Cours Chimie II 1ère SNV v2 PDF
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CINETIQUE CHIMIQUE
Introduction
La cinétique chimique étudie la vitesse à laquelle s'effectuent des réactions chimiques et donne une
information quant à la complexité du mécanisme de ces réactions.
La vitesse d'une réaction indique avec quelle rapidité un réactif est consommé ou à quelle cadence un
produit fait son apparition au cours de la réaction en question.
La vitesse d'une réaction est une grandeur observable à l'échelle macroscopique lorsque la réaction
s'effectue en un temps raisonnable à l'échelle humaine.
Souvent, on cherche à agir sur la vitesse d'une réaction soit pour l'accélérer et diminuer le temps de
réaction (cuisson sous pression), soit pour la ralentir en empêchant, par exemple, la dégradation par
oxydation (congélation des aliments). Trouver les conditions cinétiques optimales pour une réaction est
un défi qui peut en outre avoir une incidence économique appréciable.
La cinétique chimique permet non seulement de contrôler les facteurs qui affectent la vitesse des
réactions chimiques mais aussi, plus largement, de contrôler tout ce qui se passe au cours d'une réaction
au niveau microscopique. Elle constitue un moyen détourné de collecter des informations sur les
mécanismes de réaction, non observables de manière directe.
Une réaction chimique est un processus qui se déroule dans le temps de façon très variable. À mesure
que les produits de la réaction se forment, ils réagissent pour reformer les réactifs de départ.
Lorsque la réaction atteint l'équilibre, la vitesse globale est nulle et la vitesse directe est égale à la
vitesse inverse. L'équilibre est dynamique. Lorsque le mélange réactionnel est loin de sa composition
d'équilibre, c'est soit la vitesse directe, soit la vitesse inverse qui domine, selon que les réactifs ou les
produits sont en excès par rapport à la valeur de leur concentration à l'équilibre. Nous limiterons notre
étude aux situations où seule la vitesse de la réaction directe est importante. Tel est le cas juste après
l'addition des réactifs, lorsque le mélange est loin de l'équilibre.
La vitesse d'un processus chimique est définie par le rapport entre la variation de la concentration d'une
espèce choisie (réactif ou produit) et la durée pendant laquelle cette variation a lieu.
Ainsi, pour la réaction ci-dessus, à température constante, on définira la vitesse de réaction de la façon
suivante :
1
disparition du réactif, soit l'apparition d'un des produits; le choix étant généralement guidé par la
simplicité expérimentale.
- La vitesse s'exprime en mol.L-l.s-1.
Dans cette réaction, on voit que la vitesse de consommation du NO2 est égale, en valeur absolue, à la
vitesse d'apparition de NO et est encore égale, en valeur absolue, à deux fois la vitesse de production de
O2.
Sur le graphique ci-dessus, si on suit la vitesse de disparition du NO2 en fonction du temps, la vitesse
instantanée de la réaction est obtenue en prenant la pente de la tangente au temps considéré. En
conséquence, on voit que la vitesse instantanée d'une réaction décroît au cours du temps, au fur et à
mesure que la concentration des réactifs diminue (ou que la concentration des produits augmente) et
dépend des coefficients stœchiométriques de la réaction.
D'une manière générale, pour une réaction dont le bilan stœchiométrique est le suivant:
La vitesse moyenne ainsi définie dépend de l'intervalle de temps choisi. On peut cependant éliminer le
choix arbitraire de l'intervalle de temps en sélectionnant celui-ci de plus en plus petit. Dans ces
conditions, la vitesse instantanée vinst à un instant t est égale à la valeur de ce rapport lorsque (t2 - t1)
tend vers zéro, c'est-à-dire à la dérivée de la quantité [A] par rapport au temps.
Cette définition n'est cependant valable que si on respecte plusieurs conditions expérimentales :
- le mécanisme de réaction doit être simple (sans intermédiaires) ;
- le milieu doit être homogène ;
- le volume doit être constant.
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Si ces conditions ne sont pas respectées, la concentration d'un constituant ne peut être définie et en
conséquence, la vitesse ne peut être suivie en mesurant l'apparition des produits ou la disparition des
réactifs.
D'autre part, la valeur de la vitesse définie par la relation ci-dessus dépend de la valeur donnée aux
coefficients stœchiométriques, c'est-à-dire de l'écriture de la réaction chimique.
Exemple : I2 + H2 2 HI
« On appelle vitesse d’une réaction la variation de concentration des réactifs ou des produits par unité
de temps »
A volume constant, on définit la vitesse d’une réaction chimique v par la dérivée de la concentration
de l’un des produits par rapport au temps.
La vitesse de la réaction peut également être exprimée en fonction de l’un des réactifs. Cette fois,
comme la concentration diminue au cours du temps, la dérivée est négative. Par convention, la vitesse
d’une réaction étant toujours positive, un signe négatif doit être placé devant la dérivée.
La concentration des produits n'apparaît pas dans la loi des vitesses car la réaction est étudiée loin de
l'équilibre, dans des conditions où la réaction inverse ne contribue pas significativement à la réaction
globale.
v est la vitesse de la réaction définie par les relations ci-dessous :
•k est une constante, appelée constante cinétique ou constante de vitesse. Elle est associée à la vitesse
qu'aurait la réaction si les concentrations en réactifs étaient unitaires (égales à 1,0 mol·L-l).
• [A] et [B] sont les concentrations en réactifs.
• α, β sont les ordres partiels de la réaction par rapport à chacun des réactifs.
• « α + β » est appelé ordre global de la réaction.
Les ordres partiels sont des nombres qui peuvent être entiers ou fractionnaires. Ils peuvent aussi être
nuls. Dans ce cas, un ordre égal à 0 signifie que la concentration du constituant considéré n'intervient
pas dans l'expression de la vitesse de réaction. Les ordres ne sont pas prévisibles et leur valeur ne peut
être déterminée que de manière expérimentale.
Les ordres ne correspondent pas forcément aux coefficients stœchiométriques. Ainsi, par exemple, pour
la réaction en milieu aqueux :
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alors que pour la réaction en phase gazeuse :
Exemple :
La loi de vitesse d'une réaction est la relation donnant sa vitesse globale en fonction des
concentrations des réactifs.
*Ordre et molécularité
Pour certaines réactions, il y a une relation entre l’ordre partiel par rapport aux réactifs et les
coefficients stœchiométriques de la réaction.
Exemples :
- Isomérisation du cyclopropane en propène :
4
* Réactions élémentaires et réactions complexes.
La plupart des réactions chimiques sont des réactions complexes. Cela signifie que leur équation bilan
ne nous renseigne pas sur le mécanisme.
Une réaction complexe se produit par une succession de plusieurs réactions élémentaires.
Déterminer l'équation de la vitesse revient à déterminer les ordres partiels par rapport aux réactifs ou à
déterminer l'ordre global ainsi que la constante cinétique k.
L'ordre global d'une réaction chimique ne peut être déterminé qu'expérimentalement et il ne peut en
aucun cas être déduit directement de l'équation stœchiométrique.
En général, pour une réaction :
Pour déterminer les paramètres k et α de cette équation, plusieurs méthodes expérimentales peuvent
être utilisées :
- la méthode par intégration ;
- la méthode des vitesses initiales ;
- la méthode de van't Hoff.
Le choix de la méthode est laissé à l'appréciation de l'expérimentateur.
Ces profils de décroissance correspondent aux ordres les plus simples et les plus fréquemment
rencontrés, à savoir :
- courbe a = ordre 0 ;
- courbe b = ordre 1 ;
- courbe c = ordre 2.
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en posant différentes hypothèses sur l'ordre présumé de la réaction, qui permettent de linéariser les
résultats.
Si l'ordre α vaut 0
En désignant par [A]0, la valeur de la concentration de l'espèce A à l' instant t = 0 et par [A]t, la valeur
de la concentration de l'espèce A à l'instant t, l'intégration de cette équation conduit à l'expression:
Le résultat de l'intégration montre que la concentration du réactif A, qui reste dans le milieu au temps t,
est donnée par l'expression :
[A]t = [A]0 - a · k · t
Le résultat de l'intégration conduit à une relation linéaire, vérifiée en portant [A]t = f(t) et dont le
coefficient angulaire vaut - a · k (voir graphique A).
k est exprimé en mol· L-1 · s-1 et le temps de demi-vie (t1/2), c'est-à-dire le temps que met la substance
à décroître de moitié est égal à :
Si l'ordre α vaut 1
En désignant par [A]0, la valeur initiale de la concentration de l'espèce A à l'instant t = 0, et par [A]t, la
valeur de la concentration de l'espèce A à l'instant t, l'intégration de cette équation conduit à
l'expression:
Le résultat de l' intégration montre que la concentration du réactif A, présent dans le milieu au temps t,
est donnée par l'expression :
ln [A]t = ln [A]0 - a· k · t
Le résultat de l'intégration conduit à une relation linéaire, vérifiée en portant ln [A]t = f (t) et dont le
coefficient angulaire vaut - a · k (voir graphique C).
k est exprimé en s-1 et le temps de demi-vie (t1/2) est égal à :
Si l'ordre α vaut 2
Pour l'équation cinétique: v = k · [A]α avec α= 2
En utilisant la définition de la vitesse :
6
En désignant par [A]0, la valeur initiale de la concentration de l'espèce A à l'instant t = 0, et par [A]t, la
valeur de la concentration de l'espèce A à l'instant t, l'intégration de cette équation conduit à
l'expression:
Le résultat de l'intégration montre que la concentration du réactif A qui reste dans le milieu au temps t
est donnée par l'expression :
Le résultat de l'intégration conduit à une relation linéaire, vérifiée en portant 1/[A]t = f(t) et dont le
coefficient angulaire vaut +a· k (voir graphique E).
Ces méthodes par intégration s'appliquent également à une équation cinétique de la forme:
v = [A]α · [B]β qu'on peut réduire à l'expression v = k' · [A] α avec k' = k · [B]β
en maintenant la concentration en espèce B constante au cours de la réaction, c'est-à-dire en plaçant une
quantité de B en très large excès dans le milieu réactionnel.
ou
v = [A]α · [B]β qu'on peut réduire à l'expression v = k" · [B] β avec k" = k · [A]α
en maintenant la concentration en espèce A constante au cours de la réaction, c'est-à-dire en plaçant
une quantité de A en très large excès dans le milieu réactionnel.
En résumé :
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4. Relation concentration/temps : Équation Cinétique
4.1. Système comportant un seul réactif
aA bB + cC
1 d [A]
= k [A]
α : Equation Cinétique
v=−
a dt
a dt
Dans les réactions d’ordre nul, la vitesse ne dépend pas de la concentration.
[ A] t
d [A] = −akdt ==> ∫ d [A] = −ak ∫ dt
[ A ]0 t =0
a dt [A] 0
D’où : Ln
[A]t = −akt
[A]0
==> Ln[A]t = Ln[A]0 − a k t
ou [A]t = [A]0 e− a k t
(k en s−1)
Exemples : En phase gazeuse : C2H6 C2H4 + H2
En phase liquide : C6H5-N=N-Cl C6H5Cl + N2
- Temps de demi-réaction : t1/2
t1/2 : temps nécessaire à la consommation de la moitié de la concentration initiale du réactif.
à t = t1/2 : [A] =
[A]0
2
Equation cinétique ==> Ln 0
[A] / 2 = Ln 1 = −akt ==> Ln 2 = a k t ==> t1 ≈
0,7
[A]0 2
1/ 2 1/2
2 ak
t1/2 est indépendant de [A]0 : (quand α = 1)
- Temps de réaction tx : cas général
tx : correspond au temps écoulé depuis le début de la réaction jusqu’à ce que la quantité x du réactif ait
été consommée .
Ex : on considère la réaction a A → b B qui est du premier ordre
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t1/4 : ⇒ 1/4 a réagi
Ln
[A]t = −akt ==> t =
1 [A]
Ln 0
[A]0 ak [A]t
t1 =
1
Ln
[A]0 ==> t 1 =
1
Ln
4
4 ak 3
[A]0 4 ak 3
4
b) Réaction d’ordre 2 : α = 2
aA C
D’où :
1
=
1
+ akt ou : [A]t =
[A]0
[A]t [A]0 1 + a[A]0 kt
k : en mol-1.L.s-1
à t = t1/2 : [A]t =
[A]à
2
1 1 1
[A]0 − [A]0 = akt 1
2
==> t1 =
2 ak [A]0
2
==> t1/2 est inversement proportionnel à [A]0 (α = 2)
5. Dégénérescence de l’ordre d’une réaction
v = k [A]t [B ]t
α β
A + B C
Si [B ]0 >> [A]0 : (le réactif B est en grand excès par rapport à A)
==> [B ]t = [B ]0 = const. d’où : v = k ' [A]t
α
k’= constante de vitesse apparente = k[B] 0β
La constante de vitesse réelle k dépend uniquement de T.
La constante de vitesse apparente K’ dépend de la concentration initiale de B.
- l’ordre global est α + β et l’ordre apparent est α
Dégénérescence de l’ordre
Cette méthode est utilisée pour déterminer l’ordre partiel par rapport à un réactif donné.
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6. Facteurs affectant la vitesse de réaction
La mesure de la vitesse de réaction repose sur la détermination expérimentale de la composition
chimique du mélange réactionnel à divers moments au cours de la réaction. Le choix du constituant n'a
aucune importance: en général, on choisit le constituant le plus facile à doser (exemple : un gaz ou un
produit coloré).
Lorsqu'on mélange deux composés, plusieurs réactions peuvent souvent se produire simultanément : les
réactions observées sont celles qui s'effectuent le plus rapidement.
Il est néanmoins possible d'influencer le cours d'une réaction chimique en contrôlant les facteurs qui
affectent la vitesse de réaction, appelés facteurs cinétiques.
Loi d'Arrhénius
La loi empirique d’Arrhénius donne une expression analytique pour cette variation :
C'est la relation donnant la constante de vitesse d'une réaction suivant un ordre, en fonction de la
température.
Cette loi d’Arrhénius est vérifiée (plus ou moins) pour un grand nombre de phénomènes physiques ou
physico-chimiques activés thermiquement. Un tracé d’Arrhénius consiste à porter le logarithme de la
grandeur thermiquement activée (ici la constante de vitesse) en fonction de l’inverse de la température.
L’interprétation physique de la loi d’Arrhénius est la suivante : pour les réactions bimoléculaires, la
réaction entre A et B nécessite une collision entre une molécule A et une molécule B. A l’issue d’une
collision, l’énergie cinétique des molécules est partiellement transformée en énergie interne du
complexe formé lors de la rencontre. Seuls les complexes qui auront emmagasiné une énergie
supérieure à l’énergie d’activation Ea pourront réagir. Or cette fraction est donnée, d’après la loi de
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Boltzmann, par exp(-Ea/RT). Si Z est le nombre de collisions par unité de volumes et de temps, alors le
nombre de collisions efficaces, c’est à dire conduisant aux produits, s’écrit :
k = Z exp(-Ea/RT)
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Chapitre 4. THERMODYNAMIQUE
1- Objectifs de la thermodynamique :
La thermodynamique est la science dont le but premier est de décrire les états d’équilibre d’un système
macroscopique.
La thermodynamique repose sur deux notions, l’énergie et l’entropie, introduites à l’aide de deux
principes qui sont des affirmations déduites de l’expérience.
2.1- Système fermé : aucun échange de matière avec l’extérieur, échange d’énergie possible.
2.2- Système isolé : aucun échange avec l’extérieur (ni matière; ni énergie).
2.3- Système ouvert : échange possible d’énergie et de matière avec l’extérieur.
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• Deux systèmes sont en équilibre thermique quand leur température est identique.
• Deux systèmes sont en équilibre mécanique quand leur pression est identique.
• Deux systèmes sont en équilibre chimique quand leur potentiel chimique est identique.
Un système est en équilibre thermodynamique quand il est la fois en équilibre thermique,
mécanique et chimique.
2.6- Transformation d’un système : Sous l'influence d'échanges ou transferts d'énergie entre le
système et le milieu extérieur, le système évolue et les variables d'état du système sont modifiées. On
dit que le système se transforme ou change d'état, en passant d'un état d'équilibre (1) à un autre état
d'équilibre (2).
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Exemple: compression quasi statique d’un gaz. Comprimer n moles de gaz en disposant
progressivement sur le piston (supposé horizontal) des surcharges infiniment petites dm.
∫ dF = F2 − F1 = ∆F
1
∫ dU = U
1
2 − U 1 = ∆U
∫ δW = W
1
et non pas : W2 − W1 ou ∆W
2
∫ δ Q=Q
1
et non pas : Q2 – Q1 ou ∆Q
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0 degré pour la température de la glace pure fondante sous la pression atmosphérique
de 101325 pascals soit 760 mmHg en un lieu où l’accélération de la pesanteur est
9,80665 m/s2.
100 degrés : température de la vapeur d’eau distillée bouillante dans les mêmes
conditions.
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II. PREMIER PRINCIPE DE LA THERMODYNAMIQUE
La capacité calorifique molaire CP ou CV d’un corps pur change avec la température suivant une loi
de la forme : C = a + bT + cT2 + ...
1.2- Travail W :
1.2.1- Définitions :
Le travail résulte le plus souvent d'une variation de volume du système déformable (non rigide).
Energie produite par le déplacement d’un objet soumis à une force.
• W n’est pas une fonction d’état • Travail = force x distance
Piston de surface S qui se déplace sur une
distance dl sous l’action de F (Force =
Pression x Surface).
δW = Pext S dx
or S dl= dV ==> δW = Pext dV
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:le système perd de l’énergie mécanique (le gaz pousse le piston)
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Détente isotherme :
|Wrév.| = a + b
La valeur absolue du travail fourni par un système au milieu extérieur est supérieur dans une
transformation réversible à celui fourni lors d’une transformation irréversible.
|Wrév.| > |Wirrév.|
1.2.3- Travail lors d’une transformation isobare (P = cte):
∆U = U2 – U1 = QA + WA = QB + WB
Q : Chaleur mise en jeu au cours de la transformation 1 → 2
W : Travail mis en jeu au cours de la transformation 1→ 2
Notons que cette égalité :
QA + WA = QB + WB
n’entraîne pas obligatoirement que : WA = WB
Q A = QB
∆U ne dépend que des états initial et final et non du chemin parcouru.
Pour une transformation infinitésimale on a :
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dU = δQ + δW
dU est une différentielle exacte, δQ et δW ne le sont pas.
La variation d’énergie interne ∆U, accompagnant une transformation finie entre 1 et 2, sera alors
donnée par l’expression :
2 2 2
∆U = ∫ dU = ∫ δW + ∫ δ Q
1 1 1
3.3- Cas particuliers
a- Pour une transformation cyclique (qui ramène le système à son état initial : 1→ 2 →1) :
∆U = U1 – U1 = 0
on a donc : Qcycle + Wcycle = 0 ⇒ Wcycle = - Qcycle
Exemple :
• On considère la transformation réversible d’un gaz parfait (idéal) 1→ 2→ 1 : à chaque
Instant PV = nRT (transformation réversible)
Travail réversible : W1→2 = − n RT Ln(V2/V1) Travail réversible : W2→1 = − n RT
Ln(V1/V2)
W1 →2 = − W2 →1
Comme :
∆Ucycle (1→1) = 0 = Wcycle + Qcycle
0 = (W1→2 + W2→1) + (Q1→2 + Q2 →1) ⇒ Q1 →2 = − Q2 →1
b- Pour un système isolé qui évolue de l’état 1 à l’état 2 (pas d’échange de chaleur et de travail avec
le milieu extérieur), et cette transformation le conduit à un état final différent de l’état initial, on a:
Q = 0 et W = 0 ⇒ ∆U = 0
L’énergie interne d’un système isolé est constante : il y a conversion des formes d’énergie les unes
dans les autres, mais conservation de l’énergie totale.
L’univers considéré comme un système isolé, a une énergie constante.
Uunivers = constante ⇒ ∆Uunivers = 0
or ∆U = Q + W
- Le travail W effectué est nul :
- la détente se fait contre une pression P2 nulle
- le volume total reste inchangé
- Puisque l’on observe aucun changement de la température du bain, l’expansion se fait sans
changement de l’énergie thermique du système : Q = C(Tf – Ti) = 0, car Tf = Ti
L’énergie interne d’un gaz parfait ne dépend que de la température.
∆Ugaz parfait = 0, lors de n’importe quel processus isotherme.
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Comme le volume du système est constant (V1 = V2) : dV = 0 ⇒ ∆U = QV
QV est la chaleur ou l’énergie calorifique échangée lors d’une transformation à volume constant :
QV = variation d’énergie interne ∆U,
QV, donc, ne dépend que de l’état initial et de l’état final du système.
3.5.2- Transformation à P constante. Fonction Enthalpie :
C’est le cas dans la plupart des réactions chimiques effectuées sous pression atmosphérique.
Etat 1 : Etat 2 :
( P = cte)
2
(P, T1, V1) (P, T2, V2) ∆U = U 2 − U 1 = Q P − ∫ PdV
1
U2 – U1 = QP – P[V2 – V1] D’où : QP = (U2 + PV2) – (U1 + PV1)
Si la réaction a lieu à température isotherme : ∆U2= 0 [Loi de Joule : l’énergie interne d’un gaz parfait
ne dépend que de sa température T]
QP – P(V’ – V) = QV + 0 = QV
La réaction s’effectue entre gaz parfaits : PV’ = (c + d) RT
PV = (a +b) RT
D’où : QP = QV + [(c + d) – (a +b)]RT
QP = QV + ∆n RT
∆n: la différence entre le nombre de moles de produits gazeux formés et le nombre de moles de
réactifs gazeux.
Exemple : CO (g ) + 1/2 O2 (g) CO2 (g)
∆n = 1 – 1 – ½ = - 0,5
∆H°298 = QP = -67,6 kcal
QV = - 67,6 + 0,5 . 2 . 298 .10-3 = -67,3 kcal
Remarques :
1) Le terme ∆nRT est, en général, assez petit devant les valeurs des chaleurs de réaction; il prend plus
d’importance lorsque la température croît.
2) Si ∆n = 0 : QP = QV
Exemple : Cl2 (g) + H2 (g) → 2HCl (g) ∆n = 0 ⇒ QP = QV
3) Si certains constituants impliqués dans la réaction sont solides ou liquides, la relation est toujours
applicables, ∆n représentant la variation du nombre de moles de gaz.
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4) Pour les réactions chimiques en phases condensées (liquides ou solides), en général : ∆(PV) = P2V2
– P1V1 ~ 0 ⇒ ∆H = ∆U ou QP = QV
Conclusions :
On ne distinguera pas, sauf exception, chaleur de réaction à pression constante et chaleur de
réaction à volume constant.
On utilisera de préférence au mot chaleur celui d’enthalpie de réaction, On écrira ∆rH
Le signe de l’enthalpie de réaction dépendra de l’effet thermique observé :
La valeur de ∆rH sera indiquée à la suite de l’équation de la réaction chimique, ou disposée sur
la flèche qui figure l’évolution.
Exemple : A 25°C, on écrit :
H2 + 1/2 O2 H2O ∆rH = -58 kcal
(gaz) (gaz) (gaz)
Ou bien
H2(gaz) + 1/2 O2(gaz) -58 kcal H2O(gaz)
3.5.4- Relation entre CP et CV dans le cas d’un gaz parfait :
Considérons 1 mole de gaz parfait.
Son énergie interne ne dépend que de la température.
H = U + PV ⇒ H = U + RT
dH /dT = dU /dT + R ⇒ CP = CV + R
CP – CV = R Relation de Mayer
3.6- Transformation adiabatique :
C’est une transformation qui s’effectue sans échanges de chaleur avec le milieu extérieur :
∆Q = 0
21
3.6.1- Expression du travail lors d’une transformation adiabatique :
D’après la formule de Laplace, on a : PV γ = cste = P1V1γ = P2 V2 γ
γ
2 PV 2 2
W1→2 = − ∫ PdV = − ∫ dV = − P V γ V −γ dV
1 1 ∫
1 V
γ
1 1
γ
( )
−γ +1 V2
γ V P1V1 1−γ 1−γ
W1→ 2 = − P1V1 = V − V1
− γ + 1 V1 γ −1 2
γ 1−γ
P1V1 V2 − P1V1 P2V2 − P1V1
W1→ 2 = =
γ −1 γ −1
Cycle de Carnot
Par définition, un cycle de Carnot est un cycle ditherme décrit de manière réversible. (Il fonctionne
entre deux réservoirs thermiques et toutes les transformations sont réversibles).
Le plus souvent on le réalise par deux étapes adiabatiques et deux étapes isothermes.
Considérons comme fluide un gaz parfait
VB
Expansion isotherme (A→B) : W AB = −nRTch Ln
VA
VB
dU = 0 = δQ + δW (Loi de Joule) ⇒ Qch = −W AB = nRTch Ln
VA
VD
Compression isotherme (C→D) : WCD = − nRT fr Ln
VC
VC
et Q fr = −WCD = −nRT fr Ln
VD
BC est une Expansion adiabatique (QBC= 0) ; WBC
DA est une Compression adiabatique (QDA= 0) ; WDA
Le travail utile du cycle est donné par : Wcycle = Qcycle ⇒ Wcycle = −(Qch + Q fr )
V V
Wcycle = − nRTch Ln B + nRT fr Ln C
VA VD
Pour simplifier cette expression, il faut utiliser la propriété que VB et VC sont deux états d’une
transformation adiabatique. (VA et VD aussi.)
Pour les transformations adiabatiques nous avons : TV γ −1 = const.
γ −1
Alors TchVBγ −1 = T frVC = const.1 [1]
γ −1
et TchV Aγ −1 = T frVD = const.2 [2]
γ −1 γ −1
VB V
En divisant [1] / [2] : = C = const.3
VA VD
δQ δQ
Transformation réversible ===> dS = Transformation irréversible ===> dS >
T T
2.2. Variation d’entropie ∆S :
δQ
dS = dSint. + dSext. ⇒ dS = dS int . +
T
• Si le système évolue de façon réversible (dSint. = 0) de l’état initial i à l’état final f :
δQrév.
f f
∆S = ∫ dS = S f − S i = ∫
i i
T
• Dans le cas d’une transformation irréversible ou spontanée à T (dSint. > 0): dS = dSext. + dSint.
δQirrév. δQirrév. δQirrév.
f f
m.C (T f − Ti )
∆S irrév = + ∆S int = −266,21cal.mol −1 + ∆S int . ==>
Text
∆S int .(irrév.) = 266,21 − 236,029 = 30,18cal.mol −1 >0
2.3. Système isolé
Système isolé ⇒ δQ = 0 ⇒ • transformation réversible Qrév.= 0 ⇒ ∆S = 0
• transformation irréversible Qirrév.= 0 ⇒ ∆S > 0
D’où l’énoncé du second principe :
L’entropie d’un système isolé ne peut que croître (jamais diminuer) dans une transformation
réelle donc irréversible .
L’Univers = système + milieu extérieur
L’Univers est 1 système isolé
• transformation réversible : l’entropie de l’Univers reste constante
• transformation irréversible : l’entropie de l’Univers augmente
Dans un système isolé, un phénomène spontané s’accompagne toujours d’une augmentation du
désordre et se poursuit jusqu’à l’équilibre où le désordre est maximum (entropie maximale).
2.4. Interprétation statistique de l’entropie
• Un état macroscopique défini par les variables (P, T, n) correspond à un très grand nombre d’états
microscopiques ou microétats Ω dans chacun desquels les molécules ont des positions et des
vitesses déterminées.
Un système isolé évolue vers l’état macroscopique qui réalise le plus grand nombre d’états
microscopiques accessibles Ω .
• Relation de Boltzmann. L’entropie est proportionnelle au nombre d’états microscopiques Ω qui
constituent un système : S = k Ln Ω ; k = cte de Boltzmann = 1,38.10-23 J.K-1
• L’entropie d’un système est alors une mesure du nombre d’états microscopiques dans lequel le
système peut se trouver. On dit que l’entropie est une mesure du désordre de la matière :
Entropie S1 Entropie S2
Qirrév.
Transformation irréversible ∆S >
T
Il est possible de passer de l’état 1 à l’état 2 par une transformation réversible ou irréversible.
Il faut donc toujours imaginer un chemin réversible pour la transformation considérée.
24
δQrév.
f
dS = ∆S = ∫ dS
T i
3.1. Variation de température d’un composé sans changement d’état.
Calcul de la variation d’entropie ∆S quand n moles d’une substance A de capacité calorifique molaire
Cp sont chauffées lors d’une transformation réversible à pression constante de T1 à T2 :
δQP ( rév.) C dT
T2 T2
C P dT
dS = =n P ∆S = S f − S i = ∫ dS = n ∫
T T T1 T1
T
- si Cp varie entre T1 à T2 on doit remplacer Cp par son expression f(T) et intégrer la fonction
résultante.
T2
dT T2
- si Cp est constante entre T1 et T2 ⇒ ∆S = nC P ∫T
T1
= nC P Ln
T1
• de la même façon, lors d’une variation de température d’une transformation réversible à volume
constant, on a :
δQV ( rév.) CV dT
T2 T2
CV dT T
dS = =n ∆S = S f − S i = ∫ dS = n ∫ = nCV Ln 2 (si CV = cte)
T T T1 T1
T T1
3.2. Expansion réversible isotherme (T = cte) d’un gaz parfait : V2 > V1.
Envisageons, pour une mole de gaz parfait, les deux états suivants :
Etat 1 Etat 2
P1, V1, T P2, V2, T
Entropie S1 Entropie S2
Nous avons vu que pour une transformation isotherme, dU = 0 (loi de Joule), car l’énergie interne d’un
gaz parfait ne dépend que de la température.
U est constante, mais ∆S augmente.
Pour calculer ∆S il faut connaître Qrév.. Comme dU = δQrév. + δWrév. = 0 ⇒ δQrév. = - δWrév.
V2 P V P
Wrév. = −nRT .Ln = −nRT .Ln 1 ⇒ Qrév. = nRT .Ln 2 = nRT .Ln 1
V1 P2 V1 P2
Q V P
Donc ∆S = rév. = nR.Ln 2 = nR.Ln 1
T V1 P2
3.3. Variation d’entropie d’un gaz parfait lors d’un changement de température et de pression.
n A(g) n A(g)
T1 T2
P1 P2
On peut décomposer cette transformation en deux étapes de telle sorte qu’un seul paramètre varie à
la fois :
25
Pendant toute la durée du changement d’état effectué de façon réversible, à pression constante, la
température du système reste constante.
∆ c .e . H
∆ r S = ∆ c .e . S = (c.e.= changement d’état)
Tc.e.
∆c.e.H = enthalpie molaire de changement d’état ou chaleur latente molaire du changement d’état à P
= cte
Tc.e. = température de transformation à laquelle les deux états sont en équilibre.
∆ c .e . H o
A l’état standard, on a : ∆ r S o = ∆ c .e . S o =
Tc.e.
Changement d’état (c.e.) Fusion : fus. : solide ⇒ liquide
Sublimation : sub. : solide ⇒ gaz
Vaporisation : vap. : liquide ⇒ gaz
Exemples :
Lors de la fusion d’une mole de glace à 273,15 K, sous une pression d’une atmosphère :
H2Osolide H2Oliquide ∆fus.H= 1436 cal.mol-1
La variation d’entropie est positive et correspond à un état initial plus ordonné que l’état final :
∆ fus H 1436
∆S = = = 5,257 cal.mol-1.K-1
T 273,15
4. Entropie des corps purs à zéro K: 3ème Principe de la Thermodynamique
4.1. Troisième principe.
Enoncé : Au zéro absolu l’entropie des corps purs (parfaitement cristallisés) est nulle.
A T = 0 K tous les constituants de n’importe quel système sont solides.
Dans le cas d’un corps pur il ne lui correspond alors qu’un seul arrangement ou état microscopique
(ordre parfait) :
Ω = 1, donc S0 = k Ln 1 = 0
4.2. Entropie molaire absolue.
Le troisième principe permet d’attribuer une entropie absolue à tout corps pur porté à la température
T. A l’état standard, l’entropie molaire absolue est notée S°T.
4.3. Calcul de l’entropie molaire absolue d’un corps donné (ou entropie molaire standard S°).
chlorhydrique selon la réaction suivante effectuée à 298 K, sous une pression de 1 atmosphère :
½ H2 (g) + ½ Cl2 (g) HCl (g)
∆ f S 298
O
( HCl ) = S 298
o
( HCl ) − 1 S 298
o
(Cl 2 ) − 1 S 298
o
(H 2 )
2 2
26
∆ f S 298
O
( HCl ) = 44,6 − 26,6 − 15,6 = 2,4u.e
Un système non isolé à T, P = cte, évolue spontanément dans le sens où ∆G < 0 (dG < 0)
5.3. Enthalpie libre de réaction
Variation de G d’un mélange réactionnel quelconque de A, B, C et D susceptible de réagir selon :
aA+bB cC+dD
en fonction de l’avancement ξ de la réaction
27
dG
A pression constante (dP = 0) on a : = −S ou dG = - SdT
dT P
dG
A température constante (dT = 0) on a : =V ou dG = VdP
dP T
5.5. Calcul de l’enthalpie libre G d’un constituant gazeux.
dG = VdP − SdT à T = cte ; dT = 0 ⇒ dG = VdP
RT
Pour une mole de gaz parfait ⇒ PV = RT ⇒ V =
P
dP dP
dG = VdP = RT
P
⇒ ∫ dG = RT ∫ P
⇒ GT = RT .LnP + cte
P
à Préf . = P° = 1atm ⇒ G = G° d’où G − G° = RT .Ln
P°
P
G = G° + RT .Ln
P°
P° = 1 atm ⇒ G = G° + RT .LnP
Pour n moles on aurait :
G = nG° + nRT .LnP
5.6. Relation entre G et l’activité a
GX(T) = G°X(T) + RT Ln aX
a) Enthalpie libre d’un composé X
a(X) : activité du constituant (X)
a) En solution :
P0 = 1 atm
Exemple 2 : Soit la réaction chimique :
28
5.7.1. Calcul de l’enthalpie libre standard de réaction ∆rG° à T = cte.
Soit la réaction : aA+bB cC+dD
a) A partir de ∆rH° et ∆rS° à T = cte
G° = H° − TS°
∆rG°(T) = ∆rH°(T) − T ∆rS°(T)
b) A partir des enthalpies libres standard de formation ∆fG° des réactants.
• Enthalpie libre standard de formation : ∆fG°T d’une substance à la température T.
On la calcule par : ∆fG°(T) = ∆fH°(T) − T∆fS°(T)
avec : ∆fG°T (élément corps simple) = 0
• Calcul de ∆rG° de la réaction :
aA+bB cC+dD
∆rGTo = ∑ ∆ f GTo ( produits ) − ∑ ∆ f GTo (réactifs )
29
Chapitre 5. THERMOCHIMIE : Application du premier principe de la thermodynamique à la
chimie
1- Chaleur de réaction:
1.1- Notion de Chaleur réaction :
Soit un système thermodynamique fermé, siège d’une réaction chimique :
aA + bB cC + dD
Etat initial: U1, a moles de A et b moles de B.
Etat final: U2, c moles de C et d moles de D.
La réaction est supposée totale.
La chaleur de cette réaction à la température T est l’énergie calorifique échangée avec le milieu
extérieur lorsque les réactifs A et B ont réagit dans les proportions stœchiométriques pour former les
produits C et D.
Chaleur de réaction à volume constant : Qv = ∆U
Chaleur de réaction à pression constant (enthalpie) : QP = ∆H
Réaction chimique. Exemple :
On cherche à calculer ∆rH0T2 de la même réaction à la température T2 (T2 ≠T1), les autres paramètres
(pression, états physiques) restant constants.
Construction d’un cycle :
∆rH°chemin1 = ∆rH°chemin2
Remarque: Lorsque la variation d’enthalpie d’une réaction est ∆rH , la variation d’enthalpie de la réaction
inverse est - ∆rH , dans les mêmes conditions de température et de pression (ceci ne préjuge pas que la réaction
inverse soit possible).
Exemple 1 : La réaction de synthèse de l’acide chlorhydrique HCl effectuée à 400 K à volume
constant ; On a mesuré alors ∆U400 K et l’on veut connaître ∆U298 K.
∆U1 ∆U2
31
T2 = 298 K H2 +Cl2 2 HCl T2
∆U298 K
D’après le premier principe : ∆U400 K = ∆U1+ ∆U298 K + ∆U2
==> ∆U298 K = ∆U400 K - ∆U1 - ∆U2
∆U1 = CV (H2) (T2 – T1) + CV (Cl2) (T2 –T1) ∆U1 < 0
∆U2 = 2 CV (HCl) (T1 – T2) ∆U2 > 0
Dans ce cas particulier, la valeur de ∆U298 K est :
∆U298 K = ∆U400 K + (T2 –T1) (2 CV (HCl) - Cv (H2) - CV (Cl2))
Exemple 2: Hydrogénation de l’éthylène en éthane à température T1 effectuée à pression constante.
P = 1 atm P = 1 atm
T = 298 K C2H4 g + H2g ∆rH°298 K C2H6 g T = 298 K
∆rH°1 ∆rH°2
P = 1 atm P = 1 atm
T1 C2H4 + H2 g ∆rH°T1 C2H6 g T1
∆rH°1 ∆rH°2
CO + 1/2 O2
L’enthalpie étant une fonction d’état:
∆rH° 3 = ∆rH°1 + ∆rH°2
∆rH°1 = ∆rH° 3 - ∆rH°2 = -94 + 67,6 = - 26,4 kcal/mole
Exemple2 : On cherche à calculer l’enthalpie standard de la réaction :
32
∆rH°298 = ∆comb.H°(C(gr) ) + 2 ∆comb.H°(H2(g) ) − ∆comb.H°(CH4(g) )
∆rH°298 = [− 393 + 2 (−286) − (− 890)] = − 75 kJ.mol−1
2.3- Enthalpie de formation :
2.3.1- Définition :
L’enthalpie de formation d’un composé est égale à la variation d’enthalpie accompagnant la réaction
de formation, à pression constante, d’une mole de ce composé à partir de ses éléments.
Exemple : soit la réaction de formation de l’alcool éthylique à partir de ses éléments :
2C + 3H2 + 1/2O2 CH3—CH2OH ∆ fH
Par contre, la réaction: CH2=CH2 + H2O CH3—CH2OH
N’est pas une réaction de formation de l’alcool.
2.3.2- Enthalpie standard de formation : ∆fH°T (kJ.mol−1)
• L’enthalpie standard de formation ∆fH°T d’un composé A est la variation d’enthalpie de la réaction de
formation dans les conditions standards : à P = 1atm, de ce composé à partir de ses éléments corps
simples pris dans leurs états les plus stables, la température étant généralement 298 K.
Exemples :
• L’enthalpie standard de formation d’un composé permet de comparer la stabilité de ce composé par
rapport à ses éléments corps simples, et également à celle d’autres molécules.
Exemple :
La molécule la plus stable est celle qui a l’enthalpie de formation standard la plus faible.
L’éthane C2H6 est plus stable que C2H4 et C2H2
33
2.2.3- Calcul des enthalpies standards de réaction ∆rH°(T) à partir des enthalpies standard de
formation. Loi de Hess
A partir des éléments, on peut :
a- Obtenir directement les produits. La variation d’enthalpie correspondante est ∆fH°T(produits).
b- Obtenir d’abord les réactifs, ce qui correspond à ∆fH°T(réactifs)., puis transformer les réactifs
en produits avec une variation d’enthalpie ∆rH°T.
∆rH°298 = [2 ∆fH°298 (CO2 (g)) + 3 ∆fH°298 (H2O (liq))] − [1 ∆fH°298 (C2H5OH(liq)) + 3 ∆fH°298 (O2(g))]
∆rH°298 = 2 (− 394) + 3 (− 286) − 1 (−278) − 3 (0) = − 1368 kJ.mol−1
Exemple 2 : A 298 K, la variation d’enthalpie ∆rH°298 correspond à la réaction d’hydratation de
l’éthylène en alcool éthylique :
CH2 = CH2 + H2O liq CH3 – CH2OH
∆rH°298 = ∆fH°298 (CH3 – CH2OH) – ∆fH°298 (CH2 = CH2) – ∆fH°298 (H2O liq)
∆rH°298 = - 66,35 – 12,5 + 68,32 = -10,53 kcal
Nous allons maintenant appliquer la notion d’enthalpie de réaction à la détermination des énergies de
liaisons.
3- Energie de liaison
3.1- Calcul de l’énergie d’une liaison covalente :
3.1.1- Définition
C’est l’énergie libérée (donc < 0) au cours de la formation d’une liaison covalente entre deux atomes
pris à l’état gazeux, sous une pression de 1 atm, à 298 k.
Elle se note : ∆lHoT dans les conditions standard.
Une énergie de liaison est toujours négative.
34
Exemple :
∆lH0 = - 104 kcal . mol -1L’énergie de dissociation correspond à la réaction inverse, c'est-à-dire à une
rupture homolytique ou radicalaire selon le schéma : et est toujours positive.
A– B ∆dissH°(A−B) A. + B.
L’énergie de dissociation est égale en valeur absolue à l’énergie de la liaison A–B et de signe opposé.
Exemple : H– H H. + H. ∆dissH(H-H) = 104 kcal. mol-1 = 432 kJ. mol-1
Dans le cas des molécules polyatomiques, on admet que la variation d’enthalpie de la réaction de
formation de ces molécules (à l’état gazeux) est égale à la somme des énergies des liaisons formées.
Exemple :
2Hg + Og H2Og ∆lH°298(H2O)g = 2∆lH°(O−Η)
atome atome molécule
3.1.2- 1er exemple: Energie de la liaison H — Cl.
3.1.2.1- Distinction entre énergie de liaison et enthalpie de formation : l
L’énergie de liaison correspond à la formation de HCl à partir des atomes H et Cl :
H + Cl HCl ∆lH°(H – Cl) = - 103 kcal
L’enthalpie de formation correspond à la formation de HCl à partir des éléments H2 et Cl2 :
½ H2 +1/2 Cl2 HCl ∆fH°(H – Cl) = -22 kcal
La formation de 2 moles de HCl à partir d’une mole H2 et d’une mole Cl2 implique :
1) Rupture des liaisons H-H et Cl-Cl dans les réactifs :
H—H H+H ∆diss.H°(H)= 104 kcal
Cl—Cl Cl + Cl ∆diss.H°(Cl2)= 58 kcal
2) La formation de 2 moles de HCl à partir des atomes H et Cl :
2 H + 2 Cl 2 HCl ∆lH°(H-Cl)= - 206 kcal
3.1.2.2- Calcul de l’énergie de la liaison H— Cl :
On peut imaginer deux processus différents pour passer de l’état initial (2H + 2Cl) à l’état final (2HCl) :
- Processus direct : formation de HCl à partir des atomes H et Cl.
- Processus indirect :
2 H(g) + 2 Cl(g) 2∆lH°(H-Cl) 2 HCl(g)
103 ------------------------------------------------------------ H + Cl
35
– ∆sub.H°(C (g)) – 4 ∆fH°(H (g)) ∆fH°(CH4 (g))
C(s) + 2 H2(g)
4 ∆lH°(C – H) = – ∆sub.H°(C (g)) – 4 ∆fH°(H (g)) + ∆fH°(CH4 (g))
C(s) C(g) ∆subH°(C (g)) = 171 kcal
½ H2 (g) H(g) ∆fH°(H (g)) = ½ ∆diss.H°(H2 (g)) = 104/2 = 52 kcal
C(s) + 2H2 (g) CH4 (g) ∆fH°(CH4 (g)) = - 18 kcal
4 ∆lH°(C – H) = - 171 – 4,52 – 18 = - 397 kcal ⇒ ∆lH°(C – H) = - 99 kcal
3.1.4- Calcul de l’énergie de la liaison C–H dans le méthane à partir des chaleurs de
combustion du méthane, du carbone et de l’hydrogène :
Les énergies de liaisons sont souvent calculées à partir de la détermination expérimentale d’enthalpie
de combustion ou d’hydrogénation.
La liaison C-H ,dans le méthane, peut être calculée à partir des enthalpies de combustion du
méthane, du carbone graphite et de l’hydrogène.
2O2 (g) + C (g) +4H (g) ∆H°1 CH4 (g) + 2O2 (g)
36
∆rH°chemin(1) = ∆rH°chemin(2)
∆rH°298 = − E(C ≡C) – 2E(C−H) – 2E(H-H) + 6E(C-H) + E(C−C)
= 4 E(C−H) + E(C−C) – E(C≡C) – 2 E(H−H)
∆rH°298 = Ε(C-C) + 4 Ε(C-H) - Ε(C≡C) - 2 Ε(H-H)
= - 83,1 – 4 x 98,8 + 194 + 2 x 104,2 = -75,9 kcal /mole
3.2- Energie de résonance :
Exemple : En utilisant les énergies des liaisons ci-dessous, calculer l’enthalpie standard de formation
∆fH° du benzène (g) en supposant que le cycle comprend trois liaisons C-C et trois doubles liaisons
C=C localisées entre les carbones C1 et C2, C3 et C4, C5 et C6 (formule de Kékulé).
Comparer avec la valeur expérimentale (réelle) ∆fH° benzène (g) = 83 kJ.mol-1.
Energie de liaison C-H C-C C=C H-H
(kJ.mol-1) -414 -347 -612 -432
sublimation du graphite : ∆subH°(C, graphite) = 718 kJ.mol-1
∆rH°(chemin 1) = ∆rH°(chemin 2)
∆fH°(benzène) = 6 ∆subH°(C) − 3 EH−H + 6 EC−H + 3 EC=C + 3 EC−C
⇒ ∆fH°(benzène, calculée) = 243 kJ.mol−1 > ∆fH°(réelle) = 83 kJ.mol−1
37
L’énergie réticulaire Er peut être calculée à partir de données thermodynamiques par un processus
cyclique : cycle de Born-Haber.
Un processus direct conduit au cristal ionique Na+Cl— en partant de sodium solide de chlore
moléculaire gazeux.
Nasolide + ½ Cl2 (g) ∆fH° = -99 kcal Na+Cl-(cristal ionique)
REFERENCES
Livre chimie générale exercices et méthodes. Dunod 2015
Résumé de cours Jacques Delaire ENS de Cachan
Courscinétique.pdf
Polycopie_EFC_06 : Jacques-E. Moser
Les Cours de O. Selaïmia-Ferdjani
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