Notes Cours Chaussee PDF
Notes Cours Chaussee PDF
Notes Cours Chaussee PDF
Transport s
Québec
Dimensionnement structural des chaussées souples
Dimensionnement structural
des chaussées souples
Direction générale du laboratoire des chaussées
Direction des chaussées
https://www.transports.gouv.qc.ca/fr/entreprises-partenaires/entreprises-
reseaux-routier/chaussees/Pages/logiciel-dimensionnement.aspx
Février 2020
1 2
3 4
Conception des chaussées Justificatif !
Matériaux Mise en
Modèle oeuvre
• Uniformité
• Évolution • Tolérance (épaisseur)
Climat • Méthode de travail
• Équipements
Sol support
• Contexte
• Variabilité • Représentativité • Automne
• Variations saisonnières • Événements extrêmes • Circulation
• Niveau d’eau (saturation) • Évolution !
5 6
Hiver
3
IRI
Mise en service
0
0+000 1+000 2+000 3+000 4+000 5+000 6+000 7+000 8+000 9+000
2
Chaînage (contrat)
7 8
Chaussée 2: Justification Contenu de la formation
0,0
• 8:30 - 10:00 Accueil des participants et plan du cours
1,0 Survol du logiciel « Chaussée 2 »
2,0 Méthode AASHTO 1993
Propriétés mécaniques des matériaux
3,0
Avant • 10:15 - 12:00 Propriétés mécaniques des matériaux (suite)
travaux Trafic et agressivité des véhicules
4,0
Moyenne IRI
• « construction » &
« réfection » Remblais léger
11 12
5
13 14
15 16
X
6
17 18
19 20
Guide de l’utilisateur
Disponible
à la fin du
• Nom de l’utilisateur
document
(pour rapport d’impression)
• Répertoire de travail (facultatif)
• Mode d’utilisation
• Simple
• Accès limité aux paramètres
les plus importants
• Approfondi
• Déblocage des paramètres
secondaires disponibles en arrière plan
• Permet d’élargir les plages autorisées (minimum, maximum),
etc.
• Libérer les accès aux matériaux
• Arrondir les épaisseurs calculées
7
21 22
Guide de l’utilisateur
Disponible
à la fin du
document
23
8
Dimensionnement structural
des chaussées souples
L'essai AASHO et la méthode de
dimensionnement de l'AASHTO
24 25
L’essai routier AASHO - vue d’un circuit Méthode AASHTO: Nombre structural
Ottawa, Illinois
• Nombre structural requis (SN)
• ECAS = Trafic cumulatif pendant la période de design
AASHO RT • R = Fiabilité
• S0 = Variabilité
• PSI = Diminution de l'indice de viabilité pendant la période de
design
• MR = Module de résilience
Test tangent
0,6 à 2 km SN1
Enrobé bitumineux D1 a1
Flexible SN2
Fondation D2 a2 m2
Rigid
SN3
Test tangent Sous-fondation D3 a3 m3
R = 60 m Sol support
9
26 27
Calcul structural Niveau de confiance ou fiabilité « R »
Niveau de service
et
déformation excessive durant toute la période de écart type So
conception.
Fiabilité
Fiabilité
• La conception finale correspond à un assemblage de Courbe de R50%
(%)
couches de matériaux d'épaisseurs définie qui résultent dimensionnement
ainsi en un % de chances de conserver la chaussée en PSIf
état à la fin de la période de conception pour le trafic ZR·So
anticipé.
âge (log ECAS)
28 29
30 31
Niveau de Service (IRI vs PSI) - PSI Objectifs de design
Seuils de déficience majeurs
• PSI (Chaussée 2)
6
PSI = 2,00 • IRI (système gestion des chaussées
5 Collectrices
∆ PSI = 1,75 à 2,00
Régionales
4 PSI = 1,75 Nationales
IRI (m/km)
Autoroutes
3
Courbe de performance
Exemple de RP avec stabilisation
1,0
Autoroute
1,5
Nationale
2,0
IRI
2,5 Régionale
Performance
3,0
3,5
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
Années
11
34 35
Méthode AASHTO: Nombre structural Méthode AASHTO
SN1
• Nombre structural requis (SN) Enrobé bitumineux D1 a1
SN2
Fondation D2 a2 m2
• ECAS = Trafic cumulatif pendant la période de design
SN3
Sous-fondation D3 a3 m3
• R = Fiabilité
• S0 = Variabilité Sol support
• PSI = Diminution de l'indice de viabilité pendant la période de
• SN1 = a1·D1
design • SN2 = a1·D1 + a2·m2·D2
• MR = Module de résilience • SN3 = a1·D1 + a2·m2·D2 + a3·m3·D3
SN1
Enrobé bitumineux D1 a1 • ai = Coefficient structural = f (Module Mr)
SN2
Fondation D2 a2 m2 • Di = Épaisseur de la couche
SN3
Sous-fondation D3 a3 m3
• mi = Coefficient de drainage
Sol support
36 37
Abaque de dimensionnement
Exemple
pour une chaussée souple (couche 1)
PSI
ai Mri (psi) log10 4.2-1.5
log10W18 = Zr*So+9,36*log10(SN+1) - 0,20 + + 2,32*log10Mr - 8,07
SN1
Enrobé bitumineux D 1 a1 0,43 1094
SN2
Fondation D2 a2 m2
0,12 26 000 0,40 + (SN-1)5,19
SN3
Sous-fondation D3 a3 m3
0,08 11 000
Sol support 3 000
SNrequis= 3,01
Exemple
W18 = 1,5·106 , R = 85 % , So = 0,45, Mr = 11 000 psi, PSI = 2
40 41
Exemple Exemple
ai Ei SN2
SN1
Enrobé bitumineux D 1 a1
fondation D2 a2 m2
SN1 SN3
Enrobé bitumineux D 1 a1 0,43 D3 a3 m3
SN2 Sous-fondation
fondation D2 a2 m2
0,12 26 000
SN3
D3 a3 m3
Sol support
Sous-fondation 0,08 11 000
Sol support
m=0,8
• Épaisseur structurale = 41 pouces (1040 mm)
• Épaisseur de protection partielle = 1250 mm
• SN1 requis = 2,15 = 0,43·D1 ==> D1 = 2,15/0,43 = 5,0 po
STRUCTURE DE CHAUSSÉE FINALE
• SN2 requis = 3,01 ==>D2 = 3,01- 2,15 = 9 po
0,12 * 0,8 • Enrobé: 5 pouces (130 mm)
• Fondation: 9 pouces (230 mm)
• SN3 requis = 4,72 ==>D3 = 4,72 – 3,01 = 27po • Sous-fondation: 1250 - 230 - 130 = 890 mm (900 mm)
0,08 * 0,8
13
42 43
44
14
Matériaux de chaussées
Dimensionnement structural
des chaussées souples
Propriétés mécanique de matériaux de
chaussées
45 46
Cas uniaxial
• Types de matériaux
l = l
• Propriétés des matériaux (rappel)
Déformation
• Déformations et lois de comportement l
1- l
• Méthodes de mesure
r
l
• Variations saisonnières Coefficient
• Points importants
= de Poisson
l
• Démonstration à l’aide du logiciel
Module
= de Young
2r l
2 (r * r)
15
47 48
Lois de comportement (Module) Stabilités Marshall (années 90)
0
Quelques résultats illustrés en annexe
17
0.1 1 10 100
Doucet et Auger (2010) Doucet et Auger (2010) Fréquence (Hz)
55 56
BB HRO
Comparaison Chaussée 2 vs LC 26-700
Enrobés HRO
Zone nord (17,5oC, 10 Hz)
Essai (MPa) HRO = Haute résistance à
Couche Enrobé Bitume Combiné Écart
LC 26-700 l’orniérage
PG 64-34
50 mm ESG-10 4400
(PG 58E-34)
4158 4107 1%
ESG-14 ou 4080
150 mm
GB-20
PG 58H-34
(3922-4241)
Désigne les enrobés
rencontrant les exigences de
Zone sud (20,5oC, 10 Hz)
la norme sur les enrobés à
Essai (MPa)
Couche Enrobé Bitume
LC 26-700
Combiné Écart chaud (tome VII, chap. 4.2)
PG 70-28 pour l’essai à l’orniéreur
50 mm ESG-10 5162
(PG 64E-28)
3567 3592 -1% (méthode d’essai LC 26-410).
ESG-14 ou 3120
150 mm PG 58H-34
GB-20 (2998-3243) • 4201 formulation Marshall
3 • 4202 formulation LC
Formule de Thenn de Barros h1 3 E1 h2 3 E2
(méthode des hauteurs équivalentes) Ecombiné h1 h2
14
57 58
15
59 60
Choix des composants − Enrobés (norme 4202) Zones climatiques
ESG-10 – EG101 – EGM-10 –ESG142 – GB-20 − EC-10³ − MUN-10
Informations additionnelles:
http://www.viabitume.com/include/pdf/2018/juillet/v13-n2.pdf (p.8)
61 62
• Un calcul mécanisto-empirique
Tension ESG 5
permet de réduire le revêtement
d’environ 10-15 mm pour une
même espérance de vie
• Le coefficient structural (fonction du module) est le seul
paramètre disponible dans la méthode AASHTO 1993.
• 0,49 et 0,52 ont été introduits de façon à reproduire l’effet du
calcul mécanisto-empirique
Leff 1
durée fréquence
Vitesse durée
Leff
d (kPa)
400 3 = 100 kPa
300
Contrainte
200
d
100 MR
r
0
0 500 1000 1500 2000 2500
Déformation ( µm / m)
20
P r
67 68
Résultat triaxial cyclique Modules réversibles
(ex: MG 20 granitique, Valcartier) Étalonnés pour la méthode AASHTO 1993
1200
800
MG 112
0
0 50 100 150 200 250
Contrainte totale - Theta (kPa)
Somme des contraintes principale (kPa)
69 70
Mai
21,7
23,3
0,90
0,77
• Exemple pour:
25,9 0,60
Juin 31,0 0,39 • ML, ML-CL ou CL (IP≤12)
38,8 0,24
Juillet 46,5 0,15 • Module effectif = 36,1 Mpa
49,6 0,13
Août 51,7 0,12 • (Maximum d’été = 51,7 MPa)
51,7 0,12
Septembre 51,7 0,12
51,7 0,12
Octobre 49,1 0,14
45,5 0,16 • Facteur d’ajustement saisonnier:
Novembre 42,9 0,19
Décembre
41,4
41,4
0,20
0,20
• FAS = 36,1 / 51,7 = 0,70
140 0,01
M r 17 ,6 CBR 0 , 64
Somme : 6,66
21
D 4694
D9
SCI
D0
Polystyrène Géosynthétiques
73 74
75 76
CRITÈRES DE SÉLECTION DES ENROBÉS
Enrobés formulés selon la méthode du Laboratoire des chaussées (MTQ 4202)
TYPE D’ENROBÉ
CRITÈRES ET PARAMÈTRES
GB-20 ESG-14 ESG-10 EG-10 SMA-10 EGM-10 EC-10 EC-5 ESG-5
USAGES (1 : À éviter 2 : Adapté 3 : Recommandé)
Couche de base 3 2 3(C)
Couche unique 1 3
Couche de surface 1 2 3 3 3 3 1
Couche de correction 2 3 3
Rapiéçage mécanisé 3 2
Rapiéçage manuel 3 3
Correction d’ouvrage d’art 2 3(B) 3(B)
Surface d’ouvrage d’art 3 2 3(A) 1
PERFORMANCES* (1 : Médiocre 2 : Passable 3 : Bonne 4 : Très bonne 5 : Excellente)
Résistance à l’orniérage 5 4 4 4 5 4 2 1 1
Résistance à l’arrachement 2 3 4 4 4 2 3 4 N/A
Résistance à la fatigue 2 2 3 3 4 2 3 3 5
Résistance à la dégradation de fissures 1 2 3 3 4 2 3 3 4
Texture de surface (macrotexture) 3 3 4 5 5 5 2 1 1
Bruit (contact pneu-chaussée) 2 2 3 4 4 4 2 2 N/A
Capacité de support (selon l’épaisseur) 5 4 3 3 4 3 2 1 1
MISE EN ŒUVRE (1 : Peu maniable 2 : Maniable 3 : Très maniable)
Maniabilité 1 2 3 3 2 2 3 3 3
ÉPAISSEUR DE POSE
Minimale 80 60 40 40 30(D) 35(D) 20 10 25
Optimale 100 70 60 50 40 40 30 20 45
Maximale 120 80 70 60 50 50 40 30 60
* La classe de bitume peut influencer la performance d’un enrobé.
(A) À un même contrat SMA-10, selon le cas.
(B) À utiliser avant la pose de la membrane.
(C) Couche de base antifissure pour les chaussées à durée de vie prolongée.
(D) Si formulé avec des classes granulaires 0-2,5 mm et 5-10 mm, les épaisseurs minimales peuvent être diminuées de 5 mm.
23
Juin 2012
POIDS RELATIF DES FACTEURS D’INFLUENCE DE LA PERFORMANCE DES ENROBÉS
VARIATION QUALITÉ DE LA MISE EN ŒUVRE PERFORMANCE DES ENROBÉS
DES FACTEURS Résistance Résistance Absorption
D’INFLUENCE Résistance Résistance Résistance à la à la Résistance acoustique
EN FONCTION Compacité Ségrégation Uni à Adhérence au à réflexion dégradation à la Étanchéité EG et
l’orniérage ressuage l’arrachement de fissures fatigue
DES EXIGENCES de fissures drainant
H < requis +2 0 -1 -2 0 -1 ? ? +1 ? 0 0
L > requis 0 0 0 0 0 0 ? -1 -1 ? 0 0
L < requis 0 0 0 0 0 0 ? +1 +1 ? 0 0
H + L > 90 0 0 0 +2 0 +3 +3 +2 +3 +2 0 0
Gros granulats
Caractéristiques
intrinsèques
< minimum 0 0 0 -1 -2 0 -2 0 -1 -1 0 0
G R A N U L AT S
Caractéristiques
de fabrication
< minimum +2 0 +2 -3 -2 0 -1 0 0 -1 +1 0
Granulats fins
Catégorie
< minimum +2 0 +2 -3 -1 0 0 0 -1 -1 +1 0
CPP
< minimum 0 0 0 0 -3 0 0 0 0 0 0 0
Propreté
> maximum 0 0 0 0 0 0 -3 -1 -2 -2 0 0
% de bitume
> maximum +3 0 -1 -3 -3 -3 +2 +2 +2 +2 +3 0
< minimum -2 0 -1 +1 +2 +3 -3 -3 -3 -2 -3 0
% tamis supérieur
> maximum -2 -3 -2 +2 +2 0 -2 -2 -2 -1 -2 -2
% tamis 5 mm
ENROBÉS
LÉGENDE : -3 = Influence très négative -2 = Influence négative -1 = Peu d’influence négative 0 = Aucune influence (A) = Sauf EG EG = Enrobé grenu 00-12-01
+1 = Peu d’influence positive +2 = Influence positive +3 = Influence très positive (B) = Post compactage
Orniéreur,
> 20 000 > 1 000 000 64E-28 58E-34 S.O. 1a 1 64E-28 58E-34 S.O. 2c 1 Orniéreur
CPP
Orniéreur,
< 5 000 < 500 000 64E-28 58E-34 S.O. 2b 1 64H-28 58H-34 S.O. 3c 2 Orniéreur
CPP
52V-40 Orniéreur,
> 20 000 > 500 000 64E-28 58E-34 1a 1 64H-28 58H-34 52V-40 3c 1 Orniéreur
58H-344 CPP
52V-40
< 5 000 < 300 000 64H-28 58H-34 3c 2 64H-28 58H-34 52V-40 3c 2
58H-344
52V-40 Orniéreur,
> 20 000 > 300 000 64E-28 58E-34 2b 1 64H-28 58H-34 52V-40 3c 2 Orniéreur
58H-344 CPP
Régionale
< 20 000 < 300 000 52V-40
et 64E-28 58E-34 3b 2 Orniéreur 64H-28 58H-34 52V-40 3c 2 Orniéreur
> 5 000 > 150 000 58H-344
collectrice
58H-34 52V-40
< 5 000 < 150 000 64H-285 3c 2 58S-28 58H-34 52V-40 3c 2
58S-284 58H-344
1. Seuls les bitumes PG HE-L peuvent être utilisés pour l’enrobé EG-10.
2. Dans certains cas pour l’enrobé ESG-14, l’usage d’un bitume de classe supérieure (en terme de résistance à la sollicitation) à celle spécifiée dans le tableau peut être nécessaire.
3. Les caractéristiques des classes de bitumes de la couche de surface sont applicables à la couche de correction.
4. Classe de bitume recommandée lorsqu’il s’agit de resurfaçage.
5. Pour les routes régionales et les rues résidentielles faiblement sollicitées et sans réseau d’autobus, le bitume PG 58S-28 pourrait être utilisé en surface au lieu du PG 64H-28.
Commentaires :
- L’utilisation d’un bitume différent en couche de base n’est pas recommandé si la quantité d’enrobé de cette couche est inférieure à 1 000 tonnes.
- Lorsque les valeurs de DJMA et de l’ECAS de la route ne correspondent pas à la même ligne dans le tableau, sélectionner la ligne qui correspond aux conditions les plus sévères.
- Un recueil d’inventaire annuel de données sur la circulation par numéro de route, de tronçon et de section est disponible auprès de la Direction des chaussées.
- Les classes de bitume sont définies dans la norme 4101 « Bitumes » et les catégories de granulats dans la norme BNQ 2560-114 « Travaux de génie civil – Granulats ».
Définitions :
ECAS annuel : Cumul du nombre Équivalent de Charge Axiale Simple (essieu normalisé de 8165 kg) anticipé pour la durée de vie au moment de la conception divisé par le
nombre d’années correspondant. La voie la plus sollicitée est considérée.
DJMA : Débit Journalier Moyen Annuel. Cette valeur représente l’estimation de la moyenne journalière des débits véhiculaires (tous les types) ayant circulés annuellement
sur un tronçon de route, toutes voies et directions confondues. Pour les autoroutes à chaussées divisées, le DJMA à utiliser doit être la moitié du DJMA officiel.
Octobre 2018
25
26
Vol. 17, no 2, avril 2012
2010] et d’un article [Doucet 2010] dont les principaux résultats PG 70-28
un |E*| plus élevé que les enrobés avec un bitume PG 64-L, qui
ont à leur tour un |E*| plus élevé que les enrobés avec un bitume
Figure 2 – Courbes maîtresses de module dynamique à
PG 58-L. Les enrobés avec le bitume PG 58-28 sont plus sensibles
10 Hz des enrobés avec un bitume PG 58-34.
à la température que les autres enrobés. Ces observations sont
similaires pour les enrobés ESG 10 et GB 20.
ISSN 1916-3975
27
Info-DLC, vol. 17, n o
2, avril 2012 Module dynamique des enrobés au Québec
relation indique que le |E*| varie d’environ 930 MPa lorsque les Granulométrie
8 500 Par ailleurs, les vides moyens des enrobés ESG-10 et GB-20 sont
de 4,8 % alors que les vides moyens des enrobés ESG-14 sont
8 000 R2 = 0,52
de 3,9 %, ce qui semble augmenter la valeur du |E*| des enrobés
T = 10 °C ESG-14 comparativement aux enrobés ESG-10 et GB-20. De
Module dynamique, |E*| (MPa)
7 500
f = 10 Hz
même, les vides de l’enrobé GB-20 avec un bitume PG 70-28
7 000 sont de 6,1 %, ce qui diminue la valeur de |E*|.
6 500
Conclusion
Éprouvettes
6 000 RMSE
Modèle
Le ministère des Transports du Québec a constitué une banque de
5 500 données qu’il rend accessible pour la réalisation des expertises
sur les enrobés et le dimensionnement des chaussées au Québec.
5 000
3,5 4,0 4,5 5,0 5,5 6,0
Les résultats montrent que la forme de la courbe maîtresse de
Vides interstitiels, Vi (%) |E*| dépend principalement du type de bitume utilisé, alors que
la granulométrie et les vides interstitiels influencent l’intensité
Figure 3 – Influence des vides sur le module dynamique à (position) de la courbe.
10 °C et 10 Hz d’un enrobé ESG-14 avec PG 58-34.
Références
L’influence de la granulométrie de l’enrobé et l’influence du
DOUCET, F., et B. AUGER. (2010) Détermination du module
type de bitume sur le |E*| à 10 °C et 10 Hz sont résumées à la
complexe des enrobés au ministère des Transports du Québec»
figure 4 pour les 15 enrobés caractérisés. La température de
– Matériaux et infrastructures, coll. Études et recherches en
10 °C et la fréquence de 10 Hz sont considérées comme des
transport, Ministère des Transports du Québec, Québec.
paramètres moyens pour l’analyse de la fatigue sur autoroute.
Ainsi, la figure montre que l’intensité du |E*| tend à augmenter DOUCET, F. (2010) «Dynamic modulus of asphalt mixes in
lorsque le diamètre nominal maximal de l’enrobé augmente et Quebec», Proceedings of the 55th annual conference, Canadian
qu’il existe un écart entre les bitumes PG H-28 et PG H-34. Le Technical Asphalt Association, Edmonton, Canada.
|E*| moyen est de 9 500 MPa avec un écart type de 1 600 MPa.
Responsables :
Félix Doucet, ing. M. Sc. A.
Service des matériaux d’infrastructures
Bruno Auger, tech. spéc.
Service des matériaux d’infrastructures
DIRECTEUR :
2
28
5°C
12 000
10°C
ESG-14 (PG 58-34) (4.8% bit.,3.9% vides) 15°C
10 000 20°C
D'après Doucet et Auger (2010)
30°C
8 000
Module (MPa)
6 000
4 000
2 000
0
0.1 1 10 100
Fréquence (Hz)
29
5°C
12 000
10°C
GB-20 (PG 58-34) (4.3% bit.,4.6% vides) 15°C
10 000 20°C
D'après Doucet et Auger (2010)
30°C
8 000
Module (MPa)
6 000
4 000
2 000
0
0.1 1 10 100
Fréquence (Hz)
30
5°C
12 000
10°C
ESG-10 (PG 64-34) (5.3% bit.,4.3% vides) 15°C
10 000 20°C
D'après Doucet et Auger (2010)
30°C
8 000
Module (MPa)
6 000
4 000
2 000
0
0.1 1 10 100
Fréquence (Hz)
31
5°C
12 000
10°C
ESG-10 (PG 70-28) (5.3% bit.,5.2% vides) 15°C
10 000 20°C
D'après Doucet et Auger (2010)
30°C
8 000
Module (MPa)
6 000
4 000
2 000
0
0.1 1 10 100
Fréquence (Hz)
32
Vol. 10, no 6, juin 2005
33
diminution de la succion matricielle, donc une augmentation de la RÉFÉRENCES
teneur et eau, entraîne une diminution de Mr (2).
(1) MTQ, Méthode LC 22-400, Détermination du module
CONCLUSION réversible des matériaux granulaires, Les Publications du
La méthode LC 22-400 permet la détermination du Mr et du νr des Québec, décembre 2004, 15 p.
matériaux granulaires de chaussée. Ces propriétés sont nécessaires (2) Doucet F. et G. Doré, Module réversible et coefficient de
pour le dimensionnement des chaussées, notamment pour analyser Poisson réversible des matériaux granulaires C-LTPP,
l’influence de l’intensité des charges répétées (trafic) et des 57e Congrès canadien de géotechnique, Québec, 2004.
variations saisonnières de teneur en eau (dégel) sur la fissuration par RESPONSABLE : Félix Doucet, ing. M. Sc. A.
fatigue du revêtement bitumineux. Ces propriétés permettent Service des matériaux
également l’évaluation de la performance des matériaux granulaires d’infrastructures
avant leur mise en œuvre, la comparaison de la performance de
différents matériaux granulaires, la validation des spécifications de
ces matériaux, l’évaluation du préjudice encouru en cas de non-
conformité et l’étude du comportement de nouveaux matériaux de
fondation.
Contrainte déviatorique, σd
Linéaire Non linéaire
Réversible
Mr
Déformation, ε
εplastique εélastique
σ ε σ3
M r = d ; ν r = 3r 900
ε 1r ε 1r 800 M r = aθ + b Succion
(MPa)
700
r
ε1r 600
Module réversible, M
Initial
500 Saturé
σ3
ε3r 400
Drainé
300
200
100
0
0 100 200 300 400 500 600 700 800
Contrainte totale, θ = σ d + 3σ 3 (kPa)
34
Objectifs: ECAS prévus
Dimensionnement structural
des chaussées souples
Trafic et agressivité des véhicules
77 78
79 80
Calcul de l’agressivité d’un camion 10 roues chargé Classification des véhicules
Classification et comptage des véhicules lourds • DJMA = Débit journalier moyen annuel
Période de 48 heures minimum (jours ouvrables)
• %D = Pourcentage de véhicules par direction
• %voie = Pourcentage de véhicules sur la voie la plus
sollicitée
• %V.L. = Pourcentage de véhicules lourds
36
83 84
Distribution des camions sur des routes à voies multiples Calcul de l’agressivité totale pour la période
de conception
85 86
87 88
Calcul de l’accroissement du DJMA véhicule lourd Autoroute 40 L’Assomption
80 000
• Données
70 000
g = (DJMAfin / DJMAdébut)1/n - 1
60 000
• DJMA = 50 000 avec 10% de camions (comptage 2019)
50 000 • 4 voies, 2 directions
Véhicules
DJMA
40 000
y = 747x - 1459822 Camions
• Accroissement annuel de 3%
R² = 0,67
30 000 • Reconstruction prévue en 2021
20 000
y = 104x - 201132 • Classification automatique – octobre 2012
R² = 0,50
10 000
• Dimensionnement 30 ans
0
1980 1990 2000 2010 2020 2030 2040 • 50% de véhicules lourds par direction
Années
91 92
CAM = ∑agressivité totale / ∑ Nb véhicules
93 94
Précision ou sensibilité
95 96
40
41
42
Considération du climat dans les modules de
chaussée (v. 2)
Dimensionnement structural • Module STRUCTURAL
des chaussées souples
• EBB = f ( TBB ) Zone sud, zone nord
Dimensionnement au gel • E autres matériaux = Précalculé avec l’approche du
dommage équivalent (méthode AASHTO 1993).
97 98
• Températures typiquement de -30 à +30°C • L’indice de gel exprime l’intensité globale du froid pour un
hiver donné.
• Indices de gel: 800 à 2200°C jours
• L’indice de gel est la sommation des températures
• Profondeurs de gel: 1,2 à 3,0 m moyennes inférieures à 0C et exprimé en C jours
• Précipitations totales: 800 à 1400 mm / an
t
• Variations reliées au fleuve St-Laurent IG T dt
0
43
99 100
Indices de gel moyens Choisir une station météorologique
• Toronto/Halifax - 520
• Kingston - 600
• Portland - 480
• Minneapolis - 920
• Bordeaux/Nantes - 13
• Paris - 36
• Strasbourg/Nancy - 67
• Précipitations (mm)
• Montréal - 1060
• Minneapolis - 820
101 102
2300
Profondeurs de
transition « P » Soulèvement différentiel
Épaisseur de la chaussée (mm)
2000
1700
1400
∆ = 900 mm
1100 protection
partielle 1994
800
500
500 800 1100 1400 1700 2000 2300
Été Hiver
Indice de gel (°C·jours)
Madeleine
107 108
Les soulèvements au gel Performance vs gélivité
IRI (m/km)
4
0
3+000 4+000 5+000 6+000 7+000 8+000 9+000
Chaînage (m)
109 110
Taux normal 6
3
IRI
Seuil d'intervention
2
3
Secteur gélif 1
4 BONNE CONCEPTION
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 -1
0.000 0.050 0.100 0.150 0.200
46
Années
Soulèvement maximum (Δh) (m)
111 112
Soulèvement (Δh) vs taux de dégradation IRI (été/été) Modèle prédictif
0.800 Modélisation :
Δ IRI été - été (m/km
0.700
• Données d’Uni (hiver, été) sur plusieurs années
0.600
• Soulèvement au gel (20 et 70 mm)
0.500
• 44 sections réparties sur l’ensemble de la province
0.400
• 4 classes fonctionnelles (Aut., Nat., Rég. et Collectrice).
0.300
• Variabilité de la gélivité des sols (CVG )
0.200
• Épaisseur du revêtement bitumineux (80 à 480 mm)
0.100
• Trafic (DJMA, %VL, ECAS)
0.000
0.000 0.050 0.100 0.150 0.200 0.250
• Portance de la chaussée
soulèvement Δh (m)
17
113 114
Durée de vie
0.15
• Jamais vu de problèmes avec h < 50 mm
0.10 • IRIhiver-été et fissuration avec h > 80 mm
Δh1 Δh2
20 mm 70 mm
Déficience 0.05
14 ans 8 ans
mineure
Déficience 0.00
27 ans 15 ans 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
majeure
h (mm)
47
117 118
119
Effet du soulèvement au gel sur la
durée de vie des chaussées
2. Méthodologie Après les manipulations sur les bases de données brutes, des outils
statistiques ont permis de proposer deux modèles de régression
Afin d’établir la relation entre la dégradation à long terme de l’IRI
linéaire multiple. Des variables indépendantes complexes 𝐴𝐴𝐴𝐴𝐴𝐴 !"
ont
(∆IRILT, m/km·a) avec le soulèvement au gel et les mécanismes de
∆𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼!" = −3,72 ∙ 10!! ∙ 𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼!!" + 0,517 !,!"
∙ 𝐶𝐶𝐶𝐶!!,!"# +la0,033
été optimisées afin de∙ ℎmaximiser · 𝐿𝐿𝐿𝐿𝐿𝐿 prédictive
capacité + des
détérioration de la chaussée, la première étape consiste à collecter 𝐻𝐻!!
modèles proposés. Deux modèles ont été proposés, ceux-ci étant
des données structurales et de performance sur des chaussées en É𝐶𝐶𝐶𝐶𝐶𝐶 ! (3)
essentiellement
3,48 ∙ différenciés
10!!" ∙ par−la0,947 façon de prendre en compte
Mars 2017
[3]
... [5]
et fonction
à la fissuration transversale.
des valeurs mesurées pour les deux
Sylvain
OFFICEBeausejour 17-2-21 22:01
17-2-20 12:08
Mis en forme: Police :Gras du
Supprimé: où HBB est l’épaisseur
Licence RBQ : ... [4]
revêtement en béton bitumineux (mm).
ViaBITUME
2237-5927-05
Sylvain Beausejour 17-2-21 22:01
Supprimé: Figure 1 - Valeurs prédites...en[5]
fonction des valeurs mesurées pour les deux
22 OFFICE 17-2-20 12:08
Mis en forme: Police :Gras 50
stade de la conception. Le premier modèle permet également entrepreneurs d’adapter les conceptions des chaussées soumises
d’estimer la contribution des différents paramètres impliqués à l’action du gel en fonction de leurs besoins et de leurs objectifs
dans la dégradation des chaussées en service et, notamment, de conception et de mieux comprendre l’effet du gel sur la
le gel. Au stade de la conception, le second modèle permet détérioration de la chaussée.
d’évaluer les avantages ou les conséquences associés à un
soulèvement au gel inférieur ou supérieur aux valeurs de seuil 6. Bibliographie
admissibles spécifiées par le MTMDET. Cette formule répond aux
Bilodeau, J.-P., & Doré, G. (2013). Flexible pavement design for frost
besoins de l’industrie lors de la conception de routes en contexte protection taking into account subgrade soils variability. Winnipeg,
nordique pour diverses raisons. Par exemple, pour certains sols et Manitoba: Article préparé pour la conférence annuelle de l’association
conditions climatiques, la méthode de calcul de la pénétration du des transports en 2013.
gel utilisée par le MTMDET produit des structures de chaussées
Cook, R. D., & Douglas, M. H. (1990). Unmasking Multivariate Outliers
épaisses afin de respecter les seuils empiriques admissibles.
and Leverage Points. Journal of the American Statistical Association, 85,
Cependant, pour des raisons économiques ou dans un certain 640-644.
contexte (souvent urbain), des structures de chaussées plus
épaisses peuvent ne pas être possibles ou pratiques. Dans ces cas, Djonkamla, Y., Doré, G., & Bilodeau, J.-P. (2015). Développement d’un
si d’autres options (telles que l’isolation des chaussées) ne sont modèle mécaniste-empirique de prédiction de l’uni des chaussées
flexibles. GÉOQuébec 2015, 6.
pas possibles, les ingénieurs en conception doivent conseiller
leurs clients sur les risques ou les avantages de respecter ou non Doré, G., Drouin, P., Pierre, P., & Desrochers, P. (2005, Mai). Estimation
les seuils admissibles de soulèvement et de déterminer l’effet sur of the Relationships of Road Deterioration to Traffic and Weather in
la durée de vie des chaussées. Canada. Québec: Transport Canada.
Doré, G. (1997). Détérioration des chaussées en conditions de gel; une
5. Conclusion nouvelle approche prévisionnelle. Thèse de doctorat. Faculté des études
supérieures, Université Laval, Québec, Canada.
L’estimation de la dégradation à long terme de l’IRI est
importante à quantifier lors de la conception des chaussées et Doré, G., & Zubeck, H. (2008). Cold regions pavement engineering.
ce, particulièrement lorsque le soulèvement au gel augmente New-York: McGraw-Hill/ASCE press.
considérablement le taux de dégradation des chaussées. Les Hoerner, T. E., Darter, I., M., Khazanovich, & Titus-Glover, L. S.
travaux de recherche présentés dans cet article décrivent des (2000). Improved prediction models for pcc pavement performance-
modèles de dégradation de l’uni des chaussées développés à related specifications. Rapport final, Federal Highway Administration,
partir d’une analyse de régression linéaire multiple en utilisant les Washington, DC.
divers phénomènes et mécanismes de dégradation, notamment NCHRP 1-37A. (2004). Guide for mechanistic empirical pavement design
le soulèvement au gel. Il est difficile pour les ingénieurs de of new and rehabilitated pavements. Extrait de http://onlinepubs.trb.
quantifier les avantages ou les conséquences du soulèvement au org/onlinepubs/archive/mepdg/guide.htm
gel théorique sur la durée de vie des chaussées lorsque les valeurs
St-Laurent, D. (2012). Routine Mechanistic Pavement Design against
calculées au stade de la conception sont inférieures, égales ou
Frost Heave. Cold Regions Engineering 2012: Sustainable Infrastructure
supérieures aux seuils admissibles, comme celles établies par le Development, 144-154.
MTMDET selon les classifications fonctionnelles. Les résultats
de ce projet permettront aux administrations routières et aux
n
Mars 2017
ViaBITUME
23
51
52
R é f é r e n c e
###################################################################################################################################################
TSC-04 – ISOLATION DES CHAUSSÉES
1. Isolation de la chaussée
Les couches isolantes ont pour effet de restreindre les échanges thermiques entre les
couches adjacentes, ce qui a pour conséquence d’empêcher ou de réduire la propaga-
tion du gel. Les effets de l’action du gel, soit le soulèvement différentiel et la perte de
portance au dégel, sont ainsi fortement réduits ou éliminés. Les performances observées Tome II – Construction
routière, chap. 1, section 1.7
sur plusieurs sections routières confirment que c’est une excellente solution de rechange
aux méthodes traditionnelles de transitions utilisées pour réduire les effets du gel. Pour
plus de détails sur ces méthodes traditionnelles, on peut consulter la collection Normes –
Ouvrages routiers du ministère des Transports du Québec.
L’isolation est généralement limitée aux cas de soulèvements différentiels importants
(caractéristiques des sols, des structures de chaussée hétérogène, blocs, tranchées
tranversales, etc.) ou de perte de portance au dégel. Les principaux cas où on conseille
l’utilisation des techniques d’isolation sont les suivants :
# présence d’un sol silteux ou argileux avec une gélivité ou un indice de liquidité
élevé (IL > 0,9) à l’intérieur de la zone soumise aux cycles de gel et de dégel;
# dans les zones de freinage, comme celles qui sont situées à moins de 100 m
d’une intersection ou d’un passage à niveau;
2003 06 15
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! " 04.1
Guide de préparation des projets routiers
Annexe Terrassement et structure de chaussée
53
R é f é r e n c e
###################################################################################################################################################
Tome II – Construction Les caractéristiques de l’isolant à prescrire, de même que les précautions à prendre
routière, chap. 2, lors de la mise en oeuvre, sont décrites dans la collection Normes – Ouvrages routiers du
section 2.6 ministère des Transports du Québec et dans le Cahier des charges et devis généraux. Il
Tome VII – Matériaux, s’agit habituellement de panneaux de polystyrène extrudé à haute densité qu’on pose
chap. 14 en épaisseurs de 25 à 75 mm. L’épaisseur doit être calculée de façon à fournir une pro-
CCDG, art.19.9 tection totale de l’infrastructure contre le gel ou de façon à contrôler les soulèvements
au gel en dessous d’un niveau prédéfini.
L’utilisation de produits de rechange, comme le polystyrène expansé, les résidus de
bois et le béton isolant avec billes de polystyrène, peut aussi être considérée après une
étude spécifique. Une vérification structurale doit également être effectuée pour s’assu-
rer que les contraintes transmises sur l’isolant sont acceptables. Cette vérification n’est
pas nécessaire avec le polystyrène normalisé (résistance en compression de 400 kPa), car
dans ce cas l’épaisseur de matériaux granulaires imposée pour le critère de givrage four-
nit une protection adéquate.
L’utilisation d’une couche isolante doit donc faire l’objet d’une étude spécifique pour
déterminer les caractéristiques des matériaux, la profondeur et l’épaisseur de la couche
ainsi que pour établir le rapport coût/avantage de la technique. Le Service des chaussées
peut être consulté pour déterminer les paramètres de conception.
L’isolation thermique est nécessaire pour les conduites transportant de l’eau qui sont
exposées à des températures inférieures à 0 °C. Ce type d’intervention est généralement
requis pour des raisons d’économie, lorsqu’on abaisse le profil de la chaussée, lorsqu’on
se retrouve en présence de roc, de risques de contamination ou d’autres obstacles
ou contraintes empêchant l’excavation jusqu’à une profondeur hors d’atteinte du gel,
Tome VII – Matériaux, ou encore lorsqu’on doit protéger de courts secteurs de conduites existantes sous la
chap. 14 chaussée. Il peut également être nécessaire d’isoler certaines conduites d’égout pluvial
ou certains ponceaux susceptibles d’amener le gel vers des conduites d’égout et d’aque-
duc. Les conduites peuvent être isolées à l’aide de panneaux de polystyrène; certaines
conduites sont aussi vendues sous forme pré-isolée. Les propriétés que doit avoir l’isolant
sont décrites dans la collection Normes – Ouvrages routiers du ministère des Transports
du Québec.
Dans le cas d’un ponceau à grand diamètre (d ≥ 1 m), on doit s’assurer qu’au moins
le milieu de la conduite soit sous la ligne de gel, afin d’éviter son soulèvement. Une
conduite placée légèrement au-dessus de la ligne de gel peut ne pas geler grâce à l’éner-
gie provenant du transport de l’eau, mais des problèmes peuvent survenir si le débit est
interrompu durant l’hiver.
2003 06 15
04.2 !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! "
Guide de préparation des projets routiers
Annexe Terrassement et structure de chaussée
54
R é f é r e n c e
###################################################################################################################################################
a) Épaisseur de l’isolant au-dessus d’une conduite
L’épaisseur de l’isolant thermique qui doit être installé dépend de la rigueur des
hivers, des propriétés des matériaux (sols et chaussée), du type d’isolant et de la géomé-
trie du problème.
L’indice de gel normal représente une valeur moyenne calculée sur une période don-
née. Pour les calculs d’isolation, on utilise habituellement une valeur majorée afin de
tenir compte des hivers plus froids que la moyenne. À cette fin, on introduit dans le
calcul l’indice de gel rigoureux (Igr ), calculé de façon à représenter un hiver correspon-
dant à la moyenne des trois hivers les plus froids au cours d’une période de trente ans
consécutifs.
2003 06 15
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! " 04.3
Guide de préparation des projets routiers
Annexe Terrassement et structure de chaussée
55
R é f é r e n c e
###################################################################################################################################################
La pénétration du gel indiquée (figure 1 et équation 2) n’est précise qu’en présence
d’un matériau granulaire sablonneux; les calculs ont été réalisés pour un cas type com-
portant un MG 112 (masse volumique sèche de 1,95 tonnes/m3 et teneur en eau de
11 %) sous la couche isolante. La pénétration du gel serait moindre dans le cas d’un
matériau plus humide ou moins dense, et plus profonde en présence d’un matériau plus
sec ou plus dense.
Lorsqu’on isole une conduite pour la protéger du gel, un excédent d’isolation doit
être prévu de chaque côté afin d’éviter que le gel ne contourne l’isolant. La largeur de
cet excédent ( l ) peut être déterminée selon la figure 2.
2003 06 15
04.4 !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! "
Guide de préparation des projets routiers
Annexe Terrassement et structure de chaussée
56
R é f é r e n c e
Lorsque la profondeur de l’isolant est supérieure à 600 mm, il est possible de réaliser
un calcul plus précis de cet excédent à l’aide de l’équation suivante :
l≥ (Pg − Pi ) − ∆Pci
2 2
(éq. 2)
Pg = 89 Ig − 545 ≈ 88 Ig n
L = D + 2l (éq. 3)
Note : transitions requises si le surlèvement différentiel est supérieur à 20 mm (∆h > 20 mm).
2003 06 15
04.5
Guide de préparation des projets routiers
Annexe Terrassement et structure de chaussée
57
R é f é r e n c e
###################################################################################################################################################
Il est aussi possible de réduire la largeur de la tranchée requise en adoptant une
isolation en U renversé, comme le montre la figure 4. Dans ce cas, l est décomposé en
l 1 et l 2 et le périmètre (L) de cette protection doit être supérieur ou égal à
D+2(l1 + l2), à moins qu’on enrobe entièrement la conduite avec l’isolant. La base de ce
U renversé doit être au moins aussi profonde que le dessous de la conduite.
où l = l1 + l 2
l satisfait l’équation 2 : l≥ (P
g − Pi ) − ∆Pci
2 2
Pi + l 2 ≥ Pi + ∆Pci + D
c) Transitions de l’isolant
2003 06 15
04.6 !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! "
Guide de préparation des projets routiers
Annexe Terrassement et structure de chaussée
58
R é f é r e n c e
###################################################################################################################################################
Pour y remédier, des transitions doivent être aménagées, comme il est indiqué dans la
collection Normes – Ouvrages routiers du ministère des Transports du Québec, à moins
que le soulèvement différentiel prévu soit inférieur à 20 mm. Dans le cas d’une réfection
de chaussée, ce soulèvement peut être déterminé en comparant la mesure précise de Tome II – Construction
routière, chap. 2, section 2.6
l’élévation de la surface en été ou en automne avec la même mesure, prise exactement
au même endroit vers la fin de l’hiver, avant le début du dégel. On peut aussi prendre en
considération le soulèvement théorique calculé ou anticipé à partir de la connaissance
du site des travaux, de la stratigraphie des couches et des propriétés des matériaux.
Le devis normalisé Travaux de construction – Clauses techniques générales –
Conduites d’eau et égouts peut être consulté pour obtenir plus de détails sur les condi-
NQ 1809-300
tions de mise en place de l’isolant et les accessoires à utiliser. Le Service des chaussées
peut également être consulté pour déterminer les paramètres de conception de l’isola-
tion des chaussées et des conduites.
2003 06 15
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! " 04.7
Guide de préparation des projets routiers
Annexe Terrassement et structure de chaussée
59
60
o 12, décembre 2003
Vol.8,8,nn°
Vol. 12, décembre 2003
PROBLÉMATIQUE RÉSULTATS
L’isolation thermique est une technique utilisée par le ministère Une série d’abaques de conception a été produite afin de
des Transports du Québec (MTQ) depuis le début des années 70. déterminer l’épaisseur minimale (eMG-20) de la couche de
Cette technique permet de réduire la détérioration des chaussées protection granulaire nécessaire à la réduction du risque de
sous l’effet du gel des sols d’infrastructures. Par contre, le givrage différentiel (figures 2 à 5). L’abaque adéquat est choisi
refroidissement de surface plus intense consécutif à la mise en en fonction de la conductivité thermique de la pierre de
place d’un isolant favorise, dans certaines conditions fondation ks (tableau 1). L’épaisseur eMG-20 est obtenue en
climatiques, la formation et le dépôt de givrage différentiel. Le reportant la valeur de la température moyenne annuelle Tma de
terme « givrage différentiel » désigne la formation de givre ou la région étudiée sur la droite correspondant à l’épaisseur de la
de gelée blanche à la surface des sections isolées alors que la couche isolante eiso utilisée sur le site (figure 4). Cette méthode
surface des sections adjacentes sans isolant demeure sèche. Il est est applicable à toutes les régions du Québec en utilisant la
connu que plus l’isolant est placé profondément sous la surface, température moyenne annuelle (Tma). Par exemple, à Québec
plus le risque de givrage différentiel est faible. La couche de (Tma = 4 °C), avec une fondation en pierre granitique (ks = 2,5
matériaux granulaires placée sur l’isolant sert de tampon W/m °C), il est requis d’étendre une couche de 430 mm de
thermique avant que le gel n’atteigne l’isolant (Info DLC, vol. 5, MG-20 au-dessus de l’isolant. Le Tma varie généralement entre
no11, novembre 2000). La pratique du MTQ de placer une 0,9 °C (Sept-Îles) et 6,1 °C (Montréal). Une correction de eMG-20
couche de 450 mm de matériaux granulaires MG-20 sur la en fonction de la teneur en eau peut aussi être faite lorsque la
couche isolante (1) est étendue à l’ensemble du territoire teneur en eau anticipée dans la fondation est différente de 3,5 %
québécois. (wf = teneur en eau massique dans la fondation) :
L’objectif de cette étude est de développer une approche eMG-20(w) = (1,16 – 0,044wf) x eMG-20(abaque) –52 lnwf+66 [mm]
régionale de conception de la couche de protection granulaire CONCLUSION
pour réduire au minimum le risque de formation de givrage Il est possible de dimensionner une chaussée comprenant un
différentiel sur les chaussées comportant un isolant thermique. isolant thermique en tenant compte du climat régional afin de
Elle permettra d’améliorer la norme sur l’isolation (1). réduire le risque de formation de givrage différentiel. Cette
MÉTHODOLOGIE méthode est plus économique au sud du Québec et plus
À partir d’une étude du givrage différentiel sur le terrain et d’une sécuritaire au nord du Québec que celle qui consiste à placer
étude paramétrique effectuée à l’aide du logiciel de calcul 450 mm de MG-20 sur la couche isolante dans l’ensemble du
thermique VERGLAS (2), une analyse régionale du risque de territoire de la province. Elle permet d’élargir le domaine
formation de givrage différentiel a été réalisée pour huit villes du d’application des isolants thermiques.
territoire québécois (figure 1). Cette analyse a permis de NOTE : Ces travaux ont été réalisés par Jean Côté, Ph.D.
constater que la température de surface d’une chaussée attaché de recherche au Département de génie civil de
comportant un isolant thermique diminue progressivement par l’Université Laval.
rapport à une chaussée sans isolant seulement après que
l’isotherme 0 °C (front de gel) eut pénétré dans la couche RÉFÉRENCES
isolante. L’analyse a également permis d’observer que la période (1) Ministère des Transports du Québec, Tome II, Construction
où le risque de givrage différentiel est le plus élevé se situe à la routière, chapitre 1 « Terrassement », Les Publications du
fin de l’automne, la durée de cette période variant en fonction du Québec, Québec, 1995, 13 pages (collection Normes-Ouvrages
climat régional. Pour réduire au minimum le risque de formation routiers).
de givrage différentiel, la couche de protection granulaire doit (2) Côté, J. et J.M. Konrad, « A field study of hoarfrost
donc être suffisamment épaisse pour que le gel ne pénètre la formation on insulated pavement », Canadian Geotechnical
couche isolante qu’après la fin de la période à risque élevé. La Journal, vol. 39, 2002, p. 547-560.
conception régionale de l’épaisseur de la protection granulaire à
(3) Côté, J. et J.M. Konrad, Une nouvelle approche régionale de
l’aide de VERGLAS s’appuie aussi sur le temps nécessaire au
conception des chaussées avec isolant thermique tenant compte
gel pour pénétrer dans la couche isolante (3).
61
du risque de givrage différentiel, Rapport CREIG-S4, Département
de génie civil, Université Laval, 2003, 32 pages.
RESPONSABLE : Yves Savard, ing. M.Sc.
Service des chaussées
Figure 1 : Villes du territoire couvert par l’étude Tableau 1 : Conductivité thermique moyenne des
particules solides des pierres et de certains sols
700 700
eMG-20 [mm]
75
500 50 500 eiso
25 (mm)
eiso
(mm)
400 400
300 300
200 200
0 1 2 3 4 5 6 7 0 1 2 3 4 5 6 7
Tma [°C] Tma [°C]
Figure 2 : Abaque de conception pour Figure 3 : Abaque de conception pour
ks = 1,5 W/m°C ks = 2 W/m°C
(mm)
500 500
62
Traitement du climat
Dimensionnement structural
• Températures
des chaussées souples
• Indices de gels
Traitement du climat • Variabilité et récurrence
• Transfert de chaleur à la
surface
120 121
• Sur la carte
• Sur le disque
dur
63
122 123
Températures atmosphérique (Amos) Modèle sinusoidal
(Aéroport de Québec, moyennes de 1944 à 1995)
40 30
Températures journalières
30
20
20
10 Ao Tma
Température (°C)
10
Tmoy
0
0
-10
IG
-10
-20
Ti Tma Ao sin ( 2 i / 365 )
-30
-20
où Ao f (Tma , IG )
-40
1940-01-01 1940-12-31 1941-12-31 1942-12-31 1943-12-31 1944-12-30 1945-12-30
-30
Date
0 30 60 90 120 150 180 210 240 270 300 330 360
Jour i
124 125
Caractérisation d’un hiver - Indice de gel (IG) Calcul d’un indice de gel (1)
30
-10
t
IG T dt -20
0 -30
1989-05-12
1989-06-11
1989-07-11
1989-08-10
1989-09-09
1989-10-09
1989-11-08
1989-12-08
1990-01-07
1990-02-06
1990-03-08
1990-04-07
1990-05-07
1990-06-06
1990-07-06
64
Jour de l'année
126 127
Calcul d’un indice de gel (2) Calcul d’un indice de gel (3)
Degrés-jours cumulés
400
200
-600
-800
-1000
-1200
1989-09-29
1989-10-29
1989-11-28
1989-12-28
1990-01-27
1990-02-26
1990-03-28
1990-04-27
1990-05-27
1990-06-26
1990-07-26
Jour de l'année
128 129
Nombre d'apparitions
1918 % cumulé
1400 20 100%
1923
1200 moyenne=1012 80%
Indice de gel (°C·jrs)
15
médiane = 1005
1000
60%
10
40%
800
5 20%
600
1953 1983
1932-33 0 0%
400 2002
200
IG
0 Distribution presque normale pouvant
65
• Montréal - 1000
• Québec - 1200
• Chicoutimi - 1500
• Amos - 1900
• Toronto/Halifax - 520
• Kingston - 600
• Portland - 480
• Minneapolis - 920
• Bordeaux/Nantes - 13
• Paris - 36
• Strasbourg/Nancy - 67
66
134 135
Conclusion
136
67
68
Gelmètres (tubes de gel)
Dimensionnement structural
des chaussées souples
Dégel de
Modélisation thermique surface
ITSC2-309 Zone
gelée
Gelé
Dégelé
137 138
Modélisation
69
Vol. 1 , no 6, 1996
139 140
But de la modélisation Introduction
• A partir du climat en surface, il s’agit de prédire la • Pour chaque segment homogène, et chaque variante
propagation du gel, et ses effets, à l’intérieur de la envisagée, l’utilisateur doit spécifier
chaussée • Les objectifs (type de route soulèvement admissible)
• Profondeur de gel (isotherme 0°C) • Le climat
• Soulèvement au gel • Le type de sol
• Ces réponses pourront ensuite servir au • Les matériaux constituant chaque couche
dimensionnement • Les épaisseurs
141 142
143 144
Résultante avec bilan thermique résolu pour
Pénétration du gel (Z)
chaque jour de l’hiver
• Facteurs influençant la pénétration du gel dans le sol
• Températures à la surface
• Chaleur emmagasinée dans le sol
dzo tel que • Sols et matériaux
q 0 •
•
Conductivité thermique (kf et ku = gelé et non-gelé)
Chaleur latente de fusion de l ’eau (Lf)
• eau interstitielle en changement de phase : wg = w – wu
(ThBal = 0)
• eau de ségrégation (pompage pour la formation des lentilles
de glace) : Vw = SP grad T- dt
• (Capacité calorifique)
145 146
147 148
Dimensionnement basé sur la profondeur de
Importance de la teneur en eau sur le régime thermique
gel
Courbe enthalpie - température (eau pure)
500
• Dans certaines circonstances, la profondeur de gel peut
4,19 J / g / ˚C servir directement de critère de dimensionnement
400 • Conduite d’utilité publique
Enthalpie cumulée
0
-10 -8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 10
2
151 152
3 4
153 154
Caractéristiques d’un sol non gélif Exemple de gélivité des sols
• Gonflement léger
Sable
(< 9 % lorsque SR < 100 %) Argile/silt
Non gelé Impossible d’afficher l’image.
Sable
5 6
155 156
SP
dh dt A) Sédimentométrie, surface spécifique (Ss) et w/wL
1,09 grad T f (Konrad, 2005)
B) Sédimentométrie et wL (Rieke 1983 and Knutsson 1985)
dh/dt = taux de soulèvement (mm/h) • Order 3 – Appréciation qualitative
grad Tf = gradient thermique dans la frange gelée (°C/mm)
Estimation selon la granulométrie et la classification des sols
1,09 = Expansion volumétrique de l’eau en glace
74
7 8
157 158
Ordre 1A : Essai en laboratoire Ordre 1A : Essai en laboratoire
• Résultats : SP ou SP0
9 Vol. 7 , no 2, 2002 10
159 160
-2.5 -100
0 10 20 30 40 50 60 70 80 0 20 40 60 80
temps (h) temps (h)
11 12
161 162
Ordre 1A : Essai en laboratoire Ordre 1B : Mesure in situ
dh dt
R² = 0.9842 14
SP
40
1,09 grad T f
12
60
Heave (mm) 10
80 8
140 0
-2 -1 0 1 2 5 15 25 35 45 55
Impossible d’afficher l’image.
13
14
163 164
Données
climatiques
Road profile (m)
Heave (m)
15 16
165 166
Ordre 2 : Corrélations empiriques Ordre 2 : Méthode de Rieke
25
IL?0,9 Knutsson et al. (1985) (Essais in-situ)
• Caractérisation physique (requiert des sondages): Silt d'Ojeby (Labo) (Knutsson et al., 1985)
Silt d'Agassiz (labo grande échelle) (Knutsson et al., 1985)
Rieke et al. (1983) (Laboratoire)
• Analyse granulométrique par tamisage et sédimentation 20
Vallée Mackenzie (Penner et Ueda 1978)
(BNQ 2501-025) Till de La Grande (Paré et al., 1978)
Silt de Devon (Konrad et Morgenstern, 1982)
SP0 (mm²/H°C)
• Limites d’Atterberg (CAN/BNQ 2501-092) 15
Silt de Calgary (Konrad et Morgenstern, 1983)
Argile de Saint-Alban (Bergeron, 1991)
Jessberger et Jagow (1989)
• Teneur en eau naturelle (CAN/BNQ 2501-170)
• Valeur au bleu de méthylène –fraction passant le tamis 10
de 400µm (LC 21-255)
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120
17 18 Rf 100 P2µm . P74µm (P400µm . wL )
167 168
ML-CL
Faible 0,5 à 1,5
10
Modérée 1,5 à 3,0
8
Élevée 3,0 à 8,0
6 SM, SP-SM et SW-SM
CL (IP<12) Très élevée > 8,0
GM-GC Note : 1 Celsius = 1 Kelvin
4 CL (IP>12)
SW SC et SM-SC CL-OL
GP GW-GC GC
2 GW
0
SP
GM, GP-GM et GW-GM
CH dhs 1,09 SP grad T dt
1 10 100
77
23
173
Vol. 7, no 2, février 2002
Le potentiel de ségrégation SP
et la gélivité des sols
L’Université Laval (1) a mis au point un essai permettant de L’essai SP peut durer une semaine; on peut toutefois l’arrêter
mesurer la susceptibilité au gel des sols d’infrastructure et, ainsi, dans la journée qui suit le début de l’essai, après que le front de
de prévoir les soulèvements. Le ministère des Transports du gel soit devenu stationnaire.
Québec (MTQ) a acquis une cellule de gel et élaboré une procé-
ESTIMATION EMPIRIQUE DU SP
dure d’essai semblables simulant le gel dans un sol. Le paramètre
mesuré, le potentiel de ségrégation SP (mm2/oC.h), traduit la Le SP peut aussi être estimé au moyen d’une corrélation empirique
réaction du sol à une sollicitation thermique. Il s’agit du rapport (3e méthode) à partir de la dimension des particules fines, de la
entre le taux de soulèvement du sol et le gradient thermique dans teneur en eau, de la limite de liquidité et, depuis plus récemment
le sol gelé près de l’isotherme 0 °C lorsque le front de gel devient (4), de la valeur au bleu de méthylène. La fiabilité de l’estimation
quasistationnaire. Le soulèvement est dû, d’une part, à l’apport s’améliore au fur et à mesure que la banque de données s’enrichit
d’eau interstitielle qui migre vers un front de ségrégation (à de nouveaux résultats d’essais. Cette estimation est utilisée pour
quelques dixièmes de degré sous 0 °C) pour former une lentille des études courantes pour lesquelles on ne dispose pas de résultat
de glace et, d’autre part, à la variation de volume de 9 % à l’occa- de laboratoire ou de mesure de soulèvement’in situ.
sion de la transformation de l’eau en glace. Le taux de soulève- UTILISATION DU SP POUR LE DIMENSIONNEMENT
ment du sol est alors égal à 1,09’v, où’v représente la vitesse de
DE CHAUSSÉES
l’écoulement de l’eau de migration.
Le soulèvement au gel d’une chaussée construite sur un sol
Une éprouvette de sol saturé de 10 cm de diamètre sur 12 cm de d’infrastructure caractérisé par une valeur de SP peut être pris en
hauteur est placée dans une enceinte à 2 oC. Elle est soumise à compte dans le dimensionnement d’une chaussée neuve ou
une température de –4 oC à son sommet et à + 1 oC à sa base. réhabilitée. Le calcul consiste à simuler le soulèvement en
L’évolution de la température est mesurée à différentes élévations fonction du SP, de l’indice de gel caractéristique et de la résistance
au moyen de thermistances, et le soulèvement est mesuré au thermique des couches composant la structure de la chaussée.
sommet de l’éprouvette au moyen d’un capteur de déplacement. La structure retenue doit satisfaire les exigences structurale et
Ces données permettent de déterminer en tout temps la profondeur thermique. L’exigence thermique peut, entre autres choses, être
du front de gel. Les résultats présentés dans les figures ci-jointes exprimée en fonction du soulèvement maximal admissible.
proviennent d’un échantillon du site expérimental de Saint- L’expérience actuelle indique que le comportement d’une chaus-
Célestin (2). Le SP est calculé au point A (figure 1) au moment sée est jugé acceptable lorsque le soulèvement n’excède pas 50
où le front de gel est quasistationnaire (à 20 heures dans le cas ou 60 mm. Le calcul peut se faire suivant diverses approches
présent). À ce point, la tangente à la courbe de soulèvement en empiriques, analytiques ou numériques, incluant la méthode des
fonction du temps (figure 2) donne la valeur du taux de éléments finis. Ces simulations peuvent être faites à rebours pour
soulèvement (82,5 x 10-3 mm/h). Le profil de température mesuré déterminer in situ la valeur SP de l’infrastructure d’une chaussée
dans l’échantillon à 20 heures permet quant à lui de calculer le existante (2e méthode) lorsque celle-ci est instrumentée au moyen
gradient de température (32,5 x 10 3 °C/mm) en déterminant la pente de tubes de gel et de repères de soulèvement.
79
CRITÈRE DE GÉLIVITÉ détermination en laboratoire permet maintenant de trouver une
Le phénomène du gel dans les sols est complexe à décrire. Il a valeur plus représentative du soulèvement de la surface de la chaus-
fait l’objet de nombreuses publications. La migration de l’eau sée et de mieux apprécier la gélivité d’un sol d’infrastructure.
interstitielle vers le front de gel et la formation de lentilles de Note : Le présent bulletin et les travaux de laboratoire ont été
glace qui s’ensuit sont les causes physiques les plus évidentes du réalisés en partenariat avec Jean-Marie Konrad, professeur
soulèvement de la surface. Les effets du gel et la susceptibilité à l’Université Laval, à Québec.
des sols au gel sont pris en compte différemment selon les
organisations. Le MTQ calcule une épaisseur minimale de struc- RÉFÉRENCES
ture de chaussée en fonction de l’indice de gel, du type de route (1) Konrad, J.-M. 2000, « Assessment of Subgrade Frost Suscep-
et du type de sol afin d’assurer une protection partielle (sol tibility from Soil Index Properties », Recueil des communica-
homogène) ou totale (sol hétérogène ou gélif). Les critères de tions, 9th International Symposium on Ground Freezing, Louvain-
gélivité les plus utilisés sont fondés sur la granulométrie ou les La-Neuve, Belgique, 11-13 septembre 2000, p. 89-94.
limites d’Atterberg. Une nouvelle échelle ou un nouveau critère
de gélivité d’un sol associé au comportement de la chaussée (2) Savard, Y., Rioux, N., Boutonnet, M., Corté, J.F. 1999, « La
o
québécoise est proposé dans le tableau suivant. L’indice de soulè- collaboration MTQ-LCPC », Géoglobe, n 7, automne 1999,
vement est le rapport entre le soulèvement mesuré in situ et p. 18-22.
l’épaisseur de sol gelé en place.
(3) Doré, G., Rioux, N. 1999, « La recherche de solutions pra-
tiques pour améliorer le comportement des chaussées soumises
Potentiel de
Susceptibilité Indice de au gel », Revue générale des routes, Hors série no 9, p. 108-109.
ségrégation
au gel soulèvement
SP (mm2/°C x h) (4) Konrad, J.-M., 2000, « Nouveau critère de gélivité des sols
Négligeable < 0,5 < 0,01 d’infrastructures », Recueil des communications, 35e congrès
Faible de 0,5 à 1,5 de 0,01 à 0,04 annuel de l’AQTR, Québec, 3 et 4 avril 2000, 18 pages.
Moyenne de 1,5 à 3 de 0,04 à 0,08
Élevée de 3 à 8 de 0,08 à 0,2 RESPONSABLES : Louis Langevin, ing. M. Sc.
Très élevée >8 > 0,2 Service des matériaux
d’infrastructures
CONCLUSION Denis St-Laurent, ing. M.Sc.
Le potentiel de ségrégation SP, qui caractérise la susceptibilité Service des chaussées
des sols au gel, est de plus en plus utilisé pour le dimensionnement
des chaussées. Il l’était auparavant de manière empirique; sa
DIRECTEUR :
Michel Labrie.ing.
80
Vol. 15, no 4, décembre 2010
ISSN 1916-3975
81
Info DLC, vol. 15, n
o
4, décembre 2010 Étude de la gélivité sur chaussée existante
Figure 1 :
Mesure des soulèvements
au gel (mire et niveau et
profilomètre portatif)
2
82
Info DLC, vol. 15, n o
4, décembre 2010 Étude de la gélivité sur chaussée existante
0.500 1.6
dh (soulèvement)
0.450 dh (mire et niveau) 1.4
19 octobre 2008
0.400 21 mars 2009 1.2
0.350
Soulèvement (m)
Élévation (m)
0.300
0.8
0.250
0.6
0.200
0.4
0.150
0.100 0.2
0.050 0
0.000 -0.2
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500 550
zéro = 5+000
Chaînage (m)
12
10
IRI (m/km)
0
0 50 100 150 200 251 301 351 401 451 501
zéro = 5+000
Chaînage
3
83
84
1er étape
Dimensionnement structural
• Segmenter en secteurs homogènes
des chaussées souples
• La route est en 3-D
Les étapes de dimensionnement • Profondeur
• Longueur
• Largeur
• Le logiciel est en 1-D (profondeur)…faire autant de
calculs que nécessaire pour couvrir la variabilité dans
les 2 autres dimensions (longueur, largeur)
174 175
0
original reconstruction couche
Historique d'usure
20
Facteurs
40 remblai déblai argile
Infrastructure
Profondeur (cm)
60
80 médiocre excellent bon gélif
Profilométrie
100
120 faible élevé faible très faible
140 Portance
160
Secteur 1 Secteur 2 1 2 3 4
180 Secteur
200
0 1,0 2,0 3,0 4,0 5,0
85
Chainage(km)
176 177
2e étape 3e étape
178 179
4e étape 5e étape
180 181
6e étape 7e étape
• Réviser que les exigences des trois onglets restent • Vérifier les diverses variantes admissibles pour le
respectés à la fin du processus projet avec ou sans
• Recyclage, stabilisation, isolant, infra-améliorée, etc.
• Choisir la variante appropriée
182 183
87
88
Exemple La Prairie - Données
Dimensionnement structural
• Autoroute à 4 voies (2 par direction)
des chaussées souples
• Dimensionnement pour 36 millions d’ECAS
Exemple d’utilisation du logiciel
• DJMA= 25 000 (comptage 2012)
• Travaux prévu en 2014
• 15 % de camions
• Coefficient d’agressivité moyen = 2,0
• Accroissement de 2%/an
• Endroit: La Prairie
• Sol support: argile très plastique (CH) (IL< 0,9)
184 185
186 187
Exemple La Prairie - Variante Exemple La Prairie - Parachèvement
188 189
190 191
Exemple La Prairie Sols de faible consistance
• L’aspect structural pour cet exemple est • Les sols mous (surtout lorsque Cu < 50 kPa) tendent à causer
beaucoup plus exigeant que l’aspect gel des problèmes de mise en œuvre
• Une sous-fondation de 550 mm au lieu • Consulter à cet effet le Guide d’utilisation des géosynthétiques de
de 1100 aurait suffit à respecter les séparation et de renforcement des chaussées
deux modules de gel en limitant les
soulèvements à 40 mm • En Abitibi et à quelques endroits au Québec, il arrive que le Cu
des argiles soit aussi faible que 12-18 kPa, dans les cas les
plus extrêmes
192 193
• À partir de l’exemple précédent, on vous demande de • L’épaisseur de 260 mm corresponds à 76% du trafic lourd
proposer un moyen de réduire l’épaisseur de revêtement, (voie 1). Il y aurait possibilité de réduire l’épaisseur dans la voie
sachant que les matériaux granulaires sont bon marché. rapide, considérant qu’il y circule moins de camions. La voie 2
• Réponse: pourrait par exemple être dimensionnée pour 36% du trafic
lourd avec une épaisseur de BB de 230 mm
• Si on réduit le revêtement, la durée de vie diminue…
même si on augmente les épaisseurs des fondations. Accotement
Gauche
Voie de
Dépassement
Voie de
Circulation
Accotement
droit
194 195
Exemple La Prairie - Exercice
196 197
∆h 50 50 61 50 136 50 30
215 mm
300 mm
450 mm
MR5
450 mm 38 mm
600 mm 600 mm
400 mm
800 mm
1400 mm
Infra-améliorée
Déblai silt
Nappe éloignée Saturé argileux (ML-CL)
[SPo = 8, a = 7]
[SPo = 4, a = 11]
198
Technique de recyclage des enrobés
En Recyclage à froid
place
Retraitement en place
199 200
201 202
Exemple de solution (réfection)
Planage 130 mm, décohésionnement et stabilisation
203 204
205 206
Guide Tableau 8 Solution
Fissuration de la surface Coefficient structural
Revêtement Fondation • RFE - Conception raccourcie à 20 ans à cause de la
bitumineux stabilisée remontée des fissures
Peu ou pas de carrelage
Fissuration transversale de faible sévérité
0,35 à 0,40 0,20 à 0,35 • 9,2 MECAS
< 10 % carrelage de faible sévérité
0,25 à 0,35 0,15 à 0,25 • Enrobé bitumineux
< 1 fissure transversale tous les 6 m (sévérité moyenne et élevée)
> 10 % carrelage de faible sévérité • 230 mm en place - 100 mm recyclé = 130 mm de vieux BB
< 10 % fissuration de fatigue de sévérité moyenne 0,20 à 0,30 0,15 à 0,20 fissuré potentiellement laissé en place
> 1 fissure transversale tous les 3-6 m (sévérité moyenne et élevée)
> 10 % carrelage de sévérité moyenne
• Selon Chaussée 2 : 75 mm de BB neuf au dessus du RFE
< 10 % carrelage de sévérité élevée 0,14 à 0,20 0,10 à 0,20 • nf ⁄f = (100+75) ⁄130 = 1,35 (inférieur à 2)
> 1 fissure transversale tous les 3 m (sévérité moyenne et élevée)
> 10 % carrelage de sévérité élevée
• Planage préalable d’environs 45 mm permet un nf ⁄f > 2
0,08 à 0,15 0,08 à 0,15
> 1 fissure transversale tous les 3 m (sévérité élevée) • (100+75) ⁄85 = 2,05
Voir notes et commentaires dans le guide
207 208
200
190 Épaisseur d’enrobé fissuré laissé en place sous le RFE Planage préalable
180 0 mm 75 mm de 45 mm pour
170
20 mm 100 mm ramener à nf/f ≥ 2
50 mm Limite minimale du nf / f = 2
Enrobé requis au dessus du RFE (mm)
160
150 Note:
140 Ce critère de fatigue doit
130 être vérifié en supplément
120
de la méthode du nombre
structural SN
110
Structure de la chaussée
100 H E v
1 axe y 5000 0,30
90 2 100 2400 0,30
3 courbes 1500 0,30
80
4 375 250 0,35
70 5 500 125 0,35
6 75 0,40
60
50
95
1 10 100
W18 (millions d'ECAS)
209 210
96
Étude de réfection sol gélif
Dimensionnement structural • Construction 2012 présentant
des chaussées souples six soulèvements ponctuels
(±50-80m) au gel après 2 ans
Conception sur sol gélif
• Autoroute 50, Papineauville,
milieu rural
• DJMA 2014 = 10 000, 20 %
camions
• Devis du contrat précédent:
• 200 mm enrobé
(PG 58-34 en surface)
• 150 mm MG-20, 225 mm MG-56
(construction sur roc)
• Soulèvement aux transitions
sol/roc
211 212
• Proposer une solution d’ici au printemps prochain pour 1. Collecte de données supplémentaires
éliminer le problème • Comportement de la chaussée
• Nous sommes à l’été 2014
• Chaussée contiguë 2. Simuler la chaussée existante
• Étalonner le modèle avec les données
• 1 voie par direction
disponibles
• Pas de chemin de déviation possible
• Évaluer son comportement théorique
213 214
Uni Arpentage/Sondages
13
12
0.200 0.08
24 juillet 2014
11 dh (soulèvement)
3 mars 2015 (1,5 m gel/0 m dégel) 0.180 dh (mire et niveau)
0.06
GP
GP
10 7 avril 2015 (1,9 m gel/0,6 m dégel) Fissure 02-oct-14
0.160
9 25-févr-15
GP
0.04
Pseudo-élévation (m)
0.140
IRI aux 10m (m/km)
Soulèvement (m)
8
0.120
0.02
CL
7 SM9E
0.100
6
Nivellement 0
0.080
CL
5
0.060 -0.02
4
3
0.040
SM10E
-0.04
2 0.020
1 0.000 -0.06
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100110120130140150160170180190200
0
7+000 7+100 7+200 7+300 7+400 7+500 7+600 7+700 7+800 7+900 8+000
Chaînage (m)
Chaînage (m)
215 216
1. Station
météo
2. Couches http://climat.meteo.gc.ca/
matériaux
existantes 1. Prendre les données historiques
3. % eau labo quotidiennes de 2015 (moyenne de chaque
journée)
2. Entrer les données dans le fichier texte de la
station climatique du logiciel (lecteur D:)
3. Sélectionner à nouveau la station à partir du
Mais on a mesuré
74 mm le
logiciel
25 février 2015 !!! 4. L’hiver 2015 devrait apparaître dans le menu
« simulation »
219 220
1. Entrer le soulèvement
mesuré à la bonne date
2. S’il y a une différence avec
le soulèvement prédit,
ajuster les paramètres de
gel des matériaux
3. Valider que le soulèvement
mesuré correspond à celui
prédit
Calcul d’optimisation
Voir: • Aucun dommage sur l’isolant lorsque la contrainte
n’excède pas 10% de la résistance en compression de
Vol. 8 , no 12, 2003
l’isolant (σa = 0,1 · Rc)
Rc Zmin BB minimum avec 450 mm
Travaux de Côté et Konrad (mm) de granulaire
(CREIG - Université Laval) 250 kPa 900 225
400 kPa 700 125
101
235 236
237 238
104
239 240
Prise en compte de la
position de la nappe phréatique
241 242
105
243 244
106
Autoroute existante
Dimensionnement structural • Zone sud, 4 voies (2 par direction)
des chaussées souples • Environs 1 million d’ÉCAS par année
Déterminez l’épaisseur
de recouvrement requise
245 246
ÉCAS
15 ans
(typique)
107
247 248
Enrobé fissuré Recouvrement
249 250
Renforcement requis
108
251
Données
Dimensionnement structural
• Route Nationale
des chaussées souples
• ECAS30ans = 23,5 Millions
Conception en milieu « Non homogène » • DJMA = 10 000
• hadmissible = 50 mm (secteur en pente)
• Ig normal = 1252 oC∙j
• Ig conception = 1559 oC∙j (1/15 ans)
252 253
A B C A B C
Terrain Déblais Remblais Terrain Déblais Remblais
naturel naturel
1550
CL
SC
CL
300
IP > 12 CL (Ip<12) Infra.
W = 45% IP < 12 CL (Ip>12) améliorée (I.A.)
SPo = 3 W = 60%
h h h h
109
SPo = 8 27 mm 50 - 29 mm 50 mm 50 mm
254 255
Points à considérer Option 1
Ligne
d’infrastructure 550
256 257
Option 1 Option 1
258 259
Option 2 Option 2
A B C
Terrain Déblais Remblais
naturel
900
Revêtement
(225mm)
Sous profil
de 200 mm Isolant
Ligne
d’infrastructure
Sous profil
de 225 mm
10
260 261
264 265
112
Direction générale du
Laboratoire des chaussées
Guide de l’utilisateur
ANNEXES :
I. Recyclage à froid des enrobés (RFE)
II. Caractérisation de sol en laboratoire - Instructions pour évaluer la gélivité
III. Isolation des chaussées
: coefficient de Poisson
PSI : écart de PSI admis entre l’état initial et l’état final d’une chaussée
a: coefficient structural
fa : facteur d’accroissement
IL : indice de liquidité
Ip : indice de plasticité
K: Kelvin (identique à Celcius dans les échelles d’unités multiples, ex : mm²/KH = mm²°CH)
MPa : mégapascal
Sr : degré de saturation
T: température (°C ou K)
wL : limite de liquidité
wp : limite de plasticité
wu : teneur en eau non gelée contenue dans le sol gelé (% du sol sec)
INTRODUCTION
Le logiciel CHAUSSÉE a pour objectif de faciliter l’analyse et la conception des structures de chaussées à
revêtement bitumineux. Il vise principalement les applications courantes au ministère des Transports du
Québec, en tant que complément au tome II du recueil des normes sur les Ouvrages routiers.
Il comprend un module de calcul structural (méthode AASHTO, 1993) et deux modules d’analyse du gel.
Le logiciel prévoit des intrants pour définir le contexte de la chaussée (classe de route, débit de
circulation, camionnage lourd, information climatique, propriétés du sol de support) et un environnement
convivial permettant de spécifier un scénario de structure de chaussée pouvant comprendre jusqu’à huit
couches de matériaux différents, en incluant une ou plusieurs couches de sol de support.
Le logiciel calcule la durée de vie structurale (en nombre d’essieux lourds admissibles), ainsi que les
effets du gel (profondeur et soulèvement). Il appartient à l’utilisateur de choisir des paramètres
représentatifs et de retenir le scénario qui satisfait aux objectifs de faisabilité et de performance visés.
Le logiciel comprend une bibliothèque de valeurs par défaut prédéfinies pour faciliter la prise en compte
des conditions routières qui prévalent au Québec. Il permet aussi de modifier ces valeurs en fonction des
renseignements disponibles.
La version 2 du logiciel CHAUSSÉE a été mise au point pour des ordinateurs personnels respectant les
spécifications suivantes :
Système d’exploitation
- Windows 98 ou Me avec MDAC v2.5, DCOM98 v1.3 et Internet Explorer v4.01 ou supérieure
- Windows NT4 SP5 avec Internet Explorer v4.01 ou supérieure, ou
- Windows 2000 ou XP
Matériel
La version 2 comporte principalement l’ajout d’un module de prévision de la profondeur du gel et des
soulèvements, afin de permettre un dimensionnement au gel de type mécanisto-empirique.
Autres nouveautés :
Notices d’information sur les matériaux.
Accès direct aux paramètres avancés (double-clic).
Ajout de matériaux dans la bibliothèque : revêtements avec base antifatigue (BAF), isolant en
polystyrène, enrobé recyclé à froid, dalle concassée par résonance (rubblizing), infrastructure
améliorée pour sous-profils, sol argileux ayant un indice de liquidité supérieur à 0,9.
Facteur de capacité portante variable pour chaque couche.
Prise en compte des revêtements en parachèvement.
Durées de vie prolongées.
Révision des variations saisonnières.
Mise à jour des coefficients d’agressivité par défaut.
Actualisation du DJMA d’un comptage avec l’année de construction.
Carte géographique pour la sélection des stations météorologiques.
Traitement statistique de la variation des hivers.
Il est possible de vérifier si votre version est à jour en ouvrant la fenêtre À propos de Chaussée, à partir
du menu d’aide (symbole « ? »). Cette fenêtre indique le numéro de la version en cours et possède un lien
conduisant directement au site de téléchargement du logiciel. Ce site indique le numéro de la dernière
version. Voici la liste des versions précédentes.
10 FÉVRIER 2003 :
Mise à jour du logiciel avec révisions mineures : CHAUSSÉE version 1.2
31 JANVIER 2001 :
Lancement officiel du logiciel sur l'Internet : CHAUSSÉE version 1.1
16 NOVEMBRE 1999 :
Lancement officiel du logiciel sur l'intranet du ministère des Transports : DDLC version 1.0.
4 - INSTALLATION DU LOGICIEL
Veuillez noter que la version 2 peut cohabiter sans problème avec la version 1, mais il ne doit y avoir
qu’une seule version 2 d’installée sur le poste de travail. Voici les indications à suivre après avoir
téléchargé le fichier d’installation sur votre ordinateur :
1. Si une autre copie du logiciel CHAUSSÉE 2 est déjà présente sur votre poste de travail, alors il faut la
désinstaller au préalable.
o Pour ce faire, cliquez sur le bouton « Démarrer », allez dans le panneau de configuration
et choisissez « ajout/suppression de programmes ». Sélectionnez ensuite le programme
CHAUSSÉE 2 et cliquez sur « Supprimer ».
2. Lancez l’installation en double cliquant sur le fichier portant l’extension « .MSI » ou « .EXE »
o L’installateur devrait détecter la présence d’une autre version 2 si vous ne l’avez pas
désinstallée. Il faut alors choisir de la désinstaller et relancer ensuite l’installation. Ne pas
choisir le bouton « REPAIR » qui ne fait que restaurer l’ancienne version.
o L’utilisateur doit bénéficier de tous les droits administrateur (lecture et écriture de fichiers)
à l’intérieur du répertoire d’installation du logiciel. Dans le cas contraire le logiciel ne
fonctionnera pas intégralement.
3. Il est possible que certains privilèges d’accès au registre du système d’exploitation (Windows) et aux
répertoires systèmes du disque dur soient nécessaires pour réussir l’installation. Communiquez avec
votre administrateur informatique si le fichier d’installation échoue à la suite d’un message faisant état
de privilèges insuffisants.
5 - SURVOL RAPIDE
1- Segment homogène
Les structures de chaussées occupent dans la réalité un espace tridimensionnel, soit la
profondeur verticale, la longueur et la largeur. Le logiciel ne comprend que des modèles
unidimensionnels délimités par des épaisseurs de couches.
Il incombe au concepteur de faire autant de calculs que nécessaire pour tenir compte de l’aspect
tridimensionnel. Il est possible de sauvegarder autant d’analyses qu’il faut pour un projet donné.
2- Objectifs
Choisir le type de route et la classe de DJMA (débit de circulation journalier moyen annuel).
o Le logiciel utilise ce choix pour définir les objectifs de performance par défaut, mais
l’utilisateur a la possibilité de les modifier selon ses besoins spécifiques.
Entrer les ÉCAS anticipés durant la période de conception. Si nécessaire, l’outil ÉCAS permet de
calculer cette valeur à partir des données de circulation.
3- Climat
Choisir la station météorologique la plus représentative du contexte climatique qui règne sur le
site étudié.
Ajuster si requis l’intensité de l’hiver à considérer pour l’analyse du gel en modifiant la période de
récurrence (PR) de l’indice de gel, ou conserver la valeur par défaut.
4- Couches de matériaux
Sélectionner en premier lieu le type de sol de support (couche « S » en bas à gauche).
Sélectionner ensuite le type de revêtement bitumineux (couche 1), tout en prenant soin de
surveiller si la haute résistance à l’orniérage (HRO) est requise (indicateur au-dessus des
matériaux).
Sélectionner ensuite les autres couches de haut en bas (fondations, sous-fondation, strates de
sol).
Les matériaux sont souvent indiqués à l’aide d’abréviations standardisées ou faciles à retenir. Une
« info-bulle » fournit plus d’information sur un matériau sélectionné, lorsqu’on le pointe durant
environ deux secondes avec le curseur de la souris.
La sélection d’un matériau ajoute une couche avec les paramètres par défaut définis à l’intérieur
de la bibliothèque de référence. Il est ensuite possible de modifier les paramètres à partir des
contrôles de saisie.
Ajuster les propriétés des matériaux de façon à refléter les conditions réelles aussi fidèlement que
possible. Le module de résilience « Mr » du sol (onglet STRUCTURAL), ainsi que les valeurs de
teneur en eau et gélivité (onglet GEL) constituent les principaux ajustements typiques; il est
recommandé d’ajouter autant de couches que nécessaire pour représenter les différentes strates
de sol dans la zone de pénétration du gel. Dans la mesure du possible, les différentes couches
devraient refléter la position de la nappe phréatique en différenciant les zones non saturées (Sr <
85 %) et saturées (Sr ≈ 100 %). Le module GEL permet de vérifier la porosité (n) ainsi que la
saturation (Sr) afin de guider le choix des paramètres, l’apparition de cases orange signifiant que
l’agencement des valeurs est irréaliste et qu’il nécessite un réajustement.
5- Onglet STRUCTURAL
Ajuster le module des couches en fonction des données de portance disponibles (en faisant varier
le facteur « F Mr »).
Déterminer les épaisseurs minimales permettant de rencontrer la durée de vie structurale visée :
W18 doit être supérieur à ÉCAS pour chaque couche. Aucun voyant rouge ne doit donc être
maintenu dans la colonne W18 située à droite. Cette étape est plus facile si l’on procède couche
par couche de haut en bas, et en revenant à la couche 1 si nécessaire.
6- Onglet GEL
Ajuster la gélivité de chaque couche (SPo et a) en fonction des données disponibles (essai de
gel, sédimentométrie, valeur au bleu, profondeurs de gel et soulèvements mesurés, etc.).
Ajuster la masse volumique sèche et la teneur en eau de chaque couche en fonction des données
disponibles
o Sous la nappe phréatique, le sol devrait être considéré comme saturé (Sr ≈ 100 %).
o Certaine cases deviennent orange lorsque les données volumétriques sont incohérentes
entre elles. (Les paramètres choisis peuvent être considérés comme cohérents à la
condition qu’aucun voyant orange ne soit visible).
Augmenter l’épaisseur d’une des couches de la chaussée pour limiter le soulèvement au gel en
dessous du seuil admissible. Cela équivaut à éteindre le voyant rouge pouvant apparaître dans la
case du soulèvement (h en bas à droite).
Ajuster au besoin les épaisseurs de la chaussée, pour que l’épaisseur totale respecte le critère
de protection partielle contre le gel.
9- Variantes de conception
Le logiciel permet de comparer le potentiel d’utilisation de différents matériaux de construction
(avec ou sans recyclage, avec ou sans stabilisation, etc.) Cette approche permet de connaître
différentes variantes offrant une performance identique à un coût différent. Cela implique la
production d’une feuille de calcul pour chaque variante recommandée pour chaque segment
homogène. Il faut par contre tenir compte des contraintes d’exécution sur le chantier.
Sauvegarder et imprimer les scénarios retenus sous la forme de fichiers d’extension .cha.
L’interface du logiciel CHAUSSÉE est conçue de façon à afficher les paramètres de base les plus
élémentaires sur l’écran principal. Les modules de calcul STRUCTURAL, GEL et GEL (1994) sont
toutefois répartis sur trois onglets distincts.
Le contrôle le plus répandu à travers le logiciel est illustré à la Figure 2. Contrairement à la version 1, la
mise à jour des calculs ne s’effectue qu’après confirmation de la saisie des nouvelles valeurs. Cela peut
se faire en frappant la touche Entrée, la touche Tab, ou en sélectionnant un autre objet de la feuille. La
saisie d’une entrée invalide se traduira par un bip accompagné d’un refus de refaire les calculs.
Lorsqu’il est disponible, l’incrémenteur manuel permet de modifier une valeur numérique sans la
dactylographier. Il réagit à la souris et aux flèches de clavier ainsi qu’aux touches Page précédente et
Page suivante. La vitesse d’incrémentation peut être réduite lorsqu’on appuie en même temps sur la
touche Ctrl, ou accélérée avec la touche Maj. Les saisies faites avec l’incrémenteur déclenchent
immédiatement la mise à jour des calculs, sans qu’il soit nécessaire de frapper la touche Entrée.
Le bouton de recherche automatique ne sert qu’à déterminer plus rapidement l’épaisseur minimale d’une
couche de matériau. La méthode la plus efficace consiste à débuter avec l’onglet STRUCTURAL en
suivant les couches de haut en bas. Le logiciel cherchera l’épaisseur minimale favorisant l’atteinte de la
durée de vie structurale spécifiée comme objectif de performance (W18 ≥ ÉCAS). Il ne regarde toutefois
que la durée de vie de la couche visée. Il peut donc arriver que l’utilisateur ait besoin de l’augmenter
manuellement pour compenser une limite d’épaisseur imposée sur une autre couche. La recherche dans
le module STRUCTURAL ne tient pas compte de la protection contre le gel. Il faut donc ensuite ouvrir l’un
des onglets GEL et demander une nouvelle recherche sur la couche choisie pour combler la protection
contre le gel. Toutes les recherches d’épaisseur se limitent aux bornes minimales et maximales attribuées
à chaque matériau. Le menu Outils – Options permet de spécifier si l’on préfère que les épaisseurs soient
arrondies ou affichées au millimètre près.
Paramètres avancés : Certains paramètres ne sont pas directement présentés sur l’écran principal afin
d’alléger l’interface et de mieux concentrer l’attention de l’utilisateur sur les éléments les plus importants.
L’accès aux paramètres avancés peut se faire uniquement lorsque le niveau d’utilisation Approfondi est
sélectionné dans l’onglet UTILISATEUR de la fenêtre de dialogue des Options (menu Outils – Options).
Cela fait alors apparaître certains boutons donnant accès à des boîtes de dialogue supplémentaires.
En ce qui concerne les matériaux, le niveau d’utilisation Approfondi active aussi un accès vers d’autres
paramètres avancés disponibles en double-cliquant sur la case de la variable concernée, ce qui fait
apparaître une grille de saisie tirée de la bibliothèque de référence. Par exemple, la grille affichée sur la
Figure 3 apparaît lorsqu’on double-clique sur la case de saisie de l’épaisseur d’une couche. Elle permet
de modifier l’épaisseur minimale et maximale des couches ou le pas d’incrémentation des épaisseurs. Les
modifications n’affectent que la copie appartenant à la feuille de calcul en cours. Il faut noter que les
matériaux apparaissent dans un ordre qui ne correspond pas nécessairement à leur positionnement dans
la structure de la chaussée, et qu’un matériau utilisé dans plusieurs couches n’y apparaît qu’en un seul
exemplaire, commun à chacune des couches concernées. La même démarche peut être suivie pour tous
les paramètres avancés inventoriés dans le Tableau 1.
Bibliothèque de référence : Les valeurs par défaut sont définies dans une base de données Microsoft
Access ®. Il s’agit du fichier CHAUSSEE2.MDB situé dans le même dossier que l’exécutable (.exe).
Coût unitaire des matériaux : La commande « Edition – Coûts unitaires par défaut » permet de spécifier
les prix unitaires à l’intérieur de la bibliothèque de référence. Les valeurs peuvent être exprimées en
$/tonne, en $/m² ou en $/m³. Il est recommandé de réviser ces valeurs en fonctions des coûts typiques à
chaque région.
Coût unitaire de la structure de chaussée : Le coût unitaire de la structure de chaussée (en $/m²)
simulée est affiché à la droite de l’écran principal, en tenant compte de l’épaisseur des couches, de leur
masse volumique et de leur coût unitaire.
Il est possible de désactiver le calcul du coût d’une couche quelconque en maintenant la touche
« Control » (CTRL) du clavier pendant qu’on clique sur la case de coût. Cela est utile par exemple pour
évaluer le coût d’une réfection superficielle pour laquelle certaines couches de matériaux sont déjà en
place et ne représentent aucune dépense pour la réalisation des travaux.
Le coût affiché représente uniquement celui des voies de roulement et ne vise qu’à faciliter la première
estimation du coût d’une variante type de structure de chaussée. Les coûts liés aux travaux de
terrassement (volumes de déblai et de remblai), à la géométrie de la chaussée de même qu’à la coupe
transversale (largeur des accotements, pente des talus de fossé) ne sont pas considérés par le logiciel.
Également, les frais rattachés à la signalisation de chantier, aux dispositifs de retenue et autres
accessoires, de même que la disposition des rebuts pendant les travaux constituent d’autres exemples de
coûts qui ne sont pas considérés par le logiciel. Une estimation plus détaillée doit donc être effectuée pour
comparer certaines variantes ainsi que pour estimer le coût des travaux.
Le type de route et la classe de DJMA sont aussi utilisés par l’outil ÉCAS afin de fournir un coefficient
d’agressivité moyen par défaut. Toutes les valeurs par défaut sont configurées dans la bibliothèque de
référence.
Il est aussi possible d’inscrire une épaisseur de roulement qu’on prévoit mettre en place l’année suivant la
pose de la couche de base du revêtement. (Pavages en parachèvement.) Cette épaisseur doit être
incluse dans l’épaisseur de revêtement spécifiée lors du choix des matériaux. Elle permet de corriger le
calcul structural en tenant compte des surplus de dommages causés durant l’année où la chaussée est en
service malgré ce déficit.
La durée de vie par défaut représente l’objectif recommandé pour un revêtement neuf posé sur une
fondation stable et exempte de tout patron de fissuration. Plusieurs considérations appuient le bien-fondé
d’une durée de vie structurale prolongée par rapport aux critères de 1994 (St-Laurent et Langlois, 2006) :
Un meilleur comportement thermique des enrobés depuis l’adoption des classes de bitumes PG
adaptés aux divers contextes climatiques québécois. (Savard et autres, 2004) Cela se traduit par
un nombre moins élevé de fissures transversales sur les revêtements « neufs ».
Une amélioration de la conception au gel avec la méthode des soulèvements contrôlés qui assure
ainsi une meilleure stabilité de la chaussée en période hivernale et en période de dégel.
Les divers progrès (conception, matériaux, mise en œuvre) peuvent prolonger la durée de vie des
chaussées à condition que la période de conception structurale soit prolongée en conséquence.
C’est l’analogie d’une rupture au chaînon le plus faible.
La remontée des fissures à la suite d’un recouvrement bitumineux limite la performance des
resurfaçages. Ce maillon faible n’existe pas dans le cas d’une chaussée neuve. La stratégie
recommandée consiste à dimensionner la chaussée neuve selon une durabilité qui dépasse celle
de la couche de roulement, pour que les resurfaçages, se faisant sur une chaussée exempte de
bris structuraux, soient plus durables.
Le rehaussement de la durée de vie structurale représente une faible fraction du coût des
constructions neuves, considérant qu’on double les ÉCAS admissibles sur un revêtement neuf à
chaque ajout d’environ 25 mm d’enrobé.
L’analyse avantage-coût indique qu’une chaussée à longue durée de vie (40 ans et plus) est
rentable même si le surcoût initial correspond à celui d’un resurfaçage de 70 mm. Le domaine de
rentabilité est potentiellement plus grand si l’on ajoute les coûts aux usagers (délais de files
d’attente) ainsi que diverses autres considérations environnementales ou stratégiques.
La durée de vie structurale doit cependant être revue à la baisse dans les cas suivants :
Resurfaçages d’un revêtement fissuré. La remontée des fissures laissées dans le vieux
revêtement limite la durée de vie des resurfaçages à un maximum de l’ordre de 10 à 15 ans.
La durée de vie d’un resurfaçage peut être augmentée d’environ 5 ans lorsque l’intervention est
bonifiée par le recyclage à froid d’une fraction significative du vieil enrobé, ou le recours à une
autre technique équivalente pour ralentir la remontée des fissures (p. ex. : membrane élastomère
avec enrobé coulé à froid).
Réhabilitations dans un contexte favorisant la formation de soulèvements au gel supérieurs aux
seuils recommandés.
Contextes spéciaux où la réalisation d’autres travaux de réfection ou de démolition est prévisible.
Secteur en milieu urbain où l’état (et l’âge) des services souterrains requiert potentiellement des
travaux d’excavation avec tranchées.
Le débit de circulation est exprimé en termes de débit journalier moyen annuel (DJMA), lequel inclut la
somme de tous les véhicules circulant dans les deux directions et toutes les voies de circulation (sauf
mention contraire). Le DJMA est une moyenne établie pour les jours ouvrables normaux.
Le DJMA évolue en général dans le temps, selon un certain taux d’accroissement annuel. La moyenne à
l’intérieur d’une période de temps correspondant à la période de conception est appelée le DJMA projeté.
Considérant un taux de croissance annuel constant et similaire à celui d’un taux d’intérêt composé, nous
pouvons déduire le DJMA projeté comme étant égal à :
DJMAprojeté = DJMAinitial · fa / n
Équation 1
Le calcul structural traite la durée de vie comme étant le nombre total d’essieux (W18) exprimés en
équivalent de charge axiale simple (ÉCAS) que la chaussée peut supporter avant d’atteindre son seuil de
détérioration terminal. Par définition, l’ÉCAS correspond à un essieu normalisé de 8165 kg (18 000 lb)
muni de pneus doubles (quatre pneus au total). La durée de vie structurale est considérée comme
adéquate lorsque le nombre d’essieux admissibles (W18) est supérieur ou égal au nombre d’essieux
prévus (N18) durant la période de conception.
L’agressivité du trafic pendant la période de conception, exprimée en ÉCAS, peut être calculée à l’aide de
l’outil ÉCAS (équation suivante) ou entrée directement dans la case de saisie (écran principal).
2 000 6 94 6 12 82
4 000 12 88 6 18 76
6 000 15 85 7 21 72
8 000 18 82 7 23 70
10 000 19 81 7 25 68
15 000 23 77 7 28 65
20 000 25 75 7 30 63
25 000 27 73 7 32 61
30 000 28 72 8 33 59
35 000 30 70 8 34 58
40 000 31 69 8 35 57
50 000 33 67 8 37 55
60 000 34 66 8 39 53
70 000 --- --- 8 40 52
80 000 --- --- 8 41 51
100 000 --- --- 9 42 49
Source : DARTER et autres (1985)
Dans le cas où un dimensionnement adapté aux sollicitations de chacune des voies est prévu, il est
recommandé d’allouer une marge de sécurité en ce qui a trait au trafic anticipé dans les voies de
dépassement (gauche et centre). L’outil ÉCAS prévoit la possibilité d’entrer un facteur de sécurité (FS) à
cet effet.
Le coefficient d’agressivité moyen exprime le nombre d’ÉCAS attribué pour chaque camion. Il peut être
entré directement dans l’outil ÉCAS (saisie directe), déterminé à partir des résultats d’un relevé de
comptage avec classification des camions, ou estimé à partir de valeurs par défaut établies dans la
bibliothèque de référence.
Un recensement avec pesage des camions est la meilleure façon de connaître l’agressivité du trafic lourd.
La section 7.3 décrit une méthode pour déterminer le coefficient d’agressivité (CA) d’un camion dont le
chargement et la configuration des essieux sont connus.
Un recensement avec classification des types de camions est la solution de rechange à privilégier en
l’absence de pesage. L’outil ÉCAS offre une fenêtre de compilation des données de classification pour le
calcul du coefficient d’agressivité moyen (Figure 5). Des valeurs typiques de coefficient d’agressivité pour
chaque classe de camions sont proposées; ces dernières peuvent être modifiées selon l’information
disponible.
7.3 - Coefficient d'agressivité (CA) pour un camion dont la charge est connue
Le calcul simplifié du coefficient d’agressivité (CA) d’un véhicule en équivalent de charge axiale
simple (ÉCAS) normalisé à 8,16 tonnes se fait de la façon suivante :
Équation 3
Où : mi = poids de l’essieu ou du groupe d’essieux i,
mref = poids de l’essieu ou du groupe d’essieux de référence équivalent à 1 ÉCAS :
= 8,16 tonnes pour un essieu simple
= 15,20 tonnes pour un essieu double
= 21,80 tonnes pour un essieu triple
(1 T = 1000 kg)
Voici une série d’exemples courants.
B.21
Tare : 5,5 + 4,8 + 4,8 = 15,1
Charge utile : 0 + 13,2 + 13,2 = 26,4
Total : 5,5 + 18 + 18 = 41,5
B.32
Tare : 5,5 + 5 + 7 = 17,5
Charge utile : 0 + 13 + 17 = 30,0
Total : 5,5 + 18 + 24 = 47,5
B.33
Tare : 5,5 + 5 + 7,2 = 17,7
Charge utile : 0 + 13 + 18,8 = 31,8
Total : 5,5 + 18 + 26 = 49,5
B.44
Tare : 5,5 + 5 + 7,8 = 18,3
Charge utile : 0 + 14 + 23,2 = 37,2
Total : 5,5 + 18 + 32 = 55,5
8 - CLIMAT
La prise en compte du climat s’effectue sur la base des
données climatiques provenant des stations
météorologiques réparties sur l’ensemble de la province. Les
données climatiques de chaque station sont inscrites dans
un fichier CLM portant le nom de l’emplacement de la
station. Le choix d’un fichier CLM peut s’effectuer
directement sur la carte interactive ou avec l’explorateur de
fichier standard de Windows (bouton « Choisir » avec le clic
gauche ou droit de la souris). Un bouton « Parcourir » est aussi affiché au-dessus de la carte.
La zone climatique (nord ou sud), comme définie dans la norme (tome II, chapitre 2, Figure 2.5-1) est
utilisée pour déterminer la température effective du revêtement (TBB) nécessaire au calcul de son module
de résilience (Mr). La température effective typique est de 20,5 °C dans la zone sud et de 17,3 °C dans la
zone nord.
Notes :
- la ligne de délimitation, pour la partie nord du fleuve, correspond au début de la zone montagneuse;
- les Îles-de-la-Madeleine sont situées dans la zone nord.
Le module GEL 1994 est basé uniquement sur l’indice de gel normal (IGn) qui représente la moyenne des
hivers compilés pour une station météorologique.
Le module GEL prévoit l’utilisation des intrants suivants basés sur l’historique des données climatiques de
la station : la température moyenne annuelle (Tma), l’indice de gel normal (IGn) et l’écart type sur l’indice
de gel (IG). Lorsqu’il est inscrit en caractères rouges, l’écart type utilisé provient d’une estimation
indirecte basée sur l’indice de gel normal.
La période de récurrence (PR) sert à spécifier le niveau de confiance visé pour le choix de l’indice de gel
de conception (IG). Un certain nombre d’écarts types est ajouté à la moyenne, conformément à une
distribution statistique normale (Tableau 5). Par exemple, une période de récurrence de 10 ans
correspond à un niveau de confiance R de 90 % (prévision sécuritaire pour 9 hivers sur 10), ce qui conduit
à l’utilisation de l’indice de gel moyen auquel on ajoute 1,282 fois l’écart type.
Les températures transmises à la surface (Ts) ne sont pas identiques aux températures de l’air (Ta).
L’écart dépend des conditions atmosphériques (heures d’ensoleillement, couvert nuageux, vent, humidité,
pollution, etc.), de la capacité d’absorption de la couche de surface (albédo, couleur, texture, exposition
au soleil, inclinaison, orientation, etc.) et du régime thermique sous la surface. Le calcul du gel se fait à
partir des températures journalières de la surface, d’où l’apparition d’un l’indice de gel transmis à la
surface (IGs). Le rapport entre l’indice de gel de surface et l’indice de gel de l’air est désigné par le facteur
« n ».
IGs
n
IG
Équation 4
À cause des variables précédemment énumérées, le facteur n varie d’un site à l’autre, ainsi que d’une
année à l’autre. Il ne peut être modifié qu’en mode d’utilisation de niveau Approfondi (menu Outils –
Options). Un bouton gris apparaît dans ce cas à côté du facteur n, pour accéder au panneau de contrôle
réservé à cet effet. Les modes suivants sont disponibles :
1- IGs = n·IG + b : Cette méthode permet d’appliquer directement un facteur n prédéfini par
l’utilisateur. L’ordonnée à l’origine « b » peut aussi être modifiée.
Le facteur n peut être différencié pour les températures sous le point de congélation (gel) et au-dessus
(dégel). Les validations faites en comparant le logiciel aux données de plusieurs sites d’essais indiquent
que la version actuelle du calcul du gel fournit de meilleures prévisions lorsqu’on pose n 1 (écart type
0,12)
Il faut alors respecter un format et une orthographe d’écriture conformes à l’exemple montré dans le
Tableau 4 (exemple tiré du fichier « (program files)\Chaussee2\Stations\Québec a.clm »). Les titres
débutant par le mot « Hiver » et par « DJG » apparaissent ainsi dans la liste de simulation lorsque le
fichier CLM est choisi. C’est ce qui permet de sélectionner les séries de données correspondantes. Ces
séries de données additionnelles ne sont utilisées que par le module GEL.
[DJG 2004] [Titre d’une série de degrés-jours de gel (doit débuter par les lettres « DJG »)]
DateDebut = 2003/11/30 Date de début de la série
>Table: DegrésJours >Nom du tableau (facultatif)
>Jours °C·jours >En-tête des colonnes (facultatif)
1 2 Durée (en jours) et intensité du gel (en °C·jours sous zéro)
31 197
31 528 Le module GEL convertit les indices de gel en températures moyennes.
29 281
25 127
[Hiver 2004] [Titre d’une série de températures (doit débuter par le mot « Hiver »)]
DateDebut = 2003/11/30 Date de début de la série
>Table: Températures >Nom du tableau (facultatif)
>Heures °C >En-tête des colonnes (facultatif)
24 -2,1 Durées (24 heures) et températures journalières
24 -4,4
24 -11,2 (Il faut obligatoirement entrer des intervalles de 24 heures.)
24 -9
24 -12,8
24 -14,1
24 -9 Les températures sont publiées par Environnement Canada dans le site
24 -3,4 Internet suivant : http://www.climat.meteo.gc.ca
.
.
.
9 - CALCUL STRUCTURAL
La méthode de l’AASHTO est basée sur une corrélation statistique dérivée des observations de l’essai
routier AASHO qui a eu lieu durant les années 60. L’équation pour les chaussées bitumineuses est la
suivante :
PSI
log
log W18 Z R · S 0 9,36 log ( SN 1) 0,20 4,2 1,5
1094 2,32 log (145,04 Mr) – 8,07
0 ,40
SN 1 5,19
Équation 5
Elle exprime un lien entre la durée de vie en nombre d’essieux lourds admissibles (W18) et la détérioration
du niveau de service (PSI). Les caractéristiques de la chaussée qui entrent en jeu sont le nombre
structural (SN), qui représente l’épaisseur structurale de la chaussée, et le module de résilience (Mr), qui
correspond à la rigidité du sol qui la supporte. Le comportement des chaussées est en réalité bien plus
complexe et fait intervenir d’autres facteurs. Il existe ainsi une certaine dispersion exprimée par la variable
(S0). L’équation en tient compte de façon probabiliste en faisant intervenir un multiple (ZR) de la dispersion
qui dépend du degré de risque toléré.
ZR : déviation normale associée au risque de calcul (1-R). Une table statistique standard (Tableau
5) sert à déterminer directement le ZR à utiliser en fonction du niveau de confiance (R) visé;
R (%) ZR R (%) ZR
50 0 93 -1.476
60 -0.253 94 -1.555
66 -0.412 95 -1.645
70 -0.524 96 -1.751
75 -0.674 97 -1.881
80 -0.841 98 -2.054
85 -1.037 99 -2.327
90 -1.282 99.9 -3.090
91 -1.340 99.99 -3.750
92 -1.405
PSI : indice de viabilité de la chaussée. C’est un indice de qualité globale de la chaussée qui
s’échelonne de 0 à 5. Le PSI est la différence de PSI entre une chaussée neuve et une
chaussée « à refaire ». Dans cette équation, l’écart admis par le concepteur pour les deux états
dits initiaux et terminaux est mis en rapport avec les valeurs de référence qui sont 4,2 et 1,5
respectivement;
sus-jacente. Le module de résilience de chaque couche est aussi utilisé pour déterminer le
nombre structural. Il faut utiliser une valeur effective tenant compte des variations saisonnières;
Le nombre structural au-dessus de chaque couche doit être suffisant pour supporter le trafic sans
déformation excessive durant toute la période de conception. La conception finale correspond alors à un
assemblage de couches de matériaux et d'épaisseurs définies qui résultent ainsi en un pourcentage de
chances de conserver la chaussée en état à la fin de la période de conception pour tout le trafic anticipé.
SN1 Revêtement
D1
SN2 Fondation D2
Sous-fondation D3
SN3
Sol
On doit résoudre l’équation de l’AASHTO (équation 1) pour chacune des composantes structurales en
considérant de façon cumulative chaque couche à partir de la surface avec le matériau juste au-dessous.
Ainsi, pour la première couche, l’équation de l’AASHTO peut être vérifiée en prenant le SN1 avec le Mr de
la couche 2 où :
SN1 = a1 D1 / 25,4
où :
SN1 : nombre structural au-dessus de la fondation
D1 : épaisseur du revêtement (en mm)
a1 : coefficient structural du revêtement = f (Mr1)
où :
SN2 : nombre structural au-dessus de la sous-fondation
D2 : épaisseur de la fondation
a2 : coefficient structural de la fondation = f (Mr2)
m2 : coefficient de drainage de la fondation
où :
SNn : nombre structural composé pour n couches
Di : épaisseur de la couche i
a : coefficient structural de la couche i = f (Mri)
mi : coefficient de drainage de la couche i
Les coefficients structuraux (ai) sont des valeurs qui expriment la rigidité d’une couche en épaisseur
effective d’apport structural pour chaque tranche de 25,4 mm (1 pouce) de matériau. Ils peuvent être
déduits directement à partir des modules de résilience (Mr en MPa) :
Les coefficients Ka et Kb dépendent du type de matériau. Typiquement, les paramètres suivants sont
recommandés.
Ka Kb
Revêtement d’enrobé bitumineux : 0,414 1,896
Fondations granulaires : 0,249 0,977
Sous-fondation granulaire : 0,227 0,839
Le coefficient de drainage (mi) est introduit pour les couches non liées dont la portance est modifiée par la
présence d’eau de ruissellement ou provenant de la nappe phréatique. Il a pour fonction de corriger les
coefficients structuraux en vue de tenir compte de la capacité des couches à drainer l’eau. Le coefficient
de drainage varie donc suivant la perméabilité du matériau, la porosité effective, les pentes et les
distances à drainer ainsi que l'épaisseur des couches. Son choix est basé sur le temps nécessaire pour
drainer 50 % de l'eau libre dans la fondation et la sous-fondation. Dans les conditions climatiques du
Québec, une valeur de 0,8 est proposée aux fins de conception.
La rigidité des matériaux qui composent chaque couche de la chaussée est exprimée par le module de
résilience (Mr) déduit sur la courbe de déformation en fonction de la contrainte appliquée. Le module est
la pente de cette courbe et son utilisation reste valable tant que la sollicitation des matériaux de la
chaussée reste dans le domaine élastique, c’est-à-dire tant que les tassements permanents sont
négligeables par rapport à la partie élastique.
Le module de résilience varie selon le type de matériau, ses caractéristiques intrinsèques, la quantité
d’eau qu’il contient et le degré de compaction. Le module d’un même matériau peut aussi varier sous
l’effet de facteurs externes comme la température et l’état de contrainte auquel il est soumis. La durée
d’application de la charge a aussi un effet sur la déformation et le module d’un matériau visqueux tel qu’un
matériau bitumineux. Le module d’un même matériau dans une chaussée aura donc des variations
saisonnières et même journalières.
Il existe différents types de modèles de comportement du module de résilience qui peuvent être associés
à chaque type de matériau. Le choix du modèle et de ses paramètres doit s’appuyer non seulement sur
des essais de laboratoire, mais aussi sur des études de terrain et des simulations mathématiques
permettant de représenter les conditions réelles de mise en service et de variations saisonnières. Le
Tableau 6 montre les modèles utilisés par le logiciel CHAUSSÉE 2. Ces paramètres de modélisation sont
cependant visibles uniquement en mode d’utilisation de niveau Approfondi, lorsqu’on double-clique sur
une case d’affichage du module de résilience.
Le module de résilience modélisé à l’aide des équations du Tableau 6 et affiché dans le module de calcul
STRUCTURAL est directement considéré comme étant la valeur effective tenant compte de toutes les
variations saisonnières. La méthode de l’AASHTO (1993) prescrit la méthode de détermination du Mr
effectif en tenant compte du dommage attribuable à chaque période de l’année (Tableau 7).
Les coefficients K1, K2, K3 et K4 contenus dans la bibliothèque de référence ont été étalonnés
conformément à cette approche, de façon à utiliser directement le résultat dans l’équation de l’AASHTO
(Équation 5).
L’utilisation du Tableau 7 permet aussi de définir un facteur d’ajustement saisonnier (FAS) décrivant le
rapport entre le Mr effectif annuel et la valeur maximale d’été :
36,1
Exemple du Tableau 7 : FAS 0,70
é é 51,7
Équation 8
Ce facteur FAS intègre l’effet des variations saisonnières dans un seul paramètre. Il a la propriété d’être
indépendant de toute augmentation ou réduction du Mr d’un matériau lorsque celle-ci respecte la même
proportion durant l’ensemble de l’année. À défaut de paramétrer explicitement tout le détail des variations
saisonnières, la bibliothèque de référence contient le facteur d’ajustement saisonnier (FAS). Cela permet
de simplifier le logiciel en même temps que de reconstituer le module d’été des sols et matériaux non liés.
Le facteur de module réversible (FMr) est un commutateur qui permet de modifier le Mr effectif d’une
couche de matériau sans intervenir dans le modèle décrit dans le Tableau 6 et le Tableau 7. Il est sous-
entendu que ce facteur est constant durant toute l’année car il multiplie directement le module effectif. Les
effets se propagent alors dans le calcul du coefficient structural (a), du nombre structural (SN) et de la
durée de vie structurale (W18).
Ce facteur peut être utile pour étalonner le module ou le coefficient structural avec la valeur déterminée à
la suite d’un essai de déflexion, d’un essai de laboratoire, ou même d’un relevé visuel. L’expérience
indique qu’un revêtement existant est affaibli lorsqu’il est fissuré dans les sentiers de roues (Tableau 8), et
qu’il en est de même pour une fondation granulaire non conforme, dégradée, contaminée par des
particules fines ou mal drainée. Il est donc préférable de mesurer la résilience des matériaux existants, y
inclus le sol de support, et d’en tenir compte avec le facteur FMr.
En plus des essais de laboratoire disponibles, la résilience des couches existantes peut être déterminée à
l’aide d’essais de déflexion (déflectomètre FWD, norme d’essai ASTM D 4694) ou de divers essais de
pénétration ou de résistance. Il faut noter que les modules de résilience compatibles avec le guide
AASHTO (1993) ne correspondent pas nécessairement aux modules utilisés selon les méthodes
d’analyse basées sur la théorie de l’élasticité. Cela provient du fait que la méthode AASHTO a été
développée à partir de modules déterminés en laboratoire suivant un protocole particulier. Von Quintus et
Killingsworth (1997a et 1997b) proposent des facteurs de correspondance à cet effet.
Dans le cas du sol de support, l’Équation 9 (a, b, ou c) est recommandée pour déterminer le Mr à partir
d’un bassin de déflexion mesuré avec un déflectomètre FWD.
, , , , / ,
a) 6,89476 10 (Thompson, 1989)
b) 172,608 1,42385 0,0030607 (Hall et Elliot, 1992)
∙ ∙ ∙ ∙
c) ∙ (Boussinesq, 1885 et AASHTO, 1993)
∙ ∙ ∙ ∙
Équation 9
o , , = déflexions (μm) à 0 ; 305 et 914 mm du centre de la charge, pour un essai
FWD avec charge de 40 000 N d’intensité et 150 mm de rayon)
o a = rayon de la plaque de chargement (mm)
o = contrainte appliquée en surface (MPa)
o P = charge appliquée en surface (N)
o = distance par rapport au centre de la charge (mm)
Le guide AASHTO décrit comment choisir la distance r optimale. Une distance de
l’ordre de 900 mm est généralement acceptable.
o = déflexion (mm) mesurée à la distance r
o = coefficient de Poisson
o = facteur de prédiction du module du sol
Le guide AASHTO propose = 0,24, ce qui revient à utiliser l’équation de
Boussinesq en posant ≈ 0,5.
o C = Coefficient de correspondance entre E et Mr
Von Quintus et Killingsworth (1997b) proposent un coefficient pour divers
contextes. La valeur recommandée pour des sols fins est de l’ordre de 0,33.
o E = Module d’élasticité apparent du sol de support (MPa)
o Mr = module de résilience apparent du sol de support pour une contrainte déviatorique
( ) de l’ordre de 43 kPa. (MPa)
La Figure 7 montre par ailleurs une série d’exemples de corrélation qui permettent d’estimer le module de
résilience d’un sol ou d’un matériau à partir de sa résistance exprimée selon l’indice de portance
californien (CBR). Dans le cas des sols cohérents, il est aussi possible de récupérer des données
d’études géotechniques à l’aide de l’Équation 10. Il faut tenir compte que le paramètre S0 de l’Équation 5
prévoit la dispersion globale des différentes variables d’un segment homogène. Il faut aussi penser aux
variations saisonnières avant de comparer une mesure ponctuelle avec la valeur effective pour l’ensemble
de l’année. Le logiciel affiche le facteur d’ajustement saisonnier proposé (FAS) et s’en sert pour afficher
une conversion du Mr effectif du sol de support en valeur maximale d’été, ajoutant aussi l’équivalence
pour l’indice CBR et la résistance au cisaillement.
Figure 7 : Corrélation entre le module de résilience et l’indice CBR
1000 AASHTO 1993 (fondations, fig 2.6) (66,3 Ln(CBR)-93,2)
AASHTO 1993 (SF, fig 2.7) (30,4 Ln(CBR) +1,9)
AASHTO 1986 (sol, fig FF.6) (13 CBR^0,69)
Heukelom et Foster, 1960 (10,3 CBR)
Rada et Witczak, 1981 (calcul pour θ =250 kPa)
Peyronne et Carrof, 1984 (5 CBR)
Peyronne et Caroff, 1984 (6,5 CBR^0,65)
Afrique du Sud, 1985 (30,79 CBR^0,44)
100
Lister et Powell, 1987 (17,6 CBR^0,64)
Mr, MPa
10
1
0.1 1 CBR 10 100
CBR Cu / 30
Équation 10
o CBR = indice de portance californien
Méthode d’essai : ASTM D 1883 ou AASHTO T 193
o Cu = résistance au cisaillement non drainée (kPa)
Méthodes d’essai (sols cohérents) :
scissomètre de chantier, norme BNQ-2501-200
scissomètre portatif (Serota et Jangle, 1972)
cône suédois, norme BNQ-2501-110
Plusieurs argiles intactes de l’est du Canada sont particulièrement sensibles au remaniement, notamment
lorsque l’indice de liquidité est élevé (IL > 0,5). L’absence de précautions adéquates peut amener une
perte drastique de résistance, et même à la liquéfaction. Les calculs de dimensionnement supposent
toutefois que les matériaux conservent leur intégrité pendant la construction. Le guide d’utilisation des
géosynthétiques de séparation et de renforcement des chaussées (Transports Québec, 2004) propose
des solutions et une méthode de conception pour protéger les sols faibles avant la pose du revêtement.
Ce guide fournit aussi des informations complémentaires sur la résistance typique des sols et matériaux
non-liés.
10 - CALCUL DU GEL
Par contre, dans la majorité des projets routiers, le dimensionnement au gel est dicté par le besoin d’éviter
l’endommagement du revêtement. Cet endommagement peut prendre la forme de fissures de gel
(lézardes) ou de déformations de la surface. Ces lézardes et déformations sont directement causées par
les soulèvements au gel, et plus particulièrement par les variations de soulèvements (soulèvements
différentiels). Le soulèvement (h) constitue un indicateur directement relié aux dommages ou à la
performance au gel.
L’analyse des soulèvements différentiels nécessite une analyse tridimensionnelle de la chaussée, alors
que les logiciels disponibles sont actuellement unidimensionnels. Il faudrait donc multiplier les analyses
pour plusieurs points distincts (idéalement pour chaque sondage ou chaque point de raccordement d’une
transition) et compiler les différents soulèvements obtenus. Il faut noter que le cahier des charges (CCDG,
2018, art. 13.3.4.7) tolère des déviations de profil de 5 mm sous une poutre rectiligne de 3 m pour
l’acceptation d’une nouvelle surface de revêtement bitumineux. Les suivis de comportement de
chaussées en service indiquent que le différentiel d’IRI entre l’été et l’hiver (IRIhiver-été) se retrouve entre
0,3 et 0,7 m/km sur les chaussées neuves correctement construites. Le seuil exigé pour les contrats
assortis d’une garantie de performance est de 1 m/km.
Le défi ultime du concepteur consiste donc à estimer le confort de roulement hivernal et la fissuration du
revêtement à partir des variations de soulèvement entre les différents sondages ou points d’analyse. Il est
à tout le moins évident qu’un soulèvement globalement plus faible a plus de probabilité de conduire vers
des soulèvements différentiels plus faibles. Les Finlandais Gustavsson et autres (1999) considèrent qu’un
seuil de soulèvement global situé entre 30 et 100 mm constitue un préalable pour maintenir un niveau de
service acceptable et prévenir la fissuration du revêtement. Du côté des chercheurs de l’Université Laval,
Konrad (1998) estime que les soulèvements acceptables semblent se situer entre 30 et 60 mm selon le
type de chaussée, alors que Doré et autres (2005) proposent un abaque définissant un seuil modulé en
fonction de l’épaisseur de la fondation granulaire à la jonction d’une tranchée non gélive. L’expérience
accumulée depuis l’an 2000 à l’intérieur de la Direction des chaussées indique que les soulèvements
différentiels sont peu perceptibles lorsque le soulèvement global est limité à moins de 50 mm, et qu’ils
peuvent être problématiques avec des soulèvements de plus de 80 mm. La bibliothèque de référence du
logiciel propose donc un seuil par défaut variant de 50 à 70 mm, selon la classe de route.
L'usage des critères de protection au gel de 1994 (chapitre 11) est recommandé pour baliser les
épaisseurs minimales (protection partielle) et maximales (profondeur P pour transition, Norme II-1.8,
Tableau 1.8-1) de la chaussée en complémentarité avec le critère de soulèvement admissible. Ce dernier
est toutefois le seul à pouvoir servir lorsque la zone soumise aux cycles de gel et de dégel se retrouve en
présence d'un isolant thermique, d'un sol argileux varvé ou ayant un indice de liquidité élevé (IL ≥ 0,9), ou
de plusieurs couches de sol de gélivité différente.
Le calcul du gel est basé sur le modèle SSR, mis au point en Finlande par Saarelainen (1992), en utilisant
le concept du potentiel de ségrégation de Konrad et Morgenstern (1980). Il consiste à calculer la
profondeur du gel (Z) et le soulèvement (h). Le calcul de la profondeur du gel se base sur l’équilibre du
bilan thermique au front de gel. L’équation décrivant l’équilibre des flux de chaleur (W/m²) au front de gel
est la suivante :
qm = qp + qf + qs
Équation 11
où :
qm = kf grad T- : flux de chaleur qui s’échappe du front de gel vers la surface, en traversant la
couche gelée, W/m²
qp = ku grad T+ : flux de chaleur du sol non gelé vers le front de gel (flux géothermique), W/m²
qf = L dz0 / dt : flux de chaleur généré par le changement de phase de l’eau interstitielle lorsqu’elle
se transforme en glace, W/m²
qs = Lw SP grad T- : flux de chaleur généré par l’eau supplémentaire de ségrégation au moment
de la formation de lentilles de glace, W/m²
L’équation doit être résolue de façon itérative pour déterminer l’avancée du front de gel (dz0) permettant
de maintenir l’équilibre des flux thermiques. Le calcul du soulèvement se fait ensuite suivant deux
composantes :
Le calcul doit se répéter pour chaque donnée de température (Tp) comprise dans l’hiver. On doit alors
incrémenter la profondeur du gel et le soulèvement à chaque boucle en plus de corriger la profondeur du
gel (Z) en fonction du soulèvement :
; ∑ ; ∑
Équation 14
L’indice de gélivité d’un sol quantifie sa propension à former des lentilles de glace sous l’effet du gel. Le
potentiel de ségrégation (SP) quantifie ce phénomène (Konrad et Morgenstern, 1980; Info DLC, 2002). Ce
paramètre varie en fonction l’état de contrainte du sol. Plus précisément, le potentiel de ségrégation est
calculé à partir de la valeur sans surcharge (SP0) et du coefficient de surcharge (a), en utilisant la relation
suivante :
À l’intérieur du logiciel, l’affichage du coefficient de surcharge ne se fait que lorsque la valeur SP0 est
supérieure à zéro.
Le Tableau 9 présente des équivalences de gélivité pour faciliter les conversions entre les systèmes les
plus courants. Le logiciel travaille en mm²/°C·heure et contient une bibliothèque de valeurs initiales en
fonction du type de sol. La valeur réelle pour un même type de sol peut par contre être très variable
comme en témoigne la Figure 8, adaptée de la charte du Laboratoire de recherche en région froide
(CRREL) du Corps des ingénieurs de l’armée américaine (USACE). Cette figure montre que les silts (ML
et ML-CL) peuvent présenter un indice de gélivité très élevé.
Figure 8 : Charte du CRREL convertie pour l’indice SP0
18
Adapté à partir de la charte du CRREL
16
14
12 ML et ML-OL
ML-CL
S P o , m m ² /H ° C
10
GM-GC
4 CL (IP>12)
SW CL-OL
SC et SM-SC
GP GW-GC GC
2 GW
GM, GP-GM et GW-GM
SP CH
0
1 10 100
Pourcentage de particules inférieures à 20µm
La Figure 8 montre que la classification unifiée ne permet pas une évaluation précise de la gélivité. Voici
les différentes approches qui permettent de déterminer l’indice de gélivité. Plusieurs de ces approches
peuvent aussi être combinées pour plus de fiabilité.
L’approche fondamentale pour déterminer la gélivité d’un échantillon de sol consiste à réaliser un essai de
congélation (méthode d’essai LC 22-331), lequel peut être fait par la Direction des matériaux du ministère
des Transports dans un délai d’environ une semaine.
Une autre approche très performante, et plus pratique sur les routes existantes, consiste à mesurer in situ
les profondeurs du gel et les soulèvements, et à étalonner le logiciel de façon à ce qu’il reproduise
fidèlement les mesures prises sur le terrain (Info DLC, 2010). La section 10.8 décrit les fonctions
spéciales prévues dans le logiciel pour permettre de procéder de cette façon.
La troisième approche consiste à utiliser les corrélations empiriques disponibles. Il y a d’une part celle
proposée par Konrad (2005), à partir des essais de caractérisation habituels auxquels on ajoute une
caractérisation des particules fines par sédimentométrie et un essai au bleu de méthylène. Cette
approche est résumée à la Figure 9 et détaillée en annexe II sous la forme d’instructions de travail à
l’intention des personnes en charge des études de sols. Cette approche caractérise spécifiquement le
potentiel de ségrégation de la fraction fine. Les sols avec une matrice de particules grossières peuvent
être moins gélifs (voir Figure 8).
2,0 P 400 µm
Minéralogie (prédominance) Ss 20 , 9 ·VB ·
P 80 µm
non-
1,8 argileuse
Ss ref 25,95 11,78 log d 50 FF 25,95 m 2 / g
argileuse
0,8
w / wL > 0,8
0,6
0,2 Réf.: Konrad J.-M. (2005) "Estimation of the segregation potential of fine-grained soils
using the frost heave response of two reference soils" Can. Geotech. J. 42:38-50.
0,0
0 1 2 3 4 5 6
Ss/Ssref
La Figure 10 montre une approche similaire pour le cas où l’essai au bleu de méthylène ne serait pas
disponible. Il est recommandé de toujours l’utiliser en parallèle pour délimiter la zone de confiance. De par
la dispersion des points, cette dernière s’avère imprécise lorsque le facteur de fines (Rf) est supérieur à
30.
L’expérience indique que les valeurs SP0 obtenus en laboratoire apparaissent souvent plus élevées que
sur le terrain. Konrad et Roy (1999) expliquent comment le SP0 diminue au-dessus de la nappe
phréatique, sous l’effet de la montée capillaire et des conditions non-saturées. L’utilisateur doit choisir des
valeurs SP0 appropriées puisque ces effets ne sont pas modélisés dans le logiciel.
Figure 10 : Estimation indirecte de la gélivité (d’après Rieke et autres, 1983 et Knutsson et autres, 1985)
Knutsson et al. (1985) (Essais in-situ)
Silt d'Ojeby (Labo) (Knutsson et al., 1985)
25 Silt d'Agassiz (labo grande échelle) (Knutsson et al., 1985)
Rieke et al. (1983) (Laboratoire)
IL≥0,9
Vallée Mackenzie (Penner et Ueda 1978)
Till de La Grande (Paré et al., 1978)
Silt de Devon (Konrad et Morgenstern, 1982)
20
Silt de Calgary (Konrad et Morgenstern, 1983)
Argile de Saint-Alban (Bergeron, 1991)
Jessberger et Jagow (1989)
SP0 (mm²/H°C)
15
10
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120
Rf 100 P2µm P74µm (P400µm wL )
Le coefficient de surcharge varie typiquement entre 1 et 20 MPa-1 et peut être mesuré sur demande
pendant l’essai de congélation LC 22-331. La Figure 11 montre que le gonflement au gel des sols plus
grossiers tend à être plus sensible à la surcharge. La relation suivante, proposée par Konrad (2005),
permet de tirer un constat similaire pour différents assemblages de particules fines :
a 5 d 500, 45
FF
Équation 16
La Figure 12, qui n’est qu’une représentation graphique de l’Équation 15, montre l’effet du coefficient de
surcharge sur l’indice SP. On peut y lire par exemple qu’un coefficient de 10 MPa-1 a pour effet de réduire
la gélivité de 40 % sous une pression de 50 kPa, c’est-à-dire lorsque le sol est surmonté d’une structure
de chaussée d’environ 2 m d’épaisseur totale.
12
a (MPa-1)
10
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
Teneur en argile (% < 2 µm)
0,9
Contrainte verticale σ (kPa) :
-a σ
0,8
Facteur de correction : SP / SPo = e
0,7 25
0,6 35
0,5 50
0,4 75
0,3 100
0,2
150
0,1
250
0,0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
coefficient a
10.3.3 Sol argileux varvé ou ayant un indice de liquidité élevé (IL ≥ 0,9)
L’indice de liquidité d’un sol se définit par IL = (w-wp)/(wL-wp). Les sols dont l’indice de liquidité avoisine
une valeur de 0,9 et plus sont très structurés et gorgés d’eau. Ce sont des sols qui n’ont jamais connu de
cycle de gel-dégel depuis leur déposition initiale. Ils sont relativement fréquents dans les déblais argileux
du Québec, en dessous de la croûte de surface. De tels sols ont un indice de gélivité extrêmement élevé
(SP0 ≈ 16 à 20 mm/H°C), et occasionnent des tassements importants durant leur premier dégel.
Le tassement au premier dégel est de l’ordre de 30 %, sous une pression de 25 kPa (Bergeron, 1991).
Cette problématique peut justifier le dimensionnement d’une protection totale contre le gel. Il faut noter
qu’avec ce tassement, le premier cycle de gel-dégel fait baisser sensiblement l’indice de liquidité. Le
potentiel de ségrégation peut se trouver réduit de moitié après le premier cycle de gel-dégel, et tend à se
stabiliser à environ 25 % de sa valeur initiale après quatre cycles. Les premiers cycles de gel-dégel ont
donc pour effet de stabiliser le sol, et démarrent en quelque sorte la formation d’une nouvelle croûte de
surface.
Pour cette raison, il est recommandé de laisser geler ces sols durant un hiver avant de construire le
revêtement d’une chaussée. Il faut alors prévoir de déneiger la surface durant l’hiver, et idéalement de
charger la structure granulaire au plus tôt durant le printemps ou le dégel.
La conductivité thermique (K) est une constante qui caractérise le comportement des matériaux au
moment du transfert de chaleur par conduction, c'est-à-dire sans déplacement appréciable de matière.
Elle représente la chaleur transférée par unité de surface, dans une unité de temps sous un gradient de
température (W/m°C).
La valeur pour un sol dépend de la conductivité de chacun de ses constituants (minéraux, eau, glace, air,
bitume, etc.) et de leur proportion volumétrique respective. On sépare la conductivité thermique du sol non
gelé (Ku) de celle du sol gelé (Kf) à cause de la différence importante séparant l’eau (Kw=0,6) de la glace
(Kg=2,24).
La conductivité thermique se mesure directement en laboratoire, mais l’utilisation d’un modèle empirique
est en pratique jugée satisfaisante. Le logiciel CHAUSSÉE 2 supporte une série de modèles dont celui de
Kerstern (1949) qui est le plus connu et le plus répandu. La bibliothèque de données par défaut contient
toutefois une configuration axée sur les modèles de Côté et Konrad (2005a et 2005b) qui sont dorénavant
jugés comme étant mieux adaptés et plus précis.
10.4.1 Conductivité thermique (Ks) et masse volumique (s) des particules solides
Le modèle de Côté et Konrad (2005a et 2005b) permet de tenir compte de la conductivité thermique des
grains solides (Ks) lorsqu’on connaît leur composition minéralogique. La masse volumique des solides
(s) permet quant à elle de préciser les calculs de porosité et de saturation au moment de séparer les
différents constituants du matériau (minéraux, eau, glace, air, bitume).
Ces deux paramètres sont accessibles en mode d’utilisation de niveau Approfondi, lorsqu’on appuie sur
les boutons gris situés sous les colonnes Ku et d du module GEL. Le Tableau 10 présente une liste de
valeurs de conductivité thermique (Ks) et de masse volumique (s) qui permet de tenir compte de la
minéralogie des particules solides. Il est utile de savoir que près des deux tiers des pierres concassées du
Québec sont de nature calcaire. Il faut noter par contre que les dolomies, grès, quartzites et autres roches
riches en quartz auront tendance à augmenter la pénétration du gel. Il est aussi possible d’utiliser
l’approximation de Johansen (1975) lorsque la fraction en quartz (q) est connue (Équation 17). Une
moyenne géométrique peut aussi être faite à l’extérieur du logiciel pour déterminer un Ks qui tienne
compte de tous les minéraux. (Consulter Côté et Konrad, 2005)
K s 31 q 7,7 q
lorsque q ≤ 0,2
Équation 17
Roches
Anorthosite 2,73 1,8
Basalte 2,90 1,7
Diabase 2,98 2,3
* Dolomie 2,90 3,8
* Dolomie (St-Eustache) 2,85 3,3
Gabbro 2,92 2,2
Gabbro (St-Joseph-de-Beauce) 2,95 2,2
Gneiss 2,75 2,6
Granodiorite 2,73 2,6
Granite 2,75 2,5
Granite (Valcartier) 2,75 2,6
Granite (Lac-St-Charles) 2,65 2,6
Calcaire 2,70 2,5
Calcaire (St-Marc-des-Carrières) 2,67 2,3
* Marbre 2,80 3,2
* Péridotite 2,95 3,6
* Quartz monzonite (34 % quartz) 2,68 3,0
* Quartzite 2,65 5,0
* Quartzite (Rimouski) 2,65 5,0
* Grès 2,80 3,0
La chaleur latente de fusion est la quantité d'énergie nécessaire à une quantité de matière pour qu'elle
passe de l'état solide à l’état liquide, ou la quantité d’énergie dégagée au cours du processus inverse.
Cette transformation a lieu à température et pression constantes. La chaleur latente de fusion de l’eau
(Lw) est de 334MJ/m³ (92778 Wh/m³). Le logiciel CHAUSSÉE 2 calcule la valeur Lf à considérer pour
chaque couche en fonction de la quantité d’eau qui gèle dans le sol :
L f ( w f ) Lw d w
Équation 18
Le module GEL considère les matériaux comme un milieu poreux composé d’un assemblage de
particules solides, d’eau, de glace, d’air et de bitume. Les paramètres classiques d’ingénierie et de
mécanique des sols sont retenus à la place du volume d’occupation de chaque constituant.
w = teneur en eau, lorsque le sol n’est pas gelé (kg eau/kg solides)
Vbe = volume de bitume effectif, excluant le volume de bitume absorbé par les granulats et
exprimé en pourcentage par rapport au volume sans vides interstitiels (Langlois, 2003).
d
n 1
s Vbe ( b s )
Équation 19
w d
Sr 1
n w
Équation 20
Par ailleurs, la somme des fractions volumiques de chaque constituant doit physiquement être toujours
égale à 1 (100 % du volume total). Cela implique que la porosité et le degré de saturation calculés doivent
être compris entre 0 et 100 % et que la masse volumique sèche doit être compatible avec la masse
volumique des particules solides. Les matériaux sont aussi soumis à d’autres contraintes physiques
comme une plage de porosité limitée par la granulométrie et la forme des particules. Le logiciel fait ces
vérifications et colorie les cases problématiques en orange lorsqu’une combinaison de données paraît
clairement irréaliste. L’utilisateur doit alors ajuster au moins un de ces paramètres pour rétablir la situation
de façon à éteindre les lumières orange.
10.7 - Surface spécifique (Ss) et teneur en eau gelée (wf) ou non gelée (wu)
La subdivision de la teneur en eau (W) en portions gelée et non gelée (Wf et Wu) s’applique au sol en
condition gelée. Ce n’est pas nécessairement toute l’eau contenue dans un sol qui gèle lorsque sa
température descend sous le point de congélation. Le film d’eau adsorbée que l’on trouve dans les sols
fins est plus difficile à geler que l’eau libre. La quantité d’eau gelée dépend de la surface spécifique du sol
(Ss) et de sa température. Le logiciel CHAUSSÉE 2 utilise à cet effet la relation empirique mise au point
par Anderson et Tice (1972) :
w f w wu
Équation 21
Une température fixe de - 3°C est utilisée pour les sols gelés, considérant que seuls les sols de support
possèdent un film d’eau adsorbée significatif. Les teneurs en eau gelée et non gelée interviennent dans le
calcul de la conductivité thermique du sol gelé (Kf), dans le calcul de la chaleur latente de fusion (Lf) ainsi
que dans le calcul du gonflement interstitiel (h0).
La surface spécifique et la teneur en eau non gelée sont visibles en mode d’utilisation de niveau
Approfondi, lorsqu’on appuie sur le bouton situé sous la colonne des teneurs en eau. Il ne faut pas
confondre la surface spécifique du sol (Ss) utilisée à cet endroit et la surface spécifique des particules
fines (SsFF) pouvant servir au calcul de l’indice de gélivité (SP0). Il est possible de basculer entre la teneur
en eau non gelée massique (Wu) et volumique (Qu) lorsqu’on clique sur l’étiquette de titre de cette
colonne.
Le code de calcul du logiciel et la bibliothèque de paramètres par défaut ont été minutieusement préparés
et validés pour réduire les imprécisions dans les limites du possible. La simulation théorique peut tout de
même présenter certains écarts avec la réalité d’un site donné.
Il est possible d’effectuer un étalonnage spécifique à partir du comportement réel sur le terrain. Il s’agit
dans ce cas d’entrer toutes les informations connues sur les matériaux et sur le climat (voir section 8.2.2),
et de déduire les inconnues par tâtonnement de façon que la simulation reproduise fidèlement des
mesures de profondeur du gel et de soulèvement. On désigne ce procédé sous le nom de calcul inverse
ou rétrocalcul. Cela permet d’augmenter la fiabilité des calculs ultérieurs, où l’on modifie les données
climatiques et la structure de la chaussée en fonction des scénarios d’intervention envisagés. La
procédure recommandée a été résumée dans un bulletin d’information technique à l’intention des chargés
de projets (Info DLC, 2010).
En plus d’allouer la modification des paramètres, le logiciel permet d’afficher les résultats en parallèle
avec des mesures de profondeur du gel et de soulèvement. Cet affichage se fait à l’intérieur du graphe,
visible lorsqu’on active la case « Graphe » située dans le coin inférieur gauche de l’onglet GEL. Ce
graphe (Figure 13) affiche les données de températures de l’hiver simulé, la ligne de pénétration du gel,
ainsi que le soulèvement de la surface et de toutes les interfaces des couches de la chaussée. Un bouton
muni de deux petites flèches situé au centre de la barre grise sous le graphique permet aussi d’afficher un
tableau déroulant pouvant contenir les mesures de profondeur du gel et de soulèvement. Les mesures,
inscrites par l’utilisateur à l’intérieur de ce tableau, s’affichent sur le graphe sous la forme de points
discontinus, permettant de visualiser l’arrimage entre les mesures réelles et la simulation théorique. La
section 8.2.2 explique comment entrer et choisir les données de températures pour l’hiver durant lequel
les mesures ont été prises. Un autre bouton situé à gauche de la barre grise permet d’alterner entre le
tableau de saisie des mesures et le tableau de rapport journalier du modèle de calcul.
Le critère de gel de 1994 conduit vers une protection partielle, considérant qu’une protection totale serait
trop coûteuse avec les grandes profondeurs atteintes par le gel dans l’ensemble du Québec. Ce critère
consiste en une règle d’expérience, établie à partir de la méthode de protection contre le gel de Travaux
Publics Canada (1992). Il s’agit d’une courbe, initialement développée au début des années 50,
permettant d’estimer une protection partielle correspondant à environs la moitié de la profondeur de
pénétration du gel (Armstrong et al., 1963). Ce critère s’avère depuis longtemps efficace pour permettre
de récolter un comportement au gel raisonnablement acceptable pour la plupart des cas (Rioux, 1999).
L’adaptation du MTQ reprend une variante de cette courbe de base (Figure 14) qui précise l’épaisseur
totale de chaussée exigée en fonction de l’indice de gel normal. Le résultat de cette courbe est ensuite
multiplié par un facteur en fonction du type de route (FR) et un facteur en fonction du type de sol (FS). La
méthode prévoit aussi la possibilité de réduire l’épaisseur de 15 % lorsque des conditions favorables
existent sur le site (infrastructure en remblai, nappe d’eau éloignée, etc.).
800
Facteurs de correction
Type de sol FS Type de route FR
700 GM, GC 0,85 Autoroute 1,10
SM, SC 1,00 Nationale 1,00
(sauf SMfin ) Régionale et 0,90
ML, CL, MH, 1,15 collectrice
600 CH, SMfin Locale 0,80
- La protection nécessaire peut être réduite d'environ 15 p.100
d conditions
l favorables (infrastructure en remblai, nappe d'eau
-élLei SM é fin correspond
t ) à un sable silteux classifié SM avec plus de 30
500
particules finesd passant le tamis 80
100
Protection requise = P base x FS x FR
400
600 900 1 200 1 500 1 800 2 100 2 400
Indice de gel (°C x jour)
L’expérience indique que la Figure 14 conduit à des comportements au gel qui étaient jugés acceptables
dans la majorité des cas, avec des périodes de conception de 15-20 ans, avec des sols homogènes et en
excluant les argiles varvées ou à fort indice de liquidité. Elle ne fournit, par contre, aucune indication sur
les soulèvements au gel. La protection est qualifiée de partielle étant donné qu’elle indique une épaisseur
de chaussée inférieure à la profondeur de pénétration du gel. Le tableau suivant indique le pourcentage
de protection typique qu’on peut déduire lorsqu’on divise l’épaisseur de la chaussée par la profondeur du
gel.
IMPORTANT : Si le sol de support comporte des poches de sol très sensibles au gel, mais de faible
étendue, elles doivent être déblayées pendant les travaux de construction, sur une profondeur d’au moins
un mètre, mais de préférence, sur toute la profondeur de pénétration du gel. Les matériaux de remblai
utilisés doivent être de nature semblable à ceux du sol environnant. Des transitions doivent être réalisées
lorsqu’il se produit un changement dans la gélivité du sol de support pouvant causer des soulèvements
différentiels1.
Une étude plus approfondie est nécessaire dans les zones en déblai lorsque l'infrastructure est constituée
de sols argileux humides présentant un indice de liquidité (IL) supérieur à 0,9, ou lorsque des argiles
varvées sont présentes dans les sols d'infrastructure.
Notons que si des risques de remontée de particules fines en provenance des sols d'infrastructure
existent en raison de la granulométrie des matériaux de sous-fondation, une couche anticontaminante ou
une membrane géotextile peut être nécessaire au-dessus des sols d'infrastructure.
La protection contre le gel peut être omise pour certaines routes temporaires, ou lorsque le sol de support
est composé de sable ou de gravier contenant moins de 10 % de matériau passant le tamis de 80µm.
1
Une case « Sol homogène » a été ajoutée dans le logiciel CHAUSSÉE 2 pour rendre cette directive plus
évidente. Lorsque décochée, la courbe de protection partielle disparaît de sorte que la courbe de
profondeur P, pour transitions, devient alors effective.
Dans le cas des routes à faible trafic, il est possible d’utiliser les tableaux 2.5-1 à 2.5-4 de la norme II-2.5
au lieu du logiciel. Cela est possible lorsque toutes les conditions suivantes sont remplies :
Il n’y a quand même aucune contre-indication à utiliser le logiciel CHAUSSÉE lorsque cette situation se
présente. Les deux méthodes peuvent toutefois conduire à un résultat différent. Le logiciel permet de tenir
compte d’un plus grand nombre de variables particulières au projet, ce qui permet une conception plus
optimisée. Il faut aussi noter que la norme est calculée avec le logiciel CHAUSSÉE. Cela implique qu’il
peut y avoir des périodes de transition durant lesquelles la mise à jour du logiciel est en avance. Les
critères de conception normalisés sont spécifiés dans le tableau 2.4-1 de la norme.
L’outil ÉCAS du logiciel peut aussi être utilisé pour effectuer le calcul du « DJMA projeté » ainsi que du
« DJMA projeté et corrigé » comme définis dans le tableau 2.5-4 de cette norme.
La norme est publiée en ligne sur le site Internet des Publications du Québec :
www.publicationsduquebec.gouv.qc.ca, dans Produits en ligne Ouvrages routiers Collection Normes
– Ouvrages routiers Tome II - Construction routière chapitre 2 - Structures de chaussées.
13 - RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Principaux liens utiles du ministère des Transports (normes, devis types, documents contractuels, guides,
manuels, bulletins Info DLC, etc.) :
https://www.publicationsduquebec.gouv.qc.ca (section Produits en Ligne Ouvrages routiers)
https://www.transports.gouv.qc.ca (section Entreprise Zones des fournisseurs)
1. AASHO (1962) Special Report 61A-61G : AASHO Road Test. HRB, National Research Council,
Washington DC..
2. AASHTO (1986, 1993) Guide for Design of Pavement Structures. Washington DC..
3. ARMSTRONG, M.D. et T.I. CSATHY (1963) Frost Design Practice in Canada Highway Research
Record no 33, 1963, pp 170-201.
18. Info DLC (2003). « Prise en compte du givrage dans la conception des chaussées comprenant un
isolant thermique », Bulletin d’information technique, vol. 8, n° 12, décembre, Ministère des
Transports du Québec.
19. Info DLC (2010). « Étude de la gélivité sur chaussée existante » Bulletin d’information technique,
vol. 15, n° 4, décembre 2010, Ministère des Transports du Québec.
20. JOHANSEN, O. (1975) « Thermal conductivity of soils » Ph.D. thesis, University of Trondheim,
Norway, US Army Corps of Engineers, Cold Regions Research and Engineering Laboratory,
Hanover, New Hampshire, CRREL Draft English Translation 637.
21. KERSTERN, M.S. (1949) « Laboratory research for the determination of the thermal properties of
soils » Research Laboratory Investigations, Engineering Experiment Station, University of
Minnesota, Minneapolis, Technical report 23.
22. KNUTSSON S., L. DOMASCHUK et N. CHANDLER (1985). « Analysis of large scale laboratory
and in situ frost heave tests » Proc. Of the 4th Int. Symp. On ground freezing, Sapporo, p.65-70.
23. KONRAD, J.-M. (1998). « Méthodologie pour la conception de chaussées urbaines sur sols gélifs »
Revue Géoglobe, Automne 1998, pp. 12-15.
24. KONRAD, J.-M. (2005). « Estimation of the segregation potential of fine-grained soils using the frost
heave response of two reference soils » Can. Geotech. Journal, 42, p. 38-50: http://pubs.nrc-
cnrc.gc.ca/
25. KONRAD, J.M., et N.R. MORGENSTERN (1980). « A mechanistic theory of ice lens formation in
fine-grained soils », Canadian Geotechnical Journal, Vol. 17, p 473-486.
26. KONRAD, J.M., et N.R. MORGENSTERN (1983). « Frost susceptibility of soils in terms of their
segregation potential », Proceedings of the 4th Intl. Conference on Permafrost, University of Alaska
and National Academy of Sciences, National Academy Press, Washington DC.
27. KONRAD, J.M, et M. ROY (1999). « Flexible pavements in cold regions : a geotechnical
perspective », Canadian Geotechnical Journal, 37(3) : 689 :699.
28. LADANY, B. (1996). « La conception et la réhabilitation des infrastructures de transport en régions
nordiques », Études et Recherches en transport, Transports Québec.
29. LANGLOIS, P. (2003). « Enrobés. Formulation selon la méthode LC ». Gouvernement du Québec.
30. LEROUEIL, S., F. TAVENAS et J.P. LE BIHAN (1983) « Propriétés caractéristiques des argiles de
l’est du Canada », Canadian Geotechnical Journal, 20(4) : 681 :705.
31. MEEUS, J. (1991). Astronomical Algorithms. William-Bell Inc..
32. Normes – Ouvrages routiers (Tomes I à VII), Les Publications du Québec. Documentation en ligne
sur Internet : www.publicationsduquebec.gouv.qc.ca
33. RIEKE R.D., T.S. VINSON et D.W. MAGEAU (1983). « The role of specific surface area and related
index properties in the frost heave susceptibility of soils », 4th Intl. Conference on Permafrost,
Fairbanks, Alaska.
34. RIOUX, N. (1999). « Impacts du gel sur les chaussées au Québec », Revue Innovation Transport,
no 4, p. 13-6 (février).
35. SAARELAINEN, S. (1992). « Modelling frost heaving and frost penetration in soils at some
observation sites in Finland. The SSR model », Espoo 1992, VTT, VTT publications 95, Technical
research centre of Finland, 120 p.
36. SAVARD Y., et autres (2004). « Amélioration de la performance des chaussées souples 1992-2002
(construction ou reconstruction) », 39e Congrès annuel de l’ l’Association québécoise du transport et
des routes (AQTR), Québec, Canada.
37. SEROTA, S., et A. JANGLE (1972). « A Direct Reading Pocket shear vane, Transaction of the
American Society of Agricultural Engineers », Civil Engineering, no 42, p. 73-76.
38. SERVICE DES CHAUSSÉES (1995). « Dimensionnement structural des chaussées ». Notes de
cours, ministère des Transports du Québec (mars).
39. ST-LAURENT, D. et P. LANGLOIS (2006). « Potentiel pour des chaussées bitumineuses à durée de
vie prolongée », 41e congrès annuel de l’Association québécoise du transport et des routes (AQTR)
(avril).
40. THOMPSON, M. R. (1989). « ILLI-PAVE Based NDT Analysis Procedures. Nondestructive Testing
of Pavements and Backcalculation of Moduli », ASTM STP 1026. Eds. A. J. Bush III et G. Y. Baladi.
Philadelphia, p. 487-501.
41. TRANSPORTS QUÉBEC (2010). Normes – Ouvrages routiers, Construction routière. Tome II,
chapitre 2, « Structures de chaussées », Les Publications du Québec.
42. TRANSPORTS QUÉBEC (2004). Guide d’utilisation des géosynthétiques de séparation et de
renforcement des chaussées, Les Publications du Québec.
43. TRAVAUX PUBLICS CANADA (1992) « Manual of pavement structural design ASG-19 (AK-68-12)
Manuel sur la conception des chaussées » Service Architecture et Génie, Transport aérien, Canada.
44. VON QUINTUS H., et B. KILLINGSWORTH (1997a). « Design Pamphlet for the Determination of
Layered Elastic Moduli in Support of the 1993 AASHTO Guide for the Design of Pavement
Structures », publication no. FHWA-RD-97-077.
45. VON QUINTUS H., et B. KILLINGSWORTH (1997b). « Design Pamphlet for the Determination of
Design Subgrade in Support of the 1993 », publication no. FHWA-RD-97-083.
Vous pouvez joindre la Direction des chaussées à l’adresse suivante pour toute information additionnelle.
Nous vous invitons à nous faire connaître vos commentaires et suggestions.
ANNEXE I
Le recyclage à froid des enrobés se fait généralement sur une épaisseur de l’ordre de 100 mm (de 85 à
110 mm). Il reste normalement une épaisseur d’enrobé fissuré en dessous de la couche recyclée. Il est
recommandé de réaliser les travaux de façon que l’épaisseur non fissurée (nf), qui représente l’épaisseur
recyclée plus l’épaisseur du recouvrement, soit supérieure à au moins deux fois l'épaisseur d'enrobé
fissuré (f) laissé en place. Cela implique la réalisation d’un planage lorsque l’épaisseur en place est trop
élevée. L’objectif de ce critère (rapport nf / f > 2) est de réduire la vitesse de remontée des anciennes
fissures. Cette problématique est telle qu’il est inutile de prévoir une période de conception supérieure à
20 ans.
L’épaisseur de recouvrement bitumineux doit respecter l’épaisseur minimale indiquée dans la Figure A 1
en supplément de l’épaisseur calculée par le logiciel (méthode de l’AASHTO).
Figure A 1 : Enrobé à chaud requis au-dessus d’un enrobé recyclé à froid de 100 mm (critère de fatigue)
(Théorie des couches élastiques, interfaces bien collés)
200
0 mm d'enrobé fissuré laissé en place sous l'ERF
190 20 mm d'enrobé fissuré laissé en place sous l'ERF
50 mm d'enrobé fissuré laissé en place sous l'ERF
180 75 mm d'enrobé fissuré laissé en place sous l'ERF
100 mm d'enrobé fissuré laissé en place sous l'ERF
170
Limite minimale du nf / f = 2
Enrobé requis au dessus de l'ERF (mm)
160 Note:
Ce critère de fatigue doit être vérifié en
150 supplément de la méthode du nombre structural
SN
140
130
120
110
50
1 10 100
W18 (millions d'ECAS)
ANNEXE II
Domaine d’application
Sur les sols d’infrastructure présentant plus de 30 % de particules fines (< 80µm), ou bien aux endroits
spécifiés par le demandeur.
Lorsque la quantité de particules passant le tamis requis est insuffisant pour un essai en particulier, il peut
être envisagé de combiner deux échantillons de sol identique. Une telle action doit être mentionnée dans
le rapport.
Cet essai est disponible à la Direction des matériaux d’infrastructures (DMI) du ministère des Transports
et demande un délai minimum d’une semaine. Cette méthode est recommandée à titre d’approche la plus
fiable en laboratoire. L’essai est applicable sur tout échantillon de plus de 2,5 kg passant le tamis de
5 mm. La réalisation sur un échantillon non-remanié constitue l’évaluation plus représentative (100 mm de
diamètre par 120 mm de hauteur).
Il est aussi possible de mesurer le coefficient de surcharge (a), sur demande, lorsque plus d’un échantillon
est disponible. Dans le cas contraire, il faudra poser un coefficient par défaut en se basant sur la
granulométrie. (Voir la méthode 2) Il est recommandé de mesurer le SP avec un essai réalisé sous une
surcharge près de celle anticipée sur le terrain. Par exemple, une surcharge (σ) de l’ordre de 0,02 MPa
(20 kPa) peut être appropriée si on prévoit construire une structure de chaussée d’environ un mètre
d’épaisseur au-dessus du sol. Le logiciel CHAUSSÉE utilise la valeur sans surcharge (SP0) qu’on peut
obtenir avec l’équation suivante :
SP0 SP e a
En présence d’un sol non plastique : inscrire cette information pour la limite de plasticité (wp = n.p.) et
réaliser tout de même l’essai pour déterminer la limite de liquidité.
où :
SP0 = potentiel de ségrégation sans surcharge (mm²/H°C)
a = coefficient de surcharge (MPa-1)
SP0 S w
r f s , (Déduire r sur la figure suivante)
SP0 ref S s ref wL
P 400 µm
Ss 20,9·VB· = surface spécifique (m²/g)
P80 µm
Ssref 25,95 11,78 log d50FF 25,95 m2 / g (Limiter cette valeur à 25,95, maximum)
SP0 ref 20,4 9,67 log d50 FF 20,4 mm2 / C·hrs (Limiter cette valeur à 20,4, maximum)
2.0
Minéralogie (prédominance)
1.6
1.4
1.2
r = SP0/SP0 ref
1.0
0.8
w / wL > 0,8
0.6
0.2
0.0
0 1 2 3 4 5 6
Ss/Ssref
ANNEXE III
Références complémentaires
Il faut consulter les normes et directives suivantes concernant l’utilisation des couches isolantes en
polystyrène.
Norme 14301 « Polystyrène pour construction routière », tome VII, Matériaux, chap. 14
« Matériaux divers »
Norme « Structures de chaussées », tome II, chap. 2.7 « Isolation des chaussées »
CCDG, chapitre 12.2 « Sous-fondation de chaussée » (voir les articles traitant du polystyrène)
Devis type « Clause type relative à la protection contre le gel d'une route existante à l'aide d'un
isolant thermique en polystyrène »
Le Guide de préparation des projets routiers (Annexe TSC-04) présente aussi des informations
complémentaires, ainsi que des abaques de calculs utiles pour le dimensionnement d’une protection
totale, y inclus l’isolation d’une conduite enfouie sous une chaussée.
Il est de mise d’éviter de commencer ou de terminer la mise en place d’un isolant dans les zones de
conduite plus délicates telles que les zones de freinage (p. ex. : à moins de 100 m d’une intersection ou
d’un passage à niveau), les pentes abruptes, le sommet des côtes, et à moins de 50 m des courbes. Une
solution acceptable pour ces situations pourrait être d’augmenter le recouvrement granulaire d’au moins
150 mm.
Vérification structurale
Le polystyrène utilisé en construction routière doit posséder une résistance en compression (Rc)
suffisante pour bien résister aux charges de trafic. Les dommages infligés au polystyrène sont considérés
comme négligeables pour des contraintes inférieures à 10 % de la résistance en compression.
Cela implique l’utilisation de polystyrènes à haute densité. Les panneaux extrudés dont la résistance en
compression (Rc) atteint plus de 400 kPa résistent sans problème à toutes les situations routières
normales, en considérant la protection granulaire de 450 mm imposée contre le givrage. Il est possible
qu’une spécification de résistance (Rc) de 250 kPa soit aussi acceptable, mais cela à condition que
l’épaisseur de protection (granulaire + enrobé) s’avère suffisante. Un tel relâchement de l’exigence permet
de réduire les coûts de l’isolant et ouvre l’admissibilité aux polystyrènes expansés.
La contrainte transmise à l’isolant peut être évaluée à l’aide de la théorie des couches élastiques, ce qui
nécessite un logiciel à cette fin. L’Équation 22 (Boussinesq, 1885) donne aussi une estimation
raisonnable de l’épaisseur minimale de protection requise. Ce calcul doit être fait en dehors du logiciel
CHAUSSÉE.
P /( o )
Z min
1 ( a / o )2 / 3 1
Équation 22
Les polystyrènes ont un module de résilience très faible (≤ 15 MPa). Pour cette raison, une étude
particulière est requise pour les utilisations à grandes épaisseurs comme dans le cas des remblais
allégés.
Zone de transition
La plus grande difficulté d’un projet d’isolation consiste à bien réussir les transitions, étant donné le
contraste au point de jonction entre une zone isolée (aucun effet de gel) et la route normale. Le dessin
normalisé DN-II-029 « Isolation thermique – polystyrène » a été amélioré avec l’ajout d’un palier de
transition comportant des panneaux perforés. Le patron de perforation a pour effet de réduire la
résistance thermique effective des panneaux.
Si requis, le concepteur peut dimensionner la transition en définissant son propre schéma de perforation.
L’Équation 23 est proposée pour estimer le rapport de conductivité thermique entre un panneau intact et
perforé. Le panneau perforé est caractérisé à l’aide d’une moyenne géométrique entre la conductivité du
matériau qui le compose et celle du matériau granulaire occupant l’espace troué. Par exemple, des
patrons de perforation couvrant 11%, 23% et 30% de la surface permettront de conserver respectivement
65%, 40% et 30% de la résistance thermique du panneau initial. L’épaisseur du panneau perforé
multipliée par le rapport Rk donne l’épaisseur équivalente à utiliser pour une simulation avec
CHAUSSÉE 2.
où : Rk = Rapport thermique
k = conductivité thermique, par exemple :
k isolant = 0,03 W/mK (polystyrène extrudé)
k granulairet = 1,73 W/mk (MG 20 avec 3% de teneur en eau)
s = proportion de la surface trouée (fraction entre 0 et 1)
La solution la plus simple pourrait consister à éliminer la nécessité de la transition, en terminant l’isolation
à la jonction d’une section de chaussée sur roc ou à la jonction d’un autre point immobile, tel qu’un tablier
de pont. Si ce n’est pas possible, il est recommandé de terminer l’isolation dans un secteur en remblai
plutôt qu’en déblai. La mesure des soulèvements sur une chaussée existante permet de choisir les points
de jonction optimums, là où les soulèvements au gel sont le plus faible possible (Info DLC, 2010).
DJMA ≤ 5000
Note : Soulèvement au gel admis pour une période de récurrence égale à une demie période de
conception.
DJMA PROJETÉ (ou moyen) :
f .a.
DJMAprojeté DJMA
n
AGRESSIVITÉ TOTALE :
avec :
Autobus 1,1
2 essieux 0,3
4 essieux et - 0,5
Notes :
1. Les zones sud et nord font référence à la figure 2.4-1 des normes. (Tome II, chapitre 2,
structures de chaussée)
Notes :
Masse volumique sèche optimale selon l’essai proctor (sols
cohérents) ou proctor modifié (sols pulvérulents)
SMfin/SCfin (≥ 30% fines) ; SMgros/SCgros (< 30% fines)
IP = Indice de plasticité ; IL = Indice de liquidité
HUMIDITÉ DES SOLS
(Valeurs par défaut à utiliser uniquement en l’absence de mesure)
GP, GW 11 14 19
GC, GM 11 14 19
SP 16,5 17 19
SW 12,5 14 19
infra améliorée (20% fines) 12 12 19
SCgros 12 15 20
SCfin 15 16 20
SMgros 12 14 19
SMfin 13,5 15 19
Croûte argileuse 18 19 22
CL (Ip > 12) (IL< 0,9) 18 40 40
CL (Ip <= 12) (IL< 0,9) 18 40 40
CH (IL< 0,9) 27,5 40 40
ML, ML-CL (IL< 0,9) 17,5 30 32
MH (IL< 0,9) 32 40 40
CL, ML, CH, MH (IL>=0,9) -- 50 50
Notes :
Teneur en eau optimale selon l’essai proctor (sols cohérents) ou
proctor modifié (sols pulvérulents)
SMfin/SCfin (≥ 30% fines) ; SMgros/SCgros (< 30% fines)
IP = Indice de plasticité ; IL = Indice de liquidité
SOL : VARIATIONS SAISONNIÈRES DES MODULES
100 ML-CL
SW
SP
90
Croûte
SM
80 SMfin
SC
CL avec IP>12
70
MH
Module de résilience
CH
60
50
40
30
20
10
0
01-janv 02-mars 01-mai 30-juin 29-août 28-oct 27-déc
Date
SOL : VARIATIONS SAISONNIÈRES DES MODULES
0,75
0,25
01-janv 02-mars 01-mai 30-juin 29-août 28-oct 27-déc
Date
Exemple : calcul du Mr effectif
Méthode du dommage équivalent
8 -2,32
uf = 1,18·10 (145,04·Mr)
DOMMAGES RELATIFS UNITAIRES
Variations saisonnières
10,00 ML-CL
SW
-
Dommage relatif unitaire, uf = 1,18 x 10 · (145,04·Mr)
SP
Croûte
SM
SMfin
SC
CL avec IP>12
8
MH
1,00 CH
2,32
0,10
0,01
01-janv 02-mars 01-mai 30-juin 29-août 28-oct 27-déc
Date
MODULES POUR SOLS SUPPORTS
(Valeurs par défaut à utiliser uniquement en l’absence de mesure)
rd rd
co co
Pour chaque énoncé, cochez votre niveau d’appréciation. ’ac rd ’ac
td o d t
ut
ou
’ac
c
ord fai
t bje
sd sd ’acc utà n so
Pa P a D To S a
1 Appréciation globale
La formation a répondu à mes attentes et à mes besoins
2 Contenu
Les objectifs d’apprentissage ont été présentés
Les objectifs d’apprentissage ont été atteints
Le contenu était clair
Le contenu a bien répondu à mes besoins
3 Apprentissage
Les activités ont favorisé mon apprentissage
Les techniques d’enseignement ont favorisé mon apprentissage
Les nouvelles connaissances et habiletés acquises sont applicables dans mon travail
J’ai compris et assimilé la majorité du contenu
4 Logistique
/DGXUpHGHODIRUPDWLRQpWDLWDGpTXDWHSRXUFRXYULUOHVREMHFWLIV¿[pV
Le matériel utilisé était pertinent
/HVORFDX[HWOHVOLHX[pWDLHQWIDYRUDEOHVjO¶DSSUHQWLVVDJH
5 Formateur
Le formateur maîtrisait bien son contenu
/HIRUPDWHXUpWDLWjO¶pFRXWHHWDELHQUpSRQGXDX[TXHVWLRQV
Le formateur a favorisé l’interaction entre les participants
Le formateur a respecté le rythme d’apprentissage des participants
Points forts
Points à améliorer