Cours 20composants 20semiconducteurs PDF
Cours 20composants 20semiconducteurs PDF
Cours 20composants 20semiconducteurs PDF
I.1. Niveaux d'énergie d'un atome isolé et d'un atome dans un cristal : bandes d'énergie.
Les niveaux d'énergie d'un atome isolé sont quantifiés. Au zéro absolu, les électrons restent dans les niveaux
d'énergie les plus faibles qui leurs sont permis. Pour des températures plus élevées, les électrons occupant les
niveaux d'énergie les plus élevés (ceux qui les lient le moins à l'atome) peuvent passer dans les niveaux d'énergie
encore plus élevés.
Dans un cristal, chaque atome est soumis à l'influence de ses voisins. En raison des couplages entre atomes,
les niveaux d'énergie vont se subdiviser. Le nombre de niveaux d'énergie permis va alors augmenter.
Dans un cristal, les couplages sont suffisamment forts pour que les états possibles obtenus par subdivision
soient très proches les uns des autres. L'ensemble des états qui résultent d'une subdivision peut alors être assimilé
à une bande continue. Pour la distance interatomique dans un cristal donné (par exemple pour du silicium), on a
alors des bandes d'énergies que les électrons peuvent occuper séparées par une bande qui leurs est interdite.
1
1.2.2. Influence de la température.
Pour une température plus élevée, l'énergie apportée par l'agitation thermique peut permettre à certains
électrons de sauter dans la bande permise supérieure, la rendant ainsi partiellement remplie et donc susceptible
de contribuer à la conduction électrique. Ce passage sera d'autant plus facile que la largeur de la bande interdite
sera plus faible. La largeur de cette bande d'énergie est appelée gap et est noté Eg.
Par exemple, cette barrière est de 1.1 eV pour le Si et de 0.75 eV pour le Ge. A température ambiante, il est
possible que certains atomes de ces matériaux participent à la conduction. Ils sont alors appelés semi-
conducteurs.
En revanche, pour d'autres matériaux, la bande interdite est trop large et ils seront considérés comme isolants
à température ambiante. C'est par exemple le cas du diamant, pour lequel cette barrière est de 6 eV environ.
2
Considérons l'injection d'une impureté qui apporte 5 électrons de valence. Les quatre premiers s'associent
avec les électrons de valence des atomes de Si voisins. En revanche, le cinquième est susceptible de participer à
la conduction. Chaque atome d'impureté apporte donc un électron de conduction. On parle de dopage de type N.
C'est le cas d'une injection d'azote (N), de Phosphore (P), d'Arsenic (As) ou d'Antimoine (Sb).
Dans le cas de l'injection d'atomes qui comportent trois électrons de valence, l'un des atomes de semi-
conducteur voisin ne pourra pas créer de liaison covalente. Chaque atome d'impureté apporte donc un trou. On
parle de dopage de type P. C'est le cas d'une injection de Bore (B), de l'Aluminium (Al), du Gallium (Ga), ou de
l'Indium (In).
Pratiquement, le dopage peut être réalisé par diffusion gazeuse (liée au fait que la concentration d'impuretés
est supérieure dans la gaz), avec par exemple du B2H6 pour un dopage P ou du PH3 pour un dopage N.
Usuellement, la densité d'atomes dopants reste faible devant celle des atomes de Si. elle est voisine de 10 23
cm (exemple: 1015cm-3, 1018 cm-3…). On peut continuer à parler de Si…
-3
3/2
1 2.mv
N v E= . . E v− E
2. 2 h
2
Où h=6.626.10-34Js est la constante de Planck et mc (resp. mv) la masse effective de densité d'états dans la
bande de conduction (resp. dans la bande de valence).
● Distribution de Fermi-Dirac:
C'est la probabilité qu'un état occupable soit occupé, c'est à dire le rapport du nombre de places occupées sur
le nombre de places occupables. Elle a la forme suivante :
dn 1
f E= = E−E
dN F
e k.T 1
1.0
0.8
0.6
f(E) pour plusieurs valeurs de T
T=1K ; T=173K
T=273K ; T=373K
0.4
0.2
0.0
-0.4 -0.2 0.0 0.2 0.4
E-EF (eV)
3
La fonction f(E) est appelée distribution de Fermi-Dirac. T est la température absolue, k est la constante de
Boltzman et EF est le niveau de Fermi et on s'intéresse aux dn états occupés sur dN états occupables.
Ce niveau représente la référence à l’équilibre thermodynamique. En l’absence de champ extérieur appliqué
et de rayonnement extérieur, ce niveau sera le même dans tous les matériaux dans une structure à l’équilibre.
Nous utiliserons cette remarque importante par la suite pour l’étude des jonctions.
● Nombre de porteurs.
La densité d'électrons n (exprimée généralement en cm-3) dans la bande de conduction est alors obtenue en
sommant sur toute la plage d'énergie couverte par cette bande, le produit de la densité d'états par le rapport du
nombre d'états occupés sur le nombre d'états occupables, soit:
∞
n=∫ N c E . f E . dE
Ec
Il faut noter que la fonction que nous venons d'intégrer qui représente la densité de niveau occupés pour chaque
niveau d'énergie, présente un extremum dans la bande de conduction,
De même pour la densité des trous p (exprimée généralement en cm-3) dans la bande de valence, la
probabilité d'avoir un trou étant 1-f(E), on a:
Ev
p= ∫ N v E .1− f E. dE
−∞
● La figure suivante donne l'allure de f(E), Nc(E), Nv(E), f(E).Nc(E) et (1-f(E)).Nv(E) quand le niveau de
fermi est au centre de la bande interdite. S'il est plus grand, la densité d'élection va augmenter au détriment de la
densité des trous, S'il est inférieur, ce sera le contraire.
EV niveau d'énergie EC
● Pour un semi-conducteur dont le niveau de Fermi EF est distant des extrema de plus de 3kT, la fonction de
Fermi se simplifie sous une forme exponentielle et on obtient les densités de porteurs suivantes:
∞ − E− Ec
−E c−E F
Ev E−E v
Ev −EF
Où Nc et Nv sont les densités équivalentes (ou effectives) d'états. Elles sont une image du nombre d'états
utiles, à la température T, dans les bandes d'énergie.
Conséquences : On remarque que la relation donnée par le produit des densités de porteurs est indépendante
du niveau de Fermi. En effet, on a
Ec −Ev Eg
2 − −
n.p=ni avec
ni = N c . N v . e 2.k.T = g T . e 2.k.T
Où ni sera la densité de porteurs intrinsèques (pour le silicium à 300K, n i 1010cm-3). Cette relation est valable
pour les semi-conducteurs intrinsèques mais aussi extrinsèques. Elle ressemble à une loi d'action de masse
comme celle de l'équilibre d'auto-ionisation de l'eau ([H+][OH-]=Ke.
4
1.3.4. Commentaires sur la signification du niveau de Fermi EF.
● Définition :
Le niveau de Fermi d'un système représente la variation d'énergie libre de ce dernier pour une variation du
nombre de porteurs. C'est le potentiel chimique du système.
● Propriétés:
Pour un système qui n'est pas soumis à une influence extérieure, par exemple un champ électrique extérieur,
ou un flux de photon, le niveau de Fermi doit être constant dans tout le système.
Dans le cas d'un semiconducteur, plus on va doper le système en apportant des électrons pour la conduction
(dope N) plus on va augmenter le niveau de Fermi. Au contraire, plus on va doper le système en apportant des
trous pour la conduction (dopage P), plus on va abaisser le niveau de Fermi.
Si on approche deux éléments indépendants pour en faire un même système, le niveau de Fermi devra être
identique dans les deux sous ensembles du système. L'élément qui a vu son niveau de Fermi augmenter
relativement à l'autre pour que les niveaux s'équilibrent aura reçu des électrons de l'autre élément.
● Cas du semiconducteur intrinsèque:
Dans ce cas, n=p=ni. En remplaçant les densités de porteurs par leurs expressions respectives, dans les
égalités précédentes, on peut déterminer le niveau de Fermi pour un semi-conducteur intrinsèque EFi. Sachant
qu'à température ambiante kT est très inférieur au gap, ce niveau se trouve très proche du milieu de la bande
interdite :
E c E v k.T N v E c E v
E Fi= . ln ≃
2 2 Nc 2
Le niveau de Fermi d'un semi-conducteur intrinsèque est donc situé pratiquement au milieu de la bande
interdite. La largeur de cette bande est appelé gap du semi-conducteur qui est noté Eg.
● Cas du semiconducteur dopé:
Pour le semiconducteur de type N, le niveau de Fermi sera donc plus près de la bande de conduction que de
la bande de valence.
Pour le semiconducteur de type P, le niveau de Fermi sera plus près de la bande de valence que de la bande
de conduction.
● Cas d'un conducteur:
Pour un conducteur, le niveau de Fermi est placé dans la bande de conduction
Pour établir cette relation en une dimension, il suffit de considérer un volume de section S et de longueur dx.
La variation élémentaire δa.q.S.dx du nombre de charges associées aux porteurs dont la densité volumique est
notée a s'écrit alors
5
a.q.S.dx= J x. S. t − J xdx . S. t g a .q.S.dx. t −r a . q.S.dx. t
a −1 −1 ∂ J x
. dx = . dJ x g a . dx −r a . dx = . dx g a . dx −r a . dx
t q q ∂x
a −1 ∂ J x
d'où = . g a−r a
t q ∂x
Ce qui conduit bien à l'expression attendue quand on généralise sur trois dimensions.
6
II. Jonction PN.
C'est une structure de base que l'on retrouve dans de nombreux composants à semiconducteurs. Nous allons
commencer à présenter son état à l'équilibre puis sont état lorsqu'elle est soumise à une polarisation électrique.
II.1.Jonction PN à l'équilibre:
L'ensemble de la zone ionisée est appelée zone de charge d'espace ou zone de déplétion. Dans la mesure ou
la concentration d'impuretés est toujours très supérieure à la densité intrinsèque d'atomes de semi-conducteur
participant à la conduction, la concentration en ions, de part et d'autre de la jonction est à peu près égale à celle
des dopants. De plus, pour simplifier, on supposera que la densité d'ions est uniforme dans chaque zone.
Le nombre d'atomes ionisés, de part et d'autre de la jonction, est identique. En revanche, la concentration de
sites ionisables est différente (Nd différend de Na à priori). Par conséquent, sans autre calcul, on a
N a . X a=N d . X d
De cette relation simple, il découle que la zone de charge d'espace s'étend plus du côté de moins dopé.
Sur la figure précédente, on a donc forcément Nd<Na. Il faut noter que dans la pratique, le rapport des
concentrations de part et d'autre de la jonction est souvent de l'ordre de 103. On considère donc souvent que la
largeur de le zone de charges d'espace ne dépend que du côté le moins dopé.
7
si x ∈ [-∞, -Xd] , on a E=0 et on fixe V =0
2
e.N d −e.N d x 2 X
si x ∈ [-Xd, 0] , on a E= . xX d d'où V = . X d . x d
2 2
2
−e.N a e.N a x 2 X
si x ∈ [0, Xa] , on a E= . x− X a d'où V =−V o . − X a . x a
2 2
où V0 = V(-Xd)-V(Xa) = -V(Xa)
si x ∈ [Xa, +∞] , on a E=0 et on fixe V =−V o
d n Dn
(on tient compte directement du fait que le potentiel de la zone N est supérieur de Vo à celui de la zone P)
On peut donc déduire de cette relation que
Dn
V o = . ln N d / n po
n
Par ailleurs, on rappelle que dans un semi-conducteur, on peut écrire en tout point que
E c−E v Eg
2
n.p= ni avec n = N . N . e− 2.k.T = g T . e− 2.k.T
i c v
où g est une fonction de T, la température, où EG est l’énergie de gap et k la constante de Boltzmann. Pour un
semi-conducteur donné à une température donnée, on peut donc écrire que le produit du nombre de porteur de
type N par celui de type P est identique que le milieu soit dopé N (Nd à peu près égale au nombre de porteurs N),
dopé P (Na à peu près égale au nombre de porteurs P) ou intrinsèque (ni et pi)
2
N d . pno = N A . n po=ni . pi =ni
Finalement, on a
8
Dn N .N k.T N .N
V o= . ln d 2 a = . ln d 2 a
n ni e ni
rq : la relation
k.T Dn D p
= =
e n p
est appelée relation d’Einstein. Pour la démontrer, on rappelle que la densité d'électron s'écrit
−E x−E
−E x −E
dn x −N c dE c x −n x dE c x
c F
c F
k.T
n x=N c . e k.T soit = . e . = .
dx k.T dx k.T dx
Par ailleurs
−dV x 1 dE c x
E x= = .
dx e dx
On rappelle que
−dV x dn x
e.n x. n . e.Dn . =0
dx dx
d'où la relation attendue.
rq : on aurait pu faire le même raisonnement sur les trous.
● Ordres de grandeur.
si on travaille à 300K, avec du Si, en prenant ND =1016 atomes/cm3, NA=1018 cm-3 , et ni =1010 cm-3, sachant
que k = 1.38.10-23 J.K-1, alors on a
k.T
≃26 mV et V o ≃830 mV
e
Si on change de matériau, on va modifier ni, ce qui conduira, pour des dopages équivalents et des
températures équivalentes à des valeurs différentes de Vo. Le tableau suivant, donne, à T ambiante les valeurs de
ni ainsi que la plage de valeurs de Vo pour des dopages fluctuant de 1015 à 1018 cm-3.
Si Ge GaAs InP
-3 10 13 6
ni (cm ) à 300K 10 2.10 3.10 3.107
Vo (V) [0,6 ; 0,95] [0,2 ; 0,56] [1,0 ; 1,37] [0,89; 1,25]
9
En l'absence de polarisation, la concentration de porteurs minoritaires est noté np pour les électrons du côté P
et pn sur les trous du côté N. Ces concentrations seront modifiées sous l'effet de la polarisation au voisinage de la
zone de charges d'espace.
On verra plus tard que la polarisation joue sur la largeur de la zone de charge d'espace, ce que l'on a
représenté sur la figure.
II.2.2. Présentation sans calcul de ce qui va se passer dans une jonction polarisée.
● Cas de la polarisation directe.
Sous une polarisation directe, la barrière de potentiel que représente la zone de charge d'espace pour les
porteurs majoritaires (électrons côté N et trous côté P) va être abaissée. Ils vont donc pouvoir atteindre, en
nombre de plus en plus important, la zone où ils deviennent porteurs minoritaires. Au voisinage de la zone de
charges d'espace, on va trouver un excès d'électrons du côté P et un excès de trous du côté N. Cet excès de
concentration en porteurs minoritaires, par rapport à ce que l'on a en l'absence de polarisation, évolue
exponentiellement avec la polarisation V. Il va conduire à un courant de diffusion de trou en zone N et
d'électrons en zone P. Ces courants de diffusion éloignant les porteurs de la zone de charge d'espace. Il s'agit
donc, pour les électrons comme pour les trous d'un courant électrique orienté positif de la zone P vers la zone N.
Comme l'excès de porteurs minoritaires augmente beaucoup avec V, il en sera de même pour les courants de
diffusion et donc pour le courant global dans le système.
● Cas de la polarisation inverse.
Sous une polarisation inverse, la barrière de potentiel que représente la zone de charge d'espace pour les
porteurs majoritaires est fortement augmentée. Il n'y a plus de porteurs majoritaires susceptibles de passer la
zone de charge d'espace. En revanche, les porteurs minoritaires peuvent librement traverser cette zone puisqu'il
s'agit pour eux d'une chute d'énergie potentielle. Il va donc apparaître un déficit de porteurs minoritaires au
voisinage de la jonction, sauf que cette fois, ce déficit de pourra pas évoluer exponentiellement avec V, puisque
quand V sera assez fortement négatif, le déficit tendra vers p n du coté N et vers np du côté P. Cette fois, quelle
10
que soit la valeur de V, pourvu qu'elle soit négative, le courant de diffusion sera identique. Il sera par ailleurs de
sens opposé à celui observé quand on polarise en direct, c'est à dire orienté de la zone N vers la zone P.
● Bilan:
Pour résumer ce qui se passe dans une jonction PN, on peut se baser sur la figure suivante, sur laquelle on a
représenté les concentrations de porteurs minoritaires suivant la polarisation ainsi que les courants de diffusion
associés. Il faut se rappeler que le courant électrique est de sens opposé à la diffusion des électrons et de même
sens que la diffusion des trous.
11
● Densité de porteurs minoritaires au voisinage de la zone de charge d'espace.
On admettra que pour une jonction polarisée sous la tension V
e.V e.V
● Taux de recombinaison.
Pour un semiconducteur dopé P en faible injection, si n p est la densité d'électrons à l'équilibre, τn la durée de
vie des électrons, porteurs minoritaires on a
n−n po n
r n= =
n n
Pour un semiconducteur dopé N en faible injection, si pn est la densité de trous à l'équilibre, et τp la durée de
vie des trous, porteurs minoritaires, on a
p− p no p
r p= =
p p
12
e.V
n x=n po .e k.T −1 . e
X a −x/ Ln en zone P
e.V
p x = p no . e k.T
−1. e
xX d / LP en zone N
e.V e.V
e.Dn . n po e.D P . pno
J V = J n X a J p − X d =− .e k.T −1=J s . e k.T −1
Ln LP
Le courant sera orienté dans le sens des x décroissants quand V est positive et dans le sens des x croissants si
V est négative.
L=
2. o . r 1
e
.
Na Nd
1
.V o V r
On se retrouve avec une zone isolante séparant deux milieux conducteurs, ce qui correspond à une structure
capacitive. En simplifiant, si on suppose que l’on peut se ramener à un condensateur plan, alors cette capacité
vaut
. .S
C= o r
L
On peut donc écrire que C est de la forme
Co
C=
V oV r
Cette capacité, liée aux ions fixes de la zone de charges d'espace est appelée capacité de transition. Cette
propriété est utilisée pour réaliser des capacités qui varient avec la tension.
• Comme la zone de charges d'espace, la valeur du champ électrique maximum augmente avec la polarisation
inverse. Il faut noter que si la tension de polarisation inverse dépasse une valeur V b, le courant inverse augmente
brutalement, on dit qu'il y a claquage. Deux phénomènes peuvent en être responsables. Si les semi-conducteurs
sont fortement dopés, la forte valeur du champ électrique peut, à elle seule briser des liaisons covalentes et créer
ainsi des porteurs, c'est l'effet Zener. Pour des jonctions moins dopées, le champ électrique fini par apporter
assez d'énergie aux porteurs, qui provoquent la rupture de liaisons covalentes créant ainsi de nouveaux
porteurs…etc. C'est l'effet d'avalanche. Cet effet peut être destructif pour le composant, si le courant ainsi
obtenu provoque une augmentation trop importante de la température.
13
III. Jonction métal-semiconducteur et Métal-oxyde-semiconducteur
Nous allons désormais mettre en contact des semi-conducteurs avec des métaux, soit directement, soit à
travers un isolant (souvent un oxyde de semi-conducteur). Le comportement de la jonction ainsi réalisée permet
d'expliquer le comportement de certaines diodes (diodes Schottky et transistors MESFET) et de certains
transistors parmi les plus utilisés en électronique (MOSFET).
III.1.1. Affinité électronique d'un semi conducteurs et travail de sortie d'un métal.
Par la suite, pour comprendre le fonctionnement des jonctions métal semi conducteur, on devra comparer la
valeur
– du travail d'extraction du métal (e.φm ) qui représente l'énergie à fournir à un électron de conduction
d'un métal pour qu'il quitte l'influence de ce métal et se retrouve dans le vide sans énergie cinétique.
– de l'affinité électronique du semi-conducteur qui représente l'énergie à fournir à un électron du bas de la
bande de conduction pour l'extraire du semi-conducteur et le placer dans le vide. C'est une caractéristique du
matériau.
– du travail de sortie du semiconducteur qui représente l'énergie à fournir à un électron du
semiconducteur pour qu'il passe du niveau de Fermi au vide sans énergie cinétique. Cette caractéristique dépend
du matériau (affinité électronique) et du dopage (position de EF).
Le tableau suivant donne quelques exemples de travaux de sortie et d'affinités électroniques pour quelques
matériaux usuels.
14
arracher un électron, du niveau de Fermi, à l’influence de son atome dans le semiconducteur et on appelle e.χ
l’énergie nécessaire pour arracher un électron du semi-conducteur, du bas de la bande de conduction à
l’influence de son atome de semiconducteur.
Si on représente le niveau d’énergie pour les électrons, on va considérer trois cas:
15
III.2.2.3. Cas où Φm > Φs..
● Cas où Φm < Φs. à l'équilibre:
En égalisant les niveaux de Fermi et en conservant l'affinité électronique au voisinage de la jonction, on
constate que le niveau énergétique pour les électrons est plus faible du côté du semiconducteur au voisinage de
la jonction. Des électrons vont donc diffuser du métal vers le semiconducteur. Il apparaît donc un déficit
d'électrons du côté du métal localisé à la surface et une accumulation d'électrons un peu plus étalée dans le
semiconducteur, mais beaucoup moins que si on était en régime de déplétion. On a donc une zone de charge
d'espace positive dans le métal et négative dans le semi-conducteur. La différence avec le cas précédent, c'est
que la zone de charges d'espace dans le semi-conducteur correspond à un régime d'accumulation et non de
déplétion. Il n'y a plus de zone isolante à la jonction et la tension va se distribuer sur toute la zone
semiconductrice qui comporte de nombreux porteurs libres.
16
Un électron qui arrive à l'interface passe librement du métal au semiconducteur ou inversement. En effet, il
n'y a plus de zone isolante à l'interface et la tension appliquée n'est plus localisée dans une zone de déplétion,
mais répartie dans toute la zone semiconductrice. On aura donc dans cette zone un champ électrique, orienté du
métal vers le semiconducteur si V est négative et du semiconducteur vers le métal si V est positive.
Pour un semiconducteur polarisé négativement par rapport au métal les électrons iront du semiconducteur
vers le métal et le courant ira en sens inverse.
Pour un semiconducteur polarisé positivement par rapport au métal, les électrons iront du métal vers le semi
conducteur et le courant ira en sens inverse.
17
En présence d'une polarisation V, la barrière de potentiel reste inchangée du métal vers le semiconducteur,
mais elle sera modifiée de -e.V du semiconducteur vers le métal. Du coup, on aura
−e.V o −e.V o −V
−e.V o −V −e.V o −e.V o e.V e.V
soit J = J sc m− J m sc = K T . e −ek.T
=K T . e k.T . e k.T −1 = J s . e k.T −1
k.T
Ce courant a la même forme que celui observé dans une jonction PN.
Cette jonction permet de comprendre les transistors MOSFET qui sont les composants les plus utilisés en
électronique.
18
● Sous-systèmes proches et reliés électriquement:
Ce ne sera plus le cas quand les barreaux seront proches. Dans ce cas, les zones de charges d'espace vont
influer sur les niveaux d'énergie.
- Quand Φm = Φs, aucune charge n'apparaît et le semiconducteur est en régime de bandes plates.
- Quand Φm < Φs, le niveau d'énergie des électrons du métal est inférieur à celui des électrons de la bande de
conduction du semiconducteur. Le potentiel des électrons du métal est supérieur à celui des électrons de la bande
de conduction du semiconducteur. On aura alors des charges positives dans le métal à la surface et négatives
dans le semiconducteur sur une épaisseur plus importante (cf ordres de grandeur des densités d'états
considérées). Les charges dans le métal proviennent du départ des électrons, alors que dans le semiconducteur, il
s'agit d'une accumulation d'électrons. Les bandes se courbent vers le bas compte tenu du signe de la tension de
diffusion.
- Quand Φm > Φs, le niveau d'énergie des électrons du métal est supérieur à celui des électrons de la bande de
conduction du semiconducteur. Le potentiel des électrons du métal est inférieur à celui des électrons de la bande
de conduction du semiconducteur. Des charges positives apparaissent à la surface du semiconducteur et des
charges négatives à la surface du métal. Dans le métal, il s'agit d'une accumulation d'électron. Dans le
semiconducteur, il s'agit d'un départ d'électrons.
Si la différence de potentiel reste assez faible entre les deux faces ( Φ m < Φs, mais pas trop) pour que la
densité de trous reste inférieure à celle des électrons, le semiconducteur reste de type N au voisinage de la
jonction et l'essentiel des charges positives sont liées aux ions donneurs. L'accumulation de charges positives
correspond alors à un régime de déplétion. Les charges sont alors distribuées sur une distance importante
(jusqu'à qq 100 nm)
Si la différence de potentiel devient suffisamment importante pour que la densité des trous dépasse celle des
électrons, le semiconducteur devient de type P au voisinage de la surface du semiconducteur qui est dit en
régime d'inversion.
En augmentant encore davantage la différence de potentiel ( Φm << Φs), le nombre de trous libres devient
supérieur au nombre d'ions donneurs et on est alors en régime de forte inversion. Les charges sont alors
concentrées à la surface du semiconducteur (qq nm).
19
III.3.2.1. Jonction à l'équilibre .
Les figures sont alors légèrement modifiées par rapport au cas précédent. Si on relie les deux faces les plus
éloignées des semiconducteurs par un fil conducteur avec de l'oxyde de silicium comme isolant entre les deux
autres faces, on se retrouve dans la configuration suivante pour un semiconducteur dopé N:
20
III.3.2.3. Bilan.
Pour une même structure, en passant d'un régime d'inversion à un régime d'accumulation, ou inversement, on
peut créer, dans le semiconducteur, au voisinage de la couche d'oxyde un gaz d'électrons ou de trous assez dense.
Ainsi, en agissant sur la tension de grille, on pourra contrôler la densité de porteurs dans le semiconducteur au
voisinage de l'isolant et envisager de contrôler le courant qui circule parallèlement à l'isolant, à son voisinage
dans le semiconducteur... C'est ce qui sera fait dans les transistors MOS.
21
IV. Exemples de composants optoélectroniques : photodiodes, diodes électroluminescentes et diodes laser.
Nous allons commencer par expliquer ce qui se passe quand un rayonnement incident traverse un
semiconducteur (photodiode), ou ce qui se passe quand un semiconducteur émet un rayonnement (diode
électroluminescente, diode laser).
22
● Un électron de la bande de conduction peut retomber spontanément dans la bande de valence en émettant
un photon. C'est l'émission spontanée. C'est le phénomène exploité dans les diodes électroluminescentes (LED).
● Un électron de la bande de conduction peut retomber dans la bande de valence sous l'action d'un photon.
C'est l'émission stimulée. C'est le phénomène exploité dans les diodes laser (LD).
Remarque: même dans les semiconducteurs à gap indirect, on peut quand même avoir d'importantes
transitions radiatives grâces aux impuretés.
La photodiode est un capteur qui va convertir une puissance lumineuse incidente (flux de photons), en un
courant électrique.
23
On appellera R(E) le coefficient de réflexion des photons d'énergie E. Le flux transmis peut donc s'exprimer
de la façon suivante:
t E =1− R E. o E
Ce flux transmis va créer un excès de porteurs de charges en rentrant dans le matériau. En cours de
propagation dans le matériau, des photons seront absorbés et le flux va donc décroitre. Soit α(E) le coefficient
d'absorption, qui quantifie la variation relative de flux par unité de longueur. On peut écrire qu'entre x et x+dx,
on a
d t E , x=t E , xdx− t E , x=− E . t E , x . dx
Soit, si le flux rentre dans le matériau en x=0
− E . x − E . x
t E , x=t E ,0. e =1−R E o E . e
● Si l'énergie des photons est inférieure au gap du semiconducteur, aucun photon n'est absorbé, et le
semiconducteur est transparent au rayonnement. Alors α est nul.
● Si les photons sont d'énergie E suffisante pour permettre aux électrons de passer le gap, alors α ≠ 0 et le
flux va décroitre exponentiellement lors de la pénétration dans le matériau. On peut alors définir un taux de
génération de paires électrons-trous égal au taux de disparition des photons. Soit g(E,x) ce taux.
On a alors
−d E , x − E . x
g E , x= =1− R E o E . E . e
dx
Remarque : si le rayonnement n'est pas monochromatique, on aura
g x= ∫ g E , x. dE
EE g
Ordres de grandeur :
● Coefficient de réflexion: Le coefficient de réflexion peut être considéré comme pratiquement constant
quand l'énergie E est voisine du gap. Il vaut entre 0,3 et 0,7 pour les rayonnements voisins du visible. Le
coefficient dépend fortement de l'angle d'incidence.
● Coefficient d'absorption: On peut le considérer comme pratiquement constant et voisin de 104cm-1 si E
supérieur à Eg (il est nul sinon), L'effet du flux sur la création de porteurs se fait sentir sur quelques µm.
24
● Bilan :
En regroupant les différentes expressions, on arrive à
∂n D n . div grad
=µ n .div n. E n g − n −n o
n
∂t n
∂p
=−µ p . div p. p g − p − p o
E D p . div grad p
∂t p
En travaillant en une seule dimension, on arrive à
2
∂n ∂E ∂n ∂ n n−n o
=n.µ n . µ n . E. D n . 2 g n−
∂t ∂x ∂x ∂x n
2
∂p ∂E ∂n ∂ p p− po
=− p.µ p . − µ n . E. D p. 2 g p−
∂t ∂x ∂x ∂x p
Si on tiens compte d'une génération par un flux de photon qui traverse le semiconducteur, si on suppose le
coefficient d'absorption α constant pour le rayonnement considéré, les expressions précédentes peuvent alors
s'écrire de la façon suivante:
2
∂n ∂E ∂n ∂ n − . x n− no
=n.µ n . µ n . E. D n . 2 t . . e −
∂t ∂x ∂x ∂x n
2
∂p ∂E ∂n ∂ p − . x p− po
=− p.µ p . − µ n . E. Dp. 2 t . . e −
∂t ∂x ∂x ∂x p
● Application au cas de la photodiode:
Si on travaille en régime stationnaire, et en l'absence de champ électrique extérieur appliqué, si ∆n=n-no,
l'évolution de l'écart à l'équilibre de la densité d'électrons dans une zone dopée P, sous l'action d'un flux de
photons est régie par :
2
∂ n n
Dn . − t . . e− . x =0
∂ x2 n
Les solutions de cette équation sont de la forme
−x/ L x /L . .
n x=A.e n
B.e t 2 n2 . e− . x
n
1− . L n
où A et B sont des constantes qui dépendent des caractéristiques du système et où L n= D n . n est la
longueur de diffusion des porteurs.
Pour un échantillon épais, c'est à dire quand la longueur de diffusion est négligeable devant l'épaisseur de
semiconducteur, l'évolution de ∆n conduit à 0 quand x tend vers l'infini, et ainsi B=0. Pour un échantillon mince,
c'est à dire quand la longueur de diffusion est grande devant l'épaisseur de semiconducteur, ∆n sera de valeur
non nulle à l'extrémité droite du matériau.
Dans les deux cas, la pente en x=0 dépend de la vitesse de recombinaison sur la surface qui reçoit le
rayonnement. Dans le cas d'un échantillon mince, si les vitesses de recombinaison sont négligeables sur chaque
face du semiconducteur, A et B sont nulles et ∆n pourra être supposée constante égale à Φt.α.τn.
25
Si on polarise la jonction, on modifie la barrière de potentiel ce qui influe sur le courant de porteurs
majoritaires et sur la taille de la zone de charges d’espace. Si la tension appliquée est une tension inverse assez
importante, la largeur de la zone de charges d'espace augmente et le courant de porteurs majoritaires devient
négligeable et il ne subsiste que le courant de porteurs minoritaires Is.
La zone (a) d'épaisseur xp est une zone assez fine de semiconducteur dopé P. La zone (b) d'épaisseur xn-xp est
la zone de charges d'espace et la zone (c) de largeur xc-xn est une zone de semiconducteur dopé N. Le flux
incident va décroître dans le semiconducteur quand x augmente en raison de la génération de porteurs résultant
de l'interaction du matériau avec le rayonnement.
Les porteurs qui nous intéressent dans les zones dopées sont les porteurs minoritaires car les porteurs
majoritaires seront bloqués par la barrière de potentiel dans la jonction qui doit être polarisée en inverse. Ces
porteurs minoritaires créés en zone (a) sont des électrons et en zone (c) des trous. La diffusion va les conduire
dans la zone de charge d'espace qu'ils traversent, accélérés par le champ électrique. On parle dans ce cas de
photocourant de diffusion.
Dans la zone de charge d'espace, les paires électrons-trous créées par l'interaction avec le rayonnement sont
dissociées par le champ électrique, les électrons allant vers la zone n et les trous vers la zone p. Le photocourant
correspondant est appelé photocourant de génération.
Les courant de diffusion et de génération dont nous venons de parler contribuent à modifier le courant
inverse de la diode, par rapport à ce qu'il serait en l'absence de rayonnement. Si I est le courant direct et V la
tension de polarisation de la photodiode, le courant dans la photodiode peut donc s'écrire
e.V
● Calcul de Jb :
Dans la zone de charges d'espace, des paires électron-trou sont générées par l'interaction avec les photons et
dissociées par le champ électrique. Les électrons sont envoyés vers la zone P et les trous vers la zone N.
26
En un point x quelconque de la zone de charge d'espace, on a donc une densité de courant qui est la somme
de la densité de courant d'électrons générés entre xp et x avec la densité de courant de trous générés entre x et xn.
Elle s'écrit donc
J géné x= J n [x ; x] J p [x ; x ] p géné n géné
En particulier, en xn, seule la densité de courant d'électrons doit être prise en compte.
Dans la zone de charge d'espace, l'équation de continuité donne
∂n 1
= . divJ n g n− r n
∂t e géné
e ∂x
On en déduit
xn xn
=−e.∫x g n . dx =−e. ∫x t . .e
− . x
J géné x n=J n[ x p ; x n ] géné . dx
p p
Soit
− . x n − . x p − . x p −. x n−x p
J géné x n=e. t .[e −e ]=e. t . e .e −1
Par la suite, on notera L=xn-xp la largeur de la zone de charge d'espace.
● Calcul de Jc :
Dans la zone (c), la densité de courant résultant de la diffusion des trous s'écrit
dp
J trous zone N x=−e.D p .
diff
dx
Nous avons déterminé, dans un paragraphe précédent, la fluctuation par rapport à l'équilibre, de la densité de
porteurs de charges dans un semiconducteur dopé traversé par un rayonnement.
Pour les trous, on a
−x / L x/ L t . . p − . x
p x = A.e B.e p
.e p
1−2 . L2p
En xn les trous sont propulsés par le champ électrique de la zone de charge d'espace vers la zone P. La durée
de vie des trous en ce point est nulle. Il en est de même en x c à cause du contact ohmique. Par ailleurs, on va
supposer que la zone N est beaucoup plus large que la longueur de diffusion des trous et que en x c, le flux de
photon a été complètement absorbé. Du coup, on peut écrire que x c est pratiquement infini et que ∆p (∞) = 0 ce
qui impose B=0.
Finalement, on a donc
−x / L t . . p − . x
p x n = A.e n p
.e =0 n
1− 2 . L 2p
soit
− t . . p x / L − . x
A= .e n p n
1− 2 . L 2p
Il en résulte que
t . . p − . x − . x−x −x−x / L
p x = .e . e −e n
n n p
1−2 . L 2p
On en déduit alors
t . . p − . x −. x−x 1 − x−x / L
J trous zone N x=−e.D p . .e .− .e .e n
n n p
diff
1− 2 . L 2p Lp
En particulier, pour x =xn, on a
t . . p − . x 1 t . . L p − . x
J trous zone N x n =−e.D p . 2 2 .e . −=−e. .e
n n
diff
1− . L p Lp 1. L p
27
● Calcul de Ja:
L'augmentation du nombre d'électrons de conduction en zone P conduit également à un processus de
diffusion. Les électrons associés à ce courant qui arrivent en xp sont accéléré par le champ électrique de la zone
de charge d'espace et nous supposerons qu'il n'y a pas de recombinaisons dans cette zone, ainsi, on suppose que
tous ces électrons arrivent en xn. Nous allons donc calculer le courant de diffusion d'électrons de la zone P en
x=xp et dire qu'il reste identique en x = x n. Nous avons vu précédemment que l'écart de la densité de porteurs
minoritaires en zone P par rapport à l'équilibre pouvait s'écrire
−x /L x /L t . . n − . x
n x=A.e n
B.e n
.e
1−2 . L 2n
En xp, la durée de vie des porteurs est nulle et ∆n(xn)=0. Par ailleurs, ∆n(0) dépend de la vitesse de
recombinaison. Connaissant cette dernière, on peut déterminer les deux constantes A et B.
On en déduit alors le courant de diffusion qui en découle
dn
J elec zone P x=e.D n .
diff
dx
En particulier en xp
2
−A −x / L B x / L t . . n − . x
J elec zone P x p=e.Dn . .e
p n
.e p
− n p
.e ≃J elec zone P x n
diff
Ln Ln 1− 2 . L 2 diff
● Bilan :
En pratique, pour avoir assez de photons dans la zone de charge d'espace, la zone P est très fine devant 1/α.
On peut alors supposer que xp=0 et donc que xn est voisin de L, largeur de la zone de charges d'espace. Par
ailleurs, on supposera que le courant de diffusion des électrons est négligeable dans cette zone. On peut alors
écrire que
− . x − . L t . . L p − . x − . L t . . L p − . L
J photo ≃e. t . e
p
. e −1− e. .e n
≃e. t . e −1−e. .e
1. L p 1. L p
ou encore
1 − . L
J photo ≃−e. t . 1− .e
1. L p
Pour obtenir un système qui délivre un courant le plus important possible, on aura intérêt à ce que α.L>>1 et
alors, on aura
J photo ≃−e. t
Le courant correspondant ne dépend donc que du flux qui pénètre dans le semiconducteur. Cette relation
traduit le fait que le flux d'électron (Jphoto/e) dans la photodiode est égal au flux de photon qui est transmis dans le
capteur. Il correspond au rendement maximum de ce dernier.
28
La zone P et la zone N sont des zones dopées classiques. En revanche, on a inséré une couche épaisse de
matériau intrinsèque (couche I). Pour faire en sorte d’étendre la zone de charge d’espace à toute la zone I, on
aura intérêt à polariser la photodiode en inverse (en pratique, quelques volts suffisent).
● Matériaux utilisés.
Dans le visible et parfois pour l’infrarouge, on utilise surtout le Si et le Ge. Dans l’infrarouge, on trouve
également le GaAs, InAs, etc…
Dans cette configuration, le courant inverse Ir est de la forme suivante (courants de porteurs minoritaires avec
un + et courant de porteurs majoritaires avec un – si on travaille avec les configurations du schéma précédent):
e.V
I r =− I s . e k.T −1 I photo
Si Vp est assez négative et si le flux lumineux est suffisamment énergétique, on peut alors simplifier cette
expression et écrire que
I r ≃ I photo
sachant que Iphoto est proportionnel à φ pour une longueur d’onde donnée.
Electriquement, on peut écrire que
E V
I r=
R
En terme de droite de charge, on peut représenter les effets de l’éclairement et de la polarisation sur la courbe
suivante :
On constate qu’augmenter le flux lumineux pour une polarisation inverse donnée revient à augmenter le
courant inverse presque linéairement. La droite de charge devient par ailleurs de plus en plus verticale lorsque
l’on diminue Rc ce qui va dans le sens d’une linéarité plus satisfaisante de la réponse à φ. En revanche, pourvu
que la polarisation soit suffisamment forte en inverse (étendre la zone de charges d’espace à toute la zone I), il
n’est pas intéressant d’augmenter E davantage (translation de la droite de charge vers la gauche).
• Mode photovoltaïque.
Dans ce cas, aucune source de polarisation n’est associée à la photodiode qui va jouer le rôle d’un générateur
de tension. Dans ce cas, on se retrouve dans la configuration électrique suivante :
29
On peut comprendre l’incidence des différents paramètres (flux lumineux φ et résistance Rc) sur la figure
suivante :
Pour une forte valeur de résistance, on récupère le comportement de la source de tension à vide (la tension
directe augmente avec le flux lumineux).
Pour des résistances faibles, on récupère la réponse en court circuit du composant. La courbe donnant Icc en
fonction du flux est pratiquement linéaire.
Plus quantitativement, on peut essayer de caractériser la source de tension en circuit ouvert. Cette fois, on a
e.V
30
Elle dépend de l’incidence de la longueur d’onde sur le rendement quantique η, le coefficient de
recombinaison R et le coefficient d’absorption α. Elle présente un maximum pour une longueur d’onde λo. Elle
devient forcément nulle pour les longueurs d’onde supérieures à λs, longueur d’onde seuil. Globalement, on
représente souvent la courbe S(λ)/S(λo) comme sur la figure précédente.
rj représente la résistance de fuite de la jonction (en mode photoconducteur, elle prend de très fortes valeurs
de l’ordre de 1010Ω.)
rr est une résistance due à la connectique (électrodes déposées sur le semiconducteur) et aux zones du
semiconducteur à comportement ohmique.
Cj représente la capacité qui apparaît lorsque l’on a une jonction semi-conductrice. Elle va, bien entendu,
dépendre de la polarisation, qui influe fortement sur la largeur de la zone de charges d’espace. Lorsque la
polarisation inverse est de plus en plus forte, la zone de charge d’espace s’élargit et la capacité diminue. Sur
l’exemple suivant, on donne les caractéristiques de la photodiode BPX65. On notera que la valeur de la capacité
est de l’ordre de 10 pF environ.
C’est elle qui est à l’origine du retard entre l’application du flux lumineux et l’apparition d’un photo-courant.
Plus la surface sensible de la photodiode sera importante, plus la capacité sera forte et donc moins la
photodiode sera capable de transcrire des fluctuations rapides.
• Conséquences en terme de temps de réponse.
Le temps de réponse de la photodiode va dépendre des caractéristiques de cette dernière (notamment la
valeur de Cj), mais également du câblage, ainsi qu’aux éléments de traitement et de visualisation du signal
électrique. Pour simplifier, si on suppose que l’ensemble de la chaîne qui restitue l’information est représentée
par une résistance Rc et une capacité Cc en parallèle (penser à un câble coaxial branché sur la photodiode…), on
est ramené au schéma suivant :
En tenant compte des ordres de grandeur, on peut négliger rs (dont l'impédance est très inférieure à Rc//Cc).
On peut également négliger rj (qui est beaucoup plus grand que R c). Le schéma est alors simplifié de la façon
suivante :
31
Le temps de réponse, calculé dans ces conditions vaut donc
c = Rc . C j C c
En terme de fréquence de coupure à –3dB, on a donc
1
f c=
2.. Rc . C j C c
Pour la diode BPX65, le constructeur donne la fréquence de coupure à –3dB en fonction de la tension
inverse. La fréquence de coupure augmente avec la tension inverse, ce qui signifie que la photodiode est de plus
en plus rapide. On a donc intérêt à augmenter la tension de polarisation inverse lorsque l’on cherche à améliorer
la rapidité. On devra également chercher à minimiser la capacité ramenée par l’ensemble de l’électronique
placée au-delà du capteur.
On notera que les conditions dans lesquelles ce temps de réponse est mesuré ne sont pas souvent précisées
dans les notices constructeur. les tendances d’évolution restent valables, mais on peut avoir quelques surprises si
on prend les valeurs de temps de réponse pour argent comptant...
IV.2.5.4. Détectivité.
Les sources de bruit qui vont perturber le photocourant utile sont diverses. On notera particulièrement
- le bruit de Schottky dont la valeur efficace au carré est de la forme
2
I bS =2.e. I s I photo . B
sachant que q est la charge élémentaire, Is le courant d’obscurité et Iphoto le photocourant dû au flux
lumineux moyen. B est la bande passante du circuit de mesure.
- le bruit de Johnson dont la valeur efficace au carré est de la forme
4.k.T.B
I 2bJ =
rd
où k est la constante de Boltzmann, T la température absolue et rd la résistance dynamique de la
jonction.
- On peut également citer le bruit de génération recombinaison ou le bruit en 1/f (qui devient négligeable
dès les fréquences usuelles de modulation.
De l’ensemble de ces sources de bruit va résulter un bruit moyen. On constate qu’il augmente avec la
température (à cause notamment du bruit de Johnson).
32
On constate notamment que le courant d’obscurité augmente fortement avec la température. Ainsi alors que
Io prend une valeur voisine du nA à température ambiante, cette valeur peut être 1000 fois plus importante à
100°C.
La température va également avoir une incidence sur la sensibilité. En effet, une élévation de température
tend à décaler le maximum de sensibilité vers les grandes longueurs d’onde. Comme ordre de grandeur, on peut
retenir que quand la température passe de 20°C à 100°C, la longueur d’onde du maximum de sensibilité
augmente de quelques %.
C'est avec cette structure que la photodiode répondra le plus vite, mais l'amplificateur n'étant pas idéal, la
bande passante de l'ensemble dépendra notablement de ce dernier.
Rq : en pratique, on doit placer une capacité en parallèle sur la résistance ce qui permet notamment de
réaliser un filtrage de type passe bas du premier ordre (constante de temps RC) ce qui permet de limiter les
oscillations parasites que peut introduire la rétroaction de l'amplificateur, observées en l'absence de capacité C.
La fonction de transfert est alors de type
Us R
p=
I 1 R.C.p
Les photodiodes de type PIN sont très utilisées, mais elles ne répondent pas à tous les problèmes posés par
l'optoélectronique, que ce soit en terme de sensibilité, de plage spectrale de réponse ou de bande passante. On
peut citer notamment les photodiodes Shottky construites autour d'une jonction métal-semiconducteur
fonctionnant en diode Shottky, les photodiodes à avanlanche.
33
IV.2.7.2. Photodiode à avalanche.
Si on polarise une photodiode au voisinage de la zone de claquage, on peut exploiter l'effet d'avalanche pour
augmenter fortement le photocourant. L'augmentation peut être d'un facteur proche de 100. La difficulté sera de
bien contrôler la polarisation du composant dont la réponse sera très sensible à la valeur de tension de
polarisation et à la température.
Nous allons nous intéresser à deux familles d'émetteurs, les diodes électroluminescentes et les diodes lasers,
Les premières sont les plus utilisées en terme de nombre de composants (éclairage notamment) alors que les
secondes, qui permettant une fréquence de modulation plus élevée sont davantage destinées aux
télécommunications optiques.
On négligera le rôle de la zone de charge d'espace car sa taille est très limitée vu que la jonction est polarisée
en direct. L'émission de rayonnement résultera des zones neutres, N et P, là où la longueur de diffusion permet
un écart de la densité de porteurs minoritaires par rapport à l'équilibre.
Nous allons adopter une approche à une dimension du problème, sur la structure suivante
Dans les zones neutres, les distributions de porteurs sont régies par l'équation de continuité, qui s'écrit, en
l'absence de générations, mais en présence de recombinaisons, de la façon suivante
∂ n 1 ∂ J n n
= . − pour les électrons porteurs minoritaires en zone P
∂t e ∂x n
∂ p −1 ∂ J p p
= . − pour les trous porteurs minoritaires en zone N
∂t e ∂x p
avec ∆n=n-npo et ∆p=p-pno (npo et pno respectivement les densités d'électrons et de trous en zone P et N à
l'équilibre, en l'absence de polarisation) et avec τn et τp respectivement les durées de vie des électrons et des trous
dans les zones considérées.
Les densités de courant de diffusion s'écrivent
∂n
J n=e.D n . pour les électrons en zone P
∂x
∂ p
J p=−e.D p . pour les trous en zone N
∂x
Il en résulte que l'écart à l'équilibre en l'absence de polarisation de les densités de porteurs s'écrivent
−x/ L x /L
n x= A.e n
B.e
n
et p x= A, . e−x /L B , . e x / L
p p
34
Avec L n= D n . n et L p= D p . p longueur de diffusion respectivement des électrons en zone P et
des trous en zone N.
Pour déterminer les constantes, on utilise le fait que, pour une jonction polarisée sous la tension V
e.V e.V
=
J n x p D n . N d . L p
J P x n D p . N a . Ln
=
Dn . p N d
.
D p . n N a
=
µ n . p N d
.
µ p .n N a
≃
µ n. N d
µp. Na
La mobilité des électrons est plus importante que celle des trous. Ainsi, pour des dopages du même ordre de
=
n
p
grandeur, on injecte plus d'électrons du côté P que de trous du côté N. La zone P est donc davantage radiative.
C'est d'elle que partira le rayonnement du composant.
●Spectre d'émission:
Le spectre d'émission dépend avant tout du gap du semiconducteur utilisé dans la zone de type P qui est la
source de l'essentiel des radiations. Il dépend également du dopant utilisé quand des transitions mettent en jeu
des niveaux d'impureté. On peut décrire l'ensemble du spectre visible en réalisant des alliages (GaAlAs, GaAsP
ou InGaAlP pour les grandes longueurs d'onde du visible et InGaN pour le vert et le bleu.
La figure suivante donne des exemples d'intensités relatives d'émission (intensité sur intensité maximale) en
fonction de la longueur d'onde, issues de notices de composants réalisés à partir d'alliages différents.
●Rendement:
35
Pour déterminer le rendement de la conversion électro-optique, il va falloir considérer plusieurs problèmes:
– le rendement quantique : lorsque le courant direct traverse la jonction, provoquant l'apparition de
porteurs minoritaires en excès, les recombinaisons qui en résultent peuvent être radiatives ou non. Le rendement
quantique interne sera le rapport entre le nombre de photons émis dans le matériau et le nombre de porteurs qui
traversent la jonction. Si r est le taux global de recombinaison, rr le taux de recombinaison radiatives et rnr le taux
de recombinaisons non radiatives, on peut écrire que
rr rr
i = = sachant que r r=− n /r et r nr=− n /nr
r r r r nr
d'où
nr
i =
rnr
Dans les matériaux à gap direct, la durée de vie radiative est courte devant la durée de vie non radiative ce
qui signifie que le rendement interne est voisin de 1.
– le rendement optique : les photons qui sont crées lors des recombinaisons radiatives ne sortent pas tous
du matériau. Une partie est réabsorbé, souvent suite à une réflexion à l'interface air/semiconducteur. Ce
coefficient dépendra surtout de l'indice du matériau semiconducteur.
En incidence normale, pour un indice voisin de 3,5, le coefficient de réflexion est voisin de 0,3.
Par ailleurs, comme on passe d'un milieu d'indice fort à un mileu d'indice plus faible, on peut calculer un angle
de réflexion totale au-delà duquel tout est réfléchi dans le matériau.
n.sin rt =1.sin /2
Soit pour n = 3,5 un angle de réflexion totale θrt voisin de 17°.
Finalement, le coefficient de transmission évolue entre 0,7 environ pour l'incidence normale et 0 pour l'angle
de réflexion totale. Si on suppose que l'émission est isotrope au niveau de la jonction, on comprend que seule
une faible partie des photons émis sortiront du matériau. Pour améliorer un peu les choses, on place un matériau
plastique d'indice plus fort que l'air (voisin de 1,5 en général). Dans ces conditions, le rendement optique ηo
atteint une valeur maximale voisine de 4%.
̶ Le rendement global de la structure est alors égal à
ext =o . i
Il est voisin de 4%. Pour améliorer ce rendement, ce qui sera très important pour de l'éclairage par exemple,
on voit qu'il faut améliorer le rendement optique, Pour ça, on peut placer la zone émettrice de la diode entre deux
miroirs afin de faire une cavité résonante Fabry-Pérot.
Cependant, la puissance optique émise, même si la conversion se fait avec un faible rendement, va dépendre
directement du courant injecté dans la jonction. Il est donc simple de moduler la puissance émise qui aura la
forme du courant injecté dans le composant. Malheureusement, pour ce type d'application, le temps de réponse
est très important et il sera bien moins bon dans une LED que dans une diode laser...
●temps de réponse:
Pour déterminer ce qui va intervenir dans le temps de réponse de la LED, on va partir de l'équation de
continuité pour les électrons en excès dans la zone P de la jonction. On peut alors écrire que
2
∂n ∂ n n
=D n . −
∂t ∂ x2 n
Cette fois, nous n'allons pas supposer que le système est en régime stationnaire et on étudie donc ∆n(x,t). On
On va supposer qu'en tout x de la zone P, on a
n x , t=〈 n〉 x n x ,t
On va supposer l'excitation sinusoïdale et donc que le second terme de la relation précédente, celui qui
permet de rendre compte de la variation temporelle des densités de porteurs due à la modulation, s'écrit
n x , t =n v x . e
j.. t
Nous ne nous occuperons plus par la suite du premier terme qui rend compte de la polarisation du composant.
En injectant cette expression dans l'équation de continuité, on arrive à
2
∂ n v x n v x
j. . nv x= D n . −
∂ x2 n
soit
2 2
∂ nv x 1 j. .n ∂ n v x nv x
− n v
x. = − =0
∂ x2 D n .n ∂ x2 2
Ln
De cette équation, on a vu précédemment qu'on pouvait tirer les deux grandeurs suivantes:
x− x / L
nv x= n v x p .e p n
36
e.Dn . n v x p j..t
J n x p , t=
j. . t
.e =J v .e
Ln
En négligeant le courant de diffusion de trous en xn, on peut alors dire que dans la jonction, on a un courant
J t≃ J n x p , t
De ce courant va résulter une émission de rayonnement due aux recombinaisons dont seule une partie
émergera du composant. Le nombre de photons émis sur toute la longueur de la zone P et émergeant du
composant, en rapport à la modulation, c'est à dire en régime de variation, est donné par la relation
xp
N ext t= ext .∫0 n v x/n . dx .e
j. .t j. .t
=N v .e
On a
no x p −x / L nv x p
N =ext . . L n .1−e p
≃ ext .
n
. Ln
n n
On peu caractériser la conversion d'électrons en photons par le rapport suivant:
2
R= v
N ext L n
J v
=
e
.
Ln
= ext .
1
e 1 j. .n
= ext .
e 1 j. / c
1
La pulsation de coupure de la LED dépend donc essentiellement de la durée de vie des électrons dans la zone
dopée P. On a intérêt à ce que cette durée de vie soit la plus courte possible pour pouvoir convertir les électrons
en photon le plus rapidement possible. Pour diminuer τn, on a intérêt à doper fortement la zone P. En pratique, les
fréquences de coupure atteintes sont voisines de 100 MHz. C'est trop lent pour faire de la transmission
d'information à haut débit.
Les diodes lasers sont des émetteurs de rayonnement tout comme les LED, mais le rayonnement émis aura
des propriétés différentes. Il sera davantage monochromatique avec des trains d'onde plus longs. Par ailleurs, la
bande passante de la conversion optoélectronique est bien plus élevée que pour les diodes électroluminescentes
classiques, ce qui permet d'envisager de les utiliser pour de la transmission d'information à plus haut débit,
sachant que comme les LED, on peut facilement moduler la puissance optique qu'ils émettent avec un courant.
C'est un des avantages des lasers à semiconducteur par rapport aux autres sources lasers. Par ailleurs, il s'agit de
systèmes de petite taille, dont la dimension maximale reste inférieure au mm alors qu'elle est de l'ordre du dm ou
du m pour les autres sources laser.
37
IV.3.2.1. Principe simplifié du laser à gaz.
38
Pouvoir d’amplification du milieu en fonction de la fréquence.
La bande passante du milieu amplificateur est égale à la largeur de raie de transition entre les niveaux E2 et E1.
Cette largeur est due à l’effet Doppler résultant des collisions entre particules se déplaçant suivant des
distributions complexes de vitesses. Elle est centrée sur la fréquence correspondant exactement à (E 2-E1)/h. Si on
représente le gain pour un aller simple dans la cavité en fonction de la fréquence, on obtient la courbe d’allure
suivante :
Rôle de la cavité.
Si une onde issue d’une transition spontanée, traverse un milieu dans lequel on a réalisé une inversion de
population, elle sera donc amplifiée, en conduisant à une émission stimulée. Pour démultiplier cet effet, on va
faire en sorte que l’onde traverse un grand nombre de fois le milieu dans lequel on a réalisé le pompage afin de
maintenir une intensité importante dans le milieu, malgré l’émission d’une partie de l’onde vers l’extérieur… ce
qui est l’objectif de ce type de dispositif…
Pour cela, on peut utiliser la structure suivante :
Entre les deux miroirs, seules certaines ondes, interférant constructivement pourront avoir une amplitude
notable. Pour cela, il faudra que la longueur d’onde λ du rayonnement vérifie
2.L=k. (k entier)
d’où, en terme de fréquence ν
c
=k.
2.L
où c est la célérité de la lumière dans le milieu.
L’écart entre deux fréquences successives pour lesquelles on a interférences constructives est appelé intervalle
spectral libre.
Le laser est donc susceptible d’émettre sur des fréquences discrètes déterminées par la taille de la cavité. Ces
différentes fréquences sont les modes du laser. La largeur des raies des modes dépend notamment du coefficient
de réflexion sur les surfaces réfléchissantes de la cavité (Cf interféromètre de Fabry-Pérot). Suivant la longueur
d’onde considérée, l’amplitude sera définie par la courbe du paragraphe précédent.
39
On appellera G(ν) le gain pour un aller simple du faisceau dans la cavité. Compte tenu du pouvoir
d’amplification du milieu avec la fréquence, et des propriétés de la cavité de Fabry Pérot, G(ν) se présente sous
la forme suivante :
Pour simplifier l’étude, nous allons considérer séparément les différents extréma de G aux fréquences νi (i
allant de -2 à +2 sur la figure précédente). Nous allons supposer que le milieu amplificateur se comporte comme
un filtre passe-bande autour de chaque fréquence νi.. Nous noterons Gνi le gain autour de la fréquence νi.
Le faisceau subit une succession de séquences d’amplification dans le milieu (Gain Gνi(ν)) immédiatement
suivies de réflexion sur un miroir.
Pour un très grand nombre d’aller-retour on peut représenter le système par le schéma bloc suivant :
Le système présente la structure d'un oscillateur électronique à boucle de réaction. Il est susceptible d’osciller
autour de la fréquence νi si G(νi) > 1/R. Finalement, seuls les modes pour lesquels le gain du milieu
amplificateur est supérieurs à 1/R vont osciller.
Le laser fonctionne aléatoirement et successivement sur les différents modes susceptibles d’osciller. Quand
plusieurs modes sont autorisés, le laser est dit multimodes. Chaque mode peut être traité indépendamment des
autres.
● Idée de départ.
La structure d'une diode laser est la même que celle d'une diode électroluminescente, sauf que la zone de type
P est très dopée, ce qui fait qu'à l'équilibre, le niveau de Fermi est situé dans la bande de valence.
La région de type N est, elle aussi, très fortement dopée afin que la densité d'électrons injectés dans la zone P
sous l'action d'une polarisation directe soit très importante. Quand on réalise cette injection, le système n'est plus
40
à l'équilibre thermodynamique et ne niveau de Fermi n'est plus défini. Cependant, les porteurs finissent par
thermaliser dans leurs bandes respectives (électrons dans la bande de conduction et trous dans la bande de
valence), et ils se retrouvent chacun dans un état de pseudo équilibre, ce qui permet de définir un pseudo-niveau
de Fermi des électrons dans la bande de conduction (E 'c) et des trous dans la bande de valence (E'v) caractérisant
la distribution des porteurs sur les niveaux définis par les bandes.
Pour la photodiode, nous avons vu comment évoluait un flux de photons se propageant dans un matériau
semiconducteur. Dans la cas de la photodiode, le flux diminuait lors de la propagation, les photons étant
progressivement absorbés. Dans le cas du laser, le matériau, de par son état, sera en mesure d'amplifier le flux de
photon.
On peut définir g(E) est le gain du milieu. C'est la variation relative du flux par unité de longueur définie par
d E 1
g E = .
E dx
Pour des photons d'énergie E, on a
g E . x
E = o E. e
L'émission se fera dans la direction définie par x puisque l'amplification ne se fera que dans la zone gris clair
et que son effet sera plus important dans la dimension la plus importante de cette zone. Sur la figure suivante, on
représente une coupe dans le plan Oxy.
En (1), une transition spontanée a lieu. L'émission est amplifiée lors de la propagation. En (2), le
41
2 2.A E . L
R .e 1
soit
1
g E E . ln 1 / R
L
Expérimentalement, on constate que g(E) présente une allure de forme suivante:
● Pour E<Eg', l'énergie du rayonnement est inférieure au gap et la diode n'émet aucun rayonnement. E g' est
appelé gap effectif et il est légèrement inférieur au gap du matériau. En effet, le très fort dopage des zones
semiconductrices perturbe les zones extrémales de bandes de conduction et de valence.
● Pour E>Eo, le gain du milieu est négatif et la diode émet un rayonnement spontané.
● Pour Eg'< E<Eo, l'inversion de population est réalisée. On va alors distinguer trois cas:
– Pour Eg'< E<Estim et E'stim< E<Eo, le gain g(E) reste inférieur aux pertes du matériau et le
rayonnement reste spontané.
– Pour Estim< E<Elas et E'las< E<E'stim, le gain g(E) est supérieur aux pertes par absorption, et
l'émission devient stimulée.
– Pour Elas< E<E'las, la condition d'oscillation est satisfaite et l'émission se fait sur les longueurs
d'ondes définies par la cavité Fabry-Pérot.
● Courant de seuil:
La puissance de rayonnement émise par la diode laser dépend du courant direct injecté dans la jonction. La
caractéristique présente l'allure suivante:
En « zone1 », le courant est trop faible pour que l'inversion de population soit réalisée et le rayonnement
émis est identique à celui d'un diode électroluminescente.
En « zone2 », l'inversion est réalisée, le gain est suffisant pour dépasser les pertes. L'émission est alors
stimulée, mais sans que le condition d'oscillation soit satisfaite.
En « zone3 », l'inversion de population est toujours réalisée et la condition d'oscillation est satisfaite.
L'émission des modes est alors prépondérante. Le courant minimal à appliquer pour que cet état de la diode soit
42
réalisé est appelé courant de seuil. Ce courant de de seuil augmente avec le gain limite gosc permettant de
satisfaire la condition d'oscillation. On rappelle que
1
g osc = . ln 1/ R
L
Il est inversement proportionnel à la durée de vie des électrons et à la durée de vie des photons dans la cavité.
● Caractéristiques spectrale du rayonnement émis:
Le spectre d'émission stimulé, dont la largeur dépend peu de la température, est beaucoup plus étroit que le
spectre d'émission spontanée à température ambiante quand la condition d'oscillation n'est pas satisfaite. La
largeur du spectre est alors voisine de 10nm.
Quand la condition d'oscillation est satisfaite, la cavité va sélectionner un certain nombre de modes de
résonance dont les longueurs d'onde satisfont à
2.n.L=k.
Le spectre de chaque mode devient alors beaucoup plus fin (moins de 1nm) que le pic observé quand la
condition d'oscillation n'est pas satisfaite. L'enveloppe du spectre obtenu pour l'ensemble des modes est la courbe
obtenue en émission stimulée quand la condition d'oscillation n'est pas satisfaite. Les modes sont distants de δλ
les uns des autres avec
2
1
= .
2.L
n − .
dn
d
ce que l'on obtient en différenciant la relation entre L et λ.
En sortie, la surface susceptible d'émettre est donnée par la largeur de la jonction (de l'ordre de 10µm)
multipliée par l'épaisseur de la zone active (de l'ordre du µm). Le rayonnement ayant une longueur d'onde de
l'ordre du µm, on va avoir un phénomène de diffraction. Avec ces dimensions, Dans le plan de la jonction
l'ouverture du faisceau sera de l'ordre de quelques degrés alors que dans la plan perpendiculaire à celui de la
43
jonction, il sera de quelques dizaines de degrés. Pour obtenir un faisceau moins divergent, il faudra placer un
dispositif optique en sortie.
f c≃
1
1
.
2. n . N I o
I
−1
avec Io courant de seuil, τn durée de vie des électrons en régime spontané, et τN durée de vie des photons. On
atteint des fréquences de quelques GHz.
44
V. Les transistors.
Les transistors sont les composants de base de l'électronique. Il s'agit de tripoles. Ce type de composant
permet de faire passer un courant entre deux de ses bornes que l'on contrôle par une tension ou un courant
appliqué à la troisième borne. Nous allons présenter les transistors bipolaires, les transistors à effet de champ
(JFET, MESFET et MOSFET).
Le composant obtenu est donc un tripôle. La borne E est reliée à une zone semi-conductrice appelée
émetteur, la borne B à une zone appelée base et la borne C à une zone appelée collecteur.
On va contrôler le courant inverse de la jonction base-collecteur polarisée en inverse par une injection de
porteurs minoritaires dans la base à partir de la jonction base-émetteur polarisée en direct.
Néanmoins, une discussion sur la largeur de la base s'impose. En effet, dans le cas d'une base très large,
nombre d'électrons provenant de l'émetteur risquent de se recombiner avant d'avoir pu passer dans le collecteur.
Dans la pratique, la base sera donc suffisamment étroite pour que le nombre d'électrons qui se recombinent ne
soit pas trop important. Et comme, il existera toujours des cas de recombinaisons, pour maintenir la densité de
trous dans la base, il sera nécessaire d'injecter un courant IB pour les compenser.
45
Des trous provenant de l'émetteur vont de se recombiner avant d'avoir pu passer dans le collecteur, d'où la
nécessité d'une base étroite. Il sera nécessaire d'extraire un courant IB pour compenser ces recombinaisons.
V.1.2.1. Symboles.
Nous venons de voir que le sens de circulation des courants, et les signes des tensions de polarisation étaient
opposés suivant que l'on considère un transistor NPN ou un PNP. Sur la figure suivante, on rappelle la structure
schématique du transistor avant de donner son symbole juste en dessous.
• Caractéristique Ic (Vce)
- Pour VCE proche de 0 (pratiquement, pour 0<VCE<0,4 V), on dit que le transistor est saturé. Ce régime de
fonctionnement est utilisé quand on fait fonctionner le transistor en commutation (comme interrupteur
commandé). C'est le cas dans certains convertisseurs de puissance (comme dans un hacheur, par exemple).
46
- Pour VCE très élevé, on risque de claquer le composant (zone de claquage). Cette zone n'a aucun intérêt
pratique. On doit seulement veiller à ne pas mettre le composant dans cette situation.
- Pour VCE compris entre ces deux zones, le transistor est dit en régime linéaire. C'est là que l'on fait
travailler le transistor en amplificateur (cas le plus fréquemment rencontré en électronique).
Dans cette zone, le courant de collecteur est de la forme suivante:
V CE
I C = . I B
Le deuxième terme indique que le courant de collecteur augmente avec VCE. Cette croissance est appelée
effet Early. Quand VCE augmente, sachant que VBE évolue peu (restant voisin de 0,6 V en général), on a
également une augmentation de VCB. La jonction base-collecteur est donc de plus en plus fortement polarisée en
inverse, ce qui entraîne un élargissement de la zone de charge d'espace, notamment du côté de la base, ce qui
rend cette dernière plus étroite. Le nombre d'électrons venant de l'émetteur qui vont se recombiner va alors
décroître et le courant de collecteur va augmenter. En général, l'effet Early peut être négligé en première
approximation. On écrit alors
I C ≃ . I B
Le premier terme est en effet prépondérant. C'est lui qui permet de dire que le composant représente un
amplificateur de courant. En effet, en général, β est de l'ordre de 100. Au moyen d'un courant IB modeste, on
peut donc contrôler un courant IC beaucoup plus important. La loi entre les deux courants est alors à peu près
linéaire (Cf figure précédente).
Il faut noter que pour fabriquer un transistor de gain en courant le plus élevé possible, on a intérêt à limiter le
nombre de recombinaisons dans la base (soit augmenter la durée de vie des porteurs dans cette dernière, soit la
concevoir la plus étroite possible). Suivant la structure du transistor, la valeur de β peut donc beaucoup varier,
c'est pourquoi nous n'avons donné qu'un ordre de grandeur.
• La courbe donnant IB (VBE) est celle d'une diode à jonction semi-conductrice polarisée en direct. En régime
linéaire, VBE est voisin de 0,6 V (transistors de faible puissance).
Ces transistors sont construits autour d'une jonction PN (JFET) ou métal-semiconducteur de type Shottky
(MESFET) polarisée en inverse ce qui permet de moduler la section conductrice d'un canal semiconducteur en
jouant sur la largeur de la zone de charge d'espace isolante, associée à la jonction. Ces transistors sont destinés à
des applications bas bruit et haute fréquence. Nous présenterons le cas des JFET dans ce qui suit, le
fonctionnement du MESFET n'étant pas notoirement différent puisque seule la nature de la jonction change,
mais pas son rôle.
47
V.2.2. Fonctionnement du JFET.
Si on polarise la jonction NP+ en inverse, nous avons vu que celle ci allait s'élargir, et ce principalement du
côté le moins dopé. Ici, cela signifie que la zone de charge d'espace s'étendra principalement dans le canal N.
Cette zone ne contenant pas de porteurs de charges susceptibles de participer à la conduction (les ions ne sont
pas mobiles), elle peut être considérée comme isolante. Par conséquent, son élargissement signifie un
rétrécissement du canal conducteur et une augmentation de sa résistance. Pour une tension VDS donnée, le courant
traversant le canal sera donc d'autant plus faible que VGS sera négatif. On peut donc contrôler ID grâce à VGS.
Pour une valeur VP de la tension VGS, le canal est totalement occupé par la zone de charge d'espace. Dans ce
cas, ID reste nul quelle que soit la valeur de VDS.
Sur la figure suivante, on donne la caractéristique ID (VDS) pour plusieurs valeurs de VGS négatives.
Pour mieux comprendre l'allure de la caractéristique dans chaque zone, il faut raisonner sur la forme de la
zone de charge d'espace, suivant la valeur de V DS (on fixe une valeur de V GS<0). Tout cela est détaillé sur la
figure suivante (le cas A correspond à une tension VGS1 négative et le cas B à une autre tension VGS2, elle aussi
négative, mais de valeur absolue encore plus importante).
On constate que quand VDS augmente, la zone de charge d'espace s'élargit du côté du drain, ce qui entraîne
une augmentation de la résistance du canal. Tant que VDS reste faible, celle ci n'est pas suffisante pour perturber
48
notablement le système qui conserve une résistance constante qui ne dépend que de la valeur de V GS. On a alors
une relation linéaire entre ID et VDS. On est dans la région ohmique. On note que la valeur de la résistance
augmente quand VGS devient de plus en plus négatif. C'est la zone qu'on utilise pour faire fonctionner le
transistor en résistance commandée (par VGS), ou en interrupteur (électronique de puissance ou logique).
Mais au-delà d'une certaine valeur de VDS, le rétrécissement du canal finit par avoir un effet notable sur sa
résistance. Dans la région comprise entre le drain et la source, celui-ci finit par se pincer (régime de pincement
pour VDSsat). Pour simplifier, on peut supposer que le pincement survient au drain pour VDSsat, et que ce point se
rapproche de la source au fur et à mesure que VDS augmente au-delà de VDSsat. On supposera malgré tout que
cette variation relative de longueur du canal restant conducteur est négligeable et que ce canal garde une
conductance constante. La tension à ses bornes est VDSsat et le courant qui le traverse reste donc constant. La zone
de charges d'espace occupe tout le canal entre le point de pincement porté à un potentiel V DSsat par rapport à la
source et le drain à VDS de la source. Les porteurs qui arrivent au point de pincement sont injectés dans la zone
de charge d'espace par le champ électrique, en direction du drain, un peu comme les porteurs qui arrivent sur la
jonction base-collecteur d'un transistor bipolaire. Donc pour VDS évoluant au-delà de VDSsat , le courant
n'augmente plus et se fixe à une valeur qui dépend de V GS qui fixe VDSSat et la forme du canal N conducteur. On
est dans la zone de saturation. La figure suivante résume cette situation du canal pincé au-delà de VDSSat.
La zone de saturation est la zone dans laquelle on travaille quand on veut utiliser le transistor en
amplificateur. Dans cette zone (et dans cette zone uniquement!), la caractéristique ID (VGS), appelée
caractéristique de transfert a l'allure suivante:
On peut considérer, en première approximation que cette caractéristique est quasiment quadratique, de la
forme:
49
2
I D= I Dss . 1−
V GS
Vp
Pour des valeurs positives de VGS, la jonction est polarisée en directe et devient passante. Le transistor ne
fonctionne plus.
Contrairement au transistor bipolaire, la relation entre le courant de sortie et la grandeur de commande n'est
plus linéaire. Si on veut conserver une relation linéaire entre les deux, il faudra travailler avec des signaux
d'entrée de très faible amplitude, ce qui permet de linéariser la caractéristique.
C'est le composant le plus utilisé. Il est plus compact que le bipolaire ce qui offre des possibilités
d'intégration plus importante, il est plus simple à fabriquer et il permet de réaliser des résistances et des capacités
intégrées ce qui permet de réaliser tout un circuit intégré complexe avec uniquement des MOS. On l'utilise, tant
en électronique analogique qu'en électronique numérique. Il est également très utilisé en électronique de
puissance . Pour ces transistors, le lien entre grille et le canal conducteur n'est plus une jonction semi-conductrice
ou métal-semiconducteur, mais une jonction métal-isolant-semiconducteur. L'isolant est en général de l'oxyde
de silicium (SiO2). On a vu qu'avec une telle structure, on peut obtenir un effet d'accumulation (excès de
porteurs majoritaires) ou d'inversion (excès de porteurs minoritaires qui deviennent majoritaires). On peut donc
contrôler la densité et le signe des porteurs dans un canal semiconducteur.
Pour une valeur positive assez forte de V DS, si la grille est polarisée négativement par rapport au canal N, on
se retrouve avec une jonction métal-semiconducteur dans laquelle le semiconducteur sera en régime de
déplétion, ce qui signifie que certains porteurs du canal vont se recombiner, ce qui va provoquer une diminution
de la densité de porteurs du canal, qui va devenir de plus en plus résistant et donc conduire à un courant entre
source et drain d'autant plus faible en valeur absolue que VGS est fortement négative.
Pour une valeur positive assez forte de VDS, si la grille est polarisée positivement par rapport au canal N, on
se retrouve avec une jonction métal-semiconducteur dans laquelle le semiconducteur sera en régime
d'accumulation, ce qui signifie que la densité de porteurs libres dans le canal augmente et donc que la résistivité
de ce dernier diminue, On a donc un courant entre source et drain qui augmente en valeur absolue quand V GS
devient de plus en plus positive.
Pour une valeur de VGS fixée, à VDS=0, le canal présente une densité de charges qui décroit de la source vers
50
des sections et des densités de charge qui n'évoluent plus notablement avec VDS et qui est soumis à une tension
VDSSat fixée par VGS. Le courant n'évolue alors pratiquement plus avec VDS. Les porteurs qui arrivent au voisinage
de la zone de charges d'espace sont alors aspirées vers le drain qui se retrouve à un niveau d'énergie plus faible
que l'extrémité gauche de la zone de charge d'espace.
Les caractéristiques principales du composant (canal N initial) sont données sur la figure suivante:
Cette zone de la caractéristique est utilisée quand on demande au composant de fonctionner en amplificateur
(courant de sortie commandé par VGS). Il s'agit du régime de saturation. Dans ce régime de fonctionnement, en
première approximation la caractéristique de transfert peut être approchée au moyen de la relation suivante:
2
I D= I Dss . 1−
V GS
Vp
Rq: Pour des valeurs trop élevées de la tension VDS, on risque un claquage comme pour les autres transistors.
Rq: Pour un VGS donné, à faible valeurs de VDS correspondent à un canal conducteur dont la section n'évolue
pas notablement et dans lequel la densité de porteurs est fixée par V GS. Le composant a un comportement
ohmique. Cette zone de la caractéristique permet un fonctionnement en résistance commandée ou en interrupteur
(la résistance est d'autant plus forte que le canal est étroit et pauvre en porteurs, c'est à dire que V GS est faible).
Cela donne, dans la zone ohmique, une résistance entre source et drain de la forme suivante.
51
Pour un VGS donné, à plus forte valeur de VDS correspondent à un canal conducteur dont la section diminue et
dans lequel la densité de porteurs est fixée par VGS.
La source et le substrat étant placé au même potentiel, en polarisant positivement la grille par rapport au
canal, on fait apparaître un excès de charges négatives dans le substrat P. Celles-ci vont d'abord se recombiner.
On est alors en régime de déplétion. Mais pour VGS suffisamment positif et donc pour une quantité de charges
induites assez importante, toutes les impuretés seront ionisées et on obtiendra un excès de porteurs, qui n'auront
plus de sites où se recombiner. On se retrouvera alors en régime d'inversion. D'un canal réalisé dans un substrat
P (par exemple), on sera passé à un canal de type N induit.
Une augmentation de VDS conduit à une densité de porteurs négatifs induite plus faible du côté du drain. En
effet, VDS = VGS – VGD. On a donc VGS > VGD. Si VDS n'est pas trop important, on induit seulement une densité de
charges négatives plus faible du côté du drain. Si VDS augmente, le canal se retrouve en régime de déplétion.
Pour VGS fixé suffisamment positif, on a donc une augmentation pratiquement linéaire de I D avec VDS quand
VDS assez faible. Pour des valeurs plus importantes, on se retrouve avec des densités plus faibles de porteurs du
côté de drain ce qui limite la croissance du courant avec V DS. Une fois la zone du drain en régime de déplétion, le
canal est pincé et on obtient un courant qui augmente beaucoup moins avec VDS.
Pour une valeur de VDS assez grande pour que le canal soit pincé quel que soit VGS, on obtient une évolution
du courant ID en fonction de VGS d'allure suivante:
52
Bibliographie:
« Physique des semiconducteurs et des composants électroniques », H Mathieu & H Fanet, Dunod
« Microelectronic », A.Grabel & J. Millman, McGraw-Hill
53