Assurance en Algerie 22.10 06.03
Assurance en Algerie 22.10 06.03
Assurance en Algerie 22.10 06.03
PO
IN T
T OF
D V
E IE
V W
U
E
Assurances et gestion des risques, vol. 81(3-4), octobre-décembre 2013, 285-290
Insurance and Risk Management, vol. 81(3-4), October-December 2013, 285-290
1. LA PÉRIODE COLONIALE
Cette période était caractérisée par le monopole des compagnies
françaises sur le secteur d’assurance en Algérie. Cela se confirme en
1861 par la création d’une mutuelle incendie spécialisée pour l’assu-
rance en Algérie et dans les colonies. Afin de répondre à la demande
des colons-agriculteurs, des mutuelles sont constituées; c’est le cas
de la Mutuelle Centrale Agricole, en 1933, qui fait partie de la Caisse
Centrale de Réassurance des Mutuelles Agricoles laquelle a été
créée en 1907 et qui regroupe les mutuelles de Tunisie, du Maroc et
d’Algérie.
Des textes métropolitains ont été adoptés par le législateur pour
réglementer l’assurance en Algérie dont les principaux sont :
- La loi du 13 juillet 1930, réglementant l’ensemble des contrats
d’assurance terrestres.
285
- Le décret du 14 juin 1938, unifiant le contrôle de l’État sur
toutes les sociétés d’assurance.
- La loi du 25 avril 1946, relative à la nationalisation de 32
sociétés d’assurance et à la création d’une Caisse Centrale
de Réassurance, d’une École Nationale d’Assurances et d’un
Conseil National des Assurances.
3. LA SITUATION DU MARCHÉ DE
L’ASSURANCE EN ALGÉRIE
Amorcée depuis une dizaine d’années, la libéralisation du mar-
ché algérien de l’assurance, jusque-là dominé par les entreprises
d’État (65 % en 2009), a donné une première impulsion au sec-
teur, qui s’est traduite par une multiplication des acteurs. Il existe
aujourd’hui 15 compagnies d’assurance en Algérie, totalisant un
chiffre d’affaires de 76.5 milliards de dinars en 2009, en progression
de 12 % en un an. En dépit de ces statistiques encourageantes, le sec-
teur ne représente que 0,61 % du PIB en 2008, ainsi que l’assurance
de personnes, dont le développement a été l’objectif principal de la
libéralisation, marque toujours le pas et son taux n’excède pas encore
les 7.3 % en 2009 contre 92.7 % pour les assurances de dommages.
En plus, une stagnation qualitative de l’offre a marqué les compa-
gnies par la mise sur le marché des mêmes produits génériques.
Enfin, l’étude annuelle sur les marchés mondiaux de l’assu-
rance, réalisée par Swiss Re, classe l’Algérie à la 61ème place mon-
diale par le montant des primes encaissées ( sur 147 pays étudiés),
avec un part de marché mondiale de 0.03 % et à la 5ème place en
Afrique, derrière l’Afrique du Sud (16me), le Maroc (52éme), l’Égypte
(58ème) et le Nigeria (60ème). L’Algérie, avec l’équivalent de 1 Md
USD de primes encaissées en 2010, participe à la hauteur de 1.5 %
du marché de l’assurance du continent africain (67 Mds USD) qui
lui-même ne pèse que 1.5 % du marché mondial de l’assurance (43
338 Mds USD) avec pourtant une population de plus de 900 millions
d’habitants. Hors l’Afrique du sud (qui totalise à elle seule 80 % du
marché continental), l’Algérie représente 7 % du marché africain.