Méthodes de Gestion de Projets
Méthodes de Gestion de Projets
Méthodes de Gestion de Projets
I- Introduction :
Gérer un projet, cela signifie traditionnellement ordonner, ordonnancer les différentes tâches qui vont
permettre de mener à bien le projet.
Cette idée fait habituellement référence à des projets unitaires à lancement répétitif.
Mais, depuis quelque temps, avec l’apparition de l’ingénieur simultanée, les idées évoluent. On gère
aujourd’hui la conception-fabrication d’une automobile ou d’une gamme de caméscopes comme un projet.
Une équipe-projet, comprenant des hommes du commercial, du bureau d’études, des méthodes, de la
fabrication, de la gestion de production et de la qualité, est constituée dès le départ du projet et va suivre celui-
ci jusqu’à son aboutissement.
Pour organiser et gérer les différentes phases d’un projet traditionnel ou non, il est nécessaire
d’utiliser des méthodes, et les méthodes Gantt et PERT, que nous allons développer dans ce chapitre,
reviennent au goût du jour !
6- effectuer des contrôles périodiques pour vérifier que le système ne dérive pas et prendre les mesures qui
s’imposent.
2- But de la gestion de projet :
Pour chaque projet, il va s’agir de déterminer le programme optimal d’utilisation des moyens de
conception-fabrication permettant de satisfaire au mieux les besoins des clients.
On va donc essayer de faire en sorte que les moyens humains et matériels soient utilisés de la
meilleure façon possible tout en essayant de respecter autant que faire se peut les délais.
Pour établir ce programme, il faudra par ailleurs tenir compte d’un certain nombre d’éléments
auxquels l’entreprise est soumise dans le cadre de sa politique en matière de production comme :
· la minimisation de tous les types de stocks ;
· la minimisation des coûts ;
· la diminution des délais de fabrication ;
· la qualité des produits ;
· le plein emploi des ressources…
Certains éléments sont contradictoires ; il faudra savoir arbitrer et prendre les bonnes décisions.
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1- Présentation de la technique Gantt :
Comme nous l’avons détaillé précédemment, il faut commencer par :
· se fixer le projet à réaliser ;
· définir les différentes opérations à réaliser ;
· définir les durées de chacune des opérations ;
· définir les liens entre ces opérations.
Exemple :
Supposons qu’on cherche à ordonnancer la réalisation des 5 tâches d’un projet ayant les caractéristiques
décrites ci-après.
Tâches à réaliser
Tâche A : durée 3 jours
Tâche B : durée 6 jours
Tâche C : durée 4 jours
Tâche D : durée 7 jours
Tâche E : durée 5 jours
Le diagramme de GANTT se présente sous la forme d’un tableau quadrillé où chaque colonne
correspond à une unité de temps et chaque ligne à une opération à réaliser.
On définit une barre horizontale pour chaque tâche, la longueur de celle-ci correspondant à la durée
de la tâche. La situation de la barre sur le graphique est fonction des liens entre les différentes tâches.
La figure illustre le diagramme de Gantt.
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1-2- Modes de gestion des priorités dans un Gantt :
Pour définir les liens existant entre les différentes tâches d’un projet, on dispose de plusieurs possibilités :
· Priorité à la fabrication du produit ayant la date de livraison la plus rapprochée, pour respecter au mieux les
délais.
· Première commande confirmée, première commande exécutée, pour ne pas mettre en fabrication des
produits qui ne seront jamais vendus. Mais cette solution a un inconvénient majeur : elle conduit à créer des
stocks et à ne pas répondre à la demande en fonction du délai.
· Priorité à l’opération dont la durée est la plus courte. Cette proposition peut sembler un peu surprenante.
Elle est utilisée quand l’entreprise a de nombreuses urgences à gérer et à faire passer avant certaines
opérations programmées. Le fait de faire passer en premier les opérations de plus courte durée lui permet
d’intercaler entre celles-ci des opérations urgences sans couper la dernière opération réalisée et ainsi
d’économiser des changements de série.
· Priorité à la tâche ayant la plus petite marge.
Marge = temps restant jusqu’à la livraison-temps total d’achèvement du projet.
Cette situation permet de tenir compte à la fois du délai de livraison et du temps de fabrication.
· Priorité à la tâche ayant le ratio critique le plus faible.
Ratio critique = temps restant jusqu’à la livraison/somme des temps des opérations restant à effectuer.
Cette situation prend elle aussi en compte à la fois le délai de livraison et le temps de fabrication.
Exemple 1 :
La société G. Duval a, parmi ses différentes activités, une activité de conception-fabrication de scooter des
neiges. Pour répondre aux évolutions du marché, elle vient de concevoir un nouveau modèle de scooter qu’elle
compte mettre en vente au cours du prochain hiver. Avant de lancer en fabrication le nouveau modèle, elle se
propose de réaliser un prototype. La fabrication de celui-ci nécessite les opérations mentionnées sur la figure
suivante.
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Suite à une réflexion au sein du bureau des méthodes, on a pu définir la durée approximative de ces différentes
opérations. On a ainsi pu établir le tableau des antériorités de la figure précédente :
Figure : Tableau des antériorités, exemple du scooter
Tâches
Description des tâches antérieures Durée
A – Découpage des éléments de
châssis / 2 jours
B – Assemblage du moteur / 1 jour
C – Montage châssis, moteur,
cabine E, B, H 1 jour
D – Pose-brise guidon, manette… C 2 jours
E – Perçage, soudage châssis A 1 jour
F – Vérification du
fonctionnement E, B, H 2 jours
G – Essai du scooter D, F 1 jour
H – Préparation cabine et
accessoires / 3 jours
La fabrication du prototype ne peut commencer que le 3 octobre pour des raisons de disponibilité des
matières et des composants nécessaires à sa réalisation.
Si on effectue un jalonnement au plus tôt, c’est-à-dire à partir du 3 octobre, pour réaliser le nouveau
scooter, on obtient le Gantt de la figure suivante :
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On va effectuer un jalonnement au plus tard pour savoir quand il convient de démarrer les différentes
opérations pour que le projet se termine le 10 octobre au soir.
Pour faire un jalonnement au plus tard :
· on commence par positionner le plus tard possible la ou les tâches qui n’ont pas de successeurs, dans notre
exemple, G ;
· on positionne le plus tard possible la ou les tâches qui ont pour successeurs celles qu’on vient de
représenter, dans notre exemple, D et F ;
et ainsi de suite jusqu’aux tâches qui n’ont pas d’antérieures. Dans notre exemple, à la suite de D et F, on
représentera les tâches qui les ont pour successeurs, soit C, puis on représentera E, B et H, et enfin A.
Au niveau graphique, cela se représente comme indiqué sur la figure suivante :
Il suffit de commencer le 4 octobre au matin pour avoir terminé la réalisation du prototype le 10 octobre au
soir.
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On peut remarquer qu’en jalonnant au plus tard, on a repoussé le commencement des tâches le plus tard
possible ; on n’a plus de flottement, et donc plus de flexibilité, ce qui impose un système de production fiable,
sinon on ne pourra jamais respecter les engagements.
2-2- Utilisation industrielle du Gantt :
Dans les entreprises, le Gantt se traduit graphiquement :
· Soit par un planning mural sue lequel on positionne des barres cartonnées ou plastiques de couleurs et de
longueurs différentes qui représentent les opérations à réaliser.
· Soit par un logiciel informatique qui simule un Gantt à l’écran.
Dans ce cas de figure, les concepteurs de logiciels ont intégré de puissants algorithmes de positionnement des
tâches permettant une assistance efficace au gestionnaire de production.
Dans une situation comme dans l’autre, le Gant n’est pas un planning figé mais au contraire un
planning dynamique qui doit faire apparaître en temps réel les modifications d’opérations en dates et durées
liées aux impératifs de replanification et reprogrammation.
Le Gantt n’est pas utilisé seulement pour gérer des projets de type unitaires. On le trouve très souvent
dans les entreprises, utilisé dans les ateliers comme outil de planning d’ordonnancement-lancement de la
production quotidienne.
2-3- Conclusion :
L’intérêt principal du Gant réside dans sa simplicité de construction, de présentation et de
compréhension. C’est un outil qui met visuellement en évidence la solution simple d’un problème. Il permet de
prendre en considération les contraintes modernes du juste-à-temps par le chevauchement et le jalonnement
au plus tard.
Tous ces éléments expliquent l’utilisation encore très actuelle du Gantt.
Par ailleurs, on peut constater que de nombreux et récents logiciels de types APS (Advanced Planning and
Scheduling) intègrent les principes des diagrammes Gantt. Toutefois, son utilisation devient difficile quand le
nombre de tâches ou de postes devient très important.
3- La méthode PERT
3-1- Généralités :
PERT est l’acronyme de Program and Evaluation Review Technique, « Technique d’élaboration et de
contrôle des projets » pourrait-on traduire en français.
La méthode PERT date de 1958 et vient des Etats-Unis où elle a été développée sous l’impulsion de la
marine américaine. Celle-ci a en effet créé à cette époque-là une force de frappe nucléaire dont faisait partie
un programme de missiles à longue portée POLARIS qui représentait :
· 250 fournisseurs ;
· 9 000 sous-traitants ;
· 7 ans de réalisation prévue.
L’utilisation du PERT a permis de ramener la durée globale de réalisation du projet de 7 à 4 ans. Cette
méthode s’est ensuite étendue à l’industrie américaine puis à l’industrie européenne.
La méthode PERT est synonyme de gestion de projet importants et à long terme.
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· On représente les opérations ou les tâches à effectuer par des flèches. La longueur des flèches n’a pas de
signification (il ‘y a pas de proportionnalité par rapport au temps).
Pour présenter la méthode, choisissons un exemple tout à fait élémentaire qui ne serait jamais traité
dans la réalité par la méthode PERT.
Supposons que nous souhaitions prendre une photographie avec un appareil à débrayage.
Opérations à réaliser
· Deux tâches simultanées (c’est-à-dire qui commencent en même temps) sont représentées comme indiqué sur
la figure suivante.
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· Deux tâches A et B convergentes (c’est-à-dire qui précèdent une même étape C) sont représentées comme
indiqué sur la figure suivante.
Pour les besoins de la représentation, on est parfois obligé de créer des tâches fictives X de durée
nulle. Ainsi, le graphe PERT de la figure suivante signifie que :
· A et B sont simultanées.
· C et D sont convergentes.
· A précède C.
· B précède D.
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Figure : Exemple comportant des tâches fictive
Première étape :
Pour construire le graphe, il faut tout d’abord déterminer la manière de positionner les différentes
opérations. Plusieurs méthodes permettent d’apporter une solution à ce problème. Nous parlerons ici de la
méthode des niveaux qui se développe à partir du tableau des antériorités :
On définit le niveau 1 comme étant l’ensemble des tâches n’ayant pas de taches antérieures.
On barre dans le tableau des antériorités les tâches qui n’ont plus d’antériorités et on obtient le niveau
suivant, et ainsi de suite…
Les niveaux ainsi définis nous donnent la position des sommes de début des tâches correspondantes.
En appliquant cette démarche à notre exemple, nous obtenons les tâches de niveau 1 : A, B et H. barrons-
les dans le tableau des antériorités pour définir les tâches de niveau 2 (figure suivante).
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La seule tâche n’en ayant pas d’antérieure est E ; elle est de niveau 2.
Poursuivons en barrant la tâche E (figure suivante).
On définit ainsi D comme tâche de niveau 4 et il reste de façon évidente G comme tâche de niveau 5.
On peut donc effectuer la représentation graphique du PERT (figure suivante).
Deuxième étape :
Elle consiste à numéroter les sommes. La numérotation se fait de gauche à droite dans la partie gauche
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des sommes (figure suivante).
Figure : Exemple du scooter première étape
Troisième étape :
On va chercher à déterminer les dates au plus tôt d’exécution des tâches.
On travaille de gauche à droite en additionnant les durées des tâches les unes aux autres, en prenant la
plus grande valeur aux intersections.
Un effet, on ne peut pas démarrer une tâche tant que toutes les précédentes ne sont pas terminées. On
positionne les dates au plus tôt dans la partie supérieure droite des sommes (figure suivante).
Quatrième étape :
On va chercher à déterminer les dates au plus tard d’exécution des tâches.
On travaille de droite à gauche en soustrayant les durées des tâches les unes aux autres, à partir de la date
finale, et en prenant la plus petite valeur aux intersections. On positionne les dates au plus tard dans la partie
inférieure droite de sommes (figure suivante).
Figure : Exemple du scooter, calcul des dates au plus tard
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Cinquième étape :
On peut déterminer pour chaque tâche son flottement.
(Flottement de la tâche i = date au plus tard de réalisation de la tâche i – date au plus tôt de réalisation de
la tâche i.)
Sixième étape :
Il s’agit de la mise en évidence du chemin critique. Il passe par les tâches dites critiques (sans flottement),
qui sont celles pour lesquelles la date de réalisation au plus tôt est égale à la date de réalisation au plus tard.
Ce sont des tâches pour lesquelles un retard éventuel de réalisation entraînement une augmentation
équivalente de la durée globale du projet.
On a dans notre exemple deux chemins critiques qui sont : A, E, C, D, G et , par ailleurs, H, C, D, G.
Figure : Mise en évidence des chemins critiques
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Au groupe de travail d’une section d’analyser et de modifier son propre réseau, indépendamment des
autres ;
De connaître les responsables d’une avance ou d’un retard éventuel et d’engager leur responsabilité.
Des événements de liaison permettent de coordonner les sections.
On peut effectuer des opérations de contrôle au niveau de l’exécution des différents réseaux, en évaluant
à intervalles de temps réguliers le travail déjà effectué et celui qui reste à effectuer.
Les prévisions d’avance ou de retard peuvent ainsi être répercutées d’un réseau à l’autre par le canal des
événements de liaison.
Conclusion :
Nous avons décrit dans ce chapitre les deux méthodes d’aide à la gestion par projet : planning Gantt et
graphes PERT. Le PERT est une technique de gestion des projets utilisée en général pour des projets importants
en taille, coût et durée, alors que le Gantt est davantage utilisé pour des projets de moindre importance et
même de gestion quotidienne de l’atelier.
Toutes deux sont des outils de visualisation. Le PERT a un avantage par rapport au Gantt : il met
clairement en évidence les liens existant entre les différentes opérations. Cependant, contrairement au Gantt,
un PERT réalisé manuellement rencontre rapidement des problèmes de conception en raison de sa complexité
de construction.
Ces deux méthodes pourtant déjà anciennes sont toujours d’actualité grâce à leur intégration dans la plupart
des logiciels de gestion de production et de gestion par projet. L’intégration d’algorithmes sophistiqués,
laquelle serait ingérable à la main, rend les versions informatisées de ces méthodes d’une redoutable efficacité.
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