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UNITÉ 2
Alimentation et nutrition UNITÉ 2
Orientation
L’unité 2 est l’une des deux unités qui comporte des informations de base que tous les
participants doivent avoir assimilées avant de passer aux autres explications et exercices
du cours.
Cette unité contient des informations sur la nutrition, la santé et la sécurité alimentaire
que les agents de terrain peuvent intégrer dans leur travail quotidien avec les
communautés. Ce n’est pas un résumé de tout ce qui a été écrit sur la nutrition et la
sécurité alimentaire.
Les exercices de l’unité 2 exigent que l’instructeur soit familier avec plusieurs concepts
généraux de nutrition. Ce manuel ne rentre pas dans les détails de ces concepts. On les
trouvera dans deux publications de la FAO parues en 1997: La nutrition dans les pays
en développement de M.C. Latham, et dans Agriculture, alimentation et nutrition en
Afrique.
L’instructeur trouvera en annexe de cette unité des extraits de ces deux publications. Il
pourra faire des copies de passages en rapport avec cette unité et les remettre aux
participants. L’annexe doit aussi servir de support à la préparation des sessions de
discussions et d’exercices.
20
OBJECTIFS:
A l’issue de cette unité, les participants seront capables de:
UNITÉ 2
• Identifier les bonnes sources de nutriments essentiels parmi les aliments disponibles
dans leur communauté.
• Rappeler que les enfants présentent un plus grand risque de malnutrition que les
adultes.
OUTILS NÉCESSAIRES:
Supports de cours de 2.1 à 2.12 à distribuer.
Temps suggéré pour le cours: 1 heure 40 minutes.
PRINCIPAUX POINTS
1. Tous les nutriments que nous absorbons quotidiennement en mangeant sont utilisés
par l’organisme pour fournir l’énergie nécessaire à son entretien, son travail, sa
croissance et sa protection.
3. Les actions et les fonctions entreprises par les communautés pour obtenir et distribuer
les aliments sont connus sous le nom de système d’approvisionnement alimentaire.
Les obstacles présents dans une des parties de ce système peuvent aboutir à une
situation d’insécurité alimentaire des ménages et entraîner un problème de malnutrition.
4. Les indicateurs de malnutrition chez les enfants comprennent les rapports poids/
âge, poids/taille et la mesure du tour de bras (périmètre brachial).
GESTION D E S P R O G R A M M E S D E T E R R A I N : A L I M E N T A T I O N , N U T R I T I O N E T D É V E L O P P E M E N T
21
Distribuer le support de cours 2.1 «Les nutriments dans le corps humain». UNITÉ 2
S Introduire la fonction des nutriments dans l’organisme en lisant ce
support.
Les nutriments présents dans l’organisme proviennent des aliments que nous mangeons.
Les aliments contiennent chacun des nutriments différents.
• l’énergie;
• la croissance, la cicatrisation et l’entretien de l’organisme;
• la protection contre les maladies.
Les aliments que nous consommons tous les jours doivent être variés et sains et contenir
des quantités adéquates de tous les nutriments nécessaires à la santé.
Pour aider les personnes à choisir et à préparer des repas constitués d’aliments variés,
bons pour la santé et garants d’une bonne nutrition, l’agent de terrain devra être capable
de reconnaître les aliments locaux qui sont de bonnes sources en nutriments spécifiques.
Il devra ensuite être capable d’expliquer ce que contiennent les aliments aux membres
de la communauté, tout en présentant leurs atouts nutritionnels selon la variété, la
quantité et la qualité.
EXERCICE
Leur expliquer qu’ils doivent se familiariser avec les listes d’aliments. Écrire ensuite
dans les cases blanches les aliments qui sont disponibles dans leur communauté.
Leur demander s’ils connaissent des aliments qui ne sont pas répertoriés dans cette
liste. Le travail peut être fait par petits groupes de discussion. Les participants doivent
ensuite vérifier que la liste de chacun des groupes est bien complète.
ALIMENTATION ET NUTRITION
22
23
Si les participants ont des enfants, ils les emmènent probablement dans un centre de
soins pour enfants où ils sont généralement pesés. Le fait de peser régulièrement un
enfant et de vérifier son poids avec la courbe correspondante à son âge permet de voir
UNITÉ 2
si ce dernier grandit correctement. Cela s’appelle la surveillance de la croissance.
Si le poids d’un enfant ne correspond pas à ce que devrait être son poids par rapport à
son âge, ou en est loin, cela peut signifier qu’il n’est peut-être pas assez nourri. Cependant,
une diarrhée ou une autre infection peut également en être la cause, car elle l’empêche
d’absorber et d’utiliser la nourriture qu’il mange.
À ce sujet, il serait bien que l’instructeur puisse distribuer aux participants les courbes de
croissance qui sont utilisées dans les dispensaires locaux et qu’il explique comment les
utiliser en se référant à la courbe en usage. Si cela n’est pas possible, utiliser le support
de cours 2.4 «Courbe du rapport poids/âge» pour l’explication. Si vous pouvez obtenir
une copie des courbes en vigueur, vous n’avez pas besoin, bien sûr, de recourir au feuillet 2.4.
Si le poids d’un enfant est faible par rapport à sa taille, il se peut qu’il y ait eu un changement
soudain dans son apport alimentaire dont la cause est soit une pénurie alimentaire, soit
des changements au niveau du pouvoir d’achat de la famille. Ce type de malnutrition est
révélateur de récents changements dans l’état nutritionnel. Quand il y a un apport insuffisant
d’aliments riches en énergie, une perte de poids apparaît, que l’on qualifie de sous-
alimentation. Quand il y a des carences en nutriments, dont les besoins sont infimes, on
parle de carences en micronutriments (ou oligo-éléments) ou de malnutrition en
micronutriments. Ces conditions ne sont pas souhaitables pour l’adulte ou l’enfant car
elles ont des conséquences terribles sur la santé et le bien-être des populations. Il est important
que des mécanismes de surveillance soient mis en place à partir d’indicateurs appropriés.
Pour savoir quels aliments choisir pour éviter des carences nutritionnelles et obtenir un
état de santé optimal, il faut connaître leur contenu en nutriment. L’agent de terrain a
besoin de connaître le contenu des aliments les plus courants de façon à conseiller la
communauté et les familles sur les choix des aliments.
ALIMENTATION ET NUTRITION
24
• sous-alimentation;
• carence en fer;
• carence en vitamine A;
• carence en iode et goitre.
2. Leur demander quels aliments, d’après eux, devraient être cultivés ou achetés pour
prévenir les quatre carences mentionnées plus haut, en ayant recours au système de
code (+, 0, -) figurant sur le feuillet pour décrire l’utilité de chacun des aliments.
3. Mener une discussion rapide sur les listes de chaque groupe en considérant le coût
des aliments, leur acceptation dans la communauté, leur facilité de production ainsi
que leur disponibilité saisonnière et leur accès pour les familles pauvres.
25
Rappeler aux participants que les communautés ont organisé ces activités depuis
longtemps sans l’aide des gouvernements ou de l’extérieur. Toutefois, les activités sont
toutes dépendantes les unes des autres et influent à des degrés divers sur le maintien de
UNITÉ 2
l’état nutritionnel et de la santé de ses habitants. Des problèmes dans l’accomplissement
de l’une de ces activités peuvent entraîner la malnutrition.
Démontrer que les agents de terrain ont besoin de reconnaître les situations
qui peuvent causer des problèmes dans l’approvisionnement des aliments.
De telles situations peuvent être causées par des problèmes à l’intérieur de la
communauté, ou par des institutions, ou par des personnes extérieures à la
communauté.
Quels éléments peuvent interférer avec, par exemple, les deux premières étapes
Q de la chaîne alimentaire?
1. Défrichage de la terre
• Les personnes sont trop mal nourries pour travailler efficacement dans
les champs.
• Le défrichage est limité car les gens ne disposent que d’outils à main.
2. Plantation
Tous ces éléments peuvent influencer la chaîne alimentaire. Nous pouvons les appeler
obstacles ou obstructions au système d’approvisionnement.
ALIMENTATION ET NUTRITION
26
EXERCICE
2. Utiliser le feuillet 2.9 et leur demander de discuter en groupes des problèmes les
plus fréquents rencontrés dans le système local. Temps accordé pour la discussion:
30 minutes.
1. Défrichage de la terre
• les personnes sont trop mal nourries pour travailler efficacement dans les champs;
• manque de personnes pour le défrichage des terres, en particulier dans les régions
où les personnes migrent vers les villes;
• le défrichage est limité car les gens ne disposent que d’outils à main;
• une mauvaise organisation peut entraîner du retard dans les labours;
• les hommes partent chercher du travail en ville et laissent leur femme travailler
dans les champs.
2. Plantation
• variété restreinte de cultures;
• cultures de rente au détriment des cultures vivrières;
• mauvaises techniques culturales provoquant par exemple une érosion des sols
ou un espacement trop faible entre les semis;
• variétés à faible rendement;
• semences qui ne sont pas toujours disponibles;
• semences de mauvaise qualité parfois;
• mauvaise distribution des semences pouvant entraîner un retard dans les
plantations.
3. Culture
• retard dans le paiement des productions empêchant l’achat d’engrais pour l’année
suivante;
• aucun crédit pour acheter les engrais et semences en particulier pour les femmes
à qui l’on n’accorde pas de prêt;
• sols détrempés en raison de pluies fréquentes;
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4. Récolte
• vol des récoltes;
• main-d’œuvre insuffisante;
• pluies tardives au moment des récoltes;
• récoltes tardives entraînant encore plus de dégâts causés par les nuisibles.
5. Stockage
• mauvaises méthodes de stockage entraînant des pertes considérables de nourriture
aussi bien en qualité qu’en quantité; par exemple, construction de greniers de
médiocre qualité, traitement des cultures inefficace;
• pas assez de nourriture stockée pour cause de survente.
6. Transport
• camions qui tombent en panne;
• aucun camion pour assurer le transport de la production agricole vers la ville;
• mauvais état des routes.
7. Vente et achat
• revenus insuffisants;
• nourriture achetée trop cher en petites quantités;
• profits trop importants des détaillants;
• argent dépensé pour la bière et non pour la nourriture;
• publicité responsable de l’argent dépensé en boissons gazeuses plutôt qu’en
nourriture;
• publicité qui persuade les mères d’acheter du lait maternisé pour biberons;
• argent gaspillé en nourriture chère et de faible valeur nutritionnelle;
• accumulation (spéculative ou non) pouvant freiner les ventes.
28
10. Consommation
• perte d’appétit à cause de la fièvre ou d’infections par exemple;
• infestations parasitaires, les ankylostomes par exemple, qui puisent leur nourriture
dans le corps;
• les diarrhées qui empêchent l’organisme de garder les aliments et de se nourrir;
• préférences personnelles qui influencent la consommation d’aliments utiles.
Rappeler aux participants de revoir fréquemment cette liste d’obstacles car ils peuvent
être amenés à les rencontrer dans leur propre travail. Quand ils font une «évaluation de
la situation» pour la région dans laquelle ils travaillent, ils doivent observer et rassembler
les informations concernant ces obstacles. Leur travail en sera ensuite plus efficace.
La sécurité alimentaire signifie l’accès de tous aux aliments nécessaires pour mener
une vie saine.
• Faire en sorte que chaque ménage ait un accès matériel et économique à une
nourriture suffisamment saine et nutritive pour répondre aux besoins énergétiques
et nutritionnels de chaque membre du ménage.
Insister sur le fait que l’accès à une nourriture adéquate et nutritive, condition pour garantir
la sécurité alimentaire des ménages, ne signifie pas automatiquement une amélioration
de l’état nutritionnel de chaque membre du ménage. Il y a plusieurs raisons à cela:
• Une consommation globale adéquate au niveau des ménages ne garantit pas une
consommation adéquate pour les individus vulnérables à l’intérieur des ménages.
29
Le feuillet 2.11 est un résumé des facteurs qui influencent à la fois la sécurité alimentaire
des ménages et les divers déterminants de la sécurité nutritionnelle. Il illustre également
la relation mutuelle entre les deux conditions et souligne le rôle pivot que joue la sécurité
nutritionnelle dans les efforts que font les personnes pour gagner leur vie.
Il devient évident que la sécurité nutritionnelle est influencée par un ensemble complexe
de procédés qui s’opèrent au niveau de l’entité du ménage, à l’intérieur de celui-ci et
au niveau de chacun de ses membres. La sécurité alimentaire des ménages est une
condition préalable à la sécurité nutritionnelle.
Terminer cette unité en montrant que toutes les étapes nécessaires pour produire de la
nourriture, pour l’acheminer aux personnes et pour s’assurer qu’elle peut être réellement
utilisée de manière efficace par l’organisme doivent fonctionner d’une façon
harmonieuse si l’on veut obtenir un bon état nutritionnel dans la communauté. Un
rapport de cause à effet a lieu, où chaque étape de déplacement des aliments change
l’efficacité de l’étape qui suit.
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UNITÉ 2
SUPPORT
1
Glucides 1%
Fonctions (exemples) Minéraux 7%
Protéines 17%
Lipides 12%
Énergie activité physique.
Croissance nouveaux tissus, os, grossesse.
Régénération renouvellement tissulaire.
Entretien des fonctions de l’organisme température du corps, circulation sanguine,
défenses contre la maladie.
Glucides fournissent l’énergie nécessaire à l’activité physique, au maintien de la
et lipides température corporelle et à diverses fonctions internes. Ces deux nutriments
sont nécessaires en quantités plus importantes que les autres, l’eau mise
à part. Un gramme de lipide fournit deux fois plus d’énergie qu’un gramme
de glucide. Si l’apport énergétique est insuffisant par rapport aux besoins
de notre corps pour assumer toutes les activités, il ira chercher l’énergie
dans les réserves en graisse du corps – c’est ainsi que nous perdons du
poids. Si l’apport énergétique est supérieur aux besoins du corps, l’excédent
ira s’ajouter aux réserves lipidiques emmagasinées dans l’organisme – c’est
ainsi que nous prenons du poids.
Protéines entrent dans la constitution des tissus, de la peau, des os, des muscles,
du sang, des cheveux. Elles fournissent également de l’énergie.
Les vitamines
Vitamines B aident à l’assimilation correcte des autres nutriments.
Vitamine C particulièrement importante pour la cicatrisation des plaies et la formation
du sang.
Vitamine D nécessaire à la formation des os.
Vitamine A essentielle pour maintenir la peau en bonne santé, pour la vision et pour
protéger le corps contre les maladies.
Les minéraux interviennent dans de nombreux processus vitaux. Certains d’entre eux
ont en plus une fonction particulière dans l’organisme.
Fer entre dans la constitution du sang.
Iode essentiel pour prévenir le développement du goitre.
Calcium nécessaire pour maintenir les os et les dents en bonne santé.
Eau intervient dans presque tous les processus vitaux. Elle sert à éliminer les
déchets et à réguler la température du corps. C’est le nutriment le plus
important en terme de quantité. On peut survivre des semaines sans manger,
mais sans eau, on meurt en quelques jours.
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UNITÉ 2
SUPPORT
2
Voici une liste non exhaustive d’aliments riches en énergie (c’est-à-dire les glucides et
les lipides) et en protéines. Dans la deuxième colonne, écrivez le nom des aliments que
l’on trouve facilement dans votre région.
UNITÉ 2
SUPPORT
3
Voici une liste non exhaustive d’aliments riches en vitamines et en minéraux. Dans la
deuxième colonne, écrivez le nom des aliments qui sont disponibles localement.
Vitamines B Vitamines B
Légumes verts .........................................................
Arachides .........................................................
Pois, haricots .........................................................
Céréales (en particulier complètes) .........................................................
Viande, poisson .........................................................
Œufs .........................................................
Vitamine C Vitamine C
Fruits et légumes .........................................................
Foie .........................................................
Pomme de terre .........................................................
Vitamine A Vitamine A
Fruits et légumes de couleur .........................................................
(plus la couleur est foncée, plus .........................................................
le contenu en vitamine est élevé. .........................................................
Exemples: feuilles de couleur vert foncé, .........................................................
papaye, mangue, goyave, carotte, avocat). .........................................................
Beurre, margarine enrichie, œufs, lait .........................................................
Foie .........................................................
Fer Fer
Abats tels que le foie, les rognons .........................................................
Petits poissons consommés entiers .........................................................
Insectes .........................................................
Pois chiches .........................................................
Haricots secs .........................................................
Œufs .........................................................
Légumes à feuilles vert foncé .........................................................
Fruits secs .........................................................
Calcium Calcium
Lait, fromage .........................................................
Pois chiches, haricots secs, soja .........................................................
Légumes à feuilles vert moyen et foncé .........................................................
Petits poissons consommés entiers .........................................................
Insectes .........................................................
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UNITÉ 2
SUPPORT
4
5e année
Âge en mois
4e année
3e année
COURBE DU RAPPORT POIDS/ÂGE
2e année
1re année
Kilogrammes
Poids
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UNITÉ 2
SUPPORT
5
MESURER LA MALNUTRITION
Le premier signe apparent de malnutrition chez un jeune enfant est généralement une
baisse du rythme de la croissance. Les indicateurs les plus courants utilisés pour le
détecter sont:
1. Rapport poids/âge
C’est une méthode standard, utilisée dans la plupart des centres de soins pour enfants,
pour suivre la croissance. Un poids trop faible indique un régime alimentaire inadapté
(temporaire ou habituel). Il peut aussi refléter une maladie récente, telle que la
diarrhée ou la rougeole.
2. Rapport taille/âge
L’alimentation a un effet moins immédiat sur la taille. Une petite taille par rapport à
l’âge indique donc que le régime alimentaire habituel n’est pas adéquat.
3. Rapport poids/taille
Un rapport poids/taille qui est faible indique une baisse récente de l’apport
alimentaire, la sévérité étant révélée par le degré de perte de poids ou
d’amaigrissement. Ce rapport est très utile quand on ne connaît pas l’âge d’un
enfant.
5. Sondage sur les aliments consommés durant les dernières vingt-quatre heures.
On peut démontrer qu’un régime alimentaire est inadéquat en examinant ce que les
personnes mangent. La méthode la plus simple consiste en un sondage sur les
aliments consommés sur une période de vingt-quatre heures. L’agent de terrain
demande aux personnes de décrire ce qu’elles ont mangé durant les dernières vingt-
quatre heures. Au lieu de débuter avec le repas du matin, commencer plutôt par le
dernier repas et remonter ainsi dans le temps pour avoir tous les repas pris dans la
journée. Il vaut mieux interroger les personnes quand elles sont seules pour qu’elles
ne soient pas tentées d’en rajouter à cause de la présence d’autres personnes. Cette
méthode permet d’estimer grossièrement les quantités d’aliments qui ont été
absorbées.
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UNITÉ 2
SUPPORT
6
Le poids:
• Vérifier que les balances sont bien remises à zéro avant l’utilisation.
• Noter immédiatement le poids et vérifier. Il faut utiliser une courbe poids/âge pour
chaque enfant.
• Durant la pesée, poser des questions pour savoir s’il n’y a pas de facteurs dont il
faudrait tenir compte pour interpréter un poids: une diarrhée récente chronique par
exemple.
• Faire la pesée, pour une même personne, toujours au même moment de la journée.
0 12.5 13.5
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UNITÉ 2
SUPPORT
7
Utiliser ce tableau pour noter si les valeurs nutritives des aliments locaux sont bonnes
(+), moyennes(0) ou faibles (-).
major groups
Types local foods
Aliments locaux Energie
energy Protéines
protein Fer
iron Vitamine
vitamin AA
Cereals
Céréales
Racines et
tubercules
oilseeds and
pulses
Oléagineux et
légumineuses
Huiles et
graisses
vegetables
Légumes
fruits
Fruits
food from
animals
Produits
d’origine
animale
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UNITÉ 2
SUPPORT
8
• culture • préparation
UNITÉ 2
SUPPORT
9
Utiliser la troisième colonne pour écrire les obstacles les plus importants rencontrés
dans votre système d’approvisionnement local.
· Aucun crédit
Culture · Trop de pluies
· Destruction des cultures par les nuisibles
· Pas de personne disponible pour assurer le sarclage
· Revenus insuffisants
· Nourriture achetée cher en petites quantités
· Profits trop importants des petits détaillants
Vente et achat · Argent dépensé en bières et non en nourriture
· Mauvaise influence de la publicité
· Argent gaspillé en achats d’aliments de faible valeur
nutritionnelle
UNITÉ 2
SUPPORT
10
SÉCURITÉ ALIMENTAIRE
Consommation et utilisation
d’aliments adéquats en
APTITUDE AU TRAVAIL
quantité et en qualité par
chaque individu
• Ration d’aide alimentaire • Termes du commerce • Accès aux intrants agricoles QUANTITÉ ET DIVERSITÉ
UNITÉ 2
• Accès à suffisamment de
terre, d’outils, de main-
Note: Les facteurs qui s’appliquent aux phases de réhabilitation sont en ombrés. d’œuvre, capacité de traction – ZONE CULTIVÉE
en temps utile
Adapté de WILLIAMS, C., Agriculture, food and nutrition in post-emergency and
rehabilitation – Issues, needs and interventions. Février 1994 (rapport non publié).
• Contrôle de l’impact de l’aide
alimentaire ou du système
nourriture contre travail
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UNITÉ 2
SUPPORT
12
LA CHAÎNE ALIMENTAIRE
Production agricole
Stockage
Vente en gros
Vente au détail
Consommation individuelle
État nutritionnel
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43
ANNEXE DE L’UNITÉ 2
Aliments, nutriments Annexe
UNITÉ 2
et régimes alimentaires
Vous trouverez dans cette annexe des informations sur les différents aliments, leur
contenu en nutriments et leur rôle physiologique dans l’organisme, ainsi que les besoins
nutritionnels et les facteurs qui les affectent.
Les aliments, comme les produits de l’agriculture, peuvent être classés et regroupés de
différentes façons. Les agronomes distinguent les cultures de plein champ, les plantations,
les cultures de rente, les plantes horticoles, le fourrage et les pâturages.
44
Source: King et Burgess. Nutrition for developing countries. Oxford University Press, Oxford 1993.
Manger est une activité naturelle et essentielle. La nutrition est la science qui explique
le rôle des aliments et des nutriments dans le corps humain.
Les facteurs alimentaires essentiels peuvent être classés selon leur nature chimique, c’est-
à-dire: les glucides (ou hydrates de carbone), les protéines, les lipides, les vitamines et les
minéraux. On ajoute parfois à cette liste les fibres alimentaires et l’eau. Vous trouverez ci-
après une classification simple des constituants alimentaires. Les vitamines et les minéraux
peuvent aussi être désignés comme des micronutriments. Un régime alimentaire sain
offre l’ensemble des nutriments indispensables en quantités appropriées. Les besoins de
chaque individu varient selon la taille, l’âge, le sexe, l’état physiologique et le mode de vie.
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45
Les fibres ne sont pas décomposées par les enzymes digestives comme le sont les
autres nutriments. La plupart reste dans le tube digestif pour faciliter la digestion et le
processus d’évacuation des selles. Les fibres solubles fermentent dans le gros intestin
et produisent des acides gras et autres substances que l’organisme assimile et transforme
en énergie.
Les féculents
Les glucides fournissent l’essentiel de l’énergie nécessaire à l’organisme. L’énergie
dégagée par oxydation complète est de 4 kilocalories (kcal) par gramme.
Les aliments riches en amidon tels que les céréales, les racines et les tubercules sont les
principales sources d’énergie et contiennent également d’autres nutriments, ainsi qu’une
bonne quantité de protéines, en particulier dans le cas des céréales. Les légumineuses
et les oléagineux sont également de bonnes sources d’énergie dans l’alimentation, grâce
aux glucides et aux lipides qu’ils contiennent. Quand l’aliment de base est disponible
en quantité suffisante pour répondre aux besoins énergétiques des personnes, il y a des
chances pour que leurs besoins en protéines soient également satisfaits.
A L I M E N T S , N U T R I M E N T S E T R É G I M E S A L I M E N T A I R E S ( A n n e x e d e l ’un i t é 2 )
46
Huiles et graisses
Annexe Les huiles et les graisses sont des formes concentrées d’énergie. L’énergie dégagée par
l’oxydation complète des acides gras est d’environ 9 kcal par gramme, en comparaison
UNITÉ 2
avec les 4 kcal par gramme des glucides et des protéines. L’énergie est stockée dans
l’organisme pour un usage ultérieur sous la forme de graisses. Certaines plantes, en
plus de stocker l’énergie sous forme de glucides, conservent aussi de l’huile dans leurs
noix, leurs graines, leurs germes et leurs fruits. En Afrique, l’essentiel du contenu
lipidique de l’alimentation traditionnelle provient des plantes oléifères telles que l’huile
de palme, l’huile d’arachide, l’huile de coco et l’huile de sésame.
Si l’activité physique est peu importante (travail peu laborieux), les glucides fournissent
généralement l’énergie suffisante. Toutefois, durant les longues périodes de dépense
énergétique, l’organisme sera amené à rechercher l’énergie dans les lipides si l’apport
en glucides est insuffisant. Il est également nécessaire de consommer une certaine
quantité de lipides pour assurer une densité énergétique adéquate. Il importe notamment
d’ajouter des petites quantités d’huile aux aliments de sevrage et à l’alimentation des
jeunes enfants pour augmenter la densité énergétique des aliments solides que sont les
farines de céréales, les racines et les tubercules.
Il existe d’autres raisons pour inclure des lipides dans un régime alimentaire équilibré.
Les matières grasses alimentaires transportent les acides gras essentiels et les vitamines
liposolubles A, D, E et K.
47
1
Vitamines contenues et/ou solubles dans les huiles, les graisses et les matières grasses.
2
Vitamines solubles dans l’eau, par opposition aux vitamines liposolubles.
A L I M E N T S , N U T R I M E N T S E T R É G I M E S A L I M E N T A I R E S ( A n n e x e d e l ’un i t é 2 )
48
La vitamine D
Elle est nécessaire à l’assimilation du calcium et du phosphore. Elle aide à contrôler
l’assimilation du calcium par l’intestin et à réguler le taux de calcium dans le sang et les
os. Une carence en vitamine D entraîne une déformation des os, appelée rachitisme
chez les enfants et ostéomalacie chez les adultes. On trouve la vitamine D dans le lait
entier, la crème, le beurre et le fromage. Il y en a un peu dans la chair des poissons gras
et dans les œufs. Par l’action du soleil sur leur peau, la plupart des enfants fabriquent
suffisamment de vitamine D pour répondre à leurs besoins.
Les meilleures sources alimentaires de vitamine E sont les huiles végétales, les noix, la
viande, les légumes verts, le germe de blé et le jaune d’œuf.
On trouve de la vitamine K dans les légumes verts, le jaune d’œuf, les huiles végétales,
le fromage et le foie. Cette vitamine intervient dans le processus de coagulation sanguine
en cas de blessures.
49
La vitamine B12 ne se trouve que dans les aliments d’origine animale tels que la viande,
le poisson et les produits laitiers.
On distingue deux types de fer dans l’alimentation: le fer héminique et le fer non
héminique. Le fer héminique est présent dans le sang et la viande d’origine animale,
les oiseaux et le poisson. Bien qu’il soit relativement bien absorbé par l’organisme,
seulement 15 à 35 pour cent de tout le fer puisé dans l’alimentation passe à travers la
paroi du tube digestif.
Le fer issu des végétaux, des œufs et du lait s’appelle le fer non héminique. Le nourrisson
est capable d’absorber 50 pour cent du fer du lait maternel.
Les autres composants d’un repas peuvent entraver l’absorption du fer non héminique.
L’assimilation du fer non héminique augmente si on associe des aliments riches en
vitamine C, en particulier des fruits, qui contiennent également de l’acide citrique.
L’absorption conjointe de fer héminique (aliments d’origine animale comme le foie, le
poulet ou le poisson) et non héminique dans un même repas favorise également cette
assimilation. Des boissons telles que le café et le thé contiennent des tanins qui peuvent
réduire l’assimilation du fer si elles sont prises au cours des repas.
Une carence en fer, aboutissant à l’anémie, peut être aggravée par des facteurs qui
provoquent une diminution des globules rouges. Les ankylostomes, la bilharziose et
autres parasites sont des infestations qui favorisent les hémorragies sanguines et le
développement ultérieur de l’anémie nutritionnelle.
50
Nourrisson et sevrage
Le lait maternel fournit tous les nutriments dont un nourrisson a besoin. Si la mère a
une alimentation correcte, ces nutriments seront présents dans son lait exactement dans
les bonnes proportions. Les nutriments présents dans le lait maternel sont plus facilement
digérés et assimilés et sont mieux utilisés par l’organisme du bébé que ceux présents
dans les préparations artificielles pour bébé (les biberons). Le lait maternel contient
également des organismes vivants anti-infectieux qui protègent le bébé contre les
infections. Les avantages de l’allaitement sont nombreux: il retarde l’arrivée d’une
nouvelle grossesse, il coûte moins cher que l’allaitement artificiel et il renforce le lien
entre la mère et son bébé.
Tant que le régime alimentaire de la mère est bon, l’allaitement maternel durant les quatre
premiers mois de vie permettra à son bébé de se développer et de grandir de façon régulière.
Si l’on introduit trop tôt des aliments solides, le bébé risque de diminuer sa consommation
de lait maternel. Le processus progressif de sevrage que l’on recommande est de passer
de l’allaitement exclusif (complète dépendance vis-à-vis du lait maternel) à un allaitement
partiel en plus des aliments de sevrage, puis à l’allaitement occasionnel, quand l’enfant
est capable de manger la nourriture familiale et qu’il arrêtera alors l’allaitement.
Des repas fréquents et une densité nutritive élevée dans le régime alimentaire du
nourrisson contribueront à lui assurer un sevrage sain et réussi. Pour apporter à l’enfant
des repas plus réguliers ou des aliments de sevrage plus denses, il est nécessaire de lui
consacrer plus de temps et d’attention.
51
Les enfants arrivant à l’école affamés ne pourront pas se concentrer sur leurs leçons et
leur scolarité en souffrira. Un apport énergétique insuffisant conduit à l’inactivité et à Annexe
une attention réduite; un état de dénutrition chronique empêchera un enfant de réaliser
UNITÉ 2
complètement son potentiel mental et physique.
La sécurité alimentaire est définie comme étant «l’accès de tous et à tout moment aux
aliments nécessaires pour mener une vie saine». Pour atteindre cet objectif, trois
conditions doivent être remplies:
La sécurité alimentaire est l’une des conditions importantes à assurer pour qu’un individu
ait un état nutritionnel satisfaisant et se maintienne en bonne santé.
Le concept de nourriture adéquate est important pour la sécurité alimentaire des ménages.
En clair, cela signifie que ce qui est adéquat pour un membre du ménage ne l’est pas
pour un autre. Les besoins en nutriments varient selon les personnes et dépendent de
plusieurs facteurs comprenant l’âge, le sexe, le niveau d’activité et l’état physiologique.
La sécurité alimentaire des ménages repose sur des revenus et des avoirs adéquats, y
compris les biens tels que les terres et autres ressources productives. La sécurité
A L I M E N T S , N U T R I M E N T S E T R É G I M E S A L I M E N T A I R E S ( A n n e x e d e l ’un i t é 2 )
52
La sécurité alimentaire des ménages peut se traduire par un état nutritionnel satisfaisant
si les membres du ménage ont une sécurité nutritionnelle, une condition qui associe:
Les stratégies pour une diversification des aliments aux niveaux de la communauté et
des ménages incluent une gamme d’activités basées sur l’alimentation. Ces activités
comprennent:
53
La deuxième est que la productivité future soit protégée. La durabilité exige que les
aliments soient obtenus d’une manière qui n’entraîne pas une perte de la capacité
productive des ménages.
La troisième est que les personnes ne doivent compter que sur elles-mêmes (se suffisent
à elles-mêmes), c’est-à-dire sur leurs propres efforts et leurs ressources, les échanges
ou les procédés commerciaux pour se procurer de la nourriture plutôt qu’être tributaires
de la charité, des aides, des associations philanthropiques ou du bénévolat. Une aide
sociale directe ou des actions génératrices de revenus ciblées, à l’égard de ceux qui
sont les plus pauvres dans la société, peuvent être envisagées.
La quatrième, enfin, est que les efforts des ménages pour assurer la sécurité alimentaire
sous-entendent l’accès à d’autres besoins fondamentaux considérés comme importants
par les ménages comme l’éducation, la santé, l’eau potable et le logement.
Compte tenu des variations régionales et locales, les ménages qui sont les plus susceptibles
d’être vulnérables face à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition sont les suivants:
54
Parmi tous ces ménages, ceux ayant des enfants de moins de cinq ans et des femmes en
Annexe âge de procréer sont les plus vulnérables. Le risque est augmenté quand l’accès aux
services de santé n’est pas adéquat.
UNITÉ 2
Prix des aliments • Ménages pauvres qui doivent acheter toute leur nourriture
(hausse importante
et soudaine des prix)
55
En plus de l’impact direct sur l’agriculture, les conséquences indirectes sérieuses sont
la disparition des structures traditionnelles familiales de prise en charge, la perte d’une
main-d’œuvre formée et la baisse des revenus familiaux. Le nombre d’orphelins est en
hausse constante.
L’impact du VIH/SIDA est sans doute plus grave sur les groupes déjà vulnérables, tels
que les personnes souffrant de malnutrition et en insécurité alimentaire. Les programmes
les plus performants sont ceux qui permettent aux personnes de faire face à la perte de
travail. Il faut faire l’effort d’intégrer tous les aspects de réduction de la pauvreté, le
travail domestique et agricole, les besoins des orphelins et autres jeunes gens en matière
d’éducation, la sécurité alimentaire et la nutrition, et les sources de revenus.
3
VIH/SIDA est l’abréviation pour virus de l’immunodéficience humaine/syndrome d’immunodéficience acquise.
GESTION D E S P R O G R A M M E S D E T E R R A I N : A L I M E N T A T I O N , N U T R I T I O N E T D É V E L O P P E M E N T
57
UNITÉ 3
S’informer sur la communauté UNITÉ 3
Orientation
Cette unité a pour but d’apporter à l’agent de terrain les compétences de base qui lui
seront nécessaires pour obtenir des informations de la communauté. Entretiens approfondis
et groupes de discussion sur des thèmes précis sont des techniques de communication
nécessaires pour connaître l’opinion des personnes sur les problèmes de nutrition et les
différentes solutions qu’ils proposent.
Toutefois, les agents de terrain ont souvent peu de temps, aucune aide et rarement les
compétences qui leur permettent de mener à bien des entretiens approfondis et des
discussions en groupe. Cette partie du programme est donc centrée sur une série de
techniques d’entretien sélectionnées qui forment la base de ce qu’il faut savoir pour obtenir
des informations de la communauté. De telles compétences permettent d’éviter qu’un
agent de terrain ait à imaginer par lui-même ce que sont les causes d’un problème et quels
devraient être les programmes d’intervention appropriés, sans avoir préalablement consulté
les populations concernées.
De façon à renforcer l’efficacité des techniques d’entretien telles qu’elles sont enseignées
dans cette unité, on trouvera également des explications sur d’autres sources d’informations,
qui pourraient, sinon, être mises de côté. Avoir recours à ces informations présente
l’avantage de comprendre pleinement les situations communautaires.
Par ailleurs, on trouvera dans cette unité des indications sur la manière de communiquer
des idées à des groupes de personnes. L’objectif n’est pas de faire de l’agent de terrain un
professeur mais simplement de lui inculquer quelques notions de base sur la manière de
se comporter face à un auditoire.
S’INFORMER SUR LA COMMUNAUTÉ
58
OBJECTIFS
A l’issue de cette unité, les participants seront capables de:
UNITÉ 3
• Faire la liste des différentes sources d’informations et reconnaître leurs limites.
• Faire en sorte que les membres de la communauté et les agents de terrain puissent
apprendre ensemble sur la communauté.
OUTILS NÉCESSAIRES
Supports de cours 3.1 à 3.7 à distribuer.
Cartes pour les jeux de rôle 1 et 2 (supports de cours 3.8 et 3.9) à donner aux participants
choisis comme «acteurs» dès le commencement de l’unité.
Temps suggéré pour le cours: 2 heures 30 minutes.
PRINCIPAUX POINTS
3. Pour réussir à faire passer ses idées à un auditoire, il faut savoir écouter attentivement,
connaître son public, et savoir exactement ce que l’on veut dire. En tant que
personnes-ressources, il est nécessaire de prendre le temps d’écouter les opinions
et les attentes du public concerné.
GESTION D E S P R O G R A M M E S D E T E R R A I N : A L I M E N T A T I O N , N U T R I T I O N E T D É V E L O P P E M E N T
59
1. Utiliser les descriptions faites par les habitants de la communauté sur la santé
personnelle et familiale: leurs opinions sur les services, l’état sanitaire, les
approvisionnements alimentaires adéquats, le voisinage et autres aspects de l’existence.
Les données de référence décrivent la situation telle qu’elle est avant la mise en
œuvre d’un programme de nutrition. Il est nécessaire d’avoir ces informations
de façon à ce que les changements qui s’opèrent, conséquences du programme,
puissent être mesurés. Ces données servent également à identifier un problème
ou à mesurer l’ampleur d’un problème connu nécessitant une intervention.
Si les données de référence doivent être utilisées par les habitants de la communauté,
l’agent de terrain doit alors faire son possible pour les impliquer avant de commencer
la moindre collecte de données. Il est nécessaire qu’ils décident conjointement des
informations qui doivent être connues.
S’INFORMER SUR LA COMMUNAUTÉ
60
Ce travail de collaboration signifie que l’agent de terrain aidera les habitants à trouver
de nouvelles informations et à comparer celles-ci avec ce qu’ils savent déjà. Il les
encouragera également à réfléchir aux solutions possibles et à leur mise en œuvre pour
UNITÉ 3
résoudre les problèmes existants.
Ces différentes sources ne fournissent pas les mêmes informations. Elles peuvent
apporter des détails complémentaires à un même problème, une même situation ou un
comportement. Vous comprendrez mieux la situation des personnes si, pour un même
problème, vous obtenez des descriptions et des avis de sources différentes. Il n’est pas
conseillé de n’avoir qu’une seule source de renseignements.
Documents écrits:
Montrer que les informations tirées de documents écrits sont utiles mais
présentent également des inconvénients. Utiliser un tableau pour écrire les
réponses des participants.
61
Les rapports du gouvernement et des agences locales, les travaux de recherche, les
renseignements divulgués par les services de vulgarisation, les études – et même les
journaux – peuvent fournir de précieuses informations. Toutefois, comme vous pouvez
le constater, le recours aux documents peut présenter plusieurs inconvénients. Par
conséquent, faites une recherche rapide des documents disponibles, étudiez-les, et
n’utilisez que ceux qui sont utiles.
• Les leaders locaux ont en général une grande influence sur les différents
groupes de la communauté. En passant par eux pour obtenir des
informations vous montrez que vous les respectez.
S’INFORMER SUR LA COMMUNAUTÉ
62
• Dans la plupart des cas, les leaders locaux défendent les intérêts de la
communauté.
Lors de vos entretiens avec les leaders locaux, vous pouvez aussi découvrir
Q qu’il y a des inconvénients. Pouvez-vous en citer quelques-uns?
• Ils peuvent penser que la nutrition et l’alimentation ne sont pas des sujets
importants.
• Ils peuvent être réticents à vous communiquer des données exactes et franches
par crainte que cela ne reflète leur propre performance en tant que leader.
• Ils peuvent ne pas coopérer parce qu’ils ne voient pas trop l’intérêt que
cela peut avoir pour eux-mêmes ou pour leur communauté.
• Il arrive que les intérêts des leaders locaux ne soient pas les mêmes que
ceux des habitants de la communauté.
Vous devez essayer de travailler avec les leaders locaux plutôt que contre eux. La
réussite des programmes de nutrition dépend de la bonne collaboration entre l’agent de
terrain et la communauté, et du soutien des leaders locaux.
Montrer que les renseignements apportés par ces associations locales sont
importantes.
GESTION D E S P R O G R A M M E S D E T E R R A I N : A L I M E N T A T I O N , N U T R I T I O N E T D É V E L O P P E M E N T
63
Les associations de bénévoles ont plusieurs objectifs. Certaines sont centrées sur des
groupes particuliers comme les associations de femmes ou d’enfants. D’autres
s’occupent des personnes qui sont en situation d’urgence. C’est le cas des organismes de
UNITÉ 3
secours qui veillent sur les besoins immédiats des victimes d’une catastrophe. Les plus
importantes complètent les activités de développement du gouvernement en travaillant
avec les communautés pour améliorer les conditions de vie, la santé par exemple.
Quels que soient leurs buts, les associations locales de développement et les groupes de
bénévoles sont également capables d’apporter un soutien bénéfique à l’agent de terrain qui
travaille pour la communauté. Il est important de créer des liens avec ce genre d’associations
et de groupes avant de mettre en place des programmes avec la communauté. Les employés
sont généralement au courant de ce qui se passe au niveau des activités communautaires.
Ils peuvent être une aide précieuse en coordonnant les informations du réseau communautaire.
Des informations orales rapportées par les autres agents de terrain et par les associations
bénévoles locales peuvent vous renseigner sur la réussite des autres programmes en
cours dans la communauté. Une fois que vous savez qui sont les personnes qui travaillent
sur les problèmes de sécurité alimentaire, demandez-leur de rester en contact avec
vous pour qu’ils vous tiennent informé.
Montrer qu’il n’est pas toujours facile d’obtenir des informations de ces
associations. Utiliser un tableau pour écrire les réponses des participants.
Quels sont les problèmes que vous pouvez rencontrer lors de la collecte
Q d’informations provenant de ces associations?
• Ces associations peuvent, elles aussi, ne pas avoir les informations sous la
forme souhaitée.
• Elles peuvent imaginer que vous désirez récolter ces informations à des
fins d’études et non pas pour aider la communauté.
64
Vous devez travailler en étroite collaboration avec les associations locales. De bonnes
relations avec ces associations amélioreront la vision que vous aurez de la situation
locale pour tout nouveau programme, et favorisera l’acceptation et le soutien de la
UNITÉ 3
communauté par rapport à celui-ci.
Travailler avec des institutions locales permet également de renforcer votre capacité à
apporter du changement, en créant un lien entre votre travail et celui de ceux qui essaient
d’améliorer la qualité de vie dans la communauté.
Montrer que le contact direct avec les personnes est très important pour
obtenir de bonnes informations. L’agent de terrain obtiendra souvent des
personnes elles-mêmes des informations pragmatiques et utiles. Toutefois,
obtenir des informations par ce biais-là n’est pas toujours la solution la plus
facile. Utiliser un tableau pour écrire les réponses.
Quelles sont les difficultés que l’on peut rencontrer en demandant des
Q
informations directement aux gens?
• Elles peuvent trouver que vos questions sont trop personnelles pour
quelqu’un qu’elles ne connaissent pas.
Montrer que les agents de terrain sont parfois peu enthousiastes à consacrer
du temps pour recueillir des informations. Utiliser un tableau pour écrire les
réponses.
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65
Q Quels sont les arguments avancés par les agents de terrain pour ne pas
collecter les informations?
UNITÉ 3
Laisser d’abord les participants réagir spontanément, puis intervenir:
• Ils pensent qu’il vaut mieux commencer un programme plutôt que perdre
son temps à collecter des informations.
• Ils pensent qu’ils savent déjà ce qu’il y a à faire sans qu’il soit nécessaire
de vérifier les faits.
• Ils pensent que le fait de collecter des informations les entraînera dans un
tas de calculs compliqués et de paperasserie.
• Ils peuvent ne pas être habitués aux approches participatives (comme aider
les gens à mieux se connaître, prendre des notes sur leurs expériences et
prendre des décisions pour améliorer leur situation).
Connaître la communauté n’est pas toujours facile. Il y a parfois une réticence des gens
à répondre aux questions concernant leurs habitudes alimentaires, leurs revenus, etc.
Vous parviendrez à mieux connaître la communauté si vous montrez votre intérêt pour
les idées locales et si vous vous adressez aux personnes avec tact.
Montrer que les informations obtenues par les agents de terrain lors des
entretiens doivent être utilisables et enregistrées.
• Faire une liste des points qui sont souvent mentionnés par les gens lors
des entretiens.
66
Quand vous rassemblez ces informations, souvenez-vous que vous mettez ces personnes
dans l’embarras. Montrez-leur que vous êtes ouvert à toutes leurs idées. Sans cela, ils
ne voudront plus coopérer avec vous, non seulement au moment de l’entretien mais
UNITÉ 3
aussi plus tard. Cela porterait préjudice à votre travail dans la communauté.
Montrer la différence qui existe entre les entretiens individuels et les entretiens
de groupe. Ces derniers sont également appelés Groupes de discussion.
• L’agent de terrain fera en sorte que ce ne soit pas toujours la ou les mêmes
personnes qui interviennent et demandera l’avis de ceux qui ne parlent
pas, en expliquant au groupe qu’il est nécessaire d’entendre l’avis de tous.
• Une personne, qui aura vu avec l’agent de terrain les sujets qui seront
débattus avec le groupe, sera chargée d’enregistrer la discussion ou de
prendre des notes détaillées sur les points qui seront soulevés.
GESTION D E S P R O G R A M M E S D E T E R R A I N : A L I M E N T A T I O N , N U T R I T I O N E T D É V E L O P P E M E N T
67
Montrer que, selon la méthode utilisée pour aborder les gens, leur attitude à
votre égard peut varier. Utiliser un tableau pour écrire les réponses.
Q Quelle attitude avoir face à des personnes que vous voulez interroger?
Être humble: demander leur aide aux personnes et ne pas prétendre savoir
ce qu’on ne sait pas.
Être conscient des besoins des autres: leur montrer comment les programmes
de nutrition qui réussissent sont un atout pour eux.
Être flexible: quand le moyen choisi pour obtenir des informations se révèle
infructueux, essayer d’autres possibilités.
S’INFORMER SUR LA COMMUNAUTÉ
68
Préparation
1. Le jour précédant l’exercice, choisir deux participants qui montrent un entrain
particulier lors des discussions en classe.
2. Décider avec eux du rôle qu’ils vont jouer. Leur donner à chacun une copie des
cartes des jeux de rôle 1 et 2 avec les dialogues correspondants. Vous verrez que
l’un des personnages est indiqué en gras sur une carte et que l’autre personnage
l’est sur l’autre. Donner la carte correspondante à chacun des acteurs.
3. Expliquer à la classe que ces deux participants vont jouer le dialogue comme cela
se passerait en réalité. Ils peuvent utiliser des accessoires – tableaux à punaises,
panier – s’ils le désirent. Ils sont libres de jouer leur rôle comme ils le souhaitent
tant que cela ne nuit pas à l’exercice.
4. Leur expliquer qu’ils feront d’abord une lecture rapide du «mauvais entretien». Ils
le liront à nouveau, en s’arrêtant chaque fois qu’ils auront un passage souligné.
Quand chaque partie du mauvais entretien aura été vue, les deux participants
passeront à la lecture du «bon entretien».
6. Leur expliquer qu’ils entendront d’abord le «mauvais entretien» d’une traite. Puis,
ils l’entendront par petits morceaux selon le découpage défini sur le document.
Après chaque partie, le groupe devra discuter des erreurs faites par l’agent de terrain.
Les participants noteront ces remarques dans la colonne vierge du feuillet intitulé
«commentaires».
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69
Mme Oni:
Je veux bien vous aider mais,
comme vous le voyez, je suis assez
occupée. Je dois aller au marché.
Mme Mulenga:
Ah ! je suis désolée mais j’ai
absolument besoin de ces Mme Mulenga n’a pas cherché à
informations aujourd’hui et je ne proposer une heure qui conviendrait
peux pas revenir plus tard. mieux à Mme Oni.
Mme Oni:
Qu’est-ce que je peux vous dire ? Je
ne suis qu’une pauvre personne.
Mme Mulenga:
Vous nourrissez vos enfants
essentiellement avec de la bouillie La question est posée de telle manière
de maïs, sans rien d’autre, n’est-ce que Mme Oni ne peut que répondre
pas ? dans le sens de Mme Mulenga
Mme Oni:
Eh bien, je fais de mon mieux, mais
à cette époque de l’année, il n’y a Mme Mulenga ne montre aucun intérêt
pas grand-chose d’autre par ici. pour les problèmes de Mme Oni.
S’INFORMER SUR LA COMMUNAUTÉ
70
Mme Mulenga:
Je n’ai pas beaucoup de temps.
Pourriez-vous me citer des aliments
que vous mangez qui sont riches en
protéines?
Un «bon entretien»:
Mme Mulenga: Bonjour, madame Oni, je me présente, je suis madame Mulenga. Je
travaille pour le Ministère de l’agriculture, au service de l’économie
familiale. Je me demande si vous pouvez m’aider. Je cherche à savoir
ce que les mamans du village donnent à manger à leurs jeunes
enfants. Est-ce que vous pourriez m’aider?
Mme Oni: Je veux bien vous aider mais, comme vous le voyez, je suis assez
occupée. Je dois aller au marché.
Mme Mulenga: Oui, c’est vrai, vous devez être très occupée avec tous vos
charmants enfants à élever. Je serais volontiers revenue plus tard, à
un moment plus approprié mais, malheureusement, il me faut ces
informations aujourd’hui. Cela ne durera pas longtemps.
Mme Oni: Qu’est-ce que je peux vous dire? Je ne suis qu’une pauvre personne.
Mme Mulenga: Bien sûr, mais votre avis est important. Est-ce que je peux
commencer par vous demander ce que vous donnez comme aliment
principal à vos enfants ?
Mme Oni: Eh bien, je fais de mon mieux, mais à cette époque de l’année, il n’y
a pas grand-chose d’autre par ici.
GESTION D E S P R O G R A M M E S D E T E R R A I N : A L I M E N T A T I O N , N U T R I T I O N E T D É V E L O P P E M E N T
71
Mme Mulenga: C’est vrai que c’est un problème. J’ai moi aussi deux enfants. Pouvez-
vous me dire s’il y a d’autres aliments que vous donnez régulièrement
à vos jeunes enfants?
UNITÉ 3
Mme Mulenga: Je vous remercie. Ces renseignements sont très utiles. Je vous en
suis très reconnaissante. Oh, une dernière question. Pouvez-vous
me dire ce que fait votre mari?
Mme Mulenga: Parfait. Merci encore, madame Oni. Je vous laisse maintenant. Au
revoir.
Vous essayez de vous informer sur la communauté. En même temps, les membres de
la communauté veulent comprendre comment vous voulez améliorer leur situation.
Vous devez être capable d’expliquer vos idées et les connaissances techniques que
vous utilisez. Pour cela, il est important de connaître les techniques pédagogiques
courantes.
L’éducation passe par un échange à deux voies. L’éducateur doit à la fois fournir et
recevoir les informations. Ceux à qui l’on enseigne doivent communiquer leurs
perceptions et leurs idées à l’éducateur pour que les points soient bien compris, et cela
sans aucun doute.
Peu importe ce que vous savez, si vous n’êtes pas capable de vous expliquer, vous
donnerez l’impression de ne rien savoir. Plus vous développerez vos talents de
communication avec les gens, plus grande sera la valeur de votre travail. Parler aux
gens est au centre des activités d’un agent sur le terrain. Il est toujours payant d’essayer
d’améliorer ses compétences en communication.
Montrer que les auditeurs et le public ont des besoins autres que l’information
que vous, en tant qu’agent de terrain, souhaitez communiquer. Commencer
une discussion sur les principaux points, en utilisant les questions ci-après.
Utiliser un tableau pour écrire les réponses des participants.
S’INFORMER SUR LA COMMUNAUTÉ
72
Comment s’y prendre pour comprendre ce qui est important pour les
Q personnes que vous interrogez?
UNITÉ 3
Laisser d’abord les agents de terrain réagir spontanément, puis intervenir:
• Ecouter ce que vous disent les gens, et être sûr que vous les avez bien
compris. Éclaircir les points qui ne vous semblent pas clairs.
Que devez-vous savoir sur les personnes pour bien communiquer avec
Q elles?
• Savoir ce qu’ils pensent du travail sur le terrain, si cela est utile ou non
pour eux.
• Savoir ce qu’ils savent du sujet dont vous voulez discuter avec eux.
GESTION D E S P R O G R A M M E S D E T E R R A I N : A L I M E N T A T I O N , N U T R I T I O N E T D É V E L O P P E M E N T
73
Connaître ces détails a pour but de faciliter l’action de formation que l’agent de terrain
pourrait être amené à entreprendre. S’il y a des points que les agents de terrain considèrent
comme importants, et que la communauté ignore, il faudra combler cette lacune.
Quand les habitants d’une communauté prennent conscience d’un problème, ils réalisent
alors son importance et veulent souvent faire quelque chose pour y remédier. Mais cela
n’arrive pas systématiquement. Un moyen d’aboutir à ce résultat est de parler aux gens
d’une manière qui prend en compte leur connaissance et leur place dans la communauté.
• Dresser les grandes lignes de ce dont vous allez parler avant de commencer.
• Parler en termes pratiques, utiliser des exemples dans lesquels les personnes
se retrouvent.
74
Se souvenir de tous ces points, en même temps que vous parlez, vous demandera un
peu de pratique.
UNITÉ 3
Distribuer le feuillet 3.6 pour résumer ce point. Montrer que travailler avec
S des adultes nécessite une technique qui prend en compte leur place dans la
communauté et leur savoir. Utiliser un tableau pour écrire les réponses des
participants.
• Tenir compte des différents centres d’intérêts des personnes, décrire les
problèmes selon différents points de vue et donner de nombreux exemples.
• Féliciter les gens pour leurs idées même quand vous n’êtes pas d’accord
et leur montrer que, vous aussi, vous apprenez.
• Faire participer les gens le plus possible, en utilisant leur expérience sur
les questions locales.
Accepter le fait qu’il faudra peut-être revoir votre projet. Votre public a des compétences
et un savoir; les gens peuvent vous apporter des informations et se renseigner
mutuellement. Vous devez prendre le temps d’intégrer leurs idées dans les débats que
vous menez. Il n’est pas impératif que tous les points à aborder soient traités en une
seule réunion. Il est préférable d’inclure les idées de la communauté dans votre
programme et que vous organisiez une autre réunion.
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UNITÉ 3
SUPPORT
1
DONNÉES DE RÉFÉRENCE
Elles décrivent la situation telle qu’elle est avant qu’un programme de nutrition ne soit
mis en œuvre. Ces informations sont nécessaires pour que les changements qui
s’opèrent, en tant que conséquences du programme, puissent être mesurés. Ces données
peuvent également servir à identifier un problème ou à mesurer l’ampleur d’un
problème connu nécessitant une intervention.
Sources d’information
1. Les documents écrits (études démographiques, études nutritionnelles, agricoles,
statistiques sur la santé, études sur les revenus et les dépenses).
UNITÉ 3
SUPPORT
2
Être humble: demander aux personnes leur aide et ne pas prétendre savoir ce
qu’on ne sait pas.
Être modeste: les complimenter pour chaque effort entrepris et reconnaître leurs
capacités.
Être conscient: des besoins des autres: leur montrer comment les programmes
qui réussissent sont un atout pour eux.
Être flexible: quand le moyen choisi pour obtenir des informations se révèle
infructueux, essayer d’autres possibilités.
UNITÉ 3
SUPPORT
3
Mme Oni:
Je veux bien vous aider mais, comme vous
le voyez, je suis assez occupée. Je dois aller
au marché.
Mme Mulenga:
Ah ! je suis désolée mais j’ai absolument
besoin de ces informations aujourd’hui et
je ne peux pas revenir plus tard.
Mme Oni:
Qu’est-ce que je peux vous dire? Je ne suis
qu’une pauvre personne.
Mme Mulenga:
Peu importe, nous savons déjà ce qui se
passe, mais le gouvernement a besoin de
vérifier de temps en temps.
Mme Mulenga:
Vous nourrissez vos enfants essentiellement
avec de la bouillie de maïs, sans rien d’autre,
n’est-ce pas ?
Mme Oni:
Eh bien, je fais de mon mieux, mais à cette
époque de l’année, il n’y a pas grand-chose
d’autre par ici.
Mme Mulenga:
Je suis sûre qu’on peut trouver autre chose.
Un instant, il faut que je note cela.
Mme Mulenga:
Je n’ai pas beaucoup de temps. Pourriez-
vous me citer des aliments que vous mangez
qui sont riches en protéines?
Mme Oni:
Excusez-moi, mais je ne comprends pas ce
que vous voulez dire.
Mme Mulenga:
Bon, peu importe. Combien est-ce que votre
mari gagne par mois?
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UNITÉ 3
SUPPORT
4
UN BON ENTRETIEN
Mme Oni: Je veux bien vous aider mais, comme vous le voyez, je suis assez
occupée. Je dois aller au marché.
Mme Mulenga: Oui, c’est vrai, vous devez être très occupée avec tous vos charmants
enfants à élever. Je serais volontiers revenue plus tard, à un moment
plus approprié mais, malheureusement, il me faut ces informations
aujourd’hui. Cela ne durera pas longtemps.
Mme Oni: Qu’est-ce que je peux vous dire? Je ne suis qu’une pauvre personne.
Mme Mulenga: Bien sûr, mais votre avis est important. Est-ce que je peux com-
mencer par vous demander ce que vous donnez comme aliment
principal à vos enfants ?
Mme Oni: Eh bien, je fais de mon mieux, mais à cette époque de l’année, il n’y
a pas grand-chose d’autre par ici.
Mme Mulenga: C’est vrai que c’est un problème. J’ai moi aussi deux enfants. Pouvez-
vous me dire s’il y a d’autres aliments que vous donnez régulièrement
à vos jeunes enfants?
Mme Mulenga: Je vous remercie. Ces renseignements sont très utiles. Je vous en
suis très reconnaissante. Oh, une dernière question. Pouvez-vous
me dire ce que fait votre mari?
Mme Mulenga: Parfait. Merci encore, madame Oni. Je vous laisse maintenant. Au
revoir.
GESTION D E S P R O G R A M M E S D E T E R R A I N : A L I M E N T A T I O N , N U T R I T I O N E T D É V E L O P P E M E N T
UNITÉ 3
SUPPORT
5
• Savoir ce qu’ils pensent du travail sur le terrain, si cela est utile ou non pour eux.
• Savoir ce qu’ils savent du sujet que vous voulez discuter avec eux.
GESTION D E S P R O G R A M M E S D E T E R R A I N : A L I M E N T A T I O N , N U T R I T I O N E T D É V E L O P P E M E N T
UNITÉ 3
SUPPORT
6
• Dresser les grandes lignes de ce dont vous allez parler avant de commencer.
• Parler en termes pratiques, utiliser des exemples dans lesquels les personnes se
retrouvent.
UNITÉ 3
SUPPORT
7
• Tenir compte des différents centres d’intérêts des personnes, décrire les problèmes
selon différents points de vue et donner de nombreux exemples.
• Accorder suffisamment de temps aux gens pour qu’ils puissent exprimer leurs propres
idées et à vous pour les comprendre.
• Féliciter les gens pour leurs idées même quand vous n’êtes pas d’accord et leur
montrer que, vous aussi, vous apprenez.
• Faire participer les gens le plus possible, en utilisant leur expérience sur les questions
locales.
UNITÉ 3
SUPPORT
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UNITÉ 3
SUPPORT
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