L'elevage Ovin D'man en Pratiques
L'elevage Ovin D'man en Pratiques
L'elevage Ovin D'man en Pratiques
Edition 2012
GUIDE
ROYAUME DU MAROC - ZONE OASIENNE
AGRISUD INTERNATIONAL PROVINCES DE OUARZAZATE, ZAGORA ET TINGHIR
Editorial de M. Hro Abrou, Directeur de l’ORMVAO
L’agriculture oasienne constitue la principale activité Plus de la moitié des exploitations accompagnées sont à vocation d’élevage ovin
économique dans notre zone d’intervention. Elle représente D’man. Celui-ci occupe en effet une place privilégiée dans nos systèmes agricoles
une source de revenus pour beaucoup de familles rurales. oasiens : l’élevage est présent dans chaque exploitation familiale, il revêt
Depuis 1966, date de sa création et de par ses missions, une importance économique mais aussi sociale. La race D’man fait partie du
l’Office Régional de Mise en Valeur Agricole de Ouarzazate patrimoine génétique des oasis ; elle est très appréciée des populations locales
s’est investi dans le développement et la promotion du du fait de son adaptation à l’agro système, mais également de ses performances,
secteur agricole à travers des actions d’aménagement notamment sa prolificité. Aujourd’hui classé « Produit du terroir », la préservation
et d’équipement hydro-agricoles, de développement des de cette race et son développement sont des enjeux majeurs du Plan Maroc Vert.
filières, d’encadrement des organisations professionnelles,
Le guide « l’élevage ovin D’man en pratiques » est le résultat d’un travail de
de préservation de l’environnement et de conservation de la biodiversité.
capitalisation de la démarche et des pratiques mises en œuvre dans le cadre de
Dans le cadre du Plan Maroc Vert lancé en 2008, les stratégies du développement notre collaboration avec AGRISUD. Il a pour objectif de partager l’expérience
agricole s’articulent autour du développement d’une agriculture moderne à avec nos autres partenaires pour une mise en cohérence de nos interventions au
haute valeur ajoutée (pilier I) et de l’accompagnement solidaire de la petite profit des populations. Je ne doute pas de son utilité pour tous !
agriculture (pilier II). C’est dans le cadre de ce pilier II que l’ORMVAO et ses
Pour autant, ce guide doit être un outil dynamique : il faudra le faire évoluer et
partenaires mènent des actions d’appui à l’agriculture familiale.
l’enrichir à travers l’expérience des uns et des autres.
Le partenariat avec AGRISUD s’inscrit dans cette perspective du fait qu’il a
Bonne lecture !
permis d’accompagner et de renforcer près de 300 petites exploitations dans
Hro Abrou
leurs activités de maraîchage, d’oléiculture ou d’élevage ovin D’man. Près de
Directeur
90% de ces exploitations génèrent depuis leur création des revenus satisfaisants
Office Régional de Mise en Valeur Agricole de Ouarzazate
pour les familles. C’est là la preuve de la pertinence et de l’efficacité de la
démarche de professionnalisation telle que mise en œuvre dans le cadre de nos
projets.
3
Sommaire
Sommaire
Introduction
La promotion de Les caractéristiques des
l’élevage ovin D’man ovins de race D’man
1/ La démarche
13 15 19 23
1 / Démarche
L'identification des La caractérisation des Le profil métier et les Le parcours de
porteurs de projet situations initiales objectifs de formation professionnalisation
2/ Les pratiques
29 41 49 57 67
2 / Pratiques
Bergerie Gestion des animaux Alimentation Reproduction Santé
3/ Le conseil en gestion
85 87 91
3 / Conseil
Le cahier Le compte Le dispositif de suivi
d’enregistrement d’exploitation technico-économique
SOMMAIRE 5
Introduction
Introduction
race D’man dans les vallées du Ziz, du Dadès et du Adaptation à l’agrosystème
Drâa, dans le Sud Maroc.
Alors qu’elle présente des difficultés hors de sa zone d’origine, la race D’man évolue particulièrement
Aujourd’hui, l’élevage ovin de race D’man occupe bien dans les oasis : elle est adaptée aux conditions climatiques et résistante aux pressions sanitaires
encore une place importante dans les systèmes (les vallées sont le berceau de la race).
agricoles oasiens : 149 000 têtes récemment recensées
sur les territoires d’intervention de l’ORMVAO. L’élevage s’y conduit en stabulation et l’alimentation est constituée à base de luzerne et d’autres
produits ou sous-produits tels que les déchets de dattes, le son de blé, l’orge…
Il présente en effet plusieurs avantages : adaptation
Ce mode de conduite est particulièrement adapté à la faible disponibilité en pâturage sur le territoire
de la race à l’agrosystème et à la demande locale,
adaptation de son mode de conduite aux contraintes du et permet une valorisation des ressources locales pour l’alimentation des animaux.
milieu physique, complémentarité avec les activités de Adaptation à la demande locale
1 / Démarche
production végétale... De manière générale, la viande de mouton est très consommée dans les foyers marocains. L’élevage
C’est pourquoi il est important de le promouvoir. ovin présente donc un intérêt économique du fait de la forte demande sur les marchés. La race D’man
Objectifs est particulièrement appréciée pour la qualité de sa viande.
- Développer des ateliers agricoles générateurs de Outre son intérêt économique, l’animal a une forte valeur sociale : il est présent dans toutes les
revenus durables puisqu’adaptés à l’agrosystème et cérémonies familiales (naissances, mariages) et dans les grandes fêtes religieuses (Aïd al Adha…).
répondant à une demande locale ;
Complémentarité avec les productions végétales
- Valoriser les ressources locales et les Les systèmes agricoles oasiens sont basés sur de la polyculture associée au petit élevage. De nombreuses
complémentarités entre les différents
complémentarités entre les différents ateliers de production sont relevées :
ateliers de production à l’échelle
d’une exploitation familiale ; - production fourragère sous les strates arborée et arbustive (dattiers et autres fruitiers) à destination
2 / Pratiques
- Maintenir le patrimoine génétique des de l’alimentation du troupeau ;
oasis. - utilisation d’une partie des céréales et de leurs pailles pour l’alimentation des ovins ;
- valorisation des déchets de dattes ou des feuilles d’oliviers dans l’alimentation du troupeau ;
- restitution et maintien de la fertilité des parcelles par l’apport de fumier issu des ateliers d’élevage ;
- recours à l’une ou l’autre des trésoreries tirées des ateliers de production animale ou végétale pour
couvrir les déficits de l’autre (équilibre d’exploitation).
3 / Conseil
Parcelles fourragères sous les dattiers Déchets de dattes Céréales
* L’ANOC, Association Nationale des Ovins et des Caprins, créée au début des années 1980 et reconnue d’utilité publique dès 1988. Elle émane d’une première
initiative d’organisation professionnelle des éleveurs, l’AEROPESAM (1967).
Fin 2010, l’ANOC regroupait plus de 6 200 éleveurs organisés en 73 groupements dans tout le Royaume, soit un effectif ovin et caprin de plus de 1 700 000 têtes.
Les groupements de Ouarzazate, de Zagora et de Tinghir comptent aujourd’hui un peu moins de 400 éleveurs.
Introduction
Provinces de Zagora, Ouarzazate, Tinghir et Errachidia. La race D’man s’adapte très difficilement en dehors de
Aujourd’hui, son effectif total dans la zone d’action de
sa zone d’origine, notamment dans le cas d’élevages
l’ORMVAO est estimé à 149 000 têtes.
extensifs.
Les ovins de la race D’man sont des animaux de petite
taille et longilignes. La toison - souvent jarreuse
Dans la majorité des exploitations agricoles oasiennes, les
(nombreuses fibres de mauvaise qualité) et peu ovins de race D’man sont élevés en stabulation permanente
étendue - peut être de couleurs variées (noire, blanche, en petit effectif, avec une moyenne de cinq brebis.
brune…). L’alimentation est à base des productions du système
L’absence de cornes chez les béliers différencie, entre oasien : luzerne, déchets de dattes…
autres caractéristiques, la race D’man des autres races Les locaux qui abritent les ovins sont généralement
1 / Démarche
locales. intégrés aux habitations.
La présence de pendeloques, notamment chez les
femelles, laisse supposer une contribution importante 2. Performances
des moutons d’Afrique de l’Ouest à la constitution de
Reproduction
la race des oasis.
La brebis D’man est réputée pour :
- sa prolificité élevée (1,6 à 2,3 agneaux par brebis et par mise-bas) ;
Les données de cette fiche sont des données ANOC - sa capacité à se reproduire toute l’année avec un court intervalle entre deux agnelages (180 à 200 jours) ;
- et sa précocité (mise à la lutte à 12 mois avec un poids moyen de 30 kg).
www.anoc.ma
La fertilité moyenne varie de 80 à 100 %.
Production de viande
2 / Pratiques
Le poids moyen à la naissance est de 1,7 à 2,9 kg. Celui à 70 jours varie entre 11 et 15 kg. Le poids
moyen adulte est de 30 à 45 kg chez la brebis et de 50 à 70 kg chez le bélier. Les croissances moyennes
sont de 160 à 180 gr/tête/jour entre 10 et 30 jours et 170 à 200 gr/tête/jour entre 30 et 70 jours.
Production de laine
La laine de la race D’man est de qualité médiocre, ne couvrant généralement que le dos et avec une
forte proportion de jarre. Le poids moyen d’une toison varie entre 0,5 et 1,5 kg.
3 / Conseil
Les organismes d’appui agricole (ORMVAO, ANOC) travaillent donc à la restauration, au maintien et
au développement de la race, à la fois patrimoine génétique des oasis et source de revenus pour
les familles.
Etape 1........................................................................................................... 13
- L'identification des porteurs de projet.................................................... 13
Etape 2........................................................................................................... 15
- La caractérisation des situations initiales............................................... 15
Etape 3........................................................................................................... 19
- Le profil métier et les objectifs de formation.......................................... 19
Etape 4........................................................................................................... 23
- Le parcours de professionnalisation....................................................... 23
LA DÉMARCHE
11
Introduction
agricoles génératrices de revenus (AGR) ne doit pas Au démarrage d’un projet, plusieurs réunions d’information sont organisées dans les douars dans
faire oublier l’autre résultat attendu de l’Action,
l’objectif de présenter la démarche, les composantes et les activités. C’est généralement l’occasion
tout aussi important, qui est celui de développer les
d’échanger avec les foyers et de répondre à leurs premières interrogations sur les types d’appui
compétences des porteurs de ces AGR.
proposés.
Le préalable est donc de pouvoir identifier les personnes :
- volontaires pour s’inscrire dans une démarche de Au cours de ces réunions, l’importance de bien orienter les personnes sur le choix des activités
professionnalisation ; qu’elles souhaitent développer est soulignée. Il est par exemple très difficilement concevable qu’une
- qui ont le potentiel pour développer une activité de petit personne se lance dans une activité d’élevage si elle ne dispose pas de parcelles pour alimenter les
élevage. animaux ou si elle ne dispose pas d’espace suffisant pour mettre en œuvre l’activité suivant les normes
L’identification est une étape importante qui doit zootechniques requises.
1 / Démarche
permettre d’orienter les personnes sur le choix de Les membres du bureau de l’association du douar, les foyers, les techniciens des CMV (Centres de
l’activité qu’elles seront en capacité de gérer et de Mise en Valeur Agricole – ORMVAO) associés à la démarche sont alors invités à identifier les critères qui
développer durablement. permettent d’orienter les personnes vers l’activité d’élevage ovin.
Objectifs Sur la base de ces critères, une liste est ouverte par l’association : les personnes désirant commencer
- Informer sur l’Offre projet ; un parcours de professionnalisation peuvent s’y inscrire. Un délai est laissé à l’association pour
- Elaborer de manière participative une liste de critères l’établissement de cette liste (ce qui lui permet de s’assurer de la bonne diffusion de l’information
permettant de valider à priori l’orientation d’une dans le douar).
personne vers l’activité d’élevage ovin ;
À NOTER
- Identifier les personnes à caractériser (cf. fiche démarche :
« La caractérisation des situations initiales »). Si l’élaboration d’une liste de critères de manière participative a pour objectif d’orienter les personnes
sur la base d’un processus objectif et transparent, bien souvent d’autres critères interviennent dans
2 / Pratiques
l’identification des futurs porteurs de projet (critères socio-culturels).
C’est donc la deuxième étape, la caractérisation (cf. fiche correspondante), qui permet de valider
définitivement l’accompagnement d’une personne dans le développement d’une activité d’élevage ovin.
3 / Conseil
Réunion à Ouled Massaoud Réunion à Hart Chaou
Introduction
Elle consiste à décrire le profil de l’éleveur ou de Les questionnaires de caractérisation doivent permettre de renseigner 3 blocs d’informations :
l’éleveuse, de sa famille et de son exploitation et à
faire une analyse de l’existant (atouts, contraintes et
- les informations relatives à l’éleveur ou l’éleveuse et à sa famille âge, ancienneté dans le douar,
potentiel). nombre de personnes dans le foyer, activités (agricoles et non agricoles), alphabétisation, scolarisation… ;
- les informations relatives à l’atelier d’élevage* parcelles fourragères, bâtiment, état du troupeau
Elle permet d’identifier et de valider avec les personnes
concernées les axes d’amélioration et les modalités de
(nombre de têtes, composition, état sanitaire, race), équipement, main d’œuvre par types d’activités
réalisation. (alimentation, soins…), pratiques d’élevage (alimentation, soins, reproduction) et destination des
produits (autoconsommation, vente) ;
C’est une étape préalable à tout accompagnement de
personnes dans la création et/ou le développement - les informations relatives à l’environnement professionnel de l’éleveur ou l’éleveuse liens avec
d’une activité génératrice de revenus (AGR). les services agricoles, relations éventuelles avec des organismes de micro-crédit, adhésion à une
1 / Démarche
association…
Objectifs
Au-delà de ces 3 blocs d’informations, les questionnaires doivent également permettre d’analyser avec l’éleveur
- Déterminer le profil de l’éleveur ou de l’éleveuse et de son ou l’éleveuse les faiblesses et les contraintes au développement de son activité. On distingue en effet :
atelier d’élevage ;
- les contraintes, liées au milieu de l’éleveur (ex. surfaces fourragères limitées) ;
- Identifier les contraintes et les faiblesses au développement
de l’activité d’élevage ;
- et les faiblesses, liées à l’éleveur ou l’éleveuse (ex. mauvaises pratiques d’hygiène ou d’alimentation
- Identifier et valider les propositions d’amélioration (en
parce que non connaissance des règles de base).
fonction des profils) ;
À NOTER
- Adopter une démarche permettant aux éleveurs et éleveuses
en situation de précarité de modifier progressivement la * Il s’agit d’une description du système de production animale, c’est-à-dire :
conduite de leur élevage. - la manière dont est organisé l’élevage à l’échelle de l’exploitation (cheptel, bâtiment, production
2 / Pratiques
d’aliments…) et les itinéraires zootechniques ;
- la mise en œuvre des facteurs de production (foncier, eau, force de travail, équipement et
intrants, capital) ;
- la destination de la production (vente, autoconsommation).
3 / Conseil
Elaboration des questionnaires Test des questionnaires
Introduction
un état des lieux utile en fin d’accompagnement pour mesurer les
améliorations et les acquis ; Pour être efficace, la caractérisation demande du temps pour la
une adaptation des techniques aux contraintes et à la situation socio- réalisation des questionnaires, la collecte et le traitement des données.
économique des éleveurs ou des éleveuses ; La base de données qui permet le traitement des résultats de la
un temps d’échanges avec l’éleveur ou l’éleveuse qui permet de mieux se caractérisation doit être mise à jour régulièrement pour faciliter le suivi
connaître ; des évolutions.
une orientation vers d’autres activités si le développement de l’élevage
n’est pas réaliste pour la personne caractérisée. POUR ALLER PLUS LOIN
Afin de bien préparer l’exercice, il est important de prendre en compte les Fiche méthode : l'identification des porteurs de projet
1 / Démarche
éléments ci-dessous : Fiche méthode : le profil métier et les objectifs de formation
la caractérisation prend du temps et nécessite une pleine disponibilité Fiche méthode : le parcours de professionnalisation
de l’éleveur ou de l’éleveuse dans sa bergerie ; il est important de bien
choisir le moment de la réalisation de l’enquête (période et moment dans
la journée) ;
au démarrage d’un accompagnement, les éleveurs et éleveuses ne sont pas
encore en confiance avec l’équipe du projet et les informations peuvent
être biaisées ; les premières enquêtes donnent des informations générales
qu’il faudra par la suite modifier, compléter et valider (processus itératif) ;
les objectifs de la caractérisation ne sont pas toujours compris et les éleveurs
2 / Pratiques
et éleveuses souhaitent des appuis immédiats ; ils considèrent les enquêtes
comme une perte de temps et une sensibilisation peut-être nécessaire (ou
l’association d’une personne de confiance lors de l’exercice comme un éleveur
d’un douar voisin ayant terminé son parcours de professionnalisation).
TÉMOIGNAGE…
« La caractérisation est indispensable pour adapter l’offre en formation
du projet aux besoins des foyers et à leur capacité d’amélioration. Les
informations collectées permettent, après analyse, de présenter aux
éleveurs et aux éleveuses les actions concrètes qui vont être menées et
3 / Conseil
comment elles le seront. Une sorte de « contrat d’engagement » lie alors
les bénéficiaires et l’équipe du projet pour l’atteinte de chacun des
objectifs... ».
Zootechnicien ORMVAO.
Introduction
c’est-à-dire une description détaillée de tout ce que
doit savoir et savoir faire la personne qui exerce
Situation professionnelle n°1 : l’éleveur met en place et gère techniquement son atelier d’élevage ovin
ce métier. Le « profil métier » se décompose en 3
niveaux : les situations, les activités et les tâches Objectif général l’éleveur est capable de mettre en place un atelier d’élevage et de le gérer
professionnelles.
Dans le cas de l’élevage ovin, le « profil métier »
décrit toutes les situations, activités et tâches
Activités et objectifs
Tâches et objectifs spécifiques de formation
professionnelles qu’un éleveur ou une éleveuse doit intermédiaires de formation
être en mesure de faire pour gérer durablement son
L’éleveur dimensionne son atelier
activité.
1 / Démarche
l’éleveur est capable d’établir ses objectifs de production
Sur la base de ce « profil métier », un profil de
formation est établi. Il identifie parmi les situations,
en tenant compte des superficies fourragères qu’il cultive et de
les activités et les tâches celles qui devront être l’espace disponible pour l’aménagement d’une bergerie
maîtrisées en fin de parcours de professionnalisation L’éleveur construit/aménage sa bergerie
en tenant compte du public, de ses spécificités,
des moyens disponibles… (cf. fiche démarche « La 1.1 - L’éleveur démarre un l’éleveur est capable de construire/aménager sa bergerie à
caractérisation des situations initiales »). Le profil atelier d’élevage ovin partir des matériaux locaux disponibles et en tenant compte des
de formation tend vers le « profil métier » mais s’en l’éleveur est capable de normes zootechniques
différencie par l’écart entre ce qui est « souhaitable » démarrer un atelier d’élevage L’éleveur équipe sa bergerie
et ce qui est « faisable ». ovin l’éleveur est capable d’équiper sa bergerie en tenant compte des
Objectifs normes zootechniques
2 / Pratiques
- Adapter le plan de formation à la situation des éleveurs
L’éleveur trie ses animaux
et des éleveuses ;
- Établir un plan de formation de manière structurée. l’éleveur est capable de trier ses animaux en écartant les têtes
chétives ou présentant des anomalies pour ne garder que les plus
robustes pour démarrer l’activité
3 / Conseil
valoriser son atelier d’élevage bergerie
ovin
L’éleveur acquiert des animaux de race améliorée (D’man)
L’éleveur est capable de choisir des animaux de race améliorée
Introduction
objectifs ;
d’adapter la formation aux situations des éleveurs et des éleveuses
(adaptation d’un « profil métier idéal » aux résultats des enquêtes de
caractérisation) ;
de structurer les plans de formation.
1 / Démarche
d’un profil de formation et au moins un zootechnicien.
2 / Pratiques
POUR ALLER PLUS LOIN
Fiche méthode : l'identification des porteurs de projet
Fiche méthode : la caractérisation des situations initiales
Fiche méthode : le parcours de professionnalisation
3 / Conseil
DÉMARCHE / Etape 3 - Le profil métier et les objectifs de formation 21
22 AGRISUD / ORMVAO - L’élevage ovin D’man en pratiques - GUIDE 2012
Etape 4 Le parcours de professionnalisation
Le parcours de professionnalisation est une représentation 1. Représentation graphique
Introduction
graphique du cheminement de l’éleveur ou de l’éleveuse
pour l’acquisition de la capacité à gérer et développer
durablement, et de manière autonome, une activité
d’élevage.
Le parcours part de la situation initiale de l’éleveur ou
de l’éleveuse et décrit les étapes à franchir en terme
de maîtrise pour une autonomie complète. Il précise
également les différents types d’appuis à mettre en
œuvre pour franchir chacune de ces étapes.
Pour l’équipe d’un projet, le parcours de
1 / Démarche
professionnalisation est un outil méthodologique
important : il formalise l’accompagnement à mettre
en œuvre au profit des éleveurs ou des éleveuses pour
les faire passer d’un état de précarité à une situation
d’autonomie.
Objectifs
- Visualiser le travail d’accompagnement à réaliser
pour garantir le transfert des capacités nécessaires à
une gestion durable et autonome d’un élevage ovin ;
- Pouvoir se repérer dans les étapes franchies et
adapter son accompagnement ;
2 / Pratiques
- Comprendre la nécessaire évolution des appuis le long
du parcours de professionnalisation.
3 / Conseil
DÉMARCHE / Etape 4 - Le parcours de professionnalisation 23
2. Retour d’expériences…
Représenter graphiquement le cheminement des éleveurs ou des éleveuses
permet :
une compréhension claire du travail à réaliser ;
une compréhension partagée entre les bénéficiaires et l’équipe d’un projet ;
un repérage aisé des étapes franchies et de ce qu’il reste à faire ;
une évolution progressive des appuis et une adaptation au niveau
d’apprentissage des éleveurs ou des éleveuses.
Pour être efficace, il est cependant nécessaire :
que les membres de l’équipe projet (coordinateur, technicien, animateur...)
en aient la maîtrise ;
que le parcours soit construit avec les éleveurs ou éleveuses dans une
première séance de sensibilisation au démarrage d’un accompagnement ;
que le parcours soit pris comme référence lors des bilans ;
que les éleveurs ou éleveuses soient organisé(e)s en groupes plus ou moins
homogènes (en lien avec leur situation de départ) pour une adaptation du
rythme de professionnalisation.
Alimentation.................................................................................................. 49
- L’alimentation : règles générales............................................................ 49
- Les rations alimentaires : notions de base............................................ 53
Reproduction................................................................................................ 57
- La reproduction : notions de base......................................................... 57
- Les mises-bas et les premiers soins........................................................ 61
- Le sevrage................................................................................................. 65
Santé.............................................................................................................. 67
- Le parage des onglons............................................................................ 67
- Les principales maladies......................................................................... 71
- Les maladies parasitaires et le déparasitage....................................... 75
- La vaccination.......................................................................................... 79
LES PRATIQUES
27
Introduction
ovin D’man, il faut s’assurer que le lieu réponde aux L’endroit réservé à l’activité d’élevage ovin doit être aménagé afin de :
exigences requises pour la conduite du troupeau.
- permettre le respect des règles zootechniques de la conduite du troupeau, notamment en termes
A partir des surfaces disponibles, de la configuration des d’hygiène et de santé, d’alimentation et de reproduction ;
espaces et des contraintes socio-économiques des foyers,
- faciliter les tâches de l’éleveur ou de l’éleveuse.
des aménagements sont proposés permettant de répondre
à minima à ces exigences et de démarrer l’activité. Dans le cas des petites exploitations agricoles familiales, les aménagements initiaux des bergeries
doivent répondre aux conditions minimales requises pour une conduite améliorée du troupeau. Ils
Objectifs
tiennent compte des situations individuelles des foyers (au plan socio-économique) et constituent une
- Assurer la séparation des animaux selon l’âge, le sexe première étape pour une application future de la totalité des normes exigées.
et leur état physiologique pour faciliter la conduite du
1 / Démarche
troupeau (contrôle de l’alimentation et de la reproduction 2. Pratique
notamment) ; 1 - Etat des lieux
- Faciliter la surveillance et limiter les risques d’accident ;
- Faciliter le travail de l’éleveur ou de l’éleveuse dans la Une visite de l’emplacement pressenti pour aménager la bergerie est nécessaire afin d’établir avec
bergerie : nettoyage, alimentation, intervention sanitaire… l’éleveur ou l’éleveuse un plan adapté à sa situation et facilement réalisable. En effet, s’il n’y a pas
de plan type prédéfini, des règles sont à respecter.
Conditions de mise en œuvre
- Disposer d’un espace séparé de l’habitat domestique ; Ex. de plans réalisés avec des éleveuses à Hart Chaou :
- Disposer de matériaux locaux pour réaliser les
aménagements : roseaux, briques en pisé, plastique, Porte donnant sur la rue
planche de bois, fil d’attache… Partie réservée aux bovins
3m 2,80 m 2m 2m
2,20 m
2 / Pratiques
2m 2m
3,30 m
2m
Espace libre
Box 1
2,20 m
Stockage
fumier
Box 2 Couloir
Boxes
3 / Conseil
Point d’eau
À NOTER
Norme pour une conduite moderne du troupeau : 8 boxes
- béliers : 1,54 m²/tête (moyenne de 20 têtes par box)
- brebis vides : 1,2 m²/tête (moyenne de 25 têtes par box)
- brebis suitées : 2,2 m²/tête (moyenne de 12 têtes par box)
- brebis pleines : 1,5 m²/tête (moyenne de 19 têtes par box)
- agneaux ou agnelles : 0,5 m²/tête (moyenne de 26 têtes par box)
- antenais ou antenaises : 1,2 m² par tête (moyenne de 25 têtes par box)
Introduction
aménagements simples à réaliser, progressifs et adaptés aux situations
individuelles des foyers ; résultats.
utilisation de matériaux locaux pour les constructions comme le roseau ou le Cette visite a été déterminante car nous avons rencontré des hommes et
pisé (faible coût) ; des femmes qui auparavant pratiquaient l’élevage comme nous. Mais au
moment de la visite, nous avons compris qu’ils étaient maintenant bien
amélioration des conditions de travail de l’éleveur ou de l’éleveuse (circulation
plus avancés : les bergeries étaient propres et organisées, les animaux
aisée dans la bergerie et surveillance facilitée) ;
étaient séparés et surtout, ils nous ont parlé des avantages de cette
constat rapide d’une amélioration du troupeau grâce à la séparation qui facilite
nouvelle organisation.
le contrôle de l’alimentation et de la reproduction (motivation pour poursuivre
Nous avons alors été motivés pour réaliser à notre tour ce changement.
les aménagements et répondre à l’ensemble des exigences zootechniques).
Après la formation, nous avons été suivis individuellement pour adapter
1 / Démarche
Certains éléments peuvent cependant être des facteurs de blocage à la mise en œuvre : les normes à chacune de nos situations.
disponibilité de l’espace et possibilités de modifier ou non des bâtiments Depuis que les aménagements sont réalisés, c’est vrai, on note un grand
(question d’héritage) ; changement dans l’état de nos animaux et surtout le travail nous est
dans certains cas de grande précarité, les aménagements représentent un facilité… ».
investissement que les familles ne peuvent assumer. Des logiques d’entraide
sont alors à promouvoir (appuis des autres éleveurs/de l’association). CE QU’IL FAUT RETENIR…
La conduite améliorée du troupeau nécessite d’aménager l’espace
réservé à l’élevage des ovins. Si les investissements de départ ne peuvent
être réalisés, il est possible d’adopter une démarche progressive.
2 / Pratiques
Dans tous les cas, les aménagements doivent répondre à une double
exigence :
- permettre de respecter les règles d’hygiène et de santé, d’alimentation
et de reproduction garantissant la productivité du troupeau ;
- faciliter le travail des éleveurs et éleveuses.
3 / Conseil
Bergerie aménagée en respectant les normes zootechniques
Introduction
Le lieu doit donc être : Les principaux équipements de la bergerie sont les mangeoires et les abreuvoirs. Il est également
- aménagé pour répondre aux normes zootechniques indispensable que celle-ci soit équipée d’un magasin de stockage.
(cf. fiche « L'aménagement d’une bergerie ») ;
Ces 3 types d’équipement doivent être adaptés et correctement dimensionnés pour répondre à leur rôle :
- doté de l’équipement nécessaire aux besoins journaliers
des animaux en alimentation et abreuvement.
- des mangeoires garantissant un accès facile à tous les animaux du box (pas trop petite) et limitant
les gaspillages (pas trop grande) ;
La bergerie doit également disposer d’un espace pour
- des abreuvoirs également faciles d’accès et stables (pour éviter les risques de renversement) ;
stocker les aliments en assurant leur bonne conservation
(magasin). - un magasin pour entreposer un stock suffisant d’aliments pour les périodes creuses et garantissant
une bonne conservation (aération pour éviter l’humidité et protection contre les pluies éventuelles
Objectifs qui altèrent la qualité nutritive des aliments).
1 / Démarche
- Préserver la qualité de l’alimentation distribuée ;
- Assurer la disponibilité en eau de qualité ; 2. Pratique
- Limiter les risques sanitaires liés à la souillure des 1 - Etat des lieux
aliments ou de l’eau ;
Dans la majorité des petites exploitations agricoles familiales, l’équipement est sommaire et inadapté :
- Eviter les gaspillages dans la distribution des aliments ;
seau pour l’abreuvement, alimentation à même le sol, aliments stockés sans protection…
- Disposer d’un stock d’aliments de qualité.
Ces pratiques résultent de la non prise de conscience par les éleveurs ou les éleveuses de l’importance
Conditions de mise en œuvre
des équipements sur le bien-être et la productivité du troupeau.
- Disposer d’une bergerie aménagée (boxes et aires
d’exercice) ; Risques de Moins de
- Disposer d’un espace à aménager pour le stockage ; blessures déplacements
- Disposer de matériaux pour réaliser les équipements :
2 / Pratiques
ciment, sable, fer, tôle… Equipement inadapté Baisse des
Souffrance
(ou inexistant) performances
Animaux affaiblis Mauvaise
(mauvaise alimentation) alimentation
3 / Conseil
Seau pour l’abreuvement, inadapté Alimentation à même le sol
Abreuvoir
Introduction
le stock d’aliments de qualité en période creuse. dans ma bergerie, je conduis déjà différemment mon troupeau.
Les éleveurs et les éleveuses qui ne disposaient pas auparavant d’équipement Des choses simples au départ, comme l’équipement, permettent de voir
ou qui disposaient d’un équipement sommaire et non adapté reconnaissent que rapidement de bons résultats sur l’état général des animaux… ».
les changements apportés permettent :
un travail aisé dans la bergerie (notamment pour la distribution mais aussi
pour le nettoyage) ; CE QU’IL FAUT RETENIR…
un constat rapide de l’amélioration de l’état du troupeau. L’équipement d’une bergerie doit permettre de répondre aux besoins
Il est cependant nécessaire de tenir compte des possibilités d’investissement des animaux en alimentation (mangeoires, magasin de stockage) et en
1 / Démarche
des familles au démarrage : abreuvement (abreuvoirs).
les équipements plus coûteux sont à écarter dans un premier temps au Il doit être adapté et bien dimensionné pour jouer pleinement son rôle et
profit d’équipements de transition plus faciles d’accès. limiter les gaspillages ou les risques sanitaires pour les animaux.
Dans tous les cas, le rôle de l’équipement est très vite perçu et les familles Des équipements simples, peu coûteux contribuent au maintien des
investissent ensuite rapidement. performances zootechniques du troupeau.
2 / Pratiques
Fiche pratique : l’alimentation : règles générales
Fiche pratique : les rations alimentaires : notions de base
3 / Conseil
Mangeoire fabriquée localement (en équipement de transition)
Introduction
sanitaire du troupeau. Les animaux doivent être élevés dans un environnement sain afin de limiter les risques d’infection ou de
L’élevage ovin D’man étant conduit en stabulation, maladie. Pour cela, 2 grands principes sont à respecter :
l’éleveur ou l’éleveuse doit respecter un certain nombre - la séparation de la bergerie de la maison pour limiter les contaminations les déchets domestiques
de règles afin d’assurer un milieu de vie sain pour les sont un milieu favorable pour le développement de certains microbes/parasites ; la mouche peut
animaux et réduire ainsi les problèmes sanitaires.
constituer un vecteur de transmission aux animaux ;
Objectifs - l’assainissement régulier du milieu (nettoyage quotidien, saisonnier et en cas d’infection).
- Limiter les risques d’infection ou de maladies des animaux ;
2. Pratique
- Limiter les risques de contamination entre les animaux
infectés et les animaux sains et entre l’animal et l’Homme. 1 - Séparation bergerie / espace domestique
1 / Démarche
Cf. fiche pratique « L’aménagement d’une bergerie ».
Conditions de mise en œuvre
- Disposer du petit équipement nécessaire à l’entretien 2 - Assainissement du milieu
régulier des bâtiments : râteau, pelle, brouette ; 4 « règles d’or » doivent être respectées.
- Disposer du matériel spécifique pour les opérations
- Maintenir un sol propre et sec
périodiques : seau, tissu pour se protéger et brosse
Les sols souillés et humides sont un terrain favorable au développement des germes qui causent des
pour le chaulage ;
- Disposer de moustiquaires pour les fenêtres.
maladies comme le piétin ou les mammites.
- Garder les équipements propres
mangeoires et les abreuvoirs doivent être exempts des excréments des animaux qui peuvent
Les mangeo
contenir les œufs de parasites comme le ténia.
une bonne ventilation
- Assurer un
2 / Pratiques
Les odeurs nauséabondes peuvent provoquer des maladies respiratoires (toux, bronchite…) ou
oculaires comme
co la conjonctivite.
- Limiter la présence
p des principaux vecteurs de maladie : mouches, moustiques et chiens
3 / Conseil
SSol humide, aliments souillés Fumier stocké dans la bergerie, foyer de microbes
Animaux sales Risques de Risque de parasitage interne et externe 1. Ramasser le fumier 1. Chauler les 1. Isoler les animaux
maladies et le stocker hors de bâtiments au moins 1 infectés
respiratoires la bergerie - source de fois par an pour assainir
microbes et attractif le milieu (la chaux 2. Désinfecter les
ou oculaires
pour les mouches - pour élimine les microbes et bâtiments et les
une utilisation, après limite la présence des équipements au
recyclage, dans les mouches) sulfure de calcium ou
Risques Risques de parcelles au permanganate de
pathologiques boiterie Performances zootechniques en baisse 2. Remplacer les potassium
(mammites) (piétin) 2. Balayer le sol pour moustiquaires (grillage)
3. Incinérer les
+ faciliter le séchage et
limiter la poussière
aux fenêtres en cas de
besoin litières en dehors de la
bergerie et de l’habitat
Moins bonne valorisation des produits 3. Changer l’eau domestique
régulièrement et
nettoyer les abreuvoirs
et mangeoires pour
assurer la qualité de
l’eau et des aliments
Sol nettoyé et ensoleillé Chaulage externe de la bergerie Chaulage interne des murs
Introduction
une diminution des coûts de traitement ; d’espérer les vendre à un bon prix !
une diminution des risques de mortalité due aux maladies / infections ; Ce respect de l’hygiène est tout aussi important pour nous, les éleveuses.
Travailler dans un endroit propre, avec moins de poussière, c’est
un maintien du bon état physiologique des animaux et donc un maintien de
beaucoup plus facile… ».
leurs performances ;
un cadre de travail plus agréable pour l’éleveur ou l’éleveuse.
CE QU’IL FAUT RETENIR…
Cependant, les exploitations agricoles familiales peuvent rencontrer un certain
nombre de contraintes : Une bergerie bien entretenue permet à l’animal de vivre dans un milieu
sain et donc de limiter les risques d’infection ou de maladie, souvent
impossibilité de séparer l’habitat domestique de la bergerie du fait de
à l’origine des baisses des performance zootechniques et d’une moins
1 / Démarche
l’exiguïté de l’espace disponible ;
bonne valorisation des animaux.
des tours de rôle dans la prise en charge du troupeau, ce qui nécessite que
toutes les personnes impliquées soient bien formées ; 4 règles d’or sont à retenir : maintenir les sols propres et secs, garder les
équipements propres, assurer une bonne ventilation et limiter la présence
un chaulage partiel du fait des grandes quantités qu’exige le pisé.
des vecteurs de maladies tels que chiens, mouches et moustiques.
2 / Pratiques
Fiche pratique : les principales maladies
Fiche pratique : les maladies parasitaires et le déparasitage
Fiche pratique : la vaccination
3 / Conseil
PRATIQUES / Bergerie - L’hygiène : règles de base 39
40 AGRISUD / ORMVAO - L’élevage ovin D’man en pratiques - GUIDE 2012
Gestion des animaux Le tri, le choix et le bouclage des animaux
Le développement d’une activité d’élevage ovin 1. Généralités
Introduction
D’man, à partir de l’existant, implique de travailler sur L’opération de sélection des animaux pour démarrer l’activité d’élevage ovin se fait en 2 temps :
l’amélioration des performances du troupeau. - le tri permettant d’écarter les animaux âgés, chétifs ou présentant des anomalies ;
Deux tâches préalables sont nécessaires. - le choix (et le bouclage) permettant d’identifier les animaux pour assurer la reproduction du troupeau
Tout d’abord, le tri qui doit permettre d’écarter les dans un objectif d’amélioration des performances globales.
animaux âgés, chétifs, ceux qui présentent des anomalies
ou ceux qui ont un phénotype ne correspondant pas à
2. Pratique
celui de la race D’man. 1 - Tri
Ensuite, le choix et le bouclage des animaux pour la Pour démarrer correctement un atelier d’élevage ovin, il est nécessaire de ne garder que les animaux
reproduction avec des géniteurs de race D’man introduits en bonne santé, pas trop âgés (6 ans maximum pour les brebis, 2 ans pour les béliers) et d’éliminer les
1 / Démarche
qui doit permettre l’amélioration générale du troupeau. animaux boiteux ou malades. Les antenaises ayant mis bas ou gestantes sans avoir atteint le seuil de
conformité (précocité) sont également à écarter.
Objectifs
- Ecarter les animaux âgés, chétifs ou présentant des
2 - Choix des brebis
anomalies pour ne garder que les animaux les plus 3 éléments sont à prendre en compte : l’ascendance, la conformation et les performances.
robustes au démarrage de l’activité ; - L’ascendance
- Ecarter les animaux présentant un phénotype ne Les brebis reproductrices sont choisies en partie sur la base des performances de leurs parents : la
correspondant pas à celui de la race D’man ; brebis doit être issue d’une mère multiple et qui donne des produits multiples ; elle doit également
- Choisir les animaux reproducteurs ; être née d’une portée multiple.
- Identifi
tifier les animaux choisis pour un suivi facilité des
- La conformation
ascendants
ndants et des descendants.
Les brebis doivent être bien développées, avec une bonne conformation des mamelles (pour un bon
Conditions
tions de mise en œuvre allaitement des agneaux et des agnelles), de bons aplombs et un bassin horizontal et éclaté qui
2 / Pratiques
- Disposer
oser du petit facilite les mises-bas multiples.
matériel
ériel pour le - Les performances
bouclage
lage : pinces Les brebis qui donnent régulièrement des produits multiples (2 ou plus) et qui ont l’instinct maternel
et boucles.
oucles.
sont à privilégier pour la reproduction.
À NOTER
L’âge des animaux se calcule à partir de l’observation de leur dentition :
- 8 dents de même taille = 12 mois
- 2 dents de taille supérieure (les pinces) et 3 dents de part et d’autre
des pinces de même taille = 18 mois
- 4 dents de taille supérieure et 2 dents de part et d’autre de même
3 / Conseil
taille = 24 mois
- 6 dents de taille supérieure et 1 dent de part et d’autre de même
taille = 36 mois
Brebis bien conformées - 8 dents de grande taille = 48 mois
À NOTER
Pour l’engraissement, le choix des béliers va surtout dépendre de leur poids
à la naissance et de leur croissance : ils doivent avoir un poids au sevrage et
à l’âge adulte élevé (précocité de croissance).
Introduction
d’améliorer progressivement les performances du troupeau ;
de limiter le nombre de géniteurs D’man à introduire dans un premier temps Je considérais comme beaucoup de membres de ma famille que plus
(travail sur la base de l’existant) qui peut être un facteur de blocage pour j’avais d’animaux, mieux c’était…
l’éleveur ou l’éleveuse (demande un investissement) ; Nous avons maintenant bien compris l’intérêt du tri, du choix et du
de commencer à suivre les lignées pour une meilleure maîtrise de la bouclage et nous voyons bien la différence sur nos troupeaux. Les
reproduction. animaux sont robustes, en bonne santé et plus performants…
Désormais, je ne garde que les animaux qui répondent aux critères, je
Dans le cas des petites exploitations agricoles familiales suivies, la démarche
mets les autres à la réforme ».
est progressive :
les éleveurs ou éleveuses ne disposent pas d’un nombre important d’animaux
1 / Démarche
et le premier de tri est donc une opération légère permettant surtout de CE QU’IL FAUT RETENIR…
convaincre de l’intérêt d’une telle pratique consistant à privilégier la Le tri des animaux permet de ne garder que les animaux en bonne santé,
qualité à la quantité ; pas trop âgés, exempts de maladies et présentant un phénotype similaire
les opérations suivantes sont plus sévères permettant ainsi à l’éleveur ou à celui de la race D’man.
l’éleveuse de répondre à l’ensemble des critères de sélection des animaux
Le choix des animaux pour la reproduction, qui se fait en tenant compte
et de pouvoir prétendre à une adhésion à l’ANOC.
de l’ascendance, de la conformation et des performances permet ensuite
d’améliorer les performances globales du troupeau.
Enfin, la 3ème étape, l’identification grâce au bouclage va permettre
de suivre les lignées des animaux et de faciliter le travail de choix de
l’éleveur ou de l’éleveuse.
2 / Pratiques
POUR ALLER PLUS LOIN
Fiche pratique : la séparation des animaux
Fiche pratique : la reproduction, notions de base
3 / Conseil
Animaux triés et bouclés
Introduction
exploitations agricoles familiales sont des ateliers où les Dans les petites exploitations agricoles familiales, les ovins sont souvent regroupés dans un même
animaux ne sont pas séparés par espèces (bovins, ovins lieu, avec d’autres espèces, et sans différenciation d’âge, de sexe ou d’état physiologique. Cette
et caprins, volaille…) ou sont séparés par espèces mais pratique est « économe » en espace et en temps, pour la distribution de l’alimentation par exemple.
vivent regroupés dans un seul endroit (« agreur »), sans
Elle présente cependant de nombreux inconvénients qui limitent fortement la possibilité de conduire
séparation par âge, sexe ou état physiologique.
correctement un élevage :
La séparation des animaux est pourtant indispensable
pour permettre à l’éleveur ou l’éleveuse de conduire un - chaque animal ne peut pas se nourrir correctement besoins différents chez le jeune et chez
élevage ovin. l’adulte ; compétition illégale sur l’alimentation entre les animaux selon l’âge et le sexe ;
- le contrôle de la reproduction n’est pas assuré mises bas non désirées - en période de froid par exemple - et
Objectifs forte mortalité ou anomalies à la naissance du fait de la précocité des gestations et/ou de la consanguinité ;
1 / Démarche
- Organiser le troupeau en lots homogènes pour un - risque d’accidents avortement des brebis gestantes, piétinement des nouveau-nés…
contrôle de l’alimentation avec des apports adaptés
aux différents besoins des animaux ; 2. Pratique
- Organiser le troupeau pour maîtriser la reproduction
1 - Déterminants de la séparation
et éviter la consanguinité (cause d’anomalies) ou des
gestations précoces (cause de mortalité) liées à des 3 critères sont déterminants dans la séparation des animaux : le sexe, l’âge et l’état physiologique.
luttes non contrôlées ; Les animaux doivent donc être regroupés en 8 catégories : les béliers / les brebis gestantes / les brebis
- Limiter les accidents pour les brebis gestantes ou les suitées / les brebis vides / les antenais / les antenaises / les agneaux / les agnelles.
nouveau-nés. Pour des raisons d’espace et de changement progressif de la conduite d’élevage, l’éleveur ou l’éleveuse
peut dans un 1er temps regrouper les animaux en 3 groupes :
Conditions de mise en œuvre
- Disposer d’une bergerie aménagée avec un minimum - les brebis ;
- les béliers, les antenais et les agneaux sevrés ;
2 / Pratiques
de 3 boxes.
- les antenaises et les agnelles sevrées.
Dès lors que l’espace n’est plus un facteur limitant et que l’éleveur ou l’éleveuse a compris l’intérêt de la pratique,
il est important de travailler avec eux sur des lots physiologiquement homogènes, plus facilement contrôlables.
3 / Conseil
Etat initial : animaux mélangés Lot de brebis Lot de béliers et antenais
Rationaliser l’alimentation
en fonction des besoins Amélioration de la robustesse et des
Box 1 Box 2 Box 3 spécifiques de chaque lot performances des animaux
d’animaux
Béliers Brebis Brebis
suitées gestantes
Antenais
Brebis vides Antenaises
Agneaux Contrôler la reproduction Amélioration de la productivité des
sevrés Agnelles (éviter les luttes précoces, brebis (mise à la lutte à l’âge et au
sevrées la consanguinité, faciliter la poids recommandés) + diminution des
préparation à la lutte) mortalités à la mise-bas
À NOTER
Les 1ers regroupements permettent d’éviter les luttes précoces et les
Diminution des avortements causés par
risques liés à la consanguinité. Mais les problèmes de la non-maîtrise de Réduire les risques les confrontations entre animaux et
l’alimentation ou les risques d’accident persistent. C’est pourquoi l’éleveur d’accident diminution des risques de contamination
ou l’éleveuse doit rapidement aménager un nombre suffisant de boxes pour (brebis gestantes isolées) des produits et de la mère pendant les
l’organisation en lots homogènes (8). mises-bas non surveillées
Introduction
Ce qu’ils retiennent de la pratique c’est avant tout une meilleure organisation
de leur travail, à travers : La nouvelle organisation permet un contrôle facile des animaux et
la surveillance facilitée ; nous permettra ensuite, quand nous travaillerons sur l’alimentation,
d’apporter des aliments adaptés aux besoins de chacun des lots…
le contrôle de l’alimentation ;
C’est sûr, au départ, cela demande plus de travail mais au final, nous
le contrôle de la reproduction (et donc la diminution des avortements et des
sommes satisfaits des effets sur l’état des troupeaux… ».
mortalités) ;
la diminution des accidents (confrontation entre adultes et jeunes).
Cette meilleure organisation permet de constater rapidement une amélioration CE QU’IL FAUT RETENIR…
de l’état du troupeau.
1 / Démarche
La séparation en lots homogènes est un préalable indispensable à la
Ceci étant dit, la séparation nécessite : conduite du troupeau : elle détermine la maîtrise de l’alimentation, la
un espace suffisamment grand pour distinguer les 8 lots ; maîtrise de la reproduction et permet d’éviter les accidents.
des moyens matériels pour la construction des boxes. Les animaux évoluent dans un espace réservé à des animaux de même
âge, de même sexe et dans un état physiologique similaire, ce qui
contribue à leur bien-être.
L’éleveur ou l’éleveuse gagne également dans le contrôle sanitaire de
son troupeau.
2 / Pratiques
Fiche pratique : l’aménagement d’une bergerie
Fiche pratique : l’alimentation : règles générales
Fiche pratique : les rations alimentaires : notions de base
Fiche pratique : la reproduction : notions de base
3 / Conseil
PRATIQUES / Gestion des animaux - La séparation des animaux 47
48 AGRISUD / ORMVAO - L’élevage ovin D’man en pratiques - GUIDE 2012
Alimentation L’alimentation : règles générales
Une des clés de la réussite d’un élevage est l’alimentation 1. Généralités
Introduction
puisque pour rester productif, un troupeau de moutons Le système d’alimentation mis en œuvre par un éleveur ou une éleveuse doit être :
doit être bien alimenté (au-delà de la simple ration - efficace il doit répondre aux besoins d’entretien et aux besoins de production de l’animal tout en
d’entretien).
étant économiquement raisonnable ;
Dans le cas d’un élevage ovin de race D’man, en - et sécurisé les aliments distribués ne doivent présenter aucun risque d’atteinte à la santé de
stabulation toute l’année, l’alimentation est aussi l’une l’animal (intoxication, météorisation…).
des tâches les plus exigeantes : elle représente de 30 à
45% du temps de travail d’un éleveur ou d’une éleveuse. 2. Pratique
Objectifs 1 - Catégories d’aliments
- Assurer de manière régulière une alimentation de - Les fourrages verts et les foins
1 / Démarche
qualité en quantité suffisante ; Les fourrages verts (luzerne, herbes…), les foins (de luzerne, de maïs) et les résidus de récolte
- Permettre aux animaux une bonne croissance et une (paille) sont les aliments grossiers qui constituent la base de l’alimentation des ovins D’man. Ils sont
bonne production ; riches en fibres mais pauvres en énergie ; des complémentations sont donc nécessaires.
- Valoriser les ressources disponibles localement pour - Les concentrés
limiter les achats extérieurs.
Les grains d’orge, de maïs et les sous-produits de l’agro-industrie tels que le son et la pulpe sèche
Conditions de mise en œuvre de betterave constituent les principaux aliments concentrés distribués aux ovins en complément des
- Disposer de parcelles pour produire une partie de aliments grossiers. Ils sont riches en énergie et en protéines.
l’alimentation ; - Les minéraux
- Disposer de l’équipement nécessaire pour éviter Le calcium, le phosphore et le chlorure de sodium sont les principaux éléments minéraux indispensables
la souillure des aliments (mangeoires) et de l’eau aux ovins. Leur insuffisance peut provoquer des déséquilibres importants. Ils sont donc apportés en
(abreuvoirs). supplément de la ration. Les minéraux sont disponibles sous forme de blocs à lécher ou en poudre
2 / Pratiques
(CMV : Complément Minéral Vitaminé).
À NOTER
- les besoins d’entretien correspondent aux dépenses de base de l’organisme de l’animal pour se maintenir
en vie ; ils sont fonction du poids de l’animal ;
- les besoins de production s’ajoutent aux besoins d’entretien dès que l’organisme fournit un produits utilisable (lait,
viande, agneau/agnelle) ; ils sont proportionnels à la quantité de produit fourni ou à la période de reproduction.
3 / Conseil
Luzerne Pulpe de betterave Bloc à lécher
À NOTER
La santé d’un animal est dans sa mangeoire : pour préserver la santé du
troupeau, il est essentiel de distribuer une alimentation saine. Tableau ration par box
À NOTER
Pour limiter les risques de crises liées à l’accès à l’alimentation qui mettent
en péril l’activité, l’éleveur ou l’éleveuse de moutons dans un système oasien
(stabulation) doit produire au moins 70% des besoins dans ses parcelles.
Mangeoire
Introduction
limiter le gaspillage et donc des pertes économiques pour l’éleveur ou l’éleveuse Les formations reçues m’ont permis de comprendre les risques de cette
(d’autant plus important que dans la zone, les ressources sont rares). manière de faire et m’ont donné les informations nécessaires pour
modifier les pratiques.
Les éleveurs et éleveuses ont cependant souvent des difficultés à ajuster les
apports : Aujourd’hui, ma famille et moi, nous distribuons les aliments « les yeux
ouverts » tout en limitant les gaspillages : les animaux se portent mieux
ils distribuent les aliments en fonction du disponible dans les parcelles et
et nous faisons des économies ! »
non en fonction des besoins des animaux ;
les règles de séparation des animaux dans les boxes ne sont pas toujours
strictement observées ce qui rend inefficace le système d’alimentation par CE QU’IL FAUT RETENIR…
catégories d’animaux. Une alimentation équilibrée et un abreuvement de qualité sont
1 / Démarche
Face à ces difficultés, les formations doivent nécessairement être complétées indispensables pour assurer une bonne santé aux animaux et un bon
de suivis individuels pour l’adaptation des rations en fonction du disponible sur niveau de production du troupeau.
l’exploitation. L’alimentation est donc une des clés de la réussite d’un élevage.
Il est également à noter qu’un troupeau bien nourri favorise le bien-être
des animaux dans la mesure où le calme qui règne dans une bergerie
d’animaux correctement alimentés, limite le stress et participe aux
bonnes performances zootechniques du troupeau.
2 / Pratiques
Fiche pratique : l’équipement d’une bergerie
Fiche pratique : la séparation des animaux
Fiche pratique : les rations alimentaires : notions de base
3 / Conseil
Alimentation des brebis
Introduction
aliments données chaque jour à un animal. Elle est Une ration est déterminée par :
distribuée en plusieurs fois. La quantité et la composition - les besoins quantitatifs de l’animal besoins d’entretien qui varient selon le poids et besoins de
d’une ration sont fonction du sexe, de l’âge et de l’état production qui varient selon le sexe et le stade physiologique ;
physiologique de l’animal.
- et ses besoins qualitatifs besoins en énergie, en protéines et en minéraux qui varient selon le
Dans tous les cas, la ration apportée doit prendre en poids, le sexe et le stade physiologique.
compte les besoins d’entretien de l’animal mais aussi ses
besoins de production (cf. fiche « L'alimentation : règles Une ration doit également tenir compte du coût des aliments qui la composent (présents sur
générales »). l’exploitation ou achetés).
Objectifs À NOTER
1 / Démarche
- Adapter les apports en fonction des besoins des Les besoins en énergie sont exprimés en UF (Unité Fourragère) ; les besoins en protéines sont exprimés
animaux qui varient selon l’âge, le sexe et l’état en grammes de MAD (Matière Azotée Digestible) et les besoins en minéraux sont exprimés en gramme.
physiologique ;
- Limiter les gaspillages dus à la non maîtrise de
l’alimentation. 2. Pratique
Conditions de mise en œuvre
1 - Calcul des rations
Le calcul prend en compte d’une part l’état de l’animal (poids, sexe, stade physiologique) pour
- Disposer d’une bergerie aménagée (séparation des
animaux en lots homogènes) et équipée (mangeoires
connaître ses besoins quantitatifs et qualitatifs et d’autre part la valeur des aliments pour connaître
et abreuvoirs adaptés) ; leur teneur en UF, MAD et minéraux. Des tables spécifiques sont établies par des chercheurs.
- Disposer du petit équipement pour la pesée des Il faut ensuite tenir compte du disponible sur l’exploitation pour adapter la ration à chaque situation
aliments et la distribution ; et compléter par des éventuels apports extérieurs dans la limite de 30% des apports en alimentation
2 / Pratiques
- Disposer de compléments (cf. fiche « L'alimentation : règles générales »).
minéraux vitaminés pour
Le tableau ci-dessous indique les besoins journaliers par catégories d’animaux :
combler les déficits.
3 / Conseil
Antenais(e) 1,2 100 10 4
Brebis gestante
Foin de luzerne
Luzerne verte
150 g
200 g
Déchets de dattes
Son et pulpe de betterave
CMV
200 g
100 g
20 g
+ Gestion de
reproduction + Alimentation
équilibrée
+ + Hygiène
Agneau et agnelle
Paille
Foin de luzerne
Luzerne verte
150 g
250 g
100 g
Orge ou maïs
Déchets de dattes
Son et pulpe de betterave
300 g
250 g
100 g
+
Performances
CMV 25 g génétiques
Paille 250 g Orge ou maïs 600 g
Foin de luzerne 250 g Déchets de dattes 300 g
Antenais(e)
Foin de luzerne 150 g Son et pulpe de betterave 125 g
CMV 25 g
Savoir faire
de l’Eleveur
* CMV = Complément Minéral Vitaminé
Introduction
de ses performances) ; Lors du dernier STE (suivi technico-économique), le problème de
d’une influence positive sur les prix de vente (l’animal bien nourri est plus beau) ; l’alimentation est bien apparu, nous en avons conscience….
d’une réduction des gaspillages (achats extérieurs limités et meilleure Il nous reste à poursuivre nos efforts pour la satisfaction des besoins des
gestion des parcelles). animaux tout en évitant le gaspillage. Nous devons y arriver, sinon, c’est
Le respect des rations alimentaires dans les petites exploitations agricoles l’activité d’élevage toute entière qui est pénalisée... »
familiales reste pourtant difficile car plusieurs contraintes se posent :
gestion différenciée parcelle / élevage au sein de l’exploitation ;
difficulté de compréhension des modes de calcul des rations. CE QU’IL FAUT RETENIR…
Un accompagnement de proximité et individualisé est donc souvent nécessaire Une ration alimentaire doit couvrir les différents besoins d’un animal qui
1 / Démarche
après les formations. diffèrent selon son âge, son sexe et son état physiologique. Elle doit être
composée d’aliments sains et diversifiés pour jouer son rôle.
En dehors de la ration de base et des complémentations en aliments
concentrés (grains, dattes…), un apport en complément minéral et
vitaminé permet de couvrir les déficits en minéraux et vitamines.
Au final, une bonne alimentation est déterminante dans les performances
zootechniques du troupeau et dans le prix de vente de chaque animal.
2 / Pratiques
Fiche pratique : l’alimentation : règles générales
3 / Conseil
Stock de paille sur une exploitation
Introduction
phase déterminante dans la conduite d’un troupeau Pour maîtriser la reproduction de son troupeau, l’éleveur ou l’éleveuse doit connaître les éléments
ovin. C’est elle qui assure la productivité de l’élevage ci-dessous :
et la continuité de l’activité par le renouvellement des
- l’œstrus pour que l’accouplement réussisse, il faut que la brebis soit en période de réceptivité ;
géniteurs.
c’est la période des chaleurs qui dure de 24 à 72 heures et qui réapparaît tous les 17 jours (sauf si
Pour la réussir, il convient d’une part de choisir les animaux
la brebis est gravide (pleine), dans ce cas, les chaleurs réapparaîtront 45 jours après la mise-bas) ;
(cf. fiche « Le tri, le choix et le bouclage des animaux ») et
d’autre part, de planifier et de préparer les luttes. - la puberté c’est l’âge où la reproduction devient possible pour les mâles et pour les femelles ;
les jeunes antenais D’man entrent en reproduction à partir de 24 mois (poids vif de 45 à 50 kg) et
Objectifs
les jeunes antenaises D’man à partir de 12 mois (poids vif de 25 à 30 kg). La race D’man présente
- Eviter les gestations non désirées ;
l’avantage d’une précocité de la puberté pour les femelles ;
- Programmer les luttes pour assurer le groupage des
1 / Démarche
agnelages ; - la saison sexuelle le mâle a un cycle sexuel continu ; la brebis, elle, a généralement une saison
- Identifier et préparer les animaux à la lutte ; sexuelle limitée en dehors de laquelle elle ne peut être saillie (repos sexuel). Ce n’est pas le cas de
- Assurer le renouvellement des géniteurs. la brebis D’man qui, outre la spécificité de la précocité de la puberté, a comme caractéristique la
Conditions de mise en œuvre capacité à se reproduire toute l’année.
- Disposer d’une bergerie aménagée avec un nombre À NOTER
suffisant de boxes ;
- Disposer d’aliments concentrés et CMV, Complément La brebis D’man a donc la capacité de faire 2 mises-bas sur une période de 13 mois lutte en juin,
Minéral Vitaminé, pour la préparation à la lutte ; mise-bas en octobre (5 mois de gestation), 3 mois de période de lactation, nouvelle lutte en janvier,
- Disposer des produits vétérinaires et du matériel mise-bas en mai, période de lactation et nouvelle lutte en juillet (et ainsi de suite…).
nécessaire pour les interventions sanitaires de La brebis de croisement n’a pas cette capacité puisqu’au moment de la possibilité de la 2ème lutte
déparasitage et de parage des onglons en cas de (en janvier, selon l’exemple ci-dessus), elle est en période de repos sexuel.
2 / Pratiques
besoin.
2. Pratique
1 - Choix des animaux reproducteurs
Cf. fiche « Le tri, le choix et le bouclage des animaux ».
3 / Conseil
Bélier pour la reproduction Bélier et brebis pour la lutte
3 - Préparation à la lutte
La préparation des brebis et du bélier influe favorablement sur :
- le taux de fertilité de la brebis augmente le taux d’ovulation, favorise la
fécondation et limite les risques d’avortement embryonnaire ;
- le taux de fertilité du bélier augmente la quantité et la qualité du sperme.
La préparation s’effectue en plusieurs étapes.
- Un mois et demi avant la lutte
Procéder à un examen des animaux pour :
- vérifier leur état sanitaire (absence de maladies / blessures / onglons) ;
- effectuer éventuellement un déparasitage (si la période convient) ;
- écarter les brebis trop maigres (et les complémenter).
- Un mois avant la lutte
Modifier les rations alimentaires (méthode du flushing) :
- la ration journalière de la brebis est complétée par 200 à 300 g d’aliments Bélier et brebis pour la lutte
concentrés et 10 à 15 g de Complément Minéral Vitaminé (CMV) ;
- la ration du bélier est complétée par 500 à 600 g d’aliments concentrés et
À NOTER
30 g de CMV.
Dans les élevages avec un effectif limité, le bélier reproducteur doit être
changé tous les 2 ans pour éviter les consanguinités.
À NOTER
Dans les élevages avec un effectif plus important, des familles doivent être
Le changement de la ration doit toujours se faire progressivement pour constituées autour de chaque bélier (toujours dans la soucis d’éviter les
éviter les troubles digestifs (sur 8 à 10 jours). consanguinités).
Introduction
suffisantes pour améliorer rapidement la maîtrise de la reproduction du
troupeau ;
Par ailleurs, les éleveurs et les éleveuses observent très vite un effet positif :
la diminution des malformations ou des mortalités à la naissance liées à la
consanguinité et aux gestations précoces.
Dans les exploitations où l’effectif reste minime, des points sont à relever :
un bélier reproducteur peut représenter un coût (d’entretien, d’alimentation)
s’il ne travaille pas suffisamment ; des stratégies de mutualisation peuvent
être promues pour dépasser cette contrainte (regroupement de 3 à 5
1 / Démarche
exploitations pour la gestion d’un bélier) ;
dans le cas de la gestion commune d’un bélier, des règles strictes d’hygiène
et d’alimentation doivent être observées par tous les éleveurs ou éleveuses
bénéficiaires.
PAROLES D’ÉLEVEUR…
« Dans mes parcelles, je cherche toujours une amélioration…
Par exemple, pour le blé, je cherche les semences sélectionnées puisque j’ai appris
qu’il ne faut pas refaire une même semence dans un même champ plus de 3 fois…
Pour les autres plantes, je cherche aussi les bonnes variétés…
2 / Pratiques
Et j’ai découvert, lors des formations sur la reproduction, que ce principe
est également valable pour les ovins.
La conduite de la reproduction est une chose très importante et dont les
résultats sont très satisfaisants. » Béliers gérés en commun
3 / Conseil
résultats assez rapidement lors des mises-bas (baisse des avortements, des
malformations et des mortalités).
Progressivement, c’est la productivité du troupeau qui s’améliore.
Introduction
généralement sans difficulté chez les ovins de race D’man. La durée de gestation chez la brebis D’man est de 150 à 152 jours (environ 5 mois). Dans les derniers
Il est pourtant prudent de la surveiller et d’être en capacité jours de gestation, isoler la ou les brebis dans un box. Le milieu réservé à l’agnelage doit être propre
de détecter rapidement les éventuelles complications afin et sans produit ou matériel pouvant porter atteinte à la mère ou aux nouveau-nés.
de pouvoir intervenir ou faire appel à un vétérinaire.
À NOTER
Objectifs
- Faciliter les mises-bas en s’assurant du bon positionnement Un paillage du sol permet d’éviter les éventuelles infections post mise-bas ; s’il n’est pas réalisé,
des agneaux/agnelles ; le sol doit être bien propre.
- Limiter les pertes d’agneaux/agnelles liées à des
complications lors des mises-bas ; 2. Pratique
- Limiter les risques de complications post mise-bas pour la 1 - Agnelage sans complication
1 / Démarche
brebis (non expulsion de tous les produits et/ou délivres) ;
- Apporter aux nouveau-nés les premiers soins ; - Avant la mise-bas
- S’assurer de la capacité de la brebis à s’occuper Dans les heures qui précèdent l’agnelage, la brebis s’isole et gratte le sol. Elle est inquiète, sa vulve
rapidement de ses petits. est gonflée, sa mamelle durcit et ses flancs se creusent. Elle se couche et se lève plusieurs fois avant
Conditions de mise en œuvre l’apparition de la poche des eaux.
- Disposer d’un endroit calme et propre pour isoler et - Pendant la mise-bas
surveiller les brebis les derniers jours de gestation ; L’agnelage débute par l’apparition de la poche des eaux. La parturition dure de 10 à 20 min. Si la
- Pour les interventions : lubrifiant (afin de faciliter les naissance est double, le produit suivant apparaît environ 15 minutes après le premier.
poussées de la brebis), petites cordes, désinfectant, Normalement, l’agneau se présente les pattes antérieures en avant, la tête posée dessus. Si les
oblets (pour un traitement préventif contre les pattes postérieures arrivent en premier, cela ne pose pas de problème si elles sont bien parallèles.
infections de la matrice suite à une intervention). Dans les autres positions, l’éleveur doit intervenir (cf. paragraphe 2) ou avoir recours à un vétérinaire
2 / Pratiques
(pour les césariennes).
- Après la mise-bas
Les annexes (membranes fœtales) sont expulsées au maximum 4 heures après l’agnelage ; si la
délivrance n’est pas faite après ce délais, il est nécessaire de faire appel à un technicien car la non-
délivrance peut causer des infections mortelles.
Après la mise-bas, la mère lèche son petit ; si elle ne le fait pas, il faut le frictionner avec de la paille
ou du foin pour le débarrasser du liquide amniotique.
3 / Conseil
Brebis dans les derniers jours de gestation Brebis et ses produits
La brucellose est une maladie infectieuse, très contagieuse, qui provoque des pertes importantes dans un troupeau. Elle se traduit essentiellement par des
avortements. Les femelles atteintes restent porteuses du germe, reviennent ou non en chaleur et sont souvent stériles. Mais il est fréquent que les femelles
n’avortent pas et donnent naissance à des jeunes aboutissant à la forme la plus répandue de l’infection, c’est-à-dire inapparente.
Les matières virulentes (avortons, membranes fœtales, lait, colostrum…) assurent la propagation de l’infection.
Introduction
d’intervenir en cas de besoins ou de faire appel suffisamment rapidement
- Soins aux nouveau-nés
à un technicien pour une intervention ;
- Couper le cordon ombilical (à environ 5 cm du ventre)
- Désinfecter la plaie ombilicale pour favoriser la cicatrisation (avec de la d’apporter les premiers soins.
teinture diode ou un autre antiseptique) L’ensemble de ces avantages permet de réduire considérablement les pertes
- Si à la naissance le petit ne crie pas, le secouer en le prenant par les pattes lors des mises-bas ou post mise-bas. Pour que les éleveurs et éleveuses
arrières pour dégager sa bouche des glaires qui l’encombrent puissent intervenir, il est pourtant nécessaire :
- Aider les agneaux/agnelles à téter (reconnaissance mère/petits) de disposer du matériel et des produits vétérinaires à proximité
- S’assurer que les petits ingurgitent le colostrum pendant les 3 jours suivants (importance de la pharmacie vétérinaire) ;
la naissance (le colostrum est riche en vitamines A et en anticorps ce qui
qu’un technicien puisse rapidement se rendre sur les lieux pour intervenir.
1 / Démarche
permet au petit de lutter efficacement contre les infections)
À NOTER PAROLES D’ÉLEVEUSE…
Si la naissance est multiple et que la brebis n’a pas assez de lait pour nourrir « Les formations suivies avec l’animatrice me permettent aujourd’hui
tous les produits, il est possible d’apporter du lait artificiel ou de faire de mieux contrôler les mises-bas et surtout de pouvoir intervenir
adopter agneaux/agnelles par d’autres brebis. éventuellement en cas de complications…
Avant, quelque soit la position de l’agneau, je pensais toujours qu’il
- Soins à la brebis fallait laisser faire sans aucune intervention, avec le risque de perdre
- Distribuer une alimentation riche en énergie et en protéines (foin de luzerne non seulement les petits mais aussi parfois la mère…
de bonne qualité et grains d’orge)
Il m’est arrivé depuis les formations de sauver des agneaux que je perdais
- Contrôler les mamelles (celles-ci doivent être souples, sans rougeurs) et
avant faute de savoir quoi faire…
vérifier notamment que les trayons ne sont pas obstrués
2 / Pratiques
- Surveiller son état général (pas d’affaiblissement, tétées régulières des Parfois, ce sont des gestes simples, comme le fait de séparer une mère
agneaux/agnelles…) avant l’agnelage, qui permettent de réussir la mise-bas. »
5 - Carnet d’agnelage
CE QU’IL FAUT RETENIR…
Il est conseillé aux éleveurs et éleveuses
L’agnelage se déroule généralement sans complications pour les brebis
de tenir un carnet d’agnelage sur lequel
ils enregistrent toutes les informations D’man. L’éleveur ou l’éleveuse a pourtant intérêt à respecter certaines
liées aux naissances : date, parents… règles pour préparer, suivre et/ou intervenir éventuellement lors de
Ce carnet permet de tracer les lignées la mise-bas. Il doit également pouvoir assurer les premiers soins pour
des animaux et d’éviter tout problème limiter les risques de mortalité.
de consanguinité.
3 / Conseil
Extrait d’un carnet d’agnelage
POUR ALLER PLUS LOIN
Fiche pratique : la reproduction : notions de base
Fiche pratique : le sevrage
Introduction
mère. Il permet aux jeunes de se nourrir seul, avec une Chez les ovins D’man, le sevrage se fait à 3 mois, pour les animaux qui ont atteint un poids de 8 à 10 kg.
alimentation solide à base de fourrage et de grain ; il permet Il est important que l’opération soit réalisée au bon moment :
également à la mère de se préparer pour la prochaine lutte.
- un sevrage trot tôt (sevrage précoce) est possible dans les élevages mais pour les ovins de race D’man,
Comme toute pratique d’élevage s’accompagnant d’un
race prolifique et à production laitière limitée, il est très difficile d’atteindre le poids nécessaire
bouleversement soudain (séparation de la brebis et de
ses jeunes, changement brusque d’alimentation et de
pour le sevrage en un temps plus court que 3 mois ;
milieu), le sevrage est une période délicate pour l’animal. - un sevrage tardif est lui déconseillé dans la mesure où la brebis D’man a la possibilité de faire
Il doit donc se préparer et être réalisé au moment opportun. 2 mises-bas chaque 13 mois et qu’un sevrage tardif bloque cette opportunité. Par ailleurs, cette
Objectifs
pratique présente l’inconvénient de laisser dans un même espace les agneaux et les agnelles alors
que la race est également connue pour la précocité de sa puberté. Il y a donc risque de gestation
1 / Démarche
- Permettre aux jeunes animaux de passer d’une
alimentation lactée à une alimentation solide sans précoce avec les complications que cela peut entraîner (consanguinité, pertes des performances
perturbation (poursuite de la croissance) ; raciales, brebis non conformes…).
- Rendre autonomes les jeunes animaux ;
- Permette aux brebis de reprendre les luttes.
2. Pratique
Conditions de mise en œuvre 1 - Préparation au sevrage
- Disposer d’une bergerie aménagée avec un nombre A partir de 15 jours ou 3 semaines après la mise-bas, distribuer les aliments concentrés (déchets de
suffisant de boxes pour séparer les petits de leur mère ; dattes, orge, maïs concassé…) aux jeunes animaux avec la méthode du « keep feeding ».
- Disposer de matériel pour confectionner une cage
Le « keep feeding » est une pratique qui consiste à aménager un espace dans le box des brebis suitées
dans le box des brebis suitées (« keep feeding ») ;
- Disposer d’aliments concentrés pour faciliter le sevrage. qui est uniquement accessible pour les jeunes animaux (cf. photo ci-dessous). Des aliments concentrés
y sont versés dans les mangeoires ainsi que de l’eau propre à volonté dans les abreuvoirs.
2 / Pratiques
3 / Conseil
Installation pour le keep feeding Keep feeding
Introduction
se fait naturellement. En stabulation, c’est à l’éleveur Chez les animaux, la corne croît de façon continue (tout comme les ongles chez les humains). Sans
ou à l’éleveuse de pratiquer l’opération. parage, l’allongement des onglons entraîne une gêne de l’animal pour se déplacer et une détérioration
Objectifs des aplombs. Le poids de l’animal n’est plus réparti de façon équilibré sur les 4 pattes ce qui provoque
- Limiter les pertes de performances des animaux liées des boiteries.
à des difficultés de déplacement (pour s’alimenter ou L’animal qui souffre de boiterie se rend moins souvent à l’aire d’exercice ; il mange moins donc produit
pour se reproduire) ; moins. Il maigrit, sa fertilité diminue et la lutte perd en efficacité.
- Limiter les risques d’infection comme le piétin par
L’animal se déplaçant moins, la litière s’accumule entre les onglons et le risque de développement des
l’accumulation des souillures, sources de bactéries,
sous les onglons. maladies du pied tel le piétin augmente.
1 / Démarche
Conditions de mise en œuvre
Onglons non parés Mauvais aplombs Boiteries
- Disposer du petit équipement : coupe-onglons ou
pince à onglons ;
- Disposer de désinfectant en cas de blessure lors de
l’opération (de l’animal ou de l’éleveur) ;
- Disposer d’antibiotique pour le traitement éventuel Diminution ou gêne des
d’une infection au niveau du pied découverte lors du déplacements
parage.
Perte
2 / Pratiques
Alimentation
d’efficacité
amoindrie
de la lutte
Baisse de production
3 / Conseil
Onglon non paré
VUE DE PROFIL
Peau Tendon
Os
Couronne
Tissu sensible avec
vaisseaux sanguins et nerfs
Muraille Sole
VUE DE DESSUS
Sole
Muraille
Pince Doigt
Introduction
Les éleveurs et éleveuses reconnaissent en effet : Aujourd’hui, je vérifie systématiquement les onglons de mes animaux et si je
la simplicité de la pratique ; vois qu’il y a un risque de gêne ou d’infection, je peux réaliser l’opération de
la réduction des foyers d’infection au niveau des pieds de l’animal ; parage moi-même… »
l’intérêt du maintien des aplombs de l’animal pour faciliter ses déplacements
(et donc son alimentation et la reproduction). CE QU’IL FAUT RETENIR…
Ceci étant dit : Des onglons non taillés gênent les animaux dans leur déplacement et
l’opération peut demander un effort physique et il peut être intéressant de peuvent entraîner des accidents. Ils peuvent donc être à l’origine de
la réaliser collectivement, notamment pour les éleveuses. pertes importantes pour l’éleveur ou l’éleveuse.
1 / Démarche
Une opération simple, le parage, permet d’y remédier et de maintenir
ainsi les performances des animaux tout en limitant les risques
d’infection.
2 / Pratiques
3 / Conseil
Bélier non gêné dans ses déplacements
Introduction
le troisième déterminant de la réussite d’un élevage. Dans les oasis, 4 maladies affectent particulièrement les élevages ovins de race D’man : les entérotoxémies,
Au-delà du respect strict des normes d’hygiène et d’actions les mammites, les lymphadénites caséeuses (abcès) et les gastro-entérites.
de prévention comme le déparasitage ou les vaccinations,
les éleveurs et les éleveuses doivent observer régulièrement À NOTER
leurs animaux pour détecter rapidement les maladies et La liste n’est pas exhaustive, mais les 4 maladies citées constituent la majorité des cas rencontrés dans les
pouvoir intervenir ou faire intervenir un technicien. élevages des exploitations agricoles familiales.
4 principales maladies doivent retenir l’attention des
éleveurs et éleveuses : les entérotoxémies, les mammites, 2. Pratique
les lymphadénites caséeuses et les gastro-entérites.
1 - Entérotoxémies
1 / Démarche
Objectifs
Les entérotoxémies sont des maladies provoquées par le passage brutal et en masse dans la circulation
- Identifier rapidement les premiers symptômes des
sanguine de bactéries intestinales. Elles résultent d’un déséquilibre alimentaire (excès de protéines
maladies ;
- Eviter les contagions à l’ensemble du troupeau ; par la distribution brusque et en surplus d’aliments concentrés) ou d’un changement brutal de
- Administrer correctement les traitements nécessaires. régime alimentaire (passage du fourrage vert au fourrage sec et inversement). Les entérotoxémies se
manifestent donc généralement à chaque changement de saison.
Conditions de mise en œuvre
- Symptômes
- Disposer
p d’un local pour
p isoler les animaux malades ;
- Disposer du matériel et des produits vétérinaires de
Les manifestations suivantes doivent mettre l’éleveur ou l’éleveuse en alerte : comportement
base : gants, seringues, alcool, anti-diarrhéique… nerveux de l’animal, diarrhée jaunâtre devenant rapidement sanglante, difficultés respiratoires,
démarche lente, raide et hésitante, yeux rouges, tête jetée vers l’arrière, convulsion, fièvre et
mortalité brutale des animaux.
2 / Pratiques
- Traitement
Le traitement contre les entérotoxémies est souvent inefficace ; les animaux atteints doivent être
abattus pour limiter leur souffrance.
Le changement progressif de l’alimentation et la vaccination restent les moyens les plus sûrs pour
protéger les animaux (cf. fiche « La vaccination » et « L'alimentation : règles générales »).
À NOTER
Les entérotoxémies ne sont pas des maladies contagieuses mais elles peuvent causer des pertes importantes
puisque le traitement est difficile une fois les animaux atteints.
Les règles de prévention (changement progressif de l’alimentation et vaccination) sont donc à respecter.
3 / Conseil
Des campagnes de vaccination sont organisées deux fois par an par l’ORMVAO dans les douars.
Introduction
maladie se transmet ensuite d’animal à animal par un contact physique ou par Les lymphadénites caséeuses sont très fréquentes dans les élevages et sont
contact avec le matériel d’élevage (tondeuse, seringue…). très contagieuses ; elles entraînent notamment des pertes économiques
La maladie est également favorisée par une alimentation carencée en zinc et lors de la vente des animaux.
magnésium (manque de CMV, Complément Minéral Vitaminé). Des principes simples sont donc à appliquer pour limiter l’apparition et la
- Symptômes propagation de la maladie :
La maladie évolue de manière chronique ; elle cause un amaigrissement - respecter les normes d’hygiène, notamment la densité des animaux par box ;
progressif des animaux et se manifeste surtout au travers de l’apparition - lors des opérations de tonte, de parage des onglons ou lors des mises-bas,
d’abcès, qui peuvent être purulents, sur différentes parties du corps : sous désinfecter rapidement toutes les plaies éventuellement survenues et le
l’oreille, au niveau de la mâchoire et sur la poitrine. Lorsque les ganglions matériel utilisé ;
1 / Démarche
lymphatiques internes sont atteints, le diagnostic se complique et il y a un - désinfecter le cordon ombilical des nouveau-nés ;
risque de confusion avec une maladie parasitaire. - observer régulièrement le troupeau pour détecter rapidement les
- Traitement manifestations et isoler les animaux ;
Les animaux atteints doivent être traités comme suit : - compléter l’alimentation avec des CMV (riches en zinc et en magnésium).
- isoler l’animal ;
- dans un endroit propre, nettoyer l’abcès avec de l’eau javellisée et l’ouvrir
à l’aide d’une lame stérilisée (par le feu par exemple) ; faire sortir le pus à
plusieurs reprises (jusqu’à ce que le sang soit clair) et le récupérer dans un
récipient (à brûler ou à enterrer loin de la bergerie) ;
Attention : ne jamais ouvrir un abcès avant qu’il soit mûr.
2 / Pratiques
À NOTER
Le traitement médical de la lymphadénite caséeuse est difficile, c’est pourquoi
la contagion est importante.
Après l’intervention sur les abcès, un antibiotique (comme l’Oxyteracycline) peut
être administré durant une semaine.
3 / Conseil
Abcès au niveau de la mâchoire
Introduction
les attaques de parasites de l’animal ou à éliminer ces Un parasite est un être vivant qui vit au dépend d’un autre être vivant. Chez les ovins, on distingue :
parasites quand ils sont déjà présents. Il peut donc être - les parasites internes qui vivent dans l’organisme ;
préventif ou curatif.
- et les parasites externes qui vivent sur l’animal.
Deux types de déparasitage sont distingués : le déparasitage Dans les deux cas, les parasites sont nuisibles : ils affectent l’état de santé général de l’animal (perte
interne et le déparasitage externe. d’appétit et de force, amaigrissement, retard de croissance…) et influent négativement sur sa productivité.
Objectifs
2. Pratique
- Prévenir le risque de maladies parasitaires externes ;
- Avoir un troupeau indemne de toute maladie 1 - Etat des lieux
parasitaire interne. Les parasites varient selon les milieux et se développent différemment. Pour une action efficace, l’éleveur ou
1 / Démarche
Conditions de mise en œuvre l’éleveuse doit donc avant tout connaître les principaux parasites de sa zone et leur mode de développement
- Disposer du matériel nécessaire pour le déparasitage (vecteur de transmission, période de croissance…) afin de mieux prévenir et guérir les attaques.
externe : bassine et gants ; Dans les systèmes oasiens, les principaux parasites des ovins D’man sont les suivants :
- Disposer du matériel nécessaire pour le déparasitage
interne : pistolet doseur ou seringue, gants ;
Parasites externes Parasites internes
- Disposer des produits conseillés : Neocidol ou Diasinol
(1 ml/litre d’eau) pour le bain de déparasitage - les tiques (fortes attaques en été) ils se - les strongles vers localisés au niveau pulmonaire
externe ; Panacur, Multispec ou Dalben (3 ml/10 kg fixent sur la peau de l’animal dans les zones ou digestif (caillette et intestin grêle) ; ils peuvent
de poids vifs) pour la solution contre les parasites où il y a peu de laine et se nourrissent de être la cause de pneumonie (strongles pulmonaires)
internes (administrée par voie orale). son sang ; ils provoquent amaigrissement ou d’affaiblissement, d’anémie, de diarrhées et
et anémie (qui peut être mortelle). perte de poids (strongles gastro-intestinaux).
2 / Pratiques
- les poux (fortes attaques en hiver) ils se - la douve ver localisé dans les canaux biliaires
nourrissent également du sang des animaux du foie ou dans les poumons ; elle provoque
et provoquent démangeaisons, apparition diarrhées mousseuses, œdème sous la mâchoire et
de croûtes et chute de laine. amaigrissement.
- la teigne champignon qui s’enroule - le ténia ver plat localisé dans l’intestin grêle
sur la base des poils qui deviennent qui provoque amaigrissement sans aucune perte
cassants et tombent ; la teigne provoque d’appétit et diarrhées.
de fortes démangeaisons. - l’œstre ver pondu au niveaux des sinus de l’animal ;
- la gale provoquée par des acariens il provoque tournoiement et dépérissement (jusqu’à la
qui se nourrissent des tissus vivants et mort).
3 / Conseil
endommagent la peau ; ils provoquent - la cénurose parasite qui infeste les aliments de
des lésions et des croûtes. l’animal ; les animaux contaminés doivent être
abattus.
Œstres Tiques
À NOTER POUR LE DÉPARASITAGE EXTERNE - Les animaux à l’engraissement nécessitent un traitement supplémentaire
- utiliser systématiquement des gants pour manipuler l’animal ; avant la finition.
- bien se rincer les mains après l’opération ainsi que le matériel ; - Les animaux non sevrés aux époques de déparasitage interne (et donc non
- jeter l’eau utilisée pour le déparasitage externe hors de la bergerie (de traités) doivent bénéficier du traitement rapidement après le sevrage. Il
préférence dans les latrines) ; n’est pas nécessaire d’attendre la période suivante. Des déparasitages
- toujours réaliser l’opération par beau temps. internes peuvent être réalisés en juin ou en novembre.
Introduction
utilisation de produits vétérinaires disponibles dans la zone ;
constat rapide d’une amélioration de l’état sanitaire du troupeau (diminution opérations mais cette fois, en suivant les conseils des techniciens… ça marche
des cas de maladies parasitaires). mais bien évidemment, cela reste complémentaire du respect des règles
d’hygiène dans la bergerie…
Un inconvénient est tout de même à souligner :
Un déparasitage sans hygiène ne vaut rien ! »
la non disponibilité des produits en conditionnement de petite quantité qui
oblige à traiter un nombre minimum d’animaux (et donc à se regrouper le
cas échéant).
CE QU’IL FAUT RETENIR…
Les parasites sont nuisibles à l’animal et peuvent causer des pertes
1 / Démarche
importantes.
Les opérations de déparasitage, externe et interne, sont simples à
pratiquer et permettent de lutter efficacement contre les maladies
parasitaires si elles sont réalisées à temps.
Des programmes sont établis par les services agricoles et sont donc
faciles à suivre.
2 / Pratiques
Fiche pratique : les principales maladies
Fiche pratique : la vaccination
3 / Conseil
PRATIQUES / Santé - Les maladies parasitaires et le déparasitage 77
78 AGRISUD / ORMVAO - L’élevage ovin D’man en pratiques - GUIDE 2012
Santé La vaccination
La vaccination est une opération préventive. Elle vise à 1. Généralités
Introduction
protéger les animaux contre l’apparition ou l’extension de Au-delà du respect strict des règles d’hygiène dans une bergerie, il est nécessaire de recourir à la vaccination
maladies dont le traitement - après apparition - est très pour prévenir le risque de maladie dans le troupeau (selon le principe de l’immunité active fabrication
difficile, voire impossible. d’anticorps par l’organisme au contact des formes virales ou bactériennes affaiblies présentes dans le
Dans le cas d’un élevage ovin D’man, la vaccination est vaccin).
principalement réalisée contre les entérotoxémies et, dans
une moindre mesure, la clavelée (variole ovine), la fièvre Dans la zone oasienne, c’est notamment le cas pour limiter le risque d’apparition des entérotoxémies.
aphteuse et la peste des petits ruminants. Des campagnes de vaccination sont également menées pour prévenir des maladies virales telles que la
clavelée, la fièvre aphteuse et, plus récemment, la peste des petits ruminants.
Objectifs
- Limiter les risques d’apparition des maladies virales 2. Pratique
(clavelée, fièvre aphteuse et peste des petits ruminants)
1 / Démarche
1 - Vaccination contre les entérotoxémies
et bactériennes (entérotoxémies) ;
- Limiter les risques de propagation de ces maladies ; Les entérotoxémies sont des maladies provoquées par le passage brutal et en masse dans la circulation
- Réduire les pertes liées à l’apparition et à la propagation sanguine de bactéries intestinales. Elles résultent d’un déséquilibre alimentaire ou d’un changement brutal
de ces maladies dans le troupeau. de régime alimentaire et se manifestent donc à chaque changement de saison.
Conditions de mise en œuvre La vaccination limite le risque d’apparition et de propagation de la maladie ; elle se fait 2 fois par an, aux
- Disposer du petit équipement nécessaire (vaccinateur, mois de mars et de septembre (changement de saison). Un rappel peut se faire après 21 jours.
seringue) et de vaccins ;
ou
La vaccination se fait par injection sous cutanée ; les doses varient selon le vaccin utilisé. Il est donc préférable
- Disposer des informations sur les dates de campagnes de que l’opération soit pratiquée par un zootechnicien ou un vétérinaire.
vaccination de l’ORMVAO. À NOTER
2 / Pratiques
L’organisme reste vulnérable les premiers jours suivants la vaccination ; les anticorps sont en cours de
fabrication et l’agression peut prendre le dessus.
Ne jamais vacciner les animaux non sevrés, les animaux malades et les brebis au 5ème mois de gestation.
3 / Conseil
Conservation au frais des vaccins Préparation du vaccin Injection sous cutanée
PAROLES D’ÉLEVEUSE…
« Avant, je ne donnais aucune importance à la vaccination, même si des campagnes
étaient organisées dans le douar par l’ORMVAO… En réalité, je pensais que seuls les
animaux malades nécessitaient d’être vaccinés !
Maintenant, avec tout ce j’ai appris, je vais demander aux services agricoles s’il y
a des vaccins pour mes animaux à chaque fois que je vois que c’est le moment… »
Suivi-conseil individuel................................................................................. 85
- Le cahier d’enregistrement...................................................................... 85
- Le compte d’exploitation......................................................................... 87
Suivi-conseil de groupe................................................................................ 91
- Le dispositif de suivi technico-économique (STE)................................. 91
3 / Conseil
LE CONSEIL EN GESTION 83
84 AGRISUD / ORMVAO - L’élevage ovin D’man en pratiques - GUIDE 2012
Suivi-conseil individuel Le cahier d’enregistrement
Le cahier d’enregistrement est un cahier dans lequel 1. Généralités
Introduction
l’éleveur ou l’éleveuse note toutes les dépenses et Comme pour toute activité génératrice de revenus, l’enregistrement des dépenses et des recettes est
toutes les recettes (vente et autoconsommation) liées le minimum requis pour pouvoir faire une lecture économique des résultats et orienter les décisions.
à son activité d’élevage.
Dans le cadre des projets d’appui aux petites exploitations agricoles familiales pour la professionnalisation
L’enregistrement se fait quotidiennement pour ne pas des activités d’élevage ovin, les éleveurs et les éleveuses sont donc accompagné(e)s dans l’enregistrement
oublier d’informations.
régulier de leurs données.
Le cahier permet ensuite à l’éleveur ou l’éleveuse
de réaliser une fois par an (ou chaque 6 mois) le 2. Pratique
compte d’exploitation de son atelier et d’analyser ses 1 - Transfert de la méthode d’enregistrement
résultats avec un technicien (cf. fiche « Le compte
d’exploitation »). Les éleveurs et éleveuses sont tout d’abord formés sur l’intérêt et l’utilisation d’un cahier d’enregistrement.
1 / Démarche
Ce dernier peut prendre différentes formes :
Objectifs - possibilité 1 1 page « dépenses » (date, libellé, montant) et 1 page « recettes » (date, libellé, montant)
- Disposer des données nécessaires à l’élaboration du et ainsi de suite ;
compte d’exploitation ;
- possibilité 2 1 page incluant dépenses et recettes (cf. modèle ci-dessous).
- Exploiter ces données pour faire des analyses
spécifiques (prix des aliments par période, évolution
des prix de vente…). Cahier d’enregistrement
Conditions de mise en œuvre Mois :
- Savoir lire et écrire ou pouvoir être aidé(e) dans
l’enregistrement des données (par une personne du Date Désignation Recettes (+) Dépenses (-)
foyer alphabétisée) ;
2 / Pratiques
- Disposer du petit matériel nécessaire : cahier, stylo
et calculatrice.
3 / Conseil
Total des Total des
Formation Totaux recettes : dépenses :
Bien souvent, les éleveurs et les éleveuses n’ont jamais réalisé ce genre
d’enregistrement. Même s’ils font confiance à l’équipe du projet, ils ont besoin PAROLES D’ÉLEVEUR…
de se rendre compte par eux-mêmes de l’intérêt de l’outil. Les données doivent « Mes premiers pas en gestion économique, je les ai réalisés à travers la tenue du
donc être fiables dès le démarrage pour pouvoir être exploitées ultérieurement cahier d’enregistrement. J’ai mis du temps à me convaincre de son intérêt : c’est
(via le compte d’exploitation) et démontrer leur intérêt. quelques chose de nouveau, que je n’étais pas habitué à faire et qui me prenait du
Dans les 1ers mois, un suivi régulier et individualisé est donc organisé permettant de temps… Mais j’ai tenu !
rassurer l’éleveur ou l’éleveuse et de corriger les éventuelles erreurs. Avec AGRISUD, l’ORMVAO et les autres partenaires (AMAID, Cœur de Palmier et
Progressivement, les personnes acquièrent le réflexe de noter toutes les Entraide nationale), j’ai pu participer à un atelier animé par le CJD de Marrakech
informations. (Centre des Jeunes Dirigeants). C’est là que j’ai bien découvert que moi aussi je
3. Retour d’expériences… gère une petite entreprise et que je dois assurer un suivi économique si je veux
réussir…
Le cahier d’enregistrement est un outil simple qui permet : Depuis, mon cahier d’enregistrement est correctement tenu et ça me permet
l’enregistrement facile par l’éleveur ou l’éleveuse des dépenses et recettes ; de faire les comptes d’exploitation avec le technicien. C’est très important car
la vérification rapide par le technicien des premières saisies pour s’assurer de la maintenant je sais combien je gagne, quelles sont mes dépenses, etc... ».
fiabilité des données enregistrées (et apporter des remédiations si besoin) ;
de familiariser les éleveurs et les éleveuses avec un outil de gestion CE QU’IL FAUT RETENIR…
économique (ce qui est généralement une nouveauté). Le cahier d’enregistrement est un outil simple qui permet d’avoir des
Des inconvénients restent tout de même à souligner : données pour :
la nécessité de pouvoir être accompagné(e) par une personne du foyer - établir le compte d’exploitation de l’activité d’élevage et pouvoir ainsi
sachant lire et écrire (cas d’analphabétisme) ou la mise en œuvre de analyser les résultats (mesure des revenus générés et prise de décisions) ;
programmes complémentaires d’alphabétisation ; - faire des analyses comparatives de prix par période (pour les achats
la limitation de l’intérêt de l’outil qui reste uniquement un cahier d’aliment, le prix de vente des animaux…).
d’enregistrement pour l’établissement des comptes d’exploitation (et non
un journal de caisse qui permettrait d’établir des soldes mensuels et de POUR ALLER PLUS LOIN
programmer des achats)*. Fiche conseil : le compte d’exploitation
Fiche conseil : le dispositif de suivi technico-économique (STE)
* Ceci est lié à la non séparation des caisses entre les ateliers d’une exploitation et entre
l’activité agricole de manière générale et les dépenses domestiques de l’autre.
Introduction
les charges (dépenses et valeur des amortissements), les Pour analyser les résultats économiques d’une activité, les charges (dépenses + valeur des amortissements)
recettes (vente et autoconsommation) et qui tient compte et les produits (recettes + valeur du stock) doivent être classés. C’est le rôle du compte d’exploitation.
des stocks.
Le temps est également un facteur déterminant : la période d’analyse doit être calée sur des cycles de
Il oriente les choix de l’éleveur ou de l’éleveuse pour
production pour des résultats exploitables. Dans le cas des élevages ovins de race D’man, la période
l’amélioration des performances économiques de
l’activité. d’analyse choisie est d’1 année. Des points intermédiaires peuvent être réalisés chaque 6 mois mais dans
Le compte d’exploitation est réalisé annuellement (ou
ce cas, les analyses sont partielles.
chaque 6 mois) sur la base du cahier d’enregistrement 2. Pratique
(cf. fiche correspondante).
1 - Transfert de la méthode d’élaboration d’un compte d’exploitation
Objectifs
1 / Démarche
Les éleveurs et éleveuses sont formés pour être en capacité d’élaborer un compte d’exploitation sur la base
- Calculer le résultat d’exploitation de l’atelier d’élevage ovin ;
- Analyser la structure des charges et la structure des recettes ; des cahiers d’enregistrement (cf. fiche correspondante).
- Prendre des décisions pour améliorer les résultats - Le classement des charges
économiques de l’activité. Les dépenses enregistrées dans le cahier sont tout d’abord classées par catégorie :
Conditions de mise en œuvre - bâtiment (catégorie 1) ;
- Savoir lire et écrire ou pouvoir être aidé(e) par une personne - équipement (catégorie 2) ;
du foyer alphabétisée ; - géniteurs pour la reproduction (catégorie 3) ;
- Tenir régulièrement un cahier d’enregistrement ; - alimentation (catégorie 4) ;
- Disposer du petit matériel nécessaire : cahier - soin et entretien (catégorie 5) ;
d’enregistrement, stylo et calculatrice ; - animaux pour l’engraissement (catégorie 6) ;
- Etre aidé(e) par un technicien pour l’analyse.
2 / Pratiques
- cotisations (catégorie 7) ;
- transport (catégorie 8).
Les dépenses enregistrées dans les catégories 1 à 3 sont amorties sur des durées variables (10 ans pour le
bâtiment, 3 à 5 ans pour les équipements, 7 ans pour les brebis reproductrices…).
3 / Conseil
Compte exploitation Formation
Amortissement Montants Durée (mois) Valeurs amorties Ventes Montants Autoconsommation Montants
Bâtiment (catégorie 1) 1275 120 11 Ventes animaux 5 150 Autoconsommation têtes 3 750
Géniteurs (catégorie 2) 4800 84 57 Bélier 4 500 Bélier 3 750
Equipement (catégorie 3) 128 36 3 Antenais Antenais
Brebis vide 650 Brebis vide
Dépenses Montants
Brebis pleine Antenaise
Alimentation (catégorie 4) 5 932
Brebis suitée
Alimentation produite sur l'exploitation 4 149
Antenaise
Alimentation achetée 1 783
Ventes autres produits 0 Autoconsommation autres produits 527
Achat aliments concentrés (maïs, orge, son…) 820
Laine Laine 50
Achat fourrage (fanes de petits pois, luzerne, paille) 762
Fumier Fumier 477
Achat compléments (CMV, pierre à lécher…) 10 Total ventes 5 150,00 Total autoconsommation 4 277,00
Autres (frais de moulin, transport de l’aliment…) 192
Soin et entretien (catégorie 5) 98
Produits et matériel vétérinaires
Intervention technicien
Tonte
Cotisations pharmacie 98
Cotisations groupement (catégorie 6)
Transport souk (catégorie 7)
Achat animaux engraissement (catégorie 8)
Total dépenses 6 030,00
Total charges (dépenses et valeurs amorties) 7 101,00
Alimentation achetée
CE QU’IL FAUT RETENIR…
2%
Soins
68% 1% Le compte d’exploitation est nécessaire pour toutes activités génératrices de
Amortissement revenus. Il mesure les résultats économiques de l’activité.
L’outil proposé aux éleveurs et éleveuses est un outil simplifié mais qui a le mérite
d’être transférable. La manipulation n’est pas aisée au début mais l’intérêt est
Structure des recettes unanimement reconnu.
Les analyses ont d’ailleurs dores et déjà orienté le travail dans les bergeries.
42%
POUR ALLER PLUS LOIN
Ventes animaux
Fiche conseil : le cahier d’enregistrement
Autoconsommation têtes
Fiche conseil : le dispositif de suivi technico-économique (STE)
58%
Introduction
consiste à enregistrer les données d’un échantillon Le STE est un système d’enregistrement régulier de données techniques et économiques d’un échantillon
d’ateliers d’élevage ovin, à les analyser et à les restituer d’ateliers et d’analyse sur une période donnée.
à l’ensemble des éleveurs et éleveuses afin de les Ex. de données enregistrées et analysées dans le cas d’une activité d’élevage ovin :
orienter dans leurs choix techniques et économiques.
- informations techniques nombre de têtes, nombre de mortalités… ;
Le dispositif STE est un outil indispensable pour assurer - informations économiques dépenses liées à l’alimentation, recettes liées aux ventes de têtes….
un conseil en gestion de qualité.
Le STE permet d’assurer un conseil en gestion auprès de l’ensemble des éleveurs et éleveuses. Les
Objectifs conseils portent sur des aspects techniques (ajustement des rations alimentaires...) et économiques
- Disposer de données techniques et économiques pour (gestion des charges…).
évaluer les résultats des ateliers ;
Le STE permet également de saisir la réalité technico-économique des ateliers à travers différents
1 / Démarche
- Établir des constats réguliers sur les avancées dans les
indicateurs : effectif moyen, taux de mortalité, coût de production d’un animal, prix de vente moyen…
élevages et sur les faiblesses ;
- Orienter l’action des éleveurs et des éleveuses dans 2. Préalables à la mise en œuvre
un objectif d’améliorer les résultats techniques et
économiques.
La mise en œuvre d’un STE nécessite d’identifier les informations à collecter (1) ; de mettre en place
les outils pour la collecte, le traitement et l’analyse des données (2) et de choisir l’échantillon (3).
Conditions de mise en œuvre
- Identifier les informations à collecter
- Avoir un échantillon représentatif d’éleveurs ou
Les données collectées doivent permettre de faire des analyses pertinentes. Par exemple, relever
d’éleveuses prêts, et en capacité, à enregistrer
régulièrement les données de leur atelier ; régulièrement les effectifs permet de tracer les évolutions du cheptel et de discuter ensuite avec les
- Disposer de la compétence au sein de l’équipe éleveurs et éleveuses des déterminants de ces évolutions dans leurs pratiques (ex. baisse des mortalités
pour la maîtrise des graphiques et tableaux croisés liée à une meilleure maîtrise de la reproduction du fait de la séparation des animaux en lots homogènes…)
2 / Pratiques
dynamiques. Ex. de données collectées dans le cadre du STE 2010/2011 :
- Date de démarrage/fin du suivi
- Effectif total, nombre de brebis reproductrices, nombre de produits nés/sevrés, nombre de mortalités...
- Achats têtes reproduction/engraissement, achats alimentation, soin…
3 / Conseil
Identification des données à Lahssune Identification à Tassouite
- Choisir l’échantillon Pour les relevés suivants, compter 1H00 par exploitant(e) s’il n’y a pas eu de
2 critères sont déterminants dans le choix de l’échantillon : le volontariat et changement de récipient pour la distribution des aliments.
la capacité à enregistrer les données quotidiennement. L’échantillon doit par
Extrait d’une fiche de relevé :
ailleurs être représentatif (20% minimum des activités d’élevage soutenues).
3. Etapes de mise en œuvre Fiche de collecte des données technico-économiques
Atelier de production ovine
On distingue 5 étapes dans la mise en œuvre d’un STE : l’enregistrement des
1. Identification
données (1) ; le relevé des données enregistrées (2) ; le traitement des données
Nom de l’exploitante : Technicien(ne):
relevées (3) ; l’analyse des données traitées (4) et la restitution (5).
Douar :
- Enregistrer les données
Ce sont les éleveurs et éleveuses de l’échantillon qui relèvent quotidiennement Date démarrage du suivi :
les données sur leurs 2 cahiers de suivi (STE et Cheptel). Date fin de suivi :
Fiche N°:
Cahier de suivi d’une éleveuse Relevé des données Commentaires sur l’atelier :
Introduction
Somme de Nombre de têtes 350
La valeur de l’effectif est calculée sur la base des valeurs actualisées 302
Date de saisie Total 300
transmises par le service Elevage de l’ORMVAO. Les animaux chétifs sont 285
250
dépréciés de 25%. 12/02/2011 249 249 235
200
Les coûts de l’alimentation produite sur l’exploitation sont calculés sur la 23/05/2011 285 150
base des prix référents utilisés par le service Elevage (75% des prix référents). 30/08/2011 302 100
Ex. de prix référents : 06/12/2011 235 12/02/2011 23/05/2011 30/08/2011 06/12/2011
Unité Prix référents Unité Valeur (tête)
(kg) Données Proportion Proportion
Bélier 2 050 femelles femelles
1 / Démarche
Somme de Somme de
Orge 2,40 reprod./ reprod./
Date de Nombre de Nombre
Brebis suitée 1 600 effectif total effectif total
Maïs 2,70 saisie femelles de têtes
reprod. (total) (début suivi) (fin suivi)
Pulpe sèche de betterave 2,70 Brebis pleine 1 400 12/02/2011 88 249 Nb. femelles repr. 88 94
Son 1,70 06/12/2011 94 235 Effectif total 249 235
Brebis vide 1 200
Foin de luzerne, rafle de maïs et fève 2,10
Part des femelles Part des femelles
Antenais 1 050 reproductrices début suivi reproductrices fin suivi
Luzerne verte 1,15
Antenaise 850
Aliment composé 2,80 26% 29%
2 / Pratiques
Nb. femelles Nb. femelles
Paille 0,65 reproductrices reproductrices
3 / Conseil
12/02/2011 11 xxxxxxxxxxxxxx Afra 01/11/2010 26/01/2011 86 11 9 500,00 11 0 0,00 235,50 206,69 0,00
12/02/2011 13 xxxxxxxxxxxxxx Afra 01/11/2010 26/01/2011 86 6 8 100,00 6 0 1 300,00 1 150,00 922,35 0,00
...
5 Recommandation
- Pendant les périodes de disponibilité en fourrage, éviter de distribuer à volonté et
4
privilégier le stockage = Rationaliser la distribution d’alimentation produite dans un
3 1er temps et par conséquent diminuer les frais d’achat en période creuse
2
2
www.agrisud.org et www.ormva-ouarzazate.ma
Sous réserve de préserver les mentions d’Agrisud et de l’ORMVAO, la reproduction du format papier est libre.
Agrisud et l’ORMVAO apprécieront d’être informés de l’usage et de la diffusion qui seraient faits de cette reproduction,
ainsi que toutes remarques ou commentaires sur ce guide.
iden studi o
www.idenstudio.com