Gouiza Fairouz 2016
Gouiza Fairouz 2016
Gouiza Fairouz 2016
Thèse dirigée par Abdellatif BENABDELHAFID et codirigée par Adnan YASSINE, laboratoire
LMAH
1
2
REMERCIEMENT
Je remercie les membres du jury pour l’attention qu’ils ont bien voulu prêter à mon travail, je
remercie Monsieur BERTELLE Cyrille, Professeur des universités à l’Université du Havre, qui m’a
fait l’honneur de présider le jury. Mes remerciements vont également à Monsieur FORTIN Jérôme,
Professeur des universités à l’Université de Picardie Jules Verne ainsi que Monsieur ABED Mourad,
Professeur des universités à l’Université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis (UVHC). Ils
m’ont fait l’honneur d’être les rapporteurs de ma thèse. Je tiens à remercier Madame HAMANI
Nadia, MCF-INSSET à l’université de Picardie Jules Verne, pour avoir accepté de lire et de
commenter ce mémoire en qualité d’examinateur. Toutefois, il n’y a pas que l’équipe d’encadrement
qui a été déterminante pour l’aboutissement de cette thèse, à ce titre, je remercie tous les autres
membres du laboratoire LMAH sans oublier le directeur Monsieur ALAOUI Aziz.
3
III
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
Fig.2.1 : Les structures topographiques de la chaine logistique [Beamon et Chen, 2001] ………………
31
Fig.2.3 : L’organisation linéaire des flux dans la chaine logistique [Greis et Kasarda, 1997] ………….
34
Fig.2.4 : L’organisation simultanée des flux dans la chaine logistique [Greis et Kasarda, 1997] ….......
34
Fig.2.8 : Relations entre les centres de décision [Despontin-Monsarrat et al., 2005] …………………..
40
Fig.2.16: Représentation d’un système selon l’approche systémique [Le Moigne, 1973] ………………
50
Fig.2.18: Classification des modèles pour la simulation [Cassandras et Lafortune, 1999] ……………..
53
Fig.2.21: Les buts du BSC : de la stratégie aux objectifs [Kaplan et Norton, 1996] …………………….
58
Fig.2.22: Les niveaux du modèle SCOR [Supply Chain Council, 2005] ………………………………...
59
Fig.2.24: Articulation entre centres de décision et processus opérationnels [Lauras, 2004] ……………
61
IV
4
Liste des figures
Fig.3.8: Illustration des interactions entre les acteurs principaux du premier processus ………………
88
Fig.3.10: Les principaux échanges entre les principaux acteurs de niveau de décision 1 et 2 …………..
91
Fig.3.11: Les principaux échanges entre les principaux acteurs de niveau de décision 3 ……………….
93
Fig.3.12: L’organisation simultanée des flux dans le contexte du transport intermodal ………………...
93
Fig.3.18: AP+ et interopérabilité avec systèmes informatiques privés des entreprises [CCS, 2014] 102
Fig.3.19: Structure générique du système intermodal composée de trois niveaux d’abstraction ………..
106
5V
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
Fig.5.2: Exemple d’appel de la méthode « setup() » pour démarrer un comportement nominal ……166
Fig.5.3: Utilisation du « CyclicBehaviour » afin d’exécuter en boucle un comportement……………..
167
Fig.5.6: L’outil graphique fournit par Jade – « RMA : Remote Monitoring Agent »……………..…….
168
Fig.5.7: L’interface RMA contenant les conteneurs créés dans le cadre de nos travaux……………..169
Fig.5.8: Exemple d’envoi de messages entre agents à l’aide de l’outil « Dummy Agent »……………..
169
Fig.5.9: Analyse des messages échangés entre agents à l’aide de l’outil « Sniffer Agent »……………..
170
Fig.5.10: Affichage de l’état des agents à l’aide de l’outil « Inspector Agent » ………..……………..
170
Fig.5.11: Les flux d’interaction décrivant le comportement nominal des agents d’IFTC.……………..
172
Fig.5.12: Les flux d’interaction décrivant le comportement correctif des agents d’IFTC ……………..
174
6
VI
Liste des tableaux
Tab.1.1 : Les éléments qui constituent l’idée et le contexte du besoin de notre thèse …………………….
17
Tab.2.4: Définitions et interprétations des processus et des centres de décision [Lauras, 2004] …………
61
Tab.3.1: Les principaux modes de transport de marchandises [Venturelli et al., 2010] …………………..
70
Tab.3.5: Les équipements les plus répondus dans la zone des opérations portuaires ……………………..
79
Tab.3.7: Les équipements les plus répondus dans la zone de stockage …………………………………
82
Tab.3.9: Analyse de la chaine intermodale selon la vue statique et la vue dynamique …………………
106
Tab.4.1 : Analogie entre la chaine logistique et les SMA [Yuan et al., 2002] …………………………..
120
VII
7
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
Tab.4.16 : Raffinement du concept « Planning and control system » pour l’implémentation ……………
149
Tab.5.1 : La correspondance entre les concepts du domaine et les concepts du cas industriel ……………
156
Tab.5.2 : Extrait de la grille des résultats pour les critères appropriés [Garneau et Delisle, 2002]....…….
164
8
VIII
Abréviations
ABREVIATIONS
9
IX
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
10
X
Sommaire
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS ……………………………………………………………………………
III
ABREVIATIONS ………………………………………………………………………………
IX
SOMMAIRE ……………………………………………………………………………………
XI
11
XI
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
XII
12
Sommaire
13
XIII
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
Chapitre 5 –
CONTRIBUTION A LA SIMULATION POUR LA VALIDATION DES
META-MODELES STATIQUES ET DYNAMIQUES DE LA CHAINE DE TRANSPORT
INTERMODAL DE MARCHANDISES ………………………………………………………. 153
GLOSSAIRE ……………………………………………………………………………………
180
ANNEXE ...……………………………………………………………………………………...
193
=2
Annexe 1 – Les éditeurs des logiciels logistiques mondiaux et français [PIPAME, 2009].
Annexe 2 – Les atouts du corridor de la vallée de Seine [CCI Normandie, 2014].
Annexe 3 – Le méta-modèle du domaine agentifié en grand format.
Annexe 4 – Le méta-modèle d’implémentation en grand format.
XIV
14
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
15
XV
Chapitre 1. Introduction générale : contexte, problématique et positionnement du travail de recherche
Chapitre 1
INTRODUCTION GÉNÉRALE : CONTEXTE, PROBLÉMATIQUE
ET POSITIONNEMENT DU TRAVAIL DE RECHERCHE
CONTEXTE GENERAL
De nos jours, en raison de la globalisation des économies, le transport de marchandises
devra être de plus en plus attentif aux besoins de clients plus soucieux de la nature des services
qui leur sont fournis. Cette évolution se trouvera renforcée par l’arrivée sur le marché de
systèmes et technologies de l’information qui mettent les utilisateurs en mesure de préciser la
nature des services dont ils ont besoins et d’intégrer leurs activités avec celles du système de
transport de marchandises. Les utilisateurs de ce dernier système seront par conséquent de plus
en plus étroitement imbriqués dans des chaines logistiques gérées avec rigueur, des chaines
dans lesquelles les décisions prises en matière de quantités, de lieux et de délais de livraison
seront dictées par les consommateurs. Les fournisseurs sont déjà tenus informés en permanence
du déroulement des programmes de production de telle sorte que les intrants puissent être
introduits dans le processus de production en temps voulu et les biens livrés au consommateur
dans les délais promis. Les défis, déjà sérieux à l’échelle nationale, ainsi lancés aux systèmes
de transport sont encore considérablement amplifiés sur un marché mondialisé.
Plusieurs tentatives ont été menées de la part des industriels et des chercheurs afin
d’émerger la chaine de transport intermodal comme une seule entité autonome. En effet, Les
différentes entités impliquées dans le processus décisionnel partagent leurs connaissances et
unissent leurs compétences afin de mettre en place des chaines continues et intégrées avec
feuille de route unique et de faire face aux exigences d’un environnement économique instable
et concurrent. Nos travaux de recherche exposés dans ce mémoire, se situent dans ce contexte.
OBJECTIF DE LA THESE
C’est dans ce contexte turbulent de changements importants que nous intervenons. Nous
traitons, dans ce mémoire, une problématique sur l’harmonisation et la maitrise complète de la
chaine logistique. Nous avons comme ambition d’apporter une contribution au développement
de moyens optimisés de la structuration de l’information, d’aide à la décision et de
renseignement d’expertise dans différents domaines métiers en nous focalisant plus
particulièrement sur les systèmes de transport intermodal. La promotion de l’intermodalité est
16
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
un outil stratégique permettant d’envisager les transports suivant une logique de systèmes. Les
systèmes de transport proposés sont alors des liaisons porte-à-porte indépendantes des modes,
fondés sur diverses possibilités de transport modal viables, représentant une utilisation plus
rationnelle et plus équilibrée de la capacité de transport disponible (infrastructure, matériel
roulant, équipement de manutention, etc.), qui réduit les coûts et génère de la valeur ajoutée.
Dans une chaine de transport intermodal de marchandises, on constate souvent que les
acteurs de ces chaines interviennent pour de multiples tâches. Plusieurs métiers sont des
spécialisations diverses. Il y a donc un vrai besoin des méthodes et des outils permettant de
monter les interfaces potentielles qui pourraient exister entre acteurs aux métiers semblables ou
différents susceptibles de collaborer, de se coordonner et d’inter-opérer. Vu sa complexité, la
concrétisation de ce concept d’intermodalité n’est possible qu’à travers un modèle approprié.
Afin de mettre en évidence toutes les contraintes qui nous sont posées, nous proposons
l’utilisation conjointe d’une approche sémantique (AS) et du paradigme distribué multi-agent
(SMA) pour la modélisation, l’analyse et l’évaluation des performances de ces réseaux de
transport. En effet, aspirant à l’élaboration d’un système global cohérent et capable de gérer les
interactions entre les divers modes de transport. Il doit permettre aussi de tenir compte des
caractéristiques et des intérêts de l’ensemble des activités tout au long de la chaine. Il convient
donc de nuancer les objectifs de nos travaux de recherche en exposant les éléments qui
constituent l’idée et le contexte du besoin de notre thèse (Tab.1.1).
17
Chapitre 1. Introduction générale : contexte, problématique et positionnement du travail de recherche
Equipe de Les travaux de recherche de cette thèse sont menés au sein de l’équipe SILI. Cette
recherche
équipe est principalement orientée vers les problèmes de l’intégration de la chaîne
logistique globale. La réalisation d’un système de la logistique intégrée requiert des
compétences variées. Il est nécessaire de résoudre des problèmes de modélisation,
d’optimisation et d’élaboration des systèmes d’information.
Articulation avec Le passage portuaire, RISC (Réseaux d'Interaction et Systèmes Complexes), PlaIR
d’autres projets
(Plateforme d’Indexation Régionale), etc.
Tab.1.1 : Les éléments qui constituent l’idée et le contexte du besoin de notre thèse.
18
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
Afin de répondre à ces besoins, nos travaux de recherche que nous présentons dans ce
manuscrit ont pour objectif de proposer les solutions suivantes :
Valider les résultats obtenus à l’aide de simulation avec des études de cas d’un réseau de
transport de la région Haute Normandie.
19
Chapitre 1. Introduction générale : contexte, problématique et positionnement du travail de recherche
Le premier chapitre est une introduction générale qui positionne nos travaux de
recherche dans leur contexte en identifiant les objectifs, la problématique et les questions de
recherche qui en découlent.
Le troisième chapitre se focalise d’une part sur une analyse détaillée des concepts
fondamentaux de notre domaine spécifique afin de pouvoir réaliser une conceptualisation fidèle
à l’environnement de transport intermodal de marchandises (porte à porte). D’autre part, il
propose une structure générique et une architecture de contrôle de performance mixte à
plusieurs superviseurs ayant des liens communs afin de pouvoir respecter la spécificité
structurelle, organisationnelle et décisionnelle du système étudié.
Le sixième chapitre conclut et résume les travaux réalisés en proposant quelques pistes
pour les travaux futurs.
20
Chapitre 2. Etat de l’art sur la modélisation et l’évaluation des performances pour la gestion de la chaine logistique
Chapitre 2
ÉTAT DE L’ART SUR LA MODÉLISATION ET L’ÉVALUATION DES
PERFORMANCES POUR LA GESTION DE LA CHAINE LOGISTIQUE
21
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
22
Chapitre 2. Etat de l’art sur la modélisation et l’évaluation des performances pour la gestion de la chaine logistique
2.1. Introduction
La deuxième section (cf. section 2.2) présente d’une part, une étude chronologique
permettant de distinguer plusieurs périodes dans la logistique militaire en mettant en évidence
les principaux concepts qui sont à la base de la démarche logistique actuelle en fournissant un
tour d’horizon sur les différentes visions adoptées par la communauté scientifique dans la
conceptualisation de la chaine logistique. In fine, l’émergence de la chaîne logistique a fait
naître des besoins en matière d’intégration d’entreprises et de coordination des flux de matière
et des flux d’information. C’est la gestion de la chaîne logistique qui englobe les approches, les
méthodes et les outils permettant de répondre à ces besoins. D’une part, nous présentons les
différentes définitions issues de la littérature scientifique de la gestion de la chaîne logistique
et nous définissions l’ensemble des ententes industrielles nouées inter et intra-entreprises, en
prolongeant l’étude par ces différentes architectures de pilotage qui forment l’articulation entre
le système décisionnel et le système d’information des chaines logistiques. Par la suite, nous
proposons les définitions des différentes familles des systèmes informationnels existants.
Tout au long de la troisième section (cf. section 2.3), nous présentons les différentes
approches de la modélisation dans la chaîne logistique. Ceci permet de constater l’importance
des modèles à base des agents (SMA) qui sont adaptés aux caractéristiques dynamiques de tels
systèmes complexes.
Pour sa part, la quatrième section (cf. section 2.4) définit les différents concepts liés à
l’évaluation de performance de la chaine logistique et propose un tour d’horizon sur
l’ensemble des méthodes et des modèles proposés dans la littérature scientifique afin de mener
des bonnes pratiques d’évaluation de performance. Ceci permet de constater l’importance des
travaux menés par Lauras dans [Lauras, 2004] concernant l’établissement d’un lien entre la
vue décisionnelle, la vue fonctionnelle et la performance. Enfin, une synthèse qui positionne
nos travaux de recherche sera proposée dans la cinquième section (cf. section 2.5).
23
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
La définition de la logistique prend un sens plus précis suivant le contexte dans lequel
elle a été déployée durant son évolution au fil des temps. En effet, le terme « logistique » a une
source mathématique. Il est apparenté au mot grec « logistikos » qui signifie « relatif au calcul »
[Roquefort, 1829], « qui concerne le raisonnement » [Le Petit Robert, 2015]. C’est le
philosophe grec Platon (428-348 av. J.C.) qui, le premier, s’est servi du mot « logistikos » pour
désigner la logistique comme le calcul pratique et la distinguer de l’arithmétique théorique
[Caveing, 1997]. Le mot « logistique » est employé la première fois dans la langue française en
1590, comme un adjectif qui signifie « qui pense logiquement » [Lièvre, 2007]. En 1611, la
logistique est étudiée comme une partie de l’algèbre qui traite les quatre opérations élémentaires
[Famuel, 1690]. En 1765, nous trouvons une association entre le terme « logistique » et celui
de logarithme, on parle de logarithme logistique (la loi log-logistique connue aussi comme
la distribution de Fisk en économie) [Montferrier, 1835]. Au début du XXe siècle, la logistique
devient une discipline qui s’intéresse à la dimension logique des mathématiques [Russel et
Whitehead, 1910-1913]. En effet, Bertrand Russell considère que les mathématiques est l’étape
de maturité de la logique et donc il participe à la naissance de la logique moderne.
Les chefs de guerre du IVe millénaire av. J.C. se préoccupaient du soutien en denrées
alimentaires de leurs troupes. Le premier théoricien militaire de l’histoire, le général chinois
Sun Tzu (544-496 av. J.C.) a placé la problématique de l’approvisionnement au cœur de ses
préoccupations [Griffith, 2006]. Alors qu’Alexandre Le Grand (356-323 av. J.C.) est le premier
à expliquer que la guerre nécessite avant tout une préparation importante pour pouvoir mener
campagne dans les meilleures conditions envisageables. En effet, il fut certainement le premier
chef de guerre à fournir une réponse novatrice à l’arbitrage mobilité-approvisionnements en
vivre [stratégie logistique, 2003]. Ainsi les Romains entretenaient des stocks de denrées
alimentaires dans les villes occupées. En effet, Jules César (100-40 av. J.C.), en créant la
fonction « logista » chargeait un officier de s’occuper des mouvements des légions romaines
pour organiser les campements de nuit et prévoir les dépôts d’approvisionnement en territoire
soumis [Médan et Gratacap, 2008]. Du Xe siècle au XVIIIe siècle, à Byzance, la logistique de
guerre était étudiée avec un grand soin non seulement pour des questions stratégiques mais
aussi tactiques. En effet, selon l’Empereur byzantin Léon VI (886-912), la logistique est
considérée tout aussi importante que la stratégie (conduite des troupes) et la tactique
24
Chapitre 2. Etat de l’art sur la modélisation et l’évaluation des performances pour la gestion de la chaine logistique
Au XIXe siècle et dans tous les pays, les milieux militaires négligeaient
systématiquement les problèmes de soutien. En effet, face à la taille croissante de l’armée du
premier Empereur des français Napoléon 1er (1769-1821), les compagnies civiles privées ne
furent plus jugées assez efficaces. Ainsi, toutes les opérations de transport militaire sont
maintenant effectuées par des militaires. C’est dans cet état d’esprit que Napoléon Bonaparte
créé le train d’artillerie en 1800, le train du génie et le train des équipages en 1807. On pourrait
dire que l’activité de soutien non stratégique assurée par des prestataires extérieurs devient
stratégique et intégrée. Antoine-Henri de Jomini (1779-1869), suite à sa mission de maréchal
général des « logis1» de la cavalerie française au service de Napoléon 1er, ce théoricien fût le
premier à expliciter le rôle de la logistique dans la conduite d'opérations militaires dans son
« Précis de l'Art de la Guerre », publié en 1837. La vision qu'a Jomini de la logistique ou
« l'application pratique de l'art de mouvoir les armées » peut-être transposée sur le terrain des
entreprises. En effet, il traite la question que se posent encore aujourd'hui de très nombreux
chercheurs et professionnels qui s'intéressent à la logistique, civile ou militaire : la logistique
est-elle une " science de détail " ou est-elle une " science générale " ? [Colin, 1996]. Plus tard,
dans son ouvrage révolutionnaire intitulé « Pure Logistics. The Science of War Preparation »,
l'amiral américain George Cyrus Thorpe (1875-1936) considère la logistique comme une
science et un volet complet de la conduite de la guerre, qui regroupe un nombre important
d'activités (tels que le ravitaillement, les transports, l’ingénierie, l'entretien, le service sanitaire,
l'administration ainsi que d'autres activités logistiques) qui doivent être coordonnées avec les
intentions stratégiques et tactiques [Thorpe, 1986].
1
Responsable pour la discipline et le soutien des troupes.
25
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
Au XXe siècle, naturellement la « logistique militaire » a pris une place croissante dans
la pensée militaire au cours de l’histoire. En effet, c’est pendant la Seconde Guerre mondiale
(1939-1945) que la logistique militaire a trouvé toute son envergure en Europe : la bataille de
Normandie reste la plus grande opération logistique de débarquement [Colin, 1996]. Le
débarquement des Alliés en Normandie, réussi de justesse en juin 1944, s'explique par l'intense
effort de préparation logistique, engagé sous l'impulsion de Chef d'état-major américain, le
général George Marshall (1880-1959). Depuis, la logistique et le transport militaires se sont
développés progressivement, en s’adaptant aux besoins de l’armée et à l’évolution des combats
et des opérations de la France partout dans le monde. La pensée de la logistique civile s’est
construite en parallèle à la pensée de la logistique militaire du fait de finalités différentes comme
le développement des travaux structurant la recherche opérationnelle, permettant ainsi aux
entreprises, dès la période de l’après-guerre, d’adopter un premier traitement de la logistique.
Auteurs Définitions
27
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
Un groupe d’entreprises qui sont reliées par des flux de produits (flux
[Rota-Franz et al, 2001] -
bidirectionnel ou flux de sous-traitance) et des flux d’information
[Monteiro, 2001]
(flux de données, flux de décision ou les métriques).
Dans le tableau 2.1 (Tab.2.1), les définitions proposées sont très variées mais reprennent
cependant un certain nombre d’idées communes et évoquent toutes les mêmes éléments clés de
la chaîne logistique suivant des visions différentes. Pour notre part, nous considérerons que la
chaîne logistique peut ainsi se définir en tant que :
28
Chapitre 2. Etat de l’art sur la modélisation et l’évaluation des performances pour la gestion de la chaine logistique
29
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
par le cycle de production pour répondre à un besoin précis, chaque entreprise membre
participe au processus d’élaboration partiel d’un produit ou un service, en créant alors
une dépendance mutuelle avec les partenaires sélectionnés et évoluant autour d’une
entreprise pivot [Julien, 1994]. La relation « donneur d’ordre » passe désormais de la
hiérarchie traditionnelle à la collaboration en concluant un ensemble des ententes (cf.
section 2.2.3.2). La chaine logistique se distingue du concept de l’entreprise réseau
car cette dernière n’est pas obligatoirement orientée sur le processus d’élaboration
complet d’un produit fini. L’entreprise virtuelle est considérée comme une entreprise
réseau ayant une existence temporaire. Elle cherche à exploiter des opportunités
volatiles sans superstructure organisationnelle importante ; 3) L’entreprise étendue est
un groupe d’entreprises qui sont légalement séparées mais stratégiquement alignées et
opérationnellement interdépendantes (en termes de ressources leur permettant
d’atteindre les objectifs). Elles s’intéressent aux opportunités spécifiques du marché
[Greis et Kasarda, 1997]. L’entreprise étendue correspond à un très haut niveau de
collaboration, il s’agit du stade ultime de l’entreprise réseau. Les entreprises
impliquées partagent un système de gestion (standard commun) permettant
l’interopérabilité des différents systèmes de gestion associés à chaque entreprise.
30
Chapitre 2. Etat de l’art sur la modélisation et l’évaluation des performances pour la gestion de la chaine logistique
ces structures Cheyroux suit le trajet de matières dans la chaîne [Cheyroux, 2003] : dans
une chaine convergente, la matière qui circule entre les sites converge vers un seul et
même site qui est logiquement le lieu d’assemblage final. L’industrie navale ou encore
aéronautique sont des bons exemples de ce type de chaîne. Une structure totalement
convergente signifie l’absence de réseaux de distribution pour la vente des produits. A
l’opposé du cas précédent, dans une chaine divergente, la matière part d’un point unique
et se distribue à travers la chaîne. Cela concerne par exemple l’industrie minière. Une
structure purement divergente est incertaine, car cela signifierait que le produit fini ne
découle que d’un fournisseur amont. La juxtaposition de ces deux structures
(convergente et divergente) forme une chaine conjointe. Une chaîne générale / mixte
n’est ni totalement convergente ni totalement divergente. Généralement, la topologie
d’une chaîne logistique est donc de type « réseau » (Fig.2.2), avec des ramifications
plus ou moins grandes [Galasso, 2007].
31
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
La dimension verticale structure la chaîne logistique autour d’un produit fini et de ses
composants en se focalisant sur les fonctions nécessaires à sa production et à sa distribution
vers le client. Ainsi, la chaîne logistique est considérée comme un ensemble des processus clés.
Cooper et al. [Cooper et al., 1997] et Lambert [Lambert, 2006] ont identifié dans leurs ouvrages
les processus clés de la chaîne logistique qui peuvent être catégorisés en cinq macro processus
« la planification, l’approvisionnement, la production, la distribution et la gestion de retour » :
La planification - est un processus ayant pour but l’organisation des autres processus
de la chaîne logistique. Il porte généralement sur trois activités fondamentales : la
prévision de la demande, la gestion du stock et la planification de la production ;
La distribution - englobe toutes les activités prenant en charge les commandes clients
et leur livraison. Ce processus reprend les questions d’optimisation des réseaux de
distribution : l’organisation et le choix des moyens de transport, le choix du nombre
d’étages (ou d’intermédiaires) dans le réseau de distribution ainsi que le positionnement
des entrepôts et leur mode de gestion ;
La vente - mis en œuvre par le service commercial, elle développe les relations envers
le client (négociation des prix et des délais, enregistrement des commandes, …) et par
extension, recherche une meilleure connaissance du marché. Ce processus est également
chargé de définir la demande prévisionnelle pour anticiper l’évolution de ses ventes;
La gestion des retours (après-vente) - est un processus prenant en compte toutes les
activités nécessaires pour gérer le retour du produit défectueux par le client ou par un
autre maillon du réseau, leur réparation, voire leur destruction et/ou leur recyclage.
32
Chapitre 2. Etat de l’art sur la modélisation et l’évaluation des performances pour la gestion de la chaine logistique
Cette dimension fait référence à la position qu’occupe une entreprise dans la chaîne.
Chacun des acteurs peut être assimilé à un centre de décision. Chaque centre de décision a la
capacité de prendre ses propres décisions, en réponse ou non à des événements extérieurs qui
influent sur l’environnement ou ils évoluent (cf. section 2.2.3.3). Pour les grands réseaux,
Lambert et Cooper [Lambert et Cooper, 2000] et Min et Zhou [Min et Zhou, 2002] proposent
de classer les acteurs de la chaîne en deux catégories : 1) Les membres essentiels (acteurs
industriels majeurs contribuant à l’élaboration du produit) ; 2) Les membres secondaires
(consultants, banques, partenaires de recherche, …). La granularité décisionnelle d’un acteur
dépend aussi de l’organisation décisionnelle des entités qui le composent : 1) L’organisation
fragmentée est archaïque et n’a pas pour vocation une quelconque coordination entre les entités
qui la composent ; 2) L’organisation centralisée est caractérisée par le contrôle d’une entité de
l’ensemble de l’organisation, la coordination entre les entités se fait par l’intervention de l’entité
de contrôle ; 3) L’organisation hiérarchisée est caractérisée par une structure dans laquelle les
niveaux supérieurs définissent les contraintes et les objectifs à atteindre ; 4) L’organisation
centralisée / hiérarchisée se caractérise par le fait que toute entité possède un centre de décision
qui soit autonome dans ses prises de décisions à condition de respecter des contraintes globales
fournies par le système de décision coordinateur. Dans ces organisations, l’inconvénient réside
dans le fait que ce type d’organisation est mal adapte à l’environnement actuel des entreprises.
Cela est dû à la difficulté ou à l’impossibilité de réunir l’ensemble des acteurs dans de telles
structures en raison de leur appartenance à des organismes partenaires voire concurrents ; 5)
L’organisation distribuée (organisation en réseau) se caractérise par le fait que chacun des
centres de décision, qui représente un partenaire, est totalement autonome dans ses prises de
décisions. Il n’existe pas de structure dirigeante de l’ensemble de l’organisation. Dans ce type
d’organisation, il est difficile de mesurer la cohérence et l’influence que peuvent avoir les
décisions prises localement sur le reste du système.
Selon Rota-Frantz et al. [Rota-Frantz et al., 2001] et Monteiro [Monteiro, 2001], les
entreprises appartenant à une même chaîne logistique sont reliées par des flux de produits et
des flux d’informations :
33
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
Le flux de produits correspond au flux de matières (produit final, matière première, des
composants d’assemblage, etc…) qui circulent au niveau de la chaine logistique de
l’amont vers l’aval afin de fournir de la valeur ajoutée au client final. L’écoulement du
flux physique résulte de la mise en œuvre des diverses activités de manutention et de
transformation des produits quel que soit leur état. Le flux physique est généralement
considéré comme étant le plus lent des deux flux ;
Fig.2.3 : L’organisation linéaire des flux dans la chaine logistique [Greis et Kasarda, 1997].
Fig.2.4 : L’organisation simultanée des flux dans la chaine logistique [Greis et Kasarda, 1997].
34
Chapitre 2. Etat de l’art sur la modélisation et l’évaluation des performances pour la gestion de la chaine logistique
Auteurs Définitions
35
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
parmi les acteurs garantit l’atteinte des résultats de baisse des coûts
et d’augmentation du niveau de service au consommateur final.
Les définitions du paradigme SCM sont différentes selon les visions adoptées par les
auteurs. Mentzer et al. [Mentzer et al., 2001] ont classifié ces définitions selon trois catégories :
« une philosophie de gestion, une mise en œuvre de la philosophie et un ensemble de processus
à gérer ». La gestion de la chaîne logistique se place alors comme les outils structurants et
compétitifs qui permettent d’améliorer la performance à long terme de chaque membre de la
chaîne logistique et de ce fait, de l’ensemble de celle-ci [Mentzer et al., 2001]. Selon Stadtler
et Kilger [Stadtler et Kilger, 2000], la gestion d’une chaîne logistique comprend finalement
deux composantes principales : 1) L’intégration du réseau d’organisation ; 2) La coordination
des différents flux. Ils proposent aussi une illustration graphique des facettes du SCM au travers
de sa « maison du SCM » (Fig.2.5).
Lauras dans [Lauras, 2004] définit les composantes de la gestion des chaines logistiques
proposées par Stadtler et Kilger [Stadtler et Kilger, 2000] comme suit : 1) La coordination du
SCM, se définit comme étant le pilotage des variables de décision de planification au niveau
de chaque entité de la chaîne logistique en s’appuyant sur les technologies de l’information et
les processus établis. Il s’agit finalement de définir les modalités de la réalisation effective des
objectifs ; 2) L’intégration du SCM, se définit comme étant le pilotage, par des variables de
36
Chapitre 2. Etat de l’art sur la modélisation et l’évaluation des performances pour la gestion de la chaine logistique
décision, de l’architecture coopérative des relations entre entités qui composent une chaîne
logistique. Il s’agit finalement de définir les capacités à faire ensemble. Ces objectifs
logistiques ne seront concrétisés que si des mécanismes de concertation existent entre les
acteurs impliqués (cf. section 2.2.3.2). Ces ententes forment les principaux supports de l’axe de
pilotage (cf. section 2.2.3.3) des relations entre entités de la chaine logistique.
37
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
Partenariat – Le partenariat est une association de parties agissant dans leur intérêt
mutuel [Poirier et Reiter, 2001]. Cette association s’apparente au contrat de travail
[Neuville, 1998]. Il faut dissocier la notion de « partenaire » de celle de « partenariat».
Un partenaire peut prendre les traits d’une filiale, d’un sous-traitant, d’un fournisseur
que d’un prestataire [Lauras, 2004].
Lauras dans [Lauras, 2004] propose une caractérisation des différents états de l’entente
industrielle (Fig.2.6) entre deux centres de décision A et B, selon plusieurs composantes
élémentaires : 1) La nature des informations transmises (données ou traitements) ; 2) Leur
mode de transmission (échange ponctuel, processus d’échange ou partage). L’association de
ces composantes élémentaires permet de caractériser les mécanismes rencontrés (Fig.2.7):
communication, coordination, collaboration et coopération. Le partenariat est vu comme une
contractualisation plus ou moins formelle d’un des états d’ententes (état élémentaire ou
associations d’états élémentaires).
38
Chapitre 2. Etat de l’art sur la modélisation et l’évaluation des performances pour la gestion de la chaine logistique
Le système décisionnel est l’organisation par laquelle la chaîne logistique est pilotée,
les entreprises impliquées dans une ou plusieurs chaînes logistiques sont amenées à prendre des
décisions continuellement dans le but de gérer globalement leurs flux tout au long de chaque
chaîne. La bonne mise en œuvre des décisions améliore continuellement la performance (cf.
section 2.4) des processus en termes de valeur ajoutée. Une performance logistique est
conditionnée par la performance « info-logistique » (cf. section 2.2.3.4), celle des systèmes
d’information qui représentent le système nerveux des chaines logistiques. Le système
décisionnel représente l’ensemble des ressources intelligentes (acteurs humains et outils d’aide
à la décision) intervenant dans la gestion de la chaine logistique. L’architecture du pilotage
est la façon dont s’articule le système décisionnel avec le système d’information. Cette
architecture permet d’identifier d’une part les décideurs eux-mêmes, dénommés aussi « centres
de décision ». D’autre part, les flux d’information entre ces décideurs [François, 2007].
Despontin-Monsarrat et al. [Despontin-Monsarrat et al., 2005] considèrent cette architecture
39
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
comme étant trois centres de décision génériques par entreprise qui seraient « Gestion de
production, Service vente et Service achat » (Fig.2.8).
40
Chapitre 2. Etat de l’art sur la modélisation et l’évaluation des performances pour la gestion de la chaine logistique
41
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
Dans les années 70, les logiciels MRP (Materials Requirement Planning) permettaient
de prendre en compte des besoins d’approvisionnement dépendants à la demande de produits
finis. Durant les années 80, ce concept a vu une amélioration avec le MRP II (Manufacturing
Ressource Planning) qui prenait en compte les ressources sous forme de contraintes
capacitaires. Il s’est alors étendu à la gestion des ressources clés dans l’entreprise pour prendre
la dénomination d’ERP (Enterprise Ressource Planning) [PIPAME, 2009] (Fig.2.12).
42
Chapitre 2. Etat de l’art sur la modélisation et l’évaluation des performances pour la gestion de la chaine logistique
L’ERP est un logiciel qui s’est imposé dans les années 90 pour la gestion opérationnelle
quotidienne de l’activité logistique et aussi pour le partage des données entre les différentes
applications (logistiques, commerciales et comptables) de l’entreprise. ERP couvre plusieurs
fonctions de base dans le monde de gestion [Said, 2006] : il permet de planifier les
réapprovisionnements à partir des capacités maximales de stockage, de calculer le nombre
d’entrepôts nécessaires par région, de sélectionner le mode de transport le plus économique, de
planifier les tournées, de gérer les ressources humaines et de partager les informations entre les
modules par le biais d’une base de donnée unique, etc. [Roos, 2003]. Les années 90 voient aussi
l’émergence de progiciels spécifiquement dédiés à la gestion de la chaîne logistique qui
seraient « APS (Advanced Planning System) et SCE (Supply Chain execution) » :
SCE – Il s’agit d’un ensemble des logiciels qui permettent : la gestion des entrepôts –
Les logiciels de WMS (Warehouse Management Systems), la gestion des tournées de
transport – Les logiciels de TMS (Transport Management Systems), la gestion de la
production – Les logiciels MES (Manufacturing Execution System), la gestion avancée
des commandes – Les logiciels AOM (Advanced Order Management), etc. Ces logiciels
sont orientés vers l’optimisation de l’activité logistique en temps réel [PIPAME, 2009].
43
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
Le problème d’intégration entre les divers systèmes informatiques est traité à travers
l’EDI (Échange de Données Informatisées). L’EDI permet l’échange de données informatisées
et le transfert des données structurées sur des bases de messages normalisés approuvés entre
systèmes informatisés par voie électronique, il couvre les transactions usuelles : commande,
avis de réception de commande, avis de réception, avis d’expédition, ordre de payement, appel
d’offres, ordre d’enlèvement (transport), compte rendu d’exécution (transport), documents
douanières, déclarations fiscales, etc. [Isaac, 2003]. Actuellement il existe environ 300
messages EDI créés et plus de 100.000 entreprises utilisatrices en France. Il s’agit donc
d’établir des ponts entre les systèmes d’information de l’entreprise avec ceux de ses clients et
de ses fournisseurs. Les systèmes EDI évoluent désormais vers XML, standard du portage de
l’EDI dans le monde Internet [IREPP, 2001]. Les systèmes de communication inter-entreprises
tels que l’EDI sont à ce titre indispensables pour assurer la coordination des flux tout au long
de la chaîne logistique. L’EDI est une solution fiable et sécurisée mais couteuse, Internet a été
une révolution dans les communications professionnelles par son faible coût d’exploitation.
Suivant la diversité de la configuration des collaborations inter-entreprises, les moyens
techniques vont de l’EDI au Web-EDI. La mise en œuvre de plates-formes d’échanges
électroniques (portail Web) sur Internet permet d’ajuster l’offre et la demande (Marketplace).
Pour réussir à créer un réseau logistique coopératif, il faut encore régler deux
problèmes : 1) l’accès aux données hétérogènes en vue de les consolider, de les agréger et de
les restituer de manière homogène ; 2) l’uniformisation de l’accès à des systèmes d’information
multiples et en personnalisant leur accès selon le rôle de chacun au travers de portails
d’entreprise [IREPP, 2001]. Or l’intégration de systèmes hétérogènes reste un centre de coût
majeur. Conçus dans l’espoir de réduire drastiquement les coûts d’intégration, les services Web
laissent augurer la solution pour l’avenir [Said, 2006]. Ces futurs outils sont désignés sous le
nom générique de Web Services, dont les principaux composants sont : SOAP (Simple Object
44
Chapitre 2. Etat de l’art sur la modélisation et l’évaluation des performances pour la gestion de la chaine logistique
La mobilité est devenue un axe stratégique. Elle prend une nouvelle dimension grâce
aux évolutions technologiques les plus récentes : la multiplication des terminaux embarqués,
le développement des services de transmission de données mobiles et les techniques de
géolocalisation [PIPAME, 2009]. Couplée avec la communication et avec les mobiles,
l’électronique embarquée ouvre des perspectives dans de nombreuses professions [IREPP,
2001]: livraisons, maintenance, etc. Mais à ce jour les technologies de communications de
données avec les mobiles sont très peu diffusées dans le milieu des transports.
45
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
Les étiquettes RFID (Radio Frequency IDentification) sont des étiquettes intelligentes
et à faible coût. Fixées ou intégrées aux produits, elles constituent un environnement sans fil et
sans intervention humaine, où les articles sont suivis tout au long de leur déplacement, d’un
bout à l’autre de la chaîne logistique. Ce sont les obligations de traçabilité dans
l'agroalimentaire, l'industrie, des transports et de la distribution qui tirent les premières
générations d’applications RFID. En effet, dès qu’une étiquette passe devant un « lecteur » du
réseau, son identifiant unique est automatiquement retransmis à une base de données centrale.
De cette façon, les gestionnaires disposent en temps réel de la visibilité globale pour prendre
instantanément les bonnes décisions [Isaac, 2003].
Tout au long de cette section (cf. section 2.2), nous avons présenté d’une part, une étude
chronologique permettant de distinguer plusieurs périodes dans la logistique militaire en
mettant en évidence les principaux concepts qui sont à la base de la démarche logistique
actuelle. D’autre part, nous avons fourni les caractéristiques principales du développement du
terme « logistique » de la période après-guerre, en prolongeant l’étude de ce terme par celle du
concept de la chaîne logistique.
Dans cette perspective, la sous-section (cf. section 2.2.2) nous a permis de faire un tour
d’horizon sur les différentes visions adoptées par la communauté scientifique dans la
conceptualisation de la chaine logistique. Ainsi, nous pouvons dire que le terme « chaîne
logistique » reflète l’image statique d’un ensemble d’entreprises assemblés au sein d’une
46
Chapitre 2. Etat de l’art sur la modélisation et l’évaluation des performances pour la gestion de la chaine logistique
Tout au long de la troisième sous-section (cf. section 2.2.3), nous avons abordé la
conceptualisation dynamique de la chaine logistique reflétée par le terme « gestion de la chaine
logistique ». En effet, nous avons présenté d’une part les différentes définitions issues de la
littérature scientifique de la gestion de la chaîne logistique. D’autre part, nous avons fait un
tour d’horizon sur l’ensemble des ententes industrielles qui peuvent être nouées inter et intra-
entreprises, en prolongeant l’étude par ces différentes architectures de pilotage qui forment
cette articulation entre le système décisionnel et le système d’information des chaines
logistiques. Ceci a dégagé le rôle important que le système informationnel joue dans la bonne
gestion des chaines logistiques. Dans cette perspective, à la fin de cette partie (cf. section
2.2.3.4), nous avons fait un tour d’horizon sur les différentes familles des systèmes
informationnels existants. Ces systèmes visent à améliorer, qualitativement et quantitativement,
le traitement des informations pour parvenir à un meilleur pilotage logistique donc à une
amélioration de la performance de la chaîne. Ainsi, nous pouvons dire que le terme « gestion
de la chaîne logistique » reflète l’image dynamique d’un ensemble d’entreprises formant une
structure ayant une ou plusieurs ententes industrielles dans une logique « win – win » , cette
structure est composée d’un système opérationnel, un système décisionnel et une interface entre
les deux sous-systèmes précités appelée le système d’information de la chaine logistique ou
« l’info-logistique ». L’objectif primordial de l’info-logistique est la numérisation de « bout
en bout » de la chaine logistique.
Les approches cartésiennes, dénommées aussi « structurées », sont basées sur les
techniques de la décomposition descendante d’une fonction en sous-fonctions, jusqu’à l’atteinte
2
Une méthode est une technique caractérisée par un ensemble de règles bien définies qui conduisent à une résolution correcte [Calvez, 1990].
3
Elle est composée d’une méthode de modélisation et de modèles qui s’appuient sur des outils de représentation [Lutherer, 1996].
4
Il s’agit de fournir un cadre général et des points de repère indiquant les aspects à prendre en compte, les relations existant entre ces aspects
et terminologie admise dans le domaine [Vernadat, 1999].
48
Chapitre 2. Etat de l’art sur la modélisation et l’évaluation des performances pour la gestion de la chaine logistique
Cette méthode a été proposée par Ross [Ross, 1977] à la fin des années 70. Elle est très
largement utilisée dans l’industrie comme outil de communication entre utilisateurs grâce à sa
notation graphique des processus et sa syntaxe simple et naturelle [Vernadat, 1999]. Pour ce
faire, elle se base sur un ensemble limité de primitives, des «boîtes» et des «flèches».
Les boites représentent les activités et les flèches représentent les relations entre activités
où une activité peut être vue comme une fonction qui transforme des objets d’entrée (données
ou matières) en objets de sortie à partir de directives de contrôle en s’appuyant sur des
ressources humaines ou des ressources matérielles (Fig.2.14).
Il s’agit d’une méthode complémentaire à SADT. Elle a été développée dans le but de
décrire l'aspect dynamique du système qui n’est pas décrit par SADT. Les différents composants
d'un système représenté à l'aide de cette méthode sont [Ward et al., 1985] (Fig.2.15) : 1) Les
flux (continus, discrets ou de contrôle) ; 2) Les processus de transformation (de données ou de
contrôle) ; 3) Les unités de stockage de données ; 4) Les terminaisons (éléments externes
interagissant avec le système étudié et modélisant l'environnement).
49
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
Les approches systémiques, sont apparues dans les années 80 face à la complexification
croissante des organisations et de leurs environnements, [Le Moigne, 1977]. A l’inverse de
l’approche cartésienne qui dissocie et décompose, l’approche systémique associe et rassemble
dans le but de prendre en compte la vision globale d’une problématique. Cependant, les
entreprises ont évolué vers de nouvelles formes d'organisations. Selon cette approche [Le
Moigne, 1973], la représentation dynamique d’un système est composée de trois sous-systèmes
qui seraient « système opérant, système d’information et système de décision » (Fig.2.16). Cette
approche est utilisée par la mise en œuvre de la méthode « Merise » qui concerne la conception
des systèmes d'information [Nanci et al, 2001].
Fig.2.16: Représentation d’un système selon l’approche systémique [Le Moigne, 1973].
Crée en 1978, Merise s’inspire des méthodes existantes sur la conception des bases de
données [Tardieu et al., 2000]. La représentation d’un système d’information par cette méthode
est abordée par trois types de modèles [Tardieu et al. 1991] : 1) Un modèle conceptuel des
données « MCD ». Ce modèle permet, à travers un schéma, de représenter la structure d’un
50
Chapitre 2. Etat de l’art sur la modélisation et l’évaluation des performances pour la gestion de la chaine logistique
système d'information du point de vue des données, de manière à mettre l’accent sur les
dépendances ou les relations entre les différentes données du système d'information ; 2) Un
modèle conceptuel des traitements « MCT », qui est un schéma représentant les traitements, en
réponse aux événements à traiter ; 3) Un modèle organisationnel des traitements « MOT »
représentant les contraintes de l'environnement (spatio-temporel et organisationnel).
51
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
D’un autre côté, la « recherche opérationnelle » repose sur les théories d’optimisation,
la théorie des jeux, les statistiques, l’algorithmique et s'applique aux systèmes linéaires et non
5
Une comparaison entre les approches holoniques, bioniques et fractales est présentée dans [Tharumarajah, 2003].
52
Chapitre 2. Etat de l’art sur la modélisation et l’évaluation des performances pour la gestion de la chaine logistique
linéaires. Cette méthode ne tient pas compte du temps ce qui rend la modélisation du
comportement dynamique des entités difficiles à exprimer. Une revue de travaux relatifs à cette
approche est présentée dans [Geunes et Pardalos, 2003].
53
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
Objectifs Explication
Validation, Evaluation (cf. section 2.4), La simulation a comme objectif de tester une
hypothèse du modèle du système de référence, de
Vérification le vérifier ou d’accréditer la théorie qui a servi à
le construire.
54
Chapitre 2. Etat de l’art sur la modélisation et l’évaluation des performances pour la gestion de la chaine logistique
Tout au long de cette section (cf. section 2.3), nous avons présenté d’une part les
différentes approches de la modélisation dans la chaîne logistique, ce concept représente les
outils fournissant un support pratique d’analyse des systèmes complexes. D’autre part, nous
avons illustré les avantages et les limites de chaque approche. Dans la suite (cf. Chapitre 4,
section 4.2), nous proposons une étude d’état de l’art sur les SMA, ceci va nous permettre de
constater l’importance des modèles à base des agents qui sont adaptés aux caractéristiques
dynamiques et le non linéarités des comportements de tels systèmes complexes, en dégageant
une forte similarité entre les concepts et les pratiques des chaines logistiques et celles des
systèmes multi-agents. Dans la section suivante de ce chapitre (cf. section 2.4), nous allons
aborder le concept de « l’évaluation de performance de la chaine logistique », il s’agit des
bonnes pratiques favorisant l'évaluation et l'analyse des performances du système étudié.
Selon Mentzer et al. « Le concept de gestion des chaines logistiques, se traduit par la
coordination systémique et stratégique entre les fonctions internes ou externes d’une ou
plusieurs entreprises. Le but de cette démarche est l’amélioration de la performance à long
terme de chaque membre de la chaine logistique, et de ce fait, de l’ensemble de celle-ci. »
[Mentzer et al., 2001]. Nous trouvons dans la littérature que « l’amélioration de la
performance » est un terme qui fait intervenir deux notions distinctes qui seraient « la mesure
de la performance et l’évaluation de la performance ». Avant d’aller plus loin, nous proposons
tout d’abord une définition de la « performance logistique ». Selon Biteau, la performance
logistique est généralement représentée par le taux de service au client : nombre de fois où on
livre le bon produit ; dans la quantité souhaitée ; dans le délai demandé ; au moment prévu ; à
l’endroit prévu ; dans le conditionnement demandé ; en bon état et avec les bons documents ;
précédé, accompagné et suivi des bonnes informations ; tout cela, dans les meilleures conditions
économiques [Biteau, 1998]. Fenies et Gourgand complètent cette vision en distinguant la
performance collective (optimisation globale du fonctionnement de la supply chain) et la
performance individuelle (maximisation du profit d’une entité) [Fenies et Gourgand, 2004].
La problématique du SCM rejoint le concept émergent de l’interopérabilité des entreprises
[Chen, 2005]. Ainsi, l’interopérabilité peut être considérée comme une performance d’une
55
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
56
Chapitre 2. Etat de l’art sur la modélisation et l’évaluation des performances pour la gestion de la chaine logistique
2000]. Donc l’indicateur y est vu comme un chiffre qui informe sur un état relatif à un
contexte connu. Il s’agit de l’évaluation de la quantité des décisions passées (Fig.2.20).
Les indicateurs de performance sont impactés par les pratiques collaboratives. En effet,
La bonne mise en place de démarches coopératives peut contribuer à la performance d’une
entreprise ou d’une organisation [Lauras, 2004].
L’évaluation de la performance d’une chaine logistique est une des priorités majeures
des entreprises, vue la complexité de cette tâche, cette évaluation passe par une sélection des
indicateurs de mesure de la performance appropriés à la gestion de cette chaine. Il est alors
nécessaire d’avoir une démarche structurée et des outils méthodologiques adéquats. Dans ce
contexte, Lauras met en évidence l’absolue nécessité de piloter la performance en fonction de
deux éléments qui seraient « processus et centre de décision » [Lauras, 2004]: 1) Les
indicateurs sont scindés par activités principales ou processus (la méthode ABC-ABM, la
méthode BSC et le modèle SCOR) (cf. section 2.4.2.1); 2) Les indicateurs sont associés à chacun
des centres de décisions et sont positionnés par niveau de décision, à savoir stratégique,
tactique ou opérationnel (la méthode ECOGRAI) (cf. section 2.4.2.2).
Dans cette section, nous présentons les méthodes de définition de systèmes d’indicateurs
de performance suivant l’axe processus qui seraient « la méthode ABC-ABM, la méthode BSC
et le modèle SCOR ».
Apparues dans les années 1980, l’Activity Based Costing (ABC) et l’Activity Based
Management (ABM) sont des démarches destinées à comprendre la formation des coûts et les
causes de leurs variations (ABC), et simultanément (ABM), à construire un modèle de mesure
57
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
b. La méthode BSC
Dans un article publié dans le Harvard Business Review en 1992 [Kaplan et Norton,
1996], Norton et Kaplan développent le principe du Balanced ScoreCard (BSC) traduisible
littéralement par « tableau de bord équilibré ». Cette méthode propose le regroupement des
objectifs stratégiques autour quatre perspectives : finance, satisfaction client, processus
internes et apprentissage [Benmoussa et laachir, 2007]. Avec cette méthodologie, toutes les
mesures sont définies en fonction des objectifs stratégiques (Fig.2.21). En effet, BSC vise à
compléter les indicateurs de performance purement financiers par des indicateurs fonctionnels.
La finalité de cette approche est de considérer l’évaluation de la performance comme une
résultante de la mise en œuvre des processus [Kaplan et Norton, 2001].
Fig.2.21: Les buts du BSC : de la stratégie aux objectifs [Kaplan et Norton, 1996].
c. Le modèle SCOR
Le modèle SCOR (Supply Chain Operation Reference) permet d’avoir une vision sur
l’ensemble de la chaîne logistique en facilitant la représentation des flux physiques,
58
Chapitre 2. Etat de l’art sur la modélisation et l’évaluation des performances pour la gestion de la chaine logistique
a. La méthode ECOGRAI
En France, Bitton [Bitton, 1990] propose une méthode permettant de développer des
systèmes d’indicateurs de performance à partir de l’analyse des objectifs et des variables de
décision (ECOGRAI). La méthode ECOGRAI s’appuie sur l’établissement d’un modèle de la
structure de pilotage du système étudié en se basant sur la grille GRAI et l’identification des
centres de décision dans lesquels on souhaite implanter des indicateurs. Ensuite, la démarche
identifie pour chacun de ces centres de décision les objectifs qui lui sont rattachés (exemple :
coûts, qualité, délai). A partir de là, il faut extraire les leviers sur lesquels les décideurs peuvent
agir pour atteindre leurs objectifs (variables de décision). Des indicateurs de performance
peuvent dès lors être proposés. Une analyse de cohérence sur ces indicateurs est conduite. Il
59
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
Dans cette section de ce chapitre, nous allons analyser les points de vue proposés par
Lauras dans [Lauras, 2004] concernant les déterminants de l’évaluation de performance. En
effet, Lauras dégage trois éléments essentiels en fonction desquels la performance peut être
pilotée en se basant sur les connaissances précitées (ABC-ABM, BSC, ECOGRAI et SCOR) qui
seraient : « les processus, les centres de décision et les déterminants de la performance ». Le
tableau 2.4 (Tab.2.4) résume les définitions et les interprétations de chacun de ces éléments
proposées. L’idée générale est d’apparaître ce lien entre la vue décisionnelle (les centres de
décision), la vue fonctionnelle (les processus opérationnels) et la performance.
60
Chapitre 2. Etat de l’art sur la modélisation et l’évaluation des performances pour la gestion de la chaine logistique
Processus opérationnels Ils sont vus comme des les consignes « C » et moyens
enchaînements d’activités qui « M » vont cadrer la ou les activités
utilisent des ressources « M », qui composent le processus
transforment des entrées « E » opérationnel correspondant. Une
en sorties « S » en fonction de activité va alors, sous ces conditions
consignes « C » préétablies (par « Ct », transformer les entrées « E »
les processus de pilotage). Ces en sorties « S », et produire ainsi la
enchaînements (fonctions valeur ajoutée. Plus les sorties « S »
réalisées « F ») doivent être seront conformes aux consignes
structurés de façon à produire un « C », plus la performance « P »
résultat constituant de la valeur sera bonne. Mais, la performance se
pour le client. juge aussi en fonction des moyens
« M » alloués pour réaliser l’activité
et de l’utilisation qui en est faite.
Tab.2.4: Définitions et interprétations des processus et des centres de décision [Lauras, 2004].
61
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
Dans cette optique, Lauras propose une redéfinition du triptyque « pertinence, efficacité
et efficience », à partir, non plus des résultats obtenus, mais de l’origine de la performance que
constituent les déterminants (Fig.2.25) [Lauras, 2004]:
Point de vue pertinence : « évalue l’adéquation des moyens avec les déterminants de la
performance. Il s’agit ici d’indiquer dans quelle mesure les moyens et ressources
disponibles supportent l’exécution des déterminants de l’activité. Cette donnée doit
permettre de détecter des moyens insuffisants ou des ressources surdimensionnées » ;
Point de vue efficacité : « évalue l’adéquation des consignes avec les déterminants de
la performance. Il s’agit de juger de la faisabilité des consignes assignées à l’activité.
Les objectifs peuvent être en décalage par rapport aux types d’actions conduites au sein
de cette activité. Cette information doit permettre de détecter des consignes farfelues ou
des déterminants de la performance inadaptés à la mission confiée » ;
Point de vue efficience : « évalue l’adéquation des résultats de l’activité avec les
déterminants. Il s’agit de préciser dans quelle mesure la mise en œuvre des déterminants
de la performance de l’activité produit les résultats attendus. Il doit permettre de valider
ou mettre en question les choix établis en termes de leviers d’action ou de décision ».
Ces points de vue nous paraissent très prometteurs pour intégrer ce triptyque
d’évaluation de la performance dans la conceptualisation de notre système d’étude : « la chaine
du transport intermodal de marchandises» (cf. Chapitre 3).
Tout au long de cette partie (cf. section 2.4), nous avons d’une part défini les différents
concepts liés à l’évaluation de performance de la chaine logistique (cf. section 2.4.1), ce concept
est utilisée pour atteindre deux finalité qui seraient « démarches à priori et démarches à
62
Chapitre 2. Etat de l’art sur la modélisation et l’évaluation des performances pour la gestion de la chaine logistique
posteriori ». Nos travaux de recherche se situent dans l’optique des « démarche à posteriori »
puisque notre objectif est d’évaluer l’efficacité de notre système par rapport à un plan ou un
objectif déterminé dans le cadre d’une stratégie d’entreprise étendue. Cette démarche exige une
bonne maitrise et une analyse détaillée du système à étudier (cf. Chapitre 3, section 3.2). D’autre
part, nous avons fait un tour d’horizon sur l’ensemble des méthodes et des modèles proposés
dans la littérature scientifique afin de mener des bonnes pratiques d’évaluation de performance
(cf. section 2.4.2), deux grandes familles de ces outils ont été dégagées à savoir, les méthodes
basées sur la notion des processus et celles basées sur les centres de décision. Ceci qui nous a
permis de constater l’importance des travaux menés par Lauras dans [Lauras, 2004]. En effet,
cette redéfinition du triptyque « pertinence, efficacité et efficience » qui fait apparaître ce lien
entre la vue décisionnelle (les centres de décision), la vue fonctionnelle (les processus
opérationnels) et la performance, nous parait très prometteuse pour intégrer cette pratique
d’évaluation de la performance dans la conceptualisation de notre système d’étude : « la chaine
du transport intermodal de marchandises» (cf. Chapitre 3).
La logistique est une notion qui a connu une évolution au fil des temps. Partant d’une
source mathématique, les démarches de la logistique actuelle ont construit leurs concepts de
base en s’inspirant des pensées de la logistique militaire. La période après-guerre est marquée
par la naissance de deux notions plus étendues : la chaine logistique (Supply Chain) et la
gestion des chaines logistiques (Supply Chain Management). Les concepts de SC et de SCM,
en raison de la mondialisation et de la globalisation des économies, deviennent aujourd’hui
indispensables pour des systèmes de production et de distribution. Cette notion de « Supply
Chain » reflète l’image statique d’un ensemble d’entreprises assemblés au sein d’une structure
de fonctionnement régulée, ayant un système de communication pour faciliter la circulation de
produits et de l’information dont le but est de répondre à des besoins et d’atteindre des objectifs
déterminés ceci étant principalement caractérisé par la satisfaction du client. Le « Supply Chain
Management », pour sa part, englobe les approches, les méthodes et les outils permettant de
63
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
C’est sur l’axe d’intégration d’entreprises dans la chaine logistique globale que nous
positionnons nos travaux. Cet axe suppose la maîtrise des différents états « d’ententes
industrielles » qui peuvent être nouées inter et intra-entreprises. Ces ententes s’appuient sur un
rapprochement des centres de décision et gèrent les aléas rencontrés suivant une architecture de
pilotage. L’architecture de pilotage forme une articulation entre le système décisionnel et le
système d’information des chaines logistiques. C’est sur ce dernier volet que nous positionnons
nos travaux de recherche : Système d’Information de la Logistique Intégrée.
64
Chapitre 3. Contribution à la conceptualisation d’une architecture du contrôle de la performance de service porte à porte pour la
modélisation de la chaine de transport intermodal de marchandises
Chapitre 3
CONTRIBUTION A LA CONCEPTUALISATION D’UNE
ARCHITECTURE DU CONTROLE DE LA PERFORMANCE DE
SERVICE PORTE A PORTE POUR LA MODÉLISATION DE LA CHAINE
DE TRANSPORT INTERMODAL DE MARCHANDIES
65
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
66
Chapitre 3. Contribution à la conceptualisation d’une architecture du contrôle de la performance de service porte à porte pour la
modélisation de la chaine de transport intermodal de marchandises
3.1. Introduction
Après avoir acquis un état de l’art d’une part sur la chaine logistique et la gestion de la
chaine logistique, et d’autre part sur la modélisation et l’évaluation de performance de la chaine
logistique. Ce troisième chapitre de ce manuscrit se focalise d’une part sur une analyse
détaillée et une bonne maitrise des concepts fondamentaux de notre domaine spécifique afin de
pouvoir réaliser une conceptualisation fidèle à l’environnement de transport intermodal de
marchandises (porte à porte). D’autre part, il propose une structure générique et une
architecture de contrôle de performance mixte à plusieurs superviseurs ayant des liens
communs afin de pouvoir intégrer les déterminants de la performance et de respecter la
spécificité structurelle, organisationnelle et décisionnelle du système étudié :
La deuxième section (cf. section 3.2) recueille les principaux termes utilisés dans la
logistique du transport, particulièrement ceux liés à la notion de l’intermodalité et elle propose
une brève présentation du corridor de la vallée de Seine. Ensuite, elle traite les activités et les
fonctions opérationnelles de la chaine du transport intermodal en faisant un tour d’horizon sur
les mécanismes adoptés, les équipements les plus répondus utilisés et aussi les différents
problèmes de planification rencontrés dans les terminaux portuaires. Dont l’objectif est de
pouvoir sélectionner les centres de décision de ce système, cette section représente une
formulation du processus de décision de la chaine du transport intermodal et le type d’action
sur lequel il intervient. Enfin, elle aborde le système informationnel pour pouvoir comprendre
l’architecture de pilotage existante dans l’environnement de notre système d’étude.
Dans la troisième section (cf. section 3.3), nous nous focalisons sur les premières
contributions de nos travaux de recherche en matière de la conception d’une structure de
contrôle de la performance dans un environnement de transport intermodal de marchandises
(porte à porte). En effet, cette section recueille tout d’abord une analyse descriptive de notre
méthodologie de la conceptualisation, fondée sur les principaux travaux préalablement réalisés
en matière d’état de l’art afin de dégager une structure générique capable de représenter une
chaine de transport intermodal de marchandises. Par la suite, elle représente notre architecture
de contrôle afin de pouvoir modéliser notre système d’étude. Enfin, une synthèse qui positionne
nos travaux de recherche sera proposée dans la quatrième section (cf. section 3.4).
67
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
3.2.1. Introduction
Cette partie du troisième chapitre se focalise sur l’acquisition d’une description portée
d’une part sur le système opérationnel de la chaine de transport intermodal, et d’autre part sur
le système décisionnel et le système informationnel pilotant cette chaine :
La deuxième sous-section (cf. section 3.2.2) recueille d’une part les principaux termes
utilisés dans la logistique du transport, particulièrement ceux liés à la notion de l’intermodalité.
D’autre part, propose une brève présentation du corridor de la vallée de Seine. In fine, nous
avons limité nos travaux de recherche au transport international de porte à porte qui se repose
sur la conteneurisation. Dans ce cadre, il nous parait essentiel de configurer les structures
logistiques en Haute Normandie en proposant une description de sa partie opérationnelle.
Dans la troisième sous-section (cf. section 3.2.3), nous traitons d’une part les activités
et les fonctions opérationnelles de la chaine du transport intermodal. Ces opérations peuvent
être classées en trois catégories qui seraient : « les procédures d’empotage, les procédures de
dépotage et les opérations de changement du mode du transport dans les terminaux
intermodaux». D’autre part, nous faisons un tour d’horizon sur les mécanismes adoptés, les
équipements les plus répondus utilisés et aussi les différents problèmes de planification
rencontrés dans les terminaux portuaires. L’objectif est de comprendre les consignes définies
par le système de décision et ainsi pouvoir sélectionner les centres de décision de ce système.
Pour sa part, la cinquième sous-section (cf. section 3.2.5) propose d’une part une
synthèse des fonctions assurées par les principaux systèmes informatiques liées aux opérations
du transport intermodal. D’autre part, une présentation de l’EDI portuaire mis en œuvre par le
port du Havre et une description du système AP+ de suivi de toute la chaine logistique sur tout
68
Chapitre 3. Contribution à la conceptualisation d’une architecture du contrôle de la performance de service porte à porte pour la
modélisation de la chaine de transport intermodal de marchandises
le corridor de la vallée Seine. Enfin, une conclusion qui positionne nos travaux de recherche
sera proposée dans la sixième sous-section (cf. section 3.2.6).
Cette sous-section recueille les principaux termes utilisés dans la logistique du transport,
particulièrement ceux du transport intermodal de porte à porte. L’objectif est de convenir à la
signification des termes et des concepts de base en usage courant et de faciliter ainsi leurs
compréhensions techniques.
Selon Le Petit Robert, le transport est le « fait de déplacer des êtres ou des choses. Fait
de porter pour faire parvenir en un autre lieu ; manière de déplacer […] déplacement sur une
assez longue distance et par des moyens spéciaux, […] Transport par terre, par voie de terre ;
par chemin de fer, par route. […] Ensemble des moyens employés pour transporter les
marchandises et les personnes... » [Le Petit Robert, 2011].
Caractéristiques
Modes
Terrestres « Oversea »
69
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
continentale + + Moyen-
Moyen-Orient Orient
Rapidité Rapide mais Peu rapide Peu Peu rapide Très rapide
encombrement (priorité aux rapide (encombrement
des grands voyageurs, des grands
axes et des disparité du ports
frontières réseau de internationaux)
l’UE)
70
Chapitre 3. Contribution à la conceptualisation d’une architecture du contrôle de la performance de service porte à porte pour la
modélisation de la chaine de transport intermodal de marchandises
3.2.2.1. La conteneurisation
Dans cette section, on étudie les concepts liés à la conteneurisation, ses composants, ses
avantages et ses inconvénients. La notion de la « conteneurisation » s'est développée durant
les trente dernières années. Le conteneur est un moyen de transport qui a permis de réduire les
coûts et les délais grâce à la standardisation. Le transport de marchandises en conteneurs a une
multitude d'avantages par rapport au transport de marchandises non regroupées. En effet, La
marchandise, une fois empotée en conteneur, ne subit plus d'autres manutentions jusqu'à son
destinataire final. Ce qui est manutentionné est ainsi le contenant et non le contenu.
C’est grâce aux conteneurs que le transfert de marchandises d'un mode de transport à un
autre est devenu plus rapide suite à la favorisation de l'automatisation d'un grand nombre des
opérations de manutention, et l'accélération des opérations de chargement et de déchargement.
Néanmoins, les conteneurs ont quelques inconvénients car les températures élevées et la
ventilation réduite dans ces derniers entrainent de lourds dommages [Savy, 2007].
Seuls les conteneurs sont manipulés et non pas les marchandises qu’ils contiennent :
l’expéditeur livre un FCL6 (Full Container Load) où les marchandises sont regroupées.
Le FCL est chargé et déchargé sous la responsabilité de l’expéditeur, et seul le
destinataire a le droit de vider le conteneur. Ceci assure l'écoulement direct des
6
Le conteneur est plein en volume.
71
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
De l’expéditeur vers le port initial : les conteneurs quittent le lieu de l’expédition par
un camion directement vers le port initial (premier port) ou bien en passant par une gare
ferroviaire / port fluvial, pour que par la suite un train / une barge livre ces conteneurs
au premier port (Exportation);
Du port final vers la destination finale : un navire va déplacer les conteneurs du port
initial jusqu’à un port sur l'autre continent (port final). Les conteneurs quittent ce dernier
et seront livrés au destinataire final par un seul ou une combinaison des modes de
transport « camion, rail ou la navigation fluviale » (Importation).
3.2.2.3. Le corridor
Un corridor est un concept géographique. Au fil du temps cet espace est devenu un outil
de développement économique [Comtois, 2012] (Tab.3.2):
Période Description
Durant la décennie 1960 Le terme a évolué pour inclure un axe de développement urbain
construit le long d’infrastructures et composé de centres urbains.
Durant la décennie 1970 L’adhésion aux principes de l’économie de marché et l’intégration des
modes de transport mènent à la formation de corridors de
72
Chapitre 3. Contribution à la conceptualisation d’une architecture du contrôle de la performance de service porte à porte pour la
modélisation de la chaine de transport intermodal de marchandises
Dès la décennie 1980 Un corridor de développement fut remplacé par celui de corridor de
commerce. Le concept de corridor de commerce traduit le besoin
d’intégration économique. L’intégration du commerce et des transports
est concomitante au développement d’un système de transactions et de
transport avancé. Seul un tel système facilite la négociation d’accord.
Les corridors de commerce regroupent: 1) les flux de produits, services,
personnes et informations résultant d’une concentration des fonctions de
production, de transformation et de distribution ; 2) les systèmes et les
infrastructures de transport qui facilitent ces flux ; 3) et, les politiques et
lois qui règlementent ces éléments.
Depuis la décennie 1990 Les corridors de commerce sont de plus en plus le résultat de processus
de décision décentralisés. Ces corridors peuvent être créés, désaxés ou
déclinés avec le temps en fonction de l’introduction de nouvelles
technologies et de changements commerciaux résultant de changements
au sein de la communauté. Dans ce contexte, un corridor combine des
infrastructures physiques et non physiques : 1) Les infrastructures
physiques couvrent les réseaux et les équipements de transport et de
télécommunication ; 2) Les infrastructures non-physiques incarnent le
capital, les connaissances, la main-d’œuvre et les ressources appliqués
aux réseaux physiques, incluant la capacité de contracter une obligation,
de transporter et de négocier un accord de transfert dans des contextes
politiques, financiers et légaux spécifiques aux différentes parties du
monde. Un corridor fonctionnel est basé sur le type, le volume et la
direction des flux [Rotter, 2004].
73
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
Les défis sont bien sûr spécifiques à chaque corridor, ce qui ne permet pas toujours une
simple transposition. Des mesures seraient à envisager et à vérifier. En effet, le développement
de l’axe de la vallée de Seine en tant qu’un corridor logistique international (cf. section
3.2.2.4), un territoire étendu de Cherbourg à Dieppe avec un fleuve, un littoral portuaire, un
estuaire, une baie ouverte sur la mer et une région toute entière connue dans le monde entier,
compte sur plusieurs projets d’amélioration de la performance du transport intermodal.
74
Chapitre 3. Contribution à la conceptualisation d’une architecture du contrôle de la performance de service porte à porte pour la
modélisation de la chaine de transport intermodal de marchandises
Tout au long de cette partie (cf. section 3.2.2), nous avons d’une part défini les différents
concepts liés à la chaine du transport intermodal de marchandises, l’objectif est de convenir à
la signification des termes de base en usage courant et de faciliter ainsi leurs compréhensions.
Puisque le transport de marchandises est général et inclut plusieurs natures de produits
transportés et différentes chaines de transport, nous avons limité nos travaux de recherche au
transport intermodal international qui se repose sur la conteneurisation. D’autre part, nous
avons proposé une brève présentation du corridor de la vallée de Seine (cf. section 3.2.2.4),
comme étant un exemple concret d’un corridor qui regorge d’atouts : sa localisation, son
histoire, la diversité de ses territoires, ses nombreux savoir-faire traditionnels et innovants et
son capital humain. Et qui compte sur plusieurs projets d’amélioration de performance du
transport intermodal (APLOG).
En conclusion, nous avons introduit et situé l’intérêt régional de nos travaux. En effet,
les travaux de recherche de cette thèse sont menés à l’université du Havre dont le projet
d’appartenance est APLOG (Amélioration et Performance de la LOgistique Globale). Ce projet
s’intéresse à la configuration actuelle des structures logistiques en Haute Normandie
(équipements, acteurs, métiers, …) et particulièrement au management des chaines logistiques
globales (cf. Chapitre 1). Dans la section suivante de ce chapitre (cf. section 3.2.3), nous allons
proposer une description de la partie opérationnelle de la chaine du transport intermodal.
3.2.3.1. Introduction
Dans cette sous-section on étudie le système opérant qui traite les activités
opérationnelles de la chaine du transport intermodal. L’objectif est de comprendre les consignes
définies par le système de décision et ainsi sélectionner les centres de décision du système.
75
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
Arriver via
Arriver au terminal
via
76
Chapitre 3. Contribution à la conceptualisation d’une architecture du contrôle de la performance de service porte à porte pour la
modélisation de la chaine de transport intermodal de marchandises
Le scénario du cheminement d’un conteneur dans le terminal portuaire se lance une fois
le navire se présente au terminal, le reste du scénario est comme suit (Fig.3.3):
Crainic et Kim en 2007 dans [Crainic et Kim, 2007] divisent les opérations des
terminaux portuaires à conteneurs en trois grandes catégories (Fig.3.4):
77
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
Mécanisme et équipements
De ces éléments, nous pouvons dégager les principaux équipements les plus utilisés dans
la zone des opérations portuaires qui seraient : « Grue de quai, Grue de barge, Chariot cavalier
et remorque » (Tab.3.5).
78
Chapitre 3. Contribution à la conceptualisation d’une architecture du contrôle de la performance de service porte à porte pour la
modélisation de la chaine de transport intermodal de marchandises
Tab.3.5: Les équipements les plus répondus dans la zone des opérations portuaires.
79
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
Dans cette partie, nous allons citer d’une manière non exhaustive les différents
problèmes de planification stratégiques, tactiques et opérationnels liés aux opérations portuaires
(Tab.3.6).
Niveau L'allocation d'un navire à un poste Il est préférable que les postes à quai soient
tactique à quai est une décision qu'il faut proches de la zone de stockage afin que les
planifier largement à l'avance afin risques de délais des opérations n'augmentent.
d'éviter les files d'attente et donc un Mais la difficulté réside dans l'horaire de
temps sans gain pour les armateurs. l'affectation du navire au poste à quai.
80
Chapitre 3. Contribution à la conceptualisation d’une architecture du contrôle de la performance de service porte à porte pour la
modélisation de la chaine de transport intermodal de marchandises
b. Zone de stockage
Mécanisme et équipements
L'entreposage en transit pour des marchandises ne restant qu'un laps de temps dans le
port. Il permet d'accomplir les inspections, de percevoir des taxes à l'importation,
d’éviter les encombrements du quai, de faciliter la rotation de navires et enfin de se
protéger contre les risques de retard de navires ;
L'entreposage à long terme pour des marchandises qui pour des raisons diverses
doivent séjourner plus longtemps dans le port. Cet entreposage s'est développé
considérablement dans certains pays au point où il assure des revenus importants pour
l'autorité portuaire allant parfois de 30 à 40% de la totalité des revenus de port.
81
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
De ces éléments et pour répondre aux besoins d’entreposages précités. Certains ports
divisent cette zone en deux, « primaire et secondaire » [Hennessy et al., 2003]:
Ils sont des ponts roulants sur Ils sont à différentes hauteurs qui
pneumatique ou des ponts roulants sur soulèvent, déposent et transportent les
rails. Ces équipements circulent au- conteneurs. Cet équipement sert
dessus des piles pour les déplacer mais l’organisation de cour en rangées, il
leur taille réduit leur souplesse. [Cirrelet, stocke les conteneurs en rangées en
2008]. Cet équipement sert l’organisation laissant entre elles un espacement
de cour en bloc. suffisant pour leurs déplacements.
Dans cette section, nous allons citer d’une manière non exhaustive les différents
problèmes de planification stratégiques, tactiques et opérationnels liés aux opérations
d’entreposage (Tab.3.8).
82
Chapitre 3. Contribution à la conceptualisation d’une architecture du contrôle de la performance de service porte à porte pour la
modélisation de la chaine de transport intermodal de marchandises
83
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
La zone des opérations terrestres appelée aussi « l’hinterland » est considéré comme un
terminal à terre où se passent toutes les opérations sur les conteneurs en provenance ou à
destination des trains et des camions. Afin de mieux utiliser les équipements de transport
interne et d’augmenter leur rendement, les terminaux portuaires utilisent dans cette zone les
mêmes équipements utilisés dans la zone de stockage [Cirrelet, 2008], ce mécanisme dépond
du type de l’organisation de la cour qui seraient « en bloc ou en rangées »:
L’organisation de la cour en bloc, les portiques de cour chargent les camions ou les
remorques et ces derniers font les déplacements des conteneurs à l’intérieur de la zone
de stockage et jusqu’au l’hinterland ;
Dans un terminal à conteneurs, plusieurs véhicules de transport interne sont utilisés (les
camions, les multi-remorques, les AGV et les chariots cavaliers). Ainsi nous distinguons le
transport d’empilage du transport horizontal: 1) Le transport d'empilage effectué par des
portiques de cour ; 2) Le transport horizontal se divise en transport côté quai (servant les
navires et les barges) et le transport coté terre (servant des camions et des trains). Les opérations
du côté de la terre sont analogues aux opérations du coté de quai. Un plan de chargement est
produit par la société de chemin de fer et envoyé par EDI à l'opérateur du terminal contenant
par exemple la position du wagon dans la séquence du train. L'objectif de l'opérateur ferroviaire
est de minimiser les activités de manœuvre tandis que le but de l'opérateur du terminal est de
minimiser le nombre de remaniements et de triage.
84
Chapitre 3. Contribution à la conceptualisation d’une architecture du contrôle de la performance de service porte à porte pour la
modélisation de la chaine de transport intermodal de marchandises
accomplie de façon adéquate. Cette opération n’est pas seulement l’affaire de la compagnie
maritime, elle est souvent l’affaire de l’expéditeur mais il arrive que ce dernier désigne un
intermédiaire (entrepôt logistique) qui est dans la plupart du temps une entreprise spécialisée,
une société de manutention portuaire, une entreprise de déménagement ou un transporteur.
Les conteneurs sont par la suite dépotés dans des endroits (centre de distribution) se
trouvant à plusieurs kilomètres des terminaux. En effet, une fois les conteneurs sont reçus par
le destinataire, ce dernier les dépotent, stocke la marchandise, la reconditionne et la distribue
partout en Europe. Suite à ce raisonnement, les opérations d’empotage et de dépotage seront
considérées externes aux opérations se déroulant à l’intérieur du terminal portuaire.
Tout au long de cette section (cf. section 3.2.3), nous avons présenté une description
non exhaustif du système opérationnel de la chaine du transport intermodal permettant ainsi
de distinguer plusieurs sous-systèmes à savoir, les sous-systèmes qui s’occupent du remplissage
(opération d’empotage) et du vidage des conteneurs (opération de dépotage) s’effectuant
respectivement dans des entrepôts logistiques et des centres de distribution, les sous-systèmes
composés des trajets effectués par les différents modes de transport (maritime, ferroviaire,
routier et fluvial) et enfin les sous-systèmes que nous jugeons les plus complexes, il s’agit des
terminaux intermodaux, c’est au niveau de ce dernier que se déroule l’ensemble des opérations
de changement des modes de transport (rupture de charge). L’objectif est de pouvoir donner
une idée d’une part sur le degré de la complexité du système et d’autre part sur le rôle pondérant
qu’il joue dans l’économie mondiale et aussi dans le secteur d’emploi.
Dans cette perspective, nous avons fait un tour d’horizon sur les mécanismes adoptés,
les équipements les plus répondus utilisés et aussi les différents problèmes de planification
rencontrés dans les terminaux portuaires. En conclusion, nous pouvons dire que le système
opérant du transport intermodal de marchandises fait intervenir plusieurs ressources humaines
et physiques afin de réaliser les activités et les fonctions souhaitées, ceci nécessite une bonne
gestion des flux physiques et informationnels. Dans la section suivante et dont le but est
d’identifier les décideurs qui gèrent ces flux, nous allons aborder le système décisionnel pour
pouvoir dégager les centres de décision pilotant notre système et donc comprendre
l’architecture de pilotage existante en se basant sur le cas spécifique de la vallée de la Seine.
85
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
3.2.4.1. Introduction
Sur un plan théorique, on se demande ainsi quelles sont les situations où il est nécessaire
de prendre une décision et quelles sont les composantes de la décision. La représentation du
système opérant conduit à distinguer trois types de processus où prend place une ou plusieurs
décisions. Le premier processus (cf. section 3.2.4.2) se rencontre lorsqu’intervient une
négociation transactionnelle (exemple: discussion d’un prix entre acteurs). Le processus est ici
un échange et la décision (accord) correspond au seuil à partir duquel on démarrera le système
du transport intermodal mais aussi la décision (satisfaction / retour) correspond au seuil à partir
duquel on clôturera le système. Le deuxième processus (cf. section 3.2.4.3) correspond à un
choix d’actions de planification permises par un environnement (exemple: choix d’itinéraires
et horaires). La décision correspond ici à la satisfaction d’un critère d’optimisation sur un
ensemble d’indicateurs (coûts, bénéfices). Le troisième processus (cf. section 3.2.4.4) se
rencontre lorsqu’on lance l’acheminement (exemple : transport et transfert des conteneurs). Le
processus est ici un échange et la décision correspond ici à la satisfaction d’un critère de
sécurité et du niveau de service (les délais de livraison et leur exactitude, soin de cargaison,
etc…). Pour formaliser ces processus (Fig.3.6), il est utile de les décomposer.
86
Chapitre 3. Contribution à la conceptualisation d’une architecture du contrôle de la performance de service porte à porte pour la
modélisation de la chaine de transport intermodal de marchandises
Commissionnaire
Destinataire final CD1 Expéditeur CD2
du transport CD3
Livraison « produit »
Fig.3.7: Le scénario abrégé d’échange entre les acteurs principaux du premier processus.
87
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
Distribution
CD 1
Livraison
Destinataire finale
Environnement aval
Commande
transport
CD 3
Commissionnaire du transport
Approvisionnement
Expéditeur
CD 2
Environnement amont
Commande produits
Fig.3.8: Illustration des interactions entre les acteurs principaux du premier processus.
Une fois la marchandise est livrée au destinataire final ou le service de transport est
consommé, les transactions fictives (settlement) se déclenchent (demande prélèvement, débit
paiement et acquittement paiement). L’instrument de paiement peut être une lettre de crédit
(letter of credit) ou le transfert électronique de fonds (Electronic Funds Transfer).
88
Chapitre 3. Contribution à la conceptualisation d’une architecture du contrôle de la performance de service porte à porte pour la
modélisation de la chaine de transport intermodal de marchandises
Au niveau de ce processus, deux acteurs secondaires peuvent être dégagés qui seraient :
la banque et la compagnie d’assurance (insurance certificate) grâce auxquels les comptes
peuvent être réglés et les risques atténués. Ainsi, le système assure l’accord sur l'indemnisation
des biens et des services si les résultats de l'opération est jugé insatisfaisant.
89
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
Représentant Assurance
consulaire
Insurance certificate.
Consular invoice.
Douane
Commissionnaire de transport Customs declarations ;
Customs permit ;
Customs clearance ;
Transporteurs Customs invoice / letter ;
Customs exit / entry certificate ;
Bill of lading ; Customs rules and regulations ;
Manifest. Commercial invoice ;
Packing list ;
Transit declaration.
Autorités gouvernementales
Certificate of origin ;
VAT registration.
Ministères
Special permission (from
various gouvernment
ministeries) ;
Certificate of inspection ;
Fumigration certificate ;
Certificate of measurment.
90
Chapitre 3. Contribution à la conceptualisation d’une architecture du contrôle de la performance de service porte à porte pour la
modélisation de la chaine de transport intermodal de marchandises
CD 2 CD 1 Client
Niveau 1
CD 3
Niveau 2
Fig.3.10: Les principaux échanges entre les principaux acteurs de niveau de décision 1 et 2.
91
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
L’acheminement des conteneurs est réalisé dans le cadre d’une chaine logistique
complexe comprenant plusieurs transports intermédiaires mettant en scène plusieurs
intervenants (transporteurs et gestionnaires des plateformes intermodales). L’exploitation des
plateformes intermodales est souvent confiée à des gestionnaires de plateformes intermodales
qui demandent les informations sur les conteneurs transportés et la date d’arrivée théorique du
moyen de transport, renvoient aux organisateurs de transport et aux transporteurs les
instructions de mouvements sur les plateformes intermodales, qui concerneront tant l’arrivée
que le départ des conteneurs, ainsi que leurs emplacements. Ce qui nécessite la préparation d’un
plan de chargement spécifique à la nature des conteneurs transportés. Ceci comprenant une
première phase d’accueil du moyen de transport en donnant aux transporteurs les instructions
relatives au quai d’arrivée et aux manœuvres à réaliser. A la confirmation d’arrivée du moyen
de transport, une deuxième phase commence par le lancement des opérations des terminaux
intermodaux avec l’assignement des emplacements de stockage aux nouveaux conteneurs
arrivés et l’organisation des diverses opérations de manutention liées au déplacement des
conteneurs au sein du terminal intermodal. Ces déplacements tiennent compte des plans de
chargement transmis par les transporteurs. Le suivi, pouvant comprendre le suivi du conteneur
lui-même, sa localisation et son identification depuis l’arrivée du moyen de transport en passant
par l’ensemble des affectations qui pourra avoir au cours des opérations des terminaux. Il s’agit
de suivre les conteneurs durant leurs mouvements au sein du terminal intermodal. Le scénario
d’interaction entre acteurs proposé, pour le cas du corridor de la vallée Seine (port du Havre)
[CCS, 2014], représente les principaux flux import (avant l’arrivée d’un navire (Fig.3.13) et
après l’arrivée de ce dernier (Fig.3.14)) et les flux export (avant mise à quai (Fig.3.15) et après
mise à quai (Fig.3.16)). Autres acteurs principaux entre en communication avec la capitainerie
afin de déterminer et de mener à terme l’entrée et la sortie des navires du poste à quai, qui
seraient : « remorqueur et lamaneur ».
92
Chapitre 3. Contribution à la conceptualisation d’une architecture du contrôle de la performance de service porte à porte pour la
modélisation de la chaine de transport intermodal de marchandises
CD 4
CD 5 CD 10
CD 6 CD 9
CD 7 CD 8
Fig.3.11: Les principaux échanges entre les principaux acteurs de niveau de décision 3.
93
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
94
Chapitre 3. Contribution à la conceptualisation d’une architecture du contrôle de la performance de service porte à porte pour la
modélisation de la chaine de transport intermodal de marchandises
Corridor
: Transitaire : Transporteur : Douane
: Manutentionnaires : Transporteur maritime
1 : Déchargement / fin des opérations()
95
8 : Déclaration douane / transit()
9 : Retour déclaration douane / transit()
11 : Bon à charger transporteur / Commande transport() 10 : Demande visite / bon à enlever()
12 : Commande transport()
14 : Visualisation bon à charger()
13 : Identification transporteur()
16 : Manifeste unique terrestre()
15 : Bon à sortir()
17 : Constat enlèvement()
19 : Contrôle apurement()
18 : Apurement()
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
Corridor
: Transporteur maritime : Transitaire : Capitainerie : Transporteur : Manutentionnaire
1 : Offre de transport commerciale()
96
9 : Confirmation arrivée()
10 : Consultation avis / conditions de mise à quai()
11 : Envoi avis et conditions de mise à quai()
modélisation de la chaine de transport intermodal de marchandises
Chapitre 3. Contribution à la conceptualisation d’une architecture du contrôle de la performance de service porte à porte pour la
Corridor
: Transporteur maritime : Transitaire : Capitainerie : Manutentionnaire : Douane
97
7 : Accord sur documents d'accampagnement()
8 : Autorisation embarquement()
9 : Autorisation embarquement()
11 : Liste de chargement()
10 : Bon à sortir / constat de chargement()
12 : Confirmation départ moyen de transport() 13 : Confirmation sortie()
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
Tout au long de cette section (cf. section 3.2.4), nous avons présenté un état de l’art non
exhaustif sur le système décisionnel de la chaine du transport intermodal permettant ainsi de
distinguer trois processus (niveau décisionnel) où prend place une ou plusieurs décisions à
savoir, le processus qui s’occupe du déclenchement et la clôture du système intermodal où les
décisions suivent les critères d’accord et de la satisfaction sur le résultat du service fourni, les
processus qui s’occupe de l’organisation du système étudié, les décisions ici tournent autour la
satisfaction sur les indicateurs d’optimisation des coûts et des bénéfices et enfin les processus
d’acheminement des conteneurs où la satisfaction se porte sur les indicateurs liés aux critères
de sécurité et de niveau de service. L’objectif est de pouvoir dégager les centres de décision
pilotant notre système et donc comprendre l’architecture de pilotage existante en se basant sur
le cas spécifique de la vallée de la Seine.
Dans cette perspective, nous avons fait un tour d’horizon sur l’ensemble des acteurs
intervenants, leurs rôles et aussi les différentes décisions prises dans l’environnement où ils
évoluent. En conclusion, nous pouvons dire que le système décisionnel du transport intermodal
de marchandises se caractérise par le fait que tout acteur possède un centre de décision qui est
totalement autonome dans ses prises de décisions à condition de respecter les contraintes
globales fournies par le système de décision supérieur mais il n’existe pas de structure
dirigeante de l’ensemble de l’organisation. Il s’agit bien ici d’une organisation distribuée
dont l’inconvénient est dû à la difficulté de mesurer la cohérence et l’influence que peuvent
avoir les décisions prises localement sur le reste du système. Dans la section suivante (cf.
section 3.2.5) et dont le but est d’identifier les différentes technologies hétérogènes permettant
le pilotage informationnel des marchandises tout au long de la chaine du transport intermodal,
nous allons aborder le système informationnel pour pouvoir comprendre l’architecture de
pilotage existante en se basant sur le cas spécifique de la vallée de la Seine.
3.2.5.1. Introduction
98
Chapitre 3. Contribution à la conceptualisation d’une architecture du contrôle de la performance de service porte à porte pour la
modélisation de la chaine de transport intermodal de marchandises
de ce système intermodal sont très impliquées dans la mise en œuvre de systèmes informatiques
assurant une maitrise de ces flux d’informations, en vue de renforcer les capacités existantes
dans le secteur du commerce et de promouvoir la coopération internationale et l’échange de
connaissances spécialisées.
La présente section (cf. section 3.2.5) est destinée à faire : d’une part une synthèse des
fonctions assurées par les principaux systèmes informatiques liées aux opérations du transport
intermodal (cf. section 3.2.5.2), qui seraient : « les échanges d’informations relatifs au pré et
post acheminement (cf. section 3.2.5.2.a), les échanges relatifs au booking (cf. section
3.2.5.2.b), la transmission du connaissement et du manifeste (cf. section 3.2.5.2.c), les
échanges d’informations avec les douanes (cf. section 3.2.5.2.d) et le suivi logistique des
conteneurs (cf. section 3.2.5.2.e)». D’autre part, une présentation de l’EDI portuaire mis en
œuvre par le port du Havre (cf. section 3.2.5.3) et une description du système AP+ de suivi de
toute la chaine logistique sur tout le corridor de la vallée Seine (cf. section 3.2.5.4).
Les échanges d’informations relatifs au pré et post acheminement font intervenir divers
acteurs : l’expéditeur, le destinataire final, le commissionnaire de transport, le transitaire,
l’opérateur terminal, l’autorité portuaire et les transporteurs. La maitrise de telles liaisons
permettait non seulement d’optimiser les circuits d’informations entre les donneurs d’ordre et
les transporteurs mais aussi d’anticiper les mouvements d’enlèvement et de réception des
conteneurs. En effet, la transmission simultanée d’un ordre de transport au transporteur et au
manutentionnaire permet une grande anticipation. Il convient de signaler que l’automatisation
des échanges informationnels avec les transporteurs terrestres est très difficile à mettre en place.
En effet, un grand nombre de transporteurs n’ont pas la taille critique pour mettre en œuvre des
messages EDI.
99
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
100
Chapitre 3. Contribution à la conceptualisation d’une architecture du contrôle de la performance de service porte à porte pour la
modélisation de la chaine de transport intermodal de marchandises
L’introduction des EDI par le port autonome du Havre a nécessité une participation
directe des entreprises utilisatrices en passant d’un système des bases de données centralisées
ADEMAR+ à une véritable plateforme d’interconnexion AP+ (cf. section 3.2.5.4).
3.2.5.4. AP +
L’AP+ est un système de suivi de toute la chaine logistique sur la zone portuaire ou
aéroportuaire du corridor de la vallée Seine (Le Havre, Caen, Rouen, Paris …). Il permet aux
différents utilisateurs de bénéficier des services gérés par une seule plateforme de
communication (Fig.3.17). Il permet de répondre aux besoins de fluidité, de sécurité et de
traçabilité de la marchandise (Fig.3.18). L’AP+ est accessible à partir d’une simple connexion
101
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
Internet ou via un réseau dédié, il permet [CCS, 2014]: 1) la rationalisation des procédures en
conformité avec les autorités douanières, administratives et portuaires ; 2) la dématérialisation
des documents échangés ; 3) l’interopérabilité entre les systèmes d’information des utilisateurs
(DELT@, SYDONIA, SIGAD…); 4) la sécurisation de la chaine logistique grâce au tracking -
tracing de la marchandise tout en assurant la confidentialité.
Fig.3.18: AP+ et interopérabilité avec systèmes informatiques privés des entreprises [CCS, 2014].
Tout au long de cette sous-section (cf. section 3.2.5), nous avons présenté un état de l’art
non exhaustif sur le système informationnel de la chaine du transport intermodal permettant
ainsi de synthétiser les principales fonctions assurées par les principaux systèmes informatiques
liées aux opérations du transport intermodal et de présenter l’importance de l’EDI portuaire
mis en œuvre par le port du Havre et le système d’interconnexion AP+ sur tout le corridor de
102
Chapitre 3. Contribution à la conceptualisation d’une architecture du contrôle de la performance de service porte à porte pour la
modélisation de la chaine de transport intermodal de marchandises
Dans cette perspective, nous avons fait un tour d’horizon sur l’ensemble des échanges
d’informations relatifs aux diverses fonctions intermodales, les avantages de l’automatisation
de ces échanges et l’importance de la maitrise de telles liaisons. En conclusion, nous pouvons
dire que le système informationnel du transport intermodal de marchandises se caractérise par
le fait qu’il fait intervenir d’entreprises distinctes, chacune se base sur son propre système
d’informations. En vue de renforcer leurs capacités, ces acteurs ont fait appel à la collaboration
pour établir une approche logistique globale de la chaine de transport mais cette implication
reste communautaire ou privative et donc des efforts restent à fournir pour réaliser une
interopérabilité beaucoup plus étendue qui permet d’aiguiller tous ces systèmes hétérogènes
vers un système unique de porte à porte.
103
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
3.3.1. Introduction
Cette partie du troisième chapitre se focalise sur les premières contributions de nos
travaux de recherche en matière de la conception d’une structure de contrôle de la
performance dans un environnement de transport intermodal de marchandises (porte à porte):
La deuxième sous-section (cf. section 3.3.2) recueille une analyse descriptive de notre
méthodologie de la conceptualisation, fondée sur les principaux travaux préalablement réalisés
en matière d’état de l’art. Cette analyse effectuée suivant deux visions (statique et dynamique)
nous a permis de dégager une structure générique capable de représenter une chaine de
transport intermodal de marchandises.
Dans la troisième sous-section (cf. section 3.3.3) nous représentons notre architecture
de contrôle qui vise non seulement à maintenir le système sur sa trajectoire nominale,
correctionnelle et prévisionnelle mais aussi à contrôler la disponibilité des ressources
(collaboration) et la fiabilité des règles des instructions (coordination), des contraintes et des
objectifs (coopération) locaux et globaux afin de pouvoir modéliser notre système d’étude.
Dans cette sous-section, nous proposons d’abord, une analyse du système de transport
intermodal fondée sur les travaux de description présentés ci-dessus (cf. section 3.2). Cette
104
Chapitre 3. Contribution à la conceptualisation d’une architecture du contrôle de la performance de service porte à porte pour la
modélisation de la chaine de transport intermodal de marchandises
analyse est effectuée suivant deux visions (Tab.3.9), qui seraient : « la vision statique (cf.
section 2.2.2) et la vision dynamique (cf. section 2.2.3)». Ensuite, nous proposons une structure
générique capable de représenter une chaine de transport intermodal de marchandises composée
de trois niveaux d’abstraction (Fig.3.19).
Flux de la Flux physique Ce flux est représenté par la circulation de l’unité de transport
chaine intermodal. Le conteneur dans notre cas d’étude.
105
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
Philosophie Approche Elle associe et rassemble dans le but de prendre en compte la vision
de gestion systémique globale d’une problématique liée à la chaine en séparant le système
opérant (système opérationnel) du système de conduite (système
décisionnel) et du système informationnel.
Degré de Processus n°1 : Le plus haut degré de décision : le comportement nominal des
décision des déclenchement acteurs réalisant ce processus réside dans la limitation du périmètre
processus et clôture du fonctionnel de la chaine. En cas de perturbation, ces acteurs doivent
décisionnels système (re) négocier les contraintes et / ou reconsidérer les objectifs du
intermodal système intermodal.
106
Chapitre 3. Contribution à la conceptualisation d’une architecture du contrôle de la performance de service porte à porte pour la
modélisation de la chaine de transport intermodal de marchandises
107
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
Tout au long de cette sous-section (cf. section 3.3), nous avons présenté notre
méthodologie adoptée pour la conceptualisation d’une architecture du contrôle de la
performance de la chaine de transport intermodal (cf. section 3.3.2). L’objectif est de pouvoir
dégager une structure de contrôle capable d’une part d’apporter de nombreux avantages en
termes d’intégration des déterminants de la performance et d’autre part de respecter l’aspect
de la structure générique de la chaine de transport intermodal (cf. section 3.3.3).
Dans cette perspective, nous avons effectué une analyse suivant une vue statique et une
vue dynamique. En conclusion, nous pouvons dire que le processus de contrôle que nous
proposons vise non seulement à maintenir le système sur sa trajectoire nominale,
correctionnelle et prévisionnelle mais aussi à contrôler l’ensemble de ses ententes industrielles.
En vue de modéliser notre système d’étude (cf. Chapitre 4), l’architecture proposée va nous
permettre d’introduire les concepts fondamentaux structurant l’approche de cette modélisation.
108
Chapitre 3. Contribution à la conceptualisation d’une architecture du contrôle de la performance de service porte à porte pour la
modélisation de la chaine de transport intermodal de marchandises
nous positionnons la première phase de notre contribution dans nos travaux de recherche. Cet
axe suppose la bonne maitrise des mécanismes d’activités, de concertation et des échanges
dans le cadre de notre système étudié (cf. section 3.2). Dans ce troisième chapitre, nous
proposons une formalisation de la méthodologie adoptée pour dégager une structure de
contrôle capable d’une part d’apporter de nombreux avantages en termes d’intégration des
déterminants de la performance et d’autre part de respecter l’aspect de la structure générique
de la chaine de transport intermodal (cf. section 3.3). Nous pouvons dire que le processus de
contrôle que nous proposons, nous parait très prometteur pour introduire les concepts
fondamentaux structurant l’approche de modélisation pour la simulation de la chaine logistique
globale dans un environnement de transport intermodal de marchandises (cf. Chapitre 4).
109
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
Chapitre 4
CONTRIBUTION A LA MODÉLISATION POUR LA SIMULATION DE
LA CHAINE LOGISTIQUE GLOBALE DANS UN ENVIRONNEMENT
DE TRANSPORT INTERMODAL DE MARCHANDISES
110
Chapitre 4. Contribution à la modélisation pour la simulation de la chaine logistique globale dans un environnement de transport
intermodal de marchandises
4.1. Introduction
Après avoir positionné nos travaux de recherche dans leur environnement en analysant
conjointement les trois sous-systèmes (opérationnel, décisionnel et informationnel) de la chaine
de transport intermodal de marchandises (cf. section 3.2). Nous finalisons la première étape de
la construction de la solution répondant à la problématique de nos travaux de thèse, par la
structuration de la tâche de « conceptualisation ». Ce quatrième chapitre de ce manuscrit se
focalise sur la construction d’une modélisation reflétant de façon plus fidèle, en partant de la
conceptualisation, la propre image de la chaine logistique globale dans un environnement du
transport intermodal porte à porte:
La deuxième section (cf. section 4.2) présente un état de l’art sur les SMA. Ceci a dégagé
une forte similarité entre les concepts et les pratiques des chaines logistiques et celles des
systèmes multi-agents, ce qui nous a permis de constater l’importance des modèles à base des
agents qui sont adaptés aux caractéristiques dynamiques et le non linéarités des comportements
de tels systèmes complexes.
La troisième section (cf. section 4.3) recueille les principaux concepts liés au processus
de développement « ArchMDE » adopté afin de mener à terme cette étape de modélisation.
C’est dans cette optique que nous abordons la méthodologie de la modélisation de la chaine du
transport intermodal en partant de la conceptualisation réalisée préalablement (cf. section 3.3).
Dans la quatrième section (cf. section 4.4), nous nous focalisons sur l’application de la
méthodologie proposée dans la section précédente (cf. section 4.3). En effet, cette section
consiste à spécifier des méta-modèles et les relations de fusion entre eux : 1) Un méta-modèle
du domaine (cf. section 4.4.1) qui décrit les concepts et les propriétés liées à un domaine
particulier (soit la chaîne du transport intermodal des marchandises dans notre cas) ; 2) Un
méta-modèle multi-agent (cf. section 4.4.2) qui décrit les concepts orientés agent ; 3) Un méta-
modèle du domaine agentifié (cf. section 4.4.3) qui combine les deux méta-modèles (le méta-
modèle du domaine et le méta-modèle multi-agent) ; 4) Une intégration des protocoles
d’interaction (cf. section 4.4.4) ; et 5) Un méta-modèle d’implémentation permettant le
passage de la phase de modélisation à la phase d’implémentation (cf. section 4.4.5). Tout au
long de ce chapitre nous avons opté pour des notations anglophones pour garder la cohérence
avec les publications internationales qui ont été faites et qui vont suivre. Enfin, une synthèse
qui positionne nos travaux sera proposée dans la cinquième section (cf. section 4.5).
111
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
4.2.1. Introduction
De manière imagée, on pourrait dire que l’« Intelligence Artificielle » (IA) a tout d'abord
pris pour métaphore centrale le cerveau humain, la nouvelle IA a tenté d'élargir cette métaphore
au corps humain dans son entier. L'aile cognitive des SMA a encore élargi cette image à celle
des sociétés humaines tandis que l'aile réactive des SMA prendrait plutôt comme métaphore de
base celle des sociétés d'insectes (fourmis, abeilles, ...) [Amiguet., 2003].
Au cours des dernières années, les notions d'organisation, de rôle et d'autres concepts
apparentés ont fait leur apparition dans le domaine des systèmes multi-agents. Ainsi, une
séparation dans les approches des SMA peut être dégagée [Amiguet, 2003]:
D'un côté, les approches dites « mentalistes », qui mettent l'accent sur le
fonctionnement interne des agents [Panzarasa et al., 1999]. Les notions
organisationnelles sont alors généralement normatives : faire partie d'un groupement
social implique essentiellement d'adapter son comportement de manière à suivre les
normes y étant rattachées. Les rôles sont vus comme des ensembles de responsabilités,
dépendances, etc. D'un point de vue technique, ces approches sont généralement des
extensions de l'architecture BDI (Belief-Desire-Intention) [Rao et Georgeff, 1991], elle
s’aligne sur la théorie BDI de l’action rationnelle [Bratman, 1987] ;
112
Chapitre 4. Contribution à la modélisation pour la simulation de la chaine logistique globale dans un environnement de transport
intermodal de marchandises
Un ensemble de relations R, qui unissent les objets (et agents) entre eux ;
Geen et al., dans [Geen et al., 1997] définissent un système multi-agents en tant qu’« un
réseau d’agents (solveurs) faiblement couplés qui coopèrent ensemble pour résoudre des
problèmes qui dépassent les capacités ou les connaissances individuelles de chaque agent. Les
agents sont autonomes et peuvent être de natures hétérogènes ».
Yves Demazeau introduit une vision d’un système multi-agents communément admise
aujourd’hui [Demazeau, 1995]. Il s’agit de la décomposition Voyelles, cette dernière identifie
un axe Agent, un axe Environnement, des Interactions et une structure Organisationnelle
explicite ou non. Ainsi les SMA peuvent être étudiés suivant ces quatre vues:
113
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
Chaque vue a été sujette à plusieurs travaux et théories. Dans ce qui suit, nous
développons les différentes pratiques liées à l’élaboration de chacune d’entre elles.
Le terme agent est « pluri-défini » puisqu’on trouve dans la littérature une multitude de
définitions. En effet, la majorité des définitions qui ont été proposées pour le terme agent sont
fortement liées à l’application ou au domaine d’application considéré [Ferber et Gutknecht,
1999], [Briot et Demazeau, 2001].
Jacques Ferber définit un agent entant qu’«une entité relativement autonome présente
dans un système qui lui permet d’évoluer et de communiquer. Ce système est appelé un Système
Multi-Agents (SMA) » [Ferber, 1995]. Donc la caractéristique principale des agents tirée de
cette définition est:
Autonomie : est la capacité d’un agent de prendre des initiatives, d’exercer des contrôles
sur ses actions et sur ses états, de percevoir les changements de son environnement et
de décider quand il va agir.
Dans [Russell et Norvig, 1995], les acteurs définissent un système autonome dans le sens
où son comportement est déterminé par ses propres expériences. Donc, nous dégageons la
caractéristique d’apprentissage et d’adaptabilité :
Selon Yves Demazeau: « un agent est une entité réelle ou virtuelle dont le comportement
est autonome, évoluant dans un environnement qu’il est capable de percevoir et sur lequel il
est capable d’agir, et d’interagir avec les autres agents » [Demazeau et Costa, 1996]. Cette
définition introduit l’interaction qui, comme nous le verrons par la suite, est le moteur des
systèmes multi-agents. En effet, l’interaction suppose la présence d’agents capables de se
rencontrer, de communiquer, de collaborer et d’agir. Les caractéristiques principales des
agents tirées de cette définition sont :
Situé : l’agent est « incorporé » dans l’environnement. Il est capable d’agir sur son
environnement à partir des entrées sensorielles qu’il reçoit de ce même environnement ;
114
Chapitre 4. Contribution à la modélisation pour la simulation de la chaine logistique globale dans un environnement de transport
intermodal de marchandises
Comportement Social : un agent est capable d’interagir avec les autres agents
(artificiels ou humains) dans un but coopératif ou bien compétitif.
Les agents « collaboratifs » : sont des agents cognitifs non apprenants. Ils possèdent
un grand degré de coopération et d’autonomie, mais peu adaptatifs. Ils sont surtout
115
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
Les agents « interfaces » [Koda, 1996], [Lashkari, 1994]: dénommés aussi agents
assistants. Ils sont principalement utilisés pour l’assistance à l’utilisateur dans le cas
d’interfaces aux fonctionnalités nombreuses et complexes que l’on rencontre le plus
souvent lors de l’utilisation de certains logiciels de bureautique (les actions sur le
clavier, la souris, etc.). Ces agents possèdent une capacité de coopération limitée ;
Les agents « informations » [Rhodes, 2000], [Rus et al., 1997] : sont dédiés à la
recherche d’information, principalement sur Internet. Cet agent devrait posséder
une grande autonomie, tout en étant capable d’agir seul. Il doit être capable
d’adapter son comportement selon les besoins de l’utilisateur (SAIRE [Odubiyi,
1997] et Softbot [Etzioni et Weld, 1994]).
Les agents hybrides - Ils sont des agents ayant des capacités cognitives et réactives. En
effet, ils conjuguent la rapidité de réponse des agents réactifs ainsi que les capacités de
raisonnement des agents cognitifs. Cette famille regroupe donc des agents dont le
modèle est un compromis autonomie/coopération et efficacité/complexité. Pour illustrer
cette famille, nous pouvons citer l’architecture ASIC [Boissier et Demazeau, 1996]
utilisée pour le traitement numérique d’images et l’architecture ARCO [Rodriguez,
1994] créé dans le cadre de la robotique collective.
Le choix du ou des types d’agents à utiliser dépend du SMA le plus pertinent pour le
problème à résoudre. Le modèle d’agents, l’architecture d’agents et l’implémentation d’agents
constituent les différents niveaux de description d’un agent [Wooldridge et Jennings, 1995]: 1)
Le modèle d’agent décrit comment l’agent est compris, ses propriétés et comment on peut les
représenter; 2) L’architecture d’agent est un niveau intermédiaire entre le modèle, le contrôle
et l’implémentation. Elle précise les propriétés qu’il doit posséder conformément au modèle et
les liaisons avec les autres agents; 3) L’implémentation d’agent s’occupe de la réalisation
pratique de l’architecture des agents à l’aide de langages de programmation.
L’environnement est communément défini par tout ce qui entoure l’agent. Danny Weyns
définit l’environnement entant qu’ « une première classe d’abstraction qui fournit les
conditions environnantes aux agents pour exister, et qui sert d’intermédiaire pour les
116
Chapitre 4. Contribution à la modélisation pour la simulation de la chaine logistique globale dans un environnement de transport
intermodal de marchandises
interactions entre agents ainsi que l’accès aux ressources » [Weyns, 2006]. Dans [Russell et
Norvig, 1995] et [Wooldridge et al., 2000] les auteurs proposent un certain nombre de propriétés
d’environnement et les classent de telle manière que l’environnement peut être « accessible,
déterministe, épisodique, statique et discret »: 1) Accessible, si un agent peut, à l’aide des
primitives de perception, déterminer l’état de l’environnement et ainsi procéder à une action. Si
l’environnement est inaccessible alors il faut que l’agent soit doté de moyens de mémorisation
afin d’enregistrer les modifications qui sont intervenues ; 2) Déterministe, ou non, selon que
l’état futur de l’environnement ne soit, ou non, fixé que par son état courant et les actions de
l’agent ; 3) Episodique, si le prochain état de l’environnement ne dépend pas des actions
réalisées par les agents ; 4) Statique, si l’état de l’environnement est stable (ne change pas)
pendant que l’agent réfléchit. Dans le cas contraire, il sera qualifié de dynamique ; 5) Discret,
si le nombre des actions faisables et des états de l’environnement est fini.
Selon l’angle de vue d’Azaiez, l’environnement peut être social ou physique [Azaiez,
2007] : 1) L’environnement social : correspond aux autres agents avec lesquels un agent est en
interaction par envoi de messages ; 2) L’environnement physique : correspond aux ressources
matérielles que l’agent peut percevoir et sur lesquels il peut agir. Par exemple dans une société
de fourmis, l’environnement est composé d’obstacles et de nourritures [Drogoul, 1993]. Cette
partie consiste donc à trouver les éléments nécessaires à la réalisation des interactions
extérieures au système comme par exemple la perception de cet environnement et les actions
que l’on peut y faire.
117
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
une forme d’interaction. En effet, dans la littérature la communication peut être catégorisée en
deux grandes classes « communication directe et communication indirecte » [Huget, 2005]:
La communication indirecte : il s’agit soit d’une action non intentionnelle qui se fait
par le biais de l’environnement en laissant des traces ou des signaux, soit une action
intentionnelle qui se fait par le biais d’un tableau noir en déposant et en lisant des
informations déposées dans une zone de données partagée. Dans ce genre de
communication, les destinataires ne sont pas définis ;
Il existe plusieurs types d’interactions, qui dépendent de trois paramètres : « les buts, les
ressources et les compétences » [Ferber, 1995]. Weiss définit la coordination comme « la
propriété d’un système composé d’au moins deux agents, exécutant des actions dans un
environnement partagé » [Weiss, 2000]. Les agents devraient coordonner leurs actions
individuelles avec les autres pour aboutir à l’objectif global du groupe. Ceci permet d’éviter les
situations de conflits par la négociation pour les agents antagonistes (ayant des buts et des
objectifs contradictoires – le cadre conflictuel) et d’améliorer l’efficacité et l’utilité de chaque
agent par la coopération pour les agents non antagonistes (le cadre collectif).
118
Chapitre 4. Contribution à la modélisation pour la simulation de la chaine logistique globale dans un environnement de transport
intermodal de marchandises
Dans un SMA, l’organisation est le facteur structurant, elle permet aux agents de savoir
quels sont leurs partenaires et quels rôles ils jouent de façon à répondre à un objectif donné.
C’est un arrangement des agents et de leurs comportements conditionné par les contraintes
imposées par l’environnement [Gechter, 2003]. Dans [Hübner et al., 2002] l’organisation est
décrite via une spécification structurelle, une spécification fonctionnelle et une spécification
déontique. Jacques Ferber [Ferber, 1995] affirme que les organisations constituent à la fois le
support et la manière dont se passent les interrelations entre les agents, c’est-à-dire dont sont
réparties les tâches, les informations, les ressources et la coordination d’actions. Il précise que
ce qui rend l’organisation si difficile à cerner est qu’elle est à la fois le processus d’élaboration
d’une structure et le résultat de ce processus. Cette citation met en avant la dualité du terme
organisation. En effet, il y a l’aspect statique et l’aspect dynamique : l’aspect dynamique est
relatif aux relations entre les éléments du système, qui sont soumis à des changements
dynamiques. L’aspect statique provient de la raison d’être des organisations qui est la nécessité
pour des individus de se regrouper pour repousser leurs propres limites, en termes de capacités.
L’étude des deux domaines (chaîne logistique et système multi-agents) montre une forte
similarité entre les concepts et les pratiques. En effet, ces deux systèmes peuvent se définir
comme des réseaux d'entités (acteur pour SC et agent pour SMA) qui coopèrent pour l'atteinte
d'objectifs communs et individuels, le partage de ressources ainsi qu'à la résolution de
problèmes. Yuan et al., [Yuan et al., 2002] constatent un ensemble de critères de comparaison
entre les systèmes industriels et les SMA recensées dans le tableau suivant (Tab.4.1) :
La multiplicité des entités Multiples entités aux rôles et Multiples entités aux rôles et
agissantes compétences différents pour la compétences différents pour la
réalisation de tâches réalisation de tâches
communes. communes.
Les propriétés des entités Les acteurs possèdent des Les agents possèdent des
objectifs, moyens et objectifs, compétences, rôles et
compétences nécessaires à capacités de raisonnement,
l'exécution de tâches, et suivent qu'ils mettent en œuvre selon
pour cela un ensemble de règles différents modes décisionnels
de gestion. complexes.
119
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
L’habilité sociale des entités les prises de décision se font au Les agents sont autonomes,
travers de méthodes de sensibles aux modifications de
coordination et/ou de l’environnement, proactifs
négociation entre les acteurs. (initient les prises de décisions
et d’actions) et disposent de
capacités sociales.
La coordination entre entités Coordination des acteurs de la Coordination des activités des
SC par le partage de flux agents par interaction avec les
matériels, informationnels, autres agents.
monétaires ou décisionnels.
La répartition des tâches Les tâches des acteurs de la SC Les agents peuvent déléguer des
peuvent être décomposées et tâches ou en partager pour la
données en responsabilités à résolution de problèmes
d’autres acteurs. complexes.
L’évolutivité des systèmes Structures dynamiques, les Les agents peuvent rejoindre le
acteurs s’inscrivent ou quittent système et d’autres peuvent être
la chaîne logistique. détruits.
Tab.4.1 : Analogie entre la chaine logistique et les SMA [Yuan et al., 2002].
Sur la base de cette analogie, force est de constater que les systèmes multi-agents
proposent un cadre de modélisation adapté pour la représentation de réseaux des chaines
logistiques. En effet, la modélisation et la simulation par les systèmes multi-agents permettent
de considérer la nature distribuée, les environnements changeants, la variabilité des décisions
et le comportement de coopération au sein du Supply Chain.
Dans la littérature, nous trouvons plusieurs travaux de recherche qui s’appuient sur la
modélisation et la simulation multi-agent pour représenter les chaînes logistiques. Parmi ces
travaux, nous pouvons citer : [Shen et al., 2006], [Labarthe et al., 2007] et [Jihene, 2011].
120
Chapitre 4. Contribution à la modélisation pour la simulation de la chaine logistique globale dans un environnement de transport
intermodal de marchandises
Le premier niveau consiste à spécifier des méta-modèles et les relations de fusion entre
eux. Plusieurs types de méta-modèles sont identifiés [Jihene, 2011]:
Un méta-modèle du domaine (cf. section 4.4.1) qui décrit les propriétés liées à un
domaine particulier (soit la chaîne du transport intermodal des marchandises dans notre
cas). Nous avons réalisé ce méta-modèle en se basant sur trois visions : 1) une vision
structurelle qui décrit, de manière abstraite, l’aspect structurel de l’organisation de la
121
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
chaine de transport intermodal, ses entités et son environnement ; 2) une vision orientée
processus qui identifie les éléments nécessaires à la chaine pour réaliser ses activités.
Cette vision traduit, de manière abstraite, les trois niveaux d’abstraction décrits dans la
structure générique de cette chaine (cf. section 3.3.2); 3) une vision orientée triplet «
pertinence, efficacité et efficience » (cf. section 2.4.2.2.b) qui fait apparaitre ce lien entre
la vue décisionnelle, la vue fonctionnelle et la performance. Cette vision traduit, selon
l’architecture de contrôle de la performance proposée (cf. section 3.3.3), l’image
statique des trois axes contrôlant chaque niveau d’abstraction de la structure générique ;
Un méta-modèle multi-agent (cf. section 4.4.2) qui décrit les concepts orientés agent
ainsi que leurs principales relations et propriétés architecturales adaptées à notre domaine
d’étude en appliquant l’approche voyelle (cf. Section 4.2.2);
Un méta-modèle du domaine agentifié (cf. section 4.4.3) qui combine les deux méta-
modèles (le méta-modèle du domaine et le méta-modèle multi-agent) qui constituent les
modèles conceptuels de départ;
Le deuxième niveau consiste à générer des modèles basés sur ces méta-modèles à partir de
cas réels afin de générer le code de la plateforme souhaitée (cf. Chapitre 5, section 5.2).
122
Chapitre 4. Contribution à la modélisation pour la simulation de la chaine logistique globale dans un environnement de transport
intermodal de marchandises
Chaque Actor est membre d’au moins d’un groupement des acteurs (Group of
actors). Il doit être possible pour un Group of actors de prendre un rôle dans une
IFTC, ceci permettant de voir un Actor tantôt comme une entité atomique (Atomic
actor) et tantôt comme une entité composée (Group of actors) selon les besoins ;
Un Actor est un Atomic actor ou Group of actors. Les Atomic actor sont des acteurs
ayant une existence physique. Les Group of actors sont abstraits, ils existent au
travers leurs composants. Autrement dit, chaque Actor est vu comme un Group of
actors et chaque Group of actors, à tour de rôle, peut être vu comme un Actor ;
123
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
IFTC
1 1
1
*
1 Environment * Actor
1..*
1..* 1 1..*
1..* Group of actors Atomic Actor
Physical environment Informational environment
1 1 1 1
124
Chapitre 4. Contribution à la modélisation pour la simulation de la chaine logistique globale dans un environnement de transport
intermodal de marchandises
Planning and control system : c’est le groupe intelligent des Group of actors qui
assure le choix d’actions de planification permises par un Environment ainsi que la
coordination des activités d’IFTC et de son implication dans la prise de décision des
deux couches : Execution system et Physical system. Un Actor de ce système va
être modélisé par le concept PCA :
125
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
Execution system : c’est le groupe réactif des Group of actors qui assure le contrôle
et la synchronisation de l’acheminement des conteneurs. Il se base d’une part sur le
pilotage du Planning and control system. D’autre part, il récolte les données du
Physical process pour détecter et rectifier les dérives. Un Actor de ce système va
être modélisé par le concept EA :
Physical process : c’est le champ d’observation et d’action qui regroupe toutes les
entités passives envers elles-mêmes. D’où la transformation du P_ME est pilotée
par les EA et le P_Resource modélise les ressources nécessaires pour effectuer ces
transformations.
Les acteurs PCA et EA héritent tous les deux de la classe Group of actors et l’acteur
BMA hérite de la classe Atomic actor. Ceci représente les caractéristiques
structurelles et comportementales de ces acteurs. Cependant les caractéristiques
individuelles de chacun seront considérées dans les classes BMA, PCA et EA.
126
intermodal de marchandises
Chapitre 4. Contribution à la modélisation pour la simulation de la chaine logistique globale dans un environnement de transport
IFTC 1 Coordinate
1 1
1
*
Environment Actor
127
1 1 1 1 1
1..* 1..* 1..* 1..* 1 1 1
P_Resource P_ME I_Resource I_ME Execution system Planning and control system Border management system
1..* 1..* 1 1 1
performs transforms
1..* 1..* 1..* 1..* 1..*
Control 1..* EA Play role PCA Play role BMA
Physical process 1..*
1..*
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
L’Indicator modélise le concept sur lequel les Actor se basent pour évaluer leur
performance interne et globale au niveau d’IFTC ;
Les PCA utilisent, à chaque déviation d’un Indicator, les leviers de commande lui
permettant de transformer des Knowledges en Instruction en fonction d’Objective
et Constraint potentiellement issus d’autres Actor. Les Instruction vont cadrer la
ou les activités qui composent le Physical environment correspondant ;
D’où la transformation des I_ME est pilotée d’une part par les EA dans la mise à
jour de ses connaissances organisationnelles (Organizational knowledge). D’autre
part, cette transformation est pilotée par les PCA dans sa prise de décision et la mise
en place des nouvelles Instruction (Constraint). Les I_Resource modélisent les
ressources informationnelles nécessaires pour effectuer ces transformations.
128
intermodal de marchandises
Chapitre 4. Contribution à la modélisation pour la simulation de la chaine logistique globale dans un environnement de transport
IFTC 1 Coordinate
1 1
1 Objective
1..*
* 1
1 Environment * Actor 1..*
129
P_Resource P_ME I_Resource I_ME Execution system Planning and control system Border management system
1..* 1..* 1..* 1..* 1 1 1
performs transforms
1..* 1..* Transforms 1..* 1..* 1..*
Performs
Control 1..* EA Play role PCA Play role BMA
Physical process 1..*
1..* 1..* 1..* 1..*
Knowledges 1..* 1..* 1..*
1..*
Refers to
Refers to
1..* 1..*
Constraint Organizational knowledge Instruction
1..*
Acts
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
1..* 1
1..*
Reactive agent Cognitive agent Hybrid agent
possess
1..* 1 1
achieve
Capability 1..* 1..*
performs Mental status
1 1
1..*
1..* 1..* 1..*
Plan Action Belief Knowledges
1 ordered *
Reactive action
L’Agent modélise les agents du système. Les trois types d’Agent : Hybrid agent,
Cognitive agent et Reactive agent héritent des caractéristiques de l’Agent ;
Le Reactive agent modélise les agents du système dotés d’une réaction rapide face
à un stimulus (capacités réactives); Le Cognitive agent modélise les agents dotés
d’une intelligence lui permettant, selon la situation, d’atteindre d’une manière
130
Chapitre 4. Contribution à la modélisation pour la simulation de la chaine logistique globale dans un environnement de transport
intermodal de marchandises
optimale leurs objectifs (capacités cognitives); L’Hybrid agent modélise les agents
qui conjuguent la rapidité de réponse des Reactive agent ainsi que les capacités de
raisonnement des Cognitive agent (capacités cognitives et réactives);
Le concept « Goal » modélise l’objectif que l’Agent voudra atteindre. Ces Goal
seront effectués suivant un ou plusieurs plans (modélisé par Plan) mis en œuvre par
un ou plusieurs Agent. Chaque Plan est composé d’une ou plusieurs actions
élémentaires modélisées par le concept « Action ». D’où la nécessité du concept
« Capability » qui modélise la ou les capacités que l’Agent doit posséder pour mettre
en œuvre des Plan ou / et pour réaliser une ou plusieurs Action. Le concept
« Reactive action » modélise l’Action élémentaire effectuée le plus souvent par
Reactive agent ou Hybrid agent;
uses
1..*
Domain model 1 1..* Goal 1..* has Agent
1
1 1 1..* 1
1..*
1..* * 1..* Reactive agent Cognitive agent Hybrid agent
Environment property 1..* 1 Environment type possess
1..* 1 1
achieve
1 Capability 1..* 1..*
1 ordered
1..*
activates
1..*
acts on
Proactive action Task
1..* Reactive action
1 1..*
1..* modifie
131
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
Le méta-modèle environnement illustré par la figure (Fig.4.6) est composé des concepts
suivants :
L’organisation est le facteur structurant, elle permet aux « Agent » de savoir quels sont
leurs partenaires de quels rôles ils jouent de façon à répondre à un « Goal » donné. Le méta-
modèle organisation (Fig.4.7) est composé des concepts suivant :
132
Une « Organization » est composée des différents rôles (modélisés par le concept
Chapitre 4. Contribution à la modélisation pour la simulation de la chaine logistique globale dans un environnement de transport
intermodal de marchandises
uses 1..*
1..* 1..*
1 Group
Domain model 1 1..* Goal 1..* has Agent 1..* Organisation
1 1..*
plays
1 1 1..* 1 1..* 1..* Market
1..*
1..* * 1..* Reactive agent Cognitive agent Hybrid agent
Environment property 1..* 1 Environment type possess
1..* 1..*
1..* 1 1
achieve Role
133
1 Capability 1..* 1..*
Passive resource performs Mental status
Physical environment
1 1
1..*
1..* 1..* 1..* 1..*
1..*
Active resource Social environment Plan * Action Belief Knowledges
1 ordered
1..*
activates
1..*
acts on
Proactive action Task
1..* Reactive action
1 1..*
1..* modifie
La version finale du méta-modèle multi-agent intégrant la vue interaction fait appel aux
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
MAS 1
1..* 1..*
134
1
achieve Role
1 Capability 1..* 1..*
Passive resource performs Mental status
Physical environment
1 1
1..*
1..* 1..* 1..* 1..* 1..*
1..*
4.4.2.4. Le méta-modèle interaction
Active resource Social environment Plan Action Belief Knowledges Communicative action
*
1 ordered
1..* 1..* 1..*
activates is interpreted
concepts suivants (Fig.4.8):
1..*
acts on 1..*
Proactive action Task
1..* Reactive action Message
1 1..*
1..* modifie
activates
Chapitre 4. Contribution à la modélisation pour la simulation de la chaine logistique globale dans un environnement de transport
intermodal de marchandises
135
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
136
Chapitre 4. Contribution à la modélisation pour la simulation de la chaine logistique globale dans un environnement de transport
intermodal de marchandises
137
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
138
intermodal de marchandises
Chapitre 4. Contribution à la modélisation pour la simulation de la chaine logistique globale dans un environnement de transport
MAS 1
IFTC 1
1..* 1..*
1
139
Passive resource performs Mental status
Physical environment 1..* 1..* 1..* 1..*
1 1 1 1
1
performs transforms
1..*
1..* 1..* 1..* 1..* 1..* performs transforms
1..* 1..* 1..* 1..* 1..*
1..*
Active resource Social environment Plan Action Belief Knowledges Communicative action
* Physical process 1..* Control 1..* EA Play role PCA Play role BMA
1 ordered
1..* 1..* 1..*
1..* 1..* 1..*
Knowledge s 1..* 1..* 1..*
activates is interpreted
1..* 1..*
acts on 1..* 1..* Refers to
Proactive action Task Refers to
1..* Reactive action Message
1 1..* 1..* 1..*
1..* modifie
activates Constraint Organizational knowledge Instruction
1..*
Acts
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
Dans cette section, nous intégrons les protocoles d’interaction. Ces protocoles
permettent d’identifier et décrire les comportements dynamiques des agents, qui seraient :
L’acteur (réactif, cognitif ou hybride) reçoit un signal (I_ME et / ou P_ME) pour solliciter
l’activation de son comportement nominal ;
Dans le cas contraire, et 1) si l’acteur est réactif (EA / BMA). Ce dernier vérifie s’il s’agit
d’une demande de collaboration en exécutant sa tâche physique nominale
(PhysicalProcess) en consultant son ontologie de négociation. S’il s’agit bien d’une tâche
physique et en tenant compte de la disponibilité de ses ressources physiques (P_Resource),
l’acteur s’engage à exécuter sa tâche et il envoie un message (I_ME et P_ME) à son
140
Chapitre 4. Contribution à la modélisation pour la simulation de la chaine logistique globale dans un environnement de transport
intermodal de marchandises
Sinon, 2) l’acteur est cognitif (PCA / BMA). Il vérifie alors, en consultant son ontologie
de négociation, s’il s’agit de son comportement nominal de coordinateur, celui de
dispatcher le signal (I_ME) de fin de tâche (la réalisation avec succès de la nième tâche de
rupture de charge) reçu d’EA concerné. Dispatcher les signaux nécessite la vérification de
la disponibilité des ressources informationnelles (I_Resource) en consultant l’ontologie de
domaine du PCA concerné. En cas d’indisponibilité de la ressource informationnelle,
l’acteur s’engage à activer son comportement correctif (cf. section 4.4.4.2).
Si le message reçu est une demande d’activation de son comportement correctif interne,
alors l’EA (ou BMA) cherche en consultant son ontologie de domaine s’il existe une
solution alternative en se basant sur son entité atomique. S’il arrive à accomplir sa tâche
physique, il envoie un message (I_ME et P_ME) à son superviseur (agent coordinateur
du « Planning and control system ») en lui informant de la réalisation avec succès de la
nième tâche de rupture de charge dans la chaine globale (IFTC) (cf. section 4.3.4.1). Sinon,
il active le comportement correctif d’un autre EA membre en lui demandant de l’aide ;
Si le message est une sollicitation d’aide par un autre EA afin d’accomplir la tâche. Si les
ressources physiques du récepteur sont disponibles pour aider. Ce dernier retourne un
141
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
message d’acceptation, une fois la tâche physique est accomplie, il envoie un message
(I_ME et P_ME) à son superviseur (agent coordinateur du « Planning and control
system ») en lui informant de la réalisation avec succès de la nième tâche de rupture de
charge dans la chaine globale (IFTC) (cf. section 4.4.4.1) en activant le comportement
préventif des acteurs qui peuvent être concernés par la complication rencontrée (cf. section
4.4.4.3). Sinon (indisponibilité des ressources physiques pour aider) il retourne un
message de refus ;
142
Chapitre 4. Contribution à la modélisation pour la simulation de la chaine logistique globale dans un environnement de transport
intermodal de marchandises
143
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
Sinon, en cas d’une déviation des indicateurs et une solution ne peut être trouvée, le PCA
concerné envoie un message de sollicitation d’aide des membres du « Planning and
control system » (échec de coordination) ;
Sinon, en cas d’une déviation des indicateurs et une solution ne peut être trouvée, un
message de sollicitation d’aide des membres du « Border management system », est
envoyé (échec de coopération) ;
144
Chapitre 4. Contribution à la modélisation pour la simulation de la chaine logistique globale dans un environnement de transport
intermodal de marchandises
Sinon, en cas d’une déviation des indicateurs et une solution ne peut être trouvée, ceci va
entrainer le disfonctionnement de tout le système (IFTC). Ce disfonctionnement peut être
aussi causé si les I_Resource sont indisponibles (échec de communication).
Si la déviation n’a jamais survenue, l’acteur transfère les mesures au « Planning and
control system » par le biais de son superviseur qui les diffuse au niveau du système. Les
PCA mettent à jour leurs connaissances puis analysent la situation par rapport à leurs
critères (Indicator / Belief).
145
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
alléger les tableaux, nous ne faisons pas apparaitre les méthodes permettant d’accéder aux
informations d’un objet ou l’objet lui-même et de le modifier (les méthodes getter et setter). ;
2) La deuxième étape traduit le choix de la plate-forme d’implémentation (cf. section 5.3).
Le concept « IFTC »
Attributs
id_IFTC : String L’identifiant de la chaine de transport intermodal de marchandises.
id_environment : String L’identifiant de l’environnement global de l’« IFTC ».
list_PCA : PCA Les identifiants des acteurs « PCA » qui participent à la coordination des
activités de l’« IFTC ».
list_ACTOR : Actor Les identifiants des acteurs qui forment l’« IFTC ».
Méthodes
get Méthode d’accès à un élément de la classe « IFTC ».
set Méthode permettant d’ajouter un nouvel élément à la classe « IFTC ».
main Méthode permettant le lancement de l’exécution du la chaine.
Tab.4.3 : Raffinement du concept « IFTC » pour l’implémentation.
Le concept « Actor »
Attributs
id_Actor : String L’identifiant d’une organisation composante de l’« IFTC ».
list_objective : Objective Les identifiants des objectifs de l’acteur.
list_indicator : Indicator Les identifiants des indicateurs de l’acteur.
list_SocialAcquaintance : Les identifiants des environnements informationnels de l’acteur.
Informational_environment
list_ContractualAcquaintance : Les identifiants des « Group_of_actors » que forme l’acteur.
Group_of_actors
Méthodes
Run Méthode permettant l’activation du fonctionnement de l’acteur.
Analyze_Signal Méthode permettant d’analyser un signal reçu par l’acteur.
Send_Signal Méthode permettant d’envoyer un signal vers un destinataire.
Send_Reply_Signal Méthode permettant de renvoyer un message à un émetteur.
Activate_Nominal_Behavior Méthode d’activation du comportement nominal de l’acteur.
Activate_Corrective_Behavior Méthode d’activation du comportement correctif de l’acteur.
Activate_Preventive_Behavior Méthode d’activation du comportement préventif de l’acteur.
Tab.4.4 : Raffinement du concept « Actor » pour l’implémentation.
Le concept « Group_of_actors »
Attributs
id_GroupOfActors : String L’identifiant d’un acteur abstrait de l’« IFTC » qui existe
au travers leurs composants.
id_BorderManagementSystem : String L’identifiant du système de la gestion du périmètre
fonctionnel formant le « Group_of_actors ».
id_PlanningAndControlSystem : String L’identifiant du système de la planification et le control
formant le « Group_of_actors ».
146
Chapitre 4. Contribution à la modélisation pour la simulation de la chaine logistique globale dans un environnement de transport
intermodal de marchandises
Le concept « Environment »
Attributs
id_Environment : String L’identifiant de l’environnement global de l’« IFTC ».
list_PhysicalEnvironment : Les identifiants des environnements physiques qui forment
Physical_environmen_t l’environnement global.
Tab.4.6 : Raffinement du concept « Environment » pour l’implémentation.
Le concept « Atomic_actor »
Attributs
id_AtomicActor : String L’identifiant d’un acteur de l’« IFTC » ayant une existence physique vu
comme une entité atomique.
list_description : String Description de l’entité atomique.
Tab.4.7 : Raffinement du concept « Atomic_actor » pour l’implémentation.
Le concept « Physical_environmen_t »
Attributs
id_PhysicalEnvironment : String L’identifiant de l’environnement physique ayant une existence
physique à travers le système opérationnel de l’« IFTC ».
list_PhysicalProcess : Les identifiants des processus physiques de l’environnement
Physical_process physique.
list_P_Resource : P_Resource Les identifiants des ressources physiques nécessaires pour
composer l’environnement physique.
list_P_ME : P_ME Les identifiants des transformations « P_ME » effectuées dans
l’environnement physique.
list_instruction : Instruction Les identifiants des instructions qui cadrent les activités qui
composent l’environnement physique.
list_GroupOfActors : Les identifiants des « Group of actors » que l’environnement
Group_of_actors physique modélise leur périmètre d’influence.
Tab.4.8 : Raffinement du concept « Physical_environmen_t » pour l’implémentation.
Le concept « Informational_environment »
Attributs
id_InformationalEnvironment : String L’identifiant de l’environnement informationnel ayant
une existence virtuelle à travers le système
informationnel de l’« IFTC ».
list_actor : Actor Les identifiants des acteurs formant l’environnement
informationnel.
147
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
Le concept « P_Resource »
Attributs
id_P_Resource : String L’identifiant de la ressource physique.
id_Physical_Environment : String L’identifiant de l’environnement physique composé de la
ressource physique.
id_Physical_process : String L’identifiant du processus physique au sein duquel la
ressource physique est activée.
Lib_P_Resource : String Libellé de la ressource physique.
Capacity : Integer Capacité de la ressource physique.
Disponibility : Boolean Disponibilité de la ressource physique : s’elle peut prendre en
charge le « P_ME ».
Speed_Coefficient : Integer Rapidité de la ressource physique à transformer « P_ME ».
Tab.4.10 : Raffinement du concept « P_Resource» pour l’implémentation.
Le concept « P_ME »
Attributs
id_P_ME : String L’identifiant du conteneur.
id_Physical_environment : String L’identifiant de l’environnement physique ou circule le
conteneur à un instant donné.
Lib_P_ME : String Libellé de « P_ME ».
State : Boolean Etat du « P_ME ».
Tab.4.11 : Raffinement du concept « P_ME» pour l’implémentation.
Le concept « I_Resource »
Attributs
id_I_Resource : String L’identifiant de la ressource informationnelle.
id_Informational_Environment L’identifiant de l’environnement informationnel composé de la
: String ressource informationnelle.
Lib_I_Resource : String Libellé de la ressource informationnelle.
Interaction_Capacity : String Capacité de la ressource informationnelle du traitement de
l’information (Information Processing Capacity).
Disponibility : Boolean Disponibilité de la ressource informationnelle : s’elle peut
prendre en charge l’« I_ME ».
Tab.4.12 : Raffinement du concept « I_Resource» pour l’implémentation.
Le concept « I_ME »
Attributs
148
Chapitre 4. Contribution à la modélisation pour la simulation de la chaine logistique globale dans un environnement de transport
intermodal de marchandises
Le concept « Physical_process »
Attributs
id_PhysicalProcess : String L’identifiant du processus physique.
id_EA : String L’identifiant de l’acteur qui exécute le processus physique.
list_P_resource : P_resource Liste contenant les identifiants des ressources physiques nécessaires.
id_P_Me : String L’identifiant du conteneur à prendre en compte.
Méthodes
Activate_P_Resource Méthode permettant d’activer une ressource physique.
Tab.4.14 : Raffinement du concept « Physical_process» pour l’implémentation.
Le concept « Execution_system »
Attributs
id_ExecutionSystem : String L’identifiant du système d’exécution.
list_ExecutionActor : String Liste contenant les identifiants des acteurs « EA » composant le
système d’exécution.
Méthodes
Run_ExecutionActor Méthode permettant d’activer le comportement d’un « EA ».
Tab.4.15 : Raffinement du concept « Execution_system» pour l’implémentation.
Le concept « Planning_and_control_system »
Attributs
id_PlanningAndControlSystem : L’identifiant du système de la planification et le control.
String
list_PlanningAndControlActor : Liste contenant les identifiants des acteurs « PCA » composant
String le système de la planification et le control.
Méthodes
Run_PlanningControlActor Méthode permettant d’activer le comportement d’un « PCA ».
Tab.4.16 : Raffinement du concept « Planning_and_control_system» pour l’implémentation.
Le concept « Border_management_system »
Attributs
id_BorderManagementSystem : L’identifiant du système de la gestion de périmètre
String fonctionnel.
list_BorderManagementActor : Liste contenant les identifiants des acteurs « BMA »
String composant le système de la gestion du périmètre fonctionnel.
Méthodes
Run_BorderManagementActor Méthode permettant d’activer le comportement d’un « BMA ».
Tab.4.17 : Raffinement du concept « Border_management_system» pour l’implémentation.
149
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
Le concept « EA »
Attributs
id_ExecutionActor : String L’identifiant de l’acteur « EA ».
id_OrganizationalKnowledge : String L’identifiant des informations que doit avoir l’acteur.
id_ES : String L’identifiant du système d’exécution contenant l’acteur.
list_Physical_Process : Liste contenant les identifiants des processus physiques à
Physical_process exécuter par l’acteur « EA ».
Méthodes
PResource_check Méthode de vérification de la disponibilité de P_Resource.
Tab.4.18 : Raffinement du concept « EA» pour l’implémentation.
Le concept « PCA »
Attributs
id_PlanningAndControlActor : String L’identifiant de l’acteur « PCA ».
id__IFTC : String L’identifiant de l’« IFTC » coordonné par l’acteur.
id_PACS : String L’identifiant du système de la planification et le control
contenant l’acteur.
id__Knowledges : Knowledge_s L’identifiant des informations que doit avoir l’acteur.
list_Instruction : Instruction Liste contenant les instructions de l’acteur « PCA ».
list_Constraint : Constraint Liste contenant les contraintes de l’acteur « PCA ».
Méthodes
IResource_check Méthode permettant la vérification de la disponibilité d’une
ressource informationnelle.
Update_Instruction Méthode de mise à jour des instructions.
Update_Constraint Méthode de mise à jour des contraintes.
Think Algorithme du raisonnement du « PCA ».
Tab.4.19 : Raffinement du concept « PCA» pour l’implémentation.
Le concept « BMA »
Attributs
id_BorderManagementActor : String L’identifiant de l’acteur « BMA ».
id_BMS : String L’identifiant du système de la gestion du périmètre
fonctionnel contenant l’acteur.
list_Objective : Objective Liste contenant les objectifs de l’acteur « BMA ».
Méthodes
Update_Objective Méthode de mise à jour des objectifs.
Tab.4.20 : Raffinement du concept « BMA» pour l’implémentation.
Le concept « Knowledge_s »
Attributs
id_Knowledges : String L’identifiant des informations que doit avoir les acteurs « PCA ».
id_I_resource : I_Resource L’identifiant de la ressource informationnelle nécessaire.
id_I_Me : String L’identifiant de l’information à prendre en compte.
list__PCA : String Liste contenant les identifiants des acteurs « PCA » ayant droit d’avoir
accès aux informations.
Tab.4.21 : Raffinement du concept « Knowledge_s» pour l’implémentation.
150
Chapitre 4. Contribution à la modélisation pour la simulation de la chaine logistique globale dans un environnement de transport
intermodal de marchandises
Le concept « Organizational_knowledge »
Attributs
id_Organizational_Knowledge : String L’identifiant des informations que doit avoir les acteurs
« EA ».
list_Execution_Actor : String Liste contenant les identifiants des « EA » qui ont droit
d’avoir accès aux informations.
Tab.4.22 : Raffinement du concept « Organizational_knowledge » pour l’implémentation.
Le concept « Constraint »
Attributs
id_Constraint : String L’identifiant de la contrainte
Lib_Constraint : String Libellé de la contrainte.
Value : Float La valeur de la contrainte.
Tab.4.23 : Raffinement du concept « Constraint » pour l’implémentation.
Le concept « Instruction »
Attributs
id_Instruction : Integer L’identifiant de l’instruction.
id_PlanningAndControl_Actor : String L’identifiant de l’acteur « PCA » qui cadre l’instruction.
id_Physical_environment : String L’identifiant de l’environnement physique contenant
l’activité cadré par l’instruction.
Lib_Instruction : String Libellé de l’instruction.
Indicator : Integer L’identifiant de l’indicateur de l’instruction.
Tab.4.24 : Raffinement du concept « Instruction » pour l’implémentation.
Le concept « Objective »
Attributs
id_Objective : Integer L’identifiant de l’objective.
id__PCA : String L’identifiant de l’acteur « PCA » qui vise l’objective.
Lib_Objective : String Libellé de l’objectif.
Value_Min : Float La valeur minimum de l’objectif.
Value_Max : Float La valeur maximum de l’objectif.
Tab.4.25 : Raffinement du concept « Objective » pour l’implémentation.
Le concept « Indicator »
Attributs
id_Indicator : Integer L’identifiant de l’indicateur.
id_ACTOR : String L’identifiant de l’acteur qui utilise la déviation de l’indicateur.
Lib_Indicator : String Libellé de l’indicateur.
Min_Step : Float La mesure minimum de l’indicateur.
Max_Step : Float La mesure maximum de l’indicateur.
Calcul_Method : String La méthode de calcul de la valeur de l’indicateur.
Tab.4.26 : Raffinement du concept « Indicator » pour l’implémentation.
151
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
IFTC
1
Environment +id_IFTC
+id_environment
+id_Environment 1 Actor
1 +list_PCA
+list_PhysicalEnvironment
+list_ACTOR +id_Actor
1
+get() +list_objective
1 +set() +get() *
+set() +list_indicator Objective
+main() +list_SocialAcquaintance
* +list_ContractualAcquaintance +id_Objective
1 +id__PCA
1..* * +get() 1..* +Lib_Objective
+set() +Value_Min
Physical_environmen_t Informational_environment
1 1..* +Activate_Nominal_Behavior() +Value_Max
+id_PhysicalEnvironment +id_InformationalEnvironment +Activate_Corrective_Behavior()
1..* 1..*
+list_PhysicalProcess +list_actor +Activate_preventive_Behavior() +get()
+Analyze_Signal() 1..* +set()
+list_P_Resource +list_Knowledges Group_of_actors
+list_P_ME +list_I_Resource +Send_Signal()
+list_instruction +list_I_ME +id_GroupOfActors +Send_Reply_Signal() 1..*
+list_GroupOfActors +id_BorderManagementSystem
1..* +get() +id_PlanningAndControlSystem Consuit 1..*
Indicator
+get() +set() +id_ExecutionSystem
+set() +list_Actor +id_Indicator
1 1 +list_PhysicalAcquaintance +id_ACTOR
1 Atomic_actor
+Lib_Indicator
1 +get() +id_AtomicActor +Min_Step
+set() 1 +list_description +Max_Step
1..* 1 +Calcul_Method
1 +get()
1..* +set() +get()
P_Resource
+set()
1..* I_Resource 1..*
+id_P_Resource
+id_Physical_Environment P_ME +id_I_Resource I_ME
+id_Physical_process +id_Informational_Environment 1 1
+Lib_P_Resource +id_P_ME +id_I_ME 1
+Lib_I_Resource Planning_and_control_system
+Capacity +id_Physical_environment +Interaction_Capacity +id_Informational_environment Border_management_system
Execution_system
+Disponibility +Lib_P_ME +Disponibility +Lib_I_ME +id_PlanningAndControlSystem
+Speed_Coefficient +State +State +id_ExecutionSystem +list_PlanningAndControlActor +id_BorderManagementSystem
+get() +list_ExecutionActor +list_BorderManagementActor
+get() +get() +set() +get() +get()
+set() +set() +set() +get() +set() +get()
1..* +set() +Run_PlanningControlActor() +set()
1..* 1..* +Run_BorderManagementActor()
1..* +Run_ExecutionActor()
1
transforms performs transforms 1 1
performs
1..*
1..* 1..* Control 1..*
1..* BMA
1..* 1..*
Physical_process PCA
Knowledge_s 1..* EA +id_BorderManagementActor
+id_PhysicalProcess 1..* +id_PlanningAndControlActor +id_BMS
+id_EA +id_Knowledges +id_ExecutionActor +id__IFTC
Constraint +list_Objective
+list_P_resource +id_I_resource +id_OrganizationalKnowledge +id_PACS Play role
+id_P_Me +id_Constraint +id_I_Me +id_ES +id__Knowledges +get()
Play role
+Lib_Constraint +list_PCA +list_Physical_Process +list_Instruction +set()
+get() +Value +list_Constraint 1..* +Update_Objective()
+set() +get() +get()
+Activate_P_Resource() +get() +set() 1..* +set() +get()
+set() Refers to +PResource_check() Coordinate
+Activate_I_Resource() 1..* +set()
+IResource_check() 1..*
1..* Realize
+Update_Instruction()
+Update_Constraint()
Organizational_knowledge 1..* +Think()
1..*
+id_Organizational_Knowledge Refers to
+list_Execution_Actor
+get() 1..*
+set() Instruction
+id_Instruction
+id_PlanningAndControl_Actor
Acts 1..* +id_Physical_environment
+Lib_Instruction
+Indicator
+get()
+set()
152
Chapitre 5. Contribution à la simulation pour la validation des méta-modèles statiques et dynamiques de la chaine de transport
intermodal de marchandises
Chapitre 5
CONTRIBUTION A LA SIMULATION POUR LA VALIDATION DES
META-MODELES STATIQUES ET DYNAMIQUES DE LA CHAINE DE
TRANSPORT INTERMODAL DE MARCHANDISES
153
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
5.1. Introduction
Après avoir positionné le cœur de notre contribution dans nos travaux de recherche sur
l’axe de la modélisation de la chaine de transport intermodal de marchandises (service porte à
porte) (cf. Chapitre 4). Nous avons généré les premiers artefacts qui sont : le méta-modèle du
domaine, le méta-modèle multi-agent, le méta-modèle du domaine agentifié, les protocoles
d’interaction et le méta-modèle d’implémentation. Ce cinquième chapitre de ce manuscrit se
focalise sur la validation des artefacts de notre solution mis en place dans les phases
précédentes. Il s’agit d’une vérification de la compatibilité de notre méta-modèle avec la réalité
du terrain:
La deuxième section (cf. section 5.2) exploite l’étude sur le terrain de cas du corridor de
la vallée de Seine dans la région de la Haute Normandie (précisément Le Havre) établie
préalablement (cf. section 3.2) afin de générer un modèle nécessaire à l’implémentation de notre
cas industriel en établissant une correspondance entre ses éléments clés et les concepts du
domaine. Par la suite, elle élabore une instanciation du méta-modèle d’implémentation afin
d’aboutir à un modèle prêt d’être implémenté dans une plateforme de programmation.
Dans la troisième section (cf. section 5.3), nous nous proposons une étude de différents
outils d’environnements de développement orientés-agents. La justification de notre choix de
l’outil d’implémentation Jade repose sur les travaux de Garneau et Delisle en 2002 [Garneau
et Delisle, 2002] qui se base sur un ensemble de critères déterminés à partir des caractéristiques
jugées importantes pour les environnements de développement de systèmes multi-agents. La
plateforme Jade répond parfaitement à nos attentes.
Tout au long de la quatrième section (cf. section 5.4), nous avons implémenté les
structures et les comportements des agents sur la plateforme Jade. L’outil graphique « Sniffer »
nous a permis de visualiser la communication inter-agent et d’afficher le contenu de chaque
message échangé. Une fois notre modélisation a été couplée à la simulation, le mécanisme
obtenu reflète le comportement du système réel.
Enfin, une synthèse qui positionne nos travaux de recherche sera proposée dans la
cinquième section (cf. section 5.5).
154
Chapitre 5. Contribution à la simulation pour la validation des méta-modèles statiques et dynamiques de la chaine de transport
intermodal de marchandises
La mise en place des éléments clés du cas industriel étudié dans le cadre de nos travaux
(le corridor de la vallée de Seine), est une tâche préalablement établie. En effet, nous avons
présenté dans le troisième chapitre de ce manuscrit, d’une façon non exhaustive, les atouts
(infrastructures, pôles de compétitivité, parcs éoliens, etc.) que regorge ce corridor (cf. section
3.2.2.4). Dans cette section, nous cherchons à vérifier la compatibilité de notre méta-modèle
d’implémentation (cf. section 4.4.5) avec la réalité du terrain. L’étude sur le terrain de cas du
corridor de la vallée de Seine dans la région de la Haute Normandie (précisément Le Havre)
(cf. section 3.2) nous a permis de dégager la structure de ce réseau, les processus gérés par ce
corridor, le sens de la circulation des flux et la récolte des données qui circulent entre les
différents acteurs. A base de cette étude, nous avons généré un modèle nécessaire à
l’implémentation de notre cas industriel en établissant une correspondance entre ses éléments
clés et les concepts du domaine (Tab.5.1). Par la suite, nous avons instancié le méta-modèle
d’implémentation afin d’aboutir à un modèle prêt d’être implémenté dans une plateforme de
programmation (Fig.5.1).
P_Resource Quay_Crane
I_Resource SI_TerminalOperator_Import
EA EA1_Customs_Import ; EA2_ForwardingAgent_Import;
EA3_PortAuthority_Import; EA4_SeaCarrier_Import;
EA5_TerminalOperator_Import; EA6_Transport_Import;
EA1_Customs_Export; EA2_ForwardingAgent_Export;
EA3_PortAuthority_Export; EA4_SeaCarrier_Export;
EA5_TerminalOperator_Export; EA6_Transport_Export
155
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
Constraint Constraint_i
Instruction Plan_Instruction_i
Objective Objective_i
Indicator Indicators
Tab.5.1 : Tableau de correspondance entre les concepts du domaine et les concepts du cas industriel.
Dans le tableau ci-dessus (Tab.5.1), nous avons défini à titre d’exemple quelques
éléments clés qui composent notre modèle d’implémentation :
156
Chapitre 5. Contribution à la simulation pour la validation des méta-modèles statiques et dynamiques de la chaine de transport
intermodal de marchandises
Alors que l’instance du concept « Planning and control system » et l’instance du concept
« Border management system » sont respectivement : « SV_Corridor_PCS » (Seine
Valley Corridor Planning and Control System) et « SV_Corridor_BMS» (Seine Valley
Corridor Border Management System). Le concept d’acteur « BMA » a comme instance
les concepts suivants : « Consignor_Export » ; « DistributionCenter_Import »; et
« FreightForwarder ». Nous supposons que l’expéditeur et le centre de distribution sont
sur les pieds du port du Havre. D’autre part, le méta-modèle d’implémentation permet à
un acteur « BMA » de jouer le rôle d’un acteur « PCA », ça sera dans notre étude, le cas
du commissionnaire du transport. La raison pour laquelle le concept d’acteur « PCA » n’a
comme instance que les deux concepts suivant sans intégrer le « FreightForwarder » :
« SV_Export_Corridor » et « SV_Import_Corridor » ;
157
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
An niveau de la simulation (cf. section 5.4), nous avons considéré 14 processus physiques.
En effet, dans le cadre de notre problématique, nous nous focalisons sur les processus
physiques liés à la « rupture de charge » en prenant en considération 7 ruptures tout au
long de la chaine de transport intermodal (cf. section 3.2.3). Chaque rupture de charge est
modélisée par deux processus physiques (loading / unloading), ce qui fait un total de 14
processus physiques. Dans l’objectif de ne pas encombrer le schéma de l’instanciation du
méta-modèle d’implémentation (Fig.5.1), nous avons pris à titre d’exemple une seule
instance du concept « Physical process », celle de « PPi_Unloading and supported the
container and reception observation » (the i th Physical Process). L’acteur exécutif
chargé de la réalisation de cette tâche est l’opérateur du terminal d’importation, la raison
pour laquelle l’instance de « I_Resource » est son système informationnel
« SI_TerminalOperator_Import » et l’instance de « P_Resource » est l’un de ses
équipements utilisé pour la réalisation de cette tâche, par exemple une grue à quai
«Quay_Crane » ;
L’implémentation du comportement nominal des acteurs est basée sur la cartographie des
principaux flux d’import et d’export présentée dans le troisième chapitre (cf. section
3.2.4). Les données nécessaires à chaque acteur « Organizational knowledges » pour
mener à terme son comportement nominal a pour instance son ontologie de domaine
« EA5_Domain_Ontology » (Execution Actor 5) ce qui respecte les notions définies par
le protocole d’interaction dans le quatrième chapitre (cf. section 4.4.4). Ainsi pour chaque
comportement correctif les superviseurs cognitifs vont disposer des ontologies de
connaissances, dans l’exemple présenté dans le modèle d’implémentation :
« BMA1_Knowledge_Ontology » et « PCA1_Knowledge_Ontology » instanciées par le
concept « Knowledge_s ». Afin de bien mener les comportements correctifs et préventifs,
les superviseurs se basent sur : les contraintes « Constraint_i » (instance de
« Constraint ») ; les instructions « Plan_Instruction_i » (instance de « Instruction ») et
les objectifs « Objective_i » (instance de « Objective ») pour supporter les aléas de la tâche
i, et ce n’est qu’à la base de leurs indicateurs « Indicators » (instance de « Indicator »)
que l’ensemble des décisions sont prises.
158
Chapitre 5. Contribution à la simulation pour la validation des méta-modèles statiques et dynamiques de la chaine de transport
intermodal de marchandises
Seine_Valley_Corridor Plan_Instruction_i
Quay_Crane PE_HavrePort
Indicators
Objective_i
EA1_Customs_Import SV_Import_ES
SV_Export_ES
SV_Corridor_PCS SV_Corridor_BMS
Consignor_Export
EA2_ForwardingAgent_Import
EA1_Customs_Export
SV_Export_Corridor DistributionCenter_Import
EA3_PortAuthority_Import
EA2_ForwardingAgent_Export
EA4_SeaCarrier_Import FreightForwarder
SV_Import_Corridor
EA3_PortAuthority_Export
EA5_TerminalOperator_Import
EA4_SeaCarrier_Export
BMA1_Knowledge_Ontology
EA6_Transport_Import
EA5_TerminalOperator_Export
PCA1_Knowledge_Ontology
EA6_Transport_Export Constraint_i
SI_TerminalOperator_Import IE_AP+
EA5_Domain_Ontology
IFTC
1
Environment +id_IFTC
1 +id_environment
1 +id_Environment 1 +list_PCA
+list_PhysicalEnvironment Actor
+list_ACTOR
1
+get() +id_Actor
+get()
+set() * +list_objective
+set() Objective
+main() +list_indicator
+list_SocialAcquaintance +id_Objective
* +list_ContractualAcquaintance +id__PCA
1 1..*
1..* * +get() +Lib_Objective
1 +Value_Min
1..* +set()
Physical_environmen_t
Informational_environment +Activate_Nominal_Behavior() +Value_Max
1..* Indicator
+id_PhysicalEnvironment +Activate_Corrective_Behavior()
+id_InformationalEnvironment +get()
+list_PhysicalProcess 1..* 1..* +Activate_preventive_Behavior() 1..* +id_Indicator
+list_actor +set()
+list_P_Resource +Analyze_Signal() +id_ACTOR
+list_Knowledges Group_of_actors Consuit
+list_P_ME +Send_Signal() +Lib_Indicator 1..*
+list_instruction +list_I_Resource
+id_GroupOfActors +Send_Reply_Signal() +Min_Step
+list_GroupOfActors +list_I_ME
+id_BorderManagementSystem +Max_Step
+get() +id_PlanningAndControlSystem +Calcul_Method
1..* +get()
+set() +set() +id_ExecutionSystem
+list_Actor Atomic_actor +get()
1 1 1 +list_PhysicalAcquaintance +set()
1 1 +id_AtomicActor
+get() +list_description
1
1..* +set()
+get()
P_Resource 1 +set()
1..*
+id_P_Resource 1..* 1..*
I_Resource
+id_Physical_Environment P_ME I_ME
+id_Physical_process +id_I_Resource
+Lib_P_Resource +id_P_ME +id_Informational_Environment +id_I_ME
1 1 1
+Capacity +id_Physical_environment +Lib_I_Resource +id_Informational_environment
+Disponibility +Lib_P_ME +Interaction_Capacity +Lib_I_ME Execution_system Planning_and_control_system
+Speed_Coefficient +State +State Border_management_system
+Disponibility
+id_ExecutionSystem +id_PlanningAndControlSystem
+get() +get() +get() +list_ExecutionActor +id_BorderManagementSystem
+get() +list_PlanningAndControlActor
+set() +set() +set() +list_BorderManagementActor
+set()
+get() +get()
+set() +get()
1..* 1..* 1..* 1..* +set()
+Run_ExecutionActor() +set()
+Run_PlanningControlActor() +Run_BorderManagementActor()
performs transforms
performes transforms 1 1
1
1..* 1..* 1..*
1..* 1..* 1..* 1..*
Physical_process Control
EA PCA BMA
Knowledge_s 1..*
+id_PhysicalProcess 1..*
+id_ExecutionActor +id_PlanningAndControlActor +id_BorderManagementActor
+id_EA +id_Knowledges +id__IFTC
+list_P_resource Constraint +id_I_resource +id_OrganizationalKnowledge +id_BMS
+id_ES +id_PACS +list_Objective
+id_P_Me +id_I_Me +id__Knowledges
+id_Constraint +list_Physical_Process
+list_PCA +list_Instruction +get()
+get() +Lib_Constraint
+Value +get() +list_Constraint Play role +set()
+set() +get()
+Activate_P_Resource() +set() 1..* +set() +Update_Objective()
+get() 1..* +PResource_check() +get()
+Activate_I_Resource() Refers to +set()
+set()
+IResource_check()
+Update_Instruction() 1..*
1..* Play role Coordinate
1..* +Update_Constraint()
+Think()
Organizational_knowledge
+id_Organizational_Knowledge Refers to 1..* 1..*
Realize
+list_Execution_Actor
1..*
+get()
+set() Instruction
+id_Instruction
+id_PlanningAndControl_Actor
Acts 1..* +id_Physical_environment
+Lib_Instruction
+Indicator
+get()
+set()
159
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
Zeus est un environnement complet qui utilise une méthodologie appelée « role
modeling » pour le développement de systèmes collaboratifs. En effet, cette plateforme est
développée par l’Agent Research Programm du British Telecom Intelligent System Research
Laboratory, qui permet la construction rapide d’application à base d’agents collaboratifs [Collis
et al., 1998]. Un agent dans Zeus est constitué en trois couches [Garneau et Delisle, 2002]: 1)
la couche de définition permet la définition où l’agent est vu comme une entité autonome
capable de raisonner en termes de ses croyances, ses ressources et de ses préférences; 2) la
couche organisationnelle permet la détermination des relations entre les agents. Elle contient
la base de connaissance et les accointances de l’agent; et 3) la couche de coordination permet
la décision des modes de communication entre les agents, protocoles, coordination et autres
mécanismes d’interactions.
La construction d’agents dans Zeus se base sur quatre phases, qui seraient [Azaiez,
2007] : 1) L’analyse du domaine consiste à modéliser des rôles. A ce stade aucun outil logiciel
n’est fourni et le langage UML est utilisé ; 2) La conception consiste à spécifier des buts et des
tâches qui permettent de les réaliser. Cette spécification se fait par le langage naturel et n’est
supportée par aucun outil ; 3) Le développement est réalisée en quatre étapes, qui seraient:
« création de l’ontologie, création des agents, configuration de l’agent utilitaire, configuration
de l’agent tâche et implémentation des agents ». Des outils supportant des notations graphiques
sont fournies afin d’aider à l’élaboration de ces étapes ; et 4) Le déploiement : dans cette phase,
le système multi-agents est lancé. Un outil de visualisation permet le suivi de l’exécution. Cet
outil permet de visualiser l’organisation, les interactions ayant lieu dans la société d’agents, la
décomposition des tâches et l’état interne des agents.
160
Chapitre 5. Contribution à la simulation pour la validation des méta-modèles statiques et dynamiques de la chaine de transport
intermodal de marchandises
Jade (Java Agent DEveloppement framework) [Bellifemine et al., 1999], est une
plateforme qui permet la développement et l’exécution des applications distribuées basées sur
le concept d’agents et d’agents mobiles. Cette plateforme est la plus utilisée par la communauté
scientifique des systèmes multi-agents [Azaiez, 2007]. Jade est un outil qui répond aux normes
FIPA97. Aucune méthodologie n’est spécifiée pour le développement mais plusieurs
méthodologies génèrent des codes compatibles avec la plateforme Jade, telles que GAIA,
PASSI, INGENIAS, etc. Cette plateforme fournit des classes qui implémentent « JESS » pour la
définition du comportement des agents. L’outil possède trois modules principaux [Garneau et
Delisle, 2002]: 1) le DF «Director Facilitor » fournit un service de pages jaunes à la
plateforme ; 2) le ACC « Agent Communication Chanel » gère la communication entre les
agents ; et 3) le AMS « Agent Management System » supervise l’enregistrement des agents, leur
161
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
authentification, leur accès et utilisation du système. Les agents communiquent par le langage
FIPA-ACL. Un éditeur est disponible pour l’enregistrement et la gestion des agents.
Les plateformes orientées agents présentées dans la section précédente (cf. section 5.3.1)
sont proches de notre objectif de simulation du comportement de la chaine intermodal de
marchandises. Dans cette section, nous justifions le choix de l’outil d’implémentation des
concepts préalablement conçus (cf. Chapitre 4). Cette justification repose sur les travaux de
Garneau et Delisle en 2002 [Garneau et Delisle, 2002] en matière d’évaluation comparative
d’outils et environnements orientées agent en poursuivant, dans une perspective
complémentaire, les travaux de recherche de Sabas en 2001 [Sabas, 2001].
La méthodologie liée à l’outil couvre les différentes étapes (1) – La méthodologie couvre
les différentes étapes du développement. Comme la majorité des auteurs, Garneau et
Delisle considèrent que le processus de développement des SMA se divise en quatre étapes
: l’analyse, le développement, l’implémentation et l’exécution (déploiement) ;
162
Chapitre 5. Contribution à la simulation pour la validation des méta-modèles statiques et dynamiques de la chaine de transport
intermodal de marchandises
Support pour la gestion du SMA (8) – L’outil permet l’interaction avec le système. Il
permet par exemple, d’ajouter, de modifier ou de supprimer dynamiquement des agents
dans le système. L’intérêt de ce type de gestion n’est pas à négliger, elle peut être très utile
pour l’étude du système au niveau de l’exécution, de la vérification et validation ;
Support pour les bases de données (10) – Il est intéressant d’abstraire le processus de la
sauvegarde des données le plus possible et fournir des outils facilitant ceci;
163
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
Extensibilité du code (12) – Les utilitaires fournis par les outils comme les modules, les
agents prédéfinis ou le code généré doivent être facilement modifiables. Il faut aussi pouvoir
ajouter facilement du code à celui existant ;
Déploiement (13) – La possibilité de répartir le système sur plusieurs machines est un critère
très important au niveau de l’exécution. L’outil doit aussi permettre une exécution simple
du système. L’exécution doit être indépendante de l’environnement ;
Le barème choisi pour l’évaluation de ces critères est un nombre compris entre 0 et 4
qui est interprété comme suit : 1) 4 si l’outil répond très bien au critère ; 2) 3 si l’outil répond
bien au critère ; 3) 2 si l’outil répond moyennement au critère ; 4) 1 si l’outil répond peu au
critère ; et 5) 0 si l’outil ne répond pas du tout au critère. La grille décrite dans le tableau suivant
(Tab.5.2), donne un extrait de la grille des résultats des outils présentée par Garneau et Delisle
dans [Garneau et Delisle, 2002] pour les critères considérés dans l’implémentation appropriée
à notre cas d’étude ((4), (5), (8), (9), (12), (13) et (14)).
Tab.5.2 : Extrait de la grille des résultats pour les critères appropriés [Garneau et Delisle, 2002].
164
Chapitre 5. Contribution à la simulation pour la validation des méta-modèles statiques et dynamiques de la chaine de transport
intermodal de marchandises
Pour l’implémentation de nos approches proposées, nous procédons tout d’abord par la
création des concepts du domaine sur la plateforme Jade. La classe « Agent » de la plateforme
Jade qui hérite de « jade.core.Agent » contient la méthode « setup » permettant l’initialisation
d’agent. En effet, la classe Agent représente la classe de base commune à tous les agents définis
par l’utilisateur « jade.core.Agent », par héritage, il a la possibilité d’interagir avec la
plateforme Jade: enregistrement, configuration, gestion à distance… et d’utiliser un ensemble
de méthodes qui peuvent être appelées pour implémenter des comportements particuliers de
l’agent (envoi/réception de messages, utilisation de protocoles d’interaction standard, …).
Chaque Agent est identifié auprès de l’AMS (Agent Management System) par un AID (Agent
IDentifer), Cet identifiant est un objet de type « jade.core.AID », Les attributs de cet objet sont :
Enregistrer les langages de contenu, les Ontologies et traiter les paramètres passés en
arguments « getArguments() »
Enregistrer les Services auprès du DF (Directory Facilitator), « DFService.register() »
165
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
Le modèle d’exécution d’un agent est multitâches dans lequel les comportements
«Behaviour » d’un agent sont exécutés en parallèle, le comportement d’un agent est
implémenté par une classe dérivant de la classe « Behaviour », Un ordonnanceur, interne à la
classe « Agent », ordonnance ces comportements. En effet, l’implémentation de « Behaviour »
est effectuée comme des instances de classe héritant de « jade.core.behaviours.Behaviour ». Il
existe deux types de « Behaviour » : 1) One-shot behaviours : son exécution s’effectue une
seule fois ; 2) Cyclic Behaviour : ce type de comportement ne se termine pas, il s’exécute en
boucle jusqu’à ce que l’agent meurt. Par exemple, l’attente d’un message pour l’analyser et le
traiter (Analyze_Signal()) est considérée dans notre plateforme comme étant un « Cyclic
Behaviour » de l’acteur impliqué (Fig.5.3).
166
Chapitre 5. Contribution à la simulation pour la validation des méta-modèles statiques et dynamiques de la chaine de transport
intermodal de marchandises
167
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
réception des messages utilisée dans notre plateforme est « bloquante » à l’aide de la méthode
« blockingReceive() ». En effet, la réception bloquante permet à un agent de passer à l’état
« Waiting » jusqu’à réception d’un nouveau message ce qui entraine l’arrêt de tous ses
comportements jusqu’à la réception de ce message (Fig.5.3).
Par la suite, nous avons visualisé la communication inter-agent afin de voir les
comportements d’interaction. En effet, Jade fournit des outils graphiques, comme l’agent
«RMA » (Remote Monitoring Agent) (Fig.5.6) qui représente l’interface principale de surveille
de la plate-forme Jade et de tous ses conteneurs distants et aussi il contrôle l’accès ainsi que
l'utilisation du canal de communication des agents « ACC » (Agent Communication Channel).
L’ACC est le moyen de communication par défaut qui connecte tous les agents sur une plate-
forme et entre plates-formes. La figure 5.7 illustre l’interface RMA contenant les conteneurs
créés dans le cadre de notre plateforme (Fig.5.7).
Fig.5.6: L’outil graphique fournit par Jade – « RMA : Remote Monitoring Agent ».
Nous utilisons RMA pour lancer d’autres outils graphiques de Jade : « Dummy Agent »,
« Sniffer Agent » et « Inspector Agent ». L’outil « Dummy Agent » permet d’envoyer des
messages aux agents (Fig.5.8). L’outil « Sniffer Agent » permet d’analyser les messages
échangés entre agents (Fig.5.9). Alors que l’outil « Inspector Agent » permet d’afficher le
détail du cycle de vie d’un agent (Fig.5.10).
168
Chapitre 5. Contribution à la simulation pour la validation des méta-modèles statiques et dynamiques de la chaine de transport
intermodal de marchandises
Fig.5.7: L’interface RMA contenant les conteneurs créés dans le cadre de nos travaux.
Fig.5.8: Exemple d’envoi de messages entre agents à l’aide de l’outil « Dummy Agent ».
169
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
Fig.5.9: Analyse des messages échangés entre agents à l’aide de l’outil « Sniffer Agent ».
170
Chapitre 5. Contribution à la simulation pour la validation des méta-modèles statiques et dynamiques de la chaine de transport
intermodal de marchandises
Dans cette section, nous allons traiter les flux d’interaction obtenus après avoir lancé
d’une part le comportement nominal (cf. section 5.4.4.1) et d’autre part le comportement
correctif, en proposant un scénario de perturbation (cf. section 5.4.4.2).
Il est souhaitable de représenter dans cette sous-section les services attendus du système
étudié en montrant les interactions entre les acteurs. Chaque cas de rupture de charge doit bien
représenter une intervention autonome rendue par l’acteur concerné en respectant le scénario
de la succession d’enchaînements, s’exécutant du début à la fin de la chaine du transport
intermodal de marchandises, un enchaînement étant l’unité de description de séquences
d’actions / réactions. Ce comportement contient en général un scénario nominal et les scénarios
alternatifs (qui se terminent de façon normale) ou d’erreur (qui se terminent en échec) seront
traités dans la sous-section suivante (cf. section 5.4.4.2).
171
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
4
5
1
2
Fig.5.11: Les flux d’interaction décrivant le comportement nominal des agents d’IFTC.
172
Chapitre 5. Contribution à la simulation pour la validation des méta-modèles statiques et dynamiques de la chaine de transport
intermodal de marchandises
En s’appuyant sur l’outil graphique « Sniffer Agent », nous avons répondu à l’objectif
de nos travaux de simulation. Cet objectif a été de fournir une plate-forme de simulation
reposant sur des systèmes multi-agents non seulement auto-organisateurs mais aussi auto-
adaptatifs permettant de gérer les perturbations qui apportent un changement à notre système.
La figure ci-dessous (Fig.5.12) montre les flux d’interaction qui décrivent le comportement
correctif des agents après avoir lancer notre plateforme. En effet, les flux 1, 2 et 3 décrites dans
la figure ci-dessous montrent que les agents ont bien remis le comportement dérivé du système
à son scénario nominal qui se termine de façon normale.
173
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
2
3
Fig.5.12: Les flux d’interaction décrivant le comportement correctif des agents d’IFTC.
174
Chapitre 5. Contribution à la simulation pour la validation des méta-modèles statiques et dynamiques de la chaine de transport
intermodal de marchandises
Dans l’optique de valider les artefacts mis en place dans les phases précédentes (cf.
Chapitre 4). Nous avons proposé dans ce cinquième chapitre de ce manuscrit un modèle
nécessaire à l’implémentation de notre cas industriel (le corridor de la vallée de Seine) en
établissant une correspondance entre ses éléments clés et les concepts du domaine. Une
instanciation du méta-modèle d’implémentation nous a permis d’aboutir à un modèle prêt
d’être implémenté dans une plateforme de programmation. Après avoir effectué une étude
comparative des outils de développement orientés agent, nous avons justifié notre choix porté
sur la plateforme Jade qui répond parfaitement à nos attentes. Nous pouvons dire que grâce à
l’implémentation de nos approches proposées, nous avons testé avec succès les structures et les
comportements des acteurs impliqués. Nous envisageons encore des modifications à importer
à la plateforme qui est en cours de réalisation.
175
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
Chapitre 6
BILAN, CONCLUSION GÉNÉRALE ET PERSPECTIVES
176
Chapitre 6. Bilan, conclusion générale et perspectives
L’axe de la validation des apports conçus dans la phase précédente. La réalité de ces apports
a été mise en évidence au travers d’une simulation auprès d’un modèle nécessaire à
l’implémentation de notre cas industriel (le corridor de la vallée de Seine) en établissant
une correspondance entre ses éléments et les concepts du domaine. La mise en œuvre de
l’expérimentation des approches proposées, à l’aide d’un système multi-agent, montre que
notre contribution répond à notre problématique et apporte des solutions de bonnes qualités.
Les travaux de recherche réalisés ont donné lieu à des perspectives d’amélioration et
d’extension :
Réaliser une étude de la robustesse et la complétude avec des ontologies et des algorithmes
qui portent sur des horizons décisionnels à temps réel pour l’ensemble des activités de la
chaine ;
177
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
Mener un travail approfondi sur un type d’indicateurs lié à la chaine de transport intermodal
et son intégration dans l’analyse des comportements des agents. En effet, nous envisageons
dans le cadre de nos travaux une perspective intéressante, celle de mener une analyse de la
performance de l’interopérabilité des systèmes informationnels de la chaine du transport
intermodal de marchandises ;
La solution proposée est ouverte. En effet, elle permettra aux futurs chercheurs d’intégrer
des modules : de raisonnements, d’apprentissages, d’améliorations des protocoles et de
structurations des comportements des agents. Ce travail de recherche tant par son ouverture
que par sa réutilisation, peut déboucher sur d’autres projets de recherche selon les besoins
des futurs successeurs.
[Gouiza et al, 2014] Gouiza, F., Benabdelhafid, A., Yassine, A., « Measurement of intermodal
accessibility : Container transport example, » International journal on Advanced Logistics
Transport, IEEE Xplore, pp. 241-246, 2014. (Indexé par Scopus)
178
Chapitre 6. Bilan, conclusion générale et perspectives
21 – 22 Mai 2012 : Participation à la conférence internationale sur les ports et le transport maritime
WCTRS-SIG2 (World Conference on Transport Research Society – Maritime transport and
ports), Université d’Anvers, Anvers – Belgique.
179
Glossaire
GLOSSAIRE
La distribution de Fisk en économie – Dans la théorie des probabilités et en statistiques, la loi log-
logistique (connue aussi comme la distribution de Fisk enéconomie) est une loi de probabilité continue
pour une variable aléatoire non-négative [Le Petit Robert, 2015].
Facture-devis (Proforma invoice) – Une facture (abrégée ou estimée) envoyée par le vendeur à un
acheteur à l'avance d'une expédition ou de livraison de marchandises. Il note le type et la qualité des
marchandises, leur valeur, et d'autres informations importantes telles que les frais de poids et de
transport. Les factures Proforma sont couramment utilisés comme les factures préliminaires avec une
citation, ou à des fins douanières à l'importation. Ils diffèrent de la facture à ne pas être une exigence ou
demande de paiement [Venturelli et al., 2010].
Transaction fictive – Un acte par lequel des parties mettent fin à une contestation en faisant des
concessions réciproques. L'acte d'obtenir et de payer pour un article / un service [Le Petit Robert, 2015].
Lettre de crédit (letter of credit) – Document émis par la banque de l’importateur afin d’assurer le
paiement des biens et services importés. La banque émettrice met à la disposition du bénéficiaire la
somme convenue entre les parties, conformément aux conditions de la lettre [Le Petit Robert, 2015].
Transfert électronique de fonds (Electronic Funds Transfer) – C’est un échange électronique, le
transfert d'argent d'un compte à un autre, que ce soit au sein d'une seule institution financière ou à travers
de multiples institutions, grâce à des systèmes informatiques [Le Petit Robert, 2015].
Insurance certificate – Document remis à chaque participant à un régime d'assurance collective et qui
résume les garanties et les principales dispositions du contrat de base [Venturelli et al., 2010].
Shipper’s letter of instruction – Elle est délivrée par l'exportateur au commissionnaire de transport et
elle comprend les instructions d'expédition pour l'expédition maritime [Venturelli et al., 2010].
Shipper’s export declaration – Déclaration d’exportation : une déclaration détaillée des marchandises
exportées, faite sur des imprimés types « D.E » conformes aux modèles officiels conservés à la Direction
des Douanes. Dans la déclaration d’exportation, le déclarant indique le régime douanier à assigner aux
marchandises et communique les éléments requis pour l'application des droits de douanes et taxes et
pour les besoins du contrôle douanier [Venturelli et al., 2010].
Shipper’s import declaration – Déclaration d’importation : une déclaration détaillée des marchandises
importées, faite sur des imprimés types « D.I » conformes aux modèles officiels conservés à la Direction
des Douanes. Dans la déclaration d’importation, le déclarant indique le régime douanier à assigner aux
marchandises et communique les éléments requis pour l'application des droits de douanes et taxes et
pour les besoins du contrôle douanier [Venturelli et al., 2010].
Customs declarations – Une déclaration indiquant les marchandises importées sur lesquelles les droits
devront être payés [Venturelli et al., 2010].
Customs clearance / permit – L'autorisation documentée permettant de faire passer des marchandises
importées afin qu'elles puissent entrer dans ce pays ou à des marchandises exportées afin qu'ils puissent
quitter ce pays [Venturelli et al., 2010].
180
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
Customs invoice / letter – Il s’agit d’une forme étendue de la facture commerciale requise par les
douanes (souvent dans un format spécifié) dans laquelle la description de l’état de marchandises, la
quantité et le prix de vente, les coûts de fret, l'assurance et l'emballage, les conditions de livraison et de
paiement, le poids et / ou le volume des marchandises dans le but de déterminer la valeur en douane
d'importation au port de destination [Venturelli et al., 2010].
Packing list – Liste de colisage détaillée des articles habituellement inclus dans chaque colis
d'expédition, donnant la quantité, la description, et le poids du contenu. Préparée par l'expéditeur et
envoyée au destinataire pour décompte précis des marchandises livrées. Dénommée aussi projet de loi
de colis, bordereau d'expédition, ou le déballage note [Venturelli et al., 2010].
Transit declaration – Déclaration pour le transit : une déclaration sous régime suspensif total ou partiel
des droits et taxes sera exigée pour toutes les opérations d'importation soumises aux procédures
douanières relatives au transit ordinaire, au transit international, à l'entrée en entrepôt ou à la mise en
admission temporaire [Venturelli et al., 2010].
Certificate of inspection – Habituellement requis pour l'importation d'équipements industriels, produits
de viande, et de marchandises périssables, il certifie que le produit répond aux spécifications requises et
était en bon état et la quantité correcte quand il a quitté le port de départ. Dénommée aussi certificat
d'inspection ou d'un rapport d'inspection [Venturelli et al., 2010].
Fumigration certificate – Document certifiant qu’une fumigation a été effectuée par des opérateurs
spécialisés ou un organisme accrédité dans le pays d’origine. Elle est réalisée dans l’entrepôt ou dans le
conteneur avant l’expédition par bateau. La fumigation est l’opération qui consiste à introduire un gaz
ou une substance donnant naissance à un gaz dans l’atmosphère d’une enceinte dans le but de détruire
les organismes nuisibles. Ex. Conteneur de friperie [Venturelli et al., 2010].
Bill of lading – le connaissement, titre représentatif de la marchandise lors d’un transport maritime,
tenant lieu de reçu de ce que l’armement charge à bord du navire. Il est établi par l’armateur et il permet
au destinataire de réclamer la marchandise auprès de l’armateur [Venturelli et al., 2010].
Manifest – Le manifeste, document de transport maritime qui récapitule l’ensemble des marchandises
chargées dans un port à destination d’un autre port [Venturelli et al., 2010].
Certificate of origin – Certificat d’origine : Document attestant de l’origine d’une marchandise et établi
par une autorité habilitée dans le pays d’origine. Document ayant une valeur indicative ne liant en rien
le service de douane d’importation. Visé par les chambres de commerce, le certificat d'origine est
souvent exigé à l'importation (contrôle des quotas, application de tarifs préférentiels). Le certificat
d'origine est aussi exigé dans le cadre d'un crédit documentaire. Les principaux types : MINEF,
EUR1, OIC. Si la fabrication du produit est issue de plusieurs pays, il sera mentionné dans le certificat
d'origine, le pays où a eu lieu la dernière transformation [Venturelli et al., 2010].
VAT registration – Processus d'admission (entreprise) pour le retour de la TVA [Venturelli et al., 2010].
Consular invoice – Facture consulaire : elle est exigée par certains pays, elle fournit le détail des biens
expédiés et informe sur les identités du donneur d'ordre et du destinataire et sur la valeur de l'expédition.
Elle doit être présentée à un commissionnaire en douane [Venturelli et al., 2010].
Remorqueur / remorquage – Bateau spécialement conçu pour le remorquage des gros bateaux en mer
ou arrivant dans un port. Remorquage :
Fait de tirer un bateau dépourvu de moyens de propulsion par un autre [Venturelli et al., 2010].
Lamaneur / lamanage – Une personne chargée des opérations d'amarrage ou d'appareillage des navires.
Les lamaneurs utilisent des véhicules (parcours terrestre) ou des bateaux (parcours maritime) pour se
rendre au poste à quai [Venturelli et al., 2010].
181
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192
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
ANNEXES
Annexe 1 – Les éditeurs des logiciels logistiques mondiaux et français [PIPAME, 2009].
Annexe 2 – Les atouts du corridor de la vallée de Seine [CCI Normandie, 2014].
Annexe 3 – Le méta-modèle du domaine agentifié en grand format.
Annexe 4 – Le méta-modèle d’implémentation en grand format.
193
Annexe
194
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
195
Annexe
196
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
197
Annexe
198
Modélisation et évaluation de performances de la chaine de transport intermodal de porte à porte, le cas du corridor de la Vallée de Seine
MAS 1
Annexe 3 : Le méta-modèle du domaine agentifié en grand format
IFTC 1
1..* 1..*
1 1
1 1 Hierarchy Interaction protocol 1
perceives
1 * 1 1..*
needs uses pursue 1..* Actor Objective
1..* 1 1..* Environment *
0..* 1..*
1..* 1..* 1..* 1..* 1 1..*
1 Organisation Group Indicator
Domain model 1 1..* Goal 1..* has Agent 1..* * Consuit 1..*
1 1..*
plays 1 1..* 1..* Coordinate
1 1..* 1..* 1..* 1..* Realize
1 1..* 1 Market Atomic actor
1..* 1..* Physical environmen t Informational environment Group of actors
1
1..* * 1..* 1..* Reactive agent Cognitive agent Hybrid agent
1 Environment type 1
Environment property 1..* possess participate to 1 1 1 1 1
1..* 1..* 0..* 1..* 1..* 1..* 1..*
1..* 1 1 1
1 1
achieve Role P_Resource P_ME I_Resource I_ME
1 Capability 1..* 1..* Planning and control system Border management system
Execution system
199
Passive resource performs Mental status
Physical environment 1..* 1..* 1..* 1..*
1 1 1 1
1
performs transforms
1..*
1..* 1..* 1..* 1..* 1..* performs transforms
1..* 1..* 1..* 1..* 1..*
1..*
Active resource Social environment Plan Action Belief Knowledges Communicative action
* Physical process 1..* Control 1..* EA Play role PCA Play role BMA
1 ordered 1..* 1..*
1..*
1..* 1..* 1..*
Knowledge s 1..* 1..* 1..*
activates is interpreted
1..* 1..*
acts on 1..* 1..* Refers to
Proactive action Task Refers to
1..* Reactive action Message
1 1..* 1..* 1..*
1..* modifie
activates Constraint Organizational knowledge Instruction
1..*
Acts
Annexe
IFTC
1
Environment +id_IFTC
+id_environment
+id_Environment 1 Actor
1 +list_PCA
+list_PhysicalEnvironment
+list_ACTOR +id_Actor
1
+get() +list_objective
1 +get() *
+set() +list_indicator
+set() Objective
Annexe 4 : Le méta-modèle d’implémentation en grand format
+main() +list_SocialAcquaintance
* +list_ContractualAcquaintance +id_Objective
1 +id__PCA
1..* * +get() 1..* +Lib_Objective
+set() +Value_Min
Physical_environmen_t Informational_environment
1 1..* +Activate_Nominal_Behavior() +Value_Max
+id_PhysicalEnvironment +id_InformationalEnvironment +Activate_Corrective_Behavior()
1..* 1..*
+list_PhysicalProcess +list_actor +Activate_preventive_Behavior() +get()
+Analyze_Signal() 1..* +set()
+list_P_Resource +list_Knowledges Group_of_actors
+list_P_ME +list_I_Resource +Send_Signal()
+list_instruction +list_I_ME +id_GroupOfActors +Send_Reply_Signal() 1..*
+list_GroupOfActors +id_BorderManagementSystem
1..* +get() +id_PlanningAndControlSystem Consuit 1..*
Indicator
+get() +set() +id_ExecutionSystem
+set() +list_Actor +id_Indicator
1 1 +list_PhysicalAcquaintance +id_ACTOR
1 Atomic_actor
+Lib_Indicator
1 +get() +id_AtomicActor +Min_Step
+set() 1 +list_description +Max_Step
1..* 1 +Calcul_Method
1 +get()
1..* +set() +get()
P_Resource
+set()
1..* I_Resource 1..*
+id_P_Resource
+id_Physical_Environment P_ME +id_I_Resource I_ME
+id_Physical_process +id_Informational_Environment 1 1
+Lib_P_Resource +id_P_ME +id_I_ME 1
+Lib_I_Resource Planning_and_control_system
+Capacity +id_Physical_environment +Interaction_Capacity +id_Informational_environment Border_management_system
Execution_system
+Disponibility +Lib_P_ME +Disponibility +Lib_I_ME +id_PlanningAndControlSystem
200
+Speed_Coefficient +State +State +id_ExecutionSystem +list_PlanningAndControlActor +id_BorderManagementSystem
+get() +list_ExecutionActor +list_BorderManagementActor
+get() +get() +set() +get() +get()
+set() +set() +set() +get() +set() +get()
1..* +set() +Run_PlanningControlActor() +set()
1..* 1..* +Run_BorderManagementActor()
1..* +Run_ExecutionActor()
1
transforms performs transforms 1 1
performs
1..*
1..* 1..* Control 1..*
1..* BMA
1..* 1..*
Physical_process PCA
Knowledge_s 1..* EA +id_BorderManagementActor
+id_PhysicalProcess 1..* +id_PlanningAndControlActor +id_BMS
+id_EA +id_Knowledges +id_ExecutionActor +id__IFTC
Constraint +list_Objective
+list_P_resource +id_I_resource +id_OrganizationalKnowledge +id_PACS Play role
+id_P_Me +id_Constraint +id_I_Me +id_ES +id__Knowledges +get()
Play role
+Lib_Constraint +list_PCA +list_Physical_Process +list_Instruction +set()
+get() +Value +list_Constraint 1..* +Update_Objective()
+set() +get() +get()
+Activate_P_Resource() +get() +set() 1..* +set() +get()
+set() Refers to +PResource_check() Coordinate
+Activate_I_Resource() 1..* +set()
+IResource_check() 1..*
1..* Realize
+Update_Instruction()
+Update_Constraint()
Organizational_knowledge 1..* +Think()
1..*
+id_Organizational_Knowledge Refers to
+list_Execution_Actor
+get() 1..*
+set() Instruction
+id_Instruction
+id_PlanningAndControl_Actor
Acts 1..* +id_Physical_environment
+Lib_Instruction
+Indicator
+get()
+set()