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Dossiers pédagogiques de la

radio et de la télévision
scolaire. Ecole élémentaire

Source gallica.bnf.fr / Réseau Canopé


Centre national de documentation pédagogique (France). Auteur
du texte. Dossiers pédagogiques de la radio et de la télévision
scolaire. Ecole élémentaire. 1983.

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ssiers pédagogiques de la radio et de la télévision scolaires


LE RÉSEAUDU CNDP LE RÉSEAUDU CNDP
1.07.83
CRDP(ex. AJACCIO) — Cddp (ex. Avignon) — Cldp (ex. Montluçon).
CRDP(ex. POITIERS)— Cddp (ex. Metz)
— Cldp (ex. Brest).
AIX-MARSEILLE CAEN GRENOBLE
31, boulevard d'Athènes, 21, rue du Moulin-au-Roy, 11, avenue du Général-Champon, NANCY-METZ POITIERS ROUEN
13232Marseille Cedex 1 14034Caen Cedex 38031 GrenobleCedex 99, rue de Metz, 54000Nancy 6, rue Sainte-Catherine, Adresse postale 3038 X,
Tél. : (91) 91-92-17 :
Tél. (31) 93-08-60 Tél. : (76) 87-77-61 Tél. : (8) 335-07-79 86034 Poitiers Cedex 76041 Rouen Cedex
Avignon Alençon Annecy Bar-le-Duc Tél. : (49) 88-11-70 Implantation2, rue du Docteur-Fleury,
8, rue Frédéric-Mistral, 84000 Avignon 29, rue de l'École normale, 2, rue des Aravis, BP 830, 74016 Annecy École normale mixte, 76130 Mont-Sai'nt-Aignan
Tél. : (90) 86-49-12 61000 Alençon Tél. : (50) 23-79-36 55000 Bar-le-Duc Angouléme Tél. (35) 74-16-85
Digne Tél. : (33) 29-58-77 Chambéry Tél. : (29) 45-32-73 23, rue Fontaine-du-Lizier,
22, rue des Charrois, Salnt-LO 289, rue Marcoz. BP 347, 16008Angoulême Cedex Évreux
École Jules-Ferry, 73018 Chambéry Cedex
Épinal Tél. : (45) 92-16-60 43, rue Saint-Germain,
27000 Évreux
04000 Digne
Tél. : (92) 31-05-87 rue des 29, et 35" Divisions, Tél. : (79) 69-50-72 Rue de l'École normale, Tél. : (32) 39-00-91
50000 Saint-Lô Privas 88025 Épinal Cedex
Gap Tél. : (33) 57-52-34 Tél. : (29) 34-22-36 La Rochelle Rouen
14, avenue Maréchal-Foch, 05000 Gap. 23, avenue de la Gare, Rue de Jérichoprolongée,
BP 713, 07007 Privas Metz (CDDP de la Seine-Maritime).
Tél. : (92) 51-36-84 CLERMONT-FERRAND 17028 La Rochelle Cedex 2, rue du Docteur-Fleury,
15, rue d'Amboise, Tél. : (75) 64-04-15 Ile du Saulcy, Tél. : (46) 34-13-82
Saint-Denisde la Réunion Valence 76130 Mont-Saint-Aignan
10, rue Jean-Chatel, 63037 Clermont-Ferrand BP 66, 57003 Metz Cedex Tél. : (35) 74-16-85
Tél. : (73) 91-86-90 36, avenue de l'École normale Tél. : (8) 732-43-14
97489 Saint-Denis de la Réunion BP 21-10, 26021Valence Cedex Niort
Tél. : (19-262121-35-97 Aurillac Tél. : (75) 44-55-85 4, rue Camille-Desmoulins,
100, rue de l'Égalité, 79009 NiortCedex STRASBOURG
AJACCIO 15013 AurillacCedex NANTES Tél. : (49) 79-42-65
8, cours du Général-Leclerc, LILLE Chemin de l'Herbergement, 23, rue du Maréchal-Juin,
Tél. : (71) 48-60-26 3, rue Jean-Bart, BP 279-R7, 67007 Strasbourg
BP 836, 20192 AjaccioCedex Le Puy BP 1001,44036 Nantes Cedex Cedex
re/. : (95) 21-70-68 et 27-72 BP 199, 59018 Lille Cedex Tél. : (40) 74-85-19 Tél. : (88) 61-49-94
10, rue Jules-Vallès, Tél. : (20) 57-78-02
Bastia BP 340, 43012 Le Puy Cedex Angers REIMS Colmar
Boulevard Benoîte-Danesi, Tél. : (71) 09-26-82 Arras École normale, 12, rue Messimy,
39, rue aux Ours, 62022 Arras 14, rue de la Juiverie, 49000Angers 47, rue Simon, BP 387,
20200 Bastia Moulins Tél. : (4166-91-31 51063 Reims Cedex 68025 Colmar
Tél. (95) 31-17-92 2, rue Pape-Carpantier, 03000 Moulins Tél. : (21) 21-60-10
Tél. : (70) 46-07-66 Dunkerque Laval Tél : (26) 85-66-63 Tél. : (89) 23-30-51
AMIENS Montluçon, GroupescolaireKléber,
45, rue Saint-Leu et 1, rue Baudelocque, 25, rue de Maillarderie, 53000 Laval
29, av. Jules-Ferry, 03100 Montluçon boulevard du 8-Mai 1945, Tél. : (43) 53-56-08 Châlons-sur-Marne
BP 2605, 80026Amiens Cedex
Tél. : (70) 05-14-25 59240 Dunkerque École Henri-Dunant, TOULOUSE
Tél : (22) 92-07-08 Tél. : (28) 69-38-72 Le Mans rue Calmette, 3, rue Roquelaine,
Vichy 51000 Châlons-sur-Marne
Beauvals GroupescolairePierre-Coulon, Valenciennes 31, rue des Maillets, 72000 Le Mans 31069 ToulouseCedex
22, avenue Victor-Hugo, allée des Ailes, 03200Vichy 6, rue Jehan-de-Liège, Tél. : (43) 81-43-70
Tél. : (26) 64-52-96
:
Tél. (61) 62-54-54
BP 321, 60030 Beauvais Cedex Tél. : (70) 31-50-40 59326 Valenciennes
Tél. : (4) 445-25-30 Charleville-Mézières Albi
Tél. : (27) 30-08-70 18, rue Voltaire,
Laon CRËTE)L NICE 97, boulevard Soult, 81013 Albi Cedex
Cité administrative, 117, rue de France, BP 427, 08109 Charleville-Mézières Tél. : (63) 54-26-97
Avenue de la République, 02000 Laon LIMOGES Tél. : (24) 57-51-58
Tél. : 123)23-?5-r>9 annexe du Rectorat, route de Choisy, 23, avenue Alexis-Carrel BP 119, 06002 Nice Cedex
94000 Créteil 87036 Limoges Cedex Tél. : (93) 44-50-63 Auch
BESANÇON Tél. : (1) 207-60-22,poste 21 Tél. : (55) 01-32-50 Chaumont Centre administratif,
11, rue de la Convention, Toulon rue Boissy-d'Anglas,
Boblgny Guéret École Dutasta, 20, rue Haeusler. 52000 Chaumont 32007Auch Cedex
BP 1153,25003 Besançon Cedex École mixte Marcel Cachin, Tél. : (25) 03-12-85 Tél. : (62) 05-24-89
Tél. : (81) 83-41-33 2 bis, avenue de la République, boulevard Dutasta, 83000 Toulon
rue Marcel-Cachin, 93000 Bobigny 23000 Guéret Tél. : (94) 46-41-40
Belfort Tél. :(1)838-51-76 Cahors
Tourdes 4-As, rue de l'As-de-Carreau, Tél. : (55) 52-35-56 Troyes 48, rue Montaudié, 46010Cahors Cedex
Créteil Tulle Adresse postale
90009 BelfortCedex CollègeLouis-Issaurat, ORLÉANS-TOURS Inspection académique de l'Aube,
Tél. : (65) 35-16-87
Tél. : (84) 28-50-27 quartierdu Palais, Rue Sylvain-Combes,
BP 214, 19012TulleCedex 55, rue Notre-Dame-de-la-Recouvrance, services pédagogiques,
Lons-le-Saunier rue Raymond-Poincaré, 94000 Créteil BP 2219, 45012 Orléans Cedex 30, rue Mitantier, 10025Troyes Cedex Folx
1, rue Anne-Frank, Tél. :(1) 207-86-35et 27-37 Tél. : (55) 26-32-88 31 bis, avenue du Général-de-Gaulle,
Tél. : (38) 62-23-90
BP 324, 39015 Lons-le-Saunier Melun 09008 Foix Cedex
Tél. : (84) 47-22-86 École normale, rue de l'Hôpital, LYON Blols ImplantationÉcole Michelet, Tél : (61) 65-08-48
77000 Melun 47-49, rue Philippe-de-Lassalle, 39, rue des Écoles, 10, rue Saint-Martin-ès-Aires,
Vesoul 69316 Lyon Cedex 1 10000Troyes. Montauban
École Normale mixte, Tél. : (6) 452-52-28 41000 Blois
Tél. : (7) 829-97-75 Tél. : (54) 78-04-34 Tél. : (25) 72-28-00 65, avenue de Beausoleil,
route de Saint-Loup, DIJON
BP 2, 70000Vesoul R.P. AN 1 Bourg-en-Bresse BP 751, 82013 Montauban Cedex
Campus universitaire de Montmuzard, 8, rue Magenta, Bourges Tél. : (63) 03-51-18
Tél. : <84)75-14-."14 bd Gabriel, BP 490, 21013 Dijon Cedex 9, rue Édouard-Branly,
01011 Bourg-en-BresseCedex 18000Bourges
BORDEAUX Tél. : (80) 65-46-34 Tél. : (74) 23-69-55 Tél. : (48) 24-54-91 RENNES Rodez
75, cours d'Alsace-Lorraine, Auxerre Salnt-Étlenne Chartres 92, rue d'Antrain, 1, boulevard François-Fabié,
33075 Bordeaux Cedex École normale d'instituteurs, BP 158,35003 Rennes Cedex 12000 Rodez
Jardin des Plantes, Allée Michel-Ange, 1, rue du 14-Juillet, 28000Chartres
Tél. : (56) 81-12-92 25, avenue Pasteur, 89000 Auxerre 42100 Saint-Étienne Tél. : (37) 35-69-88
Tél. : (99) 36-05-76 Tél. : (65) 68-13-53
Agen Tél. :(86) 52-57-14 Tél. : (77) 25-20-91
48 B, rue René-Cassin, 47000 Agen MAcon Chateauroux Quimper Tarbes
Tél. : (53) 66-55-86 et 52-60 2, rue Jean-Bouvet, 71000Mâcon MONTPELLIER 1, boulevard Saint-Denis, 2, place de La-Tour-d'Auvergne, 5, rue Georges-Magnoac,
Bordeaux Tél. : (85) 38-71-77 Allée de la Citadelle, 36000 Chateauroux 29000 Quimper BP 205, 65013Tarbes Cedex
(CDDP de la Gironde). Nevers 34064 Montpellier Cedex Tél. : (54) 22-24-24 Tél. : (98) 55-31-04 Tél. : (62) 93-07-18
75, cours d'Alsace-Lorraine, 1 bis, rue Charles-Roy, 58000 Nevers Tél. : (67) 60-74-66 Tours
33075 Bordeaux Cedex Tél. : (86) 61-45-90 Carcassonne 1, rue Gutenberg, 37000 Tours Saint-Brieuc
Tél. : (56) 81-12-92 FORTDE FRANCE 56, avenue du DocteurHenri-Gout, Tél. : (47) 05-42-94 30, rue Brizeux, 22000 Saint-Brieuc VERSAILLES
Mont-de-Marsan École normale, bâtimentIV, 11012Carcassonne Tél. : (96) 61-90-31 41, avenue du Roule,
École du Peyrouat, Pointe des Nègres, BP 529 ou 677, Tél. : (68) 47-05-02 92200 Neuilly-sur-Seine
BP 401, 40012 Mont-de-Marsan 97262 Fort-de-France Cedex re/. (1) 745-53-53
Mende PARIS Vannes
Tél. : (58) 75-43-11 Tél. : (19-596) 71-85-86 Avenue du Père-Coudrin, 37-39, rue Jacob, 75270 Paris Cedex 06
48005 Mende 6, avenue de Lattre-de-Tassigny, Évr'y
Pau Cayenne Tél. : (66) 65-10-32 Tél. : (1) 260-37-01 BP 1110,56008Vannes Cedex
3, avenue Nitot, BP 299, Boulevard de la République, 110, Agora, B .P.163,
Nimes Librairiedu CRDP, Tél. : (97) 63-21-37 91006 Evry Cedex
64016 Pau Cedex BP 762, 97305Cayenne 58, rue Rouget-de-Lisle, 30000 Nîmes
Tél. : (59) 30-23-18 Tél : (19-594) 31-24-90 13, rue du Four, 75270 Paris Cedex 06. Tél. : (6) 078-30-90
Tél. : (66) 67-85-19 Brest
Pérlgueux Pointe-à-Pitre Tél. : (1) 634-54-80
École normale mixte, 39, rue Paul-Mazy,
Perpignan AncienneécoleAlgésiras, Neuilly-sur-Seine
Cité scolairede Baimbridge, Place Jean-Moulin, CNDP distribution, 16, avenueClémenceau, 41, avenue du Roule,
24000 Périgueux BP 378. 97162 Pointe-à-Pitre 66020 Perpignan Cedex 29, rue d'Ulm, 75230 Paris Cedex 05. 29283 BrestCedex 92200 Neuilly-sur-Seine
Tél. : (53) 08-98-00 Tél. :( 19-59082-09-56 Tél. : (68) 50-76-80 Tél. : (1) 329-21-64 Tél. : (98)80-42-11 (
Tél..- 1) 745-53-53
sommaire
Dossier « École élémentaire »
Émissions du 10 octobre au 9 décembre 1983
(sauf pour la série «Les Enfants d'Orphée» pour laquelle nous publions les
fiches pour toute l'année scolaire).

N. B.- Des modificationsdans l'horaire et les dates de diffusionsont toujours possibles; il


est donc conseillé aux utilisateurs de consulter le programme des émissionsparaissant
dans les hebdomadairesspécialisés, dans certains quotidienset au B. O. Voirégalement
sur T. F. 1, tous les jours, de 11 h 15 à 11 h 40, le magazine « 1
T.F. Vision plus » (procédé
Antiope) qui vous informe sur les programmes du jour.

TÉLÉVISION
ÉVEIL A DOMINANTE ESTHÉTIQUE
Expression-création; activités dramatiques (c e. - c m.)
vendredi 14 h 05 - 14 h 25 (T.F.1)
18 novembre Jeux de masques : Zanni et Pantalone (commedia dell'arte) 17
....
25 novembre Jeux de masques masques blancs, masques peints 17

2 décembre : Jeux de masques : la grand-mère et le perroquet bleu 17

9 décembre : Jeux de costumes et de décors


............................. 17

ÉVEIL SCIENCES SOCIALES

Aspects de la vie économique en France (c.e.)


-
lundi 14 h 05 14 h 25 (T.F.1)
10 octobre Poneys dans les prés 5
octobre : Regards sur la forêt.de Sellême
17
.............................. 11

L'enfant dans son environnement: « Moi c'est là que j'habite » (c.e.)


-
lundi 14 h 05 14 h 25 (T.F.1)
quartier l'île Saint-Louis
14 novembre : A Paris, mon
...................... 41

21 novembre Brinay, mon village 41

28 novembre: Saint-Florent, notre cité 41

5 décembre Et vous, c'est comment chez vous ? .......................... 41


Le Tiers Monde et nous (c.m.)
-
14 h 05 14 h 25 (T.F.1)

lundi 24 octobre Si la terre était un village ............................... 33

mardi 25 octobre : Paysans du Tiers Monde 33

vendredi 4 novembre Vivre autrement ................................... 33

Problèmes d'urbanisme (c e. - c.m.)


- h
mardi 14h05 14 25 (T.F.1)
11 octobre : l'Antiquité dans notre environnement : Arles 47

18 octobre : Chronique d'un village : Zaranou ............................. 49

Art et artisanat (c.m.)


- h
mardi 14h05 14 25 (T.F.1)
29 novembre La naissance d'un violon .................................. 65

6 décembre Piano, pianiste "......................................... 73


Aspects de l'élevage ici et ailleurs (c.m.)
vendredi 14 h 05 - 14 h 25 (T.F.1)
14 octobre Hommes et troupeaux des Hautes-Pyrénées 77

21 octobre Peuples du Sahel 81

Activités d'éveil autour d'un thème : les énergies (c.m.) 51

15 novembre : A la découverte de l'énergie solaire au camp d'été de Cornus .. 57


22 novembre : Les énergies aujourd'hui et demain ......................... 55
RADIO
Théâtre pour les enfants (préélémentaire - c.p.)
mardi 15 h 20 - 15 h 35 (M.A. - France-Culture)
vendredi 15 h 30 - 15 h 45 (M.A. - France-Culture) 2e diffusion
11 et 14 octobre La fête 85

18 et 21 octobre Le cerf-volant 86

25 octobre et 4 novembre L'âne et la petite fille 87

15 et 18 novembre : La Terre et Quand les parapluies se fâchent (contes) ..... 88

Contes et musiques pour mes petits enfants(préélémentaire- c.p.)


mardi 15 h 20 - 15 h 35 (M.A. - France-Culture)
vendredi 15 h 30 - 15 h 45 (M.A. - France-Culture) 2e diffusion
22 et 25 novembre : La biche qui avait peur du chien 89
29 novembre et 2 décembre : La petite fille et le serpent 93
6 et 9 décembre : L'ours blanc et la petite belette 97

Les enfants d'Orphée voir sommaire détaillé page ...................... 1.01


1er niveau, enfants de 6 à 9 ans
-
mardi 14 h 30 15 h (M.F. - France-Musique)
2e niveau, enfants de 9 à 11 ans
vendredi 14 h 30 - 15 h (M.F. - France-Musique)

Rencontre avec la poésie (c e - c.m.1 ou c m.2 - 6e - 5e)


mardi 15 h 35 - 15 h 50 (M.A. - France-Culture)
vendredi 15 h 45 - 16 h (M.A. - France-Culture) 2e diffusion
11 et 14 octobre (c.m.2 - 6e - 5e) : Rutebeuf : Le dit des ribauds de grève 141

18 et 21 octobre (c.m.2 - 6e - 5e)


Claude Roy :
Limerick des gens excessivement polis 145
25 octobre et 4 novembre (c.e. - c.m.1) : Blaise Cendrars Iles 149
15 et 18 novembre (c.e. - c.m.1) : Max Jacob : Les trente-six ports!(*)
22 et 25 novembre (c.m.2 - 6e - 5e) : Michel Butor : I
\
J -0)

Les montagnes rocheuses \ ;;::en

29 novembre et 2 décembre (c.e. - c.m.1 ): Guillevic : Dans ma chambre \ m

6 et 9 décembre (c.m.2 - 6e - 5e) Jean Cocteau Iles (*)


Il

(*) Pour ces deux poésies vous pouvez vous procurer les enregistrements sur cassette qui accompagnent les
livrets Chant et Poésie 1 et 2 1983-1984 — Renseignez-vousdans les CRDP et CDDP ou au CNDP.
Atelier de pédagogie (information des maîtres)
jeudi 17 h 30 - 18 h (M.A. - France-Culture)
17 novembre Des romans pour le cycle élémentaire 151
24 novembre La bande dessinée : des copains de papier 157
1erdécembre Des romans pour le cycle moyen 2 153
8 décembre Pour une pédagogie interculturelle 155

mardi 17 h 30 - 18 h (M.A. - France-Culture)


15 novembre : Le personnage dans la démarche d'éveil historique 169
.......
22 novembre Les élevages en classe (1) 173
29 novembre : Les élevages en classe (II) 173
décembre L'enquête orale l'école élémentaire
6 à
..................... 163

Directeur de la publication S. Héritier


Réalisation CNDP
Copyright CNDP 1983 — CPPAP N°227 AD
Poneys dans les prés

INTENTIONS PÉDAGOGIQUES C'est un herbivore

En étudiant de façon plus approfondie un être vivant qui C'est-à-direqu'il se nourrit exclusivementd'herbe et de
est un mammifèreherbivore, on mettra en évidence ses feuilles qu'il coupe avec de grandes incisives en
caractéristiques,sans pourautant en faire une approche ciseaux, et qu'il broie sur la table de ses molaires. On
systématique. complète son alimentation, comme pour beaucoup
d'herbivores, avec du sel et parfois aussi avec de
On observera le poney dans ses rapports avec l'homme l'avoine ou divers autres grains selon les régions. L'hi-
et l'enfant, à travers l'apprentissage et la pratique de ver, en élevage, il mange du foin.
l'équitation.
En tant qu'activité physique l'équitation va permettre de
développerles notions de latéralité, lafonction du corps Étymologie du mot cc poney »
dans l'espace, les réflexes et l'indépendance du iravail
des membres. Mais c'est aussi un sport qui diffère des Vient du vieux français Poulenet : petit poulain. En
autres sports dans la mesure où le poney (ou le cheval) Anglais, poney se dit pony.
est aussi important que le cavalier car le résultat obtenu
est dû à l'effort et à la compréhension de ces deux êtres Définition et origine
vivants.
Plus qu'un cheval nain comme on le définit souvent,
C'est un mammifère c'est le type ancestral du cheval, moins évolué morpho-
logiquement car il a vécu depuis toujours dans un envi-
C'est-à-dire que c'est un vertébré, à température ronnementpeu favorable des régions semi-désertiques
constante, respirant par les poumons avec un système froides ou des paysages de landes du Nord ou du Sud
nerveux central développé et qui porte des mamelles de l'Angleterre.
pour allaiter ses petits dont l'a gestation dure onze mois.
Le poney est adulte à l'âge de trois ans. Il peut vivre Par exemple le poney « Shetland » a du s'adapter à une
jusqu'à 30 ans environ. végétation pauvre et au climat des îles Shetland où

télévision ASPECTS DE LA VIE ÉCONOMIQUE EN FRANCE


lundi 10 octobre 1983
-
14 h 05 14 h 25 (T.F.1) cours élémentaire
(précédentediffusion le 4 octobre 1982)
CNDP - École ¿"rmen/aire. 1983-1984
souffle un vent glacial. Pour que l'animal survive dans Les poneys sont des animaux doux, qui s'apprivoisent
de telles conditions, sa taille a diminué de génération en facilement, c'est pourquoi les Britanniques autrefois,
génération jusqu'à atteindre aujourd'hui 1,07 m au gar- n'en faisaient pas l'élevage, mais les capturaient à l'état
rot (voir dessin). C'est le plus petit des poneys, mais sa sauvage au fur et à mesure de leurs besoins.
constitution est robuste car il a dû se déplacer sans
On les utilisait pour l'équitation ou comme bêtes de trait
cesse pour trouver sa nourriture.
pour les travaux agricoles et industriels (tirer les
wagonnets dans les mines de charbon et d'étain).
Le poney « Dartmoor » celui que l'on voit dans l'émission Parce que cet animal est rustique (il peut vivre dehors
est originaire du plateau aride de Dartmoor au sud- toute l'année), frugal (se nourrit exclusivement de
ouest de l'Angleterre. C'est aussi un animal rustiquequi l'herbe d'un pré), apprivoisable (il se laisse dompter et
se nourrit de peu et vit dehors tout au long de l'année. Sa prouve alors ses possibilités et son agilité), on a com-
taille maxima est de 1,27 m au garrot. mencé à en faire de l'élevage.
L'élevage Toute une partie de l'affectivité de l'enfant trouve là son
plein épanouissement qui favorise à son tour un bon
On distingue deux types d'élevage : équilibre psychique.
l'élevage extensif peu d'animaux sur une très grande
surface, comme lorsqu'ils sont en liberté, Le poney ne se définit pas seulement par ses particulari-
tés physiques : sa couleur de robe, sa taille, son poids,
l'élevage intensif un plus grand nombre d'animaux sur mais également par son comportement. Il y a des ani-
une surface plus petite, avec une alimentationsupplémen- maux plus courageux que d'autres, plus fidèles, plus
taire. obéissants.
En pratiquant l'élevage des poneys, on favorise les nais-
sances et on contrôle la croissance de l'animal. C'est à l'enfant qu'il appartient de faire connaissance
avec son poney, de bien le comprendre, et d'en tirer
Grâce aux croisements, on peut favoriser une qualité et parti, mais cette connaissance ne se fait pas à sens
l'amplifier, et préparer ainsi l'animal à l'usage que unique, l'animal aussi apprend à connaître son cavalier.
l'homme veut en faire. C'est d'un apprentissage mutuel qu'il s'agit où l'un peut
Les poneys élevés actuellement sont destinés dans la aider l'autre, et où tout a son importance : la façon plus
majorité des cas à l'équitation pour les enfants, car ce ou moins détendue de se tenir sur le poney, la façon de
sont des animaux de petite taille. En effet, l'enfant n'a tenir les rênes, la façon de lui parler et de le flatter après
pas besoin d'aide pour monter sur un poney et le rapport le travail.
de taille est tel, que s'il tombe, la chute n'est pas impres-
sionnante, ce qui n'est pas le cas avec un cheval. Il sepasse plus de choses entre un jockey et son cheval
qu'entre un coureur automobile et sa voiture, la voiture
L'enfant est assez grand aussi pour le seller et l'étriller. est une mécanique dont il suffit de connaître la techni-
On ne compte pas moins de douze races de poneys — que, tandis que la connaissance du cheval est plus
complexe puisqu'il s'agit d'un être vivant.
presque toutes originaires des pays nordiques
— L'Islandais
vient d'Islande En pratiquant l'équitation, l'enfant acquiert une certaine
autonomie : il se déplace d'un point à un autre et à une
— Le Connemara vient d'Irlande vitesse qu'il peut contrôler, mais à la différence d'un
— Le Fdjord
norvégien de Norvège
déplacement en vélo ou en barque, il partage cette
— L'Haflinjer du Tyrol. autonomie avec le poney. L'enfant qui souhaite exercer
— Le Français de selle, le
Landais, le Bottok, et le son autorité peut enfin commander, et son poney bien
Merens viennent de France. dressé doit lui obéir.
l'Highland, le New Forest, et le
— Enfin, le Dartmoor, Mais donner des ordres, c'est aussi assumer une res-
Welsh viennent de Grande Bretagne.
ponsabilité, c'est ainsi que l'enfant apprend très vite à
Pour les besoins de l'équitation on a classé les poneys être responsable de sa monture, à savoir l'équiper, c'est-
par grandeur en trois catégories : à-dire le seller, et à lui prodiguer les soins qui lui sont
le poney A, dont la taille au garrot va jusqu'à 1,07 m, est nécessaires.
destiné aux enfants de 5 à 12 ans (exemple: le
Shetland). Dans le cas du poney, il s'agit essentiellement de net-
le poney B, dont la taille au garrot va jusqu'à 1,30 m, est toyer son pelage, c'est-à-dire de lui passer l'étrille et
destiné aux cavaliers de 12 à 15 ans (exemple le ensuite de le brosser.
Dartmoor). Cependant certaines races ne doivent pas l'être trop car
Le poney C, dont la taille au garrot va jusqu'à 1,48 m, est leurs poils sont imprégnés d'une substance graisseuse
réservé aux cavaliers de 15 à 18 ans. qui les protège du froid.
Enfin l'équitation développe tout à la fois, les qualités
physiques et morales du cavalier.
Rapports affectifs entre l'enfant et l'animal
Les qualités physiques : ce sont essentiellement le sens
L'enfant a des besoins affectifs que ses parents et son de l'équilibre et la souplesse, mais ces qualités physi-
entourage ne parviennent pas toujours à comprendre, ques ne s'acquièrent que par l'entraînement et au prix
c'est pourquoi ses rapports avec l'animal peuvent être si d'un certain effort. Quand l'enfant prend conscience de
importants. faire des pogrès, celui lui donne confiance en lui.
Avec cette assurance lui vient le goût du risque qui peut L'éducation et les soins
aller jusqu'à la pratique de la voltige.
Ces animaux sont élevés dans le but d'être montés ou
Enfin et surtout, l'équitation permet aux enfants des attelés, il faut donc les habituer à accepter le licol.
villes de reprendre contact avec la nature. C'est pour-
quoi on nepeutqueseréjouirdu nombredeplus enplus Dès que les petits ont un an, on commenceà les maintenir
élevé de poneys clubs en France. pour leur mettre une attache.
Dès la deuxième année, on les fait travailler à la longe,
Il est à remarquer que certaines écoles ont pu choisir mais il faut être attentif au moindre indice, l'encornage
l'équitation comme activité physique.
d'un sabot par exemple, peut faire boîter l'animal, il faut
donc faire appei au maréchal-ferrant. Le maréchal-
ferrant c'est l'homme qui ferre les sabots des chevaux,
des bœufs, des mulets, des ânes et des poneys.
CONTENU DE L'ÉMISSION
Si le poney n'a pas à marcher sur le bitume de la route ou
Présentation de poneys une surface aussi dure, il n'est pas nécessaire de le
ferrer, il suffit de lui limer l'excédent de corne qui se
Ils s'ébattent en liberté dans des prés, les mères sont forme sous le sabot.
avec leur petit. Préparation du poney pour l'équitation
Comparaison de la taille du cheval et du poney.
Pour monter un animal il faut le seller, c'est-à-dire lui
mettre une selle, un licol, un mors, et différents harna-
Généalogie chements aux noms particuliers, tous fabriqués en cuir
par un sellier et entreposés dans une sellerie ainsi que
Les mères (poulinières) portent leur petit onze mois. les bombes (casquettes protecrices pour les chutes du
Quand ils naissent, on leur donne un nom, dont la pre- cavalier).
mière lettre varie selon l'année. En 1978 la lettre était le
M, en 1979 c'était le N, en 1980 c'était le O. Enseignement de l'équitation
Le vétérinaire doit faire un état des particularités du Au paddock, les enfants de l'école de Nanteuil le Hau-
jeune poney. doin apprennent à se tenir sur le poney et à prendre
Il doit noter : confiance.

— son nom, Le mercredi et pendant les vacances d'autres enfants


— sa race, font un apprentissageplus approfondi d'équitation, cela
être: alezane (brun implique aussi de s'occuper du poney qu'ils montent,
— sa couleur de robe qui peut d'en être responsable et de le soigner (l'étriller et le
rougeâtre), grise pommelée (avec des taches rondes),
baie (brun-rouge), pie (noir et blanc), aubère (avec des brosser).
poils blancs et des poils rouges), isabelle (jaune pâle). Le futur cavalierdoit aussi apprendre à bien connaître la
—ses marques distinctives s'il en a un épi entre deux morphologie du poney et son anatomie se reporter au
yeux, deux balzanes postérieures (taches blanches aux dessin avec les noms. On remarquera que pour le poney
membres). comme pour le cheval, il existe un vocabulaire particu-
— le nom de sa mère, lier et précis.
— par quel étalon sa mère a été saillie, Quand l'enfant se sent en confiance sur le poney, et que
— le nom du propriétaire et son adresse. le poney a également confiance en son cavalier, les
C'est sa carte d'identité pour le faire figurer au livre deux s'essaieront à la course d'obstacles et enfin à la
généalogique de l'espèce, l'équivalent d'un pédigree voltige.
pour un chien. Évocation de l'animal
On retrouve les poneys de la première séquence, mais
La nourriture cette fois ils sont montés par des cavaliers déjà expéri-
mentés qui les mènent au trot puis au galop dans une
L'animal broute l'herbe d'un pré. allée forestière.
PONEYS DANS LES PRÉS
-
DOCUMENTATION SUPPLÉMENTAIRE BIBLIOGRAPHIE CONCERNANT
LES PONEYS
Pour ceux que cela intéresse, il y a une fête du poney, un
salon du poney et aussi de nombreux concours hippi- Magazines (ne sont pas en vente dans les kiosques)
ques. Toutes ces manifestations vous seront signalées — RevuePoney Directeurdela publication M. Grusenmeyer,
par le « Poney club de France », 15 rue Mesnil, 75116 Dambach-Wineckerthal,67110 Niederbroon-les-Bains,
PARIS, tél. : 723.59.29. tél. (88) 09.24.53.
Ou la Fédérationfrançaise des éleveurs de poneys, 12 — Revue Poney mon ami, 64 avenue Lamartine,
94170 Le Perreux, tél. 324.17.23.
rue du Parc Royal, 75003 PARIS, tél. 887.75.26.
Livres
— Louis de Pas Poney de rêve, éd. Flammarion, Paris
— Louis de Pas Le Poney, éd. Flammarion, Paris.
—• Louis de Pas Poneys du monde, éd. Nathan, Paris.
— J. Rurgis Les Poneys, éd. Solarama.
— M.-T. Prevosto Le Poney, éd. de Vecchi.
Regards sur la forêt de Bellême

Intentions pédagogiques Chaque ensemble et sa collection Cette approche économique sera


d'individus, bien datés, a une phy- très brièvement évoquée. Piste pos-
De cette promenade de vingt sionomie différente, nécessite des sible de travail en classe elle n'est
minutes dans la forêt de Bellême soins différents et a un nom bien pas le moment fort de l'émission.
dans l'Orne, quelques points forts particulier (semis, fourré, gaulis,
vont se détacher, suffisamment mis perchis, futaie). Voir illustrations Une forêt c'est avant tout
^écosystème. un
en lumière pour qu'une classe spec- dans les quatre pages suivantes. On regardera
en atten-
tatrice du cours élémentaire puisse Toutes les sortes de parcelles sont tivement chacun des éléments
les reprendre tous ou partie, et aille présentes au même moment dans flore, faune (par le biais d'un chas-
plus loin dans sa recherche(qu'elle seur photographe).
une forêt : chacune a été celle
habite ou non près d'une forêt). d'avant et va devenir celle d'après. La place de l'homme dans cet éco-
Cet étalement dans le temps qui système est importante :
^ Cette forêt de feuillus est sur- l'entretenir c'est le
correspond, à un moment donné, à — le surveiller,
tout peuplée de chênes. On regar- un étalement organisé dans l'es- rôle du garde forestier (agent tech-
dera avec attention cet arbre depuis nique forestier) que l'on va suivre
le moment de sa germination jus-
pace est l'un des aspects le plus sur-
prenant du travail forestier puisque tout au long de l'émission dans cer-
qu'au moment où il est devenu un l'on exploite ce qui a été planté 150 taines de ses occupations;
bicentenaire sur le point d'être
ans avant et que l'on entretient des — une forêt c'est pour tout un
abattu. parcelles qui seront exploitées 100, chacun un lieu où l'on peut aller
Toutes les étapes de la vie du chêne 150, 200 ans plus tard. regarder la nature : espace de pro-
sont présentes au même moment Cette approche historique (passé menade, de distraction, d'étude
dans une forêt. récent voire... avenir proche) sera qu'il faut apprendre à respecter.
adaptée au niveau C.E. Elle appartient à chacun.
Ce regard sera attentivement des-
criptif, botanique.
gb La culture de la forêt n'est pas Notes
faite au hasard. Les arbres sont éle-
0 Les arbres aux différents stades vés (aux deux sens du terme) pour Pour le cours élémentaire nous
de leur grandissement ne sont pas 1)
situés n'importe où dans l'espace devenir une matière première de la avons délibérément abandonné un
de la forêt : une forêt est cultivée en meilleure qualité possible : la forêt certain nombres d'approches dont
parcelles répertoriées où tous les est exploitée par l'homme et toute l'approche géologique, pédologi-
arbres ont le même âge. une industrie gravite autour d'elle. que voire météorologique.

télévision ASPECTS DE LA VIE ÉCONOMIQUE EN FRANCE


lundi 17 octobre 1983
14 h 05-14 h 25 (T.F.l) cours élémentaire
(précédentediffusion le 31 janvier 1983)
CNDP - École élémentaire, 1983-1984
2) Nous avons tourné l'émission au cours de laquelle les arbres sont
Documentation
en juin. Il est évident qu'il est inté- comptés et minutieusement décrits
— On pourra consulter le
n° 300
ressant de suivre l'évolution de la en vue d'un abattage à venir.
forêt et son paysage aux quatre qui sortira le 19 janvier 1983 de
saisons. — Lors du tournage une violente Textes et Documents pour la classe,
tempête avait abattu plusieurs publication du CNDP consacré à
chênes centenaires. On va assister à La forêt et les hommes ».
«
leur tronçonnage. Ce sera pour
nous l'occasion de les décrire atten- — Le ministère de l'Agriculture
Déroulement de l'émission (Direction des forêts) et l'Office
tivement racines comprises.
national des forêts ont en commun
— Dans un paysage normand, on — On suit la voiture d'un agent un service d'orientation et de
cerne la forêt de Bellême, forêt technique forestier allant surveiller documentation Allo forêt »
domaniale (propriété de l'État) qui le travail d'un groupe d'ouvriers «
551.51.71, 1 ter, avenue Lowendal,
a des limites très précises. qui dégagent de jeunes plants de 75007 Paris.
chêne en retirant les ronces qui ont
— On pénètre dans la forêt en sui- envahi le semis.
Ils publient une documentation
vant un groupe de randonneurs. dont nous reproduisons ci-après les
Avec eux on découvre qu'elle est — Puis il va rencontrer un groupe deux publications (un dépliant :
balisée, flèchée, qu'elle est parcou- d'élèves d'une classe d'un village
« Du gland au chêne », et une
rue par des routes, des allées, des limitrophe de la forêt. En les pro- fiche : « Le chêne rouvre ») qui
chemins, des ronds-points, des menant de parcelles en parcelles il concernent directement l'émission.
points d'eau qui ont tous un nom. va leur montrer les différentes A condition que la démarche soit
étapes de la vie du chêne (voir illus-
— Ils vont rencontrer un chasseur, trations ci-après). faite au niveau d'une école (il ne
photographe grâce auquel on verra
peut en aucun cas être question
quelques animaux de la forêt : — Des troncs d'arbres sont ame- d'une commande en nombre) on
oiseaux, chevreuil. nés à une scierie proche où l'on sui-
peut éventuellement obtenir une
— Plus loin on verra des forestiers vra quelques moments de leur débi- documentation complémentaire
occupés à un martelage : opération tage en planches. concernant la forêt et les métiers du
bois.

Viviane Gauthier
REGARDS SUR LA FORÊT DE BELLÊME
Du gland au chêne

(D Un seul chêne, mais des milliers de glands.


2 ans — Les glands vont germer et donner
naissance à un semis de chênes qui ne pourra se
développer que si la lumière arrive jusqu'à lui. Il
faut donc enlever les vieux chênes, les semenciers,
qui leur ont donné naissance.
/o\ 10 ans passent, les semis sont devenus impénétra-
bles : c'est un fourré. Il y a plusieurs centaines de
milliers de jeunes chênes à l'hectare. Le forestier
intervient en éliminant les autres espèces concur-
rentes (c'est le dégagement de semis).
20 ans — Parmi les jeunes chênes la concurrence
est très vive. C'est la sélection naturelle, les arbres
les plus faibles meurent. Le forestier aide la sélec-
tion naturelle en favorisant la croissance des
chênes les plus beaux, les plus droits, les plus
vigoureux. Ils sont encore très serrés et forment un
gaulis.
40 à 60 ans — Les chênes croissent en hauteur et
peuvent atteindre 30 cm de haut : c'est le perchis, le
forestier continue à intervenir par les éclaircies.
Les arbres malades, dépérissants, mal conformés
sont éliminés.
/2\ 100 ans — Les chênes d'une centaine d'années ont
environ 30 cm de diamètre. Leur croissance en
hauteur est terminée : c'est la jeune futaie.
200 ans — La vieille futaie ne comprend plus que
100 à 150 arbres à l'hectare. Leur croissance se
ralentit. Avant qu'ils ne deviennentstériles et meu-
rent, il faut les couper progressivementpour per-
mettre à la lumière d'arriver au sol et aux glands de
germer.
220 à 250 ans
— Lorsque les vieux chênes ont
rempli leur fonction et donné naissanceaux jeunes
semis qui les remplaceront il faut procéder à la
coupe définitive.
(voir illustration sur les 2 pages centrales)

13
14 15
[texte_manquant]

Le chêne rouvre est un des arbres les plus fréquents de nos forêts. C'est
aussi un des plus grands, des plus longevifs, et dont les produits sont les
plus appréciés.
Il peut atteindre quarante mètres de hauteur et plus d'un mètre de
diamètre (jusqu'à deux mètres de diamètre pour certains individus
exceptionnels). L'arbre porte des fleurs mâles et des fleurs femelles
qui apparaissent en même temps que les feuilles.
On le distingue du chêne pédonculé, essence voisine, par
8 le port que lui donne un fût très droit se prolongeant longuement dans
la cime 8 l'insertion oblique de la feuille sur le pétiole 8 l'absence de
pédoncule à la base des glands.
RÉPARTITIONGÉOGRAPHIQUE
Le chêne rouvre se rencontre dans toute l'Europe occidentale. En France,
on le trouve au nord de la Loire, dans le Massif central et les Pyrénées.
C'est l'arbre dominant des belles forêts domaniales du Centre et de
l'Ouest.
ÉCOLOGIE
Il aime les sols bien drainés, n'est pas difficile sur leur composition
chimique. Il s'élève jusqu'à 1 000 m d'altitude dans le Centre et jusqu'à
1 600 m dans les Pyrénées. C'est une essence de lumière ses jeunes
semis dépérissent s'ils ne sont pas exposés rapidement à la lumière.
SYLVICULTURE
Le chêne rouvre fournit les produits les plus appréciés aux conditions
suivantes
8 accroissements annuels fins et réguliers 8 gros diamètre 8 bois tendre
sans défaut 8 fil droit 8 couleur uniforme.
Ces conditions ne peuvent être assurées que par un traitement très soi-
gné, fondé sur la conduite des peuplements en futaie régulière obtenue à
partir d'une régénération naturelle abondante. Au prix de nombreux soins,
à l'âge de 240 ans, il est possible de récolter de magnifiques individus
de 80 cm de diamètre qui avant de disparaître ensemencent la forêt.

y
g ,
2 , ê en-
de
9 moâi- ale t/tnr
détte-t.
4 en
Expression - Création
Activités dramatiques

Présentation des émissions du premier trimestre

Peu à peu, le jeu dramatiqueentre à


l'école... Peu à peu, les saynètes,
sketches obligatoires de Noël ou de
fin d'année scolaire (textes déni-
chés chez les « spécialistes », rôles
distribués autoritairement, appris
et récités « par cœur », longuement
répétés comme autant de leçons
supplémentaires,...) disparaissent au
profit d'une activité dramatique
régulière, exercée par tous les
enfants... Peu à peu, dans la forma-
tion des enseignants sont proposés
des stages de recyclage (à défaut de
formation initiale...) basés
sur le jeu de marionnettes sur le jeu Précisons que, pour nous, la base enfants en expriment le besoin, le
et les activités dramatiques... de ces activités est le jeu : donc, une désir; c'est assez dire que le temps,
Les instructions officielles incluent activité gratuite, faite pour le plai- l'espace, l'organisation scolaires
ces activités dans ce qu'il est sir, par plaisir, et qui tend à mobili- devront être utilisés de façon diffé-
convenu d'appeler « l'éveil » à ser toutes les forces des enfants rente de ce qu'ils sont habituelle-
l'école élémentaire. Un des dangers pour réussir à atteindre l'objectif ment... C'est dire aussi que les
des recommandations ministériel- qu'ils se sont fixé. Le domaine est enfants, dépaysés parfois par les
les est d'utiliser ces activités pour évidemment celui de l'expression, formes que prendra le « travail »
de la création, la forme d'intelli- entrepris, risquent de ne plus s'y
« faire passer » des connaissances
dans le domaine des disciplines gence sollicitée est « divergente », retrouver, de ne plus se sentir
« classés » comme
fondamentales : ainsi, on « fait » la pédagogie celle du projet, de l'en- ils le sont sou-
des marionnettes pour que les treprise. La fonction de l'institu- vent (implicitement ou explicite-
enfants apprennent du vocabu- teur est d'animation, d'observa- ment) en bons ou mauvais élèves, et
laire, les conjugaisons, etc. tion, d'aide au moment où les qu'ils se découvriront des possibili-

télévision ÉVEIL A DOMINANTE ESTHÉTIQUE


vendredi 18 et 25 novembre, 2 et 9 décembre 1983
-14 h 25 (T.F.l)
14 h 05 cours élémentaire - cours moyen
CNDP — École élémenliiirc. 1983-1984.
tés d'actions nouvelles, d'acquisi- passent beaucoup de temps à
tions : aux maîtres de savoir valori- faut noter tout de suite que h
Il l'école ! (et nous mêmes, « anciens »
.ser tel ou tel enfant dont ils but n'est pas de faire aboutir les enfants rappelons-nous notre
observeront les facultés de créa- enfants à des résultats spectacu- école...).
tion, d'invention : elles pourront laires, mais de les inciter à faire
retentir sur leur comportement de multiples essais, dans tous les (...) La culture n'est donc pas une
d'écolier; mais ceci viendra comme domaines de l'art, sans qu'un discipline, c'est une dimension qui
jugement de valeur (stérilisant imprègne toutes les disciplines; son
une conséquence bénéfique de l'ac- lieu privilégié est l'interdisciplina-
tivité dramatique, basée sur le jeu, souvent, aussi bien s'il est positif
rité. Son temps est aussi bien les
et non comme un objectif à attein- que tlégatif) intervienne. L'im-
dre s'agit en effet ici de culture
il portant est dans la démarche enseignements scolaires que les acti-
vités péri-scolaires.
(n'ayons pas peur des mots !), et faite, dans les expériences réali-
non d'exercices visant des acquisi- sées, dans les échanges effectués. (...) En fait, a valeur de culture tout
tions scolaires... ce qui favorise l'interrogation per-
Au cours de ce trimestre, nous dif- sonnelle, l'expérimentation pratique,
fuserons qua e émissions, réorga- le regard sur le monde, les capacités
nisées, à partir de videos « des La classe d'expression et de création person-
Rendez-vous du jeudi » 1982- La classe est le lieu où peuvent nelle (..).
1983, sur le thème du personnage : s'engager des relations riches, com- In Le Courrier de l'éducation n° 46.
comment joue, se transforme,
il plexes, dont chaque enfant est l'ac-
grâce au maquillage, au masque, teur et le bénéficiaire.
aux postiches, aux costumes, aux
décors... Elle est un lieu de socialisation, L 'entreprise et la classe
forme un groupe véritable, ouvert
Jeux de masques :
sur l'extérieur, qui vit des moments L'enfant est un être d'avenir, il est
18 novembre : Zanni et Pantalone forts sur le plan des relations, des capable de faire des projets, de les
(commedia dell'arte), impressions, des sensations, des réaliser sur un certain laps de
25 novembre : Masques blancs, événements, des activités, et désire temps. Ce pouvoir de projeter, de
masquespeints, avec Bernard A vron les exercer, les exprimer, les com- se projeter dans les moments et les
et Pierre Trappet. muniquer; ses créations sont adap- jours à venir est trop souvent laissé
2 décembre : La grand-mère et le tées à ses moyens ; ceux-ci, par une en friche.
perroquet bleu, improvisation avec pratique régulière, se développent,
L'école, la classe devraient devenir
Jean Bauné. et les possibilités du groupe et de
chacun augmentent. le lieu où s'ébauchent, se pensent,
Jeux de costumes et de décors : se travaillent, se réalisent ces projets.
9 décembre : avec Pierre Amiot, Elle est en relation avec le milieu
familial, l'environnement social, En effet, c'est bien dans ce lieu que
Claude et Colette Monestier les enfants rencontrent leurs pairs,
culturel. L'action menée en classe a
forment des groupes de camarades,
son prolongement naturel, quel- d'amis, groupes proches et pour-
Objectifs de la série quefois son origine, dans les deux
.
autres milieux. Milieu familial, tant différents des « bandes de
copains ». Or, ce n'est qu'en le par-
— Inciter les enfants à la création milieu social et culturel, milieu sco-
et, par là, enrichir leurs moyens laire : triangle dont chaque élément lant, en le « socialisant » qu'un pro-
d'expression. jet individuel devient un véritable
est médiateur des deux autres,
projet, une véritable entreprise, avec
— Développer chez eux les possi- triangle où toute la vie d'un enfant
bilités de création et de communica- s'inscrit pour le meilleur ou pour le programme d'actions, d'activités,
tion. pire. Dans cette perspective l'édu- de réalisation.
— Leur donner le goût des expé-
cation reçue est de tous les instants ; On a trop «étiré » le terme de pro-
rimentations, de la recherche, des elle se nomme « culture ». Chaque jet et, ce faisant, on l'a rendu vague,
échanges. instant compte donc... et les enfants Pour qu'un projet soit un et donne
naissance à une entreprise, plu- 3) Il faut que du projet, d'abord et prise entière, l'invitation à ne plus
sieurs conditions sont à remplir. nécessairement imaginaire et ima- entreprendre !
giné, les enfants et le maître puissent
1) Il faut que le « climat » du 5) Chaque étape de réalisation doit
groupe-classe ou de l'école soit tel passer à un programme rationnel
d'activités. être, vers sa fin, bien consciente pour
que chaque enfant puisse exprimer Entreprendre, c'est se projeter dans les enfants. Il ne s'agit pas de se
les « idées » d'activité, qu'il puisse l'avenir, c'est l'imaginer, certes, perdre dans un verbalisme inutile
prendre la parole devant le groupe de mais c'est aussi prévoir, de manière mais, après une activité, de la réin-
pairs. Parler de l'avenir, des cons- réfléchie et consciente, les étapes de sérer consciemment dans la pro-
tructions d'objets que l'on envisage réalisation, les différentes sortes grammation, de mesurer ainsi et à
(cabanes, maquettes, décors), des d'activités rendues nécessaires chaque étape, la distance tempo-
fêtes que l'on veut donner et se motivées par le projet. relle qui existe entre ce moment et
« »
donner, des voyages et des aven- la réalisation pleine et entière du
tures que l'on veut entreprendre est Cette rationalisation, loin d'être projet.
mille fois plus riche que de simple- desséchante, enrichit le projet ini-
tial de détours d'abord imprévus. N'est-ce pas de cette manière, au
ment dire ce que chacun a fait dans reste, que les enfants structurent
le passé proche(ce récit de ce qui a Si l'on veut faire une « fête du
leur temps vécu, commencent à sai-
été vécu la veille crée l'ennui des vent », il faudra bien prévoir des sir et à dominer la valeur du temps
fameux « entretiens » du matin). temps d'activités de fabrication de qui passe? La réalisation d'un pro-
cerfs-volants, de manches à air,
L'avenir est porteur de libération mais aussi un détour sera envisa- jet qui permet de penser l'avenir,
de la parole (*). geable grâce à la question « Qu'est- puis les étapes franchies et passées,
est un puissant levier de la maîtrise
ce que le vent »? de la durée et de la connaissance du
2) Il faut que « l'idée » — toujours
imprécise au départ — d'un individu De là, l'invention d'expériences sur temps.
soit reprise par le groupe, qui se les courants d'air, des différences Non seulement les activités produc-
l'approprie au cours de discus de pression, que sais-je encore ! trices enchantent les enfants, les
sions passionnées et fécondes. Un attirent, mais elles ont encore ce
individu ne peut à lui seul — c'est 4) De la programmation d'activi- privilège de pouvoir être combi-
vrai de l'adulte autant que de l'en- tés à l'entreprise proprement dite, nées, structurées par un projet.
fant — élaborer un projet, passer qui est la mise en acte du projet, le D'éparses, elles deviennent alors
du projet à un programme précis pas est aisé à franchir : les enfants moyens et constituants d'une entre-
d'actions, réaliser ce projet. Il y sont avides d'actions productrices prise. Ainsi, gagnent-elles en puis-
faut l'accord et l'aide d'un groupe, et efficaces, d'activités « concrètes » sance motivante auprès des enfants :
adulte et enfant compris. Ce sont, au sens fort, c'est-à-dire produi- il est bien plus intéressant de proje-
au reste, des projets réalisables qui sant, fabriquant des objets concrets, ter et de réaliser une fresque sur un
forgent un groupe. Il y a action palpables, visibles, perceptibles. mur de l'école que de peindre pour
réciproque du projet et du groupe. Mais l'adulte est là qui aide non à peindre ou de dessiner pour
Bien plus que les mots, bien plus franchir ce pas, mais à le réussir. Si dessiner.
que la discussion ou le dialogue les conditions matérielles ne sont Activités d'expression, de création
considérés en eux-mêmes, c'est la pas réunies (l'outillage nécessaire; trouvent dans le projet et l'entre-
réalisation concrète d'un projet, les l'endroit adéquat; une « plage » de prise une source d'enrichissement,
fabrications, les activités qu'il sup- temps suffisante), grâce à l'apport de valorisation qui les rendent
pose qui « soudent » en groupe plu- de l'adulte qui, lui, sait quelles sont nécessaires et intéressantes à la
sieurs individus. ces conditions, la premièreétape de fois : nécessaires parce que sans
l'entreprise, de la réalisation du elles, aucun projet ne serait réalisé,
projet risque de conduire à la intéressantes parce qu'elles abou-
(*) A ce sujet, lire Vers la liberté de parole, déception, à l'abandon du projet, tissent à un objet construit, que cet
commentaire du plan de rénovation de l'en- objet soit une cabane, une fresque,
seignement du français, coll. « INRP », éd.
bref, à l'échec. Et l'échec de ce pre-
Nathan. mier pas, c'est l'échec de l'entre- un jeu dramatique, une fête.
L'enfant est, dans un projet, inven- savoir-faire isolés de leur objectif L'école n'est pas le seul lieu de la
teur, créateur, producteur. concret... transmissiondes connaissances,elle
Rien rie peut davantage l'aider à La prise en compte du projet enfan- est aussi le lieu de la parole, le lieu
avoir confiance en lui, confiance tin permet d'inscrire l'élève dans la des expériences sans cesse renouve-
dans le groupe « de projet » que de réalité actuelle, d'y situer ses actes lées, le lieu de l'expression possible
prendre conscience qu'il peut ima- sans risque d'erreur quantative, qua- sous toutes ses formes, qui condui-
giner, prévoir ses actions, réaliser litative, d'y respecter son rythme de sent aussi à la connaissance. On ne
ce qu'il a conçu et pensé, et ce de la
développement physique et intellec- peut pas faire de la musique avec des
manière aussi sensible et concrète tuel. cahiers! disait un enfant, dans une
qui soit. A tous les niveaux de notre système classe où régnait un pauvre maté-
d'éducation surgit la nécessité de riel scolaire. Nous dirions bien :
Texte rédigé par F. Best. redonner tout son sens à l'activitédu « On ne peut pas faire de la musi-
sujet, à sa propre expérimentation, à que seulement avec des cahiers » : il
Le projet donne une direction à l'ac- faut que la classe offre aux enfants
tivité, lui confère une intentionna- ses fertiles tâtonnements.
un milieu riche, où ils puissent
L'activitéphysique de l'enfant de 2 à 10 ans
lité, un sens.
par l'Amicale de l'ENSEP, éditions Amicale
exercer leur action sur l'espace, le
F. BEST Pour une pédagogie de l'éveil, éd. de l'ENSEP et revue EPS (p. 17), dont nous temps, les matériaux, les événe-
Colin. recommandons la lecture. ments scolaires.
Le projet, cette perpétuelle produc- ie Espace scolaire
tion de soi-même par le travail et la Si les tables et les chaises peuvent
praxis, c'est notrestructure propre... L 'organisation de la classe être bougées, des espaces à utiliser
Comme cet élan vers l'objectivation différemment peuvent être créés
prend des formes diverses selon les qu'une classe soit pour-
Il est rare
très vite, dans l'ordre nécessaire à
individus, comme il nous projette à vue d'étagères suffisantes, et qu'un l'activité qui suivra. Espaces libres
travers un champ de possibilités dont « coin » (comme à l'école mater-
d'obstacles, qui permettent le mou-
nous réalisons certaines à l'exclusion nelle) soit réservé aux enfants pour
des autres, nous le nommons aussi qu'ils puissent y déposer les mille et vement, la circulation...
choix ou liberté. un « trésors » que l'émission leur Parfois, un local proche de la
J.-P. SARTRE Critique de la raison, Dia- propose de récolter, au hasard de classe, une partie de couloir peu-
lectique p. 95, éd. PUF. leur promenade... Et cependant, ce vent être « annexés » pour un temps
coin, ces étagères sont indispensa- limité...
Par définition, toute action a un but, bles pour qui veut lancer sa classe
qui est d'amener une modification dans ces activités de quête, d'ex- 0 Temps aménagé
dans une situation déterminée. Le pression et de création. Il estcertain que seul un temps rela-
but de l'action s'inscrit dans un pro- La relation des enfants au monde tivement long permet aux enfants
jet. Ce projet préside à l'organisa- ne peut s'arrêter à la porte de de « s'installer » dans un processus
tion des processus successifs de l'ac- l'école — et la classe a besoin de de création. Si la fin de l'activité
tion. Il est nécessaire à la conduite de proposer aux écoliers une richesse semble trop proche de son début
cette action. d'objets, d'outils, d'instruments, (une heure, c'est très court!), les
Les démarches pédagogiques tradi- d'accessoires, de matériaux, une enfants le sentiront et ne se senti-
tionnelles confient à l'adulte — un richesse aussi d'événements vécus ront pas autorisés à prendre le
adulte modèle — le soin de guider les en commun. Cela permet qu'il n'y temps de l'inspiration, de la ré-
actions du sujet. Le projet appartient ait pas rupture du monde social flexion, de la concentration néces-
alors, essentiellement, au pédago- extérieur au monde scolaire, et que saires. Il faut bien deux heures
gue. Ce dernier propose, souvent l'éducation que nous voulons glo- minimum pour entreprendre l'acti-
impose, à l'enfant des exercices qui bale ne soit pas réduite à une ins- vité projetée, et la mener assez loin.
sont des simulacres d'action et qui truction abstraite, si intéressante Indépendamment de toute relation
visent l'acquisition de moyens, de soit-elle. aux activités d'expression, cette uti-
lisation du temps scolaire par les matique dont l'objet est une forme proposer des exercices en série sur
enfants est essentielledans la démar- d'expressionpartiellement volontaire « la peur », « la timidité », « l'atten-
che qui les conduira à l'assimilation et élaborée. Nous nous écartons éga- tion », et autres thèmes de ce genre,
du concept de temps. lement d'une formule théâtrale où la comme s'il était nécessaire, pour
pièce, imposée sous une forme défi- mieux les comprendre, d'isoler ces
0 Matériaux nitive et pour ainsi dire close à ses différents états ou sentiments. L'en-
La classe devrait offrir à l'imagina-
exécutants, ne laisse qu'une place fant a besoin de participer à un
limitée à leur apport personnel. « jeu » qui soit un tout et au cours
tion créatrice des enfants toutes
duquel il saisira dans leur vérité sen-
sortes de matériaux diversifiés, D'autre part, si nous qualifions ce
timents et personnages, parce qu'ils
dans les différents domaines où ils jeu de « dramatique », c'est que nous
donnons à ce mot son sens propre : le lui seront présentés sans être coupés
peuvent exercer leur activité : de ce grand courant de vie de
drame, c'est l'action, au sens où, par-
— Dessin, peinture, création en lant d'une œuvre théâtrale, nous l'action.
volumes (à partir de matériaux de
récupération par exemple), mou- disons : « L'action se déroule à tel Marie DIENESCH professeur consultant
vement, danse (une aide peut être endroit », ou « se situe à telle au Centre internationald'études pédagogi-
donnée aux enfants par des acces- époque ». ques de Sèvres. Extrait de la revue Vers
l'éducation nouvelle, nos 17-20-23.
soires : ballons, balles, longs rubans, D'une pièce de théâtre, un « jeu dra-
cerceaux...), marionnettes (objets- matique » ne retiendrait que cet
personnage, tissus, flacons- enchaînement élémentaire de faits Extraits d'une communication faite
silhouettes, bouteilles en plas- matériels et de réactions psycholo- à la réunion du groupe de travail :
tique...),jeu dramatique (accessoires giques à quoi elle pourrait, -dépouil- « Théâtre scolaire et universitaire »
pour la création de personnages, à lée de tous développements verbaux, au ministère de l'Éducation, par
la taille des enfants), musique Marie Dienesch, professeur consul-
se réduire.
(matériaux et objets sonores, ins- tant au Centre internationald'études
C'est donc autour d'une intrigue
truments de musique à jouer et à simplifiée dont aucune digression ne
pédagogiques, au lycée de Sèvres et
construire),créations audiovisuelles aux écoles normales supérieures de
(magnétophones, polaroïds, appa- vient ralentir le rythme, dont aucun
Sèvres et de Fontenay-aux-Roses :
reils photos pour diapos couleurs). développementsuperflu ne retarde la
Jeu dramatique et théâtre dans
constanteprogression, que nous lais- l'enseignement.
Les problèmes de rangements se sons fleurir et se multiplier les libres
posent... Caisses de carton (embal- créations de l'enfant. En effet, seule L'activité dramatique dont il va être
lages de machines « électro- l'action, au sens où nous venons de la question se situe dans le mouvement
ménager »), briques et planches définir, peut susciter cet intérêt puis- qui tend, depuis plus de vingt ans, à
peuvent devenir des éléments de ces sant sans lequel il n'est pas d'activité une réforme foncière de l'enseigne-
rangements indispensables. efficace. Il faut, pour obtenir des ment et qui fait écho à ce que tous les
résultats valables, que l'enfant soit vrais éducateurs, au cours des siè-
entièrement pris par ce qu'ilfait. Or, cles, ont mis en pratique et affirmé :
il ne le sera ici que si le « jeu » répond il ne suffit pas de communiquer à
Le jeu dramatique à son besoin d'action et de mobilité. l'enfant des connaissancesqu'il reçoit
Ne commettons pas l'erreur de lui de façon passive; ilfaut le faire par-
tout d'abord, qu'entendons-nous
I-,'i
proposer des thèmes statiques où la ticiper de façon active et personnelle
par ces mots de « jeu » et de nuance psychologique l'emporte sur à l'enseignement qui lui est donné,
«
dramatique »? le mouvement. Ces thèmes nécessai- l'amener à exercer, dans les diffé-
Le mot « jeu »nous semble traduire rement morcelés et fragmentaires, rents domaines qui lui sont ouverts,
lill caractère essentiel de noIre acti- puisqu'ils s'attachent de préférence ses facultés créatrices. C'est ainsi
rill Oui dit « jeu » dit spontanéité, à lin état donné et à un « moment » que l'art dramatique n'est plus seu-
création libre et gratuite, jaillisse- particulier, ne suscitent chez lui lement le spectacle auquel assistent
ment à chacun personnel. Le « jeu » qu'un intérêt médiocre. On lasse vite les enfants, mais l'activité artistique
dramatique diffère de /'« art » dra- des enfants (et même des adultes) à qu'ils pratiquent eux-mêmes.
Notre dessein n'est cependant en situation qui évolue et progresse à faut proposer à l'élève ou l'amener à
aucune façon de transformer les chaque moment vers un « moment construire lui-même une action dra-
élèves des établissements scolaires autre », poussée par le dynamisme matiquement structurée et qui, pour
en autant d'acteurs ou d'actrices. des personnages et les rapports de * être plus ou moins brève, n'en soit
Nous cherchons avant tout à faire forces qui s'établissement entre eux. pas moins complète et clairement
des individus développésen vérité, en Ce jeu de forces structurées pro- tracée, avec ses points d'appui, ses
plénitude, en harmonie avec eux- gresse à partir d'un commencement charnières, ses grands mouvements,
mêmes et avec les autres. Il importe jusqu'à une .fin, et porte en soi sens et ses rebondissement, son rythme.
donc de ne refuser à personne le signification. (...)
bénéfice de cette formation humaine L'action dramatique est essentielle-
atteinte à travers des formes drama- ment collective. Chaque personnage Comment aider l'enfant dans ce
tiques appropriées. C'est pourquoi, voyage de découverte? Comment
en assume une part; il tire d'elle son
nous adressant à tous les élèves, existence et ne peut être révélé que l'amener à recréer en lui cette vie
« doués » ou « moins
doués », d'une dramatique qui entraîne avec elle le
classe, nous avons, à la lumière de par elle; il est uni à l'action et, par ?
monde où elle se joue D'abord en le
elle, à tous les autres personnages
l'expérience, jugépréférable de nous dans des rapports constants qui sont laissant libre de traduire ce monde
écarter, au moins pour commencer, d'opposition ou d'accord, d'hostilité avec les modes d'expression qui naî-
d'une formule à proprement parler tront spontanément en lui, sans lui en
théâtrale. Certes, nous arriverons, ou d'attraction, de convergence ou
d'éclatement. fixer ou lui en interdire aucun.
au niveau des classes du second Ensuite, en n'intervenant qu'au
cycle, à aborder un véritable travail (...)
moment et dans la mesure où il ne
de théâtre; mais cela sera possible Dans le « jeu dramatique » ou dans peut, seul, aller plus loin dans la
parce que nous aurons commencé, ou les exercices d'improvisation sur recherche de la forme qui lui est
saurons revenir, à une activité dra- thème, nous entreprenons la création nécessaire. Et encore notre interven-
matique qui ne part pas de formes dramatique à son origine. Que le tion sera-t-elle davantage une sug-
déjà fixées, notamment de textes thème dramatique soit proposé à gestion qu'une forme proposée ou
écrits, mais d'une « action » élémen- l'élève construit dans ses grandes imposée.
taire à partir de laquelle l'enfant lignes ou que nous l'ayons structuré
devra trouver ses propres formes Il ne s'agit pas d'enseignerune façon
avec lui à partir de ce qu'il a lui-
d'expression, et que nous appelle- même imaginé, il reste assez souple de faire, mais d'aider l'enfant à se
rons« jeu dramatique » pour la diffé- pour pouvoir être modifié par sa per- libérer de tout ce qui s'oppose en lui à
rencier du théâtre scolaire. Il est évi- sonnalité et par ses propres réac- une transparence de sa vie intérieure
dent que ces deux formes d'activité, tions. Ici, point n'est besoin pour lui dans une forme sensible. Il s'agit, en
loin de s'opposer l'une à l'autre, sont de retrouver telle réaction qui lui soit fait, de ce que nous pourrions appe-
au contraire complémentaires et vraiment étrangère, ni d'atteindre ler une technique négative et qui
représentent deux moments diffé- consiste à débarrasser l'enfant de
une intensité qui ne soit pas à sa
rents d'une même démarche créatrice. mesure. Il lui suffit d'être lui-même, tout ce qui l'empêche, le déforme ou
(...) mu et modifiépar une situation. Il vit le fausse. Physiquement d'abord, en
de façon personnelle la part d'action l'amenant à se décontracter, en lui
Cette « action » (qui n'est pas seu- qui lui revient et réagit, avec tout ce apprenant à disposer des différents
lement la suite des actes concrets qui que d'imprévisible cela peut compor- centre d'expression et d'équilibre de
l'extériorisent) est évidemment ter, au jeu des autres personnages. son corps. Psychologiquement
l'élément essentiel de toute forme ensuite, en dissipant la crainte de se
(...)
d'art dramatique. Qu'elle garde un montrer, d'être jugé, et en laissant
caractère schématique, comme c'est Le jeu dramatique, l'improvisation comprendre que ce n'est pas à la per-
le cas dans un thème de « jeu », ou sur thème sont donc la meilleure et sonne d'un tel ou d'une telle que nous
qu'elle soit parvenue à son achève- l'indispensable préparation au tra- allons prêter attention, mais au per-
ment au cours de l'élaboration com- vail d'une œuvre dramatique. Mais sonnage qui va s'y substituer (ce que
plexe d'une œuvre écrite, elle est une nous insistons sur le point suivant : il l'emploi, à certaines phases du tra-
vail et à des âges donnés, de marion- avec un autre, avec d'autres, les quement inexacte. Il est « mimeur »,
nettes ou de masques peut aussi aider jeux d'imitation... Impossible donc et cela, par toutes ses fibres.
àfaire saisir). Sur un plan esthétique de séparer le mouvement des activi- Marcel JOUSSE, L'Anthropologie du geste,
enfin, en l'aidant à se libérer d'images tés d'expression, puisqu'il en est la éd. Gallimard.
toutes faites, de comportements imi- substance même. Nous nous bor-
tés que la vue de spectacles médio- nerons ici à noter quelques
cres, à la télévision, au cinéma ou au réflexions,glanées au hasard de lec-
théâtre, a pu créer en lui. tures, et qui, toutes, traitent de Le geste, d'ailleurs, se dépasse lui-
l'importance de l'activité motrice même pour aboutir au signe. Un
(...) dans le développement de la mouvement s'inscrit en graffiti sur
Toute activité dramatique est par sa personnalité. un mur ou en griffonnages sur un
nature même une activité collective. papier; cet effet peut frapper l'en-
Les « jeux » individuels ne s'y juxta- Avant de fabriquer des outils, pro- fant qui s'essaie à le répéter, amor-
posent pas, ils coopèrent à la créa- longements de ses gestes, l'Anthro- çant ainsi une activité circulaire où
tion d'une action qui est une. Chacun pos a modelé son geste. Quelques le geste et le trait se comparent à
trouve ici sa place dans un ordre décamètres de film, qui auraient travers leurs variations.
d'ensemble qui ne l'éteint ni ne enregistré les tout premiers gestes Ainsi l'acte moteur ne se limite-t-il
l'écrase mais le soutient et l'enrichit. humains dans les lointains millé-
naires, nous en apprendraientdavan- pas au domaine des choses, mais à
La présence des autres doit être res- travers les moyens d'expressio'n,
sentie par l'enfant non comme un tage sur les origines de l'Homme que support indispensable de la pensée, 'il
obstacle et une limite, mais comme la plus méticuleuse analyse des la fait participer aux mêmes condi-
une possibilité de contacts et crânes et des fémurs Le Geste, c'est tions que lui. C'est là un facteur à ne
d'échanges sans lesquels sa création l'Homme.
pas oublier dans l'évolution mentale
personnelle ne pourrait se faire. Pour l'homme spontané, écho et de l'enfant.
L'action coordonne les apports indi- miroir du réel ambiant, chacun des
viduels sans en sacrifier l'originalité Henri WALLON, L'Évolution psychologi-
êtres est aperçu et mimé comme une que de l'enfant, éd. A. Colin.
et permet à chacun de s'intégrerà un action, comme un geste qui lui est
ensemblequi le dépasse et lui permet
propre, qui lui est « essentiel ».
de se dépasser.
Débordant de Mimèmes, le petit Le mouvement n'est pas seulement
Marie DIENESCH Texte repris par la Anthropos devient en quelquefaçon,
revue des C.E.M.E.A. Instructeurs. l'expression du MOI, il est le facteur
toutes choses et cela en dehors de indispensable à la construction de la
tout langage social; il est le chat conscience parce qu'il est le seul
attrapant la souris. Il est le cavalier moyen tangible qui établisse des
Le mouvement fouettant son cheval. Il est la loco- rapports clairs entre le MOI et la
motive entraînant les wagons. Il est réalité extérieure. Par conséquent, le
Il est à la base de toutes les activités l'avion traversant le ciel. Il est tou-
mouvement est le facteur essentiel
que nous avons proposées. jours : un Agent-agissant un Agi. Il dans la constructionde l'intelligence
jouera à toutes choses avec les qui se nourrit et vit des connais-
En effet, c'est le geste qui déclenche choses. Mieux encore, il jouera à
ces musiques produites par divers sances prises dans l'ambiance exté-
matériaux sonores, c'est le geste qui toutes choses sans aucune chose. rieure. Les idées abstraites elles-
Que lui importe ! Il a tout en luipuis- mêmes naissent du contact avec la
permet de tracer des'signes sur des qu'il a les mimèmes de tout.
supports variés, c'est le geste qui réalité, et la réalité se saisit par le
transforme les matières en objets Quand au « geste caractéristique », mouvement. Les idées les plus abs-
voulus par le sculpteur, le potier, il le saisira avec une si frappante traites, comme celles de l'espace et
c'est le geste qui anime la marion- justesse qu'on reprochera à l'enfant du temps, sont conçues par l'esprit
nette sans vie, c'est lui qui permet d'être moqueur. Il n'est point au moyen du mouvement. Celui-ci
l'expression des sentiments, le jeu moqueur, commenous le disons avec est donc le trait d'union entre l'esprit
dramatique, l'entrée en relation une nuance péjorative et psychologi- et le monde; c'est l'instrument spiri-
tuel qui réalise doublement l'action : e
l'origine de l'intelligen formelle de de leurs maîtres, seuls animateurs
vrais à l'école...
dans la conception intérieure exacte l'adulte.
et dans l'exécution extérieure. Il y a continuité entre les expériences C'est le mouvement qui est donné à
Maria MONTESSORIO. L'Enfant, sensorimotrices du-jeune enfant et voir, au cours de ces quatre émis-
éd. Desclée de Brouwer. les processus supérieurs de la pen- sions; la télévision n'est-elle pas 1

sée; la source de l'intelligence est à l'instrument privilégié pour cela?


rechercher dans la motricité: telles Le mouvement comme source et
Les différentes écoles de psychologie sont les conclusions de tous les cou- aboutissement de l'action, de la
génétique montrent précisément que rants modernes de la psychologie pensée, du langage, — le mouve-
c'est au travers de la motricité que génétique. Un chercheur illustre, ment qui permet d'explorer l'es-
s'édifie la personnalité du jeune Jean Piaget, est particulièrement pace, le temps, d'aller vers les
enfant. C'est à partir de ses activités affirmatif à cet égard : « Tous les autres, — le mouvement créateur...
sensorielles, de ses perceptions sans mécanismes cognitifs reposent sur la
cesse réajustées, de ses déplace- »
motricité n'hésite-t-il pas à répé-
ments, de ses manipulations, de ses ter. Les opérations de l'enfant,
jeux, de l'ensemble de ses conduites d'abord entièrement motrices, puis JEUX DE MASQUES
motrices enfin que l'enfant se déve- de plus en plus intériorisées, préfigu-
1. Zanni et Pantalone
loppe et s'enrichit. L'espace et le rent et préparent les opérations abs-
temps ne sont pas des donnéesdont le traites de la pensée aboutie. L'acteur est sur scène, avec son
bambin hérite miraculeusement à sa tempérament particulier, propre à
naissance; ils sont l'objet d'une Pierre PARLEBAS « Apport des activités
physiques à l'éducation globale de l'en- sa personne. A notre insu, il
conquête incessante par l'intermé- fant ", Revue des C.E.M.E.A., n° 256, Vers « monte » une colère : il devient
diaire des comportements moteurs. l'éducation nouvelle. personnage, et peut quitter la vio-
Apprendre à sérier, à classer, à lence des sentiments qu'il a expri-
compter, à inclure, c'est d'abord més à tout moment, et se retrouver
apprendre à se déplacer sur les lignes La télévision tel qu'il est, lui... S'il met un mas-
tracées dans la salle de jeu, à juxta-
que, il se transforme sous nos yeux :
poser où à séparer des cubes et des La télévision fait partie du monde
son corps ne joue plus de la même
dominos, à combiner et à encastrer des enfants (de leur espace et de façon... Qu'il porte le demi-masque
des volumes, à sauter d'un cercle leur temps) — et, quelle qu'elle soit. de Zanni, valet de la commedia del-
dans un autre. La notion de causalité elle est éducative, puiqu'elle fait l'arte au XVIe siècle, qu'il porte
prendra corps dans un lancer de acte d'éducation. Positif? Négatif? celui de Pantalone, vieillard avare,
balles, dans l'élan donné au cerveau, il n'est pas le même : il joue, et son
Elle est entrée à l'école, y apportant
dans la bousculade d'un jeu de
quilles. Comprendre l'espace et le
des éléments d'information, de corps, pour exprimer les mêmes
documentation, de connaissance; sentiments, devient différent...
temps, c'est être capable d'agir dans parfois elle y crée l'événement qui
cet espace et au cours de ce temps. L'émissiondonne à voir la diversité
Les activités physiques de l'enfant provoque, infléchit, nourrit l'aci- corporelle et vocale que demande à
vité du groupe-classe. Elle s'insère, l'acteur le jeu avec masque, qu'il
lui permettent d'évaluer des trajec- naturellement, dans le milieu cutu-
toires et des déplacements, d'estimer joue dans le sens du masque ou
rel des enfants. qu'il joue à contre-masque...
des vitesses et des allures, d'appré-
cier des percussions et des rythmes, Cette série de quatre émissions, c'est à travers la « gamme des émotions,
de vivre des simultanéités et des suc- donc d'abord, pour les enfants, la des sentiments »... (telle qu'elle est
cessions, de détecter des signaux et télévision, ses images, son monde évoquée dans le travail de comé-
de traiter l'information perçue, d'être sonore — et son intrusion dans la diens de l'école Jacques Lecoq).
une cause agissante sur l'univers des classe. Elle veut leur donner à voir, Bernard Avron, Pierre Trappet
objets qui l'entourent. On peut par- et par ces « visions », provoquer construisent devant nous les diffé-
ler de l'éclosion d'une véritable intel- des désirs d'activités, les aider à les rents personnages, leurs voix, leurs
ligence psychomotrice qui sera à réaliser, avec l'aide indispensable démarches...
2.Masques blancs, cent leurs fonctions : sentir, regar- Ces mêmes masques peints «psy-
der, goûter... Qu'un comédien porte chologisés (comme le dit Pierre
masques peints un tel masque, qu'il joue ce mas-
»
Trappet), permettent d'exprimer
Au carnaval de Bâle, chaque année, que, sa fonction, que son corps des sentiments violents ou très fins,
les cliques (joueurs de fifres et de s'adapte à l'expression qu'il veut des émotions. Là encore, c'est le
tambours) se déguisent : masques rendre, et nous voilà plongés dans corps du comédien qui fait tout.
et costumes étonnants... Avant un monde imaginaire, où les rela- Ainsi, nous verrons, sous le pré-
qu'ils ne peignent leurs masques, tions entre les êtres (animaux, texte d'une audition, l'acteur se
ceux-ci, tout blancs, offrent aux humains,...) sont placées sous le transformer instantanément, le
comédiens des « visages » curieux, signe des sensations, des émotions : temps de changer de masque, en
où le nez, les yeux, la bouche sont j'ai peur, j'ai faim,je te mange,je te « dur », en jeune fille, en « mémé »,
l'objet de déformations qui renfor- veux du bien, du mal... en danseur timide...
4. Jeux de costumes faire des éléments de costumes. De projet un spectacle pour leurs
et de décors même, un insert filmé (élément camarades de classes, les autres
d'un spectacle des Monestier) per- classes, ils pourront puiser là des
Nous reprenons pour cette émis- mettra de voir qu'avec un parapluie idées de départ pour des costumes,
sion «Le mannequin mous- « habillé », un rouleau de carton des décors... auxquels ils devront
quetaire », dans laquelle nous pro- ondulé, de la peinture, on peut ajouter la lumière, s'ils ont envie de
posions, avec du papier, du carton, évoquer tout un décor vite mis en jouer à « rideaux fermés »... Voici
du crêpon, des ciseaux, et un projet, place, et capable de transforma- des croquis qui reprennent les tours
divers tours de main pour réussir à tions... Ainsi, si les enfants ont en de mains décrits dans l'émission :

0 Les encoches (canson, bristol, fentes tous les 1,5 cm, 2 cm, etc. du découpé, de 3 à 5 cm, sur le début
carton souple). côté de la pliure, en laissant un du rouleau de papier.
Une simple fente... pour permettre espace non découpé de 3 ou 4 cm Le papier crépon s'utilise presque
du côté ouvert. Ouvrir, retourner,
d'assembler, de créer des volumes. toujours sans être déroulé; le sens
agrafer en couronne : on obtient
Ayez de bons ciseaux qui coupent du gaufrage doit être respecté :
une fraise, une coiffe, etc.
bien ! pour ce qui est souple, couper dans
le sens du gaufrage.
0 Les franges (kraft, sopalin, can- — Faire la même chose en prenant
un rouleau de papier, de la lon- — Prendre une bande de papier,
son, journal, crépon). gueur choisie. On obtient des bou- découper des franges en laissant un
— plier le papier (sans appuyer sur
cles (par exemple, pour faire des espace plein. Cela permet, par
la pliure) en bande de deux épais- perruques, des crinères...). Prendre enroulement sur soi ou en spirale,
seurs selon l'effet voulu. Faire des garde à laisser un espace non de faire des fleurs, des plumets, etc.
Assemblage

Pour faire des cols, manchettes, coiffes pour chapeaux, etc.

Volumes
Cherchez bien la place de l'encoche (sur du papier journal pour ne pas
gâcher...)

Pour faire des oreilles, des pétales de fleurs, etc.

Pour faire des boucliers, des masques, etc.

. La bande (carton souple, bristol). faire des bonnets, par exemple. Le


sens du gaufrage : souplesse pour le
siennes (heaumes, masques, etc.)
pour former des cylindres.
— Simple rectangle pour faire des bas de la tête. Attacher un des côtés
cientures, des poignets, des coiffes...
Un mode d'assemblage : percer des avec un élastique très serré, retour-
trous (avec un gros clou, ou un ner. Agrafer le bas avec des plis sur tb La couronne et ses chutes (à par-
emporte-pièce) et y coulisser une une bande de carton souple de 5 à tir d'un rectangle de kraft, canson,
10 cm de hauteur.
ficelle. carton s-ouple).
— Bande plus haute,
agrafée ou Pour faire des cols, des bords de
— Bande un peu plus haute, de la
largeur de la tête d'un joueur, pour assemblée avec des attaches pari- chapeaux, des poignets, etc.
A partir du rectangle

Trois cols mais deux formes (à fermer avec une attache parisienne). La
chute du centre peut servir!

Un bord de chapeau (franger l'intérieur qui sera collé sur la coiffe).


La couronne peut être utilisée en tronc de cône et servir pour la coiffe
du chapeau Il est inutile de faire le fond du chapeau

A partir du carré
lb La baguette (papier journal, Pour découper un cercle avec un 0 La symétrie.
chutes de rotatives, kraft). compas de fortune, prendre une Pour avoir des motifs décoratifs de
feuille de papier 21/31, la plier bonne qualité, à coller sur des sup-
Pour faire des badines, des épées,
etc., prendre un grand rectangle de pour en faire une bande solide. ports, vous utiliserez la symétrie.
papier par un angle. Rouler très Faire un trou dans la partie droite, Prenez un morceau de papier,
très serré à partir de cet angle (c'est par lequel la mine d'un crayon pliez-le en deux (ou en trois, en
difficile au début, mais il faut y veil- pourra passer. Poser le compas quatre, etc.). Dessinez dessus et
ler : sinon, la baguette sera molle et
obtenu sur la feuille où doit être découpez côté pliure (ou bien faite-
découpé le cercle, épingler sur le
vous ne pourrez pas jouer avec) centre la bande (partie gauche), et
le à ciseaux levés ») la moitié du
«
jusqu'au bout de la feuille. Scot- motif que vous voulez obtenir.
cher au milieu. Couper les deux tracer le cercle avec la pointe du Dépliez.
bouts où il y a peu de papier. crayon.
Vous pouvez, par le même prin-
On peut faire une poignée en la cipe, mais en bande très longue,
découpant dans une chute de car- 0 La pliure. obtenir des dentelles, des couronnes,
ton ou canson. Pour que la lumière accroche sur etc.
lb Cônes ou troncs de cône. un volume et joue en contraste (un
clair, un sombre), vous pouvez Vous pouvez avoir aussi un motif
Un cercle peut faire quatre cônes : plier le papier, suivant une ligne en creux et un en plein (on appelle
ne gâchez pas de papier ! Il suffit de très nette, et rétablir ensuite le cela un négatif et un positif).
le couper en quatre. Si vous voulez volume (ainsi pour les cylindres;
le cône plus large, découpez le cer- cela se voit sur le chapeau du Attention à couper côté pliure!
cle en trois, ou en deux. mousquetaire). Sinon vous aurez des surprises...
0 A partir de tissus, vous pouvez
aussi avoir des éléments de cos-
tumes intéressants. Faites des rec-
tangles de tissu (unis de préféren-
ce)de 80 cm/40 cm, des carrés de
40 cm de côté, des bandes de
40cm/10 cm. Ne les cousez jamais,
ne les découpez jamais.

Faites un ourlet où pourront cou-


lisser des cordelières, des ficelles,
En utilisant ces cordelières, des
épingles à nourrices, vous pourrez
créer des jupes, capes, longs man-
teaux, tuniques, culottes, foulards,
corselets, manches, ceintures,
coiffes... que vous pourrez défaire
après utilisation; vous retrouverez
alors vos rectangles, carrés,
bandes... pour créer de nouveaux
costumes.

Une recommandation : tout doit


être très solide ! vous devez pouvoir
bouger avec ce que vous aurez réa-
lisé sans être gêné sinon vos mou-
vements seront malaisés, et vous ne
pourrez pas faire ce que vous
voudrez.
Bibliographie
— Le Théâtre et la Jeunesse, éd.
Bourrelier.
— Roger COUSINET: Méthode de
travail libre par groupes, éd. du Cerf.
— Francine BEST : Pour une pédago- Documents édités par le CNDP :
Avec les mêmes tours de mains, gie de l'éveil, éd. A. Colin; Pour l'ex-
pression, éd. F. Nathan. Série Diathèque (un dossier et 12
vous pouvez aussi créer des formes diapositives) :
pour les marionnettes, des ma- — Jean-Pierre RYNGAERT: Le Jeu
quettes, alors à vous de jouer ! dramatique en milieu scolaire, éd. — L'ombre des marionnettes.
Et si vous avez des questions à CEDIC. — Du masque au Bunraku (marion-
nettes et jeux de caché/montré)
poser, des choses à nous dire, à — Dans Le Français aujourd'hui,
nous montrer, écrivez-nous : revue de l'AFPF : article « Arlequin à Revue « Actualité des Arts Plastiques »
l'école » (n° 55).
un dossier et 24 diapositives :
CNDP — L'espace théâtral,
n° 45.
Et toujours, les textes de Léon CHAN-
A l'attention de L. DEGROTT CEREL, un des « inventeurs » de l'ex- — Masques et théâtres masqués en
Série Expression-Création Orient et en Occident, n° 50.
pression « Jeux dramatiques »... :
BP 359 — Le costume de théâtre au XXe siècle
l'Éduca-
92541 MONTROUGE CEDEX — Les jeux dramatiques dans n° 52.
tion, Librairie théâtrale (3, rue Mari- — Le décor de théâtre, n° 62.
vaux, 75001 Paris). (En vente dans tout le réseau CNDP).
Le Tiers Monde et nous

Comprendre Tiers Monde, son


le tout naturellement dans un système interculturel et une éducation pour
unité et sa diversité, ses problèmes, éducatif désireux de promouvoir le développement et les droits de
les relations qui nous lient irrémé- les droits de l'homme. l'homme.
diablement à son développement Les équipes pédagogiques insiste-
apparaît aujourd'hui comme fonda- Une telle politique éducative doit
tendre ront d'abord sur les actions
mental. concrètes à mener dans l'environ-
— à montrer aux
élèves que la civi- nement proche des enfants en vue
Cette compréhension des autres :
lisation occidentale dans laquelle d'une modification des comporte-
autre manière de vivre, de se déve- ils vivent n'est pas unique;
lopper, autre civilisation, autre cul- ments pour qu'ensuite les élèves
ture fait partie de la formation — à leur
faire comprendre que puissent librement faire appel aux
indispensable du citoyen. Appren- peuvent exister d'autres formes de partenaires de leur choix s'ils dési-
dre la différence, apprendre à res- civilisation et de développement rent concrétiser leur solidarité avec
pecter les valeurs de la culture des que celle de notre société indus- une communauté du Tiers Monde.
autres est essentiel dès l'école élé- trielle, et à leur en faire découvrir
Le 24 octobre sera consacré au
mentaire, au moment où les impres- les richesses;
Tiers Monde. Cette journée sera
sions premières contribuent à la les causes et les mani-
— à analyser donc l'occasion de parler du Tiers
personnalité de l'enfant. festations des grands déséquilibres Monde dans les classes. Mais au-
économiques, sociaux et culturels, delà de cette journée nous espérons
Les instructions ministérielles ainsi que les tensions internatio-
nales et les crises qui peuvent en que cette sensibilisation à d'autres
(B.O. n° 23 — 9/6/1983) modes de vie et de culture conti-
résulter ;
Le ministère de l'Éducation natio-
nuera tout au long de l'année et le
— à provoquer la
prise de cons- CNDP met à votre disposition un
nale et le ministère des Relations cience de l'interdépendance qui certain nombre d'outils audiovi-
extérieures ont conduit, en concer- nous lie aux pays du Tiers Monde et suels dont vous trouverez la liste à
tation avec les organisations non de la solidarité nécessaire avec leurs la fin de cette fiche.
gouvernementales, une réflexion populations.
sur la sensibilisation des élèves aux Pour vous aider à engager cette
problèmes du Tiers Monde et aux Les formes de sensibilisation ne se sensibilisation cette fiche d'accom-
relations interculturelles, qui doit borneront pas à mettre en évidence pagnement se propose de faire le
constituer un élément essentiel dans la notion de Tiers Monde, on s'ef- point sur ce que recouvre la notion
la formation du citoyen et s'insérer forcera de promouvoir le dialogue de Tiers Monde.

télévision ÉVEIL SCIENCES SOCIALES


lundi 24 octobre 1983
mardi 25 octobre 1983
vendredi 4 novembre 1983
14 h 05 - 14 h 25 (T. F. 1 ) cours moyen
La notion de Tiers Monde
Bref historique: le 14 août 1952,
l'Ob.v(,i-vaielii- publie un article
d'Alfred Sauvy qui se termine par
la phrase suivante : « car enfin, ce
Tiers Monde, ignoré, exploité,
méprisé comme le Tiers État, veut,
lui aussi, être quelque chose. »
C'est une allusion au célèbre pam-
phlet de l'abbé Sieyès « Qu'est-ce
que le Tiers État ? Tout, Qu'a-t-ilété
jusqu'à présent dans l'ordre politi-
que? Rien. Que demande-t-il?A être
quelque chose ».

Sur le moment la formule ne retient


guère l'attention du public.
Mais la conférence de Bandoeng,
tenue en avril 1955 par 29 pays
indépendants d'Afrique et d'Asie,
en présence de la Chine mais pas de
l'URSS, lui donnera une significa-
tion concrète.

La caractéristique des pays du


Tiers Monde: des pays déshérités

— Les
innondations : la plupart des
pays du Tiers Monde se trouvent
dans des zones à climat extrême.
Chaque année de vastes régions
sont frappées par des catastrophes
naturelles qui détruisent les récoltes
et les installations techniques; il en
résulte la faim et la misère pour de
larges couches sociales de la popu-
lation.

— La sécheresse : d'autres zones


du Tiers Monde souffrent de séche-
resse chronique. La culture n'y est
possible que pendant la très courte
saison des pluies, de telle sorte que
les habitants tirent principalement
leur subsistance de l'élevage. Les
pays de la région du Sahel, au sud
du Sahara ont connu plusieurs
constitue alors un réservoir de sont guère possibles en raison de la part, une politique mondiale, équi-
main-d'œuvre pour les pays indus- répartition mondiale de la plupart librée et équitable. La situation
trialisés. Ce sont les travailleurs des matières premières. açtuelle résulte d'une longue suc-
immigrés. Et lorsque les pays indus- cession d'erreurs commises dans le
La situation dans les pays du Tiers
trialisés sont eux-mêmesen crise, le passé, et on peut se demander si une
Monde se traduit par un sous-
problème de cette population développement social et économi-
meilleure connaissance des autres,
devient tragique. des valeurs de leur civilisation et de
que pour environ les deux tiers de leur culture, le respect mutuel des
l'humanité. Un tiers seulement de besoins de chacun ne peuvent pas
L 'Europe et le Tiers Monde la population mondiale n'a pas à
lutter chaque jour contre la faim, la
aujourd'hui améliorer les chances
Le Tiers Monde est composé de sous-alimentation, la pauvreté et le des générations futures.
beaucoup d'anciennes colonies qui désespoir. Le fossé constitue désor-
ont accédé à l'indépendance. Mais mais une menace pour la paix Le CNDP vous propose trois
au cours du processus d'émancipa- mondiale. Les pays en développe- rendez-vous de 20 minutes sur
tion de ces anciennes colonies et ment, théâtre de la plupart des
provinces d'outre-mer, une contra- conflits armés actuels, ne sont plus TF1 à 14 h 05 :
diction de plus en plus aiguë appa- disposés à supporter l'exploitation Lundi 24 octobre : Si la terre était un
raît entre la volonté de ces pays de et la discrimination. village...
sortir du cercle infernal de la pau- Si la terre était un village de 100
La crise pétrolière de 1973 a montré
vreté et du sous-développement et
l'intérêt des pays industrialisés à
clairement la dépendance des pays parsonnes, 70 d'entre elles souffri-
industrialisés à l'égard des pays en raient de malnutrition et plus de 80
s'assurer des sources d'approvi- vivraient dans des taudis.
développement. Tandis que les
sionnement en matières premières, États pétroliers sont devenus riches Si la terre était un village de 100
à ouvrir de nouveaux débouchés
du jour au lendemain grâce au relè- personnes, 6 seraient des citoyens
pour leurs produits et à préserver vement des prix, tous les autres ont américains. Ces 6 personnes
des conditions de production à bon recevraient la moitié du revenu
été plongés dans une crise écono-
marché. total du village et les 94 autres
mique. De nombreux pays en déve-
Abstraction faite de l'accroisse- loppement en ont aussi subi les devraient s'accommoder de l'autre
ment du pouvoir d'achat des pays conséquences. Seule une réparti- moitié.
de l'OPEP grâce au pétrole, on tion équitable et une stabilisation A partir de cette constatation sim-
constate dans la plupart des pays en des recettes d'exportation permet- ple, facilement compréhensible par
développement une dégradation tront à la longue de sortir de des enfants à l'école élémentaire ce
constante des «termes de l'impasse. premier rendez-vous essayera de
l'échange » c'est-à-dire du rapport sensibiliser les enfants à l'extraor-
entre les prix d'exportation et les dinaire inégalité de la répartition
prix d'importation. Négociations de la convention
des richesses à l'échelle mondiale,
de Lomé, 1975 qu'elles soient matérielles ou cultu-
Comme les pays en développement
disposent de matières premières Coopération ou confrontation, c'est relles.
que les pays industrialisés trans- ce choix crucial que posent les rela- Famine, sous-alimentation, malnu-
forment, le prix de ces matières tions entre le Tiers Monde et les trition, carence médicale, chômage,
premières est souvent dicté par les pays industrialisés. La convention sous-emploi, mortalité précoce,
« clients ». Le rapport entre
les de Lomé signée en 1975 accorde des misère, taudis : telles sont les carac-
recettes tirées des matières pre- avantages commerciaux à 46 États téristiques « moyennes » de l'exis-
mières et les coûts des produits d'Afrique, du Pacifique et des tence quotidienne dans le monde
industriels ne cesse de se dégrader. Caraïbes. Une voix nouvelle est- entier. Et l'écart entre les riches et
Des mesures de légitime défense elle possible? Nous avons le choix les pauvres d'un même pays et entre
comme la constitution du cartel entre d'une part, la faim, la misère, pays riches et pays pauvres ne cesse
pétrolier des États de l'OPEP ne l'oppression et la guerre, et d'autre de s'accroître.
Cette émission essayera de sensibi- un échange et un dialogue abon- — Béli, petit berger Bororo (RVE54).
liser l'enfant au fait qu'il est lui- damment illustrés par des images petit Indien de l'Équateur
— Jacinto,
même citoyen du monde et qu'il ne tournées dans ces pays. (RVE 60).
peut pas ne pas être concerné par la — Siu-Ming, petit Chinois de la mer
manière dont vivent les autres, Après les émissions (RVE 62).
même si'lui-même mange à sa faim Mali
Ces trois émissions ne sont qu'un — Aminata, la petite Bambara du
et est bien logé. (RVE72).
point de départ pour une véritable
Mardi 25 octobre : Paysans du Tiers sensibilisation au Tiers Monde. b) Jouets du monde :
Elles doivent donner aux enfants
— Jouets d'Afrique: Au
Monde Cameroun
l'envie d'en savoir plus. C'est alors (RVE 65).
L'émission montrera que l'agricul- à la classe entière de voir comment — Jouets d'Asie: jeux et
loisirs en
ture est un problème fondamental on peut aller plus loin. Chine (RVE 73).
dans ces pays déshérités du Tiers Quelques pistes :
Monde. Cultiver, élever du bétail c)Histoire et géographie
— Si dans la classe il y a
des
c'est avoir de quoi manger. — Peut-on freiner l'avance des déserts
enfants de travailleurs immigrés il y (Le Sahel) (RV 225).
On essayera de découvrir que cette a là un excellent moyen de créer un
agriculture a ses techniques, ses dialogue interculturel. La classe 2) Des films (à la Cinémathèque de
outils (la daba dans la zone fores- peut faire venir les parents et parler l'enseignement)
tière, l'hilaire dans le Sahel), ses avec eux de leur pays, des raisons 0832 - Paysans de l'Aurès - CL - 13' (*).
traditions, ses valeurs. qui les ont amené à le quitter, de 2299 - Sabay di (une journée au Laos)
On se demandera s'il existe d'autre leur difficulté à vivre en France -CL - 17'.
mode de développement possible parce qu'ils sont des déracinés. 2003 - Tohumlar, village anatolien
que celui de notre société indus- — La classe
pourrait commencer NB - 17'.
trialisée. une correspondance scolaire avec 1850 - Touareg, la cure salée
les pays d'origine de ces travailleurs CL - 19'.
Vendredi 4 novembre : Vivre au- immigrés. 5829 - Histoire de marionnettes« Dans
trement — Il est également possible de la brousse et les forêts d'Afrique »
Cette émission tentera de sensibili- faire venir des artistes, (conteurs, CL - 15'.
musiciens, poètes...), des artisans... 5847 - Là-bas, là-bas, à l'Orient
ser les enfants au fait que la civilisa-
CL - 17'.
tion occidentale dans laquelle ils — Pour prolonger la découverte
vivent n'est pas unique; que d'au- des paysages, des modes de vie, le 2289 - Un village à Bali - CL - 19'.
tres formes de civilisations peuvent CNDP vous propose un certain 1116 - Un village de Haute-Volta
exister avec d'autres valeurs. Cette nombre de supports : NB- 11'.
sensibilisation se fera à travers des 1) Des dossiers pédagogiques audio- 1115 - Un village de Guinée
images sur : visuels (texte, cassette-son, diaposi- NB - 11'.
— la famille, tives) : 0289 - Le désert - CL - 12'.
— la construction d'une case, 1724 - La Jonque (vie d'une famille
a) Enfants du monde :
— la nourriture, chinoise de pêcheurs) - CL - 16'.
— la religion, — Tonino, le petit
Polynésien (RVE
1687 - Ambroise, enfant du Kasai
— les objets du quotidien, 20).
CL - 10'.
— l'art. — Kamala, petite fille de l'Inde du
Sud
0476 - Forgerons du désert - CL - 16'.
Ces trois rendez-voussont préparés (RVE 37).
à partir du questionnement des — Dawasampo. enfant de
(RVE 39).
/' Himalaya
2137 - Les Bushmen - CL - 28'.
2411 - Des échanges internationaux à
enfants sur le Tiers Monde. Ils réu-
travers l'exemple le cacao - CL - 25'.
niront sur un plateau de télévision — Aï, petite Japonaise (RVE 47).
des enfants, des représentants du — Anina et Nipiluk, petits Eskimos (*) CL Couleur
Tiers Monde, des immigrés, pour (RVE 50). NB Noir et Blanc.
3) Des cassettes vidéo (à la « Si ces échanges de classes étaient
demande) réalisés avec des pays du Tiers
Monde, ils constitueraient sans nul
— Vie nomade au Sahel - CL - 20'.
doute un puissant moyen pour une
— Ouatagouna un village du Mali appréhension objective des réalités
CL - 20'.
avec leurs différences et, par voie de
— Peuple du Sahel - CL - 20'. conséquence, pour l'établissement
des relations humaines basées sur la
4) Des diathèques (textes et diapo- compréhension au lieu du préjugé. »
sitives)
Ces voyages ne devraient pas consti-
— L'ombre des marionnettes. tuer une fin en soi, ni des actions
— Du masque au Bunraku. isolées et sans lendemain, mais être
intégrés dans un projet de type
5) Des transparents éveil.
— La faim dans le monde (4 volets) Lors de la préparation de ce voyage
qui s'étendra au moins sur une
6) Un numéro spécial de TDC année et seryira notamment à
— « Aspects du Tiers Monde » (sortie organiser des contacts, au moyen
5 octobre). par exemple de la correspondance
tvaillent
De nombreuses associations tra-
le problème du Tiers
scolaire, il est recommandé des
rechercher la participation des
sur
Monde. Vous pouvez entrer en élèves et des enseignants de l'éta-
contact avec elles. Elles disposent blissement, originaires du pays
de films, de montages audiovisuels, considéré, ainsi que le concours des
elles sont en contact avec des habi- — Fédération Club Unesco organisations non gouvernemen-
127, rue Marcadet
tants du Tiers Monde. 75015 Paris. tales, des syndicats et des collectivi-
tés territoriales.
— Médiathèque des Trois Mondes — Artisans du Monde
63 bis, rue du Cardinal-Lemoine 20, rue Rochechouard La réalisation de telles entreprises,
75006 Paris. 75009 Paris. placées sous la responsabilité du
École et Tiers Monde Auprès de ces associations vous directeur d'école ou du chef d'éta-

20, rue Rochechouard pourrez également vous procurer : blissement, sera subordonnée à
75009 Paris. des affiches, des cartes, des valises l'accord des autorités académiques.
pédagogiques, des jeux.
— Terres des hommes (Information)
11,boulevard Birou Les instructions ministérielles
93400 Saint-Ouen. parues dans le B. O. n° 23 (9/6/1983)
— Regards Croisés
mettent également l'accent sur les
17,boulevard de la Chatreuse échanges de classes possibles entre
56400 Auray. la France et les pays étrangers : Fiche établie par Monique Perriault
« Moi, c'est là que j'habite... »
— A Paris, mon quartier : l'île Saint-Louis
— Brinay, mon village
— A Saint-Florent, notre cité

Présentation triser progressivement, à partir de l'un des moyens par lesquels le


générale son environnement social, biologi- jeune spectateur peut à la fois :
que, technologique. De telles appro- — s'impliquer dans
l'observation
Les intentions sous-jacentes à cette ches sont engagées dès l'école des milieux de vie retenus;
série d'émissions correspondentaux maternelle, poursuivies au C.P., — transférer une attitude identi-
finalités des Activités d'Éveil à mais s'exercent au C.E. à l'échelle que dans l'observation de son pro-
l'école élémentaire (B.O. 1977) et élargie d'un milieu de vie plus com- pre milieu de vie.
plus particulièrement aux objectifs plexe (le quartier, le village). Ainsi, démarche d'enquête et lecture
définis pour le cycle élémentaire d'un documentde substitution concou-
(B.O. 1978). Si chaque émission rent en fait à la réalisation du même
constitue un tout, propose un 2. Proposer à l'enfant un produit objectif, dans une perspective étroi-
contenu qui lui est propre, l'en- audiovisuelconstruit, élaboré à par- tement complémentaire.
semble s'articule autour de quel- tir de ces mêmes attitudes, mettant
ques fils directeurs communs. en œuvre dans sa conception la 3. Aborder les milieux de vie des
même attitude d'éveil. Chaque émis- enfants comme des objets de décou-
1. Favoriser la mise en œuvre d'un sion est en fait conçue comme une verte, au même titre que des pay-
ensemble d'attitudes que l'école a la sorte de « reportage », construit à sages ou des milieux de vie loin-
charge de développer chez le jeune partir du regard de l'enfant, et non tains. Les milieux retenus sont
enfant. Sans reprendre le détail des d'une explication de l'adulte. C'est significatifs, sans être pour autant
textes très explicites sur ce point, il pourquoi, sous des formes diverses, exceptionnels et correspondent à
s'agit des attitudes de curiosité, avec des interventions différentes, quelques grands types :
d'écoute, d'observation, de décou- les enfants sont en permanencepré- — un quartier de Paris, en tant que
verte, que l'enfant apprend à maî- sents dans chaque émission. C'est grande ville ;

télévision L'ENFANT DANS SON ENVIRONNEMENT


lundis 14-21-28 novembre 1983
14 h 05-14 h 25 (T.F.l) cours élémentaire
(précédente diffusion les 2, 9 et 16 mai 1983)
CNDP - École élémentaire. 1983-1984
— un quartier périphérique de liser, souligner l'originalité des prin- Une autre de nos préoccupations
ville moyenne, d'implantation ré- cipales caractéristiques. Elle impli- était d'éviter que les milieux aux-
cente, accueillant une population que déjà une pratique de l'enquête quels la classe n'appartient pas (le
d'immigrés; dans le milieu environnant; village, la cité pour les enfants de
— un village rural, dans la zone — un retour sur le terrain, pour des
Paris), apparaissent comme « exo-
d'attraction d'une ville moyenne. enquêtes complémentaires, susci- tiques » et par-là même « objets de
Dans leur quotidienneté, leur bana- tées par certains passages des émis- mythologie », d'insister sur ce qui
lité apparente, ces milieux de vie sions (ex. les services collectifs, était « banal », commun aux trois
:
- milieux, tout en respectant leurs
sont dignes d'intérêt, au même titre etc.);
différences.
que l'exotique ou l'exceptionnel. — des approfondissementsde con-
C'est justement le regard que leur naissances relatives au milieu (acti- Soucieux par ailleurs des préoccu-
appliquent les sciences sociales, vités dominantes, échanges avec la pations des instituteurs et de l'ex-
incluant une approche moins tradi- ville voisine, profession des pa- ploitation possible en classe, nous
tionnelle, plus anthrophologique rents...) qui peuvent se traduire avons commencé par établir ce que
de la géographie. C'est le regard, dans l'élaboration de textes, de nous voulions montrer dans les
l'analyse, la réflexion qu'impliquent schémas, de tableaux, dans la trois émissions.
également les activités d'éveil à recherche de documents complé-
l'école élémentaire. mentaires (textes de lecture, articles En voici l'inventaire :
de journaux locaux, questionnaires
4. Proposer à l'enfant, mais aussi aux parents, aux commerçants...). Le temps et les rythmes
au maître, une grille d'observation, Monique PRESLE, Chaque film se déroule au moins
de lecture du réel environnant dans r Inspectrice départementale
de l'Éducation nationale. sur deux journées : un mardi et un
toute sa complexité. Elle est com- mercredi, comprenantdes séquences
mune aux différents milieux propo- de travail et de loisirs. Cette durée
sés dans les documents et peut être permet de montrer les rythmes de la
mise en œuvre par l'enfant dans son Analyse du contenu vie quotidienne, le départ des enfants
propre milieu, quelles qu'en soient des trois premières pour l'école, celui de leurs parents
les caractéristiques cadre de vie et pour leur travail ainsi que les mou-
:

rythmes de la vie quotidienne des émissions


vements des habitants, leurs trajets
enfants et des adultes, activités des Les émissions proposées ont eu et les moyens de locomotion pro-
adultes dans leurs relations avec la pour but d'explorer trois milieux pres à chacun des milieux.
vie de l'enfant, aspects de la vie différents, trois types de lieux de
sociale et de la collectivité dans vie : un quartier historique d'une Les personnages
laquelle ils s'inscrivent. Sur la base ville traditionnelle, un village et
de ces structures communes, les On s'attache particulièrement à un
une zone récemment urbanisée. petit groupe d'enfants d'âge pri-
trois types retenus offrent des
informations et des contenus com- Il ne s'agissait pas de montrer à maire, de 7 à 9 ans. Chacun de ces
plémentaires dont l'analyse détail- chaque fois un environnement exem- enfants est responsable de quelque
lée ^st proposée pour chaque émis- plaire — dans le sens où chacune chose qu'un enfant d'un autre
des émissions ne veut en aucune milieu ne saurait pas obligatoire-
0
manière se substituer à l'expérience ment faire : les personnages pari-
exploitation pédagogiqueprécise réelle de l'enfant, qui ne rencon- siens prennent le métro, changent
/est à définir par chaque enseignant,
/ pédagogique.
en fonction de son propre projet
trera pas de situation lui permet-
tant une complète identification —
de ligne et téléphonentd'une cabine
publique. Rabia, la petite fille de la
Pour
l'essentiel, elle mais plutôt de raconter la vie cité, sait envoyer un mandat au
vise à favoriser : quotidienne dans un endroit parti- Maroc, sans compter qu'elle connaît
— la comparaison avec le milieu de culier, de la rendre sensible, d'où le deux langues et peut ainsi servir
vie de l'enfant, entre des milieux titre de cette série : « Moi, c'est là d'interprète. Les enfants du village
différents, pour relativiser,généra- que j'habite... ». vont seuls à la mairie qui est toute
« MOI, C'EST LA QUE J'HABITE »
proche de l'école, demander un cer- il y a deux bâtiments (tous les deux tions à l'infini pour un même élé-
tificat de scolarité... anciens, mais de deux époques dif- ment, et que, devant le foisonne-
Les adultes sont vus pendant leur férentes), un sur les quais « pour les ment des foyers d'intérêt que nous
travail. petits », cours préparatoires et CE 1, rencontrions dans chacun des mi-
l'autre à quelques rues de distance lieux, il fallait choisir, privilégier tel
Les activités pour les CE 2 et les CM. A Brinay, ou tel aspect au détriment de tel
au contraire, il y a plusieurs niveaux autre. C'est pour cette raison qu'il
Le quartier, le village ou la cité sont dans la même classe. D'autre part, nous a semblé peu approprié de
des lieux où l'on travaille ou bien nous avons chaque fois rencontré fabriquer des « leçons » et que nous
que l'on quitte pour travailler ail- au cours de notre enquête des insti- avons choisi une approche « impres-
leurs : les parents parisiens ou de la tutrices qui proposaient à leur sionniste », un regard plutôt qu'une
cité se déplacent vers leur bureau classe des activités d'éveil qui al- démonstration.
ou l'usine, ceux du village travail- laient dans le sens de notre projet :
lent le plus souvent sur place, même Mais c'est néanmoins l'observation
à Paris et à Brinay les élèves repré-
si on retrouve les maraîchers et la du réel qui nous a conduits à
sentaient leurs trajets en les flé-
fermière qui fabriquent des fro- chant sur un plan. A l'école de la construire les trois émissions autour
mages de chèvre au marché. cité, où il y a souvent une majorité d'une constante propre à chacun
d'enfants de travailleurs immigrés, des milieux. Pour la ville, nous
A cet égard, les commerçants ont
la classe étudiait les pays d'origine. avons choisi le passage du quartier
une place privilégiée dans la com- à la ville comme articulation du
munication entre les différents mi- récit, car si l'enfant connaît parfai-
lieux : à Paris, chez la crémière on — Le facteur qui part avec ses col- tement la partie de la ville où il
lègues faire sa tournée dans la
retrouve des fromages de chèvre du circule quotidiennement, en revan-
Berry, région où se trouve notre grande ville, souvent anonyme,
tandis qu'au village il connaît ses che, un déplacement hors de son
village; la circulation des produits quartier représente pour lui une
clients et remplit les fonctions de
est un des moyens de passer d'un expédition, un dépaysement. L'île
lieu à un autre. tout un bureau de poste.
Saint-Louis, centrale et géographi-
— Le ramassage des ordures estfait quement bien délimitée par la
Les trajets par le cantonnier à la campagne, et Seine, nous a semblée à cet égard
Chaque enfant connaît « par coeur » par les énormes bennes à Paris qui particulièrement intéressante. On
le chemin de sa maison à l'école, se réunissent dans un « drôle » de pourra nous objecter que les enfants
c'est la partie de son environne- cortège au pont de Tolbiac. qui habitent là sont particulière-
ment qui lui est la plus familière, ment privilégiés, mais c'est là un
— La bibliothèque apparaît dans fait courant que les quartiers anciens
mais le trajet varie d'un milieu à un les trois émissions tant nous connais-
autre, l'école est plus ou moins loin, sons les difficultés des instituteurs appartiennent aux riches et que
on y va à pied, à vélo ou en voiture. et des parents à faire lire les enfants souvent, le reste de la population
C'est le moyen de découvrir des aujourd'hui. est envoyé à la périphérie de la ville.
paysages différents : verticalité de Bibliobus ou salle de lecture, nous Quant aux quartiers récemment
la ville, ligne d'horizon à la cam- urbanisés, ils sont le plus souvent
pagne, perspectivesrectilignes de la avons essayé de les rendre attiran-
tes. habités par des étrangers travail-
cité... lant en France, et il nous a donc
Ainsi munis de l'inventaire, nous
avons commencé notre enquête. semblé essentiel de centrer l'intérêt
Les services
Vous remarquerez qu'à l'intérieur sur « l'ethnographie et la sociolo-
gie ». Nous avons rencontré des
— L'école : parce qu'elle est com- de chacune des rubriques souvent
mune à la vie quotidienne de tous disparaissait ce qui nous semblait gens responsables du bureau des
les enfants, mais aussi parce qu'elle au départ tellement nécessaire de migrants du CNDP et du CEFI-
est différente dans son architecture, trouver dans chaque émission. C'est SEM de Paris (1) qui nous ont
son organisation, le nombre des que nous nous sommes aperçus, sur
écoliers qui la fréquentent. A Paris, le terrain, qu'il y avait des varia- (1) Voir documentationannexe.
vivement encouragés, l'émission Louis, à Brinay et à la cité du Breuil Cédric décide alors de téléphoner à
allait dans le sens de leur recherche à Saint-Florent que nous propo- sa mère qui est à son bureau ; elle lui
sur la communication intercultu- sons aux enfants du cours élémen- indique l'itinéraire à suivre pour
relle. La cité du Breuil a été choisie taire en espérant que cela leur don- rentrer à l'île Saint-Louis. Quand
parce que, à l'école, les institutrices nera le désir d'étudier leur propre ils arrivent, il fait nuit. Du pont où
travaillaient avec les enfants des milieu et de communiquer le pro- ils se trouvent ils voient tous les
travailleurs émigrés au développe- duit de leur recherche. lampadaires s'allumer en même
ment de leur identité originelle et à temps.
leur insertion optimale dans la
société d'accueil. Il s'agit de valori- Déroulement BRINAY, MON VILLAGE
ser le fait que l'enfant du Maghreb des trois émissions (9 mai 1983)
(c'est là la majorité de la popula- Brinay : village proche de Vierzon
tion étrangère) connaît deux cul- Les résumés suivants ne racontent
dans le Cher.
tures, parle deux langues. C'est que ce qui est particulier à chaque Cette émission n'offre pas comme
pourquoi nous sommes entrés chez émission. Le contenu pédagogique
les deux autres un récit, elle ne
une famille marocaine. est explicité dans les pages précé-
dentes. raconte pas une histoire.
Pour le village, nous nous sommes L'habitat dispersé fait que les
davantage attachés au rythme de la A PARIS, MON QUARTIER : enfants, s'ils font des choses en
vie que le montage a particulière- L'ILE SAINT-LOUIS commun, comme d'aller à l'école,
ment bien mis en évidence : on n'a (2 mai 1983) de jouer au bord du Cher ou de se
pas ici le déroulement chronologi- retrouver au lavoir, ont aussi leurs
que de deux journées mais le mon- Jean-Philippe, 9 ans, et Cédric,
activités autonomes.
tage alterné de séquences de loisir 8 ans, se rencontrent sur le chemin
et d'école, le passage d'une activité de l'école, Jean-Philippe remet un L'école regroupe les enfants du vil-
à une autre étant plus aisé pour les billet à Cédric en lui recomman- lage et de plusieurs hameaux envi-
enfants de la campagne. dant de le lire à la récréation. Ils se ronnants, et suivant qu'on habite
séparent pour rejoindre leur groupe ici ou là, on va en classe à pied, à
Ainsi la succession des séquences scolaire respectif. vélo ou même en taxi. Et puis à la
n'explore pas de façon systémati-
Le message est un rendez-vous campagne, on trouve toujours de
que le milieu étudié — chaque quoi occuper ses loisirs.
groupe-classe le ferait de manière pour le lendemain mercredi. Ils se
plus féconde sur son propre milieu retrouvent à la cantine et à la sortie Il y a Chrystelle, dont le père est
bien davantage avec de l'école. Jean-Philippe va faire les cultivateur, qui apprend à conduire
— mais joue
les« sens », images, sons, ambiances, courses, tandis que Cédric va atten- le tracteur et qui va assister à la
sans hiérarchie de valeurs. dre, comme chaque jour, sa maman traite des chèvres chez une fermière
chez le libraire. voisine.
Le commentaire, réduit au mini-
mum, est dit en « voix off » par un Le lendemain matin, mercredi, on Il y a près de la maison qu'habitent
des personnages qui parle de son les retrouve à la bibliothèque pour le frère et la sœur dans le quartier
vécu. enfants ; ils confirment leur rendez- pavillonnaire (2), une petite ferme
vous pour l'après-midi : ils vont au qui est restée telle qu'elle devait être
La musique originale, commune Paquebot Normandie, grand maga- il y a très longtemps; ils vont y
aux trois émissions, a sa vie propre ; sin de jouets qui se trouve à l'autre acheter les œufs et le lait.
musique ludique ou de rêve, elle bout de Paris. Ils prennent le
ponctue le rythme des journées; On peut voir les adultes travailler
métro, changent de direction. La dans les champs, les fermes.
répétitive, elle vient au. moment des boutique est pleine de trésors et ils
trajets, souligne ce qui est fami- choisissentplusieurs soldats minia-
lier.... tures. En repartant, ils sont telle- (2) Lotissement qui s'explique par la proxi-
C'est donc un récit « par touches » ment absorbés par la contempla- mité de Vierzon où travaillent la plusgrande
de la vie quotidienne à l'île Saint- tion de leurs achats qu'ils se perdent. partie des résidents.
Ici, où l'habitat est dispersé, ce sont On les retrouve à l'école où les acti- quartier du arrondissement de
13e
les « services » et les commerçants vités d'éveil portent sur le Maroc. Paris où vit une majorité d'Asiati-
qui se déplacent; le bibliobus, le Les enfants commentent des diapo- ques et dont l'architecture est
facteur avec son bureau de poste sitives et des objets que les élèves spectaculaire.
ambulant, la boulangère... marocains ont apportés. A la fin de Agnès Berl-Devart
la classe, la maîtresse demande si
quelqu'un veut bien porter les Une 4 émission Et vous, c'est
leçons à Samira, Fabrice et Abdel- comment chez vous? sera diffu-
A SAINT-FLORENT, Fatah se proposent de le faire. Ils se sée le 5 décembre 1983 à la suite
NOTRE CITÉ
trompent de bâtiment et sonnent à de ces trois premiers milieux
(16 mai 1983) explorés et à partir des, images
une mauvaise porte, parce qu'ici
Saint-FLorent est dans le Cher. tous les immeubles se ressemblent. que vous venez de voir.
Abdel-Fatah, Fabrice, Rabia et La mère de Samira les invite à On proposera une lecture diffé-
déjeuner mercredi avec Rabia.
Samira, forment un groupe d'amis ; rente des contenus que l'on a
aujourd'hui, mardi, il manque Sami- Le lendemain, comme prévu, après maintenantà sa disposition (par
ra, elle est restée chez elle car elle est le passage à la bibliothèque ils se exemple on va comparer dans
encore un peu malade. On voit son rendent chez Samira. Sa mère et les trois lieux déjà vus les trajets,
père partir en voiture avec ses amis une jeune femme de la famille ont les services, les rythmes ou les
à l'usine (Rosières), on les suivra préparé un tajin qu'elles apportent activités).
jusqu'à la pointeuse. dans le plat spécial fait en terre. La On réfléchira ensemble sur un
convivialité veut qu'on mange avec travail semblable que l'on peut -
En sortant de l'école, Fabrice et
Abdel-Fatah s'arrêtent au super- ses doigts. Les enfants marocains mener à bien dans son propre
marché qui est sur le chemin. A la passent, pendant le repas, d'une environnement.
langue à l'autre avec aisance.
sortie, ils s'aperçoivent qu'ils se Cette émission sera un appel que
sont trompés de sac, et comme L'émission se termine avec des
Fabrice a acheté du jambon, Abdel- images d'autres cités, ailleurs, dif- nous vous adressons pour nous
férentes où vivent d'autres com- permettre de venir faire un
Fatah lui explique que lui, il n'a pas reportage avec vous, chez vous.
le droit de manger du porc. munautés, comme par exemple, ce

Documentation annexe tée dans les Centres Régionaux de — L'éducation interculturelle (nu-
Documentation Pédagogique méro 45, juin 1981).
LE BUREAU (CRDP). — La scolarisation des enfants de
DE DOCUMENTATION travailleurs migrants à l'étranger
MIGRANTS DU CNDP Périodiques (numéro 46, octobre 1981).
En direction des personnels plus ib Migrants-Formation : Revue d'in- — L'expression et l'animation cul-
formation et de réflexion sur la turelles des migrants et enfants de
directement concernés par la scola- migrants (numéro 50, octobre 1982).
risation des enfants de travailleurs formation des enfants, des jeunes et
migrants, le CNDP Documenta- des adultes migrants (4 numéros
tion Migrants propose deux pério- par an). go Migrants-Nouvelles : Chaque
diques (Migrants-Formation, Mi- Numéros spéciaux : mois, un grand nombre de brèves
grants-Nouvelles) et plusieurs dos- — Langues et cultures des immi- informations sur tous les aspects de
siers et listes documentaires. Cette grés (numéro 38-39, mars 1980). l'immigration, avec une importante
documentation peut être comman- — La formation des réfugiés (nu- rubrique « Enfants-jeunes »( 10 numé-
dée au CNDP Migrants ou consul- méro 41-42, octobre 1980). ros par an).
Migrants-Nouvellesinforme notam- École
LES CEFISEM — CEFISEM de Douai :
ment sur toutes les productions normale d'institutrices, 161, rue
récentes, écrites ou audiovisuelles. Au nombre de 14, les CEFISEM d'Esquerchin, 59508 Douai. Tél. :
(Centre de Formation et d'Infor- (27) 87.52.65
Dossiers mation sur la Scolarisation des École
Enfants des Migrants) sont ratta- — CEFISEM de Grenoble :
— Animation culturelle et immi- normale d'instituteurs, 30, avenue
gration : adresses et documents chés à des école normales et ont M.-Berthelot, 38100 Grenoble. Tél. :
audiovisuels. vocation à informer et former, en (76) 46.72.24
fonction de leurs besoins spécifi- École nor-
— Livres pour enfants et jeunes ques, tous les personnels concernés — CEFISEM de Lyon :
sur l'immigration et les pays d'origi- male d'institutrices, 80, boulevard
par l'éducation des enfants d'ori- de la Croix-Rousse, 69283 Lyon
ne. gine et/ou de culture étrangère ou
cedex 1. Tél. : (7) 828.67.40
— Dossier d'information sur les scolairement mal insérés de par
migrants en France. leurs caractéristiques linguistiques — CEFISEM de Marseille : Annexe
de l'école normale d'instituteurs
— Les réfugiés du Sud-Est Asiati- et culturelles.
d'Aix, 30, rue Eugène-Cas, 13004
que (réglementation, adresses, for-
mation, aspects culturels, etc.). Marseille. Tél. : (91) 64.27.88
École nor-
— CEFISEM de Besançon : Annexe — CEFISEM de Metz :
Bibliographies sur les pays d'origine de l'École normale mixte, 57, ave- male d'institutrices, 16, boulevard
nue de Montjoux, 25042 Besançon. Paixhans, 57000 Metz cedex. Tél. :
Listes documentaires diverses Tél. : (81) 50.32.55 (8) 774.05.80
École École nor-
— Bibliographie sélective sur la — CEFISEM de Bordeaux : — CEFISEM de Nice :
scolarisation des enfants de travail- normale d'instituteurs, Château- male de Nice, 43, avenue Stephen-
leurs migrants. Bourran, avenue de Verdun, 33700 Liegeard, 06100 Nice. Tél. : (93)
Mérignac. Tél. : (56) 97.70.20 84.63.24
— Matériel pédagogique pour l'en- École nor- École nor-
seignement du français aux enfants — CEFISEM de Caen : — CEFISEM de Paris :
de travailleurs migrants. male mixte, 168, rue Caponière, male d'institutrices, 56, boulevard
14039 Caen cedex. Tél. (31) 86.06.33 des Batignolles, 75017 Paris. Tél. :
École (1) 387.61.15
— CEFISEM de Chartres :
Demander la liste complète des normale mixte, 1, rue du Maréchal École
— CEFISEMde Strasbourg :
publications avec les tarifs à l'adresse Leclerc, 28000 Chartres. Tél. : (37) normale mixte, 141, route de Col-
suivante : 35.46.85 mar, 67089 Strasbourg cedex. Tél. :
CNDP CEFISEM de Clermont-Ferrand : (88) 34:42.92

École normale d'instituteurs, 20, École
DOCUMENTATION MIGRANTS — CEFISEM de Toulouse :
91, rue Gabriel Péri avenue R.-Bergougnan, 63037 Cler- normale d'institutrices, 181, ave-
92120 Montrouge mont-Ferrand cedex. Tél. : (73) nue de Muret, 31076 Toulouse.
(Tél. 657.11.67) 37.33.70 Tél. : (61) 42.86.70
PROBLÈMES D'URBANISME
Deux émissions sur ce thème :
L'Antiquité dans votre environnement : Arles
Chronique d'un village : Zaranou
Nous vous présentons deux émissions abordant des problèmes liés à l'urbanismeet à l'intégration de la vie du
passé dans le présent.
La première émission présente une ville moyenne française, Arles; la deuxième émission, un gros village de
Côte-d'Ivoire, Zaranou.
Par cette juxtaposition, nous espérons vous aider à sensibiliser vos élèves aux différences de structures, de
genre de vie entre pays économiquement avancés et Tiers Monde.

L'Antiquité dans notre environnement :


Arles
approche inclut l'idée d'une connais- patrimoine historique. La protec-
sance en devenir, puisque les fouilles tion et la conservation de cet héri-
1. La connaissance d'un ensemble restent un phénomène contempo- tage se traduisent d'abord par un
de traces relatives au passé lointain rain, et les découvertes archéologi- ensemble de questions qui se posent
C'est l'un des objectifs propres aux ques un fait d'actualité. à la société contemporaine, une
activités d'éveil à dominante histo- façon pour le passé d'interpeller en
rique au CM.-Ces traces, dont la 2. Leur intégration dans une culture permanence le présent.
collectivité d'aujourd'hui a la vivante ouverte à l'enfant d'aujour-
charge, correspondent au patri- L'ensemble de l'émission vise à
d'hui
moine, à l'héritage historique et cul- mettre en évidence des situations
turel qui définit l'une des compo- L'enfant peut entrer en contact problèmes précises, et des exemples
santes de la mémoire collective. avec ces traces en de multiples de réponses, de choix réalisés :
occasions, et non plus seulement
— la réalité d'un site
archéologi-
Correspondant à quelques-uns des par l'image « scolaire » : voyages que urbain, impliquant l'occupa-
scolaires, activités de vacances, tion d'un même espace au cours des
vestiges antiques de la ville d'Arles,
expositions, audiovisuel... siècles;
elles impliquent un éclairage métho-
— la contrainte imposée au
dologique spécifique(fouilles archéo- Le regard actuel ne peut prétendre pré-
logiques, en particulier, notion privilégier la seule analyse histori- sent : dans une ville comme Arles,
d'exhaussement du sol à propos des que au détriment des préoccupa- tout projet inclut dans sa mise en
différents sites, par exemple). Cette tions d'environnement que pose ce œuvre des sondages préalables;

télévision PROBLÈMES D'URBANISME


mardi Il octobre 1983
14 h 05-14 h 25 (T.F.l) cours élémentaire - cours moyen
(précédente diffusion le 13 mai 1983)
CNDP - École <''/A))<Wf//r(-. 1983-1984
— les choix nécessaires entre déve- sent, créent des problèmes, obli- de pistes complémentaires qui
loppement de la ville et conserva- gent à des choix. Elles correspon- visent à :
tion d'un patrimoine; dent aux résultats de fouilles ID la construction d'une trame
récentes et à des solutions de pro- temporelle, incluant
— les problèmes de coûts, les solu- tection originales (en particulier
tions diverses mises en œuvre; fouilles couvertes par une dalle de — le vocabulaire des termes conven-
tionnels servant à désigner les
béton, mosaïques préservées sous périodes historiques (traces de
— les attitudes et les opinions le bâtiment neuf du Crédit agri-
(celles du conservateur de musée, « l'Antiquité », de la « période
cole); romaine », du « Moyen Age »,
du maire, des habitants, tous solli-
cités sous des formes diverses).
— les attitudes et les opinions face — des repères (IIe, IVe siècle...);
aux problèmes posés, que ce soient 9 la compréhension de la signifi-
Le déroulement celles de la collectivité (en cas de cation de ces traces (arènes, théâ-
de l'émission découverte fortuite, avec une tre, cimetière des Aliscamps,
exploration désormais préalable à thermes, villas), aujourd'hui isolées
L'émission s'articule autour de tout projet) ou des individus (inter- du contexte de la société passée
situations complémentaires, selon views d'habitants sur le marché). dont elles sont issues;
les fils directeurs suivants : lb une réflexion méthodologique
— les traces du passé comme cadre sur les sources d'information dont
L'émission s'achève sur l'évocation
de la vie quotidienne (éléments iso- nous disposons à propos de l'Anti-
lés au détour des rues, le marché au de situations identiques pour des quité, sur les moyens d'investiga-
pied des remparts, touristes dans le édifices médiévaux, restaurations tion mis en œuvre par l'historien;
théâtre antique,jeux d'enfants dans ou reconversions (l'école mater- qb la comparaison avec des situa-
les arènes, promeneurs dans les nelle en particulier).
tions identiques dans le milieu
Aliscamps). Ce sont l'ensemble des local, à partir d'enquêtes, de dos-
traces apparentes, connues depuis Les prolongements siers de presse, d'actions de protec-
longtemps, totalement intégrées au tion, de rénovation, de reconver-
paysage urbain;
pédagogiques
sion, etc.
— les traces moins connues, moins Il appartient au maître de mettre en
prestigieuses qui interrogent le pré- œuvre avec les élèves un ensemble Monique Presles
Chronique d'un village : Zaranou

Cette émission a été réalisée par le complexe d'éduca- Commentaire : Installation du peuple indénié, activités
tion télévisuelle de Bouaké (Côte-d'Ivoire) dans le cadre avant la conquête coloniale axées sur la traite de l'or et
de la Production harmonisée de l'Agence de coopéra- les cultures de subsistance.
tion culturelle et technique. Ce document d'accompa-
gnement a été rédigé par l'équipe pédagogique ivoi-
rienne responsable de l'émission.
Zaranou chef-lieu de canton est un gros village de 0 Époque coloniale
l'Indénié situé à une quarantaine de kilomètresd'Aben-
gourou à l'est de la Côte-d'Ivoire sur l'axe Abengourou Témoignage d'un patriarche du village soutenu par
Aboisso. En plus de son titre de Siège royal de l'illustration de la maison de Binger.
l'Indénié, il était le point stratégique, un carrefour de
rencontre pour les commerçants du sud et du nord. Ce
rôle de passage attira Binger et l'administrateur Poulie Les vestiges du musée
à y installer le premier poste administratif en 1892.
— Le monument au centre du village —
l'ancien quar-
Zaranou subit alors une importante incidence de la tier.
colonisation française transformant profondément sa
structure politique et sociale mais donnant ainsi un Commentaire: Passage des explorateurs.
nouvel essor économique à la région. Signature des traités.
Mort de l'administrateur Poulie.
PRÉSENTATION DE ZARANOU
Vue panoramique du village avec des aspects caracté- LA VIE QUOTIDIENNE A ZARANOU
ristiques quartier de type ancien, nouveau quartier.
Maison du chef Nanan Bous, carte de Côte d'Ivoire. utilisés.
— La culture du cacao, les moyens
Commentaire: Situation géographique de Zaranou. — La transformation de l'habitat ancien et nouveau
type de construction.
HISTORIQUE DU VILLAGE Bâtiment à étages.
L'école.
% Époque précoloniale l'habitat traditionnel. —
L'église.

— La traite de
l'or extraction des alluvions, des — Le marché.
rivières et lavage des sables. — Conservation de l'artisanat le bijoutier de la place.
— La pesée d'or. — L'intronisation du nouveau chef de Zaranou
— La culture agricole
désherbage d'un champ detaro marquant la conservation du respect de certainestradi-
par des femmes. tions.

télévision PROBLÈMES D'URBANISME


mardi 18 octobre 1983
-
14 h 05 14 h 25 (T.F.1) cours élémentaire - cours moyen
(précédente diffusion le 18 octobre 1979)
CNDP - École "'''11/('1/111;1'(', 1983-1984
L'énergie : un thème d'actualité bien adapté aux activités d'éveil. activités d'éveil
Une action pédagogique menée parallèlement par l'Agence pour la autour d'un thème
maîtrise de l'énergie et le Centre national de documentation
pédagogique.
Des « outils de travail » multiples et variés mis à la disposition des
classes de cycle moyen pour des activités pluridisciplinaires.
Les énergies
Les modalités de l'action — A la découverte de l'énergie celles touchant la géographie, l'his-
solaire au camp d'été de Cornus. toire, l'économie, l'instruction
L'Agencepour la maîtrise de l'éner- civique (formation du futur
gie met à la disposition des classes — L'énergie aujourd'hui et de- citoyen).
un coffret pédagogique avec quatre main... une émission vidéo en direct.
livrets en couleur destinés aux Il s'agit d'un problème crucial, d'un
La première émission est destinée à problème de société; chacun aujour-
élèves; quatre affiches, en couleur
« ouvrir » la série, à sensibiliser les d'hui s'en rend bien compte.
également, pour introduire et syn- élèves au thème choisi; la seconde
thétiser le contenu de chacun des fournira matière à réflexion, à Les démarches, les activités propo-
livrets; un guide pédagogique des- motivation pour entreprendre en sées pour la mise en œuvre de ces
tiné au maître permettant de classe des expérimentations, des objectifs viseront plus générale-
conduire les activités proposées à la réalisations (montages, ma- ment à :
classe; des pièces de matériel pour
faciliter la réalisation des maquettes
quettes...) valorisant l'aspect tech- — développer chez l'enfant une
nologique et scientifique. attitude responsable en assurant
d'expérimentation...
une meilleure compréhension et
Par ailleurs, l'Agence organise un lb Trois dossiers radiovisions : une meilleure connaissance de son
« jeu inter-classe » doté de prix
environnement;
— Les moulins d'hier à demain (RV
pour faire connaître les réalisations 273) et La longue histoire du pétrole — susciter sa curiosité, en l'ame-
des élèves par le biais d'expositions (RV274), produites en 1982-1983. nant à se poser des questions, for-
locales; les meilleures étant sélec- muler des problèmes concernant
tionnées ensuite pour figurer aux — L'énergie verte la biomasse
:
les sources d'énergie, l'utilisation
(RV279), un dossier nouveau avec
plans départemental, académique, cassette. de l'énergie;
puis national.
— mettre en œuvre, à l'école et
hors de l'école, des manipulations,
N.B. — L'Agence a elle-même avisé les Les objectifspoursuivis des démarches d'exploration,d'ana-
classes et assure la diffusion des coffrets
pédagogiques auprès des utilisateurs Les instructions officielles préci- lyse, de comparaison, de confron-
(adresse de l'Agence: 27, rue Louis- sant les objectifs et modalités d'ap- tation, permettant à l'enfant de
Vicat 75015 Paris — Service de la plication des activités d'éveil au chercher une réponse aux pro-
Communication et des relations publi- cycle moyen font une large place au blèmes rencontrés;
ques — Tél. : 645.44. 71). thème de l'énergie. Il s'agit d'un — amener l'enfant à expliquer,
sujet pluridisciplinaire par excel- justifier les actions de l'homme
Le CNDP propose : lence trouvant des prolongements visant à une utilisation rationnelle
lb deux émissions de télévision de aussi bien à travers les activités à de l'énergie et au développement de
20 minutes : dominante scientifiquequ'à travers nouvelles ressources énergétiques.

Nous pourrions résumer cette stratégie pédagogique par le schéma


ci-après.
Photos de la 1" page
— L'aérogénérateurà l'île d'Ouessant (photothè-
que EDF)
- — Concorde 001 (photo-Sud-Aviation)
— Centrale nucléaire de Dampierreen Burly (pho-
tothèque EDF)
— Capteurs solaires (photothèque
EDF)
Les énergies, aujourd'hui et demain

Pour cette émission, nous invitons des spécialistes de l'énergie pour répon-
dre aux questions que vous vous posez sur les problèmes de l'énergie
aujourd'hui et demain. Cette émission sera donc la votre, elle répondra à
vos interrogations. Dès maintenant envoyez-nous vos questions, vos des-
sins, vos idées, et même vos travaux si vous en avez réalisés.
Certains d'entre vous ont peut-être déjà travaillé sur les énergies nouvelles
(biomasse, énergie solaire, etc.). Nous aimerions inviter certains d'entre
vous pour engager un dialogue avec les spécialistes de l'énergie. Faite-vous
connaître. Envoyez-nousles résultats de vos travaux avant le 1er novembre
1983.
CNDP - DMES/DDE
Émission Les énergies, aujourd'hui et demain
B.P. 359 - 92541 Montrouge Cedex

télévision ACTIVITÉS D'ÉVEIL AUTOUR D'UN THÈME : LES ÉNERGIES


mardi 22 novembre 1983
-
14 h 05 14 h 25 (T.F.1) cours moyen
CNDP — École élémentaire 19X3-19X4
A la découverte de l'énergie solaire
au camp d'été de Cornus

Dans le cadre de l'action pédagogi- L'objectif poursuivi est de motiver


que d'ensemble menée conjointe- les élèves « spectateurs pour un
ment par l'Agencefrançaise pour la temps », de les inciter à entrepren-
maîtrise de l'énergie et le Centre dre à leur tour, en classe, des activi-
national de documentation péda- tés : expériences, manipulations,
gogique, cette émission constitue montages... à propos de l'énergie
un complément au livret de l'élève solaire — et pourquoi pas ensuite
Créons — l'un des quatre livrets des autres énergies ! Il ne s'agit pas
inclus dans le « coffret pédagogi- d'un modèle, mais d'une incitation
que >> diffusé par l'Agence. à faire », à créer, selon une
«
démarche expérimentale qui inclut
naturellement la métrologie : sen-
Tournée à Cornus (Aveyron) au sibilisation, travail en équipe,
cours d'un camp d'été sur l'énergie réflexion, recherche, réalisation,
solaire organisé par l'Association expérimentation, mesure, analyse,
nationale sciences techniques jeu- critique, réalisation d'un nouveau
nesse pour les 10-12 ans, l'émission projet « amélioré »... C'est donc
se présente sous forme d'un repor- l'aspect technologique, scientifique
tage illustrant des activités menées — assez souvent sacrifié au niveau
par les enfants sous la conduite de de l'école élémentaire — qui est ici
leurs animateurs. valorisé.

télévision ACTIVITÉS D'ÉVEIL AUTOUR D'UN THÈME : LES ÉNERGIES


mardi 15 novembre 1983
-
14 h 05 14 h 25 (T.F.1) cours élémentaire
(précédente diffusion le 1" mars 1983)
CNDP - École élémentaire, 1983-1984
Contenu de l'émission Précisons de suite que l'émission ne' évidence les phénomènes élémen-
Exploitationpossible représente pas l'ensemble des acti- taires de rayonnement, d'absorp-
vités menées au cours d'un séjour tion, d'effet de serre que l'on
Elle montre plusieurs ateliers tra-
de trois semaines. Elle aborde retrouvera plus tard.
vaillant sur des réalisations diffé- essentiellement la deuxième phase, On peut pour cela utiliser quatre
celle de la réalisation des projets, bols semblables avec des volumes
rentes (ou menant des expériences) des maquettes.
concernant l'énergie solaire :
d'eau identiques dont on mesurera
comment la capter, la transformer, Il va de soi que la phase initiale les élévations de température lors
la conserver, l'utiliser... Il s'agit de destinée à faire connaissance avec d'une exposition aux rayons
réalisations simples, répondant aux le soleil au cours d'une première solaires.
préoccupations de l'enfant de cycle approche : étude du rayonnement La comparaison des élévations de
moyen, menées par les enfants eux- et des mouvements du soleil, de la température — utilisation de ther-
mêmes, à l'aide de matériaux cou- météo locale, simples réalisations momètres à alcool — permettra de
rants mais qui n'en mettent pas récupérant la chaleur... doit précé- souligner l'importance de la cou-
moins en évidence des notions de der cette étape de réalisation plus leur noire dans les phénomènes
physique élémentaires; la prise de élaborée. A ce niveau, l'émission d'absorption; le noir transformant
conscience des phénomènes, de aborde précisément un aspect qui les rayons lumineux en chaleur,
leur importance, de leurs implica- nous paraît essentiel : la découverte selon l'expression même des enfants
tions, allant de pair avec la des principes de base liés aux cou- (qui interprètent parfois : « le noir
manipulation. leurs et qui permet de mettre en attire les rayons du soleil... »)
0 L'expérience avec construction
d'une maquette de distillateur
solaire : de l'eau saumâtre ou du
café donnant de l'eau douce après
évaporation et condensation; mise
en évidence de l'effet de serre avec
absorption par le noir.

Ce croquis de réalisation possible


,
est emprunté à la revue Jeunes
années, n° spécial 146, mars 1982
consacré au solaire. Mais les élèves
peuvent en imaginer d'autres, eux-
mêmes, comme dans le film.

lb L'expérience avec construction


d'une maquette de sèche-fruits
devenue cuiseur(fonctionnant trop
bien elle avait « brûlé » le tilleul mis
à dessécher !).
On a pu alors, au bout d'une heure,
obtenir un œuf au plat; tempéra-
ture relevée dans l'appareil : 70° C.
Un des objectifs de l'équipe a
consisté à rendre l'appareil de plus
en plus performant.

Mise en évidence de l'effet de serre,


de la conduction, de l'isolation.
0 Maquette d'un capteur parabo-
lique réalisé à l'aide d'une plaque
d'aluminium fixée sur un gabarit en
bois. Mise en évidence des phéno-
mènes de réflexion et de concentra-
tion (combustion de papier ou cuis-
son de merguez placés au foyer). La
réalisation de cette maquette est
précédée d'un exercice : jeu sur la
réflexion de la lumière et la concen-
tration avec une dizaine d'enfants
munis d'un miroir.

Dans le même ordre d'idée on peut


également utiliser un déflecteur de
phare de voiture pour fabriquer un
mini-four solaire (les mieux adap-
tés à cet emploi sont, paraît-il, les
phares de 2 CV ancien modèle...). Il
sera alors intéressant de faire saisir
aux élèves la réversibilité de l'utili-
sation : au lieu de produire un large lampe, on part — fonctionnement pour aboutir à un très petit point de
faisceau lumineux à partir d'un en sens inverse — d'un large étale- concentration au foyer, là où se
petit filament incandescent de ment des rayons parallèles du soleil trouvait le filament de la lampe.
Activités énergie solaire
Vers d'autres horizons... — Par ailleurs EDF propose de
Le soleil tous azimuts nombreuxdocuments gratuits : bro-
chures illustrées et dossiers de dia- L'ANSTJ réalise son objectif en
Cette émission n'épuise pas, bien positives sur des thèmes multiples. organisant :
sûr, toutes les possibilités d'activités Pour les brochures s'adresser à — des séminaires et des journées
concernant l'énergie solaire. On AFID-BP 8209 75421 Paris d'études ;
pourrait aussi aborder, l'action du cedex 09 qui diffuse L'Index de
— des séjours de vacances d'initia-
soleil sur les végétaux (photosyn- documentation sur les énergies édité tion aux sciences et aux techniques
thèse), l'utilisation des cellules chaque année par EDF. Pour les pour les jeunes de 10 à 19 ans;
solaires (cellules photovoltaïques), diapositives, s'adresser à EDF,
le cadran solaire, le prisme (spectre Direction de l'équipement - Divi- — des stages de formation et des
week-ends techniques pour les
solaire), l'héliotrope... sion information et communica- animateurs de clubs et des centres
tion, 3, rue de Messine 75007 Paris. de vacances;
fb Toutes les pistes d'investigation
possibles sont explorées dans notre lb L'ANSTJ (Association — des classes déplacées et des acti-
nationale sciences techniques jeu- vités d'éveil en milieu scolaire;
courte bibliographie :
comprendre les nesse) grâce à laquelle l'émission a — des stages pour les enseignants
— « Jeux pour pu se faire à Cornus, vous appor- et les normaliens pour les activités
énergies » dans Jeunes Années d'éveil à dominante scientifique,
n° 140, mars 1981. tera également son concours effi-
cace dans de nombreuxdomaines... (écoles d'été, stage PAE aca-
Spécial solaire » dans Jeunes Mais tout d'abord qu'est-ce que démique...);
— «
Années n° 146, mars 1982. l'ANSTJ? — des échanges internationaux de
Une excellente documentation, de
jeunes, (Tunisie, Québec,
L'Association nationale sciences Suisse...);
très nombreuses illustrations, une techniques jeunesse est constituée
multiplicité de schémas et de cro- selon la loi de 1901. Son objectif — un suivi des clubs scientifiques
quis avec explications pour cons- principal est le développement des qui en font la demande par des
truire et comprendre... dans ces activités scientifiques et techniques visites régulières d'animateurs, en
deux numéros de la revue Jeunes liaison avec des laboratoires et les
dans le domaine scolaire et extra-
Années, publiée tous les trois mois régions... ;
scolaire. Pour cela, elle :
par les Francs et Franches Cama- — de nombreux salons et
exposi-
rades, 10-14, rue Tolain, — coordonne, stimule, soutient et tions en collaboration.
organise les loisirs scientifiques et
75020 Paris. techniques des jeunes; Elle publie des lettres de liaison
de la France solaire avec régulières et des comptes rendus de
— Guide — prend en charge les procédures
des exemples de réalisations indivi- de sécurité des expériences, en par- ses principales actions (Petit Râ)
duelles et collectives, des adresses ticulier dans le domaine aérospatial; Elle peut en outre vous aider par :
utiles, des informations générales.
— contribue à la formation pré- — la diffusion de documents d'in-
Le solaire à l'école » dans professionnelledes jeunes; formation générale et de notes
— «
Action solaire n° 7, sept-oct. 1982. techniques;
— collabore avec les établissements
Des rubriques, des idées, des cro- d'enseignement primaire et secon- — des conseils pour aborder les
quis directement utilisables par les daire pour la réalisation de travaux premiers problèmes techniques.
élèves; notamment pour des tra- à caractère expérimental;
vaux pratiques et des réalisations L'adresse :
— prépare des animateurs et des
en classe. éducateurs aux méthodes de déve- Coordination énergie solaire
Ces deux dernières revues sont édi- loppement des projets scientifiques de l'ANSTJ
tées par le Comité d'action pour le et techniques, leur apportant ainsi 17, avenue Gambetta
solaire, 8, rue de Richelieu 75001 un outil supplémentaire pour leur 91130 Ris-Orangis
Paris, Tél. (1) 296.24.77 action. Tél. 906.82.20
Pour en savoirplus Puissance rayonnée le siège de champs magnétiques
(D'après la revue Jeunes Années) 380 000 milliards de milliards de intenses. Autour se retrouvent des
kilowatts. (Chaque seconde, le régions actives, en perpétuelle ins-
Carte d'identité Soleil rayonne assez d'énergie pour tabilité pendant des mois.
Nom porter de l'état de glace à l'état Des éruptions violentes s'y produi-
En français Soleil », d'eau bouillante la totalité de l'eau
«
des océans de la Terre!).
sent, éjectent des masses considé-
en italien « Sole », rables d'hydrogène dans l'espace
en espagnol « Sol », Température sur des millions de kilomètres en
en anglais Sun »,
« 15 000 °C au centre
- 5 500 °C à la quelques minutes.
en allemand « Sonne », surface visible.
Cycles d'activité
en grec « Hélios ». Date du décès (probable) Tourne sur lui-même en 27 jours
Age Dans des milliards d'années, mais cette sphère entièrement
5 milliards d'années. environ... gazeuse tourne plus vite à l'équa-
Taille Signes distinctifs teur qu'aux pôles. Tous les 11 ans
1 392 000 km de diamètre (109 fois Dans les régions centrales une environ, passe par un maximum
celui de la Terre). explosion permanente transmute d'activité(nombre de taches, impor-
l'hydrogène en hélium (ce qui tance des régions actives, etc.).
Composition
90 % d'hydrogène, 10 % d'hélium, abaisse sa masse de 5 millions de Temps de propagation de rayon-
un peu de carbone, d'oxygène et
tonnes par seconde) et produit nement
d'azote et des traces de fer, nickel, l'énergie qu'il rayonne (si le Soleil A raison de 300 000 km à la seconde
manganèse, chrome, etc. s'éteignait la température sur Terre (vitesse de la lumière), il met 8 min
s'abaisserait à— 240 °C : océans 18 s pour nous envoyer sa lumière.
Domicile gelés, atmosphère solide glacée,
A 149 598 000 km de la Terre. etc.).
Masse Sa surface est parsemée de taches.
1 989 000 milliards de milliards de Ce sont des régions sombres relati-
kilos (330 000 fois la masse de la vement froides (4 oobDC) qui sont Albert Bayard
T
Intentions pédagogiques La naissance d'un violon
luObjectif premier
Montrer les différentes phases suc-
cessives de la fabrication d'un vio- Qui saurait imaginer, de prime abord, en écoutant chanter un
lon d'art, assurées de façon totale- violon (au concert, à latélévision ou par ledisque) toutcequ'il
ment artisanale (et artistique) par a fallu de temps, de technique, de science, de minutie et de
un luthier, dans un atelier de talent, pour que ce violon puisse exprimer avec autant de
création. puissance et de délicatesse une musique, que, quelque part,
Nous avons pu réaliser ce film, un jour, un compositeur a su créer?
grâce au concours de Jean Bauër, Qui, de la même manière, et dans ces mêmes moments, songe
maître-luthier à Angers, qui nous a à associer à la sensibilité de l'interprète celle, plus secrète
permis de mettre en images et en peut-êtreou moins bien connue, decelui sansqui le violon ne
sons, les principales étapes de la serait pas né et donc sans lequel le violoniste n'existerait pas...
fabrication d'un violon d'art, des-
tiné à un soliste. à savoir le luthier?
Notre émission, sans avoir l'ambition de répondre à toutes les
• Objectifs parallèles questions qui dès lors pourraient se poser, vous propose tou-

Replacer cette création de tefois un regard et quelques mises en lumière sur ce métier
l'artiste-luthier, dans le contexte particulier où le luthier se fait artisan et artiste, au service d'un
plus général de sa propre vie d'arti- musicien, ici, le violoniste.
san, d'homme, un homme de notre
temps.
Évoquer la « magie » des presti- Contenu de l'émission

— Le
luthier, seul avec son œuvre.
gieux violons d'autrefois, ceux qui
font encore rêver. • Approche des lieux • Le souvenir des violons pres-
tigieux
— Montrer qu'un
violon, ce mer-
Le salon d'attente chez le luthier :
veilleux objet sonore fait de 80 Séquence filmée au Musée du
prétexte à des images montrant
pièces assemblées avec précision, l'évolution du violon, depuis ses conservatoirenational supérieur de
minutie, patience et talent, né sous musique, rue de Madrid à Paris.
origines (le rebec) jusqu'à sa forme
les doigts habiles d'un luthier, ne vitrines et les précieux vio-
vivra pour la musique, que par le
définitive, en passant par la vièle, la — Les
viole, pour arriver au violon. lons exposés.
musicien.
— Un
stradivarius : joué par une
— Plus que
susciter des vocations •L'atelier de création violoniste, élève du 3e cycle (andante
auprès des enfants (les débouchés de la sonate en la mineur de J.-S.
étant très limités dans cet art de la — Découverte
du lieu : les bois, le
matériel, les outils... Bach).
lutherie) les inciter à des observa-
tions, à des enquêtes, à une réflexion — Les
différentes phases de la 9 Retour chez J. Bauër
sur les aspects à la fois techniqueset fabrication, depuis le choix des
poétiques de ce travail de création bois jusqu'à la pose de la dernière — La
remise à l'artiste du violon
bien particulier. pièce. achevé.

télévision ART ET ARTISANAT


mardi 29 novembre 1983
14 h 05-14 h 25 (T.F.l) cours moyen
(précédente diffusion le Il décembre 1981)
CNDP - École élémentaire, 19H3 - 1984
— Les
premiers « cris » de ce vio- Le violon : description, Les éclisses, en érable, qui relient le
lon, les premiers essais, avant les éléments qui le constituent fond et la table.
derniers réglages. La barre fixée sous la table et l'âme,
(Consulter, à ce sujet, la revue placée sous le chevalet, à l'intérieur
— Un violon est né. Textes et Documents pour la classe de la caisse, transmettant les vibra-
. Des violons « dans les arbres » n° 249 du 23 octobre 1980 éditée
par le CNDP)
tions au fond et soutenant la table.
Les cordes (4 : sol, ré, la, mi) : elles
En train de sécher, attendant leurs
futurs propriétaires. sont fixées au cordier (en ébène) et
Le violon est composé de plus de 70 aux chevilles.
0 Une formation de jeunes pièces assemblées et collées et dont Le manche, terminé par une volute
musiciens les principales sont : et qui supporte la touche.
Deux violons, deux altos, un vio- La table (le dessus de la caisse de
loncelle, faisant vivre leurs instru- résonance) en épicéa, percée de 2
ments à travers le quintette en mi trous, les ouïes (les «/ »).
bémol majeur, dit Quintette des Le fond (le dessous de la caisse), en
oiseaux, de Mozart. érable. (voir croquis ci-après)
Les bois employés Le meilleur érable se rencontre .donné
Un dernier bois, le brasil (qui a
à d'origine)
dans les forêts de Bohême et Hon- le nom son pays
Ils doivent être secs, conservés «à grie. Les planches doivent être ou bois américain de Pernambouc,
l'air », sans soleil ni humidité. débitées « sur sens » et les bois doi- sert à la fabrication des archets.
0 L'épicéa (sapin), famille des vent être bien « ondés ». Le métier d'archetier est un autre
conifères Les plus réputés, mais aussi les plus métier que celui de luthier, ce qui
chers possèdent des ondes assez explique le fait que la fabrication
— Bois tendre, légèrement rou-
geâtre grandes, régulières et bien mar- de l'archet n'est pas abordée au
— C'est un
bois résonnant quées. cours de notre émission.
Son grain est fin, homogène, régu- Remarque : des ondes chatoyantes
lier. Un épicéa tricentenaire pos-
donnent de beaux instruments,
sède les meilleures fibres droites et mais de puissance moyenne, car Les différentes étapes de la
longues. elles sont peu favorables à la fabrication du violon
Le meilleur sapin provient des sonorité.
forêts abritées du vent entre 1000 et
1500 mètres d'altitude. Avant de
Par contre, de petites ondes,bien (texte de M. J. Bauër)
dessinées, seront le signe d'un bois
l'abattre, le bûcheron « spécialisé » dur et résistant qui fournira une Les bois choisis, l'artiste procède
dans ce travail, frappe chaque fût à grande puissance à l'instrument. au montage des éclisses ou côtés.
l'aide d'une masse, afin de sélec- Ce sont de fines bandes d'érable,
tionner sa sonorité « sur pied ». Si L'érable est utilisé surtout pour la pliées au fer chaud, puis montées
la pureté du son obtenu n'est pas fabrication du fond (c'est surtout là sur un moule à l'aide de contrepar-
évidente, l'arbre sera abandonné à que les ondes sont le plus cha- ties, et collées aux coins et aux tas-
des fins moins nobles. toyantes sous les effets de la seaux, ossature du futur violon.
lumière) mais aussi du manche, des
L'épicéa est utilisé pour la fabrica- La pose des contre-éclisses, étroites
éclisses et du chevalet.
tion de la table, de la barre, des bandes de sapin ajustées à l'inté-
contre-éclisses, des coins et des Notons que pour ce dernier, on uti- rieur des tours et destinées à aug-
tasseaux. lise l'érable non coupé sur sens, menter la surface de collage, pré-
blanc ou jaune, moucheté, assez cède les opérations de dressageet la
Son choix le plus affiné se fait sur- lourd, avec veinages à peine appa- finition minutieuse à la lime et au
tout en vue de la fabrication de la rents ou plutôt horizontaux. ratissoire, guidés par l'équerre, de
table.
tout cet ensemble, qui laisse entre-
La Tchécoslovaquie, la Bavière, la Nota : Il existe à peu près 80 voir déjà la silhouette du violon en
Suisse et le Tyrol offrent les épicéas espèces d'érables, dont 5 en France construction.
de la meilleure qualité : et de nombreux érables à sucre, au
Canada, tout à fait inutilisables. Le moule achevé, posé successive-
— Fibres
rectilignes (sans nœuds)
ment sur le fond, puis sur la table,
avec écartement régulier (1 mm donne le dessin exact des contours
environ). 0 L'ébène (c'est le bois de l'ébénier) qui sont tracés, puis chantournés
L'importance de cet écartement est Bois dur, lourd et d'un très beau

noir. avec une grande scie fine.
grande. En effet, des fibres trop
rapprochées donneraient une table L'ébauchage à la grosse gouge est
Il est utilisé pour la fabrication de bien le travail le plus spectaculaire
trop rigide. la touche, du cordier et des chevilles. de la construction. A larges traits,
0 L'érable (sycomore) Notons encore que pour ces der- le luthier taille dans la masse et
résistant, peu nières, on utilise de plus en plus, sculpte sa voûte. Ce travail d'ap-
— Bois léger et actuellement le palissandre qui proche est très précis cependant, la
compact.
apporte un éclaircissement non marge de hauteur n'excédant pas
— Blois blanc, qui se colore
très
facilement. négligeable du timbre de l'instrument. quelques millimètres.
Après le dégrossissage léger des Pour donner encore plus de sou- du côté des cordes graves, vient
contours, au canif, lefaçonnage des plesse aux deux plaques vibrantes compléter le système élastique
voûtes commence. A l'aide de petits que sont la tble et le fond, le luthier interne du coffre. Son rôle de res-
rabots ronds, dont les plus minus- creuse une gorge, parallèlement au sort, sa masse influeront en même
cules s'appellent des «noisettes », bord, au moyen d'une gouge, fon- temps sur la résistance de la table,
les doigts expérimentés font naître dant ensuite dans une même courbe la propagation des vibrations et les
les courbes adoucies. le raccord des voûtes et des filets à qualités sonores. Elle est collée à
l'aide de sa « noisette ». l'aide de pince-barres,puis affinée.
L'opération est importante, car la
manière dont sera conduite l'archi- Avec le ratissage, destiné à effacer Après avoir libéré du moule, qui
tecture des voûtes aura une grande toute trace d'outil ou de rugosité, le leur a servi de berceau, les éclisses
influence sur le timbre et la ponçageet le traçage desff s'achève et le fond qu'il a tout d'abord
puissance. la phase extérieure de la assemblés, le luthier procède au
construction. contre-éclissage du côté table, à la
La densité du bois et son caractère
conditionneront les hauteurs. Non Le luthier aborde maintenant cer- finition parfaite de l'intérieur et au
seulement l'artiste taille, rabote, taines opérationsdont l'importance collage de la table, dit « tablage ».
pour la sonorité est essentielle : la Le coffre est terminé.
mais, d'une manière plus abstraite,
il pétrit en quelque sorte la pâte mise d'épaisseur, la coupe des ouïes Abandonnant son rôle d'acousti-
sonore du futur violon. et le barrage. cien, il devient sculpteur. A l'aide
Les pièces sont creusées à la grosse de la scie à chantourner, des gouges
La voûte terminée, le rabot et
abandonné pour le canif, dont la gouge, puis amincies scrupuleuse- et de ciseaux divers, il passe à la
lame, tranchante comme un rasoir, ment au rabot suivant la densité de fabrication de la tête. Cette der-
chaque bois, 5 mm, 4 mm, 3 mm, nière doit être dessinée en fonction
donne à la table et au fond leurs du style de l'instrument, et offrir,
2 mm 112; les centres, les flancs et
contours définitifs. les tours ont chacun leurs épais- malgré sa légèreté, une résistance
Après ce travail vient le filetage. seurs. La table, plaque vibrante, est capable de supporter les chevilles et
Son but est d'orner, mais surtout de plus mince que le fond, appelé à la tension des cordes. Là encore,
protéger des chocs la table et le supporter la pression des cordes l'érable est nécessaire, choisi de
fond, en coupant le fil du bois dès par l'intermédiaire de l'âme et à préférence avec des ondes sembla-
les bords. faire office de projecteur de son. Au bles aufond. Ses qualités le rendent
Deux simples traits, esquissés par cours de cette opération, le luthier a merveilleusement apte à remplir ce
le traçoir, permettent au canifde se le plus grand intérêt à peser ses rôle.
diriger et de creuser une entaille bois, et il n'abandonnera le compas Puis, vient la préparation de la
,
régulière, où vient s'incrusterlefilet d'épaisseur et le rabot qu'après touche, clavier de l'instrument. Elle
à trois branches. avoir mûrement réfléchi.
est taillée dans l'ébène le plus pur,
L'alisier est généralement le bois Puis, à l'aide d'un minuscule canif, choisi pour sa dureté, que le
choisi pour cet usage. Certains il taille ses ff Leur dessin, leur contact de la corde n'entamera
luthiers anciens, en particulier les coupe permettent de déceler la per- qu'après un long usage.
Hollandais, utilisaient la baleine sonnalité de l'artiste et son habileté Le manche est alors enclavé dans le
qui donne un beau filet noir très manuelle. L'influence des ouïes est
prépondérante : leur emplacement corps du violon avec une inclinai-
brillant. D'autres luthiers se ser- son en rapport avec l'architecture
vaient de l'ébène, difficile à et leur longueur conditionnent des voûtes, à distance définie du
employer parce que trop cassant. l'élasticité de la partie centrale de la bord supérieur du coffre et du cran
table et, dans une certaine mesure, d'ff. Ce travail n'est pas un banal
Cette incrustation demande sou- le timbre de l'instrument.
plesse et rapidité, les trois branches ajustage, la sonoritépeut en effet se
libres qui constituent là structure La pose de la barre, bande de sapin trouver complètement bridée si les
du filet s'amollisant rapidement au choisi, tout à la fois ajustée et for- règles du renversement ne sont pas
contact de la colle bouillante. cée sous le pied gauche du chevalet observées.
Le lavage, la finition de la poignée Bref historique du violon
et des bords sont l'achèvement du
violon en blanc. 10Le rebec (XIIIe siècle : descen-
dant de la lyre)
Avec le vernissage, le luthier devient
peintre. Sa recette, fruit de ses — Sans éclisses, avec un corps
recherches, est composée de gom- sonore bombé (cf. la mandoline) et
resserré pour former le manche (un
mes et de laques aux noms évoca-
teurs de lointains voyages. Le rôle peu comme une demi-poire).
du vernis, passionnément discuté,
est pourtant relativement simple :
protéger le bois des contacts de l'air
et de l'exécutant, tout en assurant
aux tables la plus entière liberté de
vibration. Un bon vernis doit être
souple, transparent et résistant.
Les saisons, l'état hygrométrique
de l'air, la température condition-
nent le vernissage. La patience et
l'habileté sont les deux meilleures
armes du luthier pour poser les dix
couches successives de son vernis.
Après un long séchage en profon- 0 La vièle (fin XIIIe siècle : vient de
deur, il effectue le montage de son la cithare antique)
œuvre, la pare du noir intense de —
Apparition de la caisse sonore :
l'ébène, lui insuffle la vie en lui une table et un fond reliés par des
posant une âme, lui permet de éclisses. Un manche avec chevillier.
chanter en montant les cordes sur
— Jouée
à l'épaule. C'est, à l'épo-
un chevalet finement ciselé, et que, l'instrument des musiciens
l'amène par de patients réglages à cultivés.
l'épanouissement de ses qualités
sonores.
Le violon est devenu maintenant
un personnagefamilier de l'atelier.
— 6 cordes
Le luthier a rempli sa mission, mais 0 La viole (successeur de la vièle. fines et tendues.
il a mis trop d'amour dans son tra- Prépondérance au XVe siècle sur — Table
moins épaisse, éclisses
vail pour ne pas ressentir, avant de les instruments à archet) plus hautes, ouïes en forme de
le confier à l'artiste, ce moment Plusieurs formats. « C ».
— Sonorité moins éclatante.
d'émotion qui préside à l'instant —
des grands départs.

^t

Jean Bauër, Premier prix, avec la plus


grande distinction, du Concours internatio-
nal de lutherie pour quatuor à cordes, Liège
1954.
Il existe plusieurs sortes de violes :
XXe siècle subit une période de Ses fils :

La viole de gambe, la viole bas- déclin. Conséquence du renouveau Pietro Guarnérius (s'est surtout
tarda (plus grande), la viola pom- des métiers d'art, on a pu, depuis attaché à un travail sur la sonorité
1970, observer une sorte de et la qualité des vernis).
posa, inventée par J.-S. Bach, plus
grande qu'un violon alto actuel et « renaissance » dans l'art de. la — Giuseppe Guuarnérius (a per-
lutherie. fectionné les travaux de son père et
avec une corde de plus à l'aigu, la
viole di bordone ou baryton et la Actuellement, l'école de Mirecourt travaillé beaucoup dans le sens des
viole d'amour, encore en usage recherches de Stradivarius).
assure sur 3 ans la formation de
aujourd'hui. jeunes luthiers, recrutés avec pru- Son neveu
dence, car les débouchés sont incer- Antonio Guarnérius (recherches
0 Le violon (il est issu des violes de tains. Cette formation est suivie de pour la qualité des bois, plus grand
type courant) stages effectués chez un maître- souci de la forme du violon et de la
Le mot « violon » apparaît pour la luthier, stages poursuivis sur 5 ans. qualité des vernis).
première fois dans le vocabulaire On peut compter environ 50
français (vyollon) en 1523, dans un «vrais» luthiers, aujourd'hui, en • Stradivarius (1644-1737), élève
acte des comptes de la cour de France. 150 membres constituent d'Amati, Crémone. A eu 11 enfants
Savoie et de la cour de France en l'Assemblée des luthiers de France dont 2 sont devenus luthiers. A fra-
1529. dont maître Jean Bauër, filmé pour briqué environ 400 instruments.
Rabelais l'introduit dans la littéra- notre émission, est le président. Son meilleur disciple : Bergonzi.
ture avec son Tiers-Livre Nous pourrions citer encore Mag-
(1529) où Panurge déclare :
gini, contemporain de Guarnerius,
« Je préfère la cornemuse aux fre- école de Brescia.
donnents des lucz, rebecz et violons
antiques ». Les grands noms de la lutherie En France: Nicolas Lupot (1758-
Des noms prestigieux qui font 1824), considéré comme le Stradi-
varius français.
encore rêver de nos jours. Ce sont
L'art de la lutherie surtout des Italiens qui font lour- Remarque : Le chef-d'œuvre en
dement peser leur « magie » sur nos matière de violon, serait le violon
C'est en Italie que prend naissance luthiers contemporains. du célèbre Paganini, conçu par les
l'art de la lutherie, dans le premier Guarnerius, et qui fut légué à la
quart du XVIe siècle. ville de Gênes.
— Deux
écoles célèbres : Crémone 0 Les Amati
et Brescia. Ces luthiers célèbres furent très
Amati André (mort en 1577), école appréciés et recherchés de leur
— Une
école moins importante : de Crémone. vivant. Le XIXe siècle les loua sans
Naples.
— Son frère Nicolas. réservés. « On les a divinisés »
En Angleterre : vers 1561, puis en — Ses fils Antoine (mort en 1550) déclare Marc Pincherle (Les Ins-
Belgique et en Allemagne. En et Jérôme (1638) truments du quatuor, collection
France: vers 1550. Naissance à — Son petit-fils Nicolas, fils de « Que-Sais-je? », n° 272, éd. PUF)
Mirecourt, dans les Vosges, à Jérôme, le dernier des Amati.
proximité des forêts d'érable et de On ne pouvait les égaler. Leurs ins-
sapin. truments seraient éternellement les
meilleurs. Pourtant, depuis il y a eu
L'apogée de cet art se situe au 0 Les Guarnérius
des critiques virulentes (c.f. : A.
XVIIIe siècle. Le XIXe siècle voit Guarnérius Andréa (1626-1728), Tolbecque cité par M. Pincherle
plutôt une orientation dans la spé- Crémone. Élève de Nicolas Amati. dans l'ouvrage indiqué ci-dessus :
cialisation des violons d'étude. «Ses violons sont d'une facture
« Main d'oeuvre négligée
Après une crise profondément res- aisée mais d'une sonorité courte et Intérieurs mal rabotés
sentie au cours des années 30, le sans grandeportée ». Voûtes assymétriques... », etc.
Les luthiers w Restauration d'instruments difficile car les grands luthiers ont
contemporains été très souvent « copiés » dans leur
— Entretien permanent de violons
C :
d'artistes : réglages périodiques des temps.
instruments des grands solistes
actuels.
Nous l'avons dit précédemment, il
y en a peu qui se consacrent à la — Entretien des violons d'élèves.
fabrication artisanale de violons — Réparation de violons
e Création de violons originaux
d'art. « Peut-être 7 ou 8 dans le « accidentés » Pensés et conçus par le maître-
monde », déclare Jean Bauër. — Remise en état de vieux luthier « pour » un artiste déter-
instruments... miné. C'est cette dernière activité
qui a retenu notre attention pour le
En fait, un luthier peut exercer 3 • Expertises sujet de l'émission qui vous est
sortes d'activités : Travail de spécialiste, souvent très proposée.
Piano, pianiste

Intentionspédagogiques
— L'utilisation d'un moyen actuel M. Lévinas interprète le Nocturne
de contrôle et d'auto-critique : le en ré bémol de F. Chopin. Et c'est
— Montrer les rapports, sur les magnétophone. pour nous l'occasion de prendre
plans matériel, technique, affectif conscience, uniquement par les
et expressif, d'un pianiste-com- 3) Michaël Lévinas est aussi com- sonorités un peu désuètes mais non
positeur d'aujourd'hui, Michaël positeur. Nous le voyons alors tra-
Lévinas, avec son instrument de sans charme, produites sur cet ins-
vailler sur une création pianistique trument, des possibilités techni-
travail et de concert. Piano-Espace, avec un autre musi-
ques et expressives d'un piano des
cien (ingénieur du son). Le piano
— Parrallèlement,faire apparaître années 1840.
les évolutions techniques du piano, est utilisé de manière tradition-
depuis son âge d'or, à l'époque nelle, mais, des micros placés sous La caméra nous fait alors évoluer
romantique, jusqu'à nos jours. la caisse et sur les cordes, et reliés à dans l'atmosphère privilégiée du
un système de synthétiseurs, per- château de G. Sand, lieu presti-
— Suggérer les modes de vie du gieux qui vibre par les présences
pianiste du XIXe siècle et du pia- mettent de moduler et de manipu-
niste d'aujourd'hui, à partir de leur ler les sons obtenus en frappant sur encore sensibles d'hôtes illustres :
les touches. Delacroix, Balzac, Tourgueniev...
contexte socio-culturel.
mais aussi Pauline Viardot... et
Plan de l'émission 4) Le château de Nohant, dans le Franz Liszt... toute une élite réunie,
Berry. La maison de George Sand, les soirs d'été, autour du piano du
1) Découverte d'un piano à queue. dans le petit village près de La Cha- salon.
2) Michaël Lévinas à son piano de tre. Un retour dans le passé.
Véritable symbole de la création
travail : les gamines, les arpèges... M. Lévinas joue sur un piano de romantique, le château de Nohant
Les « études »... l'échauffement, la 1840, un très beau piano droit, dans évoque une période où le temps
mise en doigts... les exercices tech- le salon du château. semble comme arrêté. Le calme et
niques quotidiens. la beauté des lieux nous restituent
Remarque : Ce piano a été acheté par
— Un travail particulier : la recher- G. Sand en 1840. Frédéric Chopin, le cadre et l'atmosphère particu-
che des sonorités à partir d'un pas- lière où pouvaient s'exercer en
avec lequel G. Sand vient de rompre,
sage très précis de la Fantaisie en ut n'a pas joué sur ce piano. F. Liszt, par toute quiétude les talents artisti-
maj. de Schumann. contre, 'a vraisemblablementpratiqué. ques et les créateurs pianistiques.

télévision ART ET ARTISANAT


mardi 6 décembre 1983
14 h 05 - 14 h 25 (T.F.l) cours moyen
CNDP — École élémentaire, 1983-1984
Pour évoquer cette création pianis- est là pour affiner l'accord de l'ins- Quelques suggestions
tique, M. Lévinas joue sur le piano trument, mais aussi pour effectuer pour utiliser l'émission
du salon, Jeux d'eau de la villa. le tout dernier réglage qui va per-
d'Este de F. Liszt. mettre d'adapter au maximum le 0 Dans un premier temps, peut-
5) La grange de Nohant. C'est une piano à la personnalité physique et être, laisser les enfants s'exprimer
des dépendances du Château, qui a émotionnelle de l'interprète. Ainsi, tout à fait librement à partir du mot
été aménagée en salle de concert. un feutre légèrement « dur » sera « piano ». On peut ainsi, dans une
Tous les étés, ont lieu les « Fêtes repiqué avec une pointe fine, pour sorte de « brainstorming », laisser
romantiques de Nohant », hom- obtenir le « moelleux » réclamé par toutes les idées, même les plus inso-
l'artiste. lites, jaillir de la voix des enfants.
mage au souvenir.
Nous y découvrons M. Lévinas, 7) Le concert. Nous voyons l'abou- On pourra reprendre toutes ces
toujours avec Les jeux d'eau de la tissement logique du travail du réflexions que l'on aura notées...
villa d'Este, jouant sur un magnifi- pianiste sur un piano parfaitement « en vrac »... et les ordonner... les
que piano à queue Bôsendorfer, opérationnel. C'est le concert. classer... les analyser. Par exemple
d'aujourd'hui. L'oeuvre (un extrait) dont nous tout ce qui a trait au « meuble » et à
La même musique, jouée sur le avons filmé le déroulement est la ses structures... et tout ce qui
piano droit de 1840 et sur ce piano à Fantaisie de Schumann, 3c mouve- concerne l'expression sonore et
ment. musicale.
queue, nous laisse tout de suite
entrevoir l'évolution et les progrès, Nous avons choisi deux cadres, 0 Si la possibilité se présente, on
dans la technique et dans l'expres- avec deux types de public : mettra les enfants en présence d'un
sion, vécus par l'instrument. a) Le concert « traditionnel » A:
piano droit, puis à queue. Chacun
6) Chez Daniel Magne : A Paris, l'hôtel de Sully (rue Saint-Antoine va pouvoir noter... dessiner... tou-
à Paris) devant un public qui a cher... manipuler..., etc.
avenue R. Poincaré. Un faéteur de choisi d'être là (piano à queue).
pianos. Un homme enthousiaste De retour en classe, un travail de
héritier d'une famille au service du b) Le concert « impromptu » :
classement et d'organisation pourra
piano. autour du kiosque du parc Mont- s'effectuer utilement.
a) Le grand hall d'exposition souris (à Paris) avec un public de w On peut aussi consulter des
promeneurs (piano droit).
:

découverte des différents types et ouvrages spécialisés (ex. : Le Piano,


marques de piano contemporains, Nous montrons en alternance les collection « Que sais-je »7).
mais aussi de pianos plus anciens, réactions des auditeurs de Sully et
de Montsouris. 0 L'idéal sera bien sûr la visite gui-
parfaitement restaurés. dée chez un marchand de pianos
b) Les ateliers nous assistons à
:
Le pianiste est allé à la rencontre du qui est aussi un facteur avisé.
des réglages précis (mécaniques, public, quel qu'il soit. Il joue avec
cordes... refeutrage...) qui nous la même conviction et le même 0 On pourra aussi s'attarder sur
permettent de nous familiariser talent. C'est là qu'il trouve la justi- l'évolution de l'instrument et se
avec les structures extérieures et fication de sa propre existence en mettre à la recherche de ses ancêtres.
intérieures de l'instrument (piano tant qu'artiste. Une étude comparée du piano, ins-
droit et piano demi-queue). 8) Dernière séquence Alors que trument à cordes frappées, et du
c) Michaël Lévinas rencontre
:
clavecin, instrument à cordes pin-
se font entendre les notes de la Fan- cées, sera par exemple extrême-
D. Magne qui vient de terminer le taisie... les dernières images du film
réglage du piano Impérial sur ment profitable.
nous montrent la vie indissociable
lequel le concertiste va jouer lors du pianiste et du piano. Le travail 0 Une autre perspective : les bois
d'un tout prochain concert. C'est est difficile, astreignant, contrai- dont sont faits les pianos acajou...
pour nous l'occasion de montrer les gnant. Il necessite du temps, de la palissandre... et même poirier...,
rapports complémentaires et indis- patience des sacrifices. Le dialogue etc. et les différents matériaux qui
pensables du pianiste-concertiste piano-pianiste est toujours à recom- le constituent métaux... ivoire...
avec le facteur de pianos. Celui-ci mencer. feutres...,etc.
0 Le piano est un rêve vivant : il en étroite collaboration avec leur rigueur, le savoir-faire de l'artisan.
respire en fonction de la tempéra- facteur de piano. Le dialogue entre 25000 pièces dans un piano... qu'il
ture de la pièce où il est placé. l'artiste et l'artisan participait à la ne suffit pas d'assembler, mais
Il nécessite un « suivi » pour l'en- naissance de l'instrument comme à d'adapter et d'harmoniser selon les
tretien et les réglages. la conception de son esthétique inévitables fluctuations du bois et
musicale. Il n'y a pas de secret dans des autres matériaux.
0 Le facteur de piano est le com- la fabrication d'un piano. Il faut du C'est à ce prix que les pianos gardent
plément indispensable de l'artiste. temps... beaucoup de temps et une âme. » (D. MAGNE)
« Il y a encore
quelques décennies, encore du temps... Le résultat est
les plus grands compositeurs vivaient dans la patience, l'expérience, la Jean-Claude Péré
ASPECTS DE L'ÉLEVAGE ICI ET AILLEURS
Nous vous présentons deux documents; l'un tourné en France, dans les Pyrénées, présentant un aspect de
l'élevage français et une image de la vie pastorale; l'autre tourné au Sahel, présentant une vie pastorale
totalement différente.
Nous pensons ainsi vous aider à sensibiliser vos élèves à certains problèmes du Tiers Monde, notre thème pour
la semaine du 24 octobre.

Hommes et troupeaux
des Hautes-Pyrénées
Intentionspédagogiques Contenu
En milieu rural, les éléments du paysage s'organisent L'émission s'ouvre sur un vaste espace géographique.
en fonction des genres de vie. Dans certaines vallées Au loin des sommets couverts de neige, plus près,
pyrénéennes, les activités humaines se fondent encore largement étalé, le val d'Arrens creusé par le Gave
sur l'élevage des troupeaux; l'émission fait découvrir qu'on devine aux villages qui le jalonnent Aucun,
aux élèves, le val d'Arrens et ses habitants. Le somp- Marsous, Arrens, et partout, omniprésente, l'herbe qui
tueux tapis végétal où cultures, prairies et forêts se tapisse la vallée, monte à l'assaut des pentes. Nous
succèdent jusqu'aux pâturages d'été, les villages et les sommes à 860 mètres d'altitude.
nombreuses granges en bon état témoignent à la fois
du lent travail paysan au cours des siècles et des Dans la première séquence, le troupeau des frères
efforts récents d'adaptation aux lois économiques du Jacques et Pierre Gerbet, rassemblé devant la bergerie
monde actuel. s'apprête à partir. Nous le suivons à flanc de coteau, le

télévision ASPECTS DE L'ÉLEVAGE ICI ET AILLEURS


vendredi 14 octobre 1983
14 h 05-14 h 25 (T.F.t) cours élémentaire - cours moyen
(précédente diffusion le 26 mars 1982)
CNDP - École <V<-'w(W«/<v.i9K3 - 19X4
long du Gave, on atteint avec lui les pâturages d'été Le maïs, concassé, est ajouté au mélassé — qu'ils
l'estive. achètent — composé d'orge, d'arachide, de fèves et
fèverolles et d'un peu de poudre de chocolat... «pour
La deuxième séquence est consacrée aux brebis allai- leur donner de l'appétit», A ces ressources qui leur
tantes et aux agneaux restés à la bergerie avant d'être sont propres, il faut ajouter la libre disposition des
vendus. Un des frères demeure là dans une grange
aménagée. L'autre habite le village, dans la maison «communaux» où, dès le mois d'avril, on peut mener le
troupeau. L'agnelage commence alors pendant deux
familiale, où souvent la cohabitation et l'aide apportée mois les brebis vont nourrir leurs petits, ils sont ensuite
par les parents âgés permet le travail à plein temps du sevrés et vendus. Les mères peuvent monter en estive,
jeune agriculteur et de sa femme.
aux pâturages d'été, dans des communaux qui appar-
Une séquence de sensibilisation aux paysages met en tiennent à quatre villages.
valeur la prairie cultivée, fumée et ensemencée, En septembre-octobre, le troupeau descend. Du 15
montre la multiplicité des granges où le foin entassé décembre, environ, aux premiers jours d'avril, les bêtes
assurait totalement (en partie seulement aujourd'hui) la sont dans la bergerie. Autrefois, elles allaient de
nourriture des bêtes pendant l'hiver. Elle se termine grange en grange épuisant successivement les
par une scène de fenaison où les engins mécaniques réserves de foin qui y étaient entassées, aujourd'hui,
se succèdent pour couper l'herbe, la mettre en andains, l'ensilage d'herbe coupée et conservée sous plastique a
la pulvériser enfin pour l'ensiler ultérieurement. permis l'abandon de quelques granges mal situées.
La deuxième partie de l'émission est consacrée à un La vente des agneaux assure aux deux familles asso-
couple de fromagers d'Arrens M. et Mme Lacoste. La ciées l'essentiel de leurs revenus, à cela viennent
caméra les surprend en train de faner puis les accom- s'ajouter l'aménagement d'un gîte rural dans la maison
pagne, en voiture, à quelques kilomètres au-dessus du familiale d'Arcizan Dessus, un terrain de camping à
village. Deux fois par jour, il faut traire vaches et côté de la bergerie.
brebis, ils habitent donc, avec leur fils et le troupeau,
une grange d'estive pendant cinq mois de l'année. Les
mois d'été, ils descendent tous les matins à Arrens
pour faner et ensiler le foin.
Les séquences s'enchaînent pour faire percevoir cette tb La maison des Hautes-Pyrénées
vie différente; à partir du moment où les brebis et les
vaches pénètrent dans la grange, hommes et bêtes ne Elle est moins célèbre que sa voisine du pays Basque,
peuvent s'ignorer la traite, la confection du fromage, elle n'en est pas moins fonctionnelle ni moins adaptée
le travail au saloir, le repas du soir s'effectuent parmi à la rudesse du climat.
ou à côté des bêtes qu'on entend, qui vivent dans la Arcizan s'étage au-dessus du gave d'Arrens, un torrent
même pénombre, la même chaleur. rapide et abondant longe le village, actionnant huit à
Le générique de fin s'inscrit sur des images prises non neuf moulins à eau dont trois seulement sont en état
loin de la grange Lacoste. Passé le col du Soulor, un de marche; autrefois, la farine de froment et celle de
vaste cirque glaciaire accueille les troupeaux de maïs, base de la nourriture locale, étaient moulues
plusieurs vallées. Les bergers vivent dans des cabanes ainsi, selon les besoins quotidiens.
en schistes et font des fromages qu'ils descendent au
fur et à mesure dans les villages. maisons sont massives, les toits d'ardoise
— Les
descendent bas. Souvent le four à pain est en saillie au
rez-de-chaussée, une petite galerie ajourée, au premier
étage, éclaire la façade ensoleillée. A l'intérieur, une
vaste salle commune réunit la famille au grand
complet, au centre, une longue table, les sièges, bancs
Informations complémentaires et armoires ont été sculptés par le père pendant les
mois d'hiver; dans la cheminée trône le poêle
bigourdan, assez bas pour recevoir le chaudron en
gb Le calendrier des bergers
cuivre servant à faire le fromage, assez large pour
Jacques et Pierre Gerbet possèdent 13 hectares en porter aussi l'ouille où cuit la garbure — soupe quoti-
propriété, 23 hectares en fermage cette superficie dienne de légumes, parfumée à la graisse d'oie. C'est
leur permet de faire paître un troupeau de 400 brebis, le domaine de Mme Gerbet mère, ici la cohabitation est
de récolter le maïs nécessaire pour assurer un complé- de règle, chacun participe, à sa mesure, à la bonne
ment d'alimentation aux brebis allaitantes. marche de l'exploitation.
tb Le fromage des Pyrénées
Le procédé de fabrication est simple; seule la phase
finale a pu être filmée en temps réel.
Le lait recueilli la veille, et refroidi, est versé dans un
chaudron de cuivre d'une contenance de cinquante
litres; pour un fromage mixte, il faut environ trois quart
de lait de vache pour un quart de lait de brebis.
Le chaudron est mis à chauffer. Lorsque la tempéra-
ture du lait atteint 38 °C, on y dilue la quantité de
présure nécessaire et on attend une heure environ le
lait est caillé. Il faut alors le brasser et l'émietter à
l'aide d'une branche de sapin aux branchettes recour-
bées la lardère. On laisse le fromage se refaire, puis
M. Lacoste plonge ses bras dans le chaudron où le petit
lait est remonté en surface, il travaille des mains et des
avant-bras la pâte encore molle et gorgée de petit lait,
petit à petit; il la façonne, un peu comme un potier
pétrit l'argile avant de la poser sur le tour, la boule
émerge, le fromager la presse entre ses mains et
l'introduit dans une passoire, la fait sauter, la dépose
sur une planche perforée où le fromage — car il est né
— s'égouttera jusqu'au lendemain.
Le soir la même opération s'effectue avec le lait de la
traite du matin. M. Lacoste fait ainsi deux fromages par
jour. Chacun d'eux pèse cinq kilos.
L'affinage exige beaucoup de manipulations et de
temps, c'est le travail de Mme La'coste, particulière-
ment lourd en période de pleine lactation. Égoutté, le
fromage encore frais est roulé dans une bassine
— Les granges. Elles sont partout présentes dans le remplie de sel, tourné au cours de la journée et à
paysage et constituent son originalité. On en compte nouveau salé pendant quatre jours consécutifs.
une tous les deux ou trois hectares de prairie. Longues, Ensuite, commence le lissage à la main; au bout d'un
basses, solidement implantées à flanc de montagne ou mois et demi, la croûte commence à durcir et on peut
assises sur des replats, elles ont souvent vingt à trente consommer le fromage, mais cinq mois de lissage sont
mètres de long. Peu d'ouvertures sur les côtés; en nécessaires pour obtenir vraiment un bon fromage, à la
façade, deux larges portes semblables sont superpo- croûte ferme, au goût savoureux.
sées, celle du bas donne accès directement à l'étable,
celle du haut permet de rentrer le foin. Entièrement conditionné par les traites bi-quotidiennes,
le fromager ne prend jamais de vacances.
Aujourd'hui, certaines ont été aménagées et vendues
comme résidences secondaires. D'autres servent à M. et Mme Lacoste ont quinze hectares de terres en
loger le matériel agricole, la laine de brebis. fermage dont douze sont mécanisables,trois innacces-
sibles aux tracteurs sont pacagées et, bien entendu, la
Dans la grange des Lacoste, quinze vaches et un libre disposition des communaux; céla leur suffit pour
taureau, deux petits veaux s'alignent dans l'étable qui nourrir les bêtes, ils produisent le foin nécessaire et
occupe tout un côté du bâtiment, de l'autre, une pièce à limitent volontairement leur troupeau. Ils vendent eux-
vivre, où se fabrique également le fromage, précède le mêmes leurs fromages à leurs clients, aux touristes. A
parc à brebis (trente mères, un bélier) et le saloir. A cela s'ajoutent la vente annuelle de quatre cochons et
l'extérieur, un parc et un abri ont été aménagés pour
au printemps, celle de jeunes agneaux de quinze à
six cochons nourris au petit lait; une source canalisée vingt kilos. Mais le seul véritable revenu provient de la
alimente un bassin en pierre: dans cette «fontaine», vente du fromage.
après chaque traite, les bidons de lait seront mis à
refroidir, le fromage étant meilleur quand le travail des Les cinq mois d'estive sont les plus lourds, puisqu'il
bactéries commence à froid. faut assurer la production et descendre à Arrens pour
faucher, rentrer ou ensiler le foin et recommencer une M. et Mme Lacoste veulent assumer seuls la conduite
ou deux coupes pendant l'été. Cependant M. et Mme du troupeau, la confection et la commercialisation des
Lacoste déclarent aimer leur vie. fromages. Leur travail valorise le prix du lait mais limite
l'extension de l'exploitation et l'importance du trou-
Au terme de l'émission, on peut se demander si la vie
peau. Leur fils Jean-Michel est souvent mis à contribu-
pastorale, telle que nous venons de la découvrir est une tion, il aide parfois pour la traite, va chercher une bête
simple survivance; on constate d'une part, que le égarée, vend le fromage ou descend à Arrens pour
berger, aujourd'hui, ne correspond plus à l'image tradi- «faire les foins»; il a dix ans. Cette année, pour la
tionnelle de l'homme seul au milieu de son troupeau, première fois, Jean-Michel aurait aimé partir en
d'autre part, l'élevage industriel n'est pas admis. En
vacances.
possession d'un vaste territoire herbager qu'ils
soignent et utilisent rationnellement, les agriculteurs Découvrir la montagne au printemps et la vie de ses
du val d'Arrens tentent le pari de rester à la ferme en habitants est aisé à partir des images de l'émission.
fournissant des produits de qualité agneaux et Elles peuvent nous inciter à imaginer l'hiver.
fromages des Pyrénées, qu'ils refusent d'assimiler à
des produits de moindre qualité. Souhaitons-leur de
La descente des troupeaux se fait en plusieurs fois,
parfois le mulet de M. Lacoste reste au Soulor jusqu'à
parvenir à faire reconnaître et à promouvoir ce label,
la Toussaint... Bientôt la neige tombe et s'installe pour
seul moyen de lutter efficacement contre la concur-
trois bons mois. C'est alors que la maison s'inscrit le
rence. mieux dans le paysage, que la cuisine rassemble la
famille, les autres pièces ne sont pas chauffées;
M. Lacoste taille un collier de brebis dans une écorce
de bouleau, Jean-Michel farte ses skis; tous les lundis,
les écoliers d'Arrens passent la matinée en haute
montagne.
Suggestions d'utilisation
La première séquence invite les élèves à pénétrer dans
un monde à part, sans commentaire, ni illustration
musicale. Nous sommes dans le troupeau et partons Bibliographie
avec lui dans le bruit des sonnailles, les aboiements
des chiens efficaces, les ordres modulés des bergers. — Max SORRE Les Pyrénées, éd. A. COLIN, Paris.
Il faut regarder, écouter, découvrir, physiquement ce — Jean POUEIGH Le Folklore des pays d'Oc - La tradition
Occitane, coll. « Petite bibliothèque Payot », Paris.
qui change au fur et à mesure que l'on s'éloigne des
lieux habités et que l'on s'approche des sommets. Le
gave tumultueux, le lac paisible, les cascades alimen-
tées par la fonte des neiges plus proches, autant de
signes à capter. De même, la succession des espèces
végétales en fonction de l'altitude prairies, feuillus,
forêt de résineux, estive.
Autrefois, un berger au moins restait en estive avec le
troupeau. Maintenant la surveillance est moins contrai-
gnante, les propriétaires montent à tour de rôle une
fois par semaine, ils connaissent les bêtes à leurs
marques, ils s'entraident.
Familiarisés avec les paysages, les élèves découvrent
les genres de vie liés aux activités pastorales. Deux
troupeaux a finalité opposée, deux familles aux vies
dissemblables.
Les frères Gerbet sont associés et prennent des
vacances à tour de rôle. Ils font partie d'une coopéra-
tive d'utilisation de matériel agricole, ont modernisé
leur exploitation, multiplié les revenus extra-agricoles.
Ils envisagent de diversifier leur production. ' Fiche rédigée par Janine Codou
Peuples du Sahel

Contenu de l'élnission existe des sahels au nord du Sahara, où les pluies attei-
gnent à peine 500 mm (Sousse-Sfax en Tunisie) et qui
0 Au Sahel, attire des populationsd'origine et
le Niger sont couverts de cultures maraichères, fruitières, de
d'économie différentes. Dans la cuvette un port — céréales ou d'oliveraies. Quant au Sahel tropical, il
Mopti — et son marché. forme une zone de contact entre la bordure sud-saha-
rienne et les pays des savanes, englobant d'ouest en
0 Les peuples de la bordure sud-saharienne les Toua- est une partie du Sénégal, de la Mauritanie, du Mali,
reg et leurs anciens vassaux, les Bella de la Haute-Volta, du Niger et du Tchad.
— Trafic
caravanier du sel.
Élevage.

quotidienne. — Le milieu naturel
— Habitat et vie
1.

.saison sèche
Les éleveurs peuls et la répartition des travaux en
0 tournage s'inscrit dans une région dépri-
La zone de
mée, dominée à l'est par les falaises de Bandiagara en
— l'élevage et la recherche de
l'eau travaux des pays Dogon.
hommes
9 Les saisons se définissent par les précipitations,
— l'artisanat et la recherche de la nourriture travaux même si les écarts de température existent.
des femmes.
On distingue
(juillet septembre) en saison des
— l'hivernage
à

Le Sahel et le problème de la famine pluies (3 mois). Irrégulières dans le temps et l'espace,


elles oscillent entre 200 et 600 mm correspondent au
Le sahil » ou rivage en arabe, est un territoire de tran-
« passage du soleil au zénith et tombent en tornades bru-
sition entre le désert saharien et d'autres régions; il tales. Leur insuffisance se traduit par un abaissement

télévision ASPECTS DE L'ÉLEVAGE ICI ET AILLEURS


vendredi 21 octobre 1983
14 h 05 - 14 h 25 (T. F. 1) cours élémentaire - cours moyen
(précédente diffusion le 7 octobre 1976)
CNDP - École éh'II/CIIlIÚ/'e. -
19XJ 19X4
du débit du Niger (650 m3 à Niamey en 1972 contre Entre Mopti et Gao, la navigation est continue de la mi-
1000 m3 en temps normal), un assèchement de ses août à février.
affluents, une baisse de l'eau dans les puits. La tempé- Les Touareg (singulier: un targui) reconnaissables
0
rature peut atteindre 40° C;
au port du chèche bleu-indigo ou blanc. De race
— pendant la saison sèche (9 mois), se succèdent une blanche ou noire, ils se définissent par leur langue com-
«
période froide » d'octobre à mars (30° C le jour, 1 6° C mune le «tamasheq», d'origine berbère. Malgré le
la nuit) et une période surchauffée d'avril à juin (45 à morcellement des confédérations qui suivit leur révolte
47° C.) L'harmattan ou alizé du nord-est qui souffle générale de 1917, ils ont conservé leur structure tri-
alors du Sahara, transforme la steppe en un désert de bale, très hiérarchisée, au-dessous des 3 catégories
poussière jaune. d'hommes libres
e L'hydrographie, formée de mares alimentées par les — nobles (anciens guerriers);
pluies, est dans l'ensemble discontinue (assèchement — marabouts (religieux);
climatique au cours du dernier millénaire, disparition — pasteurs.
de la couverture végétale, progression des sables). Le monde des esclaves forme le moteur de
Bel la
« »
Toutefois, la présence du Niger se fait sentir et de 3 l'économie touareg. Dix fois plus nombreux que leurs
manières maîtres, ils descendent de populations noires, ou sou-
mises ou razziées au cours des guerres en pays souda-
— par le fleuve (4200 km) formant un réseau com- nais. Enfin, les « forgerons » ou artisans du cuir du bois
plexe de bras avec une zone d'inondation très large,
recouverte, à Mopti vers la fin octobre. Pendant les et des métaux sont répartis dans les différentes
basses eaux, il reste des mouilles profonds de 5 à 6 m, classes de la société. Les touareg étaient autrefois éle-
séparés par des seuils sableux, couverts d'un pâturage veurs-nomades, c'est-à-dire qu'ils chargeaient les
de décrue qui attire les pasteurs Touareg ou Peuls; Bella d'élever leurs troupeaux, pendant qu'ils transpor-
taient les dattes et le sel à travers le Sahara.
— par des dépressions plus basses que le Niger, et Aujourd'hui, seule la piste du sel est encore fréquen-
dont les bords sont cultivés en rizières par les paysans tée. L'exploitation des salines de Taoudéni (600 km au
Songhaï; nord de Tombouctou) à la fin du XVIe siècle; le sel, indis-
— par l'existence d'une nappe d'eau souterraine. pensable à la vie des tissus (humains et animaux) coûte
cher (1 ); on le remplace quelquefois par du sel de prépa-
• Lavégétation sahélienne est marquée, par la dispari-
ration familiale (dans le film), et on conduit les ani-
tion d'espèces spécifiques des zones plus méridionales
maux sur les « pâturages salés » car beaucoup de terres
— comme le karité, ou la multiplicité —
des épineux,
beaucoup plus clairsemés dans le désert. La steppe sont riches en sels minéraux en raison de la forte éva.-
poration.
arbustive discontinue (riche en cram-cram, l'herbe à
Actuellement, le trafic caravanier est atteint par la dimi-
chameaux) est plus serrée dans les bas-fonds où elle
nution du cheptel et par la concurrence automobile.
constitue la brousse-tigrée, refuge des lions et des Nombre de Touareg se sont d'abord engagés dans des
hyènes. unités militaires (de 1952 à 1962) puis embauchés
dans des compagnies pétrolières, formant un nouveau
prolétariat salarié. D'autres descendent de plus en plus
Il. — Les peuples du Sahel et leur économie
vers le sud, et deviennent agriculteurs - éleveurs -
A partir du XIIe siècle, les peuples du Nord déferlèrent manoeuvres. Ils tiennent toutefois à maintenir la diffé-
rence sociale entre eux et les « Bella », qui au campe-
sur le Sahel. ment, continuent à vivre au-delà des enclos à petit
Dans la cuvette du Niger, on distingue bétail. D'autre part, le chameau reste une valeur sûre
0 les «gens du fleuve», les Bozo, pêcheurs-commer- on vante les vertus du lait de chamelle dont on gave les
jeunes filles et les jeunes femmes; pour un mariage, la
çants. Ils pratiquent la navigation artisanale avec qua- dot est toujours fixée en chameaux.
tre sortes d'embarcations
— des pirogues d'une seule pièce,
creusées dans un
tronc de fromager;
— des barques courtes et ventrues;
— des pirogues « djenné » (celles du
film) formées de 2

"
moitiés identiques, réunies par une ligature centrale;
— des pirogues «niafunké plus sommaires.
(1) Au début du XXe siècle, au Congo, les peuplades Baléké et Balali
échangeaient 1 esclave contre 3 kg de sel.
Peuple du Sahel 9 Les cultures spéculatives augmentent après la déco-
lonisation le choc de l'économie moderne s'est traduit
e Les Peuls, pigmentation claire ou cuivrée, sont
à
par le passage brutal de l'économie de subsistance à
avant tout des éleveurs, mais semi-nomades, semi- celle du marché
sédentaires transhumants ou nomades cultivateurs. Le
troupeau est la valeur-en-soi, bien que les zébus peuls En effet, colonisation, par souci de rentabilité avait
la
à cornes en lyre, se prêtent mal à l'engraissement (350
préservé forêt, de plus les cultures vivrières étaient
la
à 400 kg en moyenne). Les zébus apparaissent dans
maintenues à côté des cultures d'exportation, dans la
toutes les vieilles légendes peuls, les enfants jouent certitude que l'Afrique ne deviendrait pas une grande
avec des troupeaux miniatures en bâtons fourchus, puissance économique.
vers 7 ans, ils portent leur première culotte de cuir, Après l'indépendance, une partie des états africains du
reçoivent leur 1re ou 2e vache; dès 12 ans, ils partent Sahel s'est mise à produire ce qui se vend le mieux le
pour la journée garder les jeunes bêtes et dans la lan- coton, l'arachide.
gue des Peuls, un seul terme désigne le conducteur des
hommes et le conducteur des troupeaux le chef. La famine de 1973 a détruit les moutons à 100%, les
Les mouvements migratoires se font par famille de zébus à 95% les chameaux à 50%. En 1974, privés
même lignage, les itinéraires sont moins réguliers que de leur raison de survivre, les nomades ont été regrou-
ceux des Touareg et des Bella, avant la sécheresse, les pés dans des camps. Au mieux, ils reçoivent la ration
troupeaux vaccinés étaient très nombreux. Aujour- alimentaire d'un enfant de 8 ans; le plus souvent 1 /2 1.
d'hui, les pasteurs peu's pénètrent vers le nord, dans de millet par jour. Au total, 6 millions d'hommes sont
un secteur qu'ils n'avaient jamais atteint, car le déve- menacés par la famine.
loppement des cultures industrielles dans le sud a La F.A.O., les états africains, l'armée des bénévoles
repoussé vers le nord les cultures vivrières, de mil, et européens, des associations essayent de ravitailler les
plus au nord encore, les peuples pasteurs. centres, mais les secours arrivent lentement et irrégu-
lièrement, et de plus, les nomades ne sont pas habi-
tués à utiliser comme il le faudrait, les denrées alimen-
III -
l'eau,
Les problèmes communs
les pâturages, la famine.
taires qui leur parviennent.

Chaque année, la fin de la saison sèche est une


période dramatique non seulement difficile:
— la «
malédiction climatique » n'est pas seule respon-
sable, tant s'en faut.
0 L'eau ne fait l'objet d'aucun droit — On atteint la Éléments bibliographiques
nappe par des puits collectifs ou individuels, non cimen-
tés mais
— GOUROU: L'Afrique, éd. Hachette, 1970.
P.
épuisant;
— leur creusement est Les Touareg, actualités d'outre-mer n°
— leur
débit (10 - 12 litres pour 5 minutes)... un rende- — CLAUZEL
ment meilleur par moto-pompe assécherait le puits en 24.
quelques heures; cahiers d'outre-mer, 1966.
implantation est délicate, car dans la zone d'al- — BERNUS Les Touareg,
— leur BARRAL-BERNUS Les problèmes pastoraux du
tération profonde du sous-sol, le puits s'écaille, l'eau —
devient une sorte de boue fluide inutilisable. Sahel, études nigériennes IFAN N° 9.

0 La nomadisation supprime les arbres, le désert — Marguerite DUPIRE Les


Peuls nomades. Thèse
gagne d'ethnologie, Musée de l'Homme.

- les chèvres ont dévoré l'écorce et les branches


basses des arbres;
— J.-F. HELD
vateur, avril 1
L'Afrique du cauchemar. Nouvel Obser-
974.
— les
branches plus hautes avec leur feuillage ont été
— Ph. DECRAENE La
sécheresse au Sahel, fév.-avr.
données en pâture aux bovins et aux chameaux;
la pousse d'herbes dures, on a pratiqué
1974.
— pour éviter
le brûlis.
Fiche établie par Maryse Ecochard.
La fête

CONTENU DE L'ÉMISSION SUGGESTIONS D'EXPLOITATION


Un personnage «Mouche» reçoit des invités dans son
théâtre, tantôt il participe à l'action qui s'y déroule, Si les moyens le permettent enregistrer l'émission.
tantôt il la commente, il peut également recevoir des gb Langage faire raconter l'histoire dans l'ordre,
musiciens, des conteurs; dans cette première émission essayer de retrouver les intentions des différents per-
pour inaugurer le théâtre pour les enfants, Mouche sonnages.
voudrait organiser une fête. Il hésite et se demande ce
qu'il pourrait faire. Heureusementsurvient Patatarte la Ob Jeux: soit trouver d'autres comptines ou des brui-
marchande de pâtisserie qui prépare elle-même ses tages (ceux qui ont été entendus ou ceux qu'on peut
gâteaux. Myrtille une fillette espiègle n'est pas de trop éventuellementfabriquer et reconnaîtredans la classe);
pour animer la fête. Tous les trois vont essayer de soit jeux d'expression corporelle;
trouver différents divertissements. Mouche s'adresse soit jeux dramatiquès en liaison ou non avec les person-
aux enfants qui éventuellement pourraient avoir des nages de l'histoire.
idées pour préparer une fête.
0 Exploitation graphique représentation de l'histoire
(avec différents matériaux), bande dessinée. Travaux
manuels et recherches d'idées pour une fête dans la
classe (décoration, fabrication de gâteaux, recherches
INTENTIONS PÉDAGOGIQUES de musique, etc.).

— Apprendre aux enfants à «écouter» et à


suivre une
histoire dans laquelle plusieurs personnages intervien-
nent.
— Tenter de leur taire partager une atmosphère de fête
et faire appel à leur imagination.
— Leur donner le goût d'organiser, de préparer eux-
mêmes une fête.
— Susciter peut-être des échanges entre le personnage
familier que peut devenir «Mouche» et les classes. Fiche établie par Régine Pringot

radio THÉATRE POUR LES ENFANTS


mardi Il octobre 1983
15 h 20 - 15 h 35 (M.A. - France-Culture) préélémentaire - c.p.
vendredi 14 octobre 1983
-
15 h 30 15 h 45 (M.A. - France-Culture)
(précédentesdiffusionsles 20 et 23 janvier 1981)
CNDP -École élémentaire. 1983-1984
Le cerf-volant

CONTENU DE L'ÉMISSION SUGGESTIONS D'EXPLOITATION

Nicolas a fait un cerf-volant. Il a très envie de jouer e Suggérer aux enfants de raconter à nouveau l'his-
avec lui et le cerf-volant est heureux de s'envoler dans toire en respectant l'enchaînement des différentes
le vent. Mais voici que le fil tenu par Nicolas se casse. situations.
Que va-t-il se passer? Le cerf-volant s'envole haut, très faveur de ce récit, d'évoquer
haut et le petit garçon a beaucoup de peine à le suivre. e Leur demander, à la
des situations vécues par eux pertes d'objets ou d'ani-
Il essaie pourtant. Après une tempête et une nuit
passée à attendre, Nicolas peut enfin récupérer son maux familiers, contact avec les éléments orage, pluie,
cerf-volant qui est retombé sur un arbre. Nicolas a vent.
beaucoup de questions à lui poser et peut-être sauront- 0 On peut également imaginer d'éventuelles repré-
ils maintenant jouer ensemble avec le vent? sentations (graphisme, bande dessinée, peinture,
représentations en volume) de l'anecdote racontée et
peut-être envisager la fabrication d'un cerf-volant.
INTENTIONS PÉDAGOGIQUES
0 Certaines situations vécues par les personnages de
l'histoire peuvent suggérer des jeux dramatiques.
— Proposer si possible un moment de charme.
— Raconter une anecdote
très simple qui pourrait être
vécue par n'importe quel enfant.

— Entraîner les
enfants à imaginer des paysages et
des personnages à partir d'une évocation sonore.

— Faire appel au
vécu affectif quotidien des enfants. Fiche établie par Annie Zanolli

radio THÉATRE POUR LES ENFANTS


mardi 18 octobre 1983
15 h 20 -15 h 35 (M.A. - France-Culture) préélémentaire - c.p.
vendredi 21 octobre 1983
-
15 h 30 15 h 45 (M.A. - France-Culture)
(précédentesdiffusions les 13 et 16 janvier 1981)
CNDP -École élémentaire, 1983-1984
L'âne et la petite fille

Cette émission appartient à la série «Théâtre pour les


enfants» dans laquelle un personnage «Mouche»
s'adresse directement aux enfants.

CONTENU DE L'ÉMISSION SUGGESTIONS D'EXPLOITATION


Mouche raconte l'aventure d'une petite fille qui est en Les enfants peuvent se poser des questions à
vacances chez sa grand-mère. Une nuit, elle entend le
%
bruit d'une clochette, elle se dirige vers la fenêtre de sa propos des différents personnages et de leurs actions,
questions en partie résolues par l'intervention du
chambre et découvre, dans la rue, rn âne tirant une
charette. Le lendemain matin, elle demande à sa commentateur, Mouche dans l'histoire (commentateur
dont on aura peut-être à définir le rôle).
grand-mère qui est le propriétaire de l'âne. C'est sans
doute le père Gaspard, le chiffonnier, répond la grand- % serait également utile de préciser (ou de faire
Il
mère. La petite fille rencontre effectivement celui-ci préciser) les différentes séquences de leur déroule-
sur la place du village. Tous deux partent à la recherche ment dans le temps.
de l'âne.
0 Il pourrait être intéressant d'enregistrer l'émission
et d'apprendre à reconnaître les différents bruits qui
signalent ou accompagnent les déplacements des
INTENTIONS PÉDAGOGIQUES personnages.
9 Éventuellement l'histoire sera reprise sous forme
enfants à suivre un récit comportant graphique (peinture, dessin, bande dessinée...).
— Habituer les
plusieurs personnages. 0 Enfin les enfants peuvent inventer (et éventuelle-

- Dans la mesure du possible, s'adresser à eux pour


les amener à participer d'une façon active à l'émission.
ment jouer) d'autres personnagesqui auraient pu inter-
venir dans l'histoire.

— Recréer un
univers sonore que les enfants pour-
raient être amenés à traduire autrement. Fiche établie par Régine Pringot

radio THÉÂTRE POUR LES ENFANTS


mardi 25 octobre 1983
15 h 20 - 15 h 35 (M.A. - France-Culture) préélémentaire - c.p.
mardi 4 novembre 1983
15 h 30 - 15 h 45 (M.A. - France-Culture)
(précédentes diffusions les 27 et 30janvier 1981)
CNDP -École élémentaire, 1983-1984
Contes
la Terre
et
Quand les parapluies se fâchent

CONTENU DES ÉMISSIONS INTENTIONS PÉDAGOGIQUES


Mouche raconte aux enfants deux contes séparés par possible communiquer aux enfants le goût
— Si
un court moment musical. «d'écouter» en leur proposant un moment privilégié
Le premier conte est l'histoire d'un parapluie (tête en celui du conte;
bois) abandonné qui devient l'ami de deux enfants mais — faire appel à leur imagination;
tous les parapluiesn'ont pas cette chance! Tête en bois — autant que possible renouveler le répertoire des
connaît trois mégères qui maltraitent leurs parapluies. contes.
Les trois amis partent à leur recherche. Comme tous les contes ceux-ci peuvent être exploités
terre » est le titre du deuxième conte. La terre parle
La selon le choix des enseignants. Pour les classes
«
à Joseph, un petit garçon qui est aussi son ami. Avec munies de magnétophones, il pourrait se révéler inté-
elle Joseph fait un voyage à travers les saisons. ressant de les enregistrer (soit pour les répéter, soit
pour susciter d'autres activités).

Fiche établie par Michèle Ducrocq

radio THÉATRE POUR LES ENFANTS


mardi 15 novembre 1983
15 h 20 - 15 h 35 (M.A. - France-Culture) préélémentaire- c.p.
vendredi 18 novembre 1983
15 h 30 - 15 h 45(M.A. - France-Culture)
(précédentesdiffusionsles 3 et 6 février 1981)
CNDP -École élémentaire. 1983-1984
La biche
qui avait peur du chien

0 Texte du conte présenté Comme il était têtu, notre petit chien jaune, il décida
de s'approcher de la biche coûte que coûte.
LA BICHE QUI AVAIT PEUR DES CHIENS
// était une fois... une gentille petite biche, mignonne Un jour qu'il se promenait dans la forêt, il entendit
des cris plaintifs.
comme tout, qui vivait seule dans la forêt car elle était petite biche, pensa-t-il. Elle
orpheline et qui était très, très craintive. Elle redoutait — C'est sûrement ma
doit être en danger.
tous les autres animaux, les gros et les moins gros, et Et il s'approcha à toutes pattes.
les chasseurs aussi, bien sûr. Mais, par-dessus tout,
elle avait peur... des chiens. La biche, affolée, était attaquée par un énorme renard
qui n'avait pas l'air commode du tout. S'il avait été
Certes, elle n'avait pas tout à fait tort, car elle avait seul, notre petit chien aurait eu très peur. Mais
été poursuivie plusieurs fois par une meute hurlante voyant sa biche menacée, il s'élança bravement à son
et galopante et elle n'avait dû son salut qu'à la fuite, secours, sauta par surprise sur le dos du renard et lui
une fuite éperdue au travers des taillis qu'elle mordit l'oreille à belles dents. Le renard, surpris,
connaissait très bien, heureusement. s'enfuit sans demander son reste.
Bref, notre gentille petite biche avait très peur des Mais hélas! la biche s'enfuit aussi du côté opposé et
chiens... notre brave petit chien jaune se retrouva tout seul.
Or, il y avait aussi dans cette forêt, un gentil petit Il avait beau appeler :
chien jaune qui avait aperçu notre biche de loin et qui — Petite
biche! Petite biche! Ne te sauve pas! Je
brûlait d'envie de devenir son ami. suis ton ami.
Rien n'y fit. La biche avait disparu et ne revint pas.
Notre petit chien jaune avait essayé à plusieurs
reprises de s'approcher de la biche, mais il avait beau A quelque temps de là, notre chien entendit à
faire le moins de bruit possible, prendre son air le nouveau dans la forêt les cris plaintifs de la biche:
plus gentil, faire des grâces, dès que la biche l'aperce- — C'est encore ce
maudit renard qui l'attaque, pensa-
vait, vite, elle s'enfuyait. t-il. Allons lui couper le bout de l'autre oreille.

radio CONTES ET MUSIQUES POUR MES PETITS ENFANTS


mardi 22 novembre 1983
15 h 20 - 15 h 35 (M.A. - France-Culture) préélémentaire - c.p.
vendredi 25 novembre 1983
15 h 30 - 15 h 45 (M.A. - France-Culture) 2e diffusion
(précédentesdiffusions les 2 et 5 mars 1982)
CNDP -École élémentaire. 1983-1984
Et il
se précipita bravement vers l'endroit d'où prove- — Tu vois bien que je ne suis pas méchant et que
je
naient les cris. puis être ton ami.
Mais, cette fois, ce n'était plus le renard qui attaquait Et de fait, à partir de ce jour, tous deux devinrent les
la biche. C'était le loup, un loup énorme et menaçant. meilleurs amis du monde. On ne voyait plus la biche
Notre chien hésita un instant, estimant que le loup sans son petit chien, ni le petit chien sans sa biche.
était vraiment trop fort pour lui et qu'il ne suffirait Et, grâce à notre gentil petit chien jaune qui veillait
pas, cette fois, de lui sauter sur le dos pour le mettre sur elle, notre biche put couler des jours heureux
en fuite. dans sa belle forêt.
Après quelques moments de réflexion, il lui vint une 0 Texte des poèmes présentés
idée. Il appela à son secours tous les oiseaux de la
forêt. Comme les oiseaux étaient ses amis, ils arrivè- LE CHATEAU DE TUILEPLATE
rent immédiatement et quand le chien leur eut Au château de Tuileplate
expliqué la situation, ils attaquèrent le loup tous la Révolution éclate.
ensemble, de droite, de gauche, par devant, par
derrière; tous le piquèrent à qui mieux mieux à J'ai trouvé
grands coups de leurs becs pointus. Le loup qui avait vrai de vrai
abandonné la petite biche essaya bien de se protéger
à grands coups de dents et à grands coups de pattes. le poulet
Rien n'y fît. Percé de coups de becs de toutes parts, il dans le lait
s'enfuit en hurlant.
Et cette fois encore, la petite biche délivrée s'enfuit le lapin
du côté opposé et notre pauvre petit chien jaune se dans le vin
retrouva tout seul.
Il avait beau appeler : le cochon
— Petite biche!
Petite biche! Ne te sauve pas! Je dans le charbon
suis ton ami.
Rien n'y fit. La biche avait disparu et ne revint pas. le cheval
Le temps passa et notre petit chien devenait de plus dans le bocal
en plus triste en pensant qu'il ne reverrait plus jamais
le chevreau
sa jolie petite biche.
dans le pot
Or, un jour, qu'il était dans la meute, à la poursuite
d'un animal qu'il n'avait pas encore aperçu, il se le dindon
rendit compte brusquement que c'était sa biche qui sur l'édredon
était poursuivie et que la meute s'en rapprochait terri-
blement. La petite biche était en grand danger d'être l'hirondelle
rejointe. Elle semblait perdue. dans le sel
Le petit chien n'hésita pas. Il prit la tête de la meute
et courut, courut à perdre haleine avec tous les autres la tortue
chiens à ses trousses. Et lorsque, au passage d'un dans le bahut
ruisseau il vit fa petite biche tourner à droite, notre
malin petit chien, aboyant de toutes ses forces, la grenouille
tourna... à gauche. Et toute la meute le suivit et dans les nouilles
s'enfonça dans les fourrés. La petite biche était
sauvée... la souris
dans le riz
Alors le petit chien revint sur ses pas, longea le ruis-
seau et aperçut enfin la biche hors d'haleine couchée et le chat
dans l'herbe fraîche. Il s'avança lentement, très lente- tralala
ment et cette fois la biche, bien qu'encore effrayée, dans le plat
ne pouvait plus s'enfuir. de rutabaga.
Et notre chien s'approcha, lécha les plaies de la biche,
la rassura en lui disant : Glyraine La Poèmeraie, éd. A. Colin/Bourrelier.
LE MILLIARDAIRE CHEVAUX: TROIS -
OISEAU: UN
John apportait un plateau J'ai trois grands chevaux courant dans mon ciel.
sur lequel était un bateau. J'ai un seul oiseau, petit, dans mon champ.
Monsieur assis sur son lit Trois chevaux de feu broutant les étoiles
passa son habit et dit : un oiseau petit qui vit d'air du temps
«
Posez ça là quelque part
je termine mon cigare ». Trois chevaux perdus dans la galaxie
un petit oiseau qui habite ici
Une heure après John revint:
La fenêtre était ouverte Les chevaux du ciel, c'est un phénomène.
Dans le lit il n'y avait rien Mais l'oiseau d'ici, c'est celui que j'aime.
rien non plus sous la Plante Verte
et rien du tout sur le plateau Les chevaux du ciel sont de vrais génies.
L'oiseau dans mon champ, c'est lui mon ami.

Monsieur est parti en bateau.
Mais l'oiseau du champ s'envole en plein ciel,
rejoint mes chevaux, et je reste seul.
Jean Tardieu, éd. Gallimard.
J'aimerais bien avoir des ailes
ça passerait le temps - ça passerait le ciel.

Claude Roy Enfantasques, éd. Gallimard.

0 Discographie
Fragments musicaux extraits de
anciens, CBS 561238.
— Musique pour les instruments
— Musique
chinoise, République populaire de Chine, China
Record Company M 917.
— Marc-Antoine CHARPENTIER. Te Deum Erato LDE 3009.

Fiche établie par M. Charolais.


La petite fille et le serpent

Les émissions de cette série ont pour but premier de — Réglage préalable du
récepteur afin que tous les
créer un moment de charme dans la classe. enfants puissent bien percevoir textes et musiques.
— Préparation de l'attention en
demandant aux
Les contes que nous y présentons sont inédits. Ils ont enfants immobilité et silence pendant toute la durée de
été inventés par un vrai grand père pour ses propres l'émission; attitudes qu'ils n'adopteront que s'ils sont
petits enfants Sophie et Mathieu. convenablement assis (siège avec dossier et si possi-
C'est lui-même qui nous les dit et c'est Sophie qui lui ble table sur laquelle ils puissent s'appuyer) (1).
donne la réplique. — Limitation des agressions sensorielles venant
de
Comme on l'entendra ces contes sont encadrés de frag- l'extérieur: si nécessaire fermer les fenêtres, voire
ments musicaux empruntés à des œuvres très même les rideaux.
diverses, classiques, modernes, folkloriques ou de jazz..
Toutes ces musiques ont été au préalable présentées à
des enfants de classes maternelles; ce n'est qu'en rai- Après la réception.
son de la qualité de l'écoute suscitée que nous les Immédiatement après l'émission :
avons retenues; elles sont donc bien à la portée de la
sensibilité de jeunes enfants. A notre avis se contenter de laisser parler ou dessiner
les enfants qui le désireront.
Parfois un poème est dit qui ajoute à l'émission une
note de fantaisie ou de rêve. Le lendemain et les jours qui suivent :
Accessoirementces émissions pourront également per- L'institutrice pourra redire le conte ou le faire réenten-
mettre aux éducatrices de renouveler leur capital de dre si elle a pu l'enregistrer.
contes, de poèmes, et de disques. — Puis éventuellement se
servir du texte pour un exer-
cice de reconstitution de conte. Dans ce cas il sera inté-

La réception de l'émission.
(1) Laposition assise au sol pour attendrissante qu'elle paraisse, n'est
Etant donné les finalités de ce type de programme, pas favorable au maintien de l'attention. Par ailleurs l'expérience mon-
tre que beaucoup d'enfants éprouvent le besoin de poser leur tête sur
nous insistons sur l'absolue nécessité de créer dans leurs bras pour écouter un conte, comme si cette posture facilitait le
les classes les conditions d'une bonne écoute à savoir «décollage du réel» et l'entrée dans le rêve.

radio CONTES ET MUSIQUES POUR MES PETITS ENFANTS


mardi 29 novembre 1983
-
15 h 20 15 h 35 (M.A. - France-Culture) préélémentaire - c.p.
vendredi 2 décembre 1983
-
15 h 30 15 h 45 (M.A. - France-Culture)2e diffusion
(précédentesdiffusionsles 19 et 22 janvier 1982)
CN DP -École élémentaire. 1983-1984
ressant de faire dégager les articulations logiques du — Mais, ça se répare, une jambe.
récit (pendant que... parce que... etc.) — Ça se répare! Ça se répare! peut -être... mais pour
— Enfin, si l'éducatrice souhaite une exploitation clas- la faire réparer, il faudrait que je puisse m'en aller...
sique du document elle pourra susciter l'élaboration de — Ah! évidemment! Ça, c'est le plus difficile.
bandes dessinées, maquettes, textes, etc. — Et puis, personne ne va venir me chercher ici.
Les musiques présentées dans cette émission sont — Mais, dis donc, moi, je vais te proposer une solu-
tion. Si tu veux t'en aller, moi, je vais la réparer, ta
extraites de jambe.
— Anthologie de la musique médiévale espagnole — Hein ! toi, tu vas réparer ma jambe ?... Mais les ser-
(STV 70 694 GU ERATO). pents, ça ne sait pas réparer les jambes...
— Oh! tu sais, les serpents ça sait faire des tas de
— CARLO ORFF Le Printemps, Harmonic-Mundi choses dont on ne se doute pas...
HMU 25 003. Écoute-moi! Tu vas rester, bien tranquille, étendue. Je
vais m'approcher. Je vais m'enrouler autour de ta
jambe. Ça va peut-être être un peu froid... mais, tu sais,
Texte du Conte : on s'y fait très vite...
La petite fille a dit:
LA PETITE FILLE ET LE SERPENT
— Bah! Si tu crois que ça peut faire quelque chose,
Il était une fois... une gentillepetite fille qui aimait bien moi je veux bien essayer, puisque tu as l'air gentil.
aller se promener toute seule dans les bois. On lui avait Alors le serpent s'est approché en rampant et il a com-
bien recommandé de faire attention. Mais, elle n'écou- mencé de s'enrouler autour de la jambe de la petite
tait pas. fille. Il s'enroulait depuis la cheville et puis il serrait de
Et, un jour qu'elle était grimpée dans un arbre, elle est plus en plus les anneaux. Il serrait... il serrait... il ser-
tombée. Ça lui a fait très mal. Et, une fois par terre, elle rait... et à mesure, la jambe se redressait. Puis, quand il
s'est aperçue qu'elle ne pouvait plus se relever. Elle a a été enroulé jusqu'au bout, il a dit :
regardé sa jambe et elle a vu qu'elle était un peu tor- petite fille. Maintenant je crois
— Mais, dis donc,
due. Elle s'est dit: qu'elle tient ta jambe. Tu peux y aller.
— Ça y
est! Je me suis cassé une jambe! La petite fille n'en croyait pas ses yeux. Elle s'est dit :
Alors, comme elle avait très mal, elle a pleuré... elle a — Mais! mais! effectivement, ça a
l'air de tenir...
pleuré... Alors, elle s'est levée... et sa jambe tenait. Elle a mar-
Elle se disait: ché et ça tenait toujours. Alors elle s'est mise à rire.
— Mais, qui est-ce
qui va venir me chercher? Je suis Elle était contente. Elle sautait, avec le serpent autour
toute seule dans le bois... Je ne peux plus m'en aller, de sa jambe, bien entendu.
même à quatre pattes. Il n'y a plus moyen. Qu'est-ce Et la petite fille est partie chez elle...
que je vais devenir? Et puis, qu'est-ce que je vais Quand elle est arrivée près de sa maison, il était déjà
manger ? Si personne ne me retrouve, je vais mourir de tard. Tout le monde était sur le perron... Tout le monde
faim... Mais, c'est ferr/o/e/...
l'attendait. Quand on l'a aperçue, on a dit :
Alors, elle pleurait... elle pleurait...
— Mais d'où sors-tu si tard? Mais qu'est-ce que c'est?
Et, tout à coup, elle a vu venir vers elle... un serpent. Qu'est-ce qui t'arrive? Et patati... Et patata... Et...
Hou!... elle a eu très peur. Elle se disait: Bon!...
— Je ne peux
même pas me défendre. La petite fille s'est approchée de plus en plus, sans rien
Et le serpent approchait... approchait... dire, et tout à coup... tout le monde a aperçu le serpent
Et le serpent lui a dit : autour de sa jambe :
— Mais, petite fille,
pourquoi pleures-tu? Tu as peur de — Mais, malheureuse! Mais, il y a un serpent autour
moi?.. Oh! oh! Mais tu sais, moi, je ne veux pas te de ta jambe! Oh !là !là !là !là ! Quelle catastrophe!
faire de mal. Non! Je m'approche parce que je viens Et alors, tout le monde est rentré dans la maison pour
voir ce que tu as. Je n'ai jamais vu une petite fille cou- aller chercher des fourches, pour aller chercher des
chée par terre, sans bouger, quand il y a un serpent à couteaux, pour aller chercher des pioches... des
côté d'elle... et quipleure comme ça... Qu'est-cequi t'ar- bâtons... des... je ne sais pas, moi... des mitraillettes,
rive, ma pauvre petite fille? tout ce qu'ils trouvaient vous savez pour tuer le serpent.
— Mais, je me
suis cassé la jambe. Alors, la petite fille s'est dit:
— Bon! Et
alors? — Oh ! catastrophe! Ils vont tuer mon gentil serpent.
— Alors, je me
suis cassé la jambe. Alors elle a dit:
— Serpent! il faut te sauver! — Le serpent qui a réparé sa
jambe! Mais elle ne sait
Et le serpent a répondu : plus ce qu'elle dit, cette petite fille!...
— Mais, je ne peux pas.
Si je me sauve, ta jambe va Alors, ils se sont approchés... Ils ont regardé... Et puis
lâcher... Tu vas retomber... ils ont vu qu'effectivementla petite fille avait la jambe
— Bon! Bon! attends! Je vais m'asseoir et ensuite tu cassée. Alors, ils se sont tous regardés:
vas te dérouler et aller te cacher. — Mais alors, qu'est-ce que c'est que cette
histoire?
Alors, la petite fille s'est assise... Le serpent s'est Mais alors c'était vrai! Ce serpent ce n'était pas un
déroulé... et il est parti en se tortillant dans un buisson. méchant serpent! C'était un gentil serpent!
Et la petite fille a dit :
Quand toute la famille est arrivée avec les bâtons...
avec les fourches... avec les mitraillettes, ils ont crié: — Bien sûr que c'était un gentil serpent...
— Oh! là! là!
Nous qui allions le tuer. Si on avait su on
— Le
serpent? Où est-il? Où est-il?
La petite fille dit: ne lui aurait pas fait peur comme ça...
a Ils ne savaient plus que faire. Et au bout d'un moment,
— Il est
parti...
ils ont dit.-
— Oh! mais
alors, malheureuse, tu es piquée? Où est- Écoute! Les serpents aiment beaucoup le lait. Alors,
ce que tu es piquée? Allons, fais voir... —
La petite fille a dit: on va lui en mettre un plein bol devant la porte. Comme
ça, ce soir, quand on sera couché, il pourra venir le
— Mais je ne
suis pas piquée...
boire. Et puis, demain soir, on lui en remettra un autre.
— Alors,
qu'est-ce que tu as?
Et puis ainsi tous les soirs...
— Ben, j'ai
la jambe cassée...
— Mais, mais, tu
n'as pas la jambe cassée. Si tu avais
la jambe cassée, tu n'aurais pas pu revenir toute Et c'est comme ça que toutes les nuits le serpent a
seule... trouvé un bol de lait devant la porte de la maison de la
— Mais, c'est le serpent qui a réparé ma jambe. petite fille...

Fiche établie par J. Fargeas.


L'ours blanc
et la petite Belette

0 Texte du conte présenté peut-être plus prudent de ne pas trop t'y frotter.
— Mais si, vous allez voir. Je vous dis qu'il est
méchant parce qu'il s'ennuie tout seul... Je vais aller
L'OURS ET LA BELETTE le trouver de ce pas.
II était une fois, au pôle Nord, un énorme ours blanc, Et la petite belette s'approcha de l'ours blanc.
un terrible ours blanc. L'ours blanc commença à montrer ses crocs, à sortir
Certes, il était joli avec son long pelage blanc, mais il ses griffes, en grognant terriblement.
n'était pas commode, oh! mais pas commode du tout. La petite belette lui dit:
Il avait des griffes... et quand on s'approchait de lui et sait bien
qu'il les posait sur votre bras ou sur votre épaule, ça — Allons! Allons! Ne t'énerve pas ainsi. On
faisait GRRRR... Ce n'était pas encourageant. Aussi que tu t'ennuies et que c'est pour ça que tu es
méchant... Moi, je voudrais être ta petite camarade.
tput le monde le fuyait. Au large!... Au large!... Nous
ne voulons pas nous trouver à côté de l'ours blanc. H L'ours blanc la regarda d'abord de travers, puis, au
est trop méchant. bout d'un moment, il fit:
En ce temps là, vivait dans les parages, une petite — Mmmmm Mmmmm Booo Boooo... Après tout, on
belette. La petite belette voyait de loin le gros ours peut essayer... Booo pourquoi pas?
blanc. Et un jour, elle dit: Et l'ours blanc rentra ses griffes et cacha ses crocs
Et la petite belette s'approcha.
— Oh! mais, cet ours blanc, il a l'air de s'ennuyer. Et puis, ils commencèrent à vivre tous les deux ensem-
Dans le fond, il ne doit pas être si méchant que ça. ble.
S'il fait mal à ceux qui l'approchent, s'il ne peut pas
supporter quelqu'un à côté de lui, c'est parce que per- Ils étaient bien contents. L'ours blanc, quant à lui,
sonne n'est gentil avec lui... Moi, je vais aller lui par- était devenu... très civilisé.
ler. Puis, un beau jour, comme ils s'ennuyaient, ils décidè-
Les autres animaux lui dirent: rent d'aller faire un tour, un petit tour. Ils s'en allèrent
— Dis donc! Tu vas
voir ce qui va t'arriver; il serait par le Grand Nord... Ils poussèrent... jusqu'au pôle

radio CONTES ET MUSIQUES POUR MES PETITS ENFANTS


mardi 6 décembre 1983
15 h 20 - 15 h 35 (M.A. - France-Culture) préélémentaire - c.p.
vendredi 9 décembre 1983
15 h 30 - 15 h 45 (M.A. - France-Culture) 2" diffusion
(précédentesdiffusions les 9 et 12 mars 1982)
CNDP -École élémentaire. 1983-1984
Sud... Ah! vous savez, ils ne regardaient pas à la L'oiseau vêtu de noir et blond
dépense... m'a apporté un papier blond
Et au retour du pôle Sud, alors qu'ils se reposaient qui fait bourdonner les frelons
sur un vieux tronc d'arbre, la belette fut subitement L'été sera brûlant et long
piquée par une abeille. Aïe!
L'oiseau vêtu de noir et jaune
La petite belette était un animal très sensible.
Elle n'aimait pas du tout se faire piquer. Et elle m'a apporté un papier jaune
qui sent la forêt en automne
poussa des cris de putois, ce qui est plutôt rare chez
une belette. L'oiseau vêtu de noir et blanc
L'ours blanc entendant crier sa petite belette accourut m'a apporté un flocon blanc
en disant:
Mais voyons! Qui est-ce qui fait mal à ma petite L'oiseau couleur du temps que m'apportera-t-il?
belette?
Il regarda et vit dans le vieux tronc d'arbre, un trou Claude ROY
d'où sortaient des insectes. «
Enfantasques », coll. «
Mille soleils », éd. Gal-
limard
Comme il était, par-dessus le marché, très curieux,
notre ours blanc, il plongea la patte dans le trou... et il
AU CRÉPUSCULE
se mit à gratter, à gratter...
Alors toutes les abeilles qui étaient dans le trou, Bonsoir doux amour
parce que c'était leur nid, se mirent à le piquer. Comme disait Shakespeare
Seulement, comme la peau d'un ours blanc c'est
épais, c'est dur, cela ne lui fit pas grand mal. Et notre Bonsoir mon chou
ours blanc ressortit sa patte. Comme disait le jardinier
Et il y avait après cette patte quelque chose de bien
brillant, de bien luisant. Et l'ours blanc, toujours Bonsoir les enfants
curieux, commença à passer sa langue dessus. Comme disent les enfants
— Hummmm! dit-il, c'est fameux! Ariane bonsoir ma sœur
Et il lécha complétement sa patte... C'était du miel. Il
avait mis sa patte dans le nid qui était plein d'abeilles Comme aurait dit Racine
mais qui était aussi plein de miel...
Alors, voyant que c'était si bon, il commença à agran- Bonsoir mon trésor
dir le trou. Les abeilles affolées en voyant cet énorme Comme disent les banquiers
ours blanc, s'envolèrent. Et l'ours blanc ramassa tout Bonsoir ma cocotte
le miel qui était au fond du nid.
Comme dit la fermière
Comme il avait bon cœur, il dit à la petite belette:
— Tiens! mange ça! C'est bon!... Bonsoir mon loup
La petite belette en goûta un peu. Oh! elle, elle n'a Comme dit la bergère
pas beaucoup apprécié. Alors, l'ours blanc a tout fini.
Bonsoir bonsoir bonsoir
Et c'est depuis ce temps-là que les ours blancs... et
les autres aussi... ont appris à manger le miel et...
qu'ils en sont devenus très gourmands...
Philippe SOUPAULT
BALTAZAR
0 Texte des poèmes présentés
Baltazar est un homard
MÉTÉOROLOGIE Il habite un rocher noir
Dans la mer de Malabar
L'oiseau vêtu de noir et vert
m'a apporté un papier vert Assis au fond de la mer
qui prévoit le temps qu'il va faire Il pince une étoile de mer
le printemps a de belles manières Ça lui fait un bon dessert
Il mauvais caractère
a
0 Discographie
Et quand il est en colère
// est rouge comme un homard Fragments musicaux extraits de
Baltazar de Malabar. :

— Concert des trois


siècles - Mozart Sonate pour
flûte et clavecin, KV14 ERATO LDE 3383 STÉRÉO
Raymond LICHET 50283
«Pirouettes», Coll. «Chanterime» éd. L'école
— Anthologie de la guitare
Schubert Lied, RCA VICL
des loisirs
TOR 430 118 S
guitare, MPS 15011
— BADEN POWELL Tristeza ou

Fiche établie par 0. Bourgeois.


éducation musicale
« Les enfants d'Orphée »
1983-1984
Le Centre national de documentation pédagogique. présente, en
coproduction avec Radio-France, une série d'émissions de radio,
pour l'éducation musicale, diffusées sur France-Musique, en modu-
lation de fréquence et en stéréophonie, tous les -mardis de 14 h 30 à
15 h pour le 1er niveau (enfants de 6 à 9 ans - CP - CE) et tous les
vendredis de 14 h 30 à 15 h pour le 2e niveau (enfants de 9 à 11 ans
-CM).
Ces émissions sont diffusées tout au long de l'année scolaire jus-
qu'aux vacances d'été, sans interruption pendant les autres vacances,
sauf à Noël. Les émissions diffusées lors d'une période de congés
scolaires sont d'un type spécial, en marge de la profession
pédagogique.

Rappel des objectifs généraux


Ob Mettre l'enfant au contact direct gb Inciter progressivement à la ces açquisitions dans des créations
des réalités sonores du monde envi- recherche et à l'apprentissage des originales, individuelles ou collec-
ronnant, en reliant l'éducation éléments du langage musical (cf. tives spontanées ou plus élaborées.
musicale à un thème plus général de progression pédagogique définie
recherche (par exemple : « les par les instructions officielles) et 10 Proposer des séquences péda-
voyages interplanétaires >,). solliciter la curiosité et le désir de gogiques (enregistrées dans des
connaître les techniques de la classes de Paris, mais aussi de
0 Lui faire découvrir et vivre, par musique. diverses régions de France) comme
le concret, les différents phéno- un témoignage vivant de travaux
mènes sonores perceptibles, isolés, musicaux réalisés à partir du pro-
alternés ou superposés : 0 Induire, animer ou prolonger
pos de nos émissions.
ces diverses activités musicales par
— écoute active, imitation vocale, des chants (tirés du recueil Chant et — Assurer, dans tous les cas, le
instrumentale... ; contact direct avec la matière
Poésie édité par le CNDP, un
— analyse et réflexion à partir des recueil pour chaque niveau) et par sonore, vivre la musique en poéti-
différentes caractéristiquesdes sons
des auditions d'oeuvres (empruntées sant le réel et par là-même, libérer
perçus (timbre, intensité, hauteur, l'imaginaire.
à des civilisations, époques, com-
durée... mais aussi allure, forme, positeurs et styles variés) qui vien- — En aucun cas, se substituer aux
grain, mouvement...); actions pédagogiques déjà en place
dront préparer, souligner ou illus-
— jeux musicaux vocaux, instru- trer le propos pédagogique. dans les classes, mais à l'aide de ce
mentaux, mais aussi gestuels, cor- moyen privilégié que nous offre la
porels, plastiques... pour une pra- radio, proposer tout simplement
tique active des « découvertes » % Permettre aux enfants de réin- des approches diversifiées de la
sonores et musicales. vestir, pendant la semaine, toutes pratique musicale.
Remarques
lb Les activités sonores et musi- mesure où cela est possible, de les lb Ces fiches pédagogiques sont
cales pratiquées pendant l'émission enregistrer, pour les rediffuser en établies plusieurs mois avant que
font très souvent appel à des jeux fonction de votre propre sensibilité. les émissions ne soient réalisées.
gestuels, corporels, graphiques... Dans la mesure où nous ignorons
instrumentaux. Il serait donc sou- Vos suggestions, travaux... criti- encore le contenu des séquences
haitable de prévoir, avant chaque ques seront toujours pour nous de pédagogiques que nous enregistre-
émission, un minimum de « maté- précieux témoignages. N'hésitez rons dans les classes et où nous ne
riel » : papier, couleurs... objets pas à nous écrire, nous nous ferons voulons pas nous priver d'idées de
sonores de récupération (bois, un plaisir de vous répondre. dernière heure, nous ne vous préci-
métaux... verre... peaux...) petits sons pas de façon détaillée le par-
instruments simples, achetés dans cours radiophonique de chaque
le commerce, ou fabriqués (voire 0 Bien qu'élaborées à partir d'un émission. Les généralités sur le
même inventés) par les enfants. contexte radiophonique différent, thème de l'année 1983-1984 vous en
les émissions du 2c niveau repren- donnent la trame. Nous préférons
Si vous souhaitez faire une exploi- nent en l'approfondissant et en mettre l'accent sur les activités à
tation plus affinée des émissions, l'élargissant le contenu pédagogi- entreprendre avant et après l'émis-
nous vous conseillons, dans la que du 1er niveau. sion.

Documents complémentaires

Outre les fiches pédagogiques — Des cassettes (une par


niveau). et Poésie ne peuvent être comman-
publiées dans ce dossier, le'CNDP Outre l'enregistrement intégral des dées à part, mais seulement asso-
vous propose des documents com- chants et poèmes, elles comportent ciées aux autres documents.
plémentaires, les recueils et cas- l'enregistrement du seul accompa- Ce matériel, souple d'utilisation
settes Chant et Poésie, indispensa- gnement instrumental des chants puisqu'adaptable au rythme de la
bles pour accompagner les émis- afin de permettre aux enfants de classe, permet de décharger l'émis-
sions de radio. chanter sur cet accompagnement sion de l'apprentissage systémati-
en play-back. que des chants. Ceux-ci sont pré-
— Une cassette commune aux
2 sents toutefois dans les émissions et
illustrés Chant et niveaux consacrée à l'apprentis- repris plusieurs semaines de suite
— Deux recueils
Poésie (un par niveau). Ces livrets sage systématique des chants (diffi- en vue d'un apprentissage par
contiennent les chants étudiés au cultés isolées, étude phrase par imprégnation.
cours de l'année. Poèmes et chants phrase). Ces cassettes d'apprentis-
se rattachent au thème de l'année : sage conçues en complément des Pour toute commande, adressez-
les voyages. livrets et cassettes intégrales Chant vous à votre CRDP ou CDDP.

Thème général du parcours 1983-1984 : Le voyage


Le voyage : un parcours, des lieux, — des
actions » qui se dévelop-
« Au cours de notre parcours radio-
des situations, des rencontres... pent dans l'espace, le temps... ; phonique, nous envisagerons :
— un début, un
déroulement, une 1. Les voyages «mobiles » (le
Le voyage : fin (symbole même de la vie); concret, le « proche » de l'enfant).
a) les voyages habituels : exemple
— l'image d'un discours
mouvement » qui mobi- musical
— un «
lise, qui implique le corps, la voix, (commencement, cheminement, sur le chemin de l'école, à pied, à
l'esprit (d'initiative, d'adaptation, élans, attente, repos, aboutis- bicyclette, en bus, en métro, en
d'équipe...); sement...). auto, etc. ;
b) les voyages inhabituels, occa- 2. Les voyages « immobiles » Quelques pistes à explorer :
sionnels : le train, l'avion, l'hover- le voyage en solitaire,
craft... a) par moyen interposé : lecture, le voyage en famille,
dessin (B. D.), cinéma, photogra- le voyage organisé,
— Dans chaque cas, une approche phie, télévision, etc. ;
et une analyse du moyen de loco- le voyage obligé,
motion utilisé (source sonore) b) le voyage dans l'espace et le le voyage improvisé,
seront entreprises. temps (histoire, géographie, astro- le voyage en France, à l'étranger,
nautique...) ; le voyage détente, le voyage profes-
— On s'attachera ensuite à une sionnel (V.R.P., hôtesse de l'air,
étude et une pratique des sons et c) le voyage intérieur : les souve-
phénomènes sonores rencontrés au nirs... A la recherche de soi, des pilote, concertiste...),
autres... les chemins tracés, les voies à tracer
cours du voyage (sons vocaux,
phénomènes sonores naturels, phé- d) lè voyage secret : appel à l'imagi- ou à se tracer.
nomènes sonores artificiels...). naire...

sommaire
I. - Les émissions du 1er trimestre : dates, titres,
propos pédagogique 104
II. - Contexte radiophonique du 1er trimestre 104
III. - Série des fiches pédagogiques du 1er trimestre 105
IV. - Les émissions du 2e trimestre : dates, titres,
propos pédagogique 119
V. - Contexte radiophonique du 2e trimestre 120
VI. - Série des fiches pédagogiques du 2e trimestre 120
VII. - Les émissions du 3e trimestre : dates, titres,
propos pédagogique 133
VIII. - Contexte radiophonique du 3e trimestre 133
IX. - Contenu pédagogique du 3e trimestre 134
X. - Discographie
................................................. 139
I. - LES ÉMISSIONS DU 1er TRIMESTRE

Dates Titres Propos pédagogique


4/7 octobre 1983 Invitation au voyage Présentation
11/14 octobre La clef des champs Paysage sonore : sources sonores. Phé-
nomène respiratoire, émission vocale
18/21 octobre Tous en selle Paysage sonore : plans sonores. Notion
d'intensité, de nuances
25/28 octobre Boulevard des sons Paysage sonore sons ponctuels, sons
tenus. Notion de durée.
1er novembre École bruissonnière Émission spéciale vacances
de la Toussaint
4/8 novembre Carrefour des voix Approfondissement du phénomène respi-
ratoire, de l'émission vocale. Notions de
hauteur et de timbre
11 novembre École bruissonnière Émission spéciale vacances

15/18 novembre Au fil de l'eau Approfondissement des notions de durée


et de hauteur
22/25 novembre Tous en piste L'entretien du son : l'allure et le grain
29 novembre/ Par monts et par vaux Intervalles sonores ascendants et descen-
2 décembre dants. Approche du mouvement mélodique

6/9 décembre Comme sur des roulettes Phénomènes sonores en mouvement


13/16 décembre Voyage à rebours Synthèse des propos pédagogiques du
trimestre à travers une œuvre
20 décembre Randonnée musicale Œuvres suggérées par le contexte radio-
phonique du trimestre

II. - CONTEXTE RADIOPHONIQUE DU 1er TRIMESTRE


Les voyages habituels
Les moyens : à pied,
à bicyclette,
en patins à roulettes... planche à roulettes,
à cheval,
en moto, en voiture,
en bus,
en métro,
en barque, en péniche,
en roulotte.
Les lieux : à la campagne, à la ville,
sentier, le chemin, la rue, la route, la piste...
le
canal, la rivière, le fleuve...
le
Les buts : la promenade, la marche, la course, le jeu, les commissions...
vers l'école, en visite, pour le travail...
l'excursion, la randonnée, le jeu de piste...
Au moment de l'élaboration des émissions,nous effectuerons un choix parmi toutes ces situations
suggérées.

III. - SÉRIE DES FICHES PÉDAGOGIQUES DU 1er TRIMESTRE

Invitation au voyage

Cette première émission de l'année envoyés (textes, musiques, brui- le CNDP (fiches, recueils et cas-
scolaire 1983-1984 aura pour but tages, chansons, séquences péda- settes) avec en particulier un aperçu
de présenter et d'informer. gogiques) et comment ils pourront des chants proposés.
y répondre (pendant et après l'émis- Des illustrations musicales témoi-
A travers une fiction inventée par sion. Ils seront ainsi amenés à dres-
gnant de la diversité des styles, des
des enfants ayant déjà suivi nos ser un inventaire des moyens maté- époques et des civilisationsabordés
précédentes émissions, notre riels nécessaires (crayons, papier,
pendant toute l'année jalonneront
contexte du voyage sera évoqué. instruments rudimentaires à fabri-
Les « anciens » expliqueront par
cette émission en forme d'invita-
quer soi-même, peut-être un magné- tion au voyage.
ailleurs aux « nouveaux » en quoi tophone, mais aussi et surtout le
consistent les émissions, quelles corps et la voix). Une présentation
sortes de « messages » leur seront sera faite des documents édités par Hélène Jarry et Jean-Claude Péré.

radio ÉDUCATION MUSICALE « LES ENFANTS D'ORPHÉE »


mardi 4 octobre 1983
14 h 30 - 15 h (M.F. - France-Musique) 1er niveau (enfants de 6 à 9 ans)
vendredi 7 octobre 1983
14 h 30 - 15 h (M.F. - France-Musique) 2e niveau (enfants de 9 à 11 ans)
La clé des champs

Contenu pédagogique velée à l'occasion d'un déplace- téléphone, l'aspirateur, la sonne-


ment dans un lieu autre que la rie...), de type électronique (jeux,
— Approche globale d'un paysage classe (promenade en ville, dans la montre-réveil... ).
sonore, découverte des différentes forêt, sortie pour un spectacle...). Sourc.es sonores combinées : par
sources sonores. Les enfants pourront prolonger exemple la voix restituée par un
leur étude s'ils ont la possibilité
— Prise de conscience du phéno- enregistrement.
mène respiratoire, de l'émission d'enregistrer les
découverts.
«paysages
vocale. sonores » Phénomène respiratoire et émission
vocale
Les sources sonores
L'étude des paysagessonores pourra
L'analyse du paysage sonore per- donner lieu à des essais d'imitation
Suggestions de préparation et mettra de mettre en évidence des
avec le corps ou la voix. Pour l'imi-
de prolongement sources sonores qui pourront être tation vocale, les enfants prendront
répertoriées. conscience de la nécessité de maî-
Le paysage sonore
Sources sonores vivantes : tous les triser le souffle et de moduler
Mettre les enfants « à l'écoute de la phénomènes sonores produits par l'émission vocale. Nous reviendrons
classe ». Ils vont découvrir que le la voix, le corps de l'homme, le cri, plus loin sur des jeux de souffle et
silence qu'ils réalisent pour pou- le corps des animaux... de voix, mais dès à présent, la
voir écouter est peuplé de bruits. reconstitution par exemple d'un
Bruits propres à la classe (pendule, Sources sonores naturelles : le vent,
la pluie, le fleuve, le tonnerre... orage peut introduire les idées de
chaises qui grincent, oiseau dans sa murmure, de sifflement, de souf-
cage...), bruits venus de t'extérieur Sources sonores artificielles : de flement, de grondement, etc.
(pas dans le couloir, circulation type mécanique (l'horloge, la bicy-
automobile, voix dans la classe voi- clette, la machine à écrire...), de
sine...). L'expérience peut être renou- type électrique (le moulin à café, le Hélène Jarry et Jean-Claude Péré.

radio ÉDUCATION MUSICALE « LES ENFANTS D'ORPHÉE »


mardi 11 octobre 1983
14 h 30 - 15 h (M.F. - France-Musique) 1er niveau (enfants de 6 à 9 ans)
vendredi 14 octobre 1983
14 h 30 - 15 h (M.F. - France-Musique) 2c niveau (enfants de 9 à 11 ans)
Tous en selle

Contenu pédagogique ou moins doux. A cette première


étape, on retiendra seulement les
— Les différents plans d'un pay- termes doux et fort. On les exploi-
sage sonore. tera dans leur opposition.
— Approche de la notion d'inten- Le chant permettra d'exploiter cette
sité; les nuances. notion de nuances. Les enfants
chercheront quels sont les effets de
Suggestions de préparation et nuances souhaitables dans tel ou tel
chant.
de prolongement
Des jeux instrumentaux peuvent
Toujours à l'écoute d'un paysage être proposés, une même formule
sonore. Il s'agit maintenant de étant jouée dans deux nuances
situer les différentes sources sonores différentes.
les unes par rapport aux autres.
D'abord en raison de leur place Jeux de cache-tampon : les enfants
dans l'espace par rapport à renseignent celui qui cherche l'ob-
l'enfant-auditeur. Tout près de jet caché en chantant ou en jouant
moi, j'entends la respiration de fort s'il « brûle », doux s'il « gèle ».
mon voisin de table, plus loin la L'écoute d'instruments sera axée
voix du maître, plus loin encore la sur la prise de conscience des infi-
voiture qui passe. Mais l'intensité nies nuances que chacun peut pro-
des phénomènes sonores n'est pas duire. La trompette ne joue pas
obligatoirement proportionnelle à toujoursfort ni la flûte doux \ Tout
leur proximité. On peut reprendre le répertoire enregistré, tant de
les exemples précédents. Les enfants musique classique que contempo-
pourront alors intégrer cette notion taine, vous permettra de trouver
d'intensité dans la reconstitution des exemples orchestraux, vocaux
vocale d'un paysage sonore. Pour ou d'instrumentssolistes jouant sur
évoquer l'orage à la campagne par des oppositions de nuances.
exemple, le murmure du ruisseau
Et bien sûr, on chantera toujours
sera doux par rapport aux gronde-
ments du tonnerre. Ceux-ci pour- en faisant des nuances !
ront être plus ou moins forts, plus Hélène Jarry et Jean-Claude Péré.

radio ÉDUCATION MUSICALE LES ENFANTS D'ORPHÉE


« »
mardi 18 octobre 1983
14 h 30 - 15 h (M.F. - France-Musique) 1er niveau (enfants de 6 à 9 ans)
vendredi 21 octobre 1983
14 h 30 -15 h (M.F. - France-Musique) 2c niveau (enfants de 9 à 11 ans)
Boulevard des sons

Contenu pédagogique Jeux vocaux Jeux instrumentaux


Sons ponctuels et sons tenus dans Les enfants essaieront d'imiter voca- Les enfants envisageront un ins-
un paysage sonore. En alternance lement ces phénomènes. Ils redé- trumentarium existant ou à fabri-
ou superposés. Approche de la couvriront la nécessité d'une cer- quer sous l'angle des sons ponctuels
notion de durée. taine maîtrise respiratoire pour et des sons tenus. Ils découvriront
maintenir la durée du phénomène l'importance de la matière (le bois
Suggestions de préparation et sonore. Ils découvriront des tech- convenant aux sons ponctuels, cer-
niques collectives le groupe des tains métaux aux sons tenus) mais
de prolongement enfants peut maintenir un son ou aussi celle du geste. Ainsi des claves
une trame sonore (ensemble de peuvent, par frottement produire
Observation
sons divers) en donnant l'illusion un phénomène sonore continu; le
L'écoute d'un paysage sonore per- de la continuité alors qu'ils se triangle peut, si on le pince immé-
mettra aux enfants de mettre en relaient pour respirer. diatement après l'attaque, produire
évidence des événements qui se pro- un phénomène sonore ponctuel.
longent dans le temps (la rumeur de En ce qui concerne les sons ponc- Tous les instruments plus ou moins
la foule, de la circulation, du ruis- tuels, ils découvriront la nécessité artisanauxpourront être exploitésdans
seau, le vrombissement continu d'une attaque et d'une extinction cette optique. On observera, on
d'un appareil électrique, le crépi- précise du phénomène sonore. explorera, on fabriquera, on inven-
tement de la pluie...) et d'autres qui tera, on classera.
surgissent et disparaissent ponc- Tous ces jeux peuvent être envisa-
tuellement (l'aboiement d'un chien, gés avec sons ponctuels et sons tenus
le coup de klaxon d'une voiture, le alternés ou superposés. On pourra
claquement d'une portière, d'un enrichir la création sonore par des
coup de tonnerre.) nuances. Hélène Jarry et Jean-Claude Péré.

radio ÉDUCATION MUSICALE « LES ENFANTS D'ORPHÉE »


mardi 25 octobre 1983
14 h 30 - 15 h (M.F. - France-Musique) 1" niveau (enfants de 6 à 9 ans)
vendredi 28 octobre 1983
14 h 30 - 15 h (M.F. - France-Musique) 2c niveau (enfants de 9 à 11 ans)
r
Ecole bruissonnière
Émission spéciale de type « vacances » pour ce jour où les enfants ne vont
pas en classe. Textes, poèmes, musiques.

radio ÉDUCATION MUSICALE « LES ENFANTS D'ORPHÉE


»
mardi 1" novembre 1983
14 h 30 - 15 h (M.F. - France-Musique) 1er niveau (enfants de 6à 9 ans)

r
Ecole bruissonnière
Émission spéciale de type « vacances ». Textes, poèmes, musiques.

radio ÉDUCATION MUSICALE « LES ENFANTS D'ORPHÉE


»
vendredi Il novembre 1983
14 h 30 - 15 h (M.F. - France-Musique) 2e niveau (enfants de 9 à 11 ans)
Attention ! exceptionnellementcette émission est d'abord pro-
posée au 2c niveau puis au lcr niveau, ceci afin de rétablir
l'équilibre de la progression perturbé par les congés des 1er et 11
novembre.

Carrefour des voix


Contenu pédagogique tion et expiration. Analogies avec le montagne, de jouer d'un instru-
soufflet, ballon que l'on gonfle
le ment, de chanter ! D'où la nécessité
— Approfondissementdes notions ou dégonfle, la chambre à air, etc. de maîtriser l' inspiration et l' expi-
de souffle, respiration, émission On associe l'inspiration avec les
vocale.
rât ion :
mouvements d'extension, de dé- a) Inspiration : prendre une quan-
— Approche, à travers les voix, des ploiement dans l'espace, d'ouver- tité d'air importante en mettant en
notions de hauteur et de timbre. ture du corps vers l'extérieur, l'ex- jeu toutes les parties du corps
piration avec le repliement, le utiles. Réflexes à détruire les
Suggestions de préparation et rétrécissement. épaules qui remontent, le cou qui
de prolongement
rentre, le ventre qui se creuse. 1nsis-
Dans les activités des semaines pré- # Jeux de souffle ter sur la prise d'air par le nez, le
cédentes, les enfants ont eu l'occa- Individuels ou collectifs : ventre que l'on gonfle légèrement,
sion de mettre en jeu leur souffle, les épaules détendues.
— gonfler un ballon,
leur voix. Il s'agit maintenant d'une b) Expiration : s'exercer à une dis-
prise de conscience plus contrôlée. — éteindre une bougie, tribution progressive du souffle par
— éteindre les bougies d'un gâteau le nez ou par la bouche en contrac-
(nécessité d'une grande inspiration
1. Le souffle, la respiration puis d'une distribution régulière du tant les muscles abdominaux.
Ob Observation souffle),
Prise de conscience du phénomène — maintenir en l'air, par le souffle, 2. Phénomènes vocaux
du souffle à partir d'un état une feuille de papier très légère,
— doser son souffle pour faire des Le phénomène respiratoire met en
« extrême », l'arrivée d'une course bulles de savon (ni trop /b/'/. ni trop évidence une soufflerie (les pou-
par exemple. Le souffle est bruyant, doux). mons), les phénomènes vocaux
court. Observation d'autres états
du souffle : le souffle léger du bébé, sont en outre le résultat produit par
de l'animal endormi. Analogies 0 Maîtrise respiratoire un émetteur (cordes vocales) et une
caisse de résonance (cavités situées
avec les vents légers, violents. Un bon contrôle respiratoire per- en arrière du nez dans la boîte crâ-
Prise de conscience des deux phases met de courir plus longtemps, de nienne, fosses nasales, cavité
du phénomène respiratoire : inspira- rester sous l'eau, de marcher en buccale).

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»
vendredi 4 novembre 1983
14 h 30 - 15 h (M.F. - France-Musique) 2e niveau (enfants de 9 à 11 ans)
mardi 8 novembre 1983
14 h 30 - 15 h (M.F. - France-Musique) 1" niveau (enfants de 6 à 9 ans)
lb Jeux se fixer la consigne de n'utiliser que mille jeux de déguisement du tim-
leurs ressources vocales, ou bien bre de leur voix.
Reprendre les jeux de soufflement, des accessoires sonores supplé-
sifflement, grondement, murmures Ils pourront aussi découvrir que les
mentaires. instruments ont un timbre particu-
etc. vus précédemment. Y ajouter lier qui permet de distinguer par
des onomatopées, des voyelles iso-
3. Les voix exemple la flûte du hautbois. Et les
lées, des consonnes isolées, des
timbres des instruments peuvent
mots, du chant en variant l'inten- Au cours de leurs jeux, de leurs
être modifiés, par l'apport de sour-
sité et aussi l'intention. Toutes ces écoutes, les enfants auront décou-
dines par exemple!
émissions vocales pourront être vert que toutes les voix ne se res-
mises en situation dans des pay- semblent pas, qu'elles permettent L'émission sera l'occasion d'écou-
sages sonores ou des saynètes même d'identifier les individus. ter et de différencier des timbres de
improvisés puis, éventuellement, Chaque personne a un timbre de voix. La notion de hauteur des sons
retravaillés et mis en partition (les voix particulier. Mais chacun peut émis par ces voix sera intuitivement
enfants fixant eux-mêmes leurs aussi jouer avec son timbre de voix abordée, une voix de femme par
codes). Par exemple : une forêt, des et le modifier : main en porte-voix, exemple se différenciant d'une voix
enfants dans la forêt, un incident se main en sourdine, nez bouché, etc. d'homme autant par le timbre que
produit, etc. Les enfants pourront Les enfants pourront imaginer par la hauteur.
Au fil de l'eau

Contenu pédagogique sonores sans superposition. On Si lesenfants sont particulièrement


pourra imaginer le jeu inverse : des entraînés, ils peuvent superposer
Approfondissement des notions de enfants produisent des phénomènes jusqu'à 3 parties différentes. Ce
durée et de hauteur. sonores et d'autres en codent la travail constitue déjà une approche
durée. de l'audition et de la pratique
polyphonique.
Suggestions de préparation et Dans une seconde phase, on super-
de prolongement posera des durées. Par exemple un
phénomène sonore long et un autre
La durée moins long qui commencera en La hauteur
même temps, ou plus tard.
Cette notion a été abordée essen- L'audition de voix différentes a
tiellement à travers les sons ponc- «
Partitions » simples à proposer permis une premièreapproche de la
tuels et les sons tenus, c'est-à-dire ou à faire inventer : notion de hauteur. On repartira de
dans l'opposition simple entre bref deux phénomènes sonores très évi-
et long. Il s'agit à présent d'affiner dents (par exemple la sirène du
cette notion en établissant des etc. navire et la sonnette du vélo) pour
comparaisons entre sons tenus plus introduire les termes aigu et grave.
ou moins longs et sons ponctuels ? mzz On pourra passer à des observa-
plus ou moins brefs. superposés tions sur les instruments d'une
etc. même « famille » : on comparera
0 feux 3 mzz les sons du violon à ceux de la
Les enfants établissent avec les contrebasse, ceux de la trompette à
signes de leur choix (lignes par etc. ceux du tuba, etc. On aura soin
exemple) une «partition de
durées ». Ils essaient de la repro-
4 mu d'éviter la confusion entre notions
de hauteur et d'intensité : la voix
duire vocalement ou avec des ins- aiguë du nourrisson n'est pas for-
etc, cement douce ni la voix grave du
truments. A ce premier stade, on
fera se succéder les événements 5 ZZ père nécessairement tonitruante!

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mardi 15 novembre 1983
14 h 30 - 15 h (M.F. - France-Musique)
1er niveau (enfants de 6 à 9 ans)
vendredi 18 novembre 1983
14 h 30 - 15 h (M.F. - France-Musique)
2e niveau (enfants de 9 à 11 ans)
fb Jeux même temps chacun leur son : on graves égarés parmi les aigus, et
obtient une trame de sons aigus. vice versa.
Les enfants s'exercent à chanter
individuellement « le plus aigu pos- Même exercice en pensant » un On pourra pratiquer des jeux gra-
«
sible », « le plus grave possible ». Ils phiques. Par exemple les enfants
son grave.
redécouvrent la nécessité d'une dessinent deux malles : celle des
bonne maîtrise vocale pour amélio- La difficulté pour ces deux exer- sons graves, celle des sons aigus. Ils
rer leurs « performances ». L'en- cices est d'obtenir un choix de sons y enferment, en les représentantpar
semble des sons émis par chacun du variés dans le registre grave ou aigu des points ou des croix ou tout
plus grave au plus aigu constitue en évitant que tous les enfants se autre signe, les sons qu'ils enten-
son registre vocal. rallient à un son dominant. Exer- dent (choisir des exemples très
cice délicat mais très intéressant qui évidents).
Toute la classe transpose un chant Autre exemple : les enfants dessi-
demande à l'enfant un effort de
connu en modifiant la note de concentration particulier : choisir nent une ligne repère affectée à un-
départ : c'est « plus aigu » ou « plus
un son et l'émettre en continuité son de registre moyen; ils placent
grave ». Les enfants repèrent la au-dessus les sons plus aigus, au-
note la plus aiguë, ou la plus grave sans se laisser influencer par les
autres. dessous les sons plus graves.
d'un chant.
Les enfants « pensent » un son aigu Ce jeu donnera éventuellement lieu
puis, à un signal donné émettent en à une chasse aux intrus : sons Hélène Jarry et Jean-Claude Péré.
Tous en piste

Contenu pédagogique de manipulations auxquels ils — grain fin : c'est le grain de réso-
n'avaient peut-être pas pensé aupa- nance (triangle, par exemple);
L'entretien du son à travers l'allure ravant et par là même de nouvelles
et le grain. — grain moyen : c'est le grain de
sonorités. Par exemple, ils gratte- frottement (l'archet qui passe sur la
ront ou frotteront la peau d'un corde, par exemple);
tambourin, au lieu de simplement
Suggestions de préparation et la heurter. — grain d'itération : gros, net, c'est
de prolongement par exemple celui du roulement de
Ils pourront se mettre plus fine- timbres.
L'entretien du son est la façon dont ment à l'écoute de phénomènes
celui-ci se maintient dans la durée sonores entretenus de leur envi- Notre propos ne saurait être évi-
(voir Traité des objets musicaux de ronnement et trouver des caracté- demment d'apprendre à l'enfant
Pierre Schaeffer). ristiques sur le plan de l' allure et du une classification quelconque. Mais,
grain. en lui donnant les occasions d'une
Les expériences vécues par les écoute affinée et diversifiée, de
enfants à propos de la durée des Allure l'amener à entendre ce qui se passe
:
sons doivent leur permettre de à l'intérieur d'un son, un peu
remarquer que certains sons durent : — allure mécanique : phénomènes comme lorsqu'on découvre les vei-
sonores entretenus avec une régu-
— parce. qu'ils résonnent d'eux- larité quasi parfaite (exemple : le nures d'un bois qu'on perçoit a
même (exemple la cymbale); priori comme uni. Cette explora-
vrombissementrégulier de l'avion) ;
— parce qu'on maintient leur émis- tion des sources sonores se veut un
sion par le souffle (exemple : le son — allure vivante: phénomènes éveil de la curiosité, u.n affinement
tenu d'une clarinette par l'instru- sonores entretenus par une inter- de la perception, une invitation à
mentiste), par une pression (exem- vention vivante (homme ou ani- l'invention et aussi une approche
ple : l'archet sur la corde); mal) donc susceptibles de petites de la musique contemporaine qui
irrégularités (exemple : le roule-
— parce qu'on répète des impul-
tant par la musique concrète, la
sions successives (frottement de ment de tambour) ; musique électro-acoustique, la
deux morceaux de bois, maracas — allure naturelle : phénomènes musique par ordinateur, que par
secouées...); sonores entretenus avec des fluc- l'exploitation insolite des instru-
tuations libres et aléatoires (pluie, ments traditionnels a fait éclater les
— et par d'autres procédés... vent...). limites du monde sonore tradition-
Les enfants pourront jouer à entre- nellement admis en musique.
tenir des sons à partir de tous les Grain : à comparer avec la notion
matériaux sonores dont ils peuvent de grain de surfaces (lisses,
disposer. Ils découvriront des modes rugueuses, etc.). Hélène Jarry et Jean-Claude Péré.

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mardi 22 novembre 1983
14 h 30 - 15 h (M.F. - France-Musique) 1er niveau (enfants de 6 à 9 ans)
vendredi 25 novembre 1983
14 h 30 - 15 h (M.F. - France-Musique) 2e niveau (enfants de 9 à 11 ans)
Par monts et par vaux

Contenu pédagogique valle descendant ». L'enfant sui- — Classer selon la hauteur un ins-
vant doit émettre un son qui res- trumentarium « artisanal » (batte-
Intervalles sonores ascendants et pecte la consigne. Et ainsi de suite... rie de casseroles, tiges métal-
descendants. Mouvement mélodique. liques...).
Un enfant chante un intervalle des-
cendant. Le suivant part du dernier
Suggestions de préparation et
son et chante un intervalle ascen- 2) Le mouvement mélodique
de prolongement dant. On poursuit le jeu en faisant On partira de sons de hauteurs dif-
alterner descendant et ascendant. férentes. Les enfants les chantent
1) Les intervalles
bien séparés en indiquant nette-
Prolongement naturel de la notion b) Jeux graphiques
de hauteur, celle d'intervalle établit ment avec la main les hauteurs.
Un ou plusieurs enfants représen- Puis ils les chantent en les « liant »
une relation entre deux sons de tent par des points sur une feuille et en assouplissant le geste de la
hauteurs différentes. Un son sera main. A partir de là, on pourra
ou au tableau les sons du jeu précé-
« plus aigu que » ou « plus grave dent. Puis toute la classe « chante » progressivementmultiplier les sons,
que » le précédent, un intervalle la partition plus ou moins précise raccourcir les intervalles en fonc-
entre deux sons sera ascendant ou obtenue, l'essentiel étant de respec- tion des possibilités des enfants, en
descendant.
ter le sens des intervalles. associant toujours le geste et l'émis-
Après un passage obligé par les sion vocale.
expressions « ça monte » ou « ça c) Jeux instrumentaux
Des prolongements sont possibles
descend », on introduira le plus
— Classer du plus grave au plus dans le domaine de l'expression
rapidementpossible les termes ascen-
aigu des verres vides. Modifier les corporelle (les enfants sont accrou-
dant et descendant. pis, la tête rentrée dans les bras'et ils
hauteurs en les remplissant plus ou
a) Jeux vocaux moins d'eau. Varier les jeux de se déploient ou se replient suivant
classification. le mouvement mélodique proposé)
Les enfants sont placés en rond. Au et de l'expression graphique (ils
centre, un meneur de jeu. Un pre- — Classer les lames d'un métallo- réalisent au crayon ou en peinture
mier enfant émet -un son. Le phone, d'un xylophone...
le suivi de courbes mélodiques).
meneur de jeu donne une consigne — Adapter les jeux vocaux aux
« intervalle ascendant » ou «
inter- instruments. Hélène Jarry et Jean-Claude Péré.

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« »
mardi 29 novembre 1983
14 h 30 -15 h (M.F. - France-Musique) 1er niveau (enfants de 6 à 9 ans)
vendredi 2 décembre 1983
14 h 30 -15 h (M.F. - France-Musique) 2e niveau (enfants de 9 à 11 ans)
Comme sur des roulettes

Contenu pédagogique — qui bondissent,


— qui rebondissent,
Phénomènes sonores en mou- qui se balancent,

vement. qui ondulent,

— qui tournent,
qui tournent sur eux-même,
Suggestions de préparation et —
qui jaillissent,
de prolongement —
— qui rampent,
etc.
Il s'agit ici d'amener les enfants à
percevoir les phénomènes sonores Au cours de l'émission, nous pro-
dans leur mobilité. Nous vous pro- poserons des extraits musicaux que
posons quelques idées de mouve- les enfants seront amenés à appré-
ments à traduire musicalement hender dans leur mouvement. Ceci
avec ou sans support graphique ou à travers le répertoire tant classique
corporel. que contemporain.
Phénomènes sonores :
— qui glissent
horizontalement,
— qui glissent sur un plan
incliné, Hélène Jarry et Jean-Claude Péré.

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mardi 6 décembre 1983
14 h 30 - 15 h (M.F. - France-Musique)
1er niveau (enfants de 6 à 9 ans)
vendredi 9 décembre 1983
14 h 30 - 15 h (M.F. - France-Musique)
2e niveau (enfants de 9 à 11 ans)
Voyage à rebours

Contenu pédagogique Le' point de départ peut être, par suggérés, musique « d'atmos-
exemple, un récit préexistant ou phère », musique de danses... Un
A travers une œuvre musicale pour bien inventé par les enfants, à inventaire des notions pédagogi-
chaque niveau, nous retrouverons interpréter musicalement, corpo-
la plupart des notions abordées au ques abordées au cours de ce tri-
rellement, graphiquement... Si les mestre peut constituer une base de
cours de ce premier trimestre. ambitions sont grandes, le projet départ, les enfants prenant
Suggestions de préparation et pourra être poursuivi jusqu'à la fin conscience des moyens vocaux et
de prolongement de l'année scolaire. instrumentaux dont ils disposent.
Au terme de cette première grande Nous avons jusqu'à présent reçu
étape de l'année scolaire, les enfants Les récits de voyages traditionnels des témoignages écrits ou sonores
auront acquis dans la pratique un ou bien les ouvrages plus récents des expériencestentées dans ce sens
certain nombre de repères musi- directement en direction du jeune et sommes toujours désireux d'être
public (penser à la collection Folio informés. Nous sommes par ail-
caux qui doivent leur permettre de leurs à votre disposition pour tout
pénétrer plus à fond dans l'écoute Junior, aux Enfantimages et,
d'une œuvre et d'enrichir leur pro- pourquoi pas, aux aventures de renseignement d'ordre technique,
bibliographique,documentaire,disco-
pre expression. Il est possible d'in- Tintin) peuvent très bien appeler
graphique...
vestir les pratiques vocales, corpo- une partition musicale où les enfants
relles, graphiques dans une création intégreront bruitages, chœur parlé,
plus structurée et de plus grande chanté, en onomatopées, murmuré
envergure. etc., chansons des pays traversés ou Hélène Jarry et Jean-Claude Péré.

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«
mardi 13décembre 1983
14 h 30 - 15 h (M.F. - France-Musique)
1er niveau (enfants de 6 à 9 ans)
vendredi 16 décembre 1983
14 h 30 - 15 h (M.F. - France-Musique) 2e niveau (enfants de 9 à 11 ans)
Randonnée musicale

Une émission spéciale pour les élèves du 1°' niveau qui seuls seront à l'écoute
cette semaine. Pas d'émission le vendredi 23 décembre, le mardi 27 décem-
bre, le vendredi 30 décembre et le mardi 3 janvier.

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mardi 20 décembre 1983
14 h 30 - 15 h (M.F. - France-Musique) lcl niveau (enfants de 6 à 9 ans)
IV. - LES ÉMISSIONS DU 2e TRIMESTRE

Dates Titres Propos pédagogique


6 janvier 1984 Randonnée musicale Œuvres suggérées par le contexte radio-
phonique du trimestre
10/13 janvier Au pays du Vert Galant La musique » des langues régionales.
«
Au pays de la Petite Fadette Notion de pulsation et de temps fort
17/20 janvier Epericoloso sporgersi La musique » des langues étrangères.
«
Don't lean Notion de pulsation et de tempo
24/27 janvier Voyage en fête Approfondissement de la notion de mou-
vement mélodique. Pratique de quelques
rythmes simples
31 janvier Voyage au studio Les moyens techniques mis en œuvre
des « Enfants d'Orphée » pour l'élaboration des émissions
3 février École bruissonnière Émission spéciale vacances 2e niveau
7/10 février École bruissonnière Émission spéciale vacances consacrée au
courrier des « Enfants d'Orphée »
14/17 février « «

21/24 février « «

28 février/ Fermez les portières, Les variations du tempo


2 mars s'il vous plaît!
6/9 mars Compte à rebours Élans et suspensions
dans le discours musical
13/16 mars Champ libre La liberté du tempo. Le rubato. Approche
de la notion d'interprétation
20/23 mars Larguez les amarres ! Les rythmes propres à marquer
un balancement
27/30 mars École bruissonnière Émission spéciale vacances : voyage en
compagnie d'un instrument ou d'un
groupe d'instruments
3/6 avril « «

10/13 avril « «
V. - CONTEXTE RADIOPHONIQUE DU 2e TRIMESTRE
1) Les voyages occasionnels
En France (sensibilisation aux « voix régionales ») et à l'étranger (sensibilisationaux « voix étrangères »).

Les moyens : le car,


le train,
l'avion,
le paquebot,
l'hovercraft.
Les lieux : le garage, la route, l'autoroute...
la gare de chemin de fer, la ligne ferroviaire...
l'aéroport, la piste d'envol, la ligne aérienne...
le port, la gare maritime, la mer...
l'hovercraft, l'aéroglisseur...
Les buts : voyage d'agrément,
voyage organisé,
voyage d'affaires,
voyage pour le métier.

2) Les voyages d'ailleurs


Le traîneau, le chameau, la troïka, etc. Sensibilisation à d'autres moyens de transport, typiques de
certains pays, pour d'autres formes de voyage.
La fusée, le sous-marin, le vaisseau spatial, etc. Des voyages d'aujourd'hui, vécus par procuration.
Au moment de l'élaboration des émissions, nous effectuerons un choix parmi toutes ces situations
suggérées.

VI. - SÉRIE DES FICHES DU 2e TRIMESTRE

Randonnée musicale
Une émission spéciale pour les élèves du 2c niveau qui seuls seront à l'écoute cette semaine.

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vendredi 6 janvier 1984
14 h 30 - 15 h (M.F. France-Musique) 2e niveau (enfants de 9 à 11 ans)
Au pays du Vert Galant
Au pays de la Petite Fadette

Contenu pédagogique Qu'est-il devenu au niveau des orale de ce répertoire, les circons-
enfants (ils le parlent, ils en disent tances dans lesquelles les chants
Sensibilisation à la « musique » des quelques mots, ils le comprennent sont interprétés, s'il en existe une
langues régionales. Notion de pul- ou non...)? édition écrite, s'ils sont enregistrés,
sation et de temps fort. Essayer de dégager les caractéristi- si des organismes travaillent pour
ques musicales de ce parler (accen- la conservation et l'actualisation
Suggestions de préparation et tuation des syllabes, prononciation du patrimoine, etc.
de prolongement. des « r », caractéristiques des fins Ils pourront répertorier les chan-
de mots...). sons traditionnelles de la région, les
1.La musique des langues régionales Sinon, y a-t-il un accent propre à la classer par genres (berceuses, chants
Nous avons choisi cette année région? de travail, chants de mariage, de
d'explorer le Béarn pour l'émission Noël, des saisons, chansons
du 1er niveau, le Berry pour celle du En dégager les caractéristiques
musicales (cf. plus haut), comparer d'amour, chansons à boire, etc.) et
2e. Mais la région où vivent les surtout les chanter.
enfants sera le meilleur terrain avec l'accent d'autres régions.
d'enquête pour une sensibilisation Dans tous les cas, le magnétophone
préalable. tant pour l'enquête que pour l'ana- 2. Notion de pulsation et de temps
Quelques idées : lyse sera un auxiliaire précieux. fort.
Y a-t-il dans la région un parler Ce travail pourra se prolonger par Les musiques de danse apparaî-
différent du français (patois, lan- une pratique du répertoire tradi- tront tout naturellement au cours
gue régionale...)? tionnel des chants locaux. Là de cette enquête sur les traditions
Si oui, qui le pratique (parents, encore, les enfants pourront cher- régionales. Ces danses qui peuvent
grand-parents...)? cher qui assure la transmission être chantées ou uniquement sou-

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mardi lOjanvier 1984
14 h 30 - 15 h (M.F. - France-Musique)
1er niveau (enfants de 6 à 9 ans)
vendredi 13 janvier 1984
14 h 30 - 15 h (M.F. - France-Musique)
2e niveau (enfants de 9 à 11 ans)
tenues par un groupe d'instruments sation plus accentuée que les autres, On divise la classe en 2 groupes :
pourront être la base de toute une un temps fort qui revient périodi- l'un marque les pulsations, l'autre
activité corporelle. Les enfants quement, si le temps fort revient les temps forts. On échange. On
prendront conscience très intuiti- toutes les 2 pulsations, la musique essaie plusieurs instruments à per-
vement de la présence de batte- est à 2 temps, s'il revient toutes les 3 cussion, on utilise les mains, les
ments réguliers : les pulsations. pulsations, elle est à 3 temps, etc. pieds...
Si les enfants dansent sur une
musique enregistrée, ils pourront Les enfants essayeront de repérer le Les enfants s'exercent à trouver si
essayer de trouver quel instrument tempsfort et de le souligner corpo- une musique est à 2 ou 3 temps,
joue les pulsations et, si aucun ins- rellement ou instrumentalement. d'abord en s'aidant par des mou-
trument ne les marque, ils pourront vements du corps, puis par une
le faire eux-mêmes avec les mains, Des jeux à partir des pulsations et écoute uniquement « dans la tête ».
du temps fort peuvent être prati-
avec un tambourin ou tout autre qués. A un signal, les enfants mar-
instrument à percussion.
quent les pulsations, à un autre ils
Les danses traditionnelles se carac- les pensent seulement. Même chose
térisent par la présence d'une pul- pour le temps fort. Hélène Jarry et Jean-Claude Péré.
E pericoloso sporgersi
Don't lean

Contenu pédagogique Mais il reste évident que, dans le caractérisent par des battements
travail de sensibilisation en classe, réguliers, des pulsations. Ils décou-
Sensibilisation à la « musique »
— les pratiques linguistiques des vriront vite leur propre pouls, le
de langues étrangères. enfants étrangers seront à valoriser tic-tac du réveil, d'une pendule,
Approfondissementde là notion et constitueront le meilleur terrain d'une horloge, certains travaux

de pulsations. Le tempo. d'approche. Les thèmes suggérés comme le grain que l'on pile... Ils
dans la fiche précédente pourront pourront en imiter certains voca-
Suggestions de préparation et être repris. La découverte linguisti- lement.
de prolongement que pourra déboucher sur une prise En même temps, ils constateront
de connaissance plus large des civi-
1. La « musique » de langues étran-
lisations (habitat, habillement, que ces pulsations ont des vitesses
gères différentes : comparaison entre les
coutumes alimentaires, fêtes, arti- battements du pouls de plusieurs
Le propos de la semaine précédente
sanat, art...). On trouve là une élèves, comparaison toujours des
sera étendu à des langues étran- occasion d'interdisciplinarité où
gères. Ayant abordé lors des années battements du pouls entre l'état de
géographie, histoire, sciences de la
précédentes les langues pratiquées
nature, musique, danse, etc. se repos et l'état d'effort, comparai-
par les enfants originaires des pays compléteront. son des vitesses du « tic-tac » d'un
majoritairement représentés en réveil, d'une pendule, d'une hor-
France (pays du Maghreb, Portu- loge. Toujours des pulsations régu-
gal...) nous proposons cette année lières mais à des vitesses variées,
un voyage à travers l'italien pour le 2. Approfondissement de la notion autrement dit dans des tempos dif-
1er niveau et à travers l'anglais pour de pulsations. Le tempo. Les enfants férents : tempo rapide, tempo
le 2e niveau. chercheront des phénomènes qui se moyen, tempo lent.

radio ÉDUCATION MUSICALE « LES ENFANTS D'ORPHÉE »


mardi 17 janvier 1984
14 h 30 - 15 h (M.F. - France-Musique)
1er niveau (enfants de 6 à 9 ans)
vendredi 20 janvier 1984
14 h 30 - 15 h (M.F. - France-Musique)
2e niveau (enfants de 9 à 11 ans)
A partir de ces observations, les classe étant divisée en plusieurs tempos différents (exemple : les
enfants pourront pratiquer des groupes et chaque groupe « assu- œuvres de clavier de J.-S. Bach par
jeux. Par exemple : rant » un tempo). Glenn Gould et par d'autres
effectuer interprètes).
— Jouer à l'automate : — Jeu des pulsations qui dispa-
des gestes bien séparés et réguliers raissent : les enfants marquent des Note : On prendra garde à ne pas
commandés par les pulsations d'un pulsations de métronome enregis- confondre les notions de rythme et de
métronome. Adopter différents trées sur un magnétophone.Avec le tempo. Le tempo est la succession de
tempos. bouton « volume », on fait dispa- pulsations régulières. Un rythme est un
— Mimer une
scène à plusieurs raître les pulsations. Quand le son agencement de durées. Le tempo sera
personnages,chacun évoluant dans revient, on vérifie si la régularité a qualifié de lent, moyen, rapide ou bien,
son tempo. On pourra choisir la été maintenue. pour emprunter au vocabulaire spéci-
même situation vécue par un per- fiquement musical, on parlera d'ada-
les pul-
— Même jeu en marquant gio, Mandante, de moderato, d'allegro;
sonnage « à tempo lent », un autre sations d'une chanson enregistrée. de presto, etc. (voir partitions musicales
« à tempo moyen », un
troisième
Interpréter une chanson dans et indications portées sur les métro-
« à tempo rapide ». — nomes).
ins- des tempos différents.
— Superposer, vocalement ou interprétations
trumentalement, des pulsations — Comparer des
dans des tempos différents (la d'oeuvres classiques prises dans des Hélène Jarry et Jean-Claude Péré.
LES ENFANTS D'ORPHÉE
-

Voyage en fête

Contenupédagogique 2. Pratique de quelques rythmes ou bien


simples
Approfondissement de la notion de Choisir un chant connu des enfants.
mouvement mélodique. Pratique de Ils l'accompagnent d'abord en mar-
quelques rythmes simples.
quant les pulsations, puis seule-
ment les temps forts. Proposer ou
leur faire trouver d'autres possibili- (il y a un soupir sur le 2e temps,
tés d'accompagnement rythmique. c'est-à-dire un silence qui dure un
Par exemple, pour un chant à 2 temps)
Suggestions de préparation et temps : ou bien :
de prolongement
(1 noire, 2 croches,noire, 2
1
1. Mouvement mélodique
croches, la noire marquant la pul-
On pourra reprendre en les élargis- sation du premier temps, les 2
sant les pistes de travail amorcées croches divisant le 2e temps en 2 Avec une certaine pratique et en
lors de l'émission Par monts et par parties égales) utilisant des matériaux bien diffé-
vaux des 29 novembre et 2 décem- renciés pour chaque groupe, on
ou bien :
bre derniers. Notre contexte radio- peut superposer un rythme et les
phonique étant cette fois-ci un pulsations, un rythme et les temps
voyage à travers une fête ou des (2 croches, 2 croches, chaque temps
forts, un rythme, les pulsations et
fêtes, nous vous proposons d'ex- parties égales) les temps forts, plusieurs rythmes,
étant divisé en 2
plorer vocalement ou instrumenta- etc.
ou bien :
lement les mouvementsmélodiques Les successions et superpositions
qui peuvent être suggérés par ce rythmiques sont innombrables.
cadre : les balançoires, les tobog- pour un chant à 3 temps :
gans, le grand huit, les manèges, la
roue de la loterie, etc. Hélène Jarry et Jean-Claude Péré.

radio ÉDUCATION MUSICALE « LES ENFANTS D'ORPHÉE »


mardi 24 janvier 1984
14 h 30 - 15 h (M.F. - France-Musique) 1er niveau (enfants de 6 à 9 ans)
vendredi 27 janvier 1984
14 h 30 - 15 h (M.F. - France-Musique) 2e niveau (enfants de 9 à 11 ans)
Voyage au studio des Enfants d'Orphée

Les vacances de février débutant En marge de la progression péda-


pour certaines zones dès le milieu gogique, nous la consacrerons à
de cette semaine, les enfants du une exploration sonore du studio
premier niveau seront les seuls à où nous enregistrons aussi bien à
suivre tous dans leur classe cette travers les personnes qui collabo-
émission. rent à la réalisation qu'à travers les
équipements techniques.

radio ÉDUCATION MUSICALE « LES ENFANTS D'ORPHÉE


»
mardi 31 janvier 1984
14 h 30 - 15 h (M.F. - France-Musique) 1er niveau (enfants de 6 à 9 ans)
Ecole bruissonnière

Un programme spécial à base de textes et de musiques pour ce tout début


des vacances de février.

radio ÉDUCATION MUSICALE « LES ENFANTS D'ORPHÉE »


vendredi 3 fév rier 1984
14 h 30 - 15 h (M.F. - France-Musique) 2c niveau (enfants de 9 à 11 ans)

r
Ecole bruissonnière

Émissions spéciales vacances de février consacrées au courrier reçu au cours


du rr trimestre scolaire. Nous tiendrons compte, bien sûr, des différentes
zones pour y répondre lorsque les enfants concernés seront en classe.

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mardis 7, 14 et 21 février 1984
14 h 30 - 15 h (M.F. - France-Musique)
1er niveau (enfants de 6 à 9 ans)
vendredis 10, 17 et 24 février i?84
14 h 30 - 15 h (M.F. - France-Musique)
2e niveau (enfants de 9 à 11 ans)
Fermez les portières, s'il vous plaît !

Contenu pédagogique Les prolongementssont nombreux :

Les variations du tempo. — Chercher les variations souhai-


tables du tempo dans un chant : la
fin peut se prêter à un ralentisse-
ment, ou bien à une accélération
suivant le caractère du morceau, un
couplet peut appeler un tempo dif-
férent du reste du chant...
Suggestions de préparation et
— Sur les instruments à percus-
de prolongement sion qui se prêtent à des « roule-
ments », chercher des effets d'accé-
Les enfants chercheront dans des lération et de ralentissement.
domaines bien concrets des phé- Écouter des musiques de tous
nomènes témoignant d'accélaration, —
styles, de toutes époques et repérer
de ralentissement. les variations, soit brusques, soit
Par exemple : la roue de la loterie, progressives, du tempo.
la voiture, le train, la roue libre du Note : Sur les partitions, les indications
vélo, etc. Ils pourront les imiter de variation progressive du tempo sont
vocalement, individuellement ou signalées par les termes suivants ou
en groupe. Dans ce second cas, un leurs abréviations : accelerando, ritar-
« chef d'orchestre » pourra coor-
dando, rallentendo, allargando...
donner l'ensemble. Hélène Jarry et Jean-Claude Péré.

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« »
mardi 28 février 1984
14 h 30 - 15 h (M.F. - France-Musique) 1er niveau (enfants de 6 à9 ans)
vendredi 2mars 1984
14 h 30- 15 h (M.F. - France-Musique) 2e niveau (enfants de 9 à 11 ans)
Compte à rebours

Contenu pédagogique par un bruit, un événement de la 2e symphonie), Richard


insolite... Strauss, schoenberg... Nous avons
Élans et suspensions dans le dis- là, avec cette notion d'élan, de sus-
cours musical. — toutes les situations « à sus-
pension, de suspens, un exemple de
pens ».
Nous vous proposerons des musi-
«biais» qui peut permettre
d'aborder des écoutes d'oeuvres
Suggestions de préparation et ques dans lesquelles des chemins qui, sans ce point d'ancrage très
de prolongement tout tracés s'interrompent, bifur- fort, seraient inaccessibles aux
quent ou se perdent. Ce sera pour enfants. Que ceci nous soit l'occa-
les enfants l'occasion de découvrir sion de souligner, l'expérience le
Cette émission ayant pour but de
faire prendre conscience aux enfants en particulier la valeur expressive prouve amplement, qu'il n'y a pas,
du silence. à de très rares exceptions près,
des ruptures dans le discours musi-
cal, vous pourrez leur proposer des Si les compositeurs romantiques d'œuvres spécifiquement pour les
activités d'expression corporelles ont particulièrement valorisé cette enfants. Ils peuvent en fait pénétrer
ou vocales orientées dans ce sens. idée de mettre l'auditeur en situa- dans n'importe quel répertoire
Quelques exemples de situations tion d'attente, leurs prédécesseurs pourvu qu'on sache leur proposer
qui se heurte à un s'y sont aussi appliqués quoique de des points d'ancrage suffisamment
— le marcheur façon moins spectaculaire (Haydn, signifiants.
obstacle;
d'obstacles inter- Mozart...).
— le sauteur
rompu dans son élan; Nombreux exemples à trouver aussi
— l'action
quelconque troublée dans les œuvres de Mahler (début Hélène Jarry et Jean-Claude Péré.

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mardi 6 mars 1984
14 h 30 - 15 h (M.F. - France-Musique) 1" niveau (enfants de 6 à 9 ans)
vendredi 9 mars 1984
14 h 30 - 15 h (M.F. - France-Musique) 2e niveau (enfants de 9 à 11 ans)
Champ libre

Contenu pédagogique directement celle d'interprétation.


Nous proposerons aux enfants de
La liberté du tempo. Le « rubato ». découvrir des interprétations diffé-
Approche de la notion d'inter- rentes, voire très différentes d'un
prétation. même extrait musical. Vous pour-
rez, sur d'autres exemples, prolon-
Quelques explications ger cette expérience. Il est évident
que pour différencier les interpréta-
Différente de la notion de variation tions, le rubato seul n'entre pas en
du tempo qui est souvent codifiée compte, mais aussi le tempo géné-
ral, les nuances, etc. Voir sympho-
ou simplement inscrite dans la tra-
dition d'une interprétation, la nies de Beethoven, œuvre de Cho-
notion de « rubato » échappe à pin, impromptus de Schubert, lie-
.
toute notation. Le « rubato », c'est der, musiquedechambre, bref un champ
le moment où l'interprète choisit de immense de possibilités.
se libérer d'une trop grande rigidité
du tempo dans un but expressif. Le Note : Le chant Une Noix de Charles
répertoire populaire en témoigne Trenet, tel qu'il est proposé dans l'en-
tout autant que le répertoire classi- registrement sur cassettes du CNDPest
que, certains passages de chansons un exemple d'interprétation avec
échappant même à toute notion de « rubato ».
rythme mesuré (appels de bergers,
par exemple...).
La notion de « rubato » dans la
musique dite classique, implique Hélène Jarry et Jean-Claude Péré.

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mardi 13 mars 1984
14 h 30 - 15 h (M.F. - France-Musique) 1er niveau (enfants de 6 à 9 ans)
vendredi 16 mars 1984
14 h 30 - 15 h (M.F. - France-Musique) 2e niveau (enfants de 9 à 11 ans)
Larguez les amarres

Contenu pédagogique berceuses du répertoire tradition- ne se divise pas en 2, comme dans la


Pratique et écoute de quelques
nel français et étranger. Puis, avec
une, certaine stylisation, les ber-
2 3
4
mesure àTou-, mais en 3 parties
4
rythmes propres à marquer un égales. C'est pourquoi elle est dite
ceuses du répertoire de la musique
balancement. classique : « Berceuse » de Chopin, ternaire Dans le rythme noté
« ».
« Berceuse » de « l'Oiseau de Feu »
ci-dessus, la noire vaut 2/3 de
de Stravinsky, « Berceuse » de temps et la croche 1/3).
Suggestions de préparation et
« Dolly » et la mélodie « Les Ber- On rencontre des barcarolles chez
de prolongement ceaux » de Gabriel Fauré. Chopin, Fauré, dans les « Romances
Imaginer et mimer des situations de
d'H0ffmann»
Par ailleurs, des pièces comme la sans paroles » de Mendelssohn, les
balancement : le voyage en mer, la barcarolle et la sicilienne présentent «Contes
séance de balançoire, le va-et-vient des rythmes de base propres à évo- d'Offenbach, « Obéron »de Weber,
du balancier de l'horloge. Essayer quer un balancement. « Othello » de
Verdi.
de traduire vocalement ces mou-
A l'origine, chant des bateliers ita- La sicilienne, elle aussi appuyée sur
vements : les enfants vont dégager liens, la barcarolle est souvent sou-
des rythmes particuliers, des inter- rythme ternaire, à-^ figure dans
tenue par cet accompagnement : un
valles mélodiques qui se répètent. O

Ils pourront improviser, composer I'oeuvre de Bach (en particulier


des « chansons » : la berceuse de Concerto pour 3 clavecins en ré
l'horloge. mineur), Haendel, 'Mozart, dans
« Pelléas et Mélisande » de
Gabriel
Ils pourront écouter des musiques (une mesure est une mesure à 2 Fauré, etc.
propres à suggérer un balance- O
ment. En premier lieu, bien sûr, les temps dans laquelle chaque temps Hélène Jarry et Jean-Claude Péré.

radio ÉDUCATION MUSICALE « LES ENFANTS D'ORPHÉE »


mardi 20 mars 1984
14 h 30 - 15 h (M.F. - France-Musique)
1er niveau (enfants de 6 à 9 ans)
vendredi 23 mars 1984
14 h 30 - 15 h (M.F. - France-Musique)
2e niveau (enfants de 9 à 11 ans)
Ecole bruissonnière
Ir

Émissions spéciales vacances de printemps. Voyages en compagnie d'un


instrument ou d'un groupe d'instruments.

radio ÉDUCATION MUSICALE « LES ENFANTS D'ORPHÉE »


mardis 27 mars, 3 avril, 10 avril 1984
14 h 30 - 15 h (M.F. - France-Musique)
1er niveau (enfants de 6 à 9 ans)
vendredis 30 mars, 6 avril, 13 avril 1984
14 h 30 - 15 h (M.F. - France-Musique) 2e niveau (enfants de 9 à 11 ans)
VII. - LES ÉMISSIONS DU 3e TRIMESTRE
Dates Titres Propos pédagogique
17/20 avril Le Tour du Monde
en quatre-vingtsjours La phrase musicale

24/27 avril Vingt Mille Lieues sous les mers La phrase musicale et ses variations

4 mai Voyage dans un studio Émission spéciale


2e niveau « Radiautopsie »

8 mai École bruissonnière Émission spéciale vacances 1er niveau


« Avant-première »

11 mai Voyage au cœur Émission spéciale 2e niveau


d'une partition « Voyage à travers une partition »

15/18 mai Voyage dans L'écho sonore et musical.


la ville flottante Le canon. La fugue
22/25 mai Cinq Semaines en ballon Duos et dialogues
29 mai De la Terre Chant et contrechant
1er juin à la Lune
5/8 juin Voyage au centre L'accompagnement
de la Terre — le bourdon
— l'ostinato
12/15 juin Voyage à travers Le thème : échanges et
l'impossible expressions musicales
19/22 juin Dialogues Dialogues d'enfants

VIII. - LE CONTEXTE RADIOPHONIQUE DES ÉMISSIONS


DU 3e TRIMESTRE
Les titres que nous avons choisis quelquefois même complètement J. Verne. Une lecture suivie de tel
pour les émissions du 3e trimestre différent avec les romans de Jules ou tel roman, peut fournir un excel-
ont été empruntés à l'œuvre de Verne. Nous proposerons aux lent prétexte à mille activités
Jules Verne. Cet auteur, plus peut- enfants une aventure bien particu- (ex. : une bande dessinée... une
être qu'aucun autre nous a paru lière, élaborée dans la mesure du expression dramatique collective
illustrer le mieux, pour des enfants possible avec leur collaboration, que l'on pourra par la même occa-
le mythe du voyage... mais aussi quand nous effectuerons nos enre- sion, bruiter, sonoriser... illustrer
celui de la découverte. Il est bien gistrements de séquences «péda-. musicalement avec des extraits
évident que seul ce titre sera chaque gogiques » dans des classes. d'œuvres musicales).
fois retenu pour servir de base à toutefois, vous pouvez tout à loisir
l'émission. Le contenu proprement réexplorer, dans le cadre de votre Notre contexte radio ne servira,
radiophoniquede chaque émission propre action pédagogique, tout une fois de plus, qu'à véhiculer
n'aura qu'un rapport lointain et cet univers imaginaire créé par notre propos pédagogique.
IX. - PRÉSENTATION DU PARCOURS PÉDAGOGIQUE
DU 3e TRIMESTRE
Le contact vivant avec les œuvres
— Ses structures. — Ses rapports avec d'autres
musicales sera alors affirmé : thèmes.
— Sa circulation dans une œuvre.
— Ses pouvoirs expressifs et ses
— A l'écoute et à la découverte — Ses métamorphoses et ses valeurs « affectives » ou « émotion-
réfléchie du thème musical. variations. ne IIes ».

L'aboutissement des différentes alternance et superposition) de 10 Objectif n° 5 faire prendre


:
activités pratiquées au cours des phrases musicales. conscience aux enfants de tous les
trimestres précédents va trouver échanges qui se produisent dans
tout naturellement sa justification — La phrase et sa répétition : en toute création musicale, de tous
« écho » : le canon.. la fugue...
dans la phrase musicale. ordres et de toutes significations,
— L'alternance question-réponse : échanges qui sont la source de toute
Une phrase musicale : c'est une le dialogue, prolongement immé-
succession de sons « organisés » diat dans divers duos (vocaux ou « expression artistique ».
dans la durée (rythmes) avec enchaî- instrumentaux)
nements d'intervalles (conjoints ou — Nous essaierons à ce propos de
disjoints) qui donnent naissance à — La phrase et une autre phrase : montrer que tous les éléments de la
chant et contrechant. technique et du langage musical qui
une mélodie constituée de périodes
musicales avec ponctuations diver- — La phrase et la forme la plus ont été abordés de manière intui-
simple d'accompagnement : tive au premier trimestre, appro-
ses : moments suspensifs (repos..),
sections conclusives (fin de phra- — Le bourdon : à une ou deux fondis au niveau de la perception
ses..), interruptions momentanées notes. au 2e trimestre, justifiés «techni-
(silences, points d'orgue..). — La phrase
musicale « ostinato » quement » au début du 3e trimestre,
(mélodique, rythmique ou mélodico- ne sont en définitive qu'un moyen
0 Notre objectifpremier : la phrase rythmique) d'accompagnement. au service de la création.
musicale : physionomie générale :
éléments constitutifs, structures... 0 Objectif n° 4 : la polyphonie : — Tout en développant la prati-
rôle et sens, signification... polymélodie, polyrythmie. que active de ces éléments techni-
ques, nous continuerons de susciter
0 Objectif n° 2 : percevoir, pour Le contact vivant avec les œuvres l'esprit critique auprès des enfants,
une même phrase musicale, ses musicales sera alors affirmé :
par un affinement du sens de l'ana-
possibilités de variation :
— A l'écoute et à la découverte lyse et de la réflexion.
— variation de la mélodie. réfléchie du thème musical
— variation du rythme — Ses structures — Toujours en gardant le contact
variation de 1'« environnement concret » avec la matière musi-
— Sa circulation dans une œuvre.
«
— cale, nous poursuivrons notre pré-
harmonique » métamorphoses et ses
— Ses occupation essentielle, à savoir :

Différents types de variations variations. aider l'enfant à poétiser le réel, en se
faisant appel à une combinaison rapports avec d'autres
(par 2 ou par 3) des variations — Ses dégageant progressivement d'une
thèmes. réalité, pour libérer ce qu'il y a de
précédentes.
— Ses pouvoirs expressifs et ses plus précieux en lui, sa sensibilité et
0 Objectif n° 3 : Approche du dis- valeurs « affectives » ou « émotion- lui permettre de donner libre cours
cours musical (enchaînement avec nelles ». à son imaginaire.
QUELQUES SUGGESTIONS POUR PRÉPARER NOS ÉMISSIONS
Ceux d'entre vous qui nous ont exemple : e Prolongements : très nombreux
suivi, l'an passé, retrouveront ici 1) Oh! tu sais, je viens d'écouter
quelques pages utiles nous semble- Exemple : une phrase écrite par un
t-il pour aborder un travail sur la une musique ! Eh bien, je voulais te auteur, lue par un lecteur, dite par
dire que je l'ai trouvée formidable.
phrase musicale. un acteur, écoutée par un auditeur
2) La même phrase en structure etc.
réduite :
Un point de départ possible : Oh ! cette musique ! Formidable ! Prolongements aussi :
Laphrase : en expressionfran- La phrase à structure augmentée :
le domaine gestuel.
çaise orale ou écrite, activités — dans
processus inverse.
Une phrase gestuelle : mime, enchaî-
d'éveil.
• La phrase, réalité concrète
- Réflexion sur les niveaux de
langue :
nements de gestes différents :
- enchaînement neutre;
- langage familier, quotidien; narratif », des-
— La phrase
parlée, la phrase - enchaînement «
orale — « Un ASSEMBLAGE de - langage élaboré : emphatique; criptif;
MOTS présentant un SENS com- - langage écrit : - enchaînement expressif (chargé
plet » nous dit le sérieux Larousse ! de sens, d'affectivité);
— Les mots : des
lettres, des syl- domaine des arts plasti-
— dans le
labes, des sonorités, une musique ques (enchaînement de dessins...
etc. (revoir la fiche sur Jeux d'ono- bande dessinée...).
matopées et Jeux de sons autour La phrase... filtre de la pensée
d'un poème). e « »
(J. Renard)
écrite — un enchaî- La phrase musicale
— La phrase
nement de mots : prise de conscience — La phrase traductrice d'une Il suffit, à quelques nuances près,
idée, d'un message (amorce du dis-
de la nature, du choix des mots de reprendre la démarche suggérée
cours) la phrase narratrice, descrip-
formant la phrase.
— Un assemblage :
de mots d'où
organisation. Place des mots, leur
tive, etc.

— La phrase chargée de sens :


Perception de l'organisation : mou-
dans la première partie.
Définition de la phrase musicale :
(Larousse musical) : Suite de chants,
importance, ceux qui sont indis- d'harmonie, de sons simples ou
pensables pour le sens etc. vement, période, accentuations,
rythme, intonation... vers l'unité. d'accords qui forment un sens plus
— La phrase, une structure : ou moins achevé et qui se termine
de la phrase, son • La phrase véhiculede l'expression sur un repos.
- la longueur
mouvement, sa ponctuation; — La phrase chargée d'affectivité : — La phrase sonore sera donc
ensembles de impressions, émotions..., témoin constituée, dans un premier temps,
- les groupes ou
mots, leur place, leur importance; d'un comportement, d'une humeur, d'une succession de sons brefs ou
ponctuation; d'un état d'âme... etc. longs que l'on pourra assembler,
- la organiser (choix, nombre, place),
- lemouvement, la dynamique... 0 La phrase (littéraire) témoin de animer (mouvement dynamique),
de phrase : son époque
— Les différents types Évolution de notre langage.
structurer (durée, rythme), ponc-
-
Déclaratif, interrogatif,impératif. tuer (respiration, silence, repos :
facultatifs : négatif, passif... Comparer par exemple une phrase suspensif ou conclusif), élaborer
- Types (choix de sources sonores), charger
combinés (association des ou un vers de poésie écrit par :
- Types Ronsard, Rousseau, Balzac, Lau- d'affectivité (expression, interpré-
précédents). tréamont, Breton, et des écrivains tation), affiner (nuances), manipu-
— La phrase structure
à réduite, contemporains. ler, métamorphoser (variations).
Démarche possible : sonoriser, En effet, dans ce cas (exemple : 1er b) une phrase musicale appel, la

bruiter, instrumenter (avec voix, mouvement d'une sonate) on pré- même phrase répétée selon le prin-
objets, sources sonores diverses, sente les deux thèmes d'abord sépa- cipe des échos multiples :
instruments), une phrase « parlée » rément c'est l'exposition) puis on répétitions distinctes,

orale ou écrite. Puis se libérer pro- les fait circuler, s'associer, se juxta- répétitions tuilées : la meilleure

gressivement du support pour accé- poser, s'opposer, se superposer, se illustration musicale nous est four-
der à la simple expression musicale. « réunir », « s'enchâsser » etc. (c'est nie avec le canon (cf. Frère Jacques).
le développement) avant de les
e Prolongement musical à partir représenter (c'est la réexposition)
du français. séparément.
« Jeux » sur la phrase

Réunion de deux phrases
Exemple : La phrase et son écho * Jeux mélodiques
a) Une première phrase : A La phrase « qui revient toujours »
Le hautbois joue le thème avec- e Le phénomène sonore de l'écho
tendresse naturel Un premier exemple littéraire :
b) Une deuxième phrase : B Une recherche peut s'effectuer à LE « RONDEL DU PRINTEMPS »
Le compositeur avait indiqué la l'occasion d'une sortie. de Charles d'Orléans
nuance
c) Réunion : A + B a) l'écho simple : répétition identi- Le Temps a laissé son manteau
Le compositeur avait indiqué que que d'un appel, survenant après un Refrain
le hautboisjoue le thème tendrement temps plus ou moins long (en fonc-
tion du lieu et de l'espace où l'on se De vent de froidure et de pluie
trouve), avec une intensité plus Et s'est vêtu de broderie
En musique faible. De soleilfriant clair et beau
Il n'y a bête ni oiseau
On peut ainsi, de la même manière b) l'écho multiple : plusieurs répéti- Qu'en son jargon ne chante ou crie
faire fusionner deux phrases A et B tions :
en une « phrase-réunion » A + B. soit distinctes, avec intensité de Le Temps a laissé son manteau

toujours avec plus en plus faible; on parle alors Refrain
— Enchâssement :
deux phrases d'échos multiples distincts; De vent de froidure et de pluie
a) Phrase A : (exemple) — soit
qui se chevauchent : chaque Rivière fontaine et ruisseau
Michel a appris une nouvelle répétition commençant avant que Portent en livrée jolie
la précédente soit terminée (ci des Gouttes d'argent d'or'fèvrerie;
b) Phrase B : tuiles sur un toit); on parle ici Chacun s'habille de nouveau.
Véronique est partie d'échos multiples tuilés.
c) Enchâssement : B dans A Remarque : faire bien distinguer Le Temps a laissé son manteau
Michel a appris que Véronique est aux enfants les différences avec la Refrain
partie. résonance et la réverbération.
On observe donc l'alternance d'un
On peut encore, ici, transposer
dans le domaine musical, ces pro- e La transposition des manifesta- vers refrain avec un groupe de vers
tions diverses de l'écho... dans la formant couplet.
cédés d'association, transformation Soit schématiquementune structure
de deux phrases en une seule. musique.
A B A C A
Ce phénomène se produit souvent a) une phrase-musicaleappel : par
dans nos musiques traditionnelles exemple : mezzo-forte, la même
dont le développement est bâti sur phrase répétée, comme un écho Une remarque : La phrase mélodi-
deux thèmes (= deux idées ou deux simple distinct, dans une nuance que refrain est reprise intégrale-
phrases musicales). « piano ». ment sans aucune modification.
Un 2e exemple, toujours littéraire : La Symphonie fantastique de Ber-
SABLES MOUVANTS lioz est le premier exemple qui s'of-
fre à nous pour cette « idée fixe ».
Démons et merveilles mais il y en a beaucoup d'autres...
Vents et marées (exemple : Harold en Italie, du
Au loin déjà la mer s'est retirée même Berlioz).
Et toi
Comme une algue doucement caressée par le vent On peut ensuite déboucher, suivant
Dans les sables du lit tu remues en rêvant le niveau de la classe sur le « leitmo-
Démons et merveilles tiv » (au sens wagnérien), phrase
Vents et marées musicale (ou thème) attaché à une
Au loin déjà la mer s'est retirée idée, un personnage, un symbole...
Mais dans tes yeux entr'ouverts et qui revient, chaque fois que
Deux petites vagues sont restées l'idée, le personnage etc. apparais-
Démons et merveilles sent, mais transformée, variée, en
Vents et marées fonction de l'état dans lequel se
Deux petites vagues pour me noyer. trouvent cette idée, ce personnage.
Jacques PRÉVERT
Paroles
Gallimard, 1947 Un exemple de prolongement :
Texte publié dans le livret Le théâtre de marionnettes.
« Chant et Poésie » n° 2, c.m. 2 - 6e - se
1979/1980, p. 25. Imaginer une petite phrase musi-
cale : soit mélodique, soit rythmi-
Dans cet exemple, le retour systé- tango... Sicilienne... Bourrée (ex- que, soit rythmo-mélodique — que
l'on associera à telle ou telle marion-
matique de « Démons et Merveilles, traits des suites classiques de Bach
Vents et Marées » crée, aU-delà du nette et qui sera jouée, soit sans
par exemple). modification, soit avec variation(s)
rythme incessant des vagues (flux
chaque fois que la marionnette
et reflux), un climat presque obses- L'exemple caractéristique pour la
sionnel qui renforce heureusement meilleure illustration d'un ostinato apparaîtra.
l'atmosphère générale du poème. rythmique (volontairement utilisé On peut aussi associer la variation
musicalement, dans ce but), c'est musicale à une variation « visuelle »
• Jeux rythmiques bien sûr, Le Boléro de Ravel. Mais de la marionnette : par exemple un
Prise de conscience d'un motif (ou on peut rencontrer de nombreux autre costume, un autre chapeau,
exemples aussi évocateurs de la un autre comportement gestuel,
phrase) rythmique obstiné : un osti- phrase rythmique « qui revient tou-
nato. une autre attitude, une autre inten-
jours » dans des œuvres moins tion, etc.
Il sera facile de reconnaître,d'iden- connues et moins « usées »... peut-
tifier et de pratiquer des ostinato être que Le Boléro. — La phrase musicale... et son ins-
rythmiques, à partir, toujours par trumentation (notion d'orchestra-
exemple : tion).
Les musiques africaines en particu-
populaires (exemple : lier, chants ou danses sont autant Un enfant a créé une petite phrase
— de danses musicale. Elle est jouée à un seul
la farandole, la tarentelle italienne, d'exemples concrets où le rythme
la jota espagnole, la samba brési- est support de l'idée et de l'expres- instrument.
lienne etc.); sion corporelle.
Par des apports vocaux ou instru-
— de chansons
populaires tradi- * Jeux de synthèse mentaux de ses camarades, elle sera
tionnelles; berceuses, comptines; enrichie, animée, métamorphosée
— de danses ou de chansons plus — La phrase à la fois mélodique et et elle se mettra à vivre, différem-
« savantes » : valse, mazurka, rythmique « idée fixe » ment peut-être, qu'à son origine.
10Une phrase musicale + une 2e — 2e exemple : — Exemple : la vielle à roue : c'est
phrase musicale (simultanément) a) Une phrase chant. un instrument traditionnel qui pro-
b) Un contrechantdéterminé(chemi- duit un bourdon d'accompagne-
chant contrechant nement inférieur à la tierce). ment à une ou deux notes, tenues
de manière continue, toujours à la
— 1er exemple : même hauteur.
a) Une phrase mélodique 9 La phrase musicale (ou le thème
(« chant »). musical) et l'accompagnement
Remarque : le contrechant peut
b) Une 2e phrase librement impro- être mélodique, ou de caractère — Superposition par lignes musi-
visée (« contrechant »). plus rythmique ou, à la fois mélo- cales écriture horizontale :le contre-
dique et rythmique (exactement point.
comme la phrase « chant »). — Superposition en accords : écri-
ture verticale : l'harmonie.
10 Le bourdon : c'est la forme la Un exemplevocal : Mignonne allons
plus simple de l'accompagnement. voir si la roze (de G. Costeley).

Écriture

« horizontale »

Écriture

« verticale »
• Duos-dialogues (phrases,thèmes)qui circulent dans diversifiées de la pratique musicale,
l'œuvre. telle qu'elle est souhaitée par les
— Une préparation peut se faire à Échanges : entre les instruments Instructions officielles.
partir d'une phrase-question suivie —
d'une phrase-réponse. de l'orchestre,qui exploitent concrè-
— Suggérer des pistes de travail,
pratiquer : tement ces thèmes musicaux. susciter chez les enfants des curiosi-
— Le jeu peut se tés, aider à affirmer un savoir, un
domaine littéraire, ges- Mais aussi :
- Dans le —
Échanges entre créateurs (com- savoir-faire, pour mieux servir un
tuel, plastique... etc. pour aboutir -
positeur) et auditeur avec le plus « savoir-vivre ».
au domaine sonore.
a) Vocalement, souvent un médium : l'interprète. Projets bien ambitieux, peut-être...
Dans tous les cas, chacun de nous (?) au service desquels, en tout cas,
b) avec des matériaux ou objets
est libre de vivre, recréer même, ces nous avons mis tout l'enthousiasme
sonores, d'une équipe animée d'une sincère
c) avec des instruments de musique.
échanges, avec sa propre sensibilité
et sa propre expression.
conviction.
— Le prolongement
naturel se fera Nous vous remercions bien sincè-
par l'écoute active d'un duo musi- rement de tous les témoignages
cal : exemple : Sonate pour piano Fiches établies par Hélène Jarry d'amitié que vous avez bien voulu
et violon de C. Franck. et Jean-Claude Péré
nous adresser par votre très nom-
breux courrier. Ils ont été pour
lu Échanges et expressions nous autant de suggestions, criti-
CONCLUSION ques et encouragements extrême-
C'est le but final à atteindre : faire ment positifs pour l'élaborationdes
sentir et comprendre aux enfants, Nos émissions, tout au long de émissions.
que toute musique, qu'elle soit des- l'année n'ont eu qu'un seul désir :
En espérant vivement vous retrou-
criptive, narrative, imitative... ou
qu'elle soit simplement « musique », — En aucun cas, se substituer aux ver l'an prochain, nous vous sou-
diverses actions pédagogiques qui haitons, ainsi qu'à vos enfants, de
est toujours une expression basée peuvent déjà exister dans vos classes, très heureuses vacances, et nous
sur des échanges. mais, à l'aide de ce moyen privilégié vous disons toute notre amitié.
Échanges au sein même de que nous offre la radio, proposer

I'oeuvre : entre les idées musicales tout simplement des approches Hélène, Jean-Claude et toute l'équipe.

X. - DISCOGRAPHIE
Il nous est impossible, à l'heure où cune. Nous indiquons les réfé- — Duo des chats, Rossini.
nous établissons ces fiches, de vous rences des enregistrements lorsque
préciser quels exemples musicaux le catalogue ne présente pas un — Lieder, Schubert.
serviront à illustrer notre propos vaste choix de versions. Pulsations, tempo
pédagogique pour l'année scolaire — Concertos pour flûte, Vivaldi, RV
1983-1984. C'est pourquoi, à la 434, 435, 437.
demande de certains 'de nos corres- Le souffle, la respiration, la voix, le
timbre vocal — Les Quatre Saisons, Vivaldi, SLPX
pondants, nous vous proposons 12281.
une discographie s'appuyant sur — Voicepiece, Joan La Barbara, WIZA — Musique traditionnelle du Gabon,
nos choix de 1982-1983. Nous pré- RVW 2266. OCORA OCR.84.
cisons le thème pédagogique que — Einstein on the beach, Phil Glass, — Musique traditionnellede Sri Lanka,
chaque œuvre illustrait, mais il va TOMA MON 4.2.901. OCORA 558.552.
de soi que d'autres centres d'intérêt
— Dernier choral de la Passion selon — Musique traditionnelle de Java,
peuvent être exploités dans cha- Saint-Jean, J.S. Bach. OCORA 558.598.
— Sonate pour deux pianos et percus- — Air de la colomnie du Barbier de — Sicilienne pour violoncelle et piano,
sion, Bartok. Séville, Rossini. Fauré.
— Sonate pour piano. Bartok. — Chansons populaires espagnoles, — Duerme Negrito, Philips 6347.193.
Falla.
— La Musique pour cordes, percussion — Berceuse du Portugal, OCORA
et célesta, Bartok. — Air du Veau d'or de Faust, Gounod. 558.547.

Intervalles, mouvements mélodiques


/'
— Duo de Escarpolette de Véronique, Variations de la phrase musicale
Messager.
— Variations sur un thème de Haydn,
— Le Coucou, Daquin. Brahms.
Sources sonores et prolongements
— Le Festin de l'araignée, Roussel.
musicaux — Variations sur « Ah vous dirai-je,
— Quatrième Symphonie, Brahms. maman », Mozart.
— Sequenza pour trombone, Bério,
Mesures à 2 et 3 temps
TLFK 642.828. — Troisième mouvement du Concerto
pour guitare, Castelnuovo-Tedesco.
— Variations pour une porte et un sou-
— Chœur des chasseurs du Freischiitz, pir, P. Henry, Philips 836.898.
Weber. Effets d'écho
— Poème électronique, Varèse, CBS
— Concerto pour harpe, Boieldieu. 75695. — Didon et Énée, Purcell.
— Danses norvégiennes, Grieg. — The Fairy Queen, Purcell.
— Peer Gynt, Grieg. Percussions des musiques tradition-
nelles Circulation d'un thème musical
Sons ponctuels et sons tenus
— Musiquedu monde. Chant du Monde — Harold en Italie, Berlioz.
— Concerto pour deux mandolines et
cordes, Vivaldi. LDX 74675. — Daphnis et Chloé, Ravel.
— Musique du Sénégal, Chant du — SymphonieAntar, Rimsky-Korsakov.
— Le Loup, Dutjlleux. Monde LDX 74753.
— Musique pour saxophones, Urban Duo, dialogue
sax, COBRA. COB 37017. — Musiquedes Indiens Yaquis, ARION
33435.
— La Belle et la Bête des Contes de Ma
— Vocatif, Malec, INA/GRM. HM57. mère l'Oye, Ravel.
— Froissements d'ailes, Levinas,
INA/GRM AM821.10.
Variations de l'intensité - La Chatte, Sauguet.
— Musique de Bali, OCORA 558.582.
— Chant des adolescents, Stockhausen, Formes simples d'accompagnement
DGG 138.811. — Shéhérazade, Rimsky-Korsakov.
— Chant du Rossignol, Stravinsky. — Musique traditionnellede Sardaigne,
OCORA 558.595.
Registres vocaux
— Musique traditionnellede Yougosla-
— Air des bijoux de Faust, Gounod. Balancements vie, OCORA 558.548.
— Air de chimène du Cid, Massenet. — Romancessans paroles, Mendelssohn. — Musique traditionnellede Roumanie,
— Air d'alto du Messie, Haendel. — Berceuse cosaque, CDM 100402(45
OCORA 558.596.
— Air des clochettes de Lakmé, Delibes. tours). — Musique traditionnelle des îles Mal-
dives, OCORA 558.553.
— Air de la puce de la Damnation de — Berceusedes Pygmées Aka, OCORA
Faust, Berlioz. 558.527. — Histoire du soldat, Stravinsky.
Le dit des ribauds de grève
Rutebeuf

Ribauds, vous êtes bien à l'aise connut la misère dès l'instant où Saint-Louis (ou son
les arbres dépouillent leurs branches frère Alphonse, comte de Poitiers) ne fut plus en
et vous n'avez aucun habit, mesure de le protéger. Le poème intitulé La Pauvreté
vous en aurez froid à vos hanches. Rutebeuf est très significatif à cet égard. Il fut écrit
Qu'ils vous serviraient, les pourpoints entre le départ du roi pour la Ville croisade et l'an-
et les surcots fourrés à manches! nonce de sa mort. On peut donc facilement dater le
Vous allez en été si vifs texte (juillet-août 1270):
et en hiver si engourdis!
Vos souliers n'ont besoin de graisse: Je ne sais par où je commence
vos talons, ce sont vos semelles. Tant ai de matière abondance
Vous ont piqués, les noires mouches; Pour parler de ma pauvreté
maintenant piqueront les blanches. Pour Dieu vous prie franc Roi de France
Que me donniez quelque chevance,
........................................
RUTEBEUF, Poésies Traduction de Serge Wel-
lens, @ Librairie Saint-Germain-des-Prés - Trouvère malchanceux, mari malheureux, que reste-t-
1969 pour la traduction. il à Rutebeuf sinon la poésie? Et pour subsister, il qué-
mande ici ou là. Mais Rutebeuf refuse de se prendre
trop longtemps au sérieux, il ironise sur sa propre
Texte publié dans le recueil: «Chant et Poé- détresse d'une manière souvent pathétique. Humour
sie» n° 2, c.m.2 - 6e - 5e, 1975/1976, p. 6 et noir avant l'heure. Rutebeuf, avec deux siècles
interprété par Laurent Terzieff.
d'avance, annonce François Villon.
Il feint de croire aux lendemains qui chantent et vit
La vie d'un poète d'espoir

Nous savons assez peu de choses sur la vie de Rute- Savez-vous comment je m'arrange?
beuf. Habitant de la bonne ville de Paris, il vécut sous L'espérance du lendemain,
le règne de Saint-Louis. Profession : poète. Rutebeuf Ce sont mes fêtes.

radio RENCONTRE AVEC LA POÉSIE


mardi 11 octobre 1983
15 h 35 - 15 h 50 (M.A. - France-Culture) c.m.2 - 6e
-
5e

vendredi 14 octobre 1983 (2' diffusion)


15 h 45 - 16 h (M.A. - France-Culture)
(précédentesdiffusionsles 4 et 6 novembre 1975)
CNDP -École élémentaire. 1983-1984
L'œuvre de Rutebeuf Dans Le Dit des Ribauds de Grève, c'est à une vérita-
ble critique sociale que Rutebeuf se livre.
En filigrane, se profilent les grands «problèmes»
L'œuvre de Rutebeuf est très variée. L'un des textes sociaux de l'injustice et du chômage.
les plus connus est probablement le fameux Miracle
de Théophile. On situe la date où il fut écrit vers la fin
du XIIIe siècle. Le sujet n'est pas neuf, c'est celui
d'une tradition très ancienne dont l'origine est diffi-
cile à déterminer: Un homme vend son âme au dia- Rutebeuf le lyrique
ble. Le thème sera repris, entre autres, par Goethe.
L'action du miracle » est très schématique, la psycho-
« Rutebeuf se penche sur sa propre vie, sur ses misères
logie en est sommaire mais le lyrisme de Rutebeuf personnelles avec le recul qui lui permet, au détour
compense largement ces insuffisances. de tel ou tel vers, de transformer l'apitoiement en
«Laisse les biens et fais les maux » commande le Dia- humour, la complaisance en sourire narquois, la pitié
ble à Théophile mais celui-ci sera finalement sauvé en matière à calembour.
par la Vierge qui était alors l'objet d'une immense Nombre de ses poèmes, en dépit (ou à cause) de cette
dévotion populaire. Le propos est édifiant, certes, «distanciation» par rapport à lui-même, touchent par
mais Rutebeuf a su mettre dans son œuvre des leur ton et une sensibilité très personnelle, leur tris-
accents profondément humains qui nous touchent tesse désabusée, leur fatalisme mélancolique enfin.
toujours maintenant.
Rutebeuf a également écrit de nombreux «dits» (dont Ne me blâmez pas si je ne suis pas pressé
Le Dit des Ribauds de Grève et Le Dit des Béguines), De retourner (chez moi)
des fabliaux, Renard le Bétourné, des complaintes Car on ne m'y fera point bon visage:
(dont La Complainte Rutebeuf; le passage « Ce sont
amis que vent emporte» a été mis en musique et ...........................................
chanté par Léo Ferré puis par Cora Vaucaire)
Les maux ne savent venir isolément; Rutebeuf a le sens du pittoresque et du réalisme, au
Il fallait que tout cela m'arrivât. mépris de la grâce et de la beauté conventionnelles, il
Et c'est arrivé. a, par ailleurs, ce qui est plus rare encore, le sens des
Que sont mes amis devenus idées générales. Poète habile mais émouvant, il est
aussi, on l'a constaté, pamphlétaire de talent:
......................................
En rien que Béguine die
Rutebeuf a, par ailleurs, écrit des poèmes intimes par- N'entendez tous se bien non;
ticulièrement émouvants ou très satiriques. Tout est de religion
Quanque l'on trouve en sa vie.
Sa parole est prophétie;
S'elle rit, c'est compagnie;
Rutebeuf le satirique S'elle pleure, dévotion;
S'elle dort, elle est ravie;
S'elle songe, c'est vision;
Rutebeuf passe au crible la société de son temps le S'elle ment, nel croyez mie.
clergé est cupide, les chevaliers indignes, les baillis, Si Béguine se marie.
les prévôts et les marchands malhonnêtes, les moines C'est sa conversation :
et les nonnes «convoiteux» et paresseux, etc. Ses vœux, sa profession
Seuls les écoliers échappent au jeu de massacre. N'est pas à toute sa vie.
Cet an pleure et cet an prie,
Bien que Rutebeuf s'en prenne vigoureusement aux Et cet an prendra baron.
ordres religieux (ou assimilés) avec une verve éton- Or est Marthe, or est Marie;
nante de pamphlétàire, (ainsi les Béguines, comme on Or se garde, or se marie;
le verra plus bas, sont-elles sérieusement «écor- Mais n'en dites se bien non:
chées » par le poète), sa piété est grande. Le Roi nel souffrirait mie.
Le Dit des Ribauds de Grève et les Qu'elle soit pleine de souffrance,
enfants Car c'est ce dont je puis le mieux
La pourvoir.
Par le Seigneur qui dirige tout,
Ce poème devrait faciliter une plongée dans l'univers Quand je la pris, j'avais peu (de bien)
du Moyen Age. Les mœurs féodales, la vie des Et elle moins (encore).
grandes villes (et notamment de Paris puisque l'action Je ne suis pas travailleur manuel;
du poème se situe sur l'actuelle place de l'Hôtel de L'on ne saura jamais où je demeure
Ville, au bord de la Seine), serviraient de toile de fond A cause de ma pauvreté.
à un texte parfaitement situé dans le temps et l'es- Jamais n'y sera ma porte ouverte,
pace et dont la richesse documentaire ne diminue en Car ma maison est trop vide
rien la beauté poétique et la portée universelle. Et pauvre et abîmée.
Souvent il n'y a ni pain ni pâte.
D'autres poèmes intimes de Rutebeuf, tels La Pau- Ne me blâmez pas si je ne suis pas pressé
vreté Rutebeuf ou «La misère au foyer» (tiré du De retourner (chez moi)
Mariage Rutebeuf) peuvent être présentés aux
enfants ...........................................
etc.
Avant que vienne avril ou mai
Ces textes sont parfaitement à la portée d'un jeune
Viendra le carême; public malgré les questions qu'ils traitent. Il en va de
A ce sujet je peux bien dire mon avis: même pour Le Dit des Ribauds de Grève qui, tout en
De poisson autant que de crème
Aura ma femme
évoquant la «misère », donne des dimensions d'un
lyrisme très original.
Elle a tout loisir de sauver son âme :
Qu'elle jeûne donc pour la douce Dame,
Car elle en a loisir.
Et aille se coucher de bonne heure,
Car elle n'aura pas tout son saoul,
C'est chose sûre. Fiche établie par Sylvain Clément.
de
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,û e#fS^g8&M»^*MI$- ne eunimib en yneînemuDob 9329rtofi SI înefo îp eoe.q
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- an ssttarxwwt#» mswynA^ !n3vjo2 për-\^ * 1 ~ %
persorti**?-"» a*MC 1# ret^s ï;i»; 'u»
è;Ofni,l,:ru't: ue^t®ioej9tvituwiaiull)abe aetoij^esn^a^i^if^'Q
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1. if le passais *Ct so/yî 1» ^A» "\&'J
.^ùiio^ &
1IIYl!$ que etn&mt'' 'k -été mis en *?•.*-;uqué 'êt ,sAuet\ swiQÔ ete M a^ve là
chaîné par Léo F^rt ptw: par Cors Vauca;-- ?*• ; >u065. «ô4 \uot set* 6A\i«'n i\tP
tui^foeuf. a le ^cos dy pttror^rju^^^tfcVj tè^OS
i.«s
If fsMm-d
m^sU-M ieivent ^grw/i'IlRiflSfcWftfy81&q «kfc»?è
que U>U1 æJB m'&rrnêi,
airbrô
mépris él-|» grèce «jt. deLa bow;ti convem -- » 414
a, r^î" ailleurs «,e qui ©«* v.us fa^ cc-re- le "-*» - *
^
£l
c es-t Mffïvé.
-Que swnt-iT&s amtg.é&rmftis.1!:.' cieen ^értératei». Poète hebtfe. rnn-r',
aussi, on !'a consisté, pampmé^i^e îéle^:

tt'r (,,:n dm
Ruiebeuf a. par ;Jt¡¡'¡C'urs écr»t tier. palmes intimés pi»-- <&*& se tn""""; .-:,)1"
ïicuiîèrèf:ôfvt émouvams ou très t^ranque^.' #»r mffigion
Q&ên<gi*£ i &J trouve en M
te m jxophi!rie. ''
£'«*% t>$f compagnie:
R;,tebeu£' le salifier tg. S'afi* pteum, dévotion.- >
$ &J* dort tàth- est ntvie; .-:\ -....
S'ePe -v»as>, vts^n: - j!'
Rutebeyt passe au crtbie a .société de son temps te S>$# /*w«t 1111! m&te* frœ.
ctergè. est -cupide, les cha*eU©rs jifKltgne$» les. baillis, S. Bégume se nrnne.
les prévôts et.tes marchands malfto-nrsêtfts, les mo«»e:; C'#s." sa cornetsetkm
et lés nonnes «Gonvottou^ - ét pa»cireux, etc. Ses profession
va*;-,,x s-> •' ?.?"-•
/Ve« /1 t-ruie sa ,1'/{' v
Seuls tes écoliers êchaopem au jeu de massacre C«rf ai? pleure et cet ân prre,
"•- |
\-M-%
Bien Glue ftuîabeuf s'en prérmo ^rigoureusement &x tt cet prendra baron, ........ !..,
ordres religieux (ou assimjïés) a^ec une verve éton- Or mtt Mërthe, or est Mértg. :

nante de pamphlétaire (ainsi les Béguines, coiwn& on Or se garde, tw se marie; "

te verra plus bas, som..eltes %érk-usemént "-écor- Mais n'en dites se btërt mm: J

çh^s» par »e poète), s# #îéî« esi'grar^ / te ffqé nei souffrirait mif).


/
Limerick des gens excessivement polis
Cl. Roy

à Odette.

Excusez-moije vous en prie Veuillez agréer mes hommages


disait le Monsieur Très Poli disait le Monsieur Tout en Nage
tout ourlé de Bonnes Manières en arrivant très en retard
quand il croisait un dromadaire au bal masqué des nénuphars
Je suis charmé vraiment ravi Après vous je n'en ferai rien
disait le Monsieur Si Gentil dira le Monsieur Vraiment Bien
en rencontrant rue de Lisbonne Lorsque la Mort sonnant chez lui
un pangolin avec sa bonne le trouvera toujours poli

Je vous présente mes respects L'ennui avec les gens polis


disait le Monsieur Circonspect C'est qu'ils n'en ont jamais fini
en dépassant dans l'escalier tout en saluts tout en courbettes
un i sans point très essoufflé mais trop polis pour être honnêtes

Claude Roy Le Parfait Amour 0 Seghers,


1952.

Texte publié dans le recueil: «Chant et


Une expérience qui vous concerne Poésie» n° 2, c m. 2 - 6e - 5e 1975/1976 p. 25
et interprété par Marguerite Cassan.

Cette émission a un caractère expérimental dans la


mesure où, se référant au titre de la série «Initiation
à la langue poétique», l'on propose aux enfants une Aussi est-il souhaitable de retenir le fil conducteur de
ouverture sur leurs propres possibilités d'expression. l'émission JEUX SUR LE LANGAGE, les exercices
Entendre, aimer dire de la poésie d'auteur, c'est bien. auxquels on aimerait se prêter; et en quelque sorte de
Mais pourquoi se priver du plaisir de créer soi-même prolonger dans la classe ce qui a été esquissé par
son univers poétique? d'autres enfants sur l'antenne.

radio RENCONTRE AVEC LA POÉSIE


mardi 18 octobre 1983
15 h 35 - 15 h 50 (M.A. - France-Culture) c.m.2 - 6e
-
5e

vendredi 21 octobre 1983 (2e diffusion)


-
15 h 45 16 h (M.A. - France-Culture)
(précédentesdiffusionsles 6 et 8 avril 1976)
CNDP -École élémentaire, 1983-1984
Si vous inventez des jeux nouveaux dans votre classe, Limerick des gens excessivement polis
si vous composez des textes, des dialogues qui vous
plaisent, si vous imaginez des illustrations sonores
des bruitages écrivez-nous ou envoyez-nous votre Les formules de politesse sont vidées de leur sens par
enregistrement sur cassette. Nous vous répondrons. un usage trop fréquent et peu sincère « Excusez-moi
je vous en prie...» «Je suis charmé vraiment ravi...»
«Veuillez agréer mes hommages...» «Après vous je
n'en ferai rien...» Les premiers mots par lesquels on
Limerick, c'est quoi? aborde une personne sont déjà marqués par l'absence
de communication. Mieux vaut en rire? Ce langage
dérisoire et mort, Claude Roy l'insère dans un
«A popular type of nonsense verse». Un échantillon contexte qui lui est complètement étranger, dans un
d'humour britannique, sous la forme d'une strophe de monde aussi fou que nos rêves, où les formules de
cinq vers. Plus le contenu est absurde, plus c'est politesse s'adressent à un dromadaire, à un pangolin
drôle. et pourquoi pas, à la Mort NONSENSE (nous voilà
revenus à la tradition du limerick évoquée plus haut)
// y avait à Anerly absurdité de ceux qui parlent pour ne rien dire.
Un vieil homme bizarre et malpoli
Il arpentait les Champs-Élysées *
Tenant deux cochons à poignée.
S'en retournait le soir à Anerly. Contenu de rémission
Il y avait au Cap un vieux compère
Qui s'habillait toujours avec des crêpes Des enfants de onze ans jouent avec la langue et le
« Compère
il va y avoir des trous. langage. Ils forment une joyeuse assemblée, à la
— Je n'en ai cure, car voyez-vous manière irlandaise et échangent des jeux, des petits
Mes crêpes sont les plus belles du Comté ». poèmes en forme de limerick, inventent des dialo-
gues.
E. Lear Book of nonsense.
Ils connaissent Lewis Carroll; la poésie surréaliste
Comme c'est souvent le cas pour les formes d'expres- leur est familière aussi est-ce sans surprise qu'ils
sion populaire, chant, danse, poésie, son origine pénètrent «au-delà du miroir» dans le monde de
demeure très imprécise. Est-ce à Limerick, petite ville l'impossible où tout est possible.
irlandaise proche de Dublin que sont nés les premiers
limericks? Est-ce au cours de joyeuses réunions — et Pour donner à cette expérience un caractère signifi-
libations! — que les convives se levaient à tour de catif les travaux les plus intéressants sont retenus sur
rôle pour lancer l'un de ces épigrammes destinés à l'antenne. Mais nous n'accordons pas moins d'intérêt
amuser l'assemblée? Il nous plaît de le croire, au au « mauvais» poème qu'au bon. Il importe avant tout
mépris des incertitudes historiques! Au moment de que l'enfant puisse exprimer l'inexprimable, ses rêves
l'émission nous saurons nous rappeler que le limerick sa vie intérieure, sa vision du monde. Le langage est
est une forme d'expression populaire orale. Nous un outil de choix, mais il faut le libérer des a priori
essaierons de recréer une ambiance de fête, les utilitaires et rationalistes qui pèsent sur lui. Il a une
convives étant les élèves de la classe. Chacun pourra fonction poétique qui dépasse les modèles culturels
auxquels nous sommes habitués.
se lever et composer son petit couplet. Le thème peut
en être simplement cocasse et dépourvu de sens: Enfin n'oublions pas que ces jeux poétiques ne
«nonsense ». C'est un jeu avec les mots et parfois sur sauraient être complets sans l'accompagnement du
les mots, des rapprochements inattendus, absurdes geste, du rythme, de la mimique, invisibles mais
qui n'ont d'autre objet que de provoquer le rire. présents au cours de l'émission.
Parfois il tourne à l'épigramme et l'intention critique
apparaît à travers l'humour. Claude Roy est né en 1915.
Ilsait tout faire.
Journaliste et grand voyageur il a écrit Clefs pour
l'Amérique; Clefs pour la Chine.
* the Strand, dans le texte original grande avenue chic du centre de
Londres. Romancier il a écrit de nombreux romans dont Léone
Limericks traduits de l'anglais par Marie-José Camus. et les siens.
Poète il a écrit Le Poète mineur... Un seul poème. quand je les tends tout à coup pour leur lancer des
Essayiste, il a écrit des ouvrages critiques sur la pein- cailloux.
ture.
Traducteur, il a traduit des pièces du théâtre améri- Quel est votre nom
cain. dit un caméléon
en regardant le soldat inconnu
Voici quelques travaux poétiques écrits par des d'un air malotru
enfants de 6e à l'occasion de l'émission diffusée
aujourd'hui qu'ils animent avec moi. J'ai retenu les Comment allez-vous
plus significatifs parmi une trentaine de textes. dit un serpentaire
Certains sont si délicieux que vous ne pourrez peut- dans les airs
être vous défendre de douter de leur authenticité. Il en regardant un avion à terre
faut faire confiance à l'enfant, à sa fraîcheur, à sa
spontanéité. Et quel adulte pourrait se vanter de Pourquoi chantez-vous ainsi
posséder assez de fantaisie, de naïveté et d'humour dit une fourmi à un ouistiti
pour remanier avec bonheur les textes des enfants? en train de jouer dans un tas de fouillis
Essayez, et vous verrez comme le résultat est déce- avec ses petits
vant.
En réalité la qualité du travail est l'aboutissement
d'une action pédagogique de longue haleine, menée LIMERICK DES GENS PRESSÉS
depuis le début de la scolarité climat de liberté et
foyer d'invention où chacun trouve les moyens Ls gens pressés d'aller travailler,
d'expression qui lui conviennent, poétiques, plasti- enfourchent une belle patinette;
ques ou autres. les gens pressés d'aller se coucher,
Forte de ce passé scolaire des enfants, j'ai pu entre- chaussent une paire de patins à roulettes.
prendre en 6e un travail d'imprégnation poétique et Ils ont tous un vélo dans la tête.
une démarche sur le processus de la création
poétique dont l'émission est finalement un raccourci. L'ÉLÉPHANT DE CATHERINE
Par la publication de ces poèmes, il me paraît intéres-
sant de témoigner auprès de mes collègues de ce
qu'on peut faire dans une chaîne éducative. Raison Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de l'éléphant de
de plus pour commencer très tôt, et solliciter la créa- Catherine!
tion poétique enfantine.Envoyez-nous des travaux Il n'est pas en peluche, ni en verre
exécutés par vos élèves à l'adresse suivante : Mais en fiente d'étoile
Quelle drôle de consistance...
Pauvre éléphant de Catherine!
Monsieur le Ministre de l'Éducation Il est mort le jour de son anniversaire,
OFRATEME
En tombant, le nez (oh! pardon, la trompe)
Division des Actions éducatives Dans son assiette et s'est brisé en mille morceaux.
Série Initiation à la langue poétique (Radio)
29 rue d'Ulm
75230 Paris Cedex 05 LE MARCHÉ

LIMERICK DE L'HIPPOPOTAME
Savez-vous qu'au coin de la rue St-Martin
existe un petit marché?

Hippopo! Hippopo, tu t'es assis sur mon chapeau! Et son propriétaire est un gros
Que vais-je mettre sur ma tête pour aller à la fête? crapaud au chapeau melon.
Il a reçu visite d'une dinde,
— Tu ne mettras
rien sur la tête car j'irai tout seul à rouge petite dame serrée dans son corsage.
la fête... Elle s'est avancée devant les tomates sages
Et je mettrai mes belles bretelles qui font si peur aux et s'est écriée: «mais oui, c'est bien lui
tourterelles mon amant qui m'a quittée aujourd'hui.
Tenez, vilain monsieur Crapaud1»
et monsieur Crapaud et son chapeau
melon se sont retrouvés écrasés.

Oh! oh que c'est drôle

GRR, GRR...

Oh! Oh! Qu'il est donc bruyant!


Oh! Oh! Qu'il est donc méchant!
Quel enfant!
Oh! Oh! disent les parents
Ah! ah! rit l'enfant content!
C'est un petit brise-tout, casse-cou.
Ce sont des filous, des grippe-sous
et la guerre continue, continue
dans la petite maison tranquille...

Poèmes recueillis
et transcrits par Marie-José Camus

Fiche établie par Marie-José Camus.


Iles
Blaise Cendrars

Iles Bien sûr Blaise Cendrars est un poète « qui se pose là »,


Iles mais cette position il ne l'occupe pas n'importe com-
Iles où l'on ne prendra jamais terre ment. Sa poésie est celle d'un homme qui vit les mani-
Iles où l'on ne descendra jamais festations les plus modernes de son époque ; époque —
Iles couvertes de végétations rappelons-le — de grands voyages (en transatlantique,
Iles tapies commes des jaguars en train, en avion), de découvertesscientifiqueset tech-
Iles muettes niques qui vont bouleverser les façons de voir (TSF,
Iles immobiles développement intense de la photographie et du
Iles inoubliables et sans nom cinéma, usage de l'électricité...),époque de la vitesse, de
Je lance mes chaussures par-dessus bord car je voudrais la machine à écrire, époque qui résonne encore du bruit
bien allerjusqu'à vous des rotatives des imprimeries des grands quotidiens. En
effet l'œuvre poétique complète de Cendrars a été
(Extrait de Feuilles de routes
l'aimable autorisation des éditions Denoël)
publiée entre 1912 et 1929.
avec
Poésie enregistréesur disque souple accompagnantle livret Chant et poésie n° 1, 1982-1983
Dans sa poésie Cendrars emprunte sans arrêt aux élé-
(Renseignez-vous dans les CRDP et CDDP ou au CNDP). ments de la réalité, sans presque jamais « en rajouter ».
Ces éléments sont souvent décrits froidement, presque
La poésie de Blaise Cendrars scientifiquement.Ce qui donne à cette poésie son carac-
tère vrai ce sont le choix et l'organisationdes éléments
Je trempe ma plume qui la composent. Il y a dans ces textes comme un côté
dans la vie et non dans les livres. collage d'éléments préexistants. Le génie de Cendrars a
(Blaise Cendrars) été de reconnaître les éléments pertinents de la réalité
dans laquelle il s'est trouvé puis de les organiser en une
L'écriture poétique de Cendrars fonctionne beaucoup écriture qui coule de source. Cette poésie est si forte
au présent de l'indicatif et à la première personne du qu'elle donne l'impression que tout le monde peut en
singulier : faire autant.
« Iles inoubliables et sans nom
Je lance mes chaussures par-dessus bord car je voudrais Il y a eu à cette époque des dizaines de rimailleurs et, en
bien aller jusqu'à vous France seulement, parmi les grands poètes : Blaise
» Cendrars,Guillaume Apollinaire, Max Jacob et les surréalistes.
Ce « de Cendrars signifie que le poète entre de
je »
plain-pied dans la réalité des choses, des êtres, des Quand on lit Cendrars, on est avec lui à l'endroit où il se
événements au cœur desquels il se situe d'emblée. Ce trouve, on vit ce qu'il vit, on voit ce qu'il voit.
« je » ne veut pas dire que le poète se met orgueilleuse- Sa poésie a un rythme particulier : comme tous les vrais
ment en avant. poètes Cendrars est un musicien; le rythme de chacun

radio RENCONTRE AVEC LA POÉSIE


mardi 25 octobree 1983
15 h 35 - 15 h 50 (M.A. - France-Culture) c.e. - c.m.l
vendredi 4 novembre 1983 (2° diffusion)
-
15 h 45 16 h (M.A. - France-Culture)
CNDP -École élémentaire. 1983-1984
de ses textes est parfaitement adapté à ce qui est dit. travers le monde aimerait aussi aller sur les îles
Blaise Cendrars, né d'un père suisse, travaille avec la immobiles. :
même précision qu'un horloger de même nationalité. « Je lance mes chaussures
par-dessus bord car je vou-
Son sens de l'écriture semble inné. La vitesse de celle-ci drais bien aller jusqu'à vous ».
est assurément très rapide.
Le côté incantatoire et direct de ce poème devrait tou-
Cendrars est aux endroits-clés du monde où l'homme cher les enfants. Le texte est simple mais riche par
vit intensément, spectaculairement ou non. Ce poète est l'impact qu'il peut avoir sur l'imaginaire enfantin.
un acteur-spectateur de cette vie moderne; son regard
est à la fois magnifiant et réaliste. A travers l'écriture de L 'émission
Cendrars, on sent un formidable appétit de vie, la
volonté de connaître le plus de sensations possibles, de Elle mettra en ondes de nombreux poèmes de Blaise
rencontrer l'homme sous tous les visages qu'il présente Cendrars issus principalement du recueil Au cœur du
et sous toutes les latitudes. Très tôt la vie de Cendrars monde.
sera placée sous le signe du voyage (il fera une fugue à Pour cela nous accompagnerons le poète au cours d'un
16 ans qui le conduira en Russie) et quand il parcourt le
monde il ne transporte pas ses problèmes avec lui. de ses voyages à bord d'un paquebot. Durant la traver-
de l'homme, c'est le propre du sée, Cendrars rencontrera d'autres passagers, seront
« Fuir n'est pas le propre évoqués son travail d'écrivain, ses conceptions de l'écri-
robinet » disait Boris Vian. Cendrars est le contraire
d'un robinet. Il ne joue pas à être poète, il l'est naturel- ture, ses amitiés...
lement dans sa vie et dans son œuvre puisque l'une et
l'autre s'engendrent réciproquement. Conclusion
Et puis Cendrars poète et aventurier est aussi un très Puissent ce poème et cette émission donner envie aux
grand romancier. Sa démarche ressemble à celle de enfants de s'exprimer par le moyen de leur choix
l'écrivain américain Jack London, bien que d'un style (poème ou texte libre, dessin, ou petite comptine...) sur
très différent. Comme lui il a exercé de nombreux le thème de l'île.
métiers et a rencontré des hommes et des femmes de
toutes conditions. Pour Cendrars comme pour London On peut par exemple demander aux enfants de décrire
tous ces métiers sont vécus comme des nécessités et non une île (déserte où non) qu'ils auraient découverte.
des expériences pour mieux écrire après : Autres questions pouvant servir à l'exploitation de
« La lettre-océan n'a pas
été inventée pour faire de la cette émission :
poésie mais quand on voyage quand on commerce — Connaissez-vous une île? Laquelle?
quand on est à bord quand on envoie des lettres-océans — Comment y vit-on?
on fait de la poésie » — Aimeriez-vousvivre sur une île? Pourquoi?
Blaise CENDRARS, Lettre-océan. Les élèves d'origine antillaise pourraient parler à leurs
camarades des îles de l'archipel antillais.
Jean-Claude QUEROY.
Le texte
Le texte choisi appartientà un recueil intitulé Feuilles de Envoyez-nous des exemples d exploitation de cette
route, lui même inclus dans un ouvrage plus vaste bap- émission. Nous publierons des extraits de textes
tisé Au cœur du monde. d'élèves ou des exemples de création plastiques sur le
thème de l'ile dans un prochain numéro des dossiers
Ce court poème est constitué de notations rapides. Le École élémentaire.
mot « îles » y est prononcé neuf fois. Le texte entier est Pour cela écrivez-nous à l'adresse suivante :
comme une incantation aux « Iles où l'on ne descendra CNDP/DMES
jamais ». Série « Rencontre avec la poésie »
Il y a dans le texte comme une volonté d'ubiquité du B.P. 359
poète : Biaise Cendrars sur le bateau qui l'emmène à 92541 Montrouge Cedex.
Des romans pour le cycle élémentaire
Des années de collaboration entre Ces livres qu'on peut lire, ce sont éd. Flammarion, coll. Chat Perché,
un enseignant non directif et une les classiques Charlie et
la Chocola- Bibliothèque du chat perché avec le
bibliothèque très sélective, au terie ou James et la grosse pêche de monde des animaux en peluche qui
niveau des classes de CE ( 1 et 2) qui Dahl avec leur humour désopilant domine l'enfant Christopher
venaient une fois par semaine à la et leur fantaisie ; les Contes de la rue Robin, et l'humour verbal plus il
:

bibliothèque, nous ont montré : de Broca, de Gripari, que les cherchait Cochonnet, plus Cochon-
— que les enfants ont
d'abord enfants adoptent d'enthousiasme net n'était pas là...
plaisir à retrouver les livres avec leurs sorcières dans les pla- Enfin, la découverte des premières
d'images qu'ils ont connus plus cards à balais ou les amours trébu-
chantes et contrariées des deux « vraies lectures » autonomes. Des
jeunes (en maternelle et en CP), contes édités de façon individuelle,
qu'ils savent souvent par cœur, chaussures; les Aventures de Pad-
dington de Bond, éd. Flammarion, comme le Petit Chaperon rouge
dont ils deviennent capables de illustré par Gerda Muller, chez
maîtriser le texte écrit, à l'aide de coll. Chat Perché qui donnent le Hachette ou Poucette d'Andersen
l'image qui, à la fois, le souligne et plaisir des bêtises par procuration ; illustré par Swerger, éd. La Faran-
joue en contrepoint avec lui : les un petit ours en peluche se couvre dole. Ou des romans dont la typo-
solides Ungerer, bien sûr, mais de miel et fait déborder la bai- graphie est assez grande et aérée et
aussi le Roi Rollo, de Mc Kee, éd. gnoire...; les Moumine le troll, de bien illustrée. Pourquoi pas : Le
Flammarion, les Ranelot et Bufolet, Tove Jansson, éd. Nathan, coll. Lapin de pain d'épices, éd. Nathan,
de Lobel, éd. École des loisirs, les Bibliothèque internationale, avec coll. Arc-en-poche de Jarre!, illus-
albums de Léo Lionni, etc.; leur ambiance chaleureuse, fami- tré si joliment par Garth Williams,
— qu'ils ont
plaisir à ce qu'on liale et ouverte, et cette fantaisie où le lapin pétri par la maman à
continue à leur lire ou à leur dire des heureuse : un chapeau magique l'intention de sa petite fille, s'enfuit
histoires dont ils ne pourraient rend méconnaissable celui qui le quand il a l'idée qu'il pourrait bien
maîtriser la lecture, technique- porte. Un petit enfant Troll décou- être mangé...
ment, mais qui vont continuer à vre l'hiver, alors que tous les siens La Queue d'une souris dans l'oreille
enrichir leur imaginaire et leur lan- dorment, ou encore écoute émer-
d'un chat, de Gina Ruck Pauquet,
gage. Ainsi, au lieu de se voir rejetés veillé les frasques enfantines des
éd. Hachette, coll. Bibliothèque
à la solitude qu'ils redoutent, main- papas pour occuper le temps de son
tenant, tu es grand, tu sais lire, le rhume; Monsieur Ouiplapa, d'An- rose, où le chat qui s'apprêtait à
bondir sur la souris, recule, écœuré
livre persiste à être l'occasion de nie Schmidt, éd. Nathan, coll.
contacts privilégiés et enrichis avec Bibliothèque internationale, ce par l'odeurd'un parfum : mangeriez-
l'adulte; ils y trouvent une espèce magicien raté qui sait bien jouer des vous du poulet à l'eau de cologne?
leur amitié durera le temps d'un
de garantie du plaisir de lire qu'ils sorts, mais non pas « désensortilé- parfum...
ont connu en maternelle, qui pourra ger » les gens ; ou Winnie l'ourson de
compenser la peur de l'échec dans Milne, Hachette vermeille, et sa Ou Mère Brimborion, d'Alf Proy-
l'apprentissage. suite, La Maison de l'ours Winnie, sen, G.P., Dauphine, qui devient

radio ATELIER DE PÉDAGOGIE


jeudi 17 novembre 1983
17 h 30 -18 h (M.A. - France-Culture) préélémentaire et élémentaire - information des maîtres
(précédente diffusion le 13 décembre 1982)
CNDP - cole élémentaire. 1983-1984
aussi petite qu'une cuiller à thé aux Junior, toujours assez malin pour débutants, mais où, s'ils ne sont pas
moments où cela l'arrange le approvisionner sa petite famille en d'un milieu lecteur, ils risquent de
moins : quand la grande lessive est dépit de la vigilance de trois fer- s'enliser dans de sempiternelles
en train... miers qui protègent leur volaille... séries, ratant les rencontres
essentielles.
Ou Zozo la tornade, d'Astrid Lind- Faut-il être directif ou non pour les
gren, Livre de poche jeunesse, qui proposer? Les présenter du moins;
accumule des bêtises, commençant qu'il y ait des éléments de choix, en
par se coincer la tête dans une dehors de la couleur de la couver-
soupière ! ture, de l'appartenance à des collec- Marie-IsabelleMerlet
Ou Fantastique Maître Renard, de tions toujours hétérogènes qui ras- Bibliothécairepour enfants
Dahl, éd. Gallimard, coll. Folio su rent d'abord les lecteurs à la Joie par-les livres.
Des romans
pour le cycle moyen 2
Nous sommes d'accord, après plu- Ils peuvent s'enfermer dans les de cet auteur, glisse comme son
sieurs années de travail en collabo- séries, mais on peut proposer des radeau sur les rapides (le radeau
ration entre les classes et la biblio- « policiers » un peu plus riches et
qu'il a fabriqué malgré les reproches
thèque pour considérer que, pour classiques : Émile et les détectives d'une grand-mère qui ne cesse de le
les enfants de CM1, les oeuvres de de Kaestner, bien sûr, mais aussi Si tancer) — dans l'humour et les
Dahl (Fantastique Maître Renard, ma mère savait ça de Simmel, coll. rebondissements de l'aventure : il
James et la grosse pêche, Charlie et « Bibliothèque rose » (Hachette) :
fait embarquer sur le radeau la
la chocolaterie, Gallimard, coll. le gamin qu'on a prévenu qu'il ne vieille dame avec son fauteuil et le
«Folio Junior») et de Gripari fallait surtout pas que sa mère radeau va se révéler bien utile pour
(Contes de la rue Broca, coll. malade ait des émotions et qui, du fuir les Indiens qui incendient le
«Folio Junior», bien sûr, mais coup, ayant un mauvais livret sco- voisinage...
aussi Pirlipipi ou Deux Sirops pour laire n'ose pas rentrer à la maison,
une sorcière, Grasset, coll. « Jeu- fait une fugue et se voit mêlé à une Les Prisonniers du marais de Cline,
nesse » sont déjà des acquis, des histoire de brigands dont seuls la coll. « Bibliothèque de l'amitié » ou
repères (pour des enfants qui ont malice et le bon sens d'une petite «poche Jeunesse » (GarnÍer-Flam-
utilisé des bibliothèques les années fille qui ment comme elle parle l'ai- marion), mettent aussi l'accent sur
précédentes). deront à sortir. la débrouillardise et le courage du
héros qui, habitué à la chasse, ne
Dans les livres qui vont accrocher Les livres de Houston, Akavak, Le peut se pardonner d'avoir eu peur
dans cette tranche d'âge à laquelle
passage des loups, coll. « Castor de la panthère qu'il a ratée et en fait
peuvent correspondre des niveaux poche » (Flammarion), Matt et
de lecture assez différents, on peut une affaire personnelle, ce que
Kayak, coll. « Mon bel oranger » comprend son père.
distinguer des genres. (Stock) montrent avec réalisme,
d'une façon sobre particulièrement La Deuxième Guerre mondiale est
L'aventure adaptée à la dureté de la vie esqui- souvent le cadre privilégié d'aven-
maude décrite, des enfants qui se tures qui fascinent les enfants
Les enfants ont tendance à parler débrouillent, grâce à l'initiation des actuels, hyperprotégés, bien que se
d'aventure dès que l'histoire les parents et grands-parents. Ici, l'aven- heurtant souvent à la violence.
intéresse, même si elle est assez ture, c'est la survie dans des condi- Mon ami Frédéric de Hans Peter
intime, comme la suite : La Petite tions naturelles rudes. Richter, coll. « Poche Jeunesse »
Maison dans les grands bois, coll. (Garnier-Flammarion), se lit très
« Bibliothèque internationale » (Na- La Rivière de l'angoisse de Beton facilement. L'auteur évoque des
than) et La Petite Maison dans la Byars, coll. « Arc en poche 2 » souvenirs personnels. Il met en
prairie, coll. « Chat Perché » (Flam- (Nathan), avec la même richesse scène deux enfants, voisins de
marion). psychologique que les autres livres paliers qui ont toujours tout par-

radio ATELIER DE PÉDAGOGIE


jeudi 1er décembre 1983
17 h 30 - 18 h (M. A. - France-Culture) préélémentaire et élémentaire - information des maîtres
(précédente diffusion le 15 novembre 1982)
CNDP École élémentaire, 1983-1984
tagé et qui se voient séparés par la Hugo et Joséphine de Maria curieusement, et le petit garçon du
montée du nazisme : Frédéric est Gripe, coll. « Amitié » (Bibliothè- marchand de journaux va loger
juif, il n'y a plus de place pour lui que de l'amitié), se lit aussi avec Chester dans une boîte d'allumettes,
dans l'Allemagne de Hitler, la beaucoup de plaisir : le jour de la la nuit il mâchonne machinalement
pudeur de l'auteur laisse place à la rentrée, deux enfants ne répondent les journaux, drame qu'il faudra
sensibilité des enfants lecteurs. pas à l'appel : Joséphine, parce réparer avec les sous collectionnés
qu'on l'appelle Anne, et qu'elle par la souris qui a la passion de la
Du soleil sur la joue de Marilyn refuse ce nom : elle s'est choisi, elle, propriété.
Sachs, coll. « Castor poche » (Flam- le prénom de Joséphine, et Hugo
marion) montre ce problème dans Ce peut être aussi Le Mystère de la
la France occupée : une petite fille
parce qu'il n'est pas là, il a autre nuit des pierres, d'Évelyne Brisou
chose à faire... L'amitié unira tout Pellen, coll. « Amitié » (Bibliothè-
retrouve la maison vide, les pla- naturellement ces enfants isolés par
cards éventrés, les portes des voi- que de l'amitié), roman initiatique
des personnalités peu banales. où un petit bossu en Bretagne, s'af-
sins se ferment devant elle....
Ben est amoureux d'Anna de Peter fronte aux forces du mal.
Les jeunes lecteurs, peuvent aussi Hartling, coll. « Aux quatre coins
être intéressés par la personnalité du temps » (Bordas), a été adopté
des héros des livres. On y trouve des très vite par les jeunes lecteurs. On S'ouvrent les horizons plus vastes
individualités marquées comme y voit, avec pudeur et sensibilité, de Bilbo, le hobbit, de Tolkien,
celle de Sarah Ida, de Clyde Robert l'éveil des premiers émois, la sen- coll. « Grandes œuvres » (Hachette),
Bulla, coll. « Arc en Poche » (Na- sualité naissante, bien loin du vert
paradis des amours enfantines qui avec sa suite, la trilogie du Seigneur
than), qui, du haut de ses dix ans, des anneaux, coll. « Poche »(Garnier-
quand sa tante lui demande un ser- n'est si vert qu'adouci par la nostal- Flammarion) sur le thème du goût
vice, rétorque : « combien tu me gie des souvenirs... Plaisir de la du pouvoir et de l'anneau qui rend
paies? ». Les enfants reconnaissent baignade à deux, honte des quoli- invisible, ou Watership down, de
leurs problèmes, leur langage, et bets des camarades, affres des pre- Richard Adams, (Flammarion), lu
sont réconfortés de voir avec quelle mières jalousies...On a aussi le
domaine de la fantaisie qui va s'ou- avec émerveillement par de très
débrouillardise la petite fille résoud bons lecteurs de CM2, moyennant
ses problèmes d'argent de poche : vrir peut-être avec Un grillon à encouragement : extraordinaireépo-
elle en « emprunte » d'abord à une New York de Selden, coll. « Biblio- pée de lapins à travers la campagne
petite amie qui sait mal se défen- thèque internationale » (Nathan) : anglaise : des lapins conformes à
dre; elle doit le rendre quand les le grillon Chester se retrouve par
tout ce qu'on sait des mœurs
adultes s'en mêlent. Elle finit par hasard et fort mal à l'aise, sur un lapines, avec leur langage et leur
trouver du travail chez un cireur de quai de métro, alors qu'il ne mythologie, et en même temps tel-
bottes dont elle tiendra la boutique connaissait que sa campagne : la lement humains.
ouverte, en dépit de ses injonctions, peur le saisit quand il se retrouve
quand il aura un accident. Ce livre devant une immense souris ; c'est la
est vraiment un best-seller pour les terreur quand il voit un chat plus Marie-Isabelle Merlet
lecteurs de 9 à 11 ans. énorme encore... L'amitié va jaillir, Bibliothèque de la Joie par les livres
Pour une pédagogie interculturelle

Face aux problèmes de scolarisa- —


lui permettre de trouver sa relle des enfants de migrants ou de
tion des enfants de travailleurs place dans la société d'accueil sans leur préparationau retour, en insis-
immigrés, l'école française s'est hypothéquer sa future liberté de tant surles éléments d'interaction
organisée dans trois directions choix et donc ses possibilités de dynamique entre les diverses com-
la mise en place de classes réinsertiondans son pays d'origine. munautés. Seule, en effet, la recon-
— naissance de la diversité et de l'ori-
d'initiation; A travers la démarche proposée à ginalité des apports de chacun au
l'enseignement des langues Épinal, l'animation est centrée sur

d'origine dans le cadre du tiers l'ensemble des enfants, quelle que groupe paraît susceptible de réduire
les phénomènes d'isolement et de
temps pédagogique; soit leur origine, et vise à éveiller à
marginalisation.
des activités la diversité des pratiques culturelles
— le développement
d'éveil de type socio-culturel. du groupe et à mettre en évidence le
caractère multiculturel de la société Informations
C'est ce dernier aspect que présente française contemporaine.
l'émission à travers des exemples complémentaires
d'animation à Paris et dans les C'est ainsi que des activités musi-
Vosges. cales permettront de se familiariser Le Centre national de documenta-
avec des instruments et des rythmes tion pédagogique édite la revue :
Le plus souvent la démarche péda- Migrants-formation qui fait régu-
africains mais aussi avec la musi-
gogique est centrée sur l'enfant lièrement le point de la recherche
immigré avec un double objectif : que traditionnelle et les instru-
ments de la région vosgienne. pédagogique en ce domaine. Le
— l'aider à constituer sa propre n° 45 de juin 1981 est consacré à
identité culturelle afin de lui assu- La pédagogie interculturelle tend « L'éducation interculturelle ».
rer un minimum de sécurité psy- alors à dépasser la problématique
chologique et affective; habituelle de l'intégration cultu- Bruno Plisson.

radio ATELIER DE PÉDAGOGIE


jeudi 8 décembre 1983
17 h 30 - 18 h (M.A. - France-Culture) préélémentaire et élémentaire - information des maîtres
(précédente diffusion le 8 novembre 1982)
CNDP - École élémentaire, 1983-1984
La bande dessinée
« Des copains de papier »
L'émission sera constituée d'une née n'était pas encore devenu un lecture de ces nouveaux messages
réflexion initiale sur la bande des- exercice à la mode, il est rassurant que nous offrait le cinéma ne se
sinée, à partir de questions et de que la première anthologie des per- faisait pas à l'école, et comme
remarques formulées par des édu- sonnages de bandes dessinées ait néanmoins aucun d'entre nous
cateurs, enseignants et documenta- porté ce titre sans prétention, et n'était complètement ignare, en ce
listes; vient ensuite la « radiogra- qu'elle ait été préfacée par un qui concerne une certaine culture
phie » d'un héros de bande dessinée cinéaste, René Clair. cinématographique(même en demeu-
célèbre auprès des élèves, sous la Et c'est précisément de cette sorte rant au stade du B, A, BA), n'était-
forme d'un entretien avec le scéna- de complicité que nous voudrions ce pas aux bandes dessinées que
riste de la série et d'une rencontre ici parler. Les personnages de la nous le devions?
entre son dessinateur et les jeunes bande dessinée que nous avons De même si aujourd'hui nos gamins
lecteurs. tous fréquentés, la poignée au sont plus à l'aise que les dinosaures
moins des personnages favoris que que nous sommes devant le maëls-
Des héros et des images chacun ou chacune d'entre nous trom des images télévisées, peut-
Depuis peu qu'il y a des spécialistes aimait à retrouver, ce n'est pas seu- être est-ce aussi grâce à la lecture
de la bande dessinée et qu'ils pen- lement à l'aventure et à l'humour des bandes dessinées. Les images
qu'il nous ont initiés : c'est aussi à fugaces, du grand écran hier et du
sent sur ce genre de phénomène,
nombreuses ont été les définitions petit écran aujourd'hui, la bande
un langage. dessinée ne permet-elle pas de les
que chacun a cru pouvoir en don- Des initiateurs, qui nous ont appris appréhender, chacun à son gré, à
ner. Généralement, cela part du à lire d'autres types d'histoires que partir des images, fixes mais non
côté : « type de récit en images, avec celles que nous apprenions à lire en figées, avec lesquelles elle nous
texte intégré, et largement dif- classe.
fusé... » permet de jouer?...
Il fut un temps où les « illustrés » Si l'on peut définir la bande dessi-
Au risque d'oublier la caractéristi- n'avaient pas bonne presse chez les née comme l'art du double jeu (le jeu
que première, à savoir que la bande maîtres d'école, dont la réaction des mots et des images, et le jeu des
dessinée, c'est un monde de retrou- était des plus naturelles : difficile de images entre elles), on s'aperçoit
vailles et de fidélité, un monde lutter contre la séduction des his-
familier : on ne lit pas des bandes que pour cette double initiation,
toires en images. On les eût sans nos amis de papier peuvent beau-
dessinées, on lit Tarzan, on lit Tin- doute étonnés en leur disant que
tin, on lit Buddy Longway, on lit coup nous aider, chaque généra-
cette animosité était d'essence tion ayant eu sa petite troupe
Adèle Blanc-sec selon le cas... corporatiste... d'éducateurs « par la bande H.
Les copains de notre enfance* : du Et pourtant on peut se le deman- * Jérome PEIGNOT, Les Copains de notre
temps où parler de la bande dessi- der : puisque l'apprentissage de la enfance, Denoël 1963.

radio ATELIER DE PÉDAGOGIE


jeudi 24 novembre 1983
17 h 30 - 18 h (M.A. - France-Culture) préélémentaire et élémentaire - information des maîtres
(précédentediffusion le 6 décembre 1982)
CNDP - École élémentaire. 1983-1984
Radiographie d'un héros utilisé chaque fois qu'il s'agit d'un assurément de l'ordinaire... préci-
héros « primitif », rappelons-nous sément en y entrant. C'est-à-dire
Au milieu de ces dernières grandes Rosny aîné) et A.. an écho évident qu 'à l'encontre des « supermen »
vacances, une bande d'aventures a qui rappelait l'autre, l'archétype, le qui ne se donnent que la peine de
atteint le chiffre respectable de 150 « seigneur de la jungle ». Pour le naître nantis de leurs super-
épisodes, soit plus de 1500 planches, jeune lecteur, pas d'histoire : Rahan pourvoirs, avec Rahan on aura
ce qui fait de cette série une des plus c'est Tarzan quand il se baladait du affaire à un héros qui s'est fait tout
longues jamais réalisées en France. côté de Cro-Magnon. seul, après qu'une éruption volca-
L'art de ses créateurs, ce sera de nique ait anéanti toute sa tribu.
Cela méritait bien un coup de cha-
transformer cet autre Tarzan en un C'est Rahan l'inventeur, le coureur
peau à Rahan et à ses créateurs. des bois anxieux de porter de clan
Depuis quelque quinze ans qu'il Tarzan autre : non pas seulement
en changeant la couleur de sa che- en clan la bonne parole et le bel
nous entraîne sur les sentiers de la exemple. On pourrait s'amuser à
Préhistoire, la tentation est grande velure (mais on voit déjà comme
dresser le tableau-florilège, illustré
de ne parler que de son caractère à sont vains les reproches visant un
grands renforts de résumés d'épi- Rahan blond aryen !). A leur héros, par les vignettes les plus caractéris-
Roger Lecureux (scénariste) et tiques de sa geste : le héros capable
sode. Mieux vaut, à partir de cette
André Cheret (dessinateur) offri- de prouesses assez extraordinaires
bande, offrir les éléments pour ana-
(comme bloquer les mâchoires d'un
lyser ce qui peut faire le succès d'un ront la jeunesse et un plus vaste crocodile, bien qu'ayant les pieds et
héros d'illustré : au-delà du carac- terrain d'aventures. Face à un
les poignets liés, ou imobiliser un
tère exemplaire,n'oublions pas que « homme-singe » proche de la qua- mammouth en imaginant par la
c'est aussi une créature de papier. rantaine, Rahan est à peine sorti
de l'adolescence le premier tient même occasion le verrou de
Car la bande dessinée est aussi un sûreté!), mais à côté des moments
phénomène de consommation... du père alors que le second serait
plutôt le grand frère pour les jeunes de faiblesse : Rahan qui a peur,
lecteurs. Et dégagé de toute contin- Rahan qui a mal, Rahan qui à
Les origines d'un succès faim...
gence historique : la situation est
tout autre que celle qui avait valu Rationaliste évolué dans une huma-
• Un créneau était à prendre... : au « seigneur de la jungle » d'être
mis à l'index, coupable qu'il était
nité à ses débuts, Rahan cherche tou-
jours une explication rationnelle aux
depuis une vingtaine d'années, les
aventures dans la jungle étaient la de paternalisme outrancier vis-à- événements (si le fleuve « saigne »,
spécialité des mensuels (Akim jus- vis des noires tribus ou de racisme ses effluves ne sont que le résultat
qu'à Zembla, toute une bande de latent contre ses adversaires escla- d'un séisme ayant provoqué le glis-
tarzanides au petit pied) Rahan vagistes arabes ! sement de terres rouges); il lutte
naît à peu près dans le même temps contre tout ce qui est atteinte à la
que Tarzan réapparaît, vers la fin
des années 60, quand s'amorce le
. Du côté des parents, c'était dès le
départ le préjugé favorable, avec le
liberté, à commencer par les
superstitions, la sorcellerie et l'ido-
lâtrerie. Mais pour diriger ses pas,
déclin des héros « mécaniciens »,
pilotes de course ou chevaliers de « label » Roger Lecureux : fidèle à cet éternel - voyageur - solitaire -
l'espace (symptôme d'un rejet de la une certaine idée qu'il s'est tou- mais -qui - veut - faire profiter
-
technologie, apparition du senti- jours faite de la bande dessinée, le -tous -ses -frères - de - ses décou-
scénariste ne rechignerait pas sur vertes -empiriques - dont - il - a - su
ment écologique?).
les mots (sans répéter l'image, bien
- tirer -de - véritables - lois ne
expliquer les choses et les senti- trouve pas de solution meilleure
lb Et un nom était à trouver ments) et il faut avouer qu'ici ses
: on que d'obéir à son poignard, atti-
jouera avec habileté de l'amalgame commentaires passent bien la tude pour le moins suspecte de
des résonances : le R qui traduit rampe, le ton du récitatif conve- « fétichisme léger » (il n'hésitera
une certaine sauvagerie, le H. as- nant bien à ces aventures qui pas à s'enfoncer dans d'affreux
piré qui redouble cette impression remontent à la nuit des temps. Et marécages quand par deux fois son
(et que l'on trouve depuis toujours par ailleurs un héros qui sortirait arme lui aura indiqué ce chemin).
La poursuite du succès connivence avec le « fils des âges que si tout va bien pour Rahan,
A côté de l'astuce de Rahan, il faut farouches » (qui parle de lui-même c'est que « le courant passe » entre
reconnaître l'astuce de ses créa- à la troisième personne, confor- ses créateurs...
mément à une autre idée que l'on se
teurs pour faire « participer » les fait de l'expression des primitifs...).
jeunes amis de Rahan à la saga. La rançon du succès
0 La maîtrise du trait et de la mise
0 La netteté des scénarios : partir à en scène : André Chéret joue des Si les héros sont increvables, en va-t-
l'aventure, mais savoir où l'on va, cadrages (plongées, contre-plon- il de même pour les démiurges qui
c'est l'impression que l'on a en sui- gées, ombres portées, des déforma- les ont amenés à l'existence? Sans
vant les intrigues de Roger Lecu- tions perspectivesde la variation de doute un Lecureux et un Cheret
reux, avec la trouvaille d'une inven- taille des vignettes). possèdent assez de métier pour
tion par aventure. Dans les deux ou tenir tête à une demande sans cesse
trois premières pages, un incident Au point de vue graphique, la
confrontation entre diverses aven- accrue...
qui fournit aux lecteurs les élé-
ments nécessaires et suffisants tures, réparties sur dix ans, permet ...Mais un scénariste doit mener de
(même s'ils sont parfois un peu tirés de prendre conscience de cette front plusieurs séries, il peut arriver
assurance du dessinateur qui peu à qu'il s'intéresse davantage, par
par les cheveux, mais c'est un jeu) :
vous allez pouvoir par la suite, en peu élargit son champ d'expres- moment, à d'autres : devant le suc-
même temps pratiquement que sion, mais ménageant sa progres- cès d'un autre de ses héros, le petit
Rahan, trouver la solution qui le sion pour ne pas trop surprendre Indien Capitaine Appache, Roger
tirera d'un mauvais pas et servira ses lecteurs. La comparaison est Lecureux a-t-il autant de temps à
ensuite au bien de tous. Là aussi, la parlante entre la sagesse des pre- consacrer au globe-trotter de la
liste serait amusante à dresser des mières mises en page, aux vignettes Préhistoire?
principales inventions de Rahan, rectangulaires disposées de façon
très linéaires et la composition ...Et André Chéret, s'il se distingue
qui vont jusqu'au parachute et à la
poudre à canon ! Et pourquoi ne tabulaire dynamique des récits par sa rapidité de travail, trouve-t-
actuels, où les images s'entremêlent il quandmême assez de temps pour
pas jouer nous-mêmes ensuite au se livrer à des nouvelles recherches
scénariste et imaginer dans la fou- et jouent entre elles.
graphiques?
lée quelques autres découvertes Le rôle de la couleur aussi appa-
faramineuses ? Dans le même temps, raît en confrontant certaines Former un atelier (comme cela a
nous réfléchirons sur cette notion aventures bariolées pour leur été le cas pour Hergé lorsque Tintin
d'invention : née sans doute sou- publication dans le bimensuel, on était à son zénith) est une chose
vent, d'un heureux accident, mais constate qu'au départ le dessina- possible, mais le risque final n'est-il
qui exige, après, tout un processus teur travaillait selon une esthétique pas celui d'un pastiche répétitif?
de répétitions et de vérifications du noir et blanc et que la couleur en
(Rahan quelquefois doit s'avouer ce cas n'apporte rien, atténuant De quoi demain sera-t-il fait pour
incapable de reproduire ce qui a même certains effets de contraste. le « fils des âges farouches >? Déjà
marché pour une fois). L'hebdomadaire passant au tout en deux (més) aventures sont venues
Autre habileté du scénariste pour couleur ensuite, il a fallu qu'André quelque peu troubler les lecteurs et
Cheret se rende maître de ce moyen amis du héros :
entraîner notre adhésion, le voca-
bulaire imagé, sorte de « poétique » d'expression supplémentaire : plus 10 La surprise d'apprendre que
fraîche et naïve, re-création du ou moins consciemment, les jeunes Craô n'était pas son vrai père, et
monde par la création des mots : les lecteurs ont pu renregistrer cet
effort. que ses parents étaient des incon-
« quatre mains » (singes), les nus «jeunes et beaux », morts un
« deux-dents » (mammouths), « ceux- C'est aussi ça Rahan : la prise de jour en affrontant des goraks (tigres
qui-marchent-debout » (les hom- conscience que derrière le héros, il y à dents de sabre) : mais alors quelle
mes), tout un lot d'expressions a des hommes pour imaginer et différence entre un Rahan et un
qu'on retient et qui nous mettent en mettre en images ces aventures. Et Superman, au moins en ce qui
concerne les origines « merveil- Une série de procès entre le dessina- — La Bande dessinée éd. Larousse,
leuses »? Rahan rentrerait-il dans teur et la maison éditrice a rompu coll. « Idéologies et Sociétés ».
le rang des héros épiques tradi- la complicité initiale : les espoirs
tionnels? d'une réconcilition existent cepen- Deux exercices à effectuer à partir
dant et les amis de Rahan ne déses- d'une bande dessinée connue des.
4b La tragique annonce de la mort élèves :
du héros un peu plus tard. Sans pèrent point... mais quelque chose
s'est peut-être cassé... gb demander à la rédaction du journal
doute toutes les précautions avaient qui publie cette histoire communica-
été prises pour faire comprendre Les jours de Rahan sont-ils comp- tion d'un des scénarii et voir, à partir du
qu'il ne s'agissait que d'une mort tés? On peut le redouter : peut-être travail du scénariste, quel a été l'apport
pour rire (un phénomène d'hallu- le retour du balancier vers la du dessinateur...
cination collective provoqué par la science-fiction est-il essentiellement 0 comparer une histoire connue à sa
drogue). Mais pouvait-on jouer à mettre en cause? version en bande dessinée le dernier
avec la vie et la mort du héros, et (bon) exemple d'adaptation étant Le
Roger Lecureux annonce un tour- Livre de la Jungle, le roman étant dis-
quelque lien ne s'est-il pas brisé ce
jour-là?... nant dans la vie de Rahan : André ponible dans la collection « Mille
Chéret s'est vu confier un scénario Soleils » et la version illustrée parue
La bande dessinée c'est aussi un pro- sur le « mariage » de notre héros... aux éditions Rouge et Or (adaptation de
Jean Ollivier et dessins de José de
duit de consommation « Rahan doit trouver une com- Huescar).
La plupart des aventures de Rahan pagne... avoir un enfant... » telle
publiées depuis plus d'un an ne était la dernière réflexion du Fils Ces ouvrages apporteront beaucoup de
des Ages farouches pour sa renseignements à ceux et celles qui
sont plus dessinées par André Ché- 150e aventure... n'ont sur la bande dessinée que des
ret, mais par Romero, dessinateur lumières très floues, ces trois ouvrages
habile mais apparemment moins Bibliographie sommaire donnant en outre une bibliographie
« dans la peau. de son person- très détaillée.
nage » les planches de Chéret — La bande dessinée peut être éduca- Les Cahiers pédagogiques ont consacré
reparaissent périodiquement, dans tive, éditions de l'École. un de leurs récents numéros à ce
le mensuel, mêlées à celles de son thème : « La bande dessinée, une potion
— Clefs pour la bande dessinée, éd.
successeur. Seghers. magique? » (n" 203, avril 1982).

D'AKIM à ZEMBLA : une grande famille...


Tout le monde a été enfant, mais il y a peu de personnes qui s'en souviennent,
comme il est dit dans Le Petit Prince; peu de personnes aussi qui veulent se souvenir
d'Arthur et Zoé, de Sylvain et Sylvette, de Tartine Mariole ou du Fantôme du
Bengale...
Lorsqu'on daube sur les mensuels de poche, et compte tenu effectivement de la
pauvreté de forme et de fond de beaucoup de ces publications, reste qu'on peut
s'interroger sur la longévité de certains titres, c'est-à-dire sur la popularité de
certains héros éponymes : D'Akimjusqu'à Zembla... De héros ou plutôt de famille
de héros : en fin de compte, le héros de bande dessinée est très rarement un véritable
solitaire. Dans le cas de Bleck le roc ou de Miki le ranger, ici miraculeusement
réunis, n'est-il pas symptomatique de noter que le héros principal (le fort) est
flanqué de compagnons nécessaires à une bonne équipée, de sages notamment
(Docteur Saignée pour Miki, professeur Gaudeamuspour le grand Blek). Comme
dans l'épopée : Roland est preux, mais Olivier est sage...
Des images très parlantes Et on peut même trouver, dans la pre-
Des cadrages caractéristiques utilisés mière image, que la plongée a un rôle
par André Chéret pour exprimer l'in- plus poussé cette créature primitive
tensité dramatique d'un épisode qui garde Rahan et joue avec le poi-
gnard de celui-ci, présente un front
— une plongée qui semble vraiment fuyant. Or par notre regard nous
condamner le malheureux Rahan, qui
se trouve comme cloué au sol par cette
pesons sur ce front aplati, sur la petite
visée, noisette de cellule grise que peut abriter
cette boîte crânienne : nous « bestiali-
— une contre-plongée qui « gigantise » sons » en quelque sorte, à notre corps
le redoutable gardien et nous montre défendant, cette brute armée. Tout est à
un ciel couvert, pesant, qui rend l'at- craindre en ce qui concerne le sort de
mosphère lourde, menaçante. notre ami !...
L'enquête orale
à l'école élémentaire
L'utilisation dans le cadre des acti- collecte et l'exploitation de témoi- — la nature du document oral n'est
vités d'éveil de « témoignages » gnages oraux. L'enquête orale n'est pas étrangère non plus à la motiva-
enregistrés au magnétophone est pas une fin en soi, ni une activité tion des enfants. Le témoignage
devenue une pratique assez large- autonome. porte la plupart du temps sur des
ment répandue dans les classes aspects concrets, palpables de la vie
primaires. Mais l'écart entre les Il s'agit d'un outil parmi d'autres quotidienne auxquels les élèves de
ambitions manifestées initialement permettant par exemple d'aborder l'école primaire, qui n'ont pas
les sujets d'étude recommandés par
et l'exploitation finale de ces encore atteint le stade des opéra-
documents oraux est souvent consi- les instructions officielles. tions formelles (vers 12 ans selon
dérable. Ainsi dans l'étude d'un sujet tel que Piaget), sont très sensibles.
Cette fiche a pour but de proposer la guerre de 1914-1918 en Seine-et- Le témoignage porte d'autre part
Marne l'enquête orale pratiquée en
une méthode qui permette de sur des situations vécues par la per-
conduire avec rigueur et réalisme direction d'anciens combattants, sonne qui est en face d'eux, il est
vient compléter et éclairer les infor-
une enquête orale à l'école élémen- mationsfournies par l'analysed'une
très vivant et les enfants ont un peu
taire. Po-ur cela, il faut d'abord l'impression de participer à l'his-
définir précisément ce que l'on documentation écrite : articles de toire, de la vivre en direct.
entend par enquête orale. presse, carte des différentes opérations.
— L'enquête orale constitue un
Il faut ensuite montrer l'intérêt et moyen privilégié pour mettre en
les limites de ce type de pratique œuvre une véritable démarche d'éveil
avant d'en présenter les différentes Intérêts et limites basée sur une activité réelle des
étapes : préparation — collecte de de l'enquête orale enfants.
témoignages — exploitation, pour Ceux-ci, avant d'enregistrer les
enfin rendre compte d'activités Plusieurs raisons font de l'enquête
orale un outil privilégié : témoignages, sont amenés à établir
effectivement réalisées en Seine-et-
un questionnaire.Au cours de l'en-
Marne. — elle constitue un puissant fac- registrement il y a répartition des
teur de motivation pour les enfants.
Le fait d'utiliser le magnétophone, tâches, l'un s'occupe du magnéto-
de sortir de l'école pour aller inter- phone, l'autre du micro, un autre
Définition pose les questions.
viewer quelqu'un, ou bien d'y
L'enquête orale constitue à l'école accueillir quelqu'un de nouveau L'exploitation de la bande sonore
élémentaire un ensemble de prati- suscite toujours un grand intérêt de est également matière à activités
ques pédagogiques basées sur la la part des enfants; riches et variées. Il faut sélectionner

radio ATELIER DE PÉDAGOGIE


mardi 6 décembre 1983
17 h 30 - 18 h (M.A. - France-Culture) préélémentaire et élémentaire - information des maîtres
(précédente diffusion le 17 janvier 1982)
CNDP - École élémentaire. 1983-1984
les passages importants, les trans- sont ainsi amenés à se réapproprier — De plus le document oral, du
crire, il faut ensuite faire une syn- et à transmettre les éléments de la fait qu'il porte sur du vécu, risque
thèse des principales conclusions, culture locale ou régionale. d'exercer une certaine fascination
présenter les résultats pour pouvoir et une perte de l'esprit critique à
— Enfin en dehors de
l'école, l'en-
les communiquer aux corrrespon- fant pense à réutiliser cette manière son égard. La mémoire des témoins
dants ou aux classes de l'école. On n'est pas toujours infaillible (on le
de faire pour interroger le passé,
doit enfin envoyer une lettre de constate aisément lorsque l'on
remerciement à la personne qui a pour comprendre l'évolution des confronte le récit avec des sources
été interviewée. paysages, des modes de vie, des écrites). Les souvenirs qu'ils évo-
mentalités.
quent sont triés en fonction de
— L'enquête offre la possibilité Certaines lectures ont ensuite une l'image qu'ils veulent donner d'eux-
d'établir un lien avec l'environne- résonnance toute particulière pour mêmes. Certains comportements
ment de l'enfant. En effet les lui, ainsi : qu'ils jugent avec le recul du temps
témoins sont recherchés dans le
milieu proche, si possible au sein de e dans Le Pain au lièvre de J. Cres- en désaccord avec leur personnalité
leur famille. Par là on fera décou- sot : la manière de tuer le cochon sont évacués ou arrangés.
dans les campagnes françaises à la
vrir aux enfants que le milieu dans
fin du XIXe siècle. — L'utilisation du document oral
lequel ils vivent, leur famille même ne dispense donc pas d'une analyse
ont une dimension historique. • dans LaBillebaude de Henri Vin- critique, il doit être confronté avec
cenot, La Soupe aux herbes sau- des sources différentes textes écrits,
— L'intérêt de cet outil peut dépas-
:

vages de Émile Carie la vie des


: autres témoignagesoraux. Les diver-
ser les objectifs spécifiques à l'en- vieux paysans bourguignons d'en- gences doivent être signalées car
seignementde l'histoire-géographie :
tre les deux guerres. elles sont certainement significatives.
on peut en effet y inscrire des objec-
tifs d'interdisciplinarité et travailler : e dans Le Cheval d'orgueil de
Pierre-Jakez Hélias : l'évocation
a sur une méthode de l'enquête du pays bigouden dans ce que les
proprement dite avec l'emploi de mentalités ont de permanent.
l'audiovisuel; Comment pratiquer
e en français installer, réfléchir et
:
L'intérêt évident présenté par l'en- l'enquête orale
approfondir des situations réelles quête orale ne doit pas masquer un à l'école élémentaire
d'expression et de communication :
certain nombre de dangers et de
à l'oral élaboration du ques-
:
limites à son utilisation
tionnaire, déroulement de l'inter- :
Remarquons tout d'abord que l'en-
view, — Elles sont surtout liées à la quête orale ne convient pas à tous
à l'écrit : exploitation de l'en- nature même du document oral. les sujets d'étude. En histoire, pour
quête, élaboration de synthèse par Celui-ci se distingue assez nette- des raisons évidentes (âge des
exemple. ment des documents habituelle- témoins), seuls les sujets concer-
contribuer ment utilisés en histoire-géographie. nant le XXe siècle peuvent être
— L'enquête orale peut Contrairement à ces documents qui abordés. En géographie et en édu-
à la découverte et à la conservation n'ont pas été écrits pour celui qui cation civique les possibilités sont
du patrimoine culturel local. les utilise, le document oral est en théoriquement beaucoup plus
L'évocation des coutumes, de tra- partie « préfabriqué ». C'est une vastes. Mais on peut se heurter à
ditions, de chants et de danses qui réponse à une interrogation et son des problèmes de disponibilité des
ont tendance à disparaître peut contenu dépend pour l'essentiel du témoins. On peut envisager facile-
inciter à des recherchesplus appro- type de questions posées. Le contenu ment d'interviewer le maire d'un
fondies. On peut décider d'appren- du témoignage diffèrera sensible- petit village; ce sera beaucoup plus
dre puis de présenter au cours ment si le témoin est sollicité par difficile de rencontrer le maire
d'une fête scolaire un chant ou une des questions précises, fermées, ou d'une grande commune, un député
danse évoqués par un témoin au si l'entretien est conduit de manière ou le P.D.G. d'une grande entre-
cours d'une interview. Les enfants non directive. prise industrielle.
L'ENQUÊTE ORALE A L'ÉCOLE ÉLÉMENTAIRE
lb Thèmes qui se prêtent le mieux à déjà une direction (Marc Bloch : • pour préparer l'interview
la collecte de documents oraux : Apologie pour le métier d'historien). • pour fixer les modalités de la
1) Le travail commence toujours rencontre.
Ce sont ceux qui, sur un siècle envi-
par une question En particulier les questions des
ron, permettent de découvrir un vivait-on au temps enfants seront communiquées à
passé proche, d'étudier un milieu — comment
des arrières grands-mères? l'avance pour permettre au témoin
familier à l'enfant.
pourquoi la ferme de Marchais de rassembler ses souvenirs, et de

Ainsi au c.e.2 : n'est plus une ferme? préparer, s'il le souhaite, une
documentation complémentaire
— pourquoi a-t-on
des parents et des appelé la guerre
— le temps
grands-parents, de 1914-1918 la Grande Guerre? (photos, objets).
— le mode
de vie au début du siè- Cette question initiale déclenche — un entraînement
à l'utilisation
cle (temps des arrière-grands- aussitôt une foule d'autres ques- du magnétophone est indispensa-
parents), tions que le maître note au fur et à ble. Dans les petites classes (CP -
— le temps
d'avant l'électricité, la mesure qu'elles fusent dans la CE) le maître devra d'ailleurs
radio, la TV, classe. prendre en charge lui-même cette

l'école, les pratiques scolaires, 2) A l'invitation du maître elles utilisation.
la vie quotidienne de l'écolier pen- sont ensuite triées et classées donc première exploration du
— une
dant la guerre de 1939-1945, regroupées en 3 ou 4 voir 5 direc- sujet en classe doit permettre de
— ce
même thème en 1900, tions. Ainsi à propos de la guerre de situer le contexte dans lequel s'ins-
— l'enseignement
de 1910 à 1982, 1914-1918 : crira le récit du témoin.
le point de vue du maître (la forma- les forces en présence préparation en classe de
tion, le statut de l'instituteur, les — — la
— la nature de l'armement documents qui rendront possibles
conditions de travail). l'équipement des troupes l'interview s'avère nécessaire. Il

Au c.m. : — les terrains de combat pourra s'agir suivant les cas d'un
Les sujets peuvent devenir plus — les conditions de vie des troupes, document inducteur (carte postale,
abstraits : des civils objet technique) sur lequel le
— les conséquences
de la guerre, témoin pourra donner des préci-
— la croissance d'une aggloméra- les pertes, les destructions mais
tion : le passage du Mée village sions ou le plus souvent d'un ques-
(1200 habitants en 1940) à plus de aussi les problèmesde réadaptation tionnaire ou d'un guide d'entretien.
20 000 habitants en 1982, à la vie.
— la notion
d'urbanisation : la 2) la collecte du témoignage oral
disparition des petits métiers en 0 Le déroulement On peut faire venir le témoin en
parallèle à l'apparition des grandes de l'enquête orale classe ou bien le rencontrer chez lui.
surfaces, Le travail s'organise en trois étapes Dans certains cas limités (personnes
à
— la vie des gens travers
les évé- essentielles : la préparation — la très âgées, très fatigables ou qui ne
nements politiques et militaires du collecte du témoignage (enregis- souhaitent pas être enregistrées) les
XXe siècle, surtout lorsque les trement), l'exploitation. questions pourront être préparées
interlocuteurs y ont participé :
la guerre de 1914-1918, 1) la préparation par les élèves et l'entretien mené
-
résistancependant la guerre capital, il par l'enseignant. Le magnétophone
- la — le choix du témoin est utilisé sera de la meilleure qualité
de 1939-1945. doit se faire en fonction : possible. Les tâches seront répar-
10 L'introduction
• de la valeur des souvenirs ties à l'avance entre les élèves et les
évoqués conditions matérielles de la rencon-
du témoignage oral • de la personnalité du témoin ' tre seront étudiées pour permettre
Pour chacun de ces sujets, le docu- W de la qualité de sa mémoire un climat d'écoute et d'attention.
ment oral n'est jamais improvisé. • de sa verve. Rien n'est plus dommageable pour
Toute recherche historique suppose — une visite préalable
s'impose : la qualité du document qu'une
dès ses premiers pas que l'enquête ait 0 par courtoisie ambiance bruyante et survoltée.
On s'efforcera au maximum de sui- de la classe (voir exemple de syn- diennes, l'individuel. Et aussi en
thèse réalisée au c.e. 2 à partir d'un soulignant ce qu'il ne peut permet-
vre le plan de travail prévu mais si
le témoin souhaite faire des digres- témoignage oral). tre d'atteindre :
les données géné-
sions on l'écoutera avec courtoisie. C'est au cours de cette communica- — les structures,
Enfin on n'oubliera pas de le tion que l'on pourra développer rales, le collectif.
remercier d'avoir accepté cette l'esprit critique des enfants. Au total, ainsi conçue, c'est-à-dire
interview. Les informations recueillies grâce en la replaçant dans un projet de
au témoignage oral seront confron- recherche plus vaste, en n'en fai-
3) l'exploitation du document tées à celles obtenues grâce à l'ana- sant pas une fin en soi et en suivant
C'est une des phases les plus impor- lyse d'autres documents. une méthode rigoureuse, l'enquête
tantes car il s'agit de répondre aux On essaiera de faire sentir la spéci- orale peut constituer un instrument
questions posées par les enfants. ficité du document oral en montrant privilégié pour la mise en œuvre
Souvent ce témoignage oral recueilli le type de données qu'il est possible d'une authentique démarche d'éveil
est très riche. La personne interro- d'appréhender à travers lui : et par là même contribuer à la
gée a beaucoup parlé. Tout n'est les pratiques quoti- rénovation pédagogique.
— le vécu,
pas utilisable ni en quantité, ni en
qualité, ni en fiabilité. Il est donc
important pour le maître de travail-
ler sur l'enregistrement afin d'éla-
borer une fiche d'utilisation :
les thèmes traités ;
— pour dégager
— pour.
repérer d'une manière QUESTIONNAIRE DU CM
précise (grâce au compteur du
— Quel âge
aviez-vous au début de la guerre?
magnétophone) :
8 les passages intéressants pour — Où
étiez-vous?
l'exactitude des apports, — Dans
quel régiment étiez-vous?
M les passages qui prêtent à — Comment se sont
passés les premiers jours?
discussion. réagi? Et votre famille?
construire lui-même la — Comment avez-vous
— pour — Où avez-vous
combattu?
synthèse à laquelle il espère commandait?
conduire ses élèves; — Qui vous
utilisiez-vous?
l'archivage du — Quel armement
— pour permettre était votre tenue de combat? L'avez-vous gardée?
témoignage oral à l'intérieur du — Quelle
centre documentaire de l'école, afin — Comment se
passaient les combats?
de rendre possible sa réutilisation — Y
avait-il des bombardiers? Des parachutistes?
par d'autres maîtres et ainsi facili- —
Attaquiez-vous des forteresses?
ter le travail de l'équipe péda- était l'armement des Allemands?
gogique. — Quel
— Quel
était l'âge des combattants?
Grâce à cette fiche le maître été fait prisonnier?
pourra : — Avez-vous
été blessé?

organiser un travail en petits — Avez-vous
groupes; — Y
a-t-il eu beaucoup de prisonniers?
— donner des
consignes de travail étiez-vous ravitaillés?
— Comment
précises qui permettront aux élèves mangiez-vous?
de réécouter les passages impor- — Que
— Où
dormiez-vous?
tants, d'en extraire les informations Étiez-vous informés du déroulement du conflit?
essentielles, de réaliser une synthèse —
qui sera communiquée à l'ensemble — Comment?
L'ENQUÊTE ORALE A L'ÉCOLE ÉLÉMENTAIRE
Bibliographie — Pouviez-vous communiquer avec votre famille?
— Aviez-vous des contacts avec la population?
— J.N. LUC : L'Histoire par
/'étude du
milieu, éd. ES F, 78. — Comment s'organisaient les jours de permission? (fréquence et durée)
Est-ce que le temps vous a paru long?
— M. LE FORT : Pratique et Pédago- —
gie de l'audio-visuel, éd. Magnard, 79. — Sur la fin de la guerre : Où étiez-vous? Comment se sont passés les
Série d'articles sur Archives derniers jours?
— «
orales, une autre histoire? », dans
Annales : Économies, Sociétés, Civilisa- QUESTIONNAIRE DU CE
tions, n° janvier, février 80.
1,
L'Histoireorale en France; orien- — Comment alliez-vous à l'école : en car? en voiture? à bicyclette ou à
— « pied, par n'importe quel temps?
tation bibliographique », dans le Bulle-
tin. de l'Institut d'histoire du temps pré- — A quel âge êtes-vous entré à l'école?
sent, n° juin 80.
1, — A quel âge avez-vous quitté l'école?
— P. JOUTARD «
Historiens à vos
: — Avec quoi écriviez-vous? Qui enseignait?
micros », dans L'Histoire, n° 12,
mai 79. — Où alliez-vous en vacances?
JOUTARD: :« L'Enquête orale — Quelle était la durée des grandes vacances?
— G.
en classe »; exemples d'enquêtes — Comment étiez-vous habillé pour aller à l'école?
menées dans les classes du secondaire, — Que portiez-vous sur la tête?
dans Historiens et Géographes, n° 285,
juin-juillet 81. — Qui balayait la classe?
— Comment étiez-vous chauffé?
— Dans votre maison, lorsque vous étiez enfant, aviez-vous l'eau
courante?
— Comment laviez-vous votre linge? Le repassiez-vous?
— Aviez-vous l'électricité? le chauffage? la TV?
Sarah Goldstein, directrice de l'école
d'application du Mée-sur-Seine. — Habitiez-vous Dammarie?
Michel Solonel, professeur d'histoire- — Quel métier exerçaient vos parents?
géographie à l'école normale de Melun. — Racontez-nous ce dont vous vous souvenez encore.
Le personnage
dans la démarche d'éveil historique

Quel peut être actions sans pour autant compren- donc cette image qu'il faut modi-
dre tout le poids des déterminismes fier. Et comment? En ayant le souci
l'intérêt d'étudier économiques et politiques. Ces de bien situer ie personnage dans
les grands personnages ? deux formes de compréhension his- l'histoire générale, de montrer com-
Rappelons tout d'abord l'intérêt torique ne s'excluent d'ailleurs pas. ment sa personnalité, ses actes, sa
pédagogique reconnu par tous les Elles cœxistent à des degrés divers réussite ou ses échecs ne peuvent se
maîtres : l'évocation des grands chez l'adolescent et chez l'adulte. comprendreni s'expliquer en dehors
personnages favorise la maîtrise de Là intervient le rôle irremplaçable des rapports sociaux, économiques,
la chronologie. Les enfants font du maître ; en s'appuyant sur ce que politiques et culturels de l'époque à
moins d'erreurs dans la succession sait déjà l'élève, sur ce qu'il décou- laquelle il appartient. Cette préoc-
des grandes périodes historiques vre lui-même dans les documents à
cupation nous renvoie à l'exigence
lorsqu'ils peuvent leur faire corres- sa disposition, sur ce que lui appor-
d'une histoire totale où tous les
pondre des figures à propos des- tent les médias dans le plus grand aspects de la vie des hommes d'une
quelles ils ont retenu telle ou telle désordre, le maître organise la mise société passée sont évoqués.
anecdote. Ce sont d'utiles repères. en cohérence, la mise en relation Les travaux de Georges Lefebvre
des faits. Il permet ainsi à l'enfant
D'autre part, les références aux
d'accéder à la compréhension, à sur la Révolution, l'ouvrage de
personnages mettent le discours l'interprétation, bref à la connais-
Pierre Goubert (Louis XIVeî 20 mil-
historique à la portée des enfants. lions de Français), les biographies
La description des actions humaines sance qu'il ne saurait atteindre seul. de Jean Massin (Marat, Robes-
Une autre objection peut être faite :
ou des sentiments leur est en effet l'enfant s'identifie en général au
pierre), le Louis XI de Gaussen
beaucoup plus accessible que les (moins connu et pourtant supérieur
mécanismes institutionnels et so- monarque, au chef de guerre, c'est- à celui de Maray Kendall), le Phi-
cio-économiques. à-dire au groupe qui détient la lippe le Bel de Jean Favier, autant
richesse et la puissance, et n'envi- d'ouvrages qui ont prouvé qu'il
Mais alors peut-on mener des acti- sage pas la possibilité de vivre à une
vités historiques sérieuses, de carac- était possible de conserver à l'indi-
époque passée comme simple pay- vidu et aux phénomènes socio-
tère scientifique tout en tenant san ou femme du peuple. économiques la place qui leur
compte des aptitudes des élèves? En fait derrière cette option trans- revient réciproquement.
Nous pensons que l'enfant peut paraissent certes les phantasmes
sympathiser avec les personnages enfantins mais aussi l'image du Reconnaissons cependant que les
du passé, saisir les mobiles de leurs passé présentée aux élèves. C'est études de ce type présentant toute

radio ATELIER DE PÉDAGOGIE


mardi 15 novembre 1983
17 h 30 -18 h (M.A. - France-Culture) préélémentaire et élémentaire - information des maîtres
(nrécédente diffusion le 31 janvier 1983)
CNDP - École élémentaire 1983-1984
garantie scientifique ne sont pas Aucune évocation des aspects so- tifié ici. Par un exposé d'un élève ou
très nombreuses. Question de cio-économiques,politiques et cul- de plusieurs, s'il se révèle dans la
mode? ou problème difficile? Les turels de la période. Aucune ana- classe un ou des « Bonapartistes »
personnages influents, grâce aux lyse ni réflexion historique digne de passionnés. Cela existe.
particularités de leur caractère, ce nom. Bien entendu, si ces livres Il est probable que les enfants
peuvent certes modifier la physio- sont apportés en classe, il faut les retiendront surtout les aspects anec-
nomie des événements et certaines utiliser pour en faire une analyse dotiques et l'intervention du maître
de leurs conséquences. Mais peu- critique mais après une étude sé-
sera nécessaire pour les replacer
vent-ils en changer l'orientation rieuse de la question. dans le contexte historique.
générale ou celle-ci. est-elle déter-
Nous avons mené ce travail : Nous proposons deux textes pour
minée pas d'autres forces? Vaste
problème autant philosophique qu'his- — en utilisant uniquement des étudier le coup d'État de Brumaire :
torique que nous n'avons pas documents facilement accessibles; d'historien reconsti-
le — un texte
moyen de traiter ici : quel est le rôle — en prévoyant de consacrer à ce tuant l'événement;
de l'individu dans l'histoire? sujet d'étude neuf à dix séquences
— le récit d'un soldat ayant parti-
soit environ cinq semaines (deux cipé au coup d'État.
De Napoléon séquences par semaine);
à l'histoire générale — en essayant le plus possible de Document
procurer aux enfants des docu-
Quelques propositions ments leur permettant d'entre- MIGNET: Le 18 Brumaire 1799,
Histoire de la Révolutionfrançaise ».
pour une étude en CM2 prendre des recherches. «

Mais très vite nous avons constaté Bonaparte entre dans la salle des Cinq
Pourquoi avoir choisi Napoléon «
Cents, escorté d'un piquet de grenadiers.
Bonaparte? la difficulté, voire l'impossibilité
A l'apparition des baïonnettes, tout le
d'organiser une véritabledémarche
— Parce que l'importance du per- d'éveil qui suppose un recours à des
Conseil se lève... des législateurs pous-
sonnage nous semble indéniable; sent le cri de : « Hors la loi! A bas le
documents authentiques et non à la dictateur! »
son règne n'est pas un simple épi- compilation de textes de vulga-
sode, c'est un tournant essentiel Bonaparte pâlit, se trouble, recule, et il
risation. est enlevé par les grenadiers qui lui
dans notre histoire.
avaient servi d'escorte... Peu accoutumé
— Parce qu'il occupe toujours aux scènes populaires, il eut quelque
chez les élèves la première ou peine à se remettre de son trouble.
deuxième place dans le hit-parade Premier thème Sièyes, qui avait plus l'habitude révolu-
des personnages historiques. Le Un homme issu de la Révolution tionnaire, conseilla de ne point perdre de
personnage n'étant plus ou peu Bonaparte temps et d'employer la force...
étudié à l'école, les enfants vont jusqu'au coup d'État Le général Lefebvre, à la tête d'une
chercher ailleurs leurs renseigne- du 18 Brumaire troupe de grenadiers, entre dans la salle,
ments. Une enquête en librairie y pénètre lentement et notifie au Conseil
de se disperser...
nous a permis de constater que la Cette étude suppose connus par les Des cris d'indignation s'élèvent de tous
documentation mise à leur disposi- les bancs, mais ils sont étouffés par le
élèves les aspects essentiels de la
tion est des plus médiocres. Les cli- bruit des tambours. Les soldats s'avan-
Révolution afin de bien situer le
chés les plus conventionnels ont cent en présentant la baïonnette, ils
toujours cours, ils sont maintenant personnage dans l'histoire générale chassent devant eux les législateurs qui
mis en bandes dessinées : le récit et éviter de tomber dans les stéré- font encore entendre en sortant le cri de :
débute par la bataille de boules de otypes condamnés précédemment. République ! ».
« Vive la
neige dirigée de main de maître par Cette présentation peut être faite,
le génial enfant dans la cour du col- soit par le maître qui s'efforcera de
lège, pour se terminer sur le sinistre bien intégrer la biographie dans
Texte cité dans
rocher battu des flots et des vents l'histoire générale; le recours au L'Histoire par les lectures et les textes,
dans une solitude tragique. récit nous semble parfaitement jus- livre du maître, éd. F. Nathan, 1950.
Deuxième thème Art. 10Les évêques nommeront aux
:
faire, défendre la vente de l'ouvrage et
cures. Leur choix ne pourra tomber que saisir les feuilles ou exemplaires déjà
Le régime napoléonien imprimés...
(prolongement ou négation sur des personnes agréées par le gouverne- »
ment.
de la Révolution?) Art. 14 Le gouvernement assurera un Lettre de Napoléon à Fouché du 22
traitement convenable aux évêques et avril 1804
Les aspects politiques essentiels (un
aux curés. « Réprimez un peu
les jout-naux; faites y
gouvernement dictatorial ayant le »
soutien de l'Église) peuvent être mettre de bons articles, faites compren-
dre aux rédacteurs des Débats et du
étudiés à partir : Extraits du catéchisme impérial Publiciste que le temps n'est pas éloigné
— du
tableau de David : Le Sacre Catéchisme a, l'usage de toutes les où, m apercevant qu'ils ne me sont pas
de Napoléon ; églises de l'Empire français (1806) utiles, je les supprimerai avec tous les
extrait du Concordat; Explication du 4c commandement, 7c autres et je n'en conserveraiqu'un seul. »
— d'un leçon.
extrait du catéchisme impé- Textes cités par DECHAPPE,
— d'un devoirs des chré- L'Histoire par les textes,
rial ; « D. — Quels sont les tome II, éd. Delagrave, 1933.
extrait des décrets établis- tiens à l'égard des princes qui les gouver-
— d'un nent, et quels sont en particulier nos
sant la censure. devoirs envers Napoléon 1", notre empe- Troisième thème
Par contre, l'explication des aspects reur ? Austerlitz et Waterloo
socio-économiques est beaucoup R. — Les chrétiens doivent aux princes
plus difficile, faute de documents qui les gouvernent, et nous devons en Enfin, il nous semble suffisant mais
suffisamment simples. C'est pour- particulier à Napoléon 1er, notre empe- indispensable d'évoquer deux batail-
quoi nous avons retenu un texte reur, l'amour, le respect, l'obéissance, la les : Austerlitz et Waterloo.
d'un historien pouvant susciter fidélité, le service militaire, les tributs
ordonnés pour la conservation et la Pour l'étude de cette question les
quelques recherches dans un dic- défense de l'Empire et de son trône; nous documents abondent et sont en
tionnaire, une encyclopédie ou un lui devons encore des prières ferventes général à la portée des enfants.
ancien manuel. Nous y joignons : Citons par exemple les mémoires
pour son salut et pour la prospéritéspiri-
— un
extrait du décret établissant tuelle et temporelle de l'État. [...] du sergent Bourgogne ou du capi-
le blocus continental; taine Coignet, mais faute de publi-
extrait des lois créant le D. — Que doit-on penser de ceux qui cation récente, on doit les consulter
— un
livret ouvrier. manqueraient à leur devoir envers notre en bibliothèque.
empereur?
R. — Selon l'apôtre saint Paul, ils
résisteraient à l'ordre établi de Dieu Quatrième thème
Documents
même, et ils se rendraient dignes de la La légende napoléonienne
Extraits du Concordat damnation éternelle. [...]
« Le gouvernement
de la République La chanson de Béranger Les Sou-
Texte cité par A. LATREILLE,
reconnaît que la religion catholique, Le Cathéchisme impérial de 1806. venirs du peuple ( 1 ) donne très exac-
apostolique et romaine, est la religion de tement le ton de la tradition orale
la majorité des citoyens français. par laquelle l'image idéalisée de
La réglementation de l'imprimerie et de
Art. 4 : Le premier consul de la Républi- la librairie. l'Empereur s'est transmise dans les
que nommera... aux archevêchés et Extraits du décret du 5 février 1810 campagnes.
évêchés...
Art. 10 : Il est défendu de rien imprimer Celle d'Émile Delraux Te souviens-
Art. 6 : Les évêques, avant d'entrer en
ou faire imprimer qui puisse porter tu (1), sur un air de Béranger per-
fonction, prêteront directement entre les atteinte aux devoirs des sujets envers le
mains du premier consul le serment de met d'évoquer les demi-soldes.
souverain et à l'intérêt de l'État...
fidélité... : « Je jure et promets à Dieu sur
les .Saintes Évangiles de garder obéis- Art. 16 : Sur le rapport d'un censeur, le
directeur général pourra indiquer à l'au-
sance et fidélité au gouvernement établi (1) Disque Le Chant du monde, Histoire de
par la Constitution de la République teur les changements ou suppressions France pat- les chansons, France Vernillat et
jugés convenables et, sur son refus de les Pierre Barbier.
francaise... -,,
Quant à la légendenoire (« l'ogre »), L'étude de Napoléon dans son Bibliographie
on peut la présenter à l'aide d'un temps est donc aussi prétexte à
passage des Misérables cité par réfléchir sur des notions d'histoire — Georges LEFEBVRE : Napoléon,
éd. PUF, 6e édit., 1969.
Jean Tulard. générale : coup d'État, régime auto-
Émile TERSEN : Napoléon, Club
ritaire, la guerre (aussi bien dans —
français du livre, 1959.
ses rivalités nationales, ses aspects
Document économiques, les souffrances des — Albert SOBOUL : Le Premier Em-
populations militaires et civiles, le pire, coll. « Que sais-je? » n° 1541, éd.
jeu et le poids des grandes puis- PUF, 1973.
Extrait des Misérables de Victor Hugo.
sances) qui sont encore des aspects — MauriceCHOURY Les Grognards
« Tous les
préjugés de la Restauration, de la vie du monde contemporain et et Napoléon, librairie académique Per-
tous ses intérêts, tous S9fi instincts ten- rin, 1968.
daient à défigurer Napoléon. Elle l'exé- que l'actualité apporte comme anec-
crait encore plus que Robespierre. Elle dote et que l'histoire permet de — MaximilienVOX Napoléon, éd. du
Seuil.
avait exploité assez habilement la fati- mettre en perspective.
gue de la nation et la haine des mères. Un personnage pris comme sujet — DUBY Une histoire générale de la
Bonaparte était devenu une espèce de France, « Histoire de France » éd.
d'étude permet enfin de nos jours, Larousse.
monstre presque fabuleux et pour le
non plus de le prendre comme un
peindre à l'imagination du peuple, qui
modèle mais de réfléchir sur l'ac- — Jean-Noël LUC : L'Histoire par
ressemble à celle des enfants, le parti de l'étude du milieu, les éditions ESF.
1814 faisait apparaître successivement tion individuelle, les actions des
tous les masques effrayants, depuis ce hommes, sur le pouvoir et ses diffé- — La Documentation photographique:
n° 5239, nov. 1963 : « Le Consulat »;
qui est terrible en restant grandiosejus- rentes formes, sur les niveaux de n° 5240, déc. 1963 « L'Empire ».
qu'à ce qui est terrible en devenant gro- décision et en ce sens, l'histoire
tesque, depuis Tibère jusqu'à Croque- prépare toujours l'enfant à devenir — Connaissancede l'histoire de Hachet-
mitaine. » citoyen. te nos 41 et 42, 1968 (pour les gravures).
n° 690, 15 sept. 1969 : « Napo-
— B.T.
Texte cité par J. TULARD, Monique Benoît, léon ».
Le Mythe de Napoléon, Centre de formation des IDEN - PEN;
coll. « U2 », éd. A. Colin 1971. Éliane Gavelle, PEN.
Disques
— Le Chant du monde 33 tours —
Histoire de France par les chansons,
France Vernillat et Pierre Barbier.
— LDY 4111 : Napoléon, ses amis et
ses ennemis.
— LDY 4112 Napoléon et sa
légende.

Film
— Bonaparte et la Révolution
d'Abel
GANCE (comme introduction au « my-
the »).
Les élevages en classes (1 et II)

I. - Pourquoi des élevages pensionnaires cochons d'Inde. « — l'approfondissement de son obser-


ilfaut leur donner à manger » « -et vation première :
dans une école? à boire! »... Ils se sensibilisent aux
« Tiens, il a 6 pattes » — puis l'ob-
L'élevage de petits animaux tient besoins vitaux de l'animal. Mais ils servant à nouveau « Je ne l'avais
une place importante dans l'initia- peuvent aussi se rendre compte, au pas vu avant », dit Didier (CM) en
tion à la biologie des enfants de la travers de cette expérience vécue trouvant sur un livre le nom de l'in-
maternelle au CM. Et c'est un avec l'animal, de la fragilité de la secte qu'il vient de ramasser dans la
grand pas qu'il est nécessaire de vie, premier pas vers son respect. cour.
leur faire franchir, afin qu'ils construi-
Au CP et au CE, un petit élevage Cette interaction concret-document
sent le concept de vie, comme en
témoignent les représentations spon- permet une première approche scien- est toujours enrichissante. La réali-
tanées, tel cet enfant de maternelle tifique de la notion de vie en particu- sation des élevages est aussi l'occa-
lier par l'observation continue : sion d'une approche écologique : au
voyant le caneton explorer l'eau
avec son bec : « — Oh, il y a un papillon dans notre travers des documents, par l'obser-
boîte à chenille — par où il est entré? vation et l'expérimentation, les
« — Oh, dans l'eau, avec son bec, il enfants découvrent les conditions
fait moteur! » — je suis sûr que la boîte était du milieu de vie :
fermée... »
ou celui-ci de cours élémentaire, en
classe de mer, constatant qu'un Après quelques instants, un autre « — Dans le livre, ils marquent que
crabe ne bouge plus et concluant : enfant de ce CE, les cloportes vivent sous les pierres.

« il n'a plus de piles! ». « — mais regarde, le cocon est — Pourtant nous les avons trouvé
vide... peut être que le papillon est-il sous les feuilles dans le square...
sorti de là? »... — Mais sous les feuilles, c'est
A. - Les objectifs des élevages humide...
« — Alors la chenille est devenue
Élément de base de l'ambiance papillon », conclut Julie, après deux — Ilfaut expérimenter pour voir ce
joyeuse et détendue du coin de vie minutes de discussion et d'observa- qu'ils préfèrent ».
de la maternelle, l'animal répond à tion. Cette découverte de la vie et de son
un besoin affectif et psychologique La curiosité, le niveau de raison- milieu permet la maîtrise de cer-
de l'enfant et lui permet une décou- nement des élèves de CM permet un taines méthodes de travail et l'ac-
verte concrète du vivant : approfondissement des recherches et quisition de connaissances, mais
«— quisontbeau!—yale papaet l'acquisition des connaissances qui s'intègre aussi dans la perspective
la maman » crient les enfants de les conduiront vers l'enseignement de formation de l'individu à la res-
moyenne section aussi stupéfaits de la biologie en 6e. La détermina- ponsabilité, de son intégration dans
qu'enchantés devant leurs nouveaux tion de l'animal conduit toujours à le travail de groupe.

radio ATELIER DE PÉDAGOGIE


mardi 22 novembre 1983
mardi 29 novembre 1983
17 h 30 - 18 h (M.A. - France-Culture) préélémentaire et élémentaire - information des maîtres
(précédentesdiffusions le 30 novembre et 7 décembre 1982)
CNDP - École élémentaire. 1983-1984
« Aujourd'hui, c'est moi et Muriel conditions les plus favorables à leur à ce qui est et reste « leur élevage ».
qui nous occupons des tétards — installation. Et cela, les enfants le En soignant jour après jour leurs
Florence et Julien, qui restent à cherchent volontiers et souvent protégés, les enfants s'initient au
l'étude, allument le chauffage des spontanément. respect de la vie et deviennent res-
grillons avant de partir et vérifient la ponsables. C'est aussi l'occasion
nout-ritui-e... » Maxime explique B. - Réponse aux objections d'une organisation du travail d'équi-
ainsi la répartition du travail d'en- pe dont ils jugeront l'efficacité. La
tretien des élevages dans ce CM1. La principale objection lorsque comparaison entre plusieurs éle-
l'on parle d'élevage en classe est la vages est toujours enrichissante en
« C' est lundi soir, au moment de par- réalisationdes conditionsmatérielles permettant la prise de conscience
tir, en donnant à manger, qu'on l'a
tant au point de vue pratique que de la diversité du vivant.
vu changer de peau... ». financier. Contrairement à ce que
Si le coin de vie dans la classe est un
L'intérêt des enfants est stimulé et l'on croit à priori, elles ne consti-
pôle d'attraction, l'aménagement
maintenu par les soins constants tuent pas un obstacle majeur. Le d'un local au niveau de l'école pour y
dans lesquels leur responsabilité est choix des animaux cités dans les
fiches d'élevage du III, tient compte installer des élevages peut être
engagée. considérécomme une solution idéa-
de ces contraintes.
Ce travail d'équipe peut modifier le lerésolvantbeaucoup de problèmes
climat de la classe, comme le Le matériel peut souvent être fabri- et permettant une utilisation opti-
constate ce maître de CE 1 : qué (à partir de cartons, de boîtes male des élevages par toutes les
Les enfants venaient de différents en plastique...) ou acheté pour un classes. La prise de responsabilité
«
CP, des clans entretenaient des rela- prix modique par toutes les classes de chaque élevage par des enfants
tions tendues et beaucoup d'enfants (voir fiches d'élevage). Il est facile reste une condition fondamentale
de se procurer les animaux (voir de réussite. En particulier les pro-
ne s'exprimaient pas. Depuis qu'ils index avec adresses IV). Il est inté-
s'occupent de leurs animaux, ils veu- blèmes vétérinaires et médicaux (en
lent tous participer et il y a un véri- ressant de privilégier les élevages particulierallergologiques) trouvent
table esprit de classe ». induits par les enfants qui apportent ainsi une solution.
spontanément les insectes oules
L'observation des animaux est une petits animaux trouvés dans les Le respect des conditions d'hygiène
motivation idéale pour la commu- cours de l'école, dans l'herbe au par un nettoyage régulier des conte-
nication et l'expression sous toutes bord du chemin, sous le lierre d'un nants où vivent les animaux, un
ses formes : volume fonction du nombre et de la
mur ou rapportés de la mare. Le taille des individus et l'aménage-
« C'est pour parler des guppys que maître peut aussi partir d'un pro-
j'ai entendu pour la premièrefois sa blème posé à la classe par une lec- ment des conditions de vie, le plus
voix », dit un instituteur à'propos
conformément à leur milieu naturel
ture, d'un projet élaboré par des
d'un ènfant à « problème ». « Alors enfants, d'une sortie à l'étang (té- et à leurs exigences, diminuent for-
j'ai démarré beaucoup d'activités de tards, larves d'insectes) ou dans tement les risques de maladie pour
l'animal. Les enfants respectent
français, de dessin..., même de tout milieu naturel (insectes, escar- aussi l'animal, en se lavant les
mathématiques à partir du vécu des gots, vers de terre, petits animaux mains avant de le toucher et après,
élevages qui a constitué un support trouvés sur l'herbe ou sous les
concret inégalable. J'ai récupéré feuilles mortes...). L'élevage peut ce qui limite les risques de trans-
plusieurs enfants et toute la classe a être le support pédagogique que le mission de maladies à l'enfant.
bien accroché! Mais ce qui m'a le maître a choisi pour faire découvrir Pour les petits mammifères(souris,
plus marqué, c'est l'évolution de leur les grandes fonctions du corps, y cochons d'Inde) les risques d'aller-
attitude, par rapport à tous les ani- compris celui de l'enfant (locomo- gie sont diminués si le local est bien
maux, dans le respect de la vie ». Il tion, nutrition... et reproduction). aéré (avantage de la salle d'élevage
est en effet indispensable que les de l'école). Le choix des animaux est
élevages soient le plus possible Pour la maintenance des animaux, fondamental dans la suppression
conformes aux exigences de la vie c'est avant tout l'affaire des enfants des risques de maladie pour les
des animaux par une recherche des qui doivent participer au maximum enfants (voir article du professeur
Paupe). Les animaux cités dans les Le problème de vacances scolaires II. - Un exemple d'élevage
fiches (III) ont été choisis en tenant se pose de façon différente selon les en classe au travers du vécu
compte de ces considérations. animaux. Dans de nombreux cas,
des enfants et du maître :
on peut choisir des sujets (escar-
gots, coccinelles, fourmis, têtards...) des criquets au CM 2
L'AVIS que l'on relâchera dans leur milieu
DE L'ALLERGOLOGUE naturel.
Pour certains animaux, qui sont, en Extraits du journal de classe :
ProfesseurJean Paupe, Mardi. — Nous avons reçu une
Service d'allergologie
France, uniquement des animaux «
d'élevage, la solution est d'un autre petite boîte contenant les animaux
et de pneumologie infantiles
Hôpital des enfants malades ordre; le problème ne se pose pas que nous avons reconnus comme des
s'ils peuvent survivre aux petites insectes dont nous ne savons pas le
.« L'intérêt psycho-pédagogique vacances d'une semaine et mener nom. Nous avons proposé plusieurs
indiscutable des élevages d'animaux leur vie active d'adulte avant l'été hypothèses :
en milieu scolaire ne doit pas faire (criquets, papillons...). Pour les 1) ce sont des grillons
oublier les dangers que certains de petits mammifères, la seule solu- 2) ce sont des sauterelles.
ces élevages font courir aux enfants tion semble être la garde par des Jeudi. — En regardant de plus près
et aux enseignants. enfants (il y a toujours des volon- et en comparant avec des images du
Des oiseaux ou des rongeurs prove- taires !), mais surtout avec l'accord livre trouvé par Cédrïc dans la
nant de sources incontrôlables ris- des parents (qui finissent presque bibliothèque nous avons conclu : « ce
quent de transmettre diverses mala- toujours par donner leur accord, sont des criquets ».
dies virales ou bactériennes.
surtout si l'on « prépare le terrain » Par une interaction concret-
Les élevages d'oiseaux en classe longtemps à l'avance) quand on ne document, une observation motivée
font courir le risque de maladies plus approfondie et par comparai-
pulmonaires graves liées à l'inhala- trouve personne au niveau de
tion des excreta desséchés. Ces l'école pour s'en occuper, surtout son, les enfants découvrent la
pneumonies dites « à précipitines » pendant les grandes vacances. notion d'espèce au travers de la
ou « alvéolites allergiques » mar- Si les animaux sont placés dans de
diversité du monde vivant.
quées par gêne respiratoire, fièvre, bonnes conditions de milieu de vie
toux, amaigrissement,peuvent abou- « Nous avons amélioré « la maison
tir à des fibroses pulmonaires graves. et d'hygiène, les droits de l'animal des criquets » après avoir lu des
sont respectés. J'ajouterai même, livres. Pour qu'ils se croient dans
Enfin les rongeurs tels que lapins,
hamsters, ou cobayes ont un pelage que seule la cohabitation avec un leur milieu naturel nous avons mis du
très allergisant capable de provo-
animal ou un élevage peut vraiment sable, des branches et nous avons
apprendre à aimer et respecter dessiné des décors que nous avons
quer des allergies respiratoires allant
de la simple toux à la maladie asth- l'animal. placé derrière l'aquarium. Le maître
matique la plus sévère. » Nous ne développerons pas dans a mis de l'eau sur un carton; beau-
cette fiche les objectifs d'éducation coup de criquets se sont posés
De tels élevages ne peuvent donc générale et de formation scientifi-
être laissés dans les locaux de la dessus... ».
classe où enfants et enseignants sont que des élevages en classe, le lecteur
pouvant se référer aux publications A ce souci écologique de reconsti-
en contact permanents avec eux : il tuer le milieu naturel des criquets,
faut les placer dans un couloir, une citées en annexe et en particulier
petite salle voisine de la classe, etc. aux « Recherches pédagogiques ». s'ajoute la recherche de leurs
Nous allons essayer de montrer à besoins et en particulier alimen-
L'idéal serait de disposer dans taires :
l'école, d'un espace « animalerie ». l'aide d'un exemple d'élevage de
Par contre on pourra garder en
criquets au CM, les objectifs ... «
J'ai trouvé que les sauterelles et
classe, sans aucun problème : les atteints dans cette classe. Puis nous les criquets ne mangent pas la même
élevages d'invertébrés,de poissons, fournirons des fiches techniques chose...
de batraciens; etc. pour la réalisation pratique de cer- — Lundi 10 : les criquets n'ont pas
tains élevages faciles et intéressants mangé la paille, le sucre, les
en classe. branches, le jambon.
— Ils ont mangé les feuilles de Deux jours plus tard : dans les élevages de criquets et de
salade, l'herbe... A la récréation, nous sommes res- guppys.
...
— Samedi 15 : on leur propose une tés en classe pour voir un criquet qui Au travers de l'élevage, il a pu
feuille de salade rouge (Trévise) elle changeait de peau. Le maître a dit construire les concepts biologiques
est dévorée gloutonnement... qu'il muait ». et écologiques et mettre les enfants
— Lundi 23 : on leur propose du L'observation des élevages met les en situation pour apprendre à
« blé en herbe » cette nourriture est enfants en état de questionnement, observer, à déterminer, à expéri-
très appréciée... » d'éveil, qui les amène à la décou- menter en acquérant des notions
A partir de cette recherche « pour verte et à la connaissance scientifi- scientifiquesfondamentales.
voir », peut se structurer une véri- que. Ils apprennent à observer, Sans parler des échanges verbaux
table démarcheexpérimentale,pour mais aussi à raisonner avec rigueur. entre groupes et entre enfants au
déterminer les besoins, mais aussi sujet de cet élevage où tout le sens
une conscience des limites de l'ex- De cette observation quotidienne du dialogue et de l'argumentation a
périmentation biologique : enregistrée par les mots et les des- dû s'affiner, ce journal de classe
« Le maître nous a dit qu'il fallait sins du journal de classe et par des témoigne par son texte et ses des-
bien rincer la nourriture que nous comptes rendus spontanément éta- sins de l'effort des enfants dans la
donnons aux criquets; il ne faut pas blis par des enfants, nait la prise de communication et de l'expression de
qu'il reste de trace d'insecticide ». conscience du développement et de leurs observations, de leurs
la croissance. recherches et de leurs découvertes.
«... expériences proposées pour la Ces activités, par l'intermédiaire
nourriture : « Jeudi : nous avons mesuré les cri-
des mesures des criquets, ont été la
— Mettre un bout de salade (Tré- quets : 2 tailles (1 cm et 1,8 cm).
base du passage à la représentation
vise) et un bout de papier rouge pour Lundi: taille des criquets 1,8 et
voir s'ils sont attirés par l'odeur ou 2,5 cm — il n'y a plzJs de petits cri- graphique de la croissance en par-
par la couleur. quets de 1 cm. Ils ont sans doute
tant des dessins, des mesures et des
dates auxquelles elles avaient été
— Mettre la même nourriture dans grandi et mesurent maintenant
enregistrées. Ce passage à une
des récipients de couleur différente 1,8 cm ».
pour voir si c'est la couleur qu'ils représentationmathématiquea été
reconnaissent... Aucune des phases du cycle de vie bien assimilé par tous les enfants, y
»
n'est ignorée. Les enfants prennent compris les moins ouverts aux
Mais c'est l'observation quoti- conscience des grandes fonctions et mathématiques...
dienne qui est la grande chance de c'est un moyen de franchir une
l'école élémentaire par rapport au première étape de l'information Ceci n'est qu'un témoignage parmi
collège; et de cette observation sexuelle. d'autres...
continue naissent les situations les Mardi 16 : Pascal a remarqué que
«
plus enrichissantes : les criquets poussaient une sorte de
« Lundi : nous avons vu que certains « cri » en se frottant les pattes
criquets étaient morts. Ils ne bou- postérieures.
geaient plus sur le sable; ils étaient Jeudi 18 : on suppose qu'ils voulaient
retournés. François les a sortis : faire des petits quand ils étaient l'un
c'était des peaux légères, vides. Nous
sur l'autre. Les criquets pouvaient-
avons compté autant de criquets ils faire directement des petits
vivants que samedi -Hypothèse : en
grandissant les criquets abandon- comme les chats?... Les petits vont
naître, grandir et avoir d'autres
nent leur peau. petits, et ainsi de suite... »
Nous avons remarqué que les cri-
quets aimaient bien s'accrocher aux Le maître est amené à aborder la
branches — Leur couleur s'est reproduction humaine par compa-
éclaircie. raison avec ce qui a été observé
III. - Fiches techniques Fiche 1
-
Aquarium de guppy. Fiche 9 - Criquet.
d'élevages réalisables Fiche 2 Élevage de tétards.
Fiche 10 - Un papillon : la piéride
-
en classe Fiche 3 Souris blanche. du chou.
-
Fiche 4 - Escargot. Fiche 11 Coccinelles et puce-
Ces fiches ont été choisies en fonc- -
tion des intérêts pédagogiques, de Fiche 5 - Ferme à vers de terre. rons.
la facilité de réalisation à l'école, et Fiche 6 - Animaux vivant sous Fiche 12 - Phasme.
des avis du médecin et du les pierres ou sous les Fourmis.
vétérinaire. Fiche 13 -
feuilles mortes.
Cette liste n'est absolument pas Fiche 14 - Fiches d'élevages d'in-
Fiche 7 - Terrarium pour insectes. sectes disponibles à
limitative et représente seulement
quelques exemples... Fiche 8 - Grillon. l'OPIE.

FICHE 1

L'AQUARIUM DE GUPPY

Le guppy est un poisson très proli- Installation de l'aquarium aquatiques (photo-synthèse) ; il faut
fique. Il en existe de nombreuses éviter les chocs thermiques et une
variétés. Il est facile à élever et a Ne jamais utiliser un aquarium trop forte élévation de la tempéra-
l'intérêt de présenter un dimor- « boule » : essayer toujours d'avoir ture qui diminuerait le taux d'oxy-
phisme sexuel (le mâle est plus petit une surface en eau maximale. gène dissous disponible. Effectuer la
et plus coloré que la femelle et pos- Placer l'aquarium dans un endroit mise en eau avec de l'eau de source,
sède un gonopode). Il se reproduit bien éclairé mais pas directement au ou de l'eau du robinet que l'on a
par ovoviviparité (les petits sortent soleil de midi: la lumière permet une laissé s'aérer quelquesjours afin que
vivants du ventre de leur mère). bonne oxygénation grâce aux plantes le chlore se soit évaporé. Mettre
beaucoup de plantes aquatiquespour Nourriture — Gestation inférieure à 1 mois, à
une bonne oxygénation et éviter une 24°, et plus rapide à une tempéra-
surpopulation de poissons. Si la — Grand destructeur de larves de ture supérieure (ne jamais dépasser
lumière du jour ne fournit pas un
moustique dans la nature, le guppy 30°).
éclairage assez intense, on peut utili- en aquarium accepte toutes les
nourritures. — Séparer les femelles dans un bac
ser un tube d'éclairage « lumière du entonnoir (accouchoir), afin qu'à la
jour » ou « grolux » que l'on allume — Ne jamais distribuer la nourri- naissance les petits ne soient pas
12 hl24. Un grillage au-dessus de ture avant que la ration précédente mangés par leurs parents!
l'aquarium, évite au poisson de sau- ne soit consommée. Les laisser jeû-
ner le dimanche est très bon pour L 'aquarium peut être acheté en verre
ter en dehors.
Si l'eau s'évapore, en rajouter à la leur santé, car ils sont toujours trop ou en plastique (plus fragile mais
gourmands. beaucoup moins coûteux : ilfaut évi-
même température (il suffit de la
ter de le transporter plein d'eau).
laisser quelques heures dans la pièce — Varier la nourriture. Pour les bricoleurs, il peut être réa-
avant de la verser dans l'aquarium). — Il existe des « blocs vacances » lisé avec des plaques de verre de 4 à
de nourriture.
6 mm (selon la taille de l'aquarium)
— On peut donner de temps en collées avec un mastique au silicone.
temps de la nourriture vivante
(artémis, daphnies...).
Nettoyage Objectifs
— Ne pas suralimenter les ani- En plus de l'observation des fonc-
maux; toute la nourriture doit dispa-
— Aspirer les déchets régulière- raître en quelques minutes. tions (nutrition, locomotion, repro-
ment avec une pipette. duction) l'aquarium permet de bien
— Nettoyer les vitres avec une comprendre la notion d'équilibre du
raclette si des algues s'y dévelop- milieu et des populations : c'est un
pent; ou acheter un poisson net- Reproduction écosystème en équilibre dont on peut
toyeur (gyronocheilus) ou des — Ne pas laisser les couples se contrôler tous les paramètres. Le
limnées. reproduire avant l'âge de 6 mois en guppy est particulièrement intéres-
— Vérifier le pH de l'eau : si elle séparant les sexes dès la formation sant pour une étude de la reproduc-
devient acide, la renouveler. du gonopode (à 3 mois). tion et du cycle de vie.
FICHE 2 Nourriture Objectifs et activités
ÉLEVAGE DES TÉTARDS Découverte au travers de l'observa-
— Pour les jeunes tétards : salade
Récolte : cuite et rondelles de pommes de tion continue, avec traces écrites et
terre. Ne jamais laisser la nourri- dessins, de la croissance et des
Au début du printemps récolte des ture pourrir dans l'eau. transformationsde l'œuf à l'adulte
œufs au bord d'une mare ou d'un en passant par tous les aspects du
étang (les œufs de grenouilles sont
en amas, les œufs de crapauds en
- Les têtards plus agés deviennent
carnivores : œuf, viande rouge...
tétard (changement de forme, de
taille, de nourriture, de mode de
chapelet et ceux de triton répartis et déplacement, de milieu, de type de
— Les adultes se nourrissent de
collés sur les plantes aquatiques). proies vivantes (il faut qu'elles bou- respiration).
Un peu plus tard on peut récolter gent) : vers de terre, vers de farine,
les jeunes tétards dans un bocal vers de vase, larves d'insectes aqua-
contenant de l'eau de la mare. tiques, mouches, sauterelles,
araignées...
Installation Les tritons et les crapauds sont très
Durée de l'élevage
Dans un aquarium ou à la rigueur gourmands, les grenouilles peuvent
une grande cuvette. Remplir avec de refuser la nourriture et il faut alors 1 à 3 mois — remettre à la fin les
l'eau de la mare à la même tempéra- les remettre immédiatement dans animaux dans la mare ou l'étang
ture (attention au choc thermique). leur milieu naturel. dont ils sont issus.
Pour la reproduction la.tempéra-
ture idéale se situe entre 20 et 25°. A
basse température les souris ont
besoin d'une quantité plus impor-
tante de nourriture; et elles cessent
de se reproduire.
L'eau est donnée dans un biberon
muni d'un tube goutte à goutte.
Le dimorphisme sexuel est net : la
distance ano-génitale est plus
grande chez les mâles et le scrotum
est visible à la base de la queue ; les
tétines sont généralement visibles
chez les femelles.
La reproduction dure toute l'an-
née; l'oestrus (chaleurs) dure 4
jours et la gestation 21 jours.
Les petits (6 à 12 par portée) nais-
sent nus et aveugles. Ils sont sevrés
à 21 jours.

Bibliographie
« Les élevages des petits animaux »,
de Marcel Sire.

Fiche présentée dans la Salle de


Découverte : « Le monde vivant » (réa-
lisée par le Palais de la Découverte avec
la participationde la Mission du Musée
du Parc de la Villette et de la Mission
d'Action Culturelle en milieu scolaire).
FICHE 4 l'espèce qui offre les meilleures ter à de mauvaises conditions
L'ESCARGOT perspectives d'élevage. Dans la thermiques ou à des périodes de
Conditions d'élevage et entretien
nature il est adulte entre 12 et 18 pénurie alimentaire.
mois, alors que le bourgogne n'at-
L'escargot est un animal commun teint sa maturité qu'au bout de
mais original par son mode de vie et 3 ans (un adulte se reconnaît à sa
il existe différentes manières de coquille bordée, c'est-à-dire que le
mener à bien un élevage. Les bord est largement ourlé). En
recettes infaillibles n'existent pas, il outre, il est plus fécond : 8/100
est donc préférable de tester pour le petit gris contre une tren-
diverses méthodes et d'en dégager taine pour le bourgogne.
ensuite les conditions les plus L'élevage de l'escargot demande
pratiques.
peu d'entretien. Son caractère sai-
L'escargot vit et se reproduit bien sonnier, son mode de vie souvent à
en captivité mais le petit gris est l'état ralenti, lui permet de s'adap-

La cage
Dans un terrarium ou un aquarium
en plastique ou en verre, l'aména-
gement peut se poser de deux
façons : élevage en bac hors sol ou
avec sol.
1) Dans un bac vide, placer 2 éponges
saturées d'eau et des récipients alimen-
taires (surtout farine). Couvrir d'un
treillis métallique lesté.

2) Dans un bac, placer une couche de


gros gravier de 2 cm d'épaisseur.
Recouvrir de terreau en pratiquant une
légère pente puis un lit de feuilles
mortes. Un entonnoir à l'extrémité
d'un tube de verre plongeant dans le
gravier permet de mettre de l'eau qui
maintient la terre humide par capilla-
rité. Couvrir également.
Ce procédé peut présenter un incon-
vénient : le terreau peut engendrer
la prolifération d'une espèce de
petits arachnidés qui peuvent tuer
les escargots par étouffement en
pénétrant dans leur orifice respira-
toire. On peut renouveler le terreau Le système convient très bien à
1er
(stérilisé) mais attention dès l'épo- l'escargot, la ponte étant assurée
que de la ponte. dans des jardins mobiles constitués
par des cristallisoirsen verre emplis
de terreau stérilisé.
La densité de population ne doit
pas dépasser 100 individus par
mètre carré compte tenu du fond,
des parois latérales.

La nourriture
La nourriture est placée sur le lit de
feuilles mortes ou à même le fond.
Elle est constituée par des feuilles
de salade et de chou, des petits
morceaux de carotte, pomme et de
la farine pour escargots. Si les
escargots ne sont pas nourris, ils
s'operculent même si la tempéra-
ture et l'humidité sont suffisantes et
peuvent ainsi survivre plusieurs
mois à l'état de vie ralentie.

Température et humidité
Au delà de 28° C le petit gris souffre
de la chaleur et « estive ». En deçà
de 7° C, il se rétracte également et
hiberne. Il bouche alors l'orifice de
sa coquille avec un voile muqueux
(imprégné de calcaire l'hiver). La
température la plus favorable se
situe autour de 20°. L'escargot lutte
constamment contre le déshydra-
tement et une hygrométrie de 75 à
90 % lui convient.
Conditions de reproduction La terre doit être meuble et peut sans terre : nettoyer les éponges
L'escargot se reproduit dans la
être mélangée avec un peu de chaque jour, au besoin en les
tourbe. L'humidité doit être ébouillantant dans l'eau. Les
nature en moyenne 2 fois par an; permanente. humidifier à saturation.
une fois à l'automne, et une fois au
printemps. Cependant en élevage, Trier les escargots morts se recon-
la suppression de l'hibernation Entretien courant naissant surtout à l'odeur.
peut avoir des effets sur les capaci- Tous les 8 ou 15 jours nettoyer les
tés de reproduction. La nourriture doit être fraîche,
lavée et renouvelée fréquemment. terrariums.
La durée d'incubation est en Retirer la nourriture périmée ou Fiche présentée dans la salle « Le
moyenne de 22 jours. On peut pra- polluée. La farine est entassée dans monde vivant » (Exposition réalisée
tiquer la reproduction dans le ter- les boîtes de Petri. par le Palais de la Découverte avec la
rarium des parents, ceci dit le prin- participation de la Mission du Musée
cipe d'un élevage réussi est la Humidifier en permanence la terre du Parc de la Villette et de la Mission
séparation des animaux en catégo- dés cages ou dans le cas d'une cage d'Action culturelle en milieu scolaire).
ries. Dans la catégorie écloserie-
nurserie les conditions de tempéra-
ture et d'hygrométrie ne changent
pas. On peut reproduire cependant
les conditions naturelles d'éclaire-
ment correspondant à l'activité
semi-nocturne des escargots, soit
8 h par jour et 16 h par nuit (pro-
grammateur). La ponte a lieu envi-
ron 15 jours après l'accouplement.
L'escargot lors de la ponte creuse
un trou dans la terre du terrarium
ou du pondoir et y dépose ses œufs
qui sortent d'un orificesitué près de
la tête (figure ci-dessous).
FICHE 5
LA FERME À VERS DE TERRE
(lombrics)
entre 2 vitres collées
sur 2 montants de bois.

— Percer quelques trous


dans le
sol avec une aiguille à tricoter pour
faciliter la progression des vers
(avant de les introduire).
— Nourriture :
feuilles mortes —
restes de pomme de terre... végé-
taux en décomposition.
Observation du mélange des cou-
ches du sol: brassage permettant
de comprendre le rôle écologique
des vers; locomotion et nutrition Les vers de terre (lombric) représen-
des vers de terre ; pourquoi vivent-ils tent un poids de 500 kg à 5 tonnes la couche supérieure ( 10 cm) du sol
par hectare. En 10 ans la totalité de de la prairie passepar leur tube digestif.
sous la terre? expérimentation.

FICHE 6
ANIMAUX VIVANT
SOUS LES PIERRES
OU SOUS LES FEUILLES
MORTES
Récolte : noter les caractéristiques
du milieu (pierre de grande taille,
au milieu de l'herbe, tapis de
feuilles mortes en sous-bois, tas de
feuilles du square...).
Remarquer le comportement des
animaux lorsqu'on soulève les
feuilles ou la pierre. Noter leur
nombre. N'en prélever que quel-
ques-uns de chaque type. Récolter
en même temps de la terre, des Installation — Analyse des comportements et
herbes... de ce milieu. des milieux de vie. Des hypothèses
Remettre les feuilles ou les pierres Objectifs et activités émises peuvent conduire à l'élabo-
en place comme on les a trouvés Exemples : ration et à la réalisation d'expé-
afin de reconstituer le milieu initial riences simples (exemple : chercher
— Observation des grandes fonc-
et que les animaux non prélévés ne tions et de la diversité des animaux à voir si les animaux préfèrent
meurent pas. élevés (classements). l'obscurité, l'humidité, etc.).
FICHE 7 Installation du terrarium Objectifs et activités possibles :
TERRARIUM POUR INSECTES Par exemple :
chenilles, fournir des Observation comparée des
— Pour des —
Insectes trouvés par les enfants branchages ou des feuilles corres- grandes fonctions (se déplacer, se
dans la cour ou les alentours de pondant à ceux où on les a nourrir, se reproduire).
l'école. trouvées. — En CM, liens entre fonction et
Exemples : coccinelles, punaises organes correspondants. Notion
(« gendarmes »), sauterelles, — Pour des coccinelles,
fournir d'adaptation.
cétoines... des rameaux portant des pucerons — Comparaisons conduisant à
(rosier par exemple) ou élever les l'établissement d'une clé de déter-
Récolte des insectes : utiliser un fla- pucerons : voir fiche « coccinelles mination.
con dont on perfore le bouchon de et pucerons ».
Fin de l'élevage
petits trous afin que les insectes
capturés puissent respirer. Noter le — Pour des cétoines, fournir des Remettre les animaux dans la
lieu (herbe, mur, feuille de choux...) fleurs et des fruits bien mûrs et nature (dans l'endroit où on les a
et l'heure. juteux. trouvés).
FICHE 8
GRILLON
(par P. Bourricaud et R. Guilbot)
fiche réalisée par l'OPIE.

Classification
Super ordre : Orthopteriodea.
Ordre : Grylloidea.
Famille : Grillidae.
Sous famille : Grillinae.
Genre : Acheta Fabricius 1775.
Espèce: Domestica Linne 1758.
Nom commun en français : Grillon
domestique; en anglais: House-
cricket; en allemand : Hausgrille.

Biologie
Répartition géographique
Cet insecte semblerait être d'ori-
gine désertique, Nord de l'Afrique,
Les organes stridulants se trouvent pondus isolément dans le sol, qui
Ouest d'Asie.
sur toute la partie dorsale des ély- doit être suffisamment humide,
La répartition est vaste, une grande tres. Une nervure est modifiée en pour que les œufs puissent se déve-
partie de l'Europe, de l'Afriqué, archet rugueux qui par frottement lopper, leur besoin en eau est
certaines parties de l'Asie et aux fait vibrer l'élytre opposé. Au important puisqu'ils peuvent dou-
États-Unis. moment des parades Regen a mon- bler de volume. L'absorption s'ar-
Trois espèces du genre Acheta ont tré qu'une femelle peut être attirée rête dès que les réserves sont
été décrites en France : par le chant du mâle à une distance suffisantes.
de 10 m.
— Acheta deserta Pallas (1771). Élevage
Sur les membrespostérieurs l'auto-
— Acheta bardigalensis Latreille tomie (1) est fréquente mais il n'y a 1) Alimentation
(1804).
pas comme chez le phasme régéné- Les grillons ont un régime omni-
— Acheta domestica Linne (1758). ration du membre dans la mue vore : pain, son, flocons d'avoine,
Le grillon domestique habite les suivante. gâteaux, fruits et divers légumes :
maisons chaudes, habitué des La femelle est pourvue d'un ovis- tomate, salade, etc. (ne pas oublier
fournils il n'hésite pas à sortir à la capte très développé, il y a toujours de rincer les fruits et légumes pour
belle saison. Il affectionne à ce spermatophore (2). Les œufs sont éliminer les insecticides).
moment là les tas d'ordures. Pour
2) Conditions d'élevage des jeunes et des
se déplacer le grillon marche et (1) Perte volontaire d'1 membre au niveau
d'une articulation de « auto » (soi-même) et adultes
saute ; il ne vole pas pu peu, ses ailes
tomos » (couper).
servent quelquefois pour amortir «
— Température : 28 - 30 °C
— Lumière : pas d'exigence parti-
les chutes et surtout pour striduler (2) Enveloppe qui renferme les spermato-
zoïdes et est élaborée par des glandes culière (le grillon est nocturne).
au moment des parades sexuelles annexes de l'appareil génital mâle. Il est
ou lorsque les conditions lui sont placé pendant l'accouplementà la base de Hygrométrie : suffisante avec un
favorables. Seul le mâle stridule. l'oviscapte de la femelle. abreuvoir.
3) Matériel L'accouplements'effectue pendant Durée de développement à 34°
Le matériel d'élevage doit être tout le cours de la vie imaginale (1) Œuf 9 à 10 jours.
étanche, outre le désagrément de mais la période de plus grande
LI à la mue imaginale : 50 jours :
voir dans tous les coins de la mai- fécondité correspond aux deux les femelles apparaissent générale-
premiers tiers de leur existence.
son les grillons, il y a des risques au ment quelques heures avant les
niveau des vêtements, rideaux, etc. La ponte a lieu dans le sol. Un pot mâles.
de fleur ou pot en plastique percé Durée de vie d'un adulte : 2 mois
Un cristallisoir ou un aquarium
pour faciliter l'écoulement de l'eau environ.
recouvert de grillage type garde- (diamètre et hauteur 10 cm) rempli
manger, conviendra parfaitement. de terreau léger (2) sera introduit
Une cage (L 0,50 X h 0,40 X 1 0,30) dans la cage. Veillez que ce terreau Bibliographie
aux côtés grillagés à la face trans- soit toujours très humide (60 à
parente (vitres plastique) le plan- — Revue française
d'Entomologie
IV,
70 %). Le pot plastique permet plus 1937, pp 157 à 162 G. Cousin, Eleyage
cher fond et dessus en bois plastifié facilement l'observation des pontes et biologie de quelques grullodes.
pourra être facilement construit et et l'éclosion.
utilisé. — La biologie des Orthoptères de
L. Chopard, P. Le Chevalier.
Dans ce terrarium une lampe élec- Perrier,
trique de 40 watts maintiendra une
(1) De l'adulte.
— Faune de France de Rémy
-Terreau tamisé seul ou mélangé à 1/3 de tome III, « Myriapodes insectes infé-
température de 28 - 30°C. Elle sera sable(2)
fin. rieurs ».
placée dans un pot de fleur retourné.
Des cachettes aménagées avec des
débris de briques creuses, de petites Cage grillon : Réf El 41. Plancher fond dessous : en bois
planches, fragments d'écorce, des Dimensions : L 0,50 X 10,30 X h verni ou plastifié, en vitre plasti-
débris de pots, etc. On pourra dis- 0,40 (100 couples). que, le dessus est mobile pour faci-
Face : matière transparente (vitre liter le nettoyage.
poser dans la cage une sorte de (2) Casier 3X3X3 cm.
casier sans fond aux cases de 3 cm plastique).
Côtés: grillagés (1) porte coulis- (3) Chauffage avec lampe 40 W.
de côté, les grillons s'amoncelle- (4) Abreuvoir.
ront sur ces gradins. sante (grillage type garde-manger).
Dans ces conditions de chaleur et
d'aération le milieu est générale-
ment très sec. Il est indispensable
de pulvériser de l'eau à l'intérieur
des terrariums ou mieux d'y intro-
duire en permanence une éponge
imbibée d'eau.

Accouplement et ponte
L'alimentation et les conditions
d'élevage énumérées ci-dessus con-
viennent parfaitement pour les
accouplements.
La première fécondation a lieu 3 ou
4 jours après la dernière mue. La
ponte suit immédiatement.
FICHE 9
CRIQUET MIGRATEUR Les adultes vivent 3 à 4 semaines. placée dans un pot de terre (voir
Les œufs (40 regroupés en oothè- L'accouplement à lieu après 15 schéma). L'humidité peut être main-
que) éclosent en 15 jours à 33° C jours et la ponte à partir de la 3e tenue à l'aide d'une éponge imbibée
(plus lentement à une température semaine. d'eau. Il faut fournir des bran-
inférieure). Le sable dans lequel ils chages afin que les criquets puis-
ont été pondus doit être maintenu Les œufs sont pondus à 10 cm de
profondeur dans du sable de rivière sent s'y accrocher pour muer.
en permanence humide (mais non Nettoyer une fois par semaine la
noyé). humide (fournir des pondoirs : pots
de yaourt ou fonds de bouteille en cage (à l'alcool à 90°) afin d'éviter
Les jeunes criquets qui en sortent des maladies.
deviennent adultes par 5 mues suc- plastique remplis de sable). La
cessives en quinze jours à 3 semaines température idéale est de 30° main- Objectifs et intérêts : voir II du dos-
(selon la température). tenue par une ampoule de 25 W sier documentaire.

FICHE 10 transforme en prénymphe (durée 8 de choux ou d'autres crucifères...


UN PAPILLON : jours), puis nymphe (durée 10 jours Les meilleures conditions sont une
la piéride du chou environ) avant de devenir un papil- température de 20°, une humidité
lon, (adulte). de 60 % (éponge humide) et une
Papillon blanc très commun. On durée d'éclairement de 16 heures
Ces durées peuvent être modifiées (la lumière du jour suffit au prin-
trouve des adultes d'avril à octo- de façon très nette en fonction de la
bre, leur durée de vie est de 10 à 20 temps). Une durée plus courte
température (de 1 mois à 25° C, à
(9 heures) provoque la diapause.
jours. Dès le 2e jour on peut assister
presque 3 mois à 15° C).
à l'accouplement et un ou deux 2) Les papillons : une grande cage
jours plus tard à la ponte ( 150 à 400 fermée par un voilage à maille fine
œufs par femelle). Élevage
de 0,50X0,50X0,50 cm offre des
A 18-20° C l'éclosion des œufs a 1) Des chenilles : il ne présente conditions optimales si l'on désire
lieu le 6e jour. La chenille vit de 20 à aucune difficulté : dans un bocal ou oberver la reproduction. La cage
25 jours et subit 5 mues: elle se un aquarium; fournir des feuilles doit être bien éclairée (près d'une
fenêtre); une durée d'éclairement Objectifs particuliers à cet élevage Si des enfants rapportent des che-
de 16 heures (cf. printemps) et une Observer dans le temps les trans- nilles d'autres espèces, ils ne doi-
température de 250 le jour et 18" la
formations de la chenille au papil- vent pas les toucher directement
nuit donnent les meilleurs résultats. lon (morphologie, milieu, dépla- avec les doigts ou les approcher du
Une éponge humide assurera le cements, nourriture) et de la repro-
visage, certaines ayant des poils
maintien de rhygrométrie'(à60 %). duction. Comparer avec d'autres urticants pouvant créer des réac-
insectes. Prise de conscience de la tions allergiques. En particulier ne
Pour la nourriture placer des feuilles pollinisation. jamais toucher aux chenilles pro-
dans la zone la mieux éclairée — les cessionnaires (et ne pas chercher à
renouveler souvent. On peut aussi On peut se limiter à l'élevage des les élever).
leur donner de l'eau miellée à 10 % chenilles ramassées par les enfants Il faut récolter les chenilles avec les
dans une boîte plate dont le cou- et relâcher les papillons au stade branchages ou les feuilles sur les-
vercle est percé d'un trou. La adulte dans la nature (si l'on ne quels on les a trouvées. Elles ont
femelle déposera ses œufs sur un dispose pas d'un espace suffisant souvent un régime alimentaire très
chou cultivé en pot. pour obtenir la reproduction). strict; renouveler avec la même
nourriture.

FICHE 11
pérature entre 20 et 30° C, les œufs vingtaine de jours, car le puceron se
COCCINELLES ET PUCERONS éclosent au bout de 6 jours. La reproduit alors par parthénogé-
Au printemps ou à l'automne, on larve est très vorace en pucerons. nèse. On peut observer le cycle de
trouve facilement des coccinelles. Elle vit 15 jours en subissant 4 mues vie des pucerons et des coccinelles,
Comme elles se nourrissent de pour se transformer en nymphe leur reproduction et les relations
pucerons, il faut trouver des bran- dans un endroit obscur (mettre une trophiques entre coccinelles et puce-
chages infestés de pucerons (rosiers, pierre ou de la mousse dans la rons.
pêchers, etc.) cage). La période nymphale dure La recherche des conditions d'hi-
Élevage lOjours. L'adulte qui en sort, vit de bernation peut s'effectuerpar l'expéri-
1 à 15 mois et hiberne dans des
lre possibilité : mettre les rameaux mentation.
fissures du bois ou entre des feuilles
infestés de pucerons dans un bocal sèches. Si l'on trouve des fourmis sur les
rempli d'eau à l'intérieur d'un seau
rameaux en même temps que les
ou d'un aquarium recouvert d'un Objectifs et activités pucerons on peut observer com-
voile nylon, renouveler les rameaux A partir d'un seul puceron on peut ment les fourmis récoltent le miel-
lorsqu'ils sont desséchés. lat sécrété par les pucerons.
Introduire les coccinelles : un cou- en obtenir une centaine en une
ple est suffisant, sinon elles auront
trop vite décimé les pucerons.
2e possibilité : mettre quelques puce-
rons sur des germes de pomme de
terre ; laisser la population de puce-
rons se développer pendant une
vingtaine de jours puis introduire
un couple de coccinelles.
Dès que la coccinelle est adulte, le
mâle diffère de la femelle aux der-
niers segments abdominaux qui
sont visibles. L'accouplements'ober-
ve dans les 4 ou 5 jours, la ponte
une semaine plus tard. A une tem-
FICHE PHASME Les phasmes sont des hémiméta-
boles, c'est-à-dire que dès l'éclo-
par R. Guilbot
sion, les jeunes ressemblent aux
Classification parents. Leurs mouvements sont
très lents; leur marche saccadée est
Super ordre :Orthopteroidea. peu rapide. Les espèces ailées ne se
Ordre : Phasmoptera Jeannel 1947. servent de leurs appendices que
(= Cheleuptera Crampton - 1915). pour amortir les chutes. Ces sont
Famille : Lonchodidae. des insectes qui aiment la chaleur.
Genre : Cuniculina. Ils sont hygrophiles, généralement
Espèce : Imbigra Tedtenbacher nocturnes, ils ne quittent guère leur
1908.
plante hôte.
Nom commun en français : Bâton Les phasmes sont parthénogénéti-
du diable. ques thélytoques (2). Beaucoup de
leurs mâles sont encore inconnus.
Biologie L'accouplement ne s'observe donc
Répartition géographique que très rarement. Il n'y a pas de
parade nuptiale. Pour la plupart
La distribution des Orthoptères se des espèces, la femelle projette, par-
trouve avant tout conditionnée par fois même violemment, sur le sol,
la température,ceux-ci étant essen-
des œufs isolés; dans de rares cas
tiellement sténothermes ( 1). Les ceux-ci peuvent être collés sur un
phasmes suivent cette règle. Ils sont
support (Tachythorax maculicollis,
surtout tropicaux et équatoriaux. qu'ils présentent une ressemblance Parasosibia panis). Le chorion est
Sur les 2 000 espèces décrites, marquée avec leur milieu, soit par très dur, toujours pourvu d'un
3 vivent en France : leur couleur. Ils présentent deux opercule qui est détaché au moment
— Bacillus gallicus Charpentier réactions intéressantes : de l'éclosion. Le développement
— Bacillus rossii Fabricius — L'immobilisation réflexe : lors- embryonnaire est très long, sou-
— Leptynia hispanica Bolivar qu'ils tombent ou lorsqu'on les vent plusieurs mois. La ponte peut
Cuniculina imbriga est originaire du projette sur le sol, on les retrouve. varier selon les espèces de 150 à 700
Tonkin. raides comme des bâtons avec les œufs. Le développement larvaire se
Leur forme est généralement allon- antennes et les 2 premières paires fait par mues successives (5-8) et le
gée ou très allongée. Ce sont des de pattes étendues vers l'avant et la comportement est identique à celui
insectes de taille au-dessus de la 3e paire raidie vers l'arrière. des adultes.
moyenne. Palophus titan d'Austra- — Autotomie régénération : L'au-
lie et Eurycantha horrida de Nou- totomie des membres est fréquente Conditions d'élevage
velle Guinée peuvent atteindre chez le phasme. Elle se produit par
30 cm de long et comptent parmi Le matériel
exemple quand un membre, lors
les plus grands insectes actuels. d'une mue, reste engagé dans sa Les cages seront les mêmes tant
Tous les Phasmes sont phytophages coque. Une légère hémorragie s'en- pour élever les larves et les adultes
mais ils ne sont généralement pas suit. Le membre blessé repoussera que pour obtenir les pontes. Ce
nuisibles aux cultures. Ils sont à la prochaine mue. Un membre peut être un cristallisoir, ou un
parmi les exemples les plus remar- détruit jusqu'à la hanche ne aquarium, recouvert d'un grillage à
quables d'insectes protégés par repoussera jamais. Un adulte ne fines mailles. Il peut s'agir de cages
homotypie copiante, c'est-à-dire régénère jamais. réalisées dans des emballages de
récupération, aménagées de telle Élevage des larves et des adultes éponge imbibée sera mise à la dis-
sorte que l'observation en soit Conditions d'élevage
position des phasmes pour qu'ils
facile et que l'aération soit bonne puissent se désaltérer. 6 à 8 mues
(veiller à l'étanchéité). Pour nos Température : 20 — 25 degrés. seront nécessaires pour arriver à
élevages, nous utilisons pour les Hygrométrie : 60 — 70 % l'état adulte.
trois premiers stades les cages éviter le plein soleil. L'élevage des adultes est tout aussi
réf. El. n° 5 puis ensuite les cages facile que celui des jeunes. Le même
El. n° 10. Il n'est pas rare de
constater que
des œufs provenant d'une même feuillage sera utilisé mais en quan-
tité plus importante. Les phasmes
ponte et placés dans les mêmes
Accouplement et ponte conditions demandent pour le seront changés de cage en fonction
L'accouplement n'a lieu que très développement un temps variable. de leur taille. Actuellement nous ne
rarement, compte tenu de la rareté L'éclosion est toujours très longue. sommes pas en mesure de préciser
des mâles (voir biologie). La ponte Les œufs de C. Imbigra demandent la longévité de C. Imbriga, elle
s'obtient facilement : environ 2 mois pour éclore. paraît être de plusieurs mois.
Température : optimum 25 degrés. Pendant les quelques jours qui sui-
Éclairement : pas d'exigence parti- Bibliographie
vent l'éclosion, les jeunes phasmes
culière. entrainent souvent, soit par l'ab- — La biologie des Orthoptères,
Hygrométrie : 60 — 70 %. domen, soit par une de leurs pattes L. CHOPARD, Paul Le Chevalier,
postérieures la coque vide de l'œuf. éditeur.
Alimentation : les adultes continuent
à se nourrir de ronces. Il n'y a pas lieu de s'inquiéter la — Les élevages des petits animaux,
chute du chorion se fera d'elle- M. SIRE, éditions Paul Le Chevalier,
Support de ponte : les œufs sont vio- volume 1.
même.
lemment projetés au sol. Celui-ci PERRIER,
— Faune de France, Rémy
sera nu ou garni de sable humide. Dès l'éclosion les jeunes seront pla- tome III, Myriapodes - Insectes
Cette dernière solution est intéres- cés en cage contenant quelques inférieurs.
sante, si on ne tient pas à récupérer feuilles de ronce dont les tiges
(1) Sténothermes présentant de faibles
les œufs fréquemment. tremperont dans de l'eau. Leur oscillations thermiques.
Nombre d'ceufs pondus : pas d'élé- consommation étant minime il est (2) Thélytoque reproduction parthénogé-
ment suffisamment précis pour le prudent de mettre peu de feuillage à nétique par individu femelle et dont la des-
citer mais pour donner un ordre de leur disposition, et le renouveler cendance ne comprend que des femelles.
grandeur, on peut dire plusieurs fréquemment. Le feuillage sera
centaines. pulvérisé avec de l'eau, ou une Fiche réalisée par l'O.P.I.E.
FICHE 13 fourmilière limité par des plaques Nourriture et soins à l'élevage
LES FOURMIS de verre; Pour la nourriture on pourra
— maintenir une certaine
humi- rechercher leur préférendum, mais
Prélever facilement dans la nature dité (nécessaire au « couvain » qui les fourmis s'adaptent à beaucoup
(avec une pelle et un sac en plasti- sera déplacé en fonction des condi- d'aliments (sucre, pain, raclures de
que) on peut les y relâcher lorsque tions hygrométriques); viande, insectes, etc.). Un mélange
les vacances arrivent. — éviter les variations de tempéra- de miel (qui est bactéricide) et sable
ture sauf pour le rythme de sai- (évite l'englument) et des fragments
On choisira de préférence des sons : leur faire passer 2 mois au d'insectes est souvent cité comme
petites espèces polygynes. Pour froid pendant l'hiver. une nourriture idéale dans les
créer une petite fourmilière il faut fourmilières artificielles.
au moins 100 ouvrières, 30 nymphes Objectifs et intérêt
et une ou plusieurs reines. Il est nécessaire de proposer aux
En plus des objectifs développés fourmis de l'eau sur une petite
Installation de la fourmilière pour tous les élevages les fourmis éponge ou un coton imbibé d'eau.
présentent l'intérêt de permettre La fourmilière ne nécessite aucun
Plusieurs impératifs : l'étude d'une vie en société organi-
d'où les fourmis ne soin autre que la fourniture d'eau et
— un espace sée au niveau des individus (spécia-
de nourriture.
peuvent s'échapper clos (vitres —
: lisation, entraide) et de l'espace
grillage type « garde-manger ») ; (architecte de la fourmilière). Elles
nourrissage visible Modèles de fourmilières artificielles
— un espace de permettent aussi une prise de
en permanence; conscience des conditions du milieu. Vue de profil
— un espace pour
le « nid » que On peut lier l'élevage des fourmis à
l'on maintient à l'obscurité, sauf celui des pucerons (voir Fiche 11) Petite fourmilière en plâtre moulé,
pour les observations séries de
: ou d'un fourmilion trouvé dans la modulaire (plan décrit à titre indi-
loges créées artificiellementou plus nature (prédateur naturel des catif, de nombreusesvariantes sont
simplement sable ou terre de la fourmis). possibles).
O.P.I.É. : Office pour l'information Elle se propose de favoriser la diffu- — Etudia pavonia
éco-entomologique. sion de ces informations. — Smerinthus ocellata
B.P. 121 — 78003 Versailles Cedex Les fiches « Grillon » et « Phasme » — Philosamia cynthia
Pacnoda marginata
ont été reproduites grâce à leur —
aimable autorisation. — Actia selena
Cette association a pour objet d'en- — Mancstro bressicas
courager et de développer les études Autres fiches disponibles — Chrysomela gypsophilae
entomologiques, en particuliersous — Phasme Cuniculina imbriga — Parnassius appolo
leurs aspects écologiques, de facili- — Phasme à tiare — Locusta migratorioïdes
ter les relations entre toutes les — Phasme Carausius morosus — Danaus plexippus
catégories de personnes intéressées — Criquets — Cetonia speciosissima
par ces études et de favoriser la — Grillons — Coccinelle aphidiphage
connaissancede l'entomofaune dans — Actia caja — Fausse teigne des nids de
ses milieux naturels en vue d 'en éta- — Abeilles bourdons
blir l'inventaire et l'aménagement a) Ruchettes d'élevage — Itoplectis maculator Fabricius
dirigé. b) Cagette d'élevage — Dystiscus marginalis
IV. - Bibliographie LEUTSCHER, éd. A signaler un numéro hors série de
— Le vivarium, T.D.C. (décembre 1973) « L'enfant et
Payot.
Pour le maître fil des saisons, l'environnement » (vers de terre, clo-
— Bêtes et plantes au
- Les élevages de petits animaux,
M. SIRE, 2 volumes, éd. Le Chevalier
M. PAUMIER, éd. Bourrelier.
Ouvrages généraux (exemples et objec-
portes, petites expériences possibles).
— Revue La Hulotte - 08240 Buzancy.
(ouvrage très complet mais d'un prix Nombreux numéros traitant du sujet
tifs d'élevages en classe)
élevé — on peut le consulter dans les —tous les numéros de cette revue éco-
C.D.D.P. ou les E.N.). — Recherches
pédagogiques, I.N.R.P. logique à présentation humoristique
ib N" 86 « Initiation biologique ». sont intéressants(abonnement et achat
— « Les animaux, les
élevages » — ib N" 62 « Activités d'éveil scientifique des collectionsdéjà parus — prix modique).
Guide du maître du CE au CM, collec- à l'école élémentaire : Objectifs, métho-
tion « Tavernier », éd. Bordas. des, moyens ». — Livrets d'éveil, B. BORNANCIN,
éd. Nathan.
— Pour découvrir les
animaux — 0 N° 70 « Première approche des pro-
Des animaux bien installés »
Planches photographiques,documents. blèmes écologiques ». «
Petite faune »
«
— Activités scientifiques
d'éveil, — Les activités
d'éveil, fichiers pour le Peuple des insectes »...
«
NUFFIELD, éd. O.C.D.L. (quelques maître, éd. Nathan. Sciences expérimentales,
élevages et plantations : petits mammi- d'éveil, tra- —
fères, insectes, boutures). — Activités scientifiques P.J. CHIROUZE et D. NURY, éd.
duction par J. DEUNFF du plan Nuf- Colin.
simples, I.N.R.P., field, éd. O.C.D.L.
— Quelquesélevages
— Terrarium, S. SCHMITZ,
collec-
précisions bibliographiques mention- d'éveil au cycle moyen,
nées pour chaque étude (1973), daph- — Activités tion « Sciences jeunesse », éd. Dela-
Fiches d'accompagnement des instruc- chaux-Niestlé.
nies, phasmes, chenilles et papillons, tions officielles, C.N.D.P. 1.2.3.
guppys, tritons, hamster, aquarium — Aquarium, WEISS, collection
marin). Pour les enfants «Sciences Jeunesse », éd. Delachaux-
Élevages et cultures à l'école élémen- Niestlé.
— — B.T. Bibliothèque de travail
— L'aquarium et ses poissons,
:
taire, J. LAMARQUE et D. NURY, (CM1-CM2) et B.T.J. Bibliothèque de
C.R.D.P. de Marseille. M. PUIBOUBE, éd. Nathan.
travailjunior (CE).
L'étang, M. DELEVAY, éd.
— Animaux d'aquarium et Adresse C.E.L. (Coopérative de l'en-
de terra- —
rium, BECK, éd. Scarabée. seignement laïc), B.P. 282, place Bor- Nathan.
SIRE, gia, 06403 Cannes. — La mer, M. DELEVAY, éd.
Nathan.
— L'étang, sa flore, sa .faune, M.
éd. Boubée. « Aquarium, vivarium »
«
Élevages d'insectes : les fourmis, le Adresses pour se procurer des
— L'aquarium, ses enseignements, ver à soie, les grillons... » animaux
M. SIRE, éd. Boubée. Élevage de mammifères : le hamster,
«
— L'aquarium
d'eau douce, le cochon d'Inde, la souris... » — O.P.I.E., La Minière, B.P. 121,
M. FAURE, guide Marabout. Demander le catalogue — nombreuses 78003 Versailles Cedex. Tél. 044-13-43
L'aquarium marin, M. FAURE, publications sur les animaux. (insectes).

guide Marabout. — Muséum d'histoire naturelle, ser-
— T.D.C. : Textes et documents pour la
radiovision : Petits éle- classe, abonnement au C.N.D.P., vice du Vivarium, 5 rue Cuvier, 75005
— Dossiers 29, rue d'Ulm, 75231 Paris Cedex 05. Paris
vages en classe, Autour d'un aquarium.

Dossier documentaire proposé


par Jack Guichard,
à
professeur l'école normale des Batignolles.
Ce dossier remanié
remplace le numéro 9
1982-1983
et couvre la période
de l'année scolaire
1983-1984
SCIENCES
qïlq*~

le
UE
E.L S~ ART-

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