Les Ponts (PGC)

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LES PONTS

Réalisé par :
HMIMSA NASSIM
ELOUIZI AMINE
LEHILALI REDA

EMSI
Année universitaire 2019-2020
Table des figures

FIGURE 1 : TERMINOLOGIE DU PONT------------------------------------------------------------------------------------------------------- 5


FIGURE 2 : PRINCIPAUX ÉLÉMENT CONSTITUTIFS D'UN PONT------------------------------------------------------------------------------7
FIGURE 3 : PLAGES DE PORTÉE SELON LE TYPE DE PONT----------------------------------------------------------------------------------11
FIGURE 4 : PONT DE TACOMA ET RENTRÉ EN RÉSONANCE AVEC LE VENT.---------------------------------------------------------------13
FIGURE 5 : L'EFFONDREMENT DU PONT DÛ À L'ACTION DU SÉISME----------------------------------------------------------------------14
FIGURE 6 - À MIYAGI EN AVRIL 2011 AU JAPON ( MAGNITUDE : 7.2 ) / DANS LE SICHUAN LE 12 MAI 2008.----------------------14
FIGURE 7 : CRUE DE LA SEINE À PARIS EN 1910 SOUS LE PONT ALEXANDRE III-----------------------------------------------------15
FIGURE 8 : PHÉNOMÈNE DE COMPRESSION DU PILIER------------------------------------------------------------------------------------18
FIGURE 9 : DÉGÂT APPARENT SUR LE PILIER DÛ À LA COMPRESSION--------------------------------------------------------------------18
I. Table des matières
II. Définition.................................................................................................................3
III. Une brève historique des ponts..........................................................................3
IV. Terminologie du pont...........................................................................................4
V. Classification des ponts.......................................................................................7
VI. Les différents types de ponts..............................................................................8
VII. Portée des différents types de ponts.................................................................10
VIII. Les contraintes..................................................................................................12

1. Le vent et la résonance.....................................................................................12
2. Le séisme..........................................................................................................13
3. L’eau..................................................................................................................15

IX. Résistance des matériaux.................................................................................15

1. Flexion du tablier...............................................................................................15
2. Compression des piliers....................................................................................18
3. Extension dans les câbles.................................................................................19

X. Construction des ponts......................................................................................19

1. Construction sur étaiement (échafaudage sur sol ou sur cintre)......................20


2. Poutres préfabriquées.......................................................................................21
3. Construction par poussage...............................................................................22
4. Cas d’ouvrage à ossatures métalliques............................................................23
II. Définition
Un pont est un ouvrage destiné à mettre en communication deux points séparés par
un obstacle ou permettant le passage sans croisement à niveau de deux courants de
circulation. En technique, nous disons qu’un pont est un ouvrage lancé ou jeté pour
permettre le franchissement d’un obstacle naturel ou artificiel : vallée, rivière, canal de
navigation, canal d’irrigation, une dépression, une zone d’inondation, une zone
marécageuse, un lac, un bras de mer et d’autres voies de communication

III. Une brève historique des ponts


Les premiers ponts se limitent probablement à un arbre, à des rondins placés en
travers d’un cours d’eau, à des lianes ou des cordes tendues au travers d’une étroite.
L’historique des ponts peut se résumer en différentes périodes ci-dessous :

 Période empirique : celle de la construction des ponts voute, en maçonnerie


par les romains avant 1500.
 Période de grand savant : newton, Galilée, Hooke cette période se détermine
par naissance de l’acier (de 1500 à1800).
 Période, de 1800 à 1900 : c’est le début de l’industrialisation d’où le début du
chemin de fer et de la construction de 1er pont métallique pour chemin de fer. Il
y a aussi naissance du béton armé.
 Période de 1900 à 1950 :
Apparition des voitures d’où des ouvrages d’art routiers.
Apparition du béton précontraint.
 Période de 1900 à 1975 : Développement de l’autoroute. A partir de 1975 à
cause de la crise pétrolière, et de l’apparition des écologistes, on assiste à un
frein dans la construction des routes et des ponts.

Les grandes lignes de l’évolution de la construction des ponts ces dernières années
sont les suivantes :
Evolution du trafic en flèche : le trafic à évoluer qualitativement et
quantitativement.
Evolution des techniques de constructions : les techniques mettent à la
disposition des ingénieurs, des moyens les plus en plus sûrs ;
Du point de vue matériaux
Du point de vue calculs
Du point de vue exécutions

IV. Terminologie du pont


Travée : C’est la partie de pont comprise entre 2 appuis successifs
Ouverture : C’est la distance entre parements de 2 appuis successifs
Portée : C’est la distance entre axes d’appareils d’appuis successifs :

Figure 1 : Terminologie du Pont

Gabarit de circulation : Il indique quels sont les dimensions du passage que l’on doit
laisser sous l’ouvrage pour le mouvement des véhicules ou de bateaux
Débouché : Dans le cas d’un ouvrage sur une rivière, c’est la surface que l’on doit
laisser pour l’écoulement des eaux. Ici S1 + S2 = S Le débouché se déterminera à
partir de l’étude hydrologique de la rivière.
Tirant d’air : C’est la hauteur libre entre le parement inférieur des poutres du tablier et
le fond de la brèche. Dans le cas du franchissement d’une voie de circulation, le
tirant d’air minimum dépendra du gabarit de circulation : dans le cas d’un ouvrage sur
une rivière, le tirant d’air minimum au-dessus des plus hautes eaux dépend du
gabarit de navigation, si la rivière est navigable ou alors de la possibilité d’évacuation
des corps flottants si la rivière n’est pas navigable, c'est-à-dire ou laissera environ
1,50m.
Tablier : C’est le platelage (dalle) ou circulent les véhicules
Poutres principales (maîtresse) : Ce sont les poutres de pont dans le sens de la
circulation ;
Entretoises : Ce sont des poutres transversales d’un pont, c’est à dire
perpendiculaires aux poutres principales et ont pour rôle d’éviter le basculement ;
Longrines ou longerons : Ce sont des poutres longitudinales qui s’appuient sur
l’entretoise ;
Contreventements : Ce sont des poutres diagonales servant à reprendre les efforts
verticaux dus à la charge permanente, au train de charge et les efforts horizontaux
dus au freinage, à la variation de la température et les transmettent à la fondation ;
Culées : Appuis extrêmes du pont dont le rôle est de retenir les terres et de
transmettre les charges à la semelle dans le bon sol ;
Piles : Appuis intermédiaire du pont ;
Appuis : Ce sont les supports sur lesquels repose le tablier ;
Appareils d’appuis : Ce sont des éléments du pont placés entre le tablier et les
appuis, dont le rôle est de transmettre les actions verticales dues à la charge
permanente et aux charges d’exploitations, routières ou ferroviaires, et de permettre
des mouvements de rotation ou de translation ;
Joint de dilatation : Ouverture (espace) servant à la dilatation de la structure ;
Dos d’âne : Bosse en béton armé permettant la diminution de la vitesse du véhicule ;
Dalle flottante : C’est une dalle de transition construite avant d’accéder sur le pont
pour éviter les affaissements devant le pont ;
Garde –corps : C’est un dispositif de sécurité bordant les ouvrages (ponts) sur sa
longueur essentiellement pour assurer la sécurité des circulations.
Voûte : Pont en maçonnerie en forme d’un arc ;
Figure 2 : Principaux élément constitutifs d'un pont

(1) Culée : qui joue généralement un rôle double d’appui de rive du tablier et de
soutènement des remblais d’accès
(2) Piles qui constituent les appuis intermédiaires
(3) Tablier élément sur lequel circulent les véhicules, il est constitué d’une dalle
reposant sur un quadrillage de poutres : les poutres principales dans le sens de la
circulation et les entretoises placés transversalement
(4) Appareil d’appui en général constitués par des plaques élastonières (néoprènes)
(5) Joint de chaussée
(6) Dalle de transition

V. Classification des ponts


On distingue plusieurs critères de classification des ponts, on cite les principaux :
Selon les matériaux constitutifs :

 Ponts en bois
 Ponts en métal
 Ponts en béton
 Ponts en béton armée
 Ponts en béton précontraint
 Ponts en maçonnerie (de moellon, de briques)
 Ponts mixtes à pré dalle (poutrelles et dalle en béton armé)
 Ponts en fonte
 Ponts en fer Ponts métallique
 Ponts en acier
 Ponts en alliage d’aluminium

Selon la portée :

 Ponceaux (dalots) : L < 8 m


 Pont à faibles portées : 0< L ≤ 30 m
 Pont à portées moyennes : 30m≤L≤60m
 Pont à grande portées : 150m<L<300m
 Pont suspendu : L>300m

Selon le type de charge

 Pont rail : pour un chemin de fer - Pont route : pour un automobile


 Passerelle : pont pour piétons
 Pont canal : pour canal de navigation d’irrigation
 Aqueduc
 Oléoduc

Selon le niveau de la circulation

 Pont à tablier inférieur


 Pont à tablier supérieur
 Pont à tablier suspendu

Selon la mobilité : un pont dont le tablier est mobile sur une partie ou sur la totalité
de la portée pour permettre le passage pour des raisons de sécurité ou pour donner
passage à un autre trafic.

 Pont fixe
 Pont flottant
 Pont levant verticalement : un pont dont le tablier subit une translation
verticale tout en restant horizontal.
 Pont tournant autour d’un axe vertical
 Pont roulant horizontal
 Pont démontable
 Pont basculant

Selon l’orientation du pont à la voie


Pont droit (normal à la voie ou perpendiculaire)
Pont oblique par rapport à la voie (pont biais)

VI. Les différents types de ponts 


VII. Portée des différents types de ponts

Figure 3 : Plages de portée selon le type de pont

Les ponts à voûtes n'acceptent que des portées courtes.


Record :
- voûte de 72 m pour le pont de Trezzo sull'Adda (Italie, 1377-1416)
- voûte de 54 m pour le pont de Vieille-Brioude (1479-1822)
Les ponts à poutres
Il s'agit du mode de construction le plus répandu pour la plage allant de 5 à 200
mètres de portée.
Record :
- portée de 300 m pour le Pont Rio-Niterói au Brésil, construit en 1974
- portée principale de 200 m pour le pont de Cornouaille à Bénodet (1972)
Les ponts à haubans
Ils sont particulièrement adaptés aux très grandes portées, mais il n’est pas pour
autant absent du champ des autres portées.
Record :
- portée de 1088 m pour le pont de Suzhou (ou pont de Sutong).
Les ponts suspendus
Ils sont incontournables lorsqu'il est nécessaire de franchir des très grandes brèches
mais ils sont également utilisés pour des portées plus courtes.
Record :
- portée de 1 991 mètres du pont du détroit d'Akashi (ou pont Akashi-Kaykio)

VIII. Les contraintes


Les contraintes naturelles ont toujours été un problème important pour l'Homme.
Lors de la construction d'un pont ces contraintes doivent bien évidemment être prises
en compte. Nous étudierons trois types de soucis naturels : les séismes, le vent et
l'eau.

1. Le vent et la résonance

Le vent est un facteur qui est très important lors de la construction d'un pont
est donc à prendre en compte durant la conception du pont. Les ponts sont
des constructions impressionnantes qui sont en grande partie en acier et en
béton cependant cela ne les empêche pas de bouger sous l'effet du vent
nous prendrons le pont de Tacoma au Etats-Unis un peu plus loin dans
notre développement. Les ponts sont victimes de phénomène de
résonance et amplification des oscillations du tablier. Le vent exerce une
force plus ou moins importante sur le tablier, très exposé à cette contrainte,
en fonction de son amplitude. Le vent limite la longueur des ponts car
certains types de ponts tels que les ponts suspendus sont sensibles au
vent.
On dit que les oscillations peuvent se faire à une ou deux dimensions:
Si les oscillations se font à une dimension, seule la force de portance est en
action, elles se font donc à la verticale.
Si les oscillations se font à deux dimensions, les forces de traînées et de
portance agissent: le tablier se déplace donc en longueur et en largeur.
De nos jours les savants ont étudié ces actions et on peut, par calcul,
déterminer les caractéristiques des oscillations et construire le pont suivant
ces informations.
Les ponts sont également soumis au phénomène de résonance.
La résonance est un phénomène selon lequel certains systèmes physiques
sont sensibles à certaines fréquences. Un système résonant peut
accumuler une énergie, si celle-ci est appliquée sous forme périodique, et
proche d'une fréquence dite «fréquence de résonance» ou «fréquence
naturelle» ou « fréquence propre ». Soumis à une telle excitation, le
système va osciller de plus en plus, jusqu'à atteindre un régime d'équilibre
qui dépend des éléments dissipatifs du système, ou bien jusqu'à une
rupture d'un composant du système. Si on soumet un système résonant à
un degré de liberté non plus à une excitation périodique mais à une
percussion.
 Un exemple de résonance: Le pont de Tacoma

Figure 4 : Pont de Tacoma et rentré en résonance avec le vent.

Ce phénomène peut engendrer la torsion du tablier. Mais face à cela les scientifiques
ont trouvé un moyen : calculer l'oscillation du vent à différentes vitesses selon le lieu
et construire ces ouvrages d'art en fonction de cette notion
2. Le séisme

Le séisme est une contrainte majeure pour la construction d'un pont. La magnitude
de ce dernier est mesurée sur l'échelle de Richter qui va de 0 à environ 10 ce qui est
très rare avec environ 3 séismes de cette magnitude par an. La magnitude
représente l'énergie libérée par le foyer d'un séisme : plus la magnitude est forte,
plus le foyer libère de l'énergie. L'effondrement d'un pont est dû à la force d'inertie
comme expliqué dans le schéma ci-dessous :

Figure 5 : L'effondrement du pont dû à l'action du séisme

Sur ce schéma nous pouvons voir que l'action du séisme induit la force d'inertie de
direction identique mais de sens différents. Cette force peut être appliquée
latéralement au pont mais aussi de face ce qui entraîne un mouvement de piliers lors
de très grand séismes qui parfois se termine par une chute du pont comme ...
Figure 6 - à Miyagi en avril 2011 au Japon ( Magnitude : 7.2 ) / dans le Sichuan le 12 mai 2008.

3. L’eau

Lorsqu’un pont doit franchir un cours d'eau, il faut étudier plusieurs caractéristiques
   - La forme ou topographie du lit du canal, de la rivière ...
   - Le niveau de l'eau qui influe sur l'implantation des piliers et sur le choix des
matériaux.
   -L'anticipation des crues mal gérée autrefois pour éviter un recouvrement du pont
mais aussi pour faciliter la construction et l'accès des machines. (Voir photo ci-
dessous)

Figure 7 : Crue de la Seine à Paris en 1910 sous le pont Alexandre III


IX. Résistance des matériaux

1. Flexion du tablier

La force de pression ou la flexion du tablier est une action mécanique extérieure qui
exprime la force sur le pont linéairement, elle est mesuré en Pascal noté Pa. Dans le
cadre d'un pont, c'est la force infligée par les usagers sur le tablier. Elle exprime la
pression exercée sur une surface donnée :
P = f/S  avec p la pression en Pascal, f la force en Newton et S la surface en m 2.
Animation sur des ponts de volumes identiques mais de formes différentes. Nous
allons voir à l'aide du logiciel Solidworks que selon la forme de pont mais avec un
volume et un matériau identique nous obtenons différents déplacements du pont.

Voici les formes de ponts :

Forme 1
Forme 2

Forme 3
Avec ces dernières formes et en y appliquant une force de 10000 Newton répartie
sur le pont nous obtenons ces résultats :

Forme 1 : Déplacement = 2.327^-3 mm


Forme 2 : Déplacement = 8.145^-4 mm

Forme 3 : Déplacement = 1.327^-3 mm

Conclusion : Nous pouvons donc conclure que la forme 2 avec des poutres
centrale permet un déplacement minimum du tablier et est donc la
meilleure forme à choisir parmi ces trois types de tablier pour une pression
répartie de 10000 Newton.

4. Compression des piliers

La force de compression est la force qui écrase ou raptise le matériau. Si cette


valeur est trop grande, les piliers s'abiment et la menace de chute du pont est
présente. Pour éviter cela il faut choisir le matériau, le nombre de piliers et l'endroit
où sont placés ces derniers.

Figure 8 : Phénomène de compression du pilier

- Les vecteurs F et F' sont de normes égales.


- Les vecteurs F et F' sont de direction identiques mais de sens différents.
- Le pilier est compressé par le pont.

Sur la photo suivante nous pouvons voir les dégâts de la force de compression avec
l'apparition de fissures. A l'arrière-plan des ouvriers tentent de réparer ces dégâts
pour assurer le maintien du pont : 

Figure 9 : Dégât apparent sur le pilier dû à la compression

5. Extension dans les câbles

La force d'extension est la force qui étire un matériau. Ses caractéristiques sont les
suivants :

- Les normes des vecteurs F et F' sont égales.


- La direction de vecteurs est identique malgré des sens différents.
-La pièce jaune est en extension.

Cette force peut s'exercer sur les câbles des ponts suspendus. Prenons pour
exemple un câble de pont suspendu tel que le "pont de Normandie", un bâton de
pâte à modeler et étirons le : nous pouvons voir apparaître des crevasses sur la
surface, puis plus la tension est forte plus les crevasses sont grandes jusqu'à ce que
le bâton se sépare en deux. Pour ramener cette expérience aux ponts nous risquons
à ce moment la chute du tablier et des usagers du pont.
X. Construction des ponts
Les ouvrages sont en général construits à leur emplacement définitif. Mais certaines
contraintes spécifiques du site (difficultés d’accès, zones urbanisées, voies routières,
ferroviaires ou rivière à franchir…) ne permettent pas de réaliser l’ouvrage dans sa
position finale.
Plusieurs techniques ont donc été développées pour mettre le tablier à son
emplacement définitif après son bétonnage en le déplaçant par poussage,
translation, rotation, ripage… techniques innovantes s'adaptant aux franchissements
les plus divers.
En général les ponts courants en béton sont construits à leur emplacement définitif,
soit sur étaiement, soit sur cintres selon qu’il faille ou non maintenir une circulation
pendant les travaux. Dans quelques cas, afin de réduire au minimum les aléas et
servitudes dus au maintien de la circulation, des techniques permettent de réaliser
l’ouvrage à proximité de son emplacement définitif, donc sans coupure ou gêne pour
la circulation, puis en profitant d’une coupure programmée dans une période
favorable (week-end prolongé, saison non touristique, …), de le déplacer à son
emplacement définitif.

1. Construction sur étaiement (échafaudage sur sol ou sur cintre)

Quand le tablier est situé à faible hauteur au-dessus d’un sol de bonne portance et
qu’il n’y a pas de contrainte d’occupation de la brèche à franchir, la méthode de
construction la plus simple et la plus économique consiste à réaliser le tablier sur un
cintre ou sur un échafaudage directement appuyé au sol.
Cette méthode de construction est celle qui est la plus couramment utilisée pour les
ponts courants en béton. Elle est particulièrement adaptée pour la réalisation de
ponts dalles, de cadres ou de portiques coulés en place.

Le phasage de construction comporte les étapes suivantes :

 Réalisation des appuis avec des systèmes de coffrages verticaux classiques,


type banche ou équivalent (ces éléments coffrant doivent être stabilisés pour
reprendre les efforts de poussée dus au vent en cours de travaux et au
bétonnage).
 Mise en place :

-De l’étaiement vertical qui doit soutenir le poids de la structure du tablier en cours de
réalisation et le poids des coffrages horizontaux ;
-de l’étaiement horizontal à base de profilés s’appuyant en tête de l’étaiement
vertical ;
-des plateaux coffrant prenant appui sur les profilés.

 mise en place des armatures du tablier et, éventuellement, mise en place des


gaines de précontrainte.
 bétonnage du tablier.
 mise en précontrainte éventuelle du tablier.
 décintrement des coffrages et enlèvement de l’étaiement général.

Le cintre est un ouvrage provisoire dont il convient d’assurer la stabilité de la


structure et de ses appuis et fondations pendant toutes les phases de travaux. Il faut
aussi prendre en compte sa déformabilité et compenser par des contre-flèches de
construction, les déformations générées lors du bétonnage.

6. Poutres préfabriquées

Ce procédé de construction consiste à réaliser le tablier d’un pont au moyen de


poutres préfabriquées, mises en place sur leurs appuis définitifs avec des dispositifs
de manutention et de pose appropriés, et reliées entre elles dans le sens transversal
par un hourdis sous chaussées et des entretoises.
Deux types d’ouvrages sont principalement réalisés avec cette méthode :
Les ouvrages autoroutiers (passages supérieurs et inférieurs) de faibles portées,
constitués, soit de poutres en béton armé, soit de poutres précontraintes par pré-
tension (poutres PRAD).
Les ouvrages de portées moyennes dont les poutres sont en béton
précontraint par post-tension.
Les avantages de ce type d’ouvrage résident essentiellement dans leur rapidité
d’exécution et leur caractère économique dans le cas d’ouvrages répétitifs
permettant une industrialisation de la fabrication.
Les poutres précontraintes par post tension sont préfabriquées en général sur le site,
précontraintes (mise en tension de quelques câbles aussitôt après le décoffrage dès
que la résistance du béton est suffisante) et mise en place à l’aide d’engins de
manutention. Les poutres sont solidarisées par des entretoises, qui permettent de
rigidifier la structure en torsion, situées aux extrémités de chaque travée (au niveau
des appuis).
Le hourdis est constitué d’une dalle en béton coulée en place. Les poutres sont
soumises ensuite à une deuxième mise en tension des câbles de précontrainte.
La section transversale des tabliers fait l’objet de deux types de conception
structurale :
-Poutres préfabriquées reliées par des tronçons de dalle de raccordement en béton
coulée en place entre les poutres (solution à hourdis intermédiaire)
-Poutres préfabriquées reliées par une dalle en béton (épaisseur de l’ordre de 20 cm)
coulée en place sur toute la largeur (solution à hourdis général)

Le nombre et l’espacement des poutres résultent d’une optimisation lors du


dimensionnement (grand nombre de poutres de faible hauteur ou nombre limité de
poutres de grande hauteur). L’entraxe des poutres est généralement compris entre
2.5 et 3.5 mètres.
La hauteur optimale (h) des poutres correspond à un élancement  L/h = 16 à 17 avec
des bétons de résistance à 28 jours de l’ordre de 35 à 40 MPA
Avec L : distance séparant les axes des appareils d’appui.

La dalle d’un tablier à hourdis général est coulée sur des coffrages perdus constitués
de dallettes en mortier de fibres ou en béton armé qui sont participantes ou non .Leur
portée est comprise entre 0.5 et 1.0 mètres. Elles s’appuient aux extrémités des ailes
des poutres dans des feuillures de 5 à 6 cm de largeur et 2 à 3 cm d’épaisseur. La
dalle en béton armé à une épaisseur comprise entre 15 et 20 cm en fonction de
l’entraxe des poutres.
Les ponts à poutres sont bien adaptés aux franchissements droit .Ils peuvent aussi
être utilisés pour des ouvrages courbe ou de largeur variable (en jouant sur
l’espacement des poutres) ou des ouvrages biais.
Nota : L’extrémité des poutres constitue la zone d’about qui présente un débord de
l’ordre de 50 cm par rapport à l’axe des lignes d’appuis .La longueur de la poutre est
donc égale à la portée augmentée d’une longueur de l’ordre d’un mètre.
Les entretoises d’about sont coulées en place. Elles ont une épaisseur de l’ordre de
25 à 30 cm.
Nota : Il convient d’être vigilant sur la stabilité des poutres en phase de manutention
et après mise en place sur appuis définitifs en attente du bétonnage des entretoises
et du hourdis.

7. Construction par poussage

Ce procédé consiste à construire le tablier par éléments successifs (tronçons), sur


une ou deux aires de préfabrication situées, à l’arrière de l’une ou des deux culées
dans le prolongement de l’ouvrage définitif. Au fur et à mesure de la réalisation des
tronçons, le tablier est progressivement déplacé par poussage en glissant sur ses
piles, jusqu’à sa position définitive.
Afin de limiter les efforts de porte-à-faux lors des opérations de poussage et faciliter
le franchissement des appuis, l’extrémité du tablier est équipée, généralement,
d’un avant-bec métallique, parfois associé à un mât équipé de haubans provisoires.
Pour cette technique le tablier doit être de hauteur constante, il faut pouvoir disposer
en arrière des culées d’une longueur suffisante (au moins la longueur d’une travée)
pour aménager l’aire de fabrication du tablier.
Le tablier peut être une dalle, une dalle nervurée ou un caisson.
La portée courante des ouvrages, à travées multiples, poussés d’un seul côté, est
généralement comprise entre 40 et 50 m. La grande portée des ouvrages poussés à
partir des deux rives atteint généralement 70 à 80 m.
Les avantages de ce type de construction sont liés à sa rapidité d’exécution, à la
construction du tablier sur une aire facilement accessible, à une simplification, d’où
un faible coût du coffrage et à l’absence d’échafaudage dans la brèche. Cette
solution se justifie particulièrement lorsque la brèche est d’accès difficile ou
impossible (piles de grande hauteur, par exemple). Elle permet de réduire la gêne
aux usagers dans le cas d’ouvrage construit sous circulation. Elle est adaptée aux
tabliers rectilignes ou courbes dans leur plan longitudinal ou transversal.
8. Cas d’ouvrage à ossatures métalliques

 Structures mixtes

Les tabliers des ponts routiers, autoroutiers ou ferroviaires mixtes acier-béton sont
constitués de poutrelles métalliques longitudinales supportant une dalle en béton.
La dalle en béton assure la répartition transversale des charges. Elle peut être
coulée en place sur des coffrages réutilisables fixes ou non (éventuellement sur des
prédalles) ou constituées d’éléments préfabriqués en béton. Dans ce cas, pour les
tabliers bi-poutres, la dalle préfabriquée couvre toute la largeur de l’ouvrage. Des
ouvertures au droit des poutres permettant la connexion avec celles-ci .Après pose,
les ouvertures et les joints de clavage entre dalles sont bétonnés pour assurer la
continuité de la dalle et la jonction aux poutres.
Le principe d’exécution est le suivant :
-Pose des poutres principales sur leurs appuis définitifs avec leurs dispositifs
antidéversement,
-Réalisation des hourdis en béton soit sur des éléments coffrant, soit avec des
éléments préfabriqués,
-Finitions et mise en place des équipements du tablier
Nota : Dans certains cas, les poutres principales, assemblées par deux, peuvent être
lancées, éventuellement avec un avant bec, au-dessus des voies à franchir.

 Tablier de pont à poutrelles enrobées

Le tablier d’un pont à poutrelles enrobées est constitué d’une dalle pleine en béton
renforcée longitudinalement par des poutrelles laminées en acier faiblement
espacées (60 à 75 cm) et transversalement par des armatures.
L’ensemble « poutrelles + béton » forme une section mixte. Ce type de construction,
essentiellement utilisé pour des ouvrages ferroviaires, est robuste et durable avec
une réserve de résistance importante. Cette solution convient pour des tabliers très
élancés. La mise en œuvre est simple et ne nécessite pas d’étaiement et donc
perturbe très peu la circulation des voies franchies.
Le phasage de réalisation de ce type d’ouvrage est le suivant :
-Pose des profilés cintrés en fonction des profils en long et des contreflèches
calculées sous charges permanentes ;
-Mise en place des coffrages perdus sur les ailes inférieures des poutrelles ;
-Mise en place des barres d’écartement des profilés pour assurer la stabilité au
bétonnage ;
-Mise en place des armatures transversales en partie basse par enfilage dans des
trous percés dans les âmes et en partie supérieure ;
Mise en place des coffrages latéraux ;
-Coulage du béton par couches successives.

La conception d’un Pont dépend donc beaucoup de son procédé de construction. Le


procédé aura une incidence sur les dispositions constructives à respecter sur le
chantier tels que les phasages de mise en précontrainte, les reprises de
bétonnage…
Les méthodes d'exécution des ouvrages sont souvent sensiblement différentes
lorsqu'il s'agit de réaliser un ouvrage sans contrainte extérieure ou s'il doit être
réalisé avec maintien du trafic routier ou de l'exploitation de l'infrastructure ferroviaire.

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