Gestion Écosystèmes
Gestion Écosystèmes
Gestion Écosystèmes
Volume 1
Zachée TCHANOU
Décembre 1998
SOMMAIRE
Pages
Préambule iv
Remerciements v
Renseignements de base vi
Liste des sigles et abréviations vii
Listes des tableaux et figures viii
3. LA DIVERSITE BIOLOGIQUE
3.1 Flore 27
3.2 Faune 30
Bibliographie 101
ANNEXES
iii
PREAMBULE
Au milieu des années 1980, les pays d'Afrique Centrale (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée
Equatoriale, RCA, RDC et São Tomé et Principe) ont exprimé la volonté d'utiliser une partie des fonds
du VI° FED pour développer des actions pilotes de conservation et d’utilisation durable de la
biodiversité forestière de la région. Ainsi est né le Programme ECOFAC (Écosystèmes Forestiers
d'Afrique Centrale). En 1988, en préparation à ce Programme, et avec l'appui technique et scientifique
de l’UICN (Union Mondiale pour la Nature), les pays d'Afrique Centrale ont entrepris une revue
générale de l'état des ressources forestières, de leur utilisation et de leur gestion. Un réseau de sites
critiques pour la conservation de la biodiversité forestière a été identifié, accompagné de
recommandations concernant la protection et l'utilisation durable des ressources forestières nationales
et régionales.
En 1990, les Gouvernements concernés ont intégré officiellement les conclusions de cette étude dans
le cadre de leurs politiques forestières en accréditant le PARAC (Plan d'Action Régional pour l'Afrique
Centrale). Un programme de démonstration de conservation-développement, destiné à tester la mise
en pratique de recommandations du PARAC sur 7 sites, a été mis sur pied. La deuxième phase de ce
Programme ECOFAC est actuellement en cours d'exécution.
En 1996, les Ministres d'Afrique Centrale en charge des Forêts ont organisé à Brazzaville, au Congo,
du 28 au 31 mai, la première Conférence sur les Ecosystèmes de Forêts Denses et Humides d’Afrique
Centrale (CEFDHAC, connue aussi sous le nom de Processus de Brazzaville). Outre ces hauts
fonctionnaires, elle réunissait des représentants d’organisations internationales, des techniciens du
secteur forestier et des ONG. A la suite de cette première réunion, la Conférence a été
institutionnalisée et l'UICN a été chargée d'en assurer le secrétariat. Son but est d’encourager les
pays d’Afrique Centrale pour qu’ils conservent leurs forêts et veillent à ce que toute utilisation des
ressources forestières soit durable.
iv
REMERCIEMENTS
De nombreuses personnes ont contribué d'une manière ou d'une autre à sa réalisation, en procurant
des informations, en contribuant à la rédaction, en nous faisant bénéficier de leurs remarques
constructives, ou dans l'organisation logistique du travail. C'est non seulement un devoir, mais aussi
un plaisir, pour nous de remercier ici:
v
Renseignements de base
Géographie
Situation entre les latitudes 1° 40’ et 13° 05’ N et les longitudes 8° 30’ et 16° 10’ E
Superficie totale : 475,000 km2. Terre ferme : 469,400 km2
Relief : chaîne montagneuse dirigée SW-NE qui culmine au Mont Cameroun altitude 4,070
m, Mt Oku 3,007 m.
Climat : - Sub tropical humide à 4 saisons au Sud (P = 1,600 mm)
- Tropical très humide à 2 saisons dans la zone côtière (P = 3,000 mm)
- Tropical humide dans les hautes terres de l’Ouest et dans la zone
soudano-guinéenne ; (P =1,500 mm)
- Tropical sec dans la zone sahélienne (P< 900 mm)
Population : 13 millions hbts en 1995 et 14 millions hbts estimés en 1998 avec un taux
d’accroissement de 2,3%
Capitale : Yaoundé, 1,3 million hbts en 1998
Autres villes : Douala, 1,4 million hbts ; Bafoussam : 145.000 hbt
Langues officielles : Français, Anglais ; 220 Langues nationales .
Économie
Monnaie : Franc CFA = 0,01 FF
PNB par hbt : $820 en 1993 ; Dette extérieure : $6,600 millions
Principales productions 1987 1993 1997
Forêts
Superficie des forêts denses humides : 196,000 km2
Taux de déforestation : 0,6% entre 1980 et 1995
Production de grumes : 3 millions de m3 en 1997
Production de sciages : 0,72 million de m3 en 1997
Exportation des grumes : 1,9 millions de m3 en 1997
Exportations des sciages : 0,3 million de m3 en 1997
Exportations de placages et contre- plaqués : 35,000 m3
Production du bois de feu : 12 millions de m3
Conservation
Superficie des aires protégées : 42,650 km2
Superficie des aires proposées pour la protection : 15,000 km2
Superficie des sites critiques : 37,000 km2
Biodiversité
8,000 Plantes supérieures dont 156 endémiques ;
250 Mammifères ; 542 Poissons dont 96 endémiques
848 Oiseaux ; 330 Reptiles ; 200 Amphibiens dont 63 endémiques
vi
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
CEFDHAC : Conférence sur les Ecosystèmes de Forêts Denses Humides d’Afrique Centrale
CITES : Convention Internationale sur le Commerce des Espèces de Flore et de Faune
menacées d’Extinction
CNPS : Caisse Nationale de Prévoyance Sociale
CTFT : Centre Technique Forestier Tropical
DfID : Department for International Development
ECOFAC : Écosystèmes Forestiers d’Afrique Centrale
ENEF : École Nationale des Eaux et Forêts
FAO : Food and Agriculture Organization
FED : Fonds Européens de Développement
GEF : Global Environment Facility
GTZ : Agence allemande pour le développement
IRAD : Institut de Recherche Agronomique pour le Développement
CENADEFOR : Centre National de Développement des Forêts
MINEF : Ministère de l’Environnement et des Forêts
MINEFI : Ministère de l’Economie et des Finances
OAB : Organisation Africaine du Bois
OIBT : Organisation Internationale des Bois Tropicaux
ONADEF : Office National de Développement des forêts
ONAREF : Office National de Régénération des Forêts
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PAFT : Programme d’Action Forestier Tropical
PNGE : Plan National de Gestion de l’Environnement
PNUD : Programmes des Nations Unies pour le Développement
PNUE : Programme des Nations Unie pour l’Environnement
SGS : Société Générale de Surveillance
UFA : Unité Forestière d’Aménagement
UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature
WWF : World Wide Fund for Nature.
vii
Listes des Tableaux.
Tableau 1 : Répartition des principaux biomes et autres occupations du Cameroun
Tableau 8 : Évolution des exportations de grumes par destinations entre 1996 et 1997
Tableau 18 : Critères et indicateurs de dégradation et des menaces pesant sur les sites
Figure 6 : Matrice des sites en fonction de leur valeur et des menaces qu’ils subissent
viii
1- PRINCIPALES CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
1.1- Conclusions
♦ Les Ressources Forestières
♦ La diversité biologique
Si les grands Mammifères, les Oiseaux et les Poissons sont relativement bien
connus sur l’ensemble du territoire, il n’en est pas de même pour d’autres
groupes. Leur degré de connaissance est très hétérogène (Reptiles, Batraciens,
etc..). Certains groupes de mammifères sont très imparfaitement connus
(Chauves souris, Insectivores, Rongeurs).
- Bois d’oeuvre.
Le bois représente le deuxième produit d’exportation après le pétrole, tant en
tonnage qu’en apport de devises. La production forestière a augmenté d’environ
30% entre 1987 et 1997, passant de 2 millions de m3 à 2,8 millions de m3. La
dévaluation du franc CFA de 1994 et le regain d’intérêt des acheteurs asiatiques
pour les bois africains a favorisé l’augmentation de l’exploitation forestière.
L’amélioration des infrastructures portuaires sur la côte (réouverture du port de
Tiko) et routières dans le Sud-Est a aussi stimulé la production de grumes. La
majeure partie de cette production est destinée à l’exportation. En 1997 par
exemple, 40% soit 1,1 million a été exporté sous forme de grumes alors que la loi
forestière n’autorise actuellement que 30% et prévoit à terme (janvier 1999),
aucune exportation de bois non transformé.
L’exploitation des bois porte sur une cinquantaine d’essences dont quinze
fournissent près de 90% du volume total et trois (Ayous, Sapelli, Azobé)
fournissent plus de 60%.
2
entraîné l’élargissement du nombre d’essences exploitées dans le pays. La crise
financière asiatique en 1997 a freiné cette évolution, mais il est sans doute un
peu tôt pour prédire l’influence que celle ci aura à moyen terme sur l’exploitation
forestière.
Le tissu industriel ne s’est pas beaucoup développé au cours des dix dernières
années ; il reste dominé par la première transformation mécanique. On compte
actuellement, 70 unités de transformation dont 60 scieries. Les deuxième et
troisième transformation du bois, malgré un début d’amélioration demeurent
faibles et surtout informelles. A côté de l’exploitation industrielle, il existe une
exploitation artisanale informelle qui fournit des produits de moindre qualité mais
à prix bas assurant ainsi près de 40% de la demande nationale en sciages.
Quelques opérations pilotes d’aménagement ont été initiées dont certaines ont
servi de base à la définition des normes d’aménagement. L’exploitation continue
à s’effectuer sans plan d’aménagement car ce n’est que depuis 1997 que les
premières concessions (UFA) avec obligation d’un plan de gestion durable ont
été attribuées. La taille maximale des concessions pour une même société est
fixée à 2,000 km² pour 15 ans renouvelables. Parallèlement, on assiste à la
multiplication des ventes de coupe dont l’exploitation se fait sans souci de
renouvellement de la ressource.
3
Les PFNL sont largement utilisés à tous les niveaux : alimentaire,
pharmaceutique, artisanat... Beaucoup sont destinés à l’autoconsommation, mais
de plus en plus se développe un commerce local et international formel ou
informel. Seules les plantes médicinales (Prunus, Yohimbe, Voacanga) font
l’objet d’une exploitation et d’un commerce réglementés. En 1994 par exemple,
l’exportation du Yohimbe a rapporté environ 55 millions de franc CFA. Quant aux
autres produits (Gnetum, Irvingia, Ricinodendron, Moabi) leur récolte et échanges
relèvent du secteur informel même si les quantités concernées sont importantes
tant au niveau local que du commerce transfrontalier (Gnetum, Ricinodendron).
Il est à noter que dans ce cas, certains produits comme le Dacryodes et Cola
sont issus des agroforêts. Bien que globalement le secteur des PFNL soit en
expansion, son potentiel reste peu connu et peu valorisé. Les techniques de
collecte de certains PFNL (Prunus) sont destructives ce qui pose le problème de
leur régénération et partant de pérennité de la ressource. Ces dernières années,
la Recherche a initié des travaux sur la collecte des provenances, la
domestication et l’amélioration des fruitiers sauvages. Il existe quelques
tentatives limitées de plantations de fruitiers améliorés mais ces initiatives restent
insuffisantes au regard des potentialités de ce secteur dans l’économie nationale.
4
qu’à l’intérieur du pays. Globalement le pays est importateur de poissons du
Sénégal et Mauritanie .
♦ Tourisme
La zone forestière offre des potentialités réelles pour le tourisme qui sont
malheureusement peu exploitées. L’industrie touristique est en train d’être
relancée ; en particulier l’écotourisme. Le Parc National de Korup a par exemple
reçu en 1995, 245 touristes malgré les structures précaires d’accueil.
♦ Formation et Recherche
La formation forestière à différents niveaux existe dans le pays depuis plus de
vingt ans mais les établissements concernés souffrent d’un manque de moyens
qui compromet gravement la qualité des cadres formés. Les forêts
d’enseignement et de recherche outil pédagogique nécessaire à la formation
n’existent pas encore quoique prévues par la législation. La recherche dans ce
domaine n’a jamais pris de l’essor attendu malgré l’importance du secteur dans
l’économie à cause d’un manque de moyens financiers et humains. Les seuls
programmes en cours dépendent des financements internationaux.
- Forêts
Parmi les innovations de la nouvelle loi on note : la définition d’un domaine
forestier permanent devant couvrir au moins 30% du territoire national et d’un
domaine forestier non permanent ; l’instauration des forêts communautaires
définies à l’intérieur des forêts non permanentes. Si la loi forestière précise
l’obligation des plans d’aménagements, la variation annuelle des taxes selon la loi
des finances, compromet la planification des charges et investissements à moyen
terme de la part des industriels. Le contrôle des activités est faible par manque de
moyens humains et financiers de l’administration des forêts alors que les
ressources générées par la filière devrait la mettre à l’abri du besoin.
5
sont encore flous et sources potentielle des conflits. La législation est peu connue
et peu respectée par l’ensemble des opérateurs y compris dans l’administration.
A titre d’exemple, la coupe à des fins domestiques de quelques arbres du
domaine forestier national autorisée par décret, donne lieu actuellement à une
généralisation des coupes illégales à des fins commerciales. Le secteur forestier
est considéré comme l’un des plus corrompus avec tout ce que cela comporte
comme manque à gagner au Trésor public.
- Flore et faune
La notion de biodiversité est apparue dans la nouvelle loi forestière mais elle y est
peu développée. En dehors des aires protégées, la loi ne précise pas les
conditions de protection des habitats. En matière de chasse, la nouvelle
législation s’est orientée vers une approche plus participative que répressive, en
définissant les territoires de chasse.
Aires protégées
6
sur le terrain reste à faire. Il existe une forte tendance à l’occupation des
dernières forêts primaires par les exploitants forestiers. Une grande proportion a
déjà été octroyée bien qu’elles soient encore peu parcourues.
Sites critiques
Les sites ont été choisis en fonction de leur représentativité, de la valeur
biologique en terme de richesse et d’endémisme, et des menaces qui pèsent sur
leur maintien.
Les sites les plus étendus se trouvent en région forestière (Dja, Campo-Ma’an,...)
et les moins étendus sur des montagnes (Manengouba, Nlonako..). Les sites de
plus grande valeur biologique sont le complexe du Mont Cameroun, Korup,
Campo-Ma’an, tandis que les sites les plus menacés sont ceux proches des
grandes villes et zones montagneuses très peuplées (Yaoundé, Douala-Edéa,
Oku).
Perspectives
7
La valorisation des ressources forestières dépasse le cadre de l’exploitation
forestière classique et pourra à terme se développer autour de l’écotourisme, des
PFNL, et de la pisciculture.
1.2 Recommandations
8
Bilan de réalisation des recommandations passées
16 Améliorer le taux de transformation de bois d’oeuvre en bois débités Très faiblement réalisé. P
9
17 Produire des plans d’aménagement du territoire Zonage du Cameroun méridional forestier. P
18 Diversification des essences exploitées. Partiellement P
Carbonisation des déchets de bois et amélioration des taux de
19 transformation Non réalisé N
20 Produire des plans de gestion pour les forêts domaniales Non réalisé N
21 Inventaires d’exploitation en régie Non réalisé N
22 Revoir les techniques de plantations en régie Non réalisé N
Politique d’encouragement des joint-venture pour les
23 exploitants forestiers nationaux Il y a peu d’entreprise conjointes effective P
31 Mise à jour des données concernant les terres domaniales Non réalisé N
10
1.2.2 Principales recommandations
Ressources forestières
Diversité biologique
6. Les pouvoirs publics devraient mettre en place des modes de gestion des
conflits faune sauvage agriculteurs qui soient compatible avec la gestion
durable.
11
9. L’État devrait donner à la recherche forestière des moyens proportionnels à la
contribution de ce secteur à l’économie.
11. L’État devrait revoir la fiscalité sur la chasse pour rendre son contrôle plus
efficace et évaluer les potentialités de développement d’élevages de gibier,
d’animaux domestiques, ainsi que la mise en place de systèmes d’exploitation
durable de la faune forestière (territoires de chasse).
14. L’État devrait trouver des mesures incitatives pour décourager la corruption qui
empêche l’application des lois et règlements, et occasionne une réduction des
recettes publiques.
16. L’État devrait clarifier les modes de gestion des forêts communautaires et la
redistribution de la rente forestière aux niveaux local et national.
17. L’État devrait renforcer les capacités humaines et financières pour le contrôle
de l’exploitation, l’impact des activités humaines sur les ressources floristiques
et fauniques, la gestion des aires protégées. Le personnel technique devrait
être redéployé sur le terrain pour un meilleur suivi des activités.
18. l’Etat devrait rapidement concevoir la mise en œuvre sur le terrain des idées du
Décret 95/678/PM instituant un cadre indicatif d’utilisation des terres en zone
forestière méridionale. Le même zonage devrait s’étendre à l’ensemble de la
zone forestière, puis plus tard à l’ensemble du territoire.
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Sites critiques
19. L’État devrait classer les sites critiques, faire connaître et matérialiser leurs
limites, et augmenter les possibilités d’action et de conservation à travers la
mise en place effective du Fonds Spécial de développement forestier.
20. Les Etats devraient harmoniser la gestion des sites trans-frontaliers et favoriser
la création des réseaux intégrés de sites critiques.
21. L’État en collaboration avec les ONG évaluer les actions en cours pour
l’intégration des populations rurales dans la gestion des sites et étendre cette
approche en fonction des enseignements.
22. En cas de nouveaux investissements dans les sites critiques, la priorité devrait
être donnée à ceux présentant la plus grande diversité biologique (Mont
Cameroun, Korup, Campo-Ma’an) et ceux qui sont les plus menacés (Collines
de Yaoundé, Douala-Edéa, Oku).
23. L’État devrait favoriser la génération des fonds à travers les utilisations
multiples de certains sites, en vue d’assurer un minimum d’autonomie à leur
gestion.
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2. LES RESSOURCES FORESTIERES
Les mangroves
Les mangroves de la côte camerounaise ne couvraient en 1989 qu’une superficie de
2,300 km² selon Gartlan. Elles sont d’importance inégales et localisées sur trois
zones : à la frontière du Nigeria dans le "cirque" autour du Rio del Rey ; à l’estuaire
du Cameroun, c’est-à-dire à l’embouchure des fleuves Mungo, Wouri, Dibamba et
Sanaga ; et enfin des petites tâches aux embouchures du Nyong, Lokoundje et
Ntem.
Partout, on observe une certaine zonation des espèces de la mer vers le continent
dans la zone intercotidale. Dans la région du cirque, la succession est la suivante de
la mer vers le sommet sec : Rhyzophora racemosa – Avicennia germinans –
Pandanus candelabrum – Acrosticum aureum – Pandanus candelabrum –
Rhyzophora racemosa.
14
Dans l’estuaire du Cameroun, c’est-à-dire autour de Douala, la séquence se
présente comme suit : Rhyzophora racemosa – Rhyzophora harrisonni –
Rhyzophora mangle – Avicennia germinans – Avicennia associé à Laguncularia.
Dans la mangrove fluviale qu’on rencontre le long des fleuves côtiers très loin de la
mer, la zonation n’est pas très nette. Il y a généralement un mélange d’espèce de
mangrove et d’espèce compagnes ou totalement halogènes. C’est ainsi qu’à
Bonaberi-Nord, à trente km de la mer sur le Wouri, on a séquence suivante du
fleuve vers l’intérieur : Rhizophora racemosa – Pandanus candelabrum – Raphia
palma-pinus – Acrosticum aureum – Oxystima manii – Rhizophora racemosa –
Acrosticum aureum – Carapa procera – Guibourtia demeusei – forêt atlantique.
Mais cette composition très hétérogène des mangroves fluviales pose le problème
de la limite continentale de cette formation. Il semble judicieux de fixer cette limite
dès la disparition d’espèces telles que Avicennia germinans, Laguncularia racemosa
et Acrosticum aureum.
15
CARTE MANGROVE
16
Forêts atlantiques
Cette formation a aussi des affinités avec des forêts de l’Amérique du Sud. Les
arbres Erismadelphus exsul et l’Ozouga font partie des familles mal représentées en
Afrique et davantage représentées en Amérique Latine. Andira inernis se trouve
aussi en Amérique Tropicale. La zone est le centre de diversité de quelques taxons,
particulièrement les genres Cola (Sterculiaceae), Diosypyros (Ebenaceae) et
Garcinia (Guttiferae) et le genre Dorstenia (Moraceae). Il existe un grand nombre
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d’espèces étroitement endémiques, telles que Hymenostegia bakeri, Soyauxia
talbotii, Deinbollia angustifolia, D. saligna, Camplysospemun dusenii, Eugenia
dusenii, Ouratea dusenii et Medusandra richardsiana.
Dans la partie Nord de cette zone se trouve la limite des arbres appartenant à la
flore du Nigeria et de l’Afrique Occidentale, tels que Brachystegia Kennedyi,
Microberlinia bisculata, Monopetalanthus hedinii, Tetraberlinia polyphylla et
Terminalia ivorensis. Dans la région Sud de cette zone, se trouve la limite Nord des
arbres ayant des affinités gabonaises, y compris Aucoumea klaineana, Copaifera
religiosa, Dialium bipindense, Gilbertiodendron pierreanum, Monopetalanthus
letestui, Librevillea klainei, Okthocosmus callothrysus, Testulea gabonensis et
Calpocalyx heitzii.
Une étude récente recensait plus de 200 espèces de plantes ligneuses sur un carré
de 0,1 ha dans cette partie de la forêt. Ceci présente une diversité plus forte que
celle de toutes les autres forêts d’Afrique ou du Sud-Est asiatique, et même que
celle de la plus grande partie des forêts d’Amérique du Sud.
Les forêts côtières montrent de nombreuses espèces communes avec les forêts
d’autres régions, ce qui témoigne des rapports antérieurs avec celles-ci. Il y a des
espèces communes avec la forêt Ituri de l’Est de la République Démocratique du
Congo (Diospyros gracilescens), avec le bassin congolais (Oubanguia alata,
Dichostemma glaucescens, Strombosiopis tetranda, Afzelia bipindensis, Enantia
chlorantha, Diospyros bipendensis, D crassiflora, D. hoyleana et avec des forêts de
la "Haute Guinée", Diospyros kamerunensis et Diospyros piscatoria.
18
avec Phoenix reclinata et Raphia monbuttorum et des forêts périodiquement
inondées avec Guibourtia demeusei.
Les forêts semi-caducifoliées sont, pour leur part, moins riches en espèces que les
forêts congolaises. Leurs niveaux d’endémisme sont moins élevés. Elles sont
caractérisées par une abondance d’Ulmaceae et de Sterculiaceae. Les
Sterculiaceae sont représentées par les espèces suivantes : Cola lateritia, C.
cordifolia, Mansonia altissima, Pterygota macrocarpa, Sterculia rhinopetala,
Nesogordornia papaverifera, Triplochiton scleroxylon. Quant aux Ulmaceae, on
rencontre les espèces : Holoptelea grandis, Celtis adolfi-frederici, et Celtis soyauxii.
19
Sterculiacées et Ulmacées". Le nombre total d’espèces d’arbres est d’environ 200 et
on peut trouver sur un hectare de cette formation une centaine d’arbres de plus de
50 cm de diamètre et 50 à 100 espèces différentes représentées par des arbres de
plus de 10 cm de diamètre.
Enfin, cette forêt renferme très peu d’espèces endémiques comparée à la forêt
atlantique et à la forêt congolaise.
i. La forêt submontagnarde
Les forêts sub-montagnardes rejoignent la forêt de basse altitude. Ces forêts se
trouvent à différentes altitudes sur différentes montagnes entre 800-1,200 m et
1,500-1,800 n d’altitude et peuvent être caractérisées par une relative uniformité de
la flore et une abondance de plante de la famille des Clusiaceae. Aux altitudes les
plus basses, la composition spécifique est semblable à celle des forêts voisines de
moyenne altitude. Au fur et à mesure que l’altitude augmente, les Epiphytes,
principalement Orchideae, Mousses et Fougères se développent et des espèces
d’arbres commencent à apparaître : Caloncobal lophocarpa, Crotonogyne
manniana, Dasylepis racemosa, Erythrococca hispida, Prunus africana et Xylopia
africana. Les forêts sub-montagnardes sont beaucoup moins connues du point de
vue biologique que les forêts de montagne et basse et moyenne altitude.
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Les formations herbeuses sub-alpines sont pauvres en espèces et caractérisées par
les familles de Poaceae, Juncaceae, Caryophyllaceae, Asteraceae, Guttiferae,
Rubiaceae et Apiaceae. Les principales affinités se trouvent surtout avec
Madagascar et l’Afrique Australe et Orientale.
21
Cordons littoraux (fourrés) 0,14 650
Forêts congolaises sub-sempervirentes 21,05 100.000
Forêts semi-caducifoliées 8,42 40.000
Forêts afro-montagnardes 0,95 4.500
Formations saxicoles 0,62 2.945
Forêts dégradées et galeries forestières 7,97 37.875
Raphiales et forêts marécageuses 0,65 3.100
Savanes boisées arborées, arbustives et
33,30 158.185
herbeuses
Steppes sahelo-soudanaises 2,32 11.000
Prairies aquatiques et zones inondables 3,40 16.150
Zones en culture (estimation) 8,67 2.935
Lacs et cours d’eau 0,62 2.935
Agglomérations urbaines et rurales 0,04 160
TOTAL 100 475.000
Source : Letouzey (1985), FAO/PNUE (1976), Gartlan (1989).
22
CARTE FORMATION VEGETALE
23
2.3. Évolution
24
- La mévente du café et du cacao qui a incité les paysans à diversifier la
production en créant notamment de nouveaux champs pour le vivrier, ceci
au détriment du couvert forestier ;
- La baisse du pouvoir d’achat inhérent à la crise économique qui a favorisé
la consommation accrue de bois énergie en raison de l’inaccessibilité des
autres sources d’énergie alternatives notamment le pétrole et le gaz ayant
subi des hausses substantielles successives.
- La prolifération des coupes frauduleuses du bois par les tronçonneuses. Il
s’agit ici d’un véritable fléau pour les forêts, ce d’autant plus qu’il est
difficilement contrôlable à un moment où l’administration des forêts est
quasi-absente sur le terrain. Ce prélèvement se fait tous azimuts,
notamment autour des grandes villes, Douala, Yaoundé, et sans respect
des règles classiques d’exploitation (diamètre d’exploitabilité).
- Cette exploitation artisanale de la forêt est respectivement liée à la perte
de l’emploi, et l’existence d’un marché local potentiel aussi bien dans les
grandes villes que dans les campagnes. En effet, d’une manière générale
les industries ont fortement privilégié l’exportation au détriment d’un
marché local conquis par les produits provenant de la coupe à la
tronçonneuse (sciage artisanal) relativement à bas prix quand bien même
la qualité est médiocre.
A cette situation, il faudrait ajouter que depuis les cinq dernières années, l’État, à
travers son organisme spécialisé, l’ONADEF, n’a plus réalisé (en raison de la crise
de liquidités) des reboisements. On estime pourtant actuellement à près de 90
millions de m3 les pertes de bois dues aux activités d’exploitations et de
défrichement de la forêt. Il faudrait à cet effet reboiser à un rythme (hypothèse
faible) de 330 km²/an. Il devient évident que l’exploitation industrielle et artisanale de
la forêt contribuent grandement à la déforestation.
En partie à cause des différences de définition et en partie à cause des difficultés
d’évaluation, les estimations de la couverture forestière diffèrent considérablement.
Selon les sources la déforestation varie de 1,000 à 2,000 km2/an. La FAO (1997) a
estimé que la couverture forestière du Cameroun est passée de 202,440 km2 en
1990 à 195,980 km2 en 1995, soit une perte annuelle de 1,290 km2 ou un taux
annuel de déboisement de 0,6%.
Le déboisement touche de façon variable les différents domaines forestiers. Les
forêts de montagne, habituellement situées sur des sols volcaniques fertiles, sont
sérieusement menacées par le défrichement et par le feu. C’est en fait l’essartage
qui a provoqué le remplacement d’une grande partie de la végétation naturelle par
des formations herbeuses secondaires. Les forêts de la côte atlantique ont été très
exploitées souvent plusieurs fois défrichées pour laisser la place à des plantations
25
industrielles, victimes de l’agriculture vivrière et d’une chasse excessive. Les forêts
semi-décidues sur les marges Nord des forêts congolaises sont menacées par
l’installation humaine, la chasse et le feu. La forêt congolaise est le seul type de
forêt dont des surfaces substantielles restent intactes, mais elle est visée par une
exploitation accrue, depuis 1995.
La plus grande partie de l’exploitation a lieu sur le domaine forestier non permanent
dans laquelle l’obligation de plan d’aménagement ne sera effective qu’à partir de
1999. En fait, dès que l’abattage est terminé, la forêt peut être utilisée par la
population locale ; ce qui encourage directement l’invasion de la forêt. Sur un autre
plan, l’élimination des disséminateurs de graines comme les éléphants (Loxodonta
africana) et les Céphalopes (Céphalophus spp.), dans une forêt dont les espèces
d’arbres ont évolué en même temps qu’eux, entraîne un processus de succession
écologique allant vers une forêt à composition spécifique différente. C’est que le
défrichement de la forêt, même sans implantation humaine, peut être suivi par
l’invasion d’une mauvaise herbe agressive, Chromoleana odorata, qui bloque le
cycle de régénération. Certaines forêts ont été exploitées à plusieurs reprises, elle
sont essentiellement composées d’espèces secondaires et tous les mammifères à
l’exception de quelques écureuils et rats ont été éliminés. Ces forêts peuvent
ensuite être dévastées par le feu qui constitue une menace croissante pour les
forêts semi-décidues.
Encore plus préoccupant le taux de dégradation forestière du fait de l’exploitation
dans les zones peu peuplées. Les forêts primaires sont progressivement
transformées en forêts secondaires du fait de l’écrémage, ce qui entraîne une
baisse de la diversité floristique et faunique de la forêt. Les zones non concédées à
l’exploitation forestière sont celles qui renferment encore des rares forêts primaires.
Si la chasse ne détruit pas la couverture végétale, elle perturbe l’écosystème
forestier dans sa structure et son fonctionnement. Nul n’ignore le rôle joué par les
éléphants et les oiseaux dans la régénération naturelle de certaines plantes. C’est
donc dire que l’abattage des éléphants et la destruction de l’habitat des oiseaux sont
de nature à compromettre cette régénération.
iii- Régénération artificielle des forêts
En 1991 l’ONADEF avait déjà réalisé au total 35.000 hectares de planations
artificielles réparties comme suit : 23.000 ha en forêt dense humide, 8.700 ha en
savane humide et 4.100 ha en savane sèche. Pour les seuls écosystèmes
forestiers, on peut donc estimer la superficie plantée à 31.700 ha. Cependant,
depuis 1991, l’ONADEF, faute de moyens n’a pas continué les plantations et la
plupart des parcelles plantées ne bénéficient d’aucun suivi régulier. La foresterie
communautaire encouragée par la loi forestière devrait à terme permettre un
accroissement des surfaces plantées par les populations sans intervention de l’Etat.
26
3. DIVERSITE BIOLOGIQUE
3.1. Flore
Le Cameroun apparaît donc comme l’un des pays d’Afrique les plus variés du point
de vue écologique. On estime à 8,000 le nombre d’espèces végétales se trouvant
au Cameroun, avec 156 endémiques et 45 pour le seul Mont Cameroun (Thomas et
Cheek, 1992). C’est qu’une autre spécificité du Cameroun repose sur l’existence de
la chaîne de montagnes dont fait partie le Mont Cameroun. La plupart des
montagnes du Sud sont couvertes par une végétation forestière. Les forêts de
montagne ont en général une plus faible diversité que celles de plaines mais
souvent, un plus grand nombre d’endémiques dont il semble qu’il soit en rapport
avec l’ancienneté de l’orogenèse, l’étendue, l’histoire climatique et le degré
d’isolement du site. La vaste région montagneuse volcanique, à l’Ouest du
Cameroun et à l’Est du Nigeria, s’est formée au cours des cent derniers millions
d’années. L’île de Bioko (Fernando Po), proche du littoral, appartient au même
ensemble. La flore confère à la région une importance considérable car, il y aurait
quelque 130 espèces endémiques du Nigeria oriental et plus de 150 dans le Nord-
Ouest du Cameroun (Brenan, 1978). La plupart d’entre elles sont les plantes
d’altitude. On trouvera en annexes la liste des 45 plantes à fleur et fougères,
représentant 25 familles, strictement endémiques au Mont Cameroun.
27
FIGURE 1 ET 2 (REFUGES FORESTIERES)
28
Le centre d’endémisme du Sud de la Sanaga possède des particularités que Villiers
(1981) et Letouzey (1983) ont décrit. Les collines de Nkoltsia au Nord-Est de Kribi
sont le siège des plantes endémiques : Amphiblemma letouzeyi, Calvoa calliantha,
Julbernardia letouzeyi. On y a aussi trouvé des plantes fort rares considérées
comme relictuelles : Begonia jussiaecarpa, Costus lateriflorus, Euphorbia letestui,
Bulbophyllum fuscum, Genyorchis platybulbon, Polystachya victoriae, et
Mesanthemum jaegeri. Quelques espèces découvertes dans cette zone n’avaient
pas encore été identifiées comme : Dracaena sp., Gladiolus sp., Homalium sp.,
Panicun sp., Phyllanthus sp., Psychotria sp. et Rutidea sp. Certaines de ces
espèces ont des affinités avec la flore zambézienne d’Afrique australe. La forêt
littorale qui part de Bakundu à Campo constitue l’unique habitat de la
Cesalpiniaceae Leonardoxa africana.
Gartlan (1989) donne la liste des arbres endémiques de la forêt biafréenne confinés
au Sud du fleuve Sanaga : Hymenostegia bakeri, Soyauxia talbotii, Globulostylis
talbotii, Deinbollia anguustifolia, D. saligna, Campylospermum dusenii, Eugenia
dusenii, Outratea dusenii et Medusandra richardiana.
La description plus loin des sites critiques pour la biodiversité fera ressortir
éventuellement pour chaque zone la liste des plantes endémiques.
29
3.2. Faune
i. Mammifères
Vivien (1991) estime à 250 le nombre d’espèces de mammifères qu’on rencontre au
Cameroun. De ce chiffre, 132 espèces appartiennent à la zone forestière soit 53%.
Quand on y ajoute les 30 espèces ubiquistes, on se rend compte que 162 espèces
vivent en forêt soit 65% du total des mammifères. Les espèces montagnardes sont
représentées seulement par 12 espèces soit 5% du total.
30
forêts atlantiques Cercocebus albigana, Cercopithecus nictitans. C. cephus C.
pogonias et Poicephalus gulielmi s’y trouvent.
ii. Poissons
Vivien (1991) estime à 542 le nombre d’espèces de poissons d’eaux douces et
saumâtres qu’on rencontre au Cameroun. Ces poissons représentent 53 familles et
179 genres. La répartition par aire géographique montre que les espèces de la forêt
représentent 294 soit 54% des espèces présentes. Quand on y ajoute les espèces
ubiquistes qui sont au nombre de 31 on a en tout 325 espèces qu’on rencontre en
zone forestière soit environ 60%. Si aucune espèce ubiquiste n’est endémique, 79
espèces confinées à la seule zone forestière sont endémiques. Les espèces
strictement lacustres (12) sont toutes endémiques et concernent surtout les lacs de
cratère renfermant principalement des poissons de la famille des Cichlidae.
Les menaces qui pèsent sur les poissons sont la pêche intensive par
empoisonnement, et la pollution dans les estuaires et le long de la côte.
31
Tableau 2 : Listes des mammifères menacés d’extinction (Ex), gravement
menacées (Gr), vulnérables (Vu) et endémiques (End)
32
iii. Oiseaux
Le Cameroun compte 850 espèces d’oiseaux selon Decoux et al. (1986), ou 848
selon Stuart et al. (1990).
Les taux d’endémisme sont relativement supérieurs dans les forêts montagnardes et
sub-montagnardes. Parmi les 53 espèces d’oiseaux de la forêt montagnarde dans
les régions montagnardes de l’Ouest du Cameroun, 20 sont endémiques. Parmi ces
20 espèces, 8 peuvent être appelées espèces indépendantes n’ayant pas de
proches relations dans leur genre. Celles-ci sont Andropadus montanus,
Malaconotus kupensis, Uoptilus giberti, Urolais epichlora, Camaroptera lopsei,
Nectarinia ursulae, et Ploceus bannermani. Le pourcentage d’espèces endémiques
dans l’avifaune montagnarde du Cameroun est égal à 38%. Les affinités de
l’avifaune montagnarde sont diverses et comprennent celles avec les montagnes de
l’Afrique Orientale, les régions de basse altitude de l’Afrique Occidentale et une
espèce océanique insulaire (Speirops lugubris). Les affinités de l’herpétofaune
montagnarde n’existent pas avec les espèces d’autres montagnes mais plutôt avec
des espèces des basses altitudes des sections forestières biafréennes et sub-
montagnardes.
La seule menace qui pèse sur les oiseaux c’est la destruction de leur habitat. La
destruction des forêts de montagne est très préjudiciable aux espèces qui y sont
endémiques.
33
sa conservation. Les Crapauds montagnards sont apparentés à des formes de
plaine des forêts congolaises et non aux espèces montagnardes de l’Afrique
australe.
Quand aux Reptiles, Depierre (1978) évalue à 330 le nombre d’espèces rencontrées
au Cameroun. On a aussi trouvé 3 espèces de Crocodile : Crocodylus niloticus, C.
cataphractus et Osteolaemus tetraspis. Cette dernière espèce est considérée
vunérable, et son exploitation intensive mérite d’être reconsidérée. Un Caméléon
Chameleo eisentrauti est endémique des Monts Rumpi. Quatre espèces de
Panaspis sont endémiques des zones d’altitude.
34
4- LES FORETS DANS L’ÉCONOMIE NATIONALE
Les inventaires de reconnaissance ont été menés sur 140,000 km² localisés
principalement autour des provinces du Littoral, du Centre, du Sud et de l’Est. Les
résultats de ces travaux indiquent un potentiel de plus de 1,5 milliards de m3 de bois
sur pieds pour des tiges de diamètre supérieur au diamètre minimum d’exploitabilité.
Sur la base des conditions actuelles du marché, le potentiel exploitable serait de 750
millions de m3 dont plus de la moitié en essences riches et intermédiaires. Ce potentiel
représenterait ainsi une valeur de plus de 50.000 milliards de FCFA, soit plus de 50
fois les ressources propres du pays prévues dans la loi des finances du Cameroun
pour l’exercice 1998/1999 (MINEFI, 1998). Sur la base de ces potentialités, de
nombreux experts situent à 5 millions de m3/an le niveau soutenable de prélèvement
des bois d’œuvre bien que peu d’arguments soient avancés pour le justifier. Il est à
noter qu’en 1997, l’exploitation industrielle et artisanale se situait à près de 4,5 millions
de m3 .
Cinq des dix provinces du Cameroun peuvent être considérées actuellement comme
forestières. Il s’agit du Centre, de l’Est, du Sud, du Littoral et du Sud-Ouest. Au cours
des 10 dernières années, les trois premières ont été les plus ouvertes à l’exploitation
industrielle.
35
La distribution des superficies effectivement ouvertes dans le cadre des certificats
d’assiette (système de licences) et de vente de coupe ces dernières années se
présente ainsi qu’il suit :
Ce tableau montre que les superficies annuellement ouvertes sont restées stables
autour de 8,000 km² avec une nette progression entre 1993 et 1995 quand elles ont
dépassé 10,000 km². La transition entre le système des licences de 5 ans et les
conventions d’exploitation de 15 ans a été accompagnée par l’instauration des
ventes de coupe et des permis de gré à gré.
Les données pour 1996 et 1997 reflètent la diminution des superficies suite à
l’expiration des licences ; les ventes de coupe et autres permis de gré à gré tels que
les coupes dites de récupération dont la saisie statistique est plus aléatoire sont
certainement sous-estimés. Ces permis de petite taille, qui devaient servir de façon
transitoire et prioritairement pour l’approvisionnement des unités de transformation,
ont été très largement distribués, souvent de manière clientéliste. Ce débordement a
favorisé l’arrivée des opportunistes dans la profession.
36
* Structure de la profession forestière
Le nombre d’agréments à la profession forestière est passé de 130 en 1988 à 450 en 1998 (Eba’a, 1997).
L’augmentation la plus spectaculaire a eu lieu en 1993 quand il y avait près de 200 entreprises agréées. La
dévaluation du franc CFA, la volonté politique exprimée de faciliter l’accès des nationaux à la profession,
notamment à travers l’octroi des permis de gré à gré et les ventes de coupes, sont à l’origine de cette
inflation des effectifs.
En 1996, moins de la moitié des sociétés agréées étaient en activité, parmi elles, plus de 80% sont à
capitaux étrangers. Bien que les nationaux représentent plus de 75% des effectifs de la profession, leur
activité reste faible et de surcroît beaucoup d’entre eux procèdent à l’affermage (sous-traitance ou location)
de leur permis.
Parmi les essences répertoriées (300), une soixantaine fait l'objet d'une exploitation
commerciale, dont une vingtaine de façon systématique et le reste au gré de la
conjoncture.
37
3
Volume x 1000 m
4000
3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997
Années
Exportations Production
Ayous
Autres
30%
33%
Ekop Frak é
5% 11%
Azobé Tali Sapelli
5% 7% 9%
38
Cette production était constituée en 1996 à près de 70% par 5 essences à savoir
Ayous, Sapelli, Azobé, Fraké, Iroko, dont l'évolution des volumes exploités se
présente comme suit :
L’accroissement des volumes produits au cours des trois dernières années (1994-
1997) tel qu’illustré au tableau 5 a porté sur les essences traditionnelles mais surtout
sur quelques essences moins connues. En particulier le Fraké est devenu en 1997 la
deuxième essence exportée en grumes.
a) Première transformation
Le secteur forestier Camerounais est resté cette dernière décennie l'un des plus
industrialisés de l'Afrique Centrale. Toutefois, sa physionomie assez figée est
caractérisée par une préférence du type routinier des industriels sur les opérations de
première transformation.
Année 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997
Volume récolté 1,97 2,1 2,5 2,2 2,3 2,4 2,65 2,95 3,1 3,71
Volume roulé 1,62 1,66 1,72 1,7 1,63 2 2,31 2,61 2,7 3,16
Volume consommé par
0,9 0,96 0,97 0,95 0,95 1,0 1,15 1,15 1,20 1,15
les usines
Volume exporté en
0,72 0,70 0,75 0,75 0,68 1,0 1,16 1,46 1,50 2,01
grumes
Volume roulé / Volume
82 79 70 77 71 83 87 88 87 82
récolté (%)
Taux de transformation
56 58 56 59 59 50 50 48 52 47
(%)
Source : compilations
40
Le rendement matière (Volume entrée/Volume sortie) du sciage qualité export se
situe en moyenne à 35%, ce qui explique la prépondérance des rebuts de bois le plus
souvent non récupérés, favorisant ainsi un gaspillage de la matière, et une faible
rentabilisation des opérations. D’ailleurs, la majorité de ces unités ont des
équipements vétustes, voire inadaptés. Aussi, la productivité est-elle demeurée faible,
accentuée par un manque de personnel qualifié et de normalisation des produits.
L’activité de l’industrie forestière est largement dominée par la province de l’Est. Une
répartition des unités de transformation par provinces et les capacités installées de
transformation en 1997 est fournie au Tableau suivant :
La province de l’Est dispose à la fois du plus grand nombre d’unités (35 %) mais
aussi de la capacité installée la plus grande (42 %). La situation en 1998 serait
sensiblement différente du fait surtout de la multiplication des projets de construction
d’usines dont la plupart se montent autour de Douala, Mbalmayo et Yaoundé.
Les unités de déroulage en particulier pourront voir leur effectif doublé d’ici l’an 2000.
En effet, on assiste actuellement à une course vers l’industrie du bois pour se
préparer à l’avènement de l’interdiction des exportations de grumes prévue à compter
du 20 janvier 1999 par la loi forestière.
La production des sciages au cours des cinq dernières années se présente comme
suit :
41
1993 1994 1995 1996 1997
Production totale 625 664 718 681 720
Secteur formel 400 425 460 436 460
Secteur informel 225 239 258 245 260
Consommation locale 385 409 443 420 445
Exportation 240 252 265 261 275
Taux d’exportation 60 59 58 60 60
Source : compilations
Par ailleurs, les petits artisans du secteur informel, malgré leur grande ingéniosité, ne
disposent pas des moyens et des équipements pour aborder les marchés
d’exportation des articles en bois.
42
Le Cameroun est un pays exportateur de bois en grumes et dans une moindre
mesure de produits sciés, déroulés, tranchés et aussi des contre-plaqués. Les
exportations de moulures et parquets vont augmenter du fait de la création d’unités
spécialisées notamment à Mbalmayo et Yaoundé (IBC, TIB) et de la diversification
des productions des anciennes scieries (SFID, SEFAC…).
Le volume des exportations est resté presque stationnaire entre 1988 et 1993 ;
oscillant autour de 850,000 m3/an dont environ 700,000 m3 de grumes /an, 100,000
m3 de sciages/an et 35,000 m3/an de placages et contre-plaqués.
43
Essence m3 Essence m3
Ayous/Obeche 597 Bilinga 31
Frake/Limba 221 Onzabili/Angongui 31
Sapelli 176 Padouk 31
Tali 137 Bibolo/Dibetou 22
Azobe/Bongossi 107 Faro 18
Naga/Ekop Naga 95 Gombe/Ekop Gombe 18
Iroko 74 Afrormosia/Assamela 15
Aiele/Abel 56 Bosse 14
Movingui 53 Bubinga 13
Eyong 41 Andoung 13
Sipo 35 Homba 12
Fromager/Ceiba 34 Acajou/N’gollon 12
Moabi 33 Okan/A’doum 12
Autres essences 114
TOTAL 2.016
Source : SGS, 1998
Les grumes sont importées par l’Italie (36 %), la France (28 %), l’Espagne (12%),
l’Allemagne (10 %) et les Pays Bas (8 % ). Pour les sciages, l’Espagne vient au
premier rang avec 29 %, viennent ensuite la France et les Pays Bas avec 16 %
chacun, l’Italie (12%), la Belgique (12 %) et le Royaume Uni (11 %). Ces six pays
totalisent 95% des exportations du Cameroun vers l’Union Européenne en 1995. La
destination des exportations reflète aussi la nationalité d’origine des actionnaires des
sociétés qui opèrent les plus importantes unités de transformation.
En 1997, la géographie des exportations des bois est considérablement modifiée ; les
pays asiatiques dominent les échanges. La Chine, le Japon et les Philippines à eux
seuls ont importé environ 700,000 m3 de grumes soit 34 % des exportations du pays
(Figure 5). Le ralentissement de cette tendance avec la crise asiatique affecte surtout
les essences secondaires ; Le marché chinois n’a pas été touché par cette crise qui
a mis en évidence le rôle structurel des marchés européens et une place
conjoncturelle pour les nouvelles destinations (Fomété, 1998).
44
Italie
15%
Autres
40% Chine
14%
France
11%
Japon Philippines
10% 10%
45
Le tableau 10 donne l’évolution des principales taxes forestières au cours des six
dernières années. La taxe d’abattage et la redevance de superficie sont les deux
taxes directes qui forment les revenus de la taxation de l’exploitation forestière;.
Redevance
Année Fiscale Taxe d’abattage Autres taxes Total
de superficie
Valeur et (%) Valeur et (%) Valeur et (%) Valeur
1992/93 1,149 (75) 199 (13) 184 (12) 1,532
1993/94 1,744 (70) 345 (14) 405 (16) 2,494
1994/95 1,823 (70) 365 (14) 416 (16) 2,604
1995/96 3,030 (68) 1,119 (25) 301 (7) 4,450
1996/97 4,142 (65) 1,242 (19) 1,003 (16) 6,387
1997/98 5,031 (69) 1,167 (16) 1,102 (15) 7,300
(estimations)
Source, MINEFI, 1998.
La contribution des autres taxes à l’économie nationale peut être résumée dans le
tableau 11.
46
Tableau 11 : Structure et évolution des contributions directes et indirectes du secteur
forestier moderne aux finances publiques (Millions de F CFA)
Exercices
Intitulés 1994/95 1995/96 1996/97 1997/98(*)
Valeurs % Valeurs % Valeurs % Valeurs %
• Création d’emplois
47
Transformation 2,655 3,403 4,162 4,236 7,159
industrielle
Transport du bois 2,138 2,620 3,091 3,658 3,555
TOTAL 10,850 12,595 14,863 16,406 18,997
Source : MINEF, MINEFI, 1998
Ces données ne prennent pas en compte le secteur informel et surtout les emplois
indirectement créés par effet redistributif au plan socio-économique. On estime à
environ 90,000 le nombre d’emplois générés par le secteur forêt/bois (MINEF,
1995). Ils se répartissent entre exploitation/transformation des bois (50,000
emplois), et exploitation du bois de feu et charbon de bois (40,000 emplois).
Si on prend en compte l’impact des activités forestières sur les autres secteurs de
l’économie en terme de demande en biens et services intermédiaires à eux
adressée, en terme de la distribution des revenus aux ménages et de leur emploi
principal en dépenses de fonctionnement de l’État, en terme de l’utilisation par les
entreprises de leurs revenus pour l’acquisition des biens d’équipement, on s’aperçoit
que les autres effets amont et aval sont très importants.
Au delà du secteur moderne, les participations au développement du pays de la
filière bois doivent prendre en compte :
Conclusions
L’exploitation industrielle des bois d’œuvre malgré son importance décrite
précédemment, souffre de nombreux problèmes. D’abord, le rythme actuel des
prélèvements et l’absence de planification qui le caractérise ne sont pas des
indicateurs de durabilité des pratiques d’exploitation forestière en vigueur.
48
4.2 Bois énergie
Il reste indéniable que cette filière est très importante quand on sait que 80 % de la
population tire son énergie du bois, dépendance procédant de l'inaccessibilité à la
majorité des énergies alternatives utilisables actuellement (gaz, électricité, solaire….)
En outre, l'utilisation de ces sources d'énergie nécessite un appareillage assez
onéreux.
L'on ne peut ainsi connaître la production du bois énergie que sur la base des taux de
consommation établis soit à travers certaines études au niveau national, ou alors
suivant des normes établies par les organismes internationaux.
Sur cette base la production de bois de feu et charbon de bois est estimée à 9,4
millions de m3 en 1990 et 12,3 millions de m3 en 1995 (FAO, 1998).
Les plantations en régie ont été développées dans les années 70 par l’ONAREF. La
plupart de ces plantations n’ont pas bénéficié du suivi et de la protection nécessaires;
elles ont fait l’objet de coupes abusives aussi bien par les populations avoisinantes
que par les gestionnaires. Les reboisements communautaires et communaux sont
encore insignifiants pour la production des bois de chauffage et de service.
Les déchets et sous produits de la transformation industrielle des bois constituent une
source appréciable d’énergie ; sa valorisation est très importante aux abords et dans
49
les grandes villes. Quelques cas de carbonisation des déchets de scieries éloignées
pour produire du charbon revendu en ville ont été constatés.
Au début des années 80 l’ONAREF a tenté sans succès une opération de production
en régie du charbon de bois en zone forestière pour fournir les autres régions du
pays.
La construction des cases en zone forestière est basée sur l’utilisation des perches et
piquets en bois coupés dans les formations forestières proches des villages. Les
maisons en zone rurale surtout sont faites en terre battue (ou poto-poto)
Dans les régions côtières, les pêcheurs fabriquent des pirogues en bois utilisant
quelques essences particulières.
4.4.1 Aliments
Environ 205 espèces de fruitiers d’après Fondou et Foteu (1995) sont recensées ;
elles sont consommées sous diverses formes :
• pulpe comestibles (18 espèces)
• amandes comestibles (5 espèces)
50
• fruits à amandes subissant des transformations (3 à 5 espèces)
• amandes transformées en bouillie (5 espèces)
• huile alimentaire ou industrielle (5 à 7 espèces)
4.4.2 Médicaments
La PLANTECAM qui est aujourd’hui un point franc industriel, a été créé en 1972. Elle
dispose d’équipes qui récoltent sur les versants du Mont Cameroun environ 300
tonnes par an d’écorces de Prunus, soit 40% de son approvisionnement, les 60%
restant sont fournis par des contractuels.
Le plus gros danger pour cette espèce réside dans la technique destructrice
d’exploitation qui enlève toute l’écorce et son exploitation illégale. Des efforts
conjoints du MINEF, du Projet Mont Cameroun et de la PLANTECAM sont déployés
actuellement pour former et associer les villageois à une exploitation plus rationnelle
des ressources en Prunus.
Les statistiques sur ce secteur sont trop éparses et disparates pour être compilées.
Mais ce qui reste certain, il s'agit d'un secteur en nette progression qui impose
qu'une stratégie soit immédiatement mise sur pied pour sous-tendre son
développement.
4.5.1 Chasse
La chasse est pratiquée exclusivement par les hommes dont l’effectif a connu une
inflation au cours de la dernière décennie à cause de la crise économique. En effet,
cette activité nécessite un investissement de départ faible, mais procure surtout un
revenu substantiel et rapide. C’est l’aspect commercial de la chasse qui constitue en
effet une grave menace sur les ressources, car l’autoconsommation en zone
forestière à démographie faible est très limitée.
La chasse n’est malheureusement pas limitée dans l’espace. Elle opère ainsi dans les
aires protégées. À titre d’exemple, une étude effectuée par Infield (1995) dans le parc
de Korup, a montré que 70% des familles ont recours à la chasse comme source de
revenus; cette activité constitue 56% de leur budget. Parmi les espèces chassées, les
céphalophes bleus et à bande dorsale noire totalisent 50% des animaux tués par les
52
chasseurs ; les autres étant l’athérure (Atherurus africanus) pour 13%, le Colobe bai
de Preuss pour 7%, le drill pour 6%, tandis que les 25% restants se répartissent entre
18 mammifères et 4 reptiles.
La chasse se fait par piégeage et au moyen d’armes à feu le jour et la nuit. La chasse
nocturne pratiquée malgré les restrictions réglementaires présente beaucoup de
danger contrairement à l’activité diurne qui donne la possibilité au chasseur de
distinguer l’espèce, le sexe, l’âge et la taille pour un abattage sélectif.
4.5.2 Pêche
Cette activité représente par endroits une menace sérieuse sur l’écosystème de
mangrove. La pêche est également active autour des retenues d’eau que constituent
les barrages hydroélectriques (Bamendjin, Mape, Lagdo, etc…).
4.6.1. Tourisme
En 1992, les aires protégées qui relevaient du Ministère du Tourisme
(MINTOUR) ont été transférées au Ministère de l’Environnement et des Forêts
(MINEF), sous la tutelle de la Direction de la Faune et des Aires Protégées. Mais les
La zone forestière malgré d’énormes potentialités reste très peu visitée. La forte
nébulosité, l’abondante précipitation et l’état déplorable des voies de communication
vers les sites potentiels expliquent cet état des choses. Il ne faudrait pas oublier que
la législation Camerounaise ne prévoit les droits d’entrée que dans les parcs
nationaux. Ces droits s’élèvent à 5,000 CFA pour les non résidents, 3,000 CFA pour
les résidents et 1,500 CFA pour les nationaux. Il est aussi prévu une taxe sur les
appareils photos qui est de 2,000 CFA pour les amateurs. Les autres charges
comprennent les droits de campement et les frais du guide ou du porteur. Quoique
la zone forestière ne possède qu’un seul parc national, celui de Korup, l’on
considère que trois sites y attirent les touristes ; ce sont : le Mont Cameroun, Korup,
et la réserve de faune de Campo.
La société GUINESS Cameroun organise tous les deux ans l’ascension du Mont
Cameroun, événement sportif et culturel qui attire beaucoup de touristes à Buéa et
dans les environs. Mais au cours de l’année il y a les individus ou des groupes qui
après paiement des droits, louent les services des guides–porteurs pour l’ascension
de la montagne. De 1990 à 1996 les entrées dans le parc de Korup ont varié de 155
à 289 selon les années. Quant à la réserve de faune de Campo on a enregistré en
1992 seulement 15 touristes. La réserve de faune du Dja a entrepris depuis 1995 la
construction des structures d’accueil des touristes qui pour la plupart sont des
chercheurs et des naturalistes.
4.6.2. Recherche
54
La recherche forestière s’effectue au sein de l’Institut de Recherche Agricole pour le
Développement (IRAD), au sein de certains projets spécifiques de la Coopération
Internationale, et dans le Département de Foresterie de la Faculté d’Agronomie de
l’Université de Dschang.
L’IRAD a été créé en 1996 par Décret n° 96/050 du 12 Mars 1996, en remplacement
des Instituts de Recherche Agronomique (IRA), et de l’Institut de Recherche
Zootechnique et Vétérinaire (IRZV). Bien avant 1996, la recherche forestière était
menée au sein de l’IRA par les chercheurs du programme forêt, et les botanistes de
l’Herbier National.
Sur le plan géographique, il existe à l’IRAD des centres régionaux, des stations
polyvalentes, des stations spécialisées et des antennes de recherche. Le centre
régional de Bambui/Mankon s’occupe entre autres de la recherche agro-forestière,
celui de Nkolbisson de la forêt, botanique, pédologie, télédétection et agro-
climatologie.
Pour combler les lacunes tant sur le plan structurel que géographique, le plan
national à moyen terme de recherche agricole élaboré en 1996 par le Ministère de la
Recherche Scientifique et Technique a prévu la création des structures de
recherche et le recrutement des chercheurs. C’est ainsi qu’il est prévu que la station
de Nkoenwone au Sud d’Ebolowa qui est actuellement spécialisée sur le cacaoyer,
devrait abriter un chercheur sur la faune forestière. De même, il est prévu une
antenne à Meyomessala, ville située à l’Ouest de la réserve de faune du Dja, pour la
recherche sur les écosystèmes forestiers avec sa composante faune. Concernant
les ressources humaines, on a, en Septembre 1998, 7 chercheurs dont 6 sur la forêt
et un botaniste à l’herbier. Le plan prévoit à terme, 4 chercheurs pour la forêt et
botanique, et 2 pour la faune.
Quant aux résultats, l’ancien programme forêt avait concentré ses recherches sur
les techniques de production des plans forestiers et la conduite des peuplements en
sylviculture sur les essences tant locales qu’exotiques. L’Office National de
Régénération des Forêts utilise pour ses plantations les techniques mises au point
par la recherche. C’est surtout dans le domaine d’appui au développement que la
55
recherche s’est montrée très active parce qu’il s’agissait des prestations payantes,
et non des opérations à financement interne, en veilleuse depuis 1987. C’est ainsi
qu’à la demande des services vétérinaires, la recherche a établi dans la province du
Sud-Ouest, des plantations avec des essences produisant du tannin comme le
Bridelia sp et Pentachletra macrophylla. La société qui fabrique les allumettes
(UNALOR) a obtenu la mise sur pied des techniques sylvicoles pour le Funtumia
elastica.
Le projet Korup travaille dans le parc de Korup, les réserves d’Ejagham et des
monts Rumpi. En plus de la recherche sur la faune, il possède une composante
active dans
les techniques de multiplication d’Ancistrocladus korupensis. Le projet Mont
Cameroun quant à lui travaille principalement sur le Prunus africanum, tandis que
WCS est actif sur la faune à la périphérie du sanctuaire de Banyang Mbo.
56
À la périphérie de la réserve du Dja, l’Avenir des Peuples des Forêts Tropicales
(APFT) possède une équipe multidisciplinaire de géographes forestiers
anthropologues au sein du programme « Écosystèmes et Paléoécosystèmes des
forêts intertropicales » (ECOFIT). L’APFT parraine un autre programme d’écologie
humaine avec 6 chercheurs camerounais de l’Institut Catholique, l’Université de
Yaoundé I, 4 chercheurs de l’ORSTOM, 4 du CNRS, et 1 du Centre Pasteur.
Malgré cette diversité des thèmes, on peut déplorer l’absence de projets pluri-
disciplinaires impliquant toutes les compétences du Département. En 1998,
l’Université de Dschang a manifesté son intention de financer à nouveau la
recherche à partir de son budget propre comme cela se passait jusqu’en 1986. On
peut espérer qu’à terme, la recherche reprenne la place qui est la sienne au sein de
57
l’Université, ce qui suppose l’acquisition des moyens de déplacement, l’équipement
des laboratoires, ainsi que l’amélioration des conditions de travail des enseignants –
chercheurs.
4.7. Formation
La formation au Cameroun des cadres pour la gestion des écosystèmes forestiers
couvre le secteur de la foresterie et de la faune. La formation forestière s’effectue au
sein de deux établissements que sont l’École Nationale des Eaux et Forêts de
Mbalmayo et au Département de Foresterie de la Faculté d’Agronomie et des
Sciences Agricoles de l’Université de Dschang. Quant aux spécialistes de la faune,
ils sont formés à l’École de Faune de Garoua.
C’est en 1949, par Arrêté n° 351 du 18 Juillet que fut créé le Centre d’Apprentissage
Forestier de Mbalmayo, qui était chargé de former des prospecteurs topographes
pour les entreprises forestières. Par Arrêté n° 706 du 27 Novembre 1952 le Centre
fut transformé en École Technique Forestière, avec pour mission de former des
agents subalternes indigènes des Eaux et Forêts, en deux années d’études après le
Certificat d’Études Primaires. En 1966, l’École des Eaux et Forêts remplaçant
l’École Technique Forestière avec comme innovation le recrutement des titulaires du
Brevet d’Étude du Premier Cycle pour la formation en plus des agents, des
techniciens des Eaux et Forêts. Enfin, en 1980, le Décret n° 80/375 du 11
Septembre mettait en place l’École Nationale des Eaux et Forêts (ENEF), avec trois
cycles de formation : des agents techniques pour les titulaires du Brevet ; des
techniciens titulaires de l’Examen Probatoire et des techniciens supérieurs pour les
titulaires du Bac.
En 1970, la formation des techniciens passe par un tronc commun d’une année au
Collège National d’Agriculture de Dschang et deux années de spécialisation
forestière à Mbalmayo. Cette expérience n’a duré que quelques années.
58
diplômés étaient chargés d’appliquer, mais les programmes actuels n’ont
malheureusement pas évolué pour s’adapter à la nouvelle situation. La plupart des
diplômés manquent d’emploi. En Juillet 1998, des 30 diplômés du cycle des
techniciens supérieurs sortis en 1995, seuls 10 étaient dans la vie active !
En 1998, force est de constater que l’ENEF bénéficie d’un environnement didactique
très favorable avec la réserve forestière de Mbalmayo, la présence dans la ville
d’usines de transformation du bois ainsi que d’exploitants forestiers nationaux et
expatriés. Mais l’ENEF manque de moyens matériels pour son fonctionnement et le
personnel enseignant est peu motivé. Les structures de base pour une bonne
formation (bibliothèque, laboratoires, parc informatique, véhicules de liaison) font
cruellement défaut. Le Ministère de l’Environnement et des Forêts devrait doter
cette institution des moyens pour mieux former les 250 étudiants présents sur le
campus en 1998.
L’EFG recrute tous les 2 ans des stagiaires du milieu professionnel ayant déjà une
formation en foresterie ou en élevage. L’École possède deux cycles : un moyen
pour les titulaires du Brevet et un supérieur pour les titulaires du Bac. Étant donné
que c’est une institution régionale, les stagiaires proviennent en plus du Cameroun,
du Burkina Faso, Congo, Gabon, Guinée, Niger, Madagascar, Mali, Mauritanie,
Rwanda, R.C.A, Sénégal, Tchad, Togo, Zaïre. Tous les étudiants étrangers sont
boursiers à travers les organismes comme FAO, PNUD, FED, IDA, UNESCO, WWF
ainsi que les pays comme l’Allemagne, la France et les Pays-Bas.
Pour son fonctionnement, l’EFG bénéficie des subventions de l’État, des bourses
des stagiaires et une importante allocation des Pays-Bas. Du fait de la crise, la
subvention de l’État est passée de 66,5 millions en 1985 à 5 millions en 1995.
60
On peut dire que grâce à la coopération internationale, l’École de Faune de Garoua
fonctionne mieux que les autres établissements ; de plus les programmes de
formation ont été modifiés en 1996.
Pour l’agriculture, on distingue les cas des cultures vivrières et des cultures
industrielles. Pour les cultures vivrières, c’est l’agriculture itinérante dont les
conséquences sont particulièrement néfastes dans les zones écologiques difficiles ;
en zone forestière, bien que ses effets ne soient pas toujours directement
perceptibles, ce mode de mise en valeur se traduit par une dégradation et le recul
de la forêt.
Dans le cas des cultures industrielles, le problème est encore plus grave, à cause
de la puissance des moyens mis en œuvre et de l’importance des surfaces
concernées. Il s’agit surtout des cultures d’hévéa, du palmier à huile, du thé, du
cacao et du café. Pour les deux premières spéculations, les plantations se font
après défrichage des forêts naturelles.
Les usages alternatifs des terres forestières ont une importance socio-économique
indéniable ; il doivent s’insérer dans un cadre général précis de planification de
l’utilisation des terres. La conversion des forêts pour des usages autres doit être
précédée des études d’impact adéquates et les mesures d’atténuation des effets sur
l’environnement envisagées. Ceci semble être le cas pour les projets en cours de
barrages hydroélectrique (Pangar et Djerem, Mapé) et d’Oléoduc.
61
5. CADRE LEGISLATIF ET INSTITUTIONNEL
§ La loi n° 83/13 du 27 Novembre 1981 portant régime des forêts, faune et pêche.
Elle est sous-tendue par les décrets suivants :
Le régime de propriété des forêts et des établissements aquacoles est défini par les
législations foncières et domaniales.
5-2. Forêts
Jusqu’en 1991, la gestion des ressources forestières était effectuée par une
multitude d’intervenants issus des Ministères de l’Agriculture, Pêche et industries
62
animales, Aménagement du territoire etc;.. Depuis 1992, la création du Ministère de
l’Environnement et des Forêts est venue mettre un terme à ce problème.
Les organismes publics d’intervention en milieu forestier ont été restructurés et ont
abouti à la création de l’Office National de Développement des Forêts (ONADEF)
découlant de la fusion de l’ex Office National de Régénération des Forêts
(ONAREF) et le Centre National de Développement des Forêts (CENADEFOR).
L’objectif de cet acte était de disposer d’un organisme plus souple et performant. Il
est à relever que l’ONADEF dispose aujourd’hui de l’une des meilleures expertises
de la sous-région pour les opérations d’inventaires, de régénération et de
reboisement. Il dispose en outre d’un Centre de Cartographie Forestière le plus
performant de la sous-région de l’Afrique Centrale.
La formation est assurée par l’Université de Dschang (pour les Cadres Supérieurs)
et l’École Nationale des Eaux et Forêts de Mbalmayo, l’École de Faune de Garoua
pour les Cadres Moyens en matière de Forêt et de Faune.
Ce nouveau code forestier consacre la division du domaine forestier ; en effet, celui ci est constitué des
domaines forestiers permanents et des domaines forestiers non permanents.
63
a) Les forêts domaniales :
Ce sont des forêts ayant fait l’objet de classement au profil de l’État ; appartenant au domaine privé de
l'État, la responsabilité de la gestion forestière incombe à l’Administration chargée des forêts. Toute
activité forestière doit se conformer au plan d’aménagement dont l’Administration chargée des forêts
assure le contrôle. Sont considérées comme forêts domaniales les terres suivantes :
- Les aires protégées pour la faune : Les parcs nationaux ; les réserves de faune, les zones
d’intérêt cynégétique, les games-ranches d'État, les jardins zoologiques, les sanctuaires de
faune et les zones tampons.
- Les réserves forestières : sanctuaires de flore, forêts de protection, forêts de récréation, forêts
d’enseignement et de recherche, les périmètres de reboisement, les jardins botaniques, les
forêts de protection ;
Les forêts de production sont des périmètres destinés à la production soutenue et durable de
bois d’œuvre, de service ou tout autre produit forestier (les droits d’usage en matière de chasse, de
pêche et de cueillette y sont réglementés).
d) Forêts communautaires
Une des innovations de la loi de 1994 est l’introduction de ce type de forêts qui font l’objet d’une
convention de gestion entre une communauté villageoise et l’Administration chargée des forêts. La durée
de la convention est égale à la durée du plan simple de gestion, révisée au moins 1 fois tous les 5 ans ;
64
renouvelable si les engagements souscrits au plan ont été respectés par la communauté. La
responsabilité de la gestion forestière incombe à la communauté villageoise qui bénéficie à cet effet de
l’assistance technique (gratuite) de l’Administration chargée des forêts. Les produits forestiers
appartiennent à la communauté villageoise, sur une superficie ne pouvant excéder 50 km². Toute activité
forestière doit se conformer à son plan simple de gestion.
5-2-3. Gestion
Orientation 1
Assurer la protection du patrimoine forestier et en particulier veiller à la sauvegarde
de l’environnement et à la préservation de la biodiversité de façon pérenne.
Stratégies :
1. Intégrer la composante « environnement et équilibre des écosystèmes »
dans la politique d’aménagement du territoire ;
Orientation 2
Améliorer la participation des populations locales dans la conservation et la gestion
des forêts afin que celles-ci contribuent à élever leur niveau de vie.
Stratégies :
1. Organiser la filière bois ;
2. Promouvoir la gestion conservatoire des ressources forestières par les
collectivités ;
3. Promouvoir le développement des forêts privées et de l’élevage du gibier
en milieu rural ;
4. Développer l’agroforesterie dans les systèmes agraires.
65
Orientation 3
Mettre en valeur les ressources forestières en vue d’augmenter la part de la
production forestière dans le PIB tout en conservant le potentiel productif.
Stratégies :
a) Sous-secteur 1 : bois–énergie et bois de service
1. Améliorer l’offre en produits de bois énergie et bois de service tout en
maintenant le potentiel grâce à une meilleure utilisation des ressources
disponibles et un développement des moyens de production ;
2. Orienter la demande vers des moyens peu coûteux en énergie ou vers des
solutions de substitution ;
3. Promouvoir une gestion participative des intervenants dans la filière bois-
énergie et bois de service ;
4. Organiser et encourager le secteur informel.
66
Orientation 4
Assurer le renouvellement de la ressource par la régénération et le reboisement en
vue de pérenniser le potentiel.
Stratégies :
1. Régénérer et reboiser en essences utiles dont la sylviculture est maîtrisée ;
2. Promouvoir la participation de tous les intervenants ;
3. Assurer l’aménagement des forêts galeries et la protection des bassins
versants.
Orientation 5
Stratégies :
1. Redéfinir globalement les tâches des intervenants du secteur
(administration, privés, collectivités, ONG) ;
2. Améliorer l’organisation et la coordination des institutions intervenant dans
l’utilisation des ressources forestières ;
3. Promouvoir une formation adaptée aux objectifs de la nouvelle politique
forestière ;
4. Améliorer la gestion des ressources humaines ;
5. Appuyer le développement du secteur forestier ;
6. Assurer le financement des activités du secteur forestier sur une base
prioritaire.
Les innovations :
67
- La protection des ressources phytogénétiques ;
- Une plus grande responsabilisation des exploitants forestiers dans la
gestion des forêts ;
- Une meilleure cohérence avec les principes forestiers et les directives de
l’OIBT, notamment en ce qui concerne :
* La reconnaissance des droits des populations sur les ressources
naturelles ;
* La participation des populations ;
* Le relèvement des zones à protéger ;
* Le réinvestissement d’une partie des recettes dans la conservation
du capital forestier ;
* Les forêts privées et communales ;
* La participation des opérateurs privés, des syndicats, des ONG … à
la gestion et à la conservation des ressources forestières.
5-3-1. Institutions
68
Les principaux départements Ministériels qui interviennent dans la gestion des
ressources fauniques sont :
- Le Ministère de l’Environnement et des Forêts (MINEF). A travers sa
Direction de la Faune et des Aires Protégées (DFAP), il est chargé de
l’élaboration et de la mise en œuvre de la politique nationale de la faune et
de la chasse ainsi que la protection et la gestion des aires protégées. Il
assure le contrôle de toutes les activités d’exploitation de la faune.
- Le Ministère de l’Administration Territoriale (MINAT) qui délivre les
autorisations d’achats d’armes de chasse et de munitions. A ce moment, le
nécessaire cadre de concertation entre le MINAT, qui devrait ajuster les
quantités d’armes et de munitions à autoriser aux quantités d’animaux dont
le prélèvement est autorisé, n’existe pas.
- Le Ministère de l’Élevage, des Pêches et des Industries Animales
(MINEPIA). C’est de ce Ministère que dépendent entre autres, la gestion de
la faune aquatique, la réglementation et le suivi de la pêche continentale et
la pisciculture.
- Le Ministère du Tourisme (MINTOUR). Le MINTOUR suit l’activité
touristique sur le territoire national, activité touristique qui se déroule en
grande partie dans les aires protégées et les zones cynégétiques. En raison
de l’importance des ressources fauniques dans l’activité touristique, le
MINEF, gestionnaire de la faune, est représenté dans le Comité National de
Facilitation du Tourisme créé par décret N° 90/1337 du Juillet 1990 et
complété par décret N° 92/251 du 21 Septembre 1992.
- Le Ministère de l’Enseignement Supérieur (MINESUP). Ce Ministère est
chargé de la formation des cadres techniques dans la gestion de la faune et
l’aménagement des aires protégées (ingénieurs des eaux, forêts et chasse)
à travers l’université de Dschang, de plus, les Facultés des Sciences et
d’Agronomie présentes dans la plupart des Universités Camerounaises
comportent toutes des programmes de recherche en matière de faune.
- Le Ministère de la Recherche Scientifique et Technique (MINREST). A
travers l’Institut de Recherche Agronomique pour le Développement (IRAD),
ce Ministère mène des recherches sur la faune sauvage
69
5.3.2. Régimes juridiques applicables à la flore et à la faune
La loi n° 94/01 du 20 Janvier 1994, qui fixe ces dispositions les regroupe en quatre
types :
70
En plus, l’exercice de la profession de guide de chasse est défini ainsi que les
conditions de détention de trophées. Sont considérés comme trophées, les pointes,
carcasses, crânes et dents des animaux, les queues d’éléphants ou de girafes, les
sabots ou pieds, les cornes et les plumes, ainsi que toute partie de l’animal
susceptible d’intéresser le détenteur. La loi précise les conditions de détention et de
circulation à l’intérieur du territoire national d’animaux protégés vivants, de leurs
dépouilles ou de leurs trophées, ainsi que leur éventuelle exposition. Toujours en
relation avec l’exploitation de la faune, les règles relatives au fonctionnement des
« games-ranches » appartenant à l’État où à l’élevage des animaux sauvages en
« ranch » sont fixées.
Afin de faciliter l’aménagement des aires protégées, la loi prévoit la création
d’un fonds spécial d’aménagement et d’équipement des aires de conservation et de
protection de la faune, qui est alimenté par 30% des sommes résultant du
recouvrement des droits de permis et licences de chasse ainsi que les produits des
taxes d’abattage, de capture et de collecte.
5-3-3. Gestion
Les innovations de la loi n° 94/01 du 20 Janvier 1994 par rapport à la
Loi n° 81/13 du 27 Novembre 1981
Plusieurs dispositions ont été prévues dans le sens de la gestion conservatoire des
ressources biologiques.
En date du 20 Juillet 1995, le Premier Ministre, a signé le décret fixant les modalités
d’application du Régime de la faune ; ce décret qui a intégré tant les préoccupations des
communautés villageoises, que les recommandations des bailleurs de fonds internationaux, constitue
désormais un appréciable instrument de travail devant permettre la réalisation des objectifs de la politique
gouvernementale en matière de ressources fauniques notamment :
- Le plan de gestion ;
- Le plan de chasse ;
- La convention de gestion ;
- Le territoire de chasse communautaire ;
- La collecte des produits fauniques ;
- L’arme de chasse ;
- La diversité biologique ;
- L’écosystème ;
- La mutation ;
- La prise de participation.
72
Dans son corps, certaines de ces innovations sont traitées de manière exhaustive,
d’autres sont renvoyées à des textes particuliers. Nous pouvons noter :
- Les modalités d’obtention des permis de collecte tant souhaités par les
usagers, notamment le permis de collecte des dépouilles d’animaux.
73
- La prestation de serment qui conférait à son titulaire la qualité d’Officier de
Police Judiciaire à compétence spéciale n’est plus réservée à une catégorie
de responsables comme par le passé.
Ce sont des conventions et accords dont le Cameroun est signataire et qui entrent
dans le cadre du droit international. Parmi ces textes, on peut distinguer :
74
- La convention sur l’importation des déchets toxiques en Afrique et les
mouvements transfrontières des déchets dangereux et leur gestion.
- L’organisation Africaine du Bois (OAB).
5.4.1 Institutions
Les aires protégées sont sous la responsabilité pour leur gestion, de trois types d’institutions à savoir : les
institutions publiques et parapubliques, les opérateurs extérieurs et les communautés rurales.
Les institutions publiques et parapubliques sont constituées essentiellement des Ministères indiqués
précédemment (cf 5.3.1) auxquels il faudrait ajouter les Ministères de la Défense, du Plan et de
l’Agriculture.
Les opérateurs extérieurs sont constitués par les projets, les ONG, les guides chasses et gérants des
campements.
Les communautés rurales à travers les chefferies traditionnelles et les communes rurales sont impliquées
dans la gestion des aires protégées.
Le décret N° 95/468/PM du 20 Juillet 1995 fixant les modalités d’application du régime de la faune, définit
les principales notions et concepts relatifs aux aires protégées.
Une aire protégée est une zone géographiquement délimitée et gérée en vue d’atteindre des objectifs
spécifiques de conservation et de développement durable d’une ou de plusieurs ressources données.
Un plan d’aménagement : c’est un document technique élaboré par l’Administration chargée de la faune
ou toute personne physique ou morale commise par elle, qui fixe dans le temps et dans l’espace la
nature et le programme des travaux et études à réaliser dans une aire protégée et auquel cette dernière
est assujettie. Toutefois, les plans d’aménagement des aires protégées gérées par les particuliers
peuvent être élaborés par eux-mêmes et approuvés par l’Administration chargée de la faune.
Un plan de gestion : C’est un document technique élaboré par l’Administration chargée de la faune ou par
toute personne physique ou morale commise par ladite Administration, en vue de planifier dans le temps
et dans l’espace toutes les stratégies à mettre en œuvre pour une utilisation durable d’une ou de
plusieurs ressources fauniques données.
75
Une convention de gestion est un contrat par lequel l’Administration chargée de la faune confie à une
communauté un territoire de chasse du domaine national, en vue de sa conservation et de l’utilisation
durable des ressources fauniques, dans l’intérêt de cette communauté.
Une réserve de faune est une aire : mise à part pour la conservation, l’aménagement et la propagation de
la vie animale sauvage, ainsi que pour la protection et l’aménagement de son habitat ; dans laquelle la
chasse est interdite, sauf sur autorisation du Ministre chargé de la faune, dans le cadre des opérations
d’aménagement dûment approuvées et où l’habitation et les autres activités humaines sont réglementées
ou interdites.
Un parc national est un périmètre d’un seul tenant, dont la conservation de la faune, de la flore, du sol, du
sous-sol, de l’atmosphère, des eaux, et en général du milieu naturel, présente un intérêt spécial qu’il
importe de préserver contre tout effort de dégradation naturelle, et de soustraire à toute intervention
susceptible d’en altérer l’aspect, la composition et l’évolution.
Beaucoup de dispositions ont été prises au cours de la décennie 1988-1998 pour assurer la conservation
de la biodiversité à l’intérieur et hors des aires protégées.
Le programme GEF est exécuté sur une dizaine de sites qui sont tous des aires protégées ; il s’agit de la
plus grosse initiative du pays dans le domaine ; elle met en commun les fonds des agences
multilatérales, bilatérales et des ONG internationales pour l’exécution de projets qui ont été ciblés sur les
principales zones écologiques sensibles du pays. On a par exemple :
Le projet GEF apporte aussi un soutien à l’Herbier National pour étendre son
programme d’inventaires botaniques.
La mise en œuvre du projet GEF/Biodiversité a connu des sorts très variables suivant les sites. En effet,
on a assisté à une concentration très inégale des priorités de financement. Alors que les ONG et bailleurs
de fonds se sont bousculés sur certains sites (Korup par exemple), d’autres ont eu beaucoup de mal à
trouver une institution partenaire pour le financement complémentaire ou la mise en œuvre des objectifs
de conservation.
Les problèmes récurrents de gestion des aires protégées sont liés au manque de moyens matériels et
humains, l’inapplication et parfois l’inadéquation des réglementations en vigueur ; les actions
anthropiques constituent une des plus graves menaces à la protection des aires protégées.
76
6- LA VOCATION DES TERRES FORESTIERES
- Forestières,
- de conservation de la nature,
- agricole et agro-forestières,
- agro-industrielles,
- minières,
- récréatives.
Pour l'élaboration du plan de zonage, une équipe multidisciplinaire à été mise sur
pied rassemblant les représentants des ministères et organismes suivants :
- fournir des informations relatives aux différents projets planifiés dans leurs
secteurs d'activités respectif ,
- approuver la méthode de travail proposée,
- discuter des propositions d'affectation des terres,
77
Le plan de zonage ainsi proposé a fait l'objet d'un consensus au sein des parties
impliquées au niveau technique.
La méthode retenue, basée sur une approche écologique est fondée sur la
reconnaissance des variables environnementales essentielles qui correspondent
aux facteurs permanents du milieu : bioclimat, géomorphologie, pédologie,
auxquels viennent s’ajouter les informations relatives à l’organisation et l’occupation
humaine du territoire ainsi que les aptitudes agricoles, forestières, minières et
touristiques, etc…
Suite à l'élaboration du plan de zonage, les différentes feuilles au 1/200,000 ont été
planimétrés par affectation. Ces résultats sont présentés au Tableau 1.
Il en ressort que parmi 140,111 km² zonés, le domaine forestier permanent couvre
une superficie de 89,836 km², soit 64,22 % du territoire concerné. Si on retranche
les
78
enclaves prévues à l'intérieur de ces zones (Af-RF, Af-Rf, Af-Pn), il reste une
superficie de 89,113 km² qui devrait être couverte de forêts de façon permanente,
soit 63,60 % du territoire couvert.
Superficie Pourcentage
Type d'affectation
(km²) (%)
zone d'occupation humaine (Af) 44,174 31,53
zone d'occupation humaine et agro-industrielle
378 0,27
(Af-AI)
zone d'occupation humaine et exploittaion
4,021 2,87
minière ( Af-Em)
zone d'occupation humaine et projet de réserve
124 0,09
de faune (Af-Rf)
zone d'occupation humaine et réserve de faune
360 0,26
(Af-Rf)
zone agro-industrielle (AI) 779 0,56
projet agro-industriel (Ai) 179 0,13
zones d'exploitation minière (EM) 670 0,48
projet hydro-électrique (Hy) 75 0,05
forêts d'enseignement et de recherche (Fe) 344 0,25
forêts de protection (Fp) 5,576 4,12
forêts de récréation (Fr) 122 0,09
forêt de production (Fx) 60,246 43,00
forêt de production et exploitation minière (Fx-
688 0,49
Em)
projet de sanctuaire (Ps) 235 0,17
réserves écologiques intégrales (Ré) 2,354 1,68
réserves de faune (RF) 6,693 4,78
projets de réserves de faune (Rf) 7,158 5,11
réserves de faune et forêt de protection (RF-Fp) 299 0,21
projet de réserve de faune et forêt de protection
124 0,09
(Rf-Fp)
projet de réserve de faune et réserve
206 0,15
écologique intégrale (RF-Ré)
forêt de collectivité (Fc) 2,752 1,96
forêt de collectivité et exploitation minière (Fc-
93 0,07
Em)
Parc National (Pn) 2,023 1,44
Occupation humaine et parc national (Af-Pn) 239 0,17
Total du territoire zoné 140,111 100,00
Domaine forestier permanent (DFP) 89,836 64,12
DFP dans le domaine privé de l'État 86,647 62,09
Les forêts destinées à la production des matières ligneuses (Fx et Fx-Em) occupent
pour leur part une superficie de 60,934 km², soit 43,5 % de l'ensemble du territoire
79
zoné. Ces forêts devront être aménagées et exploitées sur la base d'un rendement
soutenu, conformément à la nouvelle politique forestière. Ces zones devront donc
faire l'objet d'un découpage en vue de la délimitation des concessions qui seront
octroyées dans le cadre de contrats d'aménagement-exploitation. De façon globale,
en supposant une récolte à l'hectare de 10 m3/ha et une rotation de 40 ans, la
possibilité annuelle de coupe à l’intérieur des forêts destinées à la production de
matière ligneuse serait donc de l'ordre de 1,5 millions de mètres cubes.
Sur le plan juridique et pour sécuriser leurs différents plans d'aménagement, elles
seront classés au domaine privé de l'État (délivrance des titres fonciers au profit de
l'État) et seront attribuées aux opérateurs en concession.
Les premières UFA ont été attribuées aux enchères en novembre 1997 ; cette
attribution a porté sur 26 UFA soit une superficie totale d’environ 20,000 km² . La
mise aux enchères a été vivement critiquée par beaucoup d’opérateurs (Carret,
1998) ; le WRI (1998) par exemple a relevé que 70% des UFA n’ont pas été
attribuées aux meilleurs enchérisseurs ce qui aurait causé un manque à gagner
potentiel d’un peu moins de 2 milliards de francs CFA.. Beaucoup de dossiers bien
classés par la Commission Interministérielle d’attribution des concessions n’ont pas
80
connu de suite favorable. Des personnalités nationales importantes (Députés,
Généraux de l’armée, etc…) ont obtenu des UFA et pour beaucoup, les ont
immédiatement proposées aux entreprises en échange d’une redevance de
fermage. Par ailleurs, certaines UFA ont fait l’objet d’exploitation sous forme de
licences ou ont été grignotées par des ventes de coupe et gré à gré, ce qui pourrait
compromettre la mise en œuvre des plans d’exploitation durables.
Pour la poursuite du processus de zonage, les étapes ci-après ont été préconisées :
- la préparation d'un texte de loi qui donnera une valeur légale au zonage
- la mise sur pied d'une véritable campagne de sensibilisation et d'information
sur le plan de zonage auprès des différentes administrations et des
populations ;
- dès l'adoption du texte de loi, le début du processus de matérialisation des
limites du Domaine Forestier Permanent. Le texte de loi précisera que les
limites proposées pourront être modifiées pour mieux correspondre aux
réalités du terrain. Toutefois la répartition des superficies prévues pour les
forêts du Domaine Forestier Permanent devra rester telle que planifiée ;
- l'élaboration des plans d'aménagement dans le Domaine Forestier
Permanent ;
- l'élaboration des micros projets permettant la récolte de nouvelles données
pour une meilleure connaissance du territoire et un aménagement rationnel
de la zone d'occupation humaine.
Seule la première étape peut être considérée comme réalisée à ce jour. En effet, le
décret n° 95/678/PM instituant un cadre indicatif d’utilisation des terres en zone
forestière méridionale reconnaît ce plan comme base pour les démarches
subséquentes.
Dans la pratique on constate que le zonage demeure figé. Même s'il a été adopté
par l'Assemblée Nationale, le plan de zonage du Cameroun méridional n'a pas
encore été matérialisé sur le terrain.
81
Des conflits apparaissent entre le plan de zonage et les modes d'occupation
actuels. Les travaux de sensibilisation des autres administrations et de mise en
cohérence des diverses initiatives basées sur l'usage d'un même espace demeurent
fragmentaires.
Les aires protégées ont été créées à partir des années 30 ; pour beaucoup d’entre
elles, le classement n’est intervenu que dans les années 60 à 70. Entre 1988 et
1998, le réseau des aires protégées n’a pratiquement pas évolué. Ce réseau couvre
une superficie totale d’environ 42,329 km², représentant près de 9% du territoire
national. La répartition se présente comme suit :
Trois de ces aires protégées sont inscrites comme réserves de la biosphère (Waza,
Dja, Benoué). Les parcs de Waza et la réserve de faune du Dja sont classés comme
sites du patrimoine mondial.
De nombreux projets de classement des aires protégées, aussi bien pour la faune
que la flore sont envisagés dans le Plan d’Action Forestier National (MINEF, 1995).
Ils concernent les forêts de production (26,470 km²), les forêts de protection (4,508
km²), les forêts d’enseignement et de recherche (2,000 km²), les réserves
écologiques intégrales (2,305 km²), etc…
82
(km²) création
Parc national de Waza 1,700 1932-1968 Waza
Parc national de Kalamaloué 45 1932-1968 Kousseri
Parc national de Mozogo 14 1932-1968 Mozogo
Parc national de la Benoué 180 1932-1968 Benoué
Parc national du Faro 3,300 1948-1980 Faro
Parc national de Bouba-Ndjida 2,200 1932-1968 Tcholliré
Parc national de Korup 1,259 1960-1986 Mudemba
Réserve de faune du Dja 5,260 1950 Somalomo
Réserve de faune de Campo 3,300 1932 Campo
Réserve de faune de Douala Edea 1,600 1932 Mouanko
Réserve de faune de Santchou 70 1964 Santchou
Réserve de faune de Kimbi 56 1964 Kimbi
Réserve de faune du lac Ossa 40 1968 Dizangue
Réserve forestière du cratère Mbi 4 1964 Bui
Zoo de Yaoundé 0,02 1951 Yaoundé
Zoo de Limbé 0,005 1885 Limbé
Zoo de Garoua 0,015 1966 Garoua
83
7 - LES SITES CRITIQUES
Les "sites critiques" sont des "aires d'une importance particulière en terme de diversité
biologique, pour la conservation d'espèces menacées de disparition ou pour la
protection des systèmes biologiques servant de base au développement de la vie"
Doumenge (1998).
Le développement des pays d'Afrique Centrale est largement fondé sur l'utilisation des
ressources naturelles de la région. Il ne peut être durable que dans la mesure où
l'utilisation des ressources, en particulier forestières, est rationnelle et ménage la
capacité de charge du milieu. Le développement durable en question doit tenir compte
d'objectifs tels que présentés dans la Stratégie Mondiale de la Conservation (1980),
repris et étendus dans "Sauver la Planète : Stratégie pour l'avenir de la vie" (UICN et
al., 1991). Ces objectifs se résument ainsi qu’il suit :
La sélection des sites critiques pour la conservation des forêts est d'abord basée sur la
reconnaissance des zones supportant de vastes surfaces de forêts primaires. Les forêts
denses humides primaires sont en effet les écosystèmes les plus riches de la planète.
Comparativement aux forêts secondaires, elles renferment un plus grand nombre
d'espèces dans un meilleur état de conservation. Certaines de ces forêts sont plus
diversifiées que d'autres mais leur composition floristique et faunique est variable sur
l'étendue des pays et de la région. Des végétations non forestières apportent aussi leur
84
contribution à la diversité biologique totale. Afin d'inclure dans le réseau de sites
critiques le maximum de la diversité biologique et écologique, il est nécessaire d'y
inclure ces divers types d'écosystèmes (mangroves, forêts marécageuses, formations
arbustives et herbeuses, etc.).
En fait, tous ces sites critiques répondent d'une manière ou d'une autre à l'un ou l'autre
de ces critères. Afin de rationaliser ce choix, et d'indiquer par la suite un ordre
d'importance et d'urgence d'intervention, un ensemble de critères et d'indicateurs ont
été appliqués. Ils sont classés en 2 groupes:
Une valeur (1, 3 ou 5) est affectée par site à chaque indicateur. On calcule ensuite la
somme par critère : valeur biologique et écologique, puis degré de dégradation et de
menaces. Des totaux élevés indiquent respectivement une haute valeur biologique et
écologique, donc l'importance du site dans le réseau, et un degré de dégradation et de
menaces élevé, donc l'urgence d'intervention pour la protection du site. Le total
85
général des deux critères permet de classer les sites en combinant à la fois
l'importance biologique et l'urgence de protection.
86
Le réseau de sites critiques identifié pour la conservation de la biodiversité et des systèmes écologiques
forestiers du Cameroun s’étend sur près de 37.000 km2 soit environ 8% du territoire national. Un peu plus
de 15.000 km2 de ses sites ont été classés alors que plus de la moitié n’est pas encore classée.
Ce réseau comporte des sites à valeur internationale, nationale ou locale. Il comprend la plupart des
sites identifié en 1988 (Gartlan, 1989) auxquels ont été ajoutés quelques sites notamment en zone de
contact forêt savane (Ayos, Yaoundé,...). Plusieurs sites ont été identifiés dont l’importance peut être
considérée comme locale (Tabenken, forêts sacrées des chefferies en pays Bamiléké). D’autres sites tels
le Lac Ossa (malgré son statut de réserve aviaire) et de nombreux lacs de cratère (Mbi ...) ne sont pas
traités en détail dans ce réseau ; il en est de même des sites de grande importance situé hors de la zone
forestière. Néanmoins, des actions spécifiques au niveau local doivent être entreprises pour leur gestion
conservatoire. D’ailleurs il existe des structures administratives de gestion sur certains de ces sites.
Le réseau des sites critiques proposé comprend toutes les grandes formations floristiques de la partie
forestière du Cameroun. Il s’agit du capital minimum de biodiversité à préserver pour conserver au mieux
les potentialités forestières nationales. Ce sont également les principales réserves de la faune. La faune
fournit aussi des opportunités de développement touristique dans le Sud du pays de même que
l’écotourisme dont les potentialités sont globalement inexplorées à présent.
Quelques sites identifiés ont une importance dépassant largement le cadre national. Le complexe du
Mont Cameroun et le Parc National de Korup sont les plus significatifs à cet égard.
De même, de par leur position aux frontières les sites de Lobeké, Campo-Ma’an, Korup, offrent des
possibilités de collaboration pour une gestion concertée des sites transnationaux dont il convient de
définir les contours.
De manière générale, les sites sont en moyenne plus petits en zone montagneuse, plus grands dans les
blocs forestiers de basse et moyenne altitude. La diversité biologique et l’endémisme sont généralement
plus importants sur les reliefs que dans les plaines, mais les sites montagneux sont plus fréquemment
isolés au milieu d’habitats très dégradés. Le Mont Cameroun, devrait faire l’objet d’un intérêt particulier
pour la conservation car il contient en son sein toute la gradation des formations végétales depuis les
basses altitudes jusqu’aux étages montagnard à subalpin.
Si certains de ces sites sont déjà classés, bon nombre d’entre eux attendent encore de l’être.
L’élaboration des plans de gestion et d’aménagement n’est en cours que sur un petit nombre de sites
bénéficiant d’un projet de conservation/développement avec soutien financier international (Dja, Korup,
Mont Cameroun), tous les sites du projet GEF. Ailleurs, et bien qu’un tel plan soit requis par les
législations sur les forêts classées ou les aires protégées, cette disposition légale n’est pas appliquée.
87
Diverses formes d’exploitation peu ou pas réglementées, sévissent dans les sites. Exploitation forestière
et chasse sont les deux principales causes de la dégradation des ressources, la première ayant un
impact plus important dans la zone littorale comparativement à l’intérieur des pays. La chasse
commerciale profite des voies de pénétration ouvertes par les forestiers pour pénétrer de plus en plus
vers l’intérieur et menacer les sites jusqu’à présent plus ou moins protégés par leur isolement (Lobéké,
Boumba-bek...). L’agriculture sur brûlis n’est vraiment destructive qu’au voisinage des centres urbains et
dans les zones montagneuses densément peuplées dans l’Ouest (Oku, Manengouba, Nlonako...)
Depuis 1988, le réseau des sites critiques du Cameroun n’a pas subi des modifications importantes.
Dans l’ensemble les connaissances ont été améliorées et des activités de terrain engagées sur plusieurs
sites. Par rapport à la première identification, quelques sites ont été supprimés par ce qu’ils ont perdu de
leur valeur (Bonepoupa, ...) ou parce qu’ils ne présentent qu’un intérêt local, ou parce que leur valeur
forestière est limitée (Barombi Mbo, Lacs de cratères...).
La grande innovation réside dans le regroupement de certains sites pour constituer des ensembles plus
grands et facilement gérables. C’est le cas de ceux constituant maintenant les complexes du Mont
Cameroun (Mont Cameroun, et Rivière Mokoko, Rivière Onge et région du mont Etinde) ; de même, Nki
et Boumba Bek devraient être reliés par des corridors pour former ensemble un site critique à plus haute
valeur biologique
De nouveaux sites ont été ajoutés au réseau de 1988, afin de combler certaines lacunes (les Collines de
Yaoundé, les marécages du Haut Nyong, Lokoundje Nyong,...)
Les connaissances sur ces sites ont progressé, tant en ce qui concerne la faune que la flore, mais de
façon très inégale. Les sites favorisés sont ceux qui ont bénéficié de projets de terrain, en particulier le
site ECOFAC (Dja) et le Parc National de Korup, le Mont Cameroun, et les sites du projet GEF (Campo,
Koupé, Kilum-Ijim, ...). Les sites ayant bénéficié de tels projets ou ceux bénéficiant d’une certaine
protection naturelle du fait de conditions géomorphologiques ou d’un isolement géographique, sont aussi
les seuls pour lesquels la situation sur le terrain a été stabilisée ou améliorée. Toutefois, les résultats
observés ne sont pas toujours à la hauteur des moyens engagés ; ainsi, sur le plan de la conservation,
les sites du Dja et de Korup ont un résulta plutôt mitigé. En effet, le manque de coordination observé
entre les différents volets du projet et entre les bailleurs de fonds ou agence d’exécution n’a pas permis
une bonne capitalisation des acquis.
Dans la grande majorité des cas, l’exploitation des ressources naturelles a augmentée au cours de la
décennie passée, sans que soient effectivement mis en place les garde-fous nécessaires pour une
utilisation raisonnée et durable des ressources naturelles en conformité avec les nouvelles politiques et
88
législations qui mettent pourtant l’accent sur la protection et l’exploitation durable des forêts. Mais cette
volonté politique tarde à se concrétiser sur le terrain.
Le principal point d’amélioration qu’il convient de souligner concerne les statuts de protection accordés à
certains site. Ce classement devrait permettre de procurer un cadre légal plus contraignant que partout
ailleurs pour la protection et l’utilisation rationnelle des ressources forestières des sites. Mais la définition
d’un statut de protection bien que nécessaire, s’avère totalement insuffisante pour la protection des
ressources et leur gestion rationnelle du fait de fortes pressions d’exploitation et de l’insuffisance de prise
en compte des valeurs des sites critiques dans les décisions d’affectation des terres.
Les sites sont connus et reconnus par les administrations en charge des aires protégées mais ne sont
soit pas connus, mais surtout pas pris en compte par les autres institutions étatiques et privés. Seule, la
présence des projets internationaux sur les sites mêmes arrive à freiner quelque peu les appétits de
certains exploitants forestiers ou limiter la pression de chasse (cas de la réserve du Dja et du Mont
Cameroun).
Presque partout, l’exploitation forestière s’est répandue, sauf dans certaines zones difficiles d’accès. La
chasse a suivi invariablement l’ouverture des voies de pénétration et les activités forestières. Les autres
pressions, agricoles ou extractivistes, ne se sont avérées importantes que localement
Le manque de synergies entre les projets internationaux et les administrations locales est fréquent ; cela
pose le problème de la conception même de ces projets, de leur rôle, limité dans le temps, par rapport
aux gestionnaires nationaux et de la mise en place d’une transition douce "d’après projet".
7.4- Perspectives
La consolidation et le développement des sites critiques identifiés passent par l’octroi des statuts légaux
adéquats et en particulier au classement des sites qui ne le sont pas encore.
Face aux pressions diverses pour le déclassement ou l’exploitation privé de certaines ressources, il est
important de rechercher l’adhésion des hommes politiques de haut niveau et de la société civile.
89
Les sites critiques identifiés dans le Cameroun méridional ont été pris en compte par le décret 95/678/PM
instituant un cadre incitatif d’utilisation des terres en zone forestière méridionale, qui constitue une
volonté d’intégration effective dans les plans d’affection des terres. Les autres sites devront être pris en
compte dans toute nouvelle initiative de planification du territoire.
La quasi- totalité des sites classés et gérés le sont officiellement par l’Administration. Certains droits
d’usage sont reconnus officiellement aux populations locales, mais la reconnaissance de la nécessité de
les intégrer à la gestion des sites n’est pas encore effective. Les projets en place sur les Monts
Cameroun et Oku, par exemple, ont pourtant accumulé une expérience et des connaissances
importantes dans le domaine de la gestion communautaire des ressources. Il en va de même des projets
SNV et IUCN en périphérie du Dja. Mais la prise en compte de ces connaissances dans les processus de
mise en œuvre des législations n’est pas encore totalement effective. Les sites critiques devraient
devenir des sites pilotes pour la mise en place de systèmes de cogestion avec les différents acteurs en
présence en leur sein et en périphérie.
• d’initier une collaboration entre organismes de recherche ou de gestion pour la collecte d’information,
la mise en cohérence des données et leur comparaison, la mise en place de programmes de
recherche communs ou tout au moins coordonnés. Cela permettrait aussi de faciliter la diffusion des
connaissances et des informations entre ressortissants des pays voisins, souvent gênés par une
relative imperméabilité des frontières ;
• de mettre en place un cadre de collaboration entre les responsable de la gestion des sites pour des
activités plus efficaces de suivi biologiques ou d’activités humaines, de contrôle, d’activités de gestion
et d’aménagement ;
• de mettre en cohérence les textes de lois définissant le statut des sites, et aussi de s’appuyer
mutuellement pour la mise en place de législations adaptées aux conditions locales ;
IL serait tout aussi utile de favoriser la collaboration entre sites non contigus mais situés dans le même
contexte environnemental et humain, par exemple, on pourrait mettre en place plusieurs petits réseaux
regroupant les sites ou les aires protégées de la partie montagneuse du pays, ou celles de la zone
littorale, ou encore celles du bloc forestier Sud et Est, et celles de la zone de contact forêt- savane. Cela
pourrait constituer un pas vers la planification stratégique nationale des aires protégées.
90
CARTE DES SITES TRANSFRONTALIERS
91
Développement des projets et continuité
Le besoin du soutien international pour la mise en œuvre des politiques de conservation et d’utilisation
durable des ressources naturelles est important. Cet appui prend en particulier la forme de projets de
conservation/développement. Toutefois, les cadres institutionnels de préparation et d’exécution de ces
projets ne facilitent pas toujours leur bonne intégration dans le contexte institutionnel local. De plus, la
durée des projets pose régulièrement la question de continuité des activités et de durabilité des résultats.
Une réflexion commune des différents partenaires et, très probablement, une évolution des contextes
institutionnels sont nécessaires.
Afin de procurer une base de réflexion aux décideurs quant à l’affectation des moyens humains et
financiers pour la gestion et l’aménagement des sites critiques, nous avons réalisé une évaluation selon 2
ensembles de critères : d’une part, la valeur biologique et écologique (Tableau 17), et d’autre part, le
degré de dégradation et de menaces pesant sur les sites (Tableau 18). Le résultat synthétique de cette
évaluation est présenté sur la Figure 6. Le détail des évaluations est fourni par le Tableau 19.
Le premier indicateur souligne l’importance biologique des sites, le second l’urgence d’intervention. Le
quart Nord-est de la figure inclue les sites à la fois plus riches et menacés que la moyenne (Bakossi, Dja,
Douala-Edéa, Oku): ceux qui devraient être dotés les premiers, ou dont les actions en cours devraient
être prolongées jusqu’à stabilisation de l’état des ressources. Le quart Nord-ouest renferme les sites de
valeur biologique inférieure mais plus menacés que la moyenne (Manengouba, Yaoundé, Mawne,
Tchabal Mbabo, Mbam et Djerem),. Le quart Sud-est rassemble quant à lui les sites plus riches et moins
menacés que la moyenne (Korup, Boumba-bek-Nki, Lobéké, Campo, Banyang Mbo). L’investissement
restant devrait être plus ou moins partagé entre ces 2 catégories, avant d’être éventuellement affecté aux
sites du quart Sud-ouest (Nta-ali, Rio del Rey, Takamanda, ).
Le redéploiement des moyens humains et financiers des institutions nationales vers le terrain constitue
un problème d’actualité. Si la gestion peut être décentralisée en partie au bénéfice des populations
rurales, l’État doit garder la maîtrise de certains sites et développer des activités d’appui à ces
populations ainsi que de suivi et de contrôle. Ces activités ont un coût non négligeable. L’appui
international doit donc se poursuivre, en particulier sur les sites d’une valeur internationale pour la
conservation de la biodiversité. Les instruments légaux que sont la convention sur les sites du patrimoine
mondial, la Convention de Ramsar ou la Convention sur la Biodiversité, devraient servir de cadre légal à
cette collaboration internationale.
92
Figure 6 : Matrice des sites en fonction de leur valeur et des menaces qu’ils
subissent
93
Tableau 17 : Critères et indicateurs de valeur biologique et écologique des sites
94
Tableau 18 : Critères et indicateurs de dégradation et de menaces pesant sur les
sites
95
Tableau 19 : Évaluation des sites critiques du Cameroun
96
CARTE DES SITES
97
BIBLIOGRAPHIE
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100
CEFDHAC - Processus de Brazzaville
Volume 2
(Monographies des sites critiques et annexes)
Zachée TCHANOU
Décembre 1998
SOMMAIRE
Pages
1. AYOS 105
2. BAKOSSI 111
5. CAMEROUN 127
7. DJA 155
ANNEXES 264
AYOS
(Forêt marécageuse du Haut-Nyong)
Situation géographique
Le massif s'étend sur deux provinces : l’Est avec le département du Haut Nyong à
Abong Mbang et le Centre avec le département du Nyong et Foumou à Akonolinga.
Il s'étend entre les latitudes 3°35' et 4°40'N et les longitudes 12° 05' et 13°30' Est.
La partie Sud se repère sur la carte I.G.N., au 1/200,000 feuille d'Akonolinga, NA 33
XIX, la partie Nord comprenant essentiellement l'affluent Yerap se repère sur la
feuille de Nanga Eboko, NB-33-1. Une très petite partie pourtant très caractéristique
de ce type de forêt visible à Abong Mbang se repère sur la carte de Bertoua NB-33-
11. L'ensemble du bassin versant se repère sur la feuille 6 de la carte de
Phytogéographique de Letouzey (1/500,000).
Limite et étendue
Vers l'Ouest, et le Nord-Ouest la forêt marécageuse du Haut-Nyong s'étend jusqu'à
la région d'Abong Mbang. Vers le Nord l'affluent Yerap atteint la région de
Ngélémedouga. Vers le Sud, la forêt marécageuse s'étend jusqu'à Nkol Nlong, à 18
km à l'Est d'Akonolinga. Elle couvre environ 10,000 ha (Letouzey 1985).
Les sols hydromorphes argilo-organiques de cette forêt sont gorgés d'eau. Ils sont
constituées d'une épaisse litière de débris végétaux en décomposition. Ils sont
exceptionnellement riches en carbone (Seffermann 1959).
Climat
Deux stations météorologiques, Akonolinga, Abong Mbang, fournissent les données
sur le climat. La région appartient au même groupe climatique que Yaoundé, c'est-
à-dire au climat subéquatorial, à régime pluviométrique bimodal, à petite saison
sèche plus marquée. Elle comporte 4 saisons, 2 saisons de pluies et 2 saisons
sèches. La grande saison des pluies culmine de septembre à octobre la petite de
mars à juin. La grande saison sèche va de décembre à février, la petite de juillet-
août. L’indice pluviométrique est de 1,700 mm. Les températures moyennes
annuelles varient entre 23°2 et 24°6'. L'amplitude thermique est faible.
Végétation
La forêt inondable du Haut Nyong appartient au massif de forêt dense équatoriale
du domaine guinéo-congolais (White 1983). Elle est incluse dans le district
congolais du Dja à cause des ses affinités avec les bassins zaïrois.
Entre les fûts de sterculia subviolacea s’élève une strate arborescente inférieure et
formée pour majeure partie de petits arbres élancés, atteignant 20 à 25 m de
hauteur, à cime légère aux reflets argentés ou dorés ; il s’agit là d’une espèce de
Macaranga à feuille peltée non encore déterminée et sans doute nouvelle. Dans
cette même strate apparaissent quelques autres espèces: Macaranga staudtii,
Pauridiantha pyramidata, Spondianthus preussii, cf. Wildemaniodoxa laurentii,
Xylopia spp. (X.aethiopica, X. rubescens, X. staudtii) mais cette strate se prolonge
vers le bas par d’autres strates arbustives puis suffrutescentes peu differnciées
physionomiquement, assez denses, floristiquement extrêmement riches, important
en particulier un grand nombres d’Euphorbiaceae et de Rubiaceae.
Faune
Les eaux du Nyong renferment l'Heterotis niloticus au voisinage d'Ayos et
d'Akonolinga et moins à Abong Mbang, Miende et Goulmakong. Les silures sont
présentes à Atok. Le Clarias sp., et Hepsetus adoe sont les seuls poisson du Nyong
capables d'atteindre ou de dépasser 1 kg (Depierre et Vivien 1977).
Peuplement humain
Le bassin versant de la vallée inondable du Haut-Nyong inclut des petits centres
urbains dont Akonolinga (43,000 habitants, Abong Mbang (39,000 habitants), Ayos
(24,000 hbts), Messamena, Nguelmedouga. Les abords sont fortement habités en
particulier entre Akonolinga et Abong Mbang. Ce facteur humain devrait s'avérer
d'une importance capitale dans les évolutions ultérieures de ce milieu.
Infrastructure
Un tracé de route plus ou moins parallèles aux abords fortement habités longe le
fleuve de part et d'autre, d'Akonolinga jusqu'à Abong Mbang. Une route bitumée, la
Nationale n° 10 relie Yaoundé à Ayos. Les travaux de bitumage ont commencé en
1997 entre Ayos et Abong-Mbang.
Activités humaines
Les populations du bassin du Nyong sont des producteurs de Cacao et de Café. Ils
pratiquent une agriculture vivrière faite principalement de manioc, plantain,
concombre. Pour le moment ils ne s'intéresent pas à la vallée inondable, malgré le
fait que cette zone serait propice aux légumes de contre saison et à la riziculture
inondée. L’élevage traditionnel du petit bétail est généralisé autour du site.
La forêt inondable ainsi que la prairie ne sont pas sollicitées par l'agriculture d'après
Amougou (1986) cette inoccupation serait due à trois raisons : l'absence de
pression démographique, la fertilité des terres fermes de la région, du fait que les
produits pouvant y êtres cultivés (céréales, et produit maraîchers) ne rentrent pas
dans les habitudes alimentaires des autochtones. Seuls les feux annuels grignotent
sur les bords, la forêt. La zone est bien conservée.
Citant des études de Sieffermann (1959), Amougou (1986) montre que les couches
argilo-organiques pourraient être utilisées comme engrais après traitement à la
chaux. La forêt inondable pourrait être utilisée comme réservoir d'engrais.
Problèmes indentifiés
Le manque d’un statut légal pour la protection du site constitue le problème majeur
pour sa conservation.
Bibliographie
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Haut-Nyong et de ses Aflluents. Thèse, Université de Yaoundé
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Letouzey R., 1985. Notice de la carte phytogéographique du Cameroun au
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Nyong. O.N.R.E.S.T. Yaoundé 230 P. ronéo.
Situation géographique
La réserve de Bakossi est située dans la province du Sud-Ouest, Département de
Koupé-Manengouba. elle s'étend entre 4°50'N 5°20' de latitude Nord et 9°30' et 9°46'
de longitude Est. Sur la carte au 1/200,000, elle se repère sur les feuilles de Mamfe NB-
326-X et de Douala XXX et sur la carte phytogéographique (Letouzey 1985) au 1/500
000, elle se repère sur la feuille 3.
Limite et étendue
Le site n'a pas actuellement des limites précises. Il est divisé en deux blocs, Nord et
Sud, par une vallée large cultivée s'étendant de Bangem (5°13N ; 9°46'E à
Enyandong, Bahbulok et Bambe (5° 13 N ; 9°36'E). Cette vallée renferme un lac de
cratère, le lac Beme.
Végétation
La région de Bakossi compte parmi les hauts sommets presque entièrement
couverts de forêt dense (Thomas & Achoudong, 1994). Forêts secondaires et
plantations entourent les villages. Les forêts denses humides et sempervirentes et
forêts submontagnardes avec des communautés saxicoles sont dispersées. Toute
la zone, et particulièrement la partie du Nord, est peu connue biologiquement.
Faune
Les monts Bakossi abritent une faune semblable à celle de la forêt de basse altitude
de la région. Les forêts situées en altitude semblent plutôt pauvres en mammifères.
L'avifaune est riche avec à la fois les éléments de basse et de haute altitude. Les
mammifères endémiques ou menacés rencontrés dans la forêt sont :Mandrillus
Leucophaeus, Cercopithecus erythrotis, Pan troglodytes et cercopithecus Ihoesti
preussi dont l'existence est probable. L'avifaune des hautes terres est très riche et
comprend plusieurs espèces endémiques telles que Malaconotus kupeensis, connu
uniquement à partir du type localisé au Mt Koupé et dont on n'a pas confirmé
l'apparition depuis 30 ans et Picathartes oreas dont l'existence est probable.
Peuplement humain
Il existe peu de colonies de peuplement dans la région définie ci-dessus Il y a
environ six villages de 1 à 4 maisons dans le Sud (Manyum et Ekanjock non
compris) et probablement un dans la partie Nord. La majeure partie des habitants
possède des plantations sur les basses terres et ils ne passent qu'une partie de
l'année dans les montagnes. Il y a beaucoup de villages Bakossi au pied des
collines et dans les vallées qui entourent le site.
Infrastructures
La région est montagneuse et d'accès difficile. On y accède par des pistes
accidentées. Seule la route Tombel Bangem est praticable en toute saison malgré
son mauvais état.
Activités humaines
Les populations pratiquent une agriculture de subsistance concentrée autour des
petits villages. Le site connaît un braconnage peu intensif.
Les mammifères sont peu connus mais il semblerait que les espèces soient celles
des forêts de basse altitude telle que Korup, bien que les Colobes y semblent
absents. L'avifaune est très diversifiée.
Pris ensemble avec le mont Koupé, les monts Bakossi doivent probablement abriter
la plus importante superficie de forêt submontagnarde du Cameroun. A côté des
versants escarpés des forêts de montagne, il y a aussi de vastes plateaux situés
entre 1,000 et 2,000 m d'altitude. La région est peu connue biologiquement.
Cependant la topographie révèle une flore riche avec des habitats qui conviennent à
plusieurs formations endémiques de forêt submontagnarde. Il existe un gradient
altitudinal des forêts denses humides de basse altitude aux forêts
submontagnardes.
Problèmes identifiés
Malgré l'intérêt porté sur le sanctuaire de faune de Banyang-Mbo tout près de
Bakossi, on a l'impression que le site n'intéresse pas encore les scientifiques alors
que le potentiel écologique est élevé.
Mais force est de constater que rien de cela n'a été fait. On ne peut que
recommander les mêmes actions.
Bibliographie
Letouzey R., 1985. Notice de la carte phytogéographique du Cameroun au
1/500,000. Toulouse, Institut de la carte Internationale de
végétation et Yaoundé, Institut de la Recherche Agronomique, 5
fascicules.
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programme de l'UICN pour les forêts tropicales.
Thomas D.& Achoundong 1994. Montane forest of western africa ; Pr. XIIIth
plenary meeting AETFAT, Malawi, 2 : 1015-1025 pp
Situation géographique
Le sanctuaire de Banyang-Mbo est situé dans la province du Sud-Ouest, à cheval
entre les départements de Kupe Manengouba et Manyu ; et couvre les
arrondissements de Nguti, Bangem et Upper Banyang. Le site est compris entre les
coordonnées 5°10’ – 5°34’N et 9°26 – 9°45’E. Le sanctuaire se repère sur la carte
du Centre Géographique National au 1/200,000 Feuille Manfe NB-32-X 1979.
Limites et étendue
Le sanctuaire est entièrement situé à l’Est de la route Nationale N° 8 au niveau de la
ville de Nguti. Il est limité à l’Est par la rivière Mfu à l’Ouest par la rivière Mbu et au
Nord par Mfi. Au Sud le site va jusqu’aux contreforts Nord du massif du
Manengouba et des monts Bakossi, à 8 km au Nord de la ville de Bangem. Le
sanctuaire s’étend sur une superficie de 66,220 hectares.
Climat
Le climat est pseudo tropical humide à régime pluviométrique unimodal, caractérisé
par une courte saison sèche (Novembre à Février) et une longue saison des pluies
(Mars à Octobre). L’indice pluviométrique atteint par endroit 3,500 mm. La
température moyenne varie de 24°C à l’altitude 200 m à 16°C au sommet des
montagnes du Sud.
Végétation
Le sanctuaire est composé de quatre types de formations végétales selon Letouzey
(1985). La majeure partie au centre et au Nord est occupée par la forêt atlantique à
Cesalpiniaceae. Au Sud on rencontre successivement la forêt submontagnarde, la
forêt atlantique à Cesalpiniaceae rares avec éléments de forêts semi-caducifoliées,
et le faciès de dégradation prononcée des forêts sempervirentes autour des points
d’occupation humaine.
Faune
L’article 2 du décret qui classe le sanctuaire stipule clairement que le site assure la
conservation de la biodiversité faunique et notamment les espèces éléphant,
chimpanzé, panthère, buffle, chevrotain aquatique, drill, pangolin géant, crocodile à
museau allongé, crocodile du Nil, crocodile nain et tortues. Si le décret donne cette
liste, il est entendu que le sanctuaire renferme beaucoup plus d’espèces fauniques
et aviaires. Un inventaire sommaire a montré que la zone possède presque les
mêmes espèces que le parc de Korup et qu’on rencontrait dans le lac de cratère de
Beme à la périphérie Sud-Ouest du sanctuaire neuf espèces endémiques de
poisson de la famille des Cichlidae qui renferme les genres Hemichromis,
Stomalepia ; ce qui donne à ce lac l’une des plus grandes concentrations en
poissons endémiques par unité de surface (Culverwell, 1997).
Peuplement humain
Il y a deux pôles de concentration humaine autour du sanctuaire : à l’Est de Nguti et
au Nord de Bangem. Mais d’une façon générale la densité de la population est très
faible à la périphérie du sanctuaire. Les limites actuelles du sanctuaire passent à 5
km de la route nationale n° 8 au lieu de la côtoyer comme du temps de la réserve
forestière. Les gros villages longent la route nationale. Les groupes ethniques sont
représentés par les Banyangi, Mbo, Banyu et Bakossi.
Infrastructure
Toute la façade Nord-Ouest de la réserve est proche de la route nationale n°8
Kumba – Manfé. La ville de Nguti avec son aéroport et son hôpital constitue le siège
du projet WCS qui gère le sanctuaire. Le bitumage en cours de la route carrossable
Kumba – Manfé facilitera l’accès au site à partir de Douala. Une autre route
carrossable Fontem – Makebe permet d’accéder au site à partir de Dschang. La
route Loum – Tombel Bangem permet d’atteindre le Sud du sanctuaire. Il existe à
Nguti un minimum d’infrastructures pour le projet WCS et on projette d’y construire
un centre de recherche.
Activités humaines
L’agriculture, la chasse et la collecte des autres produits forestiers constituent les
principales activités à la périphérie et à l’intérieur de la réserve. Les cultures
vivrières, la cacaoculture et la caféiculture sont les principales activités agricoles.
Malgré la très faible densité de la population, à l’intérieur de la réserve, cette activité
est toujours conflictuelle avec la faune sauvage. Le braconnage est d’autant plus
facile que le gibier est abondant et il manque des gardes de chasse. La collecte des
autres produits forestiers est quelque peu marginale car les grands centres de
consommation sont éloignés et les collecteurs préfèrent Korup et Ejagham plus
proche du Nigeria.
Problèmes identifiés
Le problème majeur du site réside dans la cohabitation agriculture – faune sauvage.
Si la déprédation des cultures est importante, les paysans semblent plus se plaindre
des seuls éléphants. Aucune stratégie n’est mise en place pour résoudre le
problème éléphant à court terme.
Situation géographique
Les réserves de Boumba-Bek et Nki sont situées au Sud-Est du Cameroun, dans
les départements de la Boumba et Ngoko et du Haut Nyong, province de l’Est. Ces
deux sites s’étendent entre les latitudes 2°00’ - 3°00’ N et les longitudes 15°30’E.
Limites et étendues
Ce site est limité à l’Ouest et au Sud par le Dja (pour Nki) et par la rivière Bek (pour
Boumba-Bek). Au Nord, par la rivière Loloyé (pour Nki) et les rivières Gbwogbwo et
Apom (pour Boumba-Bek). A l’Est par la rivière Leké (pour Nki) et la rivière Boumba
(pour Boumba-Bek).
La superficie de ce site est de 4.315 Km2 ha répartie en 250.00 Km2 pour Boumba-
Bek et 1.815 Km2 pour Nki.
Les forêts de Boumba-Bek qui sont bien drainées, on distingue d’une part le
système de Boumba-Bek avec les rivières Lopondji, Lokomo, Bangué, Gbwobwo,
Apon, Lobe, Kandé, Loupi et d’autre part, le système de Dja dont les rivières
tributaire sont Djampouo, Djombi, Baka, Belé, Leké, Lolobyé et Léa.
Climat
Le climat de la forêt de Boumba-Bek et de Nki est de type équatorial avec quatre
saisons. Une grande saison des pluies entre septembre et novembre et la petite
saison entre mars et juin. La longue saison sèche est située entre juillet et août. Les
précipitations moyennes annuelles sont de 1,500 mm et la température moyenne
annuelle est de 24°C.
Végétation
La végétation ici est celle d’une forêt de :
e- transition composée d’un mélange d’une forêt du type Dja Sempervirente
avec les éléments de forêt sémi-caducifoliés.
f- transition composée d’un mélange du type semi-caducifoliés avec des
éléments de forêt du type Dja Sempervirente,
g- type Dja sempervirente.
La forêt du type Dja est marquée par sa pauvreté en Caesalpiniacées. On y note
cependant une exception marquée par une présence d’abondants Gilbertiodendron
deweiwrei. Elle est riche en Pentaclethra macrophyla, Strombosiopsis tetrandra,
Scorodophloeus zenkeri, Desbordegia glaucescens et une variété d’Irvingia.
La forêt du type caducifoliée a une caractéristique principale, la plupart des arbres
dominants restent sans feuilles pendant plusieurs semaines chaque année. La flore
est dominée par les familles des Sterculiacées et Ulmacées. D’autres espèces y
sont aussi bien représentées, particulièrement Terminalia superba,
Entandrophragma cylindrium, Ptericopsis alata.
La faune
Les grands mammifères sont fortement représentés dans les sites de Boumba-Bek
et Nki.
Peuplement humain
La région est très peu peuplée (moins d’un habitant au km²) et la population se
concentre le long des routes principales. Il n’y a pas de populations vivant en
permanence dans le site mais les chasseurs et les pêcheurs y font des expéditions.
Quelques villages de pêcheurs s’implantent le long du DJA.
Les principaux groupes ethniques rencontrés dans la région sont les Bangomdo,
Djem, Mbimou, Konabembe, Bamiléké, Kaka, Ewondo. Les pygmées Baka vivent
dans toute la zone et construisent le long des routes et des pistes.
Les infrastructures
Il n’existe pas de voie d’accès routier dans le site. La voie routière proche de
Boumba-Bek est la route Yokadouma - Mouloundou (10 à 15 km) et à l’Ouest, la
route Lomié- Ngoila est la seule voie routière proche de Nki (15 à 20 km).
Activités humaines
Les populations pratiquent une agriculture itinérante sur brûlis pour la subsistance.
Les plantes cultivées sont :
h- le maïs
i- le manioc
j- le plantain
k- la banane
l- le macabo
Le cacao et le café représentent les principales sources de revenu. Mais ces
cultures ne sont pas à grande échelle.
La pression sur la faune devient de plus en plus forte. Cette pression n’est pas
seulement l’oeuvre des populations, mais surtout due à la destruction de leur habitat
par les compagnies forestières qui opèrent dans la région depuis plus de 20 ans.
L’exploitation forestière industrielle prélève : le Sapelli, l’Ayous, le Kossipo, le Sipo,
l’Azobe et l’Iroko.
Le WWF mène les études biologiques tandis que la GTZ est en charge du volet
socio-économique.
Problèmes identifiés
La conservation des ressources biologiques est confrontée aux problèmes suivants:
le braconnage et l’extension de l’exploitation forestière industrielle.
Bibliographie
Atanga E., 1997 : Rapports d’activités, WWF, Yokadouma pp 1-21
Atanga E., Ndo. Nkoumou J, 1995 : Projet de gestion des éléphants des forêts
dans le Sud-Est du Cameroun. WWF, 40 p.
Culverwell J, 1991 : Long tern recurrent costs of protected area management in
Cameroon WWF, MINEF, Yaounde Cameroon 80 p + annexes.
Situation géographique
Le Mont Cameroun est la plus haute montagne d’Afrique Centrale et de l’Ouest. Cet
immense massif volcanique de 4095 m d’altitude est situé au fond de la baie du
Biafra dans le golfe de Guinée, avec un grand axe qui s’étend du Sud-ouest au
Nord-est sur près de 45 km de long et 30 km de largeur. Le site situé dans la
province du Sud-Ouest, est à cheval entre les départements de Fako et Meme. Ses
coordonnées géographiques sont comprises entre 3°57’- 4°27’N et 8°58’- 9°24’E.
Ce site est visible sur la carte IGN au 1/200 0000 feuille Buéa-Ndian NB -32-III / IV,
(République Fédérale du Cameroun, Yaoundé, 1971).
Limites et étendue
Le complexe Mont Cameroun couvre une zone d’environ 2500 km², dont quelques
750 km² sous couvert forestier. Il est constitué de plusieurs sous sites parmi
lesquels on compte trois réserves forestières déjà classées et délimitées, et quatre
sous sites en voie de classement. Ces trois réserves forestières sont:
• Le sous-site de la région côtière ou «West Coast» est situé sur le versant Sud-
ouest du Mont Cameroun. Il correspond à la zone anciennement connue sous le
nom de «Etinde» ou «Petit Mont Cameroun» qui s’étale du village Etome à
Bomana avec une superficie de 360 km². Ce sous site est probablement la partie
la plus riche et la plus diversifiée du Mont Cameroun (Tchouto, 1996). Il possède
l’un des points les plus humides du monde à savoir le Cap Debundscha qui
reçoit 10 à 15 m de pluies par an. En plus, c’est l’unique partie du Mont
Cameroun où la végétation s’étale du niveau de la mer jusqu’au sommet situé à
1750 m.
Malgré une pluviométrie abondante, on trouve peu de cours d'eau permanents sur le
massif principal. Par contre le site est parcouru par de nombreux ruisseaux, sources,
rivières et lacs, surtout en basse altitude autour de Bakingili, Idenau, Mabeta, Moliwe,
Mokoko, Onge et Bomana. Les cours d’eau les plus importants sont les rivières
Lokange, Mokoko et Onge.
Climat
La région du mont Cameroun a un climat subéquatorial sous régime de mousson à une
saison sèche (novembre à mai) et une saison humide (juin à octobre). Le flanc Sud-
ouest, face au flux de la mousson est excessivement pluvieux et humide avec plus de
12 m de pluie par an à Cap Debundscha. Cette pluviosité diminue à moins de 3 m vers
le flanc oriental (Buea - Muyuka) et le flanc occidental (Bomana - Bokoss).
A la base, les températures moyennes sont voisines de 25,5 à 27°C et peuvent parfois
atteindre 32 à 35°C pendant les mois les plus chauds (mars à avril). En altitude la
température moyenne diminue de 0,6°C pour toute élévation de 100m. De plus, il y
règne un climat à faibles précipitations et à forte humidité.
L’humidité relative est très forte dans la zone côtière Ouest (moyenne annuelle 85%),
elle diminue à moins de 75% pour les autres zones. La zone située entre 1200 et 2000
m d’altitude est appelée «forêt montagnarde à brouillards» parce qu’elle reçoit le
maximum de l’ennuagement qui persiste durant une grande partie de l’année (Tchouto,
1996). Cet ennuagement est favorisé par l’effet orographique qui accentue le
développement des nuages et des brouillards.
Végétation
Le Mont Cameroun a une richesse biologique unique avec un couvert végétal riche,
dense et diversifié. C’est la seule zone en Afrique où la végétation s’étale du niveau de
la mer jusqu’à son altitude maximale. Le site a une diversité de végétation et d’espèces
floristiques, ainsi qu’une végétation étagée qui est fortement influencée par l’altitude, la
topographie du terrain, le volcanisme, le climat, la formation géologique, le sol et les
facteurs biotiques. Parmi les différents types de végétation qu’on rencontre dans la
région du mont Cameroun on peut citer :
La forêt submontagnarde à cimes continues que l’on rencontre uniquement sur le mont
Etinde est caractérisée par un peuplement fermé avec des arbres de moyenne taille
(25-30 m de hauteur) dont les cimes sont plus ou moins jointives. Floristiquement les
arbres les plus caractéristiques sont de la famille des Sapotaceae, Guttiferae,
Sterculiaceae, Meliaceae, Olacaceae, Flacourtiaceae, et Euphorbiaceae.
« Brousses à éléphants »
Ce sont des formations forestières clairsemées à Marantaceae et Zingiberaceae qu’on
rencontre fréquemment entre 500 m et 1800 m d’altitude sur les versants Nord-ouest et
Ouest du Mont Cameroun. Ce paysage particulier a été décrit par Letouzey (1985)
comme «Brousses à éléphants» parce qu’il est le domaine favori des éléphants qui y
trouvent une nourriture abondante. Cette végétation est formée de hautes plantes
herbacées où dominent les Marantaceae (Hypselodelphis scandens, Marantochloa
leucantha, M. ramosissima, Sarcophrynium schweinfurthianum), Zingiberaraceae
(Aframomum spp., Ranealmia spp.), Gramineae (Pennisetum pupureum, Setaria
megaphylla), et Acanthaceae.
Les feux de brousse accidentels des chasseurs et des collecteurs de miel sont les
principaux facteurs biotiques qui influent sur les formations végétales de ces prairies.
On rencontre par endroits quelques petits arbustes rabougris tels que Adenocarpus
mannii et Blaeria mannii. Les abords du sommet ressemblent à un désert malgré la
présence de touffes dispersées de Gramineae et d’autres plantes herbacées.
Faune
Le Mont Cameroun a une faune unique dont la répartition est régie par les conditions
écologiques, l’hydrographie et les différentes formations végétales qui servent à
l’alimentation des espèces végétariennes, les espèces prédatrices leur sont liées. C’est
ainsi qu’on note une forte concentration des mammifères dans les forêts de basse
altitude. On y rencontre des grands mammifères comme les éléphants, les chimpanzés,
les phacochères, les babouins, les drills, et les guibs harnachés. Cependant les
espèces telles que Loxodonta africana cyclotis, Cercopithecus preussi (Guenon de
Preuss), Pan troglodytes (Chimpanzé), Cercopithecus erythrotis (Moustac à oreilles
rousses), Mandrillus leucophaeus (Drill) sont menacées de disparition.
L'avifaune de haute et de basse altitude est abondante et diversifiée avec près de 210
espèces d’oiseaux parmi lesquelles 2 espèces endémiques (Francolinus camerunensis
et Speirops melanocephalus) et 4 espèces rares (F. camerunensis, Malaconus
gladiator, Picathartes oreas, et Ploceus batesi) menacées de disparition. De plus, 20
des 28 espèces d'oiseaux endémiques des montagnes ont été recensées sur le Mont
Cameroun. Le site possède également trois espèces endémiques de papillons, deux
espèces endémiques de caméléons, une espèce endémique de lézard, et une espèce
endémique d’écureuil.
Les prairies montagnardes connaissent chaque saison sèche des feux de brousse qui
brûlent presque la totalité de sa surface. Ces feux sont de nature à dégrader l’habitat de
la faune sauvage.
Peuplement humain
Plusieurs peuplements humains vivent autour du Mont Cameroun. La population est
estimée à plus de 200 000 personnes réparties dans plus de 40 villages et 20
campements des plantations industrielles de la CDC et PAMOL . La zone de Buéa à
Limbe est plus peuplée alors que la région de Batoke à Munyenge a une population
moins dense. Aux populations autochtones appartenant aux groupes ethniques
Bakweri, Bomboko et Balundu s’ajoutent des communautés multi ethniques et une
petite proportion d’habitants originaires du Nigeria, du Ghana et du Bénin.
Infrastructures
La région du Mont Cameroun est dotée des routes principales bitumées (de Muyuka à
Idenau) et des routes secondaires non bitumées (tronçons Idenau - Mundongo -
Muyuka et Mundongo - Iloana - Boa) de bonne qualité. A ceci s’ajoute le port
commercial d’Idenau et de nombreuses pistes forestières. La construction de la
nouvelle route Limbe-Idenau a augmenté la pression qui s'exerce sur la forêt. Les
parties propices à la conservation devraient être choisies et gérées le plus tôt possible
afin de sauvegarder la partie inférieure du gradient altitudinal.
Sur le côté Est du mont, la dégradation de la forêt est tellement poussée que la partie
Nord de Buéa a perdu la majeure partie de son caractère naturel. Les cultures
itinérantes, les défrichements répétés et la rotation des courtes et longues jachères
pratiquées dans cette région ont favorisé la destruction des forêts sub-montagnardes et
montagnardes en installant les formations secondaires. Les versants Sud, Ouest et
Nord sont cependant relativement intacts et devraient être le pôle d'attraction des
efforts de conservation en ce qui concerne le Mont Cameroun.
L’exploitation forestière
L’exploitation forestière de bois d’œuvre dans la réserve forestière de la rivière de
Mokoko, la réserve forestière du Sud Bakundu, et la région de Etinde et Onge a écrémé
les massifs en prélevant l’Iroko, le Sipo, l’Aniengre et autres bois d’œuvre précieux.
Actuellement l’exploitation industrielle a cédé la place à une exploitation artisanale
pratiquée par des équipes de villageois équipés de tronçonneuses. Cette exploitation a
également contribué d’une manière indirecte à la destruction de la forêt de basse
altitude dans la mesure où elle a favorisé l’ouverture des pistes qui servent de voies de
pénétration aux agriculteurs.
La chasse et la pêche
Outre l’agriculture, la chasse constitue une source de revenus importante pour les
populations locales. Cette activité est plus intense dans la région de Buéa, Mapanja,
Batoke, Bakingili, Njonji et Bomana. Généralement, les zones en dessous de 1000 m
d'altitude sont utilisées par les habitants des villages situés au pied de la montagne en
suivant des pistes étroites ; alors que les zones d'altitude supérieure sont exploitées par
les habitants de la région de Buéa et de Njonji qui y accèdent par les sentiers qui
ceinturent le mont.
La chasse est l’apanage des locaux pour leur autoconsommation, mais avec la crise
économique la chasse a connu un développement important au cours des dix
dernières années et contribue aujourd’hui encore de façon significative à l’économie
locale. Cette chasse commerciale est de plus en plus pratiquée par les chasseurs
professionnels locaux et halogènes.
La pêche artisanale est pratiquée dans tous les villages côtiers et le long des rivières
Onge et Mokoko. Dans ces régions, le poisson constitue l’une des principales sources
de protéine et de revenu.
Depuis 1994 ces réserves forestières ainsi que les autres sous sites sont gérés par le
Projet Mont Cameroun qui est né de la révision de l’ancien Projet dénommé Jardin
Botanique de Limbe et Conservation des Ressources Génétiques. Initialement en
1988, un programme bilatéral financé par l’Administration Britannique de
Développement d’Outre-mer (ODA actuellement appelé DfID) a été mis en oeuvre en
vue de réhabiliter le Jardin Botanique de Limbe et d’identifier et protéger les sites
prioritaires de conservation de la biodiversité dans la région du Mont Cameroun.
Aujourd’hui, le Projet est financé par la DfID, la Coopération Allemande (GTZ), la
Banque Mondiale (GEF) et le Gouvernement du Cameroun qui fournit le personnel, les
infrastructures et le cadre légal et institutionnel.
Le Projet Mont Cameroun s’est fixé pour but de maintenir la biodiversité sur et autour
du Mont Cameroun avec la participation des populations locales conformément à la loi
forestière Nº94/01 du 20 janvier 1994. La composante DfID basée à Limbe vise à
développer un centre régional pour la conservation, l’éducation et la recherche à Limbe,
améliorer les interventions en aménagement pour un usage soutenu des produits
forestiers, et encourager la participation locale dans la gestion conservatoire, et
encourager des activités alternatives génératrices des revenus. La composante GTZ
basée à Buéa a pour objectifs : développer un programme d’éducation
environnementale, préparer un plan d’utilisation des terres, tester et promouvoir la
participation des groupes d’auto-promotion aux objectifs du projet, et développer des
méthodes visant une gestion durable de la faune et des forêts communales.
Le potentiel touristique du site est largement accru avec la belle route reliant Idenau
à Douala, le Jardin Botanique de Limbe, les plages côtières, les chutes de Bomana,
et l’ascension du Mont Cameroun qui est organisée tous les ans.
Dans les autres sous sites non classés tels «West Coast», Onge, Mabeta-Moliwe et
«Upper Villages» dont les travaux d’inventaires ont déjà été réalisés, le Projet a
entrepris des négociations avec les populations locales, la CDC (qui est l’un des
plus grand propriétaire terrien) et les autres intervenants locaux en vue d’élaborer
un système de gestion rationnelle et durable des ressources forestières. En fonction
des réalités du terrain, ces sous sites seront classés comme réserves forestières
strictes, forêts communautaires, ou réserves forestières de production.
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Report to the Government of Cameroon and ODA.
Situation géographique
Les réserves de Campo/Ma’an sont situées dans la province du Sud et couvre les
départements de l’Océan et de la Vallée du Ntem. Elles se trouvent à la frontière
Sud-Ouest du Cameroun à la frontière avec la Guinée Equatoriale entre les latitudes
2° 09 - 2° 53 N, et longitudes 9°48, 10°50’ E. Elles se repèrent sur la carte IGN au
1/200,000 sur la feuille Kribi Nyabessan NA-32-XVI-XVII.
Limites et étendue
Ces forêts domaniales sont limitées au Nord par le fleuve Lobé et la route
Nyabessan-Meyo Centre, au Sud par le fleuve Ntem et la frontière de la Guinée
Equatoriale , à l’Ouest par l’océan Atlantique et à l’Est par une ligne qui part du
village Nkong sur la Nationale n°7 vers Meyo Biboulou en passant par Nyézam.
L’ensemble s’étend sur près de 800,000 hectares avec la répartition suivante:
Campo (300,000 ha), Ma’an (108,000 ha), Ndio’o-Biwome (90,000 ha) et
Nkolbengue (302,000 ha).
Le réseau hydrographique est dense et est constitué des afluents Sud de la Lobé et
Nord du Ntem. De l’embranchement de Bangola à la frontière de Guinée, le fleuve
Ntem se dirige vers le Nord-Est le long d’un canyon profond sur plus de 30 km. La
gorge du Ntem se termine par une chute impressionante à partir de laquelle il y a
deux branches du fleuve dont celle du Nord appelé Bongola rejoint celle du Sud à
l’embouchure formant l’île de Dipikar qui s’étant sur 36,000 ha.
Formations géologiques et sols
Les réserves de Campo/Ma’an sont situées sur des formations du précambrien
inférieur.
Les roches de la réserve sont des micaschistes à deux micas, des gneiss
supérieurs et inférieurs et des gneiss indifférenciés. Il y a essentiellement deux
types de sols : les sols ferralitiques typiques et des sols hydromorphes. Les sols
ferralitiques sont jaunes et sont dérivés des roches métamorphiques
caractéristiques de la zone côtière. Les sols hydromorphes se sont développés là où
le niveau de la nappe est proche de la surface du sol. Ils occupent les zones
facilement inondables. La côte est sableuse sur une profondeur atteignent 200 m
par endroits tandis qu’on note des sols hydromorphes halophiles portant la
mangrove à l’embouchure du Ntem.
Climat
La réserve de faune de Campo a un climat sub-équatorial à quatre saisons ; une
grande saison sèche de novembre à février, une petite saison des pluies entre
mars et mai, une petite saison sèche de juin à mi-août, une grande saison des
pluies de mi-août à novembre. La pluviosité annuelle moyenne s’élève à 2 817 mm.
La température moyenne annuelle est égale à 26,8°C. Si le régime des pluies est
similaire dans la réserve de Ma’an l’indice pluviométrique par contre diminue de la
mer vers l’intérieur, et atteint 1 800 mm à Ma’an.
Végétation
Selon Letouzey (1985) la zone est occupée par onze types de formation végétales.
De la côte vers l’interrieur , on distingue :
r- Les fourrés arbustifs littoraux le long de la côte atlantique ;
s- Les réserves de Campo/Ma’an appartiennent au domaine de la forêt
dense, humide, sempervirente guinéo-congolaise, secteur forestier
sempervirent camerouno-congolais, district biafréen à l’ouest, et la forêt à
tendance sémi-décidue à l’Est.
t- La mangrove haute à Rhizophora racemosa et Pandanus satabiei.
u- Poches de mangrove haute à Rhizophora racemosa et Pandanus
v- Forêt atlantique biafréenne à Caesalpiniaceae encore abondantes, avec
Saccoglottis gabonensis et autres indices littoraux. Les espèces
caractéristiques sont Anthonotha lamprophylla, Coula edulis, Glossocalyx
brevipes, Lophira alata et Scyphocephalium mannii. Cette formation se
trouve au centre de la réserve.
w- Forêt atlantique biafréenne à Caesalpiniaceae encore abondantes, avec
Calpocalyx heitzii et Saccoglottis gabonensis. Cette formation se
caractérise avant tout par l’abondance de Calpocalyx heitzii. Les autres
espèces sont Dialium tessmannii, Guibourtia ehie et Hoplestigma
klaineanum. La formation se trouve au Sud-Ouest de la réserve.
x- Forêt atlantique littorale à Caesalpiniaceae relativement rare, avec
Saccoglottis gabonensis. Cette formation représente un passage entre le
district biafréen et le district littoral ; elle se situe au Nord de la réserve.
y- Forêt atlantique biafréenne à Caesalpiniaceae cette formation se
caractérise par la présence et l’abondance de nombreuses espèces de
Caesalpiniaceae souvent grégaires. Elle se trouve au sud-est de la
réserve.
z- Forêt secondaire. Les forêts secondaires dérivent de la transformation des
forêts sempervirentes par l’homme. Ces zones sont par endroits
colonisées par un recrû dont les essences principales sont Musanga
cecropioides, Trema orientalis, Lophira alata et Anthocleista sp.
aa- Forêt marécageuse. Les forêts marécageuses sont abondantes en
raison de l’important réseau hydrographique de la région. Elles sont
occupées par Mitragyna stipulosa et par des Marantaceae et des
Zingiberaceae.
bb- Forêt submontagnarde sur les collines de Nkolbengue avec une
végétation rabougrie
cc- Formations saxicoles sur les collines de Nkolbengue.
Faune
La réserve de faune de Campo/Ma’an renferme des espèces menacées (bien
qu’ayant une répartition étendue) de la forêt équatoriale : l’éléphant de forêt,
Loxodonta africana cyclotis, la panthère Panthera pardus, Felis aurata,
Cephalophus silvicultor, et Pan troglodytes. D’autres, moins menacées, sont aussi
présentés : Dendrohyrax arboreus, Tragelaphus euryceros, Tragelaphus spekei,
Tragelaphus scriptus, Syncerus caffer, et Potamochoerus porcus. La réserve
protège aussi des espèces à distribution plus limitée comme Mandrillus sphinx,
Colobus satanas, Gorilla gorilla et Cercocebus torquatus. Parmi les oiseaux on peut
noter Stephanoetus coronatus,Urotriorchis macrourus, et Agelaster niger.
Peuplement humain
Les réserves de Campo/Ma’an sont au centre d’une région avec une densité de
population très faible d’environ 1 habitant au km2. La ville de Campo compte une
population de 3.600 hbts, Ipono 2 500 habitants, Ma’an 9600 hbts. Les deux
grandes sociétés agro-industrielles la Société Camerounaise de Palmeraies
(SOCAPALM) et Hévéa du Cameroun (HEVECAM) au Nord emploient une
population d’environ 12,000 habitants.
Infrastructure
Campo est relié à Kribi par une route permanente de 70 km. Une autre route relie
Ebolowa à Ma’an. Mais la grande partie des infrastructures routières et des ponts
sont construits par la Société Forestière de Campo sur près de 150 km à l’intérieur
de la réserve. Le fleuve Ntem est navigable dans son cours inférieur sur 30 km
jusqu’au village de Dipikar. Le projet du pipeline Tchad Kribi (Rocher du Loup)
pourra améliorer la circulation dans le Nord de Campo/Ma’an avec la route parallèle
y attenante.
Activités humaines
Elles sont concentrées autour de l’exploitation forestière, l’agriculture, la chasse et la
pêche.
L’exploitation forestière est le fait de la SFC qui a reçu en 1969 une licence
d’exploitation de 25 ans sur 2,370 km² à l’intérieur de la réserve de faune de
Campo. Cette société qui exploitait 150,000 m3 de bois par an devait arrêter ses
activités en 1994, mais elle a été autorisée à prolonger ses activités pour deux ans
dans l’île de Dipikar, et ce jusqu’en 1996. La SFC employait jusqu’à 2,000
personnes directement et indirectement. Actuellement la SFC continue ses activités
dans la forêt de production de Ma’an.
L’agriculture est le fait des populations Bantou et des allogènes qui travaillent au
Nord de la réserve dans les sociétés agro industrielles. Quant au braconnage les
responsables locaux du MINEF estiment à 2,000 le nombre d’armes à feu en
situation irrégulière dans la région soit une arme pour 4 km² (Fosy 1995). Les
braconniers viennent d’Edéa, d’Ebolowa, Kribi et même de Guinée Equatoriale. La
pêche se fait dans le Ntem et en mer par les Yassas et les Batanga et pose peu de
problèmes au niveau de la perte de la biodiversité sauf la disparition de
l’hippopotame du Ntem.
Problèmes identifiés
L’attribution en 1968 d’une concession forestière dans une réserve forestière
constituait la première entrave à la législation par l’administration forestière. Si les
infrastructures routières existantes dans la zone sont le fait de la SFC, il est à noter
que ces routes et ponts sont des voies d’accès des braconniers. La SFC a demandé
une nouvelle concession dans la réserve de Ma’an considérée comme forêt de
production. Ses activités se poursuivent normalement à ce jour dans cette forêt de
production.
Bibliographie
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Vivien J., & Faure J.J., 1985. Arbres des forêts denses d’Afrique Centrale.
Liste des mammifères rares (R) en disparition (D) endémiques (E) des
réserves de Campo/Ma’an (Thomas 1995)
FAMILLE GENRE ESPECE INDICATION
Nycteridae Nycteris intermedia E
Hipposideridae Hipposideros curtus E
Mustelidae Mellivora capensis R
Felidae Felis aurata R
Panthera pardus
Trichechidae Trichechus senegalensis R
Elephantidae Loxodonta africana R
Hippopotamidae Hippopotamus amphibius D
Suidae Hylochoerus meinertzhageni R
Bovinae Syncerus caffer R
Cercopithecidae Cercocebus galeritus R
-//- C. neglectus R
Colobidae Colobus guereza, C. satanus R
Pongidae Pan troglodytes R
Gorilla gorilla R
Poissons endémiques
Mormyridae Marcusenius conicephalus
Marcusenius ntemensis
CARTE DE CAMPO
DJA
(Réserve de la biosphère du Dja)
Situation géographique
La Réserve de Faune du Dja se trouve dans les provinces administratives du Sud et
de l’Est du Cameroun entre 2°50 et 3°30 de longitude Nord et 12°20 et 13°40 de
latitude Est.
Limites et étendue
Avec une superficie de 5,260 km², le site a une forme de boucle aplatie et est limité
naturellement sur 75% de son périmètre par la rivière Dja qui lui donne son nom.
Le relief est peu marqué (plat), et l’altitude varie entre 600 et 700 m.
Le Dja est le Principal cours d’eau du site ; une ligne de crête le traverse et, de cette
dernière coulent de petits cours d’eau vers le Dja.
Les sols dérivés de ce substrat sont ferralitiques, très poreux, meubles et humides.
Il n’y a pratiquement pas d’humus. Ce sont pour la plupart des sols rouges
orthiques, argileux et, le long du Dja, des sols rouges et jaunes remaniés. Ils sont
pauvres en éléments nutritifs et très fragiles.
Climat
Typiquement équatorial, le climat est chaud et humide, avec quatre saisons dont
deux saisons de pluies qui s’étalent du mois d’Août à Novembre et de Mars à Juin
et deux Saisons sèches de Décembre à Février et pendant le mois de Juillet.
Végétation
Le Dja appartient au domaine de la forêt Camerouno-Congolaise, caractérisée par :
qq- l’absence des espèces de forêts caducifoliées en forêt intacte,
rr- la pauvreté des espèces caractéristiques de la forêt côtière,
ss- la présence de plusieurs espèces et parfois genre connus au Cameroun
seulement dans le secteur,
tt- l’importance sur les terrains argileux de palmiers lianescents.
On observe trois types de forêts sur le site :
uu- les forêts sur rocher avec formations saxicoles (5%)
vv- les forêts sur sols Hydromorphes (20%), qui englobent les forêts
marécageuses à Uapaca paludosa et Raphia munbuttorun, et les prairies
marécageuses.
ww- les forêts de terre ferme (75%), qui peuvent être subdivisées en deux
groupements : les forêts secondaires héliophiles à croissance rapide et les
forêts primaires, hétérogènes, avec une dominance particulière des
peuplements de Gilbertiodendron deweuwrei (Obam, 1992).
Les forêts du Dja sont très hétérogènes, on observe 108 à 138 espèces à l’ha avec
une densité et une dominance relatives inférieures à 1% du nombre total d’espèces.
(Sonké, 1996) On observe par ailleurs un envahissement des éléments des forêts
semi-caducifoliées au Nord et les forêts athermiques à l’Ouest.
Faune
La Réserve protège des espèces à large répartition et qui sont menacées comme
Loxodonta africana cyclotis, Cephalophus silvicultor, Pan troglodytes troglodytes,
Panthera pardus, et d’autres à distribution plus réduite comme Tragelaphus
euryceros, Manis gigantea, Felis aurata, Gorilla gorilla gorilla, Aonyx congica et
Potamogale velox. Parmi les singes, on peut observer : Cercopithecus nictitans,
Cercophithecus cephus, Cercopithecus neglectus, Cercopithecus pogonias,
Miopithecus talapoin, Colobus polykomos occidentalis et Cercocebus albigena
albigena.
Les poissons eux, appartiennent à la faune du bassin du Congo, avec environ 25%
d’espèces endémiques au Cameroun ; parmi ceux-ci, les Cypronidae notamment
les Barbus sont de bons indicateurs géographiques avec leur endémisme souvent
élevé. (Gartlan 1989).
Peuplement humain
Malgré la faible densité de la population dans la région (1,5 hb/km²), le site est
occupé dans ses parties Nord et Ouest par une quinzaine de villages qui comptent
environ 3,500 habitants selon un recensement général effectué en 1996 dans le
cadre du Plan d’Aménagement de la réserve. En périphérie immédiate, 19,500
personnes environ peuplent les villages qui sont situés en collier autour de la
réserve.
Les ethnies principales de la région sont les bantous et les pygmées. Les Bantous
composés de Badjoué au Nord, Bulu à l’Ouest et Nzime à l’Est ; ils sont chasseurs,
cultivateurs et pêcheurs (Tene, 1996). Les pygmées eux, occupent les habitations
temporaires dans la Réserve, surtout à l’Est, et y font la chasse ou travaillent dans
les plantations des bantous (Joiris, 1994).
D’autre part, c’est le point d’intersection entre les espèces animales et végétales
venant des bassins continental au Nord, du Congo à l’Est et de l’Atlantique à
l’Ouest, c’est ce qui explique sa richesse et sa diversité spécifique.
Les différents classements du Dja lui confèrent une renommée mondiale et un rôle
de laboratoire naturel pour les écoles et pour la science. A cet effet, les recherches
menées et dont l’essentiel des résultats sont disponibles aujourd’hui ont constitué
une base importante pour la rédaction du plan d’aménagement du site qui,
actuellement est en cours de validation. Par ailleurs, sur un plan économique, le
potentiel touristique du site ne peut être négligé, dans le sens de l’écotourisme.
Problèmes identifiés
La gestion du site se heurte à de nombreux problèmes qui sont entre autres :
xx- la présence des populations résidant à l’intérieur et à la périphérie
immédiate du site : avec un effectif sans cesse croissant (environ 23,000
habitants) à l’intérieur et autour, la pression humaine du site est de moins
en moins contrôlable
yy- la présence d’une chaîne d’exploitation industrielle qui se resserre
progressivement sur le site : le caractère minier de cette exploitation
provoque la rareté des produits forestiers prisés par les populations
(écorces, fruits, animaux) ; ces derniers vont les chercher plus loin, donc
dans le site.
zz- l’insuffisance du personnel et d’infrastructures pour la surveillance et la
répression du braconnage dans le site.
aaa- absence des zones tampon
bbb- l’insuffisance des données disponibles en ce qui concerne le potentiel
biologique du site et le niveau de pression sur les ressources, ce qui rend
difficile la détermination des taux de prélèvement de produits
ccc- l’intensification de l’activité de braconnage, due au désoeuvrement des
jeunes pendant plusieurs mois dans l’année
ddd- manque de collaboration franche entre les différents intervenants dans
le site (population, conservation, projets, ONGs) : les actions de ces
derniers sont dispersées et très souvent divergentes.
Aujourd’hui, les différents intervenants commencent à comprendre la nécessité
d’une action commune et une proposition de plan d’aménagement a été rédigée ;
mais, la croissance démographique, l’exploitation minière et le braconnage d’une
part, le caractère partiel de la connaissance sur le potentiel et l’insuffisance de
l’effectif chargé de la protection du site d’autre part, sont les principaux points qui
pourront faire obstacle aux actions de conservation à l’avenir. C’est pourquoi,
certaines actions doivent être menées de façon prioritaire en vue de l’utilisation
durable des ressources.
Situation géographique
La réserve de faune de Douala-Edéa est située dans la province du Littoral,
département de la Sanaga maritime. Ses coordonnées géographiques sont
comprises entre 3° 14’ et 3°50’N de latitude et 9°34’-10°03’ E de longitude. Elle
peut être repérée sur la carte IGN au 1/200,000, feuillet, Edéa, 1971.
Limites et étendues
La réserve de faune de Douala-Edéa a une superficie d’environ 1,600 km². Située
dans la plaine côtière, elle s’étend de la côte atlantique sur une distance intérieure
maximale de 35 km, sa limite orientale suivant la rivière Dipombé. La réserve est
constituée de deux parties inégales : la plus grande, au Sud, se trouve entre les
embouchures de la Sanaga au Nord et du Nyong au Sud ; l’autre partie s’étend le
long de la côte Nord de la Sanaga jusqu’à la pointe de Souelaba et est limitée à l’Est
par la crique de Kwa Kwa.
Végétation
La réserve appartient au domaine de la forêt atlantique littorale à Lophira alata et
Saccoglottis Gabonensis. Ce type de végétation recouvre la majeure partie de la
réserve. Il est caractérisé par l’abondance de ces deux espèces d’émergeants.
parmi les espèces dominantes dans la canopée Coula edulis (Oleaceae) est très
abondant. On rencontre aussi fréquement des Ebenaceae (Diospyros spp), des
Césalpinaceae, des Guittiferae (surtout Garcinia spp), et plus particulièrement, dans
les zones plus humides des Euphorbiaceae, (Protomegabaria stapfiana,
Dichostemma glaucescens, Anthonotha aubryanum) etc..
Faune
Comme pour beaucoup de sites au Cameroun, aucun inventaire systématique des
vertébrés n’a été mis en œuvre. Néanmoins, la faune des mammifères est assez
bien connue. Les singes arboricoles, typiques de la forêt africaine, sont bien
représentés. Plusieurs espèces ou sous-espèces de primates trouvent la limite
septentrionale de leur répartition au niveau de la Sanaga (Cercopitecus n. nictitans,
Colobus satanas, Cercopitecus pogonias grayi). La Sanaga constitue également la
limite Sud de distribution pour certaines espèces de l’Afrique de l’Ouest
(Cercopithecus nictitans martini, C. erythrotis camerunensis, C. pogonias pogonias).
La prépondérance des zones dites marécageuses ne favorise pas l’installation des
primates terrestres. Le chimpanzé (Pan troglodytes) est présent mais rare. Le
mandrill (Mandrillus sphinx) et le gorille (Gorilla gorilla) semblent être absents.
Peuplement humain
La réserve de faune de Douala-Edéa est peuplée par plus de 8,000 personnes.
Cette population comprend les pêcheurs immigrés nigérians, béninois et ghanéens ;
on les rencontre le long de toute la côte atlantique. Le long des rivières formant les
limites naturelles de la réserve, particulièrement la Sanaga, existent des villages
importants, établis depuis longtemps et peuplés par les ethnies Bakoko et Malimba.
Le village le plus important est Mouanko, chef-lieu du sous-distrcit, dans le secteur
Songo.
Dans les dernières 20 à 25 années, ce sont établis de nouveaux villages aux bord
des lacs à l’intérieur de la réserve, comme le lac Tissongo. Les habitants de ces
nouveaux villages appartiennent à l’ethnie Bakoko et d’autres groupes qui se sont
installés comme des Bassa (d’Edéa) et des Ewondo venant d’encore plus loin à
l’Est.
Infrastructures
Les chasseurs de Douala et Edéa pénètrent la réserve le long de l’axe routier
principal entre Dizangue et les villages pêcheurs de yoyo ; la pénétration peut aussi
se faire à partir de la localité de abé sur l’axe Edéa-Kribi.
La réserve à fait l’objet au début des années 80 de forages pétroliers qui ont créé un
système de pistes d’exploration dont l’étendue et les conséquences pour la réserve
n’ont jamais été étudiées sérieusement. Ces dernières ont facilité l’accès à l’intérieur
de la réserve.
Activités humaines
Les activités principales des populations côtières et le long des fleuves sont la
pêche et les cultures vivrières sur les sols alluviaux. A quelques exceptions près
(abattage d’arbres Beilschmiedia spp. (Lauraceae) en forêt à l’intérieur de la réserve
pour la fabrication de pirogues) leurs activités sont restreintes aux cours d’eau et
aux forêts alluviales. La pêche fluviale est basée sur les Cichlides (Tilapia et autres),
les poissons chats, crevettes, etc. la pêche en mer est une des grandes activités en
saison sèche. Pendant la période de migration du hareng « mbonga », presque tous
les hommes des villages situées le long de la Sanaga se rendent sur la côte, où il
restent 1-2 mois dans les campements et pêchent le mbonga. Ces poissons sont
très commercialisés. Les poissons, après séchage, sont transportés par pirogues à
moteur à Edéa d’où ils sont redistribués dans le pays.
Une activité très importante, surtout pour les Bassa et Ewondo est la chasse
commercialisée, comprenant la chasse au fusil et le piégeage. Les principaux
animaux chassés sont les singes, ruminants (Céphalophes, chevrotins), les
potamochères, et les porc-épics. Les campements de chasse sont disséminés dans
la réserve. Le transport de viande à l’intérieur de la réserve est favorisé par le
réseau des cours d’eau qui réunissent le lac Tissongo et la Sanaga.
Ainsi grâce à sa position sur des sédiments récent, cette forêt constitue une jeune
forêt « d’envahisseurs » au sein d’une région où la forêt est vieille . En effet, la forêt
de cette réserve soumise à des épisodes d’inondation pendant les périodes
interglaciaires et d’extension pendant la retraite de l’océan qui accompagne la
glaciation, a été moins stable à travers le temps que, par exemple, la forêt de Korup.
L’endémicité et la richesse en espèces y sont par conséquent réduites.
Un autre point d’intérêt de cette réserve est constitué par le fait que la Sanaga forme
une importante limite naturelle pour plusieurs espèces ou sous-espèces de
primates, avec des populations génétiquement diversifiées sur les deux rives du
fleuve. Ceci constitue un argument pour le maintien de la réserve.
Problèmes identifiés
La pression humaine est très forte, particulièrement à l’intérieur du secteur du Sud,
avec la chasse intensive et commercialisée, destinée aux marchés d’Edéa et
Douala. Il existe aussi de fortes pressions humaines dans le secteur du Nord.
Une plantation d’environ 30 ha de palmiers à huile a été installée par une élite locale
entre Mouanko et Yoyo.
Le potentiel touristique de la réserve devra être valorisé par une amélioration des
infrastructures d’acceuil. De même, une évaluation du potentiel biologique actuel
s’impose comme base à toute planification de gestion de cette réserve.
Bibliographie
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Situation géographique
Le Parc National de Korup est situé dans la province du Sud-Ouest dans les
départements de Ndian et du Manyu, entre les coordonnées 4°53'-5°28'N et 8°42'-
9016' E. La partie Sud du parc apparaît sur la carte du Centre Géographique
National au 1/200,000, feuille Buea-Douala NB-32-IV tandis que la partie Nord se
situe sur la feuille Manfe NB-32-X.
Limites et étendue
Le Parc se situe à l'extrémité Sud-Ouest du Cameroun à une cinquantaine de km au
Nord de la plaine côtière couverte par la mangrove de la presqu'île de Bakassi. Il est
limité à l'Ouest par la rivière Akpa Korup qui marque la frontière avec le Nigeria, puis
par d'autres rivières dans une zone non frontalière. La zone frontalière est contiguë
au Parc National du Cross River du côté du Nigeria. L'Est du Parc est limité en
partie par les rivières Ndian et Munaya. Ailleurs les limites non naturelles ne sont
pas matérialisées sur le terrain. Il s'étend sur une superficie de 1,259 km².
Végétation
Selon UICN (1996) la zone du Korup fait partie d'un refuge forestier du Pleistocène
où la forêt s'est maintenue depuis les temps géologiques anciens. Cet écosystème
s'est maintenu et a été peu perturbé à cause de son isolement et de la pauvreté de
ces sols. Du point de vue phytogéographie le parc du Korup appartient au domaine
de la forêt dense humide sempervirente, au secteur forestier Atlantique et au district
atlantique biafréen. (Letouzey 1985). Dans cette forêt atlantique biafréenne à
Ceasalpiniaceae caractérisée par l'abondance d'espèces grégaires, on rencontre
trois types de formations végétales : (Gartlan 1989) :
Comme forêt refuge, le Parc National de Korup est connu pour sa grande diversité
floristique. Un certain nombre de plantes endémiques ont été décrites dans la zone
comme Deinbollia angustifolia, Deinbollia saligna, Eugenia dusenii,
Camplyospermum dusenii et la liane Ancistrocladus korupensis. Cette liane récoltée
en 1987 par Duncan Thomas et envoyée au National Cancer Institute (NCI) aux
Etats-Unis a attiré l'attention des scientifiques parce que ses extraits contenaient
des alcaloides Michellanine A et B qui arrêtaient le développement du virus HIV, et
les Korupensamines A-D actifs dans la lutte contre le paludisme. Malheureusement
ces alcaloides ont montré un grand degré de toxicité au niveau du système nerveux,
rendant de ce fait leur application pharmaceutique difficile (Songwe 1997).
Les recherches botaniques ont fait découvrir des familles nouvelles et genres
nouveaux dans le Parc ; (Cheeck & Stuart 1997). Les deux familles sont
représentées par Gentianaceae avec l'espèce Sebaea oligantha et Oleaceae avec
l'espèce Chionanthus sp. Quant aux genres nouveaux on rencontre Ecpoma
(Rubiceae), Atroxima (Poygalaceae), Schaueria (Acanthaceae), Zenkerella
(Leguminosae), Gymnosiphon (Burmanniaceae), Dioscoreophyllum
(Menispermaceae), Argrostemma (Rubiaceae), Platycerium (Pteropsida),
Microgramma (Pteropsida) et Uvaria (Annonaceae).
Faune
Aucun inventaire systématique des mammifères n'a été réalisé dans le Parc.
Néanmoins, ce dernier renferme des espèces menacées, bien qu'à répartition
étendue, de la forêt équatoriale : Loxodonta africana cyclotis, Pan troglodytes,
Cephalophus silvicultor, Panthera pardus et celles qui ne sont pas menacées
comme Hyemoschus aquaticus, Potamochoerus porcus, Anomalurus
derbianus,Tragelaphus spekei, Perodicticus potto, Civettictis civetta, Nandinia
binotata et Cephalophus dorsalis. En outre, le Parc renferme des espèces d'une
distribution plus étroite comme Mandrillus leucophaeus, Colobus badius preussi,
Cercocebus torquatus, Cephalophus ogilbyi et Potamogale velox. Parmi les singes
on peut noter, Cercopithecus erythrotis, Perodictitus potto, Arctocebus calabarensis.
Galago alleni, Euoticus elegantulus, Galagoides demidovi. Une étude de la
distribution des poissons du Parc est en cours depuis 10 ans.
Larsen (1997) reportait qu'on avait identifié et décrit dans une zone allant d'Oban
Hill à la frontière Nigeria Cameroun jusqu'au fleuve Sanaga, plus de 1,000 espèces
différentes de papillons, ce qui constitue plus du quart des espèces de toute
l'Afrique tropicale. Les spécialistes pensent que la présence et la description dans
un site de 1,000 espèces indique qu'on peut rencontrer dans la zone plus de
500,000 espèces étant donné la difficulté d'inventorier les espèces de la canopée.
Peuplement humain
La densité de population à l'intérieur du Parc est très faible et se situe vers 0,8
habitants au km2. Il existe six villages dans le Parc avec une population totale
d'environ 1,000 âmes. Les principaux sont Erat, Ikenge et Mufako. Deux ethnies
peuplent la zone. A l'Ouest on trouve les non Bantou que sont les Korup et
Ejaghammm et à l'Est les Bantou avec les Bakoko, Bima et Ngolo. A la périphérie
du Parc on a recensé 27 villages avec une population d'environ 12,000 habitants.
Infrastructures
Une route carrossable praticable en toute saison relie Kumba à Ekondotiti (45 km)
puis Mundemba (60km). En 1995 le Génie Militaire a construit une route qui relie
Mundemba à Isangele tandis que le projet Korup a fait construire une route reliant
Mundemba et Fabe à l'Est. Il existe dans le Parc des pistes tracées par les
chasseurs, en même temps que la navigation en pirogue est possible sur le Ndian. Il
faut aussi noter l'existence des pistes d'aviation à Mundemba et Nguti, villes situées
à la périphérie du Parc. La route goudronnée la plus proche est celle qui relie
Douala à Kumba.
Activités humaines
L'agriculture, la chasse et l'exploitation des produits forestiers autres que le bois
sont les principales activités humaines dans le Parc alors que l'exploitation
forestière s'intensifie à la périphérie.
Les sols du Parc National de Korup sont si pauvres que les projets agroforestiers
destinés à donner une source alternative de revenu aux paysans de la réserve se
sont soldés par un échec. C'est ainsi que le projet a persuadé la plupart des
paysans de quitter le Parc pour s'installer sur les sols fertiles de la zone tampon où
on a aménagé des infrastructures d'accueil. Le déplacement des populations étant
volontaire il y en a qui refusent de quitter leur forêt pour continuer leur activité
principale qu'est la chasse.
Les recherches ont montré que la chasse à Korup était beaucoup plus une activité
commerciale que celle de subsistance. Les revenus de la chasse entrent pour plus
de 50% dans le budget des ménages, des habitants du Parc. Selon UICN (1996)
750 personnes parmi ceux qui habitent le Parc vivent uniquement de la chasse. Ils
tuent chaque année près de 12,000 animaux qui sont vendus vers Douala et surtout
au Nigeria voisin. Tous les mammifères sont chassés à l'exception des buffles et
éléphants. Deux céphalophes (Cephalophus monticola et C. dorsalis) représentent à
eux seuls plus de 50% d'animaux chassés. Les chasseurs proviennent du Parc, de
sa périphérie (27 villages), et même du Nigeria.
Les produits forestiers autres que le bois qui font l'objet d'une exploitation intensive
et d'un commerce transfrontalier florissant comprennent : les fruitiers sauvages
(Irvingia gabonensis et Irvingia wombulu) ; des arbustes servant de brosse à dent
(Garcinia mannii et Massularia accuminata) ainsi que des arbustes servant à diriger
les troupeaux de bovins (Carpolobia lutea et Carpolobia alba). Les volumes
exploités sont difficiles à évaluer étant donné le caractère clandestin de certaines
transactions.
L'exploitation forestière ne s'effectue pas dans le Parc mais s'intensifie dans la zone
tampon par deux société malaisienne la Shimmer International. La première société
la "Kumba United Lumber" (KUL) possède une licence de 114,000 hectares tandis
que la seconde "Cameroun vision" exploite 20,000 hectares ; (Debroux et Karsenty
1997).
Statut légal et gestion
La réserve forestière de Korup a été créée le 27 janvier 1962 puis transformée en
Parc National le 30 octobre 1986. Il s'agit dans le sens de la loi N° 94/01 du 20
Janvier 1994 d'une forêt domaniale entrant dans la catégorie d'aire protégée pour la
faune.
La gestion du Parc est assurée par un Conservateur qui relève de la Direction des
Aires protégées au Ministère de l'Environnement et des Forêts. La communauté
internationale s'est depuis longtemps intéressée au site avec la mise sur pied du
projet Korup qui bénéficie de l'appui financier et technique du Fonds Mondial pour la
Nature (WWF), de la Direction de Développement International Britannique
(Department for International Développement DfID), l'Union Européenne, et
l'organisme Allemand d'aide (GTZ). Le projet dans son ensemble a mis en place un
plan d'aménagement qui tend à réduire la dépendance des populations locales
vivant dans le Parc et ses environs, du gibier comme unique source de revenu. En
développant d'autres activités génératrices de revenu et en établissant des forêts
communautaires dans la zone tampon, le projet vise une meilleure conservation de
cet écosystème riche et diversifié.
Problèmes identifiés
La chasse et le braconnage constituent des activités de nature à perturber la
conservation de la faune et surtout des mammifères. Si l'on considère que la chasse
est pratiquée par les habitants du Parc, le braconnage par contre est le fait des
employés de la PAMOL (Société de palmeraies) située à l'Est, des chasseurs
professionnels venus de Douala et surtout du Nigeria voisin. En 1997 il y avaient 7
gardes-chasse pour les 125,900 hectares du Parc.
Bibliographie
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Ekundukundu region of the Korup Parc in Songwe 1997 (ed).
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Situation géographique
La réserve forestière d'Ejagham s'étend dans la Province du Sud-Ouest,
Département de Manyu le long de la frontière nigériane. Les coordonnées
géographiques sont 5°19' - 5°50'N/8°50 - 9°08'E. Le site apparaît sur la carte au
1/200 000 feuille Manfe N B-32-X. Centre Géographique national 1979.
Limites et étendue
La réserve qui ne s'étend pas d'un seul tenant avec ses nombreuses enclaves
habitées, est limitée à l'Ouest par le Nigeria, au Sud par la réserve de Korup, à l'Est
par la rivière Munaya, au Nord par la route nationale N°6 Manfe - Ekok. Elle s'étend
sur 749 km².
Relief et hydrographie
Le site élevé au Sud où se trouve le Mont Okuri qui culmine à 1,050 m et descend
progressivement vers le bassin de la Manyu au Nord à une altitude d'environ 100 m.
Les rivières sont toutes orientées vers le Nord et sont les affluents de la Cross
River. Les principales rivières sont Akarem affluent de Munaya et Akegam affluent
de Awa. Le lac d'Ejagham se rencontre au Sud d'Eyumojock.
Climat
Il est pseudo-tropical humide à régime pluviométrique unimodal avec deux saisons.
Une longue saison des pluies qui va de Mars à Octobre et une petite saison sèche
qui va de novembre à Février. L'indice pluviométrique atteint 3,500 mm au Sud et
diminue vers le Nord pour atteindre 3,000 mm vers Eyumojock. La température
moyenne annuelle se situe vers 25°C.
Végétation
On rencontre six types de formations végétales dans la réserve d'Ejagham
(Sunderland et al, 1997, Letouzey, 1985).
ppp- La forêt atlantique biafréenne à Cesalpiniaceae qui couvre plus de 90%
du site, referme beaucoup de Cesalpiniaceae grégaires, tandis que le
Gilbertiodendron dewevrei, grégaire dans le bassin Congolais se trouve ici
en pieds isolés (Letouzey, 1985). Les autres familles de la strate
dominante sont les Euphorbiaceae, Olacaceae et Sterculiaceae, tandis
que le sous bois renferme de nombreuses Rubiaceae, Annonaceae,
Ebenaceae, Euphorbiaceae et Guttiferea.
qqq- La forêt atlantique à Cesalpiniaceae rares, se rencontre en îlots surtout
au Nord de la réserve, et couvre environ 5% de la superficie totale.
rrr- La forêt submontagnarde apparaît sur le Mont Okuri qui culmine à 1,050
m.
sss- Les vieilles forêts secondaires se rencontrent au Centre et au Nord de
la réserve sur de très anciennes plantations paysannes.
ttt- Les jeunes forêts secondaires se trouvent le long des routes sur les
plantations récemment abandonnées.
uuu- Les plantations forestières établies par l'Office National de
Régénération des Forêts (ONADEF) près d'Eyumojock, sont constituées
essentiellement de Gmelina arborea et le Teck (Tectona grandis) .
Trois espèces sont considérées comme endémiques de la région. Il s'agit de
Brachystegia kennedyi, Tabouate brevipaniculata (Cesalpiniaceae) et Scytopetalum
klaineanum (Scytopetalaceae).
Faune
En l'absence d'un inventaire faunique dans la réserve, Gartlan (1989) considère
que la faune n'est pas différente de celle de la réserve de Korup au Sud. L'éléphant
de la forêt le chimpanzé et de nombreux cercocèbes se rencontrent dans la réserve.
La liste des espèces considérées comme menacées se trouve en annexe.
Peuplement humain
La zone est très peu peuplée. Les zones d'habitation avaient été reconnues et
considérées comme enclaves dès le classement de la réserve. L'accroissement de
cette population a exercé une pression faible sur la réserve. Le groupe tribal de la
zone est celui d'Ejagham.
Infrastructures
La réserve est dépourvue de voie de communication praticable en toute saison. La
rivière Munaya qui limite la réserve à l'Est est navigable par chaloupe ou pirogue. La
seule route carrossable qui traverse le Nord de la réserve est celle de Manfé à Ekok
à la frontière nigériane et d'Eyumojock à Ekang.
Activités humaines
Elle est essentiellement consacrée à l'exploitation des produits forestiers autre que
le bois. La proximité du Nigeria a entraîné une intense exploitation du éru (Gnetum
spp) du rotin (Laccosperma secundiflorum et Eremospatha macrocarpa) ainsi que
de plantes médicinales comme Enantia chlorantha. Le braconnage et l'exploitation
artisanale et illégale des arbres de la réserve est intense autour des villages des
enclaves. L'exploitation forestière moderne s'organise à la périphérie de la réserve
par les Malaysiens et Koréens. L'activité agricole demeure marginale à la périphérie
des villages et le long des routes qui traversent la réserve.
Sur un autre plan, le site est contiguë au parc National de Cross River du côté
nigérian, ce qui devrait aboutir à des actions communes de conservation entre les
deux pays.
Problèmes identifiés
vvv- Le statut vague de forêt domaniale sans classement dans une
catégorie spécifique ne favorise pas la conservation du site, ni sa
protection.
www- Le manque de personnel et sa localisation autour de la seule ville
d'Eyumojock fait penser que la réserve est abandonnée aux braconneurs.
xxx- L'existence de nombreuses enclaves pose le problème de la
surveillance du site, surtout que les limites non naturelles ne sont pas
délimitées sur le terrain.
yyy- L'exploitation intensive des produits forestiers autres que le bois
s'intensifie alors qu'aucun inventaire n'est fait du potentiel.
zzz- L'exploitation artisanale du bois quoique n'étant pas de nature à
perturber la flore, conserve tout son caractère illégal.
1
Auteur : Gartlan 1989 actualisée par Zachée TCHANOU 1998
KOUPE
(Forêt du Mont Koupe)
Situation géographique
Le Mont Koupé est situé dans la Province du Sud-Ouest du Cameroun, à une
latitude de 4°48 N et à une longitude de 9°42 E, approximativement à 100 km du
Nord du Mont Cameroun (Voir Carte).
Limites et étendues
Le Mont Koupé (2,064 m) fait partie de la chaîne montagneuse de l’Ouest du
Cameroun qui va de Bioko (Fernando Pô) aux régions montagneuses de Bamenda,
c’est-à-dire au massif de l’Adamaoua à l’Est avec deux extensions au Nigeria : les
plateaux Obudu et Mambila (Stuart, 1993). La montagne est presque totalement
entourée de cultures de telle sorte que la forêt se trouve être un bloc plus ou moins
isolé. Ses versants escarpés sont couverts de forêts jusqu’au sommet et s’étendent
sur une superficie d’environ 2,100 ha (Stuart, 1986). Il existe une réserve forestière
sur la montagne (la réserve forestière de Manehas) située à 7 km du Nord-Est du
sommet ; elle ne comprend que la forêt de basse altitude entre 600 et 1,000 m
(Gartlan, 1989). Le Mont Koupé est le plus haut sommet dans l’étendue Est-Ouest
des montagnes qui englobent Koupé, les montagnes Bakossi et les collines Rumpi
(Thomas, 1993).
Les sols du Mont Koupé sont jeunes et relativement fertiles. Les mi-versants et les
bas des versants ont des sols profonds et fertiles (Gartlan, 1989). Les cambisols
micro-agregés sont étendus et à une grande profondeur, quoique vers le sommet il
y a des petites aires de prairies où la forêt n’a pas réussi à s’établir sur les pentes
raides avec des minces sols. Il n’y a pas d’évidence de la formation de tourbe aux
hautes altitudes et les sols apparaissent généralement bien drainés (Walsh, 1993).
La couche de terrain bien développée au-dessus de 1.600 m d’altitude est
presqu’impénétrable sur place (Stuart, 1993). Thomas (1989) signale que la ceinture
submontagnarde est pauvre en aires mésiques, en habitats ripaniens et en terres
trempées car les pentes sont souvent raides et l’écoulement est rapide.
Climat
Le climat est typique d’Afrique Centrale avec deux saisons : la saison pluvieuse de
Mai à Octobre comptant pour 80 % des précipitations annuelles (les mois les plus
pluvieux vont de Juillet à Septembre comptant pour 50 %) et la saison sèche pour le
reste de l’année a considérablement de faibles précipitations (la moyenne se situant
entre 15 et 25 cm par mois) avec une légère augmentation en Mars (ORSTOM,
1972). La variation saisonnière peut seulement être estimée, mais il est probable
que la variation diurne soit élevée (Stuart, 1993). La forte variation altitudinale des
régions montagneuses du Cameroun interfère avec le climat général, pour aboutir à
des variantes climatiques à brumes épaisses, insolation faible, et températures peu
élevées (Gartlan, 1989). L’IUCN (1989 b) a donné une température moyenne
mensuelle de 19°C au cours de l’année. Au sommet du Mont Koupé la température
moyenne mensuelle est approximativement de 12°C.
La carte hydrologique du Cameroun montre que le Mont Koupé est entouré par un
isohyet de 4 m (ORSTOM, 1972).
Végétation
La forêt afromontagnarde du Mont Koupé est relativement peu perturbée (Gartlan,
1989). La végétation du Mont Koupé est classée par Letouzey comme une ceinture
submontagnarde de la forêt Guinéo-congolaise. Les forêts sont bien décrites
comme « submontagnardes toujours vertes ou à feuilles persistantes ». Toute
l’étendue de la montagne est botaniquement mal connue, et probablement contient
beaucoup d’espèces de plantes non décrites (Thomas, 1993). Le couvert forestier
dense se poursuit jusqu’au sommet, sauf sur les versants très escarpés et sur les
sols peu profonds, qui sont recouverts de petites surfaces herbeuses. La diversité
floristique du site est élevée avec à la fois des espèces de basse altitude et de
montagne. La richesse des espèces et l’endémisme sont exceptionnels (Gartlan,
1989). Stuart (1986) et Thomas (1986) ont mentionné que ces forêts sont réparties
sur une superficie de 2,100 ha et ont distingué la forêt de basse altitude jusqu’à
1,600 m, la forêt submontagnarde et la forêt montagnarde au-dessus de 1,600 m,
peu perturbées.
La forêt n’est pas perturbée au-dessus de 1,000 m, excepté pour les chasses ; elle
apparaît sur les pentes avec une structure uniforme, une voûte ouverte et une
grande densité de petits arbres de 12 à 18 m de hauteur. Au-dessus de 1,400 m les
arbres sont festonnés de mousses, et cette altitude est la limite inférieure du
remarquable arbre Cephaelis mannii avec ses inflorescences suspendues en-
dessous des branches sur 2 à 3 m le long des pédoncules. Les espèces variées de
Cola se retrouvent en-dessous de 1,200 m. L’intervalle de croissance est
caractérisé par Cylicomorpha solmsii, Macaranga occidentalis, Musanga
cecropioides, Neoboutonia mannii et à plusieurs endroits par la fougère
arborescente Cyathea manniana. (Stuart, 1993).
La forêt montagnarde
La stature de la forêt submontagnarde décline graduellement avec l’augmentation
de l’altitude. Vers les sommets, les arbres ont une hauteur de 10 à 15 mètres et la
forêt a été décrite comme montagnarde par Letouzey (1986) et Thomas (1986). La
forêt montagnarde se trouve au dessus de 1,600 mètres d’altitude, avec une voûte
élevée (10 à 15 mètres), une charge lourde d’épiphytes et de nombreuses fougères.
(Gartlan, 1989). Le sommet du plateau du Mont Koupé est assez élevé pour
supporter une forêt montagnarde. Cependant, l’élément de la forêt montagnarde
typique camerounaise est principalement absent sur le Koupé, de sorte que le
sommet est vu comme une forêt submontagnarde transionnelle à la montagnarde
(Thomas, 1993).
Gartlan (1989) a mentionné parmi les végétaux les espèces typiques communes de
cette zone qui incluent : Carapa grandiflora, Cephaelis mannii, Dictonalepsis vestita,
Ficus mucuso, Garcinia smaethmannii (l’une des nombreuses espèces des pentes
et des crêtes), Dorstenia, Dracaena, Haemanthus et Selaginella. Letouzey (1968) a
montré la présence de Podocarpus milanjianus entre 1,600 et 2,000 mètres, de
même que Nuxia congesta au dessus de 2,000 m. Ces deux espèces sont
caractéristiques des forêts montagnardes. Thomas (1986) a aussi montré la
présence de Podocarpus milanjiarus et Philippia mannii au sommet.
Il y a sur le Mont Koupé 82 familles de plantes divisées par 252 taxons. Les
Angiospermes sont les plus diversifiés avec 69 familles contenant 220 espèces
suivis des Ptéridophytes avec 12 familles contenant 31 espèces. Les
Gymnospermes sont les moins diversifiés avec une seule famille contenant une
seule espèce. Les familles les plus diversifiées sont :
- Acanthacées : 20 espèces
- Aspleniacées : 13 espèces
- Bégoniacées : 15 espèces
- Euphorbiacées : 14 espèces
- Orchidacées : 46 espèces
- Rubiacées : 22 espèces
Faune
Le Mont Koupé a été identifié comme une priorité de conservation par le Birdlife
International (Stuart, 1986 ; Collar et Stuart, 1988) et l’International Union for the
Conservation of Nature (IUCN, 1989 a) principalement parce que c’est l’habitat de
beaucoup d’espèces d’animaux endémiques, rares et menacées.
Le Mont Koupé est un important site pour les reptiles et les amphibiens. Un nouveau
taxon de primates prosimiens a été rapporté à Nyasoso par Chris Wild en Avril
1994. Des données comparatives sur ces prosomiens ont aussi été collectées dans
les monts Bakossi. De plus des nouvelles données ont toujours été obtenues par
Chris Wild pour les amphibiens endémiques de la montagne et les taxa de reptiles
dans les monts Bakossi. Une donnée préliminaire suggère que la faune des monts
Bakossi est similaire, si non continue avec la faune de Manengumba et que les
monts Bakossi peuvent représenter le seul plus grand écosystème montagnard
restant dans les hautes terres camerounaises (Ebong, et al., 1997).
Malaconotus kupeensis, endémique au Mont Koupé, n’a pas été vu depuis 1951
malgré de vastes recherches entreprises récemment. D’autres espèces menacées
sont présentes (Gartlan, 1989).
Peuplement humain
Le Mont Koupé est entouré par une douzaine de villages de taille variée, dont les
principaux sont : Nyasoso à l’Ouest et Tombel au Sud. Il n’y a pas de village au
dessus de 850 mètres d’altitude (Gartlan, 1989). La population totale est estimée à
100,000 âmes (Ebong et al., 1997). La densité de la population autour de la
montagne est assez faible mais il existe de plus grands villages peu éloignés (Loum
au Sud et Manjo au Nord-Est). La population rurale environnante des forêts est
d’origine Bakossi (Gartlan, 1989).
Infrastructure
Le Mont Koupé, administrativement parlant, se trouve à cheval sur deux provinces ;
celle du Sud-Ouest et celle du Littoral. La voie d’accès la plus aisée est celle
passant par Nyasoso (situé sur la route de Tombel à Bangem). Une route
goudronnée s’étend de Douala à Loum (100 km). La route Loum – Tombel –
Nyasoso (d’environ 50 km) est non goudronnée et très pierreuse en quelques
endroits. Néanmoins, il existe quelques sentiers de chasseurs dans la forêt (Gartlan,
1989). Il y a la supervision de la construction de la piste qui mène au sommet par
quelques anciens et des jeunes bénévoles de Tape/Etube et de Nyasoso. Lorsque
cette route sera complétée, elle donnera accès au sommet du Mont Koupé à partir
du Nord. 27 écoles sont dénombrées soit du côté anglophone ou francophone de la
montagne (Ebong et al., 1997).
Activités humaines
Généralement les activités humaines sur le Mont Koupé sont inversément
proportionnelles à l’altitude. Dans la vallée de Nyasoso sur le côté Ouest,
virtuellement toute la végétation est cultivée ou représentée par des communautés
de croissance secondaire. Sur les bas versants de la montagne, les cultures
s’étendent environ sur 1.100 km d’altitude (Thomas, 1993). Le Mont Koupé est
presque totalement entouré de cultures; des récentes activités agricoles ont été
notées sur les pentes Est et Ouest du Mont. Une augmentation substantielle du
niveau de chasse a été observée dans quelques villages sur les pentes Ouest de la
montagne (Ebong et al, 1997). La chasse et l’exploitation forestière à petite échelle
existent sur les bas versants. Elles augmentent au fur et à mesure que l’impact des
croyances concernant la forêt diminue et que la pression humaine augmente, mais
l’exploitation commerciale y est impraticable en raison des fortes pentes. Les forêts
jouent un rôle relativement secondaire dans l’économie locale (Gartlan, 1989). Dans
les bas versants, au-dessous de 1,000 m d’altitude et souvent à plusieurs kilomètres
du village, il y a un abattage sélectif d’espèces d’arbres (Aningeria robusta, Cordia
millenii, Pycnanthus angolensis et Ceiba pentandra) pour le matériel de construction
à Nyasoso et les villages environnants. Selon les coupeurs de bois Milicia excelsa
(iroko) et Entandrophragma ou Khaya sp (acajou) sont aussi à la faveur des bois de
construction (Stuart, 1993).
En dehors des projets, d’autres études sont menées par des équipes de recherche
dans le but d’évaluer les potentialités réelles du Mont Koupé. On peut citer comme
exemples :
- La thèse de Stuart Cable en 1993 soumise comme une partie de la réalisation de
la licence en Science Environnementale Tropicale à l’Université d’Aberdeen (A
vegetative tree key for Mount Kupe, Cameroon).
- L’échantillonnage des populations avicoles de la montagne (Ebong et al., 1997).
- L’équipe de recherche Noctural Primate Research Group (United Kingdom)
conduite par Dr Simon Bearder, Dr Alan Dixson et Chris Wild qui a mené des
recherches sur le Mont Koupé dont le but est de localiser un nouveau taxon de
primate prosimien qui avait été antérieurement rapporté par Chris Wild en Avril 1994
(Ebong et al., 1997).
Des études ont montré que lorsque les terrains boisés sont perturbés, la richesse et
la diversité des espèces sont réduites (Richard, 1993). Des petites populations des
plantes et d’animaux, particulièrement de faible densité, sont vulnérables à
l’extinction et à l’érosion génétique (Soulé, 1987). Il y a deux composantes majeures
à la menace sérieuse de la déforestation :
a. Si l’extraction du bois et l’agriculture ont augmenté en intensité et se sont
étendues le haut de la montagne, aussi bien qu’en érodant la valeur du Mont
Koupé, ceci menacerait les moyens d’existence de la communauté locale,
puisque les forêts respectent les fonctions hydrologiques et pédologiques
vitales et sont une importante source de produits secondaires.
b. Si les bas versants sont beaucoup plus exploités en altitude et que les forêts
environnantes sont largement déblayées pour le bois et l’agriculture, ceci
pourrait aussi diminuer sérieusement la valeur biologique et la réserve du
reste des forêts (Stuart, 1993).
Problèmes identifiés
L’exploitation commerciale est impraticable sur les bas versants du Mont Koupé en
raison des fortes pentes. Il n’y a pas de plage au-dessus de 850 m d’altitude et les
voies d’accès viables sont presqu’inexistantes. La route Loum – Nyasoso en
passant par Tombel (d’environ 50 km) est non goudronnée et très pierreuse en
quelques endroits. Il existe quelques sentiers de chasseurs dans la forêt. Il n’existe
pas de plan d’aménagement de cette région (Gartlan, 1989).
La population locale d’origine Bakossi est sous scolarisée et des actions sont mises
sur pied pour l’enseignement de l’éducation morale dans les écoles, l’enseignement
de l’Anglais dans les écoles primaires (Ebong et al., 1997).
Il n’est pas possible d’identifier les arbres sous des noms Bakossi à cause du
manque de données de base ethnologiques compréhensives de la région et la
difficulté de rassembler et de vérifier les noms locaux (Stuart, 1993).
Il faut prendre des mesures de conservation pour le Mont Koupé. Quoique la forêt
soit encore relativement peu perturbée, sa destruction sur la partie bases des
versants a récemment augmenté. Des études préliminaires devraient être menées
afin de déterminer la meilleure stratégie pour protéger le Mont Koupé et pour
préparer un projet de conservation à long terme. Ce projet devrait comprendre la
définition des limites et l’érection de la forêt en réserve forestière, l’élaboration et la
mise en application de plans d’aménagement détaillés pour la forêt elle-même et les
terrains environnants ; l’établissement d’un programme de sensibilisation et
d’éducation sur l’environnement auprès des populations locales ; la mise en route
d’études sur l’écologie des espèces menacées (Gartlan, 1989).
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IUCN. (1989 a). La conservation des écosystèmes forestiers d’Afrique Centrale.
Le programme de l’IUCN pour les forêts tropicales, IUCN,
Cambridge.
IUCN. (1989 b). La conservation des écosystèmes forestiers du Cameroun. Le
programme de l’IUCN pour les forêts tropicales, IUCN,
Cambridge.
Letouzey, R. 1968. Étude phytogéographique du Cameroun. Lechevalier, Paris.
Soulé, M. E. 1987. Viable populations for conservation. Cambridge, University
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Thomas, D. 1985. Provisional vascular plant species list for Mount Kupe. USA
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White, F. 1983. The vegetation of Africa : a descriptive memoir to accompany the
UNESCO/AETFA/UNSO Map of Africa. UNESCO, Paris.
Auteur : Fomete, N.T. 1998.
LOBEKE
(La zonz de protection essentielle de Lobéké)
Situation géographique
La réserve de faune proposée de Lobéké est une zone de protection essentielle
située à l’Est de la République du Cameroun, entre 2°05’ - 2°30’N; 15°33’ - 16°11’E,
dans le département de Boumba et Ngoko.
Limites et étendue
La future Réserve de Lobéké a une forme approximativement rectangulaire. Sa
superficie est d’environ 2100 km². La section du Nord est centrée autour du Lac
Lobéké. La partie Sud inclut le Djamba, vaste bassin marécageux. Le site est limité
à l’Est par la Sangha, au Sud par la rivière Moko Paka, à l’Ouest par la Rivière
Djombe et au Nord par Lobéké et Longué.
Le Lac Lobéké est un vaste marécage peu profond, présentant des étendues d’eau
libre par endroits. Djamba est également une prairie marécageuse importante pour
la faune.
Le site de Lobéké a deux lignes de partage des eaux. L’Est est drainé par Lobéké,
Lobida et la rivière Moko Paka. Ce système se verse dans la Sangha. L’Ouest est
drainé par Djombi et Bolou. Ces deux rivières se jettent dans la Ngoko..
Climat
Le climat ici est du type équatorial avec deux saisons de pluies de mars à juin pour
la petite et de Septembre à novembre pour la principale. Les précipitations
annuelles atteignent parfois 1,700 mm. La température moyenne annuelle est
autour de 24°C; Avril est le mois le plus chaud à Yokadouma.
Végétation
La région est considérée comme transitoire entre la forêt sempervirente du type
Dja, et la forêt sémi-décidue. Les mélanges d’arbres sémi-caducifoliés et de
sempervirents sont relativement divers (200 arbres actuellement identifiés) et
contiennent une importante densité d’ensemble de bois d’oeuvre (Entandrophragma
cylindricum, Triplochiton scleroxylon, Chorophora excelsa, Entandrophragma
candolfi, Entandrophragma utile, Aphrormosia alata, Lophira alata) souvent plus de
cinq par hectare. La surexploitation de ces ressources, en particulier de la demie
douzaine d’espèces d’arbres à coupe est en train d’appauvrir à long terme la
diversité de la flore tout en déstabilisant la base économique de la région.
Faune
La faune est très représentée ici à Lobéké. Les grands mammifères tels que :
aaaa- L'éléphant de forêt (Loxodonta africana cyclotis),
bbbb- les gorilles (gorilla gorilla)
cccc- les chimpanzés (Pan troglodytes), bongos, (Tragelaphus euryceros)
dddd- les buffles (syncerus caffer n.) y sont rencontrés.
D’autres mammifères du site sont :
Certaines études suggèrent que la zone est un important refuge pour certaines
espèces rares d’oiseaux. (Davenport et Usongo, 1997).
Une liste exhaustive de mammifères de Lobeké est fournie en annexe.
Peuplement humain
La densité de la population est relativement faible. 500 personnes dans huit villages
périphériques (si on ne tient pas compte des villes de la périphérie). De cette
population, 53% est composée de Bangondo et Bakwele, et 47 % du groupe
pygmées Baka. La population vit le long des pistes et est dépendante des
ressources naturelles pour leur subsistance, surtout le gibier et des ressources
aquatiques. Mouloundou qui est le Chef lieu de l’Arrondissement se trouve à près de
50 km du site à vol d’oiseau.
Infrastructures
La zone de protection essentielle de Lobéké est traversée dans ses parties Sud par
les routes de Mambélé-Kika et les pistes forestières dont celle partant de Djembe à
la frontière vers l’intérieur (cf carte).
Activités humaines
La population ici est très dépendante des ressources naturelles, en particulier du
gibier, des ressources aquatiques, en nourriture et en matériaux de construction.
L’exploitation forestière est présente dans la région depuis plus de 20 ans. En plus
de l’utilisation de la forêt par les indigènes, un nombre croissant de personnes à la
recherche d’emplois dans les exploitations forestières et les compagnies de Safari-
Chasse, pour chasser en contrebande le gibier destiné aux marchés des villes ou
capturer des perroquets gris africain pour l’exportation.
Le commerce du gibier est une activité quelque peu controversée des populations
locales.
Depuis Juin 1997, la forêt entourant le Lac Lobeké fait l’objet d’une initiative de
conservation supportée par le WWF et le MINEF avec un financement de WWF-
Allemagne et du GEF. Ce projet travaille en collaboration étroite avec la GTZ.
Etat de conservation et valeur du site
La menace sur la faune, surtout sur les éléphants, par les étrangers pour la
recherche de l’ivoire.
Le site est une région qui contient des bois précieux, cela explique l’engouement
des exploitants pour la région.
Par ailleurs, la végétation de type forêt primaire non encore exploitée est une des
rares composantes de l’écosystème guinéo-congolais encore intact au Cameroun.
Problèmes identifiés
Les deux principales menacent pesant sur la Lobéké viennent du braconnage et de
l’extérieur de l’exploitation forestière individuelle. Il existe dans la région une
dynamique filière de production de gibier pour approvisionner les résidants et
population immigrante autour des complexes industriels. Un commerce intense de
gibier se fait également avec le Congo.
Au cours des deux dernières décennies, une bonne frange de Lobeké a été
exploitée et il existe encore des surfaces attribuées pour exploitation. D’ailleurs, le
plan de zonage du territoire frontalier a délimité sur carte le domaine de cette aire
protégée qui sur le terrain correspond par endroits à des zones complètement
exploitée ce qui pose le problème des limites de la réserve.
Les autres menaces pesant sur la Forêt proviennent des flux d’immigration des
populations d’autres régions du Cameroun, l’envahissement par l’agriculture, la
capture incontrôlée des perroquets.
Bibliographie
Davenport T et Usongo L, 1997 : Recommendations for the designation of
a protected area in Lobeke Forest South East Cameroon . Lobéké
Forest Project, Yokadouma, WWF, 61 pages.
Vabi M. et Adama P., 1997 : Rapport de l’Atelier de Planification « ZOPP 4 » -
Yakadouma du 27-31 Janvier 1997 MINEFI, GEF, SUD- EST.
Situation géographique.
Le massif forestier du Lokoundjé-Nyong qui couvre une superficie de 129 188
hectares est situé entre les latitudes 3°07 et 30°36 N et longitudes 10°04 et 10°33 E.
Il s’étend sur les provinces du Littoral, Centre et Sud, le long de la côte Atlantique.
La répartition par département est la suivante : Sanaga Maritime (37km²), Nyong et
Kellé (422 km2) et Océan (833 km²). Cf carte.
Limites et étendue
Si les limites Nord et Sud sont bien matérialisées par les fleuves Nyong et
Lokoundjé respectivement, la limite Ouest semble longer la route nationale Edéa-
Kribi en excluant les zones habitées. La concentration des villages dans le sens Est-
Ouest le long de deux axes donne au site trois blocs : le block Nord entre le Nyong
et la série des villages de l’axe routier Song Mbong Elogbatindi ; le block Centre
limité au Sud par les villages le long de la route Memet-Betta ; et le block Sud plus
petit qui va jusqu’au Lokoundjé. Si le massif forestier couvre une superficie de 1,292
km², la zone tampon concernée par l’aménagement et l’écodeveloppement couvre
environ 1,000 km².
Les sols sont en grande partie ferralitiques fortement désaturés, appauvris, jaunes
sur roches acide (oxisols) sur les hautes terres, et dans les vallées on rencontre des
sols hydromorphes et des marécages.
Climat
La réserve se trouve dans la zone occupée par un climat sub-équatorial à quatre
saisons. Il n’existe pas de station météorologique dans la réserve et l’on doit se
reporter aux données de Kribi plus au Sud d’Edéa plus au Nord et d’Eséka plus à
l’Est. Si l’on considère que la petite saison sèche se situe au mois de juillet, on a les
précipitations de 117 mm à Kribi 233 mm à Edéa et 121 mm à Eséka. Le régime des
pluies serait plutôt du type pseudo tropical à deux saisons malgré le léger
ralentissement des pluies du mois de juillet. En considérant les mois
écologiquement secs selon Aubreville (P 30 mm) aucun mois ne remplit ce critère
pour les trois stations quoiqu’en janvier Eséka reçoit en moyenne 31 mm de pluies.
Végétation
Selon la classification de Letouzey (1985) le massif forestier est situé dans le
domaine de la forêt dense humide toujours verte guinéo-congolaise, dans le secteur
forestier toujours vert nigéro-camerouno-gabonais ou atlantique et dans deux
districts : le district atlantique biafréen avec sa forêt typique à Cesalpiniaceae et
(dans une moindre mesure) le district atlantique littoral.
Cola argentea (Ako élé), Cola laterita (Efok ahié), Coula edulis (Coula), Mareyopsis
longifolia (Okekela) et Strombosia pustulata ( Mbang mbazoa afum).
Faune
Selon la section de la faune et des aires protégées de la Délégation Départementale
de l’Océan, et Depierre et Vivrier ( 1992), la faune du Lokoundjé-Nyong est riche et
diversifiée. (cf Annexe ) .
Peuplement humain
La réserve a été délimitée à partir d’un consensus des populations en excluant
toutes les zones d’occupation humaine actuelles et potentielles. Sur les 129.188
hectares de la réserve il n’y a ni village ni d’activité nécessitant la présence continue
de l’homme comme l’agriculture. La densité de la population à l’intérieur de la
réserve est donc nulle. Dans la zone périphérique et le long des routes on
rencontre des villages de taille moyenne à petite pour une population totale de
7.812 personnes selon le recensement de 1987. Cette population est répartie en
1.603 ménages avec une moyenne de 5 personnes par ménage.
Les habitants sont répartis en quatre ethnies que sont les Bassa (75%), Bakoko,
Beti et Pygmées Bakola. La population est jeune dans son ensemble où 46% des
gens ont moins de 15 ans. Avec la crise économique beaucoup de jeunes
retournent au village après avoir passé des années en ville.
Les villes importantes sont Kribi au Sud, Edéa au Nord et Eseka à l’Est habitants.
Etant donné la faiblesse de la densité de la population dans la zone tampon les
villes sus-mentionnées n’exercent aucune influence sur les ressources de la
réserve à cause de la non praticabilité des voies de communication à l’exception de
la route Edéa Kribi.
Infrastructures
La zone est sillonnée par trois grands axes routiers. L’axe Elogbatindi – Song
Mbong (Est-Ouest) désert beaucoup de villages mais peu praticable en saison des
pluies. L’axe Elogbatiudi-Bipindi orienté Nord-Ouest Sud est se trouve en 1997 à un
état satisfaisant, tandis que l’axe Bipindi- Song Mbong qui longe la réserve sur sa
façade Est se trouve dans un état satisfaisant en saison sèche seulement. La route
nationale bitumée Edéa Kribi longe la réserve sur sa façade maritime.
Les télécommunications sont inexistantes dans les villages riverains. En 1997 aucun
village n’était électrifié et trois villages avaient une adduction d’eau du type
“ Scanwater ”. Il n’existe aucun collège secondaire dans toute la zone tandis que
cinq villages possèdent des centres de santé.
Activités humaines
Les activités humaines de la zone sont l’agriculture, la chasse, la pêche, le petit
élevage l’exploitation des autres produits forestiers et l’exploitation forestière.
L’agriculture est dominée par les cultures vivrières en association, manioc, arachide,
macabo, taro, maïs sur la jachère, et plantain, courge, macabo, igname sur sol
défriché de la forêt vierge. Les cultures de rente sont le cacaoyer et le palmier à
huile. Les arbres fruitiers font aussi partie du paysage comme l’avocatier, le
safoutier (Dacryodes edulis), le manguier et le cocotier.
La chasse est pratiquée par piégeage par la plupart des ménages en saison des
pluies tandis que le fusil est utilisé en saison sèche. Les espèces les plus chassées
sont le porc-épic, le céphalophe bleu, le rat de Gambie, le singe et l’aulacode.
La pêche est une activité de saison sèche dans le Nyong et ses affluents pour
l’autoconsommation. Le matériel de pêche est rudimentaire et les prises sont moins
importantes à cause des techniques de pêches qui ne privilégient pas la suivie des
espèces.
L’élevage est présent dans tous les villages mais l’activité est considéré comme
secondaire et concerne les caprins, ovins, porcs ainsi que la volaille.
L’exploitation des autres produits forestiers est généralisé et concerne les fruitiers
sauvages manguier (Irvinga gabonensis) moabi (Baillonella toxisperma) et Coula
edulis) . Pour l’alimentation et la pharmacopée on exploite le Gnetum africanum,
Alstonia boonei et Nauclea diderrichii. La récolte du vin de palme est une activité
généralisée dans la région.
L’exploitation forestière moderne a arrêté ses activités dans la zone depuis 1994.
Par contre l’exploitation traditionnelle par la tronçonneuse tend à se généraliser. Les
paysans vendent aux gens venant d’Edéa ou de Kribi des arbres à haute valeur
commerciale qui se trouvent dans leurs champs . Ces coupes sont d’autant plus
illégales que les exploitants ne paient aucune taxe. Il existe aussi une forte
exploitation des produits ligneux à des fins domestiques.
Problèmes identifiés
Le décret 97/070 du 05 février 1997 créait une forêt domaniale de production
dénommée “ forêt pilote Lokoundjé-Nyong ”. Le plan d’aménagement élaboré en
1997 et soumis à l’administration en 1998 donnait toutes les informations sur l’état
actuel de la forêt et des actions à mener pour les 40 années à venir. On se retrouve
à l’année de base et à priori les problèmes seront ceux découlant de la mise en
application du plan d’aménagement.
Bibliographie
Depierre J. et J Vivien 1982. Mammifèresauvages du Cameroun. L’Office
National des Forêts Fontainebleau.
Letouzey R. 1985. Notice de la carte phytogéographique du Cameroun au
1/500.000. Touolouse, ICIV et Yaoundé, IRA. 5 fascicules.
MINEF 1995. Schéma directeur d’aménagement polyvalent du massif forestier de
Loukoundjé –Nyong. Rapport MINEF 150 p.
Poulin Theriault Inc 1998. Plan d’aménagement du massif forestier du Lokoundjé-
Nyong 88 p + 7 annexes.
Thomas D. et Thomas J, 1993. Botaniical and ecological survey of the Campo
Ma’an area. Report to the World Bank.
Situation géographique
Le massif du Manengouba fait partie de la chaîne montagneuse de l'Ouest
Cameroun. Il s'étend à la fois sur la Province du Littoral (Département du Mungo) et
la Province du Sud-Ouest (Département du Koupé Manengouba). Les coordonnées
géographiques du centre du site sont la latitude 5°01'N et longitude 9°50'E. Le
massif apparaît sur la carte du Cameroun au 1/200,000 sur la feuille MANFE NB -
32 - X. RUC, Centre Géographique Nationale 1979.
Limites et étendues
Le massif s'étend sur un diamètre d'environ 25 km au-dessus d'un plateau central. Il
est limité au Nord par la plaine des Mbos, à l'Est et au Sud par les plantations
caféières et à l'Ouest par les Monts Bakossi. La zone qui pourrait être proposée au
classement s'étend sur 20,000 hectares.
La montagne constitue une source pour les affluents de la rive droite du Nkam
supérieur, ainsi que les affluents du Cross River. Le fleuve Mungo prend sa source
sur le flanc Sud du massif ainsi que la Dibombari qui constitue avec le Nkam le
Wouri.
Végétation
Les versants Nord et Est de la montagne sont soit entièrement dénudés, soit
couverts par une végétation herbacée dégradée par l'agriculture ou le pâturage. Sur
la face Sud, on rencontre trois types de formations forestières qui s'étendent sur
moins de 1,000 hectares (Culverwell, 1997).
eeee- une forêt semi caducifolière ayant colonisé les laves volcaniques ;
ffff- une ceinture de forêt atlantique à Cesalpiniaceae rares entre 1,200m et
1,400m;
gggg- des groupements saxicoles divers.
D'une façon générale, la forêt est très pauvre en espèces avec des arbres de
hauteur moyenne portant peu d'épiphytes, ce qui semble indiquer une sécheresse
relative de l'air. La flore est typique de l'étage submontagnard sans endemisme
particulier. On y rencontre les espèces telles : Agauris salicifolia, Nuxia congesta,
Pittosporum manii, Schefflera abyssinica.
Faune
Elle est d'autant plus pauvre que la végétation est éparse. Cependant l'avifaune est
bien représentée avec une espèce menacée Ploceus bannermam et une espèce
vulnérable. Andropadus montanus concolor. On y rencontre aussi le rat Praomys
hartwigi, ainsi que trois amphibiens endémiques Cardioglossa trifasciata,
Leptodactylon erythrogaster et Phrynodon sp sensu Amiet. Toutes ces espèces sont
considérées comme menacées. Culverwell (1997) note aussi la présence de cinq
espèces endémiques de caméléon.
Peuplement humain
La montagne est occupée en partie par les agriculteurs Bakossi sur le versant Ouest
et par les agriculteurs bamilékés sur le versant est en moyenne altitude (1,200m –
1,600m) du côté de Melong et Mbouroukou. En altitude, on rencontre des pasteurs
Fulani avec leurs troupeaux bovins. Les villes de Bangen, Melong et Nkongsamba
bordent au loin la montagne.
Infrastructures
La route Nationale N° 5 Bafoussam - Douala longe le massif de loin sur le versant
Est de la montagne. Les voies d'accès au site comme la route Melong Bangem est
praticable par les véhicules tout terrain. L'accès au site peut aussi se faire par la
route Tombel - Nyassosso - Bangem sur la face Sud. Une autre route goudronnée
part de Melong vers Baré en passant par Mbouroukou qui se trouve sur le flanc
Nord de la montagne, à une altitude de 1,300m ; elle constitue la meilleure route qui
rapproche le plus du site.
Activités humaines
Les principales activités humaines autour et sur le flanc de la montagne sont
l'agriculture et l'élevage. Les sols volcaniques avec leur fertilité ont attiré depuis les
années 1930 les agriculteurs Bamiléké dans les zones de moyenne altitude autour
du massif. Le caféier robusta est la principale culture de rente, tandis que les
cultures vivrières et fruitières s'intensifient. L'élevage se fait entre 1,800 et 2,000m
d'altitude sans conflit avec les agriculteurs.
Bibliographie :
Culverwell J. 1997. Long-term recurrent costs of protected area management in
Cameroon. WWF/MINEF, Yaoundé. 80p + anexes.
Gartlan, S. 1989. La conservation des écosystèmesforestiers du Cameroun.
IUCN, Gland.
Valet, S. 1985. Notice explicative des cartes du climat despaysages de l’Ouest
Cameroun au 1/200.000. IRAT/DEVE, St Clément/rivière.
Situation géographique
La zone proposée comme parc national du Mbam-et-Djerem est située à cheval
entre deux provinces: la province du Centre, département du Mbam arrondissement
de Yoko et la province de l'Adamaoua, département de Djerem arrondissement de
Tibati. Elle est comprise entre les latitudes 4°50' et 6°30'N et les longitudes 12°15' et
13°00E. Sur la carte I.G.N. au 1/200,000, elle se repère sur la feuille de Yoko, NB
33 VII. Sur la carte phytogéographique au 1/500,000, de Letouzey (1985), elle se
repère sur la feuille 4.
Limite et étendue
Le parc couvre 353,180 ha. Il est limité à l'Ouest par la route Yoko-Tibati de
Djampan à Lena, puis, de Lena, la limite suit l'ancienne piste allemande jusqu'à
Mbam; et de Mbam, elle suit la route Yoko-Tibati jusqu'à Mbatimbang; à l'Est: le
fleuve Djerem; au Nord, la rivière Migiri; au sud la rivière Mbi et Mekié.
Cette région est arrosée par de nombreuses rivières et ruisseaux prenant leur
sources à l'Ouest et se jetant dans le Djerem. Les principaux cours d'eau sont: Mbi,
Mekié, Migiri, Mindiou, Miyéré.
Végétation
La végétation du site est très variée, comportant du sud vers le nord des unités des
végétations différentes, allant des plus humides aux plus sèches.
A la limite Sud, près de la rivière Mbi et de ses affluents, s'observe une zone de
savane périforestière arbustive à Terminalia glaucescens. Ces savanes
périforestières évoluent par endroits en recrus forestiers sur savane. Les recrus sur
savane représentés au Sud et au Sud-Ouest de la réserve par des tâches plus
éparses le sont par des taches plus étendues dans la zone de confluence entre Mec
et Djerem ainsi que près de l'ancienne piste allemande. Les recrus les plus vaste
auréolent les enclaves de forêts semi-décidues de type septentrional à
Sterculiacées et Ulmacées.
Vers l'Ouest existe une savane arbustive et arborée à Danielia oliveri et Lophira
lanceolata. Plus au nord, la savane à Daniellia oliveri peut être en mélange avec
Terminalia macroptera et Samanea erionrachis. Le long de la Mekié poussent des
rhôneraies à Borassus aethiopicum.
Faune
La richesse faunique de cette région est la raison essentielle de son choix
(Fürstenberg 1987). D'ailleurs c'est la caractéristique des zones de transitions forêt-
savane où le type de végétation autorise la présence des espèces animales de ces
deux types d'habitats. On y rencontre :
Cette faune est très vulnérables si on s'entient à l'ampleur de la chasse qui est
pratiquée, souvent en marge de la réglementation et par coséquent sous-forme de
braconnage.
Peuplements humains
Les quelques habitants de cette région sont cantonnés le long de la route Yoko-
Tibati et les limites proposées en tiennent compte. Leur densité est assez faible. Les
éleveurs de Banyo et de la Vina y séjournent plusieurs mois dans l'année.
Infrastructures
La route Yoko-Tibati constitue la seule voie carrossable de la région. Il y a une piste
d'atterrissage à Tibati. Quelques pistes piétonnes relient les rares hameaux
dispersés dans la réserve. La plus importante est celle qui relie Sangbe à Niadaba
puis Tapare sur le bord de la Sanaga.
Bibliographie
Culverwell, J. 1997 Long- Term recurent losts of protected area management in
Cameroon. WWF Cameroon/MINEF Yaoundé. 80 p + annexes.
Letouzey R., 1985. Notice de la carte phytogéographique du Cameroun au
1/500.000. Toulouse, Institut de la carte Internationale de
Végétation et Yaoundé, Institut de la Recherche Agronomique, 5
fascicules.
Gartlan S. 1989: La conservation des Ecosystmes forestiers du Cameroun Le
programme de l'UICN pour les forêts tropicales xxx p.
Fürstenberg (1987). Mission conjointe Interagences FAO/PNUD Revue et
planification du Secteur Forestier de la république du Cameroun.
Amenagement de la faune et des aires protégées Rapport de
Mission; 60p.
Situation géographique
La réserve forestière est située dans la province du Sud-Ouest, Département de la
Manyu. Ses coordonnées géographiques sont de 5°45’–6°03’N et 9° 24’–9°32’E.
Limites et étendues
La réserve est délimitée au Sud et à l’Est par la Manyu et ses affluents, et au Nord
par la Movem, affluent de la Munaya. Le mont Oko (1,251 m) se situe juste au Nord-
Est de la réserve. La limite Ouest est formée après une série de petits cours d’eau,
affluents de la Cross, de la Manyu et de la Munaya. La réserve est coupée par la
Mawne, autre affluent de la Munaya, qui s’écoule d’Est en Ouest.
La plus grande partie du site est formée de granites précambriens, avec des régions
à roches gréseuses du crétacé dans le Sud, dans la vallée du Manyu. Les sols sont
ferralitiques, graveleux et acides.
Climat
La réserve forestière de la rivière Mawne se trouve dans une zone de climat
équatorial atypique à deux saisons. La saison des pluies dure de Mars à Octobre,
Septembre étant le mois le plus pluvieux. La moyenne annuelle des précipitations
est d’environ 3,200 mm.
Végétation
La végétation dominante appartient au sous-type de forêt côtière atlantique où les
Coesalpiniaceae sont rares. Ce type de végétation est caractéristique de la Cross et
de ses affluents. On le rencontre à une altitude de 500 à 1,000 m avec une
prépondérance d’Irvingiaceae.
Faune
La faune de cette réserve est semblable à celle de Takamanda, situé à 20 km à
l’Ouest. Bien que peu d’études lui ont été consacrées, les animaux suivants sont
susceptibles d’y vivre : Mandrillus leucophaeus, Cercocebus torquatus,
Cercopithecus nictitans, C. mona, C. erythrotis camerunensis, C. pogonias, Pan
troglodytes, Loxodonta africana cyclotis, Potamochoerus porcus, Cephalophus
monticola, C. silvicultor, C. dorsalis et Syncerus caffer nanus.
Du fait de la proximité de la ville de Mamfé, la chasse est très active dans ce site ; il
y a aussi une intense activité de cueillette des produits forestiers secondaires,
notamment d’Irvingia gabonensis. La proximité avec le Nigéria favorise également
les activités commerciales trans-frontalières.
Problèmes identifiés
La chasse et la cueillette des produits forestiers du fait de la forte pression humaine
constituent la principale menace pour la réserve.
Actions prioritaires
Les recommandations de GARTLAN (1989) n’ont pas été réalisées :
jjjj- Il faudrait évaluer la situation écologique actuelle de la réserve.
kkkk- Prévoir un reclassement de la réserve au cas où ses potentialités
seront jugées satisfaisantes.
llll- Envisager une répartition de la réserve en zone de production et zone de
protection avec des plans de gestion participative intégrant les populations
locales.
Bibliographie
Gartlan S. 1989. La conservation des écosystèmes forestiers du Cameroun.
IUCN-Gland, Suisse.
Letouzey – R. 1985. Notice de la carte phytogéographique du Cameroun au
1/500,000 – Institut de la carte Internationale de la végétation,
Toulouse. France.
Situation géographique
Le Mont Nlonako est un petit massif isolé situé à 8 km au Sud-Est de la ville de
Nkongsamba, dans la province du littoral, à cheval entre les départements du
Mungo et du Nkam. Le centre du site possède les coordonnées 4°53'N et 9°55'E et
se repère sur la carte IGN au 1/200,000 sur la feuille Douala NB - 32 - IV.
Limite et étendue
Le Mont Nlonako s'élève au-dessus de la plaine littorale sur une superficie d'environ
3,500 hectares. Sa situation en dehors de la longue chaîne montagneuse qui va du
Mont Koupé à Oku lui donne un aspect d'un petit massif aux formes arrondies. La
façade Nord-Ouest est limitée par la ville de Nkongsamba, le flanc Sud est occupé
par les plantations de caféiers, tandis que l'Ouest est occupé par la forêt non
perturbée du Département du Nkam.
Relief et hydrologie
Le Mont Nlonako s'étend de l'altitude de Nkongsamba (877m) et culmine à 1,825m
sur pente très abrupte. Ceci veut dire que les courbes de niveau se superposent
presque. Etant donné la faible étendue du massif, seuls quelques petits affluents du
Nkam y prennent leur source.
Végétation
Quatre types de végétation se rencontrent sur le Mont Nlonako. En basse altitude
du côté du Département du Nkam, on rencontre la forêt atlantique à Cesalpiniaceae
rares avec éléments des forêts semi-caducifoliées. La pente Nord vers la ville de
Nkongsamba présente un faciès de dégradation prononcée des forêts
submontagnardes. Entre 1,200 et 1,825m on rencontre à la fois la forêt
submontagnarde et quelques groupements saxicoles. En dehors de la façade
tournée vers la ville de Nkongsamba qui connaît une exploitation traditionnelle
importante et une activité agricole avec élimination des arbres, le massif conserve
son potentiel floristique à cause du relief très accentué rendant l'accès impossible
pour une exploitation industrielle.
Faune
Elle est mal connue et n'a jamais été étudiée. Les paysans de zone Sud de la
montagne se plaignent d'incursion de troupeaux d'éléphants qui certaines années
détruisent leurs récoltes. En 1996, une battue administrative a été faite dans le but
d'abattre quelques éléphants, mais l'opération s'est soldée par un échec car le
troupeau s'était éloigné vers la zone couverte par la forêt dense non perturbée. En
plus d'éléphant, les services de la faune signalent la présence du buffle, chimpanzé
(Pan troglodytes), le drill (Mandrillus leucophaeus) ainsi que de nombreux
Cercopithèques. Parmi les Amphibiens, on note la grenouille Goliath.
Parmi les espèces endémiques ou menacées Gartlan 1989 citait les espèces
aviennes comme Malaconotus gladiator, Lioptilus gilberti, Picathartes oreas,
Phyllastrephus poliocephalus et Nectarina ursulae.
Peuplement humain
L'activité humaine est concentrée sur la façade Nord-Ouest de la montagne, proche
de la ville de Nkongsamba. La présence de cette grande ville à 8 kilomètres, avec
une population évaluée en 1998 à près de 100,000 habitants exerce sur la forêt de
montagne une faible pression à cause des sols peu fertiles et des pentes raides et
abruptes.
Infrastructures
L'axe lourd Douala - Bafoussam (Nationale n° 5) longe le Mont Nlonako. Mais
l'accès au site est difficile à cause de la forêt sempervirente et des pentes abruptes.
Il n'existe aucune voie de communication autour de la montagne malgré la proximité
de la ville.
Activités humaines
Elles se concentrent autour de l'agriculture, l'exploitation artisanale du bois,
l'exploitation des plantes médicinales et la chasse. L'agriculture est localisée dans la
zone de moyenne altitude 800–1,000m près de la ville de Nkongsamba. L’activité
agricole est d’autant plus faible que les sols fertiles se trouvent à l’Ouest de la ville
du côté des Monts Manengouba. L’exploitation artisanale du bois à la tronçonneuse
constitue une autre activité importante, du fait de la demande en bois d’oeuvre. La
société Industrielle Camerounaise de Bois (SICAB) avait un permis non loin de la
montagne mais la Licence n’a pas été renouvelée depuis 1995. Deux sociétés de
droit local exploitent ou achètent les plantes médicinales que sont le Prunus africana
et le Voacanga africana. Enfin, la chasse non réglementée constitue une activité
lucrative à cause de la proximité des agglomérations de moyenne et de grande
importance. Les animaux les plus capturés sont l'aulacode, le potamochère, le
pangolin et la civette.
Problèmes identifiés
Quoique naturellement protégé, le site rencontre des problèmes sur le plan du statut
juridique et de la surexploitation des plantes médicinales.
Bibliographie
Letouzey, R. 1985. Notice de la carte phytogéographique du Cameroun au
1:500,000. Inst. Courte Inter. Végétation, Toulouse.
Valet, S. 1985. Notice explicative des cartes du climat des paysages agro-
géologiques de l'Ouest-Cameroun au 1/200,000. IRAT/DEVE St
Clément/Rivière.2
2
NTA ALI
(Réserve forestière de Nta Ali)
Situation géographique
La réserve de Nta Ali est située dans la province du Sud-Ouest, entre les latitudes:
5°21' et 5°38'N et les longitudes 9°20' et 9°32'E. Elle est entièrement située dans le
département de la Manyu. Sur les cartes I.G.N au 1/200,000, elle se repère sur la
feuille de Mamfe, NB-32-X. Sur la carte phytogéographique de Letouzey (1985) au
1/500,000, elle se repère sur la feuille 3.
Limites et étendue
En gros la réserve a la forme d'un triangle, avec le sommet vers le Sud et la base
vers le Nord. Elle couvre une superficie de 31,500 ha. Elle est limitée à l'Est par la
route National n° 8 Mamfe Kumba. A l'Ouest par le croisement de la route Ossing-
Akak et la rivière Mbinrop, au Sud par la rivière Barguma3
3
Limite de la réserve de Nta Ali
A l'Est: limite orientale de la réserve au niveau du parallèle 5°32' jusqu'à la borne forestière n° 61 de la limite de la
réserve,puis de cette borne à la borne n° 6 sur la route Bakebé-Kumba
Au sud: de la borne n° 6 à la borne 16 sur la Manfue River.
A l'Ouest: de la borne n° 16 à la borne n° 60, au croisement de la piste Ossing-Akak et de la rivière Mbinrop
Au nord : de la borne 60 à la borne n°54. La partie éiminée corresopnd au mont Nta Ali.
s'est constituée au Cretacées tandis que les plaines méridionales de part et d'autre
du Mont Cameroun se sont créées au quaternaire.
Le climat
Les données sur la climatologie sont de la station météorologiques de Mamfe. Le
climat est pseudo tropical humide à régime pluviométrique unimodal avec une seule
saison de pluie. La pluviométrie annuelle varie de 3,000 à 4,000 mm avec
abondance des pluies entre mai et octobre. Il y a une seule saison des pluies qui
dure de mars à octobre. La saison sèche dure de novembre à février. Les
températures peu variables restent constamment élevées. Les températures
moyennes mensuelles sont de 21° en janvier et 34° en mars. L'hygrométrie varie de
74 à 85 %. Les brouillards sont fréquents avec pas moins de 188 jours par an
(Suchel, 1987).
Végétation
La forêt dense sur sol ferme couvre 99% de la superficie du site avec inclusions de
zones marécageuses le long de la Manfe River. La forêt est homogène et sans
trouée importante. Il n y a pas de formation non forestières à l'intérieur de la réserve
(Document C.T.F.T. 1976).
Faune
Les principales espèces de mammifères sont peut-être similaires à celles d'Ejagham
et de Korup. Il n'y a pas eu d'étude systématique. Parmi les mammifères
susceptibles d'y habiter, on peut citer: Mandrillus leucophaeus, Cercocebus
torquatus, Cercopithecus nictitans martini, C. mona, C.erythrotis camerunensis, C.
pogonias, Pan troglodytes, Loxodonta africana cyclotis, Potamochorus porcus,
Cephalophus monticola, C. dorsalis et Syncerus caffer. Les gorilles, qui ne semblent
pas traverser le reéseau fluvial de Munaya-Cross semblent en être absents. Le site
paraît avoir une faune avienne et une flore intéressantes. Il n'y a eu d'observation ni
de prélèvement systématiques.
Peuplement humain
Le département de la Manyu compte près de 60,000 habitants pour une densité de
10,55/km². Il y a une assez forte pression due à la population. On trouve des
villages tout au long de la route qui relie Kumba à Mamfé, marquant la limite Nord et
Ouest de la réserve, située à 15 km de la ville de Mamfé. La chasse et la pose des
pièges sont fréquentes, notamment dans les régions de basse altitude.
Infrastructures
La route nationale n°8 qui relie Kumba, Mamfe au Nigeria forme la limite Est de la
réserve. De Besinge et de Nchang, une route secondaire permet d'accéder à la
réserve par le Nord-Ouest. Cette route carossable jusqu'à Akak est prolongée par
une piste qui longe la réserve jusqu'à Nguti. Un pont sur la Badi River, avec pile en
béton, de construction allemande est le seul vestige d'un projet de route Ossing-
Nguti. Il y a une piste d'atterrissage à Bessongabang. L'accès vers Douala reste
difficile à cause du mauvais état de route.
Activités humaines
Les population sont des petits agriculteurs (manioc, maïs, plantain, macabo) qui
peuvent posséder aussi des petites plantations familiales de Cacao ou de café. La
production des palmistes et la fabrication traditionnelle de l'huile de palme est une
activité importante. Dans toute la région se pratique l'élevage des chèvres des
moutons des porcs et des volailles. Il n' y a pas de plantations industrielles dans la
zone de la réserve.
Bibliographie
Achoundong 1995. Les formations submontagnardes du Nta Ali au Cameroun;
B.F.T. N° 243, 52-63 PP.
Culverwell, J. 1997 Long- Term recurrent losts of protected area management in
Cameroon. WWF Cameroon/MINEF Yaoundé. 80 pp + annexes.
Letouzey, R. 1985. Notice de la carte phytogéographique du Cameroun au
1/500,000. Toulouse, Institut de la carte Internationale de
Végétation et Yaoundé, Institut de la Recherche Agronomique, 5
fascicules.
Gartlan S. 1989: La conservation des Ecosystmes forestiers du Cameroun Le
programme de l'UICN pour les forêts tropicales xxx pp.
Inventaire des Forêts de la province du Sud-Ouest. Fascicule II C.T.F.T; janvier
1976.
Situation géographique
Le massif de Kilum/Ijim communément appelé Mont OKU est situé dans la Province
du Nord-Ouest dans les Départements de BUI et BOYO. Le point culminant de la
montagne possède les coordonnées 6°12'N et 10°32'E tendis que le lac Oku se
localise à 6°12'N et 10°27'E. Le massif s'aperçoit sur la carte IGN au 1/200,000
feuille de Nkambé NB-32-XVII 1983 et la carte au 1/50,000 feuilles Nkambé 2a et b.
En photographie aérienne, il existe trois couvertures : 1963/64 au 1/50,000, 1983 au
1/40,000 et 1983 au 1/20,000, disponibles au centre géographique national.
Limites et étendue
La forêt dense sempervirente submontagnarde du mont Oku est entièrement
entourée par la savane de basse altitude, et les terres agricoles de moyennes
altitudes. Cette forêt peut facilement se limiter sur carte et sur le terrain à cause de
la discontinuité entre la forêt et les champs. Cette limite est dynamique et l'action
anthropique fait reculer la forêt d'année en année. Le projet de la forêt de protection
et de la production se situe entre les villages Verkovi, Oku, Ake Abu et Ibal-Oku
autour de la montagne. La zone proposée à la protection varie de 9,560 à 11,400
hectares
Les sols du massif d'Oku ont été classés par Hawkins et Brunt (1965) dans la
catégorie des sols ferralitiques humifères. D'après l'étude de Macleod (1987) on
trouve trois types de sols ferralitiques :
oooo- sur trachyte peu évalués peu profond, altitude 1,300 m, pente 35% ;
pppp- sur basalte moyennement désaturé, humifère, brun rouge profond à
rares éléments grossiers à la base du profil, altitude 2,360 m, pente 5% ;
qqqq- sur cendres cimentées moyennement désaturé humifère rajeuni par
apport éolien volcanique, brun peu profond, à éléments variés grossiers en
profondeur, altitude 2,520 m, pente 7 %.
Ces sols ont une teneur en matière organique importante favorisée par le climat
humide et froid. Ils sont souvent bien drainés et leur perméabilité est bonne.
Climat
Il est tropical humide à régime pluviométrique unimodal, caractérisé par une longue
saison des pluies (Mars-Novembre) et une courte saison sèche (Novembre-Mars).
Le climat subit l'effet de l'altitude qui se traduit par une grande nébulosité, des fortes
précipitations et des températures basses. L'indice pluviométrique varie de 1,800
mm dans la plaine et atteint 3,000 mm en altitude. La température moyenne des
maxima varie de 22° à 1,800 m à 16°C au sommet, tandis que la moyenne des
maxima varie de 13°C à 1,800 m à 9°C au sommet. Les précipitations occultes
(brume, brouillard, rosée) sont abondantes.
Végétation
Une étude spéciale menée par une équipe de l'ENGREF de Montpellier et du
Centre Universitaire à Dschang en 1987 a pu identifier 19 types de formation
végétale dans le massif d'Oku.
a. Forêt montagnarde à Podocarpus Latifolius (milanjianus) (2,600 - 2,900 m),
par taches, avec structure à 3 ou 4 strates et absence de régénération (ce qui
est probablement dû au pâturage). Elle constitue l'une des grandes originalités
du massif d'Oku.
b. Forêt montagnarde peu dégradée à Podocarpus Latifolius (milanjianus), en
mélange avec 4 autres espèces, présente surtout entre 2,400 et 2,900 m.
c. Forêt de type b, à 5 espèces, mais dégradée avec disparition des arbres de la
strate arborescente moyenne et d'une partie de ceux de la strate arborescente
inférieure et apparition d'espèces héliophiles en sous-bois.
d. Forêt montagnarde peu dégradée à Nuxia congesta, Prunus africana,
Rapanea melanophoeios et Syzygium staudtii, avec les mêmes espèces que
la forêt de type b, mais Podocarpus Latifolius n'apparaît pratiquement plus et
toujours en pieds isolés.
e. Forêt montagnarde à Nuxia congesta, Prunus africana, Rapanea
melanophoeios, Syzygium staudtii et Gnidia glauca, semblable à la forêt de
type dans laquelle l'espèce Gnidia glauca semble coloniser les trouées.
f. Forêt submontagnarde à Fagare sp, localisée dans un bois sacré proche
d'Elak Oku, en théorie relativement protégée par un interdit culturel. On y
trouve des arbres bien droits et de forts diamètres, ainsi que de nombreuses
lianes, ce qui différencie ce peuplement des autres.
g. Forêt montagnardes dégradés à Nuxia congesta, Prunus african Rapanea
melanophoeios et staudtii, correspondant au type d dans lequel les strates
arborescentes ont pratiquement disparu. Deux types de sous bois, diversifiés
ombrophile et peu diversifié, dominé par les espèces héliophiles, peuvent être
rencontrer suivant l'intensité et l'ancienneté de la dégradation des strates
supérieures.
h. Formation à Gnidia glauca (2,200 m à 2,.800 m), dans laquelle cette espèce
résistante au feu et colonisatrice domine toutes les strates (il y en a
généralement trois). On la trouve en bande plus ou moins large en lisière
forêt/pâturage, et parfois en peuplement importants sur les crêtes.
i. Formation à Arundinaria alpina, pures (type i1) ou en sous bois dans les
formation de type a (type i2), b (type i3) et d (type i4). Elles apparaissent
généralement par taches de quelques ares à plusieurs hectares entre 2,100 et
2,800 m d'altitude.
j. Cultures sous forêt montagnarde relique de type d, entre 2,000 et 2,600 m
d'altitude. La strate arborescente subsistante est généralement dominée par
les espèces Nuxia congesta, moins sensible que les autres aux feux de
défriches. Les plantes cultivées sont surtout le maïs, le haricot et les
tubercules.
k. Formation de recolonisation dominées par les espèces héliophile ::
Adenocarpus mannii entre 2,700 et 3,000 m d'altitude (types k1), Hypericum
revolucum entre 2,000 et 2,600 m (type k2) ou Pteridium aquilinium à toutes
les altitudes (types k3).
l. Pâturages : Formations herbacées par Sporobonus sp, Pennisetum,
clandestinum ("Kikuyu grass"), apparaissant et s'entendant au détriment de la
forêt sous l'impulsion des éleveurs.
m. Prairies d'altitude : au-dessus de 2,800 m, dominées par Pennisetum
clandestinum dont la propagation est favorisée par les éleveurs. Certaines de
ces prairies sont vraisemblablement d'origine naturelle.
Faune
La présence de la forêt sempervirente en région de savane a crée un écosystème
unique pour la avifaune. Birdlife International travaille depuis une vingtaine d'années
sur la région ce qui montre que l'avifaune est bien connue à l'intérieur du site. On a
recensé près de 150 espèces d'oiseaux dont 53 endémiques pour les forêts
montagnardes et submontagnardes.
La pression démographie et la chasse intensive ont exercé des ravages sur les
mammifères. La présence dans les villages des trophées de félins comme la
panthère Patherus pardus fait penser que l'espèce existait dans la zone dans un
passé récent. La liste de la faune endémique se trouve en annexe.
Peuplement humain
La densité de population dans la région d'Oku est des plus forte au Cameroun avec
à peut près 140 habitants au km². Il n'existe pas de villages permanents à l'intérieur
de la réserve proposée. Deux ethnies principales résident dans la région, les
agriculteurs semi-Bantous (Nso, Oku et Kom) et les pasteurs nomades. Les
agriculteurs cultivent principalement le maïs, les haricots, les pommes de terre et le
caféier. Les pasteurs sont des Fulani (Mbororo) de la tribut de Jaffren.
Infrastructure
L'accès au site peut se faire par le Nord à travers la route carrossable Kumbo-Oku-
Jikijem, ou par le Sud par la route Babungo-Ibal-Oku. Cette dernière passe près du
lac Oku à travers une zone non perturbée de la forêt montagnarde. Il existe de
nombreuses pistes saisonnières dans la région pouvant conduire à l'une des faces
de la montagne. A travers la forêt, il existe de nombreuses pistes piétonnes qui
permettent d'avoir accès au sommet de la montagne. Le village d'Elak Oku a été
transformé en chef Lieu d'Arrondissement avec toutes les structures sociales y
afférentes. La brigade de Gendarmerie a été renforcée à cause de nombreux
conflits fonciers entre villages.
Activités humaines
Elles sont centrées autour de l'agriculture en moyenne altitude l'apiculture, l'élevage,
l'artisanat et l'exploitation des plantes médicinales.
L'agriculture est d'autant plus intensive que les sols sont volcaniques et la
population dense. Elle s'effectue au détriment de la forêt submontagnarde. Au cours
de la préparation du terrain presque tous les arbres sont abattus et les souches
brûlés in situ, ce qui laisse les champs à la merci de l'érosion avec la forte
pluviométrie et des pentes raides. Entre les altitudes 2,000 et 2,200 m on rencontre
les plantations de caféiers, des cultures vivrières (pomme de terre, haricot, maïs,
macabo, taro) et très peu d'arbres fruitiers.
L'apiculture est une activité très ancienne dans la région. Les ruches en matériaux
locaux permettant la capture des essaims sauvages. La récolte est commercialisée
par une coopérative.
L'artisanat s'effectue surtout par des sculptures sur bois de Polyscias fulva et les
feuilles de palmier raphia. Ici le raphia est planté dans la zone ripicole. Le bois
d'œuvre et de service est rarement prélevé dans la forêt à cause du fait que la
plupart des arbres d'altitude ont un fût mal conformé. Cependant les eucalyptus
plantés dans les champs sont de plus en plus utilisés.
En 1987 après une étude faite l'International Council for Bird Preservation (ICBP) le
gouvernement a décidé de créer un projet intitulé "Kilum Mountain Forest Projet"
(KMFP), avec pour objectif global la préservation de la forêt montagnarde de Kilum.
La Birdlife International qui a remplacé ICBP collabore avec le Ministère de
l'Environnement et des Forêts à atteindre l'objectif global à travers des actions
comme :
i. la gestion participative des ressources naturelles de la forêt avec un accent
sur la conservation ;
ii. la création à terme d'une forêt communautaire avec l'appui du gouvernement
et des autorités traditionnelles ;
iii. la promotion d'un habitat et des activités humaines compatibles avec la
sauvegarde de la forêt ;
iv. le suivi permanent des opérations de gestion de la forêt.
En 1996, le projet "Global Environment Facility" (GEF) a décidé d'appuyer Birdlife
International dans ses activités sur le site de Kilum-Ijim. En renforçant certaines
activités qui existaient avant, la composante GEF concentre ses activités sur quatre
volets :
rrrr- l'élaboration d'une stratégie de gestion de l'aire intégrant les
populations locales et permettant la conservation de la forêt (levé,
délimitation, classement officiel de la forêt et gestion à terme par les
populations locales) ;
ssss- la promotion des techniques et méthodes de gestion rationnelles des
terres forestières, de conservation de sol (agroforesterie) et d'amélioration
du niveau de vie (élevage, artisanat, apiculture, éco-tourisme, production
de papiers) ;
tttt- les recherches biologiques sont également engagées pour permettre
de disposer d'une banque de donnée de base nécessaire au suivi de
l'évolution de l'écosystème concerné ;
uuuu- l'éducation et la sensibilisation de la population pour stimuler l'esprit de
conservation de l'environnement.
Il est à noter que la Commission Régionale de Gestion des Forêts que supervisent
les Chefs Oku (Kilum) et Kom(Ijim) apporte l'appui de l'autorité traditionnelle à la
gestion de la forêt.
En 20 ans (1963-1983) la zone avait perdu la moitié de sa forêt, et l'on estimait que
le Prunus africana était tellement surexploité qui l'avait perdu près de 80% de son
potentiel. Le projet KMFP devait mettre en place des stratégies tendant à renverser
la tendance à cause de la valeur exceptionnelle du site.
Problèmes identifiés
Le problème le plus important que rencontre le massif d'Oku est celui de la
démographie galopante avec une pression accrue sur les ressources naturelles de
la zone. Déjà en moyenne altitude les conflits fonciers sont courants et le jeunes
pensent conquérir la forêt pour établir les terres agricoles. L'agriculture, le
surpâturage, les feux de forêt et la surexploitation du Prunus africana sont les
conséquences de cette pression sur les ressources.
Le classement du site dans une catégorie de forêt domaniale n'a jamais eu lieu, et
c'est depuis plus de 15 ans qu'on en parle. L'arrêté préfectoral de 1983 semble être
un arrangement locale et non une décision administrative de grande portée comme
un décret.
Bibliographie
ENGREF/CUDS 1987 : Massif d'Oku Cameroun : classement en réserve et
principes pour un plan directeur d'aménagement. Rapport.
Hawkins P & Brunt M. 1965. Report to the Government of Cameroon on the soils
and ecology West Cameroon. Report n° 2083 Rome-FAO.
Macleod H.L. 1987 Conservation of Oku Mountain Forest.Cameroon. ICBP study
report n°15 Cambridge ICBP
Gartlan S 1989. La Conservation des écosystèmes forestiers du Cameroun. UICN
Gland. Suisse
Situation géographique
Les mangroves du Rio del Rey et de la rivière Andokat sont situées dans la province
du Sud-Ouest, département du Ndian. Cette zone est repérable sur la carte IGN
feuillet de Ndian. Ce site est compris entre les coordonnées géographiques 4°5 -
4°75 et 8°5 - 8°75 E.
Limites et étendues
Les mangroves du Rio del Rey sont parmi les zones de mangroves forestières les
mieux préservées du Cameroun. Les parties Ouest appartiennent au domaine de la
péninsule de Bakassi, actuellement objet de conflit frontalier entre le Cameroun et le
Nigeria. Ce site couvre environ 140.000 ha.
Climat
Le climat est marquée par une brève saison sèche et une saison des pluies qui dure
plus de 9 mois. Les maxima de pluviosité avoisinent 6,000 mm annuellement.
Les températures moyennes annuelles varient entre 25°C et 28°C avec des maxima
atteignant 35°C.
Végétation
Les forêts de mangroves sont dominées par le Rhizophora racemosa bien qu’on y
note également le Rhizophora mangle et le Rhizophora harrisoni.
Faune
Les mangroves de Rio del Rey sont encore l’habitat d’espèces de faune telles que
le Sitatunga, le Mona. Cette zone est reconnue nationalement et même
internationalement comme étant importante pour les poissons de mer qui s’y
reproduisent. De même les oiseaux littoraux trouvent ici une aire de repos, c’est le
cas notamment des hérons, du pélican (à dos rose) et des milliers d’oiseaux
aquatiques.
La pêche et la chasse constituent les principales activités humaines. Alors que plus
de la moitié des hommes pratiquent la chasse, c’est tout le ménage qui participe aux
travaux de pêche. L’agriculture est faiblement développée.
Il n’y a pour le moment aucune initiative visant à conserver et assurer une utilisation
durable des ressources de ce site.
Problèmes identifiés
Le conflit armé en cours dans cette région constitue la principale menace pesant sur
cette zone.
La destruction des forêts de mangrove pour le fumage du poisson commercialisé
localement et au Nigeria pose problème ; les niveaux de prélèvement de la pêche
sont mal connus.
Actions prioritaires
aaaaa- Arrêter le conflit armé dans la région
bbbbb- Définir clairement les limites internationales
ccccc- Classer le domaine des mangroves y compris les zones côtières
correspondantes
ddddd- Mener des études pour mieux connaître le potentiel floristique et
faunique
eeeee- Initier un programme de gestion conservatoire de l’ensemble des
mangroves dans cette région de même que dans l’estuaire du Wouri.
Bibliographie
Culverwell J. 1997. Long-term Recurrent costs of protected area management in
Cameroon. WWF/MINEF Yaoundé, 80P + annexes
Letouzey R. 1985. Notice de la carte phytogéographique du Cameroon au
1/500,000 ICIV Toulouse
Situation géographique
La réserve forestière des monts RUMPI est située dans la Province du Sud-Ouest,
dans le départemnet du Ndian. Elle s’étend à l’Est du Parc National de Korup. Les
coordonnées du site sont : latitude 4°42’-5°03’N et longitude 8°56-9°15E. La reserve
se repère sur la carte IGN au 1/200,000 feuille Buea-Nidan NB-32-III République
Fédérale du Cameorun 1971.
Limites et étendue
Elle s’étend en un arc de cercle sur un rayon de 30 à 40km. Etant une zone
d’altitude dans la plaine Littorale, les limites sur le terrain se confondent avec le
relierf malgré le fait qu’il n’y a pas de bornage effectif de la réserve. La superficie
déclaré est de 44,300 hectares.
Végétation
La zone est occupée par une forêt dense humide sempervirente de basse altitude,
d’une forêt sempervirente submontagnarde et d’une prairie herbeuse au-delà de
1,500 m. Du point de vue de l’occupation humaine, certaines de ces forêts sont
considérées comme primaires et d’autres secondaires.
Faune
Elle est riche et diversifiée. Parmi les mammifères, on rencontre les singes
Cercopithecus lhoesti preussi, Cercopithecus erythrotis, la chauve-souris Pipistrellus
eisentrauti, le caméléon Chamaeleo eisentrauti qui est endémique au mont Rumpi,
et le lézard Adolphus africanus. L’avifaune comprend des espèces menacées :
Malaconotus gladiator, Liopticus gilberti, Picathartes oreas ; ainsi que des espèces
considérées comme vulnérables : Columba albinucha, Andropadus montanus,
Phyllastrephus poliocephalus et Nectarinia ursulae. Culverwell (1997) signale la
présence d’une espèce endémique de poisson dans le lac de cratère Dissoni.
Peuplement humain
La zone est peuplée par les ethnies Ngolo et Balue. On compte une dizaine de
villages autour de la réserve dont les plus importants sont Dikome Balue (4,000 ha),
Meka (500 ha) Madie II (500 ha) Kita (500 ha), et Mundemba II (250 ha) (Usongo
1995).
La ville de Mundemba Chef-lieu du Département du Ndiam se trouve à une dizaine
de kilomètre à l’Ouest de la réserve.
Infrastructure
La route Kumba Ekondo-Titi Mundemba praticable en toute saison est celle qui
passe au Sud du site. Il existe de nombreuses pistes plus ou moins entretenues qui
traversent la réserve. Les villages sont pourvus en infrastructure d’éducation et
sanitaire de base.
Activités humaines
Les paysans de la zone vivent essentiellement de l’agriculture, de la chasse, de
l’exploitation des autres produits forestiers, de l’élevage et de l’exploitation
forestière. Malgré l’existence ancienne de la réserve des mesures de protection
n’ont pas toujours été prises. C’est ainsi que vers les années 1970 la réserve n’a
plus été surveillée, ce qui a entrainé son envahissement par les populations rurales
à la recherche des terres agricoles. (Laurent 1992). Le fait que les limites de la
réserve ne soient pas matérialisées a suvi de pretexte à l’installation des plantations
agricoles. La chasse est pratiquée pour protéger les cultures, pour la subsistance et
comme activité commerciale. L’un des problèmes que rencontrent les agriculteurs
est celui de la déprédation des cultures par les rongeurs, les éléphants et les singes.
L’exploitation des autres produits forestiers est d’autant plus importante que le site
n’est pas loin de Mundemba et du Nigeria, considéres comme pôles de
consommation.
Les produits concernés sont Irvingia sp, Garcinia cola, Ricinodendron et Gnetum.
L’exploitation forestière s’intensifie à l’extérieur de la réserve par une société
malaisienne qu’est la “Shimmer International”.
Problèmes identifiés
La réserve existe depuis 60 ans (1938 - 1998) mais les limites n’ont jamais été
matérialisées. Le manque de surveillance et de plan d’aménagement font penser
que la réserve n’intéresse pas l’Etat qui en est le propriétaire. Si l’absence de bonne
route a contribué à sauvegarder le site, force est de constater qu’une surveillance
passe par la construction et la maintenance d’un réseau routier et de ponts en bon
état.
Bibliographie
Culverwell 5. 1997. Long-term recurrent costs of protected area management in
Cameroon WWF/MINEF Yaoundé.
Gartlan S. 1989. La conservation des écosystemes forestiers du Cameroun
UICN, Gland Suisse 186 p.
Laurent E. 1992. Wildlife utilization survey of villages surrounding the Rumpi Hills
forest reserve. Report to Korup project 39 p.
Usongo L. 1995. Biological and socio economic survey of Rumpi and Nta Ali
reserves. Report to the Korup project 82 p.
Auteur : Z. Tchanou 1998
Situation géographique
La réserve forestière de Takamanda est située dans la province du Sud-Ouest
département de la Manyu. Elle est comprise entre 5°59’ – 6°21’N et 9°11’ – 9°30’E.
La couverture par photographie aérienne remonte à 1963 – 64 ; la réserve figure sur
les cartes Centre géographique National au 1/200,000 Feuilles Mamfé NB-32-X et
NB-32-XVI.
Limites et étendue
La réserve a une étendue de 67,599 ha. Elle est située à la limite Nord de la vallée
de la Cross-River. La frontière avec le Nigeria forme la limite au Nord-Ouest et au
Nord. L’Oyi, affluent de la Cross-River, forme la plus grande partie de la limite
Ouest. Les limites à l’Est et au Sud sont plus complexes et suivent des cours d’eau
ou des sentiers. Elles ne sont pas matérialisées sur le terrain.
Climat
Le climat est de type équatorial, avec une seule longue saison humide avec 200 mm
de précipitations par mois, d'Avril à Octobre. Les précipitations annuelles sont de
3.414 mm à Mamfé, et un peu moins à Takamanda. Les températures moyennes
mensuelles vont de 25°C à 27,8°C. Avril est le mois le plus chaud. L’humidité est
très élevée.
Végétation
La plus grande partie de la réserve est constituée par une forêt sempervirente à
voûte fermée, avec de petites régions de forêt pré-montagnarde et de savane de
montagne.
La forêt pré-montagnarde compte bon nombre des espèces citées ci-dessus ; elle
est également riche en Clusiaceae et a des groupes de Napoleona egertonii sur les
pentes à forte déclinité. Parmi les éléments montagnards, on peut citer Podocarpus
milanjianus, Xylopia africana, et Dasylepis racemosa.
Faune
Aucune étude systématique de la faune de la réserve n’a été réalisée. On y trouve
une des populations de mammifères les plus denses de la région, mais ceux-ci
connaissent apparemment un déclin rapide. La liste préliminaire de mammifères
inclut notamment : Atherunus sp., Galagoides demidovi, Galago alleni, Papio
anubis, Mandrillus leucophaeus, Cercocebus torquatus, Cercopithecus nictitans,
Loxodonta africa cyclotis, Dendrohyrax arboreus, Potamochoerus porcus porcus,
Hylochuerus meinerthageni, Tragelaphus euryceros, Tragelaphus spekei gratus,
Cephalophus monticola, Cephalopus silvicultor, Cephalophus dorsalis, Cephalophus
leucogaster, Cephalophus callipygus, Cephalophus nigrifrons, Neotragus batesi,
Hyemoschus aquaticus et Syncerus caffer nanus.
Le site abrite une riche avifaune typique de la forêt de basse altitude, ainsi que
quelques espèces montagnardes.
Peuplement humain
Une population relativement importante vie dans la réserve forestière de
Takamanda et à proximité. La savane qui borde la limite Nord est parsemée de
petits villages de quelques maisons (ce type d’établissement est caractéristique de
ces montagnes). De gros villages – Matenes, Obonyi, Kekpane – sont enclavés
dans la réserve, tandis que plusieurs autres – Mbilishi, Basho, Assan, Takamanga –
sont implantés à proximité de la limite Est.
Activités humaines
A basse altitude, la principale activité est le prélèvement de produits forestiers,
notamment : la viande et les graines d’Irvingia gabonensis. Il y a très peu de
cultures dans la forêt de basse altitude de la réserve, alors que la forêt pré-
montagnarde est largement défrichée pour l’agriculture, comme c’est le cas depuis
longtemps dans les provinces montagneuses du Cameroun. Le commerce des
produits carnés dérivés de la forêt semble être l’une des activités importantes des
villageois. D’autres produits forestiers ont eux aussi leur importance.
Infrastructures
La réserve est coupée de nombreux sentiers et pistes. Des villages sont situés à 2
ou 3 jours de marche de Mamfé, et à 1 ou 2 jours de marche de la route qui mène
au Nigeria. La construction d’un nouvelle route passant le long de la limite orientale
de la réserve, reliant Mamfé à Akwaya, a rendu la réserve plus accessible pour
l’exploitation des produits forestiers.
Problèmes identifiés
La gestion effective de la réserve, notamment la protection des ressources
naturelles, pose des problèmes complexes d’aménagement du territoire. Dans les
conditions actuelles, la poursuite de la croissance économique des communautés
rurales et la protection des mammifères semblent incompatibles. Plusieurs
questions critiques se posent :
1. Les villages enclavés continueraient-ils d’être économiquement viables si la
réglementation de la chasse était mise en œuvre dans la réserve ?
2. Les populations de mammifères peuvent-elles être protégées dans les conditions
d’implantation humaines actuelles ? Et si non, quelles sont les solutions ? Quelle
est la répartition géographique actuelle de la population de gorilles, et dans
quelles régions sont-elles vulnérables du fait de la chasse ? La pression actuelle
de la chasse sur les populations de mammifères de la réserve semble excessive
et devrait être allégée si l’on veut préserver la valeur biologique du site. Le
défrichement de la forêt pré-montagnarde n’est pas souhaitable pour la même
raison. La forêt a été préservée de l’exploitation par son éloignement et son
manque d’accès.
Il n’y a pas de plan d’aménagement pour la réserve.
Il est a noté aujourd’hui que l’initiative conjointe du WWF et GTZ vise effectivement
à atteindre ces buts. Le réseau routier n’a pas été sensiblement modifié.
Bibliographie
Culverwell .J. 1997 Long – term recurrent cost of protected area management in
Cameroon. WWF/MINEF Yaoundé. 80 P Cameroon
Gartlan S. 1989. La Conversation des écosystèmes forestiers du Cameroon.
UICN, Gland
Situation géographique
Le mont Tchabal Mbabo est situé dans la province de l'Adamaoua, à cheval entre le
Département Mayo-Bamyo et Faro et Deo. Le sommet de la montagne possède les
coordonnes suivantes : latitude 7° 16'N et longitude 12° 02' E. Il se repère sur la
carte I G N au 1/200,000, feuille Tignere NB 33 XIX 1969.
Limite et étendue
Le massif s'élève au dessus du plateau de l'Adamaoua qui déjà a une altitude
moyenne de 1,000m. C'est cette différence d'altitude qui différencie le mont Tchabal
Mbabo. Il n'existe aucune limite naturelle ou artificielle. On considère que la zone
présentant un intérêt pour la conservation est celle ayant une altitude au dessus de
1,600m et s'étend sur plus de 800 km². Cette zone s'étend à partir de 40 km au
Nord de Banyo, suit une direction Sud-Ouest sur 70 km à l'Ouest de la ville de
Tignerè.
Relief et hydrographie
Le massif s'élève au-dessus du plateau de l'Adamaoua entre 800 m dans les vallées
jusqu'à 2,460 m, ce qui en fait le point le plus haut de l'Adamaoua. La topographie
est douce sur le flanc Nord, mais très escarpé et entrecoupé de vallées encaissées
sur les versants Sud, et Est. Certaines vallées de cette zones descendent jusqu'à
une altitude de 500 m.
Climat
Il est tropical humide tempéré par l'altitude. Le régime pluviométrique est unimodal
caractérisé par une courte saison sèche de Novembre à Mars et une longue saison
de pluie d'Avril à Octobre. L'indice pluviométrique est un peu plus élevé sur le
versant Sud où il atteint 1,700 mm. La température moyenne annuelle ne dépasse
pas 18° C sur la montagne.
Végétation
Les formations végétales décrites par Letouzey (1985) ont été simplifiées par
Thomas et Thomas (1996) et apparaissent comme suit du sommet vers la vallée :
fffff- Prairie altimontane à Sporobolus indicus au-dessus de 1,700 m parcourue par
des galeries forestières. Ces forêts ripicoles sont dominées par Syzygium
guineense var guineese, Ilex mitis et Symphonia globulifera. Ces galeries sont
intéressantes du point de vue de conservation des ressources phytogéniques.
ggggg- Forêt montagnarde et formation arbustives avec la prairie au-dessus de
1,700. Ces formations se rencontrent sur le flanc Nord de la montagne et sert
d'habitat pour quelques oiseaux et mammifères rares.
hhhhh- Savane arborée à Hyparrhenia entre les altitudes 1,200 à 1,700. La
strate arborée de cette savane renferme Annona senegalensis, Bridelia
scleroneuna, Croton macrostachyus, Piliostigma thonneri, Terminalia mollis.
Cette savane est aussi parcourue par les galeries forstieres à Syzgium guinense.
Cette végétation est parcourue par les feux annuels et les pasteurs y font paître
leurs troupeaux de bovins. Si les faces Sud, Est et Ouest sont dégradées, la
façade Nord conserve encore un grand potentiel floristique et faunique.
iiiii- Les savanes de moyenne altitude (800 – 1,200 m ) à Lophira alata, Daniellia
oliveri apparaissent sur la façade Sud de la montagne. Sur le flanc Nord, la strate
arborée est constituée d'Isoberlinia spp, Afzelia africana, Monotes. Certaines de
ces zones sont pâturées et d'autres sont cultivées, surtout dans les vallées. Les
galeries forestières renferment le Syzygium guineense, Berlinia bracteosa avec
quelques espèces de la forêt semi-décidue.
jjjjj- Savane arborée de basse altitude (500 - 800 m) à Isoberlinia doka apparait le
long du Mayo Deo au Nord avec des plaines inondables et des prairies humides.
Ces zones sont à la fois pâturées et cultivées avec pratique de la jachère.
Faune
Le mont Tchabal Mbabol est riche en mammifères et en oiseaux. Parmi les
mammifères, on rencontre une importante population de Redunca fulvorufula
adamauae considérée comme espèces menacées (Dwight Lawson, comm.
personnelle) .On trouve aussi des mammifères de savanes sur le flanc Nord de la
montagne. Parmi les espèces considérées comme menacées sur la liste de L'UICN,
on trouve. Lycaon pictus, Panthera leo et Damaliscus linatus.
L'avifaune est bien représentée à Tchabal Mbabo. Smith et Mc Nivin (1993) ont
identifiés six espèces endémiques des montagnes de l'Ouest du Cameroun et de
l'Est du Nigeria, parmi lesquelles une est considérée vulnérable (Ploceus
barennernani ) et l'autre menacée (Andropadus montanus )
Peuplement humain
Les groupes ethniques de la montagne comprennent les éleveurs Foulbés et
Mbororo qui occupent les pâturages des zones d’altitude, tandis que dans la plaine
on rencontre des agriculteurs Nyom Nyom au Sud, Diubu et Ndoro autour de
Dodeo. En saison humide on note une forte activité des pasteurs transhumants.
Infrastructure
Que ce soit dans la montagne proprement dite et la plaine Dodeo au Nord, la zone
est fortement enclavée. Si la route carrossable Foumban Banyo Tibati est praticable
en toute saison, celle qui relie Tibati à Tignère ou Ngaoundéré à Tignère est difficile
en saison des pluies. Une route relie Sambo Labo au centre du site. Dans toute la
zone les services de santé, d’éducation et vétérinaire font défaut.
Activités humaines
Elles concernent surtout l’élevage, l’agriculture et la chasse. L’élevage est l’activité
principale et concerne les bovins sédentaires et ceux qui viennent en transhumance.
L’agriculture s’effectue dans les vallées et les zones de basse altitude et concerne
les cultures céréalières (maïs, sorgho) et les tubercules (igname, patate). La zone
étant giboyeuse, elle attire des chasseurs.
Problèmes identifiés
Le non classement de la zone a fait qu’il n’y ait aucun plan d’aménagement quoique
des projets existent. On assiste à la destruction des forêts galeries par les feux, au
surpâturage dans certains zones et à la chasse incontrôlée.
Bibliographie
Culverwell J. 1997 Long-Term recurent costs of protected area management in
Cameroon. WWF/MINEF Yaoundé 80 p + annexes
Depierre D. & Vivien J. 1992. Mammifères sauvages du Cameroun. L’Office
National des Forêts. Fontainebleau.
Gartlan, S. 1989. La conservation des écosystèmes forestiers du Cameroun.
Programme pour les forêts tropicales. IUCN, Gland, Switzerland.
Larison, B., T.B. Smith, D. McNiven, R. Fotso, M. Bruford, K. Holbrook, and A.
Lamperti. 1986. Faunal surveys of selected montane and lowland
area of Cameroon final
Letouzey, R. 1985. Notice de la carte phitogéographique du Cameroun au 1 500
000. Institut de la carte Internationale de la Végétation, Toulouse.
Ministry of Forest and Environment. 1995. Programme d’action forestier
national du Cameroun. Document de politique Forestière. Project
67 : aménagement Intégré des Monts Tchabal Mbabo
(Adamaoua).
Ministry of Forest and Environment. 1996. Projet de classement de la plaine de
DODEO dans l’arrondissement de MAYO-BALEO. 8 pages
document signed by KOISSOU, Jean, Departmental Delegate for
Faro et Deo, describing a proposed 60,400 ha forest reserve
on the northwest side of Tchabal Mbabo.
Ministry of Tourism. 1987. Projet de création de zones cynégétique et
construction de campements de chasse dans la province de
l’Adamaoua. memorandum concerning a protect hunting reseve
on Tchabal Mbabo, from the Departmental Chief of Service, Mayo-
Banyo.
Smith, T.B. and D. McNiven. 1993. Preliminary survey of the avifauna of Mt.
Tchabal Mbabo, west-central Cameroon. Bird Conservation
International 3 :13-19.
Thomas D. W., Thomas J. M. 1996. Tchabal Mbabo Botanical Survey. Report to
WWF. 44 pages + appendices.
Annexes
Plantes rares
Cassipourea malosana (Bak.) Alston-endemique
Philippia mannii (Hook. F.) Alm. & Fries-endemique
Psorospermum aurantiacum Engl.- endemique
Mammifères rares
Redunca fulvorufula adamauae (menacée)
Lycaon pictus,
Panthera leo,
Damaliscus lunatus.
YAOUNDE
(Les collines de Yaoundé)
Situation géographique
Les collines de Yaoundé font partie d’une entité géomorphologique qu’on appelle
massif de Yaoundé. Elles sont situées dans la Province du Centre et réparties entre
les départements du Mfoundi, Mefou et Lékié. Malgré leur discontinuité, on peut les
circonscrire entre les latitudes 3°42’ – 4°05’ N et les longitudes 11°11’ – 11°35’ E.
Elles se repèrent sur la carte IGN au 1/200,000 sur la feuille Yaoundé NA-32 – XXIV
et sur la feuille 5 de la carte phytogéographie de Letouzey au 1/500,000 de 1985.
Limites et étendue
Les collines de Yaoundé couvrent une superficie de plus de 1,800 km² réparties sur
plus de dix sommets. Les limites sont difficiles à matérialiser étant donné la
discontinuité des sommets. Les collines forment trois grands blocs séparés par des
vallées ou des plateaux. La chaîne de Kala à 20 km à l’Ouest de Yaoundé,
Elounden à 4 km au sud-ouest de Yaoundé et Mbam Minko à 15 km au Nord-Ouest
de la Capitale. D’autres petites collines se trouvent dans le périmètre urbain comme
Mbankolo et Nkolondom au Nord de la ville. Le seul Mbam Minkom s’étend sur
5,700 hectares d’un seul tenant d’altitude supérieure à 1,000 mètres
Climat
Le climat est sub-équatorial à régime pluviométrique bimodal caractérisé par quatre
saisons : une grande saison sèche de Novembre à Mars et une petite saison sèche
d’un mois entre Juillet et Août. Le reste de l’année étant occupée par les deux
saisons de pluies. L’indice pluviométrique moyenne est de 1,550 mm à Yaoundé, la
température moyenne annuelle est de 22°c tandis que la nébulosité n’est abondante
qu’au sommet des collines. Ces nuages forment souvent une collerette qui entoure
les sommets isolés. Ces nuages orographiques entraînent de temps en temps des
faibles précipitations qui contribuent à maintenir une forte humidité sur les parties
sommitales des collines recouvertes par la végétation. IL est à noter que ces
collines constituent une barrière orographique qui crée des végétations différentes
selon les versants. L’humidité relative varie de 76 à 84% en fonction des saisons.
Végétation
Une partie des sommets des collines est rocheuse et dépourvue de végétation. On
note cependant une forêt semi-décidue entre 800 m et 1,000 m d’altitude et une
végétation arbustive et saxicole au-delà de 1,000 m. On assiste à une réduction du
nombre d’espèces et de leur taille en fonction de l’altitude. Les épiphytes abondent
en altitude, donnant l’impression que toutes les plantes sont habillées de
Bryophytes.
Malgré leur discontinuité, les collines présentent une flore homogène tant du point
de vue physionomique que de la composition floristique. En 1985, Achoundong a
identifié 200 différentes espèces ligneuses sur ces collines parmi lesquels les
Clusiaceae (Guttiferae) occupent une place importante. Un inventaire effectué sur le
Mbam Minkom ou 1989 par Essam a donné une densité de 300 à 400 arbres à
l’hectare selon les versants pour le Gacinia lucida et 300 à 500 pour le Garcinia
polyantha. On y rencontre aussi le Garcinia mannii.. Les espèces rencontrées sont :
Allanblackia gabonensis, Cola verticillata, Santiria trimera, Syzygium staudtii, Ixora
talbotii, Linoceria aureaphylla et Tabernarmontana crassa
Faune
La pression anthropique et la très faible étendue de ces forêts ont fait que la faune y
est très pauvre. Sur le seul Mbam, Minkom Essam (1989) a relevé la présence de
rat de Gambie. (Cricetomys gambianus) pangolin géant (Manis gigantea) athérure
(Atherurus africana) et anamalure (Anamalurus sp) Les autres mammifères ont
disparu depuis longtemps de la zone.
Peuplement humain
La population rurale autour des collines de Yaoundé est composée d’Ewondo et
d’Eton. Autour du seul Mbam Minkom, la population estimée en 1997 est de 7,400
personnes dans les villages de Nkoldjobe, Nkolakié, Nkolfef, Nkolodou, sur une
superficie de 57 km² soit une densité de 131 ha/km². Ceci veut dire que la pression
anthropique est très forte sur les ressources naturelles de la zone rurale. A cette
pression rurale, s‘ajoute celle de la ville de Yaoundé avec en 1997 plus d’un million
d’habitants. Les autres villes environnantes que sont Mbankomo, Okola et
Ngoulmekon sont de taille très réduite pour influencer l’état du site.
Infrastructure
La zone est parcourue par un réseau de bonnes routes bitumées. La route Yaoundé
- Douala passe près des collines Elounden et Kalé ; la route d’Okola côtoie Mbam
Minkom tandis que la route d’Obala longe Nkolondom. Tous les villages le long de
ces routes sont pourvues en infrastructure de base pour l’éducation, la santé ainsi
que d’électrification et adduction d’eau. Cependant, l’accès au sommet se fait par
des pistes piétonnes à l’exception du Mont Mbankolo situé en ville à accès facile
parce qu’abritant une station de télécommunications.
Activités humaines
Les populations rurales vivent essentiellement de la cacaoculture, de l’agriculture
vivrière, du maraîchage, des cultures fruitières ; de l’exploitation du palmier pour
l’huile et le vin, de la chasse, et l’exploitation d’autres produits forestiers. Pour ce
dernier cas le Garcinia lucida rencontré en altitude sur les collines est récolté et
utilisé en médecine traditionnelle avec utilisation des graines, feuilles écorces et
racines. L’écorce est surtout prélevée pour fermenter le vin de raphia et de palme.
En périphérie de la ville de Yaoundé, beaucoup de gens s’adonnent à l’exploitation
des arbres de ces collines comme bois-énergie.
L’expérience de Mbam Minkom devrait s’étendre sur d’autres collines. Malgré leur
dégradation, le potentiel touristique de certaines collines reste élevé et le Ministre du
Tourisme pourrait étudier la valorisation de certains sommets, avec un accent sur
l’écotourisme.
Bibliographie
Achoundong G. 1996. Les forêts sommitales du Cameroun : Végétation et flores
des collines de Yaoundé BFF 247 : 37-52
Amiet J.L. 1975. Ecologie et distribution des Amphibiens Anoues de la région de
Nkongsamba. Ann. Fac. Sc. Yaoundé 20 : 33-107
Essam S. 1989. Les formations submontagnardes à Garcinia de la région de
Yaoundé. Mémoire ENSA/CUDS Dschang.
Fotso R.C. 1994. Dynamique des peuplements d’oiseaux dans les series
écologiques de la région de Yaoundé (Sud Cameroun). Thèse
Univ. Cath. Louvain.
Kuété M. 1977. Etude géomorphologique du massif de Yaoundé. Thèse 3e cycle
Univ. Bordeaux.
Letouzey R. 1985. Notice de la carte phytogéographique du Cameroun au
1/500.000. ICIV Toulouse.
Van Ranst E. 1987. Introduction à la pédologie des régions tropicales. Notes
polycopiées ENSA Dschang.
Pholidota
Pangolin à longue queue Uromanis tetradactyla Kololo? IK 2 xxx
Pangolin à écailles Phatoginus tricuspis Kolobo? NE 3 xx
Pangolin géant Smutsia gigantea Kelepa Ra 1 xx
Tubulidentata
Crycterope Orycteropus afer Bienya Un 1 x
Hyracoidea
Daman d’arbre Dendrohyrax dorsalis Yoka NE 3 x
Proboscidea
Eléphant de forêt Loxodonta african cyclotis Lya En(C1) 3 xxx
Artiodactyla
Potamochère Potamochoerus porcus Pame Un 2 xx
Hylochère Hylochoerus Bea Ra 1 xx
meinertzhageni
Chevrotain aquatique Hyemoschus aquaticus Geke Un 2 x
Cephalophe bleu Cephalophus monticola Ndengue NE 3 x
Cephalophe bai Cephalophus dorsalis Mbom NE 2 xxx
Cephalophe de Peters Cephalophus callipygus Ngendi NE 3 xxx
Cephalophe à ventre Cephalophus leucogater Mbombolimb NE 2 xxx
blanc o
Cephalophe à front noir Cephalophus nigrifons Monjombe NE 2 xxx
Cephalophe à dos jaune Cephalophus sylvicultor Mbeba NE 1 xx
Antilope de Bates Neotragus batesi Samba NE 2 xx
Sitatunga Tragelaphus spekei Mbouli NE 2 xx
Bongo Tragelaphus euryceros Mbongo Un 2 xx
Buffles Syncerus caffer nanus Mboko NE 3 x
Carnivora
Ratel Mellivora copensis Mbokoto NE 2 x
Genette servaline Genetta servalina ? NE 2 x
Civette d’Afrique Civettictis civeta Liabo NE 2 xx
Nandinie Nandinia binotata Mboka NE 3 xx
Mangouste rouge Herpestes sanguinea ? NE 2 x
Mangouste à long museau Herpestes naso ? Ra 1 x
Mangouste des marais Atilax paludinosus Nganda NE 3 x
Panthère Panthera pardus Sun En(C1) 2 xxx
Chat doré Profelis aurata Ndoukou Ra 2 xx
Primates
Galago mignon Galago elegantulus Founge NE ?
Galago d’ALlen Galago allen Po’lo NE ?
Galago de Demidoff Galago demidovii ? NE ?
Galago de Thomas Galago thomas ? NE ?
Potto de Bosman Perodicticus potto Katu NE 3
Mangabe à joues grises Lophecebus albigena Ngada NE 3 xx
Cercocebe agile Cercocebus galeritus Mokoum Un 2 x
Moustac Cercopithecus cephus Mongenjo NE 3 x
Cercopithèque nez blanc Cercophithecus nistitans Koi NE 1 xxx
Cercopithèque pogonias Cercopithecus pogantas Poinga NE 1 x
Cercopithèque de Brazza Cercopithecus neglectus Mambe NE 1 x
Colobe blanc et noir Colobus guezera Kaalou NE 2 X
Gorille Gorilla gorilla gorilla Bobo RDB(V) 2 xx
CHIMPANZE Pan troglodytes Seko RDB (V) 1 x
Chiroptera
Straw-coloured fruit Bat Eidolon helvum ? NE 3
Familles Espèces
Anacardiaceae Trichoscypha sp. nov.
Ancistrocladaceae Ancistrocladus sp. nov.
Anisophylleaceae Anisophyllea sp. nov.
Annonaceae Isolona sp. nov.1
Annonaceae Monanthotaxis sp. nov.
Annonaceae Piptostigma sp. nov. 1&2
Annonaceae Uvaria sp. nov.
Araceae Culcasia sp. nov.1
Araceae Culcasia sp. nov.2
Araceae Culcasia sp. nov.3
Araceae Culcasia sp. nov.4
Araceae Nephthytis sp. nov.
Balsaminaceae Impatiens sp. nov.1
Balsaminaceae Impatiens sp. nov.2
Burmanniaceae cf. Oxygene sp. nov.
Celastraceae Salacia sp. nov.1
Celastraceae Salacia sp. nov.2
Euphorbiaceae Drypetes sp. nov.1&2
Flacourtiaceae Dovialys sp.nov.
Icacinaceae Pyrenacantha sp. nov.
Melastomataceae Warneckea sp. nov.
Moraceae Ficus sp. nov.
Moraceae Dorstenia poinsettifolia Eng.var. nov.
Moraceae Dorstenia sp. nov.
Myrsinaceae Embelia sp. nov.1
Myrsinaceae Embelia sp. nov.2
Orchidaceae Angraecopsis sp. nov.
Orchidaceae Cribbia sp. nov.
Rubiaceae Coffea sp. nov.
Rubiaceae Psychotria sp. nov.1&2
Rubiaceae Psychotria sp. nov.3&4
Rubiaceae Rutidea sp. nov.
Rubiaceae Sacosperma sp. nov.
Sapindaceae Pancovia sp. nov.
Sapindaceae Placodiscus sp. nov.
Scytopetalaceae Rhaptopetalum sp. nov.1&2
Sterculiaceae Cola sp. nov.
Sterculiaceae Leptonychia sp. nov. 1&2
Verbenaceae Vitex sp. nov.
Vitaceae Cissus sp. nov.
Xylariaceae Xylaria sp. nov.
Zingiberaceae Aframomum sp. nov.
Annexe 4 : Liste des plantes à fleurs et des fougères strictement endémiques à la
région du Mont Cameroun
Familles Espèces
Acanthaceae* Isoglossa nervosa C.B.Cl.
Anthericaceae* Chlorophytum deistelianum Engl. & K. Krause
Araceae Amorphophallus preussii Engl.
Asclepiadaceae Neoschumannia kamerunensis
Balsaminaceae Impatiens grandisepala Grey-Wilson
Impatiens sp. nov. 1
Impatiens sp. nov. 2
Begoniaceae* Begonia hookeriana Gilg ex Engl.
Begonia jussiaecarpa Warb.
Boraginaceae* Myosotis sp. nr vestergrenii Stroh
Burmanniaceae Thismieae sp. nov.
Campanulaceae* Lightfootia ramosissima (Hemsley) E. Wimm. ex Hepper
Caryophyllaceae* Silene biafrae Hook. f.
Compositae* Coreopsis monticola (Hook. f.) Oliv. & Hiern. var. monticola
Crepis cameroonica Babc. ex Hutch. & Dalz.
Helichrysum biafranum Hook. f.
Mikaniopsis maitlandii C. D. Adams
Vernonia calvoana (Hook. f.) Hook. f. var. calvoana
Vernonia glabra (Steetz) Vatke var. hillii (Hutch. & Dalz.) C. D. Adams
Vernonia insignis (Hook. f.) Oliv. & Hiern.
Cypraceae* Bulbostylis densa (Wall.) Hand.-Mazz. var. cameroonensis C. E.
Hubbard
Flacourtiaceae* Camptostylus ovalis (Oliv.) Chipp.
Gramineae* Deschampsia mildbraedii Pilger
Hypseochloa cameroonensis C.E. Hubbard
Sporobolus montanus Engl.
Iridaceae* Hesperantha alpina (Hook. f.) Pax ex Engl.
Moraceae Dorstenia poinsettifolia var. nov.
Myrsinaceae* Afrardisia oligantha Gilg. & Schellenb.
Embelia sp. nr welwitschii (Hiern.) K. Shum.
Orchidaceae* Bulbophyllum modicum Summerh.
Diaphananthe bueae (Schltr.) Schltr.
Disperis Kamerunensis Schltr.
Genyorchis macrantha Summerh.
Habenaria obovata Summerh.
Liparis goodyeroides
Liparis Kamerunensis Schltr.
Polystachya albescens Rild. ssp. angustifolia (Summerh.) Summerh.
Polystachya crassifolia
Piperaceae* Peperomia vulcania Baker & Chipp.
Polygalaceae* Polygala tenuicaulis Hook. f.
Sterculiaceae* Cola sp. D
Verbenaceae* Clerodendrum eupatorioides Bak.
Zingiberacaee* Aframomum sp. A
Aspleniaceae (Fougére ) Asplenium adamsii Alston
Pteridaceae (Fougére) Pteris preussii Hieron
Pteris ekemii Benl
* : Espèces dont le status necessitent une investigation poussée
Sources: Letouzey (1985); Thomas, D. W. & Cheek, M. (1992); et Tchouto Peguy (1996)
Annexe 5 : Liste des plantes à fleurs et des fougères endémiques à la région du
Mont Cameroun qu’on trouve également sur les Monts Oku, Kupe, et Bioko
(Guinéé Equatoriale) et les régions de Korup et les Plateaux d’Obudu au Nigéria.
Familles
ESPECES
Acanthaceae Mimulopsis solmsii Schweinf.
Scherochiton preussii (Lindua) C.B.Cl.
Amaryllidaceae Scadoxus (Haemanthus) sp. A
Apocynaceae* Pleiocarpa bicarpellata Staff
Aristolochiaceae* Pararistolochia preussii (Engl.) Hutch. & Dalz.
Asclepiadaceae Batesanthus purpureus N. E. Br.
Begoniaceae* Begonia poculifera Hook. f.
Begonia scapigera Hook. f.
Boraginaceae* Cynoglossum amplifolium Hochst. ex A. DC. forma macrocarpum
Campanulaceae* Wahlenbergia mannii Vatke
Chrysobanalaceae Acioa mannii (Oliv.) Engl.
Compositae* Coreopsis monticola (Hook. f.) Oliv. & Hiern. var pilosa Hutch. & Dalz.
Crassocephalum mannii (Hook. f.) Milne-Redhead
Laggera alata (D. Don) Sch. Bip. ex Oliv. var montana C. D. Adams
Helichrysum mannii Hook. f.
H. cameroonense Hutch. & Dalz.
Vernonia myriantha Hook. f.
Dichapetalaceae* Dichapetalum subauriculatum (Oliv.) Engl.
Dipsacaceae Succisa trichotocephala Baksay
Gramineae* Helictotrichon mannii (Pilger) C. E. Hubbard
Panicum acrotrichum Hook. f.
Iridaceae* Wurbea tenuis (Hook. f.) Bak.
Labiatae* Achyrospermum schlechteri Gürke
Plectranthus dissitiflorus (Gürke) J. K. Morton
P. punctatus L'Hérit ssp. Punctatus
P. punctatus ssp. lanatus J. K. Morton
P. tenuicaulis (Hook. f.) J. K. Morton
Solenostemon decubens (Hook. f.) Bak.
Medusandraceae Medusandra richardsiana Brenan
Menispermaceae* Tiliacora lehmbachii Engl.
Orchidaceae* Aerangis gravenreuthii (Kraenzl). Schltr.
Ancistrorhyncus serratus Summerh.
Angraecopsis tridens (Lindl.) Schltr.
Bulbophyllum gravidum Lindl.
Habenaria microceras Hook. f.
Polystachya bicalcarata Kraenzl.
Polystachya superposita Rchb.
Papilionaceae Dalbergia oligophylla Bak. ex Hutch & Dalz.
Piperaceae* Peperomia hygrophila Engl.
Peperomia kamerunana C. CD.
Peperomia vaccinifolia C. CD.
Sapindaceae Allophylus bullatus Radlk.
Scrophulariaceae Celsia densifolia Hook. f.
Veronica mannii Hook. f.
Urticaceae Urera gravenreuthii Engl.
Fougéres
Davalliaceae Nephrolepis pumicicola Ballard
Dennstaedttiaceae Lonchitis gracilis Alston
Hymenophylaceae Hymenophyllum splendidum V. d. B.
Lomariopsidaceae Elaphoglossum cinnamomeum (Bak.)Diels
Lamariopsis mannii (Underw.) Alston
Oleandraceae Arthropteris cameroonensis Alston
1. Potamogalidae
Potamogale velox
2. Soricidae
Crocidura batesi, crocidura dolichura, crocidura grassei, crocidura odorata,
sylvisorex ollulala.
3. Pteropidae
Eponophorus gambianus, epomops franqueti, hypsignatus monstruosus,
lissonycteris angolensis, megaloglossus woermanni, myonycteris torquata,
nanoncyteris veldkampi, rousettus aegyptiacus, scotonycteris aegyptiacus,
scotonycteris zenkeri.
4. Emballonuridae
Thapozus peli
5. Nycteridae
Nycteris arge, nycteris grandis, nycteris hispida, nyxteris intermedia ; nycteris
thelaïca.
6. Rhpposideridae
Rhinolophus alcyone
7. Hipposideridae
Hipposideros caffer, hipposideros commersoni, hipposideros curtus, hipposideros
cyclops.
Afropteris repens , arthropteris aff, asplenium currori hk, bolbitis auriculata, ctenitis
pilosissima, ctenitis protensa, bleichenia linearis, lomariopsis guineensis,
lomariopsis hederacea alston, lygodium smithianum, nephrolepis biserrata,
pityrogramma calomelenos, pteridium aquilinum, linn, selaginella myosurus,
selaginella vogelli spring, trichomanes aff.
8. Vespertilionidae
Eptessicus tenuipinnis, glauconycteris argentea, miniopterus shreibersi, myotis
bocagei, pipistrellus nanus.
9. Molissidae
Tadarida leonensis, tadarida thersites
10. Manidae
Manis gigantea, manis tetradactyla, manis tricuspis.
11. Sciuridae
Aethosciurus poensis, epixerus ebü, epixerus wilsoni, funiscurus isabella,
funisciurus lemniscatus, funisciurus pyrrhhopus, heliosciurus rubrobrachium,
mysciurus pumilio, prototoxerus stangeri.
12. Anomaluridae
Anomalusrus beecrofti, anomalurus derbianus, anomalurus erythronotus,
anomalurus pusillus, idiurus zenkeri, zenkeri, zenkerella insignis.
13. Muridae
Dendromus mystacalis, deomy ferrugineus, hybomys univittatus, hylomyscus alleni,
leggada setulosa, lophuromys nudicaudatus, mus setulosus, oenomys
hypoxanthus, rattus norvegicus, rattus novegicus, rattus rattus, steatomys opimus,
steatomys longicaudatus, thamnmys rutilans.
14. Cricetidae
Cricetomys emini.
15. Gliridae
Graphiurus hueti.
16. Thryonomidae
Thryonomys swinderianus
17. Hystricidae
Atherurus africanus.
18. Mustelidae
Anonyx capensis or congica ; lutra maculicollis, mellivora capensis.
19. Viverridae
Atilax paludinosus, bdeogale nigripes, crossarchus obscurus, herpestres naso,
genetta servalina, nandinia binotata, poiana richardsoni, viverra civetta.
20. Felidae
Felis aurata, panthera pardus.
21. Trichechidae
Trichechus senegalensis.
22. Orycteropidae
Loxodonta africana.
23. Procaviidea
Dendrohyrax arboreus
Hippopotamidae
Hippopotamus amphibius
24. Suidae
Potamochoerus porcus, hylochoercus meinertzhageni.
25. Tragulidae
Hyemoschus aquaticus.
26. Tragelaphinae
Tragelaphus scriptus, tragelaphus spekei.
27. Cephalophinae
Cephalophus callipygus, cephalophus dorsalis, cephalophus leucogaster,
cephalophus monticola, cephalophus nigrifrons, cephalophus sylvicultor.
28. Neotraginae
Neotragus batesi, neotragus pygmaeus .
29. Bovina
Syncerus caffer
30. Loridae
Arctocebus calabarensis, perodicticus potto,
31. Galagidae
Euoticus elegantulus, galago alleni, galagoides demidovi.
32. Cercopithecidae
Cercocebus albigena, cercocebus galeritus, cercocebus torquatus, cercopithicus
cephus, cercopithicus mona, cercopithicus neglectus, cercopithicus nictitans,
cercopithicus pogonias, myopithecus talapion, papio sphynx.
33. Colobidae
34. Colobus guereza, colobus satanus.Pongidae
Pan troglodytes, gorilla gorilla.