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Structures composites

pour le lanceur Ariane

par Yves PREL


Ingénieur du Centre d’études supérieures des techniques industrielles
Docteur en Mécanique appliquée et matériaux de l’université de technologie
de Compiègne
Ingénieur au département Structures, thermique, matériaux
à la Direction des lanceurs du CNES (Centre spatial d’Évry)

1. Conception et réalisation des structures composites


des lanceurs Ariane................................................................................. AM 5 646 - 2
1.1 Lanceurs Ariane 1 à Ariane 5...................................................................... — 2
1.2 Emploi des matériaux composites............................................................. — 3
1.2.1 Objectif ................................................................................................ — 3
1.2.2 Matériaux et procédés........................................................................ — 3
1.3 Dimensionnement des structures du lanceur ........................................... — 8
1.4 Justification et qualification par essais...................................................... — 8
1.5 Caractérisation des matériaux.................................................................... — 9
1.6 Contrôles non destructifs et tolérance aux dommages ........................... — 9
2. Lanceurs du futur et matériaux composites .................................... — 9
3. Ariane 5 : organisation industrielle .................................................... — 9
Pour en savoir plus .......................................................................................... Doc. AM 5 646

ers le milieu des années soixante-dix, l’Europe ne disposait pas de moyen


V de lancement lourd pour ses satellites.
En 1973, elle décidait de développer Ariane 1, qui permettait alors d’assurer
son autonomie et de fournir des services commerciaux. A cette époque, plus de
70 % des satellites avaient une masse inférieure à 1 300 kg mais, très vite, les
masses ne cessant de croître, Ariane 1 devenait insuffisante. Ariane 2 et 3
voyaient leurs performances augmentées par l’ajout de 2 propulseurs d’appoint
à poudre et par un accroissement de la poussée des moteurs des étages princi-
paux. Vers le milieu des années quatre-vingt, alors qu’Ariane 4 allait devenir
opérationnelle et constituer le « fer de lance » d’Arianespace, la masse des char-
ges utiles à lancer sur orbite allait encore s'accroître, évolution qui continue
encore de nos jours.
En 1987, les ministres européens décidèrent alors le développement du lan-
ceur lourd Ariane 5, afin de conserver une capacité de lancement compétitive
face à l’augmentation de la masse et du volume des satellites, et pour le lance-
ment d’éléments de vols habités en orbite basse. L’emploi des matériaux
composites a fortement participé à l’augmentation des performances des lan-
ceurs Ariane.

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1. Conception et réalisation capable de placer sur une orbite définie, en l’occurrence il s’agit de
l’orbite elliptique de transfert géostationnaire GTO 200/36 000 km –
des structures composites inclinaison 7°) des lanceurs Ariane.

des lanceurs Ariane Ces lanceurs sont constitués de trois étages propulsifs, d’une case
à équipements constituant le cerveau du lanceur et de la partie
haute qui constitue en fait la soute dans laquelle les satellites sont
1.1 Lanceurs Ariane 1 à Ariane 5 protégés, supportés en vol et largués en orbite. Au premier étage
propulsif ont été ajoutés des propulseurs d’appoint à propergol
La figure 1 présente l’évolution de la taille, de la masse au décol- solide à partir d’Ariane 3. Pour Ariane 4, il peut y avoir des propul-
lage et de la performance (masse de charge utile que le lanceur est seurs d’appoint à propergol solide et/ou liquide.

Coiffe ø 4 m

SPELDA

Coiffe ø 3 m Nez de H10


Coiffe coiffe H10 + Coiffe ø 4 m
Case agrandi 11,1 t d’ergols
SYLDA H10 III SPELTRA
LO2 + LH2 LO2 + LH2 11,8 t d’ergols
3e étage H10 Case
8 t d’ergols 10,7 t d’ergols
L33 Étage à
propergols
stockables
L33 L33 L33 MMH + N2O4
2e étage UDMH + N2O4 UH25 + N2O4 9,7 t d’ergols
34 t d’ergols
L220 Étage principal
226 t d’ergols cryotechnique
LO2 + LH2
L140 L140
L140 UH25 + N2O4 PAP 157 t d’ergols
UDMH + N2O4 9,6 t de
1er étage propergol
144 t d’ergols Propulseur Étage
d’appoint Propulseur d’accélération
à poudre d’appoint à poudre
7,3 t de à liquides 237 t de
propergol 32,7 t d’ergols propergol

Hauteur 47,7 m 49 m 49 m 59 m 56 m
Ariane 1 Ariane 2 Ariane 3 Ariane 4 Ariane 5

6 800 LO2 oxygène liquide MMH monométhylhydrazine


1 200 LH2 hydrogène liquide L33 Étage à ergols
H10 Étage cryotechnique stockables liquides
environ 10 t d'ergols. 33 t d'ergols.
4 200
740 N2O4 peroxyde d’azote L140 Étage à ergols stockables
2 700 UDMH diméthylhydrazine dissymétrique liquides 140 t d'ergols.
529
2 175 PAP Propulseur d'appoint UH25 75% d'UDMH, 25% d'hydrate
1 850 410 418
270 à poudre d'hydrazine.
210 245 220 240

a taille des lanceurs Ariane


Ariane 1 Ariane 2 Ariane 3 Ariane 4 Ariane 5
(1981) (1984) (1984) (1988) (1995)

Masse au décollage en tonnes


Poussée au décollage en tonnes
Performance GTO (capacité d’emport en orbite de transfert
géostationnaire) en kg

b performances des lanceurs Ariane

Figure 1 – Famille des lanceurs Ariane

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5 660 Coiffe courte 12 728


Composite (%)
16
115 m3
14
12
10

Speltra 7 000
8
6 ø utile 4570
4 85 m3
2
0 EPS 3 356 Case 1 560
1 2 3 4 5
Lanceur Ariane n°

51 490
a part du composite dans la masse totale de structure

EPC 30 523
EAP 31 162
5 458

3 046

1 019

860 kN
1 2 3 4 5
5 400 kN 5 400 kN
Lanceur Ariane n°
Poussée globale au niveau de la mer 11 660 kN
Composite Aluminium Acier
Masse au lancement : 740 t
b répartition du composite Les cotes sont en millimètres

EAP étage d’accélération à poudre


Figure 2 – Évolution des matériaux dans les lanceurs Ariane EPC étage principal cryotechnique
EPS étage à propergol stockable

Figure 3 – Lanceur Ariane 5


1.2 Emploi des matériaux composites

propulsif et pour toutes les structures de la partie haute qui sont


Pour de plus amples renseignements, le lecteur pourra se
mises en orbite de transfert géostationnaire avec les charges utiles,
reporter aux articles parus dans ce traité à la rubrique Composites et à l’exception de la coiffe dont le coefficient est inférieur à 100 % car
plus particulièrement aux références [1] [2] [3]. elle est larguée pendant la phase propulsée du 2e étage.
En terme de « structures », l’évolution majeure dans les lanceurs
Ariane se traduit donc par l’augmentation très nette de l’emploi des
1.2.1 Objectif matériaux composites (figure 2) et par la taille des éléments à fabri-
quer. La règle de base retenue sur Ariane 1 a été maintenue pour le
L’utilisation des matériaux composites a commencé avec Ariane 3 choix des matériaux et des technologies d’Ariane 5 (figure 3) :
(1er vol en 1984) par l’introduction sous coiffe d’une structure — ceux-ci doivent être connus et éprouvés ;
composite SYLDA (structure de lancement double Ariane) permet- — la pérennité d’approvisionnement est un facteur essentiel, un
tant l’emport de 2 satellites. Avec Ariane 4, le nombre de structures changement de matériaux, de procédé ou de fournisseur pouvant se
composites a fortement augmenté ; elles concernent toute la partie révéler coûteux ;
haute au-dessus du dernier étage propulsif, la structure interétage — les applications sur le lanceur doivent satisfaire « le juste
2/3 et d’autres petites structures dans la partie inférieure. De même, besoin » et non servir de démonstration technologique.
pour Ariane 5, les structures composites sont principalement
situées sur la partie haute en raison de leur « coefficient
d’influence ». En effet, dans la partie basse du lanceur, une réduc-
tion de masse sur les structures a peu d’impact sur la capacité 1.2.2 Matériaux et procédés
d’emport en charge utile (à titre d’exemple, pour Ariane 5, un gain
de 100 kg sur la masse inerte du premier étage, qui ne délivre une
poussée que pendant 2 min sur un vol d’une durée totale de l’ordre ■ Structures de la partie haute
de 30 min, ne permet d’augmenter la performance que de 7 kg). Par Elles sont de type sandwich (peaux en fibre de carbone/résine
contre, le coefficient d’influence est de 100 % pour le dernier étage époxyde) et nida perforé en aluminium.

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Tableau 1 – Caractéristiques des coiffes d’Ariane 4 et d’Ariane 5


Lanceur Forme Diamètre Hauteur Masse Particularités
• Calotte sphérique raidie en alliage d’alumi-
nium
• 4 panneaux en partie cylindrique
Ariane 4 cylindrique-conique 4m 8,6 m 745 kg
• 4 panneaux en partie conique
• Brides aux jonctions calotte, cône/cylindre,
interface inférieure
Ariane 4 11 m 920 kg idem
• Structure continue (pas de bride intermédiaire)
• 4 panneaux en partie cylindrique
Ariane 5 cylindrique-ogivale 5,4 m 13 m 2 000 kg • 4 panneaux en partie ogivale inférieure
• 2 panneaux en partie ogivale supérieure
• Protection acoustique interne
Ariane 5 17 m (coiffe longue) 2 900 kg idem

● Coiffe (figure 4)

Sa fonction est de protéger le satellite supérieur contre les effets


de l’environnement au sol et pendant le vol atmosphérique. Elle est
larguée (séparation en deux parties) pendant le vol du 2e étage
lorsque les flux thermiques sont acceptables pour la charge utile.
Cette structure est réalisée en matériaux composites depuis

Charge utile (2 satellites)


Ariane 4. Les caractéristiques des coiffes d’Ariane 4 et 5 sont
présentées dans le tableau 1.

Pour Ariane 5, une évolution importante par rapport à Ariane 4,


outre l’effet d’échelle, a conduit à sa forme ogivale, complexe et
plus facilement réalisable en composites drapés. Ces structures
sont réalisées par assemblage de panneaux sandwichs nida alu et
peaux en fibres de carbone et verre/résine époxyde. La coiffe illustre
bien l’avantage du caractère multifonctionnel des matériaux
composites : sa tenue aux charges et sa raideur en flexion sont
assurées grâce à des fibres de carbone T300 placées dans le sens
longitudinal, alors que son ouverture à la séparation (marge géomé-
trique vis-à-vis du lanceur) est contrôlée grâce à une raideur plus
a coiffe d’Ariane 4
faible dans le sens circonférentiel (tissus hybrides carbone/verre E).
D’autre part, la structure sandwich offre une plus grande facilité
dans la mise en place des portes d'accès aux charges utiles. Demi-coiffe
(5 panneaux sandwich carbone
Les panneaux sandwichs sont fabriqués en cocuisson en incluant nida alu recouverts d'une
protection thermique en liège)
la protection thermique externe à base de liège.

● Structures de lancement multiple (figure 5)


Ces structures sont également de type sandwich. La première 17000 Protection acoustique
structure de lancement double a été introduite sur Ariane 3 12728
(SYLDA). Il s’agit d’une structure interne, sous coiffe. Pour Ariane 4 ø utile 4570 Prise Ombilicale
et 5, cette structure est devenue externe (SPELDA pour Ariane 4 et (cylindre interne) Pneumatique
(POP)
SPELTRA pour Ariane 5). Une structure interne SYLDA 5 a égale- Ø cylindre
ment été développée pour Ariane 5. Constituée des mêmes maté- 5425
Portes d'accès ø 600
riaux que la SPELTRA, sa masse est cependant diminuée d’un ou fenêtres
Évents radiotransparentes
facteur 2 par le fait qu’il s’agit d’une structure interne, sous coiffe.
Elle comporte une bride de forme arrondie en composite, bobinée 1/2 cylindre
(figure 5) dans la jonction du cône supérieur et du cylindre. Cette d'extention
solution évite une cassure par une bride métallique. (2 panneaux) Séparation VSS Évents

Ces structures ont pour fonction de supporter le satellite supé- Interface case, Séparation HSS
Masses
rieur et de protéger contre l’environnement le satellite inférieur pour Speltra ou Sylda 5
Coiffe courte :
les structures externes. Elles comportent toutes un système de 2027 kg
séparation horizontal (dispositif pyrotechnique) de leur partie supé- Coiffe longue :
rieure, de façon à ouvrir l’espace au satellite inférieur et à permettre 2900 kg LONGUE COURTE
son largage.
b coiffe d’Ariane 5
Les caractéristiques de ces différentes structures sont indiquées
dans le tableau 2. Figure 4 – Structure des coiffes d’Ariane 4 et d’Ariane 5

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Tableau 2 – Caractéristiques des structures de lancement multiple d’Ariane 4 et d’Ariane 5


Structure Diamètre Hauteur Masse Matériau (1) Particularités
SPELDA (Ariane 4) 4m 4,8 m 432 kg HMS/époxy 69
SPELTRA (Ariane 5) 5,4 m 7m 810 kg M40B/6376 • 6 panneaux en partie cylindrique
HTA/6376 • 6 panneaux en partie conique
• 4 panneaux en partie cylindrique
M40J/6376 • 4 panneaux en partie conique
SYLDA 5 (Ariane 5) 4,57 m 4,9 m 450 kg HTA/6376 • Bride cône supérieur/cylindre
en composite
(1) Désignations commerciales de matériaux composites fibres de carbone/époxyde
3,84/4,84 m

a structure de la case d’Ariane 4

ø4m

a structure SPELDA (Ariane 4)


(structure porteuse externe de lancement double Ariane)

b structure de la case d’Ariane 5

Figure 6 – Structure de la case à équipements

● Structure de la case à équipements (figure 6)


Cette structure supporte et protège les équipements, constituant
le cerveau du lanceur. Elle supporte également l’étage à ergols
stockables sur Ariane 5, la SPELTRA/SPELDA et/ou la coiffe pour
Ariane 4 et 5. Ces structures comportent une branche externe
(cylindre ou cône) pour le supportage des structures externes supé-
rieures et d’une branche interne conique supportant les structures
b structure SPELTRA internes supérieures. Leurs principales caractéristiques sont
(structure porteuse externe mentionnées dans le tableau 3.
de lancement triple Ariane)
La structure de la case Ariane 5 est composée principalement
d’un cylindre (2 parties cylindriques comportant une zone de
découpe pyrotechnique) externe métallique, d’un cône interne en
composite et deux plates-formes porte-équipements. Le cône
interne, d’une masse de 134 kg hors brides, est composé de
6 panneaux sandwichs avec nida d’aluminium (épaisseur 15 mm) et
peaux en fibre de carbone/résine époxyde (épaisseur 0,95 mm en
zone courante - 90 % de fibre M40B dans la direction longitudinale
et 10 % de fibre T300 en circonférentiel et résine époxyde Vicotex
c structure SYLDA 5
914). Des renforts locaux constitués de plis ( −
+ 45°), insérés dans les
(système de lancement double Ariane) plis des peaux de base, ont été introduits aux liaisons. Les plates-
formes équipements sont en sandwich nida d’aluminium (épaisseur
40 mm) et peaux en aluminium 2024 (épaisseur 0,5 mm) avec une
Figure 5 – Structures de lancement multiple masse totale de 64 kg.

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Tableau 3 – Caractéristiques des structures des cases à équipement d’Ariane 4 et d’Ariane 5


Case Diamètre Hauteur Masse Matériau (1) Particularités
Case Ariane 4 2,6 à 4 m 1m 350 kg T300/Vicotex 108 • Structure tout composite
• Sandwichs non symétriques
Case Ariane 5 5,4 m 1,5 m 1 100 kg T300-M40B/Vicotex 914 • Structure externe métallique,
cône interne composite
Case Ariane 5 améliorée 5,4 m 1,5 m 940 kg IM7/époxy 8552 • Structure tout composite
(1) Désignations commerciales de matériaux composites fibres de carbone/époxyde

Le remplacement de la structure externe métallique par un


composite a permis de gagner 175 kg sur la masse totale de la case
équipée, soit un gain de 15 % sur la structure incluant le système de
séparation (tableau 3).
● Structure de l’étage à ergols stockables d’Ariane 5 (figure 7)

Cette structure, dont la masse totale est de 330 kg, consiste en


une partie conique rigidifiée par 2 panneaux en croix et une plate-
forme supportant les éléments principaux de l’étage. Elle est égale-
ment constituée d’éléments en sandwichs nida alu/carbone-
époxyde. Les matériaux employés sont les mêmes que ceux de la
structure de la case. S’agissant d’une structure de forme plus EPS
complexe, différents essais ont été effectués pour le choix des
liaisons entre panneaux de la croix centrale par exemple.
Figure 7 – Structure de l’étage à ergols stockables
■ Jupes interétages
Seule la jupe interétage 2/3 (structure porteuse placée entre les
étages 2 et 3, figure 8) d’Ariane 4 est en composite. Elle est
composée de 8 panneaux autoraidis (15 raidisseurs par panneau)
en fibre de carbone/résine époxyde (T300/époxy 976). La masse de
la structure nue est de 200 kg (diamètre : 2 640 mm, hauteur :
2,6 m
2 730 mm) soit un gain de 20 % par rapport à la solution métallique.

■ Réservoirs haute pression bobinés


Le remplacement des réservoirs métalliques haute pression en
titane (sphère L33) d’Ariane 4 par des réservoirs avec « liner » en
titane et une enveloppe bobinée en Kevlar /résine époxyde a permis
de diviser leur masse par 2. Le liner, de faible épaisseur, constitue
une enveloppe d’étanchéité ; il sert de mandrin de bobinage et
comporte des embouts de fixation (figure 9).

2,73 m
Cette technologie titane/Kevlar avait déjà été expérimentée pour
les réservoirs de plus petit volume de satellite. Pour Ariane 5, le
volume et la pression mis en jeu étaient beaucoup plus importants.
Pour améliorer les performances de cette technologie, on a été
conduit à utiliser un bobinage en fibre de carbone.
Ces performances sont caractérisées par :
p×V
k = ----------------
10 mg
avec k facteur de performance (km),
p pression (bar),
V volume (L),
m masse (kg).
Figure 8 – Jupe interétage 2/3 (Ariane 4)
Ce facteur de performance peut être déterminé pour différents
niveaux de pression : pression d’utilisation ou pression de rupture
minimale exigée ou encore pression de rupture démontrée et
garantie. Les facteurs de performance indiqués dans le tableau 4 tifier le liner et de le plaquer contre l’enveloppe composite. Ainsi, le
sont relatifs à la pression de rupture minimale exigée. Ils ne peuvent réservoir ne travaille, par la suite, que dans le domaine linéaire
toutefois être comparés directement car certaines masses incluent jusqu’à la pression de timbrage et le liner est moins sollicité (celui-
les fixations et/ou la protection thermique externe du réservoir. ci est donc en compression à pression nulle après cette pression de
Lors de la réalisation, ces réservoirs subissent une opération de fabrication). Une autre caractéristique de ces réservoirs est qu’ils
« pression de fabrication » qui a pour but, par l’application d’une doivent respecter le critère de sécurité « fuite avant rupture-leak
pression interne élevée (environ 1,7 fois la pression limite, la pres- before burst ». Cette caractéristique n’est exigée que sur le liner et
sion de rupture minimale étant de 2 fois la pression limite), de plas- est obtenue par calcul (mécanique de la rupture).

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Tableau 4 – Caractéristiques des réservoirs haute pression d’Ariane 4 et d’Ariane 5


Sphère L33 Sphère L33 Sphère Réservoir Réservoir
Caractéristiques
Ariane 4 Ariane 4 Ariane 5 Ariane 5 Ariane 5
Forme ....................................................... Sphérique Sphérique Sphérique Cylindro-sphérique Cylindro-sphérique
Diamètre interne............................. (mm) 530 616 830 403 403
Longueur totale .............................. (mm) 1 682 4 381
Volume ................................................. (L) 117 123 300 183 520
Pression maximale d’utilisation ..... (bar) 320 320 400 230 450
Masse ................................................. (kg) 58 31 82 57 224
Performance à la rupture .................(km) 13 26 30 15 21
Épaisseur du liner........................... (mm) 10 1,4 1,5 1,6 1,6
Épaisseur du composite ................ (mm) 12,6 16,4 6,4 13
Fibre de carbone Fibre de carbone Fibre de carbone
Matériau composite (1) ........................... Kevlar 49/époxyde T800/résine T800/résine T800/résine
époxyde époxyde époxyde
Matériau du liner ..................................... Titane Titane Titane Acier Acier

Procédé d’obtention du liner .................. Ébauches forgées Ébauches forgées Ébauches forgées Fluotournage Fluotournage
Soudage FE Soudage FE Soudage FE Soudage TIG Soudage TIG
(1) Kevlar : fibre aramide de la société Du Pont de Nemours

Enveloppe composite 1 198 2 134

Liner métallique Fibre de carbone/


résine phénolique

Liner métallique

Fibre de carbone/
Bobinage
résine phénolique
des fonds
Bobinage
circonférentiel ø 900 ø 2 050 ø 2 786

4 397 mm

Figure 9 – Structure des réservoirs haute pression


Pièces Sepcarb

Nota : L’opération de timbrage est une opération standard pour tous les appareils sous Les cotes sont en millimètres
pression. Dans les applications civiles on parle plus de pression d’épreuve. Elle consiste à
soumettre en réception l’appareil à une pression supérieure (ici 1,5 fois) à ce qu’il verra en Sepcarb : matériau composite carbone/carbone, marque déposée
service. de la Société européenne de propulsion
Le critère de sécurité « fuite avant rupture » consiste à dimensionner le réservoir de
manière qu’en cas de défaillance (crique par exemple) celui-ci n’explose pas à la pression
de service mais fuie simplement. Cette évaluation est effectuée par calculs de mécanique
de la rupture sur le liner métallique.
Figure 10 – Structure de la tuyère du booster

■ Tuyères de propulseurs à propergol à poudre


Des composites sont également présents en quantité importante La zone du col de tuyère comporte 3 pièces en Sepcarb
sur les tuyères des boosters (figure 10). (carbone/carbone densifié par infiltration en phase gazeuse) d’un
Il s’agit de protections thermiques ablatives en fibre de diamètre de plus de 1 m et d’une masse totale de 250 kg. Ce maté-
carbone/résine phénolique et fibre de silice/résine phénolique. Ces riau thermostable ne subit pas de décomposition en tir, contraire-
pièces sont réalisées par bobinage de bandes de préimprégnés, le ment aux pièces phénoliques dont la résine est ablatée et pyrolisée
bobinage pouvant être « para » (bandes parallèles verticales) ou sur une partie de l’épaisseur.
« biais » (bandes inclinées) en fonction de la sollicitation thermique.
■ Capotages
Ces pièces représentent une masse non négligeable de matériaux,
environ 2 tonnes par tuyère. Elles sont donc sollicitées en effort Le lanceur comporte un nombre important de capotages envelop-
thermomécanique. pant les parties protubérantes. Ces pièces sont réalisées en alumi-

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nium ou en composites sandwichs à base de fibre de verre ou de 1.4 Justification et qualification


carbone/résine époxyde. Elles sont soumises essentiellement aux
efforts aérodynamiques. par essais

Des essais structuraux sont effectués pendant le développement


1.3 Dimensionnement des structures (essais de mise au point) et la qualification des structures, et, pour
du lanceur certaines, pendant la phase de production des modèles de vol
(essais de réception).

■ Détermination des charges ■ Les essais de mise au point peuvent être effectués sur éprouvet-
La donnée importante à prendre en compte dans le dimensionne- tes élémentaires (cf. § 1.5 Caractérisation), sur structure ou élé-
ment concerne les sollicitations. Celles-ci sont généralement répar- ments de structure dans le but :
ties en charges mécaniques, en pression et en sollicitations — d’évaluer les choix effectués ;
thermiques. Le dimensionnement est effectué à partir de valeurs de — d’assister et de valider les techniques analytiques de calculs
charges dites « limites » et correspondant aux charges maximales (éléments de liaison, panneaux...) ;
que l’on prévoit de rencontrer en service (charges au sol et en vol) — d’améliorer certaines caractéristiques (par exemple : forme du
et en présence de l’environnement. Ces valeurs « limites » sont au pied de raidisseur sur un panneau raidi) ;
moins égales à la charge ayant une probabilité de 99 % de ne pas — de déterminer les modes de défaillance ;
être dépassée en service et cela avec un taux de confiance de 90 %. — d’évaluer la tolérance aux dommages ;
L’historique des sollicitations doit également être pris en compte. — de préparer les essais de qualification.
Les charges sont en fait déterminées par des calculs généralement
complexes et vérifiées par des essais à échelle réduite (aérodyna- ■ Les essais de qualification ont pour but :
mique) ou sur des sous-ensembles (essais dynamiques). — de vérifier que la structure supporte les efforts et l’environne-
■ Coefficients de sécurité ment prévus au cours des missions du véhicule ;
— de démontrer que les exigences relatives au dimensionnement
Le dimensionnement nécessite l’introduction dans les calculs de sont satisfaites (marges de sécurité, spécifications d’interface, exi-
coefficients de sécurité (approche déterministe), même si, en final, il gences de raideur) ;
s’agit de respecter un objectif de fiabilité. Une approche probabiliste — de définir et de valider les capacités de la structure, les zones
dans le dimensionnement d’une structure est en effet difficilement de faiblesse et les modes de défaillance ;
praticable. La structure est donc dimensionnée pour respecter : — de valider les modèles de calcul.
R > JF n Ces essais sont effectués sur du matériel de qualité « vol »
(contrôlé et réceptionné). Les séquences de l’essai, les niveaux de
avec J coefficient de sécurité, chargement, l’environnement sont choisis pour démontrer que tous
Fn charge limite, les éléments de la structure satisfont aux règles de dimensionne-
ment.
R valeur recherchée associée au cas de défaillance
considéré (traction, flambage…). Les structures adjacentes employées doivent être représentatives
des structures réelles pour les rigidités locales et d’ensemble
Les coefficients de sécurité utilisés sur les lanceurs pour le dimen- lorsqu’il existe des surflux. La figure 11 présente un exemple de
sionnement des structures principales sont de 1,1 à la limite élas- montage d’essais pour la qualification d’un ensemble de plusieurs
tique et de 1,25 à la rupture (1,4 sur les avions spatiaux). Les structures d’Ariane 5, d’un diamètre 5,4 m et d’une hauteur totale de
réservoirs de pressurisation sont, par contre, dimensionnés avec l’ordre de 8 m.
des coefficients supérieurs : 1,65 à la limite élastique et 2 à rupture,
la tendance étant toutefois de diminuer ces coefficients, en parti- Les cas de charge à appliquer sont ceux retenus pour le dimen-
culier pour les réservoirs de satellite (1,5 à rupture). A noter que le sionnement ou des cas de charge synthétiques permettant de resti-
coefficient de sécurité à la limite élastique ne s’applique pas sur les tuer les contraintes et déformations dans les zones critiques.
structures composites. Lorsque la structure fait l’objet d’exigences de rigidités, ces rigi-
dités sont vérifiées lors d’essais précédant l’essai statique de quali-
■ Caractéristiques des matériaux
fication, la structure étant alors encastrée sur un socle.
Les caractéristiques mécaniques des matériaux à utiliser pour le
Les chargements à appliquer sont à corriger par des coefficients
dimensionnement doivent être déterminées selon les exigences
afin de tenir compte des caractéristiques réelles de la structure
suivantes et dans des conditions d’environnement représentatives :
testée et des conditions réelles d’essai. Ces corrections sont extrê-
— les caractéristiques de tenue (contrainte admissible : traction, mement importantes car il s’agit de qualifier toute la « définition »
compression, cisaillement...) sont définies avec une probabilité de du produit, c’est-à-dire de couvrir toute la famille de structures que
99 % d’être dépassées et cela avec un taux de confiance de 90 % ; l’on pourra réaliser dans la phase de production, et cela avec un
— les caractéristiques d’élasticité (modules, coefficient de Pois- exemplaire unique. Ces corrections portent sur l’influence de
son) sont définies avec une probabilité de 50 % d’être dépassées et l’épaisseur minimale (tolérances géométriques), des caractéristi-
cela avec un taux de confiance de 90 %. ques minimales du matériau, des structures adjacentes, de l’envi-
■ Marges de sécurité ronnement qui n’est généralement pas représenté dans l’essai, des
gradients thermiques...
Le but final du dimensionnement est la détermination des marges
de sécurité dont les valeurs doivent, bien sûr, rester positives, et
■ Les essais sur structures composites présentent les spécificités
cela sur les différentes parties de la structure considérée. La marge
suivantes :
de sécurité est définie comme suit (seule est considérée la marge à
rupture pour les éléments composites) : — les structures composites sont sensibles aux chargements
locaux ;
Charge admissible à rupture — la rupture est généralement de type fragile et brutale ;
M S = -------------------------------------------------------------------------------- – 1
j R × charge limite — les modes de défaillance sont multiples ;
— l’émission acoustique est en général bien adaptée pour déce-
avec jR facteur de sécurité à la rupture. ler et localiser les premiers endommagements ;

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1.6 Contrôles non destructifs


Bâti d’introduction du chargement et tolérance aux dommages

Toute structure, qu’elle soit en composites ou non, comporte


d’inévitables défauts d’origine ou pouvant survenir en service
Structure (impacts). Aussi, pour chaque structure, il est établi :
maquette
Structure de Columbus — un catalogue des défauts potentiels ;
maquette Speltra — un catalogue des défauts acceptables. Pour qu’un défaut soit
Bride maquette acceptable, il faut que la pièce supporte les sollicitations pendant la
Structure EPS représentative
des réservoirs EPS
vie du produit, pour laquelle un facteur 4 est appliqué sur le nombre
Structure Case de cycles. Il faut, d’autre part, que le défaut puisse être détecté par
Ferrure les moyens de contrôle non destructifs avec une probabilité supé-
Structure d’introduction rieure à 95 % et un taux de confiance de 90 %.
jupe avant EPC de poussée
des boosters D’une manière générale, la vérification de la tenue en présence de
défauts est effectuée par calculs, mais à partir de caractéristiques
Structure maquette déterminées sur éprouvettes comportant des défauts. L’aspect
d’interface avec « fatigue », qui n’est pas un élément déterminant pour un lanceur
le réservoir
cryotechnique non réutilisable, nécessiterait une base de données expérimentales
volumineuse (loi de propagation) en raison des défauts multiples
Bâti d’essais
sur une structure composite et cela en considérant le mode de
défaillance associé (contrairement aux matériaux métalliques qui
nécessitent une base de données plus limitée). Il faut donc se
EPS étage à propergol stockable
EPC étage principal cryotechnique restreindre aux aspects les plus critiques.
Il est d’autre part important de prévoir des méthodes de répara-
Les essais effectués sont des essais statiques de vérification des tion, méthodes qui doivent être qualifiées lors du développement.
exigences de rigidité et d’essais en charge pour vérifier la tenue
sous les différents cas de charge rencontrés par le lanceur.

Figure 11 – Montage d’essai pour la qualification


2. Lanceurs du futur
d’un ensemble de structures et matériaux composites
A moyen terme, il ne devrait pas y avoir d’évolution majeure dans
— compte tenu des rigidités spécifiées qui sont très élevées, la l’emploi des composites, même pour un lanceur nouveau comme
mesure des composantes de déplacement et de rotation devient Ariane 5, mais que l’on pourrait qualifier de « classique » dans sa
difficile ; conception avec ses 3 étages propulsifs. Les voies d’amélioration
— les structures sont sensibles aux défauts de collage (dans les faisant appel aux composites pourraient être les suivantes :
liaisons) et aux défauts interlaminaires sous sollicitations de
compression. — tuyère avec divergent déployable en matériaux thermostructu-
raux pour des moteurs d’étage supérieur cryotechnique ;
— réalisation de l’enveloppe des boosters par enroulement fila-
mentaire (solution appliquée sur le booster SRMU du Titan) ;
1.5 Caractérisation des matériaux — réalisation de brides en composites.
Les petits lanceurs qui émergent ou qui sont à l’étude font plus
largement appel aux composites avec des moteurs à propergol
Les caractéristiques à déterminer sont : solide de taille réduite et non segmentés pour lesquels la solution
— les propriétés mécaniques, physico-chimiques et thermiques « bobinée » se prête plus particulièrement.
sur unidirectionnels et stratifiés nécessaires au dimensionnement ;
Les composites pourraient être également employés pour des
— les caractéristiques nécessaires au dimensionnement des
véhicules du futur : lanceur mono- ou biétage réutilisable. La perfor-
liaisons (matage, collage) et les caractéristiques spécifiques aux
mance structurale constitue, dans ce cas, un élément critique pour
composites (séquence d’empilement, discontinuités géométriques) ;
la faisabilité du concept. Pour cela, il est nécessaire d’étudier
— l’influence de l’environnement, en particulier de la tempé-
(dimensionnement, faisabilité) des réservoirs cryotechniques de
rature ;
grandes dimensions pour lesquels la solution composite devient
— la compatibilité avec les matériaux environnants (par exemple,
intéressante malgré des pressions généralement faibles dans le
compatibilité avec les ergols en cas de fuite ou de contacts
réservoir pour ce type de propulsion. Les composites thermostruc-
accidentels) ;
turaux tels que les carbone/carbone, carbone/SiC, SiC/SiC sont alors
— l’établissement des critères de dégazage dans le vide, vis-à-vis
envisageables sur les parties les plus chaudes pour les phases de
des aspects « pollution » des éléments de la charge utile.
rentrée.
La valeur admissible est, bien sûr, déterminée à partir des essais,
par la relation :
Xadm = X – K σ
3. Ariane 5 :
avec X valeur moyenne,
σ écart-type.
organisation industrielle
K est une fonction du nombre d’éprouvettes N, du niveau de
probabilité P et du taux de confiance C exigé. Dans la pratique, un L’organisation industrielle du développement d’Ariane 5 est pré-
minimum de 10 éprouvettes est nécessaire pour l’établissement des sentée sur la figure 12 (maîtres d’œuvre et sous-contractants princi-
caractéristiques principales. paux en Europe).

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COIFFE EPS
OERLIKON CONTRAVES DAIMLER-BENZ AEROSPACE

Aérospatiale, Dasa, Aérospatiale, Alcatel-Kirk,


Dassault, F + W. Ame Space, Casa, Dassault,
Deutsch, Franke, Industria,
ACU Lucas, Moog, Raufoss,
CASA Rellumix, Walther, Zeppelin

Saab-Ericsson EPC et EAP


AEROSPATIALE
SPELTRA
DAIMLER-BENZ AEROSPACE • EAP

Aérospatiale Cimsa, Dassault, Etca,


Fokker, IN-SNEC, MAN, Nft,
CASE A ÉQUIPEMENTS Paulstra, Raufoss, Sabca,
MATRA MARCONI SPACE Sfim, Techlam, Ute-Sripc

Alcatel-Kirk, Ame Space, • EPC


Casa, Crisa, Dasa,
Dassault, Etca, IN-SNEC, Air liquide, Alcatel-Kirk,
Saab-Ericsson, Saft, Ame Space, Avica, Axon,
Sextant, Thomson Hyb. Cryospace, Dasa, Dassault,
Deutsch, Elecma, Etca,
MPS Framatome, Fokker,
EUROPROPULSION Idrosapiens, IN-SNEC, MAN,
Microtecnica, Sabca, Saft,
Andritz, BPD, Fiat, MAN, Sat, Starec, Techspace Aero,
Regulus, Sep, SNPE Thomson Hybrides,
Vibro-meter
PROPULSION EPC
SEP ARCHITECTE INDUSTRIEL
AEROSPATIALE
• EPF
DASA, Easams GmbH,
Air Liquide, Bradford, Casa, ETCA, GMV, IABG,
Dasa, Fiat, Iberespacio, Matra Marconi, NLR,
Inst. Von Karman, Onera, SEP, Spacetec, Trasys
Microtecnica,
Steyr Daimler Puch,
Techspace Aero

• VULCAIN

Aerolingus, Auxitrol Iberico,


Avica, Bam, Battelle, Casa,
Comsip, Copreci, Devtec,
DLR, Etca, Fiat, IABG
Iberespacio,
Mecan. de Precision,
Microtechnica,
Moog, Samtech, SPE,
Sulzer, Vibro-meter, Volvo

ESA CNES Figure 12 – Ariane 5.


Organisation industrielle

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