MP 2018 2019 ds02
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Devoir surveillé n◦ 2
du jeudi 20 septembre
Durée : 4 heures
Toute calculatrice interdite
Instructions générales :
Enfin, les candidats sont invités à porter une attention particulière à la rédaction : les copies mal rédigées ou mal
présentées le sont aux risques et périls du candidat !
Remarque importante :
Si au cours de l’épreuve, un candidat repère ce qui lui semble être une erreur d’énoncé, il le signalera
sur sa copie et devra poursuivre sa composition en expliquant les raisons des initiatives qu’il a été
amené à prendre.
Bon courage !
1
PROBLÈME 1
Pour tout couple (a, b) de nombres complexes tels que a 6= 0, on désigne par Sa,b l’application de C dans C définie
par :
∀z ∈ C, Sa,b (z) = az + b.
On désigne par G l’ensemble des applications Sa,b lorsque (a, b) ∈ C∗ × C.
L’application identité de C dans C sera notée I.
1. Démontrer que G, muni de la composition des applications, est un groupe. Est-il abélien ?
(La composition des applications pourra être notée de façon multiplicative, c’est-à-dire qu’on écrira ST pour
S ◦ T , ou S 2 pour S ◦ S.)
2. (a) Démontrer que l’application θ de G dans C∗ qui à Sa,b associe a, est un morphisme de groupes.
(b) Déterminer le noyau T du morphisme θ. Est-ce un sous-groupe abélien de G ? À quoi correspond-il géomé-
triquement ?
3. (a) Démontrer que tout élément S de G n’appartenant pas à T admet un point fixe unique u (c’est-à-dire
∃!u ∈ C S(u) = u).
Exprimer Sa,b (z) − u en fonction de z − u.
(b) Démontrer que l’ensemble Gu des éléments de G admettant u pour point fixe, est un sous-groupe de G. Est-il
abélien ?
(c) Soit S un élément de G n’appartenant pas à T ; déterminer l’ensemble des éléments de G qui commutent
avec S.
(d) Démontrer que tout sous-groupe abélien de G est contenu soit dans T , soit dans l’un des groupes Gu .
4. (a) Soient R et S deux éléments de G. Démontrer que RSR−1 S −1 appartient à T .
(b) En déduire que tout sous-groupe H de G ne contenant aucun élément de T autre que I, est contenu dans
l’un des groupes Gu .
5. Soit H un sous-groupe fini de G, non réduit à {I}.
(a) Démontrer qu’il existe un nombre complexe unique u invariant par tous les éléments de H :
∀S ∈ H S(u) = u. De ce fait, un élément Sa,b de H est entièrement caractérisé par le seul nombre complexe
a. Nous le noterons simplement Sa .
n
(b) Soit Sa un élément de H. Démontrer qu’il existe un entier n ∈ N∗ tel que Sa = I. En déduire que a est
une racine n-ième de l’unité.
(c) Soit α le plus petit réel de l’intervalle ]0, 2π[ tel qu’il existe un élément de H de la forme Seiα . Soit Seiβ un
β −n
élément quelconque de H, avec β ∈ [0, 2π[. On pose n = E . En raisonnant sur l’application Seiβ Seiα ,
α
montrer que β = nα. En déduire que le groupe H est engendré par Seiα , c’est-à-dire que c’est l’ensemble
des puissances de cet élément.
2
PROBLÈME 2
On dispose d’une urne contenant quatre boules numérotées 1, 2, 3 et 4. On effectue dans cette urne une succession
de tirages avec remise d’une boule, et on suppose qu’à chaque tirage, chacune des boules a la même probabilité d’être
tirée.
On note, pour tout n de N∗ , Xn la variable aléatoire égale au nombre de numéros distincts obtenus en n tirages.
On a donc X1 = 1 et par exemple, si les premiers tirages donnent 2, 2, 1, 2, 1, 4, 3, alors on a :
X1 = 1, X2 = 1, X3 = 2, X4 = 2, X5 = 2, X6 = 3, X7 = 4.
3
PROBLÈME 3
Soit n ∈ N∗ , (a, b) ∈ Z2 , on dit que a est congru à b modulo n, et on note a ≡ b[n] si et seulement si n divise b − a.
Pour (a, b) ∈ Z∗ × Z∗ , on note a ∧ b = pgcd (a, b) et a ∨ b = ppcm (a, b).
On note Z/nZ l’ensemble quotient de Z par la relation ≡ [n]. L’ensemble Z/nZ est fini, à n éléments :
Z/nZ = 0, 1, . . ., n − 1 .
On définit les deux lois de composition internes usuelles dans Z/nZ, notées + et . par :
Première partie
1. Lister les éléments inversibles (en précisant leur inverse) de Z/6Z et ceux de Z/13Z.
2. Soit p ∈ N∗ \ {1, 2, 3, 4}. Montrer que si p et p + 2 sont premiers, alors p ≡ −1[6].
3. Montrer que le polynôme X 2 − 5 est irréductible sur Z/13Z[X].
Seconde partie
On note K13 l’ensemble Z/13Z × Z/13Z que l’on munit des lois de composition suivantes :
(x, y) ⊕ (x0 , y 0 ) = (x + x0 , y + y 0 ) ,
(x, y) • (x0 , y 0 ) xx0 + 5yy 0 , xy 0 + x0 y .
=
4
Lycée Ste-Marie Fénelon – la Plaine Monceau Classe de MP
Année 2018-2019 Mathématiques
PROBLÈME 1
l’origine de cet exercice se perd dans la nuit des temps. . .
1. Démontrons que G est un sous-groupe du groupe des bijections de C dans C.
• I = S1,0 , donc I ∈ G : G est non vide.
• Soit Sa,b et Sa0 ,b0 deux éléments de G ;
Donc Sa,b Sa0 ,b0 = Saa0 ,ab0 +b ∈ G ; G est stable par la composition des applications.
• Soit Sa,b un élément de G ;
z0 − b
∀(z, z 0 ) ∈ C2 z 0 = az + b ⇐⇒ z= .
a
−1
Donc Sa,b est bijective et Sa,b = S 1 ,− b : ainsi G contient les inverses de tous ses éléments.
a a
• Par ailleurs on constate que S1,1 S2,1 = S2,2 , mais S2,1 S1,1 = S2,3 : G n’est pas abélien .
2. (a) Nous avons vu dans la question précédente que Sa,b Sa0 ,b0 = Saa0 ,ab0 +b ; on a donc :
1
On en conclut que Gu est un sous-groupe de G .
De Sa,b (z) − u = a(z − u) et Sa0 ,b0 (z) − u = a0 (z − u), on déduit :
Sa,b Sa0 ,b0 (z) − u = a Sa0 ,b0 (z) − u = aa0 (z − u) = Sa0 ,b0 Sa,b (z) − u
d’où Sa,b Sa0 ,b0 (z) = Sa0 ,b0 Sa,b (z). Il s’ensuit que le groupe Gu est abélien .
(c) Soit S ∈ G \ T ; S possède un invariant unique u. Pour tout élément T de G qui commute avec S, il
vient ST (u) = T S(u) = T (u), c’est-à-dire que T (u) est invariant par S, d’où T (u) = u. Donc T ∈ Gu .
Réciproquement, tout élément de Gu commute avec S. Bilan :
l’ensemble des éléments de G qui commutent avec S ∈ Gu est le groupe Gu lui-même , où u est l’unique in-
variant de S.
(d) Soit H un sous-groupe abélien de G. De deux choses l’une :
• Ou bien H ne contient que des éléments de T , c’est-à-dire H ⊂ T .
• Ou bien H contient au moins un élément S qui n’appartient pas à T ; cet élément a alors un invariant
unique u, et les autres éléments de H, puisqu’ils commutent avec S, doivent appartenir à Gu : H ⊂ Gu .
4. (a) Utilisons le morphisme θ :
θ(RSR−1 S −1 ) = θ(R)θ(S)θ(R−1 )θ(S −1 ) = θ(RR−1 )θ(SS −1 ) = θ(1) = 1
2
PROBLÈME 2
d’après BCE 2012 ESCP
1. (a) On veut donner la loi de la variable aléatoire X2 sous forme d’un tableau récapitulant, pour chaque valeur
de X2 , la valeur de la probabilité associée.
X2 représente le nombre de chiffres différents obtenus au bout de deux tirages. Soit les deux tirages donnent
le même chiffre, soit ils donnent chacun deux chiffres différents. Les seules valeurs que peut prendre X2 sont
donc 1 et 2.
Pour X2 = 1, cela signifie qu’au deuxième tirage on tire la même boule qu’au premier tirage. On a donc
4 boules possibles au premier tirage, et une fois la première boule tirée et remise dans l’urne, le deuxième
tirage doit être identique au premier, donc pas de choix. Il y a donc 4 couples de chiffres favorables et 4 × 4
4 1
couples possibles. La probabilité d’avoir X2 = 1 est donc p([X2 = 1]) = = .
4×4 4
Au contraire, pour X2 = 2, une fois la première boule tirée (4 choix possibles) et remise dans l’urne, le
deuxième tirage doit donner une boule différente de la première, donc on a seulement 3 boules favorables au
deuxième tirage. Les couples de chiffres favorables sont donc au nombre de 4 × 3 et le nombre de couples
4×3 3
possibles est toujours 4 × 4. On en déduit p([X2 = 2]) = = .
4×4 4
Finalement, le loi de X2 est :
1
X2 = 1 p([X2 = 1]) =
4
3
X2 = 2 p([X2 = 2]) =
4
(b) L’espérance E(X2 ) de X2 existe, puisque X2 prend un nombre fini de valeurs. On utilise ensuite la formule :
P
E(X2 ) = p([X = k])k, où V est l’ensemble des valeurs prises par X2 . Ici, V = {1, 2} donc :
k∈V
1 3
E(X2 ) = p([X2 = 1]) × 1 + p([X2 = 2]) × 2 = + ×2
4 4
7
soit E(X2 ) = .
4
Pour la variance, on utilise la formule : V (X2 ) = E(X22 ) − E(X2 )2 . L’espérance de X22 s’obtient facilement
à partir de la loi de X22 (les seules valeurs prises par X2 sont 1 et 4, vu les valeurs prises par X2 ) :
1
X22 = 1 p([X22 = 1]) = p([X2 = 1]) =
4
3
X22 = 4 p([X22 = 4]) = p([X2 = 2]) =
4
D’où
1 3 13
E(X22 ) = p([X22 = 1]) × 1 + p([X22 = 4]) × 4 = + ×4 =
4 4 4
et enfin 2
13 7 52 − 49
V (X2 ) = − =
4 4 16
3
soit V (X2 ) = .
16
3
2. (a) Au premier tirage, il sort une valeur et une seule. Donc X1 ne peut prendre que la valeur 1. On a ainsi
toujours X1 = 1, d’où p([X1 = 1]) = 1 et bien sûr, on n’a jamais X1 = 2, 3 ou 4, donc p([X2 = k]) = 0 pour
k ∈ {2, 3, 4}.
1
0
Finalement U1 = .
0
0
(b) Il y a 4 numéros de boules différents, donc le nombre de chiffres différents obtenus au bout de n tirages est
un entier non nul inférieur ou égal 4.
Ainsi les valeurs possibles de Xn sont 1, 2, 3 ou 4 .
(c) Pour établir la relation cherchée entre Un+1 et Un , étudions les différentes façons d’obtenir Xn+1 = k en
fonction des valeurs de Xn à l’aide du système complet d’événements ([Xn = 1], [Xn = 2], [Xn = 3], [Xn = 4]).
? Pour avoir Xn+1 = 1, il faut que les n + 1 premiers tirages donnent tous le même résultat. Cela revient
à dire que les n premiers tirages sont déjà de résultats tous égaux (probabilité p([Xn = 1])) et que le
1
dernier tirage donne le même résultat que le n-ème (même probabilité que X2 = 1, c’est-à-dire ). D’où
4
1
p([Xn+1 = 1]) = p([Xn = 1]).
4
? Pour avoir Xn+1 = 2, les deux seuls événements du SCE utilisé sont [Xn = 1] et [Xn = 2] :
• Soit les n premiers tirages sont tous égaux (probabilité p([Xn = 1]), et c’est le dernier qui diffère de la
3
première valeur obtenue lors des n premiers tirages (probabilité , comme pour p([X2 = 2])).
4
• Soit, parmi les n premiers tirages, il y a déjà deux valeurs distinctes, et dans ce cas le dernier tirage doit
donner une de ces deux valeurs comme résultat (donc seulement 2 cas favorables sur 4 pour le dernier
1
tirage, soit une probabilité de ).
2
3 1
Finalement, d’après la formule des probabilités totales : p([Xn+1 = 2]) = p([Xn = 1]) + p([Xn = 2]) .
4 2
? Pour avoir Xn+1 = 3, réfléchissons selon si [Xn = 2] ou [Xn = 3] :
• Soit, parmi les n premiers tirages, il y a déjà deux valeurs distinctes (probabilité p([Xn = 2]), auquel
cas le dernier tirage doit donner une valeur différente de ces deux premières (donc seulement 4 − 2 = 2
1
cas favorables sur 4 possibles pour ce dernier tirage, soit une probabilité de ).
2
• Soit, parmi les n premiers tirages, il y a déjà trois valeurs distinctes (probabilité p([Xn = 3]), et dans
ce cas le dernier tirage doit donner une de ces trois valeurs comme résultat (donc 3 cas favorables sur 4
3
pour le dernier tirage, soit une probabilité de ).
4
1 3
Ainsi p([Xn+1 = 3]) = p([Xn = 2]) + p([Xn = 3]) .
2 4
? Enfin, pour avoir Xn+1 = 4, on étudie selon si [Xn = 3] ou [Xn = 4] :
• Soit, parmi les n premiers tirages, il y a déjà 3 valeurs distinctes (probabilité p([Xn = 3]), auquel cas le
dernier tirage doit donner une valeur différente de ces trois 3 premières (donc seulement 4 − 3 = 1 cas
1
favorable sur 4 possibles pour ce dernier tirage, soit une probabilité de ).
4
• Soit, parmi les n premiers tirages, il y a déjà 4 valeurs distinctes (probabilité p([Xn = 4]), et dans ce
cas le dernier tirage doit donner une de ces 4 valeurs comme résultat ; mais il n’y a de toute façon que
4 valeurs possibles, donc le dernier tirage donne forcément une des 4 valeurs apparaissant dans les n
premiers tirages.
1
Et donc p([Xn+1 = 4]) = p([Xn = 3]) + 1 × p([Xn = 4]) .
4
4
Les relations obtenues s’écrivent sous forme matricielle :
1 1
P ([Xn+1 = 1]) 4
p([Xn = 1]) 4
0 0 0 P ([Xn = 1])
3
p([X = 1]) + 1 p([X = 2]) 3 1
P ([X
n+1 = 2]) 0 0 P ([Xn = 2])
n n
= 4 2 4 2
= .
1 3 1 3
P ([Xn+1 = 3]) p([Xn = 2]) + p([Xn = 3]) 0 0 P ([Xn = 3])
2 4 2 4
1 1
P ([Xn+1 = 4]) p([Xn = 3]) + p([Xn = 4]) 0 0 1 P ([Xn = 4])
4 4
1 1 3
Or, des calculs rapides prouvent que AV1 = V1 , AV2 = V2 , AV3 = V3 , AV4 = V4 , donc la formule
4 2 4
devient : n n n
1 1 3
Un+1 = V1 + 3 V2 + 3 V3 + V4 .
4 2 4
On reconnaît la formule attendue au rang n + 1.
La relation est donc héréditaire.
Initialisée à n = 1 et héréditaire, la relation est finalement vraie pour tout n ∈ N∗ , par le théorème de
récurrence.
(b) La loi de Xn s’obtient rapidement à partir du résultat de la question précédente :
1 n−1
4
n−1 n−1
n−1 1 n−1 0 n−1 0 0 −3 14 + 3 12
1 −3 1 1 3 0 0
Un = 3
+3
−2
+3
1
+ =
0 n−1 n−1 n−1 .
4 2 4
3 14 − 6 12 + 3 34
−1 1 −1 1
n−1 n−1 n−1
1+3 21 − 14 −3 34
5
Ainsi, par identification de la i-ème composante de Un avec p([Xn = i]), on obtient la loi de Xn :
Xn =? P ([Xn =?])
1
Xn = 1 P ([Xn = 1]) =
4n−1
3 3
Xn = 2 P ([Xn = 2]) = − n−1
2n−1 4
3 6 3n
Xn = 3 P ([Xn = 3]) = − +
4n−1 2n−1 4n−1
3 1 3n
Xn = 4 P ([Xn = 4]) = 1 + − −
2n−1 4n−1 4n−1
où V est l’ensemble des valeurs prises par Xn . Avec les résultats précédents, cela donne :
3n
1 3 3 3 6
E(Xn ) = ×1+ − n−1 × 2 + − n−1 + n−1 × 3
4n−1 2n−1 4 4n−1 2 4
n
3 1 3
+ 1 + n−1 − n−1 − n−1 × 4
2 4 4
1 − 6 + 9 − 4 − 4 × 3n + 3 × 3n 6 − 18 + 12 3n
= n−1
+ n−1
+ 4 = − n−1 + 4
4 2 4
n−1
3
soit : E(Xn ) = 4 − 3 .
4
n−1
3
(b) La suite géométrique est de raison comprise strictement entre 0 et 1, donc converge vers 0. On en
4
déduit tout de suite lim E(Xn ) = 4 .
n→+∞
Il est logique de se dire que plus on fait de tirages, plus on a de chances d’obtenir tous les numéros possibles
des boules, c’est-à-dire les 4 numéros différents.
6
PROBLÈME 3
d’après École Nationale de la Météorologie 1998, maths 2
Première partie
1. Les éléments inversibles de Z/6Z sont 1 et 5 , ils sont leurs propres inverses.
Affranchissons-nous désormais des barres. Puisque Z/13Z est un corps :
avec :
1 ≡ 1 × 1 ≡ 2 × 7 ≡ 3 × 9 ≡ 4 × 10 ≡ 5 × 8 ≡ 6 × 11.
2. Soit p un entier supérieur ou égal à 4 et tel que p et p + 2 sont premiers. Prouvons que p est congru à −1
modulo 6.
Déjà p doit être impair. Donc p est congru à −1, ou à 1 ou à 3 modulo 6.
• Si p ≡ 3 [6] alors 3 | p. C’est possible pour p = 3 car p + 2 = 5, mais cette solution est exclue par l’énoncé.
• Si on avait p ≡ 1 [6] alors 3 | p + 2 ce qui est possible mais seulement avec p = 1, exclu aussi.
• Reste la seule possibilité que p ≡ −1 [6] . Ces nombres s’appellent les nombres premiers jumeaux, on
ignore s’il en existe une infinité mais on sait que la série de leurs inverses converge !
3. Un polynôme de degré deux est irréductible si et seulement s’il n’a pas de factorisation non triviale, c’est-à-dire
si et seulement s’il n’a pas de racine.
Or 5 n’est pas un carré dans Z/13Z (les carrés sont 02 = 0, 12 = 1, 22 = 4, 32 = 9, 42 = 3, 52 = 12, 62 = 10).
Par conséquent X 2 − 5 est irréductible dans Z/13Z[X] .
Seconde partie
1. Long et fastidieux !
? D’après le cours (K13 , ⊕) est un groupe abélien car c’est le groupe produit des groupes abéliens (Z/13Z, +)
et (Z/13Z, +).
? La loi • est interne.
? La loi • est commutative.
? La loi • est associative : à vous de jouer ! Il faut le faire.
? La loi • admet un élément neutre, à savoir 1 = (1, 0).
? La loi • est distributive par rapport à ⊕ : à vous de jouer ! Il faut le faire.
À ce stade, on a montré que K13 est un anneau commutatif. Il reste à prouver que K13 est un corps. Soit
(x, y) 6= (0, 0), cherchons (x0 , y 0 ) tel que xx0 + 5yy 0 = 1 et xy 0 + yx0 = 0.
En multipliant par y la première équation, il vient y = xx0 y + 5y 2 y 0 = 5y 2 y 0 − x2 y 0 d’où y = −y 0 (x2 − 5y 2 ) .
7
Par conséquent x2 − 5y 2 n’est pas nul. Or un élément non nul de Z/13Z y admet un inverse. On peut donc
résoudre :
x0 = (x2 − 5y 2 )−1 x,
y0 = −(x2 − 5y 2 )−1 y.
Tout élément non nul de K13 est bien inversible. Ainsi K13 est un corps . Ensemblistement c’est (Z/13Z)2 , il
possède donc 169 éléments .
Remarque : on peut fabriquer
! plus économiquement le corps K13 comme une (sous-)algèbre de matrices, en
x 5y
identifiant (x, y) ≈ . On comprend mieux sous cette forme l’étrange loi • !
y x
2. (a) Démontrons que H = {(x, 0) / x ∈ Z/13Z} est un sous-corps de K13 :
? Bien entendu H ⊂ K13 .
? Les neutres (0, 0) pour + et (1, 0) pour • dans K13 sont bien dans H.
? Pour (x, 0) et (y, 0) dans H, on a (x, 0) − (y, 0) = (x − y, 0) qui est dans H.
? Pour (x, 0) et (y, 0) dans H, on a (x, 0) • (y, 0) = (xy, 0) qui est dans H.
? Pour (x, 0) 6= (0, 0) dans H, on a x inversible dans Z/13Z. et ainsi (x−1 , 0) existe. De plus (x, 0)(x−1 , 0) =
(1, 0) = (x−1 , 0)(x, 0) donc (x−1 , 0) est l’inverse de (x, 0) et cet inverse est dans H.
Il s’ensuit que H = {(x, 0) / x ∈ Z/13Z} est un sous-corps de K13 .
(b) Démontrons que H est isomorphe à Z/13Z grâce à l’injection canonique i : Z/13Z → K13 définie par
x 7→ (x, 0) :
? L’application i est définie sans ambigüité.
? L’application i est un morphisme de corps, puisque pour tout x ∈ Z/13Z :
i(x + y) = (x + y, 0) = (x, 0) + (y, 0) = i(x) + i(y) et i(xy) = (xy, 0) = (x, 0)(y, 0) = i(x)i(y).