Interets PP en BB IMPORTANT PDF
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La préparation physique est une notion qui semble être de plus en plus importante dans
notre sport et pas seulement à haut niveau. En effet, l’évolution avec le passage de la règle
des 24 secondes a entraîné une augmentation du nombre d’attaques et par conséquent un
plus grand nombre d’aller-retour. Cette importance accrue de la vitesse de jeu
(développement du jeu de transition et des systèmes courts) renforce l’intérêt du travail
aérobie avec des intensités de travail importantes. On peut alors parler d’endurance
spécifique. Ce type de jeu nécessite des « athlètes » de plus en plus complet
physiquement, les entraîneurs recherchent des joueurs polyvalents capables de sauter,
courir, poser de bons écrans. Pour simplifier, ce jeu exige des joueurs explosifs donc très
puissants mais aussi endurants. Ensuite, suivant les objectifs des clubs, les joueurs se
doivent d’être en forme aux moments clefs de la saison, tout en maintenant un niveau de
jeu (être physiquement bien) satisfaisant durant tout le championnat. Ce travail physique
demande des compétences spécifiques.
Au travers de cet article, je vais faire part de quelques réflexions, de constats que j’ai
relevés au cours de ces 3 dernières années où je travaille dans ce domaine. Voici selon moi
quelques pistes sur l’intérêt de la préparation physique. Je présenterai ces intérêts du point
de vue physique mais aussi du point de vue mental. Je ne développerai pas trop les
intérêts au niveau physique car c’est assez général et de nombreux auteurs ont disserté
dessus. Je pense en particulier à l’excellent travail de Bernard Grosgeorge (2) et à
l’ouvrage de Gilles Cometti (3). Concernant l’aspect mental, je tiens à l’illustrer avec des
exemples tirés de mon propre vécu de joueur et de préparateur physique. Je crois que cet
aspect sur l’impact mental de la préparation physique n’a pas été souvent évoqué, je pense
que c’est quelque chose de primordial si on veut que les joueurs adhèrent à ce travail.
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Cet article n’apportera pas de réponses toutes faites, il n’a pas pour but d’être pris à la
lettre. En effet, une personne qui n’a pas d’expérience dans le domaine de la musculation
ne devra en aucun cas faire de la force à ses joueurs même si dans cet article, on
démontre que ça peut-être intéressant. Il faut préserver les joueurs, la préparation
physique doit être effectuée par des personnes compétentes.
Au niveau physique
Cette affirmation permet de dire que le travail de préparation physique d’avant saison (5 à
6 semaines environ) peut permettre de développer des qualités physiques (principalement
aérobie, vitesse et force) et que ces qualités pourront être entretenues au cours de la
saison.
Remarques : Sur des professionnels, on pourrait plutôt parler de les amener à leur
potentiel physique optimal (les qualités, ils les ont déjà) pour ensuite tenter de maintenir
ce niveau et qu’il l’exploite le plus souvent possible. En effet, ces joueurs ont en général
déjà d’excellentes qualités et les développer encore semble bien difficile. Chez les jeunes
joueurs (jusqu’à 22-23 ans) en formation, le développement des qualités est nécessaire car
c’est à cette période qu’ils développent leur potentiel physique. Plus il sera important, plus
on pourra tenter de le maintenir à un niveau élevé tout au long de leur carrière. Cette
étape est primordiale.
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Enfin, si on effectue une séance d’une heure de musculation le matin, rien n’empêche les
joueurs d’enchaîner sur une demi-heure de tirs afin de transférer tout de suite le travail
effectué sous les barres et de préserver une coordination intacte sur les gestes spécifiques.
Le basculement d’un travail quantitatif vers un travail qualitatif a complètement changé la
durée et l’intensité des séances. Actuellement on va vers des séances de plus en plus
courtes et ciblées.
Dire que la préparation physique prend trop de temps semble totalement faux, surtout
dans le sport professionnel et semi- professionnel.
La préparation physique
Ennuyeuse et rébarbative ?
L’image véhiculée par la préparation physique est en général assez peu flatteuse. Courir
autour d’une piste, soulever des barres de façon continue. Mais c’est oublier que la
préparation physique évolue, dans notre sport aussi, fini les séances de 200 mètres pour
travailler la vitesse !!! Fini les séances de musculation avec tout le temps les mêmes
circuits, les mêmes intensités de travail, fini aussi les interminables footing en forêt à 2
km/h !!!
Il est possible d’effectuer un travail varié et spécifique, axé sur les qualités à développer
dans notre sport. De nombreuses études ont été faites sur les efforts spécifiques au basket
et les problèmes sont ciblés.
En musculation
Le travail en salle de musculation, peut et doit être
varié, il existe de nombreuses méthodes, de
nombreuses machines et de nombreux exercices. On
doit tout de même faire attention à cibler les aspects
principaux à travailler, on n’est pas là pour faire du
culturisme.
Les besoins des joueurs sont différents, les physiques
aussi, la musculation doit aussi permettre d’atténuer les
déséquilibres musculaires ou les points faibles des
joueurs.
La pratique de l’haltérophilie qui a l’avantage d’être très
globale et complète, peut aussi sortir les joueurs du
cadre habituel de la musculation.
¾ Exercices multiformes : exercices qui se rapprochent des efforts spécifiques. Ils ont
pour but d’améliorer les qualités physiques en s’éloignant des conditions de jeu mais ces
exercices cherchent à respecter les sollicitations musculaires et le type d’effort de la
spécialité.
(Exemple : le travail de bondissements : sauts de petites haies, sauts dans cerceaux,
isométrie avec charge en plaçant le bras en position de tir, arraché dorsal etc.)
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¾ Exercices multiformes orientés : Les exercices sont dirigés vers une optique basket.
Par exemple le travail de bondissements se fera ballon dans les mains et se finira par un
tir.
L’intérêt des exercices multiformes est de permettre le meilleur transfert possible des
qualités physiques travaillées (force, vitesse, souplesse, endurance etc.) à l’activité
spécifique.
Le travail global (exercices généraux) est nécessaire car il permet de provoquer un plus
grand stress à l’entraînement que la pratique spécifique et par conséquent il permet un
meilleur développement des qualités physiques.
Enfin, le travail multiforme orienté, permet de motiver les joueurs qui aiment par dessus
tout le ballon et il rend le travail plus ludique.
En vitesse
Le basket étant un sport collectif petit terrain, les sprints seront courts.
Les objectifs sont : travailler la vitesse de démarrage, les temps de réaction et les
changements de directions.
Ce travail peut s’effectuer en salle, sur piste ou sur pelouse. Mais il est intéressant de le
faire dans les conditions de jeu, à savoir sur parquet, avec les chaussures de basket etc.
(notion de transfert).
L’idéal pour garder la motivation est de travailler sous forme de duels (course à 2 ou 3) et
de varier énormément les départs (temps de réaction sonore ou visuel, départ sur un pied,
déséquilibre avant, sprint avec ou sans ballon etc.).
Pour pigmenter le jeu, on peut mettre des gages aux perdants.
En aérobie
Le travail intermittent a définitivement pris le pas sur le
travail continu et le travail strictement lactique. Il correspond
aux efforts type du basket (ce que de nombreuses études
confirment).
Enfin l’intermittent a de nombreux avantages sur le travail continu, en voici quelques uns,
extrait des cours de Monsieur Hervé Assadi (professeur à L’UFR STAPS de Dijon et
intervenant au diplôme de préparation physique):
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• Pendant l’intermittent, lors des phases de récupération, l’oxygène est fixé par la
myoglobine, l’acide lactique est dégradé et utilisé. Lors d’un travail continu, à forte
intensité, le taux d’acide lactique augmente au cours de l’exercice et conditionne l’arrêt de
celui-ci.
• L’intermittent permet une récupération plus rapide (le stock de glycogène
resynthétisé en 24 heures) que le travail en continu (déperdition du stock de glycogène, il
faut attendre 3 jours pour une resynthèse complète).
• L’intermittent permet de solliciter des fibres rapides et des fibres lentes, alors qu’un
travail continu sollicitera qu’un seul type de fibre en fonction de l’intensité.
En musculation
Le travail de musculation doit permettre un renforcement
musculaire, d’améliorer le gainage et de développer
l’explosivité.
Le travail du bas du corps est primordial pour les mêmes raisons (écrans, contestations)
mais permettra aussi de développer de la force, la puissance des jambes pour les sauts et
les démarrages. Le travail de puissance des cuisses est important pour tous les démarrages
et un travail de mollets en pliométrie peut être utilisé pour améliorer la réactivité au sol.
Attention à la pliométrie, il ne faut pas surcharger les joueurs qui effectuent déjà
énormément de sauts dans le jeu.
L’objectif principal sera de développer l’explosivité, qualité primordiale au basket-ball.
En vitesse
Le travail de vitesse sera avant tout accès sur le travail de
démarrage et de qualités de pieds.
¾ Le démarrage ou phase de création de vitesse est
caractérisé selon Monsieur Alain PIRON (4) par un
déséquilibre avant qu’il s’agit de rattraper grâce aux
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poussées au sol et à une grande vitesse gestuelle. Il est donc important de travailler la
puissance des cuisses (toujours la musculation) et le travail de fréquence gestuelle. Il
existe de nombreux exercices ludiques pour travailler cet aspect.
La qualité de pied est très importante et malheureusement trop peu travaillée. Elle
intervient lors des sauts et lors de la phase de conservation de vitesse. Monsieur PIRON
explique que l’athlète se contente en fait de rebondir (mise en tension et renvoi, action
musculaire de type pliométrique). Le gainage est très important, le bassin doit être placé
au dessus de l’appui, pour qu’il n’y ai pas de perte d’énergie.
Pour ceux qui sont intéressés, Alain Piron parle d’école de course, on retrouve son travail (il
a été DTN en athlétisme durant de nombreuses années) dans toutes les écoles
d’athlétisme.
Le jeu actuel se manifeste par des changements de rythme et de directions de plus en plus
marqués, nécessitant un pouvoir d’accélération mais aussi de freinage accru. Une meilleure
qualité d’appuis et une meilleure puissance musculaire (en particulier des cuisses)
permettront une meilleure efficience dans les déplacements spécifiques.
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Le travail sera effectué sur piste, sur pelouse, sur terrain de basket avec ou sans ballon.
Les basketteurs sont très joueurs, donc le travail avec ballon est très important pour
garder la motivation et éviter la monotonie.
Le travail sur pelouse peut-être très intéressant lorsque l’équipe s’entraîne sur un sol très
dur, car évoluer sur un sol moins dur reposera les articulations et permet de continuer à
travailler.
Le travail de proprioception
Ce travail a pour but de stimuler les réflexes proprioceptifs et les mises en tensions
musculaires lors des reprises d’appuis. Il peut-être effectué sur sol mou, avec ou sans
changement de direction, sur des planches pour travailler la cheville. Le fait de travailler,
les yeux ouverts ou fermés peut aussi permettre de moduler la difficulté.
Ce travail est très bien illustré sur le site de la DTN, de nombreux exercices sont montrés
(5). Ces exercices effectués de façon régulière peuvent être très intéressants pour éviter
nombre de blessures et ne nécessitent pas forcément un temps très important.
Prenons un exemple :
Lors d’une séance de musculation sur le bas du corps, pourquoi ne pas inclure de la
proprioception lors des 3 min de récupération entre 2 séries. Le joueur, après son demi-
squat, se place sur une planche de proprioception et travaille chaque cheville pendant
quelques secondes (pour que ce soit plus ludique un partenaire peut lui lancer un ballon ou
un médecine-ball) puis il prend 2 min de récupération passive.
Mais aussi après une séance en salle, vous pouvez très bien placer quelques tapis et faire
des exercices sur les côtés sans gêner l’équipe qui s’entraîne après vous sur le terrain.
Au niveau mental
On peut prendre l’exemple des joueurs américains qui sont généralement très
impressionnant physiquement, on peut imaginer qu’une partie de leur confiance provienne
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du corps qu’ils se sont sculptés (notamment les meneurs américains qui sont très
musculeux) et de l’impression de se sentir plus fort.
Bien entendu, il ne faut pas tomber dans l’excès, la musculation doit rester un
complément, où l’on travaille de façon dynamique avec une bonne vitesse d’exécution
(méthodes de contraste, le lourd dynamique, force maximale, pliométrie etc.). Les
méthodes culturistes n’ont rien à voir dans notre sport sauf peut-être l’été pour faire
prendre de la masse (et non du volume) aux joueurs un peu léger.
¾ Ce même joueur veut se dépenser et l’entraîneur effectue une séance très tactique où il
y a peu de jeu et d’intensité.
¾ Un troisième cas est celui d’un joueur qui ne sait plus trop ce que l’entraîneur veut de
lui et qui se sent frustré sur le terrain car il ne sait plus quoi faire.
Dans tous ces cas de figure, le travail de musculation, de vitesse ou d’intermittent peut
permettre au joueur de se faire plaisir, de se re-concentrer sur lui-même et sur ses
attentes.
En effet, en salle de musculation ou sur la piste d’athlétisme, tout ne dépend que de soi, si
tu veux faire une bonne séance, tu la fais.
Evidemment un joueur non motivé ou fainéant aura beaucoup plus de mal à se remettre en
question et à reprendre confiance par ce biais.
En musculation et pour la vitesse, je travaille par binôme ou groupe restreint. Lors des
intermittents tous les joueurs sont ensembles. Ils sont tous sur le terrain ou la piste, ils
effectuent le même travail, bien que les charges soient adaptées aux postes et aux
caractéristiques de chacun.
L’objectif pendant ses séances est que les joueurs sachent pourquoi nous les faisons (le
but) et à quoi cela leur servira (les conséquences). Ces informations servent de moteur au
cours de ces séances parfois très dures. Au cours des séries, je répétais souvent que ces
efforts paieraient en match et que ces « sacrifices » seraient bénéfiques le samedi.
Au fur et à mesure des séries, des séances, ces « feed-backs » et ces encouragements
étaient repris par les joueurs eux-même pendant les séances. Les joueurs souffraient
ensemble mais ne cessaient pas de s’encourager malgré la fatigue, ils cherchaient à se
pousser, à se surpasser.
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Attention, je reprends souvent le terme de souffrance mais les séances physiques n’étaient
jamais supérieures à 45 min (récupération comprise), les 2 ou 3 séries de travail étaient
comprises entre 6 et 16 min suivant la planification (la période et les objectifs du samedi).
La majorité des séances avaient lieu en salle avec des efforts proches de la discipline, ce
qui a permis de motiver les joueurs.
Le but n’est pas de faire vomir les joueurs ou de les épuiser !!! Ils doivent s’entraîner le
lendemain et parfois faire 30 à 45 min de tirs après le travail physique. Ses séances
intermittentes étaient un plus, pas une surcharge de travail !!!
Selon les joueurs et le coach, elles ont renforcé la cohésion du groupe et lui ont amené une
confiance supplémentaire.
Conclusion
La préparation physique si elle est bien faîte, c’est à dire si elle est faite en concertation
avec l’entraîneur et que les joueurs ne la considèrent pas comme une surcharge inutile de
travail est très bénéfique d’un point de vue physique, mais aussi mental. Il faut en finir
avec les expressions la « préparation physique c’est pour en chier » et passer à « la
préparation physique ça peut-être dur, mais c’est un vrai plus ». Je suis persuadé que les
joueurs peuvent être demandeur de préparation physique à condition qu’ont leur explique
pourquoi cela peut leur être bénéfique.