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Chapitre 3: Accumulation

Les réservoirs de distribution

Aida GHAMMOURI
1 Année universitaire 2019-2020
Présentation du réservoir
Les réservoirs d'eau sont, en général, nécessaires pour
pouvoir alimenter, convenablement, une agglomération
en eau potable.

Ils sont principalement imposés par la différence entre


le débit de captage ou de refoulement d'eau (plutôt
constant) et le débit d'eau consommé par
l'agglomération (variable en fonction de l'heure de la
journée).
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Les réservoirs se différencient d'après leur position par rapport au sol :
❖ Réservoirs enterrés
❖ Réservoirs Semi-enterrés
❖ Réservoirs surélevés

Par rapport au réseau d'approvisionnement, ils peuvent aussi être groupés


en deux types :
❖ Réservoirs de passage (placés entre le captage et le réseau de distribution
de l'eau)
❖ Réservoirs d'équilibre (placés à la fin du réseau de distribution).

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Le réservoir servent à stocker temporairement l'eau potable en
attendant sa distribution.

 Il permet d'emmagasiner l'eau lorsque la consommation est


inférieure à la production, et la restituer lorsque la consommation
devient supérieure à la production;

 Il constitue un organe de régulation de pression et de débit


entre le régime de production (du forage vers le stockage) et le
régime de distribution (du stockage à la consommation);

 Il permet une certaine souplesse en cas de panne des pompes.

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Fonction et utilité des réservoirs
La présence d'un réservoir entre les ouvrages de captage de
traitement et d'adduction d'eau et le réseau de distribution a
plusieurs fonctions, On peut regrouper les diverses fonctions
des réservoirs sous cinq rubriques principales:

1) Un régulateur de débit
2) Un régulateur de pression
3) Un élément de sécurité
4) Une fonction économique
5) Un point test

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Un régulateur de débit
Un réservoir est un régulateur de débit entre le régime
d'adduction (déterminé par le pompage et/ou le traitement) et le
régime de distribution (déterminé par la courbe de consommation).

Il permet alors de transformer, de point de vue de la production et


du pompage, les pointes de consommation horaire en demande
moyenne. D'où des économies d'investissement pour tous les
ouvrages situés à l'amont du réservoir.

D'autre part, les stations de pompage ne peuvent pas suivre


exactement les variations de la demande en eau.

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Un régulateur de pression

Un réservoir est un régulateur de pression en tout point du


réseau. Il permet de fournir aux abonnés une pression
suffisante et plus ou moins constante, indépendamment de la
consommation.
En effet, la pression fournie par les stations de pompage peut
varier: au moment de la mise en marche et de l'arrêt, coupure
ou disjonction du courant, modification du point de
fonctionnement par suite de la variation du débit demandé,...

Si la côte du réservoir ne permet pas de fournir une charge


suffisante à toute l'agglomération, il sera nécessaire de
construire un réservoir surélevé (ou château d'eau).
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Un élément de sécurité

Un réservoir est un élément de sécurité vis-à-vis des risques


d'incendie, de demande en eau exceptionnelle ou de rupture
momentanée de l'adduction (panne dans la station de pompage,
rupture de la conduite d'adduction, arrêt de la station de
traitement,...).

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Une fonction économique:

Un réservoir a une fonction économique, puisqu'il permet


une certaine adaptation du fonctionnement du pompage de
telle façon à optimiser l'ensemble adduction + réservoirs
(moins de consommation d'énergie électrique pendant les
heures de pointe, pompes refoulant un débit constant
correspondant au rendement maximum).

Un point test
Un réservoir est un point test, en volume et en pression,
d'un réseau maillé. Il est en effet un baromètre précis, en
permanence et en continu de l'état du réseau (pression) et de
l'évaluation de la demande réelle (variations de niveau).
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Compte tenu des multiples fonctions d'un réservoir, il reste très
souvent difficile et surtout coûteux de lui trouver un substitut
complet. Certes, l'eau peut être injectée directement dans le réseau
avec des débits variables selon les besoins, avec un système de gestion
en temps réel de la station de pompage (automatisation du
fonctionnement).
De nombreuses villes d'Europe et d'Amérique ont des réseaux sans
réservoirs (Chicago, Leningrad, Toulouse, Anvers,...).

En Tunisie actuellement, toutes les villes sont alimentées par des


réservoirs.

Un réservoir n'est donc pas indispensable, mais il reste la


solution la plus économique.

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Emplacement géographique des réservoirs
 Le réservoir d'eau doit être situé le plus près possible de
l'agglomération à alimenter (en limite de l'agglomération). En
effet, compte tenu du coefficient de pointe dont on doit affecter le
débit horaire moyen de consommation pour déduire la
consommation horaire maximale (de 1,5 à 3,5), la perte de charge
sera généralement plus grande sur la conduite de distribution que
sur la conduite d'adduction. Ceci fait que plus le réservoir
s'éloigne de l'agglomération, plus la cote du plan d'eau doit être
élevée (d'où une énergie de pompage plus grande).

 Le schéma ci-dessous montre l'avantage de l'emplacement du


réservoir proche de l'agglomération, avec un coefficient de pointe
égal à 3.
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 La topographie des lieux ou l'emplacement de la source d'eau peuvent
parfois modifier le point de vue établi ci-dessus. On essaye,
généralement, d'exploiter le relief à proximité de la ville pour utiliser
un réservoir semi-enterré, qui sera toujours plus économique qu'un
réservoir sur tour,

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 Quand la ville présente des différences de niveau importantes, on
peut adopter une distribution étagée

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 Dans le cas où l'agglomération s'étend dans une direction donnée, un
réservoir unique peut devenir insuffisant et fournir, en extrémité du
réseau, des pressions trop faibles aux heures de pointe. On peut
ajouter alors un ou plusieurs réservoirs d'équilibre, situés à l'autre
extrémité de la ville, qui permettent d'avoir une pression acceptable
dans leur zone d'action. Ces réservoirs d'équilibre sont en liaison avec
le réservoir principal et se remplissent au moment des faibles
consommations (la nuit principalement).

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Dans quelques cas, on peut adopter, en même temps, les deux
types de réservoirs: réservoir semi-enterré et réservoir surélevé (ou
château d'eau).
Le réservoir semi-enterré est alimenté par la station de traitement,
avec ou sans pompage, avec un débit constant Qhm.
Le château d'eau, situé avant la distribution, est alimenté par une
autre station de pompage (SP2) qui fonctionne à débit variable,
L'adoption de ce type de schéma permet de limiter le volume
nécessaire du réservoir sur tour.

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En fait, ce n'est qu'après une étude économique approfondie
et compte tenu des conditions locales (surtout le relief) que
l'on pourra déterminer le meilleur emplacement du réservoir
et, éventuellement, de la station de pompage, étude dans
laquelle entrerons les coûts des conduites, du pompage et de
construction du réservoir.

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Altitude des réservoirs
 Un des principaux rôles du réservoir est de fournir, pendant l'heure de pointe,
une pression au sol suffisante "Hmin" en tout point du réseau de distribution
(voir plus loin les valeurs de cette pression), en particulier au point le plus
défavorable du réseau (le point le plus loin et/ou le plus élevé). L'altitude du
réservoir d'eau (précisément la cote de son radier) doit être calculée donc pour
que, dans toute l'agglomération à alimenter, la pression soit au moins égale à
Hmin. C'est la cote du radier du réservoir qui est prise en compte, ce qui
correspondant au cas d'alimentation le plus défavorable (le réservoir est alors
presque vide).

 C'est le calcul du réseau de distribution, pendant l'heure de pointe, qui permet


de déterminer les différentes pertes de charge et d'en déduire la cote de radier
du réservoir.
 La valeur de cette cote et la topographie des lieux détermineront le type de
réservoir à adopter (semienterré ou surélevé). On peut, si un relief est
disponible, augmenter les diamètres des conduites de distribution pour
diminuer les pertes de charge et éviter la surélévation du réservoir (solution à
justifier par un calcul économique).

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Notons aussi que, pour les châteaux d'eau, et pour des
raisons économiques, on doit éviter des surélévations (HR)
supérieures à 40 m.
Le cas échéant, on peut augmenter les diamètres de
quelques conduites de distribution pour diminuer les pertes
de charge et limiter la surélévation nécessaire.

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Volume du réservoirs
Calcul forfaitaire:
Différentes méthodes sont utilisées pour le calcul de la capacité
utile des réservoirs. La plus utilisée de ces méthodes est le
calcul forfaitaire. On prend, forfaitairement, une capacité des
réservoirs égale à:
 100% de la consommation journalière maximale de
l'agglomération, dans le cas d'une commune rurale.
 50% de la consommation journalière maximale de
l'agglomération, dans le cas d'une commune urbaine.
 25 % de la consommation journalière maximale de
l'agglomération, dans le cas d'une grande ville.

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Calcul Approximatif:

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Notons que, dans ces calculs, il faut prévoir l'évolution future de la
consommation et ajouter une réserve d'incendie. En effet, tout
réservoir doit comporter aussi une réserve d'incendie, qui doit être
disponible à tout moment.
 La réserve minimale à prévoir est de 120 m3 pour chaque
réservoir (la motopompe de lutte contre le feu utilisée par les
pompiers est de 60 m3/h et la durée approximative d'extinction
d'un sinistre moyen est évaluée à 2 h).
 Pour les agglomérations à haut risque d'incendie, la capacité à
prévoir pour l'incendie pourrait être supérieure à 120 m3. Pour les
grandes villes, le volume d'incendie est généralement négligeable
par rapport au volume total des réservoirs.
 Enfin, nous signalons qu'il faut répartir le volume nécessaire sur
au moins deux réservoirs (ou cuves indépendantes), pour plus de
sécurité dans la distribution et pour prévoir la possibilité de
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nettoyage des cuves.
Les volumes des réservoirs les plus utilisés sont :
250 ; 500; 1000; 1500; 2000; 3000 ; 5000; 7500; 10000;
12000; 15000 et 20 000 m3.

 A cause des frais élevés exigés par la construction,


l'exploitation et l'entretien des châteaux d'eau, leur
volume dépasse rarement 1000 m3. Un bon ajustement
du régime de pompage ou, éventuellement, l'utilisation
simultanée d'autres réservoirs semi-enterrés, nous
permettent alors de réduire le volume nécessaire du
château d'eau.

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Formes et types de réservoirs
 La forme des réservoirs est généralement circulaire, et est rarement carrée ou
rectangulaire. En ce qui concerne le château d'eau, la forme de la cuve est aussi
généralement circulaire, son aspect extérieur doit s'adapter au paysage et
demande une architecture appropriée au site pour ne pas détruire
l'environnement.

 La hauteur d'eau (hr) dans les réservoirs est comprise entre 3 et 6 m, et atteint,
exceptionnellement, 10 m pour les grandes villes. Le diamètre du réservoir
circulaire, imposé par le volume, varie de 1,5 à 2 fois la hauteur de la cuve hr.

 Pour des raisons économiques, les réservoirs sont construits en béton armé
jusqu'à un volume de 2500 m3 et en béton précontraint jusqu'à 20 000 m3.
Pour des faibles volumes, et rarement, ils peuvent être métalliques. Les
réservoirs semi-enterrés sont les plus utilisés, avec un toit généralement voûté,
et une couverture par de la terre ou du sable sur 0,2 à 0,3 m (isolation
thermique de l'eau).

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 Quelques équipements sont aussi à prévoir dans les réservoirs: une fenêtre
d'aération (entrée et sortie de l'air lors du remplissage et de la vidange), un
accès pour le nettoyage de la cuve, une chambre de vannes, un trop-plein
(évacuation de l'excédent d'eau), une galerie de vidange (au fond), une
fermeture par flotteur de l'alimentation, un enregistreur du niveau d'eau dans
le réservoir et un by-pass entre adduction et distribution (utile en cas
d'indisponibilité du réservoir: nettoyage, entretien, réparation,...).

 Eventuellement, On peut prévoir aussi une bâche d'arrivée de l'eau équipée


d'un déversoir permettant la mesure des débits d'adduction.

 Autres dispositions à prendre: l'arrivée de l'eau se fait par le haut (en chute
libre ou noyée), la sortie se fait par le bas du réservoir (à 0,2 m au-dessus du
radier), prévoir une charge minimale de 0,5 m au dessus de la conduite de
sortie (pour éviter des entrées d'air dans la canalisation), garder la réserve
d'incendie toujours disponible, assurer un renouvellement continu des eaux et
contrôler périodiquement les réservoirs (qualité de l'eau, étanchéité de la
cuve, nettoyage, dépôt de matières solides, fonctionnement des
accessoires,...).

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Application1: SYSTEME D' ACCUMULATION
L’approvisionnement en eau potable de cette agglomération se fait à
l’aide d’un réservoir.
En utilisant les annexes ci-joints et sachant que qm = 30 m3/h,
déterminer dans les cas suivants :
- Adduction continue 24/24
- Adduction nocturne : dix heures de pompage de minuit à 10h
a. Le débit pompé
b. La capacité théorique et la capacité pratique du réservoir

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 Adduction en continu : Pompage de 24 h

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 Adduction nocturne : Pompage 10 h (de 00h à 10 h)

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Application2:
On se propose de dimensionner le réseau d’alimentation en eau potable de la ville
de Hencha qui comptait en 2014, 8450 habitants, consommant un débit
Q=246740m3/an, en prenant comme horizon de l’étude l’an 2037.
Déterminer :
a. Le débit moyen journalier Qmj en m3/j, à l’an 2014.
b. La consommation spécifique en l/j/hab, à l’an 2014.
c. La population à l’an 2037 en prenant 2 comme taux d’accroissement.
d. La consommation spécifique à l’an 2037, en prenant 1,5% comme taux
d’accroissement.
e. La consommation journalière totale Qmj, à l’an 2037 et en déduire la
consommation horaire qm.
Le réservoir alimentant la ville est dimensionné pour l’horizon 2037, il est
alimenté par une station de refoulement dont la durée de pompage est de 10
heures de minuit jusqu’à 10 heures du matin.
f. Déterminer sa capacité théorique et sa capacité pratique en utilisant l’annexe.

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