Machines Thermiques Exercices Corriges

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Thermodynamique 4 – Travaux dirigés Langevin-Wallon, PTSI 2017-2018

Machines thermiques

Exercices
Exercice 1 : Pompe à chaleur domestique [♦♦]
On veut maintenir la température d’une maison à T1 = 20 C alors que la température extérieure est égale

à T2 = 5 ◦C en utilisant une pompe à chaleur. L’isolation thermique de la maison est telle qu’il faut lui fournir un
transfert thermique égal à 200 kJ par heure.
1 - Rappeler le schéma de principe d’une pompe à chaleur ditherme et le sens réel des échanges d’énergie du fluide
caloporteur.
2 - Quel doit être le cycle thermodynamique suivi par le fluide pour que l’efficacité de la pompe à chaleur soit
maximale ?
3 - Définir et calculer l’efficacité théorique maximale de la pompe dans ces conditions. Montrer qu’elle ne dépend
que de la différence de température entre l’intérieur et l’extérieur. Quel est le sens physique de l’efficacité ?
4 - En déduire la puissance électrique minimale consommée par la pompe à chaleur.
5 - En supposant la température intérieure imposée, pour quelle température extérieure l’efficacité est-elle maximale ?
Commenter.

Exercice 2 : Rafraîchir sa cuisine en ouvrant son frigo [♦♦]


Un réfrigérateur est une machine thermique à écoulement, dans laquelle un fluide subit une série de transforma-
tions thermodynamiques cycliques. À chaque cycle le fluide extrait de l’intérieur de l’intérieur du frigo un transfert
thermique |Qint |, cède un transfert thermique |Qext | à la pièce dans laquelle se trouve le frigo et reçoit un travail |W |
fourni par un moteur électrique. On fait l’hypothèse que l’intérieur du réfrigérateur et l’air ambiant constituent
deux thermostats aux températures respectives Tint = 268 K et Text = 293 K et qu’en dehors des échanges avec ces
thermostats les transformations sont adiabatiques.
1 - Quel est le signe des énergies échangées ?
2 - Lorsqu’il fait très chaud en été, est-ce une bonne idée d’ouvrir la porte de son frigo pour refroidir sa cuisine ?
3 - Pourquoi cela est-il possible avec un climatiseur ?

Exercice 3 : Moteur de Stirling [♦]


Le moteur de Stirling est constitué de deux chambres, une
chaude et une froide, reliées par un régénérateur de volume
constant pouvant être constitué de fils de cuivre tressés. Le
gaz, en circuit fermé, reçoit un transfert thermique d’une source
chaude (par exemple une chaudière à combustion) et cède un
transfert thermique à la source froide (par exemple l’atmo-
sphère). Le rôle du régénérateur, base de l’invention de Robert
Stirling, est fondamental pour obtenir une bonne efficacité. Dans
son brevet original de 1816, Stirling explique que le gaz chaud
entre dans la partie chaude du régénérateur et est progressi-
vement refroidi durant son parcours pour ressortir par l’autre
extrémité à une température presque identique à la température
de la source froide.
Dans le parcours inverse, le gaz est progressivement réchauffé. Cette astuce technologique permet d’avoir une partie
des échanges thermiques internes au moteur. On considérera le cycle parcouru par n = 40 mmol d’air, considéré
comme un gaz parfait de rapport isentropique γ = 1,4.
Dans un premier temps, on néglige le régénérateur : les deux chambres ne font qu’une. Le cycle de Stirling est
alors modélisable par la succession de deux isothermes et deux isochores à partir d’un état 1 (P1 = 1 bar, T1 = 300 K).
Il est décrit comme suit :
. 1 → 2 : compression isotherme réversible à Tf = T1 jusqu’à l’état 2 où V2 = V1 /10 ;
. 2 → 3 : échauffement isochore au contact de la source chaude à Tc = 600 K jusqu’à l’état 3 de température T3 = Tc ;

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. 3 → 4 : détente isotherme réversible au contact de la source chaude à Tc jusqu’à l’état 4 de volume V4 = V1 ;


. 4 → 1 : refroidissement isochore au contact de la source froide jusqu’à revenir à l’état 1.
1 - Calculer les valeurs numériques de P , V et T pour chacun des quatre états.
2 - Représenter le cycle dans le diagramme de Watt (P, V ). Comment peut-on déterminer sans calcul si ce cycle est
moteur ou récepteur ?
3 - Calculer pour chaque étape le travail et le transfert thermique reçus par le gaz.
4 - Commenter ces résultats : a-t-on bien un cycle moteur ?
5 - Quel est, sur le plan énergétique, la production de ce système sur un cycle ? Quel est le coût énergétique ? En
déduire l’expression et la valeur du rendement.
6 - Calculer l’entropie crée au sein du système au cours du cycle. Quel type d’irréversibilité entre en jeu ?
L’invention du régénérateur par Stirling a permis d’améliorer considérablement le rendement de la machine
précédente. Son idée est de faire en sorte que le gaz échange du transfert thermique au cours des transformations 2 → 3
et 4 → 1 non pas avec les thermostats mais avec un système, le régénérateur, qui n’échange aucune énergie autrement
qu’avec les gaz au cours des transformations 2 → 3 et 4 → 1.
7 - Justifier l’idée de Stirling.
8 - Que vaut le rendement dans ces conditions ? Ce rendement peut-il être amélioré sans changer les sources ?

Exercice 4 : Moteur Diesel à double combustion [♦]

Dans les moteurs Diesel à double combustion, le cycle décrit par le mélange
air-carburant est modélisable par celui d’un système fermé représenté en coor-
données de Watt ci-contre. Après la phase d’admission 10 → 1 qui amène le
mélange au point 1 du cycle, celui-ci subit une compression adiabatique suppo-
sée réversible jusqu’au point 2. Après injection du carburant en 2, la combustion
s’effectue d’abord de façon isochore de 2 à 3 puis se poursuit de façon isobare
de 3 à 4. La phase de combustion est suivie d’une détente adiabatique à nouveau
prise réversible de 4 à 5, puis d’une phase d’échappement isochore 5 → 1 puis
isobare 1 → 10 .
Au point 1 du cycle, la pression pm = 1,0 bar et la température Tm = 293 K sont minimales. La pression maximale,
aux points 3 et 4, est pM = 60 bar et la température maximale, au point 4, vaut TM = 2073 K. Le rapport volumétrique
de compression vaut β = VM /Vm = 17.
On suppose que le mélange air-carburant se comporte exactement comme l’air, c’est-à-dire comme un gaz parfait
diatomique de masse molaire M = 29 g · mol−1 , et de capacités thermiques respectives CP et CV , et on note γ =
CP /CV = 1,4.
1 - Exprimer les températures T2 , T3 et T5 en fonction de pm , pM , Tm , TM et β. Calculer les valeurs numériques.
2 - Calculer le transfert thermique massique qc reçu par l’air au cours de la phase de combustion 2 → 4.
3 - Calculer le transfert thermique massique qf échangé avec le milieu extérieur entre les points 5 et 1.
4 - En déduire le travail massique w échangé au cours d’un cycle.
5 - Définir et calculer le rendement de ce moteur. Commenter la valeur trouvée.

Annales de concours
Exercice 5 : Climatisation d’une voiture [écrit ATS 2012, ♦]
La quasi-totalité des véhicules neufs sont aujourd’hui équipés d’une climatisation. Pour refroidir l’air intérieur du
véhicule, un fluide frigorigène, l’hydrofluorocarbone HFC désigné par le code R134a, effectue en continu des transferts
énergétiques entre l’intérieur, l’extérieur du véhicule et le compresseur, voir figure 1.
1 - Les chlorofluorocarbures ou CFC, comme le fréon, sont des fluides frigorigènes qui ont été très longtemps utilisés.
Pourquoi ces fluides ont-ils été abandonnés ?
Sur le diagramme des frigoristes (P, h) figure 2 de l’hydrofluorocarbone HFC, de masse molaire M = 32 g · mol−1 ,
sont représentés :
. la courbe de saturation de l’équilibre liquide-vapeur de l’hydrofluorocarbone HFC (en trait fort) ;
. les isothermes pour des températures comprises entre −40 ◦C et 160 ◦C par pas de 10 ◦C ;

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Figure 1 – Structure d’un climatiseur de voiture.

. les isentropes pour des entropies massiques comprises entre 1,70 kJ · K−1 · kg−1 et 2,25 kJ · K−1 · kg−1 par pas
de 0,05 kJ · K−1 · kg−1 ;
. les isotitres en vapeur sous la courbe de saturation pour des titres massiques en vapeur xV variant de 0 à 1 par
pas de 0,1.
La pression est en bar et l’enthalpie massique en kJ · kg−1 . Lors de l’exploitation du diagramme, les résultats seront
donnés avec les incertitudes suivantes : ∆h = ±5 kJ · kg−1 , ∆s = ±50 J · K−1 · kg−1 , ∆x = ±0,05, ∆T = ±5 ◦C,
∆p = ±5 %.
2 - Indiquer sur le diagramme les domaines liquide, vapeur et équilibre liquide-vapeur du fluide.
3 - Dans quel domaine du diagramme le fluide à l’état gazeux peut-il être considéré comme un gaz parfait ?
On étudie dans la suite l’évolution du fluide au cours d’un cycle en régime permanent. Le débit massique vaut Dm =
0,1 kg · s−1 . On rappelle l’expression du premier principe appliqué à un système ouvert (par exemple le compresseur)
en régime permanent,
Dm (hs − he ) = Pw + Pq

. Dm est le débit massique de fluide au travers du système ouvert ;


. Pw est la puissance mécanique algébriquement reçue de l’extérieur par le fluide en mouvement au niveau des parties
mobiles du système ouvert ;
. Pq est la puissance thermique algébriquement reçue de l’extérieur par le fluide en mouvement à travers la paroi
entourant le système ouvert ;
. hs et he sont les enthalpies massiques respectivement en entrée et en sortie du système ouvert.
La puissance thermique Pe reçue par le fluide dans l’évaporateur permet la vaporisation isobare complète du
fluide venant de (4) et conduit au point (1) à de la vapeur à température T1 = 5 ◦C et pression P1 = 3 bar. Aucune
puissance mécanique n’est fournie au fluide dans l’évaporateur.
4 - Placer le point (1) sur le diagramme figure 2. Relever la valeur de l’enthalpie massique h1 et de l’entropie
massique s1 du fluide au point (1).
Le compresseur aspire la vapeur (1) et la comprime de façon adiabatique et isentropique avec un taux de com-
pression r = P2 /P1 = 6.
5 - Déterminer P2 . Placer le point (2) sur le diagramme. Relever la valeur de la température T2 et celle de l’enthalpie
massique h2 en sortie du compresseur.
6 - Déterminer la valeur de la puissance mécanique Pm reçue par le fluide lors de son passage dans le compresseur.
Commenter le signe de Pm .
Le fluide sortant du compresseur entre dans le condenseur dans lequel il est refroidi de manière isobare jusqu’à
la température T3 = 60 ◦C.
7 - Placer le point (3) sur le diagramme. Relever la valeur de l’enthalpie massique h3 en sortie du condenseur.
Le fluide sortant du condenseur est détendu dans le détendeur supposé adiabatique jusqu’à la pression de l’éva-
porateur P1 , ce qui constitue l’état (4). Un détendeur ne contient pas de parties mobiles, si bien que le fluide n’y
reçoit aucun travail mécanique.
8 - Montrer que la transformation dans le détendeur est isenthalpique.
9 - Placer le point (4) sur le diagramme et tracer le cycle complet. Relever la valeur de la température T4 et le titre
en vapeur x4 en sortie du détendeur.
10 - En déduire la puissance thermique Pe échangée par le fluide lors de son passage à travers l’évaporateur entre (4)

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Figure 2 – Diagramme des frigoristes du R134a.

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et (1). L’air intérieur du véhicule est-il refroidi ?


11 - Définir l’efficacité e, ou coefficient de performance, du climatiseur. Calculer sa valeur.
12 - Comparer cette valeur à celle d’un climatiseur de Carnot fonctionnant entre la température de l’évaporateur et
la température de liquéfaction du fluide sous la pression P2 . Commenter le résultat obtenu.

Exercice 6 : Circuit secondaire d’une centrale nucléaire REP [écrit Centrale MP 2016, ♦]
Cet exercice est extrait d’un sujet de Centrale, mais filière MP, où la thermodynamique est moins
présente qu’en filière PT. Les questions sont tout à fait susceptibles d’être posées en épreuve B de la
banque PT, où le cycle de Rankine est d’ailleurs déjà tombé.

La France compte 19 centrales nucléaires en exploitation, dans lesquelles tous les réacteurs (58 au total) sont
des réacteurs à eau pressurisée REP. Actuellement, ces installations fournissent près de 80 % de l’électricité produite
en France. Chaque centrale est soumise à un référentiel de normes de sureté et de sécurité évoluant en fonction des
enseignements des incidents passés nationaux ou internationaux.

Figure 3 – Schéma global d’une centrale nucléaire.

Une centrale nucléaire est un site industriel destiné à la production d’électricité, qui utilise comme chaudière un
réacteur nucléaire pour produire de la chaleur. Une centrale nucléaire REP est constituée de deux grandes zones,
voir figure 3 :
. une zone non nucléaire (salle des machines). Dans cette partie, semblable à celle utilisée dans les centrales ther-
miques classiques, s’écoule de l’eau dans un circuit secondaire. Cette eau est évaporée dans le Générateur de Vapeur
(GV) par absorption de la chaleur produite dans la zone nucléaire, puis elle entraîne une turbine (T) couplée à
un alternateur produisant de l’électricité, ensuite elle est condensée au contact d’un refroidisseur (rivière, mer ou
atmosphère via une tour aéroréfrigérante) et enfin, elle est comprimée avant d’être renvoyée vers le générateur de
vapeur ;
. une zone nucléaire (dans le bâtiment réacteur), où ont lieu les réactions nucléaires de fission, qui produisent de
l’énergie thermique et chauffent ainsi l’eau sous pression circulant dans le circuit primaire. Le transfert d’énergie
thermique entre le circuit primaire et le circuit secondaire se fait dans le générateur de vapeur, où la surface
d’échange entre les deux fluides peut atteindre près de 5000 m2 (réseau de tubulures).
Considérons une centrale nucléaire REP produisant une puissance électrique Pe = 900 MW. Le fluide circulant
dans le circuit secondaire est de l’eau, dont l’écoulement est supposé stationnaire. Le cycle thermodynamique décrit
par l’eau est un cycle ditherme moteur. L’eau liquide sera supposée incompressible et de capacité thermique massique
isobare supposée constante. Le tableau page 7 donne diverses données thermodynamiques relatives à l’équilibre
liquide–vapeur de l’eau.

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A - Cycle de Rankine
L’eau du circuit secondaire subit les transformations suivantes, représentées figure 4 :
. de A à B : dans le générateur de vapeur, échauffement isobare du liquide à la pression P2 = 55 bar jusqu’à un état
de liquide saturant (état A0 ), puis vaporisation totale isobare jusqu’à un état de vapeur saturante sèche (état B) ;
. de B à C : détente adiabatique réversible dans la turbine, de la pression P2 à la pression P1 = 43 mbar ;
. en C, le fluide est diphasé ;
. de C à D : liquéfaction totale isobare dans le condenseur, jusqu’à un état de liquide saturant ;
. de D à A : compression adiabatique réversible, dans la pompe d’alimentation, de la pression P1 à la pression P2 ,
du liquide saturant sortant du condenseur. On négligera le travail consommé par cette pompe devant les autres
énergies mises en jeu.

B Turbine Axe moteur

GV

C
A
Pompe
D
condenseur

Figure 4 – Cycle de Rankine.

1 - Représenter dans le diagramme de Clapeyron (P, v) l’allure de la courbe de saturation de l’eau, ainsi que les
isothermes TB , TD et Tcr , cette dernière température étant celle du point critique de l’eau. Préciser les domaines du
liquide, de la vapeur, de la vapeur saturante. Représenter sur ce même diagramme l’allure du cycle décrit par l’eau
du circuit secondaire. Indiquer le sens de parcours du cycle et placer les points A, A0 , B, C et D.
2 - D’après l’extrait de table thermodynamique donné page 7, quelles sont les valeurs des températures, des enthalpies
massiques et des entropies massiques aux points A0 , B et D ? On pourra donner les valeurs sous forme de tableau.
3 - En fin d’énoncé figure le diagramme enthalpique (P, h) de l’eau. Placer, avec soin et à l’échelle, les points A0 , B,
C, D du cycle. On explicitera la méthode.
Dans toute la suite, on négligera les variations d’énergie cinétique et potentielle dans les bilans énergétiques. On
rappelle alors que le premier principe de la thermodynamique pour un fluide en écoulement stationnaire dans un
compartiment et recevant de manière algébrique le travail massique utile wu et le transfert thermique massique q
s’écrit
hs − he = wu + q
où hs − he est la différence d’enthalpie massique entre la sortie et l’entrée du compartiment.
4 - Exprimer le travail massique wBC reçu par l’eau dans la turbine. Donner sa valeur numérique, en s’aidant du
diagramme enthalpique.
5 - Exprimer le transfert thermique massique qAA0 reçu par l’eau liquide quand elle passe de manière isobare de la
température TA à la température TA0 dans le générateur de vapeur. Donner sa valeur numérique : on considérera
TA ' TD .
6 - Exprimer le transfert thermique massique qA0 B reçu par l’eau quand elle se vaporise complètement dans le
générateur de vapeur. Donner sa valeur numérique.
7 - Calculer alors le rendement de Rankine de l’installation. Comparer au rendement de Carnot et commenter.
8 - Sachant qu’un réacteur REP fournit à l’eau du circuit secondaire, via le générateur de vapeur, une puissance
thermique Pth = 2785 MW, que vaut le rendement thermodynamique réel de l’installation ? Comparer au rendement
de Rankine et commenter.
9 - Dans quel état se trouve l’eau à la fin de la détente de la turbine ? Donner le titre massique en vapeur à l’aide
du diagramme enthalpique. En quoi est-ce un inconvénient pour les parties mobiles de la turbine ?

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B - Cycle de Rankine avec détente étagée


Le cycle réel est plus compliqué que celui étudié précédemment, voir figure 5. En effet, d’une part, la détente est
étagée : elle se fait d’abord dans une turbine « haute pression » puis dans une turbine « basse pression ». D’autre
part, entre les deux turbines, l’eau passe dans un « surchauffeur ». Les transformations sont modélisées par
. de A à B : dans le générateur de vapeur, échauffement isobare du liquide à la pression P2 = 55 bar, jusqu’à un
état de liquide saturant (état noté A0 ), puis vaporisation totale isobare jusqu’à un état de vapeur saturante sèche
(point B) ;
. de B à C 0 : détente adiabatique réversible dans la turbine haute pression, de la pression P2 à la pression P3 = 10 bar ;
. de C 0 à B 0 : échauffement isobare à la pression P3 , dans le surchauffeur, jusqu’à un état de vapeur saturante sèche
(point B 0 ) ;
. de B 0 à C 00 : détente adiabatique réversible dans la turbine basse pression, de la pression P3 à la pression P1 =
43 mbar ;
. de C 00 à D : liquéfaction totale isobare dans le condenseur, jusqu’à un état de liquide saturant ;
. de D à A : compression adiabatique réversible, dans la pompe d’alimentation, de la pression P1 à la pression P2 ,
du liquide saturant sortant du condenseur. On négligera le travail consommé par cette pompe devant les autres
énergies mises en jeu.

Turbine Turbine
B
HP BP

C0 B0
GV
surchauffeur
C 00
A
Pompe
D
condenseur

Figure 5 – Cycle de Rankine à détente étagée.

10 - Placer les nouveaux points C 0 , B 0 , C 00 sur le diagramme enthalpique du document réponse.


11 - Comparer les titres massiques en vapeur des points C 0 et C 00 au titre massique en vapeur du point C. Quel est
l’intérêt de la surchauffe ?
12 - À l’aide du diagramme enthalpique, déterminer le nouveau rendement du cycle. Commenter.

Extrait de table thermodynamique relatif à l’eau

θ Psat vL hL sL vV hV sV
(◦C) (bar) (m3 · kg−1 ) (kJ · kg−1 ) (J · K−1 · kg−1 ) (m3 · kg−1 ) (kJ · kg−1 ) (J · K−1 · kg−1 )
30 0,043 1,0047 125,22 0,4348 32,892 2555,92 8,4530
180 10 1,1276 763,18 2,1395 0,119 404 2777,84 6,5854
270 55 1,3053 1190,10 2,9853 0,035 05 2788,46 5,9226

L’indice L indique les propriétés du liquide saturant pur et V celles de la vapeur saturante sèche.
v volume massique ;
θ température ;
h enthalpie massique ; i
Psat pression de vapeur saturante ;
s entropie massique.
Capacité thermique massique isobare de l’eau liquide : c = 4,18 kJ · K−1 · kg−1 .

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Figure 6 – Diagramme enthalpique de l’eau. Les températures sont exprimées en degrés Celsius.

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Résolution de problème
Pour aborder un exercice de type résolution de problème, il peut notamment être utile de faire un
schéma modèle, d’identifier et nommer les grandeurs pertinentes, d’utiliser l’analyse dimensionnelle,
de proposer des hypothèses simplificatrices, de décomposer le problème en des sous-problèmes simples,
etc. Le candidat peut également être amené à proposer des valeurs numériques raisonnables pour
les grandeurs manquantes ... et toutes les valeurs données ne sont pas forcément utiles. Le tout est
évidemment à adapter à la situation proposée !

Exercice 7 : Money, money, money [♦]


Vous achetez six bouteilles de 1 L de jus de fruit que vous rangez dans votre réfrigérateur. Une heure plus tard,
elles sont à la température du frigo.
Combien vous coûte ce refroidissement ?
Données :
. l’efficacité thermodynamique du réfrigérateur vaut 70 % de l’efficacité de Carnot ;
. l’isolation imparfaite du réfrigérateur se traduit par des fuites thermiques de puissance 10 W ;
. capacité thermique massique de l’eau liquide : 4,2 kJ · K−1 · kg−1 ;
. tarifs EDF : 1 kWh coûte 0,15 e.

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Thermodynamique 4 – Correction des travaux dirigés Langevin-Wallon, PTSI 2017-2018

Machines thermiques

Exercices
Exercice 1 : Pompe à chaleur domestique
1 Voir cours pour le diagramme des échanges. Une pompe à chaleur reçoit un transfert thermique de la source
froide (Qf = Q2 > 0) et cède un transfert thermique à la source chaude (Qc = Q1 < 0). Cela nécessite de lui apporter
du travail (W > 0).

2 Le cycle d’efficacité maximale est le cycle de Carnot, composé de deux isothermes aux températures des sources
et de deux adiabatiques réversibles.

3 Voir cours pour la démonstration. L’efficacité de Carnot vaut

Qc Tc T1
eCarnot,PAC = − = soit eCarnot,PAC = = 20 .
W Tc − Tf T1 − T2

L’efficacité quantifie la performance énergétique de la PAC : pour 1 J d’énergie électrique fournie au moteur, on
récupère e joule de transfert thermique cédé à la source chaude.

4 Par définition, s’il faut fournir un travail W à la PAC pendant une durée ∆t alors la puissance électrique
minimale qu’elle consomme vaut Pélec = W/∆t. C’est un minimum, car le rendement du moteur électrique qui permet
l’écoulement de fluide dans la PAC n’est surement pas de 1. L’énoncé donne par ailleurs la puissance thermique Pth =
Qc /∆t = 0,55 W qu’il faut apporter à la maison pour maintenir sa température constante. En utilisant la définition
de l’efficacité, on en déduit
Pth ∆t Pth
e= d’où Pélec = = 2,8 kW .
Pélec ∆t e

5 L’efficacité de la PAC augmente lorsque la différence de température entre les sources décroît, elle est optimale
si les deux sources ont même température ... mais alors il n’y a plus besoin de chauffer ! En tout état de cause, il
vaut mieux utiliser une PAC avec un chauffage au sol plutôt que par radiateurs car l’eau de chauffage y est moins
chaude (35 ◦C contre 60 ◦C).

Exercice 2 : Rafraîchir sa cuisine en ouvrant son frigo


1 Un frigo est une machine réceptrice, qui prélève du transfert thermique à la source froide (Qint > 0 car le transfert
thermique est fourni au fluide) pour le céder à la source chaude (Qext < 0). Cela demande de fournir de l’énergie
sous forme de travail (W > 0).

2 Pour pouvoir refroidir sa cuisine en ouvrant son frigo, il faudrait que globalement le transfert thermique prélevé
à l’intérieur du frigo |Qint | (qui serait au final prélevé à l’air de la cuisine, puisque la porte est ouverte) soit plus
grand que celui cédé à la source chaude |Qext |, qui n’est autre que l’air de la cuisine. D’après le premier principe,

|Qint | − |Qext | + W = 0 d’où |Qint | − |Qext | = −W < 0 .

On en déduit qu’il est impossible d’avoir |Qint | > |Qext | comme on l’aurait aimé : laisser son frigo ouvert ne peut
conduire qu’à réchauffer l’air de la cuisine.

3 Un climatiseur est relié à l’extérieur de la maison, qui joue le rôle de source chaude. Ainsi, quand on climatise
sa maison (ou sa voiture) par une journée de canicule, on réchauffe l’air extérieur.

Exercice 3 : Moteur de Stirling


1 En utilisant les informations de l’énoncé et l’équation d’état du gaz parfait, on obtient les valeurs suivantes (en
bleu, les valeurs directement données par l’énoncé)

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Correction TD T4 : Machines thermiques Langevin-Wallon, PTSI 2017-2018

État 1 État 2 État 3 État 4


T3 Tc V2
P1 = 1 bar P2 = 10 P1 = 10 bar P3 = P2 = P2 = 20 bar P4 = P3 = 2 bar
T2 Tf V1
nRT1 V1
V1 = = 0,98 L V2 = = 0,098 L V3 = V2 V4 = V1
P1 10
T1 = Tf = 300 K T2 = T1 T3 = Tc = 600 K T4 = T3

2 Faire le schéma. Le cycle est parcouru dans le sens horaire, il s’agit donc d’un cycle moteur.

3 La transformation 1 → 2 est réversible, donc forcément quasi-statique et Pext = P . Ainsi,


ˆ ˆ
dV V2
W1→2 = − P dV = − nRTf d’où W1→2 = −nRTf ln = 230 J .
1→2 1→2 V V1

Le transfert thermique se déduit du premier principe. Comme 1 → 2 est une isotherme et que le système est un gaz
parfait, ∆U1→2 = 0

V2
∆U1→2 = 0 donc Q1→2 = −W1→2 d’où Q1→2 = nRTf ln = −230 J .
V1

La transformation 2 → 3 est isochore, donc nécessairement

W2→3 = 0
et d’après le premier principe

nR
Q2→3 = ∆U2→3 = CV (T3 − T2 ) d’où Q2→3 = (Tc − Tf ) = 249 J .
γ−1

La transformation 3 → 4 est isotherme réversible, donc par le même raisonnement que pour la transformation
1 → 2 et utilisant les valeurs calculées à la question précédente, on trouve

V1 V1
W3→4 = −nRTc ln = −459 J et Q3→4 = nRTc ln = 459 J .
V2 V2

Enfin, la transformation 4 → 1 est isochore et s’étudie comme la transformation 2 → 3, d’où

nR
W4→1 = 0 et Q4→1 = (Tf − Tc ) = −249 J .
γ−1

Pour s’assurer qu’il n’y a pas d’erreur de calcul, on peut vérifier que la somme (algébrique) des énergies
reçues par le système est nulle.

4 Le travail total échangé au cours du cycle vaut


V2
W = W1→2 + W3→4 = nR(Tc − Tf ) ln <0
V1
car V2 < V1 . Sur l’ensemble du cycle, le gaz fournit du travail, il s’agit donc bien d’un cycle moteur.

5 La production énergétiqe du système est le travail W = W1→2 + W3→4 < 0 qu’il fournit. Le coût est le transfert
thermique qu’il reçoit de la source chaude, Qc = Q2→3 + Q3→4 > 0. Le rendement est donc défini par

V1
(Tc − Tf ) ln
W1→2 + W3→4

W V2
η = = − d’où η= = 0,32 .
Qc Q2→3 + Q3→4 1 V1
(Tc − Tf ) + Tc ln
γ−1 V2

6 Le bilan d’entropie sur le cycle complet s’écrit Séch + Scr = 0, d’où

Q1→2 + Q4→1 Q2→3 + Q3→4 nR(Tc − Tf )2


Scr = −Séch = − − soit Scr = = 0,42 J · K−1 .
Tf Tc (γ − 1) Tc Tf

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Correction TD T4 : Machines thermiques Langevin-Wallon, PTSI 2017-2018

L’irréversibilité est d’origine thermique : pendant les deux isochores, le gaz n’est pas à la même température que le
thermostat avec lequel il est en contact. Le transfert thermique s’accompagne donc de création d’entropie (inhomo-
généité).

7 Le transfert thermique Q2→3 , qui diminue le rendement, est exactement opposé au transfert thermique Q4→1 .
Plutôt que de perdre le transfert thermique Q4→1 en le cédant à la source froide, l’idée de Stirling consiste à le céder
au régénérateur pour qu’il le rende au gaz lors de l’étape 2 → 3. Le transfert thermique n’est alors plus fourni par la
source chaude, ce qui est plus économique.

8 Comme Q2→3 n’est plus fourni par la source chaude, il ne compte plus dans le rendement, qui devient

W1→2 + W3→4

W Tc − Tf Tf
η = = − = d’où η =1− .
Qc Q3→4 Tc Tc

On reconnaît le rendement de Carnot, c’est-à-dire le meilleur rendement possible pour un moteur fonctionnant avec
ces deux sources.

Exercice 4 : Moteur Diesel à double combustion


1 La transformation 1 → 2 est une adiabatique réversible d’un gaz parfait. D’après la loi de Laplace en température
et volume, T V γ−1 = cte, d’où
 γ−1
V1
T2 = T1 soit T2 = β γ−1 Tm = 9,1 · 102 K .
V2

La transformation 2 → 3 est isochore, d’où on déduit de l’équation d’état

 T2 = β
γ−1

 Tm
P3 = pM

P3 P2 
= avec  γ
T3 T2  V1
 P2 = P1 = β γ p m


V2

ce qui conduit à
pM
T3 = Tm = 1,0 · 103 K .
β pm

Enfin, la loi de Laplace appliquée sur 4 → 5 qui est adiabatique réversible donne
 γ
V4
T5 = T4
V5

où le volume V4 s’exprime en fonction de V3 = Vm par la caractéristique de l’isobare,

V4 V3
=
T4 T3
ce qui donne
γ γ γ
1 TM β pm
  
V3 T4 TM pm
T5 = T4 = TM donc T5 = TM = 8,8 · 102 K .
V5 T3 β Tm pM Tm pM

2 Notons n la quantité de matière de gaz du mélange. Le transfert thermique Qc est fourni au cours des étapes 2 → 3
et 3 → 4. En utilisant d’une part le bilan d’énergie (premier principe) appliquée à 2 → 3 qui est isochore et d’autre
part le fait que le systsème soit un gaz parfait, on trouve

nR
∆U2→3 = W2→3 + Q2→3 = 0 + Q2→3 et ∆U2→3 = CV ∆T2→3 = (T3 − T2 )
1er ppe isochore GP γ−1

De même, pour 3 → 4 qui est une isobare, on obtient

γnR
∆H3→4 = W6=p,3→4 + Q3→4 = 0 + Q3→4 et ∆H3→4 = CP ∆T3→4 = (T4 − T3 )
1er ppe isobare GP γ−1

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Correction TD T4 : Machines thermiques Langevin-Wallon, PTSI 2017-2018

Finalement, en introduisant la masse m via n = m/M ,

mR
Qc = Q2→3 + Q3→4 = ∆U2→3 + ∆H3→4 soit Qc = [T3 − T2 + γ(T4 − T3 )]
M (γ − 1)

et enfin on obtient le transfert thermique massique,

R
qc = [T3 − T2 + γ(T4 − T3 )] = 1,1 · 103 kJ · kg−1 .
M (γ − 1)

3 Comme 5 → 1 est une isochore d’un gaz parfait, on a

nR
∆U5→1 = 0 + Q5→1 et ∆U5→1 = (T1 − T5 )
1er ppe GP γ−1
d’où par le même raisonnement que précédemment

R
qf = (T1 − T5 ) = −4,2 · 102 kJ · kg−1 .
M (γ − 1)

4 D’après le premier principe appliqué sur l’ensemble du cycle,

Qf + Qc + W = 0 donc w = −qf − qc = −7,1 · 102 kJ · kg−1 .

5 Le rendement du moteur est défini par



w w
η = = − = 63 % .
qc qc

C’est une valeur élevée, mais qui a été obtenue avec une modélisation très idéalisée des transformations. En pratique,
l’ordre de grandeur du rendement d’un moteur diesel est plutôt que 40–45 %.

Annales de concours
Exercice 5 : Climatisation d’une voiture [écrit ATS 2012]
Le cycle complet est représenté sur le diagramme page 6 (copié d’un document de P. Salles, professeur
en ATS). Une version couleur est disponible sur le site de la classe.

1 Les fréons ont été abandonnés car ce sont des gaz à effet de serre et que sous l’effet du rayonnement UV, ils
se décomposent en éléments susceptibles de détériorer la couche d’ozone.

2 La zone d’équilibre liquide-vapeur du solide se trouve sous la courbe de saturation. Le domaine du liquide
seul est à gauche du diagramme, le domaine de la vapeur seule à sa droite. Pour le retrouver simplement, il suffit
de raisonner à pression constante et de voir comment la courbe isobare intercepte les isothermes : plus l’enthalpie
massique est élevée (donc plus on se déplace vers la droite du diagramme), plus les isothermes rencontrées sont
associées à des températures élevées. Comme la phase vapeur est stable à températures élevées, on en déduit que son
domaine se trouve à droite du domaine liquide-vapeur.

3 Du point de vue enthalpique, la caractéristique d’un gaz parfait est que son enthalpie ne dépend que de la tem-
pérature. Ainsi, le fluide est modélisable par un gaz parfait dans le domaine gazeux du diagramme où les isenthalpes
se confondent avec les isothermes, c’est-à-dire où les isothermes (en rouge) sont verticales. Il s’agit de la partie en
bas à droite du diagramme, en ordre de grandeur limitée par P . 0,8 bar et h & 50 kJ · kg−1 .

4 On place le point (1) sur l’isobare 3 bar (horizontale) et entre les isothermes (rouge) 0 ◦C et 10 ◦C, à peu près au
milieu. Par lecture graphique de l’abscisse, on trouve

h1 = 405 kJ · kg−1 .

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Par ailleurs, ce point se trouve entre les isentropes (bleu) à 1,70 et 1,75 kJ · K−1 · kg−1 , plus près de la deuxième.
Compte tenu de la précision demandée par l’énoncé, il est suffisant de conclure

s1 = 1,75 kJ · K−1 · kg−1 .

5 Par définition du rapport de compression,

P2 = r P1 = 18 bar .
La compression étant supposée isentropique, le point (2) se trouve à l’intersection de l’isobare P = P2 = 18 bar
(horizontale) et de l’isentrope s = s1 = 1,75 kJ · K−1 · kg−1 . On lit alors la valeur de l’isotherme qui passe par (2) et
celle de son abscisse pour trouver

T2 ' 70 ◦C et h2 ' 440 kJ · kg−1 .

6 Comme la compression est adiabatique, Pq = 0, et le premier principe appliqué au compresseur donne

Pm = Dm (h2 − h1 ) = 3,5 W · kg−1 .


On trouve Pm > 0, c’est-à-dire sans surprise qu’il faut fournir du travail à un fluide pour le comprimer.

7 Le point (3) se trouve à l’intersection de l’iosbare P = P2 = 18 bar (horizontale) et de l’isotherme T = T3 = 60 ◦C.


Le point se trouve donc dans la zone liquide où l’isotherme n’est pas tracée : il faut la compléter par une droite verticale
pour placer correctement le point (3). On y lit l’abscisse,

h3 = 285 kJ · kg−1 .

8 Comme le détendeur est adiabatique, Pq = 0, et comme il ne contient pas de parties mobiles alors Pw = 0. Le
premier principe appliqué au détendeur donne alors directement
hs − he = 0 ,
c’est-à-dire que la détente est isenthalpique.

9 Le point (4) se trouve à l’intersection de l’isobare P = P1 = 3 bar et de l’isenthalpe (verticale) passant par le
point (3). Il se trouve presque sur l’isotherme 0 ◦C, grâce à quoi on conclut pour avoir la précision souhaitée
T4 ' 0 ◦C .
Le point (4) se trouve à peu près au milieu des isotitres xV = 0,4 et xV = 0,5, d’où on conclut
x4 ' 0,45 .
Le cycle complet est représenté sur le diagramme page 6 (copié d’un document de P. Salles, professeur en ATS).

10 Par application du premier principe à l’évaporateur et comme aucune puissance mécanique n’est fournie au
fluide,
Pe = Dm (h1 − h4 ) = 12 kW · kg−1
L’air est bien refroidi car Pe > 0 : la puissance thermique est effectivement reçue par le fluide frigorigène, donc
extraite de l’air de la voiture.

11 L’efficacité peut être indifféremment définie à partir d’énergie ou de puissance et à partir de grandeurs massiques
ou non. La puissance utile d’un climatiseur est le transfert thermique échangé avec la source froide, soit ici Pe au
niveau de l’évaporateur. La puissance coûteuse est la puissance motrice Pm à apporter au niveau du compresseur.
L’efficacité vaut donc
Pe
e= = 3,4
Pm

12 La température de liquéfaction à P2 = 18 bar est lue sur le diagramme environ égale à T3 = 60 ◦C : c’est la valeur
de l’isotherme (rouge) qui se confond avec l’isobare à P2 dans la zone de coexistence liquide-vapeur. L’efficacité d’un
climatiseur de Carnot fonctionnant entre la température T4 de l’évaporateur et la température de liquéfaction T3
serait
T4
eCarnot = = 4,6 .
T3 − T4
L’efficacité de la machine réelle est comme attendu inférieure à l’efficacité de Carnot : la transformation au sein du
détendeur est irréversible.

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ATS 2012 Corrigé P. SALLES
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6
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Exercice 6 : Circuit secondaire d’une centrale nucléaire REP [écrit Centrale MP 2016]
A - Cycle de Rankine

1 Le diagramme est représenté figure 7. L’allure des isothermes dans le diagramme de Clapeyron est connue, elles
sont donc tracées grâce à la connaissance des pressions. On place ensuite le point A0 (sur la courbe de saturation)
puis le point B grâce au fait que A → B est isobare. Le point C est placé approximativement dans le domaine
diphasé connaissant sa pression, et on en déduit la position du point D le long de l’isobare et sur la courbe de
saturation. On note enfin que A se trouve sur l’isotherme TD car la compression D → A est adiabatique et on néglige
le travail fourni par la pompe, elle se fait donc à enthalpie (massique) constante d’après le premier principe, et donc
à température constante en supposant le liquide incompressible : l’enthalpie d’un liquide incompressible ne dépend
que de la température. Au cas où cet argument échapperait au candidat, il est indiqué question 5.

Figure 7 – Cycle de Rankine représenté dans le diagramme de Clapeyron.

2 Au point A0 , on a du liquide saturant sous pression PA0 = Psat = 55 bar, d’où on déduit par lecture de la table

TA0 = 270 ◦C hA0 = 1190,10 kJ · kg−1 sA0 = 2,9853 J · K−1 · kg−1 .

Au point B, le fluide est dans l’état de vapeur saturante sous la même pression. Il faut donc lire la colonne relative
à la vapeur de la même ligne de la table que précédemment, d’où

TB = 270 ◦C hB = 2788,46 kJ · kg−1 sB = 5,9226 J · K−1 · kg−1 .

Enfin, au point D, le fluide est dans l’état de liquide saturant sous pression 43 mbar égale à la pression de vapeur
saturante, ce qui donne

TD = 30 ◦C hD = 125,22 kJ · kg−1 sD = 0,4348 J · K−1 · kg−1 .

3 Voir figure 8. Les points A0 , B et D se placent directement à partir des valeurs de pression et enthalpie massique
lues à la question précédente, ou tout simplement à partir des valeurs de pression et en les plaçant sur la courbe de
saturation. Pour placer le point C, on utilise le fait que B → C est une adiabatique réversible et C → D une isobare :
C se trouve à l’intersection de l’isentrope passant par B et de l’isobare passant par D. Enfin, on sait que A → B est
une isobare et que D → A est une isenthalpique (cf. question 1), d’où on déduit la position de A, à l’intersection de
l’isobare (horizontale) passant par B et de l’isenthalpe (verticale) passant par D. Au cas où cet argument échapperait
au candidat, il est indiqué question 5.

4 L’évolution dans la turbine est par hypothèse adiabatique, d’où

hC − hB = wBC + 0 soit wBC = −990 kJ · kg−1 .

5 Le générateur de vapeur n’apporte aucun travail utile au fluide, donc

hA0 − hA = 0 + qAA0 = cP (TA0 − TA ) d’où qAA0 = 1000 kJ · kg−1 .

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Figure 8 – Cycles de Rankine et de Rankine étagé représentés dans le diagramme des frigoristes.

Le plus simple est d’utiliser la lecture du diagramme, mais la formulation de la question laisse penser
que les concepteurs du sujet souhaitent exploiter la relation avec les températures. En plus, cela permet
d’éviter toute erreur éventuelle de placement du point A sur le diagramme.

6 L’évolution A0 → B a toujours lieu dans le générateur de vapeur et sans travail, donc exactement comme à la
question précédente,
hB − hA0 = 0 + qA0 B d’où qA0 B = 1600 kJ · kg−1 .

Attention cette fois l’eau est diphasée, il n’est donc pas question d’utiliser une capacité thermique. Pour
exprimer différemment ce transfert thermique, c’est une enthalpie de changement d’état (non donnée
ici) qu’il faudrait faire intervenir.

7 Le rendement du cycle de Rankine s’exprime à partir du travail massique wturb cédé à la turbine et du transfert
thermique massique qGV apporté par le générateur de vapeur sous la forme

wturb wBC
ηRankine = d’où ηRankine = − = 0,40 .
qGV qAA0 + qA0 B

Le rendement de Carnot d’un cycle fonctionnant entre les mêmes sources thermiques, de températures respec-
tives Tch = TB = 270 ◦C et Tfr = TD = 30 ◦C, serait

Tfr
ηCarnot = 1 − = 0,44 .
Tch

Conformément au second principe, le rendement du cycle de Rankine est inférieur au rendement de Carnot, mais il
demeure relativement proche, signe que le cycle est correctement optimisé. Attention toutefois, la modélisation des
transformations de compression et détente comme étant réversibles surestime ce rendement.

8 Enfin, le rendement réel de la centrale vaut

Pe
ηréel = = 0,32
Pth

ce qui est nettement inférieur au rendement de Rankine. La modélisation du cycle est à remettre en cause, et même
si elles sont faibles, il ne faut pas oublier non plus les pertes lors de la conversion d’énergie mécanique en énergie

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électrique par l’alternateur, qui diminuent le rendement.

9 À la fin de la détente, l’état de l’eau se trouve décrit par le point C : il s’agit d’un mélange diphasé liquide-vapeur.
Comme le point C se trouve un peu à gauche de l’isotitre x = 0,70, on en déduit
xC = 0,69 .
Le problème pour la turbine de la présence d’eau liquide est un risque de corrosion des parties métalliques,
qui limiterait sa durée de vie.

B - Cycle de Rankine avec détente étagée

10 Voir figure 8. C 0 se trouve à l’intersection de l’isentrope passant par B et de l’isobare P = P3 = 10 bar. B 0 se


trouve sur la même isobare, et comme l’eau s’y trouve sous la forme de vapeur saturante sèche, on en déduit que B 0
est à l’intersection de cette isobare avec la courbe de saturation. Enfin C 00 est à l’intersection de l’isentrope passant
par B 0 et de l’isobare à pression P = P1 = 43 mbar (même pression que C).

11 Par lecture (approximative !) des isotitres, on trouve

xC 0 = 0,85 et xC 00 = 0,77 .
Ces deux titres sont tous deux supérieurs à xC , ce qui signifie qu’il y a moins d’eau liquide présente en sortie de
turbine dans le cas de la détente étagée, ce qui permet de limiter la corrosion des turbines.

12 Le nouveau rendement du cycle vaut


wBC 0 + wB 0 C 00
ηétagé = − = 0,38 .
qAA0 + qA0 B + qC 0 B 0
Le rendement du cycle étagé est légèrement inférieur au rendement du cycle de Rankine avec détente simple, mais la
durée de vie des pièces est améliorée.

Résolution de problème
Exercice 7 : Money, money, money
Supposons que les bouteilles de jus de fruit sont à température initiale TI = 25 ◦C, et que la température finale
(celle du frigo) vaut TF = 5 ◦C. Commençons par calculer l’énergie nécessaire au refroidissement.
. Système : contenu du frigo.
. Bilan des échanges énergétiques :
→ transfert thermique reçu de la part du fluide frigorigène : Qfrigo < 0 que l’on cherche à déterminer ;
→ transfert thermique de fuite : Qfuite = +Pfuite ∆t > 0 avec Pfuite = 10 W et ∆t = 1 h = 3,6 · 103 s (attention
au signe, compte tenu de la différence de température, c’est le contenu du frigo qui reçoit effectivement de
l’énergie).
. Variation d’énergie interne : par additivité, ∆U = ∆Ujus , et on assimile le jus de fruit à de l’eau du point de vue
thermique.
∆U |{z}
= Qfrigo + Qfuite |{z}
= mjus ceau (TF − TI )
1er ppe modèle
où mjus = 6 kg. On en déduit
Qfrigo = mjus ceau (TF − TI ) − Pfuite ∆t = −5,4 · 105 J .
Calculons maintenant le coût en énergie électrique du refroidissement. On fait l’hypothèse que l’énergie électrique
fournie au frigo ne sert qu’à faire tourner le moteur. Par définition de l’efficacité d’un frigo, e = |Qfroid /W | où les
échanges énergétiques sont ceux du fluide. Ici, on a donc e = |Qfrigo | /Eélec . Par ailleurs, l’efficacité de Carnot d’un
frigo vaut eC = Tfrigo /(Text − Tfrigo ). En combinant, on en déduit
|Qfrigo | Tfrigo |Qfrigo |
e= = 0,7 ' 10 d’où Eélec = = 5 · 104 J .
Eélec Text − Tfrigo e

Enfin, calculons le prix en euros de cette énergie, sachant que 1 kWh = 1 · 103 W × 3,6 · 103 s = 3,6 · 106 J. On
trouve
5 · 104 J
p= × 0,15 e = 0,2 centime .
3,6 · 106 J

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