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2010chapitre Les Roches Sedimentaires PDF

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CHAPITRE : LES ROCHES SEDIMENTAIRES

I.1. Définitions

1. Généralités

Une roche sédimentaire est par définition une accumulation de sédiments issus de la
destruction des reliefs et/ou résulter des activités organiques et/ou chimiques (fig1.).

Cette figure présente les trois grands types de roches qui forment la croûte terrestre et
les processus qui conduisent à leur formation.

Trois grands types de roches forment la croûte terrestre. La figure 1 présente ces trois
grands types, ainsi que les processus qui conduisent à leur formation.

Fig.1 : La formation des roches

Le magma est à l'origine de la formation de la croûte terrestre, d'abord au niveau des


dorsales océaniques, puis, par addition à la croûte déjà présente, aux niveaux des points
chauds et des zones de subduction/obduction.

La première phase du cycle est constituée par la cristallisation du magma pour former les
roches ignées.

Lorsqu'elles sont amenées à la surface du globe par les processus dynamiques de la


tectonique des plaques, lors de la formation de chaînes de montagnes par exemple, et qu'elles

1
sont exposées aux intempéries de la surface, les roches ignées s'altèrent et se désagrègent en
particules de tailles variées. L'érosion par l'eau, la glace et le vent transportent les particules
pour former un dépôt meuble constitué de sédiments (gravier, sable, boue). Puis ce sédiment
se transforme progressivement en roche qui évidemment s'appelle une roche sédimentaire,.
Cette transformation se fait selon un ensemble de processus qu'on appelle la diagenèse, le
principal processus étant la cimentation des particules entre elles.

Dans les chaînes de montagnes, une portion du matériel sédimentaire est enfouie sous
des conditions de températures et de pressions très élevées; les roches sédimentaires se
transforment alors en roches métamorphiques. Ce processus de transformation sous l'effet de
températures et de pressions élevées est le métamorphisme. Comme les roches sédimentaires,
les roches ignées peuvent aussi être soumises aux processus du métamorphisme et produire
des roches métamorphiques. Il y a des façons autres que l'enfouissement aux racines des
chaînes de montagnes pour former des roches métamorphiques, comme par exemple la
cuisson au contact d'une masse intrusive chaude.

Ces sédiments sont le résultat d’un processus qui fait intervenir la relation climat-
végétation-climat.

Ces roches exogènes, c'est-à-dire formées à la surface de la Terre sont très répandues
dans les paysages actuels et dans les temps géologiques. Elles constituent le plus souvent des
dépôts stratifiés ou strates.

Quatre processus conduisent à la formation des roches sédimentaires: l'altération


superficielle des matériaux qui produit des particules, le transport de ces particules par les
cours d'eau, le vent ou la glace qui amène ces particules dans le milieu de dépôt, la
sédimentation qui fait que ces particules se déposent dans un milieu donné pour former un
sédiment et, finalement, la diagenèse qui transforme le sédiment en roche sédimentaire.

Le matériel sédimentaire peut provenir de trois sources : une source terrigène, lorsque
les particules proviennent de l'érosion du continent; une source allochimique, lorsque les
particules proviennent du bassin de sédimentation, principalement des coquilles ou fragments
de coquilles des organismes; une source orthochimique qui correspond aux précipités
chimiques dans le bassin de sédimentation ou à l'intérieur du sédiment durant la diagenèse.

Fig.2 : Les sources du matériel sédimentaire

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Les processus de l'altération superficielle sont de trois types: mécaniques, chimiques et
biologiques. Les processus mécaniques (ou physiques) sont ceux qui désagrègent
mécaniquement la roche, comme l'action du gel et du dégel qui à cause de l'expansion de
l'eau qui gèle dans les fractures ouvre progressivement ces dernières. L'action mécanique des
racines des arbres ouvre aussi les fractures. L'altération chimique est très importante :
plusieurs silicates, comme les feldspaths, souvent abondants dans les roches ignées, sont
facilement attaqués par les eaux de pluies et transformés en minéraux des argiles
(phyllosilicates) pour former des boues. Certains organismes ont la possibilité d'attaquer
biochimiquement les minéraux. Certains lichens vont chercher dans les minéraux les éléments
chimiques dont ils ont besoin. L'action combinée de ces trois mécanismes produit des
particules de toutes tailles. C'est là le point de départ du processus général de la
sédimentation.

Outre le vent et la glace, c'est surtout l'eau qui assure le transport des particules.

Tout le matériel transporté s'accumule dans un bassin de sédimentation, ultimement le


bassin marin, pour former un dépôt. Les sédiments se déposent en couches successives dont la
composition, la taille des particules, la couleur, etc., varient dans le temps selon la nature des
sédiments apportés. C'est ce qui fait que les dépôts sédimentaires sont stratifiés.

L'obtention d'une roche sédimentaire se fait par la transformation d'un sédiment en roche
sous l'effet des processus de la diagenèse. La diagenèse englobe tous les processus chimiques
et mécaniques qui affectent un dépôt sédimentaire après sa formation. Les processus de
diagenèse sont variés et complexes : ils vont de la compaction du sédiment à sa cimentation,
en passant par des phases de dissolution, de recristallisation ou de remplacement de certains
minéraux.

2. La sédimentologie et la pétrologie sédimentaire

3. La stratigraphie

4. La paléogéographie et la notion de faciès ou milieu de dépôt

I.2. La classification des roches sédimentaires

Les critères essentiels du classement des roches sédimentaires sont leur origine
(génétique), la présence ou non d’un ciment et leur composition chimique.

1. La classification génétique

Cette classification distingue les roches détritiques ou clastiques d’une part et les roches
d’origine chimique et biologique d’autre part (fig.).

1.1. Les roches d’origine détritique

Elles correspondent à des assemblages de débris variés issus de la dégradation des


roches préexistantes (sédimentaires, métamorphiques, magmatiques).

On peut distinguer deux types de roches sédimentaires d’origine détritique :

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- Les roches détritiques au sens strict ou roches terrigènes ;
- Les roches pyroclastiques, issues du remaniement des débris projetés par les volcans.
1.2. Les roches d’origine chimique
Ces roches sont constituées par des précipités de sels dissous après saturation par
évaporation de l’eau. C’est le groupe des roches dites salifères ou évaporitiques (chlorures,
sulfates, etc.). Le sel gemme ou halite ou chlorure de sodium est un exemple (fig.3).

Fig.2 : La formation du sel gemme dans les sebkhas ou marais salants


Elles peuvent aussi se former par réactions chimiques. L’exemple le plus connu est celui
du calcaire ou carbonate de calcium (fig.3) qui précipite à partir du bicarbonate soluble :
CaCO3 + CO2 + H2O Ca (HCO3)2
Cette réaction se produit lorsque :

- La température devient forte entraînant l’évaporation de l’eau. Ce phénomène est à


l’origine des croûtes diverses qui se forment dans les déserts chauds et des calcaires qui se
déposent dans les eaux chaudes saturées (Mer Morte).

- Le départ du CO2 que l’on peut expliquer soit par une agitation violente des eaux
(chutes d’eau dans les rivières ou cascades) soit par son absorption par photosynthèse des
plantes aquatiques (Algues et mousses dans les rivières, lithotamnium des rivages marins,
etc.).

En traversant le sol, les eaux de pluie, peu minéralisées, se chargent du CO2 produit par
l'activité biologique des végétaux et des bactéries, puis pénètrent en profondeur (fig.4).

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Fig. 4 : Le contact de l’eau chargée avec la végatation

L'eau très chargée en CO2 va ainsi pouvoir dissoudre les roches calcaires de l'aquifère lors
de son trajet souterrain. Elle emporte alors avec elle des ions calcium Ca2+ et
hydrogénocarbonates HCO3- dissous.

Lorsqu'elle arrive à l'air libre, l'eau contient plus de CO2 que l'atmosphère. Elle va donc
expulser son CO2 sous forme de gaz.

Ce rejet se produit jusqu'à ce que l'eau et l'atmosphère soient en équilibre.


Lorsque l'eau a suffisamment dégazé, les ions calcium peuvent précipiter, c'est-à-dire passer
du stade dissous dans l'eau, au stade cristallin à l'air libre.
Cette précipitation suit la réaction :

Les petits cristaux se déposent sous forme d'une croûte calcaire sur les végétaux présents
dans le cours d'eau. La superposition de ces couches successives forme la roche appelée tuf
(fig.5).

Fig.5 : Le tuf dans la région des Ait Ouabane (Kabylie-Algérie)

Ces calcaires nouvellement formés portent aussi le nom de travertin lorsqu’ils englobent des
végétaux (fig.6).

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Fig.6 : Les travertins dans la région de Batna (Algérie)

- 1.3. Les roches d’origine biologique


Ces roches sont constituées de débris d’animaux ou végétaux. Il s’agit surtout de :
- Calcaires fixés particulièrement par les plantes aquatiques, les vertébrés et les
invertébrés sous forme d’aragonite et de calcite. C’est l’exemple du corail (fig.7) ;

- Silice fixée directement par certaines plantes (Diatomées et certains Spongiaires sous
forme d’opale) ;

- Phosphates dans la chair, les ossements et les excréments des Vertébrés.


.

Fig.7 : Le corail

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1. La classification basée sur la présence ou non d’un ciment
En se basant sur la présence ou non d’un ciment, on distinguera les roches meubles et
les roches consolidées.
1.1. Les roches meubles
Ces roches non cimentées sont en général des sédiments actuels et des roches anciennes
demeurées meubles.
Les classes typiques sont les suivantes :
- Les pulvérulents avec une cohérence C = O
. Les blocs rocheux et les galets : diamètre D supérieur à 200 mm
. Les cailloux avec un D variant entre 20 et 200 mm
. Les graviers avec un D variant entre 2 et 20 mm
. Les sables avec un D variant entre 0.05 et 2 mm.
Les sables sont classés selon leur granulométrie (fig.8).

Fig.8. Les alluvions (sables et galets) de l’oued Sébaou (Tizi Ouzou-Algérie)

Le sable est une arénite, c’est-à-dire une roche détritique non consolidée, dont le diamètre
des grains est compris entre 0,0625 et 2 mm. Les sables peuvent être très fins (diamètre des
grains de 0,0625 à 0,125 mm), fins (de 0,125 à 0,25 mm), moyens (de 0,25 à 0,5 mm),
grossiers (de 0,5 à 1 mm), ou très grossiers (de 1 à 2 mm).

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En dehors de cette gamme de taille, on parle de lutites (silt, argile) lorsque la taille des grains
est inférieure à celle des sables très fins, et de rudites (graviers, galets, blocs) lorsque le
diamètre des grains est supérieur à celui des sables grossiers.

Le sable se caractérise par sa capacité à s'écouler. Plus les grains sont ronds, plus le sable
s'écoule facilement. On peut également différencier un sable qui a été transporté par le vent
d'un sable transporté par l'eau. Le premier est de forme plus anguleuse que le deuxième qui
est plus rond. De plus, le sable éolien présente une couleur plus opaque que le sable
aquatique plus translucide (poncé plus finement), dûe aux multiples impacts que subit le sable
aérien lors de son déplacement.
Le sable est souvent le produit de la décomposition du granite du fait de l'érosion. Ainsi,
le plus fréquent de ses composants est-il le quartz, le constituant le moins altérable du
granite.
Les grains de sable sont assez légers pour être transportés par le vent et l'eau. Ils
s'accumulent alors pour former des plages, des dunes
Utilisation :
Le sable est utilisé pour faire du béton et comme matière première du verre. Il peut être
utilisé pour filtrer les liquides.
Le sable est également un élément important de l'industrie touristique, lorsqu'il est
présent sur les plages et les dunes où il est également un élément indispensable à la
protection de la côte.

Le diamètre des grains est compris entre 0,0625 et 2 mm. Les sables peuvent être très
fins (diamètre des grains de 0,0625 à 0,125 mm), fins (de 0,125 à 0,25 mm), moyens (de
0,25 à 0,5 mm), grossiers (de 0,5 à 1 mm), ou très grossiers (de 1 à 2 mm).

En dehors de cette gamme de taille, on parle de lutites (silt, argile) lorsque la taille
des grains est inférieure à celle des sables très fins, et de rudites (graviers, galets, blocs)
lorsque le diamètre des grains est supérieur à celui des sables grossiers.

Les sables sont toujours définis en fonction des constituants majoritaires : on parle
ainsi de sable quartzeux, feldspathique, ferrugineux, micacé, calcaire, ou encore de sable
coquillier. Toutefois, dans le langage courant, le sable est généralement associé au sable
quartzeux.

Le sable provient de l’érosion et de l’altération de roches riches en quartz (granites,


gneiss) sous l’action de processus physiques (vent, eaux courantes) ou chimiques (action
dissolvante de l’eau). Les grains de sable qui se forment sont généralement gros et anguleux,
difficilement transportables par le vent et les cours d’eau. Les plus gros grains de sable se
retrouvent ainsi le long des cours d’eau, aux bords des mers, ou dans les régions désertiques.

L’usure des grains de sable par le vent et l’eau entraîne une modification de leur forme
(ou morphoscopie) au cours des temps géologiques : les grains de sable usés deviennent

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émoussés et luisants (milieu littoral), ou ronds et mats (milieu éolien). En s’arrondissant, les
grains deviennent plus petits. Les sables peuvent également se consolider et se cimenter
ultérieurement pour donner naissance à des grès (grès quartzeux, grès calcaires).

Les sables sont classés en diverses catégories en fonction de l’origine de leur formation.

Les sables détritiques (issus de roches préexistantes) sont dits « terrigènes » lorsqu’ils
sont formés par altération météorique (pluie, neige) ou par érosion de roches grenues
(granite, gneiss, etc.). Dans ce cas, ils sont transportés par les cours d’eau. Ces sables
peuvent également provenir des éruptions explosives qui émettent des sables volcaniques
(autrement dit des cendres).

Les sables éoliens s’accumulent en bordure des régions côtières et dans des zones
désertiques (les ergs du Sahara, par exemple) sous l’effet du vent.

Les sables bioclastiques, appelés aussi sables coquilliers, proviennent quant à eux de
la fragmentation puis de l’accumulation de squelettes ou coquilles d’organismes marins
(mollusques, coraux, etc.). Les sables coquilliers recouvrent les plages de couleur très
claire que l’on rencontre sous les tropiques.

Le sable est l’un des principaux matériaux de construction (béton). Il constitue


également la principale matière première de l’industrie du verre. Par ailleurs, il intervient
dans la fabrication de céramiques.

Le sable est également largement utilisé pour ses propriétés abrasives (cas du papier de
verre recouvert de sable, par exemple).

En milieu naturel, le sable accumule des minéraux lourds alluvionnaires, permettant


l’extraction de certains matériaux dont l’or, les diamants, la cassitérite (minerai d’étain), la
magnétite (oxyde de fer) ou l’ilménite (oxyde de fer et de titane).

- Les sols cohérents avec une cohérence C différente de zéro :


. Les silts et les limons avec un D variant entre 2 et 50 mm
. Les argiles avec un D inférieur à 2 mm.
1.2. Les roches consolidées ou cohérentes
a. Les conglomérats
Le ciment reliant les sédiments est souvent argileux. On les rencontre dans les terrasses,
les piémonts et les rivages. Ils peuvent être monogéniques (éléments de même nature) ou
polygéniques (cas le plus fréquent).
Leur étude régionale nous renseigne en particulier sur les zones soumises à l’érosion et
les modalités de transport des sédiments grâce à la granulométrie et la morphoscopie.
On distingue deux types de conglomérats :

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- Les brèches : Renfermant des éléments anguleux, ces roches peuvent être d’origine
sédimentaire, tectonique et volcanique (fig.9). Les brèches tectoniques reçoivent le nom de
mylonites lorsque le broyage a été particulièrement poussé.

- Les poudingues : Les sédiments de ces roches arrondis, forme qui se traduit par un
long transport des éléments (fig10.).

a. Les grès
Ces roches sont composées à 85 % de grains de quartz plus ou moins arrondis (fig.11).
Elles sont diversement colorées selon la nature du ciment qui conditionne le plus leur
porosité, leur dureté, leur densité, leur résistance aux agents d’érosion et par suite leur
usage.

Fig.11 : Les grés

Au-delà de son utilisation en tant que réservoir naturel pour les gisements d'huile et de
gaz, le grès est utilisé dans la fabrication de pierres et de meules à aiguiser.

Ces grés forment de nombreux paysages en Algérie. On les rencontre par exemple dans
les Tassilis (fig.12) et constitutuent l’ensembles des ruines romaines (fig13).

Fig.12 : Les grés du Tassili (Sahara)

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Fig.13 : Les ruines romaines de Timgad (Batna-Algérie)

b. Les roches carbonatées clastiques


Elles sont formées de 50 % de carbonates (calcite, dolomite, aragonite). On distingue
deux groupes principaux : Les calcaires et les dolomies.
c. Les molasses et les flyschs
Ces deux faciès sont liés à des phases orogéniques.
- La molasse est une formation composée de couches turbiditiques et de couches
terrigènes non turbiditiques (grès, conglomérats) déposées dans une zone orogénique en fon
de tectonisation, en discordance avec les couches sous-jacentes (fig.). Elles correspondent à
toutes les couches détritiques accumulées dans les fosses situées au pied des chaînes récentes.

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La molasse est une formation d’eaux douces et marines.

- Les flyschs, uniquement marins, présentent une alternance régulière de lits grossiers
et de lits plus fins (fig.14). Lorsque le litage est très régulier (fig.15), on parle de flyschs en
« mille feuilles ».
Ces roches se forment suite à des variations du niveau marin, lors d’une succession de
transgressions et de régressions..

Les distinctions entre molasses et flyschs sont parfois difficiles.

Fig.14 : Les flyschs de la région d’Azzefoun (Kabylie-Algérie)

Flysch port azzefoun

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Fig.15 : Les flyschs « mille feuilles »

d. Les argiles

Fig 16 : Les argiles rouges

e. Les quartzites sédimentaires


Ce sont des roches presque entièrement siliceuses. Le quartz du ciment adhère fortement
avec le quartz des grains, de sorte que la cassure de la roche tranche les grains comme le
ciment.
f. Les limons ou silts
Les limons diffèrent des sables par leurs grains plus fins (de 10 à 50 µm) et leur
consistance de cendre, farine ou poussière.

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Ils diffèrent des argiles par leur moindre cohésion et le fait qu’à l’état sec, ils s’effritent
entre les doigts.
Dans les vallées, ce sont souvent des dépôts de débordement des fleuves. On les trouve
aussi sur certains plateaux, tantôt résidu de dissolution et d’altération, ailleurs dépôts
apportés par le vent.
Les limons sont généralement quelque peu argileux, mais le minéral dominant est le
quartz.
Le limon contenant du calcaire et transporté par le vent est appelé loess. Il fait transition
entre les roches siliceuses, argileuses et calcaires.
Ils ont un intérêt majeur pour le renouvellement de la fertilité des sols et donc pour leur
exploitation agricole
g. La vase
C’est un dépôt fin, onctueux, actuel, rencontré dans les mers, les rivières et les lacs. La
vase est parfois très riche en débris végétaux et animaux en décomposition, d’où son odeur
nauséabonde.
h. Les pélites ou siltites
Aux limons et vases qui sont des roches meubles, correspondent des roches cohérentes
appelées siltites, pélites siliceuses ou phtanites.
Un phtanite est une roche siliceuse, à cassures plus ou moins planes, lisses au toucher,
quelque fois un peu esquilleuse. La couleur est gris bleuté, verdâtre, souvent gris foncé ou
noir.
Les phtanites ont souvent une disposition en bancs étendus, ce qui les distingue des silex.
On les trouve souvent intercalés avec des schistes.
2. La classification chimique

2.1. Les roches sédimentaires siliceuses

Ce sont des roches riches en silice (plus de 50 %), laquelle est souvent représentée par le
quartz sédimentaire, la calcédoine et l’opale (fig.17). La silice provient par dissolution de
certains organismes, de roches diverses et peut être liée en particulier à des émissions
volcaniques.

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Fig.17 : Les cristaux de quartz
a. Les roches siliceuses d’origine détritique
Ces roches proviennent de roches prééxistantes.
b. Les roches siliceuses d’origine organique

Ces roches peuvent renfermer en abondance des restes d’organismes à tests siliceux. Les
principales roches de ce type sont :

- Les jaspes à radiolaires ou radiolarites : Elles sont constituées de ciment siliceux


englobant des tests siliceux de Protozoaires. Toujours marines, les squelettes de Radiolaires
(fig.18) constitués d’opale sont très durs, non rayés par le canif. Elles sont diversement
colorées et fournissent un bon matériau de décoration.
-

Fig. 18 : Les radiolaires

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Les jaspes sont des radiolarites d’un rouge sombre, le fer y est sous forme oxydée.
Les lydiennes se distinguent des jaspes par leur couleur noire, qui indique probablement
un milieu plus réducteur. Etant donné leur dureté, elles sont utilisées par les bijoutiers comme
pierre de touche (on observe le trait que laissent l’or, l’argent et les alliages).

- Les diatomites : Constituées par des carapaces siliceuses d’algues microscopiques, les
diatomées sont faites d’opale et formées dans des lacs ou des océans (boues à diatomées).
Poussiéreuses ou grenues ou rugueuses au toucher, de couleur variable, elles sont peu
cohérentes et de ce fait rayées par l’ongle. Dans l’industrie moderne, on les utilise comme
absorbants, micro-filtres, etc.

a. Les roches siliceuses d’origine chimique

- Les silex : Ce sont des accidents siliceux en milieu calcaire, formés surtout de
calcédoine et d’un peu d’opale. L’intérieur est toujours très dur, à cassure courbe (fig.19)
très lisse au toucher. Les silex ont servi d’outils aux civilisations préhistoriques et de pierres
à feu.

Fig.19 : Les silex dans les calcaires des balcons de Ghouffi (Batna-Algérie)

- Les meulières : Ce sont des accidents siliceux dans les calcaires lacustres.
Elles peuvent être compactes ou caverneuses :
. Les variétés compactes, à aspect de silex, ont été utilisées pour la fabrication de
meule, d’où leur nom ;
. Les variétés caverneuses, brun rougeâtres, d’aspect carié, sont exploitées
comme matériau de construction.
Les meulières se rencontrent, entre autres, dans le Quaternaire du Sahara. Au
cours d’orages violents, l’eau des pluies dissout la silice et, en s’évaporant, dépose sa
silice sous la forme de meulière. Celles-ci sont donc un excellent indice climatique
celui d’un climat chaud semi-aride, ni trop humide, ni trop sec.

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- Les geysérites : Ce sont des dépôts siliceux blancs, abandonnés par les sources
chaudes (fig.20). Ces geysérites (fig.21) peuvent être colorées (jaspes), zonées
(agates), etc.

Fig.20 : Les sources thermales de Hammam Meskhoutine (Guelma-Algérie)

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Fig.21 : La calcédoine et l’agate

Agate

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Calcédoine

2.1. Les roches sédimentaires carbonatées

On distingue deux groupes principaux : les calcaires et les dolomies présentant des
intermédiaires.
Ces deux groupes présentent un intérêt important :
- Ce sont des indicateurs climatiques car leur formation exige une température
supérieure à 22 °c (mers chaudes) ;
- Ce sont d’excellents indicateurs paléoécologiques : les calcaires organiques sont
typiques des mers chaudes, peu profondes et bien oxygénées (récifs) ;
- Sur le plan économique, elles peuvent constituer des réservoirs d’eau et de pétrole,
servir à la fabrication de chaux et de ciment, pierres de construction, bicarbonate de soude,
production de CO2, craie, etc.

a. Les roches calcaires : Elles renferment souvent des fossiles d’où leur importance en
stratigraphie. Ils font effervescence à l’acide à froid, ce qui les distingue des dolomies qui ne
le font pas :
CaCO3 + 2HCl CaCl2 + H2O + CO2 (dégagement de CO2)
Ces calcaires sont très répandus en Algérie (fig.22) et sont le siège de nombreuses
grottes (fig.23)

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Fig.12 : La chaîne calcaire du Djurdjura

Fig. 23 : La dissolution des calcaires et la formation des grottes

b. Les roches dolomitiques :

La dolomie est une roche sédimentaire carbonatée contenant 50 % ou plus de carbonate


dont la moitié sous forme de dolomite (Ca,Mg)(CO3)2

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Les dolomies ne font pas effervescence à froid avec un acide dilué (HCl à 10%), ce qui
les différencie des calcaires. L’effervescence se fait à chaud et après pulvérisation.

2.2. Les roches sédimentaires alumineuses ou roches argileuses

Ce sont des roches tendres, rayables à l’ongle, fragiles et cassantes à l’état sec, faisant
pâte à l’eau et durcissant à la cuisson. Leur imperméabilité joue un rôle important dans les
circulations et les accumulations de fluides (eaux, hydrocarbures).
La diagenèse des argiles conduit à la formation des schistes, roches feuilletées et
clivables. Lorsque cette diagenèse est intense, on passe aux schistes ardoisiers et aux ardoises
qui peuvent être considérées comme des roches métamorphiques.
La structure des argiles est identifiable aux RX ou diffractométrie. La structure des
argiles est caractérisée par la superposition de feuillets (fig).
Si une argile fait effervescence à froid à l’acide, elle contient donc du calcaire et
s’appelle alors une marne.

L'argile est une roche sédimentaire, composée pour une large part de minéraux
spécifiques, silicates en général d'aluminium plus ou moins hydratés, qui présentent une
structure feuilletée (phyllosilicates) qui explique leur plasticité, ou bien une structure fibreuse
(sépiolite et palygorskite) qui explique leurs qualités d'absorption.

On les classe en trois grandes familles selon l'épaisseur des feuillets (0,7 ou 1 ou 1,4
nm), qui correspondent à un nombre de couches d'oxydes tétraédriques (Si) et octaèdriques
(Al, Ni, Mg, Fe2+, Fe3+, Mn, Na, K, ... (fig.)).

L'interstice entre feuillets peut contenir de l'eau ainsi que des ions. Il en résulte des
variations de la distance entre feuillets, et donc des variations dimensionnelles
macroscopiques de l'argile quand elle s'hydrate (dilatation) ou s'assèche avec des
contractions pouvant provoquer des fissures (fig.24).

Fig.24 : L’assèchement et la fissuration des argiles

Les minéraux les plus communs dans les argiles sont :

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- La kaolinite (0,7 nm). De formule Si2O5Al2(OH)4, elle est blanchâtre, pâteuse et
grasse. On l'utilise en céramique et pas seulement dans la fabrication de la porcelaine.

Les minéraux du groupe de la halloysite sont composés par le même feuillet que la
kaolinite mais leur empilement est désordonné. Il existe deux formes d’halloysite :

. déshydratée, avec la même formule chimique que la kaolinite et épaisseur proche de


celle de la kaolinite : 0,72 nm ;
. hydratée, dont l’épaisseur est environ 1 nm, qui correspond à celle de la kaolinite plus
une couche d’eau (0,29 nm); la montmorillonite, dont une forme, qui a pour formule
Si4O10Al5/3Mg1/3Na1/3(OH)2, est utilisée comme détachant ou comme bentonite employée
en génie civil en raison de ses propriétés colloïdales (plastifiant dans les mortiers).

- L'illite, (1 nm) de formule KAl2(AlSi3O10)(OH)2 est la plus répandue, c'est elle qui
sert à la fabrication des objets en terre cuite.

- Les vermiculites (environ 1,4 nm).

Une des manières de reconnaître les argiles est l'analyse par diffraction de rayons X.

L’argile est un des plus anciens matériaux utilisés par l’homme. Pétrie avec de l’eau,
elle donne une pâte plastique qui peut être facilement moulée ou mise en forme. Après
cuisson, elle donne un objet résistant et imperméable. Ces propriétés remarquables sont à
l’origine de son utilisation très ancienne (fig.25) pour réaliser des objets en céramique, en
porcelaine...
Briques et tuiles sont également fabriquées à partir d’un mélange d’argile et d’eau
moulé sous pression et cuit à température suffisamment élevée (1000 à 1200 °C).

Une terre argileuse destinée à la cuisson est souvent appelée glaise ou terre glaise.

Fig.25 : Utilisation des argiles pour la poterie

2.2. Les roches phosphatées

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Elles se forment sur la plate-forme continentale ou à son rebord (entre 50 et 200 m de
profondeur). Ce sont des roches sédimentaires marines (sauf la phosphorite) contenant des
minéraux phosphatés caractérisés par le radical (PO4)3-.

Dans l’industrie, le traitement à l’acide sulfurique des phosphates les transforment en


superphosphates (mélange de phosphate monocalcique CaH2(PO4)2 et sulfate de chaux
(CaSO4), permet de les utiliser comme engrais.

2.3. Les roches salines

a. L’origine des roches salines


Ce sont des dépôts riches en chlorures et sulfates alcalins (avec les ions Na+, K+, Cl- et
SO4--). La précipitation de ces sels succède à des concentrations, par évaporation intense,
généralement dans les lagunes peu ou pas reliées à la mer, ou encore dans les lacs salés. Ce
sont donc de bons indicateurs climatiques.
Par ordre de cristallisation, on a les principaux minéraux suivants : le gypse,
l’anhydrite, le sel gemme ou halite, la carnallite, la sylvine (fig.26).

Fig. 26 : Ordre de cristallisation des roches salifères

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b. Exemples de roches salines

- Le sel gemme ou halite ou chlorure de sodium (fig.27). On trouve des affleurements de


sel gemme exclusivement dans les régions désertiques car ailleurs il est solubilisé par les
eaux de pluie (montagnes de s el du Sud algérien). Du point de vue économique, le sel est
utilisé dans l’alimentation, le chlore pour les matières plastiques (30%), la soude (déchet de
chlore CO3Na2).

Fig. 27 : Le sel gemme ou halite

- Le gypse et l’anhydrite (CaSO4,2H2O et CaSO4). Le gypse se présente sous diverses


formes : de couleur blanche ou teinté en rose par des oxydes, sa structure peut être
granuleuse (saccharoïde) ou fibreuse ou lamellaire ou encore en gros cristaux (gypse en fer
de lance) ou en association dans les roses de sable (fig.28). Le gypse est légèrement soluble
dans l’eau (2.5 g/l).

Par chauffage, le gypse se transforme en plâtre en dégageant de la vapeur d’eau :

CaSO4,2H2O CaSO4,1/2H2O + 3/2 H2O

Le plâtre mélangé à de la gélatine et coloré donne stuc, imitation du marbre.

L’anhydrite est translucide, blanche, grise ou verdâtre. Ses cristaux sont parfois
sphériques ou en feuilles de fougères. Elle se dépose à partir de l’eau dans les lagunes. Elle
est un peu plus dense et plus dure que le gypse.

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Fig.28 : Le gypse ou rose des sables

- Le sel de potasse (sylvine KCl) et le sel de magnésium (Carnalitte MgCl2). Ils sont
fréquemment associés au sel gemme et le rendent déliquescent (pas consistant,
dépérissement). Ils sont utilisés comme engrais.
Les environnements évaporitiques consistent en des lacs en région aride ou semi-arides,
des lacs temporaires (sebkha) ou des bassins partiellement ou totalement confinés (Mer
Morte).
Les minéraux formés par ordre de fréquence sont les sulfates (gypse, anhydrite) et les
chlorures (halite, sylvine, potasse)
Par leur plasticité effective par le gradient géothermique et le poids des sédiments, les
roches salines sont un facteur d’instabilité tectonique. Elles sont tendance à fluer vers la
surface en donnant naissance à de curieux phénomènes tectoniques (dômes de sels,
chevauchements et charriages, remontées de sels, etc.)
2.4. Les roches carbonées

Ce sont des roches sédimentaires formées essentiellement de débris végétaux qui ont subi
une évolution complexe (enrichissement en carbone, déshydratation et appauvrissement en
matières volatiles avec pertes d’hydrogène et oxygène). Lorsque les êtres vivants
s’accumulent dans l’eau stagnante, ils se trouvent à l’abri de l’oxygène (milieu anaérobie).
Ces milieux se rencontrent dans des lacs aux eaux calmes, non agitées, au niveau des forêts
marécageuses ou même au fond de certaines mers fermées.

Les roches combustibles proviennent donc de la biomasse fossilisée. Pétroles et charbons


ont ainsi une origine très comparable.

a. Les charbons :

La formation des charbons diffère de celle des hydrocarbures, huile et gaz. Ils sont issus
des végétaux terrestres qui s'accumulent dans les zones anoxiques, comme les grands
marécages.

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En fonction de leur teneur en carbone C (fig.29), on peut les classer de la manière
suivante :

- La tourbe (55% de carbone) : Légère et brune, elle est surtout formée de mousses,
connue uniquement dans les dépôts actuels. C’est un combustible médiocre.
-
- Les lignites (70-75% de carbone) : De couleur brun noir à terne et à débris ligneux
bien reconnaissables, les lignites sont plus compacts que la tourbe. On les rencontre dans des
gisements d’âges secondaire ou tertiaire. Le jais est une variété noire et brillante.

- Le charbon proprement dit ou houille au sens large (85% de carbone) : Noir, mat ou
brillant, le charbon tache les doigts.

- Le graphite : Formé de carbone pur, il est le terme ultime de l’évolution et est dû au


métamorphisme.

Fig.29 : La formation des charbons

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On peut aussi classer les charbons par des méthodes d’analyse industrielle. L’une
d’entre elles consiste à observer le comportement d’un charbon au cours de sa combustion :

. A 100 °C, un échantillon chauffé perd son eau (on peut ainsi connaître la quantité
d’eau qu’il contient) ;

. A 960 °C, le charbon perd les matières volatiles (hydrocarbures) qu’il contient ;

. Au dessus de 960 °C, tout le carbone est oxydé. Il reste ensuite des cendres non
combustibles : c’est le résidu minéral.

On peut aussi calculer le pouvoir calorifique ou énergétiques des charbons, c'est-à-dire


la quantité de chaleur libérée par la combustion d’une certaine masse. Les anthracites sont
les charbons qui ont le meilleur pouvoir calorifique. Il est le double de celui des lignites. En
ce qui concerne les tourbes, il est très bas.

b. Les pétroles :

Le terme pétrole est une huile naturelle qui est synonyme de pétrole brut (pétra = pierre
et oléum = huile).

Les hydrocarbures (fig.30) sont des composés de carbone et d’hydrogène. Si le composé


le plus simple est le méthane CH4, il faut savoir que les hydrocarbures naturels sont des
mélanges très complexes de molécules telles que les alcanes CnH2n+2 et les alcènes CnH2n.
Il existe aussi des composés aromatiques, molécules cycliques à six atomes de carbone, ce qui
leur confère une grande stabilité.

Fig. 30 : Les hydrocarbures

2.5. Les roches ferrugineuses, glauconieuses, alumineuses

C’est l’exemple des minerais sédimentaires de fer, glauconite, bauxite.

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