou le 27 août 1458, et couronné le 3 septembre sui- longtemps auparavant. - Voyez la face du sceau de
vant, meurt le 16 août 1464. - n avait pour devise : Pie II, planche U, n° 13.
Protector noster aspice, Deus, et respice in faciem
Christi tui. SeJon les auteurs de l'Art de verifIer ks PIE III (François Piccolomini) , élu pape le 22 sep-
dates, il commençait l'année tantôt à Noël ou au l e'jan. tembre 1503, ordonné prêtre le 3o, consacré le 1"
vier, tantôt au 25 mars.-Pie II a donné des brefs dans octobre et couronné le 8, meurt le 18 du même mois.
la forme de celui qui a ete cité à l'article de NICO- - n avai t pour devise: Domimls mihi adj lr.tor.
I.AS V : ({ Ce pape et ses successeurs, Paul II, Sixte IV,
(( Innocent VIII, s'y altachèrent,disentlesBénédictins, PIEI\RE, archiprêtre, est élu pape après la mort de
• d'une manière si ferme, peu s'en faut que nous Jean V, concurremment aveè un autre pl'être, Theo-
«n'ajoutions et si invariable, qu'eHe n'éprouva plus dore. Celte double élection est annulée par celle de
«depuis de changements durables. Tous ces papes Conon, qui est consacré, selon Pagi, le 21 octobre
• firent expédier grand nombre de brefs. » Dans une 686. Selon Fleury, l'élection de Pierre aurait eu lieu
lettre adressée à Charles VII, roi de France, Pie II en 687'
•
R
Ceux de ses diplômes qui sont datés réùnissent ordi- (( Aquisgrani decimâ octavâ die Maii , anno regni nos-
nairement la date du lieu, du mois et de l'année du " tri primo.• Urbai~ IV lui donnait le titre de foi des
règne. Ses leltres relatives à un échange avec l'arche- Homains Mu.
vêque de Rouen y ajoutent l'année de l'Incarnation: ,
«Datum per manum Eustachii elccti Heliensis, tunc RICHARD II, petit-fIls et successeur d'Edouard III
« agentis vices canceUarii apud Rothomagum, anno ab (ou 'vI), roi d'Angleterre, est reconnu roi le 22 juin
(( incarnatione Domini millesimo centesimo non age- 13 77, couronné le 16 juillet suivant, et déposé le
•
« simo septimo, XVI die Octobris, anno regni nos tri IX. Il 29 septembre 1399; il meurt en 1400. Les années
Dans une charte de 1 190, qui confirme les priviléges de son règne se comptent du 22 juin 1377' - Les
de S. Sever-Cap, il ajou te à ces différentes dates les forinules de Richard II sont les mêmes que celles de
indications suivantes: «Inclictione VIII, concurrente ses prédécesseurs. Presque tous ses actes commencent
(( VII, epactâ XII , anno quo reges pro~ecti su nt Jeroso- 1 par rex universis, etc. ou roya touz ceux, etc. Voici
45.
1 ,. "
cc Dei gratiâ rex Angliœ et Franciœ et dominus Hiber- « rex ..... Hanc nos tram auctoritatem et confirmationem
cc niœ, devota pedum oscula. » Le pape, dans une bulle u in Dei nomille manu propriâ subterflfmavimus et
qu'il lui adresse l'année suivante (1379), ne lui donne u de anulo llostro sigillari jussimus. Signum Rotberti
que le titre de roi d'Angleterre. L'annonce du sceau: « regis Francorum gloriosissimi. Heginaldus notarius,
In cujus rci testimonium, etc. est exprimée ainsi dans (t vice Abbonis episcopi summique cancellarii, recogno-
les actes en langue vulgaire : tI En tesmoignance « vit et subscripsit. Data octavo Calend. Februarii, in-
tI de ceo nous avons fait mettre nostre grand seel a cc dictione XI, an no primo regnante Rotberto rege glo-
u cestes presentes.» On trouve aussi la date joi::lte à « rioso. Actum monasterio sancti Dionysii, in Dei no-
cette annonce: « Don. par tesmoignance de nostre « mine feliciter. Amen. D
cc grant seal a nostre palays de Wesbnonstier le XVI
« jour de jan uer. Par le roi et son conseil. » Sa lettre HOBERT II, ms de Hugues Capet, roi de France,
au pape dont la suscription vient d'être citée renferme couronné, 1 à Orléans le 30 décembre 987, ou le
0
la date suivante: cc Dat. in palatio nostro \Vest. octavo 1" janvier 988, 2° à Reims en 990 ou 991, succède
u die Februarii, anno gratiœ millesimo trescentesimo à son père le 24 octobre 996, et meurt le 20' juillet
(t septuagesimo octavo, et regnorum n'ostrorum secun- 1031. - Voici les formules initiales qu'il emploie le
u do. D On voit que dans cet exemple le commence- plus fréquemment: In nomine sanctœ et individuœ Tri-
ment de l'année est pris au 1" janvier, quoiqu'en nitatis ou Domini Dei œtemi et salvatoris nos tri J. C.
Angleterre on la commençât ordinairement au 25 Rotbertus, Rodberlus ou Robertus gratid, ou misericor-
mars. Pour les formules Per ipsum regem, etc. et Po,çt did Dei, ou graM et benignitate redemptoris Jesu, ou
conquestum, voyez ÉDOUARD Il et HENRI VI. ' divin1t. providente, miserante, fLUente, ordinanle, propi-
tiante, repropitiante clementid l'ex Francorum. Après
,RICHARD III, duc de Glocester, oncle et successeur l'invocation de la S" Trinité il ajoute dans un diplôme
d'Edouard V, proclamé roi d'Angleterre le 26 juin et unicœ Deitalis. On rencontre aussi ces quatre for-
1483 et couronné le 6 juillet suivant , meurt le 22 août mules extraordinaires : 1° "In nomine summi et
1485. - Dans une lettre qu'il écrivit à Sixte IV en "œterni regis Domini J. C. omnium redemptoris, Ro-
148a ses titres ne sont placés qu'après la date. La a bertus Dei.gratiâ rex.» 2° cc In nomine Jesu benigni
suscription en est ainsi conçue: Beatissime pater
(t « omni ex corde supplici suo miserantis, Robertus
« post humillimam commendationem et devotissima u divinâ misericordiâ rex. » 3° «ConsistenLÎs in unitale
cc pedum oscpla beatorum. D Voici comment se termine «Deitatis summœ .et incorqprehensibilis Tririitatis in
cette lettre: cc Deus optimus maximus valere et sal- « nomine, Robertus Fr. rex augustlls, disponente prœ-
« vere jubeat pientissimam sanctitatem vestram. Ex I! libatœ Djvinitatis clementià. » 4° « In nomine sanctœ,
« civitate nostrâ London. pridie Kalend. Aprilis, anno « etc. Patris et Filii, etc. Ego Rothertus gratiâ Dei
«Domini millesimo quadringentesimo octogesimo a Francorum rex et Constantia divipo \lutu regina. Il
cc quarto. Excellentissimœ vestrœ sanctitatis devotissi- li n'est pas ordinaire que la suscription d'un di-
tI mus filius Ricardus, Dei gratià rel' Angliœ et Fran- plôme réunisse au nom du roi celui de la reine Cons-
• «ciœ et dominus Hiberniœ. D li employait d'aillem's tance. Au titre de roi il joint aussi de temps en temps
les mêmes formules qu'Édouard IV. Dans les actes et augustus, semper aug[lStus, gloriosus, serenissimus ou
où il se dit troisième du nom il ajoute quelquefois clementissimus. Après qu'il eut associé au trône en
l'ancienne formule Postconquestum
, Angliœ. (Voyez H EN- 1017 son GIs Hugues, les deux noms parurent j us-
RI VI. Voy. aussi EDOUARD II pour la formule Per qu'en 1025 dans plusieurs suscriptions: In nOl/lÎne
ipsum regem, etc.) Quoique l'Art de vérifier les dates sanctœ, etc. Robertus et Hugo filius suus gralid Dei Frall-
fixe au 22 juin la proclamation de Hichard comme corum l'egos, omnibus sub 1I0stro imperio militantibus pa-
roi d'Angleterre, il est certain que les années de son cem et salutem, ou Rotbertlls necnon H[[go filil[s ejus unD
règne se comptaient du 26' juin 1483. eodemque tempore, divind miserante clcmelltid, reges Fran-
corum. Ce dernier acte, publié par D. Bouquet, n'est
ROBERT lu, duc de France, frère du roi Eudes, est daté que du règne de Robert. Ce prince est le premier
élu roi de France le 29 juin (22, et périt le 15 juin de nos rois qui en commençant ses diplômes se soit
623 dans une bataille livrée à Cha!les le Simple. - servi du pronom ego. Il emploie tantôt le mot sig ilium,
PARTIE II. - CHAPITRE VII. 357
tantôt le mot annulus : 1 0 «Ut autem hœc altitudinis « complices ejus damnati sunt et arsi sunt Aurelianis. ))
« nostrœ conflrmatio seu prœceptio meliorem semper Ce qui distingue encore ce diplôme; c'est qu'il est revê-
u obtineat flrmitatem, manu nostrâ eam subterflrma- tu de la signature de Robert et de ses trois iils : "Sig.-
u vimus et anuli nos tri impressione sigillari jussi- « RotberLi regis. Signum Hugonis regis fdii Rotberli.
«mus. li 2 0 «Et ut Ilostrœ auctoritas conflrmalionis «Sign. Henrici fdii RotberLi regis. Sign. Rotberti filii
« inviolabilem atque inconvulsam obtineat firmitatem, "RoLberli regis.» Parmi les divers commencements de
• anuli ac monogrammatis nostri signo illam decre- son règne, le plus ordinaire est fixé au 2 6. octobre 996 ;
• vimus insigniri.)) 3° «Et ut' verius credatur, dili- les autres correspondent aux anrn\es 987, 988, 989,
«gentiùs ab omnibus observetur, manu propriâ corro- 990, 991 et 997. Souvent les années de l'indiction.
«borantes sigillo nostro subtus insigniri jussimus.» sont difficiles à concilier avec celles de l'Incarnation.
Quelquefois il ne fait mention ni de l'anneau ni du dans les chartes de son règne. TI faut se rappeler
sceau: «Et ut hœc flrma permaneant, propriâ manu . d'ailleurs que les computistes ay1\nt cru apercevoir
~ subterflrmavi fldelibusque meis roboranda tradidi. li des défauts dans le calcul de Denys le Petit, tentèrent
On trouve dans ses acles tantôt sa signatur.e et celle d'y remédier en anticipant d'un, de deux, ou de trois
du chancelier, tantôt l'une des deux seulement. Sou- ans sur l'ère vulgaire. On commençai t d'ailleurs l'année
vent la signature de plusieurs témoins est jointe à tantôt au 1" janvier, tantôt au 2 5 mars ou à Pâques.
celle du roi. Dans un diplôme la signature, ou plutôt -Sceau: Voyez planche B, nO 4.
l'énumération de ces témoins, est précédée des mots
nomina testium. Quant à la signature du roi, elle est ROBERT, comte palatin du Rhin, fils aîné de Ro-
accompagnée ordinairement de l'une des formules: hert le Tenace et de Béatrix de Sicile, élu roi des
Signum Boberti regis ou regis inelyti, ou regis Franco- Romains le 21 août 1400, et couroriné il Cologne le
Tum gloriosissimi, ou gloriosissimi regis Franeorum. Dans 6 janvier 1401, meurt le 18 mai 1410. - Ses di-
un diplôme en faveur du monastère de Cluny, après plômes commencent ainsi : " Rupertlls Dei gratiâ
la formule S. Boberti regis, on trouve: qui hane seribi "Romanorum rex semper augustus. li La citation sui-
jussit seriptamque firmavit. Souvent au contraire cette. vante prouve qu'il comptait les annees de son règne
signature ou ce monogramme ne sont am~oncés par de l'époque de son election, en 1400 : "Datum Augs-
aucune formule. Son diplôme pour le monastère de "'purg, terLiâ feriâ post festuIl! Nativitatis beatœ Mariœ
Coulombe est revêtu de la signature et d'une formu~e «Virginis gloriosœ, anno Domini MCCCCI, regni verô
d'excommunication du pape Benoît IX. C'était l'usage "nostri anno secundo .• Le troisième jour après la
d'envoyer à Rome les chartes les plus importantes, Nativité de l~ sainte Vierge correspond au Il sep-
pour que l'assentiment du souv_erain pontife et ses tembre. Un de ses diplômes, dont la suscription se ter-
menaces d'excommunication contre leurs violateurs mine par la formule ad perpetuam rei memoriam <Jui
en accrussent l'autorité. Voici quelques.unes des for- alors était souvent employée, réunit l'annonce du
mules employées par les chanceliers du roi Robert sceau et In date dans une plll'as~ assez obsçure, dont
ou leurs remplaçants: 1 0 «Franco cancellarius sacri la chancellerie germanique faisait fréquemment usage:
(( palatii subscripsit et notavit.» 2°" S. Malris Dei (( Harum sub regiœ nostrœ majestatis sigilli appensione
(( Mariœ Remensis ecclesiœ Franco levita regisque Ro- « testimonio litLerarum, datum Moguntiœ die quarlâ
« berti à commentariis relegit. li 3° (( Franco diaconus "mensis Julii, etc .... Ego Rabanus episcopus Spiren-
(i atqué charligraphus relegit et sigiUavit." aO « Bal- « sis, regalis aulœ cancellarius, vice reverendissimi
«duinus ou Baldoinus cancellarius relegendo ou per- "in Christo patris domini Joa-nnis archiepiscopi
(( legendo subscripsi ou subscripsit. li 5° (( Balduinus «Moguntini per Germaniam archicancellarii, reco-
.(( sacri palatii apocrisi!lrius postulatus recognovi et «gnoVl .•
«subscripsi. »Il serait trop long de ciler les différentes
formules de dates qui justifient les six ou sept com- RODOLPHE 1" ou RAOUL, fils de Conrad le Jeune,
mencements assignés au règne de Robert. Contentons- comte d'Auxerre, se fait proclamer"roi de la Bour-
nous de dire qu'il a quelquefois substitué anno incar- gog~e Transjurane en 888 et y règne paisiblement
nati Verbi à la formule ail no Dominicœ incarnati(jnis. jusqu'à sa mort, arrivée le 25 octobre 91 1 ou 912.
Quant à la date suivanLe, eUe mérite d' être ~emarquée
il cause du fait historique qu'elle renferme: «Actum RODOLPHE II, roi de la Bourgogne Transjurane, suc-
« Aurelianis publicè, anno incarnationis Domini mille- cède à son père Rodolphe 1" en 911 ou 912 ; il est
«simo vigesimo secundo, regni Rolherti regis XXVII couronné roi d'lLalie il la fin de 922, abandonne ce
«et indictione V, quando Stephanus hœresiarches et royaume en 926, devient roi d'Arles en 933 par la
, , ,
358 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
réunion des royaumes de Provence et de Bourgogne avertissant que les années de son règne y sont comp-
Transjurane, en vertu de son traité avec Hugues, tées à partir dn commencement de 923; mais il faut
comte de Provence et roi d'Italie, et meurt en 937'- pour cela changer le chiffre de l'indiction: Aetum Ar-
Voici les fonnules ordinaires.t.de ses souscriptions : eiaco villd supra fluviumArarim, III Kal. Jlmii, indictione
Signum Rodu!fi ou domni Rodu!fi piisûmi regis ou regis XIII (il faudrait X 1111) , anno IV reg1!ante domno Ro-
piissimi. Jeronimus protocancellarius l'ecognovit et sub- dulfo rege gloriosissimo. - TI Y eut après sa mort un
scripsit, ou Berengarius notarius, ad vicem Theoderici interrègne jusqu'au couronnement de Louis d'Outre-
archiepiscopi (Vesontionensis) et crwcellarii, l'ecognovit. mer (19juin 936). Dans cet intervalle on data depuis
La plupart de ses diplômes sont datés de l'an de la mort de Raoul, J. C. regnant et dans l'atiented'ull roi.
l'Incarnation, et quelques.uns de la Nativité. Les années de son règne se comptent tantôt du
13 juillet, tantôt du commencement de 923.
RODOLPHE ou RAOUL, duc de Bourgogne, fIls de
Richard le Justicier, est élu roi de France et COll- RODOLPHE III, dit LE FAINt;ANT, fils aî~é de Conrad
ronné à Soissons le 13 juillet 923. Il fait un t.raité en le Pacifique, roi d'Arles, succède à son père en 993 et
928 avec Charles le Simple, alors sorti de prison, et meurt le 6 septembre 1032. En 1016, se voyant au
à la mort de ce roi (7 octobre 929) il réunit toute la moment d'être rMposé par ses sujets, il avait résigné
monarchie. Cependant le Languedoc ne le reconnaît sa couronne à l'empereur Henri II. Mais ses sl~ets
qu'en 932. Rodolphe meurt le 14 ou le 15 janvier lui ayant de nouveau juré obéissance, il obtint l'an·
936. - TI employa les formules initiales suivantes: nulation de son traité. En 1024, pour apaiser de
In nomine sanetœ et individuœ Trinitatis, Rodurfus SIL- nouvelles révoltes, il choisit pour héritier CoI1l'ad le
pernt1. regente pietate, misericorditl Dei ou ejusdem Dei Salique, qui lui succéda en 1033.
omnipotentis gratù1 et misericorditl T'ex, ou divind cle-
f!lentit1, divinil propitiante clementiil, divind ordinante RODOLPHE, duc.de Suabe, beau-ft'ère de Henri TV,
providentid rex fi'rancorum, ou Francorum r~x, ou sim. élu roi des Romains le 15 mars 1077, et couronné le
plementgratù1 Dei l'eX, ou enfin gratù1 Dei Franeorum 26 du même mois, est blessé mortellement le 15 oc·
et Aquitanorum atque BIl1'9undionum T'ex pius, invietus tobre 1080. et meurt quelque temps après.
ae semper augustus. Un privilége en faveur de l'église
du Puy commence par l'invocation; ln no mine Dei et RODOLPHE 1" DE HABSI\OURG, dit LE CLÉMENT, land-
sall'atoris nos tri .Tesu Christi. Il reprit quelquefois le grave d'Alsace, fils d'Albert le Sage, comte de
titre de vir inluster. Ses diplômes font le plus souvent Habsbourg, élu roi des Romains le 29 septembre
mention de l'anneau, quelquefois du sceau et rare· 1273, couronné le 24 octobre suivant, reconnu par
ment de la bulle. Dans un acte' de 925 en faveur de Grégoire X en 1274, et proclamé en Italie la même
l'abbaye de S. Amand, l'annonce de la souscription année, meurt le 15 juillet ou le 30 septembre 1291.
et de l'anneau est exprimée en vers: . - Il emploie la suscription suivante : a Rudolphus
"Dei gratiâ Romanorum rex semper augustus, uni-
Utque hoc prœceptum firmum pel' srocula duret, "versisimperii Romani fldelibus presentes litteras
Et credant homines cuncti pel' tempora mundi, "inspecturis graciam suam et omne bonum." Il met
Suh~ignante manu propriâ firmatio patet, (paret?) quelquefois en tête de ses diplômes l'invocation :
Atque anulus nostrum pinxit suppressus agalma. In no mine sanetœ et individu.œ Trinitatis. "De son
CI temps, disent les Bénédictins, les diplômes des em-
Sa signature est annoncée par : Sig1mm Rodulphi " pereurs et des princes ont COl11menr:é à être écrits en
regis gloriosi, ou plus s0!lvent gloriosissimi, et quelque- «langue allemande. On en a un exemple de 1281.»
fois serenissimi. Un diplôme de 928 renferme cette fOI'- Spener affirme au contraire qu'aucun acte de Ro-
mule: a Signum gloriosissimi atque prœceBentissimi dolphe n'est en allemmd. Ce prince fait quelquefois
"regis Rodulphi qui hoc regale prœceptum propriâ mention de son chancelier dans la date. Il n'exprime
"manu fmnavit.» Le chancelier subalterne c"ontre· pas toujours l'indiction et les années de son règne.
signe en ces tennes; "Ego Heribertus regalis can- Voici quelques-unes de ses dates : 10 a Datu m Hage-
CI ce~larius, ad vicem Abbonis episcopi, scripsi." Ray- a no,r, per manllm cancellarii nostri Ottonis .... an.
nard, notaire du grand chancelier, se sert du mot «Domini MCCLXXIV, IV Kal. Martii, indict. Il, regni
dictavit. Les Bénédictins n'ont rencontré la date de «noslri anno primo. Il 20 «Datum Maguntiœ XYI KI.
l'Incarnation que dans trois de ses diplômes. Voiei «.Januarii, anno Domini MGCLXXXI, regni vero nostri
une autre date que les mêmes auteurs ont citée. en « nono. " Le monogramme manque à beaucoup de
PAHTIE II. - CHAPITRE VII. 359
ses diplômes. 11 annonce ordinairement les témoins meurt au plus tard vers la fin du mois de novembre
et les sceaux par ces formules: Tesles sunt hi, etc., suivant. - Un privilége, qui présente la suscription
sigilla prœsentibus sunt appensa. Le plus souvent ordinaire: Romanus episcopus servus servorum Dei, etc.,
jl ne fait pas mention des témoins, et se· contente in perpetuum, renferme une c1àle dans laquelle les
d'annoncer son propre sceau dans les termes sui- années du pontificat sont marquées après celles de
vants : Sigilli nàstri munimine roborari ou majes/alis l'empire: u Imperanle domino noslro piissimo. augusto
noslrœ sigillo communiri fecimus. Voici un exemple Il Lamberto à Deo coronato magno imperatore anno
de ses formules les plus solennelles:« Testes hujus " VI, et ponlificatûs anno VI, indictione primâ. " Les
" rei sunt Eberhard, etc.. . •. et alii quamplures_ In années de l'empire de Lambert, qui avait été associé à
" cujus concessionis nostrre testimonium et perpetuam son père en 891 et couronné en février 892, sont
" firmitatem, prredicto Burggravio prresenles literas exactement marquées. Il en est de même de l'in-
«dari et bullâ nostrâ nureâ typario regire majestatis diction, qui est comptée, selon l'usage de Home, à par-
« impressâ jussimus communiri. Signum serenissimi lir du mois de septembre, el qui doit avoir pour chiffre
«domini Hudolphi Homanorunl regis invictissimi. 1 au lieu de xv dans un acte daté des ides cl' octobre;
"Achim et datum nl1no Domini millesimo ducente- mais la sixième année du pontifICat est une erreur
" simo octuagesimo primo, regni nostn octavo_ Datllm grossière, elPagi pense avec raison qu'un copiste
«Gemunrure pridie Nonas Septembris (per manum) aura lu pontificatus au lieu de post consulatum. Celte
"magistri Goltfridi Pataviensis prrepositi, regalis cu- erreur est d'autant plus probable que ~es mols post
It rire protonotarii .• Les mols pel' manu~ sont omis consulatnm sont ordinairement écrits en abrégé. S'il
rlans le recueil auquel cette citàtion est empruntée. en était ainsi, ce serait Homain el non Formose qui
aurait daté le dernier du post-consulat de l'empereur
ROMAIN, devienl. pape avant le 20 aotÎt 897, et d'Occident.
•
s
SABINIEN, ordonué pape le 1" ou le 13 septembre gramme se !'elrouve au revers du sceau, mais seule-
604, meurt le 19 février 605 ou le 2 2' févriel' 606. ment avec les deux lettres X et P. (Nouveau Traite de
Dipl. vol. V, pag. 141.) L'indiction marquée dans
SEl\GlUS 1"', ordonné pape le 15 décembre 687 ' ou, la date ne peut convenir à la dixième année du ponti-
selon Fleury, le 22 novembre 688, meurt le 8 sep- ficat de Sergius. Voy. à l'article de JEAN V l'explica-
tembre 701.-H prend dans une de ses bulles le titre tion donnée à cet égard.
suivant: Sergiusgratiâ Dei pontifox Romanus. On trouve
dans cet acte la form ule : salulem. et apos /olicam SrmGIUS Il, ordonné pape le ?7 janvier ou le 10 fé-
benedictionem. En voici la salutation finale et les dates: nier 844, meurt le 27 janvier 8a7.-0n cite de lui
«Benevalele. Data VlIl Ka!. April. per man us Jo- une épître sans suscription et sans date. EUe se ter-
It hannis bibliolhecarii tunc S. Sedis apostolicre, au no mine pal' la salut.ation suivanle : Deus vos incolumes
It pontiflCatûs domni Sergii, universalis papre, in sa- ClIstoaiat ,fratres. Amen.
«cratissimâ sede beati Petr'i x, indict.. Il. J) Cet exemple
prouve qu'on avait 11 tort reculé jusqu'au XIe siècle SEI\GIUS Ill, élu pape en 904 et ordonné en 905,
les premiers exemples de la date du pontifICat. L'ori- meurt au mois d'août 911. Il avait été antipape sous
ginal de cet acte était déposé du temps de Mabill.on le pontifical de Jean IX et peut-être aussi sous celui de
à l'abbaye de Saint-Bénigne de Dijon. Il était scellé Formose. - Un privilége qu'il accorda à SOn lrès-
d'une bulle en plomb qui porte d'un côté SERGIJ, cher et très-saint frère Hildebrand se termine par la
écrit en cercle, et de l'autre,. le mot PAPAE partagé date suivante : «Scriptum per man us Melchisedech
en deux lignes : au centre du cercle formé pal' le • protonotarii sanctre sedis apostolicre, in mense Maio,
mot Sergii, se trouve le chrisme Ou monogramme de ~ indictione suprascriptâ VIlI. Dat. ~KaI. Junii, pel'
Jésus-Christ, composé non-seulement du X et du P, Il manus Theophilati 'cancellarii sanctre sedis aposto-
mais peut-être aussi des lettres 1 et H, c'est-à-dire .licre, anno Deo propitio pontificatûs domini Ser-
des initiales de Xpl~OÇ et de III/Tuç. Le même mono- • gii summi pontificis et universalis tertii papre in
•
, ,
360 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
"sacratissimâ sede B. Petri apostoli tertio, in mense trième concile de Paris: "Domino gloriosissimo atque
"et indiclione supradictâ VllI. Il Cette date ne peut « sanctœ ecclesiœ catholicœ filio, Sigisberto regi, Sa-
s'accorder avec aucun des systèmes de chronologie " paudus, .'Philippus, etc. episcopi........ An nis
qui ont été ,proposés pour le pontificat de Sergius, à (( multis gloriam regni vestri potentia divina cum
moins qu'on ne veuille fair~ rapporter tertio à mense, "omni felicitate conservet, domne g]ol'iosissime et
. comme dans le Bullaire romain. On aurait alors, au (( prœcellentissime domne. ,; Suivent les signatures des
lien de la troisième année du pontificat, le troisième évêques, puis la date qui est ainsi conçue: «Data
mois de l'année du pontificat. (Voyez un exemple ana- « epistola' sub die III Iduum Septembrium, anno XII
logue dans l'article de SERGIUS IV.) Ce pape, dans une "regnum domnorum nostrorum, Parisius. Il
autre bulle, s'est intitulé: Sergius t'enerabilis papa,
servus servorum Dei. Melchisedech y prend le titre de SIGEBERT II, ms de Dagobert 1", établi roi d'Aus-
protoscrinarius, et Théodore celui d' archichancelier, trasie par son père vers 632 ou 633, lui succède
en appelant Sergius universalis orbis papa. dans ce royaume le 19 janvier 638, et meurt le 1" fé-
vrier 656.
SERGIUS IV, élu pape entre le 17 juin et le 2ft août
/
1009, meurt avant le 6juillet 1012.-·11 n'a pas tou- SIGISMOND, ms aîné de Gondebaud, roi des Bour-
jours joint le mot episcopus à la formule servus servo- guignons, succède à son père en 516, est dépossédé
rum Dei. On ne cite pas de bulle dans laquelle ce pape par son frère Godomar ou Gondomar
, en 523, et périt
ait daté des années de Henri II, qui ne fut sacré em- en 524. Les auteurs de l'Art de vérilier les dates ne
pereur qu'en lQ14. Il prenait l'indiction au 1" sep- partagent pas 1'opinion de D. Plancher, qui pensait
tembre, comme le prouvent plusieurs bulles datées que Sigismond avait été associé à la couronne dès
du mois de novembre et de l'indiction x, dates qui l'an 513 ou au commencement rte 514.
ne peuvent convenir au mois de novembre 1012, •
pnisqu'on est certain qu'il était mort avant cette SIGJSMOND;mS de l'empereur Charles IV, margrave
époque. Cependant le Bullaire romain place ces bulles de Brandehourg en 1373, roi de Hongrie le 10 juin
après celles qui sont datées de la même indiction et 1386, élu roi des Romains, pour la première fois
des mois de mars et de juin, ce qui est une erreur le 20 septembre Ilho, et pour la deuxième fois le
évidente. Une de ses bulles est remarquable par la 21 juin 1411, reçoit la couronne d'argent à Aix-Ia-
triple indication de la date du jour et du mois: Chapelle le 8 novembre 1414, succèrle à la cou-
" Scriptum pel' manus Johannis scrinarii S. Romanœ ronne de Bohême après la mort de son frère "Ven-
« ecclesiœ, in mense Junio, indiclione x. Dat. xv. Kal. ceslas (16 aoû t 1419), reçoit la couronne de fer à
« Julii, pel' manum Gregorii episcopi et bibliothecarii Milan le 25 novembre 1!~31, cene d'or à Rome le
« S. Sedis aposlolicœ, anno Deo propitio pontificatûs 31 mai 1433, et meurt le 9 décembre 1437' - Voici
« D. Sergii IV papœ, in sacratissimâ sede B. Petri apo- la suscription d'un privilége qu'il accorda à l'abbesse
« stoli Ill, indic!. x, mense Junio, die sextâ decimâ .• de Quedlimbourg : ({ Sigismundus Dei gratiâ Roma-
,
Dans une autre date on trouve le chiffre x servant ~ ({ norum imperator semper al1gustus, ac Hungariœ,
désigner le mois de décembre et l'indiclion : in mense (( Bohemiœ, Crontiœ, Dalmatiœ, etc. rex, etc., vene-
et indietione x. li y a dans le Bullaire romain decimâ, ({ rabili Annœ, abbatissœ secularis ecclesire S. Servatii
mais il est probable que J'original portait le chiffre x. «in oppido Quedlinburgensi, principi clevotœ nostrœ
Quoi qu'il en soit, le chiffre x ou le mot deeima dé- ({ dilectœ, gratiam Cœsaream. )) Au lieu de ces derniers
signe le dixième mois et l'indiction x. mots, un diplôme de Iln 8 porte : gratiam regiam et
. omne bonum. On cite de lui un diplôme de 1416 com-
SEVERIN, consacré pape' le 28 ou le 29 mai 640, .mençant par l'invocation In nomine sanetœ et indivi-
meurt le 1" août suivant. duœ Trinitatis. Dans son privilége en faveur de l'ab-
besse d.e Quedlinbourg, il menace de son indignation
SIGEBERT 1", fIls de Clotaire 1", devient roi de et d'une amende de mine marcs d'or fin quiconque
Metz en novembre 561, épouse Brunehaut en 566, s'opposerait au témoignage de cet acte revêtu du sceau
partage avec ses deux frères le royaume de Paris en de la majesté impériale: prœselltium sub nostrœ impe.
567, est reconnu roi de Neustrie en 575, et aussitôt ria lis majestalis ·sigillo testimonio litterarum. Sigismond
après meurt assassiné par deux domestiques de Fré- datait ses diplômes de son règne en Hongrie, de son
dégonde.-Voici le commencement et la fin de la lettre élection comme roi des Romains en 1410, de son
qui lui fut adressée par les évêques réunis au qua- règne en Bohême ( 1419)' et de son empire (1433).
PARTIE II. - CHAPITRE VIL 561
Ces différentes époques, et même celle de son couron- SUNESTRE IV (Maginufe), antipape, élu en 1106
nement à Aix-la-Chapelle, se retrouvent dans les ùeux après la mort de l'antipape Théodoric, est chassé le
dates suivantes: 1 a Datum Noviomagi Coloniensis
0
lendemain de son élection.
a diœcesis, anno Domini MCCCCXVI, die XVII Novem-
a bris, regnorum nostrorum Hungariœ anno xxx, Ro- S. SIMPLICE, consacré pape le 25 février 468, meurt
I manorum eleclionis septimo, coronationis vero ter.' le 27 février 483. - li prend fréquemment le titre
CI tio.» 2 0 CI Datum Pragœ, an. Domini MCCCCXXXVII .. d'évêque et quelquefois celui de pape. Le patriarche
CI die x mensis Maii, regnorum .nostrol·um an. Hun- Acace en lui écrivant parle au pluriel, et S. Simplice
« gariœ LI, Romanorum XXVII, Bohemiœ XVII, imperii ne se sert que du singulier.
CI vero IV.» On voit que dans la première de ces dates,
17 novembre 1416, il compte seulement la trentième SISINNIUS, devient pape le 18 janvier 708 et meurt
année de son règne en Hongrie, quoique la trente le 7 février suivant.
et unième eût commencé le 10 juin 1416. Le même
calcul sè retrouve dans plusiems diplômes de ce SIXTE IV (François d'Albescola), élu pape le 9
prince. li faut en conclme qu'il ne tenait pas compte août 1471 et couronné le 25 du même mois, meurt
du temps qui s'était écoulé en 1386 depuis l'époque le 13 août 1484. - li avait pour devise : Auxilium
de son couronnement, et qu'il calculait son règne en meum à Domino qui fecit cœlulJ! et terram. Suivant
Hongrie à partir du commencement de l'année 1387' les auteurs de l'Art de vérifier les dates, il commen-
seulement. çait r année tantôt au l " janvier, tantôt aU2 5 mars.
- Voyez le revers du sceau de Sixte IV, planche U.
SILVJ~RE, ordonné pape le 8 juin 536, exilé le 17 no- n° 15.
vembre 537, meurt le 20 juin 538. . .
SUÉNON ou SWEYN. roi de Danemarck, s'empare de
SILVESTRE II (Gerbert), intronisé pape le 2 avril Londres en 1014, et règne sur l'AngleteITe
,
jusqu'en
.
999, meurt le I l mai 1003. - Quoique Silvestre II 1015, époque de sa mort.
emploie en général le style ordinaire, voici deux sus-
criptions qui s'en éloignent assez pour meriter d'être SYMMAQUE, ordonné pape le 22 novembre 498,
0
citées: 1 a Silvester summus et universalis papa et meurt le 19 juillet 514. - Une de ses épîtres com-
«B. Petri vicarius, servus servorum Dei ...... veram in mence ainsi : «Symmachus episcopus ecclesiœ ca-
CI Domino Jesu dileclionem ac mutuam fraternœ chari- «lholicœ urbis Romœ salutem." Quelques- uns de
CI tatis unanimitatem. » 2 a In nomine Trinitatis indi- ses prédécesseurs avaient pris simplement le titre
0
«viduœ et œternœ, Silvester papa, servm servorum d'évêques de la ville de Rome. Dans une de ses lettres
«Dei. Clareat cunctis ad prœsens in vitâ degentibus il a remplacé le nom des consuls par l'indiction. Il
« et in posterum nascituris, etc. » Ce dernier acte est se servait du plurirl en écrivant à de simples patrices,
ainsi daté: «Datum Romœ, anno Dominicœ incarn. quoiqu'il n'employât que le singulier pour un arche-
CI DCCCCLXXXXIX. »li marque du reste dans ses bulles les vêque de Milan, qu'il qualifiait d'ailleurs de pontife,
années de l'empereur Otton III, auquel il donne le d'archevAque et d'antistes maximus. Ennade, évêque
litre de Pacifique. Un de ses actes renferme une sin- de Pavie. donnait à Symmaque dans ses lettres le nom
gularité remarquable. Après la salutation benevalete, de pape. Dom Bouquet cite deux épîtres de ce souve-
on lit: CI Silvester qui Gerbertus papa. » La suscription rain pontife dans lesquelles il ne prend aucun titre:
de cet acte est ainsi conçue: «Silvester papa Emmœ «Dilectissimo fratri Cœsario Symmachus." Toutes
a comitissœ Pictavensium. lnnoiuisli, etc. » deux renferment la même form,e de salutation (Deus
vos incolumes custodiat fratres carissimi ou Deus te inco-
SILVESTRE III (Jean), antipape, placé sur le saint- lumem, etc.) ; elles sont datées du jour du mois et du
siége au commencement de l'année 1044, est chassé consul : «Data ldibus, Probo V. C. (viro clarissimo)
au bout d~ trois mois par Benoît IX qu'il avait rem- . «consule; Data III Idus Junias, FI. senatore V. C. con-
placé. CI suIe.
1)
46
, , ,
562 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
•
TRÉODEBALDE. Voy. THIBAUD. THÉODORE, archiprêue, est élu pape en 68'7 (entre
le :lI septembre et le 15 décembre) concurremment
THÉOD~ERT 1", fils de Thierri IV, succède à sou avec l'archidiacre Pascal. Cette double- élection est
père dans le royaume de MeU; 'en 534, et meurt en annulée par celle de Sergius lU, qui fut ordonné le
548: - Il porte sur une médaill~ d'or les; titres sui- 15 décembre 687. Selon Fleury, l'électiOl'l de -Théo-
vants : a Dominus nos ter Theodebertus augustus. D dore aurait en lieu en ·688.
Voici la suscription d'une leM:re qu'il écrivit à l'empe·
reur Justinien:·« Domino illustri rnclito ac trium. THÉODORE 11, ordonné pape en 898, meurt au bout·
a phatori semper augusto Justiniano imperatori Theo- de vingt jours, avant le mois de juin.
Œ debertus rex. D
'" "
u
URBAIN Il (Otton ou Odon). élu pape le 12 mars lieu du calcul florentin .• Quant aux indictions. diseill
1088. consacré le même jour qui était un dimanche. (Jes Bénédictins. nous eil avons trouvé plus de cinq
meurt le 29 juillet 1099. - Il emploie la suscription d qui ne pel\.VeDt se compter que du lOT jalivier. et Uile
ordinaire episcopus serVus sen:orum Dei, terminée par a seule qui ne saurait être déplacée du l" septembre. »
une des deux formules in perpetuum Ou sa/utam et apo- Nous avons déjà diîqu'il avait daté une bulle de l'ail
slolieam benedictionem. La première est préférée dans de l'incarnation de Notre Seigneur 1Og8 selon Dé-
les grandes bulles. et la seconde dans les bulles ordi- nys, et l u t selon le Mlcul piuS certain de r Évangile.
naires. Quelquefois elles sont réunies dans un même Ce calcul se retrouve non-seulemeilt dàbs les actes,
acte. ·Urbain II y a aussi substitué la formule ad per- mais encore dans les historiens de èëtte époque. ~
petuam roi memoriam qui paraît pour la première fois Urbain II avait poUl' dèvisés: Benediêtns Déus ët patel'
peut-être et qui ne fut que peu ou point employée domini nostri J. C. et Dominus Deus meus in te spe·
dans le siècle suivant. La formule scriptum, etc. est ravi. "A la salutation benevalete réduite en mono-
en général remplacée dans les dates par dtttum, etc. gramme. il a quelquefois ajouté des fotIDtiles ana-
Toutefois la date d'un privilége de 1097 commence logues à celles de ses prédécesseurs: Fraternitatem
ainsi: Scriptum Albani et datum, etc. Une autre bulle tuam supema digna tio per tempo ra longa conseroet inco-
de la même année présente une double formule de lumem: ft On conserve dans l'abbaye de Chezal-Benoît.
date. comœençant l'une par actum, et la seconde par • disent les Bénédictins. une bulle originale d'Urbain JI
datum; mais cela s'explique par une circonstance par- «qui ne porte point d'autre signature que celle du
ticulière : l'acte fut dressé dans Un lieu et délivré dans «cercle, autour duquel on lit.legimusfitmavimus, et
un autre. La suppression de la première formule em· «dans le centre partagé par une croix, sanctus Petrus,
pêche presque toujours les notaires de m!lrquer leurs "sanctus Paulus. On n'y voit ni le nom. ni la devise
noms; on ne trouve donc en général que celui du chan- « du pape.• Le sceau de plomb attaché à cet Î1cte avec
celier ou bibliothecaire. Jean. prêtre et cardinàl. a daté des fils de soie jaune et rouge porte d'un èôté
plusieurs bulles sans prendre ni l'une ni l'autré de S. PETIWS, S. PAVLVS. et de l'autre VRBANVS II
ces qualités. Pendant la première année du pùntificat PP. Ce sceau n'est pas le seul dont ce' pape ait fait
d'Urbain II, il s'intitulait prosignator ou prœsignator usage. - Urbain II ne rétablit pas les formules d'im-
domini Urbani II papœ. En 1090 on voit paraître pour précations i mais il menace de la déposition dans les
la première fois peut-être le titre de vice-chancelier, termes .les plus énergiques archevêques \ évêques.
pris par le prêtre Hotesculicus. Quoiqu'il n'y ait pas empereurs i rois. etc ....... C·est de la bulle publiée par
de règle fixe pour l'arrangement dos dates solennelles, Urbain II, pour la première croisade. qUê les bulles
on trouve ordinairement l'indication du lieu en tête. dites cruciatœ tirent leur origine.
puis le jour du mois, l'indiction. l'année de l'In-
carnation et enfin celle du pontificat. - Urbain II URBAIN III (Hubert Crivelli). élu pafle le 25 no-
commençait l'année tàntôt au le, janvier, tantôt au vembre 1185 et couronné le 1" déoembre. mëtirt le
25 mars, en suivant quelquefois le calcul pisan au 19 octobre 1187' -=- n avait pour de\'isé:
. , Ad te,
46.
, . ,
364 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
Domine, levavi animam meam. Les souscriptions de tembre 1362, sacré et couronné le. 6 novembre sui-
ses priviléges sont placées plus souvent après qu'a- vant, meurt le 19 décembre 1370. - Sous son pon-
vant les dates. Il commençait r année et l'indiction au tifICat, les signatures postiches sont accompagnées de
25 mars ou à Pâques, et datait son pontificat du jour ces paroles: De mandato domini nos/ri papœ. « Mais cette
de SOli élection. TI a aussi compté l'indiction à partir «formule, disent les Bénédictins, quoique dans la suite
du 1" janvier, et probablement du 1" septembre.- u très· fréquente , ne fut pas toujours observée. D Voici
" La signature d'une bulle originale de Fécam, disent ce qu'ajoutent le~ mêmes auteurs, au sujet du sceau
«les Bénédictins, paraît plutôt de la main de l'écri- de ce pape: "Urbain V, dit le P. Papebrok, scella ses
"vain que de celle du pape. Les croix et les parafes «bulles du sceau de ses armes, disposées elles-mêmes
"des cardinaux, c'est-à-dire leur subscripsi, qui dégé- «en forme de croix, au milieu d'une couronne de
«nère vis"iblement en parafe, sont de leur propre « feuilles de chêne. C'est sur quoi nous ne sommes
.
"main. » «point en état de le contredire; quoique la chose pa-
" raisse difficile à croire, si l'on entend qu'il supprima
URBAIN IV (Jacques Pantaléon), surnommé DE " ou les têtes des apôtres ou son nom, pour y substi-
COURT-PALAIS, élu pape le 2 9 août 12 61, ct couronné « tuer ses armes. » Les bulles de plomb déposées aux
le 4 septembre suivant, meurt le 2 octobre 1264.- Archives du royaume justifIent l'opinion des Béné-
Il avail pour devise: Fac mecum, Domine, signum in dictins et ne s'accordent en rien avec celle du P.
bonum. Il a substitué quelquefois papa IV à la for- Papebrok.
mule episcopus servas, etc. On trouve aussi dans plu-
sieurs de ses suscriptions, au lieu de salutem et apo- URBAIN VI (Barthélemy Prignano), élu pape le 9
stolicam benedictionem, les formules ad futuram, ou ad avril 1378 et couronné le 18 tiu même mois, meurt
perpetuam rei memoriam, ad certitudinem prœsentium et le 18 octobre 1389' - TI avait pour devise: Exurge,
memoriam futurorum, sans que pour cela les actes se Domine;judica caasam meam. TI a remplacé quelque-
terminent par une date solennelle. La formule ad cer- fois Ad perpetuam rei memoriam et Salutem et apo-
titudinem, etc. est propre aux bulles d'excommuni- stolicam benedictionem, par la formule: ,Ad futuram
cation. Les Bénédictins ne font d'ailleurs aucune re- rei .memoriam. Les Bénédictins donnent le fac-simile
marque sl)r les formules de ce pape, qui a probable- de sa bulle de plomb, où ses armoiries fIgurent en
ment suivi les usages de ses prédécesseurs. dessous de l'inscription: URBAN US PP. VI. C'est pro-
bablement le premier exemple de cet usage. Voyez. ce-
URBAIN V (Guillaume), élu pape au mois de sep- pendant URBAIN V.
v
VALENTlN , devient pape vers le mois d'août 827, gramme; mais ses bulles s'écartent d'aiJleu.rs des fOl'-
et meurt vers le 10 octobre de la même année. mes introduites par ce pape. On y trouve la double
date scriptum et datum. C'est quelquefois après les
VICTOR TI (Gébehard), élu pape au mois de mars dates que sont placées les clauses renfermant des me-
1055 et intronisé le 13 avril suivant, meurt le 28 naces d'anathème ou des promesses de bénédiction.
juillet 1057' - Il retranche quelquefois les deux Celte disposition n'est pas d'ailleurs particulière aux
premiers mo"ts de la formule salutem et apostolicam bulles de Victor Il; on en trouve avant lui plusieurs
benedictionem. On suppose qu'il avait pour devise: exemples. Ce pape a employé plusieurs sceaux, et, dans
Ipse est pax noslra; mais celte devise ne paraît pas le nombre, il y en a un qui porte la date de l'Incarna-
dans son cercle, autour duquel est disposée l'inscription tion et de son pontifIcat: Anno MLV. Pont. 1.
suivante: VICTORIS II SCA;; (sanctœ) ROMANA;; ET APOSTO-
LICA;; SEDIS PAPiE. Le champ du cercle est divisé par VICTOR III (Didi~), élu pape le 21~ mai 1086 et
une croix en quatre parties égales. Les deux divisions consacré le 9 mai 1087, meurt le 16 septembre
supérieures contiennent le nom de Jésus-Christ, IHC .. suivant.
XPC; dans les deux divisions inférieures on lit:
PETRVS ..... PAVLVS. Il a, comme Léon IX, employé VICTOR IV (Grégoire) , antipape, élu vers le 15
la salutation benevalete, sous la forme d'un mono- mars 1138, abdique presque aussitôt.
\
w
WENCESLAS, fils de l'empereur Charles IV, roi de ad perpetllam rei memoriam. - Voici u ne de ses dates:
Bohême en 1363, élu roi des Romains le 10 juin " Datum Prage, allno Domini MCCCLXXIX, il1dictione Il ,
13 7 6 , succède il son père' le 29 novembre 1378; " v Kalend. Aprilis, regnorum nostrorum anno Boemie
déposé comme roi des Romains le 20 août 1400, il " XVI, llomanorum vero III. » On voit qu'il compte les
joint néanmoins ce titre à celui de roi de Bohême années de son règne, non de la mort de son père, mais
jusqu'à sa mort, arrivée le 16 août 1419' -Ses di- de l'époque de son élection.
plômes commencent ordinairement ainsi: (( Wenzlaus
« Dei gratiâ Romanorum l'ex semper augustus et Boe- WAIFRE, tils de Hunald, règne sur tOute l'Aqui-
u mire rex: notum facimus tenore p~œsentium univer- taine, avec le titre de duc héréditaire, après l'abdica.
CI sis, etc. D Après le mot rex, il ajoute quelquefois: tion de son père en 745, et périt le :1 juin 768.
z
ZACHARIE, ordonné pape le 30 novembre 741, datés de l'indiction et des années de l'empereur ré-
meurt le 14 mars 752. - Il est peut-être le premier gnant. En voici deux exemples : lOCI Data Nonis
qui ait fait usage d'un cercle; ou du moins il a pu CI Novembris, imperante domno piissimo augusto
donner l'idée de ces figures qui, dans la suite, ont u Artavasdo à Deo poronato magno imperatore anno
été adoptées par les papes. (Voyez l'article de PAS- " Ill, P. C. ejus anno Ill, sed et- Nicephoro magno
CAL II.) On trouve en elTet, sur la copie d'un de «imperat9re ejus ftIio an no Ill, indict. Xlll. D 2 0 CI.Da.
ses priviléges, les noms des apôtres, surmontés du " ta Kalendis Maii, imperante domino piissimo au-
monogramme de Jésus-Christ en caractères grccs: " gusto Constantino à Deo coronato magno pacifico
IC. XC. Dne de ses bulles renferme la suscription «imperatore anno XXIX, P. C. ejus an no VII, in-
suivante: CI Zacharias divinâ gratiâ prreditus, aposto- CI di ct. 1. D Le premier de ces actes est daté du règne
Cllicre se dis pontifex, servus autem servorum Dei, in d'Artavasde ou Artabase, qui avait profité de l'absence
« Domino salutem <ücit. » Il exprime aussi le salut par de son beau-frère Constantin Copronyme pour se faire
les ~ots perpetuam salutem. Ses actes sont en général proclamer empereur. Il s'était associé son fils Nicé-
, . ,
566 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
phore, dont la date fait aussi mention. Le second est en tête de ses diplômes: J n nomine sanctre et individure,
daté du règne de COnstantin, et les années de ce ou inseparabilis Trinitatis, Zuentiboldu.s, annuente super-
prince sont comptées du 31 mars 720, époque où nd clementiâ, ou divind adjuvante, procurante, ou provi-
il avait été proclamé auguste. Les années du post-con- dente clementid, ou bien divind favente gmtid, rex. Son
sulat sont au contraire calculées à partir du mois de nom n'est pas toujoUJ'S écrit de même danslasuscrip-
juin 7'41, c'est-à-dire de l'avénement définitif de Cons- tion et dans les formules finales de ses diplômes. On
tantin. (Voy. 1" partie, chap. 1.) Le sceau de ce pape rencontre alternativement Znenteboldas, Zllentiboldas,
porte d'un côte ZACHARIAE, et de l'autre le mot PAPAE Zuentebolchus, Zllentebulchns, elc. Après l'annonce
surmonté d'une croix. Le mot Zacharire est divisé en du monogramme: Signum domni Zuentebolâi, Zllente-
trois lignes, et papre en forme deux. bolchi, etc. piissimi ougloriosissimi "egis, vient le contre-
seing du chancelier ou du notaire: Valger ou Walde-
antipape, ordonne en 824, abdique peu
ZIZIME, geras ou Walgeru.s notarillS ad vicem Ratperti ou Rat-
de temps après. poli archiepiscopi SlImmique cancellarii recognovit. Il a
employé dans une date la formule anno Dom;ni ~u lieu
ZUENTIBOLDE, fIls naturel d'Arnoul, empereur, de incarnationis Dominicre. Son diplOme pour le mo-
reçoit de son père le royaume de Lorraine avant le nastère de Stavelo renferme la date suivante: III Ka/.
mois de juin 895, et meurt le 13 aoÎlt 900.-11 met.tait Jun;i: anno incarnat. Dom. DCCCXCV, indictione XIII.
•
TROISIÈME PARTIE .
.
PALÉOGRAPHIE PROPREMENT· DITE .
CHAPITRE PREMIER.
, , 1 , 1
SUBSTANCES DESTINEES A RECEVOIR L ECRI'fURE. - ENCRES ET COuLEUnS.-INSTRUMENTS DE L.ECRIVAIN.
ARTICLE PREMIER.
, ,,
DES SUBSTANCES DESTINEES A RECEVOIR L ECRITURE, ET EN PARTlCUI.IEI\ DU PAPYI\US, DU PARCHEMIN
ET DU PAPIER.
(\ les intestins des serpents et autres animaux, le linge, la soie, les feuilles, le
(! bois, l'écorce, la bourre des plantes et leur moelle, les os·, l'ivoire, les pierres
(! communes et précieuses, les: métaux, le verre, la ~ire, la craie, le plâtre, etc.
(lont fourni, disent les Bénédictins, la matière sur laquelle autrefois on écri-
It vait, on S11r laquelle on écrit encore. II Mais si les anciens employaient sou-
vent les matières: lapidaires ou métalliques pour graver leurs actes, on ne cite
depuis l'invasion des barbares que de rares exemples de cet usage, et les seules
substances que l'on rencontre généralement dans les arehives ou les bibliothè-
ques sont le papyrus ou papier d'Égypte, le parchemin, le vélin, le papier
de coton et le papier de chiffe. Cependant on possède encore des tablettes
d'ivoire connues en général sous le nom de diptyques ,. parce qu'elles sont
rarement composées de plus de deux feuilles. Celles qui .en ont davantage
prennent le nom de polyptyques.. On conserve à la Bibliothèque du Roi et aux
Archives du royaume des tables de cire, mais elles ne remontent qu'au XIVe
siècle ou environ. Les Bénédictins citent aussi quelques actes écrits, soit sur
368 ÉLÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
des bâtons, soit sur le manche ou la lame d'un couteau. Mais ce sont là des
exceptions plus curieuses qu'utiles à connaître. Les actes sur papyrus, au con-
traire, se sont conservés en assez grand nombre pour qu'il soit nécessaire d'en
parler avec quelques détails.
Le papyrus est une espèce de roseau dont la tige est recouverte par une en-
veloppe membraneuse. Comme la substance de ces enveloppes n'est pas très-
serrée, on était obligé de superposer deux de ces membranes transversale-
ment: par ce IP.oyen les fibr~s, en se coupant à angle droit, imitaient l'aspect
d'un tissu, et formaient en même temps une matière plus compacte, et plus
propre à recevoir l'écriture.
Il est inutile de donner ici des détails sur la manière de préparer le papy-
rus et d'amener l'adhésion plus ou moins complète de la couche inférieure
et de la couche supérieure. Ce qu'il importe de savoir, c'est que ce roseau s'é-
lève au moins de deux coudées au-dessus de l'eau; un témoin oculaire porte
même son élévation à six ou sept coudées. Il en résulte que les actes sur papy-
rus peuvent avoir une grande dimension. Parrrii ceux qui ont été écrits sur cette
substance, le plus ancien que l'on connaisse a deux aunes de long. Maffei
signale cette pièce comme la plus précieuse de toutes celles qu'il a eues entre
les mains; les Bénédictins la font remonter à l'an 445 au plus tard, et
Mabillon, qui avait visité les plus célèbres archives de l'Europe, a déclaré
qu'elle était d'une antiquité supérieure à celle de tous les actes authentiques
qu'il eût jamais vus. Parmi les papyrus qui existent aux Archives du royaume,
on peut citer deux testaments, l'un d'une dame nommée Ermentrude, l'autre
d'un magnat français dont la femme est nommée Chamnetrude. Le premier
de ces diplômes a quatre pieds et demi, et le second quatre pieds neuf pouces
de hauteur. Comme ils s~mt tous deux mutilés, ils devaient probablement
avoir plus de cinq pieds. La Bibliothèque du Roi possède des papyrus d'une
.dimension au moins égale; aussi ne doit-on pas douter que cette substance
n'ait été d'un usage très-fréquent pour tous les actes d'une grande étendue. Il
est même prouvé que pour les chartes elle a été employée de préférence au
parchemin jusque vers la fin du VIle siècle. En effet, la plupart ~es diplômes
antérieurs au VIlI siecle qui se sont conservés jusqu'à nous, sont écrits sur
C
leurs que cet acte soit original, il n'en serait pas moins prouve qu'en fait les
diplômes sur parchemin sont encore très-rares au Vile siècle; la charte de Chil-
debert ne serait donc qu'une exception à la règle générale. En tous cas, un
diplôme sur parchemin qui remonterait à la première moitié du Vile siècle,
devrait être considéré comme une singularité remarquable et soumis par con-
séquent à un examen scrupuleux.
Il n'y a aucune espèce de règle à donner sur les dimensions des chartes.
PARTIE III. - CHAPITRE 1. 571
On en trouve qui ne sont pas plus grandes qu'une carte à jouer; d'autres, au
.contraire , couvrent une feuille de parchemin dans toute l'étendue qu'elle peut
avoir. Quand la longueur des actes ne permettait pas de les écrire sur une
seule feuille de parchemin, on formait ~ en cousant plusieurs peaux, des rou-
leaux qui avaient quelquefois une longueur prodigieüse: on peut citer pour
exemple le rouleau de l'enquête contre les Templiers, qui existe aux Archives du
royaume, et qui a plus de soixante et dix pieds de long. Aux points de réunion
des différentes feuilles dont se compose ce rouleau, se trouvent deux, trois ou
quelquefois quatre signatures, en forme d'estampilles, dont une portion seule-
ment est marquée sur chaque feuille, afin que le rapprochement de la por-.
tion correspondante puisse servir de point de rapport; ces feuilles sont d'ail.:.
leurs cousues les unes à la suite des autres. Souvent, par surcroît de précau-
tion, on avait soin de sceller une ou plusieurs bandes de parchemin· qui
réunissaient entre elles les feuilles du rouleau. Dans des pièces d'une aussi
grande étendtie, il n'est pas rare de rencontrer des alinéa; mais il n'en existe
pas dans les chartes ordinaires, si ce n:est pour les signatures et les dates.
Lorsqu'on ne voulait pas, pour completer un acte, ajouter une seconde feuille
de parchemin, on en éc~ivait la fin sur le verso de la feuille dont le recto avait
été rempli. Ces actes, que l'on appelle opisthographes, se rencontrent rarement. l,
parce qu'en général on avait soin de choisir une feuille de parchemin assez
étendue pour que la totalité de l'acte pût tenir sur le recto. Il n'existe pas
d'actes opisthographes sur papyrus; mais dans les manuscrits les feuilles' de
papyrus sont, comme celles de parchemin, écrites sur le recto et sur le verso.
La peau de mouton, préparée en parchemin, peut avoir une blancheur
éclatante, ou être d'un jaune sale. Ces 4eux couleurs et les teintes intermé-
diaires, dépendent ou de la qualité de la substance ou du mode de fabrica-
tion. Ce serait donc une erreur que de prendre pour un signe de vétusté,
une teinte jaune plus ou moins foncée. S'il fallait, au contraire, juger 'de l'an-
tiquité d'un titre par l'aspect seul du parchemin, on pourrait dire que la
blancheur jointe à la finesse indiquerait en général qu'il ~t antérieur au xn e
siècle. On a aussi essayé de communiquer au parchemin une blancheur fac-
tice, mais cette préparation avait rinco~vénient de nuire à la conservation de
l'écriture. Des essais du même genre paraissent avoir eu lieu pOur lui donner
une couleur de safran; mais les auteurs .ne s'accordent pas sur ce point. Quant
1 Il ne faut pas considérer comme opisthogra- n'est pas inutile de faire observer en passant
phes les parchemins don t le revers presente une qu'ils renferment souvent des erreurs quand ils
courte notice de l'acte. Ces sommaires se ren- sont d'une ~criture beaucoup plus récente que
contrent sur presque toutes les chartes, et il celle du titre original.
, , ,
372 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
aux parchemins pourprés, on en fabriquait du temps même de Pline. Vers la
fin du IVe siècle, les moines s'occupèrent de cet art, qui fut pendant long-
temps cultivé avec succès, comme l'attestent plusieurs manuscrits précieux où
brillent les reflets 'les plus éclatants du rouge, du bleu et du violet. Vers la
fin du IX siècle" le secret de cette préparation paraît s'être en partie perdu.
C
Les parchemins pourprés n'o"nt plus qu'une teinte obscure èt rembrunie. Les
vélins ~ teints en pourpre étaient en général destinés à recevoir des lettres d'or
ou d'argent, et devaient avoir un très-grand prix. On sait d'ailleurs que le
parchemin était fort rare, même à son état naturel. De là cette funeste ha-
bitude de racler les anciens titres pour en écrire de nouveaux. Ilparaît que le
moyen âge ne fit en cela qu'imiterl'exeniple des Hornains. On peut quelquefois
sans doute arriver à découvrir quelques vestiges de l'écriture primitive, mais
ce déchiffrement offre presque toujours de grandes difficultés.
Quoique l'invention du papier de chifIe paraisse remonter au XIIIC 'siècle, il
ne fut d'un usage ordinaire que dans le courant du siècle suivant. Le plus
ancien titre sur papier de chiffe que Mabillon ait rencontre, est une lettre
de Joinville il Louis X. Ce papier ne doit pas être confondu avec le papier de
coton (charta bombicina, bombacina, cuttunea ou Damascena). Celui-ci est plus
épais,' plus lisse, et la,isse ordinairement paraître vers la tranche des parcelles
de cotOD-. Cette substance se voit même à son état naturel et comme en flocons
dans des registres qui ont souffert de l'humidité.' Le papier de coton était cer-
tainement en usage chez les Orientaux dès le IX siècle, et les àuteurs du
C
ARTICLE Il.
,
DES ENCRES, DES COULE URS, DES LETTI\ES ORNEES ET 'DES PEINTURES,
L'encre noire est celle qu'on employait le plus généralement dans les ma~
nuserits, et surtout dans les diplômes. En thèse générale, la teinte de l'encre
doit pâlir avec le.temps; malS on tomberait dans de fréquentes méprises si
l'on s'attachait à cette circonstance comme à une preuve décisive'. Il y a des
titres fort récents, où l'encre a pris une teinte pâle et jaunâtre; tandis qu'elle
conserve toute sa vivacité dans des actes très-anciens. Souvent· même ces dif-
férences de teinte se rencontrent dans le corps d'un même acte et dans un . '
même mot. Cela tient à ce que la plume de l'écrivain, n'étant pas toujours
également chargée d'encre, déposait des c0ll:ches de matière colorante d'une
épaisseur inégale, et sur lesquelles l'action de l'air, de l'humidité et de la lu-
mière devait' être plus ou moins sensible. Les différences de teinte dans les
écritures qui n'ont pas été tracées par la même main s'expliquent surtout par
la différence dans la qu~lité des encres, et quelquefois aussi par, des circons-
tances accidentelles qui ont pu' multiplier, pour certains actes, les causes
d'altération.
Nous avons dit que l'encre noire était employée plus généralement encore
dans le~ diplômes que dans les manuscrits. En effet, l'on trouve à peine quel-'
ques chartes qui soient écrites en encre de couleur. Il existe à Orléans une
charte de Philippe 1er , en encre verte; mais la croix qui servait de signature
au roi est tracée en noir. On sait que les empereurs grecs avaient· coutume.
de sig'ner en rouge des diplômes dont le texte était d'ailleurs écrit en encre
noire: Charles le Chauve, à leur exemple, a donI)é quelques signatures en
cinabre. On rencontre aussi des 'actes dont l,es lettres initiales sont rouges,
vertes ou bleues. Parmi les diplômes remarquables par des lettres à orne-
ments, on peut citer les deux exemplaires de l'ordonnance de 1374 sur la~na
jorité des rois de France. Ces deux actes, qui font, partie du Trésor des chartes,
sont admirablement conservés. La première ligne est ~out entière en lettres
ornées et coloriées avec autant de recherche qu'e d'élégance. Enfin on trouve'
a ussi en Italie, en Allemagne et en An gleterre, des diplômes en lettres d'or;
mais, à part ces exceptions peu nombreuses, on peut regarder les encres mé-
talliques et les encres d,e couleur comme étrangères aux diplômes. On les
prodiguait au contraire avec une telle magnificence dans' les manuscrits; qu'il
n'est pas extraordinaire de voir une lettre occuper une page entière. 'Ce travail
r r •
nQrd de l'Italie, où règne une écriture qu'on est convenu d'appeler lombardique,
parce que les caractères qui la distinguent ont commencé à paraître du temps
des Lombards. Les jambages massifs des lettres de marqueterie représentent
souvent des animaux. Les manuscrits lombardiques ne sont pas d'ailleurs les
seuls qui admettent dans la composition des lettres ornées la représentation
des objets naturels. Ce genre d'ornements calligraphiques était si fréquemment
employé, que les Bénédictins, tout en s'interdisant de rien emprunter aux
manuscrits qui n'étaient pas antérieurs au XC siècle~ ont pu reproduire une
collection à peu près complète d'alphabets à figures d'hommes, de quadru-
pèdes, d'oiseaux, de poissons, de serpents et de fleurs. Dans les manuscrits
du vne , du VIne et du .IXe siècle, ces figures se~aient à composèr le corps
même de la lettre; mais dans la suite on les employait plutôt comme des or-
nements .accessoires qui se rattachaient aux caractères, sans en former les
contours. On ne doit pas s'étonner que les dessinateurs aient souvent sacrifié
la forme des lettres au désir d'y faire entrer ces ornements divers. Les écri- _.
tu l'es -à ornements présentent donc des singularités de tout genre. C'est là
qu'on rencontre surtout des caractères d'inégale grandeur, des lettres encla-
vées ou bizarrement conjointes. Quand les lettres ,initiales sont d'une grande
simplicité et que par leur grandeur elles ne s'éloignent pas beaucoup des ca-
ractères qui composent le texte, le manuscrit qui présente ces caractères peut
être rapporté au V ou au VIC siècle, si d'ailleurs son écriture ne dément pas
C
, , ,
576 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
cette supposition. Il arrive même souvent que, dans les manuscrits d'une belle
antiquité, les lettres initiales des alinéa ne dépassent pas le texte, en sorte
-que les grandes lettres ne paraissent guère qu'au commencement des pages.
Est-il nécessaire de fair~ remarquer que les lettres coloriées fournissent à
l'artiste et à l'antiquaire une source inépuisable d'observations curieuses, soit
que la mode-dans ses caprices leur emprunte des-modèles de parure et d'a-
meublement, soit que le savant lise dans leurs ornements symboliques l'his-
toire cachée des mœurs d'un autre âge? Quand même on se borperait à étu-
dier ces monuments sous le rapport de la paléographie, ils fourniraient
encore des éléf!lents précieux pour cette science. (( Il n'est peut-être point de
(( caractère plus facile à saisir ni plus propre à déterminer l'âge des manus-
l( crits, disent les Bénédictins, que celui qui résulte de la forme et du génie
l( de leurs lettres historiées répondant à nos lettres grises 1. En général, leur
« rareté dans leurs manuscrits où d'ailleurs on ne s'est point négligé sur l'élé-
l( raètère désigne les VIlle et IX siècles. Les arabesques parurent sur les lettres
C
l( historiées dès le VIlle. Leur faveur s'accrut dans la suite: leur crédit se soutint
«au moins jusqu'au XIIe; mais depuis le xe ce fut avec un dépérissement sen-
(( sible du goût.. .. Les lettres historiées anglo-saxonnes se distinguent des autres
« parce qu'elles aboutissent en têtes et en queues de serpents; parce qu'elles
« sont bordées de points;' parce qu'elles paraissent dans leurs massifs garnies
l( de perles; parce qu'elles portent sur un fond, soit rouge, bleu, jaune, soit
(( mi-parti ou écartelé de ces couleurs. Ces lettres grises, terminées en têtes ou
« en q~eues de serpents, de dragons, de monstres, ou les représentant dans
« Les treillages et les entortillements ont souvent lieu dans ces formes de
« manuscrits, ont passé de là dans les imprimés. Leur variété presque infinie
il les plus vives et les plus tranchantes y contrastèrent. Rien dans la nature
(( dont ces lettres n'aient emprunté la forme. Mais, après l'avoir pour ainsi
( dire épuisée, à force de vouloir raffiner les enlumineurs et les peintres tom-
« bèrent dans le ridicule et dans l'extravagant. Toutefois, avant le XIIIe siècle,
« l'imagination la plus égarée avec celles des siècles suivants. On ne vit plus
(( alors ces lettres garnies que de têtes déplacées avec des nez monstrueux, ou
(( bien elles se chargèrent de lignes de diverses couleurs, en barbes, eh gerbes,
« en chevelures bouclées par les extrémités. Souvent leurs extensions postiches
I( plus d'un pouce de diamètre. Les extensions chevelues affectaient d~s cou-
« leurs opposées à celles du fond de la lettre. Deux filets voisins soutenaient
«( souvent leur alternative de couleur autant de fois qu'ils étaient répétés. Dans
« leurs intervalles, d'autres petites lignes, qui ne tenaient à rien, se trouvaient
(( ne laissaient pas d'occuper autant ou plus de terrain, lors même qu'on leur
« donnait pour fond des feuilles d'or. En un mot, tout ce qu'un goût dépravé
Il peut produire de plus absurde, tout ce qu'un cerveau frénétique peut en-
(( d:essins, au reste, étaient des pièces mal assorties. S'ils s'avisaient d'orner les
« manuscrits de portraits, leurs personnages étaient roides et sans vie. Mais
« peu à peu leurs mmiatures devinrent plus douces, plus finies et plus natu-
1.8
578 ÉLÉMENTS DE· PALÉOGRAPHIE.
(( relIes. Les vignettes et les peintures furent détachées des lettres. Les por-
e
u traits, devenus un peu plus animés sur la fin du xv et le commencement
ARTICLE· HI.
,,
DES INSTllmlENTS DE L ECIIIVAIl\.
Puisque les copistes appelaient la peinture à leur aide pour orner les ma-
nuscrits de l'éclat des couleurs les plus riches et les plus variées, on ne doit
pas s'étonner qu'ils aient, de leur côté, surveillé avec soin tous les détails
d'exécution qui les concernaient particulièrement. Ils négligeaient rarement,
par exemple, d'assurer à leur écriture la régularité convenable, en limitant
cl'unemanière uniforme la longueur et l'intervalle des lignes. S'il n'y a pas de
manuscrits dans lesquels on trouve l'exactitude pour ainsi dire mathématique
à laquelle nous ont habitués les procédés ingénieux de la typographie, il est
PARTIE III. - CHAPITRE I. 579
bien positif du moins que les anciens copistes ont atteint un degré de per.:..
fection qui fait honneur à leur patience et à leur habileté. Nous avons déjà dit
que dans les manuscrits en lettres d'or chaque . ligne était souvent comprise
entre deux raies blanches dont l'écartement fixait la hauteur des caractères,
et que dans les autres manuscrits on se contentait ordinairement de tracer
une seule raie sur laquelle s'appuyait la base de l'écriture. Pour espacer égale-
ment ces raies, l'écrivain se servait d'un compas à l'aide duquel il perçait
dans le parchemin des trous qui :6.xaien t la posi tion de la règle. Les. raies 40-
rizontales qu'il traçait par ce moyen, étaient rencontrées perpendiculairement
par des raies- verticales tirées du haut en bas de la page, ct qui, en limitant le
commencement et la fin de chaque ligne, réservaient une marge dans la partie
gauche de la page et une autre dans la partie droite. Chacune de ces marges
peut aussi être indiquée par deux raies verticales rapprochées l'une de l'autre,
et il arrive souvent qu'à la :6.n des lignes, récriture aU lieu de s'arrêter à la
première verticale, s'étend jusqu'à la seconde. Il est inutile de faire remarquer
que dans les manuscrits disposés sur deux ou sur trois colonnes, chaque co-
lonne est comprise éntre deu~ verticales. On conçoit que tous le!, écrivains ne
s'attachaient pas également à renfermer leur écriture dans les limites qu'ils
avaient eux-mêmes tracées; mais ce qu'il importe de savoir, c'est que la com-
paraison des moyens dont on s'est servi pour tracer les raies de's manuscrits,
fournit quelques moyens d'apprécier l'âge auquel ils appartiennent.
Jusqu'au XIIIe siècle, on les a tracées avec la pointe du style. Cependant.
on s'est servi du crayon ou de la mine de plomb dès le XIe siècle; cet usage,
devenu ordinaire au xn c , convient surtout aux deux siècles suivants. Dans les
manuscrits plus récents, l'éctitur'e s'appuie souvent sur des ligries rOliges.
Selon les Bénédictins, les raies blanches tracées horizontalèment sùl' toute
la largeur de la feuille indiqueraient un manuscrit remontant au moins au
Vile siècle; mais· s'il n'y avait que les deux premières et les deux dernières
qui occupassent cette étendue, on ne pourraIt regarder le manuscrit comme
antérieur au Xl" siècle. Comme les raies tracées avec la pointe du style enta-
maient souvent le parchemin et avaien~ l'inconvénient de lui faire boire
l'encre, plusieurs écrivains avaient la précaution de maintenir leur écriture
un peu au-dessus de ces raies. Dans les diplômes, qui ne sont presque toujours
écrits que d'un seul côté, on évitait quelquefois cét inconvénient eIi rayant le
revers du parchemin; la pointe du style produisait ators sur le côté opposé
une légère saillie qui suffisait pour guider l'écrivain. Les Bénédi.ctins ont re-
marqué que, dans les manuscrits antérieurs au VIlle siècle, l'es points perçants
marqués avec les pointes du compas étaient souvent recouverts par le texte,
A8 •
•
, , ,
580 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
tandis qu'en général ils se trouvent sur la marge; ils ont même disparu dans
beaucoup dè manuscrits qui ont été rognés' de trop près par le relieur. Lors-
qu'il existe dans la ma~ge supérieure ou inférieure d'un manuscrit des points
autres que ceux qui fixent la direction des raies verticales destinées à limiter
les marges, il y a de fortes présomptions que l'on a employé pour ce manus-
crit un parchemin palimpseste. Il faut alors examiner avec soin s'il n'existe
pas de traces d'une écriture plus ancienne dont les lignes, comme l'indique
la position des points, devraient croiser celles de la dernière écriture.
Une longue discussion sur les instruments qui étaient employés par les co-
pistes serait plus curieuse qu'utile pour l'appréciation des anciennes écri-
tures. On peut se rendre compte, d'après ce qui précède, de l'emploi de la
règle, du compas et du style. Peut-être distinguait-on le style qui servait pour
les tablettes de cire, d'un instrument analogue qui aurait été employé seule-
ment pour rayer le parchemin, et qu'on, trouvè désigné sous le nom de subula.
Les Bénédictins semblent croire que cet instrument était non-seulement
pointu, mais encore tranchant, parce qu'ils ont trouvé dans certains ma-
nuscrits le parchemin entièrement divisé dans toute l'étendue d'une ligne.
L'usage de l'encrier, de l'écritoire, du pupitre, du canif, de la pierre à ai-
guiser et de la boîte à poudre ne nécessite aucune explication : les Bénéqictins
font seulement observer que certaines écritoires étaient façonnées de manière
à tenir lieu de règle. D. Montfaucon parle en outre d'une fiole pleine de
quelque liqueur propre à détremper l'encre trop épaisse, et d'une autre qui
contenait le vermillon dont on se servait pour écrire les titres des livres et des
chapitres. Quand les copistes s'apercevaient d'une erreur avant que l'encre fût
séchée, ils l'effaçaient avec une éponge; mais lorsque ce moyen ne pouvait
plus être employé, ils tiraient une barre comme on le fait aujourd'hui (voy. le
dernier mot du premier fac-simile de la planche II), ou bi8n ils marquaient des
points en dessous des lettres à effacer (voy .le dernier mot du quatrième fac-simile
. de la planche VII). Il est inutile de parler des ciseaux qui servaient à rogner les
inégalités du parchemin, ou d'indiquer les matières qui pouvaient être em-
ployées pour en aplanir les aspérités. Nous terminerons en reproduisant un
passage du Nouveau Traité de Diplomatique sur les roseaux, les plumes et .
les pinceaux.
(( La canne, le calamus ou le roseau arundo> juncus> disent les Bénédictins,
« fut l'instrument ordinaire des écritures faites avec des liqueurs, longtemps
« écrivain qui écrit rapidement. Ce calamus est interprété jonc par Aquila. L'E-
« gypte fournissait beaucoup de ces joncs ou roseaux .
•
PARTIE III. - CHAPITRE 1. 381
Il Dat chartis habiles calamos Memphitica tellus, dit Martial. Perse décrit les
Il défauts du calamus, qu'il qualifie nodosa arundo. Les Grecs des bas siècles con-
Il bien des siècles, presque les seuls instruments immédiats de .l'écriture qui
Il se fait sur le parchemin ou sur le papier. Mais à quel temps en doit-on faire
d Théodoric, roi des Ostrogoths, se servait, selon cet ancien auteur, que l'on
Il dit être contemporain, d'une plume pour souscrire les quatre premières
(( lettres de son nom. On cite un vers de Juvénal, qui ferait remonter jusqu'à
Il son temps l'usage des plumes à écrire, si -l'on ne leur appliquait pas une
Il métaphore tirée des ailes des oiseaux, et que ce poëte semble avoir en-
Il tendue dans un sens fort différent de celui de nos, plumes. La plume Ct écrire
Il (Antiq. exp 1. tom. III, part. II, lîv. v, chap. 6) ne peut être guère moins an-
I( tout commun au Vile siècle, et celui de la canne n'était pas encore passé.
Il Suivant Browerus_, on se servait de la canne ou du calamus pour les lettres
I( majuscules, et de la plume pour les petits caractères. S'il nous était permis
Il ici de recourir à des conjectures fondées sur les traits de l'écriture courante,
(( nous donnerions les diplômes mérovingiens aux calamus, ainsi que les chartes
(( romaines dont l'antiquité remonte encore plus haut. Au VIlle siècle, la plume
(( et la canne auraient en France écrit tour à tour les diplômes. Mais la plume
Il aurait insensiblement pris le dessus. Au siècle suivant, le roseau n'aurait
(( presque plus été admis à écrire le corps des actes émanés de la puissance
Il royale, quoiqu'il ne fût pas exclu des signatures, et que les bulles' des
I( papes et les actes synodaux le 'préférassent encore à la plume. L'abbé de
Il Godwicobserve fort judicieusement, qu'au défaut de textes clairs des auteurs
Il sur l'antiquité des plumes, on peut s'en tenir aux peintures des anciens ma-
« Romains, n'était pas peinte avec le calamlls, mais avec le pinceau.» (Nou'/).
CHA.PIT:RE II.
, , ,
OIIIGIN E ET ])1 V ISION DES ECRITUH ES EMPLOyE ES EN EUROPE DEPUIS L INVASION DES llARBARt;S; DISTINCTION
l , , •
DE .DEUX. PEIHODES. - - CARACTEUES DISTINCTIFS DES ECHITURES EMPLon:ES EN FRANCE PENDANT CES
,
DEUX PERIODES. -
"
RESUME.
ARTICLE ·PHEMIER.
, , ,
OIlIGINE ET DIVISION DES t;CRlTURES EMI'LOYEES E:'\ EUIIOPE DEPUIS L I:'\VASION DES BARBAI\ES.-DISl'lNCTIOli
,
ilE DEl-X PEII IODES.
On a élevé plus d'un système sur l'origine des écritures qui ont eu cours
en Europe depuis l'invasion des barbares. D'une part on a prétendu que les
Goths et les Lombards en Italie, les Francs dans les Gaules, les Saxons en
Angleterre, les Wisigoths en Espagne, avaient substitué leurs écritures na-
tionales aux caractères employés par les Romains. D'autres auteurs ont pensé,
au contraire, que les barbares avaient adopté l'écriture romaine, et qu'il
était impossible de méconnaître, malgré quelques différences de détail, l'unité
cl'origine dans toutes les écritures des nations qui appartiennent au rite latin.
Ce n'est pas dans un ouvrage élémentaire qu'on peut essayer de discuter les
diverses théories qui se rattachent à ce problème scientifique. Contentons-nous
d'invoquer l'autorité des savants auteurs du Nouveau Traité de Diplomatique,
pour justifier l'hypothèse qui fait descendre de l'écriture romaine, comme
d'une source commune, les caractères employés en Europe depuis· l'invasion
des barbares. Les adversaires de cette opinion se sont trop préoccupés de t
quelques différences qui peuvent distinguer les écritures des peuples modernes.
On n'a jamais prétendu prouver l'unifor~ité parfaite de tous les détails, mais
les rapports incontestables qui rattachel1t à l'alphabet romain tous les carac-
tères employés par les peuples modernes. Que si en s'éloignant des premiers
temps de l'invasion quelque variété se manifeste' dans les écritures nationales,
, , . .
384 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
si chaque peuple, selon son génie et ses habitudes, introduit quelques mo-
difications de détails dans la forme de certaines lettres de l'alphabet latin, ce ré-
sultat loin de détruire l'opinion des Bénédictins, doit être considéré comme une
des conséquences qui en découlent nécessairement. Et d'ailleurs, si on contes-
tait les rapports de filiation qui rattachent les caractères des peuples modernes
à l'écriture romaine, comment expliquer qu'un enfant sortant de nos écoles
puisse nommer sans hésitation les différentes lettres dont se compose une inscrip-
tion en belles capitales du siècle d'Auguste? Quelques auteurs reconnaissent ce
fait, mais ils prétendent qu'en empruntant aux Romains leur écriture capi-.
tale, les barbares ont inventé le caractère cursif; il est inutile de combattre
une hypothèse qui se réfute d'elle~même, et qui al~ourd'hui ne trouve plus
ùe défenseurs parmi les savants.
Puisque deux opinions aussi opposées ont été soutenues à propos d'une
question fondamentale, que le simple bon sens semblerait pouvoir résoudre
sans le secours même de la science, on doit bien s'attendre à rencontrer plus
d'une contradiction dans les théories secondaires qui ont été proposées pour
réduire en système les nombreux éléments de la diplomatique. Ces contradic-
tions se rencontrent chez ceux même qui admettent l'hypothèse des Bénédic-
tins sur l'originèdes écrit.ures modernes. L'imprimerie, en fixant d'une manière
invariable la forme propre à chacun des 'caractères qu'elle emploie, permet-
trait aujourd'hui de décrire avec une rigoureuse exactitude les différences
spécifiques qui les distinguent. On conçoit au contraire qùe l'ignorance
ou le caprice des copistes devait multiplier autrefois les altérations des
types généralement admis; et comme le hasard n'a pas fait parvenir jus-
qu'à nous un traité de calligraphie dans lequel on exposât les règles de
cet art telles qu'elles ont dû être fixées chez les Romains, on éprouve de
grandes difficultés pour établir une classification rigoureuse des différentes
écritures. On s'est accordé généralement à les diviser en trois classes, la ma-
juscule, la minuscule et la cursive. Quoique la première ait été employée
surtout dans les inscriptions lapidaires et métalliques, la seconde dans les
ouvrages littéraires, et la troisième dans les actes, cependant cet usage n'a
pas été assez constamment suivi pour servir de base à une distinction sys-
tématique et rigoureuse. Il en résulte que, pour trouver des règles précises
et invariables, il faut s'attacher exclusivement à la forme des lettres, c'est-
à-dire aux éléments constitutifs de chaque écriture. Mais comme, à partir du
XIIIe siècle, il s'opéra un changement remarquable dont le résultat fut
d'altérer sensiblement la figure des caractères romains, il est indispensable
de ne pas confondre cette période nouvelle, qui correspond au règne de l'écri-
'PARTIE III. -...: CHAPITRE II. 585
ture gothique, avec, les temps où l'on s'attachait à suivre plus exactement les
formes de l'alphabet rom'ain. On commencera donc par décrire les ,caractères
distinctifs des différentes écritures qui ont 'été employées 'pendant la première
période, c'est-à-~ire jusqu'à là fin du 'XIIe siècle; on reprendra ensuite le même
examen péndantla période gothique, c'est-à-dire depuis le XIIIe siècle jusqu'au
commencement du XVIe. Pendant la première période, les formes de l'alphabet
romain sont plus fidèlem'ent' conservées; pendant la seconde, les copistes, sans
renoncer à l'ëmploi de l'alphabet latin, en dénaturent l'aspect soit en mo-
difiant les contours des lettres, soit en les surchargeant de traits superflus.
Quoique cette division n'ait pas été adoptée par les Bénédictins, elle est ce-
pendant' indiquée' dans plusieurs passages du Nouveau Traité de Diplomatique.
Nous Île renonçons pas cl' ailleurs à leur emprunter les termes d'écritures mé-
rovingienne, èarlo~ingienne et capétienne, lorsque',nous, auron~ besoin de désigner
les caractères qui conviennent spécialement ~ telle ou telle période de notre
histoire; mais nous avons pensé que dans un ouvrage élémentaire il fallait
éviter la multiplicité des subdivisions, et présenter les' faits sous leur aspect
le plus simple et le plus général.
ARTICLE Il.
\ l ' l "
CARACTEIIE8 DISTINCTIFS DES ECRITURES EMPLOYEES EN FRANCE PENDANT, LA PREMlERE PERIODE.
S 1. DE L'tCRITVRE CAPITALE.
Il L'écriture capitale, disent les Bénédictins, ,n'est autre que la, majuscule
Il telle qu'elle se voit aujourd'hui dans' les frontispices et les titres des livres. ))
Cela ne signifie pas sans doute, que récriture 'capitale présente toujours la
régularité pour ainsi dire mathématique de' nos caractères d'imprimerie; mais
elle atteint souvent à cette perfection dans 'un grand nombre de lllonuments
antérieurs à l'invasion des barbares, en sorte qu'un alphabet capital emprunté
49
, , ,
586 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
-
à certaines inscriptions du siècle d'Auguste serait en tout conforme aux ca-
ractères qui ont été adoptés par la typographie. L'écriture capitale qui s'é-
loigne de cette régularité et dont les lettres, tout en conservant la forme qui
leur est propre, perdent cependant de leur élégance, est ordinairement dé-
signée sous le nom de capitale -rustique. La capitale parfaitement régulière se
rencontre rarement dans les manuscrits; la capitale rustique y est au contraire
fréquemme;ut employée; mais, sauf quelques exceptions dont il est inutile de
s'occuper maintenant, cette- écriture ne paraît que dans les titres des cha-
pitres, et en général dans les passages sur lesquels l'attention du' lecteur dbit
se fixer plus particulièrement. Le fac-simile n° 1 de la planche II, et le fac-
simile nO 9 de la planche IV, présentent des modèles de capitale rustique.
De toutes les écritures latines, la capitale est celle qui remonte à la plus
haute antiquité. D'une part; les autres genres d'écriture ne paraissent sur les
monuments, .soit gravés, soit écrits, .que 'plusieurs siècles après la capitale;
de l'autre, l'alphab.et capital est celui qui présente le plus d'analogie avecTé-
criture des Grecs, auxquels il est hien reconnu que les' Romains ont em-
prunté leurs lettres. Il existe, par exemple, une conformité parfaite entre les
alphabets de ces deux peuples pour les lettres A, B, E, l, M, N, 0, T et Z; on
retrouverait la même conformité pour d'autres lettres dont la valeur n'est pas
exactement la même dans les deux langues; et si l'histoire des premières
transformations de l'alphabet latin n'était pas étrangère au plan de cet ou-
vrage, elle fournirait l'explication des différences qui peuvent exister entre
le r, le A, le TI, le ~, etc., et les lettres correspondantes de l'alphabet latin.
Au reste, coml;ne il est bien reCOnnu par tous les auteurs qui ont écrit sur la
diplomatique, que récriture çapitale a précédé toutes les autres, nous n'in-
sisterons pas davantage sur .cette question.
Quand on compare dans un livre les caractères employés pour les ,titres
avec ceux qui serven,t pour le corps du tex.~e, Qn reconnaît que les lettres ca-
pitales se distinguent presque toutes .par des formes plus majestueuses; mais
en même temps il est impossible de ne pas s'apercevoir que ces lettres sont
souvent plus compliquées et par conséquent d'un usage moins prompt et
moins facile. G.est là ce qui explique l'origine des autres genres d'écriture.
En examinant une à une les lettres caractéristiques de l'onciale, de la minus-
cule et de la cursive, on verra que, tout en se distinguant des lettres qui leur
correspondent ,dans.l'alph,abet capital, elles s'y rattachent cependant .par des
points de re~emblance qu'il. est impossible. de méconnaître. Pour étudier ces
rapports dans tous leurs détails et les décrire av;ec précision, il est indispen-
sable de donner des nOIIlS aux différentes parties dQut se compose la figure
PARTIE III. - CHAPITRE II. 587
de chaque lettre. Une fois que cette nomenclature sera fixée pour les lettres
capitales, on pourra l'employer à décrire les caractères des autres genres d'é-
criture.
L'A capital se compose de deux montants écartés à leur base, unis à leur
sommet, et partagés par une traverse horizontale. .
Les lignes verticales et les lignes convexes, qui entrent dans la composition
de certaines lettres, ont été désignées da:ns plusieurs ouvrages, les unes .sous
le nom de haste (hasta), les autres sous le nom de panse; ce dernier mot existe
dans le langage ordinaire (panse d'a). On distinguera donc dans le B la haste
et la double panse qui s'y rattache.
On trouve dans le C une panse terminée par deux crochets.
Le D se compose d'une haste et d'une panse qui enveloppe la haste dans
toute sa longueur. .
On distingue dans l'E une haste à laquelle se rattachent trois lignes hori-
zontales que l'on nommera barres; ce mot est employé dans le langage ordi-
naire pour désigner la ligne horizontale qui rencontre la haste du t.
Il y aura, par la même raison, dans l'F une haste et deux barres.
Le G se compose comme le C d'une panse terminée par deux crochets;
mais le crochet inférieur du G, au lieu d'être pointu; est coupé c?rrément ou
tranché.
L'H se compose de deux h.astes et d'une traverse.
On ne trouve dans l'I qu'une haste.
On distinguera dans le K, indépendamment de la haste, les deux bra11:ches ,
c'est-à-dire les deux lignes qui partent du centre de cette haste.
Il y a dans la lettre L une haste et une barre.
L'M se compose de deux traits verticaux réunis entre eux 'pat une traverse
brisée. Nous conserverons aux deux premiers traits la dénomination ordinaire
de jambages.
Par la même raison, nous distinguerons dans l'N deux jambages réunis par
une traverse oblique.
L'O est formé par la réunion d'une double panse.
Le P se compose d'une haste, désignée ordinairemerü sous le nom de
queue, et d'une panse qui en enveloppe la moitié supérieure.' •
Il faut distinguer dans le Q une double panse en forme de cercle et la
queue qui s'y rattache.
On désignera aussi so.us le nom de queue la ligne qui distingue l'R du P
et qui part du point où la haste est rencontrée par la partie inférieure de
la panse.
49,
588 ÉLÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
L'S se comp~se de deux panses arrondies, rune à' droite, l'autre à gauche,
et" terminées chacune par un crochet.
Le T renferme une haste et une barre.
L'U renferme 'deux jambages, qui s'arrondissent dans leur partie inférieure
pour se réunir en forme de panse.
Le V présente deux montants réunis à leur base et séparés à leur sommet.
L'X est formé par deux traverses qui se croisent obliquement.
L'y se compose d'une haste surmontée de branches.
On distingue dans le Z deux barres horizontales, réunies entre elles par
une traverse oblique.
S II, DE L'ÉCRITURE ONCIALE.
l On est convenu de donner à cette écriture' « l'action du laboureur qui, après avoir tracé son
le nom grec de boustrophédon. u Cette expression, • premier sillon, en forme un autre à côté et
« disent les Bénédictins, caractérise parfaitement « poursuit de la sorte son travail jusqu'à ce qu'il
«bien une écriture dont le propre est d'imiter « ait achevé la ligne. "
t t t
50
, , , .
394 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
1(tribuna\L~, avec un caractère aussi lent, aussi tardif, aussi peiné que la ma-
I(juscule ? Combien de lettres fallait-il quelquefois expédier à la hâte, comme
u le dit Symmaque? Il était donc naturel et même inévitable, dans l'exercice
1(minuant les lettres, puis d'en disposer la figure de façon à être formée d'un
1(seul trait de plume, ensuite de la lier d'une manière continue sans lever la
Il main. Nous savons le très-grand nombre d'écrivains de profession qui étaient
u à Rome, puisque chaque magistrat avait les siens. Nous savons en combien
u pèces d'instruments et d'actes ils dressaient tous les jours; et nous ·croirions
tt longs discours et quantité de lettres, s'en seraient tirés avec le caractère ma-
tt les greffes de judicature qui pourrait suffire au travail, s'il fallait seulement
1( en cet endroit le peu de soin que la plupart des gens de condition appor-
u taient à écrire bien et proprement. Non est aliena res, quœ ferè ab lwnestis negligi
u so1et, cura bene ac velociter scribendi. Il (Nouv. Tr. de Dipl. tom. III, p~g. 405
et 406. )
Ces raisonnements, qu'il serait difficile de réfuter, sont d'ailleurs confirmés
•
PARTIE III. - CHAPITRE II. 595
par des preuves directes et incontestables. En effet, Maffei a publié dans son
Histoire diplomatique cinq diplômes du VIe siècle, en écriture cursive. « Si
« quelqu'un s'avisait, disent les Bénédictins, de les attribuer aux Goths, cette
« ressource lui serait aussitôt enlevée (J7eron. illustr. col. 331) par un fameux
1
étudie les monuments les plus anciens de l'écriture cursive, loin d'attribuer
aux barbares l'invention de ces caractères, on est forcé de reconnaître qu'une
écriture aussi hardie dans ses formes, aussi ingénieuse dans ses combinai-
sons, devait avoir été pratiquée et perfectionnée pendant plusieurs siècles.
Aussi trouve-t-on plusieurs caractères cursifs dans l'épitaphe de Gaudence,
datée du consulat d'Ursus et de Polemius, c'est-à-dire de l'an 338 de
Jésus-Christ; et quoique l'on ne possède pas des modèles de cursive anté-
rieurs à l'ère chrétienne, on ne peut guère douter que ce caractère ne fftt
dès lors connu et employé par les Romains. En un mot, l'origine de l'écri-
ture cursive remonte au temps même où les progrès de la société romaine
nécessitèrent la transcription fréquente des actes publics et particuliers.
Dans cette hypothèse, il serait permis de douter si l'écriture onciale a pré-
cédé l'écriture cursive; mais cette questio'n, qu'il serait difficile d'ailleurs de
résoudre par des arguments directs, n'est pas de celles qui doivent être traitées
dans un ouvrage élémentaire. En ce qui concerne la minuscule, on peut s'ap-
puyer sur de fortes présomptions pour a,ffirmer qu'elle est postérieure à la
cursive. On a ~éjà vu que la minuscule ne se rattachait souvent à la capitale
que par l'intermédiaire de l'onciale dont eHe a emprunté les caractères les
moins compliqués, tels que rh et le q, tandis qu'elle a adopté pour quelques
autres des formes plus simples ou plus faciles à tracer, comme pour l'a et pour
l'e. Mais il y a dans l'alphabet minuscule des lettres, telles que le d et le 9,
que l'on rattache difftcilement à l'alphabet oncial, et qui d'un autre côté se
retrouvent sous la même forme dans les plus anciens monuments d'écriture
cursive. Ce n'est pas tout: quoique l'écriture minuscule soit en général dis-
tincte dans ses éléments, et qu'elle évite de modifier la forme des lettres par
des liaisons accessoires, elle a pendant longtemps emprunté à la cursive des
combinaisons de lettres au nombre desquelles on peut citer celles de l'e et du
) Maffei.
50.
, . ,
·596 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
t, qu'elle s'est définitivement appropriées et auxquelles on a dû donner place
parmi les caractères de l'alphabet minuscule. (Voy. dans la planche 1 le
dernier caractère de l'alphabet n° 2.) Il est vrai qu'on trouve, ayant le
VIlle siècle, des manuscrits qui ne sont ni en capitale, ni en onciale, ni en
cursive; mais on est forcé de reconnaître que l'écriture qui règne dans ces
manuscrits n'a encore rien de fixe, qu'elle mélange toutes les formes de ca-
ractères, et que tout en se rapprochant de la minuscule, elle en diffère encore
dans plusieurs de ses éléments. La cursive, au contraire, paraît avec toutes les
lettres qui la caractérisent dans plusieurs diplômes du vue siècle et même dès
le siècle précédent.
Malgré ces considérations, il a paru qu'il valait mieux, après avoir terminé
l'examen de la capitale et de l'onciale, s'occuper de la minuscule, dont les
caractères sont plus nets, plus arrêtés, et par conséquent plus propres à fixer
le sens précis des termes de convention auxquels il faut recourir pour désigner
les éléments de chaql1e lettre. D'ailleurs, comme la minuscule a emprunté
la plupart des lettres de la cursive en les dégageant de quelques traits su-
perflus, on pourra plus facilement saisir la forme réelle de ces lettres,- si l'on
se reporte aux types plus réguliers de l'alphabet minuscule.
La planche XI présente, sous les nOS 5, 6 et 7, trois alphabets cursifs, l'un du
vue, l'autre du VIlle et le dernier dUIXe siècle. C'est à l'aide de ces trois mo-
dèles qu'on va essayer d'analyser les formes de l'écriture cursive dans le
petit nombre d'éléments qui la séparent essentiellement de la minuscule.
Si l'on fait abstraction du développement excessif que prennent dans deux
de ces alphabets les hastes des lettres b, d, h et l, on reconnaîtra qu'enes ne
diffèrent pas essentiellement des lettres correspondantes de l'alphabet minus-
cule. On devra aussi regarder comme à peu près communes à l'une et à l'autre
écritu~e les formes des lettres J, g, i, m, n, p, q, r, s, u, x. Enfin il ne
faut pas non plus s'attacher aux lettres k et y qui se trouvent dans le dernier
des trois alphabets pour distinguer la cursive de la minuscule; mais on trou-
. vera des différences tout à fait caractéristiques dans les formes des lettres a,
c, e, 0 et t.
L'a cursif se rapproche alternativement de deux caractères employés au-
jourd'hui par la typographie, l'a et ru italiques. Aussi, bien qu'on puisse re-
trouver dans cette lettre une panse soit fermée, soit ouverte, et un montant
qui s'y rattache, cependant ces deux éléments ont une forme tout à fait diffé-
rente de celle qui les caractérise dans l'a minuscule. Nous avons déjà eu oc-
casion d'avertir que ces deux lettres (a a) étaient quelquefois employées con-
curremment dans des manuscrits en minuscule: à plus forte raison doit-on
PARTIE III. - CHAPITRE II. 597
s'attendre à rencontrer l'a cursif dans la minuscule diplomatique, et dans les
écritures mixtes qui ont p~écédé la formation définitive de la minuscule.
La panse du c s'allonge considérablement dans l'écriture cursive; quelque-
fois même elle se brise et se termine par une boucle dans sa partie supérieure.
L'e cursif présente souvent les mêmes caractères, en sorte qu'il n'est pas tou-
jours facile de le distinguer du Cl.
L'o cursif se distingue de 1'0 minuscule par un ou deux traits qui partent du
sommet de la lettre, et qui lui servent souvent de liaison avec une lettre voi-
sine, mais qui se rencontrent même dans les 0 complétement isolés.
Le t cursif se distingue par l'inflexion de la barre qui se recourbe pour
se réunir à la haste. ,.
Tels sont les principaux signes qui distinguent la cursive de la minuscule
proprement dite; mais comme on peut en retrouver quelques-uns dans la mi-
nuscule diplomatique, il faut surtout s'attacher au caractère le plus général
comme le plus essentiel de la cursive. Ce qu'il y a en effet de plus important
et de plus facile à constater, c'est que dans la minuscule les lettres sont mieux
proportionnées, plus régulières, et qu'elles peuvent avoir des points de con-
tact sans cesser d'être distinctes; tandis que dans la cursive elles se tiennent
et s'enlacent de telle sorte qu'il est toujours difficile de fixer le point qui leur
. sert de limite. Il en résulte qu'un alphabet cursif peut représenter tout au
plus la forme générale des lettres, mais que, pour reconnaître les change-
ments auxquels chaque caractère doit se plier pour s'unir plus facilement
à ceux qui le précèdent ou qui le suivent, il faut étudier l'écriture cursive dans
son ensemble et se rendre compte des transformations produites par la combi-
naison des divers éléments dont elle se compose. Quant à présent, il suffisait
de donner quelques indications générales qui pussent servir à di~tinguer la
cursive de la minuscule. On pourra faire l'application de ces priI.lcipes élémen-
taires en comparant par exemple le fac-simile n° Iode la planche IV avec
le fac-simile n° 4 de la planche XI. Quoiqu'on retrouve encore dans le premier
de ces deux modèles quelques restes de cursive, cependant il sera facile
de reconnaître que, vu dans son ensemble, il appartient à l'écriture minus-
cule; le second modèle, au contraire, présentera tous les caractères de l'é-
criture cursive.
l Nous devons avertir que dans le premier et quelle elle doit s'unir. Le même trait manque
le troisième alphabet, l'e cursif devrait être com- aussi à la lettre J dans les trois alphabets. La
plété par une barre qui prend ordinairement forme de ces deux lettres sera d'ailleurs examinée
naissance au bas de la boucle formée par le avec_plus de détails quand il sera question du dé-
crochet supérieur. Cette barre prend des direc- chiffrement de l'écriture cursive.
tions diverses suivant la forme de la lettre à la-
•
, , ,
598 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
S V. DE L'ECRITURE MIXTE.
ARTICLE III.
\ " 1
CARACTERES DISTINCTU'S DES ECRITUIIES EMPLOYEES EN FIIANCE PENDANT LA SECONDE PERIODE,
Les formes de la majuscule gothique sont trop arbitraires pour qu'on puisse
y retrouver. la distinction de la capitale et de l'onciale. Si on examine l'al-:
•
• • •
400 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
phabet majuscule renfermé dans le fac-simile n° 3 de la planche X, on recon-
naîtra, il e~t vrai, que les lettres E, H, M et U se rattachent à la forme on-
ciale; mais en revanche, les lettres A, D, G et Q dériveraient plutôt de l'al-
phabet capital, tandis que l'N appartiendrait à l'alphabet minuscule. Si, le
mélange de ces différents caractères éûlÎt particulier au manuscrit qui a fourni
cet alphabet, on ne devrait pas renoncer à maintenir la distinction des deux
genres de majuscule; mais la confusion ne ferait que s'accroître, si l'on
voulait relever les formes de toutes les grandes lettres qui se rencontrent dans
les manuscrits de la période gothique. Que Pon examine par exemple les
lettres majuscules qui commencent les lignes des fac-simile 6, 7 et 8 de la
planche VII, on trouvera en .tête de la seconde ligne du 6e fac-simile ,
un E
qui dérive de l'alphabet minuscule, et un D oncial au commencement de la
huitième ligne, tandis que dans le modèle de la planche X l'E aurait la forme
onciale et le D la forme capitale. Si l'on passe aufac-simile suivant, on trouvera
au commencement de la quatrième ligne un U qui au lieu d'appartenir à l'al-
phabet oncial, se rapprochera plutôt de la figure du V capital. L'A qui est en
tête du 8 e fac-simile se rattache évidemment à l'alphabet minuscule; et le D
qui commence la seconde ligne n'appartient pas plus à l'onciale qu'à la capi-
tale. En poursuivant cet examen, on trouverait partout la même confusion des
formes qui, pendant la première période, servaient à distinguer les différents
genres d'écriture. Ce fait une fois constaté, il resterait à décrire les éléments
qui entrent dans la formation des lettres de la majuscule gothique. Mais quelle
figure assigner à ces caractères? N'a -t-on pas vu, par exemple, que l'A dé-
rivait tantôt de l'alphabet capital, tantôt de l'alphabet minuscule? N'a-t-on pas
reconnu des variations analogues dans les formes du D, de l'E et de rU? Si
l'on voulait parcourir les autres lettres de-l'alphabet, y trouverait-on plus de
fixité? Non sans doute; et cé fait s'explique par les habitudes des écrivains de la
période gothique. Au lieu d'employer, comme on le faisait autrefois, récriture
majuscule pour distinguer les titres ou les passages remarquables d'un ma-
nuscrit, ils se contentaient en général de varier la couleur de l'encre ou d'aug-
menter la hauteur des caractères (voy. par exemple les deux mots qui ter-
minent le fac-simile n° 4 de la planche IX) 1; mais ces caractères appartenaient
par leur forme au même alphabet que le corps du texte, et les lettres majus-
cules n'étaient employées que comme lettres initiales. C'est là ce qui explique
1 Il n'est pas rare de rencontrer dès le XI" siècle , siècle suivant, on se contentait souvent d'écrire ces
dans les titres des manuscrits, un mélange de titres en caractères minuscules d'une plus grande
leU res capitales. onciales et minuscules. (Voyez le dimension que ceux du texte. (Voyez dans la
titre dufac-simile nO 4 de la planche VI.) Dans le même planche le titre du se fac-simile.)
PARTIE Ill. - CHAPITRE II. 401
pourquoi la forme et .les dimensions de ces lettres admettaient tant de diffé-
rences, pourquoi surtout elles sont surchargées de traits inutiles et accessoires,
que les écrivains variaient suivant leur goût et leurs caprices. En considérant
l'alphabet majuscule de la planche X, on reconnaît bien vite que la compli-
cation et l'inégalité des formes n'auraient pas. permis de tracer un corps d'é-
criture avec de pareils caractères 1. Si on avait voulu réunir une collection
même incomplète de majuscules gothiques, il aurait fallu augmenter consi-
dérablement le nombre des planches; mais la science y aurait moins gagné
"
que la curiosité. On n'essayera donc pas de suivre cette écriture dans ses innom-
brables transformations; il suffira sans doute d'avertir qu'elle se distingue par la
diversité des formes, par le renflement exagéré de certaines portions des lettres,
ou par les traits accessoires qui en défigurent souvent l'aspect. C'est ce que l'on
peut vérifier dans l'alphabet de la planche X~ Le trait qui rencontre le haut
des deux montants de l'A, et celui qui tranche le bas du montant de droite,
ont tous deux plus de développement que la traverse. Le montant de gauche,
qui se prolonge beaucol.lp trop bas, p~ésente dans la partie moyenne un ren-
flement considérable qui contraste ayec la maigreur des parties extrêmes. La
haste du B est restreinte à des proportio,ns d'autant plus petites, que les deux
panses 'prennenf plus de développement et qu'elle est dépassée à gauche par.
deux traits tout à fait superflus. La ligne courbe qui rencontre les deux cro-
chets du C, et qui en ferme complétement l'ouverture, donne à cette lettre,
une forme presque semblable à celle d'un q minuscule ou oncial. On peut ap-
pliquer au D les mêmes observations qu'au B, et il faudrait répéter pour l'E cè
qui vient'd'être dit pour.Ie C. L'F est défigu:r:ée par le développement excessif
du trait qui tranche le pied de sa haste, et plus encore p~r la ligne qui des-
cend du haut de la barre supérieure: cette ligne, qui rencontre l'extrémité
de l'autre barre, pourrait faire confondre la lettre avec une H ou avec un A
du genre de celui qui est en tête de l'alphabet. L'examen des autres lettres
fournirait des remarques analogues. Dans le premier fac-simile de la même
planche, on trouverait des lettres majuscules d'une forme plus simple et plus
élégante, et qui cependant renferment toutes' des traits superflus. En vérifiant
une à une les majuscules gothiques reproduites dans les planches VII, VIII,
IX, X, XV, XVI et XVII, ()n reconnaîtra presque partout des contours irréguliers
ou des ornements parasites: ce double caractère est tellement facile à saisir,
1 On ne prétend pas nier que la majuscule sidérablement réduits. Il existe d'ailleurs. à comp-
gothique ait été employée dans le~ inscriptions; ter du XIV' siècle, un très-grand nombre d'inscrip-
mais alors les traits excédants qui l'accompagnent tions dont les caractères appartiennent en entier
pre~que toujours da~s les manuscrits étaient con· à la minuscule gothique.
402 ÉLÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
qu'il n'est pas nécessaire' d'entrer à cet égard dans de plus longs développe-
ments.
S II. DE LA MINUSCULE GOTHIQUE.
même ligne à l'a initial du mot angulum, on ne verra plus qu'un' montant,
mais on trouvera, indépendamment d,e la panse ordinaIre, une panse supérieure
formée par un trait qui se recourbe' en partant de la tête de la lettre, et qui
vient se réun'ir à peu près à la partie moyenne du montant. Outre l'a à double
montant et l'a à double panse, la minuscule gothique emploie aussi l'a de
forme ordinaire. (Voy. dans le troisième fac-simile, l'a initial du second mot
de la 7c ligne. )
Le crochet supérieur du c minuscule prend presque toujours dans l'écri-
ture gothique l'aspect d'UI~e barre qui part du sommet de la lettre en se dirigeant
horizontalement de gauche à ,droite. (Voy. dans la 2 ligne du premier fac-C
1 Quand l'S de forme capitale est employée au employée comme finale" affecte la forme capitale
commencement des mots, elle rentre dans la . minuscule: comme cette modiû-
dans récriture .,
classe des grandes lettres initiales; les écritures cation n'e'st devenue constante que dans le cours
minuscules des plus anciens manuscrits en four- de la seconde période, on a pu l'indiquer comme
niraient de nomhreux exemples; mais ce n'est un des caractères qui conyiennent 'plus spéciale-
qu:à la fin de la première période que cette lettre, ment à la minuscule gothique.
51. '
, , .,
404 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
S capitale, tandis que cette lettre conserve dans le corps du mot la forme mi-
nuscule. Cs finale se rencontre aussi sous une forme évidemment dérivée de l'S
capitale, mais qui cependant doit en être distinguée. Elle offre alors l'aspect
d'un B capital qui arrondit les extrémités de sa haste à leur point de rencontre
avec les panses. (Voy. dans la 3e et la 4e ligne du premier fac-simile de la plan-
che X l' s finale des mots es, evangiles, les et sacremens.)
Enfin il arrive souvent aux écrivains gothiques d'employer au commence-
ment des mots le v au lieu de ru, sans qu'ils reconnaissent d'ailleurs aucune
différence dans la valeur de ces deux lettres.
Les diplômes de la période gothique présentent quelquefois, comme ceux
de la première période, une minuscule qui se distingue de celle des manuscrits,
soit parle prolongement des hastes, soit par le développement ou la compli-
cation des signes abréviatifs; mais cette minuscule fit bientôt place à la cursive
gothique, dont on va donner une courte description.
La plupart des caractères qui constituent la cursive, telle qu'elle a été dé-
crite dans la première partie de ce chapitre, disparaissent peu à peu pendant
le cours du xe siècle, et l'on ne rencontre plus guère que de la minuscule.diplo-
matique dans les actes des deux siècles suivants. Il ne faut donc pas s'étonner _
qu~ l'écriture de la plupart des diplômes du XIIIe siècle appartienne encore au
genre minuscule. Cependant on rencontre déjà dans quelques titres une nou-
velle cursive parfaitement caractérisée, et dont le quatrième fac-:simile de la
planche XVI reproduit un modèle: Si l'on compare ce fac-simile avec celui qui
le précède, on reconnaîtra une grande analQgie dans la forme de la plupart des
éléments de l'alphabet, mais en même temps il sera impossible de ne pas
être frappé de la différence qui existe dans l'ensemble de ces deux modèles.
Dans le fac-simile n° 3, l'écriture, tout en se rapprochant de la cursive par
les traits excédants ou .
le prolongement. des hastes, tient cependant. de la
minuscule en ce que les lettres sont presque toujours distinctes et placées
les unes à côté des autres, plutôt que liées entre elles. Au contraire, dans le
fac-simile n° 4, les liaisons de lettres s9nt fréquentes, et l'écrivain qui a copié
cet acte s'attàchait évidemment à tracer plusieurs caractères sans lever la
main. C'est par ce motif qu'il boucle les hastes des lettres b, h, l, comme on le
fait généralement aujourd'hui dans l'écriture courante. Cette boucle paraît aussi
dans la queue du p (voy. le mot expedire qui termine le fac-simile); dans quel-
ques s initiales (voy. le mot sine à la fin de la 1 re ligne); quelquefois même
PARTIE III. - CHAPITRE II. 405
dans ri, mais seulement lorsque cette lettre étant placée au commencement
des mots, prend la forme du j de notre écriture actuelle (voy. le mot in vers
la fin de la pc ligne). Ce trait se retrouve habituellement dans le q et lui
donne un aspect à peu près semblable à celui de notre 9 cursif. (Voy. le mot
quod qui est le troisième de la 1 rc ligne, et que représentent les ,lettres q d
surmontées d'une abréviatioil.) Dans le même mot, le d se termine par une
boucle supérieure qui le distingue du d de la minuscule gothique. Les lettres
f et s, en prolongeant leur partie inférieure aussi bas que les queues des lettres q
et p, prennent un aspect tout différent de celui qu'elles conservent dans la mi-
nuscule gothique: on verra que ces deux lettres ainsi prolongées se rencontrent
dans l'écriture mixte de la période gothique. La cursive gothique emploie aussi
à la fin des mots une s dont la forme est dérivée de l'alphabet capital. Ce
rapport n'est ,pas toujours facile à saisir, à cause dela réunion du crochet in-
férieur de l's avec la panse supérieure, et de la direction nouvelle de la partie
de la lettre où s'opère la réunion des deux panses. Mais on reconnaîtra qu'il
ne faut pas chercher d'autre origine à l's finale de la cursive gothique, si l'on veut
suivre pas à pas ses transformations successives. Il suffira pour cela de com-
parer entre elles les s finales dont nous donnons ci-après l'indication: 1 0 plan-
che XVI, deuxième fac-simile, dans le premier mot de la 3e ligne (genitoris);
2° même pl~nche, 'troisièmefac-simile, dans le quatrième'mot de la 2 ligne (que-
e
On rencontre pendant la période gothique, soit dans les chartes, soit dans'
les manuscrits, : une écriture aussi distincte et aussi régulière que la minus-
cule, mais qui, en même temps, emprunte à l'alphabet cursif un certain
nombre de caractères: cette écriture, qu,i ne doit être confondue ni avec la mi-
nuscule, ni avec la cursive, sera désignée sous le nom d'ecriture mixte. Le
dernier fac-simile de la planche IX, le cinquième et le huitième de la planche X,
enfin le troisième et le huitième de la planche XVII, appartiennent à l'écriture
mixte.
Parmi ces _différents modèles, le dernier fac-simile de la planche XVII est
le seul qui présente des a à double panse; on ne trouve dans les autres que
des- a italiques, c'est-à-dire appartenant essentiellement à la cursive. Si les
queues des set des f sont moins prolongées dans ce même fac-simile que
dans les autres, êlles le sont cependant assez pour altérer la forme que ces
lettres conservent dans la minuscule. Qn peut remarquer d'ailleurs 'que les
hastes des b,des h et -·des l sont bouclées dans ·ce fac-simile comme dans la
cursive, et que la tête du d se termine également par une boucle.
Quoique le cinquième fac-simile de la planche X. ne présente pas toujours
ces boucles, on peut voir qu'elles sont souvent caractérisées d'une manière
1?ARTIE III.-CHAPITRE II. 407
sensible, et que d'ailleurs ce fac~simile se rattaèhe à la cursive non,..seulement
par les queues des s et des f, mais -encore par ra italique. Enfin la tête du d,
en se repliant sur elle-même pour former une espèce de triangle, s'éloigne
essentiellement de la minuscule des manuscrits.
Dans les trois autres modèles, c'est-à-dire dans le dernier fac-simile de la
planche IX, dans le huit~ème de la planche X, et dans le troisième de la
planche XVII, on trouve à la fois l'a italique, les J et les s à queue, les b, les
h et les l à boucle. Enfin le d houclé ou replié sur lui-même dans sa parti~
supérieure est employé dans deux de ces modèles; et quoique cette, lettre pa,-
raisse h~bituellement sous une autre forme dans le huitième fac-simile de la
planche X, cependant On en trouve encore un exemple à la cinquièwe ligne
dans le d initial du mot die. -
En résumé, l'écriture mixte de la période gothique tient de.la cursive par la
forme des lettres a, b, d, J, h, 1 et s, et de la minuscule par la régularité des
caractères et l'absence des liaisons. On aurait pu sans doute la rattacher à
l'un ou à l'autre genre, et lui donner par exemple le nom de cursive distincte,
de même qu:on a trouvé dans les chartes de la première période une écriture
qui, à la rigueur, constÎtuerait un genre particulier, et qu'on n'a cependant
considérée que comme une espèce de minuscule. Mais si la min.uscule des di-
plômes diffère de celle des manuscrits par le développement des hastes et des
traits excédants, elle s'y rattache e~sentielleJilent et par la forme des lettres et
par l'absence des liaisons, tandis que l'écriture mixte de la période gothique
tient à la minuscule et à la cursive par des rapports égalenlent essentiels.
RÉSUMÉ.
.
On ne prétend pas qu'il
,
soit impossible d'indiquer une division moins impar-
(aite que celle qui vient d'être exposée; mais il est douteux qu'on puisse en
trouver une à l'aide de laqt;telle il soit toujours facile de classer certaines
écritures, dont les caractères distinctifs ne sont pas nettement prononcés.
Il peut arriver quelquefois que la minuscule des diplômes diffère à peine de
celle des manuscrits; quelquefois au contraire elle renfermera des traces de
cursive. Ces deux nuances ne sont pas les seules que présente la minuscule
diplomatique; et si on essaye d'appliquer un nom particulier à toutes les va-
riétés d'une même écriture au lieu de les réunir sous une dénomination
commune, à force de subdiviser on tombera peut-être dans une confusion
encore plus dangereuse. Cet inconvénient doit être évité, surtout dans un
livre élémentaire. Nous avons cru par conséquent ne dev?ir distinguer dans
408 ÉLÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
la chronologie des écritures que deux périodes; et dans chacune de ces périodes
nous avons restreint, autant que possible, le nombre des classes, des genres et
des espèces. Il ne sera pas sans utilité de présenter ici le résultat des distinc-
tions qui ont été posées. .
Les écritures se divisept, savoir:
.
PENDANT LA PREMIÈRE PÉRIODE. PENDANT LA SECONDE PÉRIODE.
-'
EN . EN
,/'0...
EN
-- --- EN BN
-- iN
......
TROIS CLASSES. CINQ .GENRES. SIX ESPÈCES. TROIS CLASSES. QUATRE GENRES. CINQ ESPÈCES.
.
raPitale ••.•.• Capitale.
Majuscule ••.. Majuscule •.•• Majuscule ..•• Majuscule.
Onciale •••.•• Onciale.
Cursive ...... Cursive ••••.. Cursive. Cursive •••. : • Cursive •• ; .•• Cursive.
,
/1
,
Ecriture mixte. Ecriture mixte. , , ,
Ecriture mixte. Ecriture mixte.
.
Pour mieux saisir ces distinctions, iL est nécessaire de voir comment elles
peuvent être appliquées aux différentes écritures qui sont reproduites dans la
série des planches defac-simile. C'est ce que l'on peut vérifier en consultant les
observations qui accompagnent chaque planche.
· PARTIE III. - CHAPITRE III. LI09
CHAPITRE III.
l ' "
DES DIFFERENTS SYSTEMES D ABREVIATIONS.
ARTICLE I.
DES SIGLES.
(( fusion dans l'histoire, mais elles ont encore donné occasion d'accuser de
1
(1 rement ces paroles de David: Ma langue sera comme la plume d'un ~crivain qui
{( écrit avec rapidité 1. Les Grecs ayant reçu leur écritur-e des Phéniciens Hébreux,
(Ion ne peut guère douter qu'ils n'en aient aussi tiré leurs abréviations par
{( sigles. Il Des Grecs. cet usage passa chez les Romains; et depuis lors il n'a pas
cessé d'être mis en pratique. Toutefois, l'obscurité que présente souvent l'écri-
ture en sigles détermina Justinien à en interdire l'usage dans les livres de
droit, lors même qu'il s'agissait de désigner les noms des jurisconsultes, les
titres et les nombres des livres. Puisque cette langue énigmatique présentait
de si graves inconvénients même pour les contemporains, on ne doit pas s'é-
tonner que de nos jours l'interprétation des sigles anciens exige des' connais-
sances aussi profondes que variées sur les coutumes de chaque siècle et de
chaque contree. Le seul conseil qu.e l'on puisse donner à cet égard, c'est de
rechercher avec soin toutes les circonstances accessoires qui peuvent aider à
la solution du problème. Il est facile de comprendre, par exemple, que certaines
interprétations conviendraient plutôt à une inscription funéraire qu'à une mé-
daille, et réciproquement. S'il est possible de connaître le temps et le lieu aux-
quels se rattache un~ inscription, il faudra tenir compte de ces données qui
fourniront presque toujours des indications précieuses. Mais, pour e'n profiter
plus sûrement, il est indispensable avant tout d'étudier les recueils de sigles et
de se familiariser avec certa.ines formules qui se' représentent souvent, telles
qu~: S. P. Q. R. Seita tus populusqueRomanus, A:D. K. Ante diem Kalendas, A. P. V.
C. Anno post urbem condilam, etc. Nous avons dû nous borner à quelques indi-
cations essentielles sùr une matière fort difficile et qui exigerait à elle seule un
<)Uvrage entier 2. On trouvera ci-après une liste alphabétique des mots pour
lesquels chaque lettre est le plus ordinairement employée. Cette liste n'est
pas complète, mais elle est suffisamment étendue pour donner une idée de la
variété des interprétations doni une lettre est susceptible. Les éléments de ce
dictionnaire sont dispersés dans les différents recueils que renfer~e un ouvrage
de Jean Nicolaï, intitulé Tractatus de siglis veterum. Pour ne pas augmenter
inutilement cette nomenclature, on s'est borné, la plupart du temps, à donner
LISTE ALPHABETIQUE DES, SIGNIFICATIONS LES PLUS ORDINAIRES QUE PEUVENT AVOIR LES LETTRES
A
Ab. Agrippina. Ante. Assis.
Abesto; Aio. Antiochia. At.
Abi. Ala. Antonius. Auctor.
Actiacus. Albus. Apollo. Auctoritas.
Actio. AlIns. Apponere. Augusta.
Actus. Alter. Apud. Augustalis.
Ad. Amantissimus. Aqua. Augustus.
JEdilis. Ambo. Aratrum. Aulus.
lEdilitius. Amen. Arbitratus. Aurelius.
lElia. Amicus. Arhitrium. Aurum.
lErarium. Amnis. Argentum. Auspicium.
lEs. Anima. Aristoteles. Aut.
Ager. Animus. Artificialis. Auxilium.
Ago. Annius. Ascia. 0 Avis.
Agrippa. Annus. Assiguatus. Avus.
B
Balbius. Bene. Biga. Bona,orum.
Balbus. Benedictio. Bir pour vir. Bononia.
Bartholomœus. Beneficiari us. Bivus pour vivus. Bonus.
Bavaria. Bergomates. Bixit pour vuit. Brutus.
Beatus. Berna pour verna, Boëthius. Burgravius.
C
Cœsar, Causa. Circa. Cognitus.
Cresareus. Cavere, Circulus. Cohors.
Cresus. Cedere. Citerior. Collegium.
Caius. Censere, Civis. Colonia.
Calator. Census. Civitas. Colonus.
Calphurnius, Centesimus. Clam. Comes.
Calumnia, Centonarius. Clarissimus. Committére.
Caput. Centum. Claudia. Communis.
Carina, Certus. Glaudius. Comprobatus,
Carissimus. Choragiarius, Cocceius. Concedere.
Caruso Christus. Cœpit. Concordia.
Cato. ' Cicero. Cognitio. Condere,
PARTIE Ill. - CHAPITRE III. 415
Conjux. Constitutor. Conventum. Cujus.
Conscri pti. Consul. Copia. Cultus.
Consecrare. Consularis. Cornelius. Cum.
Consensus, ûs. Consulatus, ûs. Corona. Curare .
.r
Consili Ulll. Consulere. Corpus. Curator.
Constans. Consultum. Creditor. Curia.
Constantinopolis. Contra. Crucifixus. Curiatus.
Constituere. Contractus. Cudere. Custos'.
D
,
Dacus. Decretum.
, Dictio. Domesticus.
Damnatus. Decuria. Dies. Dominicus.
' .
Dare. Decuri'o. Dignitas. Dominus.
Datius. .Dedicare. Dignus . Domus.
De. Defunctus. Dimidius. Donare.
Dea. Delatus. Diminutus. Donum.
Decedere. Delegatus. Diutius. Dos, dotis.
Deccmbris. Depositus. Dividere. Drusus.
Decennalis. Deus. Divinus. Dubius.
Decernerc. Devotus. Divus. Dulcis.
Decimus. Dicare. Doctor. Dux.
Decius. Dicere. Dolus. Dynasta i.
E
JEdiiis. Ejusdem. Ergo. Exactor.
JEtas. Electus. Erigere; Exactus.
Ea. Emere. Erit, emnt. Exemplum.
Editus. Emmanuel. Esse, est, esto. Exercitus.
Effector. Ennius. Et. Exprimere.
Effectus. Eorum. Etiam. Extimare.
Egregius. Erbonius. Ex. Exterus.
F
Faber. Femina. Fiscus. Forum.
Fabrè. Ferire. Flaccus. Francia.
Fabrica. Ferrum. Flamen. Frater.
Fabricare. Fidelis. Flaminius. Fraus.
Facere. Fideliter. Flamma. Frigus.
Fames. Fides. Flare. Frons.
Familia. Fiducia. Flator. Fructus.
Fatum. Fieri. Flavius. Fugere.
Februarius. Filia. Florentissimus. Functus.
Felicitas. Filius. Fœcundus. Fundare.
Feliciter. Finalis. Fortissimus. Fundus.
Felix. Finis. Fortuoa. Furnus'.
1 Les aigleJ renver9é, désignent ordinairement des femmes 1 et quelquefois femmes 1 et surtout les substantifs ou les adjectifs fdminins 1 pcu\·ent aussi
des substantifs ou des adjectifs féminins: le n peut signifier, par exemple, dtre désignés par des sigles ordinaires.
Caia. Centan'a. Controver.ia. etc. Mais comme le m~me caractère exprime sou- 2 Le CI renversé est quelquefois emplo)'é pour Diva.
vent les syllabes COll ou com au commencement dtun mot, il en résulte que li La lettre d renversée s'emploie au lieu du V : 00 la trouve lussi pour
~L doit 80 traduire par conlibertn. et :n par conli~erta. Nous n'avona pas he- Filia.
loin d'avertir que, malgré cet emploi spécial jes &~gles rcm;ersés, les noms de
4.14 ÉLÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
G
Gades. G~'udium. Genius. Gratia.
Gaia. Gellius. Genus. Gratis.
Gaius. Gemere. Gerere. Gratu~.
Gallia. Geminus. Gloriosus. Guillelmus.
r
H
Habere. Hammo. Hoc. Hoslis.
Hrec. Hanc. Homo. Huic.
Hreredilarius. Hercules. Honestus. Hujus.
Hrereditas. Hic. Honor. Humanilas
Hreres. Hispania. . Hora. Hunc
1
Idrea. In. lta. Judicium.
Idem. Incomparabilis. Item. Julia.
Ille. Inferi. Jacere. Julius.
IIlustris. Inferius. Januarius. Junior.
Immortalis. Iufra. Jesus. JUDius.
ImmuDis. Injustus. Jovis. JUDO.
Impensa. Instituere. Jubere. Jus.
Imperator. Inter. J udrei. Jussus, ûs.
Imperium. lntra. Judex. Justus.
Implere. Invictus. Judicare. Juventus.
K
Kreso l'our Creso. Kaput pour Caput. Karthago pour Carthago. Kondemnal'c l'OUI' Condem-
Kaius pour Caius.- Kardo pour Cardo. Karus pour Caruso narc.
Kalendre. Karissimus pOlir Carissi- Kasa pour Casa. Konradus pou,. Conrad us.
Kalumnia pour Calumnia. mus. Kastra pour Castra. Kyrie 1.
KandidatuspourCandidatus. Karolus. Kensus pour Census.
L
Lacerare. Lavinienses. Liherta. Lolius.
Lacertus. Legare. Lihertas. Longè.
Lacrymre. Legio. Libertus. Longùm.
Lanuvinus. Legitimè. Libra. Lubens.
Lapis. Lelius. Librarius . Lucius.
•
Lares. Levis. Licet. Lucrum.
Largius. Lex. Limes. Lucus.
Latinus. Libens. Liquet. Ludus.
Latiludo. Libenter·. Lis. Lugdunum.
Laudes. Liber. Livius. Lustrum.
Laurentes. Liheri. Locus. Lycia '.
1 L.2 ,eo,·.,.6 e'l quelquefois employ6 pour Kaia (Caia). i Lo Jettre '1 renversée ost quelquefois employée pour Li~trta.
PARTIE III. -=--- CHAPITRE III. 415
M
Macedonia. Marius. Merilus. Mœstissimus.
Macedonicus. Mannoreus. Metuere. Mœstus.
Magdeburgum. Mas, maris. Meus. Moneta.
Magister. Mater. Mi. Monitus, ûs.
Magnus: Matrimonium. Miles. Mons.
Maius. Matrona. Miliare. MOl1Jlmentum.
Majestas. Maximus. Militare. Mordax.
Maledictum. Mea. Militaris. Mori.
Malum. Mecum. Militia. Mors.
Malus. Mediolanensis. Mille. Mortuus.
Mandare. Meminisse. MiHia. Mulier.
Manes. Memmius. Minerva. Multus.
Manius. Memor. Minicia. Municeps.
Manus. Memoria. Minus. Municipium.
Marcbio. Mensa. Mithra. Munire.
Marcus. Mensi~. Mitto. Munus.
Maria. Mercurialis. Modus. Mutius.
Maritns. Merens. Mœrens. Mysia 1.
N
Narbonensis. Neptunus. Noster. Numerarius.
Natio. Neque .. Notarius. Numercius.
Natus. Nero. Notus. Numerius.
Nauta. Nobilis. Novembris. Numerus.
Nazaren us .. Nomen . Novus. Numisma.
. Negare. Non. Nox. Nummus .
Nepos.
•
Nonre. Numen. Nunc.
Neptis. Norvegia. Numerare. Nuptire.
2
0
Obire. Ornnipotens. Optimus. Oriens.
Occidere. Ornnis. Optius. Orientalis.
Olla. Opertus. Opus. Ossa.
OIympius. Oportet. Ordo. Ossuari us.
p
Pactum. Parentes. Patricius. Percussus.
Pacuvius. Parthicus. PatriuS. Perfectissimus.
Padus. Passus, ûs. Patronus. Perficere.
Palatinus. Pater. Patruus. Perindinum.
Palatium. Paterous. Pax. Pennissu.
Pallas. Patratus. Pecunia. Perpetuus.
Pannonia. Patria. Penates. Persona.
Pannonicus. Patriciatus. Pero Peso
JL',. reDversée est employée quelquefois pour Marca et Malitr. , La I.tlre (l ti'D! quelquoroi.lieu d'uD poiDI (.)
, , ,
416 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
Pessimus. Populus. Prœsto. Professor.
Petere. Portio. Prœtor. Promissor.
Pietas. Posse. Prœtorium. Promitto.
Pius. Possessio. Prœtorius. Propitius.
Placet. Possessor. Pretium. Proprius.
Plebs. Post. Pridie. Providentissim us.
Plurimus. Posteri. Primus. Provincia.
Plus. Postulare. Princeps. Prudens.
Pollens. Potentia. Priscus. Publicè.
Pompeius .. Potestas. Privatus. Publicus.
Pondo. Prœdium. Pro. Publius.
Pondus. Prœesse. Probare. Puella.
Ponere. Prœfectus. Procurator. Puer.
Pontifex. Prœses. Profectus. Punitus.
Pontificium. Prœstans. Professio. Pupillus.
Q
Quadratus. Quanti. Qui. Quintilis.
Quœ. Quantus. Quiescere. Quintilius.
Quœsitus. Quare. Quictus. Quintius.
Quœstor. Quartus. Quinque. Quintus.
Quàm. Que. Quinquennalis. Quirinalis.
Quando. Quem. Quinquennalitium. Quondam 1.
R
Ratio. Regina. Requiescere. Rogare.
Ravennates. Regio, onis. Res. Roma.
Recipere. Regius. Respondere. Romanus.
Rectè. Regnum. Respublica. Rostra.
Rector. Rejicerè. Restituere. Rudera.
Rec'us. Religiosus. Resurgere. Rudis.
Reddo. Relinquere. Resurrectio. Ruere.
Reditus, ûs. Remittere. Retro. Rus.
Reficere. Remuneratio. Rex. Rusticus.
Regestus. Repetundœ. Ripa. Rutilius.
S2
Sacellurn. Scripturn. Senium. Si.
Sacer. Se. Sententia. Sibi.
Sacerdos. Secundùrn .. Sepelire. Sic.
Sacra. Secundus. Sepulcrurn. Siculus.
Sacrarnentum. Sedare. Sepultura. Sicut.
Salus. Sedes. Sequi. Sigillum.
Sanctus. Semis. Series. Signare.
Sassinates. Semper. Serva. Signum.
Satis. Sempit.ernus. Servare. Silesia.
Saxum. Sempronianus. Servus. Sine.
Scilicet. Senatus. Sevcrus. Singuli.
Scrinium. Senilis. Sextilis. Sistere.
tLa syllabe ca s'écrivait quelq11cfoi!l qa, en sorte que le sigle Q peut signi{j~r S La lettre S, ou du moin" un signe qui s'en rapproche bellucoup, tient lieu
caN ( qara). de point (.) dans 1. légendo d. quelques sce.ux golb;ques.
\
•
PARTIE nI. :.-CHAPITRE III.' 417
,
Sit. Solvere. Statuere. Sumptus, ûs.
Situs. Somniator. Stipendiurn. Sunt.
Sive. Sornnium. Sub. Super.
Socius. Sospita. Sublatus. Superior.
Solemnis. Spectabilis. Sulpicius. Supra.
Sol us. Spiritus. Summa. Suscipere.
Solutu5. Sponsio. Surnmus. Suus.
Tl
. Tarraco. Terra. Titus. Tune.
Tatius. Tertiùrn. Togatus. Turrna.
Taurus. Tertius. Tonans. Tutela.
Tempus. . Tesiamentum. Tonsus. Tutelaris.
Ter. Tiberanius. Treviris. Tutor.
Tergurn. Tibi. Tribunus. Tûtus.
Terminus. Titulus. Tribus, ûs. Tuus.
V
Ultrix. Ve. Vetus. Visus, ûs ..
Universi. Velle. Via. Vila.
Urbanus. Venite. Vice. Viterbinru.
Urbs. Venus. Victor. Vivens.
Urdinarius pOUl' ordinarius. Verburn. Victoria . Vivere.
•
Ut. Verna. Victrix. Vivus.
Uti. or. Vero. Videri. Vobis.
Uterque. Versùs. Vidua. Volens.
Uxor. Verùin. Viennensis. Volerus.
Valens. Verus. Vigilantissirnus. Voluntas.
Valentia. Vesta,. Viginti . Volusus.
. Valere. Veslalis. Vincere. Vopiscus.
Valeria. Vesler. Vir. Votivus.
Valerius. Vetare. Vires. Votum.
Validus. Veteranus. Virgo. Vovere.
•
x
Christus. (La lettre X est employée ici avec la valeur qu'elle a dans l'alphabet grec: elle tient lieu du c et de l'h.)
. , ,
SIGNIFICATIONS DE QUELQUES SIGLES COMPOSES D UNE INITIALE SUIVIE D UNE OU PLUSIEURS LETTlIES
Souvent on voit des sigles dans lesquels une même lettre est doublée. Cette
circonstance indique en général que le mot doit être mis au pluriel. Si c'est
un nom propre, il désigne tantôt deux, tantôfplusieurs personnes. Si, au
lieu d'être seulement doublée, une lettre se trouve triplée, quadruplée, etc.,
alors on doit en conclure qu'il s'agit de trois, de quatre personnes, et ainsi
de suite.
PARTIE III. - CHAPITRE III. 419
l ' •
EXEMPLES DE SIGLES DONT UNE LETTRE EST DOUBLEE OU TRIPLEE POUR INDIQUER QUE LE MOT DOIT ETRE
. ,.
MIS AU PLURIEL 'OU QU IL DllSIGNE DEUX OU TROIS PERSONNES.
AA. Augusti duo ou plures. FF. Filii duo ou plures. PP. Provinciœ.
AVGG. Augusti duo ou plures. HH. Hispaniœ duœ. PP. C. Patres conscripti.
AVGGG. Augusli tres. RH. Hœredes. PPP. Publii tres.
HOSS. Hostes. PROCC. Proconsules.
CAESS. Cœsares duo ou plures. IMPP. Imperatores duo ou plures. PRR. Prœtores.
CAESSS. Cœsares tres. IMPPP. Imperatores tres." PRSS. Prœsides.
CENSS. Censores. PSS. Plebiscita.
COSS. Consules. LL. SS. Libertis ou libertabus suis.
CSS. Consiliarii. LL. L. Luciorum duorum libertus. QQ. Quinquennales.
QVAESS. Quœstores.
DD. Detlicamus ou dedicaverunt. MMM. L. Marcorum trium libertus.
DD. Devoti. MAXX. Maximi. SS. Sacerdoles.
DD. Dii. SS. Sunt.
DD. Domini. NN. Numerii duo ou plures.
DNN. Domini. NN. Nostri, nostrorum. TT. ou T. T. Titi duo ou plures.
DD. NN. Domini nostri duo où NOBB. Nobiles.
plures. VV. Viri ou vivi.
DDD. NNN. Domini nostri tres. PP.~Pedes. YVY. Viri tres.
DESS. Designati. PP. Principes. " VICC. Victores.·
BB. (Bene bene Oll bonus bonus), c'est·à-dire optimè LL. Libentissimè.
ou optimus. MM. Meritissimus.
CC. ClarissÎmus. PP. Piissimus.
FF. Felicissimus, florentissimus ou fortissimus. SS. SanctissÎmus.
KK. Karissimus.
On rencontre aussi des lettres redoublées qu'on doit traduire comme si eUes
étaient simples: PP. pondo ou posuit. Au XIIIe siècle on écrivait souvent deux
XX pour signifier Christus.
Les lettres employées comme chiffres doivent aussi donner lieu à une
observation particulière : il faut savoir qu'elles désignent indifféremment les
nombres ordinaux ou cardinaux, et les adverbes numéraux. En voici quelques
exemples:
1 La lettre S après un nombre signifie ordinairement semis. Ex.: VI. S. Sere et semis; XXII. S."
Viginti duo et semis.
53.
/ , /
Enfin, nous avons transcrit d'après l'ouvrage de' J. Nicolaï une liste de sigles
tirés des épitaphes chrétiennes, parce que c'est le genre d'inscriptions qu'on
peut avoir le plus souvent occasion de rencontrer. On' verra, en parcourant
1 cette liste, que si les inscriptions se composent souvent de sigles simples, il y
en a aussi qui renferment des sigles composés, dans lesquels peu de lettres
ont été supprimées; et dont l'interprétation ne présente plus de ,difficultés
sérieuses. Quoiqu'on ne rencontre pas dans le recueil suivant des mots entiers
insérés au milieu des sigles, cet usage était quelquefois suivi, comme dans
. PARTIE III. - CHAPITRE III. 421
cette légende, citée par les Bénédictins: TI. CAESAR. DIV!." AUG. F. AUG.
Tiberius Cœsar divi Augusti jilius augustus. Dans ces sortes d'inscriptions il ar-
rive souvent qu'il n'y a pas de point après les mots exprimés en toutes
lettres.
, ,
SIGLES DES EPITAPHES CHRETIENNES.
,
A. A. A. Ave, amice; abi. C. H. L. S. E. Corpus hoc loco' sepuItum est.
A. E. C. Anno Emmanuelis Christi. C. V. A. Cum vixisset annos.
AER. PUB. H. M. P. C. A3:re publico hoc monumen- C. T. S. L. Cives tui sistunt lacrymis.
tum poni curavit. C. R. S. Chl'isto reSUITecto sacrum.
A. P. C. N. Anno post Christum nalum. COS. Consul.
A. R. Anno resurrectionis. C. SE. H. S. H. IMPOS. Cujus sepulcro hœredes saxum
A. D. R. Anno Dominicre resurreotionis. hoc imposuerunt.
AED. FJDISS . .tEdilis fidissimus. COJUG. Conjugis ou autres cas.
A. V. 1. S. P. A. Anima vivat in sempiternâ pace. C. F. Curavit fieri.
Amen. CONS. ORD. Consul ordinarius.
A. Q. 1. C. Anima quicscat in Chl'isto. .
D. ANNUN. B. M. V. O. Die annuncialionis beatœ D. T. O. M. SP. Q. ASCEN. S. Deo leI' optimo maximo
Mariœ virginis obiit.
. . .
. spCIque ascenSIODlS sacrum.
AD. D. NICOL. ARCHID. Ad divum Nicolai archidia- DE. S. OPT. M. De se optimè merito.
con us. DOC. C. C. Docuit Christum crucifixum ..
ASS. Assessor. D. ET. M. IMM. Deo et meo Jmmanueli.
AV. E. OSSo Q. PRo VIAT. Ave et ossa quieta precare D. ou DE. ou DP. Deposill1S.
vialor. D. G. Dies quinque.
A. R. I. M. D. Anima requiescat in manu Dei. 1 D. J. P. Dormit ou decessit in pace.
ACAD. PROF. Academiœ professor. DORMIT. F. 1. P. D. Dormitorium feciL in pace Do-
ART. PHIL. ET. MED. D. Arlis philosophicœ el me-
..
mml.
dicinre doclor.
ACOL. Acoluthus. ECCL. Ecclesia.
AA. VV. CC. CONS. S. S. Augu$talibus viris elaris- E. EV. Ex evocato.
simis consulibus supra scriptis. EX PP. E. CL. Ex patribus cl elericis.
EXV. DE. Exuvias deposuit.
B. ou BIX. Bixit pour vixit. , EXP. GLO. R. Expectans gloriam resul'I'eclioni!i.
B. AN. G. D. IXX. Vixit an~os quinque, dies lXX. (Le ET D. P. M. V. Et dies plùs minùs quinque.
G, qui d'abord valait 6, a été aussi employé E. V. Ex voto.
pour 5 ; quant au chiffre IXX, il signifie plutôt EX TM. Ex testamento.
19 que 21.)
B. M. Bene merenti, bcne merilo, ou beatre memoriœ. F. F. Fieri feci t.
BENER. Beneriœ pour veneriœ. FF. Filii.
B. Q. DULC. M. M. Bene quicscas, dulcisl>ime mi F. Filius.
marite. FRS. ou FS. Fralres.
B. Q. 1. P. Bene quiescas in pace.
BIBAT. Bihalis pour vivatis. H. L. S. E. Hoc loco situs esl.
H. Hreres.
CESQ.I. P. Ccsqu.it pOUl' quiescit in pace. H. M. P. C. Hoc monumcnlum poni cUl'avit.
C. Q. Cum quo ou quâ. H. M. PP. Hoc monumenlum posuerunt.
C. L. P. Cum lacrymis posuerunt. H. M. P. C. Q. V. A. L. Hoc monumentum posuit
C. O. B". Q. Cum omnibus bonis quiesce. cOlljuxque vidua animo lubens. ,
CL. V. Clarissimus vir. H. L. S. S. O. Hoc loco sila sunt ossa.
C. P. Curavit poni. H. S. E. ffic sepullus est.
• • •
422 ELEMENTS ·DE PALEOGRAPHIE.
_H. M. P. CC. Hoc monumentum posuerünt carissimi. P. S. H. M. P. H. L. C.Patri sua hoc monumentum
HO. PO. Hora postmeridiana. posuerunt hujus liberi carissimi.
H. M. C. T. Hodie mihi, cras tibi. P. C. P. C. Pii cives poni curaverunt ou pia conjux
H. M. F. C. G. Hoc monumentum fieri curaverunt poni curavi t.
gementes. P. M. LX. Plùs mimIs 60.
H. S. P. M. M. Hoc saxum posuit maritus mœslis- PREB. Presbyteri.
Simus. PLD. Placidius.
H. M. Honesta matrona.
Q. C. P. R. B. R. Quem compaRaBeRunt pour compa-
INDICT. Indictione. raverunt.
r. P. S. E. P. S. In pace sibi et patri suo. Q. V. ANN. XLG. Quœ vixit annos 45.
INL. Inlustris. Q. r. P. Quiescat in pace.
r. M. O. D. In manu omniporentis Dei. Q. M. O. Qui mortem obiil.
r. V. D. Juris utriusque dGctor.
1. M. lE. E. 1. In manibus œterni Emroanuelis jaceo. RDVS. PRo Reverendus puer.
1. N. R. J. Jesus Nazarenus rex Judœorum. n. 1. P. A. Requiescat in pace anima Oll Amen.
REG. Regionarius.
L. M. Locus monumenti.
L. S. Locus sepulcri 1. S. D. V. ID. IAN, Sub die quintâ ldus Januarii.
L. H. S. C. P. S. Locum hujus sepulcri curavit pecu- S. R. J. ARCHM. Sacri Ro~ani imperii archimar-
., ,
ma sua. schallus .
L. M. Q. P. C. Lubens meritoque poni cura vit. SVP. CYR. EL. ASS. Supremœ curiœ electoralis as-
MAT. Mater. sessor.
MART. Maritus. S. H. L. R. Sub hoc lapide requiescit.
MED. LIC. Medicinœ licentiatus. S. H. S. Q. Sub hoc saxo quiescit.
MED. D. ET. P. P. Medicinœ doc 101' et professor pu- SS. THEOL. D. P. P. Sacrosanctœ theologiœ doctor
blicus. professor publicus.
M. lE. P. MonumentmD œternum posuit. S. T. T. L. Sit tibi terra levis.
M. M. Memento morio S. T. T. C. Sit tibi terra cara.
M. E. S. 1. B. G. Memoria ejus sit in benedictione SP. M. C.E. Spes mea Christus est.
gloriosa. S. M. A. C. Sit meum auxilium Christus.
MR. F. S. C. Mœrens fecit suœ conjugi. S. S. S.' A. S. S. S. Sit sepulcrum sacrum à sacro-
MOEST. VID. SVPERST. P. C. Mœsta vidua supers tes sancto Spiritu.
poni curavit.
M. O. C. V. Matrimonium optimâ curo virgine. TT. Titulus.
M. V. L. SVPER. ORB. H. TRIST. MOER. PP. Mater, TVM. Tumulus.
uxor, liberi, superstites orbitatem hanc tristissi-
mam mœrentes posueiunt. V. ID. FEB. Quinto Idus Februarii.
V. C. Viri consulares O[t clarissimi.
N. P. C. Notarius publicus Cœsareus. VIX. AN. IV. M. X. Vixit annos quatuor, menses decem.
NOT. ECCL. ROM. Notarius ecdesiœ Romanœ. V. E. L. R. Vidua et liberi relicti.
NEP. SVP. Nepotes superstites. V. F: Vivus fecit.
V. 1. Vir illustris.
ORAS. G. Oras (horas) quinque. V. S. Vir spectabilis.
1 Les lettres L. S., Jans les COptes d'actes. désignent ordinairement la place du sceau: loeu& si9ilU.
PARTIE Ill. - CHAPITRE III. 425
ARTICLE II.
-
DES "NOTES TIRONIENNES.
Les courtes indications qui viennent d'être données sur la nature des sigles
et sur leur usage suffisent pour faire comprenÇl.re que ce genre d'abréviation
ne pouvait être employé que dans un petit nombre de cas, et que" d'ailleurs il
devait donner lieu à de fréquentes équivoques. Sans renoncer à se servir des· .
sigles, les Romains s-entirent donc le besoin ~'imaginer une écriture, sinon plus
abrégée, du moins plus complète, et qui pût -remplir l'office de notre sténo-
graphie. Cette écriture est dés~gnée en général sous le· nom de notes ti1'O'-
niennes, parce que Tullius Tiro, affranchi de Cicéron, passe pour avoir- fait
de nombreuses additions aux onze cents premières notes inventées par Ennius,
et surtout pour avoir indiqué le premier la méthode la plus convenable d'em-
ployer ces signes abréviatifs à recueiHir les discours que l'on prononçait en pu-
blic. Des additions successives avaient porté le nOnibre de ces Ilotes à cinq mille,
lorsqu'au commencement du me siècle, saint Cyprien, évêque de Carthage, '
étendit encore ce recueil en y ajoutant les signes qui convenaient à l'usage
particulier des chrétiens. Il est bien constaté qu'à l'époque de la conjuration'
de Catilina la réponse de Caton à Jules César fut recueillie en notes tiro-
niennes par l'ordre de Cicéron, et qu'avant les premiers essais d'Ennius,
Xénophon, disciple de Socrate, avait fait usage d'une écriture abrégée à la-
quelle les Bénédictins rapportent l'origine des notes tironiennes. Ils justifient
leur opinion par la présence de plusieurs caractères purement grecs dans cette
sténographie des Romains.
« Les notes tironiennes, disent-ils, f~rent d'un usage très-étendu en Occi-
(( dent. Les empereurs, comme les derniers de leurs sujets, s'en servaient. On
(( les enseignait dans les écoles publiques, comme nous l'apprend le poëte
.(( Prudence dans les vers faits à la louange de saint Cassien, célèbre martyr
Il du IVe siècle:
« une preuve certaine dans la lettre qu'Évode écrivit en 415 à saint Augustin,
«( blics dont la fonction était d'écrire en notes les interrogatoires des cri mi-
assertion ne sera pas contredite, si l'on rencontre au XC siècle des notes tiro-
niennes dans les signatures de quelques-unes de nos chartes privées, ou en
Allemagne dans celles des diplômes impériaux. En effet, les Bénédictins pré-
sument avec beaucoup de raison qu'au moment où l'art d'écrire en notes
. ,commençait à tomber, ·ceux qui avaient conservé le secret de cette sténogra-
phie durent en user, comme d'une espèce de chiffre qui devenait une garantie
contre les faussaires. Cette conjecture est d'autant plus probable que l'origine de
l'écriture secrète ou cryptographie remonte à une haute antiquité, et qu'elle n'a
pas depuis cessé d'être en usage. En effet, sans parler des chiffres de Jules
César et d'Auguste, le concile de Nicée eut recours à des caractères secrets,. et
-Raban, abbé de Fulde et archevêque de Mayence, donne deux exemples d'un
chiffre dont les Bénédictins ont trouvé la clef!. Il ne faut donc pas s'étonner
que l'on ait employé au même usage les notes tironiennes, qui avaient le double
avantage de dérober le sens d'une annotation et de la traduire sous la forme
la plus abrégée.
Pour donner une explication suffi:sante q.es notes tironiennes, il aurait fallu
consacrer plusieurs planches à la reproduction (~e cetté écriture, dont les com-
. ,.
avaient fait usage pour représenter certaines syl- • leur. Voici le chiffre dont Raban fait honneur
labes ou éertains mots. En effet, c'est aux notes • aux anciens sans l'expliquer:
tironiennes que les copistes empruntèrent, par • KBRXS. XPP. FPRTKS. TKRP.
exemple, le signe du mot et (, J, et ceux qui ser- « KNSTBR. SBFFKRP. BRCKTFNENS.
vaient à représenter les initiales corn, con ( 9) J, et CISCFPTRP. RFGNK. XT. DFCXS. BXRF.
les finales us et ur (9 ~J. «FELICITER. A.
l Les personnes qui consulteraient un ma-
nuscrit de Raban, seront bien aises de connaître u C'est-à-dire : Karus XPO (Christo) fortis tiro,
le résultat des recherches des Bénédictins .• Dans • instar saifiro arcitenens sceptro regni ut decus auro.
« le prcmier exemple, disent-ils, on supprimc les
• Feliciter. Amen. La première' lettre est un vrai
CIcinq voyelles A, E, 1, 0, U. et on leur substitue «K. Le second mot est XPO. ancienne abréviation
• un certain nombre de points ~insi disposés: • de Christo. L'éditeur de Raban a oublié le T dans
«.NC.P.T V :RS:-:S B::N.F:C.. :RCH. «le cinquième mot: Le sixième peut être lu safeiro
u GL::R.::S.Q: M:RT.R.S - L'I est repré- • ou saifiro; car il n'y a point de ph. Au dernier E
CI scnté par un point, l'A par deux. l'E par trois. Ildu mot suivant, on aurait dû mettre une F. Nous
" 1'0 par quatre el le y par cinq. Ces points ont • ne savons si c'est exprès ou par mégarde qu'on a
" été mal rendus par les copistes ou les éditeurs «mis ,un véritable E. A l'antépénultième mot, les
« copistes auront probablement mis une F pOUl'
CIde Raban qui n:ont point entendu ce chiffre,
u dont voici l'explication: INCIPIT VERSUS BO-
• ua P. Le chiffre ne s'étend point aux mots sui-
a vants. Après cel} éclaircissements~ il n'est pas dif-
u NIFACII ARCH!. GLORIOSIQUE MARTY-
a ficile d'y trouver cette espèce de vers:
• RIS. Dans le second exemple. on substitue la
.Jettre suivante à chaque voyelle, que le pre- uCARUS CHRISTO, FORTIS TIRO,
" miel' chiffre remplace par des points. Les con- «INSTAR SAPHIRO ARCITENENS
"sonnes B. F, K. P, X tiennent lieu des voyelles «SCEPTRO REGNI UT DECUS AURO
" ct ne laissent pas de conserver. leur propre va- • FELICITER. AMEN."
5lt
, , .
426 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
binaisons sont aussi nombreuses que variées. Il ne suffit pas, en effet, de
connaître la forme que chaque lettre de l'alphabet affecte ordinairement, lors-
qu'elle est employée comme signe dominant ou primitif. La même lettre, em-
ployée comme signe auxiliaire, prendra une foule d'aspects nouveaux. Les Béné-
dictins qui ont consacré un chapitre. entier au. d~chiffrement des notes
tironiennes, et qui ont accompagné leur texte d'une planche fort étendue,
déclarent qu'ils ont à peine exposé les premiers éléments de cette science, et
que les bornes de leur ouvrage ne leur ont pas permis d'entreprendre un tra-
vail complet sur cette branche de la paléographie. Il était donc impossible d'a:-
border cette question dans un ouvrage où l'on devait s'attacher surtout
à résoudre les difficultés qui se présentent le plus ordinairement. Or il est
bien reconnu que si les notes tironiennes ont servi quelquefois à tracer quelques
remarques sommaires, il est extrêmement rare qu'elles occupent toute l'éten-
due d'un diplôme ou d'un manuscrit. L'étude de cette sténographie offre donc
plus d'intérêt pour la science que d'utilité dans la pratique; par conséquent
ce n'est pas dans un ouvrage élémentaire, mais dans un traité spécial, que l'on
peut en présenter l'explication. On devait se borner ici à dire quelques mots
sur l'origine, l'usage et la durée de cette écriture. Les personnes qui voudraient
l'étudier pourront consulter, indépendamment de la Diplomatique de Mabil-
·lon et de celle des Bénédictins, l'ouvrage de Dom P. Carpentier, intitulé
AlphabetuT(l. Tironianum seu notas Tironis explicandi 'metlwdus, et un traité publié
récemment par V. F. Kopp (Palœog1YLphia critica aut tachigraphia veterum exposita
et illustrata, Manhetn~i, 1817, 2 vol. in-4° et tab. in-foL).
ARTICLE III .
•
DES ABIIEVIATIONS PROPREMENT DITES.
dinaire, est aussi le pll!s commode, sinon pour l~écrivain, du moins pour le
lecteur. En effet, le déchiffrement des sigles consiste moins dans une méthode
rigoureuse que dans une série de conjectures plu·s ou moins probables, à l'aide
desquelles on peut rétablir les lettres qui sont nécessaires p·our compléter chaque
mot en particulier et le sens général d'une phrase. Il en résulte que le nombre
des interprétations doit augmenter en proportion du nombre de lettres suppri-
PARTIE Ill. - CHAPITRE III. 427
mées; ainsi, le sigle TTM. peut signifier testamentum ou testimonium; mais si on
le réduit aux. lettres TM., il pourra se traduire aussi par tamen; et si on n'ex-
prime que le T initial, il pourra s'appliquer aux mots testis, titulus, et à une
foule d'autres qu'il est inutile d'énumérer. Les notes·tironiennes n'avaient pas
èntierement remédié à ces équivoques, parce qu'en exprimant un pl~s grand
nombre de lettres que les sigles, elles en retranchaient souvent quelques-unes
sans les remplacer par d'autres caracteres. Dans les abréviations, au cont~aire,
on s'attache autant que possible à diminuer le travail de l'écrivain, sans rendre
celui du lecteur trop pénible et trop incertain. Le nombre des lettres con-
servées suffit le plus souvent
. pour déterminer avec précision celles qui doivent
être suppleées; mâis ce qui distingue surtout les abréviations des notes tiro-
niennes, c'est que, dans les abréviations, les écrivains conservent aux différents
éléments de l'alphabet leur forme habituelle, qui est presque toujours pro-
fondément altérée dans les notes tironiennes.
-
. Dans les plus anciens manuscrits, les signes abréviatifs sont .extrêmement
rares; à l'exception de quelques sigles consacrés par l'usage, on n'y trouve
guere que la ligne droite, ou courbée en forme d'accent circonflexe grec, pour
tenir lieu de l'M ou de l'No Le point a été employé aussi des la plus haute an-
tiquité, comme ~igne d'abréviation; aussi, dans le Virgile de Médi~is, on
trouve Q. pour que. En thèse générale, on peut regarder comme tres-anci.en
un manu,scrit qui ne renferme que les abréviations suivantes:
drüf pour Dominus. ms XPS pour Jesus Christus 2.
dôn pour Dominum 1. b. ou n; pour bus.
dé pour Deus. q. ou q; pour que.
fpf pour Spiritus. .e. ou ~ pour est.
fëf pour Sanctus. n pour DOS ter .
·Plusieurs manuscrits du vue siecle offrent déjà un bon nombre d'abrévia-
tions; elles se multiplièrent ensuite progressivement jusqu'au xmc;siecle : les
écrivains en firent alors un tel abus que la lecture des manuscrits présente
souvent les plus grandes difficultés. Cette habitude ne fut'pas abandonnée pen-
dant les deux siecles suivants, en sorte que l'imprimerie, dans ses premiers
essais, reprodui~it les. signes abréviat~fs qui depuis si longtemps avaient été en
l Dùs pour Dominus, et Diim ou Diillm pour num salvator, comme plusieurs personnes l'ont
Dominum, ne sont pas d'une égale antiquité. pensé. Quant à la substitution du p grec à notre R,
• Pour comprendre ces abréviations, qui se . on la retrouve sans cesse, non-seulement dans le
rencontrent si fréquemment, il faut savoir que mot Chris/us, mais encore dans ses dérivés chris-
les car.actères grecs y sont mêlés aux lettres latines: tianus, Christophorus. Christophe Colomb se ser-
L'H et le P sont l'" et le p des Gr~cs. Les caractères vait' du p grec dans sa signature.
,
1 H S signifient donc f"tro;;r, ct non pas Jesus homi-
5t..
, , ,
428 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
usage dans les manuscrits. La difficulté réelle que présente la lecture de ces
vieilles éditions peut expliquer pourquoi elles sont devenues si rares.
Si les manuscrits du V siècle et du VIC renferment peu d'abréviations, il n' èn
C
est pas de même du petit nombre de diplômes qui remontent à cette haute
antiquité. Les chartes de Ravenne, par exemple, sont remplies de mots ab ré -
gés; comme on suivait sans doute dans ces actes les habitudes des siècles
précédents, il est permis de supposer que les Romains, dans leur écriture cur-
•
sive, faisaient un fréquent usage des signes abréviatifs. Ces caractères, qui
paraissent rarement dans les diplômes des Mérovingiens et des Carlovingiens,
se multip1ièrent dans ceux de la troisième race, surtoùl pour les noms pro-
pres. Heineccius a également prouvé qu'on en faisait souvent usage dans les
inscriptions des bulles de' plomb et cles sceaux de divers pays. Il suffit de jeter
un coup d'œil sur la série des p~anches où sont reproduites les écritures di-
plom~liques pour reconnaître que la forme des abréviations y est tout autre
qUg dans les m~nuscrits. (( Sous la première race de nos 'rois, disent les Béné-
(( dictins, elles avaient communément la forme d'un accent circonflexe ou d'un
(( c de ces temps-là, c'est-à-dire de deux c l'un sur l'autre, semblables à certains
« c de l'écriture couranLe. (Voy. dans la pl. XI, le c des' alphabets n° 5 et n° 6.)
(( ment, et tantôt horizontalement, ce qui les fait paraître plus différentes entre
« elles qu'elles ne le sont en effet. Sous la seconde race, ces figures ne furent
(( valut pourtant pas sur les anciennes abréviations, qui se sentirent fort de la
u décadence de l'écriture. En France, on revint à l'accent circonflexe ou à un
(( trait approchant du 7. C'était d'ailleurs une note de Tiron, qui s'est con-
PARTIE III. - CHAPITRE III. 429
( servée en tout lieu et en tout temps dans les diplômes, pour signifier et. Il
L'abus des abreviations avait été porté si loin, pendant ,le XIII siècle, que
C
Philippe le Bel tenta d'y remédier dins son ordonnance de juillet 1304, rela-
tive aux tabellions et aux notaires. L'article III était, ainsi conçu: li Quod notas
« suas faciant intelligibiliter et non' apponant abbreviationes, obligationes;'
« ~enunciationes consimiles, non intelligibiles, maximè ubi esset propter abre-
XVIe, de toutes les difficultés que peut présenter l'écriture la plus confuse et
forme s'accorde mieux avec c~lle des caractères typographiques; 2 parce que 0
\
PARTIE III. - CHAPITRE III. 1133
de donner une liste de celles qui se rencontrent le plus ordinairement ou
qui présentent le plus de difficulté. Après avoir étudié cette liste, on pourra
entreprendre la lecture de quelques passages empruntés à des manuscrits du
XIIIe siècle. Mais il est n~cessaire d'abord d'expliquer la valeur de chacun des
.signes qui peuvent se combiner avec les lettres de l'alphabet.
Quoique dans certains manuscrits d'une haute antiquité, l'm final~ soit
remplacée par une ligne droite tirée à la" suite du mot de la Irlanière sui-
vante: meoru-, cependant il est vrai de dire en thèse générale, que cette ligne
est tracée, non à côté, mais au-dessus de la dernière lettre, en sorte que le
mot meorum s'écrit habituellement meoru. Nous avons déj à dit que les signes- ~ - ~
avaient la même valeur .et qu'ils étaient employés indistinctement. Il en est de
même de toutes les formes intermédiaires qui peuvent se rattacher à chacun
d'eux en particulier. Ainsi la ligne droite et horizontale peut commencer ou
se terminer par une légère courbure, les signes .., et,... peuvent être inclinés de
différentes manières, sans qu'on doive pour cela y attacher une valeur diffé-
rente; ces variations sont purement accidentelles et tiennent à l'incertitude
de la plume. Le signe - prend quelquefois la direction verticale tout en 1
à-dire à celles qui ne dépassent pas la hauteur de l'm et deTn. En effet, s'il
'.
55
454 ÉLÉMEN~TS DE PALÉOGRAPMIE.
avait fallu les placer an...,.dessus des lettres b, d, h, 1, ils auraient. pu s.ouvent se
confondre avec les queues de certaines lettres de la ligne sp.périeure. Pour évÏ:-
t,er cet inconvénient, les écrivains ont'tranché.la hasted~ ces lettres par une
ligne tantôt courbe, tantôt droite, mais dont la valeur est aussi variable que
ceBe des signes', et -, . O~ rencontre pal' ~xemple: ,
, " •
• " <t
p ou Pqui signifient pre, prœ, pud, etc. q qui signifie ordinail:èment quœ;
' .. Il qui signifie per, par et por; Il" qui signifie ordinairément qllam;
. P. qui,signifI!,!,pro'; .; q; qui signifie ordinairement quod.
" .- -.- - -'.4:1 ." \
.
'On
\ ,
a déjà vu que les signes abréviatifs'" .et " ainsi que les lignes rencontrant
. . .
. . . .
Lès signes t et f ne peuvent pas être consi-
1 abréviations Il et p. El~es ont quelquefois des
dérés comme ayant la même valeur. Le premier points de ressemblance quand la ligne courbe du
remplace ordinairement les lettres um, un; ainsi signe p. au lieu d'être en quelque sorte le prolon-
on écrivait dmerf pour diversum, f pour sunt. Le . gement de la panse, occupe la même position que
second désigne à lui seul le mot secun.dmn, la syl- . dans le signe Il; mais ces variations, qui tiennent
labe sel', etc.; mais il ne PtIraÎt pas qu'on l'ait em- aux habitudes des copistes, n'empêcheront pas
ployé pour su'm ou sun. Dans la langue vulgaire, Il de distinguer ces deux signes qui offrent toujours
désigne aussi les finales ses, sant, seur, etc. . quelque différence, lors même qu'ils s'éloignent
, Il est important de ne pas confondre les deux de leur forme habituelle et régulière.
, PARTIE III. - CH~PITRE Ill.
thèse générale, que la vàleur de èes abréviations est plus ou moins arbitraire,
et qu'elles sont susceptibles d'admettre plusieuts interprétations différentes.
Mais, à côté de ces abréviations variables, on eri rencontre d'autres qui sont
fixes et qui représentent lHie' ]e'ttre, une syllabe, ou mêm~ certains' mots par~
ticul,iers. Ces :abrévia:tions consistent tantôt dans des lettres superposées 011
conjQintes àides lettres ordinaires ou à des lettres abtëviativés, 'tantôt ~àns
dès signes SPéciaux, empl?yés isoiémeilt ou combinés avec'diversélémeritsde
l'alphabet. Citons les principaux exemples de ces différentes 'abréviations: ,! '
, ' , •
1° Superposition d,e l'a: gtja gratia,ptllm pratum, q qua, Çj:.qu~m~i gerga, p pr~tereà, eŒ et, cœtera.
~o Supe ..p~si~ion de ri.; èmen crimen, jmf prilL~,la tri~~ t sibi, t tibi, 'u ub,i, g, igiiur. L'i surmonté
, dû 'sig~e· peut être superposé: pClpmm principium. ," , '
. , - '. .
3° Superposition
.
de 1'0: l'et retro, mÏsplcere introspicere, ~ '~r9à, ru modo,
.
q quo, il.-, vero, x
.~.
Christo.
'.
, , '
4° Conjonction du b et ~u, signe p : compare comprobare.
5° Conjonction du q et du signe d : :<1 quod.
6° Conjonction du d avec le.signe q: : qquid.,
7° Conjonction des signes Il et d ; q qaidem., ', " '" ,
8° Çombinaison de, l'e et du t cursifs: &et, ten& tenet. De là: &. qui signifie e~iam; et quelquefois f!~nl,
" eret, ou. eter: ten&. ten~nt ou teneret; *,nuf. ~t~rn~. : " :' . " " ' .' ,
gO Syllabe finale rumreprésentée par l'r tranchée (il) ; meoil meoram" .q?O~ quorum, Le même signe
se rencontre quelquefois pour les finales ram, ~as, res, ris: cOil coram, libil libras, anteceffoil. an-
• • .•. • ", ,,". ~,' t~.· '-.1'
.tecessoris ou antecessores'. L'R capitale tranchée (IV) signifieresponsoriam dans les missels, respondeo
dans plusieurs manuscrits de philosophie', et rex, régis,' etc. dans les actes. . ,
10° Point placé au-dessus de rh et de ru : li hoc, ù ut:
, .' 1
19° Signes particuliers représentant les mots enim, est, et: l:I:enim, 't est, ,et. Le signe, modifié
de la manière suivante 5 signifie etiam. li s'emploie aussi en composition comme & et & : teu, tenet,
ten5 te ne nt ou teneret.
20° A ces différents signes il faut ajouter l'e à cédille qui remplace l'œ : qu~ Cfuœ. La cédille est
quelquefois réunie à la lettre Cf, quand cette leure est surmonLée d'une abî'éviation; en sorte que
le mot quœ pouvait s'abréger des deux manières suivantes (q et !.il ; mais la première abrévIation
peut se traduire par que ou quœ, et la seconde par quœ seulement.
cursifs deviendra évident si l'on examine les a des mots aeterni et condempnatum
dans le fac-simile n° 6 de la planche XII; il ne faut donc pas s'étonner que l'a
se rencontre sous cette forme dans les abréviations des chartes et des manus-
crits. On le retrouve figuré de la même manière dans les premières éditions
du xve siècle. Il ne faudrait pas croire cependant que cette lettre a toujours été
tracée de la même manière. D'un côté, l'a superposé conserve quelquefois la
forme minuscule; de l'autre, le signe w subit souvent des altérations plus ou
moins considérables, dont on trouvera quelques exemples en vérifiant dans
la série des fac-simile les indications suivantes: 1° Pl. VI, n° 5, première moi-
tié de la 2 Qigne, abréviation du mot aqua; 2 ° Pl. VII, n° 9, en tête de la 1re ligne,
abréviation du mot prœterea; 3° Pl. IX, n° 3, deuxième colonne, 3 e ligne, abré-
viation du mot antequam; ;même colonne, 5c ligne, abréviation du mot forma;
4° Pl. X, n° 5, fin de la 7e ligne, abréviation du mot antiphona. L'a était le seul
caractère qui changeât de forme quand il servait de signe abréviatif"; ri et 1'0 qui
étaient souvent employés de la même manière, l'e, ru,
le c, l's, etc. qui étaient,
quoique plus rarement, superposés à d'autres lettres, conservaient leur figure
ordinaire; mais comme la superposition de ces caractères, surtout celle des
voyelles, entraînait ordinairement la suppression d'une ou de plusieurs lettres,
les abréviations qui en résultent peuvent encore présenter quelque difficulté.
On a dû cependant ranger ces abréviations parmi celles qui ont une valeur
1
PARTIE III. - CHAPITRE III. 4.57
spéciale, parce que la lettre superposée entre nécessairement dans la compo-
sition de la syliabe ou du mot abrégé l . C'est ce qüe l'on peut vérifie:r en
parcourant les exemples rapportés ci-dessus. Quand la superposition d'une
lettre n'entraîne pas la suppression d'une autre lettre, le déchiffrement ne
peut offrir aucune difficulté. Quelquefois, par exemple, surtout quand l'espace
manquait à la fin d'une ligne, le copiste superposait la dernière lettre d'un mot
ou d'une syllabe, et il écrivait les mots diversus, impos-sibile, diversus, impos:-
sibile. Enfin de même que l'on abrége aujourd'hui les mots Monsieur, Madame,
sous la forme suivante, Mr, Mme, on rencontre aussi dans les manuscrits des
abréviations telles que vigin, incar m pour vigilia, incarnatione, millesimo.
lle
,
O
,
LISTE D'ABRÉVIATIONS.
Abbas: aJID Alicl~US ; aé9 Antiphona : antIpho", an, a, a .
Abbati : aJIDI Aliis : aH Apostoli : aptl
Abbatiœ : aJID.Q • Alio modo: aO. Apostolica
, : apltca .
Ablativo : ablto Alioquin : ahoqn Apostolorum : aplo~, aI'jlo~
Ahsentia : abilla Aliqua : ahq Apostolus: aptf
Absolutione : aline Aliquas : aqf Apparenter : appaél
Ahsque : abfJ Aliquid : ah<j, a'd Apparet: apet, ap&, ap", appl, :11
Acceperunt: accepüt· Aliquod : ahqd, a°cl Appartenant: apptelÎ
Accidens : accldüs Ali ter : air, air Appellation: appOD
Accidentales : aclef Alleluia: atta Appellatione ; appne, appttone
Accipitur: acclpi' Alteri : al LI , alti Appert: appt
Accusativum : acém Alterius ; alti • Apprehendite : apphédlte
Achatius: aclî Alterum ; albil . Approver (approuver) : a:ppù
Acri ter: aH Ambitus ; âbIi Après: apf
Action: aôn • Ambulatio : ablo Aprilis : api
Adhœrere : adheré Amen: aJil Apud ; apd, ap
..
Adhibere : adhi'e. Amende: alhde Aqua; aq
Adhuc: adlî Ammonuerunt : amonuef Aqu~ ::aq
Adjutricem: adIUtcé Amoclo: am Aqriam : aq
Adque (atque) : adq. adq; Angelis :. aglts Aquarum : aq~
Adversitatis : adùfrl: Angelo; aülo Arbitror ; arbltr
Adversum : adûf, adùf Angelus; angH Archiepiscopis : afeiiIf, aïepif
Adversus : adûl Angleterre: angl Archiepiscopns ; atepc afepc
Advocale : adube Angulares : aglaref Argumentationum ; arguriltônü
.tE : .Q Angulariter : aglnt Arpent: arp
.tEquali : ~qh Anima : aÏa, aa Arrester: arreft'
.tEqualis ; .Qql Animadvertendnm :' aiadûtêd Ascension: afcen
JEque: .Qq Animœ ; aI.Q Assensu: affu, affu
.tEquivocatione : .Qquocôe Animal : aïal, al, al Assumptionem : afübôé
JEternre : &n.Q Animalis: al Atque: atq;
JEternum; .Qtmi Animam: aïa Atrio '; a10
Affectum; affcril Animatum : aiai Attamen : atIil
Affirmativam : afffâ, afra Animi: ai Attemprement (arrangement): a~·
Agendum : agiid Anni: am tempmt
Agent ou ageret: ag& Anno: aO, aü Attenditur : atédf .
Agit: ag Annos; aM Attribuere : aibuere
Aggregavit: aggaü, aggaü Annum : am, anü Attributum : albui
Agreable: agable Annus : fin, a, a .. Auctoritate ; auéte
Agustus (augustus) ; ag Annuus: ami Augmentum ; augdü
Alberti; altil Ante: aü Augusti ; augl1
Alhertus : al li i Antea : aüa Augustus : auge, aug
Alia : al Antedictre: aüdé~ Aut: a, at
Alire; al Antequam : aüqua, aüq Autem ; aû, a
Alias; aH Antichristos : antIxpof Autres: auis
56
, , ,
ltlt2 ELEMENTS DE, PALEOGRAPHIE.
Avecques : auecqs Castrum: cafif Comment: 9IÏlt
Aventure: auente Cathegoricarum : catnai' Commissis : coiff
Averte: aûte Causa: di, c Communa : côa
Causarum : éail Communi : coi, 9i
Babtismo (baptismo) : bomo Causas : caf Communia: 9ia
Bailli: bail Cause: cae Communiter: 9it
Baptistœ : bapt Certa: eta Comparare : 9pare
Baptiste: bapt . Certain : Clam Comparet : 9pl
Baptizo : bapto Certum : Ct Comparoir: 9pOIr
Bartholomœus ~ otlituf Cervus : ceni Componunt : 9pnt
Beate : bté, oe Cestassavoir(c'estàsavoir) : cefiaff Comporte: côpte
Beati : bti, Dl, bi Ceus (ceux) : ce9 Compos : 9pO'
Beatitudine : OhM Chacun: cnun, chü, clin Composi tio : côpô, 9pÔ
Beatus: btf Chandeleur: chandet Compositionem : 9pm,épôé
•
Bene: bü Charire : cnre Compositionibus : époib
Benedicite: béd Chere: di Compositum : époit
Benedictionem : ben, Cheval : chal Comprehendunt : cphIÏdt
Benefactorum : büféo~ Chevalier: clitr, chtr, cnr Comprehensio : éphnflO
Benefice : onfiee Chevaliers: cnrs Comprehensum : éphüf
Beneficio : büfié Choses: chf Comprobavit : 9paü
Beneficium : biificIÜ Chretienne: xpienne' Concessus : coné
Bernardi : Dnardi, BÎlardl Christe : xpe Concilium : côclhü
Bien: bü Christi : XPl, x' Concipit : éClp
Biens: biis Christianissimi : xplaïfflml Conclusio : éclo
Bituricensis : bItleeIÏ Christianissimus : xpIaiiIull Conclusione : côcluoe , éclot!
Bonorum : D01f, bIÏo1f, b1f Christo : xpo, x Conclusionum : écloü
Bonum: bô Christoforus (Christophorus): Condamnons: 9d'
Bonus: bÔ9 xpofor Condempnati : 9dépü
Bourgeois: bourg Christum : xpm Confesser: cOfeff
Bourjois (bourgeois): bÔlOIS Christus: xpf, xpc Confirmer: côfllier
Breve : bfe, Due Cicero : Cleo Conformare .: côforre
Brevi : bfl, OUI '
Clrca ,
: cca, cc"' Confunduntur : éfüdüt
Brevia : bna, oUla Circonvention : l:conuentôn Conjunctum: élÜcï
Breviter : DUIt, br Circulum : eclm Conjungitur : CÔlügf
Brevius : bÛl9 Circum : èé Conscienlia : 9fcla
Circumquaque : ccü<p Conscriptam : 9fèptâ:
Cadaver ~ cadati Circumscribere : èéfèoe Consequatur : éfeqi
Cœterœ : cï~, d~ Circumscribit : èéfèbi Consequens : éf
Cœterarum : ctaï' Citra: dt Consequi : éfeq
Cœterorum : ct6~ Ci vitas : citas Consequitur: éfeqf
Cœteros : ctOf Civitatum : citat Conservet : 9fuet
Camerarii : camera~ Clericus : chcuf, cléf Consideravit : 9fIdaü
Cancellarius: cané Cognitio : cogtIo Consignificat : éfIgcat
Canonici : caIÏ
Capituli : caplI
Cognovimus : cogUIm9
Collector : coll
Consilium : conf,
. .
9f
Consimilibus : 9fllIb
Capitulo : capo Comes : coli, com~ Conspectu : 9fpéu
Cartam : crtâ Commandements: cômadl Constat : 9fiat
Castra : cafi'" Comme: côme, 9me, côe, 9" Constitutionem : conft
••
PARTIE III. - CHAPITRE !JI.
Constitntioni : 9ftoï Cum: cil, é, 9, :> Deum: Dm, dm, dlÏl
Consnle : cof Cuniculum : cumct Deus: duf, dé, D9
Consulibus : cori, conif Cur: c Devers: deus
Contemptu : 9tu Cura vit : curail Diabolus : dm1u1
Contenant: 9ten Currentem : crété Diaconi : dlaé
Coiltendere : étéde .Currere : Cre Dicendum : dlCéd
Contineri : côtmi Currit: clt Dicere : dre
Contingit : côtig, êtig Cursum. : Cfil Diceretur : dlèe!
Continuo: 9tô Custodire : ctodlrc Dicimus : dmf, D9
Contra: coni, côi, éi, 9i,:>i, 9w , cô, Dicitur: dl'
é, 9. Dans: d Dicta: déa
Contracta: 9téla Dativus:datf Dictœ: dt~, dé~
Contradictione : 9tdéoé Datum: dai Dicte (dile) : dée, d
Contrahunt : é'fui David: dû, dd Dictarum : ~éa~
Contrapositionem: étpôé De:d Dicto: déo
Contrariœ : 9trI~, 9rl~ Debet: di, dl Dictorum : déo~
Contrariorum : 9trIO~ Decembris : decemn Dictos : déof
Contrarium : ém.ü Decernentes : deènétl Dictum : dICi
Contre: coni, 9t, côte Decernons : deènôs Dictus : déf
Contristando : 9tftâdo Decet : dec'? Dicunt : dlci
Controversia : 9tûsla Declaration: dedon Dicuntur : dnl'
Contulimus : 9tuli Decretum : deèl' Die: d
Conturbentur : 9tbét Dedit: dd Dies: d
C'onvenance : conuen, Defenderem : dfcndé Differentia: ·dlffrâ, dfla, dia·
Convenienter : 9ueméi Defuncto: dfilto Differentiam : difffâ
Convenit : éuen, 9Uen Defunctus : dfili Differentiarum : dlffraf
Conventu : 9tu Dei: Dl, dl, di Diffinitio : dlffô
Conversa tus : 9ûfai Deinde : deu), du) Diffinitione : dlffoé
Convertantur : 9utâ'l: Demonstrat : dmôft't Diffinitioncm : dlffôé
Convertendum : éütédü Denarius: d Dilecti : dltel
Converti: côüb Denier: den, d Dilectissimi : dltml
Convertitur : côilbt Deniers : dens Dilectum : dltcm
Convincent oa convinceret: 9uic& Deo : Do, do, dô Diligemment :dlhg
Copulantur : coptai Deprecativam : dpcaiâ "" Dimidium : rdlmld, di
Copulativum : coptbil Derechief (derechef) : deredï Dioceseos : dlOé
Coram : co~ Derelinquas : demif Discedunt: dlscdï
Corporelment (corporellement) : Describere : dfCbe Discretio : dlf6bo
corpehüt Describitur : dfèbl' Discretione : dlSéboé, 'dlSè~:Iôe
Corporis : corpls Desiderant : deiidat Discretionem : disébôé
Crastino : ~io Desiderativam : dfldaiâ Discretus : dlSét,dlfèi
Creavit : eaUlt Dessus: deif9: deff Disputabitur : Q.lsputalJI'
Crediderunt: credldüt Dessusdite : deffd, defd Distrahitur : dftrah"
Creditur : èdl' Determinandum : diiâdü Dite: dte, d
Criee: èee Determinantur : dtiai ... Diversis : dlufJ
•
Crimen : <':Iil Determinare : detiar. dtiare Diversus: dlM
Crisma : Uma Determinavit : dtiaü Divina: dia
Cujus: cui, éi, c, cui Detorquetur : dtorqt Divino: dio
Cujusdam : Cd Detrimentum : dtrlIÏlt Divisio : dlUÔ
56.
., , ,
ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
Divisiones : dmoéf Episcopis: ep]f Falsa : fla
Divisionum : dlUOii Episcopo : epo Famulus : famU
Dixerit : dlXit, dd:lt Episcopunl : epm Favere : faue
Dixit. -: dIX. Episcopus : epf, eik Februarii : feD
Dolium : dot Epistola : epta Fecit: feë
Domine: diie Equus: eq9 Femina: feia
Domini : dUll, diil Ergo : g Feminis : femÎ!
Dominica: diica Eris : eH Feodum : feod
Dominicus : diilC Erit : ef, eit Ferè: fé
Dominium : dÙIÜ, dniUl Erunt: ef Feria: feia, frii, fia
Domino : diio, dno, do Eschequier (échiquier) : efcner Feriata : Hata
Dominum: düm Escript (écrit) : efcf Fermier: friuer
Dominus: dUIS, dM, diil, d09, düs Especial (spécial) : efpal Festo: fo
Donner: donù Esse: éè, éé, eé F estum : fUl
Dubitatur : dii Essent: éét Fidelis : fidet
Dupliciter : duplf Est: é, '+- Fieri : fi, fi
Duraturum : duratü Est: è Figura: figa
Dyocese : dyoc Et: ?, &: Figurativa : figata
Dyonisium : dyoù Et: ?, &: Filius: fit, ré, fi
Et cœtera: ?c,?ë Finaliter: fiiiht .
Earum: eaf Etenim : .,enï, .,é Fit: f'
Ebdomada : ebda Etiam : .,lii, "7, & Forma: foi~
Ecclesia : ecda, eccii Eum: eü,ém Forlerece (forteresse) : foriece
Ecclesiœ : ecd~, eccé Evangelio: eua O
Fourfaiture (foifaiture) : fourfalte
Ecclesiam : ecdal, ecclam Evangelista: euagt Frater: frai, fï' .. F'
Ecclesiasticus : eccii.fttIë Excepter: except Fratres : ffef, frf
EcÎam (etiam) : eë Excepto: eX Fratri: ffI
•
È con verso : e 9Mo Excommunicata : excoia Fratribus : fflb, ffllJJ
Effectu : effcu, effü Execution: exon Fratris: frlf
Effectus : effcf Exemplo : eX Fratrum: frm
Ejus: ei, e9 Exhibere : exhfe Frere: fre
Elementum : elelÏlt Exiens : eins Froment: froul
Elemosina : etla, eta Exigeret : exig& Fructum : frem
Elemosinarius : elari .
ExIstcns: "
einf Frumentum : fJ'm
•
Elemosinis : el!( Exislentibus : exütIb Frustra: fHra, nt
Emendentur: eIÏldent Existere : eXlftè Fuerit : fuît
Emergente: elllgéte Explicit: expIé Fuit: fut
Enchierement(enchère): encneIÏlt Expressement: expffeIÏl Futurum: fuhu, fUlm
Enchieri (enchéri) : encnl Extinguere : extlDge
Enim : eni, eil, ém, é, ii , l i E xtra: ext, ex
UI W'
Garrant : garr
Ensuivant: enr• Gaudio: gaü
Enteriner: enuner Facere : face, ffe Gaufridus : gauf
Enumeratio : enuabo Facit: faé Genera: güa
Enuntiativam : eiibatâ. Facta: féa General : gÎlai
Enuntient : eiibét Factam : fcam Generaiis : gnal
Envers: enus,•enu .
Facto: féo Generetur : guet
Episcopatum: epatü Factum: fcm Generibus : giilb, g ...nb; giilbl
Episcopi : epl Factus: fcf Generum : giiü
PARTIE III. - CHAPITRE III. 4lt5
Genitivo : gn io Heritage: liltage Ineonvulsa : i;)wlfa
Genitivus : gnif Hic: fi Ineulpantes : ictpatef
Genuit : geIÏ Hic lege: li 1 Ineumbere : iébè
Genus: g Hinc : he Inde: llÎ
Gerimus : S'Jill Hoc: Ji Indeterminatum : lÏitiai
Geritur : geit Hoirs: lis Indietio : mdéo
Gloria: gla Homagium : homag Indietione : mdeoe
Gloriam : glal Homerum : hOOlÜ Inest : i-..
Gloriosum : gtofü Hominum : hoim, hoiü Inferentia: Hb
Gouvernement: gouùneolt Homo: ho Inferentiam : ifra
Grace: gce Honorabiles: hon W
Inferius : mflus
Grammaticorum : gmatlco~ Hons (homme) : Mf Informare : mforï!e
Grans (grands) : gns Hora: hoa, how Infra: ifra, 1'"'
Gratia : gra, gra Huc: he Inhrerere : ihte
Gratiam : gram, gf"m Huic: he Iniquitas : )ujif
Gratiarum : gr-arü Hujus : hui, hi, h Inquit: iqt, mq., iq.
Gratias : graf Hujusmodi : huimoI, hmOi, hol. Insigni : ifIg
Gratiosa : gfofa Hune: hé Insignia: ifIga
Gravamen : guaIÏl Insin t : ifIi
Grave: gue Ibidem: Ibnl, Il'i Inspieit: ifplé
Gravem: gué Idem : Id, Idel Instrumenta : mftra
Gregem: ggé Ideo: IÔ Instrumentum : mftnÏl
Gregorius : gg Id est: i: Insuper : mfup, mfpr
Gressus : gfr Idus : Id Insunt : if
Guerre: gre Igitur: Igl!, Ig!, Ig, g, g Integraliter : itghi
Guillaume: gUltt Igne: Ig< Intelleetum : mtltcm
GuiUelmus : gUlttf IlIa : I
W
Intelligeret : mtelhg&
lllis : lit Inter: mi, ii, ii
Habeant : hâi Illud : Illcl, Id Interdietio : midcô
Habeat : hat Immediate: uÏle tc Interdictum : iidélll
Habemus : hOlf Imperativam : ipaiii. Interdictus : ïtdëf
Habent : hüt Imperator : Impr, Impf, Ii;r 1nteres (intérêls) : m tes
Habentibus: hIÏtIb Imperatori : ipn Interesse: mieé, iiée
Habere : hfe, hr-e, lire Imperatrix: : Imprx ln terest : H-..
Haberet : hf& Imperfeetus : ipfeét' Interest (intérêt) : mieft "
Habes: lief Imperpetuum (in perpetuum) : Interim : Hm
Habet: hi, lil Impp Interitus : itii
Habitare : liltare Impositio : ipo InteIjacent : iÏlae&
Habitent: JÏItent Impositum : ipoii Interjectiones : iÏleétlOü
Habitu : liItu Impossibile : ipM Interpositum : iipoii
Habituros : hitf Imposterum (in posterum) : i j>eru Interpretationem : iiptôé
Habuit : hüIt Imprimitur : ipmIi Interpretatur : itpta!
Hœc:li Impropria : ipii Intra : il
Hœredes : lied Inanimatum : iaiai Intrabunt : m'lbt
Hreres : lief Incarnaeionem : icÏ(naconé Intro : il:
Harum: har Incipit: mép, Ïclp Introducunt : itduét
Herbergamen tum : nnganüü Ineireumseriplus: ièéfèpi Introeuntes : iteütef
Herberjuge (logement) : liolage Ineomprehensibilis : iéphiiflbIl Invenitur : iUélt
446 ÉLÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
Inyentum: lUélü, Ïuét Lectio : !co, .lé, lé Martyr: mi
Ipsam: ljiam Lege: 1 Martyrem : mfem
Ipse : ljie Legere : lege Martyris : mafIf, lllfif, :iïmf
Ipsi : ljil 'Legimus : legi Martyrum : mai'
Ipsis : ljiI" L~gitime : tlÏme, tme Mater: mi'
Ipsius : ljims, ljii Legitimi : lél Materia: maha, III
Ipsos: ljiOI Leritage (l'héritage) : lItage Materiam: maüa, mam
Ipsum : Ipf, Ipm, Ip Lettre: Ife Mathrei : mat1h
Irrationale : uroal, Id, Leur: le~ Matrimonio : mio
Israel : Ifr! Lever: leu Matris: maH
Ita : Ii, I
W
Liben ter: tr Membra: mbw
ltaque : ltaq., ltaq;, ltacp, 1(P Liber: ho Memor: méor
Item: lÏm, It, im Libere: hM Memorandum : memo~
Iter : It Libet : li, II Memoria : meolÎl
Iterum : lim Libra : 1 Mens: lif
Libres (livr~s tournois) : lor t Menses : méf, menf
Jam: la J.,icentia : hiiIa, hna, ba ~ hé Mensis : lif, li
Jamdictum : ladém Licet : he&: , he" hCI, 1; Mensura: lifura
Jehan: len, Jen Ligius : hg Mente: lite
J ehrusalem ( Jérusalem) : lehrlm Litterre : lf~ Merci: mel
Jerosolymitana : ultana Litteram : Ifal Mercredi: rllCredi
Jerusalem : Irlm, Ihn LiUeras : liaf Mere: me
Jesu : Iliu, inu Litteris: tnf Mereamur : meam
Jesus: Inf, Inc Livre: 1 Meretrix : meti
Johannes: lohM, IOn Locuntur (loquuntur) : loét Messire: mef
Johanni : lonl Loquetur : loq:i M estier : meft'
Jour: 10 Loquimur : loqm Meus: IiIf
Jungitur : lügf Ludovicus : Lud Michel: mlcn
Jura: ia Luna: 1 Mihi: fi
Juraverunt : iaueft Miles: mIl
J urisdiction : lUtdéon Macerata : maéata Millesimo : mlllIo, mlH, ru
Jusques: lUfqf M agdalene ( Madeleine) : magdat Misericordia : inia
Justum: il: Magis : mag Misericordialiter : mlfôIi
Justùs : if Magister: magr, mgr, mf Misericordiam : miam, miro
Juxta : lUX, ita Magno: mag M isericors (miséricordieux) : mi·
Magnum: magnü, magfl. flcorf
. Kalendre : kat, kt Magnus: mgn9 Modo: mod, mo, m
Kalendarum : kld'rm Male: mal . Modos : nIf
Kalendas : kt Malo: l'Mo Modum: mü
Karactere : karaéle Mane: mne Momentum: momt
Karissimi : krill .HIaniere : mame, mane Monasterii : mo~
ID ID ,
Karissimum : kl~m Marca: mr, lU, m. Monasterium: mon m , mon
Katerine : kahne Marchia : mcn Monnoie : mon
Marchio : :iïucn Monsieur: moni
Lapis: lai> Marchioni: mrenl Mortalis : m.
Latratus : lan Margarita: marg Moult: mit
Latroni : latm Marguerite : margite M oastier (monastère) : mouft'
•
Laudibus : laud, lb Maria: ma Mulier : mL!!f, mir
PARTIE III. -.:. CHAPITRE III.
Multitudine ~ mlbno Nominativos : niof Officiis : offiis
Multo : mlto Nomine : nOlll, noe Officio : offo
•
Multum: mlt Nominibus : noib Omelia : omel, olia
Mundi : IÏldl Nominum : noïü Omne: oé
Non: il Omnem: oé
Nam: na, il Nonas: non Omnes: Of
Namque : naq. Nondulll : ildü Omni : oi
•
Nativitas : natîtas, nat Nonnisi : nn Omnibus : oib, oib;, oib,
Natura : nata, nata Nonnunquam : nnq Omnino: oïo
Naturaliter : nanr Noster : nr, or Omnipotens : ompf
Naturam : nata Nostra: nra, nr Omnium: oiü
Nec: nC, Dl Nos.trœ : nr~, nî~ Onere : one
Necessaria : nééla, nCCla Nostram : nanl, nra Oportet : opt
Necessario : neèo Nostrarum : nb; , Opponit : opoït
•
Necessarium : neèm Nostre Seigneur: noi Opportun a : optua, opp·
Necesse : néce Nostri : nn, il Oppositio : opô
Necessitas: neèaf Nostris : nflf, nus Oppositionis : opoif
Necessitatem : neëaté Nostro : nro Oppositum : om
Necnon : nCii Nostrorum : nro~ Oratio: oro
Negabis : negan Nostros : nrof Orationem : oroem, orôè
Negatio : negô Nostrum : nrm Orationum : oroii
Negatione : negoë Notaire: not Ordinatiollibus : ordbn•
Negationem : negôé Notandum : notâd Ordinis : ordif, ormf
Negationis : negoif Notarii : noru Orleans :. orb, ort
Negativam : negii Notarius : norlUf, noïf, not Ostendere : ofiiide
Negaverat : negaüat 1Vostre : nre . Ostenditur : ofiiidr, ôndé
Negligentia : llegha Notum : noi Ostensum :'oiifü
Negotio : nego Nous: no' Oster ( ôter) : ofi'
.. ,
Nemllli : II Novissimo ; nOUlffo Overtement( ouvertement): ou teInt
Neque : neq., neq;, neql NuHa : nlla
Nequeunt : neqüt Numeri; nÜI, nui Paieront: palett
Nequit : lleqt Numero: nuo Papa: pp
Neutri : neuf Numerum: nüm, nuIÏlü Papali: pph
Nichil (nihil) : mc1i Numerus : nM, nunui Par: p
Nichilominus (nihilominus): Nunc: né Pardevers : pdeûs
I1lClio' Nunquam : nq Pardonne~t : pdonù
Nihilominus : no' Parentela : pntela
Niger: mg Obedientia : obèla Parisiensis : pIf
Nigra: mg Obedientiœ : obedl~ Parisis: par
Nisi: il Obiit : on Parisius : plfi, paf
Nobis : nOD, nob, Obliquus : obhq' Pari ter : pli
Nobiscum: noné, nob,é Obolus : on, 0 Parlement: plenlt
Nocturno : nO Occasione : occon Parroisses : prOlff
Nomen : nOlil Occasionem : occoné P.ars (parts) : ps
Nomina : noia Octava : oeta Part: pt
Nominantur : nolât Octobri : octon' Partem : ptem
Nominativi : nolah OcuIi : och Pater: pat, pr, pl'
Nominativo : nio . OcuIis : ocut Paterentur : patent
448 ÉLÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
Pilterna : prna Poitiers: pOlis Prœsbitero : pfbfo. poro
Patet : pl Pontificatus : poni Prœsbiterum : pom
Patrem: prm Populi: pph Prœscriptis : pftptIf
Patres: pref Populo: ppto, pto Prœsens : pféf. pM
Patri : prl, pn Populum : pplm Prœsentandum : pÏltâdü
Patriam : phil Populus : pptf Prœsente : pilte
Patriarchœ : patlie Porteur: pori Prœsentes : piltef. pÏltf
Patris : pM, pif Positionem : poé Prœsenti : pilb
Patronaige (patronage) : paLllalge Positum : poii Prœsentia : pilha
Patroni : prom Possent : poff&: Prœsentibus : pÏlhb9
Patruis : pUIf Possession: poffon Prœsertim: pfbm
Peccati : pééI Posset : poff& Prœstiturum : pftltii.
Peccatorum : pcco~ Possibile : p91e, pM Prœter : pret, pi
Peccatum : pcém Possit : pi Prœterea : p
Pecunia : peéIa Possunt : port Prœterito : pio
Pentecoste : péi Post : pt, p, p9t Prœteritum : phi
Penthecoste : pethct< Postconsulatum : pc Pravè: pue
Per: p Postea: pea Precum: pé
Perches: pcli . Posteriora : ptiora , Predecesseurs: pdeceff
• , Prelat: plat
P ercurrere : pcre Posterius : p9tei9, pH
Pere: pe Postfacto : ptfco Premier: proIer
Perfecte : pfée Postmodum : ptmodü, jJlil Prendre: }lndre
Perhibere : phrc Postquam : PlI Presence : püce
Periculo ': plelO Postremo : p9tmo Presens : püs
Perierunt : pler Poterit : poht, poht Presentes: pfent
Perpetuellement: pptuchïü Poterunt : poiüt Prestre (prêtre) : pH
Perpetuum : PIjm Potest : pot, pt Pretio'sissimo : plffImo
Perquiramus : pqralil Potestas : ptaf Preudes hommes (prud'hommes) :
Perquirere : pqrè Potestate : ptâte, pftate lludes hômes
Personaliter constitutus : p 9 Potestatibus : pfatIbl Prevos (prév6t) : puos
Personarum : p.~ Pour: p Priere : pere
Pers on as : pas Pourpris ( enclos) : pourps, ppns Prima : pma. pa
Personne: pfoe Pourveu (pourvu) : pueu Primitiva : pmlia
Pescherie : pefclile Prœ : p, p Primo: pO, 1 0
Petri: pei Prœbet : pbl Primus : pIh, i
Philippe: P.lic Prœcepit : pcep, pcep' Principio : pClplO, pno
Philippus: Pli Prœdicantur : pdÏlr Prions: pons, pos
Philosophorulll : plioi' Prœdicari : pdri Prior: por
, Pictavensis : plét' Prœdicati : pdtI Pris (prix) : ps
Placita : plIa Prœdicatum : pdi Prisiee (prisée) : pflee
Plœraque : ptaq; Prœdicta : pdëa Prius : pur, p9, p'
Pleniter: pleit Prœdicto : pdio Privatio : puô
Plenté (quantité) : pléte Prœdictorum : pdlétO~, pdéo1,l Privé: pue
Pluralis : plat Prœdictus : pdéf, pd Privileges : pmleg
Pluralitas : ptahtas Prœmisisset : pmlflff; Privilegii : pmtll
Plurimum : ptlmü Prœmissis : plff Probare : pare
Pluseurs, plusors .( plusieurs) Prœpositus : ppoii, ppf Procer : pê
pluis, pluf Prœsbiter : piDr, jior, prefDt Procerum : pêum
PARTIE III. - CHAPITRE III.
Prochain: pcn Punctum : put Quibus : qb, qb;, qbl
Procreare : peare. Quibuscumque : qhcq.·
•
Procura tore : pcuré Qua: q Quibusdam : qbd:, qb;d
Procurer : pcur Quadragesima xl" Quicquam : qcq . .
Procureurs: I)curs Quœ: q, q Quicté (quitté) : qcte
Prodes hommes (prud'hommes): Quredam: qd Quid : qdq, .
pdes homes Quœlibet : qhb&, qhb'7, (lhbi, ql; Quidam : qdâ, <id
Produxit : pdux Qurestio : qo QiIidem : qde, q, q
Proeve (preuve) : pene Quœstionem : qOl Qaiex (quels) : qex
Profectibus : pfcib; Quœsumus : qé Qu'il: ql
Profit: pfit Qualis: ql Quin : qn
Profiteri : pfih Qualiter : qtt Quinto: <pnto
Prohibere : phfe Qualitercunque : ë'Itréq; Quintus : qni
Proinde : pui Quam : qnl, I}l, q, q:, 9 Quippe : qpe
Prolecta : pica Quamplurimi : q:ph Quo: q
Prometons (promettons) : pmetos Quamvis : qUIS, q:UIf Quod: q, qd
Promiserunt : -pnuiunt Quando: qii Quodam : qdâ
Pronominibus : pnoïb; Quandoque : qiiq., qilql, qÜI Quodammodo : qdànl, qdlh
Propheta : pp lia Quanquam : qq, q:q Quoddam: qdà, 'qM
Prophetam : pplia Quanque (quelque que, autant Quodlibet : qdll
Prophetarum : pplia~ que) : qnql Quolibet : qhhl, ([h
Proponit : poit Quant: qnt, qt Quomodo : qnl
Proposee : ppofee Quantitas : qutas Q':l0modolibet : qqlÎll1
Propositio : po Quantitativa : qutatâ Quondam : qnd, qlÏl
Propositionem : p6é Quantus : qi Quoniam : qIÏl
0 0 0 0
Propositiollum : pOli Quapropter : qpt, qpp Quoque : qi, q., ql, qq;
Propositum : poit Quare : qr, qr Quoquomodo : qqlÎl
Propre : ppe Qua,rterium : qrhü Quorum : q~
Propres : pps Quartier: ({ruer, ({rt QuoruIDdaID : qï-drl
Propria : pa Quartum : qri Quos: qf, <lI .
Proprietas : pelas Quarum: qi' Quot: qt, qt
Proprieté : PI'>ete Quas: qf Quotcunque : qiéq;
Proprium : pu Quasi: q1, q1.
Proprius : puf Quasimodo: q1modo Rachetum (rachat) : racn
Propter : pt, pp, pptr Quatenus : qte', qtüf, qi Rantiers (rentiers) : ranis
Prorsus : prr Quatre :. qtre Ratio: rô, ro
Prosperè: pfpe Quatuor : qtuor Rationabiliter : roâblf
Prosternit : pftillt Que :q Rationale : rorue , r.
Prothomartyris : pthonmf Que : q., q,; q; , qJ Rationalis : roât
Prouchenement (prochainement) : Queant: qât' Ratione : roe.
proucheù' . Quel: ql, QI Rationem : rôé
Preut : put Quelconque: quelc6ql, qlcôq Redigi : td1gt
Proverbium : pü Quelque : qlql Regina: riia
Proximo : px Quem: qué Registrata : r tu
Psalmus: pé Quemadmodum : qUéadmodü, Regnavit : regmt
Publicè : puce quéaduIu, qadmu Regni: reg
Puero: puo Qui: q Relatio : reto
Puissant: pUlff Quia : qa, qt, qa Relegi : ret
• 1 1
Substantivi : funaU,
, fUDati, Terminum : trhn Ubieunque : ùéq;. Ù91
fUDÏl Terminus: ml, if Uliilibet : Ublll
Substantivum : futiatmti Ternarium : tiianü Ubique : ùq;. ùqJ
Subtilement: fubtlÎrht Terra: ira, tfa Ulterius: uHi
Subtrahitur : fubut Terrre : ir~, tf~ Ultimus : ult
Subtus: lhi Terram : irii Un de : un
Successeur: fuceeff Terre: ire Uniuseujusque : unicq;
Successoribus : fueeeff T errouer (terroir) : irouer Universalem : ülèm
Suffisant: fuffif Tertius: H Universalis : umMal .
Sum: fü, î Tesmoing : tef'Ïl Universaliter : unllifalf
Sumptum: fütü, fût Testament: tefiaIÜt Uns: ur
Sunt : fi, î Testamento : tefiô Usque : ùq;, ufl}
Super: fup, ft Testimonio : tefiio Us que quo : ufcpq, ufqq
Superbit : ffbü Testimonium : tefilô m Ut:ti,ü
Superius : fupi Theobaldus : tli Utraque : uiq;
Superstes : fupfief Theodosius: tnodf Uxor: ux
Supra: fup Thesauriarus : thef Uxore: uxe
Supraseripti : fii Tholetano : thoIo.
Supraseriptus : {hif Tholosa : thota Vaeatio : uaé
Supremus: fUpUl Tibi : t Va dia : uad
Susceptionem : fcepbô~ Totidem : totldJ Valench iennes (Valenciennes)
Suseipere : felpe Totum: toi valenen
Suseipit : fc.p Totus : toi, to' Vel:ul,l
Susdit: idlt Touchant: touen Venant: ven
Sassistant (subsistant) : {fIfiât T oarno is .: tourIÏ, i, i Venerabilis : uenabhf
•
Sustentamentum : {tëtarüi Traetatum : tetai Vep.erandi : uan
Sustentatur : ftëtat Traetatùs : tetai Venerando : uenando
Tradens : 'ïdëf Veraciter : ucracli
Tamen : tanl, tii, tJÜ Transcript : tnfenpt Verba: üba
Tandem: hi Transiens : 'ïnflenf Verbis : ün, uD
Tanquam : taq Transitus: 'ïnM Verbum : iibü"
Tantum : tâi, tril Transpositio : infpô Veritas : ültas, ultas
Tantumdem : tIildë, trhd Transvehendum : tnfuëdû Verité : uite
452 ÉLÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
Vero: li Vicecomes : mè Vocativum ; uochn
Veros : ur Videatur
. : mdat Volunt : uolt
•
Versus : ur, ùf9 Videlicet : mdl, mdl, ml Vous: uo·
Vertu: utu Videmur : mdlll Vulnere ': wlIie
Verum: ÜÜ, UÜ, üm Videntur : mdnf
Vesperas : uef,.'
ufw Videretur : mdei Willelmo : wHo
Vespres : ueflls Videtur : mdl' Willelmus : wIHf, Will
Vester: ur Vigilia : mgïa, VIgI~
Vestra: nra Vinculum : uïclm Yeme (hiemeJ : yée
Vestrœ : ur~ Virtus: ùi . Ymnus : j'nui, y9
Vestri : uÏ'l Visum: ml Ypotheticis : ypotJf. ypCIf, IpClf
Vestris: uhf Vivere: mue
Veteres : uetëf, uetef Vixerimus : miImus Zodiaci : zoe.
-
Après avoir étudié dans la liste qui précède la forme et la valeur des abré-
viations qui se rencontrent le plus ordinairement, on doit pouvoir réussir à
déchiffrer quelques passages dans lesquels on retrouvera, sinon les mêmes
mots, du moins les mêmes combinaisons. Nous avons cru devoir choisir de
préférence des exemples empruntés à des manuscrits dont quelques échan-
tillons se trouvent reproduits dans les planches qu~ sont jointes à cet ouvrage.
Les deux premiers morceaux, qui sont extraits du manuscrit 1310 de Saint-
Germain, sont gravés en partie dans la planche VII, sous les nOS 3 et 4. En com-
parant ces fac-simile avec les caractères spéciaux qui les reproduisent, on
pourra se faire une idée exacte du degré d'imitation auquel il était possible
d'atteindre, sans s'éloigner des habitudes de la typographie. On remarquera
'par exemple que les signes abréviatifs ne sont pas toujours placés par les écri-
vains au-dessus de la lettre qu'ils affectent; mais qu'ils occupent souvent une
position intermédiaire, en sorte qu'ils pourraient se rattacher tantôt à la lettre
qui précède, tantôt à celle qui suit. Si nous avions voulu tenir compte de ces
variations accidentelles, il aurait fallu augmenter, dans une proportion consi-
dérable, le nombre des caractères typographiques. Il a paru également inutile
de reproduire les ratures ou les surcharges du genre de celles qu'on peut
observer dans le mot quinqllB (6 e ligne du fac-simile n° 3 ), et dans le mot seeZ
( dernière ligne du fac-simile n° 4); mais nous nous sommes attachés à copier la
ponctuation 1 souvent fautive des manuscrits, et nous avons même figuré les
exponctions, c'est-à-dire les points placés au-dessous de certaines lettres pour
indiquer qu'elles doivent être considérées comme nulles .. ( Voy. le mot dissen-
tiunt, qui termine le fac-simile n° 4). Il n'eût pas été impossible de confondre
1 Celte ponctuation consiste surtout dans l'em- auquel on substitue quelquefois le signe sui-
ploi du point dont la valeur est très-variable. et vant ("'J.
PAR TIE III. - CHAPITRE III. i't55
dans l'impression, comme dans l'original, des mots qui devraient être distincts,
et de séparer entre elles des syllabes qui devraient être réunies. Ces incorrec-
tions, qui sont fréquentes dans les anciennes écritures, augmentent beaucoup,
sans doute, la difficulté du déchiffrement; mais peut-être y avait-il plus d'in-
convénients que d'avantages à les transporter dans la typographie. Nous avons
dû aussi modifier la position et la dimension de certains signes abréviatifs,
pour ne pas accroître les nombreuses difficultés du travail des compositeurs.
Il est inutile de faire observer qu'il a fallu conserver à chaque caractère sa
forme actuelle!, et qu'il était impossible, à moins de prétendre à toute l'exacti-
tude d'un fac-simile, de reprodui're certaines lettres onciales et cursives que la
minuscule employait de temps en temps. Aux lettres onciales, employées comme
grandes lettres au commencement de certains mots, on a substitué, pour
rendre l'intention de l'écrivain, des lettres capitales qui n'indiquent pas tou-
jours, comme on le verra, le commencement d'une phrase, parce que cette
distinction n'était pas exactement observée dans les manuscrits. On s'est con-
formé à l'origipal pour la manière d'écrire les noms propres, c'est-à-dire que
la plupart commencent par une lettre minuscule. Dans la traduction qui est
placée en regard, on s'est attaché au contraire à rectifier la ponctuation et l'em-
ploi des grandes lettres, d'après les usages. de la typographie; mais comme
cette traduction était destinée à donner l'interprétation exacte des abrévia-
tions, il a fallu y conserver les fautes d'orthographe et les erreurs matérielles,
en se bornant à les signaler dans des ~otes rejetées au bas des pages. Pour ne
pas multiplier ces renvois à l'infini, on ne s'est pas occupé de rectifier tout ce
qui tenait aux habitudes du temps, comme par exemple edicio pour editio, apel-
lamus pour appellamus, etc. Par la même raison, on a imprimé avec 1'e simple
tous les mots, qui, dans le manuscrit, ne renferment pas 1'e à cédille 2.
Le dernier morceau est emprunté au manuscrit qui a fourni le fac-simile
n° 2 de la planche VII: S'il ne présente aucun intérêt sous le rapport du
sens, il a du moins l'avantage de réunir une assez grande quantité d'abrévia-
tions pour préparer d'une manière utile au déchiffrement des textes originaux.
1 Il faut excepter toutefois la lettre s à laquelle thographes n'était exprimée. En effet, il est plus
on a donné la forme suivante (f), que l'imprime- naturel de décider ces cas douteux d'après la géné-
rie employait encore pendant le siècle dernier. On ralité des exemples analogues que fournit un ma-
s'est aussi conformé aux originaux en conservant nuscrit. Cette méthode nous semblerait devoir
la distinction de ri sans point et de l'i accentué. être adoptée même pour la publication d'un texte,
2 Comme l'emploi de l'œ ou de l'e à cédille est et nous avons cru pouvoir la suivre avec d'autant
extrêmement rare dans les manuscrits auxquels moins d'inconvénient qu'il suffira de consulter les
ces extraits ont été empruntés, flOUS avons cru de- caractères ab~éviatifs placés en regard de la trans-
voir imprimer aussi par un e simple les syllabes cription pour rectifier ce qu'il y a d'hypothétique
abrégées dans lesquelles aucune de ces deux or- dans l'orthographe de tel ou tel mot.
[154 . ÉLÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
EXTRAITS
DU MANUSCRIT DE SAINT-GERMAIN, N° 1510.
DE GENERIBUS et speciebus diversi diversa sentiunt. Alii DE GENERIBUS., fpeb;. dlMI dlllfa fentlUi alH
namque voces solas genera et species universales et niiq; uocef folaf. gnà . ., fpéf. umûfalef . .,
singulares esse affirmant, in rebus vero nichil borum flOglef. ee affirmiit. ï reb; il. mcn ho~
assignant. Alii vero res generales et speciales universales aifIgnant. AlH uô ref gnalef ., fI'lalef umûfalef
etsingulares essedicunt; sed et ipsi inter se diversasentiunt '. ., figlaref ce dlCÜt. S; ., Ipfl ii fe dlMa <;l!fféb.Üt.
Quidam enim dicunt singularia individua esse 2 et species, Q'dii eni dlCÜt figlana idlUldua ee! &: fpM
et genera subalterna et generalissima, alio et alio ., gna fubaHna . ., gnah(flma. aho ., aho
modo atenta 3. Alii vero quasdam essentias universales m. atenta. AlH uô ('rfdii eenb.af umUfale"
fingunt quas in singulis individuis totas essentialiter figüt qf i fighf idlUldmf totaf eenttalf
esse credunt. Harum ergo si qua rationabiliter stare possit ee credi. Ha~ g. ft q rôablhi fiare po(fIt
discuciamus, et primnm banc sententiam inquiramus dicuclarh . ., pmü Mc fentétJii iqram.
cujus bec est positio: Homo quedam speciesest, res una Cui n é pofltIO. Hô <'"Ida fl1ef ~ ref una
essentialiter, cui adveniunt forme quedam et efficiunt eentlahi. CUl aduemüt forme [Idii ., efficlüt
Socratem; iIIam eamdem essentialiter eodem modo focté. 111 am eiid: eenbaht. eod: m Of
informant forme fatientes 4 Platonem et cetera individua iformiit forme fatIétef platoné ,é. idIUldua
hominis; nec aliquid est in Socrate, preter iIIas formas hoH. Nec ahèrd é i fo. pi lllaf formai
informantes ilIam materiam ad faciendllm Socratem, iformantef lUii mafna ad faclédü focté Of
•
quin ilIud idus s eodem tempore in Platone informatum qn Illd: Id eod: tpi'e i platôe iformatü
sit formis Platonis. Et hec intelligllnt de singulis fIt formlf platomf. ., n itelhgi de fighf
speciebus adindividua, et de generibusad species.Qllod si ita' fpeb; ad idlUldua . ., d: gnlb; ad fpef. Qd: fI lta
est, quis potest solvere quin Socrates eodem tempore Rome ~ Of qf poi folué. qn fo. eod: tpre rome
sit et Athenis? Ubi enim Socrates est, et homo universalis
. fit . ., athemf Of Vbl eni fo. é. ., hO unnifahf
ibi est, secundnm totam suam quantitatem informatus Ibl é fecd:m tota fua qnbtaté iformai
socracitate. Quicquid enim res universalis suscipit, totâ sui foccItate. QmcèId l i l'ef umUfahf rClpIt. tota fm
qllantitate retinet, Si ergo res universalis, tota socracitate qnbtateretmet. SI gref umUfahf tota foccltate
affecta, eodem tempore et Rome est in Platone tota affecta eod: t!Jre ., rome ~ i platone tota Of
impossibile est quin ibi etiam eodem tell1pore sit socracitas. ipof. é. <in Ibl 5 eod: tépe. fIt foccItaf
qure totam ilIam essentiam contiuebat. Ubicumque autem q totii Illii eenbii 9tJnehat. Véq; aü
socracitas est in homine, ibi Socrates est; Socrates enim foccItaf é i hoie Of lbl foctef~. So. eni
homosocraticusest. Quid contra hoc dicere possitrationabile hô foctte é. Q'd 9t li dlèe POlIlt. roiiblle
ingenium non habet. igemü ii h1.
1 La suppression des trolS premières lettres du lUot diuentiant est indiquée 5 Lisez attt!nta.
par les points placés ao·dessous de ccs lettres. 4 Lisez. jacientel.
, Le point placé au-dessous de l'i qui vient après le mot esse indique la sup- !I Lisez idem.
pression de cette leUre.
,
PARTIE III. - CHAPITRE III. 1'155
Petri Abaelardi junioris palatini summi peripateci edicio Petri Abaelardl ,), p. S. p. edlclo
super Porfirium incipit. fup porfi. ïcrp.
Intentio Porfirii, frater, est in hoc opere tractare de sex Intùbo. POR. F'. '<-m hoc ope traél.are de fex
vocibus, id est de gen~re, et de specie, et de dilferentiâ, uoclb; '1: de gné. & de spê. & de dlffnl.
et de propriâ l, et ùe actidenti', et de individuo, et de &de propna. &de aéhdilh. & de mdlUlduo. & de
significatis eorum. Et cùm intendat tractare de istis flgéahf eo~. Et curo mtIÏdat traélare de lihf
sex vocibus, et etiam tractat, tamen non proponit nisi fex uoclb; & & traélat tü non propoü li
de quinque tantum. Ideo non ponit de individuâ' , de quiq; tantu. Idô non poil de wdlUldua
quia individuum continetur suh unoquoque, et in qlmruUlduu contmetur fub unoqq; & 111
significatione, et in predicamentali ordine. Nam flgcaboê &mpdlcalutah Qrdme. Nam
quemadmodum genera et species propriè ponuntur quëadmodu gnâ & fpéf propne ponunt.
in predicamento, eodem modo indua 4 ipsorum. Et m pdlcamto eod modo mdua lpfo~. Et
de omnibus istis intD<Îit 5 tractare, rogatu cujusdam de omïb; lillf mtnrut traélare rogatu cui dam
sui ami ci, scilicet Chrysaorii, qui leger\it vel legere fUl amlCI Cct. C. qUl legat l' lege -
intendebat a, in quibus quasdam difficiles esse mtildebat. m cp; qfdaro dlfficllef eê
sententias uoverat, aut pel' se aut per alium, quas fentIihaf nouat aut p fe aut p ahii quaf
per se intelligere DOU poter:!t. Unde rogavit Porfirium p fe mtelhgé non po lat. Vnde rogaUlt .P.
suum amicum ut faceret sibi quoùdam ut troductorium 7 fuu anné ut fac& flbl qdâ ut troduélonu
opus ad ipsa 8 catbegorias Aristotelis. Et quia ipse Porfirius op ad Ipfa catnnaf .A. Et qllpfe .P.
noverat intelligentiam Aristotelis ct ipsum tractatum, nouat mtelhgenhii .A. & Ipfum traélatii
considerans nullas voces milgis esse necessarias ad consldiif nullaf uocef ruag eé neceffan~f ad
catbegorias <[uam istas sex voces, quoniam ex istis sex cathegonaf quam Iftaf fex uoce fqIÏl ex Iftlf fex
vocibus constituuntur predicamenta, cùm 9 id co preelegit uoclb; conftltuuntur pdlcamta é Idô ljeleg
trac lare de istis sex vocibus; Hujus operis sunt materia traélare de Iftlf fex uoclb;. Hui oplf funt maLIa
is!œ sex ,'oces et earum significata. Finis ipse categorie Ift~ fex uocef & ea~ flgmficata Fimf Ipfe categone
scientiœ inveniendi 10 sllpponitllr iste tracta tus , fCIenh~ muemendl fuppomtur Ifte tctatuf
quia hic docemur invenirc rationes sufficientes ad qI hIC qoceill ll;wemre raboéf fufficIentef ad
probandas quaslibet <[uestiones factas de istis sex probandaf quafhb&' queftlOnef factaf de tillf l'ex
vocibus et de significatis earum. Et cùm talis sit intentio, uoclb; etde flgéabf ear & curo tat fit mtilbo
secundùln modum operis non titulavit I l librum suum : f; modu 0lnf non htulaUlt hbru fuù
sic incipiullt isayogc Porfirii. id est introJ,uctiones flc mClplUnt Ifagoge .P .} mtroductlOnef
ducentcs leclorem in catheyorias. Sed in prologo ducentef lectoré m cathegonaf S; m prologo
plus facti li, et ostendit materiam de quâ tractet, et quo pluf facb &oftildIt mafia de qua b'aél& & quo
modo tractet, scilicet introductoriè, et cui hic!> faciat, et nI traél& fct mttoductone & CUl hIC faclat &
quanta sil utilitas, et quas sentntias l4 apponat, quanta fit ullhtaf &quaf fentnbaf apponat
et quas pretermittat, et quas 15 imitetur actores 16. &quaf ptmIttat & quaf lmltetur aéloref.
EXTRAIT
•
DU MANUSCRIT DE SAINT-VICTOR
N° 8aa, FOLIO 13ï RECTO.
Cathegoricarum igitur propositionum partibus seu membris Catlilcar gpoii parhb; feu lubflf
quibus ipse componantur diligenter pertractatis, specierum qb; Ipfe coponat dIllgei p'tétaüf~' fpéf
quoque differentias cxcquamur. Quas quidem considerare q; dIffrüf exeqm. Quaf q éfidare
possurous secundùm enuntiationem predicati, vel possmilf eiihattoë pdicah t
acceptionem subjecti, aut secundùro ipsorum accephoé funt! aut f Ipfoe
multiplicitalem, vel totius enuntiatiouis, sive secundùm mulhphCltatem t totmf eiibatlOif flUe .f
temporum vcrbi diversi tatem. Ad predicati vero en nn tiationem tpü Übi dIüfttaté. Ad ildicah û el'lt!atIoé
pertinet quOd propositiones, ipsum affirmaudo vel negando ptmet q; poéf Ipfü affirmando t negando
enuntiantes, affirmative dicuntur vel negative, quodque elitIâtef affré dnr 1 negaté. Qdq;
alie ipsum simpliciter, alie cum aliquo modo predicant j ahe Ipf fiplf al é ahc[ Iïl Ijdlcat.
unde alias simplices, alias modalesappeBamus. Ad suhjectum uii ahaf fiphcef ahaf modalcf apellalh. Ad ruDi
vero ill ud rcfertur quM alie universales, alie particularcs, II Illd refert q; al uOlüfalef al partIclaref
alie indefinite aut singulares nominantur. Admultiplicitatem aÏIiifimte aut figlaref nommal. Ad mulhphcJtaté
vero terminorum il\ud auinet quOd alie une su nt , alic II hOf Illd attmet q; ahe une f al
multiplices. Ad diversitatem vero temporum quOd aliœ de mult!phcef. Ad dIüfIta~ë utpü 't if ah~ de
presenti, alie de preterito, alie de futuro proponuutur. NUllc ljféh al d ptito al d futo ppoùl. Né
verO in singulis immorcmur. Ac priùs de affirmatione et II i figllfimorCl'h. Ac p' d affot!,
ncgatione, que primœ sunt propositi.onis species, disputemllS. negoé q pm~ f poir fpéf dIfputelÏl
DE AFFIRMATIONE ET NEGATIONE. De affirrnoe , negoe.
Est autem affirmatio enunciatio affirmativa ut: omnis homo est Ë. aü affo eIÏcmtIo affinnahua. 'if oï[ ho +
animal. quidam homo est animal; negatio verO enuntiatio al <'rd ho + al. nego ü eiihat!o
negativa, ut: quidam homo nonestanimal, nullus homo est animal. negâ ü crd ho ii + âl nulluf hô -;. al.
Habet autem omnis affirmatio unam tantùm propriam Hi aü oH affro una tIu pâ
negationem secundùm contradilionis 1 opositionem. Alia negoé f é'ïdIhois op6ë. Aha
autem est contradictionis opositio, alia contrarietatis. Que aü + é'tdIéhoif opo al ë'tnetatlf. Q
enim invicem sunt contrarie propositiones, opositione li imcé f ëtI'le poéf opoé
58
458 ÉLÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
immediatiqncm potiùs attinet qu~m ad conlrarictale!D. imedlatIôë poti atbn& q ad étnetaté.
Quod autem vere non possu!)t simul esse, id est, quoclnon Qd aui ué il pofr flmt eé .1: q il
possunt simul eSSe ea que clicJln~, id solù.m ad opositioneru porC ftmt eë ea q dlct Id folû ad opoé
pertinet vel contrarietatem. Nulla ~pim pQJ\trari!!ex naturâ ptlll& t étneta te. n ulla '1:1: étna ex na ta
contrariorum de~lruçta §e pomint., s!)d Omniil posita sese étno~ dfttructa fe pont. f; oia poïta fefe
mutuo auferunt. Quod tqm ~n cqmplexis quàm ip mutuo aufef. Qd ta 1 épleXlf q ï
incomplexis licet inspicere. QJlocl itaqqe simul abesse non icôpleXlf hc., ïfplèe. Qd Itaq; ftmt abeë Ii
possunt opositionem !Ion e~igit, ~egpivideQtiam, seu poft opoé Ii eXlg. l'; ChUldiltlà feu
immediationem. Immç!lii\tiq lIute!!l 0p9sition~!!1 nOll exigit. imedlaboë. îmedtabo aü oilOé li eXlg.
Sunt enim multa immeqi'!t.orqIl) Qp11 Opositll, sicut infinilum St '1:1: mtta imedtator Ù opoita f.é ifilllt:
speciei et finitum non1el! generis, siçut non homo et animal. fpël ., Gmt norÏl gIilf fté il ho., al.
Nec in his etiam ubi immediatio cOlpp.ositiqnem iqcumbit, Nec î hlf ; Ù, imedtabo copoem icübü '!
immediatio opositiol)em f!lcit majorem j quod ex albo et nOll imedlatlO opoë faé malOrë q, ex albo ., Ii
albo et nJgro perpcndiwr, NOl) ellim tantùm aclversa SlIllt albü., mgro ppendr. N '1:1: tIn adüfa f
album et DOD allmm, qua!DviSlleCsimul absint,quantùm albü ., ii albü qUlf nllC flmt abfit qi
alhum et nigrum, que simuJ ab esse contingit. Que enÎm nO!1 albü ., mgr C[ fml! abeé étïg. Q '1:1: il
alba sunt non j!st necesse cqntrarilIIJl albi dicere, id est, alba ft Ii .;. neceë ctnü albl dre'l: .
nigrum, sed crocea esse possQnt, ve! alt~riul' coloris. QuM mgr. S; crocea eè poff t alti colonf. Qd
itaque quelibet simul \Jsse non possunt, al! opositionem Itaq; qhb., ftml eè ù poff ad opÔè
pertinet; quMautem simull!.besse n~qlIeunt, ad pbn&. Qd aü fmlÏ abeé neqüt ad
immediationem. Unde, etsi subcoqtr;lrie simul abesse non imedlatloë. Vii '7f. fubétne flml abeë il
possint, non tamen oportere' videntpr, eo "idelicetquùd poffli il tü oporie Uldür eo Uldt q
simul possint ad esse in contillgenti. Sed milteria ftmt poffü adeé i ëtigétl. f; mati a
propositionum sicut earum dividentes abesse universales pM fIé eai' dlUldiitef abeè umüfalef
scilicet aŒrmativa et negativa·. Quas ex maximâ opositione ,. f affrâ ., neg. QWf ex maXima opoë
ut ostensum est, cQntrarias convenit appellari, ceteras vero ü oftiir .;. étnaf ëueillt appellan ciaf 11
contradictorias. Ex his itaqlle manifestqm est ei que dicit : ë'tdlélonaf. Ex hlf ltil-q; mamfeff ..;.. el C[ (he
•
omnis homo Justus est, magis repugqare: nul/us homo Justus est; oif ho ii..;.. mag repugnare null ho ii.;.
quàm : non omnis homo j\lSt!ls est. Unde merità ab universali q ii oif hô ii .;. Vii mito ah umüfali
affimlative~ illa contrario p.onitur 4 que universalis est affrè IUa ëtno poU q ul1lüfat .;-
negativa j hec vero contradictoria, que partieularis dicitur. negâ. fi ü étdlétorla q partldanf di'.
Eadem enim hec : nOll omnis /lomo j~tus est. CUm eâ videtur Eau '1:1: fi ü oif hô ii .;. ë ea Uldf
qUaJ proponit:qaida!l1 hO,mo jqstl,ls non est. lItque pro unâ el ([ ppoit <'[da hô ii il .é. atq; puna .,
eâdem utral\lqlle Bo.ethiusaccipit, cùm tame!l earunl sententia ead utraq; b. acclp é tà ear fétèba
diversa apareat his qui eam llerspicatiùs inspiciunt. Multùm dlüfa apeat hlf <'[ eâ pfplcati ifplClüt. Muli
~nim refert ad sententiam cn,!utiati.onis cùm preposita '1:1: refert ad fétéb.â eùb.atloif é ppoila
negaliva parti cilla totam exigitet destfuitaffirmatiolwm, el nega partlcta totâ eXlglt ., ôftrUlt affôé .,
cùmea"dem interposita terminorum sep!lf!ltio.nem facit. QUQd . ë ead ïtpoita ùo~ fepatlôè faë. Qô
quidern ex ypot4eticisquoque enunoiationihus osteqditur. q ex ypClf <I; eiiclaboib• oftàdf.
Non enim eade.m est s.eutentia istarllffi : si est homo non est ii '1:1: ead .;. fétÏltIa lftai'. fl .;. ho ft .;.
justlU. et : nOIl si est homo est just(lS. 1lI!1 narnq\le demonstral li ., ü ft '"' hô .;. i 1:. Illa nàq; dmôft'i
ho minis positionem non palijustum, hec vero non necessario hoif pôé à patl if fi Il il necô
exigere jus.lum; quod verum est, illud autem falsum. E:thec exige if q; ÜÜ .,;.- lllud aü falf '7 fi
quidem, que negatione premissâ !otam ypolheticam perimit, q q negôè pmlffa tota yp6ca plllUt
1 Lisez OPPO$llm. :5 Lisez affirmativQ..
! Ce passage De présente aucun sens; 1\1. Cousin en D. fait la remarque dans Il Vabrc\'iation du Dlot ponilur n'cst pas régulière; le t devrnit êtl'e lur-
Son édition d'Ahaylard; mais il n'o pas essayé de compléter ou de corriger le monté du signe ~,...
texte.
PARTIE III. - HAPITRE III. 1159
hanc scilicet: si est homo est justus, ejus propria negatio bac f fI -.;- h6 -.;- ii ei pa nego
dicitur ac rectè dividensque scilicet nec vera simul cum cà nec di' ac teéte dlUldüf q f nec ua flInt ë ea nec
falsa esse potest, quippe ejus sensum simpliciterdestruit. IlIa falfa eé poi. (!pe ei féf fipli' dfirmt. llla
vero simul esse falsa potest, nunquam autem simul vera. u6 fImt eê falfa poi. ilq au flmt ua.
Unde potiùs contraria ei videtur quàm contradictoria. Sic Vil poU ëtna el mdi' q ë'tdlétona. SIC
quoque in cathegoricis propositionihus ea tantùm propria q; i catnClf poib; ca trÏl pa
contradictio ac rectè dividens cuilibet affirmationi videtur ë'tdlého ac rcéte dlUldiIf cmhb, afToï Oldf
quam, lIegatione propositâ l , totum ejus sententiam destruit, q neg6é poila tota. ei fétilttii. dfirUlt
ut ejus que est: omnis homo est homo, ea que est: non omnis li ei q -.;- oifh6 -.;- h6 ea q -+ il oH
homo est homo. non ea que est: quidam. homo non est homo. h6 -.;- hO Ii ea q -+ ((d h6 il -+ h6.
Hec enim fortasse simul erit falsa cum cà. Re coim hominis n 'If fortafTe fUlli ènt falfa ë ea. Re tt hoïf
prorsus nou existente, neque ea vera est que ait: omnis homo prl Ii exIil:iite neq; ea ua -.;- il aIt oif h6
est homo, nec ea que proponit : quidam homo non est homo, -.;- h6 nec ea i( poil <'{d h6 n + h6
hoc est: quedam res que est animal rationiûe mortale non fi -.;- qdii. ref il -.;- al. r. m. n
est animal ratio!,alc mortale. Hominis enim nomeo non nisi -.;- al r. m. Hoïf 'If nOln MI
ex presentià animalis rationalitate et mortalitate informati ex pfétta ahf to. , m. iformatr
impositum fuit. Qui crgohancdicitid proponitquod estanimal ip6lÎ fmt. QI g hac dlè Id pon ~. -.;- al
rationalitate et mortalitate informatum. Non 2 igitur: quidam r. , m.' iformai.. N g <'(d
homo nOT! est homo, id est: quedam res que est animal rationà/e hô il + ho,], qued ref q -+ al. r.
mortllle non estanimal ratioimlc mortalc. vel animal m. il + al r. m. t al
simpliciter, semper J:,lsa est. Èst enim orilOino impossibile *'
fipli' 't fép falfa É tt oio ipofftblt
quod ipsa dicit, nec ulla tempore contingere p~test, nec r(d lpfa dlë nec ullo tpr ëtïge poL Nec
ejus excmplum natura patitur. Quo enim tempare in aliqua ei exéplii nata patti. Quo lf tpr i ahq
ostendere possemus quOd id qnod est homo non est homo, ofiiide pofferli ct Id qd -.;- h6 ii + ho '"
quippe ipsum simul esse hominem et non esse nou <'lPe lpf flmt eé hoié , il eê il
contingit1 Quod enim in negatione noll clauditur sed ëtig. Qd' 'If i Iiegoé il claudi'o f;
quando carn ponitur quasi permanens constituitur5. qil ea poit qfl pmanéf èfiitUlt.
Cùm autem : quidam homo non est homo, semper falsa ë aü <'{d h6 Ii -.;- ho' fép falfa
sit, atque : omnis homo est homo. homine lion existente, fit atq; oH h6 + h6 hoie ii eXIfiüle
/
patet simul easdem falsas esse. Unde nec rectè pat&' flint eMe falfaf. Vil nec reéte
dividentes dici potenint. Sic quoque, homine destructo, , dUild(ltef drci poi.üt. SIC q; hoie dfiructo
et que ait: omnis homo albus est albus. falsa est, et q!1 œ , q aIt oH h6 alb; é. alb; falfa. é. , !.T.
dicit : quidam homo albus non est albus. hoc est: quidam homo dlë <'{d h6 alb; Ii. é. alo;. li -.;- «id h6
qui est informatus albedine non est ipsâ informatus. imo caret q -.;- iformai alDedme Ji -.;- lpfa iforrriai lIDO caret
elÎ. Rcmocioni namque predicati determinatiosubjecti in quâ ea. Remocloï naq;. pâtI dbatlO fUDb i q
predicatum ipsum subjecto rclinquitur quod in ipso subjècto pdi lpf fulito reliqt q; ï lpfo fulito'
non invenitur falsam facitenunciationem~. Sicut et istam Ji iueni1i:. falfa faë enclatl6é,. Slë ., lM
subjecti determinatio impedit : homo rudibilis est animal', fulitli dtiatlo iped hô rudlbIl -.;- a~
quœ fortasse, determinatione subtractâ·, vera remaneret. Patet !.T fortaffe dtiatloe fubtéta ua remaÎlet. Pat&:
itaque ei que dicit: omnis homo est homo, vél: orimis homo albus Itaq; el il dlë oH h6 + ho J oH ho alb;
est homo albus. eam tanquam rectam dividentem opponi que, é. h6 alb; ea taq; reétii dlUldIité opoi il
negationc positâ 5, totum ejus sensum cxtinguit, hoc modo: neg6e poita toi. ei réf extig li IÎi
non omnis homo est homo. non omnis homo albus est albus; non il oH h6 -.;- h6. il oif h6 alb; é. alb; Ii
eam scilicet quc negationem interponit ad prediclltum ea f q riegôémi.poit ad pdi.
disjungendum à subjecto. Aliud autem cst l'es à se invicem dlflügéd a fuMo.· Ahud aü -+ ref a fe iUlCê
1 Li5CZ qUI1J, IIcgatione prtpa.itâ. totam. ctc. 4. Cc ]l::l'!lagc est fort ob!icur; on remarquera nussi que 10 mot deter,aina,i
2 Supprimez non. n'est pas abrége régulièrement. (V .l'ahréviation de ce motdnn.!lln ph nl'iC ')uÎvanlo.)
3 Cette phra:'Je ne pré,ente aUCun 5CnJ.
!5 Lisez. prepo$itâ.
58.
, , ,
460 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
disjungere, aliud ostendere nisi 1 sibi eas convenire. Qui dlfIùge ahud ofbiâe fi t eaf éuemre. Q'
enim de eis ut de disjunctis ab invicem agit, eas tanquam H à elf Û à dlfIüéhf ah iUICé ag eaf taq
existens' accipit; qui autem ut non de comenientibus sibi eXlfhif acClp l[ aù ù l'i à coueméhb; t
non magis earnm existentiam quiJm non existentiam innuit, ii mag eai' eXlfbihii q l'i eXIfiiihii inUIt.
,
sed non' solùm quOd non sibi inhereant proponit. Aliam f; ii folü q fi f ineiit poit. Alla
itaque vim negatio hahet preposita, aliam interpoita~. Itaq; ui nego hi iloita aha mipOIta.
•
Unde et que dicit: om/lis homo /lO/l est albus. non' eadem Vii., <1 dlé oH hô l'i '+ alb l'i eaà
videtur cum eà: nO/l onlllis homo est albus; et qu"e proponit: UIdf é ea Ii oH ho '+ alb; ., q pmi
quidam homo /lon est albus. non eadem est cum eà : non quidant qd ho ii '+ alb; l'i eaà '+ é ea Ii qdft
homo estalbus. Qui enim dicit: omnis homo nO/l estalbus. ab ho '+ alh; QUI H dlé oH ho ii '+ alb; ab
omni homine albedinem removet, ac si universalem faciat oi hoie albedmé remou& ac fI umùfalé faclat
remotionem dicens omnem carere albedine. Qui autem remotIôé dlCéf oe carere albedme. Q' aü
universalis affirmationis sensum extinguit, id solùm umùfal affoif fd extig ld.folü
demonstrat quOd non omni conveniat, non etiam quOd ah àmofirat q Ü oi éuemat li 5 q ab
omni separa ta sit. IlIa enim vera est, elsi unus albus non sit. oi fepata fIt. Illa H uft '+ ,fI un alb; li fit
Ea quoque que ait simpliciter: quidam homo non est albus. ea <I; q aIt fipli' qà ho ü '+ alb;
albedinem à quo dam removet; qui vero proponit : non albedme a ('rdft remouet q il pol'i il
quidam homo est albus. sensumque particularis affirmative qà ho '+ alh; fcfq; partIctanf affrc
tollit, in contradictoriam ejus incidit, universalem scilicet tolht i co'ïdlétonâ. ei iCldIt umùfalé f
negativam, ac si diccret nullum esse album. Qui cnim, negà ac fI di'& nullù ee albù. Q' H
negatione prepositâ, sensum propositionis extinguit, ipsam negoe ppoita fëfü poif extig Ipfâ
profecto falsam essé ostendit. Si autem falsa sit: qllidclm homo pfecto falfa ee ofiiid. SI aù falfa fIt <'là hô
•
est albus. vera ipsius contradictoria relinquitur; /lllllus homo '+ alb; ua Ipfi étdlétona reUqt null ho
est albus. Tanturndem ergo proponit: nO/l quidam homo est '+ alM hilà g poü li (ià ho '+
•
a/bus. quantùm : lIullus homo est al bus • et merito. QuM alb; qi null ho '+ alb; ., mito. Qd
• •
enim dicitur: nullus homo. talis est qualis etiam ul/us homo; H di' null hô tal '+ (Il 5 uU hô
et qui negat quemdam hominem esse album, omnia ., q negat qdâ. hôle eé albù oia
quoque ejusaceidentia perimit, id est, etSoeratem esse album <I; ei acclàntIa pl mIt .1: ., fo. eé albü
denegat, et Platonem, ctquemcumquealium. Quanto enim ad dnegat ., platone ., qéq; ahü. 9to H ad
pIura vel predicatio vel conseeutio se habuerit., tanto pIura pla 1 pdlCO 1 éfecuho fe hùIt 't tauto pla
in ipsis perirnuntur. Dude et qui dicit: Socrates non est quidam i Ipflf plmüt. Vü., q dlé fo ii '+ <'Id
homo. eùm unusquisque quidam sit, omnem hominem hô cü uilcrfq; <'rà fIt oe hoié
aufert ac si diceret: lion est homo. Qui vero ipsum non omnem aufert ac fI dI'& l'i '+ ho. QUI Ü Ipe li oë
•
esse proponit, nullum excludit, quippe nullusestomnis. Sed eé poit nullü excludlt <'[pe nuU '+ oiL 5;
fortasse dicitur hee remotio, in quâ omnis ponitur, major fortafIe di' li remobo i q oH poil malOr
esse quàm ca in quâ quidam. quippe hinc quidam. ibi ee q ea i rr crd. <'IPe hic <'rd Ibl
omnis cxcluditur. At si vocum remotionem magis quàm oH cxcludi'. At fI uoé remotJoé mag q
rerum pensemus, ibi quidem quidam homo ista vox, hic ref péseIil Ibl q qd ho lfia uox li
vero omllis homo ponitur atque negatione removetur. il oif ho poil atq; negoe remouet.
Si vero rei designate remotionem pensemus, cùm quidam SI Ü rel dflguate remotloé péfenl ë c[à
homo ad unumquemque hominem predicationem ho ad unüqq; hoié i'idlcoé
predicationem 5 babeat homo vero ad nullum, h1e in pdlcoé hâ.t hô il ad nullû fi i
•
quodam hominc unusquisque aufertur, nullus vero in omnis. <Id hoie Uilqfq; aufert 't null il i oir.
Qui vero dieit quidam removeri, si sensum negationis h1c Q' il dlé crà remoùl fI féfü negoif fi
accipiat quOd non sit quidam. omnes exclusit; si vero quOd acclplat q li fIt qd't Of exclufIt. fI il q
3 Supprimez: non.
PARTIE III. CHAPITRE Ill. 1!6I
non sit omnis, neminem. Si vero affirmativas easdem li flt oif '! nemmë. SI Ü affrâf eafd
intelligat, cùm scilicet aut quidam removetur vel omnis, boc ïtelhgat é faut qd remouet t oif h
est, separatus ac diversus, nicbil ad expositionem negationum .;.. fepai ac dlÜfuf mc1i ad expoé negon
in negatione 1. Itaque quanto piura in predicato continentur, i negoë. ltaq; qn lO pla i pdlcato êtuiët
tanto in ipso excl uùuntur, omnia scilieet que ab ipso tâto i lpfo excludüt oÏ:l f q ab lpfo
clauduntur. Nam sicut in affirmatioue unum ex omnibus claudüi. Nâ fIé ï affoé uIl ex oib;
atribuitur, itain ncgatione unum removetur, vcluti si dicatur: aibmt Ita i negoê unü remoud. Velub fI dlcat
Socrates est homo, talem tanquam aliquis homo non esse fo. é. hô talë tii!:,f ahqf ho Il eé
dicatur'. Si vero ipsum non esse hominem dicamus, omllis dlcat. SI Ü Ipfü li eé hoiédlcalll oif
ah ipso removeremus. Unde cùm ex uno affirmatio ab lpfo remouclli Vii é ex uno affo
inferatur, ex uno tamen negatio non po~est monstrari. Si quis iferat ex uno tIl nego ii pot mofUI. SI qf
enim hic homo fuerit, homo est; sed si non sit hic homo, non li fi ho fuIt ho .;.. 5; fi ù fit fi ho JÏ
est homo. Quod itaque in affil'matione circa aliquem .;.. ho. Qd ltaq; i affoé cca ah(r
predicalur, in negatione circa omnes reinovetur, sensu tamen pdf' i ncgoë eca Of remouet féfu tù
predicatedictionis eodem in utrâque l'emanente. Cùm enim pdlcatc dléhoïf eod i u'î'q; rcmanéte. Cu l i
affirmatio di cere videatur quM sit aliquis hominum, negatio afro dré mdat ct flt alu'If hOlü '! nego
idem aurert quM viùelicet non sit aliquis. In quo scilicet Id aufert ct mdl li fit ahqf. In q f
unusquisque, cùm aliquis sit, exc\uditJlr. Manifestum est Uli<ifq; é ahclf fit cxcludr. Mamfefiu ....
autem ex suprapositis omni affirmationi eam in au té ex fuppofItIf oi affol ea i
contradictionem rectè oponi negationem tanquam propriam éïdlélioë reéle opoi negoé tâq pâ .
dividentem que, ncgatioue prepositâ, totam ejus sententiam dlmdJitë CI negoe ppoita tota ei fétühâ
perimit. Unde ei que est: Socrales est homo, ea que est: 11011 pl mIt. Vel q..;.. fo..;.. ho ea cI";" Il
Socrates est hollto, uou ea que dicit: Socrates lion est homo; et fo ..;.. ho. Il ea q dlé fo ii .;.. hô ,
ei que est: omnis honlOest homo, ea que est: 11011 onlllis homo est Cl CI .;.. oif ho ..;.. ho ca q .;.: Il oif ho ....
homo, non ea que est: quidam homo 11011 est homo; ejus vero ho Il ca q . . qd ho Ji ..;.. ho ci Ü
que est: quidam hOl1lo est homo, ea quœ est: nOIl quidam homo
est homo, non ea que est: lIul/lIS homo est homo.' Que vero
.
q . ;. cIda ho .... ho ea Il..;.. Il crd ho
..;.. ho Ji ea q . ;. null ho ..;.. ho. Q Ü
-
remotive sunt negationes nichil prohibet eas quoque alias,' remotme fi negoéf mcli phlb& eaf q; ahai'
(lue earum destructive sunt, negationes hahere tanquam if ear 'dfiructme fi negoéf hfe tâq
propriasdividentcs; ut eam que dicit; Socrates nOIl est homo, ca paf dIUldJitef. V ea q dlé fo Ii .... hô ea
que proponit: 1I01! Sacrales ItOIl est homo, quOd id quidem q pOIl ÏI fo. Il .;.. ho ct Id q
destruit quod prima proponehat, acsi scilicet eam falsamesse dfirmt q pma ponebat. ac fI f ea falfâ ee
ostenderct. Sic q uoquc et ej us que est·: quidam homo nOIl est ofindet. SIC ch ' ei q .;.. <id hô il ..;..
homo, ea est propria negatio destructiva : 11011 quidam homo ho ea ..;.. pa nego dfiructlùa li CId hô
est homo, que quidem dicit non esse in re quod prima dicehat, ..;.. ho q q dlé il ee· ï re ct pma i:hcebat
id est quùd bomo àquodam homine disjungatur. SicquoqUe 1: ct ho a qd haïe dlflugat. SIC q;
et in ipotheticis propositionihus his negativis que separative , i IpClf poib; hlf negauf q fepatme
sunt alie que earum destructive sint negationes aplicantur, t ahe q ear dfiructlue fli negoéf aphcât
ut éi que est: si est homo nOIl est lapis, ea que est: si lion est ut el q . . fi.;.. ho il .... laIJ '! ea q..;.. fi Il .;..
homo 11011 est lapis. que scilicet ejus totam sententiam ho Il .;.. lap CI f ei totâ fétëtIâ
denegat ac ..... ' falsam esse dicercmus, oslendentes dnegat ac fMa' falfa eé dtelh. ofiiidütef
quidcm non esse in requod ipsa dicit. Nec solÙm autem his q Ïl eé i re ("Id lpfa dlé. Nec folu aü hlf
negationibus, quas separatas 4 diximus, destructive ac negoib; qf fcpataf (hXllll dfiruchue ac
recte negaliones possunt aptari, verùm etiam fortasse his reéle negoef port aptan ÜÜ 5 fortàfe hlf
que destructive sunt, que scilicet totam earum sentcnliam q dfiuctme fi q f totâ ear fététIâ
1 Ce p0:5,sngc est fort obscur. lire si im au lieu de ,a,sa; 10 première ohnh-intion nppnrtiendrait li l'i initial
:2Lisez tale eue tanqac{m alig«i, b.omo dicatur. du second mot, et tiendrait lieu du p.
5 Le scns exigerait: aC li ipsam [ulsam, etc. Oq pourrait supposer qu'il faul 6 Lisez ,eparatival.
Li62 ÉLÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
extinguanl ac falsificent, veluti cùm dicitur : Iton non extigat ac falfIficét. VelutI é df Ii il
omnis homo est animal. ac si apertè dieeretur non esse in· re oH ho '" al ac fI apte dtet il eë i re
quOd negativa illa dicit : Iton omnis homo est animal. Sed q nega IlIa dlé li oif hô '" âl. Si
•
hujus modi quidem negatio eo quOd universali affirmationi h moi <1 nego eo q umiifah affoi
que ait: omnis homo est animal. equipolleat, in sensu potitls q aIt oH ho '" al eqpolleat i féfu poti
affirmativa videtur. Qui cnilll unal!l dividentilllll aufert, affra mdf. Q'lt una dlUldübù aufert
alteram eonstitllere videtur. Sed licet quamdam ad ipsam aHa éfhtuere mdf. S; he&: qet ad Ipfa
Itabeat equipollentiam in sensu, tamen maximam habet bat eqpollétIa i féfu tl1 maXIma hi
differentiam, dlm hec scilieet in affirmatione, iIla vero in dlfffa. é li f i affoe Illa û i
negatione proponatur; ac si sese semper eommitari negoé poa!. ac fI fefe fép comltan
videntur, non tamen mutuam ad se inferenliam mdnf TI tü mutua ad fe iffa
eustodiunt. Omnis itaque propositio propriam videtnr ètOdlüt. Oif ltaq; po pa md j'
habere ~egationem que scnsum ejus simplieiter destruit. hre negôé q féf ei fïplr deftrmt
ae, prepositâ negatione, perimit, ut ei que dicit: omnis ac jipoïta negoé plmlt. Vt el ("I rué oif
homo est albus. ea oponatur negatio que ait: non omnis homo ho ë. alb; ea opôat nego ct aIt il ois h6
• •
est albus; vel ei que (liei t: quidam homo est albus. nullus homo est
albus, que eadem est eum istâ : non quidam homo est albus; et
.
'" alb t el q (lIé .~[d: h6 '" alb; nuU ho '"
alb q ead: '" é IRa lÏ ([d: hô '" alb; ,
ei que est: homo e~t albus non homo estalbus; Socrates est albus.
non Socrates est al bus. Proprie ergo iIle su nt negationes que
.
el Cf '" ho '" alb; n ho ~ alb; fo ..;- alb;
.
lÏ fo '" alb. pe g dIe f negoéf q
.
impositionem retineat, que in ipso lanqu8m existente facta ipôé retllleat q i Ipfo taq extftüte facta
est, profectb, ipso quoque destructusi Socrates dicitur; unde *' pfecto lpfo q; dftruét' fo' dt. Vü
etiam homo, Ifuippe ipsius nomen ut ~omini tali quod ante 5 hô èjpe Ipi1 nonl Ù hoi tah q ilJï
fuit'. At vero quod non est ,homo dici pon potest. Si enim fmt. At û il ii *' hô dl Cl ft pot. SI tic
quOd nOD cst homo diceretur, equivoéatio ad non q TI *' hô die! equoéo ad ü
existentem rem lransferatuf; jam non erat posite eXIftIitë rë tnfferat la Ii erat poite
affirmationis, que falsa crat, negatio quâ de existente allaH q falfa erat. ilegô <"1 de eXIfiiite
agehatur, neo jam etiam veram 4 que, "ocis impositione agebai nec la 5 ùa Ci uoclf ipoe
Illutatâ, idem à se removct, tanquam hoc cadaver à se ipso ulUtata IÛ a fe remouet taq li cadaù a feJpfo
disjungel'ct. OporLet itaque Socratis nomen tam iD dlfIüg&. Oport& Itaq; fo. nO!Ïl tâ 10
affirmatione quàm in ncgatione in eâdem significatione affoë q ï negôe ï eau fIgôe
accipi, in designatione scilicet cjus qQCl 6 periit tanquam acclpl i dfIgnôe f ei Ci pHt taq
existcntis; alioquiu non esse G opositio contl'adictionis, nisi eXlftIibf, allOq TI eë opô é'tdlétlOif II
scilicet in codem sensu acceptis. Undc ipse Aristoteles in fi eod féfu acceptIf. VIi Ipfe. a. i
primo Peri ermenias, cùm contradictionem affirmationis et pmo pl ermemaf é é'tdl,étIÔé affoif ,
Ilegationis descriheret, ait: a Sit bec contradiétio, affirmatio negoif dfèoet aIt : Sü li é'tdlétlO afrô
«et negatio oposite; dico autem oponi ej usdern de eodem; , ne. opoite dICO aù opoleid d eod
• non autem equivocè, el quecumque etiam talium TI aü equoce :, qéq; efa tahû
«deterrninavimus contra argumentorur;n sophisticas diIaunll ét argulilto:{l fophlfbcaf
"importunitates .• Ac si aperlè diceret : si contradictioDem iportumtatef. ac fI apte di&: fi é'fdlétIÔt)
dividentium propositionum propouere velis, oportet dlUldIitUl poil ppoIÏe uehf'! oport&
utrisque 7 propositionis terminos in eodem sensu accipi, utfq; poif ilOf i eod féfu aCClpI
omui videlicet genere sophismatis excluso. Sex autem omi Uldt gue foplufmabf exclufo. Sex aü
sophismatum genera Aristote/em in sophisticis elenchis suis fophlfmatü gna. a. ï fophlftlClf elëchlf fUIf
posuissc Boethius in sccunda cditioDe Peri erminias pofUlffe. b. i fa edlbôe pl ermemaf
commemorat, que quidem omnia contradictionis cômemorat q il oia é'tdlétlOif
) Lo manuscrit renfermo ici une fauto évidente: au Heu do \!idccWatur. II L'abréviation du mot ponilar n'cst pos régulière, au lieu de l'n j) devrait
que le copine a mis pour tlidcatar. le SeD! nigerail jadicavit. y noir un i.
, Ajoutez illad. li Supprimc:l non.
!5 Lisez aactonlate. CI Lisel utrosqat.
59
• • •
1166 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
ut ostensum est, faIsas simul esse contingat. Aristoteles ü oftnf .... falfaf flm! eé étigat. a.
autem eam assignat que dicit : non o/lUlis homo justus aü ea afflgnat q dlé n oif h6 ii
eSt. que nunquam simul vera est vel falsa, sed semper .... q nq flmt ua .... t falfa. f; rép
invieem ita verum et falsum dividunt quOd, quotiens iUlCé Ita ÜÜ , falf dmldï cr qbéf
hec vera est, illa falsa est, et e converso, sive seilieet res li ua .... ilia falfa .... , e éüfo flUe f ref
earum sint, sive non sint. ·Cùm tamen res non sunt, non eaf fli flUe n fIt. ë tn ref n ft ii
videntur orationis eonstitutionem hahere, cùm jam Uldnf ofoif ëftItutIôé hre é la
parcium siguifieatio perierit, ut supra quoque doeuimus. parClü fIgô plent li fui) q; docunh.
Sed si eis eonstitutionis proprietas quandoque deficiat, S; fi elf éftItutloif petaf qiiq; âficlat
divisio sensûs nunqnàm deest; semper enim alterum dmô féf nq d .... Sép l i altill
erit quod dieitnr, altetum non erit. Omni enim tempore ent "1 dt albil n ent. Oi l i tpr
constat esse, vel id quod omnis homo Justus ~st proponit', ëftat eé t Id "1 Qif hô il: .... poit
vel quod non omnis homo Justus est dicit, ae similiter t "1 n oif hô ii. é. dlé ac fImllt
non esse; unde reetam eontradictionem faciunt. Querent n eé. Vii reéta é'Mlébôé faclüt. Qr&.
•
autem fortass'e de hujus modi negatione :ROn omnis au! fortMe d h moi negoè il oif .
homo justus est. eùm particularis sententiam non teneat, ho il .... é parbclanf sétnba il. teneat
ejus seilicet que ait : qaiaam homo non est jastus. que sit ei f q aIt <id bD n .... il: q fIt
. propositio dieenda. Nos vero nec partienlarem eam propriè, po dlcèda. Nof 11 nec partlctaré ea pe
nec universalem dieimus negativam, sed propriam nec umüfalé dUlf negai:a '! f; pa
universalis negationem. Non itaque neeesse est eas que umüfat negôê. N ltaq; neceé .... eaf q
ùestruetorie sunt ae proprie negationes suh eâ divisione dftruéhme j' ac pi! negoéf fubea dlUOé
cathegoriearum eadere quam Boetbi).ls per universalis catlîcat cade q. b. P umMal
, 1al 1 mo dnm ae... .......!
ae par t leu propomt,
" ln qu â tamen ac parbctœ. nl. ac fm. poit iq tii
omnes conclusit eathegorieas, opinans, ut ~stensom est, Of ëclufIt catlicaf opmaf Ù Qlliif ....
~ ROll omnis homo jastus est particularem sententiam . ii oif ho ii .... partlctarè féliltJâ
hahere ejus seilicet : quidam homo justus non est. Quoniam hre ei f qd ho ii ii .... QUl
autem signa quantitatis suhjeetis ?posita' vel snhtractu aü fIgna qtltabf funti opoita t fuM&.
multas faeiunt dilferentias affirmationum et negationum,
. .
multaf faClU! dlffiaf afférn ,negoii
cùm videlicet alias universales, alias particulares vel ë Uldt allaC umüfaief ahaf par. 1.
modales esse seeundùm ea eontingat, oponet eorum officia m. eë f ea ëtigat '! <>portet eo~ offiCIa
suhtiliùs distinguere et quam in ]lositione 'vim fubhli dilligê , q i poe ui
signifieationis et locum 'Obtineant eonsidarare. flg.oif, loé obtmeat éfldare.
1 Lisez particalan",. , Lisez. apJ1O,ita.
2 Le manuscrit renferme lm ou "(fin; les lettres lm paurro..ient se traduire " Lise~ propo,itione. .
pat' scntentiam : M. Cousin 'Signale cette difficulté sans la résoudre.
•
PARTIE III. - CHAPITRE III. 467 ,
ARTICLE IV.
,
DES LETTRES CONJOlNTES, MONOGRAMMATIQUES ET ENCLAVEES.
30 0 et N, dans le mot repeticione, Pl. IV, n° '2 , Seligne i dans le mot ostentationis, Pl. V, na '2,
1 La rareté des monuments diplomatiques an- quelquefois le mot rex. La charte de 993, dont
térieurs au VIle siècle, ne permet pas de décider à ' , quelques lignes sont reproduites dans lefac-simile
quelle époque les monogrammes ont commencé nO 2 de la planche XllI, renferme aussi un'mono-
à paraître dans les chartes; mais comme ils gramme de Robert, où le mot rex se trouve ex-
étaient employés dans les médailles longtemps primé. Depuis Henri II, les empereurs d'Alle-
avant l'ère chrétienne, il est permis de supp'oser magne joignirent dans leurs monogrammes aux
que les monogrammes qu'on rencontre dans les lettres de leur nom quelques-unes de celles qui
diplômes du YUe siècle ont pu êt~e précédés par composent la formule gratiâ Dei imperator aagus-
d'autres. Toutefois ils ne furent employés sous tus,' ou quelquefois imperator Romanorum. Aussi
,la première race que par des rois mineurs qui, ces monogrammes sont-ils très-difficiles à déchif-
arrivés à la majorité, conservèrent l'habitude de fréf. Les monogrammes des Mérovingiens tien-
signer en monogramme. L'emploi des mono- nent beaucoup deTécriture cursive. A partir de
grammes, consacré par Charlemagne, devint ordi- la seconde race, ils prirent la forme de l'onciale
naire chez les empereurs , les rois de France, de et de la capitale.
Germanie, de Lorraine, de Bourgogne et d'Italie. On s'est demandé si ces monogrammes étaient
Les Capétiens y renoncèrent au commencement tracés par les rois ou par leurs chanceliers. Cette
du XIV· siècle, et les empereurs environ cinquante question est résolue par le texte de la charte,
ans plus tard. Les rois d'Espagne et les princes . quand les monogrammes sont annoncés par la
Lombards ~e servirent aussi des monogrammes. formule nominis caractere corroborarijussimus, ou
Au XIe siècle, les princes de Capoue usèrent de ce par une phrase dans laquelle entre le mot jussi-
privilége'que Charlemagne avrut déjà accordé aux' mus ou un équivalent. Au contraire, quand l'an-
ducs de Bénévent, et que s'attrihuèrent aussi, nonce du monogramme indique que le prince
surtout du XIe au xue siècle, non-seulement les s'est chargé de le tracer lui-même, on doit
évêques et les abbés, mais encore leurs notaires ou penser que ce monogramme est son ouvrage, à
leurs chanceliers. Plusieurs papes du lX" siècle si- moins qu'il ne s'agisse d'une charte postérieure à
gnèrent en traçant le monogramme de leur nom. la fin du XIe siècle; car, à partir de cette époque,
c .
Tels sont Léon III, Pascal 1er , Grégoire IV, Be- les grands chanceliers, ou ceux qui les rempla-
noît III, Nicolas 1er , Adrien II. Cet usage ne fut çaient, furent chargés de ce soin. La conformité
pas adopté par leurs successeurs. Ceux-ci, après de plusieurs monogrammes d'un même roi, pelit
le xe siècle, r~duisirent en monogramme la salu- s'expliquer par l'emploi de caractères à jour dans
tation Benevalete. lesquels la plume s'engageait sans poùvoir dévier.
Les monogrammes de nos rois ne renfermaient On peut supposer aussi que ce sont des em-
en général que leurs noms. Cependant certains preintes du genre de celles qu'on obtient avec
rois de la première race et, parmi ceux de la troi- des griffes. Quelques textes viennent à l'appui de
sième, Eudes et Hugues Capet, y ajoutèrent ces suppositions sans les justifier complétement.
, , ,
470 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
leurs qu'on le rencontre dans plusieurs inscriptions ou dans les titres de cer-
tains manuscrits l . Si l'ordre dans lequel ces lettres doivent se lire n'était pas
déterminé d'avance par la nature .même de l'acte et la formule qui les accom-
pagne, il est évident que la manière dont elles sont disposées pourrait se prê-
ter à plusieurs' autres combinaisons. Il en. est de même dans le monogramme
qui termine le fac-simiZe n° 7 de la même. planche. En effet, il est facile d'y
trouver toutes les lettres du mot benevalete, lorsqu'on sait d'avance que ce mot
doit y être représenté; mais si le sens du monogramme était inconnu, on serait
arrêté longtemps avant d'arriver à fixer la nature et surtout la disposition des
lettres qu'il renferme. Au reste, le sens du monogramme étant une fois fixé"
il Y a encore plusieurs manières de le lire. Le B et l'E forment les extrémités
du premier jambage de la lettre N, à laquelle se rattachent toutes les autres
lettres; l'E qui termine ce premier jambage sert de nouveau pour la seconde
syllabe du mot benevalete. La traverse et le second jambage de l'N servent à
former le V, et la syllabe va se trouve complétée par l'A qui se rattache au
bas de la traverse de FN. Le second jambage de l'N et les traits qui s'y ratta-
chent peuvent fournir les syllabes Zete. Et d'abord, il est facile de reconnaître
le T qui surmonte ce jambage; la haste du T sert à former celle 4e la lettre
L, dont la barre horizontale se dirige de droite à gauche, de sorte que, pour
voir cette lettre dans sa position naturelle, il faut la regarder dans un miroir ..
La partie droite de la barre du T, et les deux ~arres qui se rattachent, l'une
à la partie moyenne, l'autre à l'extrémité inférieure du second jambage de l'N,
forment avec ce jambage la lettre E, qui complète avec les lettres L et T les
deux dernières syllabes du mot benevalete. On pourrait aussi ne pas tenir
compte du trait qui part du second jambage de l'N en se dirigeant vers la
gauche, ou du moins n'y voir ,que l'indication du point auquel le bas de la
haste du T rencontre le haut du second jambage de l'No Dans ce cas la lettre
L pourrait se prendre, soit dans le premier ja'mbage, soit dans le second, et
alors elle aurait sa position naturelle, Si on la rattachait au premier jambage,
l'E qui a servi pour les deux premières syllabes servirait encore pour la troi-
sième, et celui qui dépend du second jambage ne figurerait que dans la syl-
labe finale. Puisqu'il y a plusieurs manières de lire un monogramme dont
le sens est connu d'avance, il ne faut pas s'étonner que les savants ne s'accor-
dent pas sur le déchiffrement des monogrammes dont le sens est tout à fait in-
eonnu. Mabillon a vu dans quelques-unes des lettres monogrammatiques du
tableau représenté au frontispice de la belle Bible de l'abbaye de Saint-Paul de
1 On pourrait .aussi trouver 1'0 dans la petite losange qui est formée dans l'intérieur de la grande par
la traverse brisée de l'A.
•
PARTIE III. - CHAPITRE III. 471
Rome les mots Carolus rex; les autres lettres lui ont paru inintèlligihles.
Eckhart a proposé l'interprétation suivante : Carolomannus rex Bcyoariœ. Un
anonyme croit qu'il faut lire : Carolum regem nostrum, Ludovicum, Hlotarium
fratres (ou ejus, s'il ya un E au lieu d'une F) Christus servet mundo. Les auteurs
du Nouveau Traité de Diplomatique rejettent ces différentes versi6n~ et disent
qu'il faut y substituer: Carolus nostri mU1~di Christianus rex Hildegardis. Ce qu'il
y a de difficile dans ce monogramme, ce n'est pas de reconnaître les lettres
qui le composent; on y trouve de suite les caractères suivants: CRS N M X
R L E H 1 auxquels on peut ajouter un 0 formé par une losange placée au
centre du monogramme. Cette losange peut aussi fournir, comme dans le fac . .
simile n° 3 de la planche XII, les lettres A et V; enfin comme une des deux R
peut servir à représenter un P, et que les lettres H et 1 sont conjointes de ma-
nière à fournir aussi les éléments d'un T, on trouverait dans ces différents.
caractères de quoi formet : Carolus in Xpisti (Christi) nomine hic imperat. Il se-
rait d'ailleurs possible de composer avec les mêmes éléments plusieurs autres
combinaisons. La planche XI renferme un monogramme qui a soulevé aussi
de longues discussions; mais il sera plus facile d'en faire compr~ndre l'ex-
plication quand on traiter.a du déchiffrement des écritures cursives 1. .
Les lettres conjointes que l'on rencontre dans les plus anciens manuscrits
ne se trouvent ordinairement qu'à IR fin des lignes. Les écrivains ne les em-
ployaient guère que pour ne pas être obligés de reporter la fin d'un mot au
commencement de la ligne suivante. Aussi étaient-elles d'un usage plus ordi-
naire dans la transcription des ouvrages de poésie où chaque vers ne devait
occuper qu'une ligne. On atteignait le même résultat au moyen des lettres en-
clavées. Ces lettres, comme l'indique leur nom, étaient renfermées dans d'autres
lettres d'une plus grande dimension. Elles étaient employées surtout dans les
inscriptions et daJ;ls les. titres de certains manuscrits. On rencontre fréquem-
ment, par exemple, le mot incipit écrit de manière à n'occuper que la place des.
lettres INCPT, parce que ri de la seconde syllabe est placé dans l'intérieur
du C, et l'i de la troisième au-dessous ou dans l'intérieur de la panse du P.
Les lettres à panse, telles que le C, le D, 1'0, etc., devaient naturellement
. être préférées pour ces sortes de combinaisons. Aux lettr~s conjointes et encla-
vées se rattachent naturellement les lettres superposées, dont les abréviations
ordinaires ont fourni quelques exemples, et les lettres entrelacées à peu près
l Nous avons cru pouvoir nous dispenser de grammes est fixée par le texte même des actes
faire représenter la série des monogrammes que qui les renferment, et que d'ailleurs ils se trou-
l'on rencontre dans les diplômes des rois de vent reproduits dans le Glossaire de du Cange
France, parce que l'interprétation de ces mono- au mot Monogramma.
,
472 ÉLÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
de la même manière que dans les chiffres modernes. Ces lettres peuvent se
distinguer des lettres conjointes, parce qu'on n'y trouve aucun trait qui soit
employé à un double usage, et qu'elles servent seulement à diminuer l'espace
que devrait occuper un mot. .
Nous avons cru devoir nous borner à ces èourtes indications en ce qui con-
cerne les lettres conjointes et enclavées: les difficultés qui s'y rattachent ne
se rencontrent point assez fréquemment pour qu'il soit nécessaire d'en pré-
senter la solution complète dans un ouvrage élémentaire.
PARTIE III. - CHAPITRE IV. 475
CHAPITRE IV.
DÉCHIFFREMENT DES ÉCRITURES; MOYEN D'EN FIXER L'AGE.
senter sous le rapport du déchiffrement, et ensuite d'indiquer les signes qui peu-
vent servir à en fixer l'âge. Pour ne pas augmenter les divisions déjà fort nom-
breuses de ce chapitre, on a rattaché à la capitale l'examen des fac-simile dans
lesquels cette écriture se trouve mélangée avec des lettres de forme onciale ou
minuscule. Parmi les fac- simile dont il est questio;n dans ce chapitre, quel-
ques-uns sont empruntés à des écritures d'Angleterre ou d'Italie; mais nous
n'avons pas cru <;levoir les distinguer de notre écriture nationale, parce qu'un~
partie de ces modèles appartient à récriture capi~ale, que l'on peut considérer
comme à peu près identique chez tous les peuples de l'Europe qui ont
adopté l'alphabet romain: les autres sont en caractères gothiques; et dès le
XIIIe siècle, ces caractères ont régné exclusivement 1 dans les écritures na.tio-
nales, soit minuscules, soit cursives. .
Nous sommes entrés souvent dans de longs développements pour faciliter le
déchiffrement des fac-simile; mais comme un ouvrage élémentaire s'adresse
aux personnes qui n'ont pas encore acquis la moindre expérience d,es anciennes
écritures, peut-être y avait-il moins d'inconvénient à donner quelques explica:"
tions minutieuses qu'à risquer d'omettre celles qui pourraient aider un eer-
. tain nombre de lecteurs. Toutefois-nous avons cru inutile de nous étendre lon-
guement sur les abréviations qui ont déjà été indiquées dans le .chapitre pré-
cédent: la transcription placée en regard des fac-simil~ doit suffire d'ailleurs
1 Il faut excepter, bien enteridu, l'écriture romaine renouvelée qui parut d'abord en Italie.
60
, , ,
474 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
pour résoudre la plupart des difficultés secondaires. Comme les empreintes
des sceaux ne sont pas toujours bien conservées, il a paru préférable d'en fa-
ciliter le déchiffrement par un mode de transcription qui pût jusqu'à un cer-
tain point en indiquer tous les détails: les grandes capitales correspondent aux
lettres qui existent sur la légende; les petites capitales, aux lettres abrégées; le
caractère employé habituellement dans le corps d'un livre, sert à exprimer les
passages effacés ou détruits qu'il a été possible de rétablir d'après des origi-
naux mieux conservés. Les lettres i, j, u et v sont transcrites sous la forme
qu'elles ont dans les légendes, c'est-à-dire qu'elles sont employées tantôt comme
. voyelles, tantôt comme consonnes 1.
Les observations qui précèdent chaque planche, renvoient à des notices
dans lesquelles on trouvera quelques détails sur les monuments auxquels sont
empruntés les différents fac-simile. Ces détails sont souvent relatifs à l'âge de
l'écriture; par conséquent ils servent de complément aux observations que
fournit l'examen de chacun des fac-simile. Il est d'autant plus nécessaire d'y
recourir que les règles sur l'âge des anciennes écritures n'ont pas toujours
toute la précision désirable. Aussi est-il fort difficile, en les expliquant, de ne
pas employer des expressions à la fois trop vagues et trop absolues. Quand on
énumère, par exemple, les signes qui caractérisent l'écriture du XIIIe siècle,
on embrasse $OUS le rapport de la durée une période fort étendue; d'un autre
côté, on semble viser à une précision ridicule, puisque l'on établit une dis-
tinction entre les écritures du XIIIe siècle et celles de l'an 1200 ou de l'an 1301.
n est impossible cependant d'éviter cet inconvénient toutes les fois que l'on
veut signaler certains faits qui concourent habituellement pendant le XIIIe siè-
cle, et qui, en thèse générale, n'existent ni au XIIe ni au XIVe. Lorsque nous in-
diquons un certain nombre de lettres comme ayant été employées à telle ou
telle époque, il ne faudrait pas non plus en conclure que toutes ces lettres
doivent concourir dans un même manuscrit ou dans un même diplôme: la
remarque p~ut être exacte en soi, sans être justifiée dans tous ses détails par
chaque monument en particulier. n
y a d'autres exceptions qui tiennent à
l'emploi de certaines lettres dont l'usage pouvait 'être tombé en désuétude ou
n'être pas encore généralement admis; dans ce cas, il faut s'attacher surtout à
remarquer si ces caractères exceptionnels reparaissent fréquemment dans l'é-
criture : nous n'avons pas besoin d'avertir que nos observations à cet égard
s'appliquent seulement au fac-simile. Ainsi, quand nous disons que telle lettre est
1 Quoique cette double valeur des lettres i,.j, habituer pour ne pas être arrêté daJ;ls le déchif-
u et v ne doive pas être considérée comme une frement des anciennes écritures.
difficulté réelle, cependant il est important de s'y
•
PARTIE III. - CHAPITRE IV. h75
employée une, deux ou trois fois seulement, elle peut se retrouver sans doute
dans le reste du manuscrit ou du diplôme; mais le calcul prése!1té n'en est pas
moins exact si cette lettre, toute proportion gardée, n'est pas du nombre de celles
dont l'écrivain faisait un usage habituel. Nous terminerons par une dernière
observation: c'est que les règles propres. à l'écriture des sceaux peuvent de-
venir fausses si on les applique à celle des manuscrits ou des diplômes, et
réciproquement; il ne fa,udrait donc point étendre à la capitale des sceaux, ce
qui a été dit de celle des manuscrits, etc. Lorsque ces inductions nous ont
paru pouvoir être admises, nous l'avons formellement exprimé.
PREMIÈRE SECTION.
, , ,
E CR) T URE S DEL A PRE MIE R E P E RIO 0 fJ-.
ARTICLE PREMIER.
DE l, "ECRITURE CAPITALE,
1
0
Déchiffrement,
1 Nous ne parlons pas de l'abréviation du mot rafe inférieur, en décrivant une courbe qui, rat-
Augustini, qu'il était naturel de reproduire sou- tachée à la boucle supérieure, présente quelque
vent dans un manuscrit renfermant les ouvrages analogie avec la forme d'une S. A droite de cette
de S. Augustin. Cette abréviation est -d'ailleurs S on pourrait voir' un c cursif dont la panse est
très-ancienne, sinon pour le mot Augustinus, du composée de deux arcs de cercle. Si la forme de
moins pour son radical Augustus. cette seconde lettre est très-irrégulière, il est im-
2 Indépendamment des lettres S U B, on pour- possible de ne pas reconnaître un p~u plus loin
rait peut-être trouver les trois lettres suivantes .une R capitale. Dans cette hypothèse, le signe
du mot sllbscripsi. Le signe abréviatif qui s'étend abréviatif qui surmonte les lettres sub, tiendrait
au -dessus des trois premières lettres, se boucle lieu seulement des quatre lettres finales du mot·
un peu à droite du B, et redescend jusqu'au pa- sllbscripsi.
PARTIE III. - CHAPITRE. IV. 477
remarquer les A sans traverse, les traits excédants de l'F et de l'N, le dévelop-
pement de la haste et de la barre de la lettre T, et surtout l'abréviation du
mot Deo, dont la forme ·est tout à fait extraordinaire; on serait tenté de croire
que le copiste n'a pas voulu tracer un simple signe abréviatif, mais qu'il a re-
présenté un E couché au-dessus des lettres DO.
Le même copiste a écrit sur une marge la nole reproduite sous le n° 9 de
la .planche IV. L'espace fort restreint qu'il avait à sa disposition l'a souvent
forcé à couper les mots d'une manière bizarre. Dans le mot rex, et surtout dans
le mot Karolus, l'R se rapproche de la forme du K, parce que la partie supé-
rieure de la panse se prolonge en trait excédant au lieu de ,se recourber vers
fa haste: c'est de la même manière qu'est formée la panse du P, excepté dans
le mot baptizatus. Il faut remarquer aussi la direction oblique de la barre su-
périeure de l'F, dans les mots fuit et fiiius. Enfin, on pourra voir que dans
ce dernier mot la barre de la lettre L descend obliquement au-dessous de la
ligne.
Dans la planche V, la première ligne du troisième fac-simile appartient
encore à l'écriture capitale: on y trouve, indépendamment des formes de lettres
qui ont'déjà été signalées, un j surmonté d'un point; c'est un signe accessoire
qui accompagne ordinairement cette lettre, surtout depuis' le Vile siècle, mais
dont les premiers exemples remontent peut-être au V L'abréviation du mot
C
•
gloriœ est la seule qui puisse embarrasser: le trait qui surmonte la lettre i, tient
lieu des trois lettres suivantes. .
La cinquième ligne du premier fac-simile de la planche VI ne présente au-
cune difficulté.
Dans le fac-simile suivant, la capitale et la minuscule sont employées al-
ternativement. Il faut remarquer dans les passages écrits en capitale,' qui sont
les seuls dont on ait à s'occuper maintenant, les abréviations RP, pour respon-
'. sorium, PS pour psalmus, AN et A pour antiphona. Ces abréviations et d'autres
du même genre, qui sont très-fréquentes dans les:livres de liturgie, présente-
raient souvent de grandes difficultés, si l'on ne se familiarisait pas ayec les
termes qui désignent les différentes parties des offices religieux. Il est inutile
de signaler l'abréviation DNI pour Domini, qui est une des plus généralement
employées. Le déchiffrement' de ce fac-simile est d'ailleurs très-facile.
Il en est de même des deux premières lignes du fac-simile suivant, où l'on
fera observer seulement l'emploi de la cédille au-dessous de l'E capital, pour
désigner la diphthongue œ dans le mot quœ.
La ligne qui sert de titre au quatrième fac-simile de la même planche, se
fait remarquer par le mélange de la capitale, de l'onciale et de la minuscule;
ÉLÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
ainsi, dans le mot genealogia, le second G est oncial;· il en est de nlême de l'e et
de l'm du mot regum; enfin, ra
du mot Francomm est minuscule.
La confusion de ces trois écritures est portée encore plus loin dans le
deuXième fac-simile .de la planche VII. Les deux V des mots posteriorum et pri-
mus sont les seules lettres qui appartiennent exclusivement à.la capitale; les m
de ces deux mots, et le d d'Abœlardi, sont de forme onciale; d'autres lettres (B,
L, N, R" S) sont communes à ces deux écritures; mais dans certains mots
on trouve aussi les lettres l, n, r, s sous la forme minuscule, et c'est à cette
dernière écriture qu'appartiennent exclusivement les a et les e. Enfin, il faut
rattacher aux deux alphabets oncial et minuscule la lettre t, dont la haste
s'arrondit par le bas. Quant aux lettres c, i, 0, p, x et y , elles sont communes
à la majuscule et à la minuscule. Cette confusion des trois alphabets une foÏs
constatée, on remarquera aussi une altération sensible dans la forme de plu-
sieurs lettres: ainsi, dans le mot Palatini, l'extrémité inférieure des deuxjam-
bages de l'N se recourbe intérieurement par le bas, et la traverse horizontale est
placée plus bas qu' à l'ordinaire; les deux montants de la lettre V, dans les mots
posteriorum et primus, sont contournés au lieu d'être en lignc droite; dans les
mêmes mots, les de~lX premiers jambages de l'm onciale ontpris en se confon-
dant l'aspect de 1'0, et l'S finale de primzls est aplatie et allongée d'une ma-
nière bizarre. Malgré ces irrégularités et d'au,tres qu'il serait trop long de
signaler, le déchiffrement de ces deux lignes ne présente. pas de difficulté
réelle. L'abréviation de la syllabe per est représentée sous sa forme ordinaire;
celle de la syllabe rum n'est pas moins facile à reconnaître, quoiqu'elle ne soit
pas formée aussi régulièrement dans la. première ligne que dans la seconde.
Les deux premiers mots du quatrième fac-simile de la planche VII , fournis-
sent un dernier exemple d'écriture capitale, où l'on ~etrouvc, sinon la confu-
sion des différents genres d'écriture, du moins la mêmc. irrégularité dans les
formes 1.
2° Age.
les Bénédictins font remonter au y. siècle les pre- L et A, non comme signes chronologiques, mais
miers commencements de cet usage. comme preuves du rapport qui existe entre ces
2 Ce manuscrit, renfermant les œuvres de Vir- deux manuscrits.
" , ,
480 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
tures présentent dans leur aspect général une grande conformité. Nous croyons
devoir faire observer à cette occasion que pour bien apprécier l'âge d'une charte
ou d'un manuscrit il ne suffit pas d'étudier les lettres une à une; il faut a~ssi
examiner l'écriture dans son ensemble, et s'habituer à saisir ces rapports géné-
raux qui unissent entre eux les monuments d'un même âge. Il résulte de la cou-
leur de l'encre, de la teinte et 'de la qualité du parchemin, de l'écartement
des lignes, de la proportion des lettres et d'autres circonstances qu'il serait dif-
ficile d'analyser, une impression générale que la vérification des détails vient
rarement démentir.
Le manuscrit de S. Augustin peut être considéré comme postérieur au
S. Prudence par cela seul qu'il renferme des titres en capitale mêlés à un texte
en onciale. On peut aussi faire observer qu'il existe entre certains mots des sépa-
rations qui sont, il est vrai, moins fréquentes dans le corps du texte que dans
les titres; mais ce qui doit surtout fixer la date de cette capitale, ce sont les
traits excédants qui se rattachent aux extrémités de plusieurs lettres et qui sou-
vent se divisent en forme de fourche. Des traits de cette nature déforment pres-
que toujours la capitale pendant le règne des MérQvingiens; nous avons déjà
dit , qu'on les trouvait, quoique moins prononcés, dans la souscription de
S. Eloi. Dans le titre de amitis (Pl. IV, nO 6), ils sont encore moins caractérisés.
Cette modification est remarquable, parce qu'au IXe siècle l'écriture capitale
ne doit plus conserver ces traits bizarres et irréguliers. Les abréviations des
mOts incipit et Augustini, sont marquées par deux ~ignes droites, tranchées
par un trait à chaque extrémité: au sentiment des Bénédictins, c'est un
signe d'une haute antiquité. On 'le retrouve, il est vrai, dans le troisième
fac-simile de la planche V; mais ce modèle est tiré d'un manuscrit de luxe,
et l'on doit toujours s'attendre à rencontrer dans les ouvrages de ce genr,e,
surtout dans les missels, lés Bibles et les évangiles, des traits empruntés à
des siècles plus anciens. Quoique les P du S. Augustin approchent plus de
se fermer que ceux du S. Prudence, cependant leur panse est encore ouverte.
L'élévation de la haste de la lettre L est aussi un caractère commun à ces deux
•
manuscrIts.
Le septième et le neuvième fac-simile de la planche IV sont tirés du même
manuscrit. On y remarque des T dont la haste est très-prolongée, ce qui de-
vient rare après le VIlle siècle; d'un autre côté, plusieurs N du fac-simile n° 9
ont une traverse qui naît au-dessous de l'extrémité supérieure du 'premierjam_
bage et qui vient aboutir au-dessus de l'extrémité inférieure du second. Ces N
se rencontrent fréquemment à partir du IXe siècle, et finissent par se rappro-
"
PARTIE III. - CHAPITRE IV. fl8l
cher de la forme d'une H -capitale 1. La réunion de ces circonstances pourrait
déjà faire conjecturer que cette écriture appartient au VIlle ou au IXe siècle.
Cette appréciation serait d'ailleurs confirmée par l'ensemble de, cette capitale,
où l'on retrouve encore trace des habitudes qui caractérisent l'écriture méro-
vingienne. Au contraire; dans le troisième fac-simile de la planche V, les lettres
sont plus nettes et plus déliées; on peut remarquer surtout qu'il y a plus de
régularité dans les traits qui servent à trancher leurs extrémités. Quoique le
manuscrit des évangiles de Charlemagne ait date certaine, nous n:oserions pas
affirmer que la forme particulière qu'affecte la panse de l'R et du P est un signe
qui convient à la capitale "de la fin du Ville siècle; en effet, on la retrouve dans
l'écriture allongée de quelques diplômes du xe siècle; et par conséquent il ne
serait pas impossible de la rencontrer dans des manuscrits du même temps.
On trouvera dans le premier fac-simile de la planche VI les caractères géné-
raux qui distinguent la capitale carlovingienne, c'est-à-dire des traits purs et
déliés. Indépendamm~nt des nombreux rapports qui rattachent cette écriture
à celle de la 1 rc ligne du troisième fac-simile de la planche V, nous ferons
remarquer les traits fins qui tranchent les extrémités supérieures des lettres
L,let A, la forme de la panse du P qui fait saillie au-dessus de la haste, et
le montant gauche de l'A, qui s'arrondit dans sa partie inférieure et affecte
la même forme que le montant de l'a minuscule.
Dans le deuxième fac-sim.ile de la même planche, les P et les A conservent
les mêmes caractères; l'A du mot ponat approche beaucoup de la forme minus-
cule; les N offrent de grands rapports avec rH capitale; la courbure du premier
jambage de l'N, dans le mot tune, n'est pas moins à remarquer. Tantôt le cro-
chet supérieur du C affecte la direction horizontale comme dans le mot incenso,
tantôt il s'effile à son extrémité et tend à se relever comme dans les mots reclu-
dantur, tune et canentes. "
Si l'on passe au fac-simile suivant, on verrà que les rapports de l'A capital
avec la forme minuscule augmentent de plus en plus, et qu'il est même impos-
sible de les distinguer dans la seconde ligne. La courbure du premier jambage
de l'N devient habituelle; le même triât n'est pas moins contourné dans la
lettre M; la barre inférie\lre de l'E n'est plus qu'une prolongation de la haste;
le crochet supérieur du C est à peine indiqué; en un mot les formes de l'écri-
ture capitale sont altérées dans la plupart des lettres.
Cette altération est plus sensible encore dans le quatrième fac-sim.ile de la
1 Nous ne prétendons pas que dans les siècles ayons voulu constater, c'est qu'à partir du IX· siècle
antérieurs, la même leUre ne se rencontre jamais la ressemblance de ces deux leUres devient plus
sous la forme de rH capitale; le seul fait que nous fréquente.
1 1 1
ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
même planche; mais ce qui caractérise surtout l'âge de cette écriture, c'est le
mélange des lettres capitales onciales et minuscules, mélange qui doit s'accroître
dans les siècles suivants. Au XIIIe siècle, il est presque toujours porté jusqu'à la
confusion, comme le prouvent les deux premières lignes du second fac-simile
de la planche VII; ou bien, à défaut de cet indice, on rencontre, comme dans
les deux premiers mots du quatrième fac-simile, des lettres complétement
irrégulières et d'un aspect tellement bizarre, qu'il est impossible de ne pas
reconnaître qu'elles appartiennent au temps où la majuscule gothique a rem-
placé les dernières imitations de la capitale romaine .
•
1° Déchiffrement.
2° Age.
1 Suivant les auteurs du" Nouveau Traité de pect d'un V précédé d'une haste. se rencontre
Diplomatique, l'N de ce mot, qui présente l'as- depuis le VIlle jusqu'au x· siècle.
PARTIE 'Ill. - CHAPITRE, IV: 489
bert II (PL B, n° 4). Les mots de cette légende ne sont pas séparés; mais on y
découvre deux abréviations.
Les sceaux de Henri 1er, et de Philippe 1er (Pl. B, nOS 6 et 7) renferment
chacun trois abréviations', entre autres celledela finale us, représentée sous
la forme d'une apostr~phe; le trait qui indique la suppression de l'e du mot
Dei est nettement indiqué dans le sceau de Philippe 1er ; et dans celui de
Henri 1er , on distingue le signe abréviatif placé au-dessus de l'R du mot gratia.
Il est probable qu'un' demi-siècle auparavant on ne trouverait pas beaucoup
d'exemples analogues, et que les suppressions de lettres ne seraient pas in-
diquées par des signes abrévi~tifs.
L'indistinction des mots, l'absence des abréviations, l'emploi des lettre's ca-
pitales sans mélange d'onciales, permeitent de faire remonter le sceau de l'ah-
baye de Saint-Denys (PL P, n° 4), au commencement du XIe siècle, quoique
l'acte le plus ancien auquel nous l'ayons vu attaché ne soit que de la seconde
moitié du siècle suivant. Il ne sera pas inutile de faire observer à cette occasioIi'
que les sceaux d'abbayes, de villes et de communautés sont souvent beaucoup
plus anciens que les actes qu'ils accompagnent: par, respect pour les tradi-
tions, on devai~ naturellement les conserver le plus longt~mps possible.
On peut assigner au sceau de Saint-Germain des Prés (Pl. 0 ,'n° 3); à peu près
la même date qu'à celui de l'abbaye de Saint-Denys. L'abréviation du mot sanc.ti
n'est pas moins ancienne que celle de l'm finale de sigilltzm. Le sceau de Ro-
bert II présente d'ailleurs pour cette dernière abréviation un'exemple analogue
dans le mot Francorum, et l'on y trouve aussi des e de forme onciale. Enfin,
on remarquera que le sceau de S. Germain des Prés renferme deux C carrés;
c'est un caractère que les Bénédictins ne regardent pas comme postérieur au
XIe siècle. L'emploi de cette forme de lettre dans le sceau de la reine Cons-
tance (Pl. B, n° 5), peut être considéré comme exceptionnel; il sera d'ailleurs
facile de prouver que cette légende est postérieure à celle du sceau qui nous
occupe en ce moment. ,
L'indistinction des mots et la séparation du douhle V pourraient faire re-
garder le sceau d'Édouard le Confesseur (Pl. R, n° 1), comme plus ancien qu'il
ne l'est réellement; mais le trait qui tranche la' lettre V, pour indiquer la sup-
pression de l'm finale du: mot Anglorum, et la réunion en forme d'O des deux
premiers jamb,ages de l'm onciale, qui termine le mot sigillum 1, sont des carac-
tères qui ne conviendraient pas à un sceau du xe siècle.
L'indistinction des mots et la séparation du double V concourent sur le
1 Ces deux remarques ne s'appliquent qu'à l'un yloram n'est pas abrégé, et les ln onciales ont une
des côtés du sceau; sur l'autre côté, le mot An- forme plus pure.
490 ÉLÉMENTS DE "PALÉOGRAPHIE.
sceau de Guillaume le Conquérant (Pl. R, n° 2), avec remploi de plusieurs
lettres de forme carrée. La reunion de ces caractères est loin d'être habituelle,
même dans les sceaux du siècle précédent; mais il est probable qu'en accumu-
lant ainsi les formes carrées, on aura voulu imiter le style de l'écriture anglo":
saxonne, quoique Guillaume le Conquérant l'ait remplacée dans les actes par
l'écriture française. Le G du mot signa n'est pas d'ailleurs du nombre des
lettres que l'on rencontre dans l'ancienne capitale: tel est du moins le senti-
ment des Bénédictins (tome II, p. 321); d'un autre côté, les formes on-
ciales paraissent dans la lettre Il sur la face principale et sur le revers, dans
l'e de la troisième" syllabe du mot elindem. On croit devoir faire observer enfin
que la dernière lettre de" ce mot se trouve séparée de la précédente par l'épée
du roi; peut-être serait-il difficile de trouver au xe siècle un sceau dont les or-
nements pénètrent ainsi dans le cercle de l'inscription.
Le sceau de Henri 1er , roi d'Angleterre (Pl. R, n° 3), conserve, malgré l'al-
tération de l'empreinte, la trace des points qui servent à distinguer les mots;
sur le revers, le premier et le second mot sont séparés par un intervalle sen-
sible; l'N du mot Anglorum approche de la forme de rH; la panse de l'R en-
veloppe la plus grande partie de la haste: cette dernière lettre présente sur le
premier côté un aspect différent, mais qui n'est pas moins caractéristique;
on peut remarquer en effet que la queue, au lieu de se courber une seconde
fois pour se diriger vers la lettre suivante, tend plutôt à revenir sur elle-
même et à présenter l'aspect d'une ligne convexe; enfin, dans le mot Henricus,
l'extrémité des crochets du C se prolonge assez pour fermer presque entière-"
ment la partie antérieure de la lettre.
Les bulles de plomb reproduites sous les nOS 2, 3 et 4 de la planche U, don-
neront lieu à une observation analogue. En effet, les extrémités de plusieurs
lettres sont tranchées par des traits verticaux qui se prononcent et se' multi-
plient à mesure que l'on approche de la période gothique :" on peut vérifier
cette r~marque dans la première bulle, sur les lettres C et S; dans la seconde,
sur les lettres G, E, S; et dans la dernière, non-seulement sur les lettres C,
E, T, S, mais encore sur le signe abréviatif qui surmonte les lettres PP.
Les mots sont indistincts dans le sceau de Louis le Gros (Pl. C, n° 1), mais
l'écriture est trop massive pour que l'on soit tenté d'en reculer la date; on peut
remarquer d'ailleurs dans la lettre V un signe qui ne peut convenir à la capi-
tale que dans les temps voisins de la période gotbique; c'est que les montants
de cette lettre sont plus larges dans le haut que dans le b.as.
" La formation des communes de Noyon et de Beauvais concorde avec le règne
de Louis le Gros; et si on examine les sceaux de ces deux villes, on verra que
PARTIE III. - CHAPITRE IV. 491
les caractères de l'écriture permettent de leur donner la même date. Celui de
Noyon (Pl. P, n° 15) ne renferme que des lettres capitales; le premier mot,
qui est abrégé, est le seul qui soit suivi d'un point; les autres sont indistincts.
Malgré l'altér.ation de l'empreinte, on reconnaît que le sceau de la ville' de
Beauvais (Pl. P, n° 14) présente une écriture capitale de forme massive, et
dont tous les mots sont indistincts.
Dans le sceau de l'abbaye de Saint-Victor (Pl. 0, n° 2) , les mots sont distin-
gués par des points; mais le sceau de Henri 1er , roi d'Angleterre, prouve que
cet usage existait dès l'an 1100 1; on peut remarquer d'ailleurs que l'e oncial
du mot Parisiensù ne tend point à se fermer. Dans le' même mot, on voit une
N qui approche de la forme de rH; et à la fin du mot sigillum, une m onciale
dont les deux premiers jambages présentent l'aspect d'un O. Cette derni.ère
lettre s'est déj à rencontrée dans le sceau d'Édouard le Confesseur; mais elle
convient mieux au XIIe siècle qu'au précédent. Aussi la trouve-t-on beaucoup
plus caractérisée dans le sceau de Louis le Jeune (Pl. C, nOS 2 et 3). Il faut re-
marquer aussi dans cette dernière légende la forme des R, dont la queue af-
fecte une forme convexe et verticale, qui donne à la lettre l'aspect d'un B
dont la panse inférieure serait ouverte par le bas, ou, comme dans le mot
gratia, l'aspect d'un A dont le sommet serait tronqué. Lors même que la queue.
de l'R se recourbe vers la lettre suivante, il' est facile de voir que ce trait est
beaucoup moins prononcé que dans les siècles précédents. Ces différents ca-
ractères annoncent l'approche de la période gothique.
Si les' C carrés doivent être considérés en général comme antérieurs au
XIe siècle, il faut remarquer que dans le sceau de la reine Constance (Pl. B, n° 5),
leurs barres sont tranchées par des traits saillants et massifs qui :r;-eparaissent
aux extrémités de la plupart des lettres, et qui en dénattirent tellement la forme
qu'on ne peut s'empêcher de reconnaître dans cette légende tous les signes qui
annoncent la décadence de l'écriture capitale. Le renflement de la lettre V
dans sa partie supéri,eure est un caractère particulier qui vient confirmer cette
observation générale. .
L'altération de l'empreinte du sceau de la reine Adèle (Pl. C, n° 4), ne per-
met guère d'observer que l'indistinction des mots et le mélange de l'onciale et
de la capitale; cependant, le G du mot sigillum est remarq~able par l'angle
1 On n'entend pas limiter à cette époque ru· contrer sur les légendes des sceaux. Ajoutons ce-
sage des points dans les inscriptions proprement pendant que cette observation s'applique surtout
dites: il est bien constaté qu'ils ont été employés aux points qui servent uniquement à séparer les
même avant l'ère chrétienne; mais il faut recon- mots, et non à ceux qui sont placés après une abré-
naître aussi qu'avant le xnesiècle il est rare d'en ren· viation ou à la fin d'une légende.
6:1.
, , .
492 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
droit que forme son crochet inférieur pour rentrer dans la panse dont il at-
teint le contour; dans les siècles antérieurs, cet' angle n'existerait pas; d'un
. autre côté le crochet ne se prolongerait pas assez pour rencontrer la panse.
Le G se distingue dans le sceau de Maurice de Sully (Pl. 0, n° 1), par un
autre caractère qui ne conviendrait pas davantage aux siècles antérieurs: si le
crochet inférieur ne forme pas d'angle pour rentrer dans la panse, on peut
voir qu'il se recourbe sur lui-même pour redescendre vers le bas de la lettre,
en sorte que ce G présente l'aspect d'une spirale qui se développe à partir de
l'extrémité du crochet inferieur, pour former ènsuite et la panse et le crochet
supérieur dont le prolongement s'abaisse jusqu'à fermer 1'ouverture ordinaire
de la lettre. On trouve les mêmes caractères sur les deux sceaux de Roger de
Rosoy et de Philippe de preux (Pl. P, nOS 7 et 9); les traits qui rattachent
d'ailleurs ces deux sceaux à la dernière partie du XIIe siècle sont, pour le pre-
mier, des N tout à fait semblables à des H; et pour le second, le renflement
irès-prononcé de la haste de la lettre L dans sa parÜe supérieure: on peut aussi
remarquer que, dans ce dernier sceau, l'e et le c du mot episcopi sont presque
entièrement fermés.
Le' sceau de Guillaume de Sëillenay (Pl. 0, n° 4) appartient au commen-
cement du XIIIe siècle; et cette date se trouve just~fiée par la forme générale
des lettres, qui sont en même temps courtes et massives. On peut remarquer
en outre l'aplatissement des panses de l' S, les traits fortement prononcés qui
tranchent les crochets de cette lettre, l'abaissement et la saillie du crochet
supérieur du G, la longueur des signes abréviatifs. qui tranchent la lettre L
dans les mots sigillum et Willelmi, le rapprochement des deux montants pa-
rallèles du double V; enfin, le développement de la panse de l'R, qui enve-
. loppe presque toute la lo~gueur de la haste.
On serait tenté
, de faire remonter ari XIIe siècle le sceau du conseil du comté
d'Artois (Pl. .Q, n° 4), si l'on ne consultait que la forme élancée des lettres
qui d'ailleurs appartiennent toutes à l'écriture capitale; mais on peut signaler
dans cette légende quelques détails empruntés à l'écriture gothique: le rap-
prochement duc et de 1'0 dans le motconsilii, le renflement de la partie in-
férieure de ri dans le mot suivant; ce caractère est encore plus fortement pro-
noncé dans le bas de la haste du second T de ce mot, et il est indiqué d'une
manière sensible dans la panse du C du mot consilii. Ces détails, qui ne modi-
fient pas la forme générale des lettres, ont cependant ~eur importance, parce
que la majuscule gothique présente toujours un contraste remarquable entre
la finesse et l'épaisseur des traits d'une même lettre. Quoique la lettre R du
mot Arthesii soit incomplète, on voit cependant que par le bas elle présente
o
ARTICLE II.
DE L'ÉCRITURE ONCIALE 1.
0
1 Déchiffrement.
L' âge ~e l' écriture on~iale n'est pas moins .difFtcile. à fixer que celui de l'é-
criture capitale; aussi sommes-nous heureux de pouvoir donner quelque au-
torité aux principes généraux qui peuvent aider la solution de ce problè~e,
en les empruntant aux savants' auteurs du Nouveau Traité de Diplomatique.
(( Les-manuscrits qui sont en onciale, s'ils ne font point partie de l'écriture
(( sainte, s'ils ne sont point à l'usage des offices divins, s'ils n'ont point été
u faits pour quelques princes, seront au moins du Ville siècle. Mais, quelque
(( livre que ce soit, entièrement en onciale, sera jugé antérieur. à la fin du xe
(( siècle. Cette règle est applicable même aux manuscrits grecs. Un manuscrit
(( en onciale, dont les titres l des livres répétés au haut de ~haque page,. et ceux
"
l • Les tib"es en pure onciale, mais plus petite a VIleet Ville siècles, soit en onciale, soit en demi·
« que le texte même, donnen t un excellent indice " onciale, soit en quelque autre sorte d'écriture,
« de la plus haute antiquité. Cet indice, est vérifié a ne seront point constants à marquer le titre au
a par les manuscrits 152, 2630,1°7 de la Biblio- " haut des pages, ou bien le genre de l'écriture va·
a thèque du .Roi, par le S. Cyprien de Saint-Ger- «riera; ou s'ils usent constamment , d'onciale, elle
a main des.·Prés, par le Virgile d'Asper de la même " ne sera pas beaucoup plus petite que le texte. Ces
a abbaye. Les titres des pages en capitale peuvent " variations augmenteront encore aux siècles sui·
• convenir aux plus anciens manusc;'its où l'on a vants. Les ornements qui relèvent les titres de
a emploie le même caractère. Des manuscrits des « chaque page commencent vers le vm" siècle .•
•
]?ARTIE III. - CHAPITRE IV. 497
Il des livres placés tant à la fin qu'au commencement de chaque traité, et les
Il ques-uns des plus anciens manuscrits, sans les rabaisser considérablement au-
Il dessous de l'âge que leur ont assigné les plus savants hommes. Mais nous ju-
Ile, l, m, t, avec l'onciale. Nous ne les avons jamais rencontrées à la fois dans
(1 des manuscrits en onciale qui ne fussent antérieurs au VIle siècle. L'onciale à
(! jambages tortus à traits brisés ou détachés l , et d'ailleurs soutenue du concert
Il des autres indices également avantageux, se fera pour l'ordinaire déclarer du
e
Il v siècle. Seule elle n'exclurait pas le VIe, ni peut-être même totalement le
Il VIle, mais sa fin et les suivants. La petite onciale, d'une élégante simplicité,
Il sans bases ni sommets, anguleuse dans ses ~ontours, à queues plutôt termi-
2
Il nées par des demi-pleins que par des déliés , s'annonce au coup d'œil pour
e
Il des précédents. Elle est déjà quelquefois pleinement tranchée aux v et VIe.
Il Alors ces traits sont souvent si massifs' qu'ils semblent doubles ou triples 5.
e
Il C'est apparemment sur leur modèle qu'on reforma l'onciale aux vm et IXC
1; siècles. L'air de celle-ci est pourtant plus vif, le tour plus recherché et la
Il coupe plus nettel.i.. Faute d'avoir bien saisi cette disparité, sur les rapports gé-
1 On ne parle pas ici des e de forme onciale fondre des exceptions involontaires et par consé-
qui peuvent être fermés, soit par un trait acces- quent fort rares, avec des formes de lettres qui
soire. c?mme l'e del'alphabet n° l de la première annoncent à la fois les intentions et les habitudes
planche, soit par l'abaissement accidentel de la de l'écrivain.
partie supérieure de la lettre; il ne faut pas con-
PARTIE III. - CHAPITRE IV. 499
si le mélange de l'e minuscule dans une onciale négligée exclut, sinon le com-
mencement, du moins la· fin du vue siècle, il pourrait annoncer les temps voi-
sins du IXC dans une onciale tracée avec une certaine attention, parce qu'alors
l'emploi de l'e minuscule était devenu fréquent, et que les écrivains pouvaient
être entraînes à confondre deux formes qui d'ailleurs présentent une grande
analogie: ce fait est confirmé par le fac-simile n° 8 de la planche IV , dont les
quatre dernières lignes renferment des e minuscules.
Ces principes généraux une fois posés, passons à. l'examen particulier des
différents modèles d'écriture onciale.
Les mots ne sont pas séparés dans le fac-simile n° 2 de la planche II. On
y trouve deux points; mais l'un vient après le mot antichristos qui ·est abrégé,
l'autre sert de signe abréviatif dans le mot adque. On se rappelle que l'abrévia-
tion du mot Domini, sous la forme suivante (dmi) , est considérée par les Bé-
nédiCtins comme un signe de haute antiquité. Il faut remarquer en outre que
l'JE n'est pas conjoint; que le bas de la panse du P ne rejoint pas la haste;
qu'il en est de même de la panse supérieure du B et de celle de plusieurs R.
Quoique l'A oncial soit réduit à de petites proportions, la traverse et le mon-
tant gauche de cette lettre forment toujours à leur point de rencontre un
angle assez nettement indiqué pour que ces deux traits réunis ne présentent
pas l'aspect de la panse d'un a min uscule (a). Les j ambages de l'M onciale, loin
de se courber et de tendre à se réunir en forme d'O, conservent une direction
presque verticale, en sorte que leurs extrémités inférieures sont séparées par
une distance notable: on verra cette distance se réduire de plus en plus à me~
sure qu'on se rapprochera des temps modernes.
Si le bas du premier jambage de l'M onciale se courbe vers la droite dans
le fac-simile n° 3, le second et le troisième conservent dans leur partie i~fé
rieure une direction presque verticale, et restent peut-être plus éloignés que
dans le S. Cyprien. La panse . du P et de l'R ne rejoignent pas la haste, et l'A
conserve bien la forme onciale. Quant à l'emploi du d et du b minuscule, on
ne doit en tirer aucune induction contre l'antiquité de ce manuscrit. En effet,
le b minuscule n'est pas rare, selon les Bénédictins, sur les monnaies latines
du VC siècle et du VIe: on le trouve même sur une inscription qui remonte à
l'an 338, et cet exemple n'est pas le plus ancien que l'on connaisse. Les mêmes
auteurs affirment que ces deux lettres minuscules sont de beaucoup antérieures
aux manuscrits les plus anciens dans lesquels on les rencontre. u Au VIe siècle,
Il disent-ils, et probablement plus tôt, on voit des d minuscules dont la panse
« est plus ample de beaucoup qu'elle ne le fut dans la suite. ))'Tel est sans contre-
siècle.
, La forme minuscule de l'a, l'arrondissement et le . rapprochement du bas
des jambages de l'M, sont des caractères communs, aux fac-simile nOS 7 et 8 de
la planche IV; mais ce qu'il y a: de plus inlportant à signaler, c'est' que la se-
conde ligne du fac-simile n° 8 renferme quatre mots en minuscule; c'est un
mélange qui ne serait pas observé au vue siècle'.
L'a minuscule, n'est pas moins caractérisé dans lefac-simile n° 1 de la planche V
(2 c colonne, lig. 1 et 2); cette écriture renferme des N à jambages écartés 'qui
deviennent fort ordinaires au IXC siècle. On peut voir d'ailleurs que l'in dis-
tinction des mots n'existe pas plus ici que dans les deux fac-simile précédents.
La multiplicité des abréviations, jointe à l'élégance recherchée de l'écriture,
ne permettrait pas de se tromper sur l'âge de l'onciale qui forme la deùxième
ligne du fac-simile n° 3 de la même planche. On peut remarquer, aussi la fi-
nesse des jambages, celle des traits qui tranchent les extrémit~s de plusieurs
lettres, et l'arrondissement bien caractérisé des M dans leur partie inférieure.
Si par certains détails cette écriture semble présenter quelque analogie avec
celle qui a fourni l'alphabet n° 1 de la première planche, il est facile de re-
connaître que ces deux types, vus dans leur ensemble, ne peuvent jamais être
confondus.
On fera remarquer, dan~ la dernière ligne de la planche V,: un e minus-
• • • •
502- ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
cule, une M arrondie et fermée par le bas, des traits qui tranchent les extré-
mités de plusieurs lettres: la réunion de ces caractères justifie la date assi-
gnée à ce fac-simile.
ARTICLE III.
DE L"ECRITURE MIXTE.
0
1 Déchiffrement.
•
,
, "
2° Age. .
cette écriture a été qualifiée de "!-inuscule par plusieurs écrivains; par consé-
quent, on ne devra pas s'étonner s'il est question dans certains ouvrages d'une
écriture minuscule antérieure de plusieurs siècles au règne dè ~harlemagne.
Les Bénédictins ont repoussé cette confusion de mots; et pour constater qu'ils
distinguaient cette écriture de la minuscule, ils l'ont appelée' mixte , .. ou demi-
onciale. Quoiqu'ils emploient plus habituellement cette dernière dénomination,
nous avons cru devoir préférer le nom d'ecriture mixte à celui de demi-onciale,
qui semblerait indiquer que, sauf la différence ·de hauteur; les ~aractères
de ce genre d'écriture sont les mêmes que ceux de l'onciale,. tandis que l'é-
criture mixte compose son alphabet d'un p~tit nombre de lettres qui lui sont
propres, et de celles qu'elle emprunte, non-seulement à l'onciale, mais encore
à la cursive. Il est facile de comprendre que du moment où les progrès de la
littérature romaine amenèrent la trans'cription fréquente d'un certain nombre
d'ouvrages littéraires, il devint nécessaire de simplifier les formes de l'écriture
capitale, pour abréger le travail des copistes. Cette .hypothèse suffit pour ex-
pliquer l'origine de l'écriture onciale; ~ais comme la maj~scule onciale ne
répondait qu'impaTfaitement au but qu'on s'était proposé, on dut arriver
bientôt à lui faire subir une double modification, c'est-à-dire à diminuer la
hauteur des traits, et en même temps à choisir dans l'écriture cursive quelques
lettre~ d'une forme plus simple. Ces différents caractères se trouvent réunis'·
dans Fécriture mixte, au commencement du VIe siècle. Toutefois, les Bénédic-
tins ne semblent pas éloignés d~ croire que dans le principeeHe n'a différé de
l'onciale que par sa hauteur et non par sa forme. Cette hypothèse, sur laquelle
d'ailleurs ils n'insistent pas, n'a rien qui contredise l'opi~ion que nous venons
d'émettre sut l'origine de l'écriture mixte; mais il reste à examiner si l'on doit
admettre avec les savants 'auteurs du Nouveau Traité de Diplomatique que
cette écriture ait emprunté quelques-unes de ses lettres à la minuscule. Que.
certaines lettres minuscules, étrangères à l'alphabet cursif, paraissent dans
l'écriture mixte vers la fin du VIe siècle, ou au commencement du siècle sui-
vant, c'est un fait incontestable, mais duquel on n'est pas obligé de conclure
qu'il ait existé avant l'écriture mixte une minuscule plus ou moins semblable
à celle qui paraît dans la plupart. des manuscrits du IXe siècle. Nous pourrions
dir~ que les Bénédictins, en parlant de cette ancienne minuscule, ont voulu
6A
,. . ,
506 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
seulement désigner une écriture plus fine que la capitale, sans rien préjuger
sur la forme des éléments alphabétiques; mais si plusieurs passages du Nouveau
Traité de Diplomatique peuvent se prêter à cette interprétation, il en est d'au-
tres qui la contredisent formellem.ent;. et il y aurait peu de: franchise à en dé-' .
guiser le sens, pour faire passer' sous' l' autorité des Bénédictins une opinion
quils.ont déj mcom.battue et que nous ne- devons. renouveler qu'avec une extrême
réserve et sous. notre responsabilité personnelle.
Ce qui, à· notre avis., doit surtout faire. douter de l'existence d'une ancienne
minuscule, €~est qu'il est diffici~e de s'expliquer par quels motifs on l'aurait
abandonnée\ pour se servir de l'écriture· mixte. En effet, cette; minuscule étant
moins. pénible à tracell que l'onciale, plus nette et plus distincte q1;le la cursive,.
aurait rempli toutes les. conditions nécessaires pourla transcription des ouvrages
de· littérature·. D~un autre côté, si l'on examine la forme des lettres employées
par l'écriture· mixt~ au com~encement du VIC siècle, on reconnaît que les deux
caractères qui distin guent essentielle men 1.1' alphàbet minuscule 'de l'onciale et
de la cursive, c'est-à-dire· ra
et l'e, se' presentent toujours l"un sous. la forme
cursive·, 1'autre sous la forme onciale. Comment expliquer l'exclusion cons-
1
ARTICLE IV~
" .
DE .L ECRITURE MINUSCULE •
.
SI.· DE L'ECRITURE MINUSCULE PROPREMENT DITE.
•
•
0
1 Déchiffrement.
l On 'n'indique pas comme une difficulté la vante 'se rencontrent fréquemment d.a~s la mi-
. liaison de l's et du t qui se présentera continuelle- nuscule; ici, par exemple, elle n'est pas seulement
. ment dans la minuscule, et qni était encore em- liée avec le t et le signe &, elle s'unit aussi à 1'$
ployée par la typ()graphie dans le siècle dernier. dans le mot universali, et à l'e dans le mot corpore;
Il en est de même de la liaison du c avec le t. quelques-unes. de ces liai~ons se trouvent même
2 Les liaisons de l'r cursive avec la lettre sui- . plusieurs fois répétées.
PARTIE III. --,- CHAPITRE IV. 511
diffère pas beaucoup du chiffre 2:. Cette lettre est dériv.ée de l'R capitale, dont
elle reproduit la panse et la queue, mais en donnant à ce dernier trait une di-
, rection horizontale: qu'il avait quelquefois dans les siècles précédents 1. La
conjonction de 1'0 et de l"n, dans le~mot ostentatioiâs (première Fgne) , a ~éjà été
indiquée dans le· chapitre. précédent; quant aux abréviations 2 ~ elle-s ne pré-
sentent aucune difficulté, et l'on ne peut guère être arrêté que par l'indistinc-
tion de quelques mots dans le déchiffrement de: cette écriture qui est~ parfai-
tement régulière. Nous nous bornerons à faire remarquer la forme des. signes
de ponctuation placés-après les mots oratio , speciem et faciat. '
Les trois mots qui suivent la ligne d'écriture' capitale placée en tête du fac-
sùnile n° 3, ont été ajouté~ pour donner un exemple d'un e allongé qui, par
sa forme hizal'Fe, diffère beaucoup de' l'e cUIsif, quoiqu'il en soit évidemment
,dérivé. Au-dessous de CeS, trois mots se trouve l'abréviation des mots Jesus
Christus, représentée en entier par des caractères grecs. En effet, le c qui suit
le,s lettres m et XP n'est autre que le: sigma auquel. les Grecs donnaient la
forme du c. La ligne suivante commence par la conjonction des lettres U et D,
tranchées par un signe abréviatif dans la partie qui leur est comn).une. Ce sont
les initiales, des mots' Verè Dignum qui formen~, comme on, sait, le commen-
J
à 'cette lettre dans l'écriture courante, quand elle est employée comme grande
lettre J au commencement d'une phrase ou d'un nom propre. Le 9 surmonté de
1'0, pour exprimer le mot ergo, est une des abréviations qui ont été indiquées
dans le chapitre précédent:' il en est de même de plusieurs autres abréviations
que l'on -rencontre dans ce jac-simile. Nous nous bornerons à signaler la forme
du signe qui remplace les lettres ur, dans le mot vocabitur, qui se trouve vers
la fin de la dernière ligne. Le 'mot accipiet, dans la même ligne, se termine par
le signe &, dont la forme est sensiblement altérée. Ce mot est suivi d'un
signe de ponctuation dont il a été déjà question, et qui se compose d'un point
surmonté d'une ligne courbe: il importe d'autant plus, comme on l'a déjà dit,
•
de ne pas le confondre avec les abréviations, qu'il sépare souvent dans certains
manuscrits des mots qui, d'après le sens, ne devraient être distingués par
aucun signe de ponctuation; c'est ainsi que dans la première ligne il a été
placé sans nécessité entre les mots templo et floruit.
Le fac-simile n° 6 de la même . planche reproduit une écriture' d'une net-
teté remarquable et qui ne peut donner lieu à aucune difficulté; mais il ren-
ferme une abréviation qui doit être signalée comme s'éloignant de l'usage 01'-
dinaire,et qui, après "avoiF été employée dans la première ligne, est répété~
dans la derni~re. 0n voit en effet que dans les mots quia et quid, le q tranché
est employé pour exprimer qui, tandis qu'il représente ordinairement le mot
quam. 'Comme le manuscrit est d'une régularité remarquable, on doit en
conclure que les écrivains étaient libres, jusqu'à un certain point, de modifier.
la valeur de certains signes abréviatifs. Il est donc important, quand on com-
mence le déchiffrement
,
d'un manuscrit, de "érifier sur des mots qui ne peu-
vent pas présenter d'équivoque; quel est le système suivi par le copiste. Tous
les d de cette écriture sont de forme oncial~; quoique cette lettre combinée
avec un signe abréviatif s'éloigne de l'aspect que présente le 'même signe com-
biné avec un d minuscule, il n'est pas moins facile de reconnaître l'abréviation
du mot quod, dans la quatrième et la cinquième ligne de ce fac-simile, que
dans la première ligne de la seconde colonne du fac-simile n° 3. La sixième
ligne se termine par le mot popule, dans lequel on a employé à tort un e à cé-
dille: c'est une irrégularité qui se présentera souvent, et que nous nous abstien-
drons de signaler dans la suite. Le signe de ponctuation placé à la fin de la
ligne suivante, est un point d'interrogation qui, s'il était redressé, ne diffé-
rerait pas beaucoup de celui qu'on emploie aujourd'hui. Enfin, nous ferons
remarquer que plusieurs lignes sont terminées par des traits d'union.
On voit paraître, dans le dernier fac-simile de la planche VI, des i accentués:
cet accent, qui n'a pas d'autre valeur que notre point, se rencontrera fréquem-
PARTIE III..".,... CHAPITRE IV; 515
ment dans les siècles suivants. Il faut remarquer dans la première ligne l'abré-
viation du mot luna, :qui est représenté par une 1 tranchée. Le nombre d'or
XIX est exprimé au commencement de la seconde ligne sous uneforme qt~i est
~rès-ordinaire dans les anciens manuscrits; c'est-à-dire qu'au lieu de IX, on
trouve un V suivi de quatre 1. Le G 'est une lettre dominicale. Le K tr.anché,
q~ doit se trad ':lire par le mot Ka{endis, appartient à cett~ ligne et non à la
première. Vient ensuite l'indication de la fête correspondant~au 1 er . juinet,
jour des Kalendes, et dans laquelle le mot octavœ se termine à tort par Un é
simple 1. Ces deux premières lignes peuvent dontier ùne idée de la disposition
des calendriers dans les 'anciens manuscrits. A l'indication du nombre de jours
composant le mois solaire et le mois lunaire, on joignait quelquefois une sorte
de devise qui exprimait les occupations les plus ordinair.es de chaque mois, ou
les influences favorables ou funestes que lui attribuaient les rêveries des astro-
logues: dans quelques manuscrits la série de ces devises compose un certain
nombre de vers latins. Cette écriture se fait remarquer par le mélange des d
" de forme onciale et minuscule, par l'altération du signe &, qu'on' pourrait
prendre pour un œ (neuvième ligne) , par la réunion en forme d'O des deuX.
premiers jambages de l'M onciale (première et huitièmé lignes), et par la.substi~
tution assez fréquente de la forme capitale à la forme minuscule dans'les s qui
terminent les mots. Il serait trop long de parcourir' une à une les nombreuses
abréviations que renferme ce fac-simile; mais on doit faire observer que le
signe abréviatif qui surmonte 1'0 du mot nonas dans la' cinquième ligne serait
plus convenablement placé au-dessus de l'n finale: il faut donc s'habituer à
rectifier qes erreurs de ce genre, qui, dans un travail rapide, devaIent quel-
quefois échapper à l'écrivain. Nous avons déjà eu occasion d'avertir que le signe
9, placé au-dessus du p, désignait ordinairement les lettres ost, au lieu des.
lettres us: c'est en effet de cette manière qu'est indiqué le mot post, d~ns la
cinquième ligne. du fac-simile. On pourra aussi re'marquer dans le mot incipiatur
(septième ligne), une des formes so.us lesquelles se rencontre le. signe abréviatif
qui tient lieu des lettres ur. .
On trouve, dans la première ligne du fac-simile n° 1 de la .planche. VII, un
p tranché qui signifie por au lieu de per, dans le mot tempore .. Le chiffre XII,
dans la ligne suivante, est surmonté de la syllàbe finale du mot duodecim, ex-
primée par un c et un i au-dessus duquel est une abréviation qui tient lieu
de l'm. L'u du mot oculis (quatrième ligne) est remplacé par le trait qui tranche
la lettre l, et 1'5 finale est ajoutée au-dessus de l'i; ces superpositions de lettres
sont ordinaires, quand l'espace manque à la fin d'u"nè ligne. On voit dans la
•
l On sait que cet usagé vicieux était déjà fort répandu au xue siècle,
65.
, , .
516 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
cinquième lign'e, après le mot hominum, le mot et représenté par une abrévia-
tion qui a été indiquée dans le chapitre précédent, mais dont la form~ n'est
pas~rès-régulière; celle de la syllabe per, dans le mot acceperunt (septième ligne),
est faiblement indiquée. Quoique cette écriture soit négligée, il est facile de
reconnaître la différence qui distingue les deux signes abréviatifs placés au'
commencement de la huitième ligne, l'uQ. au-dessus du t, pour remplacer les
lettres ur, l'autre au-dessus de l'li, pour remplacer l'm finale du moi duraturum.
La même ligne- se termine par le mot virgo, dont la première syllabe est repré-
sentée par un v surmonté d'un i. Au commencement de la neuvième ligne"
est une h ])ointée, signe habituel du mot hoc. Le mot suivant se termine pai'
une s capitale de forme irrégulière. L'e du n::t0teternum "est surmonté d'un trait
qui pourrait être pris pour une abréviàtion, mais qui dans la réalité forme
un signe de pon"ctuation avec le point placé dans le corps de la ligne. Le signe
abréviatif combiné avec le d de formeonciale, dans l'abréviation du mot quod
(quatrième ligne), et dans celle du rùot crediderunt (dixième'ligne), est formé par
le prolongement de la panse; mais ce n'est plus le même signe qui est employé
à la fin de la dixième ligne, pour exprimer la seconde syllabe du mot videbatul'. "
" Avec un peu d'attention on arrive à reconnaître que la tête du d forme la panse
d'un e minuscule dont le crochet et la barre sont nettement indiqués. Il ne
faut pas voir là une abréviation; mais une véritable conjonction de lettres. L'é.:.
crivain s'est servi de la même combinaison pour" exprimer le mot de dans la
sixième et la onzième ligne. C'est le seul exemple que nous ayons rencontré,
d'une conjo~ction de lettres de cette nature.
Le faè~simile nO 2 de' la planche VII doit être étudié avec le plus grand
soin, parce qu'il renferme un assez grand ,nombre d'abréviations, et que les
formes de l'écriture, sans être négligées, présentent cependant des difficultés
dont l'examen attentif ne peut manquer de familiariser le lecteur avec le dé-
chiffrement des originaux. --.:. Troisième ligne. Le crochet du c formé souvént un
trait détaché qui arrête le prolongement de la partie supérieure de la panse:
c'est ce que ron peut remarquer dans le c du mot acusationis. Quelques mots plus
loin se trouve un d minuscule dont la" pansé' est brisée de la même manière,
et qui par conséquent présente l'aspect d'un c et d'une l réunis. Il faut re-
marquer dans le mot scriptitantem, l'abréviation de la première syllabe et la
confusion qui résulte du rapprochement des lettres tit: en effet, on ne péut
distinguer après le p que trois jambages surmontés d'une barre commune; en
sorte que ri po"urrait être un t et le t un i. La même remarque s'applique au
mot excogitaverunt: le trait horizontal qui part de la tête dug va rejoindre la
barre du t en passant au-dessus de ri; d'où il résulte que le 9 paraît être suivi
" "
,
PARTIE IlI.- CHAPITRE IV. 517
de deux t. Il manque tine abréviation au mot précédent: le sens exigerait
novissimè, au lieu de novisse. - Quatrième ligne. Le 'mot atinent est écrit par un
seul t et se termine par le signe &; surmonté d'une abréviation qui remplace
l'no Vient ensuite l'abréviation ordinaire du mot christiano. Le t initial de trac-
tdre. est surmonté du signe spécial. par leque~ on représente l'a superposé. Dans
le mot hanc l'abréviation: qui remplace rn est placée au-dessus du c, taridis'
qu'elle devrait être au-dessus de l'a. La conjonction' autem est abr~gée dans la
forme ordinaire, c'est-à:.dire que le signe superposé à ru tient l,ieu de la seconde
syllabe. ~ Cinquième ligne. Deux u surmontés du même signe représentent la
conjonction verùm, dans la cinquième ligne. Il faut s'attendre à rencontrer
, dans les mots termin~s par atio, une seule abréviation qui tient lieu des trois
lettres atl: ainsi, dans le mot argumentationum, le premier signe abréviatif doit
se traduirè par en, le second par ati, et le troisième par m. On trouve dans la
même ligne ru surmonté d'un 0, et l'in surmontée d'un i, pour exprimer l~s
mots vero et mihi. L'efinal de mirabile est remplacé' par le trc:i.it qui tranche la
lettre 1 ct qui souvent tient lieu des lettres es ou is. La ligne ondulée et accom-
pagnée de deux points, l'un supérieur et l'autre inférieur" représerite le lilOt
est; et l'n' surmontée d'une abréviation tient lieu de la négation non, qui a été.
répétée par err~ur:- Sixième ligne. Le mot quod est àbrégé de deux manïères :
on lé trouve d'abord représenté par un q conjoint avec un d minuscule dont
la haste est tranchée par un trait oblique; dans le .second exemple, ces deux
lettres sont séparées, 'et la seconde a la forme onciale. La suppression des lettres
er, dans le mot legere, est indiquée par le trait vertical qui, dans ce cas, est sou-
, vent préféré au trait horizontal; cep'cndant ce dernier signe remplace les mêmes
lettres dans le niot interitu$. Les deux points qui suivent le mot concessum' se
•
rattachent au signe qui yst placé un' peu au-dessus de la ligne, et qui cor-
respond tantôt à notre point d'exclamation ~ tàntôt à 'notre point d'interro':'
gation 1. Après le mot' neque, dont les deux dernières lettres sont reinplacées'
suivant l'usage' par le point-virgule, on voit le signe ordinaire -du 'mot enim',-
c'est-à-dire deux lignes verticales tranchées par un 'trait horizontal. - Septième
ligne. Le signe abréviatif qui remplace les lettrés ur n'a pas 'la même forme
daris le mot consequeretur que dans le mot sustraheretur; dans ce dernier mot,
ra 'superposé n'a pas son aspect ordinaire, parce qu'il se confond avec la haste_-
de rh. Le premier' u du mot aâversuni devrait être surmonté 'd'une abréviation'
qui a été oubliée dans ~e manuscrit.. - Huitième ligne. Le signe q~i remplace
les lettres ur, dans le mot confitentur, se présente encore sous une forme nou-
l Ce signe de ponctuation est exclamatif dans la sixième ligne :après le mot concessum, et inter-
rogatif dans la seizième, après le mot possel. '
, ,
518 ÉLÉMENTS .DE PALÉOGRAPHIE.
velle; à peine diffère-t-il du point exclamatif que l'on a rencontré dans la
sixième ligne. On voit ensuite le mot est représenté. par un e surmonté.d'une
abréviation. Le signe abréviatif du mot veritate serait .plus régulièrement placé
au-dessus de la première. lettre, Il faut remarquer. le mot comprehensio, dans
lequel. un grand nombre de lettres s~nt supprimées, mais qui d'ailleurs est
abrégé régulièrement. --- Neuvième ligne. On trouve ici l'abréviation ordinaire
du mot hec, c'est-à-dire une h.dont la haste est tranchée par un trait. Le v est
substitué à ru, dans le motveritas ,.tandis que le mot veritati commence par un
u: on aura souvent occasion de remarquer dans l~ suite l'emploi alternatif de
ces deux lettres, et l'on pourra reconnaître que la première paraît en général
comme grande lettre, tantôt avec la valeur de ru
voyelle, tantôt avec celle du v
consonne: dans la onzième ligne; par-exemple, le mot:ut est écrit. Vt, parce
qu'il est au.commencement d'une phrase 1. --- Dixième li9ne. La lettre l, tran-
chée par un trait oblique, et 1'$ suivie d'un point-virgule, ·ou surmontée d'un i,
sont les abréviations qui ont été indiquées comme représentant les mots veZ,
sed et sibi. La onzième ligne Sé tel:mine par le mot Justus, dont la première
syllabe est représentée par un i surmonté d'un 9. ~ Douzième ligne. Les deux
s du mot necesse sont représentées chacune par un signe abréviatif: c'est quel-
quefois de la même manière qu'est abrégé le mot esse ;. mais 'souvent aussi on
se contente de superposer une seule abréviation à l'un des deu~ e. (Voyez par
exemple le mot -deesse dans la ligne précédente.) La conjonction nisi est indi-
quée, selon l'usage; par une n.surmontée d'un i. ~ Treizième li9ne. Le mot quod
est rèprésenté par un q dont la queue èst doublement tranchée par un trait
qui se replie sur lui-"m~me : cette abréviation diffère de cèlle qui a été repro-
duite dans les signes typographiques d'après d'autres manuscrits. - Quatorzième
ligne. On doit reconnaître ici l'abréviation du mot quoque, telle qu'elle a été
indiquée dans le chapitre précédent: elle consiste dans un q surmonté d'un 0
et suivi du signe qui après le q désigne souvent les deux lettres ue. - Quinzième
ligne. Le mot crim!Jn est représenté par un c et une m surmontés, l'un d'un i,
l'autre d'un signe abréviatif. On trouve dans le niot obsèquiis un i accentué.
-- La seizième ligne ré~_mit deux abréviations différentes du mot. quoque, celle
qu'on a déjà. rencontrée dans une des lignes précédentes;- et·en second lieu le ct
surmonté de 1'0 et suivi du point-virgule. Les trois lignes suivantes ne renfer-
ment rien qui puisse donner lieu à des observations particulières. ---- Vingtième
l Dans la suite on a employé de préférence le ~ raison, l'on a continué à se servir de ru pour re-
non-seulement comme grandé lettre, mais encore présenter la consonne v quand elle n'était pas au
comme lettre initiale, en lui conservant sa double commencement d'lin mot. Cet usage s'est long-
valeur de voyelle et de consonne; par la même temps conservé dans la typographie.
PARTIE III. -.- CHAPITRE IV. 519
ligne. Les sigles s., a., p. ~ etc., sont suffisamment expliqués par la transcrip~
tion placée en regard du fac-simile. Il faut remarquer les abréviations df!s,'mots
tempo ris et tempus, où les lettres em-or, em,..u, sont représentées par un seul signe.
Le'mot signijicativa pourrait se traduire par significatam, si .l'abréviation était
placée au-dessus de l'a, au lieu d'être au-dess~s du t;, mais comme ces dépla-
cements des signes abréviatifs ne sont pas sans exemple, c'est surtout le sens
qu'il faut consulter pour savoir si l'écrivain a voulu exprimer significativa 'ou
significatam. Cette remarque s'applique à d'autres mots dont la, désinence est-la
même, demonstrativa et dem,onstratam, adjectiva et adjectam , etc. On retrouve ici
l'abréviation' qui a été indiquée pour le mot quideni, c'est-à-dipe un q' et un d
conjoints, tranchés par un trait oblique au-dessus et au-dessous de leur panse
commune. - Vingt et unième ligne. L'u du mot copulatione est remplacé par le
trait qui tranche la haste de la lettre l. Le Jllotsignijicationis a souvent une abré-
viation de plus, placée au-dessus du g, pour exprimer les syllabes nijicati.; dans
ce cas, la seconde abréviation remplace seulement l'nde la dernière syllabe. Le
mot Aristoteles est un des noms propres qui' est souvent représenté dans ce ma-
nuscrit par la lettre initiale. Les abréviations ,des mots nomine, etiam et postquam
ont été indiquées dans le chapitre 'précédent· - Vingt-deuxième ligne. -Les mots
que, de, tels qu'ils sont représentés, pourraient se traduire parque4am: ils sont
répétés deux fois dans la ligne ; l'écrivain, qui-avait d'abord exprimé le mot que
par un q ordinaire surmonté d'un signe abréviatif"ajoute ensuite à cette lettre une
.
cédille pour représenter la diphthongue œ; il est donc plus régulier de' traduire
la première abréviation par que, et la seçonde par quœ. On peut remarquer
qu'il n'y a pas de différence entre l'abréviation du mot dicuntur,·. et celle des'
trois dernières syllabes du mot predicantur. Si l'on ne consultait que i'amilogie,
on devrait lire predicuntur; mais le sens ne laisse aucundoute'à cet égard .. ,
La première ligne du fac-simile n° 3 IÎe donnera lieu à' aucune observation:
les sigles qu'elle renferme sont expliqués par la transcription placée'en regard
de la planche VII. L'abréviation du motfraterest la seule qui soit à noter dans
:la' seconde ligne. On trouve, au commencement de la troisième', ,les mots id est,
exprimés', selon l'usage, par un i 'placé ·entre deux points. Il faut remarquer
combien le signe & s'éloigne de son ancienne forme dans cette ligne et 'dans la
ligne suivante; cependant il est facile de le reconnaître; mais, à la fin de la
cinquième ligne, il ressemble tellement à un 0 conjoint avec un é qu'on pour-
,rait lire omneau lieu d'etiam. Dans la ligne suivante, le mot quinque est sur-
chargé: le copiste avait d'abord écrit quibus, et par conséquent il ne faut pas
tenir compte de la haste du b, qui devrait être effacée. La septième ligne r~n
ferme l'abréviation qui a été indiquée dans le chapitre précédent pour le mot
.
520 ÉLÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE., ,
66.
, , ,-
524 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
2° Age.
"
Il est généralement reconnu que les écritures minuscules se ressemblent
beaucoup, depuis le IXe siècle jusqu'au XIe; quelques auteurs ont même affirmé
qu'il était impossible de les distinguer entre elles: de ce nombre '~st l'abbé
Desfontaines, qui prétendait s'appuyer du témoignage de Mabillon. Laissons
aux Bénédictins le soin de réfuter cette erreur.
(( Nous ne prétendons point, disent-ils, donner un démenti à l'abbé Desfon-
(( taines; mais il nous aurait fait un grand plàisir s'il nous avait appris en quel
(1 endroit de la Diplomatique D. Mabillon a parlé de la sorte. En supposant le
Il critique en règle, notre Bénédictin n'aura pu avoir en vue que le caractère
(1 minuscule très-usité durant les siècles IX, X et Xl. En effet, sa forme panaît
(1 d'abord assez semblable; mais, quand on l'examine de plus près, on y dé-
(1 couvre bien des différences. Il faut encore· ajouter que, parmi les espèces de
(1 minuscules, il s'en trouve une petite et serrée, dont il est plus diffiçile de
Il dire auquel des trois siècles mentionnés elle doit appartenir. On peut néan-
e
li moins saisir bien des disparités propres à faire ce discernement. Au IX siècle
« les conjonctions 1 des lettres ra, re, sont encore assez fréquentes. On n'en voit
e2
li plus au x , à l'exception de ct et de st. Lesjambages supérieurs des b, h, k, l,
e
li se trouvent encore assez souvent au IX , formés en battants 5 dans beaucoup
li de manuscrits: dans ceux du XC ils sont rares; dans ceux du XIe, ils se termi-
Il courte 5 s'élève en haut du côté gauche. Aux deux ~iècles suivants cette bran-
•
Le terme de conjonctions de lettres ne doit pas
1 c'est ce que les Bénédictins appellent des jam-
être pris dans son acception rigoureuse. Les Béné- bages supérieursformés en battants. Ce qu'ils di-
dictins veulent parler des liaisons. du genre de sent des lettres b, h, k, l, doit être aussi appliqué
celles qui ont été signalées dans le .premier fac~ à la Jettre d.
simile de la planche V. Voy., par exemple, les 4 Les hastes terminées en fourche sont fré-
mots mOI'talem, peccaret et corpore, lignes 4, 5 quentes dans lefac-simile n° li de la planche VI;.
et 7 de la seconde colonne. • voyez, par exemple, les le Ltres 1 et d du mot Hlu-
2 Cette observation est exacte en thèse géné- dovico, deuxième ligne;
rale, mais elle admet quelques exceptions même 5 Nous avons désigné sous le nom de saillie ce
au XIe siècle; ainsi l'r et le t sont liés dans le mot què les Bénédictins appellent ici la plus courte
portari. (Planche VI, nO 3, première colonne, qua- branche .de ces lettres. Si l'on compare la direc-
trième ligne.) tion de la saillie de l's dans le mot gloriosissimis
3 Par jambages supérieurs il faut entendre le (planche V, nO l, premier mot), et dans les mots
haut de la haste des lettres b, h, k; 1; souvent l'ex- misit, M oyses, Seon (planche VI, nO l, deuxième
trémité supérieure de cette haste est plus forte que ligne) , on comprendra facilement la distinction
le milieu, et presente un renflement que l'on peut indiquée par les auteurs du Nouveau Traité de
~bserver dansle premierfac-simile de la planche V; Diplomatique.
PARTIE Ill. ~CHAPITRE IV. 525
u che est presque toujours abaissée et ne manque guère, au XIe, d'être en angle
e
Il aigu, dont l'ouverture regarde presque vers le pied de la lettre. Au IX siècle
Il coup de t dont la haste traverse la tête; tandis que ceux des deux précédents
2
I( gardent bien plus régulièrement· la figure d'une 8 couchée et renversée
e
« sur le baut d'un c qui lui sert d'appui. Au IX , les pieds des m et des n sont
~f presque point applicable aux siècles postérieurs; et quand elle l'est, .ordinai-
I( rement ce caractère se soutient mal. On peut faire .beaucoup d'autres remar-
I( sans peine, avec le secours des titres, des lettres historiées ou grises, des
({ dès le IXc , proportion gardée, le sont moins qu'au XC : au XIe, elles se multi-
({ plient encore davantage. Les accents se montrent au XIe, souvent sur les deux
I( ii, ce qui n'arrive presque jamais durant les deux précédents. La majuscule
Il du XIe renferme communément un si· grand melange de capitale et d'onciale,
I( qu'il semble qu'on ne savait plus les distinguer: leur figure devient d'ailleurs
I( fort hétéroclite. Il (Nouv. Tr. de Dipl. tome II, p. 404 et 405.)
1 Si l'N capitale n'était employée qu'accidentel- 2 Cette observation se rattache à ce 'qui a été
lement, il ne faudrait pas en tenir compte; mais dit tout à l'heure sur certains e du premier fac-si-
elle se représente très·fréquemment dans cet an- mile de la planche V, dans lesquels, on trouve
cien manuscrit. quelques traces de la forme cursive.
Q
, , ,
528 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
parfaitement arrondi 1 (voy. les mots sic et duci); mais le bas des premiers
jambages de l'm et de l'n incline presque toujours vers la gauche; les mots
ne sont pas tous séparés, et le crochet de 1'1' se développe librement vers la
droite, quand il n'a pas la forme cursive.
Différents caractères permettraient de faire remonter jusqu'au IX siècle l'é- C
haut est souvent mélangé à l'a minuscule, surtout si l'on voit concourir avec
ce caractère la distinction fréquente de la diphthongue ae, l'emploi de quelques
c cursifs et la liaison de l'r cursive avec la lettre suivante. Toutes ces circons-
tances se trouvent cependant
,
réùnies dans une écriture qui a date certaine et
qui n'appartient qu'au commencement du XI siècle. Mais, d'un autre côté,
C
l'aspect général de ces lettres étroites et rapprochées contraste avec les inter-
valles qui séparent les mots, et l'on peut dire qu'il" suffit de jeter un coup
d'œil sur ce fac-simile pour reconnaître qu'il ne peut appartenir au IXe siècle.
En l'examinant de plus près, on remarque des e dont le crochet se sépare sou-
vent de la panse, et dont la barre atteint rarement jusqu'à la courbure inté-
rieure de la lettre. La panse de l'a monte souvent jusqu'à l'extrémité supé-
rieure du montant, 'celle de rh descend plus bas que le pied de la haste, le
cl minuscule, dont la panse n'est jamais développée, est remplacé par le cl oncial
dans le mot domlls, et la haste de l'r descend toujours au-dessous des lignes 1.
On doit aussi remarquer que la haste du t dépasse quelquefois la barre, que le
mç>ntant de l'a minuscule cesse souvent d'être oblique pour prendre une di- •
rection parallèle à celle des jambages des u et des n, enfin que des formes an-
guleuses sont substituées dans plusieùrs lettres aux contours arrondis qui
caractérisent la minuscule carlovingienne. (Voy. par exemple le bas de la panse
du p dans le mot scriptis, le bas du second i et le haut des jambages de l'm .
dans le mot invenimus, la rencoptre du Vied de la haste avec la panse du
b dans le mot debllissent, le crochet de l'r 2 dans les mots facere, clera, etc.)
Le fac-simile n° 4 de la planche VI est beaucoup plus fac~le à j'uger que le
précédent. Les formes étroites et anguleuses des lettres sont· nettement carac-
térisées, les hastes des lettres b, d, h, l se terminent presque toutes par des traits
fourchus; la direction du montant de l'a est verticale comme dans le fac-siml~le
précédent; on retrouve les mêmes habitudes dans la manière de" former l'e et
l'r; quelquefois le bas de la panse de rh se prolonge beaucoup au-dessous
de la ligne; le pied du premier jambage de l'n se recourbe souvent vers la
droite, et le bas de la haste de l's présente de temps en temps une saillie dans la
1 Les premiers exemples dc cette forme de l'ne, presque pas vers la droite; c'est ce que l'on ne
montentau IX· siècle; mais, scIon les Bénédictins, pourrait guère rencontrer dans la minuscule du
ils ne deviennent fréqucn ts qu'au x· et au XIe siècle. IX· siècle, ni même dans celle qui appartient à la
2 Il faut aussi remarquer que ce trait ne s'étend première moitié du siècle suivant.
550 ÉLÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
même direction. (Voy. les mots dZicisj genuit et ejus dan"sla 3e, la 4 e etla 6 e ligne.)
Ces saillies anguleuses, qui partent du pied des lettres pour se diriger vers la
droite, sont plus nombreuses et plus caractérisées ·dansla seconde écriture qui
comp'lète la sixième ligne ·d~ ce fac-simile : on les retrouve au bas des lettres
m, n, r, s. Le crochet de l'r n'est plus'ondulé : au lieu de se prolonger .vers la
droite en se relevant, il s'arrête après s'être courbé une pfemière,fo-is; ou bien
s'il se rattache à la lettre suivante, c'est seulement par une liaison accessoire.
Au XIIe siècle il devient ordinaire de substituer dans les titres des manuscrits
la grosse minuscule aux formes de l'onciale:et de la capitale qui tombaient en
désuétude. L'emploi du .d oncial dans le titre du fac-simile n° 5 de la pl~nche VI
n'empêche pas cette écriture d'appartenir au genre minuscule, parce que le
d oncial était alors d'un usage fréqu~nt et dans la minuscule des manuscrits et
dans celle des diplômes. Dans les quatre lignes suivantes, tout annonce l'ap-
proche des formes gothiques: les hastes se terminent par des traits fourchus,
le haut des jambages de ru et de ri se.brise vers la gauche, tandis que le pied
des jambages de l'm et de 1'n est tranché par des traits dirigés vers la droite; il
en est de même du bas de la haste de l'set de r r ; cette. saillie, qui est fort dé-
veloppée dans cette dernière lettre, se prolonge souvent jusqu'à la lettre sui-
vante. (Voy. les mots Aaron,plurimis, grClvidavit, etc.) Il faut 'remarquer aussi
la forme de la panse de l'a qui embrasse la presque totalité du montant; la di-
rection verticale de ce dernier trait; l'altération du signe & (voy. le mot acci-
piet); les formes étroites, allongées, anguleuses, qui se caractérisent de plus en
plus; la confusion des lettres voisines qui arrivent quelquefois à se toucher
(voy. le'p ct le t du mot corruptione et les deux p du mot prophetarum); la direc-
tion oblique de la barre du t qui descend de gauche à droite dans les mots .
templo, tecto, etc. lLa plupart de ces détails et d'autres qu'il serait trop long de
signaler se retrouveront dans la minuscule gothique, et par conséquent il im-
porte d'en suivre le progrcs jusqu'au-. moment où la transformation de la
minuscule pourra être considérée comme aècomplie. .
L'écriture reproduite dans le fac-simile suivant n'emploie déjà plus que le
cl oncial,et à la fin des mots eHe substitue 1's capitale àl's-minuscule. Elle se
rattache en outre aux habitudes de'1'écriture gothique par le renflement d'un
grand nombre de traits, tels que les jambàges de l'm et de l'n qui sont he au-
coup plus larges dans le haut que dans le bas. Mais, d'un autre côté, le pied -de
ces jambages est tranché, comme le bas des s minuscules, des f et des r, par des
traits dont la saillie est égale à droite et à gauche, tandis que da.ns la minuscule
_gothique cette saillie se dirige constamment vers la gauche. Ce fac-:-simile
renferme d'ailleurs beaucoup de formes arrondies, et les grandes lettres des
, ,PARTIE lU. -......; CHAPITRE IV. ~ 531
n;lOts consideremzls ,dicit ,et popule diffèrent sensiblement de celles que l'on
trouvera dans les manuscrits en minuscule gothique. ' . ' : '.
Le dernier Jac-simile de la planché. VI réunit tous "les caractères. que l'on
rencontre ordinairement dans cette époque de tr(,lnsition qui touche ~.la pé-
riode gothique. Le d est de forme tantôt onciale, . .tantôt'minuscule~ l'sJinale
est tantôt minuscule,·tantôt capitale; les titres sont en· min~scule un p~u plus.
forte que le corps du texte (voyez les mots' .de-adventu, de bissexto); les m .~m ...
ployées comme. grandes lettres sont de forme o"nciale, et les deux' premiers
jambagc::s se réunissent sous i'aspect d'un 0; les doubles i sont accentués; la
barre des t est un peu. dépassée par la haste; le c et l'e commencent à'paraître
formés de la réunion de plusieurs lignes droites; le prolongement de la panse
de rh descend plus bas que le pied de-la haste; le' signe & n'a plus son an-
cienne forme et présente l'aspect d'un œ; le haut des hastes est terminé par
des fourches, et 'le bas' dës lettres j, m, n, r, s,par des traits fins qui montent
vers la droite.
Dans le premier fac-simile de la planche Vllled.est,toujours_defor.me onciale;
ru
le v est quelquefois employé au lieu de au commencement des mots; les 4eux
formes d's concourent à la fin des mots; il en est de même de la plupart des
caractères qui ont été signalés dans ie modèle précédent, On doit remarquer
cependant que les traits qui partent du pied des jalnbages de l'm, de l'n, etc.,
forment à leur point de départ un angle plus aigu et qu'ils se prolongent
beaucoup plus loin.
Le fac-simile nO 2 de la planche VII n'emploie que l's minuscule à la fin des
mots; mais il mélange le-d'minu.scùle et-Ie'd oncial, et substitue,quelquefois
le v à l'u au co'mmencement des mots; il donnerait lieu'd'ailleùrs à toutes les
remarques que l'on a déjà présentées plusieurs 'fois sur les traits qui' partent
du pied des lettres m, n, r et s. Si l'on veut:avoir une 'idée chl' développement
qué prennent ces traits accessoires"il faut examiner'le mbtpermissum (sixième'
ligne), où ils remplissent les intervalles' qui séparent les' jam'bages, de l'm,
puis l' m et ri, ri et l's, etc. En étudiant cette éCriture on verra qu,e les fonnes
anguleuses dominent, que les lettres tendent à se rapprocher pour se 'confondre;
et q~e les abréviations deviennent de plus 'en plus nombreuses. On peut re.,
marquer dans le mot scientia (quatorzième ligne) un c qui se confondrait avec
le t si le trait horizontal qui forme le crochet dépàssait un peu la panse vers
la gauche: cette forme de c devient ordinaire au XIIIe siècle, et concourt souvent
avec d~s a dont le montant se termine moins par une courbure que par un
trait droit qui est fortement indiqué dans le mot scientias (dix-septième ligne).
Enfin le crochet de l'e présente souvent dans sa partie'extérieure une concavité
67'
, , .
532 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
dont les extrémités se terminent par des traits fins. (Voy. dans la troisième ligne
les mots me, de, arte.) Nous pourrions multiplier ces remarques; mais,' en se
reportant à ce qui a, été dit sur les fac-simile précédents, on reconnaîtra facile-
ment qu~ cette écriture réunit la plupart des traits qui annoncent les approches
de la période gothique. Il en estde même des trois modèles reproduits sous les
nOS 3, 4 et 5 de la planche VII, et sur lesquels on peut par conséquent. s'abstenir
de présenter des observations particulières.
Le dernier fac-simile de la planche X reproduit une écriture semblable à
celle des manuscrits italiens du xv e siècle. Ces be'aux caractères n'ont guère été
reproduits en France que depuis le commencement du XVIe siècle et d~ms un
petit nombre de manuscrits 1. Il est inutile de faire remarquer les rapports
qui existent entre cette écriture et nos caractères typographiques. Nous ne
pensons pas non plus qu'il soit nécessaire d'indiquer les formes de lettres qui
peuvent distinguer cette minuscule renouvelée de celle du IXe siècle. Ces détails
seraient peut-être difficiles à expliquer; mais il est certainemeni facile de les
saisir au premier coup d'œil. Bornons-nous à indiquer le t comme une des
lettres dont la forme présente les, différences les mieux caractérisées.
,. Déchiffrement.
1 n'est probable ce'pendant que ces caractères J. 340, acte de 1479), prouve quel'ltalie exerçait
ont été employés dès le xv· siècle dans quelques déjà son influence et sur la forme des lettres et
manuscrits du midi de la France. Un sceau d'Eus- sur les ornements, qui appartiennent en entier
tache, archevêque d'Arles (Arch. du Royaume, au style ~e la renaissance.
•
PARTIE III. - CHAPITRE IV. 533
p, au lieu de s'arrondir dans le haut, s'élève en formant une saillie aiguë ou
bouclée. Le c est de forme cursive; mais l'e se rattache plutôt à l'alphabet
minuscule. Il faut remarquer la position des signes abréviatifs, qui sont
toujours placés fort au-dessus du haut de la .ligne et formés par des traits
d'une grande longueur. -
Le fac-simile suivant commence par le mot datum, où l'on peut remarquer
la différence qui a été indiquée plus haut dans la direction des traits de l'a et
de ru. Entre ces deux lettres est un t renversé, du genre de celui qui termine
le signe &. dans l'écriture minuscule: l'm finale est remplac~e par un'e abrévia-
tion de forme très-compliquée, qui se trouve à peu près au-dessus de la lettre u.
Le chiffre romain V est suivi de l'abréviation ordinaire du mot kalendas, c'est-à-
dire d'un k et d'une 1 tra~chés par un signe abréviatif. Viennent ensuite les
trois premières lettres du mot junias, dans lesquelles il n'y a de remarquable
que l'N capitale, dont le premier jambage descend beaucoup plus bas que le
second: une abréviation du même genre que celle qui renlplace l'm finale du
mot datum tient lieu des lettres ias. Le mot indictione renferme un d'oncial, un
c et un t liés par un trait de forme bizarre, une N capitale semblable· à celle
du mot précédent, et un e oncial dont la panse est à peine arrondie. Le mot
quinta est représenté par la lettre initiale et par le chiffre romain V qui la
surmonte : il arrivait quelquefois d'exprimer les dates en toutès lettres, et de
les répéter ensuite en chiffres; cette double indication pour le mot quinta
n'a donc rien d'extraordinaire, d'autant plus que la lettre q, employée seule,
pourrait se traduire aussi bien par quarta. On re~arque au commencement
des mots regnante, rege, redintegrante, une r dont la haste est excessivement
prolongée; la haste du d, dans ce dernier mot, se termine par une boucle
qui n'est pas ordinaire, et qui donnerait presque à. la lettre l'aspect d'un a
minuscule semblable à celui du mot amen. La lettre 9 est facile à reconnaître,
malgré la petitesse de la panse; mais l' r et 1: ct sont d'urie for~e peu régulière;
vient ensuite la conjonction de l'N et du T, que l'on retrouve à la fin du mot
regnante: dans l'un et dans l'autre mot, la traverse de l'N est horizontale', la
haste du T se prolonge très-haut, et la barre, au lieu d'être en ligne droite,
est irrégulièrement contournée. La ligne suivante ne présente pas de diffi-
culté : les abréviations des mots Dei et feliciter sont très-simples; celle du mot
actum est la même que dans le premier mot de la ligne précédente. Peut-être
cependant faut-il faire observer les ·i allongés des mots indepta et in, et l'a ini-
tial du mot Attiniaco, dont le montant se prolonge assez haut pour que ·la
lettre se rapproche de la forme d'un d.
. 1,1 n'y a pas grande différence entre If du mot firmitatem et l's du mot inwm-
,
554
, . .
ELEMENTS' DE :PALEOGRAPHIE.
nitatis, dans la première ligne du fac-similé n° 2--de la planche XIII : pour
distinguer ces; deux lettres; il suffit' de remarquer que If est liée. à la lettré
suivante par un trait, qui ~ïent lieu de la barre ,~bien -que. ce trait ne soit. ici
que le prolongement del'i. Il est d'ailleurs plus sensible dans les motsfirmavi;
filio, firmare (troisième ligne); tandis qu'il .n'en existe aucune trace après l's
dans les mots ipsa, causa (deuxième ligne) , subter (troisième ligne) , inpressione,
signavi et persona (quatrième ligne} . L'e appartient tàùtôt à la minuscule ~
comme dans le mot rei, tantôt il se· rattache à la cursive, comme dans les
mots & et nost~e (pr~mière·ligne). Il faut remarquer dans le mot notitiam la
liaison de la: barre du t avec:l'i suivant~ et la courbure très-prononcée de la
haste, qui, .dans la seconde syllabe du mot, reste tout à fait détachée de la
barre. Le mot hoc se termine par un c cursif dont la partie supérieure est
extrêmement développée: cette lettre se· rencontre d'ailleurs de temps en
temps sous la forme minuscule. La première ligne' se termine par l'abrévia-
tion ordinaire du mot nostre. - Deuxième ligne. Au lieu de l'e simple qui termine
le mot précédent, on voit l'e à cédille dans les mots prœceptZlm et prœdicto. L'a-
bréviation de la syllabe pro est représentée régulièrement dans les mots pro et
pr.opria: en effet,.le signe abréviatif est formé par le prolongement de la panse
du p, tandis qu'il est complétement-détaché de cette panse dans le mot persona
(fin de la quatrième lig-ne). Le·motfeci offre un-nouvel exemple' de la différence
qui existe entrel! et l's. Le signe &, qui vient ensüite, est formé peu régulière-
ment, mais il'est facile de le reconnaître. -La troisième ligne ne renferme que,
deux abréviations extrêmement simples: elle se termine par le mot feci dont
les deux dernières lettres sont assez rapprochées pour ressembler à un a cursif.
- Quatrième ligne. Les quatre premiers mots de cette ligne sont mal séparés
(etanu-limeiin-pressione). La forme de 1'1' qui se lie à l'e de la syllabe pres est
remarquable. Le mot suivant renferme un g dont la queue est surchargée de
tl'aits inutiles, et un a minuscule dont le montant ne se prolonge pas 'moins que la
haste d'un d. L'a du mot nulla est de forme cursive: il ressemble à un u presque
entièrement fermé par un trait horizontal qui prendrait naissance dans le haut
du' premier jambage. Les abréviations des syllabes quam et us, dans les mots
llnquam et ulterius, sont parfaitement régulières. - Cinquième ligne. Il en est de
même des abréviations des mots episcopus et abbas. Le d du mot dux est de forme
onciale. Tous les mots de cette ligne sont séparés par des points qui ont la même
valeur que notre virgule. - La sixième ligne commence par une des abréviations
usitées pour le motvel, c'est-à-dire,. par un u suivi d'une l tranchée par une
ligne droite. Le mot exactor se termine par l'espèce d'r qui est souvent em-
ployée de préférence après la lettre o. - Septième ligne. Quoique le signe abré-
'PARTIE III. ---,.CHAPITRE IV. 555
viatif, qui remplace les deux dernières lettres du mot temporibus, n'ait pas une
forme très-régulière ~ on peut cependant y reconnaître un point et une virgule
réunis par une liaison. .
L'écriture du fac-simile suivant est remarquable par le prolongement excessif
des hastes : c'est là ce qui donne un aspect bizârre au P initial'd.u premier mot,
dont la panse est beaucoup trop'petite, comparée à la longueur démesurée
de la haste. Le trait recoùrbé qui se rattache à la gauche de cette haste 'repré-
sente l'abréviation de la 'Syllabe pro, qu'on retrouve 'figurée de la même ma-
nière dans le mot pr6cerum : nous avons déjà eu occasion d'av'ertir que, dans
les écritures où' ce signe ne 'se rattache pas à la panse 'du p, sa forme courbë
suflit pour le distinguer de la ligne droite qui se combine avec la ,même lettre
pour représenter la syllabe pel'. Le prolongement· de la tête du cl oncial~
celui des hastes dans les lettres s, l, f et b, les boucles à traits rabattus qui
les terminent souvent (voy. le mot abbas) , le développement des montants du V
(voy. le mot .f7ivianus) , n'altèrent pas assez la forme 'des lettres pour les
rendre difficiles. On serait plutôt arrêté dans la lecture de ce diplôme par les
signes abréviatifs, qui sont toujours placés à une grande distarice des lettres
auxquelles ils se rattachent. Leur, forme, qui est en gén'éral très-compliquée,
change sans aucune nécessité, selon' le caprice de l'écrÎvain. (Comparez -les
abréviations des mots sancte, Dei,filior-um et Francorum.) 'Cependant le sign'e de
l'a superposé conserve à peu près sa' forme habituelle dans le motqualiter.
Après avoir écrit le mot sanctœ par un e simple, le copiste emploie l'e à cé-
dille à la fin du mot ecclesiœ, et il commence ce mot· par un œ séparé: cette
faute d'orthographe dans la' première syllabe du mot ecclesia se rencontre
fréquemment. "
Les hastes ne sont pas moins développées dans le dernier fac-simile de la
planche XIII, et la forme des traits rabattus qui s'y rattachent est beaucoup
plus 'compliquée que dans le modèle précédent. Cette écriture ne renferme
en général 1 que des a cursifs, plus souvent' ouverts que fermés par. le haut.
Les deux traits qui forment cette lettre se distinguent des jambages de l'u par
leur direction oblique; ils sont d'ailleurs beaucoup plus fins à leur extrémité
supérieure. Le c a toujours la forme cursive; l'e, au contraire, est ordinaire-
ment minuscule. (Voy. cependant le mot evidens qui commence par un e cursif.)
L's minuscule est souvent remplacée par une s, qui se rattache à la forme capi-
tale, et qu'on retrouve soit au commencement, soit au milieu, soit à la fin
des mots. (Voy. dans la seconde ligne les 'mots sigilli, impressione et nominis.) Le
IllOtsigna (troisième ligne) commence pa.r une s minuscule à laquelle se 'rat-
,
l Le mol subjuncta (troisième ligne) est le seul qui renferme un a minuscule.
536 ÉLÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
tache un trait qui rejoint la lettre suivante; mais cette liaison accidentelle
diffère complétement de celle qu'on remarque dans les mots firmavimu! etfir-
mare (deuxième ligne). La panse de certains p renferme une brisure qui n'al-
tère pas d'ailleurs d'une manière sensible la forme de la lettre. (Voy. le p
initial des mots precepti et precepimus.) Il est également facile de reconnaître la
forme essentielle de l'r, malgré le prolongement et la courbure de la partie in-
férieure de la haste (voy. le mot signare dans la troisième ligne) ; mais le
même prolongement fait ressembler le second i du mot hiis à la queue .d'un
y dont ri précédent formerait le premier jambage: ces deux lettres sont d'ail-
leurs suffIsamment distinguées par les accents qui les surmontent. L'abrévia-
tion du mot et consiste dans une ligne qui se recourbe trois fois sur elle-même;
ce signe est employé dans la première ligne après le mot volzmtatzs, dans la
seconde après les mots firmavimzls et impressione, dans la troisième avant le
mot signare et après le mot nomina. Il est inutile de faire observer que la
forme des signes abréviatifs est presque toujours arbitraire: il faut en excep-
ter cependant ~eux qui sont employés dans les mots propria, firmavùrms et quo-
rum. La première syllabe du mot propria est représent~e comme dans le fac-
simile précédent, et sous une forme qui se rencontre souvent; le signe placé
au-dessus du se~ond p ne devrait pas être considéré comme un i dans une
écriture moins surchargée de traits superflus; mais comme il est beaucoup
moins compliqué que les autres abréviations, OB ne peut guère douter que le
copiste n'ait voulu tracer un i accompagné d'une liaison: c'·est ainsi que
dans le mot firmavimus, un trait courbe se rattache à la queue du signe 9 qui
remplace les lettres us. Quant à l'abréviation de la dernière syllabe du mot
quornm, elle ne différerÇlit pas de la forme ordinaire, si le ha'Ut du trait qui
tranche la queue de l'r n'était pas terminé par une boucle.
L'écriture reproduite dans le premier fac-simile de la planche XIV ne diffère
de la minuscule des manuscrits que par la forme de quelques signes abré-
viatifs et, le prolongemen.t des hastes qui est surtout remarquable dans les f et
les S: - Première ligne. Le signe & présente à peu près l'aspect d'un œ. Le
nom de la reine (Bertrada) est désigné par la lettre initiale seulement. Le
signe abréviatif qui tient lieu de l'm finale du mot prifatam a la même forme·
que celui qui remplace les lettres ost dans le mot nostro. On le retrouve d'ail-
leurs dans les lignes suivantes, excepté toutefois dans le mot omni (seconde
moitié de la deuxième ligne), où la suppression de rn est indiquée par un
trait semblable à ceux qu'on emploie dans les manuscrits. - Deuxième ligne.
"Le mot qui est abrégé selon l'usage, au moyen de la superposition de ri. L's
et le t du mot substancia sont réunis par une liaison d'une forme un peu com-
PARTIE III. - CHAPITRE IV. 557
pliquée, et qui prendra encore plus de développement au XIIe siècle. - Troi-
sième ligne. La finale rum est abrégée régulièrement dans les mots successorum .
et nostrorum; toutefois il faut remarquer que, dans le premier mot, la queue
de l'r se lie avec le signe abréviatif. Le mot lVlariœ renferme une R capitale, et
se termine par un e à cédille. Il est assez ordinaire, dans les chartes, de réu-
nir les deux mots in perpetuum, et d'écrire comme ici: imperpetuum. -La der-
nière ligne se termine par l'abréviation régulière des finales us.
Lefac-simile suivant diffère à peine de la minuscule proprement dite; peut-
être cependant les hastes des lettres l etf seraient-elles un peu moins élevées
dans un manuscrit.
o Le développement excessif des hastes, des montants de ra et de quelques
autres traits donne un aspect bizarre à récriture reproduite dans le fac-simile
n° 3 de la planche XIV. Ce fragment ne forme aùcun sens, parce qu~il repro-
duit les commencements de trois lignes différentes. Il n'y a que la forme du
signe & qui puisse embarrasser. (Voy. ce sign~ après les mots utilitati et quatenus.)
- .
Quant aux abréviations, elles S9nt tracées avec autant d'exactitude que de
simplicité. (Voy. l'abréviation de la syllabe per dans le mot opere, celle des syl-
labes qua et nus dans le mot quatenus, et celle de la syllabe mus dans le dernier
mot du fac-simile. )
L'écriture réproduite dans le fac-simile n° 4 de la même planche se fait re-
marquer par le prolongement excessif des hastes et par la maigreur des t-,;,aits.
La forme des r, des s et du signe &, qui termine la ligne, est surtout extraor-
dinaire. La ligne courbe qui complète avec le p la première syllabe du mot
prophetiam est tout à fait isolée de cett~ lettre, à laquelle on la trouve ordinai-
rement réunie. La lecture de ce fac-simile ne présente d'ailleurs aucune dif-
ficulté. .
Le dernier fac-similede la planche XIV commence par un e d'une forme
singulière, dont la panse s'allonge en ligne droite et se termine par une boucle
semblable à celle de l'e minuscule. Le Q initial du mot quia n'est pas moins
bizarre par la disproportion qui existe e~tre l'exiguïté des panses et le pro-
longement excessif de la queue. Le mot Dei est abrégé régulièrement; mais
il faut remarquer qùe ri descend au-dessous de la ligne, parce que' cette lettre
termine le mot. Les signes abréviatifs qui complètent les mots gratia, omnipo-
tentis, regnum, etc., ont la même forme que dans le fac-simile n° 1, qui pré-
sente aussi dans le mot successorum la même abréviation que les mots Franco-
rum et Aquitanorum. La conjonction et est exprimée par l'un des signes qui ont
été indiqués dans le chapitre précédent; mais on voit que cette abréviation
présente ici, par le prolongement de sa haste, plus de rapport avec la figure du
, 68
, , ,
538 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
chiffre 7. En comparant dans la seconde ligne l'abréviation du mot pel' et celle
de la première syllabe du mot projicere, on reconnaîtra qu'il est facile de les
distinguer entre elles, quoique la ligne courbe qui se rattache au p initial de
la syllabe pro ne soit pas formée par le prolongement de la panse.
Le premier fac-simile de la planche XV fournit un exemple remarquable de
ces ornements access.oires que les écrivains rattachaient à certaines lettres,
en particulier aux e, aux f et aux s, et qui servaient souvent à établir des in-
tervalles considérables entre les différentes parties d'un même mot. (Voy. les
mots pos-i, predecessor-is, tes-tes, aif-uerunt, etc.) Si l'on fait abstraction
de ces traits superflus, les lettres ne s'éloignent pas de leur forme ordinaire.
Il faut remarquer cependant les initiales des mots Goslenus, Evardus, Terrieus,
Actum, Guillel"f!Li et Mathœi. Le signe abréviatif qui complète le mot episcopi
(première ligne) ne diffère des abréviations du fac-simile précédent que par
l'addition d'un point et d'une virgule allongée; ces deux signes sont réunis
en un seul trait et sous une forme un peu différente, au-dessus du mot nostri
(sixième ligne). On peut remarquer aussi l'abréviation ordinaire du mot si-
gnum, c'est-à-dire, une S capitale, tranchée par un trah oblique. Les cinq
dernières lettres du mot laudunensis (quatrième ligne) sont remplacées par
la ligne courbe superposée à l'N. On retrouve des e à cédille dans les mots piœ
et nostrœ (première et deuxième lignes), et des i accentués dans les mots Dio-
nisii, buticularii et constabularii (troisième et septième lignes).
2° Age.
L'a cursif s'est maintenu beaucoup plus tard dans la minuscule des diplômes
que dans celle des manuscrits. Aussi voit-on qu'il est employé sans mélange
d'a minuscules dans l'écriture reproduite sous le n° 3 de la planche XII. Le c
à panse brisée, 1'0 à peu près semblable à un 6, le t dont la barre se recourbe
à gauche vers le pied de la haste, sont encore des caractè.res qui se rattachent
aux habitudes de l'écriture cursive, et que l'on rencontre dans ce modèle.
Quand ces différentes formes de lettres concourent dans la minuscule diplo-
matique avec des l' et des s dont la haste ne dépasse point le bas de la ligne,
on peut faire remonter au IXe siècle l'âge du diplôme qui réunit tous ces in-
dices. Nous ferons observer d'ailleurs que, dans notre fac-simile, bl. panse des
e présente encore trace de la brisure qui caractérise l'e cursif. L'angle aigu qui
surmonte la panse des p est un des signes que les Bénédictins considèrent
comme appartenant au IXe siècle: il en est de même de ces hastes qui s'élèvent
au-dessus des lignes, et qui, après s'être courbées, se terminent par des déliés
d'une extrême finesse.
.PARTIE III. - CHAPITRE IV. 559
Dans le fac-simile n° 4 de la planche XII, l'à minuscule est souvent substitué
à l'a cursif, les hastes de l'r et de l's descendent presque toujours au-dessous des
lignes, le d oncial paraît dans le mot indictione, la brisure de la panse de l'e
est moins fréquente, le cet 1'0 n'ont plus la forme cursive, et la barre du t ne
se recourbe plus comme dans le fac-simile précédent. Mais il est important de
faire observer que ce fac-simile reproduit l'écriture de la date, tandis que le
corps du diplôme est tout entier en écriture cursive. Les observations qui ont
été présentées n'en subsistent pas moins, parce que la date du diplôme auquel
est emprunté I.e fac-simile n° 3 ne diffère en rien du fragment que nous avons
reproduit: seulement il fal1t se so~venir que dans les diplômes on changeait
souvent de caractères pour écrire les dates, et qu'on employait de préférence
une cursive plus distincte, ou même la minuscule diplomatique. Pour juger
d'ailleurs l'âge de l'écriture reproduite dans le fac-simile n° 4, on devra re-
marquer que beaucoup de hastes sont renflées dans leur partie supérieure,
que les premiers jambages de l'm et de l'n minuscules inclinent vers la gauche,
et que l'N capitale· est assez souvent substituée dans le corps des mots à l'n mi-
nuscule. (Voy. les mots junias, indictione, anno, nomine et amen.)
Le fac-simile nO 2 de la planche XIII renferme une minuscule beauéoup plus
caractérisée. Toutefois le c cursif à panse brisée y est employé plus souvent
que le c minuscule; la même brisure est souvent marquée dans la panse de
l'e, et l'r du mot impressione (quatrième ligne) est aussi de forme cursive. Mais
l'a cursif ne paraît que dans le mot nulla, et si l'on tient compte de la force
du corps de l'écriture, on reconnaîtra que les hastes sont comparativement
moins prolongées que dans le fac~simile précédent. L'emploi de l'r sous la
forme du chiffre 2 (voy. le mot exactor) ne commence guère dans la minuscule
diplomatique avant le milieu du XC siècle. Nous ferons aussi remarquer que
les hastes de plusieurs s se terminent dans leur partie supérieure par des
boucles dont l'extrémité se dirige vers le côté gauche de la lettre. (Voy. à la
fin de la cinquième ligne le mot thelonearùis, et à la fin de la dernière, .les
mots nostris et futuris.)
L'écriture reproduite dans le fac-simile n° 3 n'est postérieure que de quel ...
ques années à celle que l'on vient d'examiner; et si elle rappelle d'abord,
par ses traits fins et élancés, les formes de la minuscule diplomatique des
Carlovingiens, on y retrouve, en l'examinant de plus près, des détails qui
permettent de rectifier cette première impression. Les boucles qui se rat-
tachent à l'extrémité des hastes de l's et du b, dans les mots J7ivianus et abbas,
annoncent déjà un temps voisin du XI siècle. Il en est de même du signe &
C
représenté sous une forme à peu près semblable à celle d'un Œ. Les d des mots
68.
, . ,
540 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
proinde et Dei sont de formç onciale, et dans le reste du diplônle ils sont aussi
nombreux au moins que les d minuscules. Les r dont la haste dépasse le bas
des lignes ne sont pas moins multipliées que les autres; et dans ces dernières,
le pied de la haste donne naissance à un trait fin l qui se dirige vers la droite.
(Voy. le mot noverit.) Des traits analogues se remarquent dans le bas du pre-
Illier jambage de quelques n et à l'extrémité inférieure d'un petit nombre dj
et d's. (Voyez If du mot futurorum, l'n et l's du mot Vivianus.) On peut remar-
quer enfin que tous les a sont de forme minuscule, et que la barre des e n'at-
teint pas ordinairement jusqu'à la courbure intérieure de la panse.
Le fac-simile n° 4 de la planche XIII fournit un des exemples les plus récents
de l'emploi de l'a cursif et du c à panse brisée; mais les boucles qui terminent
le haut des s et des f en se repliant plusieurs fois sur e~les-mêmes, ne datent
guère que du 'XIe siècle. Il faut s'attendre à rencontrer des écritures qui, par
certains caractères, sembleraient appartenir à des temps plus anciens, mais
qui fournissent aussi le moyen de rectifier les erreurs où l'on serait entraîné, •
si l'on voulait appliquer sans discernement des règles sujettes à un certain
nombre d'exceptions. Essayons d'indiquer quelles sont les lettres qui peuvent
prouver que cette écriture appartient au XIe siècle. Le pied de la haste de rh se
replie et donne naissance à un trait qui se dirige vers la droite) tandis que la
panse se prolonge au-dessous du bas de la ligne; le bas des premiers jambages
dOe l'm et de 1'n se replie constamment vers la d~oite; la barre de plusieurs t
est un peu dépassée par le sommet de la haste; 1's capitale paraît à la fin de
plusieurs mots; les i doubles sont accentués; enfin les queues de plusieurs
lettres sont fortement inclinées vers la gauche, et se terminent par des traits
fins et recourbés qu'on remarque également dans un grand nombre de signes
abréviatifs. Peut-être aussi devrait-on tenir compte de la forme de l'abréviation
du mot et. Quant aux c à panse brisée, ce n'est pas avant le XC siècle qu'ils se
terminent par une boucle semblable à celle que l'on remarque dans le c du
mot precepl1nus.
L'écriture reproduite dans le premier fac-simile de la planche XIV ne diffère
de la minuscule des manuscrits que par les boucles des f et des s, et le prolon-
gement des hastes de quelques lettres. On ne rencontre plus, à partir de la fin
du XIe siècle, des lettres de forme cursive, ni des liaisons autres que celles du
c et de l's avec le t. Le haut des jambages de ru
qui s'incline souvent vers la
l Ce trait se retrouve dans les r prolongées des la queue tremblée ne fait pas suite à la direction
mols filiorum et qualiter; en sorte que la queue de naturelle de la haste, ,qui elle-même se termine en
l'r semblerait avoir été ajoutée après coup. On formant vers la droite une saillie nettement ca-
trouve, en effet, dans le diplôme, plusieurs r dont ractérisée.
•
PARTIE III. - CHAPITRE IV. 541
gauche, le bas des jambages de l'm et de rn qui se replie vers la droite, l'em-
ploi du d de forme onciale, la saillie supérieure de la haste du t, le défaut de
rondeur dans le crochet supérieur du c, tels sont les caractères principaux qui
peuvent servir à fixer l'âge· de cette écritur~. En général on peut appliquer à
ce fac-simile, et surtout au fac-simile suivant, les règles qui ont été exposées
pour la niinuscule des manuscrits.
Le fac-simile n° 3 renferme des a d'une forme extraordinaire, et que nous
avons rencontrés dans plusieurs chartes du commencement du xn siècle. Si C
ARTICLE V.
DE L "ECRITURE CURSIVE DES MANUSCRITS ET DES DIPJ.OMES.
1· Déchiffrement.
n'y soient pas très-multipliées, cependant on en à celle que l'on a rencontrée dans le mot faciat
remarque quelques-unes qui appartiennent es- ., (planche IV, nO 4, troisième ligne).
5 ft ft
,.
ELEMENTS
,
DE PALEOGRAPHIE.
réduit à de plus petites proportions et légèrement incliné vers la droite. Dans
la première syllabe du mot Valentiano, l'a ouvert par le haut se distingue à
peine de ru; il se lie à la lettre l, dont la barre fait corps avec le bas de la
panse d'un e cursif allongé; la barre de cet e rejoint elle-même le premier
jambage de l'Tl : la liaison de la barre du t avec le haut de ri, et celle de l'a
suivant avec l'n, ne présentent pas de difficulté; 1'0 final se termine par un trait
excédant. Ce trait, plus prolongé dans le mot oeties, va rejoindre le bas de la
panse du e, qui se recourbe et redescend pour former la haste du t; la barre
de cette lettre se joint à ri; vient ensuite un e à panse brisée qui se lie à la saillie
de l's. La conjonction et est rendue par la liaison ordinaire de l'e cursif et du t·
renversé. On retrouve dans le mot Anthimio un a ouvert et placé au-dessus
de la ligne auquel se rattache le premier jambage de l'n; le reste du mot ne
présente pas de difficulté. Les trois premières lettres du mot oetavo sont liées
de la même manière que dans le mot oeties. Le mot kalendas est abrégé comme
dans la ligne précédente. L'm du mot maias est suivie d'un a ouvert qui se joint
à un i dont la tête et la queue dépassent le niveau de la ligne; cet i est suivi
d'un petit a ouvert incliné vers la droite, et dont le second jambage va re-
joindre la saillie de l's. Le trait fin qui se trouve au-dessous du crochet de l's
est un signe de ponctuation analogue à celui qu'on remarque après le mot
agustas.
Le fae-simile n° 5 de la planche III commence par le mot data, dont la der-
nière lettre èst remplacée par le trait allongé qui prend naissance près du t,
et qui s'étend au-dessus du mot suivant; le premier a est ouvert, incliné vers
la droite et superposé au t, dont il forme la haste par le prolongement de son
second jambage. Le e initial de eonstz:tutio est à panse brisée; il se développe
de bas en haut, puis se' recourbe dans sa partie supérieure, et se prolonge
pour former 1'0, en commençant par le côté droit de cette lettre sur laquelle
s'appuie la courbure supérieure du premier jambage de l'no La haste du t
n'est que le prolongement du crochet de l's, et la barre, qui prend naissance
au pied de la haste., se relève en s'arrondissant, et va se boucler avec la tête
de ri;. dans la syllabe tu, la haste prend à peu près la forme et la position
d'un e ordinaire dont la panse, dans sa partie moyenne, sert d'appui à la
barre; ce dernier trait se relève en s'arrondissant, puis il. redescend, ren-
contre le haut de la ha?te, et forme, en se prolongeant jusqu'au bas de la
ligne, le premier jambage de ru; le t suivant est tracé de la même n'lanière,
si ce n'est que le prolongement de la barre s'abaisse au-dessous de la-ligne:
.,
c'est ce prolongement qui forme la lettre i; le mot se termine par un 0 à trait
~xcédant. On retrouve dans le mot diae un a ouvert, incliné et placé au-des-
PARTIE III. - CHAPITRE IV. 545
sus de la ligne; le second trait de cet a se prolonge en formant un angle,
et va rejoindre le bas de la panse de l'e. Le t initial du mot tertio ressemble
.au second t du mot constitutio; mais le prolongement de la barre n'est ici
qu'une liaison qui va rejoindre le bas de la panse de l'e; cette panse se ~er
mine par. une boucle à laquelle se rattache un trait qui sert en même temps
à former la barre de l'e et la haste de l'r; le crochet de cette dernière lettre,
en s'abaissant, forme la haste du t; a-q.-dessous de cette haste comm·ence la
barre, qui se relève en s'arrondissant et va- rejoindre le haut de ri. En com-
parant les formes et les positions diverses des t qui se sont rencontrés jusqu'à
présent dans ce fac-simile, on reconnaît que cette lettre est une de celles qui
se modifient le plus fréquemment pour se combiner avec les lettres voisines.
Le mot iduum ne présente pas de difficulté; le signe abréviatif placé à droite
de la haste du d tient lieu de ru supprimé. Dans le premier e du mot septem- -
brium les deux traits qui forment la panse brisée sont complétement séparés;
à l'extrémité du trait supérieur se rattache la barre de l'e, qui se confond avec
la haste du p. On retrouve dans la seconde' syllabe un t incliné vers la droite
et semblable à ceux que l'on a déjà rencontres: ce t, en se prolongeant, se
lie au bas de la panse de l'e, dont la barre d6nne naissance au premier jam-
bage de l'm. L'i de la syllabe bri est formé par le prolongement du crochet
de l'r, et ru de la dernière syllabe e~t remplacé par le signe abréviatif qui
surmonte ces deux lettres. La seconde syllabe du mot anno est supprimée:
dans la syllabe initiale, un a ouvert est superposé à l'no dont il rejoint le
premier jambage, Les Bénédictins ont fait remarquer que le chiffre suivânt
pouvait se traduire par XII ou par XLI; mais le sens· leur a fait: préférer la
première interprétation. Ce qui· doit lever toute espèce de doute à cet égard,
c'est que le premier trait qui suit l'X ne pr~sente aucune trace de barre à sa
base: on ne peut donc pas yvoir une l mais un i allongé, se~blable à ri
initial du mot indictione dans la ligne suivante; le premier fac-simile de la
planche III prouve d'àilleurs qu'il était d'us~ge de prolonger cette lettre nu-
mérale quand elle était suivie d'un ou de plusieurs i. Le crochet de l'r du
mot regnum va rejoindre la panse de l'e dont la barre se lie au 9 suivant: la
tête de ~e 9 est elle-même liée au premier jambage de la lettre n, au-dessus
ru.
de laquelle est le signe abréviatif qui tient lieu· de Le premier mot de l~
ligne suivante ne présente pas de difficulté. Le crochet de l's du mot nos-
trorum forme, en se prolongeant, la haste du t, dont la barre s'arrondit en
cercie ct s'unit à droite avec la haste de l'r; le crochet de cette lettre, après.
s'être bouclé, se lie à la.partie droite de 1'0, dont le côté gauche se prolonge
en s'arrondissant jusqu'à la haste de l' r de la dernière syllabe; l'u est rcm-
69
. , ,
5!l6 ELEMENTS DE PALEOGRAPijIE.
placé par le signe abréviatif superposé à l'm finale dont le premier jambage
se rattache à la lettre précédente 1. Dans le mot indictione le crochet supé-
rieur du c forme en s'abaissant la haste du t; la barre prend naissance au' pied
de cette haste et s'arrondit pour aller rejoindre la tête de ri. On remarque
ensuite un 0 dont le trait excédant est très - prolongé. L'e final est à panse
brisée; de la brisure de la panse part un trait qui sert de barre à l'e, et qui
va rejoindre la saillie de l's du mot ~exta. La barre de l'e suivant descend
obliquement jusqu'au bas de la ligne et se relève en formant une des tra-
verses de l'x; la seconde traverse, très-recourbée dans sa pàrtie' supér~eure ,
va s'unir. à la haste du t; la barre du t prend naissance au bas de la haste
et s'arrondie pour se prolonger ensuite jusqu'à la tête du premier jambage
d'un a ouvert, qui lui - même se lie à la haste du p suivant. L'a du mot
Parisius est ouvert, placé dans le haut de la ligne et lié à la haste de l'r
dont le èrochet se boucle et s'unit à la lettre i. L'u, presque fermé par le
haut, offre l'aspect d'un a ordinaire.
La ligne reproduite au bas de la planche II présentera moins de diffi-
culté. Dans le mot non le trait excédant de 1'0 s'unit à la seconde n. La barre
qui se rattache à la tête du g, dans le mot fulgore, va rejoindre le trait excé-
dant par lequel 1'0 s'unit à la haste de l'r. Le crochet de cette dernière
lettre, après s'être bouclé, s'unit à la partie inférieure de l'e final, qui est
à panse brisée. Le trait qui part de cette brisure en se dirigeant vers la
, droite, et qui forme la barre de l'e, se modifie de plus d'une manière lorsqu'il
doit· se joindre à une autre lettre :. ainsi dans le mot sed il descend et se
recourbe pour former la panse du d; mais 'dans le mot mentis, au lieu de se
rattacher à la panse de la lettre, il part de l'extrémité du crochet qui" s'est
replié en forme de boucle. Il est importanfde bien distinguer ces trois formes
de l'e cursif; nous avons cru devoir les signaler dans cette écriture qui est
plus distincte que la précédente; mais' en se reportant au fac-simile n° 5 de
l On est souvent embarrassé dans l'écriture Quand l'r et l's sont isolées et que la forme natu-
cursive pour distinguer les s et les r; en comparant relle de leurs crochets ne se modifie pas pour s'unir
la forme de ces lettres dans le mot nostrorum, on à une autre lettre, il arrive presque toujours que
reconnaît que le crochet de l's s'abaisse et se réunit le crochet de l'r renferme une double ondulation
à la haste du t sans former auparavant une boucle et que son extrémité se relève vers la ligne supé-
comme celle qui existe à l'extrémité du crochet de rieure, tandis que .le crochet de l's est simple et
l'r, soit dans la seconde, soit dans la troisième syl- tourné vers le bas de la ligne. (Voyez l'alphabet
labe. Cette boucle est le signe auquel on reconnaî- na 5 de la planche XI.) Si cette distinction n'a pas
tra l'r cursive liée à la lettre suivante. Quelquefois toujours été observée dans la minuscule, c'est que
le crochet de l'r, au lieu de se boucler,
. '
se brise et les formes de ces deux lettres avaient subi des mo-
forme un angle aigu qui suffit également pour le difications telles qu'on n'était plus exposé à les
distinguer de l's dont la tê,te esùoujours arrondie. confondre.
PARTIE III. -CHAPITRE IV. 547
la planche III, on verra dans ,les mots diae, indictione et sexta les trois modi-
fications qui viennent d'être indiquées .. Le mot diadematis renferme deu~ a
ouverts par le'.haut, inclinés vers la droite et placés au-dessus de la ligne;
le premier se rattache à la papse du d qui est ouverte par le haut; -le second
à la barre d'un t renversé dont la haste se dirige obliquement vers la tête
, ,de l'i. La barre de l'e du mot, seeZ va rejoiJ?dre la panse du d qui est ouverte
par le haut. Les deux mots suivants ne presentent pas de difficulté. On
trouve dans le mot discerneris deux
. e à panse brisée, ,
dont la barre 'se r~ttache
à· la haste, de l'r qui les suit: les crochets de ces deux r se bouclent de l.a
même manière, et se lient en se prolongeant aux lettres n et i.
Le fac-simile n° 3 de la planche IV commence par deux abréviations qui
précèdent souvent les corrections marginales qu.e l'on rencontre dans les
manuscrits, ce sont les initiales des 'mots hic lege, tranchées toutes deux
par un signe abréviatif: quelquefois au lieu' d'une 1 on trouve un eZ qui
désigne le mot dic. La conjonction et est exprimée par la liaison bien connue
de l'e cursif et du t renversé. Dans I.e mot quia, la lettre initiale dont la panse
est ouverte par le haut, présente l'aspect d'un y ;'l'a final, qui n'est pas com-
pIétement fermé, ressemble à deux c rapprochés. La syllabe quo se 'compose
d'un q à panse ouverte et d'un 0 surmonté de deux traits excédants dont l'un
se prolonge beaucoup plus que l'autre, et forme en se recourbant un signe
abréviatif qui tient lieu de ru .. - Deuxième ligne. Dans la dernière partie du
mot qIlotiens la barre du t se boucle avec la tête de l'i, et celle de l'e cursif forme
en se prolongeant le premier jambage de l'no L'e du mot de touche à l'"
du mot relegione. Le crochet de cette dernière lettre se boucle et se réunit à la
panse de l'e suivant, dont la barre se lie à la haste de la lettre l. Le second e
,
J
dont la panse repose dans sa partie inférieure sur la barre'de la lettre l, va re-
joindre la tête du 9 qui est lui-même joint avec l'i. Cette ligne se termine par un
o à trait excédant. - Troisième ligne. La syllabe ne ne présente pas de difficulté.
On remarque dans le mot agiturun a ouvert, incliné vers la droite et superposé
au g,' avec lequeJ. il se réunit: çe 9 est à peu près' semblable à 'ceux que l'on
rencontre dans l'écriture mixte; sa barre supérieure se rattache à la tête de l'i.
La barre du t prend naissance au bas de la, haste et va rejoindre le prèmier
jambage d'un Il incliné, plus petit qu'à l'ordinaire, et dont le second jambage
descend beaucoup plus bas que le premier. Le mot episcopus est représenté, selon
l'usage, par les lettres eps; le signe abréviatif qui remplace les autres lettres
longe le bas de la queue d'un 9 qui appartient à la ligné supérieure. En com-
parant l'r du mot agitur et l's du mot episcopus, on y trouvera la différence qui
a été signalée plus haut. --- Quatrième ligne. Le crochet supérieur du c du mot
69·
, , ,
548 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
convenit s'unit en se prolongeant au côté droit de 1'0, dont le côté gauche va
rejoindre le premier jambage de l'no L'e et l'n sont liés comme dans le mot
quotiens. Le tfinal, qui est séparé des lettres précédentes, va s'unir avec la lettre
initiale du mot judicare. - Cinquième ligne. Le c bouclé qui commence cette
ligne se distingue des fJ de même forme par l'absence de la barre 1. On re-
trouve ici un a ouvert placé dans le haut de la ligne et dont le second jam-
bage forme en se prolongeant la haste de l'r. Le mot si ne présente pas de diffi-
culté. Dans la syllabe quan il faut remarquer un q à panse ouverte et un a
f~rmé placé au-dessus de la ligne, et lié avec l'no - Sixième ligne. L'o de la
syllabe do se termine par deux traits excédants, dont l'un touche la haste du d
et l'autre va rejoindre l'n du mot inter en traversant ri. Le t et l'e sont liés à
peu près de la même manière que dans le premier mot du.. quatrième fac-si-
mile de "la même planche: on peut se reporter aux explications qui ont été
données sur la liaison de ces deux lettres. La haste de' l'r finale se lie à la
barre de l'e qui la précède, et le crochet se brise en angle aigu pour rejoindre
'la panse du d suivant: à cette panse, qui est ouverte par le haut, se rattache
une haste qui monte obliquement de droite à gauçhe. A droite et au-dessus
de l'u se trouve un a presque fermé dont le secon~ jambage se rattache à
la saillie de l's. - Septième ligne. La barre du premier e va rejoindre le bas dtda
panse du c; la barre de la lettre 1s'unit de la même manière à l'e suivant, dont
la barre se rattache à la saillie de l's. L'i est suivi d'un a et d'une s liés comme
dans la ligne précédente. De la boucle de If du mot fuerit part un trait qui
forme en se prolongeant le premier jambage de l'zl: ce trait constitue la barre
de la lettre. En se reportant aux trois alphabets de la planche XI on verra que
la barre des f n'y est pas' indiquée; il aurait été difficile de la représenter
exactement, parce que la direction de ce trait varie selon la forme de la lettre .
suivante à laquelle il se réunit toujours. C'est seulement lorsque la cursive est
peu liée que la barre de If est placée. comme dans la minuscule, mais en gé-
néral ce trait part de la ~oucle formée par le crochet dans la partie supérieure
de la lettre. - Huitièmè 11:gne. La syllabe rit ne présente pas de difficulté. Le côté
droit de 1'0 du mot orta se prolonge en trait excédant, et le ~ôté gauche va re-
joindre la haste de l'r clont le crochet se boucle et s'unit ensuite à la haste
du t: la barre, qui prend naissance au pied de la haste, va se lier à un a ou-
l Cette barre doit "toujours être considérée le suit. Ce trait n'appartient pas exclusivement à
comme faisant partie de l'e, quand même elle l'r; e~ si au lieu de ere il y avait cre, la haste de l'r
entrerait dans la composition d'une autre lettre. ne serait pas en contact avec la boucle du c. Cette
. Ainsi, dans la seconde ligne, l'e du mot de n'a barre a été omise par erreur dans les e des alpha-
pas d'autre barre que la tête ùe la haste de l'r qui bels qui portent les nO' 5 et 7 de la planche XI.
PARTIE III. -..:. CHAPITRE IV. 549
vert et incliné dont le second jambage rêncontre le bas du c du mot conten-
cio; le crochet supérieur de cette lettre s'unit à 1'0, et le côté gauche de 1'0 va
rejoindre le premier jambage de l'no Le t et l'e de la syllabe ten sont liés
comme dans la sixième ligne. (Voy. le mot ùiter.) - Neuvième ligne. On retrouve
ici un c bouclé à panse brisée, uni à la lettre suivante par son crochet inféI'ieur.
Le q du mot llsque est à panse ouverte, et sa queue, en se repliant sur elle-même,
forme un signe abréviatif qui tient lieu des lettres ue. Le second trait de l'a
ouv~rt du mot ad sert à former la panse du d: ces deux lettres ne sont donc
pas seulement liées, mais conjointes. Les syllabes sino qui terminent cette ligne,
la syllabe dum qui commence la ligne suivante, et le mot vel qui vient ensuite,
ne présentent pas de difficulté. Quant au mot an-te, il renferme des liaisons
de lettres qui se s0!lt déjà présentées. (Voy. dans la cinquième ligne la liaison des
lettres an, et dans la sixième ceBe des lettres te.) - Onzième ligne. L'm du mot
metropo{im se lie au bas de la panse de l'e, dont la barre va rejoindre la haste
du t. La barre de cette dernière lettre part du pied de la haste et se lie au corps
de l'r, dont le crochet, après s'être bouclé, forme en se prolongèantle côté droit
de l'o. Le cô.té gauche de 1'0 s'élève obliquemeilt vers la droite, se boucle et
redescend de gauche à droite pour former la panse du p , ouverte dans sa par-
tie supérieure et bouclée par le bas avec la queue qui complète l~ lettre.
Le reste du mot se lit sans difHculté, ainsi que le premier mot de la ligne
suivante. Les cinq premières lettres du mot eclesiastica sont liées entre elles:
la barre de l'e s'unit avec le c, dont le crochet supérieur se confond avec la·
haste de la lettre 1; sur l'extremité droite de la barre de cette l, repose le
bas du second e dont la panse n'est pas arrondie dans sa partie inférieure, et
dont la barre va rejoindre la saillie de l's. Après un i qui est isolé des let-
tres voisines, on remarque un a et une s liés' comme à la fin de la sixième
ligne: le crochet de l's forme en se prolongeant la haste du t, dont la barre
va se boucler avec ri. - Treizième ligne. Le c bouclé et à panse brisée est suivi
d'un a ouvert et incliné qui complète le mot eclesiastica. Le seèond trait de
cet a forme en se prolongeant la panse du premier d du mot deducatur; la
panse du second se lie au prolongement de la barre de l'e. Les lettres uc
qui sont isolées sont suivies d'un a incliné, et superposé au t dont il rejoint
la haste; la barre du (va rencontrer le premier jambage d'~n. u incliné, à
peu près semblable à celui du mot agitur, dans. la troisième ligne.
Le premier fac-simile de la planche XI reproduit une écriture cursive beau-
coup plus hardie dans ses liaisons que celles qui ont été examinées jusqu'à
présent. Comme elle se rapproche par ses formes des monuments les plus an-
ciens qui aient été conservés jusqu'à nos jours, il est permis de supposer
. , , ,
550 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
qu'elle reproduit assez fidèlement l'asBect de l'ancienne cursive romaine. Le
crochet de l'r du mot rogatus se boucle, et forme par son prolongement le
côté droit de 1'0, dont le côté gauche se lie au corps du g. Du sommet deîa
courbe qui unit 1'0 et le 9 s'élève un trait convexe vers la gauche, et qui, s'il
était interrompu un peu au-dessous de sa courbure suPérieure, présenterait
l'asp.ect d'un c ou d'un cercle incomple't; cette portion de cercle, ,qu'il faut isoler
par la pensée, constitue la panse du gl. Le même trait, en descendant de gauche à
droite, forme le premier côté d'un a ouvert, qu'il complète en se relevant vers
la droite. Arrivé à ce point, il redescend obliquement en suivant la direction du
côté droit de l'a dont il dépasse un peu la partie inférieure, et change de dire.c-
tion pour former un arc de cercle dont la base repose sur le bas de là.Iigne ; cet
arc constitue la haste d'un t renversé, fortement penché vers la droite. La barre
du t prend naissance un peu ,au-dessus du milieu de la courbe qui forme la
haste, et après s'être arrondie en demi-cercle, elle vient traverser la partie droite
de la haste dont l'extrémité la dépasse. A partir de sa courbure supérieure, la
barre du t sert à former le jambage gauche de ru; le second jambage, qui est
la continuation du même trait, se replie sur lui-même, et forme une boucle
étroite et allongée dont l'extrémité inférieure dépasse un peu la base de la lettre.
Dans son ense~ble cette lettre ressemble plutôt à un v qu'à un u. L's qui ter-
mine le mot est complétement isolée des lettres précédentes et ne présente pas
. de difficulté. Elle est suivie d'un a ouvert tout à fait semblable à un u, et dont
lé second jambage donne naissance à une liais~)ll qui va rejoindre dans le haut
de la ligne la saillie de l's du mot suprascripto. Il n'y a d'exprimé dans ce mot
que les lettres ssto. Le crochet de l's initiale se lie à la saillie de la seconde, qui
s'élève beaucoup plus haut. Au-dessus du crochet de la première s commence
une ligne courbe qui 's'arrondit en demi-cercle, et qui se lie à la haste du t
dont la barre rejoint 1'0 final; ce demi-cercle lié à la haste du t est un signe
abréviatif qui indique la suppression des lettres upra-crip. La panse du 9 du mot
Gratiano s'unit à l.a haste de l'r, dont le crochet va rejoindre le côté gauche d'un
a ouvert et incliné vers la droite. Le bas du côté droit de eet a se prolonge
horizontalement pour former la barre d'un t renversé. La haste de ce t s'élève
obliquement vers la droite, et après avoir dépassé le corps de ri revient sur
1 En se reportant au 9 du mot signum, on re- panse est superposée au trait qui, 'dans le mot si-
Lrouvera la même courbe qui rejoint le premie,' gnum, la longe obliquement, et qui arriverait à la
jambage de l'n; mais la panse de ce 9 est ouverte fermer s'il était continué un peu plus loin. Cette
du côté droit comme dans le mot rogatus, et panse est complétement fermée dans le 9 du mot
quoique sa position soit différente, sa forme est Gratiano; par conséquent, ce dernier 9 s'éloigne
à peu près la même. La différence de ces deux 9 beaucoup moins que les deux autres de la forme
consiste donc en ce que dans le mot rogatus la ordinaire.
'PARTIE Ill. ~ CHAPITRE IV. 551
la gauche, et se boucle avec la tête de cette lettre qui dépasse de beaucoup le
haut de la ligne. Vient ensuite un a ouvert qui se lie ayec l'n, et un 0 isolé. Les
mots viro religioso sont indiqués par les initiales ur surmontées d'un signe abré-
viatif qui leur est cOJpmun. Les cinq premières lettres du mot subdiacono sont
détachées les unes des autres et faciles à 'distinguer. L'i est suivi d'un a ouvert
et incliné dont le côté droit se prolonge horiz'ontalement à ,partir de son ex-
trémité inférieure, et forme un long trait qui, après s'être bouclé, descend ver-
ticalement au-dessous de la ligne. La boucle, et le trait vertical qui s'y rattache
tiennent lieu des lettres ono. La lettre c se trouve 'entre l'à et cette abréviation
finale;, arrondie et' terminee' en' 'crochet dans sa, partie supérieure, elle ren-
contre dans le bas la ligne et dépasse un peu le prolongement horizontal de
l'a ouvert; la' partie de ce prolongement qui est comprise entre le point de
l'encontre et la boucle de l'abréviation finale,. sert à compléter le c qui dans
la cursive n'est pas toujours arrondi par le bas l. La haste du t initial du mot
tlltore présente l'aspect d'un 0 incliné vers la droite et tronqué. Le côté
gauche de cette haste est"un peu dépassé par une des' extrémités de la barre
qui, après s'être recourbée, redescend de gauche à droite, et sert ,à former le
premier jambage d'un u semblable à celui du mot rogatus. La haste du se-
cond 't forme à sa base un angle aigu dortt l'ouverture est tournée vers la droite;
la barre se confond en se prolongeant avec le côté droit de 1'0, dont le côté
gauche va rejoindre la haste de l'r. Le crochet de cette lettre, après s'être bou-
clé" va traverser le bas d'un e à panse brisée par le bas, et à partir du point
de rencontre il sert à compléter cet e. La boucle supérieure de l'e est fort étroite,
et se lie à la barre qui rejoint la saillie de l's initiale du mot suprascripti, abrégé
de la même manière que le mot suprascripto. On y retrouve en effet les deux ss
et le signe abréviatif qui, après s'être arrondi en demi-cercle, se lie à la haste
du t; mais la barre de cette lettre est formée d'une autre manière :' elle repose
à gauche sur le niveau inférieur de la ligne, s'élève en, s'arrondissant jusqu'au
niveau supérieur; puis; en s'abaissant vers la droite, elle traverse le corps de
la haste, en rencontre l'extrémité inférieure, et, à partir de ce point, se pro~
longe au-dessous de la ligne pour former ri final. Le mot popilli ne présente
pas de difficulté; il faut remarquer seulement que le bas de la seconde 1est
• un peu détaché du reste de la lettre, et qu'en se prolongeant ,ce trait va se
boucler avec la tête de ri, dont la partie inférieure dépasse de beaucoup le bas
l Comme cette forme anguleuse de la partie nuellement dans les mêmes explications, de dési-
inférieure de la panse se représente assez fré- gner ces deux espèces de leUres par un nom par-
quemment, soit dans le c, soit dans l'e cursif, il ticulier; on les appellera donc à l'avenir des c ou
est indispensable, pour' ne pas retomber conti- des e à pa~se brisée par le bas.
, , ,
552 . ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
de la ligne. La forme de la lettre initiale du mot qui est extraordinaire en ce
que la panse est éloignée de la que~e, à laquelle elle se rattache par un trait excé-
dant prolongé vers la droite. Les lettres ui et l'm du mot me sont isolées et fa-
ciles à' reconnaître. La panse de l'e est tellement allongée, que cette lettre pré-
sente l'aspect d'une l; la boucle, au lieu de se trouver par devant, est 'rejetée
en arrière de la panse qu'elle traverse pour former la,barre dont le prolon-
gement s'unit à la panse du p du mot praesente. Cette panse, qui reste ouverte
par le haut, se boucle dans sa partie inférieure aveç la queue de la lettre. Le
crochet de l'r se brise pour rejoindre, par un prolongement horizontal, le
baut du premier jambage d'un a ouvert et incliné vers la droite. Le second
jambage, beaucoup plus court que le premier, se brise dans le bas de la ligne
•
et se prolonge horizontalement. La panse de l'è, brisée par le bas, s'appuie sur
cette ligne horizontale qui, à partir du point de rencontre, sert à le ,com-
pléter. -La boucle de l'e se lie à la barre qui rejoint la saillie de l's dont le cro-
chet, après avoir traversé la panse du second e, qui est aussi brisée par le bas,
atteint le niveau inférieur de la ligne et s'arrête près du premier jambage de
" .
l'no Ce prolongement contourné du crochet de l's est rencontré et dépassé par
la panse de l'e. Il résulte de ce qui a été dit pour l'e précédent, que la partie
du prolongement qui est comprise entre ce point de rencontre et le premier
jambage de l'n sert à compléter le bas de l'e. L'union de la boucle de l'e
avec la barre, et celle de la barre avec le haut du premier jambage de l'n, ne
présentent pas de difficulté. L'e final, qui est de même forme que les deux autres,
est complété par le prolongement de la barre du t. La boucle de l'e est fort
étroite, et se lie à la barre qui va rejoindre la saillie de l's du mot signzzm. La
liaison du 9 et de l'n de ce mot a déjà été expliquée; les autres lettres sont iso ..
lées et faciles à distinguer. Le mot fecit doit se lire sans peine; l'a et le c sont
à panse brisée par le bas, et ces deux lettres sont, complétées, l'une par la
barre de If, l'autre par la barre de l'e qui est prolongée jusqu'à la tête de ri.
Quant au t final, il ressemble à celui du mot praesente, et il se lie de la même
manière avec l'e suivant qui appartient ici au mot et. La barre de l'e en se pro-
longeant de gauche à droite, décrit un arc de cercle,qui repose sur le bas de
la ligne et forme la haste du t. La barre de ce t s'élève du milieu de l'arc de
cercle; après s'être recourbée, elle en rencontre l'extrémité droite, puis elle tra-
verse un e à panse brisée par le bas, et se prolonge un peu au delà d'une longue
courbe liée à la boucle de cet e qui appartient au mot ei; cette longue courbe
forme à la fois la barre de l'e et de l'i final. On voit par conséquent que la lettre
finale du mot fecit, et celles qui composent les mots et ei, sont unies entre elles
par des liaisons successives. Le crochet de.l'r du mot relectzzm se boucle, et par
.
•
•
PARTIE III. - CHAPITRE IV. 555
son prolongement sert à compléter un e à panse brisée par le. bas. Le haut de
l'e se termine par un croèhet et non par une boucle; sa barre, après s'être pro-
longée au delà de la haste de la lettre l, retourne vers la gauche pour en at-
teindre le sommet avec lequel elle se boucle. Le prolongement horizontal de
la barre de la lettre 1 sert à compléter le second e qui est aussi à panse brisée
par le bas, et dont la barre complète également un c de même nature. Le
crochet supérieur du c redescend jusqu'au bas de la ligne, et forme la haste
du t qui s'unit avecru suivant comme- dans le mot tutore. L'm finale est isolée
et se distingue facilement. On ,reconnaît sans peine dans le mot. est la liaison
de la barre de l'e avec la saillie de l's, et le prolongement du crochet de cette
lettre qui descend jusqu'au bas de la ligne pour former la haste du t. La barre
de ce t forme par son prolongement la haste du t suivant, dont la barre sert à
compléter un e à panse brisée par le bas; ces deux lettres (te) appartiennent
. au mot testis. La liaison de l'e avec l's et de l's avec le t est la même que dans
•
le mot est; mais la barre de ce t, après avoir dépassé la haste, descend et se
prolonge beaucoup au-dessous de la ligne pour former l'i. L's finale du mot
testis est isolée de ri, niais elle rejoint la saillie de l's initiale du mot suscribsi;
le bas de cette s est indiqué par des points, parce qu'il manque dans l'original.
Les lettres llSC sont faciles à reconnaître. Le crochet de l'r forme une boucle '
très-étroite et à peu près insensible pour rejoindre l'i suivant. Les lettres bsi,
qui sont isolées, se lisent sans difficulté.
Le second fac-simile de la planche XI commence par une invocation mono-
grammatique de forme très-compliquee. Comme la suscription Chlodovius, etc.
est en écriture allongée, il n'en sera question que dans l'article suivant. Les
deux 0 du mot oportit se terminent par des traits excédants: le p qui les sépare
ne se lie ni à l'un 'ni à l'autre. Le prolongement du côté gauche du second 0
s'unit avec la haste de l'r, dont le crochet forme à son extrémité supérieure.
un angle aigu et va rejoindre la haste du t; le côté droit de la barre se boucle
avec l'i. Le t final est isolé. Les deux premières lettres du mot climenciae pré-
sentent, par leur rapprochement, l'aspect d'un d; mais il sera facile de ne
les pas confondre si l'on remarque la saillie que présente la panse du c dans
sa partie supérieure: le d du mot illud n'a pas cette saillie; d'ailleurs, sa
haste se prolonge beaucoup plus bas que la pans~. La diphthongue finale est
rendue par un a ouvert superposé à l'e, auquel il se rattache par son second
jambage. Le crochet de l'r du mot princepali se boucle et redescend pour se
joindre à l'i; dans la seèonde syllabe le c est en contact avec la panse de l'e
par l'extrémité de ses deux crochets; l'a présente l'aspect de deux c très-rap-
prochés. La haste du t du mot in'ter est arrondie comme u,n c .: la courbure
•
u faux, puisque les historiens, disait-il, font mourir Sigebert un an avant cette
« comme il doit être lu. On y lit clairement Chlodoviqs rex Francorum. Le carac-
(( tère initial est le c conjoint avec l'L et le Dqui tient de la figure de l'o, et
a paraît avoir un double usage comme cela est ordinaire dans les écritures
« monogrammatiques. Le caractère supérieur, conjoint avec la tête du c ini-
u tial, est visiblement un u cursif suivi d'un l, et, peut-être, de l'abréviation
. . ,
558 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
Il 9, dont on aura allongé la queue en ligne perpendiculaire. Si l'on prend
«cette figure pour un q, ce qui semble assez naturel, nous dirons qu'on l'a
({ substitué au c, et qu'il emporte ru avec soi. L' s est placée sur la ligne qui
« traverse le monogramme, et qui aboutit à une lettre dont le jambage sert
« à former un carré. Ce dernier caractère a tout l'air d'une F qu'on aura ou-
« blié de trancher; et d'un 1 qui signifiera inluster. Ainsi, ces caractères;
\
PARTIE III. - CHAPITRE IV. 559
Le fac-simile n° 3 de la planche XI commence par les deux dernières syllabes
du mot omnebus. L' n, qui est de forme capitale, et l'e bouclé, dont la barre se
lie à la haste du bJ ne présentent pas de difficulté. On retrouve après le b un
u en forme d'S capitale, et semblable à celui que l'on a rencontré dans la
première signature du fac-simile précédent, au mot subscripsit. Le côté gauche
de 1'0 du mot potestatem, én descendant obliquement de gauche à droite,
forme la barre d'un t renversé, dont la haste se recourbe et s'unit à la panse
de l'e suivant. Cet e, de forme minuscule, étend sa barre jusqu'à la saillie de
l's, dont le crochet redescend pour s'unir à la haste -du second t. La barre
de ce t prend naissance au pied de la haste, et rencontre le bas du premier
jam,bage d'un a ouvert et incliné vers la droite; le second jambage de cet a
se brise et se prolonge horizontalement pour former la barre dil t renversé.
La barre du t s'unit àvec l'e suivant, comme dans la seconde syllabe du mot;
mais la {orme de l'e n'est pas la même, et sa barre se courbe pour s'unir au
premier jambage de l'm finale. Cette lettre est suivie de deux traits en forme
d' s qui se retrouven t' à -la fin de chaque phrase, et qui correspondent a u signe
employé de nos jours pour la distinction des paragraphes. Leb initial du
mot basilecae est carré par le bas; sa panse est très-développée. Les lettres
asil sont faciles à reconnaître. L'e suivant est de forme minuscule; il com-
plète, par le prolongement de sa barre, le c qui est à panse brisée par le bas.
Vient ensuite un a ouvert, incliné vers la droite, et dont le second trait se
brise en angle aigu pour rejoindre le bas de l'e final. Le mot sancti, qui
avait été oublié par l'écrivain, est rendu par les lettres soi placées au-dessus
de la ligne et surmontées d'une abréviation qui traverse la haste du d suivant.
Une autre abréviation traverse la haste du d qui appartient au mot Dionisi,
'et remplace l'n supprimée dans le mot domni. Le crochet de l'r du mot Pa-
risius se boucle et se prolonge au-dessous ,de la ligne pour former la lettre i.
La dernière syllabe renferme un u en forme d'S. Le mot ubi est suivi d'un i
appartenant au mot ipse, et qui s'élève aussi haut que la haste du b précédent.
Le crochet de l's rejoint le sommet d'un e bouclé qui s'unit à une panse de d
ouverte par le haut. Le mot domnus, dont ce d fait partie, renferme un II en
forme d'S. - Deuxième ligne. La ligne précédente se termine par une s bouclée
dans sa partie supérieure, et qui, par la manière dont cette boucle est formée,
se distingue au premier coup d'œil de l'r du mot requiiscit dont le crochet
se boucle aussi, mais dans le sens opposé. Le crochet supérieur de l'e s'u-
nit à la panse ouverte de la lettreq. La barre du t final se prolonge jusqu'au
premier jambage de l'u du mot villare. Le c du mot cognomenante com-
mence au-dessous de la li gne; après avoir interrompu par une boucle le déve-
560
, .
ELEMENTS
,
DE PALEOGRAPHIE.
loppemen t de sa panse,' il la complète, et rej oin t par l'abaissement de son cro-
chet supérieur un 0 écrasé, dont le côté droit est en cont,act avec le prolonge-
ment de la queue du 9. Au crochet supérieur du c se rattache un trait qui,
après s'être courbé dans la même direction que la panse du 9, forme une queue
contournée et repliée sur elle-mêine. Du haut de la panse du 9 part une
ligne qui rejoint le premier jambage de l'no Les lettres omen ne présentent
pas de difficulté. Au-dessus de l'N capitale est un a ouvert dont le pre-
.miel' jambage se termine par un trait excédant recourbé de haut en bas
vers la droite; le second jambage s'allonge pour rejoindre l'n suivante. Le mot
se termine par une liaison des lettres te semblable à celles que l'on a déjà vues
dans d'autres fac-simile. La seconde partie de la barre du t du mot Turiliaco sert
à former le premier jambage de l'a. Les lettres ri sont liées comme dans le mot
ParÎsius. Les lettres li présentent le même aspect que dans le mot placabeli.
(Voyez ce qui a été dit dans le fac-simile précédent.) Vient ensuite un a ou-
vert, semblable à celui du mot potestatem , et qui rejoint le bas du c dont
le crochet supérieur s'unit au côté gauche de l'a; le côté droit de cette lettre se
prolonge au-dessous de la courbure du c. Un peu au-dessus du point où le c
rencontre 1'0, se trouve une liaison qui va rejoindre ri allongé du mot in. Dans
le mot pa90, le trait qui part de la tête du 9 se recourbe et va s'unir au côté
gauche de 1'0, dont le côté droit se termine par un trait excédant qui se rap-
proche d~ 9. L'u du mot Vilcassino se rattache par une liaison au mot pré-
cédent. L'u du mot super est en forme d'S; le trait qui traverse la queue du p tient
lieu des deux dernières lettres. L'j du inotfluvium est tranchée par une barre re-
courbée qui, contre l'ordinaire, est indépendante de la tête dela lettre. Au der-
nier jambage de l'm finale se rattachent des traits qui n'ont aucune signi~ca
tion. - Troisième ligne. L'r et ri du mot Tritine sont liés comme dans le mot
Parisius. On retrouve dans les deux mots suivants des a en forme d'S, et dans
le mot mancipeis la même liaison de l'a et de l'n que dans le mot c09nomenante.
Il n'y a rien à remarquer dans les cinq mots suivants: on reconnaîtra facile-
ment la liaison de l'r et de ri dans le mot a9ris, et ru en forme d'S dans le
mot pascuis. Le trait qui tranche le prolongement du crochet de l'r dans le
mot aquarum tient lieu des lettres um. - Quatrième li9ne. La barre- du pre-
mier e du mot decursebus sert à compléter le c dont la panse est brisée par le
bas. Toute cette ligne peut se lire facilement; nous ferons remarquer seule-
ment les u en forme d'S des mots decursebas, cam, SUD, possedendum et re.linquo;
fi allongé du mot jure; la liaison déjà connue du t et de l'e dans le mot termeno;
le mot et, où l'on voit un t renversé dont la haste s'unit au p du mot suivant;
enfin l'ouverture de la panse du premier d du mot possedendum. Ce fac-simile
PARTIE III. - CHAPITRE IV. 561
se termine par deux traits en forme d'S capitales et semblables à- ceux qui
précèdent le mot baselicae.
Les explications trop minutieuses peut-être à l'aide desquelles on a essayé
de faciliter le déchiffrement des fac-simile qui précèdent, auront sans doute_
familiarisé le lecteur avec les combinaisons les plus ordinaires de l'écriture
cursive: il devient donc inutile désormais d'entrer dans les mêmes détails, et
l'on se contentera d'indiquer les principales difficultés qui se présenteront à
l'avenir.
Le fac-simile n° 4 de la planche XI commence par une invocation mono-
grammatique. La suppression des deux dernières lettres du mot inluster est
indiquée par le signe abréviatif qui surmonte le t, dontla haste dépasse sensi-
blement la barre. Le bas du second jambage de l'n du mot Pippinus se pro-
longe horizontalement vers la droite, et retourne ensuite vers la gauche pour
s'unir au signe 9 dont la queue, en se prolongea~t, s'éloigne de sa direction or-
dinaire. La même abréviation se retrouve à la fin du mot majoremdomus dont
la dernière partie est effacée-dans l'original. Le crochet supérieur du c s'unit
avec le côté droit de 1'0 dans la dernière syllabe des mots Attiniaco et publico.
Le crochet de 1',. de la dernière syllabe du mot universorum ne se boucle pas
ru
avant de s'unir à en forme d'S, mais il se brise et le rejoint par un trait hori-
zontal qui diffère de la courbure du crochet de l's précédente. Le c du mot
causas, qui est à panse brisée par le bas, s'unit par son crochet supérieur à un a
ouvert. La panse de l'e du mot audiendum est composée de deux arcs de cercle
~ -
inégaux: du haut de l'arc supérieur- part un trait presque vertical qui sert
d'abord à indiquer la boucle, et qui se brise ensuite pour former la barre et
rejoindre le premier jambage de l'n, en suivant une direction plus oblique. On
voit que la boucle de cet e reste ouverte par le bas. Celle du mot recta est au
contraire complétement fermée; mais elle est isolée de la partie inférieure de
la panse qui est formée par la continuation du Crochet de rI'. Le mot termenan-
dam renferme deux e de même nature; mais celui de la seconde syllabe est
plus irrégulier, parce que le dernier jambage de l'm et son prolongement hori-
zontal servent à former la seconde moitié de la panse qui est brisée par le bas.'
- Deuxième ligne. Le b du mot ibi se rattache à ri final sans que -le con-
tour de sa panse soit en contact avec cette lettre; il Y a donc une différence
facile à saisir entre la liaison des lettres bi et -celle des lettres li. (Voyez le mot
publico dans la ligne précédente.) Les deux dernières lettres de la conjonction
que sont remplacées par le traIt courbe qui tranche la queue de la lettre q eri
longeant le bas de la panse. Les e du mot veniens sont de même forme que ce-
lui du mot audiendum. La barre qui part du bas de la boude de If du mot Flll-
, , ,
562 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
radus se réunit à un u en forme d'S 1. L'a final du mot abba est ouvert par le
haut. Le crochet de l'r du mot monastherio se bo:ucle pour s'unir à la tête de ri,
à laquelle se rattache aussi le prolongement du côté droit de l'o. Au-dessus des
lettres sci on voit un signe abréviatif en forme de 7 qui remplace les autres
lettres du mot sancti. L'n du mot domnus se rattache au même signe abréviatif
que celle du mot Pippinus. (Voyez la ligne précédente.) Le crochet supérieur
du c du mot corpore s'unit au côté droit de 1'0, dont le côté gauche rejoint la
haste de l'r. La panse du p, ouverte par le haut, est liée au prolongement du cro-
chet de l'r. Le c du mot advocato est carré par le haut, et s'unit à un a ouvert.
L'r du mot Ragane se joint à l'a par une liaison qui n'offre ni boucle, ni an-
gle, ni brisure: cette lettre ressemble donc à une s; mais cette inexactitude
n'existe pas dans l' ûriginal, ûÙ la liaisûn. des deux lettres est fûrmée à peu près
cûmme dans la ligne suivante 2. Le signe abréviatif qui surmûnte l'm du mût
no miné indique. la suppression des lettres in. Le premier e du mût legitemo,
quûique fûrmé irrégulièrement, est facilé à recûnnaître. Cette ligne se ter-
mine par la syllabe ter abrégée cûmme dans le mût inltzster. (Vûyez la 1 re ligne.)
- Troisième ligne. Les e des mûts eo, agentis, monastlzerii, res, et le second e
du mût retenebat, sûnt de même nature que ceux qui ûnt été remarqués à la fin
de la première ligne, dans les mûts audiendum, recta et termenandum. Cette ligne
renferme deux abréviations: celle du mût sancti, qui s'est déjà présentée dans
la ligne précédente, et celle du mût qui, dûnt les delLx dernières lettres Sûnt
remplacées par le trait qui traverse la queue de la lettre q. - Quatrième ligne.
L'r de la secûnde syllabe du mût Curbrius ressemble à un y. Le mût Chaire-
baldus est suivi du signe & que l'ûn retrûuve aussi à la fin de la ligne: quûi-
que ces deux signes ne s~ent pas entièrement semblables, .tûus deux se cûm-
pûsent de la liaisûn de l'e cursif avec un t renversé. La secûnde 1 du mût Ail-
lerta s'unit dans sa partie inférieure avec une bûucle qui fûrme le bas de la
panse de l'e; le haut de l'e se lie à l'r cûmme dans le mût termenandum. (Vûyez
la fin de la 1 re ligne.) L'abréviation du mût per ne se distingue en rien de
celle qui est emplûyée ûrdinairement pûur le mût pro. Le crûchet de l'r et
l'u du mût eorum se réunissent en fûrmant un angle qui est plus prononcé
dans l'ûriginal. Les lettres men sûnt liées dans le mot testamentum de même
1 Nous conservons ici le terme dont nous nous avec autant de soin que d'habileté, et que nous
sommes servis d'abord, quoique cet u s'éloigne par ayons ensuite revu les épreuves avec la plus grande
ses formes anguleuses de la forme d'une S; mais il attention, quelques erreurs nous ont échappé;
est facile de voir qu'il est de même nature que ceux nous les signalons dans le corps de l'ouvrage à
auxquels nous avons donné ce nom dans les deux mesure que l'occasion s'en présente. Nous croyons
fac-simile précédents. pouvoir affirmer que ces erreurs sont peu nom-
2 Quoique M. Jacobs ait exécuté ses gravures breuses et peu irpportantes.
PARTIE III. - CHAPITRE IV. 565
que dans le mot termenandum; l'u est remplacé par le signe abréviatif qui est
r
superposé à m. Un a ouvert, qui s'élève un peu au-dessus de la ligne, forme par
le prolongement de son côté droit la panse du d dans le mot ad. L'abrévia-
tion du mot sancti est la même que dans les deux. lignes précédentes. L'a du
mot condonarunt est ouvert et placé au-dessus de la ligne; son premier jambage
est beaucoup plus élevé que le second, qui descend jusqu'à la haste de l'r, dont
le crochet se lie avec un u en forme d'S; le prolongement du second jambage
de la dernière n sert à former la barre d'un t renversé, dont la haste s'élève
assez haut et se recourbe vers la gauche. Le crochet de l's du mot sed se re-
courbe et prend l'aspect du second jambage d'une n : il forme ainsi le bas de
l'e, dont la moitié supérieure ressemble à quelques-uns des a ouverts que l'on
a rencontrés dans les fac-simile précédents; de sorte que, si l'on faisait abstrac-
tion du bas de cet e, le haut de la lettre, uni comme il l'est à la panse du
d, pourrait se traduire par ad. Le 1.ll0t legitemus se termine par la même abré-
viation que les mots Pippinus et domnus. (Voyez la 1 re et la 2 e ligne.) Le cro-
chet de l's du mot presente se recourbe' comme dans le mot sed, en prenant
l'aspect d'un jambage d'n; le haut de l'e s'unit à l'n comme dans le mot testa-
mentum. - Cinquième ligne. On retrouve dans le mot datum un u en forme d'S,
et dans la première syllabe du mot mensis les mêmes liaisons de lettres que
dans la tr<;>isième syllabe du mot testamentum. L'e et l's du mot dies sont placés
au-dessus de la ligne. Le mot nono, dont les deux syllabes sont séparées, est
suivi du nombre neuf, exprimé par trois 1 précédés d'un chiffre qui vaut six,
et que l'on a déjà rencontré dans le premierfac-simile de la planche III. La
première syllabe du mot Childerico est très - éloignée des trois autres. Comme
les écrivains s'attachaient souvent dans les dates à remplir à peu près toute
l'étendue de la ligne, ils étaient obligés de ménager entre les mots, ou même
entre les syllabes, des intervalles plus ou moins considérables. (Voyez les dates
qui terminent -les deux premiers fac-simile de la planche suivante.)
Les lettres sont beaucoup moins liées, et leur forme est par conséquent
plus constante dans l~ premier fac-simile de la planche XII; cette écriture ne
donnera donc lieu qu'à un petit nombre d'observations. Le mot archipresbiter
commence par un a ouvert, dont le second jambage rejoint par sa partie su-
périeure la haste de l'r; le haut du crochet de l'r se termine par un angle
aigu qui se représentera presque toujours dans le reste du fac-simile. Dans la
troisième syllabe du mot, le crochet de l'r est formé de la même manière et
se lie à un e, dont la partie inférieure se recourbe vers la gauche pour sim-
plifier cette liaison; le mot se termine par les lettres bt surmontées d'un signe
abréviatif qui tient lieu de ri, de l'e et de l'r. La barre de 1'1 du mot Eufi-
,
564
,.
ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
,
mia part du bas de la boucle et sert à former fi, en se prolongeant dans une
direction presque verticale 1. Le crochet de 1'1' du mot monasterio rejoint un i qui
descend beaucoup au-dessous de la ligne. La liaison des lettres 1'e dans le mot
supe1'io1'e est la même que dans le ,mot a1'chip1'esbiter. Il n'y a pas de séparation
entre les mots que est constructus. Après les mots in honore, on trouve l'abré-
viation ordinaire du mot sancti. Dans le mot infra, le crochet de l'r s'unit
avec le premier jambage d'un a ouvert, et, dans le mot muro, avec le côté
droit d'un 0 dont le côté gauche se termine par un trait excédant. Le côté
droit de 1'0 initial du mot oportunitate décrit, en se p.rolongeant, un cercle
presque complet qui sert à former la panse du p; le bas de cette panse se
rattache par une boucle à la queue de la lettre. La liaison du t et de l'e de
la syllabe finale a déjà été rencontrée sous la même [orme; elle se retrouve
un peu plus "loin dans le mot inter. La panse du p du mot partium se termine
par un angle aigu très - élevé. L'r et l'e du mot res sont liés comme dans le
mot archipresbiter. La syllabe li, dans le mot aliquas, pourrait au premier coup
d' œil se prendre pour la liaison d'un b et d'un i; mais on a déj à eu occasion
de faire remarquer, dans un des fac-simile précedents, que la panse du b ne
se met pas en co~tact avec le corps de l'i; si l'on examine le second mot
de la ligne suivante ( ubi), on verra que la liaison du b et de ri presente un
aspect tout différent. Le crochet supérieur du c du mot commutasse va re-
joindi'e le côté gauche de 1'0, dont le côté droit s'unit par un trait excédant
avec le premier jambage de l'm. Dans le mot commutacionis, le c initial com-
mence au-dessous de la ligne, et forme le côté droit de 1'0 par le prolonge-
ment de son crochet supérieur. La saillie de l's du mot manibzls s'étend et
se recourbe "jusqu'au bas de la haste du b; la suppression de ru est indiquée
par le signe abrév~atif qui surmonte l's. Le prolongement horizontal du bas
du second jambage de l'n du mot presenti sert à former la barre d'un t ren-
versé; ces deux lettres sont liées de la même manière à la fin du mot ostendi-
derunt. -Deuxième ligne. La liaison de l'm du mot cognovimus avec le signe 9,
qui tient lieu des lettres us, est la même que dan~ le fac-simile n° 4 de la
planche XI. On retrouve dans le mot qualiter la liaison déjà connue du t et
de l'e : elle se représentera à peu près sous la même forme à la fin du mot
abbate. Dans le mot dedit, la partie supérieure de la panse du premier d tra-
verse la haste et va rejoindre le bas d~ l'e; 'cette liaison forme, avec la panse,
une boucle qui donne· à la partie inférieure de l'e l'aspect d'un o. La barre
. .
~ L'a final du mot Eufimia présente l'aspect barrasser lorsqu'elle est liée avec les lettres voi-
d'un i et d'un C; cette lettre, qui se représentera sines: c'est ce qui arrive par exemple dans le mot
presque toujours sous la même forme, peut em- oporlunilate.
PARTIE III. - CHAPITRE IV. 565
du t du mot abbaLÏssa descend au-dessous de la ligne, et sert à former la
lettre i. La barre de If du mot Folrado part du bas de la boucle et s'unit au
côté droit de l'o. L'e du mot Dei est remplacé par le signe abréviatif qui
tranche la haste du d. La brisure de la panse du c est indiquée dans le mot
locella par une saillie qui se recourbe vers la gauche jusqu'à la tête de 1'0,
tandis que la partie supérieure de la panse et le crochet qui s'y rattache sont
à peine indiqués. La seconde syllabe du mot super est abrég~e régulièrement.
Le dernier u du mot jluvium est surmonté ~'un trait vertical qui tient lieu de
1'm finale. Le second jambage de l'n du mot sunt se lie avec un t renversé. Lf
et ri du mot Filicione sont réunis comme dans le mot E'ufimia. On retrouve
dans le mot quantumcumque la liaison de 1'n et du t renversé; le trait bouclé
.avec la queue de la lettre q tient lieu des lettres lW. - Troisième ligne. Il est
facile de reconnaître que l'écriture renferme ici moins de liaisons que dans
lçs deux lignes précédentes; en général, on verra que la date des diplômes
carlovingiens se rapproche souvent de la minuscule diplomatique. Toutefois
la liaison de l'e et de l'n dans le mot mense, cenes de l'r et de 1'e, du t et de
i'i, du c et de 1'0, du c et de ri, dans les mots l'egni, palatio, publico et feli-
citer, doivent faire considérer cette ligne comme appartenant plutôt à l'écri-
ture cursive. On y trouve cinq signes abréviatifs : le premier remplace les
lettres ri dans le mot octobri; le second, les lettres ost dans le mol. nos tri ; le
troisième, l'm finale du mot actum; le quatrième, l'e du mot Dei; et le cin-
quième, les lettres ine du mot nomine. Le déchiffrement de cette ligne ne pré-
sente pas d'ailleurs de difPculté; nous ferons seulement observer que le pre-
mier 1 du chiffre XlIII présente l'aspect d'un V mal formé ...
La première ligne du fac-simile n° 2 de la planche XII est en écriture allon-
gée; elle sera donc réservée pour l'article suivant. - Deuxième ligne. L'abrévia-
tion du mot nostris commence par une N capitale; ces N se rencontreront sou-
vent dans ce jac-sùnile. La barre de If du mot confirmamus se combine aveè ri,
·comme dans le diplôme précédent. Dans le mot edictis, le d s'ouvre par le llaut,
et se recourbe vers la gauche pour s'unir à la barre de l'e initial. Le premier i
dU: mot imperialem s'élève aussi haut que la lettre l; il en est de même dans
les mots in, jure, idcirco, industria et innotuit. Le prolongement de la barre de
l'e initial du mot exercemus sert à former l'une des traverses de l'x. Le signe &
se trouve employé dans le corps du mot ëonsuetudinem, mais la haste du t ren-
versé ne rencontre que l'extrémité de la barre. La panse du d, dans le mot
postmodum, est ouverte par le haut comme dans le mot edictis, pour s'unir au pro-
longement du côté gaucbe de l'o. La liaison de l'r et de l'e dans le mot jure est la
même que dans le premier mot du jac-simile précédent. Le baut du premier
566 ÉLÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
jambage de l'N capitale du'mot mansurum est rejoint par le côté droit d'un a
ouvert placé au-dessus de la ligne. La liaison de ri avec la panse ouverte du d
dans le mot idcirco présente l'aspect d'une h. La suppression des lettres ost dans
le mot nostrorum est indiquée· par le signe bouclé qui est placé au-dessus de
la ligne. On retrouve dans l.a première syllabe du mot praesentium un e dont
la partie inférieure se recourbe vers la gauche pour s'unir à la lettre précé-
dente; cet e a la même forme que celui du mot jure. L'i final du mot mona-
sterii se prolonge au-dessous de la ligne. Le crochet de l's du mot sancti descend
jusqu'à la panse du c; la suppression des lettres ant est indiquée par le signe
abréviatif qui est placé au-dessus de la ligne. Le mot Dyonisii renferme un y
en forme de v et surmonté d'un point. Le prolongement du côté gauche de 1'0
du mot nobis se brise et traverse la haste du b pour aller rejoindre la tête de ri
suivant. - La troisième ligne commence par un a ouvert et allongé; la brisure
supérieure du second jambage de cette lettre ~st rencontr~e par la saillie d'un c
très-élevé, dont le crochet supérieur redescend jusqu'au bas de la ligne pour
former la haste du t suivant. L'a initial, dans les mots Attiniaco et anno, est le
même que dans le mot actum. Le c du mot Attiniaco se brise dans sa partie
supérieure pour rejoindre le côté droit de l'o. Le second a du mot palatio
s'unit à un jambage très-court qui fait la haste du t suivant; la boucle allon-
gée qui surmonte ce jambage appartient à la barre, et cette barre, en descen-
dant au-dessous de la ligne, sert à former la lettre i. L'r du mot regio présente
l'aspect d'une n, parce que son crochet, après s'être brisé, descend jusqu'au
bas de la ligne pour s'unir à un e dont la partie inférieure se recourbe vers
la gauche. Les lettres ost (dans le mot nostri), erato (dans le mot imperatoris) ,
et l'm finale du mot datum, sont remplacées par des signes abréviatifs placés
au - dessus de la ligne. Les mots kalendas, febraarii et Dei sont exprimés par
les lettres kl, febr et di; la suppression des autres lettres est indiquée par les
traits qui tranchent les hastes des lettres 1, b et d. Le mot secunda est exprimé
par les chiffres romains II, surmontés du signe par lequel on représente habi-
tuellement ra superposé. La date se termine par une note tironienne placée
à une assez grande distance du mot feliciter, et qui signifie amen. Cette note
se compose des deux lettres a et m. L'a présente à peu près l'aspect d'une h
dont la haste s'unit par son extrémité inférieure avec le côté gauche de la
courbe qui forme la panse; au côté droit de cette courbe se rattache le premier
jambage d'une M capitale. Ce jambage est indiqué par un délié très-fin qui
s'élève de gauche à droite; la première moitié de la traverse est indiquée par
un trait plein qui descend de gauche à droite, et la seconde moitié par un dé-
lié qui est à peu près parallèle au premier jambage; le second jambage, qui
PARTIE III. - CHAPITRE IV. 567
est ~eaucoup plus long que le premier, est formé par un trait plein. La
lettre M représente à elle seule la syllabe men 1.
Le fac-simile n° 5 de la planche XII ne renferme que peu de lettres d'une
forme nouvelle. La courbure des jambages de ra
ouvert, dont le sommet se
dirige vers la droite, présente une différence sensible avec la direction verti-.
cale des jambages de ru; ces deux traits sont d'ailleurs plus écartés dans cette
dernière lettre. (Voyez la première syllabe du mot quapropter.) La barre du t
n'est pas tOl~ours tracée d'un seul trait de plume; il est facile de voir que
dans les mots quapropter et atque, ainsi que dans la seconde syllabe du mot sta-
tuimus, le côté gauche de la barre se rattache à la haste par une boucle, et
que le côté droit est tracé après coup sous la forme d'un crochet d'r minus-
cule; cette barre est au contraire tracée d'un seul trait de plume dans les
mots praecepta et noscuntur. La brisure de la panse du c est très-caractérisée, et
la partie supérieure de cette panse est beaucoup plus développée que l'au?,e .
moitié; la barre qui se rattache à la boucle de l'e sert toujours à distinguer ces
deux lettres. (Comparez le c et l'e des mots confirmamus et eis.) Les syllabes
pro et per sont abrégées régulièrement, c'est-à-dire que dans le premier cas le
signe abréviatif· qui tranche la queue du p se rattache à la panse, et que
dans le second cas il en est complétement isolé. (Voyez d'une part le mot qua-
propter, et de l'autre les deux prépositions per.) On remarque au-dessus de la
ligne quatre signes abréviatifs d'une forme compliquée, et qui tiennent lieu
des lettres er, ost, m et rœ dans les mots quapropter, nostra, dudum et prœcepta.
Enfin la dernière syllabe du mot aique est représentée, sel0n l'usage, par la
lettre q suivie d'un point-virgule.
Nous avons vâinement cherché dans les diplômes de la fin du XC siècle une écri-
ture cursive semblable à celle qui est reproduite sous le n° 1 de la planche XIII,
d'après un modèle fourni par le Nouveau Traité de Diplomatique. Il n'est pas
permis de douter que cette écriture ne soit tout à fait exceptionnelle, puisque.
dès la fin du siècle précédent la minuscule se rencontre déjà dans un grand
nombre de diplômes; mais il était important de constater que l'ancienne
cursive existait encore à cette époque. Ce fac-simile commence par un i très-
allongé dont la base, au lieu de s'arrondir comme celle de la lettre l, est tran-
chée par un trait horizontal. La panse de l'e initial du mot eisdem est brisée
_ lLe point qui suit la leUre M est indépendant la plus petite des deux, qui est au-dessous et à
de la note tironienne. En effet, si l'on veut exa- droite de l'autre, se rattache au caractère initial
miner l'invocation monogramDl;ltique placée en de la même note tironienne, c'est-à-dire à la haste
tête de la première ligne dufac-simile, on verra de l'a en forme d'h; mais l'M de la note tironienne
que cette invoca tion est composée de deux figures: n'est plus suivie d'un point, commeàhdin deladate.
•
, , ,
568 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
en deux parties inégales; le crochet supérieur forme une boucle à laquelle
se rattache la barre qui s'unit avec ri. Le corps de ri est rencontré par le pro-
longement de la saillie de l's dont la base se replie vers la droite, et dont le cro-
chet, après s'être bouclé, se prolonge vers la gauche, pour former une seconde
boucle plus petite que la première. Le bas de la haste du d se replie vers la droite.
L'e suivant présente l'aspect d'un 8, et on le retrouve sous cette forme dans
la première syllabe du mot degentium. Le 9 est dérivé de celui que l'on a ren-
contré dans récriture mixte. Le côté gauche de ra du mot opem se prolonge
pour rejoindre la haste d'un p dont la panse est ouverte par le haut 1. L'e sui-
vant est en forme de 8. Le côté gauche de ra du mot nostrae va rejoindre la
saillie d'une s dont la haste est brisée en deux parties; le haut de la lettre se
termine par deux boucles, comme dans le mot eisdem. Le t est isolé des deux
lettres voisines. La haste de l'r~ qui prend naissance près de la barre du t~ se
courbe en arc de cercle, et. se replie ensuite vers la droite dans sa partie in-
férieure; le crochet de cette lettre forme un angle composé de deux courbes;
la plus longue de ces deux courbes longe la panse d'un e en forme de 8, et
s'unit un peu plus bas avec le premier côté d'un a ouvert et incliné vers la
droite. La barre de l'e en forme de 8 du mot nostrae rejoint le haut d'un c bou-
clé, dont l~ panse est brisée en deux parties inégales. Cette lettre, qui ap-
partient au mot celsitudinis). est suivie d'un e un peu plus petit, mais formé
de la même manière, et qui se distingue cependant par sa barre, dont le
prolongement va rejoindre la saillie de l's. Entre ces deux lettres est une l
régulièrement formée. La haste de l's est brisée en deux parties comme dans
le mot précédent;. la partie supérieure se termine par un crochet bouclé, et
l'autre partie se replie vers la droite. Le mot celsitudinis se termine par une s
à peu près semblable, mais dont le crochet supérieur, après s'être bouclé, se
l Nous avons longtemps balancé avant desubs- crivain du diplôme en même temps que les p à
tituer opem au mot orem (aurem) indiqué par les panse fermée et à queue excédante. Mais le motif
Bénédictins; mais il nous a paru que le trait dans qui nous a surtout déterminés, c'est qu'en substi-
lequel nous voyons la panse d'un p ne pouvait être tuant opem à orem on fait disparaître un barha-
considéré COlllme formant à lui seul le crochet risme d'un diplôme qui est d'ailleurs écrit correc-
d'une r. En effet, dans les mots nostrae, regillm, tement. Enfin le mot opem s'accorde mieux pent-
procul et exercemus, le crochet de l'r, après s'être être avec le sens général de la phrase, qui est ainsi
élevé, redescend pour s'unir à la lettre suivante, conçue: «Si utilitatibus locorulll divinis cultibus
et forme ainsi un angle dont il n'existerait ici qu'un ftmancipatorum servorumque Dei necessitatibus
seul côté. Le fac-simile des Bénédictins, dont «in eisdem degentiulll opem nostrae celsitudi-
nous n'avons reproduit qu'un fragment, renferme « nis impendimus, regium pro cul dubio exerce-
plusieurs p exactement semhlables à celui-ci, et ftmus ~unus, ac per hoc ad aeternam beatitudi-
dont la haste ne dépasse point le bas de la ligne. Ifnem capessendam omnino ventu l'OS nos minimè
Cette forme de lettre était donc employée par l'é- « dubitamus .•
PARTIE III. - CHAPITRE IV. 569
prolonge et se recourbe au-dessus des d~ux lettres précédentes. La réunion
de l'i allongé et du premier jambage de l'm au commencement ~u mot im-
pendimus, présente l'aspect d'une h. La panse du p est ouverte par le haut et
s'élève au-dessus de la ligne. Cette lettre est suivie d'un e à panse brisée,
dont la barre s'unit avec le haut du premier jambage de l'no La saillie de l's
finale rejoint le second jambage de l'u précédent, et se rattache à la partie
inférieure de la haste qui se sépare en deux branches inégales; la ·partie -supé~
rieure se termine par un .crochet qui ne se boucle pas entièrement. Le mot
impendimus est séparé du mot suivant par un point qui a la valeu'r de notre
virgule. La haste de l'r du mot re.1ium se sépare en deux branches inégales comme
celle de la lettre précédente; le crochet forme un angle aigu dont le côté droit
vient se confondre avec le bas de l'e. La barre de l'e, rattachée à la partie anté-
rieure de la boucle, rejoint le 9, qui est lui-même réuni par une barre avec la tête
de l'i suivant. Le second côté de l'angle formé par le crochet de l'r du mot procul
s'unit à la partie gauche de l'o. Le mot dubio sé termine par un 0 qui présente
l'aspect d'un 6. L'extrémité supérieure de c.e 6 donne naissance à un trait qui
descend vers la droite pour former le bas de l'e initial du mot exercemus. La
barre de cet e s'unit à une des traverses de l'x. Le haut de la seconde traverse
se brise, et desce~d jusqu'au bas de la ligne pour former l.a partie inférieure
d'un e qui, après s'être recourbé vers la gauche, se ferme en boucle; le haut
de cette boucle est ~n contact avec la barre qui rejoint la haste de l'r; la partie
supérieure de l'e prend naissance un peu au-dessous de la brisure de la seconde
traverse de l'x. Le second côté de l'angle résultant de la brisure du crochet de
l'r forme la panse ou plutôt la haste 'd'un c carré; à cette haste se rattachent
les crochets supérieur et inférieur., Le milieu de la haste du c est rencontré
par un arc de cercle dont la partie supérieure est unie âvec une courbe
plus petite, au-dessous de laquelle se trouve une barre qui rejoint le premier
jambage de l' m; ces différents traits forment la lettre e. Pour retrouver _dans
leur combinaison les éléments ordinaires de cetie lettre, il faut· se rappeler
que l'on a déjà rencontré des e dont la partie inférieure se recourbe vers
la gauche pour s'unir à la lettre précédente (voyez l'e de la seconde syllabe
du mot archpresbiter, dans le fac-simile n° 1 de la planche précédente); c'est
là ce qui explique la direction de l'arc de cercle dont la partie inférieure
rejoi~t le corps du c, et qui, s'il était t~urne dans le sens contraire, rendrait
à la panse de l'e son aspect ordinaire. La courbe qui est unie à la partie
supérieure de cet arc de cercle forme la boucle qui termine souvent le haut
de l'e; enfin la barre de l'e se rattache comme à "l'ordinaire à cette boucle su-
périeure. La syllabe finale du mot exercemus ne présente p~s de difficulté .
•
570 ÉLÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
Les deux dernières lettres du mot munus sont remplaèées par le signe abré-
viatif qui est au-dessus de la ligne; mais au lieu de mun on lirait plutôt num;
il est probable que le graveur employé par les Bénédictins aura isole par
erreur le troisième jambage de l'm initiale, et qu'il aura omis la liaison qui
devait unir les jamba'ges de ru. Le mot ac se compose d'un a ouvert et d'un c
à panse 'brisée dont la partie supérieure est terminée par une boucle. Le
mot per est représenté par un p dont la queue est tranchée par un signe abré-
viatif composé de deux lignes brisées. L'o du mot hoc présente l'aspect d'un 6
dont la tête se recourbe et redescend pour former la haste d'un c carré à peu
près semblable à celui du mot exercemllS.
2° Age,
Il Les écritures courantes ou cursives des anciens, disent les auteurs du Nou-
« veau Traité de Diplomatique, sont celles que nous appelons aujourd'hui
« usuelles, expéditives, coulées. Mais il faut observer, surtout à l'égard des
« plus vieilles, qu'autre est souvent la figure de leurs lettres lorsqu'elles sont
« isolées et détachées de leurs 'voisines; autre, lorsqu'elles sont liées avec elles
« du cÔté droit; autre, lorsqu'elles le sont du côté gauche; autre ennn, lors-
\( qu'elles le sont à la fois avec les caractères qui les précèdent et qui les sui-
\( vent. Il Si cette diversité dans la forme des lettres ne se remarque pas dans
le troisième fac-simile de la planche III, c'est que la cursive des manuscrits
n'était pas toujours aussi liée que celle des diplômes. On ne trouve en effet
dans ce modèle que des lettres réduites à de~ dimensions beaucoup plus pe-
tites que celles de la cursive ordinaire; cependant il se rattache à cette espèce
d'écriture par plUSIeurs liaisons, et par la forme d'un certain nombre de ca-
ractères, tels que ra ouvert, le c à panse brisée,par le bas, l'e à boucle allon-
gée, le 9 dérivé du gamma grec, et le t re~versé. Si l'on' compare cette écri-
ture dans son ensemble avec celle des deux premiers fac-simile de la planche
XI, on reconnaîtra de suite qu'elle offre beaucoup plus d'analogie avec la pre-
mière par ses formes régulièrement arrondies et inclinées ~ers la droite. La'
boucle ~llongée que forme la haste du d dans le mot datum, la distinction de
la haste et de la barre de la lettre l dans les mots kalenclas et Valentiano, sont
encore des caractères' que l'on retrouve dans le premier fac-simile de la
planche XI. (Voyez les lettres cl et l dans les nlOts sllbdiacono et relectum.) Quant
aux formes de lettres qui distinguent la cursive des manuscrits de celle des di-
plôme~, il faut leur appliquer les règles qui ont été exposées pour l'écriture mixte.
Il suffit de jeter les yeux sur le premier fac- simile de la planche XI pour
PARTIE III. - CHAPITRE" IV. 571
reconnaître qu'il justifie. pleinement l'observation des Bénédictins sur les
changements nombreux que les combinaisons de l'écriture cursive amènent
dans la forme d'une même lettre: ainsi, l'aspect des lettres a, g, r, t, dans
le mot rogatus, est tout .autre que dans le mot Gratiano; et si l'on voulait,
pousser plus loin cette comparaison, l'on verrait se manifester dans presque
toutes les lettres des. différences' non' moins caractéristiques. L'exainen du
même fac-simile donnera lieu à une observation qui n'est pas moins impor-
, tante, c'est que les liaisons servent à', unir, non - seulement les lettres d'un'
même mot, mais souvent aussi celles qui appartiennent à des mots différents.
(Voyez les mots ù et suprascripto, lutore et suprascripti, me et praesente, etc.)
Enfin, il ne faut pas oublier que les traits de cette écriture" comme on l'a
déjà dit plus haut, sont régulièrement arrondis et penchés vers la droite. A
ces observations générales, joignons quelques remarques, particulières, sur la
forme de certaines lettres. Les hastes des lettres b, d, l, forment des boucles
allongées; le crochet de l'e et celui de 1'1 se bouclent aussi avec le corps de la
lettre pour rejoindre la barre, et cet~e boucle est plus allongée que dans l'é-
criture mérovingienne; on doit remarquer en~ore que la queue de 1'1 descend
beaucoup au-dessous de la ligne. Lorsque lec n'est 'pas modifié par la lettre
précédente, sa panse s'arrondit pour ~ réunir au crochet inférieur, comme
dans le mot suscribsi; mais souvent le bas de cette lettre est formé par un trait
qui se rattache à la lettre précédente, et que le bas de la panse rencontre en
formant un angle, comme dans les mots subdiacono, fecit et relectum; le même
trait sert aussi à former le bas de plusieurs e. Le 9 ne se distingue pas seule-
ment par sa partie supérieure: il faut aussi remarquer la forme de la queue
qui se termine par une courbe largement développée. La forme de la lettre
q dans le mot qui (c'est-à-dire l'intervalle qui sépare la panse et la queue)
est un des caractères que les Bénédictins signalent comme annonçant une
haute antiquité dans l'écriture cursive. Le crochet de l'r, dans l'écritureméro-
vingienne, niest souvent que le prolongement de la haste: ici, au contraire,
ces deux traits s'écartent comme les branches d'un Y ou comme celles d'un V.
Enfin les transformations de la, lettre t sont beaucoup plus, nombreuses et
beaucoup plus variées: cette remarque des Bénédictins peut s'appliquer aussi
à d'autres lettres, et l'on peut en déduire ce principe général, que,dans la
cursive romaine les liaisons de lettres ~ont à la fois plus hardies et moins
pénibles, parce qu'elles sont plus habilement prépa!ées.
Quoique le fac-simile n° 5 de la planche III reproduise une écriture à peu
près contemporaine de celle qui viynt d'ê~re examinée, il exis!~ .~nt~~ ces,deux
modèles une grande différence. Toutefois, îl ne faudrait pas en conclure qu'au
,, ,
572 ELEMENTS DE PALEo.GRAPHIE.
VIe siècle la cursive romaine ne s'était pas conservée en France comme en
Italie. Le fac-simile nO 3 de la même planche suffIrait déjà pour prouver le
contraire; mais, indépendamment de cette cursive peu liée, nous aurions pu
emprunter au feuillet 177 du même mànuscrit deux lignes d'une cursive tout
à fait analogue à celle de la charte de Pleine sécurité: ce fait, qui d'ailleurs
s'accorde avec l'opinion des Bénédictins, autorise à· penser que la cursive
mérovingienne a remplacé une écriture qui ne différait en rien de la" cursive
d'Italie; et par conséquent l'on peut considérer la charte de Ravenne comme
renfermant une écriture dont il existerait en France de nombreux monuments,
si le temps n'avait pas détruit ceux de nos diplômes qui sont antérieurs au
VIle siècle. Le fac-simile nO 5 de la planche III renferme d'ailleurs plusieurs
caractères dans lesquels se sont conservées les traditions de la cursive romaine.
Si les hastes ne sont pas bouclées, on y distingue du moins un double trait qui
produit un renflement très-sensible; elles sont toutes inclinées vers la droite,
et la plupart des lettres s'éloignent encore de la direction verticale. La haste
et le crochet de l'r sont presque toujours séparés; la panse de plusieurs e est
brisée par le bas ~ la queue du 9 ne remonte pas jusqu'au niveau de la ligne;
les formes du t varient fréquemment; la haste du cl ne "descend pas au-dessous de
la panse; enfin, à côté de quelques lettres dont les contours sonl brisés comme
èeux du c dans le mot constitlztio et du premier e dans le mot septembrium on J
trouve des mots entiers (diae, tertio damnorum, nostrorum) tracés avec aisance
J
et unis par des liaisons pleines de hardiesse, comme celles qui joignent entre
. elles les quatre dernières lettres du mot sexta.
Le fac - simile n° 6 de la planche II ne diffère de la cursive mérovingienne
que par un petit nombre de lettres. On peut remarquer la distinction assez
sensible qui existe entre la haste et la barre de la lettre 1 dans le mot fulgore,
et la boucle allongée de l'e du mot mentis; mais ces caractères ne sont pas
constants, surtout pour cette dernière lettre. La .direction des hastes et du
corps de l'écriture est devenue verticale, et les contours de la plupart des
lettres sont brisés ou irréguliers. Cette écriture nous par:;tît donc postérieure
à celle qui vient d'être examinée. Toutefois l'écartemen~ des deux parties de
l'r est assez prononcé pour distinguer cette écriture de la plupart 1 de celles
que l'on rencontre au milieu du VIle siècle. Enfin, si l'on ne voit ici qu'un
petit nombre de liaisons de lettres, il faut remarquer que cette écriture,
qui est empruntée au corps d'un manuscrit, devait être plus régulière et plus
posée, parce qu'elle n'a pas servi seulement à transcrire une date comme dans
l On verra plus tard que ce caractère n'est pas qu'il se rencontre, quoique rarement, dan~ des
un indice auquel on puisse absolument se fier, ct écritures plus récentes.
,
PARTIE III. - CHAPITRE IV. 573
le Jac-simile qui vient d'être examiné, ou une note marginale comme dans celui
dont il va être question.
L'écriture reproduite sous le n°.3 de la planche IV présente toutes les habi-
tudes de la cursive mérovingienne mêlées encore à quelques restes de cursive
romaine. Ainsi on y rencontre quelques c dont la panse est formée par uue
seule courbe, des e qui à ce caractère d'antiquité joignent une boucle étroite
et allongée, des l à barre horizontale, et des r dont la haste 'et le crochet
sont écartés; mais, d'un autre côté, la panse du c et celle de l'e sont souvent
brisées dans leur partie moyenne, la haste du d se prolonge presque toujours
au-dessous de la ligne, la queue du 9 se brise plutôt qu'elle ne s'arrondit, et
plusieurs ~ confondent leur haste et leur crochet. Si quelques lettres sont in-
clinées vers la droite, on en rcm.arquera un grand nombre do ll t la direction
est tout à fait verticale, et quelques-unes même dont les hastes montent obli-
quement de droite à gauche. Ce Jac-simile renferm~ d'ailleurs deux caractères
qui appartiennent à la cursive mérovingienne: le premier est l'u en forme d'S,
dont le jambage gauche est plus élevé que l'autre, et qui est employé dans
la derniè.r:e syllabe des mots agitur et deducatur; le second- est la liaison du
t et de l'e soüs une forme assez semblable à celle de l'a et de l'e (œ), liaison
que l'on trouve dans les mots inter, contencio et ante.
Les différences qui distinguent la cursive mérovingienne de la cursivè
romaine deviennent de plus en l)lus évidentes dans le Jac-simile na 2 de la
planche XI. A peine y trouve -. t - on une seule lettre dont les contours soient
régulièrement arrondis; tous les traits sont péniblement tracés; les' lignes
droites sont tremblées ou interrompues par des brisures; le corps de l'écriture
est vertical ou incliné vers la gauche; il n'y a que les ha~tes. des lettres b, d,
i, l, qui abandonnent cette direction dans leur partie supérieure pour incli-
ner vers la droite. L'examen particulier de la plupart des lettres montrera des
différences non moins caractéristiques. Parmi les a placés au-dessus de la
ligne, un petit nombre seulement conservent, comme celui du mot fiat, quel-
ques rapports !lvec la forme de l'u : les a placés dans le corps de la ligne sont
presque tous fermés et composés de deux c. On ne voit plus de boucles allon-
gées dans la partie supérieure des lettres b, d, e, J, 1. Les panses des c et des
e sont presque toutes composées de deux arcs de cercle; la haste du d descend
beaucoup plus bas que la panse, et la queue de If, au contraire, ne dépasse
que faiblement le niveau inférieur de la ligne; celle du g, après s'être courbée
dans sa partie inférieure, remonte en suivant la même direction jusqu'à la
hauteur de la panse; les 0 se terminent par deux traits excédants lors même
qu'ils ne sont liés qu'à une des deux lettres voisines; la queue de la lettre q
, , ,
574 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
n'est plus éloignée de la panse; le crochet de l'r est presque toujours formé
par le prolongement de.la haste; enfin, la forme des test· beaucoup moins
.,
vanee.
Le fac-simile n° 3 de la planche Xl s'éloignerait moins, sous certains rap-
ports, de la cursive romaine. Les hastes des lettres b, d, i, l, sont quelquefois
bouclées; la panse de quelques c est brisée par le bas; la forme des t se mo-
difie assez souvent; la haste et le crochet de plusieurs r s'écartent comme les
deux branches d'un v ou d'un y; enfin le corps des "lettres a plus de largeur
que dans la plupart des diplômes mérovingiens. Mais il faut remarquer, d'un
autre côté, que les Ct renfermés dans le corps de la ligne sont presque tou-
jours fermés par le haut, et composés de deux c rapprochés; que la boucle
des e est large et ronde au lieu d'être étroite et allongée; que leur panse est
souvent composée de deux arcs de cercle; que la haste du d descend souvent
plus bas que la panse; que la barre de If ne prend pas naissance dans le haut
de la lettre 1; que la queue du 9 se replie et remonte jusqu'à la hauteur de
la panse; que le second jambage de l'm n'est pas aussi allongé que les deux
autres; que l'N capitale est souvent substituée à l'n cursive; que le haut
de plusieurs c et de plusieurs s se termine par des boucles à traits excé-
dants; que la queue de la plupart des s se prolonge de beaucoup au-dessous
de la ligne; que les u en forme d's sont assez multipliés; que la plupart des
jambages ont une direction verticale; enfin, que plusieurs mots sont séparés
par des intervalles ou même par des points 2.
La forme des t ne varie presque pas dans le fac-simile n Q 4 de la planche XI;
les syllabes d'un même" mot sont souvent séparées par des intervalles sen-
sibles; le corps de l'écriture est étroit et vertical; enfin les .liaisons deviennent
beaucoup plus rares, et les lettres, réduites à de plus petites proportions,
semblent déjà se régulariser et tendre vers la minuscule diplomatique. On
rencontre souvent dans la cursive du VII C et du VIII C siècle des b dont la panse
est placée plutôt à gauche qu'à droite de la haste, et qui semblent, par con-
séquent, se rapprocher de la forme du cl: tels sont plusieurs b que l'on trouvé
'dans ce fac-simile, notamment celui du mot ubi, et ceux de la première syl-
labe des mots abba et abbatissa (2 c ligne). On voit au commencement de la
même ligne, dans le mot veniens, des e d'une forme singulière, et dont la
remarque dans ce fac-simile trois formes d'a cursifs qui sont réunies dans le
mot abbatissa (2 e ligne) : l'a final est formé par la réunion de deux c, et sem-
blable à ceux que renferme le fac - simile n° 2 de la planche XI; l'a initial
est ouvert par le haut, et se compose d'un jambage suivi d'un c; l'a de la'
seconde syllabe est ouvert par le haut et composé de deux jambages. Cette
dernière forme d'a semblerai t pl us ancienne que les deux autres, puisqu'elle
se rapproche davantage des a en .forme d'u que renferme le premier fac-
simile de la planche XI; mais il faut remarquer que, dans là seconde syllabe
du mot abbati~sa, cet a est plutôt formé de deux arcs de cercle que de deux·
lignes droites; dans la réalité, cette forme de lettre a persisté plus tard que
les deux autres et dans la· minuscule et dans la cursive. A l'a en forme d'u
composé de deux lignes droites a succédé l'a composé de deux c; vient en-
suite celui qui est formé par la réunion d'un jambage courbe et d'un c; puis
enfin, celui qui se compose de deux jambages courbes. Nous avons déjà dit
que, dans l'écriture carlovingienne, la haste du .b donnait naissance à une
liaison qui rejoint la lettre suivante : ce caractère se remarque par exemple
dans les mots archipresbiter, abbatissa, bonomm, manibus, robo~atas (1 re ligne) ,
ubi et abbale (2 e ligne); une liaison analogue se rattache à la haste du d
dans les mots dedit et Folrado (2 e ligne). Il faut aussi remarquer la courbure
régulière des deux arcs de cercle qui composent la panse de plusieurs c, et le
développement de l'arc de cercle supétieur qui a souvent plus d'ampleur
que l'autre. Les e dont la partie inférieure se recourbe vers la gauche, comme
dans le mot archipresbiter, paraissent étrangers à la cursive luérovingienne.
On doit surtout faire attention à la forme du g, dont la queue s'arrondit au
lieu de se replier sur elle - même et de se composer de deux traits rapprochés.
Le mot cognovimus, dans la seconde ligne, se termine par une abréviation
qui existe aussi dans le fac-simile n° 4 de la planche précédente, et qui. ne
se rencontrerait peut-être ni au VIle ni au IXe siècle. Dans la cursive méro-
vingienne, les 0 se terminent ordinairement par deux traits excédants; ici, au
contraire, on ne trouvera dans la plupart des 0 qu'un seul trait excédant
qui résulte d.u prolongement de l'une des' deux panses; souvent même, cette
lettre est .formée comme dans l'écriture minuscule. Le haut de la panse de
plusieurs p se termine par un angle plus' aigu et plus élevé que dans la plu-
part des p de la planche précédente. La barre d'un grand nombre de t con.-
serve dans sa partie supérieure la direction horizontale, au lieu de s'incliner
obliquement, tantôt à droite, tantôt à gauche. Peut-être ne trouverait-on pas
dans les diplômes du VIle siècle le signe & qui se rencontre deux fois
PARTIE III. - CHAPITRE IV. 577
dans ce fac-simile, et qui existe aussi dans le fac-simile nO 4 d~ la planche XI.
Les lettres sont encore plus régulières 1 et les liaisons plus rares dans le
fac-simile n° 2 de la planche XII. Quelques traits particuliers le distinguent
d'ailleurs du fac-simile précédent; l'N majuscule y est employée plus souvent
peut-être que l'n cursive; les hastes des lettres décrivent presque toujours
des courbes fortement caractérisées; tous les mots sont isolés; les déliés sont
tracés avec une finesse et une netteté qui caractérisent essentiellement le
IX siècle; le signe & est employé da~s le corps du mot consuetudinem; le haut
C
ARTICLE IV.
..
DE L ECRITURE ALLONGEE.
,
1° Déchiffremen t.
(1 la seconde race. Dom Mabillon n'a pas eu de peine à faire voir la fausseté de
~ .
Il les actes de Ravenne des veet VIe siècles constatent cet usage. Dans quelques
Il ment plus grandes que le texte. Sous la première race de nos rois, la ligne
Il en lettres anongées n'est pas à beaucoup près aussi serrée que sous la seconde.
Il L'écriture des plaids est un peu différente de celle des préceptes. Les lettres
« son éloge ainsi e~primés: Chlodovieus rex Franeornm vir inluster. Dans ces titres
1< on sépare non-seulement les mots, mais encore les syllabes. Tantôt la pre-
1< mière ligne est portée jusqu'au bout du parchemin. En ce cas elle ajoute au
u nom du roi ceux des personnes à qui la pièce- est adressée, par exemple:
u bus dueis seu eomitibus vel aetorebus publieis. Ici, dans l'original, nulle distinc-
Bien que l'écriture allongée ne soit employée la plupart du temps que dans
les suscriptions et les signatures des diplômes royaux, cependant il existe des
chartes particulières où elle a été adoptée pour tracer l'invocation. On serait
tenté de croire que cette espèce d'écriture a dû moins varier que les autres;
mais si l'on voulait en décrire toutes les transformations, il faudrait l'envi-
sager successivement comme cursive, comme minuscule et comme capitale.
En effet elle se présente sous ces différents aspects depuis le ve siècle jus-
qu'au xm e • Mais comme ces caractères bizarres n'occupent presque jamais
, , ,
584 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE. .
qu'une ou deux lignes dans un diplôll1e~ nous nous bornerons à indiquer quel-
ques-uns des traits qui peuvent servir à en fixer l'âge.
Les trois modèles reproduits dans les planches XI et XII doivent être con-
sidérés comme se rattachant à l'écriture cursive, quoique l.es liaisons y soient
beaucoup moins fréquentes et beaucoup moins compliquées que dans la
cursive allongée des diplômes du ve et du VIe siècle. Le caractère le plus saIl-
lant qui distingue cette écriture dans les diplômes mérovingiens est la sépa-
ration des syllabes et la largeur du corps des lettres. Les Bénédictins font
observer en outre que la tête de 1'1 dépasse rarement le haut de la ligne. On
voit aussi que les 0 se terminent par deux traits excédants, et que le sommet de
la panse atteint le niveau supérieur de la ligne. La forme de l'u n'est pas moins
caractéristique par le crochet qui se rattache à l'extrémité supérieure du pre-
mier jambage, et la forme évasée de la lettre, qui se rétrécit à sa base d'une
manière sensible. Des abréviations analogues à celles des mots Francorum ct
inluster ne se rencontreraient pas non plus dans les diplômes carlovingiens.
Dans le fac-simile n° 2 de la planche XII, les lettres e, c, s et p ne dépassent
le haut de la ligne que lorsqu'elles sont employées comme initiales; c'est un
des caractères que les Bénédictins regardellt comme appartenant plus parti-
culièrement à l'écriture allongée de la première moitié du IXe siècle. On v:oit
que la panse des 0 n'occupe souvent que le tiers d.e la hauteur de la ligne, et
que cette lettre se termine par un seul trait excédant toutes les fois qu'elle ne
s'uni t pas en même temps à la lettre qui la précède et à celle qui la suit. Les
trois jambages de l'm sont égaux en longueur; au Ville siècle, celui du milieu
était ordinairement plus court que les deux autres. La lettre N est la seule qui
prenne la forme capitale, il en est de même dans le corps du diplôme; on peut
donc regarder comme exact ce principe des Bénédictins, qui font remarquer
que l'écriture allongée est presque toujours semblable pour la forme à celle du
corps de la pièce. Toutefois, pour que cette remarque ne soit pas trop absolue,
il convient de ,ne pas l'étendre au delà du xe siècle. En effet, lorsque les lettres
capitales viennent se mêler aux lettres cursives et minuscules, on ne trouverait
pas toujours dans un diplôme toutes les .formes que l'écriture allongée em-
prunte à l'alphabet capital, ou du moins il faudrait les chercher dans les
grandes lettres initiales 'et non dans le corps des mots.
Lefac-simile nO 3 de la planche XII présente, dans ~a lignè de la souscription,
des lettres à peu près semblables à celles du modèle précédent. Cependant les a
diffèrent par le trait oblique qui ferme leur ouverture; et ce trait, suivant les
Bénédictins, n'a commencé à paraître que vers la fin du IXe siècle. On peut aussi
remarquer que la tête des s dépasse un peu le haut de la ligne, Mais ce qui
PARTIE III. -CHAPITRE IV. 585
distingue surtout cette écriture, ce sont les hastes des lettres k et l qui se ter-
minent par un délié fin et hardi; les deux premières lettres du mot Jesu (Ihu),
dans le fac-simile précédent, sont les seules qui offrent à peu près le même
caractère; les hastes des autres lettres sont évidemment formées par un double
trait; et l'écrivain, au lieu de les tracer d'un seul jet, avait soi~, lorsqu'il en
avait atteint l'extrémité supérieure, de ramener sa plume jusqu'au corps de.
la lettre en lui faisant suivre la même direction.
Quoique nous n'ayon3 pas reproduit des modèles d'écriture allongée posté-
rieurs au IXC siècle, nous essayerons en peu de mots d'indiquer les carac-
tères les plus saillants qui peuvent servir à en fixer l'âge. ~u commencement
. du XC siècle, le crochet de l'r forme habituellement un angle aigu qui s'é-
lève considérablement au-dessus de la ligne, et dont le second côté va re-
.joindre la lettre suivante. On rencontre aussi des p 'dont la panse se recourbe
intérieurement dans sa partie moyenne, et présente à peu près l'aspect d'un 3.-
Ces lignes brisées ou tremblées deviennent de plus en plus fréquentes dans
le cours du XC sÏècle, et finissent par former plusieurs zigzags. A la fin du
XC siècle, on trouve encore des a ouverts; mais le- haut de leurs jambages est
beaucoup plus courbé vers la gauche, et se termine par des traits effilés. La
barre de 1;commence alors à partir du corps de la lettre et non de la boucle
supérieure. La haste du cl devient perpendiculaire, et son sommet incline
même vers la gauche. Le diplôme de Hugues Capet dont nous avons reproduit
un fragment dans le fac-simile n° 2 de la planche XIII, c01;nmence par une
écriture allongée qui ne pourrait être considérée comme cursive. Les a sont
minuscules, et leur panse embrasse à peine la dixième partie du montant.
Le c ne se compose plus que d'une seule courbe très-allongée; le D est capi-
tal, mais sa panse est étroite et aplatie contre la haste; l'e est tantôt capital •.
tantôt minuscule: quand il est minuscule, sa boucle n'a pas plus de dévelop-
pement que la panse de l'a. Les lettres F, G, R \ T, U appartiennent à l'alpha-
bet capital, mais leur forme est très-étroite; le crochet inférieur du G se re-
plie dans l'intérieur de la panse; la panse de l'R est quelquefois ouverte par
le haut, et alors eHe se prolonge au-dessus de la ligne. L's est tantôt cursive,
tantôt capitale: dans le premier cas elle dépasse le haut de la ligne, et se ter-
mine par une boucle à trait excédant; dans le second, ses courbes sont tellement
aplaties, qu'on les distingue à peine d'un i dont la haste serait un peu ondu-
lée. La double panse de 1'0 occupe toute la hauteur de la ligne; celle du P au
contraire n'embrasse plus qu'une faible partie de la haste. Ce changement
1 Dalis la souscription d'un diplôme de Louis V, l'R capitale se trouve déjà substituée une fois à'l'r
.
cur~ve.
..
. , ,
586 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
dans la forme des leUres était important a signaler; mais en même temps nous
devons avertir qu'il existait encore une écriture allongée dont toutes les lettres
étaient de forme cursive; ainsi le ·diplôme auquel est emprunté le fac-simile
n° 1 de la pl~nche XIII. commence par une ligne dont l'écriture est, sauf la
dimension, entièrement conforme à celle du corps de l'acte. Sous Robert, l'A l
capital sans traverse est souvent substitué à. l'a minuscule. Les lettres D, E, M
paraissent souvent sous la forme onciale. Dans les diplômes de Henri 1er les
mêmes formes de lettres se combinent souvent avec des traits accessoires, des
boucles multipliées, des lignes tremblées, et en général avec tout ce qui ca-
ractérise la minuscule diplomatique du XIe siècle. On trouve des N à double
traverse, des abréviations de forme très-compliquée, et des f dont la tête dé-
passe de beaucoup le haut de la ligne. Sous Philippe 1er ces traits excédants
disparaissent, et toutes les lettres sont contenues dans les limites de la ligne ..
Pen.dant le règne .de Louis VI, l'écriture allongée ne sert plus en général que
pour l'invocation. Il y a quelques-uns de ses diplômes dont l'écriture allongée
se compose de lettres capitales d'une forme irrégulière sans doute, mais libre-
ment développées; il y en a d'autres au contraire où cette écriture est plus
maigre, plus étroite, plus élancée que jamais. Sous Louis VII le contraste de-
vient encore plus frappant, parce qu'on rencontre tantôt une majuscule gothi-
que 2 massive et arrondie, tantôt des lettres qui ont souvent plus d'un pouce
de hauteur, et dont les panses et les jambages sont à peine séparés par une
demi-ligne. A compter du xn( siècle, l'usage de commencer les actes par une
ligne d'écriture allongée tomba de plus en plus en désuétude, mais il ne fut
jamais complétement aboli. Dans les siècles suivants on se contentait presque
toujours de prolonger les hastes montantes de la première ligne.
1 Dans le diplôme de Hugues Capet, cette forme aussi en maj uscule gothique; l'un des exemplaires
de lettre avait déjà été employée dans la diph- de l'ordonnance de Charles V, surla majorité des
thon gue ~. rois de France, commence également par des lettres
2 Nous avons déjà eu occasion d'avertir que la majuscules: On pourrait citer quelques faits ana-
majuscule gothique ne s'employait guère que dans logues, et les diplômes en fourniraient sans doute
les légendes des sceaux, et que cette écriture était plus .que les manuscrits, parce que les copistes
remplacée dans les manuscrits par une minus- s'attachaient beaucoup plus que les notaires à mé-
cule un peu plus élevée; mais nous n'avons pas nager le parchemin. Cependant la formule finale
prétendu que cette règle fût sans exception. L'in- d'un manuscrit, exp lie it, etc., s'écrivait quelquefois
vocation de quelques diplômes de saint Louis est en majuscule gothique.
.
·PARTIE III. -CHAPITRE IV. 587
DEUXIÈME SECTION.
, ,
ECRITURES DE LA SECONDE PERIODE.
il
AR TICLE PREMIER.
DE LA MAJUSCULE GOTHIQUE.
Il nier renouvellement des lettres. )) Les modèles reproduits par les Bénédictins
sont extraits de deux manuscrits, niais ils n'appartiennent pas au corps du texte.
Le premier servait d'inscription à une peinture placée au frontispice d'un ma-
nuscrit de Sainte.-Radegonde de Poitiers; les deux autres accompagnaient des
miniatures ornant des Heures sur vélin de la bibFothèque des Blancs-Manteaux.
L'alphabet reproduit dans le fac-simile n° 3 de la planche X suffit pour donner
une idée générale de la majuscule gothique. Si l'on avait voulu recueillir çà et
là quelques titres de manuscrits, la première ligne de quelques diplômes, ou
composer des alphabets de lettres initiales, il aurait fallu consacrer à cette re-
cherche un temps fort considérable, et c'eût été d'ailleurs s'écarter du plan
d'un ouvrage où les faits exceptionnels doivent être négligés 1.
l Voyez d'ailleurs dans 1!'J chapitre II de cette ou qui indiquent le livre de la Bible auquel ce
troisième partie les courtes observations qui ont sujet a été emprunté. Quoique la majuscule go-
été présentées sur la majuscule gothique des ma- thique n'ait pas été exclusivement employée dans
nuscrits. Les personnes qui désireraient étudier ces sortes d'inscriptions, elle yest'beaucoup moins
cette écriture pourront en rencontrer quelques rare que dans les titres des manuscrits ou dans la
modèles dans les peintures des vitraux: en gé- portion des diplômes qui était autrefois en écri-
néral ony trouve des inscriptions qui servent ture allongée: ces lettres peintes ont une autre
d'explication aux sujets représentés par le peintre forme que les leUres gr.av~es ou sculptées.
74.
, 1 1
,0 Déchiffrement.
•
PARTIE III. - CHAPITRE IV. 589
ment abrégé. Quoique le dernier mot de cette légende ne soit pas bien con-
servé, en l'examinant avec soin on découvre après la lettre L deux traits dont
la partie inférieure est clairement indiquée : le premier trait est la lettre 1;
l'autre est le premier jambage d'une N conjointe avec l'E. Cette conjonction
de rN et de l'E se retrouve sur la légende du contre-sceau; on y remarquera
de plus, dans le même mot, l'A et 1'1,. conjoints. Quant à la conjonction et,
elle est représentée sur le contre-sceau par un signe abréviatif presque effacé,
mais qui avait une forme à peu près semblable à celle d'un z dont la traverse
serait tranchée par un trait horizontal. Cc signe est dérivé de celui qui a été
emprunté aux notes tironiennes; dans l'écriture gothique il ressemble tantôt
, A ,
a un z, tantot a un t.
Le sceau de la commune de Saint- Omer (Pl. Q, nO 6) ne renferme pas
d'autre abréviation que celle du mot sigillum, qui est représenté par une S tran-
chée; malgré la forme bizarre de quelques lettres, cette légende se lit sans
difficulté; il faut remarquer seulement que sur la face principale, qui est
celle où l'on voit les échevins assis sur un banc, le d du mot A uclomari est de .
forme onciale; mais comme le bord extérieur de la légende est altéré, on ne
distingue pas la tête de cette lettre, qui ressemble tout à fait à un o. .
Dans le sceau de Gauthier d'Avesnes (Pl. L, n° 1), les deux dernières lettres
du mot sig ilium sont remplacées par le trait qui traverse la haste de la seconde
L; l'A et le V du mot Avesnis sont conjoints.
On ne voit que la première et les quatre dernières lettres du mot congregatio
dans le sceau n° 3 de la planche P. Le mot sancle est exprimé par les lettres
sce; le c est de forme carrée. La légende du contre-sceau commence par une
S tranchée qui représente le mot sigillum; le c du mot gracie est fermé. Dans
l'inscription du champ on remarque trois 0 qui sont placés, l'un au-dessus de
l'M, l'autre entre les deux C, et le troisième au-dessus du chiffre II; ces 0 sont·
destinés à exprimer la finale des mots .millesimo,. ducentesimo et secundo : on
rencontre souvent au-dessus des chiffres romains des lettres qui expriment la
désinence des noms de nombre par lesquels on doit les traduire 1.
Le sceau d'Herbert, abbé de Sainte-Geneviève (Pl. P, n° 2), commence par
une S tranchée qui exprime le mot sigillum. Les lettres at du mot abbatis sont
remplacées par un signe abréviatif placé au-dessus de ri; un signe analogue
indique la suppression des lettres an-t dans le mot sancte; enfin, le signe qui
se rattache à la 'queue de l'R du mot parisiensis tient lieu des lettres suivantes.
Les trois premiers sceaux de la planche D renferment les abréviations ordi-
l Voyez, par exemple, dans lefac-simile n° l decim qui se trouve placée au-dessus du chiffre
de la planche VII , la dernière syllabe du mot duo- romain XII.
, , ,
590 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
naires des mots Dei et gracia; ils ne présentent d'ailleurs aucune difficulté.
On trouve dans le sceau de Jean de Châtillon (Pl. L, n° 3) l'S tranchée
qui désigne le mot sigillum. L'abréviation qui remplace les lettres ann dans le
mot Johannis se rattache à la panse de rh. Le B du mot Blesensis est séparé des
lettres LE par les 'deux pieds du cheval : la dernière syllabe est supprimée.
Vient ensuite l'abréviation ordinaire du mot domini. L'e du mot de est rem-
placé par le signe abréviatif qui se rattache à la panse du D. La légende du
contre-sceau ne renferme pas d'abréviations.
Da~s le sceau d'Eudes, sire de Bourbon (Pl. M, n° 6), le mot sigillum est
exprimé par l'S initiale qui n'est pas accompagnée d'un signe abréviatif, et qui
n'est même pas suivie d'un point, de sorte qu'elle semble faire partie du mot'
Odonis. Il faut remarquer dans le mot Hugonis la forme de rh, dont la panse
est très-étroite et mal formée. '
La seconde L du mot Tullensium, dans le sceau n° I l de la planche Q, est
tranchée par un signe abréviatif qui remplace l'e suivant; vient ensuite une N
en partie effacée, et dont la traverse est dirigée dans le même sens que celle
de l'N du mot universitatis. Les deux syllabes sium sont supprimées sans être
remplacées par un signe abréviatif; il en est de même des deux lettres finales
du mot universitatis; quant aux lettres er, leur suppression est indiquée par
un trait que l'on voit entre les deux montants du V.
Le sceau du bailliage de Vermandois (Pl. P, n° 6) ne renferme pas d'autre
abréviation que cellè du mot sigillum, qui est représentée par une S tranchée;
mais les dernières lettres du mot ballivie sont confuses: l'empreinte de la lé-
gende du contre-sceau est au contraire fort distincte.
On retrouve dans le sceau du couvent de Saint-Just (PI. P, n° 1.0) les abré-
viations ordinaires des mbts sigillum et sancti. La dernière syHabe du mot Belva-
. censis est supprimée; il faut remarquer dans le mot dyocesis la forme de l'y,
qui présente l'aspect d'un V étroit et allongé.
Le sceau d'Alice, comtesse de Blois (Pl. L, n° 4), commence par une S
tranchée qui exprime le mot sigillum. La dernière syllabe du mot Blesensis est
supprimée; quant aux lettres LE, elles se trouvent dans l'extrémité inférieure
du sceau. Le mot et est représenté par une espèce dez tranché. Le mot domine
est abrégé régulièrement. Enfin, dans le mot Avenis, l'e est conjoint à une n
minuscule dont le premier jambage se trouve par conséquent supprimé.
La planche U renferme sept bulles dont les légendes sont en majuscule
gothique, et qui portent les nOS 5, 6, 7, 8, g, 10 et ,1 1 ; six de ces bulles
renferment des abréviations qui se sont déjà rencontrées; on remarquera ce-
pendant, sur la bulle de Grégoire X, l'emploi du signeg, qui se rattache au
PARTIE III. - CHAPITRE IV. 591
chiffre X, pour exprimer les deux lettres finales du mot decimu.5. Le sceau
nO 9, qui est celui dont Clément V se servait comme souverain d'Avignon,
est le seul dont l'empreinte présente quelque confusion; mais, à l'aide de la
transcription, il sera facile de retrouver toutes les lettres de la légende; on
remarquera dans le mot. Venaysini la forme d~ ly, dont la haste e'st peu appa-
rente.
Le commencement et la fin de la légende sont détruits dans le sceau de
Geoffroy, abbé de Saint-Magloire (Pl. P, n° 1); plusieurs parties de l'empreinte
sont d'ailleurs confuses. La légende devait commencer par une S tranèhée; le
mot abbatis est suivi de l'abréviation ordinaire du mot sancti; ,quant au der-
nier mot, dont on ne distingue que les trois premières syllabes, il ne pouvait
être écrit en toutes lett.res; il est probable que la syllabe en était exprimée.
Le sceau de Guillaume de Fienles '(Pl. Q, liO 3) commence par les abré-
viations ordinaires des mots sigillllm et domini. Le trait qui surmonte ri de ce
dernier mot est probablement un signe abréviatif; en effet, rien n'est plus or-
dinaire que de voir des lettres dont la hauteur est diminuée pour faire place à
l'abréviation qui s'y rattache. Le trait qui tranche la haste de la seconde L.
du mot Willelmi tient lieu des trois lettres suivantes. . '
La ,difficulté de la légende du sC,eau n° 4 de la planche D tient plutôt à la
confusion de l'empreinte qu'à la forme des caractères; nous nous cOJ?tente-
rons de faire remarquer la conjonction de 1'0 et de l'R du mot Francorum.
Dans le sceau de la Faculté de Médecine (Pl. 0, n° 10), l'A et l'R du mot
Parisiensis sont conjoints 1 et surmontés d'une abréviation qui indique la sup-
pression de la fin du mot. .
Le sceau de Jean, abbé de Saint-Sauve de Montreuil (Pl. Q, n° 1), com-
mence par les abréviations ordinaires des mots sigillllm, lohannis et abbatis; les
deux premières sont indiquées par les traits qui tranchent l'S et la haste de
rh; mais il n'y a pas de signe qui annonce la suppression des lettres at dans
le mot abbatis; il en est cl e même pour le mot beati, où les lettres eat sont aussi
supprimées. Il y a au contraire un trait 1 qui se rattache à la barre du T, et'
qui indique la suppression des lettres eri dans le mot NJollsteriolo. Il en résulte
que dans les sceaux les lettres supprimées ne sont pas tgujours remplacées par
des signes abréviatifs comme dans les manuscrits. Souvent, d'ailleurs, lorsque
ces signes abréviatifs sont marqués, il est très-difficile de les distinguer pour
peu que l'empreinte soit imparfaite: c'est une observation qu'il ne faut pas
perdre de vue, si r ou ne veut pas tomber dans de fréquen~es erreurs lorsque
l'on s'occupera du déchiffrement des originaux.
1 Ce trait existe, mais il n'est que faiblement indiqué.
, , 1
l Plusieurs lettres de cette légende ont été re- Les e de la légende originale son t tous de forme·
touchées; mais en voulant les rendre plus dis- gothique et fermés dans leur partie antérieure
tinctes, le graveur a complétement altéré la forme comme ceux qui se trouvent sur le sceau n° 7 de la
des e, qui ne devraient pas avoir la forme capitale. même planche.
PARTIE III. - CHAPITRE IV. 595
Le sceau n° 5 de la planche G renferme un X dont les traverses se ren-
contrent perpendiculairement comme les deux branches d'une croix; la sup-
pression des lettres ann, dans le mot Johanne, est indiquée par un trait qui se
rattache à la panse de rh, et qui donne à cette lettre l'aspect d'un k.
n y a peu de légendes qui soient aussi difficiles à déchiffrer que celles du
sceau et du contre-sceau reproduits sous le n° 4 de la planche S. Nous présu-
mons que les deux dernières lettres du mot primogenitus sont remplacées par
le signe 9, dont l'extrémité inférieure semble se rattacher à la barre du T.
Le second A du mot Aqllitanie est conjoint avec une n minuscule; après le mot
Pontivi se trouve la conjonction et exprimée par un Z. La légende du contre-
sceau commence par une S tranchée; on y trouve aussi le signe Z pour et;
mais le second A du mot Aquitanie n'est pas conjoint, et il est suivi de deux,
n au lieu d'une. .
Il n'y ~ que la légende inscrite sur la banderole qui puisse présenter
quelque difficulté dans le sceau de Saint-Paul de Metz (Pl. Q, n° 7). Le mot
magnus se trouve sur la portion de la banderole qui tombe verticalement:
quoique l'M soit en partie effacée, on reconnaît qu'elle est formée à peu près
comme celle du mot sigillum; on distingue une faible trace du bas des mon- .
tants de l'A; vient ensuite un G semblable à celui du mot sigillum, puis une
n min:uscule, à laquelle se rattache le signe 9, qui remplace les lettres us.
Le mot sanctus est exprimé par les lettres scs : le mot Paulus, quoique un peu
effacé, se lit sans difficu~té. .
Le sceau n° 9 de la planche Q commence par une S tranchée; les deux
A du mot Ademari sont conjoints, l'un avec le D, l'autre avec l'R. .
La légende du sceau n° 13 de la planche P est en caractères fins et peu dis-
tincts, ~ais qui ne s'éloignent pas des formes ordinaires de la majuscule go-
thique. Les saillies de la rosace partagent cette légende en huit parties, dont
voici la division: + le - . se - el. - . le ~ han - . de - Sam - pi.
n nous resterait encore à examiner un assez grand nombre de sceaux dont
les légendes sont en majuscule gothique; mais ceux dont il a été question jus-
qu'à présent renferment des exemples qui doivent suffire pour faire connaître
les formes de cette écriture, et celfes des abréviations ou des conjonctions de
lettres qui s'y rencontrent le plus ordinairement. Le mode de transcription
que nous avons adopté pour les légendes des sceaux permettra d'ailleurs de
distinguer les lettres exprimées de celles qui doivent être suppléées par le lec-
teur. Il serait donc inutile de pousser plus loin cet examen, d'autant plus que
les légendes dont il n'a pas été question sont trop faciles ou trop confuses
pour donner lieu à des observations véritablement utiles. Toutefois, comme ces
75
594 ÉLÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
modèles doivent être examinés avec autant de soin que les autres, nous don-
nons ici la liste 1 complète des sceaux qui se rattachent à l'étude de la majus-
cule gothique.
PI. Q, n° 5. Pl. D, n° ?
J. Pl. P, n° 8. Pl. H, n° 3.
Pl. 0, n° 5. Pl. P, 0° 1. Pl. U, n° 7. Pl. S, n° 4.
Pl. P, n° 5. Pl. L, n° 4. Pl. E, nO' 4 et 5. Pl. Q, nO' 7 et g.
Pl. M, n° 1. Pl. U, 11° 5. Pl. L, n° 5. Pl. G, nO' l, 2 et 5.
Pl. Q, n° 6. Pl. Q, n° 3. Pl. P, n° 10. Pl. P, n° 13.
Pl. M, n° 5. Pl. D, n° 4. Pl. U, n° 8. Pl. G. nO' 3 et 4.
PI. L, nOS
et 2.
1 Pl. E, nO~ 1 et 2. Pl. 0, n° Il. Pl. H, nOS l et 2.
Pl. P, nO' 3 et 2. Pl. U, n° 6. Pl. M, n° 4. Pl. U, n° 10.
Pl. D. nOs 1 et 2. Pl. M, n° 7· Pl. Q, n° 10. Pl. H, n° 4.
Pl. L, n° 3. Pl. E, n° 3. Pl. U, n° g. Pl. U, n° I l .
Pl. l\f, n° 6. Pl. 0, n° 10. Pl. Q, n° 2. Pl. J, n° 1.
2° Age.
rive presque toujours alors qu'une portion des lettres s'éloigne des formes an-
ciennes et que d'autres les conservent encore dans toute leur pureté. Tant que
. dure ce mélange de l'alphabet romain et de l'alphabet gothique, quel nom
doit-on donner à l'écriture? Faut-il considérer comme lettres gothiques tou-
tes celles qui s'écartent de la pureté des formes romaines? Les auteurs n'ont
pas tous donné la même solution à cette difficulté: de là des contradiCtions
apparentes sur l'âge de la majuscule gothique, qui remonterait selon les uns
aux premières années du XIC siècle, et qui selon d'autres n'aurait commencé
qu'à la fin du treizième. Nous nous sommes conformés à l'opinion des Béné-
dictins, qui prennent pour point de départ le commencement du xm e siècle:
il est inutile d'avertir que cette époque admet une certaine latitude, et que si le
XIIC siècle fournit quelques exemples de majuscule gothique, la capitale romaine
n'est pas complétement exclue des monuments qui appartiennent au siècle sui-
vant. Si l'on voulait tenir compte de toutes les exceptions, il faudrait même po-
1 On a suivi dans cette liste l'ordre chronologique, en fixant d'une manière approximative le rang
des sceaux qui n'ont pas date certaine.
,
PARTIE III. - CHAPITRE IV. 595
. ser en principe que les formes romaines n'ont jamais été complétement abolies.
Les Bénédictins citent des sceaux du XIVe siècle sur lesquels ce caractère s'était
conservé, et le XV siècle en fournirait des exemples plus nombreux encore.
C
Mais quand on examine les faits dans leur ensemble, il devient évident que
la majuscule gothique d'abord, puis la minuscule, ont été employées dans la
plupart des inscriptions depuis la fin du XIIe siècle jusqu'au commencement
du XVIC. Voici, en effet, le jugement porté par le§) Bénédictins: \1 Depuis le com-
\1 mencement du XIIIC siècle; le gothique établit son empire dans tous les états
\1 d'Europe où l'écriture latine était reçue. Durant son cours et. celui du sui-:-
(( vant, ses progrès furent grands et rapides. Mais, tandis qu'aux xv et XVIe, C
\1 d'une part, il s'abolissait et perdait tous les jours de son crédit, de l'autre, il
•
596
, , .
ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
période les légendes renfermant une des huit lettres 'qui viennent d'être in-
diquées.
Quoique le mélange des lettres romaines et des lettres gothiques n'ait ja-
mais cessé d'une manière absolue, cependant la plupart des sceaux dans les-
quels les formes romaines se sont conservées pour une des lettres C, E, H, M,
N, peuvent être considérés comme antérieurs au XIVC siècle l, et réciproquement
les sceaux dans lesquels ce mélange n'existe pas sont en général postérieurs
à la fin du XIIIe siècle. A l'aide de cette remarque, on peut établir un premier
classement dans les sceaux en majuscule gothique; mais pour en fixer l'âge
avec plus de certitude il faut tenir compte de certains détails qui, sans al-
térer la forme générale de la lettre, donnent cependant un autre caractère à
l'ensemble de l'écriture. Ainsi, l'épaisseur des traits de la majuscule gothique
a continuellement aùgmenté jusqu'au commencement du XIVe siècle, et pen-
dant la seconde moitié du siècle précédent les lettres sont souvent accom-
pagnées d'ornements accessoires. Peu à peu la majuscule gothique, de courte
et ramassée qu'elle était, devint haute et allongée pendant le cours du XIVe
siècle. Sous cette nouvelle forme elle perdit ses ornements accessoires, et au
C
XV siècle elle fut presque toujours remplacée par la minuscule, ou s'en rap-
procha autant que possible, en resserrant de plus en plus la forme de ses
lettres. Il faut surtout s'attacher à observer les phases diverses de ce change-
ment dans les proportions de la majuscule gothique. En effet, on peut s'expli-
quer qu'un graveur ait réuni dans une légende quelques formes de lettres qui
n'étaient plus en usage ou qui n'étaient pas encore universellement adoptées:
ainsi, dans le premier sceau de Louis IX, il· n'y a guère que le C du mot Lu-
dovicus qui ne soit pas tout à fait gothique; et comme celui du mot Franco-
mm est complétem~nt fermé, il aurait pu se faire que l'autre le fût également.
Ce seeau démentirait donc le principe qui vient d'être indiqué sur l'âge pro-
bable des légendes où les formes capitales ne sont plus mélangées aux formes
gothiques. Mais si un graveur peut substituer une lettre gothique à une lettre
capitale, et réciproquement, il ne lui est pas aussi facile de s'affranchir de
toutes les habitudes qui caractérisent récriture contemporaine, de substituer
•
1 Cette règle générale admet des exceptions; que les formes romaines se sont conservées le plus
nous citerons, par exemple, le sceau nO Iode la longtemps. (Voyez Noav. TI'. de Dipl. tome II,
planche Q, dans lequel on trouve deux M capi- p. 663, n° 1.) Cependant on rencontre dans
tales, et qui cependant est du commencement du d'autres pays un petit nombre d'exemples ana-
XIV· siècle. Il ne sera pas inutile de faire observer, logues, mais presque tous sont fournis par des mo-
à cette occasion, que le sceau dont il s'agit estceJui numents qui appartiennent aux premières années
d'un seigneur de Lorraine, et que ce pays est un du XIV· siècle.
de ceux dans lesquels les Bénédictins avertissent
,
PARTIE III. - CHAPITRE IV. 597
des traits élevés à des jambages massifs, de rattacher à leurs extrémités des
traits superflus, etc. Il est donè presque toujours possible de distinguer ce qui
dépend d'un caprice individuel et ce qui appartient aux ha,bitudes de tout un
siècle. Essayons d'appliquer ces observations générales à l'examen d',un certain
nombre de sceaux dont lès empreintes sont assez bien conservées pour qu'on
puisse étudier les modifications successives de la majuscule gothique.
Le sceau de Philippe-Auguste (Pl. C, n° 5) remonte à l'an 1180; il ren-
ferme déjà plusieurs lettres gothiques: on remarquera en premier lieu rh du
mot Ph;lippus et l'e fermé du mot rex; puis, dans les lettres qui s'éloignent
moins des formes de l'alphabet capital, le D, le P et l'R, dont les hastes sont
raccourcies et moins élevées que le haut des panses.
Les formes gothïques sont plus caractérisées dans le sceau de Louis VIII
(Pl. D, n° 1). Le trait qui ferme l'e du mot rex est plus apparent, la barre de
la lettre a aussi plus de corps, et les jours intérieurs sont diminués d'une ma-
nière sensible. Le C du mot Francorum est fermé par le prolongement des
crochets, tandis que dans le sceau de Philippe-Auguste cette lettre conservait
encore une petite ouverture. L'écartement du haut des montants du V est beau-
coup moins considérable, et la partie supérieure de ces deux traits est beau-
coup plus massive; il en est de même des jambages de l'M et de l'N capitales.
Dans le premier sceau de Louis IX (Pl. D, n° 2) le nombre des lettres go-
thiques augmente considérablemènt; en effet, outre l'e fermé 1 on y trouve l'm,
l'n et ru.
On remarquera, d'ailleurs, le raccourcissement de la barre de la
lettre L, les traits saillants qui se rattachent à la haste du D, l'applatissement
des panses de l'S, le prolongement horizontal de ses deux extrémités, les traits
saillants qui les 'terminent, la diminution· des jours intérieurs ùe la plupart,
des lettres, le trait massif qui ferme l'ouverture de l'e du mot rex, et celui qui
réunit les deux barres de l'F du mot Francorum.
Le secondsceau de saint Louis (Pl. D, n° 3) est postérieur de près de trente
ans au premier, et cependant on y trouve l'M capitale au lieu de l'm go-
thique, et la lettre V n'y paraît pas sous la forme de l'u. Mais si l'on ne s'en
tient pas à cette première observation, et que l'on compare ces deux légendes
dans tous leurs détails, on reconnaîtra que les traits de la seconde sont, en
général, plus massifs: ainsi, la haste de la lettre L est à la fois plus courte et
plus large; les jours intérieurs du D2, de l'e,cle 1'0 et de l'S, sont moins sen-
sibles; à peine existe-t-il un intervalle entre les montants de l'A du mot gra-
tia, comme entre ceux des deux derniers V du mot Ludovicus. D'autres lettres
- 1 Le C du mot Ludovicus n'est pas complétement fermé,
2 Voyez surtout le D du mot Dei.
.598 ÉLÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
pourraient donner lieu à des remàrques analogues; mais ce qu'il importe sur-
tout de faire observer, c'est la forme du C qui est fermé, non par la réunion
des deux crochets l mais par un seul et même trait qui s'étend sur toute la
partie ,antérieure de la lettre. Si de la réunion de ces différents caractères il
ne résulte pas une certitude absolue, on y trouve du moins des éléments de
probabilité; et quand même on rencontrerait de temps en temps des faits
contradictoires, on ne devrait pas contester l'utilité des règles d'après les-
quelles on peut résoudre au moins le plus grand nombre des difficultés .
•
L'écriture gothique prend un caractère tout nouveau dans les deux sceaux
de Philippe le Hardi (Pl. E, nOS 1 et 2) et dans celui de Philippe le Bel (Pl. E,
n° 4) , par les doubles traits qui viennent compliquer la forme de certaines
lettres, ou par les ornements qui se rattachent à leurs extrémités. Prenons
pour exemple le sceau de Philippe le Bel : on remarque dans l'intérieur de
l'u du mot Philippus un trait parallèle au premier jambage, et qui est com-
pIétement étranger aux éléments dont se compose cette lettre; des traits de .
même nature traversent l'intérieur du D, du C et de 1'0; d'autres se déve-
loppent au dehors des lettres A, l, V, X, etc. La barre de l'e est double dans
le mot Dei) le bas du premier monlant de l'A du mot gratia se rattache à une
ligne ondulée qui lui sert d'ornement, la haste et la barre d~ la lettre L se ter-
minent par des traits excédants qui arrivent presque à se rencontrer; en un
mot, la plupart des lettres s'éloignent assez des formes anciennes pour que
l'emploi de l'M et de l'N capitales ne puisse tromper sur l'âge de cette légende.
Dans les deux sceaux de Louis X (Pl. F, nOS 1 et 2) les lettres ne sont plus
surchargées des mêmes ornements, mais on en rencontre encore quelques
. traces, ou, du moins, les extrémités de certaines lettres se replient sur elles-
mêmes et se terminent par des boucles. Les lettres gothiques paraissent ici
sans aucun mélange: la barre de la lettre L se termine par un trait fortement
prononcé qui s'élève parallèlement à la haste; les ouvertures du C et de l'e ne
sont pas fermées par le prolongement des crochets, mais par une ligne acces-
soire fortement indiquée; la barre du T se termine comme celle de la lettre L
par des traits excédants; en un mot, tout annonce que le concours des lettres
gothiques n'est pas accidentel, et que cette légende doit être postérieure au
XIIIe siècle. D'un autre côté, comme l'écriture est en général plutôt large et
ramassée que haute et allongée, on ne sera pas tenté de croire qu'elle appar-
tienne à la seconde moitié du XIVe siècle.
Si l'on examine attentivement le sceau de Philippe VI (Pl. G, n° 1), on recon-
naîtra que le&-lettres ont augmenté en élévation, mais que leur largeur ne s'est
pas accrue dans la même proportion. Cette différence devient plus sensible
. -
PARTIE III. - CHAPITRE IV. 599
encore dans les sceaux de la planche suivante et dans le sceau n° 1 de la
planche J. Si l'on veut examiner d'ailleurs les deux sceaux de Louis XII
(Pl. K, nOS 1 et 2), qui ont eté rattachés à l'écriture capitale parce qu'ils ren-
ferment un grand nombre de caractères qui ne peuvent convenir à la majus-
cule gothique, on reconnaîtra ·que, jusqu'au temps de la renaissance, les
lettres n'ont pas cessé de croître en hauteur et de diminuer en largeur. C'est
par suite de cette modification qu'à partir du XIVe siècle, les deux montants
de l'A se rapprochent de plus en plus de la direction parallèle, que les panses
du c et de l'e abandonnent la fqrme circulaire pour s'allonger en ellipse, que
les barres des L et des T se raccourcissent, en un mot, que toutes les lettres
se resserrent et perdent en largeur ce qu'elles gagnent en élévation.
Tels sont les caractères généraux que nous avons remarqués dans un grand
nombre de sceaux en majuscule gothique. Nous voudrions pouvoir ajouter
quelques observations spéciales sur la forme de certaines lettres; mais les
exceptions l se multiplieraient à mesure que l'on tenterait d'arriver à des indi-
cations trop précises. Il -est donc plus sûr de s'attacher au concours de plu-
sieurs lettres qu'à l'emploi de tel ou tel caractère en particulier, et surtout
de saisir les nuances diverses qui ont successi~ement modifié l'aspect gé-
néral de la majuscule gothique.
ARTICLE II.
DE LA MINUSCULE GOTHIQUE.
0
1 Déchiffrement.
•
600 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
le.s écrivains avaient soin d'accentuer les i, surtout lorsque cette lettre était
placée près d'une m ou d'une n. Cet accent facilite la leçture du mot mirra,
dans la première ligne du fac-simile n° 6 de la planche VII; mais dans le mot
adumbret, les jambages de ru et de l'm sont tellement semblables que le sens
peu~ seul les faire distinguer. On remarque dans cette ligne l'abréviation du
mot quid, indiquée par la superposition de ri au-dessus de la lettre q.-
Deuxième ligne. La même lettre est superposée au p pour exprimer la syllabe
pri du mot exprimat. Le mot docet se termine par un t dont la barre dépasse à
peine le côté gauche de la haste. - Troisième ligne. Le mot Christus est exprimé,
selon l'usage, par les lettres xpc, qui représentent les caractères gre~s ')(fa-;
au-dessus du t du mot signatur, se trouve un des signes employés pour tenir
lieu des lettrès ur. - Quatrième ligne. Le d et l'e du mot Deus sont confon-
dus; ces rapprochements de lettres sont fréquents dans la minuscule gothique;
le mot designet, dans la première ligne, en fournit encore un exemple. L'i su-
, perposé au t exprime la syllabe tri dans les mots tria et trium. - Cinquième ligne.
Le signe abréviatif que l'on a déjà rencontré dans la troisième ligne, tient lieu
des deux dernières lettres du mot credatur. - Sixième ligne. Les lettres er sont
remplacées, dans le mot venerando, par le trait vertical qui est superposé à
. la première n. - Septième ligne. Le mot quod est représenté, selon l'usage,
par un q et un d auquel se rattache un signe abréviatif. - Neuvième ligne. Le
trait vertical superposé au c du mot macerata, tient lieu des lettres er; la forme
de ce c di [ère à peine de celle du t dans les mots thus et thure (première,
quatrième et sixième lignes); cette ressemblanee deviendra plus fréquente à
. mesure que l'on avancera dans la période gothique. - Onzième ligne. La der-
nière syllabe du mot quilibet est exprimée par un b suivi d'un signe qui a déjà
été indiqué comme dérivé du point- virgule. On a dû reconnaître, dans la
ligne précédente, les' abréviations ordinaires des syllabes per et pre.
Le fac - simile suivant ne présente pas de difftculté; on fera seulement re-
marquer le trait fin qui tranche l'abréviation du mot et au commencement du
troisième vers, le rempl~cement de ru par le v dans l~ premier mot du vers
sui vant, et le signe abréviatif qui est superposé au 9 du mot grezois, pour in-
diquer la suppression des lettres re.
Les deux premières lettres du mot vulnere (première ligne du fac-simile n° 8 )
sont exprimées par un double v qui, pour l'ordinaire, est employé seulement
comme consonne. Les lettres er sont remplacées par un signe abréviatif diffé-
rent de celui qui tient lieu des lettres en dans le mot mendaci : c'est un des
exemples qui viennent à l'appui de l'observation présentée dans le chapitre
précédent sur l'usage d'un grand nombre d'écrivains qui substituaient un signe
PARTIE III. - CHAPITRE IV. 601
particulier aux lettres er et re. Le même signe se retrouve à la fin du troisième
vers, et tient aussi lieu des lettres er ùans le mot favere. Le c du mot cornu,
dans le premier vers, ne diffère en rien du t du mot nescit qui termine le se-
cond. Le mot hujus est représenté deux fois par une h suivie du signe g. On
retrouve, dans la dernière ligné, l'abréviation ordinaire de la syllabe per,
celle du mot et, tranchée par un trait comme dans le fac-simile précédent'
et l'un des signes qui servent à remplacer les lettres ur .
. Le fac-simile n° 9 de la planche VII commence par le mot preterea, dont la
première et la dernière lettre seulement sont exprimées: le signe par lequel on
représente ordinairement l'a dans les abréviations est tranché dans sa partie
supérieure par un trait horizontal qui sert à le distinguer du signe employé par
l'écrivain pour remplacer les lettres ur. (Voyez dans la première ligne le mot re-
mittitur.) Cette ligne se termine par les lettres pc, qui représentent la syllabe
pec : le c est placé plutôt à. côté qu'au-dessus du p; mais comme il est un peu
élevé au-dessus de la ligne, il doit,être considéré comme superposé au p; par
conséquent, il indique ]a suppression d'une leUre. - Deuxième ligne. Le !flot
spiritus est représenté deux fois par les lettres spc : le c final est employé au
lieu de l's, comme dans plusieurs abréviat,ions dû mot Christus; mais cette
forme de lettre, empruntée à. l'alphabet grec, est moins extraordinaire quand
elle suit les caractères X et p que dans un mot où elle se trouve mêlée à des
caractères latins; on trouve aussi quelquefois les lettres epc au lieu de eps,
dans l'abréviation du mot ep iscop us. La suppression de la seconde, de la troi-
sième et de la quatrième syllabe du mot universalem, est indiquée par deux
signes àbréviatifs : l'un est placé au-dessus deru, l'autre ne vient qu'après la
lettre l, quoiqu'il se rapporte à des lettrès précédentes. Le mot sanctus est in-
diqué par l's initiale suivie d'un point. - Troisième ligne. Malgré la confusion
du c et du t, il est facile de reconnaître qu'on d()it plutôt lire munditiam que
mundiciam, parce que, dans cette écriture, la panse du c est plus courbée que
le trait qui forme ici la haste du t. Le mot licet est exprimé par une l, suivie
du signe qui a succédé au point-virgule: ce signe présente plutôt ici l'aspect
de deux points. - Qllatrième ligne. Le mot sanctlls est exprimé de nouveau par
l's initiale; cette s est placée entre deux points, comme dans l'abréviation du
mot scilicet, parce que les lettres employées comme 'sigles sont ordinairement,
isolées de cette manière dans les manuscrits; il en' résulte que-l's eÏltre deux
points n'est pas exclusivement employée à représenter le mot scilicet, mais
qu'elle peut aussi désigner tout autre mot commençant par une s. - Cinquième
ligne. Le mot esse est exprimé, selon l'usage, par deux e surmontés d'un signe
abréviatif; mais la première de ces deux lettres est formée irrégulièrement,
76
•
, , , .....
l La forme du 1 s'est modifiée de deux ma- sultés des t qui présentaient l'aspect d'un angle
nières pendant le cours de la période gothique. droit formé par la ren'contre des extrémités de la
Cette lettre qui, dans l'ancienne minuscule, était barre et de la haste. Dans le cours du XIV· et du
semblable au ., grec, a fini par prendre à pen X v· siècle, le hau t de la haste s'est élevé progressi-
près l'aspect qu'on lui donne aujourd'hui dans la verne nt au-dessus de la barre, qui elle-mêmè a
typographie; mais, dans le cours du XIIIe siècle, le recommencé à dépasser le côté gauche de la
côté gauche de la barre s'est raccourci par degrés, haste, mais en perdant de plus en plus de sa
tandis que le côté droit s'augmentait en propor- longueur. C'est sous cette dernière forme que le t
tion inverse. De ce double changement sont ré- est employé dans la minuscule renouvelée.
PARTIE III. - CHAPITRE IV.' 609
.' ,
sans doute de distinguer ces fractions de jambages, mais cela n'est pas im-
possible; il nous a semblé du moins que l'on pouvait retrouver dans le pre~
mier fac-simile de la planche X quelqùës traces de cette mahière de terminer
le bas des lettres. La même habitude se manifeste déjà dans le quatrième fac-
simile de la planche IX, mais elle est moins générale et moins prononcée que
dans le troisième et le septième fac-simile de la planche X., En admettant que
les formes arrondies qui dominent dans le premier fac-simile de la planche X
ne permettent pas de reconnaître facilement l'âge de cette écriture, on
pourra trouver un indice plus clair dans les traits fins qui se rattachent à
la haste des lettres 1 et b, à la bàrre du t final, enfin au bas de quelques r.
Avant la seconde moitié du XIVe siècle, ces traits n'étaient pas aussi multipliés
dans la minuscule gothique; peut-être aussi ne trouverait-on pas avant cette
,
• 77·
612 ÉLÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
époque des i surmontés d'un accent recourbé semblable à celui qui se rat-
tache au premier i du mot confirmation, ou du moins cette recherche dans
la manière de former l'accent devient plus ordinaire dans les manuscrits .pos-
térieurs à la première moitié du XIVe siècle. En résumé, l'écriture reproduite
par le premier fac-simile de la planche X renferme plusieurs détails qui ne
permettraient pas de la considérer comme antérieure à la seconde moitié du
XIVe siècle; et si on n'est pas amené par un examen attentif à reconnaître
qu'elle appartient au commencemen t du quinzième, du moins l'erreur que l'on
commettrait serait du nombre de celles dont les critiques les plus exercés ne
peuvent se garantir; en effet, les personnes qui réussissent le mieux à fixer
l'âge des anciennes écritures peuvent errer d'un demi-siècle dans leUl~ ap-
préciation 1.
Les détails dans lesquels nous avons cru devoir entrer à l'occasion de cefac-
simile suffiront pour faire apprécier les caractères qui peuvent servir à. fixer
l'âge du troisième et du septième fac-fiimile de la p~anche .X. Ces deux écritures
se font remarquer par les lignes brisées qui forment le bas de tou~ les jam-
bages. On y trouve .aussi des a dont la panse supérieure est indiquée par ulle
liaison fine et arrondie (voyez par exemple les a du mot alphabeulm dans le
troisième fac-simile, et ceux du: mot Isayas dans le' septième); cette manière de
former la panse supérieure d~ l'a gothique n'est devenue ordinaire qu'au
xv e siècle. Nous ferons observer enfin que dans le septième fac-simile la haste
des t se termine par des pointes aîguës, prolongées et courbées vers la droite.
Examinons maintenant la seconde espèce de minuscule gothique, c'est-à-
dire celle dans laquelle les fOrInes de l'ancienne minuscule ont été plus
longtemps conservées.
Le sixième fac-simile de la planche VII, comparé au hu~tlème, se distingue
1 par la forme des initiales, qui sont moins' surchargées de traits acces-
0
soires; 2,° par les s finales, qui sont toutes de forme minuscule;' 3° par la
forme du c et du t, qui ne peuvent presque jamais se confondre, parce que le
crochet du c est plus court et plus incliné vers le bas de. la lettre, et que la
barre du t s'étend présquè toujours vers la gauche au delà" du corps de la haste.
On peut faire observer en outre que le huitième fac-simile renferme un a à
double panse (voyez le mot parere, troisième ligne) ;. au contraire c~tte forme
de lettre ne se rencontre pas dans le modèle précédent.
-
PAR TIE III. - CHAPITRE IV. 615
L's minuscule, employée comme lettre finale, reparaît dans le neuvième
Jac-simile de la planche VII; mais il y a un plus grand nombre de c dont la
forme se confond avec celle du t, parce que le crochet du c est formé par
une ligne droite assez prolongée, et que la barre du t dépasse rarement le
côté gauche de la haste. Les a de l'ancienne minuscule sont mêlés à d'autres a
qui tiennent de la cursive gothique, et qui se rencontrent souvent à la fin
du XIIIe siècle. (Voyez 'par exemple le second a du mot aliam, deuxième
colonne, première ligne.) L' l' en forme de z que l'on trouve dans le mot
mortale (de~xième ligne de la même colonne) est encore un caractère qui
ne peut convenir qu'à la ininuscule gothique, et qui peut-être ne se rencon-
trerait pas au commencel~ent du XIIIe siècle. .
Dans le troisième fac-simile de la plancbe IX, les s finales sont de forme
majuscule; la haste du t dépâsse toujours la barre, et quoiqu'il existe encore
une grande proportion d'anciens a minuscules mêlés avec les a à double
panse, on ne devrait point balancer à ~onsidérer comme postérieur à la fin
du XIIIe siècle un manuscrit dans lequel la baste .du t serait aussi constam-
ment prolongée au-dessus de 'la barre. On peut remarquer d'ailleurs que les
formes anguleuses de cette é?riture, sans être aussi prononcées que dans le
Jac-simile suivant, le sont beaucoùp plus que dans le dernier Jac-simile de la
planche VII. :
•
Les mêmes observations s'appliquent au deuxième Jac-simile d~ la planche X,
en ~e qui concerne les s finales et le' t; les a sont à double montant 1; mais
ce qui distingue surtout cette 'écriture, ce sont les traits fins qui se rattachent
à If du mot confessoris, au t du inot nativitatis, et au c du mot lectiones. Ces
traits se rattachent aussi aux t des mots dixit, et, emt et Juit, dans le qua-
trième Jac.-simile de la même planche. Ùn y trouve en outre des t dont la haste·
se termine en pointe; mais les a ont souvent1a même forme que dans l'an-
cienne minuscule, et les s finales ne sont pas toujours capitales. (Voyez le mot
finitus, deuxième ligne de la quatrième colonne.) Toutes les fois que l'on ren-
1 Il faut aussi remarquer la forme de l'abrévia- elle-même plus récente que celle qui se tl'ouve
tion du mot et dans la première, la quatrième et dans le dernier modèle de la planche VII, où le
la sixième ligne. Cette abréviation est encore mar- tra!t 'vertical qui forme un des côtés de l'angle.
quée, dans le tl'oisièmefaè·simile de la plallcheIX, n'est pas tranché'par'ün'e liaison accessoire. (Voy~z
par deux traits qui formeQt un angle droit; ici, ce signe abréviatif dans ~e fac-simile na 9 de la
au contraire, elle se présente sous la forme d'un t planche VII " première ligne de la ~euxième co-
dont
. la haste s'élève au-dessus de la barre. Cette lonne.) Si des détails'de ce genre. ne fournIssent:
forme est sans aucun doute postérieure à celle pas des règles d'une précision rIgoureuse, ils ne
qui est employée dans le troisième fac.simile de doivent pas cependant être négligés dans l'examen
la planche IX, ct l'abréviation de ce fac-simile est des ancienn'es.écritU1:cs·,
614 ÉLÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
contre des manuscrits de cette espèce, il faut donc remarquer avec le plus
grand soin les traits accessoires qui viennent se mêler à une écriture dont les
formes gothiques ne sont jamais nettement caractérisées. La finesse même de
l'écriture suffirait pour induire en erreur, parce que les fornies anguleuses ne
peuvent plus être aussi prononcées dans des caractères réduits à de si pe-
tites proportions 1.
0
1 Déchiffrement.
1
616 ÉLÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
gon au lieu de gun; mais il est si difficile de distinguer les lettres dans la
minuscule gothique des sceaux, que nous n'oserions pas l'affirmer. Cependant
on trouve la même orthographe sur le sceau n° 5 de la même planche, et
cette Circonstance semble indiquer qu'un même graveur aura .commis cette
faute sur les deux matrices. .
Nous n'entrerons dans aucun détail sur le déchiffrement des sceaux nOS 5 et
6 de la planche N. Ces deux empreintes sont tellement confuses, qu'il est im-
possible d'en faciliter la lecture autrement"que par une transcription exacte.
Cm du mot sigillum est remplacée, dans le sceau n° 2 de la planche J, par
le signe superposé à ru; le même si~ne est indiqué dans le mot FraneoruTn,
mais il ne paraît pas dans le mot ordinatum. La queue du.9' qui est très-ap-
. parente dans le mot règis, n'est que faiblement indiquée dans le mot sigillum,
et paraît à peine dans le mot magni. Il ne faut pas' s'attendre d'ailleurs à dis-
tinguer facilement ceUe lettre dans la minuscule gothique des sceaux: en gé-
néralles traits excédants sont raccourcis par les graveurs, qui ne pouvaient pas
leùr donner l'étendue nécessaire sans sortir de l'espace réservé pour l'inscription;
il résulte de là que les lettres 9, P et q, se confondent souvent avec les o.
Le dernier sceau de Philippe, duc de Bourgogne (Pl. N, n° 4) , commence
par l'abréviation ordinaire du mot sigillum. Le premier p du mot Philippi a la
forme majuscule: il en est de même des lettres initiales des mots Bllrgundie, Bra-
baneie, dueis, Flandrie, NamU1~ei) eomitis, saeri et imperii. Lj du mot Flandr:ie est
formée comme dans l'alphabet n° 3 de la planche X, c'est-à-dire qu'elle dif-
fère peu de certains A majuscules tronqués dans. leur partie supérieure. Quoi-
que l'n du mot Namurei dérive de l'ancienne minuscule, elle doit cependant
être considérée comme appartenant à la majuscule gothique. (Voyez l'alphabet
n° 3 de la planche X.) Le e du mot eomitis doit être regardé comme majuscule,
parce que sa panse est très-arrondie, et surtout parce qu'il est fermé dans sa
partie antérieure. L'i du mot imperii se termine par des traits excédants qui lui
donnent presque l'aspect d'un T capital dont la barre se relèverait à ses deux
extrémités. Le d et l'e sont conjoints dans les mots Dei et de: il en est de mêmc
de l'a et du e dans les mots ae et Maehlinia, ct des deux derniers p dans le mot
Philippi. 11 faut remarquer la forme du z dans le mot Zellandie: cette lettre res-
semble à un i allongé dont le corps serait tranché par un trait court et massif.
En comparant la forme de l'y et du 9 dans le mot Lymburgie, on verra que ces
deux lettres se distinguent par la direction de la queue, qui dans l'une se. re-
courbe de gauche à droite, et, dans l'autre, de droite.à gauche. L'abréviation du
mot domini est indiquée par le trait qui surmonte l'n; quant à la conjonction et,.
éllc est représentée selon l'usage par un z tranché.
,
•
PARTIE III. - CHAPITRE IV. 617
La légende du sceau n° 12 de la planche 0 ne renferme aucune abrévia-
tion ; elle peut se lire sans difficulté.
2° Age.
liLe caractère gothique minuscule eut peu d'accès sur les monnaies, disent
li les Bénédictins; mais il fut en grande vogue et sur les sceaux et sur les monu-
li ments lapidaires. Il ne paraît pourtant pas qu'il y ait été reçu avant le XIVe
(( siècle. Ce ne fut même que sur son déclin que l'usage en devint fréquent.
«( Au suivant il prit absolument le dessus surie gothique majuscule. Mais celui-
«( ci ne laissa pas de se soutenir assez bien, jusqu'à ce qu'il commençât à faire
(( place aux beaux et anciens caractères romains, renouvelés d'abord en Italie,
(( puis en France, ensuite dans les autres royaumes où l'écriture latine avait
(( cours. )) L'opinion des Bénédictins sur l'époque à laquelle les g:r:aveurs ont
pu commencer à employer la minu~cule gothique se trouve confirmée par la
date même des sceaux qui vien.nent d'être examinés. En effet, le plus an-
cien, qui est celui de la reine Jeanne (Pl. G, nO 2), ne remonte qu'à l'an
1328". C'est peut-être un des premiers monuments sur lesquels on puisse ren-
contrer la minuscule gothique employée sans aucun mélange. Si l'on compare
cette légende à celle du sceau n° 1 de'laplanche N, on verra que dans le pre-
mier modèle le bas des jambages de l'n n'est pas brisé vers la droite comme dan$
le second ,et que cette lettre ne se confond pas entièrement avec ru. Au con-
traire, dans le premier sceau de Jean-sans-Peur, ces deux lettres présentent le
même aspect. Le sceau du n° 8 de-la planche L se distingue par les saillies
angu~euses qui terminent le bas de toutes les lettres, et dont la réunion forme
comme une dentelure régulière: des saillies analogues existent déjà dans le
sceau de Jean-sans-Peur; mais elles sont moins prononcées. L'r du mot Flan-
drie, dans le sceau n° 3 de la planche N, présente avec ri suivant l'aspect d'une
m dont le second jambage serait peu marqué: en effet, il existe un trait verti-
cal qui descend de l'extrémité du crochet de l'r parallèlement à la haste, et qui
se prolonge jusqu'au bas de la ligne; mais l'i suivant est surmonté d'un accent
qui diminue la confusion. Dans le sceau n° 4 de la planche N , un trait acces-
soire de même nature se rattache à la barre du t. La minuscule gothique des
sceaux a donc suivi la même marche que celle des manuscrits: elle paraît vers
le premier quart du XIVe siècle, c'est-à-dire au moment où la minuscule des
manuscrits cesse d'emprunter quelques-unes des lettres de l'ancienne minus-
cule; mais ses jambages ne sont encore brisés qu'à l'une de leurs extrémités.
Au bout d'un demi-siècle, les saillies anguleus~s paraissent dans le haut et
78
, , .
618 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
dans le bas des lettres; on voit se fermer les u et les n de telle sorte qu'il devient
à peu près impossible de distinguer ces deux lettres. Au xv e siècle, des traits ac-
cessoires dénaturent l'aspect de l'l'et du t; peut-être même voit-on pOUl' la pre-
mière fois sur .les sceaux ri surmonte d'un accent, qui diminue la confusion de
toutes ces lignes brisées dont les angles se correspondent avec tant de précision,
qu'une même lettre semble souvent avoir été répétée cinq ou six fois de suite.
Plus on approche du XVIe siècle, plus les formes carrées s'exagèrent, plus les traits
accessoires se multiplient. Les hastes des lettres b, d,.h, l et t, se terminent
par des traits fourchus. (Voyez le sceau n° 12 de la planche O.) Les 0, qui
approchent de plus en plus de la forme rectangulaire, finissent par se con-
fondi'e avec les n et les. u; en un mot, la figure propre à chaque lettre s'altère
de plus en plus, et s'efface pour ainsi dire au milieu des nombreux détails qui
viennent s'ajouter aux traits essentiels de l'écriture.
Nous voudrions pouvoir appliquer ces notions général~s à un certain nombre
de monuments originaux; mais, pour saisir leS détails qui servent à distinguer
les différentes phases de l'écriture gothique, il faudrait avoir à sa disposition
les matrices mêmes des sceaux. Il est rare en effet que les traits fins et délicats
qui se rattachent aux corps des lettres soient conservés sur les empreintes;' il est
encore plus rare que le moulage puisse les reproduire.· Nous espérons cepen-
dant que les indications qui viennent d'être données ne seront pas complé-
tement inutiles aux personnes qui s'occuperont de l'étude des monuments ori-
.
gmaux.
S IlL DE LA MINUSCULE GOTHIQUE DES DIPLOMES.
0
1 Déchiffrement.
. .
PARTIE Ill. - CHAPITRE IV. 619
et camerarii sont suivis d'une S majuscule traversée par un trait qui présente
l'aspect d'un i allongé; ~es deux signes combinés expriment le mot signum.
L'e du mot Afathei est remplacé par le trait qui tranche la haste de rh; celui
qui surmonte l'm du mot camerarii tient lieu des lettres er. Les trois premières
Jettres du mot constabularii sont représentées par le signe 9, et l'u par le trait
qui tranche les lettres bl. .
L'écriture reproduite par le fac-simile suivant est irrégulière et négligée.
Quoiqu'elle emprunte quelques habitudes de la cursive, elle se rattache plutôt
au genre minuscule. -Première ligne. Le trait qui tranche la haste du b dans
le mot habere tient lieu des lettres er. Le c du mot noscitur pourrait déjà se
confondre avec un t; ce mot est surmonté d'un signe abréviatif qui remplace
les lettres ur, et suivi d'un autre signe qui représente la conjonction et. La
queue du p du mot possidere est tranchée par le prolqngement de la panse,
et présente ainsi un des caractères de l'abrévi~tion qui remplace la prépo-
sition pro; mais cette manière de former le p est une habitude particulière à
l'écrivain (voyez le p du mot peh'tionem ); le trait qui surmonte le cl tient lieu
des lettres er. La suppression des deux dernières lettres du mot aulem est indi-
quée par le signe qui surmonte le t. On retrouve dans le môt preclictorum les
abréviations employées ordinairement pour les syllabes pre, dicto et rum.
Les lettres at dans le mot abbatis sont remplacées par le trait qui· tranche la
haste des deux b. Le signe 9 est employé deux fois dans le mot conventus pour
représenter d'une part la première syllabe, de l'autre les deux dernières
lettres. Le reste de la ligne ne .présente pas de difficulté. - Deuxième l(qne. Les
deux dernières lettres du mot sicut sont remplacées par le trait qui surmonte
le c. Le p bouclé du mot superius se combine avec l'abréviation ordinaire de
la syllabe pero On retrouve dans le mot continetur le signe 9 et l'abréviation
des finales ur.' Le mot perpetuum commence par l'abréviation de la syllabe
per; mais cette abréviation tranche à la fois la queue des deux p qui sont. con-
joints dans leur partie supérieure. Le mot nostri est abrégé régulièrement,
mais il faut remarquer la forme de 1'/dont la has.te se boucle dans sa partie
inférieure; l'aspect de cette lettre est le même dans le mot robur. - ·Troisième
ligne. Quoique cette ligne ne renferme pas de difficultés, plusieurs lettres
doivent être remarquées: de ce nombre sont les i du mot regii réunis en forme
d'n, le k du mot karactere, l's finale d'inferius, et les r en forme de z qui suivent
la lettre 0 dans les mots auctoritate et roboramus.
Les traits accessoires des lettres et les abréviations prennent un dévelop-
pement extraordinaire dans le quatrième fac-simile de la planche XV; ainsi
l's finale du mot nos se termine par une boucle d'une ampleur excessive, et
78 .
620
,,
ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
.
l'abréviation qui trancheîe p du mot pro est hors de,proportion avec la lettre
elle-même. Presque tous les a sont à double panse, et leur montant ne s'é-
lève pas moins haut que les hastes du b, de rh, etc. L's du mot salute se bou-
cle avec le haut du montant de l'a; quelques autres liaisons du même genre
indiquent la tendance des écrivains à se rapprocher des habitudes de la
cursive . .JI faut remarquer dans l'abréviation du mot nostre la forme de l'r,
qui présente l'aspect de certains y de l'ancienne minuscule. L'abréviation
de la conjonction et est défigurée par le prolongement de son trait horizontal.
La seconde 'syllabe du mot antecessorum est remplacée par le signe qui sur-
monte l'n, et le prolongement de la queue de l'r va s'unir à un signe qui
tient lieu de l'm finale. Il n'y a d'exprimé dans le mot karissimi que la pr~mière
et les deux dernières lettres; les autres sont remplacées par le signe abréviatif
qui surmonte la dernière syllabe. Le trait qui tranche la haste de la lettre l
tient lieu de ri et de l'sdu motfidelis. L'r et ri du mot nos tri semblent ne former
qu'une seule lettre. Le grand B qui sert à exprimer le mot Bartholomei se rap-
proche beaucoup de la forme de rh. Il est souvent difficil~ de bien déchiffrer
ces grandes lettres, que le caprice de l'écrivain pouvait modifier de mille ma-
nières; pour éviter autant que possible les erreurs, il faut chercher dans
le corps de l'acte les exemples analogues qui peuvent s'y rencontrer. Les deux
dernières lettres du mot camerarii sont remplacées par l,e signe qui tranche
le crochet de l'r. Les deux Ji du mot perpetuo sont conjoints comme dans le
fac-simile précédent, mais le signe abrévia,tif qui tient lieu des lettres er est
bouclé et, rattaché·à la panse du second p.•
Le dernier fac-simile de la planche XV ne présente aucune difficulté; les
boucles formées dans le haut de quelques s (voyez les mots aubenes et trueves)
sont les seuls traits qui peuvent distinguer cette écriture de la minuscule des
manuscrits.
Le premier fac-simile de la planche XVI ,présente aussi de nombreux rap-
ports avec la minuscule des manuscrits; mais il en diffère 1 par le pro-
0
La plupart des observations qui ont été présentées sur la minuscule go-
thique des manuscrits s'appliquent à la minuscule des diplômes. On a vu par
exemple que les formes gothiques se manifestaient d'abord dans les grandes
lettres; il en est de même dans le deuxièmefac-simile de la planche XV. Les
initiales des mots actum, millesimo, centesimo, nonagesi.,rw, signum, Guidonis et
Mathèi sont les seules lettres dans lesquelles les form~s gothiques soient
franchement caractérisées. Dans le corps de récriture, l'a, le c, l' s finale et le t
ne s'éloignent pas sensiblement des types de l'ancienne minuscule.
Le fac-simile suivant présente déjà le mélange des s de forme capitale avec
•
1 On voit paraître ici un des premiers exemples En général, cette double lettre s'employait comme
d'un usage qui a régné pendant tout le cours de la initiale d'un nom propre ou au commencement
période gothique, c'est la réduplication de l'j au d'une phrase. Dans un acte du XIIe siècle, noui
commencement d'un mot. (Voyez le mot Francie.) avons vu deux p en tête du mot Philippus.
.
PARTIE III. - CHAPITRE IV. 625 .
réellement aux formes gothiques, parce que sa barre est presque toujours di-
visée en deux parties égales au point où elle est rencontrée par la haste. Mais
la ligne qui tranche le hâut de l'a superposé dans les abréviations des mots
aquarum, pratoram et nunquam est un signe qui ne pourrait convenir à la mi-
nuscule de la première période. L'ensemble de cette écriture est d'ailleurs
conforme à toutes les habit.udes du XIIIe siècle; le montant de quelques a ini-
tiaux tend à. former une double panse par sa cqurbure supérieure; les n ct
les m sont souvent fermées par le bas; les àbréviations sont très-multipliées,
et les queues des lettres se replient vers la droite. Ce dernier caractère est
beaucoup plus prononcé dans le deuxième et surtout dans le troisième fac-
simile de la planche XVI. «Rien ne désigne mieux le XIIIe siècle, disent les
"BEmédictins, que 1;
à queue tournée vers la gauche et recourbée vers la
« droite. Ce caractère doit affecter en même temps toutes ou la plupart des
l On doit aussi tenir compte de la forme du g; dans les motsgrac:iaet regem (première el. troisième
ce n'est guère qu'au lll" et au xm· siècle que cette lignes dufac-simile suivant), la houcle inférieure
lettre a été tracée, comme dans les mots regine, est à jour etlargement développée: c'est un signe
genitricis (troisième ligne du fac-simile na :2); qui convient particulièrement au XIIIe siècle_
624 ÉLÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
comme dans l'ancienne minuscule, et que les jambages des lettres i, m, n et u
ne sont pas encore brisés. Les mêmes observations s'appliquent au fac-
simile n° 3, en ce qui concerne l's finale, le c et le t; mais l'a y conserve pres- "
que toujours la forme qu'il avait dans l'ancienne minuscule: on trouve ce-
pendant un a à double panse dans le mot vertebantur, et dans la première syllabe
du mot campanie un a du même genre que ceux du fac-simile suivant. Cette der-
nière forme d'a n'est pas le seul trait qui rattache le fac-simile n° 3 à la cursive
gothique; il est facile de voir qu'il existe de nombreux rapports entre ce
modèle et celui qui est reproduit sous le n° 4 de la même planche. Les hastes
des lettres'b, h, l, qui se rabattent vers la droite, ne sont pas éloignées de se
boucler; le mot inspecturis se termine par une abréviation qui est rattachée
au crochet de l'r; l'écriture dans son ensemble est plus courante, et tend par
conséquent à multiplier les liaisons qui forment le caractère essentiel de la
.
curS1Ve~
ARTICLE Ill.
,
DE LA CURSIVE GOTHIQUE DES MANUSCRITS ET DES DIPLÔMES.
0
1 Déchilfremen t.
Nous avons déjà eu occasion d'avertir que la cursive gothique était essen-
tiellement négligée, et que les formes régulières des lettres et des abréviations
étaient rarement observées. Le quatrième fac-simile de la planche XVI justifie
déjà cette assertion par quelques détails, quoiqu'il soit beaucoup moins ir-
régulier que la pluyart des écritur~s cursives des siècles suivants. Ainsi, dans
le mot volumus, les cinq jambages qui composent l'u et l'm présentent plutôt
l'aspect d'un i suivi de deux n; l'abréviation finale s'éloigne sensiblement de la
forme d'un g. Le mot etiam renferme un a dont il a été question dans l'article
précédent, et qui est dérivé de raà double montant; mais la traverse, au lieu
d'être horizontale, s'élève obliquement à partir de l'extrémité inférieure du
montant gauche. La queue de la lettre q se boucle comme celle de nos 9 cur-
sifs; mais nous avons déjà dit que, pour distinguer ces deux lettres, on devait
s'attacher surtout à la saillie du g, c'est-à-dire au trait qui s'avance horizonta-
lement de gauche à droite en partant du haut de la panse. On peut aussi re-
marquer .qu'en général la queue du 9 commence par se diriger vers la droite
avant de se recourber vers la gauche. (Voyez le mot regem dans le fac-simile n° 3,
et les mots grace et seigneur dans le fac-simile n° 5 de la planche XVI.) La tête
.. ·..'
, .
PARTIE III. -
.
CHAPITRE IV.
,
625'
du d du mot quod forme. aussi une boucle : il en est de mê!p.e du signe abré-
viatirqui la traverse. Le motomnes se te~min'e par une s dérivée de 1'8 càpi-
tale, et qui appartient exclusivement auX! écritures gothiques ;. à cette s se rat-
tache le signe abréviat,if qui tient lieu des lettrés ne. Il faut remarquer ,dans le
mot sciant l's bouclée et le c, dont le crochet s,?périeur est remplacé 'par une
barre horizontale. La boucle formee par la queue de la lettre q, dans le mot
quod, se lie à l'abréviation qui remplace les trois autres lettres 1. Le m,ot omnibus
se termine par le signe dérivé du point-virgule; à son extrémité inférieure se
rattache une abréviation qui;en se repliant sur elle-même, traverse deux fois
la 'haste du b, et ,indique la suppression de l'no L'abréviation finale du mot do-
navimus n'est pas iüdiquée plus régulièrement que dans le mot volumus, et l'u
de la troisième syllale ressemble tout à fait à une n. La barre du t du mot in-
ter se relève pour se rattacher au signe abréviatif qui remplace les deux lettres
, finales; 1'0 final du mot nostro se rattache de même au double trait qui tient
liel!, des lettres ost.-Deuxième ligne. L'a abréviatif qui indique la suppression de.
l'r dans ~e mot extra est fermé par une boucle dans sa partie supérieure; le
même signe est employé sous une forme un' peu différente dans_le mot quam.
Le mot acquisitis présente encore un u en forme d' n. Le mot· nos tris se termine
par l's dont il a déjà été.question, et qui s'unit au signe abréviatif, comme daüs
lé mot omnes. Il règne une grande confusion dans les jambages qui suivent le t
du mot retinuimus; le dernier jambage de l'm est brisé i~régulièrement et pr~
longé au-dessous de la ligne; l'abréviation des lettres us est à peu près la même
que dans le mot donavimùs. L'a abréviatif est formé, dans le mot quamdiu, de la
même manière que dans le mot extra. Une des traverses de l'x do mot vixe-
rimus se courbe dans sa partie inférieure et va rejoindre par une longue liaison
le trait qui tient lieu des lettres er.-Troisième ligne. Le t' du m<?t usunifructum est
bouclé, parce ,qu'il est pr~cédé d'un c: ce trait, qui ne paraît pas ordinaire-
ment dans' cette lettre, s'explique par l'usage où l'on était de réunirle c etle t
par un arc de cercle; la même boucl~ se retrouve dans le t du mot prœ_dictis;
le signe qui complète la première syllabe de ce mot se rattache à la panse du
p. L'abréviation de la seconde syllabe du mot semper serait plus régulière si le
trait qui tranche la queue du p n'était pas recourbé: on ne doit pas s'attendre
d'ailleurs à retrouver souvent dans la cursive gothique les caractères qui distin-
gu'ent les abréviations des syllabés per et pro. En effet,)a, queue du p du mot
lCette abréviation, quoique dérivée de celle ici par le mot quia, mais dans plusieurs passages
qui est employée dans les manuscrits pour le mot du même'acte elle est employée bien positive-
quia, signifie presque toujours quod dans la cur- ment pour quod, tandis que le mot quia est ex-
sive gothique. On pourrait sans doute la traduire primé en toutes lettres,
79
,
,
• 1 •
réel de ces abréviations; cependant, comme elles . de Charles 'v il Y ait deux fois notre au lieu de
présentent à peu près le même aspect, on les a nostre; on croit pouvoir affirmer que cette dernière
quelquefois confondues dans la collection des Or- orthographe était presque toujours préférée, non-
donnances des rois de France. Lors même que 1's seulement au XIV·, mais encore au xv· et au· XVIe
'n'est pas suivie d'une lettre finale qui en fixe le siècle.
sens d'une manière positive, on doit la traduire 2 Si l'orthographe du mot seigneur n'était pas
79·
•
, . ,
628 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
la barre et la haste, qui ont été distinctes pendant longtemps, s'arrondissent à
leur point de rencontre, et l~ barre se prolonge au-dessous de la ligne en dé-
crivant un arc de cercle; cette ligne circulaire, qui est ici purement aècessoire,
a fini par devenir le trait principal de çe signe abréviatif 1.
Dans le quatrième fac-simile de la planche XVII, la lettre e commence à être
formée de deux parties qui souvent sont isolées: le trait inférieur, qui corres-
pond à la panse, se rattache quelquefois à la lettre précédente; le trait supé-
rieur, qui tient lieu à la fois du crochet et de la-barre, s'unit fréquemment avec
la lettre suivante. Dans le mot quelle, par exemple, le second jambage de l'u
est lié avec le trait inférieur de l'e, tandis que le trait supérieur va rejoindre la
boucle de la première Z. Le même fètc-simiZe présente d'autres liaisons du même
genre: le bas de l'e s'unit avec la boucle du d dans le mot de, et avec la barre
du t dans les mots tenons et content. La seconde m du mot somme est remplacée
par le trait qui enveloppe le haut de l's. Les mots cent livres tournois sont repré-
sentés par les trois lettres c, Z, t : le c,. qui est employé comme chiffre, n'est ac-
~ompagné d'aucune abréviation; la haste de la lettre Z est au contraire ren~on
trée par un trait horizontal, et la barre du t s\lllit avec une ligne courbe. Le c
d,u mot content est lié au côté gauche de 1'0, qui reste ouvert par le haut., On
voit ici la conjonction et exprimée par une ligne courbe qui s'unit avec la
boucle du b du mot bien: le trait qui enveloppe cette lettre tient lieu des lettres
ie. Le mot pàyez est suivi d'une abréviation moins irrégulière de la conjonction
~t: cependant la ligne courbe n'est plus comme dans le 2 e fac-simile une liaison
fine, mais une partie essentielle du signe abréviatif. On peut voir que le mot
pour se termine par une r arrondie qui est encore employée de nos jours dans
Técriture ronde: la même lettre se retrouve dans le mot nostr.e ( deuxième ligne),
où l'on pourrait la confondre avec un 0 ouvert par le haut. ,
, Les détails dans lesquels on vient d'entrer doivent suffire pour faciliter le
déchi,ffrement du fac-simiZe suivant. Le mot jour est suivi d'un signe abréviatif
qui représente la conjonction et, mais dont la forme est encore modifiée. On
retrouve dans le niot nostre une l'arrondie qui est corn piétement fermée par le
, haut. L'a initialdu mot avons (deuxième ligne) doit être remarqué à cause du trait
fin qui longe sa partie~u.périeure: ce trait fait reconnaître assez facilement cette
lettre dans des écritures d'ailleurs très-négligées et dont tous les caractères
semblent ~e confondre; il faut remarquer par le même motif ~a liaison qui se
consacrée par un long usage dans le style des eur est plusieurs fois remplacée par our. Voyez la
charles, il serait plus régulier de traduire ici par notice XCI.
les lettres our le signe abréviatif qui est placé au- l Au XVIIe siècle, la conjonction et est souven t
dessus de l'no En effet, dans cet acte, la désinence représentée par un demi-cercle.
,
1
Les Bénédictins font remonter au commencement du XIIIe siècle les pre-
miers exemples de la cursive gothique, _parce qu'ils rangent dans cette classe"
les écritures semblables à celle qui est reproduite sous le na 4 de la planche XV.
Ce modèle renferme en effet quelques caractères qui conviennent à la cursive;
mais, d'un autre cô.té, il en conse~ve quelques-uns qui le rattachent à la mi-
nuscule diplomatique. Il est impossible, com~e nous l'avons déjà fait observer,
de trouver une division qui soit assez nette, assez précise pour être appliquée
sans difficulté à des écritures de transition qui appartiennent en même temps
à d~ux espèces différentes, et auxquelles, par consequent, les qualifications de
cursive ou de minuscule ne peuvent convenir d'une manière absolue. Si l'on
donne le nom de cursive à ces types intermédiaires qui no~s ~embleraient
plutôt appartenir au genre minuscule, il faut admettre l'époque fixée par les
Bénédictins. Si, au contraire, on réserv'e cette qualification pour des écritures
du genre de celle qui est reproduite sous le na 4 de la planche XVI, on ne
devra pas considérer la cursive gothique comme antérieure ,à la seconde moitié
du XIIIe siècle. Cette dernière hypothèse, qui~6us a paru préférable, n'a donc
rien de contradictoir~ avec l'opinion des Bénédictins ..
Le d est une des lettres qui peuvent servir à fixer l'âge de la cursive gothique.
Si l'on examine sa forme dans les mots secundum et quod (dernière ligne dufac-
simile na 4 de la planche XVI)., on verra qu'il est assez difficile de' reconnaître
quelle est la' portion de la boucle que l'écrivain a tracée en premier lieu. (( Le
Il règne de cette mode, disent les Bénédictins, se place entre le milieu du ~IIIe
, -
, 1 ~,
•
PARTIE III. - CHAPITRE IV. 655
l~ttre présente d'ailleurs un aspect tout autre que dans le fac-simile n° 4,. soit
par la forme, soit par les dimensions de la boucle. Ce qu'il y a de plus' impor-
tant à remarquer dans cette écriture,' c'est l'aspect de l' r, dont la haste et le
,crochet forment un angle plus ou moins ouvert, et resserpblent souvent à:- un
v, ' dont le montant de droite se terminerait par une liaison horizontale (voyez
'l'r du mot delivrons) ; l'écartement de ces deux traits est souvent bien plus con-
sidérable (voyez les mots jours" Soier et chevalier). Cette forme de l' r', qui de-
vient fréquente dès le commencement du XIVe siècle, a fini par donner nais-:-
sance à l'r arrondie que)' on remarque dans le mot nostre. (Pl. XVII, fac-simile
n° 4, deuxième ligne.) L'r ini'tiale des mots recheu et roy diffère de celle des mots
retinemus, retinuimus et revocare (Pl. XVI, fac-simile n° 4), en ce que.la haste est
en contact soit avec le bas de la panse, soit avec la queue; dans la suite, au '
lieu d'un simple contact, on remarque une saillie vers la gauche (voyez le
mot roy, Pl. XVII, n° 6 ).; de 'sorte qu'au XV sièc}e, _cette lettre (( emprunta
C
planche XVI 1'0 du mot roy est ouvert par le haut, et recourbe son côté gauche
pour s'unir à la lettre précédènte. Cette moqification dans la forme de 1'0
devint très-fréquente à compter de la seconde moitié du XIVe siècle. Quand un
o ainsi formé est pré~édé d'un c, ces deux lettres réunies présentent l'aspect
d'un 8 couché. (Voyez le mot content, ·Pl. XVII ,fac-simile n° 4.) Il nous reste à
faire observer, dans le dernier nlodèlede la planche XVI, la 'forme de l'm des
mots mande et monseigneur, celle de l'a initial de la seconde ligne, et celle des s
dont les hastes sont considérablement renfl~es ( voyez les mots monseigneur,
castelain et Malemaison) : ces différents caractères ne se rencontreraient pas à
la fin du XIIIe siècle.
Le premier fac-simile de la planche XVII renferme encore quelques t de
forme ancienne; mais ceux des mots soit, touche et,escrit ont compléterrient la
forme gothique. L'écartement de la haste et du crochet de l'r n:cst pas moins
caractéristique que le renflement dé la haste de If du mot faute. Enfin, on
remarquera que la boude des lettres l et h forme dans sa partie antérieure un
angle assez avancé, et qui est marqué plus fortement encore dans le fac-simile
suivant : ces boucles anguleuses ont commencé à paraître dans la première
moitié du XIVe siècle; mais au commencement du xve elles sont en général
plus arrondies, sans cependant perdre de leur ampleur. Il est facile de recon-
naître que le fac-simile n° ~ de -la planche XVII s'éloigne, 'sous certains rap-
ports, des autres modèles de cursive gothique. L'écriture est plus roide, plus
anguleuse, et en général plus rapprochée de la minuscule-: ces caractères se
"
80.
, , ,
656 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
retrouvent presque toujours dans les actes. dressés comme celui-ci par des
écrivains anglais. Les lettres qui peuvent servir à les reconnaître sont les a, à
double panse 1 , et les r allongées dans le genre de celle du mot Tl;ostre. On
remarquera· aussi que l'e conserve en général la forme ancienne; tandis que,
dans le fac-simile précédent, le haut de la ~ettre est souven t détaché de la
panse. Quant au a à panse anguleuse du mot redouté, on le rencontre assez
fréquemment dans les actes français dé la même époque; il en est de même
de~ s finales qui prennent ici l'aspect d'un 0 à trait excédant. Daris le dernier'
fac-simile de la planche XVI, ce trait supérieur se recourbait et se ratt~chait
encore au bas de la lettre: ici, au contraire, il en est corn pIétement séparé, et
dans la suite il s'en isolera davantage pour s'élever plus haut, et donner à l's
finale l'aspect d'un 6.
Dans le fac-simile n° 4 de la planche XVII, les e sont formés par deux
courbes qui souvent sont isolées: la courbe supérieure, au lieu d'être. con-
vexe par le haut, suit en général la même inflexion que l'autre; cette modi-
fication essentielle dans la- forme de l'e n~ se remarque pas en g~néral avant les
dernières années du XIVe siècle. Nous avons déjà fait remarquer dans l'r du mot
roy le trait qui tranche,la haste, et dans le mot content la liaison du c et de 1'0
sous la forme d'un 8 couché. On voit aussi que l'a est devenu tout à fait cur-
sif, que le renflement 'de l's du mot somme est très-considér~ble, et que la
même lettre, employée comme finale, se rapproche souvent de la forme d'un
6. Enfin , la conjonction et est représentée par un trait courbe dans lequel-on
retrouve à peine la trace de.la forme primitive de ce signe abréviatif.
Le fac-simile suivant se distingue surtout par la prolongation et la courbure
de la haste du t : ce signe est important à observer, parce qu'il existe aussi
dans l'écriture minuscùle et dans l'écriture mixte. A mesure que l'on s'éloigne
du commencement du xv e siècle, on voit l'extrémité supérieure de cette haste
s'~llonger, se courber, s'amincir. Si l'on compare la forme de cette lettre dans
les fac-simile qui portent les nOS 4, 5 et 6 de la planche XVII, il sera facile'
de reconnaître que ses modifications successives sont en rapport avec l'âge de
ces différentes écritures. Le haut des c est formé, dans le fac-simile n° 5, par un
trait courbe assez semblable à celui qui forme le haut de l'e; mais il est en
. général moins développé. Le trait excédant qui donne à l's finale l'aspect
d'un 6 est plus fortement indiqué, et son extrémité se recourbe vers la
gauche dans le mot nous : cette courbure ne se rencontre guère qu'après la
première moitié du xv e siècle; il en est de même de la saillie anguleuse que
1 Ces a à double panse n'excluent pas cependant les a cursifs; mais ces derniers sont ,moins nom-
breux que dans la cursive de France:
PARTIE III. - CHAPITRE ~V. 657
l'on remarque dans le bas de l'r arrondie du mot nostre, et de la boucle par
laquelle l's s'unit au t dans les mots feste et aoust. Ce dernier mot est suivi
d'une 1 qui ne se rencontrerait probablement pas avant la seconde moitié du .
XV siècle.
C
. .
ARTICLE IV.
, f
. • A
DE L ECRITURE MIXTE GOTHIQUE DES MANUSCRITS ET DES DIPLOMES.
1° Déchiffrement.
2° Age.
XVII, on verra que, dans les mots aulres et nostre, simile; mais, dans d'autres passages du diplôme,
la lettre l' est tranchée à sa base comme dans les sa haste se boucle comme celle des lettres l et b.
. 81
642, ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
ces formes gothiques sont même plus caractérisées que dans la plupart des
écritures antérieures au XV siècle. Mais ce modèle se rattache au siècle pré-
C
plusieurs lettres renferment d'es détails qui ne peuvent avoir été empruntés
qu'aux habjtudes typographiques. L'écrivain qui a copié le traité de Londres
n'a pas poussé aussi -loin son "imitation; mais il a souvent arrondi le bas
des jambages, et l'on ~econnaît au premier coup d'œil que la plupart .des
caractères .du corps de l'acte diffèrent beaucoup sous ce rapport de ceux du
mot Henricus 'OÙ il s'est attaché à conserver les formes gothjques dans toute
J
leur pureté. Cet acte renferme cependant quelques caractères qui convien-
nent aux premières années du XVIe siècle. On remarquera en effet que le haut
des e est en forme de croissant; que le bas de l'r du mot Francie et l'x du J
mot rex sont tranchés, ainsi 'que l'a 2 du mot Anglie; que le crochet de l'r du
mot Henricus est terminé par un trait fin qui, au XV siècle, ne se rattachait
C
1 Dans un grand nombre d'actes anglais de la se- 2 Cet a en forme d'x est analogue à celui qui
conde moitié du xv· siècle, la saillie et la courbure commence la troisième ligne du fac-simile précé-
du t ne sont pas aussi prononcées qu'en France; dent. Nous ne pensons pas qu'il ait été employé au
mais ce caractère existe toujours, quoique à un xv· siècle; on peut en dire autant de l'abréviation
degré inférie~r. Le haut de 'la haste, d'ailleurs, du mot quod, indlquée par un de ces traits fins
est pointu au lieu d'être émoussé comme dans qui ne servent ordinairement que pour les orne-
le dernierfac-simile de la planche XVII. ments accessoires.
PARTIE III. ~ CHAPITRE IV. 645
ordinairement à cette lettre que lorsqu'elle se trouvait à la fin d'un mot; enfin
qu'il y a également des traits accessoires dans l'intérieur de l's initiale des
mots seqlzitur et sciati~, et dans rh du mot Henricus. Il est inutile de pousser .-
plus loin ces observations, qui doivent suffire pour fixer l'âge d~ cette écri-
ture. Et d'ailleurs, on ne doit pas oublier qu'un examen qui s'étendrait à
•
l'ensemble de. l'acte au lieu de porter sur quelques lignes seulement, ajoute-
rait de nouveaux moyens de vérification à ceux qui viennent d'être .exposés .
..
. .
, , .
644 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
CHAPITRE V.
,
DES ECRITURES NATIONALES.
. .
ARTICLE PREMIER.
. , .
DES ECRITURES ANTERIEURES A L EWASION DES FRANCS.
Tout ce qui se rattache à l'ancienne écriture des Gaulois est tellement pro-
~lématique que nous pourrions nous dispenser d'aborder ici cette question.
Cependant il ne sera peut-être pas inutile de faire connaître les conjectures
auxquelles se sont arrêtés les Bénédictins. li Avant que les Romains se fussent
({ emparés des Gaules, disent-ils, les habitants du pays ne mettaient rien par
(cécrit de ce qui concernait leur religion. Seulement ils faisaient usage de l'écri-
PARTIE Ill. - CHAPITRE V. 645
(( ture dans leurs affaires publiques et privées. Mais quelle était cette écritùre,
« quels en étaient les caractères, et quels monuments ~n reste-t-il? Les plus an-
u ciens dont on ait connaissance sont en écriture romaine: tous sont posté-
(( rieurs à la conquête des Gaules par Jules César. L'écriture dont on usait dans
(( la plupart de ces contrées, avant les Romains, était néanmoins aussi diffé- -
({ rente de la leur qu'approchante de celle des Grecs. On a sujet de croire qu'elle
(( ne fut pas tout d'un coup entièrement abolie. D. Mabillon regarde comme
(( le seul monument d~ cette écriture, sur la sincérité duquel on puisse compter,
. (( l'inscription du tombeau de Gordien, messager ou courrier des Gaules, qui
(( souffrit, dit-il, a.u me siècle, le martyre avec toute sa famille. Que l'inscrip-
({ tioI!. du tombeau de Gordien soit sincère , c'est sur quoi les savants ne contes-
({ teront pas apparemment; mais ils pourront révoquer en doute qu'elle 'ait été
Il écrite en caractère gaulois. Ce n'est pas runique monUment où l'on découvre
({ des inscriptions en latin dont les lettres sont partie grecques et partie latines. Il
. Les Bénédictins font observer ensuite qu'au me siècle ce mélange des lettres
grecques et latines ne devait pas' être ordinaire chez les Gaulois. Quand ils
I(
Il dressaient des actes en leur langue, continuent les mêmes auteurs ,ou qu'ils
({érigeaient des monumen ts publics, alo1;s ils employaient les caractères ro-
({ mains. Mais avant la conquête des Gaules par César l'écriture grecque'y
(( était ordinaire. Des peuples entiers de ces vastes contrées ignoraient la langue
({ des Grecs, et ne laissaient pas de se servir de leur écriture. Il Les Bénédictins
pensent donc qu'avant l'invasion de Jules César les Gaulois se servaient exclu-
sivement des caractères grecs; mais que, depuis l'invasion, ils employèrent de
préférence l'alphabet latin, en y mêlant quelquefois un certain nombre de
l~ttres grecques. Si l'on donne le nom de gauloise à l'écriture dont tous les
cal:actères sont de forme grecque, il faut nécessairement désigner par une"au-
tre expression celle qui emploie les lettres latines. Les Bénédictins l'appellent
écriture gallicane; en la nommant gallo-romaine on la définirait peut-être d'une
manière plus exacte; mais ces distinctions ne sont pas d'un grand usa'ge dans la
pratique, à cause de la rareté des monuments antérieurs à l'invasion des Francs.
Bornons-nous seulement à signaler, d'après les Bénédictins, l'emploi fort impropre
du, nom d'dcriture gauloise qui a été appliqué par certains auteurs à des monu-
ments postérieurs au XC siècle.' .
Il est une aUtre écriture dont les caractères sont, jusqu'à un certain point,
étrangers à l'alphabet romain, sinon par leur origine, du moins par leur aspect:
nous voulons parler de l'écriture runique. Elle a été employée surtout dans 1e
Danemarck, la Norwége et la Suède. Quelques auteurs ne doutent pas qu'elle
ne soit de beaucoup antérieure à l'ère chrétienne; mais les Bénédictins décla-
646 ELÉMENTS DE PALEOGRAPHIE. •
rent formellement. qu'ils ne veulent pas se rendre garants des fables qui ont
été débitées sur l'antiquité de l'écriture runique. (( C'est prendre un parti raison-
(( nable, disent-ils, que de faire remonter, avec certains auteurs, l'usage
(( des lettres dans le Nord au IVe siècle,. ou même au temps où ces nations
•
(1 commenc~rent à lier quelque sorte de commerce avec les Romains. Il Ce qu'il
y a de plus positif à cet égard, ce sont deux vers de Venance Fortunat, évêque
de Poitiers, mort vers l'an 609 :
Barbara fraxineis pirigatur runa tabellis ,
Quodque papyrus agit virgula plana valet.
Parmi les monuments véritablement authentiques de cette écriture, le plus
ancien remonte au IXe siècle _: c'est l'histoire d'Hialmar, roi de Biarmlande et de
Thulemarkie, imprimée à Stockholm' en 1699. Voici, au reste, un passage
dans lequel les Bénédictins résument leur opinion sur l'origine et la durée de
l'écriture runique. «( Avant l'introductIon des lettres latines dans le Nord, les
(1 runes étaient également en usage chez les Suédois, les Norwégie-ns, les
« Danois et les Islandais. Sperling les fait cesser totalement au xv e siècle.
(1 L'auteur des Chroniques suédoises, livre premier, raconte, au rapport de
u Wormius, qu'Olaüs Scotkoni?g, roi de Suède , abolit les lettres runiques par
(( une loi: or cè prince mourut en 1018. Notre auteur ne laisse pas de supposer
u que les runes se sont encore maintenues quelque temps chez les particuliers
(( depuis cette ordonnance., Les runes avaient déjà commencé à tomber dans un
« grand discrédit sous Eric le Victorieux, père d'Olaüs Scotkoning .. En Dane-
- Il marck elles ont duré bien davantage. W ormius cite en preuve les Fastes
Il danoises, portant pour date l'an 1328. Mais déjà les runes n'étaient plus d'un
Il usage aussi commun que les caractères latins. Les.premières ne furent pros-
« cri tes par aucun décret chez les Danois: insensiblement ils s'accoutumèrent
'J aux lettres latines, iJ?trodui tes avec la religion dans le Nord. Elles ne furent
u portées en Islande qu'au XIVe siècle, sous Waldemar IV. Il Ori ne peut guère
douter que l'alphabet runique ne soit dérivé de l'alphabet romain; mais quoi-
que la conformité de certaines lettres soit frappante, l'écriture qffre dans son
ensemble un aspect tout différent, parce que les lignes courbes y sont très-
rarement employées: cette circonstance s'explique par le texte de Fortunat,
duquel il résulte que dans le principe les lettres runiques étaient formées
avec de petits morceaux de bois (virgula plana) diversement combinés. A mesure
que remploi de ces lettres devint plus ordinaire, leur forme a dû se modifier:
a ussi, dans l'alphabet donné par les Bénédictins (tome l, Planche XI V) , chaque
-lettre peut être représentée, terme moyen, par vingt-cinq caractères différents.
Mais comme cet alphabet se compose des mêmes voyelles et des mêmes con-
PARTIE III. - CHAPITRE V.. 647
sonnes que l'alphabet latin, on est suffisamment autorisé à croire que l'écriture
runique n'a pas d'autre origine que celle des autres peuples de l'Europe. Les
Bénédictins n'élèvent pas le moindre doute à cet égard: ils font remarquer
seulement qu'un petit nombre de caractères peuvent avoir été empruntés à
l'alphabet grec. .
Le mélange d~s caractères grecs et l~tins 'existe aussi dans l'alphabet dont
l'invention est attribuée à Ulphila, évêque des Goths établis en Mésie. L'é- (1
«( des cÇlractères parallèles dans récriture saxonne pour exprimer des sons
«( également contraires à la pronon~iation latine. C'est de l'écriture ulphilane
(( que ron doit entendre ce que dit Allatius de certains caractères gothiques qui
(( paraissent à l'œil plutôt des capitales grecques et latines, et qui néanmoins
(1 ne sont point grecs. Cette écriture gothique, à face gréco~latiile, e~t celle
(( sont encore partagés. Selon,les uns, les lettres en sont pour la plupart plus
(1 semblable~ aux phéniciennes que les grecques ordinaires : selon les autres,
(1 elles sqnt'plutôt franciques que gothiques. La vérité est qu'elles sont sem-
(( blables à celles de l'alphabet d'Ulphila, évêqu~ arien, qui vivait du temps des
(1 empereurs Valentinien et Valens, c'est-à-dire vers l'an 370. Que ce caractère
(( soit plutôt francique que gothique, c'est une imagination singulière déjà
«( réfutée. Basnage, a.u Ille tome de ses Annales ecclésiastiques, .prétend prouver
(l que les Goths avaient une écriture propre plus ancienne, parce qu'en 320
(( ils envoyèrent leur évêque ilU grand concile de Nicée. La conclusion n'est ni
(( évidente, ni nécessaire; mais il paraît ce~tain que le runique, qu'on appelle .
(1 aussi gothique, pouvait être en usage chez ces peuples. Il Si les savants ne
sont pas d'accord sur l'origine des caractères employés. . dans le Livre d'argent,
ils reconnaissent tous du moins que les Goths, devenus maîtres de l'Italie,
Les Bénédictins disent, dans un autre pas-
,1 correspondent à peu près, soit pour la valeur
sage (tome l, page 706), que ces lettres spé- soit pour la forme, l'une au Q des Latins? l'autre
ciales sont au nombre de deux seulement: elles au 0 ou au fI> des Grecs.
, . ,
648 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
cessèrent d'avoir un alphabet particulier pour emprunter celui des Romains.
« Cette écriture italo-gothique, disent les Bénédictins, n'admet point d'é\.Utres
« caractères que ceux qui étaient en usage chez les Latins, depuis l'an 476
(( jusqu'en 568, époque de l'établissement et de la ruine de la, monarchie des
« Goths en Italie. Que ces barbares se soient servis des caractères romains aux
« Vc et VIe siècles, les médailles de leurs rois Théodoric, Athalaric, Théodahat,
(( Baduela, Vitigès et Teïas, ne permettent pas d'en douter. Il est plus que
« probable que les Goths ne se contentèrent pas d'adopter les caractères majus-
(( cules romains; les minuscules et les cursifs leur étaient encore plus néces.:.
(( saires dans l'usage ordinaire et journalier; mais il ne nous est resté aucun
(( monument des Goths en ces caractèrès latins. Il Cependant, si l'on en croyait
une foule d'auteurs, .rien ne serait si commun que l'écriture gothique. En effet,
on a donné ce 'nom à toutes ~esécritures qui ont paru difficiles à déchiffrer.
Voici un passage dans lequel les auteurs du 'Nouveau Traité de Diplomatique
ont relevé quelques-unes de ces méprises. (( L'opinion vulgaire, dit M. Maffei,
({ fait appeler gothiques les lettres écrites sous les statues des apôtres, à la -
({ rotonde de Ravenne. Ce, sont néanmoins de belles m,ajuscules romaines.
({ Misson, dans son voyage d'Italie, rabaisse l'âge d'un Virgile du Vatican, auquel
({ on donne plus de mille ans, sous prétexte que les caractères ont quelque
({ rapport avec le gothique moderne. Par une semblable, méprise, le célèbre
({ M. Fontanini, d'après D. Mabillon, appelle demi-gothiques les écritures capi-
({ tales employées sur les sceaux et dans les titres des manuscrits mérovingiens.
({ On ne comprend point comment le savant italien a pu qualifier gothique
({ l'écriture de la charte de Pleine sécurité, et de celle que Mabillon a publiée
« d'après Lambecius. Dans l'une ,et l'autre pièce, le caractère cursif romain
« se montre avec toute sa hardiesse et sa fierté. Oserions-nous le dire? D. Ma-
({ billon lui-même ne trouve nulle différence entre les deux modèles d'écriture,
« antique qu'il a fait graver dans son Supplément (page Il). Le premier, cepen-
( dant, est en caractère romano-gallican; le second, en mérovingien. La dissem-
({ blance de ces deux écritures est palpable. La lombardiqùe n'a pas causé
({ moins d'embarras aux savants ..... Parce que les. papes s'en servai~nt dans,
« leurs bulles, le nom de romaine lui fut quelquefois donné au XIe siècle.
« Le P. Germon voyait l'écriture lombardique dans la fameuse charte de Pleine
ARTICLE II ..
, , .
DES "CRITUIIES POSTEIlIEUIIES A 1" INVASION DES t'RANCS.
Nous avons déjà dit, dans un des chapitres précédents, que les Bénédictins
rattachaient à l'écriture romaine toutes celles qui ont été employées depuis
l'invasion des Barbares en France, en Italie, en Espagne, en Allemagne et en
Angleterre .. Cette opinion a trouvé autrefois quelque!' contradicteurs; mais
aujourd'hui elle est généralement admise, et par conséquent il serait inutile
d'établir, par de longs raisonnements, un principe qui a toute l'autorité d'un
axiome. Puisque les écritures nationales ne sont que des variétes de l'écriture
romaine, on peut en conclure qu'en apprenant à déchiffrer nos diplômes et nos
manuscrits, on apprend aussi à résoudre les difftcultés que peuvept présenter
les monuments écrits par les autres peuples de l'Europe. En effet, les copistes
français imitaient le même modèle que les copistes d'Italie, d'Espagne, d'Alle-
magne ou' d'Angleterre, et ces différentes iniitations ne peuvent manquer
d'avoir entre ell~s des rapports aussi nombreux que faciles à saisir. Cette analo~
. gie est tellement incontestable qu'on ne peut -pas toujours reconnaître dans
82
650 ÉLÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
quel pays un manuscrit a été copié; il est même vrai de dire, en thèse générale,
. que l'écriture majuscule est complétement identique chez les différents peuples
de l'Europe. Quant à la minuscule et à la cursive, elles présentent souvent des
différences qui varient selon les pays, mais qui ne sont pas toujours également
. sensibles: on verra d'ailleurs que l'écriture carlovingienne a été souvent em-
ployée concur:emment avec les autres écritures nationales; en sorte qu'un
grand n.9mbre de manuscrits italiens du IX et du xe siècle présentent le même
C
aspect que des manuscrits copiés en France; ou, s'ils en diffèrent, c'est par des
nuances qu'un œil exercé est seul capable de saisi~. Nous n' avon~ pas la prétention
de résoudre -ces difficultés, mais il ne sera peut-être pas inutile d'indiquer les
caractères les plus saillants qui peuvent servir à distinguer les écritures d'Ita-
lie, d'Espagne, d'Angleterre et d'Allemagne.
,
-
~ r. DE L'ECRITURE LO~IBARD1QCE.
Les ti~res des manuscrits lombardiques sont souvent écrits en lettres capi-
tales formées par des compartiments de différentes couleurs qui présentent
l'aspect d'une marqueterie. Quoique ces ornements aient été employés par
cl' autres nations, l'Italie eh a fait plus particulièrement usage; mais pour appré-
cier sûrement un manuscrit, il ne faut pas s'en rapporter exclusiyement aux
caractères que présentent les ornements ou l'écriture des titres. On peut
supposer que des Italiens ont été souv~nt employés pour exécuter ces sortes
de détails sur un manuscrit copié en France; d'un autre côté, des calligraphes
français ont pu s'attacher à reproduire les ornements les plus rèmarquables
d'un manuscrit italien. L'écriture du texte Journit donc des règles d'appré-
ciation beaucoup plus certaines. On trouvera, dans le fac-simile n° 4 de la
planche l, deux alphabets et quelques liaisons de lettres qui ont été gravés
d'après des manuscrits lombardlqqes du IXe et du xe siècle 1. Un manuscrit du
1 Ce sont les manuscrits 771 du Supplément dans les observations join tesà la première planche,
latin, 7530 de l'Ancien fonds latin, 738 et 12 du quelles sont les portions du fac-simile qui appar-
Fonds Saint-Germain latin. Nous avons. indiqué, tiennent à chacun de ces manuscrits.
--
-
PARTIE III.....,...CHAPITRE V. 651
Fonds Saint-Germain des Prés, coté 12 et 13, a fourni le second alphabet et
les liaisons de lettres qui s'y rattachent.-Les deux a du manuscrit 12 sont'
ouverts par le haut, e~ leurs extrémités supérieuTes se recourbent, l'une à
gauche, l'autre à droite. Le'second a surtout semble composé d'un i,et d'un c
dont les deux crochets arrivent presque à se confondre: cette courbure de la
seconde moitié de l'a est en géné'ral très - caractérisée dans la minuscule,
lombardique. Cependant elle n'existe pas dans l'a tiré du manuscrit 738-, dont
les deux extrémités supérieures se brise'nt vers la gauche; mais les deux autres
manuscrits ont fourni des a formés par la réunion de deux c, et l'intervalle
qui sépare ordinairement les crochets du second c disparaît entièrement dans
la liaison des lettres at. On serait d'abord tenté de lire ait au lieu de al, parce
que le côté gauche de la barre du t se recourbe et se prolonge de manière à former
un jambage: c'est là un des signes auxquels on peut reconnaître la minuscule
lombardique. -.- Le b de la syllabe bon s'unit par un "trait accessoire à la lettre
suivante: on doit se rappeler que la cursive carlovingienne employait souvent
la même liaison, mais on ne la trouverait pas dans la minuscule; on peut donc
considérer ce signe comme particulier à la mirùiscule lombardiqué, mais on
ne le rencontre pas toujours; en 'effet, l,e manuscrif 771 n'en fou~'nit pas
d'exemple.-Le premier alphabet renferme, un c ordinaire et'un autre qui est
à double panse; dans le s~cond alphabet, le haut de la panse du c est sur-
monté d'une espèce de bouton, et le crochet supérieur se lie avec le t et 1'0
(voyez cta, co) : ces' différents signes sont encore à remarquer. -Dans le pre-
mIer alphabet, tous les e sont à d.ouble panse; dans le second ils ont la forme
minuscule, mais leur élévation est remarquable, et lorsqu'ils terminent un
mot, leur barre se prolonge fort loin. (Voyez l'e à cédille et l'abréviation du
mot est.) - L'e à d.ouble panse reparaît daus la syllabe ex, mais la minuscule de
France employait souvent la même forme d'e lorsque cette lettre était suivie
d'un x. L'abréviation du mot est est indiquée par le trait qui surmonte l'e et
par les deux points qui se trouvent au-dessous de la lettre: l'e placé entre
deux points sufIisait dans les anciens manuscrits pour exprinler le mot est;
mais on n'y. ajoutait pas comme ici un signe abréviatif, et la position des deux
points était différènte. Le manuscrit 738 a fourni le mot etiam, qui se termine
par un a de forme minuscule dont la panse se prolonge au-dessous de la ligne.
Daus la portion du fac-simile empruntée au manuscrit 771, on remarquera
la syllabe ec qui renferme un c à panse brisée 'par le bas, du genre de ceux
que l'on a rencontrés dans l'anciem1e' cursive. Cette forme primitive du c a été
conservée fort tard dans l'écriture lombardique. Il en est de même de certaines
liaisons qui unissent la lettre i à l'un des traits de la lettre précédente:ri du
82.
652 ÉLÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
mot erit est formé par le prolongement du crochet de l'r; dans la syllabe fi
(6 e ligne), il se rattache au crochet de If; dans la syllabe 9i (7eligne), à la
saillie du 9; enfin l<:t dixième ligne présente un double exemple d'une liaison
analogue dans les syllabes li. Celle de ces syllabes qui a été empruntée au
manuscrit 12 renferme un i. terminé par un bouton qui dorme à la lettre 1
l'aspect d'un b : le haut du premier jambage de l'm et de l'n du même
manuscrit se termine aussi par une espèce de bouton ou de rondeur qui
n'existe p"as, en général, dans la minuscule lombardique postérieure au IX C
l li existe à la Bibliothèque du Roi une hulle pour les 0 longs. et 1'0 pour les 0 brefs; mais.
dans laquelle ce caractère est employé aussi pour en examinant la pièce, on est obligé de recon-
la leUre o. Comme on trouve d'ailleurs dans cette naître, ou que l'écrivain se servait de ces deux
bulle des 0 d'une forme ordinaire, on serait ten- caractères sans y attacher de valeur distincte,
té de croire d'abord que 1'(V devait être employé ou qu'il igilorait les règles de la quantité.
PARTIE III. -CHAPITRE V. ,
655
formé par le rond qui existe au-dessus des branches de la croix et par le pro-
longem(mt dU'çôté droit de ce rond: ce pro.Iongement indiquerait' assez irrégu-
lièrement la tête d'un d oncial qui, au lieu de se diriger vers la gauche, se
recourberait vers la droite. On pourrait encore trouver la haste d'un d cursif
ou minuscule dans le grand trait vertical, mais la panse de ce d ne serait pas
représentée très-régulièrement par la boucle qui se rattache au bas du grand
trait vertical. Peut-être vaut-il mieux voir la panse d'un D capital dans la
portion du rond qui se trouve à droite du trait vertical: dans ce cas, la partie
du trait vertical comprise entre les dèux extrémités de cette courbe servirait
naturellement de haste. De quelque manière que l'on veuille lire les trois
lettres dat, il reste encore une difficulté à résoudre. Le trait courbe placé au-
dessus de la barre du t est-il un signe abréviatif qui tient lieu de ru et de l'm,
ou bien représente-t-il un U capital? Cette seconde hypothèse paraîtrait devoir
être préférée, parce que la ligne qui vient se ter1miner au-dessus de cet U indi-
querait la suppression de l'm, tandis que dans l~.cas contraire ~lle serait entiè-
rement inutile. Les différents traits qui ont été indiqués comme pouvant
former un d capital, oncial ou minuscule, composent d'ailleurs une invocation
monogrammatique. En supposant qu'ils ne' servissent qu'à ce dernier usage, il
serait facile de trouver dans lés autres lignes de quoi former les lettres Act, qui
exprimeraient le mot actum, avec l'abréviation placée au-dessus du t; mais cette
interprétation serait contraire au style adopté généralementpour la seconde date
des bulles. On peut d'ailleurs s'expliquer l'irrégularité des caractères qui repré-
se:Qtent le mot datum, en supposant, comme cela est prohable, que les écrivains
imitaientfortinexactement urteliaisol1de lettres qui avait été employée autre-
fois pour exprimer le premier mot de la date dans les anciens actes romains, et
dont les formes avaient subi, de siècle en siècle, de nombreuses altérations.
L'écriture lombardique, soit minuscule,
, ,
soit cursive, 'n'est pas la seule qui
a it été employée en Italie. Nous avons actuellement sous les yeux, disent les
(1
"
, , ,
656 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
dans les bulles des papes, dès le milieu du XIIe siède. Qua~t à la minuscule·
lombardique, elle s'est soutenue un peu plus longtemps dans les manuscrits.
(( D. Mabillon, disent les Bénédictins, qui dans sa Diplomatique avait borné
« la durée de l'écriture lombarde au XIIe siècle, a prouvé depuis (Mus. Ital. part. l,
(( p. 116), par deux manuscrits, qu'elle a été en usage jusque vers l'an 1227.
(( Dans son voyage d'Italie, il vit ces manuscrits dans la bibliothèque de l'abbaye
((de Cave. li Après avoir employé jusqu'au commencement du XIIIe siècle, tantôt
l'écriture française, tantôt la lombardique, les Italiens adoptèrent les caractères
gothiques comme tous les autres peuples de l'Europe. Mais au commencement du
XV C siècle, on vit paraître en Italie l'écriture de la renaissance, qui régna et
dans les inscriptions et dans les manuscrits 1. Toutefois, la cour de Rome ne
céda pas entièrement à l'impulsion générale: l'écriture de la renaissance ne
fut employée que dans les brefs et dans les bulles consistoriales, tandis qu'on
affecta d'employer la cursive gothique pour la transcription des autres bull~s .
.{( La cour Romaine, toujours attachée à ses usages, disent les Bénédictins, ne ~
(( conserve peut-être ce caractère barbare, accompagné d'ornements bizarres
«( et singuliers, que pour rendre plus difftcile la contrefaction de ses bulles. ))
Cette écriture, connue sous le nom d'écriture de la Daterie, est sans contredit'
.une de celles dont le déchiffrement présente les plus gran~es diffLCultés.
Quoique les Bénédictins aient donné, dans leur premier volume, un alph~
bet tiré des monnaies espagnoles antérieures et contemporaines à la domina-
tion des Romains, nous avons cru pouvoir nous dispenser de rendre compte
d'un travail dans lequel les auteurs avouent eux-mêmes qu'il y a beaucoup de
choses hasardées et données à la conjecture. A l'exception de la lettre q, qui est
empruntée aux Romains, les caractères de cet alphabet ont la valeur et presquè .,
toujours la forme des divers éléments de l'alphabet grec. A mesure que la
domination romaine s'affermit dans la Péninsuie, l'emploi des lettres grecques
La minuscule renouvelée que l'on rencontre
1 employa d'abord dans ses éditions; mais, en
dans les manuscrits' italiens du xv· siècle pré- 1476, il publia une 9ible en lettres gothiques,
sente l'aspect du caractère italique de nos im- et s'applaudit beaucoup d'avoir fait cet emprunt
primés. Toutefois, les premières éditions qui pa- aux imprimeurs d'Allemagne. C'est ainsi que,
rurent en Italie n'étaient point en lettres itali- par un retour fort singulier, récriture gothique,
ques, mais en cal;actères semblables .à ceux que après avoir été bannie des manuscrits italiens,
l'on emploie aujourd'hui dans le corps d'un livre, reprit un instant faveur dans la typographie.
et que les imprimeurs n0!llIllent bas de casse. Quant aux caractères italiques, ils furent em-
C'est ce dernier caractère que le célèbre Janson, ployés, au moins à partir de 150 l , dans les édi-
imprimeur français, fixé à Venise ~u xv· siècle, tions in-octavo publiées p'!r Alde·Manuce.
PARTIE III. - CHAPITRE V. 657
devint moins fréquent; et l'écriture romaine y était seule employée au mo..:
ment de l'invasion des Wisigoths. ({ Les Goths occidentaux ou Wisigoths établi-
(( rent à Toulouse le siège de leur empire au ve siècle; disent les Bénédictins,et
(( poussèrent leurs conquêtes jusqu'~n Espagne, où ils régnèrent jusqu:à l'inva-
(( sion des Sarrasins ou Mahométans en 712. Les Wisigoths portèrent, dit-
({ ori, en Espagne une écriture gothique approchant de celle d'Ulphila, évêque
(( des Goths au IVe siècle. On suppose inême qu'ils firent usage de leurs
(i caractères rU,niques, et qu'ils ne furet:It abolis qu'en 1086 par Alphonse
a de Castille. Ecartons la confusiori qui résulte de toutes ces opinions. Les
a modèles représentés par' divers auteurs prouvent 'què ·les Goths d'Espagne
« n'admirent, ni dans leurs inscriptions, ni dans leùrs manuscrits, ni' dans
(( trouve plus encore, soit en France, soit en Italie. Il en sera' de même des
~ lettres non barbares, mais latines, d'une figure que l'on pourrait appeler
«barbare. Elles ne sont conformes en rien aux runes ni aux gréco-latines d'UI-
({ phila. Si donc l'on s'eri rapporte aux monuments antiques, et surtout aux
(( manuscrits et aux plus anciennes chartes d'Espagne, on convie~dra que l'écri-
(( ture :wisigothique ressemble à la romaine, à l'exception du goût et de quelques
« traits nationaux. Les auteurs l'appellent gothique ancienne, gothique d'Es-
(~pourtant les rois. Il L'opinion de dOl) Nassarre paraît probable sans doute,
mais nous ignorons si eHe s'appuie. sur des monuments originaux. Les chartes
espagnoles du xe siècle ne renferment que des caractères latins, et la Biblio-
. thèque universelle de la Paléographie espagnole ne fournit pas de. modèle
d'écriture diplomatique qui remonte à l'un des deux siècles précédents. On a
publié au contraire quelques diplômes du vncsiècle , et cette circonstapce sem-
83
, - ,
658 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
blerait prouver que s'il n'en existe pas aujourd'hui du VIlle et du IXe , c'est que,
pendant cet intervalle, les troubles de la gtierre avaient ~ peu près interrompu
toute espèçe de conventions écrites. Quoi qu'il en soit, il est constant qu'au xe siè-
cle les éaractères romains étaiept employés dans les diplômes sans mélange de
caractères arabes. Il ne paraît pas non plus qu'on ait jamais cessé de faire usage
des lettres latÎnes dans les manuscrits. On peut citer en preuve le missel de
l'église de Tolède, que les Bénédictins j:ugent du VIlle siècle, et dont ils ont
fait graver un échantillon. (IOn connaît, disent-ils, des manuscrits du lXe siè-
(( cle dont l'écriture minuscule est mêlée de lettres cursives semblables à celles
(( des Mérovingiens et des Lombards. Tel est.le manuscrit de l'église de Cordoue
(( dont on a -des modèles dans Aldrette et dans la Diplomatique de D. Mabillon.
(1 L'écriture en est nette et aisée comme les -autres écritures du même temps.
« Or, on voit par ces manuscrits et par d'autres monuments que l'écriture wisi-
(( des oiseaux, des poissons, des serpents, des fleurs, des fleurons, des feuil-
(( lages.)) Quant à l'écriture capitale proprement dite, on y rencontre assez
fréquemment des E dont la haste dépasse par le haut et par le bas les -deux
barres extrêmes. Souvent aussi la haste de l'R et du P excède le haut de la
panse. QuelquefoIs le second jambage de l'M et de l'N est de moitié plus court
•
que le premier, et l~ panse 4u D, après s'être arrondie par le bas, se dirige
obliquement vers le haut de la haste pour former un angle aigu à peu près
semblable à celui qui existerait dans le haut d'un A- capital dont le premier
montant serait vertical et le second oblique.
?
Le fac-simile n° de la première planche est extrait d'un manuscrit en minus-
cule wisigothique du lXe siècle. Le premier a est ouvert par le haut, et ne
diffère de ru que par l'inclinaison et la finesse de ses extremités supérieures: cet
a est, à vrai dire, le seul qui serve dans le corps du manuscrit. Le second, qui
est de forme capitale, mais sans traverse, est tiré de la fin d'une ligne: l'écri-
vain l'aura sans doute -employé parce qu'il manquait d'espace. Nous ne pensons
pas que ~'a minuscule proprement -dit (a) ait ~téemployé dans le corps même
•
,
PARTIE . IlL~ CHAPITRE V, 659
des manuscrits wisigothiques. On le rencontre quelquefois dans h~s titrés des'
chapitres, ou au commencement d'up. mot; mais alors il figure plutôt ou comme
lettre onciale ou comme grande lettre. - L' abrévIation de 'la syllabe bus se com-
pose d'un b et d'une s; la syllabe dus (quatrième ligne) est àussi représèntée par
les lettres ds, e.t dans la ligne suivante les lettres ei, suivies d'une' s, servent à .
exprimer le mot ejus. Il paraît en effet qu'avant "le XIIe siècle, le signe 9 n'était
employé dans récriture wisigothique qu'au commencement des mots, et pour
représenter les syllabes com et con. C'est ~ne observation que nous empruntons
à l'ouvrage du·P. André Merino sur les écritùres espagnoles. On doit voir aussi
que le haut des hastes du b, du d, et de ri dans lé mot ejus, est tranché par Un
trait fin : cette manière ·de terminer les hastes montantes était surtout eri usage
dans la minuscule diplomatiqu~. -La forme de l'e, dans les syllabes' en, e~ et
es, doit être remarquée: cet e, qui tient à la fois de l'onciale el de la cursive,
n'excluait .pas remploi de l'e minuscule proprement dit; mais il se rencontre .
. fréquemment dans la minuscule wisigothique., et, bien qu'il présente quelques
rapports avec certains e lombardiques, il est facile de le· distinguer à la finesse
et à l'exiguïté de son croissant supérieur 1. Si l'on compare la. syllabe ec avec la
syllabe fex, qui se trouve à la ligne suivante, on reconnaîtra que les liaisons des
lettres cc et ex diffèrent par le trait fin qui représente la partie inférieure d'une
des traverses de l'x.-Le 9 de forme onciale n'a cessé d'être employé dàns la
minuscule des manuscrits wisigothiques qu'au moment où l'écriture française
a été adoptée en Espagne. -L'i allongé peut aussi fournir un moyen d'appré-
ciation en ce sens qu'il est fréquemment employé comme lettre initiale, et
qu'il ne dépasse point le bas de la ligne. -L'abréviation du mot kalcndarlzm
renferme un k qui présente l'aspect d'une h ~ panse brisée par le bas. Cette lettre
ressemble aussi quelquefois à une R capitale dont là haste se prolong'erait au-
dessus.de la panse, et descendrait plus bas que la queue: cés deux formes,
qui ont, comme on le voit, dé l'analogie entre elles, peuvent servir à caractériser
la tninuscule wisigothique.- Indépenda~ment de l'm qûi est représentée ici,
'on trouve, quoique rarement, une autre m qui présente l'aspect d'un 8 couché
1 La forme des deux e des syllabes en et ec suf- • bure supérieure. Au lieu de la virgule, un petit
fira pour faire comprendre la remarque suivante, " c semblait quelquefois naître de l'extrémité su-
que nous empruntons au Nouveau Traité de Di- " périeure d'un plus grand, après avoir formé une.
plomatique .• Les e d'Espagne, au vue siècle, ne
• se liaient qu'avec le caractère suivant, et seu-
"boucle . ou un nœud presque insensible. Mais .
• l'usage le plus commun était que l'e en forme de .
« lement par la traveI;se du milieu. Vers le xe, les « C fût traversé par un trait, soit oblique de haut
• Espagnols avaient des figures plus extraordi- ften bas, soit horizontal, servant souvent à lier
• naires. On dirait des c surmontés d'uné virgule " cette lettre, non-seulement avec ~es suivantes,
• un peu au-dessus, ou même au bout de la cour- " mais encore avec celles qui la précédaient. •
83.
660,
,.
ELEMENTS DE
.
PALEOGRAPHIE.
dont le second cercle serait à moitié tronqué: en d'autres termes, cette lettre
, ressemble, mais avec des formes pl us arro~dies, à l'a qui est placé au commen-
cement de la première ligne de l'alphabet lombardique l • - La forme de
l'abréviation de la syllabe nunc est extraordinaire: quoique nous ne rayons pas
rencontrée dans l~s autres, écritures nationales, nous .n'affirmerions pas qu'eHe
y était inconnue. - Le point renfermé dans le second 0 et le trait qui
surmonte cette lettre forment un point d'exclamation : ce signe ü' est point
particulier à l'écriture wisigothique. -La première abréviation de la syllabe
per est tout à fait régulière; mais la seconde semblerait devoir se traduire
par pro: toutefois ces deux signes sont employés indistinctement pour dési-
gner la syllabe pero Le P. André Merino les a également fait graver dans
son ouvrage, en avertissant qu'ils signifient per ou prœ; d'un autre côté,
il n'indiqùe aucune abréviation pour la syllabe pro, ou du moins il se borne
à représenter le mot propter tel qù'il est figuré ici: il semble donc probable
que la minuscul~ wisigothique n'avait pas de signe qui correspondît spécia-
lement à la sylla~e pro. - Il résulte de plusieurs exemples reproduits
dans le même ouvrage que les deux abrévjations que l'on trouve ici pour les
syllabes que et qui étaient généralement employées avec la même forme et la
même valeur dans la minuscule wisigothique. -En ce qui concerne l'r e,t l's, '
nous ferons seulement observer: lOque l'r à cr9chet brisé était beaucoup plus
fréquemment employée que l'r minuscule proprement dite; 2 que le bas de l's 0
1 L'emploi de ces a inclinés. n'exclut pas ce- est représenté au commencement de l'alphabet
lui des a en forme d'Il, semblables à celui qui n° 5 de la ,première planche.
, . ,
662 ELEMENTS 'DE PALEO.GRAPHIE.
t se rapprochent de la forme du d de la cursive gothique tel qu'il est figuré
dàns le· cinquième mot du fac-simile n° 4 de la planche XVII.
Indép·endamment des formes de lettres qui peuvent faire reconnaître l'écri-
ture wisigothique, le texte lui-même fournit presque toujours des indices qui
ne doivent pas être négligés. Les Bénédictins font remarquer àvec raison que
les fautes d' orthograp~le et de grammaire sont très-fréquentes dans les actes
ou dans les manuscrits apparteIlant à l'Espagne ou à celles de nos provinces
méridionales
,
qui ont été occupées par les· Wisigoths. Il est d'ailleurs impor~
tant de faire observer que ces incorrections diffèrent souvent de celles que ron
peut rencontrer dans les textes du nord de la France, et qu'un grand nombre
de mots" latins subissent des altérations qui se rattachent exclusivement à la
langue vulgaire du midi ou à celle de l'Espagne. Un des exemples les plus
frappants que l'on puisse citer consiste dans la substitution fréquente du b au
v : ainsi l'on trouvera orabit, dedicabimus, sibe, salbator, etc., pour oravit, dedi-
cavimus, sive, salvator, etc. Dans un diplôme de l'an 1064, le mot vocitant est
écrit avec un c à cédille. Le P. André Merino fait "remarquer l'emploi de ce
caractère, dont il fixe l'introduction dans l'alphabet espagnol vers les pre-
mières années du XIe siècle. Le même auteur signale,· sans l'expliquer, l'emploi
du * au lieu de l'x dans le mot juxta;, ce caractère correspondait-il à une
"prononciation particulière, ou bien faut - il Y voir une altéra.tion de la forme·
'de l'x? c'est ce qu'il est difficile de décider d'après un exemple isolé; cepen-
avec un *,
dant, comme le diplôme ~e 931, dans lequelle,mot juxta est écrit deux fois
renferme le mot Christo écrit àvec un x de forme ordinaire, il
semble plus probable que le * désignait une consonne dont la valeur n'était
point exactement la même que celle de J'x,
Au commencement du XIIe siècle, un changement subit se manifesta dans
l'écriture wisigothique. u Le cardinal Reinier, légat "du saint-siége en Espagne,
"tint un concile dans la ville de Léon, où il fut entre autres choses ordonné
Il que dans les écrits l'on cesserait de faire usage des caractères gothiques,
u et qu'on y emploierait désormais les mêmes caractères dont On se servait en
« puis le décret de 'son abolition. Dom Joseph Perez, moine bénédictin et pro-
Il pano-gothique avèc le XIIe siècle. L'abolition de cette écriture es~ plus tar-
Il dive; elle était encore en usage après le XIIIe, et peut - être même après le
« Xye siècle .. On peut s'en convaincre en parcourant les J1lodèles donnés par
(1 Dom Christoval Rodriguez . dans la Bibliothèque universelle de la polygra-
Il phie d'Espagne. Il Le P. André Merino, $a'ns s'expliquer positivement sur
elle était encore employée à la fin du xve siècle; mais ses traits étaient
moins a~guleux qu'en France, et se ressentaient déjà de la réfo~me intro-
duite par les Italiens.
(( par S. Grégoire le Grand pour étendre le royaunie de J.-C., n'y aient apporté
« les caractères romains avec la lumière de l'évangile? En vain George Hickes
« donne-t-il une autre origine à l'écriture saxonne; en vain en fait-il remonter
(( l'antiquité à des temps inconnus, son système n'est fondé que sur l'autorité
u de Hunibalde, écrivain fabuleux; dont le seul Tritème a vu le manusCrit .. :
(( On se tromperait si l'on croyait que l'écriture saxonne a été propre aux An-
(( glo-Saxons. Elle a eu cours en Irlande 1 et en Franèe. Les Bénédictins ariglo-
Il saxons la répandirent en Allemagne et en Danemarck, lorsqu'ils y annon-
• crits en écriture saxonne ou commune ne lais- ~ minassent vers la fin du Xl" siècle, dès le com-
« sèrent pas d'accueillir quelquefois assez favora- • mencement du suivant la cursive ne donna
• blement le d droit, et même jusqu'à lui donner CIpresque plus entrée qu'à son rival, ou du moins,
• la préférence. A compter du milieu du XIe siècle • n'accorda pas au d droit d'y figurer également. D
• jusqu'au milieu du suivant, les deux d se trou- (NOlLV. Tr. de Dipl. t. II, p. 670, note 2.)
a vèrent plus ou moins souvent mêlés ou confon- 2 « Le 9 saxon, disent les Bénédictins, a des
• dus. Mais, depuis la seconde époque, le premier « rapports si marqués avec le r grec, qu'il paraÎ-
• se répandit sans aucun
, obstacle dans les chartes • trait plus simple de ne pas chercher ailleurs son
• d'Angleterre et d'Ecosse. Il en faut pourtant • origine immédiate, si elle ne se présentait
«excepter celles où l'on se servait des lettres de «d'elle-même dans le cursif romain. La traverse
• forme presque carrée. Là les d droits se main- • du r, un peu prolongée vers la gauche. avec une
. .
PARTIE III. - CHAPITRE V. 667
peu varié. « La marque de la plus haute antiquité saxonne, disent les Béné-
({ dictins, est que les 9 soient parfaitement où presque entièrement fermés par
({ le bas ou par leur queue recourbée. Il en est peu dont le montant vienne à
({ être touché par la courbure de la queue, depuis le commencement du IX C
(( siècle. Les 9 les plus communs, postérieurs à sa fin, ont la queue tournée à
(( l'ordinaire vers la gauche, mais rabattue en courbe par dessous. Il On voit que
dans notre modèle la queue du 9 se rècourbe par-le haut et non par le bas.
Dans l'écriture mixte, le 9 oncial est quelquefois employé au lieu du 9 saxon.
(Voyez la seconde lettre de la septième ligne. ) Dans la liaison des lettres gn,
la traverse du 9 disparaît en partie, et n'est indiquée que par le prolonge-
ment de l'extrémité superieure du premier jambage d.e l'no Les lettres git
sont liées d'une manière bizarre- : le haut de la queue du 9 se lie avec l'extré-
mité supérieure de ri; le jambage suivant forme la haste du t, dont la barre
se dirige obliquement de gauche à droite; le trait courbe qui se rattache à
l'extrémité de cette barre et qui se termine au-dessus du 9 représente Iii. tra-
verse de cette lettre. - La forme de rh n'a rien de particulier; dans la syllabe
ha le bas de la panse s'unit à un a en forme d'",. - Le second i, qui est -de
forme allongée, s'employ~it au commencement des mots; la haste du t de la
finale it est conjointe avec ri, dopt l'extrémité supérieure est en contact avec
la barre : cette barre se trouve' tout entière à la droite de la haste, comme
dans les syllabes avit et gît (première et septième lignes). - Lorsque la lettre
1 était au commencement d'un mot, sa barre se prolongeait quelquefois au-
dessous des lettres voisines. (Voyez la seconde 1 de la dixième ligne.) Dans la
syllabe li le haut de ri semble compléter la panse d'un b; mais, en se repor-
tant à la seconde ligne, ori verra que le haut de la panse du b doit être en
contact avec la haste. - La première m est celle qui se rencontre ordinaire-
ment dans le corps du texte; la seconde est plutôt employée comme grande
lettre; la troisième se trouve dans un titre : sa forme est fort extraordinaire,
mais il est facile d'y reconnaître une m onciale aplatie et allongée outre
mesure de chaque côté. Dans la syllabe mo le troisième jambâge de l'm se
prolonge pour former un 0 souscrit. - L'n minuscule et l'N capitale sont em-
ployées l'une et l'autre dans le corps des mots, mais la première se rencontre
plus souvent. La syllabe ni est exprimée deux fois par une n et un i souscrit
«queue convexe vers la droite, donne précisé- • Or, qui ne sait que les courbures et les rondeurs
• ment le 9 saxon. A peine est-il différent du 9 "sont les apanages ordinaires de toute écriture
"romain tel qu'on le trouve dans les procédures • courante? Puis donc qu'on a d'anciens 9, du
"juridiques et les manuscrits, non-seulement des « moins de l'an 44u, pourquoi ne tirerait-on pas
a v' et VI" siècles, mais encore des deux suivants. " de la plus ancienne cursive le 9 saxon?»
84.
/ / /
(1 manuscrits. Il Les mêmes auteurs font remarquer que la cursive des Anglo-
Saxons est en général beaucoup moins compliquée que la nôtre. Ce fait suffit
pour expliquer les formes roides et compassées de leur écriture mixte: on ne
devra pas s'étonner non plus que cette cursive distincte se soit promptement
transformée en minuscule diplomatique. Ce qui la distingue principalement,
c'est l'emploi fréquent du d arrondi ou de forme onciale, et l'exclusion cons-
tante du c à double panse. Elle se sert aussi très-fréquemment de l'e oncial
allongé, tel qu'il est représenté dans le premier modèle de la syllabe es. L's
de cette syllabe est tout à fait conforme à ceHes que l'on rencontre ordinai-
rement dans la cursive anglo-saxonne, c'est-à-dire que la haste est indépen-
dante du crochet, et qu'elle se recourbe vers la gauche dans sa partie supé-
rieure, tandis que dans l's mixte O,u minuscule (voyez la dix-septième ligne)
il n'existe à gauche de la lettre qu'une simple saillie. .
La minuscule diplomatique des Anglo-Saxons n'e diffère pas de la minus-
cule qu'ils employaient dans les manuscrits, et l'on y retrouve d'ailleurs les
formes de lettres les plus remarquables de leur écriture mixte, c'est-à-dire le
d rond, l'F de forme capitale, le 9 à traverse et l'r à jambage; mais la haste
de l'r: descend en général auss~ bas que la haste du p, en sorte que, dans la
minuscule diplomatique, l'r ptésente l'aspect d'un p dont la panse serait ou-
verte par le bas. Indépendamment des lettres de l'alphabet ordinaire, les
Anglo-Saxons avaient des caractères spéCiaux pour représenter le dh, le th et
le w. Ces caractères, qui se rencontrent fréquemment dans les titres rédigés
en langue anglo-saxonne, se retrouvent quelquefois, sinon dans le texte même
des chartes en langue latine, du moins dans l'énumération des témoins do~t
les noms renferp1aient des sons particuliers qui ne pouvaient être représentés
par les lettres latines. Il existe aux Archives du Royaume (K 19, olim 36) un
1
d'avertir que ces caractères spéciaux sont les signe.s les plus certains auxquels
on puisse reconnaître l'écriture anglo-saxonne. Comme l'Imprimerie royale
possède un corps d'alphabet qui a été gravé avec le plus grand soin et qui
peut donner un idée sufftsamment exacte de la minuscule anglo-saxonne, nos
lecteurs nous sauront gré de le reproduire ici.
Valeur. Figure. Valeur. Figure. V.leur. Figure. Valeur. Figure.
Parmi les caractères de cet alphabet, il n'y a que le w qui puisse donner
lieu à quelque difficulté, parce qu'il ressemble beaucoup au p : on peut voir
toutefois que la panse de cette dernière lettre a plus d'ampleur. Le signe de
la conjonction and est un de ceux dont on se servait chez les autres peuples
pour représenter la conjonctio~ et: nous avons déjà dit que ce caractèr~ était
une ancienne note tironienne. Quant à l'abréviation du mot thœt ( en anglais
that), eHe est formée au moyen du th tranché par un trait accessoire dans sa
. , .
partIe supeneure.
Avant de faire rédiger la donation dont il a été question tout à l'heure,
Édouard le Confesseur avait annoncé à l'évêque Wulfwig, au comte Raulf et
à tous ses barons 2 du comté d'Oxford, l'intention où il était de concéder le
territoire de Tamgtune à l'abbaye de Saint-Denys. Cette notice, qui ne porte
ni date, ni sceau, ni signature, est entièrement rédigée en anglo-saxon. Comme
elle n'a que peu d'étendue, nous allons la reproduire avec les caractères dont
on vient de voir ie modèle. Doublet, dans son Histoire de l'abbaye de Saint-
l Il eût été à peu près impossible de ne pas em- 2Le mot baron ne répond pas d'une manière
ployer la langue vulgaire pour rédiger cette por- exacte au mot anglo-saxon thegen, en anglais thane.
tion de l'acte où l'on ne trouve guère que des noms La dignité de thane venait après celle de comte;
de lieux qu'une traduction latine aurait altérés. voyez du Cange au mot Thannus.
PARTIE III. - CHAPITRE V. 671
Denys, s'est borne à donner la substance de cet acte dans une traduction la-
tine qui n'est pas toujours exacte. En transcrivant ce texte dont l'interpréta.,..
tion présente, du moins dans certains passages, de grandes difficultés, nous
nous sommes attachés à suivre le plus exactement possible la charte origi-
nale. On 'Tencontrera, par exemple, deux formes d's, parce que l'écrivain se
sert tour à tour de l's saxonne et de celle de notre minuscule carlovingienne.
Quant à l'a, il eût été impossible de le reproduire sous ses différents aspects,
parce qu'il tient souvent le milieu entre la cursive et la minuscule; on a donc
employ6 constamment une des formes sous lesquelles il se présente dans l'acte
original.
8allpapll cmsc spe~ pulFPIS blfcop. 1 paulF Eadward cingc grett Wulfwig hiscop, and Raulf
eOlll. 1 ealle mme ~esenar on 0JCna FOllllerCllle. eorl, and ealle mine lhegenas on Oxna-fordescire
Fpeonllhce. 1iC cy~e eop 'P IC hœbbe se unnan' freondlice. Alld ic cydhe eow thret ic hrebbe ge·unnan
clllrc:e 1 fce Ill0nIfle. meo hlr haIs an mynfelle Cris te and sancte Dionisie into his halgan mynstre
be seonllan rœ. ~œe lanll œe eensCt:une' 1 œlc he geondan sre thret land ret Tengctune and relc
~œlla ~msa ~œr ~e ~œll mn mlll Plhee eose bYlla~' threra thinga thres the threr-inn mid rihte toge-hyrath
on pulle. 1 on Fellle' mlll race. 1 mlll focne. rpa on wude and on feIde, mide sace and mid socne, swa
Full 1 rpa FOJl~. rpa hl~ me n1Fan on hanlle full and swa fordh swa hitt me·sylfan on hande
re oll . on Ilœse. 1 œrcep. FOll mmpe faple hœle. stod, on drege and refler, for minre sawle hrele.
1 plee he pl~ SOIl. re~e hl~ OF ~œJle hahsan And wite he widh God sethe hiu of thœre haligan
rc:ope seut:lse. 1 IC pIlle 'P re blrCOp lllhee boc stowe geutige. And ic wille thret se hiscop dihle hoc
~œll co' be mman rullan seleaFan. thœr-to he min an fuUan geleafan.
(( salute. Et caveat is à Deo qui 5 id ab illo sacro loco abstulerit. Et ego volo
({ ut 4 episcopus instrua,t scriptum 5 ad hoc 6 de meâ plenâ licentiâ. II
A compter du XIIIe siècle, le gothique moderne fut employé' en Angle-
terre comme dans les autres pays; mais les caractères anglo -saxons avaient
depuis longtemps cessé d'être en usage. «Jusqu'au règne d'Alfred le Grand,
(( disent les Bénédictins, les écritures anglo -saxonnes, minuscule et cursive,
(( furent ordinairement employées à transcrire les actes. Au fond, l'écriture
« d'avant son règne n'était guère différente de la romaine; mais elle emprun-
(( tait beaucoup de lettres de la cursive. On peut en juger par les modèles
« rapportés par Hickes dans sa grammaire anglo - saxonne 7. Depuis Alfred 8,
l Les mots sace et socne n'ont pas d'équivalent Linguarum veterum septentrionalium thesaurus
7
6 Si l'on voulait suivre la construction anglo- Tœngtune dont il a été question ci-dessus, et
saxonne, l'adverbe composé thœr-to devrait se tra· qui est aujourd'hui déposée aux Archives du
duire par hoc ad. Royaume.
PARTIE III. - CHAPITRE V. 675
« duc de Normandie, prit faveur de plus ·en plus, et donna enfin l'exclusion à la
cc saxonne 1. Mais, dès le règne de Henri Il, les beaux car~ctères français, usités
e
cc en Angleterre, dégénérèrent en gothique, qui devint dominant au X]I1 siècle.
u régna dans toute l'Europe jusqu'au XVIe. Les plus anciennes écritures di plo-
,
u matiques d'Ecosse ne remontent pas au delà du XIe. Elles se réduisent à la
2
u minuscule française et gothique, et à la cursive dont nous venons de parler.
u David 1 r, qui monta sur le trône l'an 1124. La mauvaise cursive n~ corn-
e
Plusieurs savants ont affirmé que les Germains n'avaient fait aucun usage
de récriture avant le règne de Charlemagne. Les Bénédictins, au contraire,
ne doutent pas que récriture runique d'une part, l'alphabet ulphilan de
l'autre, n'aient été quelquefois employés par les Germains; ils leur attribuent
en outre l'usage des caractères anglo-saxons. Mais ils reconnaissent en même
temps que l'écriture française fut adoptée en Germanie à partir du règne de
Charlemagne, et que d'ailleurs il existe seulement un très - petit nombre de
diplômes ou de manuscrits allemands qui soient antérieurs au vm siècle. Un C
autre système a été soutenu par Godefroy Henselius : il a prétendu que les
Germains avaient eu, indépendamment des runes et de l'écriture ulphilane, des
caractères qui se rapprochaient beaucoup de ceux des Grecs, et dont ils avaient
fait usage à l'exclusion des lettres romaines jUsqu'au temps de Charlemagne.
Cette opinion est contredite par plusieurs manuscrits de la cathédrale de Wirtz-
bourg, que les Bénédictins jugent antérieurs au règne de Pepin le Bref, et
dont les caractères appartiennent évidemment à l'alphabet latin. Quant aux
diplôJ!les donnés par Pepin le Bref aux églises d'Allemagne, ils ne diffèrent
1 Ce passage serait mal compris si l'on suppo- • assurer que la volonté de leur chef devint pour
sait que la réforme prescrite par Guillaume le • ses nouveaux. sujets une loi dont ils s'écartèrent
Conquérant ne fut pas adoptée dès les premières « rarement. D
années de son règne. Les Bénédictins s'expliquent 2 Thomas Ruddiman croit que cetle minus-
ailleurs plus clairement: • Guillaume le Con- cule a été employée dans les manuscrits écossais
• quérant, disent-ils, ne pouvant souffrir les len- dès le temps de Charlemagne, qui, avait de fré-
« teurs d'un changement insensible, obligea tout quentes relations avec les rois d'Ecosse. (Voyez
«d'un coup les Anglais à renoncer à leur carac-· Selee/us numism. ae diplom. Seotiœ thesaur. praifat.
• tère anglo-saxon, pour prendre le français, ap- p .. xxu. et Nouv. Traité de Diplomatique, tome III,
" porté de nouveau par les Normands. L'on peut page 334.)
85
, . ,
674 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
en rien, sous le rapport de récriture, de ceux qui étaient relatifs à la France
proprement dite. Au :r;este, s'il existe quelques dissentiments parmi les auteurs
qui ont parlé des premiers essais de l'écriture germanique, les plus savants
antiquaires d'Allemagne s'accordent à reconnaître que récriture française a
été adoptée dans leur patrie, à compter du règne de Charlemagne.
On rencontre dans les ornements et dans les titres de quelques m~nuscrits
des lettres capitales d'une forme carrée et d'un aspect singulier. Il Telles sont,
« disent les Bénédictins, la plupart de celles dont on s'est servi pour écrire les
« renferme les épîtres deS. Paul, avec des préfaces.)) Ces lettres ont fourni
un alphabet qui a été publié par Schannat et par d'autres savants: les Béné-
dictins l'ont aussi reproduit à la page 117 de leur troisième volume. Nous
essayerons d'en décrire les caractères les plus remar_quables. Le b est à peu
près semblable à celui de, notre alphabet anglo-saxon, mais l'extrémité supé-
rieure de la panse se roule en spirale: la même lettre, vue dans un miroir,
représenterait une des formes du d. Ce dernier caractère est aussi figuré par un
carré surmonté d'un ornement en forme de trèfle I, ou encore par un croissant
au-dessus duquel s'élève une ligne ondulée. "Le c est carré, c'est-à-dire, sem-
blable à un E aont la barre moyenne serait supprimée. L'e est représenté par
rH grec. Le 9 est tantôt de forme ordinaire, tanlôt semblable au 9 saxon. '
Trois traits verticaux coupés en deux parties égales par une barre horizontale
forment une des figures de l'm: cette lettre se présente aussi sous l'aspect de
deux arceaux soutenus par deux colonnes. L'o est composé de quatre lignes
droites qui forment soit un carré, soit une H capitale à double traverse, soit
une losange dont tous les côtés seraient prolongés au delà· de leurs points
de rencontre. Le p ressemble au II grec; l'r à un K dont la branche supé-
rieure tendrait à se réunir avec la haste; l's à un· Z vu dans une glace, et
quelquefois à un X que deux lignes horizontales fermeraient, l'une par le
haut, l'autre par le bas. L'u a la formcd'un X dont la partie inférieure serait
un peu raccourcie:1; enfin, l'x de cet alphabet tient plutôt de la minuscule,
parce que ses deux traverses sont formées par des lignes un peu recourbées.
Indépendamment de ces. lettres , que l'on peut considérer comme exception-
nelles, les Germains ont employé uI1e écriture capitale qui ne diffère en rien
de celle que l'on rencontre dans les manuscrits français. La même analogiè
existe, soit pour l'écriture onciale, dont ils ne paraissent pas d'ailleurs avoir
l Cette figure renversée sert à représenter la lettre est représentée par unV dontles deux mon-
lettre q. tants se prolongent un peu au-dessous de leur
2 En d'autres termes, on peut dirè que cette point de rencontre .
•
·
PARTIE III. - CHAPITRE V: 675
fait un fréquent usage; soit pour f'éc.riture mixte, dans laquelle on remarque
quelquefois des lettres anglo-saxonnes. Il résulte même d'unfac-simile du Nou-
veau Traité de Diplomatique que, dans les manuscrits en langue vulgaire, les
Germains ont employé les signes spéciaux du dh 1 et du w. Toutefois, en..'
citant cet exemple, les Bénédictins font remarquer que le monument auquel
ils l'empruntent est antérieur au temps où les Français établirent leur domi-
nation dans la Saxe. Les mêmes auteurs donnent quelques modèles de manus-
crits germaniques, dans lesquels on reconnaît des formes de lettres anglo-
saxonnes; mais comme ces manuscrits sont en latin., on n'y retrouve pIns les
caractères spécialement destinés à reproduire certaines articulations de la
langue vulgaire. Il est bien reconnu d'ailleurs qu'à partir de la fin du VIII e
siècle, l'écriture française a été d'un usage pour ainsi dire universel dans un
pays où Charlemagne avait exercé, comme en France, une autorité sou-
veraine. Si la minuscule d'Allemagne n'offre pas toujours le même aspect que
la nôtre, c'est qu'elle a des formes plus roides et plus anguleuses; mais il
serait difficile d'indiquer les signes particuliers qui peuvent servir à là distin-
gue~; ou du moins, chaque lettre envisagée isolément ne présente pas des
différences qui soient assez caractérisées pour qu'un alphabet les rende sen-
sibles. Quoique le gothique moderne se soit conservé en Allemagne jusqu'à nos
jours, son apparition dans ce pays n'a pas eu lieu plus tôt que dans le reste
de l'Europe: on ne doit donc pas attribuer aux Allemands l'invention de ce
caractère, ni surtout y voir, comme certains auteurs, une écriture diffé-
rente de celle des Latins.
Bien que les Allemands aient employé dans leurs chartes une écriture à peu
'près conforme à la nôtre, cependant leurs actes présentent quelques différences
qui ont été signalées par les Bénédictins dans le passage suivant: (( Les mêmes
(1 écritures diplomatiques usitées en Fran~e sous la seconde race de nos rois,
(( et dans les temps ,postérieurs jusqu'au XIIIe siècle, eurent cours en ABe-
l( magne; mais elles y prirent toujours plutÔt la forme' de la minuscule que
(( de la cursive. Quoique le commencement des diplômes impériaux fût or~i
(( nairement en lettres non majuscules, mais allongées ou fort serrées, minces
(( et en pointes sous les Carlovingiens, un peu plus recourbées sous les rois P-t
85.
676
.ELEMENTS
, .
DE PALEOGRAPHIE.
e
« empereurs allemands; cependant, à peine le IX siècle était-il fini, qu'on nt
« nouveaux depuis environ le milieu du XIIe. L'écriture des signatures des chan-
.f! celiers fut toujours en caractères allongés, comme les signatures des empe-
« reurs le furent ordinairement, jusqu'au XIIe siècle, où l'on employa l'écriture
« ronde; mais au XIIIe siècle, ces signatures disparurent. Celle du chancelier
l( est, pour l'ordinaire, placée immédiatement au-dessous de la souscription
« royale ou impériale, de sorte néanmoins qu'elle commence de même à la
«ligne, si ce n'est sous Conrad 1er et Henri 1er , où elle est tant soit peu à gauche.
l( Sous Otton IV, vers la fin du XIIe siècle, les r des lignes initiales ou de la
(( signature des empereurs devinrent conformes aux romaines maj uscules. L'é-
(( criture diplomatique d'Allemagne, au XIIe siècle, l'emporte sur les autres par
l( la beauté et la netteté des caractères minuscules. L'écriture cursive ne fut
(( point admise dans les chartes du pays avant le milieu du XIIIe siècle; mais,
Il depuis l'an 1260 et 1270, une multitude d'actes furent écrits en ce nouveau
(( caractère vraiment barbare, qu'on s'est avisé d'appeler gothique. Peu après le
(( commencement du XIe siècle, on chargea les lettres qui s' élèven tau -dessus des
(( autres, et surtout les l, de plusieurs contours qui d'un seul trait étaient formés
(( au haut de ces lettres: ce qui dura jusque dans le XIIIe siècle. Dans les diplômes,
(( tantôt l'y est marqué d'un point et tantôt ne l'est pas. Les c '. vers le milieu
« du xe siècle, commencèrent à porter une queue supérieure, qu~ sur la fin
Il cules. Lorsqu'ils sont écrits autrement, leur lettre initiale est presque tou·
RÉS UMÉ.
Il résulte des courtes observations qui viennent d'être présentées que les
• écritures nationales des différents peuples de l'Europe ont été en quelque sorte
régies par les mêmes lois. Nées de récriture latine, elles ont peu à peu adopté
quelques habitudes particulières qui constatent leur individualité sans effacer
les traces de leur filiation commune. Bientôt l'influence de Charlemagne
s'étendit sur toute l'Europe, et récriture française pénétra chez les peuples du
Nord et du Midi, en Allemagne, en Angleterre, en Italie et en Espagne. A partir
de ce moment, les différences tendent à s'effacer. Guillaume le Conquérant, en
Angleterre, et les éVêques du concile de Léon, en Espagne, interdirent exprès-
sément l'emploi de l'écriture anglo-saxo,nne et wisigothique. Ferreras dit posi-
tivement dans son histoire que le concile de Léon, en pr~scrivant l'adoption de
notre alphabet, avait pour but de faciliter les relations des Espagnols avec les
étrangers. L'écriture française était donc alors un des liens qui unissaient en-
tre eux les peuples de la cbrétienté, et cette influence semble avoir préparé celle
que notre langue a exercée dans la suite sur l'Europe moderne. Depuis le XIIIe
siècle, les caractères gothiques furent adoptés partout comme d'un commun
accord, jusqu'au moment où la découverte de l'imprimerie vint resserrer ,plus
étroitement encore les relations européennes qui semblaient devoir être brisées
par la diversité des langues et des intérêts. Mais s'il est vrai de dire en thèse
générale que les dernières traces de la diversité des écritures nationales ont
disparu au xnc siècle, on ne doit pas douter qu'il n'y ait eu quelques faits
exceptionnels. Pour les reconnaître, il faut étudier l'histoire de la paléographie
•
, , ,
678 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
dans chaque pays, comparer les monuments originaux, et discuter les opinions
des différents écrivains. Eri indiquant dans ce chapitre quelques résultats géné-
raux, nous n'avons pas eu la prétention de résoudre toutes ces difficultés. Quoi-
que le Nouveau Traité de Diplomatique renferme à cet égard un grand nombre
de faits recueillis avec cette érudition patiente et consciencieuse qui distingue
l'ordre des Bénëdictins, il ne faudrait pas se borner à consulter ce recueil
, précieux pour étudier complétement une question aussi vaste. Les Bénédictins
donnent, au commencement de leur sixième volume, un catalogue des auteurs
qui ont traité de la Diplomatique l, et dans lequel on trouvera mus les renseigne-
ments nécessaires sur les ouvrages publiés avànt la seconde moitié du XVIIIe
siècle. Nous avons pensé qu'il serait utile d'indiquer ici quelques-uns des livres
qui ont paru depuis cette époque. Nous devons à l'obligeance de M. Guerarcl
celles de ces indications qui sont marquées d'un astérisque.
* TROMBELLI. Arte di conoscere l'età de' codici Iatini ed italiani. Bononia, 17 57, in - ao. (Le
catalogue de la Bibliotheca van Hulthemania indique aussi une édition de 1778.)
.
* Paleografia Espaflola, pOl' el P. ESTEVAN DE TERREROS y PANDO. En Madrid, Joachim Ibafl'a ,
1758, petit in-ao.
Dictionnaire raisonné de Diplomatique, par Do)! DE VAiNES, religieux bénédictin de la con-
grégation de S. Maur. Paris, 177lt, 2 vol. in-8°. (3a planches.)
BATTHENEY. L'Archiviste français, ou Méthode sûre pour apprendre à arranger les archives et .
à déchiffrer les anciennes écritures; orné de 52 planches gravées. 2· édition. Paris, 1775,
. in-ao.
Escuela de leer letras cursivas antiguas y modernas, desde la entrada de los Godos en Espaiia
hasta nuestros tiempos, su autor el P. ANDRES MERINO. En Madr.id, 1780, in-fol. (59 planches.)
* G. J. THORKELIN. Diplomatarium Arna·magnœanum. exbibens monumenta diplomatica qum
collegit, etc. Arnas Magnœus, historiam atque jura Daniœ, Norvegiœ et vicinarum regio-
num iBustrantia. Hauniœ et Lipsiœ, 1786,2 vol. in-ao. (Cet ouvrage est un recueil de
chartes, dont la plus ancienne est du roi Canut IV, et remonte à l'an 1085. Il contient
beaucoup de sceaux et des textes en langues du Nord.) . .
JER. JACOB. OBERLINUS. Artis diplomaticœ primœ lineœ in UHlm auditorum. Argento-
rati, 1..788.
1 Nous avons entre les mains le prospectus d'un «toire de l'imprimerie et de la librairie, à la
catalogue qui paraît devoir être rédigé sur un « bibliographie, aux bio· bibliographies et à l'his-
plan beaucoup plus vaste. Cet ouvrage est annon- CI toire des bibliothèques; 2
0
la notice des recueils
cé comme devant paraître en 1838, sous le titre « p~riodiques, littéraires et critiques des différents
« tématique indiquant: 1 0 tous les ouvrages rela- " lettres, et second bibliothécaire à l'Université
• tifs à la paléographie, à la diplomatique, à l'his- " de Liége. "
PARTIE III. - CHAPITRE V. 679
• J. GERRAl\D. Sigiarium romanum. London, 1793.
The origin and progress of writing, etc., by T. ASTLE. London, 1803, in· ft°. (31 plallches.)
J papiri diplomatici raccolti ed illustrati daU' abbate GAETANO MARINI. Roma, 1805, in-folio.
(22 planches.)
* A. F. PFEH'FER. Uber Bücherhandschriften überhaupt. Erlangen, 1810, in-8°.
* T. G. SCHŒNEMANN. Versuch eines vollstœndiges Systems der allgemeinen besonders œlteren
Diplomatick, Leipsic, 18 18, 2 vol. in-8°.
* J. G. TH. BUSCHING. De signis seu signetis nolariorum veterum. Breslaw, 1820, in-ft°.
* Idem. De antiquis silesiacis sigillis et eorum descript. authent. in tab. silesiacis reperta.
Breslaw, 182ft, in-ft°.
* F. A. EUEIlT. Handschriftenkunde. Leipsic, 1825, in-8°:
• • •
680 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
CHAPITRE VI.
,,
DES SIGNES ACCESSOIRES DE L ECIUTURE. •
La ponctuation, les autres marques employées par les copistes ou les gram-
mairiens, les chiffres romains et les chiffres arabes, se rattachent trop étroi-
tement à l'écriture proprement dite pour que nous négligions d'entrer à cet
égard dans quelques détails. Nous essayerons donc de compléter la troisième
partie de cet ouvrage en réunissant dans ce chapitre quelques observations sur
des signes qui peuvent servir à l'intelligence et à l'appréciation des anciens
monuments.
ARTICLE PREMIER.
DE LA PONCTUATION.
Plusieurs auteurs ont pense que la ponctuation n'était pas connue des an-
ciens, et qu'elle remontait tout au plus au VIlle siècle. (( C'est une erreur~ disent
(( les Bénédictins, qui a passé avec beaucoup d'autres dans ces livres immenses
(1 où l'on parle de tout sans rien examiner. L'inspection des plus anciens mo-
(( miments donne des idées bien différentes. Dès les premiers temps, nous y
(( voyons les points servir à distinguer les mots. Dans les fameuses tables Eugu-
(( bines, en lettres étrusques, chaque mot est suivi de deux points, et dans
(( celles qui sont en caractères latins, un seul point suit chaque mot.)) Les
mêmes auteurs citent, comme un des exemples les plus anciens de l'emploi des
signes de ponctuation, une inscription trouvée à Athènes qui fut faite l'année
de la mort de Cimon, 450 ans avant l'ère chrétienne: les mots de cette inscrip-
tion sont séparés par trois points disposés verticalement. L'emploi des signes
de ponctuation ne peut donc pas être considéré comme une invention récente,
mais il est vrai de dire que les siècles anciens fournissent un grand nombre de
monuments gravés ou écrits dans lesquels ces signes n'ont jamais existé ou
n'ont été ajoutés qu'après coup. C'est là ce qui explique l'erreur dans laquelle
PARTIE III. - CHAPITRE VI. 681
sont tombés certains auteurs qui auraient dû se bornerà dire que la' ponctuation
n'était pas d'un usage aussi fréquent chez les anciens que chez les modernes .
.
S I. DE LA PONCTUATION DANS LES INSCRIPTIONS.
a nent la place des points. Cette ponctuation, qu'on ne retrouve presque plus
e
a après le vm siècle, n'est pas rare dans les manuscrits pour terminer le·
\1 discours. )) Il serait fort long d'énu~érer les différentes figures qui ont été
1
86
,
• • •
682 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
em·ployées pour tenir lieu du point proprement dit. On s'est servi des lignes
droites et des lignes courbes; on les a combinées pour former des croix, des
triangles, des carrés, des losanges, des trapèzes, des demi-cercles, des cercles,
des rosaces, des cœurs, etc. Ces différentes combinaisons produisaient aussi
des figures assez semblables à certains chiffres arabes, tels que le 3 et le 7 ; ou
à des lettres de l' a~phabet, -telles que le b, le c, l'm, l'n, 1'0, le p, l' r, l's, le v, l'x,
1] et le z. Les Bénédictins cite~t un passage d'Hensèlius duquel il résuhe que,
. dans plusieurs inscriptions, les mots sont séparés par rune des lettres grecques
~, T, cp et Y. (( Chez les anciens Danois, disent-ils, on se contentait de terminer
Il la période par cette note H. Lorsqu'un nouveau sens commençait, on met-
Il tait à la têt,e la figure d'une petite lune.)) Ces courtes indications suffisent
•
pour donner une idée de la variété des signes qui tenaient lieu du point dans
un grand nombre d'inscriptions. Cette question est ainsi résumée par les auteurs
du Nouveau Traité de Diplomatique: (( Il résulte de nos recherches, 1° ·que
IIjusqu'au ve siècle, l'usage était ordinaire de distinguer les mots; 2° qu'ils
(( étaient souvent suivis de points, et que plus ordinairement ces points étaient
Il placés après des sigles et des mots abrégés;'· 3° que, quand on mettait des
(( points après chaque mot, quelquefois on les supprimait à la fin des lignes;
(( 4° que la figure commune des points est simple, ou en triangle ayant pour
Il l'ordinaire la pointe en bas. Les autres figures sont inconstantes et purement
Il arbitraires.)) En ce· qui' concerne les sceaux, les Bénédictins réfutent avec
raison l'opinion d'Heineccius, qui avait prétendu que les Carlovingiens avaient
rétabli l'ancien usage de distinguer· par des points la plupart des mots. En
thèse générale, les sceaux des rois carlovingiens ne portent aucune trace de
ponctuation. Heineccius reconnaît du reste qu'il en 'est de même de plusieurs
sceaux du XIe et du XIIe siècle. Parmi les sceaux des rois de France, le premier
qui porte des traces bien distinctes de ponctuation est celui de Philippe-
Auguste; mais nous n'avons pu en apercevoir sur celui de Louis le Jeune, où
les Bénédictins pensaient que chaque mot était suivi d'un point : ils auront
sans doute été trompés par une gravure inexacte.
« temps après. Il n'y.a ni points ni virgules dans le corps du texte des évangiles
« Ce n'est pas que les points ne soient beaucoup pl';ls anciens que tous ces ma-
« teurs, qui la négligeaient ordinairement. Il n'y avait que les personnes les
Il plus curi~uses et les plus exactes qui fissent ajouter les points- à . leurs exem-
« plaires. .
« La manière la plus connue de suppléer à la ponctuation dans les premiers
« temps fut d'écrire par versets, et de distinguer ainsi les membres et sous-
Il membres du discours. Chaque verset était renfermé dans une ligne que les
avec ceux des traits de l'écriture qui sont à peu volume, qu'avant S. Jérôme on observait déjà
86.
684 ÉLÉMENTS DE PALÉOGPtAPHIE .
•
u d'une nouvelle phrase ou d'un verset une lettre un peu plus grande, et qui
,
quelques -divisions de versets dans l'Ecriture et, suivant
. les. Bénédictins, elle a cessé d'être em-
Sainte.• Au commencement du IY· siècle, disent- ployée dans l'Ancien Testament au commence-
« ils, les évangiles avaient leurs divisions et sub- ment du treizième. Alors s'établit la division qui
• divisions; mais leurs chapitres ne s'accordaient subsiste encore aujo\lrd'hui, et que les uns attri-
• pas toujours avec les nôtres. Rien de plus célè- buent à Étienne Langhton, les autres , à Jacquet
• bre, en ce genre, que le canon d'Eusèbe. ~es Hugues. Le texte même des Saintes Ecritures four-
• épîtres de S. Paul furent aussi" divisées en cha- nit aussi quelques moyens cl'appréciation qui sont
I pitres sur la fin du même siècle. Ce fait est cons- indiqués dans le Nouveau Traité de Diplomati-
• taté dans la préface d'Euthalius,· rapportée par que. Les manuscrits renfermant quelque livre
Il
• M. Zaccagni. Alors on appelait les premiers cha- • de l'Écriture-Sainte, dont la version n'est ni
n pitres ou capitules majeurs, et les seconds mi- Ildouble ni triple, et qui néanmoins suivent"
a neurs. Ceux - Cl n'étaient quelquefois pas plus « l'italique" et non celle de S. Jérôme, remontent
« longs que nos versets; quelquefois ils en valaient « il des temps fort reculés. Comme, dès le siècle
• sept ou huit. Aussi ces petites divisions ne s'é· • de S. Grégoire le Grand, la dernière avait déjà
«tendent-elles en S. Mathieu qu'à 365; mais, « pris le dessus, et qu'on ne fit depuis presque
• quoique le nombre des grands chapitres y soit « aucun usage des autres, il s;ensuit qu'on cessa de
.le même qu~ celui des nôtres, leur distribution • transcrire les manuscrits des autres versions, et
• est plus d'une fois différente. Les chapitres des • que dans la suite, si quelques curieux voulurent
• autres évangélistes ne s'accordent pas avec"les • conserver l'ancienne, ce ne fut qu'en la joignant
• nôtres, même quant au nombre. Les anciens ne « à celle de S. Jérôme. Ainsi, lorsqu'une version so-
«pouvaient manquer d'en avoir moins puisqu'ils n litaire présentera quelque insigne variante qu'on
• les faisaient plus grands. Au rapport. d'Eusèbe «sait avoir été certainement dans les Septante, "
« de Césarée, Origène distingua les livres sacrés • et conséquemment dans l'italique, telle, par
• par membres ou par versets. Avant lui les livres « exemple, que Dominus regnavil à Jigno, on aura
• poétiques l'étaient déjà. C'est même ainsi qu'on « raison de porter fort haut le manuscrit où ce
• écrivait les orateurs profanes: au moins S. Jé- " texte se sera conservé. Les Bénédictins avertis-
J)
« rôme nous le dit-il de Démosthènes et de Ci- sent aussi qu'on doit regarder comme fort anciens
l céron. Mais jusqu'au temps des divisions mo- les évangiles où S. Luc est appelé Lucanus et non
• ciernes, si l'on en excepte les évangiles, le Lacas. Le nom plus moderne de Lucas paraît dans
« nombre des capitules, titres ou brefs de chacun le titre initial d'un nianuscrit d'un S. Eadfrid ,
• des livres sacrés et même des versets n'eut rien qui a été évêque de Lindisfarn, de 686 à 721;
« de fixe. Presque chaque copiste les diminuait ou mais, dans le haut des pages et dans le titre final,
• les augmentait à son gré. Ce qu'on peut avancer S. Luc est nommé Lucanus . • ÇeUe variété, disent
u de plus certain relativement à notre objet, c'est • les Bénédictins, peut caractériser un usage finis-
• que plus les manuscrits sont anciens, plus le • sant. • Suivant les mêmes auteurs, on doit regar-
a nombre des versets s'y trouve multiplié.- Ceux der comme antérieurs au YlIe siècle les manuscrits
• qui ne se bornent pas à diviser les périodes par des évangiles où S. Jean se trouve placé soit avant
« membres, mais qui les partagent encore en S. Marc ..soit avant S. Luc. Enfin, en ce qui con- ,
• sous-membres, remontent à l'antiquité la plus cerne les ouvrages des saints Pères, et surtout des
• reculée. La totalité des capitules s'appelait capi- saints évêques qui ont vécu dans les quatre ou
• iulatio, breviariam. » Il résulte de ce passage que cinq premiers siècles, ils pensent que l'on est
l'àge des bibles manuscrites peut être fixé jusqu'à autorisé à regarder comme à peu près contempo-
un certain point par la nature de leurs divisiO"ns. rain des auteurs tout manuscrit dont l'épigraphe
La stichométrie de S. Jérôme ne peut guère avoir ne leur donne pas la qualification de saint ou de
été répandue avant le commencement du v· siècle, bienheureux.
PARTIE III. - CHAPITRE VI. 685
Il avançait plus que les autres Ijgnes 1. C'est cc qu'on remarque dans les très-
Il dont la ponctuation est d"un temps -postérieur. S'ilse trouve quelque espace
Il vide entre les mots dans les Homélies d'Origène de la même bibliothèque,
•
Il ce n'est que pour tenir lieu de points et de virgules. Dans le manuscrit royal
Il 6413, qui contienl une partie des œuvre's de S. Isidore, les mots ne sont
Il distingués que lorsque le sens est suspendu. Quand la phrase est complète et
Il livres des Rois de la version de, S. Jérôme: Ubi sententia sive periodi membrum
Il desinit, dit le docte Italien, intervallo, ut plurimum, distinentur verba : nulla ta-
,II à la distinction de chaque mot dans l'écriture des manuscrits et des diplômes.
,
(( Si l'indistinction des mots caractérise les plus anciens livres, tels que les Epî-
Il tres de S. Paul de la Bibliothèque du Roi, le célèbre Psautier de S. Germain,
Il évêque, de Paris, etc., elle ne marque pas touj ours un temps postérieur aux VIe
Il assez bon nombre de mots séparés. Mais, depuis le milieu du VIle siècle, les
Il sieurs manuscri ts, par exemple danscelui des Épîtres de S. Paul du Vatican, n° 9,
Cette disposition est suivie dans les manuscrits qui ont fourni le
1 2" et le 3" fac-simile de la
seconde planche.
686 F~LÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
(( lettres onciales de la Bibliothèque Cottonierine. Les mots sont séparés, où il
(( n'y a ni points ni virgules, dans le Code.Théodosien du Roi, écrit au VIlle
(( siècle. Dans le manuscrit royal 4413., écrit du temps de Louis le Débonnaire,
(( on voit les mots tantôt séparés et tantôt joints, et il arrive souvent, quoique
(( cela ne soit pas ordinaire, qu'un même mot est séparé par plusieurs inter-
( valle·s. Les mots sont très-bien distingués dans l'écriture onciale des Heures
II de· Charl~s le Chauve; mais ils ne le sont qu'à demi dans la minuscule.
(( Rassemblons· ici les conséquences qui coulent des observations que nous
l( venons de faire et de celles que nous avons déjà touchées ailleurs sur l'indis-
(( tinction et la distinction des mots. 1 0 Jusqu'à la fin: du VIC ou les commence-·
(( ments du suivant, les écrivains n'ont point ordinairement séparé les mots
(( pardes intervalles semblables auxnôtres, si ce n'est aux alinéa
. . et aux endroits
l( où le sens est suspendu ou fini; 2 la séparation des mots, quoique peu con-
0
(( sidérable, commença dès les V VIe et VUe siècles; 3° les mots encore joints
C
,
l( milieu de ce siècle, et même à la fin, les mots ne sont pas encore tous séparés
II dans les manuscrits. On en conclurait très...:mal qu'il y en a du temps de
(( Charlemagne et de Louis le Débonnaire où les mots ne sont nullement dis-
.
l( hngues.,
,
(( ligne, et aux intervalles laissés en blanc pour marquer les divers membres
l( et la fin de la période. Leclerc a fait remonter l'invention des points jusqu'au
(( temps d'Aristote; mais le texte qu'il cite de ce philosophe peut s'entendre
(( de récriture claire et débarrassée de conjonctions, ou du discours dégagé de
l( parenthèses et d'épisodes. Nous croyons avec D. Bernard deMontfaucon (Palœo-
li graph. lib. l, p. 31) que la ponctuation des manuscrits n'est pas plus ancienne
« que dans ·unseul point mis tantôt en haut, tantôt en bas, et tantôt au milieu
li de la dernière lettre. Pour bien entendre ceci, il faut savoir que les anciens
(( mine le sens, et ne laisse plus rien à désirer pour achever la période. Depuis
•
PARTIE 111.'- CHAPITRE vt ,
687
Il plusieurs siècles, la: première .est régulièrement designée par un demi-cercle
\( ou petit c'renverse de' cette sorte' (;), et c'est ce que nous appelons virgule.
lIOn marque la seconde par deux points perpendiculaires (:) , et la troisième par
de point et la virgule'(;). Le signe de la' dernière distinction est un seul point
\( mis autrefois au haut, et maintenant au bas du dernier mot. Cicéron' n~a parlé
\( que de~pointsqui,seuls, séparaient et terminaient les membres du discours.
\( On 'n'e voit pas que.les anciens proprement dits se soient servis d'autres signes.
(( Trois situations du point marquaient les différentes distinctions du discours.
\( Le point placé au haut de la lettre indiquait le sens fini ou la distinction par-
u faite, T€À€[ct.. O"TI'YJ-(.~, comme l'appellent les Grecs. Le point mis au bas de
u après les abréviations, mais encore au milieu ,des .lignes et à la fin de chaque
Les intervalles en blanc sont très-rares dans le texte des chartes de Ra-
Il
u venne du VIe siècle, disent les B~nédictins, et ceux qu'on y rencontre sont peu
(( sensibles. Nos diplômes mérovingiens laissent ordinairement un ~space blanc
<lentre lesmots ou les syllabes de 111 premièreligne, des dates e~de la souscrip-
(1 tion du Roi. Il y a plus: ces espaces y paraissent quelquefois dans les endroits
(1 où la phrase finit et après les abréviations. L'usage de laisser des vides pour
Il tenir lieu de points durait encore en 814, comme nous l'avons observé dans
(1 la date d'un diplôme de Louis le Débonnaire. Hors ces cas, le· texte des
Il diplômes mérovingiens est écrit tout de suite et presque sans nulle distinction
Il de mots. Mais, dans les chartes de Pépin ~e Bref, le plus souvent ils sont sépa-.
Il rés par des vides considérables. C'est donc par pure inadvertance que
(1 D. Mabillon a dit qu'il n'y a presque aucune distinction de mots dans l'écri-
dure des notaires jusqu'à Charlemagne. Il ne faut pas pourtant croire que
Il depuis cette époque tous les mots aient été distingués. Dans les diplômes de
Il D. Mabillon prétend que la ponctuation des diplômes a été plus tardive que
(1 celle des manuscrits. ·En effet, nous n'apercevons aucun point dans les chartes
« la lect·ure du texte. Les points qui suivent les mots dans deux pièces originales,
lCette assertion des Bénédictins ne doit pas planche XI; mais il ya également des points dans
être prise dans un sens trop absolu: les écrivains quelques-unes des souscriptions, notamment à la
voulaient en effet séparer tous les mots, mais ils fin de celle d'Aectherius. Le fac - simile suivant
se trompaient'quelquefois, ou par oubli ou par prouve aussi que la règle posée par les Bénédic-
ignorance. (Voyez, par exemple ,les mots anali tins admet quelques exceptions; en effet, pl?-
. mei inpressione, dans le 2° fac-simile de la plan- sieurs mots de la troisième ligne sont suivis de
che XIll, et les mots opere preciam dans le 3c points. Il n'y a rien d'extraordinaire, d'ailleurs,
fac-simile de la planche suivante.) à ce qu'on ait imité dans quelques actes un usage
2 ·Le chiffre X est suivi d'un point dans la date qui était depuis longtemps suivi dans un grand
du diplôme qui a fourni lefac-simile nO 2 de la nombre d'inscriptions et de manuscrits.
,
PARTIE Ill. - CHAPITRE VI. 691'
« l'une de Pépin le Bref, accordée à l'abbaye de Saint-Denys en ,767, et l'autre de
(1 voit un gros point après une croix formée de la main de Pépin dans un autre
(( diplôme. Dans celui qu'il accorda, en 7 68, au monastère de. Saint-Hilaire de
(( Poitiers, le point est mis une seule fois à la fin de la phrase; mais le point et
(( la virgule sont marqués à la fin de la signature du roi. .
u On n'aperçoit que fort peu de points dans les diplômes de Charlemagne et
(( IXe siècle, les alinéa sont quelquefois marqués par trois ou quatre points posés
(( perpendiculairement, et les nombres sont suivis d'un point. Sur la fin du
« même siècle, on commença à terminer par un point l~s phrases dont le sens
(( était fini. Dans une charte de Charles le Chauve, on termine le texte par un
« point en rosette. Dans une autre, donnée par Louis le Débonnaire en 833 et
« virgule et des deux points n'est pas représentée d'une manière uniforme.
« Quelques mots ne sont pas encore distingués par des espaces, mais les points
. (( et les virgules sont exprimés confusément par des points placés au haut, dans'
(( un diplôme du roi Eudes de l'an 887. Dans un autre du même prince, la
(( plupart des mots sont espacés; 'mais l'on en sépare plusieurs qu'on n'aurait
87·
, , ,
692 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
u pas dû partager. On y trouve de vrais points au bas des mots pour terminer
(( le sens; on met le point au haut pour nos deux points; on exprime notre,
Il virgule par un point, mais pas toujours exactement. Les points et les virgules
« ne sont pas autrement marqués que par des points dans un diplôme de Charles
«le Simple, de l'an 899. On y remarque des mots coupés en deux, avec des
u points noirs d'une encre plus récente, placés au commencement et à la fin
« des lignes. C'est apparemm'ent quelque lecteur ou copiste qui aura marqué
•
Il ces pomts.
u diplôme autographe donné par Hugues Capet en 988." Les points et les
u virgules y sont exprimés par des points seulement: les premiers sont en haut,
Il les autres au milieu. On met le point au bas pour mar_quel' le point avec la
Il chartes ecclésiastiques. Le point se' montra après les chiffres romains et les
li alinéa. On en marqua d'abord quatre ou cinq perpendicu~air~ment; ensuite,
« au lieu d'un ou de deux points inférieurs, on mit une virgule. Dans le même
. li cas, on se borna souvent à deux points, ou à un ou deux points avec une'
li ponctuation régna dans le corps des pièces. Dans une charte d'Espagne, de
li espagnole, le sens est distingué par un, deux ou trois points placés indifférem-
Il ment pour un point, deux points, un point et une virgule. On met seulement
(( des points aux endroits où nous mettons des virgules, pour séparer les phrases"
Il et marquer la fin des périodes .dans un diplôme original du roi Robert, daté
li de l'an 1025. Il n'y a que des points dans une huIle de Pascal II, datée de
li l'an 1104. Mais ce qui distingue le point parfait des points qui marquent les
li point et de la virgule 1. Le seul point servait à tous les usages auxquels nous
1 Il est vrai que le point unique est employé à Dei, et après le salut in perpetuum. Dans une bulle
peu, près exclusivement dans les bulles de Pas- de 1114. les b'ois points sont remplacés. après
cal II; cependant. on trouve qu~lquefois trois le mot Dei, par trois figures assez semblables à·
points verticaux. particulièrement dans la sus- des A de forme capitale. mais de petite dimension
cription à la .fin de la formule servas servorum et renversés vers la droite; dans une autré bulle
PARTIE III. - CHAPITRE VI. 695
(( chartes d'Allemagne, voici le résultat des observations que nous avons faites
. Il sur les modèles publiés dans la Chronique .de Godwic. Au xe siècle on voit
(( des points dan~ les diplômes, tant pour marquer que le sens est fini, que
u pour avertir qu'il est plus ou moins suspendu: L'usage des deux points, du
u l'accent circonflexe des Grecs. Du reste, la ponctuation était peu exactement ob-
u servée sur la fin de ce siècle. Mais l'usage des trois points perpendiculaire,s fut
u bien plus fréquent. Il semblait répondre à celui de nos alinéa. On fit aussi quelque
Il qui fut pratiqué encore au XIIe siècle; ou bien, au lieu. des deux points,
(( on formait des figures un peu approchantes de la virgule. Vers le milieu du
Il XIe siècle, toujours dans le même cas, on voyait paraître tour à tour trois accents
Il circonflexes entre autant de fois deux poi~ts, le tout perpendiculairement
Il placer différemment les poi~ts, selon que le sens était plus ou moins sus-
Il pendu. En:6~, au XIIIe siècle, on substitua des ac'cents plutôt que· des virgules
u à tous .les points; mais on ne tarda pas à revenir aux points, en conservant
u néanmoins les accents, ou les virgules couchées dans les endroits où le sens
.'
on trouve, au lieu de points, trois traits verti- comme dans le dernier fac,simile de la planche X.
caux qui ne diffèrent pas beaucoup de l'aspect Les règles posées par les Bénédictins, en ce qui
cl'une virgule; enfin la formule scriplum, etc., se concerne la chancellerie romaine, admettent donc
termine par deux points et une virgule combinés quelques exceptions.
, ,. ,
694 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
En examinant les fac-simile renfermés dans la série des planches consacrées
à -la reproduction des écritures diplomatiques, on pourra vérifier l'exactitude
des remarques présentées par les Bénédictins. Il est évident que, dans la plu:
part .des chartes antérieures au XIIIe s~ècle, le point unique est à peu près le seul
signe qui soit employe pour la ponctuation. Cependant on rencontre, dans le
• quatrièmefac-simile de la planche XIII, deux points après le motfirmavimzls; le
mot impressione est suivi d'un signe qui se rapproche un peu d'une virgule
cou'chée, et qui, après le mot hiis, est surmonté d'un accent. Le premier fac-
'simile de la planche XV présente un s~gne de ponctuation après les mots affuerunt
et puer; on y trouve aussi, après le mot constabularii ~ les deux points et la
virgule réunis en forme de triangle: les traits qui viennent ensuite sont desti-
nés ~ remplir la ligne; cependant on r,encontre dans quelques manuscrits des
figures an~.logues, surtout à la fin des titres ou des alinéa. A compter du XIIIe
siècle, le point est souvent remplacé par un trait fin qui offr~ quelques rapports
avec l'accent aigu (voyez par exemple le signe qui suit le mot nostri dans le
'deuxième fac-simile de la planche XVI) , mais qui souvent se recourbe de plu-
sieurs manières différentes (voyez la forme de ce signe après le mot rex
dans le fac-simile suivant, et après l'abréviation des mots nostre seigneur dans
le dernier fac-simile de la même planche). On retrouve le même signe, mais ,
beaucoup plus ùllongé, dans le troisième fac-simile de la planche XV II (voyez
après le mot reportetur). Les signes qui sUIvent les mots com,missionum et perve-
nerint diffèrent du point comme de la virgule. On aurait pu reproduire encore
quelques autres figures, mais celles qui viennent d'être indiquées suffisent pour
donner une idée des signes de ponctuation qui se rencontrent le plus ordinai-
rement dans les diplômes.
,
ARTICLE II.
.
DES MARQUES DE CORRECTION ET DE QUELQUES ÂUTRES SIGNES ACCESSOIRES.
Les copistes les plus attentifs pouvaient commettre des erreurs qui les obli-
geaient à faire des suppressions" des additions èt dès transpositions de lettres
ou de mots .. De là différents signes de correction que nous allons indiquer
. rapideI,llcnt.
On a déjà dit que les anciens copistes indiquaient les suppressions en mar-
quant un point au-dessous des lettres inutiles: c'est ainsi que la première syllabe
du mol dissentÎunt se trouve annulée à la fin du quatrième fac-simile de la plaù-:
che VII. Quelquefois les points sont plus nombreux que les lettres à retrancher; ,
qmilquefois au contra~re il y en a moins. Quoique l'usage le plus ordinaire fût
de les placer au-dessous de la ligne, on en rencontre qui se trouvent marqués
en dessus. La suppression d'un mot s'indiquait encore par deux points
, ' . dessus
et dessous, ou ,par un point sous la première lettre et un autre sous la dernière,-
ou enfin en entourant de points tout ce qu'il fallait effacer. Les Bénédictins
citent un m,anuscrit où la suppression de 1'0 s'indiquait par trois points dispo-
sés en forme de triangle au-dessus, à droite et à gauche de la lettre ': les autres
caractères,
étalent annulés au moyen de trois petits traits semblables à nos traits
d'union. (( Dans le 'man-uscrit du Roi ,152, disent les mêmes auteurs,on tire
, (( de petites lignes sous les mots qu'on veut effacer. Le correcteur du manuscrit
({ 1 820 de la même bibliothèque ne se contente pas de tirer une ligne sous les
« mots inutiles, il marque encore deux accents sur les polysyllabes et un sur les
« de la seconde
, . race de nos rois, on se contente de trancher les m'auvaises
« lettres par des lignes ou transversales ou perpendiculaires. )) Ces deux signes,
de, correction sont employés, l'un dans le mot sJngultibus (Pl. II, n° l , qua-,
trième ligne); l'autre dan's le plOt neptis (Pl. IV, n° 6, quatrième ligne). Enfin
il existe. des manuscrits où les lettres, les mots et mêmetes passages que l'on
'doit supprimer, sont surmontés de deux petits crochets qui les enferment et '
qui ressemblent assez pour la Jorme et p,our la position à l'espri't rude et à
l'esprit doux des Grecs, mis en regard l'un de l'autre.
, (( Les deux points perpendiculaires, disent les Bénédictins, sont la marque
« ordinaire d'un mot omis renvoyé à la marge ou en interligne. C'est ainsi que
, , ,
696 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
(( dans les Heures de Charles le Chauve, quand un mot est oublié, on le met en
(1 marge avec deux points pour marque de renvoi. )) Dans la quatrième ligne du
fac-simile n° 6 de la planche IV, le mot est, .qui avait été oublié, est suivi d'un'
seul point et précédé d'un petit trait assez semblable au signe appelé obèle, c'~s~-à
dire broche ou flèche. Le mot basilecae (Pl. XI, n° 3, première ligne) est suivi
d'un point qui annonce l'omission du mot sancti ajouté aussi en interligne. Les
Bénédictins ont remarqué que les mots omis, au lieu d'être placés en inter-
ligne ou en marge, étaient rejetés au bout de la ligne avec deux points dans un
manuscrit grec et la.tin des épîtres de S. Paul, appartenant autrefois à l'abbaye
Saint-Germain des Prés. Les deux points, au lieu d'être perpendiculaires, sont
quelquefois placés horizontalement. On trOt~ve aussi trois points en forme de
triangle ou quatr~ points disposés en carré. Enfin on a employé, pour indiquer
les omissions, quelques, autres figures telles que l'astérisque, la croix, l'X avec
un point marqué dans l' ouverturé de chacun de ses angles, un signe semblable
au chiffre 9 et placé entre deux points, l'accent aigu et la parenthèse égale-.
ment placés entre deux points, ou l'accent circonflexe renversé de droite à.
gauche 1 et précédé d'un point unique.
L'astérisque et l'X cantonné de quatre points, qui servaient à indiquer les
omissions, étaient aussi employés comme marques de transposition. Ces figures
étaient quelquefois suivies de l'obèle. En tête des vers dont l'ordre doit être
changé, on trouve souvent l'anti-sigma ou ::> renversé. Q.uelquefois les transposi-
tions s'indiquent par un tiret (- ) surmonté de deux points horizontaux. « Dans
« le manuscrit 2235 de la Bibliothèque du Roi, disent les Bénédictins, quand
(( celui qui doit être le second, et une sur celui qui doit être le premier. n
Nous avons déjà eu occasion de parler des y pointés et des i accentués. Ces
signes accessoires permettaient de ne pas confondre, d'une part le v et ru avec
l'y, de l'autre ri et le double i avec les jambages dont se composcnt les lettres
m, net u. Mais1es points et les accents servirent aussi à d'autres usages. « Wanlei,
(1disent les Béné.dictins, cite un psautier de Lambcth où la mesure des chants
« sacrés est exprimée par des points; au lieu que dans les anciens. manuscrits on
«emploie des lettres, et dans ceux qui sont plus récents on se sert de notes mu-
Dans cette position, l'accent circonflexe ne
1 la droite ( <) , tantôt vers la gauche (> ). La pre-
diffère pas de la figure nommée diple, que l'on mière de ces deux figures s'appelle aussi anti-
représente sous l'aspect d'un V couché tantôt vers lambda.
PARTIE III. - CHAPITRE VI. 697
(( sicales.)) Les accents ont été employés de la même manière. Ils servent
aussi à distinguer les syllabes longues et brèves, les différents cas d'un même
mot, les adverbes, les homonymes. Les Bénédictins ont remarqué, dans le
manuscrit 862 de Saint-Germain des Prés, un accent aigu sur os ( oris) pour le
distinguer d'os (ossis). Ils ont vu le même signe sur le premier e du mot eadem,
au nominatif, dans un manuscrit du VIlle au IXe siècle. Si les copistes avaient
employé régulièrement ces accents toniques, on pourrait y trouver des notions
curieuses sur la prononciation des anciens; mais ces signes ne se retrouvent pas
toujours sur le même mot, et souvent on ne peut deviner pourquoi ils affectent
certaines lettres. Nous avons fait remarquer, dans un des chapitres précédents,
remploi d'un de ces accents sur le mot Seon (Pl. VI, n° l , deuxième ligne);
ajoutons qu'ils servent souvent à indiquer qu'une lettre doit être redoublée.
« Sic et ubi litterre consonantes geminabantur, sicilicum superponebant, ut
(( serra, sella, asseres (sela, sèra, àseres). Veteres enim non d~plicabant Ftteras,
« sed supra sicilicos appon~bant : quâ notâ admonebatur:.lector geminandam
« esse litteram. Et sicilicus, quia in Siciliâ inventus est primo. )) (S. ISIDORE,
88
l ' 1
Il haut. Elle va. quelquefois jusqu'à faire des lettres minuscules au lieu de capi-
({ tales ou d'onciales. Il n'est pourtant pas rare, dans ces manuscrits', qu'on
Il rejette des portioD;s de mots à la ligne suivante, même sans nécessité. Les
({ très-anciens livres, où les mots sont portés d'une ligne ou d'une page à l'autre,
({ sont plus nombreux qu'on ne pense. Nous avons vu en plusieurs autres des
u mots ou des demi-mots lJlis au bas de la page, au-dessous du dernier mot de
Lorsque le mot qui n'a pu trouver place à la fin de la dernière ligne d'une page
se trouve écrit au-dessous de cette ligne, on pourraitle prendre pour une réclame.;
mais il en differe essentiellement. En effet, pour qu'un mot marqué au-dessous
de la dernière ligne d'une page soit une réclame ~ il faut que cette page soit la
dernière d'un cahier, et que le mot soit répété au commencement de la première
ligne du cahier suivant. Une réclame sert donc· seulement à indiquer la suite
des cahiers dont se compose un manuscrit. L'usage des réclames proprement
dites ne remonte pas, selon les Bénédictins, plus haut que le XIe siècle, tan~
dis que, dans des manuscrits beaucoup plus anciens, on trouve des mots ajoutés
au-dessous de la dernière ~igne d'une page; mais cette page peut.ne pas être la
dernière d'un cahier, et d'ailleurs le mot rejeté au-dessous de la ligne n'est pas
répété à la page suivante. L'usage des réclames de.vint ordinaire vers le XIVC siè-
cle; elles furent souvent accompagnées d'ornements plus ou moins recherchés.
Les Bénédictins font aussi remarquer qu'à compter du XIIIC siècle elles sont en
général placées au plus bas de la page, à moins qu'elles ne soient écrites p.er-
pendiculairement. Souvent elles se composent de plusieurs mots. Des manus-
crits, les réclames ont passé dans les livres imprimés, où elles étaient encore en
usage pendant le siècle dernier.
Quand les réclames étaient exactement marquées dans un manuscrit, les
écrivains s'abstenaient en général d'y mettre des signatures. En termes d'impri-
merie, la signature est une lettre ou un chiffre que l'on met au bas de la pre-
1 Voyez la conjonction de ru et de 1'5 à la fin Dion pour joindre entre elles les différentes par-
du premier fac-simile de la planche Il. ties d'un mot composé .• L'accent que les Grecs
2 Voyez les mots corporis œgri à la fin du troi- .. appellent hyphen et les Hébreux macaph, disent
sième vers dans le quatrième Jac - simile de la • les Bénédictins, est un trait ou tiret qui unit
planche II. C'est évidemment pour diminuer la • deux. mots, comme semper-jlol'enlis ou arc-en-
longueur de la ligne que l'e à cédille a été substi- « ciel. • Ce signe a été représenté par un croissant
tué à l' ~ dans le mot œgri. dont les cornes sont tournées tantôt vers le haut,
3 Les anciens oot aussi fait usage du trait d'u- tantôt vers le bas de la ligne.
PARTIE III. - CHAPITRE VI. 699
mière page de chaque feuille pour indiquer l'ordre dans lequel ces feuilles
doivent être assemblées. Dans les manuscrits, la signature était au contraire
presque toujours placée au bas du verso du dernier feuillet de chaque cahier.
Les signatures fournissent un moyen facile de vérifier s'il y a eu des cahiers
ajoutés ou retranchés. Mais tous les copistes n'avaient pas la précaution de
les marquer; 'Souvent aussi elles ont été rognées par les relieurs. Lors même
que l'on retrouve dans un manuscrit la série de toutes les signatures, il faut
avoir soin de vérifier le nombre des feuillets dont se cOlupose chaque cahier.
Le plus sou~ent ce nombre ne varie pas dans un même manuscrit, si ce n'est
dans le dernier cahier, qui est quelquefois un peu plus fort ou un peu plus
faible. La même variation peut aussi avoir lieu dans le corps du manuscrit,
mais cela est plus rare. Un cahier peut renfermer jusqu'à douze feuillets; le plus
ordinairement ils en ont deux, trois, quatre ou cinq: de là les noms de hinio,
ternio, quaternio, quinio ou quinternio. Lorsque l'abréviation de l'un de ces mots
fait partie de la signature, le nombre des feuilles de chaque cahier se trouve
par là même indiqué. Quant au nombre des cahiers, on le marquait quelque-
fois à la fin des manuscrits. ({ La situation des signatures au bas de la marge
« inférieure, disent les Bénédictins, selon qu'elle approche plus du fond d'un
« manuscrit, décide de son âge. Si elle n'en est éloignée que d'un pouce au plus,
« le manuscrit sera régulièrement au moins du VIC siècle; portée au milieu, du
«vm e ; jusqu'à la marge extérieure ou totalement supprimée, elle désignera le
(( IX ou les temps postérieurs. Mais, à l'exception de la première observation, qui
C
« ne semble pas pouvoir se vérifier (si ce n'est comme par hasard) sur des manus-
(( crits plus récents que le Vile siècle, les autres peuvent quelquefois se montrer
c
u même depuis le IX •••••• Les signatures sont tantôt en chiffres romains, tantôt
« négligées. Il
Il fois, suivies de points et surmontées de virgules (s' s'). Ces figures sont en ver-
(1 Martin-de-Tours. Dans les plus anciens, tel que celui du Roi 152, au lieu
1
(( Sainte d'un quart de pouce dans la colonne. Ces textes sont distingués en
Il marge par des barres (-), des s et des 7 dans le manuscrit royal 2235. Le
« corps du texte, disent les Bénédictins, c'est une marque de la première an-
« tiquité. C'en est une autre que ces lettres soient toutes onciales. Les capitales
« des· alinéa dans l'écriture minuscule désignent au plus le VIlle siècle, quand
Il même ces premières lettres céderaient de temps en temps la place aux on-
PARTIE III. - CHAPITRE VI. 701
Il ciales. Dans l'écriture onciale, les lettres capitales des alinéa marquent une
(1 moindre antiquité que les onciales. Les premières sont initiales de l'onciale
1( et de la minuscule vers le vme siècle; les unes et les autres commencent les
1( alinéa au IX Alors les initiales cursives excèdent toujours en hauteur le
C
•
1(corps de la ligne d'écriture dans les diplômes. Dans les plus anciens manus-
1( crits, on trouve quelquefois une lettre plus grande à la fin de la ligne ou du
«verset 1. Les capitales pour les alinéa sont tantôt ordinaires et tantôt aiguës,
u rustiques et différentes de celles du texte. ))
Il Les savants, disent les mêmes auteurs, ne conviennent pas sur l'ancienne
(1 figure du paragraphe, destiné à séparer les différents objets qui entrent dans
(1 la composition d'un ouvrage. S. Isidore lui donne la forme du r que nous
Il retrouvons dans quelques manuscrits du VIlle siècle. Il paraît sous d'autres
figures qui ne remontent pas plus haut que la moitié du XIIIe. Des triangles
(1
servit de différentes figures, comme l'on voit dans les plus anciens Virgiles
(1
Foggini. Tantôt c'était une suite de petites lignes armées de croch~ts et in-
(1
(( mêmes couleurs. Les anneaux rouges ont au milieu des points noirs, et les
(( noirs ont des points rouges. Quelquefois la chaîne rouge est sans points, et
Il n'occupe qu'une partie de la page. Des chaînettes font les séparations dans le
Il ne sont pas divisés annoncent une grande antiquité. Tel est le manuscrit des
,
(( Epîtres de S. Paul en grec et en latin qui fait un des principaux ornements
Il de la bibliothèque de Saint-Germain-des-Prés. ))
Quoique la plupart des figures dont il a été question jusqu'à présent aient
été inventées par des grammairiens, elles se rattachaient cependant au travail
des simples copistes qui devaient en faire un fréquent usage. Il nous reste à
parler maintenant de ce qui concerne plus particulièrement la critique gram-
maticale ou littéraire. .
Dans les livres saints l'obèle précède souvent les paroles employées par les
Septante mais qui ne se trouvent point dans le texte hébreu. La fin de ces
passages est indiquée par deux points auxquels S. Jérôme donne le nom de
virgula censoria. Dans plusieurs manuscrits les mots hébreux et les passages
qui n'ont point été rendus p'ar les Septante sont marqués d'un astérisque.
Lorsque les interprètes de l'Ecriture traduisaient un passage dans le même
sens, mais sans employer les mêmes termes," on l'indiquait par un lemnisque,
c'est-à-dire par une ligne horizontale passant entre deux points verticaux.
Sur les marges d'un manuscrit de Saint-Germain des Prés (olim 861 ), renfer-
mant quelques-uns des ouvrages de S. Jérôme, on voit de temps en temps, au
lieu de la ligne droite, une ligne, ondulée assez semblable à une S couchée,
et qui désigne les passages de l'Ecriture. Il Les lettres hb traversées par une
Il barre, disent les Bénédictins, indiquent le texte hébreu dans les commen-
«( qu'il faut corriger le vers ou l'examiner avec attention .... Léagoras, Syra-
(( cusaÎn, fut le premier qui se servit de la diple sans point pour distinguer
(( dans Homère l'Olympe, ciel; de l'Olympe, montagne . ... Un correcteur du
e
« IXe siècle a mis à la marge du '). 7 feuillet du manuscrit 197 de Saint-Ger-
«( main une croix qui marque Jésus-Christ, la conversion des luifs, ou que cet
(( par une s de même genre en forme de croix, nous paraît signifier des choses
Il qu'il faut preudre au sens mystique .... Dans un manuscrit grec de la biblio-
«( thèque des Pères de S. Basile de Rome, qui renferme les œuvres de S. Gré-
(( goire de Nazianze, on marque l'astérisque dans les endroits où il est parlé
« de l'incarnation du fils de Dieu pour rappeler l'étoile miraculeuse qui appa-
«( rut aux mages. On s'en servait dans Platon pour noter la conformité des
Il domui tuœ, quia morieris. » Parmi les sigles qui servent dans les notes des
, ARTICLE III.
I!
A l'exemple des Hébreux et des Grecs, les Romains se servaient des lettres
de leur alphabet pour exprimer les nombres. Quelques-unes de 'ces lettres sont
de véritables sigles; ainsi les mots sep tuag in ta , centam, mille, sont désignés par
les lettres S, C, M : d'autres lettres au cu'ntraire ont une valeur purement co"n-
ventionnelle. Quoique les Romains eussent ainsi vingt-trois signes à leur dis-
position, ils ne pouvaient suffire que par de pénibles combinaisons à repré-
senter les nombres que notre système de numération tr~duit avec tant de
clarté et de précision. Chaque lettre de l'alphabet désignait un nombre parti-
culier; q?-and elle était surmontée d'un trait horizontal, ce nombre devenait
mille fois plus grand, excepté toutefois pour les lettres A et B, qui n'acqué-
raient ainsi qu'une valeur décuple. Voici la liste des différentes lettres et l'in-
dication des nombres qu'elles expriment avec ou sans le trait horizontal:
A 500 A 5000 C 100 C 100000
K 151 K 151000 V 5
-V 5000
L 50 L 50000 X 10 X 10000
0 11 0 11000
(( anciens. Il Il est diffIcile d'expliquer pourquoi le même usage n'a ·pas été
suivi dans les manuscrits latins; mais on doit admettre en fait que les Latins
ont emprunté aux Grecs un signe spécial pour exprim'er le nombre six, et
que cette note numérale, en recevant la forme d'un G oncial, n'apas cessé d'être
distincte du G romain. La valeur primitive de l'épisème (.3o..ü n'a pas toujours
été conservée dans les monuments du moyen âge. A partir du XIVe siècle, et
surtout en Allemagne, on a souvent employé ce caractère pour désigner le
nombre cinq. Il désigne le même nombre sur les médailles de l'empereur Jus-
tinien; mais les Bénédictins pensent que les mon~taires l'auront confondu
avec ru à queue: en effet il correspond au nombre six dans une foule d'an-
ciens monuments et notamment dans une inscription qui remonte à l'an 296.
Parmi. les chiffres romains, ceux dont l'usage remonte à la plus haute
89
706 ÉLÉMENTS DE PALÉOGRAPHIE.
antiquité, et qu'on trouve dans les inscriptions du premier âge comme dans
les plus anciens manuscrits, sont les lettres C, D, l, L, M, V et X. On pré-
tend· que les anciens Romains ne portaient pas les combinaisons de ces lettres
au delà du nombre cent mille. Comme les chiffres romains sont encore d'un
usage ordinaire, la liste suivante n'a pas besoin d'explication. Nous nous bor-
nerons à rappeler qu'un chiffre inférieur qui précède un chiffre plus élevé
doit en être soustrait, et qu'il doit au contraire y être ajouté quand il le suit.
C'est ce qui explique comment les chiffres IV, IX, XL, XC désignent les
nombres 4, 9, 40, 90, et comment au contraire les chiffres VI, XI, LX,
CX, désignent les nombres 6, I l , 60, 110.
1. . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . 1 XX. . . .... ~ . . . . . . . . . . . . . . 20
(( Dans les anciens manuscrits, disent les Bénédictins, on écrit quatre par HU,
. Il et non par IV. On lit dans le Virgile de Florence, à la tête du quatrième
,
Il livre dé l'Enéide : Incipit lib. 1111 feliciter, et à la tête du neuvième : Inc.
I! lib. VIIII feliciter. Lé manuscrit du Roi 4884, du VIlle siècle, offre le nombre
(( quatre écrit de la même manière, et le nombre neuf est rendu par VIIII, à
(( moins qu'il n'use du six (c'est-à-dire de l'épisème (3a,'ù) avec trois 1, ce qui
(( n'est pas rare. Ce manuscrit, ainsi que les autres plus anciens, se sert de
Il l'X avant l'L pour marquer quarante. Il Quoiqu'il y ait des exemples fort an-
ciens du nombre quarante exprimé par XL, on a dans la suite continué à répé-
ter l'X quatre fois et même six fois pour· signifier quarante et soixante. Les
Bénédictins ne disent pas quand on a commencé à se servir du chiffre IX. Il
PARTIE III. - CHAPITRE VI. 707
résulte de plusieurs monuments originaux qu'il était en usage au XIIIe siècle.
Dans le dernier fac-simile de la planche VI, qui est emprunté à un manuscrit
de la seconde moitié du XIIe siècle, le nombre dix-neuf est écrit XV Il II , ct nous
pr~sumons qu'à cette époque le chiffre IX se rencontrerait moins souvent que
le V suivi de quatre 1. Toutefois, on trouve l'X précédé d'un 1 sur plusieurs
inscriptions fort anciennes, notamment sur une médaille antérieure de vi,ngt-
cinq ans à l'ère chrétienne, et que les Bénédictins ont fait graver dans leur
XXVe planche: nous l'avons rencontré aussi dans une charte de 1189. Quant
au chiffre IV, nous l'avons vainement cherché dans un grand nombre de monu-
ments antérieurs au XVIe siècle l, et, sans vouloir affirmer qu'il n'a été em-
ployé que depuis deux ou trois siècles, nous pensons du moins qu'on en
faisait rarement usage, et que la plupart du temps les nombres quatre, qua-
torze, vingt-quatr~, etc., s'écrivaient IIII, XlIII, 'XXIIII, etc. Dans les tables et
dans la pagination des registres, les nombres depuis 120 jusqu'à 199 étaient
presque toujours exprimés par des chiffres qui traduisaient les· anciennes lo-
cutions six-vingts, sept-vingts, etc.; ainsi, au lieu de CXXXV Il , CXL V, CLXVI,
CXCIX, on écrivait VI xxXVII , VIInV,' VIII xxVI , IXxxXIX. Il y a quelques
exemples de chiffres romains écrits à rebours et qui correspondent à certaines
locutions latines: au lieu de decimus tertius, decimus quartus; etc., on disait
aussi tertius decimus, quartus décimus, etc.; de là les chiffres VIX, IXX, etc.,
qui exprimaient les nombres seize (sextus decimus), dix - neuf (nonus deci-
mus), etc.
Les Romains avaient encore quelques autres signes destinés spécialement
à exprimer les nombres élevés. Au signe M, qui signifiait mille, ils substi-
tuaien t un signe assez semblable à notre chiffre 8 couché (00). Il Cette figure,
Il disent les Bénédictins, paraît plusieurs fois dans un acte de Ravenne de
Il l'an 444.)) On rencontre aussi deux chiffres à peu près semblables à un 1
1:>:> 00 00 (5,000 + 1,000 + 1,000= 7,000) .... ' •••• , •••••• 7,000
1:>:> 00 00 00 (5,000 + 1,000 + 1,000 + 1,000 = 8,000 ) .••• 8,000
00 CCIO:> ( - 1,000 + 10,000 = 9,000) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9,000
CCI:>:> • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • 1 •••••••••••••••••••••••••• 10,000
CCCCI:JJ:)O . . . • • • • . • . . . . . . • . . • . . • . . • . • • . . • . • • • . • . . • • . • • • 1,000,000
Au lieu de voir, comme quelques auteurs, dans le signe CI::> les éléments
don t se compose le D, c'est-à-dire la haste et la panse, les Bénédictins pré-
sument avec raison que ces chiffres sont dérivés de l'M onciale, ainsi que le
8 couché. Les copistes ont quelquefois confondu ces caractères avec l'Cd grec,
Quelquefois aussi on trouve CLC au lieu de CI::>, parce que les deux C étant
souvent moins élevés que le trait q.ui les sépare, les écrivains ont pris cette
1Le nombre 1,000 s'exprimait aussi par un ~ lettre T. Cependanl, quelques auteurs pensent
couché; ce nombre était encore exprimé par la qu'on a pris pour un T 1'1 surmonté d'une barre,
PAR TIE III. - CHAPITRE VI. 709
ligne verticale pour une 1 cursive. On commettrait souvent des erreurs de
cette nature si on ne se rappelait pas que, dans un chiffre composé de plu-
sieurs l, le premier dépasse souvent les autres. Ainsi, dans le fac-simileno l
de la planche III, les nombres deux, trois et quatre sont écrits Ir, In et lm.
Dans le cinquième fac -simile de la même planche le nombre douze est ainsi
figuré xlI : les Bénédictins pensent avec raison qu'il est plus naturel de lire
XII que XLI. Quelquefois on prolongeait à la fois le premier et le dernier 1 :
ainsi les mots quartumvir, sextumvir, etc., s'écrivaient Inlv, Imdv, etc. Pour ne
pas confondre ces 1 allongés avec des l, il faut examiner surtout le bas de
ces deux lettres: la première est presque toujours formée par un trait droit,
tandis que la seconde présente, à son extrémité inférieure, une courbure assez
prononcée. Lorsque le nombre cinq est exprimé par un u dont le second jam-
bage se prolonge au-dessous de la ligne, ce caractère présente l'aspect d'un V
et d'un 1 réunis. Les Bénédictins signalent quelques autres erreurs qui se ratta-
chent à la lecture des chiffres romains: « Une lettre originale, qui est dans les
Il archives de la cathédrale de Clermont, porte cette date: Factct carta ipso
u anno III. X. regnante Henrico rege Francorum. On a fait signifier à ces chiffres
« romains trois fois dix, et, en conséquence, on a rapporté cette date à l'année
u avec le chiffre II. Pline, dans les anciennes éditions, assure que de son temps
u faute si grossière doit être mise sur le compte des copistes ignorants ou peu at-
utentif:" qui ont pris ru ou le v pour II, ~t au lieu de XV ont mis XII. D'autres,
« ayant transcrit tout au long ce passage, dont le chiffre était peut-être déjà
Il corrompu, ont mis duodecim diebus au lieu de quindecim. ]) Ce dernier exemple
suffit pour montrer combien il est important de transcrire les textes avec toute
/ l'exactitude possible, et de ne pas se permettre de traduire les chiffres par des
mots, ou de substituer à un signe numérique un autre signe qui, dans l'usage
ordinaire, peut avoir la même valeur, mais dont l'emploi peut donner lieu à
de graves erreurs dans une foule de circonstances.
Lors même que l'on est arrivé à lire exactement des nombres exprimés en
•
710 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
chiffres romains, leur interprétation peut encore présenter de graves difficul-
tés. « Il est important d'observer, disent les Bénédictins, que les anciens expri-
\( maient souvent les nombres par des comptes ronds, laissant à quartier les
(( nombres imparfaits. Cette manière de compter n'est pas rare dans les livres
« sacrés. Elle a passé de là dans les monuments. Il est certain, et personne ne
1
,( cription, ne laisse pas de dire qu'il mourut dans la 726 année. Cet auteur
(( n'a pu ignorer l'âge de son maître, dont il écrivait la vie. L'épitaphe a donc
(( suivi un compte rond en donnant 7 0 ans à Charlemagne au lieu de 7 2. Les
(( anciens catalogues des papes ne donnent à Jean XIII que six ans onze mois
«( et cinq jours de pontificat. Cependant son épitaphe porte qu'il a tenu le
(( S. Siége pendant sept années. D. Mabillon cite une charte de Raoul, évêque
(( de Châlons, datée de la XXVle année du règne de Lothaire, quoique la 27 e
(( courût depuis le mois d'octobre, C'est que, pour faire un compte rond, on
(( ne mettait point en ligne de compte le surplus de la 2 6 e année. Il Nous avons
déjà fait observer ailleurs que les dates des chartes omettaient quelquefois le
millième et le centième, et que dans le XIye siècle, par e~emple, on se conten-
tait d'écrire. L ou ML pour désigner l'année MCCCL. Tous ces faits sans
doute sont exceptionnels, mais il était indispensable de les signaler en passant.
Il nous reste à indiquer quelques signes spéciaux que l'on rencontre fré-
:quemment dans les chiffres romains d'Espagne. La lettre X, augmentée d'un
trait courbe qui se rattache à l'extrémité supérieure de son côté droit, sert à
exprimer le nombre quarante: l'emploi de ce signe est très-fréquent. Les Béné-
dictins citent aussi une inscription du YlIe siècle gravée sur le bénitier de
S. Jean de Cabra en Andalousie, et dans laquelle le nombre quatre-vingts est
représenté par un X de forme cursive, dont les deux extrémités supérieures
sont barrées. La lettre X vaut d'ailleurs dix quand elle n'est augmentée d'au-
·cun trait accessoire; mais au lieu de l'X on rencontre quelquefois le 'f" grec.
Le nombre mille est désigné non-seulement par l'I surmonté d'un trait, mais
.encore par des signes parfaitement semblables au T. Quelques auteurs ont
présumé, comme on l'a vu plus haut, que les copistes avaient confondu fI
surmonté d'une barre avec le T. Cette explication peut être vraie à certains
égards; mais il n'est pas douteux non plus que dans un grand nombre de di-
PARTIE III. - CHAPITRE VI. 711
plômes d'Espagne cette barre se confond avec 1'1 de manière à former un T 1.
n est donc impossible d'affirmer que ces deux traits sont réunis accidentelle-
ment; d'ailleurs, en partant de la même hypothèse, on peut dire que l'erreur
dont il a été question avait été commise longtemps auparavant, et qu'elle
aura été ensuite reproduite dans les titres originaux. Enfin, indépendamment
du T, de n surmonté d'un trait isolé, et de l'M qui est en général de forme
onciale, on trouve le nombre mille exprimé par une figure semblable à l'Y
grec. Les nombres ordinaux d'Espagne doivent aussi donner lieu à une obser-
vation particulière, c'est que les voyelles 0 et a, qui indiquent à l'ablatif les
désinences du masculin .et du féminin, étaient souvent placées à la suite de
la lettre numérale, et représentées comme eBesous la forme majuscule: ainsi
on trouve Xü, XA, Lü, LA, etc., pour decimo, decima, quinquagesimo, quin-
quagesima, etc. En France, au contraire, ces voyelles étaient plus petites et
placées au-dessus des chiffres. Le mot secunda est exprimé par deux 1 sur-
montés d'un a en forme d'", dans le fac-simile n° 2 de la planche XII : l'usage
de combiner les désinences des nombres avec les chiffres romains remonte
donc au moins au IXe siècle. Ces désinences étaient souvent exprimées par
deux lettres: ainsi on trouve ccc mo , vnu etc., pour trecentesimo, no no , etc.
DO
,
(( vers l'an 1028. Dans son Traité de rart de compter sur la table couverte
Lorsque le nombre deux mille est exprimé
. 1 d'une barre qui leur est commune et qui leur
par deux T, ces deux lettres sont surmontées donne l'aspect d'un fi grec .
•
712 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
\1 de poudre, nous avons vu les l, 2, 3, 5, 7, 8, 9. Trois de ces chiffres
«sont contournés ou renversés: les seules figures du 4 et du 6 s'éloignent de
Il la forme de nos chiffres arabesques. Il y a plus, le célèbre Nicolas· Vignier
uatteste (Biblioth. hisloriale, part. II, pag. 646, édit. de 1588) que Berne-
\( lin, disciple de Gerbert, moine Bénédictin, qui monta sur le S. Siége l'an
u 999, composa quatre livres, De abaco et numeris, desquels se peut apprendre
u l'origine des chifres dont nous usons aujourd'hui ès comptes d'arithmelique. Vignier
Il ajoute: lesquels Mr de Savoye Pithou m'a assure avoir eu en sa bibliothèque, et
Il L'ouvrage de Bernclin, que D. Rivet n'a pas connu, se trouve deux fois dans
II 480), et parmi ceux d'Alexandre Petau (Cod. 4539), qui ont originairement
li au commencement du suivant. Il
•
PARTIE Ill. - CHAPITRE VI. 713
une serie de signes speciaux destinés à representer les neuf premiers nombres;
mais on ne savait pas qu'à l'aide d'un signe auxiliaire ces neuf chiffres pou-
vaient exprimer les dizaines, les centaines, etc. M. Libri, membre d~ l'Aca-
démie des Sciences, qui a entrepris de nombreuses recherches sur l'origine'
des chiffres vulgaires, nous a affirmé qu'il n'avait pas découvert au XIe siècle,
et, si nous avons bonne mémoire, au commencement du XIIe, un seul manus-
crit latin dans lequél les chiffres vulgaires fussent employés avec leur valeur
de position, c'est-à-dire combinés deux à deux; trois à trois, etc., de manière
à désigner des unités, des dizaines ou des centaines, etc., suivant qu'ils occu-
pent le premier, le second ou le troisième rang en remontant de droite à
gauche. Mais le livre XVI du Speculum doctrinale, ouvrage que' Vincent de
Bea u vais termina, selon l'opinion la pl us probable, un peu après l'an 1 2 50 ,
prouve qu'au XIIIe siècle le calcul décimal était parfaitement connu en France.
(( Vincent de Beauvais, dit M. Daunou, (Histoire littéraire de la France', tome
« XVIII, page 499), expose la théorie des nombres, et .indique les opérations
( dont ils sont les objets, y compris l'extraction 'des racines. Il a une connais-
«sance précise des chiffres arabes et du calcul décimal: Inventœ sunt novem
((figurœ tales: l, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9. Quœlibet in primo loco ad dextram posita
(( significat unitatem vel unitates; in secundo, denarium vel denarios; in' tertio, cente-·
(( narium veZ centenarios; in quarto, millenarium veZ millenarios; et ut breviùs loquar,
(( quœlibet figura posita in secundo loco significat decies magis quàm si esset in primo, '
(( et decies magis in tertio quàm in secundo, et sic in infinitum. Cependant il fait
«( observer que ces neuf caractères ne serviraient pas à exprimer le nombre dix,
(( et il enseigne. l'usage d'une dixième figure, savoir du zéro. Inventa est igitur
( decima figura ta lis , sc. o. Nihilque representat, sed facit aliam Jiguram decuplum·
({ significare, etc. Plusieurs Occidentaux avaient connu et employé les chiffres
« arabes avant le milieu du XIIIe siècle; mais en voilà le système nettement
(( exposé, pour la première fois peut-être, dans un livre écrit en France. Ce
« chapitre, du moins, n'est emprunté 'd'aucun autre ouvrage; il est précédé
9°
, , ,
714 ELEMENTS DE PALEOGRAPHIE.
de position; mais on peut supposer que la théorie du calcul décimal n'avait
encore été' développée par aucun auteur. En effet, Vincent de Beauvais, qui
se borne presque toujours A citer les textes connus, n'aurait pas manqué de
suivre sa méthode ordinaire, si quelque trai,té de math~matiques avait pu lui
fournir les explications dans lesquelles il est entré.
En comparant les fac-simile a et b de la planche VII , on pourra se convain-
ct.:e que, si quelques-uns des chiffres du premier modèle présentent quelque
analogie avec ceux du second, ils sont presque tous d'une forme beaucoup plus
pénible et beaucoup plus compliquée. Dans la première ligne dufac-simile ct,
•
les chiffres l, 2, 5 et 8 peuvent être considérés comme analogues aux chiffres
correspondants l du fac-simile b; le 3, le 4 et le 6 sont complétcment différents;
le 7 se compose des mêmes traits, mais ils sont renversés; quan t au 9, il faut
le renverser et le regarder dans une glace pour y trouver quelque point de
ressemblance avec le signe qui est employé de nos jours. Dans la seconde ligne
dufac-simile a, le 6 et le 9 ne ressemblent pas davantage aux chiffres correspon-
dants du second modèle; les rapports du 5 sont moins sensibles, mais ils subsis-
7
tent toujours; le serait le même, si son dernier trait était plus prolongé; le 3
et le 4 s'éloignent moins de la forme sous laquelle ces chiffres sont représentés
de nos jours. Quant au'dernier 4 du fac-simile 'a, il est au moins aussi extraor-
dinaire que celui de la première ligne. En comparant les chiffres des fac-similc
c et d avec ceux du fac-simile b, on ne trouve guère de différence sensible que
dans le 7, dont les branches se sont raccourcies, et dans le 2 dont la partie
inférieure se termine par un trait horizontal beaucoup plus caractérisé. Parmi
ces différents chiffres, ceux qui diffèrent .surtout des nôtres sont le 4, le 5 et
•
le 7,; les autres signes, excepté peut-être le 2 du fac-simile b, présentent
assez d'analogie avec les figures employées- 'de nos jours pour qu'on puisse
facilement en fixer la valeur. Ces figures ne sont pas sans doute les seules . ,
que l'on rencontre, mais ce sont les plus ordinaires; quand on les a étudiées,
on' reconnaît sans peine celles qui !peuvent se présenter dans d'autres ma~
.
nuscrits ..
De'puis la découverte des chiffres arabes, on n'a jamais cessé d'employer les
chiffres romains 2. « Quoique, dès le commencement du XIVe siècle, disent les
(c Bénédictins, l'Université de Paris se servît des chiffres arabes pour enseigner
« l'arithmétique, l'usage n'en devint ordinaire que depuis 1500 j encore les
Il entremêlait-on souvent de chiffres romains.» On tf{)uve par exemple les
nombres douze, treize, quatorze, etc. exprimés par X2, X3, X4, etc. Cette cir-
1 Le troisième 2 du fac-simile b est celui qui 2Les chiffres romains se maintinrent sur les
offre le plus de rapport avec le 2 du fac-simile a. monnaies jusqu'à l'ordonnance de 1549.
· PARTIE III. - CHAPITRE VI. 715
constance semble prouver qu'il se passa de longues années avant que la théorie
du calcul'décimal fût conniIe de tous les écrivains. Il Ces chiffres, .disent les
Il mêmes auteurs, n'ont jamais été admis dans les diplômes. Néanmoins, M.l'abbé
I( de Godwic ne les exclut pas de tous les actes donnés depuis le milieu du XIIe
Il siècle jusqu'au XVIe. Nous pouvons assùrer que s'il existe quèlque acte anté-'
(('surtout dans leurs minutes, nous ne voudrions pas nier qu'i~.s n"aient fait
(( quelque usage de ces chiffres dans leu.rs écritures dès 'les XIVe et· XV C, siècles: Il
Nous avons eu occasion, en eHet, de rencontrer des chiffres ar,abes dans une
des signatures apposées au bas d'un acte dressé à l'occasion de l'hommage
rendu à Charles le Bel, pour le duché d"Aquitaine et le comté de Pontllieu,
" '
par Edouard, fils aîné d'Edouard II, roi d'Angleterre. (Archives du Royaume.
Section historique. J. 634.) Cet acte est du 14 septembre 1325. Il en existe deux,
expéditions parfaitement semblables et certifiées· par trois notaires. La signa-
ture du troisième est ainsi conçue: G. Jzzlioci de Cluniaco clericus an no Domini
1303. Cette date en chiffres arabes n'étant pas 'celle de l'acte, semble devoir
s'entendre de l'époque où le signataire avait été reçu clerc. Comme les notaires
ont toujours aimé les signatures extraordinaires, on ne doit pas s'étonner que
l'un d'eux ait eu 'l'idée d'encadrer dans son parafe une date exprimée an
moyen de signes dont l'usage était alors peu répandu.
Les recherches faites dans les différentes parties de l'Europe sur l'époque de
l'introduction des chiffres arabes ne contredisent en rien les faits signalés par
les Bénédictins. En écartant les allégations plus qu~ hasardées de certains
auteurs, on voit qu'en Angleterre le monument le plus ancien qui constate
l'emploi des chiffres vulgaires est une inscription de l'an 1233. On les trouve
ensuite dans un manuscrit de la Bibliothèque Cottonienne de l'an 1292. En Alle-
magne, Venzelius a signalé 'un manuscrit de l'an 1268 renfermant un calen-
drier en chiffres arabes; les Bénédictins parlent d'un manuscrit italien où ces
caractères sont employés à marquer l'an 1245. On peut supposer que les
Espagnols les ont connus avant les autres peuples de l'Europe, mais rien ne le
prouve d'une manière positive, et don Nassare, qui prétend en avoir découvert
dans des inscriptions du V C et du VIC siècle, a pris pour des chiffres des caractères
romains et des notes tironiennes. Le seul fait qui paraisse bien constaté, c'est
qu'Alphonse X, reconnu roi de Castille et de Léon en 1259, contribua beaucoùp
par ses tables astronomiques à répandre la connaissance des chiffres vulgaires.
Q
« doitla chercher, comme celle des chiffres romains, daus la diverse combinaison
« des doigts; qu'ainsi l'unité ayant été trouvée dans le doigt debout, on a répété et
« varié cette figure d'où sont venus ces caractères==pour deux, pour trois, etc.,
u et avec le temps on a formé 2 , 3, qui répondent à ces combinaisons de doigts.
«Cette conjecture relativement aux figures numérales des Grecs et des Romains
({ se trouve dans la méthode de Port-Royal et dans une multitude d'autres
Il livres, mais l'application qu'on en fait aux chiffres arabes· est toute neuve.
u Malheureusement elle n'est pas moins forcée que destituée de preuves solides. »
Dom Calmet trouve l'origine de nos chiffres arabes dans les notes tironiennes;
selon les Bénédictins, il faudrait plutôt la chercher dans nos anciennes écri-
. tures minuscules et cursives. Enfin ces différents systùmes sont contredits par
l'opinion de plusieùrs savants, qui pensent qu'en adoptant le calcuJ décimal,
les Européens ont aussi imité laforme des chiffres que les Arabes avaient reçus
des Indiens. Pour résoudre cette question, il faudrait avoir plusieurs manuscrits
renfermant des chiffres vulgaires tels qu'ils étaient employés en Europe pen-
dant le cours du XIe siècle, et le~ comparer avec les chiffres dont se servaient
alors les Indiens et les. Arabes .
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