Exposé ACV

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Table des matières

I. Introduction....................................................................................................................................2
II. Définition........................................................................................................................................3
III. Principe de l’ACV........................................................................................................................4
1. Une approche basée sur le cycle de vie......................................................................................4
2. Une approche environnementale...............................................................................................4
3. Une approche relative................................................................................................................4
4. Une approche transparente.......................................................................................................5
5. Une approche scientifique..........................................................................................................5
IV. Comment réalise-t-on une ACV ?...............................................................................................5
V. Limites, potentialités et applications de l'ACV................................................................................8
1. Limite conceptuelles...................................................................................................................8
2. Limite pratiques..........................................................................................................................8
VI. Les enjeux de l'Analyse du Cycle de Vie....................................................................................10
1. Les enjeux énergétiques............................................................................................................10
2. Les enjeux climatiques (ou impacts environnementaux)..........................................................10
VII. Les principaux critères de choix d’un système de gestion........................................................11
1. Les critères environnementaux pris en compte dans l'ACV..................................................11
a. Les impacts globaux..............................................................................................................12
b. Les impacts locaux................................................................................................................12
2. Les crirères non pris en compte dans l'ACV...........................................................................14
a. Les critères politiques et sociaux.......................................................................................14
b. Les critères économiques....................................................................................................15
c. Les critères techniques et de gestion de projet................................................................16
VIII. Coût et durée d’une ACV :........................................................................................................16
IX. Avantages et inconvénients......................................................................................................17
X. Conclusion....................................................................................................................................20
I. Introduction

Actuellement, l'analyse du cycle de vie (ACV) est un outil largement employé pour quantifier
les conséquences environnementales des produits. Cette méthodologie s'applique aux
procédés industriels et aux services, grâce à la possibilité d'intégrer la majorité des paramètres
intervenant sur l'ensemble des étapes de leur cycle de vie.

La présente étude est dédiée à la présentation d’une méthodologie permettant de mener à bien
une analyse comparative des divers matériaux entrant dans la composition d'un produit. Le
but est de comparer différents matériaux nécessaires pour utiliser comme critère de choix leur
empreinte environnementale. Cette comparaison est faite sur les différents éléments
constitutifs d’un produit, dont chacun a une fonction distincte. Ceci peut faciliter, outre la
prise de décisions en termes de choix de matériaux, l'optimisation des flux de matières, de
leur durée de vie, ainsi que la durabilité d'une telle structure.

La série des normes ISO 14040 décrit cette méthodologie et la déontologie que doivent suivre
les études ACV. Il ne vous incombe bien entendu pas de connaître précisément leur contenu
(au même titre, par exemple, qu’il n’est pas nécessaire de connaître dans le détail le plan
comptable pour exiger que les bilans qui vous sont présentés le respectent).

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II. Définition 

L'Analyse du Cycle de Vie, parfois appelée écobilan, est une méthodologie d'évaluation "du
berceau à la tombe" qui permet de quantifier l'impact environnemental des produits, services
ou systèmes de production depuis l'extraction des matières premières qui les composent
jusqu'à leur élimination en fin de vie, en considérant également les phases de distribution et
d'utilisation .

Selon la norme ISO 14040, « l'analyse du cycle de vie (ACV) est une technique d'évaluation
des aspects environnementaux et des impacts environnementaux potentiels associés à un
système de produits ». L'ACV joue donc le rôle d'un outil d'aide à la décision permettant de
déterminer des priorités d'action grâce auxquelles les impacts environnementaux d'un produit
pourront être diminués.

Principes de l’ACV http://eco3e.eu/base/acv/

Le cycle de vie d'un produit

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III. Principe de l’ACV

1. Une approche basée sur le cycle de vie

L’ACV s’articule autour de plusieurs principes. Tout d’abord, il s’agit d’une approche basée
sur le cycle de vie. Il est nécessaire d’intégrer l’ensemble des étapes de la vie d’un produit. On
distingue généralement les phases suivantes :

– L’extraction des matières premières.

– La fabrication du produit.

– Sa distribution.

– L’utilisation du produit.

– La fin de vie : recyclage, incinération, enfouissement, etc.

On retrouve également toutes les étapes de transport qui ont lieu au cours du cycle de vie du
produit.

Cette approche orientée cycle de vie permet d’adopter une démarche systématique et d’éviter
tout transfert d’impact d’une phase du cycle de vie vers une autre (exemple de transfert de
pollution : changement de matériau qui permettrait une diminution de la consommation de
ressources non renouvelables lors de la production mais qui causerait une augmentation de la
pollution des eaux lors de l’élimination des produits).

2. Une approche environnementale

Le second principe de l’ACV est qu’il s’agit d’une approche environnementale. Cette
approche s’intéresse aux impacts environnementaux d’un produit, par conséquent les impacts
sociaux ou économiques ne sont pas pris en compte dans cette démarche.

3. Une approche relative

3
Il est également important de savoir que l’ACV est une approche relative. En effet, avant
toute chose il est nécessaire d’établir l’unité fonctionnelle qui servira pour l’ACV. Cette unité
fonctionnelle permet de quantifier le service rendu par un produit. Exemple d’unité
fonctionnelle d’un téléphone portable :

« Utiliser un téléphone portable pendant 11 minutes par jour et sur une durée de 2 ans ».

La notion d’unité fonctionnelle rend les résultats d’une ACV relatifs, il ne s’agit pas de
résultats absolus et la comparaison de résultats de deux ACV ne peut se faire que sur la base
d’une unité fonctionnelle identique.

4. Une approche transparente

La transparence est également l’un des principes essentiels lors de la réalisation d’une ACV,
afin de garantir une bonne utilisation des données et une interprétation correcte des résultats.

5. Une approche scientifique

La réalisation d’une ACV est prioritairement basée sur une approche scientifique et sur un
principe de complétude, c’est-à-dire qu’il s’agit d’une approche transversale prenant en
compte le plus grand nombre d’aspects environnementaux possibles (impacts sur l’air, l’eau,
le sol, etc.)

IV. Comment réalise-t-on une ACV ?

https://www.ademe.fr/expertises/consommer-autrement/passer-a-laction/dossier/lanalyse-
cycle-vie/quest-lacv

La méthodologie de l’analyse du cycle de vie s'articule autour de quatre étapes. Celles-ci sont
à la fois distinctes et interdépendantes, car tout au long de l’étude de fréquents retours sont
nécessaires, ce qui rend la démarche générale itérative.

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Les principales étapes de l’analyse du cycle de vie et leur cadre méthodologique

- Les 4 étapes de l’ACV selon les normes ISO 14040 et 14044

 Étape 1 : définition des objectifs et du champ de l’étude


Cette étape permet de définir quels sont les objectifs de l’ACV, en précisant quelle application
il en sera faite : écoconception, comparaison ou déclaration environnementale. La cible de
l’étude (interne ou externe à l’entreprise) est précisée à ce stade, ainsi que la manière dont
seront divulgués les résultats (pour des affirmations comparatives par exemple). Le champ de
l’étude doit par ailleurs préciser les fonctions du produit étudié, l’unité fonctionnelle choisie
(voir ci-dessous), les frontières du système étudié et les limites de l’étude. C’est aussi à ce
stade que les différentes règles pour les calculs appliqués à l’étude seront arrêtées.
L’unité fonctionnelle est l’unité de mesure utilisée pour évaluer le service rendu par le
produit. De la même manière que pour comparer le prix de deux fruits un consommateur
ramène les prix au kilo, pour comparer les impacts environnementaux de deux produits, on
ramènera les impacts à une unité de mesure commune. Une juste définition de l’unité
fonctionnelle est indispensable pour rendre les résultats de l’ACV opérationnels et pertinents.
Exemple d’unité fonctionnelle pour une ampoule : éclairer avec une luminosité de 40 W
pendant 1 000 heures. Pour un stylo : couvrir une longueur d’écriture de 20 km. Exemple
d’application ici :  si un stylo A génère deux fois moins d’impacts sur l’environnement qu’un
stylo B, mais que le stylo A doive être renouvelé au bout de 10 km d’écriture alors que le
stylo B couvre une longueur d’écriture de 20 km, il faut multiplier les impacts du stylo A par
deux pour pouvoir les comparer à ceux du stylo B. Résultat : les impacts réels des deux stylos
sont équivalents.

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 Étape 2 : inventaire de cycle de vie (ICV)
Cette étape consiste à dresser l’inventaire des flux de matières et d’énergies entrants et
sortants, associés aux étapes du cycle de vie rapporté à l’unité fonctionnelle
retenue. L’inventaire est donc une comptabilité analytique des flux. Pour cela, deux types
de données sont collectées : les facteurs d’activité (kWh consommés, km parcourus, tonnes
transportées…) et les facteurs d’émission (g de NOx émis dans l’air, g de PO4 émis dans
l’eau…). Ces données spécifiques (ou primaires) peuvent être complétées par des données
génériques (ou secondaires), issues de la bibliographie ou de calculs, lorsque les premières ne
suffisent pas ou lorsqu’elles ne sont pas accessibles.

L’inventaire est généralement effectué à l’aide d’un logiciel d’ACV, mais peut aussi l'être
artisanalement, sous un tableur. C’est l’étape la plus délicate de l’ACV car les risques
d’erreurs sont importants. Elle requiert une attention particulière et un contrôle extérieur.

 Étape 3 : évaluation des impacts


À partir des flux de matières et d’énergies recensés, et en fonction des indicateurs et de la
méthode de caractérisation sélectionnée, on va évaluer les impacts potentiels. Différentes
façons existent pour caractériser les flux inventoriés en indicateurs d’impact environnemental
de différents niveaux :

 les plus reconnues et utilisées aujourd’hui caractérisent les flux en indicateurs


d’impacts potentiels (ou « midpoint ») ;

 d’autres vont à un second niveau de caractérisation pour obtenir des indicateurs de


dommages potentiels (ou « endpoint »). Ces méthodes facilitent la compréhension et

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l’utilisation des résultats en raison de la moindre quantité d’indicateurs, en général au
nombre de quatre (par exemple le risque sur la santé humaine, le risque pour les
écosystèmes, etc.), mais sont moins reconnues du fait d’une moindre robustesse
scientifique.

 Étape 4 : interprétation des résultats obtenus en fonction des objectifs retenus


Cette étape est itérative avec les trois précédentes, de manière à toujours valider que les
résultats obtenus répondent aux objectifs de l’étude (par exemple, il arrive que la non-
disponibilité de certaines données puisse conduire, en cours d’étude, à restreindre le champ de
l’étude). C’est également ici que l’on évaluera la robustesse des résultats.

V. Limites, potentialités et applications de l'ACV

Une Analyse de Cycle de Vie ne couvre pas l'ensemble de la problématique


environnementale, seuls les aspects quantitatifs (mesurables) et extensifs (sommables)
étant pris en compte : on parle dans ce cas de comptabilité environnementale.

1. Limite conceptuelles

Ne sont pas considérés de façon directe dans les ACV, selon la méthodologie
actuellement en vigueur (et malgré le fait que certains sont mesurables), des aspects
comme :

 l'impact des activités sur les paysages,


 le bruit,
 les odeurs,
 le temps,
 la toxicité des produits émis (incertitudes importantes).

6. Limite pratiques

Outre les limites conceptuelles précédemment énoncées, des limites pratiques peuvent
également apparaître pour la réalisation d'une ACV. A titre d'exemple on cite ici la
disponibilité des données et surtout leur collecte qui est très lourde, parfois même
impossible à faire.

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Aussi les résultats peuvent-ils être influencés (de manière volontaire ou involontaire) par
les choix faits par la personne qui a réalisé l'étude en ce qui concerne les hypothèses ou
les méthodes d'analyse des impacts.

La raison peut être une mauvaise connaissance par exemple de l'importance des impacts
ou des différences de sensibilité aux diverses échelles géographiques.

Notons enfin que le public plus large commence à appréhender les différentes
problématiques liées à l'environnement et ceci suscite également de nombreuses
interrogations et insatisfactions. Parmi les questions les plus débattues on cite :

 À quoi sert une ACV si on ne sait pas trancher au final ?


 Vaut-il mieux améliorer tel ou tel critère ?
 Entre l'effet de serre ou les déchets nucléaires, que choisir ?
 Dois-je polluer l'eau en nettoyant mes emballages pour favoriser leur recyclage ?

Actuellement il n'y a pas de consensus sur une méthode à vocation générale permettant
d'appréhender de manière satisfaisante les résultats multicritères d'analyses
environnementales en vue de relativiser ou hiérarchiser l'importance des différents
impacts générés.

En ce qui concerne les potentialités d'une Analyse du Cycle de Vie, en raison du grand
nombre d'informations fournies par ce type d'étude, elles sont très nombreuses ont été
définis en ce contexte, respectivement :

 dématérialiser : ne pas concevoir des produits mais des services (économie de la


fonctionnalité),
 réduire au maximum les matériaux pour obtenir la même fonction : minimiser
leur diversité et les déchets, utiliser les matériaux recyclés et supprimer les toxiques.
Ce principe s'applique notamment à l'étape de fabrication du produit,
 réduire la consommation d'énergie, principalement durant la phase d'utilisation,
 concevoir un produit réutilisable, démontable et recyclable. C'est l'étape de fin
de vie qui est concernée ici, surtout dans des situations de production des quantités
importantes de déchets toxiques.

VI. Les enjeux de l'Analyse du Cycle de Vie

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La prise en compte de l'environnement dans toute démarche de management
environnemental est justifiée par des enjeux énergétiques et par des enjeux climatiques
(ou impacts environnementaux).

1. Les enjeux énergétiques 

concernent l'épuisement des ressources naturelles (notamment celles d'origine


fossile). Sur la figure ci-après est illustrée, à titre d'exemple, l'évolution des réserves
pétrolières dans la dernière quarantaine d'années. Actuellement la moitié de ces
ressources est pratiquement épuisée et les réserves prouvées (ou encore à découvrir)
suffiront tout au plus pour quelques dizaines d'années.

Réserves ultimes - découvertes cumulées, passées et à venir, de pétrole récupérable

7. Les enjeux climatiques (ou impacts environnementaux) 

malgré les préoccupations de l'homme par rapport à son environnement depuis toujours,
le caractère irréversible de certains impacts a récemment accéléré la prise de conscience
relative à l'état du milieu environnant et à des aspects comme la santé des populations ou
encore les impacts dus aux activités industrielles. Cette prise de conscience a pris de
l'ampleur avec l'apparition (et l'augmentation en nombre) des catastrophes écologiques,
suivies par une série d'accords internationaux et déclarations censées renforcer la
législation environnementale. Le but est de minimiser ces événements ou de les éliminer

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complètement. Dans la littérature de spécialité la totalité des impacts environnementaux
est regroupée ainsi :

1. la raréfaction des ressources naturelles, principalement la matière (renouvelable ou


non renouvelable : minérales, biologiques) et l'énergie (notamment non
renouvelable),
2. les pollutions inhérentes à l'activité humaine et qui sont visibles et/ou mesurables
dans les trois milieux qui nous entourent (l'eau, l'air et le sol). Ces pollutions sont
identifiables à une double échelle : locale (région ou pays) et globale,
3. la toxicité et les risques pour la santé humaine, qui peut être impactée non
seulement par les accidents mais aussi par l'activité de production (utilisation des
produits dangereux et/ou chimiques, etc.).

VII. Les principaux critères de choix d’un système de gestion

Nous essayerons, dans ce chapitre, de dresser une liste non exhaustive des critères
susceptibles de peser sur les décisions des collectivités locales.

1. Les critères environnementaux pris en compte dans l'ACV

Toute activité se traduit par une perturbation de l’environnement, que l’on caractérise
par un impact potentiel. On évalue la nature et la quantité de substances et composés
émis par l’activité et qui, après un certain trajet, peuvent atteindre une cible et
provoquer un impact. Par exemple, le déplacement d’un véhicule émet des gaz
polluants qui auront un impact sur les poumons des hommes, les feuilles des arbres.
L’accroissement de nos connaissances en matière d’effets sur l’environnement a
permis d'identifier les principales espèces chimiques qui ont un impact notable.

Les impacts environnementaux sont complexes :


- Un même polluant peut avoir plusieurs effets ; les oxydes d’azote, par exemple
peuvent participer aux pluies acides, à la pollution photochimique, à l’effet de
serre.
- Plusieurs polluants peuvent s’associer pour provoquer un impact unique : c'est
le cas par exemple des gaz qui participent à l’effet de serre.
- Chaque cible réagit différemment à une même agression toxique ou écotoxique.
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Cette variabilité des réactions se complique encore, dans le cas d’émissions de
multiples polluants, par les phénomènes d’antagonisme et de synergie, en
sachant que la réponse est toujours fonction de la "dose" reçue.
- L’augmentation de la température moyenne du globe peut entraîner d’autres
impacts : écologiques (fonte des glaciers), toxiques et écotoxiques (propagation
des maladies) ou bien encore esthétiques (modification des paysages).

L’évocation de cette complexité ne doit pas se traduire par une méfiance envers
l’analyse environnementale des procédés. En effet, certains impacts sont
aujourd’hui bien connus. La prise en compte des émissions liées aux procédés
donne lieu à des estimations, qui évoluent en fonction des progrès de la
connaissance. Cette complexité et la diversité des impacts potentiels rendent très
délicate aujourd'hui une hiérarchisation des impacts et leur agrégation, de façon
satisfaisante, au sein d’une note unique d’évaluation globale.
Les critères environnementaux ne sont pas les mêmes en fonction du niveau
considéré. Les problèmes locaux concernent souvent des impacts très différents
de ceux analysés à un niveau global.

Pour chacun des impacts environnementaux cités ci-dessous, nous préciserons


s'il s'agit d'impacts à l'échelle locale ou à l'échelle globale.

a. Les impacts globaux


Il s'agit souvent de questions dépassant largement l'échelle locale ou régionale,
comme :
 le bilan énergétique et le bilan matière global,
 l’utilisation de ressources énergétiques et de matériaux non renouvelables,
 les responsabilités vis-à-vis des générations futures (stockage par exemple),
 l'effet de serre.

b. Les impacts locaux


Leurs conséquences sont locales, elles peuvent être très importantes pour les
habitants . Il s'agit :
 des impacts sur les milieux (air, eau, sol),

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 des nuisances diverses (bruit, odeurs, paysage),
 de l'élimination des déchets ultimes,
 de la dévalorisation du foncier.

A noter que des impacts locaux peuvent se situer ailleurs que sur les lieux de
collecte et de traitement (production de matériel et de réactifs, CET de classe 1,
mâchefers en travaux routiers).

A noter aussi que certains impacts sont évités sur un autre lieu (par exemple, la
production d’électricité par les déchets évite une partie de la production
d’électricité dans les centrales à énergie fossile ou nucléaire situées ailleurs).
On peut citer les impacts généralement retenus dans les Analyses de cycle de
vie. Chacun de ces impacts sera détaillé en annexe 1

Im Imp
pa act
ct loc
gl al
ob
al
Consommation Consommation des ressources X
des naturelles non renouvelables
Consommation des ressources X X
ressources naturelles
renouvelables
Pollution Effet de serre X
atmosphérique Dégradation de la couche d'ozone X
Acidification X
Pollution photochimique ou smog X
Autres formes de la pollution de l'air X X
(métaux,
poussières, dioxines et furanes,)
Pollution des Eutrophisation X
eaux Rejets de composés organiques X
carbonés
Matières en suspension X
Métaux lourds X
Pollution des Métaux lourds X
sols
Polluants organiques X
Pollution par les déchets X

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8. Les crirères non pris en compte dans l'ACV

D'autres critères importants pour les élus ne relèvent pas de l'ACV. Ils restent à
intégrer dans les décisions relatives aux déchets.
Rappelons tout d’abord que certains critères environnementaux ne sont pas
quantifiables dans une ACV : la pollution visuelle (paysages), la pollution sonore.
Rappelons aussi que l’ACV comptabilise des polluants, mais n’étudie pas leurs
conséquences sur la santé.

a. Les critères politiques et sociaux

La citoyenneté
Pour être efficace, toute collecte sélective demande un effort significatif aux
citoyens. Cet engagement n'est pas exigé dans le cas d'une collecte des ordures
ménagères brutes. Tous les systèmes de gestion de déchets ne sont donc pas
équivalents en termes de mobilisation du sens civique de la population et l'effort
est d'autant plus facilement consenti que les enjeux apparaissent importants aux
yeux des citoyens.

L'acceptabilité
Toute filière de gestion ne suscite pas les mêmes réactions de la part des
populations. Chaque nouvelle installation nécessite une phase d’explication et
de concertation, mais elle n'est pas de même ampleur suivant la nature de
l'équipement. Les citoyens n’acceptent plus aujourd’hui les décisions imposées
sans concertation, et tout projet de traitement des déchets doit faire l’objet d’une
longue période de dialogue préalable aux décisions finales.

L'intercommunalité induite par la gestion des déchets


La création d'équipements dits structurants (usine d’incinération, centre de
stockage…) oblige souvent des collectivités à se regrouper, si aucune d'entre
elles n'a les moyens techniques, humains et financiers de porter seule le projet.
A contrario, d’autres installations, comme les déchèteries, restent à la portée de

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presque toutes les collectivités. Un système de gestion de déchets peut donc
avoir une incidence forte sur l’évolution de l’intercommunalité. La loi sur
l’intercommunalité n°99-586 du 19 juillet 1999 comprend un important volet à
propos des déchets.

La création d'emplois et le type d’emplois


Les filières de traitement ont des contenus en emplois par tonne traitée très
différents. Le nombre d’emplois induits est un critère important pour tous les
élus. Pour apprécier l'impact de la gestion des déchets sur la création d'emplois,
on ajoute aux emplois directs (par exemple, le nombre de trieurs sur une chaîne
de tri) les emplois indirects (les fabricants de matériels pour centres de tri). Les
emplois générés ou disparus du fait de la création de nouvelles structures
devront également être intégrés au bilan social global. Enfin, il est nécessaire de
différencier les emplois en fonction de leur niveau de qualification (emploi
d'insertion sur une chaîne de tri, technicien supérieur de maintenance dans une
UIOM). Dans un centre de tri, on met en place des emplois d’insertion qui font
partie de la politique sociale de la collectivité.

Les retombées pour l'économie locale


Il peut être intéressant d’apprécier la capacité d’un tissu industriel local à
participer à la mise en œuvre d’un nouveau système de gestion de déchets. Une
partie des chantiers de construction peut être attribuée à des entreprises locales.
Les réponses pourront par exemple différer pour la construction d’une usine
d’incinération et pour la construction d’un centre de stockage de déchets. Enfin,
les conséquences des choix sur les recettes de taxe professionnelle de la
collectivité sont à estimer avec soin.

c. Les critères économiques

Les coûts de traitement


L'évaluation prévisionnelle des coûts requiert une approche rigoureuse. Il est
essentiel d'insister sur deux aspects :
- La nécessité de prendre en compte tous les éléments qui déterminent les

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performances et les coûts
de la gestion des déchets ; le degré de maturité et les performances des
systèmes de collecte, le développement des instruments de gestion
intégrée des déchets tels que la prévention, la réutilisation, la collecte
sélective des différents flux de déchets, le contexte réglementaire
local ;
- La nécessité de choisir attentivement les modalités de calcul et les unités de
mesure des coûts.

On discerne trois types de coûts :


- les coûts complets : correspondant à la totalité des charges d’exploitation et
d’amortissement
- les coûts techniques : correspondant au coût complet moins les
recettes industrielles (ventes de matériaux, d'énergie…),
- les coûts aidés : correspondant au coût technique moins les
subventions (ADEME, conseils généraux) et les soutiens des
sociétés agréées Adelphe et Eco-Emballages.

d. Les critères techniques et de gestion de projet

L'adaptabilité et l’évolutivité du système


Une installation de traitement thermique est moins adaptable techniquement à
de très fortes évolutions des gisements à traiter qu'un centre de stockage par
exemple.
La souplesse et le calendrier de mise en œuvre
La montée en puissance d’un programme de recyclage des matériaux peut être
progressive tandis qu'un centre de traitement thermique doit disposer d’environ
70% de sa capacité dès le début (mais cette installation peut faire l’objet d’une
construction progressive en plusieurs tranches)

VIII. Coût et durée d’une ACV 

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Les coûts et durées de réalisation sont bien entendu très variables d’une ACV à l’autre. Ils
dépendent de l’ambition de l’objectif, de l’étendue du champ à étudier ainsi que de
l’existence et de l’accessibilité de données d’inventaires publiques ou publiées. On notera
que la diffusion de bases de données de plus en plus fournies et le développement de l’offre
de prestataires, en particulier au niveau européen, conduisent globalement, depuis plusieurs
années, à une baisse du prix des études (ou du moins à une amélioration de leur rapport
qualité/prix). A titre d’ordre de grandeur, les coûts s’échelonnent de 10.000 à X0.000 euros
pour des produits pour lesquels existent déjà des bases de données couvrant une grosse
partie du cycle de vie. Si les données sont particulièrement spécifiques et jusque-là non
recueillies sous forme d’inventaire, l’ACV peut dépasser la centaine de milliers d’euros. On
citera un cas extrême, particulièrement lourd : la réalisation d’une ACV précise du
kilowatt.heure français par EDF, en fonction de ses différentes sources (nucléaire, charbon,
hydraulique, …). Le coût de cette étude a été estimé à 700.000 euros. Pour finir, le coût de
la revue critique peut grossièrement être estimé à 5 à 15 % du coût de l’étude.

En matière de délais, si les études les plus simples peuvent être réalisées en quelques
semaines, dès lors que le sujet est un peu plus complexe et qu’il nécessite le recueil de
données et/ou la négociation d’un certain nombre d’hypothèses avec des représentants
professionnels, les délais sont forcément de plusieurs mois et peuvent facilement dépasser
l’année. Pour les études les plus lourdes (comparaison de produits ou de filières par exemple),
nécessitant un grand nombre de représentants et la réalisation d’une revue critique multi-
acteurs finale, la durée totale de l’étude peut approcher 16 à 24 mois, sachant que les délais de
réalisation sont plus souvent dictés par la disponibilité des participants pour se réunir et les
délais de réponse aux questions et demandes de données émanant du bureau d’études que par
le travail effectif du dit bureau d’études.

IX. Avantages et inconvénients

L'Analyse du Cycle de Vie permet la quantification des impacts environnementaux potentiels


d'un produit grâce à une vision globale sur son cycle de vie. Par cette méthodologie il est
possible également d'identifier les déplacements de pollution, d'évaluer le type d'impact
environnemental dominant dans la réalisation d'un produit, ou encore d'identifier certains
éléments particuliers dont la contribution est majeure en termes d'impacts environnementaux.
Enfin, il est aussi possible d'avoir une perspective des différents types d'impacts plutôt que de

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se limiter à un type d'impact particulier (c'est donc une approche multi-impacts et
multicritères, comme il en résulte à la lecture de la figure suivante).

La méthodologie d'Analyse du Cycle de Vie peut être utilisée pour faire des choix à
portée globale (choix d'une politique environnementale, comme l'intérêt du recyclage de
certains produits) ou locale (choix de design et de production pour un produit).

Parce que certains paramètres ne peuvent pas être quantifiés en totalité, l'ACV ne pourra
jamais devenir un outil universel et complet. Il est quasi-impossible par exemple
d'obtenir l'intégralité des flux utilisés pour un produit ou de fixer les limites exactes d'un

système.

L'ACV est une démarche multicritère à dominante quantitative multi-impacts

Compte tenu de ce fait, il faut parfois faire appel à des données génériques ou restreindre
le périmètre de l'étude en utilisant des données limitées (moins précises).

Se pose également le problème de la représentativité géographique, les impacts étant


différents d'une région à une autre (l'ACV n'est pas transposable). Sachant également que

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c'est un processus long et fastidieux, ceci nécessiterait de multiplier les analyses, ce qui
est difficilement réalisable. Par ailleurs, plusieurs choix méthodologiques demeurent
assez subjectifs, comme les choix d'imputation et les méthodes de caractérisation des
impacts, de normalisation et de pondération (s'ils sont utilisés). Il n'est pas rare, dans le
cadre d'une comparaison, de voir le classement entre plusieurs produits être inversé selon
la méthode d'évaluation choisie et ce, juste au niveau de la caractérisation.

En conclusion, l'Analyse de Cycle de Vie présente de nombreux intérêts. Toutefois les


résultats à eux seuls peuvent toujours être contestables selon les choix méthodologiques
réalisés. Par conséquent les valeurs obtenues peuvent difficilement être utilisées par le
grand public et nécessitent d'être étudiées en détail.

Parmi les points qui méritent d'être soulignés en tant que valeurs ajoutées de l'Analyse du
Cycle de Vie, on rappelle ici les plus importants :

 la valeur ajoutée technique : l'Analyse du Cycle de Vie est l'outil le plus abouti et le
plus cadré, notamment par des normes. Il est donc moins discutable et
scientifiquement plus pertinent qu'un autre,
 la prise en compte des impacts directs et indirects,
 l'identification des transferts de pollution,
 la capacité de modélisation : en faisant varier plusieurs paramètres, divers scénarios
peuvent être étudiés.

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X. Conclusion 

L’analyse de cycle de vie présente de nombreux intérêts. Toutefois les résultats à eux seuls
peuvent toujours être contestables selon les choix méthodologiques réalisés.par conséquent les
valeurs obtenues peuvent difficilement etre utilisées par le grand public et nécessitent d’etre
étudiées en détail.

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