Mémoire de Fin D'année Sur La Superhydrophobie

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UNIVERSITÉ DE BORDEAUX I.

SCIENCES ET TECHNOLOGIES
CYCLE PRÉPARATOIRE DE BORDEAUX (CPBx)

MÉMOIRE
DU PROJET DE DEUXIÈME ANNÉE
Année universitaire 2017/2018

Réalisé par

Mme Elsa DOS SANTOS & M. Jules SIMONIN GARCIA


Spécialités: Chimie et Physique

LA SUPERHYDROPHOBIE
ET SES APPLICATIONS
Création d’un tee-shirt superhydrophobe Elsa DOS SANTOS – Jules SIMONIN GARCIA

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Création d’un tee-shirt superhydrophobe Elsa DOS SANTOS – Jules SIMONIN GARCIA

UNIVERSITÉ DE BORDEAUX I. SCIENCES ET TECHNOLOGIES

MÉMOIRE DE DEUXIÈME ANNÉE


Année universitaire 2016/2017

Présenté par

Mme Elsa DOS SANTOS & M. Jules SIMONIN GARCIA


Spécialités: Chimie et Physique

Tutoré par

M. S. RAVAINE

LA SUPERHYDROPHOBIE ET SES
APPLICATIONS

Création d’un tee-shirt superhydrophobe

Date de soutenance le 24 mai 2018 devant le jury composé de :


M. S. RAVAINE Enseignant-chercheur au CRPP (Pessac)

M. D. BLAUDEZ
 Directeur du Cycle Préparatoire de Bordeaux (CPBx)

M. E. DAZZAN Professeur de Lettres & Communication à l’Université de Bordeaux

M. ou Mme X Représentant de l’ENSCPB


Mme J.HENRY ou H.VALLAR Professeur d’anglais à l’Université de Bordeaux

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Création d’un tee-shirt superhydrophobe Elsa DOS SANTOS – Jules SIMONIN GARCIA

RÉSUMÉ

La superhydrophobie, caractéristique naturelle de plantes comme le lotus et d’animaux


comme le canard est connue de tous pour conférer des propriétés autonettoyantes aux matériaux.
De plus, rares sont les personnes qui n’ont jamais rêvé d’un monde où la pluie ne mouillerait pas,
où les taches dues à un liquide n’existeraient pas. La superhydrophobie permet ces avancées, nous
nous sommes donc intéressés à ce phénomène que l’on croit connaître, alors qu’il n’en est rien. En
effet, la mouillabilité d’un matériau est régie par sa surface, et plus particulièrement les
nanorugosités présentes sur celle-ci ainsi que la nature du composé chimique en contact avec la
goutte d’eau lors de la tombée de cette dernière. Nous nous sommes donc demandés comment
fonctionne ce phénomène, et comment concevoir un tee-shirt superhydrophobe. Nous avons tout
d’abord défini l’hydrophobie et la superhydrophobie, nous avons ensuite expliqué les moyens d’y
parvenir ainsi que les applications industrielles du phénomène, et enfin nous avons détaillé la
conception de nos propres tee-shirts superhydrophobes.

Mots clés : superhydrophobie, biomimétisme, mouillabilité, lotus, hydrophobie, autonettoyant,


eau, applications, nanorugosité, tee-shirt superhydrophobe.

ABSTRACT

Ultrahydrophobicity, natural characteristic of plants such as the lotus and animals such as
the duck is well known for its self-cleaning properties. Moreover, only a very few people have
never dreamt of a world where the rain doesn’t wet our clothes, where liquid stains don’t even
exist. Ultrahydrophobicity allows those advances, so we have interested ourselves in this
phenomenon which we believed we knew, but we were far from that. Indeed, wettability of a
material is governed by its surface, most specifically the nano-roughnesses on it and the nature of
the chemical compound in contact with the water molecules when water flows. Thus we searched
how this phenomenon works, and how we could develop an ultrahydrophobic tee-shirt. First we
characterized hydrophobicity and ultrahydrophobicity, then we explained the ways to reach those
properties and the industrial applications, finally we detailed how we made our own
ultrahydrophobic tee-shirts.

Keywords : ultrahydrophobicity, biomimicry, wettability, lotus, hydrophobicity, self-cleaning,


water, applications, nano-roughness, ultrahydrophobic tee-shirt.

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REMERCIEMENTS

Ce mémoire est l’aboutissement de plusieurs mois de travail, de découverte et de rencontres.


C’est pour cela que nous souhaitons adresser nos remerciements à toutes les personnes nous ayant
aidé de près ou de loin dans la réalisation de ce mémoire.

Nous adressons des remerciements particuliers à notre tuteur M. Serge RAVAINE,


enseignant-chercheur au Centre de Recherche Paul Pascal à Pessac. Il a consacré beaucoup de son
temps dans toutes les explications scientifiques et dans la réalisation de nos manipulations. Il a
partagé toute son expérience et ses connaissances sur le sujet, cela a été très bénéfique pour nous.
Il a toujours été à notre écoute et nous a donné de précieux conseils.

Nous aimerions aussi remercier M. Pierre-Étienne ROUET, thésard au Centre de Recherche


Paul Pascal. Il a su nous transmettre ses connaissances grâce à son aisance et à sa pédagogie. Il
nous a également permis de comprendre le fonctionnement du Microscope Électronique en
Transmission, et nous a guidé durant nos manipulations au laboratoire.

Nous tenons également à remercier Mme Joanna GIERMANSKA et M. Éric


LAURICHESSE d’avoir pris de leur temps afin de nous expliquer le fonctionnement du
tensiomètre à goutte pendante.

Nous voulons aussi remercier la directrice du Centre de Recherche Paul Pascal de nous
avoir permis de manipuler dans ses locaux, et d’utiliser tout le matériel nécessaire dont nous avions
besoin pour mener à bien ce mémoire. Nous remercions également la dame de l’accueil qui nous a
reçu avec grand sourire, nous voyant défiler un bon nombre de fois dans le hall du CRPP.

Pour finir, nous voudrions remercier nos professeurs de Lettres et Communication et


d’Anglais, Mme Isabelle ESCOLIN-CONTENSOU et Mme Jennifer HENRY pour tous les
conseils qu’elles ont sus nous donner durant ces deux semestres.

Et plus particulièrement, nous voudrions adresser une mention spéciale à Lisa une amie du
CPBx, qui ne passe pas un jour sans tâcher ses vêtements et qui aurait bien besoin de textiles
autonettoyants.

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GLOSSAIRE
Angle de contact : L’angle de contact d'un liquide sur un solide est l'angle formé par la surface du
solide avec la tangente à une goutte du liquide déposée sur ce solide passant par le bord de la goutte.
Sa valeur d'équilibre se calcule par la loi de Young-Dupré (angle statique).
Biomimétisme : Technique scientifique qui consiste à étudier les différents processus qui
permettent à la nature de survivre et de se développer pour l’appliquer à l’Homme.
Capillarité : Tendance d'un liquide à se propager dans toutes les directions sur et dans un matériau
ou un corps poreux.
Dipôle permanent : Résulte d’une asymétrie dans la distribution des charges électroniques au sein
d’une molécule. Les barycentres de charge sont non confondus.
Hydrophile : Composé ayant une affinité pour l'eau et tendance à s'y dissoudre. C’est un composé
polaire. Sa propriété, l’hydrophilie possède un angle de contact caractéristique compris entre 0° et
90°.
Hydrophobe : Substance ou une partie de molécule organique qui ne dissout pas dans l’eau et qui
n’a pas d’affinité polaire avec elle. Pour un matériau, il s’agit d’une surface difficilement
mouillable. Sa propriété, l’hydrophobie est la propriété physique d’une molécule repoussée par une
masse d’eau son angle de contact caractéristique est compris entre 90° et 150°.
Hystérèse : Différence entre les deux angles caractéristiques d’avancée et de poussée (angles
cinétiques). Permet de définir la force qu’il faut exercer sur une goutte de liquide pour la faire
glisser sur une surface solide.
Micro et nanorugosités : Petites aspérités sur une surface de taille micro et nanométrique. Un
nanomètre est un milliard de fois plus petit que le mètre, et un micromètre est un million de fois
plus petit que le mètre.
Microscope électronique en Transmission (MET) : La microscopie électronique en transmission
(ou MET, en anglais TEM pour Transmission Electron Microscopy) est une technique de
microscopie où un faisceau d'électrons est « transmis » à travers un échantillon très mince. Les
effets d'interaction entre les électrons et l'échantillon donnent naissance à une image, dont la
résolution peut atteindre 0,08 nanomètre.
Monodispersité : Condition d’être monodisperse, ce qui signifie la similitude en taille des
particules.
Mouillage : Comportement d'un liquide en contact avec une surface solide. Il désigne d'une part la
forme que prend le liquide à la surface du solide (mouillage statique) et la façon dont il se comporte
lorsqu'on essaie de le faire couler.
Nanoparticules : Particules ultra-fines (PUF) dont la dimension est comprise entre 1 et 100
nanomètres. Leurs propriétés physiques et chimiques découlent de leur taille.
Polarité : Caractéristique décrivant la répartition des charges négatives et positives dans un dipôle.
La molécule d’eau est polaire, elle possède un dipôle permanent.
Superhydrophobe : Surface extrêmement difficile à mouiller. Son angle de contact caractéristique
est supérieur à 150°. Sa propriété, la superhydrophobie est régie par la loi de Cassie Baxter.
Tensiomètre à goutte pendante : Machine déposant une goutte d’eau sur une surface choisie.
Dans notre cas, elle nous a servi à mesurer les angles de contact, d’avancée et de poussée.
Tension superficielle : Phénomène physico-chimique lié aux interactions moléculaires d'un fluide.
Elle résulte de l'augmentation de l'énergie à l'interface entre deux fluides. Le système tend vers un
équilibre qui correspond à la configuration de plus basse énergie, il modifie donc sa géométrie pour
diminuer l'aire de cette interface. La force qui maintient le système dans cette configuration est la
tension superficielle.

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SOMMAIRE

Introduction ………………………………………..…………………………………… 7
I. Que sont l’hydrophobie et la superhydrophobie ? ……………..…………..…….. 8
A. Histoire et définition. ………………………………………………………….... 8
B. Caractéristiques physiques et chimiques. …………………………..…………. 8
1. Étude de la molécule d’eau. …………………………………….………… 8
2. Explications chimiques de la cohésion et de l’hydrophobie. ……………... 9
3. Explications physiques de l’hydrophobie. ………………………………. 10
4. Mesure de l’angle de contact. ……………………………………………. 11
C. Exemples de superhydrophobie dans la nature. ……………………………... 13
1. Chez les végétaux. ………………………………………………………. 13
2. Chez les animaux. ……………………………………………………….. 13
II. Comment l’Homme peut-il recréer la superhydrophobie ? …………………… 14
A. Moyens physiques. …………………………………………………………….. 14
1. Les nanoparticules. ……………………………………………………… 14
2. La méthode laser. ………………………………………………..………. 15
B. Moyens chimiques. ……………………………………………………………. 15
1. Les composés alkylés. …………………………………………………... 15
2. Les composés fluorés. ………………………………………………….... 15
3. Les méthodes de fixation. ……………………………………………….. 16
C. Applications industrielles. ……………………………………………………. 16
1. En peinture. ……………………………………………………………... 16
2. Dans les sports et loisirs nautiques. ……………………………………… 16
3. Dans les vitrages. ……….……………………………………………….. 16
4. En production textile. ………………………………………………...…. 17
III. Élaboration de nos surfaces superhydrophobes. ……………………………….... 17
A. Préparation des produits à appliquer. ………………………………………… 17
1. Fluoration et alkylation des lamelles de verre. …………………………... 17
2. Synthèse de nanoparticules de silices. …………………………………... 18
3. Fluoration de nanoparticules de silices. …………………………………. 18
B. Résultats. ……………………………………………………………………….. 19
C. Aboutissement de notre mémoire. ……………………………………………. 21
1. Conception de notre tee-shirt. …………………………………………… 21
2. Réflexions et améliorations possibles de notre tee-shirt. ………………... 21
Conclusion …………………………………………………………………………….. 24
Bibliographie …………………………………………………………………………. 25
Annexes ……………………….……………………………………………………….. 26

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INTRODUCTION

Tout d’abord, ce mémoire est le résultat de plusieurs mois de réflexions et de travail. Tout
a commencé par le choix du sujet, en effet étant deux futurs élèves de l’École Nationale Supérieure
de Chimie, de Biologie et de Physique, la superhydrophobie répondait parfaitement aux matières
Physique et Chimie que nous devions étudier à travers ce mémoire. Après cette décision et quelques
recherches sur le sujet, lorsque nous parlions à notre entourage d’une surface superhydrophobe, ils
nous répondaient à l’unanimité qu’il s’agissait pour eux d’une surface extrêmement lisse laissant
perler l’eau. C’est alors que nous avons trouvé davantage d’intérêt pour ce sujet. La
superhydrophobie est un phénomène peu connu, nous devions alors percer tous ses secrets.

Commençons par l’étymologie des mots hydrophobe et hydrophile, ils viennent du grec
hydro signifiant eau, pour le premier phóbos la peur, et dans le second cas du grec phileo qui
signifie aimer. On caractérisera un matériau hydrophobe comme étant capable de repousser l’eau
et hydrophile ayant une affinité avec l’eau. Un matériau superhydrophobe repoussera alors
davantage le liquide à sa surface. La mouillabilité est quant à elle l’aptitude d’un matériau à
permettre à un liquide de s’étaler à sa surface de manière la plus étendue possible. On caractérise
alors un matériau superhydrophobe comme non mouillant par l’eau. Elle ne s’étalera donc pas à sa
surface.

La découverte de l’effet Lotus par deux scientifiques Wilhelm Barthlott et Christoph


Neinhuis en 1970 est à l’origine de cet engouement pour ce phénomène physico-chimique. On
remarque des superhydrophobies naturelles chez plusieurs espèces végétales et animales.
L’Homme a su copier la nature dans le but d’améliorer le quotidien de l’Homme. En effet, la
communauté scientifique porte un intérêt à ce phénomène depuis les années 1970 et l’exploite
depuis les années 1990 dans les différentes conceptions biomimétiques.

Nous voulions un but à notre mémoire, nous nous sommes donc demandés comment nous
pouvions créer un textile superhydrophobe. Dans un premier temps nous aborderons et
expliquerons les origines physiques et chimiques de la superhydrophobie. Puis dans un second
temps nous exposerons les voies permettant de produire un matériau superhydrophobe, enfin la
troisième partie de ce mémoire sera l’aboutissement de ce travail : la conception de notre textile
superhydrophobe.

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Création d’un tee-shirt superhydrophobe Elsa DOS SANTOS – Jules SIMONIN GARCIA

Consigne de lecture : Cliquez sur les chiffres, ils font écho à une illustration située dans les
annexes en rapport avec le paragraphe que vous êtes en train de lire, et inversement.

I) Que sont l’hydrophobie et la superhydrophobie ?


Dans cette partie, nous allons tout d’abord placer l’hydrophobie dans l’histoire. Puis nous
allons l’étudier. Nous donnerons une approche chimique de ce phénomène qui nous permettra
également de comprendre la cohésion de l’eau, idée sans laquelle nous ne pourrions observer la
superhydrophobie d’un matériau. Ensuite, nous aborderons ses caractéristiques physiques. Toutes
ces notions nous permettront de définir la superhydrophobie des matériaux et nous verrons qu’il
s’agit simplement d’une différence d’angle de contact entre ces deux phénomènes. Plusieurs
modèles régissent l’hydrophobie et la superhydrophobie, nous les détaillerons. Cette partie est un
constat de ce phénomène, c’est pour cela que nous nous intéresserons en dernier lieu à la
superhydrophobie naturelle chez les végétaux et animaux, nous donnerons deux exemples pour
chaque cas.

A) L’hydrophobie dans l’histoire et sa définition.

L’hydrophobie, bien que nommée différemment, est connue depuis deux millénaires. Les
Asiatiques ont découvert ce phénomène chez les plantes d’eau, tropicales ou désertiques,
l’hydrophobie ayant fonction d’auto-nettoyage ou d’aide à l’hydratation dans ces cas. C’est en
revanche en 1970 que Wilhelm Barthlott, botaniste allemand et chercheur en bionique, découvre
réellement le principe physique sur une feuille de lotus et le décrit à l’aide des premiers
microscopes électroniques de l’époque. Cette découverte porte depuis ce jour le nom, d’effet Lotus.
Depuis, les industriels ont compris l’intérêt de ce phénomène et ce sont mis à utiliser une technique
maintenant répandue, le biomimétisme, afin de copier les caractéristiques des matériaux
hydrophobes. En parallèle, les scientifiques ont étudié ces mêmes caractéristiques en laboratoire
depuis les années 1990, et plus précisément en 1997 W. Barthlott et son confrère Christoph
Neinhuis, lui aussi botaniste allemand et chercheur en bionique. 26 Depuis ces années, de
nombreux brevets de procédés de mise en place ont été déposés, que ce soit des procédés chimiques
ou physiques, explicités dans les prochains paragraphes.

B) Caractéristiques chimiques et physiques de l’hydrophobie.

1) Étude de la molécule d’eau.

a. L’eau.
Tout d’abord, intéressons-nous à la molécule d’eau sans quoi le phénomène d’hydrophobie
n’aurait pas lieu. La molécule d’eau est composée de deux atomes d’hydrogène et un atome
d’oxygène et est notée H2O. Sa forme est coudée. 26

b. La molécule d’eau, un dipôle.


Lorsqu’une liaison se crée, chacun des deux atomes participant à la liaison, met en commun un
électron. L’électronégativité de l’oxygène étant plus importante que celle de l’hydrogène, l’atome
d’oxygène va donc attirer vers lui les électrons engagés dans la liaison covalente O-H. Le nuage
électronique de l’oxygène sera donc plus important que celui de l’hydrogène. Chaque atome

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d’hydrogène portera une charge partielle +δ, et l’atome d’oxygène portera deux charges partielles
–δ. Dans la molécule d’eau, les barycentres des charges – et + ne sont pas confondus. Cette
asymétrie dans la distribution des charges électroniques crée un moment dipolaire permanent. On
peut donc qualifier l’eau de molécule polaire. On peut caractériser ce dipôle par son vecteur
moment dipolaire orienté conventionnellement de la charge – vers le la charge +. 26

2) Explications chimiques de la cohésion et de l’hydrophobie.

a. Liaisons hydrogène.
Une liaison hydrogène, également appelée pont hydrogène met en jeu un atome d’hydrogène,
et un atome de forte électronégativité comme l’oxygène, l’azote ou le fluor. L’intensité de cette
force intermoléculaire est faible (en effet c’est l’intermédiaire entre celle des liaisons covalentes et
des forces de Van der Waals). Dans le cas de l’eau, chaque atome d’hydrogène porteur d’une charge
+ (caractère acide de l’atome), sera attiré par des entités de charge -, et inversement pour l’atome
d’oxygène porteur de deux charges – (en plus des doublets non-liants). La molécule d’eau peut
donc créer quatre liaisons hydrogène. Ces forces assurent la cohésion de l’eau. 27
Un composé hydrophobe ne peut pas créer de liaison hydrogène.

b. Forces de Keesom.
Ces forces sont dues à une interaction entre dipôle permanent/dipôle permanent et sont une
composante des forces de Van der Waals. 27 La molécule d’eau étant très polaire elle cherche à
interagir avec d’autres molécules polaires. Si un objet est dans l’incapacité de créer des interactions
électrostatiques avec l’eau, c’est à dire qu’il est apolaire ou de faible polarité, on peut donc le
qualifier d’hydrophobe.

Étudions le cas de deux dipôles A et B (deux molécules polaires) possédant respectivement des
moments dipolaires permanents 𝜇𝐴 et 𝜇𝐵 séparés d’une distance moyenne 𝑟. L’énergie potentielle
résultante de cette interaction vaut :

−𝜇𝐴 2 . 𝜇𝐵 2
𝐸𝑝𝑜𝑡 =
3(4𝜋ℇ0 ℇ𝑟 )2 𝑘𝐵 . 𝑇. 𝑟 6

Où :
𝜀0 , la constante diélectrique du vide ou la permittivité relative qui vaut 8,854. 10−12 𝐶 2 . 𝐽−1 . 𝑚−1.
𝜀𝑟 , la permittivité relative du milieu.
𝑘𝐵 , la constante de Boltzmann qui vaut 1,381. 10−23 𝐽. 𝐾 −1 .
𝑇, la température absolue en 𝐾.
La force de Keesom dérive de cette énergie potentielle. On obtient donc :
𝜆(𝑇).𝜇𝐴 2 .𝜇𝐵 2
𝐹𝐾𝑒𝑒𝑠𝑜𝑚 = avec 𝜆(𝑇) est fonction de la température.
𝑟7

Plus les dipôles s’éloigneront, plus la force sera faible, en effet la force est inversement
proportionnelle à 𝑟 7 .
Les forces de Keesom régissent à échelle moléculaire la cohésion de la matière étudiée. La cohésion
de l’eau est renforcée par les forces de Keesom.

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Comme vu ci dessus, un corps hydrophobe possède un moment dipolaire nul ou extrêmement


faible, il est donc apolaire et 𝜇 = 0 et donc 𝐹𝐾𝑒𝑒𝑠𝑜𝑚 = 0. Il n’y a donc pas de cohésion entre une
molécule d’eau et une molécule apolaire, on peut parler d’hydrophobie.
Ainsi, un composé à la fois apolaire et sans possibilité de créer des liaisons hydrogène est un
composé hydrophobe, qui aura tendance à repousser l’eau.

c. Composé à la fois hydrophile et hydrophobe.


On dit qu’un composé chimique est amphiphile, amphilyophile, amphipathique ou encore
amphipolaire quand il possède à la fois un groupe hydrophobe et un groupe hydrophile. 27 Ces
molécules sont des tensioactifs qui se révèle indispensables en chimie, en effet elles stabilisent
l’interface entre une phase aqueuse et une phase huileuse.

3) Explications physiques de l’hydrophobie.

a. Notions de mouillage.
L’état liquide d’un corps est une phase désordonnée et condensée, c’est à dire qu’il existe des
interactions attractives entre les molécules voisines. Comme vu précédemment, dans l’eau les
molécules subissent les interactions de Keesom. Elles sont alors dans un état « optimal », mais à
la surface du liquide, les molécules perdent la moitié des interactions cohésives et sont dans un état
«non optimal». 27 Les liquides vont alors chercher à exposer le minimum de surface afin d’avoir
un minimum d’état « non optimal » et vont donc ajuster leurs formes. La mouillabilité est donc le
résultat de la façon dont s’étale un liquide sur une surface.

b. Tension superficielle.
Phénomène physico-chimique qui est lié aux interactions moléculaires d'un fluide et résulte de
l'augmentation de l'énergie à l'interface entre deux fluides. Le système cherche à être dans la
configuration de plus basse énergie et donc en équilibre. Pour diminuer l’aire de cette interface le
système modifie donc sa géométrie. La tension superficielle est donc la force qui maintient le
système dans cette configuration. 28

Cette force a donc une intensité égale à : 𝐹 = 2𝛾𝐿.


Avec :
𝐿, la longueur de l’interface en 𝑚.
𝛾, la tension superficielle du fluide considéré exprimée en 𝑁. 𝑚−1 équivalent à une énergie libre
𝑈
(on a aussi : 𝛾 = 2𝑎2 avec 𝑈 l’énergie de cohésion et 𝑎2 la surface moyenne occupé par une
molécule).
2, coefficient lié au fait que l’interface ait deux côtés.

Si des tensioactifs se situent à la surface de l’eau, sa tension superficielle diminue et on


augmente alors son pouvoir mouillant.
De plus, les tensions superficielles sont responsables du déplacement par capillarité d’un
liquide.

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c. Capillarité.
Aux interfaces liquide/air, liquide/surface ou liquide/liquide lorsqu’ils sont miscibles se produit
un phénomène d’interaction. Il s’agit de la capillarité. Les forces de tension superficielle entre les
différentes phases en présence sont responsables de ce phénomène d’interaction. Plus la cohésion
des molécules au sein du liquide est forte, plus le liquide est susceptible d'être transporté par
capillarité. 28

d. Paramètre d’étalement.
Lorsqu’un liquide se situe sur un solide on peut déterminer son paramètre d’étalement 𝑆. À
l’aide des tensions superficielles du liquide 𝛾, du solide 𝛾𝑆 et de l’interface entre solide et liquide
𝛾𝑆𝐿 , on obtient :

𝑆 = 𝛾𝑆 − (𝛾𝑆𝐿 + 𝛾)

Si 𝑆 < 0, le mouillage est partiel, la goutte ne s’étale pas et forme à l’équilibre une calotte
sphérique. L’angle de contact est non nul.
Si 𝑆 > 0, le mouillage est total, la goutte s’étale complètement. L’angle de contact est nul. 28

4) Mesure de l’angle de contact.

Plusieurs lois régissent le mode de détermination de l’angle de contact statique ou mobile entre
une surface et une goutte d’eau. Pour les trois lois ci-dessous, nous utiliserons les valeurs
disponibles en annexe pour définir le caractère hydrophobe ou hydrophile dans chaque cas. 28

a. Mouillage de Young-Dupré.
Lorsque le mouillage est partiel et que le paramètre d’étalement est négatif, on peut déterminer
avec la loi de Young-Dupré l'expression de l’angle de contact statique 𝜃𝐶𝑌𝐷 , c’est à dire à
l’équilibre d'une goutte liquide déposée sur un substrat solide, en équilibre avec une phase vapeur :

𝛾𝑆𝑉 − 𝛾𝑆𝐿
cos 𝜃𝐶𝑌𝐷 =
𝛾𝐿𝑉
Où :
𝛾𝑆𝑉 , la tension superficielle à l’interface solide/vapeur.
𝛾𝑆𝐿 , la tension superficielle à l’interface solide/liquide.
𝛾𝐿𝑉 , la tension superficielle à l’interface liquide/vapeur.
28

L’angle doit être mesuré au point triple, c’est à dire au point où les trois interfaces se
rencontrent. Cette loi est utilisée lorsque le solide possède une surface parfaitement lisse, sans
rugosité.
Si on veut s’intéresser à des surfaces rugueuses on doit s’intéresser à deux modèles différents ci-
dessous.

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b. Modèle de Wenzel, ou dit des gouttes empalées. 29


Dans le modèle de Wenzel, la surface est rugueuse, et l’eau s’infiltre dans les rugosités de la
surface. On peut mesurer l’angle de contact statique 𝜃𝐶𝑊 :

cos 𝜃𝐶𝑊 = 𝑟 cos 𝜃𝐶𝑌𝐷

Avec :
𝑟, est appelé paramètre de rugosité, il s’agit du rapport de la surface réelle (rugosités prises en
compte) sur la surface apparente (distance entre les extrémités de la surface, rugosités non prises
en compte).

Si 𝑟 = 1, les deux surfaces sont égales. On retrouve alors la valeur avec Young-Dupré pour une
surface de même composition chimique mais lisse.
Dans le cas d’une surface rugueuse nous aurons : 𝑟 > 1.
On remarque la dépendance à 𝜃𝐶𝑌𝐷 de la valeur de 𝜃𝐶𝑊 .
Si 𝜃𝐶𝑌𝐷 < 90° c’est à dire une surface hydrophile sans les rugosités, on obtiendra alors 𝜃𝐶𝑊 <
𝜃𝐶𝑌𝐷 . La propriété hydrophile du matériau sera accentuée par la rugosité.
Et inversement si 𝜃𝐶𝑌𝐷 > 90°, donc hydrophobe sans rugosité, on aura 𝜃𝐶𝑊 > 𝜃𝐶𝑌𝐷 . Là aussi son
caractère sera amplifié, il sera donc davantage hydrophobe grâce aux rugosités.

Les deux caractères seront renforcés par les rugosités. Cependant pour l’hydrophobie, l’air peut
rester piégé entre les rugosités, et créer l’effet fakir. C’est ainsi que la loi de Cassie-Baxter prend
le relai.

c. Loi de Cassie-Baxter, ou dite des gouttes fakir. 29


On utilise ce modèle lorsque la surface est davantage rugueuse, c’est à dire des rugosités
nanométriques et micrométriques.
La loi de Cassie-Baxter permet également de mesurer l’angle de contact statique 𝜃𝐶𝐶𝐵 sur une
surface rugueuse lorsque l’effet fakir se produit. La surface est donc composite en effet elle est
composée du matériau et de l’air présent entre les rugosités. La goutte reste au sommet des rugosités
de la surface. L’angle de contact mesuré à l’aide du modèle de Cassie-Baxter est généralement plus
élevé que l’angle mesuré avec le modèle de Wenzel puisque la goutte garde sa forme sphérique.
On détermine l’angle de Cassie-Baxter avec la formule simplifiée:

cos 𝜃𝐶𝐶𝐵 = 𝜙(cos 𝜃𝐶𝑌𝐷 + 1) − 1

Où :
𝜙, est la surface de contact entre le solide et le liquide.

Pour une surface hydrophile, la rugosité améliore le mouillage, l’eau est aspirée dans les capillaires.
Au contraire pour une surface hydrophobe, la rugosité réduit le mouillage et permet d’obtenir une
superhydrophobie. À l’aide du modèle de Cassie-Baxter, il est plus facile d’obtenir des angles
supérieurs à 150°, et donc de caractériser la superhydrophobie d’un matériau.

C’est à dire on obtient, 𝜃𝐶𝐶𝐵 < 𝜃𝐶𝑊 < 𝜃𝐶𝑌𝐷 .

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Création d’un tee-shirt superhydrophobe Elsa DOS SANTOS – Jules SIMONIN GARCIA

d. Angles de reculée et d’avancée.


L’angle de contact 𝜃 en statique atteint donc sa valeur d’équilibre. Mais sur une surface solide
non homogène, l’angle de contact peut différer d’un endroit à un autre sur la surface et le
phénomène d’ancrage a lieu. On parle donc d’angle de reculée 𝜃𝑅 pour la plus petite valeur possible
pour l’angle de contact, et d’angle d’avancée 𝜃𝐴 pour la plus grande valeur. On a alors, 𝜃𝑅 < 𝜃 <
𝜃𝐴 . On cite aussi ces angles sous l’appellation d’angle cinétique. Cet angle permet de déterminer
la force à exercer sur une goutte de liquide pour la faire glisser sur un matériau. On appelle
« hystérèse de l’angle de contact » la différence entre ces deux valeurs d’angles limites. Quand on
fait ruisseler une goutte sur un plan incliné, celle ci est soumise à la gravité. Elle subit alors une
déformation jusqu’à ce que l’angle en aval atteigne la valeur de l’angle d’avancée et ainsi l’angle
en amont la valeur de l’angle de reculée.

C) Exemples de superhydrophobie dans la nature.

1) Chez les végétaux.

a. Le lotus.
Il s’agit de la première plante à laquelle on pense lorsque nous parlons de superhydrophobie,
en effet « l’effet lotus » est la caractéristique principale de ce phénomène. Le Lotus Sacré
(Nelumbo nucifera) est à l’origine de ce nom, en effet ces feuilles possèdent des aspérités
nanométriques et micrométriques et une couche de cire accentuant cet effet. Cela lui procure des
capacités autonettoyantes, lui permettant d’évacuer poussières et particules. 29

b. La Salvinia Molesta.
La Salvinia Molesta est une fougère aquatique de surface. Cette espèce reste sèche grâce à ses
papilles hydrofuges. Ces papilles possèdent des capillaires superhydrophobes, où l’air peut s’y
glisser. Celles ci lui permettent de se recouvrir une couche d’air et d’éviter tout contact avec un
liquide même lorsqu’elle est immergée. 30

2) Chez les animaux.

a. Les plumes de canard.


Le canard est une espèce aquatique, et la caractéristique superhydrophobe de ses plumes lui
confère une étanchéité accrue et empêche toute perte de chaleur. De plus, dans le cas contraire le
poids de l’eau dans son plumage serait un vrai frein au vol du canard. L’agencement provoqué par
l’entrecroisement des barbes et des barbules reliées par de minuscules crochets crée une rugosité
complexe qui permet de piéger l’air entre les plumes et la peau du canard. Cette couche d’air permet
l’isolation thermique et la flottabilité. De plus, le canard produit une huile de lissage enduisant ses
plumes. La combinaison des deux entraîne la superhydrophobie des plumes. 30

b. Le gerris.
Il s’agit d’un insecte capable de se déplacer à la surface de l’eau. Les longs poils de ses pattes
possèdent des rainures, ce qui lui permet de piéger de l’air entre ses poils et donc de créer des
coussins d’air sur ses pattes lui permettant de glisser sur l’eau. Ses poils sont donc hydrophobes.
La tension superficielle de l’eau les repousse donc lorsqu’ils sont en contact à sa surface. Au
contraire si l’on diminue la tension superficielle de l’eau à l’aide de tensioactifs, le gerris ne serait
plus porté et crèverait la surface de l’eau. 30

13
Création d’un tee-shirt superhydrophobe Elsa DOS SANTOS – Jules SIMONIN GARCIA

Donc grâce à cette partie, nous nous sommes rendus compte qu’il faudrait à notre échelle
combiner rugosités et traitement chimique afin de rendre une surface superhydrophobe. Le modèle
de Cassie-Baxter est celui à adopter lorsque nous parlons de superhydrophobie. De plus d’autres
animaux comme le paon ou d’autres végétaux comme le chou, la capucine, ou encore le roseau
sont superhydrophobes. L’effet Lotus ayant été découvert dans les années 70, les premiers produits
biomimétiques ont été élaborés dans les années 90. Ce phénomène possédant un grand intérêt pour
l’innovation, la superhydrophobie continue d’inspirer la communauté scientifique. Grâce au
biomimétisme, processus d’ingénierie et d’innovation, le scientifique a réussi à s’inspirer des
formes, des matières, des propriétés, des processus et fonctions du vivant afin de faire évoluer la
science et améliorer la vie des Hommes. On va donc se pencher sur les moyens que les scientifiques
ont trouvé pour copier la nature.

II) Comment l’Homme peut-il recréer des matériaux


superhydrophobes ?
Nous allons exposer dans cette partie les moyens trouvés par les scientifiques afin de rendre
une surface superhydrophobe. Tout d’abord, nous allons détailler la voie physique, il s’agit d’une
« fonctionnalisation de surface » 30, c’est un processus de fabrication qui sert à améliorer le
matériau, lui attribuer une fonction qu’il ne pouvait pas remplir avant ce mécanisme. Le but de
cette manipulation est de rendre rugueuse la surface à l’échelle d’une goutte d’eau grâce à des
nano- et microstructurations. Ce processus reproduit les rugosités présentes chez le Lotus. Nous
mettrons aussi en place les moyens chimiques qui consistent à réaliser une enduction des molécules
alkylées ou fluorées, ce qui permet de contrer les liaisons hydrogènes pouvant se créer à l’interface
eau/matériau. Nous détaillerons quelques exemples d’applications dans le commerce, en effet ces
espèces pourraient servir par exemple à la création de coques de bateaux réduisant de 10% environ
leur consommation de carburant en évitant les frottements entre le navire et l’eau, des textiles à
séchage rapide comme des vêtements ou encore des maillots de bain, des peintures et revêtements
totalement imperméables permettant de traiter tout type de matériau comme le bois, le béton, le
plastique ou encore le verre. Ces nouvelles applications permettraient d’améliorer la vie de ses
utilisateurs.

A) Moyens physiques.

1) Les nanoparticules.

Le but est d’appliquer des nanoparticules de silice de type SiO2 à la surface. 31 En ajoutant un
tel composé sur le tissu, il est possible de voir au microscope électronique à balayage quelques
milliers de picots sortant du tissu ; ce sont ces picots qui assureront la superhydrophobie du
matériau. La silice est simple à produire, peu coûteuse et très simple d’utilisation : une fois que le
substrat de silice de différentes tailles est lavé puis séché, il suffit de placer les nanoparticules dans
un pulvérisateur spécial et d’apposer une fine couche sur le composé voulu (verre, tuile, tissu).
Cette méthode est la même pour chacune des tailles de nanoparticules de silice, ce qui réduit la
complexité de la manipulation. Mais cette technique possède des inconvénients, dont un majeur est
l’impossibilité de prévoir l’emplacement exact d’une rugosité, mais seulement un Gaussien de
probabilité de présence, qui sera fonction de la quantité de silice, du nombre de particules ou encore
de la concentration de la solution avant d’être séchée.

14
Création d’un tee-shirt superhydrophobe Elsa DOS SANTOS – Jules SIMONIN GARCIA

2) La méthode laser.

En revanche, la méthode Laser consiste non pas à accrocher des particules sur la surface, mais
à creuser les rugosités caractéristiques de l’hydrophobie. Seulement cette méthode est encore en
développement, des chercheurs tentent de minimiser le coût d’utilisation et de fabrication tout en
augmentant les performances. Le point fort de cette technique est la précision chirurgicale des
robots pouvant creuser les rugosités au nanomètre près, lorsque la méthode des nanoparticules de
silice permet seulement d’avoir un ordre d’idée de la taille des nanoparticules intégrées au composé
subissant le traitement d’hydrophobie. Les points faibles sont tout d’abord la complexité d’accès à
ces machines, mais aussi l’impossibilité de traiter un matériau souple comme le textile par exemple.
31

B) Moyens chimiques.

1) Les composés alkylés.

Tout d’abord, il est possible de rendre une surface hydrophobe en apposant un composé (le plus
souvent une molécule possédant plus de dix atomes de carbone comme squelette de chaîne) ne
contenant pas de doublets non liants, ou d’effets inductifs dus à une différence d’électronégativité.
Les polymères alkylés sont très intéressants pour cette utilisation, et sont simples de fabrication.
En effet, l’avantage de ces structures est de posséder principalement des liaisons C-H, non
polarisées (∆𝛿 < 0,3). Ainsi, l’atome d’hydrogène ne possède pas de déficit de charge négative, la
liaison hydrogène ne peut pas se faire. En revanche, les angles observés sur une surface alkylée
restent faibles (entre 110° et 120°) car les liaisons C-H n’accrochent, certes, pas l’eau, mais ne la
repoussent pas non plus. 31

2) Les composés fluorés.

Pour rendre le composé encore plus hydrophobe, des réactions chimiques servant à fluorer la
surface sont souvent utilisées. Le fluor est un atome très électronégatif, le plus électronégatif du
tableau périodique de Mendeleïev. La première idée serait donc de penser qu’il va attirer les
électrons à lui, et donc former des liaisons hydrogènes de façon démesurée. Mais le fluor possède
aussi un effet inductif négatif très important, du fait de sa grande densité électronique, ce qui lui
confère une stabilité accrue, et ainsi non seulement le fluor n’attire pas les atomes d’hydrogène,
mais vient même à les repousser. C’est pour cela que les composés fluorés possèdent une
hydrophobie extrêmement importante. 31

15
Création d’un tee-shirt superhydrophobe Elsa DOS SANTOS – Jules SIMONIN GARCIA

3) Les méthodes de fixation.

Ainsi une fois le matériau rendu hydrophobe physiquement, on pourra le traiter avec un solvant
industriellement connu, comme les hydrocarbures halogénés ou les silanes fluorés. Une fois de
plus, deux méthodes sont possibles : Le traitement des nanoparticules de silice, ou de la surface.
Premièrement, la technique est de rendre hydrophobe les nanoparticules de silice, en appliquant le
composé alkylé ou fluoré directement dessus à l’aide d’une fonction silane au bout de la chaîne, et
la faire réagir avec la silice selon ce mécanisme 31.

L’autre méthode s’applique directement sur la surface à rendre superhydrophobe, il suffit pour cela
de tremper cette dernière dans les solutions alkylées ou fluorées voulues, à condition que la chaîne
possède une fonction de fixation en lien avec la surface (pour le verre, les fonctions méthoxysilane
et éthoxysilane sont appropriées car le verre est déjà constitué en totalité de silice).

C) Applications industrielles.

1) En peinture.

En effet, les sprays hydrophobes sont le moyen le plus simple de rendre une surface
autonettoyante : la marque Lotusan® propose une gamme d’enduits et de peintures pour les murs
de maison, permettant un nettoyage automatique de ces derniers lors de mauvais temps. De même,
dans un autre but plus humain et citoyen, la marque Ultra Ever Dry® s’est associée avec la mairie
de Hambourg pour peindre les bas de murs du centre-ville, afin que les hommes ayant envie de
vider leur vessie un soir de fête dans ces endroits voient leur jet d’urine ricocher contre le mur et
se retrouvent les chaussures trempées. 32

2) Dans les sports et loisirs nautiques.

En 2013, Matthieu Cotinat rédige un article sur le site voilesetvoiliers.com, où il vante les
possibles bienfaits de la superhydrophobie dans les différentes pièces d’un voilier. Il a bien raison
! En effet, si le prix est élevé pour un particulier, un professionnel aurait tort de se priver de cette
technologie. Bien qu’à cette date le produit n’avait pas encore été testé, le gain de vitesse et la
diminution de consommation en carburant serait considérable : “Cela permettrait de limiter la
traînée de friction, c’est-à-dire l’eau de la couche limite qui reste en contact avec la coque du bateau.”
[Benjamin Muyl]

3) Dans le vitrage.

Comme vu précédemment, le phénomène confère des propriétés autonettoyantes particulières.


Cela se voit aussi lorsque du verre est traité physiquement ou chimiquement (des manipulations
ont été faites pour prouver le bon fonctionnement de la méthode d’application, les résultats sont
écrits plus bas). Ainsi des marques comme Feu Vert ou Norauto commercialisent le produit Rain
X, un anti-pluie, anti-grêle et anti-neige. 32

16
Création d’un tee-shirt superhydrophobe Elsa DOS SANTOS – Jules SIMONIN GARCIA

4) En production textile.

Enfin, la superhydrophobie est utilisée dans le marché du vêtement. Ici aussi, Ultra Ever Dry
propose un spray textile, dont les effets sont prodigieux, comme on peut le voir sur leur publicité
(vidéo ayant amassé plus de 14,5 millions de vues depuis novembre 2012 sur le site youtube.com).
De plus, un projet a été lancé sur le site KickStarter par Aamir Patel, un entrepreneur, pour lever
des fonds et créer des tee-shirts hydrophobes appelés Silic. Enfin, certaines marques de vêtements
commercialisent des textiles hydrophobes, comme Threadsmiths, avec un tee-shirt et une chemise
à des prix abordables, ou Picture, une marque de sport proposant des manteaux et pantalons de ski
non-mouillants. 32

Nous avons donc pu constater le nombre de moyens différents que l’Homme a mis en œuvre
pour reproduire la superhydrophobie caractéristique de certains végétaux et animaux, et nous avons
recensé de manière non exhaustive les différents domaines d’applications industriels de la
superhydrophobie. Ayant un but de conception pour notre projet, nous devions nous pencher sur
les moyens à notre portée pour traiter un matériau afin de le rendre superhydrophobe. Le domaine
des textiles nous a tout particulièrement intéressé, et nous semblait idéal pour illustrer ce
phénomène de façon ludique et intuitive. C’est donc pour cette raison que nous avons décidé de
créer nos propres tee-shirts superhydrophobes, à travers un processus physico-chimique.

III) Élaboration de nos surfaces superhydrophobes.

Après avoir choisi notre voie de conception pour rendre un matériau superhydrophobe, qui
consiste à faire une structuration de surface par des nanoparticules de silice et une enduction des
molécules alkylées ou fluorées, nous devons maintenant réaliser plusieurs solutions afin de choisir
celle permettant un plus grand angle de contact. Nous allons tout d’abord préparer des solutions
alkylées et fluorées grâce à des composés chimiques disponibles au laboratoire. Nous allons ensuite
synthétiser plusieurs tailles de nanoparticules de silice afin de réaliser un panel de tests. Nous allons
les tester une à une à l’aide d’un tensiomètre à goutte pendante, afin de déterminer le composé
permettant l’angle de contact le plus grand et donc le cas le plus superhydrophobe. Étant deux
futurs ingénieurs, nous nous devons de poser un regard critique sur nos résultats, afin de pouvoir
répondre aux questions commerciales, environnementales et sociétales.

A) Préparation des produits à appliquer.

1) Fluoration et alkylation des lamelles de verre.

Tout d’abord, nous avons préparé des solutions de 50𝑚𝐿 de dodecyltriethoxysilane (SI-013) et
de n-octadecyltrimethoxysilane (SI-015) dosées à 0,1% dans du toluène. Nous y avons plongé des
lamelles de verre préalablement lavées à l’éthanol, à l’acétone et mises à l’ozoneur (20min), et les
avons laissé avec agitation magnétique sous hotte pendant 24h.
Ensuite nous avons préparé une solution de 50 𝑚𝐿 de (Heptadecafluoro-1, 1, 2, 2-
tetrahydrodecyl)-triethoxysilane (SI-021) dosé de même à 0,1% dans du toluène. Nous y avons
plongé des lamelles de verre préalablement lavées à l’éthanol, à l’acétone et mises à l’ozoneur
(20min), et les avons laissé avec agitation magnétique sous hotte pendant 24h.

17
Création d’un tee-shirt superhydrophobe Elsa DOS SANTOS – Jules SIMONIN GARCIA

Nous les avons enfin sorties et observées à la machine à goutte pendante, les résultats obtenus sont
récapitulés dans le tableau du III.B.

2) Synthèse de nanoparticules de silices.

a. Prégermes de silice.
Nous avons dans un premier temps synthétisé des prégermes, c’est à dire des nanoparticules de
silice de 25nm. Pour cela, nous avons mis 100𝑚𝐿 d’eau et 0,1𝑔 de L-arginine dans un ballon mis
sous hotte avec un chauffage à reflux à 60°C sous agitation magnétique. Puis nous y avons introduit
à l’aide d’une seringue les 10𝑚𝐿 de précurseur (TEOS), il a fallu l’introduire doucement au dessus
du vortex, car cette réaction se fait à l’interface de la phase organique et de la phase aqueuse.
Nous avons observé ces nanoparticules au Microscope Électronique en Transmission (MET),
le diamètre moyen observé est plus élevée que la valeur de 25nm attendue. 33

b. Silice à 50nm.
Après ça, nous avons fait grossir ces prégermes. Nous avons utilisé la méthode Stöber. Elle
consiste à mettre 455𝑚𝐿 d’éthanol (C2H6O), 35 𝑚𝐿 d’ammoniaque (NH5O), et 10 𝑚𝐿 de
prégermes dans un ballon sous agitation magnétique. On y ajoute 7𝑚𝐿 de TEOS pendant 14h.
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On obtient donc des nanoparticules qui ont doublé de volume par l’observation au MET. 33

On a pu remarquer que ces deux méthodes respectent la monodispersité.

c. Nanoparticules de silices à 200 et 400nm.


Afin de choisir la meilleure taille de nanoparticules de silice pour la structuration, nous
avons synthétisé également des nanoparticules de silice à 200 et 400nm.
Pour les nanoparticules de silice de 200 nm, nous avons utilisé un ballon où nous y avons mis
500𝑚𝐿 d’éthanol, 37,5𝑚𝐿 d’ammoniaque et 7,5𝑚𝐿 de TEOS, mis sous agitation et sous hotte.
Pour les nanoparticules de silice à 400nm, nous avons simplement ajouté 15𝑚𝐿 de TEOS dans un
autre ballon au lieu de 7,5𝑚𝐿. 34

Par la suite nous avons lavé plusieurs fois les nanoparticules de silice par plusieurs cycles de
centrifugation/redispersion à l’éthanol, avec plusieurs passages successifs au bain à ultrasons pour
disperser la silice et l’ammoniaque puis à la centrifugeuse pour désolubiliser la silice. Nous avons
ensuite transféré chacune des tailles de nanoparticules de silices dans 50𝑚𝐿 de toluène, et nous en avons
gardé la moitié pour une autre manipulation. Il s’agit donc de nos trois solutions de nanoparticules de
silice que nous avons appliqué sur des lamelles de verre et testé par la suite à la machine à goutte
pendante. Les résultats seront communiqués dans la sous-partie suivante.

3) Fluoration de nanoparticules de silices.

Enfin, nous avons combiné les deux moyens physique et chimique afin de rendre nos surfaces
les plus superhydrophobes possible. Pour cela nous avons hydrophobé nos nanoparticules de silices
avec une enduction par une molécule fluorée. Nous avons donc dû choisir entre les différentes
molécules testées dans le III.A.1, et le choix a été simple, en effet SI-021 possède des angles de
contact, de recul et de poussée bien plus intéressants que SI-013 et SI-015. C’est donc la molécule

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Création d’un tee-shirt superhydrophobe Elsa DOS SANTOS – Jules SIMONIN GARCIA

SI-021, le (Heptadecafluoro-1, 1, 2, 2-tetrahydrodecyl)-triethoxysilane que nous avons appliqué à


la surface des nanoparticules de nos silices. Pour ce faire, nous avons injecté 200𝜇𝐿 de SI-021 dans
les ballons de silice et de toluène, et laissé la réaction d’hydrolyse/condensation se produire sur
toute la surface de nos différentes silices. Nous avons procédé ensuite de la même façon pour le
lavage que pour les nanoparticules de silices non fluorées, en remplaçant l’éthanol par le toluène,
et ainsi nous avons récupéré nos nanoparticules de silices fluorées, prêtes à être dispersées sur les
lamelles de verre, sur du tissu et enfin sur les tee-shirts.

Nous possédons quatre solutions silicées, la solution à l’éthanol de la silice à 50nm, les
solutions à l’éthanol et au chloroforme des silices fluorées de taille 50, 200 et 400nm. Nous avons
déposé chacune des solutions sur des lames lavées à l’éthanol et passées à l’ozoneur. Nous avons
réalisé un mélange des trois types de nanoparticules de silices et un dépôt par couche des
nanoparticules de silices fluorées de la plus grande à la plus petite sur deux lames lavées à l’éthanol
et ozonées. Nous avons testé chacune des lames au tensiomètre à goutte pendante. Les résultats
que nous avons pu observer n’ont pas été ceux escomptés (nous avions des valeurs aberrantes
comparées au degré théorique de superhydrophobie des manipulations, avec un mouillage presque
total pour la lamelle de silice fluorée à 400nm, celle à 50nm et celle de la superposition, et un angle
oscillant entre 30° et 50° pour la silice fluorée à 200nm). Nous avons décidé de préparer une
nouvelle solution fluorée de SI-021 diluée à 0,1%, pour y plonger les lamelles dans des flacons
remplis de cette solution. Ces lames ont été de nouveau testées après ce traitement au tensionmètre
à goutte pendante, les résultats sont présents dans la partie B.

B) Résultats.

Solution utilisée SI-015 SI-013 SI-021

Angle de contact (°) 94,56 125,67 139,79

Angle minimal 73,21 113,54 102,79


(angle de recul) (°)

Angle maximal 107,53 134,33 154,29


(angle de poussée)
(°)

Photographie

19
Création d’un tee-shirt superhydrophobe Elsa DOS SANTOS – Jules SIMONIN GARCIA

Solution Silice 50nm Silice 50nm fluorée Silice 200nm fluorée


utilisée

Angle de 113,56 118,36 152,24


contact (°)

Angle 91,16 83,54 125,47


minimal
(angle de
recul) (°)

Angle 120,56 124,05 164, 85


maximal
(angle de
poussée) (°)

Photographie

Solution Silice fluorée 400nm Mélange des trois silices Superposition silices
utilisée fluorées 400, puis 200 et 50

Angle de 159,75 162,57 165,52


contact (°)

Angle 140,34 135,56 129,78


minimal
(angle de
recul) (°)

Angle 165,81 167,23 168,12


maximal
(angle de
poussée) (°)

Photographi
e

20
Création d’un tee-shirt superhydrophobe Elsa DOS SANTOS – Jules SIMONIN GARCIA

Les résultats obtenus sont en accord avec les résultats attendus. Nous obtenons donc cinq
solutions permettant de traiter un matériau et de le rendre hydrophobe (angle de contact inférieur à
150°). Par ailleurs, quatre solutions ont rendu superhydrophobes nos lames de verres (angle
supérieur à 150°). Nous retiendrons donc celles-ci. Au vu de ces résultats, nous remarquons donc
que la méthode offrant un plus grand angle de contact est la superposition consécutive des trois
solutions de nanoparticules de silices. Pour la conception de notre tee-shirt, nous effectuerons donc
cette superposition sur le textile. Nous appliquerons donc les nanoparticules de 400nm, puis celle
de 200nm et enfin celle de 50nm. Toutes trois ont été fluorées. Nous avons déposé une goutte d’eau
de même volume (40𝜇𝐿) sur les lames des six dernières solutions afin de se rendre compte de ces
phénomènes à œil nu. 35

C) Aboutissement de notre projet.

1) Conception de notre tee-shirt.

a. Choix du tee-shirt et de la silice fluorée.


Nous nous sommes procurés deux tee-shirts en coton achetés dans le commerce. Le coton étant
une matière naturelle, il s’agissait de l’une des matières les plus accessibles à rendre
superhydrophobe. Nous avons également récupéré le logo de CPBx auprès du BDE 35. Notre
objectif étant de rendre le tee-shirt superhydrophobe sauf à l’endroit du logo, afin de le voir
apparaître lorsque nous aspergions le tee-shirt d’eau.

b. Application de la silice fluorée.


Une fois les différentes silices fluorées choisies, il est possible d’apposer ces dernières sur le
tee-shirt de deux façons : soit en préparant une grande quantité de solution de nanoparticules de
silices fluorées dissoutes et on plonge le tee-shirt dedans pendant plusieurs heures (méthode
industrielle), soit en préparant une petite solution de nanoparticules de silices fluorées, et en
appliquant le produit sur le tee-shirt à l’aide d’un spray à peinture. C’est ce dernier moyen que nous
avons décidé d’utiliser, en effet la première méthode est certes plus simple, mais elle ne permet pas
d’hydrophober par endroits le tee-shirt. En revanche, en apposant un pochoir sur le tee-shirt, il est
aisé de dessiner n’importe quelle forme qui sera visible lors du mouillage du tee-shirt. Nous avons
donc créé le pochoir correspondant au logo CPBx, nous l’avons accroché au tee-shirt, et nous avons
peint ce dernier avec les nanoparticules de silices fluorées, et les résultats seront visibles lors de la
soutenance. De plus, nous avons rendu un morceau de tissu hydrophobe par la même méthode, de
façon à mesurer à l’aide du tensiomètre à goutte pendante les angles de contact, de recul et de
poussée du matériau. Les résultats furent en accord avec ceux attendus théoriquement et ceux
obtenus sur les lamelles de verre.

2) Réflexions et améliorations possibles sur notre tee-shirt.

a. Coût de notre tee-shirt.


Nous avons ensuite tenté de calculer le coût éventuel de notre tee-shirt, Mais il s’avère que cela
est compliqué, au vu des doses minimales utilisées pour produire les substances nécessaires à un
seul tee-shirt. Néanmoins, voici les prix des produits que nous avons utilisé, vendu dans le
commerce, ainsi que le coût potentiel de nos manipulations si le CRPP ne nous avait pas
gracieusement fourni tous ces produits :

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Création d’un tee-shirt superhydrophobe Elsa DOS SANTOS – Jules SIMONIN GARCIA

TEOS : 50,6 €/L SI-021 : 444,76 €/kg (684,93 €/L) Ethanol : 26,22 €/L
Utilisé : 39,5𝑚𝐿 Utilisé : 0,85𝑚𝐿 Utilisé : 2670𝑚𝐿
Coût : 2,00 € Coût : 0,58 € Coût : 70,02 €

Ammoniaque : 24,76 €/L Toluène : 14,30 €/L L-Arginine : 165,6 €/kg


Utilisé : 110𝑚𝐿 Utilisé : 300𝑚𝐿 Utilisé : 0,1𝑔
Coût : 2,72 € Coût : 4,29 € Coût : 0,02 €

Ce qui nous donne un total de 79,63€ pour un tee-shirt. Ce ne sont évidemment que des
estimations, notre but premier n’étant pas de le commercialiser mais bien de comprendre et
reproduire l’effet lotus, si plaisant à regarder, sur un objet du quotidien. Si l’on étend cette
estimation à l’échelle industrielle, nous pourrions sûrement maximiser le rendement en calculant
le volume exact des différentes silices fluorées nécessaire à la production d’un tee-shirt, et de
songer au recyclage et à la réutilisation de certains produits destinés au lavage, en séparant
l’ammoniaque de l’éthanol après la centrifugation des tubes de silice par exemple. Nous pourrions
ainsi baisser la consommation d’éthanol, baisser le coût de fabrication et ainsi baisser le prix du
tee-shirt, qui pour l’instant apparaît comme conséquent. Nous pourrions envisager la vente d’un
tee-shirt superhydrophobe à un prix plus avantageux.

b. Avantages et inconvénients de notre tee-shirt.


Nous devons prendre en compte les enjeux liés à l’environnement, et les questions sociétales
et économiques actuelles.

Le tee-shirt réalisé est non salissant et possède donc la propriété autonettoyante


caractéristique de l’effet Lotus. Cette particularité se révèle très pratique dans la vie quotidienne.
Ces textiles pourraient diminuer le nombre de machines de chaque ménage, et donc a fortiori une
diminution la consommation d’eau potable. Nous pourrions étendre la gamme de textile, en effet
tout type de tissu peut être traité afin de devenir superhydrophobe. Nous pouvons imaginer alors
des vêtements superhydrophobes en jean, en cuir, en synthétique, ou en matière naturelle comme
la soie. La création de manteaux, de chaussures, de vêtements, ou d’accessoires comme les
parapluie ou des sacs peut être envisagée.
Ces créations seraient donc parfaitement imperméables et augmenteraient la qualité de vie de ses
utilisateurs durant les jours de pluie, ou leur permettrait davantage de confort avec un temps de
séchage bien inférieur à des tissus non traités. Les textiles superhydrophobes résistent davantage à
un mouillage forcé, à la différence d’un k-way.

Nous nous sommes également interrogés sur les dangers des produits utilisés lors de la
conception de notre textile. L’éthanol, la L-Arginine, l’ammoniaque et le toluène ont seulement été
utilisé comme solvant pour les différentes manipulations. Le seul composé pouvant mettre en alerte
les consommateurs est le fluor. Or nous utilisons d’infimes doses, elles ne sont donc pas nuisibles
à celui-ci. Par contre, pour le fabricant certains produits chimiques comme l’ammoniaque, le
toluène et le fluor sont des dangers potentiels. Durant nos expériences nous avons veillé à respecter
les consignes de sécurité tels que le port de lunettes, de blouses, ou encore les manipulations à
risque sous hotte. Lors de la manipulations de produits chimiques, le recyclage est une notion très
importante pour l’environnement. Donc des règles de sécurité doivent être adoptées dans l’industrie
des textiles superhydrophobes afin de préserver la santé des fabricants, et l’environnement.

22
Création d’un tee-shirt superhydrophobe Elsa DOS SANTOS – Jules SIMONIN GARCIA

Une autre question survient, celle de l’efficacité du tee-shirt. Tout travail mécanique
endommagerait le traitement superhydrophobe présent sur le textile. C’est pour cela, que le lavage
à main est à privilégier par rapport au lavage en machine. En effet deux ou trois passages à la
machine à laver suffiraient pour enlever l’effet superhydrophobe du tee-shirt. Afin de pallier à ce
problème, une solution est envisageable. Pour notre réalisation, nous avons traité le tee-shirt dans
son intégralité. Mais pour obtenir une efficacité plus importante, nous pourrions rendre
superhydrophobes chaque fibre textile, puis les tisser. Cette technique de conception permettrait
une meilleure efficacité dans le temps du tee-shirt face aux différents travaux mécaniques qui
pourraient l’endommager.

23
Création d’un tee-shirt superhydrophobe Elsa DOS SANTOS – Jules SIMONIN GARCIA

CONCLUSION

La superhydrophobie est donc maintenant clairement définie, après avoir été découverte
scientifiquement il y a peu. Pour rappel, la superhydrophobie se définit par l’angle de contact entre
la goutte d’eau présente sur le matériau et le matériau lui-même, et est due aux différentes
caractéristiques physiques et chimiques du matériau, que ce soient les tensions superficielles,
l’absence de liaisons hydrogènes possible, les rugosités présentes à la surface ou encore l’apolarité
de cette dernière.

Ce phénomène est en pleine expansion, et de nouvelles applications verront sûrement le


jour très prochainement, tandis que de nombreux domaines l’utilisent déjà, tels que les coques de
bateaux afin de diminuer les frottements et d’améliorer la vitesse, le bâtiment dans les enduits et
peintures hydrophobes, ou encore l’industrie textile. C’est ce dernier exemple que nous avons
décidé de développer dans ce mémoire en créant nos propres tee-shirts superhydrophobes, qui
seront par ailleurs testés lors de notre soutenance le 24 mai 2018.

Malheureusement, ce phénomène a été remis en question il y a peu de temps du fait de son


usure assez rapide (le plus souvent, les rugosités s’encrassent, se bouchent et la surface redevient
lisse et non-hydrophobe), et les scientifiques ont cherché à contrer cette usure, en favorisant la
superhydrophilie, caractérisée par un angle de contact quasi nul. Ce phénomène est en effet une
bonne alternative, en étalant la goutte d’eau sur la surface, et peut être utilisé sur les pare-brises de
voitures, casques de moto, car un film infiniment fin se crée sur le vitrage, et le conducteur peut y
voir très nettement. Le problème, comme on peut le constater rapidement, est que la
superhydrophilie n’est pas applicable dans tous les domaines. En textile cela est évident, car le but
n’est pas de voir au travers du tissu, mais d’évacuer l’eau sans le mouiller, et en nautisme les
frottements ne seront pas réduits. L’hydrophobie et la superhydrophobie sont donc les meilleures
possibilités dans ces domaines.

Enfin, ce projet nous a permis de découvrir la vie dans un centre de recherches, et nous a
conforté dans notre volonté de travailler dans la chimie physique. En effet ces recherches nous ont
montré comment le métier d’ingénieur participe à l’innovation et au progrès des industries. Un
ingénieur doit savoir gérer son temps, ses quantités de produits chimiques et leur coût afin de ne
pas gaspiller, mais aussi gérer les imprévus, comme des résultats incohérents ou des changements
de programme inattendus.

24
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BIBLIOGRAPHIE
Livres :

1. ARNAUD Paul, Les cours de Paul Arnaud, 18e édition. Dunod, 2009.
2. LANDAIS Yannick, Cours de Chimie Organique du Semestre 4 de CPBx PC, 2018.

Articles de recherches :

1. QUÉRÉ David, Les surfaces super-hydrophobes. Laboratoire de Physique de la Matière


Condensée, 2005.

Thèses :

1. DE MONREDON - SENANI Sophie, Interactions organosilanes/silice de précipitation, du


milieu hydro-alcoolique au milieu aqueux. Université Pierre et Marie Curie - Paris VI, 2004.
2. CALLIES REYSSAT Mathilde, Splendeur et misère de l’effet lotus. Université Pierre et Marie
Curie - Paris VI, 2007.
3. DUPEUX Guillaume, Propulsion et friction d’objets non mouillants. Université Pierre et Marie
Curie - Paris VI, 2013.
4. THÉVENIN Raphaële, Superhydrophobie Active. Ecole polytechnique, 2014.

Mémoires :

1. FOUCHÉ Carole & GOLLINO Liam, Les surfaces hydrophobes. 2015.


2. MARTINEZ GUERRERO Julie & SANTOS DE PERA Nathalie, L’hydrophobie, 2016.
3. BARBOT Justine & MEYER Thomas, Nanoparticules d’argent et applications, 2016.

Articles de presse :

La rédaction, l’avenir de la super-hydrophobie, 2015 : https://www.techniques-


ingenieur.fr/actualite/articles/lavenir-de-la-super-hydrophobie-24688/

Sites :

PubChem, open Chemistry Database : https://pubchem.ncbi.nlm.nih.gov/compound


FUTUREMAG - ARTE, Les matériaux super-hydrophobes, 2016 :
https://www.youtube.com/watch?v=QmRfy8dPnb4
6Medias, A Hambourg, une peinture hydrophobe pour dissuader les hommes qui urinent contre
les murs, 2015 : https://www.youtube.com/watch?v=S2HHn7U6JJw

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ANNEXES

I. Que sont l’hydrophobie et la superhydrophobie ?

A. Histoire et définition.

Figure 1 : Wilhelm Barthlott et Cristoph


Neinhuis.
(Alchetron)

B. Caractéristiques physiques et chimiques.


1. Étude de la molécule d’eau.

a.

Figure 2 : Géométrie de la molécule


d’eau et représentation 3D.
(Wikipédia)

b.

Figure 3 : Moment dipolaire permanent


de la molécule d’eau.
(Wikiversité)

26
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2. Explications chimiques de la cohésion et de l’hydrophobie.


a.

Figure 4 : Liaisons hydrogène entre les


molécules d’eau.
(Wikipédia)

b.
Figure 5 : Interactions
dipôle permanent / dipôle
permanent.
(FlatWorld Introductory
Chemistry)

c.

Figure 6 : Représentation
schématique d’un tensioactif.
(Physique Unice)

10

3. Explications physiques de l’hydrophobie.

a.

Figure 7 : Cohésion des molécules


d’eau, état optimal en rouge et non
optimal en bleu.
(PDF ESPCI ParisTech)

10

27
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b.

Figure 8 : Tensions superficielles


entre les trois états de la matière.
(Femto Physique)

10
11
c.

Figure 9 : Phénomène de capillarité


de l’eau dans des tubes plongés
dans un volume d’eau.
(Sweet Random Science)

11

d.

Figure 10 : Différents
mouillages.
(Femto Physique)

11

4. Mesure de l’angle de contact.

Figure 11 : Caractère du support selon son angle de contact avec le liquide.


(TPE Hydrophobie)
11

28
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a.
b.

Figure 12 : Modèle de Wenzel.


(Wikipédia)

12

c.

Figure 13 : Modèle de
Cassie-Baxter.
(Wikipédia)

12

d.

Figure 14 : Modélisation du
ruissèlement d’une goutte
sur une surface inclinée.
𝜃𝑎 : angle d’avancée
𝜃𝑟 : angle de reculée
(Wikipédia)

13

C. Exemples de superhydrophobie dans la nature.


1. Chez les végétaux.
a.

Figure 15 : Eau perlant sur une


feuille de lotus.
(Wikipédia)

13

29
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b.

Figure 16 : Superhydrophobie
de la Salvinia Molesta.
(Wikipédia)

13

2. Chez les animaux.


a.

Figure 17 : Superhydrophobie sur


une plume de canard.
(TPE Superhydrophobie)

13

b.

Figure 18 : Gerris flottant sur l’eau


grâce à sa superhydrophobie.
(Wikipédia)

13

II. Comment l’Homme peut-il recréer la superhydrophobie ?


A. Moyens physiques.

Figure 19 : Image de synthèse de la


fonctionnalisation de surface.
(Wikipédia)

14

30
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1. Les nanoparticules.

Figure 20 : Molécule de SiO2.


(Chemical Education Digital Libray)

14

2. La méthode laser.
Figure 21 : Rebonds de gouttes
d’eau sur un métal rendu
superhydrophobe grâce à la
méthode Laser.
(Sciences et Avenir)

15

B. Moyens chimiques.
1. Les composés alkylés.
Figure 22 : Molécule de
n-octadecyltrimethoxysilane (SI-015)
utilisable pour le traitement chimique
afin d’obtenir une surface hydrophobe.
(Open Chemistry Database)
15

2. Les composés fluorés. Figure 23 : Molécule de


(Heptadecafluoro - 1, 1, 2, 2 -
tetrahydrodecyl)-triethoxysilane (SI-
021) utilisable pour le traitement
chimique afin d’obtenir une surface
hydrophobe.
15 (Gelest)

3. Les méthodes de fixation.

Figure 24 : Réaction
d'hydrolyse/condensation : greffe
d'un alcoxysilane à la surface
d'une nanoparticule de silice.
(Thèse sur les alcoxysilanes)
16

31
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C. Applications industrielles.

1. En peinture.

Figure 25 : Peinture autonettoyante


Lotusan® utilisant le principe de
superhydrophobie.
(Lotusan®)

16

2. Dans les vitrages.

Figure 26 : Pare-brise rendu


superhydrophobe sur sa partie
gauche grâce à un spray.
(Physique Unice)

16

3. En production textile.

Figure 27 : Tee-shirt Ultra


Ever Dry®.
(Ultra Ever Dry®)

17

32
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III. Élaboration de nos surfaces superhydrophobes.


A. Préparation des produits à appliquer.
1. Fluoration et alkylation des lamelles de verre.
2. Synthèse de nanoparticules de silices.

a.

Figure 28 : Montage
de l’expérience.

Figure 29 :
Observation des
prégermes au MET.

18

b.

Figure 30/31 :
Montage de
l’expérience
avant/après
grossissement des
prégermes.

Figure 32 : Observation des


nanoparticules de silice 50nm au
MET.

18

33
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c.

Figure 33/34 : Montage pour la synthèse de nanoparticules


de silice 200 et 400nm.
18

Fluoration de nanopartic
ules de silices.

34
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B. Résultats.
Figures 35-40 : Angle de contact croissant de gauche à droite et de haut en bas.

Lame traitée par la Lame traitée par la Lame traitée par la


solution de solution de solution de
nanoparticules de nanoparticules de nanoparticules de
silice 50nm. silice 50nm fluorées. silice 200nm fluorées.

Lame traitée par la Lame traitée par la Lame traitée par une
solution de solution de mélange superposition de
nanoparticules de de nanoparticules de nanoparticules de silice
silice 400nm silice 50, 200 et 400nm fluorées, puis
fluorées. 400nm fluorées. 200nm fluorées, et enfin
50nm fluorées.
19

C. Aboutissement de notre mémoire.

1. Conception de notre tee-shirt.

Figure 41 : Logo CPBx du BDE.

21
2. Réflexions et améliorations possibles de notre tee-shirt.

35
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JOURNAL DE BORD AU CRPP :

LUNDI 12 MARS:
Derniers papiers pour accéder au CRPP, mise en œuvre de l’organisation.

MARDI 13 MARS:
- Préparation des solutions de 50𝑚𝐿 dosées à 0,1 % de dodecyltriethoxysilane (SI-013) et
de n-octadecyltrimethoxysilane (SI-015) dans du toluène.

- Test des lames de verre pour l’angle de contact :


> lame sortie du paquet.
> lame nettoyée à l’éthanol et à l’acétone.
> lame nettoyée à l’ozoneur.
Remarque: la mouillabilité augmente avec le niveau de nettoyage.

- Trempage de deux lames de verres passées à l’ozoneur dans chacune des solutions préparées.

- Synthèse de nanoparticules de silice (prégermes):


> 10𝑚𝑙 de précurseur (TEOS), 100𝑚𝐿 d’eau, 0,1𝑔 de L-arginine (base).
Remarques:
- introduction de l’eau et de L-arginine dans le ballon avec agitateur magnétique.
- ballon mis sous hotte avec chauffage à reflux à 60°C.
- introduction avec une seringue du précurseur au dessus du vortex (à introduire doucement car la
réaction se fait à l’interface de la phase organique et de la phase aqueuse).

- Grossissement des prégermes de silice:`


> 455𝑚𝐿 d’éthanol (EtOH), 35𝑚𝐿 d’ammoniaque NH4OH, 10𝑚𝐿 de prégermes de 25nm,
7𝑚𝐿 de TEOS. On appelle cette méthode « méthode Stöber ».
Remarques:
- ballon mit sous agitation.
- c’est une réaction très longue puisque le TEOS est ajouté en 14h c’est à dire 0,5𝑚𝐿 par heure.
- on obtient des nanoparticules qui doublent de volume (environ 50nm)

Ces deux méthodes (synthèse de prégermes et grossissement) respectent la monodispersité.

MERCREDI 14 MARS :
- Observation de la solution du grossissement de la silice, solution devenue blanchâtre (blanc
trouble).

- Test des lames préparées le 13/3, hydrophobie équivalente: angle de contact équivalent
environ à 90°.

- Préparation des solutions de 50𝑚𝐿 dosées à 0,1% de (3, 3, 3 - Trifluorpropyl)-


trimethoxysilane (SI-022) et de (Heptadecafluoro - 1, 1, 2, 2 - tetrahydrodecyl)-
triethoxysilane (SI-021) dans du toluène.
- Trempage de deux lames de verres lavées à l’ozoneur dans chacune des solutions préparées.

36
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- Observation des nanoparticules de 50nm au MET (MET: Microscope Électronique en


Transmission), diamètre moyen observé 47nm.

- Mise à l’étuve d’un échantillon de 5𝑚𝐿 de la silice de 50nm dans une capsule (𝑚 =
1,162𝑔), qui permet l’évaporation de l’éthanol, de l’eau et de l’ammoniaque afin de
récupérer les particules de silice afin d’obtenir la concentration moléculaire puis particulaire
en silice de cette solution.

- Mise en conditionnement de notre solution de silice 50nm.

LUNDI 19 MARS :
- Test des lames préparées le 14/3, hydrophobie équivalente: angle de contact supérieur à
l’angle observé le 14/3.

- Pesée de la silice (50nm) dans la capsule mise à l’étuve (𝑚 = 1,187𝑔): 0,025𝑔 de silice
dans 5𝑚𝐿, donc 5g.L-1 pour notre solution de silice de 50nm.

- Mise à l’étuve d’un échantillon de 5mL de la solution des prégermes de 25nm dans une
capsule (𝑚 = 1,148𝑔), qui permet l’évaporation de l’eau et de L-arginine afin de récupérer
les particules de silice afin d’obtenir la concentration moléculaire puis particulaire en silice
de cette solution.

- Préparation d’une grille de cuivre des prégermes de 25nm pour l’observation au MET.

- Mise en conditionnement de la solution contenant les prégermes de 25nm.

VENDREDI 23 MARS :
- Utilisation de la goutte pendante, mesure de l’angle de contact, de poussée, et de recul.
Remarques:
- angle de 105-110° pour les solutions alkylées.
- angle de 130-145° pour les solutions fluorées.

LUNDI 26 MARS :
- Synthèse de grosses nanoparticules de silice, dans un ballon 500𝑚𝐿 d’éthanol, 37,5 mL
d’ammoniaque et 15𝑚𝐿/7,5𝑚𝐿 de TEOS dans deux ballons différentes mis sous agitation
sous hotte.

- Pesée des prégermes silice (25nm) dans la capsule mise à l’étuve (𝑚 = 1,288𝑔): 0,14𝑔 de
silice dans 5𝑚𝐿, donc 28g.L-1 pour notre solution de silice de 25nm.

- Observation des nanoparticules de 25nm au MET (MET: Microscope Électronique à


Transmission), diamètre moyen observé plus élevé.

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MARDI 27 MARS :
- Lavage et séchage de la silice 400nm à l’éthanol et centrifugeuse : répartition de la solution
dans 12 tubes plastiques, centrifugation des tubes (en faisant attention à la masse des tubes,
bouchon compris, même poids à 0,0001𝑔 près), vidange de l’ammoniaque, remplissage du
premier à l’éthanol, puis tare et remplissage jusqu’à atteindre la même masse pour chacun
des tubes, centrifugation et vidange (4 centrifugations de 20 minutes et 4 vidanges au total
à faire, 2 centrifugations et deux vidanges faites).

MERCREDI 28 MARS :
- Fin des manipulations pour la silice à 400nm.

MARDI 03 AVRIL :
- Lavage et séchage de la silice à 200nm à l’éthanol et centrifugeuse : répartition de la solution
dans 12 tubes plastiques, centrifugation des tubes (en faisant attention à la masse des tubes,
bouchon compris, même poids à 0,0001𝑔 près), vidange de l’ammoniaque, remplissage du
premier à l’éthanol, puis tare et remplissage jusqu’à atteindre la même masse pour chacun
des tubes, centrifugation et vidange (4 centrifugations de 20 minutes et 4 vidanges au total
à faire).

- Rassemblement des silices 400nm et 200nm dans deux tubes différents, dernière
centrifugation et vidange.

MARDI 10 AVRIL :
- Transvasement des 3 tailles de nanoparticules de silice dans des pots pour mise à l’étuve à
80°C (évaporation de l’éthanol).

- Séparation des nanoparticules de silice de 50nm en deux flacons, afin de réaliser deux tests
pour cette taille de nanoparticules, une fluorée, l’autre pas.

- Dispersion des nanoparticules de silice dans 50𝑚𝐿 de toluène dans 3 ballons tricols sous
agitation magnétique.

- Injection de 200𝜇𝐿 de SI-021 dans chacun des ballons tricols pour fluorer les silices.

MARDI 17 AVRIL :
- Lavage et séchage de la silice 50nm, 200nm et 400nm à l’éthanol et centrifugeuse :
répartition de la solution dans 2 tubes plastiques respectivement, centrifugation de 20
minutes des tubes (en faisant attention à la masse des tubes, bouchon compris, même poids
à 0,0001𝑔 𝑝𝑟è𝑠), vidange du toluène, remplissage du premier à l’éthanol, puis tare et
remplissage jusqu’à atteindre la même masse dans chacun, centrifugation et vidange (2
centrifugations et 2 vidanges au total à faire).

MERCREDI 25 AVRIL :
- Rassemblage des nanoparticules dans des flacons de 100𝑚𝐿, ajout de 15𝑚𝐿 d’éthanol et
15𝑚𝐿 de chloroforme et mise sous agitation magnétique pour disperser les nanoparticules
de silices fluorées.

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- Dépôt de gouttes de solutions sur 6 lames différentes (lames passées à l’ozoneur) : goutte de
nanoparticules de silice : 50nm non fluorée, 50 nm fluorée, 200nm fluorée, 400nm fluorée,
mélange des 3 tailles de nanoparticules de silices fluorées dosées en même quantité,
superposition des 3 tailles de nanoparticules de silice fluorées.

MARDI 02 MAI :
- Test des lames silicées au tensiomètre à goutte pendante : résultats inexploitables (mouillage
total sur chacune des lames). Décision de les fluorer à nouveau en les laissant tremper dans
de nouvelles solutions fluorées de SI-021 dosées à 0,1% dans du toluène.

LUNDI 07 MAI :
- Test des lames silicées et fluorées au tensiomètre à goutte pendante : résultats probants et
exploitables, disponibles dans le mémoire.

- Réalisation de photographies de gouttes de 20𝜇𝐿 posées sur les lames pour rendre compte
de la visibilité du phénomène à l’œil nu.

MERCREDI 09 MAI :
- Choix de la meilleure application des nanoparticules de silice au vu des résultats du 07/05:
application de la superposition des 3 tailles (400nm, 200nm, 50nm) sur un morceau de tissu
(coton).
Remarques :
-Premier test : Une couche de chaque solution. Test non concluant (mouillage total).
-Deuxième test : 6 couches de 400nm, 6 couches de 200nm, 6 couches de 50nm. Test partiellement
réussi, l’eau ne s’infiltrait que très peu après les 12 premières couches, mais les couches de 50nm
ont augmenté le mouillage. Fin du test non concluant.
-Troisième test : Récupération des nanoparticules de silice de 400nm par centrifugation, et ajout
de 2𝑚𝐿 d’éthanol pour diluer très légèrement. Obtention d’une solution semi-liquide : application
sur le tissu et séchage. Test non concluant (mouillage total).
-Quatrième test (test témoin) : Application de la pâte de silice sur une lame de verre. Mouillage
total. Conclusion : la silice n’est pas superhydrophobe.
-Cinquième test : Hydrophobisation du morceau de tissu silicé à l’aide des solutions préparées le
02/05. Mise à l’étuve pour évaporer le toluène. Test partiellement réussi, la goutte ne transperce
pas instantanément le tissu.

Au vu de nos derniers résultats, d’autres manipulations auront lieu durant les deux semaines
séparant la date butoir pour rendre le mémoire et la soutenance. Ces deux semaines nous serviront
à contrer les problèmes rencontrés pour rendre superhydrophobe notre textile et pour concrétiser
notre projet : la création d’un tee-shirt superhydrophobe.

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