Incertitude de mesure en microbiologie des aliments
Travaux actuels de normalisation
Résumé de l'intervention de B. LOMBARD (AFSSA – LERQAP, Maisons-Alfort) lors de l'assemblée générale 2004
La norme ISO 17025 prévoit une exigence générale en matière d’estimation de l’incertitude de mesure dans les laboratoires
d’essais. En ce qui concerne la microbiologie des aliments, des travaux sont actuellement en cours sur ce sujet dans le comité ISO
/ TC 34 / SC9 et la commission AFNOR V 08 B.
L’origine de ces travaux remonte à une réunion du comité ISO à Bangkok en décembre 2002. Celui-ci a décidé
d'adopter une approche globale de l’incertitude de mesure, dans un premier temps en microbiologie quantitative
en vue de la publication d’une spécification technique ISO. Dans un deuxième temps, des travaux seront menés
sur les déterminations qualitatives.
L’approche en microbiologie quantitative - Le calcul du SR a été effectué à l’aide de méthodes
« robustes » et sur des échantillons proches de ceux
Lors des discussions sur ce sujet, l’approche de analysés en routine dans le laboratoire.
décomposition du GUM a été écartée du fait de la
lourdeur de la tâche à mettre en œuvre dans un Des essais regroupant 72 laboratoires ont été menés en
laboratoire de microbiologie alimentaire et le risque de 2003 / 2004. Ils avaient pour objectif de quantifier la
voir les valeurs obtenues sous estimées. part de l’incertitude de mesure liée à la prise d’essai et à
En accord avec de nombreux textes normatifs (AFNOR la préparation de la suspension mère par matrice
FD X 07 021, FD V 03-116, ISO/DTS 21-748) et analysée.
bénéficiant d’un large consensus, une approche globale Ceci afin de permettre à chaque laboratoire d’estimer
basée sur un écart type de reproductibilité expérimental une incertitude de mesure totale :
a été retenue. Celle-ci a servi de base à la première
version du document ISO / TS 19036 « Microbiologie IM totale = IM sm + IM Protocole II
des aliments – Guide pour l’expression de l’incertitude
de mesure des déterminations quantitatives ». Sur la base de ces résultats, le groupe de projet ISO a
Le principe général de cette approche est une confirmé l’approche globale selon le schéma du
estimation de l’incertitude type par un écart type de protocole I, mais sans répétition sous conditions de
reproductibilité spécifique à chaque microorganisme et répétabilité (une analyse unique par opérateur). Un
une expression sous forme d’une incertitude de mesure protocole I modifié a alors été établi comprenant :
élargie égale à 2 SR. - 8 échantillons par matrice, représentative des types
d’aliments analysés en routine et des essais sur un
En ce qui concerne les modes d’estimation de l’écart intervalle de temps prolongé.
type de reproductibilité SR, trois options ont été - Une estimation des incertitudes excluant pour
choisies : l’instant les faibles contaminations (< 100 ufc / g).
- Une expression en log 10 ou en % (RSDR).
• L’utilisation d’un SR intra-laboratoire obtenu pour
chaque laboratoire à l’aide d’un protocole Les résultats obtenus par l’application de ce protocole
expérimental incluant au choix des répétitions à dans les laboratoires volontaires permettront une
partir de l’échantillon pour essai (protocole I) ou à révision de la première version du document ISO qui
partir de la suspension mère (protocole II). sera soumis au vote avant publication.
• L’utilisation d’un SR inter-laboratoires obtenu lors L’approche en microbiologie qualitative
de la normalisation ou de la validation d’une
méthode. Les premiers échanges sur ce point ont eu lieu lors de la
réunion du TC 34 / SC 9 en avril 2004 (Parma, It).
• L’utilisation d’un SR inter-laboratoires issu d’essai Plusieurs voies de réflexion ont été envisagées autour
d’aptitude sous réserve des conditions suivantes : des notions d’intervalle de confiance, autour de la limite
de détection (LoD50) et d’un équivalent de la
- Le laboratoire a participé à l’essai d’aptitude reproductibilité pour les méthodes qualitatives.
servant de base au calcul avec la méthode qu’il
utilise en routine
GUM : guide pour l’expression de l’incertitude de mesure
____________________________________________________________________________________________La Lettre de CECALAIT n°50, 3e trimestre
2004 1
