TP 6327
TP 6327
TP 6327
Critères de sécurité
pour l’approbation des opérations
de bimoteurs avec distance de vol prolongée
(ETOPS)
Édition 2000
Critères de sécurité pour l'approbation des opérations
de bimoteurs avec distance de vol prolongée (ETOPS)
Avant-Propos
La présente publication a été rédigée pour fournir des indications aux exploitants aériens
canadiens, ou à ceux qui désirent obtenir une autorisation en ce sens, et qui utilisent des avions
bimoteurs pour une durée supérieure à 60 minutes, à la vitesse de croisière avec un moteur en
panne à partir d'un aéroport adéquat sur des routes qui ne sont pas entièrement situées dans
l'espace aérien intérieur canadien.
Le présent document ETOPS sera modifié à mesure que des données techniques et
l'expérience opérationnelle pratique le justifieront. La politique et les conditions de la présente
publication remplacent les lignes directrices antérieures.
M.R. Preuss
Le directeur,
Aviation commerciale et d'affaires
---------------------------------------------------------
Remerciements / Références
Certains alinéas et énoncés contenus dans le présent document peuvent provenir en tout ou en partie
d’autres documents tels que le Règlement de l’aviation canadien (RAC), le Canada Air Pilot
(CAP), la Publication d’information (AIP), la circulaire consultative 120-42A de la FAA, le feuillet no
20 des JAA, les publications des compagnies Airbus et Boeing, etc. sans faire référence au document
original. En fait, l’information a été copiée dans certains cas afin d’éviter toute contradiction perçue
entre les différents documents et dans d’autres cas en vue d’harmoniser les exigences de Transports
Canada avec celles émanant d’autres autorités.
Introduction
Avant-propos………………………………………………………………. 0-2
Remerciements / Références……………………………………………… 0-4
Registre des modifications…………………………………………………. 0-5
Table des matières………………………………………………………….. 0-6
Élaboration………………………………………………………………… 0-8
Définitions………………………………………………………………… 0-9
Abréviations………………………………………………………………. 0-14
Élaboration
Le présent manuel a été produit avec la participation et la collaboration des membres de l’industrie
aéronautique et des directions suivantes de Transports Canada - Aviation civile :
Définitions
La liste de définitions ci-dessous n’est applicable que dans le contexte du présent manuel.
Certains termes comme « aéroport » peuvent être définis de façon différente dans d’autres
publications.
Aéroport
ii) au moins une aide à l'approche sera disponible pour une approche aux
instruments.
Une zone qui offre de nombreux aéroports adéquats, un haut niveau de fiabilité et de
disponibilité des services et des installations de communication, de navigation et de
contrôle de la circulation aérienne, et une zone où les conditions météorologiques
dominantes sont stables et ne s'approchent généralement pas des extrêmes en ce qui a
trait à la température, au vent, au plafond et à la visibilité. (La mer des Caraïbes répond
à ces critères).
Point critique
Où :
D = la distance totale du point A au point B (nm)
Vitesse sol (gs)A = la vitesse sol (gs) à partir du point critique en vue de
retourner au point A
Vitesse sol (gs)B = la vitesse sol (gs) à partir du point critique pour se rendre au
point B
Autorisation de départ
Moteur
Le moteur de base et ses accessoires essentiels, tels que fournit par le motoriste.
Jugement technique
Une décision subjective nécessaire en raison de la complexité d'une question fondée sur
l'analyse qualitative de données pertinentes.
Point équitemps
Un point équitemps est un point déterminé le long d’une trajectoire de vol et qui se situe
à un même temps de vol à partir de deux aéroports.
Les opérations avec distance de vol prolongée sont celles qui sont menées sur une route
précise renfermant un point situé à plus de 60 minutes de vol à la vitesse de croisière
approuvée avec un moteur en panne (en atmosphère standard et en air calme) à partir
d'un aéroport adéquat.
Le point d'entrée de la zone d'opérations avec distance de vol prolongée est le point sur
la route en éloignement au-delà duquel l’aéronef, dont la vitesse de croisière avec un
moteur panne est approuvée pour la zone d’exploitation (en atmosphère standard et en
air calme), ne se trouve plus de façon continuelle à 60 minutes de vol d’un aéroport
adéquat.
Le point de sortie de la zone d’opérations avec distance de vol prolongée est le premier
point sur la route en rapprochement où l’aéronef, dont la vitesse de croisière avec un
moteur panne est approuvée pour la zone d’exploitation (en atmosphère standard et en
air calme), se trouve de façon continuelle à 60 minutes de vol d’un aéroport adéquat
Événement qui influe particulièrement sur les opérations avec distance de vol
prolongée
Il s'agit d'un événement susceptible de nuire aux opérations avec distance de vol
prolongée. Cela comprend notamment les coupures de moteur en vol, les déroutements
ou les demi-tours, les modifications de puissance non sollicitées ou les décrochages
compresseur, l’incapacité de commander le moteur ni d’obtenir la puissance désirée et
les problèmes avec des systèmes critiques pour des opérations ETOPS.
Sûreté intégrée
La sûreté intégrée est la méthode de conception sur laquelle les normes de navigabilité
des avions de la catégorie transport sont fondées. Elle exige qu'il soit tenu compte des
effets des défaillances et des combinaisons de défaillances lorsqu'on définit des marges
de sécurité.
Situation selon laquelle un moteur cesse de fonctionner en vol et qu'il est coupé pour
quelque raison que ce soit (p. ex., extinction réacteur, défaillance interne, arrêt décidé
par l'équipage, ingestion de corps étrangers, givrage, etc.) ou réduction de puissance
qui se traduit par une perte de poussée inacceptable.
Groupe propulseur
Vitesse de croisière avec un moteur (ou vitesse de croisière avec un moteur panne)
1. La vitesse de croisière avec un moteur en panne qui est approuvée pour la zone
d'exploitation prévue doit être une vitesse, au sein des limites certifiées de l'avion,
choisie par l'exploitant aérien et approuvée par Transports Canada, Aviation
civile (TCAC).
Système
1. Système cellule - tout système d'un avion qui n'est pas un système de propulsion;
2. Système de propulsion - le groupe propulseur de l'avion, y compris chaque
composant qui est nécessaire à la propulsion, influence la commande ou la sécurité
des principaux groupes de propulsion (Alinéa 525.901a) du Manuel de
navigabilité).
Perte de poussée totale ou perte de poussée à un point tel qu'elle exclut la poursuite
d'un vol contrôlé vers un aéroport adéquat, eu égard au moteur concerné, advenant une
panne de l'autre moteur.
Abréviations
Chapitre 1
Politique et renseignements généraux
1.1 Généralités
1.1.1 Le présent document renferme la politique, les procédures et les lignes directrices pour
l'obtention de l'approbation de définition de type ou de l'approbation opérationnelle, ou les
deux, pour que des avions bimoteurs de la catégorie transport puissent suivre une route
spécifiée renfermant un point situé à plus de 60 minutes de temps de vol à la vitesse de
croisière approuvée avec un moteur en panne (en atmosphère standard et en air calme) à
partir d'un aéroport adéquat, quel que soit le relief. Le seuil des 60 minutes est un point
au-delà duquel les dispositions de la présente publication s'appliqueront. Les approbations
accordées antérieurement pour les programmes ETOPS et EROPS seront toujours valides.
Les demandes en vue d'obtenir de nouvelles autorisations ETOPS ou de modifier les
programmes existants seront évaluées selon les critères énoncés dans le présent document.
Des critères spécifiques sont mentionnés pour un écart de 75, 90, 120 ou 138 minutes et
plus.
1.2 Application
1.2.1 Le document s'applique aux avions bimoteurs exploités par un exploitant aérien canadien
dans le cadre d’un service de transport aérien dont la MMHD est supérieure à 8 618
kilogrammes(19 000 livres) et pour lesquels un certificat de type canadien a été délivré
autorisant le transport de 20 passagers ou plus (peu importe si l'aéronef en question est ou
non configuré pour 20 passagers ou plus). Les ETOPS ne s'appliquent pas aux vols
effectués entièrement à l'intérieur de l'espace aérien intérieur canadien.
1.3.1 Le présent document est incorporé par renvoi à l'article 705.26 du Règlement de
l’aviation canadien (art. 705.26 du RAC).
1.4.1 Les exploitants aériens qui demandent une approbation en vue d'effectuer des opérations de
bimoteurs avec distance de vol prolongée (ETOPS) doivent présenter leur requête au
Directeur général de l’Aviation civile ainsi que la documentation justificative nécessaire, au
moins 90 jours avant le début proposé de ces opérations.
1.4.2 La définition de type de l'avion doit satisfaire aux exigences des caractéristiques et critères
de conception ETOPS précisées au chapitre 2 du présent document (Caractéristiques et
critères de conception).
Quoiqu'il en soit, une approbation de définition de type ETOPS n'est pas nécessaire pour
les exploitants aériens qui demandent une approbation afin d'effectuer des vols de 75
minutes dans des zones d'exploitation sûres. L'ensemble cellule-moteurs et le genre
d’exploitation générale fera l'objet d'une revue par l’IPE et l’IPM afin de déterminer s'il
présente des facteurs qui pourraient influencer le déroulement sécuritaire des vols avant la
délivrance des spécifications d’exploitation.
1.4.3 En outre, pour les ETOPS autres que les vols de 75 minutes dans des zones d'exploitation
sûres, les critères suivants doivent être respectés avant que ne soient effectuées des
opérations avec distance de vol prolongée :
(iv) toute autre situation ou condition jugée équivalente du point de vue d’un défi
opérationnel, de la gestion de la sécurité aérienne, de la charge de travail
imposée à l'équipage ou du risque d'exécution.
1.4.4 Lorsque tout ce qui précède a été revu et jugé acceptable, une recommandation de
l'inspecteur principal de la maintenance (IPM) sera envoyée au chef, Inspection des
transporteurs aériens (AARXD), ou au gestionnaire régional, Aviation commerciale et
d’affaires (RMCBA) selon le cas, pour approbation, et le postulant recevra une
spécification opérationnelle pour effectuer des opérations avec distance de vol prolongée
selon des conditions précisées.
1.5.1 En raison de la nature spéciale des ETOPS, un exploitant aérien est tenu de conserver ses
processus et ses procédures une fois que l'approbation ETOPS est délivrée.
1.5.2 Si un exploitant aérien cesse ses vols à distance de vol prolongée pour une période
supérieure à 13 mois, il doit présenter une demande de remise en vigueur conformément à la
section 1.4 du présent document s'il désire les reprendre.
Chapitre 2
Caractéristiques et critères de conception
2.1 Généralités
2.1.1 Il faut déterminer que les caractéristiques de conception d'un nouvel avion de la catégorie
transport destiné à être utilisé en ETOPS convienne à ce type de vol. Au cas où
l'exploitation d'un avion existant est élargie pour comprendre les opérations avec distance
de vol prolongée, une réévaluation de certaines des caractéristiques de conception peut être
nécessaire.
2.1.2 Il peut être aussi nécessaire de modifier certains systèmes afin d'obtenir la fiabilité désirée.
Dans les deux cas, il faut démontrer que les systèmes essentiels et les systèmes de
propulsion pour un ensemble cellule-moteurs donné sont conçus en fonction de critères à
sûreté intégrée et qu'ils sont conformes au niveau de fiabilité convenant à l'exploitation
prévue de l'avion.
2.2.1 Une fois que le programme d'essai et la revue de la définition de type technique aura donné
des résultats satisfaisants, ce qui peut comprendre une évaluation des tests en vol de
certification, une approbation de définition de type ETOPS sera délivrée. Le manuel de vol
de l’aéronef ou le Supplément ou le certificat de type ou le certificat de type supplémentaire
(STC) doivent renvoyer aux exigences de CMP applicables à l’exploitation avec distance
de vol prolongée et comprendre les renseignements suivants, le cas échéant :
f) une déclaration indiquant que « l'avion a été jugé conforme à la fiabilité de définition de
type et aux critères de performance pour ETOPS, conformément au présent document
2.3 Critères
2.3.1 L'évaluation des défaillances et des combinaisons de défaillances doit se fonder sur le
jugement technique et sur une méthode à sûreté intégrée acceptable. L'analyse doit tenir
compte des effets des vols avec un moteur inopérant, y compris une tolérance pour les
dommages qui pourraient résulter de la défaillance du premier moteur. À moins qu'on puisse
montrer que des niveaux de sécurité équivalents sont offerts ou que les effets de la
défaillance sont mineurs, l'analyse des défaillances et de la fiabilité doit être utilisée à titre
indicatif pour vérifier que le niveau approprié de sûreté intégrée a été assuré.
a) Les systèmes cellule doivent rencontrés les critères de l'alinéa 525.1309 du chapitre
525 du Manuel de navigabilité (TP 6197).
b) Pour une durée prolongée de vol avec un moteur en panne, compte tenu des
conséquences de la réduction des performances du type d'avion, la charge de travail
accrue de l'équipage de conduite et les effets néfastes des défaillances des systèmes et
de l'équipement qui reste sur les procédures de l'équipage de conduite doivent être
minimes et ne doivent pas nécessiter des aptitudes de pilotage exceptionnelles ni une
coordination au sein de l'équipage. Il faut aussi tenir compte des effets sur les besoins
physiologiques de l'équipage de conduite et des passagers à la suite de la poursuite du
vol avec un moteur et des systèmes cellule inopérants.
b) Afin de maintenir un niveau de sécurité cohérent avec les autres systèmes de l'avion, il
est nécessaire d'avoir un faible risque de double défaillance du système de propulsion
qui soit acceptable pour toutes les causes liées à la conception et à l'exploitation. Cela
signifie qu'il y a un rapport entre la fiabilité du système de propulsion et la durée de
déroutement maximale approuvée.
Si un groupe auxiliaire de bord est nécessaire pour satisfaire aux critères de définition de
type pour les ETOPS, l'installation doit être conforme :
Il doit être démontré que, dans toutes les combinaisons de défaillance de système de
propulsion et de systèmes cellule qui ne sont pas extrêmement improbables, des
communications fiables, une navigation suffisamment précise et des instruments de pilotage
de base nécessaires pour faire face aux procédures d'urgence pour les ETOPS seront
disponibles.
a) Une revue des caractéristiques redondantes à sûreté intégrée doit démontrer que la
perte de pression cabine est improbable dans des conditions d'exploitation avec un
moteur en panne.
b) Les données de performances de l'avion doivent être fournies afin qu'on puisse vérifier
la capacité de poursuivre le vol et de se poser en toute sécurité après une perte de
pression cabine et une exploitation subséquente à une altitude plus basse.
c) À moins qu'il puisse être démontré que la pression cabine peut être maintenue lors de
l'exploitation avec un moteur en panne à l'altitude requise pour poursuivre le vol jusqu'à
un aéroport convenable, de l'oxygène doit être disponible pour les passagers et
l'équipage pendant la durée de déroutement maximale.
Le système de conditionnement d'air doit être en mesure de fournir une température cabine
raisonnable en cas d'une simple défaillance ou d'une combinaison de défaillances qui ne
soient pas extrêmement improbables.
Les données doivent établir que le matériel électronique requis pour ETOPS peut
fonctionner de façon acceptable lorsqu'un moteur est coupé. De plus, il faut, au besoin,
pouvoir disposer d'indications suffisantes sur le bon fonctionnement du système de
refroidissement pour assurer que le système fonctionne avant que l'avion ne soit autorisé à
effectuer son vol.
2.3.9 Soute
2. Protection contre le feu - Une analyse ou un essai doit être effectué de manière à
montrer, en tenant compte du temps maximale de déroutement approuvée (en
atmosphère standard et en air calme), (y compris une tolérance de 15 minutes
pour le circuit d’attente et/ou l’approche et l’atterrissage), que la capacité du
système de protection incendie pour éteindre ou étouffer les feux est adéquate
pour assurer l’aspect sécuritaire du vol et de l’atterrissage de l’aéronef à un
aéroport convenable;
3. les soutes de classe B sur le pont principal (telles que définies à l'alinéa 525.857
du chapitre 525 du Manuel de navigabilité), dont les volumes sont supérieurs à
200 pieds cubes, doivent être modifiés à une configuration de classe C ou
l'équivalent; et,
4. les soutes de classe D, dont les volumes sont supérieurs à 200 pieds cubes, ne
doivent pas être utilisées en ETOPS.
Dans le cas d’une exploitation donnée de l’aéronef, il devra être démontré que ce dernier
possède des systèmes de protection de la cellule et des moteurs (manœuvrabilité de
l’aéronef, etc.) contre le givre en tenant compte des expositions prolongées à de basses
altitudes associées à des vols avec un moteur en panne lors d’un déroutement, d’un vol de
croisière, d’un circuit d’attente, d’une approche et d’un atterrissage.
1. le groupe auxiliaire de bord, s'il est installé, doit satisfaire aux critères de l'alinéa
2.3.4 du présent document;
2. la source d'alimentation hydraulique doit être fiable. À cette fin, il peut être
nécessaire de fournir deux ou davantage de sources d'énergie indépendantes
(par exemple air prélevé de deux sources pneumatiques ou plus);
2.4.1 En ce qui concerne les avions pour lesquels une approbation ETOPS est requise, la
trajectoire de vol, l'autonomie et le débit en carburant doivent être déterminés pour chaque
masse, altitude et température au sein des limites opérationnelles établies pour l'avion. La
trajectoire de vol et l'autonomie doivent être déterminées pour chaque configuration choisie,
compte tenu :
Chapitre 3
Critères d'approbation opérationnelle
3.1 Généralités
3.1.1 Lorsqu'on considère une demande d'un exploitant aérien pour des ETOPS, il faut évaluer le
dossier de sécurité global de cet exploitant aérien, ses performances antérieures, ainsi que
ses programmes de formation de l'équipage de conduite, de formation à la maintenance et de
fiabilité de la maintenance. Les données accompagnant la demande doivent justifier la
capacité de l'exploitant aérien à soutenir et à exécuter en toute sécurité ces vols et doivent
comprendre un moyen pour satisfaire aux critères indiqués dans le présent article et dans le
chapitre 4 (Exigences de maintenance et de fiabilité ETOPS).
a) On tiendra compte des exploitants aériens qui demandent l'autorisation de mener des
opérations avec distance de vol prolongée au sein d'une zone d'exploitation sûre et dont
l'expérience avec l'ensemble cellule-moteurs est minimale ou inexistante en service. Bien
qu'une approbation de la définition de type ETOPS ne soit pas nécessairement requise,
la combinaison cellule-moteurs fera l'objet d'une révision afin qu'on puisse déterminer s'il
y a des facteurs qui compromettraient le déroulement sécuritaire des vols. En outre, les
vols doivent être exécutés à une masse qui permet le vol à un réglage de puissance et à
la vitesse de croisière approuvée avec un moteur en panne afin que l'altitude minimale en
route ou une altitude supérieure puisse être maintenue.
Chaque exploitant aérien qui demande l'autorisation de mener des opérations avec distance
de vol prolongée au sein de zones d'exploitation exigeantes doit avoir, avant le début des
opérations ETOPS, un ensemble cellule-moteurs ETOPS approuvé et des systèmes
d'exploitation et de maintenance approuvés qui suivent les lignes directrices précisées dans
le présent document. En outre, chaque exploitant aérien doit satisfaire aux exigences
minimales suivantes :
1. Approbation à 75 minutes
2. Approbation à 90 minutes
3.2.3 L'expérience initiale en service peut être réduite conformément à l'approbation opérationnelle
ETOPS accélérée (voir annexe C du présent document) dans les cas où un exploitant aérien
peut démontrer de façon satisfaisante sa capacité et sa compétence à réaliser la fiabilité
nécessaire exigée pour ETOPS.
3.2.4 TCAC peut exiger une augmentation de l'expérience en service préalable dans les cas où un
nombre anormalement bas de vols et/ou des segments avec distance de vol prolongée se
sont produits.
3.4.1 Généralités
Les critères de régulation des vols précisés dans le présent document s'ajoutent aux
exigences contenues dans la réglementation opérationnelle pertinente ou les amplifient, et ils
s'appliquent particulièrement aux opérations avec distance de vol prolongée. Bien que de
nombreux critères du présent document soient présentement intégrés aux programmes
approuvés pour d'autres avions ou structures de route, la nature des ETOPS exige que la
conformité à ces critères soit réexaminée à la lumière des opérations pour assurer que les
programmes approuvés conviennent à cette fin.
a) Les niveaux de redondance des systèmes qui conviennent aux opérations avec distance
de vol prolongée prévus doivent se retrouver dans la liste principale d'équipement
minimal (MMEL) et/ou un supplément de TC. La MEL de l'exploitant aérien peut être
plus restrictive que la MMEL, compte tenu du type d'opérations avec distance de vol
prolongée envisagée, des problèmes d'équipement et de service propres à cet exploitant
aérien. Pour les avions qui sont déjà en service opérationnel, la MEL existante doit être
réévaluée et modifiée pour refléter les exigences du niveau de redondance des systèmes
qui conviennent aux ETOPS.
b) Les critères de la MEL pour les ETOPS n'ont pas à être appliqués pour une
approbation opérationnelle ETOPS en zone d'exploitation sûre (75 minutes).
c) Pour d'autres ETOPS, la MEL de l'exploitant aérien doit se fonder sur les
renseignements contenus, selon les cas, dans le document CMP la MMEL et/ou le
supplément de TC de l'avion.
a) L’exploitant aérien doit rédiger une liste des éléments qui sont jugés critiques aux
ETOPS. Cette liste doit être publiée dans un document approprié (p. ex. le Manuel de
référence rapide QRH) et être facilement accessible à l'équipage de conduite. Cette liste
doit comprendre les procédures, les limitations et les normes CMP applicables en plus
des renseignements indiquant des exigences à respecter avant d'entrer dans un segment
ETOPS. En outre, cette liste doit contenir des indications à l'intention de l'équipage de
conduite pour qu'il puisse prendre des mesures si l'un ou l'autre des articles spécifiés
tombe en panne ou devient défectueux au cours de toute phase du vol.
b) Le document doit donner des indications précises sur les mesures à prendre pour les
phases ETOPS et non-ETOPS du vol, et doit comprendre, mais sans s'y limiter :
c) Les éléments identifiés et les procédures pertinentes doivent être acceptés par
Transports Canada. Une déclaration doit être jointe qui assure que le pilote
commandant de bord a l'autorité finale pour toutes les phases du vol.
Un avion ne doit pas être affecté à des vols ETOPS, à moins que :
2. des aides non visuelles au sol ne soient disponibles et situées de manière à fournir,
compte tenu de l'équipement de navigation installé à bord de l'avion, la précision
de navigation exigée au-dessus de la route prévue et à l'altitude du vol, et au-
dessus des routes menant aux altitudes et aux aéroports de dégagement à utiliser
en cas de coupure de moteur;
a) Généralités
2. Un avion ne doit pas être autorisé à effectuer un vol ETOPS à moins qu'il ne
transporte suffisamment de carburant et d'huile pour satisfaire aux exigences
réglementaires des articles 602.88 et 705.25 du RAC qui prévoient des réserves
de carburant additionnelles pour faire face aux imprévus lesquels peuvent être
déterminés selon l'alinéa 3.4.5 b) (Réserves de carburant critique). Dans le calcul
des exigences en carburant et en huile, il faut au moins envisager les points
suivants :
i) les conditions météorologiques à jour ainsi que les vents prévus le long de la
trajectoire de vol prévue à l'altitude de croisière avec un moteur inopérant et
pendant toute l'approche et l'atterrissage;
Nota : Il faut être prudent dans l'évaluation du facteur de givrage pour tenir
compte de la probabilité de la situation, de la gravité de la menace, de la
durée de cette situation et de la mesure anticipée par l'équipage de
conduite.
Lorsqu'il établit les réserves de carburant critique, l'exploitant aérien doit déterminer le
carburant nécessaire pour voler à partir du point le plus critique et pour exécuter un
déroutement à un aéroport de dégagement convenable selon les conditions précisées en
3.4.5 c) (Scénario de carburant critique). Ces réserves de carburant critique doivent
être comparées avec la quantité de carburant qui sera à bord au point le plus critique,
calculée en fonction de la quantité normale de carburant requise au décollage selon les
dispositions réglementaires pour le vol proposé. Si cette comparaison permet de
déterminer que la quantité de carburant qui serait à bord au point le plus critique serait
inférieure aux réserves de carburant critique, il faudrait embarquer davantage de
carburant afin de veiller à ce que la quantité de carburant à bord au point le plus critique
soit égale ou supérieure aux réserves de carburant critique.
Compte tenu des éléments indiqués en 3.4.5 a), le scénario de carburant critique doit
prévoir :
4. l'accumulation de glace sur les surfaces non protégées si des conditions givrantes
sont susceptibles de se produire au cours du déroutement;
2. Par exemple, s'il a été déterminé que le scénario critique serait la défaillance
simultanée d'un système de propulsion et du système de pressurisation, les
réserves de carburant critiques devraient permettre :
a) Un avion ne doit pas être autorisé à effectuer une opérations avec distance de vol
prolongée à moins que les aéroports de décollage, de destination et de dégagement, y
compris les aéroports de dégagement en route qui sont à utiliser en cas de défaillance
du système de propulsion ou d'une ou de plusieurs défaillances des systèmes cellule
nécessitant un déroutement, ne figurent dans le plan de vol opérationnel (p. ex. un copie
du plan de vol ordinateur de bord).
Figure 1.
c) Une fois que le vol a pénétré dans le segment ETOPS si la prévision météorologique pour les
aéroports de dégagement en route est révisée en deçà des limites d’atterrissage, le vol
peut se poursuivre à la discrétion du commandant de bord.
d) En outre, le programme de l'exploitant aérien doit fournir aux équipages de conduite des
renseignements sur les aéroports adéquats qui conviennent à la route à suivre et qui ne
satisfont normalement pas les minima météorologiques des aéroports de dégagement en
route de l'annexe B. Des renseignements sur les installations aéroportuaires et sur
Nota : Les aéroports de dégagement doivent être choisis de manière que l'avion
puisse les atteindre, particulièrement en ce qui a trait aux performances de
vol (vol au-dessus des obstacles) ou aux exigences en oxygène. Une liste des
aéroports de dégagement en route et des limites météorologiques de ces
aéroports sera publiée dans le Manuel d'exploitation de l’exploitant aérien.
Aucun avion ne doit être autorisé à effectuer des opérations avec distance de vol prolonge à
moins que le Manuel d'exploitation de l'exploitant aérien renferme suffisamment de données
pour permettre un calcul relativement à la réserve de carburant critique et à la zone
d'exploitation. Les données suivantes doivent se fonder sur les renseignements fournis ou
référencés dans le manuel de vol de l'aéronef (AFM) approuvé :
3. des détails sur toute autre condition pertinente aux opérations avec distance de
vol prolongée qui pourrait diminuer de façon marquée les performances, comme
l'accumulation de glace sur des surfaces non protégées de l'avion, la turbine à air
dynamique, le déploiement des inverseurs de poussée, etc.;
3.5.1 Le programme de formation de l'exploitant aérien en ce qui a trait aux opérations avec
distance de vol prolongée doit prévoir de la formation aux membres de l'équipage de
conduite, suivie par des évaluations subséquentes, des vérifications de compétence et par
une formation périodique dans les secteurs suivants :
b) les routes et les aéroports qu'il est prévu d'utiliser dans la zone d'exploitation
comportant des opérations avec distance de vol prolongée;
c) les performances :
d) les procédures :
les équipages de conduite doivent être formés sur les exigences de carburant et
les procédures de gestion à suivre au cours de la partie en route du vol. Ces
procédures doivent comprendre une contre-vérification indépendante des
indicateurs de quantité de carburant. (p. ex. des débits de carburant pourraient
être utilisés pour le calcul du carburant consommé et le résultat, comparé à la
quantité de carburant indiqué qui reste dans les réservoirs).
3.5.2 Les exploitants aériens doivent uniformiser les pratiques et procédures des équipages de
conduite pour les ETOPS. En outre, seuls les pilotes qui ont démontré une compréhension
des ETOPS doivent être désignés comme pilotes de formation ou de vérification pour les
ETOPS.
Une fois qu'il s'est conformé de façon satisfaisante à ces critères, un exploitant peut être
autorisé à effectuer des ETOPS avec un ensemble cellule-moteurs donné au sein d'une zone
d'exploitation particulière. La zone d'exploitation sera limitée par la durée de déroutement
maximale approuvée vers un aéroport adéquat à la vitesse de croisière approuvée avec un
moteur en panne (en atmosphère standard et en air calme) à partir de n'importe quel point le
long de la route de vol proposée. La zone d'exploitation approuvée doit être indiquée dans
les spécifications d'exploitation.
La limite aux autorisations en vol doit préciser la durée de déroutement maximale à partir
d'un aéroport convenable pour laquelle un exploitant aérien peut effectuer des ETOPS en
particulier. La durée de diversion maximale à la vitesse de croisière approuvée avec un
moteur en panne ne doit pas être supérieure à la valeur spécifiée dans les spécifications
d'exploitation.
Les procédures établies par l'exploitant aérien doivent assurer que les opérations avec
distance de vol prolongée le vol se limite aux routes du plan de vol où une durée de
déroutement maximale approuvée à destination d'aéroports convenables peut être satisfaite
en atmosphère standard et en air calme. Les exploitants aériens doivent veiller à ce que :
2. une procédure doit être établie de sorte qu'en cas de panne critique simple ou
multiple de systèmes, le pilote doit, assujetti à l'autorité du pilote commandant de
bord, amorcer une procédure de déroutement et voler vers l'aéroport le plus
proche et s'y poser au moment jugé favorable par l’équipage de conduite, à moins
qu'il puisse être établi qu'aucune diminution marquée de la sécurité résulte de la
poursuite du vol prévu.
Les plans ou les mesures d'urgence ne doivent pas être interprétés de quelque façon que ce
soit comme portant atteinte à l'autorité et à la responsabilité finale du pilote commandant de
bord pour l'exploitation en toute sécurité de l'avion.
3.7.1 Le manuel d'exploitation de la compagnie d'un exploitant aérien ou ses manuels de formation
doivent préciser les procédures de formation et d'exploitation standard applicables aux
ETOPS en plus des éléments suivants, mais sans s'y limiter :
b) les aéroports autorisés à être utilisés, y compris les aéroports de dégagement, les
approches aux instruments qui leur sont associées et les minima opérationnels;
3.8.1 Les avions de l'exploitant aérien ne doivent pas être utilisés pour des ETOPS à moins que
l’exploitant aérien ait satisfait à toutes les dispositions du présent document et que le vol soit
autorisé par une spécification d'exploitation.
3.8.2 Une spécification d'exploitation pour les ETOPS doit comprendre spécifiquement les
dispositions couvrant au moins les éléments suivants :
Nota : Les vols peuvent être prévus pour se dérouler à travers des secteurs à l'extérieur
des arcs délimitants, pourvu que le franchissement du secteur totalise un parcours de moins
de 30 milles);
Chapitre 4
Exigences de maintenance et de fiabilité ETOPS
4.1 Généralités
4.1.1 Les équipes de maintenance et le personnel concernés doivent être conscients de la nature
spéciale des opérations de bimoteurs avec distance de vol prolongée (ETOPS) et posséder
les connaissances, les aptitudes et les compétences pour remplir les exigences du
programme. Le système de contrôle de la maintenance doit comprendre des normes, des
directives et des indications nécessaires pour appuyer l'exploitation prévue des avions
ETOPS.
4.1.2 L'inspecteur principal de la maintenance ayant juridiction sur l'exploitant aérien doit évaluer
le programme de maintenance de ce dernier comme étant en mesure de soutenir les vols
ETOPS proposés de bimoteurs avec distance de vol prolongée avant que l'approbation
opérationnelle ETOPS puisse être accordée.
4.2.1 Il faut revoir, de concert avec le calendrier de maintenance des aéronefs, le système de
contrôle de la maintenance envisagé en prévision d'une approbation ETOPS pour s'assurer
qu'il offre une base suffisante pour la mise au point et l'inclusion d'exigences de maintenance
ETOPS spécifiques, comme le définit le document CMP pour la combinaison cellule-
moteurs. Ces exigences doivent comprennent des procédures garantissant que des aéronefs
ne sont pas autorisés à partir en vol ETOPS après des mesures de maintenance visant
divers éléments semblables faisant partie de tout système ETOPS critique (p. ex.
remplacement du régulateur de carburant sur les deux moteurs).
a) Les tâches ETOPS doivent être identifiées sur les bons de travail de routine de
l'exploitant aérien et sur les consignes connexes.
c) Une vérification longue escale ETOPS doit être élaborée et utilisés pour vérifier que
l'état de l'avion et certains éléments critiques sont acceptables. Cette vérification doit
être effectuée avant tout vol ETOPS. L'exploitant aérien peut autoriser des personnes
dûment entraînées à effectuer cette vérification en vertu des dispositions relatives au
« travail élémentaire » du RAC 571 et du RAC 605, à condition que cette vérification
4.3.1 Le manuel de contrôle de la maintenance de l'exploitant aérien doit être modifié pour tenir
compte des vols ETOPS. Ce manuel doit comprendre, soit directement soit par renvoi aux
documents incorporés, les exigences décrites dans le présent chapitre.
4.3.2 Toutes les exigences ETOPS, y compris les procédures, les tâches et les responsabilités
visant à appuyer le programme, doivent être identifiées comme étant assujetties aux
ETOPS. Le manuel modifié doit être soumis à l’IPM pour approbation, suffisamment à
l'avance avant le début prévu des vols ETOPS d’un aéronef donné (ensemble cellule-
moteurs).
4.4.1 Le programme relatif à la consommation d'huile de l'exploitant aérien doit reproduire les
recommandations du titulaire du certificat de type et doit être adapté aux tendances de la
consommation d'huile. Il doit tenir compte de la quantité d'huile ajoutée aux points de départ
des ETOPS par rapport à la consommation moyenne en service; c'est-à-dire que le
contrôle doit être continu jusqu'au moment où de l'huile est ajoutée à un point de départ
ETOPS inclusivement. Si l'analyse de l'huile est importante pour une marque et un modèle
donné, l'inclure dans le programme. Si le groupe auxiliaire de bord est nécessaire aux vols
ETOPS, il doit être ajouté au programme relatif à la consommation d'huile.
4.5.1 Ce programme décrit les paramètres à contrôler, la méthode de saisie des données et le
processus relatif aux mesures correctives. Le programme doit comprendre les consignes du
titulaire du certificat de type et les pratiques de l'industrie. Ce contrôle sert à déceler toute
détérioration suffisamment tôt pour que des mesures correctives soient prises avant que la
sécurité du vol ne soit compromise. Le programme doit assurer que des marges suffisantes
sont maintenues pour les moteurs, de sorte qu'un déroutement prolongé sur un seul moteur
puisse être effectué sans que soient dépassées les limites moteur approuvées (p. ex. régime
rotor, température tuyère) pour tous les niveaux de puissance approuvés et les conditions
météorologiques prévues. Les marges prévues pour les moteurs dans le cadre de ce
programme doivent aussi être fonction des effets de charges additionnelles imposées aux
moteurs (p. ex. antigivrage, accessoire électrique, etc.) qui peuvent être nécessaires pendant
la phase du vol sur un seul moteur qui est associée au déroutement.
4.7.1 Le programme de fiabilité actuel de l'exploitant aérien doit être complété, le cas échéant,
pour tenir compte des vols ETOPS. Le programme doit être conçu en ayant comme objet
principal de permettre d'identifier et de prévenir suffisamment tôt les problèmes liés aux
opérations de bimoteurs avec distance prolongée, tout en assurant que soient maintenus les
niveaux de fiabilité ETOPS minimaux. Le programme doit être axé sur les événements et
doit comprendre des procédures de comptes rendus des événements significatifs qui
compromettent les ETOPS. Cette information doit être facilement utilisable par l'exploitant
aérien et l'IPM pour aider à établir le caractère adéquat du niveau de fiabilité et pour
évaluer la compétence et la capacité de l'exploitant aérien de poursuivre des vols ETOPS
en toute sécurité. L'exploitant aérien doit établir un programme de comptes rendus ETOPS
de manière à assurer que l’IPM soit avisé, à tout le moins une fois par mois ou plus souvent,
si des événements à signaler en vertu de ce programme sont identifiés.
4.7.2 L'exploitant aérien doit aussi assurer que des procédures sont établies et mises en œuvre
pour réduire la durée de déroutement ETOPS approuvée si le taux de coupure moteur en
vol dépassait les limites prescrites à l'annexe A du présent document. La « personne
responsable du système de contrôle de la maintenance » de l'exploitant aérien doit avoir le
pouvoir de réduire la durée de déroutement ETOPS approuvée.
4.7.3 Si les données de fiabilité indiquent que les « critères cibles » à l'annexe A du présent
document, figure 1, ne sont plus respectés, l'exploitant aérien doit aviser l’IPM des mesures
correctives prises. Si les « critères minimums » ne sont plus respectés, l'exploitant aérien
doit réduire la durée de déroutement à celle qui est précisée dans l'annexe en fonction de la
défaillance causant la coupure moteur en vol. L’IPM consultera, au besoin, et au cas par
cas, AARDD/P pour obtenir interprétation et/ou conseil.
4.7.4 Si un exploitant aérien omet de réduire la durée de déroutement maximale lorsque c'est
nécessaire, il s'expose à se voir retirer son autorisation ETOPS.
4.7.5 Les éléments suivants doivent faire partie du programme de comptes rendus :
a) identification de l'aéronef;
b) identification du moteur (marque et numéro de série);
c) durée de vol totale, cycles de fonctionnement et temps écoulé depuis la dernière visite
en atelier;
d) dans le cas des systèmes, temps écoulé depuis la dernière révision ou la dernière
inspection de l'élément défectueux;
e) phase du vol;
f) mesure corrective.
4.8.1 Les exploitants aériens qui sous-traitent à toute autre organisation toute partie de leurs
programmes de contrôle de la maintenance ou de fiabilité, ou les deux, nécessaires au
maintien de leur approbation ETOPS, conservent la responsabilité de s'assurer que tous les
éléments de ce programme sont couverts et qu'ils sont toujours conformes aux exigences
applicables.
4.8.2 Dans le cas des exploitants aériens dont l'approbation ETOPS se fonde sur des niveaux de
fiabilité établis par d'autres organisations, Transports Canada ne considérera aucun
avantage d'approbation ETOPS supérieur à celui qui leur a été accordé par leur propre
autorité de l'aviation civile.
4.9.1 L'évaluation par l'exploitant aérien de la fiabilité des systèmes de propulsion de la flotte de
bimoteurs ETOPS doit être communiquée à leur IPM (avec les données justificatives)
conformément à une fréquence qui a fait l'objet d'une entente pour assurer que le
programme de maintenance approuvé garantit un niveau de fiabilité nécessaire aux
opérations avec distance de vol prolongée.
4.9.2 L'évaluation comprend, à tout le moins, les heures de vol moteurs pour la période couverte,
le taux de coupure moteur en vol quelle qu'en soit la cause et le taux de dépose moteur, ces
deux derniers sur une moyenne mobile de 12 mois. Dans les cas où la flotte de bimoteurs
ETOPS fait partie d'une plus grande flotte de mêmes aéronefs et moteurs, les données de
la flotte entière de l'exploitant aérien sont acceptables. Par contre, les exigences de compte
rendu du paragraphe 7 de la présente annexe doivent toujours être respectées pour la flotte
de bimoteurs ETOPS.
4.9.3 Toute tendance défavorable qui se produit doit faire l'objet d'une évaluation immédiate de
l'exploitant aérien, de concert avec l’IPM. Cette évaluation peut se traduire par une mesure
corrective ou l'application de restrictions opérationnelles.
Nota : Si une évaluation statistique ne suffit pas à elle seule, p. ex. lorsque la taille de la
flotte est réduite, les données d'exploitation de l'exploitant aérien seront étudiées
au cas par cas.
4.10.1 La formation technique porte sur la nature spéciale des ETOPS. Cette formation doit faire
partie intégrante du programme de maintenance de l'exploitant aérien. L'objectif de cet
élément du programme consiste à assurer que tout le personnel à qui sont confiées des
responsabilités ETOPS (notamment la régulation, le contrôle des pièces ou toute autre
fonction ETOPS) reçoit la formation nécessaire pour remplir comme il se doit les tâches
ETOPS. Le personnel qualifié comprend les personnes qui ont suivi le programme de
formation de l'exploitant aérien concernant les ETOPS et qui ont exécuté sous surveillance
et de façon satisfaisante des tâches de maintenance relatives à ces opérations dans le cadre
des procédures approuvées de l'exploitant aérien pour l'autorisation du personnel.
4.11.1 L'exploitant aérien doit établir un programme de contrôle des pièces qui assure que les
pièces appropriées sont installés sur les aéronefs ETOPS. Le programme doit comprendre
des moyens de vérifier que les pièces montées sur les aéronefs ETOPS, y compris celles
obtenues par des prêts ou des mises en commun de pièces,, respectent la configuration
ETOPS pertinente de ces aéronefs.
Elle établit si un exploitant aérien a démontré sa capacité d'assurer que les valeurs cibles
de fiabilité du système de propulsion ont été satisfaites et qu'elles continueront de l'être.
Les résultats doivent être tels qu'il puisse être démontré avec un niveau élevé de
confiance que le risque d'une perte totale de poussée ou une perte dans une mesure qui
exclut toute poursuite en toute sécurité du vol est acceptablement faible, c'est-à-dire
qu'il se situe à un niveau approprié correspondant à une valeur inférieure à la plage
comprise entre 10-8 et 10-9 par heure pendant la partie pertinente du vol de croisière.
A.3 Évaluation
Pour évaluer de façon adéquate la fiabilité du système de propulsion pour une définition
de type et une approbation opérationnelle ETOPS, certaines données et certains
renseignements sur la flotte mondiale sont nécessaires. Les spécialistes de la
réglementation vont maximiser le recours aux sources existantes et aux types de
données généralement disponibles, mais des données additionnelles peuvent être
nécessaires dans certains cas.
1. une liste de tous les événements relatifs à des coupures de moteur au sol
ou en vol pour toutes les raisons (à l'exclusion des cas prévus lors d'une
formation normale), y compris les extinctions moteur. La liste doit
comprendre les renseignements suivants pour chaque événement : la
date, la ligne aérienne, la désignation de l'avion et du moteur (modèle et
numéro de série), la configuration du groupe propulseur et ses
antécédents de modification, la position du moteur, les symptômes qui
ont mené à l'événement, la phase du vol ou de l'opération au sol, les
conditions météorologiques ou ambiantes et la raison de la coupure de
moteur;
2. une liste de tous les cas où la poussée atteinte a été inférieure au niveau
visé pour quelque raison que ce soit : cette liste doit comprendre les
renseignements détaillés ci-dessus;
A.3.2 Expérience
A.3.2.1 Définition de type - Pour étayer des demandes d'approbation de type ETOPS, des
données doivent être obtenues de diverses sources pour assurer que les demandes sont
complètes (p. ex. le nom du motoriste, celui de l'exploitant aérien et le nom de
l'avionneur).
Afin de fournir une indication raisonnable des tendances de fiabilité et des secteurs à
problèmes, un total d'au moins 150 000 heures de vol est normalement exigé de la flotte
mondiale avant que le processus d'évaluation puisse produire des résultats significatifs.
Ce nombre d'heures peut être réduit si des facteurs compensateurs suffisants sont
établis qui donnent une base de données équivalente raisonnable.
Dès qu'une évaluation est terminée et que les groupes de spécialistes ont documenté
leurs constatations, le directeur de la Certification des aéronefs va déclarer si la fiabilité
d'un système de propulsion actuel d'un ensemble cellule-moteurs donné satisfait ou non
aux critères pertinents du présent document. Transports Canada va préciser les
éléments nécessaires pour que le système de propulsion convienne aux ETOPS,
notamment la configuration de définition de type du système de propulsion
recommandée, les conditions d'exploitation, les exigences et les limites de maintenance.
A.3.2.2 Exploitant aérien- L'exploitant aérien doit avoir une expérience opérationnelle qui assure
qu'il peut et qu'il pourra continuer à maintenir et à exploiter un ensemble cellule-moteurs
donné à un niveau acceptable de fiabilité. L'évaluation visant à déterminer si un
exploitant aérien peut se faire attribuer une approbation ETOPS se fait
A.3.3.1 Il s'agit d'une analyse au cas par cas de toutes les défaillances, de tous les défauts et de
toutes les défectuosités d'importance subies en service (ou au cours des essais) pour
l'ensemble cellule-moteurs faisant l'objet de l'évaluation. Les défaillances d'importance
sont principalement celles causant ou entraînant la coupure en vol ou l'extinction d'un
moteur, mais peuvent aussi comprendre des défaillances inhabituelles au sol ou des
déposes non prévues de moteurs de l'avion. Pendant l'évaluation, il faut tenir compte
des points suivants :
A.3.3.2 Définition de type - Une évaluation des mesures correctives prévues ou prises pour
chaque problème identifié dans l'intention de vérifier que la mesure suffit à corriger
l'anomalie.
Toute inspection et tout essai de certification qui pourraient être nécessaires afin
d'approuver ces mesures correctives relèveront de l'organisme d'approbation de
conception approprié. Les mesures correctives et les modifications requises feront
partie de la norme de conception de type nécessaire à l'homologation de type finale d'un
avion en mode ETOPS.
A.3.3.3 Opérations - Transports Canada reconnaît qu'un certain nombre d'événements (p. ex.,
coupures de moteur en vol, extinctions, réductions de poussée non sollicitées, etc.) ne
sont pas pertinents aux ETOPS ou qu'une mesure a été prise pour éviter tout incident
ultérieur. Un exploitant aérien peut demander, par l'intermédiaire au bureau de la
maintenance du Centre de Transports Canada ou de l'IPM, au service Groupes
propulseurs de la division du Génie de la Certification des aéronefs, qu'il ne soit pas
tenu compte de tels événements pour que l'objectif de fiabilité du système de propulsion
ne soit pas compromis. Toute modification de configuration, de maintenance ou de
procédure visant à justifier la non-prise en compte de l'événement doit faire partie
intégrante des critères de configuration, de maintenance et de procédures ETOPS de
l'exploitant aérien. (La prise en compte d'équipement facultatif, comme l'ACARS, doit
être revue en fonction des critères de la liste d'équipement minimal.)
A.4.2 Opérations
A.4.2.2 L'objectif de fiabilité du système de propulsion assure que ce dernier atteint à tout le
moins les critères de fiabilité minimums exigés des autres systèmes d'aéronef critiques,
p. ex. le système de navigation, les commandes de vol, le système de communication,
etc.
Les événements dont il faut tenir compte comprennent ceux qui se produisent dès le
début de la course au décollage jusqu'à la fin de la phase d'atterrissage, mais il ne sera
pas tenu compte des éléments qui ne sont pas jugés critiques aux vols ETOPS. Les
défaillances pertinentes sont les coupures de moteur en vol et toute perte de puissance
marquée ou perte de maîtrise des moteurs. L'objectif de fiabilité utilisé par Transports
Canada met en relation la durée de déroutement avec la probabilité d'une perte de
poussée qui empêche de poursuivre le vol en toute sécurité. La valeur cible s'exprime au
moyen de la formule suivante :
où
Pe = probabilité d'une défaillance moteur (par heure)
t = durée de déroutement (en heures)
(109) représente la durée de vie de toute la flotte d'avions (en heures)
Transports Canada croit qu'il faut prévoir une certaine tolérance pour tenir compte des
mesures correctives vérifiées et des coupures de moteur de précaution, et qu'il faut
inclure la variance prévue par rapport au temps dans les statistiques de fiabilité des
systèmes de propulsion. Les incidents ou accidents signalés qui vont au-delà de la
tolérance justifieront le retrait de l'approbation ETOPS ou une réduction dans la durée
de déroutement autorisée. Le critère maximal est défini par la formule suivante :
Figure 1
.10 .
Défaillances .
. Critère minimum
par
.
1 000
.
heures . 05 .
moteur .
.
.
(Pe)
.
Critère cible
. . . . . . . . . . .
60 120 180
B.1 Généralités
Une des caractéristiques distinctives des ETOPS est le concept voulant qu'il existe un
aéroport de dégagement convenable vers lequel un avion peut se dérouter après une
simple défaillance ou une combinaison de défaillances nécessitant un déroutement. Là
où la plupart des avions bimoteurs volent dans un milieu où plusieurs aéroports de
dégagement sont disponibles, l'avion effectuant des opérations avec distance de vol
prolongée pourrait n'avoir qu'un aéroport de dégagement situé à une distance
déterminée par la résistance d'un système cellule donné (p. ex. circuit d'extinction
incendie de la soute) ou par la durée de déroutement maximale approuvée pour cette
route.
Il est par conséquent important que tout aéroport désigné comme un aéroport de
dégagement en route possède les capacités, les services et les installations pour
accueillir cet avion en toute sécurité et que les conditions météorologiques au moment
de l'arrivée offrent toutes les garanties possibles que des références visuelles suffisantes
seront disponibles à la hauteur de décision (DH) ou à l'altitude minimale de descente, et
que l'état de la surface s'inscrit dans les limites acceptables pour permettre d'effectuer
en toute sécurité une approche et un atterrissage lorsqu'un moteur ou des systèmes sont
inopérants.
Comme pour toutes les autres opérations, un exploitant aérien qui désire être autorisé
sur une route est tenu de démontrer qu'il est en mesure de mener de façon satisfaisante
des vols entre chaque aéroport requis sur cette route ou le long du segment de route.
Les exploitants aériens sont tenus de démontrer que les installations et services spécifiés
sont à leur disposition et qu'ils suffisent au vol proposé. Aux fins du présent document,
en plus de satisfaire à ces critères, les aéroports qui satisfont aux normes de Transports
Canada ou à l'Annexe 14 de l'OACI, et qui sont jugés utilisables par un avion donné
seront acceptés comme aéroports adéquats.
Pour qu'un aéroport soit jugé convenable, il doit posséder les capacités, les services et
les installations nécessaires à sa désignation comme aéroport adéquat et présenter des
conditions météorologiques et des conditions de surface qui offrent une grande
assurance qu'une approche et un atterrissage peuvent être effectués en toute sécurité
lorsqu'un moteur ou des systèmes sont inopérants et qu'ils rendent nécessaires un
déroutement vers un aéroport de dégagement en route. Aux fins de planification, les
minima météorologiques de l'aéroport de dégagement en route sont plus élevés que les
minima météorologiques requis pour amorcer une approche aux instruments.
Les minima suivants sont établis aux fins de planification et d'autorisation des ETOPS.
Un aéroport donné peut être considéré comme un aéroport convenable aux fins de
planification et d'autorisation des ETOPS s'il est conforme aux critères du paragraphe
B.3 de la présente annexe, s'il possède une des combinaisons suivantes de capacités
d'approche aux instruments et s'il présente les minima météorologiques suivants à
l'aéroport de dégagement en route au moment du vol en question:
INSTALLATIONS DISPONIBLES
À L'AÉROPORT DE PLAFOND VISIBILITÉ
DÉGAGEMENT CONVENABLE
Pour les aéroports avec : Plafond de 400 pieds ou de Visibilité de 1 mille terrestre
200 pieds au-dessus de la HAT ou de 1/2 mille terrestre de
2 approches ou plus utilisables, chacune la plus basse utilisable, selon plus que la visibilité minimale,
offrant des minima d'approche directe aux l'altitude la plus élevée. selon la plus grande des
pistes convenables distinctes (deux distances.
surfaces d'atterrissage distinctes)
Pour les tables/facteurs de conversion, veuillez consulter la section Généralités l’AIP Canada.
Nota : Les prévisions météorologiques qui portent la mention BECMG, TEMPO ou PROB
peuvent être utilisées pour établir que les conditions météorologiques permettent à un
aérodrome utilisé comme aérodrome de dégagement dans les cas suivants :
c) si la mention « TEMPO » apparaît, cette condition ne doit pas être inférieure aux
exigences relatives aux minima météorologiques publiés pour ledit aéroport de
dégagement;
d) si la mention « PROB » apparaît, cette condition ne doit pas être inférieure aux
minima d’atterrissage prévus pour ledit aérodrome. Dans le cas d'une mention
« PROB », cette condition n'est pas un facteur limitatif, pourvu que le pourcentage
de probabilité soit inférieur à 40 p. 100. Néanmoins, le commandant de bord doit
faire preuve de discernement lorsqu'il évalue globalement les conditions « PROB ».
C.1 Généralités
La présente annexe vise à déterminer les facteurs que Transports Canada peut envisager
pour permettre une réduction ou une substitution des exigences d'expérience en service de
l'exploitant aérien avant d'accorder une approbation opérationnelle ETOPS accélérée.
Un excellent dossier de sécurité en service lié à la propulsion pour les avions bimoteurs a été
maintenu depuis l'avènement des ETOPS. Les données à jour indiquent que les avantages du
processus ETOPS peuvent être atteints sans que l'expérience en service soit nécessairement
poussée. Par conséquent, la réduction ou l'élimination des exigences d'expérience en service
peut être possible lorsqu'un exploitant aérien démontre que des mesures ETOPS suffisantes
et validées sont en place.
La présente annexe permet à un exploitant aérien de commencer des vols ETOPS lorsqu'il a
établi que les processus nécessaires à l'exécution sans problèmes de vols ETOPS sont en
place et fiables. Il convient de souligner que le fait de ne pas satisfaire aux critères, aux
étapes ou aux niveaux de fiabilité établis peut se traduire par la révocation de l'approbation
opérationnelle ETOPS accélérée.
C.2 Politique
4. fiabilité;
hydraulique et pneumatique) entre les avions actuellement exploités et les avions pour
lesquels l'exploitant aérien demande une approbation opérationnelle ETOPS
accélérée.
b) définir les processus et les ressources à attribuer pour amorcer et entretenir l'ETOPS;
e) définir des points d'étapes. Un point d'étape est un plan retraçant les étapes et qui
permet de définir les tâches et le moment approprié pour les exécuter. Les éléments qui
doivent être vus et approuvés par TCAC doivent être inclus dans les points d'étape.
Les approbations opérationnelles ETOPS accélérées qui sont accordées en fonction d'une
expérience en service réduite doivent se limiter aux secteurs agréés par TCAC et figurant
dans le Plan d’approbation opérationnelle ETOPS accélérée. L’accord de TCAC est
nécessaire, si un exploitant aérien souhaite ajouter à sa demande ou prolonger cette
dernière..
L'exploitant aérien doit démontrer que le processus, traité au paragraphe C.2.1, est en place
et qu'il fonctionne comme prévu. Il peut le faire grâce à une analyse et à une documentation
détaillées ou par un démonstration en vol (simulation).
Si un exploitant aérien fonctionne déjà en ETOPS pour un équipement différent, seule une
documentation minimale est nécessaire.
Les éléments suivants sont avantageux pour justifier une réduction des exigences de
validation du processus ETOPS :
c) expérience opérationnelle en ce qui a trait aux vols avec distance de vol prolongée au-
dessus de l'eau;
Un processus peut être d'abord validé au moyen d'une démonstration sur un type d'avion
différent. Il est alors nécessaire de démontrer que des moyens sont en place pour assurer des
résultats équivalents sur l'avion pour lequel une approbation opérationnelle ETOPS accélérée
est proposée.
Les exploitants aériens doivent être conscients du fait que toute lacune associée aux
programmes technique et de maintenance, aux autorisations de vol et au comportement de
l'équipage de conduite peut avoir pour conséquence l'annulation ou la modification de
l'équivalence réclamée en fonction de l'expérience en service réduite.