Cours de Mécanique Quantique - ENS Lyon
Cours de Mécanique Quantique - ENS Lyon
Cours de Mécanique Quantique - ENS Lyon
Ces notes survolent rapidement une partie des connaissances utiles en mécanique
quantique pour l’agrégation de sciences physiques. On y trouvera des rappels sur les
principes de la mécanique quantique, l’évolution dans le temps d’un système quantique,
le moment cinétique et la théorie stationnaire des perturbations. Ces notions sont
illustrées à l’aide d’exemples tirés de la physique atomique et de la physique du solide.
2
Table des matières
Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1 Approche historique 9
1.1 Des premières idées aux développements les plus récents . . . . . . . . . . . . . . 9
1.1.1 Prémices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.1.2 L’hypothèse des quanta . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.1.3 Mise en aplication et succès . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.2 Expériences fondatrices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.2.1 Expériences-Résultats les plus marquants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.2.2 L’expérience de Davisson et Germer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.2.3 L’expérience de Stern & Gerlach . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.3 Les postulats de la mécanique quantique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1.3.1 Énoncés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1.3.2 Signification . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
3
TABLE DES MATIÈRES
Rajouts 49
Compléments sur la conduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
4
Bibliographie
Bibliographie
Quantique, Jean-Marc Lévy-Leblond et Françoise Balibard
Physique quantique, Michel Le Bellac
Mécanique quantique, T.I & II, Claude Cohen-Tannoudji, Bernard Diu & Frank Laloé
Mécanique quantique, Jean-Louis Basdevant, Jean Dalibard & Manuel Joffre
Cours de Berkeley, Mécanique quantique
Mécanique quantique T.I & II, Albert Messiah
Comprendre la mécanique quantique, Roland Omnès
Méthodes mathématiques :
Mathematical methods for physicists, Arfken
5
Bibliographie
6
Introduction
E COURS ,et les travaux dirigés qui l’accompagnent, sont destinés à rafraîchir les
connaissances en mécanique quantique pour passer le concours de l’agrégation
de physique. À ce titre, il ne peut pas se substituer à un cours d’introduction.
En particulier, il suppose déjà connus quelques résultats, comme la résolution
d’équations de Schrödinger avec des potentiels variés (traités en T.D.), l’effet
tunnel, ainsi que quelques aspects du formalisme standard de la MQ comme la notation
de Dirac.
Les sujets et les exemples abordés sont fréquemment retrouvés lors du concours, tant
à l’écrit qu’à l’oral. Le contenu du cours et des TD a été établi sur la base des thèmes des
leçons de physique, qui constituent également les connaissances à avoir pour l’écrit. Les ex-
emples proposés, destinés à illustrer simplement les notions abordées, peuvent intervenir
dans un sujet d’écrit (développés sous forme de questions) ou en tant qu’illustration dans
une leçon.
Une première partie historique donne quelques points de repère et situe la mécanique
quantique par rapport à la physique qui la précède. Dans cette partie sont également abor-
dés les principes fondamentaux. Cette construction aboutit à une théorie qui explique des
phénomènes qui avaient mis en défaut la mécanique et l’électromagnétisme classiques.
Par la suite, on se concentrera sur l’évolution dans le temps d’un système quantique, qui
permettra de rendre concrètes des notions comme l’espace des états au sein duquel les
particularités de la mécanique quantique émergent de manière naturelle.
La troisième partie traitera du moment cinétique et sera l’occasion d’aborder une quantité
d’origine purement quantique, sans analogue classique : le spin.
Enfin, la dernière partie traitera des perturbations stationnaires, pour lesquelles on don-
nera le principe général et le calcul des premiers ordres en la perturbation pour l’énergie et
l’état.
7
8
Chapitre 1
Approche historique
Sommaire
1.1 Des premières idées aux développements les plus récents . . . . . . . . . . . . 9
1.1.1 Prémices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.1.2 L’hypothèse des quanta . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.1.3 Mise en aplication et succès . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.2 Expériences fondatrices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.2.1 Expériences-Résultats les plus marquants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.2.2 L’expérience de Davisson et Germer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.2.3 L’expérience de Stern & Gerlach . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.3 Les postulats de la mécanique quantique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1.3.1 Énoncés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1.3.2 Signification . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1.1.1 Prémices
Jusqu’à la fin du XVIIIième siècle, de nombreuses expériences mettent en évidence des
propriétés éléctriques et magnétiques de la matière, qu’il ne sera possible d’expliquer que
grâce à la mécanique quantique. La liste qui suit recense quelques-uns des développements
9
CHAPITRE 1. APPROCHE HISTORIQUE
La liste proposée ici est loin d’être exhaustive. Si on souhaite tenir compte de tout les
résultats ayant contribué au développement de la MQ telle qu’elle est aujourd’hui, on doit
également mentionner tous les développements concernant l’électricité, le magnétisme,
l’optique, la thermodynamique, la chimie, et même la gravitation, sans oublier les progrès
réalisés dans la formulation lagrangienne de la mécanique. Tous ces phénomènes inter-
viendront, de près ou de loin, dans l’avancée de la MQ, et amèneront même les développe-
ments les plus avancés de la physique moderne.
8π 2
εν (T ) = ν k B T,
c3
1. Qu’on peut étudier d’un point de vue purement thermodynamique. À ce sujet, voir le livre de thermo
de Bruhat
10
1.1. DES PREMIÈRES IDÉES AUX DÉVELOPPEMENTS LES PLUS RÉCENTS
FIGURE 1.1 – Dispositif exprimental idéalisé permettant d’accéder au spectre du corps noir.
On effectue la mesure de l’énergie émise en fonction de la longueur d’onde , et ce à dif-
férentes températures. L’intérieur du four est à l’equilibre thermique, et le corps noir est
constitué des parois.
4 2
Planck
(hc /4(kBT) )ε(ν,T)
Rayleigh-Jeans
(hc3/4)ε(ν,T)
3 T=3T1/4
3
T=T1
T=3 T1/2
2 1
3
0 0
0 2 4 6 8 0 2 4 6
hν hν/(kB T)
FIGURE 1.2 – Spectres présentant la densité spectrale d’énergie (énergie par unité de volume
et de fréquence) du corps noir. (a) : le spectre en fonction de l’énergie montre l’évolution
du spectre d’émission en fonction de la température. (b) : la courbe adimensionnée est
universelle et ne dépend pas de T. Elle montre en revanche que la fréquence correspondant
au maximum d’émission est linéaire en la température. La courbe bleue en pointillés est la
loi de Rayleigh-Jeans, qui décrit le spectre à basse fréquence.
qui est la loi de Rayleigh-Jeans. Son intégration sur tout le spectre prédit donc une densité
d’énergie infinie dans la boîte.
L’hypothèse classique suggère que chaque oscillateur (mode du champ dans la cavité)
possède une énergie moyenne k B T , ce qui conduit, commme on vient de le voir, à une
densité d’énergie infinie dans la boîte. L’idée de Planck est de supposer que les énergies
accessibles à un oscillateur sont réparties de manière discrète et non plus continue :
E ≡ E n = n hν.
11
CHAPITRE 1. APPROCHE HISTORIQUE
4h ν3
εν (T ) = ,
c 3 e β hν − 1
et ainsi la densité d’énergie associée est finie. De plus, cette formule reproduit avec une très
bonne précision les résultats expérimentaux. Un spectre typique de corps noir a l’allure
présentée fig. 2 (à laquelle peuvent se superposer d’autres types d’émission).
12
1.2. EXPÉRIENCES FONDATRICES
plus récents :
Les résultats obtenus s’étendent sur des domaines très variés, et voient leurs applica-
tions se développer de plus en plus vite.
Présentation - Résultats 2
Détection
Canon a électrons
Tension d’ accéleration V √
Cristal de nickel V
(a) Dispositif simplifié (b) Intensité diffractée
FIGURE 1.3 – (a) : Le faisceau d’électrons accéléré frappe le cristal de nickel à angle constant.
Le signal dans une direction donnée est detecté et mesuré en fonction de la valeur de la
tension accélératrice V . (b) Allure de l’intensité diffractée (en réflexion) p
obtenue. La courbe
mesurée présente des pics pour des valeurs régulièrement espacées de V .
2. Référence : C. Davisson, L. H. Germer, "Reflection of electrons by a cristal of nickel", Nature 119, 558-560
(1927)
13
CHAPITRE 1. APPROCHE HISTORIQUE
Interprétation
θ θ
d
θ θ Plans réticulaires
FIGURE 1.4 – Chemin parcouru par deux rayons contribuant au signal dans les conditions de
Bragg : l’angle de réflexion est égal à celui d’incidence. Les deux rayons étant parallèles, on
cherche leur différence de marche à l’infini, qui vaut 2d sin θ , où θ est l’angle d’incidence
compté par rapport à la surface de l’échantillon, et d la distance entre deux plans réticu-
laires (donné par les paramètres du réseau et les indices de Miller caractérisant le plan).
2d sin θ = n λ, n entier.
Connaissant l’expression de la longueur d’onde associée au faisceau en fonction de la ten-
sion d’accélération ;
p p
1 p 2m E 2m e V
= = = ,
λ h h h
on peut en déduire la position des pics observés dans l’intensité diffractée. En pratique, les
expériences de ce type sont réalisées avec des rayons X, des neutrons ou des électrons, et
permettent d’obtenir des informations sur le réseau cristallin, ou de mesurer des quantités
physiques comme des facteurs de structure ou de forme.
14
1.2. EXPÉRIENCES FONDATRICES
Présentation - Résultats 3
Pour s’affranchir des effets de la force de Lorentz, on a besoin de particules neutres pour
réaliser cette expérience. De plus, on choisit également des particules dont le nuage élec-
tronique porte un moment cinétique orbital nul. Le choix se porte sur des atomes d’argent 4 .
Le dispositif schématisé est représenté figure 5.
ÉCRAN
Aimant
FIGURE 1.5 – Schéma du dispositif de l’expérience de Stern & Gerlach. Les atomes d’argent
sortent d’un four, puis sont collimatés. Le faisceau passe ensuite dans un aimant où règne
un champ magnétique inhomogène, et est séparé en deux. Sur l’écran, on observe une sé-
paration en deux taches distinctes.
Interprétation
Pour comprendre cette expérience, on doit connaître le lien entre moment magnétique
et moment cinétique 5 :
µB qħ
h
~ =
M J~, µ B = ,
h
ħ 2m
où M ~ est le moment magnétique de l’atome (on néglige la contribution du noyau), J~ le
moment cinétique total et µ B le magnéton de Bohr. Les atomes d’argent étant neutres, la
seule force qui s’exerce sur le faisceau est celle d’un champ magnétique inhomogène sur
un moment magnétique :
F~ = (M
~ ·∇
~ )B
~.
Ainsi, puisque ~L = ~0, on s’attend normalement à ce que le faisceau ne soit pas dévié. Toute-
fois, on observe une déflexion du faisceau dans deux directions opposées. On en déduit non
seulement l’existence d’une contribution supplémentaire au moment cinétique total, mais
aussi qu’elle est quantifiée.
Le moment magnétique restant s’exprime donc
µB
~ =g
M ~
S,
h
ħ
3. W. Gerlach, O. Stern, "Das Magnetischemoment des Silberatoms", Zeitschrift für Physik, 9, 353-355
(1922).
4. Dont la configuration électronique est [Kr]4d 10 5s 1 .
~ = µ B (~L + g S)
5. En toute rigueur , M ~
h
ħ
15
CHAPITRE 1. APPROCHE HISTORIQUE
où S~ est le moment cinétique de spin 6 . Ainsi, la force qui s’exerce sur le faisceau est :
µB
~ )B
F~c ha m p →d i pol e = ±g
(u~z · ∇ ~,
2ħ
h
ce qui permet de comprendre l’origine des deux taches observées sur l’écran.
1.3.1 Énoncés
I. Principe de superposition
– L’état d’un système est décrit par un vecteur d’un espace de Hilbert
– À chaque système physique est associé un espace de Hilbert H
II. Principe de correspondance et de mesure
– À toute grandeur physique A on associe un opérateur linéaire autoadjoint  agissant
sur H . Â est l’observable représentant A.
– Quel que soit l’état dans lequel est effectuée une mesure de A, le résultat sera une
valeur propre de Â.
– En notant P̂α le projecteur sur |Ψα 〉 tel que Â|Ψα 〉 = a α |Ψα 〉, la probabilité d’obtenir a α
en mesurant A est ||Ψα ||2 = 〈Ψ|P̂α P̂α |Ψ〉.
– Immédiatement après une mesure de A, le système est dans l’état |Ψα 〉, ou plutôt
|Ψα 〉 7
|Ψ′ 〉 = ||Ψ ||
.
α
1.3.2 Signification
Le principe de superposition indique que toute l’information disponible sur le système
est dans le vecteur d’état. Autrement dit, tous les degrés de liberté accessibles au système
sont pris en compte dans les directions de l’espace de Hilbert, et une réalisation particulière
produit le vecteur représentant l’état. La structure d’espace vectoriel de H reflète l’idée de
superposition : le système peut très bien se trouver dans une combinaison linéaire de deux
6. La dénomination "spin" vient d’une analogie avec un objet classique qui a deux contributions à son
moment cinétique, l’une associée à son mouvement de rotation global (mouvement orbital) et une provenant
de sa rotation propre. Cette image n’est pas correcte du point de vue quantique.
7. On remarque ainsi qu’une mesure répétée d’une observable gèle l’évolution du système, puisqu’elle le
contraint à rester dans un état propre de cet observable. Cet effet est connu sous le nom d’effet Zénon.
16
1.3. LES POSTULATS DE LA MÉCANIQUE QUANTIQUE
états.
et qu’on répète un grand nombre de fois une expérience de mesure de A dans l’état
|Ψ〉, on trouvera des résultats répartis suivant les |αn |2 , c’est-à-dire qu’on trouvera comme
résultat a n avec la probabilité |αn |2 .
17
CHAPITRE 1. APPROCHE HISTORIQUE
18
Chapitre 2
Sommaire
2.1 L’équation de Schrödinger . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.1.1 Énoncé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.1.2 Détail du cas stationnaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.2 Espace des états et observables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.2.1 L’espace des états . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.2.2 Notion d’observable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.2.3 RAJOUT :Théorème d’Ehrenfest . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.3 Illustrations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2.3.1 Évolution d’un paquet d’ondes libre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2.3.2 N H 3 en champ extérieur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
2.1.1 Énoncé
On a besoin de décrire l’évolution du vecteur d’état d’un système quantique. Pour ce
faire, on utilise l’équation de Schrödinger. Elle conduit à des équations d’évolution pour les
quantités physiques qu’on pourra rapprocher des équations de Hamilton en mécanique
classique. Historiquement, elle a d’abord été écrite pour une onde plane, puis pour une
19
CHAPITRE 2. L’ÉVOLUTION TEMPORELLE D’UN SYSTÈME QUANTIQUE
fonction d’onde quelconque 1 . Ici, on la donne sous une forme plus générale, pour un vecteur
d’état :
iħ
h ∂t |Ψ〉 = Ĥ |Ψ〉
On peut mettre Ĥ sous la forme d’une somme :
p̂ 2
et Ĥ pot = V̂ (x̂ ).
Ĥ = Ĥ k i n + Ĥ pot , où Ĥ k i n =
2m
L’état du système pour un temps quelconque s’exprime de manière générale :
i
Rt
Ĥ (t ′ )d t ′
|Ψ(t )〉 = e − hħ 0 |Ψ(t = 0)〉,
si [Ĥ(t ), Ĥ (t ′ )] = 0 ∀t , t ′ . Dans le cadre de ce cours, on n’ira pas plus loin en ce qui concerne
le cas non-stationnaire.
p̂ 2
Ĥ = + V̂ (x̂ ),
2(3m H )
où la partie potentielle est obtenue à partir de considérations sur la répulsion électrosta-
tique. La forme de |Ψ(t )〉 va décrire les oscillations du plan (3H ) autour de N (voir figure
2.1.1)
FIGURE 2.1 – Schématisation de la molécule NH3 et potentiel électrostatique associé. les po-
sitions d’équilibre correspondent à une minimisation de l’énergie potentielle de répulsion
entre atomes.
Le cas stationnaire :
Ĥ |Ψi 〉 = E i |Ψi 〉,
où E i est une énergie propre de Ĥ et |Ψi 〉 un vecteur propre associé.
1. Sur la genèse de l’équation de Schrödinger à partir d’analogies optique-mécanique et de dualité onde-
corpuscule, on peut lire "Mémoires sur la mécanique ondulatoire" de Schrödinger ainsi que le chapitre II du
T.I du Messiah.
20
2.2. ESPACE DES ÉTATS ET OBSERVABLES
i. Les modes propres sont orthogonaux : 〈Ψi |Ψ j 〉 = δi ,j (ici, cette propriété est liée au
caractère hermitien de Ĥ )
ii. N’importe quel état du système peut s’écrire comme une combinaison linéaire de vecteurs
propres
iii. Si le système est initialement dans un état propre de Ĥ, il y reste tout au long de l’évo-
lution 2
iv. On peut décomposer l’évolution d’un état Ψ quelconque à l’aide des vecteurs propres
de Ĥ : X X −i E i t
|Ψ(t = 0)〉 = a i Ψi ⇒ |Ψ(t > 0)〉 = a i e hħ |Ψi 〉
i i
Par exemple, les modes d’oscillations du plan des 3 hydrogènes autour de l’azote dans NH3
sont les combinaisons linéaires symétrique et antisymétrique des configurations classiques
droite et gauche 3 :
FIGURE 2.2 – Configurations classiques de la molécule d’ammoniac. Les modes propres sont
des combinaisons linéaires de ces configurations.
Les vecteurs propres s’expriment comme suit à partir des configurations classiques :
1 1
|ΨA 〉 = p (|ΨG 〉 − ΨD 〉) |ΨS 〉 = p (|ΨG 〉 + |ΨD 〉).
2 2
21
CHAPITRE 2. L’ÉVOLUTION TEMPORELLE D’UN SYSTÈME QUANTIQUE
Autrement dit, n’importe quelle combinaison linéaire d’états du système est un état possi-
ble. En ce qui concerne le calcul des amplitudes :
représente l’amplitude de probabilité de l’évènement "être dans l’état |Ψ2 〉" sachant qu’on
est dans |Ψ1 〉.
En ce qui concerne la mesure, on sait que le résultat de la mesure d’une quantité physique
aura pour résultat une valeur propre de l’observable associée. Ainsi, la préparation d’un
grand nombre d’expériences visant à mesurer cette quantité physique aura pour résultat la
valeur moyenne de l’observable dans l’état considéré. Ceci se traduit formellement comme
suit :
X
Valeur moyenne de A dans l’état |Ψ〉 = 〈Â〉Ψ = 〈Ψ|Â|Ψ〉 = A n |αn |2 ,
n
P
si on écrit |Ψ〉 = αn |Ψn 〉 avec {|Ψn 〉} tels que Â|Ψn 〉 = A n |Ψn 〉.
À nouveau, si on illustre ces notions à partir de la molécule d’ammoniac, H est l’espace
engendré par les vecteurs propres |ΨA 〉 et |ΨS 〉 : tous les vecteurs de H (qui représentent les
positions accessibles au plan des atomes d’hydrogène) sont des combinaisons linéaires de
ces états, dont les fonctions d’ondes sont représentées Fig.8.
Dans l’état antisymétrique, une mesure de la position donnera la valeur moyenne de la
position dans cet état :
Z +∞
4. En pratique, on retiendra surtout ici les propriétés liées à la structure d’espace vectoriel, qu’on munit
d’un produit scalaire semilinéaire.
5. En toute rigueur, par un rayon
22
2.2. ESPACE DES ÉTATS ET OBSERVABLES
FIGURE 2.3 – Fonctions d’ondes associées aux états propres symétrique (en vert) et anti-
symétrique (en bleu) de N H 3 .
〈Â〉Ψ = 〈Ψ|Â|Ψ〉
d 〈Â〉 d ( ∂ Â d(
⇒ = 〈Ψ|)Â|Ψ〉 + 〈 〉Ψ + 〈Ψ|Â |Ψ〉)
dt dt ∂t dt
1 ∂ Â
= 〈Ψ|[Â, Ĥ ]|Ψ〉 + 〈 〉Ψ
iħ
h ∂t
1 ∂ Â
= 〈[Â, Ĥ ]〉Ψ + 〈 〉Ψ .
iħ
h ∂t
23
CHAPITRE 2. L’ÉVOLUTION TEMPORELLE D’UN SYSTÈME QUANTIQUE
d 〈E 〉
=0
dt
2.3 Illustrations
Les applications choisies sont assez basiques, mais elles vont permettre de manipuler
les notions vues dans le chapitre. Elles offriront également la possibilité d’utiliser la représen-
tation position-impulsion dans le cas de l’étalement du paquet d’ondes, ou encore de don-
ner les principes d’étude de la dynamique d’un système à deux niveaux en champ extérieur.
24
2.3. ILLUSTRATIONS
On s’interesse à un paquet d’ondes libre, dont l’évolution est régie par l’hamiltonien Ĥ =
p̂ 2
2m
.
On remarque que l’hamiltonien et l’opérateur impulsion commutent. En conséquence,
ils ont une base commune d’états propres : les ondes planes.
p̂ |p 〉 = p |p 〉
p2
Ĥ |p 〉 = |p 〉 = E (p )|p 〉.
2m
Ainsi, ces états évoluent comme suit :
exp (−i Ĥ t /ħ
h )|p 〉 = exp (−i E (p )t /ħ
h )|p 〉.
On peut en déduire l’évolution du paquet d’ondes :
∆k ∆x
x
k̄
FIGURE 2.4 – Allure du spectre d’un paquet d’ondes gaussien, et amplitude correspondante
dans l’espace réel.
L’inégalité d’Heisenberg pour l’impulsion 7 , qui apparaît ici comme une propriété de la
transformée de Fourier, s’écrit :
25
CHAPITRE 2. L’ÉVOLUTION TEMPORELLE D’UN SYSTÈME QUANTIQUE
p
où ∆A = 〈A 2 〉 − 〈A〉2 est la variance (l’écart à la moyenne) de A. Cette dispersion est la
manifestation des fluctuations d’origines purement quantiques autour de la valeur moyenne
qui, elle, suit une évolution dictée par des lois similaires à celles de la physique classique.
On va maintenant être plus précis concernant l’étalement du paquet d’ondes. Si on écrit les
composantes spectrales de celui-ci sous la forme :
dθ dω dφ
|k =k̄ = 0 = x − t |k =k̄ + |k =k̄ ,
dk dk dk
on obtient :
dω dφ
x = v g (t − τ), v g = |k =k̄ et τ = ħ
h |k =k̄ .
dk dk
v g est la vitesse de groupe, ou la vitesse de déplacement d’ensemble du paquet d’ondes, et
τ représente la position initiale du paquet d’ondes. Plus précisément, la phase totale s’écrit,
au deuxième ordre en k − k̄ :
1 t
θ (k ) = ω(k̄ )t + k (x − v g t ) − (k − k̄ )2 ħ
h + φ(k ).
2 m
Le terme quadratique est lié à la non-linéarité de la relation de dispersion et à l’étendue
du paquet d’ondes. Si on peut le négliger, celui-ci évolue en bloc :
Z
1
φ(x , t ) = p e i ω(k̄ )t dk A(k )e i k (x −v g t )
2π
= e i ω(k̄ )t φ(x − v g t , 0)
26
2.3. ILLUSTRATIONS
FIGURE 2.5 – Comparaison entre le resserement spectral dans l’espace de Fourier, et l’étale-
ment du paquet d’ondes dans l’espace réel. L’efficacité du processus d’étalement sera plus
grande pour un paquet plus étendu, i.e. avec une dispersion plus importante. Pour une
particule classique, la dispersion étant nulle, le temps d’étalement tend vers l’infini.
E 0 ± A.
Si maintenant on tient compte du champ électrique supplémentaire, qu’on considère
uniforme et statique, l’hamiltonien s’écrit :
E +dε −A
0
Ĥ = .
−A E0 − d ε
27
CHAPITRE 2. L’ÉVOLUTION TEMPORELLE D’UN SYSTÈME QUANTIQUE
1 1 dε
v± = Æ p ,α= .
p p 2 A
α∓ 1+α
2 1 + α2 ∓ α 1 + α2
On remarque que les états propres ne sont plus les combinaisons symétriques et anti-
symétriques des états droite et gauche, mais qu’à faible champ, les états et énergies propres
diffèrent peu de ceux du cas libre, comme attendu.
1
(E-E0)/A
-1
-2
-3
0 1 2
dε/A
Si le champ (faible) n’est pas uniforme, la molécule sera soumise à une force qui dépen-
dra de son état quantique :
d2
F~± = −∇ ~ ε2 .
~ E± = ±
∇
2A
Puisque l’amplitude du champ est faible, on peut supposer que les états propres sont proches
de ceux en l’absence de champ (le calcul exact le montre).
Ainsi, si on fait traverser à un jet d’ammoniac une zone de champ électrique inhomogène,
on peut arriver à trier ces molécules suivant leur état quantique, et ainsi se retrouver avec
un réservoir de particules dans une configuration donnée.
28
Chapitre 3
Sommaire
3.1 Moment cinétique orbital . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
3.1.1 Construction à partir du cas classique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
3.1.2 Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
3.1.3 Diagonalisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
3.2 Le spin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
3.2.1 Un degré de liberté nouveau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
3.2.2 Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
3.2.3 Lien avec le moment magnétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
3.3 Résonance magnétique nucléaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
3.4 ANNEXES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
3.4.1 Valeurs de j pour le moment cinétique orbital . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
2
3.4.2 Quantification de ~J . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
3.4.3 Composition de moments cinétiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
~L = ~r × p
~
29
CHAPITRE 3. MOMENT CINÉTIQUE ORBITAL - SPIN
3.1.2 Propriétés
On rappelle que [~rˆ, p h 1, ce qui se traduit en composantes par : [r̂i , p̂ j ] = i ħ
~ˆ ] = i ħ h δi ,j . Ces
relation de commutation permettent de déduire les relations de commutation des com-
posantes de ~Lˆ entre elles :
[Lˆk , Lˆp ] = i ħ
h εk p l Lˆl ,
~Lˆ × ~Lˆ = i ħ
h~Lˆ .
Bien qu’on les ait construites sur la base d’une correspondance avec le cas classique, ces
relations de commutation sont valables pour toute observable de type moment cinétique,
en particulier le spin. Elles peuvent être utilisées comme définition d’une observable de
moment cinétique.
3.1.3 Diagonalisation
Une approche naturelle au problème de la diagonalisation du moment cinétique pour-
rait être de tenter de diagonaliser simultanément les trois cmoposantes de L ~ . On vient de
montrer que ceci n’est pas possible, puisque les 3 composantes ne commutent pas entre
elles. On se fixe donc un objectif plus modeste, en l’occurence diagonaliser sa norme et une
de ses composantes.
En effet,
[~Lˆ 2 , L̂ k ] = 0, ∀k .
On choisit alors une composante de ~ Lˆ pour trouver une base commune à ces deux observ-
ables. On dit alors qu’on quantifie le moment cinétique dans la direction de cette com-
posante 1 , traditionnellement L̂ z .
On définit aussi des opérateurs de montée et descente L̂ + et L̂ − :
L̂ ± = L̂ x ± i L̂ y ,
30
3.1. MOMENT CINÉTIQUE ORBITAL
~ˆ 2 |j m 〉 = ħ
L h 2 j (j + 1)|j m 〉 2
L̂ z |j m 〉 = ħ
h m |j m 〉.
m ∈ ¹−j , j º
1
j∈ N
2
En d’autres termes, les valeurs possibles de j sont demi entières, et si |j m 〉 est un vecteur
propre commun à ~ Lˆ 2 et L̂ z , alors m ∈ {−j , −j + 1, −j + 2, ..., j − 1, j − 1, j }. (2j + 1 valeurs
possibles).
On a ainsi construit une base propre commune à ~Lˆ 2 et L̂ z , et pour une valeur de j donnée,
l’application des opérateurs de montée et descente permet de se déplacer dans le sous-
espace associé à une valeur de j donnée, comme illustré figure (3.1.3).
m=j |j ji
L- L+
m=j-1 |j j-1i
L- L+
m=j-2 |j j-2i
m= - j+2 |j -j+2i
L- L+
m= - j+1 |j -j+1i
L- L+
m= - j |j -ji
Quelques remarques :
i. Pour obtenir des vecteurs propres de norme un, on définit l’action de L̂ ± :
p
|j m − 1〉 = j (j + 1) − m (m − 1)L̂ − |j m 〉
p
L̂ + L̂ − |j m 〉 = j (j + 1) − m (m − 1)|j m 〉
31
CHAPITRE 3. MOMENT CINÉTIQUE ORBITAL - SPIN
De manière générale, dès l’instant où j est fixé, les opérateurs L̂ i sont représentés par des
matrices de taille 2j + 1, avec L z diagonale.
Ainsi, dans le cas où j = 1 :
0 1 0 0 −i 0 1 0 0
1 1
L̂ x = p 1 0 1 , L̂ y = p i 0 −i et L̂ z = 0 0 0 .
2 0 1 0 2 0 i 0 0 0 −1
Dans la base position, pour un choix de coordonnées sphériques, on peut écrire la partie
angulaire du moment cinétique comme :
ˆ 2 h2
ħ h2
ħ
~
L =− ∂θ sin θ ∂θ − 2
∂φ2 .
sin θ sin θ
Les harmoniques sphériques sont, par définition, l’expression dans la base position des
vecteurs propres de la partie angulaire moment cinétique. Elles sont données par :
Yj m (θ , φ) = 〈θ , φ|j m 〉,
et vérifient donc les équations aux dérivées partielles suivantes :
h2
ħ h2
ħ
~Lˆ 2 Yj m (θ , φ) = − ∂θ sin θ ∂θ Yj m (θ , φ) − ∂ 2 Yj m (θ , φ)
sin θ sin θ 2 φ
=ħh 2 j (j + 1)Yj m (θ , φ)
et L̂ z Yj m (θ , φ) = −i ħ
h ∂ Yj m (θ , φ)
h m Yj m (θ , φ).
=ħ
1
p x = p (Y11 − Y1−1 )
2
i
p y = p (Y1−1 − Y11 )
2
p z = Y10
32
3.2. LE SPIN
y
x
FIGURE 3.2 – Harmonique sphérique pour l = 0, qui correspond à la partie angulaire des
orbitales atomiques de type s .
x
y y
x y
x
FIGURE 3.3 – Harmoniques sphériques réelles pour l = 1, qui correspondent à la partie an-
gulaire des orbitales atomiques p .
Pour j = 2, on obtient les orbitales de type d , qui sont indicées, comme les orbitales p ,
par leurs éléments nodaux :
d z 2 = Y20
i
d y z = p (Y2−1 + Y21 )
2
1
d x z = p (Y2−1 − Y21 )
2
i
d x y = p (Y2−2 − Y22 )
2
1
d x 2 −y 2 = p (Y2−2 + Y22 )
2
3.2 Le spin
L’essentiel des techniques requises pour traiter le spin a déjà été développé pour le mo-
ment cinétique orbital dans la partie précédente. On donnera donc ici plutôt un aperçu du
33
CHAPITRE 3. MOMENT CINÉTIQUE ORBITAL - SPIN
y
y x
x y
y
x
y
(d) dz 2 (e) dx 2 −y 2
FIGURE 3.4 – Harmoniques sphériques réelles pour l = 2, qui correspondent à la partie an-
gulaire des orbitales atomiques d .
cas particulier du spin 1/2, qu’on pourra utiliser pour décrire les électrons ou les nucléons,
ou n’importe quel système à deux niveaux.
3.2.2 Propriétés
Les propriétés du spin sont celles d’un moment cinétique :
S~ˆ × S~ˆ = i ħ
hS~ˆ
Pour le spin 1/2, chacune des composantes Ŝ k a pour valeurs propres ħh2 . De plus, l’espace
dans lequel on décrit le spin 1/2 est assez simple, puisqu’il a deux dimensions. Les tech-
niques associées sont d’un grand intérêt puisqu’elles permettent de décrire n’importe quel
34
3.2. LE SPIN
h
ħ
S~ˆ = σ~,
2
où σ
~ est un opérateur ayant pour composantes les matrices de Pauli :
0 1 0 −i 1 0
σx = , σy = et σx = .
1 0 i 0 0 −1
φ θ φ θ
|Σ〉 = e −i 2 cos |+〉 + e i 2 sin |−〉, θ ∈ [0, π] et φ ∈ [0, 2π].
2 2
On représente ceci par un vecteur unitaire û . On peut vérifier que |Σ〉 est un vecteur propre
~ˆ associé à la valeur propre ħh . En notation matricielle, on a :
de l’opérateur Ŝ u = û · S, 2
h cos θ
ħ sin θ e −i φ
Ŝ u =
2 sin θ e i φ − cos θ
Cette notation est à rapprocher de la manière dont paramétrise le mouvement d’un solide
autour d’un point fixe à l’aide des angles d’Euler.
q
~ S = γS~ = µ0 σ, γ = g
µ ,
2m
Pour un atome préparé dans l’état d’nergie E et de moment cinétique j , plongé dans un
champ magnétique B ~ parallèle à Oz , l’énergie potentielle s’écrit W = −~ ~ . Sans prise en
µ·B
compte du spin, on conclut que le niveau d’énergie E est scindé en 2j +1 niveaux d’énergies
E − γħ
h m B, m ∈ ¹−j , j º, où le nombre de sous-niveaux est impair si on ne considère que le
moment cinétique orbital. Ceci n’est pas observé dans le cas où j est demi entier, ce qui ne
peut s’expliquer qu’en prenant en compte la contribution du spin au moment magnétique.
35
CHAPITRE 3. MOMENT CINÉTIQUE ORBITAL - SPIN
m=j
m=j-1
E m = j -2 = - j +2
m = - j +1
m=-j
~ ~0
B= ~ 6= ~0
B
FIGURE 3.5 – Allure du spectre caractéristique de l’effet Zeeman pour j=2. Le moment ciné-
tique étant entier, il y a séparation en un nombre impair de sous niveaux, ce qui n’est pas le
cas si j est demi entier.
b ± (t ) = e ±i ωt /2a ± (t ),
qui revient à se placer dans le référentiel tournant à vitesse ω autour de Oz 5 .
Ces fonctions vérifient :
ḃ (t ) − ∆ω ω1 b (t )
+ +
i = ω1
2 2
∆ω , ∆ω = ω − ω0 .
ḃ − (t ) 2 2
b − (t )
Ce système d’équations entraîne que les fonctions b vérifient :
5. La rotation autour de (Oz) s’exprime différemment de l’expression pour un vecteur : on décrit ici un
spineur, et il faut donc faire appel à la représentation de spin 1/2 du groupe des rotations. Sinon, on peut
aussi dire qu’on cherche un changement de variable sous la forme b ± (t ) = e ±i s t a ± (t ), et trouver s .
36
3.3. RÉSONANCE MAGNÉTIQUE NUCLÉAIRE
Ω
b̈ ± + ( )2b ± = 0, Ω2 = (∆ω)2 + ω21 .
2
Ainsi, si le spin est initialement dans l’état |+〉, on trouve :
ω1 Ωt
b − (t ) = −isin
Ω 2
Ωt ∆ω Ωt
et b + (t ) = cos +i sin .
2 Ω 2
ω1 2 2 Ωt
P+→− (t ) = |b − (t )|2 = ( ) sin
Ω 2
Elle correspond à la probabilité qu’au temps t , le spin se soit retourné sous l’effet du champ
magnétique tournant. Si on étudie le comportement de P+→− (t ) pour différentes valeurs de
∆ω, on voit apparaître l’idée de résonance : cette probabilité est maximale lorsque ∆ω = 0 :
0.8
0.6
P+/-(t)
∆ω = 3 ω1
0.4 ∆ω = 0
0.2
0
0 1 2 3
ω1t
37
CHAPITRE 3. MOMENT CINÉTIQUE ORBITAL - SPIN
~0
B
~1
B
SG1 SG2 Détecteur
Champ tournant
FIGURE 3.7 – Dispositif pour mesurer le facteur gyromagnétique. Les deux appareils de
Stern-Gerlach sont de sens opposé, et on contrôle le signal reçu par le détecteur à l’aide
du dispositif à champ tournant intercalé entre eux.
3.4 ANNEXES
3.4.1 Valeurs de j pour le moment cinétique orbital
Ici, on montre que les valeurs du nombre quantique correspondant à un moment ciné-
tique orbital sont forcément entières. Pour ce faire, on considère la composante suivant Oz
du moment cinétique orbital : L̂ z . Si on a quantifié suivant z , on associe à cette observable
Lˆ = ~rˆ × p
h m |j m 〉. De plus, si on utilise ~
le nombre quantique m : L̂ z |j m 〉 = ħ ~ˆ , on a :
L̂ z = x̂ p̂ y − ŷ p̂ x .
On définit deux nouveaux opérateurs de la manière suivante :
x̂ ± p̂ y
q1,2 = p
2
p̂ x ± ŷ
p 1,2 = p .
2
Ils vérifient les relations de commutation suivantes :
[q1 ,q2 ] = [p 1 , p 2 ] = 0
[qα , p β ] = i ħ
h δα,β .
L̂ z s’exprime de la manière suivante en fonction de ces nouveaux opérateurs :
1
L̂ z = (p 12 + q12 − p 22 − q22 ),
2
autrement dit, en termes des opérateurs qα , p β , le moment cinétique s’ecrit comme la dif-
férence de 2 oscillateurs harmoniques indépendants. Ainsi, m = n 1 − n 2 ∈ N. Enfin, con-
naissant la relation entre m et j , on en déduit que dans ce cas, j est entier.
2
3.4.2 Quantification de ~J
On diagonalise 2 observables simultanément : J~2 (norme) et une composante :J z . De
manière générale, les équations aux valeurs propres s’écrivent :
h 2 β |β m 〉
J~2 |β m 〉 = ħ
J z |β m 〉 = ħ
h m |β m 〉.
38
3.4. ANNEXES
h 2β
〈β m | J~2|β m 〉 = ħ
= 〈β m |J x2|β m 〉 + 〈β m |J y2|β m 〉 + 〈β m |J z2|β m 〉
h 2m 2,
≥ħ
h 2 (β − j − j 2 )|β m 〉,
J + J − |β j 〉 = 0 = ħ
soit β = j (j + 1).
De plus, J − |β m 〉 est vecteur propre de J z avec la valeur propre ħ
h (m − 1), sauf lorsque m =
m m i n , où J − |β m m i n 〉 = 0. En notant m m i n = k , on a :
h 2 (β − k 2 − k )|β k 〉,
0 = J + J − |β k 〉 = ħ
ce qui donne k = −j . On a donc montré que :
m ∈ ¹−j , j º
Les idées données dans la suite sont transposables au couplage d’un nombre quelconque
de spins, bien que cela devienne rapidement lourd du point de vue calculatoire.
On note ~Lˆ le moment cinétique total :
Lˆ = L~ˆ1 + L~ˆ2 .
~
On vérifie que ~Lˆ est aussi une observable de moment cinétique (en vérifiant les relations
de commutation). On peut donc diagonaliser simultanément L 2 et L z , et les nombre quan-
tiques associés sont l et m . On vérifie également que L 21 , L 22 , L z et L 2 commutent, et que les
nombres quantiques associés suffisent à décrire l’état du moment cinétique total :
h 2 l 1 (l 1 + 1)|l 1 l 2 l m 〉
L 21 |l 1 l 2 l m 〉 = ħ
h 2 l 2 (l 2 + 1)|l 1 l 2 l m 〉
L 22 |l 1 l 2 l m 〉 = ħ
L z |l 1 l 2 l m 〉 = ħ
h m |l 1 l 2 l m 〉
h 2 l (l + 1)|l 1 l 2 l m 〉.
L 2 |l 1 l 2 l m 〉 = ħ
39
CHAPITRE 3. MOMENT CINÉTIQUE ORBITAL - SPIN
La base qui décrit le système composé des 2 moments cinétiques à partir des nombres
quantiques l 1 , m 1 , l 2 , m 2 associés individuellement à chaque moment cinétique est appelée
la base découplée. La base propre commune à L 21 , L 22 , L z et L 2 , qui fait intervenir les nom-
bres quantiques associés au moment cinétique total est appelée la base propre couplée.
Le passage entre les deux manières de représenter le système se fait via les coefficients de
Clebsch-Gordan :
X
|l 1 l 2 l m 〉 = Cll1m |l m 1 l 2 m 2 〉.
m 1l 2m 2 1
m 1 ,m 2
Pour terminer cette section générale, précisons que les valeurs possibles de l sont :
{|l 1 − l 2 |, |l 1 − l 2 | + 1, ..., l 1 + l 2 }.
Cela signifie que l’espace total associé aux moments cinétiques couplés se décomposera
en une somme de sous-espaces associés à des moments cinétiques de valeurs inférieures,
pour lesquels on construit égalemant un ensemble d’états propres de L z . L’illustration sur
les spins 1/2 est destinée à rendre cette dernière notion plus claire.
Dans cette base, on écrit simplement les composantes des différents opérateurs de spin,
par exemple :
h 12 0 2
ħ h σz 0 2
ħ
S 1z = , ouS 2z =
2 02 12 2 0 2 σz
Il serait maintenant interessant de passer à la base propre couplée, ce qui nous permettra
de calculer des coefficients de Clebsch-Gordan dans un cas simple
S z = S 1z + S 2z : la valeur maximale de M est donc 1, et l’état associé est | + +〉. De même, la
valeur minimale de M est −1, et l’état associé est | − −〉. Ces états vérifient :
h 2 | + +〉
S 2 | + +〉 = 2ħ
h 2 | − −〉.
S 2 | − −〉 = 2ħ
1
|S = 1M = 0〉 = p (| + −〉 + | − +〉).
2
En définitive, le sous-espace de spin total 1 est engendré par :
1
{| + +〉, p (| + −〉 + | − +〉), | − −〉}.
2
Le sous-espace orthogonal, correspondant à la valeur S = 0, (et donc M = 0) est de dimen-
sion 1 et est engendré par le vecteur :
1
p (| + −〉 − | − +〉),
2
40
3.4. ANNEXES
état associé à la valeur propre 0 pour S 2 . Ainsi, la base couplée correspond à une décompo-
sition de l’espace associé aux deux spins 1/2 en un sous espace de spin 1 et un autre de spin
0. Dans ce cas, le spin 1 est appelé l’état triplet et le spin 0 le singulet.
Pour finir, on récapitule dans un tableau l’expression des coefficients de Clebsch-Gordan :
S = 1, M = 1 S = 1, M = 0 S = 1, M = −1 S = 0, M = 0
1 1
m1 = 2
, m2 = 2
1 0 0 0
m 1 = 2 , m 2 = − 12
1
0 p1
2
0 p1
2
m 1 = − 12 , m 2 = 12 0 p1
2
0 − p1
2
m 1 = − 21 , m 2 = − 12 0 0 1 0
41
CHAPITRE 3. MOMENT CINÉTIQUE ORBITAL - SPIN
42
Chapitre 4
Sommaire
4.1 Première approche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
4.1.1 But . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
4.1.2 Principe général . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
4.2 Calcul des premiers ordres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
4.2.1 Premier ordre : énergie et états propres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
4.2.2 Énergies propres pour l’ordre 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
4.3 Utilisation sur des exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
4.3.1 Oscillateur harmonique perturbé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
4.3.2 Effet Stark . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
Le but n’est pas ici de donner le formalisme complet de la théorie des perturbations.
On fournit plutôt quelques éléments de compréhension de modèle utilisés en physique du
solide, tels qu’ils peuvent intervenir à l’écrit ou dans des leçons sur la cohésion cristalline
ou la conduction. Le développement de la théorie des perturbations nait de la simple con-
statation qu’on ne sait diagonaliser qu’un nombre très restreint d’hamiltoniens. C’est une
théorie très utile, qu’on retrouve à de nombreux endroits, et sous des formes plus ou moins
élaborées, en physique du solide et en physique des particules, notamment. Les techniques
employées sont très variées : on se contentera ici de développements en puissance d’un
petit paramètre. De plus, les résultats présentés ici concernent des perturbations indépen-
dantes du temps.
Ĥ = Ĥ 0 + Ŵ ,
où Ĥ 0 est un hamiltonien diagonalisable connu et Ŵ une perturbation telle que |Ŵ | ≪
|Ĥ 0 |, ce qui signifie :
43
CHAPITRE 4. ÉLÉMENTS DE THÉORIE (STATIONNAIRE) DES PERTURBATIONS
′
|Ψn 〉 = |Ψ〉 + λ|Ψ(1)
n
〉 + λ2 |Ψ(2)
n
〉 + ...
X∞
= λk |Ψ(k
n
)
〉
k =0
′
X
∞
et E n = λk E n(k )
k =0
Cette méthode permet entre autres de traiter l’effet Stark, ou le couplage spin-orbite...
44
4.2. CALCUL DES PREMIERS ORDRES
(1)
– 〈Ψn |Ψn 〉 = 0
– 〈Ψn |Ψn 〉 = 1,
ce qui permet d’obtenir en fin de compte :
′
〈Ψn |Ŵ |Ψn 〉 = E n(1) .
On en déduit que la correction aux niveaux d’énergie au premier ordre est donnée par la
valeur moyenne de la perturbation dans l’état non-perturbé.
On trouve la correction à l’état propre à l’aide de son développement sur la base des états
propres non perturbés. Ainsi, si on multiplie l’équation de Schrödinger à l’ordre 1 par un
état propre non perturbé 〈Ψk | :
′
〈Ψk |Ŵ |Ψn 〉 + 〈Ψk |Ĥ 0 |Ψ(1)
n
〉 = E n 〈Ψk |Ψ(1)
n
〉 + E n(1) 〈Ψk |Ψn 〉.
′
〈Ψk |Ψ(1)
n
〉(E n − E k ) = 〈Ψk |Ŵ |Ψn 〉,
et ainsi :
X 〈Ψ |Ŵ ′ |Ψ 〉
k n
|Ψ(1)
n
〉= |Ψk 〉.
k 6=n
En − Ek
′
Ĥ 0 |Ψ(2)
n
〉 + Ŵ |Ψ(1)
n
〉 = E n |Ψ(2)
n
〉 + E n(1) |Ψ(1)
n
〉E n(2) |Ψn 〉
′
E n(2) = 〈Ψn |Ŵ |Ψ(1)
n
〉
(k )
On doit noter que les quantités E n obtenues ici sont les coefficients dans le développe-
ment de l’énergie en puissances de λ. La correction en énergie à l’ordre k s’obtient donc en
(k )
multipliant E n par λk . Le même raisonnement s’applique pour le vecteur d’état.
45
CHAPITRE 4. ÉLÉMENTS DE THÉORIE (STATIONNAIRE) DES PERTURBATIONS
p̂ 2 1 m 2 ω3 4
Ĥ 0 = + m ω2x̂ 2 , et Ŵ = λ x̂ .
2m 2 h
ħ
La modification des energies propres non perturbées E n = (n + 21 )ħ
h ω est donnée par 1 :
m 2ω3
〈n |x̂ 4 |n 〉.
E n(1) =
h
ħ
Si on utilise l’expression de x̂ en fonction des opérateurs d’annihilation et création :
Ç
h
ħ
x̂ = (â + â † )
Ç 2m ω
hm ω †
ħ
p̂ = i (â − â ) ,
2
on trouve :
3
E n(1) = ħh ω(2n 2 + 2n + 1).
4
~Lˆ 2
Ĥ 0 = .
2I
Il représente, par exemple, le mouvement des noyaux d’une molécule diatomique lorsque
les autres degrés de liberté ne sont pas activés.
On rappelle que les fonctions propres de cet hamiltonien sont les harmoniques sphériques
2
Yl m associées aux énergies propres E l0 = ħh2I l (l + 1).
1. Attention : ici, en toute rigueur, la série perturbative ne converge pas. Le résultat obtenu décrit toutefois
convenablement ce qui se passe pour une faible perturbation.
46
4.3. UTILISATION SUR DES EXEMPLES
z z
~ǫ
θ
~d
FIGURE 4.1 – Molécule modélisée comme un rotateur rigide pour le calcul de l’effet Stark.
On ne considère que les degrès de liberté de rotation. À droite, le rotateur place en champ
électrique extérieur.
V̂ = −εd cos θ ,
où d est le dipôle électrique associé à la molécule. On remarque qu’à l’exception de l = 0,
les niveaux d’énergie sont dégénérés. Ceci demanderait normalement de faire le traitement
perturbatif compte tenu de cette dégénérescence, ce qui est bien plus lourd (en termes de
calculs) que ce qui a été fait jusqu’ici. Ici, on s’en sort en remarquant que [Ĥ , Lˆz ] = 0 2 , ce
qui permet de traiter la perturbation dans chacun des sous-espaces associés aux différentes
valeurs de m , où la méthode pour des niveaux non dégénérés s’applique.
La perturbation étudiée ici a une propriété qui va s’avérer utile par la suite, et qui donnera
un premier exemple de règle de sélection :
Z
Yl m (Ω) cos θ Ylm
∗
〈l 1 m 1 |V̂ |l 2 m 2 〉 ∝ 1
1
2
2
(Ω)d Ω.
∀|l m 〉, 〈l m |V̂ |l m 〉 = 0 :
la correction en énergie à l’ordre 1 est nulle. En conséquence, on doit aller jusqu’à l’ordre 2.
En appliquant la formule donnant la correction au deuxième ordre, on trouve :
Quelques remarques :
i. Le rôle du paramètre perturbatif λ est joué ici par le champ électrique
ii. La correction en énergie donne accès à la polarisabilité de l’atome
iii. ∆E ∝ d 2 . La correction à l’ordre 2 est donc nulle pour une molécule apolaire
2. Ce qu’on montre rapidement par calcul direct, ou encore plus vite en remarquant que le problème
perturbé est invariant par rotation autour de l’axe (Oz), ce qui fait de L z une quantité conservée.
47
CHAPITRE 4. ÉLÉMENTS DE THÉORIE (STATIONNAIRE) DES PERTURBATIONS
48
Rajouts
La théorie des bandes a permis de déterminer quelles étaient les énergies accessibles à
un électron dans un solide. Différentes variations autour de cette théorie sont possibles, et
s’avèreront plus ou moins pertinentes suivant le type de matériau rencontré. Par exemple,
I. Le gaz d’électrons quasi libres, où le potentiel périodique crée par les ions du cristal est
traité comme une perturbation par rapport à l’énergie cinétique des électrons. Cette
version s’avère être une bonne description des bandes d’énergies des gazs rares, des
alcalins, ou encore de l’aluminium.
II. Le modèle des liaisons fortes, où l’on tente de dériver les propriétés du solide à partir
des orbitales atomiques. Dans ce cas, on doit rendre comte de phénomènes comme
l’élargissement des bandes, et l’hybridation des orbitales.
49
Suppléments
E
E
Bande de conduction
Bande de conduction
Niveau de Fermi
Bande de valence
k
Bande de valence
Bande de conduction
Activation thermique
Bande de valence
(c) Semi-conducteur
FIGURE 4.2 – (a). Allure de la structure de bandes d’un conducteur : les bandes de valence
et de conduction se chevauchent, le niveau de Fermi est dans la bande de conduction. En
conséquence, l’énergie à fournir à un électron pour l’extraire de la mer de Fermi et en faire
un propagateur de courant est nulle. (b). Allure de la structure de bandes d’un isolant. Le
gap est trop important por être vaincu par agitation thermique : il est 10 fois plus important
que dans un semi-conducteur. (c). Allure de la structure de bandes d’un semi-conducteur.
Le gap est suffisamment faible pour autoriser le transfert d’un électron de la bande de va-
lence à la bande de conduction par apport thermique d’énergie.
ii. Le paquet d’ondes qui représente l’électron a une taille grande devant la constante de
réseau a et petite devant la longueur d’onde du champ appliqué :
FIGURE 4.3 – Paquet d’ondes de Bloch, qui représente un électron se propageant dans un
solide de constante de réseau a .
Ainsi, l’évolution des quantités définissant le paquet d’ondes est régie par les équa-
tions suivantes, qui sont une réécriture des équations classiques du mouvement, en tenant
compte de la relation de De Broglie :
50
Suppléments
1 ∂ En
~r˙ = v~n (k
~)= ~)
(k
h ∂k
ħ ~
hk
ħ ~˙ = −e [E~ (~r , t ) + v~n (k
~)× B
~ (~r , t )]
Ces équations et les résultats qui en découlent seront valides dans la mesure où les
champs extérieurs satisfont aux conditions 3 :
E g2a p (k )
eEa ≪
EF
2
E g a p (k )
h ωc ≪
ħ ,
EF
qui sont des conséquences du fait que le modèle est invalidé en l’absence d’un potentiel
périodique, pour lequel on devrait retrouver le cas des électrons libres, ce qui veut donc
dire que le potentiel périodique doit avoir une valeur minimale avant que le modèle ne
puisse être appliqué.
La contribution des électrons d’une bande aux courants électrique et thermique s’écrit :
Z
~ 1∂E
dk
j e l = −e
4π3 ħ
h∂k
~
Z
~
dk 1∂E
jt h = ~)
E (k ,
4π 3 h ∂k
ħ ~
où l’intégrale porte sur les niveaux occupés dans la bande concernée. On précise qu’une
bande entièrement pleine ne contribue pas au courant dans ce modèle, puisqu’on a nég-
ligé les transitions interbandes. Ce modèle permet d’expliquer par exemple l’effet Hall, ou
encore la dynamique des électrons (et des trous) dans certains semi-conducteurs.
51
Suppléments
52
Travaux dirigés : Sujets
Marche de potentiel
Considérons un potentiel du type V (x ) = V0 Θ(x ), avec Θ la fonction de Heaviside et
V0 ≥ 0.
1.) Ecrire l’équation de Schrödinger dans les deux régions Ipet I I , où respectivement x < 0
p
2m E 2m (E −V0 )
et x > 0. On introduira les vecteurs d’onde k = h
ħ
et q = h
ħ
.
2.) On considère le cas où E > V0 .
a) On peut mettre la solution sous la forme ψ(x ) = Θ(−x )ψI (x ) + Θ(x )ψII(x ) où
¨
ψI (x ) = e i k x + Re −i k x si x < 0
ψII (x ) = Te i qx si 0 < x .
Effet Tunnel
On s’intéresse maintenant au mouvement en présence d’une barrière de potentiel car-
rée V (x ) = V0 Θ(a − |x |).
53
TD
A C
= M (a ) .
B D
3.) Prenons une particule incidente venant de la gauche. Calculer l’amplitude de transmis-
sion S(E ) = F /A. En déduire le coefficient de transmission |S(E )|2 . Quelle est la signification
de ce coefficient ?
4.) En prenant la limite d’une barrière haute et large, montrer que le coefficient de trans-
mission se réduit à
§ p ª
2 a
|S(E )| ≃ exp −4 2m (V0 − E ) .
h
ħ
5.) Comment généraliser le résultat précédent à une barrière de forme quelconque et con-
tinue ?
1.) Quelle est la forme complète des solutions dans chacune des zones ? Quelles solutions
sont acceptables dans les zones I ′ et I ?
2.) En utilisant les conditions de continuité de la fonction d’onde et de sa dérivée, montrer
qu’on obtient deux relations valides séparément
α α
tan(β a ) = , ou cotan(β a ) = − .
β β
54
TD
4.) Comment détermine-t-on les états liés de la particule présente dans le puits fini ?
5.) Déterminer les niveaux d’énergie E n dans ce puits infini et donner, en les normalisant,
les fonctions d’ondes correspondantes.
6.) Comparer graphiquement les niveaux d’énergie et les fonctions d’ondes des puits fini et
infini.
On considère enfin une particule dans un puits de potentiel infini à trois dimensions. La
particule de masse m est donc astreinte à rester dans un volume que l’on prend cubique
d’arète a .
7.) Comment peut-on étudier son comportement en utilisant les résultats précédents ? (Forme
du potentiel.)
8.) Montrer que l’on peut mettre les états stationnaires sous la forme
Ψn x n y n z = ψn x (x )ψn y (y )ψn z (z ) .
Que peut-on dire des valeurs de l’énergie correspondant aux états propres ? Y a-t-il dégénéres-
cence ?
9.) Déterminer la limite supérieure du nombre d’états possibles de quantité de mouvement
appartenant à la couche [p, p +d p ]. Quelle conclusion peut-on tirer sur le volume minimal
occupé par un état dans "l’espace des phases" ?
55
TD
1
â = p (X̂ + i P̂)
2
4.) On définit l’état fondamental de l’oscillateur harmonique |0〉 comme l’état ne possédant
pas d’excitation :
â |0〉 = 0
On a, par définition :
p p
â † |n 〉 = n + 1|n + 1〉 â |n 〉 = n|n − 1〉, n > 0
5.) Montrer que les états {|n 〉, n ∈ N} sont les états propres de Hˆ .
Préciser les énergies propres associées. Quelle signification attribuer à l’opérateur â † â ?
56
TD
États cohérents
On reprend l’étude de l’hamiltonien de l’exercice précédent. Un état cohérent |α〉 est un
état propre de l’opérateur annihilation :
â |α〉 = α|α〉.
M ωz 2
Φ(r) = (2z 2 − x 2 − y 2 ) .
4q
Les quantités M et q (q < 0) représentent respectivement la masse et la charge de l’élec-
tron. La quantité positive ωz a la dimension d’une pulsation. Dans tout ce problème, on
posera ωc = |q |B /M et on supposera que ωz ≪ ωc .
ω2z
ẍ + ωc ẏ − x =0
2
ω2z
ÿ − ωc ẋ − y =0
2
z̈ + ω2z z = 0 .
57
TD
ω2z
ω2 − ωc ω +
=0.
2
(c) On note ωd et ω g les deux racines de cette équation avec ωd > ω g . Montrer que
ω2z
ωd ≃ ωc , ω g ≃ .
2ωc
5.) On prend B = 5, 3T, et ωz /(2π) = 64MHz.
(a) Montrer que le mouvement le plus général de l’électron dans le piège de Penning est
la superposition de trois mouvements harmoniques.
(b) Calculer la fréquence de chacun de ces mouvements.
(c) Tracer l’allure de la projection sur le plan x y de la trajectoire classique de l’électron
piégé, en supposant αd ≪ α g (les quantités positives αd et α g représentent les amplitudes
des mouvements de pulsation ωd et ω g ).
1
(p̂ − q A(r̂))2 + q Φ(r̂) ,
Ĥ =
2M
où le potentiel électrostatique Φ(r) est donné par l’expression ci-dessus. Pour le potentiel
vecteur, on choisit la forme A(r) = B ∧ r/2.
2.) On s’intéresse dans cette question au mouvement selon z . Rappeler sans démonstra-
tion :
(a) l’expression des opérateurs â z et â †z permettant d’écrire Ĥ z sous la forme Ĥ z =
h ωz (N̂ z + 1/2) avec N̂ z = â †z â z et [â †z , â z ] = 1 ;
ħ
(b) les valeurs propres de N̂ z et Ĥ z .
Ç
MΩ i
â d = (x̂ − i ŷ ) + p (p̂ x − i p̂ y )
4ħ
h 4ħ
hM Ω
Ç
MΩ i
â g = (x̂ + i ŷ ) + p (p̂ x + i p̂ y )
4ħ
h 4ħ
hM Ω
58
TD
Ĥ x y = ħ
h ωd (N̂ d + 1/2) − ħ
h ω g (N̂ g + 1/2) , (4.2)
où les pulsations ωd et ω g ont été introduites précédemment.
(e) En déduire les valeurs propres du hamiltonien Ĥ x y .
4.) On note |ψ(t )〉 l’état du système à l’instant t et on définit A d (t ) = 〈ψ(t )|â d |ψ(t )〉 et
A g (t ) = 〈ψ(t )|â g |ψ(t )〉.
dA
(a) En utilisant le théorème d’Ehrenfest, calculer dA dt
d
et dtg .
(b) Intégrer ces équations et en déduire la position moyenne de l’électron (〈x 〉t , 〈y 〉t )
dans le plan x y . On posera A d (0) = ρd e −i φd et A g (0) = ρ g e i φg , où ρd et ρ g sont des nom-
bres réels positifs.
(c) Montrer que l’évolution temporelle de la position moyenne de l’électron 〈r〉t est sem-
blable à l’évolution classique trouvée dans la question 2.5.).
5.) On note |φ0 〉 l’état propre de Ĥ associé à la valeur propre 0 pour chacun des trois opéra-
teurs N̂ d , N̂ g et N̂ z .
(a) Déterminer la fonction d’onde φ0 (r) correspondante (on ne cherchera pas à nor-
maliser le résultat).
(b) En reprenant les valeurs numériques de la question 2.1.5.), évaluer l’extension spa-
tiale de φ0 (r).
6.) L’expérience est faite pour des températures T variant entre 0, 1 K et 4 K . Comparer
l’énergie thermique caractéristique k B T à chacun des quanta d’énergie des mouvements
cyclotron, axial et magnétron (associés respectivement à N̂ d , N̂ z et N̂ g ). Pour le(s)quel(s) de
ce(s) mouvement(s) le caractère discret du spectre d’énergie joue-t-il un rôle important ?
59
TD
2
Z= . (4.3)
sinh β ħ
h ω/2
hω
ħ ħhω
< E >= + β ħh ω . (4.4)
2 e −1
60
TD
8πν 2
N (ν) = V . (4.6)
c3
1
E (ν) = hν . (4.7)
e hν /k B T − 1
61
TD
P
1. Calculer la fonction de partition Z = {n λ (~q )} e −β E (n (q )) du système, où la somme porte sur
tous les états quantiques. On designe par q le couple (~ q , λ), et on réintroduira les polarisa-
tions quand on fera l’approximation de Debye.
2. Calculer l’énergie libre F = −k B T lnZ .
3. Montrer que l’énergie moyenne 〈E 〉 s’écrit
Xħ
h ωq e −ħh ωq /k B T
〈E 〉 = −V0 + E 0 + . (4.11)
q
1 − e −ħh ωq /k B T
4. Pour calculer l’énergie, on introduit la densité de modes normaux g (ω) tel que d N =
g (ω)d ω désigne le nombre de modes compris dans la bande [ω, ω + d ω]. On calculera
cette densité à la question suivante. Quelle condition doit-elle vérifier ? Réécrire l’énergie
avec cette densité.
5. On se place dans le domaine des basses températures. Déterminer la densité de modes en
prenant en compte les différentes polarisations (branches) et en utilisant l’approximation
de Debye, que l’on définira et justifiera.
6. Déterminer l’énergie moyenne dans cette approximation. On utilisera l’intégrale
Z ∞
x3 π4
d x = .
0
ex −1 15
62
TD
Dans le cas des métaux, les propriétés du gaz d’électrons influent non seulement sur
les propriétés de conduction du courant, mais aussi sur les propriétés thermiques. Ainsi,
en ce qui concerne la chaleur spécifique, le gaz d’électrons sera responsable de l’apparition
d’une contribution supplémentaire qu’on se propose d’évaluer.
9. Trouver l’expression et donner la signification de la densité d’états g (ε) d’un ensem-
ble de N électrons libres.
10. Donner l’expression de l’énergie interne par unité de volume et de la densité élec-
tronique sous la forme d’une intégrale sur l’énergie. On notera f (ε) la fonction de
Fermi-Dirac.
11. Pour une température T faible devant la température de Fermi TF , l’intégrale d’une
quantité H (ε) sur l’ensemble des énergies possibles est donné avec une bonne ap-
proximation par le développement de Sommerfeld (µ est le potentiel chimique) :
Z ∞ Z µ
π2
H (ε)f (ε)d ε ≃ H (ε)d ε + (k B T )2 H ′ (µ).
−∞ −∞
6
(a) Justifier que ce développement est utilisable aux températures usuelles.
(b) L’appliquer à l’énergie interne par unité de volume et à la densité électronique.
Utiliser cette dernière pour trouver l’expression du potentiel chimique.
12. Donner finalement l’expression de l’énergie interne par unité de volume. En déduire
la contribution électronique à la chaleur spécifique.
63
TD
1.) Donner l’expression de la perturbation dans la base {|ΨD 〉, |ΨG 〉}. Trouver son expression
dans la base propre en l’absence de champ {|ΨS 〉, |ΨA 〉}.
2.) Trouver les énergies et états propres à l’ordre 1 en champ électrique.
3.) Trouver les énergies propres à l’ordre 2.
4.) Résoudre exactement le problème en diagonalisant directement la matrice représen-
tant l’hamiltonien dans la base {|ΨS 〉, |ΨA 〉}.
64
TD
(0)
4.) On suppose qu’à l’instant initial le système se trouve dans l’etat |ΨN 〉 : a k (t ) = δN k .
(1)
Trouver a k (t ) sous la forme d’une intégrale.
5.) On suppose que V ˆ(t ) est nulle si t < 0 et indépendante du temps pour t > 0. Montrer
qu’alors la probabilité pour le système du subir une transition de l’état N vers l’état k
vaut :
4|Vk N |2 sin (ωk N t /2) 2
Pk (t ) =
h2
ħ ωk N
6.) Le taux moyen de transition de l’état N vers l’état k vaut :
w k = Pk (t )/t
Cas général
Dans ce cas, le nombre d’états accessibles autour de l’état k est :
d n = ρ(k )d E k ,
où ρ(k ) est la densité d’états et E k = ħ
h ωN k . On suppose que ρ et Vk N varient lentement
autour de E k .
La quantité pertinente est le taux total de transition vers des états proches de k :
1 X
Wk (t ) = Pk 1 (t )
t k
1 a u t ou r d e k
65
TD
7.) En approchant la somme par une intégrale dont on étendra les bornes à l’infini, mon-
trer :
2π
Wk (t ) = |Vk N |2 ρ(k )
h
ħ
〈k |H 1 |i 〉 = v (1 − δk ,i ), v ∈ C.
Le système est initialement dans l’état |i 〉. On écrit le vecteur d’état du système au cours du
temps comme suit : X
|Ψ(t )〉 = c i (t )e −i ωi t |i 〉 + c k (t )e −i ωk t |k 〉.
k
On reprend les mêmes notations. On suppose toujours que le système est dans l’état |i 〉
à t = 0. On suppose maintenant que le continuum a une densité d’états en énergie de la
forme :
γ2
ρ(ħh ω) = ρ0 2 .
γ + 4(ω − ωi )2
66
TD
d 2 c i (t ) γ d c i (t ) γΓ
+ + c i (t ) = 0.
dt2 2 dt 4
d c i (t )
2.) Montrer que la dt
s’annule à t = 0.
3.) Cas du couplage faible. Donner la forme des solutions dans le cas Γ < γ/4, et montrer
que dans le cas Γ ≪ γ/4, on retrouve aux temps longs le résultat de la partie précédente
pour c i (t ).
4.) Cas du couplage fort.
a. Donner la forme des solutions dans le cas Γ > γ/4. Dans la suite, on se place dans le
cas d’un continuum étroit : Γ ≫ γ/4.
b. Donner l’expression de c i (t ) et de la probabilité P(t ) à l’ordre le plus bas .
c. Exprimer en fonction de γ et Γ la pulsation Ω et le coefficient d’amortissement des
oscillations.
p
d. Montrer que Ω = 2|v
h
ħ
|
N . Que représente N ? Comparer avec le résultat attendu dans
le cas du couplage de |i 〉 à un état unique.
5.) Le continuum de densité d’états représente la densité spectrale du mode à un photon
d’une cavité. L’élargissement de ce mode est lié à sa durée de vie finie. L’état discret
représente l’état excité atomique, de durée de vie beaucoup plus longue que celle du
photon.
a. L’obtention de sources de photons uniques de taux de répétition élevé nécessite de
réduire fortement le temps de vie radiatif du système atomique. Montrer que, en
régime de couplage faible, le couplage du système atomique avec la cavité permet
de réduire fortement ce temps de vie radiatif.
b. Dans le régime de couplage fort, préciser de quelle manière la largeur des pics de
transmission est modifiée. Discuter l’origine physique de ce phénomène.
67
TD
68
Travaux dirigés : Corrigés
Dans I : L’onde totale est la superposition de l’onde incidente (venant de la gauche) d’am-
plitude 1 (sans perte de généralité) et d’une onde réfléchie.
Dans I : Onde transmise uniquement.
D’où la forme de la solution proposée. On laisse de côté la partie temporelle des solutions :
on s’interesse au problème stationnaire.
a.) Les condition de continuité donnent les coefficients de réflexion et transmission :
k −q 2k
R= et T = .
k +q k +q
b.)Calcul du courant de probabilité.
L’existence d’un courant de probabilité est liée à la conservation de la norme de l’état du
système au cours de l’évolution (on ne perd pas d’information) :
Z
d
|Ψ|2 = 0.
dt
Cette conservation globale donne lieu à une équation locale de conservation :
~ · ~j = 0. Que vaut ~j ?
∂t |Ψ|2 + ∇
On a :
∇~ · ~j = −∂t |Ψ|2 = − (∂t Ψ∗ )Ψ + Ψ∗(∂t Ψ) (4.12)
iħh i
∂t Ψ = ∇~ · (∇
~ Ψ) − V Ψ (4.13)
2m h
ħ
i h
ħ i
∂t Ψ∗ = − ∇~ · (∇
~ Ψ∗ ) − V Ψ∗ . (4.14)
2m h
ħ
69
TD : corrigés
~ · (A B
La somme des deux dernières équations et l’utilisation de la formule ∇ ~ ) = A∇
~B+
~ ~ ~
(∇A)(∇ B ) permettent d’identifier j :
h h ∗
ħ i
Ψ (∇ ~j =
~ Ψ) − (∇
~ Ψ∗ )Ψ .
2m i
L’application de ce résultat dans les régions I. et II. donne :
hk
ħ
~j I (x ) = (1 − |R|2 )x̂ = ~j I n − ~j Re f
m
hq 2
ħ
~j I I (x ) = |T | x̂ = ~j Tr a n s .
m
On peut maintenant avoir accès aux coefficients de diffusion en énergie :
|j Re f |
r= = |R|2
|j I n |
|j Tr a n s | q
t= = |T |2 .
|j I n | k
jI = jI I
~j I n = ~j Re f + ~j Tr a n s .
3.)
a.) Dans le cas E < V0 , les équations de Schrödinger dans les régions I. et II. s’écrivent :
d 2Ψ
I: dx2
= − 2m
h2
ħ
E
Ψ = −k 2 Ψ
d 2Ψ
II : dx2
= − 2m (Eħh 2−v 0 ) Ψ = κ2 Ψ
b.) Dans la région II., ΨI I (x ) = Te −κx .
À nouveau, on trouve les coefficients de diffusion à l’aide des conditions de continuité :
k −iκ 2k
R= et T= .
k +iκ k +iκ
c.) On trouve |R|2 = 1. De fait, |T |2 = 0 avec la conservation de l’énergie. Ceci est lié à
l’impossibilité d’établir un flux permanent de particules dans la région II. Les particules
ont une amplitude de probabilité non-nulle de pénétrer dans la région interdite, mais le
courant de probabilité associé est nul : j I I = 0.
L’allure de la densité de probabilité dans les cas E > V0 et E < V0 est donnée dans 4.3.2.
Effet tunnel
70
TD : corrigés
2 V0/E = 0.1
V0/E = 0.5 3 V0/E = 1.1
V0/E = 0.9 V0/E = 10
|ψ|2
|ψ|2
2
1
0 0
-4 -2 0 2 4 -4 -2 0 2 4 6
x x
FIGURE 4.4 – Dans le cas E > V0 , l’amplitude des oscillations est paramétrée par le ratio
E /V0 , ce qui n’est plus le cas dans la figure de droite, où E < V0 . Dans le premier cas, on a
également une densité de probabilité constante dans la région de la marche, alors qu’elle
est exponentiellement amortie dans le cas E < V0 .
NB : Dans la région bornée correspondant à la marche, on garde les deux solution exponen-
tielles.
1.) Même procédé qu’avec la marche de potentiel : les conditions de continuité donnent les
coefficients de passage. Dans le cas de la barrière de potentiel, on aboutit en utilisant les
conditions de passage pour la fonction d’onde et sa dérivée en x = −a au système matriciel
suivant :
e −i k a e ika A e κa e −κa C
= ,
i k e −i k a −i k e i k a B −κe κa κe −κa D
A C
qu’on réécrit J (a ) = N (a ) .
B D
On a donc M (a ) = J −1 (a ) · N (a ), ce qui donne :
1 (1 + i κ/k )e (κ+i k )a (1 − i κ/k )e (−κ+i k )a
M (a ) = .
2 (1 − i κ/k )e (κ−i k )a (1 + i κ/k )e −(κ+i k )a
2.) Les condition de continuité en x = +a donnent le lien entre C,D et F,G :
C F
= M (−a ) .
D G
Ainsi, on a l’expression matricielle de S (k , κ) :
S (k , κ) = M (a ) · M −1 (−a ),
71
TD : corrigés
F e −2i k a
S (E ) = = .
A c h(2κa ) + i ε2 s h(2κa )
1
|S (E )|2 = ε2
.
1 + (1 + 4
)s h 2 (2κa )
1.) Les solutions non-admissibles sont celles qui divergent en ±∞. Une fois retirées, la fonc-
tion d’onde dans les différentes régions s’écrit :
p
2m (V0 − E )
ΨI ′ (x ) = A 1 e αx , α=
p h
ħ
2m E
ΨI I (x ) = B 1 sin β x + B 2 cos β x β=
h
ħ
−αx
ΨI (x ) = C 1 e .
2.) Les conditions de continuité enx = ±a pour la fonction d’onde et sa dérivée donnent les
deux conditions suivantes :
α
tan (β a ) = , (4.15)
β
72
TD : corrigés
ou
α
cotan(β a ) = − . (4.16)
β
Ces deux équations sont incompatibles : elles ne peuvent pas être vérifées simultanémént.
Si on choisit la première, on obtient des solutions impaires. Privilégier la deuxième revient
à choisir des solutions impaires.
3.) Les conditions sur les solutions donnent les valeurs admissibles pour α, et donc pour
l’énergie. De plus, on vérifie la condition suivante :
2m a 2 V0
(β a )2 + (αa )2 = . (4.17)
h2
ħ
28 2(2ma2V0)1/2/h
2
αa
0
0 1 2 3
βa/π
FIGURE 4.5 – L’intersection du cercle d’équation (4.17) (en rouge) et des deux courbes cor-
respondant aux conditions (4.15) (en vert) et (4.16) (en bleu) donnent les solutions admis-
sibles pour le pb. du puits carré.
h2
n 2 π2 ħ
sin β L = 0 ⇒ E n = , n > 0.
2m L 2
73
TD : corrigés
(a) (b)
FIGURE 4.6 – (a) Allures des fonctions d’ondes pour le puits infini (en traits pleins bleus)
et le puits fini (en pointillés verts) pour n = 1, 2. Les deux types de fonctions ont des pro-
priétés similaires. Toutefois, celles du puits fini ont un support plus étendu. (b) Compara-
ison des comportements des niveaux d’énérgie. Les valeurs de E n pour le puits infini sont
supérieures pour le puits infini. On peut s’en convaincre qualitativement en utilisant le
graphe précédent, qui donne les valeurs admissibles de α.
7.)
¨
V (~r ) = 0 si 0 < x , y , z < a
V (~r ) = +∞ sinon
Æ
h2
n 2 π2 ħ
8.) À une dimension, E n = 2m a 2 , et Ψn (x ) = a2 sin ( n aπx ).
En 3D, les 3 ddl en position sont indépendants : H = H x ⊗ H y ⊗ H z .
Dans ce cas, on peut réécrire la solution de l’équation de Schrödinger à l’aide de la sépara-
tion des variables :
Ç
8 n x πx n y πy n z πz
Ψn~ (~r ) = 3
sin sin sin .
a a a a
L’énergie, quant à elle, s’écrit :
h 2 π2 n
ħ ~2
E n~ = .
8m V 2/3
Les niveaux d’énergie sont dégénérés.
p~2
9.) À l’intérieur de la boîte, tout se passe comme si la particule était libre : E n = 2m .
Un état correspond à un point dans N3 . Chaque vecteur décrit un état possible. On note ||~ n ||
la distance entre ce point et l’origine 0.
On a de plus p ~ = ħhaπ n
~.
74
TD : corrigés
4πp 2 a 3
Le nombre d’états contenus dans la bande d p est d N = 81 4πn 2 d n = h3
ħ
dp.
4πp 2d p a 3
Nm a x <
h3
ħ
Cette valeur supérieure est le ratio entre le volume maximal occupé dans l’espace des phases
4πp 2 d p a 3 (produit d’un volume géométrique et d’un volume dans l’espace des impul-
sions) et du volume élémentaire de l’espace des phases, à savoir ħh 3.
75
TD : corrigés
p2 1
H = + m ω20x 2 .
2m 2
h 2 1
m ω0 ħ h
ħ
Hˆ = P̂ + m ω20 X̂ 2
2m 2 m ω0
1
= ħh ω0 P̂ 2 + X̂ 2
2
h ω0 â † â + 1/2
=ħ
4.) L’applicaiton répétée de â † permet de créer un état (normé) à nombre de quanta qul-
conque à partir du fondamental :
1
|N 〉 = p (â † )N |0〉.
N!
5.) L’état construit à la question précédente est un état propre de l’hamiltonien. Montrons-
le par un calcul direct :
1
Hˆ |N 〉 = ħ h ω0 â † â |N 〉
h ω0 + ħ
2 p p p
â † â |N 〉 = â † N |N − 1〉) = N · N |N 〉
1
⇒ Hˆ |N 〉 = ħ h ω0 N + ).
2
États cohérents
76
TD : corrigés
1.) La base propre de l’hamiltonien a été donnée dans l’exercice précédent. De manière
générale, un état de l’oscillateur harmonique peut être décomposé sur cette base :
X
|Ψ〉 = c n |n 〉.
n
La question est donc la suivante : que valent les coefficients de cette décomposition dans le
cas d’un état cohérent |α〉 ? L’équation aux valeurs propres définissant |α〉 permet de trouver
une relation de récurrence que vérifient les coefficient recherchés :
X
â |α〉 = α|α〉 = (αCn )|n 〉
n
X X p
= Cn â |n 〉 = Cn n |n − 1〉
n n
p
⇒ αCn = n + 1Cn +1 .
n
Cette récurrence admet la solution suivante : Cn = αpnC!0 . Le coefficient manquant est déter-
miné par la condition de normalisation :
|α|2
〈α|α〉 = 1 → C0 = e − 2 .
Ainsi, l’état cohérent |α〉 s’exprime comme suit dans la base propre de l’oscillateur har-
monique :
2
X e − |α|2 αn
|α〉 = p |n 〉.
n n!
2.) Chacun des états propres |n 〉 évolue dans le temps avec une phase dépendant du nom-
bre de quanta qu’il contient :
−−−−−−−−−−−−−−−−−→
|n 〉 évolution pendant t e −i ω0(n +1/2)t |n 〉.
2
X e − |α|2 αn
|α(t )〉 = p e −i ω0(n +1/2)t |n 〉
n n!
2
X e − |α(t2)| αn (t )
−i ω0 t ħ
h /2
=e p |n 〉,
n n !
avec α(t ) = α·e −i ħh ω0 t . L’état reste cohérent au cours de l’évolution. Son paramètre évolue en
accumulant une phase. La phase supplémentaire e −i ω0t ħh /2 est inessentielle, dans la mesure
où elle ne se répercute pas sur les quantités physiques (elle s’applique à tous les états de la
même manière).
3.) Pour calculer les valeurs moyennes demandées, on utilise l’expression des opérateurs
position et impulsion en fonction des opérateurs création et annihilation :
r Ç
h
ħ †
1 m ω0 ħh
x̂ = â + â et p̂ = â − â †
2m ω0 i 2
77
TD : corrigés
On cacule la valeur moyenne de la position dans l’état cohérent |α(t )〉. Les autres calculs se
font de la même manière.
h
ħ
〈∆x̂ 〉2 = 〈x̂ 2 〉 − 〈x̂ 〉2 =
2m ω0
m ω0 ħ
h
〈∆p̂ 〉2 = 〈p̂ 2 〉 − 〈p̂ 〉2 =
2
〈∆x̂ 〉〈∆p̂ 〉 = ħ
h /2
On remarque ainsi que les fluctuations ne dépendent pas du paramètre de l’état cohérent.
Un tel état est donc un état où les valeurs moyennes de la position et de l’impulsion sont
non-nulles, mais les fluctuations quantiques sont celles du vide.
Si on représente les derniers résultats obtenus dans le plan complexe, on obtient :
Im(a) Dans le plan complexe, l’état cohérent |α〉 se
représente par une tache centrée sur la pointe
du vecteur d’affixe α. Cette tache représente
les fluctuations quantiques autour des valeurs
moyennes, qui sont données par les valeurs réelle
Re(a) et imaginaire du paramètre. Le cercle orienté
en pointillés représente l’évolution du paramètre
sous l’action de l’hamiltonien de l’oscillateur har-
monique.
4.) Si maintenant on calcule la valeur moyenne et les fluctuations de l’énergie, on obtient :
h ω0 (|α|2 + 1/2)
〈Hˆ〉 = ħ
〈∆Hˆ〉 = |α|ħh ω0
78
TD : corrigés
1 〈p̂ 〉2 1
〈Hˆ 〉 − ħh ω0 = + m ω20〈x̂ 〉2
2 2m 2
Un état cohérent est donc un état semi-classique. Les valeurs moyennes suivent une
dynamique classique, qui est "habillée" de fluctuations quantiques minimales.
5.) L’équation aux valeurs propres définissant |α〉 se réécrit comme suit en fonction des
opérateurs position et impulsion :
Ç
m ω0 i
x̂ + p̂ |α(t )〉 = α(t )|α(t )〉. (4.18)
2ħ
h m ω0
Dans la base position, cette équation se réécrit comme une équation difféérentielle pour la
fonction d’onde Ψα (x , t ) = 〈x |α(t )〉. :
Ç
m ω0 ħ h d
+ x Ψα (x , t ) = α(t )Ψα (x , t ). (4.19)
2ħh m ω0 d x
Æ
Le changement de variable x → x − m2ħω
h
α(t ) permet de la mettre sous une forme simple :
0
d m ω0
Ψα (z , t ) + Ψα (z , t ) = 0, (4.20)
dz h
ħ
pour laquelle on trouve la solution :
m ω0
z2
Ψα (z , t ) = Ψα (0, t )e − 2ħ
h .
1.) On montre par un calcul direct que le potentiel proposé satisfait une équation de Laplace :
X
∆Φ(~r ) = ∂x2i Φ(~r )
i
M ω2z
= (−2 − 2 + 4) = 0
4q
Les surfaces équipotentielles ont pour équation 2z 2 − x 2 − y 2 = c t e , ce qui décrit des hy-
perboloïdes de révolution d’axe (Oz ).
2.) Le pfd appliqué à l’électron donne, en composantes :
ω2z
0 = x ′′ + ωc y ′ − x (4.21)
2
ω2c
0 = y ′′ − ωc x ′ − y (4.22)
2
0 = z ′′ + ω2z z , (4.23)
79
TD : corrigés
qB
où ωc = − m , puisque q est négatif.
3.) Selon (0z ), le mouvement est celui d’un oscillateur harmonique de pulsation ωz . Le
mouvement est donc confiné dans cette direction.
4.) La variable complexe α(t ) (qu’on identifiera dans le traitement quantique avec le paramètre
de l’état cohérent) vérifie l’équation :
ω2z
α′′ − α − i ωc α′ = 0
2
ω2z
ω+ = ωd ≃ ωc et ω− = ω g ≃ .
2ωc
5.) Le mouvement suivant (Oz ) est celui d’un oscillateur harmonique à fréquence ωz .
Dans les autres directions, les trajectoires sont données par les valeurs réelle et imaginaire
de α :
Approche quantique
80
TD : corrigés
1.) En développant les différents termes, en prenant garde à l’ordre des opérateurs, on
trouve :
Hˆ = Ĥ x y + Ĥ z , avec
pˆx 2 + pˆy 2 M 2 ωc
Ĥ x y = + (ωc − 2ω2z )(x̂ 2 + ŷ 2 ) + Lˆz
2M 8 2
2
pˆz 1
Hˆz = + M ω2z ẑ 2
2M 2
On remarque que le premier terme n’est constitué que de polynômes en x̂ , pˆx , ŷ , pˆy , et que
le deuxième ne contient que des polynômes en ẑ , pˆz . Les deux contributions à l’hamil-
tonien commutent :
[Hˆz , Hˆx y ] = 0.
Elles admettent
Æ donc une base propre commune.
M ωz p̂
2.) a- â = 2ħ
h
x̂ + i p
2M ħ
h ωz
b- Les valeurs propres de Nˆz sont les entiers naturels, et celles de Hˆz sont ħ
h ωz (n z + 1/2), n z
entier naturel.
3.)a,b,c- Une fois rappelé [~rˆ, p
~ˆ ] = i ħ
h , on montre :
1 h 1 ˆ2 1 ˆ 2 i
Nˆd = ~ + MR
P ~ + ΩLˆz − ħ
hΩ
2ħ
h Ω 2M 2
1 h 1 ˆ2 1 ˆ 2 i
Nˆg = ~ + MR
P ~ − ΩLˆz + ħ
h Ω = Nˆd − Lˆz /ħ
h
2ħ
h Ω 2M 2
ainsi que :
Hˆx y = ħ
h ωd (Nˆd + 1/2) − ħ
h ω g (Nˆg + 1/2).
d A d /g 1 ωd /g
= 〈[â d /g , Ĥ x y ]〉 = ± 〈[â d /g , â †d /g â d /g ]〉 = ∓i ωd /g A d /g .
dt iħ
h i
NB : En utilisant [a ,b c ] = ab c − b c a = [a ,b ]c + b a c − b a c + b [a , c ] = [a ,b ]c + b [a , c ].
b- Les solutions des équations précédentes sont :
A d (t ) = A d (0)e −i ωd t
A g (t ) = A g (0)e i ωg t
81
TD : corrigés
En utilisant les définitions des opérateurs aˆd , aˆg , on peut relier A d /g aux valeurs moyennes
~ˆ et P
de R ~ˆ : Ç
MΩ i
A g + Ad + i A g − Ad = 〈R~〉 + p ~〉
〈P
h
ħ Mħ hΩ
Avec les notations proposées, on trouve :
Ç
h
ħ
〈x̂ (t )〉 = ρd cos (ωd t + φd ) + ρ g cos (ω g t + φ g )
ÇMΩ
h
ħ
〈ŷ (t )〉 = ρd sin (ωd t + φd ) + ρ g sin (ω g t + φ g )
MΩ
c- Ces résultats sont à rapprocher de ceux obtenus dans le cas classique : on retrouve une
évolution des valeurs moyennes pilotée par les équations classiques du mouvement. Cette
"trajectoire" est habillée de fluctuations quantiques. Les quantités A d /g sont en fait des
paramètres d’états cohérents.
5.)a- Le calcul est identique à celui de l’exercice précédent. La fonction Φ0 vérifie :
∂ ~ · ~r
Mω
+ Φ0 (~r ) = 0, ω
~ = Ω, Ω, ωz .
∂ ~r h
ħ
x 2 +y 2 z2
− −
Φ0 est donc une fonction gaussienne : Φ0 (~r ) = N e 4r0 e 4z 0 ,avec r02 = 2Mħh Ω et z 02 = 2Mħhω .
2 2
z
b- Extension selon x , y = ∆x = r0 ≃ 11n m et selon z = ∆z = z 0 ≃ 380n m .
6.) Le mouvement cyclotron est associé à ωd , le mouvement magnétron à ω g et le mouve-
ment axial à ωz . Il faut comparer chacune des échelles d’énergies associées à k B T .
Avec les valeurs données, on constate que ħhk ω B T kB T
, ħh ω ≫ 1, et donc que seul le mouvement
g z
kB T
cyclotron est sensible aux effets quantiques, puisque h ωz
ħ
≤ 1.
82
TD : corrigés
1 X
pn = g n e −β E n et Z = g n e −β E n .
Z n
Dans le cas d’une répartition continue des énergies, ces résultats deviennent :
Z∞
dp 1 −β E
= g (E )e et Z = d E g (E )e −β E
dE Z 0
2.) Pour l’oscillateur harmonique à une dimension, les énergies possibles sont discrètes et
valent ħ h ω(n + 1/2), n entier naturel. La fonction de partition vaut donc :
X 1 2
Z= e −β ħh ω(n +1/2) = e −β ħh ω/2 hω
= .
n ≤0
1 − e −β ħ sinh (β h
ħ ω/2)
P
3.) Pour une répartition discrète des énergies, l’énergie moyenne vaut 〈E 〉 = n p n E n =
− Z1 ∂∂ Zβ .
On a également Z1 〈E 〉 = ∂ (1/Z
∂β
)
, ce qui va être plus facile à calculer dans le cas de l’oscillateur
harmonique.
En utilisant ce dernier résultat intermédiaire, on trouve l’énergie moyenne en fonction de
la température :
hω
ħ hω
ħ
〈E 〉 = + β ħh ω
2 e −1
Ce résultat admet deux régimes limites :
i. T → 0 : ⇒ 〈E 〉 → ħh2ω
ii. T → ∞ : ⇒ 〈E 〉 → k B T
Le premier résultat signifie que seul le fondamental est peuplé lorsque T → 0, et le deux-
ième montre que dans le cas des hautes températures, on retrouve l’équipartition, signe
que les aspects quantiques de la statistique ont disparu. Graphiquement, on obtient :
2
1
classique (en pointillés jaunes) : dès que k B T at-
teint 2 fois l’énergie d’un quanta, les effets quan-
tiques deviennent négligeables.
0
0 1 2
(kBT)/(hν)
83
TD : corrigés
On étudie ici le modèle d’Einstein, qui s’avére reproduire correctement les valeurs asymp-
totiques à basse et haute température, mais ne donne pas le bon comportement de la
chaleur spécifique en fonction de la température lorsque T → 0. 4
1.) À trois dimensions, l’hamiltonien d’un oscillateur harmonique s’écrit H = H x + H y + H z ,
où les trois contributions commutent entre elles.
Dans ce cas, la fonction de partition s’écrit :
Z = Tr (e −β H ) = Z x ·Z y ·Z z .
3
U = Nħ h ω à basse température
2
U = 3N k B T à haute température
∂ 〈e 〉
C v = ∂T U |V = −3N k B β 2
∂β
h ω)2 e β ħh ω
(β ħ
= 3N K B T
(e β ħh ω − 1)2
πk 3
V (k ) =
3
4. Pour les phonons acoustiques seulement. Pour les phonons optiques, le comportement basse tempéra-
ture est bien celui donné par le modèle d’Einstein.
84
TD : corrigés
D(k ) = V (k )/(π3 /V ).
8πV ν 2
N (ν) = .
c3
2.) L’énergie apportée par la bonde de fréquence [ν, ν + d ν] est :
E n ,ν = n hν.
8πV hν 3
U (ν) = .
c 3 e β hν − 1
Un développement de cette expression à basse fréquence permet de retrouver le résultat de
la question 2.).
Pour l’énergie totale, on trouve :
Z
8π5 V
E t ot = d νU (ν) = 3 3
(k B T )4 .
15c h
Deux remarques :
85
TD : corrigés
X h ωq~
ħ
〈E 〉 = −V0 + E 0 +
e β ħh ωq~ − 1
q~ 6=~0
4.) Le nombre total de phonons doit correspondre au nombre total de modes accessibles :
Z +∞ ou ωM
g (ω)d ω = 3N , (4.24)
0
q ) = c λ |~
ωλ (~ q |.
86
TD : corrigés
En général, dN est le ratio entre le volume de l’espace des phases compris entre les sphères
de rayon q et q +d q et du volume élémentaire de l’espace des phases. Ici, il suffit de faire ce
dénombrement sur les impulsions (les ddl en position n’interviennent pas dans le calcul).
On termine en remarquant que N x N y N z a 3 = V le volume du cristal :
4πV q 2 d q 4πV ω2
dN = = g (ω)d ω ⇒ g λ (ω) =
(2π)3 (2πc λ )3
On simplifie en utilisant une densité d’états moyenne :
X 4πV ω2 X 1 3V ω2
g (ω) = g λ (ω) = 3
=
λ
(2π)3 λ c λ 2π2 c¯3
6.) On revient au calcul de l’énergie moyenne, qui devient, dans l’approximation de Debye :
Z ωD
3V h ω3
ħ
〈E 〉 = −V0 + E 0 + 2 3 dω
2π c¯ 0
e β ħh ω − 1
On note ħ h ωD = k B TD .Le changement de variable x = β ħ h ω, ainsi que la remarque qu’à
basse température TD /T → ∞ permettent d’écrire l’énergie moyenne sous la forme :
Z∞
3V (k B T )4 x3
〈E 〉 ≃ −V0 + E 0 d x .
h3 0
2π2 c̄ 3 ħ ex −1
R∞
Avec 0 d x x 3 /(e x −1) = π4 /15, on a le comportement suivant de l’énergie moyenne à basse
température :
3 T 3
〈E 〉 = −V0 + E 0 + π4 N K B T ,
5 TD
qui correspond à ce qui est mesuré pour la chaleur spécifique.
8.) À haute température,
Z ωD
1
〈E 〉 = −V0 + E 0 + d ωg (ω)ħ
hω
0
e β ħh ω
| {z− 1}
kB T
≃ h
ħω
Z ωD
= −V0 + E 0 + k B T d ωg (ω)
0
= −V0 + E 0 + 3N k B T,
87
TD : corrigés
V g (ε)d ε ≡ Nb. de niveaux à un électron dont l’énergie est comprise entre ε etε + d ε
2 × 4πk 2d k k2
V g (k )d k = ⇒ g (k ) = .
(2π/L)3 π2
Puis, avec g (ε)d ε = g (k )d k :
p 2m
g (ε) =
θ (ε) 2m ε
h3
π2 ħ
10.) L’énergie interne et le nombre moyen de particules valent :
X X
U= εk~ f (εk~ ) N = f (εk~ ),
~
k ~
k
avec f (εk~ ) le nombre moyen d’électrons dans le niveau εk~ . En vertu du principe de Pauli,
ce nombre moyen est plus petit que 1. Il est doné à l’équilibre thermodynamique par la
fonction de Fermi-Dirac :
1
f (ε) = β (ε−µ)
e +1
Les densités u et n associées à U et N valent :
Z Z
u= d εεg (ε)f (ε) n = d εg (ε)f (ε).
11.) a- Aux températures usuelles, l’énergie apportée par agitation thermique est faible par
rapport à l’énergie de Fermi : la distribution ne diffère pas notablement de celle à tempéra-
ture nulle. Le développement de Sommerfeld est donc justifié.
b-Comme le montre la figure suivante, la distribution est symétrique autour de l’énergie de
Fermi. La modification de µ doit donc respecter cette symétrie : la modificaiton de µ se fait
donc via des termes pairs en T .
Le développement de Sommerfeld appliqué à u et n donne :
Z µ
π2
u= d εεg (ε) + (k B T )2 [g (µ) + µg ′ (µ)]
6
Z0 µ
π2
n= d εg (ε) + (k B T )2 g ′ (µ)
0
6
88
TD : corrigés
0.8
0.6
f(ε)
T=T1
T=2T1
0.4 T=3T1
0.2
0
-1 0 1 2 3
ε/εF
FIGURE 4.7 – Distribution de Fermi-Dirac pour différentes températures. Ici, T1 vaut 0.1TF et
le potentiel chimique est assimilé à l’énergie de Fermi.
En appliquant à u et n , on trouve :
Z εF
π2 π2
u= d εεg (ε) + εF {(µ − εF )g (εF ) + (k B T )2 g ′ (εF )} + (k B T )2 g (εF )
6 6
Z 0 εF
π2
n= g (ε)d ε + g (εF )(µ − εF ) + (k B T )2 g ′ (εF ).
0
6
R εF
En faisant l’approximation 0 g (ε)d ε ≃ n (toutes les particules sont prises en compte par
l’intégrale de la densité d’états à température nulle), on a l’expression du potentiel chim-
ique :
π2 g ′ (εF )
µ = εF − (k B T )2 ,
6 g (εF )
dont on injecte l’expression dans celle de u :
π2
u = u0 + g (εF )(k B t )2 .
6
Ceci conduit à l’expression de la contribution du gaz d’électrons à la chaleur spécifique :
π2 2
Cv = k g (εF )T,
6 B
qui se rajoute à celle proportionnelle à T 3 du réseau cristallin.
89
TD : corrigés
1.) La perturbation est dûe au couplage dipolaire entre N H 3 et le champ électrique ex-
ˆ
térieur : V̂ = −d~ · E~ .
Dans la base {|ΨD 〉, |ΨG 〉}, la perturbation est diagonale, et peut se représenter sous la forme
matricielle suivante :
dE 0
V̂ ≡ .
0 −d E
Dans la base propre en l’absence de champ, V̂ = d E σˆx . On le montre en utilisant l’expres-
sion des vecteurs de la base propre en fonction de ceux de la base naturelle :
1
|ΨS/A 〉 = p |ΨD 〉〈ΨD | ± |ΨG 〉〈ΨG |
2
2.) On part d’une configuration dans laquelle E S/A = E 0 ± A. Les résultats donnés en cours
pour le cas non dégénéré sont donc applicables. Les corrections au premier ordre des éner-
gies sont proportionnelles aux éléments diagonaux de σ̂x . Elles sont donc nulles.
En revanche, les vecteurs d’états sont modifiés au premier ordre :
dE
|ΨS′ 〉 = |ΨS 〉 − |ΨA 〉
2A
dE
|Ψ′A 〉 = |ΨA 〉 + |ΨS 〉
2A
3.) Les corrections d’ordre 2 à l’énergie valent :
4.) Maintenant qu’on a calculé les premiers termes de la série de perturbation, on va utiliser
le fait que le problème est en fait exctement soluble pour valider les résultats perturbatifs...
L’hamiltonien en présence de la perturbation s’écrit, sous forme matricielle :
E0 − A dE
Ĥ = .
dE E0 + A
90
TD : corrigés
~2
p
Un développement en puissances de M 2c 2
donne l’expression suivante pour l’énergie ciné-
tique corrigée au premier ordre :
p~2 ~4
1 p
Ec = − .
2M 8 M 3 c 2
L’expression des opérateurs annihilation et création permet d’évaluer la correction à l’én-
ergie ħ
h ω0 (n + 1/2) au premier ordre :
1 p~ˆ 4 1 Mħ
h ω0 2
E n(1) = 〈n | − 3 2
|n 〉 = − 3 2
(6n 2 + 6n + 3).
8M c 8M c 2
Pour faire ce calcul, il faut identifier les termes du développement de (a † − a )4 qui conser-
vent le nombre de particules (ils contiennent le même nombre d’opérateurs annihilation et
création). Ce sont les seuls qui contribuent dans la valeur moyenne donnant la correction
en énergie. On peut réécrire le développement sous la forme :
91
TD : corrigés
d ck X
iħ
h (t ) = E k c k (t ) + λWk j (t )c k (t ),
dt j
3.)Le changement de fonction proposé conduit à l’équaiton différentielle vérifiée par les
coefficients a k :
d ak X
iħ
h (t ) = λ Wk j (t )a j (t )e i ωk j t .
dt j
4.) En spécifiant au cas l = 0, et en prenant pour état initial l’état propre |ΨN 〉 de H 0 , on a
(1)
l’expression sous forme d’une intégrale de a k :
Z t
i
d t ′ Wk n (t ′ )e i ωk N t
(1) ′
a k (t ) = −
h
ħ −∞
h2
ħ ωk N
|Wk N |2 t
w k (t , ω) = [s i n c (ωt /2)]2 .
h2
ħ
Son allure en fonction de ω à t fixé est donnée figure 4.3.2.
À mesure que t → ∞, le taux de transition se resserre autour de ω = 0 : les seules tran-
sition admises sont celles qui conservent l’énergie. Dans le cas présent, cela signifie que
seules sont admises les transitions entre états de même énergie. Pour une perturbation si-
nusoïdale de pulsation Ω (autre cas dans lequel le calcul est facilement faisable), cette con-
dition aurait abouti à la conclusion que les seules transition admises sont celles entre états
92
TD : corrigés
10
6
wk(ω,t)
0
-2 -1 0 1 2
ω
FIGURE 4.8 – Allure du taux de transition en fonction de la pulsation, pour des temps de plus
en plus longs (du jaune au rouge). On constate que w k se resserre autour de ω = 0, forçant
ainsi la conservation de l’énergie aux temps longs.
ayant des énergies différant de ħh Ω. En réalisant qu’une perturbation constante est aussi
sinusoïdale (de pulsation nulle), les deux résultats concordent.
7.) Dans ce cas, la somme est remplacée par l’intégrale suivante :
Z
4 1 sin(ω1 t /2)2
w k (t ) = d ω1 ρ(k 1 )|Wk 1 N |2 .
h
ħ t ω21
Ep.C 2009
1.) L’équation de Schrödinger se réécrit, pour les coefficients des états du continuum (in-
dicés k ) et celui de l’état discret (i ) :
d ck 1 i (ωk −ωi )t
= e c i (t )v
dt iħ
h
d ci 1 X i (ωi −ωk )t
= e c k (t )v ∗
dt iħ
h k
93
TD : corrigés
P(t ) = e −Γt ,
dP
p =− . ⇒ p = Γe −Γt ≃ Γ, si t ≪ 1/Γ.
dt
On retrouve ainsi la règle d’or de Fermi pour une densité d’états constante :
2πρ0 2
p= |v |
h
ħ
4.) En reprenant l’équation d’évolution de c k on trouve, en utilisant l’expression de c i :
Zt
1 Γt ′
d t ′ e i (ωk −ωi )t e − 2
′
c k (t ) =
iħ
h 0
v 1 − e −Γt /2 e i (ωk −ωi )t
=
h ωk − ωi + i Γ/2
ħ
5.) La probabilité d P de trouver le système à l’énergie ħ
h ω à d (ħ
h ω) près est donnée par :
|v |2 1
d P = |c k (t )|2 ρ0 d (ħ
h ω) = 2
ρ0 d (ħ
h ω)
h (ωk − ωi )2 + (Γ/2)2
ħ
La raie d’émission est donc lorentzienne, de largeur à mi-hauteur Γ.
94
TD : corrigés
1.) Les équations 4.3.2 et 4.3.2 sont inchangées, si ce n’est qu’il faut tenir compte de la vari-
ation de la densité d’états avec ω. On a maintenant :
Zt
d ci |v |2 ρ0 πγ ′
=− d t ′ c i (t ′ )e −γ(t −t )/2 .
dt h
ħ 2 0
d 2 c i γ d c i γΓ
+ + c i = 0.
dt2 2 dt 4
2.) En réécrivant l’équation reliant c i aux c k à t = 0, on trouve :
Z
d ci 1
(t = 0) = d (ħh ωk )c k (t = 0)v ∗ρ0 = 0,
dt iħ
h R
puisque tous les c k sont nuls à t = 0 (le système est initialement dans l’état |i 〉).
3.) Dans le cas Γ < γ/4 :
p p
γ2 /4 − γΓt γ/2 γ2 /4 − γΓt
c i (t ) = e −γt /4 cosh +p sinh
2 γ2 /4 − γΓ 2
avec N = π2 ρ0 ħ
h γ.
95
TD : corrigés
On remarque que :
Z
ρ0 π
d (ħ
h ω) 2
hγ = N .
= ρ0 ħ
R
1 + [ħ
h (ω f − ωi )γ/2] 2
a- En couplage faible, la très grande durée de vie 1/γ de l’état atomique excité dans l’espace
libre descend à 1/Γ pour l’atome en cavité : la cavité réduit le temps de vie radiatif.
b- Dans le cas de l’atome isolé, γA ≃ 0.
Lorsque l’atome est en cavité, l’énergie oscille à la pulsation Ω entre lumière et matière,
avec un amortissement γ/2 < γ, puisque l’énergie ne passe que la moitié du temps sous
forme de photons. En conséquence, le couplage atome/cavité réduit la largeur des pics de
transmission.
96