Conception Parasismique Eurocode 8 Plumier PDF
Conception Parasismique Eurocode 8 Plumier PDF
Conception Parasismique Eurocode 8 Plumier PDF
Constructions
Conception parasismique
dans leEn
contexte
ZonedeSismique
l’Eurocode 8
Edition 2011
Document téléchargeable sur le site
http://orbi.ulg.ac.be Février 2009
Introduction.
Le texte qui suit rassemble des éléments nécessaires à la maîtrise du projet de construction en
zone sismique : conception d'ensemble des structures, définition des données nécessaires au
calcul, choix de la méthode de calcul, vérifications des éléments structurels. Il contient aussi
un rappel synthétique de dynamique des structures, mais ce sujet, comme d’autres, requiert la
lecture d’autres ouvrages. Pour cette raison on s’est efforcé de donner aussi les références
d’ouvrages de la littérature et de sites Internet qui tous apportent des informations utiles. Des
mises à jour sont prévues.
L’édition 2011 s’appuie sur le développement des connaissances acquises au sein du Groupe
Sismique de l’Université de Liège par son travail dans plus de 20 projets de recherche
européens et belges, sa contribution à des projets de construction et une participation intense
au développement des règlements parasismiques Européens et nationaux : CECM, Eurocode
8, Annexes Nationales, Guide pour maisons individuelles.
Certains de ces documents sont téléchargeables sur le site :
http://orbi.ulg.ac.be
1.3
Limite de plaque
Direction de mouvement
Plaque
Africaine
Plaque du
Pacifique
Plaque Sud
Américaine
Plaque Australienne
Plaque Antarctique
Figure 1.1.b. Les zones de séismicité élevée se trouvent aux lignes inter – plaques (seismic hazard =
alea sismique).
Les zones de jonction inter - plaques ne sont pas les seules où se passent des décrochages de failles.
Des phénomènes similaires, d’amplitude moindre, ont lieu dans des failles intérieures aux plaques
mentionnées. On parle alors de séismes « intra - plaques ».
Pour les séismes importants, le mouvement relatif des bords de la faille peut être apparent en surface.
(Fig.1.2 a). Il existe différents type de mouvement relatif : coulissage horizontal, coulissage vertical.
Ces déplacements relatifs permanents du sol s’observent près de l’épicentre du séisme, mais le choc du
tremblement de terre entraîne aussi la création et la propagation d'ondes de compression et de
cisaillement dans le sol à des distances très grandes ; en fait ces ondes font le tour de la terre en
s’atténuant progressivement. A la surface du globe, l’effet de ces ondes est un mouvement de
déplacement vertical et horizontal du sol. Le déplacement horizontal différentiel entraîne des rotations
(Fig.1.2 b).
1.6
L'intensité I (échelle de MERCALLI) est une caractérisation de l'importance des effets matériels
observés en surface et de la perception par la population. Cette description vaut pour une zone
géographique donnée, mais est assez qualitative. L’intensité en un point dépend non seulement de la
taille du séisme (magnitude) mais aussi de la distance au foyer, de la géologie locale et de la
topographie.
Un paramètre important pour l’évaluation des effets des séismes à un endroit donné est l'accélération
maximale ag du sol ou accélération de pointe, PGA (Peak Ground Acceleration) en anglais. Son ordre
de grandeur est de 0,4 g à 0,6g en zone très sismique (Japon, Turquie) et de 0 à 0,1g en zone
faiblement sismique (Belgique). L'amplitude de l'accélération maximale du sol permet de se faire une
idée de la résultante de force F appliquée à la construction de masse m : F = m ag si la construction est
indéformable et bouge comme le sol (en général F > m ag , comme on le voit au Chapitre 2). C’est
en terme de d’accélération maximale ag au niveau du bedrock qu’on exprime les cartes de zonation ou
zonage sismique quantifiant le niveau sismique à prendre en compte pour l’application des règles de
constructions parasismiques. On en donne deux exemples aux Figures 1.3 et 1.7.
Un autre paramètre utile pour l’évaluation des effets des séismes à un endroit donné est le
déplacement maximal dg du sol, qui donne une idée de l’ordre de grandeur du déplacement relatif du
centre de gravité de la structure par rapport à la base de la structure : quelques cm en zone faiblement
sismique, jusqu’à un m en zone très sismique.
La durée du tremblement de terre est un paramètre significatif dans les processus de fissurations et
dégradations progressives des éléments d’une construction. Elle est liée à la magnitude du séisme.
Cette durée est au maximum de l’ordre de 60 s en zone très sismique, mais n'est que de quelques
secondes en zone peu sismique.
1.8
Enfin, les spectres de réponse constituent la caractérisation des tremblements de terre la plus
couramment utilisée par l'ingénieur des constructions. Ils sont des sous-produits des accélérogrammes
et permettent un calcul simple des efforts internes dans une structure soumise à séisme. Voir 2.4.
Tassement.
Des sables secs soumis à vibration peuvent subir des tassements importants, qui peuvent être estimés
par des mesures des vides du sable. Ces tassements peuvent atteindre quelques dizaines de cm.
Différentiels ou non, ils peuvent être suffisants pour rendre une construction inutilisable.
1.9
Liquéfaction.
Les sables fins saturés en eau peuvent être le siège d’un phénomène encore plus spécifique au contexte
sismique : la liquéfaction des sols.
L’explication du phénomène est la suivante.
La résistance au cisaillement d'un sol est donnée par la relation : τR = ( σ – u ) tgΦ
avec : Φ : angle de frottement interne du sol ( σ – u ): pression effective
σ : pression non déjaugée u: pression interstitielle de l’eau contenue dans le sol.
Comme la mise en mouvement du sol entraine une montée de la pression interstitielle u, il y a
réduction de la résistance τR du sol, jusqu’à son annulation :
τR = ( σ – u ) tgΦ = 0
Un matériau sans résistance au cisaillement se comporte comme un liquide, d’où le terme
« liquéfaction » du sol. Ce phénomène peut entrainer des effets catatrophiques :
- une couche non liquéfiable située au dessus d’une couche liquéfiée peut glisser sur celle-ci, si
des pentes existent. Des déplacements de sol de grande amplitude sont possibles: ainsi, des
glissements de terrain de plusieurs km ont été observés au Pérou. La Figure 1.4 montre un
effet de ce type en Alaska. Des constructions situées dans ce genre de site sont entrainées dans
le mouvement général du sol.
- dans les sites dont la surface est horizontale, on a observé des phénomènes d’inclinaison, voire
de renversement des structures ; seul le respect de la condition de stabilité des bateaux (centre
de gravité plus bas que le centre de carène) empêcherait ce renversement...
Les facteurs favorables à l'apparition du phénomène de liquéfaction sont :
- une énergie de vibration importante (fort tremblement de terre), nécessaire pour élever
significativement la pression interstitielle u
- un sable fin à moyen, de densité peu élevée, à grains arrondis (faible cohésion) et saturé en
eau.
Cette dernière circonstance se rencontre le plus souvent lorsque des loupes ou couches de sable sont
comprises entre des couches d'argile imperméable. La sensibilité d'un sol au phénomène de
liquéfaction est déterminable par des essais de laboratoire.
1.10
Figure 1.4. Schéma d’un glissement de terrain majeur résultant de la liquéfaction d’une couche de
sable.
Figure 1.5. Le sol liquéfié entraîne l’inclinaison, voire le renversement, des bâtiments.
1.11
Tsunami.
Lorsque le mouvement relatif des bords de la faille est de type coulissage vertical et qu’il a lieu au
fond de la mer, il entraîne soit à une aspiration d’eau (si le fond descend d’un côté de la faille, l’autre
côté restant fixe), soit à une poussée appliquée à l’eau (si le fond monte d’un côté de la faille, l’autre
côté restant fixe). Ce phénomène provoque une formation d’onde en surface de l’eau (vague); cette
vague se propage depuis la zone épicentrale sur des centaines de km ; sa hauteur peut atteindre la
dizaine de mètres pour des séismes majeurs ; le « tsunami » est l’effet du déferlement de cette vague
sur la côte : destruction de constructions, entrainement de bateaux à l’intérieur des terres, etc…
L'expérience montre que la distribution des accélérations dans une région n'est pas uniforme.
Les couches de sols situées au dessus du bedrock subissent leur propre excitation par le séisme et
jouent un rôle de « filtre » pour les ondes transmises. Ce filtre est généralement un amplificateur. On
définit plus en détail cet effet en 2.5 et 2.12.
On note aussi que, toutes fréquences confondues, les zones d’irrégularité géométrique de la surface du
sol sont le siège d’amplification des mouvements du sol :
- les accélérations mesurées sur le bedrock sont plus importantes sur les crêtes qu'en zone plate
- de même dans les zones de discontinuité, telles des frontières alluvion-bedrock, en raison des
déplacements différentiels de ces matériaux.
Ces informations qualitatives sont utiles lorsque le choix de l'endroit d'implantation de la construction
existe.
1.5 Alea sismique & risque sismique dans une région donnée.
Figure 1.6. Fréquence d’occurrence des séismes (nombre annuel cumulé) en fonction de la magnitude
Ms pour le territoire belge.
Une fois connue la loi (magnitude - fréquence d’apparition) pour une région donnée, il est possible de
définir l’alea sismique à utiliser dans les projets de construction, à condition de définir la probabilité
d’arrivée du séisme contre lequel on décide de se prémunir. Ce choix doit résulter d’une balance entre
sécurité et coût, car plus la probabilité d’arrivée du séisme choisie est faible, plus le niveau d’action ag
et le coût de l’aspect antisismique de la construction sont élevés.
Dans l’Eurocode 8, EN1998-1 :2004, l’action sismique de référence à considérer pour les vérifications
de non effondrement est associée à une probabilité PNCR de dépassement en 50 ans égale à 10% , ce
qui correspond aussi à une période de retour de référence TNCR = 475 ans.
On note que l’Eurocode 8 donne aussi, dans des chapitres relatifs à des constructions particulières, des
indications forfaitaires, forcément moins affinées. Ainsi, pour l’édification des constructions en béton
préfabriqué (clause 5.11.1.5 (2)), on indique : « …chaque fois qu’un séisme peut provoquer
l’effondrement de certaines parties de la structure, avec des risques sérieux pour les vies humaines, des
contreventements provisoires doivent être dimensionnés pour une action sismique réduite… cette
action peut être supposée égale à une fraction Ap de l’action de calcul dont…la valeur recommandée
de Ap = γI,travaux = 30 % ».
On note aussi que l’application de la relation γI = (TLR/TL) –1/k donne comme valeur de l’action
sismique définie en 1.5.2 pour les vérifications de limitation de dommage aux éléments non
structurels : γI,ELS = (TLR/TL) –1/k = (50/10)-1/3= 0,58.
L’action sismique de calcul pour la limitation de dommage ou ELS serait donc 0,58 ag ; mais l’Annexe
Nationale à l’Eurocode 8 peut indiquer une autre valeur de « v » coefficient de réduction pour prendre
en compte une plus petite période de retour de l’action sismique associée à l’exigence de limitation des
dommages » (clause 4.4.2.3) (en fait v= γI,ELS). Les valeurs recommandées de l’Eurocode 8 sont
1.14
v = 0,4 pour les catégories d’importance III et IV et v = 0,5 pour les catégories d’importance I et II.
1.5.3 Incertitudes…
De nombreuses incertitudes affectent la connaissance de l’alea sismique d’une région :
- la base de donnée est faible, car on ne mesure vraiment les séismes que depuis 1950 environ et
la méthode expliquée plus haut pour évaluer l’alea dans un région donnée est une méthode
statistique où on parle d’évènements avec des périodes de retour de 475 ans (période de
référence de l’Eurocode 8).
- les séismes majeurs sont des phénomènes peu fréquents et on a une connaissance très
approximative, voire nulle, des évènements sismiques sur ce type de durée
- l’extrapolation est faite sur base d’une hypothèse : la répétitivité de l’histoire
1.15
La Belgique est située dans un domaine intra-plaque caractérisé par de faibles taux de déformation
tectonique. L’activité sismique connue (depuis le 14ème siècle) est considérée comme faible à
modérée. Durant la période historique, le pays a subi des tremblements de terre dévastateurs comme
celui du Pas de Calais de 1580 (magnitude Ms estimée à 6.0) et celui de Verviers de 1692 (magnitude
Ms estimée entre 6.0 et 6.5). Durant le 20e siècle, des tremblements de terre de plus faible magnitude
ont créé des dégâts en 1938 (Oudenarde, Ms=5.3), 1983 (Liège, Ms=4.7) et 1992 (Roermond,
Ms=5.4).
Une carte d’aléa sismique régional, donnant l’accélération maximale au niveau du bedrock, a été
établie pour des séismes d’une période de retour de 475 ans. (Annexe Nationale à l’Eurocode 8,
version projet, 2008). Figure 1.7. La Belgique comporte 5 zones où l’accélération horizontale
maximale de référence agR sur le rocher vaut respectivement :
Zone sismique 0 : Pas d’accélération significative
Zone sismique 1 : agR = 0,40 m/s2 ou 0,04 g
Zone sismique 2 : agR = 0,60 m/s2 ou 0,06 g
Zone sismique 3 : agR = 0,80 m/s2 ou 0,08 g
Zone sismique 4 : agR = 1,00 m/s2 ou 0,10 g
On verra au Chapitre 2 que la valeur critère de ag considérée dans les projets est ag S= γI.agR S où S
est un paramètre caractérisant le site.
Les zones considérées comme zones de sismicité très faible sont les zones pour lesquelles le produit
agS n'est pas supérieur à 0,06 g (0,60 m/s²). Il n’est pas nécessaire d’y effectuer de vérifications
sismiques.
Les zones considérées comme de sismicité faible sont celles pour lesquelles le produit ag S n'est pas
supérieur à 0,10 g (1,00 m/s²). Pour des catégories de structures bien définies, situées dans des ces
zones, les exigences de projet peuvent être satisfaites par l’application de règles simplifiées.
1.16
1.11. Quelques sites internet utiles pour les données relatives aux séismes.
Chapitre 2.
Réponse élastique des structures aux séismes.
La réponse d’une structure soumise aux mouvements du sol appliqués à sa base est un problème de
dynamique. On en rappelle ci-après quelques éléments.
2.1 Avertissement.
Pour obtenir des résultats corrects dans les problèmes de dynamique, il est nécessaire de caractériser
chaque grandeur physique dans son unité significative : ainsi, un plancher ou sa charge sont des
masses et l’unité de masse est le kg (pas le kN !).
Il est aussi nécessaire d’utiliser un système d’unités cohérent, SI (Système International) par exemple.
Les unités du système SI utilisées en dynamique sont :
masse m kg
accélération a m/s2
force F N (souvenir : F = m a )
longueur m
temps s
Si on omet ces règles, on s’expose à des erreurs quantitatives graves : ainsi, si on exprime les masses
en kN et qu’on applique F = m a , la force trouvée est 10 fois trop grande, soit une erreur de 1000 % ,
erreur classique de débutant...
On considère qu'il ne peut se déplacer que dans une seule direction et le mouvement est, dans le cas
général, amorti. On peut écrire l’équation de mouvement de cet oscillateur simple soumis à une force
variable p(t).
Soit u (t) le déplacement de la masse m par rapport à la position d'équilibre, u′(t) sa vitesse, u″( (t) son
accélération. Lors du mouvement, m est soumise à : F1(t) = - ku(t) force de rappel du ressort
F2(t) = - c u′(t) résistance de l'amortisseur
p(t) force extérieure imposée.
La loi fondamentale de la dynamique s'écrit : F1(t) + F2(t) + p(t) = m u″(t)
ou u″(t) + cu′(t) / m + ku(t) / m = p(t) / m (2.1)
u (t)
u0
Vibrations
non amorties
c=0
T = 2π /ω T = 2π /ω
u(t)
Vibrations
amorties
c≠0
ξ ≠0
u(t)
Amortissement critique
ξ =1
Figure 2.2. Types de vibrations libres (p(t))=0) réalisées par écartement u0 de la position d’équilibre.
T oscillateur
β=
T excitateur
2.3 Excitation par déplacement d’appui d’un oscillateur simple de type console
encastrée.
Figure 2.4. Excitation d’une structure par déplacement horizontal de son appui.
Dans une zone géographique donnée où un accélérogramme dg″(t) représentatif des mouvements
sismiques en base de la fondation de la structure étudiée est connu, on peut penser à simplifier la vie
des ingénieurs auteurs de projet (spécialisés à ce stade en oscillateurs simples amortis) en résolvant
une fois pour toutes l’ensemble des cas des divers oscillateurs simples possibles. A cette fin, on
effectue n fois l'opération suivante.
On considère un oscillateur composé d'une masse M, située à une hauteur H d'une poutre console
d'inertie I et de module d'élasticité E.
La constante de rappel k de la console « ressort » est égale à : k = 3 EI / H3
La période propre T1 de l’oscillateur ainsi constitué vaut:
MH 3
T1 =2π /ω= 2π ( M / k) 1/2
=> T1 = 2π
3EI
En résolvant l’équation (2.2), on établit la valeur du déplacement relatif d =u(t) de la masse M par
rapport l'encastrement A de sa console support et de la pseudo accélération β(t) = ω 2 u(t) à chaque
instant. L'amplitude du déplacement d de la masse par rapport à la base est influencée par
l'amortissement du système ; on attribue à ce dernier pour la plupart des applications une valeur
standard égale à 5 % de l'amortissement critique.
On retient la valeur maximale de β(t) sur la durée du tremblement de terre, et on l’on associe à la
période T1 , soit β(T1) = max β(t) . On reporte β(T1) dans un diagramme (β(T1) , T). Figure 2.5.
En faisant varier les paramètres qui définissent la console de référence (autres masses M, autres
raideurs k, qui correspondent à d'autres périodes fondamentales T= T1 , T2 , …), on établit un ensemble
de paires de valeurs [Ti , β(Ti)].
L'ensemble des points [Ti , β(Ti)] constitue ce qu’on appelle le spectre de réponse élastique β(T) en
accélération (en fait en pseudo accélération) correspondant à un accélérogramme de la zone étudiée.
2.7
L' auteur de projet qui dispose de ce spectre peut obtenir directement, pour un oscillateur simple donné
dont il évalue la période propre T, la force maximale Fmax « équivalente » au tremblement de terre :
Fmax = M β (T1)
L’équivalence mentionnée correspond au fait que le déplacement calculé sous l’application de ce F est
égal au déplacement relatif maximum d = umax entre la masse M et la base de la console.
β (T 1)
βi
ag
0
T 1i T 1(s)
E, I, ξ
S e(T )
Spectre calculé 1
Spectre “moyen”
Spectre calculé 2
0
TB TC T (s)
Figure 2.6. Définition d’un spectre « moyen » Se (T) de code parasismique.
Le spectre "moyen" résulte d'une approche statistique, associée à un "jugement d'ingénieur" et au souci
d'un confort d'utilisation du spectre normatif, de sorte que la forme du spectre de réponse de projet
Se(T) est plus schématique que celle de chaque spectre de réponse β(T1).
On présente à la Figure 2.7 le spectre de réponse élastique Se(T) de l'Eurocode 8, où on distingue des
périodes "de coin" TB , TC et TD. Les codes parasismiques définissent généralement une seule
schématisation de base pour le spectre de réponse élastique en accélération de référence.
L'évaluation de la déformée et des sollicitations d'une console de masse M et de raideur EI/H est
effectuée comme expliqué précédemment et la force horizontale F maximale vaut: Fmax = M Se(T)
Ne pas oublier de considérer le spectre en unité d’accélération (m/s2) pour des calculs pratiques…
Si on peut établir que l'amortissement est différent de la valeur standard de 5 %, le spectre de réponse
élastique peut être corrigé par un coefficient η.
Le spectre est fonction du sol par le paramètre S, comme on l’on explique en 2.5. Le spectre des codes
parasismiques est généralement établi pour une valeur standard d’amortissement égale à 5% de
l’amortissement critique. Si on peut démontrer qu’une structure étudiée est caractérisée par une autre
valeur d’amortissement, on modifie le spectre de base par un paramètre η.
L’examen d’un spectre de réponse élastique en accélération -Figure 2.7- met en évidence plusieurs
faits :
- pour une structure très raide (T ≈ 0 s), la pseudo accélération Se(T) est égale à l’accélération
maximale Sag = Sdg″(t) du sol (si on construit sur le bedrock, S=1); c’est logique, car une
structure infiniment raide suit exactement les mouvement du sol, sans avoir de déformée
propre
- la réponse dynamique des structures modérément flexibles (T compris entre TB et TC , ordre de
grandeur 0,25s et 0,8s, voir Tableau 2.3 ) entraîne à une amplification des accélérations par
rapport à l’accélération du sol; la pseudo accélération Se(T) est de l’ordre de 2,5 fois
l’accélération maximale Sag = Sdg″(t) du sol ; le contenu fréquentiel des accélérogrammes, qui
est plus important dans cette gamme de périodes, favorise un aspect « résonance » dans la
réponse de la structure.
2.9
- les structures très flexibles sont les moins sollicitées en terme de force, car elles fléchissent de
telle sorte que u(t) ≈ dg(t) et « ne voient pas passer » le séisme ; cette grande flexibilité est
toutefois synonyme d’un effet P-∆ important.
On conclut que les effets d'un tremblement de terre sur une structure dépendent de sa rigidité : une
structure plus rigide (période propre T faible) subit des forces plus élevées qu’une structure flexible.
Importance de la construction.
La définition de l'accélération maximale "de calcul" ag résulte d'un processus statistique et correspond
à l'acceptation d'un certain niveau de risque. Il en découle que l'accélération maximale de calcul ag
devrait être plus grande pour les structures considérées comme plus précieuses ou plus importantes à
divers points de vue. Dans l'Eurocode 8, on définit une accélération de référence agR correspondant à
un niveau standard de risque accepté ; agR est compris entre 0,05 g (0,5 m/s²) dans les zones très
2.10
faiblement sismiques et 0,4 g (4 m/s²) dans les zones très sismiques. L'accélération maximale de
calcul ag est trouvée en multipliant agR par γI, "coefficient d'importance" de la structure considérée :
ag= γI agR .
γI est égal à 1 pour les bâtiments courant et vaut jusqu'à 1,4 pour les structures dont l'intégrité est vitale
en cas de séisme. On donne au Tableau 2.1 les valeurs de γI recommandées dans l'Eurocode 8 pour
différentes catégories d'importance de bâtiments.
Tableau 2.1. Catégories d'importance de bâtiments et valeurs recommandées de γI.
(EN1998-1:2004).
Catégorie Bâtiments γI
d’importance
Bâtiments d’importance mineure pour la sécurité des personnes, par 0,8
I
exemple, bâtiments agricoles, etc.
II Bâtiments courants n’appartenant pas aux autres catégories 1,0
Bâtiments dont la résistance aux séismes est importante compte tenu 1,2
III des conséquences d’un effondrement, par exemple : écoles, salles de
réunion, institutions culturelles, etc.
Bâtiments dont l’intégrité en cas de séisme est d’importance vitale 1,4
IV pour la protection civile, par exemple : hôpitaux, casernes de
pompiers, centrales électriques, etc.
Sols et sites.
Les couches de sol présentes entre le rocher sous-jacent et la fondation d'un bâtiment modifient la
forme et les amplitudes du spectre de réponse élastique ou "alea", établies au niveau du rocher. Un
2.11
paramètre de sol S prend en compte cette influence, de sorte que l'accélération maximale à la fondation
est égale à Sag .
Les sites sont classifiés en types A, B, C, D, E, S1 et S2 selon des profils stratigraphiques et des
valeurs de paramètres caractérisant les sols. Le tableau 2.2 définit les valeurs de S associées à ces
types de sols et sites. On voit que l'influence sur le mouvement en base de la structure est significatif,
puisque S est compris entre 1 (sur le rocher) et 1,8 (sol très meuble). De plus, les valeurs des périodes
"de coin" TB et TC , assez différentes selon les sites et sols et visibles à la Figure 2.8, influencent
significativement le spectre.
En examinant la Figure 2.8, on constate que:
- plus les couches sont meubles (origine du mot « meuble » : mobile…), plus l’amplification est
élevée à période égale (penser au mouvement de l’eau dans un bassin agité, par comparaison
au mouvement de la même eau, mais gelée, dans le même bassin).
- l’amplification relative du site D par rapport au site A atteint pratiquement 3 pour des
oscillateurs (bâtiments, château d’eau,etc) de période égale à 1 s
- la période TC de « coin » du spectre se déplace vers la droite quand on passe de sol rocheux à
sol meuble
Il apparaît clairement qu'ignorer les conditions de sol et site peut conduire à de grandes sous-
estimations de l'action sismique.
Figure 2.8. Spectres de calcul Se(T) de l'Eurocode 8 pour les tremblements de terre des types 1 et 2 et
pour différentes conditions des sols et site
2.12
Tableau 2.2. Paramètres de l'Eurocode 8 tenant compte des conditions de sol et site.
Séisme de Type 1 Séisme de Type 2
Sol et site S TB(s) TC(s) TD(s) S TB(s) TC(s) TD(s)
A: Rocher ou autre formation géologique de ce
type comportant une couche superficielle d’au 1,0 0,15 0,4 2,0 1,0 0,05 0,25 1,2
plus 5 m de matériau moins résistant
B Dépôts raides de sable, de gravier ou d’argile
sur-consolidée, d’au moins plusieurs dizaines de
mètres d’épaisseur, caractérisés par une 1,2 0,15 0,5 2,0 1,35 0,05 0,25 1,2
augmentation progressive des propriétés
mécaniques avec la profondeur
C Dépôts profonds de sable de densité moyenne,
de gravier ou d’argile moyennement raide, ayant
1,15 0,20 0,6 2,0 1,5 0,10 0,25 1,2
des épaisseurs de quelques dizaines à plusieurs
centaines de mètres
D Dépôts de sol sans cohésion de densité faible à
moyenne (avec ou sans couches cohérentes
1,35 0,20 0,8 2,0 1,8 0,10 0,30 1,2
molles) ou comprenant une majorité de sols
cohérents mous à fermes
E Profil de sol comprenant une couche
superficielle d’alluvions avec des valeurs de vs de
classe C ou D et une épaisseur comprise entre 5 m 1,4 0,15 0,5 2,0 1,6 0,05 0,25 1,2
environ et 20 m, reposant sur un matériau plus
raide avec vs > 800 m/s
S1 Dépôts composés, ou contenant, une couche
d’au moins 10 m d’épaisseur d’argiles
Etudes particulières
molles/vases avec un indice de plasticité élevé (PI
> 40) et une teneur en eau importante.
S2 Dépôts de sols liquéfiables d’argiles sensibles
ou tout autre profil de sol non compris dans les Etudes particulières
classes A à E ou S1
Ductilité de la structure.
On dit "ductile" une structure qui peut subir sans perte de résistance des déformations plastiques
alternées. Comme expliqué plus en détail au Chapitre 3, la ductilité peut avoir une influence positive
sur l'économie d'un projet, car :
- la structure ductile est capable de subir avec succès le même déplacement qu'une structure qui
répondrait de façon purement élastique, mais elle atteint ce résultat avec des éléments structuraux de
section moindre ;
- les sollicitations à la fondation sont réduites.
Cette capacité à se déformer plastiquement sans perte de résistance est traduite par l'attribution d'un
"coefficient de comportement", q dans l'Eurocode 8, dont la valeur dépend du type de structure
résistante. Le coefficient q intervient comme réducteur du spectre élastique Se(T) lors de la définition
du spectre de calcul Sd(T). La réduction est comprise entre 1,5 pour les structures peu dissipatives et 6
pour les structures très dissipatives. Le facteur q permet de tenir compte de la capacité de déformation
plastique d'une structure tout en effectuant une analyse purement élastique sous un spectre Sd(T).
2.13
S d(T) 4
(m/s²)
Sol A - q = 1,5
3 Sol C - q = 1,5
Sol C - q = 4
0 1 2 3 4 5
T (s)
H =5 m H =17 m H =5 m H =100 m
T 1=0,0 s T 1=0,7 s T 1=1,5 s T 1=2,7 s
Massif en
béton
Figure 2.9. Exemples de spectre de calcul pour divers sites et coefficient de comportement, en regard
de quelques structures caractérisées par leurs périodes T1 (estimée par la relation T1=Ct H3/4 du
Tableau 2.3).
2.14
- un déphasage θj
aj et θj dépendent des conditions initiales du problème, par exemple le vecteur déplacement Uo initial
imposé à l'oscillateur à l'instant t = o.
Modes : flexion globale cisaillement entre étages vibration verticales d'un plancher
Figure 2.13. Exemple de modes de vibration dans une ossature en portique.
Oscillations forcées.
Lorsque l'oscillateur multiple est soumis à un vecteur de forces extérieures variables P(t), le vecteur
déplacement U(T) peut être mis sous la forme : U(t) = Σ yj(t).Dj
Les yj(t), qui fixent les amplitudes des diverses déformées modales Dj intervenant dans la déformée
globale sont des intégrales de Duhamel.
La solution de cette équation peut être mise sous la forme d'une somme de réponses selon les divers
modes j: U(t) = Σ uj(t) aj Dj
Cette formulation permet d'effectuer une étude complète de type "time-history" de la réponse de
l'oscillateur multiple à un mouvement a(t) = dg″(t) du sol. Dans cette formulation :
- Dj est le vecteur « déformée modale » du mode J
- uj(t) est une intégrale de DUHAMEL ; elle fixe l'importance de la participation de la déformée Di en
fonction de la loi de déplacement dg″(t) imposée en base
- aj est appelé « facteur de participation modale du mode j »; il fixe l'importance de la participation de
la déformée modale Dj en fonction de la distribution des masses dans la structure ; ce coefficient peut
être positif ou négatif ; sa valeur en module, comparée aux aj des autres modes donne une idée de
l’importance relative de la contribution des différents modes à la configuration déformée de la
structure.
Le problème.
Les valeurs des pseudo accélérations SDe(Tj ) données par le spectre de réponse sont des maxima dans
chaque mode et il est peu probable que ces maxima surviennent au même instant t. Une addition pure
et simple des efforts internes correspondant aux valeurs maximales de déformation dans chaque mode
est donc l’hypothèse la plus pessimiste et on n'y a recours que dans des cas particuliers. Différentes
méthodes de cumulation sont utilisées, en regard des données particulières à chaque problème.
Moyenne quadratique.
La pratique de cumulation la plus courante consiste à effectuer une moyenne quadratique des effets
des différents modes. La moyenne quadratique est la racine carrée de la somme des carrés des
contributions de chaque mode (en anglais SRSS , Square Root of the Sum of the Squares).
La moyenne quadratique donne une valeur dont la probabilité d'être dépassée n'est pas différente de la
probabilité que la valeur Mi dans un mode particulier soit dépassée si ce mode seul était activé. C’est
donc une évaluation probabiliste du maximum.
Chaque fois que toutes les réponses modales prises en compte peuvent être considérées comme
indépendantes les unes des autres, la valeur maximale EE de l’effet d’une action sismique peut être
prise égale à : E E = Σ E Ei 2
où EE est l’effet de l’action sismique considéré (force, déplacement, etc.) ;
EEi est la valeur de cet effet de l’action sismique due au mode de vibration i.
Dans l’Eurocode 8, on considère que les réponses de deux modes de vibration i et j (y compris les
modes de torsion et de translation) peuvent être prises comme indépendantes l’une de l’autre si leurs
périodes Ti et Tj satisfont à la condition suivante (avec Tj ≤ Ti) : T j ≤ 0,9 ⋅ Ti
Cumulation CQC.
La cumulation CQC est une évaluation à caractère général du maximum probable de la réponse, dont
la moyenne quadratique n’est qu’un cas particulier.
Addition.
2.19
Une addition pure et simple des efforts internes correspondant aux valeurs maximales de déformation
dans chaque mode donne les sollicitations maximales possibles. Elle se justifie si on a des raisons de
craindre la simultanéité des effets maximum dans chaque mode. C’est par exemple le cas si un mode
de période très grande (quelques s) est cumulé à un mode de période très courte.
Les réponses de tous les modes de vibration contribuant de manière significative à la réponse globale
doivent être prises en compte. Dans l’Eurocode 8, on considère cette condition comme réalisée si la
somme des masses modales effectives pour les modes considérés atteint au moins 90% de la masse
totale de la structure et si tous les modes dont la masse modale effective est supérieure à 5% de la
masse totale sont pris en compte.
Si ceci ne peut pas être vérifié (par exemple, dans le cas de bâtiments où la contribution du mode de
torsion est significative), il convient de considérer, lors d’une analyse spatiale, un nombre minimal k
de modes satisfaisant aux conditions:
k ≥ 3⋅ n et Tk ≤ 0,20 s
où k est le nombre de modes à considérer , n le nombre de niveaux au-dessus des fondations ou du
sommet d’un soubassement rigide et Tk la période de vibration du mode k.
2.20
Sd (T)
B
Sd (T3)
Lecture du spectre Sd (T2)
Sd (T1)
D
Calcul des MNV M1b
correspondant à chaque
réponse modale
Exemple : EEi = M base, i
E
Calcul de EE = Mbase = M 12b + M 22b + M 32b (moyenne quadratique)
Le spectre de réponse, qui est établi pour un oscillateur simple, ne prend en considération qu'une seule
valeur de l'amortissement, égale pour tous les modes de vibration. L'utilisation d'un spectre de réponse
n'est donc strictement valable que si les coefficients d'amortissement affecté aux différentes masses
sont tous égaux à cette seule valeur. Cette hypothèse n'est pas gênante dans les applications où les
masses sont liées rigidement à la structure. Cette hypothèse est très gênante dans le cas contraire. C'est
par exemple le cas dans un réservoir partiellement rempli ou pour des bâtiments où des structures
lourdes sont suspendues par des bielles à l'ossature.
L'utilisation directe du spectre de réponse à taux d'amortissement unique conduirait alors à des
évaluations très approximatives des forces réelles. On peut résoudre ce problème :
- en revenant à des intégrations pas à pas sur le temps, si on dispose d'accélérogrammes
- en utilisant l’artifice qui consiste à construire un spectre fait de morceaux de spectres dont
chacun correspond à l’amortissement correct pour chaque mode (de période connue)
considéré. Voir 16. 7.
2.13.1 Principe.
Dans les structures dont la réponse est constituée essentiellement du 1er mode de vibration, on peut
trouver de façon approchée les sollicitations sismiques en ne considérant que le seul premier mode.
L’effort tranchant sismique à la base Fb est déterminé par :
Fb = S d (T1 ) ⋅ m ⋅ λ
Sd(T1) est l’ordonnée du spectre de réponse en accélération de calcul pour la période T1 , période
fondamentale (= 1er mode) de vibration du bâtiment pour le mouvement de translation dans la
direction considérée ; m est la masse « sismique » du bâtiment, au-dessus des fondations ou du
sommet d’un soubassement rigide; λ (≤ 1) est un coefficient de correction qui traduit le fait que la
masse modale effective du premier mode est inférieure à la masse totale m du bâtiment, de sorte que
considérer λ = 1 conduirait à une surestimation de la résultante de cisaillement.
Dans l’Eurocode 8, λ = 0,85 si T1 ≤ 2 TC et si le bâtiment a plus de 2 étages (voir 2.14.1 pour la
définition de TC). Sinon λ = 1,0.
Cette méthode de calcul statique des sollicitations dynamique est ce qu’on appelle, dans l’Eurocode 8,
la « méthode d’analyse par forces latérales ». Elle était précédemment appelée « méthode de la
force statique équivalente » ou « analyse dynamique simplifiée ».
2.22
Au départ d’un projet, un problème se pose: l'action sismique Sd(T1), dont découle l’effort tranchant
sismique à la base Fb , et les sollicitations de la structure dépendent de la période T1 , qui est inconnue
car elle est fonction des raideurs des éléments structurels non encore dimensionnés.
On résout ce problème :
- soit par essai et erreur, en partant d’une estimation de T1 ; on donne au Tableau ci desous des
formules de calcul ou d’estimation de la période de divers solides.
- soit en considérant pour Sd(T1) l’ordonnée maximum du spectre Sd(T) , qui correspond au
palier compris entre les périodes TB et TC , ce qui donne une estimation en sécurité de Fb .
2.23
Pour définir la distribution sur la hauteur du bâtiment des forces horizontales équivalentes à l’action
sismique, il faut calculer la déformée du mode fondamental dans chaque direction d’analyse
horizontale du bâtiment. On peut faire ce calcul :
- à l’aide de méthodes de dynamique des structures (mais alors on perd la simplicité, principal
avantage de la méthode).
- de manière approchée, en supposant que les déplacements horizontaux (et donc les
accélérations et donc les forces d’étage) croissent linéairement avec la hauteur du bâtiment
(déformée linéaire).
2.24
Les effets de l’action sismique sont déterminés en appliquant, dans les deux modèles plans, des forces
horizontales Fi à tous les étages.
s i ⋅ mi
Dans le cas où on établit la déformée, on a : Fi = Fb ⋅
Σ sj ⋅ mj
Fi est la force horizontale agissant au niveau i ; Fb est l’effort tranchant à la base ;
si, sj sont les déplacements des masses mi, mj dans le mode fondamental ;
mi, mj sont les masses des niveaux.
Σ est une somme de 1 à n, nombre de niveaux au-dessus du sol, y compris le toit.
z i ⋅ mi
Si on considère la déformée linéaire, on a : Fi = Fb ⋅
Σ z j ⋅ mj
Si on considère la déformée linéaire et que les masses sismiques d’étage sont égales, la distribution
zi
verticale des forces horizontales Fi d’étage est triangulaire- Figure 2.16 et 2.17 : Fi = Fb ⋅
Σ zj
n = 4 étages
F4 W4
F3 W3
F2 W2
F1 W1 h2
Déformée simplifiée
Fb
Figure 2.17. Distribution verticale des forces Fi si les masses sismiques d’étage sont égales
ag = γI.agr agR : accélération maximale de référence au niveau d’un sol de classe A(bedrock).
⎡ T ⎤
0 ≤ T ≤ TB : S e (T ) = ag ⋅ S ⋅ ⎢1 + ⋅ (η ⋅ 2,5 − 1)⎥
⎣ TB ⎦
TB ≤ T ≤ TC : Se (T ) = ag ⋅ S ⋅η ⋅ 2,5
⎡T ⎤
TC ≤ T ≤ TD : S e (T ) = ag ⋅ S ⋅ η ⋅ 2,5⎢ C ⎥
⎣T ⎦
⎡T T ⎤
TD ≤ T ≤ 4s : S e (T ) = a g ⋅ S ⋅ η ⋅ 2,5⎢ C 2D ⎥
⎣ T ⎦
Le spectre de calcul horizontal Sd(T) est la représentation de l’action sismique la plus couramment
utilisée dans l’analyse des ossatures de bâtiments. Il est basé sur le spectre élastique Se(T), mais il
intègre aussi l’influence de certains aspects de la réponse des structures , en particulier, la capacité de
2.26
⎡2 T ⎛ 2,5 2 ⎞⎤
0 ≤ T ≤ TB : S d (T ) = a g ⋅ S ⋅ ⎢ + ⋅ ⎜⎜ − ⎟⎟⎥
⎣ 3 TB ⎝ q 3 ⎠⎦
2,5
TB ≤ T ≤ TC : S d (T ) = ag ⋅ S ⋅
q
⎧ 2,5 ⎡ TC ⎤
⎪= a g ⋅ S ⋅ ⋅
TC ≤ T ≤ TD : S d (T ) ⎨ q ⎢⎣ T ⎥⎦
⎪≥ β ⋅ a
⎩ g
⎧ 2,5 ⎡ TCTD ⎤
⎪= a g ⋅ S ⋅ ⋅
TD ≤ T : S d (T ) ⎨ q ⎢⎣ T 2 ⎥⎦
⎪≥ β ⋅ a
⎩ g
⎡ ⎛ T − TE ⎞ ⎤
TE ≤ T ≤ TF : S De (T ) = 0,025ag ⋅ S ⋅ TC ⋅ TD ⎢2,5η + ⎜⎜ ⎟⎟(1 − 2,5η)⎥
⎣ ⎝ TF − TE ⎠ ⎦
T ≥ TF : S De (T ) = d g
S, TC et TD : voir Tableaux ci dessus ; dg : déplacement de calcul, voir en 2.14.5.
Périodes TE et TF , voir Tableau ci dessous.
Eurocode 8. Périodes TE et TF du spectre de déplacement (séisme de type 1, lointain de MS ≥ 5,5).
Type de sol TE(s) TF(s)
A 4,5 10,0
B 5,0 10,0
C 6,0 10,0
2.27
D 6,0 10,0
E 6,0 10,0
2.14.4 Spectre de réponse en accélération élastique vertical
La composante verticale de l’action sismique est représentée par un spectre de réponse élastique
Sve(T) : ag = γI.agr
agR : accélération maximale de référence au niveau d’un sol de classe A (bedrock).
⎡ T ⎤
0 ≤ T ≤ TB : S ve (T ) = a vg ⋅ ⎢1 + ⋅ (η ⋅ 3,0 − 1)⎥
⎣ TB ⎦
TB ≤ T ≤ TC : S ve (T ) = a vg ⋅ η ⋅ 3,0
⎡T ⎤
TC ≤ T ≤ TD : S ve (T ) = a vg ⋅ η ⋅ 3,0⎢ C ⎥
⎣T ⎦
⎡ T .T ⎤
TD ≤ T ≤ 4s : S ve (T ) = a vg ⋅ η ⋅ 3,0⎢ C 2 D ⎥
⎣ T ⎦
L’accélération verticale avg est une fraction de l’action horizontale, définie au tableau suivant.
Chapitre 3.
Réponse inélastique des structures aux séismes.
3.1 Introduction.
F1
La description du problème est alors seulement possible par voie numérique, par un algorithme
représentant les différents segments du comportement F-u : chargement élastique jusqu’à un
déplacement uy, palier plastique avec écrouissage de pente α, déchargement, déformée permanente,
rechargement ... Dans le cas d'un oscillateur multiple, les quantités de déformation plastique sont
différentes aux divers nœuds de la structure. La résolution numérique reste possible, mais le temps de
calcul peut être important.
compte du caractère non linéaire du comportement des éléments structurels en fournissant en données
les lois de comportement non linéaires de ces éléments (courbe M-θ,…). Des accélérogrammes
représentent l’action sismique. Le calcul s’effectue pas à pas sur le temps et peut durer longtemps,
même pour des structures simples ; il est difficilement envisageable pour des structures complexes et
est réservé à des étude particulières, comme l’établissement des coefficients de comportement q .
Plusieurs accélérogrammes sont nécessaires pour éviter de biaiser certains aspects du contenu
fréquentiel du spectre de réponse reconnu comme la référence d’action sismique de la région.
L’Eurocode 8 prescrit l’usage d’un minimum de 3 accélérogrammes dont les 3 spectres
« remplissent » correctement le spectre de calcul. Comme on ne dispose pas toujours
d'accélérogrammes régionaux, on crée parfois des accélérogrammes « artificiels » remplissant au
mieux le spectre de réponse.
Analyse dynamique élastique par réponse spectrale et superposition modale utilisant un spectre
de réponse de calcul.
Cette forme d’analyse a été expliquée au Chapitre 2. Elle présente l’avantage d’être opérationnelle
pour des structures à géométrie complexe, avec une action sismique représentée par un spectre de
réponse. La méthode ne considère pas explicitement le comportement plastique des zones dissipatives,
mais en tient compte en réduisant le spectre de réponse élastique par un coefficient de comportement
q. Des valeurs de q sont définies dans les codes de calcul parasismique pour les divers types d’ossature
(voir Tableau 9.1 et 10.3). On explique en 3.3 comment elles ont été établies.
3.3
Sous l'action du séisme, une structure absorbe de l’énergie. Cette absorption comporte plusieurs
termes:
- énergie de déformation élastique
- énergie cinétique
- énergie d'amortissement, correspondant au comportement visco-élastique de la structure
- énergie de déformation plastique par hystérésis matériel.
L’équation générale (2.2) reste valable, mais le terme de ressort élastique ku de l'équation prend la
forme d'une fonction F(u) , force élasto-plastique de rappel:
m u″(t) + c u′(t) + ku(t) = - m dg″(t) (3.1)
Partant de cette équation, on peut mettre en évidence les divers termes d'énergie mentionnés plus haut
en la multipliant par u′dt et en intégrant sur la durée t0 d'un tremblement de terre :
m ∫ u″(t)u′(t) + c ∫ [u′(t)]2dt + ∫ F(u) u′(t)dt = ∫ - m dg″(t) u′(t) dt
Ecinétique + Evisqueux + Edéformation = Ecinétique + Evisqueux + EEPdef + EELdef = Etotale entrée
On peut montrer que l'énergie EEPdef dissipée dans des mécanismes plastiques peut contribuer de
manière significative à l'absorption d'énergie globale requise d'une structure résistant à un tremblement
de terre. EEPdef correspond à de l'énergie absorbée de façon permanente dans la structure et ce terme
peut être nettement plus important que EELdef correspondant aux déformations purement élastiques,
comme on va le voir en comparant le comportements de deux consoles auxquelles est imposé un
déplacement alterné de +dmax à -dmax . Figure 3.2.
La première console travaille dans le domaine élastique EL et sous dmax le moment de flexion à sa base
A vaut MA = MEL. L’énergie de déformation élastique EELdef est représentée par le triangle hachuré
verticalement sous la courbe M - θ et elle vaut : EELdef = 0,5 MEL θmax . Cette énergie n’est jamais
accumulée dans le système ; au retour à d = 0, l’énergie de déformation élastique du système est égale
à 0.
La deuxième console est caractérisée par un moment plastique MEP = 0,5 MEL . Ce moment plastique
MEP est atteint à la base A de la console pour θ = θy = θmax/2 et une rotule plastique apparait. Le
déplacement dmax est réalisé au terme de déformations successivement élastiques, puis plastiques. Si un
séisme déplace cette console cycliquement de + dmax à - dmax , sollicitation représentée par la courbe
EP de la Figure 11, l’énergie EEPdef dissipée de façon permanente par le système dans un cycle (+ dmax,
- dmax ) est représentée par l’aire hachurée horizontalement à la Figure 11 et elle vaut EEPdef = 2 EELdef .
Un séisme induira généralement plusieurs grands cycles et pour, par exemple, 4 cycles de +dmax à -
dmax, on a: EEPdef = 8 EELdef.
3.4
On voit que l’énergie absorbable dans des déformations plastiques alternées par la console de
résistance MEP est largement supérieure à l’énergie de déformation élastique maximum d’un élément
deux fois plus résistant, alors que la section de la console EP est nettement inférieure à la section
requise pour reprendre élastiquement MEL. Ce résultat demande seulement que la section de la console
élasto - plastique possède une ductilité θmax/θy ≥ 2, ce que permettent des choix de section et
matériaux adéquats.
MA
d max EL
M EL
θy
M EP
H θ max
A − θ max θ
+ θ max
EP
µ = θmax / θy
Figure 3.2. Intérêt des structures dissipatives.
On voit que EEPdef peut être significativement plus grand que EELdef et correspond à une dissipation
permanente d’énergie. C’est pourquoi on fait une distinction fondamentale en projet parasismique
entre les structures « dissipatives » et « non-dissipatives ».
Les structures conçues pour être dissipatives bénéficient d’un avantage économique, car elles peuvent
être moins résistantes que des structures conçues pour travailler dans le domaine élastique. Ainsi, dans
l’exemple précédent, le moment résistant de la console est :
- MRd ≥ MEL pour la structure non-dissipative
- MRd = 1/2 MEL = MEP pour la structure dissipative
L’économie correspondante sur la section des barres est de l’ordre de 50%.
On note que ce résultat est obtenu à condition que la barre puisse être déformée plastiquement et sans
rupture jusqu’à θmax ≥ 2 θy
On définit le rapport µ = θmax / θy comme étant la ductilité µ de la rotule plastique.
Les codes de calcul parasismique valorisent les structures dissipatives en permettant de réduire par un
« facteur de comportement q » l’action de calcul qui sert à les dimensionner à l’aide d’une analyse
élastique. Ainsi, dans l’exemple de la Figure 3.3: q = MEL / MEP = 2
Il y a évidemment un prix à payer pour bénéficier de cette réduction de l’action de calcul: c’est le
respect par la structure projetée d’une série de règles destinées à assurer un comportement plastique
3.5
sain. Ces règles, qui constituent l’essentiel du contenu d’un code parasismique comme l’Eurocode 8,
sont expliquées aux Chapitres 9 à 12.
Il faut noter que le bénéfice d’un projet « dissipatif » n’est élevé que si les vérifications du cas de
charge sismique déterminent les dimensions de l’ossature.
Introduction.
Diverses méthodes ont été utilisées dans le but d’établir la valeur de "coefficients de comportement" q
caractéristiques de divers types d'ossature et permettant une prise en compte forfaitaire globale de leur
capacité de dissipation d’énergie par des déformations plastiques. Ces méthodes se différencient par le
type d’analyse de structure effectué et par le critère considéré pour associer réponse purement
élastique et réponse élasto-plastique.
On effectue, à l'aide d'un programme d’analyse dynamique non linéaire des calcul de la réponse de
cette structure sous des accélérogrammes produit de a(t) par un multiplicateur λ.
On trouve successivement en faisant croître λ:
1. Des multiplicateurs λ tels que toutes les sections de la structure restent dans le domaine
élastique ; si on retient la valeur maximale d du déplacement d'un point de référence de la structure, on
observe que d obtenu lors de chaque calcul est proportionnel au multiplicateur λ considéré
2. un multiplicateur λe à, tel qu'on atteint la résistance plastique dans un élément structural; il y
correspond d = de
3. des d de structures élasto-plastiques inférieurs aux d de structure constituées d'un matériau
indéfiniment élastique, sous les mêmes accélérogrammes λ a(t). Ceci résulte de la dissipation d'énergie
dans le domaine plastique mentionnée plus haut.
4. un multiplicateur λmax pour lequel le déplacement dmax résultant du calcul dynamique non
linéaire effectué sur la structure en matériau réel de limite élastique fy est précisément égal au
déplacement dmax trouvé par un calcul dynamique linéaire effectué avec le même accélérogramme λmax
a(t) pour une structure faite d'un matériau idéalement élastique. L'influence croissante de l'effet P - ∆
sous des λ croissants explique pourquoi les dmax du calcul non linéaire finissent par rejoindre les dmax
du calcul linéaire. Cette valeur de λmax correspond au respect d'un critère d'égalité des déplacements
maximum observés sous le même accélérogramme λmax a(t).
La Figure 3.3 synthétise cette approche de l’évaluation de q.
Dans une région dont l'accélérogramme le plus sévère à considérer dans un calcul est a(t) et une
structure dont le facteur de comportement q est connu. Si on effectue le calcul dynamique linéaire avec
a(t)/q comme action de calcul et qu'on respecte le critère de résistance classique :
Résistances Rd ≥ Sollicitations Ed (Ed est la valeur de calcul de l’effet de l’action) , on réalise la
même sécurité qu'en effectuant un calcul dynamique non linéaire sous a(t) et en vérifiant qu'on se
trouve dans un état de déformation stable.
Le calcul dynamique linéaire avec a(t)/q comme action de calcul considère le domaine élastique du
comportement, jusqu’à λ = λe (voir Figure 3.3).
Le calcul dynamique non linéaire avec a(t) comme action de calcul considère le domaine complet
élasto-plastique du comportement jusqu’au point limite λ= λmax (voir Figure 3.3).
Le coefficient q , qui associe les points λe et λmax , permet la vérification d'une structure par un calcul
classique linéaire. On tient compte de la capacité de dissipation d'énergie de la structure en effectuant
son analyse sous une action sismique réduite par q. Cette méthode peut s’appliquer à l’analyse
spectrale avec superposition modale, à l’analyse statique équivalente et à l’analyse chronologique
effectuée avec un accélérogramme réduit par q.
Le coefficient q ainsi établi permet d'établir une correspondance entre un calcul linéaire dynamique et
un calcul non linéaire dynamique.
3.7
λ/λe
On montre à la Figure 3.4 les univers parallèles de l’analyse par une méthode dynamique non linéaire,
d’une part, et par une méthode élastique sous action réduite par q, d’autre part.
3.8
Il faut remarquer en particulier que le calcul effectué au départ d'une action définie par un spectre de
réponse de calcul réduite par un coefficient q est un calcul linéaire conventionnel, qui ne s’intéresse en
fait qu’à la partie linéaire du comportement de la structure et que les déplacements de trouvés sont
seulement la partie élastique des déplacements.
Les déplacements réels ds de la structure sont évalués par ds = q. de .
C’est avec cette valeur ds que doivent être vérifiées les conditions relatives à l'effet P-∆ et à
l'entredistance minimale entre bâtiments voisins.
F e = M.S e(T)
E
F d=M.S d(T) M
F d = F e/q
D C d
de = dy d s=q.d y
de: déplacement élastique établi par l’analyse élastique sous spectre de réponse réduit par q.
ds : déplacement réel
Figure 3.6. Les univers parallèles de l’analyse non linéaire (modèle de référence) et de l’analyse
linéaire sous action réduite par q (modèle pour auteur de projet).
3.10
Des valeurs du coefficient du comportement q, associées à des types divers de structures (portiques,
murs, treillis métalliques, etc…) ont été établies par des recherches. Elles reflètent le potentiel de
dissipation d'énergie de chaque type structural. Figure
En réalité, il existe pour un « type » donné de structure tout un domaine de valeurs de q, pour
différentes raisons :
- le caractère général d’un « type » ne recouvre pas les variabilités possibles dans ce « type »
- le rapport poids mort/charge de service, variable d’un projet à l’autre
- la dépendance de q par rapport à la durée et au contenu fréquentiel des accélérogrammes ; la
dégradation de la structure est fonction du nombre et de la distribution des amplitudes des
cycles appliqués ; les coefficients q trouvés peuvent donc en toute logique être différents pour
deux structures identiques construites dans deux zones géographiques différentes.
Des valeurs normatives maximales de q sont fournies pour chaque « type » structural dans les codes de
calcul parasismiques. Ces valeurs sont des bornes inférieures des résultats établis dans des recherches.
Elles placent en sécurité dans des projets de constructions nouvelles, mais le niveau de sécurité atteint
est en fait variable, de sorte que ces valeurs ne permettent pas une évaluation très précise de structures
existantes. Les ordres de grandeur des valeurs normatives de q sont :
- q = 5 à 6 pour les portiques (acier, béton armé) et les ossatures acier à triangulation excentrée
- q = 3 à 4 pour les ossatures contreventées par des voiles en béton armé ou par des
triangulations centrées en X
- q = 1,5 à 2 pour les structures peu dissipatives, telles que pendule inversé ou maçonnerie
3.11
Pour assurer un comportement sain et une dissipation d’énergie maximale des structures où on accepte
des déformations plastiques sous séisme, le projet doit créer les conditions de formation de zones
dissipatives nombreuses et fiables. En effet, la stabilité de la structure demande:
- que les déformations plastiques locales dans chaque zone plastique restent limitées, car il y a
une limite à la capacité de déformation qu’un élément structural peut offrir tout en gardant une
résistance quasi constante. Exemple : rotation plastique θ admissible d’un profil acier de
classe A : θ ≈ 50 mrad.
- que les zones dissipatives soient si possible nombreuses, afin justement d’éviter des exigences
de déformation plastiques locales trop élevées qui résulteraient inévitablement de la
concentration des déformations de la structure en peu de points.
- que le travail de déformation plastique ait lieu dans des zones de la structure préméditées à
cette fin, en position et en capacité, car il n’est pas possible de donner à toutes les zones de la
structure des caractéristiques idéales de déformation plastique.
- que le travail de déformation plastique ait lieu dans des zones de la structure préméditées en
référence à un mécanisme de ruine globale et non à un mécanisme de ruine partiel
du du
Concept a Concept b
V
V réponse élastique Concept a: Structure non
dissipative
Structure dimensionnée pour
rester élastique sous séisme
V réduit
Concept b: Structure
(Structure dimensionnée pour
dissipative
plastifier sous séisme)
du
d
Déplacement ultime
Figure 3.6.b ; Diagramme charge alternée - déformation d’une console en profilé métallique de classe
1 (à g.) et d’un mur en maçonnerie (à dr.).
Tous les éléments et matériaux de construction ne présentent pas un palier plastique important et tous
ne conviennent donc pas pour réaliser des structures auxquelles on souhaite attribuer un coefficient de
comportement élevé. La Figure 3.6b montre que les comportements d’un mur cisaillé en maçonnerie et
d’un profilé métallique fléchi sont très différents : dans la maçonnerie, la dégradation de résistance et
de raideur est rapide ; par contre, le profilé métallique supporte de nombreuses flexions alternées sans
perte significative de résistance.
Le matériau n’est pas le seul paramètre déterminant, car des éléments de structure constitués d'un
matériau convenable peuvent présenter des chutes de résistance importantes lorsqu'on les soumet à
des cycles de déformations inélastiques, pour différentes raisons telles que:
- instabilité globale ou locale des éléments de structure
- rupture fragile d’origines diverses (rupture d’adhérence, mauvais détail soudé, etc…)
Tous ces phénomènes opposés à la ductilité peuvent être évités par des précautions adéquates qui sont
largement fondées sur le respect d’un principe spécifique au projet parasismique: le dimensionnement
en capacité.
La réalisation de zones dissipatives nombreuses et bien positionnées implique le respect de
conditions de hiérarchie entre les résistances des zones dissipatives et non dissipatives. Figure 3.6.a.
Le dimensionnement en capacité est expliqué de façon générale au paragraphe suivant et fait, comme
les conditions de hiérarchie, l’objet de règles qu’on explique par type d’ossature et de matériaux aux
chapitres 9 à 12.
3.13
Il est essentiel pour la sécurité des structures soumises à l'action sismique de créer les conditions qui
provoquent la formation de mécanismes plastiques dissipatifs dans des zones choisies et d'éviter les
ruines fragiles ou par instabilité.
A cette fin, il faut :
1 . connaître les mécanismes locaux dissipatifs et non dissipatifs susceptibles de se produire.
2. définir les dimensions des éléments adjacents au mécanisme dissipatif pour qu'ils soient plus
résistants que celui-ci et qu'ils restent élastiques et stables pendant les déformations plastiques de la
zone « fusible ».
C'est le concept du dimensionnement capacitif.
Pour mettre en évidence ce concept, on mentionne souvent l'exemple de la chaîne: sa résistance est
celle du plus faible de ses maillons et la ductilité de ce seul maillon permet de réaliser la ruine ductile
de la chaîne entière. Figure 3.7.
↑ ↑
Maillon ductile Autre maillon
Sollicitation calculée → Edi Edj
Résistance nécessaire → Rdi ≥ Edi γ(Rdi / Edi) Edj (γ=1,2)
tenir compte du fait que la sollicitation réelle de l'élément dissipatif est égale à sa résistance plastique
Rdi et non à la sollicitation Edi trouvée par le calcul conventionnel élastique. Les résistances RdJ des
éléments non dissipatifs doivent donc respecter:
Rdi
RdJ > γ ⋅ ⋅ E dJ + Sdj ,G
E di
où γ est un facteur de sécurité, dit parfois de surdimensionnement, par exemple égal à 1,2.
Sdj,G est la sollicitation résultant de l'application des autres actions inclues dans la combinaison
Généralités.
L’analyse en poussée progressive est une analyse statique non linéaire conduite sous charges
gravitaires constantes et des charges horizontales qui croissent de façon monotone.
C’est donc une étude pas à pas pour laquelle les données matérielles (lois de comportement des
matériaux, des sections) sont similaires à celles de l’analyse dynamique élasto-plastique, mais où les
difficultés du calcul pas à pas temporel sont évitées. Elle permet d’évaluer les mécanismes plastiques
attendus et la distribution des dommages dans des structures complexes.
3.15
L’analyse en poussée progressive s’indique comme variante au calcul basé sur une analyse élastique
linéaire utilisant le coefficient de comportement q dans les cas où on suspecte que la plastification
prématurée d’un élément conduit à sous estimer fortement la capacité réelle de la structure
On l’applique pour vérifier la performance structurale de bâtiments nouvellement conçus ou existants,
en particulier pour :
- évaluer la performance structurale des bâtiments existants ou renforcés
- vérifier ou évaluer plus précisément le rapport αu/α1 , coefficient de redistribution plastique
qui intervient explicitement dans la valeur du facteur de comportement q des constructions en
acier et mixtes acier - béton.
Déplacement cible.
La relation entre l’analyse en poussée progressive, qui est statique, et le comportement réel de
l’ossature sous séisme, qui est dynamique, est établie par la définition d’un déplacement « cible »,
déplacement maximum attendu de la structure. Il permet d’associer les résultats de l’analyse en
poussée progressive, qui caractérisent l’ « offre de déformation », à la « demande de déformation »
correspondant au déplacement cible.
On trouve le déplacement cible det* ou dt* de la façon suivante :
- on effectue une analyse modale de la structure et on détermine les modes propres
3.16
Chapitre 4.
Réponse des bâtiments en torsion.
4.1 Introduction.
Dans le contexte de l’action sismique, plusieurs faits sont à l’origine de la torsion des bâtiments.
Il y a d’abord l’existence d’excentricités structurales entre les centres de gravité CMi et les centre de
rigidité CRi (ou centre de torsion, voir définition en 4.4.1) à chaque niveau i:
- Les composantes horizontales de l'action sismique induisent dans une structure, outre la
flexion et le cisaillement, de la torsion, car le centre de gravité CMi , point de passage de la force
d'inertie engendrée par le tremblement de terre à un niveau i donné, n'est généralement pas confondu
avec le centre de torsion CRi de cet étage. Il en résulte les moments de torsion Mt = Vy. (CMi CRi )x
où
Mt = Vx. (CMi CRi )y ( voir Figure 4.1).
- Dans une construction multi - étagée, les centres de masses CMi des différents étages i ne sont
pas nécessairement sur une même verticale, pas plus que les centres de torsion CRi . Un niveau j dont
le centre de masse CMj serait confondu avec le centre de torsion CRj peut donc quand même être
soumis à une torsion résultant des décalages entre CM et CR aux niveaux supérieurs.
- La position du centre de masse CMi de chaque niveau n'est pas connue avec précision, car elle
dépend de l'utilisation : position du mobilier, affectation des locaux en archives, salle de réunion, etc ...
- La position du centre de raideur CRi de chaque niveau n'est pas connue avec précision, car
elle dépend de la flexibilité réelle des diverses unités de contreventement, qui est forcément une
estimation, en particulier dans les constructions en béton.
Enfin, il existe des phénomènes additionnels engendrant de la torsion, tels que :
- La possibilité de couplage des réponses longitudinale et torsionnelle
- Des mouvements horizontaux différentiels du sol correspondant à la propagation des ondes de
cisaillement en surface, qui appliquent aux constructions des rotations alternées faisant appel à leur
inertie torsionnelle ; cet effet existe toujours ; il est significatif pour les constructions dont la longueur
est comparable à la longueur des ondes de cisaillement.
On tient compte des phénomènes décrits en considérant 2 contributions à la torsion :
- la torsion résultant de la non-coïncidence des centres de gravité CM avec les centres de torsion
CR , qu’on appelle dans la suite la torsion "naturelle" , cependant que la distance entre CM et CR est
appelée excentricité structurale e0.
- la torsion résultant des incertitudes et phénomènes additionnels divers, qu’on appelle dans la
suite torsion "accidentelle" et qui est traduite dans une excentricité accidentelle ea additionnelle à
l’excentricité structurale e0.
Dans l’Eurocode 8, l’« excentricité accidentelle » additionnelle à l’excentricité naturelle vaut :
eai= + 0,05 Li où eai est l’excentricité accidentelle de la masse du niveau i par rapport à sa position
nominale, appliquée dans la même direction à tous les niveaux et Li est la dimension du plancher
perpendiculaire à la direction de l’action sismique. Pour un séisme de direction y, les moments de
torsion de calcul à considérer dans l’analyse simplifiée sont Mt1 = Vi (eox + 0,05 Li) et Mt2 = Vi (eox –
0,05 Li). De même pour un séisme de direction x.
Il existe plusieurs façons de tenir compte des effets de la torsion présente dans la réponse d'un
bâtiment:
- si on effectue une analyse d'un modèle 3D de la structure à l'aide d'un logiciel, les flexibilités de
tous les éléments structuraux sont prises en compte et la torsion naturelle est automatiquement
calculée ; ce n’est pas le cas de la torsion accidentelle, qui demande un calcul additionnel dont on
cumule les résultats à ceux du précédent (voir 4.2). C’est l’analyse prescrite par l’Eurocode 8 pour les
bâtiments irréguliers (voir 4.6 pour la définition des paramètres caractérisant la régularité d’un
bâtiment et 7.5 pour les méthodes de calcul imposées en relation à une irrégularité donnée). Il est
possible de réaliser une analyse 3D approchée sans logiciel, au prix d’hypothèses simplificatrices (voir
4.3) ;
- après une analyse du type défini ci-dessus (modèle 3D de la structure dans un logiciel, torsion
naturelle automatiquement calculée), l’Eurocode 8 permet de tenir compte de la torsion accidentelle
4.3
en amplifiant les résultats de l’analyse par un coefficient δ. L’Eurocode 8 propose une valeur du
coefficient δ : δ = 1 + 0,6 x/Le ; x est la distance (en plan) de l’élément considéré au centre de gravité
du bâtiment, Le est la distance entre les 2 éléments de contreventement extrêmes, grandeurs mesurées
perpendiculairement à la direction de l’action sismique. Cette valeur est assez pénalisante, mais
l’Eurocode 8 n’interdit pas de considérer des valeurs de δ plus réalistes. On en propose en 4.5 .
- L’Eurocode 8 permet de limiter les analyses à deux modèles plans, un dans chaque direction, pour
les structures dont les éléments de raideur et les masses sont distribuées assez régulièrement ; pour
tenir compte de la torsion accidentelle, il faut dans ce cas amplifier les résultats de l’analyse par un
coefficient δ en amplifiant par un coefficient δ : δ = 1 + 1,2 x/Le.Cette valeur est plus pénalisante
encore que la précédente, mais l’Eurocode 8 n’interdit pas de considérer des valeurs de δ plus réalistes.
On en propose en 4.5.
4.2 Calcul des effets de la torsion par des analyses dynamiques sur modèles 3D de
bâtiments.
Dans l'analyse dynamique d'une structure effectuée sur un modèle 3 D de structure, les modes de
vibration torsionnels sont mis en évidence comme les autres par l'analyse pour ce qui concerne la
torsion "naturelle" résultant d'excentricité "structurales" entre les centres de gravité CM et les centres
de rigidité CR . Les effets calculés S3D (sollicitations, déplacements) incluent les effets de la torsion
naturelle.
Un problème pratique existe concernant la prise en compte de l'excentricité accidentelle (voir 4.1) dont
les codes demandent d'affecter la position des centres de gravité d'étage, car déplacer le centre de
gravité CM en modifiant la distribution des masses peut s’avérer compliqué dans les structures multi
étagées complexes.
Si des diaphragmes ou planchers rigides sont présents, l’Eurocode 8 permet de déterminer les effets de
torsion accidentels en appliquant des moments de torsion statiques M ai = eai ⋅ Fi d’axe vertical à
chaque niveau i . eai est l’excentricité accidentelle de la masse du niveau i et Fi la force horizontale
d’étage agissant au niveau i .
On considère les eai et Fi des différentes directions de séisme analysées et avec des signes positif et
négatif pour Fi et on applique le même signe pour tous les étages (ce qui donne le maximum
possible).
Un problème pratique est la détermination des forces horizontales d’étage Fi .Celles-ci sont en
principe établies par l’analyse dynamique 3D et déduite du diagramme des cisaillements résultants
d’étage en faisant la différence des valeurs résultantes entre étages successifs. Ce calcul peut être
fastidieux. On peut éventuellement effectuer un estimation simplifiée des forces horizontales d’étage
4.4
Figure 4.2. Les effets des excentricités accidentelles eai sont calculés séparément dans une analyse
statique où on applique les Mti.
L’application d’un moment de torsion Mai peut être effectué:
- en appliquant un moment Mai d’axe vertical en un point quelconque du diaphragme
- en appliquant une paire de forces FTi égales, parallèles, de direction opposée et
entredistantes de di , tel que FTi di = Mai
La position de la paire de forces FTi est quelconque, comme leur orientation, car le résultat est
seulement un couple appliqué.
On combine les effets (sollicitations, déplacements) calculés dans l’analyse 3D (effets définis positifs
par les moyennes quadratiques) aux effets résultant de l’application des moments Mai (qui peuvent
être négatifs ou positifs). Compte tenu du problème de signe, c’est ±S3D ±Storsion,acc qu’il faut
considérer.
La solution décrite et admise dans l’Eurocode 8 est une simplification qui place en sécurité.
4.5
On peut aussi penser à évaluer les sollicitations torsionnelles résultantes en déplaçant les centres de
gravité d’étage de l’excentricité accidentelle requise, tout en conservant la même masse totale à
chaque niveau, mais il faut noter :
- il n’y a pas une distribution de masse unique qui réalise cette condition,
- déplacer les masses change les modes et les périodes, ce qui introduit une erreur dans le calcul.
On note aussi que, dans les structures très dissymétriques, l’excentricité accidentelle ea=0,05L peut
être faible devant l’excentricité naturelle e0=CM-CR. Dans ce cas, les effets de l’excentricité
accidentelle peuvent être négligés.
4.3 Evaluation des effets de l’excentricité accidentelle par des relations forfaitaires.
L’Eurocode 8 permet de tenir compte de la torsion accidentelle en amplifiant par un coefficient δ les
résultats d’une analyse ignorant cette contribution.
Si l’analyse utilise un modèle 3D de la structure dans un logiciel, la torsion naturelle est
automatiquement calculée et le coefficient δ proposé est: δ = 1 + 0,6 x/Le ;
x est la distance (en plan) de l’élément considéré au centre de gravité du bâtiment, Le est la distance
entre les 2 éléments de contreventement extrêmes, grandeurs mesurées perpendiculairement à la
direction de l’action sismique.
Si on limite l’analyse à deux modèles plans, un dans chaque direction (acceptable pour les structures
dont les éléments de raideur et les masses sont distribuées assez régulièrement), le coefficient δ
proposé est : δ = 1 + 1,2 x/Le.
Ces valeurs de δ proposées par l’Eurocode 8 sont très pénalisantes dans certains cas.
Ainsi, pour des éléments de contreventement situés en périphérie, on a : x = Le/2 et la relation
δ = 1 + 0,6 x/Le donne δ = 1,3, soit une augmentation de 30 % des sollicitations et déplacements
établis par un modèle 3D. L’augmentation est de 60% si on limite l’analyse à deux modèles plans.
Il est rare qu'un calcul explicite conduise à des δ aussi élevés, comme on le montre dans les exemples
ci-après.
On y évalue à l’aide d’analyses simplifiées le coefficient δc par lequel il faut multiplier Strans, a pour
trouver la sollicitation(Stors,a + Strans, a ) résultante des effets translationnel et torsionnels cumulés.
par δc . On calcule δc par :
δc = (Stors,a + Strans, a)/ Strans, a
4.6
a b l
Si on considère une structure où 4 voiles identiques sont présents à raison d’un par façade, Figure
4.11.B, on a :
Stransl, a, Stransl, b et Mt comme dans l'exemple précédent
Si L = 2l, Stors, a = 4/5 0,05 V = 0,04 V et δc = 0,54/0,5 = 1,08 << 1,30.
Si L = l, Stors, a = 1/2 0,05 V = 0,025 V et δc = 0,525/0,5 = 1,05 << 1,30.
Par contre, pour la halle de la Figure 4.4. où 11 contreventements parallèles reprennent la torsion:
Stransl, a = V/11 = 0,0909 V Mt = 0,05 VL
La distribution des Stors,i dans les voiles est telle que :
Stors,1 = Stors,5/5 , Stors,2 = 2 Stors,5/5, etc,
de sorte que l'équilibre s'écrit :
L 4 4L L
Mt = 0,05VL = 2 Stors,5 x +2 Stors,5 + …= Stors,5 (5² + 4² + 3² + 2² + 1²)
2 5 52 5²
55 25.0, 05V
Mt = Stors, 5 . L ⇒ Stors,5 = = 0, 0227 V
25 55
δc = (0,0909 + 0,0227)/0,0909 = 1, 25 ≈ 1,30
Dans un bâtiment de plan rectangle proche d’un carré où des files de contreventement en portique sont
présentes dans les deux directions principales, on aura : δc,2D ≈ δc,1D /2 = 1 +0,30/2 = 1,15
4.7
Figure 4.5. Structure où 2 voiles proches du centre constituent le contreventement pour la torsion.
4.3.3 Conclusions.
On voit que le calcul des sollicitations de torsion « accidentelle » effectué à l’aide des coefficients
amplificateur forfaitaire δ des sollicitations translationnelles de l’Eurocode 8 n’est pas précise.
δ est bien calibré pour des structures symétriques où :
- des contreventements orientés suivant un seul axe reprennent toute la torsion
- les contreventements ne sont pas en périphérie, mais n’en sont pas trop éloignés
4.8
L'équilibre de moment par rapport à l'origine des axes (X, Y) donne XCMi et YCMi :
n n
XCMi = ∑ m jX j / ∑ m j (4.1)
j=i +1 j=i +1
n n
YCMi = ∑ m jYj / ∑ mj (4.2)
j=i +1 j=i +1
4.9
niveau n
niveau j
Eléments structuraux
niveau i verticaux du niveau i
Plancher du niveau i
niveau 3
niveau 2
niveau 1
Par définition XR , abscisse du centre de rigidité dans le système de référence XY choisi, est telle que
Vi appliqué à cette abscisse entraîne un déplacement purement translationnel du niveau i+1 par rapport
au niveau i. Ce déplacement est noté dtranslat à la Figure 4.8.
4.11
Dans ce cas, la résultante de cisaillement Vi de direction Y se répartit entre les poteaux et noyaux du
(EI x )k
niveau i suivant leurs raideurs flexionnelles relatives .
∑ (EI x )k
k
Ea I xa
Va = Vi (4.3)
Ea I xa + Eb I xb + 6 E p I xp
Note 1 : pour les éléments verticaux dont la déformation de cisaillement est importante, on peut
effectuer une correction de la raideur flexionnelle EI pour tenir compte de la déformation de
cisaillement;
Note 2 : les raideurs torsionnelles n'interviennent pas dans le calcul de CRi , parce que l'application
de la résultante Vi au droit de CRi est justement telle qu'il n'y a pas de rotation relative entre les
niveaux i+1 et i, ni donc de torsion des éléments structurels verticaux.
Une équation d'équilibre moment par rapport à un point du plan permet de définir XR. Si on écrit cette
équation par rapport à l'origine des axes X, Y, on a :
Vi . XR = Va Xa + Vb . Xb + ∑V k
pk X pk (4.4)
En remplaçant dans cette relation Va, Vb, Vpk par leur valeur, on trouve :
∑ (E I X ) + E I X + E I
p xp pk a xa a b xb Xb
XR = k
(4.5)
∑ (E I ) + E I + E I
k
p xp a xa b xb
Similairement :
∑ (E I Y ) + E I X + E I
p yp pk a ya a b yb Xb
YR = k
(4.6)
∑ (E I ) + E I + E I
k
p yp a ya b yb
MT
F = MT/b F = MT/b
Figure 4.9. Torsion de St. Venant. Torsion non uniforme (ou par flexion).
Dans l'hypothèse d'un diaphragme infiniment rigide dans son plan, la torsion induit une rotation φ du
diaphragme centrée sur le centre de rigidité CRi qui entraîne:
- une rotation relative φ entre les sections supérieures et inférieures des éléments structuraux
verticaux du niveau i ; φ est égale dans tous les éléments.
- des déplacements horizontaux D des sections supérieures des éléments structuraux verticaux par
rapport aux sections inférieures de ces éléments ; ces déplacements, tangents au cercle de centre CRi ,
sont d'autant plus grand que l’élément structural vertical considéré se trouve sur un cercle de rayon r
plus grand ;
- ces déplacements D, en général d'orientation quelconque, peuvent être décomposés en
déplacements Dx selon x et Dy selon y ; le Dx d'un point est proportionnel à la valeur rx de la projection
sur x du rayon r joignant CRi à l'axe vertical de l'élément structurel vertical considéré ; idem pour Dy.
De cette dernière remarque découle le fait que le calcul des déplacements est plus simple à ce stade si
on utilise un système d'axes centrés sur CRi.
4.13
- la projection de l'excentricité structurelle eo = CR .CM est eox sur l'axe x et eoy sur l'axe y.
voir Figure 4.10.
- les déplacements Dx et Dy gardent leur valeur et on les décrit par les symboles dx et dy dans ce qui
suit.
Rectangle (plein) bh 2 R πR 4
(b + h 2 )
12 Cercle
2
h (plein)
b
Fh3
dy = relation entre la raideur d'un élément de longueur verticale h biencastré et déplacé de d
12 EI x
et la réaction d'appui F correspondante.
dy
Figure 4.11. Etablissement de la raideur torsionnelle associée à la reprise de torsion par flexion d’un
élément structural vertical.
4.15
F.x = Mt
M t h3
D'où ϕ=
12 E I x x²
Mh 12 EI x x 2
Comme ϕ = t (par définition) , on trouve : C flex , x =
C flex h2
12 EI y y 2
De même, on trouverait pour la composante dy du déplacement : C flex , y =
h2
La fraction du moment de torsion total appliqué reprise par un élément structurel vertical particulier
est proportionnelle à la contribution relative de cet élément à la raideur torsionnelle totale.
Mt h = ϕC total = ϕ (Cpoteaux + Ca + Cb)
ϕ Mt Mt Mt
Ma = Ca = Ca Mb = Cb Mpoteau = Cpoteau
h C total C total C total
Ainsi, par exemple, pour un élément de type voile isolé dont la grande longueur est orientée suivant y,
Cflex,x » Cflex,y et Cflex,y peut être négligé. On a alors :
Mt M t 12 E I x x ²
M tvoile = Cvoile =
Ctotal Ctotal h²
Le cisaillement associé vaut, pour ce voile : Vvoile = Mtvoile/xvoile.
Pour des noyaux présentant une raideur torsionnelle GIp d'un ordre de grandeur comparable à la
12 E
raideur (Ix x² + Iy y²), la résultante de cisaillement appliquée à un mur est trouvée en additionnant
h²
le cisaillement V résultant de la flexion (cf relation précédente) et le cisaillement V résultant de la
torsion du noyau.
Mt . L
Celui-ci est calculé par la formule de Bredt : V =
2S
L : longueur du côté considéré (voir Figure 4.13)
S : aire de la section délimitée par le feuillet moyen des parois du noyau.
MT V V L
S
L
Figure 4.13. Calcul de la résultante de cisaillement. Notations.
Il y a de grandes et de petites contributions à la rigidité torsionnelle Ctot. Ignorer les petits termes
accélère le calcul. De façon générale :
4.17
- S'il y a des voiles ou noyaux proches de la périphérie de la structure, la contribution des colonnes à
la rigidité torsionnelle Ctot est négligeable, tant pour les termes de rigidité flexionnelle que torsionnelle
de ces poteaux ;
12 EI
- Pour un voile, le terme de rigidité flexionnelle (avec le moment d’inertie I d'axe fort) est
h²
largement supérieur aux autres (rigidité torsionnelle, rigidité flexionnelle pour l'axe faible).
y Cflex,x
1 seul voile orienté en x _______ Cflex,y = 12 E Ix y²/h2 Ctu
y
voiles orientés en x et y Cflex,x
Si Cflex,x<< Σ Cflex,x,voiles
Cflex,y
Si Cflex,y<< Σ Cflex,y,voiles
Les explications qui précèdent montrent comment une résultante de cisaillement Vi axée sur le centre
de gravité CM est remplacée par :
- une résultante de cisaillement Vi appliquée au centre de rigidité CRi, qui donne à la structure une
déformée purement translationnelle dans la direction de la force Vi. Cette application de Vi entraîne
des effets (sollicitations, déplacements) Stranslat des éléments structurels verticaux ;
- un moment de torsion Mt, qui donne à la structure une rotation autour du centre de rigidité CR.
Cette torsion entraîne des effets Storsion des éléments de structures verticaux.
On pourrait penser trouver les sollicitations résultantes en effectuant l'addition statique des effets de Vi
et de Mt = Vi x e . Celle-ci conduirait, dans les éléments où Stranslat et Storsion sont de signes opposés, à
des effets résultants (Stranslat + Storsion ) inférieurs à un des termes S. Cette évaluation est erronée. En
effet, il faut se rappeler que l’analyse effectuée porte sur la réponse dynamique de la structure et que
les modes translationels et torsionnels ne sont pas synchrones. Pour cette raison, il faut utiliser le
4.18
même type de combinaison des modes que lors d'une étude de réponse dynamique avec superposition
La combinaison la plus défavorable, soit ± Stranslat ± Storsion , est généralement trop pessimiste et ne
s’appliquerait qu’en cas de modes de vibration translationnels et torsionnels non indépendants (notion
à laquelle on n’a pas accès dans une approche simplifiée).
On considère la structure représentée ci-dessous (Figure 4.14). On suppose que la raideur EIxb du voile
b est égale à 2 EIxa .
( 0, 66V ) + ( 0, 25 V ) = 0,70 V
2 2
Srésult,b =
Commentaires.
On peut comparer les résultats trouvés à d'autres obtenus dans diverses hypothèses :
- si on ignore l'existence du mode torsionnel, on trouve : Srésult, a = Srésult, b = 0,5 V
ce qui correspond à une sous estimation de (0,7 – 0,5)/ 0,7 = 28 % de la sollicitation du voile b.
- si on combine les modes translationnel et torsionnel en les supposant liés (le signe de Mt est
associé à l'orientation de V), on trouve :
Srésult, a = 0,33 V + 0,25 V = 0,58 V
Srésult, b = 0,66 V – 0,25 V = 0,41 V
ce qui correspond à une sous estimation de (0,70 – 0,41)/0,70 = 41 % de la sollicitation du voile b.
Le caractère "régulier en plan" des bâtiments est, dans l'Eurocode 8, associé au respect de conditions
relatives à :
- la symétrie des raideurs flexionnelles et des distributions de masse ;
- une configuration compacte en plan
- la raideur nécessaire des diaphragmes
- un élancement longueur/largeur du bâtiment limité ;
- la raideur nécessaire en torsion.
Les conditions relatives à la torsion utilisent les paramètres eox, eoy, rx, ry et l s dont il convient
d'expliquer la signification.
L'excentricité structurale eo est la distance entre le centre de rigidité CR et le centre de gravité
CM. eox est la projection de cette distance sur l’axe x perpendiculaire à la direction de calcul
considérée. De même pour eoy .
Le rayon de torsion rx est la racine carrée du rapport de la raideur torsionnelle C à la raideur
"translationnelle" Rx ou Ry du bâtiment dans la direction x (de type EIx par exemple s'il s'agit d'un
C
voile en béton armé) : rx =
Rx
La raideur "translationnelle" dans une direction (x par exemple) se calcule en considérant la
contribution de tous les éléments structuraux dans cette direction. Il est évident qu'un bâtiment très
raide en torsion présente des rx et ry plus élevés qu'un bâtiment sensible à la torsion.
4.21
Jz
vertical z : ls =
M
Jz est le moment d'inertie polaire de la masse du plancher. Il exprime le "volant d'inertie" excité en
torsion. Si on désigne par µ est la masse par unité de surface, on a :
∫ µ (x )
+ y ' 2 dv = ∫ µ r² dv
'2
Jz =
v v
dans un système d'axes horizontaux x et y centrés sur le centre de masse CM. Si on concentrait toute la
masse M au centre de masse, on trouverait: Jz = 0
Valeurs de Jz et l s pour des formes simples de planchers.
Rectangle de masse M, côtés de longueur a et b:
M a ² + b²
M = µab Jz = (a ² + b² ) ls =
12 12
Cercle de masse M et de rayon R :
R
M = µπR2 Jz = MR² lS =
2
Anneau de masse M , de rayon extérieur R et de rayon intérieur r :
M ( R² − r 2 )
M = µπ(R2-r2) Jz = ≈ MR 2 ls ≈ R ( l s = R est la valeur la plus élevée possible
2
de l s ; on sait que les tubes circulaires sont les solides les plus efficaces pour la reprise de la torsion).
C 2 L²
Rx = Ry = (2 x 12 EIxa)/h² rx = = L/ 2 = 0,7 L lS = = 0,41 L
Rx 12
On peut calculer l'entredistance minimale Dmin des voiles telle que le bâtiment soit considéré comme
régulier en plan. Il faut que la condition rx > l s soit vérifiée. Comme C = (12 E Ixa D²)/h² et rx = 0,7 D,
Figure 4.16. Entredistance minimum des voiles pour qu’un bâtiment soit considéré régulier en plan.
Chapitre 5.
Conception parasismique des bâtiments.
G ravité.
Figure 5.1. Schéma général de fonctionnement en « boite » pour la reprise des actions horizontales de
séisme ou de vent (d’après ZACEK, 1996).
Tous les bâtiments constituent des « boites », dont le fonctionnement général est schématisé à la
Figure 5.1 et dont la stabilité implique le respect des 3 conditions suivantes:
► une résistance adéquate des plans constituant la boite :
● contreventements verticaux: murs, triangulations, portiques
● contreventements ou diaphragmes horizontaux ou sub-horizontaux :
planchers, toitures, poutres « au vent », etc…
► un choix convenable de ces plans, tel que la géométrie globale de la boite reste inchangée lors des
mouvements sismiques : limitation des mouvements hors plan, gauchissement,… ; ceci demande :
● un nombre convenable de plans de contreventement verticaux et horizontaux
● une bonne disposition relative de ces plans
► des liaisons adéquates entre ces plans.
5.2
VEd
DCL a)
DCM
b)
DCH
c)
SDe (T)
d
Figure 5.2 . Comportement d’ossatures de même période T soumises à poussée progressive jusqu’au
déplacement de projet SDe(T) : a) projet à réponse purement élastique DCL, b) projet modérément
dissipatif DCM et c) projet très dissipatif DCH.
[Note : le déplacement de projet est en première approche indépendant de q ; pour son évaluation,
voir 2.15.4 et Figure 2.9].
Ces 3 niveaux possibles de dissipativité des projets sont distingués dans l’Eurocode 8 par :
- des Classes de Ductilité de 3 niveaux , distinguées par les symboles DCL, DCM et DCH et par
les valeurs du coefficient de comportement q associé à ces classes (voir Tableaux 9.1 et 10.3).
- des exigences de dimensionnement associées au niveau visé de ductilité locale et globale.
On discute en 5.3.1. l’intérêt des options de projet DCL, DCM ou DCH.
5.3
La structure secondaire doit toutefois être conçue pour continuer à reprendre les charges
gravitaires lorsque le bâtiment est soumis aux déplacements causés par le séisme.
c) Le respect des principes de conception laisse encore l’auteur de projet devant plusieurs choix à
effectuer au départ du projet, car plusieurs solutions sont possibles qui respectent toutes les
principes de conception parasismique. On discute ces « options de conception » en 5.3.
La structure primaire est un mur ou voile. Structure primaire irrégulière, car le voile
La structure secondaire (portiques périphériques) est interrompu au 1er étage et le rez est
contribue peu à la reprise de l’action sismique un portique.
et suit les déformations de la structure primaire Aspect extérieur régulier.
La structure primaire est régulière, même si
l’aspect extérieur du bâtiment est irrégulier.
Surveillance du chantier.
Il s'agit d’un aspect particulièrement important pour garantir la qualité réelle du travail effectué, en
particulier :
- le positionnement des éléments préfabriqués en béton
- le bétonnage de leurs joints d'assemblage
- la mise en place correcte des armatures, l'exécution soignée des reprises, en béton armé
- la qualité des matériaux mis en œuvre.
Enfin, même si l'hyperstaticité élevée n'est pas toujours possible, il convient en tout cas d'éviter
l'absence de toute liaison positive. Ainsi, des éléments simplement posés ne sont tenus en place que
par le frottement et une fois celui-ci vaincu, des déplacements majeurs peuvent se produire. On peut
résoudre ce problème par des liaisons souples ou des butées, qui entrent en action seulement en cas de
séisme.
structuraux doivent des caractéristiques de résistance et de rigidité similaires dans les deux directions
principales, ce qui se traduisent par le choix de formes symétriques. La forme idéale n'est pas
seulement symétrique suivant deux axes, mais se rapproche de l'axisymétrie - Figures 5.4 et 5.5 – car
des dégâts importants ont souvent été observés à la jonction des pans dans des structures composées de
plusieurs pans perpendiculaires.
Des considérations purement flexionnelles expliquent ce phénomène : les raideurs flexionnelles
suivant les directions principales sont très différentes dans un bâtiment rectangulaire. Il en résulte des
périodes propres différentes de 2 ailes perpendiculaires soumises à une action sismique d'orientation
donnée, d'où une réponse (fonction du temps) différente et une concentration de problèmes à la
jonction des ailes perpendiculaires. Ce fait était particulièrement remarquable à Bucarest après le
séisme de 1977 où tous les immeubles formant coin de rue étaient effondrés ou nettement plus
dégradés que les autres. Cette observation s'applique aussi aux bâtiments en H, pourtant deux fois
symétriques.
Figure 5.4. Formes favorables : plans simples à 2 axes de symétrie (AFPS, 2002)
Figure 5.5. Vues en plan de bâtiments. A gauche : symétriques et compacts en plan. A droite : effets
néfastes de l’asymétrie ou du caractère non compact.
Ce qui est vrai pour la flexion d'ensemble l'est aussi pour la torsion: les éléments reprenant la torsion
doivent être distribués assez symétriquement. Le non respect de ce principe peut conduire à une
déformation permanente gauchie de la structure ( voir le cas réel de la Figure 5.6).
5.7
concentration
de contraintes
Figure 5.6 . Influence de la forme du bâtiment sur les effets dus à la torsion : concentration de
contraintes dans les angles rentrants (en haut) ; rotation permanente (en bas).
risque de
problèmes
remplissages
Rotules
Etage plastiques
"transparent"
Figure 5.8. A gauche : régularité en élévation. A droite : niveau rez flexible ou “mou”(anglais : soft).
Les niveaux transparents sont très courants dans les bâtiments parce qu’on laisse le rez de chaussée
ouvert en raison de l’usage : commerces, bureaux, réception dans les hôtels, parkings. Les niveaux
transparents sont fortement déconseillés dans les zones sismiques car ils peuvent constituer des
niveaux flexibles, dans lesquels se concentrent toutes les déformations de la structure (Figure 5.9).
Figure 5.9. Bâtiments avec niveaux transparents. Lorsque les niveaux transparents sont plus flexibles
que les autres niveaux, les poteauxs de ces niveaux subissent de grandes déformations qui peuvent
provoquer la ruine du bâtiment (soft storey), (AFPS, 2002)
Le résultat de cette disposition est souvent l’effondrement de l’ « étage mou », qui entraîne
l’effondrement total du bâtiment. Cette situation est particulièrement observée dans les ossatures en
béton armé, où les poteaux :
- sollicités en compression n’offrent pas ductilité vis-à-vis des sollicitations de cisaillement et
flexion alternés
- sollicités en traction offrent peu de résistance en flexion.
La solution est de conférer à ces niveaux ouverts une rigidité comparable à celle des autres niveaux,
par exemple par un contreventement en façade ou en découplant les allèges (dissociation des colonnes)
et en permettant d’égaliser la hauteur libre des colonnes de la structure principale (Figure 5.10). Le
5.9
code américain UBC 1994 limite la hauteur des bâtiments comportant un niveau flexible à un étage sur
rez-de-chaussée et 9 m au-dessus du sol.
Figure 5.10. Solutions pour bâtiments comportant des niveaux transparents (AFPS, 2002).
Les structures en portique dans lesquelles sont disposés des murs de remplissage sont particulièrement
sujettes aux ruines d’ « étage mou », car leur analyse au moment du projet est souvent effectuée en
considérant que la structure est une ossature en portiques et que les parois de remplissage sont non
structurelles et n’interviennent que par leur masse.
La réalité peut être très différente et 2 situations néfastes sont possibles :
1. Les remplissages sont faits de maçonnerie résistante, en contact avec les poutres et poteaux,
sauf à un étage particulier laissé ouvert ou « transparent » ; alors la structure réagit comme un mur
discontinu et les déformations se concentrent dans les poteaux du niveau transparent, puis il y a
effondrement de l’ « étage mou », suivi de l’effondrement total du bâtiment.
2. Les remplissages sont faits de maçonnerie résistante en contact avec les poutres et poteaux,
mais aucun étage n’est laissé ouvert ou « transparent ». Dans ce cas, le séisme peut, dans un premier
temps, créer la transparence en détruisant le remplissage à l’étage où le rapport Rd / Ed est le plus
faible. Une fois la transparence créée, la suite de l’histoire est similaire à la situation décrite en 1. La
position du niveau rendu transparent par le début du mouvement sismique a un caractère aléatoire, car
elle est liée au caractère variable des résistances des maçonneries de remplissage ; souvent, ce niveau
est encore le rez de chaussée, où le cisaillement est maximum.
Les contre mesures à ces situations d’ « étage mou » associées à des remplissages sont les suivantes:
1. L’étude de la structure considère celle-ci comme un mur en maçonnerie et l’évaluation des
périodes est faite sur ce modèle (périodes T plus petites, résultante de cisaillement plus grande) ; le
coefficient de comportement q est celui, plus petit, des maçonneries.
2. L’étude de la structure considère celle-ci comme un portique. On prend la précaution de ne
pas monter les remplissages en contact raide avec les portiques, en interposant sur les côtés verticaux
et supérieurs des remplissages un joint flexible (voir Figure 5.10 : séparation entre allèges et poteaux).
3. L’étude de la structure considère celle-ci comme un portique. Les remplissages sont faits de
maçonneries offrant nettement moins de résistance et/ou de raideur que l’ossature en portique. Des
maçonneries très peu résistantes seront écrasées presque instantanément ; des maçonneries très
déformables suivront les déformations des portiques sans changer significativement leur réponse ; la
comparaison des caractéristiques « charge-déplacement » d’une maille de portique et de son
remplissage en terme de raideur et de résistance est nécessaire pour assurer le caractère négligeable de
l’influence des remplissages.
Sans autre information, on peut retenir le chiffre servant à distinguer ossature « primaire » et
« secondaire» pour définir l’apport relatif maximum envisageable des remplissages en terme de
raideur et/ou de résistance : 15% de l’apport de l’ossature en portique.
4. On interdit la construction en zone sismique de bâtiments dont la structure « primaire » de
contreventement est faites de portiques, en particulier en béton armé, et on impose des structures à
voiles porteurs ou en charpentes acier, plus sûres.
Figure 5.12. Bon comportement d’un bâtiment à noyau (structure primaire) et ossature périphérique
(structure secondaire). (Boumerdes,2003).
5.11
Ainsi, le bâtiment de la Figure 5.12, dont la structure primaire de contreventement est un noyau
continu en béton armé, et dont la structure secondaire est une ossature béton périphérique comportant
des remplissages, a subi quelques dégradations de ses remplissages, mais il a évité non seulement la
ruine globale mais même des déformations permanentes significatives.
On a expliqué en 4.1. pourquoi un séisme peut soumettre un bâtiment à des sollicitations importantes
de torsion. La distribution des contraintes dans un solide soumis à torsion est telle qu'il faut que les
éléments susceptibles de donner la raideur/résistance torsionnelle à la structure soient portés le plus
possible vers la périphérie du bâtiment pour atteindre leur effet maximal. En effet, pour un moment
de torsion Mt donné, la résultante de cisaillement V dans chaque contreventement sera déduite de
l’équilibre des moments, c’est à dire d’une relation du type V= Mt / d et plus d sera grand plus V sera
petit. Figures 5.13 et 5.14.
Une résistance et une rigidité appropriées à la torsion sont nécessaires pour limiter les mouvements du
bâtiment et les sollicitations des éléments structuraux dus à la torsion.
La disposition constructive, classique en zone non sismique, où un seul noyau central (cage d'escalier
et ascenseur) constitue le seul contreventement, offre peu de raideur torsionnelle et peut conduire à des
sollicitations élevées des portiques périphériques.
action action
d’
d d’
réactions
réactions
d
petits bras de levier
grands bras de levier
A éviter A préférer
Figure 5.13.a) Une grande distance entre les éléments parallèles favorise la résistance de la structure
à la torsion grâce à un bras de levier important dans le plan horizontal.
5.12
action
réactions
décentrées
A éviter A préférer
Figure 5.14. Une position décentrée des éléments de contreventement est à l’origine d’une
sollicitation du bâtiment en torsion (en plus d’un bras de levier très faible) (AFPS, 2002).
Les diaphragmes d'un bâtiment sont les structures horizontales qui reportent l'action horizontale,
résultant de la mise en mouvement des masses des planchers et de leurs charges, vers les structures
verticales de contreventement.
Les diaphragmes doivent être peu déformables dans leur plan, de manière à assurer une distribution
efficace de l'action horizontale entre les différentes structures verticales. Idéalement, ils assurent à
chaque niveau où ils sont présents une absence de déplacement horizontal relatif entre les structures
verticales.
5.13
Dans ce cas, l’action horizontale résultante à un niveau se répartit sur les contreventements verticaux
proportionnellement à la raideur relative de ces derniers. Les éléments verticaux les plus rigides
supportent ainsi les charges les plus importantes.
Lorsque la raideur d’un contreventement vertical diminue à cause de fissurations ou de sa ruine, les
efforts qu’il ne peut plus reprendre sont automatiquement redistribués par le diaphragme horizontal sur
les autres contreventements verticaux. Il est donc souhaitable que le nombre de contreventements
verticaux soit supérieur au minimum nécessaire à la stabilité de la structure.
Le rôle de diaphragme est joué par la toiture et par les planchers, qui peuvent être constitués de
différentes façons : plancher en béton armé, mixte, grillage de poutres contreventées, treillis spatial,
portiques horizontaux.
La rigidité des diaphragmes dépend :
- de leur forme : les diaphragmes longs et étroits sont flexibles. Les diaphragmes présentant des
angles rentrants peuvent subir des concentrations de contraintes entraînant des dommages.
- des rigidités respectives du diaphragme et du contreventement vertical. Si la rigidité du
contreventement vertical est importante (murs en maçonnerie ou voiles de béton), les portées
modérées du diaphragme sont préférables afin de limiter leur flexibilité.
- de leur matériau : les planchers en contreplaqué sur solives en bois se comportent comme des
diaphragmes relativement rigides dans une structure en bois, mais sont flexibles dans une structure en
maçonnerie.
- de l’efficacité de la solidarisation de leurs éléments constituants (exemple : diaphragme en
treillis de bois)
- de l’importance des ouvertures (trémies) qui devrait être minimisée. La présence de trémies
est à l’origine de concentrations de contraintes, les plus importantes dans les angles rentrants. Les
ouvertures doivent être les plus petites possibles et leur contour renforcé (Figure 5.15).
concentration
de contraintes
Les liaisons d’un diaphragme aux structures de contreventement verticales sont calculées pour
permettre le transfert de l'action horizontale du niveau considéré. Des connecteurs adéquats, goujons,
armature de cisaillement, sont utilisés à cette fin.
L'absence de diaphragme effectif dans les constructions traditionnelles en maçonnerie explique les
séparations de murs qu’on observe après séisme. En particulier, les planchers en bois sans chaînage
n'empêchent pas l'écartement relatif des murs. 80 % des 75 millions d’Euro de dégâts causés par le
séisme de Liège (1983, magnitude 4,7…) résultent de ce défaut de structure horizontale. Des
planchers en béton, plus lourds, mobilisent à leurs appuis une résistance par frottement et par
engrènement des matériaux qui peut constituer une liaison suffisante pour les séismes faibles.
Figure 5.16. Effet d’un séisme sur une construction en maçonnerie sans (à g.) et avec (à dr.).
5.15
De même, les dégâts importants et les victimes nombreuses du tremblement de terre en Arménie
(1989) résultent principalement d'une faiblesse des diaphragmes dans des bâtiments en béton armé
dont la structure était :
1. verticalement, des murs porteurs en panneaux de béton armé
2. horizontalement, des hourdis en béton armé sans liaison armée entre eux (absence de couche
de recouvrement armée coulée sur place), offrant donc peu de raideur dans un plan horizontal ; de
plus, des fixations positives (ancrages) aux poutres faisaient défaut. Figure 5.18.
Figure 5.18. Des éléments préfabriqués disjoints n’offrent pas de raideur en plan.
Au niveau des fondations, il doit aussi exister une liaison empêchant l'écartement ou le rapprochement
relatif des éléments verticaux de la structure. Une solution de type radier général est favorable dans ce
sens. Si on utilise des semelles de fondation isolée, elles doivent être reliées entre elles par des poutres
5.16
La ruine des éléments structuraux verticaux d’un bâtiment a un impact nécessairement catastrophique,
car elle entraîne la chute d’un étage, qui entraîne à son tour souvent l’effondrement total de la
structure.
Il est donc fondamental pour la sécurité d’éviter à tout prix la ruine des éléments structuraux verticaux.
Ceux-ci sont hélas potentiellement le siège de plusieurs modes de ruine sans guère de ductilité :
- flambement
- écrasement (peu ductile en béton armé)
- cisaillement alterné (fragile en béton armé, ductile en acier)
De plus, si les éléments structuraux verticaux sont le siège de flexions M combinées à de la traction ou
de la compression N, leur moment de flexion résistant:
- peut perdre tout caractère de moment « plastique » ductile, en particulier en béton armé car la
capacité de raccourcissement de ce matériau dans le domaine plastique est très faible et sa
ruine en compression fragile.
- peut être fortement réduit par rapport à une situation de pure flexion.
Les diagrammes d’interaction M-N de la Figure 5.19 sont éclairants à ce sujet.
Le diagramme a) est celui d’un profil acier HEA 180 en acier S355 fléchi suivant l’axe fort; le
diagramme b) est celui du même profil fléchi suivant l’axe faible. On constate que:
- le moment plastique est peu affecté si N/Npl,Rd est inférieur à 0,3 (axe fort) ou 0,5 (axe faible)
- le moment plastique chute alors de façon pratiquement linéaire à 0 au delà de ces valeurs
- l’influence est la même si l’effort axial est de traction ou de compression
Le diagramme c) est celui d’un poteau en béton avec un pourcentage d’armature comprimée S500 égal
à 0,2%. On constate que:
- le moment résistant maximum est atteint en présence d’une compression N/Npl,Rd de l’ordre de
0,3
5.17
Figure 5.19. Courbe d’interaction moment M – effort axial N de poteaux acier (a et b) et béton (c).
Il est fréquent, en cas de fort tremblement de terre, que le moment de renversement appliqué par le
séisme au bâtiment combiné à la composante verticale du séisme mette des poteaux en traction, en
dépit de la combinaison des effets sismique à la sollicitation gravitaire.
Dans les structures en portique en béton armé, cette situation engendre de façon transitoire une perte
de raideur des poteaux tendus et une sur- sollicitation en flexion des poteaux comprimés. Ces deux
circonstances sont catastrophiques. Bien sûr, ces effets sont en principe considérés au moment du
projet, mais les incertitudes sur le niveau de l’action ne sont pas couvertes par une réserve de ductilité.
La situation est nettement moins grave dans les portiques en acier:
- à cause du caractère symétrique des diagrammes M – N, qui réduit la probabilité du report
d’effort mentionné
- parce que la ruine d’un profil acier sous interaction M – N n’est pas fragile ; la Figure 5.20,
qui montre les comportements expérimentaux respectifs de poteaux en béton armé et de
poteaux mixtes témoigne de cette réalité.
5.18
Banc d’essai à l’Université de Liège. Des plaques d’acier raidies(en jaune) simulent des remplissages
raides en maçonnerie.
Moment Moment
(kNm) 500 (kNm) 500
400 Béton armé 400
300 300
200 200
100 100
Rotation (mrad) Rotation (mrad)
0 0
-150 -125 -100 -75 -50 -25 0 25 50 75 100 125 150 -150 -125 -100 -75 -50 -25 0 25 50 75 100 125 150
-100 -100
-200 -200
-300 -300
-400 -400
-500 -500
Figure 5.20. Courbe Moment-Rotation de poteaux soumis à essais cycliques en présence d’un effort
axial. A gauche, béton armé. A droite, mixte acier- béton.
Dans les poteaux également, la zone de nœud est soumise à fort cisaillement du fait des moments de
flexion de signe opposé qui se développent dans les poutres. La ruine par cisaillement de la zone de
nœud n’est en aucun cas ductile dans les constructions en béton armé. Par contre, le cisaillement
plastique de la zone de nœud d’un poteau en acier est extrêmement ductile et acceptée dans des
proportions limitées (voir explications détaillées en 9.11 et 10.8.5).
Le principe de conception 7 : « des éléments structuraux verticaux surdimensionnés » est donc justifié
par plusieurs raisons énoncées ci-dessus.
Les principes suivants explicitent des raisons additionnelles de le satisfaire.
5.19
D D
ψ
ψ
ψ
ψ ψ
a) b)
Figure 5.21. a)L’objectif de projet "poutres faibles – poteaux forts" b) Les rotules plastiques dans
les poteaux entraînent des effets du second ordre plus importants.
L’implication pratique de ce principe est la réalisation de colonnes dont le moment plastique Mpl,Rd est
supérieur à celui des poutres, ce qui correspond à des sections de poutres moins hautes que celles des
colonnes, très inhabituelles en dehors des zones sismiques. Il convient donc d'éviter les poutres voiles
continues sur colonnes légères.
Cette règle s’applique à la vraie hauteur des éléments structurels : si, pour de raisons architecturales
ou de sécurité, un parapet important est nécessaire devant les ouvertures et qu’il fait structurellement
partie de la poutre de façade, il doit être interrompu à proximité des colonnes afin de permettre la
formation des rotules plastiques en bout de poutres – Figure 5.22.
5.20
Figure 5.22. La règle « poutres faibles - poteaux forts » doit considérer la section réelle des éléments.
Figure 5.23. Effet de la ruine de poteaux faibles : l’empilement des planchers après séisme.
Le dimensionnement des barres de l’ossature doit créer les conditions de hiérarchie de sections
aboutissant au mécanisme global plastique souhaité, qui n’implique que la plastification de diagonales
et si possible de nombreuses diagonales. Ces conditions sont détaillées en 9.17.
a) b)
Figure 5.24. Mécanisme global plastique d’une ossature avec triangulations à barres centrées :
a) à éviter b) souhaité.
cisaillement et la flexion. Afin de réduire la torsion, ces mêmes locaux, s’ils sont placés en hauteur,
devraient être situés au plus près du centre de torsion du bâtiment.
action action
réactions réactions
d d
Petit bras de levier des réactions d’appui. Grand bras de levier
A éviter A préférer
Figure 5.25a. – La redondance et une assise large assurent une meilleure distribution des
réactions d’appui.
5.23
Figure 5.25b. Les structures de contreventement primaires à large base réduisent les sollicitations des
barres du contreventement grâce à un bras de levier des efforts internes plus grand (AFPS, 2002).
Figure 5.26. Un radier général raidi par les murs de sous-sol base réduit les contraintes à la
fondation.
faible dimension (poutre), la contrainte qui peut se développer dans un matériau interface est assez
élevée pour écraser celui-ci.
joints
mauvais bon
a) Vues en plan
joints
mauvais bon
b) Vues en élévation
Figure 5.28. Fractionnement des bâtiments par des joints sismiques ou partition en sous structures.
Figure 5.30 Chute de cheminée et destruction d'une voiture (Renault R5, Liège, 1983)
Figure 5.31a). Le fronton de gauche a basculé...voir l'effet à la figure suivante... (situation inchangée
à ce jour…)
5.29
Figure 5.32. Chute de garniture en pierre. En haut, centre ville ; en bas Quai de Rome (Liège, 1983).
5.30
On rappelle qu’en première approche le déplacement maximum de structures de même période T est
indépendant du caractère plus ou moins dissipatif de leur comportement sous séisme de projet :
l’action de calcul réduite(≈ divisée) par le facteur de comportement q donne des déplacements
calculés de également réduits, mais les déplacements réels ds des nœuds de la structure sont finalement
évalué en multipliant de par qd : ds = qd. de , d’où l’indépendance par rapport à q- Figure 5.33. Seule
la démonstration que qd < q pourrait changer cette conclusion.
Les structures peu dissipatives (DCL), qui correspondent au concept a) de la Figure 5.34, présentent
les particularités suivantes:
- un faible coefficient de comportement (q = 1,5 dans l’Eurocode 8).
- donc des forces sismiques de calcul et des sollicitations sismiques plus importantes qu’avec,
par exemple, q = 4.
5.31
- des vérifications classiques des éléments structuraux, similaires à celles du cas de charge
gravitaire : les Eurocodes 2, 3, 4 et 5 sont seuls d’application, pas l’Eurocode 8.
du du
Concept a Concept b
V
V réponse élastique Concept a: Structure non
dissipative
Structure dimensionnée pour
rester élastique sous séisme
V réduit
Concept b: Structure
(Structure dimensionnée pour
dissipative
plastifier sous séisme)
du
d
Déplacement ultime
Figure 5.34. Différence entre projet peu “dissipatif” – concept a) et projet dissipatif – concept b).
Structures dissipatives.
Les structures dissipatives DCM ou DCH, qui correspondent au concept b) de la Figure 5.34,
présentent les particularités suivantes:
- des forces sismiques de calcul réduites par un facteur q élevé, jusqu’à 6 ou plus
5.32
- des structures plus légères et une réduction des sollicitations à la fondation, si les vérifications
du cas sismique déterminent les sections nécessaires
- un travail d’étude plus important nécessaire pour effectuer les vérifications spécifiques de
l’Eurocode 8
- des contrôles plus exigeants des matériaux, en particulier des zones dissipatives, nécessaires
pour vérifier que les bornes supérieures de résistance des éléments dissipatifs, imposées par le
concept du projet capacitif, sont respectées
- un contrôle plus exigeant de l’exécution pour assurer la conformité aux plans et cahier des
charge
Opter pour un projet de structure très dissipative par le fait qu’elle implique de nombreuses zones
dissipatives (exemple : ossature en portiques) demande donc un environnement technique favorisant la
qualité de l’étude et de l’exécution. Si toutes ces conditions nécessaires à la ductilité ne sont pas
réunies, un projet de structure peu dissipative, dont la qualité est moins sensible au respect de
multiples conditions techniques, est sans doute préférable pour la sécurité de la structure.
Cette affirmation revient à dire qu’il serait peut être opportun d’associer à chaque type d’ossature un
« Coefficient KFI de différentiation de la fiabilité ». Un tel coefficient traduirait la plus ou moins
grande probabilité de trouver dans une ossature des défauts susceptibles d’entraîner son
effondrement. Le recours possible à coefficient KFI est mentionné dans l’Annexe B de l’Eurocode 0.
KFI serait un coefficient pénalisant ≥ 1 appliqué à l’action de calcul et d’autant plus grand que la
structure est peu fiable. Des circonstances techniques très peu fiables correspondraient, par exemple,
à KFI = q.
Dans cet ordre d’idée, plus la qualité réelle d’une typologie de structure est dépendante de l’intensité
des contrôles, moins cette typologie est « fiable ».
Ainsi, dans le domaine des constructions en béton armé, un contreventement réalisé par des murs en
béton offre facilement une surabondance de section résistante pour une exécution peu complexe et peu
sujette à défaut. Leur fiabilité élevée a été observée à de nombreuses reprises après séisme.
Par contre, les ossatures en portique comportent une multitude de zones poutres - poteaux qui sont
autant de zones critiques très sollicitées en flexion et cisaillement et donc très sensibles au défauts de
tous ordres : dessins d’armature, exécution des armatures, résistance du béton.
Dans le domaine des constructions en acier, les joints soudés bout à bout sont un tendon d’Achille. Ils
sont considérés a priori comme sur - résistants par rapport aux sections adjacentes de métal de base,
alors que leur section peut être égale à celle de ces sections adjacentes. La sur-résistance est acquise
par les caractéristiques plus résistantes du métal du joint soudé, mais plusieurs facteurs peuvent
contrarier cette espérance :
5.33
- les défauts de préparation du joint; ainsi, la non exécution d’un chanfrein transforme un joint
bout à bout en joint d’angle, de résistance forcément insuffisante ; c’est une lacune classique
hélas trop réelle
- les défauts de soudage (type de métal de base ou d’apport, paramètres de soudage, conditions
réelles de soudage, etc).
du spectre de réponse en accélération, c’est à dire si la période T > TC , TC étant la période de « coin »
ou fin du palier horizontal du spectre. Le spectre de l ‘Eurocode 8 présenté à la Figure 5.35 montre que
plus les conditions de sol et site sont mauvaises, plus TC est grand et moins la recherche d’une
structure flexible a de chance d’être utile. On donne au Tableau suivant les hauteurs H de bâtiments
correspondant à la période TC caractérisant les types de sol de l’Eurocode 8, calculées en utilisant la
relation T1 = C t ⋅ H 3 / 4 avec Ct=0,075 (portiques en béton armé) : dans un site donné, il n’est pas utile
de chercher une structure flexible si la hauteur du bâtiment projeté est inférieure à la hauteur H donnée
au Tableau ci dessous.
On peut construire parasismique en béton armé ou en acier (voir les Chapitres 9 et 10).
5.35
Cependant, les observations effectuées après tremblement de terre mettent en évidence de très
nombreuses ruines totales de bâtiments en béton armé, alors que les dégâts aux bâtiments en acier sont
inexistants ou limités à quelques zones de l’ossature, en particulier les assemblages.
Plusieurs raisons justifient cette réalité.
Les charpentes métalliques font l’objet d’un projet et d’un montage effectués presque nécessairement
par des personnes qualifiées. Beaucoup de bâtiments en béton armé dans le monde sont exécutés
pratiquement sans plan ou sur base de plans approximatifs établis par des personnes peu formées.
Les charpentes métalliques font usage de produits manufacturés et les produits mis en œuvre
correspondent aux caractéristiques considérées dans le calcul de l’ossature. Le béton armé est, dans
beaucoup de pays, un matériau de qualité moins maîtrisée ; le contrôle de qualité du matériau béton, le
contrôle de la conformité des plans à la Norme parasismique, le contrôle de la position des armatures
font souvent défaut ou sont imparfaits.
Il existe de nombreux mécanismes dissipatifs locaux possibles en charpentes métalliques. Ce nombre
est de 7 si on se réfère au Chapitre 9. Souvent plusieurs mécanismes contribuent à la dissipativité.
Ainsi, quand on surdimensionne les assemblages par rapport aux éléments assemblés, on impose
encore que dans l’assemblage, qui devrait alors pourtant rester élastique, la résistance des plats à la
pression diamétrale (phénomène ductile)soit inférieure à la résistance au cisaillement des boulons ( qui
correspond à une ruine présumée non ductile), de sorte qu’à la fois on peut atteindre de la ductilité là
où on le souhaite (dans la barre), mais aussi, si nécessaire, là où on ne l’a pas prévu (dans
l’assemblage). De même, dans les ossatures en portique en acier, si les moments plastiques de poutres
sont trop élevés (suite à une erreur sur la nuance d’acier, par exemple), il y a cisaillement plastique
cyclique du panneau d’âme du poteau, mais ce phénomène est aussi très ductile (voir 9.2).
En béton armé, il n’existe qu’un seul mécanisme dissipatif possible, la flexion plastique dans des
éléments raisonnablement peu comprimés. N’importe quel événement adverse à la formation de ce
mécanisme de flexion plastique conduit à une ruine locale fragile entraînant souvent la ruine totale de
la structure. Ainsi, dans l’exemple d’une ossature en portique où les moments plastiques de poutres
seraient trop élevés (suite à une hauteur de poutre trop élevée, par exemple), le cisaillement cyclique
du béton armé entraîne une ruine rapide des nœuds de l’ossature et son effondrement complet.
La combinaison des facteurs mentionnés explique les observations souvent négatives effectuées après
tremblement de terre pour les bâtiments en béton armé, en particulier dans les ossatures en portique où
le degré d’hyperstaticité élevé correspond facilement à une multiplication de zones néfastes plutôt que
de zones dissipatives. Figure 5.36.
On note que la même remarque vaut pour les ossatures en portique d’acier, si l’exécution des
assemblages ne garantit pas la formation de mécanismes de ruine ductile. Ceci est arrivé à Northridge
(1994) et Kobe (1995), sans entraîner la ruine totale des bâtiments concernés. Il est possible que de
telles ruines se produisent dans le futur, impliquant des bâtiments réalisés à l’époque où les exigences
relatives aux assemblages soudés étaient insuffisantes.
5.36
En conclusion, on peut réaliser des structures parasismiques en béton armé comme en acier, mais en
béton armé plus qu’en acier il importe d’être rigoureux quant au respect des règles de projet (voir les
Chapitres 9 et 10) et au contrôle lors de l’exécution.
Il appartient à l’auteur de projet de choisir le matériau et le type d’ossature à construire en fonction de
la fiabilité de l’environnement technique.
Figure 5.36. Ossature en portique de béton armé en construction et effondrée (Boumerdes, 2003).
On peut chercher à voir si les sollicitations de séisme sont inférieures à celles du vent. Il n’y a
pas de réponse directe, car les paramètres déterminant les résultantes de vent et de séisme sont
nombreux – voir Tableau ci-dessous.
VENT Domaine de variation approximatif
à l’échelle mondiale
1) Zone géographique : vitesse du vent 1 à 2
2) Maître couple
3) Coefficient aérodynamique 1 à 1,5
SEISME
1) Zone géographique : agR 1à8
2) Importance de la structure γI 0,9 à 1,4
3) Sol et site : coefficient S 1 à 1,8
4) Type de spectre : 1 ou 2 à T fixé 1 à 2
5) Coefficient de comportement
Type de structure
Type de dimensionnement 1à6
5) Masse de la structure
6) Pseudo accélération Sd(T)
Type de structure Ct
Hauteur H
Interaction sol – structure 0,2 à 2,5
5.37
Résultante de vent
Fvent =γQ x pression x maître couple x Cx = 1,5 x pression x maître couple x Cx
Résultante sismique
Fséisme = 0,85 x m x Sd(T) ou Fséisme = m x Sd(T) voir cours ou EC8
m : masse sismique = G + ΨEiQ
Sd(T) : spectre Eurocode 8, tous les paramètres du spectre sont définis. Il faut connaître le type
de sol-site=> Paramètre S et valeurs TB , TC , TD « de coins » du spectre.
T : estimé par relation T=CtH0,75 H : hauteur structure Ct : fonction du système structurel,
valeurs données dans le cours ou EC8.
Il faut se fixer q
NOTE :
1) γQ pour l’action sismique = 1,00 contre 1,5 pour le vent ;
2) les γm des matériaux sont souvent plus petits dans la situation sismique que dans les
situations durables et transitoires. Ceci intervient dans l’évaluation du caractère
dimensionnant de l’action sismique :
o Acier
Rond à béton. En Belgique et France γs =1,00 en sismique contre γs =1,15 en
situation durable ou transitoire, dont le vent.
o Béton.
En France γs =1,3 contre γs =1,5 en situation durable ou transitoire, dont le vent.
o Maçonnerie.
En Belgique et France γM,sismique =2/3 γM,statique
Remarque préliminaire.
On donne seulement un aperçu des critères de régularité stipulés dans l’Eurocode 8. Il est nécessaire
de se reporter à ce document pour connaître tous les détails des critères.
Régularité en plan.
La structure d’un bâtiment classé comme régulier en plan doit être approximativement symétrique par
rapport à deux directions orthogonales en ce qui concerne la raideur latérale et la distribution de la
masse. La configuration en plan doit être compacte, c'est-à-dire délimitée pour chaque plancher par un
contour polygonal curviligne ; les éventuels retraits par rapport à ce contour (angles rentrants ou
retraits en rive) ne peuvent pas affecter la raideur en plan et doivent être tels que la surface comprise
entre le contour du plancher et le contour polygonal convexe enveloppant le plancher ne dépasse pas
5 % de la surface du plancher. La raideur en plan des planchers doit être suffisamment importante,
comparée à la raideur latérale des éléments verticaux de structure.
5.38
L’élancement λ = Lmax/Lmin de la section en plan du bâtiment ne doit pas être supérieur à 4 ( Lmax et
Lmin sont respectivement la plus grande et la plus petite dimension en plan du bâtiment).
eox et eoy , distances entre le centre de rigidité et le centre de gravité, mesurée respectivement suivant
les directions x et y perpendiculaires à la direction y ou x du séisme, respectent des limitations :
eox ≤ 0,30 ⋅ rx et rx ≥ l s (idem en y)
rx est la racine carrée du rapport de la rigidité de torsion à la rigidité latérale dans la direction y ("rayon
de torsion")
ls est le rayon de giration massique du plancher en plan (racine carrée du rapport entre le
moment d’inertie polaire du plancher en plan par rapport au centre de gravité du plancher et la
masse du plancher). On précise la signification de ces paramètres et leur calcul au Chapitre 4,
en particulier en 4.6.
Régularité en élévation.
Dns un bâtiment régulier en élévation les éléments de contreventement, comme les noyaux centraux,
les murs ou les portiques, doivent être continus depuis les fondations jusqu’au sommet du bâtiment.
Lorsqu’il existe des retraits à différents niveaux, les éléments de contreventement doivent être
continus jusqu’au sommet de la partie concernée du bâtiment.
La raideur latérale et la masse de chaque niveau doivent demeurer constantes ou sont réduites
progressivement, sans changement brutal, entre la base et le sommet du bâtiment considéré.
Dans les bâtiments à ossature, le rapport entre la résistance effective de chaque niveau et la résistance
exigée par le calcul ne doit pas varier pas de manière disproportionnée d’un niveau à l’autre.
En général, la structure d’un bâtiment peut être considérée comme constituée de plusieurs systèmes
verticaux liés par des diaphragmes horizontaux. L’analyse de la structure est plus rapide si les
diaphragmes peuvent être considéré comme rigide, c’est à dire si les déplacements relatifs des points
du diaphragme sont nuls lors du séisme.
Un diaphragme peut être considéré comme rigide si, lorsqu’il est modélisé avec sa flexibilité en plan
effective, ses déplacements horizontaux n’excèdent en aucun point de plus de 10 % les déplacements
horizontaux absolus trouvés aux mêmes points dans l’hypothèse du diaphragme rigide et sous l’action
sismique de calcul.
La question du niveau auquel on interrompt le modèle de la structure pour l’analyse se pose. Le niveau
de la surface du sol n’est pas nécessairement le niveau d’un « encastrement parfait ». C’est le cas si et
seulement si :
- les sous sol constituent une boite raide à partir de ce niveau comme dans la Figure 6.1
- on peut négliger la déformabilité du sol et l’interaction sol – structure.
La déformabilité du sol de fondation doit être prise en compte quand elle peut avoir une influence
défavorable globale sur la réponse de la structure ; elle peut toujours être prise en compte, y compris
dans les cas où elle a des effets bénéfiques. On donne des explications à ce sujet en 11.1.
6.2
NEd
MEd
VEd
Epd
FRd boîte sous sol
RC
Figure 6.1. Cas où un niveau sous sol raide constitue un encastrement pour la superstructure ; si les
déformations du sol peuvent être négligées, le modèle peut être arrêté au niveau du sol.
Dans les bâtiments en béton, les bâtiments mixtes acier-béton et les bâtiments en maçonnerie, on
évalue la rigidité des éléments porteurs en tenant compte des effets de la fissuration. Cette rigidité doit
correspondre à l’amorce de la plastification de l’armature. On peut l’estimer en considérant les
propriétés de rigidité élastique à la flexion et au cisaillement des éléments de béton et de maçonnerie
comme égales à 50% de la rigidité des éléments non fissurés. En procédant ainsi, on considère en fait
un module sécant, qui présente l’avantage d’une estimation plus réaliste de la déformation
correspondant à la « limite élastique » du bâtiment. Figure 6.2.
Figure 6.2. Le comportement global d’une construction en béton armé n’est linéaire que pour un
cisaillement V en base très faible.
6.3
L’analyse des bâtiments respectant les critères de régularité en plan peut être réalisée en utilisant deux
modèles plans, un pour chaque direction principale.
Dans ce cas, il faut être attentif à la définition de la masse affectée au modèle plan. Ainsi, si on
considére une structure symétrique soumise à une action sismique translationnelle de direction x, les
diaphragme forcent les différents contreventements à un égal déplacement en direction x ; alors, la
distribution de la résultante de cisaillement Fb entre les différents contreventement s’effectue en
proportion de leurs raideurs.
a) b)
Figure 6.3. Distribution du cisaillement Fb entre les contreventements ; à gauche, cas du diaphragme
rigide ; à droite, cas de l’absence de diaphragme.
Dans l’exemple de la Figure 6.3a), cas du diaphragme rigide, chaque contreventement reprend Fb /4.
La notion erronée de « masse affectée » à un contreventement donné – cfr Figure 6.3b) , aurait indiqué
Fb /6 pour chaque contreventement de façade et Fb /3 pour chaque contreventement intérieur. En fait,
une distribution de type « masse affectée » correspondrait au cas d’un diaphragme sans raideur.
6.3 Généralités relatives aux modèles dans les analyses non linéaires .
6.4 Action sismique et modèles pour l’analyse chronologique non linéaire dynamique.
Généralités.
Le mouvement sismique peut également être représenté par une accélération du sol fonction du temps
(ou des grandeurs associées, vitesse et déplacement). Lorsqu’un modèle spatial est exigé, le
mouvement sismique doit consister en trois accélérogrammes agissant simultanément. Le même
accélérogramme ne peut pas être utilisé simultanément pour les deux directions horizontales. Des
simplifications sont définies pour les structures régulières.
Le mouvement sismique peut être décrit par des accélérogrammes artificiels ou des accélérogrammes
enregistrés ou simulés.
Accélérogrammes artificiels.
Les accélérogrammes artificiels doivent correspondre aux spectres de réponse élastique (cfr 2.4). Leur
durée doit être compatible avec la magnitude et les autres caractéristiques servant à la définition de ag.
6.5
Lorsqu’on ne dispose pas de données spécifiques, leur durée minimale Ts de la partie stationnaire des
accélérogrammes est de 10 s.
Un minimum de 3 accélérogrammes doit être utilisé, dont la moyenne des valeurs de l’accélération
spectrale à période nulle (calculée à partir des accélérogrammes) n’est pas inférieure au agS du site.
Dans le domaine des périodes comprises entre 0,2T1 et 2T1, où T1 est la période fondamentale de la
structure dans la direction suivant laquelle l’accélérogramme va être appliqué, aucune valeur du
spectre de réponse élastique moyen avec 5 % d’amortissement, calculé à partir de tous les
accélérogrammes, ne peut être inférieure à 90 % de la valeur correspondante du spectre de réponse
élastique avec 5 % d’amortissement.
Modéles.
Les modèles des éléments structuraux doivent, en plus des caractéristiques déjà définies pour l’analyse
en poussée progressive, décrire aussi le comportement des éléments lors des cycles post-élastiques de
déchargement – rechargement. La dissipation d’énergie dans l’élément dans le domaine des
amplitudes de déplacement attendu dans la situation sismique de calcul doit être reflétée de manière
réaliste. Les simplifications admises en analyse en poussée progressive pour les structures régulières
sont aussi d’application.
Les bâtiments qui ne respectent pas les critères de régularité doivent être analysés à l’aide d’un modèle
spatial. Deux analyses indépendantes peuvent être faites avec, pour chaque analyse, des actions
latérales appliquées dans une seule direction.
6.6
Pour les bâtiments qui respectent les critères de régularité, l’analyse peut être effectuée à l’aide de
deux modèles plans, un pour chaque direction horizontale.
Pour les bâtiments en maçonnerie peu élevés (nombre d’étages est inférieur ou égal à 3 et si le rapport
de forme moyen (hauteur par largeur) des murs de la structure est inférieur à 1,0), dans lesquels le
comportement des murs de la structure est dominé par le cisaillement, chaque niveau peut être analysé
séparément.
Pour les zones dissipatives, la vérification porte sur la capacité de déformation (Exemple : rotation des
rotules plastiques), qui doit être telle que la structure atteint le déplacement cible sans épuiser les
capacités de déformation locales.
Ductilité globale.
Les exigences relatives à la ductilité globale sont différentes dans une analyse en poussée progressive
de ce qu’elles sont dans une analyse élastique. C’est normal, puisque l’analyse en poussée progressive
permet de connaître le comportement plastique d’ensemble de la structure, chose inaccessible à
l’analyse élastique.
Dans l’Eurocode 8, la formulation des exigences relative aux résultats d’une l’analyse en poussée
progressive est:
- les mécanismes plastiques obtenus sont satisfaisants
- les demandes de ductilité et de déformation, tant globales que par niveau ou locales ne dépassent
pas les capacités correspondantes
- les éléments fragiles restent dans le domaine élastique.
Du fait de leur raideur, les remplissages disposés dans une ossature en portique interagissent avec cette
structure et limite ses déformations en développant un travail en bielle comprimée. On peut représenter
cette bielle comprimée dans un modèle numérique de la structure.
(h ) + (L )
2 2
bb = 0.2 Ldiag = 0.2 étage − hpoutre travée − hpoteau
Pour définir la raideur d’une diagonale équivalente, on lui attribue des propriétés telles que la
déformation d’une maille rectangulaire avec remplissage soit égale à la déformation d’une maille
rectangulaire avec une diagonale. Figure .
Suivant l’Eurocode 6 [prEN 1996-1-1: 2004 cl. 3.7.3], on peut considérer pour le module de
cisaillement : Gmaçonnrie = 0,4 Emaçonnrie
Le module sécant à court terme Emaçonnrie utilisé dans l’analyse est égal à :
Emaçonnrie = KE fk KE =1000 fk résistance caractéristique en compression
Fh
Le déplacement horizontal au sommet du mur est calculé par: τ maçonnerie =
Lmaçonnerie × tbrique
τ maçonnerie
Les déformations de cisaillement se calculent par: γ maçonnerie = = 0.0025
Gmaçonnerie 2
Le module de cisaillement est G/2 en situation sismique. Le déplacement au sommet du mur vaut :
δ maçonnerie = γ maçonnerie x hmaçonnerie
On établit la section d’une diagonale Adb (en acier par exemple) qui donne le même δ. La
représentation de la diagonale de maçonnerie comprimée par une seule bielle centrée au noeud poutre
– poteau n’est pas idéale, car elle ne donne aucun cisaillement dans les poteaux et poutres, ce qui est
contraire aux observations post sismique. Une représentation par 2 diagonales écartées du nœud évite
ce défaut. Figure.
6.9
On peut aussi représenter par des barres verticales la restrainte des déformations de flexion des poutres
par les remplissages. On calcule les sections de ces barres en exprimant qu’elles sont équivalente à une
longueur choisie de mur.
Avb = tbrique x li
Chaque élément fini est de type barre, avec un module d’élasticité égal à Emaçonnerie = 4100 N/mm² et
une loi de comportement linéaire élastique.
6.10
7.1
Chapitre 7.
Règles générales de l’Eurocode 8 pour l’analyse et la vérification des
ossatures de bâtiments.
considère la fraction ψEi.Qki représentant la fraction dont la présence est la plus probable. On obtient la
masse sismique par la combinaison : ΣG k, j "+" Σψ E,i ⋅ Qk,i
Les coefficients de combinaison ψE,i prennent en compte la probabilité que les charges ψ2i.Qki ne
soient pas présentes sur la totalité de la structure pendant le séisme, ainsi que le caractère réduit de la
participation de certaines masses dans le mouvement de la structure, due à leur liaison non rigide avec
celle-ci. On calcule ψE,i comme :ψ Ei = ϕ ⋅ψ 2i . Les valeurs de ψ2,i et φ sont données au Tableau 7.1.
On constate que le coefficient ψE,i qui sert à définir la masse de l’action de service présente en
moyenne sur un immeuble peut être << 1. Ainsi, dans un immeuble de bureaux où les niveaux ont une
occupation indépendante : ψE,i = 0,5 x 0,3 = 0,15.
La masse sismique calculée par la combinaison ΣG k, j "+" Σψ E,i ⋅ Qk,i sert à calculer :
- un élément structurel local peut être soumis à Ψ2iQ alors qu’en moyenne sur le bâtiment on a ΨEiQ ;
- en considérant Ψ2iQ plutôt que ΨEiQ, on prend en compte de façon implicite une certaine composante
verticale du séisme, même pour des éléments structuraux comme les poteaux en base d’une structure
élevée dans lesquels la contrainte sous charge de service Q serait probablement mieux estimée par
ΨEiQ que par Ψ2iQ.
Les sollicitations dans les éléments structuraux sont donc la somme de 2 termes, gravitaires et
sismique. Dans les chapitres 9 à 14 (règles par type de matériau), on reprend ces termes par les
symboles suivants (exemple de l’effort normal N) :
- terme gravitaire NEd,G trouvé sous G + Ψ2iQ
- terme NEd,E dû au séisme, calculé pour une structure de masse sismique G + ΨEiQ
Ces termes combinés donnent NEd effort normal dans la situation sismique de calcul. Il existe
différentes combinaisons suivant différents contextes.
Tableau 7.2. Relation entre régularité, modèle et méthode d'analyse linéaire autorisés.
Coefficient de
Régularité Simplifications admises
comportement
En En Analyse élastique
Modèle q
Plan Elévation linéaire
Oui Oui 2 modèles plan (x et y) Force latéralea Valeur de référence
Valeur de référence
Oui Non 2 modèles plan (x et y) Modale
minorée par 1,2
Non Oui 2 modèles plan (x et y)b Force latéralea Valeur de référence
1 modèle 3 D
Non Oui Force latéralea Valeur de référence
Action en x, y et z
Valeur de référence
1 modèle 3 D
Non Non Modale minorée par 1,2
Action en x, y et z
et réduction de αu/α1
a
pour les bâtiments dont la réponse n’est pas affectée de manière significative par les contributions de
modes de vibration de rang plus élevé que le mode fondamental dans chaque direction principale, ce
qu’on considére réalisé s’ils présentent dans les deux directions des périodes de vibration T1 ≤ 4 TC et
T1 ≤ 2s
b
Dans les conditions de régularité limitée indiquées en 4.3.3.1(8) de EN1998-1 : 2004, un modèle plan
séparé peut être utilisé dans chaque direction horizontale.
Dans ces combinaisons, le signe adopté pour chaque composante doit être le plus défavorable pour
l’effet particulier considéré. Si le système structural ou la classification de régularité en élévation du
bâtiment est différente dans des directions horizontales différentes, la valeur du coefficient de
comportement q peut également être différente.
Pour les bâtiments qui respectent les critères de régularité en plan et où les seuls éléments sismiques
primaires sont des murs ou des systèmes triangulés indépendants dans les deux directions principales,
ceux-ci ne sont en fait sollicités que par l’action sismique agissant dans une seule direction, soit x, soit
y. Dans ce cas, on est dispensé de considérer les combinaisons des effets des 2 composantes x et y de
l’action.
7.7 Evaluation des déplacements réels sur base d’une analyse linéaire.
On a expliqué en 3.4.2 que l’analyse linéaire par superposition des réponses modales ou sa version
simplifiée, la méthode des forces latérales, n’examine que la partie élastique de la réponse sismique
d’une structure élastoplastique d’une structure. On réalise cela grâce au coefficient de comportement q
qui intervient comme diviseur de l’action sismique réelle. Les déplacements calculés de sont donc une
sous évaluation par un facteur q des déplacements réels ds produits par le séisme, qu’on trouve par:
d s = qd d e
avec :
ds déplacement d’un point du système structural dû à l’action sismique de calcul
qd coefficient de comportement lié au déplacement ; en général, qd est supérieur à q si la période
fondamentale de la structure est inférieure à TC , mais les données manquent pour définir qd et on
prend qd = q .
de déplacement du même point du système structural, déterminé par une analyse linéaire basée sur le
spectre de réponse de calcul et incluant les effets de torsion.
7.8.1 Généralités.
Les vérifications de l’Eurocode 8 relatives à l’état limite ultime portent sur la résistance nécessaire de
tous les éléments, la ductilité des éléments dissipatifs, le dimensionnement capacitif des éléments non
dissipatifs, le respect de conditions assurant la formation d’un mécanisme plastique global dans la
structure, la stabilité d’ensemble de la structure, la résistance des diaphragmes et des fondations et la
présence de joints suffisants avec les bâtiments voisins.
θ est le coefficient de sensibilité au déplacement relatif entre étages ; Ptot la charge gravitaire totale due
à tous les étages situés au dessus de l’étage considéré, y compris celui-ci, dans la situation sismique de
calcul des sollicitations globales sur la structure, c'est-à-dire ΣG k, j "+" Σψ E,i ⋅ Qk,i ; dr est le
déplacement relatif de calcul entre étages, différence de déplacement latéral moyen entre le haut et le
bas du niveau considéré ( note : dr est calculé sur base de déplacements réels ds = qd de) ; Vtot est
l’effort tranchant sismique total au niveau considéré ; h est la hauteur du niveau, entre étages.
Cette relation exprime simplement que le moment de 2nd ordre Ptot dr est suffisamment inférieur au
moment de 1er ordre appliqué aux poteaux de l’étage considéré, soit Vtot h , pour qu’on puisse négliger
son effet. Si 0,1 < θ ≤ 0,2 , les effets du second ordre peuvent être pris en compte approximativement
en majorant les effets de l’action sismique Ed calculés par l’analyse de 1er ordre par 1/(1 - θ). Si 0,2 <
θ ≤ 0,3 , un calcul explicite de l’effet P-∆ est requis. θ ne peut pas dépasser 0,3.
d r = q.d re
P tot
V tot
N N
h V Ptot = Σ Ngravitaire
V Vtot = Σ Vsismique
Figure 7.1. Vérification du caractère acceptable des effets du 2ème ordre géométrique.
7.8
vérifie ∑ M Rc ≥ 1,3∑ M Rb
ΣMRc est la somme des moments de flexion résistants (moments plastiques) des poteaux (indice c =
colonne) connectés au nœud . Les MRc dépendent de l’effort normal N et doivent être calculés en
fonction de l’effort normal le plus défavorable dans la situation sismique de calcul. MRb est somme des
moments de flexion résistants (moments plastiques) des poutres (indice b = beam) connectées au
nœud, avec les valeurs correspondant à un moment résistant de poutre positif d’un côté du nœud et
négatif de l’autre. Figure 7.2. Lorsque des assemblages à résistance partielle sont utilisées, les
résistances à la flexion de ces assemblages sont prises en compte dans le calcul de ΣMRb.
7.9
Figure 7.2. Les moments de flexion des poutres au nœud correspondant au mécanisme global
plastique des ossatures en portiques sont de signe opposé.
La relation précédente est évidente si on examine un seul nœud poutres-poteaux : comme les
sollicitations à un instant donné sont telles qu’il y a équilibre, on a ΣMEd,c = ΣMEd,b . Le moment
plastique est d’abord atteint là où le rapport MEd / MR est le plus élevé, donc là où MR est le plus faible.
Mais le coefficient 1,3 n’est pas défini sur base de cette seule considération, car alors 1,1 par exemple
suffirait : c’est l’analyse dynamique élasto-plastique de portiques qui a montré qu’un coefficient
inférieur à 1,3 n’empêchait pas la formation d’un mécanisme de ruine partiel impliquant un seul
niveau.
La condition ∑ M Rc ≥ 1,3∑ M Rb doit être satisfaite à chaque nœud dans deux plans verticaux
orthogonaux de flexion de la structure et dans les deux directions (positive et négative) d’action des
moments des poutres autour du nœud. Si le système structural est une ossature en portique dans une
seule des deux directions principales, la condition doit être satisfaite uniquement dans cette direction.
La condition ne s’applique pas au dernier étage de bâtiments à plusieurs étages, car à ce niveau il
importe peu que les rotules plastiques se forment dans les poutres ou au sommet des poteaux – Figure
7.3.
Dans les ossatures où une dalle contribue à la raideur et à la résistance des poutres, le béton et les
armatures de la dalle dans la largeur participante contribuent au moment plastique ; il faut en tenir
compte dans le calcul des MRb des poutres.
On notera que:
- dans les systèmes mixtes murs-ossatures où les murs apportent plus de 50% de la résistance, ceux-ci
- dans les petites ossatures en portique en béton armé (1 ou 2 niveaux) où l’effort normal dans les
poteaux est faible (l’effort normal réduit νd ne dépasse pas 0,3 dans aucun poteau), la résistance des
poteaux en flexion suffit à assurer la sécurité et le respect du critère ∑ M Rc ≥ 1,3∑ M Rb n’est pas
imposé.
7.8.6 Equilibre.
On doit vérifier que le bâtiment est stable par rapport au monde extérieur dans la situation sismique de
calcul et cette vérification doit inclure le risque de renversement global et de glissement.
7.8.7 Fondations.
Les sollicitations sismiques de calcul des éléments des fondations résultent, comme pour les autres
éléments non dissipatifs, d’un dimensionnement en capacité en tenant compte d’éventuelles
sur-résistances de la superstructure. Cependant, les effets de l’action sismique sur les éléments des
fondations ne peuvent logiquement jamais être plus grands que ceux correspondant à l’hypothèse du
comportement élastique de la structure, soit q = 1,0.
Pour les fondations d’éléments verticaux individuels, murs ou poteaux, les valeurs de calcul des effets
de l’action EFd sur les fondations sont: EFd = EF, G + γ Rd ΩEF, E
Dans cette relation, γRd est un coefficient destiné à tenir compte de la sur-résistance des matériaux des
éléments structurels dissipatifs par rapport à la valeur considérée dans l’analyse ; γRd est pris égal à 1,0
pour q ≤ 3, ou à 1,2 dans les autres cas ;
EF,G effet dû aux actions non sismiques incluses dans la combinaison d’actions pour la situation
sismique de calcul, c'est-à-dire sous G + Ψ2iQ.
EF,E effet de l’action issu de l’analyse pour l’action sismique de calcul ;
Ω est un coefficient destiné à tenir compte de la sur-résistance due au fait que la section réalisée n’est
pas la section minimale strictement nécessaire ; Ω = (Rdi/Edi) ≤ q ; ce coefficient est calculé pour la
zone dissipative ou l’élément i de la structure qui a l’influence la plus importante sur l’effet EF
7.11
considéré ; avec Rdi résistance de calcul de la zone ou de l’élément i ; Edi est la valeur de calcul de
l’effet de l’action sur la zone ou l’élément i pour la situation sismique de calcul.
Pour les fondations des murs ou des poteaux d’ossatures en portique, Ω est la valeur minimale du
rapport MRd/MEd dans les deux directions orthogonales principales, à la section transversale la plus
basse où une rotule plastique peut se former dans l’élément vertical, dans la situation sismique de
calcul.
Pour les fondations de poteaux de triangulations à barres centrées, Ω est la valeur minimale du rapport
Npl,Rd/NEd sur toutes les diagonales en tension de la triangulation.
Pour les fondations de poteaux de triangulations à barres excentrées, Ω est la valeur minimale du
rapport Vpl,Rd/VEd pris sur toutes les zones de cisaillement plastique des poutres, ou du rapport
Mpl,Rd/MEd pris sur toutes les zones de rotule plastique des poutres de la triangulation.
Pour les fondations communes à plusieurs éléments verticaux (longrines de fondation, semelles
filantes, radiers, etc.), la valeur de Ω est déduite de l’élément vertical ayant l’effort tranchant
horizontal le plus important dans la situation sismique de calcul. On peut aussi considérer une valeur
de Ω égale à 1 et γRd = 1,4.
Si les effets de l’action sur les fondations ont été déterminés en utilisant la valeur du coefficient de
comportement q applicable aux structures faiblement dissipatives (q = 1,5 à 2, voir Chapitres 7 à 11),
le dimensionnement en capacité n’est pas exigé.
7.8.8 Joints entre bâtiments ou entre blocs constitutifs d’un même bâtiment (joints de dilatation).
Les bâtiments doivent être protégés contre l’entrechoquement avec des structures adjacentes ou entre
des unités structurellement indépendantes du même bâtiment. Pour cela, il faut :
- que la distance entre la ligne de séparation et les points d’impact potentiels ne soit pas inférieure au
déplacement horizontal maximal du bâtiment au niveau correspondant ;
- que la distance entre les bâtiments ou unités structurellement indépendantes appartenant à la même
propriété ne soit pas inférieure à la racine carrée de la somme des carrés des déplacements horizontaux
maximaux des deux bâtiments ou unités au niveau correspondant.
Si les niveaux de planchers d’un bâtiment ou d’une unité indépendante en cours d’étude sont les
mêmes que ceux du bâtiment adjacent ou de l’unité adjacente, la distance minimale citée ci-dessus
peut être réduite par un coefficient 0,7.
Tous les déplacements mentionnés sont des évaluations de déplacements réels, calculés par la
relation : d s = q d d e
7.12
3(1 + z / H )
Sa est la pseudo accélération : S a = ag S − 0,5 Sa ≥ ag S.
1 + (1 − Ta ) 2
T1
ma est la masse de l’élément ; γa coefficient d’importance de l’élément ; qa est le coefficient de
comportement de l’élément (voir Tableau). Ta est la période fondamentale de vibration de l’élément
non structural et T1 la période fondamentale du bâtiment dans la direction appropriée. z est la hauteur
de l’élément non structural au-dessus du niveau d’application de l’action sismique (le niveau du sol en
général). H est la hauteur du bâtiment depuis les fondations ou le sommet d’un soubassement rigide.
Le coefficient d’importance γa ne peut pas être inférieur à 1,5 pour:
- les éléments d’ancrages de machines et d’équipements nécessaires au fonctionnement des
réseaux vitaux ;
- les réservoirs et récipients contenant des substances toxiques ou explosives, présentant des
risques pour la sécurité publique.
Dans les autres cas, γa peut être pris égal à 1,0.
Les valeurs maximales du coefficient de comportement qa des éléments non structuraux sont
indiquées au Tableau suivant.
7.13
7.8.10 Diaphragmes.
Les diaphragmes et les entretoisements dans les plans horizontaux doivent pouvoir transmettre, avec
une sur-résistance suffisante, les effets de l’action sismique aux divers contreventements auxquels ils
sont liés. On les vérifie sous les sollicitations calculées dans l’analyse multipliées par un coefficient de
sur-résistance γd supérieur à 1,0 (valeur recommandée γd =1,3 pour les modes de rupture fragile, tels
que l’effort tranchant dans les diaphragmes en béton et γd =1,1 pour les modes de rupture ductile).
Les indications de l’Eurocode 8 sont minimales. Elles définissent l’objectif et l’analyse est supposée
établir les sollicitations des diaphragmes. Mais très souvent, les diaphragmes sont considérés comme
rigides et l’analyse, effectuée en supposant l’absence de déplacement relatif entre les
contreventements, n’établit pas les sollicitations dans les diaphragmes. Leur connaissance est pourtant
nécessaire pour vérifier les dimensions et les fixations des diaphragmes.
On pourrait penser que les forces d’étage de la méthode dynamique simplifiée (« statique
équivalente ») constituent une bonne estimation des sollicitations des diaphragmes, mais ce n’est
certainement pas le cas en base de la structure, car la force d’étage y tend vers 0 alors que
l’accélération subie est de l’ordre de agS, accélération du sol. La force d’inertie correspondante pour
un diaphragme est égale à : Fdia = ag Smd (md = masse du diaphragme et des masses
rapportées à ce diaphragme ; les masses des poutres, voiles, poteaux ne sont pas dans md).
En fait, la sollicitation à reprendre à l’assemblage entre un diaphragme et un contreventement à un
niveau i comporte deux termes :
- une fraction de la force d’inertie ai md où ai représente l’accélération max subie à l’étage i ;
cette fraction est fonction de la raideur relative du contreventement dans l’ensemble du système de
contreventement pour la direction de séisme considérée ;
7.14
- une force qui résulte de l’existence de transfert de force d’un contreventement vertical vers les
autres en raison de variation de raideur des contreventements entre ce niveau et les niveaux inférieurs
ou supérieurs.
On peut penser à évaluer la force d’inertie ai md à l’aide des relations définies pour les éléments non
structuraux, en considérant Ta = 0 (diaphragme infiniment rigide) et qd=1 (diaphragme non dissipatif) :
Fa = (S a ⋅ ma ⋅ γ a ) / qa = S a .md γ d
3(1 + z / H ) 3(1 + z / H )
S a = ag S − 0,5 = ag S − 0,5
1 + (1 − Ta ) 2 2
T
1
Ces relations donnent :
Fdia = ag S md en base, comme mentionné ci-dessus ;
Fdia = 2,5 ag S md en tête du bâtiment, ce qui est de l’ordre du maximum de la force d’étage
puisque Sd(T) vaut au maximum 2,5 ag S.
Les forces de calcul correspondantes sont :
Fdia,d = γd ag S md en base, comme mentionné ci-dessus ;
Fdia = 2,5 γd ag S md en tête du bâtiment.
Il convient d’ajouter à ces valeurs les sollicitations du diaphragme qui résultent de l’existence de
transfert de force entre contreventements vertical causés par d’éventuelles variations de raideur des
contreventements au dessus ou en dessous du diaphragme considéré.
A titre indicatif, le document FEMA 450 donne les forces de calcul des diaphragmes suivantes.
Pour les ossatures régulières, à chaque niveau : Fdia = 0,2mdx Sd(T) + forces de transfert.
n
∑F i
Pour les ossatures irrégulières : Fpx = i= x
n
m px + forces de transfert.
∑m
i=x
i
Fpx est la force de calcul du diaphragme au niveau x. Fi est la force d’étage appliquée au niveau i
mi est la masse sismique totale du niveau i (inclut poutres et poteaux). mdx est la masse sismique du
diaphragme du niveau x (masse sismique totale du niveau x, moins poutres, voiles et poteaux).
Cette relation donne des valeurs proche de Fdia = ag S md en base et Fdia = 2,5 ag S md en tête du
bâtiment. Mais une borne est fixée qui conduit à des valeurs moins exigeantes. Fpx est limitée à:
0,2 mdx Sd(T) ≤ Fpx ≤ 0,4 mdx Sd(T)
c'est-à-dire au maximum Fpx = ag S mdx , ce qui, dans les parties hautes d’un bâtiment, est moins que la
valeur trouvée par la relation Eurocode 8 de calcul des éléments non structuraux.
7.15
∆VRw est la réduction totale de la résistance des murs en maçonnerie du niveau considéré, par rapport
au niveau contenant le plus de remplissages et situé au-dessus ; ΣVEd est la somme des efforts
tranchants sollicitants d’origine sismique sur tous les éléments sismiques primaires verticaux du
niveau concerné. Si η < 1,1, on ne modifie pas les sollicitations établies par l’analyse.
Dans toutes les classes de ductilité, DCL, DCM ou DCH, excepté dans les cas de faible sismicité, il
convient de prendre des mesures pour :
7.16
- éviter des ruptures fragiles et la désintégration prématurée des murs de remplissage, notamment
des panneaux de maçonnerie avec des ouvertures ou faits avec des matériaux friables ;
- éviter la rupture hors plan partielle ou totale de panneaux de maçonnerie élancés.
Une attention particulière sera portée aux panneaux de maçonnerie dont l’élancement, rapport entre la
plus petite longueur ou hauteur et l’épaisseur, est supérieur à 15.
Il convient de border les rives des ouvertures ou perforations importantes d’encadrements.
Des treillis soudés, convenablement ancrés sur un côté du mur, des chaînages fixés aux poteaux et
disposés dans les lits de mortier de la maçonnerie, des montants et des ceinturages en béton disposés
dans les panneaux, dans l’épaisseur totale du mur, sont des mesures qui permettent d’améliorer
l’intégrité et le comportement en plan et hors plan.
Différentes valeurs de v peuvent être définies pour les différentes zones sismiques d’un pays, en
fonction des conditions de l’aléa sismique et de l’objectif de protection des biens. Les valeurs
recommandées sont v = 0,4 pour les catégories d’importance III et IV et v = 0,5 pour les catégories
d’importance I et II.
- 8.1 -
Chapitre 8.
Methodes de prédimensionnement en projet parasismique.
Une structure régulière en plan et en élévation dans laquelle les masses sont distribuées régulièrement
et qui possède des diaphragmes convenables peut être modélisée par 2 plans, un dans la direction x et
l’autre dans la direction y. Chaque modèle représente une des n ossatures résistantes parallèles à la
direction de séisme considérée. La masse m attribuée à ce plan est 1/n de la masse sismique totale du
bâtiment. Dans la structure régulière décrite, la contribution des modes de vibration supérieurs au
mode fondamental est négligeable et la structure répond comme une console verticale de période T1.
On peut effectuer une analyse élastique sous forces latérales du type défini en 2.14. qui comprend pour
chaque direction principale x et y les pas P1 à P7 suivants.
P1: on estime la période T1 de la structure à l’aide d’une des relation du Tableau 2.3. On prend garde
d’utiliser un système d’unités convenables.
P2: on lit pseudo accélération Sd (T1) sur le spectre de réponse en accélération de calcul défini en 2.5.
P3: on trouve la résultante de cisaillement en base Fb: Fb = S d (T1 ) ⋅ m ⋅ λ
λ= 0,85 m est la masse définie plus haut.
Sd (T) est un spectre de calcul et le coefficient de comportement q intervient dans sa définition. Il est
choisi par le projeteur, voir commentaire à ce sujet en 5.3.1.
P4: Fb est distribuée sur la hauteur de la structure comme rappelé ci après.
P5: on effectue une analyse statique et on établit les sollicitations et déplacements sous séisme EEdx .
Cette analyse considère les effets translationnels et torsionnels (voir 4.2), puis leur combinaison.
P6 : on combine les sollicitations sismiques aux autres sollicitations (voir 7.8.2).
P7: on effectue toutes les vérifications requises: résistance des éléments dissipatifs, effets P-∆,
dimensionnement capacitifs des éléments non dissipatifs, assemblages, etc…
Dans cette procédure, les pas P5, P6 et P7 peuvent être effectués seulement lorsque les dimensions des
éléments structuraux sont fixées.
Les forces d’étages Fi sont en relation avec les accélérations subies à chaque étage ( voir 2.13.3)
z i ⋅ mi
Si zi désigne le niveau de chaque étage au dessus du sol, on a : Fi = Fb ⋅
Σ z j ⋅ mj
zi
mi, mj sont les masses d’étage. Si elles sont toutes égales: Fi = Fb ⋅
Σ zj
- 8.2 -
Figure 8.1. Analyse élastique sous forces latérales dans un modèle simplifié.
Certaines relations de calcul de la période T1 donnée en au Tableau 2.3 sont des moyennes
statistiques, donc des approximations. L’auteur de projet peut se mettre en sécurité par rapport à une
évaluation optimiste qui serait contrecarrée lors d’analyse détaillée ultérieure en considérant pour Sd
l’ordonnée du plateau du spectre de réponse Sd(TB) = Sd(TC), qui est normalement une borne supérieure
pour les bâtiments. Les sollicitations et les dimensions des éléments structuraux peuvent être un peu
surestimés par cette approche, mais ceci est parfois préférable en prédimensionnement ou vérification
rapide.
Si on suit cette approche, l’évaluation de la résultante Fb appliquée à la structure est extrêmement
simple : Fb = 2,5 ag S m λ / q
=> Fb = 2,125 ag S m / q
Pour mémoire, ag est l’accélération de référence de la zone (au niveau du bedrock), soit agR ,
multipliée par γI coefficient d’importance de la structure : ag = γI agR (voir carte de zonation nationale
pour agR et Tableau 2.1 pour γI ).
S est le coefficient de sol et site (voir Tableau 2.2)
m est la masse de la structure
q est le coefficient de comportement de la structure (voir Tableau 9.1 pour les ossatures en acier et
Tableau 10.3 pour les ossatures en béton).
- 8.3 -
Le calcul plastique des structures permet une évaluation directe de la résultante de cisaillement en base
Fu provoquant la ruine plastique globale de l’ossature.
On utilise:
- Le théorème des travaux virtuels :le travail des forces internes dans la structure est égal au travail
des forces externes appliquées à cette structure: Wext= Wint .
- Le fait que la charge de ruine plastique globale de l’ossature est indépendante de l’état de
contrainte interne dû à d’autres causes.
Cette dernière remarque signifie que les sollicitations dues à l’action gravitaire ne changent pas la
valeur de la résultante horizontale engendrant le mécanisme global. Ceci n’est vrai que si une analyse
au 1er ordre est valable, c'est-à-dire si l’effet P-∆ peut être négligé. C’est normalement le cas pour les
structures destinées à résister aux tremblements de terre, en raison des limitations importantes des
déplacements horizontaux sous séisme de service et sous séisme de calcul.
On montre à la Figure 8.2 une structure dans laquelle le mécanisme global plastique défini comme
objectif de projet pour une ossature en portique est formé. Le calcul direct de la résultante de
cisaillement en base à la ruine, basé sur le théorème des travaux virtuels, s’effectue comme suit.
En appelant Mpl,c le moment plastique des poteaux, Mpl,b le moment plastique des poutres et ψ l’angle
d’inclinaison de l’ossature, le travail des forces internes Wi est égal à:
Wint = 8 Mpl,b ψ + 2 Mpl,c ψ = ψ (8Mpl,b + 2 Mpl,c)
Si on suppose que les masses d’étage sont toutes égales, la distribution des forces latérales est
triangulaire et les forces d’étages valent : Fi = Fu zi / Σ zj .
La déformée du 1er mode est approximée par un triangle et les déplacement d’étage sont égaux à:
di = ψ zi . Alors, le travail des forces externes est égal à: Wext = Σ Fi di = Fu ψ Σ zi2 / Σ zj
En exprimant que Wext= Wint , on trouve la résultante de cisaillement en base Fu provoquant la ruine
plastique globale de l’ossature:
Fu ψ Σ zi2 / Σ zj = ψ (8Mpl,b + 2 Mpl,c) => Fu = (8Mpl,b + 2 Mpl,c) / (Σ zi2 / Σ zj )
- 8.4 -
Figure 8.2. Mécanisme global plastique d’une ossature en portique et courbe F-D.
Ce résultat est intéressant en soi, mais, dans un projet parasismique classique, la capacité d’une
structure à résister à un tremblement de terre s’établit en démontrant que sa résistance élastique au
cisaillement F1R est supérieure au cisaillement de calcul Fb [Fb = m λ Sd(T1) dans l’analyse sous des
forces latérales]. La résistance élastique maximum au cisaillement F1R correspond à l’atteinte de la
résistance plastique en un point de l’ossature : une 1er rotule plastique est formée et la courbe charge
déplacement quitte le domaine élastique – Figure 8.2. On connaît des valeurs de αu/α1 = Fu / F1R pour
différents types d’ossatures (voir valeurs de l’Eurocode 8, Tableau 9.1 pour les ossatures en acier et
Tableau 10.3 pour les ossatures en béton) et on peut déduire F1R de Fu . Cependant, les valeurs αu/α1
données par l’Eurocode 8 sont des bornes inférieures, qui peuvent conduire à surestimer F1R .
On suggère d’évaluer F1R par: F1R= Fu / 1,1(αu/α1)code
Pour la structure de la Figure 8.2:
F1R= (8Mpl,b + 2 Mpl,c) / {1,1(Σ zi2 / Σ zj )(αu/α1)code}
Fb = m λ Sd(T1)
Une ossature parasismique doit être telle que: F1R ≥ Fb
- 8.5 -
Les développements ci dessus peuvent être utilisés pour un pré-dimensionnement direct de sections
minimales des poutres et poteaux, en exprimant que la résistance F1R doit être au moins égale à Fb
calculé par :
Fb = m Sd(T1) λ / q sur base d’une estimation de la période T1.
Dans l’exemple de la Figure 8.2, les sections des poutres et poteaux doivent être choisies pour
vérifier:
(8 Mpl,b + 2 Mpl,c) / {1,1(Σ zi2 / Σ zj )(αu/α1)code} ≥ m Sd(T1)
Mpl,c ≥ 1,3 Mpl,b (voir 7.8.5).
On peut évaluer les déplacements, sur base du déplacement dCM au centre de gravité de la console de
référence de période T1 et du spectre de réponse élastique: dCM = Se(T1)x(T1/2π)2
Dans l’exemple de la Figure 8.2, le centre de gravité est à mi hauteur du bâtiment. Le déplacement en
tête est approximativement égal à D = 2 dCM et le déplacement relatif entre étage sous le séisme de
calcul est égal à dCM / 2 (car il y a 2 étages jusqu’au centre de gravité CM). Comme le cisaillement de
calcul Fb a été calculé et sa distribution supposée triangulaire, le paramètre θ de sensibilité à l’effet P-
∆ correspondant à chaque étage peut être calculé. De même, on peut vérifier si les déformations à
chaque étage sont acceptables sous séisme de service.
Cette analyse est aussi applicable si les moments plastiques des poutres et poteaux varient sur la
hauteur de la structure ou pour des ossatures autres que des portiques, mais elle comporte de
nombreuses limitations pratiques :
- elle ne devrait être utilisée qu’en prédimensionnement, en raison des approximations faites sur T1,
αu/α1 , D et la déformée de la structure.
- la structure finale doit respecter toutes les conditions de dimensionnement, pas seulement fournir
une résistance sismique à l’ELU ; la structure déduite de l’évaluation de la charge maximale de
ruine par analyse plastique est souvent trop légère.
Ainsi, pour l’ossature métallique en portique dimensionnée au Chapitre 17, la sollicitation résultante
horizontale de cisaillement de calcul FbX par file de portique vaut FbX = 586 kN, mais Vu, résistance du
mécanisme global au cisaillement de l’ossature satisfaisant tous les critères de dimensionnement,
vaut : Vu = 2825 kN, soit 4 fois plus.
- 8.6 -
9.1
9.1 Introduction.
Les aciers de construction répondant aux normes sont ductiles. Figure 9.1. L'allongement εs,max
correspondant à la fin du palier plastique est de l'ordre de 20 à 30. 10-3. L'allongement minimum
garanti à rupture εu est, au minimum, 15%, soit 150. 10-3. εu est couramment supérieur à 25%, soit
250.10-3. A titre de comparaison, l’accourcissement du béton à rupture est de 3,5. 10-3 .
L’acier « s’écrouit » après l’allongement correspondant au palier plastique, c’est à dire que sa
résistance augmente jusqu’à fu , dont la valeur garantie est telle que fu / fy ≥ 1,1 (cfr Eurocode 3-1-1) .
Cette dernière propriété est nécessaire pour propager l’allongement plastique depuis la première zone
plastifiée vers les zones adjacentes.
Ces qualités expliquent pourquoi le calcul plastique des constructions, basé sur le concept de "rotules
plastiques", zones où se développent des « moments de flexion plastiques », fut en premier lieu
développé pour les constructions en acier. Figures 9.2 et 9.3.
fu
fy
εu
Figure 9.2. Notion de moment plastique. Dans une barre rectangulaire : Mpl= F.d = fybh2/4
9.2
Ces caractéristiques de l’acier font à priori des profilés, plats et tôles d’excellents produits pour
construire en zone sismique: la dissipation d'énergie peut être très élevée, puisque de nombreux
comportements élasto-plastiques sains et fiables peuvent exister. Les observations après tremblements
de terre confirment cette bonne tenue des constructions en acier, en particulier par rapport aux
constructions en béton armé (voir la discussion à ce sujet en 5.3.3), mais il y a des exceptions, car les
constructions métalliques peuvent aussi être le siège de comportements structurels locaux ou globaux
moins favorables : instabilité, faible ductilité locale. En particulier, les séismes de Northridge (1994) et
Kobe (1995) ont entraîné des fissurations graves dans des dizaines de bâtiments à ossatures en
portique acier.
Il n'est donc pas réaliste de considérer toute structure métallique avec un optimisme béat quant à son
comportement sous action sismique. Seules des options réfléchies permettent d'assurer un
comportement global ductile, par la présence de zones dissipatives nombreuses, saines et bien situées.
Les zones dissipatives seront saines si elles font usage des phénomènes locaux ductiles décrits en 9.2
et évitent les phénomènes locaux « fragiles » définis en 9.3.
Les zones dissipatives seront nombreuses et bien situées si le projet respecte des critères de hiérarchie
définis pour chaque type d’ossature.
Figure 9.3. Diagramme théorique de comportement élastoplastique d’une structure en portique sous
action cyclique correspondant à un tremblement de terre.
concentrations de contraintes ou les réductions excessives de section. Pour ces raisons, les boulons à
haute résistance sollicités en traction ne devraient pas intervenir comme éléments dissipatifs, car il ne
sont pas fait d’un matériau très ductile. De plus, ils peuvent être soumis dans les assemblages à des
tractions additionnelles résultant de sollicitations « parasites » de flexion ignorées dans l’analyse.
Ainsi, les sections de classes 1, qui garantissent des capacités de rotation plastique stable de 35 mrad,
sont requises pour constituer les poutres des portiques de classe de ductilité DCH (haute, q >4).
Il y a trois types de comportements des profils soumis à flexion jusqu'à la ruine : le voilement
d'une paroi en régime élastique (classe 4 ou 3), le voilement à l’atteinte du moment plastique
(classe 2), l'absence de voilement jusqu'à une rotation plastique importante (classe 1). Dans
une section sollicitée à la fois par flexion et effort normal, la valeur du moment plastique utile
peut n'être qu'une fraction du moment plastique, d'autant plus réduite que l'effort normal N est
plus grand (courbe d'interaction M.N). Pour obtenir des poteaux dont le moment résistant est
proche du moment plastique, on doit les dimensionner largement, de manière telle que NEd /
Npl,Rd est de l’ordre de 0,3 au maximum. Les diagrammes d’interaction M – N justifie cette
valeur particulière .
la règle qui demande de vérifier que la résistance à la pression diamétrale est le « maillon faible » de la
chaîne des résistance dans l’assemblage.
Si l’une des circonstances adverses suivantes est réalisée, la ductilité locale sera faible.
Lorsque l’usage de composants peu ductile est inévitable, le seul recours est leur surdimensionnement,
qui résulte du dimensionnement capacitif et assure que leur travail a lieu dans le domaine élastique.
MECANISMES LOCAUX
DISSIPATIFS NON DISSIPATIFS
V
Cisaillement plastique
M
Développement de déformations plastiques
Flexion plastique dans des zones trop étroites
F M
Voilement local
Ovalisation d'un trou Flambement local
F
F
Frottement entre plats
M M
Les aciers et soudures utilisés en zone sismique sont des matériaux de construction classiques.
Ils doivent respecter une imposition sur la ténacité, soit une énergie absorbée minimum de 27 J à la
température d’utilisation de la construction (Eurocode 3-1-10, nuance JR pour 20°C, J0 pour 0 °C , J2
pour -20° C).
La distribution des propriétés des limites d’élasticité et de la ténacité doivent être telles que, pendant le
séisme, les zones dissipatives se situent bien aux endroits prévus dans le dimensionnement et que leur
plastification se produise avant que les autres zones ne sortent du domaine élastique.
Cette condition demande que la valeur maximale de la limite élastique réelle de l'acier des zones
dissipatives ne dépasse pas une valeur spécifiée par l'auteur de projet lors de l’étude, ce qui peut poser
problème. En effet, les éléments en acier sont normalement commandés sur base d'une valeur
minimale garantie de la limite élastique, mais la limite élastique de l’acier livré peut être très
supérieure à celle-ci. En situation non sismique, ceci ne pénalise pas la sécurité. En situation sismique,
le problème est différent, car le supplément de résistance des parties dissipatives peut conduire à un
transfert de la dissipation d'énergie vers des parties du système structural où cette dissipation n'est ni
prévue, ni possible. Cfr. Figure 9.10.
Pour les zones dissipatives, il faut donc spécifier non seulement la valeur nominale fy de la limite
élastique, en faisant référence à la nuance de l’acier (S235, S355, S500), mais aussi expliciter une
valeur maximale acceptable fy,max de la limite d’élasticité réelle des aciers qui seront fournis pour la
construction.
.
Figure 9.10. Pourquoi la correspondance entre réalité et hypothèses de projet est nécessaire.
9.10
L’Eurocode 8 prévoit 3 possibilités de garder la maîtrise de la limite élastique réelle des zones
dissipatives en imposant que l’une des alternatives a), b) ou c) suivantes soit utilisée.
a) On borne la limite d’élasticité réelle maximale fy,max de l’acier dans les zones dissipatives à une
valeur forfaitaire : f y , max ≤ 1,1γ ov f y où γov est un coefficient de sur-résistance utilisé dans le
calcul pour définir une valeur réaliste de la limite d’élasticité réelle de l’acier qui est fourni pour la
construction. Ce coefficient a une base statistique. Pour les profilés laminés en Europe, on estime
γov = 1,25 (c’est la valeur conseillée par l’Eurocode 8, mais chaque pays est libre d’en fixer une autre).
Dans cette relation, 1,1 est un facteur de sécurité partielle. Pour un acier S235, on a par exemple :
fy,max = 323 N/mm².
b) Le calcul de la structure est fait sur la base d’une seule nuance et d’une seule limite élastique fy pour
l’acier des zones dissipatives et non dissipatives ; une valeur supérieure fy,max est spécifiée pour l’acier
des zones dissipatives ; la valeur nominale fy de l’acier spécifié dans les zones non dissipatives excède
la valeur supérieure de la limite élastique fy,max des zones dissipatives. Dans ce cas, le coefficient de
sur- résistance γov peut être pris égal à 1,00 dans les vérifications de dimensionnement des éléments
structuraux. Cette alternative consiste par exemple à :
- faire l’analyse de la structure en considérant un acier de nuance S235
- imposer l’utilisation d’aciers de nuance S355 pour les éléments et assemblages non dissipatifs
(calculés sur la base de la fy d’acier S235)
- imposer l’utilisation d’aciers de nuance S235 pour les éléments et assemblages dissipatifs
- la limite d’élasticité supérieure des aciers de nuance S235 est limitée à fy,max = 355 N/mm².
Cette alternative se réfère à la situation où les producteurs d’acier mettraient sur le marché une nuance
« sismique » (S235 dans l’exemple donné), pour laquelle à la fois fy et fy,max seraient garantis.
Cette possibilité existe aux Etats-Unis.
c) La limite d’élasticité réelle fy,ac de l’acier de chaque zone dissipative est déterminée à partir de
mesures et le coefficient de sur-résistance est calculé pour chaque zone dissipative comme
γov,act = fy,ac / fy , où fy est la limite d’élasticité nominale des zones dissipatives. Dans les vérifications de
dimensionnement des éléments structuraux, on peut prendre pour γov la valeur maximale parmi les
γov,act calculés. Cette condition est applicable lorsque des aciers connus sont pris dans un stock ou lors
de l’évaluation de bâtiments existants ou encore lorsque des hypothèses sûres portant sur la limite
d’élasticité utilisées pour le dimensionnement sont confirmées par des mesures avant la construction.
9.11
P P P
F F F
Les structures métalliques peuvent être classées dans les types suivants, dont on définit le
comportement plus ou moins dissipatif (coefficient q) et d’autres caractéristiques utiles au projet dans
le contexte sismique.
Ossatures en portique.
Les ossatures en portique sont des structures dans lesquelles la résistance aux forces horizontales est
assurée principalement par la flexion des barres. Comme des rotules plastiques sont des mécanismes
locaux très dissipatifs et stables, en particulier dans les poutres parce que l’effort axial y est faible, des
ossatures en portique bien proportionnées pour développer un nombre élevé de rotules plastiques dans
les poutres ou dans les assemblages poteaux - poutres peuvent être très dissipatives. Leur coefficient
de comportement q est alors de l'ordre de 5 à 6.
Les zones dissipatives peuvent aussi être situées dans les poteaux :
- à la base de l’ossature, où elles sont inévitables quand les rotations plastiques des poutres
deviennent importantes
- au sommet des poteaux dans le dernier étage de bâtiments à plusieurs étages, parce qu’à ce
niveau elles ne sont pas associées à un mécanisme d’étage
9.12
- au sommet et à la base des poteaux des bâtiments à un seul niveau, si NEd dans les poteaux
respecte la condition : NEd / Npl,Rd < 0,3.
Les structures en portique sont par nature assez flexibles, de sorte que les limitations de déformation
sous séisme « de service » et la prise en compte de l'effet P-∆ à l’ELU font souvent la décision dans le
dimensionnement des barres.
Figure 9.12. Valeurs standard du facteur de redistribution plastique αu/α1 d’ossatures en portique.
Des ossatures en portique dans lesquelles 50 % ou plus de la masse est située dans le tiers supérieur de
la hauteur de la structure ou dans lesquelles l’essentiel de la dissipation de l’énergie a lieu à la base
d’un élément unique du bâtiment sont dénommées « ossatures en pendules inversés »- Figure 9.13.
Elles sont peu dissipatives et on leur attribue q ≤ 2,2.
Ces ossatures en « pendules inversés » peuvent toutefois être considérées comme des ossatures en
portique et caractérisées par un facteur q élevé, si la structure primaire possède plus d’un poteau dans
chaque plan de résistance et si l’effort normal est limité à NEd < 0,3 Npl,Rd dans chaque poteau.
Figure 9.13. Les ossatures en « pendule inversé » et leurs facteurs de redistribution plastique .
Les ossatures à triangulation diagonale, dans lesquelles la résistance aux charges horizontales peut être
assurée par les seules diagonales tendues et en négligeant dans le calcul l'existence des diagonales en
compression. Ce type de triangulation atteint un coefficient de comportement q = 4. Il peut s’agir de
triangulation en X ou « croix de St André », ou d’autres géométries – voir Figure 9.14.
Les ossatures à triangulation en V, dans lesquelles la résistance aux forces horizontales demande de
considérer à la fois les diagonales tendues et comprimées. Ce type de triangulation est moins dissipatif
(q ≤ 2,5 ), car les barres comprimées flambent, mais il possède une certaine ductilité si les poutres sont
dimensionnées sans considérer leur appui sur le V pour l’action gravifique.
Les ossatures à triangulation en K, dans lesquelles l’intersection des diagonales se trouve sur le
poteau. Les ossatures à triangulation en K , dans lesquels l’intersection des diagonales se trouve sur un
poteau ne sont pas considérés comme dissipatives, car dès qu’il y a flambement d’une diagonale
comprimée, leur résistance correspond à celle d’un portique dans lequel des rotules plastiques se
forment à mi-hauteur d’étage dans les poteaux –voir Figure 9.11. Leur utilisation ressort seulement du
projet non dissipatif et q est limité à 1,5 .
Figure 9.18. Comportement comparé d’ossatures en portique (en haut), d’ossatures à triangulation
centrée en X (au milieu) et d’ossatures à triangulation excentrée en V inversé (en bas).
Tableau 9 .1.
Limite supérieure du coefficient q des ossatures acier régulières en plan et en élévation.
calcul » (ELU) ne sont pas nécessairement les plus exigeantes : les limitations de déformation sous
séisme « de service » (ELS), les limitations imposées par la prise en compte de l'effet P-∆ à l’ELU et
les limitations de déformation des planchers sous charge gravitaire font souvent la décision dans le
dimensionnement des barres. L’utilisation d’un coefficient q élevé n’a alors pas d’intérêt et n’entraîne
aucune économie. Au contraire, l’usage de valeurs élevées de q demande de construire avec des profils
plus trapus (valeurs plus basses de l’élancement de paroi c/t).
Tableau 9.2: Exigences relatives à la classe de section des éléments dissipatifs en fonction de la
classe de ductilité et du coefficient de comportement de référence
Lorsque les zones dissipatives sont situées dans les assemblages, les éléments assemblés doivent avoir
une sur-résistance suffisante pour permettre la plastification cyclique des assemblages.
9.19
Dans un cas comme dans l’autre, cette sur-résistance sera réalisée en appliquant le concept de
« dimensionnement capacitif » décrit en 4.6.
Les assemblages par des soudures bout à bout à pleine pénétration sont considérés comme satisfaisant
d’office la condition de sur-résistance imposée à l’assemblage non dissipatif.
Cette dernière règle, qui conduit de fait à dimensionner un assemblage sans faire aucun
calcul implique le strict respect d’une série de conditions si on veut éviter des ruines de
soudure prématurées :
- il doit s’agir effectivement d’un assemblage bout à bout et pas un assemblage d’angle qui,
extérieurement, lui ressemble parfaitement.
- La préparation du joint (chanfrein, meulage) doit être bien conçue et bien exécutée.
- Le métal d’apport doit être surrésistant par rapport au métal de base. En effet, la section de
soudure peut être strictement égale à la section du métal de base dans un assemblage bout à
bout ; si le métal d’apport a une résistance inférieure et si l’assemblage est situé dans une
zone prévue pour être dissipative (assemblage poutre – poteau de portique, par exemple) , il y
aura localisation des déformations plastiques dans le joint soudé ; la capacité de déformation
sera faible (voir 9.7).
9.20
- Le métal d’apport soudé doit être aussi résilient que le métal de base.
On doit utiliser les catégories B et C pour les assemblages boulonnés travaillant en cisaillement (cfr
EN 1993-1-8:2004, 3.4.1) et la catégorie E pour ceux travaillant en traction (EN 1993-1-8:2004,
3.4.2). Les assemblages en cisaillement avec boulons calibrés sont autorisés. Les surfaces de
frottement sont de classes A ou B (cfr. ENV 1090-1).
Les assemblages sont préserrés pour éviter les chocs destructeurs dans les assemblages, pas
pour pouvoir compter sur la résistance par frottement. La règle précédente indiquait déjà
explicitement qu’on ne peut pas compter sur une absence de glissement dans les assemblages
soumis à des sollicitations cycliques élevées lors du séisme.
L’Eurocode 8 impose en termes généraux que la conception des assemblages évite la concentration ou
« localisation » des déformations plastiques [clause 6.5.5(1)], sans formuler de règles particulières
relatives à ces assemblages. Il est donc utile d’expliquer ce que peut être un mauvais détail
d’assemblage, mais il faut d’abord mentionner qu’il existe dans l’Eurocode 8 des impositions
explicites qui ont le même objectif de réalisation d’une bonne ductilité :
1. L’exigence d’un rapport fu / fy > 1 vise à une « propagation » convenable de la plasticité. En effet,
la formation d’une zone dissipative zone implique une “diffusion” de la plasticité, qui rend nécessaire
l’existence de l’écrouissage : comme l’acier devient plus résistant en se plastifiant, les sections
plastifiées deviennent plus résistantes que les sections adjacentes ; pour cette raison, la plasticité
s’étend dans ces dernières, ce qui engendre une extension progressive de la zone plastifiée, jusqu’au
moment où celle-ci devient suffisamment grande pour réaliser les capacités de déformation exigées.
L’écrouissage, qui correspond à (fu / fy ) > 1 , est une propriété nécessaire pour propager la plasticité et
éviter que tout l’allongement plastique se produise dans la zone étroite de la première plastification.
Des aciers conformes à l’ EN 10025 sont tels que: fu / fy ≥ 1,40.
2. La Cl. 6.5.4(1) de l’Eurocode 8, qui impose une règle de l’ Eurocode 3 pour les barres en traction,
vise aussi à empêcher la concentration des déformations plastiques dans une zone étroite. On peut
9.21
rappeler cette règle, typique du dimensionnement capacitif, qui impose que la résistance à la rupture
d’une section « fragile » avec trou Anet soit supérieure à la résistance plastique de la pleine section
ductile A (pas de trous, pas de concentration de contraintes et de déformations), de sorte que la
plastification de la section sans trou ait lieu avant la rupture de la section avec trous :
A fy / γM0 < Anet fu / γM2 γM0 et γM2 sont des coefficients partiels de sécurité dont les valeurs
recommandées sont : γM0 = 1,0 et γM2 = 1,25 (EN1993-1-1: 2004)
Cette 2e condition, couplée à fu / fy > 1, garantit que la plasticité peut affecter la longueur entière de
la barre. Elle implique souvent des précautions particulières au niveau des assemblages. Figure 9.22.
Dans les assemblages, une conception évitant la concentration des déformations plastiques doit créer
les conditions pour que la plasticité s’étende dans une zone de longueur suffisante. On doit donc éviter
de plastifier en premier lieu dans une zone courte et de section plus petite que les sections adjacentes.
A la Figure 9.23, on montre sur un exemple une bonne et une mauvaise conception d’assemblage.
Considérons le cas d’une zone dissipative de type rotule plastique en bout d’une poutre de portique,
l’assemblage étant non disipatif. A cause de la forme du diagramme de moment sous séisme, les
extrémités de poutres sont inévitablement des zones dissipatives. De nombreux assemblages sont
possibles. Sur le dessin a) de la Figure, la plastification peut seulement se développer dans une zone
courte de longueur Ly parce que (MEd / MRd ) dans la section avec plat de renfort ou plus loin, en
section courante de poutre, est plus petit que dans l’assemblage, à proximité de l’aile du poteau. Sur le
9.22
dessin b), la longueur possible de la zone plastifiée n’est pas limitée et peut atteindre, par exemple, une
longueur Ly égale à la hauteur de la poutre.
La capacité de rotation de ces 2 conceptions d’assemblage peut être évaluée dans un cas concret. On
considère une poutre de hauteur d = 400 mm en acier S500 ( fy = 500 MPa ) dont l’allongement en
bout de palier plastique vaut : εy, max = 10 x εy = 10 x fy / E = 10 x 500 / 210000 = 2,38 %
Cette valeur correspond à un allongement à rupture supérieur à 20%.
La rotation plastique est égale à: θ = ∆l /(d/2) avec ∆l = Ly εy, max où Ly est la longueur de la
zone plastifiée - voir Lya et Lyb à la Figure 9.23.
Pour la conception a) de la Figure 9.23: Lya = 10 mm εy, max = 2,38 % ⇒ ∆ l = 0,0238.10 = 0, 238 mm
θ = 0,238 / (400/2) = 1,2 mrad (Note : 1,2 <<< 25 mrad ! )
Pour la conception b) de la Figure 9.23: Lyb = 400 mm εy, max = 2,38 % ⇒ ∆ l = 9,52 mm
θ = 9,52 / (400/2) = 47,6 mrad (Note: 47,6 >> 35 mrad)
La conception b) donne une capacité de rotation plastique élevée, supérieure aux 35 mrad exigés pour
les portiques de classe de ductilité DCH.
La conception a) est incapable d’assurer cette capacité de rotation.
Les conclusions pratiques de cet exemple sont immédiates:
- une longueur de zone plastifiée de l’ordre de la hauteur de la section de poutre est nécessaire pour
former une rotule plastique efficace, ce qui n’est possible que si on évite une concentration des
déformations plastiques sur une longueur très inférieure.
- εy, max et fu / fy doivent être adéquats
- pour un acier donné, des poutres de hauteur d plus grande ont une capacité de rotation plus faible,
puisque θ = ∆l /(d/2).
Les assemblages non dissipatifs adjacents aux zones dissipatives satisfont plusieurs conditions qui leur
confèrent des dimensions plus importantes qu’en projet non parasismique :
- la condition de sur-résistance par rapport à la résistance plastique de la barre : Rd ≥ 1,1 γov Rfy .
- la condition de ductilité de zone tendue A fy / γM0 < Anet fu / γM2
- l’existence d’une inversion de signe des sollicitations de calcul, notamment les moments de
flexion en bout de poutres des portiques.
On montre schématiquement aux Figures 9.24 et 9.44 comment ces conditions modifient les
dimensions des assemblages, en comparaison à ceux d’une situation non sismique.
a) b)
Figure 9.24. Influence des vérifications sismiques sur un assemblage poutre - poteau pleinement
résistant.
9.24
9.9 Le dimensionnement capacitif dans les règles relatives aux ossatures acier.
Généralités.
Les structures en portique d’acier, forts en vogue dans les bâtiments de grande hauteur aux Etats Unis
et au Japon, possédaient jusqu’en 1994 une réputation de structures très ductiles, donc très sûres et
parfaitement adaptées au projet parasismique.
9.25
Les tremblements de terre de Northridge (Los Angeles, USA,1994) et de Kobe (Japon, 1995) ont
nuancé cette vision. La ruine locale de centaines d’assemblages soudés a mis en évidence la nécessité
de mieux soigner la conception et l’exécution des assemblages en bout des poutres.
Critère de projet.
Comme on l’a vu en 5.2.8, les ossatures en portique doivent être conçues pour que les rotules
plastiques se forment dans les poutres et non dans les poteaux, sauf à la base de l'ossature, au plancher
supérieur des bâtiments multi-étagés et pour les bâtiments à un seul étage.
Ce critère “poutres faibles-poteaux forts” est satisfait si :
Poutres.
On veut y former les rotules plastiques. La section des poutres doit être suffisante pour reprendre le
moment de flexion MEd calculé dans l’analyse : Mpl, Rd ≥ MEd
On doit aussi vérifier que :
- les poutres ont une sécurité suffisante contre le déversement ; cette condition doit être vérifiée en
supposant qu'il y a formation d'un moment plastique à une extrémité de la poutre – voir Figure
9.25.
- la résistance et la capacité de rotation des rotules plastiques ne sont pas diminuées par les
sollicitations de compression et de cisaillement, ce qu’on réalise en vérifiant qu’à l'emplacement
N Ed VEd
où l'on attend la formation des rotules : ≤ 0,15 ≤ 0,5
N pl,Rd Vpl, Rd
MEd , NEd etVEd sont respectivement les valeurs de calcul du moment fléchissant, de l’effort normal et
de l’effort tranchant; Npl,Rd, Mpl,Rd, Vpl,Rd sont les résistances de calcul .
VEd = VEd,G + VEd,M où VEd,G est la valeur de calcul de l’effort tranchant dû aux actions non sismiques
et VEd,M la valeur de calcul de l’effort tranchant dû à l’application des moments plastiques Mpl,Rd,A et
Mpl,Rd,B avec des signes opposés aux sections d’extrémité A et B de la poutre.
VEd,M = (Mpl,Rd,A + Mpl,Rd,B)/L est la condition la plus défavorable ; elle correspond à une poutre de
portée L avec des zones dissipatives aux deux extrémités. La logique de ce choix est à trouver dans le
concept de structure à capacité dissipative: le dimensionnement des zones adjacentes au mécanisme
9.26
plastique s'effectue en se référant non pas aux sollicitations de calcul, mais aux sollicitations
correspondant à l'existence du mécanisme plastique dans les zones dissipatives.
Si les sections de poutres sont de classe 3, on vérifie les conditions précédentes en remplaçant Npl,Rd,
N Ed
Mpl,Rd, Vpl,Rd par Nel,Rd, Mel,Rd et Vel,Rd. Si la condition ≤ 0,15 n’est pas vérifiée, on tient compte
N pl,Rd
Figure 9.25. La stabilisation transversale des zones de rotules plastiques sous M+ et M- est nécessaire
à leur efficacité.
condition ∑ M Rc ≥ 1,3∑ M Rb .
9.27
M Ed,G
M Ed,E
M pl,Rd,left M pl,Rd,right
V Ed,M
Figure 9.26. Intérêt de la redistribution de moment. Sollicitations dans la situation sismique de calcul.
En haut, diagramme : des moments sismiques MEd,E dûs au séisme, des moments gravitaires MEd,G ,de
la combinaison MEd =MEd,E + MEd,G . En bas : cisaillement sismique VEd,M
Poteaux.
Les poteaux doivent être vérifiés en compression sous la combinaison la plus défavorable de l’effort
normal et des moments fléchissants. On calcule NEd, MEd et VEd comme suit :
N Ed = 1,1γ ov ΩN Ed,E + N Ed,G
M Ed = 1,1γ ov ΩM Ed,E + M Ed,G
VEd = 1,1γ ov ΩVEd,E + VEd,G
NEd,G , MEd,G et VEd,G sont respectivement l’effort de compression, le moment fléchissant et l’effort
tranchant dans le poteau dûs aux actions non sismiques incluses dans la combinaison d’actions pour la
situation sismique de calcul ; NEd,E , MEd,E et VEd,E sont respectivement l’effort de compression, le
moment fléchissant et l’effort tranchant dans le poteau dûs à l’action sismique de calcul ; γov est le
coefficient de sur-résistance du matériau. Ω est la valeur minimale du coefficient de sur-résistance de
Ωi = Mpl,Rd,i/ MEd,i de toutes les poutres dans lesquelles se situent des zones dissipatives. MEd,i est la
valeur de calcul du moment fléchissant dans la poutre i dans la situation sismique de calcul. Mpl,Rd,i est
M Ed
le moment plastique de la section choisie pour réaliser la condition ≤ 1,0 dans la poutre.
M pl, Rd
On note que la vérification en flexion du poteau définie ci-dessus est une variante de la
condition standard ∑ M Rc ≥ 1,3∑ M Rb . Cette variante n’est toutefois utilisable qu’une fois
9.28
la structure définie et son analyse effectuée. La condition standard conserve donc tout son
intérêt lors du premier dimensionnement.
Dans les zones des poteaux où il est accepté que se forment des rotules plastiques, c’est à dire à la base
de l’ossature, au dernier niveau des bâtiments à étages multiples et dans le cas des bâtiments à un seul
étage, la vérification doit considérer l’interaction M-N, le moment sollicitant dans ces rotules
plastiques étant égal à Mpl,Rd.
VEd
L’effort tranchant des poteaux VEd est limité à: ≤ 0,5
Vpl, Rd
La résistance au cisaillement des panneaux d’âme encadrés des assemblages poutres - poteaux (voir
Vwp, Ed
Figure 9.27 ) doit respecter la condition : ≤ 1,0 .
Vwp, Rd
Vwp,Ed est la valeur de calcul du cisaillement dans le panneau d’âme, dû aux effets des actions, en
tenant compte de la résistance plastique des zones dissipatives adjacentes dans les poutres ou les
assemblages. Vwp,Rd est la résistance plastique au cisaillement du panneau d’âme, calculée en
négligeant l’effet de l’effort normal et du moment fléchissant sur cette résistance. Si le panneau d’âme
est susceptible de voiler (âme élancée), la condition devient: Vwp,Ed < Vwb,Rd où Vwb,Rd est la
résistance au cisaillement vis-à-vis du voilement du panneau d’âme « encadré ».
M Sd,sup
M Sd,inf
Figure 9.28 . Sollicitation du panneau d'âme raidi d'un poteau.
Si ces moments plastiques se développent dans les sections de poutres directement adjacentes au
poteau, la sollicitation de cisaillement du panneau Vwp,Ed est égale à:
Vwp,Ed = Mpl,Rd, gauche / (dgauche – 2tf,gauche) + Mpl,Rd, droite / (ddroite– 2tf,droite) + VSd, poteau
Si ces moments plastiques se développent à une distance D de l’aile du poteau, les moments Mpl,Rd de
la relation précédente doivent être remplacés par les moments MSd suivants :
MSd,gauche = Mpl,Rd, gauche + VEd,M,gauche x D et MSd,droite = Mpl,Rd, droite + VEd,M,droite x D
ductile et stable. Toutefois, deux raisons justifient de ne pas le retenir comme phénomène
dissipatif de base dans les ossatures en portique:
o le mécanisme global défini comme critère de projet est de type “poutres faibles- poteaux
forts”, afin de former des zones plastiques à chaque niveau du bâtiment et d’éviter un
mécanisme d’étage (“étage mou”); dans ce concept, les poteaux restent complètement
élastique; accepter les plastifications en cisaillement des panneaux d’âme irait à
l’encontre de ce concept. Figure 9.30.
o les déformations de cisaillement des panneaux d’âme impliquent la flexion plastique
locale des ailes des poteaux au niveau de l’assemblage des raidisseurs transversaux. Si la
poutre est soudée au poteau, cette flexion locale ajoute des déformations plastiques dans
la zone la plus sollicitée, ce qui peut entraîner des fissurations par excès d’allongement
local et la ruine de l’assemblage. Figure 9.31.
comportements d’assemblages les plus ductiles sont observés dans ce cas. Toutefois,
l’Eurocode 8 impose que, si des expériences sont effectuées pour évaluer la capacité de
rotation plastique θp , la déformation de cisaillement du panneau d’âme du poteau ne peut pas
représenter plus de 30 % de θp (voir définition de θp ci- après).
Vwp, Ed
On notera enfin que la relation ≤ 1,0 est moins ouverte qu’il ne parait à des
Vwp, Rd
déformations plastiques du panneau d’âme. En effet, la résistance de calcul de l’acier au
cisaillement utilisée pour évaluer Vwp,Rd est égale à fy /√3 , mais les essais cycliques sur
panneaux d’acier cisaillé –voir Figure 9.8- montrent que passé le 1er cycle cette résistance est
égale à fy , ce qui réduit la probabilité de déformations de cisaillement trop importantes du
panneau d’âme.
Assemblages poutre-poteau.
Les zones dissipatives peuvent se trouver en section courante des poutres ou dans les assemblages
poutres-poteaux.
Il faut qu’indépendamment de l’emplacement prévu des zones dissipatives la capacité de rotation de la
zone de rotule plastique θp soit supérieure à :
- 35 mrad pour les structures appartenant à la classe de ductilité DCH.
- 25 mrad pour les structures de classe de ductilité DCM où q > 2.
θp est une capacité de rotation sous chargements cycliques, qui doit être assurée sans qu’il y ait
dégradation de résistance et de rigidité supérieure à 20 %. La rotation θp est définie comme:
θp = δ / 0,5L
δ flèche de la poutre au milieu de la travée (voir Figure 9.32)
L portée de la poutre.
Les capacités de rotation requises ainsi définies ne sont pas reliées à la demande de rotation
plastique correspondant à une structure particulière dans une zone de séismicité donnée. On
peut s’en étonner. En fait elles correspondent à une situation exigeante : séismicité élevée,
structures raides. La hauteur des profils utilisés dans la construction de bâtiment en Europe
dépasse rarement 500 mm ; dans ce cas, les études expérimentales montrent que les capacités
de rotation θ exigées sont atteintes sans difficulté, si les assemblages sont bien conçus et bien
exécutés. Les critères fixés (25 mrad, 35 mrad) sont plutôt des seuils séparant les mauvaises
conceptions, qui rompent vers 10 mrad, des conceptions saines, qui atteignent 50 mrad et
plus.
Si des assemblages à résistance partielle sont utilisés, le dimensionnement en capacité des poteaux se
réfère à la capacité plastique de ces assemblages. Il faut aussi que la stabilité des éléments connectés
aux assemblages soit démontrée à l’état limite ultime et que l’effet des déformations des assemblages
sur le déplacement horizontal soit calculé par une analyse globale statique non linéaire (en poussée
progressive) ou une analyse temporelle non linéaire.
Si les zones dissipatives sont dans les poutres, chaque assemblage fait l’objet d’un dimensionnement
capacitif par rapport à la poutre qu’il attache : MRd,connection ≥ ±1,1 γov Mpl,Rd,beam
Cette dernière condition est beaucoup plus exigeante que la condition du projet statique et elle
influence significativement les dimensions et le coût des assemblages. Figure 9.24.
La vérification au cisaillement de l’assemblage s’écrit comme suit :
V Rd ,connection ≥ VEd = VEd,G + 1,1γ ov ΩVEd,E
Ces symboles ont été définis pour les relations de vérification des poteaux.
Les conditions à vérifier pour la résistance en flexion et au cisaillement des assemblages ont une
conséquence qu’il faut mettre en évidence, parce qu’elle peut être capitale dans le cas d’assemblage où
les ailes de la poutre sont soudées à l’aile du poteau et où l’âme de la poutre est fixée au poteau par
l’intermédiaire d’un gousset soudé au poteau. Figure 9.33.
La résistance plastique en flexion de la poutre Mpl,Rd,beam est la somme du moment plastique des ailes
Mpl,flanges = bf tf fy (d+tf ) et du moment plastique de l’âme Mpl,web = tw d2 fy / 4.
Les soudures bout à bout des ailes de poutre à l’aile du poteau ou à un plat d’extrémité assure sans
difficulté la transmission du moment Mpl,flanges , mais il est impératif de dimensionner l’assemblage
d’âme pour transmettre Mpl,web, en respectant la condition :
MRd,web,connection ≥ 1,1 γov Mpl,web = 1,1 γov tw d2 fy / 4
Si l’assemblage d’âme est réalisé à l’aide d’un gousset, cette dernière condition implique :
- un gousset plus résistant que l’âme de la poutre ;
9.33
- des soudures en haut et en bas du gousset, en plus des soudures d’angle verticales assurant
la transmission du cisaillement.
Figure 9.33. Assemblage de poutres où les ailes sont soudées à l’aile du poteau et où l’âme est soudée
à un gousset soudé sur l’aile du poteau ; les boulons servent en phase de montage.
Assemblages en travée.
Le dimensionnement en capacité s’applique aussi aux assemblages des poutres en travée : ceux ci
doivent transmettre un moment de flexion et un cisaillement cohérent avec l'hypothèse de zones
dissipatives d'extrémité. Ainsi, le moment sollicitant dans la section CC de la Figure 9.34 doit être
établi en considérant :
MA = MB = Mpl,Rd
Figure 9.34. Diagramme des moments de flexion à l’ELU sous action sismique horizontale en section
courante d’une poutre de portique.
Il existe beaucoup de configurations possibles de la zone de bout de poutre et des assemblages poutre -
poteau dans les portiques. Une conception saine a pour principe d’éviter les concentrations de
contraintes – voir 9.7.
Les zones dissipatives peuvent être situées dans les assemblages, s’ils sont à résistance partielle ou
semi-rigides. On utilise alors des composants de diverses natures, platines d’extrémité flexible,
cornières, dont on a dit en 9.2 qu’ils possédaient des capacités dissipatives. Il n’existe pas à l’heure
actuelle de méthode validée d’évaluation de la capacité de rotation des assemblages à résistance
partielle soumis à des déformations plastiques alternées cycliques ; le potentiel de développement est
grand.
Les rotules plastiques sont classiquement situées dans les poutres, pas seulement à cause du manque
de données sur les assemblages partiellement résistants, mais aussi parce que les ossatures en portique
étant par nature très flexibles, l’ajout d’une flexibilité à l’assemblage doit être compensé par l’usage de
profils plus raides et donc plus coûteux que si les assemblages sont « rigides ».
Si on utilise des assemblages « rigides », on peut viser deux objectifs différents quant à la localisation
de la zone de « rotule plastique » :
1. La rotule plastique est formée dans une section immédiatement adjacente à l’aile du poteau.
C’est la situation normale avec des assemblages de conception classique (voir Figure 9.24b).
2. La rotule plastique est déplacée à quelque distance de l’aile du poteau, de manière à séparer
les déformations plastiques de la rotule plastique des concentrations de contraintes de l’assemblage.
Des campagnes expérimentales effectuées en Europe ont montré que des assemblages classiques du
type montré à la Figure 9.24b permettent d’atteindre sans problème les capacités de rotation plastique
requises, à condition d’utiliser des matériaux de base, des soudures, des préparations et procédés de
soudage convenables : chanfreins en K des ailes, reprise de soudage au dos, etc. Cependant, aux Etats
Unis, où les dégâts consécutifs au séisme de Northridge (1994) ont provoqué une remise en question
totale des assemblages soudés, l’accent a été mis sur des conceptions dans lesquelles la rotule
plastique est formée à quelque distance de l’aile du poteau. Cet objectif peut être atteint en utilisant 2
stratégies différentes:
a. le renforcement de l’assemblage. Figure 9.35.
b. l’affaiblissement de la poutre, dont on réduit la section en retaillant les ailes du profil. Figure
9.36.
Cette 2e idée, originellement développée à l’Université de Liège en 1990 (Plumier, 1990) est
largement utilisée aux Etats-Unis, où elle est désignée comme « RBS » (Reduced Beam Section) ou
« dogbone » (« os de chien », vu sa forme –Figure 9.36). Des essais ont établi la meilleure géométrie
de découpe, voir Figure 9.37.e), ainsi que l’état de surface des coupes nécessaire pour éviter
9.35
l’amorçage prématuré de fissures dans la zone de section réduite : meulage à blanc des traces
d’oxycoupage.
On montre les stratégies de renforcement et d’affaiblissement aux Figures 9.35 et 9.36.a).
Figure 9.36. Stratégie d’affaiblissement de la poutre par réduction de largeur des ailes.
On peut montrer que la réduction des sections des poutres n’implique pas de passer à des profils de
section supérieurs. Ceci est dû :
- au caractère très local des réductions de section, qui influence peu la flexibilité de l’ossature
et donc influence peu les périodes de l’ossature
les sollicitations
l’effet P-∆
- au fait que les dimensions des barres des ossatures en portique sont presque toujours fixées
par la nécessité de donner à l’ossature assez de raideur, ce qui conduit à des ossatures
surabondantes en résistance.
Ainsi, dans l’exemple de prédimensionnement d’une ossature en portique présenté au Chapitre 15, les
sections de poutres nécessaires pour satisfaire les critères de déformation sont des IPE500:
Mpl,Rd = 2194.103 x 355 = 778,9 kNm > MEd = 591,4 kNm
Il y a donc surrésistance et une réduction locale de section est possible, par un facteur de l’ordre de
778 / 591 = 1,31 (un peu plus en réalité, du fait de la position de la rotule plastique écartée du poteau
en cas de RBS, voir Figure 9.38 et le paragraphe relatif à la conception des affaiblissements de
section).
9.36
Cette réduction de section réduit évidemment la résistance de l’ossature, qui reste pourtant
surabondante quant à sa résistance plastique globale.
En effet, la résultante horizontale de cisaillement de calcul FbX par file de portique vaut : FbX = 586 kN
Le mécanisme global plastique implique :
- 4 rotules en pied des poteaux soit 2 suivant l’axe faible et 2 suivant l’axe fort
- 36 rotules plastiques en bout des poutres.
Le travail virtuel de la résultante globale de cisaillement Vu dans la structure inclinée de Ψ vaut :
We = 2/3 H Vu Ψ
H = 17,4 m =17,4.103 mm et We = 11599 Vu Ψ
Le travail virtuel intérieur à l’ossature, en supposant toutes les rotations plastiques θ égales dans toutes
les rotules plastiques vaut :
Wi = 2 Ψ (Mpl, poteau,axe faible + Mpl, poteau,axe fort ) + 36 Ψ Mpl, poutre
Mpl, poteau,axe faible = 693.106 Nmm Mpl, poteau,axe fort = 1674.106 Nmm Mpl, poutre = 778.106 Nmm
La relation Wi = We permet de calculer Vu , résistance du mécanisme global au cisaillement. On
trouve : Vu sans réduction de section des poutres : Vu = 2825 kN >> FbX = 586 kN
Vu avec réduction de section des poutres : Vu = 2074 kN >> FbX = 586 kN
Cette évaluation est approchée, car elle ignore l’effet P-∆, mais elle montre bien pourquoi la réduction
locale de sections est une option économiquement intéressante :
- les assemblages transmettent des sollicitations réduites et sont donc moins coûteux
- la sécurité est similaire, car la résistance globale en cisaillement Vu reste largement
supérieure à la résultante horizontale de cisaillement de calcul FbX
- certaines références définissent un nombre très restreint d’assemblages adéquats, ceux qui
sont de la manière la plus certaine capables d’assurer une ductilité élevée (3 assemblages seulement
dans la référence CISC2000 par exemple) ;
- il existe de légères divergences entre les références à propos des assemblages correspondant
à une classe de ductilité donnée.
C’est en particulier le cas de l’assemblage où les ailes sont soudées et l’âme boulonnée à un gousset
(type marqué * au Tableau 9.3 , Figure 9.37 a)). Cette association de composants soudés et boulonnés
dans une même section résistante, qui correspond à un mélange de "dur" et de "mou" ; peut entraîner
la surcharge du « dur » (les soudures) et une ruine prématurée sans grande capacité de rotation. Ceci
explique pourquoi cet assemblage est classé en basse Ductilité DCL (Eurocode 8) ou OMF (AISC).
Figure 9.37.a. Type d’assemblage de poutre – poteau peu ductile et peu recommandé: les ailes sont
soudées alors que l’âme est boulonnée.
Tableau 9.3. Type d’assemblage et applicabilité dans une Classe de Ductilité
Classe de Ductilité
Description de l’assemblage Maximum autorisé
Europe USA
Ailes de poutre soudées, âme de poutre boulonnée à un gousset DCL * OMF*
d’âme soudé à l’aile du poteau. Fig. 9.37.a
Ailes de poutre soudées, âme de poutre soudée à un gousset DCH SMF
d’âme soudé à l’aile du poteau. Fig. 9.34
Ailes de poutre boulonnées, âme de poutre boulonnée à un DCH SMF
gousset d’âme soudé à l’aile du poteau. Fig. 9.37.b
Platine d’extrémité non raidie soudée à la poutre et boulonnée à DCH SMF
l’aile du poteau par 4 rangées de boulons. Fig.9.37.c
Platine d’extrémité raidie soudée à la poutre et boulonnée à DCH SMF
l’aile du poteau par 8 rangées de boulons. Fig. 9.37.d
Poutre avec réduction de section. Ailes soudées, âme de poutre DCH SMF
boulonnée à un gousset d’âme soudé à l’aile du poteau. Fig.
9.37.e
Poutre avec réduction de section. Platine d’extrémité non raidie DCH SMF
soudée à la poutre et boulonnée à l’aile du poteau par 4 rangées
de boulons. Comme Fig. 9.37.a, mais avec réduction de largeur
des ailes
9.38
Figure 9.37.b. Ailes boulonnées ; âme boulonnée à un gousset soudé à l’aile du poteau.
A gauche : assemblages avec des plats. A droite : assemblages avec deux T.
Figure 9.37.c. Assemblage par platines d’à bout non raidies soudées à la poutre et boulonnées à l’aile
du poteau par 4 rangées de boulons.
9.39
Figure 9.37.d. Assemblage par platines d’à bout raidies soudées à la poutre et boulonnées à l’aile du
poteau par 8 rangées de boulons.
9.40
Figure 9.37.e. Poutre avec réduction de section « dogbone » (os de chien, vu sa forme) ou « RBS »
(Reduced Beam Section). Ailes soudées, âme soudée à un gousset soudé à la semelle du poteau.
Le panneau d’âme de poteau doit être vérifié sous l’action combinée de MEd,connection et VEd .
L'
L
RBS RBS
x x'
Figure 9.38. Calcul du moment et de l’effort tranchant de calcul dans l’assemblage au voisinage
d’une réduction de section de poutre.
9.42
Figure 9.39. Comportement d’une maille triangulée sous action cyclique alternée.
De nouvelles conceptions d’ossatures à triangulations centrées évitent les problèmes d’analyse liés au
comportement des diagonales comprimées, en empêchant le flambement de se produire, grâce à :
- des assemblages dissipatifs dont la résistance plastique est inférieure à la résistance des
diagonales au flambement. Voir 9.13. et Figure 9.47.
- des sections spéciales de diagonales, où la barre transmettant l’effort est insérée dans un
tube, qui ne reprend pas d’effort axial, mais soutient latéralement la section active et
empêche son flambement. Voir 9.14 et Figure 9.49.
9.43
a) b)
Figure 9.40
a). Mécanisme global plastique défini comme objectif pour les ossatures à triangulation centrée en X.
b). Mécanisme d’étage, à éviter (c’est un exemple de mécanisme de ruine partiel que l’on cherche à
contrecarrer par la condition d’homogénéité des rapports Ωi = Npl,Rd,i / NEd,i des diagonales).
Vu la différence dans la prise en compte des diagonales comprimées dans les triangulations en X et en
V ou Λ, l’analyse standard et certains critères proposés dans l’Eurocode 8 sont différents pour ces 2
types de triangulation. On les présente séparément pour ces deux topologies.
Les triangulations en K ne peuvent être dissipatives – voir Figure 9.11.
De façon générale, les éléments diagonaux de triangulation doivent être placés de telle sorte que la
structure présente à chaque étage des caractéristiques forces/déplacements semblables pour chaque
sens de l’action sismique. Pour cela, on respecte :
A + − A−
- à chaque étage : + −
≤ 0,05 où A+ et A- sont les aires des projections horizontales des
A + A
sections droites des diagonales tendues, lorsque les actions sismiques horizontales ont
respectivement une direction positive et une direction négative (voir Figure 9.41).
- une condition d’homogénéité des surrésistances de section Ωi des diagonales dissipatives,
expliquée plus loin.
9.44
Aucune limite ne s’applique à λ dans les structures ne comportant pas plus de deux niveaux
(bâtiment R+1).
La limite inférieure 1,3 est définie pour éviter une surcharge des poutres et poteaux pendant
la phase précédant le flambement. A ce moment, tant les diagonales comprimées que tendues
sont actives et offrent égales raideurs et résistances. Il y a une limite supérieure à la
résistance élastique Vinit offerte par une maille triangulée: elle est atteinte lorsque la
sollicitation de la diagonale comprimée est égale à sa résistance au flambement. Alors, la
réponse de la maille triangulée s’approche de la situation « idéalisée » définie pour
l’analyse : c’est la diagonale tendue qui apporte l’essentiel de la raideur et de la résistance,
car ces caractéristiques chutent fortement dans la barre comprimée flambée. Si les diagonales
sont trop trapues, la résistance maximale élastique Vmax offerte par la maille triangulée
avant flambement de la diagonale comprimée peut être supérieure à la résistance plastique
Vpl,Rd offerte dans la situation « idéalisée » de l’analyse élastique où une seule diagonale
tendue est considérée présente. Figure 9.42. Ce sera le cas si : χ =NRd,flambement / Npl,Rd > 0,5.
La condition λ ≥ 1,3 correspond à un facteur de réduction de résistance χ qui vaut au
maximum 0,47et évite une sur-sollicitation des poteaux et poutres lors du 1er flambement des
diagonales .
Figure 9.42. Lois de comportement Force F – Déplacement δ d’une maille avec triangulation à barres
centrées a) ne respectant pas la condition λ ≥ 1,3 b) respectant cette condition c) du modèle de
calcul de l’Eurocode 8.
9.46
La limite supérieure λ = 2,0 a une justification liée aux phénomènes dynamiques dans la
charpente. Lors des oscillations alternées de la structure sous séisme, des diagonales très
élancées peuvent subir, après compression et flambement, un déchargement suivi d’une
remise en traction brutale impliquant un choc. Les rotules plastiques flexionnelles formées
lors du flambement en bout des diagonales à leur encastrement aux assemblages atténuent cet
effet, si leur résistance flexionnelle est « suffisante ». On estime qu’il en est ainsi si λ ≤ 2,0 .
On a toutefois considéré cette condition, qui empêche l’utilisation de câbles comme
diagonales, comme inutilement contraignante pour les petits bâtiments de type R+1, d’où la
règle additionnelle dans ce cas. On pourrait sans doute envisager la même tolérance de façon
plus générale pour le 1/3 supérieur des ossatures.
Dans les ossatures où les diagonales sont découplées (voir Figures 9.14, 9.15 et 9.43), une seule
condition limite l’élancement des diagonales: λ ≤ 2,0.
Le risque de voir Vinit > Vpl,Rd dans une maille rectangulaire comportant une seule diagonale
n’existe pas et la condition λ ≥ 1,3 n’est donc pas nécessaire. Par contre, on doit aussi,
dans ce type de topologie, considérer dans le dimensionnement des poteaux et poutres la
circonstance où les diagonales sont comprimées jusqu’à un effort de compression égal à leur
résistance au flambement car elle peut correspondre à des sollicitations de compression ou de
traction plus élevées dans ces poteaux ou poutres que lorsque les mêmes diagonales sont
tendues jusqu’à Npl,Rd.
Figure 9.43. Ossature à triangulation à barres centrées où les diagonales sont découplées.
maximale Ωmax ne diffère pas de la valeur minimale Ωmin de plus de 25%. L’effet pratique de cette
règle est une réduction progressive des sections des diagonales sur la hauteur de la structure.
Les assemblages dissipatifs semi-rigides et/ou à résistance partielle sont admis s’ils ont une capacité
d’élongation cohérente avec les déformations globales attendues de l’ossature et si l’effet de la
déformation des assemblages sur le déplacement horizontal est pris en compte dans une analyse
globale statique non linéaire (en poussée progressive) ou une analyse temporelle non linéaire. On
présente des développements relatifs à de tels assemblages en 9.13.
NEd,E est l’effort normal dans la poutre ou le poteau, due à l’action sismique de calcul. γov est le
coefficient de sur-résistance du matériau. Ω est le coefficient de sur-résistance de section, valeur
minimale de Ωi = Npl,Rd,i / NEd,Ei sur toutes les diagonales du système de triangulation –Figure 9.45.
(avec Npl,Rd,i résistance de calcul de la diagonale i et NEd,Ei valeur de calcul de l’effort normal dans la
même diagonale i dans la situation sismique de calcul).
F2
N Ed 2
F1
N Ed,G N Ed 3
N Ed 1
Diagonales Poteau 3.
Sollicitation résultante NEd3 et résistance requise du poteau 3
N pl , Rd 2
Ω2 =
N Ed , E 2 N Ed 3 = N Ed ,G 3 + 1,1γ ov ΩN Ed , E 3
N pl , Rd 1
Ω1 =
N Ed , E1 N pl , Rd 3 ≥ N Ed 3
Ω = min(Ω1 , Ω2 )
Figure 9.45. Détermination des sollicitations des éléments non dissipatifs poteau ou poutre d’une
ossature à triangulation en X selon le concept du projet à capacité dissipative.
En effet, il serait plus du côté de la sécurité de prendre Ωmax plutôt que Ωmin , ce qui conduirait
à des valeurs de Npl,Rd (MEd) plus élevées, d’un facteur 1,25 au maximum . Dans l’Eurocode 8,
on a estimé qu’il était exagéré de prendre les 2 facteurs de sur-résistance Ω et γov à leur
valeur maximale et que 1,1Ωmin était une estimation raisonnable d’un Ω moyen dans une
population des Ω comprise entre Ωmin et 1,25Ωmin.
9.49
On peut aussi critiquer le fait que ce « dimensionnement capacitif » ignore l’existence d’une
résistance en compression « post flambement » des diagonales comprimées, alors que cette
résistance existe et qu’on peut l’évaluer (voir plus loin). En toute rigueur, il faudrait
considérer la résistance en compression « post flambement » des diagonales comprimées lors
du dimensionnement capacitif des poteaux et poutres. La relation de calcul serait:
- Résistance des poutres aux sollicitations verticales appliquées à la poutre par les actions
verticales en travée et par les diagonales d’un V ; une diagonale est en traction plastique, avec une
résistance plastique de calcul Npl,Rd = 1,1 γov Ω N Ed,E ; l’autre diagonale est en compression après
flambement, avec une résistance rémanente après flambement estimée à 0,3 Npl,Rd. Figure 9.46.Haut.
Cette procédure de dimensionnement assure une dissipation d’énergie dans la diagonale tendue et dans
la poutre – Figure 9.46.Bas.
G
F1
Figure 9.46. Haut : sollicitations d'une poutre par les diagonales dans une triangulation en V inversé.
Bas : comportement d’une triangulation en V inversé soumise à poussée progressive λP dimensionnée
suivant les indications de l’Eurocode 8.
le flambement de ces dernières; alors, les difficultés rencontrées avec un système de raideur et
résistance « évolutive » dans l’analyse élastique n’existent plus.
- en particulier ceci signifie que toutes les diagonales peuvent être présentes dans le modèle, ce qui
lui donne une raideur plus grande que celle du modèle « diagonales tendues seulement ».
- les assemblages dissipatifs peuvent être fabriqués comme un composant industrialisé de résistance
calibrée, ce qui élimine le problème du dimensionnement sur-résistant fondé sur l’ignorance ; Ω et
γov peuvent pris égaux à 1.
- on peut montrer que le coefficient de comportement q d’ossatures à triangulation centrée avec des
assemblages dissipatifs est plus élevé que si les diagonales sontdissipatives. q atteint 6.
- Le remplacement après séisme d’assemblages dissipatifs déformés est plus simple que le
remplacement de diagonales, car il ne concerne que des composants très localisés.
a)
b) c)
Si les assemblages sont dissipatifs, dl est la somme des capacités d’allongement des assemblages aux 2
extrémités de la diagonale (si on suppose que les 2 travaillent, ce qui demande qu’un écrouissage
existe). Il faut que la capacité de déformation dans chaque assemblage soit égale à : 117/2 = 58,5 mm
Les assemblages capables de ce résultat ne sont pas classiques. En 2001, on a initié à l’Université de
Liège une recherche sur ce sujet (INERD Project, Plumier & al, 2006). Ce travail mené en
collaboration avec Arcelor - Mittal et 5 universités européennes a abouti au développement de deux
9.53
Le principe des barres résistant au flambement est de placer la section active en traction/compression
dans un tube, qui ne reprend pas d’effort axial, mais a pour mission de supporter latéralement la
9.54
section active et d’en empêcher le flambement. Figure 9.49. Cette conception « BRB » (Buckling
Restrained Braces ) connaît un large développement et des applications pratiques.
Généralités.
On a défini en 9.5 ce qu’on appelle des ossatures avec triangulation à barres excentrées. On en voit des
exemples à la Figure 9.50.
Leur analyse ne présente pas les difficultés des ossatures à triangulation centrée, car leurs zones
dissipatives ne sont pas situées dans des barres soumises, sous action cyclique, à des alternances
flambement - traction plastique. Les diagonales sont non dissipatives et sont dimensionnées pour être
sur-résistantes par rapport aux « tronçons d’excentrement » ou « liens sismiques » qui plastifient en
flexion et/ou cisaillement.
Plusieurs raisons rendent intéressantes les ossatures avec triangulation à barres excentrées:
- elles combinent raideur et dissipativité élevée (q=6)
- les assemblages relient seulement 3 barres et non 4 comme dans les ossatures avec triangulation à
barres centrées ; les assemblages sont plus simples et le montage plus aisé.
9.55
- les diagonales contribuent à la reprise des actions gravitaires, contrairement à l’hypothèse posée
pour l’analyse des ossatures avec triangulation à barres centrées ; elles apportent de la raideur dans
cette reprise de charge.
e e e
e
Figure 9.50. Exemples de triangulations excentrées; e est la longueur du « tronçon d’excentrement ».
Il est aussi possible de concevoir des ossatures avec triangulation à barres excentrées dans lesquelles
les zones dissipatives sont des assemblages partiellement résistants. Les aspects positifs de cette option
ont été définis en 9.15.
Critères de dimensionnement.
Les ossatures avec triangulation à barres excentrées doivent être telle que des zones spécifiques
appelées tronçons d’excentrement sismiques puissent dissiper l’énergie par la formation de
mécanismes plastiques de flexion et/ou de cisaillement. Les tronçons sismiques peuvent être des
éléments horizontaux ou verticaux
Le système structural doit être dimensionné de manière à obtenir un comportement dissipatif
homogène de l’ensemble des tronçons sismiques.
Les règles indiquées ci-après sont destinées à assurer que les plastifications, incluant les effets
d’écrouissage dans les rotules plastiques ou les panneaux cisaillés, se produisent dans les tronçons
sismiques avant toute plastification ou défaillance en d’autres endroits.
9.56
Le mécanisme plastique réalisé dépend de la topologie de l’ossature. Cette topologie peut être telle que
les diagrammes de cisaillement et de flexion dans le tronçon soient symétriques ou dissymétriques –
Figures 9.52, 9.53 et 9.55.
a) b)
Figure 9.52. Exemples de topologie d’ossature où les moments de flexion sont : a) égaux aux
extrémités du tronçon d’excentrement. b) différents aux extrémités du tronçon d’excentrement.
Les tronçons sismiques longs plastifient essentiellement en flexion. Si on considère un tronçon long où
le diagramme des M est symétrique – voir Figures 9.53 et 9.54, l’énergie dissipée dans un mécanisme
plastique est : WM = 2 Mp,link θp Figure 9.53 b)
La limite entre un tronçon sismique « long » et « court » correspond à la situation où la plastification
pourrait également être flexionnelle ou de cisaillement :
WM = WV => 2 Mp,link θp = Vp,link θp e => e = 2 Mp,link / Vp,link
Cependant, pour des longueurs e de tronçons sismiques proche de cette limite, les sollicitations de
flexion et de cisaillement sont toutes deux élevées et leur interaction doit être considérée.
Dans l’Eurocode 8, on considère que le mécanisme plastique est :
- de pur cisaillement si e < es = 1,6 Mp,link / Vp,link
- de pure flexion si e > eL = 3 Mp,link / Vp,link
Entre ces 2 valeurs es et eL , les tronçons ont une longueur dite « intermédiaire » et il faut tenir compte
de l’interaction M-V.
F2 M pl
p
p
p e
e
F1
pst e
a) WV = Vp,link θp e b) WM = 2 Mp,link θp
Figure 9.53. Travail de déformation plastique dans des mécanismes plastique en cisaillement et en
flexion.
9.58
tronçon
d'excen
M
Moment M et
Moment M Vet
cisaillement
Cisaillement
dans le tronçonV
V dans le tronçon
d’excentrement
d'escentrement
Figure 9.54. Diagramme de M et V symétriques dans un tronçon d’excentrement.
Dans le cas où le diagramme des M est dissymétrique, les limites entre tronçons long et court
s’établissent de façon similaire :
- une seule rotule plastique se forme, donc : WM = Mp,link θp
- l’énergie dissipée en cisaillement reste égale à : WV = Vp,link θp e
- la longueur limite entre tronçons long et court est donc: e = Mp,link / Vp,link
C’est par exemple le cas pour le tronçon sismique vertical de la Figure 9.55. Les relations suivantes
définissent les tronçons longs et courts en fonction de la forme du diagramme des moments de flexion
dans le tronçon sismique. Cette forme est caractérisée par le paramètre α défini comme le rapport entre
le plus petit moment fléchissant MEd,A à une extrémité du tronçon dans la situation sismique de calcul
et le plus grand moment fléchissant MEd,B à l’extrémité où se formerait la rotule plastique, ces
moments étant pris en valeur absolue.
Dans l’exemple de la Figure 9.55:
α = MEd,A / MEd,B = 0 es = 0,8 Mp,link / Vp,link eL = 1,5 Mp,link / Vp,link
S’il y a un effort normal NEd important dans le tronçon sismique, Vp,link ou Mp,link sont réduits par
Tronçon
d'excentrement
M V
Tronçon
d'excentrement
L’Eurocode 8 définit les conditions de raidissage des zones plastifiée des tronçons d’excentrement :
toute la longueur des tronçons courts est raidie ; dans les tronçons longs, seules les zones de rotules
plastiques sont raidies -voir Figure 9.56.
Comme dans les poutres de portique, il est vital pour le bon fonctionnement des zones dissipatives que
leur déversement soit empêché (voir Figure 9.25).
Dimensionnement des éléments structuraux ne contenant pas de tronçon sismique.
Les éléments ne contenant pas de tronçon sismique, comme les poteaux et les éléments diagonaux
lorsque des tronçons horizontaux sont utilisés ou les éléments de poutres lorsque des tronçons
verticaux sont utilisés, font l’objet d’un dimensionnement capacitif se référant à la résistance plastique
des tronçons d’excentrement.
On doit considérer comme sollicitation la combinaison la plus défavorable de l’effort normal et des
moments fléchissants et vérifier:
N Rd ( M Ed , VEd ) ≥ N Ed,G + 1,1γ ov ΩN Ed,E
NRd(MEd,VEd) est la résistance de calcul à l’effort normal, tenant compte de l’interaction avec le
moment fléchissant MEd et l’effort tranchant VEd pris à leur valeur de calcul dans la situation sismique.
NEd,G est la force de compression due aux actions non sismiques incluses dans la combinaison
d’actions pour la situation sismique de calcul. NEd,E est la force de compression due à l’action sismique
de calcul. γov est le coefficient de sur-résistance du matériau. Ω est défini au paragraphe précédent.
9.61
VEd,i et MEd,i sont les valeurs de calcul de l’effort tranchant et du moment fléchissant dans le tronçon i
dans la situation sismique de calcul. Vp,link,i et Mp,link,i sont les résistances plastiques de calcul à l’effort
tranchant et à la flexion du tronçon i.
On peut aussi concevoir des ossatures avec triangulation à barres excentrées dans lesquelles des
assemblages semi-rigides et/ou à résistance partielle sont les zones dissipatives, mais il faut alors que:
- les assemblages possèdent une capacité de déformation supérieure à la demande
- la stabilité des éléments connectés aux assemblages soit démontrée à l’état limite ultime
- l’effet des déformations des assemblages sur le déplacement horizontal global soit pris en compte.
Lorsque des assemblages à résistance partielle sont utilisés avec les tronçons sismiques, ceux-ci restent
élastiques et le dimensionnement en capacité des autres éléments de la structure se réfère à la capacité
plastique des assemblages.
- on a expliqué que, dans les ossatures avec triangulation à barres centrées et excentrées, il est requis
de moduler la distribution des résistances plastiques des zones dissipatives sur la hauteur des bâtiments
de manière à garder les rapports Ωi = Rpl,Rd,i / Ed,i des résistances plastiques Rpl,Rd,i aux sollicitations Ed,i
du cas sismique assez constants (variation limitée à 25%)
- si les tronçons d’excentrement sont dans les poutres et que la section des poutres est conditionnée
par d’autres considérations que la résistance sismique, alors la « modulation » définie peut entraîner un
surdimensionnement important des éléments structuraux et assemblages de la partie inférieure de
l’ossature
- on peut éviter ce problème en choisissant une topologie adéquate, par exemple celle de la Figure
9.57, dans laquelle les tronçons d’excentrement sont forcés de se déformer plastiquement de façon
pratiquement simultanée
- l’usage de tronçons d’excentrement verticaux dans des triangulations en V inversé, du type
présenté à la Figure 9.55, peut aussi être avantageux, car ils peuvent plus facilement jouer le rôle de
« fusibles ductiles » spécifiques ; en effet, les actions gravitaires les soumettent essentiellement à un
effort normal, qui interagit peu avec leur résistance en cisaillement ou flexion.
Figure 9.57. Exemple de topologie favorisant la formation simultanée de toutes les plastifications.
Dans les structures en pendule inversé, on vérifie les poteaux en compression en considérant la
combinaison la plus défavorable d’effort normal et de moments fléchissants.
L’élancement relatif des poteaux λ et le coefficient θ de sensibilité au déplacement entre étages sont
Les structures couplées, dans lesquelles des ossatures en portique et des ossatures triangulées sont
présentes et agissent dans la même direction, sont dimensionnées en utilisant un coefficient q unique.
Les forces horizontales sont réparties entre les différentes ossatures en fonction de leur rigidité
élastique.
Les ossatures en portique dans lesquelles des remplissages sont connectés efficacement à la structure
en acier doivent être dimensionnées comme des structures mixtes.
Si les remplissages sont structurellement déconnectés de l’ossature en acier sur leurs bords latéraux et
supérieurs, les ossatures en portique sont dimensionnées comme des structures en acier.
Les ossatures en portique dans lesquelles les remplissages sont en contact avec l’ossature en acier,
mais pas effectivement connectés, doivent respectent les règles suivantes :
- les remplissages sont répartis uniformément en élévation afin de ne pas augmenter localement la
demande en ductilité des éléments de l’ossature
- si cela n’est pas vérifié, il convient de considérer le bâtiment comme irrégulier en élévation ;
- il faut tenir compte de l’interaction ossature/remplissage et évaluer les efforts internes dans les
poutres et les poteaux dûs à l’action des bielles diagonales dans les remplissages.
Si l’une de ces conditions n’est pas satisfaite, des corrections ou des justifications doivent être
apportées afin de garantir la sécurité de la structure.
Figure 9.58. Une possibilité de liaison en base des poteaux encastrés réduisant les tractions dans les
ancrages.
- Une 2e solution consiste à prévoir une réservation dans la fondation et à y insérer le profil de
poteau. On coule ensuite un béton de scellement. Ainsi, on peut mobiliser directement dans la
fondation des réactions horizontales de compression équilibrant le moment. Figure 9.59. Cette solution
évite les tiges d’ancrage et assure un assemblage sain garantissant le développement du plein moment
plastique du poteau. Elle permet aussi le transfert de forces de cisaillement horizontales importantes en
pied de poteau par transfert direct au massif de fondation.
9.65
N
M
V
F HS
F HI
Figure 9.59. Fondation en fourreau supprimant la nécessité d’ancrages pour la reprise de M en pied
de poteau.
Sur le plan de la topologie générale des bâtiments élevés en acier, on ne peut affirmer de manière
absolue qu'une solution apparaisse comme nettement supérieure à d'autres. Toutefois, la solution dans
laquelle la reprise des actions horizontales est effectuée dans l'ensemble des faces extérieures semble
avantageuse. La figure 9.60 présente une telle solution de type "derrick" où les contreventements de
façade sont des ossatures triangulées, mais une ossature de façade en portiques conviendrait
également. Cette solution, outre le fait qu'elle se conforme aux principes généraux de distribution
continue des éléments résistants et qu’elle correspond à la recherche de la raideur torsionnelle
maximum, permet de réaliser une structure intérieure peu hyperstatique et, donc, peu coûteuse en
assemblages ; en effet, tous les assemblages poutre - colonne intérieurs peuvent être des rotules ou des
assemblages semi rigides, nettement moins exigeants en préparation à l'atelier et en montage sur
chantier. Cette conception évite aussi le problème des bâtiments à noyau central en béton et structure
apparente métallique, à savoir la position peu favorable de l'élément raide en torsion et l'interaction des
comportements différents des parties béton et acier.
9.66
Bibliographie.
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22044 EN. ISBN 92-79-01694-6, 2006. Publication office: Publications.europa.eu.
10.1
10.1. Introduction
L'effondrement de nombreuses structures en béton armé soumises à séisme (El Asnam 1980, Mexico
1987, Arménie 1989, Turquie 1999, Grèce 2000, Algérie 2003 – Figure 10.1) semble accréditer l'idée
commune d'un matériau mal adapté à une dissipation d'énergie dans le domaine plastique.
C'est une vision simpliste des choses : le béton armé peut être ductile si on respecte des règles
favorisant l’existence de comportements dissipatifs locaux et globaux.
Il n’existe qu’un seul mécanisme local ductile utilisable en béton armé : la flexion plastique.
Elle est obtenue en créant des conditions convenables de section et de matériaux favorisant les 2
phénomènes ductiles disponibles au niveau des matériaux :
- La plastification de l'acier en traction
- La déformation plastique du béton comprimé
L'acier des barres à béton des classes B et C de l’Eurocode 2 (voir Tableau ci-dessous), qui sont
prescrites dans les applications sismiques, est un matériau ductile dont l’allongement εu,k
correspondant à la résistance à la rupture est supérieur à 5%, soit 50. 10-3 (classe B, projet DCM) ou
10.2
7,5% (classe C, projet DCH). Comme l’allongement à la limite élastique εy est de l’ordre de 500 /
200.000 = 2,5.10 -3, la ductilité du matériau εs,max/ εy est donc au minimum de l’ordre de 20.
Le béton non armé possède une capacité de déformation proportionnelle (accourcissement) à rupture
εcu2 très limitée, de l’ordre de 3,5. 10-3. Cette valeur est 14 fois plus petite que la déformation εu,k
minimale de l’armature (50. 10-3). La déformation à rupture εcu2 est de l’ordre de 2 fois le
raccourcissement élastique maximum εc2 du béton et la ductilité du matériau est donc de l’ordre de 2
seulement, soit 20 fois moins que celle de l’armature.
εcu2 peut être relevé par un facteur de l’ordre de 2 à 4 si le béton est bien confiné par une armature
transversale, circonstance qui augmente aussi sa résistance. L’armature de confinement empêche
10.3
l’expansion transversale du béton (effet Poisson) ; elle est soumise à une pression perpendiculaire à la
surface, qui la met en traction (de type « circonférentielle »). La Figure 10.3 montre le relèvement de
la déformation à rupture εcu2 et de la résistance par un confinement: fck devient fck,c et εcu2 devient εcu2,c.
L’Eurocode 2 donne :
fck,c = fck (1,125 + 2,5 σ2/ fck) (pour σ2 > 0,05 fck)
2
εc2,c= εc2 (fck,c / fck) εcu2,c= εcu2 + 0,2 σ2/ fck
Dans ces relations, σ2 (=σ3) est la contrainte de compression latérale effective due au confinement.
La ductilité du béton est alors de l’ordre de 4 ou plus, mais seulement dans la zone intérieure au
confinement ; la zone extérieure à l’armature transversale se désagrège en cas de déformation
importante. La déformation à rupture εcu2,c du béton confiné peut être estimée en fonction de l’
l’armature transversale, caractérisée par α ωwd : εcu2,c = εcu2 + 0,2 σ2/ fck = 0,0035 + 0,1 αωwd
ωwd est le rapport mécanique en volume des armatures de confinement dans les zones critiques et α est
un coefficient d’efficacité du confinement. On définit ces paramètres en 10.8.4. La Figure 10.13
montre des armatures de confinement. Compte tenu de leur rôle de reprise de traction
10.4
« circonférentielle », il est obligatoire que les armatures de confinement constitue des boucles fermées
et donc que leur ancrage soit effectif : des crochets recourbés à 135° terminés par une portion droite de
longueur 10Φ constituent l’ancrage nécessaire pour que l’armature de confinement ne s’ouvre pas. Ce
type d’armature transversale est imposé par l’Eurocode 8 dans les zones dissipatives (dites aussi
« critiques »). Les armatures de confinement servent aussi à empêcher le flambement des armatures en
zone comprimée, ce qui impose une entre distance s limitée.
Cisaillement alterné
L'expérience montre que les dégradations dues au cisaillement alterné de poutres ou poteaux rendent
les structures inutilisables ou causent leur effondrement. Les zones dégradées par cisaillement alterné
ont un aspect en "diabolo". Figure 10.4. Ces dégradations résultent de fissurations inclinées alternée
(à 45° en cas de cisaillement pur) générées par l’alternance des mouvements de la structure. Cet
ensemble de fissures croisées transforme le matériau béton en un amas de pierres disjointes, ce qui
entraîne une perte totale de résistance et de raideur tant axiale que flexionnelle de l’élément structural.
On empêche la ruine des sections par cisaillement en les surdimensionnant selon le principe du
dimensionnement capacitif : il convient que les armatures longitudinales (de flexion) entrent en
plasticité alors que les armatures transversales (d'effort tranchant) et les bielles inclinées de béton
restent en régime élastique. En effet, pour atteindre en premier la résistance en flexion, il faut que le
rapport du moment de flexion sollicitant au moment de flexion résistant soit plus grand que le rapport
de l’effort tranchant sollicitant à la résistance à l’effort tranchant, soit : MEd/MRd > VEd/VRd
Les sollicitations MEd et VEd sont liées ; ainsi dans un élément bi-encastré de longueur L, on a :
MED = VEd x L/2 (Figure 10.4a).
On déduit des expressions précédents que pour réaliser la plastification par flexion avant d’épuiser la
résistance en cisaillement et une ruine locale fragile, il faut:
[(VEd x L)/2MRd] > VEd/VRd soit: L > 2MRd/VRd,max.
On préconise: L > 3MRd/VRd,max.
Figure 10.4 a). Pourquoi la ruine d’un élément court survient par cisaillement.
10.5
Figure 10.4.b). En l’absence d’armature transversale convenable, le cisaillement alterné détruit les
sections.
On assure un dimensionnement surabondant des armatures d'effort tranchant dans une poutre en
considérant comme effort tranchant de calcul celui basé sur l’équilibre de la poutre sous l’effet des
moments plastiques d’extrémité Mi,d des rotules flexionnelles et ce à la fois pour les sens positif et
négatif de l’action sismique.
En pratique, la contre mesure à la ruine de section par cisaillement implique donc en une densification
des armatures transversales par rapport au projet non sismique.
Rupture d'adhérence.
La ruine par rupture d'adhérence est de type fragile et doit absolument être évitée.
On atteint ce but en évitant de placer les ancrages et les transferts d’effort par recouvrement de barre
dans les zones les plus sollicitées ou, à défaut, en prévoyant des longueurs d'ancrage ou de
recouvrement nettement plus importantes qu’en situation non sismique.
Comme on le sait, l’équilibre local du mécanisme de transfert d’effort par adhérence implique
l’existence d’armatures transversales capables de reprendre en traction un effort égal à celui de
l’armature longitudinale ancrée ou dont on assure un transfert d’effort par recouvrement de barres –
Figure 10.5. Si on est proche d’une rotule plastique, c’est l’effort de traction plastique des barres
longitudinales qui fixe les dimensions des armatures transversales. En pratique, l’allongement des
longueurs d'ancrage ou de recouvrement et le dimensionnement capacitif se référant à une section
d’acier en traction plastique entraînent un accroissement de l’armature transversale par rapport à un
projet non sismique.
Cisaillement induit par les cloisons de remplissage dans les ossatures en béton armé.
Des murs de remplissage induisent dans une ossature en portique des efforts internes différents de
ceux qu'on obtiendrait dans une ossature de même masse sans remplissage. En particulier, les
remplissages agissent comme des diagonales comprimées dans les cellules rectangulaires de l'ossature
et introduisent des efforts de cisaillement dans les poutres et les colonnes. Ces efforts, qui ne sont pas
considérés dans un modèle mathématique "ossature en portique", peuvent entraîner des ruines fragiles
par cisaillement des poteaux et poutres. Les remplissages, qui ne sont généralement pas ductiles,
peuvent aussi introduire une réponse globale non maîtrisée de la structure en créant un niveau
« transparent » à l’étage où ils sont ruinés en premier. Ce problème a été présenté en 5.2.4.
On peut résoudre le problème des sollicitations additionnelles introduites par la présence de
remplissages :
- en utilisant des matériaux de remplissage de résistance assez faible, qui s’écrasent avant
d’induire des dommages dans l’ossature ; on peut alors les ignorer dans l’analyse de la
réponse de la structure ;
- en réalisant des joints entre remplissage et structure pour éviter l’interaction structurelle ;
- en tenant compte du cisaillement additionnel, ce qui conduit à augmenter l'armature
transversale des poutres et poteaux dans les zones proches des nœuds poutres – poteaux.
Instabilité.
Les efforts internes réellement développés dans une structure par l'action sismique ne sont pas
parfaitement connus. Dans nos approches, ils sont dépendants du modèle mathématique choisi pour
représenter la structure, qui comporte toujours des approximations: les sollicitations torsionnelles des
barres sont souvent négligées, les termes d'inertie (de masse) correspondant à des masses excentrées
d'éléments porteurs sont ignorées, les axes neutres des éléments sont concourants dans le modèle
même s’ils ne le sont pas en réalité. Ces approximations peuvent être optimistes et conduire à sous
estimer le risque d'instabilité d'éléments structuraux.
On se prémunit contre ces incertitudes liées au modèle par diverses contre mesures – voir 10.6.3.
10.7
Compression dans des éléments où le confinement du béton est inégal sur la section.
Sous une action alternée dans le domaine plastique, un élément comprimé en béton armé se dégrade
dans la partie de section qui se trouve en dehors du confinement réalisé par les armatures transversales.
Dans les sections en L ou en T où la table de compression n’est pas armée transversalement (étriers),
le confinement est inégal sur la section et seule l’âme est capable d'assurer un comportement ductile
du béton comprimé sous action cyclique, si elle est bien confinée par des cadres. Un dessin particulier
des armatures transversales peut seul améliorer la situation. On tient compte de ce comportement
inégal de la section en limitant la largeur de dalle des poutres en T à une partie considérée comme
efficace pour reprendre un moment plastique.
10.8
En raison de leurs dimensions, du manque de fixité à la base ou de la connectivité avec des murs de
grandes dimensions transversaux empêchant les rotules plastiques à la base, ils ne peuvent pas dissiper
efficacement l’énergie dans une rotule plastique à la base. Leur classe de ductilité est au maximum la
classe DCM et leur coefficient de comportement q est au maximum égal à celui des murs ductiles de
classe DCM, soit 3,0. –Figure 10.6 c).
Dans les projets de bâtiments, on combine souvent ces 3 types de contreventement et on forme des
types hybrides, de capacité dissipative diverse. Pour associer un facteur de comportement q à ces types
hybrides, l’Eurocode 8 les catégorise comme suit:
- murs couplés, composition de murs liaisonnés de façon régulière par des poutres ou linteaux
ductiles capables de réduire d’au moins 25 % la somme des moments de flexion en base des
murs par rapport au cas où les murs travailleraient séparément. Figure 10.7.
systèmes de murs, système dans lequel la résistance aux charges verticales et latérales est assurée
principalement par des murs, couplés ou non, dont la résistance à l’effort tranchant à la base du
bâtiment dépasse 65 % de la résistance totale à l’effort tranchant du système.
- système à ossature, dans lequel la résistance aux charges verticales et aux charges latérales
est assurée principalement par des ossatures en portique dont la résistance à l’effort tranchant
à la base du bâtiment dépasse 65 % de la résistance totale à l’effort tranchant du système.
- système à contreventement mixte, dans lequel le transfert des charges verticales est assuré
principalement par une ossature en portique et le contreventement est assuré en partie par
l’ossature et en partie par des murs, couplés ou non. (« en partie » : ≈ entre 35% et 65%).
On distingue les systèmes à contreventement mixte équivalent à une ossature et système à
contreventement mixte équivalent à des murs :
o les systèmes à contreventement mixte équivalent à une ossature dans lesquels la
résistance à l’effort tranchant à la base de l’ossature est supérieure à 50 % de la
résistance totale à l’effort tranchant du système. On considère que le risque d’un
10.10
de poteaux liées dans les deux directions principales du bâtiment et où l’effort normal réduit
des poteaux νd < 0,3, n’appartiennent pas à cette catégorie.
Remarques :
- pour simplifier la distinction entre les divers types de structures comportant à la fois des murs
et des portiques, il est admis, dans l’Eurocode 8, de faire porter les critères relatifs aux
pourcentages de résistance à l’effort tranchant sur les pourcentages d’effort tranchant
sollicitant dans la situation sismique de calcul.
- si un système comporte des murs isolés et des murs couplés et que la plus grande part de la
résistance des murs à l’effort tranchant est procurée par des murs couplés, on peut adopter le
coefficient q d’un système de murs couplés.
- des murs qui contiennent de très nombreuses perforations ne présentent pas le comportement
d’un mur ; on doit en tenir compte pour définir le type de système structurel et son coefficient
q et pour établir le modèle représentant la structure pour l’analyse.
- Pour qu’un système de murs de grandes dimensions en béton peu armé soit acceptable, il doit
comporter dans la direction horizontale considérée au moins deux murs qui portent
collectivement au moins 20 % de la charge gravitaire totale dans la situation sismique de
calcul. La période fondamentale T1 du système, dont la base est dans l’analyse supposée fixe
vis-à-vis de la rotation, doit être ≤ 0,5 s. Il est suffisant qu’un seul mur respecte ces conditions
dans une direction, si on divise la valeur de base du coefficient de comportement qo dans cette
direction par 1,5 et si deux murs au moins respectent ces conditions dans la direction
orthogonale.
Pour les structures en béton armé, la valeur supérieure du coefficient de comportement q est calculée
comme suit pour chaque direction de calcul : q = q o k w ≥ 1,5
qo est la valeur de base du coefficient de comportement, dépendant du type de système structural et de
la régularité en élévation. On donne au Tableau 10.3 les valeurs de qo associées aux différents types de
structures. Pour les bâtiments qui ne sont pas réguliers en élévation, il faut réduire qo de 20 %.
kw est un coefficient reflétant le mode de rupture prédominant dans les systèmes structuraux de murs.
kw = 1,0 si la ruine est atteint par flexion, ce qui est le cas des systèmes de type ossature ou équivalent
à des ossatures.
kw est inférieur à 1 si la ruine est atteinte plutôt par cisaillement, c'est-à-dire dans les systèmes à murs ;
kw = (1+α0 )/3, avec des limites: 0,5 ≤ kw ≤ 1 .
αo est le rapport de forme prédominant des murs du système structural, déterminé par :
10.12
α o = ∑ hwi / ∑ l wi
lwi et hwi sont respectivement la longueur et la hauteur du mur i. Note : par hauteur, on attend la
hauteur totale ; dans un bâtiment de hauteur H, pour un mur présent sur toute la hauteur, hwi= H
10.5. Critères de projet et principes de contre – mesures aux incertitudes communs à tous les
types de structures en béton.
10.5.1. Introduction.
Ces critères et principes s’appliquent à la structure primaire.
Ils constituent l’esprit de règles détaillées d’application dont le volume est important : 50 pages dans
l’Eurocode 8. Ce volume s’explique par le fait que les règles portent sur plusieurs types d’éléments
(poutres et poteaux des portiques, murs ductiles, grands murs faiblement armés, constructions
préfabriquées, poutres de couplages, présence de remplissages) et 3 classes de ductilité DCL, DCM et
DCH. On se reportera à l’Eurocode 8 pour connaître tout le détail des règles. On en mentionne
seulement des aspects aux paragraphes 10.6 à 10.15., où on fournit aussi des Tableaux résumés.
10.13
w
db
10
bo bc
ho
hc
10.6.1. Matériaux.
On résume les impositions de l’Eurocode 8 au Tableau ci dessous.
10.17
Compte tenu du caractère différent de ces 2 ELU de matériaux (fragile – non fragile), la ruine d’une
section fléchie est toujours en fait atteinte par l’écrasement du béton.
Pour établir le comportement d’une section fléchie en béton armé, on exprime:
- la conservation des sections planes : εc / x = εs / (d - x) (10.1)
- l’équilibre entre les efforts internes à la section et le moment de flexion extérieur appliqué MEd, soit,
dans une section rectangulaire avec des armatures de section As disposées en un seul lit à une distance
d de la fibre supérieure ; en utilisant pour les contraintes de la zone comprimée le diagramme simplifié
rectangle plafonné à fcd sur 85% de la hauteur de la zone comprimée, on a:
0,85 x b fcd . z = MEd (10.2)
As . fyd . z = MEd (10.3)
On utilise aussi la relation géométrique : z = d - 0,85 x/2 ≈ d - x/2 (10.4)
La rotation de la section par unité de longueur de poutre ou « courbure » K est liée à εc , εs , d et x par
la relation géométrique : K = (εc + εs )/d
Pour établir la capacité de rotation d’une zone de « rotule plastique », on doit définir la longueur de
cette zone ( longueur critique lcr ). Si on admet que lcr est égale à la hauteur utile d de la section, la
capacité de rotation φ de la rotule plastique vaut : φ = Kd = εc + εs (10.5)
Les déformations ε du béton et de l’acier atteintes sous l’application d’un moment de flexion
sollicitant MEd sont fonction des caractéristiques des matériaux (fcd, εcu, fyd , εs,max) et des sections As
d’armature et bh de béton.
Des relations (10.1 à 10.5), on peut déduire des formulations explicites de φ, As et du pourcentage
géométrique d’armature ω = As /bh correspondant à des valeurs particulières de εcu et εs,max :
(10.1) peut s’écrire : x = εc d/(εc + εs ) (10.6)
Par (10.4) et (10.1), on transforme (10.2) en :
MEd = x . b . 0,85 fcd . z = b . d2. 0,85 fcd .[1-εc /2(εc + εs )][εc /(εc + εs ) ] (10.7)
[Note :l’ expression [1-εc /2(εc + εs )][εc /(εc + εs ) ] est une valeur approchée du facteur “µ” de la
méthode de calcul du béton armé en flexion enseignée à l’Université de Liège.]
De (10.7), (10.3) et (10.6) on déduit : [εc /(εc + εs )] b . d2. 0,85 fcd = As fyd d
10.20
A la Figure 10.12, on visualise l’influence des paramètres ρ et ρ’ sur la ductilité µφ . Les courbes
0,0018 f cd
correspondent à la relation ρ max = ρ' + ⋅ dans le cas d’un acier S500 et d’un béton C30.
µφ ε sy,d f yd
La Figure 10.13 montre l’influence qualitative d’un effort axial N sur la ductilité µφ.
14
µΦ
12
ρ '=0,9 ρ
10
4
ρ '=0,5. ρ
2
ρ '=0
0
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3
ρ (%)
Figure 10.12. Influence du pourcentage d’armature tendue ρ et du rapport ρ’/ ρ sur la ductilité en
flexion µφ.
10.21
µΦ(N) 1
µΦ(N=0)
0.8
0.6
0.4
0.2
N
b.h.fcd
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Figure 10.13. Influence qualitative de l’effort axial N sur la ductilité en flexion µφ (en l’absence de
confinement du béton).
Les résultats montrent que la ductilité en rotation µφ. d'un élément de béton armé:
- augmente si le pourcentage ρ d'acier tendu diminue
- augmente, pour une valeur fixée de ρ, si le pourcentage ρ’ d'acier comprimé augmente
- augmente si le raccourcissement limite εcu2 du béton augmente
- diminue en présence d’une sollicitation de compression
Les résultats montrent aussi que ρ’min / ρ = 0,5 prescrit dans l’Eurocode 8 pour les zones de rotule
plastique des poutres y assure une ductilité µφ élevée.
Enfin, on rappelle que pour atteindre des capacités de rotation plastique suffisantes, il faut, après les
calculs, veiller à ce que la réalisation soit effectuée en utilisant:
- des bétons adéquats (résistance à la compression, déformation à rupture).
- des aciers possédant des qualités convenables (allongement plastique uniforme, rapport fu / fy).
- une armature transversale des zones de rotules plastiques potentielles assurant un confinement
adéquat du béton et empêchant la ruine du béton par cisaillement ainsi que le flambement local de
l’acier comprimé.
général parce qu’il s’applique aux sections constituées de plusieurs parties rectangulaires, comme les
sections en L, T ou U. Pour ces sections, on calcule aussi MRd,c par rapport aux mêmes directions x et
y, même si elles ne sont pas principales pour ces sections.
La procédure donnée ici pour le calcul de MRd,c s’applique à ces sections à condition que la largeur de
la zone comprimée soit constante entre l’axe neutre et les fibres extrêmes en compression (la hauteur
x de la zone comprimée se trouve dans un seul des rectangles qui constitue la section). Dans ce cas, on
peut considérer la section comme une section rectangulaire de largeur constante b, qui est la largeur de
la zone comprimée.
Suivant l’Eurocode 2, on atteint le moment résistant MRd d’une section si l’accourcissement des fibres
extrêmes est l’accourcissement ultime εcu2 du béton, soit εcu2 = 0,0035. L’accourcissement à la
résistance maximum fc , sommet de la courbe σ-ε est noté εc et, pour le calcul du moment résistant, on
considère εc2 = 0,002 (béton jusqu’à C50/60).
Dans les poteaux de la structure primaire, en particulier ceux qui vérifient : ∑ M Rc ≥ 1,3∑ M Rb ,
l’effort normal dans la situation sismique de calcul est relativement faible et on peut supposer que
l’armature de traction As1 est plastifiée lorsque le raccourcissement du côté comprimé atteint εcu2. Pour
les aciers S500 communs en Europe, le raccourcissement εs2 de l’armature en compression As2 qui est
proche des fibres extrêmes dépasse aussi le raccourcissement élastique fy/Es = 500/200000=0,0025
lorsque le raccourcissement du béton atteint εcu2 =0,0035.
Dans ces conditions, la position x de l’axe neutre, rapportée à la hauteur utile d = h-d1 de la section,
soit ξ = x/d, vaut:
ξ cu =
(1 − δ 1 )(ν + ω1 − ω2 ) + (1 + δ 1 )ωv
εc
(1 − δ 1 )1 − + 2ω v
3ε cu
Dans une section comprimée et fléchie dont une partie est fissurée en traction, NEd s’équilibre
seulement sur la partie non fissurée de la section et la partie de εcu2 disponible pour la reprise de la
flexion MEd peut être aussi faible que ≈ 0,5 εcu2. Comme l’armature longitudinale des poteaux ou des
murs est normalement symétrique : ρ1 = ρ2 , on ne peut généralement pas réaliser les valeurs requises
de µφ comme dans les poutres, c'est-à-dire en limitant les raccourcissements ε dans le béton à εcu2 =
0,0035 grâce à une limitation des pourcentages d’armature ρ1 et ρ2 respectant la
0,0018 f cd
relation ρ max = ρ' + ⋅ .
µϕ ε sy,d f yd
Dans les poteaux et les murs, on admet d’atteindre et de dépasser εcu2 dans les fibres extrêmes,
ce qui désagrège le béton extérieur aux armatures, mais pas le béton intérieur aux armatures si on
accroit sa résistance et sa capacité de raccourcissement par un confinement réalisé par des cadres,
étriers ou épingles. On établit comme suit le confinement nécessaire pour atteindre la capacité de
rotation µφ requise.
Pour établir φy , on utilise les résultats d’études expérimentales, toutes de la forme générale suivante,
où λ est un coefficient de forme de la section: φy = λ εy / d
- Poteaux circulaires : φy = 2,35 εsy,d / D
- Poutre rectangulaire avec ou sans table de compression: φy = 1,70 εsy,d / d
- Mur rectangulaire : φy = 2,00 εsy,d / lw
- Poteaux rectangulaires : φy = 2,12 εsy,d / hc
D, d, hc, lw sont respectivement le diamètre, la hauteur utile, la longueur du mur et la hauteur du
poteau.
On utilise une des relations formulées par l’expression générale : φy = λ εy / d
λ est le coefficient de forme de la section vu ci-dessus.
φu est limitée par εcu*, raccourcissement qui correspond à l’écrasement du béton à la fibre extrême du
noyau confiné: φu = εcu* / xcu
La valeur cible de εcu* à atteindre par un confinement adéquat découle de :
µφ = φu / φy = εcu* d / λ εy xcu
Comme ξcu*= xcu/d => εcu* = λ µφ εy xcu / d = λ µφ εy ξcu* h0 / hc
xcu est la hauteur de la zone comprimée de béton.
ξ cu =
(1 − δ 1 )(ν + ω1 − ω2 ) + (1 + δ 1 )ωv
εc
(1 − δ 1 )1 − + 2ω v
3ε cu
exprimée pour les caractéristiques du noyau de béton confiné, ce qui apparaît dans les paramètres qui
sont indicés 0 ou marqués d’une * et la résistance à la compression du béton confiné, qui est notée fc,c.
Dans le noyau confiné:
ω1*= ω2 *= As1fy/b0 d0 fc,c en raison de la symétrie de l’armature
δ1= (h0-d0)/h0= (dbL + dbh)/2h0 << 1 car les barres sont au bord du noyau => δ1= 0
*
ωv = Asv fy/ b0 d0 fc,c est le rapport mécanique des armatures verticales d’âme et
ν* = N/ b0 d0 fc,c est l’effort normal réduit de calcul.
On trouve :
ν * + ω v* ν + ωv
ξ cu *
= ≈
ε c 2 ,c ε f c ,c b0 h0
1 − + 2ω v 1 − c 2,c
*
+ 2ω v
3ε 3ε f b h
cu 2 ,c cu 2 ,c c c c
ωv = Asv fy / hcbc fcd est le rapport mécanique des armatures verticales d’âme dans la section complète
et νd = N / hcbcfcd l’effort normal réduit de calcul.
- à εcu* la valeur mentionnée en 10.2, soit εcu* = εcu2,c = 0,0035 + 0,1 αωwd fonction de
l’armature de confinement caractérisée par αωwd .
- à ξcu* la valeur établie ci-dessus, avec fc,c = βfc εc2,c = β2 εc2
et β = min(1+2,5 αωw , 1,125+1,25 αωw ), qui sont des expressions empiriques déduites
d’essais.
Pour des valeurs habituelles faibles de ωwd , après élimination des termes négligeables et prise en
compte des valeurs de calcul et introduction d’un facteur de sécurité, on obtient la relation qui, dans
l’Eurocode 8, sert à établir si l’armature de confinement permet d’atteindre la ductilité µφ en rotation
plastique voulue en pied d’un mur ou d’un poteau:
Figure 10.15. Effet de la formation de «rotules plastiques» en tête des poteaux du rez de chaussée.
(Boumerdes, Algérie,2003 - Kocaeli, Turquie, 1999)
10.26
L’objectif d’un mécanisme global de type « poutres faibles-poteaux forts » est atteint si :
Figure 10.16. Les moments de flexion des poutres au nœud correspondant au mécanisme global
plastique des ossatures en portiques sont de signe opposé.
- on tient compte des largeurs participantes de dalle collaborant avec des poutres dans le calcul
des MRb; pour calculer le moment résistant négatif MRb-, on tient compte des armatures de
dalles parallèles aux poutres et situées dans la largeur participante de membrure ; pour calculer
le moment résistant positif MRb+, on tient compte de la largeur participante de membrure.
- les conditions définies aux paragraphes 10.8.2 à 10.8.5 sont respectées.
Le principe « poteaux forts – poutres faibles » ne s’applique pas toujours, car il existe des
circonstances où la formation de rotules plastiques dans les poteaux ne provoque pas la formation d’un
mécanisme de ruine partielle. C’est le cas :
- au niveau supérieur des portiques primaires multi – étagés
- à l’encastrement en base des portiques primaires
- à tous les niveaux, lorsqu’il existe une structure principale qui assure la stabilité globale et
force la formation de rotules plastiques à plusieurs niveaux dans les poteaux. Figure 10.6.
Les vérifications de résistance des poutres et poteaux sont alors différentes. Ce cas est traité en 10.8.3.
Dans l’Eurocode 8, il est donc exprimé qu’il n’est pas nécessaire que le critère « poteau fort –poutre
faible » soit vérifié:
a) aux noeuds du dessus du niveau supérieur ;
b) aux noeuds du niveau rez dans les bâtiments limités à 2 niveaux lorsque le taux de chargement axial
νd n’est pas supérieur à 0.3 dans tous les poteaux ;
10.27
c) si des murs de contreventement reprennent au moins 50% du cisaillement en base dans la direction
parallèle au plan de l’ossature (bâtiments à systèmes de murs ou bâtiments à système mixte équivalent
à des murs) ;
d) dans 1 sur 4 des poteaux, dans les ossatures en béton armé dont les poteaux ont des dimensions
similaires.
10.8.2. Vérifications des éléments dans une conception “poutres faibles - poteaux forts”.
la poutre ; ces valeurs sont basées sur les moments résistants d’extrémité positif maximal et négatif
maximal MRb,i aux extrémités 1 et 2 de la poutre. Le dimensionnement en cisaillement est capacitif par
rapport à la résistance des rotules plastique. On amplifie éventuellement les MRb,i par un facteur de
surdimensionnement γRd qui tient compte de la sur- résistance possible due à l’écrouissage de l’acier :
Mi,d = γRd MRb,i . En DCM, on peut prendre γRd = 1,0.
Au total, on effectue donc les vérifications d’effort tranchant sous la sollicitation de calcul :
γ Rd ∑ M Rb,i
V d ,i = ± Vo, g +ψ 2 q
lc
La résistance au cisaillement est définie dans l’Eurocode 2.
Dispositions pour la capacité de rotation plastique dans les zones dissipatives de poutres.
Le coefficient de ductilité en courbure µ φ doit satisfaire dans les zones critiques des poutres sismiques
primaires la condition µφ,capable ≥ µφ expliquée en 10.6.2 (critère 2). On a vu en 10.4.3 comment
l’Eurocode 8 confère aux poutres un coefficient de ductilité en courbure µ φ suffisant:
- Le pourcentage d’armatures dans la zone tendue ρ ne dépasse pas la valeur ρmax égale à :
0,0018 f cd
ρ max = ρ' + ⋅
µϕ ε sy,d f yd
ρ : pourcentage d’armatures de la zone tendue = As/bd ; ρ’: pourcentage d’armatures de la
zone comprimée = As’/bd ; b: largeur de la membrure comprimée de la poutre.
10.30
Si la zone tendue comprend une dalle, la quantité d’armatures de dalle parallèles à la poutre
dans la largeur effective est incluse dans ρ.
- Dans la zone comprimée, des armatures longitudinales de section au moins égale à la moitié
de la section des armatures présentes dans la zone tendue sont placées en complément des
armatures comprimées nécessaires à la vérification de la poutre à l’état limite ultime dans la
situation sismique de calcul : ρ ‘ ≥ 0,5 ρ
- La condition précédente doit être vérifiée sous M+ et sous M- , car dans le mécanisme global
plastique de référence, les moments de flexion en bout de poutre sont de signes opposés ; mais
il est certain que si la condition est vérifiée pour ρmax , elle l’est aussi pour ρ’.
Dans les zones critiques des poutres sismiques primaires, soit sur lcr = hw = hauteur de la poutre, des
armatures de confinement remplissant les conditions suivantes doivent être prévues :
- diamètre dbw (mm) ≥ 6.
- espacement s (mm) : s = min{hw/4; 24dbw; 225; 8dbL}
dbL : diamètre minimal (mm) des barres longitudinales hw : hauteur de la poutre (mm).
- première armature de confinement à moins de 50 mm de la section d’extrémité de la poutre
(Figure 10.18).
Figure 10.18. Disposition des armatures transversales de poutre. Les zones dissipatives ou
« critiques » sont situées aux extrémités.
Par ailleurs, pour limiter la fissuration, on doit disposer le long d’une poutre sismique primaire une
section minimum d’acier As,min capable de reprendre par traction plastique As,minfy la force de traction
qui serait relâchée par l’ouverture d’une fissure dans le béton. Cette force de traction vaut environ 0,5
fct b ht si la distribution des contraintes est linéaire sur ht , hauteur de la zone tendue.
Dans le cas courant de poutres avec dalle : ht ≈ d d’où As,minfy = 0,5 fct bd
As ,min f
Le pourcentage minimum ρmin d’armatures de la zone tendue vaut donc: ρ min = = 0,5 ctm
bd f
yk
10.31
Moments de calcul d’un poteau pour les vérifications de résistance à l’effort tranchant.
Le moment sollicitant de calcul Mi,d à une extrémité d’un poteau est limité par la formation de rotules
plastiques dans les poutres liées à cette extrémité. Il est déterminé par dimensionnement en capacité en
se basant sur l’équilibre du nœud poutre poteau. Figure 10.20.:
Mi,d = γRd MRc,i ΣMRd,b / ΣMRd,c
MRc,i est la valeur de calcul de la résistance à la flexion du poteau à l’extrémité i dans le sens du
moment fléchissant sismique pour le sens considéré de l’action sismique et en tenant compte de
l’interaction avec l’effort normal N.
γRd est le coefficient de surdimensionnement utilisé en dimensionnement capacitif pour tenir compte
de la sur- résistance possible de la rotule plastique due à l’écrouissage de l’acier et au confinement du
béton dans la zone de compression de la section :
γRd = 1,1 (DCM) γRd = 1,3 (DCH)
L’application de la règle « poteaux forts – poutres faibles » donne ΣMRd,b / ΣMRd,c ≤ 0,76 (=1/1,3) et
généralement ΣMRd,b / ΣMRd,c ≤ 1. On plafonne en tout cas Mi,d à Mi,d = γRd MRc,i .
Figure 10.19.
Un mode de ruine indésirable dans une ossature en portique :la ruine des poteaux en cisaillement.
10.32
Figure 10.20. Moments Mi,d dans la section 2 du poteau pour le calcul de l’effort tranchant sollicitant
de calcul du poteau dans une conception « poutres faibles – poteaux forts».
γ Rd M Rd ,c1 ∑ + M Rd ,c 2 ∑ Rd ,b
M Rd ,b M
∑M
∑ M Rd ,c 1 Rd ,c 2
d’extrémité du poteau. : VCD,c =
lcl
On vérifier: VCD,c ≤ VRd,i résistance au cisaillement du poteau en section courante
VCD,c ≤ VRd,i résistance au cisaillement sur une surface de reprise
Ces résistances au cisaillement sont définies dans l’Eurocode 2, cl.6.2.3 et 6.2.5.
10.8.3. Vérifications des éléments dans une conception “poutres fortes - poteaux faibles”.
MRd,b,i ΣMRd,c / ΣMRd,b est amplifié par un coefficient γRd tenant compte de la sur- résistance possible
des rotules plastiques dans les poteaux résultant de l’écrouissage des armatures et du confinement du
béton.
La circonstance « poutres fortes – poteaux faibles » donne ΣMRd,c / ΣMRd,b ≤ 0,76 (=1/1,3) et
généralement ΣMRd,c / ΣMRd,b ≤ 1. On plafonne en tout cas Mi,d à Mi,d = γRd MRd,bi .
Figure 10.21. Moment Mi,d = γRd MRb,i ΣMRc / ΣMRb sollicitant la poutre au nœud dans une conception
poutre forte – poteau faible.
avec: γRd = 1,1 (DCM) γRd = 1,3 (DCH). Les MRd,c ont été définis au point précédent, avec i = 1, 2 où
les i désignent les sections d’extrémité du poteau. Le coefficient γRd tient compte de la sur- résistance
possible des rotules plastiques dans les poteaux résultant de l’écrouissage des armatures et du
confinement du béton.
Figure 10.22. Moments Mi,d dans la section 1 du poteau pour le calcul de l’effort tranchant sollicitant
de calcul du poteau dans le cas « poutres fortes – poteaux faibles ».
Armatures longitudinales.
Le pourcentage total des armatures longitudinales ρl doit respecter : 0,01 < ρl ≤ 0,04.
Dans les sections transversales symétriques, on impose la symétrie des armatures : ρ = ρ’
Dans les nœuds poteau – poutre, au moins une armature intermédiaire doit être prévue entre les
armatures d’angle le long de chaque face du poteau, pour assurer l’intégrité du nœud (voir 10.8.5).
Les zones s’étendant sur une distance lcr à partir des deux sections d’extrémité d’un poteau de la
structure sismique primaire doivent être considérées comme des zones critiques et comporter une
armature transversale adéquate assurant le confinement du béton.
L’Eurocode 8 fixe lcr à : lcr = max{hc ; l cl / 6; 0,45} (m) hc est la plus grande dimension de la
section transversale du poteau; lcl est la longueur libre du poteau. Si lcl/hc<3, la hauteur totale du poteau
sismique primaire doit être considérée comme zone critique et doit être munie d’armatures en
conséquence.
10.35
n nombre total de barres longitudinales latéralement maintenues par des armatures de confinement ou
des épingles ; bi distance entre des barres maintenues consécutives (voir Figure 10.23, également pour
bo, ho, s).
Dans les zones critiques des poteaux sismiques primaires, des armatures de confinement et des
épingles d’au moins 6 mm de diamètre doivent être prévues avec un espacement s assez réduit pour
assurer la ductilité et empêcher le flambement local des barres longitudinales.
s = min{bo/2; 175; 8dbL} ( mm) ; bo dimension minimale du noyau de béton par rapport à l’axe des
armatures de confinement ; dbL diamètre minimal des barres longitudinales.
La forme des armatures de confinement doit être choisie de telle sorte qu’elles produisent dans la
section du poteau un état de contraintes tri-axiales. La distance maximum entre barres longitudinales
consécutives maintenues par des armatures de confinement est de 200 mm.
En principe, la relation de vérification du confinement est telle que l’allongement εs des armatures
tendues reste dans le domaine acceptable, mais on peut aussi le vérifier. Il faut : εs < εud ,soit 0,045 et
0,0675 respectivement pour les aciers de classe B et C.
Figure 10.24. Sollicitation de cisaillement du nœud poutre poteau. Figure 10.25. Etat Limite Ultime
d’un noeud correctement armé dans une situation « poutre forte- poteau faible ».
10.37
L’effort tranchant horizontal agissant sur le noyau de béton des nœuds peut donc être évalué comme
suit pour les nœuds poteau-poutre intermédiaires : V jhd = γ Rd ( As1 + As2 ) f yd − VC
VC est l’effort tranchant du poteau, issu de l’analyse dans la situation sismique de calcul. γRd est le
coefficient prenant en compte la sur-résistance due à l’écrouissage de l’acier, qu’il convient de ne pas
prendre inférieur à 1,2. Les efforts tranchants agissant sur les nœuds doivent correspondre à la
direction la plus défavorable de l’action sismique influençant les valeurs As1, As2 et VC .
Les armatures du nœud doivent présenter une importance et une forme appropriées pour assurer un
transfert du cisaillement dans les conditions sismiques considérées : il s’agit de cadres horizontaux
fermés dont les crochets doivent être recourbés à 135° pour que l’armature de confinement ne s’ouvre
pas.
Dans l’Eurocode 8, la définition des armatures au nœud est différente selon la classe de ductilité
visée :
- en projet DCL, on se limite aux vérifications de l’Eurocode 2.
- en projet DCH à haute ductilité, on doit effectuer un calcul explicite de la résistance du nœud
et de l’armature dans un mécanisme bielle tirant ;
- en projet DCM, l’armature adéquate des nœuds est la même que celle des zone critiques des
poteaux. Toutefois, si 4 poutres aboutissent au nœud, elles réalisent de fait un confinement du
nœud et la densité d’armature de confinement peut être réduite. Si la largeur des poutres
correspond à au moins les trois quarts de la dimension parallèle de la section transversale du
poteau, l’espacement des armatures de confinement horizontales dans le nœud peut être
doublé par rapport à la valeur en cours dans le poteau, sans toutefois dépasser 150 mm.
Au moins une barre verticale intermédiaire entre les armatures d’angle du poteau doit être prévue de
chaque côté des nœuds connectant poteaux et poutres sismiques primaires.
Figure 10.26. Absence d’armature transversale au nœud. Effondrement dû à cette absence au nœud et
dans la zone critique du poteau.
10.38
Dans l’Eurocode 8, une vérification explicite de la résistance du nœud est demandée en projet
d’ossature à haute ductilité DCH.
Le transfert des forces de cisaillement à travers le cœur du nœud implique un mécanisme de bielles
diagonales comprimées et d’armatures tendues. La compression des bielles est équilibrée en partie par
les armatures longitudinales des poutres et poteaux. Des armatures au cœur du nœud sont aussi
nécessaires pour empêcher l’ouverture de fissures parallèles à ces bielles, car sous l’alternance du
mouvement sismique, un ensemble de fissures entrecroisées se formerait, qui conduirait à la
désagrégation du nœud.
Il n’y a pas de théorie unique uniformément admise pour la compréhension du mécanisme du nœud.
L’Eurocode 8 reprend les relations des deux théories [Fardis et al, 2005], qui donnent d’ailleurs des
résultats différents…
La première théorie se base sur l’évaluation des contraintes principales au nœud et leur limitation aux
valeurs connues de résistance du béton en compression et en traction. Cette théorie conduit à vérifier la
résistance du nœud en respectant les inéquations suivantes :
νd
- Pour les nœuds poteau-poutre intermédiaires: V jhd ≤ ηf cd 1 − b j h jc
η
νd
- Pour les nœuds poteau-poutre de rive: Vjhd ≤ 0,8η f cd 1 − bh
η j jc
Comme on l’a vu plus haut, la sollicitation Vjhd vaut :
- pour les nœuds poteau-poutre intermédiaires : V jhd = γ Rd ( As1 + As2 ) f yd − VC
η = 0,6(1 – fck/250)
10.39
hjc est la distance entre les lits extrêmes des armatures du poteau ; νd est l’effort normal réduit dans la
partie du poteau située au-dessus du nœud ; fck est exprimé en MPa.
Un confinement adéquat (horizontal comme vertical) du nœud doit être mis en place afin de limiter
l’effort de traction diagonal maximal du béton σct à fstd. Cette exigence peut être satisfaite en plaçant
des armatures de confinement horizontales de diamètre ≥ 6 mm dans le nœud, armatures dont la
section totale Ash respecte:
2
V jhd
Ash ⋅ f ywd b j ⋅ h jc
≥ − f ctd
b j ⋅ h jw f ctd + ν d f cd
Vjhd et bj ont été définis plus haut; hjw est la distance entre les armatures supérieures et inférieures de la
poutre ; hjc est la distance entre les lits extrêmes des armatures du poteau ; νd est effort normal réduit
de la partie du poteau située au-dessus du nœud (νd = NEd/Acfcd) ; fctd est la valeur de calcul de la
résistance à la traction du béton.
La deuxième théorie pour l’évaluation de la résistance du nœud se base sur un modèle « bielle
comprimée – tirants tendus » où on estime que la résistance est assurée par une combinaison des deux
mécanismes suivants :
- une bielle de compression diagonale entre les parties comprimées des poutres
- une poutre triangulée s’étendant sur toute la zone de nœud. Cette poutre est constituée des
étriers horizontaux, de toutes les barres verticales additionnelles aux 4 barres d’angle, y
compris les barres contribuant à l’armature longitudinale des poteaux, et d’un champ de
compression dans le béton.
L’effort de bielle reprend la compression présente dans les poutres aux extrémités de la bielle et les
efforts transmis par adhérence des armatures au béton dans la largeur de bielle.
La poutre triangulée reprend le reste du cisaillement.
On montre à la Figure 10.28a) les sollicitations dans un nœud intérieur de l’ossature.
La force totale transférée est : (Asb1+Asb2)fyd
Cette force est distribuées suivant les 2 mécanismes mentionnés plus haut, qui sont schématisés aux
Figures 10.28b) et c).
On admet par sécurité que la bielle est mise en compression seulement par la partie d’effort qui est
transférée par l’adhérence des barres longitudinales dans la largeur de la bielle. La largeur de bielle est
égale à la hauteur xc de la zone comprimée du nœud.
10.40
Dans un nœud de rive, le transfert d’effort est différent, car les armatures de poutres sont coudées et le
transfert d’effort depuis l’armature en traction vers une bielle comprimée est direct.
En examinant le transfert de l’effort de compression en partie inférieure de poutre – Figure 10.28d), on
conçoit que seule une fraction de l’effort transmis par l’armature inférieure (comprimée) sollicite la
poutre triangulée.
L’effort total transmis en partie inférieure est égal à As1fyd, dont As2fyd transmis par l’armature
inférieure et (As1fyd - As2fyd) par le béton.
La force horizontale reprise par la bielle est : (As1fyd - As2fyd) -Vc
La fraction de As2fyd transmis par l’armature inférieure vers la poutre triangulée est : (1- xc/hc) As2fyd
10.42
Les armatures de confinement horizontales calculées doivent être uniformément réparties dans la
hauteur hjw entre les armatures supérieure et inférieure de la poutre. Dans les nœuds de rive, elles
doivent recouvrir les extrémités des barres des poutres courbées vers l’intérieur du nœud.
On voit à la Figure 10.28c) que le mécanisme en poutre triangulée implique la présence d’armatures
verticales du poteau additionnelles aux armatures classiquement disposées aux 4 coins de la section.
L’équilibre indique qu’il faut placer des armatures verticales du poteau traversant le nœud telles que :
(
Asv, i ≥ (2/3) ⋅ Ash ⋅ hjc / hjw )
où Ash est l’aire totale requise des armatures de confinement horizontales et Asv,i désigne l’aire totale
des barres intermédiaires placées sur les faces concernées du poteau entre les armatures d’angle du
poteau, en ce compris les barres intermédiaires contribuant à l’armature longitudinale des poteaux.
10.43
Si ζ≡VEmin/VEmax≥-0,5
=> EC2(5)
Si ζ≡VEmin/VEmax<-0,5
et VEmax/(2+ζ)fctdbwd≤1
=> EC2(5)
VRd dans les zones critiques EC2
Si ζ≡VEmin/VEmax<-0,5
et VEmax/(2+ζ)fctdbwd>1
armatures inclinées de +α
et -α p.r. axe poutre pour
50% VEmax + cadres pour
50% VEmax
10.44
(0) NDP (Paramètres Déterminés Nationalement) suivant EC2. Le Tableau donne la valeur recommandée
dans EC2.
(1) µφ est la valeur de la ductilité de courbure qui correspond à la valeur du coefficient de comportement q
considéré dans le projet (Eqs. (1), (2))
(2) La section minimum d’acier inférieur, As,min, est supplémentaire à tout acier inf. de compression placé
pour vérifier les sections d’extrémité à l’ELU de flexion sous le moment négatif max. MEd établi par l’analyse
pour la situation sismique de calcul.
(3) dbL est le diamètre des barres longitudinales ancrées au nœud ; hc est la hauteur du poteau dans la
direction de la barre, νd = NEd/Acfcd est le taux de charge axiale du poteau pour la valeur min. algébrique dans la
situation sismique de calcul, la compression étant considérée positive.
(4) A l’extrémité d’une poutre où la relation entre les moments résistants de poutre et poteau est
∑MRb>∑MRc , il faut remplacer MRb par MRb(∑MRc/∑MRb) dans le calcul du cisaillement de calcul VEd.
(5) VEmax, VEmin sont les max. et min. algébriques de VEd résultant des signes ± ;
VEmax est la valeur absolue la plus grande des deux et on le considère positif dans le calcul de ζ; on attribue à
VEmin le signe + ou – selon que le calcul avait fourni pour VEd,min le même signe que VEmax ou pas.
10.45
VEd sismique(11)
de l’analyse pour la
situation sismique de 1.1
∑
M Rc ends
(11)
1.3
∑ ends
M Rc (11)
calcul l c lc
VRd sismique EC2
(0) NDP (Paramètres Déterminés Nationalement) suivant EC2. Le Tableau donne la valeur recommandée
dans EC2.
(1) lcf est la distance du point d’inflexion à l’extrémité suivante du poteau pour une flexion dans un plan
parallèle au côté considéré; lc est la longueur libre du poteau.
(2) En DCM: si une valeur de q ≤ 2 est utilisée, l’armature transversale dans les régions critique de poteaux
où νd ≤ 0.2 est étable en appliquant l’EC2.
(3) En DCH: aux 2 niveaux inférieurs d’un bâtiment, l’exigence concernant dbw et sw s’applique depuis la
section d’extrémité sur une longueur qui n’est pas inférieure à 1.5 fois la longueur de la zone critique.
(4) L’indice c se réfère à la section pleine du béton et l’indice o au noyau confiné considéré jusqu’à l’axe
des armatures transversales; bo est le plus petit côté de ce noyau.
10.46
(5) ωwd est le rapport du volume d’armature de confinement au volume du noyau confiné, fois fyd/fcd.
(6) α est le “coefficient d’efficacité du confinement ”, calculé comme α = αsαn; avec: αs = (1-s/2bo)(1-
s/2ho) pour les cadres rectangulaires et αs = (1-s/2bo) pour les spirales; αn = 1 pour les étriers circulaires et αn=1-
{bo/[(nh-1)ho]+ho/[(nb-1)bo]}/3 pour les armatures transversales comportant nb barres parallèle au côté du noyau
de longueur bo et nh barres parallèle au côté du noyau de longueur ho.
(7) En DCH: aux extrémités d’un poteau ou ne devraient pas se développer de rotule plastique, comme
résultat du dimensionnement capacitif du poteau, µφ* est la valeur de la ductilité de courbure qui correspond à
2/3 de la valeur du coefficient de comportement q considéré dans le projet (voir Equations. (1), (2)); aux
extrémités des poteaux où il est admis qu’une rotule plastique peut se former (voir Note (10) ci-dessous), µφ* est
la valeur de la ductilité de courbure qui correspond à la valeur du coefficient de comportement q considéré dans
le projet (voir aussi Note 9 ci-dessous); εsy,d= fyd/Εs.
(8) µφ est la valeur de la ductilité de courbure qui correspond à la valeur du coefficient de comportement q
considéré dans le projet.
(9) En DCH: cette exigence s’applique aussi dans les zones critiques d’extrémité des poteaux où il est
admis qu’une rotule plastique peut se former (voir Note (10) ci-dessous).
(10) Il n’est pas nécessaire que le critère « poteau fort –poutre faible » soit vérifié aux noeuds: (a) du dessus
du niveau supérieur, (b) du niveau rez dans les bâtiments limités à 2 niveaux lorsque le taux de chargement axial
νd n’est pas supérieur à 0.3 dans tous les poteaux, (c) si des murs de contreventement reprennent au moins 50%
du cisaillement en base dans la direction parallèle au plan de l’ossature (bâtiments à systèmes de murs ou
bâtiments à système mixte équivalent à des murs), et (d) dans 1 sur 4 poteaux des ossatures où les poteaux ont
des dimensions similaires.
(11) A l’extrémité d’un poteau où la relation entre les moments résistants de poutre et poteau est
∑MRb<∑MRc , il faut remplacer MRc par MRc(∑MRc/∑MRb) dans le calcul du cisaillement de calcul VEd.
(12) Approuvé par le Comité de Maintenance EC8 en 2008.
10.47
Le diagramme des moments de flexion sollicitant correspondant au 1er mode de vibration est facile à
établir, mais il ne représente pas bien les sollicitations réelles. Les incertitudes de l’analyse et des
effets dynamiques post-élastiques doivent être prises en compte, au moins à l’aide d’une méthode
simplifiée.
Dans l’Eurocode 8, les règles suivantes, qui permettent de déterminer les enveloppes de calcul pour les
moments de flexion ainsi que les coefficients d’amplification pour les efforts tranchants, rencontrent
cette préoccupation.
Légende. Courbe a : diagramme des moments obtenus par l’analyse dans un système à
contreventement mixte. Courbe b : enveloppe de calcul
Figure 10.30. Enveloppe de calcul des moments de flexion sollicitant un mur élancé.
10.49
Légende. Diagramme des efforts tranchants a : obtenus par l’analyse b : augmentés c : enveloppe
de calcul A : Vmur,base B : Vmur,sommet ≥ 0,5Vmur,base
Figure 10.31. Enveloppe de calcul des efforts tranchants dans les murs d'un système à
contreventement mixte.
Figure 10.32. Eléments de rive et disposition des armatures verticales As1 , As2 et Asv.
La ductilité requise µ φ est obtenue en plaçant des armatures de confinement dans les zones « éléments
de rive » situées aux extrémités de la section transversale. On caractérise la densité d’armature de
confinement par le paramètre ωwd
Dans les autres cas, la détermination de la dimension des zones de rives et des armatures de
confinement sera effectuée comme indiqué en 10.9.3.
Les résistances à la flexion et à l’effort tranchant sont calculées de façon classique (Eurocode 2), sauf
spécification contraire, en utilisant la valeur de l’effort normal résultant de l’analyse dans la situation
sismique de calcul. Les armatures verticales d’âme doivent être prises en compte dans le calcul de la
résistance à la flexion. Ces vérifications visent à éviter les modes de ruine indésirables, notamment
ceux représentés à la Figure 10.33.
a) b) c)
Figure 10.33. Modes de ruine dans les murs ductiles :
a) mode recherché, flexion plastique
b) mode indésirable, par glissement à un joint de reprise
c) mode indésirable, par glissement en base
2 ⋅ l w
sans dépasser: h ≤ h pour n ≤ 6 niveaux
cr s
2 ⋅ h pour n ≥ 7 niveaux
s
hs est la hauteur libre de chaque niveau ; lw est la longueur du mur en plan. Figure 10.35.
La base du mur est le niveau des fondations ou le niveau de l’encastrement dans un soubassement qui
comporte des diaphragmes rigides et des murs périphériques.
Figure 10.35. Les armatures de confinement des éléments de rive du voile assurant la ductilité de la
rotule plastique sont nécessaires sur la hauteur critique hcr.
Dans les zones critiques des murs, la valeur du coefficient de ductilité en courbure µ φ réalisée doit être
au moins égale à la valeur critère:
µφ ≥ 2qo *- 1 si T1 ≥ TC ou µφ ≥ 1+2(qo* - 1)TC/T1 si T1 < TC
*
qo est égal à qo , coefficient de comportement du mur défini en 10.5.2, multiplié par la valeur
maximale du rapport MEd/MRd à la base du mur dans la situation sismique de calcul. MEd est le moment
fléchissant de calcul issu de l’analyse ; MRd est la résistance de calcul à la flexion ; on a donc :
MEd/MRd < 1 . T1 est la période fondamentale dans la direction dans laquelle l’action est appliquée ; TC
est la période limite supérieure de la zone d’accélération constante du spectre.
Si des aciers de classe B (moins ductiles) sont utilisés pour les armatures longitudinales, la valeur
critère est : µφ ≥ 1,5 x (2qo* – 1) si T1 ≥ TC µφ ≥ 1,5 x [1+2(qo* - 1)TC/T1 ] si T1 < TC.
La réduction de qo par MEd/MRd s’explique comme suit: si MRd > MEd , le comportement reste plus
longtemps élastique et la partie plastique de la déformation, qui requiert un µ φ disponible, est réduite
dans la proportion MEd/MRd.
10.53
La ductilité requise µ φ est obtenue en plaçant des armatures de confinement dans les « éléments de
rive » situés aux extrémités de la section transversale. Les armatures de confinement sont des cadres
ou des épingles similaires à ceux des poteaux – Figure 10.36.
Figure 10.36. Eléments de rive confinés d’une extrémité de mur à bords libres
En haut : déformations obtenues à la courbure extrême. En bas : armature requise.
bc
αω wd ≥ 30µ ϕ (ν d + ων )ε sy,d − 0,035
bo
La définition des paramètres est précisée en 10.7.4.
ωv est le rapport mécanique des armatures verticales Asv d’âme, soit : ωv = ρv fyd / fcd
Au minimum, la longueur lc de l’élément de rive confiné vaut 0,15 lw ou 1,50 bw ( bw est la largeur ).
Le pourcentage minimum des armatures longitudinales dans les éléments de rive est : As1/b0lc =0,5%.
Sur la hauteur critique à la base des murs ductiles, on a obligatoirement dans les zones confinées:
- une densité de l’armature de confinement qui respecte ωwd ≥ 0,08
- un espacement vertical s des armatures de confinement qui respecte s = min{bo/2; 175; 8dbL}
( mm) ; bo est la dimension minimale du noyau de béton par rapport à l’axe des armatures de
confinement ; dbL est le diamètre minimal des barres longitudinales (=verticales).
- la distance maximum entre barres longitudinales consécutives maintenues par des armatures
de confinement : 200 mm
Les cadres de confinement doivent se recouvrir, de sorte que chaque barre longitudinale (=verticale)
soit maintenue par une armature de confinement ou une épingle.
La partie du voile qui est comprimée est en danger de voilement ou de déversement. Pour éviter une
ruine de ce type, l’épaisseur bw des parties confinées de la section de mur (éléments de rive) doit être
supérieure à une dimension minimale:
- bw ≥ 200 mm.
- Si la longueur de la partie confinée ne dépasse pas 2bw et 0,2lw : bw ≥ hs/15, hs étant la hauteur
d’étage.
- Si la longueur de la partie confinée excède 2bw et 0,2lw : bw ≥ hs/10 (voir Figure 10.37).
Figure 10.37. Epaisseur minimale des éléments de rive confinés destinée à empêcher leur instabilité
latérale (voilement ou déversement).
10.55
Dans les murs de section rectangulaire, le rapport mécanique en volume des armatures de confinement
requises ωwd dans les éléments de rive doit respecter la même condition que dans les poteaux, soit:
bc
αω wd ≥ 30µ ϕ (ν d + ων )ε sy,d − 0,035
bo
ωv est le rapport mécanique des armatures verticales Asv d’âme, soit :
ωv = ρv fyd / fcd = (Asvfyd) /(lwbcfcd)
νd= NEd/(lwbcfcd)
Section réelle
Section fictive considérée
Zone comprimée
Axe neutre
Figure 10.38. Section réelle d’un mur en T et section fictive considérée pour le calcul.
Afin de vérifier qu’il en est ainsi, on calcule la position xu de l’axe neutre dans les hypothèses définies
ci-dessus et on compare xu à l’épaisseur confinée b0 la membrure, soit bf réduite de l’épaisseur de
béton désagrégé par la compression, c'est-à-dire b0 = bf – enrobage c – dbh/2 .
La position de l’axe neutre χu correspondant à la courbure ultime après éclatement du béton situé hors
du noyau confiné des éléments de rive est estimée par:
lwb f
x u = (ν d + ων ) avec lw = hc
bo
Si χu ≤ b0 , le calcul se poursuit comme dans le cas d’une section en simple rectangle : on calcule le
ωwd nécessaire dans la membrure comme au paragraphe précédent, νd, ωv, bf et bo se référant à la
membrure.
Par ailleurs, les calculs relatifs aux sections composées de plusieurs rectangles peuvent parfois être
évités, puisque l’Eurocode 8 indique qu’il n’est pas nécessaire de prévoir d’élément de rive confiné
dans les membrures de mur ayant une épaisseur bf ≥ hs/15 et une largeur lf ≥ hs/5, hs étant la hauteur
libre d’étage (Figure 10.39).
Néanmoins, des éléments de rive confinés peuvent être nécessaires aux extrémités de ces membrures
en raison de la flexion dans la direction perpendiculaire à celle considérée à la Figure 10.38.
Figure 10.39. Le confinement n’est pas requis en cas de membrure transversale importante
respectant les conditions de largeur lf et d’épaisseur bf indiquées.
L’imposition de maintenir chaque barre verticale de la « zone de rive » par des cadres ou épingles
s’applique, tout comme la règle relative à l’épaisseur bw des parties confinée. Figure 10.37.
Sur la hauteur du mur au-dessus de la zone critique, seules les règles de l’Eurocode 2 relatives aux
armatures verticales, horizontales et transversales s’appliquent. Toutefois, dans les parties de la section
où la déformation de compression εc est supérieure à 0,002 dans la situation sismique de calcul, on
réalise un pourcentage d’armatures verticales ≥ 0,5%.
Les armatures transversales des éléments de rive peuvent être déterminées en se référant seulement à
l’Eurocode 2 si l’une des conditions suivantes est remplie :
- si la valeur de l’effort normal réduit de calcul νd respecte : νd ≤ 0,15
- si νd ≤ 0,20 et qu’on réduit de 15 % le coefficient q utilisé dans l’analyse.
Les impositions de l’Eurocode 8 pour la classe DCH sont explicitées au Tableau de Synthèse des
Règles donné en 10.9.7 ci-après.
Figure. Epaisseur minimale des éléments de rive confinés dans les murs DCH à larges ailes.
10.59
(8) Pour bw et d en m, fck en MPa ; ρL est le pourcentage d’armature tendue ; NΕd en kN ; VRd,c (en kN) est
donné par :
180 N
VRd ,c = min (100ρ L )1/ 3 , 35 1 + 0.2 f ck1/ 6 1 + 0.2 f ck1/ 3 + 0.15 Ed bw d
γc d d Ac
(9) On utilise pour NEd la valeur minimum de la force axiale établie par l’analyse pour la situation sismique
de calcul (positif en compression).
(10) Asv est la section totale des armatures verticales d’âme et de toute armature place dans les elements de
rive contre la rupture par glissement dû au cisaillement; x est la longueur de la zone comprimée.
(11) fctd=fctκ,0.05/γc est la valeur de calcul de la résistance du béton en traction.
Les efforts normaux dynamiques supplémentaires Ndyn développés dans les murs de grandes
dimensions en raison du soulèvement par rapport au sol ou de l’ouverture et de la fermeture avec choc
de fissures horizontales doivent être pris en compte dans la vérification du mur à l’état limite ultime
vis-à-vis de la flexion composée. On estime que la composante dynamique de l’effort normal du mur
correspond à 50 % de l’effort normal dans le mur dû aux charges gravitaires présentes dans la situation
sismique de calcul : Ndyn = 0,5 NEd,G
On doit considérer Ndyn avec un signe, soit positif, soit négatif, en retenant le cas le plus défavorable
dans les vérifications du mur en flexion composée sous MEd,E + NEd,G+/-0,5 Ndyn. On trouvera
habituellement les sections d’armature en appliquant Ndyn vers le haut et on atteindra le
raccourcissement limite εcu en appliquant Ndyn vers le bas.
Si le coefficient de comportement q adopté pour le projet est q ≤ 2,0, Ndyn peut être négligé.
10.62
Les contraintes normales dans le béton doivent être limitées afin d’empêcher l’instabilité hors plan du
mur.
de mouvement sismique. La largeur LB des bielles doit tenir compte de la présence des
ouvertures dans le mur et on limitera LB à LB ≤ 0,25lw ou 4bwo, en prenant la plus petite de
ces 2 valeurs.
Si VEd > VRd,c , un minimum d’armatures horizontale doit toujours être placé. Il relève de l’Annexe
Nationale à l’Eurocode 8. En Belgique et en France, c’est le minimum indiqué dans l’Eurocode 2 qui
est prescrit :
- entredistance max : 0,4 m
- section min : le max entre ρmin = 0,1% et ρv = ρvertical,total
Le glissement au niveau des reprises de bétonnage horizontales doit être vérifié conformément à
l’Eurocode 2. On doit réaliser : VEd ≤ VRd,i = [0,35 fctd + 0,6 (Ned/Ac + ρvfyd)] bw0z
bw0 est l’épaisseur de l’âme du mur (l’épaisseur du mur si elle est constante).
ρv désigne ici le pourcentage des armatures verticales auxquelles on fait jouer le rôle de goujon
connecteur traversant la surface de reprise de manière à assurer VEd ≤ VRd,i. La longueur d’ancrage
requise de ces armatures doit être augmentée de 50 % par rapport à la longueur requise dans
l’Eurocode 2.
Figure 10.40. Cadres et épingles maintiennent les armatures de flexion dans les zones de rive.
La longueur des éléments de rive ne peut être inférieure à bw0 ou 3 bw0σcm/fcd, en prenant la plus grande
valeur, σcm étant la valeur moyenne de la contrainte du béton dans la zone comprimée à l’état limite
ultime en flexion composée.
10.64
Un minimum d’armatures verticales disposées en 2 nappes doit être placé en dehors des zones de rive
tel que prescrit par l’Eurocode 2, soit:
- une entredistance maximum des barres égale à : 0,4 m ou 3 bw0 ;
- un pourcentage minimum ρvertical,total = 0,2% pour le total des 2 nappes et des armatures
verticales disposées dans les éléments de rive.
Le diamètre dbL des barres verticales disposées dans les éléments de rive doit être ≥ 12 mm sur le
premier niveau du bâtiment et dans tout étage où la longueur lw du mur est réduite par rapport à celle
de l’étage inférieur de plus d’un tiers de la hauteur d’étage hs.
Dans tous les autres étages, le diamètre minimal dbL des barres verticales disposées dans les éléments
de rive doit respecter: dbL ≥ 10 mm.
Pour assurer que le mode de déformation est contrôlé par la flexion et non par l’effort tranchant, il
convient que la quantité d’armatures verticales placées dans la section de mur ne dépasse pas
inutilement la quantité requise pour la vérification à l’état limite ultime en flexion composée et pour
l’intégrité du béton.
La continuité des chaînages peut être assurée par recouvrement. Elle n’est pas strictement nécessaire
pour les chaînages verticaux autour des ouvertures. Figure 10.41.
10.65
Plancher
Plancher
Suivant la conception de ces éléments de liaison, on peut réaliser toutes les situations intermédiaires
entre les 2 extrêmes suivants :
- les éléments de liaison sont très flexibles en regard des murs ; les déplacements horizontaux
des murs sont égaux, car les éléments de liaison et les diaphragmes forcent cet égal
déplacement ; les sollicitations des murs sont trouvées en considérant la raideur individuelle
de chaque mur.
- les éléments de liaison sont très raides, au point que chaque mur est une partie d’une section
résistante considérée comme unique et composée de plusieurs murs ; les éléments de liaison
sont fortement sollicités en cisaillement et flexion ; leur rôle est similaire à celui de l’âme
d’une poutre en I.
Le couplage des murs par des dalles est a priori peu raide et ne doit pas habituellement pas être pris en
compte.
Les prescriptions de l’Eurocode 8 pour assurer un comportement convenable des poutres de couplage
les classent d’office en composant de haute ductilité DCH. Ll'évaluation et la vérification de leur
résistance doivent être menés comme suit.
Les linteaux sont vérifiés comme des poutres de portique de classe de ductilité DCH :
a) s’il est peu probable qu’une fissure dans les deux directions diagonales puisse se produire. Une
règle d’application acceptable est : VEd ≤ f ctdbw d
b) ou si la prépondérance d’un mode de rupture par flexion est assurée. Une règle d’application
acceptable est : l/h ≥ 3
Si aucune des conditions a) et b) n’est remplie, la résistance du linteau aux actions sismiques doit être
assurée par des armatures disposées selon les deux diagonales du linteau - Figure 10.43.
Ces diagonales sont dimensionnées pour offrir une résistance en traction supérieure à la sollicitation
calculée dans les diagonales d’une triangulation – voir Figure 10.35 : VEd ≤ 2 ⋅ Asi ⋅ f yd ⋅ sin α
VEd est la valeur de calcul de l’effort tranchant sollicitant sur l’élément de liaison (VEd = 2 ⋅ MEd/l) ;
Asi est l’aire totale des armatures dans chaque direction diagonale ; α est l’angle entre les armatures
diagonales et l’axe de la poutre.
Les armatures des diagonales est constituée comme celle de poteaux de côté au moins égal à 0,5bw .
Leur longueur d’ancrage dépasse de 50 % celle requise dans l’ Eurocode 2.
Des armatures de confinement doivent être prévues dans ces « poteaux ». Elles respectent les règles
relatives aux armatures de confinement, afin d’empêcher le flambement des armatures longitudinales.
Des armatures longitudinales et transversales doivent aussi être disposées sur les deux faces latérales
de la poutre de couplage ; elles sont conformes aux exigences minimales de l’Eurocode 2 pour les
poutres hautes. Il n’est pas nécessaire d’ancrer ces armatures longitudinales dans les murs couplés, il
suffit de les prolonger de 150 mm dans ces murs.
10.67
Pour les armatures de confinement utilisées en tant qu’armatures transversales dans les poutres, les
poteaux ou les murs, on doit utiliser des cadres fermés avec des extrémités coudées à 135° et ayant
des retours de longueur 10 dbw.
Dans les structures DCH, la longueur d’ancrage des armatures des poutres et des poteaux ancrées dans
les nœuds poteaux-poutres doit être mesurée à partir d’un point de l’armature situé à une distance de
5dbL de la face du nœud, vers l’intérieur du nœud, pour prendre en compte l’extension de la zone
plastifiée due au déformations cycliques post-élastiques- Figure 10.44A.
Poteaux
Lorsqu’on calcule la longueur d’ancrage ou de recouvrement des armatures des poteaux qui
contribuent à la résistance à la flexion des éléments dans les zones critiques, le rapport entre la section
d’armatures exigée et la section effectivement prévue As,req/As,prov doit être pris égal à 1.
Si, dans la situation sismique de calcul, l’effort normal dans un poteau est une traction, les longueurs
d’ancrage doivent être augmentées de 50 % par rapport aux longueurs spécifiées pour le cas statique.
Poutres
La partie de l’armature longitudinale des poutres ancrée par crosse dans les nœuds doit toujours être
placée à l’intérieur des armatures de confinement correspondantes du poteau.
Afin de prévenir une rupture d’adhérence, le diamètre dbL des barres longitudinales de poutres ancrées
dans des nœuds poteau - poutre doit être limité conformément aux expressions suivantes :
a) pour des nœuds poteau - poutre intermédiaires :
d bL 7,5 ⋅ f ctm 1 + 0,8 ⋅ν d
≤ ⋅
hc γ Rd ⋅ f yd 1 + 0.75k D ⋅ ρ' / ρ max
b) pour des nœuds poteau-poutre de rive :
10.68
d bL 7,5 ⋅ f ctm
≤ ⋅ (1 + 0,8 ⋅ν d )
hc γ Rd ⋅ f yd
avec :
hc, longueur du poteau parallèlement aux armatures ; fctm valeur moyenne de la résistance du béton à la
traction ; fyd valeur de calcul de la limite d’élasticité de l’acier ; vd effort normal réduit de calcul dans
le poteau, pris à sa valeur minimale pour la situation sismique de calcul (νd = NEd/ fcdAc) ; kD
coefficient dépendant de la classe de ductilité, égal à 1 pour DCH et à 2/3 pour DCM ; ρ’ pourcentage
d’acier comprimé des armatures de la poutre traversant le nœud ; ρmax pourcentage d’acier tendu
maximal admissible ;
γRd est le coefficient d’incertitude du modèle sur les valeurs de la résistance, dû à la sur-résistance
possible due à l’écrouissage de l’acier des armatures longitudinales dans la poutre et pris égal à 1,2 ou
1,0, respectivement pour DCH ou DCM.
Si la limitation de diamètre définie plus haut ne peut pas être satisfaite dans des nœuds poteau-poutre
de rive parce que la dimension hc du poteau parallèlement aux armatures est trop faible, on peut
assurer l’ancrage des armatures longitudinales des poutres par des dispositions moins classiques:
- La poutre est prolongée sous forme d’ergots extérieurs -Figure 10.44A.
- Des plaques d’ancrage sont soudées aux extrémités des armatures - Figure 10.44B.
- Des coudes d’une longueur minimale de 10dbL et des armatures transversales regroupées à
l’intérieur du coude au contact des armatures sont mis en place -Figure 10.44C.
Les armatures supérieures ou inférieures de poutre traversant les nœuds intermédiaires doivent être
arrêtées en dehors des zones les plus contraintes. On prescrit que cet arrêt ne soit pas situé à moins de
lcr du nœud. Pour rappel, lcr , longueur de la zone critique ou rotule plastique de l’élément est de
l’ordre de la hauteur hw de la poutre et la longueur d’ancrage devrait être comptée à partir du point
d’arrêt.
section transversale.
La section requise Ast des armatures transversales dans la zone de recouvrement, soit des armatures
longitudinales des poteaux, dont la jonction est faite au même endroit (comme défini dans l’Eurocode
2), soit des armatures longitudinales des éléments de rive des murs, peut être calculée:
(
Ast = s (d bl / 50) f yld /f ywd )
Ast , section d’une branche des armatures transversales ; dbL, diamètre des armatures en recouvrement ;
s, espacement des armatures transversales ; fyld , valeur de calcul de la limite d’élasticité des armatures
longitudinales ; fywd , valeur de calcul de la limite d’élasticité des armatures transversales.
la structure pour la situation sismique de calcul, dans laquelle la contribution des éléments sismiques
secondaires à la raideur latérale est négligée et les éléments sismiques primaires sont modélisés avec
leur rigidité fissurée à la flexion et à l’effort tranchant.
Les éléments sismiques secondaires sont adéquats si les moments de flexion et les efforts tranchants
calculés sur la base des déformations établies et de leur rigidité fissurée à la flexion et à l’effort
tranchant ne dépassent pas leurs résistances de calcul à la flexion et à l’effort tranchant, soit MRd et
VRd.
Ainsi, des poutres et colonnes secondaires doivent pouvoir résister aux sollicitations suivantes :
MEd = MEd,G + q x MEd,E
NEd = NEd,G + q x NEd,E
VEd = VEd,G + q x VEd,E avec q = 3, coefficient de comportement du bâtiment.
Si les poutres et les colonnes ne sont pas suffisamment résistantes, il faut vérifier que leur ductilité en
courbure µ ϕ soit suffisante.
M Ed
La valeur de la ductilité minimale en courbure est donnée par : µ ϕ,demande =
M Rd
Figure 10.45. La ruine des murs de remplissage du rez-de-chaussée induit une irrégularité en
élévation qui peut conduire à un effondrement total du bâtiment.
A défaut de méthode plus précise, il y a lieu de considérer la hauteur totale des poteaux du rez-de-
chaussée comme la longueur critique et de la confiner en conséquence.
10.71
Lorsque la hauteur des remplissages est inférieure à la hauteur libre des poteaux adjacents, il subsiste,
au dessus du remplissage, un poteau court qui va nécessairement subir un cisaillement plus important
que prévu.
10.16.Planchers dalles.
La seule clause de l'Eurocode 8 où on parle des planchers dalle est cl 5.1.1(2)P "Les bâtiments avec
ossatures à planchers dalles utilisées comme éléments sismiques primaires conformément à 4.2.2 ne
sont pas entièrement couverts par le chapitre 5 Règles pour les bâtiments en béton". Donc s'ils font
partie du système primaire, on peut utiliser des planchers dalles seulement avec q ≤ 1,5 et seulement
en zone faiblement sismique.
On peut utiliser des planchers dalle avec q>1,5 et en toute zone sismique s'ils font partie du système
secondaire, ce qui implique cl 4.2.2(1)P:
- que les planchers dalles ne peuvent pas faire partie du système résistant aux actions sismiques
du bâtiment;
- que "les planchers dalles et leurs liaisons doivent être conçus et étudiés dans le détail de
manière à maintenir l’appui des charges gravitaires lorsqu’ils sont soumis aux déplacements causés
par la condition sismique de calcul la plus défavorable".
Concrètement ils doivent être capables:
- ou bien de suivre le mouvement en travaillant dans le domaine élastique (c'est-à-dire réaliser
Résistance > sollicitations, dans la situation déformée de l'ELU, pour laquelle ds=qde;
- ou bien de suivre le mouvement en travaillant rentrant dans le domaine plastique,c'est à dire
accepter que le calcul indique Résistance < Sollicitations (calculées dans une situation déformée de
l'ELU, pour laquelle ds=qde).
Il faut alors réaliser une ductilité :
- soit > au rapport (Résistance/Sollicitations) calculé dans la déformée de l’ELU ;
- soit > à la ductilité prescrite par EC8- 5.2.3.4(3) soit :
µφ = 2qo - 1 si T1 ≥ TC
µφ = 1+2(qo - 1)TC/T1 si T1 < TC
T1 : période fondamentale du bâtiment
TC : période du coin C du spectre EC8
Mais la difficulté est de faire ce genre de vérification et de mettre en oeuvre des mesures constructives,
car il n'y a pas de règles ou de théorie pour assurer la ductilité d'un plancher dalle.
Le principe pour réaliser la ductilité est connu. C'est une question de:
- pourcentage d'armatures longitudinales, qui ne doit pas dépasser une valeur qu'on peut établir;
10.73
- confinement par des armatures transversales; il faut, autour de chaque voile, confiner le béton
de la dalle par des épingles reliant les 2 nappes d'armature dans une zone de potentielles "charnières
plastiques". On dispose donc des armatures de poinçonnement même si le calcul ne l'impose pas.
Une dalle de béton armé rigide peut servir de diaphragme. Son épaisseur minimale est de 70 mm. Elle
doit être armée dans les deux directions horizontales avec les armatures minimales du cas statique.
Une chape coulée en place sur un système de plancher ou de terrasse préfabriqué peut être considérée
comme un diaphragme si :
- elle satisfait aux indications ci-dessus
- elle est conçue pour fournir seule la rigidité et la résistance requises pour le diaphragme
- elle est coulée sur un substrat propre et rugueux ou reliée à ce dernier par des connecteurs.
Le calcul sismique doit comprendre la vérification des diaphragmes en béton armé à l’état limite
ultime dans les structures de la classe DCH possédant les caractéristiques suivantes :
- formes irrégulières ou complexes en plan avec entailles ou excroissances
- ouvertures grandes ou irrégulières dans le diaphragme
- distribution irrégulière des masses et/ou des rigidités (comme par exemple dans le cas
d’excroissances ou de retraits)
- sous-sol avec murs périphériques partiels ou murs dans un partie seulement du rez-de-
chaussée.
Les effets des actions dans les diaphragmes en béton armé peuvent être estimés en modélisant ces
derniers par des poutres de grande hauteur, des treillis plans ou dans un modèle bielles/tirants, sur
appuis élastiques.
Dans le cas de systèmes à noyaux ou à murs de la classe DCH, il y a lieu de vérifier la transmission
des forces horizontales des diaphragmes aux noyaux ou aux murs. Pour cela, les dispositions suivantes
s’appliquent :
- pour limiter la fissuration, il convient de limiter la valeur de calcul de la contrainte de
cisaillement à 1,5 fctd aux interfaces entre les diaphragmes et les noyaux ou les murs
- il convient d’assurer la résistance vis-à-vis de la rupture par glissement dû au cisaillement en
supposant l’inclinaison des bielles égale à 45°
- Il y a lieu de prévoir des armatures complémentaires pour assurer la résistance au cisaillement
des interfaces entre les diaphragmes et les noyaux ou les murs ; l’ancrage de ces barres respecte les
dispositions requises.
10.74
10.19.1 Introduction.
Figure 10.47. Effondrement d’ossature préfabriquée. Les assemblages doivent empêcher la séparation
des éléments.
Figure 10.49. a) assemblages situés en dehors des zones critiques, b) assemblages surdimensionnés,
les rotules plastiques sont en de hors des assemblages, c) assemblages ductiles à l'effort tranchant,
entre panneaux de grandes dimensions, situés à l'intérieur des zones critiques (par exemple au rez-de-
chaussée) ; d) assemblages ductiles de continuité situés à l'intérieur des zones critiques des ossatures.
Les trois classes de ductilité DCL, DCM et DCH peuvent être réalisées. Il est recommandé d’utiliser la
classe DCL uniquement dans les cas de faible sismicité. Pour les systèmes de panneaux, la classe
DCM est recommandée. Il convient que tous les éléments verticaux se prolongent jusqu’au niveau des
fondations, sans interruption.
Résistance locale
L’endommagement dû aux déformations cycliques post-élastiques est normalement couvert par les
coefficients partiels des matériaux acier et béton. On peut réduire la résistance de calcul des
assemblages préfabriqués soumis à un chargement monotone pour effectuer les vérifications dans la
situation sismique de calcul.
Dissipation de l’énergie
Dans les structures préfabriquées en béton, la dissipation de l’énergie peut provenir :
- des rotations plastiques dans les zones critiques;
- du cisaillement plastique le long des joints, si les deux conditions suivantes sont satisfaites :
• la rigidité des joints ne se détériore pas sensiblement pendant l’action sismique ;
• des dispositions appropriées empêchent les instabilités possibles.
La capacité de dissipation de l’énergie par cisaillement peut être plus particulièrement prise en
considération dans le cas des systèmes de murs préfabriqués – Figure 10.49 c -, en tenant compte, lors
du choix du coefficient de comportement q, de la valeur du coefficient local µ s de ductilité vis-à-vis du
glissement.
10.77
Coefficients de comportement
Les valeurs du coefficient de comportement qp sont, sauf études particulières autorisant d’autres
valeurs, déterminées par l’expression suivante : qp = kp ⋅ q
q = q0kw est le coefficient de comportement défini en 10.4. kp est un coefficient de réduction dépendant
de la capacité de dissipation d’énergie des structures préfabriquées, dont les valeurs recommandées
sont : kp = 1,0 pour les structures dont les assemblages respectent les conditions données plus loin et
kp = 0,5 dans le cas contraire. En classe DCL : qp ≤1,5
Phases d’exécution
Pendant l’exécution d’une structure prévue sans contreventement provisoire, il n’est pas nécessaire de
prendre en compte l’action sismique, sauf si l’effondrement de certaines parties de la structure
comporte des risques importants pour les vies humaines. Dans ce cas, on dimensionne des
contreventements provisoires, éventuellement pour une action sismique réduite (la valeur
recommandée est 30 % de l’action de calcul).
Assemblages dissipatifs
Ce type d’assemblage doit :
- soit respecter les critères de ductilité locale définis en 10.5.2
10.78
- soit validé par des essais cycliques inélastiques qui démontrent que l’assemblage présente une
déformation cyclique stable et une capacité de dissipation d’énergie au moins égale à celle d’un
assemblage monolithique de même résistance et conforme aux dispositions de ductilité locale. De tels
essais sont réalisés sur des échantillons représentatifs en respectant un historique de cycles approprié
en déplacement, y compris au moins trois cycles complets à l’amplitude correspondant à qp.
Poutres
Les poutres préfabriquées sur appuis simples doivent être structurellement reliées à des poteaux ou
des murs. La liaison doit assurer la transmission des forces horizontales dans la situation sismique de
calcul sans prendre en compte de résistance par frottement. Il faut être attentif au respect des
tolérances et surlongueurs requises aux appuis vis-à-vis des déplacements prévisibles des éléments
porteurs.
Poteaux
Les assemblages poteau sur poteau à l’intérieur des zones critiques ne sont pas autorisés en classe
DCH. Pour les systèmes à ossature préfabriqués avec assemblages poteaux-poutres articulés,
l’assemblage éventuel en base respectera les impositions des assemblages situés dans les zones
critiques mais surdimensionnés
10.79
Les règles complémentaires suivantes s’appliquent à la vérification des assemblages horizontaux des
murs constitués de panneaux préfabriqués de grandes dimensions :
a) la force de traction totale produite par l’effort normal doit être reprise par des armatures
verticales bien ancrées dans le béton des panneaux inférieur et supérieur. On assure de préférence le
transfert d’effort entre barres dans des réservations prévues à cet effet et qu’on bétonne sur place ; on
peut éventuellement assemblés les barres par soudure - Figure 10.50 b.
b) dans les assemblages horizontaux partiellement comprimés et partiellement tendus dans la
situation sismique, on vérifie que la résistance à l’effort tranchant est assurée en ne comptant que sur
10.80
la seule partie comprimée ; on remplace la valeur de l’effort normal NEd par la valeur de la force de
compression totale Fc sollicitant la surface comprimée.
Règles complémentaires pour la ductilité locale le long des assemblages verticaux entre
panneaux de grandes dimensions.
Armatures à travers les assemblages :
- minimum 0,10 % dans les assemblages totalement comprimés et 0,25 % dans les assemblages
partiellement comprimés et partiellement tendus ;
- pour éviter une brusque perte de rigidité au delà du sommet du diagramme de la loi de
comportement, on limite le pourcentage d’armatures à 2 %.
Ce type d’armatures est réparti tout le long de l’assemblage. En DCM, ces armatures peuvent être
concentrées dans trois bandes, au sommet, au milieu et à la base du panneau.
La continuité des armatures entre panneaux doit être assurée ; dans les assemblages verticaux, on peut
configurer les armatures en boucle, avec une armature verticale « charnière » dans le mortier de
remplissage du joint, avec un pourcentage ρc, dont la valeur recommandée est ρc,min = 1 %.
Dans le cas de joints accessibles par une face libre, on peut réaliser la continuité par soudage – Figure
10.51.
En raison de la capacité de dissipation d’énergie le long des assemblages verticaux entre panneaux de
grandes dimensions et, partiellement, le long des assemblages horizontaux, les murs réalisés avec ce
type de panneaux préfabriqués ne sont pas soumis aux dispositions de relatives au confinement des
éléments de rive.
Figure 10.51. Section transversales dans les assemblages verticaux entre panneaux préfabriqués de
grandes dimensions a) assemblage à deux faces libres b) assemblage à une face libre.
10.81
Figure 10.52. La conception b évite les poutres de couplage ; elle peut être vérifiée dans un modèle
bielles - tirants.
Zones dissipatives provoquées.
Plutôt que de respecter partout dans la structure des conditions parfois très exigeantes, il peut être
judicieux de prévoir des zones affaiblies en rigidité, mais renforcées en ductilité- Figure 10.53. Cette
option peut être la plus économique dans des structures en éléments préfabriqués, où il est souvent
difficile de réaliser des assemblages ductiles.
Figure 10.53. Zone dissipative provoquée. A gauche en bout de poutre. A droite en pied de poteau.
11.1
Les spectres de réponse définis au Chapitre 3 tiennent compte des conditions de site et sol et
permettent d’évaluer des sollicitions dans la structure et des sollicitations MEd , VEd , NEd appliquées à
la fondation, à condition de supposer que la structure est parfaitement encastrée au sol.
Ceci ne suffit pas toujours pour évaluer correctement ces sollicitations, car, en toute rigueur, deux
phénomènes d’« interaction sol – structure » interviennent, non mentionnés jusqu’ici. Ils sont parfois
négligeables, parfois non. On explique ci-dessous leur signification physique et on donne l’approche
réglementaire selon l’Eurocode 8.
Le premier phénomène de type « interaction sol – structure » résulte du fait que les couches de sol
situées entre le bedrock et la surface sont le siège d’un mouvement sismique horizontal (notamment)
relatif entre les couches basses et superficielles, dlibre en champ libre sur la Figure 11.1. Le milieu se
déforme donc en continu lors du séisme et ses déformations sont liées à la raideur des couches de sol.
Une fondation profonde présente une raideur différente de celle du sol et ne suit pas exactement les
déformations du milieu environnant : son déplacement en surface ds est inférieur à dlibre . Il résulte de
cette différence des sollicitations dans la fondation, dans le sol environnant et à l’interface. Figure
11.1. C’est l’ « interaction cinématique ». Si le sol est le point faible, il peut apparaître des ruptures
dans le sol, des excavations à l’arrière des pieux… Si les pieux sont très flexibles, leurs déformations
peuvent être grandes alors que les sollicitations restent faibles.
ds
d libre
SURFACE
BEDROCK
Figure 11.1. La fondation est une discontinuité en raideur dans le milieu « sol » et des sollicitations
apparaissent dans le sol et la fondation.
11.2
Les déformations des pieux peuvent y former des rotules plastiques, à l’encastrement à la poutre sur
pieux ou aux interfaces entre des couches de raideur assez différentes. Figure 11.13.
Les effets de l’interaction cinématique sur les sollicitations des pieux (voir Figure 11.1) doivent être
évalués si les conditions suivantes sont réunies simultanément : la zone est de séismicité modérée à
forte (ag S> 0,1g) ; le sol présente un profil stratigraphique D, S1 ou S2 -voir Tableau 2.2- avec
vs < 200 m/s et des couches successives dont les rigidités diffèrent nettement (rapport de modules de
cisaillement supérieur à 6).
Figure 11.2. Le sol est déformable et par l’interaction sol structure « inertielle », on tient compte de
cette déformabilité; l’image présente un des modèles possibles.
11.3
Toutefois, comme une augmentation de T correspond aussi à une augmentation des déplacements de la
structure par rapport au sol, les règlements parasismiques impose de considérer l’interaction inertielle
sol – structure dans certains cas. Dans l’Eurocode 8, il s’agit:
- des structures où l’effet P-∆ est important
- des structures avec des fondations massives ou profondes: silos, caissons offshore
- des structures élancées : tours, cheminées, bâtiments élancés
- des structures fondées sur des sols très mous (classe S1 avec vitesse des ondes de cisaillement
vs < 100 m/s).
On voit que l’interaction sol – structure peut être négligée dans l’analyse des bâtiments courants
construits sur des sols de qualité normale A, B, C, D, E. Pour les sols de type S1 et S2, il est requis
de considérer l’interaction inertielle sol-structure.
On présente en 11.8 des méthodes d’analyse permettant de tenir compte de l’interaction inertielle sol-
structure. En cas d’utilisation, il faut se rappeler que les propriétés des sols à considérer dans ce type
d’analyse n’ont pas une valeur unique et précise, pour trois raisons :
- les incertitudes quant à la représentativité d’un échantillon de sol pour caractériser tout un
volume
- les incertitudes inhérentes aux méthodes expérimentales de détermination des propriétés des
sols
- le fait que le module de cisaillement G d'un sol à considérer dans l’analyse est un module
sécant, qui dépend donc de l'importance des déformations réelles du sol qui ne sont pas
connues a priori ; plus celles-ci sont plastiques, plus le module sécant est faible.
L’analyse de l’interaction sol - structure doit donc être faite en couvrant raisonnablement le domaine
des valeurs possibles des paramètres caractérisant le sol.
En cas de séisme, les sollicitations à la fondation sont trouvées en retenant comme masse sismique
m = G + ψEi Q (voir 7.3). Les fondations d’un bâtiment doivent transférer ver le sol – Figure 11.4:
- la résultante sismique de cisaillement horizontal de calcul VEd
- le moment de renversement MEd = VEd x h
- la résultante verticale NEd = m g
On note que les sollicitations de calcul NEd et MEd appliquées à la fondation comprennent
éventuellement l’effet du poids Rg de massifs de sol portés par la fondation. Figure 11.4.
Les sollicitations sismiques de calcul des éléments des fondations résultent, comme pour les autres
éléments non dissipatifs, d’un dimensionnement en capacité : il se réfère ici à la résistance plastique
11.4
de la superstructure suivant les explications données en 7.8.7 et la relation : EFd = EF, G + γ Rd ΩEF, E .
Les sollicitations sismiques sur les éléments des fondations ne peuvent toutefois pas être supérieures à
celles correspondant à l’hypothèse du comportement élastique de la structure, soit celui trouvé pour q
= 1,0. Les règles de l’Eurocode 8 relatives au dimensionnement en capacité des fondations sont
résumées en 11.9.
Le transfert global des sollicitations de calcul NEd , VEd et MEd à la fondation peut s’effectuer de façons
très diverses suivant :
- le système de contreventement en superstructure :
▪ portiques : nombreux points d’appuis, réactions distribuées, reprise de moment de
flexion en pied des poteaux
▪ murs : nombre réduits d’appuis, réactions concentrées, reprise de moment de flexion
en pied des murs
▪ palées triangulées : nombre réduits d’appuis, réactions concentrées, pas de moment
de flexion en pied des poteaux, mais des efforts axiaux de barres
- le sol : capacité portante faible ou élevée
capacité portante disponible en surface ou en profondeur
- le système de fondations :
▪ fondation directe sur semelles, pas de niveau de sous-sol
▪ sous-sol avec murs périphériques, planchers diaphragmes et voiles
▪ pieux, parfois fléchis, parfois en traction
▪ butée latérale importante ou non
Pour définir le mode de reprise des sollicitations MEd , NEd , VEd appliquées à la fondation, on peut
envisager de faire usage des résistances suivantes offertes à la fondation. Figure 11.4.
Pour la reprise du cisaillement horizontal VEd :
- le frottement FRd à l’interface horizontale béton – sol. La force de frottement de calcul FRd
pour les semelles situées au-dessus du niveau de la nappe phréatique peut être calculée d'après
tan δ
l'expression FRd = N Ed où Ned est la valeur de calcul effort normal sur la base
γM
horizontale. On donne au Tableau 11.2 les valeurs de δ et l’ordre de grandeur des coefficients
de frottement correspondant entre un béton massif et des sols de différentes natures.
- le frottement latéral des faces verticales de la fondation parallèles à VEd
- la butée Epd , à condition que le sol mobilisé soit effectivement compact le long de la face
verticale où de la butée serait activée ; ce terme peut comprendre la résistance horizontale
offerte par la partie supérieure des pieux.
11.5
La butée se calcule à l’aide du coefficient de poussée des terres passives Kp ; on rappelle au Tableau
11.3 la signification des coefficients Kp, Ka et le calcul des pressions à l’interface paroi verticale-sol
dans différentes circonstances
Toutefois, on ne peut pas systématiquement additionner toutes ces réactions possibles avec pour
chacune la valeur maximale possible. Ainsi, la mobilisation complète de la butée n’a lieu que si la
fondation se déplace suffisamment vers la face verticale du sol offrant butée -Figure 11.3- et on estime
que le déplacement requis exigerait de vaincre la résistance au frottement en face inférieure, ce qui
réduirait la résistance offerte par le frottement.
Figure 11.3. Mobilisation de la poussée des terres passives d’un sol non cohésif en fonction du
déplacement V du bâtiment vers le sol.
Dans l’Eurocode 8, on autorise comme résistance maximum combinée de frottement + butée pour
l’ensemble d’un système de fondation: FRd + 0,3 x Epd
Pour des semelles, on peut considérer FRd + Epd , si des mesures appropriées sont prises, telles que
le compactage du remblai contre les parois de la semelle ou le coulage de la semelle directement
contre une surface verticale propre de sol. Pour prévenir toute rupture par glissement sur une base
horizontale, il faut satisfaire : VEd ≤ FRd + E pd
11.6
VEd
N = G+q Ei Q
h
MEd =VEd x h
NEd VEd
NEd
MEd
VEd
Epd
FRd
NEd
M Ed
VEd
Rg
Figure 11.4. Haut: le travail des fondations : transmettre les sollicitations MEd , NEd, VEd vers le sol.
Milieu: réactions pour la reprise du cisaillement VEd.
Bas : les sollicitations de calcul à la fondation comprennent éventuellement l’effet du
poids Rg de massifs de sol portés par la fondation.
11.7
VEd
Epd
E'pd
◄▬ ◄▬ ◄▬
FRd RC
FRd
Figure 11.5. Mobilisation de butée Epd et E’pd pour équilibrer MEd = VEd x h ≈ VEd x 2/3 Htot
Lorsque l’infrastructure d’un bâtiment est constituée d’une « boîte » de fondation, la distribution
exacte des sollicitations dans cette boite et dans le sol dépend de la raideur de la « boite », qui est
fonction des éléments structurels qui la constituent (murs latéraux, murs et noyaux intérieur,
diaphragmes, portiques) et de la raideur des couches de sol. Le problème est donc très hyperstatique.
En première approche, l’évaluation des réactions à la fondation est faite en considérant que la « boite »
de fondation est rigide et en recherchant une solution statiquement admissible, c'est-à-dire une
solution qui équilibre les sollicitations VEd , MEd , NEd par des distributions de contraintes admissibles
à la fondation. On discute en 11.7 divers cheminements internes d’effort possibles dans une « boite »
de fondation.
11.8
Figure 11.6. Coefficient Kp de pression passive des terres passives en fonction de l’angle de frottement
interne du sol φ’ et de l’angle δ de résistance au cisaillement à l’interface mur-sol .
11.10
Il existe plusieurs objectifs de projet possibles quant au caractère dissipatif ou non de la structure ou
de l’infrastructure des bâtiments. A chaque option correspond des conséquences. Les options possibles
et leurs conséquences sont définies au Tableau 11.3.
On rappelle qu’une structure ou infrastructure dissipative conduit à des réactions d’appuis plus
faibles, ce qui permet une fondation plus économique. Figure 11.7 : le choix d’une structure de
haute ductilité DCH permet de réduire la résultante sismique horizontale appliquée au bâtiment par le
coefficient de comportement q (si la structure ne présente pas de sur- résistance par rapport à la
résistance strictement nécessaire, sinon la réduction est moindre).
VEd
DCL a)
DCM
b)
DCH
c)
SDe (T)
d
Figure 11.7. Comportement d’ossatures de même période T soumises à poussée progressive jusqu’au
déplacement de projet SDe(T) : a) projet à réponse purement élastique DCL, b) projet modérément
dissipatif DCM et c) projet très dissipatif DCH. [Note : le déplacement de projet est en première
approche indépendant de q ; pour son évaluation, voir 2.14.3 et Figure 2.10].
Enfin, les incertitudes sur le sol sont plus importantes que sur les matériaux de structure, pour les
raisons expliquées en 11.1. Il faut tenir compte de ces incertitudes dans les vérifications effectuées.
Une étude plus fine demande de modéliser le sol par des ressorts de sol ou par des éléments finis ; elle
permet de mieux connaître les distributions réelles de contraintes au sol et assure la prise en compte de
l’interaction inertielle.
11.12
rotule
plastique NEd
MEd
VEd Niveau 1
e
e d/3
d
b)
a)
déformée après
NEd M cycle sismique
Ed
rotule
VEd plastique
c) d)
Figure 11.5. Contraintes au sol a) si la résultante NEd est un peu en dehors du noyau central de la
semelle ;b) si la résultante NEd est hors du noyau central de la semelle. c) Rotule plastique dans la
semelle. d).Dégradations après cycles sismiques.
11.14
Les semelles isolées ne sont pas posées sur un sol infiniment raide. Il y a toujours une rotation de la
semelle sous l’application du moment MEd. On ne peut donc pas parler d’un encastrement parfait, ce
qui modifie le diagramme des moments dans le poteau du niveau 1 et aggrave l’effet P-∆ à ce niveau,
avec un risque de former une rotule plastique en tête du poteau. Cette rotule n’est pas souhaitable, elle
peut entraîner la formation d’un mécanisme de ruine locale de type « étage mou ». Figure 11.9.
Figure 11.9. La déformabilité du sol peut changer les sollicitations du poteau du niveau 1.
L’analyse du bâtiment doit donc être effectuée en se préoccupant de ce problème. Si on suspecte une
rotation non négligeable, il convient de modéliser l’encastrement semi – rigide par un ressort de
rotation. Figure 11.10. Sa raideur se déduit du module de déformation k du sol :
θ = 1 / ρ = M /kI = M / K => K = k I
I = b2 x b13 / 12 (k en MPa).
où NEd est la valeur moyenne de calcul des efforts axiaux agissant sur les éléments verticaux assemblés
en situation sismique. »
Des prescriptions spécifiques sont aussi données dans l’Eurocode 8 pour les longrines en béton armé.
On les résume en 11.9.
Outre un effort de traction, les longrines peuvent être soumises à d’autres sollicitations, qui dépendent
de leurs dimensions et de leurs liaisons aux semelles et poteaux.
La connexion des longrines aux semelles peut être une articulation. La longrine reprend alors
seulement une traction/compression. Cette solution est logique pour des longrines en bois ; elle peut
aussi être envisagée pour des profils acier. Dans ce cas, la pleine reprise du moment de flexion en pied
de poteau est assurée par la réaction sous la semelle.
essentiellement assurée par des poutres en béton armé calculables avec plus de certitude que les
réactions du sol.
Si les longrines sont encastrées au pied de poteau et qu’elles sont flexibles, la reprise du moment en
pied de poteau sera partagée entre les longrines et la réaction au sol, en fonction des raideurs relatives
de ces deux termes. On fixe alors les dimensions des longrines pour qu’elles soient assez flexibles
pour rester dans le domaine élastique quand la semelle pivote.
poutre de
NEd NEd liaison
MEd MEd
VEd VEd
Niveau 1
Figure 11.11. Une forte poutre de liaison entre pieds de portique évite la transmission au sous sol des
moments en pied de chaque poteau.
Dans tous les cas, il faut éviter l’utilisation de poteaux courts entre la face supérieure de la semelle et
la face inférieure de la poutre de liaison ou chaînage. En effet, des poteaux courts auraient comme
point faible leur résistance au cisaillement, à laquelle correspond une ruine fragile. On placera donc la
face inférieure des poutres de liaison ou chaînages en dessous de la face supérieure de la semelle.
Figure 11.12.
NEd
NEd
MEd
Niveau 1 VEd
M Ed
Niveau 1
VEd
NEd
MEd
VEd
Epd
FRd boîte sous sol
RC
Figure 11.13. Le niveau sous sol raide assure une transmission globale des résultantes MEd , NEd , VEd
et une distribution optimale des contraintes au sol.
11.5. Fondations des structures contreventées par murs ou par ossatures à triangulation.
Dans les ossatures contreventées par des murs ou noyaux en béton armé ou par leur équivalent acier,
des palées triangulées relativement étroites, les réactions en base des contreventements sont localisées
et donc importantes. Comme la résistance du sol en compression est nettement inférieure à la
résistance des matériaux des murs, noyaux, palées et comme la résistance en traction du sol est
généralement nulle, la fondation de ces structures fait appel :
- parfois à des pieux, voir 11.6.
- souvent à une large semelle, telle que la « boite sous sol » de la Figure 11.13.
La conception de la fondation est chaque fois un cas d’espèce, qui dépend :
- du niveau de séismicité
- de la capacité portante et du type de sol
- de l’architecture plus ou moins cloisonnée des niveaux de sous sol (voir les exemples en 11.7).
- de la dimension des sous sol.
11.18
rotule
plastique N Ed
MEd
VEd Niveau 1
Figure 11.14. Reprise de MEd en base d’un mur par des pieux.
NEd
MEd
VEd Niveau 1
sol mou
Sol dur
Figure 11.15. Zones de rotules plastiques potentielles en cas de sol bi -couches.
On munira donc les pieux d’armatures transversales et de confinement en appliquant les règles
relatives aux zones critiques des poteaux. Les zones critiques sont :
- le sommet du pieu sur une distance 2d à partir de la face inférieure de la semelle sur pieu
(d est la dimension de la section transversale du pieu)
- les zones se situant sur une distance 2d de part et d’autre de l’interface entre deux couches de
sol présentant des rigidités au cisaillement sensiblement différentes (rapport de modules de
cisaillement supérieur à 6).
Conclusions.
Les conclusions relatives à la conception de structures sur pieux sont donc les suivantes:
- si des pieux sont nécessaires, il convient de réaliser la superstructure la plus dissipative
possible, afin de réduire (par q, au maximum) les sollicitations à la fondation.
- s’il y a plusieurs semelles sur pieux, il est préférable de les associer entre elles, de manière à
élargir la base et ainsi réduire les sollicitations par pieu. Figure 11.17.
11.20
Sol mou
Sol dur
CR CM
Figure 11.16. Situation où la flexibilité variable des pieux conduit à une torsion à la fondation.
Figure 11.17. Fondation combinée de 2 voiles de contreventement par des poutres de couplage. A
gauche, fondation sur pieu. A droite, fondation directe.[Paulay,1992.]
11.21
Exemple 11.7.1. Fondation d’un voile de contreventement ductile par une poutre en sous sol.
La solution la plus efficace du point de vue structural pour assurer la reprise des sollicitations MEd ,
NEd , VEd en pied d’un voile de contreventement est de lui donner comme base une poutre horizontale
raide utilisant la hauteur du niveau sous sol du bâtiment. Figure 11.18. La transmission du moment de
flexion est directe. La situation est similaire à une jonction poutre poteau de portique pivotée de 90°;
les vérifications de ce cas s’appliquent. La reprise du moment de flexion MEd = VEd x h peut être
assurée par la seule compression excentrée Rc. On peut faire une analyse satisfaisante de la structure
de sous sol par simples équations d’équilibre, sans avoir recours à un modèle numérique.
VEd
h
A A
Rc hs
Coupe A-A
2beff
Figure 11.18. Infrastructure où la reprise des sollicitations du voile est directe par une poutre
horizontale dont la hauteur est celle du niveau de sous sol.
La poutre horizontale possède une âme (le mur en béton armé du sous sol) et 2 ailes (les planchers
diaphragmes). On vérifie les sections de cette poutre en H de hauteur hs en tenant compte d’une
largeur participante 2 beff des planchers diaphragmes. Cette analyse est approchée, car elle ignore la
contribution d’autres mécanismes (voir Exemple 11.7.2), mais elle place en sécurité si l’âme de poutre
ne comporte pas d’ouverture ou si ces ouvertures sont négligeables. Si la raideur du niveau de sous sol
n’est pas apportée seulement par la poutre considérée (présence d’autres voiles au sous sol, poteaux et
11.22
poutres formant portiques, présence de murs périphériques), un modèle numérique est nécessaire pour
établir plus précisément les contraintes et déformations de tous ces éléments.
L’utilisation d’une poutre horizontale en sous sol s’applique en particulier pour donner une base fixe à
un voile adjacent et perpendiculaire à la frontière de la construction (cas courant des cages d’escalier
ou d’ascenseur disposées en périphérie). Dans ce cas, il n’est pas possible d’épanouir une semelle
simple au-delà de la frontière de propriété, mais la poutre horizontale en sous sol permet la reprise du
moment VEd h , que VEd soit dirigé vers la droite ou vers la gauche -Figure 11.19.
VEd VEd
w w
h
niveau 1
Rc Rc
Figure 11.19. Si le voile est proche de la limite du bâtiment, la reprise du moment en pied de voile par
une poutre horizontale reste efficace.
Il existe une circonstance où la fondation d’un voile de contreventement est automatiquement assurée
par des poutres horizontales sans ouverture en sous sol : c’est lorsque les voiles sont situés en façade
des bâtiments et encastrés aux murs périphériques du sous sol. Figure 11.20.
COUPE A-A
B
B
A A
COUPE B-B
Figure 11.20. Si les contreventements sont dans les plans des façades, les voiles périphériques en sous
sol constituent automatiquement des poutres raides assurant un encastrement.
11.23
Exemple 11.7.2. Encastrement d’un voile de contreventement par les planchers du sous sol.
Quand un sous sol comporte des murs périphériques, on peut transmettre le moment de flexion du pied
de voile vers ces murs. Dans cette solution, le voile, poutre verticale, trouve 2 appuis horizontaux sur
les diaphragmes supérieur et inférieur du sous sol, à condition que le voile soit continué jusqu’au
radier. Le couple de forces F mobilisées transmet M = VEd h. Figure 11.21.a.
Il faut vérifier que les diaphragmes et leurs poutres peuvent assurer le transfert de F vers les murs
périphériques, car F est largement supérieur à VEd. Au niveau 1, l’équilibre donne : F = VEd x (h /hs)
Il faut noter aussi que comme les diaphragmes ne sont pas infiniment raides et que le chemin à
parcourir par les efforts F peut être long, les diaphragmes ne constituent pas des points d’appuis
parfaitement fixes pour le voile. On peut donc s’attendre à une rotation en pied du voile. Cette rotation
serait nulle si le radier était « infiniment » raide ; en général, le radier se déforme et sa plus ou moins
grande raideur influence le diagramme des moments de flexion dans le voile sur la hauteur du sous sol
(voir les symboles BE pour Base Encastrée et BL pour Base Libre en rotation dans les diagrammes de
moment de flexion du voile à la Figure 11.21.a).
h
A F A
F hs BE
BL
diag.M diag.V
Figure 11.21.a. Transmission du moment de flexion du pied de voile vers les murs périphériques par
les diaphragmes des niveaux 1 et sous sol..
11.24
Si un voile n’est pas prolongé dans l’infrastructure, le moment de flexion en pied de voile est équilibré
par l’ensemble de l’infrastructure et entraîne des déformations de flexion des planchers du sous sol et
du radier. Figure. Une forte épaisseur du radier peut être nécessaire. Le voile applique au sous sol un
couple de forces F largement supérieures à VEd : F = VEd x (h /b) Figure 11.21.b
Cette configuration impose le recours à un modèle numérique pour établir les sollicitations des
éléments de l’infrastructure.
Figure 11.21.b. Transmission du moment de flexion du pied de voile vers l’infrastructure dans le cas
où le voile est interrompu. Disposition potentiellement problématique.
On peut réaliser des voiles, murs, noyaux, etc…, dissipatifs si on dispose d’un encastrement au sol
efficace constitué –voir les exemples précédents – de poutres horizontales très raides. Si la résistance
en flexion des contreventements est plus grande que celle de la fondation, les zones dissipatives sont
reportées en fondation, ce qui n’est pas conforme à l’Eurocode 8.
Cette solution pose problème, car il est délicat d’évaluer la rotation en base des contreventements
correspondant aux déformations de la poutre de couplage, ainsi que les distributions des contraintes au
sol dans cette situation déformée. Figure 11.22.
11.25
NE' d
NEd
ME'd
MEd VE'd
VEd
Lors de la construction de grands immeubles, des joints de dilatation en superstructure sont souvent
nécessaires. Pour reprendre les sollicitations sismiques, il est préférable de ne pas prolonger ce joint en
infrastructure. On bénéficie ainsi d’une large base et les contraintes au sol sont réduites. On évite les
fissurations de retrait en infrastructure en bétonnant la zone à l’aplomb du joint en phase finale
(clavage). Figure 11.23. Cette disposition est obligatoire dans certains pays (Ex : Algérie).
11.8.1 Remarque.
On présente ici des méthodes simples d’analyse tenant compte de l’interaction sol- structure. Pour des
explications détaillées de la dynamique de l’interaction sol - structure et des méthodes d’analyse
possibles, il est nécessaire de se reporter à des ouvrages spécialisés [Pecker, 2006][Dowrick, 1988].
11.8.3. Principe des modèles pour l’analyse considérant l’interaction sol – structure..
Approche 2 : on intègre dans un modèle la structure et une portion de sol associée à la structure à
laquelle on attribue des caractéristiques représentatives de la flexibilité et l’amortissement du sol.
Cette deuxième approche permet des analyses plus simples. On y sépare le sol et la structure, de sorte
que le mouvement du bâtiment est égal à la somme :
- du mouvement que prend le bâtiment supposé sans masse sous l’action sismique en base :
interaction cinématique
- du mouvement du bâtiment résultant de l’interaction cinématique : interaction inertielle.
Pour une structure dont les fondations peuvent être considérées comme superficielles, l’interaction
cinématique est négligeable : le bâtiment suit les mouvements de la surface du sol et on peut étudier
l’interaction sol-structure dans un modèle unique où le sol est modélisé par des ressorts amortis. Des
11.28
études ont permis de calibrer des raideurs et amortissements de ressorts représentants au mieux
l’interaction sol-structure. Figures 11. 2 et 11.26.
Figure 11.26. Approche 2 : modèle où la fondation est représentée par des ressorts.
Approche 3 : des méthodes d’usage encore plus simple ont été établies, qui ne demandent pas une
représentation explicite des fondations : la structure est encastrée en base et on traduit l’influence de
l’interaction inertielle par des relations de modifications des sollicitations calculées dans cette
hypothèse. On présente ci-après une méthode de ce type.
11.8.4. Evaluation des effets de l’interaction inertielle sol structure par la méthode FEMA 450
(2006). Application à l’analyse dynamique simplifiée.
Cette méthode résulte d’études d’oscillateurs simples sur support élastique, des systèmes à 3 DDL :
- un déplacement horizontal en base
- une rotation θ en base
- un déplacement relatif entre la masse et la base de l’oscillateur.
On présente à la Figure 11.27 des spectres de réponse de tels systèmes. On observe qu’une flexibilité
accrue conduit à :
- l’accroissement de la période du cas base flexible (Φ>0) par rapport au cas base fixe (Φ=0) :
T* > T
- la diminution du niveau des pics pour les cas base flexible par rapport au cas base fixe. On
traduit cette observation dans un amortissement ξ* > ξ
La méthode reprise dans le document FEMA 450 définit des relations de calculs de T* et ξ* en
fonction des type de sols, qui permettent d’établir un cisaillement en base VEd réduit tenant compte de
l’interaction inertielle sol-structure :
VEd* = VEd – ∆V [∆V est limité à : ∆V <0,3 VEd]
11.29
0, 05
0,4
∆V = M eff Sd (T ) − Sd (T *)
ξ *
Dans cette relation, Sd(T) et Sd(T*) sont respectivement la pseudo accélération de calcul pour la
période T de la structure calculée en ignorant l’interaction sol-structure (base fixe) et la pseudo
accélération de calcul pour la période T* qui tient compte de l’interaction sol-structure (base flexible).
ξ* est l’amortissement du système structure – fondation flexible.
Meff est la masse efficace de la structure. On admet Meff = 0,7 M , sauf pour les structures à 1 seul
niveau où on prend Meff = M.
Se(T)/ag
T*/T
Figure 11.27. Spectres de réponse de systèmes à base flexible (Φ>0) et fixe (Φ=0)
(sous excitation harmonique et pour ξ=2%). [Veletsos et Meek, 1974].
Détermination de T*
T* est calculée par :
0,5
k* K h 2
T * = T 1 + (1 + y eff
K y Kθ
Dans cette relation, k* est la raideur de la structure à base fixe :
M eff M eff
T = 2π => k * = 4π 2 ( )
k* T2
11.30
heff est la hauteur « efficace » de la structure : heff = 0,7 htot (pour la structure à un seul niveau, on
prend : h = htot)
Ky est la raideur de la fondation pour un déplacement horizontal, c'est-à-dire la force qui appliquée au
niveau de la fondation provoque un déplacement unitaire à ce niveau (force et déformation mesurées
pour la direction sismique considérée).
Kθ est la raideur de la fondation pour un mouvement de balancement, c'est-à-dire le moment qui
produit une rotation moyenne unitaire (moment et rotation étant mesurés dans la direction considérée
d’action sismique).
Ky et Kθ sont calculés par les relations indiquées plus bas, en considérant des propriétés des sols
compatibles avec les déformations attendues (notion de raideur sécante – Figure 11.28).
Figure 11.28. Le module G pour une analyse élastique est un module sécant qui dépend de
l’importance des déformations attendues du sol.
Le module de cisaillement G du sol pour de grandes déformations est estimé, sur base du module Go
mesuré pour de petites déformations comme indiqué au Tableau 11.4.
De même, vs , vitesse des ondes de cisaillement dans le sol aux grandes déformations, est calculée sur
base de vso, vitesse moyenne des ondes de cisaillement du sol de fondation pour de petites
déformations (10-3 ou moins).
Pour des structures dont le radier est pratiquement à la surface du sol ou pour des structures dont
l’infrastructure est enterrée sans qu’il y ait de contacts latéraux significatifs avec le sol, on a, pour une
fondation circulaire de rayon r :
8α 8Gr
K y = y Gr = (αy ≈ 1 sous séisme)
2 −ν 2 −ν
8αθ
Kθ = Gr (αθ = 1 en statique)
3 (1 −ν )
αθ tient compte du balancement de la structure et est fonction des accélérations subies.
Pour des bâtiments classiques, sans infrastructure profonde, c'est-à-dire avec un rapport de la
profondeur d au rayon r de la fondation tel que d/r < 0,5, on évalue αθ par le tableau suivant.
Tableau 11.5.
q/νs T αθ
< 0,05 1
0,15 0,85
0,35 0,70
0,5 0,60
Si l’infrastructure est profonde, c’est à –dire si d/r > 0,5, on évalue ky et kθ par :
8Gr 2d
Ky = (1 + )
2 −ν 3r
8Grαθ 2d
Kθ = 1 +
3(1 −ν ) r
Ces valeurs sont sensibles au degré de compaction des remblais le long des parois verticales et il faut
évaluer l’encastrement réalisé au niveau des parois latérales de la fondation.
Si la couche de sol en surface est superposée à une couche plus raide de coefficient νs plus de 2 fois
supérieur à celui de la couche de surface, Ky et Kθ peuvent être calculé par les relations suivantes,
valables pour r/Ds < 0,5 et d/r < 1 (Ds est la somme des épaisseurs des couches).
8Gr 2d r 5d
Ky = 1 + 1 + 1 +
2 −ν 3r 2 Ds 4 Ds
8Gr 3αθ 2d r 0, 7 d
Kθ = 1 + 1 + 1 +
3 (1 −ν ) r 6 Ds Ds
11.32
A0
considérée: ra =
π
Pour calculer Kθ, on remplace r par rm, rayon du cercle de moment d’inertie Io égal à celui de la
fondation considérée.
4I0
Pour un cercle Ix = Iy = πrm4/4 = I0 => rm = 4
π
T * = T 1 + 1 +
ν s
2 2
T αθ rm 3
M eff
α= est le rapport de la masse efficace de la structure par rapport à une masse de
γ 0 A0 heff
sol qui occuperait le même volume Ao heff ; son ordre de grandeur est 0,15.
Si la fondation est pratiquement carrée, ra ≈ rm ≈ r et :
0,5
25α rheff 1,12heff
0,5 2
T * = T 1 + 1 +
ν s 2T 2 αθ rm 2
8G r 2d 4G r 0, 4d
On calcule les ki par : k yi = k xi = i ai (1 + ) k zi = i ai (1 + )
2 −ν 3r 1 −ν r
11.33
3(1 −ν ) r π π
d est la profondeur efficace (enfoncement) de la semelle i.
Si la semelle est en surface ou si le remblai n’est pas compacté, il est prudent de considérer d = 0.
A0
r = ra pour heff/L0 ≤ 0,5 ra =
π
4I0
r = rm pour heff/L0 ≥ 1 rm = 4
π
LO est la longueur de la fondation dans la direction considérée.
γIagS ≥ O,2g
γIagS ≤ O,1g
Coefficient
d’amortissement
de fondation ξ0
T* / T ou T1* / T1
Calcul des déplacements horizontaux de la structure tenant compte de l’interaction sol stucture.
Les déplacements horizontaux δx sont modifiés par la prise en compte de l’interaction sol structure.
La déformée de flexion est réduite dans le rapport VEd*/VEd , mais une déformée de balancement est
ajoutée. On a :
VEd * M Ed z
δ* = +δx
VEd Kθ
z définit la hauteur du niveau d’étage considéré.
11.8.5. Evaluation des effets de l’interaction inertielle sol-structure par la méthode FEMA 450
(2006). Application à l’analyse modale.
Les études ont montré que seul le mode fondamental de vibration de la structure est influencé par
l’interaction sol-structure.
11.35
On réduit le cisaillement en base correspondant au seul premier mode : V*Ed,1 = VEd,1 - ∆V1
∆V1 est calculé avec T = T1 et T* = T1*
0,5
k* K y heff 2
T1* = T1 1 + (1 +
K y Kθ
( Σmiφi1 )
2
V1* M 01hx
On calcule la déformée modale modifiée du mode 1 par : δ1* = + δ x1
V1 Kθ
Les autres déformées modales δxm sont inchangées.
M01 est le moment de renversement calculé dans la structure à base fixe sous V1 et les δxm sont les
déplacements au niveau x dans la structure à base fixe calculé sous le cisaillement non modifié Vm.
Le déplacement modal relatif entre étage modifié à l’étage x est trouvé comme la différence des δxm
en haut et en bas de l’étage considéré.
On trouve les sollicitations de calcul par une moyenne quadratique ou CQC des contributions des
différents modes.
La réduction des sollicitations à la fondation qu’on peut attendre en considérant l’interaction sol-
structure est de l’ordre de 10%.
11.36
Dans cette relation, γRd est un coefficient destiné à tenir compte de la sur-résistance des matériaux
des éléments structurels dissipatifs par rapport à la valeur considérée dans l’analyse ; γRd est pris
égal à 1,0 pour q ≤ 3, ou à 1,2 dans les autres cas ;
EF,G représente les sollicitations dues aux actions non sismiques présentes dans la combinaison
d’actions pour la situation sismique de calcul ; EF,E représente les sollicitations établies par l’analyse
pour l’action sismique de calcul ;
Ω est un coefficient destiné à tenir compte de la sur-résistance due au fait que la section réalisée
peut être supérieure à la section minimale strictement nécessaire ; Ω = (Rdi/Edi) ≤ q ; ce coefficient
est calculé pour la zone dissipative ou pour l’élément i de la structure qui a l’influence la plus
importante sur l’effet EF considéré ; Rdi est la résistance de calcul de la zone ou de l’élément i ; Edi
est la valeur de calcul de la sollicitation de la zone ou de l’élément i pour la situation sismique de
calcul.
Pour les fondations des murs ou des poteaux d’ossatures en portique, Ω est la valeur minimale du
rapport MRd/MEd dans les deux directions orthogonales principales, dans la section transversale située
le plus bas et où une rotule plastique peut se former dans l’élément vertical dans la situation sismique
de calcul.
Pour les fondations de poteaux de triangulations à barres centrées, Ω est la valeur minimale du
rapport Npl,Rd/NEd sur toutes les diagonales de la triangulation.
Pour les fondations de poteaux de triangulations à barres excentrées, Ω est la valeur minimale du
rapport Vpl,Rd/VEd pris sur toutes les zones de cisaillement plastique des poutres, ou du rapport
Mpl,Rd/MEd pris sur toutes les zones de rotule plastique des poutres de cette triangulation excentrée.
Pour les fondations communes à plusieurs éléments verticaux (longrines de fondation, semelles
filantes, radiers, etc.), la valeur de Ω est déduite de l’élément vertical ayant l’effort tranchant
horizontal le plus important dans la situation sismique de calcul. On peut aussi considérer une valeur
de Ω égale à 1 et γRd = 1,4.
11.37
Pour les chaînages et les longrines, les efforts tranchants de calcul doivent toujours être déterminés
sur la base du dimensionnement en capacité.
Dans les infrastructures de type caisson des structures dissipatives, comprenant a) une dalle de béton
agissant comme un diaphragme rigide au sommet de l’infrastructure, b) un dallage ou une grille de
chaînages ou de longrines au niveau des fondations, et c) des murs de fondation périphériques et/ou
intermédiaires, dimensionné en capacité, il est attendu que les poteaux et les poutres de
l’infrastructure, y compris les longrines au sommet de l’infrastructure, restent élastiques dans la
situation sismique de calcul. Alors, leur conception respecte seulement les règles d’un projet non
parasismique.
Il convient de concevoir les murs de contreventement en vue de la formation de rotules plastiques au
niveau de la dalle située au sommet de l’infrastructure. Dans ce but, dans les murs qui se prolongent
avec la même section transversale au-dessus du sommet de l’infrastructure, il convient de considérer
que la zone critique s’étend en dessous du niveau du sommet de l’infrastructure sur une profondeur de
hcr . De plus, il convient que la hauteur libre totale de ces murs dans le soubassement soit
dimensionnée au cisaillement, en supposant que le mur en superstructure développe sa sur-résistance
en flexion γRd ⋅ MRd (avec γRd = 1,1 pour DCM et γRd = 1,2 pour DCH) au niveau du sommet de
l’infrastructure et un moment nul au niveau des fondations.
Chaînages et longrines
Les poteaux de liaison entre la face supérieure d’une semelle (fondation directe ou semelle sur pieu)
et le parement inférieur de chaînages ou de longrines doivent être évités, car ils peuvent aisément
constituer des poteaux court fortement cisaillés dont le mode de ruine est particulièrement fragile. On
placera donc la face inférieure des chaînages ou longrines en dessous de la face supérieure de la
semelle ou de la semelle sur pieu.
Dans les vérifications, il faut tenir compte des efforts normaux dans les longrines ou les zones de
dallage jouant le rôle de chaînage. La section transversale des chaînages et longrines doit présenter
une largeur au moins égale à bw,min = 0,25 m et une hauteur au moins égale à hw,min = 0,4 m pour les
bâtiments comportant jusqu’à trois étages et hw,min = 0,5 m pour les bâtiments de quatre étages et plus
au-dessus de la fondation.
Les dallages reliant les semelles isolées ou les têtes de pieux reprennent des forces horizontales dues
au mouvement différentiel de ces éléments. Leur épaisseur est au moins tmin = 0,2 m et pourcentage
minimal d’armatures ρs,min est de 0,2 % sur les faces inférieure et supérieure.
11.38
Les chaînages et les longrines présentent sur toute leur longueur un pourcentage d’armatures
longitudinales au moins égal à ρb,min = 0,4 % sur leurs faces supérieure et inférieure.
Références.
Pecker, Dynamique des structures et des ouvrages, 2006. Téléchargeable sur le site :
www.enpc.fr/fr/formation/ecole virt/cours/pecker/index.htm
Paulay and Priestley, Seismic Design of Reinforced Concrete and Masonry Buildings, Wiley Ed.,1992
D.J. Dowrick, Earthquake Resistant Design, John Wiley & Sons, 1988, ISBN: 0471915033
12.1. Introduction.
Il existe des solutions mixtes acier-béton très diverses dans le domaine du bâtiment. A côté des
classiques ossatures auto stables en portique et des ossatures contreventées par des triangulations à
barres centrées ou excentrées, on peut aussi concevoir des solutions mixtes appartenant aux types
suivants :
- des ossatures à murs mixtes acier-béton – Type 1 et 2 à la figure 12.1 ;
- des systèmes mixtes avec murs ou poteaux en béton armé et poutres de couplage métalliques
ou mixtes – Type 3 à la figure 12.1 ;
- des murs mixtes comportant une âme d’acier travaillant en cisaillement, continue sur la
hauteur du bâtiment, et des "ailes" en acier ou mixtes pour la reprise de la flexion ; ce type de murs
peut-être ou non enrobé de béton sur une ou sur deux faces.
Figure 12.1. Murs mixtes (Type 1 et 2). Murs mixtes ou en béton armé couplés par des poutres aciers
ou mixtes (Type 3).
Les sections ou assemblages mixtes sont fait de deux matériaux : l’acier et le béton.
L’acier est un matériau ductile. Si on utilise des nuances convenables, l’allongement à rupture est
supérieur à 15 % = 150. 10-3 et la ductilité εy, max / εy supérieure à 15.
Le béton est caractérisé par une capacité de déformation εcu2 à rupture très limitée, de l’ordre de
3,5. 10-3. La déformation εcu2 vaut seulement 2 fois l’accourcissement maximum élastique de sorte que
la ductilité du matériau béton n’est que de 2, à comparer à 15 pour l’acier. On peut relever εcu2 par un
facteur de 2 à 4 si on confine le béton par des armatures transversales, mais ceci ne vaut que pour la
partie de béton intérieure à ces armatures et, en outre, est difficile à réaliser dans la dalle d’un profil en
T (poutre acier + dalle).
12.2
On obtient la ductilité requise des éléments structuraux ou assemblages mixtes de la même manière,
qu’en béton armé, c’est-à-dire en proportionnant les sections/assemblages mixtes de manière telle que
l’acier plastifie alors que le béton reste dans le domaine élastique. De cette façon, on maintient
l’intégrité du béton pendant le séisme et le caractère dissipatif est réalisé par la plastification de l’acier
des profilés et/ou des armatures. On développe ce point en 12.8.
12.3. Un choix de départ dans le projet d’ossature mixte : le caractère plus ou moins
mixte.
Des ossatures dissipatives demandent des zones dissipatives fiables.
Il existe deux options :
- soit on réalise des sections/assemblages mixtes respectant les conditions voulues ;
- soit on compte seulement sur l’ossature acier, on ne calcule qu’avec elle et on néglige
l’apport du béton à la résistance.
Dans cette dernière option, on évite tout travail en sections mixtes dans les zones dissipatives, ce qui
facilite l’analyse et élimine les détails parasismiques du béton, mais il faut être certain d’assurer une
réelle indépendance du béton par rapport à l’ossature acier dans les zones dissipatives potentielles.
Ceci est une nécessité absolue si on veut que le modèle de l’ossature utilisé pour l’analyse représente
correctement le comportement réel de l’ossature, car, en projet parasismique, une sous estimation de la
résistance et de la raideur ne place pas en sécurité. Sous estimer la raideur signifie qu’on effectue
l’analyse d’une structure plus flexible, ce qui correspond à des forces sismiques et des sollicitations
moindres, car les ordonnées du spectre de réponse en accélération décroissent avec des périodes
croissantes. Sous estimer la résistance des poutres signifie que le dimensionnement en capacité des
poteaux et assemblages est effectué sur une base erronée, ce qui conduit à des sous dimensionnement
et au risque de favoriser des modes de ruines locaux en lieu et place du mécanisme plastique global
souhaité.
Il n’y a pas de relation directe entre la classe de ductilité d’une structure et un déplacement cible
global qu’elle devrait être capable d’atteindre. Dans le cas des ossatures en portique toutefois une
capacité de rotation est requise dans la zone d’extrémité des poutres. Cette capacité de rotation et
l’inclinaison globale de l’ossature sont du même ordre de grandeur, soit 25 mrad en DCM et 35 mrad
en DCH.
Tableau 12.2. Bornes supérieures des valeurs de référence des coefficients de comportement q
des ossatures régulières en élévation.
q
TYPE DE STRUCTURE Classe de Classe de
Ductilité DCM Ductilité DCH
Ossatures en portique Comme les ossatures acier. Voir
Ossatures à triangulation centre ou excentrée Tableau 3.
Pendule inversé
Système structural mixte
Valeur par défaut: αu/α1 = 1,1
Murs mixtes (Type 1 et Type 2) 3 αu/α1 4 αu/α1
Murs mixtes ou en béton armé couplés par des
3 αu/α1 4,5 αu/α1
poutres acier ou mixtes (Type 3)
Murs de cisaillement mixtes avec plaques
3 αu/α1 4 αu/α1
d’acier. Valeur par défaut : αu/α1 = 1,2
12.4
Les coefficients de comportement associés aux différentes typologies structurales sont donnés au
Tableau 12.2. Les types de structure similaires aux types définis pour les ossatures en acier ont les
mêmes coefficients de comportement.
Les ossatures de Classe de Ductilité DCM ou DCH doivent répondre à des critères relatifs aux sections
des profils acier utilisés, aux assemblages et aux détails de conception.
12.5. Matériaux.
Les armatures de béton armé, barres ou treillis, considérées dans la résistance plastique des zones
dissipatives, doivent satisfaire des impositions relatives à fu/fy et à l’allongement, qui sont celle de
l’acier de classe B ou C (EN 1992-1-1:2004, Tableau C.1) en classe DCM et de l’acier de classe C en
classe DCH. On rappelle les exigences au Tableau suivant.
De plus, en classe DCH, la valeur caractéristique supérieure (fractile à 95 %) de la limite d’élasticité
réelle, fyk,0,95, ne doit pas dépasser la valeur nominale de plus de 25 %.
A l’exception des étriers fermés ou des épingles, seules des barres à adhérence élevée sont admises
comme armatures dans les zones de contraintes élevées.
Dans les dalles de poutres mixtes, les treillis soudés non conformes aux exigences de ductilité peuvent
être utilisés dans les zones dissipatives, mais alors des armatures ductiles dupliquant le treillis doivent
aussi être placées. Le problème sous jacent à cette règle vient du fait que dans les ossatures en portique
la réalisation d’un moment résistant fiable en zone de moment négatif exige la présence d’armatures
de dalle qui soient ductiles, alors que pour calculer le moment résistant qui sert de référence au
dimensionnement capacitif des poteaux, on doit, par sécurité, considérer toutes les armatures
présentes, ductiles ou non. Lorsque la duplication d’armatures non ductiles par des armatures ductiles
est réalisée, le dimensionnement capacitif conduit à des sections de poteaux très importantes. En
pratique, une solution économique consiste à utiliser des treillis ductiles ou à éviter la continuité de
treillis non ductiles dans les zones dissipatives en plaçant à ces endroits des armatures ductiles, le
recouvrement entre armatures ductiles et non ductiles étant situé en dehors des zones dissipatives.
12.5
On calcule la rigidité des sections mixtes dans lesquelles le béton est comprimé en utilisant un
coefficient d’équivalence n = Ea / Ecm = 7 qui est celui des sollicitations instantannées.
On calcule le moment d’inertie géométrique des poutres mixtes avec dalle, désigné par I1 (dalle en
compression) ou par I2 (dalle en traction), en prenant en compte la largeur participante de dalle définie
en 12.15. On calcule la rigidité des sections mixtes dans lesquelles le béton est tendu en supposant que
le béton est fissuré et que seules les parties en acier de la section sont actives.
On analyse la structure en tenant compte de la présence de béton comprimé dans certaines zones et de
béton tendu dans d’autres, suivant les indications données en 12.16.
Deux résistances plastiques des zones dissipatives sont considérées lors du dimensionnement des
structures mixtes acier-béton : une résistance plastique limite inférieure (indice pl, Rd) et une
résistance plastique limite supérieure (indice U, Rd).
Une résistance plastique limite inférieure des zones dissipatives utilisée dans les vérifications de
dimensionnement concernant les sections des éléments dissipatifs, par exemple, MEd < Mpl,Rd. On la
calcule en prenant en compte le béton de la section et uniquement les composants en acier de la
section qui sont classés comme ductiles.
La résistance plastique limite supérieure est calculée en prenant en compte le béton de la section et
tous les composants en acier présents dans la section, y compris ceux qui ne sont pas classés comme
ductiles, par exemple certains treillis soudés. Elle est utilisée dans le dimensionnement en capacité des
éléments adjacents à la zone dissipative.
Le principe suivi pour définir les conditions assurant la ductilité des sections mixtes est le même qu’en
béton armé : le diagramme des ε doit être tel que les allongements dans l’acier atteignent εy
correspondant à l’atteinte de la limite élastique fy alors que les accourcissement du béton sont
inférieurs à εcu2, valeur à la rupture du béton en compression.
Ce principe est traduit dans une condition relative à la position de l’axe neutre – Figure 12.2.
Le rapport x/d de la distance x entre la fibre comprimée supérieure du béton et l’axe neutre plastique et
de la hauteur d de la section mixte, doit satisfaire l’expression: x/d < εcu2/ (εcu2+ εa)
12.6
où εcu2 est la déformation ultime en compression du béton et εa la déformation totale de l’acier à l’état
limite ultime. Le Tableau 12.3 indique les limites du rapport x/d de sections satisfaisant cette
condition.
s,mixte
d
s,acier
s,mixte
Figure 12.2. Allongements observés à rotations θ égales dans une section symétrique en acier et dans
une section mixte acier-béton utilisant le même profil acier.
Il faut noter qu’une section comportant un profil acier avec dalle possède une ductilité inférieure à
celle du profil acier seul : l’axe neutre de la section mixte est plus haut (couramment dans l’aile
supérieure du profil acier) de sorte que les allongements εs,mixte dans l’aile inférieure du profil sont
accrus par rapport à ceux εs,acier du profil seul- Figure 12.2. Ces allongements plus élevés entraînent
une dégradation plus rapide par voilement, ce qui réduit la ductilité. Cet effet est pris en compte en
imposant des limites plus basses à l’élancement c/t de l’âme lorsqu’elle est en compression (cas des
poutres avec dalles) que lorsqu’elle est en flexion (profil acier symétrique). Les limites de c/tf des ailes
ne sont pas différentes.
12.7
12.9. Règles de détail pour les assemblages mixtes dans les zones dissipatives.
Le dimensionnement local des armatures nécessaires dans le béton de la zone d’assemblage doit être
justifié par des modèles respectant l’équilibre. On définit en 12.17 une méthode de calcul des
« armatures sismiques » de dalle.
Dans les panneaux d’âme entièrement enrobés des assemblages de type poutre-poteau, la résistance de
la zone des panneaux peut être calculée comme la somme des contributions du béton et du panneau en
acier soumis au cisaillement, si:
- le rapport de forme hb/hc de la zone du panneau satisfait : 0,6 < hb/hc < 1,4
- Vwp,Ed < 0,8 Vwp,Rd
Vwp,Ed est l’effort de cisaillement de calcul dans le panneau d’âme, dû aux effets des actions, en tenant
compte de la résistance plastique des zones dissipatives adjacentes mixtes dans les poutres ou les
assemblages ; Vwp,Rd est la résistance au cisaillement du panneau d’âme mixte acier-béton,
conformément à l’Eurocode 4 ; hb, hc sont définis à la Figure 12.4.
Dans les panneaux d’âme raidis partiellement enrobés, une évaluation similaire est admise si des
armatures droites du type défini à la Figure 12.4 sont placées avec un espacement maximal s1 égal au
débordement d’aile c dans le panneau d’âme partiellement enrobé; ces armatures sont orientées
perpendiculairement au bord le plus long du panneau d'âme du poteau et aucune autre armature n'est
requise si hb/bb < 1,2 et hc/bc < 1,2. Figure 12.3.b.
Lorsqu’une poutre dissipative en acier ou mixte est connectée à un poteau en béton armé (voir Figure
12.3.a), il faut assurer le transfert du moment d’encastrement et de l’effort tranchant de l’extrémité de
la poutre vers le poteau, ce qui se réalise par un couple de forces verticales semblables à celles
montrées à la Figure 12.33 à l’encastrement d’une poutre dans un mur.
Pour assurer l’intégrité du poteau dans la zone d’encastrement, il faut:
- assurer la capacité du poteau à reprendre sans écrasement du béton chacune de ces forces
verticales, ce qui implique une armature transversale de confinement
- assurer la capacité du poteau à résister localement à des sollicitations de traction engendrées
par ces forces verticales ; en effet, à cause du renversement de signe des moments plastiques
en bout de poutre, la réaction d’appui de la poutre est dirigée alternativement vers le haut,
puis vers le bas suivant le sens du mouvement de l’ossature, ce qui peut placer le poteau
localement en traction.
Pour cette raison, une règle de l’Eurocode 8 prescrit de placer dans le poteau, à proximité du raidisseur
ou de la plaque de confinement adjacente à la zone dissipative, des armatures verticales dont la
résistance axiale de calcul est au moins égale à la résistance à l’effort tranchant de la poutre. Il est
permis de compter les armatures verticales présentes dans cette zone du poteau pour d’autres raisons
comme partie ou totalité des armatures verticales requises par le transfert d’effort de la poutre vers le
12.8
poteau. Ces armatures verticales doivent être maintenues par les armatures transversales mentionnées
ci - dessus.
Pour assurer la bonne tenue de la poutre et du béton à l’appui, la présence de raidisseurs de la poutre
est exigée dans le plan de la face extérieure du béton. En raison de leur rôle de confinement du béton,
ces raidisseurs sont désignés par le terme « plaques de confinement » dans l’Eurocode 8. Figure
12.3.a. Le confinement augmente considérablement la raideur du nœud mixte et sa résistance au
cisaillement, contribuant à retarder la fissuration et l’écrasement du béton.
Pour des raisons de mise en place, la largeur des ailes des poutres ne devrait pas dépasser la demi-
largeur du poteau mixte.
bb
c
s1 s1 s1 s 1 s1
hb
s1< c
bp = hc
Légende :
A = poutre en acier B = plaques de confinement
C = poteau en béton armé D = poteau mixte enrobé
12.10. Influence favorable de l’enrobage de béton sur la ductilité locale des profils aciers.
Le béton d’enrobage placé autour d’un profil ou entre ses ailes empêche la formation d’ondes de
voilement vers l’intérieur de la section, ce qui réduit la dégradation de la résistance par voilement sous
sollicitation cyclique. Pour cette raison, certaines limites d’élancement de parois sont moins
contraignantes pour les sections mixtes que pour les profils en acier seul.
Ces limites peuvent encore être relevées de 50% si on dispose:
- des armatures de confinement (cas des profils complètement enrobés)
- des barres droites de liaisons soudées à l’intérieur des ailes (cas des profils partiellement
enrobés) – voir Figure 12.4.a – à condition que ces barres soient placées avec un espacement
longitudinal s inférieur au débordement d’aile c: s/c < 1,0
On présente au Tableau 12.4 les limites d’élancement d’aile et d’âme des éléments structuraux de
section H ou I dans différentes hypothèses.
Dans ce Tableau, l’indication « avec liaison du béton à l’âme » se réfère aux prescriptions de
l’Eurocode 4: ces liaisons peuvent être des étriers soudés à l’âme comme à la Figure 12.4.b ou des
barres de diamètre 6mm au moins passant au travers de trous et/ou par des connecteurs de diamètre
10mm au moins soudés à l’âme. Les « liaisons des ailes par des barres droites » sont représentées à la
Figure 12.4.a.
On précise plus loin, sous les titres « Poteaux enrobés » et « Poteaux partiellement enrobés », le détail
des conditions à respecter pour bénéficier des relèvements des limites d’élancement.
tf
tf
h = hc
h = hc
tw tw s s s s s s s
c c
b = bc b = bc
a) b) c)
Tableau 12.4. Limites d’élancement pour les éléments structuraux de section H ou I enrobés en
fonction des détails réalisés et du coefficient de comportement q choisi.
Des règles spécifiques s’appliquent à ces zones des poteaux, mais aussi aux autres zones pour
lesquelles existe une incertitude quant à la non formation de rotules plastiques, comme en haut et en
bas de chaque niveau pour les poteaux enrobés, qui sont désignées par le terme « zones critiques » en
béton armé. Dans ces zones critiques, une armature de confinement est imposée, aussi bien dans les
poteaux dissipatifs que non dissipatifs.
Dans le dimensionnement des poteaux mixtes dissipatifs ou non dissipatifs, on peut prendre en compte
la seule résistance en flexion du profil acier ou la combiner à la résistance du béton armé.
Lorsqu’on considère que l’enrobage ou le remplissage en béton contribue à la résistance d’un poteau
non dissipatif vis-à-vis de l’effort normal et/ou du moment fléchissant, les règles permettant d’assurer
la transmission complète du cisaillement entre les parties en béton et en acier d’une section et de
protéger les zones dissipatives contre une rupture inélastique prématurée s’appliquent. Toutefois, en
raison du caractère cyclique des sollicitations sismiques, il faut, pour assurer l’efficacité des
transmissions d’effort, considérer des résistances de dimensionnement réduites qui sont obtenues en
divisant par 2 les résistances de calcul à l’effort tranchant de l’Eurocode 4.
Lorsque, pour des besoins de dimensionnement en capacité, la résistance mixte complète d’un poteau
est utilisée, il convient d’assurer la transmission complète en cisaillement entre les parties en acier et
en béton armé. Si l’adhérence et le frottement ne permettent pas d’obtenir une transmission en
cisaillement suffisante, il convient de prévoir des connecteurs pour assurer une interaction mixte
complète.
Lorsqu’un poteau mixte est soumis principalement à de l’effort normal, une transmission du
cisaillement suffisante doit être établie pour s'assurer que les parties en acier et en béton se partagent
les charges appliquées au poteau au niveau des assemblages avec les poutres et avec les éléments
d’entretoise.
Dans le dimensionnement des poteaux mixtes non dissipatifs, la résistance au cisaillement du profil
acier peut être considérée seule ou combinée avec la résistance au cisaillement du béton armé.
L’Eurocode 4 s’applique dans ce cas.
Dans les éléments dissipatifs, la résistance au cisaillement est celle du profil acier seul, sauf si des
détails de conception assurent la contribution du béton à la résistance au cisaillement.
Les dimensions minimales b et h des poteaux enrobés travaillant comme poteaux mixtes est 250 mm.
extrémités coudées à 135° et ayant des retours de longueur 10 dbw.Ce détail peut être délicat à réaliser
en raison de la présence du profil acier. Figure 12.5.
Dans les structures de ductilité DCH, la longueur d’ancrage des armatures des poutres et des poteaux
ancrées dans les nœuds poteaux - poutres doit être mesurée à partir d’un point de l’armature situé à
une distance de 5dbL de la face du nœud, vers l’intérieur du nœud, pour prendre en compte l’extension
de la zone plastifiée due aux déformations cycliques post-élastiques. Voir Figure 10.36.
Lorsqu’on calcule la longueur d’ancrage ou de recouvrement des armatures des poteaux qui
contribuent à la résistance à la flexion des éléments dans les zones critiques, le rapport entre la section
d’armatures exigée et la section prévue As,req/As,prov doit être pris égal à 1.
Si, dans la situation sismique de calcul, l’effort normal dans un poteau est une traction, les longueurs
d’ancrage doivent être augmentées de 50 % par rapport aux longueurs spécifiées dans l’Eurocode 2.
bo bc
s
ho
hc
hC
Figure 12.5. Section complètement enrobée où l’exécution de cadres fermés avec des extrémités
coudées à 135°et une longueur d’ancrage de 10 dbw est imposée, mais peut être délicate.
12.14
Pour répondre aux demandes de rotation plastique et compenser la perte de résistance due à
l’éclatement du béton d’enrobage, il convient de vérifier la condition suivante dans les zones critiques
définies ci-dessus :
bc
α.ωwd ≥ 30.µφ ⋅ν d ⋅ ε sy, d ⋅ − 0 ,035
bo
νd = NEd/Npl,Rd = NEd/(Aafyd + Acfcd + Asfsd)
ωwd est le rapport mécanique en volume des armatures de confinement de confinement dans les zones
critiques, qui se calcule par la relation :
dbL,max est le diamètre maximal des armatures longitudinales (en millimètres). fydL et fydw sont
respectivement les valeurs de calcul de la limite d’élasticité des armatures longitudinales et de
confinement.
Dans les zones critiques, il convient que la distance entre barres longitudinales consécutives
maintenues par des extrémités coudées ou des épingles, ne dépasse pas 250 mm pour la classe de
ductilité DCM et 200 mm pour la classe de ductilité DCH.
Dans les deux étages inférieurs d’un bâtiment, des armatures de confinement conformes aux
indications ci-dessus doivent être présentes au-delà des zones critiques, sur une longueur
supplémentaire égale à la moitié de la longueur des zones critiques.
Le diamètre dbw des armatures de confinement utilisées pour empêcher le voilement des semelles ne
devrait pas être inférieur à :
[ ]
d bw = (b ⋅ t f / 8)( f ydf / f ydw )
0,5
b et tf sont respectivement la largeur et l’épaisseur de la semelle; fydf et fydw sont respectivement les
valeurs de calcul de la limite d’élasticité des semelles et de l’armature.
Dans les zones dissipatives où l’énergie est dissipée par flexion plastique d’une section mixte,
l’espacement longitudinal s des armatures transversales doit vérifier :
s = min (bo/2, 260, 9 dbL) mm en classe DCM
s = min (bo/2, 175, 8 dbL) mm en classe DCH
sur une longueur supérieure ou égale à :
- lcr pour les zones dissipatives situées aux extrémités de l’élément
- 2 lcr pour les zones dissipatives dans l’élément.
Comme expliqué précédemment, des barres droites soudées entre les semelles, comme illustré à la
Figure 12.4, complémentaires aux armatures requises par l’Eurocode 4, peuvent retarder le voilement
local dans les zones dissipatives.
[ (
Le diamètre dbw de ces barres doit être au moins égal à 6 mm ou d bw = (b ⋅ t f / 8) f ydf / f ydw )] 0,5
b et tf sont respectivement la largeur et l’épaisseur de l’aile du profil ; fydf et fydw sont respectivement
les limites élastiques de l’aile et des armatures.
Les barres droites supplémentaires doivent être soudées aux semelles aux deux extrémités et la
capacité des soudures ne peut pas être inférieure à la résistance plastique en traction des barres droites.
Il faut prévoir pour ces liaisons un enrobage de béton compris entre 20 et 40 mm.
Le dimensionnement des éléments mixtes partiellement enrobés peut prendre en compte la résistance
de la seule section d’acier ou la résistance de la section mixte acier-béton.
12.16
Le dimensionnement des éléments mixtes partiellement enrobés dans lesquels seule la section en acier
est supposée contribuer à la résistance de l’élément peut être effectué comme dans les structures acier,
mais le dimensionnement en capacité doit se référer à la section mixte, comme expliqué plus haut.
kr = 1 kr = 1 kr = 0,8
Figure 12.6. Valeur du coefficient d’efficacité de forme des nervures.
On notera aussi que pour assurer un bon fonctionnement mixte et pour empêcher le soulèvement de la
dalle, en particulier dans les zones dissipatives, il convient que l’armature de dalle soit positionnée
sous le niveau de la tête des connecteurs (ou au moins la nappe inférieure s’il y a deux nappes
d’armatures). Figure 12.7.
12.17
Figure 12.7. L’armature de dalle est placée sous le niveau des têtes de connecteurs. A droite, dalle sur
bacs acier. A gauche, dalle coulée sur coffrage traditionnel.
De plus, le problème de la définition de largeurs participantes sous sollicitations sismiques est plus
délicat que sous charges gravitaires, car il faut permettre des évaluations correctes :
- des périodes T des structures, ce qui est une question de raideur élastique et qui a un impact
sur les sollicitations de calcul par le biais du spectre de réponse, car les raideurs fixent T
- des résistances plastiques des éléments, nécessaires pour ne pas surestimer la résistance
globale de la structure
- des résistances plastiques des éléments, qu’il ne faut pas non plus sous estimer, car par
exemple, dans les ossatures en portique, le dimensionnement capacitif des poteaux ne peut pas
être basé sur une sous estimation des moments plastiques de poutre.
beff
en
section
courante
bef
Toutefois, il faut noter que ni l’inertie I d’une section mixte en T, ni ses moment plastiques + et -, ne
sont proportionnels à la largeur participante de dalle : la fonction est croissante, mais atteint vite un
palier quasi horizontal. Figure 12.9.
12.19
Les règles qui suivent ont été établies sur une base expérimentale, dans une campagne impliquant des
essais multiples, dont celui sur structure en vraie grandeur de la Figure 12.10. Ces expérimentations
ont été suivies d’une analyse détaillée des résultats [Plumier-Doneux, 2001].
2 5 0
2 0 0
negative
(kNm) 1 5 0
Mpl
1 0 0 IP E 2 7 0 fy d = 2 7 5 M p a
r e-b a r s fs d = 5 5 5 M P a
5 0
0
0 500 1000 1500 2000
b e ff (m m )
Figure 12.9. Relation entre le moment plastique Mpl,Rd- (en haut) et Mpl,Rd+ (en bas) et la largeur
participante beff de dalle (profil IPE 270 + dalle de 100 mm).
Figure 12.10. Essai en vraie grandeur sur ossature mixte en portique exécuté au CCR Ispra (I).
(Plumier&Doneux, 2001).
12.20
Tableau 12.5. Largeur participante partielle be de dalle pour le calcul des inerties I utilisées dans
l'analyse élastique de la structure.
Tableau 12.6. Largeur participante partielle be de dalle pour l'évaluation des moments
plastiques résistants.
Objectif du dimensionnement.
L’objectif du projet est de former un mécanisme global plastique, ce qui correspond à une ossature où
des rotules plastiques sont formées dans les poutres ou leurs assemblages et non dans les poteaux.
Ce mécanisme global, dit "poutres faibles – poteaux forts" est schématisé aux Figures 5.21a) et 7.2.
On y accepte la formation de rotules plastiques en base des poteaux où elles sont inévitables et à leur
sommet, où elles n’ont pas un effet différent de rotules en bout de poutres.
Ce mécanisme global a plusieurs caractéristiques favorables :
- on évite un mécanisme partiel peu dissipatif du type "étage transparent". Figure 5.8 ;
- dans les poutres, on bénéficie de la pleine résistance plastique en flexion de la section ; ce
n’est pas le cas dans les poteaux où il faut tenir compte de l’interaction entre flexion et effort
12.23
normal ; de plus la présence de rotules plastiques dans les poutres poserait des problèmes
difficiles de stabilité locale et globale ;
- l’effet P-∆ est moins important que si les rotules plastiques étaient dans les poteaux- Figure
5.21b); une ruine partielle, affectant l’extrémité d’une poutre, n’entraîne généralement pas
l’effondrement de l’ossature ; le problème peut se résumer à l’effondrement d’une poutre. Par
contre, la ruine d’un poteau est normalement catastrophique pour toute la structure
Analyse
Dans l’analyse, on considère, pour les poutres, deux rigidités en flexion distinctes :
- EI1 pour la partie de la portée soumise au moment positif (section non fissurée)
- EI2 pour la partie de la portée soumise au moment négatif (section fissurée).
L’analyse peut également être effectuée en attribuant à l’ensemble de la poutre un moment d’inertie
équivalent Ieq constant sur toute la portée, donné par : Ieq = 0,6 I1 + 0,4 I2
Cette relation est approchée, car Ieq dépend en fait du diagramme des moments sollicitants.
I 2 + I 22
Si la charge gravitaire était égale à 0, on aurait en toute rigueur : I eq = 1
I1 + I 2
Pour I1 = 2 I2 , cette relation donne Ieq = 1,66 I2 , alors que Ieq = 0,6 I1 + 0,4 I2 donne Ieq = 1,60 I2.
12.24
La rigidité à la flexion des poteaux mixtes est donnée par : (EI)c = 0,9 ( EIa + r Ecm Ic + E Is )
E et Ecm sont les modules d’élasticité de l’acier et du béton respectivement ; r est coefficient de
réduction dépendant du type de section du poteau et dont la valeur recommandée est r = 0,5.
Ia, Ic et Is désignent respectivement le moment d’inertie de la section en acier, de la section en béton et
des armatures.
Les poutres doivent être vérifiées vis-à-vis du déversement en supposant la formation d’un moment
plastique négatif à l’extrémité de la poutre.
Il n’est pas admis d’utiliser de poutres en treillis mixtes en tant que poutres dissipatives.
Dans les poteaux où des rotules plastiques se forment, la vérification suppose que Mpl,Rd est atteint
dans ces rotules plastiques.
Il faut que la condition suivante soit satisfaite pour tous les poteaux mixtes : NEd/Npl,Rd < 0,30
12.17. Dimensionnement des dalles des poutres mixtes acier - béton aux nœuds poteaux -
poutres des ossatures en portique.
Généralités
L’assemblage d’une poutre à un poteau dans une ossature en portique implique nécessairement, à
l’intersection de ces éléments, une zone de discontinuité qui demande une attention particulière :
assemblages poutre – poteau et panneau d’âme du poteau en charpente métallique, confinement des
zones critiques du poteau et du nœud en béton armé et en mixte.
Dans les ossatures en portique, la position des rotules plastiques conforme au schéma global du
mécanisme plastique implique la formation des rotules aux extrémités des poutres, aussi bien sous
moment positif que négatif.
Pour pouvoir construire des ossatures en portique mixtes dans lesquelles les poutres sont des poutres
mixtes en T comprenant un profil acier et une dalle, il faut que les zones plastiques possédent 2
caractéristiques fondamentales:
- les résistances plastiques Mpl,Rd + et Mpl,Rd – des zones dissipatives sont calculables avec assez
de précision
- des rotations plastiques cibles de 25 à 35 mrad sont effectivement assurées.
Lors des travaux de recherche qui ont sous tendu le développement de la partie de l’Eurocode 8
relative aux constructions mixtes [Plumier, Doneux, 2001], on a montré que ces caractéristiques
nécessaires pouvaient être obtenues par des choix adéquats des proportions de section, des
caractéristiques de matériaux, des positions et densités d’armatures et de connecteurs acier - béton
adéquates et en utilisant des assemblages rigides.
On a écarté a priori les assemblages semi – rigides ou à résistance partielle parce qu’ils présentent
divers inconvénients :
12.25
- au nœud, les déformations locales exigées du béton sont nécessairement plus importantes
qu’avec des assemblages rigides, ce qui est peu souhaitable compte tenu de la faible capacité
de déformation du béton avant rupture. On montre schématiquement à la Figure 12.13
pourquoi les assemblages semi – rigides ou à résistance partielle provoquent une plus grande
demande de déformation du béton : ils possèdent une flexibilité locale plus importante dans
l’assemblage, qui est la flexibilité des composants de l’assemblage. Celle – ci se traduit par un
gradient de déformation plus important sur l’épaisseur de la dalle et un risque d’atteindre
prématurément l’écrasement ou la ruine par cisaillement du béton, ce qui se traduit par une
diminution du moment résistant Mpl,Rd .
- on a expliqué précédemment que l’utilisation d’assemblages semi rigides est un non sens
économique pour la structure primaire des portiques auto – stables en acier soumis à une
action sismique significative, car, dans ce contexte, le projet est en recherche de raideur pour
limiter l’effet P – ∆ et pour satisfaire les limites de déformabilité sous séisme de service. On
peut suspecter qu’il en est de même pour les portiques mixtes.
- il existe une infinité d’assemblages semi- rigides possibles et il est donc plus difficile de les
traiter de façon exhaustive que le cas unique de l’assemblage rigide.
- enfin, les données font encore défaut pour évaluer la ductilité des assemblages métalliques ; or
ce pas est nécessaire pour mener à bien le développement d’assemblages semi - rigides qui
possèdent les 2 caractéristiques souhaitables définies plus haut.
Figure 12.13. L’exigence de déformation du béton peut être plus élevée en cas d’assemblage semi
rigide.
Les éléments de dimensionnement des poutres mixtes acier – béton aux nœuds présentés ci-après
permettent de définir des positions et densités d’armatures et de connecteurs acier - béton assurant
d’obtenir au nœud la résistance plastique Mpl,Rd de la poutre mixte calculée avec les largeurs
participantes définies au Tableau 12.6 et une ductilité convenable.
12.26
Comme dans les éléments en béton armé (qui ne sont jamais qu’une forme particulière d’éléments
mixtes…), on réalise la ductilité de section en exploitant la ductilité du matériau acier, en évitant
l’écrasement du béton et en évitant le voilement précoce du profil en acier
Les approches de dimensionnement sont basées sur la considération de la situation plastique dans la
section et sur des équilibres soit selon l’axe longitudinal, soit dans le plan situé à mi épaisseur de la
dalle dans des triangles de force avec « bielles tendues – bielles comprimées ».
Les relations de dimensionnement obtenues ont un caractère approximatif, car elles additionnent les
contributions de résistance de plusieurs mécanismes plastiques, alors que ces résistances ne sont pas
nécessairement atteintes pour le même état de déformation et qu’ils se pourraient donc en principe que
certaines soient épuisées par défaut de ductilité alors que d’autres prennent seulement leur pleine
valeur. Toutefois, les développements présentés ont été validés par des expérimentations multiples.
Figure 12.14. Dispositions d’armatures de dalle testées dans l’essai en vraie grandeur sur ossature
mixte en portique exécuté au CCR Ispra (I) de la Figure 12.10.
Dans ce qui suit, on établit les résistances de calcul FRdi de différents modes de reprise de force au
nœud, tant pour la reprise des tractions Fst des armatures longitudinales de dalle si le moment de
flexion M au nœud est négatif M < 0, que pour la reprise des compressions Fsc développées dans la
dalle au nœud, si le moment M au nœud est positif M > 0.
En un nœud extérieur, on devra vérifier :
1,2 Fsc ≤ ΣFRdi,c
1,2 Fst ≤ ΣFRdi,t
En un nœud intérieur, on devra vérifier :
1,2 (Fsc + Fst) ≤ ΣFRdi
AT
cas a) pas de poutre de façade cas b) une bande de rive en béton en console
Lorsqu’il existe une bande de rive en béton en console, cas b) de la Figure 12.16, mais pas de poutre
de façade en acier, on se trouve dans un cas traité par l’Eurocode 4 pour le calcul du moment résistant
du nœud . L’équilibre est assuré dans la bande de rive par des bielles de béton comprimées inclinées
prenant appui sur le poteau et équilibrées par des bielles de traction constituées des armatures
parallèles à la rive. Le poteau donne réaction aux bielles comprimées.
12.28
Cette réaction vaut au maximum : FRd0 = 1.1 (0.85 fck/γc) bc deff = 0,94 fcd bc deff
deff est l’épaisseur de la dalle, épaisseur au-dessus des nervures de la tôle nervurée dans le cas de
dalles mixtes ; bc est la largeur du poteau.
Les armatures longitudinales sont dimensionnées pour reprendre l’effort de « bielle tendue » -Figure
12.17. La condition pour réaliser la plastification des armatures longitudinales est:
AS f ydL ≤ 0.94 bc d eff f cd
On place les armatures longitudinales de sorte que le distance eL de l’axe du profil à la résultante des
armatures placées de chaque côté du poteau soit dans les limites suivantes : 0.7 bc ≤ eL ≤ 2.5 bc
La section AT nécessaire pour équilibrer la traction développé dans les armatures AS vaut :
AS f ydL ⎛e ⎞
AT ≥ avec tan δ = 1.35 ⎜ T − 0.2 ⎟
2 tan δ f ydT ⎝ eL ⎠
f ydL
Si les bielles comprimées sont inclinées à 45° : tan δ = 1 et AT ≥ 0.5 AS
f ydT
AS/2
1/2 FRd0
δ eL
AT FRd0
1/2 FRd0
AS/2
eT
Lorsqu’il y a une poutre de façade en acier, cas c) à la Figure 12.18 , le moment résistant du nœud peut
inclure la contribution des armatures de dalle si ces dernières sont ancrées de manière efficace aux
connecteurs de la poutre de façade et que cette poutre est encastrée sur le poteau.
Si on désigne par PRd la résistance de calcul d’un connecteur et par n le nombre de connecteurs dans la
largeur participante, la résistance en traction offerte est: FRd3 = n ⋅ PRd
Pour assurer la ductilité, il faut que les armatures de la dalle plastifient en traction avant qu’il y ait
rupture d’ancrage, ce qui limite la section As des armatures longitudinales.
Pour cela on doit réaliser : FRd3 = n ⋅ PRd ≥ 1,1 As ⋅ fyd
12.29
As et fyd sont respectivement la section et la limite élastique de calcul des armatures de dalle présentes
dans la largeur participante.
AT
cas c) cas d)
Figure 12.18. Transfert d’un moment négatif M < 0 à un poteau de façade. Cas c) Détails pour le
transfert de M en cas de poutre de façade en acier. Cas d) Cas combiné : bande de rive en béton +
poutre de façade en acier.
Il faut aussi vérifier la résistance de la poutre de façade en flexion, effort tranchant et torsion sous
l’action des forces horizontales appliquées aux connecteurs. Ce calcul peut être complexe s’il est traité
en toute rigueur, mais si les poutres de façade sont des profils I ou H, on peut effectuer un calcul
simplifié. Comme la raideur en torsion des I ou H est faible, la torsion est reprise par flexion
horizontale des ailes, alors que le cisaillement et la flexion sont essentiellement repris par l’aile
supérieure. Figure 12.27.
Lorsqu’il y a à la fois une poutre de façade en acier et une bande de rive en béton en console, cas d) de
la Figure 12.18, la traction des armatures de dalle peut être reprise suivant les 2 systèmes de réaction
précédents et répartie en fonction de leurs capacités respectives.
La limitation de l’élancement d’âme fixe une limite supérieure de la position de l’axe neutre de la
section mixte en T, qui sous M < 0 se traduit par la limitation de la section AS des armatures
longitudinales dans la largeur participante de dalle.
Figure 12.19. Voilement dans une poutre mixte constitué d’un IPE300 et d’une dalle de 120mm sur
bac acier.
Tableau 12.7.
Mécanismes de transfert de traction de la dalle suivant les détails constructifs.
Poteau extérieur. M < 0
Détails constructifs Le moment résistant du nœud est basé sur
les forces FRd1ci-dessous.
Détails constructifs 1
Pas de poutre de façade en acier FRd = 0
Pas de bande de rive en béton en console beff,conn = 0
Dalle en contact avec la face intérieure du
poteau
Détails constructifs 2
Dalle s’étendant au-delà du poteau en tant que FRd0 =0,94 fcd bc deff
bande de rive en béton en console beff,conn,max = 3 bb
Détails constructifs 3
Poutre de façade en acier avec connecteurs FRd3 = n ⋅ PRd
n dans beff,
Détails constructifs 4
Poutre de façade en acier avec connecteurs + FRd0 + FRd3
Dalle s’étendant au-delà du poteau en tant que
bande de rive en béton en console
12.31
L’aire AT doit être uniformément répartie sur une longueur égale à beff et la première armature
doit se trouver à moins de 30 mm de la surface du béton en contact avec l’aile du poteau. L’aire AT de
la section des armatures de confinement peut être partiellement ou entièrement réalisée par des
armatures placées pour d’autres besoins, par exemple pour la résistance à la flexion de la dalle. Dans
12.33
des circonstances courantes, telle que béton C25/30 et armature S500, le pourcentage d’acier
nécessaire est de l’ordre de 0,3 %.
La compression en dehors de la largeur de la face du poteau est reprise comme dans un corbeau en
béton armé, c'est-à-dire par des bielles de béton inclinées comprimées, qui s’appuient sur les faces
latérales du profil, si celles si offrent cet appui :
- parties creuses du profil H s’il est orienté comme à la Figure 12.23
- connecteurs, cornières,…soudés sur les faces latérales
Ces bielles de béton inclinées sont équilibrées par des armatures tendues perpendiculaires aux forces
appliquées – Figure 12.23.
On désigne par hc la hauteur de la section du poteau et par deff l’épaisseur de la dalle. Comme en béton
armé, on admet que la résistance de calcul d’une bielle de béton est égale à 0,7 fcd .
Si l’angle d’inclinaison des bielles de béton est égal à 45 ° :
- cos 45°= √2/2 ≈ 0,7
- la résistance en compression d’une bielle vaut : Fc = 0,7 hc deff x 0,7 fcd
- la projection de cette force sur l’axe x vaut : 0,7 Fc = 0,7 x 0,7 hc deff x 0,7 fcd = FRd2 /2
- on trouve ainsi que la résistance de calcul de ce mécanisme vaut :
FRd2 = 2 x 0,7 x 0,7 x 0,7 hc deff fcd ≈ 0,7 hc deff fcd
12.34
- la force de traction dans la bielle tendue est FRd2 /2 et la section AT des armatures de « bielle
FRd2
tendue » doit être telle que: AT ≥
2 f yd,T
Il convient qu’AT soit répartie sur une longueur de poutre égale à hc et qu’elle soit totalement ancrée
au-delà des bielles de compression. Si on désigne par lb la longueur d’ancrage, la longueur requise des
armatures est égale à : lr = bb + 4hc + 2lb Figure 12.23.
Pour un béton C25/30 et une armature S500, on trouve un pourcentage d’acier transversal à la poutre
de 1,1 à 1,5%.
On montre à la Figure 12.24 la disposition des armatures correspondant au mécanisme 2, dans le cas
d’un poteau de façade.
A la Figure 12.25, on voit ces mêmes types d’armature dans le cas d’un poteau intérieur au bâtiment
(poteau « intermédiaire »). On note que dans ce cas, il faut disposer une section AT calculée par
FRd2
AT ≥ de chaque côté du poteau, car, sous séisme, il y a renversement de signe du moment M.
2 f yd,T
De plus, comme le séisme peut frapper suivant x ou suivant y, c’est un quadrillage d’armature autour
du poteau qui doit être défini.
C = poutre acier E = bande de rive en console en béton armé D = poutre de façade acier
Figure 12.24. "Armatures sismiques" à un poteau de façade.
12.35
C = poutre en acier
Figure 12.25. "Armatures sismiques" à un poteau intermédiaire.
Figure 12.26. Mécanisme 3 : la compression en dehors du poteau reprise par les connecteurs d’une
poutre de façade en acier.
12.36
Comme précédemment sous M < 0 pour la traction appliquée par les armatures de la dalle, il faut
vérifier la résistance de la poutre de façade en flexion, effort tranchant et torsion sous l’action des
forces horizontales FRds appliquées aux connecteurs. On a mentionné que ce calcul peut être complexe,
mais que, si les poutres de façade sont des profils I ou H, on peut effectuer un calcul simplifié. Comme
la raideur en torsion des I ou H est faible, la torsion est reprise par flexion horizontale des ailes, alors
que le cisaillement et la flexion sont essentiellement repris par l’aile supérieure. Figure 12.27.
Figure 12.27. Reprise par cisaillement et flexion des ailes de la poutre transversale des sollicitations
des connecteurs disposés sur cette poutre.
Les éléments structuraux et les assemblages sont fonction de la conception générale d’une structure et
on peut rencontrer des situations diverses de transfert de la compression de la dalle. On reprend ces
circonstances et combinaisons au Tableau 12.8 ci-dessous.
Tableau 12.8. Mécanismes de transfert de compression de la dalle suivant les détails constructifs.
Poteau extérieur. M > 0
On peut s’interroger sur la capacité de ces différents mécanismes à fournir au droit du nœud une
largeur participante égale à celle en section courante.
12.37
Dans le cas où il n’y a pas de poutre de façade en acier ou une extension de la dalle en tant que bande
de rive en béton en console (détails constructifs 2), on a :
beff,connec = 0,7hc + bb
Le Tableau 12.6 des largeurs efficaces pour le calcul du moment résistant (plastique) donne
be = 0.075 l sous M+, ce qui correspond à b+eff = 2be = 0.15 l . Cette valeur est identique à la valeur
(unique) donnée par l’Eurocode 4 pour le calcul de la raideur et du moment résistant.
Dans un cas pratique où on aurait bc ≅ hc et bc ≅ 0.05 l , on trouve b+eff connec :
b+eff connec = 0.7 hc + bc ≅ 1.7 bc ≅ 0.085 l << b+eff = 0.15 l
b+eff connec ≅ 0.5 b+eff (Eurocode 4)
On conclut de ce résultat qu’il n’est pas possible de réaliser au noeud le plein moment plastique de la
poutre si on ne prévoit pas de dispositif additionnel tel qu’une poutre transversale avec des
connecteurs (détails constructifs 3 du Tableau 12.8).
Transfert des moments positif M > 0 et négatif M < 0 à un nœud poutre - poteau intermédiaire
en l’absence de poutre transversale.
Sous action sismique, les moments appliqués à un assemblage poutre - poteau intermédiaire sont
M > 0 d’un côté et M < 0 de l’autre. Figure 12.28.
Lorsqu’il n’y a pas de poutre transversale, le moment résistant du nœud peut être calculé à partir de la
force de compression obtenue par combinaison des mécanismes 1 et 2.
FRd1 , FRd2 et AT sont calculés comme indiqué plus haut, mais il faut que la même aire de la section AT
soit placée de chaque côté du poteau afin de prendre en compte le changement de signe des moments
de flexion.
La valeur de calcul de la force de compression obtenue par combinaison des deux mécanismes est
comme précédemment: FRd1 + FRd2 = (0,7 hc + bb) deff fcd
L’effet total de l’action développée dans la dalle par les moments fléchissants appliqués aux deux
faces opposées du poteau et devant être transmise au poteau par le moyen des deux mécanismes 1 et 2
est la somme de la force de traction Fst dans les armatures parallèles à la poutre du côté M < 0 et de la
force de compression Fsc dans le béton du côté M > 0: Fst + Fsc = As fyd + beff deff fcd
As est l’aire des armatures dans la largeur participante pour un moment négatif b-eff
beff est la largeur participante pour un moment positif : beff = 0,15 l.
Pour obtenir la plastification dans la semelle inférieure du profil de poutre sans écrasement du béton
de la dalle, on applique un dimensionnement capacitif de la zone d’assemblage par rapport aux
résistances de calcul des armatures de dalles (côté M < 0) et du béton de la dalle (côté M > 0) :
1,2 (Fsc + Fst) ≤ FRd1 + FRd2
12.38
On a vu plus haut qu’il n’est déjà pas possible de transmettre, à un nœud extérieur, le moment
plastique en section courante de poutre sans avoir recours à une poutre transversale connectée ou
autres détails additionnels. C’est à fortiori vrai à un nœud intérieur, puisque Fst est sommé à Fsc .
Figure 12.28. Transmission des forces de la dalle à un assemblage poutre – poteau intermédiaire par
les Mécanismes 1 et 2.
12.39
Transfert des moments positif M > 0 et négatif M < 0 à un nœud poutre - poteau intermédiaire
en présence de poutre transversale.
Lorsqu’une poutre transversale est présente, le troisième mécanisme de transmission des forces, qui
utilise la poutre dans la transmission de M peut entrer en action. Figure 12.29.
Figure 12.29. Transmission des forces de la dalle à un assemblage poutre – poteau intermédiaire
par le Mécanisme 3.
On a vu qu’il offrait une résistance FRd3 : FRd3 = n⋅ PRd , n étant le nombre de connecteurs dans la
largeur participante et PRd la résistance de calcul d’un connecteur.
Alors, la valeur de calcul de la force de compression obtenue par combinaison des trois mécanismes
est : FRd1 + FRd2 + FRd3 = (0,7 hc + bb) deff fcd + n⋅ PRd
Comme dans le cas précédent, on applique, pour obtenir la plastification dans la semelle inférieure du
profil de poutre et éviter l’écrasement du béton de la dalle, un dimensionnement capacitif de la zone
d’assemblage par rapport aux résistances de calcul des armatures de dalles (côté M < 0) et du béton de
la dalle (côté M > 0). La relation s’écrit :
1,2 (Fsc + Fst) ≤ FRd1 + FRd2 + FRd3
- e = Mp, link/ Vp, link dans les structures où une rotule plastique se formerait à une seule des extrémités
du tronçon d’excentrement
Les définitions de Mp,link et de Vp,link sont données au Chapitre 9. Pour Mp,link, seuls les composants en
acier de la section du tronçon d’excentrement sont pris en compte dans l’évaluation, la dalle en béton
étant négligée. Des détails spécifiques sont requis :
- des plaques de confinement des deux côtés du tronçon d’excentrement, au niveau de la face du
poteau et dans la section d’extrémité de la liaison, lorsque le tronçon d’excentrement sismique
est fixé à un poteau en béton armé ou à un poteau enrobé.
- des armatures transversales au-dessus et en dessous de l’assemblage du tronçon
d’excentrement, lorsqu’il est adjacent à un poteau mixte entièrement enrobé.
En dehors de ces aspects, le projet d’ossatures mixtes à triangulation excentrée est similaire à celui
d’une ossature en acier.
D
B
E B
A
C
A : lien sismique
T B : plaques de confinement
C : béton
D : armature longitudinale additionnelle
E : épingle de confinement
Figure 12.29.b. Détail de la zone T d’assemblage poutre – poteau – tronçon d’excentrement dans une
ossature mixte à triangulation excentrée.
12.42
Bielles de béton
comprimées
Assemblages entre
l’armature horizontale en
acier et les profils acier
verticaux
Figure 12.30. Comportement mécanique des murs mixtes pour la reprise du cisaillement.
Analyse.
L’analyse de la structure est basée sur les propriétés de section définies pour les murs en béton et pour
les poutres mixtes.
Dans un système structural de Type 1 ou 2, lorsque des profilés en acier verticaux entièrement ou
partiellement enrobés agissent en tant qu’éléments de rive de panneaux de remplissage en béton armé,
l’analyse doit être effectuée en supposant que les sollicitations sismiques sur ces éléments de rive
verticaux sont uniquement des efforts normaux. Ces efforts normaux sont déterminés en supposant que
12.43
les efforts tranchants sont repris par le mur en béton armé et que toutes les forces gravitaires et le
moment de renversement sont reprises par le mur agissant en structure mixte avec les éléments de rive
verticaux.
Dans un système structural de Type 3, si des poutres de liaison mixtes sont utilisées, on considère
deux rigidités distinctes des poutres en flexion (voir en 12.16).
Figure 12.31. Dispositions constructives des éléments de rive mixtes partiellement enrobés (détail des
armatures transversales pour la classe de ductilité DCH).
12.44
min = 2h h
D
C = connecteurs D = épingle
Figure 12.32. Dispositions constructives des éléments de rive mixtes entièrement enrobés (détail des
armatures transversales pour la classe de ductilité DCH).
Figure 12.33. Détails d'un linteau fixé dans un mur (détails pour la classe de ductilité DCH)
efforts tranchants de calcul VEd qui y correspondent. On considère que la longueur d’encastrement le
débute à hauteur du premier lit d’armature de confinement en rive du mur. Figure 12.33. La longueur
d’encastrement le ne doit pas être inférieure à 1,5 fois la hauteur de la poutre. Des armatures de
confinement du béton disposées horizontalement et formant cadre sont disposées sur toute la longueur
d’encastrement
- la capacité du mur à résister localement à des sollicitations de traction engendrées par ces
forces verticales de compression ; en effet, à cause du renversement de signe des moments plastiques
en bout de poutre, la réaction d’appui de la poutre est dirigée alternativement vers le haut, puis vers le
bas suivant le sens du mouvement de l’ossature, ce qui peut placer le mur en traction. Pour cette
raison, une règle de l’Eurocode 8 prescrit de placer dans le mur, à proximité du raidisseur de poutre
(« plaque de confinement ») adjacent à la zone dissipative, des armatures verticales dont la résistance
axiale de calcul est au moins égale à la résistance à l’effort tranchant de la poutre. Il est permis de
compter les armatures verticales présentes dans cette zone du mur pour d’autres raisons comme partie
ou totalité des armatures verticales requises par le transfert d’effort de la poutre vers le mur. Ces
armatures verticales doivent être maintenues par les armatures transversales mentionnées ci - dessus.
Pour assurer la bonne tenue de la poutre et du béton à l’appui, la présence de raidisseurs de la poutre
est exigée dans le plan de la face extérieure du béton. En raison de leur rôle de confinement du béton,
ces raidisseurs sont désignés par le terme « plaques de confinement » dans l’Eurocode 8. Figures
12.3.a et 12.33.
On vérifie que : VEd < VRd . La résistance VRd à l’effort tranchant donnée par : VRd = Apl × f yd / 3
fyd est la limite d’élasticité de calcul et Apl l’aire de la section horizontale de la plaque.
12.46
Les connexions de la plaque aux éléments de rive (poteaux et poutres) ainsi que les connexions de la
plaque à l’enrobage de béton doivent être dimensionnées de telle sorte que la pleine résistance
plastique de la plaque puisse être développée. A cette fin, la plaque en acier doit être connectée en
continu sur tous les bords de l’ossature en acier et des éléments de rive avec des soudures et/ou des
boulons. Les éléments de rive doivent être dimensionnés de manière à satisfaire aux exigences de
stabilité.
L’épaisseur minimale du béton est de 200 mm lorsqu’il n’est présent que sur une face et de 100 mm de
chaque côté s’il est présent sur les deux faces. Le pourcentage minimal d’armatures dans les deux
directions est de 0,25 %. Les ouvertures éventuelles dans la plaque en acier doivent être raidies.
Définition du problème.
En parallèle au projet purement mixte acier-béton, il a été envisagé dans une recherche récente
soutenue par ARCELOR d’effectuer un usage restreint de poteaux mixtes dans une structure qui, par
ailleurs, reste essentiellement du béton armé. Cette utilisation locale d’élément mixte a été envisagée
afin de mettre à un niveau convenable la sécurité de ce type de construction. Le contexte est le
suivant.
Le mode de ruine le plus fréquent des ossatures autostables en portique de béton armé est le
mécanisme local "d’étage" affectant le rez-de-chaussée du bâtiment .Figure 12.34.
Les raisons des effondrements sont les suivantes :
- le rez-de-chaussée est souvent un niveau "transparent" pour des raisons d’usage : bureau,
commerces, ….Au contraire, des cloisons et murs de remplissage bloquent la géométrie des niveaux
supérieurs ;
- la fissuration alternée due au cisaillement conduit à la décohésion du béton ;
- la combinaison de compression et de flexion fait périr le béton.
Rotules
Mécanisme plastiques
d'étage
Figure 12.34. Le mécanisme d’étage que des poteaux mixtes peuvent limiter.
12.47
Dimensionnement d’un poteau mixte conçu comme une "ceinture de sécurité" pour poteaux
d’une ossature en béton armé.
La recherche a démontré que des poteaux mixtes en partie basse d’un bâtiment en béton armé
contreventé par portique apporte une résistance fiable en cisaillement, flexion et compression.
On a défini les critères de dimensionnement suivants :
- la section d’acier doit pouvoir porter à elle seule la compression dans la situation sismique de calcul :
NRd > NSd(γg. G + γq. Q) avec γg = 1 et γq = 0,3
- la section d’acier doit être capable de se substituer à la section de béton armé déficiente pour la
reprise du moment de flexion et du cisaillement :
MRd,acier > MRd,béton armé et
VRd,acier > VRd,béton armé
- la section d’acier ne devrait pas modifier la raideur EI du poteau, afin de garder à la structure sa
raideur originelle d’ossature en béton armé et d’éviter d’attirer des sollicitations sismiques plus
élevées ;
- ces critères doivent être respectés tant pour la flexion d’axe fort que pour la flexion d’axe faible.
On a développé et testé deux conceptions d’ancrage des profils acier à la structure en béton armé : C1
qui s’étend jusqu’à mi hauteur du 2è niveau et C2 qui est interrompu dans la hauteur de poutre –
Figure 12.35.
Les poteaux ont été soumis en essai à une compression de valeur constante et à de la flexion alternée
cyclique. Les diagrammes moment de flexion – rotation obtenus montrent que les poteaux mixtes
apportent une résistance accrue et bien plus de ductilité que le poteau en béton armé seul – Figure
12.36.
a) b) c)
Figure 12.35. A gauche : la section mixte réalisée. A droite les renforts de type C1, C2.et C3.
12.48
Moment Moment
(kNm) 300 (kNm) 300
250 250 Mixte
200
Béton armé 200
150 150
100 100
50 50
Rotation (mrad) Rotation (mrad)
0 0
-150 -125 -100 -75 -50 -25 0 25 50 75 100 125 150 -150 -125 -100 -75 -50 -25 0 25 50 75 100 125 150
-50 -50
-100 -100
-150 -150
-200 -200
-250 -250
-300 -300
Figure 12.36. En haut : le principe du banc d’essai et sa réalisation. En bas : courbes Moment –
Rotation montrant l’amélioration de résistance et de ductilité due au caractère mixte de la section.
Comportement de poteaux mixtes sollicités en compression et flexion.
La recherche démontre l’apport positif du caractère mixte des poteaux, qui offre une capacité de
résistance au séisme bien plus élevée à section extérieure égale. En détail, on observe :
- le plein moment résistant mixte est développé (Mpl,exp=Mpl,th.);
- la résistance au cisaillement du poteau mixte est celle du profil acier ;
- la capacité de rotation θcomp du poteau mixte pour laquelle il offre une résistance égale au
maximum offert par le poteau en béton armé est 2 fois supérieure à celle du poteau en béton armé θBA ;
- le poteau mixte résiste en moyenne à 1,5 fois plus de cycles de chargement jusqu’à la fin
d’essai (fixée à une perte de résistance de 50 %) ; en moyenne, il dissipe 3 fois plus d’énergie ;
- on n’a pas observé de différence entre les ancrages C1 et C2 ;
- la raideur des poteaux béton et mixte était bien la même ;
- l’amélioration apportée par le caractère mixte est plus élevée en cas de mauvais béton.
Des informations détaillées sont fournies dans la référence [Plumier & al, 2006].
12.49
Bibliographie.
Certains de ces documents sont téléchargeables sur le site www.argenco.ulg.ac.be
A. Plumier, C. Doneux, Editors (2001). ICONS Report 4. « Composite Steel Concrete Structures ».
Laboratorio Nacional de Engenharia Civil. Lisbon-Portugal. ISBN 972-49-1890-4
C. Doneux, A. Plumier, Distribution of stresses in the slab of composite steel concrete moment
resisting frames submitted to earthquake action. Der Stahlbau 6/1999.
G.Thermou, A.S. Elnashai, A. Plumier, Seismic Design and Performance of Composite Frames,
Journal of Constructional Steel Research 60 (2004).
A.Plumier&al, Two Innovations for Earthquake Resistant Design: the INERD Project. Rapport EUR
22044 EN, ISBN 92-79-01694-6, 2006. Publication of the Commission of European Communities,
Publication Office, Publications.europa.eu
Eurocode 8
EN1998-1 Chapitre 8
Le bois
Un bon matériau de structure pour construire en zone sismique
● léger => forces sismiques faibles
● bonne résistance en traction et en compression
Assemblages
Assemblages par broches
- Orientation de la sollicitation
Cisaillement meilleur que traction
- En cisaillement
Rapport diamètre/longueur de la tige
Eurocode 8
● Mécanismes plastiques
● Déformations des « assembleurs »
= assemblages « à tiges »: clous, agrafes, vis, goujons, boulons
● Ecrasement des fibres contres les assembleurs
mais boucles d’hysteresis minces
dégradation du bois par ovalisation des trous
● La réponse dépend de l’interaction entres ces 2 mécanismes
Paramètre: élancement du connecteur (goujons, etc…)
● Assemblages de charpentier
OK si non fragile Ni traction ppd, ni cisaillement
Règles de détail
-S’appliquent à la structure primaire
- Les zones dissipatives doivent être situées là où il n’y
ni plastification
ni flambement de barre
ni dégradations sous sollicitations cycliques
Règles de détail pour les assemblages DCM et DCH
5%
45%
19%
31%
Ancrage à la fondation
Renfort des éléments porteurs sensibles
à la fissuration perpendiculaire aux fibres
Le projet parasismique – Formation Eurocode 8
Groupe 1 Groupe 2
Le projet parasismique – Formation Eurocode 8
A
Transfert d’effort par CISAILLEMENT
+ FROTTEMENT si mur chargé verticalement
b ≥ 70mm Force transfer through shear
c ≥ 100mm + Friction if vertical loading significant
c ≤ 20mm
Le projet parasismique – Formation Eurocode 8
G Aw
Ke =
⎡ G⎛h⎞ ⎤
2
1.2 h ⎢1 + α ⎜ ⎟ ⎥
⎢⎣ E ⎝ l ⎠ ⎥⎦
Le projet parasismique – Formation Eurocode 8
• Remarques
• Comportement peu réaliste si gouverné par la
flexion
• Comportement (très) sécuritaire si la rupture
en cisaillement n'est pas dans les joints
Le projet parasismique – Formation Eurocode 8
• Cisaillement
• Armée: prise en compte explicite possible
• Confinée: uniquement via l'augmentation du facteur de
comportement
Le projet parasismique – Formation Eurocode 8
B
∑L t
i i
BL
Le projet parasismique – Formation Eurocode 8
• Si 3 niveaux ou zone 4
4m
pmin = 5 % !!!
1m
2m
Loading
Seismic zone 2
Soil type B
Importance class 2
Behaviour factor (q) 1.5
Estimated mass (dead load) 1 t/m²
Estimated mass (live load) 0.2 t/m²
Moment reduction factor 0.8
Material properties
fb 12 N/mm²
fm 10 N/mm²
K 0.45
α 0.65
β 0.25
fvk0 0.2 N/mm²
Additional data
Total area of bearing walls not relevant 1.5 m²
for the considered earthquake direction
Check data
Reset
Le projet parasismique – Formation Eurocode 8
Document de référence:
Eurocode 8, EN1998-1 Chapitre 10
Isolation à la base
← isolateurs
Isolation à la base Différents types d’isolateurs
« Appui de pont »
Dispositifs élasto-plastiques
bilinéaire
Pendule de friction
Amortisseurs visqueux
Isolation à la base
Isolation totale
Si, dans la situation sismique de calcul, la structure reste élastique
Amortissement effectif ξeff (du système d’isolation dans une direction principale)
Valeur de l’amortissement visqueux correspondant à l’énergie dissipée par le
système d’isolation lors de la réponse cyclique au déplacement de calcul
Rigidité effective Keff (du système d’isolation dans une direction principale)
Rapport entre la valeur de la force horizontale totale , transmise au niveau de
l’interface d’isolation lorsque le déplacement de calcul se produit,
et la valeur absolue de ce déplacement de calcul = rigidité sécante
Isolation à la base
Fonctions et capacités
Capacité portante verticale combinée avec rigidité latérale faible
rigidité verticale élevée ;
● Dissipation d’énergie hystérétique ou visqueuse;
● Capacité de recentrage
● Rigidité élastique suffisante pour les charges latérales non sismiques: vent
Exigences fondamentales
● Protection des vies humaines
● Limitation des dommages
● Grande fiabilité => coefficient de majoration γx sur les déplacements γx = 1,2
Isolation à la base
Critères de conformité
Action sismique
● Linéaire équivalente
● Linéaire simplifiée
● Linéaire modale simplifiée
● Linéaire modale
● Chronologique
Isolation à la base
Résultats de l’analyse
donc fj proportionnel à m
accélération cte sur la hauteur
structure = solide rigide
Analyse chronologique
● Toujours possible
Vérifications de résistance
Eléments structuraux
● Vérifications sous les effets sismiques divisés par q ≤ 1,5
Isolateurs
● Vérifiés en prenant en compte
► une défaillance possible par flambement des isolateurs
► les valeurs des γM déterminées au niveau national
► γx
● Vérifications en termes de forces
en prenant en compte les forces ► verticales
► horizontales maximales possibles
y compris les effets de renversement
● Vérifications en termes de déplacement relatif horizontal total
entre les faces inférieure et supérieure des isolateurs
incluant ► la distorsion due à l’action sismique de calcul
► les effets de retrait fluage température
post-tension
16.1
16.1 Introduction.
Lorsqu'un réservoir couvert est entièrement plein, il n'y a pas de mouvement relatif du fluide par
rapport au réservoir à la suite d'une excitation sismique en base. Du point de vue dynamique, tout se
passe comme si l'ensemble fluide réservoir constituait une masse unique. Ceci correspond à une
situation "eau gelée" intéressante à considérer comme valeur de référence, mais qui ignore la mise en
mouvement du fluide.
Lorsque la surface du fluide est libre, la mise en mouvement du réservoir entraîne des oscillations,
avec des implications diverses : distribution de pressions dynamiques dissymétriques, formations de
vagues, moment de flexion et cisaillement en base différents du cas "eau gelée". Comme un faible
défaut de remplissage d’un réservoir de l'ordre de 2 % du volume total laisse apparaître la formation
de vagues, on considère la surface du fluide comme libre dans l’étude des réservoirs en zone sismique.
◄▬ Tremblement de terre
Figure 16.1. Effet du balancement du fluide sur un toit flottant sur le fluide contenu.
Figure 16.2. Haut : La composante horizontale du séisme peut entraîner des soulèvements.
Bas : La composante verticale du séisme « augmente la gravité », donc les pressions du fluide.
Tous ces phénomènes peuvent engendrer des troubles divers, dont le « elephant foot buckling » ou
voilement en forme de pied d’éléphant en pied de paroi. Figure 16.3.
Le balancement du fluide engendre aussi des problèmes spécifiques, si la hauteur des vagues dépasse
le franc bord :
- dégâts au toit du réservoir, couplé à des dégâts aux parois
- débordement du fluide.
Le débordement du fluide n’est pas toujours un problème anodin :
- écoulement de liquide radioactif vers l’extérieur d’une installation nucléaire, suite au
débordement de la cuve du réacteur (Japon, 2007 et 2008).
- rupture d’alimentation électrique de moteurs d’ascenseur par débordement de la piscine située
en toiture d’un bâtiment.
16.3
Figure 16.3. Quelques effets des séismes sur les réservoirs : « elephant foot », chutes, fuites et
incendies.
Des modèles mécaniques simplifiés « équivalents » aux méthodes complexes par les résultats qu’ils
fournissent ont été développés dans des études analytiques rendues possibles par des hypothèses
simplificatrices sur le réservoir ou en exploitant des résultats de calcul numériques.
Les solutions analytiques considèrent généralement le réservoir comme rigide et le modèle mécanique
équivalent au fluide comporte deux termes physiquement perceptibles. Figure 16.4.
Le deuxième terme du modèle mécanique équivalent correspond à la partie inférieure du fluide, dont
on peut considérer qu'elle n'a pas de déplacement relatif par rapport au réservoir :
c'est la masse “ impulsive rigide ”.
Les oscillations de la surface d'un fluide ont lieu à des fréquences très basses par comparaison aux
fréquences de la structure de sorte que le terme d’oscillation peut être étudié avec une bonne précision
en considérant le réservoir comme rigide : les équations de fluide et de structure sont découplées.
Les modes de structures sont par contre liés au terme de masse impulsive: si la structure du réservoir
se déforme, la masse impulsive suit cette déformation et c'est une approximation de découpler les
équations de fluide et de structure pour l'étude de ce terme.
16.5
Cette approximation a été utilisée pour mener à bien les approches analytiques dont résulte la majorité
des résultats disponibles.
Des analyses numériques ont permis de résoudre le problème en considérant l'entièreté des variables.
L’Annexe A de l’Eurocode 8 Partie 3 rapporte de façon très détaillée et en toute généralité des
méthodes de calcul des sollicitations dans les réservoirs.
On reprend en 16.4 à 16.10 des relations directes utilisables en projet extraites de cette Annexe.
De façon générale, l’étude de la réponse des réservoirs est établie par analyse modale spectrale. Ceci
pose le problème de l'étude d'une structure comprenant des éléments auxquels on veut attribuer des
coefficients d'amortissement différents : 5% pour la structure, 0,5% pour le fluide.
On peut résoudre ce problème en définissant un spectre de réponse en accélération de calcul qui
correspond à un amortissement égal à 0,5 % de l'amortissement critique pour la période d'oscillation
de l'eau et à 5 % pour les modes correspondant à la structure elle-même. Figure 16.5.b.
Ceci est réalisé que de façon particulière dans chaque cas, en effectuant d'abord un calcul des
fréquences propres, puis en définissant ensuite une borne Tx des périodes des modes structures. On
détermine le spectre de calcul en donnant à q la valeur adéquate pour ces modes structures et q=l pour
les modes fluides convectifs –voir 16.4 à 16.9.
16.6
Cette méthode est possible parce qu’on peut considérer que les modes fluides et les modes structures
ne sont pas couplés.
Figure 16.5 a . Influence du coefficient d’amortissement sur les spectres de réponse en accélération de
l’Eurocode 8. Exemple considéré : ag = 4 m/s2, q=2 et des amortissement ξ = 5% et 0,5%.
Sd(T)
(m/s2)
Spectre pour la
réponse du fluide
16.4 Réservoirs verticaux circulaires rigides posés au sol, fixés aux fondations
Modèle mécanique.
Le système réservoir-liquide est modélisé par un système à un seul degré de liberté correspondant à la
composante convective. Il correspond au schéma de la Figure 16.6. La composante impulsive est
reprise par un ensemble rigide fondation-réservoir et subit les accélérations ag du sol.
mc
H H
mi
R
Figure 16.6. Modèle mécanique à 1 DDL pour un réservoir cylindrique rigide fixé au sol.
On voit que la pression pi est fonction de la profondeur z/H et de l’élancement γ=H/R du réservoir -
fonction f(z/H) de la Figure 16.7 a. La pression pi est aussi fonction de θ : du côté où la paroi accélère
vers le liquide, pi est positive ; pi est négative du côté opposé. La fonction de pression pi est de la
forme : pi = f(z/H) ρRagS cosθ
16.8
z/H
pi /ρRagS
c)
Figure 16.7.
Distribution de la pression impulsive pi normalisée à ρRagS pour trois valeurs de γ = H/R.
a) distribution sur la hauteur du réservoir au niveau de la paroi (ξ = 1) et pour cos θ=1 (c’est à dire
dans le plan de l’action sismique horizontale considérée) ;
b) distribution radiale sur le fond du réservoir comme une fonction de ξ = r/R
c) distribution sur la section du réservoir
16.9
Figure 16.8. Diagrammes pour le calcul des effets de la masse impulsive rigide : rapports mi/m, hi/H
(= « above base plate ») et hi’/H (= « below base plate ») en fonction de l'élancement H/R du
réservoir.
16.10
Figure 16.9. Diagrammes pour le calcul des effets de balancement (masse convective) :
a) Variation des deux premiers modes de pression de ballottement sur la hauteur ;
b) valeurs des deux premières fréquences de ballottement en fonction de H/R .
Dans les réservoirs élancés, l'effet de ballottement se limite au voisinage de la surface du liquide; pour
H/R > 1 , les fréquences de ballottement sont presque indépendantes de H/R; pour ces valeurs de H/R,
ω= 2π/Tcon est approximativement égal à : ω= 4,2/√R (R en m)
ou Tcon = 1,5 √R (T en s)
Pour des valeurs usuelles de R, les périodes d’oscillation Tcon sont de l’ordre de quelques secondes.
Pour les valeurs de H/R<1, on se reportera au Tableau 16.1 pour établir Tcon suivant la relation
indiquée en 16.5.
La figure 16.10 et le Tableau 16.1 donnent en fonction de l’élancement H/R du réservoir:
- mC1 /m ; mc1 est la première masse modale de ballottement
- la position hC1 du centre de gravité de mi à utiliser pour le calcul du moment de flexion
sollicitant MC1 juste au dessus de la base
16.11
- la position hC1’ du centre de gravité mi’ à utiliser pour le calcul du moment de flexion MC1’
sollicitant juste sous la base ; hC1’ est établi pour tenir compte que la pression verticale appliquée par
le fluide sur le fond du réservoir réduit le moment de flexion sollicitant Mi (Mi’< Mi ).
La résultante horizontale Qc1 de la pression convective à la base de la paroi correspondant au 1er mode
d’oscillation est calculée comme: Qc1= mc1 Se(Tcon)
Se(Tcon) = accélération spectrale convective, obtenue à partir d'un spectre de réponse élastique
amorti à 0,5 % (et non 5% comme dans les modes de structure).
Le moment sollicitant juste au-dessus de la plaque du fond vaut : Mc1 = Qc1 hc1
Le moment sollicitant juste sous la plaque de fond du réservoir vaut: Mc1’ = Qc1 hc1’
Figure 16.10 a) Masses modales convectives, modes 1 et 2 ; b) Hauteurs correspondantes hc1, hc2,
hc1’ et hc2’ en fonction de H/R . (voir également Tableau 16.1, colonnes 5, 7 et 9)
La composante convective de la réponse peut être obtenue à partir de celle d'un oscillateur de masse
mc1 attaché au réservoir rigide au moyen de 2 ressorts de raideur Kc/2 –Figure 16.6- avec: Kc = ω2 mc1
Le réservoir est soumis à l'accélération du sol ag S. La masse mc1 répond avec l’accélération ac1.
hc1’représente le niveau où l'oscillateur doit être appliqué afin de fournir respectivement la valeur
correcte de Mc1’ ou de Mc1.
Se(Tc1) est le spectre de réponse élastique en accélération du 1er mode convectif du fluide, calculé pour
l'amortissement du fluide (g est l'accélération de la pesanteur ; Se(Tc1) et g en m/s2 ).
Si la dissipation d'énergie est prise en compte par un coefficient de comportement q, des valeurs
différentes de q doivent être utilisées pour calculer les sollicitations impulsives et convectives:
- q = 1,0 pour les sollicitations dues aux pressions convectives ;
- q ≥ 1,5 pour les sollicitations dues aux pressions impulsives et aux forces d'inertie correspondant à la
masse des parois du réservoir.
C’est possible ici parce qu’on considère que ces 2 termes sont découplés.
Si on utilise l'approche spectrale pour le calcul du maximum de la réponse dynamique, le problème de
la combinaison correcte des valeurs maximales des deux effets de l'action sismique se pose.
Du fait de l’écart entre la fréquence centrale du mouvement du sol et la fréquence de ballottement, la
“racine carrée de la somme des carrés” (SRSS) peut ne pas être conservative. Il est préférable
d'appliquer l’addition des valeurs absolues des deux maxima. Chacun des maxima est obtenu à partir
de la valeur de q et du coefficient d'amortissement appropriés à la composante correspondante.
Pour le calcul des contraintes dans les parois du réservoir et à sa connexion à la base, on utilise la
valeur du moment et de l'effort tranchant juste au-dessus du fond du réservoir.
On utilise la valeur du moment juste sous le fond du réservoir pour vérifier la structure support, ses
ancrages et ses fondations, ainsi que l'équilibre statique du réservoir (renversement). En raison de leur
fréquence élevée, on peut considérer que les pressions impulsives et l'inertie des parois du réservoir ne
contribuent pas au moment de basculement.
Combinaison des sollicitations sismiques horizontale et verticale avec les autres sollicitations.
Le pic de pression sur les parois du réservoir dû à l'action sismique horizontale et verticale est obtenu
en sommant :
- la pression hydrostatique
- la pression due à l’action sismique horizontale sur la paroi du côté du réservoir où la paroi
accélère vers le liquide
- la pression due à l’accélération verticale du sol avg
Dans les réservoirs enterrés, on considère que les pressions dynamiques exercées par les terres et la
nappe agissent sur toute la partie enterrée du réservoir du côté où la pression sismique est considérée
négative (dépression). Il convient d'évaluer les pressions exercées par la terre en se basant sur le
coefficient de poussée des terres au repos.
16.14
16.5 Réservoirs verticaux circulaires déformables posés au sol, fixés aux fondations.
Généralités.
Il n'est normalement pas conservatif de considérer qu’un réservoir est rigide, en particulier s’il est en
acier.
Dans les réservoirs flexibles, la pression du liquide est la somme de trois contributions :
« rigide impulsive », « convective » et «flexible ».
La contribution « flexible » exprime que la vitesse radiale du liquide près d’une paroi est égale à la
vitesse de déformation de la paroi, que la vitesse verticale est nulle au fond du réservoir et que la
pression est nulle à la surface libre du liquide.
Le couplage dynamique entre la composante convective et la composante flexible est faible, à cause de
la différence entre la fréquence de balancement du fluide et la fréquence propre de la structure (paroi).
Ceci permet de déterminer la composante « flexible » indépendamment des composantes rigide
impulsive et convective.
La distribution de la pression « flexible » dépend des modes de vibration du système réservoir-liquide.
On ne reprend ici que la méthode d’analyse simplifiée retenue dans l’Annexe à EN1998-4.
Modèle
Le système réservoir-liquide est modélisé par deux systèmes à un seul degré de liberté, l’un
correspondant à la composante impulsive, en phase avec la paroi flexible, et l’autre à la
composante convective. Il correspond au schéma de la Figure 16.12.
Les réponses impulsive et convective sont combinées en prenant leur somme.
mc
mi
ρ ×H
Timp = Ci
Es / R
Tcon = Cc R
H = hauteur jusqu’à la surface libre du liquide ;
R = rayon du réservoir ;
s = épaisseur uniforme équivalente de la paroi du réservoir (moyenne pondérée suivant la
hauteur en contact avec le liquide de la paroi du réservoir, le coefficient de pondération peut être pris
proportionnel à la contrainte dans la paroi du réservoir, qui est maximale à la base du réservoir) ;
ρ = masse volumique du liquide
E = module d'élasticité du matériau du réservoir.
Les coefficients Ci et Cc sont donnés au Tableau 16.1. Ci est sans dimension. R est exprimé en mètres,
Cc est exprimé en s/m1/2. Les masses impulsive et convective mi et mc sont données sous la forme de
fractions de la masse totale du liquide m. De même, les hauteurs mesurées à partir de la base du point
d'application de la résultante des pressions de paroi hydrodynamiques impulsive et de convection, hi ,
hc, hi’ , hc’ sont données en fonction de la hauteur totale H de fluide.
Tableau 16.1.
Ovalisation du réservoir.
Les sollicitations définies ci-dessus permettent d’établir les contraintes longitudinales (verticales) et le
cisaillement dans le cylindre réservoir et d’effectuer les vérifications nécessaires.
Mais, comme la distribution des pressions dues à la masse impulsive et à la masse convective n’est pas
axisymétrique, il y a tendance à l’ovalisation du réservoir. On note que l’ovalisation est empêchée à
hauteur des diaphragmes que constituent le fond et le toit du réservoir et que ce phénomène
n’intervient pas dans les vérifications effectuées à ces niveaux.
Une analyse complète peut tenir compte de l’ovalisation, en explicitant l’action sous forme des
pressions appliquées pi et pcon. On a vu en 16.4 que les fonctions de pression pi impulsive et pcon
convective sont de la forme : p = f(z/H) ρRagS cosθ dans les réservoirs rigides.
On utilise p = f(z/H) ρRSe(T) cosθ dans les réservoirs flexibles, avec f(z/H) défini à la Figure 16.7a)
pour la pression impulsive et à la Figure 16.9a) pour la pression convective.
L’analyse implique un modèle 3D, pour tenir compte de l’effet stabilisant des diaphragmes du fond du
réservoir et du toit.
On vérifiera lors du calcul que les résultantes Q et M trouvées sont bien égales à celles calculées selon
le paragraphe précédent.
L’utilité pratique de se préoccuper de l’ovalisation est fonction de l’importance relative des pressions
dynamiques impulsive et convective devant la pression hydrostatique, soit :
(pi + pcon)/phydro = [f(z/H)i + f(z/H)con] ρRSe(T) / ρgH
16.17
2 ρ
Tv = π H [d’après ACI 350.3]
s E
R
où s est l’épaisseur de la paroi.
La valeur maximale de pvf(ζ) est obtenue à partir du spectre de réponse en accélération verticale pour
les valeurs appropriées de la période et de l’amortissement.
Si la flexibilité du sol est négligée, la valeur d’amortissement applicable est celle du matériau de la
coque. La valeur du coefficient de comportement q adoptée pour la réponse due à la composante
impulsive de la pression et à l'inertie de la paroi du réservoir peut être utilisée pour la réponse à la
composante verticale de l'action sismique. La valeur maximale de la pression due à l'effet combiné de
pvr(ζ) et de pvf(ζ) peut être obtenue en calculant la racine carrée de la somme des carrés.
Combinaison des sollicitations sismiques horizontale et verticale avec les autres sollicitations.
Voir le paragraphe de 16.4 sur ce sujet.
Dans les réservoirs dont les parois peuvent être supposées rigides, la pression totale est donnée par la
somme d'une contribution impulsive et d'une contribution convective.
a) b)
Figure 16.13 .
a) Distribution de la pression impulsive q0(z), normalisée à q0(0) pour 4 valeurs de H/L.
b) Valeur de pic des pressions impulsives q0(0) en fonction du rapport H/L
Pression convective.
La composante de pression convective pc1(z) comporte une contribution dominante du mode
fondamental. Elle s’exprime : pc1(z) = qc1(z) ρ L Se(T1)
qc1(z) est la fonction présentée à la Figure 16.14.
Se(T1) est la réponse en accélération d'un oscillateur simple ayant la fréquence et la valeur
d'amortissement appropriée pour un mode fluide, soit généralement ξ = 0,5%.
La période T1 d’oscillation du premier mode convectif se calcule par :
16.19
1
2
L/ g
T1 = 2π
π tanh π H
2
2L
Figure 16.14. Pressions convectives sur la paroi du réservoir perpendiculaire à l’action sismique
horizontale considérée.
L’effort tranchant à la base et le moment agissant sur les fondations peuvent être évalués sur la base
des pressions définies plus haut.
On note que les valeurs des masses mi et mc1, ainsi que les hauteurs correspondantes au-dessus de la
base hi’ et hc1 calculées pour des réservoirs cylindriques et données en 16.4 peuvent être aussi adoptées
pour le calcul les réservoirs rectangulaires, en remplaçant le rayon R par L, demi largeur du réservoir;
l’erreur ne dépasse pas 15 %.
accélération Sd(Timp) d’un oscillateur simple ayant la période Timp et le coefficient d’amortissement du
premier mode impulsif réservoir-liquide.
df
La période de vibration Timp est donnée approximativement par : Timp = 2π
g
df est la flèche de la paroi au niveau de la masse impulsive, lorsque la paroi est sollicitée par une
charge uniforme d’intensité mig/4LH dans la direction du mouvement du sol ;
2L est la largeur du réservoir perpendiculaire à la direction de l'action sismique.
La composante impulsive de pression pi (z) s’exprime: pi (z) = q0(z) ρ L Sd(T)
La partie fluide de la masse impulsive mi est estimée par le graphe de la Figure 16.8 ou par la colonne
4 du Tableau 16.1. On lui ajoute la masse de la paroi.
- dimension dans la direction perpendiculaire à l'action sismique (largeur) définie pour que le
volume de liquide dans le réservoir rectangulaire équivalent soit égal à celui du réservoir cylindrique.
Cette approximation est assez précise pour 1,6 ≥ H/R ≥ 0,5 . Pour H/R > 1,6 , on suppose que le
réservoir se comporte comme s’il était plein, c’est-à-dire avec la masse totale du liquide solidaire du
réservoir.
Une solution plus précise pour les réservoirs remplis partiellement et soumis à une action sismique
dans la direction transversale est décrite en Annexe à EN1998-4.
Figure 16.17. Réservoir placé sur une structure et modèle mécanique correspondant.
L’effet de la masse convective peut s'avérer dangereux par comparaison à une situation "eau gelée"
parce que le niveau de la masse d’oscillation est haut et que la pseudo accélération pour ce terme est
importante. Cela peut expliquer les effondrements de château d'eau lors de tremblements de terre.
Généralités
Pour les réservoirs fondés sur des sols déformables, le mouvement de la base peut être sensiblement
différent du mouvement en champ libre. En général, la composante de translation est modifiée et une
composante de balancement apparaît. Comme on l’a vu au Chapitre 11, pour le même mouvement
d'entrée, l'augmentation de la flexibilité du sol allonge la période fondamentale du système réservoir-
16.23
kvα v
« Réservoir déformable », vertical
0,5
k
Tvd *
= Tvd 1 + l
kvα v
mi, hi’ sont la masse et la hauteur de la composante impulsive ; mo est la masse de la fondation ;
mf
kf est la rigidité du « réservoir déformable » = 4π 2
Tf 2
mtot est la masse totale du réservoir rempli, y compris celle de la fondation;
ml
kl = 4π 2 ml = masse du liquide;
Tvd 2
kx, kθ, kv sont les raideurs horizontale, en balancement et verticale de la fondation ;
αx, αθ, αv sont des coefficients dépendant de la fréquence qui convertissent les raideurs
16.24
ξs est l'amortissement radiatif dans le sol ; ξm est l'amortissement du matériau dans le réservoir.
ξs et ξm dépendent du mode de vibration spécifique.
En particulier pour ξs , on a:
- pour le mode horizontal impulsif du « réservoir rigide » :
2π 2 a β x k x hi '2 βθ
ξs = +
Ti* α x kθ αθ
- pour le mode horizontal impulsif du « réservoir déformable » :
2π 2 am f β x k x h f 2 βθ
ξs = +
k xT f *2 α x kθ αθ
- pour le mode vertical du « réservoir rigide » :
aβ v
ξ s = 2π 2
Tvr *α v
2π R
a est la fréquence adimensionnelle =
VsT
Vs : vitesse des ondes de cisaillement du sol ; βx, βθ, βv sont des coefficients dépendant de la fréquence,
fournissant des valeurs d'amortissement radiatif pour les mouvements horizontaux, verticaux et de
balancement.
Généralités.
Dans les réservoirs posés au sol qui ne sont pas ancrés aux fondations, le fond du réservoir peut se
soulever du sol en raison du moment de renversement sismique et ce soulèvement est plus fort en
l’absence de toit. Le soulèvement peut conduire à des déformations du réservoir, notamment dans la
plaque de fond. Il convient de prévenir les fissurations et les fuites du liquide par un calcul approprié.
16.25
En général, on néglige les effets du soulèvement et du balancement du fluide qui l'accompagne sur
l'amplitude et la distribution des pressions parce que le balancement déplace la période dans un
domaine de moindre amplification dynamique.
L’effet principal du soulèvement est d’augmenter la contrainte de compression verticale dans
la coque du côté opposé au soulèvement, ce qui donne un risque de voilement. Des contraintes de
compression circonférentielles se produisent aussi dans la coque, résultant de la mise en traction
membranaire de la plaque de fond. On accepte la plastification par flexion dans cette plaque, tout en
vérifiant que la contrainte de traction membranaire y reste limitée.
La valeur du soulèvement vertical w de la base a été obtenue par une étude paramétrique effectuée sur
des réservoirs cylindriques non ancrés à toit fixe assez lourdement chargé. Les résultats présentés à la
Figure 16.19 sous-estiment le soulèvement des réservoirs munis d'un toit ouvert ou d'un toit flottant.
16.26
Figure 16.19. Valeur maximale de soulèvement des réservoirs cylindriques non ancrés
à toit fixe posés au sol en fonction du moment de renversement M/WH.
Pour évaluer les contraintes radiales de membrane dans la plaque de fond, il est nécessaire de
connaitre la longueur L de la partie soulevée du fond du réservoir. Figure 16.20. On voit que quand le
soulèvement se produit, la dépendance entre L et le soulèvement vertical w est presque linéaire.
16.27
Figure 16.20. Longueur de la partie soulevée du fond dans les réservoirs cylindriques non ancrés à
toit fixe posés sur le sol en fonction du soulèvement vertical au bord.
On peut estimer la contrainte de membrane σrb dans la plaque de fond, due au soulèvement, par:
1
1 2 E 3
σ rb = sp 2 R 2 (1 − µ ) 2
s 3 1 −ν
s est l'épaisseur de la plaque de fond; p est la pression sur le fond; µ =1-L/(2R), avec L = partie
soulevée du fond.
Lorsqu'un soulèvement significatif se produit dans un réservoir de grand diamètre, l'état des
contraintes dans la partie soulevée de la plaque de fond à l'état limite ultime est dominé par la
flexion de la plaque (y compris l'effet de la pression exercée sur la base du réservoir) et non
par les contraintes de membrane. Dans ces cas, il convient d'utiliser la méthode des éléments
finis pour calculer l'état des contraintes.
16.28
Il est recommandé de concevoir l'anneau circulaire du fond avec une épaisseur moindre que
l'épaisseur de la paroi, afin d'éviter la plastification par flexion à la base de la paroi. Il convient que la
rotation de la ligne de flexion plastique à la base du réservoir soit compatible avec la ductilité
disponible. En supposant une déformation maximale admissible de l’acier ε = 5% et une longueur de
la rotule plastique égale à 2s, la rotation maximale admissible est de 0,20 radians. Avec les symboles
de la Figure 16.21, la rotation θ associée à un soulèvement au bord w et à une séparation du fond L
vaut:
2w w
θ = − et il faut vérifier : θ ≤ 0,20 rad
l 2R
σm σ
≤ 0,19 + 0,81 p σm est la contrainte verticale maximale de membrane ;
σ c1 σ c1
16.29
s
σ c1 = 0, 6 E est la contrainte critique de flambement de cylindres sollicités en compression axiale
R
1
p σ0
2 2
2
σ p = σ c1 1 − 1 − 1 − ≤ σ c1
5 σ c1
pR
p= <5
sσ c1
p désigne la valeur minimale possible de la pression intérieure dans la situation sismique de calcul
λ2 fy
σ 0 = f y 1 − si λ2 = ≤2
4 σσ c1
σ 0 = σσ c1 si λ2 ≥ 2
1
2
δ 2
avec σ = 1 − 1, 24 1 + − 1
δ
s 1, 24( )
s
δ/s désigne le rapport entre l'amplitude maximale des imperfections et l'épaisseur de la paroi, qui peut
δ 0, 06 R
être pris égal à: =
s a s
a = 1 pour les constructions normales; a = 1,5 pour les constructions de bonne qualité; a = 2,5 pour les
constructions de très haute qualité.
Effondrement élasto-plastique.
Cette forme de flambement en « pied d'éléphant » survient en général près de la base du réservoir ; elle
est due à la combinaison de contraintes de compression verticales et de contraintes de traction
circonférentielles induisant un état de contrainte biaxial. Dans les réservoirs à épaisseur de paroi
variable, le problème peut exister dans toutes les parties de la paroi qui ont une épaisseur constante.
L’équation empirique développée pour vérifier cette forme d’instabilité est :
σ m pR
2
1 − 1 r + f y / 250
≤ 1− 1,15
σ c1 sf y 1,12 + r r + 1
R/s
avec r = ; fy est la limite élastique du matériau de la paroi du réservoir, en MPa ; p est la valeur
400
minimale possible de la pression interne dans la situation sismique de calcul, en MPa.
16.30
Définition du site.
Zone sismique agR=1,5 m/s2
Coefficient d’importance γI = 1,3 => ag=1,95 m/s2
Sol C : S=1,5
Spectre Type 2 : TB = 0,10 s TC = 0,25 s TD = 1,20 s
Pression hydrostatique au fond : p = ρgH = 1000 Kg/m3x 10m/s2 x 10m = 105 N/m2
p = 10-1 N/mm2
Epaisseur min de la coque : formule « des chaudières » 2F = pD
γQ F = 1,5 x 10-1 x 10.103/2 = 7,5.102 N/mm
Acier S355 : fy = 355 N/mm2
tmin = 7,5.102/355 = 2,11 mm
avec surépaisseur pour corrosion: t = 6mm
mc
mi
16.31
Masse impulsive mi
Figure 16.8 ou Tableau 16.1.
H/R=2 => mi/mw = 0,76
mi = 0,76 x 785.103 = 596,6.103 Kg
De même: hi = 0,5H=5m
h’i = 0,5H= 4,5m
Cisaillement en base :
Qi= mi ag S = 596,6.103 x 1,95 x 1,5 = 1745. 103 N = 1745 kN
Moment de flexion sollicitant le réservoir au dessus du fond :
Mi= mi hi ag S =1745 kN x 5 = 8720 kNm
Moment de flexion sollicitant le réservoir sous le fond :
Mi= mi hi ag S =1745 kN x 4,5 = 8720 kNm
Se(Tcon) = ag S η x 2,5x TC TD/Tcon2 = 1,95 x 1,5 x 1,34 x 2,5 x 0,25 x 1,2 / 3,312 = 0,268 m/s2
Mais il existe un minimum absolu pour Sd(T) : Sd(T) = β ag
Compte tenu qu’il s’agit d’un mode fluide, on applique :
Se(Tcon) = Sd(Tcon) = β ag η = 0,2 x 1,95 x 1,34 = 0,52 m/s2 => Sd(Tcon) = 0,40 m/s2
Cisaillement en base : Qc1 = mc1 Se(Tcon)= 188.400 kg x 0,52 m/s2 = 97968 N = 98 kN
Moment de flexion sollicitant le réservoir au dessus du fond :
Mi= Qc1 hc1 = 98 x 7,5 = 735 kNm
Moment de flexion sollicitant le réservoir sous le fond :
Mi= Qc1 hc1’ = 98 x 7,5 = 735 kNm
Commentaires.
1) mi + mc1 = 785.000 kg = m
2) Un calcul « eau gelée » aurait donné :
M = m x H/2 x ag x S = 785.103 x 5 x 1,95 x 1,5 = 11480 kNm ce qui est 21% de plus que (Mi + Mc1 )
et place en sécurité.
Composante verticale.
p = ρHavg dû au séisme s’ajoute à p = ρgH
avg = 0,45 ag = 0,45 x 1,95 = 0,88 m/s2
p = 1000 x 0,88 x 10 = 8800 N/m2 = 8,8.10-3 N/mm2
Fav = pR = 8,8.10-3 x 5.103 = 44 N/mm
Contrainte circonférentielle : σav = 44/6 = 7 N/mm2
mc
mi
ρ ×H 1000 × 10
Timp = Ci = = 6, 21 = 0,123s
Es / R 210.109 x6.10−3 / 5
Période Timp de la réponse convective : voir plus haut, Tcon = Cc √R = 1,48 √5 = 3,31 s
Les paramètres de masse impulsive mi , hi , hi’, ainsi que ceux de masse convective mc , hc , hc’ ont les
mêmes valeurs que dans le cas du réservoir indéformable. De même pour mw (réservoir acier) et mr .
Se(Timp).
Timp = 0,123 s
Dans un sol de classe C, spectre Type 2 : TB = 0,10 s < Timp < TC = 0,25 s
Se(Timp) = ag S η x 2,5 = 1,5 x 1,95 x 1 x 2,5 = 7,31 m/s2
Se(Tcon).
Se(Tcon) a été calculé plus haut et vaut Sd(Tcon) = 0,52 m/s2
Sollicitations à la base.
L'effort tranchant total à la base est égal à :
Q = (mi + mw + mr ) Se(Timp) + mc Se(Tcon)
16.35
Q = (596600 + 14789 + 6280) x 7,31 + 188400 x 0,52 = 4515160 + 97968 = 4613128 N = 4613 kN
Note : en comparaison, Q dans le réservoir indéformable vaut seulement Q = 1843 kN.
La différence provient essentiellement de l’amplification spectrale par 2,5 en passant de Timp = 0
(structure indéformable) à Timp= 0,123 s (structure déformable).
Le moment de renversement juste au-dessus de la base est donné par :
M = (mi hi+ mwhw+ mr hr) Se(Timp) + mc hc Se(Tcon)
M = (596000 x 5 + 14789 x 5 + 6280 x 10,5) 7,31 + 188400 x 7,5 x 0,52 = 22828289 + 734760
= 23563049 Nm = 23563 kNm
Note.
- En comparaison, M au fond du réservoir vaut seulement, dans l’hypothèse d’un réservoir
indéformable : M = 9455 kNm
-Le calcul en « eau gelée » ignorant le balancement du fluide donnerait : mw = 785000 kg
Q = (785000 + 14789 + 6280) x 7,31 = 5892 kn et placerait en sécurité par rapport à 4613 kN. De
même pour M.
2
ρ 2
π 10 1000 = 0,125s
Période Tv de la respiration : Tv = π H =
s E 6.10−3 9
210.10
R 5
pvf (ζ) = 0,815 f (H/R) ρH cos(πζ/2)avf
f(H/R) = 1,078 + 0,274 ln(H/R) pour 0,8 < H/R< 4 Comme H/R = 2 => f(H/R) = 1,27
avf = Se (Tv) TB < Tv = 0,125s < TC => Se (Tv)= avg x η x 3
La respiration élastique du réservoir est un mode structure, avec ξ = 5% et donc x η = 1
avf = Se (Tv) = 0,88 x 3 = 2,64 m/s2
Au fond du réservoir (ζ = z/H= 0) :
pvf (ζ) = 0,815 x 1,27 x ρH x cos 0 x avf = 0,815 x 1,27 x 1000 x 10 x 1 x 2,64 = 27325 N/mm2
La pression hydrostatique vaut p = ρgH =1000 x 10 x 10 = 100000 N/m2
La pression totale vaut 100000 + 8800 + 27325 = 136125 N/mm2
Commentaire.
Dans l’hypothèse d’un réservoir déformable, l’accroissement de pression uniforme axisymétrique
engendré par la composante verticale du séisme est ici égal à 36% de la pression hydrostatique, contre
seulement 9% dans l’hypothèse d’un réservoir indéformable .
16.36
Vérifications du réservoir.
Vérification du voilement élastique.
s
σ c1 = 0, 6 E = 0,6 x 200.103 x 3/5000 = 72 N/mm2
R
a= 1 réservoir de qualité normale
δ 0, 06 R 0, 06 5000
= = = 1,73
s a s 1 6
1
2
1
δ 2 2 2
σ = 1 − 1, 24 1 +
δ − 1 = 1 − 1, 24 (1, 73) 1 + − 1 = 0,163
1, 24( )
s 1, 24(1, 73)
s
f 355
λ2 = y = = 30 ≥ 2 => σ 0 = σσ c1 = 0,163 x 72 = 11,73
σσ c1 0,163x72
pR 136125 x10 −6 x5000
p= = = 1, 75 < 5
sσ c1 6 x72
1 1
p σ0
2 2 2
1,57 2 11, 73 2 2
σ p = σ c1 1 − 1 − 1 − = 72 1 − 1 − 1 − = 58 ≤ 72
5 σ c1 5 72
σ m 50 σp 58
= = 0, 69 ≤ 0,19 + 0,81 = 0,19 + 0,81x = 0,84 => OK
σ c1 72 σ c1 72
σm pR 2
1 r + f y / 250
= 0, 69 ≤ 1 − 1 − 1,15
σ c1 sf y 1,12 + r r + 1
0,136 x5000 2 1 2, 08 + 355 / 250
0, 69 < 1 − 1 − 1,15 = 0, 72 => OK
6 x355 1,12 + 2,8 2, 08 + 1
Commentaire.
Le réservoir est acceptable avec les dimensions décrites.
On peut toutefois discuter le fait de valider le réservoir avec une paroi de 6 mm, alors que cette
épaisseur est définie en considérant qu’elle inclut une réserve pour la corrosion.
16.37
M MH 3
T = 2π = 2π ≈ 1s E = E/2 = 30.000/2=15000 N/mm2 = 15.109 N/m2
K 3EI
4π 2 MH 3
H = 15 m => I = = 2,5m 4
3E
On choisit un fut de diamètre 3,5 m et d’épaisseur de paroi égale à 0,15 m. On trouve :
1, 754 − 1, 604
I =π( ) = 2, 22m 4 Section A = 1,58 m2
4
On effectue l’analyse modale du modèle suivant, représentatif de la réponse dynamique – Figure.
16.38
Figure. Modèle pour l’analyse dynamique tenant compte du mouvements convectif, et du caractère
déformable du réservoir et du fût.
On établit les raideurs K des ressorts représentant le mode impulsif et le mode convectif en utilisant la
M 4π 2 M
relation T = 2π => K =
K T2
Pour le mode impulsif, on a : Timp = 0,123 s Mimp = 611389 kg => ki = 1593.106
Pour le mode convectif, on a : Tconv = 3,31 s Mconv = 188400 kg => ki = 678.103
Le spectre de calcul est le spectre élastique de l’Eurocode 8 pour la zone, modifié pour correspondre à
un amortissement réduit pour le mouvement convectif du fluide. Le coefficient de modification η est
Les oscillations convectives ont une période de 3,3 s ; les modes « structures » ont des périodes bien
inférieures, de l’ordre de 1 s. On définit un spectre « hybride » avec l’amortissement « structure » pour
T≤ 2,5s et l’amortissement « fluide » pour T ≥ 2,5s (2,5 s est choisi au hasard) – Figure.
Les résultats obtenus sont : mode 1 période T1= 3,38 s masse modale : 27 % m totale
mode 2 période T2= 0,96 s masse modale : 69,5% m totale
Plusieurs modes supérieurs (les poutres « fut » et « réservoir » sont modélisés en plusieurs tronçons)
mais avec des masses modales insignifiantes pour un total égal à 3,5% m totale.
Cisaillement en base : 1137,4 kN
Moment en base : 16880 kNm.
16.39
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[20] Rotter, J.M. Buckling of cylindrical shells under axial compression, in Buckling of Thin Metal Shells, eds
J.G. Teng & J.M. Rotter, Spon, London, 2004, 42-87.
[21] Rotter, J.M. and Hull, T.S., Wall Loads in Squat Steel Silos during Earthquakes, Engineering Structures,
1989, 11(3), 139-147.
[22] Gaylord, E.H. and Gaylord, C.N. Design of Steel Bins for Storage of Bulk Solids, 1984, Prentice Hall.
[23] Trahair, N.S., Abel, A., Ansourian, P., Irvine, H.M. and Rotter, J.M. Structural Design
of Steel Bins for Bulk Solids, Australian Institute of Steel Construction, 1983, Sydney.
[24] Rotter, J.M. Local Inelastic Collapse of Pressurised Thin Cylindrical Steel Shells under
Axial Compression, ASCE, Journal of Structural Engineering, 1990, 116(7), 1955-1970.
[25] Rotter, J.M., Seide, P. On the Design of Unstiffened Shells Subjected to an Axial Load
and Internal Pressure. Proc of ECCS Colloquium on Stability of Plate and Shell Structures. Ghent University,
1987, 539-548.
[25] Fischer, F.D. and Rammerstorfer, F.G. Coupling of Sloshing with the Wall Motion in
Seimically Excited Tanks. Intl Journal of Pressure Vessel and Piping, 1999, 76, 693709.
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
17.1
Le prédimensionnement consiste :
- d’abord à définir des sections minimales de poutres vérifiant les critères de flèche et de
résistance sous les charges gravitaires
- ensuite à effectuer de façon itérative les étapes de calcul suivantes, jusqu’à satisfaire tous les
critères de dimensionnement.
On peut effectuer l’analyse à l’aide de la méthode de la force latérale ou par réponse spectrale et
superposition modale.
17.2
6
5
4
3
2,9m
2
1
Y1 Y2 Y3 Y4
x6
6m
x5
6m
x4
6m
x3
6m
x2
6m
x1
8m 8m 8m
Si on utilise la méthode de la force latérale, les étapes du calcul sont les suivantes :
1) définition des sections de poutres sous charges gravitaires
2) définition des sections des poteaux vérifiant la condition « poutres faibles-poteaux forts »
17.3
Si on utilise l’analyse dynamique (réponse spectrale et superposition modale), les étapes 5), 6) et 7
sont remplacées par :
5) analyse par réponse spectrale et superposition modale d’une ossature plane afin d’évaluer les
sollicitations ; on tient compte des sollicitations de torsion en amplifiant le spectre de réponse.
L’analyse par réponse spectrale et superposition modale est une analyse dynamique qui tient compte
de plusieurs modes de vibration et permet de les visualiser.
Dans la suite, on utilise ces 2 méthodes afin de comparer leur résultat en terme de période de vibration
et de résultante de cisaillement.
17.2. Sections de poutre respectant la résistance en flexion et les limites de flèche sous
charge gravitaire.
Conclusions.
Pour les charges gravitaires, les sections minima de poutre sont:
- direction x : IPE400 Wpl = 1307.103 mm3 I=23130.104 mm4
- direction y : IPE360 Wpl = 1019.103 mm3 I=16270.104 mm4
Sur base de ces valeurs, on commence les itérations vers des sections de poutres et poteaux satisfaisant
tous les critères.
Les calculs présentés correspondent à un ensemble de sections de poutres et poteaux qui convient :
- Poutre dans la direction x: IPE500 I= 48200.104 mm4 Wpl = 2194.103 mm3
- Poutre dans la direction y: IPEA450 I= 29760.104 mm4 Wpl = 1494.103 mm3
- Poteaux: HE340M: I axe fort= Iy = 76370.104 mm4 Iaxe faible= Iz =19710.104 mm4
Wpl,HE340M,axe fort = 4718.103 mm3 Wpl,axe faible = 1953.103 mm3
Ligne Y1.
Les poteaux sont orientés de telle sorte que la résistance en flexion d’axe fort des HE340M intervient,
au lieu de l’axe faible ci dessus, de sorte que les critères POFO sont d’office satisfaits.
Conclusion.
Des poutres de section IPE500 dans la direction x et de section IPEA450 dans la direction y vérifient la
condition POFO avec des poteaux HE340M orientés comme indiqué à la Figure 17.1.
Elancement Eulerien λE : 76,4 (acier S355) => élancement réduit λ = 0,48 => χ = 0,85
Ac = 31580 mm2
Nb,Rd = 0,85 x 31580 x 355 = 9529 kN > 3732 kN
17.7
Des rotules plastiques peuvent se former en pied des poteaux. Leur résistance doit être évaluée en
tenant compte de l’interaction entre l’effort axial et le moment fléchissant, suivant Eurocode 3 (cl.
6.2.9.1) dans la situation sismique de calcul.
NEd = G + ψ2i Q = (300,5 + 0,3 x 144) x 6 = 2062 kN
La valeur de ψ2i = 0,3 correspond à des bureaux.
Npl,Rd = 355 x 31580 =11210.103 N=11210 kN
n = NEd / Npl,Rd = 0,184
a = (A-2btf)/A = (31580 – 2 x 309 x 40)/31580 = 0,22 > 0,184 (= n)
MN,y,Rd = Mpl,Rd (1-0,184)/(1-0,5 x 0,22) = 355 x 4718.103 x 0,92= 1540.106 Nmm
MN,y,Rd = 1540 kNm
n < a => MN,z,Rd = Mpl,Rd = 355 x 1953.103 Nmm = 693 kNm
L’unité de masse est le kg (une masse d’un kg correspond à une force gravitaire de 10N.
Surface totale de plancher à un niveau: 30 x 24 = 720 m2
Gplancher = 500 kg/ m2 x 720 = 360 000 kg /niveau
Cloisons et façades. Longueur total à un niveau: 30m x 4 + 24m x6 = 264 mct
300 kg/m => 79200 kg / niveau
G toit.
Equipement, moteur des ascenseurs, conditionnement d’air, réservoir d’eau, etc : on l’estime aussi à
79200 kg
Gossature: poteaux HE340M: 2,9 m x 24 x 248 Kg/m = 17260 kg
poutres IPE500: 8m x 3 x 6 x 90,7 Kg/m = 13060 kg
poutres IPEA450: 30m x 4 x 67,2 Kg/m = 8064 kg
total Gossature: 38384 kg/niveau
ψEi x Q (charge de service)= ψEi x 300 kg/ m2 x 720 m2= 0,15 x 300 x 720 = 32400 kg /niveau
Masse sismique G+ ψEi Q d’un niveau: 509984 kg
Masse sismique G + ψEi Q du bâtiment (6 niveaux au dessus du sol):
6 (niveaux) x (360000 + 79200 + 38384 +32400) = 3060.103 kg
Remarques:
- L’ossature acier représente seulement 7,5 % de la masse sismique totale (elle pourrait être évaluée
de façon approchée dans un prédimensionnement)
17.8
- Les planchers représentent 70 % de la masse sismique totale m; une réduction de poids des
planchers par l’utilisation d’un système adéquat réduit la masse sismique m et en conséquence les
sollicitations sismiques et le coût de l’ossature.
[ Note: si le projet final est établi sur base de l’analyse plane décrite, il faut considérer la valeur: δ= 1
+ 1,2 x/L prescrite dans l’Eurocode 8. L’exemple est développé dans la perspective d’une analyse
finale 3D dynamique avec superposition modale effectuée pour une ossature où l’approche présentée
sert à établir des dimensions raisonnables des sections des poutres et poteaux. On y considère δ = (1 +
0,6 x/L) , valeur proche de la valeur réelle pour des ossatures du type étudié ici].
17.9
Comme la longueur de la façade dans la direction x est égale à 24m long et qu’il y a 6 niveaux de
poutres, la masse (G+ ψEi Q ) /m de poutre vaut:
G+ ψEi Q = 3060000/(6 x 6 x 24)= 3542 kg/m
L’accélération de pointe vaut ag = 2,0 m/s2 .On doit ajouter les effets de la torsion à ceux de
translation, ce qu’on réalise en amplifiant l’action (le spectre de réponse) par le coefficient
δ = 1,3 comme expliqué plus haut, de sorte que la valeur de ag considérée dans l’analyse vaut:
ag = 2 x 1,3 = 2,6 m/s2
La Figure 17.2 présente le diagramme des moments de flexion sous séisme trouvé par la méthode des
forces latérales.
La Figure 17.3 présente le diagramme des moments de flexion sous séisme trouvé par l’analyse
dynamique (réponse spectrale –superposition modale). A cause de la moyenne quadratique qui y est
pratiquée pour combiner les modes (SRSS=Square Root of the Sum of the Square), toutes les
sollicitations, comme par exemple les moments de flexion, sont définies positives.
Le diagramme de la Figure 17.2 donne une image plus réaliste de la réalité à un instant donné, avec
des moments en bout de poutre de signes opposés. En fait les moments de flexion sont alternativement
positifs et négatifs en raison du renversement de signe des mouvements sismiques.
Les valeurs trouvées par l’analyse dynamique sont plus faibles que celles issues de l’analyse sous des
forces latérales. Ceci résulte de l’évaluation correcte des périodes dans l’analyse dynamique: on
trouve T1 = 1,17 s pour le 1er mode, ce qui est supérieur à 0,72s considéré pour établir les forces
latérales (voir 12.8) et on sait qu’une pseudo accélération Sd (T) plus petite correspond à une période
T1 plus grande, si T1 > TC (voir spectre de calcul Eurocode 8). La masse associée au 1er mode est
égale à 82,7 % de la masse sismique totale m. La période du 2e mode vaut: T2=0,368s et la masse
associée au 2e mode est égale à 10,4 % de la masse sismique totale m.
Les Figures 17.4 et 17.5 présentent les déformées des modes 1 et 2.
On donne aux Tableaux 17.1 et 17.2 les détails des vérifications relatives à la limitation de l’effet P-∆
à la fois avec les résultats de l’analyse par la méthode des forces latérales et de l’analyse dynamique.
On donne dans ces Tableaux les résultantes horizontales de cisaillement trouvées par ces 2 méthodes:
586 kN (forces latérales, pour un portique) et 396 kN (réponse dynamique).
On peut noter que la valeur du paramètre θ n’est pas très différente d’une analyse à l’autre.
θ est ≤ 0,1 aux niveaux 1, 4, 5 et 6 .
On doit amplifier les moments de flexion et les autres sollicitations aux niveaux 2 et 3 par un facteur
1/ (1- θ), soit par 1,16 au niveau 2 et par 1,13 au niveau 3.
17.11
On montre à la Figure 17.6 les moments de flexion sous la combinaison utilisée pour la vérification
des éléments structuraux: E + G + ψ2i Q (le moments sont ceux établis par la méthode des forces
latérales).
Le moment maximum dans les poutres est observé au niveau 2: 509,8 kNm
Ce qui donne après amplification par 1/ (1- θ) : 1,16 x 509,8 = 591,4 kNm
Les poutres sont des IPE500 : Mpl = 2194.103 x 355 = 778,9 kNm > 591,4 kNm
Le moment maximum dans les poteaux intérieurs vaut: 426 kNm (en pied de poteau; les moments aux
niveaux 1 et 2 sont inférieurs même avec l’amplification par 1/ (1- θ).
Les poteaux intérieurs sont des HE340M qui présentent leur axe fort:
Mpl = 4718.103 x 355 = 1674,9 kNm > 427 kNm
Le moment maximum dans un poteau extérieur vaut 195,2 kNm , à la base du poteau; les moments
aux niveaux 1 et 2 sont plus petits, même après amplification par 1/ (1- θ).
Les poteaux extérieurs sont des HE340M qui présentent leur axe faible:
Mpl = 1953.103 x 355 = 693,3 kNm > 195,2 kNm
Les vérifications sous séisme de service, qui est considéré comme la moitié du séisme de calcul, ne
pose pas de problème. Les déplacements relatifs entre étages Ds valent la moitié de ceux repris aux
Tableaux 17.1 ou 17.2, avec pour maximum:
Ds = 0,5 x 0,054 x 1/ (1- θ) = 0,031m
Ds / h = 0,031m / 2,9 = 0,0108 = 1,1 %
Cette valeur est acceptable si les cloisons et remplissages sont indépendants de l’ossature.
17.12
Figure 17.2. Diagramme des moments de flexion sous tremblements de terre obtenu par la méthode
des forces latérales. Unité: kNm.
Figure 17.3. Diagramme des moments de flexion sous tremblement de terre obtenu par l’analyse
dynamique. Unité: kNm.
17.13
Figure 17.6. Diagramme des moments de flexion sous la combinaison utilisée pour la vérification des
éléments structuraux: E + G + ψ2i Q . Unité: kNm.
Le joint dans la ligne X2 assemble une poutre IPE500 à un poteau HE340M. Les deux profils sont de
nuance S355. On choisit au Tableau 9.3 un assemblage adéquat pour la classe de ductilité DCH. Il
s’agit d’un assemblage avec platine d’extrémité du type présenté à la Figure 9.37c: la platine
débordante est soudée à la poutre en atelier et l’assemblage sur site est boulonné. La conception prend
en compte l’existence d’un assemblage dans la ligne Y2, qu’on réalise de façon similaire: une platine
débordante est soudée à la poutre IPEA450 à l’atelier et boulonnée sur site aux ailes du poteau. Figure
17.7 et 17.8.
Ci après, on présente seulement les vérifications pour l’assemblage dans la ligne X2.
17.16
Boulons.
Le moment de calcul MRd,assemblage est transmis par 4 rangées de 2 boulons M36 de nuance 10.9.
Dans la rangée 1, hr = 500 – 16 + 70 = 554 mm.
Dans la rangée 2, hr = 500 – 16 - 70 = 414 mm.
La résistance Ftr,Rd d’un boulon M36, 10.9 en traction vaut:
Ftr,Rd = 0,9 fu As / γM2 = 0,9 x 1000 x 817 /1,25 = 735,3 /1,25 = 588,2 kN
MRd,assemblage = (554 + 414) x 2 x 588,2 = 1138.103 kNmm = 1138 kNm > 1071 kNm
Le cisaillement est repris par 6 boulons M20 de nuance 10.9 placés de part et d’autre de l’âme et
calculé pour assurer la totalité du transfert de cisaillement.
Résistance de calcul des boulon en cisaillement: 6 x 122,5 / 1,25 = 588 kN > 448,5 kN
Résistance à la pression diamétrale de la platine (épaisseur 40 mm, voir plus loin):
VRd,plat= (6 x 193 x 40)/(10 x 1,25)= 3705 kN > 448,5 kN
17.17
Remarque.
Comme on observe que:
- l’épaisseur tf de l’aile du poteau est aussi égale à 40 mm
- la distance à l’âme du poteau est égale à :
(150/2) – (tw /2)= 75 – 21/2 = 64,5 mm < 70 mm
- la longueur d’une ligne de plastification dans l’aile du poteau est égale à
(70 + 16 + 70) + (2x70) = 296 mm ≈~300 mm
l’aile possède la résistance requise pour transmettre la traction en provenance de l’assemblage sans
qu’il y ait nécessité de raidisseurs transversaux.
IPE A 450
HE 340 M
IPE 500
150
35 50
40 40
130
IPE A 450
17.20
70 60
60 60
13,1
16
4 M 36
100 60
70
82
82
100
IPE A 450
6 M 20
82
60 100
13,1
82
70
16
60
4 M 36
60 70
IPE 500
HE 340 M
IPE 500
A
F tr,rd IPE 500
HE 340 M
Objectif.
L’analyse a indiqué un moment de flexion maximum égal à 592,4 kNm dans les poutres IPE500 de
direction X sous combinaison sismique E + G + ψ2i Q . Comme mentionné en 17.12, la marge de
sécurité sur le résistance est égale à: 778,9 : 592,4 = 1,32.
L’objectif du dimensionnement d’une réduction de section de poutre est de limiter le moment en bout
de poutre à environ 592,4 kNm.
On pourrait, en principe réaliser cette condition en pratiquant la réduction de largeur d’aile dans la
section d’assemblage de la poutre au Poteau, mais l’expérience a démontré qu’il est préférable pour la
ductilité de disposer la réduction de section à quelque distance de l’extrémité de la poutre.
A cet endroit toutefois, le moment limite a une valeur un peu différente de 592,4 kNm et il faut la
calculer. Figure 9.38. De plus, le moment de calcul est influence par l’accroissement général de
flexibilité apporté à l’ossature par les réductions de section pratiquées.
Evaluons d’abord le moment de calcul dans la section réduite en tenant compte de ces deux éléments.
Dans le dimensionnement, on ne considère que la valeur la plus pénalisante de 1/ (1- θ) , soit 1,17, car
toutes les réductions de sections seront identiques en dimension à tous les niveaux.
Le moment maximum appliqué en bout de poutres sous la combinaison E + G + ψ2i Q sans considérer
le coefficient d’amplification 1/ (1- θ) était 509,8 kNm (niveau 2, travée de gauche, Figure 17.6).
Si on pratique des réductions de sections de poutres, le moment maximum est amplifié par 1,17 à
cause de l’augmentation de flexibilité: 1,17 x 509,8 = 596,5 kNm
17.22
On voit que ce résultat n’est pas très différent de la valeur sans réduction de section, soit 592,4 kN.
I. INTRODUCTION
The design example of a reinforced concrete building which is presented hereafter aims at two main
goals:
- To present the partially designing procedures of a reinforced concrete frame under a given
seismic excitation according to Eurocode 8 and Eurocode 2
- To check the behaviours of the reinforced concrete frame which is correspondingly designed and
detailed to Eurocode 8 under un-given seismic excitations by using Pushover analysis.
In order to get a fully designed and detailed reinforced concrete frame, there are several preliminary
designing steps. The final drawings which are used on the sites are the results of series of calculations. To
choose the best results, that is, the sectional dimensions, material properties, reinforcement areas, etc, the
designing iterations must be carried out. The following presentation of the total design procedures is just
some parts of the completely iterative processing.
The issues which are presented in the design example are:
- To describe the building architecture and properties such as materials, loads, …
- To check the chosen cross sectional dimensions in pre-design.
- To analyze the structure under a given seismic excitation.
- To verify the structural elements.
- To check the building under other seismic excitations.
II.3. Loads:
The characteristic values for the loads are:
II.3.1 For the intermediate floor:
- Slab weight → 3.75kN/m2
- Flooring → 1.92 kN/m2
- Live load → 3 kN/m2
II.3.2 For the roof floor:
- Slab weight → 3.75kN/m2
- Flooring → 1.92 kN/m2
- Live load → 0.75 kN/m2
- snow load → 0.4 kN/m2
II.5. Materials
• Concrete class: → C25/30 Ecm = 31GPa = 31KN / mm 2
• Longitudinal ribbed reinforcing steel bars → S500 was chosen.
• Transverse ribbed reinforcing steel bars → S500.
II.6. Design Procedures:
For the R/C multi-story flexible frame buildings, the inter-story drift control governs the design. →
So, the pre-design procedures of the cross sectional dimensions of the frame members are the checks of
horizontal displacements induced by the earthquakes.
III. PREDESIGN
In accordance to 3.2.4 - EC8 [3], the inertial effects of the design seismic actions shall be evaluated by
taking into account the presence of the masses associated to all gravity loads appearing in the following
combination of actions:
∑G kj "+ " ∑ψ E ,i Qk ,i
Where:
ψE,i: combination coefficients.
ψE,I is determined as following 4.2.4 – EC8 ψ E ,i = ϕψ
. 2
18-3
The value of ϕ is to be from the table 4.2 – 4.2.4 – EC8
ϕ = 1.0 → for the top story.
ϕ = 0.8 → for the correlated occupancies.
ϕ = 0.5 → for the roof story.
(EC8 table 4.2 for categories A-C* - domestic and residential and for stories
independently occupied)
ψ2,i: combination coefficients. Determining from the Annex A1:1990:2002, table A.1.1
ψ 2,i = 0.3 → for the occupancy (category A).
ψ 2,i = 0 → for the snow and wind loads.
So, the results are:
• For the intermediate stories:
W floori = 3.75*300 + 1.92*300 + 0.8*0.3*3*300 = 1917 KN
• For the roof story:
Wroof = 3.75*300 + 1.92*300 + 1.0*0.3*0.75*300 + 1.0*0*0.4*300 = 1768.5KN
All weights of masses are calculated from 4.3.1(10P) – EC8 [3]
• Weight of the beams on floors:
Wb = 0.25*(0.5 − 0.15) * 25*31(beams ) *5m = 339 KN *6 = 2034.4 KN for all floors.
• Weight of the columns on floors:
Wc = (0.4*0.5*(3 − 0.5) * 25* 20(columns)) *5 floors +
for all floors.
(0.4*0.5*(3.5 − 0.5) * 25* 20(columns )) = 1550 KN
• Total weights of the building:
W = ∑ W floori + Wroof floor + Wb + Wc = 1917 *5 + 1768.5 + 2034.4 + 1550 = 14938 KN
• According to 4.3.3.2.2 – EC8 [3], Base shear force induced by an earthquake is determined as the
following expression:
Fb = S d (T1 ) * m * λ (4.5 – EC8 [3])
Where:
- Sd(T1) – the ordinate of the design spectrum at period T1
- T1: The fundamental period of vibration of the building for lateral motion in direction considered.
W
- m: is the total mass of the building. m =
g
- λ: is correction factor.
λ = 0.85 if T1 ≤ 2Tc and the stories of the buildings ≥ 2 stories
λ = 1 if otherwise
• According to 4.3.3.2 (3) – EC8 [3], for the buildings with heights up to 40m, the value of T1(s) may be
approximated by the following expression:
3
T1 = Ct * H 4
(4.6 – EC8 [3])
Where:
- Ct =0.75 for the concrete frames.
- H – is the height of the building (m); H = 3.5* +5*3 = 18.5m
So, we have:
3
T1 = 0.75*18.5 4
= 0.67( s )
• Sd(T1) – the ordinate of the design spectrum at period T1 is determined from 3.2.2.5 – EC8.
With subsoil class “C”, we have, for the Type 1 spectrum:
18-4
⎧ S = 1.15
⎪T ( s ) = 0.2( s )
⎪ B
⎨ Table 3.2 – Type 1 – 3.2.2.2 – EC8 [3]
⎪TC ( s ) = 0.6( s )
⎪⎩TD ( s ) = 2( s )
⎧ S = 1.15
⎪T ( s ) = 0.2( s )
⎪ B
• For ⎨ and T1 = 0.67(s) → so we have TC < T1 < TD and Sd(T1) is calculated from the
⎪ TC ( s ) = 0.6( s )
⎪⎩TD ( s ) = 2( s )
expression 3.14 (3.2.2.5 – EC8 [3]).
⎧ 2.5 ⎛ TC ⎞
⎪ag * S * *⎜ ⎟
S d (T1 ) = ⎨ q ⎝T ⎠
⎪≥ β * a
⎩ g
Where:
- ag=γI*agR=1*0.15g – 3.2.1(3)
- β - is the lower bound factor for the horizontal design spectrum, β=0.2.
- S=1.15
- q – is the behaviour factor calculated from 5.2.2.2 – EC8. In accordance to 5.2.2.2 – EC8 [3], q is
to be calculated from the following expression: q = q0 * k w ≥ 1.5 .
q0 is the basic value of the behaviour factor determined from table 5.1 – 5.2.2.2 - EC8.
For the concrete frames with the “DCM” ductility class, q0 is calculated by the following
αu α
expression: q0 = 3.0* , in which the ratio, u = 1,3 , is calculated from 5.2.2.2 (5a)
α1 α1
– EC8. So the value of q0 is 3.0*1.3=3.9
kw is the factor reflecting the prevailing failure mode in structural systems with walls. kw
is calculated from 5.2.2.2 (11). So the value of kw is 1.00
So, the value of q is determined as below: q=3.9*1=3.9
⎧ 2.5 ⎛ 0.6 ⎞
⎪0.15 g *1.15*
⇒ S d (T1 ) = ⎨
*⎜ ⎟ = 0.099 g = 0.099 g
3.9 ⎝ 0.67 ⎠
⎪≥ 0.2*0.2 g = 0.04 g
⎩
W
⇒ Fb = S d (T1 ) * m * λ = 0.099 g * *0.85 = 0.08415W
g
⇒ Fb = 1257 KN
• The torsion effect is taken into account for the transverse current frame in a simplified manner.
(4.3.3.2.4 – EC8 [3]).
• According to 4.3.3.2.4 – EC8 [3], if the lateral stiffness and mass are symmetrically distributed in plan
and unless the accidental eccentricity of 4.3.2(1)P is taken into account by a more exact method, the
accidental torsion effects may be accounted for by multiplying the action effects in the individual load
resisting elements resulting from the application of 4.3.3.2.3(4) by a factor δ given by:
x
δ = 1 + 0.6* . If the building is distributed symmetrically in plan and elevation, it can be divided
Le
x
into 2 plane models and the factor δ is determined by δ = 1 + 1.2* .
Le
18-5
• According to the building plan, we can determine the values of x and Le as follow: x=5m for frame at
line 2, x=10 for frame at line 5; Le=20m.
x 5
• So, the value of δ is calculated by the following expression: δ = 1 + 0.6* = 1 + 0.6* = 1.15 and
Le 20
δ=1.3 for line 5. However, we have seen in (Plumier, Construction en zone sismique,[9]) that in fact a
realistic δ for such building is rather δ=1.15. In this pre-design step the value of δ = 1.15 will be used.
It should be checked at the final design state.
• Seismic forces distributed to all frames of the building depend on both their stiffness and their
positions in plan, due to torsion.
• Force distribution along the height of the building using the simplified formula 4.11 or 4.10 – EC8 [3].
• In accordance to 4.3.3.2.3 (1) – EC8 [3], the fundamental mode shapes in the horizontal directions of
analysis of the building may be calculated using methods of dynamics or may be approximated by
horizontal displacements increasing linearly along the height of the building.
• According to 4.3.3.2.3(2) – EC8 [3], the seismic action effects shall be determined by applying, to the
two planar models, horizontal forces, Fi, to all stories.
si * mi
Fi = Fb * (4.10)
∑ sj * mj
Where:
- Fi – is the horizontal force acting on the story i.
- Fb – is the seismic base shear.
- si, sj – displacements of masses mi, mj in the fundamental mode shape.
- mi, mj - are the story masses.
• According to 4.3.3.2.3(3) – EC8 [3], when the fundamental mode shape is approximated by horizontal
displacements increasing linearly along the height, the horizontal forces Fi are given by:
zi * mi
Fi = Fb * (4.11 – EC8 [3])
∑ z j *mj
Where:
- Fi – is the horizontal force acting on the story i.
- Fb – is the seismic base shear.
- zi, zj – heights of the masses mi, mj above the level of application of the seismic action..
- mi, mj - are the story masses.
• So, the values of Fi can be calculated as the following table:
Weight – wi zi * wi
Story Height (zi) m zi*wi ∑ z j * wj Fi(KN)
6 18.5 2250.375 41631.94 0.267369 321.3376
5 15.5 2398.875 37182.56 0.238794 286.995
4 12.5 2398.875 29985.94 0.192576 231.4475
3 9.5 2398.875 22789.31 0.146358 175.9001
2 6.5 2398.875 15592.69 0.100139 120.3527
1 3.5 2436.375 8527.313 0.054764 65.81837
Fb = 1257 [KN].
• The above seismic forces, Fi, are total seismic forces acting at each story for the whome building and
all frames. According to the stiffness of each frame, we will distribute the seismic forces to each frame
linearly including torsion effects.
18-6
• In the action direction of the earthquake (direction Y or transverse direction), there are 5
portal frames. We will distribute the seismic forces to the transverse frame at line 2 as
following:
1 1 1 1
- F2−6 = F6 * * δ = 321.34* *1.15 = 73.9 KN . F2−5 = F5 * * δ = 287.0* *1.15 = 66.0 KN .
5 5 5 5
1 1 1 1
- F2− 4 = F4 * * δ = 231.5* *1.15 = 53.23KN . F2−3 = F3 * * δ = 175.9* *1.15 = 40.5KN .
5 5 5 5
1 1 1 1
- F2− 2 = F2 * * δ = 120.4* *1.15 = 27.7 KN . F2−1 = F1 * * δ = 65.8* *1.15 = 15.14 KN .
5 5 5 5
• A plane frame is analysed and the displacements of the frame subjected to the applied forces F2-1 to F2-
6 , which are computed above, will be determined by using SAP 2000. Version 9.0.3. According to
4.3.1(7) EC8[3], the elastic modulus of Concrete E=E/2= 15,5KN/mm2.
• According to 4.4.3.2 – EC8 [3], the following limits shall be observed:
For the buildings having non-structural elements of ductile materials attached to the structure:
d r * v ≤ 0.0075* h
Where:
- h: is the story height → h=3m and h=3.5m
- dr: is design inter-story drift as defined in 4.4.2.2 (2) – EC8 [3], evaluated as the difference of
the average lateral displacements ds at the top and bottom of the story under consideration and
calculated according to 4.3.4 → d r = d si − d si−1 .
18-7
- According to 4.3.4 – EC8 [3], for displacement analysis, if linear analysis is performed the
displacements induced by the design seismic action shall be calculated on the elastic
deformations of the structural system by means of the following simplified expression:
d s = qd * d e
Where:
+ ds: is the displacement of a point of the structural system induced by the seismic action.
+ de: is the displacement of the same point of the structural system, as determined by a
linear analysis based on the design response spectrum according to 3.2.2.5 – EC8.
+ qd: is the displacement behaviour factor, assumed equal to q unless otherwise specified.
So qd = q = 3.9.
- ν: is the reduction factor to take into account the lower return period of the seismic action
associated with the damage limitation requirement. The value of ν also depends on the
important class of the building. The important class of the building is “II” so the value of ν is
0.5 (according to 4.4.3.2(2) – EC8 [3]).
• The value of ds must be smaller than the value derived from the elastic spectrum.
• When determining de, the torsion effects of the seismic actions shall be accounted for.
• Table of drifts:
According to 4.2.3.2 – EC8 [3], criteria for the regularity in plan are:
• The building structure is symmetrical in plan with respect to two orthogonal directions.
• The plan configuration is compact.
• The in-plane stiffness of the floors is sufficiently large to distribute seismic forces among the vertical
structural elements.
Lmax L 20
• The slenderness λ = of the building is λ = max = <4.
Lmin Lmin 15
• In accordance to 4.2.3.2 (5) – EC8 [3], at each level for each direction of analysis x or y, the structural
eccentricity e0 and the torsional radius r verify the two conditions below, which are expressed for the
direction of analysis y:
⎧e0 X ≤ 0.3* rX ⎫
⎨ ⎬ (4.1-EC8 [3])
⎩rX > ls ⎭
18-8
Where:
- e0X: is the distance between the centre of stiffness and the centre of mass, measured along x
direction, which is normal to the direction of analysis considered.
- rX: is square root of the ratio between torsional effects and lateral stiffness in y direction
(torsional radius)
- ls: is the radius of gyration of the floor mass in plan (square root of the ratio of (a) the
polar moment of inertia of the floor mass in plan with respect to the centre of mass of
the floor to (b) the floor mass).
• There are not setbacks in the plan.
IV.2.1 Modelling:
• Because of the in-plan and in-elevation regularity, in accordance to 4.3.1(5) and to the table
4.1(4.2.3.1) the allowed simplifications are:
- The analytical model: Planar.
- The method of analysis: Using simplified method → Lateral force method of analysis can be used
because all the conditions of 4.3.3.2.1 are met:
The building has fundamental period of vibration T1 in the two main directions smaller than the
following values:
⎧4* TC ⎧4*0.6 = 2.4 s
T1 ≤ ⎨ ⇔ T1 = 0.67 s ≤ ⎨
⎩2.0 s ⎩2.0 s
All the criteria for regularity in elevation given in 4.2.3.3 – EC8 are met.
- Behaviour factor: is the reference value.
• The building will be analysed with two planar frames using the lateral force method and comparison
with two planar frames using the response spectrum analysis.
According to 4.3.3.2 – EC8 [2], the natural period can be determined by Reileight Method or
approximated method. The first period T1 defined by approximated formula is equal to the value of 0.67.
In accordance to 5.2.2.1 (4)P – EC8 [3], the first four types of systems (i.e. frame, dual and wall
systems of both types) shall possess a minimum torsional rigidity that satisfies expression (4.1b) in both
horizontal directions.
But in accordance to 5.2.2.1(5), for frame or wall systems with vertical elements that are well distributed
in plan, the requirement specified in (4)P above may be considered as being satisfied without analytical
verification.
18-9
IV.4. Selection of ductility class
The chosen ductility class for design is “DCM”. So, designing, dimensioning and detailing must
ensure a ductile behaviour of the elements meaning that ductile modes of failure should precede failure
modes with sufficient reliability. The plastic hinges which are developed in response to the seismic
excitation must be able to dissipate a medium amount of energy in a stable manner.
IV.5.1 Concrete
In accordance to 5.4.1.1 – EC8 [3], for ductility class “DCM” the use of concrete class which is
lower than C16/20 is not allowed in primary seismic elements. So, we choose the concrete class C25/30.
In accordance to 5.4.1.1 – EC8 [3], only ribbed bars are allowed as reinforcing steel in critical
sections of primary seismic elements. The reinforcing steel class S500, the high ductility steel that
satisfies the additional requirements in critical regions concerned in table C.1, annex C – EC2 [2], is
chosen.
In accordance to 5.4.1.1 (2P) – EC8 [3], except for the closed stirrups or cross-ties, only ribbed
bars are allowed as reinforcing steel in critical of primary seismic elements. The reinforcing steel class
S500 for flexural reinforcement steel was chosen. So, we also choose S500 for shear reinforcement steel.
According to 4.2.2.2 (2) - EC8 [3], the second-order effects (P-∆ effects) need not to be taken into
account if the following condition is fulfilled in all stories:
Ptot * d r
θ= ≤ 0.1 (4.28 – EC8 [3])
Vtot * h
Where:
• θ – is the inter-story drift sensitivity coefficient.
• Ptot – is the total gravity load at and above the story considered in the seismic design situation.
• d r = d si − d si−1 - is design inter-story drift, evaluated as the difference of the average lateral
displacements ds at the top and the bottom of the story under consideration.
• Vtot – is the total seismic shear at the considered level.
Ptot * d r Ptot d r 14282 34
At the ground story: θ = = * = * = 0.1104 > 0.1
Vtot * h Vtot h 1257 3500
P * d r 11846 40.3
At the intermediate story: θ = tot = * = 0.134 > 0.1
Vtot * h 1191 3000
So, the second-order effects cannot be neglected.
18-10
V. BEAM DESIGN AND VERIFICATION: According to EC8 [3]– 4 and EC2[2].
V.1. TRANSVERSE CURRENT FRAME OR DIRECTION Y CURRENT FRAME:
• Seismic actions used to analyse in the frames will be determined by two methods of analysis: Lateral
Force Analysis and Response Spectrum Analysis.
• The analysis is performed using two planar models, one for each main direction.
• Lateral force Analysis:
The torsion effects were determined separately by these two dimensions according to
4.3.3.2.4(2) – EC8: If the analysis is performed using two planar models, one for each main
horizontal direction, torsion effects may be determined by doubling the accidental eccentricity
eai of the expression eai = ±0.05 Li and applying the rules of 4.3.3.2.4 (1) – EC8 with the factor
x x
δ, δ = 1 + 0.6* , replaced by the factor δ, δ = 1 + 1.2* . So we have δ = 1.3
Le Le
The above seismic forces are total seismic acting in all of the building or all frames. According
to the stiffness of each frame, we will distribute the seismic forces to each frame linearly
including torsion effects.
In the action direction of the earthquake, there are 5 portal frames. When distributing seismic
forces to all floors of the frame, the torsion effects will be taken into account by the factor δ
which is calculated from 4.3.3.2.4 (1) – EC8. Factor δ, here, accounts for the analysis model
18-12
with two planar directions. We will distribute the seismic forces to the current transverse frame
as following:
1 1
o F2−6 = F6 * * δ = 321.34* *1.3 = 83.54 KN .
5 5
1 1
o F2−5 = F5 * * δ = 287.0* *1.3 = 74.6 KN .
5 5
1 1
o F2− 4 = F4 * * δ = 231.5* *1.3 = 60.2 KN .
5 5
1 1
o F2−3 = F3 * * δ = 175.9* *1.3 = 45.8KN .
5 5
1 1
o F2− 2 = F2 * * δ = 120.4* *1.3 = 31.3KN .
5 5
1 1
o F2−1 = F1 * * δ = 65.8* *1.3 = 17.11KN .
5 5
• Response Spectrum Analysis:
According to 4.3.3.3.1 – EC8 [2], the response of all modes of vibration contributing
significantly to the global response shall be taken into account. The requirements may be
deemed to be satisfied if either of the following can be demonstrated:
- the sum of the effective modal masses for the modes taken into account amounts to at
least 90% of the total mass of the structure;
- All modes with effective modal masses greater than 5% of the total mass are taken
into account.
When using a spatial model, the above conditions should be verified for each relevant
direction.
According to 4.3.3.3.2 – EC8 [2], whenever all relevant modal responses may be
regarded as independent of each other, the maximum value EE of a seismic action
effect may be taken as: EE = ∑E 2
Ei .
According to 4.3.3.3.3 – EC8 [2], whenever a spatial model is used for the
analysis, the accidental torsional effects may be determined as the envelope of the
effects resulting from the application of static loadings, consisting of sets of
torsional moments
- Mai about the vertical axis of each storey i: Mai = eai · Fi
Where:
Mai is the torsional moment applied at storey i about its vertical axis.
eai is the accidental eccentricity of storey mass i
Fi is the horizontal force acting on storey i, as derived in 4.3.3.2.3 for all relevant
directions.
According to 4.3.3.3.3 (2) - EC8 [2], the effects of the torsional loadings should be
taken into account with positive and negative signs (the same sign for all storeys).
Whenever two separate planar models are used for the analysis, the torsional
effects may be accounted for by applying the rules of 4.3.3.2.4(2) to the action
effects computed in accordance with 4.3.3.3.2. → From all things mentioned above,
SAP2000 will be used to analyse the structure with Modal Response Spectrum.
The analysis will run accordingly to EC8.
V.1.3 COMBINATIONS:
According to EC8 [3], there are 3 combinations determined from all above actions:
• Combination 1: DEAD Load + DL Slab + Joint Load + Seismic Load + ∑ψ 2,i * Qk , i
18-13
• Combination 2(in opposite direction): DEAD Load + DL Slab + Joint Load - Seismic
Load + ∑ψ 2,i * Qk , i
• Combination3: Envelope of Combination 1 and Combination2.
V.1.5 DESIGN OF BEAMS OF THE FIRST STORY IN FRAME LINE 2(members 43-
45, 61-63 and 79-81)
M Ed 82191*103 x
⇒µ≥ = = 0.02 ⇒ = 0.066 < 0.45
b * d *η * f cd 1600* 450 *1*16.7
2 2
d
z
→ x = 29 < h f = 150; ⇒ = 0.977 ⇒ z = 0.977 * d = 440mm
d
Area of reinforcement steel can be determined as follows:
M Ed 82191*103
As ≥ = = 429mm 2 = 4.3cm 2
f yd * z 434.8* 440
18-18
We choose 4 φ 14 (As = 6.2 cm2) for flexural reinforcements. ⇒ The resistance of the
+ 119
section is M Rd ,b , B = 119kNm and the over-strength factor is = 1.45 .
82
208
strength factor is = 1.18 .
176
The normalised flexural reinforcements are :
A 11.9
ρ= s = = 0.01
bw * d 25*(50 − 3.0 − 0.6 − 2.0 )
2
Checking for spacing of the bars
Clear spacing of the bars: (250-2*30-2*6-2*18-2*20)/3 = 34mm
According to 8.2(2) – EC2 [2], minimum clear distance between bars:
= max [bar diameter, aggregate +5mm]
= max [14, 20+5] = 25mm < 34mm → so this condition is met
- Check for the ratio between negative reinforcement and positive reinforcement: According
to 5.4.3.1.2 (4a) – EC8 [3], at the compression zone, reinforcement is not less than
half of the reinforcement provided at the tension zone. The compression
reinforcement area is 620mm2 and the tension reinforcement area is 1190 mm2→
so this condition is met
• Check for the deflection: According to 15.7 – Concise EC2[5], the SLS state of
deflection may be checked by using the span to effective depth approach. To use the
span – to effective – depth approach, verify that:
Allowable l/d = N*K*F1*F2*F3 ≥ actual l/d
18-19
Where:
N = Basic l/d: check whether ρ > ρ0 : ρ = ρ’ = 0.005; ρ0 = fck0.5/1000=0.005 → use
the Exp (7.16a) – Concise EC2 [5] : N = 11+1.5*fck0.5ρ/ρ0 + 3.2*fck0.5*(ρ/ρ0 – 1)1.5 =
18.5
K=1.3 (end span) table 15.11 – Concise EC2
F1 = 1; F2=1
F3=310/σs
Where: σs = (As,pro/As,req) = 182/500<=1.5
l/d = 36.04
Actual l/d = 5000/457=10.9. So this condition is met.
1
bas = z − coating − φ stirrup − φ bars
2
bas = 368.8 − 20 − 6 − 10 = 332.8mm
h − z 500 − 368.8
bc = = = 65.6mm
2 2
− −
→ M ARd 2 = 547848*332.8 + 4175*(500 − 368.8) *65.6 = 218256870 Nmm → M ARd 2 = 218KNm
- M-BRd1 : The top reinforcement area of longitudinal bars is 2φ20 + 2φ18 (As = 11.9 cm2),
we determine the value of M-BRd1 as follows:
18-22
Fas = f yd * As = 434.8*1190 = 517412 Nmm
Fc = η * f cd * b *(h − z ) = 16.7 * 250*(500 − z )
= 4175*(500 − z )
Fas = Fc → 517412 = 4175*(500 − z )
→ z = 376.1mm
−
M BRd 1 = Fas * bas + Fc * bc
1
bas = z − coating − φ stirrup − φ bars
2
bas = 376.1 − 20 − 6 − 10 = 340.1mm
h − z 500 − 376.1
bc = = = 62mm
2 2
− −
→ M BRd 1 = 517412*340.1 + 4175*(500 − 376.1) *62 = 208043336 Nmm → M BRd 1 = 208 KNm
- At support A:
Vmin = VM1 + VA0 = -65+50.4=-14.6 ; Vman = VM2 + VA0 = 67+50.4=117.4
- At support B:
Vmin = -VM2 + VB0 = -67+50.4=-16.6 ; Vman = VM1 + VB0 = 65+50.4=115.4
⎡ 0.18 ⎤
VRd ,c = ⎢ * k *(100* ρl * f ck )1/ 3 − 0.15*σ cp ⎥ * bw * d
⎣ γc ⎦
• fck – is compressed strength of the concrete at the age of 28 days. γc = 1.5
200 A
• k = 1+ ≤ 2.0 d – mm; ρl = sl ≤ 0.02 where:
d bw * d
Asl – is the area of tension reinforcements.
bw – is the minimum width.
N
• σ cp = sd ; Nsd – is the longitudinal force. MPa
Ac
• Replacing with the value of fck is 25MPa, reinforcing steel percentage is
620
= 0.00532 , so we have:
250*(500 − 20 − 6 − 7)
⎡ 0.18 ⎤
VRd ,ct = ⎢ *1*(100*0.00532* 25)1/ 3 ⎥ * 250* 467 = 32942 N = 32.9 KN
⎣ 1.5 ⎦
• Computations
- The computations shall run in accordance to 6.2.1(2) – EN1992 and the specific rules shall
get along with truss model (EN1998)
- According to 6.2.1(2) – EC2 [2], the shear resistance of a member with shear
reinforcement is equal to VRd = VRd,s + Vccd + Vtd. Vtd is the design value of the shear
component of the force in the tensile reinforcement, in the case of an inclined tensile
chord, so Vtd = 0 and Vccd = 0.
A
So: VRd = VRd,s + Vccd → VRds = sw * z * f ywd *cos θ
s
- In critical regions (2*height of the beams) shear force will be carried out only by the
stirrups. We choose stirrups with 2 legs, of 6mm in diameter and 80mm spacing. Shear
57
force capacity is: VRd = VRds = * 467 * 434.8 = 144674.4 N = 145KN >> Vmax.
80
- Outside critical regions, shear forces are carried out by stirrups with 2 legs, 6mm in
diameter and 120mm spacing. Shear force capacity is:
57
VRd = VRd ,c + VRds = 32900 + * 467 * 434.8 = 129400 N = 129.4 KN
120
• The difference between the shear force values at support A and B is small enough to neglect
the possibility of modifying the shear reinforcement. Along the whole beam length, shear
force must be less than the value of VRd,max which is the design value of the maximum shear
force which can be sustained by the member, limited by crushing of the compression struts.
VRd,max = αcw* bw *z *ν1 *fcd / (cotθ + tanθ )
Where: ν1 is a strength reduction factor for concrete cracked in shear
αcw is a coefficient taking account of the state of the stress in the compression
⎡ f ⎤
chord. So: υl = 0.6* ⎢1 − ck ⎥ = 0.6*0.9 = 0.54 and αcw = 1.
⎣ 250 ⎦
→VRd,max = 1*250*467*16.7/(1+1)=526000N=526KN>Vmax
- The computations shall run in accordance to 6.2.1(2) – EN1992 and the specific rules shall
get along with truss model (EN1998)
18-24
V.1.5.5 Specific measures
• Detailing:
- In accordance to 5.4.3.1.2(6P) - EC8 [3], the stirrup minimum diameter within the critical
regions is 6mm – this requirement is met.
- The first hoop is placed not more than 50mm from the end cross section of the beam – this
requirement is met.
- Within the critical regions, the spacing of the hoops is not greater than:
hw / 4 = 125mm; 24* d bw = 24*6 = 144mm
So, the condition is satisfactory.
225mm;8* dbl = 8*14 = 112mm
• Casting and Placing for beam: All requirements are met.
18-25
Table V.1- Properties of the section and seismic actions in transverse frame
+
Floor Position of Sections bw bc hw beff ∆nom M Ed M+Rd M-Ed M-Rd
Level column of the (mm) (mm) (mm) (mm) (mm) (kNm) (kNm) (kNm) (kNm)
beams
1-2 External End 250 400 500 1600 30 92.5 119 -186.8 -218
1-2 Internal End 250 400 500 1600 30 82.2 119 -176.9 -208
1-2 Internal Middle 250 400 500 1600 30 36.0 119
3-4 External End 250 400 500 1600 30 68.1 -178.5 -198.5
3-4 Internal End 250 400 500 1600 30 65.5 -162.9 -185.1
3-4 Internal Middle 250 400 500 1600 30 34.3
5-6 External End 250 400 500 1600 30 2.6 -122.3
5-6 Internal End 250 400 500 1600 30 13.7 -109.7
5-6 Internal Middle 250 400 500 1600 30 32.0
Table V.2 - Designed Longitudinal Reinforcement and specific measures in transverse frame
Beams Position Sections Top Bottom ρ ρ’ ρmax ρmin dmax MRd
of of of the Reinforc Reinforc (%) (%) (%) (%) (mm) (KNm)
Floor column beams (mm2) (mm2)
1-2 External End 1260 620(4φ14) 0.5 1.1 5.2 0.26 28 -218
1-2 Internal End 1190 620(4φ14) 0.5 1 5.2 0.26 28 -208
1-2 Internal Middle 628 620(4φ14) 0.5 0.5 5.2 0.26 26 +119
3-4 External End 910 620(4φ14) 0.5 0.8 5.2 0.26 26 -198.5
3-4 Internal End 816 620(4φ14) 0.5 0.7 5.2 0.26 26 -185.1
3-4 Internal Middle 508 620(4φ14) 0.5 0.45 5.2 0.26 26 +119
5 External End 804 462(3φ14) 0.4 0.7 5.2 0.26 26
5 Internal End 804 462(3φ14) 0.4 0.7 5.2 0.26 26
5 Internal Middle 402 462(3φ14) 0.4 0.35 5.2 0.26 26 +119
6 External End 462 462(3φ14) 0.4 0.4 5.2 0.26 26
6 Internal End 462 462(3φ14) 0.4 0.4 5.2 0.26 26
6 Internal Middle 462 462(3φ14) 0.4 0.4 5.2 0.26 26 +119
Table V.3 - Designed Stirrup Reinforcement and specific measures of transverse frame
Beams of Sections of Vmax φ - stirrup Number Spacing VRd VRdmax
Floor the beams (KN) (mm) of legs (KN) (KN)
1-2 Critical 102.7 6 2 80 145 1053
region
1-2 Outside 82 6 2 120 129 1053
critical region
3-4 Critical 99.7 6 2 80 145 1053
region
3-4 Outside 76.2 6 2 120 129 1053
critical region
5-6 Critical 77.8 6 2 80 145 1053
region
5-6 Outside 54.4 6 2 120 129 1053
critical region
18-26
• The analysis is performed using two planar models, one for each main direction.
• The torsion effects were determined separately by these two dimensions according to
x 2.5
4.3.3.2.4(2) – EC8: δ = 1 + 1.2* = 1 + 1.2* = 1.2 . So we have δ = 1.2
Le 15
• The above seismic forces are total seismic acting in all of the building or all frames.
According to the stiffness of each frame, we will distribute the seismic forces to each frame
linearly including torsion effects.
• In the action direction of the earthquake, there are 4 portal frames. When distributing seismic
forces to all floors of the frame, the torsion effects will be taken into account by the factor δ
which is calculated from 4.3.3.2.4 (1) – EC8. Factor δ, here, accounts for the analysis model
with two planar directions. We will distribute the seismic forces to the current transverse
frame as following:
1 1 1 1
- FB −6 = F6 * * δ = 321.34* *1.2 = 96.4 KN . FB −5 = F5 * * δ = 287.0* *1.2 = 86.1KN .
4 4 4 4
1 1 1 1
- FB − 4 = F4 * * δ = 231.5* *1.2 = 69.5KN . FB −3 = F3 * * δ = 175.9* *1.2 = 52.8KN .
4 4 4 4
1 1 1 1
- FB − 2 = F2 * * δ = 120.4* *1.2 = 36.1KN . FB −1 = F1 * * δ = 65.8* *1.2 = 19.7 KN .
4 4 4 4
18-27
• Response Spectrum Analysis: Response Spectrum Analysis will be carried out the same as the
transverse frame.
V.2.3 COMBINATIONS:
According to EC8 [3], there are 3 combinations determined from all actions above:
• Combination 1: DEAD Load + DL Slab + Joint Load + Seismic Load + ∑ψ 2,i * Qk , i
• Combination 2(in opposite direction): DEAD Load + DL Slab + Joint Load - Seismic Load
+ ∑ψ 2,i * Qk , i
• Combination3: Envelope of Combination 1 and Combination2.
V.2.5 DESIGN OF BEAMS OF THE FIRST STORY (members 31-33, 49-51, 67-69 and
133-135)
208
strength factor is = 1.14 .
181.2
The normalised flexural reinforcements are :
18-31
As 11.9
ρ= = = 0.01
bw * d 25*(50 − 3.0 − 0.6 − 2.0 )
2
+
M = 75000 Nm
• Flexural Reinforcing steel of right – side of beam:
M − = −172000 Nm
- For M+:
Beam’s dimensions : b=250mm ; h=500mm
Concrete cover thickness + ½ reinforcement diameter =50mm
Effective height d: d = h – concrete cover thickness – ½ reinforcement diameter = 500-
50=450mm
M Rd ≥ M Ed ; M Rd = µ * b * d 2 *η * f cd ; M Ed = 75000 Nm
M Ed 75000*103
The ULS condition: ⇒ µ ≥ = = 0.088
b * d 2 *η * f cd 250* 4502 *1*16.7
x z
⇒ = 0.152 < 0.45; ⇒ = 0.94 ⇒ z = 0.94* d = 423mm
d d
Area of reinforcement steel can be determined as follows:
M Ed 75000*103
As ≥ = = 408mm 2 = 4.1cm 2
f yd * z 434.8* 423
We choose 3 φ 14 (As = 4.62 cm2) for flexural reinforcements. ⇒ The resistance of the
+ 119
section is M Rd ,b = +119kNm and the over-strength factor is = 1.59 .
75
The normalised flexural reinforcements are :
A 4.62
ρ= s = = 0.004
bw * d 25*(50 − 2.0 − 0.6 − 1.4 )
2
- For M-:
Beam’s dimensions : b=250mm ; h=500mm
Concrete cover thickness + ½ reinforcement diameter =60mm
Working height d: d = h – concrete cover thickness – ½ reinforcement diameter = 500-
60=440mm
M Rd ≥ M Ed ; M Rd = µ * b * d 2 *η * f cd ; M Ed = −172000 Nm
M Ed 172000*103
The ULS condition: ⇒ µ ≥ = = 0.212
b * d 2 *η * f cd 250* 4402 *1*16.7
x z
⇒ = 0.30 < 0.45; ⇒ = 0.88 ⇒ z = 0.88* d = 387.2mm;
d d
Area of reinforcement steel can be determined as follows:
M Ed 172000*103
As ≥ = = 1022mm 2 = 10.2cm 2
f yd * z 434.8*387.2
We choose 3 φ 18+2φ10(As = 10.2 cm2) for flexural reinforcements. ⇒ The resistance
− 174
of the section is M Rd ,b = −174kNm and the over-strength factor is = 1.01 .
172
The normalised flexural reinforcements are :
A 10.2
ρ= s = = 0.01
bw * d 25*(50 − 2.0 − 0.6 − 1.8 )
2
18-32
V.2.5.3 Specific measures for the flexural reinforcement.
• Min/max reinforcing steel
- In accordance to 5.4.3.1.2 – EC8 [3], minimum tension reinforcement ratio shall not
f 0.6
exceed the value: ρ min = 0.5* ctm = 0.5* = 0.0006 (5.12 – EC8 [3]).
f yk 500
→ The reinforcement content is satisfactory.
- According to 5.4.3.1.2 – EC8 [3], Within the critical regions, the tension reinforcement
0.018 f
ratio shall not exceed the value below: ρ max = ρ ' + * cd
µφ * ε sy ,d f yd
Where:
µφ - Curvature ductility, T1 = 0.67s > TC = 0.6s → µφ = 2*q0 -1 = 6.8.
ρ’ = 0.004
f 434.8 0.018 16.7
ε sd , y = yd = = 0.00217 → ρ max = 0.004 + * = 0.05 >0.01
Es 200000 6.7 *0.00217 434.8
→ The reinforcement content is satisfactory.
• Longitudinal bar diameters:
According to 5.6.2.2 – EC8 [3], to prevent the bond failure, the diameter of longitudinal bars of
the beams is limited as the following conditions:
- For interior beam – column joints:
dbL 7.5* f ctm 1 + 0.8ν d
≤ *
hC γ Rd * f yd 1 + 0.75* k * ρ '
ρ max
D
Where:
hc – is the width of the column parallel to the bars, so hc = 250mm.
fctm: is the mean value of the tensile strength of concrete → fctm = 2.6N/mm2.
Fyd = 434.8 Mpa.
νd – is the normalised design axial force in column, taken with its minimum value
N Ed
for seismic design situation. ν d =
f cd * AC
NEd = -1288000N; fcd = 16.67Mpa; Ac = 400x500=200000mm2.
N Ed 1288000
→ νd = = = 0.385
f cd * AC 16.7 * 200000
kD – is the factor reflecting the ductility class equal to 1 for DCH, to 2/3 for DCM.
ρ’ – compression steel ratio → ρ’ = 0.004
ρmax = 0.05.
γRd = 1.
d 7.5* 2.6 1 + 0.8*0.385
So: bL ≤ * = 0.056 → dbL = 400*0.056=22.4mm
hc 1* 434.8 1 + 0.75* 2 * 0.004
3 0.05
→ The chosen reinforcement is satisfactory.
- For exterior beam – column joints:
dbL 7.5* f ctm d f
≤ *1 + 0.8ν d ↔ bL ≤ 4.0* ctm *(1 + 0.8*ν d )
hC γ Rd * f yd hc f yd
Where:
hc – is the width of the column parallel to the bars, so hc = 600mm.
fctm: is the mean value of the tensile strength of concrete → fctm = 2.6N/mm2.
Fyd = 434.8 Mpa.
18-33
νd – is the normalised design axial force in column, taken with its minimum value
N Ed
for seismic design situation. ν d =
f cd * AC
NEd = -896000N; fcd = 16.67Mpa; Ac = 400x500=200000mm2.
N Ed 896000
→ νd = = = 0.268
f cd * AC 16.7 * 200000
kD – is the factor reflecting the ductility class equal to 1 for DCH, to 2/3 for DCM.
ρ’ – compression steel ratio → ρ’ = 0.004
ρmax = 0.05.
γRd = 1.
dbL 7.5* 2.6 d 7.5* 2.6 1 + 0.8*0.268
So: ≤ *(1 + 0.8*0.268) = 0.054 Or: bL ≤ * = 0.052
hc 1* 434.8 hc 1* 434.8 1 + 0.75* 2 * 0.0047
3 0.05
→ dbL = 400*0.054=21.6mm → The chosen reinforcement is satisfactory.
• Top reinforcement of the beam.
- In accordance to 2.7.3.4 part 1-3 – ENV8, one fourth of the maximum top reinforcement
shall run along the entire beam length.
- Two φ18 bars will run along the entire span.
- M-Ard2 : The top reinforcement area of longitudinal bars is 2φ18 + 2φ20(As = 11.9 cm2), we
determine the value of MArd2 as following:
∑ Fasi = f yd * Asi = 434.8*1190 = 517412 Nmm
Fc = η * f cd * b *(h − z ) = 16.7 * 250*(500 − z ) = 4175*(500 − z )
∑F asi = Fc → 517412 = 4175*(500 − z ) → z = 376mm
−
M ARd 2
= ∑ Fasi * basi + Fc * bc
1
basi = z − coating − φ stirrup − φ transverse φ bars
2
bas1 = 376 − 20 − 6 − 10 = 340mm
h − z 500 − 376
bc = = = 62mm
2 2
− −
→ M ARd 2
= 434.8*1190*340 + 4175*(500 − 376) *62 = 208017480 Nmm → M ARd 2
= 208 KNm
- M–BRd1:
The top reinforcement area of longitudinal bars is 4 φ 18(As = 10.2 cm2), we determine the
value of MBRd1 as following:
∑ Fasi = f yd * Asi = 434.8*1020 = 443496 Nmm
Fc = η * f cd * b *(h − z ) = 16.7 * 250*(500 − z )
= 4175*(500 − z )
∑F asi = Fc → 443496 = 4175*(500 − z )
→ z = 394mm
−
M BRd 1
= ∑ Fasi * basi + Fc * bc
1
basi = z − coating − φ stirrup − φ transverse φ bars
2
bas1 = 394 − 20 − 6 − 20 − 9 = 339mm
h − z 500 − 394
bc = = = 53mm
2 2
− −
→ M BRd 1
= 434.8*1020*339 + 4175*(500 − 394) *53 = 173800294 Nmm → M BRd 1
= 174 KN
18-35
- M+BRd2:
The bottom reinforcement area of longitudinal bars is 3φ14 (4.62cm2), we determine the
value of MBRd2 as following:
Fas1 = f yd * As1 = 434.8* 462 = 200877.6 Nmm
Fc = η * f cd * b *(h − z ) = 16.7 * 250*(500 − z ) = 4175*(500 − z )
∑F asi = Fc → 200877.6 = 4175*(500 − z )
→ z = 452mm
+
M BRd 2
= ∑ Fasi * basi + Fc * bc
1
bas = z − coating − φ stirrup − φ bars
2
bas1 = bas 2 = 452 − 20 − 6 − 7 = 419mm
h − z 500 − 452
bc = = = 24mm
2 2
+ +
→ M BRd 2
= 200877.6* 419 + 4175*(500 − 452) * 24 = 88977314 Nmm → M BRd 2
= 89 KNm
- Determining VB0 and VA0:
3750*5 32850*5
VB 0 = VA0 = + = 50437.5 N = 50.4 KN
2 2* 2
- So we have:
( M ARd 1 + M BRd 1 ) 98 + 174
VM 1 = −γ Rd * = −1* = −54.4
l 5
( M ARd 2 + M BRd 2 ) 208 + 89
VM 2 = γ Rd * = 1* = 59.4
l 5
VB 0 = VA0 = 50.4 KN
And so:
- At support A:
Vmin = VM1 + VA0 = -54.4+50.4=-4 ;Vmax = VM2 + VA0 = 49.4+50.4=109.8
- At support B:
Vmin = -VM2 + VB0 = -59.4+50.4=-9;Vmax = VM1 + VB0 = 54.4+50.4=104.8
⎡ 0.18 ⎤
VRd ,c = ⎢ * k *(100* ρl * f ck )1/ 3 − 0.15*σ cp ⎥ * bw * d
⎣ γc ⎦
• fck – is compressed strength of the concrete at the age of 28 days. γc = 1.5
200
• k = 1+ ≤ 2.0 d – mm.
d
A
• ρl = sl ≤ 0.02 where:
bw * d
Asl – is the area of tension reinforcements.
bw – is the minimum width.
N
• σ cp = sd ; Nsd – is the longitudinal force. MPa
Ac
• Replacing with the value of fck is 25MPa, reinforcing steel percentage is 0.01, so we
have:
⎡ 0.18 ⎤
VRd ,c = ⎢ *1*(100*0.01* 25)1/ 3 ⎥ * 250* 464
⎣ 1.5 ⎦
= 40703N = 40.7 KN
• Computations
- The computations shall run in accordance to 6.2.1(2) – EN1992 and the specific rules shall
get along with truss model (EN1998)
- According to 6.2.1(2) – EN 1992, the shear resistance of a member with shear
reinforcement is equal to VRd = VRd,s + Vccd + Vtd. Vtd is the design value of the shear
component of the force in the tensile reinforcement, in the case of an inclined tensile
chord, so Vtd = 0 and Vcc,d = 0.
So:
VRd = VRd,s + Vccd
A
VRds = sw * z * f ywd *cos θ
s
- In critical regions (2*height of the beams) shear force will be carried out only by the
stirrups. We choose stirrups with 2 legs, of 6mm in diameter and 80mm spacing. Shear
force capacity is:
57
VRd = VRds = * 450* 434.8 = 139408 N = 139.4 KN >> Vmax.
80
- Outside critical regions, shear forces are carried out by stirrups with 2 legs, 6mm in
diameter and 150mm spacing. Shear force capacity is:
57
VRd = VRd ,c + VRds = * 464* 434.8 = 95 KN
120
• Along the whole beam length, shear force must be less than the value of VRd,max which is the
design value of the maximum shear force which can be sustained by the member, limited by
crushing of the compression struts.
VRd,max = αcw* bw *z *ν1 *fcd / (cotθ + tanθ )
Where:
ν1 is a strength reduction factor for concrete cracked in shear
αcw is a coefficient taking account of the state of the stress in the compression chord.
18-37
⎡ f ⎤
So: υl = 0.6* ⎢1 − ck ⎥ = 0.6*0.9 = 0.54 and αcw = 1.
⎣ 250 ⎦
→VRd,max = 1*250*464*16.7/(1+1)=968KN>Vmax
The reinforcement of other beams of the transverse frame will be determined by using the similar
ways as the beams on the first floor. They are summarized as following tables.
Table V.6: Properties of the section and seismic actions of longitudinal or direction X frame
Floor Position Sections bw bc hw beff ∆nom M+Ed M+Rd M-Ed M-Ed
level of of (mm) (mm) (mm) (mm) (mm) (kNm) (kN (kNm) (kN
column beams m) m)
1-2 External End 250 500 500 1700 30 93.3 98 -181.1 -208
1-2 Internal End 250 500 500 1700 30 75.6 89 -172.1 -174
1-2 Internal Middle 250 500 500 1700 30 38.8
3-4 External End 250 500 500 1700 30 60.1 -164.3
3-4 Internal End 250 500 500 1700 30 60.9 -144.5
3-4 Internal Middle 250 500 500 1700 30 36.0
5 External End 250 500 500 1700 30 -112
5 Internal End 250 500 500 1700 30 12.4 -88.8
5 Internal Middle 250 500 500 1700 30 35.7
6 External End 250 500 500 1700 30 -68.3
6 Internal End 250 500 500 1700 30 -68.8
6 Internal Middle 250 500 500 1700 30 31.7
Table V.7: Designed Longitudinal Reinforcement and specific measures in beams of longitudinal
frame
Beams Position Sections Top Bottom ρ ρ’ ρmax ρmin dmax MRd
of of of the Reinforc Reinforcement (%) (%) (%) (%) (mm) (KNm)
Floor column beams (mm2) (mm2)
1-2 External End 1190 510(2φ14+1φ16) 0.45 1 5.2 0.26 28 -208
1-2 Internal End 1020 462(3φ14) 0.4 0.9 5.2 0.26 28 -174
1-2 Internal Middle 508 308(2φ14) 0.27 0.45 5.2 0.26 26
3-4 External End 1020 462(3φ14) 0.4 0.9 5.2 0.26 26
3-4 Internal End 816 462(3φ14) 0.4 0.72 5.2 0.26 26
3-4 Internal Middle 508 462(3φ14) 0.4 0.45 5.2 0.26 26
5 External End 620 308(2φ14) 0.5 0.27 5.2 0.26 26
5 Internal End 620 308(2φ14) 0.5 0.27 5.2 0.26 26
5 Internal Middle 620 308(2φ14) 0.5 0.27 5.2 0.26 26
6 External End 462 308(2φ14) 0.4 0.27 5.2 0.26 26
6 Internal End 462 308(2φ14) 0.4 0.27 5.2 0.26 26
6 Internal Middle 462 308(2φ14) 0.4 0.27 5.2 0.26 26
Table V.8: Designed Stirrups and specific measures in beams of longitudinal frame
Beams of Sections of the Vmax φ - stirrup Number Spacing VRd VRdmax
Floor beams (KN) (mm) of legs (KN) (KN)
1-2 Critical region 100 6 2 80 145 1053
1-2 Outside critical 76.6 6 2 120 129 1053
region
3-4 Critical region 93.9 6 2 80 145 1053
3-4 Outside critical 70.4 6 2 120 129 1053
region
5-6 Critical region 73.8 6 2 80 145 1053
5-6 Outside critical 50.3 6 2 120 129 1053
region
18-40
VI COLUMN DESIGN
VI.1 Ground story column in axis B2 (members 121-122 transverse frame or members 97-
98 longitudinal frame)
Table VI.1 Calculated Action effects for members 121-122 and 123-124
Seismic Top for member 122 Bottom for member 123
directions N (axial V M N V M
force) – shear force (bending) - Axialforce shear force bending
KN KN KNm KN KN KNm
Transverse
-1255 87.5 -121.5 -1056 96 144
Seism Y →
Longitudinal
-1288 79.0 -110 -1075 83.6 126
Seism X →
Transverse
-1291 -87.3 121.1 -1076 -94.7 -143
Seism Y ←
Longitudinal
-1255 -79.5 111 -1054 -84.6 -127
Seism X ←
For columns DCM, the design bending moments are determined in accordance to the capacity
design criterion 5.4.2.3 – EC8. So, the sketch of designing column is the following pictures:
Table VI.3: Applied bending moments for column member 121-122 in transverse frame as
derived from the analysis of the structure.
Transverse frame (Direction 1 →) Transverse frame (Direction 2 ←)
Bending Resistance Over- Average Bending Resistance Over- Average
of beam strength of beam strength
factor factor
M-BRd1 = -208 KNm 1.18 1.32 M+BRd2 = +119 KNm 1.18 1.32
+ -
M ARd1 = +119 KNm 1.45 M ARd2 = -208 KNm 1.45
Calculated action effects of columns
MCSd1 = 144.0 KNm MCSd2 = 143.1 KNm
MDSd1 = 121.4 KNm MDSd2 = 121.1 KNm
Table VI.4: Applied bending moments for column member 121-122 in longitudinal frame as
derived from the analysis of the structure.
Longitudinal frame (Direction 1 →) Longitudinal frame (Direction 2 ←)
Bending Resistance Over- Average Bending Resistance Over- Average
of beam strength of beam strength
factor factor
- +
M BRd1 = -174 KNm 1.01 1.09 M BRd2 = +89 KNm 1.17 1.09
M+ARd1 = +89 KNm 1.17 M-ARd2 = -174 KNm 1.01
Calculated action effects of columns
MCSd1 = 126.1 KNm MCSd2 = 126.6 KNm
MDSd1 = 110.1 KNm MDSd2 = 111 KNm
And so, we have: For the top section of column member 121-122 in the transverse frame:
Direction Y 1 → Direction Y 2 ←
121.4 121.1
M Sd 1,CD = * M tR ,b = 0.45* 425 = 194 KNm M Sd 2,CD = * M tR ,b = 0.46* 425 = 195.5 KNm
121.4 + 144 121.1 + 143.1
For the top section of column member 121-122 in the longitudinal frame:
Direction X 1 → Direction X 2 ←
110.1 111
M Sd 1,CD = * M tR ,b = 0.46*342 = 157 KNm M Sd 2,CD = * M tR ,b = 0.47 *342 = 161KNm
110.1 + 126 111 + 126.6
For the bottom section of column member 121-122 in the transverse frame:
Direction Y 1 → Direction Y 2 ←
M Sd 1,CD = 1.3*1.17 *110.1 = 167 KNm M Sd 1,CD = 1.3*1.17 *111 = 169 KNm
18-43
- In accordance to 4.3.3.5.1 – EC8 [3], the computations of the flexural reinforcement takes
into account the bi-directional character of the seismic action effects. We take into account
two seismic action directions:
i. Along X axis
ii. Along Y axis
- According to 4.3.3.5.1 (3) – EC8 [3], the combination of the horizontal components of the
seismic action may be computed using two following combinations:
a. EEdx + 0.30 EEdy
b. 0.30EEdx + EEdy.
So, we have two combinations of efforts:
a. Mx = 229KNm, My = 0.3*167=50.1 KNm, N = -1309.3KN
b. Mx = 229*0.3=69KNm, My = 167KNm, N=-1306KN
Where: k1,k2 are the relative flexibilities of rotational restraints at end 1 and 2.
We can compute l0 as following expression:
l0 = 0.85*lclearance.
Lclearance = H-hw = 3500-500=3000mm
→ l0 = 0.85*3000=2550
l
- The column slenderness: λ = 0
i
Where: i – radius of gyration,
I h b 500 400
i= = or ⇒i= = 144.3 and i = = 115.5
F 12 12 12 12
So, λ = 17.7 and λ = 22.1
- The limiting slenderness, λlim
λlim = 20* A * B * C / n
Where:
B=1.1 A=0.7 C=1.7-rm = 1.7-(-M01/M01)=2.7
N Ed 1309000
η= = = 0.392
Ac * f cd 400*500*16.7
18-44
• Cover:
cnom = cmin + ∆ cdev ( Exp 4.1 – EC2 [2])
Where:
- cmin,b = diameter of bar. Assume 25mm bars and 8mm hoops
- cmin, dur = minimum cover due to environmental conditions. Assume XC1 → cmin,dur =
15mm
→cnom = 25mm
• Design moments:
According to 5.8.8.2(1) – EC2 [2], we calculate the design moments for the flexural
reinforcements:
M Ed = max [ M 02 , M Ed + M 2 , M 01 + 0.5* M 2 ]
Where:
- M02 = M+ei*NEd ≥ e0*NEd
- ei = l0/400
- e0x = max(500/30,20)=20mm
- e0y = max(400/30,20)=20mm
-
So, we have two cases for design moments:
2.55
M 02 x = 229 + 1309.3* = 235.4 > 0.02*1309.3
400
* CASE 1: and N = 1309.3
2.55
M 02 y = 50.1 + 1309.3* = 53.8 > 0.02*1309.3
400
2.55
M 02 x = 69 + 1306* = 76.6 > 0.02*1306
400
• CASE 2: and N = 1306
2.55
M 02 y = 167 + 1306* = 160 > 0.02*1306
400
CASE 1:
b − 1.5* db' 400 − 1.5* 40
a. β = = = 0.8
h − 1.5* d h' 500 − 1.5* 40
M 53.8
b. First estimate of M ux = M x + y = 235.4 + = 302.7 kNm
β 0.8
N M ux 302.7 N
c. uy = 1 + = 1+ = 2.079 → = 0.48
N 0.4* N * ( h − 1.5* d h )
'
0.4*1309.3*(0.5 − 1.5*0.004) N uy
d. From table 5.4 [4] → a=1.34
1 1
⎡ ⎛ My ⎞ ⎤
a a
⎡ ⎛ 53.8 ⎞ ⎤
1.34 1.34
e. →Corrected Mux: M ux = ⎢ M x + ⎜
a
⎟ ⎥ = ⎢ 235.41.34
+ ⎜ ⎟ ⎥ = 246.3
⎢⎣ ⎝ β ⎠ ⎥⎦ ⎢⎣ ⎝ 0.8 ⎠ ⎥⎦
18-45
M ux 246.3*106
= = 0.100
b * h 2 * f ck 400*5002 * 25
f. So,
N 1309.3*1000
= = 0.262
b * h * f ck 400*500* 25
N M ux
With the ratios dh’/h, η = and is equal to 0.08, 0.262 and 0.116, we use
b * h * f ck b * h 2 * f ck
A*f
the chart number 5.16 and we have s yk = 0.24 → As = 2400mm2. We choose 16φ16 –
b * h * f ck
2
As = 3216mm .
CASE 2:
h − 1.5* d h' 500 − 1.5* 40
a. β = = = 1.294
b − 1.5* db' 400 − 1.5* 40
M 76.6
b. First estimate of M uy = M y + x = 160 + = 219.2
β 1.294
N M uy 219.2 N
c. ux = 1 + = 1+ = 2.065 → = 0.484
N 0.4* N * ( b − 1.5* db )
'
0.4*1306*(0.4 − 1.5*0.004) N ux
d. From table 5.4 [4] → a=1.34
1 1
⎡ ⎛ My ⎞ ⎤
a a
⎡ 1.34 ⎛ 76.6 ⎞1.34 ⎤ 1.34
e. →Corrected Mux: M ux = ⎢ M x + ⎜a
⎟ ⎥ = ⎢160 + ⎜ ⎟ ⎥ = 190.6
⎢⎣ ⎝ β ⎠ ⎥⎦ ⎢⎣ ⎝ 1.294 ⎠ ⎥⎦
M ux 190.6*106
= = 0.100
b 2 * h * f ck 500* 4002 * 25
f. So,
N 1306*1000
= = 0.261
b * h * f ck 400*500* 25
N M ux
With the ratios db’/b, η = and is equal to 0.1, 0.261 and 0.119, we use
b * h * f ck b * h 2 * f ck
A*f
the chart number 5.16 [4] and we have s yk = 0.24 → As = 2400mm2. We choose 16φ16
b * h * f ck
2
– As = 3216mm .
18-46
VI.1.3.3 The effective bending moment capacities to uni-axial bending
• Along X direction: Mx,cap
-
As,tot = 16φ16 = 3216mm2; N = 1295000N
- We assume that 12φ16 are in the tensile area, 4φ16 are in the compression area and z is the
distance taking from compressed fiber to the neutral axis
Fas = ∑ Fasi = ∑ Asi * f yd = 12* 201* 434.8 = 1048737.6
Fai = ∑ Faii = ∑ Asi * f yd = 4* 201* 434.8 = 349579.2
Fc = f cd * b * ( h − z ) = 16.7 * 400*(500 − z ) = 6680*(500 − z )
→ Fas + N = Fai + Fc
↔ 1048737.6 + 1295000 = 349579.2 + 6680(500 − z )
→ 500 − z = 298.5 → z = 201.5mm
- The condition of z is that: (38+16)<500-z<(38+16+69.6)→ 54<298.5<123, so the value of
z is not correct.
- We assume that the neutral axis will run through the right – third layer reinforcement; so
there are over 6φ16 in compression zone and over 8 φ16 in tension zone.
Fas1 = As1 * f yd = 4* 201* 434.8 = 349579.2
Fas 2 = Fas 3 = As 2 * f yd = 2* 201* 434.8 = 219789.6
z − 282.8
Fas 4 = As 4 * f yd *
16
Fai1 = Acs1 * f yd = 4* 201* 434.8 = 349579.2
Fai 2 = Acs 2 * f yd = 2* 201* 434.8 = 219789.6
z − 282.8
Fai 3 = As 4 * f yd *(1 − )
16
Fc = f cd * b * ( h − z ) = 16.7 * 400*(500 − z ) = 6680*(500 − z )
→ ∑ Fsi + N = ∑ Fai + Fc
→ z = 287.4mm
18-47
The condition of z is that 282.8 <=z<=282.8+16=298.8, so this condition is met
- Plastic moment will be calculated as following:
- We assume that 10φ16 are in the tensile area, 6φ16 are in the compression area and z is the
distance taking from compressed fiber to the neutral axis
bas1 = z − as1 = 243.5 − (38 + 8) = 197.5mm; bas 2 = z − as 2 = 243.5 − (38 + 16 + 86.7 + 8) = 94.8mm
bas 3 = z − as 3 = 243.5 − 243.4 = 0.1mm; bcs1 = h − z − acs1 = 400 − 243.5 − (38 + 8) = 110.5mm
400 − z
bcs 2 = 16 − bas 3 = 16 − 0.1 = 15.9mm; bc = = 78.25mm
2
Fc = 16.7 *(400 − 243.5) *500 = 1306775 N
M x ,cap = ∑ Fasi * basi + ∑ Fcsi * bcsi + Fc * bc = 524368.8*(197.5 + 110.5) + 174789.6*94.8 +
0.1 15.9
174789.6* *0.1 + 174789.6* *15.9 + 1306775*78.25 = 283092682 Nmm = 283KNm
16 16
• The effective reinforcing steel percentages:
As 12* 2.01 As' 4* 2.01
ρx = = = 0.01684 = 1.684%; ρ x =
'
= = 0.0045 = 0.45%
b * d 40*(50 − 5.25) b * d 40*(50 − 5.25)
So, ρ xtot = 2.13%;
356.2 − 355.9
10* 2.01 + 6* 2.01*
As 16
ρy = = = 0.011 = 1.1%
b*d 50*(40 − 2.19)
⎛ 356.2 − 355.9 ⎞
' 6* 2.01* ⎜1 − ⎟
A ⎝ 16 ⎠ = 0.00626 = 0.63%
ρ x' = s
=
b*d 50*(40 − 2.19)
So, ρ xtot = 1.73%
18-50
VI.1.3.4 Specific measures for the flexural reinforcement
• According to 5.4.3.2.1(3) – EC8 [3], in primary seismic columns the value of the
normalised axial force νd shall not exceed the value of 0.65.
N sd 1309.3*1000
υd = = = 0.392 < υd ,max , so the condition is met
Ac * f cd 400*500*16.7
• According to 5.4.3.2.2(1P) – EC8 [3], The total longitudinal reinforcement ratio ρl
shall be not less than 0,01 and not more than 0,04. In symmetrical cross-sections
symmetrical reinforcement should be provided (ρ = ρ′) → The condition is met.
• According to 5.4.3.2.2(2) – EC8 [3], at least one intermediate bar shall be provided
between corner bars along each column side, to ensure the integrity of the beam-
column joints. → The condition is met.
•
VI.1.3.5 Shear Resistance
• In accordance to 5.4.2.3 – EC8 [3], the design values for the acting shear forces shall
be determined in accordance with the capacity design criterion, as it follows:
- According to 5.4.2.3(2), end moments Mi,d may be determined from the following
⎛ ∑ M Rb ⎞
expression: M i ,d = γ Rd * M Rc ,i * min ⎜ 1, and γRd is equal to 1.1
⎜ ∑ M ⎟⎟
⎝ Rc ⎠
M DRd + M CRd
- VEd ,CD = γ Rd *
lcl
Where:
lcl = 3500-500=3000mm;γRd = 1.1.
MDRd = MCRd = Mx,cap = 283KNm. So VEd, CD = 208KN
• VRd,c Computations :
- In accordance with EC(2) 4.3.2.3 and neglecting the axial force influence, the value of
VRd,c is calculated as below
-
EN 1992
VRd ,c = ⎡⎣CRd ,c * k *(100* ρl * f ck ) + k1 * σ cp ⎤⎦ * bw * d
1/ 3
• CRd,c = 0.18/γc
• fck – is compressed strength of the concrete at the age of 28 days. γc = 1.5
200 200
• k = 1+ = 1+ = 1.73 ≤ 2.0
d 378.1
A
• ρl = sl ≤ 0.02 where:
bw * d
Asl – is the area of tension reinforcements.
bw – is the minimum width.
N 1306*1000
• σ cp = sd ; Nsd – is the longitudinal force. So, σ cp = = 6.53N / mm 2
Ac 500* 400
• k1 = 0.15
⎡ 0.18 ⎤
VRd ,c = ⎢ *1*(100*0.01* 25)1/ 3 ⎥ *500*378.1 + 0.15*6.53*500*378.1 = 251508.7 N = 252 KN
⎣ 1.5 ⎦
• Computations
18-51
- The computations shall run in accordance to 6.2.1(2) – EN1992 and the specific rules shall
get along with truss model (EN1998)
- According to 6.2.1(2) – EN 1992, the shear resistance of a member with shear
reinforcement is equal to VRd = VRd,s + Vccd + Vtd. Vtd is the design value of the shear
component of the force in the tensile reinforcement, in the case of an inclined tensile
A
chord, so Vtd = 0. So: VRd = VRd,s + Vccd ; VRd , s = sw * z * f ywd *cos θ
s
- Because of VRd,c > VEd, CD so the shear resistance of the concrete of the column is enough
to carry the shear forces. So we can choose the hoops with 8mm in diameter and 4 legs, the
distance is 100mm.
• Effective joint width: According to 5.5.3.3 – EC8 [3], effective joint width bj is as follows:
If bc > bw: bj = min{bc; (bw + 0.5hc)} (5.34a)
If bc < bw: bj = min{bw; (bc + 0.5hc)} (5.34b)
• In the transverse frame, the value of column width is of bc = 400mm and the value of beam
width is of bw = 250mm. So, we have the value of effective joint width is of bj = min{bc; (bw
+ 0.5hc)}, so: bj = min (400; 250+0.5*500) = 400mm.
• In accordance with 5.5.3.3 (1P) – EC8 [3], the diagonal compression induced in the joint
by the diagonal strut mechanism shall not exceed the compressive strength of
concrete in the presence of transverse tensile strains.
• In accordance with 5.5.3.3 (2) – EC8 [3], if there is no more precise model to compute the
requirements of 5.5.3.3 (1P) may be satisfied by means of following rules: At interior beam-
column joints the following expression should be satisfied:
νd
V jhd ≤ η * f cd * 1 − * b j * h jd
η
Where:
⎛ f ⎞ ⎛ 25 ⎞
- η = 0.6* ⎜1 − ck ⎟ So,η = 0.6* ⎜ 1 − ⎟ = 0.54
⎝ 250 ⎠ ⎝ 250 ⎠
- hjc – is the distance between extreme layers of column reinforcement, so hjc = 500-40-
16=444mm.
- bj = 400.
- υd – is the normalised axial force in the column about the joint. So, we have
N 1065.4*103
νd = = = 0.319
b * h * f cd 400*500*16.7
- fck = 25MPa
νd
V jhd ≤ η * f cd * 1 − * b j * h jd
η
0.319
So, ↔ 847785 ≤ 0.54*16.7 * 1 − * 400* 444 → the condition is met.
0.54
↔ 847785 ≤ 1024595
The behavior of the building under un-given seismic actions in the design example which is presented in
the first part can be checked by non linear analysis methods. One is the Nonlinear Static Analysis or
Pushover method. Nonlinear static Analysis (Pushover) is presented in 4.3.3.4.2 of EC8[3] Part 1.
According to EC8 [3], pushover analysis may be used to assess the structural behavior of existing or of
newly designed buildings. Pushover is based on analyzing the structure under constant gravity loads and
monotonically increasing horizontal loads. The purposes of Pushover Analysis are:
• To verify or revise the over-strength ratio values αu/ α1;
• To estimate the expected plastic mechanisms and the distribution of damage;
• To assess the structural performance of existing or retrofitted buildings for the purposes of
EN 1998-3;
• As an alternative to the design based on linear-elastic analysis which uses the behaviour
factor q.
Under constant gravity loads and monotonically increasing horizontal loads presenting for seismic
excitations (the base shear forces at the bottom of the frames), the frames could be considered as working
under an un-given earthquake. After obtaining behavior of the frames from the relationship between
displacements of the control node which is usually the roof displacement and the base shear forces which
are calculated by monotonically increasing horizontal loads, one could estimate the largest magnitude of
the earthquake that the designed frames can suffer. The horizontal load patterns used in Pushover are
Modal Load Pattern and Uniform Load Pattern. Two types of these patterns are presented in 4.3.3.4.2 of
EC8[3] Part 1.
In order to perform Pushover analysis, there are some properties of the frames will be
determined such as: Plastic hinge properties of each element in the frames including plastic
moments of critical sections taking into account the strain of concrete and reinforcements and
rotation capacity of the hinges. To determine such properties, it is necessary to use
experimental data (for example the rotation angles of the hinges corresponding to reinforcement
ratio and stirrup distance) which are presented in some public documents such as FEMA356…
The computer program which is used to perform Pushover Analysis is SAP2000, version 9.0.3.
The data needed to carry out Pushover are:
- Plastic moments of critical sections in the frames
- Load Patterns
- Plastic rotation properties of each hinge.
Positive Moments:
z − 444 z − 444
Fas1 = As * f yd = 620* 434.8 = 269576 N ; Fas 2 = As' * f yd * = 547848*
20 20
⎛ z − 444 ⎞ z − 444 α *f
Fcs1 = As' * f yd * ⎜ 1 − ⎟ = 547848*(1 − ) ; Fc = c ck * b * ( h − z ) = 4175*(500 − z )
⎝ 20 ⎠ 20 γc
z − 444 ⎛ z − 444 ⎞
→ Fas1 + Fas 2 = Fcs1 + Fc ↔ 269576 + 547848* = 547848* ⎜1 − ⎟ + 4175(500 − z )
20 ⎝ 20 ⎠
→ z = 452.7 mm
The condition of z is: 444 < z < 444+20=464 →This condition is met.
Plastic moment will be calculated hereafter:
bas1 = z − as1 = 452.7 − (30 + 6 + 7) = 409.7mm; bas 2 = z − as 2 = 452.7 − 444 = 8.7mm
500 − z
bcs1 = 20 − bas 2 = 11.3mm; bc = = 23.7mm
2
M pl = ∑ Fasi * basi + ∑ Fcsi * bcsi + Fc * bc =
452.7 − 444 ⎛ 452.7 − 444 ⎞
= 269576* 409.7 + 547848* *8.7 + 547848* ⎜ 1 − ⎟ *11.3 + 4175* 47.4* 23.7
20 ⎝ 20 ⎠
= 120706465 Nmm = 121KNm
• Section at the joint between internal columns and beams: In order to calculate the plastic
moment of the sections conveniently, we create the excel sheets or small calculation tables
using MathCad program. So, we can obtain plastic moment of the other sections as following:
18-58
Beam d–
width - Beam Column Column φlink - hoop effective
bw height-hw width - bc height- hc diameter As1 As2 As3 A's1 A's2 depth
250 500 400 500 6 762 402 620 438.768
fcd fyd φAs1 φAs2 φAs3 φA's1 φA's2
16.666667 434.7826 18 16 14
'
cmin,b cmin,dur cmin ∆cdev cnom as1 as2 as3 a s1 a's2
20 15 20 10 30 45 92 43
Fas1 Fas2 Fas3 Fcs1 Fcs2 Fc
331304.3 174782.6 0 269565.2 0 236521.7
'
→ z bc bas1 bas2 bas3 bcs1 bcs2
443.2348 28.38261 398.2348 351.2348 13.76522
→ Mpl
203750374
• Plastic Moment Table of all sections of the remaining beams
Beams of Position Sections Top Bottom Negative Positive
Floor of column of the reinforcement reinforcement Plastic Plastic
beams area (mm2) area(mm2) Moment Moment
(kNm) (kNm)
3-4 Internal End 1071.5 620 189.6 124.4
3-4 Internal Middle 508 620 96.7 117.3
5 External End 804 462 149.6 89.8
5 Internal End 804 462 149.6 89.8
5 Internal Middle 402 462 77.4 88.4
6 External End 462 462 88 88
6 Internal End 462 462 88 88
6 Internal Middle 462 462 88 88
18-59
I.1.2 Columns
Properties taken from Part 1:As,tot = 16φ16 = 3216mm2; N = 1295000N
- We assume that 12φ16 are in the tensile area, 4φ16 are in the compression area and z is the
distance taking from compressed fiber to the neutral axis
Fas = ∑ Fasi = ∑ Asi * f yd = 12* 201* 434.8 = 1048737.6
Fai = ∑ Faii = ∑ Asi * f yd = 4* 201* 434.8 = 349579.2
Fc = f cd * b * ( h − z ) = 16.7 * 400*(500 − z ) = 6680*(500 − z )
→ Fas + N = Fai + Fc ; ↔ 1048737.6 + 1295000 = 349579.2 + 6680(500 − z )
→ 500 − z = 298.5 → z = 201.5mm;
- The condition of z is that: (38+16)<500-z<(38+16+69.6)→ 54<298.5<123, so the value of
z is not correct.
- We assume that the neutral axis will run through the right – third layer reinforcement; so
there are over 6φ16 in compression zone and over 8 φ16 in tension zone.
Fas1 = As1 * f yd = 4* 201* 434.8 = 349579.2
Fas 2 = Fas 3 = As 2 * f yd = 2* 201* 434.8 = 219789.6
z − 282.8
Fas 4 = As 4 * f yd *
16
Fai1 = Acs1 * f yd = 4* 201* 434.8 = 349579.2
Fai 2 = Acs 2 * f yd = 2* 201* 434.8 = 219789.6
z − 282.8
Fai 3 = As 4 * f yd *(1 − )
16
Fc = f cd * b * ( h − z ) = 16.7 * 400*(500 − z ) = 6680*(500 − z )
→ ∑ Fsi + N = ∑ Fai + Fc
→ z = 287.4mm
bas1 = z − as1 = 287.4 − (38 + 8) = 241.4mm; bas 2 = z − as 2 = 287.4 − (38 + 16 + 65.6 + 8) = 159.8mm
bas 3 = z − as 3 = 287.4 − (38 + 16* 2 + 65.6* 2 + 8) = 78.2mm; bas 4 = 287.4 − 282.8 = 4.6mm
bcs1 = h − z − acs1 = 500 − 287.4 − (38 + 8) = 166.6mm
bcs 2 = h − z − acs 2 = 500 − 287.4 − (38 + 16 + 65.6 + 8) = 85mm; bcs 3 = 16 − bas 4 = 16 − 4.6 = 11.4mm;
500 − z
bc = = 106.3mm;
2
Fc = 16.7 *(500 − 287.4) * 400 = 1420168 N
M x ,cap = ∑ Fasi * basi + ∑ Fcsi * bcsi + Fc * bc =
4.6
= 349579.2*(241.4 + 166.6) + 219789.6*(159.8 + 78.2 + 85) + 219789.6* * 4.6
16
11.4
+219789.6* *11.4 + 1420168*106.3 = 366660126 Nmm = 367 KNm
16
Similarly, we can obtain the plastic moment of other section of the remaining column as
following table:
Floor Width of Height Reinforcement Negative Positive
column of area (mm2) Plastic Plastic
(mm) column Moment Moment
(mm) (kNm) (kNm)
3-4 400 500 16φ14 – 2464 265 265
5-6 400 500 16φ14 – 2464 265 265
18-61
I.2.1 Beams
z − 444 ⎛ z − 444 ⎞
→ Fas1 + Fas 2 = Fcs1 + Fc ↔ 221739.1 + 517393.3* = 517393.3* ⎜ 1 − ⎟ + 4175(500 − z )
20 ⎝ 20 ⎠
→ z = 453.5mm
The condition of z is: 444 < z < 444+20=464 → This condition is met.
Plastic moment will be calculated hereafter:
bas1 = z − as1 = 453.5 − (30 + 6 + 7) = 410.5mm
bas 2 = z − as 2 = 453.5 − 444 = 9.5mm
bcs1 = 20 − bas 2 = 10.5mm
500 − z
bc = = 23.25mm
2
M pl = ∑ Fasi * basi + ∑ Fcsi * bcsi + Fc * bc =
9.5 ⎛ 10.5 ⎞
= 221739.1* 410.5 + 517393.3* *9.5 + 547848* ⎜ ⎟ *10.5 + 4175* 47.4* 23.25
20 ⎝ 20 ⎠
= 100716426.2 Nmm = 101KNm
• Section at the joint between internal columns and beams:
In order to calculate the plastic moment of the sections conveniently, we create the excel
sheets or small calculation tables using MathCad program. So, we can obtain plastic moment of
the other sections as following:
Beams of Position Sections Top Bottom Negative Positive
Floor of of the reinforcement reinforcement Plastic Plastic
2 2
column beams area (mm ) area(mm ) Moment Moment
(kNm) (kNm)
1-2 Internal End 1020 462 186.1 91
1-2 Internal Middle 508 308 95.8 61.4
18-63
Beam
width - Beam height- Column Column φlink - hoop d - effective
bw hw width - bc height- hc diameter As1 As2 As3 A's1 A's2 depth
250 500 500 400 6 1020 0 462 0 455
fcd fyd φAs1 φAs2 φAs3 φA's1 φA's2
16.666667 434.7826 18 0 14 0
cmin,b cmin,dur cmin ∆cdev cnom as1 as2 as3 a's1 a's2
20 15 20 10 30 45 84 43 80
→ z → Mpl Fas1 Fas2 Fas3 Fcs1 Fcs2 Fc
441.7739 186082140 443478.3 0 0 200869.6 0 242608.7
'
Z IS TRUE bc bas1 bas2 bas3 bcs1 bcs2
29.11304 396.7739 357.7739 15.22609
• Plastic Moment Table of all sections of the remaining beams
Beams of Position Sections Top Bottom Negative Positive
Floor of of the reinforcement reinforcement Plastic Plastic
column beams area (mm2) area(mm2) Moment Moment
(kNm) (kNm)
3-4 External End 1020 462 186.1 91.0
3-4 Internal End 816 462 151.4 90.2
3-4 Internal Middle 508 462 96.3 89.0
5 External End 620 308 116.4 61.2
5 Internal End 620 308 116.4 61.2
5 Internal Middle 620 308 116.4 61.2
6 External End 462 308 88 61
6 Internal End 462 308 88 61
6 Internal Middle 462 308 88 61
I.2.2 Columns
-
As,tot = 16φ16 = 3216mm2; N = 1306000N
18-64
- We assume that 10φ16 are in the tensile area, 6φ16 are in the compression area and z is the
distance taking from compressed fiber to the neutral axis
Fas = ∑ Fasi = ∑ Asi * f yd = 10* 201* 434.8 = 873948.0; Fai = ∑ Faii = ∑ Asi * f yd = 6* 201* 434.8 = 524368.8
Fc = f cd * b * ( h − z ) = 16.7 *500*(400 − z ) = 8350*(400 − z );
→ Fas + N = Fai + Fc ↔ 873948.0 + 1306000 = 524368.8 + 8350(400 − z ); → 400 − z = 198.3 → z = 201.7 mm
bas1 = z − as1 = 243.5 − (38 + 8) = 197.5mm; bas 2 = z − as 2 = 243.5 − (38 + 16 + 86.7 + 8) = 94.8mm
bas 3 = z − as 3 = 243.5 − 243.4 = 0.1mm; bcs1 = h − z − acs1 = 400 − 243.5 − (38 + 8) = 110.5mm
400 − z
bcs 2 = 16 − bas 3 = 16 − 0.1 = 15.9mm; bc = = 78.25mm
2
Fc = 16.7 *(400 − 243.5) *500 = 1306775 N
M x ,cap = ∑ Fasi * basi + ∑ Fcsi * bcsi + Fc * bc = 524368.8*(197.5 + 110.5) + 174789.6*94.8 +
0.1 15.9
174789.6* *0.1 + 174789.6* *15.9 + 1306775*78.25 = 283092682 Nmm = 283KNm
16 16
18-65
Similarly, we can obtain the plastic moment of other section of the remaining column as
following table:
Floor Width of Height Reinforcement Negative Positive
2
column of area (mm ) Plastic Plastic
(mm) column Moment Moment
(mm) (kNm) (kNm)
4 500 400 16φ14 – 2464 217.2 217.2
5-6 500 400 16φ14 – 2464 217.2 217.2
II Modeling Parameters and Acceptance Criteria for Nonlinear Static Procedures (for
User Defined Hinges in SAP 2000)
II.1.1 Beams
The modeling parameters of frame elements used in Nonlinear Static analysis (Pushover)
are all properties of the plastic hinges or plastic zones. These parameters can be determined from
FEMA 356[7]. According to FEMA 356[7] part 6, the properties of sections which can be
transferred to plastic hinges depend on the relationship between Force-Displacement or Moment
– Rotation. The general relationship can be defined as follows:
Table 2.2 : Modeling Parameters for Negative Plastic Moment (According to FEMA 356 – Table
6.7 – Beams controlled by Flexure)
Modelling Parameters
Beam Position ρtop − ρbot Transverse V Plastic Rotation
Residual
Normalised
of Span of plastic strength
Floor hinges ρbal Reinforce. bw * d * f c' Angle
ratio
ratio
a b c b/a
1-2 1 Left 0.285 C. <3 0.022 0.039 0.2 1.772727
1-2 1 Middle 0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
1-2 1 Right 0.237 C. <3 0.023 0.045 0.2 1.956522
1-2 2 Left 0.237 C. <3 0.023 0.045 0.2 1.956522
1-2 2 Middle 0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
1-2 2 Right 0.237 C. <3 0.023 0.045 0.2 1.956522
1-2 3 Left 0.237 C. <3 0.023 0.045 0.2 1.956522
1-2 3 Middle 0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
1-2 3 Right 0.285 C. <3 0.022 0.039 0.2 1.772727
3-4 1 Left 0.142 C. <3 0.024 0.044 0.2 1.833333
3-4 1 Middle <0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
3-4 1 Right 0.095 C. <3 0.024 0.046 0.2 1.916667
3-4 2 Left 0.095 C. <3 0.024 0.046 0.2 1.916667
3-4 2 Middle <0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
3-4 2 Right 0.095 C. <3 0.024 0.046 0.2 1.916667
3-4 3 Left 0.095 C. <3 0.024 0.046 0.2 1.916667
3-4 3 Middle <0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
3-4 3 Right 0.142 C. <3 0.024 0.044 0.2 1.833333
5 1-2-3 Left 0.142 C. <3 0.024 0.044 0.2 1.833333
5 1-2-3 Middle 0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
5 1-2-3 Right 0.142 C. <3 0.024 0.044 0.2 1.833333
6 1-2-3 Left 0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
6 1-2-3 Middle 0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
6 1-2-3 Right 0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
18-67
Table 2.3: Modeling Parameters for Positive Plastic Moment (According to FEMA 356 – Table
6.7 – Beams controlled by Flexure)
Modelling Parameters
Beam Position ρbot − ρtop Transverse V Plastic Rotation
Residual
Normalised
of Span of plastic strength
Floor hinges ρbal Reinforce. bw * d * f c' Angle
ratio
ratio
a b c b/a
1-2 1 Left <0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
1-2 1 Middle 0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
1-2 1 Right <0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
1-2 2 Left <0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
1-2 2 Middle 0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
1-2 2 Right <0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
1-2 3 Left <0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
1-2 3 Middle 0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
1-2 3 Right <0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
3-4 1 Left <0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
3-4 1 Middle 0.024 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
3-4 1 Right <0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
3-4 2 Left <0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
3-4 2 Middle 0.024 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
3-4 2 Right <0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
3-4 3 Left <0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
3-4 3 Middle 0.024 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
3-4 3 Right <0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
5 1-2-3 Left <0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
5 1-2-3 Middle 0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
5 1-2-3 Right <0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
6 1-2-3 Left 0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
6 1-2-3 Middle 0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
6 1-2-3 Right 0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
Table 2.4: Acceptance Criteria for Negative Plastic Moment (According to FEMA 356 – Table
6.7 – Beams controlled by Flexure)
Acceptance Criteria
Plastic Rotation Angle
Beam of
Position ρtop −ρbot Tran. V Performance Level
Span of plastic
Floor
hinges ρbal Rein. bw*d* fck Component Type Normalised ratio
IO Primary
IO/a LS/a CP/a
LS CP
1-2 1 Left 0.285 C. <3 0.01 0.014 0.022 0.45 0.64 1
1-2 1 Middle 0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
1-2 1 Right 0.237 C. <3 0.01 0.015 0.023 0.43 0.65 1
1-2 2 Left 0.237 C. <3 0.01 0.015 0.023 0.43 0.65 1
1-2 2 Middle 0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
1-2 2 Right 0.237 C. <3 0.01 0.015 0.023 0.43 0.65 1
1-2 3 Left 0.237 C. <3 0.01 0.015 0.023 0.43 0.65 1
1-2 3 Middle 0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
1-2 3 Right 0.285 C. <3 0.01 0.014 0.022 0.45 0.64 1
3-4 1 Left 0.142 C. <3 0.01 0.017 0.024 0.42 0.71 1
18-68
3-4 1 Middle <0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
3-4 1 Right 0.095 C. <3 0.01 0.018 0.024 0.42 0.75 1
3-4 2 Left 0.095 C. <3 0.01 0.018 0.024 0.42 0.75 1
3-4 2 Middle <0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
3-4 2 Right 0.095 C. <3 0.01 0.018 0.024 0.42 0.75 1
3-4 3 Left 0.095 C. <3 0.01 0.018 0.024 0.42 0.75 1
3-4 3 Middle <0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
3-4 3 Right 0.142 C. <3 0.01 0.017 0.024 0.42 0.71 1
5 1-2-3 Left 0.142 C. <3 0.01 0.017 0.024 0.42 0.71 1
5 1-2-3 Middle 0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
5 1-2-3 Right 0.142 C. <3 0.01 0.017 0.024 0.42 0.71 1
6 1-2-3 Left 0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
6 1-2-3 Middle 0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
6 1-2-3 Right 0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
Table 2.5: Acceptance Criteria for Positive Plastic Moment (According to FEMA 356 – Table
6.7 – Beams controlled by Flexure)
Acceptance Criteria
Plastic Rotation Angle
Beam of
Position ρbot −ρtop Tran. V Performance Level
Span of plastic
Floor
hinges ρbal Rein. bw*d* fck Component Type Normalised ratio
IO Primary
IO/a LS/a CP/a
LS CP
1-2 1 Left <0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
1-2 1 Middle 0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
1-2 1 Right <0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
1-2 2 Left <0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
1-2 2 Middle 0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
1-2 2 Right <0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
1-2 3 Left <0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
1-2 3 Middle 0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
1-2 3 Right <0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
3-4 1 Left <0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
3-4 1 Middle 0.024 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
3-4 1 Right <0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
3-4 2 Left <0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
3-4 2 Middle 0.024 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
3-4 2 Right <0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
3-4 3 Left <0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
3-4 3 Middle 0.024 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
3-4 3 Right <0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
5 1-2-3 Left <0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
5 1-2-3 Middle 0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
5 1-2-3 Right <0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
6 1-2-3 Left 0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
6 1-2-3 Middle 0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
6 1-2-3 Right 0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
18-69
II.1.2 Column
Table 2.6: Properties of the plastic hinge section
Column Position N – Axial V – Shear Gross Area N V
of floor of force (N) Force (N) of Column Ag * f ck bw * d * f ck
plastic Ag(mm2)
hinges
1-2-3 Bottom 1295000 88000 200000 0.259 <3
1-2-3 Top 1276000 88000 200000 0.2552 <3
4-5-6 Bottom 624000 74000 200000 0.1248 <3
4-5-6 Top 616000 74000 200000 0.1232 <3
Table 2.7 : Modeling Parameters for Plastic Moment (According to FEMA 356 – Table 6.8 –
Columns controlled by Flexure)
Table 2.7a: Acceptance Criteria for Plastic Moment (According to FEMA 356 – Table 6.8 –
Columns controlled by Flexure)
Acceptance Criteria
Plastic Rotation Angle
Position N V
Column Tran. Performance Level
of plastic
of floor Ag * f ck bw * d * f ck Rein. Component Type Normalised ratio
hinges
IO Primary
IO/a LS/a CP/a
LS CP
1-2 -3 Bottom 0.259 <3 C. 0.004 0.013 0.017 0.24 0.76 1
1-2-3 Top 0.2552 <3 C. 0.004 0.013 0.017 0.24 0.76 1
4-5-6 Bottom 0.1248 <3 C. 0.005 0.015 0.020 0.25 0.75 1
4-5-6 Top 0.1232 <3 C. 0.005 0.015 0.020 0.25 0.75 1
II.2
18-70
II.3 Longitudinal Frames
II.3.1 Beams
Beams of Span Position ρ of top ρ of bottom Balanced ρtop − ρbot ρbot − ρtop
Floor of reinforcement reinforcement normalised ρbal ρbal
plastic area area reinforcement
hinges ρbal
1-2 1 Left 0.01 0.0045 0.02107 0.261 -0.261
1-2 1 Middle 0.0045 0.0027 0.02107 0.085 -0.085
1-2 1 Right 0.009 0.004 0.02107 0.237 -0.237
1-2 2 Left 0.009 0.004 0.02107 0.237 -0.237
1-2 2 Middle 0.0045 0.0027 0.02107 0.085 -0.085
1-2 2 Right 0.009 0.004 0.02107 0.237 -0.237
1-2 3 Left 0.009 0.004 0.02107 0.237 -0.237
1-2 3 Middle 0.0045 0.0027 0.02107 0.085 -0.085
1-2 3 Right 0.01 0.0045 0.02107 0.261 -0.261
3-4 1 Left 0.009 0.004 0.02107 0.237 -0.237
3-4 1 Middle 0.0045 0.004 0.02107 0.024 -0.024
3-4 1 Right 0.0072 0.004 0.02107 0.152 -0.152
3-4 2 Left 0.0072 0.004 0.02107 0.152 -0.152
3-4 2 Middle 0.0045 0.004 0.02107 0.024 -0.024
3-4 2 Right 0.0072 0.004 0.02107 0.152 -0.152
3-4 3 Left 0.0072 0.004 0.02107 0.152 -0.152
3-4 3 Middle 0.0045 0.004 0.02107 0.024 -0.024
3-4 3 Right 0.009 0.004 0.02107 0.237 -0.237
5 1-2-3 Left 0.005 0.0027 0.02107 0.109 -0.109
5 1-2-3 Middle 0.005 0.0027 0.02107 0.109 -0.109
5 1-2-3 Right 0.005 0.0027 0.02107 0.109 -0.109
6 1-2-3 Left 0.004 0.0027 0.02107 0.062 -0.062
6 1-2-3 Middle 0.004 0.0027 0.02107 0.062 -0.062
6 1-2-3 Right 0.004 0.0027 0.02107 0.062 -0.062
Table 2.9 : Modeling Parameters for Negative Plastic Moment – longitudinal frame (According
to FEMA 356 – Table 6.7 – Beams controlled by Flexure)
Modelling Parameters
Beam Position ρtop − ρbot Transverse V Plastic Rotation
Residual
Normalised
of Span of plastic strength
Floor hinges ρbal Reinforce. bw * d * f c' Angle
ratio
ratio
a b c b/a
1-2 1 Left 0.261 C. <3 0.022 0.039 0.2 1.772727
1-2 1 Middle 0.085 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
1-2 1 Right 0.237 C. <3 0.023 0.045 0.2 1.956522
1-2 2 Left 0.237 C. <3 0.023 0.045 0.2 1.956522
1-2 2 Middle 0.085 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
1-2 2 Right 0.237 C. <3 0.023 0.045 0.2 1.956522
1-2 3 Left 0.237 C. <3 0.023 0.045 0.2 1.956522
1-2 3 Middle 0.085 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
1-2 3 Right 0.261 C. <3 0.022 0.039 0.2 1.772727
3-4 1 Left 0.237 C. <3 0.023 0.045 0.2 1.956522
18-71
3-4 1 Middle 0.024 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
3-4 1 Right 0.152 C. <3 0.024 0.046 0.2 1.916667
3-4 2 Left 0.152 C. <3 0.024 0.046 0.2 1.916667
3-4 2 Middle 0.024 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
3-4 2 Right 0.152 C. <3 0.024 0.046 0.2 1.916667
3-4 3 Left 0.152 C. <3 0.024 0.046 0.2 1.916667
3-4 3 Middle 0.024 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
3-4 3 Right 0.237 C. <3 0.023 0.044 0.2 1.833333
5 1-2-3 Left 0.109 C. <3 0.024 0.044 0.2 1.833333
5 1-2-3 Middle 0.109 C. <3 0.024 0.044 0.2 1.833333
5 1-2-3 Right 0.109 C. <3 0.024 0.044 0.2 1.833333
6 1-2-3 Left 0.062 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
6 1-2-3 Middle 0.062 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
6 1-2-3 Right 0.062 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
Table 2.10 : Modeling Parameters for Positive Plastic Moment (According to FEMA 356 – Table
6.7 – Beams controlled by Flexure)
Modelling Parameters
Beam Position ρbot − ρtop Transverse V Plastic Rotation
Residual
Normalised
of Span of plastic strength
Floor hinges ρbal Reinforce. bw * d * f c' Angle
ratio
ratio
a b c b/a
1-2 1 Left <0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
1-2 1 Middle <0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
1-2 1 Right <0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
1-2 2 Left <0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
1-2 2 Middle <0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
1-2 2 Right <0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
1-2 3 Left <0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
1-2 3 Middle <0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
1-2 3 Right <0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
3-4 1 Left <0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
3-4 1 Middle <0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
3-4 1 Right <0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
3-4 2 Left <0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
3-4 2 Middle <0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
3-4 2 Right <0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
3-4 3 Left <0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
3-4 3 Middle <0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
3-4 3 Right <0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
5 1-2-3 Left <0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
5 1-2-3 Middle <0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
5 1-2-3 Right <0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
6 1-2-3 Left <0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
6 1-2-3 Middle <0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
6 1-2-3 Right <0 C. <3 0.025 0.05 0.2 2
18-72
Table 2.11: Acceptance Criteria for Negative Plastic Moment (According to FEMA 356 – Table
6.7 – Beams controlled by Flexure)
Acceptance Criteria
Plastic Rotation Angle
Beam of
Position ρtop −ρbot Tran. V Performance Level
Span of plastic
Floor
hinges ρbal Rein. bw*d* fck Component Type Normalised ratio
IO Primary
IO/a LS/a CP/a
LS CP
1-2 1 Left 0.261 C. <3 0.01 0.014 0.022 0.45 0.64 1
1-2 1 Middle 0.085 C. <3 0.01 0.018 0.025 0.42 0.75 1.04
1-2 1 Right 0.237 C. <3 0.01 0.015 0.023 0.43 0.65 1
1-2 2 Left 0.237 C. <3 0.01 0.015 0.023 0.43 0.65 1
1-2 2 Middle 0.085 C. <3 0.01 0.018 0.025 0.4 0.72 1
1-2 2 Right 0.237 C. <3 0.01 0.015 0.023 0.43 0.65 1
1-2 3 Left 0.237 C. <3 0.01 0.015 0.023 0.43 0.65 1
1-2 3 Middle 0.085 C. <3 0.01 0.018 0.025 0.4 0.72 1
1-2 3 Right 0.261 C. <3 0.01 0.014 0.022 0.45 0.64 1
3-4 1 Left 0.237 C. <3 0.01 0.015 0.023 0.43 0.65 1
3-4 1 Middle 0.024 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
3-4 1 Right 0.152 C. <3 0.01 0.017 0.024 0.42 0.71 1
3-4 2 Left 0.152 C. <3 0.01 0.017 0.024 0.42 0.71 1
3-4 2 Middle 0.024 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
3-4 2 Right 0.152 C. <3 0.01 0.017 0.024 0.42 0.71 1
3-4 3 Left 0.152 C. <3 0.01 0.017 0.024 0.42 0.71 1
3-4 3 Middle 0.024 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
3-4 3 Right 0.237 C. <3 0.01 0.015 0.023 0.43 0.65 1
5 1-2-3 Left 0.109 C. <3 0.01 0.018 0.024 0.42 0.75 1
5 1-2-3 Middle 0.109 C. <3 0.01 0.018 0.024 0.42 0.75 1
5 1-2-3 Right 0.109 C. <3 0.01 0.018 0.024 0.42 0.75 1
6 1-2-3 Left 0.062 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
6 1-2-3 Middle 0.062 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
6 1-2-3 Right 0.062 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
18-73
Table 2.12 : Acceptance Criteria for Positive Plastic Moment (According to FEMA 356 – Table
6.7 – Beams controlled by Flexure)
Acceptance Criteria
Plastic Rotation Angle
Beam of
Position ρbot −ρtop Tran. V Performance Level
Span of plastic
Floor
hinges ρbal Rein. bw*d* fck Component Type Normalised ratio
IO Primary
IO/a LS/a CP/a
LS CP
1-2 1 Left <0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
1-2 1 Middle <0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
1-2 1 Right <0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
1-2 2 Left <0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
1-2 2 Middle <0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
1-2 2 Right <0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
1-2 3 Left <0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
1-2 3 Middle <0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
1-2 3 Right <0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
3-4 1 Left <0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
3-4 1 Middle <0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
3-4 1 Right <0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
3-4 2 Left <0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
3-4 2 Middle <0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
3-4 2 Right <0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
3-4 3 Left <0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
3-4 3 Middle <0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
3-4 3 Right <0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
5 1-2-3 Left <0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
5 1-2-3 Middle <0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
5 1-2-3 Right <0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
6 1-2-3 Left <0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
6 1-2-3 Middle <0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
6 1-2-3 Right <0 C. <3 0.01 0.02 0.025 0.4 0.8 1
II.3.2 Column
Table 2.15: Acceptance Criteria for Plastic Moment (According to FEMA 356 – Table 6.8 –
Columns controlled by Flexure)
Acceptance Criteria
Plastic Rotation Angle
Position N V
Column Tran. Performance Level
of plastic
of floor Ag * f ck bw * d * f ck Rein. Component Type Normalised ratio
hinges
IO Primary
IO/a LS/a CP/a
LS CP
1-2 -3 Bottom 0.259 <3 C. 0.004 0.013 0.017 0.24 0.76 1
1-2-3 Top 0.2552 <3 C. 0.004 0.013 0.017 0.24 0.76 1
4-5-6 Bottom 0.1248 <3 C. 0.005 0.015 0.020 0.25 0.75 1
4-5-6 Top 0.1232 <3 C. 0.005 0.015 0.020 0.25 0.75 1
By using Non-linear static Analysis in SAP 2000 version 9.0.3[8], the Pushover Curve of two
vertical distributions of the lateral forces which correspond to uniform pattern loads and to
modal pattern loads will be plotted as following pictures:
18-75
Pushover Curve frame YZ
700
600
500
700
600
500
Base Force
400
300
200
100
0
0.00 0.10 0.20 0.30 0.40 0.50
Displacement(m)
Plastic Mechanisms corresponding to two modal load patterns are presented in following
pictures.
18-76
To check performance of structure under earthquake excitations, we will determine the target
displacements corresponding to given peak ground accelerations. Three values of PGA will be
checked (aRg=0.15g; 0.3g and 0.6g). The target displacement of the structure will be determined
according to ANNEX B – EC8[3]. The structure which is multi degree of freedom will be
transformed to Single Degree of Freedom by using the law of energy equilibrium.
Table 2.18 : Target displacement of frame YZ – Modal Load Pattern, aRg = 0.15g soil C
Table 2.19 : Target displacement of frame YZ – Modal Load Pattern, aRg = 0.3g soil C
Table 2.20 : Target displacement of frame YZ – Modal Load Pattern, aRg = 0.5g soil C
Table 2.21: Target displacement of frame YZ – Uniform Load Pattern, aRg = 0.15g soil C
Table 2.22: Target displacement of frame YZ – Uniform Load Pattern, aRg = 0.3g soil C
Table 2.23: Target displacement of frame YZ – Uniform Load Pattern, aRg = 0.5g soil C
Table 2.24: Target displacement of frame XZ – Modal Load Pattern, aRg = 0.15g soil C
Ite. Step Γ Fb F* dm d* Em dy d* y T* Tc Se(T*) d*e d*t
Pro.s (KN) (KN) (m) (m) (KNm) (m) (m) s s (m) (m)
1 4309 1.28 553.1 433.9 0.319 0.25 157 0.07 0.057 1.15 0.6 2.2 0.074 0.074
2 999 495.9 489.0 0.074 0.058 26.2 0.043 0.034 0.95 0.6 2.7 0.061 0.061
The target displacement is dt = d* t * Γ = 0.078m
Table 2.25: Target displacement of frame XZ – Modal Load Pattern, aRg = 0.3g soil C
Ite. Step Γ Fb F* dm d* Em dy d* y T* Tc Se(T*) d*e d*t
Pro.s (KN) (KN) (m) (m) (KNm) (m) (m) s s (m) (m)
1 4309 1.28 553.1 433.9 0.319 0.25 157 0.07 0.055 1.154 0.6 4.4 0.149 0.149
2 2012 522.9 410.2 0.149 0.17 64.4 0.051 0.04 1.0 0.6 5.03 0.13 0.13
The target displacement is dt = d* t * Γ = 0.17m
Table 2.26: Target displacement of frame XZ – Modal Load Pattern, aRg = 0.5g soil C
Ite. Step Γ Fb F* dm d* Em dy d* y T* Tc Se(T*) d*e d*t
Pro.s (KN) (KN) (m) (m) (KNm) (m) (m) s s (m) (m)
1 4309 1.28 553.1 433.9 0.319 0.25 157 0.07 0.055 1.16 0.6 7.3 0.25 0.25
The target displacement is dt = d* t * Γ = 0.32m
Table 2.27: Target displacement of frame XZ – Uniform Load Pattern, aRg = 0.15g soil C
Ite. Step Γ Fb F* dm d* Em dy d* y T* Tc Se(T*) d*e d*t
Pro.s (KN) (KN) (m) (m) (KNm) (m) (m) s s (m) (m)
1 3226 1 636.9 636.9 0.24 0.24 130 0.072 0.072 1.33 0.6 1.91 0.085 0.085
2 1147 569.6 569.6 0.085 0.085 36.7 0.042 0.042 1.00 0.6 2.37 0.07 0.07
The target displacement is dt = d* t * Γ = 0.07m
Table 2.28: Target displacement of frame XZ – Uniform Load Pattern, aRg = 0.3g soil C
Ite. Step Γ Fb F* dm d* Em dy d* y T* Tc Se(T*) d*e d*t
Pro.s (KN) (KN) (m) (m) (KNm) (m) (m) s s (m) (m)
1 3226 1 636.9 636.9 0.24 0.24 130 0.072 0.072 1.33 0.6 3.83 0.17 0.17
2 2296 611.4 611.4 0.17 0.17 87.0 0.057 0.057 1.2 0.6 4.22 0.16 0.16
The target displacement is dt = d* t * Γ = 0.16m
18-82
Table 2.29: Target displacement of frame XZ – Uniform Load Pattern, aRg = 0.5 g soil C
Ite. Step Γ Fb F* dm d* Em dy d* y T* Tc Se(T*) d*e d*t
Pro.s (KN) (KN) (m) (m) (KNm) (m) (m) S s (m) (m)
1 3226 1 636.9 636.9 0.24 0.24 130 0.072 0.072 1.33 0.6 6.37 0.28 0.28
2 2296 611.4 611.4 0.17 0.17 87.0 0.057 0.057 1.2 0.6 4.22 0.16 0.16
*
The target displacement is dt = d t * Γ = 0.24m
• According to 3.2.2.5 - EC8 [3], the behaviour factor q is an approximation of the ratio of
the seismic forces that the structure would experience if its response was completely
elastic with 5% viscous damping, to the seismic forces that may be used in the
design, with a conventional elastic analysis model, still ensuring a satisfactory
response of the structure. The q – factor will be determined as following table:
Table: Plastic Hinge Distributions under different earthquake excitations – Uniform Pattern
Frame aRg – dt (m) Step Uniform Load Pattern (Number of plastic hinges)
Soil C B-IO IO-LS LS-CP CP-C C-D
0.15g 0.07 945 24 0 0 0 0
YZ 0.3g 0.15 2026 27 10 0 0 0
0.5g 0.24 3301 15 10 15 0 1
0.15g 0.07 945 33 0 0 0 0
XZ 0.3g 0.16 2161 20 21 0 0 0
0.5g 0.24 4309 19 16 12 0 1
The behaviors of the structure under PGA 0.15g excitation which are observed at target
displacements in two planar frames are similar. There is no soft-story mechanism happening to
the structure. The states of all plasticized hinges are in the range of yielding and immediate
occupancy (B-IO) that means all of these hinges just begin to yield. The performances of two
frames under PGA 0.3g excitation in two load patterns are also similar. Under the PGA 0.5g
excitation, the plastic mechanisms are observed in two frames. The desired plastic mechanism in
which the plastic hinges are concentrated at the end of all beams and at the base of column is
only attained in Modal Load Pattern for both frames. The collapse of the frames happens when
the rotation of plastic hinge at the column’s base section exceeds limit value.
VIII Conclusion
- The reinforced concrete frames in a given seismic region which are
correspondingly designed to EC8 [3] are checked by Nonlinear Static Analysis
(Pushover). For the acceleration agR=0,15g equal to the designed acceleration, the
behavior of the frames is quite good (the structure can reach to the target
displacement with some plastic hinges). There is no soft-story mechanism
observed.
- Under greater earthquakes (for agR=0,2g; agR=0,3g), the structure still reach to
target displacements with more plastic hinges. There is no soft-story mechanism
observed with these accelerations.
- Under the earthquake with agR=0,5g, the structure can not reach to target
displacement with because of some local plastic hinge collapses.
18-84
Symbols
The symbols which are used in the design example are:
AEd : design value of seismic action ( = γI.AEk)
AEk : characteristic value of the seismic action for the reference return period
Ed: design value of action effects
Q: variable action
Se(T): elastic horizontal ground acceleration response spectrum also called "elastic
response spectrum”. At T=0, the spectral acceleration given by this spectrum equals the
design ground acceleration on type A ground multiplied by the soil factor S.
Sve(T): elastic vertical ground acceleration response spectrum
SDe(T) : elastic displacement response spectrum
Sd(T): design spectrum (for elastic analysis). At T=0, the spectral acceleration given by
this spectrum equals the design ground acceleration on type A ground multiplied by the
soil factor S
S: soil factor
T: vibration period of a linear single degree of freedom system
Ts: duration of the stationary part of the seismic motion
agR : reference peak ground acceleration on type A ground
ag : design ground acceleration on type A ground
dg : design ground displacement
g : acceleration of gravity
q: behaviour factor
γI : importance factor
η damping correction factor
ξ viscous damping ratio (in percent)
ψ2,i: combination coefficient for the quasi-permanent value of a variable action i
ψE,i : combination coefficient for a variable action i, to be used when determining the
effects of the design seismic action
EEdx, EEdy : design values of the action effects due to the horizontal components (x and y)
of the seismic action
EEdz : design value of the action effects due to the vertical component of the seismic
action
Fi : horizontal seismic force at storey i
Fb : base shear force
H : building height from the foundation or from the top of a rigid basement
Lmax, Lmin : larger and smaller in plan dimension of the building measured in orthogonal
directions
Rd : design value of resistance
Sa : seismic coefficient for non-structural elements
T1 : fundamental period of vibration of a building
d : displacement
dr : design interstorey drift
ea : accidental eccentricity of the mass of one storey from its nominal location
h: interstorey height
mi : mass of storey i
n : number of storeys above the foundation or the top of a rigid basement
qd : displacement behaviour factor
si : displacement of mass mi in the fundamental mode shape of a building
zi : height of mass mi above the level of application of the seismic action
α :ratio of the design ground acceleration to the acceleration of gravity
θ: interstorey drift sensitivity coefficient
18-85
Ac: Area of section of concrete member
Ash: total area of horizontal hoops in a beam-column joint
Asi : total area of steel bars in each diagonal direction of a coupling beam
Ast : area of one leg of the transverse reinforcement
Asv : total area of the vertical reinforcement in the web of the wall
Asv,i : total area of column vertical bars between corner bars in one direction through a
joint
ΣMRb : sum of design values of moments of resistance of the beams framing into a joint
in the direction of interest
ΣMRc : sum of design values of the moments of resistance of the columns framing into a
joint in the direction of interest
Do : diameter of confined core in a circular column
Mi,d : end moment of a beam or column for the calculation of its capacity design shear
MRb,i : design value of beam moment of resistance at end i
MRc,i : design value of column moment of resistance at end i
NEd : axial force from the analysis for the seismic design situation
T1 :fundamental period of the building in the horizontal direction of interest
TC : corner period at the upper limit of the constant acceleration region of the elastic
spectrum
VEd,max : maximum acting shear force at end section of a beam from capacity design
calculation
VEd,min : minimum acting shear force at end section of a beam from capacity design
calculation
VRd,c : design value of shear resistance for members without shear reinforcement in
accordance with EN1992-1-1:2004
VRd,S : design value of shear resistance against sliding
b : width of bottom flange of beam
bc : cross-sectional dimension of column
beff : effective flange width of beam in tension at the face of a supporting column
bi : distance between consecutive bars engaged by a corner of a tie or by a cross-tie in a
column
bo: width of confined core in a column or in the boundary element of a wall (to centreline
of hoops)
bw : thickness of confined parts of a wall section, or width of the web of a beam
d : effective depth of section
dbL : longitudinal bar diameter
dbw : diameter of hoop
fcd : design value of concrete compressive strength
fctm : mean value of tensile strength of concrete
fyd : design value of yield strength of steel
fyd, h : design value of yield strength of the horizontal web reinforcement
fyd, v : design value of yield strength of the vertical web reinforcement
fyld : design value of yield strength of the longitudinal reinforcement
fywd : design value of yield strength of transverse reinforcement
h : cross-sectional depth
hc : cross-sectional depth of column in the direction of interest
hf : flange depth
hjc: distance between extreme layers of column reinforcement in a beam-column joint
hjw : distance between beam top and bottom reinforcement
ho : depth of confined core in a column (to centreline of hoops)
hs : clear storey height
hw : height of wall or cross-sectional depth of beam
18-86
kD : factor reflecting the ductility class in the calculation of the required column depth for
anchorage of beam bars in a joint, equal to 1 for DCH and to 2/3 for DCM
kw : factor reflecting the prevailing failure mode in structural systems with walls
lcl :clear length of a beam or a column
lcr : length of critical region
n : total number of longitudinal bars laterally engaged by hoops or cross ties on
perimeter of column section
qo : basic value of the behaviour factor
s: spacing of transverse reinforcement
xu : neutral axis depth
z: internal lever arm
α :confinement effectiveness factor, angle between diagonal bars and axis of a coupling
beam
αo: prevailing aspect ratio of walls of the structural system
α1 : multiplier of horizontal design seismic action at formation of first plastic hinge in the
system
αu : multiplier of horizontal seismic design action at formation of global plastic
mechanism
γc : partial factor for concrete
γRd model uncertainty factor on design value of resistances in the estimation of capacity
design action effects, accounting for various sources of overstrength
γs: partial factor for steel
εcu2 : ultimate strain of unconfined concrete
εcu2,c : ultimate strain of confined concrete
εsu,k : characteristic value of ultimate elongation of reinforcing steel
εsy,d : design value of steel strain at yield
η : reduction factor on concrete compressive strength due to tensile strains in
transverse direction
ζ ratio, VEd,min/VEd,max, between the minimum and maximum acting shear forces at the
end section of a beam
µφ : curvature ductility factor
µδ : displacement ductility factor
ν : axial force due in the seismic design situation, normalised to Ac fcd
ξ : normalised neutral axis depth
ρ : tension reinforcement ratio
ρ’ : compression steel ratio in beams
σcm : mean value of concrete normal stress
ρmax : maximum allowed tension steel ratio in the critical region of primary seismic
beams
ρw : shear reinforcement ratio
ων : mechanical ratio of vertical web reinforcement
ωwd : mechanical volumetric ratio of confining reinforcement
Γ: transform factor
m*: the mass of the equivalent SDOF system
F* : The force F* and displacement d* of the equivalent SDOF system
d* :The displacement d* of the equivalent SDOF system
dy*: the yield displacement of the idealised SDOF system
Em*: the actual deformation energy up to the formation of the plastic mechanism.
dm*: the displacement of the idealised SDOF system at plastic mechanism of MDOF
system.
T* : the idealized equivalent SDOF system
18-87
Fy*: the yield force of the idealised SDOF system
det*: The target displacement of the structure with period T* and unlimited elastic
behaviour
Se(T*) : the elastic acceleration response spectrum at the period T*.
dt * : target displacement of the idealised SDOF system
dt : The target displacement of the MDOF system
Reference
1. Introduction
Caractéristiques des matériaux
Dimensions du bâtiment
Nombre de niveaux : 6
Hauteur du rez-de-chaussée : hrez = 3.5m
Hauteur des niveaux supérieurs : hetage = 3m
Hauteur du bâtiment : Hw = 18.5m
Longueur totale du bâtiment – direction X : Lx = 20m
Longueur totale du bâtiment – direction Y : Ly = 15m
Longueur d’une poutre selon la direction X : lx = 5m
Longueur d’une poutre selon la direction Y : ly = 5m
Longueur des murs : lw = 2.5m
Epaisseur de la dalle : hdalle = 0.15m
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements ductiles – Analyse dynamique 1
simplifiée
19-2
Plan XZ Plan YZ
Charges appliquées
Coefficient de comportement
q = q0 kw
q0 = 3 (DCM – cl. 5.2.2.2)
kw =
1 + α0
avec 0.5 ≤ k w ≤ 1 et α 0 =
∑h wi
=
18.5m
= 3.7
3 ∑l wi 5m
Æ kw = 1
Æq=3
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements ductiles – Analyse dynamique 2
simplifiée
19-3
Poutres
Poutre la plus sollicitée en travée : portique plan yz, en x = 0, 2eme niveau, 3eme travée
M +Ed,max = 31.23kNm
Poutre la plus sollicitée à l’appui : portique plan yz, en x = 0, 6eme niveau, 3eme travée
M −Ed,min = -49.73kNm
VEd,max = 50.28kN
Résistances :
M −Rd (2 φ 16) 50.32 kNm
M +Rd (2 φ 14) 39.3 kNm
VRd 58 kN
Les moments résistants sont calculés par une feuille Excel, ne tenant compte que des
armatures tendues de la section, et avec ε cu 2 = 0.0035 :
- Moment résistant négatif :
M −Rd = 50.32 kNm
Avec x = 50.82mm, position de l’axe neutre, mesurée depuis la fibre
comprimée extrême
d = hpoutre – enrobage – φetrier – φs,sup / 2 = 350 – 25 – 8 – 16/2 = 309mm,
centre de force des armatures, mesuré depuis la fibre comprimée
extrême
z = 287.9mm, bras de levier
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements ductiles – Analyse dynamique 3
simplifiée
19-4
VRd,s = 58kN
VRd,max = 367kN
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements ductiles – Analyse dynamique 4
simplifiée
19-5
Espacement longitudinal maximum entre les armatures d’effort tranchant [9.2.2 (6)] :
smax = 0.75d = min(0.75 dsup ; 0.75 dinf ) = 307mm > s = 200mm Æ OK
Colonnes
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements ductiles – Analyse dynamique 5
simplifiée
19-6
Résistances :
Les moments résistants sont calculés par une feuille Excel, tenant compte de toutes les
armatures, comprimées et tendues, et de l’effort normal sollicitant, avec
ε cu 2 = 0.0035 :
M Rd = 62.5 kNm > MEd,max = 47.8kNm Æ OK
VRd,s = 36.4kN
VRd,max = 369kN
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements ductiles – Analyse dynamique 6
simplifiée
19-7
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements ductiles – Analyse dynamique 7
simplifiée
19-8
Valeurs des paramètres décrivant le spectre de réponse élastique de type 1 (sol de type B)
Définitions Symbole Valeur Unité
Paramètre du sol S 1.2
Limite inférieure des périodes correspondant au palier
TB 0.15 s
d’accélération spectrale constante
Limite supérieure des périodes correspondant au palier
TC 0.5 s
d’accélération spectrale constante
Valeur définissant le début de la branche à déplacement spectral
TD 2 s
constant
= ∑G + ∑ψ
kj Ei ⋅ Q ki
ψE,i : ψ Ei = ϕ ⋅ ψ 2i
ϕ = 0.8 donné dans l’Eurocode 8 (bâtiment avec occupations corrélées)
ψ Ei = ϕ ⋅ ψ 2i = 0,8 × 0,3 = 0, 24
Æ m = 1376 tonnes
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements ductiles – Analyse dynamique 8
simplifiée
19-9
Les règles de l’Eurocode 2 à propos des voiles sont applicables. Par définition, un mur
ou voiles respectent l’inégalité : l w ≥ 4b w Æ 2.5m > 1m Æ OK
Par comparaison, Testimé par la relation de l’Eurocode 8 [EN 1998-1: 2004 cl.4.3.3.2.2] :
Estimation de la période du bâtiment par une formule approchée:
T = C t H 3/ 4
0.075
Coefficient Ct : C t =
Ac
Ac est l’aire effective totale des sections des murs de contreventement au
premier niveau du bâtiment, en m² :
A c = ∑ (A i (0.2 + l wi / H) 2 )
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements ductiles – Analyse dynamique 9
simplifiée
19-10
H = 18.5m
Estimation des efforts internes, pour une approche simplifiée sans analyse 3D :
Fb = m ⋅ Sd (T) ⋅ λ
m = 1376 tons = 1.376 106 kg
λ = 0.85 (le bâtiment a plus que 2 étages)
2.5 ⎡ TC ⎤
Sd (T) = a g ⋅ S ⋅ = 0.4 x 9.81 x 1.2 x 2.5/3 x 0.5/0.82 = 2.4 m/s²
q ⎢⎣ T ⎥⎦
Fb = 1.376 106 kg x 2.4 x 0.85 = 2808 kN
x
Effets de la torsion: δ = 1 + 0.6 = 1.3, avec x = 7.5m et Le = 15m [4.3.3.2.4 EC8]
Le
Fb* = Fb x δ = 3651 kN
Dans un mur sismique primaire, selon l’Eurocode 8 section 5.4.3.4.1 (2), la valeur de l’effort
normal réduit υd ne doit pas dépasser 0.4 :
N
Effort normal réduit: υd = Ed
A c f cd
Avec NEd = 1150.5kN
Ac = 0.625m²
1150.5103
Æ υd = = 0.08 < 0.4 Æ OK
0.625106 23.1
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements ductiles – Analyse dynamique 10
simplifiée
19-11
Selon l’Eurocode 8 section 5.4.3.4.1 (1), les résistances à la flexion et à l’effort tranchant sont
calculées selon les règles de l’Eurocode 2 en utilisant l’effort normal résultant de l’analyse
dans la situation sismique de calcul.
Armatures verticales
D’après l’Eurocode 8, dans les zones critiques des murs, des armatures de confinement sont
imposées aux extrémités de la section transversale. Les armatures verticales placées à ces
extrémités permettent au mur de reprendre le moment sollicitant MEd.
Un calcul simple permet d’estimer la quantité d’armatures nécessaires dans les 2 zones
d’extrémités :
On estime que ces zones d’extrémités ont une longueur lc égale au minimum
requis par l’Eurocode 8, clause 5.4.3.4.2(6) :
lc = lc,min = min(0.15 lw ; 1.5 bw ) = 375mm
Le mur est supposé être en flexion pure avec les armatures verticales pour la
flexion, vu la valeur de υd qui est inférieure à 10% :
υd = 8% < 10% Æ flexion pure
Remarque :
Estimation des sections d’armatures verticales pour un mur en flexion composée ( υd > 10%) :
N
σ N = Ed
b w lw
6M Ed
σM =
b w l2w
Ft = ( σ M - σ N ) x d/2 x bw
σ − σN
d= M lw
2σ M
Æ As1,2,estimé = Ft/fyd
Cette section d’armatures As1,2,estimé est vérifiée par un calcul du moment résistant de la
section. Le calcul montre que 10 φ 36 = 10179mm² est suffisant.
Zones d’extrémités :
Diamètre des armatures dans les 2 zones d’extrémités : φs1 = φs2 = 36mm
Section des armatures dans les 2 zones d’extrémités :
As1 = As2 = 10 φ 36 = 10179mm²
Espacement des armatures : ds1 = ds2 = 100mm
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements ductiles – Analyse dynamique 11
simplifiée
19-12
Section totale des armatures verticales : Asv,tot = Asv + As1 + As2 = 21771mm²
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements ductiles – Analyse dynamique 12
simplifiée
19-13
Armatures horizontales
Ces armatures sont dimensionnées pour que le mur puisse reprendre l’effort tranchant
sollicitant VEd.
D’où :
VRd,c,min = 299kN
VRd,c = 524kN
Effort tranchant pouvant être repris par les armatures d’effort tranchant
horizontales:
Diamètre d’une barre : φsh = 10mm
Espacement des armatures : dsh = 80mm
Ash = 36187mm²
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements ductiles – Analyse dynamique 13
simplifiée
19-14
α cw b w 0 zν 1 f cd
- Résistance des bielles comprimées de béton : VRd,max =
cotgθ + tgθ
VRd,s = 1848kN
VRd,max = 3257kNm
Vérification du glissement :
Conformément à l’Eurocode 2 clause 6.2.5, l’état limite ultime par rapport à l’effort tranchant
vis-à-vis du glissement est vérifié au niveau des reprises de bétonnage horizontales :
VEdi ≤ VRdi
β ⋅ VEd
Valeur de calcul de la contrainte de cisaillement à l’interface : VEdi =
z ⋅ bi
Avec : β = 1 (hypothèse) ; β est le rapport de l’effort normal (longitudinal) dans le
béton de reprise à l’effort longitudinal total dans la zone comprimée ou dans la
zone tendue, calculé, à chaque fois, pour la section considérée
VEd est l’effort tranchant transversal ; on fait la vérification pour le VEd en base
du mur : VEd = 1369kN
z = 1882mm
bi = bw = 250mm, largeur de l’interface
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements ductiles – Analyse dynamique 14
simplifiée
19-15
β ⋅ VEd 1⋅1369000
Æ VEdi = = = 2.9N/mm²
z ⋅ bi 1882 ⋅ 250
Æ VRdi = min ( c ⋅ f ctd + µ ⋅ σ n + ρ ⋅ f yd ( µ sin α + cos α ) ;0.5 ⋅ ν ⋅ f cd )
= min ( 0.35 ⋅1.54 + 0.6 ⋅1.84 + 0.035 ⋅ 500 ( 0.6 + 0 ) ;0.5 ⋅ 0.5 ⋅ 23.1)
= min (12.2;6.1) = 6.1N/mm²
[Note : l’Eurocode 8 clause 5.4.3.4.1 (12) permet de faire un calcul Eurocode 2, puisque
N
υd = Ed = 0.08 < 1.15]
A c f cd
Les armatures transversales sont nécessaires dans les zones de confinement, ou éléments de
rive, sur toute la hauteur critique du mur :
Hauteur de la zone critique au-dessus de la base du mur [5.4.3.4.2 (1)]:
hcr = max(lw, Hw/6) < min(2lw ; hg)
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements ductiles – Analyse dynamique 15
simplifiée
19-16
lw = 2.5m
Hw = 18.5m
hg = 3.5m (hauteur du rez-de-chaussée)
Æ hcr = 3.08m
Dans le cas de murs de section rectangulaire, la condition suivante doit être vérifiée
dans les éléments de rive (bw = 250mm) :
b
αωwd ≥ 30µ ϕ (υd + ωv )εsy,d w − 0.035 [5.4.3.4.2 (4)]
b0
Où ωwd est le rapport mécanique en volume des armatures de confinement
requises dans les éléments de rive.
bw = 250mm
b0 = bw – 2enrobages – 2 φsh – φst
= 250 – 2x 30 – 2x 10 – 10
= 160mm
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements ductiles – Analyse dynamique 16
simplifiée
19-17
On obtient : xu = 562mm
L’élément de rive confiné s’étend sur une longueur limitée qui peut être
calculée à partir de xu :
lc,calcul = xu (1- εcu 2 / εcu 2,c ) = 377mm < lc,réelle utilisée dès le départ, égale
à 446mm
Æ on garde 446mm
α n = 1 − ∑ bi2 / 6b0 h 0
n
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements ductiles – Analyse dynamique 17
simplifiée
19-18
α s = (1 − s t / 2b 0 )(1 − s t / 2l0 )
st = 80mm, avec un espacement maximum admissible par l’EC8
égal à : st,max = min(b0/2 ; 175 ; 8 φsv ) [5.4.3.5.2 (9)]
= min(160/2 ; 175 ; 8 x 36)
= 80mm
Æ αs = (1-80/(2 x 160)) x (1-80/(2 x 2410)) = 0.74
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements ductiles – Analyse dynamique 18
simplifiée
19-19
Le 0.08 provient de la clause 5.4.3.4.2 (9) de l’Eurocode 8 qui impose que ωwd soit au moins
égal à 0.08.
Vérifications additionnelles
La condition [5.4.3.5.2 (9)] impose également une distance maximale entre armatures
verticales maintenues par des armatures de confinement de 200mm
dsv = 100mm < 200mm Æ OK
La condition [5.4.3.5.2 (8)] impose que le pourcentage des armatures longitudinales dans les
éléments de rive ne soit pas inférieur à 0.005 :
A 10179
ρsv1,2 = s1,2 = = 0.14 > 0.005 Æ OK
lc ⋅ b 0 446 ⋅160
Note : les éléments de rive ne contiennent que les armatures de 36mm de
diamètre même si la zone confinée s’étends au-delà de cette partie de mur.
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements ductiles – Analyse dynamique 19
simplifiée
19-20
Dans les cas où 0,1 < θ ≤ 0,2, les effets du second ordre peuvent être pris en compte
approximativement en majorant les effets de l’action sismique par un facteur égal à 1/(1 - θ).
Direction X Direction Y
Fb 2808kN 2985kN
d e1X = 5.3mm d e1Y = 5.4mm
d e2X = 14.7mm d e2Y = 15.1mm
déplacement horizontal
déterminé par une analyse d e3X = 26.3mm d e3Y = 27.4mm
linéaire basée sur le spectre d e4X = 38.5mm d e4Y = 40.6mm
de réponse de calcul d e5X = 50.3mm d e5Y = 53.5mm
d e6X = 61.4mm d e6Y = 65.8mm
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements ductiles – Analyse dynamique 20
simplifiée
19-21
- La clause 4.2.2 (4) de l’Eurocode 8 impose que la contribution de tous les éléments
secondaires à la raideur latérale ne dépasse pas de plus de 15% celle de tous les
éléments sismiques primaires, ce qu’on peut traduire par la condition suivante :
δw K
= MR ≤ 15%
δMR Kw
Avec δMR , le déplacement du somment du bâtiment sans les murs de
contreventement, soumis à une force horizontale unitaire ;
δw , le déplacement du somment du bâtiment avec les murs de
contreventement et la même force horizontale unitaire ;
KMR, la raideur de la structure en portique, sans les murs ;
Kw, la raideur de la structure avec les murs de contreventement.
- Lorsque la rotule est formée à la base du mur, la structure secondaire doit pouvoir
suivre les murs de contreventements, avec un déplacement horizontal de q x de.
Les poutres et les colonnes doivent alors pouvoir résister aux sollicitations suivantes :
Si les poutres et les colonnes ne sont pas suffisamment résistantes, il faut vérifier que
la ductilité en courbure µ ϕ est suffisante. La valeur de la ductilité minimale en
M Ed
courbure est donnée par : µ ϕ,demande =
M Rd
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements ductiles – Analyse dynamique 21
simplifiée
19-22
COLONNES
La plus chargée :
MEd,E = 32.9kNm
NEd,E = 63.4kN
VEd,E = 16.5kN
MEd,G = 0kNm
NEd,G = 856.9kN
VEd,G = 0kN
La plus fléchie :
MEd,E = 129.3kNm
NEd,E = 12.4kN
VEd,E = 81.3kN
MEd,G = 12kNm
NEd,G = 50.5kN
VEd,G = 16kN
Calcul de la ductilité en courbure de la section à l’aide d’une formule approchée pour le calcul
de la courbure élastique de la section :
Courbure ultime, établie par la feuille de calcul Excel sur base de ε cu 2 = 0.0035 , avec
NEd = 66.6kN :
χ u = 0.078893 m-1
ε 0.0025
Courbure élastique : χ y = 2.12 syd = 2.12 = 0.001514 m-1
hc 3.5m
χ
Ductilité offerte par la section : µ ϕ,offre = u = 52 > µ ϕ,demande,M = 2.7 Æ OK
χy
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements ductiles – Analyse dynamique 22
simplifiée
19-23
POUTRES
Sollicitation aux appuis, là où les moments positifs ou négatifs dus aux charges sismiques
sont les plus grands :
MEd,E = ± 196.8kNm
VEd,E = 156.2kN
MEd,G = -2.6kNm
VEd,G = 18.1kN
0.0018 f cd 0.0018 f cd
ρ = ρ '+ Æ µϕ =
µ ϕ εsy,d f yd ( ρ − ρ ') εsy,d f yd
avec ρ pourcentage d’armatures de la zone tendue et ρ’ pourcentage d’armatures de la zone
comprimée, tous deux normalisés par bd, où b est la largeur de la membrure comprimée de la
poutre.
f yd500
Æ εsy,d = = = 0.0025
E s 200000
f cd = 23.1N/mm²
f yd = 500N/mm²
A s,sup 402
ρsup = = = 0.0046
Ac 87500
A s,inf 308
ρinf = = = 0.0035
Ac 87500
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements ductiles – Analyse dynamique 23
simplifiée
19-24
0.0018 f cd
µϕ = = 30.2
( ρsup − ρinf ) εsy,d f yd
En ne considérant que les armatures tendues :
0.0018 f cd 0.0018 23.1
Moment positif : µ ϕ = = = 9.5
ρinf εsy,d f yd 0.0035 ⋅ 0.0025 500
0.0018 f cd 0.0018 23.1
Moment négatif : µ ϕ = = = 7.2
ρsup εsy,d f yd 0.0046 ⋅ 0.0025 500
On peut aussi calculer la ductilité en courbure calculée par une formule approchée pour le
calcul de la courbure élastique :
0.0018 f cd
Si l’on compare avec la formule de l’Eurocode 8, µ ϕ = :
ρεsy,d f yd
M +Ed 253.2
µ ϕ,demande,M + = = = 5.6 < µ ϕ,offre,M + = 9.5 Æ OK
M +Rd 46.6
M −Ed 258.5
µ ϕ,demande,M − = = = 4.4 < µ ϕ,offre,M − = 7.2 Æ OK
M −Rd 58.5
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements ductiles – Analyse dynamique 24
simplifiée
19-25
On vérifie aussi que la résistance à l’effort tranchant est suffisante dans les poutres dans la
situation sismique de calcul :
Sollicitation : Vd = γ Rd
∑ M Rd,i + V (VEd,G comprends le poids mort et ψ Q)
Ed,G 2i
l
58.5 + 45.6
Vd = 1.0 + 18.1
5
= 39 kN < VRd = 58kN Æ OK
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements ductiles – Analyse dynamique 25
simplifiée
20-1
1. Introduction
Caractéristiques des matériaux
STATIQUE SISMIQUE
fck = 30 N/mm² fck = 30 N/mm²
γ c = 1.5 γ c = 1.3
f 30 f 30
Béton f cd = α cc ck = 0.85 = 17N/mm² f cd = ck = = 23.1N/mm²
γc 1.5 γ c 1.3
E = 33 000 N/mm² E = E/2 = 16500 N/mm²
gconc = 2400 kg/m³ gconc = 2400 kg/m³
fyk = 500 N/mm² fyk = 500 N/mm²
Armatures γ s = 1.15 γ s = 1.0
en acier f f
500 500
S500, f yd = yk = = 434.8N/mm² f yd = yk = = 500N/mm²
classe B γ c 1.15 γ c 1.0
Es = 200 000N/mm² Es = 200 000N/mm²
Dimensions
Nombre de niveaux : 6
Hauteur du rez-de-chaussée : hrez = 3.5m
Hauteur des niveaux supérieurs : hetage = 3m
Hauteur du bâtiment : Hw = 18.5m
Longueur totale du bâtiment – direction X : Lx = 20m
Longueur totale du bâtiment – direction Y : Ly = 15m
Longueur d’une poutre selon la direction X : lx = 5m
Longueur d’une poutre selon la direction Y : ly = 5m
Longueur des murs : lw = 5m
Epaisseur de la dalle : hdalle = 0.15m
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements faiblement armés – Analyse 1
dynamique simplifiée
20-2
Plan XZ Plan YZ
Charges
Charges permanentes (en plus du poids propre) : G = 1 kN/m²
Charges variables : Q = 3 kN/m²
Neige : N = 0.4 kN/m²
Vent : V = 1.4 kN/m²
Coefficient de comportement
q = q0 = 3
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements faiblement armés – Analyse 2
dynamique simplifiée
20-3
Poutres
Poutre la plus sollicitée en travée : portique plan yz, en x = 0, 2eme niveau, 3eme travée
M +Ed,max = 36.3kNm
Poutre la plus sollicitée à l’appui : portique plan yz, en x = 0, 6eme niveau, 3eme travée
M −Ed,min = -65.5kNm
VEd,max = 67.53kN
Résistances :
M −Rd (2 φ 20) 74.8 kNm
M +Rd (2 φ 14) 39.3 kNm
VRd 73 kN
Les moments résistants sont calculés par une feuille Excel, ne tenant compte que des
armatures tendues de la section, et avec ε cu 2 = 0.0035 :
- Moment résistant négatif :
M −Rd = 74.8 kNm
Avec x = 79.4mm, position de l’axe neutre, mesurée depuis la fibre
comprimée extrême
d = hpoutre – enrobage – φetrier – φs,sup / 2 = 350 – 25 – 8 – 20/2 = 307mm,
centre de force des armatures, mesuré depuis la fibre comprimée
extrême
z = 274mm, bras de levier
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements faiblement armés – Analyse 3
dynamique simplifiée
20-4
VRd,s = 73.4kN
VRd,max = 349kN
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements faiblement armés – Analyse 4
dynamique simplifiée
20-5
Espacement longitudinal maximum entre les armatures d’effort tranchant [9.2.2 (6)] :
smax = 0.75d = min(0.75 dsup ; 0.75 dinf ) = 230mm > s = 200mm Æ OK
Colonnes
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements faiblement armés – Analyse 5
dynamique simplifiée
20-6
Résistances :
Les moments résistants sont calculés par une feuille Excel, tenant compte de toutes les
armatures, comprimées et tendues, et de l’effort normal sollicitant, avec
ε cu 2 = 0.0035 :
M Rd = 62.5 kNm > MEd,max = 47.8kNm Æ OK
VRd,s = 36.4kN
VRd,max = 369kN
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements faiblement armés – Analyse 6
dynamique simplifiée
20-7
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements faiblement armés – Analyse 7
dynamique simplifiée
20-8
Valeurs des paramètres décrivant le spectre de réponse élastique de type 1 (sol de type B)
Définitions Symbole Valeur Unité
Paramètre du sol S 1.2
Limite inférieure des périodes correspondant au palier
TB 0.15 s
d’accélération spectrale constante
Limite supérieure des périodes correspondant au palier
TC 0.5 s
d’accélération spectrale constante
Valeur définissant le début de la branche à déplacement spectral
TD 2 s
constant
= ∑G + ∑ψ
kj Ei ⋅ Q ki
ψE,i : ψ Ei = ϕ ⋅ ψ 2i
ϕ = 0.8 donné dans l’Eurocode 8 (bâtiment avec occupations corrélées)
ψ Ei = ϕ ⋅ ψ 2i = 0,8 × 0,3 = 0, 24
Æ m = 1376 tonnes
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements faiblement armés – Analyse 8
dynamique simplifiée
20-9
Les voiles sont considérés comme étant des murs de grandes dimensions transversales, définis
comme ayant une dimension horizontale lw au moins égale à 4m ou aux 2/3 de la hauteur Hw
du mur, en prenant la valeur inférieure :
lw = 5000mm > min(4m ; 2/3 Hw) = 4000mm
Æ mur de grande dimension en béton peu armé
Les règles de l’Eurocode 2 à propos des voiles sont applicables. Par définition, un mur
ou voiles respectent l’inégalité : l w ≥ 4b w Æ 5m > 1m Æ OK
Par comparaison, Testimé par la relation de l’Eurocode 8 [EN 1998-1: 2004 cl.4.3.3.2.2] :
Estimation de la période du bâtiment par une formule approchée:
T = C t H 3/ 4
0.075
Coefficient Ct : C t =
Ac
Ac est l’aire effective totale des sections des murs de contreventement au
premier niveau du bâtiment, en m² :
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements faiblement armés – Analyse 9
dynamique simplifiée
20-10
A c = ∑ (A i (0.2 + l wi / H) 2 )
H = 18.5m
Ac = 2x 1.25 (0.2+0.27)²
= 0.55m²
0.075
Ct = = 0.1
Ac
T = 0.9 s
Estimation des efforts internes, pour une approche simplifiée sans analyse 3D :
Fb = m ⋅ Sd (T) ⋅ λ
m = 1376 tons = 1.376 106 kg
λ = 0.85 (le bâtiment a plus que 2 étages)
2.5 ⎡ TC ⎤
Sd (T) = a g ⋅ S ⋅ = 0.4 x 9.81 x 1.2 x 2.5/3 x 0.5/0.58 = 3.4 m/s²
q ⎢⎣ T ⎥⎦
Fb = 1.376 106 kg x 3.9 x 0.85 = 3957 kN
x
Effets de la torsion: δ = 1 + 0.6 = 1.3, avec x = 7.5m et Le = 15m [4.3.3.2.4 EC8]
Le
Fb* = Fb x δ = 5144 kN
Remarque : Si on avait considéré E à la place de E/2 pour le béton, on aurait eut une période
plus petite, et des efforts plus grands :
TX = TY = 0.41s
Fb* = Fb x δ = 5967 kN
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements faiblement armés – Analyse 10
dynamique simplifiée
20-11
Selon la clause 5.4.2.5 (3) et (4) de l’Eurocode 8, les efforts normaux dynamiques
supplémentaires développés dans les murs de grandes dimensions en raison du soulèvement
par rapport au sol ou de l’ouverture et la fermeture de fissures horizontales, doivent être pris
en compte dans la vérification du mur à l’état limite ultime, vis-à-vis de la flexion composée.
Cette composante dynamique de l’effort normal du mur peut être prise comme correspondant
à 50% de l’effort normal dans le mur, dû aux charges gravitaires présentes dans la situation
sismique de calcul, avec un signe positif et un signe négatif.
Selon la clause 5.4.3.5.1 (4), lorsque l’effort normal dynamique est pris en compte dans la
vérification à l’état limite ultime pour la flexion composée, la déformation limite ε cu 2 pour le
béton non confiné peut être augmentée à 0.005, avec une valeur plus élevée pour le béton
confiné, sous réserve que l’éclatement du béton d’enrobage non confiné soit pris en compte
dans la vérification.
Æ ε cu 2 = 0.005
Instabilités
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements faiblement armés – Analyse 11
dynamique simplifiée
20-12
Armatures verticales
Un calcul simple permet d’estimer la quantité d’armatures nécessaires dans les 2 zones
d’extrémités :
On estime que ces zones d’extrémités ont une longueur lc égale au minimum
requis par l’Eurocode 8, clause 5.4.3.5.3(2) :
⎛ 3 ⋅ b w 0 ⋅ σcm ⎞
lc = lc,min = max ⎜ b w 0 ; ⎟
⎝ f cd ⎠
σcm ⎛ ε ⎞ ⎛ 0.002 ⎞
Avec : = Φ ⎜ 1 − c2 ⎟ = 1⎜1 − ⎟ = 0.87
f cd ⎝ 3ε cu 2 ⎠ ⎝ 3 ⋅ 0.005 ⎠
ε c2 = 0.002
ε cu 2 = 0.005
bw0 = 250mm
Φ =1
Le mur est supposé être en flexion pure avec les armatures verticales pour la
flexion. En effet, la valeur de υd calculée avec NEd,min qui est plus défavorable
pour la résistance en flexion, est inférieur à 10% :
N 739500
υd,min = Ed,min = = 2.6% < 10% Æ flexion pure
A c f cd 1250000 ⋅ 23.1
Remarque :
Estimation des sections d’armatures verticales pour un mur en flexion composée ( υd > 10%) :
N
σ N = Ed,min
b w lw
6M Ed
σM =
b w l2w
Ft = ( σ M - σ N ) x d/2 x bw
σ − σN
d= M lw
2σ M
Æ As1,2,estimé = Ft/fyd
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements faiblement armés – Analyse 12
dynamique simplifiée
20-13
Cette section d’armatures As1,2,estimé est vérifiée par un calcul du moment résistant de la
section. Le calcul montre que 14 φ 36 = 14250mm² est suffisant.
Zones d’extrémités :
Diamètre des armatures dans les 2 zones d’extrémités : φs1 = φs2 = 36mm
Section des armatures dans les 2 zones d’extrémités :
As1 = As2 = 14 φ 36 = 14250mm²
Espacement des armatures : ds1 = ds2 = 100mm
Section totale des armatures verticales : Asv,tot = Asv + As1 + As2 = 30310mm²
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements faiblement armés – Analyse 13
dynamique simplifiée
20-14
Remarque :
Moment résistant tenant compte de l’augmentation de résistance du béton confiné (avec
NEd,min et une section réduite de l0 x b0 = 4900 x 150) :
ε cu 2,c = ε cu 2 + 0.1 αωwd [EC8 5.4.3.4.2 (6) ou EC2 3.1.9]
bw
αωwd,min = 30µϕ (υd + ωv )εsy,d − 0.035
b0
Coefficient de ductilité en courbure µϕ requis :
M Ed
si T ≥ Tc : µϕ = 2q 0 −1
M Rd
⎛ M ⎞T
si T < Tc : µ ϕ = 1 + 2 ⎜ q 0 Ed − 1⎟ c
⎝ M Rd ⎠ T
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements faiblement armés – Analyse 14
dynamique simplifiée
20-15
bw = 250mm
b0 = 150mm
αωwd,min = 0.011
on a au moins : εcu 2,c = εcu 2 + 0.1 αωwd,min = 0.005 + 0.1 x 0.011 = 0.0061
L’élément de rive confiné s’étend sur une longueur limitée qui peut être calculée à
partir de xu :
lc,calcul = xu (1- εcu 2 / ε cu 2,c )
= 815 (1-0.005/0.0061)
= 152mm < lc,réelle utilisée dès le départ, égale à 650mm
Armatures horizontales
Ces armatures sont dimensionnées pour que le mur puisse reprendre l’effort tranchant
sollicitant VEd.
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements faiblement armés – Analyse 15
dynamique simplifiée
20-16
D’où :
VRd,c,min = 376kN
VRd,c = 719kN
Effort tranchant pouvant être repris par les armatures d’effort tranchant
horizontales:
Diamètre d’une barre : φsh = 14mm
Espacement des armatures : dsh = 90mm
Ash = 62810mm²
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements faiblement armés – Analyse 16
dynamique simplifiée
20-17
α cw ν 1 f cd b w × s
1.0 × 0.6 × 23.1 250 × 90
Asw,max = = = 390mm²
2 f ywd 2 400
Asw = min(Asw ; Asw,max) = 308mm²
εcu = 0.002
z = 4043mm (peut être estimé par 0.8lw = 4000 mm)
VRd,s = 5532kN
VRd,max = 6998kNm
Vérification du glissement :
Selon la clause 5.4.3.5.2 (4) de l’Eurocode 8, il convient de vérifier l’état limite ultime par
rapport à l’effort tranchant vis-à-vis du glissement au niveau des reprises de bétonnage
horizontales conformément à l’Eurocode 2 clause 6.2.5.
La longueur d’ancrage des armatures additionnelles nécessaire pour la résistance au
glissement est augmentée de 50% par rapport à la longueur requise dans l’Eurocode 2.
VEdi ≤ VRdi
β ⋅ VEd
Valeur de calcul de la contrainte de cisaillement à l’interface : VEdi =
z ⋅ bi
Avec : β = 1 (hypothèse) ; β est le rapport de l’effort normal (longitudinal) dans le
béton de reprise à l’effort longitudinal total dans la zone comprimée ou dans la
zone tendue, calculé, à chaque fois, pour la section considérée
VEd est l’effort tranchant transversal ; on fait la vérification pour le VEd en base
du mur : VEd = 5144kN
z = 4043mm
bi = bw = 250mm, largeur de l’interface
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements faiblement armés – Analyse 17
dynamique simplifiée
20-18
⎛N ⎞ ⎛ 739500 ⎞
σ n = min ⎜ Ed,min ;0.6 ⋅ f cd ⎟ = min ⎜ ;0.6 ⋅ 23.1⎟ = min ( 0.6;13.9 ) = 0.6
⎝ Ac ⎠ ⎝ 1250000 ⎠
Contrainte engendrée par la force normale externe minimale à
l’interface susceptible d’agir en même temps que l’effort de
cisaillement ; elle est positive en compression, avec σ n <0.6 fcd, et
négative en traction. Lorsque σ n est une contrainte de traction, il
convient de prendre c fctd = 0.
ρ = Asv,tot/Ai = 30310mm²/1250000mm² = 0.024, avec Ai = Ac, aire du joint
α = 90°
⎛ f ⎞
ν = 0.6 ⎜1 − ck ⎟ = 0.5, coefficient de réduction de la résistance du béton
⎝ 250 ⎠
fissuré à l’effort tranchant (6.2.2 EC2)
β ⋅ VEd 1 ⋅ 5144000
Æ VEdi = = = 5.1N/mm²
z ⋅ bi 4040 ⋅ 250
Æ VRdi = min ( c ⋅ f ctd + µ ⋅ σ n + ρ ⋅ f yd ( µ sin α + cos α ) ;0.5 ⋅ ν ⋅ f cd )
= min ( 0.35 ⋅1.54 + 0.6 ⋅ 0.6 + 0.024 ⋅ 500 ( 0.6 + 0 ) ;0.5 ⋅ 0.5 ⋅ 23.1)
= min ( 8.2;6.1) = 6.1N/mm²
φst = 12mm
st = dsh = 90mm (les armatures transversales sont placées aux mêmes niveaux que les
armatures horizontales d’effort tranchant)
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements faiblement armés – Analyse 18
dynamique simplifiée
20-19
Chaînage
La clause 5.4.3.5.3 (4) de l’Eurocode 8 concernant les dispositions constructives pour
la ductilité locale impose de prévoir des chaînages en acier continus, horizontaux ou
verticaux :
- Le long de toutes les intersections de murs ou liaisons avec les raidisseurs ;
- A tous les niveaux de plancher ;
- Autour des ouvertures dans le mur.
L’Eurocode 2 donne un effort de traction maximal, qui permet d’en tirer une section
d’armature de chaînage :
Effort de traction maximal : Ft = 70kN [EN 1992-1-1 :2004 9.10]
Résistance de l’acier : fsd = 435N/mm²
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements faiblement armés – Analyse 19
dynamique simplifiée
20-20
Dans les cas où 0,1 < θ ≤ 0,2, les effets du second ordre peuvent être pris en compte
approximativement en majorant les effets de l’action sismique par un facteur égal à 1/(1 - θ).
Direction X Direction Y
Fb 3956kN 3955kN
d e1X = 3.7mm d e1Y = 3.7mm
d e2X = 10.1mm d e2Y = 10.1mm
déplacement horizontal
déterminé par une analyse d e3X = 18.4mm d e3Y = 18.5mm
linéaire basée sur le spectre d e4X = 27.9mm d e4Y = 27.9mm
de réponse de calcul d e5X = 37.8mm d e5Y = 37.8mm
d e6X = 47.6mm d e6Y = 47.5mm
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements faiblement armés – Analyse 20
dynamique simplifiée
20-21
- La clause 4.2.2 (4) de l’Eurocode 8 impose que la contribution de tous les éléments
secondaires à la raideur latérale ne dépasse pas de plus de 15% celle de tous les
éléments sismiques primaires, ce qu’on peut traduire par la condition suivante :
δw K
= MR ≤ 15%
δMR Kw
Avec δ MR , le déplacement du somment du bâtiment sans les murs de
contreventement, soumis à une force horizontale unitaire ;
δ W , le déplacement du somment du bâtiment avec les murs de
contreventement et la même force horizontale unitaire ;
KMR, la raideur de la structure en portique, sans les murs ;
Kw, la raideur de la structure avec les murs de contreventement.
- Lorsque la rotule est formée à la base du mur, la structure secondaire doit pouvoir
suivre les murs de contreventements, avec un déplacement horizontal de q x de.
Les poutres et les colonnes doivent alors pouvoir résister aux sollicitations suivantes :
Si les poutres et les colonnes ne sont pas suffisamment résistantes, il faut vérifier que
la ductilité en courbure µ ϕ est suffisante. La valeur de la ductilité minimale en
M Ed
courbure est donnée par : µ ϕ,demande =
M Rd
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements faiblement armés – Analyse 21
dynamique simplifiée
20-22
COLONNES
La plus chargée :
MEd,E = 21.8kNm
NEd,E = 351.5kN
VEd,E = 10.6kN
MEd,G = 3.1kNm
NEd,G = 241.4kN
VEd,G = 2.66kN
La plus fléchie :
MEd,E = 89.1kNm
NEd,E = 35.7kN
VEd,E = 54.8kN
MEd,G = 3.06kNm
NEd,G = 66.6kN
VEd,G = 2.23kN
χu
Calcul de la ductilité en courbure de la section par la formule µ ϕ,offre =, à l’aide d’une
χy
formule approchée pour le calcul de la courbure élastique de la section :
Courbure ultime, établie par la feuille de calcul Excel sur base de ε cu 2 = 0.0035, avec
NEd = 173.7kN : χ u = 0.063475 m-1
ε 0.0025
Courbure élastique : χ y = 2.12 syd = 2.12 = 0.001514 m-1
h rez 3.5m
χ
Ductilité offerte par la section : µ ϕ,offre = u = 42 > µ ϕ,demande,M = 2.9 Æ OK
χy
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements faiblement armés – Analyse 22
dynamique simplifiée
20-23
POUTRES
Sollicitation aux appuis, là où les moments positifs ou négatifs dus aux charges sismiques
sont les plus grands :
MEd,E = ± 94.8kNm
VEd,E = 44.5kN
MEd,G = -19.9kNm
VEd,G = 18.1kN
0.0018 f cd 0.0018 f cd
ρ = ρ '+ Æ µϕ =
µ ϕ εsy,d f yd ( ρ − ρ ') εsy,d f yd
avec ρ pourcentage d’armatures de la zone tendue et ρ’ pourcentage d’armatures de la zone
comprimée, tous deux normalisés par bd, où b est la largeur de la membrure comprimée de la
poutre.
f yd500
Æ εsy,d = = = 0.0025
E s 200000
f cd = 23.1N/mm²
f yd = 500N/mm²
A s,sup 628.3
ρsup = = = 0.0072
Ac 87500
A s,inf 308
ρinf = = = 0.0035
Ac 87500
0.0018 f cd
µϕ = = 7.7
( ρsup − ρinf ) εsy,d f yd
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements faiblement armés – Analyse 23
dynamique simplifiée
20-24
On peut aussi calculer la ductilité en courbure calculée par une formule approchée pour le
calcul de la courbure élastique :
Vérification des ductilités, prenant en compte les dernières calculées, avec la formule
simplifiée de calcul de la courbure élastique :
M+ 264.5
µ ϕ,demande,M + = Ed = = 5.8 < µ ϕ,offre,M + = 6.6 Æ OK
M Rd 45.6
M −Ed 304.3
µ ϕ,demande,M − = = = 3.5 < µ ϕ,offre,M − = 3.8 Æ OK
M Rd 87.7
0.0018 f cd
Si l’on compare avec la formule de l’Eurocode 8, µ ϕ = :
ρεsy,d f yd
M +Ed 264.5
µ ϕ,demande,M + = = = 5.8 < µ ϕ,offre,M + = 9.5 Æ OK
M Rd 45.6
M −Ed 304.3
µ ϕ,demande,M − = = = 3.5 < µ ϕ,offre,M − = 4.5 Æ OK
M Rd 87.7
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements faiblement armés – Analyse 24
dynamique simplifiée
20-25
On vérifie aussi que la résistance à l’effort tranchant est suffisante dans les poutres dans la
situation sismique de calcul :
Sollicitation : Vd = γ Rd
∑ M Rd,i + V (VEd,G comprends le poids mort et ψ Q)
Ed,G 2i
l
87.7 + 45.6
Vd = 1.0 + 18.1
5
= 44.8 kN < VRd = 58kN Æ OK
Dimensionnement d’un bâtiment de 6 étages avec murs de contreventements faiblement armés – Analyse 25
dynamique simplifiée