TH8115
TH8115
TH8115
D/GM
Thèse
Présentée pour l’obtention du grade de Docteur en Sciences
En Génie Mécanique
Spécialité : Maintenance et Isolation Vibro-Acoustique
ii
polluer le signal et rendent la détection difficile, voire impossible dans certains cas.
Nous avons tenté d’améliorer la sensibilité de ces indicateurs.
iii
Avant Propos
Par ailleurs, ce travail a donné lieu à deux (02) publications internationales ainsi
qu’à neuf (09) communications internationales et quatre (04) nationales.
Publications Internationales :
Communications internationales :
iv
3. M. Merzoug, A. Miloudi, Influence de la rigidité des paliers sur la réponse
dynamique des engrenages, Congrès Tunisien de Mécanique, COTUMEC’2012,
Sousse, Tunisie, 2012.
v
Communications nationales :
vi
Remerciements
Je suis très sensible à l’honneur que m’ont fait Messieurs Said Rechak, Professeur
à l’ENP d’Alger, Noureddine Ouelaa, Professeur à l’Université de Guelma et Khaled
Brahimi Maître de conférences à l’USTHB, en acceptant d’examiner ce travail.
vii
Mesbah et Mahmoud Neder. Que tous ceux qui ont participé de près ou de loin à
l’élaboration de ce travail, trouvent ici l’expression de mes vifs remerciements et de
ma profonde gratitude.
viii
Table des matières
Notations x
1 Introduction Générale 1
2 Etat de l’art 5
2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
ix
2.3.3.5 Défaut d’alignement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
3.3 Simulations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
3.3.1 Modèle dynamique retenu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
3.3.2 Équations de mouvement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
3.3.3 Effet de la variation de la raideur d’engrènement . . . . . . . . . . . . 56
3.3.4 Signaux de simulations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
3.3.5 Évolution du Kurtosis pour le signal simulé bruité . . . . . . . . . . . 59
3.3.6 Optimisation de l’analyse multirésolution en ondelettes . . . . . . . . 60
3.3.6.1 Seuillage doux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
3.3.6.2 Seuillage dur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
3.3.6.3 Méthodologie utilisée pour l’évaluation des performances 61
x
3.3.6.4 Choix de l’ondelette analysante . . . . . . . . . . . . . . 62
3.3.7 Evolution du Kurtosis pour différentes approximations . . . . . . . . 63
3.4 Application . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
3.4.1 Défaut d’écaillage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
3.4.2 Présentation des signaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
3.4.3 Signaux originaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
3.4.3.1 Évolution du kurtosis des signaux originaux . . . . . . . 69
3.4.4 Indicateur proposé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
4.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
Conclusion générale 88
A Annexes 90
Bibliographie 98
xi
Notations
xii
x(t) Signal temporel
z(t) Signal analytique
α Angle de contact
β Angle d’hélice
δ Taux de dégradation de la raideur
eα Rapport de conduite
eβ Rapport de recouvrement
ωm pulsation d’engrènement
ψa,b ( x ) Transformée en Ondelettes continues de x(t)
θi Rotation de la roue i
CETIM Centre Technique des Industries Mécaniques
DWT Discrete Wavelet Transform
EMD Empirical Mode Decomposition
FWT Transformation en ondelettes rapide
RMS Root Mean Square
TFCT Transformée de Fourier à Court Terme
TWV Transformée de Wigner Ville
TWVL Transformée de Wigner Ville Lissée
xiii
Liste des figures
xiv
2.22 Exemple de la représentation Wigner-Ville . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
xv
4.6 Premier indicateur proposé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
4.7 Second indicateur proposé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
xvi
Introduction Générale 1
1
2
es engrenages étaient déjà utilisés sous une forme rudimentaire au VIème siècle
L avant notre ère mais ce n’est qu’au XVIIème siècle que leur fonctionnement com-
mença à être étudié de manière véritablement scientifique. Il existe encore d’anciennes
installations possédant des dentures en bois. Ces dessins d’Al-Jazari (XIIIème Siècle) et
de Léonard De Vinci (XVème Siècle) témoignent de l’utilisation des systèmes de trans-
mission de mouvement sur un principe proche de celui des dentures des engrenages
actuels.
Les engrenages occupent une position privilégiée dans le domaine des transmis-
sions de puissance et ont, depuis longtemps, fait l’objet de nombreux travaux de re-
cherche. Parmi l’ensemble des moyens de transmission de puissance, les engrenages
cylindriques en développante de cercle sont, sans conteste, les plus utilisés pour le
transfert de rotation entre axes parallèles. Dans un contexte de perpétuel progrès
technologique avec des produits industriels toujours plus fiables et performants, les
engrenages modernes sont de plus en plus soumis à des exigences strictes en termes
de capacité de charge, du rendement, de bruit développé, etc . . . Ces contraintes ont
ainsi généré, depuis quelques années, un nombre important de travaux relatifs à la si-
mulation et la prédiction du comportement des engrenages. C’est dans cette optique,
3
Plan du chapitre
2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
5
6
2.1 Introduction
D’après Sika (Sika08) , deux types d’approches sont fréquemment rencontrés dans
l’analyse du comportement dynamique de transmissions par engrenages :
• Soit les éléments extérieurs à l’engrenage sont considérés d’une façon simplifiée
et les contacts entre les dentures sont simulés de la façon la plus complète pos-
sible. Ces travaux relèvent de la mécanique des contacts et de la dynamique des
engrenages.
W 1 − ν2
2H ν
δc = 2 . log − (2.1)
b πE aH 2(1 − ν )
Avec
W
la charge par unité de largeur de contact (selon z) ;
b
r
W 1 − ν2
aH = 8 ρ la demi-largeur du contact hertzien ;
b πE
ρ1 ρ2
ρ= le rayon de courbure équivalent au point de contact, voir figure 2.1.
ρ1 + ρ2
Walker (Walker38), après une étude expérimentale portant sur une dent fixée dans
un bâti beaucoup plus rigide que la denture, a introduit une expression de la déformée
de dentures droites. Wellauer et Seireg (Wellauer60) ont présenté une étude de la
flexion des dents d’engrenage basée sur le comportement d’une plaque en porte à
faux.
lumiques à 20 nœuds. L’ensemble des modèles présentés jusqu’ici n’intègre pas les
déformations des corps des roues. Celles-ci sont systématiquement calculées sépa-
rément des déformations des dents. Pour tenir compte des couplages élastiques qui
peuvent exister entre le corps de la roue et les dents en prise, Prabhu (Prabhu89) dis-
crétise deux dents et un secteur important de la roue à l’aide d’éléments volumiques
à 20 nœuds. II apparaît que la faible densité du maillage utilisé ne permet pas de
prendre en compte la forme réelle de la dent et de son raccordement avec la jante.
De plus, la discrétisation partielle du corps de la roue permet de prendre en compte
les couplages entre la flexion des dents et la déformation de la roue au voisinage
des dents en prise, mais, elle ne permet pas de prendre en compte les déformations
globales de la roue, et notamment ses déformations de torsion.
actions entre les couples de dents en prise et les couplages élastiques entre les corps
de roue et les dentures. Ils ont aussi analysé les effets des corrections de denture sur
les fluctuations périodiques de l’erreur statique de transmission sous charge et de la
raideur d’engrènement de torsion.
Les modèles torsionnels initiaux à un seul degré de liberté (Figure 2.5) ont pro-
gressivement évolués vers des représentations tridimensionnelles plus complexes in-
tégrant les couplages entre les différents degrés de liberté du système (torsion, flexion,
traction et compression).
Dans ces modèles, les excitations naturelles dues à l’engrènement sont introduites
via la notion d’erreur de transmission tout en supposant que la raideur d’engrène-
ment est constante. Il est conclu que le calcul des facteurs dynamiques, en utilisant
ce modèle linéaire afin d’inclure les effets des arbres, est une très bonne alternative
aux modèles plus sophistiqués beaucoup plus coûteux à utiliser. Ces modèle ne per-
mettent pas de prendre en compte les phénomènes paramétriques et non linéaires
associés à la fluctuation de la raideur d’engrènement. Compte-tenu de ces remarques,
le domaine de validité de ce type de modèles correspond aux engrenages fortement
chargés présentant des faibles fluctuations de raideur et soumis à des niveaux d’exci-
tations modérés.
sant que la raideur d’engrènement est constante. Dans ces conditions, le système dif-
férentiel est à coefficients constants et sa résolution est relativement aisée. Il est conclu
que le calcul des facteurs dynamiques, en utilisant ce modèle linéaire afin d’inclure
les effets des arbres, est une très bonne alternative aux modèles plus sophistiqués
beaucoup plus coûteux à utiliser.
système d’engrenages est alors caractérisé par des équations différentielles à coeffi-
cients périodiques.
Ce type de modèle a été utilisé dans (Lin94) pour étudier l’effet de corrections de
profil de denture sur l’erreur de transmission statique et le chargement dynamique sur
les flancs des dents d’un engrenage droit. Le modèle dynamique d’engrenages droits,
représenté Figure 2.8, est un modèle torsionnel à quatre degrés de liberté. Les raideurs
et les moments d’inerties des différentes composantes du système sont obtenus à
partir des principes fondamentaux de la mécanique. Les équations de mouvement
contiennent des termes d’excitations dues aux variations périodiques de la raideur
d’engrènement et à la présence d’erreurs de profils. Ces équations sont linéarisées
en décomposant la période d’engrènement en petits intervalles. Des corrections de
profil linéaires ou paraboliques ont été introduit dans le modèle afin de comparer et
discuter l’influence individuelle de chaque correction sur le chargement dynamique
sur l’engrenage.
Dans (Ajmi05), Ajmi et Velex ont étendu ce modèle afin d’étudier les engrenages
cylindriques à denture larges et considérer les distorsions des corps d’engrenages en
ajoutant des éléments finis d’arbre pour les corps et des fondations élastiques pour
les rigidités de dentures (Figure 2.10).
• l’évolution de l’aire de contact (pour des engrenages peu chargés présentant des
écarts de géométrie, les dents ne sont que partiellement en contact. On observe
alors une évolution de l’aire de contact avec la charge dynamique). En plus, elle
permet d’étudier les phénomènes de chocs induits par des pertes de contact
entre dentures Singh (Singh89), Kahraman (Kahraman90) et Pfeiffer (Pfeiffer96).
Le contact entre les dents en prise est alors représenté par une raideur non
linéaire qui devient nulle lorsque le contact est rompu.
Le but de l’étude proposée par Espin et Joël Perret-Liaudet (Espin07) a été d’analy-
ser la pertinence de ce modèle vis-à-vis de résultats expérimentaux mettant en œuvre
un banc d’essais dont les caractéristiques, notamment au niveau de la micro-géométrie
des dentures, sont parfaitement contrôlées.
La complexité des phénomènes étudiés et des équations à résoudre est telle que,
dans tous les cas, les modèles non linéaires ne sont pas adaptés aux systèmes à grand
nombre de degrés de liberté. En effet, pour ce type de systèmes, la valeur moyenne de
la matrice de raideur varie avec la réponse dynamique du système, la recherche d’une
base modale sur laquelle on pourrait décomposer la réponse du système devient im-
possible. Seule une méthode de résolution temporelle associée à une actualisation à
chaque pas de temps de la valeur des paramètres permet de résoudre les équations de
mouvement. Pratiquement, les systèmes étudiés possèdent rarement plus de quatre
degrés de liberté.
Dans cet article (Shena06), les auteurs utilisent la méthode IHBM (Incremental
Harmonic Balance Method) pour analyser la dynamique non linéaire d’une paire de
roues d’engrenage. Dans un premier temps, ils ont développé un modèle dynamique
tenant compte d’une rigidité d’engrènement variable dans le temps et de l’erreur de
transmission statique. Ensuite, une comparaison avec les solutions numériques est
effectuée et qui montre la validité de la méthode proposée. Enfin l’influence du taux
d’amortissement et l’amplitude d’excitation ont été étudiées.
Nous présentons dans cette section un aperçu des défauts géométriques identifiés
comme les plus influents sur le comportement vibratoire et acoustique des engre-
nages. Ces défauts peuvent être liés au procédé de fabrication (taillage des dents), au
montage des engrenages ou à l’apparition d’usure altérant les profils de denture. Ils
peuvent également être volontaires dans le cadre d’une correction de profil.
Les forces généralisées qui engendrent la réponse vibratoire des carters sont mul-
tiples (Remond93). On peut distinguer d’une part les excitations internes, propres au
fonctionnement de la transmission, et d’autre part, les excitations externes. Parmi les
sources d’excitation internes, il y a celles qui résultent d’interactions fluide-solide. Il
s’agit essentiellement :
• de l’excitation des carters par des écoulements et par des projections de lubri-
fiant,
• de l’excitation des carters par des émissions acoustiques internes (bruit d’engrè-
nement associé au phénomène de «fluid-pumping» ou aspiration refoulement
de l’air entre les dents et rayonnement acoustique des roues).
• des fluctuations des forces de contact au niveau des dentures, transmises aux
paliers ou roulements puis au carter, qui engendrent l’erreur statique de trans-
mission,
• des fluctuations des forces de contact au niveau des roulements qui engendrent
leurs propres défauts,
• des forces de contact engendrées par des chocs dus à la présence des jeux fonc-
tionnels. Cependant, il est bien établi que l’erreur statique de transmission sous
charge constitue la source d’excitation vibratoire interne dominante.
2.3. Principales sources d’excitation dynamique 21
Les sources d’excitation externes sont associées aux fluctuations du couple moteur,
aux fluctuations du couple de charge, aux variations de l’inertie de charge et aux
vibrations transmises via les points de fixation par la structure.
Une étude (Liou92) menée sur les engrenages à dentures droites a montré l’in-
fluence du rapport de conduite sur le niveau de vibration. Elle révèle que l’augmen-
tation du rapport de conduite est bénéfique pour le comportement vibratoire d’une
transmission. Elle montre également qu’un rapport de conduite égal à 2 donne de
bons résultats pour une large gamme de vitesse de fonctionnement. Bard (Bard95)
illustre l’influence du rapport de recouvrement sur la réduction de bruit en citant des
résultats expérimentaux plus anciens . Ces résultats montrent une réduction de bruit
pouvant atteindre plus de 25 décibels (Figure 2.13).
2.3. Principales sources d’excitation dynamique 25
Les corrections de denture sont généralement des corrections de tête de profil afin
de limiter l’apparition d’interférence en fonctionnement. Elles permettent l’amélio-
ration de la continuité de l’engrènement et donc le comportement vibratoire de la
transmission. Il est possible de déterminer une correction optimale en fonction du
couple à transmettre. La correction de denture peut également être une correction
de bombé dont l’objectif est de mieux répartir la charge à transmettre sur la largeur
de la denture. Une étude menée par Iwase et Miyasaka (Iwase96) illustre sur le cas
d’une boîte de vitesse automobile, la réduction du bruit par l’ajout de corrections au
profil. Tavakoli et Houser (Tavakoli86) proposent une optimisation du profil de den-
ture afin de réduire le niveau des harmoniques de la fréquence d’engrènement. Il en
ressort que des corrections de tête ou de pied de profil permettent d’obtenir de bons
résultats. L’erreur de profil est généralement liée à des défauts de taillage, de rectifi-
cation ou aux phénomènes d’usure (pitting, écaillage, etc...) qui vont altérer la surface
du profil. Bard (Bard95) illustre l’impact de l’erreur de profil sur le comportement
dynamique de l’engrènement. Notamment l’apparition de « raies fantômes » autour
de la fréquence d’engrènement pouvant atteindre des niveaux supérieurs à ceux de
la fondamentale d’engrènement. Rémond (Remond91) montre que l’état de surface
des dentures permet une réduction du bruit pouvant atteindre 5 dB entre un taillage
normal et une rectification précise.
2.3. Principales sources d’excitation dynamique 26
Cette modulation est traduite par l’apparition de deux raies basse fréquence (fré-
quence de rotation des arbres) et par deux bandes latérales autour des harmoniques
de la fréquence d’engrènement (Figure 2.15).
Figure 2.15 – Exemple caractéristique de localisation des bandes latérales dues à l’excentricité
(Welbourn79)
Les effets caractéristiques des défauts de faux-rond sont bien connus dans la biblio-
graphie et les auteurs ayant étudié l’influence des défauts géométriques les signalent
(Welbourn79). Brière (Briere) a proposé une technique de calcul de cette erreur et a
2.3. Principales sources d’excitation dynamique 27
L’erreur de pas décrit l’erreur de position angulaire d’une dent par rapport à sa
position théorique. On distingue alors l’erreur de pas individuelle qui correspond au
décalage angulaire d’une dent par rapport à sa position théorique et l’erreur de pas
cumulée qui est la somme algébrique des erreurs de pas individuelles. Ce type de
défauts conduit à l’apparition d’une modulation basse fréquence liée à la fréquence
de rotation des arbres. La manifestation de l’erreur de pas sous la forme d’une modu-
lation la rend difficilement discernable du défaut d’excentricité puisqu’il produit les
mêmes effets. Bard (Bard95) propose une revue bibliographique de ces deux défauts.
Ce défaut peut-être causé par un défaut de montage ou par la flexion des arbres de
transmission. Des travaux de Smith (Smith94) ont montré que même un petit défaut
2.3. Principales sources d’excitation dynamique 28
d’alignement (de l’ordre de 60 microns) peut avoir une forte influence sur l’erreur de
transmission.
2.4. Techniques d’analyse et méthodes de diagnostic 29
Nous présentons dans cette section les différents outils de traitement du signal
adéquats à la détection des défauts d’engrenages et de roulements par analyse de
signaux vibratoires.
Les capteurs tels que les accéléromètres délivrent un signal composé de N points
de mesure à intervalle de temps régulier. La première observation possible d’un signal
est donc la représentation temporelle. Cet outil est aisé à employer lorsque le signal
est simple (vibration de type sinusoïdal du balourd d’un rotor par exemple), mais
devient inexploitable dans le cas de sollicitations multiples et de faible influence de
défauts (Figure 2.17).
Plusieurs indicateurs globaux ont été définis à partir de l’analyse temporelle afin
de caractériser la forme de celle-ci, mais une telle démarche ne permet pas de détecter
de manière fiable un défaut ni d’identifier son origine. Les domaines spectral, cepstral,
ou de l’enveloppe sont en général plus adaptés au diagnostic (Breneur02).
Un moyen pour détecter un défaut dans une machine tournante est l’analyse statis-
tique du signal de vibration. A cet effet, on peut citer la valeur efficace ou RMS (Root
Mean Square), le facteur de crête CF (Crest Factor) et le Kurtosis. Ces paramètres
2.4. Techniques d’analyse et méthodes de diagnostic 30
ont été largement utilisés comme paramètres pertinents dans le suivi vibratoire des
roulements (Dyer78) et ils sont définis par :
v
N
u
u1
RMS = t
N ∑ [ x i ]2 (2.2)
i =1
1
[max xi − min xi ]
FC = 2 (2.3)
RMS
N
1
N ∑ [xi − x̄]4
i =1
Kurtosis = " #2 (2.4)
N
1
N ∑ [xi − x̄]2
i =1
N
− 1
x=
N ∑ xi (2.5)
i =1
Le Kurtosis (mot grecque signifiant « bosse ») est défini par le moment d’ordre 4 de
la distribution des amplitudes vibratoires divisé par la moyenne d’ordre 2 au carré : il
traduit la largeur de la courbe de densité de probabilité du signal. Pour la distribution
dite « normale » ou « gaussienne », les valeurs mesurées se répartissent en forme de
cloche autour d’une valeur moyenne, et le Kurtosis vaut mathématiquement 3.
Un signal ayant un Kurtosis > 3 se représente par une distribution plus étroite
dominée par la présence d’amplitudes crêtes anormalement élevées comme c’est le
cas en présence de chocs répétés.
a démontré que cet indicateur peut servir à localiser des séries de formes non sta-
tionnaires du signal dans le domaine fréquentiel (Kurtogramme). Il a appliqué cette
méthode dans la détection de défaut de bague extérieure d’un roulement.
La valeur RMS est un indicateur très utilisé bien qu’elle présente des inconvénients
(Pachaud97). Elle est sensible à l’effet de masque, c’est à dire qu’elle peut s’avérer
inefficace à l’apparition de certains défauts. Le facteur de crête et le Kurtosis sont
mieux adaptés pour représenter un signal induit par des forces impulsionnelles tels
que les écaillages de roulements. Bien que ces paramètres qui indiquent la forme
d’un signal soient utiles pour détecter les défauts naissants, ils ont tendance à être
moins efficaces pour les défauts avancés qui génèrent des signaux de vibrations plus
aléatoires qu’impulsionnels.
Transformée de Fourier
L’analyse spectrale est un outil fondamental pour le traitement des signaux de vi-
brations. Généralement, le signal de vibration enregistré sur une machine tournante
est une composition de réponses à toutes les forces d’excitations. L’analyse spectrale
est souvent utilisée pour les machines complexes comportant beaucoup d’éléments
mécaniques. Son intérêt est de pouvoir dissocier et identifier les sources de vibrations
en fonction des caractéristiques cinématiques des différents éléments constitutifs et de
leurs vitesses de rotation. Dans le spectre, les composantes fréquentielles qui repré-
sentent les défauts peuvent alors être identifiées ainsi que leurs harmoniques et leurs
bandes latérales correspondantes. Pour fournir des informations de diagnostic utiles,
les composantes fréquentielles du spectre doivent satisfaire à deux exigences. Premiè-
rement, les composantes fréquentielles du défaut doivent être plus énergétiques que
le bruit de fond et non masquées par d’autres composantes de fréquence. Deuxième-
ment, les composantes fréquentielles doivent être discrètes pour qu’on puisse identi-
fier la fréquence du défaut.
Pour un engrenage parfait, le signal vibratoire est périodique avec une période
1
Tz = , où f z est la fréquence d’engrènement fondamentale. Elle est définie comme
fz
le produit du nombre de dents Z p du pignon et de la fréquence de rotation f r . Le
signal vibratoire possède des composantes sinusoïdales à la fréquence d’engrènement
et ses harmoniques (D’Amours00). Le signal est défini comme :
M
x (t) = ∑ Xm sin (2πm f z t + Φm ) (2.8)
m =1
Q
∑ bmq sin
Am (t) = 2πq f z t + β mq (2.10)
q =1
un défaut simple, et ont donné un aperçu détaillé sur l’analyse des spectres de vibra-
tion.
Un autre outil très utile pour le diagnostic des défauts des machines tournantes
est l’analyse cepstrale. L’opérateur cepstre est une méthode de traitement non linéaire,
introduit par Bogert en 1963 pour faire la détection d’échos (Bogert63). Dans les ma-
chines tournantes, les signaux ont un caractère périodique, de plus les défauts in-
duisent des motifs récurrents pouvant être considérés comme un système d’échos
multiples ; c’est la raison pour laquelle la méthode a été utilisée (Randall80). La défi-
nition du cepstre de puissance d’un signal est donnée par :
h i
CSS (t) = TF −1 log | X ( f )|2 (2.12)
Randall est l’un des précurseurs dans le cas de l’analyse vibratoire. En effet dans
les articles (Randall75) et (Randall80), on trouve une étude intéressante sur l’inter-
prétation du cepstre dans le cas de diagnostic de réducteurs. Le travail présenté par
Miloudi et Bouzouene (Miloudi99), s’intéresse à l’application de l’analyse cepstrale
pour la détermination de la périodicité des chocs générés par le défaut de roulement.
L’analyse d’enveloppe est un outil très utile pour diagnostiquer les défauts. Elle
identifie les composantes fréquentielles qui indiquent la localisation du défaut et la
vitesse de l’arbre sur lequel il est monté. Souvent, cette technique est appliquée dans
une bande de fréquence où le rapport signal/bruit est le plus élevé.
La transformée de Hilbert permet de calculer l’enveloppe d’un signal s(t) qui est
définie par la formule suivante :
Z +∞
1 x (t)
H [ x (t)] = dτ = x̄ (t) (2.13)
π −∞ t−τ
Ceci constitue la partie imaginaire du signal analytique défini par :
Où
x̄ (t)
θ (t) = arctan (2.15)
x (t)
Le module du signal analytique est défini par :
q
z (t) = x2 (t) + x¯2 (t) (2.16)
Bien que l’analyse spectrale soit parfaitement adaptée à l’étude des signaux pério-
diques, elle ne peut naturellement pas prendre en compte l’évolution temporelle des
caractéristiques fréquentielles d’un signal non-stationnaire. Pour décrire cette évolu-
tion temporelle, il faut réaliser une analyse spectrale évolutive, d’où les méthodes
temps-fréquence.
Les méthodes d’analyse temps-fréquence ont été développées pour l’étude des
signaux non stationnaires (Ville48), (Flandrin93) et (Choy96). Cette notion de non-
stationnarité peut s’appliquer aussi bien à des signaux aléatoires qu’à des signaux
déterministes. Plus généralement, elles s’appliquent à des signaux dont les propriétés
fréquentielles évoluent au cours du temps.
gramme. Le signal à analyser est non stationnaire, l’idée de la TFCT est de partager
ce signal en fractions supposées stationnaires. Pour chaque fraction temporelle, une
transformée de Fourier (FFT) est appliquée. Le signal est découpé au moyen d’une fe-
nêtre « g » où l’indice τ représente le positionnement temporel de cette fenêtre et donc
le positionnement du spectre correspondant. La formule suivante résume le principe
Z +∞
TFCT (t, f ) = x (t) g (t − τ ) e− j2π f (t−τ ) dt (2.17)
−∞
des compromis sont à trouver. Le noyau gaussien suivant est souvent utilisé pour la
TWVL :
2 2
K t0, f0 = e−(γt) e−(2πδ f )
(2.20)
Avec γ et δ = 1
e chapitre a montré qu’un très grand nombre de travaux a été mené sur l’étude
C des transmissions par engrenages. Différents niveaux de modélisation sont en-
visagés allant des modèles à paramètres concentrés induisant la manipulation d’un
faible nombre de degrés de liberté aux modèles éléments finis permettant la représen-
tation de structures complexes mais dont le coût en terme de temps de traitement est
important (de l’ordre de plusieurs jours). A la vue des travaux existants sur le sujet,
il apparaît alors pertinent de développer une approche permettant de s’affranchir au
maximum des éléments finis tout en conservant la possibilité de décrire la géométrie
de transmissions complexes sans discrétisation. Les objectifs sont alors de réduire au
maximum les temps de calcul tout en conservant un maximum de paramètres du
modèle accessibles pour analyser, détecter et surveiller des défauts d’engrenages par
la mise au point d’un indicateur basé sur l’analyse en ondelettes puis la recherche
d’indicateurs pertinents dans le cas où la vitesse de rotation est variable. Pour cela,
les différentes techniques ainsi que les outils de détection et de surveillance ont été
rappelés.
Détection précoce d’un défaut 3
d’engrenage par analyse vibratoire
Plan du chapitre
3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
3.3 Simulations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
41
42
3.4 Application . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
3.1 Introduction
a présence des engrenages dans la plupart des domaines industriels, ainsi que
L la nécessité d’un diagnostic précoce des défauts et un contrôle qualité du bruit,
font que l’étude de ses vibrations suscite un vif intérêt dans le monde de la recherche.
Parmi les méthodes de surveillance des machines, l’analyse des vibrations occupe
une place privilégiée car elles sont l’image des efforts dynamiques engendrés par les
pièces en mouvement ou par des sources extérieures.
Le traitement des signaux vibratoires permet d’extraire d’un signal global com-
plexe difficile à interpréter, des signaux correspondants aux vibrations provoquées
par les pièces en mouvement dans la machine. Jusqu’à présent, l’analyse vibratoire
était essentiellement basée sur des méthodes stationnaires (analyses spectrales, de
Fourier, cepstrale). Cependant, de nouveaux travaux ont montré l’intérêt de nouvelles
méthodes basées sur la non stationnarité ou la non linéarité de ce phénomène.
Les signaux vibratoires des machines tournantes sont de nature harmonique. Ceci
justifie l’emploi de la transformée de Fourier qui, est incontournable dans l’analyse
du signal utilisant l’aspect fréquentiel d’un signal mais elle ne convient pas à tous
les types de signaux, notamment des signaux non stationnaires. Elle est insuffisante
pour mettre en évidence les caractéristiques évolutives du signal. Et ni la description
temporelle ni la description fréquentielle seules ne permettent de décrire l’évolution
temporelle du contenu spectral d’un signal. Une autre description est donc nécessaire.
Drouiche et al (Drouiche91) jugent les techniques basées sur l’analyse de Fourier et
l’emploi de descripteurs de signaux tels les valeurs RMS, Kurtosis, ne sont pas effi-
caces. Ils ont donc testé des méthodes de traitement du signal (Capon, Lagunas, AR)
réputées plus performantes pour détecter des défauts, caractérisés à l’état précoce, par
des non-stationnarités locales lors de l’engrènement des dents. Aatola et al (Aatola90)
ont réalisé une étude comparative entre plusieurs méthodes d’analyse vibratoire. Il
ont utilisé comme indicateurs : le spectre d’énergie, le cepstre d’énergie, la valeur ef-
ficace (RMS) et le Kurtosis du signal. L’objectif était d’étudier les performances de ces
différentes méthodes. A la suite de ces travaux, il s’est avéré que le cepstre d’énergie
était le plus efficace, puisqu’il a permis de déceler de manière claire, l’apparition des
défauts quatre heures avant la cassure des dents. Dans les travaux de Bouzouane et al
3.1. Introduction 45
(Bouzouane03) deux types d’ondelettes ont été testés sur des cas réels : Daubechies et
Morlet. Ils ont montré que la première est adaptée aux signaux stationnaires tels que
ceux générées par un balourd et la deuxième aux signaux non stationnaires tels que
ceux générés par un défaut de dentures. La conclusion est que de meilleurs résultats
peuvent être obtenus, notamment pour la multirésolution, si la cadence d’échontillon-
nage est plus importante. D’après eux, il reste à voir la capacité de cette méthode à
s’adapter à des signaux contenant deux ou plusieurs types de défauts à la fois.
Djebala et al (Djebala13) ont proposé une approche qui profite du caractère lo-
cal de l’analyse en ondelettes et sa capacité à détecter les phénomènes transitoires.
Ils ont tout d’abord calculé la transformée de Hilbert du signal puis ils ont calculé
une enveloppe du signal qui sera traitée par l’analyse en ondelettes. Ils ont extrait
alors le détail qui couvre la fréquence de rotation de la roue défectueuse. Parey et
al (Parey06) utilisent une décomposition en mode empirique (EMD) utilisée comme
un outil de traitement pour des signaux non stationnaires. Dans leur travail, ils ex-
posent son fonctionnement à partir d’un signal réel. Ils exploitent cette méthode pour
détecter d’une manière précoce la présence d’un défaut en utilisant des indicateurs
vibratoires globaux qui sont basés sur l’analyse statistique d’un signal temporel tels
que le Kurtosis et le facteur crête.
Les indicateurs sont parfois limités et ne peuvent donner un verdict fiable sur
l’état de l’engrenage. Bruit aléatoire et d’autres composantes de la machine viennent
3.2. Transformée en ondelettes 46
polluer le signal et rendent la détection difficile, voire impossible dans certains cas.
Une première solution consiste à mesurer les signaux dans des bandes étroites aux
hautes fréquences grâce à un filtrage passe-bande (Pachaud97). Une deuxième ap-
proche consiste à utiliser les outils modernes de débruitage des signaux vibratoires
développés à partir de la transformée en ondelettes (Donoho95) et (Ling00), soustrac-
tion spectrale (Dron04), ou le filtrage adaptif (Lin03). Une comparaison entre les trois
méthodes a été appliquée sur des signaux de roulements défectueux (Dron10). En ef-
fet, l’utilisation de ces méthodes permet d’avoir des signaux filtrés et débruités dont
le Kurtosis est plus significatif. Ceci va permettre de détecter les éventuels défauts
dont la détection n’était pas possible dans les signaux bruts ou large bande.
Les ondelettes ont vu le jour lorsque certains sujets d’étude ont nécessité une ana-
lyse en fréquence et en temps. Au XIXème siècle, l’analyse de Fourier était la seule
technique permettant la décomposition d’un signal et sa reconstruction sans perte
d’information ; malheureusement elle fournit une analyse en fréquence mais ne per-
met pas la localisation temporelle de changements. En 1909, Alfréd Haar définit une
fonction composée d’une courte impulsion négative suivie d’une courte impulsion
positive, connue pour être la première ondelette (Ondelette de Haar). En 1946, Dennis
Gabor, mathématicien hongrois, inventa une transformation de fonction analogue à
celle de Joseph Fourier, appliquée sur une fenêtre temporelle exprimée par une fonc-
tion gaussienne. Finalement, le terme d’ondelette fut introduit dans le langage ma-
thématique par Jean Morlet et Alex Grossmann en 1984. Terme initialement français,
il fut traduit en anglais par wavelet, à partir des termes wave (onde) et le diminutif let
(petite). Yves Meyer, reconnu comme un des fondateurs de la théorie des ondelettes,
rassembla en 1986 toutes les découvertes précédentes puis définit les ondelettes or-
thogonales. La même année, Stéphane Mallat fit le lien entre les ondelettes et l’analyse
multirésolution. Enfin, Ingrid Daubechies mit au point en 1987 des ondelettes ortho-
gonales appelées ondelettes de Daubechies, facilement implémentables, (voir figure
3.1).
Une Ondelette est une oscillation en forme d’onde, d’une durée limitée et dont
3.2. Transformée en ondelettes 47
la représentation graphique est telle que les aires positive et négative sont égales
(moyenne nulle). On parle aussi de fenêtre « en accordéon »
Cette méthode permet en particulier d’effectuer des études localisées sur une par-
tie du signal. Des aspects particuliers caractérisant les phénomènes non stationnaires.
L’historique et les développements théoriques sont donnés en annexe A.2.
De l’analyse de Fourier ressortent des coefficients qui, multipliés par des sinu-
soïdes de fréquences appropriées, permettent de reconstituer le signal initial. Pour
l’analyse par ondelettes, les coefficients d’ondelettes (liés au type d’ondelette utilisé)
3.2. Transformée en ondelettes 48
x(t) étant le signal temporel, ψa,b (t) la fonction de base de l’ondelette. Tout se
déroule comme si on projetait le signal sur une base des fonctions analysantes. Ces
dernières sont de la forme :
t−b
1
ψa,b (t) = √ ψ∗ (3.2)
a a
et sont construites à partir de la fonction génératrice (en général complexe) appelée
ondelette-mère. La figure suivante montre l’exemple de l’ondelette de Morlet, consti-
tuée de sinus modulé par une gaussienne : Dès lors, une transformée en ondelettes
continues s’écrit :
Z +∞
t−b
1 ∗
TOx ( a, b) = √ x (t).ψ dt (3.3)
a −∞ a
qui n’est rien d’autre que la corrélation locale entre la fonction analysante et le signal.
Pour certaines familles d’ondelettes, la décomposition est unique (il n’y a pas de
redondance) car les coefficients d’ondelettes sont indépendants : on parle d’orthogo-
nalité de ces ondelettes, lesquelles forment une base de fonctions orthogonales.
C’est ainsi que les ondelettes s’adaptent automatiquement aux différentes compo-
santes du signal.
tant de calculs, vue la quantité des coefficients. C’est pourquoi on a créé la transfor-
mation en ondelettes discrète dans laquelle on ne translate et dilate l’ondelette que
selon des valeurs discrètes.
Fonction mère complexe ou réelle : une fonction complexe donnant des infor-
mations à la fois en amplitude et en phase, convient mieux pour capturer des
oscillations. Une fonction réelle ne fournit qu’une composante et peut donc s’uti-
liser pour isoler des discontinuités ou des pics,
Largeur : une fonction étroite en temps aura une bonne résolution temporelle
mais pauvre en fréquence et vice-versa,
Les ondelettes sont caractérisées d’une part par les propriétés de localisation en
temps et en fréquence, d’autre part par l’orthogonalité : elles ne s’adaptent pas à
tous les signaux. Il est nécessaire de limiter leur utilisation. Pour différents types
d’ondelettes, il est nécessaire de rappeler les caractéristiques d’une Ondelette donnée,
afin de disposer de bons critères de comparaison.
Par ailleurs, pour un signal doux sur une longue durée, se contentant d’osciller,
l’analyse avec de petites ondelettes ne capturant que quelques oscillations à la fois,
n’est pas raisonnable. C’est une des raisons pour lesquelles les ondelettes s’adaptent
peu à la musique et à la parole.
3.3. Simulations 54
3.3 Simulations
Le modèle dynamique utilisé dans la présente partie est accessible dans la littéra-
ture et la représentation graphique correspondante est présentée sur la figure 3.3.
1h 2 i
T= I p θ̇ p + Ig θ̇ g2 (3.5)
2
L’énergie de déformation du système est V ;
1 2
V= K (t) R p θ p − R g θ g (3.6)
2
L’énergie de dissipation du système est D ;
1 2
D = C (t) R p θ˙p − R g θ˙g (3.7)
2
L’équation de Lagrange
d ∂L ∂L ∂D
− + = Fi (3.8)
dt ∂q̇i ∂qi ∂qi
3.3. Simulations 55
En substituant les équations (3.5), (3.6) et (3.7) dans l’équation (3.8) et la réalisation
des opérations nécessaires, les équations du mouvement sont données par :
d2 x dx
M 2
+ C (t) + K (t) x = F (3.11)
dt dt
x = R p θ p − Rg θg (3.12)
Cm Cr
F= = (3.13)
Rp Rg
correspondants R p et R g :
I p Ig
M= (3.14)
Ig R2p + I p R2g
Lin et Parker (Lin02) supposent que la raideur varie avec la rotation de l’arbre,
suivant l’équation :
∞
K (t) = Km + 2Ka ∑ ai sin (ωm t) + bi cos (ωm t) (3.15)
i =1
Où
2
ai = − sin [iπ (e − 2φ)] sin (iπe) (3.16)
iπ
2
bi = − cos [iπ (e − 2φ)] sin (iπe) (3.17)
iπ
Où,
Km : raideur d’engrènement moyenne
2Ka : taux de variation de la raideur
ωm : fréquence d’engrènement
e : facteur de conduite
φ : angle de phase
La fissuration d’une dent d’engrenage est un défaut qui présente des aspects dan-
gereux pour le fonctionnement correct. Pouvoir détecter ce défaut le plutôt possible
s’avère donc une tache d’une extrême importance.
Pour modéliser une fissure d’une dent au niveau de sa racine, la pluparts des
études considèrent des modifications dans le profil de la raideur d’engrènement
(Abbes10). En effet la raideur s’attenue au niveau de la dent défaillante, et cela se
produit une fois par cycle de contact de cette dent.
3.3. Simulations 57
Nous avons donc modélisé une fissure locale sur une dent par rapport à sa position
angulaire sur le cercle de base. A cette position, on considère une diminution de la
raideur d’engrènement, ce phénomène se répète à chaque fois que la dent fissurée
rentre en contact avec les dents de la roue opposée. Dans ce cas la condition qui
régit l’expression de la raideur en présence d’une fissure localisée sur une dent s’écrit
comme suit :
• Si le contact se fait entre des dents saines, la raideur d’engrènement est donnée
par K(t),
Le défaut envisagé sur l’engrenage est un défaut localisé sur une dent de la roue
motrice de l’engrenage. La figure 3.4 présente l’allure du signal simulé. Les signaux
temporels sont présentés pour une durée de 0.3 secondes, le couple d’engrenage pro-
duit des vibrations à travers tout le système mécanique.
Le signal d’accélération avec un engrenage sans défaut est constitué de deux carac-
téristiques principales : il contient un signal périodique à la période d’engrènement et
une modulation d’amplitude de période de rotation d’arbre. En présence du défaut
local d’engrenage, l’amplitude générale du signal due à la modulation d’amplitude
est également plus importante que dans la configuration sans défaut.
3.3. Simulations 59
Dans plusieurs travaux le kurtosis s’est montré plus sensible que les autres indi-
cateurs scalaires, ce qui le place en tant qu’indicateur privilégié lorsqu’il s’agit de dé-
fauts de type chocs, notamment ceux des roulements et des engrenages (Pachaud97).
signal simulé bruité où la totalité des points sont pris en compte. Les résultats obtenus
montrent qu’il est difficile de détecter le défaut dès sa naissance (pour un seuil fixé au
paravant). une analyse de cet indicateur met en évidence que le défaut n’apparait que
lorsque le taux de dégradation atteint la valeur de 3.18 %. Il est donc nécéssaire de
décomposer le signal en plusieurs approximations en utilisant l’analyse en ondelettes.
Le débruitage est un processus qui consiste à éliminer le bruit d’un signal quel-
conque. La complexité de cette tâche est toujours liée à la nature du bruit et au type
du signal. Cette complexité est liée la plupart du temps à la stationnarité ou à la
non stationnarité et du signal et du bruit. Un bruit blanc est souvent plus simple à
éliminer qu’un bruit coloré. Depuis plusieurs décennies, on tente de développer des
méthodes de plus en plus performantes et rigoureuses en matière d’élimination de
bruit tout en préservant l’intégrité du signal. Longtemps le domaine de Fourier était
l’outil de choix pour traiter ce problème, sauf qu’il était toujours difficile d’éviter
d’altérer du signal en réduisant une grande quantité de bruit. Des méthodes basées
sur le seuillage par transformée d’ondelettes ont vu le jour pour combler ces lacunes
(Donoho95), (Donoho94), (Johnstone97). Leurs force réside dans leur simplicité d’ap-
plication et dans leur efficacité. L’algorithme de base de débruitage par ondelettes
peut être décomposé en trois étapes essentielles (Donoho95) :
En effet, à partir du signal à débruiter, on décompose le signal sur une base or-
thogonale d’ondelettes. On effectue ensuite une opération de seuillage qui consiste à
éliminer les coefficients qu’on considère comme du bruit ou à les réduire en fonction
du seuil calculé. En dernier lieu, on applique la transformée en ondelettes inverse sur
les coefficients seuillés et on récupère le signal débruité.
3.3. Simulations 61
Les méthodes de seuillage les plus connues, introduites par Donoho (Donoho94),
sont le seuillage doux et le seuillage dur. Des variantes de ces types de seuillage
(Chang02) ont été développées pour tenter d’améliorer ces méthodes.
Le seuillage dur est plus catégorique que le seuillage doux du fait qu’on considère
un coefficient donné soit comme représentant totalement un bruit pur donc à éliminer,
ou comme un coefficient représentant une portion du signal donc à conserver. La
fonction de seuillage dur Tdur ( x ) appliquée sur x est donnée par l’équation :
x |x| < λ
Tdur ( x ) = (3.20)
0 |x| ≤ λ
Où σ est l’écart-type ou le niveau du bruit qui est estimé par l’équation 3.16 :
mediane(|di |)
σ= (3.22)
0.6745
L’analyse du choix de l’ondelette analysante sera effectuée sur la base d’un test de
plusieurs ondelettes analysantes. Ceci se fera sur l’étude du SNR, existant entre le si-
gnal original et le signal après reconstruction. L’ondelette analysante choisie sera celle
qui présentera la valeur du SNR la plus grande. Nous appliquons l’algorithme d’ana-
lyse multirésolution de Mallat en employant l’ondelette analysante pour différents
ordres. Les ondelettes analysantes les plus utilisées sont Daubechies (db) et Symelet
(sym). Une comparaison entre deux ondelettes est montrée sur la figure 3.6.
Dans le cadre des simulations effectuées dans ce travail, les choix ont été effec-
tués à plusieurs niveaux concernant : le type d’ondelette, le nombre de niveaux de
décomposition et la technique de seuillage.
L’étude relative au choix de l’ordre de l’ondelette de Daubchies, montre que la
(db20) est la mieux adaptée pour ce type de signaux dans le cas d’un seuillage doux.
Les résultats sont donnés pour le niveau 6 et la méthode parmi les méthodes de
seuillage (seuillage doux, seuillage dur), nous tracons les courbes représentant le gain
en rapport signal/bruit en fonction du SNR en entrée et de l’ ordre de l’ ondelette.
3.3. Simulations 63
Le seuillage doux donne des résultats peu intéressants dans la mesure où il altère
énormément le signal ce qui est bien visible dans le cas d’un SNR égal à -5, 0 ou à
5 dB et où l’on observe un gain négatif, d’où son inefficacité. Pour ce qui concerne
la variation de l’ordre de l’ondelette, on constate qu’il n’a presque aucun effet sur
l’efficacité de débruitage pour les valeurs de SNR -5 dB et 0 dB, mais qu’il donne
une amélioration entre les valeurs de 1’ ordre de l’ondelette (ordre 5 et 40) dans le
cas ou le SNR est fixé à 5 ou à 10 dB. On constate dès lors que plus l’ordre est élevé,
plus cette amélioration est remarquable. Le seuillage dur représente une amélioration
très nette par rapport au seuillage doux. Bien que cette amélioration ne soit pas très
efficace pour un SNR= -5 dB, elle l’est fortement pour un SNR = 0 dB et plus où l’on
observe un gain de plusieurs décibels comme le montre la Figure 3.8.
Plusieurs simulations ont montré que l’indicateur le mieux adapté dans ce cas
est le Kurtosis puisque c’est lui qui peut détecter d’une manière précoce le défaut
pour les premières approximations. Effectivement la figure 3.9 ; met en évidence cette
conclusion. Au bout de l’approximation 2, nous pouvons détecter le défaut lorsque
le taux de dégradation atteint la valeur de 1.36 % si on se fixe un seuil de 3 pour le
Kurtosis.
Figure 3.10 – Comparaison des Kurtosis des signaux simulés avec les approximations
Les valeurs du Kurtosis sont très influencées par le bruit. La figure 3.11, montre la
différence entre les valeurs du Kurtosis du signal original et celles du signal recons-
truit.
3.4. Application 65
3.4 Application
L’écaillage situé sur une dent d’engrenage est sollicité à chaque tour d’arbre ; sa
fréquence caractéristique est la fréquence de rotation de l’arbre sur lequel est montée
la roue dentée (Figure 3.12).
Les vibrations d’engrenages sur lesquelles nous avons fait les calculs proviennent
d’un réducteur du CETIM. Le dimensionnement des roues de l’engrenage cémenté
trempé, ainsi que les conditions de fonctionnement (vitesse, couple) ont été fixés
de façon à obtenir un écaillage sur toute la longueur d’une dent (Drouiche91) et
(www. laspi.fr). Tous les jours après l’acquisition des signaux vibratoires, le banc est
arrêté, pour expertiser l’état des dentures des roues (Tableau 3.2). Les essais du réduc-
teur s’étalent sur 12 jours avec l’enregistrement d’un signal vibratoire chaque jour. Le
réducteur est composé d’un pignon de 20 dents et d’une roue de 21 dents. La vitesse
du moteur d’entraînement est de 1000 trs/mn soit environ 16.67 Hz, la vitesse de
rotation de la roue est de 15.87 Hz et la fréquence d’engrènement de l’ordre de 330
Hz. La fréquence d’échantillonnage est de 20 khz. Chaque enregistrement comporte
60000 points soit une durée de signal de 3 s. Durant l’expérimentation, le réducteur
passe de l’état de bon fonctionnement à un état détérioré.
Jours Observations
Sur la figure 3.13, nous avons représenté les signaux temporels originaux avec et
sans défaut.
Figure 3.15 – Évolution des pics cepstraux A1 et A2 , de leur somme et de l’indicateur en fonction des
jours d’acquisition (El-Badaoui99)
Dans leur article, Haloui et al (Haloui07), ont proposé une technique basée sur le
modèle de Prony. Ils ont montré que l’analyse des vibrations, grâce à la technique de
Prony, permet de détecter le défaut présent sur la roue détériorée au 6ème jour (Figure
3.16), alors que le Cepstre synchrone détecte le défaut le 8ème jour comme précisé
précédemment.
Figure 3.16 – Évolution des pics pendant les 12 jours (technique de Prony) (Haloui07)
3.4. Application 69
Nous pouvons distinguer sur la figure 3.17 qui montre l’évolution du Kurtosis des
signaux originaux, trois phases différentes. La première commence à partir du 1er jour
et se termine au 4ème jour et qui correspond à la phase sans défaut. La deuxième phase
commence à partir du 4ème jour et se termine le 11ème jour. Cette étape caractérise
l’apparition de l’écaillage. Finalement, la dernière phase est liée à l’état critique de
l’écaillage de la dent. Ces résultats sont conformes au rapport d’expertise du tableau
3.2 et aux travaux d’El- Badaoui.
Les résultats obtenus montrent qu’il n’est pas possible de détecter le défaut dès sa
naissance avant le 8ème jour. Il est donc nécessaire de décomposer le signal en plusieurs
approximations en utilisant l’analyse en ondelettes.
3.4. Application 70
Une comparaison entre les Kurtosis des signaux originaux et ceux de la 5ème et 6ème
approximation, montre que la décomposition en ondelettes apporte un plus et permet
de détecter un début d’écaillage le 6ème jour malgré que les signaux sont peu bruités.
3.4. Application 71
Figure 3.21 – Comparaison des Kurtosis des signaux originaux et les approximations
L’indicateur que nous allons utiliser est établi à partir de la représentation spec-
trale. Il s’agit d’un indicateur inspiré des travaux de Breneur (Breneur02) qui l’avait
utilisé dans le cas des défauts combinés des roulements et des engrenages. Breneur
calcule la somme des amplitudes correspondant aux deux premières harmoniques de
la fréquence de rotation de l’arbre portant la roue affectée dans le cas d’un défaut
d’engrenage seul, puis calcule la différence par rapport au cas sans défaut.
Dans notre travail, avant de calculer la somme des amplitudes correspondant aux
deux premières harmoniques de la fréquence de rotation de l’arbre portant la roue
affectée, nous allons tout d’abord décomposer les signaux par transformée en onde-
lettes, puis on calcule le spectre des enveloppes déterminées par la transformée de
Hilbert.
3.4. Application 72
Une comparaison entre les indicateurs proposés pour les signaux originaux et ceux
décomposés par transformée en ondelettes, montre l’intérêt de cette méthode (Figure
3.23).
3.5. Conclusion du chapitre 73
Figure 3.23 – Comparaison entre les indicateurs avant et après décomposition par transformée en
ondelettes
’ approche qui vient d’être décrite n’a pas la prétention de résoudre tous les
L problèmes de surveillance des machines tournantes. Cependant elle permet de
remonter à l’origine de certains défauts après une décomposition du signal original
en détails et approximations car une analyse préalable des signaux temporels et des
travaux de certains chercheurs, nous a permis de visualiser l’apparition d’un défaut
très marqué le 12ème jour pour certains et le 10ème ou le 6ème pour d’autres, il n’est donc
pas possible de détecter de façon précoce l’apparition d’un défaut à l’aide des signaux
temporels. Aussi, nous espérons que l’ensemble des résultats relatifs à la surveillance
des engrenages, joints à ceux obtenus quant aux autres éléments des machines, aide-
ront l’ingénieur à faire un meilleur diagnostic et cela en vue de l’amélioration de la
qualité des transmissions.
Suivi Vibratoire des Transmissions à 4
Engrenages en Régime Variable
Plan du chapitre
4.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
74
75
4.1 Introduction
D’autres chercheurs ont tenté des techniques fournissant des indicateurs permet-
tant d’identifier la progression du défaut et même d’automatiser le processus de dé-
tection de celui-ci. En 1999, Laurent et al (Laurent99), proposent une étude compa-
rative de deux méthodes s’intéressant à la surveillance de systèmes mécaniques. La
première méthode utilise une approche temps-fréquence et est basée sur le calcul
de distances entre représentations temps-fréquence. La seconde, repose elle sur l’in-
terprétation cyclostationnaire des signaux et utilise la corrélation spectrale. En 2010,
Chikouche et al (Chikouche10), ont proposé des indicateurs pour le diagnostic d’un
réducteur complexe à engrenages fonctionnant sous des conditions normales. Ces in-
dicateurs sont basés sur l’analyse cepstrale. Le lien entre cette technique proposée
et les caractéristiques du signal est mis en évidence. Bartelmus et al (Bartelmus10),
ont proposé une nouvelle approche de la surveillance de l’état des engrenages sous
charges et ont montré qu’il ya deux causes dominantes à basses fréquences qui in-
fluencent la modulation du signal vibratoire : la charge variable et la fréquence de
rotation. Villa (Villa12), présente les résultats d’un algorithme d’analyse statistique
des vibrations, appliqué à un banc d’essai fonctionnant sous des conditions de charge
4.2. Modèle dynamique 77
et de vitesse variables similaires à ceux que l’on retrouve dans différents types de ma-
chines comme les éoliennes. Dans le cadre du suivi vibratoire d’un défaut d’écaillage
de roulement en régime non stationnaire, Ait-Sghir et al (Ait-Sghir13), ont proposé
un nouvel indicateur, basé sur un signal provenant d’un accéléromètre et un signal
issu d’un codeur optique acquis en même temps. Un algorithme pour estimer la vi-
tesse instantanée à partir du signal délivré par le codeur optique est appliqué. Par la
suite, chaque échantillon du signal accéléromètrique est divisé par la vitesse instan-
tanée correspondante et la valeur RMS est appliquée alors au signal résultant. Fedala
(Fedala12), propose d’utiliser des techniques de ré-échantillonnage angulaire pour
la détection des défauts des engrenages à partir des signaux codeurs et accéléromé-
triques enregistrés sur un banc d’essai en fonctionnement. En associant plusieurs de
ces capteurs, il montre qu’il est possible d’étendre le nombre d’indicateurs sur la base
des signaux disponibles.
l’analyse bibliographique apparaissent alors comme les plus adaptés pour cette étude.
Le modèle de la transmission étudiée est représenté sur la figure 4.1. Le système est
constitué de deux engrenages (pignon P et roue G) en prise et entraîné par un moteur
M et qui à son tour entraine une charge L. Les arbres sur lesquels sont montées les
roues ont chacun deux degrés de liberté de translation, dans une direction horizontale
(direction Z) et l’autre dans la direction verticale (direction Y). Les roues, le moteur
et la charge ont chacun un degré de liberté de torsion. Par conséquent, il existe deux
degrés de liberté (y p , y g ) suivant la direction latérale et quatre degrés de liberté de
torsion (θ M , θ p , θ g , θ L ). Les rigidités des arbres (Kt ) sont supposées constantes dans
toutes les directions.
Les termes gyroscopiques centrifuges sont négligés tout comme les fluctuations
du couple appliqué à l’entrée. La fluctuation de la raideur d’engrènement est une
fonction périodique du temps de fréquence fondamentale égale à la fréquence d’en-
grènement (voir chapitre précédent).
Le défaut d’excentricité, résulte du fait que le centre des cercles primitifs des roues
n’est pas situé sur l’axe de rotation de la roue correspondante. Ce défaut peut être
associé à un mauvais montage de la roue sur son arbre et/ou à la fabrication de la roue
et de l’arbre. L’excentricité d’une roue, se caractérise essentiellement par la présence
dans le spectre de l’erreur de transmission, de raies à la fréquence de rotation de la
roue excentrée et à des bandes latérales autour de la raie d’engrènement et de ses
harmoniques Driot (Driot02).
1h 2 2 2 2 2 2
i
T= I p θ̇ p + Ig θ̇ g + J M θ̇ M + JL θ̇ L + M p ẏ p + Mg ẏ g (4.2)
2
L’énergie de déformation du système est V ;
1h 2
V= Kz R p θ p + y p − R g θ g − y g + Ky y2p + y2g
2 (4.3)
2 2
+ Kt θ p − θ M + Kt θ g − θ L
L’équatiion de Lagrange
d ∂T ∂T ∂V
− + = Fi (4.4)
dt ∂q̇i ∂qi ∂qi
d2 q dq
[ M] 2
+ [C (t)] + [K (t)] q = { F } (4.5)
dt dt
yp
yg
θ
p
{q} =
θg
θM
θ
L
F1
− F1
CM
e p cos (Ω1 t) − R p F1
Rp
{ F} =
CM
e g cos (Ω2 t) − R g F1
Rp
CM
C L
où
Afin de tester les indicateurs proposés, nous avons considéré le modèle de simula-
tion des signaux d’engrenages en régime variable. Le profil retenu pour la fréquence
de rotation de l’arbre moteur est montré sur la figure 4.2.
La fréquence de rotation augmente de 0 jusqu’à 20 Hz en premier temps puis
constante le reste du temps. Le choix de ce profil est motivé par le fait qu’il existe
dans de nombreuses machines industrielles (éoliennes, systèmes de propulsion ma-
rine, tramway etc.), des phases de démarrage et d’arrêts qui se répètent de manière
infini.
La figure 4.3 représente le signal de simulation et son spectre pour une erreur
d’excentricité sur le pignon de 80 µm. Nous constatons que l’amplitude du signal
est modulée par le profil de la fréquence de rotation et que son spectre est difficile à
interpréter.
4.4. Signaux de simulation 82
La valeur RMS est un indicateur très utilisé dans l’industrie ; elle consiste à mesu-
rer le niveau d’énergie statistique redressée d’un signal vibratoire. Sa formule d’esti-
mation est donnée par : v
N
u
u1
RMS = t
N ∑ [ x i ]2 (4.7)
i =1
L’avantage de la valeur RMS est son extrême facilité de mise en oeuvre. Cependant,
il est peu sensible et on l’utilise en général quand la puissance du signal vibratoire
en fonctionnement sain est faible par rapport à la puissance du défaut (Boulenger98).
En régime variable, cet indicateur est fonction linéaire de la vitesse de rotation. L’idée
principale est d’éliminer l’influence de la vitesse de rotation, qui peut masquer une
éventuelle défaillance.
L’analyse spectrale est parmi les méthodes les plus utilisées dans la littérature
et dans l’industrie pour le diagnostic des engrenages (Boulenger98). En analysant
l’évolution des fréquences de rotation et les fréquences d’engrenages, nous pouvons
distinguer les défauts de dentures. En régime variable, la vitesse de rotation déforme
le spectre du signal vibratoire et par conséquent empêche le diagnostic. La variation
de la vitesse engendre une modulation d’amplitude et de fréquence des harmoniques
4.5. Indicateurs proposés 84
Sur les figures 4.6 et 4.7, nous avons présenté les deux indicateurs proposés. Pour
le premier indicateur, nous pouvons constater que les trois courbes qui représentent
les différents états d’erreur d’excentricité sont constantes et séparables quelque soit la
fréquence de rotation (chaque tranche une vitesse de rotation). De même, le deuxième
4.5. Indicateurs proposés 85
indicateur, extrait du spectre du signal, donne des courbes qui permettent de distin-
guer les trois cas d’erreurs d’excentricité. Pour mettre en évidence ce résultat des
seuils peuvent être fixés.
ette thèse a montré qu’un très grand nombre de travaux a été mené sur l’étude
C des transmissions par engrenages. Différents niveaux de modélisation sont en-
visagés allant des modèles à paramètres concentrés induisant la manipulation d’un
faible nombre de degrés de liberté aux modèles éléments finis permettant la repré-
sentation de structures complexes mais dont le coût en terme de temps de calcul est
important (de l’ordre de plusieurs jours). A la vue des travaux existants sur le sujet,
il apparaît alors pertinent de développer une approche permettant de s’affranchir au
maximum des éléments finis tout en conservant la possibilité de décrire la géométrie
de transmissions complexes sans discrétisation. Les objectifs sont alors de réduire au
maximum les temps de calcul tout en conservant un maximum de paramètres du
modèle accessibles pour analyser, détecter et surveiller des défauts d’engrenages par
la mise au point d’un indicateur basée sur l’analyse en ondelettes puis la recherche
d’indicateurs pertinents dans le cas où la vitesse de rotation est variable. Pour cela,
les différentes techniques ainsi que les outils de détection et de surveillance ont été
rappelés.
L’approche décrite dans le chapitre trois n’a pas la prétention de résoudre tous
les problèmes de surveillance des machines tournantes. Cependant elle permet de
remonter à l’origine de certains défauts après une décomposition du signal original
en détails et approximations car une analyse préalable des signaux temporels et des
travaux de certains chercheurs, nous a permis de visualiser l’apparition d’un défaut
très marqué le 12ème jour pour certains et le 10ème ou le 6ème pour d’autres, il n’est donc
pas possible de détecter de façon précoce l’apparition d’un défaut à l’aide des signaux
temporels. Aussi, nous espérons que l’ensemble des résultats relatifs à la surveillance
des engrenages, joints à ceux obtenus quant aux autres éléments des machines, aide-
ront l’ingénieur à faire un meilleur diagnostic et cela en vue de l’amélioration de la
qualité des transmissions.
87
Conclusion générale 88
Perspectives
Plan du chapitre
A.1 Méthode de Newmark . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
89
A.1. Méthode de Newmark 90
[ M] Ẍ + [C ] Ẋ + [K ] { X } = { Fext } (A.1)
1 δ 1
a0 = a1 = a2 =
α∆t2 α∆t α∆t
∆t δ
1 δ
a3 = −1 a4 = − 1 a5 = −2
2α α 2 α
a6 = ∆t (1 − α) a7 = δ∆t
2. Calcul et triangularisation de la matrice K̂
K̂ = [K ] + a0 [ M] + a1 [C ] (A.3)
3. Pour chaque pas de temps considéré Calcul du vecteur R̂ t+∆t
R̂ t+∆t = { Fext }t+∆t + [ M] a0 { X }t + a2 Ẋ t + a3 Ẍ t ) + [C ]
(A.4)
a1 { X }t + a4 Ẋ t + a5 Ẍ t
(Razafindrazato10)
Plus tard, des bases mathématiques ont été mises en place, faisant apparaître les
notions de base orthogonale (Y. Meyer 1985), d’Ondelettes à support compact (I. Dau-
bechies 1988) et d’analyse multirésolution (S. Mallat 1989).
Ainsi, il est possible de créer des fonctions analysantes ψa,τ (t) centrées autour de
τ et à échelle variable définie par le paramètre a.
Les difficultés rencontrées dans la mise en oeuvre des ondelettes sont : le choix
de l’Ondelette mère, l’échelle de temps et l’échelle de fréquence à laquelle le
signal est sensé se manifester,
Comme les filtres associés aux fonctions analysantes ont des réponses impul-
sionnelles symétriques de type non causal, la transformation en ondelettes ne
peut être calculée en temps réel. Pratiquement, il faut d’abord enregistrer le si-
gnal dans son intégralité avant d’entreprendre les calculs de la Transformée en
ondelettes.
A.2. Compléments sur la transformée en Ondelettes 94
Pavage
Orthogonalité
un filtre passe-haut G pour cerner les détails aux hautes fréquences (ondelettes
plus petites)
[Ajmi05] M. Ajmi & P. Velex. A model for simulating the quasi-static and
dynamic behaviour of solid wide-faced spur and helical gears. Me-
chanism and Machine Theory, vol. 40, pages 173–190, 2005.
97
Bibliographie 98
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Industriels, Université Jean Monnet.