ayadeMohamedH SN MAST 17
ayadeMohamedH SN MAST 17
ayadeMohamedH SN MAST 17
LPGPC
Présenté par
AYADE Mohamed Houmadi
le 18 Août 2017
Devant le JURY composé de :
E-mail : [email protected]
Promotion : 2016-2017
Cosmétologie.
B.P : 8357
E-mail : [email protected]
Université d’Antananarivo
REMERCIEMENTS
A ma famille, j’aurais aimé que vous soyez là en ce moment mémorable qui voit
l’aboutissement et la réalisation de tous les travaux consentis. Ce travail est le fruit de
votre patience, vos sacrifices et vos bénédictions. Je vous remercie à tous aujourd’hui
pour vos conseils, encouragements et aides depuis le début de mes études.
TABLE DES MATIÈRES
LISTE DES TABLEAUX ........................................................................................................... i
I. INTRODUCTION .............................................................................................................. 1
B. PARTIE PHARMACOLOGIE.................................................................................. 10
B. PARTIE PHARMACOLOGIE.................................................................................. 15
V. CONCLUSION ................................................................................................................ 21
RÉFÉRENCES ......................................................................................................................... 22
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I. Les tests utilisés pour détecter les différentes familles chimiques présentes dans
l’extrait MOHA-04 ................................................................................................................... 9
Tableau II. Composition de la solution de Tyrode dans 1 litre d’eau distillée ...................... 11
i
LISTE DES FIGURES
Figure 1. Différentes étapes de l’extraction de MOHA-04 ..................................................... 7
ii
LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS
°C : degré Celsius
cm : centimètre
coll. : collaborateurs.
g : gramme.
kg : kilogramme.
min : minutes.
ml : millilitre.
mM : millimole.
M : mole.
n : nombre d’animaux.
P : probabilité.
% : pourcentage.
𝑥̅ : moyenne.
iii
INTRODUCTION
I. INTRODUCTION
La diarrhée présente une situation alarmante qui a conduit l’OMS à mettre en place en 1980, le
Programme National de Lutte contre les Maladies Diarrhéiques (PNLMD), dont le but est de
réduire la morbidité et la mortalité infantile. En effet, chaque année, on compte 1,7 milliards
de cas de diarrhée dans le monde (OMS, 2017). C’est la troisième cause de décès provoqué par
des maladies infectieuses, tout âge confondu, à l’échelle mondiale (OMS, 2011 ; ASSOGBA
A.L et coll., 2012), et la 5ème cause de décès prématuré, tuant des jeunes enfants à un âge très
précoce (OMS, 2014). Par ailleurs, c’est la deuxième cause de mortalité chez l’enfant de moins
de cinq ans, avec 525 000 de décès par an (OMS, 2017). Madagascar n’est pas épargné par ce
fléau, avec une prévalence particulièrement importante chez les bébés de 6 à 11 mois, qui
représente 15 % en moyenne (ANDRIANJAKA J.C. et RAKOTONDRABE F.P., 2010). Cette
prévalence très élevée est liée à l’insalubrité, à l’absence de système d’assainissement de l’eau
et au manque d’hygiène qui sont à l’origine de 88 % des maladies diarrhéiques (PRÜSS-
USTÜN A. et coll., 2008). Selon le Ministère de l’eau et de l’Assainissement, seuls 42,63 % de
la population ont accès à de l’eau potable à Madagascar, jusqu’en 2010 (MINISTERE de
l’EAU, 2011).
La diarrhée est caractérisée par des selles molles, voire liquides, dont la quantité et/ou la
fréquence est anormalement élevée (BRYCE J. et coll., 2005). C’est le résultat d'une
perturbation des mouvements d'eau et d’électrolytes au niveau de l’intestin (GUANDALINI S.
et VAZIRI H., 2010). En effet, l’intestin joue un rôle majeur dans le maintien de l’équilibre
hydro-électrolytique de l’organisme, en gardant l’équilibre entre la réabsorption et la sécrétion
hydro électrolytique (MIN/SA, 1994). Il existe un flux bidirectionnel constant d’eau et d’ions
à travers la muqueuse intestinale : l’absorption et la sécrétion, et la diarrhée est due à la baisse
de la réabsorption par rapport à la sécrétion, ou à l’augmentation de la sécrétion. L’absorption
a lieu au niveau des cellules des villosités, et la sécrétion, au niveau des cellules de crypte en
grande partie (BINDER H.J. et REUBEN A., 2009). L’absorption de sodium est assurée par les
entérocytes par une pompe Na+-K+/ATPase située au niveau des membranes basolatérales des
cellules de cryptes et des villosités intestinales. L’absorption de Na+ entraine celle de l’eau ;
par ailleurs, la sécrétion active de Cl- contribue à la sécrétion d’eau (BINDER H.J., 2009).
Dans les conditions physiologiques normales, environ 8 litres d’eau arrivent au niveau de
l'intestin grêle supérieur ; 2 litres proviennent des aliments ingérés, et les 6 litres restants sont
issus des sécrétions salivaires, gastriques, biliaires et pancréatiques. La grande partie de ce
1
liquide est réabsorbée avant d’atteindre la partie distale de l’intestin grêle, de telle sorte que
seulement environ 1 litre de liquide atteint le côlon (DEVROEDE G.J. et PHILLIPS S.F., 1969).
Ensuite, le côlon réabsorbe la presque totalité du reste, de telle sorte que l’eau contenue dans
les matières fécales soit inférieure à 200 ml (DEBONGNIE J.C. et PHILLIPS S.F., 1978). La
diarrhée résulte, soit de l’augmentation de la sécrétion, soit de la baisse de la réabsorption
(FIELD M., 2003).
Selon son origine, la diarrhée peut être sécrétoire, osmotique, motrice ou médicamenteuse
(GUANDALINI S. et VAZIRI H., 2010). Les diarrhées sécrétoires sont causées par la sécrétion
excessive de l’hormone Peptide Vasoactif Intestinal (VIP), qui stimule la sécrétion excessive
d’eau et d’électrolytes au niveau de la muqueuse intestinale (PHILLIPS S.F., 1972).
Généralement, ce genre de diarrhée est causé par des agents pathogènes qui affectent l’intestin
grêle. Ils adhèrent à la muqueuse et détruisent celle-ci, perturbant le processus d’absorption et
de sécrétion au niveau de la membrane de l’entérocyte, à l’origine d’une sécrétion active
(FIELD M., 2003). Quant aux toxines produites par divers agents pathogènes tels que
Staphylococcus, Escherichia coli, et Vibrio cholorae ; elles altèrent la structure de la paroi
intestinale, provoquant une perturbation des échanges osmotiques au niveau de la lumière
intestinale.
Quant à la diarrhée osmotique, elle est due à la présence de solutés non absorbables ou peu
absorbables dans l’intestin, tels que l’alcool, le mannitol ou le sorbitol, le magnésium, les
sulfates et les phosphates. Ces solutés exercent une force osmotique, et attirent l’eau vers la
lumière intestinale, et secondairement d’autres ions. Par exemple, la malabsorption de glucides
peut provoquer une diarrhée osmotique. Ceci se produit lorsqu’il existe une carence ou une
défaillance des enzymes responsables de la coupure des polysaccharides en glucose, fructose et
galactose, des sucres absorbables au niveau de la muqueuse intestinale. Non hydrolysés, les
entérocytes sont incapables d’absorber ces glucides qui stagnent dans la lumière intestinale et
retiennent de l’eau (FIELD M., 2003 ; HAMMER H.F. et coll., 1989).
Par ailleurs, les mouvements d’eau et de solutés dans l’intestin dépendent de la motilité
intestinale, qui assure la progression du contenu intestinal. Une motilité accrue accélère
l’évacuation du contenu intestinal, augmentant la fréquence d’émission de selles ; en plus elle
diminue le temps de contact entre le contenu luminal et l’épithélium, ce qui diminue sa capacité
d’absorption, et il en résulte une diarrhée motrice (FELDMAN M. et coll., 2010). Cette
motricité intestinale est régulée par des neurotransmetteurs comme l’acétylcholine et la
2
sérotonine, et leur effet exagéré peut être à l’origine d’une diarrhée motrice. Les troubles du
contrôle nerveux (du cerveau aux nerfs viscéraux) et l’intestin sous forme de nocivité viscérale
et de motilité anormale causée par ces neurotransmetteurs, peuvent être à l’origine de la diarrhée
motrice (GRUNDY D., 2002 ; CAMILLERI M., 2002).
Enfin, la diarrhée peut être l’effet secondaire de médicaments ; les médicaments chimio-
thérapeutiques diminuent la prolifération de l’entérocyte et par conséquent, la réabsorption
intestinale. Quant aux antibiotiques, ils peuvent altérer la flore bactérienne dans le côlon,
diminuant ainsi la réabsorption de glucose à l’origine d’une diarrhée de mal absorption, de type
osmotique. Certains médicaments comme le lactulose, ne sont pas réabsorbés au niveau de
l’intestin, et provoquent également de la diarrhée osmotique. D’autres médicaments comme la
théophylline, augmentent l’AMPc intracellulaire au niveau de la paroi intestinale, et provoquent
ainsi une hypermotilité intestinale aboutissant à une diarrhée motrice (FELDMAN M. et coll.,
2010).
Tandis que les ralentisseurs du transit intestinal comme le Lopéramide (IMODIUM©), qui est
en même temps un antisécrétoire, inhibe la sécrétion d’eau et d’électrolytes au niveau de
l’entérocyte et diminue le péristaltisme. La fixation du Lopéramide sur les récepteurs opioïdes
δ de l’entérocyte diminue la production de l’AMPc, responsable de l’ouverture des canaux à
chlorure. L’inhibition de l’ouverture de ces canaux réduit l’hypersécrétion de l’ion Cl- et par
conséquent la sécrétion d’eau. Quant au péristaltisme, le Lopéramide se fixe aux récepteurs
opioïdes µ de l’entérocyte, diminuant l’activité du plexus myentérique, système nerveux
3
contrôlant le péristaltisme, innervé lui-même par l’acétylcholine. Ceci diminue ainsi la motilité
intestinale et augmente le temps de contact entre le bol alimentaire et la muqueuse intestinale,
augmentant la réabsorption d’eau (HUIJGHEBAERT S. et coll., 2003).
Quant aux probiotiques, ce sont des préparations à base de micro-organismes qui modifient la
microflore de l’intestin en abaissant le pH du côlon par la production d’acides gras à chaînes
courtes. Ces substances génèrent des composants antimicrobiens et des antitoxines contre
d’autres bactéries, améliorant ainsi la fonction barrière de la muqueuse intestinale, à l’origine
de la diminution de l’hypersécrétion d’eau (GOLDENBERG J.Z. et coll., 2009 ; VALERIE M.
et SOCIÉTE CANADIENNE DE PÉDIATRIE, 2012).
D’après les enquêtes ethnopharmacologiques que nous avions effectuées dans la Région
d’Analamanga, les gens utilisent le décocté des feuilles de la plante à partir desquelles a été
4
extrait MOHA-04 comme antidiarrhéique. Ce décocté est pris en cas de ballonnements, de
nausées, de douleurs et de crampes abdominales suivies d’une diarrhée, des symptômes pouvant
être provoqués par une perte d’eau et d’électrolytes. En analysant ces informations, cette plante
pourrait réduire l’hypersécrétion d’eau dans la lumière intestinale, dont son origine impliquerait
une hypermotilité. Pour étudier cette activité, une extraction hydroalcoolique a été effectuée à
partir des feuilles de la plante, puis des tests in vivo ont été effectués avec cet extrait chez le
cochon d’Inde ; ensuite des tests in vitro ont été réalisés pour élucider le mécanisme d’action
probable de l’extrait.
5
MATÉRIELS ET MÉTHODES
II. MATÉRIELS ET MÉTHODES
A. PARTIE CHIMIE
1. Préparation de l’extrait
Les feuilles de la plante utilisées dans ce mémoire ont été récoltées dans la région Analamanga
au mois de décembre 2016. Elles ont été séchées à l’ombre dans un endroit aéré et sec et à la
température ambiante, pendant 50 jours. Elles ont ensuite été broyées à l’aide d’un broyeur à
marteau électrique BROOK CROMPTON© série 2000 au Laboratoire de Pharmacologie
Générale, de Pharmacocinétique et de Cosmétologie (LPGPC) à la Faculté des Sciences
d’Antananarivo. Deux cent grammes de la poudre obtenue ont été macérés dans un mélange
éthanol : eau (60 : 40), à la température ambiante, pendant 72 heures. Le macérât obtenu a été
filtré sur du coton hydrophile, puis l’alcool a été évaporé à la température de 80 °C avec un
distillateur, puis l’eau a été évaporée dans un bain marie à la température de 100 °C (Figure 1).
L’extrait hydroalcoolique ainsi obtenu a été codé MOHA-04, puis pesé pour calculer le
rendement selon la formule :
𝑀𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑑𝑒 𝑙′𝑒𝑥𝑡𝑟𝑎𝑖𝑡
𝑅𝑒𝑛𝑑𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 = × 100
𝑀𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑝𝑜𝑢𝑑𝑟𝑒
6
Feuilles fraiches de la plante
200 g
Séchage à l’ombre
Feuilles sèches de la plante
Broyage
Poudre de la plante
Macérât
Filtration
Filtrat Marc
Extrait MOHA-04
7
2. Criblage phytochimique
Un criblage phytochimique a été effectué pour détecter les familles chimiques présentes dans
l’extrait MOHA-04. Cette méthode est basée sur la formation de complexes insolubles ou de
complexes colorés, en utilisant des réactifs spécifiques pour chaque famille chimique (Tableau
I) (FONG H.H.S. et coll., 1977).
Avec :
8
Tableau I. Les tests utilisés pour détecter les différentes familles chimiques présentes dans
l’extrait MOHA-04 (FONG H.H.S. et coll., 1977).
9
B. PARTIE PHARMACOLOGIE
L’activité de l’extrait MOHA-04 a été étudiée chez les cochons d’Inde. Des tests in vivo ont été
effectués pour étudier son effet sur la sécrétion intestinale et des tests in vitro, pour étudier son
effet sur la motilité intestinale.
1. Animaux d’expérimentation
Des cochons d’Inde mâles et femelles, âgés de 3 à 5 mois et pesant entre 200 et 250 grammes
ont été utilisés. Ces animaux ont été élevés à l’animalerie du Laboratoire de Pharmacologie
Générale, de Pharmacologie Cinétique et de Cosmétologie (LPGPC). Ils ont été nourris avec
des feuilles de graminées et ont eu accès libre à de l’eau.
L’effet de MOHA-04 sur la sécrétion intestinale a été étudié in vivo sur une diarrhée
expérimentale provoquée par le sulfate de magnésium (FINE K.D. et coll., 1991).
L’extrait MOHA-04 et le sulfate de magnésium ont été dissouts dans de l’eau distillée. Puis les
cochons d’Inde ont été mis à jeun 18 heures avant les manipulations. Ils ont ensuite été repartis
en 3 lots: un lot témoin et deux lots traités avec l’extrait MOHA-04. Le lot témoin a reçu 10
ml/kg d’eau distillée, tandis que les deux autres lots ont reçu l’extrait MOHA-04 par voie orale
aux doses respectives de 300 et 600 mg/kg dans 10 ml/kg d’eau distillée (MITHUM S. et coll.,
2011).
Quarante-cinq minutes après, tous les animaux ont reçu 2 g/kg de sulfate de magnésium, par
voie orale, dans un volume de 10 ml/kg. Trente minutes après l’administration du sulfate de
magnésium, les cochons d’Inde ont été euthanasiés avec 100 mg/kg de phénobarbital,
administré par voie intramusculaire (LAKSHMINARAYANA M. et coll., 2011). Ensuite, ils
ont étés mis en position décubitus dorsale et une laparotomie a été effectuée. Les animaux avec
une longueur d’intestin grêle semblable ont été sélectionnés et une ligature a été faite au niveau
du pylore et une autre au niveau du caecum. Le segment de l’intestin entre les deux ligatures a
été prélevé dans sa totalité et son contenu a été versé dans un récipient gradué afin de mesurer
le volume du fluide intestinal (GALVEZ J. et coll., 1993).
𝑉0 − 𝑉𝑇
E= × 100
𝑉𝑇
10
Avec:
L’activité de l’extrait MOHA-04 sur la motilité intestinale a été étudiée in vitro sur le duodénum
isolé de cochon d’Inde, en utilisant de l’acétylcholine comme agent contracturant
(RAJAMANICKAM V. et coll., 2010).
Les cochons d’Inde ont été mis à jeun 18 heures avant les manipulations avec un accès libre à
de l’eau. Ensuite, ils ont été euthanasiés avec 100 mg/kg de phénobarbital, injecté par voie
intramusculaire (LAKSHMINARAYANA M. et coll., 2011), puis ils ont été mis en position
décubitus dorsale, et une laparotomie a été effectuée afin de prélever le duodénum.
L’organe ainsi prélevé a été tout de suite plongé dans une boîte de Pétri contenant une solution
de Tyrode (Tableau II) (TYRODE M., 1910), maintenue à la température de 37 °C, et aérée
avec de l’air à l’aide d’un aérateur électrique.
Tableau II. Composition de la solution de Tyrode dans 1 litre d’eau distillée (TYRODE M.,
1910)
L’organe a ensuite été nettoyé en débarrassant les mésentères puis découpé en morceaux de 2
cm de long. Puis l’organe a été monté dans une cuve à organe isolé à l’aide de 2 nœuds en fil
de coton inextensible placés à ses 2 extrémités. Le premier nœud a été fixé à un crochet se
trouvant au fond de la cuve, et le deuxième a été relié à un capteur isométrique Gould - Statham©
sous une tension de 1,5 g (KAMGANG R. et coll., 2015). La cuve contenait 20 ml de solution
de Tyrode maintenue à la température de 37 °C et aérée à l’aide d’un aérateur électrique. Les
contractions du duodénum ont été enregistrées avec le logiciel SignalMonitor© (IOGA).
11
L’organe a été laissé se stabiliser dans la cuve pendant 45 minutes. Pendant cette période, il a
été rincé toutes les 15 minutes. Après cette période de stabilisation, le duodénum a été
sensibilisé avec de l’acétylcholine, à la concentration de 10-5 M dans le bain. La préparation a
ensuite été rincée puis laissée de nouveau se stabiliser pendant 30 minutes en changeant trois
fois le bain, et en réajustant la tension (BORGES E.L. et coll., 2003).
Afin d’étudier le mécanisme mis en jeu lors du relâchement de l’organe provoqué par l’extrait,
le duodénum isolé de cochon d’Inde a été pré-incubé dans un bain contenant l’extrait à
différentes concentrations avant de le contracter avec de l’acétylcholine (HAMMAD H.M. et
ABDALLAH S.S., 1997).
12
C. EXPRESSION ET ANALYSES DES RÉSULTATS
Les résultats obtenus ont été exprimés sous forme de moyenne avec écart type réduit (𝑥̅ ±
e.s.m), puis les moyennes ont été comparées entre elles en utilisant le test « t » de Student, et la
valeur de P<0,05 a été considérée comme significative.
13
RÉSULTATS
III. RÉSULTATS
A. PARTIE CHIMIE
L’évaporation à sec du filtrat hydroalcoolique obtenu avec 200 g de poudre de feuilles, donne
32 g d’extrait, soit un rendement de 16 %.
Tanins ++
Leucoanthocyanes ++
Anthocyanes ++
Stéroïdes et Triterpènes ++
Composés phénoliques +
Flavonoïdes +
Saponines +
Alcaloïdes +
Sucres réducteurs ±
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B. PARTIE PHARMACOLOGIE
1. Effet de l’extrait MOHA-04 sur la sécrétion intestinale
2
Volume du fluide intestinal (ml)
1,5
0,5
0
Témoin Traité 300 mg/kg Traité 600 mg/kg
Doses (mg/kg)
15
80
60
50
40
30
20
10
0
0,125 mg/ml 0,250 mg/ml 0,500 mg/ml
Concentrations MOHA-04 administrées (mg/ml)
16
100
80
Contraction (%)
60
40
20
0
-10 -8 -6 -4 -2 0
log concentrations de l'acétylcholine (M)
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DISCUSSION
IV. DISCUSSION
Cette étude a eu pour objectif d’étudier l’activité de l’extrait hydroalcoolique MOHA-04 sur la
diarrhée chez le cochon d’Inde. Son effet sur la sécrétion intestinale a été étudié in vivo sur
l’accumulation de fluide intestinal provoquée par le sulfate de magnésium administré par voie
orale ; tandis que son effet sur le péristaltisme intestinal a été étudié in vitro sur le duodénum
isolé de cochon d’Inde contracté avec de l’acétylcholine.
Les résultats du test in vivo chez les animaux témoins, montrent que le sulfate de magnésium
augmente le volume du liquide dans la lumière intestinale. Toutefois, celui des animaux traités
avec l’extrait est inférieur à celui de ces témoins, et ce volume diminue en augmentant la dose
de l’extrait administrée. Ceci nous permet de dire que l’extrait a diminué l’accumulation de
fluide intestinale provoquée par le sulfate de magnésium administré par voie orale.
Administré par voie orale, le sulfate de magnésium se dissocie en Mg2+ et SO42-, deux ions peu
absorbables par la paroi intestinale. Leur présence dans la lumière intestinale attire de l’eau par
un phénomène d’osmose, entrainant une accumulation du liquide intraluminal, conduisant à
une diarrhée osmotique (EWE K., 1988 ; FINE K.D et coll., 1991). La diminution du volume
de liquide intestinal, suite à l’administration de l’extrait par voie orale s’explique par le fait que
l’extrait empêcherait la sortie d’eau vers la lumière intestinale, ou favoriserait la réabsorption
d’eau. Dans le premier cas, il est probable que l’extrait resserre les pores au niveau de la paroi
de la muqueuse intestinale, la rendant imperméable à la sécrétion d’eau. En outre, la sécrétion
active de l’ion chlorure entraine une sécrétion d’eau lors de la diarrhée sécrétoire (FIELD M.,
2003), et le blocage du canal aux ions chlorures, inhiberait la sortie d’eau (ILLEK B. et coll.,
2000).
D’une part, les tanins, par leur caractère astringent, resserrent les pores et dénaturent les
protéines qui forment les canaux au niveau de la paroi intestinale, empêchant une sécrétion
d’électrolytes et d’eau (BRUNETON J., 1999). Des études réalisées sur un extrait de Juglans
regia (JUGLANDAEA) contenant des tanins hydrosolubles ont montré que cet extrait inhibe
la sécrétion de chlorure, ce qui entraine la diminution de la sécrétion d’eau dans la lumière
intestinale (WONGSAMITKUL N. et coll., 2010). Les flavonoïdes inhibent aussi les canaux
chlorures dans la lumière intestinale, réduisant ainsi la sécrétion d’eau intestinale. En outre, des
études effectuées sur l’extrait de l’écorce de Croton lechleri (EUPHORBIACAEA) ont montré
que les flavonoïdes contenus dans cet extrait inhibent les canaux chlorures, diminuant ainsi la
sécrétion de cet ion et de l’eau (FISCHER H. et coll., 2004 ; GABRIEL S.E. et coll., 1999).
18
Dans le deuxième cas, le MgSO4 provoque la libération de cholécystokinine au niveau du
duodénum, une hormone qui inhibe la réabsorption de chlorure de sodium et de l’eau
(MALAGELADA J.R. et coll., 1978). Il se pourrait que la présence de l’extrait dans la lumière
intestinale favorise l’absorption de sodium au niveau de l’intestin grêle ; et l’ion chlorure et
l’eau suivent les mouvements du sodium, ce qui expliquerait la diminution du volume de fluide
intestinal en présence de l’extrait (BINDER H.J., 2009). Il est probable que MOHA-04
inhiberait la cholécystokinine, expliquant en partie la diminution de l’accumulation du liquide
dans l’intestin. Il y a une probabilité que l’inhibition de la cholécystokinine soit liée à la
présence de tanins dans l’extrait. En effet, une étude effectuée sur une alimentation à base de
tanins a montré que ces derniers inhibaient la cholécystokinine (AHMED A.E. et coll., 1990).
Par ailleurs, lors des tests in vitro, l’extrait relâche le duodénum pré-contracté avec de
l’acétylcholine, et ce relâchement augmente en fonction de la concentration de l’extrait dans le
bain. Ceci nous permet de dire que l’extrait MOHA-04 est capable de diminuer la contraction
du duodénum provoquée par de l’acétylcholine. Et en pré-incubant l’organe dans un bain
contenant de l’extrait, l’effet maximal de l’acétylcholine n’est plus atteint, et sa CE50 augmente.
Ceci suppose que le principe actif de l’extrait est un antagoniste non compétitif de
l’acétylcholine. En se fixant sur son récepteur, l’extrait pourrait relâcher le duodénum ou
empêcherait l’acétylcholine de se fixer sur son récepteur, à l’origine du relâchement de l’organe
(LANDRY Y. et GIES J.P., 2014). Comme l’extrait de Dodonaea viscosa (SAPINDACEAE),
utilisée contre la diarrhée, qui agit sur les récepteurs β-adrénergiques (RAJAMANICKAM V.
et coll., 2010).
Etant donné qu’une motilité intestinale accrue diminue le temps de contact entre le contenu
luminal et l’épithélium pour l’absorption, cela provoque une diarrhée (FELDMAN M. et coll.,
2010). En relâchant l’intestin contracté par l’acétylcholine, l’extrait MOHA-04 diminue le
péristaltisme intestinal, ce qui augmente le temps de contact du contenu intestinal avec la paroi.
Ceci expliquerait en partie la diminution du volume du fluide intestinal lors des tests in vivo.
D’une part, en dénaturant les protéines recouvrant la muqueuse intestinale, les tanins
neutralisent l’irritabilité de celle-ci, diminuant ainsi sa sensibilité à la contraction et ainsi la
motilité (SHARMA P. et coll., 2010). Ce fut le cas de l’étude sur Lithocarpus dealbata
(FAGACEAE) qui a révélé le rôle antipéristaltique des tanins présents dans cette plante
(YADAV A.K. et TANGPU V., 2007). D’autre part, les flavonoïdes diminueraient le
péristaltisme intestinal en inhibant le système nerveux entérique qui est régulé lui-même par
19
l’acétylcholine (BERN M.J. et coll., 1989), un neuromédiateur responsable de la contraction du
muscle intestinal. D’ailleurs, une étude réalisée sur Egletes viscosa (ASTERACEAE) a montré
l’effet de relâchement des muscles lisses de l’intestin par les flavonoïdes contenus dans cette
plante (RAO V.S., 1997).
Des études approfondies seraient nécessaires pour identifier les molécules responsables de ces
effets ainsi que leurs mécanismes d’action.
20
CONCLUSION
V. CONCLUSION
Les résultats des tests effectués chez le cochon d’Inde montrent que l’extrait MOHA-04
diminue l’accumulation de fluide dans la lumière intestinale ainsi que la contraction du muscle
lisse duodénal. Ces deux activités expliqueraient l’activité de la plante utilisée en médecine
traditionnelle comme antidiarrhéique. Cette activité pourrait être associée aux tanins ou aux
flavonoïdes présents dans l’extrait hydroalcoolique MOHA-04.
21
RÉFÉRENCES
AHMED A.E., SMITHARD R., ELLIS M. (1990).
Activities of enzymes of the pancreas, and the lumen and mucosa of the small intestine in
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L’Initiative contre les maladies Diarrhéiques et Entériques en Afrique : une contribution à la
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RÉSUMÉ
Cette étude avait pour objectif d’évaluer l’activité de l’extrait MOHA-04 sur la diarrhée chez le cochon
d’Inde. Son activité anti-sécrétoire a été étudiée in vivo sur la diarrhée osmotique provoquée par sulfate
de magnésium administré par voie orale, et son effet sur la motilité intestinale a été étudié in vitro sur le
duodénum isolé de cochon d’Inde contracté avec de l’acétylcholine.
L’administration de l’extrait par voie orale réduit l’accumulation de fluide intestinal de 50 ± 3,33 % et de
66,67 ± 5,56 % avec les doses de 300 et de 600 mg/kg respectivement par rapport au témoin (P<0,05).
L’extrait injecté dans le bain à organe isolé d’une manière cumulative diminue la contraction du
duodénum de 26,19 ± 3 %, et de 66,68 ± 2,06 % aux concentrations respectives de 0,125 et 0,5 mg/ml par
rapport au témoin (P<0,05). L’incubation de l’organe dans un bain contenant de l’extrait aux
concentrations respectives de 0,125 et de 0,25 mg/ml diminue l’amplitude maximale de la contraction
provoquée par l’acétylcholine à 30,95 ± 2,06 %, et 16,67 ± 2,06 %, et augmente la CE50 de l’acétylcholine
de 1,7.10-6 M à 4,5.10-6 et 6.10-6 respectivement (P<0,05). Ces effets sont à l’origine de l’activité anti-
diarrhéique de cet extrait. Cette dernière pourrait être due à la présence des tanins ou des flavonoïdes dans
l’extrait MOHA-04.
ABSTRACT
The objective of this study was to investigate the activity of the extract MOHA-04 on diarrhea in guinea
pig. The extract’s anti-secretory activity was studied in vivo on osmotic diarrhea induced by oral
administration of MgSO4 while its effect on intestinal motility was studied in vitro on acetylcholine-
induced contracted isolated duodenum.
Oral administration of the extract at doses 300 and 600 mg/kg reduces intestinal fluid accumulation by
50 ± 3.33 % and 66.67 ± 5.56 % respectively (P <0.05). Injecting the extract cumulatively into an organ
bath at concentrations 0.125 and 0.5 mg/ml decreases the duodenal contraction by 26.19 ± 3 % and
66.68 ± 2.06 % respectively (P <0.05). Incubation of the organ in a bath containing the extract MOHA-
04 at concentrations of 0.125 and 0.25 mg/ml decreases the maximal amplitude of contraction caused by
acetylcholine from 100 % to 30.95 ± 2.06 % and 16.67 ± 2.06 % respectively and increases the EC50 of
acetylcholine 1.7.10-6 M to 4.5.10-6 and 6.10-6 respectively (P <0.05). These results indicate that extract
MOHA-04 possesses anti-diarrheal activity. The presence of tannins and flavonoids in the extract
MOHA-04 could be responsible for this activity.