1779 PDF
1779 PDF
1779 PDF
ÉCONOMIE CIRCULAIRE
La restauration scolaire
peut mieux faire
Développement durable
Les territoires
hésitent encore
Rénovation énergétique
MaPrimeRénov’
au milieu du gué
Édité par les Éditions du Développement durable
3, quai Conti - 78430 Louveciennes
Standard : 0130 08 14 14 - Fax : 01 30 08 14 15
[email protected]
L'EDITO
MAGAZINE ET SES SUPPLÉMENTS
• Tarif France : 217 e TTC
Prix au numéro : 16,70 e TTC
Pour plus d’informations :
Voir bulletin d’abonnement en page 50 et
www.environnement-magazine.fr Elle a frappé les esprits en faisant le tour du monde il y a quelques
Rubrique Je m’abonne.
semaines. Elle ? Ce n’est pas l’épidémie, devenue pandémie, de corona-
PUBLICITÉ
[email protected] virus ; c’est l’image satellite de la Nasa qui montre, de façon éloquente,
APPELS D’OFFRES ET OFFRES D’EMPLOI la chute spectaculaire de la pollution atmosphérique en Chine depuis
[email protected] l’apparition du Covid-19. Du rouge écalarte, tous les indicateurs envi-
envirojob.fr ; Tél. : 01 30 08 14 14
ronnementaux – notamment ceux mesurant les taux de dioxyde de car-
RÉALISATION GRAPHIQUE
La Communauté des graphistes, bone, de dioxyde d’azote et de monoxyde de carbone dans l’air – sont
www.lacommunautedesgraphistes.com passés au bleu marine. La crise sanitaire engendrée par le coronavirus,
IMPRESSION désormais mondiale, serait-elle une bonne nouvelle pour la planète ?
Imprimeries de Champagne 52000 Langres
Imprimerie certifiée Iso 14001 Rien n’est moins sûr. D’abord, c’est (re)devenu une évidence aux
et Print Environnement yeux des « Modernes » que nous sommes, l’homme, qui paie un
lourd tribut à la pandémie actuelle – même s’il n’est en rien compa-
rable à l’hécatombe due, chaque année, à la pollution de l’air, par
exemple –, fait partie intégrante de la nature ; cette nature qui, à tra-
Imprimé sur papier PEFC
vers l’émergence et la propagation du nouveau virus, se rappelle
brutalement à nous. En outre, même si les activités humaines, à l’ori-
INDICATEURS ENVIRONNEMENTAUX
gine de la crise climatique et de l’effondrement de la biodiversité,
PAPIER INTÉRIEUR PAPIER COUVERTURE
s’en trouvent fortement et opportunément limitées pour un temps,
elles ne tarderont pas, une fois l’orage passé, à repartir de plus belle,
PAPIER Vantage Silk Magno Plus Silk
TAUX DE FIBRES
0 % 0 %
RECYCLÉES
En pratique
Entre nous 24 DOSSIER n Économie circulaire : la cantine doit mettre
6
les bouchées doubles
L'ESSENTIEL
Le climat, le Syctom, MaPrimeRénov’, les DEEE, la PPE,
l’Atlas des plastiques, les low-tech… font l'actualité
EN TÊTE 8
L’Unev (ex-Uned), l’Ifpen, l’Inrae et GRDF, Cemex,
32 INNOVATIONS
les zones humides… font parler d'eux
LA RENCONTRE 10
Georgina Grenon
32 Un outil pour favoriser le dialogue autour des parcs éoliens
33 Du gaz bleu-blanc-rouge dans les tuyaux
« Concilier Jeux olympiques 36 Spécial Dépollution
et respect de la planète »
w En perspective
40 TÊTE CHERCHEUSE
Marie Combarieu
Présidente du Club des éco-entreprises
d’Île-de-France
INITIATIVES 18 42 LA PÉPINIÈRE
Mariage autour des terres excavées 18 42 L’IA au service de la cartographie des réseaux
43 La mobilité hydrogène à la rescousse de la qualité de l’air
Recyclage : vers une filière pour les poids lourds 19
44 Ça roule (trop) pour la prime à la conversion
Rénovation énergétique : les Régions se mobilisent
46 DÉCRYPTAGE
pour accompagner les ménages 20
Zéro plastique à usage unique en Gironde 21
Les plans Ecophyto en question 22 46 MaPrimeRénov’ ne convainc pas totalement
48 L’accès à l’eau s’ouvre… au compte-gouttes
Abonnez-vous à
Entre vous
Rendez-vous sur 50 LES COURS
Retrouvez l’indice de variation du coût de l’enfouissement
e des refus de tri en installations de stockage de déchets non
Rubrique Je m’abonn
dangereux.
L'ESSENTIEL Le Syctom enfouit
65 000 tonnes de déchets
En pleine mobilisation
© DR
contre la réforme des
re t ra i t e s , l e Sy c t o m ,
l’agence chargée de traiter
et valoriser chaque année
© DR
2,3 millions de tonnes
de déchets ménagers
produits à Paris et dans
85 communes de la proche
© DR
banlieue, a annoncé, fin
février, que l’arrêt des trois centres d’incinération (Saint-Ouen,
Dès aujourd’hui et Issy-les-Moulineaux et Ivry-sur-Seine), sous l’impulsion de la
jusqu’au 31 décembre, l’État CGT Énergie, a entraîné l’enfouissement de 65 000 tonnes
français est à découvert de déchets, soit un surcoût global de 14,2 millions d’euros.
climatique et aggrave son
impact sur le dérèglement
de la planète. [Une date 390 millions d’euros
pour MaPrimeRénov’
précoce dans l’année qui]
acte sans ambiguïté le
grand retard climatique MaPrimeRénov’, l’aide qui
© Eiffage
de l’État français. » remplace le crédit d’impôt
DÉCLARATION, LE 5 MARS DERNIER, DU transition énergétique
COLLECTIF D’ONG L’AFFAIRE DU SIÈCLE, (CITE) depuis le 1 er jan-
RÉUNISSANT LA FONDATION NICOLAS-
HULOT, GREENPEACE FRANCE, NOTRE vier dernier, bénéficiera
AFFAIRE À TOUS ET OXFAM FRANCE. de 390 millions d’euros
de crédits. Le premier
Climat : la Commission
conseil d’administration
de l’Agence nationale de
européenne consulte
l’habitat (Anah) en 2020 a
en effet adopté un budget rectificatif « afin de tenir compte,
notamment, de la loi de finances 2020 », qui prévoit la distri-
Le 4 mars dernier, bution de 200 000 aides cette année, a annoncé l’agence.
la Commission
européenne a
présenté une pro-
position visant à La collecte des DEEE
inscrire dans la
législation euro-
augmente de 5 %
péenne l’objectif En 2019, 604 000 tonnes
© Wikimedia
le futur Pacte européen pour le climat. « Une vaste record historique » pour ce
initiative destinée à permettre aux citoyens et aux flux, s’est félicitée Nathalie Yserd, directrice déléguée d’Eco-
parties prenantes de s’exprimer et de prendre part system chargée des DEEE. Le tonnage global représente
à la conception de nouvelles actions en faveur du 80 millions d’appareils électriques et électroniques, ainsi que
climat », a expliqué Bruxelles. plus de 58 millions de lampes.
© Wikipedia
atteindre. Nous devons
continuer à travailler
La ligne Provence-Côte
dans un climat apaisé
et de confiance pour coconstruire, le plus
largement possible, l’éolien français. »
NICOLAS WOLFF, PRÉSIDENT DE
d’Azur sur les rails
FRANCE ÉNERGIE ÉOLIENNE (FEE).
Le 22 février dernier, le gouvernement a donné son agrément
au lancement, en 2021, d’une enquête d’utilité publique
500
concernant les deux premières phases du projet de nou-
C’est, en milliards de dollars, le velle ligne ferroviaire Provence-Côte d’Azur (LNPCA), entre
coût annuel de l’effondrement Vintimille et Marseille.
de la biodiversité dû à l’inaction
politique, selon un nouveau rapport de l’ONG WWF,
publié le 14 février dernier.
L’Ademe soutient
les low-tech
L’Atlas du plastique Début mars, la direction régio-
© DR
Fabrique écologique, le
bureau de la Fondation pement de l’innovation low-tech.
d’Heinrich-Böll, Zero Waste Il s’agit pour l’Ademe Île-de-France de faciliter « des démarches
France et Break Free From les moins intensives et complexes en technologie […] pour déve-
Plastic ont publié l’Atlas lopper des produits et des services plus simples, plus sobres
du plastique 2020 : un en ressources et en énergie, plus facilement recyclables, sans
document d’une soixan- perte de matière, et mieux proportionnés aux besoins satisfaits ».
taine de pages regrou-
pant les faits et chiffres des
les agriculteurs
niers sont abordés sous
© DR
5,9
régime d’aides agricoles, conçu avec et pour les exploitants
C’est, en millions de tonnes, la agricoles et validé par la Commission européenne. L’objectif
© Biobourgogne/ Terres du Pays d’Othe
batteries de
AU CABINET HUGLO-LEPAGE
AVOCATS, AU SUJET DU
demain
PROJET DE LOI SUR L’ACCÉ-
LÉRATION ET LA SIMPLIFI-
CATION DE L’ACTION
© DR
IFP Énergies nouvelles (Ifpen) a
35
PUBLIQUE (ASAP).
annoncé le lancement, pour trois
ans, du projet Modalis² (Modelling
of Advanced Li Storage Systems),
destiné à modéliser les futures générations de batteries et contri-
buer au développement de cette industrie en Europe. Ce projet
s’inscrit dans le cadre du programme européen Horizon 2000
pour la recherche et l’innovation. C’est, en pourcentage, l’objectif de
réduction des émissions
de gaz à effet de serre du groupe
Accord sur
de GRDF, ont signé un nouvel accord-cadre visant à favoriser
l’insertion de la méthanisation dans les pratiques agroécolo-
giques. Objectif : renouveler pour cinq ans leur partenariat « afin
d’accompagner la filière agricole dans le développement de
cultures intermédiaires multiservices ou à vocation énergétique »,
les zones humides
indiquent les deux signataires. Le 12 février dernier, l’agence de l’eau
Loire-Bretagne et le Conservatoire d’es-
paces naturels du Centre-Val-de-Loire ont
signé une convention de partenariat sur
la période 2020-2021 afin d'améliorer
les connaissances et sensibiliser sur les
services rendus par les milieux humides.
[email protected] #Seanergy2020
www.seanergy-forum.com
RENCONTRE
GEORGINA GRENON
Concilier
Jeux olympiques et
respect de la planète
Du 26 juillet au 11 août 2024, auront lieu les Jeux olympiques
et paralympiques à Paris. Événement-spectacle d’ampleur
internationale, cette grande manifestation sportive affiche
à chacune de ses éditions un bilan environnemental
particulièrement négatif. Pour l’édition parisienne, le
comité d’organisation affiche de l’ambition. Rencontre
avec Georgina Grenon, sa directrice de l’excellence
environnementale.
Découvrez sur - 11
Entre nous
ENQUÊTE
DÉVELOPPEMENT DURABLE
Les Objectifs de
développement durable
gagnent les territoires
En septembre 2015, les Objectifs de développement durable ont été adoptés par les 193 États
membres de l’Organisation des Nations unies dans le cadre d’un Agenda 2030.
Engagée avec une feuille de route depuis septembre 2019, la France doit désormais soutenir
son appropriation par les acteurs du territoire, entreprises et collectivités.
L
es 17 Objectifs du déve- pauvreté, protéger la planète matrice des enjeux du dévelop-
loppement durable et améliorer le quotidien des pement durable à 360° », s’en-
(ODD) onusiens s’arti- personnes dans le monde ». Elle thousiasme Sarah Schönfeld,
culent autour de 169 cibles L'Agenda 2030, est déclinable à de nombreuses directrice du Comité 21, en
ce sont 17 objectifs
et 232 indicateurs composant composant échelles : États et collectivités, soulignant le contexte parti-
une feuille de route à atteindre une feuille de route entreprises, ONG et société culier de l’initiative onusienne.
d’ici à 2030 « pour éliminer la planétaire. civile. « Il s’agit d’une formidable « Entre la COP21, l’Accord de
Paris et l’adoption des ODD, formation, la santé et le bien- L’État, qui a réuni pendant un
l’année 2015 a constitué un être, la participation citoyenne an plus de 300 acteurs autour
moment extraordinaire de mul- à l’atteinte des ODD et la trans- de la feuille de route, évoque
tilatéralisme en proposant un formation durable des sociétés. l’importance de stimuler une
nouveau narratif à la mondiali- « Cette hiérarchisation a un sens dynamique collective de
sation. En renouvelant les fina- pour le pays », souligne Thomas mise en œuvre, notamment
lités de l’Agenda 21, adopté à Lesueur, Commissaire géné- en créant des coalitions multi
Rio en 1992, l’Agenda 2030 a ral du développement durable acteurs. « Souhaitons que la
donné un nouvel élan mondial au ministère de la Transition stratégie française réussisse à
au développement durable. » écologique et solidaire. « La impulser des transformations
puissance des ODD réside radicales, même si elle n’est
Pour les États, l’enjeu est de dans leurs interrelations. C’est pas accompagnée d’un budget
réussir à s’approprier ce pro- ce que nous avons voulu faire spécial consacré aux ODD »,
gramme et à le décliner dans apparaître dans notre feuille de observe Sarah Schönfeld, pour
les territoires. La France, dotée route. Celle-ci s’appuie sur les le Comité 21.
d’une Stratégie nationale de
développement durable pour la
période allant de 2015 à 2020,
s'est trouvée classée en 2019,
par le Réseau des Nations unies
Les ODD constituent
de solutions pour le développe-
ment durable (Bertelsmann), au
un outil puissant que les entreprises
quatrième rang, sur 162 pays, françaises doivent s’approprier
en matière de développement
durable, les meilleursrésultats
étant sur l’ODD 1 (pauvreté) et 7 politiques publiques existantes,
(énergie). Elle a profité du qua- mais les ODD lui donnent une L’Institut du développement
trième anniversaire des ODD, en cohérence nouvelle », estime durable et des relations interna-
septembre dernier, pour publier Thomas Lesueur. Pour adapter le tionales (Iddri) juge, pour sa part,
sa feuille de route pour 2030. cadre onusien aux particularités la responsabilité de l’État trop
Celle-ci décline les 17 objectifs nationales, 98 indicateurs ont faible. « Le pilotage de l’Agenda
en six grands enjeux, en com- été sélectionnés par l’Insee et le 2030 reste flou. Il manque un
mençant par la lutte contre la Conseil national de l’information état des lieux initial sur la base
pauvreté, puis dans l’ordre : l’en- statistique, dont dix nouveaux des indicateurs de l’Insee. Nous
vironnement, l’éducation et la indicateurs de richesse. attendions également beaucoup
Découvrez sur - 13
ENQUÊTE
Pierre Victoria,
française de développement,
Bpifrance, Fonds de réserve
directeur du développement durable de Veolia pour les retraites) ont déjà
concrétisé leur engagement en
Acteur des services d’eau, de déchets et d’énergie, novembre 2019 dans une charte
Veolia a été partenaire, dès 2000, des objectifs du afin d’intégrer les ODD dans
Millénaire pour le développement durable de l’ONU. leurs stratégies d’investissement
© Veolia
L’adoption des Objectifs de développement durable (ODD) et leur fonctionnement interne.
constituait donc une nouvelle opportunité de prouver notre La Caisse des dépôts a ainsi
contribution à la démarche de la communauté internationale. En 2019, sous déterminé sept objectifs prio-
l’impulsion du P-DG, le groupe a choisi d’adopter sa Raison d’être – introduite ritaires, assortis d'indicateurs
en mai 2019 par la loi Pacte – avec la volonté de montrer une performance intégrés dans son pilotage
globale, partagée avec toutes ses parties prenantes. Dans le tableau de bord, stratégique et son reporting
qui pilotera cette performance à partir de cette année, nous avons donc inté- extra-financier. De son côté,
gré les éléments de stratégie (business, économie et finance) et les éléments la Banque des territoires teste,
sociétaux, la performance sociale et environnementale, la satisfaction des depuis septembre 2019, une
clients et l’éthique au regard de 12 ODD sur lesquels Veolia a plus particuliè- matrice de cotation des pro-
rement des impacts. Ainsi, nous sortons du « business as usual » dans une jets, intégrant les ODD dans
logique de transformation très liée à l’ODD 17, cet objectif de moyen dans le ses critères de choix de finan-
cadre duquel les partenariats permettent d’accélérer l’atteinte des ODD. Par cement. « Dans la gestion de
exemple, en Afrique, en tant qu’opérateur urbain, Veolia s’est allié à l’entreprise nos actifs, nous allons aussi étu-
Odial Solutions, spécialisée dans l’accès à l’eau en milieu rural pour proposer dier plus systématiquement, en
une offre globale d’alimentation en eau potable et en électricité. » plus de la note RSE des entre-
prises, leur impact sur quatre
ODD (8, 13, 15 et 16) », pré-
cise Nathalie Lhayani, direc-
d’une intégration des ODD dans envergure », analyse Élisabeth trice développement durable
les dispositifs d’évaluation du Hege, chercheure sur la gou- du groupe Caisse des dépôts.
Parlement, en particulier dans vernance et le financement
le processus budgétaire ; ce qui du développement durable à Spécialisé dans le conseil RSE,
a été rejeté. Le risque serait de l’Iddri, qui voit malgré tout une le cabinet B & L Évolution réa-
tomber dans une approche trop piste de changement du côté lise, depuis 2016, une enquête
méthodologique, sans grande des investisseurs. annuelle sur l’implication
À Niort, près de 150 acteurs relais ont été invités à formaliser leur « rêve
pour Niort en 2030 » et à définir des actions pour le rendre possible.
l’empreinte à l’échelle du
écologique de territoire les enjeux
l’urbanisation énergétiques et
Mieux préserver Intégrer écologiques
le vivant au nom Limiter la valeur de la
d’une égalité les pressions du biodiversité dans
d’accès aux biens développement les modèles
communs industriel sur les économiques
naturels milieux naturels durables
© Cerema
© Peter Mauduit
de travail) », estime Jean-Pierre
Maugendre, directeur adjoint
du DD de Suez. « En matière
de RSE, la loi sur le devoir de À Saint-Fons, à leur intention des outils de par le Comité 21 en 2018. En
l’ODD 17 sur
vigilance, publiée en 2017, les partenariats
sensibilisation pour soutenir novembre dernier, l’association
a élargi la responsabilité des est le pivot de l’Agenda 2030 (Tour de France, a profité du Salon des maires
grandes entreprises aux risques la démarche réseau d’entreprises ambas- et des collectivités locales
sociaux et environnementaux systémique. sadrices, business reporting, pour présenter son guide pra-
sur l’ensemble de leur chaîne guide SDG Compass, travail tique « Pour l’appropriation de
de valeur. Pour élaborer leurs sur des indicateurs d’impact). l’Agenda 2030 par les collectivi-
plans, la vision très intégrative Côté collectivités, la marche tés françaises ». « Pour territoria-
et cadrée des ODD se révèle vers l’appropriation reste lettre liser leurs actions, nous recom-
tout à fait adaptée », confirme morte, notait un rapport piloté mandons aux collectivités de
Sylvain Boucherand. L’Europe,
qui renégociera cette année la
directive RSE, pourrait d’ailleurs
intégrer les ODD dans le nou- L’expérience de…
Yves Zimmermann,
veau référentiel de reporting.
© Ville de Strasbourg
Compact des Nations unies
maire de Strasbourg, Roland Ries, coprésident de
rassemble 10 000 entreprises
l’Organisation mondiale des cités et gouvernements
dans le monde et son réseau
locaux unis (CGLU) jusqu’en 2019. Dès septembre 2018,
local en France, près de 1 200
– du CAC 40, SBF 120 jusqu’aux nous avons accueilli une exposition sur les ODD pour
PME-TPE. « À l’échelle inter- sensibiliser le grand public. Nous avons ensuite travaillé pour cartographier
nationale, notamment dans le budget de la ville et de l’Eurométropole au regard des 17 ODD et des
les pays émergents, les ODD 169 cibles. Comme 20 % du budget sont consacrés à la culture, la création
constituent déjà le langage d’un ODD 18 sur la culture s’est imposée. Cette initiative fait sens car la culture
partagé des entreprises. C’est est l’une des conditions d’un développement durable. Notre outil comptable,
donc un outil puissant que les testé sur l’exercice 2018, a été adapté à cette nouvelle approche analytique.
entreprises françaises doivent Il permet d’impulser une lecture budgétaire à l’aune des ODD et fournit une
s’approprier. Mais la France est vision plus claire de l’effort financier. Nos rapports développement durable
en retard et sa feuille de route intègrent également depuis 2018 les ODD pour objectiver les arbitrages
manque pour elles d’opéra- politiques avant le vote du budget. Enfin, dès ce printemps, nous comptons
tionnalité », juge Fella Imal- réaliser une revue locale volontaire de notre activité, à l’instar des revues
hayene, déléguée générale nationales volontaires des États membres. Cette mobilisation sur six mois doit
du Global Compact France. déboucher sur un Agenda 2030 ainsi qu’une gouvernance territoriale. »
L’organisme élabore d’ailleurs
hiérarchiser les ODD proches et transition au Cerema, qui 150 acteurs relais ont été invi-
de leur niveau de compétences a participé à l’élaboration de tés à formaliser leur « rêve pour
et de tisser ensuite des liens l’Agenda 2030 de la commune Niort en 2030 » et à définir des
avec ceux qui leur semblent de Saint-Fons (Rhône), l’ODD 17 actions pour le rendre possible.
plus lointains », précise la direc- sur les partenariats est le pivot « Les ODD constituent une bous-
trice du Comité 21. de cette nouvelle démarche sole pour construire une trajec-
Les rosaces interactives du systémique : « La collabora- toire plus durable et un langage
Centre d’études et d’expertise tion des acteurs fait le succès commun avec les entreprises,
sur les risques, l’environnement, de l’élaboration et de la mise les associations et les citoyens »,
la mobilité et l’aménagement en œuvre d’un Agenda 2030. » souligne Sophie Broc, chargée
(Cerema) facilitent ce travail. de mission démarche DD à la
Reposant sur cinq objectifs au Une des collectivités pion- ville de Niort. Inspirés par l’ini-
cœur des activités des collec- nières, la ville de Niort, a tiative de la commune, certains
tivités (6, 7, 11, 12 et 15), elles intégré les ODD dans son acteurs socio-économiques du
identifient les interactions de rapport sur le développement territoire, comme les mutuelles
chacun d’entre eux avec les durable dès 2017, avant de d’assurance, interrogent leur
16 autres et fournissent des se lancer dans l’élaboration politique RSE à l’aune des ODD.
pistes d’action pour les articu- de sa feuille de route Niort La commune réfléchit à élargir
ler. « L’idée est d’aider les col- durable 2030, adoptée fin ce mouvement en leur propo-
lectivités à identifier les sujets novembre 2019. Celle-ci sant une charte d’engagement
d’intera ction et à raisonner pointe huit défis déclinés en à son Agenda 2030. Ainsi, la
plus largement dans la trans- 140 actions contribuant à l’en- clé d’appropriation des ODD
versalité », souligne Florence semble des ODD. L’étape de pourrait bien venir des boucles
Bordere. Pour la directrice de coconstruction de l’agenda ter- d’interaction entre acteurs.
projet Stratégies territoriales ritorial a été centrale. Près de Alexandra Delmolino
ÉCONOMIE CIRCULAIRE
Mariage autour des terres excavées
Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) a pris une participation de 40 %
dans l’entreprise Soltracing, spécialisée dans la sécurisation des flux de terres excavées. L’objectif ?
Lancer un service pour mieux tracer les déblais de chantier.
© Renault Trucks
les poids lourds
Renault Trucks, l’Indra et l’Ademe lancent une étude préalable à la mise en place d’une filière
de recyclage et de réutilisation de pièces pour poids lourds.
À l’inverse des véhicules pri- Menée par le constructeur de L’étude va d’usage et une mise à jour des
vés ou utilitaires, il n’existe pas camions, le spécialiste du recy- notamment méthodes de démantèlement.
encore en Europe de contraintes clage automobile et l’agence porter sur les Elle comportera également
méthodes de
réglementaires liées au trai gouvernementale, elle a pour une analyse détaillée du mar-
démantèlement
tement et au recyclage des poids objectif d’identifier les leviers des poids lourds. ché potentiel pour les pièces
lourds hors d’usage. Pour pal- et critères nécessaires à la mise de réutilisation ainsi que des
lier ce manque, Renault Trucks, en place d’une filière structu- recommandations relatives aux
Indra Automobile Recycling et rée et professionnelle de recy- flux logistiques et aux schémas
l’Agence de l’environnement clage des poids lourds et de de distribution de ces pièces.
et de la maîtrise de l’énergie distribution des pièces de réu- Des résultats de cette année de
(Ademe) ont lancé une étude tilisation qui en seront issues. travail dépendront les modalités
préalable à la création d’une L’étude comprendra une ana- de la mise en place d’une filière
filière de recyclage et de réutili- lyse de la situation du traite- de recyclage et de réutilisation
sation de pièces de poids lourds. ment des poids lourds hors de pièces en France.AL
Découvrez sur - 19
INITIATIVES
RÉNOVATION ÉNERGÉTIQUE
Les Régions se mobilisent pour
accompagner les ménages
Après la Métropole du Grand-Paris et la Région Bretagne, la Région Centre-Val-de-Loire a signé
une convention avec l’État visant à renforcer l’accompagnement des ménages dans les travaux
de rénovation énergétique de leur logement. Tous les conseils régionaux devront s’être engagés
d’ici à la fin de l’été.
© DR
leur logement. Ce nouveau loppe de 64 millions d’euros.
service régional mobilisera au énergétique de leurs locaux Dans les trois Ce sont ainsi 182 000 ménages
total 20 millions d’euros sur les commerciaux. territoires – dont 29 500 en maison indivi-
signataires, plus
trois prochaines années. « Cette La Région Centre-Val-de-Loire duelle et 1 800 copropriétés – et
de 12 millions
signature marque une nouvelle s’engage depuis plusieurs de Français sont près de 14 000 entreprises qui
étape dans le déploiement natio- années pour la rénovation concernés. sont concernés.
nal de ce programme d’aide », énergétique des logements,
indique le ministère. via notamment son soutien Des protocoles d’accord ont
au réseau régional d’Espaces par ailleurs été signés par
Présenté par le gouvernement info énergie. Depuis 2014, Emmanuelle Wargon avec
comme « sans précédent », l’en- sept plateformes territoriales les Régions Hauts-de-France,
gagement financier de l’État ont été déployées à titre expé- Grand Est et Pays de la Loire.
ira à « l’ouverture de quinze rimental. Elles ont conduit au « Ces protocoles actent l’ambi-
plateformes territoriales de la renforcement de ce réseau en tion communede l’État et de
rénovation énergétique d’ici à proposant aux habitants de chacun de ces conseils régio-
2023 ». Ces fonds permettront concrétiser leur projet, tout naux de mettre en œuvre le pro-
d’informer chaque année plu- en mobilisant le tissu des pro- gramme Sare à l’échelle de ces
sieurs dizaines de milliers de fessionnels du bâtiment de territoires et fixent le calendrier de
ménages sur les travaux qu’ils leur territoire. La convention signature des conventions finan-
peuvent réaliser et les aides signée avec le ministère est ainsi cières », précise le ministère de
dont ils peuvent bénéficier, de l’occasion pour la Région de la Transition écologique et soli-
proposer un conseil person- « renforcer et étendre, à tout daire. Toutes les Régions devront
nalisé à 120 000 ménages et le territoire régional, le réseau avoir signé une convention d’ici
d’accompagner 8 700 foyers existant des plateformes à la fin de l’été. Les démarrages
et 190 copropriétés. Le pro- d’information-conseil ». opérationnels des programmes
gramme contribuera également Après la signature du partenariat d’aide, quant à eux, s’échelonne-
à appuyer près de 4 000 entre- entre le ministère et la Région ront jusqu’au début de l’année
prises dans la rénovation Centre-Val-de-Loire, qui suit prochaine. AL
DÉCHETS
Zéro plastique à usage
unique en Gironde
© emmaws4s / Pixabay
Cinquante et une communes du Smicval Libournais-Haute-
Garonne se sont engagées dans le zéro plastique à usage unique.
« Abolir le plastique à usage d’« actions concrètes » du Smicval Bannir les nées d’interdire les bouteilles
unique sur tout un territoire, (608 kg de déchets par an et par bouteilles d’eau d’eau et les gobelets en plas-
et les gobelets
c’est possible ! » C’est ce que habitant), se décline à travers tique dans les réunions, comme
en plastique dans
veulent prouver 51 communes une charte d’engagement de les réunions figure l’usage de produits plastiques à
(sur 138) du Smicval Libournais- dix mesures. Il vise à « bousculer au programme. usage unique lors d’événements
Haute-Garonne. Alors que la loi les mentalités » pour « agir sur le festifs, de stopper le recours au
sur l’interdiction des plastiques changement de comportement jetable, de privilégier des pro-
à usage unique d’ici à 2040 vient de chacun », « changer le regard duits locaux, mais aussi d’encou-
d’être votée, ces communes, soit sur les déchets » et « mobiliser rager les commerçants à pro-
quelque 112 000 usagers, appa- le territoire pour une réduction poser des solutions d’achats
raissent ainsi comme pionnières effective des déchets », avance sans emballages ou encore de
de la lutte contre la pollution plas- la collectivité. Concrètement, il valoriser les biodéchets dans la
tique. Impact, le programme s’agit pour les communes concer- restauration collective. AL
POLLUTIONS
Les plans Ecophyto en question
Dans un référé adressé au Premier ministre, Édouard Philippe, la Cour des comptes épingle les
plans Ecophyto mis en œuvre par l’État français depuis 2008. Le compte n’y est pas, selon les
magistrats financiers, qui formulent quatre recommandations pour réduire l’usage des pesticides.
Le 4 février dernier, la
PROMESSES TENUES
© Atmo FC
« Dix ans après, malgré des
actions mobilisant des fonds
publics importants, ces plans
n’ont pas atteint leurs objectifs », à l’hectare. En France, c’est la Mis en œuvre recherche fondamentale ou
écrivent les magistrats finan- loi Grenelle qui fixe les princi- depuis 2008, les appliquée, soutien aux agri-
paux objectifs d’encadrement plans Ecophyto culteurs, retrait de produits du
ciers, avant d’ajouter : « Mais
devaient mener
plusieurs leviers peuvent favo- des produits phytosanitaires : à une réduction marché, etc.
riser l’évolution des pratiques réduction de 50 % de leur drastiquement de « En dépit de ces actions et de
agricoles. » usage des pesticides en dix ans, la consommation la mobilisation de fonds publics
50 % d’exploitations engagées de pesticides. pouvant être estimés, pour 2018,
Premier producteur euro- en certification environnemen- à environ 400 millions d’euros
péen par la surface agricole tale à l’horizon 2012 et 20 % de (dont 71 millions sur la rede-
utile (29 millions d’hectares) la surface agricole utile (SAU) vance pour pollutions diffuses),
et la valeur de sa production en agriculture biologique en plusieurs travaux d’évaluation
(71 milliards d’euros, dont près 2020. Une centaine d’actions ont dressé un bilan réservé de
de 60 % de production végé- ont ainsi été mises en œuvre l’action menée », note la Cour
tale), la France se place, après à travers les trois versions suc- des comptes. En d’autres termes,
l’Espagne et devant l’Italie, au cessives des plans Ecophyto « les effets des plans Ecophyto
deuxième rang pour la quantité (Ecophyto 2018, Ecophyto II demeurent en deçà des objectifs
de substances actives vendues et Ecophyto II+) : édiction de fixés », résument les magistrats
(72 000 tonnes par an) et au normes, financement de pro- de la rue Cambon. Ils rappellent
neuvième rang pour l’utilisation grammes ou de projets de que, à défaut de décroître, l’uti-
© DR
pratiques culturales économes rendre public, dès cette année,
en intrants [de synthèse], déve- Si la Cour des comptes estime Les magistrats un tableau de l’ensemble des
loppées au sein d’un nombre que l’État pourrait davantage recommandent ressources financières mobili-
restreint d’exploitations “pion- influer, en amont, sur les modes une meilleure sées ; et enfin publier, chaque
information
nières” (environ 10 % des de production et les filières sur les effets
année – notamment sous forme
fermes, y compris l’agricul- agricoles, « par l’exercice de des substances de cartes –, les données et les
ture biologique), essaiment ses compétences norma- actives sur la analyses rendant compte de
lentement, alors même que tives, de régulation et d’infor- santé humaine et la politique menée, des subs-
sont mises en évidence des mation », elle élabore au final l’environnement. tances actives émises et de
possibilités de réduction des quatre recommandations, à leurs effets sur la santé humaine
pesticides compatibles avec destination des ministères de et l’environnement.
une activité rentable. » l’Agriculture et de la Transition Anthony Laurent
DOSSIER
ÉCONOMIE CIRCULAIRE
En moyenne,
en restauration
scolaire,
115 g de denrées
par repas finissent
à la poubelle.
© Ville de Morlaix
© Ville de Morlaix
un gaspillage de 127 g par
repas – réduit de 23 % en
2018. Quatre fois plus élevé
qu’au foyer, le gâchis moyen
en restauration collective Le gâchis dans alerte du client, il ne peut reca- mentaire. Magali Tempo, diété-
est de 115 g par repas en les cantines librer les quantités et adapter ticienne consultante, évoque le
est désormais
milieu scolaire (restes d’as- synonyme de taxes
les plats. » refus de la viande, pour raison
siette et préparations non pour les communes. À l’école, c’est le plat princi- culturelle ou cultuelle. Joue
servies), soit 6,7 tonnes par pal (protéines et accompa- aussi le mode de cuisson :
an et par site1. On jette qua- gnement) qui est le plus jeté, un steak haché cuit à 70 °C,
siment deux fois plus en à près de 60 % ! « C’est aussi le comme le recommande l’Anses,
gestion concédée qu’en plus onéreux et impactant pour sera certes exempt de bactéries
régie (122 g contre 64 g par l’environnement », observe mais aussi de tendreté.
repas)2. L’excès de sauce, Laurence Gouthière. Viandes À l’issue du projet intitulé
qui facilite la réchauffe des et poissons sont les plus retors « 1 000 écoles et collèges
plats livrés en liaison froide aux mesures antigaspi (- 18 % contre le gaspillage alimen-
et leste aussi les poubelles, contre - 28 % pour les entrées et taire » (Ademe, 2016-2018),
est souvent incriminé. Mais desserts). « Un budget modeste la gabegie a fondu de 20 % en
« la responsabilité n’in- favorise des aliments assez stan- moyenne en douze à dix-huit
combe pas au seul presta- dards et la viande peut être un mois. En euros, le coût du gâchis
taire, tenu d’appliquer un peu dure et le poisson un peu fléchit de 28 % dans les écoles
contrat, pondère Laurence fade », avance la référente de (de 0,25 à 0,18 euro par repas).
Gouthière, à l’Ademe. Sans l’Ademe sur le gaspillage ali- Grenoble chiffre à 7 300 euros
Le don réduit à
la portion congrue
Les services préparant plus de 3 000 repas par jour donneront
les excédents aux associations, prévoit la loi Egalim. Les pro-
duits, restés dans la chaîne du froid, doivent être remis sous
vingt-quatre heures ; le partenaire devra donc être disponible
au bon moment. Autre frein : l’abandon des barquettes jetables
en plastique au profit des contenants en inox, dont le sec-
teur caritatif n’est pas encore équipé. « Une cuisine ne va pas
remettre un bac gastronomique qu’elle ne reverra pas », note
Michèle Kientz, diététicienne à la ville de Strasbourg. Surtout,
la date de péremption, anticipée par rapport au moment où
le produit devient impropre à la consommation, limite le don.
« Censée donner une protection juridique en cas d’intoxica-
tion, la date est conçue pour vendre davantage, selon Nicolas
Garnier, d’Amorce. Donner un yaourt périmé d’un jour ne fait
© Ville de Morlaix
Découvrez sur - 25
DOSSIER Économie circulaire
Entreprises / Companies :
Institutionnels / Institutionals :
UCIE
L’Union des Consultants et Ingénieurs en Environnement
© Ville de Miramas
tion directe. « Des prévisions sont
faites une ou deux semaines en
amont mais, au moment de pro-
duire les repas, il faut des données
précises. Pour les plats chauds La découpe la politique alimentaire. Et l’excé- avant minuit pour la semaine sui-
à cuisson longue, rien n’est rec- en quartiers des dent d’à peu près 30 000 repas vante. Les données sont ensuite
tifiable le jour même », pointe fruits et légumes par an est désormais donné aux soumises à l’Alsacienne de res-
l’ancien cuisinier. participe à associations. » Les réservations tauration (filiale d’Elior) le jeudi
la réduction
sont fiables à 95 %, du fait des midi. « L’inscription le matin était
du gâchis.
Depuis 2015, les écoliers de absences imprévues, et chaque d’autant plus compliquée que
Montpellier sont inscrits à l’an- camion de livraison emporte un quatre types de menus sont pro-
née ou pour une séquence de six stock tampon d’une cinquan- posés (standard, sans porc, hallal
à sept semaines (d’un retour de taine de repas pour les éventuels et végétarien), souligne Michèle
vacances au début des suivantes). non-inscrits, soumis à une majo- Kientz, diététicienne de la ville. Au
« Ce système de réservation ration forfaitaire de 1,50 euro. À quotidien, les repas non consom-
découle de la volonté d’enrayer la communauté de communes més ont été divisés par dix. »
le gaspillage, qui exige qu’on de Blavet-Bellevue-Océan
livre au plus juste, explique Sonia (Morbihan), le prix est doublé La rigueur de gestion s’ap-
Kerangueven, élue déléguée à la pour les convives-surprises. plique aussi aux quantités ser-
réussite éducative. Il a fallu jus- À Strasbourg (11 500 repas par vies. En prestation de service,
tifier aux parents la contrainte, jour), la réservation se fait sur le cela requiert un suivi serré du
conçue pour limiter les pertes et site de la commune le mercredi contrat, qui doit prévoir une évo-
améliorer la qualité de l’assiette.
On admet quelques exceptions,
par exemple si un parent perd ou
reprend un emploi. »
Des astuces d’économies
En cuisine centrale municipale w Contenants adaptés : 70 g d’écart entre une assiette de 22 cm de diamètre et une
(15 000 repas par jour), « la sur- de 25 cm, 100 g avec une assiette creuse, selon Restau’Co. Même logique pour la
taille des louches. En fin de service, n’utiliser que des petits saladiers.
production est tombée de 15 %
w Fruits et légumes portionnés : la découpe en quartiers a fait baisser le gâchis
– soit quelque 125 000 repas jetés de 43 à 10 % à Montpellier.
par an à l’époque de la table
w Autonomie des convives : salad’bar, table de troc.
ouverte – à environ 5 %, com-
w Pain rationné : une à deux tranches au départ, quitte à se resservir.
pare Luc Lignon, directeur de
I
peuvent être adaptés dès lors
l aura fallu passer par trois prestataires pour caler le système de commande à la com-
que l’équilibre nutritionnel du
posante, où la quantité de chaque élément (entrée, plat et accompagnement, fromage
plateau est respecté », assure
et dessert) est décidée par chaque école, au vu de l’effectif et des goûts des enfants, et
Luc Delahaye. D’autant que la loi
où la facturation se fait à la ligne. Océane de restauration l’a inauguré en septembre 2016,
Egalim impose aux prestataires Elior s’y est essayé durant le premier semestre 2018. Le premier a été évincé pour défaut de
de lutter contre le gaspillage. qualité des repas par les cinq membres de la communauté de communes de Blavet-Belle-
vue-Océan (Morbihan). Le deuxième a fini par jeter l’éponge. « La prestation était irrégulière,
À Miramas (Bouches-du- retrace Edith Bourgoin, responsable de la prévention des déchets à l’interco. Excellente au
Rhône, 1 030 repas quotidiens), départ puis calamiteuse : le gâteau censé être fait maison était industriel, 80 portions étaient
les populaires pâtes et riz sont livrées pour 130 convives. Il y eut ensuite des améliorations puis des rechutes. L’entreprise
servis moins généreusement, peinait sur l’organisation et la logistique. Depuis septembre 2018, les communes travaillent
après constat du gâchis et dans la fluidité avec Restauria. » Sur la plateforme du prestataire indiquant les menus, une
échanges entre la diététicienne précommande est effectuée deux semaines à l’avance puis ajustée la veille du service avant
de la ville et Toque et sens (filiale 10 heures, au regard des effectifs définitifs, par les responsables des huit restaurants sco-
de Sodexo). Carrières-sur-Seine laires (1 360 repas par jour). À Merlevenez, on sert autant de portions de betteraves que
(Yvelines, 2 000 repas par jour) de convives. À Kervignac-Bourg, on en commande 30 % de moins que l’effectif. « Au fil du
« remonte chaque semaine à temps, on connaît les préférences et les réticences des enfants, variables d’un site à l’autre »,
observe Edith Bourgoin. La modulation porte en général sur les entrées. « La qualité n’est pas
Elior la grille d’appréciation
en cause, la salade de chou rouge au vinaigre de framboise est délicieuse. On incite à goûter
de chaque composante des
mais les enfants butent sur les aliments méconnus. Jusqu’à parfois retourner leur assiette. »
menus, afin d’ajuster les por-
tions, revoir les recettes voire
renoncer à certains mets (salade
de chou rouge, par exemple) », grette et les lasagnes au sau- forme de gratin que le presta-
indique Magali Tempo, diététi- mon : « On stoppe les plats qui taire a réussi à faire apprécier les
cienne consultante pour la ville. ne passent vraiment pas, pour un courgettes. » La même recette
La Tronche (Isère, 400 repas par retour d’assiette minimal, justifie fonctionne avec les brocolis à
jour) a d’abord réduit les doses Anne-Laure Brion, responsable Montpellier.
puis abandonné le poireau vinai- du service éducation. C’est sous Laurence Madoui
L’indispensable
liant humain
Prestataire ou personnels de restauration, agents d’encadrement de la pause méridienne,
convives et parents : chaque maillon a sa part de responsabilité dans le gaspillage. Qui se combat
collectivement.
© CC Blavet
Restau-Co. Il ne s’agit toutefois
que de l’amorce du travail.
« Les restes dans l’assiette
et en cuisine sont un simple L’adulte joue un a un impact désastreux. Il et donc dans la formation des
indicateur, relativise Julien rôle crucial pour faut embarquer les équipes agents. La cantine de demain
Loubriet, directeur des actions encadrer les enfants.
qui côtoient au quotidien les ressemblera au restaurant, sous
sociales de la communauté enfants. » Pour Luc Lignon, la forme du self où l’on choi-
de communes du Pays de directeur de la politique ali- sit ses voisins de table et où
l’Or (Hérault). L’adulte joue un mentaire de Montpellier, « la clé le personnel met en avant le
rôle crucial, celui qui peste en de la réussite réside dans l’ac- menu. L’approche hôtelière en
voyant “encore des carottes” compagnement des convives restauration scolaire valorisera
le travail des agents. »
Aujourd’hui, « ceux qui doivent
L’expérience de… conseiller les convives sont rare-
ment familiers de l’alimentation,
Bruno le Bricon, note Luc Delahaye. L’enjeu n’est
pas de renforcer les effectifs
ex-adjoint à l’enfance de Carrières-sur-Seine mais leur formation. » Mission
L’éducation alimentaire est une responsabilité parta- confiée au Pays de l’Or à des
gée : la collectivité porte un message sur le gaspillage stagiaires en master et à des
et les bonnes pratiques nutritionnelles, que prolongent en jeunes en service civique, qui
classe les enseignants. La pause méridienne doit être recon- exploitent les mallettes péda-
© DR
nue comme un temps éducatif à part entière et donc éligible gogiques conçues en interne.
aux subventions (Éducation nationale, Caisse des allocations familiales). Autre Montpellier passe par le Centre
curiosité : si le cimetière est une compétence obligatoire pour les communes, la national de la fonction publique
cantine relève du facultatif ! D’où l’hétérogénéité des services d’une collectivité à territoriale, Carrières-sur-Seine
l’autre, certaines la considérant comme une activité annexe, voire un centre de par l’Institut Danone et la
coûts. Faire de la restauration scolaire une compétence obligatoire la tirerait vers communauté de communes
le haut et conforterait l’atteinte des objectifs qualitatifs de la loi Egalim. » de Blavet-Bellevue-Océan
(Morbihan) par une associa-
© Ville de Montpellier
fois réticents à la nouveauté. » chets dans des sacs transparents
met également en évidence le
La lutte contre le gas gâchis quotidien », observe Luc
pillage a en outre conduit Lignon. Avec l’association Terre
à un nouveau marché (2018- nourricière, la ville a conçu un
2021) au cahier des charges livret pédagogique sur l’alimen- Même si n’en veulent pas moins dans l’as-
très qualitatif, rédigé avec la tation durable pour les élèves, les marmites siette, rapporte Mathilde Béluze,
chambre régionale d’agricul- qui suivent aussi des ateliers sur sont grandes, responsable de la prévention
ture. Et à l’isolation phonique les cinq sens et l’équilibre des les produits des déchets à la métropole de
du restaurant le plus bruyant. menus, animés par les diététi- qui y mijotent Grenoble. On les invite alors à
« L’ambiance sonore et visuelle ciennes municipales. « Visiter sont locaux.
déjeuner et à regarder les pou-
a une forte incidence sur l’en- la cuisine centrale est déter- belles – qui ont un coût, même si
vie de manger, observe Elyne minant : certes, c’est une usine leur contenu est valorisé. »
Étienne, coauteure du récent mais avec des hommes derrière, Laurence Madoui
rapport de Terra Nova sur la qui façonnent de manière
restauration scolaire. De même traditionnelle des repas
que le discours des adultes qui à partir de produits de
détaillent le contenu de l’as- qualité, vante l’ancien cui-
siette, l’origine des produits, sinier. Au conseil muni-
leur intérêt pour la croissance cipal des enfants, il n’est
‘‘
et la concentration en classe. » plus question de frites-
Au Pays de l’Or, « remettre des ketchup mais de gas- Au service de la sécurité sanitaire des eaux et des aliments
adultes à table a beaucoup joué pillage et de recettes. »
dans la baisse du gâchis », Même vision à l’interco
confirme Julien Loubriet. du Pays de l’Or : « La cui-
Depuis 2017, la ville de Miramas sine (4 000 repas quoti-
(Bouches-du-Rhône) confie diens) est une grosse
aux « coordinateurs de pause machine brassant de
méridienne » le lien entre la gros volumes. Mais
WATERS
cuisine et la salle ainsi que le dans les grosses mar-
pilotage des pesées et du tri, mites, dans lesquelles
en compagnie des enfants. les agents remuent la
« L’inscription se fait à l’année ratatouille, se trouvent
et les tarifs couvrent le déjeu- des produits frais livrés
ner et l’encadrement, calés sur par un agriculteur local et
le quotient familial. Idem pour préparés en légumerie »,
les repas occasionnels (pla- souligne Julien Loubriet,
fonnés à dix par an), explique qui souhaite associer à Microbiologie Physico-chimie Contaminants Polluants
organiques émergents
Véronique Arfi-Benayoun, ani- ces visites « un maximum Légionelles, E. Coli,
Métaux lourds
Pesticides, HAPs, COVs, Résidus médicamenteux
© RES
de FNE, « l’Eoloscope permet-
Sur le terrain, les projets acteurs autour du développe- L’Eoloscope tra à chacun de se positionner
ÉOLIEN
Du gaz bleu-blanc-rouge
dans les tuyaux
GRTgaz, Leroux & Lotz Technologies et Terrawatt ont mis au point un démonstrateur-pilote pour
produire du gaz à partir de déchets peu ou mal valorisés. Située dans les Pays de la Loire, l’installation
s’inscrit dans la dynamique régionale de développement de l’économie circulaire.
Titan V combine Dans un premier temps, des
la méthanation
tests de fonctionnement seront
biologique et la
pyrogazéification. effectués sur la méthanation
biologique à partir de gaz
stocké dans des bonbonnes.
Ces essais prépareront la
deuxième étape qui consis-
tera à assembler directement
le pyrogazéifieur conçu par
Leroux & Lotz au procédé de
Terrawatt pour produire un
« gaz bas carbone » valori-
sable dans les réseaux exis-
tants. « Cette seconde étape
© GRTGaz
Biogaz Europe, qui a eu de compétitivité EMC2, a franchi indiquent les partenaires. Tout
lieu à Nantes fin janvier, le une étape importante de son au long du projet, GRTgaz véri-
groupe GRTgaz, l’entre- développement avec l’instal- fiera la composition du gaz
p r i s e Le ro u x & Lo t z lation d’une unité de méthana- obtenu et sa conformité aux
Technologies et la start-up tion biologique. Cette dernière spécifications techniques en
Terrawatt ont officialisé la est ainsi venue se connecter vigueur.
mise en œuvre d’un pilote au pyrogazéifieur de la plate-
de démonstration indus- forme R & D Innov’Energy du Le projet Titan V représente
trielle destiné à produire spécialiste des centrales ther- un investissement global
du gaz renouvelable miques Leroux & Lotz, à Nantes. d’environ 1,3 million d’euros.
« 100 % Made in France » « L’innovation réside dans le cou- Il bénéficie du soutien finan-
à partir de déchets. Baptisé plage de la pyrogazéification et cier de Nantes Métropole et
Titan V, ce procédé inno- de la méthanation biologique », de la Région Pays de la Loire à
vant combine deux tech- précisent les partenaires, qui hauteur, pour cette dernière, de
nologies : la méthanation bio- ajoutent : « Titan V s’inscrit dans 402 500 euros. Selon une étude
logique et la pyrogazéification. la dynamique régionale de déve- réalisée en 2018 par l’Agence
La première recombine des loppement de l’économie cir- de l’environnement et de la
molécules gazeuses produites culaire en produisant, à partir maîtrise de l’énergie (Ademe),
à partir de déchets pour en faire de ressources locales peu ou la totalité du gaz consommé en
un méthane valorisable. La mal valorisées – telles que des France pourrait être d’origine
seconde consiste à valoriser des déchets de bois, les combus- renouvelable d’ici à 2050, en
déchets solides en les chauffant tibles solides de récupération mobilisant plusieurs filières de
à très haute température (entre (CSR) ou encore les boues de sta- production, comme la métha-
800 et 1 500 °C), avec peu ou tions d’épuration –, une énergie nisation, la pyrogazéification
pas d’oxygène. durable pilotable et stockable. » et le power-to-gas. AL
Découvrez sur - 33
publicommuniqué
publicommuniqué
SOLVALOR, créateur
VALOR, créateur
de boucles d’économie
ucles d’économie
circulaire : l’innovation
aire : l’innovation
au service de la Terre !
vice de la Terre !
Créée en 2012, l’entreprise
en 2012, l’entreprise Solvalor est une entreprise
or est une entreprise indépendante, dont l’objectif
ndante, dont l’objectif est de proposer au marché
proposer au marché français une solution innovante
une solution innovante de recyclage de terres et de
yclage de terres et de sédiments non inertes par tri
nts non inertes par tri granulométrique sous eau et
ométrique sous eau et traitement physico-chimique
ent physico-chimique pour l’extraction des polluants.
xtraction des polluants. Cette technologie permet de
echnologie permet de traiter quasiment tous types
quasiment tous types de pollution. Les terres non
lution. Les terres non inertes extraites des chantiers de
xtraites des chantiers de terrassement ou d’aménagement
ment ou d’aménagement sont généralement acheminées
néralement acheminées par bateaux jusqu’aux
bateaux jusqu’aux installations de recyclage de
tions de recyclage de l’entreprise Solvalor. Il en est de
se Solvalor. Il en est de même pour les sédiments non
our les sédiments non inertes issus des opérations de
ssus des opérations de
S
dragage en milieu portuaire ou
en milieu portuaireon ou impact en termes d’émis- Lego. L’usine pilote de Solvalor, instal-
fluvial. Terres et sédiments sont
erres et sédiments sont de gaz à effet de serre est
sions lée près de Rouen (Seine-Maritime), alors traités afin de préparer
aités afin de préparer 40 fois moins important que ce- sur un site de 5 hectares intégrant le au réemploi les différents
lui d’un béton classique ! L’entreprise
emploi les différents laboratoire et l’équipe de R&D, verra, constituants (sables, cailloux,
uants (sables,bretonne
cailloux, Solvalor, grâce au travail de dans les prochains mois, l’installation fines, argiles et calcaires),
argiles et calcaires),
son équipe de recherche & développe- de la première centrale de production lesquels deviennent ainsi des
s deviennent ment
ainsi des
(R&D), a mis au point un procédé industrielle de béton e-pac. Le modèle écomatériaux qui intégreront de
riaux qui intégreront de nouvelles boucles d’économie
innovant breveté, dénommé « e-pac » sera ensuite déployé sur les sites de
es boucles d’économie circulaire. Solvalor dispose
(pour environmental performance al-
aire. Solvalor dispose l’entreprise.
aujourd’hui de 30 hectares de
ternative
’hui de 30 hectares de concrete), dont l’objectif est À travers son innovation, l’entreprise
plateformes industrielles, répartis
la confection
es industrielles, répartis d’un béton composé à Solvalor fait progresser significative- en 6 installations de recyclage et
100 %
allations de recyclage etd’écomatériaux recyclés. ment les technologies de dépollution de production d’écomatériaux :
Techniquement,
uction d’écomatériaux : les matériaux utilisés des terres, des boues et des sédiments 3 en vallée de la Seine, une à
llée de la Seine,
pouruneceà béton révolutionnaire, ainsi par la conception d’un nouveau produit Vannes (Morbihan), une au sud
(Morbihan), une queaules
sudliants formulés par Solvalor, destiné au secteur de la construc- de Bordeaux et une à Lyon.
deaux et unesontà Lyon . issus de déchets, qui s’offrent
tous tion, afin de : transformer un déchet
ainsi une seconde vie en tant que ma- en produit industriel prêt-à-l’emploi ;
tériau noble de construction. Le mar- économiser des ressources naturelles
ché auquel s’adresse la technologie (sables, granulats, argiles, calcaires et
e-pac est celui du béton prêt-à-l’emploi eau) ; et éviter l’utilisation de ciments à
(BPE) et des produits finis en béton base de clinker.
www.solvalor.fr
w.solvalor.fr
couramment utilisés – comme les blocs
© BRGM
est un vaste pilote d’essai plurimétrique hension des phénomènes de transfert
d’un volume utile de 120 m3 (plus de des polluants et au développement
10 mètres de long sur 3,60 mètres de de procédés de dépollution. vation, de valorisation et d’optimisation
large et haut de 4 mètres). Y sont simulés Outre les équipes du BRGM, la plate technologique environnementale),
un sol naturel et une nappe phréatique forme Prime est ouverte aux établis lancé et soutenu financièrement par
afin « d’étudier le transport des polluants sements de recherche et aux entreprises la Région Centre-Val-de-Loire, l’État et
et leur évolution physico-chimique et privées. Elle s’inscrit dans le cadre du le Fonds européen de développement
microbiologique », explique le BRGM. programme Pivots (Plateformes d’inno régional.
Découvrez sur - 37
INNOVATIONS
© Octopus Lab
cialement conçu pour le marché du prévoir la qualité de l’air au-
smart building », met en avant l’entre delà des zones instrumen
prise. Installée sur la base d’un audit, la tées. Il intègre aussi la qua
solution est capable d’anticiper sur plu lité de l’air extérieur et les conditions fonctionnements du système (satura
sieurs jours les épisodes de pollution : météorologiques. Indalo Supervision tion des filtres, défauts de débits…).
CO2 lié à une trop forte occupation, déclenche des alertes en cas de sur Il est enfin doté d’une fonction de
particules fines venues de l’extérieur, venue de pics de pollution et de dys maintenance prédictive.
© Envisol
volume des terres a excavé est estimé l’emplacement des mesures en temps
de façon très approximative à l’aide de réel. Ensuite, une application d’acquisi
maillages géométriques du terrain. tion dresse une maquette numérique. Par ailleurs, l’entreprise annonce l’ins
Avec les outils et logiciels d’Envisol, Une suite logicielle full web associée tallation, à Pont-de-Claix (38), du projet
ces volumes sont modélisés et car assure la collecte de très grandes quan Crisalid, le centre de recherche Isérois
tités de données, toutes géoréféren en aménagement durable, une struc
cées, directement sur site et agencées ture d’innovation temporaire installée
au fur et à mesure. Enfin, à l’aide d’un sur une friche industrielle. Il a pour
système de traitement des données vocation de réunir des start-up et des
géostatistiques, toutes les données PME travaillant sur de nouveaux pro
recueillies sont traitées rapidement par cessus pour faciliter la reconversion
un ensemble de méthodes de modé des friches tout en développant leurs
lisation de la répartition spatiale de la innovations, avec les engagements
pollution. Ainsi, les données issues du suivants : réduire les délais de trai
laboratoire sont intégrées « rationnel- tement, générer des économies, uti
lement » avec les données issues des liser des outils innovants pour gagner
mesures sur site tout en y associant une en efficacité et en précision et mettre
incertitude d’estimation. Tous les scé en place un accompagnement global
narios futurs d’aménagement peuvent (diagnostic, requalification jusqu’au
© Envisol
Découvrez sur - 39
En perspective
TÊTE CHERCHEUSE
MARIE COMBARIEU,
PRÉSIDENTE DU CLUB
DES ÉCO-ENTREPRISES
D’ÎLE-DE-FRANCE
Facilitatrice de liens
40 - Environnement Magazine - Mars-Avril 2020 - N° 1779
Quel a été votre parcours
avant d’arriver à la tête du
Club des éco-entreprises
Nous voulons nous
d’Ile-de-France ?
Je suis très engagée dans le
positionner en tant qu’interlocuteurs
domaine du développement
durable depuis très longtemps
des donneurs d’ordres
maintenant. En 2016, j’ai fondé
ma start-up, Eco-Drop, qui a
pour objectif de mettre en rela- autant faire du lobbying au sens Nous avons également à cœur
tion les artisans du bâtiment péjoratif du terme. d’accompagner les nouveaux
avec les déchèteries profession- Il se passe beaucoup de choses élus municipaux dans leurs
nelles. Avant cela, je travaillais actuellement en Île-de-France, démarches de transition éco-
dans la communication d’un comme les chantiers du Grand- logique de leur commune.
grand groupe français et j’ai eu Paris, la préparation des Jeux
envie de me réorienter. Il me fal- olympiques, etc. Les objectifs Quels sont les atouts de votre
lait m’investir dans une activité pour la région sont ambitieux club ?
très concrète qui apporte des et les petites entreprises ont un Nous avons la chance d’être
solutions aux enjeux environ- rôle à jouer en proposant des soutenus par le réseau des éco-
nementaux. Dans ce contexte, solutions visant à réduire l’em- entreprises de France (Pexe).
en tant que toute jeune entre- preinte environnementale de Ce soutien nous est précieux
prise, j’étais à la recherche d’une ces grands projets. Les grands parce qu’il nous permet d’être
plateforme qui mette en relation groupes n’ont pas le monopole considérés comme un inter-
les professionnels spécialisés des solutions environnemen- locuteur légitime auprès des
d’Île-de-France avec les grands tales, même si nous cherchons ministères et de l’Ademe. L’un
donneurs d’ordres. J’avais alors à instaurer le dialogue avec eux. de nos atouts réside aussi dans
adhéré au cluster qui existait à Dans ce contexte, nous vou- la flexibilité de notre organisa-
l’époque, DuraPôle. Finalement, lons nous positionner en tant tion : ce sont aux entreprises
ce dernier a cessé de fonction- qu’interlocuteurs des donneurs adhérentes, et non au club,
ner et il a fallu lui trouver un suc- d’ordres pour, in fine, générer de décider elles-mêmes des
cesseur : c’est ainsi qu’est né, de l’activité, recruter et créer actions qu’elles veulent entre-
en janvier dernier, le Club des de nouveaux emplois. prendre. Le rôle du club est
éco-entreprises d’Île-de-France. alors de faciliter ces dernières.
Quelle est votre stratégie pour
Quelle est la raison d’être de y parvenir ? Les pouvoirs publics vous consi-
ce club ? Nous avons choisi d’être dèrent-ils déjà comme un inter-
Ce club a pour but de fédérer opportunistes dans un premier locuteur légitime ?
plusieurs dizaines d’entreprises, temps, en cherchant à satis- Il est encore trop tôt pour le
de la TPE à l’ETI en passant par faire au maximum les besoins dire. Ce qui est sûr, c’est qu’une
la jeune pousse, qui apportent de tous nos adhérents, tout en vraie dynamique est en train de
des solutions opérationnelles optimisant nos énergies. Nous se créer, à travers notamment
aux enjeux environnementaux, avons créé, par exemple, un les lois votées récemment, sur la
qu’elles œuvrent dans les sec- groupe de travail concernant mobilité, l’économie circulaire
teurs des énergies renouve- les Jeux olympiques et nous ou l’énergie, et nous voulons
lables, de l’économie circu- sommes en contact étroit, entre prendre une part active à cette
laire, de la qualité de l’air et autres, avec la Société de livrai- dynamique. Une fois ces lois
de l’eau, de la biodiversité, de son des ouvrages olympiques votées, ce sont aux marchés
la mobilité, etc. Il a vocation à (Solideo). Concrètement, le et aux entreprises de s’orga-
représenter les acteurs éco- rôle du club est d’identifier niser. Nous sommes prêts à
nomiques franciliens qui n’ont les appels d’offres auxquels nous mettre autour de la table
pas forcément les moyens de peuvent répondre les entre- et à travailler avec les pouvoirs
se faire entendre, auprès des prises adhérentes, que ce soit publics.
institutions et des collectivités sur le sujet des déchets ou sur Propos recueillis par
locales notamment, sans pour celui de la construction durable. Anthony Laurent
Découvrez sur - 41
En perspective
LA PÉPINIÈRE
EAU
L’IA au service de la
cartographie des réseaux
Veolia et Sogelink ont annoncé, en janvier, le démarrage opérationnel en Bretagne de Scodify,
imaginé par l’éditeur de solutions numériques pour les professionnels de la construction. Alliant
le dessin assisté par ordinateur (DAO) et les systèmes d’information géographiques, Scodify
facilite le traitement des plans de réseaux d’eau.
© Sogelink
Plans de recollement des Les opérateurs Dans ce cadre, Veolia Eau ligente. Scodify se veut ainsi
entreprises de travaux et peuvent rassembler France a annoncé, en janvier une solution cartographique
et gérer tous les
systèmes d’information géo- dernier, avoir retenu la solu- apprenante », explique Fatima
plans réalisés
graphiques (SIG) ne sont par les entreprises tion de Sogelink pour la tester Berral, directrice générale de
pas toujours compatibles de travaux. dans les territoires bretons où Sogelink.
et peuvent nécessiter une l’entreprise assure la gestion de « Grâce à Scodify, nous dispo-
adaptation manuelle, longue l’eau. Ainsi, Armor-Emeraude, sons aujourd’hui de plans des
et coûteuse. Pour pallier les Bretagne Ouest et bassin de la travaux neufs facilement inté-
difficultés d’intégration auto- Vilaine « profitent d’une carto- grables à notre SIG. La capacité
matique de ces plans dans les graphie réactive et dynamique de la solution à apprendre en
SIG, Sogelink, un éditeur de leur permettant d’assurer la continu des différents projets
solutions numériques, a conçu maintenance et la parfaite que nous intégrons a été un élé-
Scodify. Passerelle entre le connaissance de leur patri- ment-clé dans notre décision de
monde du dessin assisté par moine enterré », se réjouissent faire confiance à l’outil Scofidy »,
ordinateur (DAO) et les SIG, les deux partenaires. souligne Pauline Dedise, admi-
Scodify accélère le traitement « C’était pour nous une oppor- nistratrice SIG à la direction des
des plans de réseaux d’eau. En tunité de coconstruire une telle opérations de la région Centre-
effet, la réforme anti-endomma- solution avec un acteur majeur Ouest de Veolia activité eau.
gement des réseaux (DT-DICT), tel que Veolia. C’est d’ailleurs La décision de lancer le test a
en vigueur depuis 2012, incite le besoin client qui nous a été prise en 2018 et concernait
les opérateurs à transmettre conduits à recourir à l’intelli- 350 km de linéaires de réseaux.
aux professionnels des travaux gence artificielle. Nous avons L’essai a été conduit pendant
publics une cartographie la cherché la meilleure solution douze mois et a permis d’ob-
plus précise possible de leurs pour sortir de l’approche d’in- server un gain de temps signi-
réseaux, afin d’apporter davan- tégration figée qui prévalait ficatif sur la mise à jour de la
tage de sécurité lors des inter- jusque-là pour aller vers une cartographie du réseau d’eau.
ventions à leur voisinage. démarche dynamique et intel- AB
QUALITÉ DE L’AIR
Découvrez sur - 43
LA PÉPINIÈRE
POLITIQUES PUBLIQUES
Ça roule (trop) pour
la prime à la conversion
En 2019, plus de 350 000 primes à la conversion ont été accordées, soit 100 000 de plus
qu’en 2018. Les représentants de la filière automobile se réjouissent de cette situation,
tout en appellant de leurs vœux une clarification des chiffres avancés par le gouvernement
et une amélioration du dispositif.
En février dernier, le
ÉTUDE
© Renault Marketing 3D-Commerce
dispositif a été détourné, pour hybrides
des raisons principalement bud- rechargeables ou
gétaires, de son objet initial, classés Crit’Air 1.
qui est celui d’être un dispositif
avant tout à visée sociale, pour
les ménages ayant des reve-
nus modestes, et répondre à
leurs besoins de mobilité ». Et
de s’interroger : « Ce dispositif déclenchement de la prime à la émissions de gaz à effet de
n’a-t-il pas été détourné pour conversion, qui est aujourd’hui serre du parc automobile.
devenir une aide aux ménages fixé à 116 grammes de CO2 par Elle répond ainsi aux objec-
urbains les plus aisés ? » kilomètre ? » Selon les repré- tifs prioritaires de la transition
sentants de la filière automo- écologique et énergétique.
Par ailleurs, l’entrée en vigueur, bile, il reste « primordial » de C’est pourquoi l'organisation
le 1er mars dernier, de la norme maintenir un montant d’aide « invite le gouvernement à une
WLTP (Worldwide harmonized « significatif » et « stable dans réflexion plus globale » sur les
Light vehicles Test Procedures), le temps » pour les ménages dispositifs de soutien au renou-
« ajoute des incertitudes », qui souhaitent acquérir des vellement du parc automo-
avance le CNPA. « En l’absence véhicules moins polluants. bile, qui pourraient être éga-
de publication d’un décret à Pour le CNPA, la prime à la lement « étendus au soutien à
ce stade, pointe le Conseil, conversion contribue à faire la réparation automobile ».
quel sera le nouveau seuil de baisser le niveau global des Anthony Laurent
MaPrimeRénov' ne convainc
pas totalement
Depuis début janvier, une nouvelle version des aides à la rénovation énergétique, nommée
MaPrimeRénov’, a été mise en place. Si l’idée semble bonne, la pratique dévoile certaines lacunes
et un manque d’ambition.
Découvrez sur - 47
DÉCRYPTAGE
POLITIQUES PUBLIQUES
© Eau de Paris
tif le droit d’accéder à l’eau Le chèque-eau sera versé aux resteraient exclus
potable et à l’assainissement ménages modestes, identifiés du système.
dans des conditions écono- par le Trésor public, sur finan-
miquement acceptables par cement des SPEA et selon 2014. Il permettrait d’allouer de la bonne volonté des élus.
tous » (art. 15). le barème qu’ils auront éta- chaque année 60 euros à un « Cela va accentuer les inéga-
bli. « Un premier pas », selon million de ménages. » Soit lités car les services les moins
Le déploiement se fera donc la FP2E, partisane d’un sys- la population qui consacre dotés n’auront pas la capa-
dans les seuls territoires tème irriguant l’ensemble des à l’eau plus de 3 % de son cité de porter ces politiques »,
volontaires. « Chaque col- foyers à faibles ressources. revenu disponible, seuil défi- pointe Alain Grizaud, admi-
lectivité territoriale pourra « Un modèle efficace suppose nissant la précarité hydrique nistrateur du Cercle français
choisir son mode de tarifica- un périmètre aussi hétéro- pour l’Organisation de coopé- de l’eau. Qui doute que « les
tion sociale et même ne rien gène que possible, pour que ration et de développement questions sociales doivent
entreprendre », résume Henri les foyers aisés financent ceux économiques (OCDE). être du ressort des SPEA ».
Smets, membre de l’Acadé- qui le sont moins, défend son À l’échelle de Bruxelles-
mie de l’eau. À la Fédération délégué général, Tristan Capitale (1,2 million d’hab., Même de portée limitée, le
professionnelle des entre- Mathieu. Un prélèvement 10,5 % de la population chèque-eau piloté par un
prises de l’eau (FP2E), on d’environ 50 centimes par belge), le gestionnaire de opérateur national allégera la
ne s’attend pas à « un raz- facture mobiliserait nationa- l’eau prélève 3 centimes par charge administrative incom-
de-marée » après le scrutin lement quelque 60 millions mètre cube au profit d’un bant aux services, dépendants
municipal de mars. d’euros par an. Un montant fonds (1,8 million d’euros en du relai de plusieurs parte-
Car si la loi permet, elle ne modique, comparé aux ponc- 2018) mis à la disposition des naires (caisses primaires d’as-
facilite pas pour autant l’exer- tions de l’État sur les budgets centres d’action sociale des surance maladie, d’allocations
cice. Elle n’officialise pas la des agences de l’eau ou aux dix-neuf communes compo- familiales, centres commu-
future gestion du chèque- recettes accrues de la TVA sur sant la région. Au sein des ser- naux d’action sociale, bail-
eau par l’opérateur national l’assainissement, dont le taux vices français, l’effort se fera leurs, syndics principalement).
du chèque-énergie, annon- est passé de 5,5 à 10 % en en pointillé puisqu’il relèvera Et améliorera la perception
des aides par leurs ayants baisse de l’abonnement et/ ou tiennent moins de la tarifi- celles privées d’installations
droit, qui ne se déclarent pas de modulation du prix du cation que du recours à des sanitaires sécurisées.
systématiquement. « On se mètre cube selon les tranches appareils électroménagers Des effectifs souvent sous-
soucie d’abord d’aller cher- de consommation. Pionnier plus sobres. Et, si l’on veut évalués localement. Dans
cher l’aide au règlement du de cette tarification progres- vraiment faire du social, la métropole de Bordeaux,
loyer, puis de la facture d’éner- sive depuis 2012, le syndicat mieux vaut aider au rempla- « la préfecture estime à
gie, l’eau n’arrive qu’après », du Dunkerquois a lié la mise cement des canalisations en 1 200 les personnes vivant
explique Emmanuel Poilane, en place du dispositif à deux plomb dans l’habitat. » en squats, on en dénombre
directeur de l’association équivalents temps plein (ETP) plus de 2 300 », note Maxime
Initiative et développement. durant deux ans, puis un à sa Un pan entier de l’accès à Ghesquière. Le cofondateur
La non-consommation des gestion courante. l’eau reste inabordé : les per- de l’association Dynam’eau
budgets atteint par endroits « Une usine à gaz à l’ef- sonnes non raccordées au suggère d’étendre à la soli-
88 %, relève le Comité natio- fet redistributif aléatoire », réseau (sans domicile fixe, darité locale le système du
nal de l’eau dans son bilan de juge âprement Bernard squatters, migrants, gens du « 1 % », soit la part du bud-
l’expérimentation (mai 2019). Barraqué. L’économiste de voyage). Pour l’ancien chef get des SPEA allouable à la
Seul le versement direct sur le l’eau rappelle que la tarifi- du service eau de la Ville coopération décentralisée
compte bancaire assure que cation sociale est importée de Paris, Olivier Jacque, (loi Oudin-Santini de 2005).
l’aide atteint la cible. Une solu- des États-Unis, où la consom- « on touche plus facilement La Coalition eau invite à
tion retenue par les métro- mation (1 200 l/j/ hab. à Las les gens modestes que les systématiser fontaines, toi-
poles de Grenoble, Nantes Vegas) est sans commune gens pauvres ». Le rapport lettes et douches publiques
et Rennes, sans garantie que mesure avec celle de la de l’ONU sur les inégalités en ville. Une mesure que la
ce soutien finance bien la fac- France (148 l/j/hab. en (juin 2019) chiffre à 1,4 mil- PF2E aimerait voir intégrée
ture d’eau. moyenne). « Plus la consom- lion les personnes sans accès à la future directive sur l’eau
Treize collectivités expérimen- mation est faible, moins elle à « une eau gérée en toute potable, pour une application
tatrices ont instauré une tarifi- est élastique par rapport au sécurité » en France (hors à l’échelle communautaire.
cation sociale, sous forme de prix. Les économies d’eau outre-mer) et à 7,5 millions Laurence Madoui
A ce titre, le tonnage sur le périmètre concerné par les consultations s’est établi en 2019 à :
459 900 tonnes pour les DEEE ménagers,
9 400 tonnes pour les DEEE professionnels.
5 100 tonnes pour les Lampes
99 000 PAE pour 257 tonnes
Si vous souhaitez participer à ces deux consultations nous vous remercions de bien vouloir vous rendre
sur la page suivante :
https://consultations.ecosystem.eco
Vous aurez alors accès à l’ensemble des informations nécessaires à votre enregistrement.
EXPOBIOGAZ SDEC
P. 2 P. 29
HITEC SEANERGY
P. 47 P. 9
IFAT SOLVALOR
P. 19 P. 34
EM1779