Cancers Des Os
Cancers Des Os
Cancers Des Os
A-INTRODUCTION
1-Définition
Ensemble des néoformations malignes primitives et secondaires développées
aux dépens des tissus osseux
2-Intérêt
Epidémiologique : cancers rares et ubiquitaires. On note la grande fréquence
des tumeurs osseuses chez l’enfant notamment l’ostéosarcome.
Diagnostique : La radiographie standard reste un examen utile au diagnostic et
à la localisation
Cependant l’IRM et la TDM jouent un rôle important dans le bilan d’extension
et le bilan d’opérabilité
La scintigraphie osseuse permet de diagnostiquer précocement les cancers
surtout ostéophiles
Thérapeutique : Le traitement est essentiellement chirurgical dans les cancers
primitifs et dépend des formes histologiques dans les cancers secondaires
Pronostique : Le pronostic est redoutable, marqué par la fréquence des grosses
mutilations liées au traitement et une forte mortalité.
3-Epidémiologie
31- Epidémiologie descriptive
- Les tumeurs osseuses sont rares et représentent 6 à 10% des tumeurs
malignes de l’enfant. elles touchent 8,2 patients de moins de 20 ans par
millions d’habitants aux USA.
- elles sont plus fréquentes chez l’adolescent. Chez l’adulte il existe un pic
de fréquence après 60 ans.
32-Epidémiologie analytique
Les facteurs de risques sont mal cernés. On retrouve pour l’ostéosarcome deux
facteurs essentiels mais rares :
- Des maladies génétiques au premier rang desquels : le syndrome de Li-
Fraumeni, le syndrome de Rothmund Thompson et le rétinoblastome
héréditaire.
- Les irradiations et les traitements par agents alkylants
Les facteurs de risques pour le sarcome d’Ewing sont mal cernés. Ils sont
cependant 9 fois plus fréquents chez les sujets de race blanche comparés aux
sujets de race noire.
4-Anatomie pathologique
Les types histologiques des tumeurs osseuses sont très variés et leurs
classifications dépendent du tissu formé par la tumeur
Tableau 1 : Classement histologique des tumeurs osseuses primitives
malignes (hémopathies exclues).
B-SIGNES
1-Type de description : ostéosarcome de l’adulte jeune
11-Signes cliniques :
Triade : douleur, tuméfaction, impotence fonctionnelle
La douleur
Elle est fixe, siégeant à la métaphyse d’un os long de préférence à l’extrémité
inferieure du fémur. Elle est transfixiante, volontiers inflammatoire et
nocturne, persistante, survenant parfois à la suite d’un traumatisme minime.
Elle est responsable d’une boiterie voire une impotence fonctionnelle relative
ou plus tardivement absolue.
La masse
Elle est dure, faisant corps avec l’os et sensible au toucher. Elle est surtout
marquée dans les localisations des membres. Elle est parfois chaude et
inflammatoire pouvant faire penser à tort à une origine inflammatoire et
retarder le diagnostic. Au maximum, elle peut envahir le plan cutané et
entrainer une ulcération difficile à prendre en charge.
L’impotence fonctionnelle du membre
C’est une impotence fonctionnelle relative due à la douleur et aux phénomènes
inflammatoires et compressifs. Au maximum elle est absolue surtout dans les
fractures pathologiques.
Les signes généraux sont à types de :
- Fièvre
- Amaigrissement
- Altération de l’activité
12-Signes paracliniques
L’imagerie médicale est le premier reflexe en cas de suspicion de tumeur
osseuse
a- La radiographie osseuse :
On demande des incidences de face et de profil, devant toute douleur ou
boiterie impliquant l’extrémité inferieure du fémur d’un adulte jeune ou d’un
adolescent.
Elle montre des images variables :
Ostéolyse simple lacunaire de petite taille, une ostéocondensation limitée à la
zone douloureuse ou au mieux une image en ‘’feu d’herbes’’ alternant une
ostéolyse, une ostéocondensation et un envahissement des parties molles.
b- La tomodensitométrie
Elle est demandée quand la malignité est suspectée par la radiographie. Elle
permet une meilleure caractérisation des lésions et surtout des rapports avec
les parties molles.
c- L’Imagerie par Résonnance Magnétique
Elle est demandée obligatoirement avant la biopsie. Elle détermine l’étendue
de la lésion en hauteur, recherche d’autres lésions sur le même os, analyse les
parties molles adjacentes.
Elle détermine également l’envahissement des articulations adjacentes et
surtout permet de planifier la biopsie et l’intervention chirurgicale.
d- La biopsie :
C’est une biopsie chirurgicale. Elle utilise une petite incision à l’aplomb de la
tumeur. Le trajet est direct et tient compte d’un éventuel geste chirurgical.
- tissu d'origine
a- Le chondrosarcome
C’est une tumeur de l’adulte. Il réalise une lésion lytique avec des calcifications.
Il est insensible à la chimiothérapie et à la radiothérapie. Le traitement est
chirurgical.
b- Le sarcome d’Ewing
C’est une tumeur de l’enfant (- 10 ans +++) et de l’adolescent. La radiographie
montre une image ostéolytique et une réaction périostée en ‘’bulbe d’oignon’’.
Il est chimiosensible et radio sensible avec une possibilité de guérison de 60 %.
c- Le myélome multiple :
Il est caractérisé par une prolifération plasmocytaire monoclonale. On
retrouve :
Un syndrome osseux +++ : douleurs diffuses, lacunes ostéolytiques et fragiles
diffuses
Un syndrome biologique avec :
- Un pic monoclonal d’immunoglobuline
- Une protéinurie de Bence Jones
d- Autres tumeurs osseuses primitives
- Le lymphome primitif de l’os:
Localisé ou diffus, polymorphe,
types Burkitt, Anaplasiques, lymphoblastiques
- Le plasmocytome solitaire
- L’Adamantinome:
Tumeur des os longs à malignité atténuée
- Le chordome
24- Les tumeurs secondaires ou métastases
Apres 45 ans, une tumeur osseuse est une métastase jusqu’à preuve du
contraire. L’os est le 4 ème site après les ganglions, le poumon et le foie
CDD :
- Bilan d’extension : surtout par la scintigraphie osseuse systématique
dans les cancers ostéophiles
- Surveillance d’un cancer traité
- Métastase inaugurale
Les tumeurs très ostéophiles sont les cancers du sein, du rein, du poumon, de
la prostate
Le bilan mis en œuvre recherche :
- l’étendue des lésions
- La recherche de primitifs par les marqueurs, l’imagerie et les
endoscopies
- La présence d’une hypercalcémie qui peut mettre en jeu le pronostic
vital
Les traitements sont palliatifs
C-DIAGNOSTIC
1-Diagnostic positif
Clinique
Syndrome tumoral
Imagerie : montre les lésions et oriente les biopsies. L’histologie confirme le
diagnostic et oriente vers une tumeur primitive ou secondaire.
2-Diagnostic différentiel
a- Les tumeurs bénignes
Contexte clinique : les Tumeurs osseuses sont parfois volumineuses et peu
symptomatiques
Imagerie : elle montre les lésions osseuses qui sont
- bien limitées
- avec un liseré de condensation
- respectant la corticale
- respectant les parties molles
Les lésions les plus fréquentes sont :
- L’Exostose
- L’Enchondrome bénin
- Le Kyste cortical
- L’Ostéome ostéoïde
b- La tumeur à cellules géantes (tumeur à myéloplaxes)
- Tumeur épiphysaire
- Cellularité de type bénin
- Possibilité de destruction étendues de l’os
- « Malignité locale »
Elles peuvent être rarement responsables métastases pulmonaires
Gestes carcinologiques
Gestes palliatifs
E-Conclusion
Le diagnostic souvent tardif des cancers osseux dépend essentiellement du
contexte clinique et de l’imagerie.
Les cancers osseux primitifs et secondaires sont de traitements difficiles.
Le pronostic vital est très sombre et dépend de la nature primitive et
secondaire et du type histologique de la tumeur.
Le pronostic fonctionnel est réservé et conditionne la qualité de vie du patient.
La prise en charge spécialisée et multidisciplinaire reste le seul garant d’un bon
traitement.