Module Sciences Sociales Sec Iv
Module Sciences Sociales Sec Iv
Module Sciences Sociales Sec Iv
Décembre 2010
Orientation du module
Ce module sert de mise en situation pour l’ensemble du programme de la quatrième année du
nouveau secondaire. Il propose une approche détaillée des différents chapitres à étudier.
Le libellé des compétences terminales démontre que les démarches historique et analytique sont
considérées dans chacune de ses parties et dans l’ensemble, dans le but d’en favoriser
l’apprentissage. Ainsi, l’élève apprendra à établir des hypothèses, à critiquer et à analyser les
points de vue des auteurs. En effet, ils feront eux-mêmes de l’histoire ; ils seront actifs et
l’enseignant deviendra un guide pour établir les orientations et assurer le progrès du travail de
l’apprenant. Ainsi, la véritable relation pédagogique établissant la Relation Maitre/Élève,
Élève/Maitre, Élève/Élève en vue de favoriser une éducation de qualité basée sur le
développement des compétences appropriées au niveau des sciences sociales, conformément à la
philosophie de l’éducation haïtienne.
Compétences spécifiques :
Faire ressortir les principales caractéristiques de la vie sociopolitique durant la période de
1934-1957 en analysant les divers faits sociaux de l’époque.
Examiner les principaux éléments caractéristiques du pouvoir politique haïtien de 1934 à
1957 et les gouvernements se succédant durant cette période.
Placer la révolution de 1946 dans son contexte en tant que décision sociopolitique du
gouvernement de Dumarsais Estimé.
Expliquer les circonstances sociopolitiques nationales qui ont conduit Dumarsais Estime au
pouvoir
L’Occupation américaine a été un succès très relatif dans toutes ces entreprises, mais elle a laissé
intacte la structure du système. A cet égard, il est significatif que, dans la plupart des régions, les
paysans étaient au début astreints aux corvées pour les travaux publics; dans d'autres, ils étaient
dépossédés de leurs terres au profit de compagnies haïtien-américaines qui voulaient réintroduire le
système de plantations dans les plaines, associant dans une entreprise commune, le grand capital
américain et une participation financière symbolique du coté haïtien. II est tout aussi significatif
que les Américains ont écrasé le mouvement nationaliste paysan en utilisant des armes lourdes
modernes, alors que le nationalisme urbain dont le langage était susceptible d'être mieux compris
se voyait finalement satisfait dans ses revendications.
Travail d’Elève
Produire un texte de douze lignes (15) avec des commentaires appropriés sur les implications
directs des élites nationales dans la vie politique durant la période de 1937-1957.
Produire un texte de réflexions de vingt lignes (20) avec des commentaires appropriés sur les
limites les divers paramètres qui entouraient ces gouvernements.
Produire un texte de douze lignes (15) avec des commentaires appropriés sur les divers facteurs
de la révolution de 1946 et ses impacts sur la vie nationale.
Compétence terminale :
Analyser les faits sociopolitiques qui sont à la base de l’échec du gouvernement de Magloire
tout en appréciant l’état des relations diplomatiques d’Haïti durant la période de 1937-
1957.
Compétences spécifiques :
Mettre en relief les grands aspects de la vie sociopolitique d’Haïti qui expliquent l’échec du
gouvernement de Paul E. Magloire
Travail d’Elève
Elaborer un texte de vingt lignes pour mettre en relief les faits sociopolitiques expliquant
l’échec du gouvernement de Magloire.
Compétence terminale :
Evaluer la situation économique et sociale sous les gouvernements de Sténio Vincent à Paul
Eugene Magloire
Compétences spécifiques :
Mettre en relief les différents faits qui ont contribué à l’amélioration de la situation sociale
et économique d’Haïti de 1937 à 1957.
3- La corruption et la récession
Le caractère le plus marquant du régime est Carta de saisir tous Ides avantages de la vie facile
tout en ignorant Ides problèmes, ou en rendant Ides entreprises étrangères responsables,
dans la mesure ou elles jouissaient de grands pouvoirs a condition de partager Ides profits. La
construction du barrage de Pellagre par des firmes américaines, dont le cout avait été estime par
['Export Import Bank a US$ 14 millions, a finalement coute 31 millions, sans compter la
centrale électrique qui, jusqu'a maintenant, n'a pas été érigée. Les scandales entourant
la construction de routes par des compagnies étrangères ont aussi caractérise la mauvaise
administration et ides gaspillages du régime de Magloire. Ce fut le règne de la corruption.
Mais ('absence de solution aux problèmes du pays a entraine des conséquences, car I’
insatisfaction a gagne toute la population et a discrédite la gestion gouvernementale. Le « boom
» a pris fin et, tout de suite âpres, le cyclone Halez, particulièrement dévastateur a frappe le
pays ; a cette occasion, Ides fonds d'assistance reçus pour venir en aide aux sinistres ont été
détoures par des officiels du gouvernement au profit de lieurs plantations et de leur villas,
fraiches et agréables, surplombant Port-au-Prince: ce scandale a achève de condamner le régime
de Magloire dont une « petite junte » d'officiers mulâtres favoris froissait% susceptibilité des
noirs
Travail d’Elève
Produire un texte de vingt lignes sur la situation socioéconomique des haïtiens sous le
gouvernement de Vincent, après le départ des américains
Suite à des recherches appropriées, présenter un exposé par groupe de cinq, dans lequel vous
apprécierez les efforts de ces gouvernements pour relancer l’économie nationale.
Définir les concepts « corruption » et « récession » tout en faisant ressortir leur point
ressemblance et de dissemblance
Thème :
De l’ère Duvaliérienne, la présidence à vie.
Compétence terminale :
Apprécier les diverses formes de manifestation des actes de gouvernements des Duvalier.
Compétences spécifiques :
Identifier les causes fondamentales et occasionnelles de l’accession de François Duvalier au
pouvoir.
Faire ressortir les effets immédiats de la prise de pouvoir de Duvalier à travers le
traitement infligé aux forces traditionnelles nationales.
Mettre en relief les inquiétudes sociopolitiques auxquelles confronte la société haïtienne
face aux actes de Duvalier.
Daniel Fignolé
Daniel Fignolé était un opposant farouche et inconditionnel à la candidature de Duvalier, son ancien
co-équipier de 1946 ; il était le porte-parole des masses urbaines de Port-au-Prince et des intellectuels
pauvres et honnêtes des classes moyennes qu'il avait séduites par sa doctrine imprécise mais a fond de
progressisme-autoritaire, une combinaison de nationalisme a la Mustapha Kemal et de justicialisme
de type péroniste, qu'avec une certaine présomption sinon candeur, il croyait acceptable pour les Etats-
Unis. II convient de souligner que, depuis 1946, sa doctrine était devenue moins belligérante et sa
tactique rendue plus flexible pour s'adapter aux contingences du moment, mais de jeunes marxistes
optaient en sa faveur. II avait garde son talent oratoire de tribun créolophone a succès, mais sa
popularité gardait quelque chose de « populacier» aux yeux de la bourgeoisie et même des
classes moyennes et modestes de la capitale, alors que les intellectuels oniristes gardaient un
penchant pour I’ homme de 1946 avec son « rouleau compresseur » d'antan.
Dépendant, sa popularité contagieuse parmi les masses pauvres de la capitale ne suffisait pas
pour assurer une élection au niveau national, même avec le support des soldats qui appréciaient ses
discours en Créole habiles, enflammés et durs. La période électorale était trop brève pour lui
permettre d'endoctriner les masses comme il I’ aurait voulu ; en outre, ii lui manquait des techniciens
et des intellectuels marquants parmi ses partisans ; il ne connaissait pas bien les hommes, les officiers
supérieurs de I’ armée ne I’ aimaient pas, et, en principe comme en fait, il passait pour un élément
suspect aux yeux des américains. Trop souvent démagogue, il était craint des classes moyennes dites
pensantes. Finalement, il était plutôt naïf et la bourgeoisie ne le prenait pas au sérieux, tout en le flattant
sans le financer, car il représentait simplement un allie de fortune contre Duvalier.
Idolâtre par ses partisans qui I’ appelaient «le Professeur», Fignolé, en dépit de ses handicaps,
pouvait être une force impressionnante a un moment critique en cette période de crise, car n'importe
quand, I’ opportunité pouvait lui permettre de réunir dans son bastion de Port-au-Prince une foule
imposante plus dévouée à sa personne qu'au pays dans son ensemble.
Louis Déjoie
L’oligarchie traditionnelle, confiant en la possibilité enfin de gagner la présidence sans avoir
besoin cette fois d'intermédiaire, a présenté son candidat: le Sénateur Louis Dejoie, UN
agronome compétent et un industriel bien connu. Ses partisans, peut-être plus que lui-même, ont
condamné «la révolution de 1946 » et les régimes suivants comme étant « dix années de
régression sociale». Ils proclamaient que I ‘élection de Dejoie entrainerait une ère agricole,
industrielle et commerciale nouvelle, en collaboration avec des compagnies américaines. II avait
I ‘appui préférentiel des paysans du Sud. Mais les plus imprudents sinon les plus impudents
parmi ses partisans pleins de superbe, anticipaient l’élimination des « ruraux » de la vie
politique, de l'administration publique et des villes. Ils ont adopté le slogan agrarien « le retour
de la terre », mais ont laissé trop croire qu'ils misaient sur le rétablissement de la suprématie de
l'élite à peau claire qui consacrerait le triomphe des prétendues « forces du bien » dans la vie
haïtienne. Ils ont ainsi fait triompher une caricature peu favorable à leur poulain qui méritait
mieux parce qu'il valait mieux comme technicien et comme homme.
C'est un fait avéré que I’ élite sociale se reconnaissait en Dejoie. La majorité du secteur du
grand commerce I ‘appuyait, et il comptait parmi ses partisans de nombreux officiers de haut
rang ; la clientèle paysanne du Sud du pays demeurait fidele au patron qui lui avait fourni des
moyens d'existence ; une élite professionnelle de haute gamme sociale I ‘adoptait comme son
favori ; dans une certaine mesure, le clergé français penchait en sa faveur; et on te
considérait fortement comme le favori de
I ‘ambassade américaine. Mais centre lui se dressait Duvalier.
Travail d’Elève
Produire un texte de vingt lignes pour expliquer le déroulement du processus aboutissant à
l’élection de Dr François Duvalier à la présidence du pays.
Faire ressortir les traits caractéristiques du traitement des forces politiques traditionnelles sous la
présidence de Duvalier.
Compétence terminale :
Analyser le caractère négatif du régime de Duvalier et l’internationalisation de la crise.
Compétences spécifiques :
Faire ressortir le caractère négatif du régime de Duvalier en mettant l’accent sur sa
politique de mystification.
Etablir la comparaison entre Duvalier et les présidents de la période allant de 1935 à 1956,
en considérant leur désir de garder le pouvoir pour une durée indéterminée.
Afin d'entretenir une certaine appréhension du gouvernement des Etats-Unis au sujet d'une
possible orientation du pays vers la gauche au cas où lui-même perdrait le pouvoir, et afin de se
rendre de plus en plus indispensable pour le secteur des affaires, Duvalier a encourage de jeunes
patriotes de I'extrême-gauche, intelligents et cultives, que le gouvernement de Magloire avait exiles,
a retouper au pays. Sa tactique l'a par ailleurs conduit à tolérer leurs activités militantes
auxquelles, il le savait, ils ne renonceraient pas, et ces derniers en ont profité pour répandre leur
idéologie a travers un réseau de cellules clandestines réunissant des jeunes, des membres des
syndicats et des éléments de la paysannerie, Duvalier a même essayé de montrer quelque
sympathie a de jeunes marxistes de notoriété, en cachant tactiquement son jeu, en leur faisant
miroiter la possibilité pour lui de leur préparer la transition vers le communisme. II s'est montré
réticent sinon sourd vis-à-vis des suggestions américaines de déplacer des supposes communistes
des hautes positions qu'ils occupaient dans l'administration et, de manière surprenante, il a fermé les
yeux sur les activités semi-clandestines des organisations communistes, sans doute en ayant a I’
esprit I’ idée qu'il pourrait aisément les écraser, a n'importe quel moment, afin de plaire aux
américains et, ainsi, tirer plus d'aide d'eux. II est certain que s'il avait pu obtenir une aide
quelconque de I’ Union Soviétique, de la Chine communiste ou de n'importe quel pays du bloc de I’
Est (comme, semble-t-il il l'a cherché) il aurait fait au moins semblant de préparer l'établissement
d'une « démocratie populaire » aussi longtemps qu'il aurait la garantie de conserver le pouvoir, sans
doute pour toujours, et, dans cette perspective, on peut le considérer comme étant le dernier et
le plus audacieux joueur, quelque soit i’ idéologie concernée. Malheureusement pour lui, son
régime ne plaisait ni a 1'Ouest ou on se méfiait de lui, ni au bloc communiste qui ne prenait pas
au sérieux ses prédispositions pro-marxistes, tout en s'interrogeant cependant. Les communistes
locaux s'étaient toutefois organises afin de tirer profit de la tolérance précaire qu'il démontrait
alors, sans prétendre lui accorder un appui qui i’ aurait aide à consolider le contrôle du pays.
En homme ruse, Duvalier s'est bien garde d'interférer dans le domaine des intérêts prives
américains, même lorsque des entreprises mal gérées portaient atteinte a I’ intérêt public national
ou abusaient des termes de leurs contrats comme, par exemple, dans le cas complexe et
scandaleux de la centrale électrique de Port-au-Prince. (Au début de son régime, Duvalier avait
engage comme conseillers économiques d'une part, un citoyen américain dont les activités passées
étaient sujettes a caution, de I’ autre une firme américaine a utilisé complètement les services plutôt
chers. C'était intentionnel il pouvait prétendre avoir des collaborateurs américains I Ainsi, d'une ou
d'une autre, dans le monde des affaires comme dans le secteur de la i pouvait pécher en eaux troubles).
De temps en temps, la police, sur dénonciation, opérait une descente qui quelques communistes
en prison ou les forçait à se cacher, et le pouvait reprendre son credo anti-marxiste-léniniste en
soulignant que la propagation de la doctrine communiste était illégale en Haïti. Mais l'école marxiste
dénonçait avec raison, véhémentement et sans comme étant une mystification, I’ idéologie
officielle du régime (celle Ecole a’ Ethnologie).
i y eut mieux! Dans deux discours sensationnels connus dans la duvaliériste comme étant « Le cri
de Jacmel» et« Le message du Duvalier a laisse entendre, quoiqu'en termes légèrement voiles,
qu'il considérer une éventuelle orientation de son gouvernement vers la puisque le grand patron se
montrait sourd a ses appels pour une aide substantielle. II a laissé filtrer des rumeurs selon lesquelles il
avait engage conversations au-delà du rideau de fer et que la mission diplomatique delà a trait de
reprendre ses activités. Ce message eut un retentissement.
= communistes avaient, en effet, marque des points depuis 1'arrivée de au pouvoir, et leur influence
s'est accrue, de manière surprenante, dans le temps de la coopération avec les Etats-Unis. Certains
pensent ce succès doit être attribue a la sympathie que, secrètement, te ;nt leur portait;
d'autres au contraire, estiment qu'il est du a son (II convient de noter qu'ils avaient remporte de
plus grands succès en et au Chili la ou, a la connaissance de I’ auteur, il n'y avait pas un
jouant au chat et a la souris avec eux). C'est aussi l'opinion de I’ auteur dans la mesure où ce système
se maintient, il servira de terrain favorable a)n du communisme, a cause de la proximité avec Cuba, et
aussi parce faisances pour le Progrès n'a produit aucun succès national en Amérique et enfuma
parce que le ressentiment haïtien centre les Etats-Unis est dans la frustration du pays remontant
aux temps des interventions tes américaines en Amérique Latine.
En tout cas, le rétablissement de Ière de la coopération avec les États-que Duvalier est en train de
rechercher, prouvera la justesse de la thèse communiste selon laquelle « un régime comme celui de
Duvalier et comme celui de Trujillo avant, est un allie nécessaire du capital américain, le gardien
de ses Rtf&o et un instrument pour soumettre totalement Haïti a I’ impérialisme yankee, pour lui le
moment ou la révolution de Castro perturbe le sommeil de Wall Streets». (II est assez troublant
de noter que le chef des lobbyistes de Duvalier comme étant très actif auprès de I’ administration
américaine, du Congres et de la presse est aussi un lobbyiste patente pour les intérêts américains
qui contrôlent la Caribéen Mills et la HAMPCO en Haïti). De ['opinion <le fauteur, la reprise de la
coopération entre le gouvernement américain et aurait simplement pour résultat d'accorder aux
communistes haïtiens la même position de pointe dans le combat centre la dictature a laquelle
participent des patriotes de toute tendance politique, analogue a la position qui avait été celle des
communistes français dans la résistance aux nazis, pendant la deuxième guerre mondiale. On
pourrait en effet comparer le gouvernement de Duvalier a une force d'occupation en Haïti, avec
toutefois la réserve qu'il s'agit d'une force d'occupation locale imposée a son propre peuple.
Les persécutions tactiques centre certains communistes (révocations, emprisonnements,
disparitions comme par exemple ce fut le cas d'un leader de I'extrême-gauche, journaliste plein de
talent et signataire du Manifeste des 81 partis communistes a Moscou) et le rejet officiel du
régime de Castro ont permis a Duvalier de montrer qu'ii se plaçait du cote du gouvernement
américain et qu'en conséquence, il méritait un salaire. La diplomatie de Duvalier a été, dans tous
les domaines, une diplomatie de chantage
Au sujet des intérêts français, le changement de Duvalier a été moins spectaculaire. Âpres un
période au cours de laquelle de officiaux du mouvement avaient attaque les intérêts matériels
et spirituels de la France, Duvalier, sans la moindre hésitation, a ordonne la restitution des prophètes
et a fart adopter un mandat d'arrêt centre des membres de la milice accuses du meurtre d'un
prêtre français. Ce changement visait à parer a la cessation de fade américaine, et Duvalier
espérait, en démontrant de bonnes dispositions, dissiper le litige qui I’ opposait a la France. En
même temps, il comptait créer un dimât favorable qui permettrait au pays de recevoir une réponse
positive à sa demande d'aide adressée au General de Gaulle. II a recherche I’ envoi d'une mission
militaire française afin de remplacer les officiers militaires américains amont ii a demande le
déplacement, et Jil a sollicite une assistance économique ARN de remplacer cèle que les
américains avaient suspendue. On attend rafeurs de futurs développements et les résultats de I’
appel à De Gaulle, au nom des liens culturels entre les deux pays.
5.1.- L’obsession de se maintenir à tout prix au pouvoir même aux dépens du pays
On a déjà note un mot de Duvalier qui fart frémir rétrospectivement: « Je gouvernerai ce pays
jusqu'au dernier centime de la Banque nationale ». Sa détermination à se maintenir au pouvoir était
devenue une obsession pour le chef de I’ état. II s'est accroche avec tant d'acharnement au pouvoir
qu'il a perdu toute la capacité qu'il aurait pu posséder de diriger une nation au milieu du 206me siècle. Le
retour a l'esprit du période antérieure a I’ occupation américaine a ramène le combat politique au
niveau des pratiques du 19 siècle. Mais il était incapable d'être un Salomon ou un Estime, ni
même un Antoine Simon, des hommes qui avaient pris conscience de leurs limites
personnelles et avaient fait appel a des collaborateurs plus avises. Au contraire, il a
systématiquement révoque de I’ administration des intellectuels capables de penser de manière
indépendante et de dénoncer les maux de la politique gouvernementale. On déniait a d'autres le dort
de démissionner sans risque pour eux-mêmes et pour leurs familiers; ils étaient donne forces de
remplir des fonctions sans aucune utilité et de garder le silence au sujet de leurs désaccords avec
une administration qui ne se souciait guère d'adopter une approche technique des problèmes, étant
donne qu’- des hommes de main résolvaient toutes les difficultés par un déploiement de farce. Des
révocations se sont fartes manu militari en plein jour, même au bureau central du Ministres de
('Éducation Nationale.
Les institutions techniques créées par Estime et conserves par Magloire pour marquer une étape
vers la modernisation, ont perdu leur ra&son d'être. Les fonds de I'IDASH, par exemple, en
principe destines à couvrir les dépenses de maladie des ouvriers ont été détournes vers les
activités politiques du régime. L'École Normale Supérieure a perdu son premier Directeur, un
respectable éducateur de carrière et un remarquable intellectuel diplôme de la Sorbonne, ainsi
que ses meilleurs professeurs. Les diplômés de cette École ont été remis de cote pour les
nominations et remplacés dans les écoles par des professeurs que le gouvernement estimait être
plus sure. L'institut Haïtien de Statistiques qui avait réalisé un travail remarquable par une
approche statistique des données de base et des problèmes haïtiens, a du suspendre la publication
de sa revue mensuelle par manque de techniciens, car la plupart d'entre eux avaient été révoqués
ou avaient du laisser le pays.
Deux projets inities sous les auspices du programme d'aide américaine, dans le cadre d'un effort
de développement de la vallée de l'Artibonite (ODVA) et dans le Nord du pays (Pote Cole), ont
du se passer de leurs directeurs. Ces derniers, le premier, un agronome économiste
compétent et I’ autre un administrateur expérimental, avaient pensé qu'ils pourraient gérer ces
entreprises selon les principes de 1'efficacité technologique. Aux yeux des hommes au pouvoir,
ils étaient coupables de manquer de zèle pro-gouvernemental et de prétendre se comporter
comme des techniciens apolitiques. Lei comme partout aideurs, la « duvaliérisation » a signifie la
dégradation. Même i’ École Nationale des Hautes Études Internationales pourtant créée par
Duvalier, a été détourée de ses orientations initiâtes et a perdu ses meilleurs spécialistes et, de ce
fart, a enregistre une certaine dégradation. Son directeur, sorti de la Sorbonne (en Histoire) et
de « Sciences-Po » (en Relations Internationales) et I’ équipe de professeurs de haut niveau qui
avaient été exceptionnellement recrutes sans parti-pris politique, espéraient faire fonctionner
I’ école sur le modèle de semblables institutions étrangères. La Banque Nationale elle-même a
été partiellement épargnée parce que le Fond Monétaire International a menace de lui retirer son
appui. Toutefois, son directeur d'études, un des économistes haïtiens les plus brillants, docteur
de la Faculté de Droit et des Sciences Économiques de Paris, a été révoque et te Conseil de
Direction tout entier remplace.
Dans le secteur prive, des entrepreneurs bien connus, des agronomes, des industries et des
négociants, âpres bien des années d'expérience et de succès, ont été contraints, sous la menace de
boycott, de descentes de lieux et d'autres formes de persécution, d'abandonner leurs entreprises
qui ont été saisies par les officiels du régime, et ils ont du quitter le pays. Les firmes
spécialisées dans I’ importation ont reçu un traitement particulier de la part des services de
douane, car des employés tout puissants détournaient une partie des ordres d'entrée tandis qu'ils
leur remettaient toutes les factures et les impôts. On pouvant ainsi rencontrer des vendeurs de
rue qui offraient a bas prix, calmement et sans crainte, ces articles détourent. Ces pratiques
frauduleuses avaient conduit à la fermeture du magasin américain Bêlas Hess. Pendant ce
-temps, les pauvres voyaient s'accumuler de manière vertigineuse les fortunes des officiels
lesquels, avec un salaire mensuel de moins de US $ 400-500 et des économies de moins de 50
dollars pouvaient se faire construire des villas de l'ordre de 50 a 80.000 dollars. Les hommes au
pouvoir se montraient friands de meutes importes d'latine, de France et des Etats-Unis, de
piscines a la mode, de chaines stéréo. Les comptes dans tes banques suisses grossissaient à
chaque voyage des potentats du régime en pays helvète. Duvalier a utilis6 la corruption
comme la meilleure manière de garder une clientèle loyale et fidele. Corrupteur, sans être
corrompu a tartre personnel!
6.6.- les erreurs de calcul internationales et les réserves stratégiques des États-Unis
Le Manchester Guardian du 24 avril 1962 a écrit: il est difficile d'admettre que le régime de
Duvalier pourrait survivre sans I’ assistance technique et financière des États-Unis ». Cette
conception longtemps partagée par les États Unis eux-mêmes était basée d'un cote, sur une
surestimation des effets négatifs de la suspension de l’aide dans un pays comme Haïti et de I’ autre,
sur une sous-estimation de endurance des Haïtiens a supporté la souffrance. Le régime a organise une
diminution sensible du niveau de vie, et le peuple a été oblige d'accepter le fait (« survivre dans la
dignité »), tout comme il a été prive de tous les moyens d'action contre un gouvernement que le
support des États-Unis avait renforce. On ne pouvait plus utiliser facilement les vieilles méthodes grâce
auxquelles on renversait les mouvements en soudoyant I’ armée ou les proches du pouvoir en place.
Trop simple avec le type de régimes de fascisme de sous-développement comme en Haïti et dans le
contexte de la guerre froide sensible aux variations de I’ anti-américanisme dans une région de Castro-
communisme a l’offensive. Les votes traditionnelles américaines étaient sinon condamnées à échouer,
du moins a utiliser avec discernement, et I’ élimination de Duvalier, sceptiquement parce que les
Américains le voulaient, ne pouvait plus être une affaire de routine, surtout qu'on n'était pas sur
qu'ils le voulaient vraiment. Théoriquement, il était encore possible d'utiliser d'autres moyens tels
qu’intervention militaire ou la stérile quarantaine économique. Le pouvoir militaire du régime de
Duvalier n'était opérationnel que face a des civils désarmes. L'Amérique Latine est cependant
devenue réticente à toute intervention, sauf chez quelques retardataires de l'opposition, et même les
ennemis les plus impeccables du régime n'estimaient pas alors un débarquement américain
désirable. Dans ce climat favorable au principe de la non-intervention, Duvalier a lui aussi,
réalisé que, malgré toute sa puissance militaire, les États-Unis pourraient être ramenés au niveau
opérationnel d'un «tigre de papier». D'un autre cote, I’ économie haïtienne demeurait vulnérable a
cause de sa grande dépendance de I’ extérieur. Mais les États-Unis avaient pour leur part rejeté I’ idée
leur boycott total des relations commerciales dans la mesure où cela présenterait des sanctions
économiques graves, et qu'ils n'étaient point à altérer aussi bien.
Les mouvements étrangers, en réalité, ont peut-être trop droit et fait trop peu; en ce qui concerne I’
appui a l'opposition.
Le plus sérieux problème, au plus fort de la crise, a été lie à la perplexité montrée par les États-
Unis au sujet du contrôle de la situation après limitation de Duvalier. Après Duvalier, qui ? Quoi ?
L'idéalisme et l'orientation antidictatorial de la Nouvelle Frontière, en particulier après
l'expérience cubaine du fiasco de la Bale des Cochons ne pouvaient pas ailer aussi loin dans le
soutien apporte a l'élimination des dictateurs sans considérer les intérêts nationaux des États-
Unis. Les décideurs américains n'ont trouve, dans la situation haïtienne, aucun groupe tel qu'une
armée forte et indépendante qui, par sa seule présence, pourrait aider a « stabiliser» le pays après le
renversement de Duvalier (comme ce fut te cas en République Dominicaine après le départ de
Trujillo). Ils ont estime qu’à cause de la complexité du cas haïtien, ii était préférable de retarder
un appui décisif à un mouvement jusqu'a ce qu'ils puissent contrôler la crise post-Duvalier. La
crainte d'un mouvement pro-castriste a influence la pensée des américains et a partiellement
paralyse tuer disposition à apporter un support total aux ennemis de Duvalier. Les agents américains
en Haïti ont plus considéras un coup politique plutôt que recherche une solution impliquant les
masses ce qui pourrait conduire au chaos. Ceci équivalait, en fait, à retarder la chute de Duvalier.
Depuis la mort du Président Kennedy, le problème haïtien est devenu une question archivée pour le
Département d'État. La nouvelle administration telle qu'elle est influencée, semble-t-il, de plus en
plus par une « échéance réaliste » et les partisans de la libre entreprise et le point de vue du monde
des affaires, parviendra-t-elle a transforme les relations actuelles en une neutralité bienveillante
favorable a Duvalier, au lieu de s'engager dans la tache impossible de reformer le dictateur, faute
de ne ('avoir point renverse quand cela était possible ? Ou est-ce que la politique d'attente est
simplement une tactique qui va remplacer I’ ancienne opposition a Duvalier ? Toute la politique des
États-Unis a I’ égard de i’ Amérique Latine est impliquée. La nouvelle politique sera-t-elle placée
sous IE drapeau du pragmatisme » ou sous la bannière de Alliance pour e Progrès de Kennedy et
«la politique du bon voisinage* de Franklin D. Roosevelt ? Quelque soit la réponse a ces
questions, la voie semble ouverte pour n'importe laquelle des deux possibilités contradictoires, le
meilleur ou le pire, dans les relations des États-Unis avec Haïti. Une normalisation arrangerait aussi
bien les obsèdes de la guerre froide qu'elle annoncerait la récompense de la patience duvaliérienne
au prix d'un anti-communiste commun
Travail d’Elève
Elaborer un texte critique de vingt lignes pour montrer le caractère négatif du régime de Duvalier
en mettant l’accent sur sa politique de mystification
Etablir la comparaison entre Duvalier et les présidents de la période allant de 1935 à 1956, en
considérant leur désir de garder le pouvoir pour une durée indéterminée.
Faire l’énumération suivi d’explications appropriées sur les divers événements qui occasionnés
l’internationalisation de la crise sous le régime duvaliérien tout en mentionnant les principaux
acteurs qui s’y impliquent.
Thème :
D’un Duvalier à l’Autre.
Compétence terminale
Apprécier les différents facteurs de l’évolution de la situation sociopolitique d’Haïti sous la
présidence de Jean-Claude Duvalier
Compétences spécifiques :
Présenter les dispositions de sécurité prises François Duvalier afin d’assurer la succession
du pouvoir à son fils Jean-Claude ainsi que les premiers pas du nouveau gouvernement.
Analyser les relations diplomatiques de Jean-Claude Duvalier avec les Etats-Unis en faisant
les ressemblances et dissemblances par rapport à celles de son père.
Effectuer une étude comparative sur la politique du père et celle du fils en faisant ressortir
leurs caractéristiques propres dans la logique de la continuité du régime
Travail d’Elève
Elaborer un texte de quinze lignes pour faire état des dispositions du père en vue d’assurer une
bonne transition du pouvoir tout en mentionnant les débuts du gouvernement de Jean-Claude
Duvalier.
Produire un texte de douze (12) lignes avec des commentaires sur l’ingérence des Etats-Unis
dans les affaires du pays sous le gouvernement de Jean-Claude Duvalier.
Exposé dans texte de vingt lignes une étude comparative sur la politique du père et celle du fils
sur le point de vue sociopolitique.
Thème :
Les effets politiques du système Duvaliérien sur les diverses couches sociales.
Compétence terminale
Analyser les grands effets politiques du régime sur les principales couches de la société en
insistant sur le nouvel état des forces politiques intérieures.
Compétences spécifiques :
Placer la structure des tontons-macoutes dans son contexte en tant qu’arme puissante entre
les mains des Duvalier dans la gestion du pouvoir et dans la pratique des répressions
sociopolitiques.
C'est I’ ensemble de ces trois strates qu'on appelle vulgairement les tontons-macoutes et
officiellement la Milice des Volontaires de la Sécurité Nationale, un titre emprunte au fascisme
mussolinien. En réalité, ce n'est pas une force indifférenciée et sa fidélité est plus personnelle
qu'institutionnelle, et ceci est important dans réévaluation des forces poïétiques. Le fait qu'on a
retiré de tuer par révolver a certains éléments de la deuxième strate et lieur puissance régionale a
certains éléments de la troisième révèle que les successeurs ne les considèrent pas comme sures à
100%.
- l’épuration syndicale
Les syndicats ouvriers indépendants, à cadres Chrétiens comme la Fédération Haïtienne des
syndicats Chrétiens, ou à cadres communistes comme l'intersyndicale, n'ont pas dépassé le cap
des années 1962-1963, brises par le pouvoir et leurs chefs en prison ou en exil. Comme pour la
presse, dont tous les journaux d'opposition ont été fermés, comme pour I’ université, épurée
de 1960 a 1963, le régime ne peut accepter que les organisations d'ouvriers dociles, renonçant
non seulement a toute activité hostile mais même a toute neutralité politique.
Aussi, en vertu du principe « qui ne se déclare pas avec moi est centre moi», les journalistes,
les intellectuels, les membres des professions libérâtes, les fonctionnaires, les leaders ouvriers
sont-ils constamment sollicites de rédiger ou de lire des déclarations d'adhésion a la politique
gouvernementale, ce qui ne fait qu'accélérer les départs pour f étranger. Mais, de toute façon, dans la
situation de force actuelle, toute solution repose davantage sur «la dialectique des armes » que
sur « l’arme de la dialectique ».
Travail d’Elève
Présenter dans un texte de vingt-cinq lignes le niveau de domination du régime duvaliérien sur
les diverses forces vitales de la société haïtienne.
Présenter un tableau dans lequel vous établirez un parallèle entre les méfaits causés sur chaque
groupe social
Monter une scène de théâtre pour expliquer les rapports existant la société proprement dite et les
outils du régime.
Thème :
D’un Duvalier à l’Autre, quel issu. (Suite)
Compétence terminale
Mettre en évidence le rôle de la papadocratie dans l’histoire d’Haïti.
Compétences spécifiques :
Démontrer l’influence, les impacts et les conséquences de la papadocratie dans l’histoire de
la république d’Haïti.
Travail d’Elève
Thème :
Situation socio- économique d’Haïti (1957 – 1986).
Compétence terminale
Evaluer la situation économique et sociale d’Haïti sous le régime des Duvalier
Compétences spécifiques :
Identifier les différents actes posés par le régime duvaliérien afin de contrôler toutes les
facettes du commerce national.
Situer la coopération internationale dans l’évolution de la situation socioéconomique
d’Haïti
Aussi, a-t-il demande et obtenu IA présence d'une mission militaire, mais il a détoure I’
entrainement et les armes au profit de la milice et des corps privilégies de i’ armée. II a de
même sollicite et reçu un support budgétaire en 1960, renouvèle et augments en 1961, dans la
proportion de 20% du budget (US $ 2,5 millions en 1960,6 millions en 1961). Finalement, a sa
demande, les Etats-Unis ont fourmi une assistance spéciale pour I’ agriculture, les travaux publics,
la sante et administration publique (US $ 5.191.621 en 1960, 7.337.731 en 1961). Deux projets
de développement, I’ un dans la vallée de l'Artibonite (ODVA) et I’ autre dans le Nord du pays
(Pote Cole), illustrent cette période au cours de laquelle Duvalier a eu un appui substantiel des
Etats-Unis.
Le montant total de I’ assistance américaine s'est élève a US $ 3,1 millions en 1957, 4 millions en
1958, a atteint 12,7 millions en 1959 et a culmine a 15 millions en 1961. Cette contribution,
essentiellement tirée de I’ apport des contribuables américains aux dépenses publiques du
gouvernement de Duvalier, a permis au président d'en détourer une partie vers des activités
politiques, a travers la multiplication de comptes non fiscalises qui mettent des revenus publics
non inscrits au budget a la disposition des autorités politiques. L'ambassade américaine comme
les agences d'aide ont vainement proteste centre la tendance croissante d étendre cette pratique.
Finalement, un conflit a éclate a partir d'une part, des exigences administratives nécessaires pour
obtenir T’aide américaine, de I’ autre de la volonté du gouvernement haïtien de contrôler et
duvaliérisme les employés haïtiens des agences d'aide américaine opérant dans le pays. Aussi
longtemps qu'il recevait l'aide, Duvalier ne se montrait pas enclin a observer les régies établies au
titre de I’ Alliance pour le Progrès et il a généralement refusé d'appliquer les procédures en ce
qui concède I’ engagement et le contrôle du personnel local nécessaire pour mettre en œuvre les
programmes d'aide. Le désaccord avec les Etats-Unis a atteint un point de rupture quand Duvalier
s'est fart réélire en 1961. Les fonds furent gèles et le désengagement américain • commença.
Bien longtemps avant la suspension de l'aide américaine, le gouvernement haïtien s'écart
plaint de plus en plus de la lenteur administrative de Washington, au regard du développement
des projets pour Haïti. Dans les cercles gouvernementaux, les officiaux ne se privaient pas de
critiquer ouvertement ce qu'ils considéraient, avec dérision, comme de faibles «
paquets » d'aide, insuffisants pour répondre aux besoins cruciaux du pays, et juste assez pour
maintenir !e régime, comme s'il s'agissait d'appliquer une politique délibérée qui consistait à
maintenir le gouvernement en iut apiquant un traitement sous forme d'oxygène. L'aéroport
international de Port-au-Prince a souvent été cite comme un exemple de cette politique car, des le
début du gouvernement de Duvalier, cet important projet a été discute, mais jusque la, on n'en avait
pas entame ('exécution.
Travail d’Elève
Dresser un tableau pour classer les principales activités des secteurs et les actes d’imposition du
gouvernement de Duvalier.
Elaborer un texte de quinze lignes pour établiront la comparaison la situation économique sous le
régime des Duvalier par rapport aux gouvernements précédents.
Compétence terminale
Evaluer le bilan socioéconomique et diplomatique d’Haïti sous le régime des Duvalier, de
1957 à 1986.
Compétences spécifiques :
Etablir un bilan global du régime duvaliérien sur les plans économique et social
De 1950 a 1967, IE régime, soucieux de la seule efficacité politique a laisse sombrer I’ économie
du pays au niveau le plus bas depuis la seconde guerre mondiale. Certes, il n'a pas crée la crise;
il l'a trouvée déjà installée a son avènement, dans ('héritage obère laisse par son prédécesseur le
général-président Paul E Magloire. Mais il a été incapable de la juguler.
Dans la mesure où, en Haïti, le secteur primaire couvre la campagne et les secteurs secondaire
et tertiaire surtout la ville, un géographe français a calcule que te secteur primaire produit les
9/10emes des exportations, ce qui permet aux secteurs secondaire et tertiaire TF absorber les
9/10emes des importations, et la « révolution » duvaliériste qui prétendait bouveter au nom de I’
arrière-pays rural n'a guère change ce fait qui est pourtant fondamental. S'ii y a un médecin pour
20.000 habitants en moyenne, la moitie du corps médical exerce a Port-au-Prince. L'enseignement
primaire rural public dispose d'un budget qui n'est pas le tiers de celui de renseignement primaire
public urbain, lequel dessert, ne Ioulions pas, 10% de la population. II est à signaler d'âpres es
chiffres du budget opérationnel 1967-1968 que les ministres de éducation nationale et de I’
Agriculture disposent respectivement de 11,6% de 8,4% du budget de I’ État dont 25% vont à
l'intérieur, à la Police et à la Défense nationale, lesquels disposent déjà de fonds importants «
debudgétarisés » de la Régie du Tabac. Par comparaison, te budget de I’ Université Yaté aux Etats-
Unis pour 12.000 personnes est de 3 fois supérieur au budget national haïtien censé être pour 5
millions d habitants. Le budget d'éducation de la petite Jamaïque (superficie 2 fois 'A moindre et
population 3 fois moindre) égale le budget national de ('Haïti de Papa Doc. C'est bien simple, pas un
seul programme de logements sociaux n'a été exécute depuis 1957, c'est-a-dire depuis que Duvalier
consacre ses veilles a ('amélioration du sort des masses laborieuses !
Un indice certain de la gravite de la situation sociale est révolution de ('émigration sous les effets
conjugues de la menace de la misère et de ('oppression. L'émigration rurale des coupeurs de canne,
qui s'orientait depuis le début du siècle vers Cuba et la République Dominicaine, s'est aggravée vers
cette dernière. Le Président dominicain Balaguer cite te chiffre de 300.000 h qui auraient franchi la
frontière de 1961 a 1967 ! Elle cherche un autre exutoire à Nassau et dans tes autres Tiesu de I’
archipel des Bahamas. L'émigration massive des universitaires, des techniciens, des cadres
supérieurs et moyens a pris te départ sous Duvalier dans une diaspora qui tes disperse aux U.S.A., au
Canada, en Afrique en Europe, en Amérique Latine et jusqu'en Asie, au service ou non des
Organisations internationales et des gouvernements étrangers. Cette perte de substance atteint
également les ouvriers qualifient !!! Le départ devient la solution. Et commence, lentement mais
implacablement, un processus refuse jusque-là par tes Haïtiens de I’ extérieur: la naturalisation dans
les pays d'accueil, qui risque de transformer cette perte en définitive.
1.3.- d’autres chiffres moins alarmants.
Certes, il n'y a pas que des ombres au tableau. Depuis 1968, on ne descend plus la pente, si on ne
remonte pas encore vraiment. Le tourisme a repris. Les transferts prives, par suite des envois d'argent
des Haïtiens de I’ extérieur, et la reprise, bien que honteuse encore, de l'aide étrangère, ont stoppe
la dérations manière. Des firmes américaines délaissent Porto-Ricoh pour venir investir en Haïti ou la
main-d’œuvre est d'un bas prix sans égal. Ce sont des entreprises de « quick money », mais
qu'importe pour des mouvements décides à faire flèche de tout bois. Entretemps, des
importants travaux d'infrastructure, période biquètent annonces depuis 1957, seuls deux ou trois
commencent à voir le jour: I’ aéroport international de Mais gâte pour avions a réaction ; la route
bétonnée du Sud réalisée sur une trentaine de kilomètres; la construction de la centrale hydro-
électrique de Pellagre entamée avec lenteur. Cela changeait tout de même avec le type de
réalisations d'avant: Palais des Contributions, Quartier General de la Police, Casernes de la Garde
présidentielle, etc.
Si la campagne d'alphabétisation n'a pas pu dépasser le stade de i’ expérience de laboratoire en
touchant seulement 3,5% de la masse des 90% d'analphabètes, par contre un effort très net est
fart dans I’ enseignement secondaire surtout, du a l'initiative privée (missions catholiques et
protestantes notamment). Un brassage social a été opéré par l’ avènement dans les stades privilégiées
de quelques « Ti Joseph » venus des masses populaires par un processus de capillarite sociale
grâce a la voie politique d'enrichissement et par la promotion de quelques familiers de classes
moyennes qui ont force, en tant qu'unîtes, les portes de la bourgeoisie au moins sur le plan du
niveau de vie et du style de consommation. Pendant ce temps la, l'oligarchie traditionnelle, en la
personne de ses membres qui n'avaient pas fui devant i’ orage ou qui sont retoupes au pays âpres,
gardait et consolidait même Inessentiel de sa puissance économique de classe restée intouchée, et
de son commandement social, contre I’ acceptation d'être tenue a I’ écart des positions politiques de
commande détenues par de nouveaux « bourgeois en style de consommation ». Devant la nécessite, elle
savait comment ne pas lâcher la proie pour I’ ombre. Et pour améliorer le sort du peuple, deux codes:
le Code rural et le Code du travail dont on attend encore le respect des prescriptions relativement
progressistes !
Au cours de cette période, ('accession de Fidel Castro avec ses « barbu dos » et le
renversement de Trujillo ont porte tes Etats-Unis à rechercher des sources d'appui dans la
turbulente Caraïbe. L'astucieux président a capte le vent nouveau et It s'est estime indispensable pour
Ides Etats-Unis apparemment sourds a ses appels, tout en comptant sur ses lobbyistes a Miami, New
York et Washington pour garder Ides faveurs américaines. II a demande et obtenu le déplacement
des attaches militaire, culture! Et politique américains qui ne lui plaisait pas. Même Ides
ambassadeurs étaient remplaces (5 en 7 ans) sans conduire au plus petit changement dans sa
politique. Au contraire, au nom de (a souveraineté nationaux et du principe de la non-intervention,
il a continue à résister a toutes Ides pressions visant à contraindre son administration à se conformer
aux exigences des programmes d'assistance américains.
Une série d'évènements devaient toutefois accroitre Ides suspicions des Etats-Unis pour ce qui
concerne les buts réels de Duvalier: la disgrâce du chef de la police secrète qui, lorsque Duvalier
avait subi une sévère crise cardiaque, avait rempli le rôle de président provisoire et, a cette occasion,
ii avait établi des relations amicales avec I’ ambassadeur américain; cellas de certains employés
publics et des hommes politiques connus pour maintenir d'excellentes relations avec des agences
américaines; I’ audace démontrée a la conférence interaméricaine des Ministres des Finances a
Puntas Del Este, qui a porte la délégation haïtienne a jouer le non-alignement et de réserver,
jusqu'au dernier moment, un vote décisif pour l'adoption de la position américaine afin de
négocier son appui; le refus du gouvernement haïtien de satisfaire des exigences de I’ Alliance pour le
Progrès en ce qui concède la démocratique représentative et la planification du développement et,
finalement, comptant aussi dans la balance, le surprenant coup d'état électoral de 1961. La souris,
entre temps, continuait à échapper à la souricière.
Duvalier a réalise qu'il avar suffisamment modiste le vieux rapport de forces interne en Haïti
pour affronter I’ hostilité des Etats-Unis dont les partisans, les allies et les sources traditionnelles
d'intervention dans la politique haïtienne ont été neutralises. En conséquence, il a déclenche une
violente campagne anti-impérialiste, même au risque d'une cessation de l'aide américaine. Le
mot d'ordre « Haïti, maitresse de son destin » et te slogan « Survivre dans la dignité » indiquaient
sa détermination à ignorer les pressions de I’ ambassade. Duvalier n'a pas seulement exploite tes
sentiments nationalistes centre I’ interférence des représentants américains, il a aussi détruit le
mythe suivant lequel I’ ambassade américaine pouvait rapidement et inévitablement renverser
tout président envers lequel elle nourrissait de I’ hostilité.
Travail d’Elève
Elaborer un texte de quinze lignes pour établir la comparaison des relations diplomatiques au
temps des Duvalier à celles d’aujourd’hui.
Thème :
De l’ère Duvaliérienne, la présidence à vie. (Suite)
Compétence terminale
Présenter les éléments fondamentaux constituant les bases du déclin et le renversement du
régime duvaliérien.
Compétences spécifiques :
Identifier les différentes causes fondamentales du déclin du régime des Duvalier en
référence aux diverses crises et inquiétudes qu’a connu système.
Placer les diverses turbulences des années 1985-1986 comme éléments déclencheurs de la
chute finale du régime des Duvalier du pouvoir en Haïti.
Travail d’élève
Dresser un tableau pour classer les principales causes fondamentales entrainant la chute du
gouvernement de Duvalier.
Elaborer un texte de quinze lignes pour décrire l’évolution des dernières crises occasionnant le
départ de Duvalier au pouvoir.
HISTOIRE UNIVERSELLE
Thème :
La première guerre mondiale
Compétence terminale
Enoncer les différents paramètres qui entourent la première mondiale en passant par les
causes, les faits jusqu’aux conséquences de cette guerre
Compétences spécifiques :
Mettre en évidence les causes de la première guerre mondiale
Apprécier les grands moments des combats
Faire ressortir les facteurs contribuant à la victoire des alliés
Evaluer les conséquences de la première guerre mondiale
L’Europe en 1914
Au 19e siècle, la Révolution industrielle transforme I’ Europe et lui donne les moyens de dominer
le monde. Mais les rivalités entre les États provoquent de graves tensions qui vont conduire à la
guerre.
L’Europe désunie
1.- Au début du 20 e siècle, l'Allemagne apparait à bien des égards comme la Nation la plus
puissante d'Europe. Elle a combien de son retard industriel sur I ‘Angleterre et la France.
Intellectuels et militaires allemands répandent I ‘idée d'une grande Allemagne dominant
l'Europe centrale et maitresse d'un empire colonial et maritime (pan- germanisme). Les Allemands
font peser de lourdes menaces sur les intérêts français et anglais dans le monde, et plus
spécialement en Afrique et au Moyen-Orient.
2.- Cette volonté agressive de conquête des marches est aggravée par de vieilles rancunes
politiques. La France rêve d'une revanche sur l’Empire allemand, qui l’a humiliée en 1871 ; elle
entretient le souvenir de ('Alsace-Lorraine perdue. Dans les Balkans, la situation est explosive.
Les Autrichiens s'inquiètent de l’agitation des nationalistes serbes qui sont soutenus par la Russie,
défenseur des Slaves.
Étincelle et engrenage
1. Le 28 juin 1914, a Sarajevo en Bosnie, I’ héritier de I’ empereur d'Autriche-Hongrie,
I ‘archiduc François-Ferdinand est assassiné par un étudiant. L'enquête révèle que la Serbie à
laisse préparer l'attentat. Soutenue par l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie voit l'occasion de régler
ses comptes avec la Serbie. Elle lui adresse un ultimatum, que la Serbie refuse, et lui déclare la
guerre le 2:
2.- Alors, la Russie mobilise. C'est I’ engrenage des a quelques jours, on passe d'un
conflit local a un embrasement de l'Europe
L'annonce de la guerre fait effet d'un coup de tonnerre. Mais dans chaque pays, le reflexe
patriotique joue : les pacifistes sont peu entendus, c'est l'Union sacrée. De part et d'autre, on
imagine une guerre courte.
B. 1915-1917:1'enlisement
1. Des problèmes nouveaux se posent. II faut des effectifs nombreux pour tenir et percer les
fronts. On recourt à de nouvelles armes :
casques, gaz asphyxiants, tanks, canons lourds ; on fait appel à l'aviation. La guerre devient une
guerre de matériel (voir p. 14).
Peu à peu, les états-majors s'installent dans une guerre de position* et une stratégie* d'usure : il
s'agit moins d'avancer (doc. 4 et 7), que d'affaiblir par de lourdes pertes l'ennemi terre dans ses
tranchées (doc. 5 et 8).
2. En 1915, les Alliés échouent dans leur tentative de percée en Artois ; en 1916, la bataille de
Verdun, déclenchée par les Allemands, leur coute aussi cher qu'aux Français (doc. 2).
3. De nouveaux pays entrent en guerre, apportant ainsi de nouveaux renforts : l'Empire ottoman
rejoint les Empires centraux, mais l'ltalie passe du cote des Allies.
Rupture d’équilibre
C. 1917: les ruptures d'équilibre
1. Au terme de trois années de guerre, c'est I ‘impasse. Dans les deux camps, la lassitude gagne.
Le sentiment des sacrifices inutiles
se traduit par des désertions et même des mutineries (doc. 3). Le blocus économique des Empires
centraux fait sentir ses effets. Si l'Autriche-Hongrie fait des offres secrètes de paix, état-major
allemand déclenche la guerre sous-marine a outrance, qui provoque l'entrée en guerre des Etats-
Unis aux cotes des Allies (2 avril 1917).
2. Cependant, sur les autres fronts, on assiste à deux effondrements militaires en faveur des Empires
centraux :
- au Sud, les lignes italiennes sont enfoncées après le désastre de Caporetto ;
- sur le front russe, une révolution oblige le Tsar à abdiquer (voir p. 22). Lénine s'empare du pouvoir en
octobre 1917 ; il s'empresse ce s g~e- un armistice* en décembre 1917. puis la paix de Brest-
Litovsk e~ mars 1918, qui laisse aux Allemands les mains libres à l'Est. A la fin de 1917.1'issue du
conflit est toujours incertaine.
LA FIN DE LA GUERRE
-l’Europe redessinée
6.1 La guerre détruit les empires
La Première Guerre mondiale met fin aux trois empires de l'Europe centrale et orientale.
Le tsar Nicolas II, renverse par la révolution de février 17, est exécuté le 17 juillet 1918. Charles
IV, empereur d'Autriche et roi de Hongrie, abdique le 11 novembre en Autriche et le 13 en
Hongrie. Le Kaiser Guillaume II doit renoncer au pouvoir le 9 novembre. L'Europe
aristocratique s'écroule; les peuples de certains Etats vaincus veulent s'assurer le pouvoir: en
Allemagne les socialistes proclament la république alors que les spartakistes* tentent a Berlin une
révolution sur le modèle soviétique. La fin de la guerre libère donc les aspirations
démocratiques et nationales des peuples, jusqu'alors contenues.
Travail d’Élève
Produire un texte de vingt lignes pour résumer la situation de l’Europe durant la première guerre
mondiale.
Identifier les divers parcours et les champs de batailles utilisées durant la Grande guerre.
Produire un texte de quinze (15) lignes sur les facteurs qui contribuent à la victoire des alliés
ainsi que d’autres ayant contribué à la fin de la guerre.
Thème :
Le monde entre les deux guerres
Compétence terminale
Décrire l’état de l’évolution du monde durant la période d’après la première guerre
mondiale pour en arriver à la deuxième.
Compétences spécifiques :
Faire ressortir les éléments qui provoquent la révolution russe
Mettre en relief les mesures prises pour défendre la révolution russe en dépit des difficultés
Apprécier les éléments nouveaux de la révolution bolchévique
Evaluer les choix économiques opérés par Staline à partir de 1928
I- LA RUSSIE EN RÉVOLUTION
La Révolution d'octobre apparat comme un des évènements les plus importants de notre siècle : pour
la première fois dans l'Histoire, un parti qui se dit marxiste s'empare du pouvoir.
A. La Russie déchirée
Le gouvernement révolutionnaire interdit la presse et les partis bourgeois et s'efforce d'imposer son autorité aux
nombreux Soviets locaux. II reforme le calendrier et institue une police politique, la Tcheka, chargée de traquer
les opposants. Pour mieux contrôler le pays, le gouvernement quitte Petrograd et s'installe dans les murs du
Kremlin à Moscou. En juillet 1918, il promulgue une Constitution* qui reconnait le suffrage universel, tout en
excluant du droit de vote les exploiteurs du peuple (doc. 5).
Ces mesures suscitent une opposition violente. Des régions entières (Ukraine, Caucase, Sibérie) se soulèvent. Des
officiers du tsar, soutenus par les propriétaires menaces d'expropriation, aides par des corps expéditionnaires
étrangers, s'organisent pour renverser le pouvoir bolchevik. Des gouvernements contre-révolutionnaires se
constituent. Une guerre civile effroyable et impitoyable s'abat sur la Russie. L'été 1918, les bolcheviks ne
contrôlent plus qu'un territoire restreint (doc. 3).
B. Le communisme de guerre
1. Face a ces périls, le Conseil des Commissaires du peuple, sous l'impulsion de Lénine, instaure une
véritable dictature, appelée plus tard communisme de guerre*. II décrète la fin des élections aux Soviets et la
fin des partis. Le parti bolchevik, appelé désormais Parti communiste, a seul la mission de défendre la
Révolution.
Trotski met sur pied l‘Armée rouge qu'il place sous le contrôle de commissaires politiques, représentant le
gouvernement bolchevik (doc. 2 et 4). L'économie du pays est placée sous le contrôle de I'Etat: les entreprises
industrielles sont nationalises et on lance I‘idée de grandes fermes collectives. Les récoltes des paysans sont
réquisitionnées par des commandos d'ouvriers. L'armée obtient la meilleure part du ravitaillement ; la ration d'un
bourgeois est plus faible que celle d'un prolétaire.
2. La guerre civile dure jusqu'en 1920 : les «Blancs» sont trop divises pour l'emporter et l'horreur de leurs
représailles les rend impopulaires (doc. 1). L'Armée rouge est victorieuse des armées blanches et
étrangères.
C. La 3e Internationale
Pour Lénine, la Révolution russe est le prélude d'une révolution mondiale. Les faits semblent lui donner raison :
des grèves et des mouvements révolutionnaires éclatent partout, dans une Europe épuisée par la guerre. Pour
soutenir les combats du prolétariat, il fonde en 1919 la 3e Internationale* ou Kominterm qui, depuis Moscou,
lance un appel aux travailleurs de tous les pays (doc. 6 et 7).
Dans chaque pays, d'après discussions divisent les socialistes : d'un cote, il y a ceux qui dénoncent la dictature
des bolcheviks et gardent l‘étiquette du parti socialiste ; à l‘opposé, ceux pour qui la Russie est le modèle à
suivre fondent les partis communistes.
Au sortir de sept années de guerre étrangère et de guerre civile, la Russie est dans une situation
tragique. Aux millions de morts de ces guerres s'ajoutent les 12 ou 13 millions de victimes de la
famine et des épidémies (doc. 3). Le pays, sans monnaie, vit sur le système du troc. En mars 1921, les
marins de Cronstadt, héros de la Révolution de Petrograd, se soulèvent au cri de : «Vivent les Soviets
sans les communistes». Impitoyablement, l’Armée rouge écrase la rébellion.
En 1928, Staline décide d'abandonner la N.E.P. et de placer l‘ensemble de l‘économie sous contrôle de
l'Etat. Les besoins prioritaires du pays sont définis pour cinq ans dans un programme de
développement : le plan* quinquennal. Appliquer le plan est une impérieuse obligation pour le Parti
et pour la population.
C. Un système totalitaire
Ecartant les vieux bolcheviks peu disciplines, Staline fait massivement entrer au parti de jeunes
communistes, issus du peuple et entièrement dévoués à sa personne ; ils forment une bureaucratie
toute puissante.
Staline définit pour tous, la ligne générale. II impose aux artistes, écrivains et cinéastes de
travestir la réalité (doc. 7) et exige que les manuels d'histoire ignorent Trotski.
Une nouvelle police, le N.K.V.D., dotée de pouvoirs extraordinaires, est instituée. Une de ses
branches est le goulag*, charge de repartir les détenus pour réaliser à bon compte les objectifs du
plan. La répression frappe d'abord le Parti. Plusieurs vagues de procès retentissants se succèdent de
1935 à 1939. On y voit les compagnons de Lénine, les hauts fonctionnaires du Parti et les chefs de
l’Armée s'accuser de crimes imaginaires. Pourtant le prestige de Staline n'en souffre pas.
En 1936, est promulguée une constitution qui garantit aux Soviétiques des droits étendus (voir p.
32). Aux yeux de la majorité, Staline demeure le fidele héritier de Lénine et le vrai défenseur de
la patrie socialiste. On lui voue un véritable culte.
Travail d’Elève
Elaborer un texte de vingt lignes pour apprécier la portée de cette révolution au XXe siècle tout
en le plaçant dans le contexte évolutif du monde.
Engager un débat autour d’une table ronde ou les élèves feront une lecture critique des choix
économiques effectués par Lénine.
Montrer la relation qui existe entre l’évolution du monde d’après la guerre et les mesures
économiques de Staline.
Thème :
La crise des années 30
Compétence terminale
Faire ressortir les grandes manifestations de la crise des années 1930 à travers certains
grands pays du monde.
Compétences spécifiques :
Décrire certains de la manifestation de la crise aux Etats-Unis
Mettre en évidence les aspects de la crise à travers le monde
Apprécier la réponse américaine à la crise
Américains croient, avec leur président Hoover, que «la malédiction de la misère sera à jamais
bannie des Etats-Unis», quand éclate brutalement, en 1929, une crise économique d'une gravité sans
pareille.
Octobre noir
La catastrophe commence, en octobre 1929, par un krach* à Wall Street, la bourse de New York.
En quelques jours, la confiance s'effondre et 70 millions d'actions sont jetées sur le marché, près
de 13 millions en une seule journée, le jeudi 24 octobre. Le 13 novembre, la valeur globale des
actions a baisse de moitie et la chute continue.
De boursière.
La crise devient bancaire. De nombreuses banques avaient prêté des sommes exorbitantes a des
entreprises qui, frappées par l’effondrement de leurs actions, ne peuvent rembourser. Des lors, bien
des établissements bancaires font faillite, privant des centaines de milliers d'épargnants de leurs
économies et les empêchant de rembourser leurs crédits en cours.
La crise mondiale
Un mécanisme général
La grande dépression
Née aux Etats-Unis, la crise se propage sur l'ensemble du monde, à l‘exception de I'U.R.S.S. Le
rapatriement des capitaux américains, la baisse du commerce mondial et l'effondrement des prix
agricoles et industriels expliquent l'extension de cette dépression qui, dans son déroulement et
ses conséquences, présente partout une grande similitude avec la crise américaine.
C. Un bilan mitige
1. Dans le domaine économique, l'œuvre du New Deal reste un semi-échec : on ne revient
pas vraiment à la prospérité et le nombre de chômeurs reste impressionnant.
2. Sur le plan social, la misère ne disparaît pas (doc. 5 et 6). En revanche, le succès est
total sur le plan politique ou le président réussit à préserver la démocratie, que la crise
affecte dans de nombreux pays.
Travail d’Elève
En référence au thème d’étude, évaluer les faits marquants qui ce sont produits au cours des
années 1930 par rapport à la notion de crise.
Produire un texte de douze lignes qui résume les causes et conséquences de la crise de 1929.
Thème :
Le fascisme
Compétence terminale
Mettre en évidence les implications de la crise sociale mondiale dans la mise de la dictature
en Italie.
Compétences spécifiques :
Montrer comment la crise sociale a entrainé l’installation de la dictature en Italie
Saisir les moyens mis en œuvre par le fascisme pour s’imposer dans tous les domaines de la
vie des Italiens.
L’Italie EN CRISE
Travail d’Elève
Préciser dans un texte de dix lignes les conditions favorables à la montée du fascisme en Italie.
Rédiger un texte décrivant les méfaits des idéologies fascistes dans la vie sociétale en Europe au
XXe siècle.
Thème :
Le nazisme en Allemagne
Compétence terminale
Faire ressortir l’incapacité de la République Weimar à résister à la crise des années 30.
Compétences spécifiques :
Démontrer l’audace d’Hitler dans son exploitation de la situation économique au regard de
la fragilité de l’Allemagne.
Faire ressortir les liens existant le nazisme et les mutations de la société allemande au 20e
siècle.
Le Troisième Reich
Parvenu au pouvoir légalement, Hitler installa en quelques mois une dictature totalitaire* fondée
sur une doctrine pangermaniste et raciste.
A. L'Allemagne nazie
1. L'Allemagne est rapidement mise au pas et nazifiée. Le 27 février 1933, le Reichstag, la
Chambre des Députés, symbole1 de la République, est la proie des flammes (cf. p. 55). Get
événement sert de prétexte à Hitler pour éliminer les communistes et obtenir les pleins pouvoirs. II
instaure le parti unique et supprime les syndicats. Au cours d'une purge sanglante, dite «Nuit des
longs couteaux», il liquide les chefs des S.A. qui défendaient des idées anticapitalistes. A la mode
du président Hindenburg, en aout 1934, Hitler ajoute au litre de chancelier celui de Reichsfiihrer.
Tout le pouvoir appartient désormais au Führer, chef unique (doc. 1). Par le salut «Heil
Hitler», chaque Allemand proclame sa confiance absolue dans le Führer (doc. 2 et 3).
L'Allemagne devient un Etat unifie et centralise : chaque Land est gouverne par un représentant
direct du Führer. Le Parti nazi, forte près de 5 millions d'adhérents, contrôle ('administration locale.
B. Un système totalitaire
1. Le régime nazi nie les libertés fondamentales. La société allemande est solidement
encadrée et militarisée. Etudiants, médecins, enseignants, travailleurs... sont regroupes en
associations nazies, réunies dans un Front du Travail obligatoire a partir de 1935. Les mouvements
de jeunesse embrigadent les jeunes pour en faire des sujets fanatises, entraines physiquement et
militairement.
L'appareil policier, dirige par Himmler, est redoutable. Les S.S.* et la Gestapo (créée en 1933 par
Goering) pratiquent les méthodes les plus brutales. Entre 1933 et 1939, un million d'Allemands sont
envoyés en camps de concentration. La propagande, magistralement orchestrée par Goebbels,
utilise tous les moyens d'information, presse, radio, cinéma, pour mobiliser le peuple allemand (doc.
4 et 5).
2. Les hitlériens sont convaincus de l'inégalité des races et de la supériorité de la race aryenne*
dont les Allemands seraient les meilleurs représentants. II faut la préserver des éléments
corrupteurs, juifs, marxistes, Chrétiens..., et I ‘améliorer par la stérilisation des individus tarés.
Les Juifs sont les premières victimes de I ‘application des idées racistes* hitlériennes (doc. 6 et 7).
Exclus de la société par les lois de Nuremberg en 1935 (doc. 9), ils sont persécutés à partir de
1938 («Nuil de cristal», 9-10 novembre 1938) et éliminés à partir de 1941 : c'est la solution finale*
(voir p. 81).
Travail d’Elève
Établir les liens existant entre l’Italie et l’Allemagne dans le cadre des idéologies fascistes et
nazistes de l’époque.
Elaborer un texte de quinze lignes pour faire ressortir les points de ressemblance et de
dissemblance entre le fascisme et le nazisme quant à leurs fondements.
Thème :
La marche vers La deuxième guerre mondiale
Compétence terminale
Mettre en valeur les facteurs qui ont mis le monde sur le chemin de l’inévitable guerre, la
deuxième guerre mondiale
Compétences spécifiques :
Mettre en évidence l’incapacité de la Société Des Nations à maintenir la « sécurité
collective »
Décrire l’état de l’insécurité et la panique mondiales à la veille de la deuxième guerre
mondiale.
Apprécier la spécificité de l’impérialisme hitlérien en Allemagne, puis dans le monde.
LA PAIX EBRANLEE
2.1 Une crise qui devient guerre civile
L'Espagne devient une république quand le roi Alphonse XIII abdique en 1931. Elle compte
2 millions de paysans sans terre alors que 20 000 personnes seulement sont propriétaires de la
moitie des terres. L'agitation sociale fait peur aux possédants qui n'admettent ni les grèves, ni
les occupations des grands domaines agricoles.
Les élections législatives de 1936 sont gagnées par les forces de gauche, réunies en un « front
populaire».
Un groupe d'officiers monarchistes se rebelle centre la République. Soutenu par les possédants, le
clergé et une grande partie de 1'armée, le général Franco conduit la guerre civile comme une
croisade. Franco prend le titre de caudillo*. La République est défendue par de nombreux
soldats, la Marine, la petite bourgeoisie et surtout les masses populaires organisées en
«milices».
L’impérialisme hitlérien
Les agressions d'Hitler
Pendant que le Japon poursuit ses conquêtes en Asie, Hitler lance ses agressions en Europe: en
mars 1938, il annexe 1'Autriche, Etat indépendant et souverain, en imposant la présence de
nazis autrichiens au gouvernement de Vienne. Le pays est aussitôt occupe par 1'armée
allemande, la Wehrmacht*, les opposants sont arrêtés et 1'Anschluss* ratifie a 97 % ; en
septembre 1938, Hitler exige le territoire de Sudètes, province frontalière et germanophone de
Tchécoslovaquie. Cette république parlementaire avait signe une alliance défensive avec la
France (1925) «U.R.S.S. (1935).
A la conférence de Munich (30 septembre 1938), ni la Tchécoslovaquie, ni U.R.S.S ne sont
invitées. La France et le Royaume-Uni y acceptent 1'annexion des Sudètes par le Reich. La
France trahit ainsi son alliée qui se trouve contrainte de céder aux exigences hitlériennes.
Travail d’Elève
Produire un texte argumenté de quinze lignes, présentant la mission et les structures de la Société
Des Nations.
Expliquer en quoi la guerre civile en Espagne et l’impérialisme Hitlérien constituent des préludes
à la deuxième guerre mondiale.
Par groupe de cinq, les élèves présentent des exposés sur le chapitre à l’étude en référence à la
répartition des sujets spécifiques donnés.
Thème :
La deuxième guerre mondiale
Compétence terminale
Enoncer les différents paramètres qui entourent la deuxième mondiale en passant par les
causes, les faits jusqu’aux conséquences de cette guerre.
Compétences spécifiques :
Enumérer les principaux faits marquants des débuts de la grande guerre dite deuxième
guerre mondiale, en mentionnant diverses provocations des rivalités.
Mettre en évidence les différentes étapes de la deuxième guerre mondiale
Faire ressortir le poids des acteurs de la guerre
Réaliser un fichier complet sur la deuxième guerre mondiale en considérant ses paramètres
sociopolitique et économique.
Et le monde domine
En 1930, 1,4 milliard d'hommes vivent sous la dépendance politique ou économique des Etats
industrialises occidentaux. Bien qu'ils ne soient pas concernés par les problèmes de la société de
consommation, 1'économie-monde leur fait subir pourtant les effets de la crise. Très spécialisés
dans la production de matières premières, ils ne parviennent plus à les vendre aux pays
industriels. Les exportations de l’Amérique latine et de 1'Asie baissent de 70% entre 1928 et
1939, celles de 1'Afrique de 50%. De plus, les pays riches en difficulté ne leur prêtent plus
d'argent.
Les colonies subissent aussi le contrecoup des difficultés des métropoles. Les métropoles
affaiblies cherchent à en tirer des ressources supplémentaires: cultures commerciales nouvelles
imposées, journées de travail force, impôts en augmentation. La baisse des revenus des paysans
les pousse vers les villes oïl se développent les bidonvilles*.
La dépression des années 30 donne ainsi naissance à une difficulté majeure du XXe siècle: le
sous-développement.
B. Le «Blitz» japonais
En quelques mois, la progression des Japonais dans le Pacifique est foudroyante. Ils s'emparent de
Hong Kong et de Singapour.
En juin 1942, ils sont aux portes de l’Inde et de l'Australie.
Ils s'étaient présentés comme des libérateurs et avaient promis de créer une «sphère de
coprospérité asiatique», mais la réalité est différente : ils imposent ou contrôlent les
gouvernements et surexploitent par la terreur les territoires conquis. La guerre est devenue
planétaire.
En Italie, en juillet 1943, les Allies débarquent en Sicile. Le 3 septembre, l’Italie capitule, mais
Hitler vole au secours de Mussolini, crée une République fasciste dans le Nord de la péninsule,
tandis que pendant tout l'hiver les troupes allemandes bloquent la progression des Allies. Ceux-ci
ne pénètrent dans Rome qu'en juin 1944.
Le 6 juin 1944, les Alliés débarquent en Normandie, sous la conduite du général américain
Eisenhower. Six semaines de combats sont nécessaires pour que les blindés américains percent le
front allemand à Avranches et marchent sur Paris. Le 25 aout, la 2e D.B.* du général Leclerc entre dans
la capitale insurgée.
Le 15 aout, Français et Américains ont débarqué en Provence et progressent dans la vallée du
Rhône. Avec l'aide des F.F.I., la libération de la France commence.
Travail d’Elève
Dessiner la carte géographique de la deuxième mondiale qui permettra d’identifier les divers
parcours et les champs de batailles utilisées durant la deuxième guerre mondiale.
Exposé en classe sur les principaux faits marquant de la guerre du début à la fin et leurs impacts
immédiats sur le milieu direct.
Elaborer un texte de vingt lignes pour expliquer les circonstances qui ont impliqué Haïti
directement dans la deuxième guerre mondiale.
Thème :
Le monde après 1945 : la guerre froide et les conflits qui en découlent
Compétence terminale
Apprécier le nouvel ordre international après 1945.
Compétences spécifiques :
Présenter le tableau du lourd bilan de la deuxième guerre mondiale.
Placer la fin de la Grande Alliance (1945-1947) dans le cadre des grandes conséquences de
la guerre.
Présenter la formation des deux grands blocs du monde d’après la deuxième en tant
l’élément central de la froide.
Montrer les circonstances entrainant la création des nations unies pour remplacer la
Société Des Nations, après la deuxième guerre mondiale.
2.1 L'entente
Avant même la fin des combats, les trois partenaires de la Grande Alliance (Etats-Unis,
U.R.S.S., Royaume-Uni) pensent à organiser la paix future. En février 1945, Roosevelt, Staline
et Churchill se rencontrent à la conférence de Yalta en U.R.S.S. Us envisagent de dénazifier
l’Allemagne après sa défaite et de la diviser provisoirement en quatre zones d'occupation. Us
prévoient dans les pays libérés la mise en place de gouvernements issus d'élections libres. Us
confirment le projet d'une Organisation des Nations Unies devant œuvrer pour la paix et la
coopération. L'O.N.U. nait à la conférence de San Francisco en juin 1945.
A Yalta, puis à la conférence de Potsdam (juillet-aout 1945), les Alliés abordent aussi la
question des futures frontières en Europe, des modifications territoriales ont lieu entre 1945 et
1947. L'U.R.S.S. en est la principale bénéficiaire.
2.2 La méfiance
Dès 1946,1'entente entre les vainqueurs se dégrade. Staline impose aux Alliés la plupart des
modifications de frontières de I'U.R.S.S. De plus, sa volonté de construire en Europe
orientale une zone d'influence soviétique devient évidente. Les Occidentaux contestent la
façon dont se déroulent les élections en Pologne, Hongrie, Roumanie, Bulgarie, ou 1'armée
Rouge est présentée. Partout des gouvernements communistes se mettent en place.
Inversement, I'U.R.S.S. s'inquiète du monopole atomique des Etats-Unis. Elle critique
l’attitude clémente à 1'égard des Allemands des Américains et des Britanniques qui mettent fin
rapidement dans leurs zones au démantèlement industriel et à la dénazification. Alors que les
traites de paix sont signes en 1947 avec les anciens allies des nazis, les vainqueurs ne parviennent
a aucun accord sur le sort de l’Allemagne.
2.3 La rupture
Les inquiétudes américaines face à la progression du communisme se font plus vives en 1947.
C'est «l'année terrible »: la pénurie alimentaire règne partout. Les Etats-Unis craignent que le
mécontentement des populations ne soit exploite par les partis communistes occidentaux.
En mars 1947, le président Truman annonce que les Etats-Unis aideront tout pays favorable à
la liberté. En juin 1947, il propose a 1'Europe 1'aide économique américaine pour son
redressement: c'est le plan Marshall*, accepté par les pays de 1'ouest de 1'Europe.
L'U.R.S.S. et les pays sous son influence refusent cette aide destinée à «endiguer» le
communisme. Staline réplique par la création du Kominform* et la doctrine Jdanov* qui
dénonce «l'impérialisme américain». L'Europe se divise en deux camps.
Présentation de l’ONU
L'O.N.U.
L'expression "Nations Unies» apparait le 1er Janvier 1942 et designs les Nations coalisées contre
l'Allemagne, l'Italie et le Japon. Roosevelt tenait à ce que cette coalition de guerre devient une
organisation de paix. L'Organisation des Nations Unies voit le jour en avril-juin 1945, a la
conférence de San Francisco.
Son objectif primordial est d'établir un système de sécurité internationale. La Charte de I'O.N.U.,
signée en 1945 par 51 Bats, tient compte des échecs de la S.D.N.
NOUS, PEUPLES DES NATIONS UNIES, RESOLUS à préserver les générations futures du fléau de la
guerre qui deux fois en 1'espace d'une vie humaine a infligé à l'humanité d'indicibles souffrances...
NATIONS UNIES
La création de ('Organisation des Nations Unies, figurée par un arbre de la paix aux 55 feuilles
représentant les États membres a la fin de 1946.
4 B Le Préambule de la Charte des Nations Unies.
A. [/organisation de I'O.N.U.
L'O.N.U. comprend trois organes principaux: -
Nous avons décidé d'associer nos efforts pour réaliser ces desseins.
San Francisco, 26 juin 1945 Et L'organisation des Nations Unies.
Travail d’Elève
Décrire dans un tableau le bilan de la deuxième guerre mondiale sur les plans : humain, matériel,
politique, économique et social.
Placer la guerre froide dans son contexte en tant que l’une des conséquences de la deuxième
guerre mondiale.
Comparer la société des nations et l’organisation des nations unies quant à leur but, leurs
fonctions et leurs structures.
GEOGRAPHIE
Thème :
Le Canada
Compétence terminale
Expliquer la situation des Etats-Unis et du Canada dans le monde
Compétences spécifiques :
Faire la comparaison de certaines caractéristiques du Canada avec celles des Etats-Unis.
Caractériser l’organisation politique et territoriale du Canada.
LE CANADA
La situation géographique et géopolitique du Canada
Le Canada est l’un des pays les plus étendus du globe. Ses frontières sont reconnues
internationalement. Il occupe un espace géographique particulier, qu’on peut délimiter au moyen
de sa position mondiale ou continentale, de ses coordonnées géographiques, de ses frontières et
de même de ses fuseaux horaires.
Il est dirigé par un chef d’Etat élu démocratiquement et appelé premier ministre fédéral. Ottawa
est la capitale nationale du Canada; c’est la que siège le gouvernement central charge des
dossiers telles la défense, les relations internationales et les postes. Le Canada imprime sa
monnaie et possède son armée.
La participation du Canada s’engage activement sur la scène internationale. Même s’il n’est pas
reconnu comme une grande puissance, il est membre de plusieurs organismes internationaux
notamment l’ONU, le Commonwealth et la Francophonie.
Le Commonwealth
Le Commonwealth est une association de 48 Etats qui étaient autrefois des colonies du
Royaume-Uni. Ces pays industrialises ou en voie de développement forment une grande alliance
qui regroupe plus d’un milliard d’individus et qui couvre environ le quart de la superficie du
globe. Ses objectifs, en accord avec ceux de l’ONU, sont de favoriser la paix mondiale et de
contribuer au progrès international en tant qu’instrument de consultation et de coopération.
L’OTAN
Le Canada est membre de l’organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Fonde après la
deuxième guerre mondiale, cet organisme avait pour but de lutter contre l’expansion du
communisme. Il compte 16 pays dont les Etats-Unis, le Canada, la France et la plupart des pays
d’Europe.
Malgré la dissolution du bloc soviétique, qui en était l’ennemi principal, cet organisme continue
d’exister.
La Francophonie
La Francophonie comprend une collectivité de peoples, partageant à divers degrés la langue et la
culture françaises. Ce regroupement réunit 30 Etats membres, dont le Canada, sept Etats associes
ainsi que deux gouvernements participants : le Québec et le Nouveau-Brunswick.
La Francophonie vise surtout à promouvoir la culture française et à trouver des solutions aux
problèmes internationaux. Le dialogue entre pays industrialisés et pays en voie de
développement débouche souvent sur des projets de coopération internationale qui engagent les
Etats membres de cet organisme
L’étendue du Québec
L’étendue de l’espace québécois est immense, comparativement à celle des autres provinces
canadiennes; le Québec est d’ailleurs la plus vaste des provinces. Il occupe un territoire de 1 540
680 kilomètres carre, ce qui constitue 15,5 % de la superficie totale du Canada. L’Ontario, qui
occupe le second rang, représente 10, 7 % du territoire canadien.
Quelques pays ont une superficie comparable a celle du Québec, notamment la Mongolie (1 565
000 kilomètres carre), l’Indonésie (1 491 564 kilomètres carre) et l’Iran (1 648 000 kilomètres
carre). L’Etat américain de l’Alaska (1 540 180 kilomètres carre) occupe un territoire aux
dimensions sensiblement identiques a celles du Québec.
D’autres pays, par contre, sont beaucoup moins étendus que le Québec. La France est presque
trois fois plus petite, alors que le Royaume-Uni est six fois plus petit que le Québec.
Travail d’Elève
Situer le Canada et les Etats-Unis dans le monde en mettant en relief leur étendue avec des
précisions comme leurs coordonnées géographiques, leur superficie et leur rang dans le monde et
les fondements de leur puissance.
Réaliser un tableau qui unit les provinces du Canada en ensembles régionaux, préciser la capitale
pour chaque province ou territoire et indiquer le pourcentage de la population canadienne et celui
du territoire canadien pour chaque ensemble régional et pour chaque province ou territoire.
Thème :
Les fondements de l’Union Européenne.
Compétence terminale
Présenter les différents paramètres qui constituent les bases de la construction de l’Union
Européenne.
Compétences spécifiques :
Expliquer les étapes de la construction de l’Union Européenne.
Analyser les facteurs territoriaux, économiques, sociaux, politiques et cultuels de la
construction de l’UE.
Expliquer l’organisation territoriale, politique et institutionnelle de l’Union Européenne.
Montrer que les institutions européennes constituent des piliers pour la survie de l’Union
Européenne.
L ‘UNION EUROPEENNE
L’UE est le résultat d’un processus de coopération et d’intégration régionale profonde qui a
commence en 195. Après presque 50 ans de coopération politique, économique et sociale, l’UE
s’est élargie à 27 Etats membres.
Le marché unique européen se base sur quatre libertés : la libre circulation des personnes, des
marchandises, des services et des capitaux. Elles sont le fondement de la construction d’une
force économique, d’une cohérence politique et d’une cohérence sociale à travers la région.
Aujourd’hui, le commerce extérieur, l’agriculture, la pêche, les transports et d’autres secteurs de
l’économique sont régis par les politiques communes. Les objectifs principaux sont :
- la promotion du progrès économique et sociale dans un contexte régional ;
- l’affirmation de l’identité de l’UE sur la scène internationale (par le biais de
l’aide humanitaire européenne aux pays non membres de l’Union Européenne,
la politique étrangère et de sécurité commune, l’action dans les crises
internationales, les positions communes au sein des organisations
internationales) ;
- l’instauration d’une citoyenneté européenne (qui ne remplace pas la
citoyenneté nationale mais la complète par des droits civils et politiques pour
les citoyens européens) ;
- le développement d’un espace de liberté, de sécurité et de justice (lié au
fonctionnement du marché intérieur et plus particulièrement à la libre
circulation des personnes) ;
- le maintien et le développement du droit de l’UE (toute la législation adoptée
par les institutions européennes, ainsi que les traités fondateurs).
Le traité de Rome
Le traiter de Rome de mars 1957 a pose les bases d’une intégration économique globale.
Son objectif est la mise en place d’un Marche Commun à l’intérieur duquel non seulement
l’ensemble des marchandises, mais aussi les hommes et les capitaux pourraient circuler
librement. Des juillet 1968, les droits de douane portant sur les produits agricoles et industriels
avaient complètement disparu entre les six : il en est résulte un important accroissement des
échanges.
Cet accroissement des échanges et le développement économique qu’il a entraine ont incite
d’autres pays européens à venir se joindre aux 6 membres fondateurs.
Ce fut le cas du Royaume-Uni, du Danemark, de l’Irlande en 1973; de la Grèce en 1981; puis de
l’Espagne et du Portugal en 1986. On est ainsi passé l’Europe des 6 à l’Europe des 12.
L’horizon 1992
La P.C.A. en question
Depuis le début des années 1980, certains revers des incontestables succès de la P.A.C.
apparaissent de plus en plus nettement.
Dans la mesure où les ¾ de la production agricole européenne se trouvent réalises par seulement
¼ des exploitations, on peut estime que ce sont surtout les exploitations les plus grandes qui ont
tire profit de la P.A.C.
Avec la chute des cours mondiaux de la plupart des denrées agricoles et devant l’accroissement
des surplus, le soutien des prix et des marches organises au sein de la C.E.E. coute de plus en
plus cher.
La limitation des volumes de production est à l’ordre du jour.
Un système de quotas existe pour le sucre depuis de nombreuses années. Depuis 1984 une
organisation de même nature a été mise en place pour le lait, non sans difficultés.
Un encadrement et des limitations de la production pourraient être a l’avenir étendus à d’autres
produits grâce a des quotas, à des politiques de <<gel>> des terres ou de limitation de
l’utilisation des engrais.
Les agriculteurs des régions de montagne et des autres zones défavorisées continueront à
recevoir des aides spécifiques.
La politique énergétique
Les bases d’une action commune dans ce domaine existent depuis la création de la C.E.C.A. en
1952 puis de la Communauté Européenne de l’Energie Atomique (EURATO) en 1957. Elle n’a
cependant pris une certaine ampleur qu’après le premier choc pétrolier (1973).
La Communauté est intervenue en fixant des programmes communs de recherches dans la
mondaine des économies d’énergie et en participant au financement de centraux nucléaires ou
d’installations de transport d’hydrocarbures. Elle a également aidé à la modernisation de
l’équipement de mines et de ports charbonniers ainsi qu’au renforcement et a l’interconnexion
des réseaux de transport de l’électricité.
En une dizaine d’années, les pays de la C.E.E. ont pu réduire de moitié leurs importations de
pétrole.
Politique industrielle
Elle fondée sur la libre circulation des produits industriels a l’intérieur de la C.E.E. et sur les
accords de libre échange passes avec différents pays.
Actuellement des efforts sont faits pour harmoniser les politiques fiscales et pour mettre en place
des programmes de recherché commun dans le domaine des technologies nouvelles. Citons en
exemples le programme ESPRIT concernant la micro-électronique, le programme RACE portent
sur les télécommunications ou les programmes intéressant les biotechnologies. Quant au
programme EUREKA concernant les technologies du futur, il associe les pays de la C.E.E. et
ceux de l’A.E.L.E., soit 18 pays européens.
Travail d’Elève
Construire un tableau chronologique des faits qui ont conduit à l’Union européenne
d’aujourd’hui.
Placer les facteurs territoriaux, économiques, sociaux, politiques et cultuels dans leur contexte
dans le cadre du renforcement et de l’épanouissement de l’Europe au regard de la
communautaire internationale.
Présenter à l’aide d’un tableau l’ensemble des institutions formant le corps visible de l’union
européenne tout en mettant l’accent sur leur rôle en tant que telles et dans la communauté-
Europe.
Thème : Le rôle de l’Union Européenne dans le monde d’aujourd’hui.
Compétence terminale
Analyser les relations de l’Union Européenne avec le reste du monde.
Compétences spécifiques :
Montrer le niveau de la participation de L’UE au dans la coopération internationale sur les
plans sociopolitique et économique.
Analyser les implications de l’union européenne dans les affaires des pays de la caraïbes.
Analyser les perspectives de l’Union Européenne pour le vingt-et-unième siècle.
Mettre en relief les raisons fondamentales qui sont à la de l’accord UE-ACP-Cotonou
L'UE se concentre sur l'objectif de réduction et, à terme, d'éradication de la pauvreté. Les aides et l'aide au développement
catalysent fortement le changement et participent a la création des conditions permettant aux pauvres d'augmenter leurs
revenus, de vivre plus longtemps, en meilleure sante et de manière plus productive. Au cœur de ce processus, on trouve
l'intégration positive des pays en développement dans l'économie mondiale.
Les 50 dernières années ont été marquées par quelques réussites remarquables ainsi que par des échecs en matière d'aide
au développement. L'UE est déterminée à s'appuyer sur ces réussites et reconnait que l'aide est beaucoup plus efficace
quand les pays bénéficiaires sont les acteurs de leur propre reforme et de leur propre développement institutionnel.
L'Europe a atteint un tournant dans ses relations avec le reste du monde et est, par conséquent, déterminée à réaliser son
potentiel de force réelle pour un changement positif à l'échelle mondiale. A cette tin, I'UE est également décidée à créer un
environnement dans lequel la société civile peut prospérer. Cela implique de collaborer avec la société civile et les acteurs
sociaux et économiques dans tous les secteurs de la coopération externe afin de réaliser les objectifs en matière de
développement.
Appropriation, partenariat et responsabilité sont au cœur de son programme de développement. Elle aide les
gouvernements dans ('élaboration des stratégies de réduction de la pauvreté et renforce la voix des pays en développement
dans les institutions internationales.
La Commission européenne joue un rôle-clé dans la mise en œuvre de la politique étrangère de I'UE et de ses autres
politiques, agissant par le biais de ses 128 délégations et bureaux dans le monde entier. Us sont graduellement renforces afin
que l'aide extérieure de I'UE puisse être prestee plus efficacement.
Les gouvernements nationaux de I'UE sont de puissants acteurs dans Ie G8, ('Organisation mondiale du commerce (OMC), Ie
Fonds monetaire international (FMI), la Banque mondiale et I'Organisation des Nations unies (ONU).
Travail en partenariat
En additionnant les programmes multilateraux geres par laCommission europeenne et les programmes bilateraux des Etats
membres, on constate que I'UE fournit 60% de I'aide mondiale. L'UE est Ie deuxieme bailleur de fonds multilateral, consacrant
annuellement 6,8 milliards € au litre de I'aide. Elle est egalement la plus importante source d'aide humanitaire dans Ie
monde. Nombreux, cas, I'UE est Ie principal partenaire commercial des developpement. Elle represente Ie plus grand marche
unique importations et les exportations, avec plus de deux fois Ie des echanges entre les pays en dfjveloppement et les
£tats-Unis, to Japan et Ie Canada mis ensemble..
L'equite au centre
Les conventions ACP-UE sont un modele innovateur de cooperation internationale base sur une collaboration d'egal a egal et
une relation contractuelle, I'aide et Ie commerce, des obligations mutuelles et des institutions conjointes pour assurer un
dialogue permanent.
Avec les politiques de developpement, la cooperation economique et la politique commerciale constituent Ie pilier principal
des relations de I'UE avec Ie reste du monde, prevoyant une approcbe globale et integree pour permettre aux pays en
developpement de s'integrer dans I'economie mondiale.
Aide humanitaire
L'Office d'aide humanitaire de I'UE (ECHO) a ete cree en 1992 avec pour mandat de fournir assistance et secours d'urgence
aux victimes des catastrophes naturelles ou de conflits armes en dehors de I'UE. En collaboration avec des partenaires
nationaux et regionaux, la reaction initiale consiste a fournir des secours essentiels tels qu'une aide alimentaire, des colis non
alimentaires d'urgence, des soins medicaux, des abris temporaires, la remise en etat des systemes hydraulique et sanitaire
ainsi qu'une surveillance epidemiologique.
Securite alimentaire
La Commission europeenne redouble ses efforts de lutte coritre la faim dans Ie cadre de sa politique globale de
developpement. Precedemment, la politique se concentrait sur I'augmentation des approvisionnements aiimentaires par Ie
biais d'une aide alimentaire et d'un soutien a la production locale. Aujourd'hui, II est reconnu que I'insecurite alimentaire est
causee par I'indisponibilite des produits alimentaires ainsi que par Ie manque d'acces economique et physique a ces menies
produits, en raison du pouvoir d'achat faible des menages pauvres et ruraux. ')
Les strategies de lutte centre la pauvrete et I'insecurite alimentaire se-concentrent sur I'aide aux'groupes pauvres et
vulnerables. La CE a'1 revise sa politique de securite alimentaire pour I'integrer aux objectifs de developpement durable et de
lutte centre la pauvrete. Un montant de 500 millions € est alloue a la ligne budgetaire de securite alimentaire de la CE.
L'accord marque un toumant dans les objectifs, les voies adoptees et les moyens mis en ceuvre pour les realiser ainsi que
dans la nature du partenariat. II etablit un lien evident entre la dimension politique, le commerce et le developpement et le
partenariat, sur base de criteres de performance clairement definis. Dans ce cadre, via le Foods europeen de
developpement (FED), I'lJE fournit une aide a 77 pays d'Afrique, des Caraibes et du Pacifique (ACP) et aux pays et territoires
d'outre-mer (PTOM).
La cooperation au developpement est poursuivie suivant des strategies integrees qui combinent les composantes
economiques, sociales, culturelles, environnementales et institutionnelies du developpement et qui doivent etre appropriees
au niveau local. Elle fournit ainsi un cadre coherent d'appui aux strategies de developpement des pays ACP, assurant la
complementarite et I'interaction entre les differentes composantes.
Le nouveau regime commercial envisage par I'accord de Cotonou constitue une perspective radicalement differente pour
les partenaires ACP. Afin de promouvoir le developpement durable et ['eradication de la pauvrete, les ACP et I'UE ont
convenu de conclure des accords commerciaux compatibles avec les regies de I'OMC qui supprimeront progressivement les
entraves aux echanges entre eux et amelioreront la cooperation dans tous les secteurs concernant le commerce. Get
engagement prendra la forme.de negotiations sur des accords de partenariat economique (APE) qui debuteront en
septembre 2002 et devront s'achever d'ici decembre 2007.
Le partenariat ACP-UE est centre sur I'objectif de reduction et, a terme, o" eradication de la pauvrete, conformement aux
objectifs de developpement durable et d'integration progressive des pays ACP dans I'economie mondiale.
Fonde er, 1975 avec la signature de I'accord c d'Afrique, des Caraibes et du
Pacifique
Le dialogue joue un role-cle dans la reussite des activites de cooperation au developpement et est au cceur des relations
ACP-UE. II est conduit, selon les besoins, a I'interieur et en dehors du cadre institutionnel, au niveau national, regional ou du
groupe ACP, en vue de favoriser la participation de toutes les couches de la societe, du secteur prive et des organisations de
la societe civile a la vie politique, economique et sociale.
Le respect de tous les droits de I'homme et des libertes fondamentales, les principes democratiques, la bonne gestion des
affaires publiques et I'Etat de droit sont des elements essentiels du partenariat et la gestion transparente et responsable des
affaires publiques fait partie integrante du developpement durable. Une approche participative, qui inclut la societe civile et
les acteurs economiques et sociaux au partenariat ACP-UE, aidera a definir des strategies et des priorites qui relevaient
precedemment de la competence exclusive des gouvernements.
L'accord de Cotonou definit un cadre strategique general refletant les engagements internationaux et tenant compte
simultanement des composantes politiques, economiques, sociales, culturelles et environnementales du developpement.
Les strategies de cooperation refleteront les engagements internationaux, notamment les conclusions des conferences des
NU et la strategic du comite d'aide au developpement de I'OCDE (Organisation de cooperation et de developpement
economiques). Les priorites sont etablies pour chaque pays et se concentrent sur ia reduction de la pauvrete. Les strategies
de developpement reposent sur le principe de I'appropriation locale des reformes economiques et sociales.
Dans les conventions de Lome precedentes, la cooperation commerciale etait basee sur des tarifs preferentiels genereux. Le
nouvel accord ACP-UE vise a soutenir les effete de renforcement mutuels de la cooperation economique et commerciale et de
I'aide au developpement. L'objectif d'integration des pays ACP dans I'economie mondiale requiert ('augmentation des
capacites de production, d'approvisionnement et de commerce ainsi que I'accroissement de la capacite des ACP a attirer les
investissements, afin de pouvoir etablir, in line, des politiques commerciales et d'investissement fortes, et de pouvoir
trailer toutes les questions relatives au commerce. Les accords de partenariat economique (APE), integres a I'aide au
developpement comprenant I'assistance technique liee au commerce, supprimeront progressivement les entraves aux
echanges entre les ACP et I'UE et amelioreront la cooperation dans un grand nombre de domaines lies au commerce,
La cooperation au developpement de I'UE accorde une grande importance a ('integration et a la cooperation regionales. Elle
est basee sur le principe selon lequel cette approche stimule le developpement econdmique et social, favorise et stabilise
une meilleure gestion des affaires publiques et encourage des relations stables et pacifiques entre les nations. Elle permet
egalement aux differents pays de resoudre plus faciiement les problemes transfrontaliers, particulierement dans le domaine
de I'environnement et de la gestion des ressources naturelles.
Le poids politique et financier de I'UE lui permet de participer a 1'amelioration du cadre macroeconomique des pays ACP
partenaires. Cela se fait par la mise en rjeuvre d'un cadre institutionnel et de politiques appropriees destines a garantir
I'equllibre budgetalre, la "soutenabilite" de la dette et I'equilibre economique et commercial exterieur. L'objectif est
egalement d'encourager le developpement de la concurrence et du secteur prive.
e Secretariat ge"ne>al ACP: ccordonne
Des systemes efficaces de transport sont essentials au developpement economique el social et a I'acces aux-services sociaux de base.
Ces efforts ne seront "durables" que si les pays partenaires y participant.
L'eamination de la famine et de la malnutrition est une pierre angulaire Ai destoppement durable. La pauvrete demeure le defi
principal qui fait obstacle a une nutrition correcte et durable de la population mondiale. La searteaHmentaire et le developpement
rural durable sont fondamentaux dans les strategies de lutte centre la pauvrete mises en oeuvre par I'UE et conrtiuent a reduire la
pauvrete, tandis que I'aide alimentaire reste un risirument d'aide humanitalre.
La cooperation accordera une attention systematique aux aspects institutionnels et appuiera les efforts des Etats ACP pour
developper et renforcer les structures, les institutions et les procedures. L'objectif est de contribuer a promouvoir et a soutenir la
democratic, la dignite humaine, la justice sociale et le pluralisme, le respect integral des droits de I'homme et des libertes
fondamentales, a developper et a renforcer I'Etat de droit et le professionnalisme et I'independance du judiciaire et a assurer une
gestion et une administration transparentes et responsables dans toutes les institutions publiques.
Des dispositions et des mesures specifiques ont ete prevues pour aider les Etats ACP les moins avances, enclaves et insulaires. En ce
qui concerne plus particullerement les Etats ACP insulaires, ces dispositions et mesures visent a les aider dans leurs efforts pour
surmonter les difficultes naturelles et geographiques entravant leur developpement.
Les instruments
L'accord de Cotonou a rationalise le large eventail d'instruments qui existait en vertu des conventions de Lome precedentes. Les
ressources financieres accordees pour soutenir le developpement a long terme sont canalisees par les programmes indicatifs nationaux
et regionaux (PIN/PIR) et par la facilite d'investissement, un credit renouvelable visant à stimuler I'investissement et a renforcer la
capacity d'etablissements financiers locaux, et qui est gere par la Banque europeenne d'investissement.
La cooperation pour le financement du developpement est mise en oeuvre sur la base des objectifs, des strategies et des priorites
etablis par les partenaires ACP aux niveaux national et regional. Cette cooperation entend promouvoir I'appropriation locale et un
partenariat base sur des droits et obligations reciproques. Elle reconnait I'importance de la previsibilite et de la securite dans le
financement et fait preuve de flexibilite pour repondre aux situations de maniere individuelle.
Chaque pays et region ACP recoil une indication de la Communaute europeenne quant au volume des ressources disponibles pour une
periode de cinq ans afin de financer des activites reprises dans les programmes indicatifs nationaux ou regionaux. L'acces des
acteurs non gouvernementaux a ces fonds s'est ameliore avec Cotonou. Les •ressources a la disposition des acteurs non
gouvernementHux font partie de ('attribution accordee a chaque region ou Etat ACP.
Une fois qu'un cadre de strategie national (ou regional) a ete accepte en consultation avec les acteurs concernes, les Etats membres de
I'UE et les bailleurs de fonds bilateraux et multilateral, il est elabore et mis en ceuvre par le biais d'un programme de travail. Ce
programme sert de modele a toutes les activites de la CE en cours et en projet dans le pays ou la region en question, suivant une
ventilation par secteur et par instrument et selon une cnronologie definie.
Pour aider a alleger la charge de la dette des pays ACP et attenuer leurs difficultes de balance des paiements, des ressources sont
prevues pour contribuer a des initiatives de reduction de la dette approuvees au niveau international. Une aide est fournie aux
reformes macroeconomiques et sectorielles. Dans ce cadre, les parties veillent a ce que I'ajustement soil economiquement viable ainsi
que socialement et politiquement possible.
L'accord sur le soutien additionnel en cas de fluctuations des recettes d'exportation reconnait la vulnerabilite d'un partenaire
resultant d'une grande dependence vis-a-vis des recettes d'exportation provenant des secteurs agricole et/ou minier. L'eligibilite est
liee a la question de savoir si la perte compromet la stabilite macroeconomique globale et servira en principe de base pour financer le
budget national.
Le soutien est apporte au moyen de programmes sectoriels, d'appui budgetaire, d'investissements, d'activites de rehabilitation, de
mesures de formation, d'assistance technique et d'appui institutionnel.
Un cadre politique redefini sur la cooperation decentralisee place les acteurs au cceur de la cooperation au developpement et
soutient les programmes introduits par les acteurs non gouvernementaux. Cette approche finance les programmes qui soutiennent la
decentralisation pour stimuler Emergence de systemes efficaces de gestion locale des affaires publiques, d'initiatives locales de
developpement et d'un dialogue politique et social.
Reconnaissant le role important des marches et du secteur prive comme moteurs de croissance economique, I'accord de Cotonou
prevoit une approche integree qui comprend la participation du secteur prive dans la plupart des domaines de la cooperation ACP-UE.
L'accent est mis sur developpement de la capacite d'organisations representatives du secteur Drive a s'engager dans ce dialogue. Les
investissements nationaux et etrangers sont favorises par un paquet d'aide contenant des formes liees d'investissement: promotion
aux niveaux national et regional, financement et appui, garanties et protection.
La cooperation technique aide les partenaires ACP a developper leurs ressources humaines natipnales et regionales et a
developper durablement les institutions indispensables a la reussite de leur developpement.
Coopération économique et commerciale
La cooperation economique et commerciale se fonde sur les initiatives regionales d'integration des pays ACP et prend en
consideration leurs differents besoins et niveaux de developpement. L'accord de Cotonou vise a integrer sans a-coups les Etats ACP
dans I'economie mondiale en renforgant leurs capacites de production, d'approvisionnement et de commerce. Cela necessite une
capacite croissante a attirer I'investissement, a etablir des politiques fortes en matiere de commerce et d'investissement et a
trailer toutes les questions relatives au commerce.
Dans le cadre des efforts pour realiser ces objectifs, les preferences commerciales non reciproques seront remplacees par des
accords commerciaux compatibles avec les regies de I'OMC. Les accords de partenariat economique se basent sur trois principes:
liberalisation des echanges (des deux cotes; les partenaires ACP ouvriront progressivement leurs marches aux produits europeens d'une
maniere flexible), integration regionale (les accords de partenariat economique se fonderont sur des initiatives regionales
d'integration ACP et les approfondiront) et
Cooperation dans les domaines culturel, educatif, scientifique, technologique, social et des
droits de I'homme:
•Preserver les capacites de developper, promouvoir et respecter la diversite culturelle, creer davantage de possibilites en faveur de
I'education, de la culture et de I'acces a la connaissance en tant qu'elements-cles du succes au 21'siecle.
•Creer un espace commun Union europeenne - Amerique latine et Caraibes pour I'enseignement superieur.
•Proceder a une analyse integree afin de mettre en oeuvre des solutions et de garantir les droits des travailleurs migrants et de
leurs families, conformement au droit international et a la legislation nationale.
•Lutter contre le VIH/SIDA grace a des programmes de prevention, de traitement et de soutien, en particulier dans les pays plus
touches, compte tenu du droit a un niveau de soins de sante adequat et de la necessite de favoriser un meilleur acces aux
medicaments.
•Cooperer en vue de promouvoir la planification prealable des secours en prevision des catastrophes naturelles et d'attenuer leurs
effets.
Les exportations de I'UE vers les pays ALC sont passees d'approximativement 17.000 millions € en 1999 a 54.000 millions € en 2000,
tandis que les importations de I'UE en provenance des pays ALC ont augmente, passant d'approximativement 27.000 millions € en
1999 a 48.000 millions € en 2000.' Neanmoins, malgre une expansion continue, les echanges commerciaux entre I'UE et les pays ALC
ne representent toujours qu'un peu plus de 5% du commerce exterieur de I'UE.
II existe un potentiel d'augmentation des echanges commerciaux. Les pays ALC representent un marche de 500 millions de
consommateurs avec un revenu moyen par habitant de 6.880 US$ (7.568 €) en parite de pouvoir d'achat (PPA). La region est
riche en ressources naturelles. Avec une meilleure gestion des affaires publiques et un calendrier commercial positif, les pays ALC
beneficieront d'un meilleur resultat economique. Cela aura un effet multiplicateur.
Une desti nati on importante pour les investi ssements directs etrangers
Depuis le milieu des annees 1990, la region est devenue une destination importante pour les investissements directs etrangers de
I'UE. Au cours de cette periode, I'UE a detrone les Etats-Unis comme principal investisseur direct dans les pays ALC, representant
une moyenne de 23.614 millions € contre 12.127 millions € pour les Etats-Unis. A la fin de 1998, les investissements de I'UE
dans les actions des pays ALC s'eievaient a 115.524 millions € contre 113.150 millions € pour les Etats-Unis.
L’UE ET LES CARAIBES un partenariat regional fort
Une region caracterisee par la diversite
Les Carabes couvrent 4.000 km d'est en ouest et 3.000 km du nord au sud. Bes constituent un melange varie d'F.tats
continentaux et risjares d'Amerique du Sud et d'Amerique centrale radicalement orfferents sur le plan de la superficie, de
la langue, de la population et du dnetappement economique.
La HSpubllque dominicaine, avec ses 6,5 millions d'habitants, Haiti, 8.3 millions et Cuba, 11 millions, ont des populations
enormes par rapport a leurs voisins, qui comptent de 44.000 habitants pour Saint-QiristoQhe-et-Nevis a 2,6 millions pour la
Jamaique. Mais ils sont egatement differents du point de vue de la geographic et des ressources naturelles.
Quatre pays (Cuba, la Republique dominicaine, Haiti et la Jamaique) represented la majeur? partie du PIB du groups, tandis que
la PPA par habitant varie considerablement au sein du groupe allant de niveaux de revenus eleves pour les Bahamas, Antigua,
la Barbade, Saint-Christophe-et-Nevis et Trinite-et-Tobago, a de faibles niveaux de revenus pour Haiti et la Guyana.
La plupart des pays ACP des Caraibes ont en commun des caracteristiques qui les rendent vulnerables:
•Ce sont de petites economies ouvertes avec un eventail non diversifie de ressources nationales.
•Ils dependent des importations pour soutenir la production locale et des exportations pour soutenir la croissance
economique.
•Ils ont une base d'exportation restreinte fortement de'pendante, principalement des matieres premieres agricoles et/ou
du tourisme.
•Ils subissent une certaine volatilite, due a des facteurs economiques ou financiers et a des catastrophes naturelles
frequentes.
•La principale source de recettes publiques est constitute des taxes sur le commerce.
•Une dependence de tongue date existe vis-a-vis des preferences commerciales des Etats-Unis, de I'UE et du
Canada, qui contrebalancent des conditions exterieures d6favorables mais decouragent la diversification des
exportations.
Oes ouragans et des tempetes tropicales balayent souvent la region, il y a de tongues periodes de secheresse et les pluies sont
souvent irregulieres. Le changement climatique aggrave la vulnerabilite de la region face aux catastrophes naturelles. Des
ecosystemes fragiles risquent de souffrir de la presence de I'homme, du developpement Industrie! et du tourisme,
Au moyen d'instruments appropries, I'UE a sans cesse aide a compenser les dommages causes par les catastrophes
naturelles et les pertes de recettes generees par I'exportation des produits agricoles et miniers.
Dialogue politique UE-Caraibes
Les systemes politiques de L'UE et de la plupart des Etats des Caraibes sont bases sur la democratic pluraliste, les droits
fondamentaux et I'Etat de droit. La cooperation politique est tres active dans de nombreux domaines et a aide les Caraibes a
se diversifier sur le plan des relations politiques, economiques et commerciales. Les deux regions agissent souvent ensemble
pour resoudre - par le biais d'approches multilaterales - les nouvelles difficulty's que pose la mondialisation.
Quinze pays independants de la region des Caraibes ont signe" les conventions ACP-UE, apres avoir etabli en octobre 1992 le
Forum des Etats ACP des Caraibes (CARIFORUM) qui vise a inciter les membres de la Communaute des Caraibes (CARICOM) a
agir de concert et a poursuivre des objectifs comrnuns avec Haiti, la Republique dominicaine et le Suriname, ainsi qu'a ameliorer
la coordination de I'aide du FED a la cooperation regionale. Dep^s lors, le Suriname et Haiti sont devenus des membres du
CARICOM tandis que la Republique dominicaine a signe en 1998 un accord de libre-echange (ALE) avec le CARICOM, accord
qui est entre en vigueur en 2001.
Avant la creation du CARIFORUM, les principaux partenaires de la cooperation regionale UE-Caraibes etaient le CARICOM et
d'autres institutions regionales et sous-regionales, telles que ('Organisation des F_tats des Caraibes orientates (Organisation
of Eastern Caribbean States - DECS), I'Universite des Indes occidentales (University of the West Indies - UWI) et I'Agence des
Caraibes pour le developpement des exportations (Caribbean Export Development Agency - CEDA).
Un dialogue regional a lieu chaque annee au niveau ministeriel entre le CARIFORUM et la Commission.
Travail d’Eleve
Mesurer les programmes et actions de coopération de l’UE en se référant aux bilans sur la
coopération avec Haïti.
Thème :
Le Japon, une puissance économique confirmée.
Compétence terminale
Mettre en relation les caractéristiques physiques du milieu naturel et la division territoriale
et administrative, la dynamique et le développement économique au Japon.
Compétences spécifiques :
Expliquer les particularités des caractères du milieu naturel japonais.
Expliquer l’organisation efficace et variée de l’espace japonais.
Analyser la dynamique et le développement industriel du Japon.
Analyser les facteurs do domination de l’économie japonaise dans le monde aujourd’hui,
LE JAPON
La géographie du Japon exprime avant tout le plus remarquable cpntraste qui soit au monde
entre un milieu naturel eminemment ingrat et n'offrant a ses occupants qu'une superficie
cultivable de moins de 80 000 kilometres carres (sur 378 000 km2 de superficie totale) et la
presence, en 1993, de 124,6 millions d'habitants dont le P.N.B. par habitant depasse celui des
Americains et celui des Aliemands, tandis que 1'economie qu'ils ont edifice sur cette modeste
surface place leur pays au deuxieme rang parmi tes grandes nations industrielles. C'est qu'une
situation insulaire classique, fe-condee a maintes reprises par 1'accueil judicieux d'idees et de
techniques etran-geres, a developjie sur ces quatre blocs montagneux jetes au large du continent
asiatique une civilisation originate, ou des techniques de la vie materielle et sociale ont, de
bonne heure, permis d'exercer sur le milieu une emprise efficace et de vaincre la hantise
seculaire du surpeuplement.
Le probleme demographique peut en effet etre pris ici comme la pierre de touche de tous les
comportements nationaux. D'abord simplement interieur, il est devenu asiatique puis planetaire
depuis cent ans. Pour faire vivre sa population, le Jappn a entrepris une mise en valeur raisonnee
et savante de ses lies. Une fois arme des moyens elabores en Occident, il a tente d'asseoir par la
force dans les pays voisins les bases economiques devenues necessaires a son existence. Enfin, a
partir de 1945, refoule brutalement chez lui, il y a edifie avec une vigueur exceptionnelle un
appareil de production qui permet a ses habitants de vivre dans des conditions de plus en plus
semblables a celles des nations les plus favorisees. Si done 1'emprise geo-graphique des hommes
sur leur pays y est bien 1'osuvre des generations, elle a recju depuis plus d'un siecle ses stimulants
les plus irresistibles, ses moyens les plus spectaculaires.
Ce prodigieux effort s'observe dans les transformations quasi continues du paysage rural et
surtout urbain et dans Fapplication systematise de 1'ap-pareil d'Etat a cet amenagement,
l'economie restant toutefois dominee par le grand capitalisme. II importe d'agir vite dans un pays
que menacent presque toutes les calamites naturelles et oil, jusqu'a ces dernieres annees, la
crois-sance demographique surprenait les experts eux-memes. Dans tous les minis-teres et dans
les laboratoires d'Etat disperses a travers le pays, un corps de fonctionnaires formes a cet effet
etudie aussi bien les glissements de terrain ou les seismes que les modalites d'asseche-ment des
baies et marecages pour y installer de nouvelles rizieres, les techniques de peche ou d'elevage
marin les plus rentables ou les conditions opti-males d'installation des pionniers dans les terres
neuves du Nord-Est. Une tres grande partie des notions qu'on peut acquerir sur la geographie
physique et humaine du pays provient directement de ces travaux, entrepris sous la pression du
besoin.
II importe ainsi d'avoir au depart une vue distincte du lourd handicap qu'im-pose aux entrepjises
humaines une nature inhospitaliere, dont le relief et la tectonique issus d'une histoire geologi-que
mouvementee sont les elements determinants. On doit ensuite considerer la collectivite humaine qui
s'est develop1 pee sur ces rivages : sa masse, ses modes habituels d'installation et ses techniques de
vie en groupe, condition de son effort; Cet effort lui-meme sera brievement decrit sous son
quadruple aspect rural) maritime, manufacturier et commercial: On presentera enfm les disparites
entre regions et les perspectives qui s'offrent dans les quinze annees a venir.
LE MILIEU NATUREL
Le Japon se trpuve dans la zone des arcs montagneux qui constituent la facade orientale de 1'Asie.
Relativetnent recent par rapport au continent, il correspond en fait a la rencontre de cinq de
ces arcs et se compose d'un materiel secondaire et tertiaire plisse puis metamorphise en plusieurs
etapes.
Une dislocation essentielle, fa Fossa magna, orientee sensiblement du nord au sud, tra verse
Honshu, Tile principale, dans sa partie la plus large. Le relief actuel resulte essentiel- lement d'un
quadrillage de fractures qui font du pays un vaste ensemble de blocs et de fosses dont le jeu relatif
n'est pas encore achevé.
RELIEF
Le relief est caracterise par trois fails : 1'abondance des montagnes; le caractere subprdpnne des
plaines, presque toujoufs peripheriques ; la variete des contacts entfi la terre et la mer.
Les pentes superieures a 15 p. 100 forment les trois quarts du pays ; toutefois, a part les volcans -
notamment ceux qui jalonnent la Fossa magna : Fuji (3 776 m), Asama; Myoko - et la chaine
des Alpes japonaises ou une trentaine de sommets depassent.
En outre la coopération économique était subordonnee à la possibilité des transports entre la
metropole japonaise et les regions conquises. Or, les convois japonais etaient : croissant,
depuis 1942. L’archipel japonais allait etre bientot complètement isolé. L’appauvrissement y
devenait extreme, en hommes valides, d’abord : l’age mobilisable fut abaissé jusqu'à dix-sept
ans ; les etudiants etaient envoyes au front, les lyceens dans les usines. L'alimentation était
rationé : a Tokyo, en mars 1944, un habitant recevait trpis poireaux pour un jour, une tranche
de poisson pour cinq jours. Le Japon etait deja dans un grand etat d’epuisement. Lorsque les
Americains débarquérent à Saipan (Mariannes) le 15 juin 1944 : de cette base, les B-29
purent bombarder Tokyo des la fin de 1'annee. Les Americains reprirent les Philippines, pccupe-
rent lojima (fevr. 1945) et debarquerent_ le 1" avnl 1945 a Okinawa (Ryukyu). Tojo avait
abandonne le pouvoir depuis huit mois ; ses successeurs etaient impuissants a relever la situation.
Lorsque le Japon perdit Okinawa (23 juin 1945), la quasi-totalite de sa marine de guerre avait
ete detruite.
De Potsdam, le 26 juillet 1945, les Allies lancaient une declaration commune, invitant le Japon a
se rendre sans conditions. L'arrnee imperiale pronait encore la bataille decisive sur le terntoire de
la metropole. 11 fallut les bombes atomiques - la premiere larguee sur Hiroshima (6 aout), la
secpnde sur Nagasaki (9 aout) - et la declaration de guerre de 1'Union sovietique (8 aout) pour
que le Japon capitulat. Par mesure extraordinaire. 1'empe-reur fit diffuser par radio, le 15 aout
1945 a midi, le « rescrit mettant fin a la guerre » qu'il avait lui-meme lu et fait enregistrer
D- L'ECONOMIE CONTEMPORAINE
Le decollage industriel
Le dynamisms japonais
L’extraordinaire croissance economique du pays s'enracine dans les pre-de son decollage indus-Les
structures specifiques de son economie ou ses partenaires recher-t anjounrhui les cles de ses
succes : et un exemple dont il serait possible de r, out demontre leur capacite a • des richesses. Au
regard des Btes internes et externes issues de l’evolution et de la crise mondiale, le Japon est appele a
prouver son adaptabilité et 1'efficacite de son ajustement.
1 Le decollage industriel
Un grand npmbre de traits specifiques du capitalisme japonais contemporain remon-tent a la
periode d'industrialisation, recente puisque son debut coincide avec la revolution de Meiji (1868),
inspiree par le desir de batir une puissance militaire et economique capable de faire piece aux
Occidentaux en Extreme-Orient.
Le mecanisme fondamental qui a perrnis la creation d'une infrastructure industrielle fut,
conformement au modele general de developpement economique, I'utihsation des excedents de
^productivite potentials dans 1'agriculture. A 1'encontre de ce qui s'etait passe en Grande-
Bretagne, par exemple, les hausses de productivite agricole n'ont pas coincide avec un exode
rural important, mais ont permis de faire vivre une population croissante dans le secteur
industriel naissant. Ainsi, 1'elevage de vers a soie, le travail du textile dans de petits ateliers
etaient des operations marginales pour les paysans, et leur organisation ne detournait aucune
res-source nouvelle. On assiste done a la creation d'une Industrie sans investissement important.
Cela explique que la croissance ait ete relativement rapide, alors que le taux d'inves-tissement n'a
pas depasse 12 p. 100 du P.N.B. (H. Rosovsky).
L'Etat a donne au « decollage » de 1'economie une impulsion particulierement vive et
coherente dans le secteur de 1'industrie legere et de 1'agriculture; il a importe des techniques et
organise la diffusion des innovations (envoi de missions techniques en Europe, selection des
semences, achat de metiers a tisser). Dans 1'industrie lourde, il a pris 1'initiative de creer lui-
metne les entreprises les plus necessaires au developpement du potentiel economique et militaire.
Enfin, il a mis en place un systeme de financement, fonde essentiellement sur un tres lourd
impot foncier : ainsi etait organise le transfer! du surplus cree dans 1'agriculture vers les
activites secondaires.
Le degagement de 1'epargne necessaire au financement des investissements nouveaux S'est
fait, d'une part, grace au maintien de niveaux de vie tres bas parmi les paysans et les premiers
effectifs de la main-d'oeuvre industrielle; d'autre part, I'impot foncier a pratiquement preleve
tous les excedents fourms par la croissance de la productivite agricole. Dans 1'industrie,
I'abondance de la main-d'ceuvre potentielle, I'interdiction du syndicalisme, les coutumes
feodales, la concurrence Internationale et les bas prix des produits exportables ont pratiquement
empe-che toute elevation des salaires au-dessus du niveau de subsistence. L'isolement culturel
et linguistique ainsi que Fhabitude d'une extreme pauvrete ont permis de maintenir de telles
conditions sans que surgissent de reactions sociales trop violentes.
La croissance de la population a egalement joue dans le meme sens : elle a fait baisser le prix
du travail, ce qui a permis d'accroitre les surplus d'exportations plus vite que les besoins
d’importations.
Le dynamisme japonais
Structures demographiques
On ne peut ignorer, tant les consequences en sont nombreuses, a quel point les donnees
demographiques ont, au Japon, conditionné1'economie. La population commenca a croi-tre
lorsque les Tokugawa mirent fin a 1'isolement du pays. Elle comptait 35 millions d'habitants en
1874, 51 millions en 1912, 71 millions en 1937. Pendant cette periode, son taux d'accroissement
nature! fut particulierement eleve (16 p. 1 000 entre 1925 et 1935). Apres la guerre du Pacifique,
le Japon dut faire face a la fois au reflux d'une population emigree dispersee en Mandchourie, en
Chine et en divers pays occupes (au total 6 millions de nersonnes) et a un accroissement conside-
rable du taux de natalite, qui atteignit jusqu'a 34 p. 1 000. Aussi le gouvernement decreta-t-il, en
1948, une loi dite « eugenique » destinee a diminuer le nombre de naissances, notamment en
propageant 1'usage de la contraception. Aujourd'hui, I'elTondretnent spectaculaire de 1'indicateur
conjoncturel de fecondite (4,54 en 1947; 1,53 en 1991) explique prioritairement que le taux de
natalite sott tombe a 10 p. 1 000, alors que le taux de mortalite general est remonte a 6,7 p. 1
000. II en resulte un tres faible taux d'accroissement nature! (0,33 p. 100), sou-tenu par le solde
net migratoire et une situation de maturite demographique. En 1992, la population etait estimee a
pres de 124,5 minions d'habitants, sqit une densite (a completer avec lap ge 939)
(…)Marginalisés comme les descendants d'immigrés coreens ou les burakumin) sont exclus de
l’emploi à vie. Leur nombre est difficile à fixer, mais tous les specialistes conviennent que les
salariés à vie sont nettement minoritaires. Ce phenomene a contribue pour sa part à la
croissance economique generale. L’existenced’une masse considerable de maind’oeuvre mal
payee a joue le role d'une armee industrielle de reserve : frein a la ausse des salaires, elle a
retarde la syndicalisation des travaiileurs et donc permis le maintien prolonge d'un ecart
positif entre productivite du travail et salaire ; en meme temps, elle evitait les difficultes
sociales que n'aurait pas manque de faire naitre un niveau de chomage eleve.
Enfin, 1'mtegration d'un nombre important de petites et moyennes entreprises a 1'activite
productrice des grandes firmes, notamment par la voie de la sous-traitance, comporte des
avantages considerables. Elle contribue a abaisser les couts de production en integrant dans les
processus de fabrication moderne des elements realises a bas prix. Surtout, elle donne a la
gestion des grandes entreprises une souplesse que parait leur interdire a priori le systeme de
1'emploi a vie. Les petites entreprises jouent done un role d'amortis-seurs des fluctuations
economiques : elles permettent aux grandes affaires d'echapper en partie aux consequences
defavorables que pourraient avoir sur elles les recessions, en en transmettant les effets vers les
secteurs archai'ques de 1'economie. Ainsi le systeme economique japonais beneficie-t-il a la fois
des avantages ue la technique la plus avancee et de ceux que presente le travail a bon marche.
Facteurs historiques
La rapidite d'un relevement qu'on pourrait appeler « de recuperation » est un pheno-mene
commun a tous les pays ayant subi des destructions de guerre. Ce phenomene a joue autant pour
1'Italie et I'Allemagne federate que pour le Japon. L'existence d'installations industrielles et de
circuits d'organisation economique aises a remettre en action a facilite les premiers
accroissements de la production apres la guerre. On peut conside-rer que ce mouvement
explique jusqu'en 1955, pour 1'essentiel, le redressement japonais.
Ce redressement fut aide par des facteurs historiques : le Japon dut abandonner ses anciennes
colonies a un moment ou, sans doute, etant donne le mouvement mondial de decolonisation,
elles auraient constitue une charge. La demilitarisation rigoureuse du pays, sanctionnee par
1'article 9 de la Constitution, faisait contraste avec les impor-tantes depenses militaires que le
Japon avail du faire avant la guerre (meme pendant la periode relativement normale et pacifique
de 1934-1936, oii elles atteignaient 7 p. 100 du revenu national). En ,outre, le traite de securite
signe avec les Etats-Unis permit de reduire les depenses de defense. II en resulta, d'apres les
experts de FAgence de planifica-tion, un gain en croissance que Ton peut evaluer a 2 p. 100
1'an. Depuis 1976., le seuil de 1 p. 100 du P.N.B. retenu par 1'Etat pour les depenses militaires est
reste effectif (meme s'il fut depasse par le gouvernement Naka-sone). Des facteurs tels que
1'augmentation tres forte du produit national brut ainsi que la detente Internationale dans la
seconde moitie de la decennie 1980 ne furent pas etrangers a cette relative stabilite. Celle-ci,
pour beaucoup d'experts. a compte favorable-ment dans la reussite economique japonaise.
Enfin, les reformes imposees par 1'oc-cupant americain contribuerent vigoureuse-ment a briser
le modele traditionnel de la croissance japonaise : la reforme agraire incita les agriculteurs a
rechercher ['amelioration de leur productivite, la creation de syndicats developpa 1'esprit
revendicatif et exerca un effet stimulant sur la demande de consommation et sur I'incitation au
travail. II n'est pas jusqu'a la dissolution des zaibatsu qui, chassant les anciens dirigeants des
principals industries (banto*), ne permit d'y developper un esprit neuf et une veritable revolution
dans 1'organisation et la gestion des entreprises.
Ajoutons que la rupture brutale de tous les liens avec les ideologies du passe incita les
Japonais a se lancer dans la voie economique, ou pouvait se concretiser leur extraordinaire
appetit de competition avec les pays industrialises du monde occidental.
L'efFort d'investissement des grandes firmes (notamment celles qui etaient engagees a
1'exportation), oriente, dans les annees 1950-1965, vers les secteurs du textile et des industries
lourdes puis vers ceux de 1'auto-mobile et de 1'electronique grand public, dans les annees 1965-
1975, s'est ensuite deploye en direction du secteur des « puces », a 1'amont (remontee de la
filiere de production electronique). Depuis le milieu des annees 1980, le secteur des industries
intensives en matiere grise (logiciels, ingenierie financiere) emerge, indiquant les nouvelles
ambitions technologiques japonaises.
On ne peut done s'etonner que la structure industrielle japonaise en soit aujourd'hui profondement
transformee. La part des industries legeres (et particulierement textiles) dans le total du produit de
1'industrie a considerablement baisse. En revanche, celle des industries lourdes et d'equipernent
(produits chimiques, produits metalliques, machines, composants) atteignait a la fin des annees
1980 le chiffre de 65,9 p. 100 (centre 56,4 p. 100 en 1960 et 62 p. 100 en 1967), selon la
repartition effectuee par le Census of Manufacturers japonais,
L'expansion economique doit done tee mise en relation non seulement avec le niveau eleve des
investissements, mais encore avec leur distribution, caracterisee par une tres faible proportion de
fonds investis dans la construction de logements et les equipements collectifs ; ainsi, tous les
capitaux disponibles ont ete concentres sur Fequipement de 1'industrie privee.
Reste a savoir comment a ete rendu possible le financement de ces investissements. Plusieurs
phenomenes ont concouru a augmenter 1'ecart entre le revenu et la consommation. puis a fournir
aux entreprises un systeme de financement correspondant ii leurs besoins.
Les investissements et le perfectionnement OHUnt des techniques ont provoque une Melioration
rapide de la productivite globale th travail et du capital. En revanche, le modele de
consommation n'a change que tres leatement et seulement a partir des annees 1960. La
combinaison de ces deux mouve-roents a cree une conjoncture favorable a Fepargne, qui, a son
tour, a fourni les capitaux necessaires. Dans ces conditions, lout progres de la productivite a
entraine un progres parallele de 1'epargne. Une illustration de ce mecanisme est donnee par la
relation entre les salaires et la productivite du travail (tabl. 5). Dans la plupart des branches, en
eft'et, la productivite s'est accrue plus rapidement que les salaires, ce qui a permis a la fois la
reduction des couts de production et 1'accroissement des marges beneficiaires, source de
reinvestissements im-portants. De ce fait aussi, les exportations japonaises ont vu leur
competitivite renfor-cee, car, dans la plupart des pays industriels, la situation etait inverse, du
moins pendant la phase des Trente Glorieuses, et les salaires augmentaient plus vite que la
productivite. Reste a remarquer que le financement des investissements des entreprises a ete tres
facilite par un recours massif aux concours bancaires a faible taux d'interet, surtout durant la
periode de la haute croissance, alors que les marches de capitaux japonais se trouvaient encore peu
developpes. En revanche, ceux-ci ont offert de nouvelles opportunites aux entreprises a partir du
milieu des annees 1970 et surtout 1980 en raison de leur rapide essor, consecutif a la
liberalisationfinanciere progressivement engagee par 1'Etat et liee a 1'affirmation du role du Japon dans
les echanges mondiaux.
Facteurs structurels
Si le prix du travail n'a pas augmente plus vite, c'est d'abord en raison de 1'abondance de la
main-d'oeuvre, elle-meme liee au sur-peuplement et au sous-emploi dans le secteur agricole (cf.
figure). II est vrai que cette surabondance s'est a peu pres reduite depuis 1960, mais il n'en
demeure pas moins que la main-d'oeuvre n'a pas constitue un facteur limitatif de la croissance,
a la difference de ce qui s'est passe dans d'autres pays industriels ; la comparaison avec
1'Altemagne de 1'Ouest est, a cet egard, pleinement probante. L'une des sources de 1'afflux
regulier de la main-d'ceuvre dans 1'industrie japonaise fut evidemment le secteur agricole
surpeuple, chaque famille paysanne ne disposant que de 80 ares de terre environ. Apres des
decennies de stabilite, la population agricole a connu une diminution massive : enregistrant un
exode particulierement marque entre 1960 et 1980, elle a vu passer ses eifectifs de 6,18 millions
en 1950 a 3,8 millions en 1990, parallelement a un vieillissement accelere. Pour environ 31 p.
100 d'entre eux, les agriculteurs envisagent encore de quitter la terre, d'apres un sondage de
1992. Par ailleurs, 1'Etat, dans le cadre de sa nouvelle politique agricole et alimentaire (1992),
sou haite une stabilisation a 2,5 ou 3 millions a 1'entree dans le xxi e siecle. C'est done de moins
en moins dans le monde agricole et dans le monde rural (46 p. 100 de ruraux dans la
population en 1950, 16 p. 100 en 1988) que 1'economie peut satisfaire ses besoins en main-
d'ceuvre peu chere.
Si la structure par age fut longtemps favorable a 1'augmentation rapide de la population en age
de travailler et au renou-vellement de ses effectifs a 1'entree sur k marche du travail, elle le
devient de moins en moins, du fait du vieillissement accelere de la population. Aussi les
entreprises, particulieremeiit dans le secteur des industries engagees a 1'exportation, se preoc-
cupent-eries de 1'augmentation du cout du travail, qui devrait s'accelerer au regard de
1'evolution naturelle. En revanche, la reduction prevue par la loi de la duree hebdoma-daire du
travail pourrait etre compensee par de nouveaux gains de productivite du capital (par la
robptisation).
Neanmoins, la question des reserves de population active presentant encore un avan-tage
comparatif se trouve posee. La population feminine semble offrir des oppprtunites. Selon
certains, les femmes japonaises, arri-vees plus tardivement que les hommes sur le marche du
travail, risquent de se voir confinees, et durablement, dans des postes mal ou sous-remuneres,
principalement dans les petites et moyennes entreprises. Concou-rant aujourd'hui fortement a
1'accroissement du taux d'activite, elles desirent non seulement disposer de ressources
personnelles propres a favoriser leur epanouissement mais aussi vivre en ville, surtout dans les
plus grandes, mais ou la vie est tres chere. II reste que les femmes peuvent difficilement s'inte-
grer dans le systeme de 1'emploi a vie des grands groupes puisque, sous la pression
vraisemblable du consensus social, elles s'eclipsent du marche du travail durant toute la periode
d'education des enfants.
L'immigration represente un flux en lente augmentation et surtout clandestin dont 1'origine se
situe essentiellement en Asie du Sud-Est et de 1'Est, tant sont grands les ecarts de developrjement
avec le Japon. Les immi-gres, moitie moins remuneres que les Japonais, sont employes dans les
petites et moyennes entreprises; leur nombre devrait s'accroitre au regard des tensions
previsibles sur 1'emploi.
Des palliatifs se mettent en place au sein des entreprises, tels que 1'emploi des retraites, une
prise en consideration du merite et le recul de 1'age de depart a la retraite (aujourd'hui, ce
sont les deux tiers des entreprises qui fixent ce dernier a soixante ans, au lieu de cinquante-
cinq ans dix ans plus tot).
Le financement spécifique de 1'économie
Si les mouvements divergents de la productivite et des salaires expliquent pour r essential
1'importance du surplus a investir, il faul rappeler egalement que 1'epargne au Japon est
extremement elevee par rapport a 1'avant-guerre et par rapport a d'autres pays. L'epargne des
menages, marquee depuis 1975 par une tendance a la baisse (taux egal a 20-22 p. 100 en 1975)
reduisant 1'ecart avec les pays europeens occidentaux, represente 1'equivalent de 15,2 p. 100 du
revenu net disponible en 1992 (contre 14,6 p. 100 en 1991). Elle demeure cependant la plus
elevee parmi les pays industrialises.
Quant à l'epargne nationale, son taux est toujours reste superieur à 30p. 100 du P.N.B. dans la
decennie de 1980 (34,6p. 100 en 1990), soit le double de celui des Etats-Unis.
Aux causes deja enoncees, il faut ajouter 1'insuffisance des formes collectives d'epargne.
(Notamment de la securite sociale), qui pousse les menages à constituer des reserves en vue
de la vieillesse ou de la maladie, et le sentiment subjectif d'insecurite. Dans le meme sens
joue la crise du logement, les divers systemes coutumiers de versement de salaires (primes
importants deux fois par an) ou de retraites.
Le système bancaire a mis les depots qu'il a pu collecter au service des besoins financiers. Cette «
transformation des epargnes » s’est faite avec un grand liberalisme : les banques
commerciales se sachant soutenues par la Banque du Japon, ont souvent depassé leur propre
capacite de pret. Il en est resulté une situation de surendettement qui a été soluvent critiqué
par les economistes etrangers, la gestion des banques et des entreprises japonaises paraissant
risquée et peu orthodoxe.
Les banques commerciales, continuant à vivre au dessus de leurs moyens, ont, durant le boom
Hesei, cherché à profiter des plus-values boursieres rendues possibles pal A surcote des titres
prèté des masses énormes de capitaux. En effet la speculation effreinée qui a caractérisé cette
periode, soutenue par la politique d’abondance monetaire et de bas taux d’interet destinée à
contrebalancer la forte appreciation du yen, a fait flamber bien au-delà de leur valeur reelle les
cours des actions, les prix du foncier et de l’immobilier.
Au début de la decennie de 1990, les banques japonaises se sont trouvees frappees de plein
fouet par la politique d'austerite monetaire destiné à degonfler la bulle speculative et à casser
les tensions inflationistes de leurs bilans s'est révélée. Non seulement elles de leurs fonds
pro-a la devalorisation de leurs titles en situation de decote, victimes aussi des pertes de leurs
debiteurs, societes immobilieres et entreprises qu’elles ont aidees a speculer. Le système
baincaire doit ainsi faire face a une double difficulté : celle de mettre au point des reponses a
la masse des creances douteuses correspondant aux prets enormes distribués durant la
speculation, alors que la bourse a chuté, et celle d'atteindre le « ratio Cooke » de sorvabilite
mis en place en 1991 par la Banque des reglements internationaux.
Les consequences economiques de la fragilisation d’une des composantes majeures du
système financier du pays paraissent non negligeables. Compte tenu de la reduction previsible
des credits bancaires et d'un rencherissement des couts de financement, les entreprises vont
devoir reviser leurs resultats financiers à la baisse. Les industriels se montrent particulierement
critiques à l’egard des banques. Celles-ci s'engagent dans des restructurations massives par
fusions afin d'assainir leur position et d'atteindre la faille critique, sous raiguillon aussi de la
concurrence qui se voit stimulee par le decloisonne-ment bancaire depuis 1992 et par la liberalisa-
tion des marches de capitaux japonais.
Au demeurant, ni les banques, ni les maisons de litres, ni les compagnies d'assu-rances,
malgre les difficultes, ne se trouvent dans une situation desastreuse. Elles restent, pour les plus
importantes, en tete des classements internationaux. Neanmoins, le systeme bancaire risque de
voir son role de financement de 1'economie nationale dimi-nuer, au profit des marches de
capitaux japonais de court et de long terme, tout en devenant plus transparent et plus fort.
Le mode de gestion de la production
Le mode de gestion de la production des entreprises s'est progressivement de'veloppe' au Japon.
Tout d abqrd ponctuellement mis en place a 1'usine principal^ de Toyota, au debut des annees
1960, il est issu de 1'invention de 1'ingenieur Taiichi Ohnoe pour depasser la productivite
americaine dans 1'industrie automobile. II s'est ensuite generalise au sein de 1'appareil productif,
notam-ment dans les branches des industries expor-tatrices, tandis que son efficacite prenait
valeur de modele aux yeux des partenaires occidentaux, remettant en cause le mode americain de
gestion de la production que le Japon avail integre apres la Seconde Guerre mondiale.
Le « systeme de Toyota » se trouve commande par deux objectifs majeurs : celui de lutter centre
tous les gaspillages, aussi bien de produits, de temps que de capital, ce qui doit de'boucher sur la
suppresssion des stocks, et celui, lie au precedent, d'abaisser en permanence les couts de
production - un objectif juge d'autant plus necessaire que le yen, fortement apprecie depuis 1985,
peut nuire aux flux d'exportations. Le resultat recherche concerne 1'accroissement de la
productivite du capital et du travail, de bas prix de vente et des supplements de profits pour les
entreprises.
Le toyotisme se donne pour moyens de produire « juste à temps » et en « flux tendus », ceux-ci
etant guides par 1'aval. L'avantage en est que I'ofTre s'adapte rapide-ment a la demande. La qualite
des produits activement recherchee dans le cadre des cercles de qualite inspires des propositions
de rAmericain Demmg apres la Seconde Guerre mondiale, temoigne d'un souci de rigueur et de
competitivite.
Au-dela de 1'organisation technique de la production, oil le decloisonnement des ateliers est une
nouveaute par rapport au modele americain, le systeme japonais, qui a trans-forme le taylorisme, se
presente plus encore comme une forme specifiquement japonaise de rapport salarial. II incite a une
mobilisation intense des individus, qui se trouvent soumis a des cadences de travail tres rapides. a
une pression pregnante des superieurs hierarchiques pour « faire toujours mieux » (tabl. 6). En
contrepartie, le systeme laisse esperer des promotions salariales grace auxquelles les interets de la
communaute de travail sont susceptibles d'etre respectes.
Des phenomenes d'exclusion - que 1'on rencontre aussi en Europe et aux Etats-Unis-resultent de ce
management a la japonaise pour les cadres moyens ou superieurs comme pour les sous-traitants
eux-memes qui ne peuvenl supporter trop longtemps le stress des cadences, des ordres, des
pressions, avec le risque de karoshi, c'est-a-dire de mort par surmenage au travail.
La transposition du « modele japonais » de gestion de la production, meme si le Japon ne pretend
pas etre imite, fait 1'objet de debats contradictoires en Occident. Une etude du M.I.T. sur
1'industrie automobile, The Machine that Changed the World, insiste sur la transferable, sous
condition de pouvoir respecter la rigueur, dans la gestion de 1'espace comme du temps, et de
rnobiliser les hommes en permanence (tabl, 7).
Lors du second choc petrolier (1979), la voie est tracee pour ainsi dire et les memes resultats
seront atteints beaucoup plus rapi-dement : la restauration de 1'equilibre de la balance des
paiements n'aura demande que dix-huit mois. Une legere baisse du pouvoir d'achat des salaires
renforcee par la segmentation du marche du travail, accompagnee par une depreciation des
termes de 1'echange, profitera à nouveau aux entreprises expor-tatrices et leur permettra
d'eliminer rapide-ment le deficit cree par la hausse des produits petroliers.
C'est done une rigoureuse politique des revenus qui est a 1'origine du redressement de
I'economie japonaise. On constate nean-moins que la croissance depend, avant tout, des succes
remportes sur les marches exte-rieurs, et cela donne la mesure de la fragilite de la situation
japonaise, car, pour maintenir la croissance, il faut maintenir un fort taux d'accroissement des
exportations, ce qui se heurte a la reaction des Etats-Unis et des pays de la C.E.E. qui connaissent
deja de forts deficits commerciaux avec le Japon et qui sont tentes par le renforcement des
mesures protectionnistes.
Des deux chocs petroliers, les autorites japonaises ont tire les lecons necessaires pour mieux
assurer la securite energetique (le Japon ne peut negliger les risques lies a un taux de
dependance petroliere de 99,7 p. 100 en 1991). Sa reponse s'est orientee non settlement en
direction d'une lutte contre le gaspillage energetique, mais aussi vers une diversification de son
bilan de production et de consommation. Aux mesures visant a promouvoir 1'energie nucleaire
s'ajoutent les decisions de faire regresser la part du charbon national, polluant, et de renforcer
['utilisation du gaz naturel, energie « propre », dont 1'archipel est, sous la forme liquefiee, le
premier importateur mondial. Le souci de t'environnement reste a 1'ordre du jour.
L'entree dans la decennie de 1990 paratt bouleversee par un ralentissernent de la croissance
economique, nettement marque a partir du printemps de 1991 (le taux de 2,4 p. 100 en 1992 est
proche de la moyenne de 1'O.C.D.E., 2,2 p. 100). L'economie japonaise enregistre une stagnation
de la demande, un ralentissement de rinvestissement prive, deux moteurs qui avaient ete
puissants. II s'ensuit une diminution de la production industrielle dans les branches jusque-la
dynamiques (automobile, electronique) et des faillites d'entreprises, dans un contexte de
morosite boursiere et bancaire.
II est clair que des facteurs de ralentissement se sont installes dans le systeme economique, ce
qui pose la question de savoir s'il s'agit d'une crise nouvelle d'ajustement ou d'une crise de «
modele ». Des explications mettent 1'accent sur les eflfets^ de la politique de relevement des taux
d'interet, de type deflationniste, et sur la contraction des credits bancaires.
Les reponses des entreprises s'orientent, une fois de plus, vers la reduction des heures
supplementaires et des primes, et vers la baisse de la remuneration des heures supplementaires
(pour la premiere fois depuis cinq ans), ce qui accentue la faiblesse de la demande de
consommation, alors que les couts unitaires de la main-d'oeuvre augmen-tent. Les solutions de
1'Etat passent, depuis la mise en ceuvre, en aout 1992, d'un plan de relance, par des depenses
budgetaires d'un enorme montant, equivalent a 2,3 p. 100 du P.N.B., destinees a de grands
travaux d'inves-tissement public dans le domaine des infrastructures de transport,
d'enseignement, d'aide aux collectivites locales et de recherche. La croissance devrait s'en
trouver stimulee, ainsi que le bien-etre de la population. L'Etat n'est pas limite dans sa marge
de manoeuvre budgetaire. Neanmoins, le recentrage de la croissance sur le marche interieur,
qui se heurte a la stagnation actuelle de la demande, n'est pas suffisant aujourd'hui pour
entrainer I'economie japonaise. Les enormes excedents de balance commerciale et de balance
courante (tabl. 8), sources de desequilibres economiques avec les partenaires - et de plus en plus
mal ressentis par ceux-ci -, mais indispensables a la fluidite du marche domestique, poussent le
Japon a plus de cooperation. Le pays va vers une internationalisation financiere accrue (Koku-
saf Ka), jouant comme facteur d'integration regionale de la zone asiatique.
Le Japon a peut-etre quelques chances de parvenir a cet objectif un peu avant les autres, etant
donne la remarquable souplesse de son amenagement institutionnel, industriel et commercial, et
les qualites exceptionnelles de sa main-d'osuvre et de son « management ».
Travail d’Eleve
Produire un texte de quinze à vingt lignes sur l’expansion japonaise tout en mettant l’accent sur
les facteurs démographiques, économiques, Stratégiques, psychologiques.
Faire ressortir les faits qui ont marqué les débuts de l’impérialisme japonais.
Thème :
Les Etats-Unis d’Amérique
Compétence terminale
Analyser les fondements de la puissance américaine.
Compétences spécifiques :
Mettre en relief la superficie de l’espace américain et la disponibilité de ses ressources
naturelles.
Etablir la relation existant entre le système américain et son hégémonie dans le monde.
Analyser le caractère numérique et dynamique de la population américaine.
Mettre en relief la puissance des multinationales et l’avance technologie aux Etats-Unis.
Expliquer le rôle des Américains dans les décisions géostratégiques mondiales aujourd’hui.
1. LA MAITRISE DU TERRITOIRE
La recherche du profit immediat a pousse autrefois les Americains a exploiter leur territoire et ses
richesses, celles du sol et du sous-sol, sans grand management. La degradation des sols, les
risques d'epuisement des ressources du sous-sol ont suscite des mesures de protection et
d'economie. Elles se presentent sous des formes tres diverses: multiplication des pares
nationaux dont le premier, celui de Yellowstone, date de 1872 ; developpement de techniques
culturales* qui protegent les sols; importations massives d'energie et de matieres premieres afin
de preserver des reserves nationales pour l’avenir.
Les Americains changent environ treize fois de domicile dans leur vie. Cinquante pour cent
d'entre eux demenagent meme, en moyenne, tous les cinq ans. Comme dans tous les pays
postindustriels, ces migrations profitent surtout aux facades maritimes. Le Nord-Est, anciennement
industrialise, en a longtemps etc le principal benefi-ciaire. Mais la crise que traversent les
industries traditionnelles en fait aujourd'hui une zone de depart.
Desormais, c'est le sud du littoral Atlantique et la cote Pacifique qui profitent de la mondialisation
de 1'economie et de 1'essor des technologies nouvelles. Deja plus de 100 millions d'individus, soit
quatre Americains sur dix, habitent la « ceinture du soleil* » (Sunbelt) devenue tres attractive.
Thème :
La mondialisation
Compétence terminale
Mettre en relation des phénomènes complexes pour en expliquer les mécanismes et les
interactions, de l’échelle mondiale à l’échelle d’un Etat.
Compétences spécifiques :
Caractériser les cartes de la puissance dans le monde d’aujourd’hui.
Différencier les grands groupes de pays qui constituent le Tiers Monde jusqu’à la chute du
mur de Berlin.
Expliquer la substitution des interdépendances accrues aux relations entre pays dominants
et pays dominés.
Expliquer dans quelle mesure la recherche des meilleurs coûts et la conquête des marchées
sont à la base de l’internationalisation de l’économie.
Analyser le rôle de la montée des nationalismes dans la fragmentation territoires.
Montrer l’importance des enjeux transnationaux et la nécessite de la sécurité collective
dans le renforcement du droit international et du rôle fondamental de l’ONU.
Mettre en relief la contradiction existant entre l’application du droit international et le
respect de la souveraineté des Etats.
MONDIALISATION
Le systeme monde est en recomposition. Le role majeur des Etats-Unis, la division entre pays
avances et pays pauvres sont herites du passe mais les evolutions actuelles sont essentielles:
effondrement du bloc communiste, affirmation du Japon, renouveau europeen et emergence
de nouvellespuissances issues de I'ancien Tiers-Monde.
La concentration de la puissance
1. Aucun Etat ne dispose d'une puissance totale
Pour etre une superpuissance mondiale, il faut des capacites economiques considerables, une
armee forte, une influence diplomatique importante et un grand rayonnement culturel,
technique et scientifique.
Aucune puissance ne cumule completement tous ces atouts : elle aurait une situation de
monopole* et exercerait son hegemonic* sur le monde. Seuls les Etats-Unis se rapprochent de
ce modele.
Avant sa decomposition, 1'URSS etait percue comme une superpuissance, en rai-son de son
poids militaire et diplomatique, mais ses faiblesses economiques et cul-turelles etaient
manifestes. Il manque au Japon et aux Etats europeens la puissance militaire et diplomatique.
L'Europe n'est pas assez unie politiquement pour appa-raitre, a court terme, comme une
puissance a part entiere sur la scene internationale.
LA MONDIALISATION DE L’ECONOMIE
I. UN MARCHE PLANETAIRE
1.- Des echanges en croissance tres rapide
En 1990, la valeur du commerce international de marchandises a approche 3 500 I milliards de
dollars, centre un peu plus de 300 en 1970. Sauf en 1975, et en 1981- j 82, les echanges
intemationaux n'ont cesse de s'accroitre, augmentant en moyenne I une fois et demie plus vite
que la production. Les pays developpes captent pres de 75% des flux marchands*, 1'Europe
s'imposant comme le premier pole commercial du monde.
Ces progres tiennent en partie a 1'explosion demographique mondiale et a b I hausse du
niveau de vie, qui ont agrandi les marches. Le decollage economique de divers pays en
developpement, devenus exportateurs et importateurs de produits. et 1'implantation de filiales
de firmes multinationales dans de nombreuses regions 1 de la planete, sont aussi des elements de
cette croissance. Enfin, les accords com-1 merciaux et la reduction des tarifs douaniers
negocies dans le cadre du GATT*, ainsi que la multiplication de zones de libre-echange a
1'interieur d'organisations I regionales, ont beaucoup contribue a 1'essor du commerce mondial.
La croissance des echanges de marchandises enframe d'une circulation accrue 1 des capitaux.
Ces, flux financiers* servent a regler les importations et les services intemationaux comme les
transports, le tourisme et les assurances. Enfin, 1'intew nationalisation des activites s'est
traduite par la croissance des investissements i 1'etranger, un nombre limite de pays jouant un
role cle en ce domaine.
UN MONDE EN RECOMPOSITION
Depuis I'éclatement de I'URSS, le systeme-monde se recompose sur de nouvelles bases, avec, d'un
cote, la possibilite d'un role international accru pour I'Europe et le Japan, del'autre, la montee
d'organisations regionales.
I. DE NOUVEAUX RISQUES GEOPOLITIQUES
2. La montee des organisations regionales peut etre a la source d'un nouvel equilibre
Les organisations regionales associent plusieurs Etats, geographiquement proches et ayant des
interets communs (doc. 4). La Communaute europeenne, creee en 1957 est la plus originate et la
plus elaboree car elle comprend quatre des membres du G7 et elle a pousse 1'union tres loin. Les
politiques communes cherchent a favo-riser 1'integration des economies et des territoires. Beaucoup
d'organisations regionales sont anciennes, par exemple le Marche commun d'Amerique centrale*
date de 1951,1'Association des Nations de 1'Asie du Sud-Est (ASEAN*) de 1967, le Pacte Andin" de
1969, le Marche commun des Cami'bes* de 1973, la Conference de coordination pour le
developpement de I'Afrique australe* de 1980.
Pourtant, a la difference de la Communaute europeenne, ces associations n'ont eu qu'un role tres
limite pendant la periode de tension Est-Ouest. La nouvelle situation mondiale leur donne un
deuxieme souffle et la plupart d'entre elles se ren-forcent. D'autres viennent de naitre, comme le
Mercosur*, cree en 1991 et \ALENA*, grand marche commun nord-americain qui a vu le jour en
1992. Des associations encore embryonnaires apparaissent ailleurs, comme la Cooperation
economique regionale de la mer Noire* et la Zone de cooperation baltique*.
L’evolution semble se faire vers un mbnde forme d'ensembles regionaux. Trois centres
domineraient au sommet: les Etats-Unis, dont la sphere d'influence serait 1'Amerique; la
Communaute europeenne, qui s'imposerait en Europe et dans une partie de I'Afrique; le Japon,
centre moteur en Asie. Un tel schema reste cependant une projection hypothetique.
La fin de I'organisation bipolaire du monde ouvre une periode d'incertitude geopolitique.
Deux tendances contradictoires coexistent : celle du morcellement des Etats et celle de leur
regroupement dans des associations regionales.
Travail d’Eleve
Mettre en évidence les liens entre pays dominants et pays dominés, les différents éléments du
paysage mondial et l’accroissement des interdépendance.
Présenter à l‘aide d’une carte l’organisation du système-monde : Les grandes puissanes, Le tiers-
monde.
Dans un texte de trente lignes, expliquer certains facteurs qui seraient à la base de la crise
économique du marché mondial au cours des années 2008 et 2009.
Elaborer un texte de vingt pour expliquer l’effondrement de l’ancien ordre planétaire tout en
mettant en relation la montée des nationalismes et l’existence des Etats.
Elaborer un texte sur la présence militaire des Etats-Unis et les missions des Nations Unis dans le
monde tout en mettant l’emphase sur leurs rapports interdiplomatiques.
Présenter sous forme les différentes structures des l’organisation des Nations Unies ainsi que leur
role sur la scène sociopolitique et économique internationale.
Compétence terminale
Mettre en relief la force et les faiblesses de la Russie durant ces dernières années.
Compétences spécifiques :
Expliquer les facteurs géographiques, politiques et économiques de la puissance russe.
Analyser la situation de la Russie dans le monde aujourd’hui.
1. L'empire éclate
1.1 La Russie et les autres
Du xvie siecle au debut du XXe siecle, les Russes avaient constitué un empire immense, continu,
integrant plus d'une centaine de peuples. Dans le cadre de I'Union sovietique, heritiere de cet
empire, ils formaient un peu plus de la moitie de la population, disperses inegalement entre les
quinze Republiques federees.
Devenues independantes, ces quinze Republiques forment des Etats d'importance fort inegale,
parmi lesquels la Russie reste le seul geant, a cheval sur I'Europe et I'Asie, de la Mer baltique a
I'Ocean pacifique. Avec plus de 17 millions de km2 - les trois quarts de 1'ex-Union sovietique — elle
est le plus vaste Etat au monde.
Par sa taille, sa situation, la Russie est ou sera confronted a de nom-breuses difficultes: son territoire
n'est plus continu; il comprend de nombreuses minorites nationales dont certaines aspirent a
1'indepen-dance; enfin 25 millions de Russes vivent hors de Russie, dans les autres Etats ou ils
forment une minorite souvent mal acceptee.
4. «L'EMPIRE DE LA FAIM»
1. LA RUSSIE
1.1 L'heritier principal de I'ex-Union sovietique
Parmi les Etats nes de 1'eclatement de I'ex-Union sovietique, la Russie occupe une place a part.
Sa puissance apparente repose d'abord sur sa superficie et sa population. Elle est devenue, avec
plus de 17 millions de km2,1'Etat le plus vaste au monde, situe a des latitudes qui rappellent
celles du Canada. Le froid qui sevit sur une large partie du territoire, au Nord et a FEst, explique
la faiblesse relative de la population; elle approche 150 millions d'habitants mais la densite est
inferieure a 9. Toutefois ce territoire possede des ressources abondantes, energetiques et
minieres. Les exportations d'hydrocarbures representent la principale source d'exportations
et un atout dans ses relations avec les autres pays.
Par ailleurs, 1'avenir des autres Etats de I'ex-Union est etroitement lie a celui de la Russie. Elle en
etait le fournisseur d'energie et le principal marche agricole et industriel. Les relations humaines
s'etaient intensifiees: 25 millions de Russes vivent dans ces pays; en contrepar-tie la Russie
assurait la formation d'une large partie des dirigeants politiques et economiques.
1.2 Un pays « en transition de regime »
Comme tous les autres pays de I'ex-Union, la Russie est en «transition de regime »: elle a
abandonne le systeme ancien marque par la puissance de I'Etat et du parti communiste, elle
cherche a devenir un Etat democratique, liberal a economic de marche. Progressivement I'Etat
reduit son role economique: il vend une partie de ses biens de production, terres, usines,
banques; il cesse de fixer les prix des pro-duits qui dependent du jeu de I'offre et de la demande.
Une telle evolution ne se fait pas sans anarchic. Le prix des produits de base - alimentation, loyers
- augmente brusquement; une partie de la population en profite en s'enrichissant rapidement..
2.2 L'Ukraine
Avec plus de 600000 km 2 1'Ukraine est le plus vaste pays d'Europe, le cinquieme par sa
population, 52 millions d'habitants.
Exploitee par la Russie tsariste puis sovietique 1'Ukraine presente un visage double: son
potentiel agricole est enorme grace aux des terres noires*, tres fertiles, qui en ont fait le grenier
a grains de 1'ex-Union; ses industries paraissent puissantes. Mais cette Industrie est menacee:
sa base energetique est fragile, car le vieux bassin charbon-nier du Donbass est peu rentable, les
hydrocarbures manquent, 1'ener-gie nucleaire est mal maitrisee; les industries sont anciennes,
trop orientees vers les productions militaires. Leur modernisation, leur reconversion exigent
des capitaux enormes alors que le pays est deja surendette.
Par ailleurs 1'Ukraine devra regler ses litiges avec la Russie; 15 millions de Russes vivent en
Ukraine, a Test et en Crimee.
2.3 La Bielorussie
Etat continental, sans facade maritime, s'etendant sur 207 000 km 2 a travers une plaine presque
parfaite la Bielorussie apparait comme un Etat « flou», a la langue proche du russe. .
Cette faible personnalite se retrouve dans son economic, tres liee a celle de la Russie et a celle
des autres pays de Fex-Union: elle en recoit 1'energie et elle leur fournit plus des deux tiers de sa
production indus-trielle, production de haute technologic.
2.4 La Moldavie
Ancienne province roumaine annexee par Staline la Moldavie, devenue le plus petit Etat de
1'ex-Union est depuis son independance, confronted a des tensions ethniques. Les minorites
forment en effet plus du tiers de la population; deux d'entre elles, les Russes a Test du Dniestr et
les Gagaouzes (turcophones de religion orthodoxe) reven-diquent leur independance.
3.3 Le Kazakhstan
Avec une superficie de 2,7 millions de km 2 et une population de 20 millions d'habitants le
Kazakhstan est un Etat important. Mais, de tous les pays de 1'ex-Union sovietique c'est le
moins homogene.
Le Nord prolonge la Russie; peuple surtout de Russes il est devenu, depuis 1954, une region de
cerealiculture extensive; grace a ses ressources minieres et energetiques il comprend plusieurs
regions indus-trielles.
Le Sud rappelle les autres Republiques d'Asie moyenne. Entre le dé sert et la montagne les
oasis sont terres de coton et de riz.
A l’ouest la region de la mer Caspienne recele de riches ressources pétrolieres.
Travail d’Elève
Mettre en évidence le role de la Russie dans le concert international d’aujourd’hui avec l’accent
sur son rang dans les organisations internationales comme l’ONU, l’OMC.
Présenteront des exposés en groupe sur les facteurs de la puissance russe avec des cartes, des
graphiques à l’appui tout en comparant la Russie avec d’autres pays.