À La Découverte Pierres
À La Découverte Pierres
À La Découverte Pierres
À la découverte
minéraux
des
pierres
et des
précieuses
Collection
l’amateur de nature
Sous la direction d’Alain Foucault,
en partenariat avec le Muséum national d’Histoire naturelle
La croissance cristalline
Ce sont les atomes de surface du cristal qui déterminent en général
quelles facettes vont grandir en priorité. Ceci explique pourquoi des
minéraux cristallisant dans le même système cristallin présentent des
habitus différents : le sel (ou halite, cubique) présente systémati-
quement des cubes alors que le spinelle (également cubique) montre
surtout des octaèdres.
34
favorisé, alors que le cube est plutôt une forme de plus basse tem-
pérature (attention, cette règle n’est pas généralisable). Enfin, des
impuretés peuvent aussi modifier la croissance cristalline.
Espèces : néphrite (amphibole),
jadéite (pyroxénoïde) Nodule scié et poli
de jade montrant
une altération
Mode d’emploi
de Chessy dans le Rhône dont les échantil-
(azurite) ; vert clair à foncé (malachite). lons attirent toutes les convoitises, ainsi que minéraux différents (des amphiboles et des
Opaques à translucides. Éclat vitreux, tirant Couleur, transparence, éclat
ceux de Namibie (Tsumeb) ou d’Arizona (Bis- pyroxénoïdes). Le jade néphrite est le plus
à soyeux pour la malachite fibreuse. bee etc). Récemment de magnifiques cris- Blanc, grisé, vert pâle à vert émeraude, bleu-
vert, rosés lilas, noir. Transparent à translu- commun. Le « jade impérial » est d’un vert
taux ont été trouvés au Maroc, au Mexique
Morphologies, système cristallin cide. Éclat vitreux. intense de part la présence de kosmochlor,
et en Chine (parmi tant d’autres). Les gise-
Massifs, nodulaires, stalactitiques, fibreux ments classiques de malachite mamelonnée, un pyroxène chromifère. La serpentine
(malachite seulement). Cristaux prisma- stalactiforme et rubanée sont en Oural et au
Morphologies, système cristallin est quelquefois vendue (frauduleusement)
tiques, tabulaires. Monocliniques. Katanga. En France, hormis la célèbre mine Massif, granulaire, fibreux. Monoclinique. comme jade. Le jade de néphrite peut être
de Chessy (localité-type de la « chessylite », « amélioré » de manière plus ou moins
Clivage, cassure voir encadré), signalons aussi de nombreux Clivage, cassure
Clivage parfait suivant {011} (azurite), ou gisements dans les Vosges, en Auvergne, Var, Bon clivage selon {110}. Cassure irrégulière. sévère pour accentuer sa couleur. Le
{201} (malachite). Cassure conchoïdale à Loire, Tarn, Savoie, Alpes-Maritimes, Corse, jade du Mont Viso (Italie) a été exploité
fibreuse (malachite) ; fragiles. des Pyrénées, etc. Gisements dès le Néolithique et des haches polies
On trouve les minéraux constituant le jade dans cette matière ont été trouvées
en Chine, en Russie, au Kazakhstan, en Bir- jusqu’en Angleterre. C’est la gemme la
manie, en Nouvelle-Zélande, en Californie,
en Méso-Amérique (surtout au Guatemala), plus prisée en Asie.
au Canada et en Italie (Mont Viso).
Carnet
Larousse des minéraux, H.-J. Schubnel, Larousse (1981).
Minéraux remarquables, J.-C. Bouilliard, Le Pommier et BRGM
(2010).
pratique
Le cristal et ses doubles, J.-C. Bouilliard, CNRS Éditions (2010).
Guide Delachaux des minéraux, O. Johnsen, Delachaux et Niestlé.
Ce que disent les minéraux, P. Cordier et H. Leroux, Belin Pour la
Carnet pratique
science (2008).
Inventaires minéralogiques, (une douzaine de déparements), BRGM.
Larousse des pierres précieuses, P. Bariand et J.-P. Poirot, Larousse
(2004).
Guide des pierres précieuses, pierres fines et ornementales, W. Schumann,
196 Delachaux et Niestlé, 14e éd. (2009).
Sites Internet
Des adresses d’associations, • www.geopolis.fr : portail de la Confédération française
de sites Internet…
• www.brgm.fr : site du Bureau de recherches géologiques
et minières.
• www.museum-mineral.fr : galerie de minéralogie.
Roches, minéraux,
cristaux et gemmes
Qu’est-ce qu’un minéral ? Pour beaucoup, « minéral » est
le terme scientifique pour « pierre », un solide massif, relati-
vement lourd et dur, sans vie, formant quelquefois des cristaux
transparents et brillants qu’on appelle « pierres précieuses ». La
réalité est bien plus riche et fascinante, comme nous allons le voir.
La définition du minéral a constamment varié depuis l’An-
tiquité : la minéralogie n’est pas une science morte. Plus on
étudie la diversité minéralogique avec des instruments toujours
plus puissants et précis, plus on a de difficultés à redéfinir les
contours de la « géodiversité » naturelle.
1 2 3
‡‡ Une définition ?
Ainsi, les découvertes récentes de la minéralogie nous ont
apporté leur lot de nouveautés, mais aussi de perplexité : est-ce
que les cristaux sont les seules formes d’organisation atomique
minérale possible ? Doit-on limiter la géodiversité à la seule
croûte terrestre, excluant de fait les minéraux des profondeurs
de la Terre ou extraterrestres ? On le devine, les réponses à ces
questions sont négatives.
Diamant (sur gangue, Afrique du Sud) Graphite (Maroc)
Même composition (carbone pur) mais deux minéraux différents,
aux propriétés diamétralement opposées
10
Minéral, matière
organique et vie
Il est maintenant établi que la diversité minéralogique actuelle
est essentiellement due à la présence d’importantes quantités
d’eau à la surface de la Terre. L’eau a altéré les minéraux pri-
mitifs et a libéré quantité d’ions qui se sont recombinés sous la
forme de nouveaux minéraux insolubles (argiles, ferrihydrite)
et de sels solubles (de sodium, calcium, magnésium, etc.). L’eau
s’est alors minéralisée. La géodiversité actuelle est aussi due au
développement de la vie. La présence d’algues bleues océaniques
dès 3,5 milliards d’années a considérablement enrichi l’atmos-
phère terrestre en oxygène. Ceci a permis d’oxyder les minéraux
de la Terre primitive. Des centaines de nouveaux minéraux
(oxyhydroxydes, sulfates, arséniates, etc.) se sont ainsi formés.
Les stromatolites, éponges, algues, coraux et autres coquillages
ont secrété de nombreux carbonates à partir d’eau minéralisée.
Des micro-organismes ont aussi contribué à former argiles et
oxyhydroxydes, des minéraux par ailleurs très rares dans l’Univers.
11
La diversité minéralogique
À ce jour, et en fonction des définitions actuelles, on dénombre
un peu plus de 4 750 espèces minérales différentes. On découvre
quelques dizaines d’espèces nouvelles par an. Le plus souvent, il
s’agit d’espèces microscopiques confinées à un gisement très par-
ticulier, ayant connu des épisodes géologiques uniques expliquant
alors leur rareté. Mais le plus important potentiel de découvertes
12 d’espèces minérales nouvelles réside dans l’étude de météorites
témoins de minéralogies ayant disparu de la surface de la Terre.
La nomenclature
des minéraux
La classification
chimique des minéraux
Actuellement, les quelque 4 750 espèces connues sont répar-
ties suivant le système dit « de Nickel-Strunz », qui en est à sa
dixième version depuis 1982. Dans ce système, on dénombre 10
classes de minéraux, numérotées de 1 à 10 :
1 2 3 4
Halite (Pologne)
Quartz (Mont-Blanc)
9 10
Silicates Minéraux
(Tableau
ci-dessous)
Mellite (Tchéquie)
enfin les sulfates et associés qui sont des minéraux très oxydés.
Sanidine
Grenat Épidote Tourmaline Enstatite Phlogopite (Mont Dore,
(Brésil) (Oisans) (Brésil) (Pakistan) (Madagascar) Puy-de-Dôme)
Le cas des silicates
Les silicates sont, de loin, la classe de minéraux qui regroupe le plus grand
nombre d’espèces minérales (environ 1 350 sur 4 750). On subdivise cette
classe en 6 sous-classes, suivant la manière dont les groupements silicate
(SiO44-) s’arrangent entre eux :
• sous-classe 9A : nésosilicates (environ 190 espèces) avec des groupements
silicates dits « isolés » SiO44-, c’est-à-dire déconnectés les uns des autres,
• sous-classe 9B : sorosilicates (~ 190 espèces) composés de paires de grou-
pements silicates doubles Si2O76-, aussi « isolés »,
• sous-classe 9C : cyclosilicates (~ 170 espèces), composés d’anneaux formés
Découvrir les minéraux et les gemmes
16