Rapport P6 2019 29
Rapport P6 2019 29
Rapport P6 2019 29
BLANCFUNEY Clara
CUNY Amandine
THEFFO Adélaïde
Projet de Physique P6
STPI/P6/29
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STPI/P6/29 !2 2019
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Date de remise du rapport : 17/06/2019
Objectifs du projet :
- découvrir le domaine de la formulation ;
- découvrir le rôle des tensioactifs, ainsi que les méthodes d’identification et de caractérisation de
ces agents tensioactifs ;
- progresser en chimie dans les compétences pratiques en manipulant.
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Table des matières :
Introduction : 5
Méthodologie et organisation du travail : 6
I. Tout savoir sur les tensioactifs 7
A. Généralités 7
B. Les propriétés des tensioactifs 8
C. Les tensioactifs et la formulation 10
II. Synthèse d’un tensioactif 12
A. Les voies de synthèses 12
1. Dérivés de produits de synthèse 12
2. Agro-tensioactifs 13
a) Généralités 13
b) Dérivés des sucres 14
3. Dérivés des huiles 14
a) Le SLS 15
b) Les savons (principe de la saponification) 15
B. Synthèse d’un savon 16
1. Résultats expérimentaux 16
2. Caractérisation 17
a) Tests qualitatifs 17
b) Mesures de Concentration Micellaire Critique (CMC) 17
c) Spectre IR 18
III. Caractérisation des tensioactifs 19
A. Mesure de la Concentration Micellaire Critique par conductimétrie 20
B. Mesure de la tension superficelle grâce à la méthode de l’anneau Du Noüy 21
C. Mesure de la Concentration Micellaire Critique par la méthode de la goutte pendante23
Conclusion et perspectives 25
Bibliographie 26
Crédits d’illustration 29
Annexes 31
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Introduction :
Les progrès effectués dans le domaine de la recherche depuis le XIXème siècle ont permis un
développement important de la chimie organique. Utilisée pour la fabrication de produits plastiques,
caoutchouteux, médicaments, détergents, produits de beauté, elle est aujourd’hui indispensable à notre vie
quotidienne.
La chimie organique peut être définie comme la chimie qui s’intéresse aux molécules possédant
un squelette dit “carboné”, organisé autour d’une chaîne d’atomes de carbone. Elle s'intéresse
principalement à leurs structures, leurs propriétés, leurs compositions et aux mécanismes de leur
formation.
Lors de notre projet, nous avons pu découvrir un aspect de la chimie organique qui est la
formulation. La formulation “recouvre l’ensemble des savoir-faire nécessaires au développement et à la
fabrication d’un produit commercial caractérisé par sa valeur d’usage et répondant à un cahier des charges
préétabli”. Il s’agit d’une notion très large, puisqu’elle est utilisée par de nombreuses entreprises, qui
fabriquent des produits intermédiaires, ou bien finis.
Nous nous sommes plus particulièrement intéressés aux tensioactifs -aussi connus sous le nom
d’agent de surface, ou “surfactant” en anglais, et très utilisés dans le domaine de la formulation. Présents
dans de nombreux produits de notre vie quotidienne : savons, shampoings, liquide vaisselle, détergents,
les tensioactifs sont des molécules dites amphiphiles, c’est-à-dire qu’elles possèdent un pôle hydrophile
(affinité pour l’eau) et un pôle hydrophobe, plus particulièrement lipophile (affinité pour les lipides).
Cette propriété explique les nombreuses fonctions d’un tensioactif. En effet, ces molécules
permettent la diminution de la tension superficielle entre deux surfaces. Leur faculté à s’organiser sous
forme de micelles dans l’eau explique également l’importance de leur utilisation dans le domaine de la
formulation (des savons, par exemple).
L’objectif principal de ce projet a été de comprendre et d’étudier les propriétés des agents de
surface. Pour cela, nous avons tenté de synthétiser un tensioactif dans le but de découvrir les différentes
voies de synthèse de ces molécules. Puis nous avons également mis en oeuvre des expériences afin de
caractériser les propriétés de ces tensioactifs.
Ce projet a également eu pour but de nous permettre de progresser en chimie dans les
compétences pratiques, grâce aux manipulations en laboratoire que nous avons effectuées. Nous avons
aussi eu l’occasion de continuer à développer nos capacités de travail en groupe, en formant des équipes
au sein du groupe pour répartir le travail tout en découvrant un nouvel outil de gestion de projet : Trello.
Notre compte-rendu de projet s’organisera en trois parties. Premièrement, nous définirons ce que
sont les tensioactifs, et nous détaillerons leurs propriétés. Dans un second temps, nous expliquerons les
voies de synthèse d’un tensioactif que nous avons pu découvrir. Enfin, nous présenterons et
commenterons les expériences réalisées afin de caractériser les tensioactifs.
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Méthodologie et organisation du travail :
Pour assurer le bon déroulement du projet, nous avons divisé le travail en deux parties. Un groupe
de deux élèves, Amandine et Antoine, se sont occupés de la partie identification et caractérisation des
tensioactifs, tandis que l’autre groupe, composé d’Adélaïde et de Clara, ont pris en charge la partie
formulation. Chaque personne travaillait alors avec son binôme et les séances de P6 servaient à mettre en
commun le travail effectué, ou bien à manipuler. Toutes les recherches étaient mises en commun sur un
drive afin que chacun puisse tout de même suivre le travail des autres. Nous avons également appris à
utiliser l’application Trello, qui est un outil de gestion de projets en ligne. Cette application nous a permis
de mieux organiser nos séances, de communiquer plus facilement et de poser des questions à Madame
DELAROCHE en dehors des créneaux de P6.
Nous avons disposé de 13 semaines et des vacances scolaires pour réaliser ce projet de P6.
Pendant les 2 premières semaines, comprenant aussi les vacances de février, nous nous sommes tous les 4
concentrés sur la partie bibliographie du projet. Nous avons donc effectué des recherches sur ce que sont
les tensioactifs et ce qu’est la formulation. Ceci nous a permis d’aborder le projet dans de meilleures
conditions, en acquérant des connaissances de base dans ces domaines.
Ensuite, nous avons décidé de nous séparer en deux sous-groupes, un travaillant sur l’identification et la
caractérisation des tensioactifs et un autre sur la synthèse des tensioactifs. Au cours des semaines 3 et 4,
chaque sous-groupe a commencé à rédiger des protocoles de manipulations. En semaine 5, le groupe
s’occupant de la caractérisation a réalisé la mesure de la CMC du SDS par conductimétrie. Quant au
groupe s'intéressant à la synthèse, il a réalisé un savon en répartissant les différentes manipulations à faire
sur les semaines 5 et 6.
Nous avons poursuivi les semaines suivantes en exploitant les résultats des manipulations
réalisées et en cherchant de nouvelles expériences à réaliser. C’est aussi à ce moment du projet que la
rédaction du rapport, concernant la partie bibliographie du projet, a débuté. En semaine 7, le groupe
“caractérisation” a tenté de déterminer la CMC du SDS grâce à deux nouvelles méthodes : en utilisant le
tensiomètre de Du Noüy et en suivant la méthode de la goutte.
Puis, durant les vacances de Pâques, le groupe “synthèse” a principalement réfléchi à des manières
de tester les propriétés du savon précédemment fabriqué. Le groupe “caractérisation” a lui poursuivi
l’exploitation des manipulations réalisées auparavant. Enfin, toute l’équipe du projet s’est aussi attelée à
continuer la rédaction de toutes les parties du rapport.
En semaines 8 et 9, le groupe s’est réuni pour fixer un planning précis concernant les dernières
semaines du projet afin de finir toutes les tâches entreprises à temps. Par ailleurs, le groupe
“caractérisation” a préparé un protocole pour mesurer la CMC d’un nouveau tensioactif, l’oléate de
sodium. Le groupe “synthèse” a quant à lui terminé de préparer le protocole pour les manipulations à
réaliser sur le savon fabriqué (tests qualitatifs sur le savon et mesure de sa CMC).
En semaine 10, chaque groupe a réalisé des expériences, qui sont la mesure de la CMC de l’oléate
de sodium et celle du savon synthétisé par conductimétrie. Nous avons également réalisé quelques tests
qualitatifs afin d’identifier les différentes propriétés du savon synthétisé.
Pour finir, les dernières semaines ont été consacrées à la finalisation du projet, c’est-à-dire
exploiter les résultats des manipulations de la semaine 10, finir la rédaction du rapport, réaliser le poster
“résumé” du projet et enfin préparer la soutenance finale en créant un diaporama accompagné d’une
présentation orale (voir annexe 13 pour plus de détails).
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I. Tout savoir sur les tensioactifs
A. Généralités
Comme expliqué brièvement en introduction, une molécule de tensioactif (TA) est dite
amphiphile. Elle possède une tête hydrophile, qui a une affinité avec l’eau, ainsi qu’une queue
hydrophobe, qui n’a donc pas d’affinité avec l’eau. La partie hydrophobe est apolaire, c’est-à-dire qu’elle
est lipophile : elle retient les graisses. La partie hydrophile, elle, est polaire, ce qui explique sa miscibilité
dans l’eau.
Un agent tensioactif se présente de la manière suivante :
Cette organisation bien spécifique permet aux tensioactifs de rendre compatibles deux phases non
miscibles. La partie hydrophobe de la molécule interagit avec les molécules apolaires de la solution tandis
que la partie hydrophile interagit avec les molécules polaires.
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FIGURE 2 : ORGANISATION DES TENSIOACTIFS À LA SURFACE D’UN LIQUIDE
A partir du moment où la CMC est atteinte, c’est-à-dire lorsque la surface du liquide est saturée en
tensioactifs, les tensioactifs supplémentaires vont se regrouper sous forme de micelles dans la solution.
Les micelles sont des structures sphériques dans lesquelles les queues hydrophobes sont dirigées vers
l’intérieur pour interagir entre elles par liaisons Van Der Waals. Les têtes sont tournées vers la phase
aqueuse.
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FIGURE 3 : SCHÉMA SIMPLIFIÉ D’UNE MICELLE DANS L’EAU
Ainsi, lorsque la CMC est atteinte, la surface du liquide devient saturée de tensioactifs entraînant
les nouvelles molécules à se regrouper en micelles. Cette formation favorise la diminution de la surface
de contact entre les parties hydrophobes et l’eau et diminue ainsi l’énergie du système. C’est pourquoi on
les retrouve souvent à la surface de solutions aqueuses et qu’ils y diminuent les tensions de surface. La
tension de surface, ou tension superficielle, est une “force qui existe au niveau de toute interface entre
deux milieux différents (entre un solide ou un liquide et un gaz)”. C’est cette force qui permet par
exemple à la goutte d'eau de ne pas s'étaler sur une feuille, ou encore à certains insectes de marcher sur
l’eau.
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FIGURE 4 : PHOTOGRAPHIE D’UN INSECTE MARCHANT SUR L’EAU GRÂCE À LA TENSION SUPERFICIELLE
Tout d’abord, une des premières propriétés des tensioactifs se trouve être leur capacité à former
des micelles. Comme expliqué précédemment, les micelles sont des structures sphériques regroupant
plusieurs tensioactifs. En formant des micelles, leur principal objectif est de diminuer les interactions
entre les parties lipophiles et l’eau afin de réduire l’énergie du système. Cependant, pour former des
micelles, il est indispensable que certaines conditions soient remplies.
En effet lorsque l’on ajoute des molécules de tensioactifs dans de l’eau, ces molécules ont
tendance à se diriger spontanément vers la surface de la solution, les tensioactifs dépensant moins
d’énergie quand leur partie lipophile n’est pas en contact avec de l’eau. Par conséquent, les micelles ne
seront pas formées tant que de la place sera inoccupée à la surface de la solution (le coût énergétique pour
former des micelles étant plus important que le coût énergétique pour se placer à la surface, ce qui est
logique puisque plus de molécules sont mises en jeu et l’action se passe au coeur de la solution). Enfin,
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une fois que la solution est recouverte d’une couche de tensioactifs, la formation de micelles pourra avoir
lieu.
Il existe un moyen pour connaître le moment à partir duquel les tensioactifs vont former des
micelles. Il s’agit de la Concentration Micellaire Critique (CMC). La CMC correspond à la concentration
d’une solution en tensioactifs. Si la concentration de la solution est inférieure à la CMC, alors il reste de
la place à la surface et les tensioactifs ne forment pas de micelles. En revanche, si la concentration de la
solution est supérieure à la CMC, la surface est pleine et les tensioactifs forment des micelles.
La mesure de la CMC permet donc de caractériser un surfactif1 . Elle varie pour chaque molécule
tensioactive et dépend de la longueur de la chaîne lipophile ainsi que de la composition de la tête
hydrophile. Par exemple, la CMC du Dodécylsulfate de Sodium (SDS) se trouve entre 0,007 et 0,010
mol/L. Celle du Cétrimonium Bromure (CTAB) est de 0,001 mol/L. Pour ce qui est de la partie
caractérisation de ce projet, nous nous sommes principalement concentrés sur des manipulations
permettant de mesurer la CMC de tensioactifs afin de les caractériser.
Une autre particularité des tensioactifs est leur influence sur la tension superficielle des solutions.
La tension superficielle est une force s’appliquant à la surface d’un liquide (puisqu’il existe une interface
entre 2 milieux). Cette tension est due à des forces d’attraction et de répulsion telles que les forces de Van
Der Waals ou encore les forces électrostatiques.
Lorsque l’on réalise un bilan de ces forces sur une molécule se trouvant au centre d’une solution,
la résultante est nulle puisque toutes les forces se compensent d’après l’isotropie de l’eau. En revanche, si
on effectue un bilan de ces forces sur une molécule se trouvant à la surface d’une solution, la résultante ne
sera pas nulle car on se trouve à une interface entre 2 milieux : l’air et l’eau. Les molécules d’eau
n’exercent alors plus de force d’attraction sur les molécules composant l’air, et les forces autour de notre
molécule ne se compensent plus. La résultante est orientée vers le bas car les molécules d’eau attirent les
molécules de la surface vers elles. L’image suivante illustre ce phénomène.
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FIGURE 5 : INTERACTIONS SUBIES PAR DES MOLÉCULES D’EAU DANS UNE SOLUTION
1 Surfactif : Se dit d'un agent chimique dont la présence à une interface entre deux fluides entraîne l'abaissement de
la tension interfaciale
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Les tensioactifs possèdent également la capacité de diminuer la tension superficielle. En effet,
lorsque l’on introduit des tensioactifs dans une solution, ils se dirigent spontanément à la surface de celle-
ci. Les molécules d’eau se retrouvent donc en contact avec les parties hydrophiles des molécules de
tensioactifs et les molécules composant l’air sont quant à elles en contact avec les parties lipophiles des
tensioactifs. Les forces exercées sur les molécules de tensioactifs à la surface sont alors beaucoup moins
importantes, ce qui a pour effet de diminuer la tension superficielle.
Cette propriété explique notamment pourquoi les gouttes d’eau contenant des molécules de
tensioactifs ont tendance à s’étaler plutôt que de garder leur forme sphérique, donnée par une tension
superficielle “classique”. C’est pourquoi les tensioactifs sont utilisés dans les peintures ou bien dans les
encres puisqu’ils permettent d’obtenir des produits qui s’étalent bien sur une surface d’application.
Pour finir, les tensioactifs peuvent être plus ou moins hydrophiles ou lipophiles, ce qui modifie
leur utilisation. Pour déterminer le pouvoir hydrophile d’un tensioactif, on utilise ce qu’on appelle la
“Hydrophilic Lipophilic Balance” (HLB). Elle classe les tensioactifs d’après une table allant de 0 à 20.
Plus l’agent de surface a une valeur élevée dans la table, plus il est hydrophile. La valeur de la table
associée à un tensioactif correspond au rapport entre la masse de la partie hydrophile et la masse totale du
tensioactif.
Cette balance est souvent utilisée lorsque l’on réalise des émulsions entre 2 composants non
miscibles. Cela revient à emprisonner un des composants dans des micelles constituées de tensioactifs. Il
faut donc veiller à avoir un agent de surface qui possède une hydrophilie en accord avec les constituants
de l’émulsion. Par exemple, si l’on veut créer une émulsion d’huile dans de l’eau, il faut utiliser un
surfactif plus hydrophile que lipophile, ce qui signifie que sa valeur de HLB soit élevée et supérieure à
10, et inversement si l’on veut réaliser une émulsion d’eau dans de l’huile. Il est donc important d’évaluer
l’hydrophilie ou la lipophilie d’un tensioactif, une émulsion ne pouvant aboutir si on ne prend pas en
compte cette propriété.
Néanmoins, cette notion reste très large puisqu’elle concerne toutes les industries qui produisent
des produits intermédiaires ou bien finis avec des matières premières. La formulation touche donc toutes
les entreprises qui transforment de la matière. Les principales industries touchées par la formulation sont
les industries de la pharmacie et de la parachimie, l’industrie agro-alimentaire, l’industrie des matériaux
et l’industrie du textile.
Les entreprises se trouvant dans le domaine de la chimie sont très concernées par la formulation
puisqu’elles sont amenées à mélanger diverses matières premières, d’origine synthétiques ou naturelles,
afin de créer un produit fini. Il existe deux types de matières premières dans la formulation :
- les matières actives : celles-ci remplissent la fonction principale recherchée
- les auxiliaires de formulation : ils permettent de remplir les fonctions secondaires telles que prolonger
la durée de vie du produit ou faciliter sa préparation.
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Détaillons un peu plus l’origine de ces différentes matières premières :
- les matières actives :
Ce sont les constituants les plus importants de la formule, puisqu’ils remplissent la fonction
d’usage recherchée. Par exemple, pour un médicament, la matière active correspond au principe actif de
celui-ci. On peut trouver plusieurs matières actives pour un même produit, même si pour les
médicaments, elles se limitent à une ou deux. De plus, certaines matières premières peuvent être utilisées
comme matières actives dans certaines spécialités, et comme auxiliaires dans d’autres. Par exemple, les
solvants organiques sont des auxiliaires de formulation dans des produits comme la peinture ou les encres
(ils agissent sur la viscosité des produits) mais sont des matières actives dans les décapants ou les
dégraissants.
Les tensioactifs appartiennent à cette catégorie, et sont très utilisés comme matières actives dans
les lessives, détergents, savons ou produits capillaires. On qualifie les tensioactifs de molécules actives,
puisque dans un liquide vaisselle par exemple, sans aucun agent de surface, l’eau formerait des
gouttelettes sur une assiette grasse, alors que la présence du tensioactif permet à l’eau de s’étaler sur
l’assiette et de former une mousse.
Le travail du formulateur correspond donc à mettre les matières actives sous une forme adaptée
aux conditions d'utilisation du produit. Néanmoins, tout au long du processus de production, il est
nécessaire d’effectuer des tests sur ce produit.
Les premières mesures effectuées doivent permettre de connaître les caractéristiques et les
spécifications du produit, que ce soit dans le domaine physique (granulométrie, viscosité, propriétés
optiques), chimique (conformité de la pureté et des proportions des ingrédients) ou biologique (dosage
des micro-organismes). Ces tests sont faits durant la phases de production. S’en suivent alors des tests de
stockage, d’application et de dégradation du produit, pour vérifier que le produit soit conforme à
l’utilisation :
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FIGURE 6 : GRAPHIQUE DES DIFFÉRENTS TESTS À RÉALISER
À la suite de ces tests, il est possible pour le formulateur d’améliorer sa formule ou bien de
réaliser la formulation du produit à l’aide d’une nouvelle base. Il est également possible d’adapter la
formule. Par exemple, si un des composants à utiliser dans la formulation du produit n’existe plus, il est
alors nécessaire d’en chercher un autre, qui va remplir les mêmes fonctions.
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Ainsi, les tensioactifs sont des composés très utilisés dans la formulation. En effet, ils permettent
la coexistence dans un même milieu entre des substances ayant des caractères de solubilité différents. Ils
forment des sortes de réservoirs sous forme de micelles qui permettent de disperser dans des milieux
organiques des substances hydrosolubles, ou encore disperser de l’eau dans des produits liposolubles.
On peut également consulter les annexes 2 et 3 pour plus de renseignements sur les tensioactifs.
Les tensioactifs peuvent être d’origine synthétique et provenir de matières basiques telles que
l’éthylène, le propylène, les benzènes et les paraffines.
Pour obtenir la chaîne carbonée, il existe principalement trois procédés. Deux sont réalisés à partir
d’éthylène, de propylène ou de benzène: SHOP (Shell Higher Olefins Process) et Ziegler. Grâce à ces
procédés, nous obtenons majoritairement des alcools gras à chaîne moyenne, c’est-à-dire comportant
entre 12 et 14 atomes de carbone. Pour transformer cet alcool gras en tensioactif, il est nécessaire
d’ajouter un groupement hydrophile, sulfate, sulfonate ou oxyde d’éthylène. Les tensioactifs ainsi obtenus
seront des alcools éthoxylés ou encore sulfatés. Le troisième procédé, nommé OXO, s’effectue à partir
des paraffines et permet de synthétiser des alkylbenzènes sulfonates, tensioactifs les plus utilisés.
2. Agro-tensioactifs
a) Généralités
Comme nous l’avons vu précédemment, un tensioactif possède une partie hydrophile et une partie
lipophile-hydrophobe. Un agro-tensioactif est un tensioactif dont l’une des deux parties est d’origine
végétale. Il peut s’agir de céréales, de colza ou même de la betterave à sucre. Les agro-tensioactifs sont
principalement utilisés dans les détergents, les savons et les cosmétiques (et parfois même l’alimentation).
Ces tensioactifs sont de plus en plus populaires, dû au fait qu’ils ne sont pas toxiques. Ils peuvent donc
être issus de nombreux végétaux :
- le groupement hydrophile peut être issu de co-produits de l’industrie tels que l’amidon, les sucres
ou même le glycérol ;
- le groupement hydrophobe quant à lui est principalement issu des huiles (huile de palme, huile de
coprah,…).
Dans le cadre du projet, nous nous sommes plus particulièrement intéressés aux voies de synthèse
des tensioactifs sucro-esters et esters de glycérols. Nous pensions en effet pouvoir reproduire une de ces
synthèses.
Les tensioactifs dérivés des sucres sont appelés les sucroesters. On peut définir un sucroester
comme l’ester d’un acide gras et un sucre, généralement le saccharose. Ils sont d’origine végétale et
proviennent d’un intermédiaire appelé les acides gras. Ceux-ci subissent une estérification pour produire
des esters de sucres, ainsi que des esters de glycérol. Les sucroesters sont obtenus par réaction d’un acide
sur les hydroxyles libres des produits de déshydratation du sorbitol (sucre). Ils sont très peu toxiques, ce
pourquoi ils nous intéressaient.
Il existe différentes voies de synthèse pour les sucro-esters. Nous les avons détaillé en annexe 4
(page 41).
De nombreux tensioactifs sont des dérivés d’huiles. La figure ci-dessous récapitule les différentes
voies de synthèse utilisées pour synthétiser ces tensioactifs.
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FIGURE 8 : DIFFÉRENTES VOIES DE SYNTHÈSE DES TENSIOACTIFS À BASE D’HUILE
Les huiles utilisées dans la synthèse de tensioactifs peuvent être d’origines végétales, animales ou
minérales. Elles sont constituées à 98% de triglycérides, qui sont des triesters d’acides gras, et de
glycérol.
Nous nous sommes intéressés dans un premier temps à la synthèse du Lauryl Sulfate de Sodium,
tensioactif très populaire et très utilisé aujourd’hui, en espérant pouvoir le synthétiser, puis l’identifier.
Nous avons également réalisé une synthèse d’un savon, qui contient un mélange de tensioactifs dérivés
d’huile (dans notre cas, l’huile d’olive).
Nous nous intéresserons plus particulièrement au Lauryl Sulfate de Sodium (SLS), encore appelé
le dodécylsulfate de sodium (SDS), qui est un tensioactif anionique sulfaté composé de 12 atomes de
carbone rattachée à une tête chargée négativement. La synthèse du dodécylsulfate de sodium fait
intervenir l’acide et l’alcool laurique. L’acide laurique est un acide gras que l’on retrouve principalement
dans l’huile de coprah.
Suite à la réduction de l’acide laurique (voir annexe 5), nous obtenons un alcool gras : l’alcool
laurique, aussi appelé dodécan-1-ol. La réduction consiste à transformer l’acide carboxylique en alcool.
Un savon est réalisé à partir d’un corps gras tel que les huiles végétales par exemple. Les corps
gras sont essentiellement constitués de triglycérides ; qui sont des triesters provenant d’une estérification
entre du propane-1,2,3-triol (glycérol) et des acides gras (acides carboxyliques à longue chaîne carbonée).
La saponification est la réaction permettant la fabrication du savon. C’est une réaction d’hydrolyse
d’un ester en milieu basique, elle est totale, rapide et a lieu à chaud. On introduit un ester d’un corps gras
avec un excès d’ions hydroxyde (OH-) :
- le corps gras peut être de différentes natures ;
- les ions hydroxydes proviennent d’une solution de soude ou de potasse.
On obtient alors la réaction suivante : Huile ou graisse + soude ou potasse → savon + glycérol.
La saponification consiste en une hydrolyse au cours de laquelle un mélange de corps gras est
hydrolysée avec une base.
La présence d’éthanol permet d’accélérer la saponification car l’huile est plus soluble dans
l’éthanol que dans l’eau et favorise ainsi le contact entre la soude et le corps gras. La réaction de
saponification est totale et n’a lieu que dans le sens direct. En effet, l’estérification n’est pas possible à
partir des ions carboxylates et de l’alcool (l’éthanol).
Une fois la saponification effectuée, l’étape suivante est le relargage. Le relargage est une étape
essentielle qui consiste à verser le mélange obtenu par saponification dans une solution saturée en sel, afin
de mieux séparer la phase organique de la phase aqueuse.
En effet, lorsqu’une substance est en solution (ici notre savon), chaque molécule est entourée par
des molécules de solvant qui l’empêchent de se regrouper avec ses congénères et donc de former un
solide. Si on introduit dans une solution une autre substance (ici du sel) qui est plus soluble que la
première, celle-ci va monopoliser les molécules de solvant, et ainsi permettre de séparer la première
substance du solvant. C’est pour cela que notre savon précipite en se séparant de la phase aqueuse.
Le savon correspond à la phase organique, qui est récupérable grâce à une simple filtration
(filtration sur Büchner). Enfin, on laissera le savon sécher à l’air libre.
Pour ce projet, nous avons donc décidé de synthétiser un savon à partir d’huile d’olive et de soude.
Nous avons mis le protocole de notre synthèse en annexe (voir annexe 6) et nous détaillerons les résultats
de la synthèse de notre savon dans la partie ci-dessous
Comme nous l’avons expliqué précédemment, nous avons réalisé un savon à partir d’huile d’olive
et de soude, dans un solvant éthanol. Nous avons réalisé le protocole de saponification à deux reprises.
On peut trouver en annexe 7 les résultats de la saponification réalisée.
À l’aide d’une mesure de pH, nous avons également pu évaluer la quantité de soude présente. Elle
s’élève à 91 mg, ce qui représente 0,29% de la masse totale de savon produite. Il s’agit d’un pourcentage
plutôt faible ; ceci nous laisse donc penser que l’excès de matière n’est pas de la potasse. Il peut s’agir
d’eau, mais surtout d’huile qui n’a pas réagit. On pourra trouver les calculs effectués pour trouver le
rendement et le pourcentage de soude en annexe 7.
2. Caractérisation
Nous allons tout d’abord caractériser notre savon à l’aide de petits tests qualitatifs pour identifier
ses différentes propriétés : moussantes, lavantes, ... Puis, nous souhaitions comparer la CMC
expérimentale de notre savon obtenue par conductimétrie, avec la CMC expérimentale de l’acide oléique.
Enfin, nous caractérisons le savon obtenu à l’aide de spectroscopie Infra-Rouge.
a) Tests qualitatifs
Nous avons donc décidé de réaliser de simples tests qualitatifs pour décrire les propriétés de notre
savon. Nous avons décidé de tester les propriétés moussantes, lavantes et détergentes, ainsi que le pH du
savon (respect de la peau). On peut trouver en annexe 8 les résultats de ces tests.
Le but est de comparer la CMC du savon obtenu avec celle de l’acide oléique. En effet, notre
savon étant issu d’huile d’olive (composée majoritairement d’acide oléique), nous pourrons comparer les
CMC du savon et de l’oléate de sodium (tensioactif correspondant à l’acide oléique). On pourra trouver
en annexes (voir les annexes 9 et 10) les résultats détaillés des expériences de mesure de CMC par
conductimétrie du savon et de l’oléate de sodium.
La mesure de la CMC de l’oléate de sodium a été réalisée avec succès par mesure de
conductimétrie. Ce principe est expliqué dans le III. On peut également trouver l’analyse des résultats et
les incertitudes concernant la CMC obtenue en annexe 10.
Concernant le savon synthétisé, nous n’avons pas réussi à déterminer sa CMC (comme on peut le
voir en annexe 9). En effet, sur toutes les gammes de teneurs en savon parcourues, nous n’avons détecté
aucun changement de pente qui puisse nous permettre de détecter une CMC atteinte.
c) Spectre IR
Nous avons également décidé de réaliser le spectre IR de notre savon, et de le comparer au spectre
IR de l’oléate de sodium. On obtient les spectres ci-dessous.
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FIGURE 14 : STRUCTURE DE L’OLÉATE DE SODIUM
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FIGURE 15 : SPECTRE IR THÉORIQUE DE L’OLÉATE DE SODIUM
On peut constater des ressemblances entre les deux spectres : on trouve un premier pic commun
aux deux spectres aux alentours de 3000 cm-1 qui correspond à la vibration d’élongation CH des alcènes.
Les pics caractéristiques 2 et 2’ présents aux alentours de 2900 cm-1 correspondent, eux, aux vibrations
d’élongation CH des alkyles.
Enfin, les pics 3, présents aux alentours de 1560 cm-1 sont caractéristiques de la vibration
d’élongation de la liaison C=O des acides carboxyliques ionisés.
Toutes ces ressemblances montrent qu’il y a bien une quantité importante d’oléate de sodium dans
le savon synthétisé.
Chaque partie sera consacrée à une expérience suivant l’ordre énoncé précédemment.
Comme tensioactif, nous avons choisi d’utiliser le SDS (dodécylsulfate de sodium) décrit
précédemment, beaucoup utilisé dans les dentifrices, la mousse à raser ou encore les shampooings, dû à sa
capacité de créer de la mousse assez facilement. Il a d’ailleurs fallu faire attention à cette propriété lors de
la manipulation.
Cette manipulation consiste donc à mesurer la conductivité d’une solution pour différentes
concentrations de ce tensioactif. Pour cela, nous avons réalisé le même montage que lors d’un dosage par
titrage en plaçant dans notre burette le SDS, et dans le bécher de l’eau distillée désionisée. Nous avons
ensuite introduit mL par mL la solution contenant le SDS dans le bécher, en mesurant à chaque fois la
conductivité de cette solution (celle présente dans le bécher). Une fois les mesures effectuées, nous avons
tracé sur ordinateur, à l’aide du logiciel Excel, une courbe représentant la conductivité en fonction de la
concentration.
En faisant la moyenne des 2 essais, nous trouvons : CMC = 8,085 mmol/L = 0,008085 mol/L
Nous déterminons ainsi la CMC en traçant les droites modélisant les 2 portions de courbe du
graphique obtenu et en cherchant l’abscisse du point d’intersection de ces 2 droites. Pour l’essai de
gauche, nous trouvons une CMC de 8,114 mmol/L.
Selon Wikipédia, la valeur théorique de la CMC du SDS variant de 0,00700 à 0,01000 mol/L,
nous pouvons en conclure que nos manipulations ont été un succès. (voir le détail des résultats en annexe
11)
Nous réalisons un bilan des forces sur l’anneau de Du Noüy afin de calculer la tension
superficielle. Ainsi, nous remarquons que la force F nécessaire pour arracher l’anneau est égale au poids P
de l’anneau auquel on ajoute la force f de tension superficielle en appliquant le Principe Fondamental de
la Statique (PFS) : F = P+f.
! !
FIGURE 18 : SCHÉMA ET PHOTOGRAPHIE DU TENSIOMÈTRE DE DU NOÜY
Une fois les mesures effectuées, nous avons tracé sur le logiciel Excel la courbe représentant les
variations de la tension superficielle en fonction de la concentration.
!
FIGURE 19 : COURBE REPRÉSENTANT L’ÉVOLUTION DE LA TENSION SUPERFICIELLE D’UNE SOLUTION EN
FONCTION DE LA CONCENTRATION EN SDS
Nous remarquons alors que nous obtenons 2 portions de courbe avec une inclinaison différente.
Nous traçons ainsi une droite pour chaque portion de courbe et l’intersection obtenue par ces 2 droites
nous donne finalement la valeur de la CMC du SDS : 1,4 mmol/L.
La valeur théorique de la CMC du SDS étant comprise 7 et 10 mmol/L, nous pouvons en conclure
que notre valeur n’est pas correcte. Cela peut être expliqué par le fait que le tensiomètre de Du Noüy est
un appareil difficile à utiliser pour la première fois, nos premières mesures n’étant donc peut-être pas
assez précises. Aussi, cet appareil n’est pas d’une grande précision puisque la mesure de la tension
superficielle se fait manuellement, nous avons donc peut-être réalisé des erreurs à ce moment là. Enfin,
En conclusion, nous pouvons dire que cette expérience n’a pas été un succès, mais a tout de même
été très utile. En effet, nous avons pu apprendre à utiliser le tensiomètre de Du Noüy et ainsi accroître
notre expérience en terme de manipulations. (voir les résultats en annexe 12)
Afin de mesurer la masse d’une goutte, il suffit de mesurer la masse d’un bécher vide et propre
puis d’y verser 30 gouttes de la solution à tester à l’aide d’une burette. Nous mesurons ensuite la masse
du bécher rempli de gouttes. Puis nous calculons la différence entre la masse du bécher rempli et la masse
du bécher vide pour finalement diviser le résultat par le nombre de gouttes, ce qui nous donnera la masse
d’une goutte.
Pour réaliser cette expérience, nous avons tout d’abord dû réaliser une solution de SDS de
concentration 0,0200 mol/L dont nous avons réalisé 5 dilutions. Nous avons ensuite mesuré la masse
d’une goutte pour chacune de ces solutions ainsi que pour l’eau distillée désionisée, comme expliqué
précédemment. Enfin, nous avons tracé sur un tableur la masse d’une goutte en fonction de la
concentration en SDS. Nous obtenons deux portions de courbe avec une inclinaison différente. De ce fait,
pour chacune de ces portions, nous traçons une droite et l’abscisse du point d’intersection de ces droites
nous donne la valeur de la CMC du SDS.
!
FIGURE 20 : GRAPHIQUE REPRÉSENTANT L’ÉVOLUTION DE LA MASSE D’UNE GOUTTE DE SOLUTION DE SDS EN
FONCTION DE LA CONCENTRATION
N’ayant pas assez de valeurs de concentrations de SDS pour encadrer la CMC, nous n’obtenons
pas de valeur précise. Il n’est donc pas utile de calculer les incertitudes avec précision. Nous pouvons en
revanche donner un ordre de grandeur de la CMC. Ainsi, selon la valeur de la CMC obtenue
graphiquement, nous pouvons en déduire que l’ordre de grandeur serait de 10 ! −3 m ol . L −1 . La valeur
théorique de la CMC du SDS à 25°C se situant entre 0,007 et 0,010 mol/L, nous en concluons que notre
ordre de grandeur est cohérent.
Néanmoins, nous avons réussi à aller au bout de ce que nous voulions faire pour ce projet même si
il reste tout de même un grand nombre de choses sur le thème des tensioactifs que nous n’avons pas pu
évoquer par manque de temps. En effet, nous aurions pu traiter ce sujet d’une manière plus qualitative en
réalisant des expériences montrant les propriétés des tensioactifs qui leur permettent de trouver des
applications dans des domaines de la vie quotidienne. Par exemple, nous aurions pu nous intéresser à leur
pouvoir émulsifiant : il aurait alors fallu mélanger deux liquides non-miscibles en choisissant le bon
tensioactif, ce qui est moins facile qu’il n’y paraît. Ce sujet comportait donc un grand nombre
d’approches différentes, nous en avons choisi une mais beaucoup d’autres restent à explorer et étudier.
Finalement, ce projet nous semble, au sein du groupe, être une réussite et il n’aurait pas pu l’être
sans Madame DELAROCHE. C’est pourquoi nous tenons à la remercier pour son aide essentielle tout au
long de ces 14 semaines, son investissement et sa réactivité pour répondre à nos nombreuses questions,
vérifier nos protocoles et donner son avis sur les axes de recherche. Nous la remercions également pour le
temps qu’elle a pris pour nous accompagner durant les expériences que nous menions en dehors des
créneaux de P6.
Il est possible de consulter les conclusions personnelles de chaque membre du groupe en annexe
1.
Introduction
- ADEME, “Tensioactifs et Oléagineux”, “Étude sur les matières premières oléagineuses dispoibles sur
les marché européen” : https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/
35263_tensioactietude.pdf ;
- Thèse, “Développement de méthodologies de synthèse de tensioactifs glycosidiques à partir de
biomasse lignocellulosique”, Camille Ludot : http://www.theses.fr/2013REIMS045.pdf ;
- “Agrotensioactifs, les molécules se font mousser !” : https://www.semencemag.fr/agrotensioactifs-
tensioactifs-issus-vegetaux.html ;
- LIPOCHMIE, “Les agro-tensioactifs” de Jacky VANDEPUTTE : https://docplayer.fr/20466452-Les-
agro-tensioactifs.html ;
- Wikipédia, “Sucroester” : https://fr.wikipedia.org/wiki/Sucroester ;
- L’actualité chimique, Octobre Novembre 2008, n°323-324 ;
- Wikipédia, “Diméthylsulfoxyde” : https://fr.wikipedia.org/wiki/Diméthylsulfoxyde ;
- Wikipédia, “Laurylsulfate de sodium”: https://fr.wikipedia.org/wiki/Laurylsulfate_de_sodium ;
- DESS de cosmétologie, Monographie, Le Sodium Lauryl Sulfate de Malaury Larrouy 2015 ;
- http://www.scc-quebec.org/wp-content/uploads/2017/08/Monographie-Sodium-Lauryl-Sulfate-
Malaury-Larrouy-2015.pdf29 ;
- Wikipédia, “Dodécan-1-ol” : https://fr.wikipedia.org/wiki/Dod%C3%A9can-1-ol ;
- “TPE : savon” : http://savontpe.free.fr/?page_id=11 ;
- “Chimie organique : liquide”, Mikaël Blanchard : http://wwwacad.ac-clermont.fr/disciplines/fileadmin/
user_upload/SciencesPhysiquesEtChimiques/BTS/extraction-isolement-liquide.pdf ;
- Wikipédia, “Relargage” : https://fr.wikipedia.org/wiki/Relargage.
- pH du savon : https://www.ecco-verde.fr/info/beauty-blog/bien-choisir-ses-soins-ph-eleve-ou-neutre.
- Figure 5 : Interactions subies par des molécules d’eau dans une solution, page 9 : https://www.sita-
process.com/information-service/process-parameter-surface-tension/overview/ ;
- Figure 8 : Différentes voies de synthèse des tensioactifs à base d’huile, page 14 : https://
agritrop.cirad.fr/397730/1/ID397730.pdf ;
• Antoine :
Ce projet a été très enrichissant d’un point de vue personnel. Tout d’abord j’ai été très heureux de
pouvoir le réaliser dans un domaine de la chimie car c’est la filière dans laquelle j’aimerais travailler dans
le futur. Les 14 semaines passées sur ce travail m’ont permis d’acquérir un grand nombre de savoir-faire
et de connaissances tels qu’apprendre à réaliser la démarche complète pour mettre en place une
manipulation, c’est-à-dire faire tous les calculs préliminaires, choisir le matériel à utiliser et exploiter les
résultats obtenus. Aussi le projet m’a permis d’améliorer mon adaptabilité en me retrouvant coincé face à
certains problèmes et en devant trouver des solutions pour avancer. Enfin, j’ai pu continuer à apprendre à
travailler en équipe avec des personnes que je ne connaissais pas forcément au début du projet et avec qui
j’ai dû partager le travail et tenir des réunions régulièrement.
Toutes ces compétences acquises seront essentielles dans mon futur métier d’ingénieur, il est donc
rassurant de savoir que ce projet s’est déroulé sans problèmes.
• Clara :
Ce projet m’a permis tout d’abord d’élargir mon domaine de connaissance dans la chimie, plus
précisément dans le domaine de la formulation et sur le thème des tensioactifs. L’objectif de ce projet
étant de synthétiser un tensioactif et de le caractériser, j’ai également gagné en autonomie dans la
réalisation de protocoles, de manipulations et de compte-rendus. J’ai appris à faire face à des difficultés
durant ces manipulations et ce projet. Le travail en équipe a donc été indispensable au bon déroulement
du projet, et j’ai pu développer mes capacités à travailler en groupe, à communiquer, à s’organiser et à
s’entraider ; ceci tout en apprenant à utiliser de nouveaux logiciels, tels que Trello par exemple. Malgré
les difficultés rencontrées lors des recherches sur les voies de synthèse des tensioactifs, ce projet m’a
apporté de nombreuses connaissances et m’a appris à développer mes capacités à travailler en groupe,
compétences qui me seront utiles pour mon avenir professionnel.
• Amandine :
Au-delà des connaissances chimiques acquises au cours de mes recherches, ce projet a par dessus
tout renforcé ma capacité de travail en équipe ainsi que ma capacité de synthèse. En effet, la coopération
et la cohésion d’équipe est l’une des parties les plus importantes dans un projet. Il est primordial de bien
communiquer et de toujours rester organiser, sans quoi le projet ne pourrait ni avancer, ni aboutir.
Par ailleurs, bien que notre projet soit en majorité composé d’une partie bibliographique, le sujet
étant assez vaste, il nous a fallu bien appréhender l'entièreté de sa complexité avant toute rédaction. La
sélection d’informations pertinentes est, elle-aussi, très importante lors d’un projet. D’autant plus que le
nombre de pages du rapport est limité, il est alors nécessaire de prêter attention à la quantité
d’informations désirée, mais aussi à la qualité.
• les tensioactifs ioniques. Ils sont ionisés en solution aqueuse et sont donc très hydrophiles. Ils
regroupent, comme l’indique le schéma ci-dessus :
- les tensioactifs anioniques : la partie hydrophile est chargée négativement. Ils sont très
utilisés dans les savons, les détergents, les agents moussants etc... Parmi ces tensioactifs, on
distingue les savons de types alcalins (Na+, K+, NH4+), métalliques (de calcium) ou encore
organiques (laureth sulfate de sodium, laurylsulfate de sodium et laurylsulfate de
triéthanolamine) ;
- les tensioactifs cationiques : la partie hydrophile est un sel d’amine (charge positive). Ils sont
incompatibles avec les tensioactifs anioniques. On les retrouve dans les agents antistatiques
et adoucissants pour le textile et les cheveux, ainsi que dans les désinfectants industriels,
domestiques et médicaux. Les tensioactifs cationiques ont une forte affinité avec la kératine
contenue notamment dans les cheveux. Il s’agit des sels d'ammonium quaternaires par
exemple ;
- les tensioactifs amphotères (zwitterioniques), dont la partie hydrophile est composée d’un
anion et d’un cation (neutre : charge positive et négative), sont peu irritants et destinés aux
produits cosmétiques et pharmaceutiques. Ils sont compatibles avec d’autres tensioactifs. Il
s’agit par exemple des polypeptides (shampoings, lait pour le corps) ou encore des dérivés de
l’imidazoline (moussants et antiseptiques) ;
Quant aux tensioactifs d’origine naturelle, ils sont classés en trois catégories :
• les lécithines : ils s’agit des lipides complexes que l’on trouve dans l’oeuf ou le soja. Ils sont utilisés
dans les préparations des liposomes, ou bien comme émulsionnants ;
• les stérols : ils sont synthétisés à partir des molécules de cholestérols et sont utilisés dans les
liposomes. Les liposomes sont des vésicules formées de lipides, renfermants une substance active
(dans notre cas, il s’agirait de l’agent de surface) ;
• les saponines : ce sont des substances moussantes qui sont extraites de plantes, telles que le lierre, la
saponaire ou le bois de panama. Ils sont utilisés principalement dans les shampoings.
Sources :
- Fortrainjobs Esthétique - Cosmétique, Fiches de révision CAP Esthétique Cosmétologie–Tensioactifs,
“Les Tensioactifs” : https://admin.fortrainjobs.com/uploads/EC/CAP-Bac-Pro-BTS-Esthetique-
Cosmetologie-Tensioactifs.pdf ;
- BIO LINEAIRES, “Les tensioactifs : des ingrédients indispensables mais souvent critiques” : http://
www.biolineaires.com/les_tensioactifs__des_ingredients_indispensables_mais_souvent_critiques/ ;
- Figure : les différents types de tensioactifs ioniques et non-ioniques : http://www.biolineaires.com/
les_tensioactifs__des_ingredients_indispensables_mais_souvent_critiques/.
- mouillants : ils améliorent la détergence, c’est-à-dire qu’ils facilitent l’étalement d’un liquide sur une
surface (comme la peau ou les cheveux). Les agents mouillants ont souvent une HLB comprise entre 6
et 8 ;
- émulsionnants : ils permettent de mélanger deux liquides qui ne sont pas miscibles (comme l’eau et
l’huile par exemple), en diminuant la tension de surface entre les deux phases liquides. Selon le type
d’émulsion, si elle est E/H ou H/E, il faudra plutôt utiliser un tensioactif dont la HLB est inférieure à 6
ou bien un tensioactif dont la HLB est supérieure à 10 ;
- détergents : ils permettent de faciliter l’élimination des salissures sur des surfaces solides. Ils sont
généralement issus du pétrole. Ce pouvoir détergent s’explique principalement par leur pouvoir
solubilisant. Les agents détergents ont souvent une HLB comprise entre 13 et 15 ;
- moussants : ils facilitent la formation d’une mousse (dans les savons et shampoings par exemple), en
dispersant un volume de gaz dans un volume de liquide, permettant ainsi d’obtenir une matière aérée.
Les agents moussants ont souvent une HLB comprise entre 3 et 8 ;
- solubilisants : ils facilitent la solubilisation de corps non miscibles. Ceci s’explique par leur capacité à
former de micelles. La substance insoluble est ainsi emprisonnée à l’intérieur des micelles, ce qui
permet sa solubilisation dans l’eau. Les agents solubilisants ont souvent une HLB comprise entre 18 et
20 ;
- dispersants : ils évitent le regroupement des molécules et ainsi leur sédimentation dans une solution
liquide ;
- antiseptiques : ils agissent sur la membrane plasmique des germes. Il s’agit principalement des sels
d'ammonium quaternaire qui ont la capacité de se fixer sur les parois bactériennes, perturbant les
fonctions respiratoires et de reproduction des bactéries.
Ainsi, de par leur capacité à disperser les corps gras dans l’eau, les tensioactifs sont des composés
indispensables dans des domaines comme l’hygiène et la cosmétologie.
Sources :
- Wikipédia, “Tensioactif” (Fonctions) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Tensioactif#Fonctions ;
- Sagascience : http://sagascience.cnrs.fr/ ;
- PDF “TENSIOACTIF et oléagineux : Etude sur les matières premières oléagineuses disponibles sur le
m a r c h é e u r o p é e n ” : h t t p s : / / w w w. a d e m e . f r / s i t e s / d e f a u l t / f i l e s / a s s e t s / d o c u m e n t s /
35263_tensioactietude.pdf ;
- Figure : Illustration des différentes fonctions des tensioactifs : https://www.lsa-conso.fr/ces-pme-qui-
font-bouger-l-hygiene-beaute,253041 ;
- Figure : Illustration de certains produits composés de tensioactifs : https://www.ademe.fr/sites/default/
files/assets/documents/35263_tensioactietude.pdf.
!
LA RÉACTION DE FISCHER : SYNTHÈSE D’UN ALKYLPOLYGLCOSIDE
La réaction de Fischer s’effectue souvent en industrie, elle respecte la chimie verte (réactifs
renouvelables) et ne produit quasiment aucun déchet. Néanmoins, cette voie de synthèse ne pouvait être
reproduite dans les conditions de notre laboratoire à cause des conditions de manipulations : il fallait par
exemple travailler sous vide.
!
SYNTHÈSE D’UN ESTER DE SORBITAN
2 Le sorbitol est un polyol naturel, dont le pouvoir sucrant est deux fois moins important que celui du sucre. (source
: https://fr.wikipedia.org/wiki/Sorbitol)
STPI/P6/29 !38 2019
!
Ce sont des tensioactifs très peu toxiques pour la peau et pour l’environnement. Néanmoins, ils
sont très peu utilisés pour les produits cosmétiques, et on les retrouve majoritairement dans le domaine de
l’alimentaire.
La synthèse des sucroesters est très délicate. En effet, à température élevée, les molécules de
saccharose sont très fragiles, et l’utilisation du saccharose à ces températures a tendance à mener à de la
polysubstitution.
On obtient alors des polyester, alors que ce sont des monoester qui nous intéresse. Comme on peut
le voir sur la figure ci-dessus, cette synthèse se réalise dans le diméthylsulfoxyde (DMSO).
Il s’agit d’un solvant polaire organosulfuré et aprotique qui a comme propriété de dissoudre des composés
polaires et non-polaires, miscible dans une large gamme de solvants organiques et dans l’eau. L’utilisation
du DMSO conduit à la formation de méthane qu’il faut constamment évaporer. Le sucro-ester obtenue
doit ensuite être lavé, pour le nettoyer du DMSO restant (même si une grande partie du DMSO s’est
évaporée).
!
SYNTHÈSE D’ALKYLMÉTHYLGLUCAMIDE
La deuxième option est la sulfonation. La sulfonation est une réaction chimique permettant
d’introduire un groupement sulfonique (SO3H) dans une molécule, par liaison directe carbone-soufre.
Premièrement, on mélange de l’alcool laurylique avec de l’acide sulfurique (H2O4S) donnant lieu au
Lauryl sulfate de sodium hydrogéné. Ensuite, on neutralise le lauryl sulfate de sodium hydrogéné avec
une source de cations, le carbonate de sodium de formule brute Na2CO3. Enfin, comme pour la sulfatation
le produit est purifié.
I. Sécurité
Conditions de manipulation :
- Port des lunettes et de la blouse, EPI obligatoires ;
- Diluer les solutions acides avec de l’eau, puis jeter à l’évier.
- 60 mL de soude (à 4 mol/L)
- 60 mL d’éthanol dénaturé 90°
- 30 mL d’huile végétale (huile d’olive)
- Pierres ponces
- 50g de sel environ
- Chauffe-ballon
- Ballon de 250 mL et support
- Pinces, support
- Réfrigérant
- Balance
- Spatule
- Éprouvette graduée de 100 mL
- 1 bécher de 250 mL
- 2 bécher de 100 mL
- 1 bâton de verre
- Dispositif de filtration (Büchner)
Nous souhaitons préparer une solution d’environ 100mL de soude à C(soude)=4mol/L. Pour cela, nous
disposons de pastilles de soude, d’une balance, d’une spatule, d’un agitateur magnétique et d’un flacon de
100mL.
On prélève donc la soude (m = 16,04g) puis on la dissout dans le flacon avec un volume d’eau de 100mL.
On ajoute l’eau en deux temps, pour permettre à l’agitateur magnétique de bien dissoudre la soude. La
réaction est légèrement exothermique.
Étape 2 : la saponification.
Dans un ballon de 250 mL, introduire : (préalablement mesurés à l’éprouvette graduée)
- 30 mL d'huile d’olive ;
- 60 mL d’une solution aqueuse d’hydroxyde de sodium ;
- 60 mL d'éthanol, pour favoriser le contact entre les réactifs quelques grains de pierre ponce pour
réguler l'ébullition.
Mettre en place un chauffage à reflux (penser à bien adapter le réfrigérant au le chauffe-ballon). Puis
chauffer entre 30 et 45min : jusqu’à ce que le mélange épaississe et qu’il n’y ait plus d’huile en surface.
Laisser refroidir dans un bain d’eau glacé en évitant un choc thermique.
Étape 3 : le relargage.
Préparer une solution concentrée en sel (environ 330 g/L). Mettre le mélange sel/eau dans un bécher de
250 mL, puis agiter jusqu’à dissolution totale
- Pour la première partie du mélange : Verser un peu du mélange réactionnel dans le bécher contenant la
solution concentrée en sel (faire très attention à bien verser le mélange réactionnel dans la solution en
sel) ;
- Deuxième partie : on acidifie le mélange avec de l’acide chlorhydrique assez concentré puis on
effectue l’étape du relargage.
En effet, pour notre première tentative, nous n’avons pas laissé la soude réagir totalement avec
l’huile d’olive. Nous avons donc obtenu une saponification “partielle”. Nous avions poursuivi avec le
relargage, qui avait très mal fonctionné, puisque la saponification n’était pas totale. On pouvait alors
observer une pellicule d’huile en surface.
!
MÉLANGE OBTENU APRÈS LE RELARGAGE
Nous avons donc réalisé de nouveau une saponification, en nous assurant de laisser le mélange
réagir assez longtemps. Après avoir laissé le mélange refroidir, nous l’avons séparé en deux. Nous avons
versé une première partie du mélange (environ un tiers) dans un bécher, et nous l’avons acidifié (par ajout
d’acide chlorhydrique et utilisation de papier pH) dans l’objectif de diminuer la solubilité du savon
(puisque l’acide oléique a moins d’affinité avec l’eau, contrairement à sa base conjuguée qui est ionique)
pour éventuellement faciliter l’étape du relargage :
!
MÉLANGE AVANT ACIDIFICATION
Le relargage n’a rien donné sur le mélange acidifié. Nous avons donc procédé à l’étape du
relargage sur le reste du mélange qui n’a subit aucune acidification. Nous avons pu observer la séparation
des deux phases, avec une légère précipitation de la phase organique.
!
MÉLANGE APRÈS LE RELARGAGE
Nous avons ensuite utilisé un dispositif de filtration sur Büchner pour récupérer le savon et nous
l’avons laissé sécher deux semaines à l’air libre. Nous avons obtenu une masse de savon de 31,4 g qui
n’est pas très significative puisque nous avons seulement utilisé une partie du mélange initial.
Calcul du rendement :
Tout d’abord, déterminons quel est le réactif limitant. Pour cela, calculons les quantités de matière
initiales :
!nNaOH = C × VNaOH = 4 × 60.10−3 = 0,24 m ol
Vhuile 30
!ntriester = ρeau × d × = 1,0 × 0,8 × = 0,027 m ol
Mtriester 57 × 12 + 104 × 1,0 + 6 × 16
Calcul du rendement :
Après avoir laissé sécher notre savon, nous l’avons pesé, et nous obtenons une masse réelle
! réelle = 31,4 g . Cette masse est assez surprenante puisqu’elle est supérieure à la masse de savon
m
théorique que nous devions obtenir. Ainsi, on obtient un rendement supérieur à 100% :
mréelle 31,4
!ren dem ent = = × 100 = 127% .
msavon 24,7
Il est possible de calculer la masse de NaOH présente dans notre savon. C’est donc ce que nous allons
faire.
On peut calculer la masse de NaOH présente dans le savon grâce au pH de notre savon en solution. Nous
avons mesuré le pH grâce à un pH-mètre et avons trouvé une valeur de 9,85. Cette valeur de pH est
cohérente avec l’hypothèse d’un excès de soude dans le savon final, car ce pH est très basique.
!pH = − log[H3O +] ↔ [H3O +] = 10−pH = 10−9,85 = 1,4 . 10−10 m ol /L.
Or, !pH = − log[H3O +] ↔ [H3O +] = 10−pH = 10−9,85 = 1,4 . 10−10 m ol /L.
Ce qui en masse donne : m ! NaOH fiole = nNaOH fiole × MNaOH = 7,1 . 10−6 × 39,97 = 0,26 mg.
Or, dans notre fiole, nous avions introduit une masse !msavon fiole = 89,6 mg .
0,091
Ce qui nous donne le pourcentage de soude présent dans notre savon :!%NaOH = × 100 = 0,29% .
31,4
STPI/P6/29 !47 2019
!
Il s’agit d’un pourcentage de soude faible. On en déduit donc qu’en plus d’une très faible quantité
de soude, il reste de l’huile qui n’a pas réagit durant la saponification. On peut également supposer qu’il
reste un peu d’eau, mais cette hypothèse est moins probable.
Nous avons comparé les propriétés moussantes du savon synthétisé, avec celles d’un liquides
vaisselle et d’un savon pour les mains, tous deux issus du commerce. Pour cela, nous avons mis dans des
tubes à essais des quantités similaires de savons et de liquide vaisselle et ajouté quelques millilitres d’eau.
Puis, nous avons agité les tubes à essais et obtenu les résultats suivants :
! ! !
SAVON SYNTHÉTISÉ LIQUIDE VAISSELLE SAVON POUR LES MAINS
Ainsi, on peut observer que le savon pour les mains a un pouvoir moussant bien plus élevé que les
deux autres. On peut également voir que les propriétés moussantes de notre savon sont très proches de
celles du liquide vaisselle commercial.
Nous avons comparé les propriétés lavantes, détachantes du savon réalisé en laboratoire et un
savon commercial. Pour cela nous l’avons testé sur deux types de tâches. Dans un premier temps, une
tache d’huile d’olive. On applique, en haut, notre savon et en bas le savon commercial puis l’on frotte et
on attend que le tissus sèche.
! ! !
TACHES D’HUILE TACHES D’HUILE AVEC TISSU APRÈS SÉCHAGE
APPLICATION DU SAVON
! ! !
TACHES DE CAFÉ TACHE DE CAFÉ AVEC TISSUS APRÈS SÉCHAGE
APPLICATION DE SAVON
On constate pour l’huile que la tache est mieux partie grâce au savon commercial même si la
différence n’est pas très importante entre les deux savons. Quant au café, la tache est nettement mieux
partie avec l’utilisation du savon commercial.
On peut alors conclure que le savon synthétisé au laboratoire reste moins efficace qu’un savon que
l’on peut trouver dans le commerce.
Le principal but d’un savon est de nettoyer. Dans ce cadre, le savon doit donc respecter la peau. La
peau a un pH légèrement acide se situant entre 5,5 et 6,5, cette valeur variant pour chaque individu. Pour
respecter la peau, il est alors conseillé d’utiliser des soins à pH neutre, c’est-à-dire aux alentours de 7.
Néanmoins, la plupart des savons classiques ont un pH autour de 9.
Plus la valeur de pH est grande, plus la peau est asséchée. Afin de mesurer le pH de notre savon, nous
avons dissous quelques milligrammes de notre savon dans 100mL d’eau puis utilisé un pH-mètre afin
d’obtenir la valeur de pH. Nous avons obtenu une valeur de 9,85.
Rappel du principe :
Dans ce TP, nous avons cherché à déterminer la CMC d’un savon synthétisé à partir d’huile
d’olive et de soude. La CMC correspond à la concentration à partir de laquelle les tensioactifs présents
dans notre savon commencent à s’organiser sous forme de micelles. Pour cela, nous ajoutons dans un
bécher d’eau des volumes croissants d’une solution mère en tensioacifs pour faire varier la teneur en
tensioactifs dans le bécher.
Conditions de manipulation :
- dans notre protocole/travail préparatoire pour ce TP, nous avons fait l’hypothèse dans nos calculs que
notre savon était composé uniquement d’un seul tensioactif : l’oléate de sodium.
- nous avions trouvé 2 valeurs de CMC théoriques :
• 5,64.10-4 mol/L soit 0,17 g/L ;
• 1 mmol/L soit 0,304 g/L.
Nous avons donc dans un premier temps réalisé une solution contenant notre savon de
concentration Csavon = 0,896 g/L. Pour cela, nous avons pesé une masse de 0,0896 g de savon, que nous
avons dissous dans un volume de 100 mL d’eau distillée.
Sachant que notre savon n’était en réalité pas composé d’un seul tensioactif, et n’ayant pas de
valeurs précises concernant la CMC théorique de l’acide oléique, nous avons travaillé avec des volumes
d’eau distillé dans un bécher différentes (3 volumes différents au total).
Après avoir placé dans la burette notre solution de savon, nous l’avons versé mL par mL (voir 0,5
mL par 0,5 mL) dans un bécher contenant 50 mL ; 202 mL ; 10 mL d’eau désionisée, et nous avons
mesuré la conductivité de la solution pour chaque mL (ou 0,5 mL) de tensioactifs versé à la burette.
Nous avons ensuite tracé sur Xcel la courbe représentant la concentration en fonction de la
conductivité. En effet, en dessous de la CMC, les tensioactifs introduits dans une solution n’en contenant
pas, ou peu au départ, s’y dispersent ou vont se placer à la surface de la solution. Ces tensioactifs sont
alors considérés comme des ions libres et la conductivité va donc augmenter. La CMC est atteinte lorsque
toute la place à la surface de la solution est occupée par des tensioactifs. Les nouveaux tensioactfs alors
introduits dans la solution se retrouvent obligés de former des micelles pour diminuer les interactions
entre les parties lipophiles et l’eau, et ne sont alors plus considérés comme des ions libres ce qui
entraînera une augmentation de la conductivité moins rapide.
Pour trouver la CMC de notre savon, nous avons donc cherché à observer une rupture de pente
aux alentours de 0,17g/L ou 0,30 g/L en concentration de savon dans notre bécher.
Résultats bruts :
Vversé (L) concentration(g/L) conductivité(microS/cm)
0 0 3,4
0,001 0,0175686274509804 24,6
0,002 0,0344615384615385 44,6
Nous obtenons alors le graphe ci dessous. On observe aucune rupture de pente, ce qui nous laisse penser
que nous s’avons pas atteint la CMC.
Nous avons alors décidé de travailler avec des plus petites “concentrations” de savon, en
augmentant le volume d’eau dans le bécher.
Résultats bruts :
Vversé (L) concentration(g/L) conductivité(microS/cm)
0 0 1,78
0,0005 0,00221234567901235 4,02
0,001 0,00441379310344828 6,61
0,0195 0,0788803611738149 98
0,02 0,0807207207207207 100,2
0,0205 0,082552808988764 102,5
0,021 0,0843766816143498 104,7
Nous obtenons alors le graphe ci dessous. Encore une fois, aucune rupture de pente n’est
observée. Ceci nous laisse penser que la CMC est atteinte dans les concentrations situées au-dessous de la
celle du 1.
III.Vbécher = 10 mL
Résultats bruts :
Sur toutes les gammes de teneurs en savon parcourues, nous n’avons détecté aucun changement de
pente qui puisse nous permettre de détecter une CMC atteinte. Ceci peut-être dû au fait que nous avons
traité notre solution de savon comme si elle était composée uniquement d’oléate de sodium. En réalité, le
savon obtenu est un mélange de tensioactifs. Nous n’avons donc aucune idée de l’impact de ces autres
produits sur le comportement de notre solution.
Résultats :
Essai 1 :
mL versés Concentration (mmol/L) conductivité (µS/cm)
0 0 125
1 0,082 128,5
2 0,17 138,4
3 0,25 148
4 0,33 156,3
5 0,41 164,3
6 0,48 172,3
7 0,55 178
8 0,62 184,4
9 0,69 189,8
10 0,75 194,5
11 0,81 201
12 0,87 206
13 0,93 211
14 0,98 217
15 1,04 222
16 1,09 227
17 1,14 230
18 1,19 234
19 1,24 238
20 1,29 242
21 1,33 245
22 1,38 248
Essai 2 :
mL versés Concentration (mmol/L) conductivité (µS/cm)
0 0 124,7
1 0,082 132,8
2 0,17 140
3 0,25 149,8
4 0,33 158,3
5 0,41 167,5
6 0,48 175,3
7 0,55 183,5
8 0,62 191,3
8,5 0,65 195,2
9 0,69 198
9,5 0,72 201
10 0,75 204
10,5 0,78 206
11 0,81 209
11,5 0,84 212
12 0,87 214
12,5 0,90 217
13 0,93 219
13,5 0,96 222
14 0,98 224
15 1,04 229
16 1,09 234
17 1,14 239
22 1,38 258
23 1,42 262
24 1,46 265
25 1,5 268
Exploitation :
Incertitudes :
Pour obtenir les formules et les erreurs amenant aux incertitudes, se référer aux incertitudes de la
mesure de la CMC du SDS par conductimétrie. Ce sont les mêmes erreurs et les mêmes formules
obtenues.
La valeur de la CMC de l’oléate de sodium est !CMC = 0,77 ± 0,06 m m ol . L−1 à une température entre
20 et 25 degrés avec un niveau de confiance de 95%.
La valeur théorique de la CMC à 25°C se situe entre 0,5 et 1 mmol/L, notre valeur est donc cohérente.
Sources :
- https://www4.ac-nancy-metz.fr/genie-biologique/Docs/Premi%E8re%20STL-BGB/Fiches%20M%20-
%20Verrerie%20et%20mat%E9riel.pdf ;
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Concentration_micellaire_critique ;
- livret CTP STPI1 (incertitudes)
0 5,65 0
1 47,8 0,78
2 91,9 1,54
3 134,4 2,26
4 177,2 2,96
5 217 3,64
6 255 4,29
7 291 4,91
8 327 5,52
9 360 6,1
10 390 6,67
11 421 7,21
12 448 7,74
13 471 8,25
14 489 8,75
15 504 9,23
16 516 9,7
17 527 10,1
18 537 10,6
19 546 11
20 557 11,4
21 566 11,8
22 574 12,2
23 582 12,6
24 590 13
25 598 13,3
Nous remarquons alors que nos deux essais suivent la même trajectoire, nos résultats sont donc cohérents.
Mesure de la conductivité :
CTA × Vburette
La concentration dans le bécher est donné à tout moment par la formule suivante : C
! =
Vburette + Veau
avec !CTA la concentration de SDS dans la burette.
Donc CMC
! = 0,00809 ± 0,00008 m ol . L−1 = 8,09 ± 0,08 m m ol . L−1 à une température entre 20 et
25 degrés avec un niveau de confiance de 95%.
La valeur théorique de la CMC à 25°C se situe entre 0,007 et 0,010 mol/L, notre valeur est donc
cohérente.
Pour trouver la CMC du tensioactif donné, il est impératif de mesurer la tension superficielle de
plusieurs solutions de ce tensioactif ayant des concentrations différentes.
Par ailleurs, nous savons qu’en dessous de la CMC, la tension superficielle diminue en même
temps que la concentration augmente, puisque les molécules de tensioactifs vont se placer à la surface du
liquide. Une fois la CMC dépassée, la tension superficielle du tensioactif deviendra constante. En effet, il
n’y aura plus de place à la surface de la solution, entraînant ainsi les tensioactifs à former des micelles (ce
qui n’influe pas sur la tension superficielle).
Nous tracerons alors la variation de la tension superficielle en fonction de la concentration et
obtiendrons la valeur de la CMC grâce au point d’intersection de deux droites qui se croiseront.
(En rouge sont les solutions que nous avons finalement réalisé lors de notre manipulation.)
Solution 1’ 1 2 3 4 5
Volume de S0 1 2 5 15 15 20
à prélever
(mL)
Solution 6 7 8 9 10
Volume de S0 25 30 35 40 45
à prélever
(mL)
Volume de la 50 50 50 50 50
fiole (mL)
Concentration 0,010 0,012 0,014 0,016 0,018
(mol/L)