Les Systèmes Asservis Linéaires Continus (Chapitre 5)

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Cours : Les systèmes asservis continus linéaires Prof.

FELLAH Mohammed-Karim (2017 / 2018)

Chapitre V : Stabilité des systèmes asservis continus linéaires

V. 1) Notion de stabilité d'un système

V.1. a) Définition de la stabilité


On dira qu'un système linéaire est stable si, après avoir soumis son entrée à une brusque variation (échelon
unité, par exemple), alors :
• le mouvement amorcé par sa sortie reste borné en amplitude (c'est à dire que la sortie garde une
valeur finie)
• ce mouvement s'amortit plus ou moins vite et la sortie tend vers un état d'équilibre.

Les réponses indicielles des figures (Fig. V-1) et (Fig. V-2) correspondent à celles de systèmes stables.
Nous retrouvons les critères définis précédemment pour la stabilité.

Fig. V-1 : Réponse oscillatoire amortie (Système stable)

Fig. V-2 : Réponse non oscillatoire amortie (Système stable)

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Chapitre V : Stabilité des systèmes asservis linéaires

La figure (Fig. V-3) est un cas de système instable. Les oscillations sont de plus en plus importantes et le
système ne retrouve pas son état d’équilibre.

Fig. V-3 : Réponse oscillatoire divergente (Système instable)

Physiquement, un système instable dont la réponse croit sans limite peut se causer des dommages ou en
causer à autrui (danger pour l’être humain). En pratique, la majorité des systèmes sont conçus avec des dispositifs
de limitation.

Si on considère le cas où des oscillations persistent indéfiniment (phénomène du pompage) comme pour
le cas de la figure (Fig. V-4), on peut considérer le système comme stable (système marginalement stable)
puisque sa sortie garde une valeur finie, à condition que l'amplitude ne soit pas trop grande.

Fig. V-4 : Réponse avec oscillations persistantes ou phénomène de pompage (Système marginalement stable)

La stabilité est une condition impérative.


Pour que les systèmes soient utilisables en asservissement, il est absolument nécessaire que les fonctions
de transfert en boucle fermée FTBF soient stables. Toutefois, ceci n’implique pas que les FTBO soient stables.

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V.1. b) Aspect mathématique de la stabilité


Considérons un système asservi quelconque de la figure (Fig. V-5) :

𝐸(𝑝) 𝜀(𝑝) 𝑆(𝑝)


+_ 𝑨(𝒑)

𝑆 ′ (𝑝)
𝑩(𝒑)

Fig. V-5 : Schéma fonctionnel d’un asservissement (système bouclé)

La fonction de transfert en boucle fermée (FTBF) vaut :

𝑆(𝑝) 𝐴(𝑝) Eq. V-1


𝐻(𝑝) = =
𝐸(𝑝) 1 + 𝐴(𝑝). 𝐵(𝑝)

Si l'entrée est un échelon unitaire, alors :

1 𝐴(𝑝) Eq. V-2


𝑆(𝑝) =
𝑝 1 + 𝐴(𝑝). 𝐵(𝑝)

La réponse indicielle 𝑠(𝑡) sera déterminée en utilisant la transformée inverse de 𝑆(𝑝) :

𝑠(𝑡) = ℒ −1 [𝑆(𝑝)] Eq. V-3

𝑆(𝑝) peut s’écrire sous la forme d'un quotient de polynômes, avec 𝐷(𝑝) un polynôme d’ordre 𝑛 au
dénominateur :

𝑁(𝑝) Eq. V-4


𝑆(𝑝) =
𝐷(𝑝)
avec 𝐷(𝑝) un polynôme d’ordre 𝑛

Prenons, par exemple, le cas où 𝐷(𝑝) contient des racines nulles multiples, des racines réelles et des
racines complexes conjuguées. C'est-à-dire qu'il est de la forme :
𝑛0
𝐷(𝑝) = 𝑝⏟ ⏟ − 𝑝1 ) ⋯ (𝑝 − 𝑝𝑛1 ) [𝑝
(𝑝 ⏟ − (𝛼1 + 𝑗𝜔1 )][𝑝 − (𝛼1 − 𝑗𝜔1 )] ⋯ [𝑝 − (𝛼𝑛2 + 𝑗𝜔𝑛2 )][𝑝 − (𝛼𝑛2 − 𝑗𝜔𝑛2 )]
𝑛0 𝑅𝑎𝑐𝑖𝑛𝑒𝑠 𝑛𝑢𝑙𝑙𝑒𝑠 𝑛1 𝑅𝑎𝑐𝑖𝑛𝑒𝑠 𝑟é𝑒𝑙𝑙𝑒𝑠 𝑛2 𝑅𝑎𝑐𝑖𝑛𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑙𝑒𝑥𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑛𝑗𝑢𝑔𝑢é𝑒𝑠
𝑚𝑢𝑙𝑡𝑖𝑝𝑙𝑒𝑠

𝑛0 2 2 2 2
𝐷(𝑝) = 𝑝⏟ (𝑝 − 𝑝1 ) ⋯ (𝑝 − 𝑝𝑛1 ) [(𝑝
⏟ ⏟ − 𝛼1 ) + 𝜔1 ] ⋯ [(𝑝 − 𝛼𝑛2 ) + 𝜔𝑛2 ] Eq. V-5
𝑛0 𝑅𝑎𝑐𝑖𝑛𝑒𝑠 𝑛𝑢𝑙𝑙𝑒𝑠 𝑛1 𝑅𝑎𝑐𝑖𝑛𝑒𝑠 𝑟é𝑒𝑙𝑙𝑒𝑠 𝑛2 𝑅𝑎𝑐𝑖𝑛𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑙𝑒𝑥𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑛𝑗𝑢𝑔𝑢é𝑒𝑠
𝑚𝑢𝑙𝑡𝑖𝑝𝑙𝑒𝑠

𝑆(𝑝) se décompose en une somme d’éléments simples (ou fractions partielles) :

𝑖=𝑛0 𝑘=𝑛1 𝑗=𝑛2


𝐴𝑖 𝐵𝑘 𝐶𝑗 𝑝 + 𝐸𝑗 Eq. V-6
𝑆(𝑝) = ∑ 𝑖 + ∑ + ∑ 2
𝑝 𝑝 − 𝑝𝑘 2
𝑖=1 𝑘=1 𝑗=1 (𝑝 − 𝛼𝑗 ) + 𝜔𝑗

𝑖=𝑛0 𝑘=𝑛1 𝑗=𝑛2


𝐴1 𝐴𝑖 𝐵𝑘 𝐶𝑗 𝑝 + 𝐸𝑗 Eq. V-7
⇒ 𝑆(𝑝) = +∑ 𝑖+ ∑ + ∑ 2
𝑝 𝑝 𝑝 − 𝑝𝑘 2
𝑖=2 𝑘=1 𝑗=1 (𝑝 − 𝛼𝑗 ) + 𝜔𝑗

L'original 𝑠(𝑡) de 𝑆(𝑝) est alors :

𝑖=𝑛0 𝑘=𝑛1 𝑗=𝑛2


𝐴𝑖 . 𝑡 (𝑖−1) Eq. V-8
𝑠(𝑡) = 𝐴1 + ∑ + ∑ 𝐵𝑘 . 𝑒 𝑝𝑘.𝑡 + ∑ 𝐹𝑗 . 𝑒 𝛼𝑗 .𝑡 . sin(𝜔𝑗 𝑡 + 𝜑𝑗 )
(𝑖 − 1)!
𝑖=2 𝑘=1 𝑗=1

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Si l’on désire avoir une sortie s(t) stable, c’est-à-dire de valeur finie quand t → ∞, les conditions suivantes
doivent être remplies :
• Les pk et les αj doivent être négatifs pour que les exponentielles correspondantes soient
décroissantes et tendent vers 0.
• Les Ai doivent être nuls sauf 𝐴1 (c’est-à-dire, le coefficient dû au pôle simple à l’origine).

V.1. c) Conditions de stabilité


Un système linéaire est stable si aucune des racines du dénominateur de sa fonction de transfert n'a de
partie réelle positive.
Cela veut dire que :
• Les pôles réels doivent être négatifs, et
• Les pôles complexes conjugués doivent avoir des parties réelles négatives.

Cela exclut :
• Les racines réelles positives.
• Les racines complexes à parties réelles positives.

On peut formuler ceci autrement :


• Un système asservi bouclé est stable si tous les pôles de la FTBF sont localisés dans le demi-plan
gauche du plan-p.
• Un système asservi bouclé est instable si sa FTBF comprend, au moins, un pôle localisé dans le
demi-plan droit du plan-p et/ou des pôles de multiplicité > 1 sur l’axe imaginaire.
• Si le système comprend une seule paire de pôle sur l’axe imaginaire ou un pôle unique à l’origine,
le système est dit marginalement stable. Sa réponse sera oscillatoire non amortie ou non oscillatoire
à variation constante lorsque t → ∞.

La figure (Fig. V-6) récapitule les cas possibles suivant le signe et la nature des racines.

Imaginaire

Régime oscillatoire divergent


Système oscillatoire amorti
(2 racines complexes à partie
(2 racines complexes à
réelles > 0)
partie réelles < 0)
X
X X
Réel
X X X

X X X

Régime non oscillatoire amorti


Régime non oscillatoire divergent
(1 racine réelle < 0)
(1 racine réelle > 0)

Régime non oscillatoire divergent


Régime oscillatoire non amorti
(1 racine réelle nulle)
(2 racines imaginaires pures)

Fig. V-6 : Récapitulatif des comportements des réponses indicielles des systèmes asservis selon la position et le signe des
pôles

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V.1. d) Remarque pratique


Les conditions de stabilité ainsi définies ne sont pas suffisantes pour caractériser un système asservi :
Un système très mal amorti sera inutilisable. Il faudra donc toujours définir des marges dites de sécurité
sur les coefficients d'amortissement.

V.1. e) A noter à propos des systèmes instables


Quand on a affaire à un système instable, sa sortie tend théoriquement vers l'infini si on soumet son entrée
à une brusque variation. En réalité, sa sortie ne tend pas vers l'infini, mais vers une valeur qui correspond à la
saturation. Cette valeur peut être très grande et conduire à la destruction du système.

En tout état de cause, dans le cas où la fonction de transfert a des pôles à parties réelles positives, le
système sort rapidement de son domaine de linéarité et ses équations ne sont plus valables.

V. 2) Etude de la stabilité d'un système bouclé


Soit le système asservi bouclé de la figure (Fig. V-7) :

𝐸(𝑝) 𝜀(𝑝) 𝑆(𝑝)


+_ 𝑨(𝒑)

𝑆 ′ (𝑝)
𝑩(𝒑)

Fig. V-7 : Schéma fonctionnel d’un asservissement (système bouclé)

Sa Fonction de Transfert en Boucle Fermée (FTBF) est :

𝑆(𝑝) 𝐴(𝑝) 𝐴(𝑝) Eq. V-9


𝐻(𝑝) = = =
𝐸(𝑝) 1 + 𝐴(𝑝). 𝐵(𝑝) 1 + 𝐹𝑇𝐵𝑂(𝑝)

Sa stabilité est conditionnée par le signe des parties réelles des racines du dénominateur.

Il suffira, donc, d'étudier le polynôme caractéristique :

1 + 𝐴(𝑝). 𝐵(𝑝) = 1 + 𝐹𝑇𝐵𝑂(𝑝) = 0 Eq. V-10

et de chercher le signe de ses racines.

Plusieurs moyens sont possibles pour y arriver :

a) 1er moyen (algébrique) : Calculer les racines de : 1 + 𝐴(𝑝). 𝐵(𝑝) = 1 + 𝐹𝑇𝐵𝑂(𝑝) = 0


Cette méthode est bonne puisqu'elle nous donne également les valeurs des racines en plus de leurs
signes. Mais, elle est pratiquement inapplicable à cause de la grande difficulté qu'elle présente si le degré
du polynôme est important. L'usage d'un ordinateur peut simplifier le travail, car il peut aussi tracer le lieu
des racines quand on fait varier les paramètres. C'est une méthode très puissante.

b) 2ème moyen (algébrique) : Discuter le signe des racines sans les calculer, à partir des coefficients du
polynôme caractéristique (critère de Routh-Hurwitz )
Malheureusement, si le système trouvé est instable, on ne sait pas sur quel paramètre il faut agir
pour le rendre stable. Il faut en plus connaître la fonction de transfert sous sa forme mathématique.

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c) 3ème moyen (graphique): Utiliser le critère de Nyquist.


Cette méthode est intéressante car elle n'a pas les inconvénients du critère de Routh. A savoir, on
peut utiliser directement les résultats expérimentaux sans connaître les équations du système et elle
montre graphiquement sur quels paramètres on peut agir pour rendre le système stable.

V.2. a) Critère algébrique de Routh - Hurwitz

V.2.a. i) Enoncé du critère


Soit P(p) le polynôme caractéristique de la Fonction de Transfert en Boucle Fermée.
P(p) peut être écrit sous la forme :

𝑃(𝑝) = 1 + 𝐴(𝑝). 𝐵(𝑝) = 1 + 𝐹𝑇𝐵𝑂(𝑝) = 0 Eq. V-11

C’est-à-dire :

𝑃(𝑝) = 𝑎0 𝑝𝑛 + 𝑎1 𝑝𝑛−1 + ⋯ + 𝑎𝑛−1 𝑝 + 𝑎𝑛 = 0 Eq. V-12

Pour qu’un système soit stable, il faut et il suffit que les racines de P(p) n'aient pas de parties
réelles positives.

V.2.a. ii) Critère d’Hurwitz


Ce critère (nécessaire mais pas suffisant) indique que le système est instable si les a i sont de
signes différents ou certains sont nuls.

V.2.a. iii) Critère de Routh-Hurwitz


La condition nécessaire et suffisante de stabilité est alors que tous les termes de la 1 ère colonne
du tableau de Routh soient de même signe.

On construit le tableau de Routh de la manière suivante :


Pour 𝑃(𝑝) = 𝑎0 𝑝𝑛 + 𝑎1 𝑝𝑛−1 + ⋯ + 𝑎𝑛−1 𝑝 + 𝑎𝑛 = 0 , le tableau de Routh est, simplement, une matrice carrée
avec une ligne pour chaque puissance de 𝑝 dans le polynôme caractéristique.

Tableau de Routh :

𝑝𝑛 1ère ligne : coefficients des termes en 𝑝𝑛−2𝑘 (avec 𝑘 = 0,1,2, ⋯)


𝑝𝑛−1 2ème ligne : coefficients des termes en 𝑝𝑛−(2𝑘+1) (avec 𝑘 = 0,1,2, ⋯)
𝑝𝑛−2 3ème ligne : combinaison des 2 lignes précédentes
𝑝𝑛−3 4ème ligne : combinaison des 2 lignes précédentes
⋮ ⋮
⋮ ⋮
𝑝0 Dernière ligne : combinaison des 2 lignes précédentes

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V.2.a. iv) Exemple 1


Soit, par exemple, un système dont le polynôme caractéristique de la FTBF est le suivant :
𝑃(𝑝) = 𝑎0 𝑝7 + 𝑎1 𝑝6 + 𝑎2 𝑝5 + 𝑎3 𝑝4 + 𝑎4 𝑝3 + 𝑎5 𝑝2 + 𝑎6 𝑝 + 𝑎7

Le tableau de Routh se construit de la manière suivante :

𝑝7 𝑎0 𝑎2 𝑎4 𝑎6

𝑝6 𝑎1 𝑎3 𝑎5 𝑎7

a1 a 2 − a 0 a 3 a1 a 4 − a 0 a 5 a1 a 6 − a 0 a 7
𝑝5 𝑏1 = 𝑏3 = 𝑏5 =
a1 a1 a1

b1 a 3 − a1 b3 b1 a 5 − a1 b5 b1 a 7 − a1 . 0
𝑝4 𝑐1 = 𝑐3 = 𝑐5 = = a7
b1 b1 b1

c1 b3 − b1 c3 c1 b5 − b1 c5
𝑝3 𝑑1 = 𝑑3 =
c1 c1

d1 c3 − c1 d3 d1 c5 − c1 . 0
𝑝2 𝑒1 = 𝑒3 = = c5
d1 d1

e1 d3 − d1 e3
𝑝1 𝑓1 =
e1

f1 e3 − e1 . 0
𝑝0 𝑔1 = = e3
f1

Routh a démontré que le nombre de " pôles instables " (c'est-à-dire le nombre de pôles à partie
réelle positive) de la fonction de transfert en boucle fermée est égal au nombre de changement de signe
que comporte la 1ère colonne, lue de haut en bas.
Si ce nombre est différent de zéro, alors le système est instable.

Remarques :
Cette méthode a l'avantage d'être rapide est exacte, mais elle ne donne pas une mesure de la
stabilité comme les autres critères ; car elle se borne à dire si le système est stable ou non. De plus,
elle est inapplicable si on ne connaît pas l'expression mathématique de la fonction de transfert.
Le critère de Routh est intéressant pour connaître le nombre de racines réelles positives, mais il
est incapable de donner des renseignements sur l'amortissement du système quand celui-ci est stable.

Cependant, la méthode est en défaut dans les deux cas suivants :


• Si tous les coefficients d'une ligne sont nuls.
• Si un terme de la 1ère colonne de gauche est nul à l'exclusion des autres termes de la même ligne.

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V.2.a. v) Exemple 2
Soit un système dont le polynôme caractéristique de la FTBF est le suivant :
P(p) = p3 + 3p2 + 3p + 1 + K = 0 (avec K gain variable)

• 1ère condition (critère d’Hurwitz) : 1+K > 0 ⇒ K > −1

• 2ème condition (critère de Routh-Hurwitz) :

Tableau de Routh

p3 : 1 3

p2 : 3 1+𝐾

p1 : 9 − (1 + 𝐾)
3

p0 : 1+𝐾

Pour que le système soit stable, il faudrait que les éléments de la première colonne du tableau de Routh
soient tous de même signe, c’est-à-dire, dans le cas de l’exemple, tous positifs. Il vient donc :
9 − (1 + 𝐾)
>0 8>𝐾
{ 3 ⇒ {
𝐾 > −1
1+𝐾 > 0

C'est-à-dire :
−1 < 𝐾 < 8
(Condition nécessaire et suffisante de stabilité)

Si cette condition n'est pas vérifiée, c'est-à-dire :

• Si (𝐾 < −1), il y a 1 seul changement de signe dans la 1ère colonne ; donc un seul
pôle instable. D’où, le système est instable.
• Si (𝐾 > 8), il y a 2 changement de signe dans la 1ère colonne ; donc 2 pôles
instables. D’où, le système est instable.
• Si (𝐾 = −1 ou 𝐾 = 8), (frontière entre la stabilité et l'instabilité) on dit que le système est
oscillant (marginalement stable).

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V.2.a. vi) Exemple 3 (ligne complète de zéros)


Nous avons dit que si une ligne complète était composée de zéro, la méthode était en défaut. En fait, il est
quand même possible d'en tirer des conclusions moyennant certains aménagements.
Soit :
P(p) = p5 + 7p4 + 6p3 + 42p2 + 8p + 56

Alors, le tableau de Routh est :

p5 1 6 8

p4 71 426 568 Division de la ligne par la valeur 7

p3 0 0

p2 - -

p1 -

p0 -

La 3ème ligne est nulle. On substitue alors à cette ligne les coefficients obtenus en différentiant une fonction
fictive, appelée polynôme auxiliaire, construite sur la ligne précédant la ligne nulle. Le polynôme auxiliaire pour
l’exemple en cours s’écrit :
Q(p) = 1p4 + 6p2 + 8

Si nous le dérivons, par rapport à 𝑝, nous obtenons alors :


d
Q(p) = 4p3 + 12p
dp

Les coefficients de ce polynôme remplacement ceux de la ligne nulle dans le tableau initial. Le tableau
devient alors :

p5 1 6 8

p4 1 6 8

p3 41 123 Division de la ligne par la valeur 4

p2 3 8

p1 1⁄
3

p0 8

Il n’y a aucun changement de signe sur la 1ère colonne du tableau. Donc aucune racine à partie réelle
positive. Le système est donc stable.

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V.2.a. vii) Exemple 4 (un zéro sur la première colonne)


Si le premier élément de la ligne est nul, la ligne suivante ne pourra pas être calculée car il y aurait une
division par zéro. Pour éviter cela, on utilise un nombre de valeur très faible  (epsilon) pour remplacer le zéro de
la première colonne.
Pour permettre par la suite le calcul du nombre de changement de signe de la première colonne,  peut
tendre vers zéro par valeur positive ou négative.

Considérons le système dont la Fonction de transfert en Boucle Fermée (FTBF) vaut :


10
𝐺(𝑝) =
p5 + 2p4 + 3p3+ 6p2 + 5p + 3

Donc :
P(p) = p5 + 2p4 + 3p3 + 6p2 + 5p + 3

Le tableau de Routh est :

p5 1 3 5

p4 2 6 3

p3 0→𝜀 7⁄
2

6𝜀 − 7
p2 3
𝜀

42𝜀 − 49 − 6𝜀 2
p1
12𝜀 − 14

p0 3

Considérons uniquement le changement de signe dans la première colonne et calculons le signe de chaque
ligne dans les 2 cas : 𝜀 → 0+ et 𝜀 → 0−

𝜀 → 0+ 𝜀 → 0−

p5 1 + +

p4 2 + +

p3 0→𝜀 + –

6𝜀 − 7
p2 – +
𝜀

42𝜀 − 49 − 6𝜀 2
p1 + +
12𝜀 − 14

p0 3 + +

Si 𝜀 est choisi positif, il y a 2 changements de signe. S’il est choisi négatif, il y a également 2 changements
de signe également. Le système a donc 2 pôles dans le demi-plan droit du plan-p (2 pôles instables) et ce n’est
pas important si nous choisissons d’approcher le zéro par valeur positive ou négative. Ceci est toujours le cas.

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V.2. b) Critère graphique de Nyquist


Le critère de Nyquist permet de déterminer la stabilité d’un système bouclé sur la base de sa réponse
fréquentielle en boucle ouverte.

V.2.b. i) Énoncé du critère de Nyquist


La condition nécessaire et suffisante de stabilité d'un système asservi linéaire est que son lieu de
transfert (lieu de Nyquist) en boucle ouverte, parcouru de ω = −∞ à ω = +∞, entoure le point critique
(–1 ; 0), dans le sens trigonométrique, un nombre de fois égal au nombre de pôles instables de la
fonction de transfert en boucle ouverte.

Étant donné un système asservi, défini par sa Fonction de Transfert en Boucle Ouverte
𝐹𝑇𝐵𝑂(𝑝) = 𝐴(𝑝). 𝐵(𝑝).

La relation :

Z=P−N Eq. V-13

donne le nombre Z de zéros instables du polynôme caractéristique : 1 + FTBO(p) = 0 , c’est-à-dire, le


nombre de pôles instables de la FTBF(p), avec :

• 𝑃 : Nombre de pôles instables de la FTBO(p),


• 𝑁 : Nombre de tours que fait le lieu complet de Nyquist ( ω variant de −∞ à +∞ ) autour du point
critique (–1 ; 0) dans le sens trigonométrique ( sens anti-horaire ).

En particulier, le système asservi est stable, à la condition que :

Z=0 Eq. V-14

C’est-à-dire :

Z=0 ⇒ P=N Eq. V-15

En pratique, on retiendra les étapes suivantes pour appliquer le critère de Nyquist :

1. Étudier la stabilité de la 𝐹𝑇𝐵𝑂(𝑝) ⟶ 𝑃 : nombre de pôles instables de la 𝐹𝑇𝐵𝑂(𝑝).


2. Tracer le lieu de Nyquist complet de la 𝐹𝑇𝐵𝑂(𝑝) (ω variant de −∞ à +∞).
3. Calculer 𝑁, le nombre de tours (comptés algébriquement dans le sens trigonométrique), que fait le
lieu complet de Nyquist (ω variant de −∞ à +∞), autour du point critique (–1 ; 0).
4. En déduire Z = P − N ⟶ 𝑍 : nombre de pôles instables de la 𝐹𝑇𝐵𝐹(𝑝).

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V.2.b. ii) Exemple


Soit le système asservi à retour unitaire de la figure (Fig. V-8) :

𝐸(𝑝) 𝐾 𝑆(𝑝)
+–
1 − 𝑇𝑝

𝑇>0

Fig. V-8 : Exemple pour l’étude de stabilité

La fonction de transfert en boucle ouverte est :


𝐾
𝐹𝑇𝐵𝑂(𝑝) =
1 − 𝑇𝑝

Discutons la stabilité de ce système selon les valeurs de 𝐾.


• 𝑲 > 𝟎
La figure (Fig. V-9) donne le lieu de Nyquist du système.

𝐼𝑚𝑎𝑔.

 → +∞  = 0+
+
0  → −∞  = 0− 𝐾 𝑅é𝑒𝑙
−1

Fig. V-9 : Lieu de Nyquist (𝐾 > 0)

✓ La 𝐹𝑇𝐵𝑂(𝑝) a un pôle instable 𝑝 = 1⁄𝑇 : 𝑃=1


✓ Le nombre de tours autour du point (–1 ; 0) est : 𝑁=0
✓ Le nombre de pôles instables de la 𝐹𝑇𝐵𝐹(𝑝) est : 𝑍 =𝑃−𝑁 =1 ≠0
o Système instable en boucle ouverte (P ≠ 0) et instable en boucle fermée (Z ≠ 0).

• −𝟏 < 𝑲 < 𝟎
La figure (Fig. V-10) donne le lieu de Nyquist du système.

𝐼𝑚𝑎𝑔.

 = 0− 0  → −∞ 𝑅é𝑒𝑙
+ 𝐾
 = 0+  → +∞
−1

Fig. V-10 : Lieu de Nyquist (−1 < 𝐾 < 0)

✓ La 𝐹𝑇𝐵𝑂(𝑝) a un pôle instable 𝑝 = 1⁄𝑇 : 𝑃=1


✓ Le nombre de tours autour du point (–1 ; 0) est : 𝑁=0
✓ Le nombre de pôles instables de la 𝐹𝑇𝐵𝐹(𝑝) est : 𝑍 =𝑃−𝑁 =1≠0
o Système instable en boucle ouverte (P ≠ 0) et instable en boucle fermée (Z ≠ 0).

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• 𝑲 < −𝟏
La figure (Fig. V-11) donne le lieu de Nyquist du système.

𝐼𝑚𝑎𝑔.

 = 0−  → −∞
+
 = 0+ 𝐾  → +∞ 0 𝑅é𝑒𝑙
−1

Fig. V-11 : Lieu de Nyquist (𝐾 < −1)

✓ La 𝐹𝑇𝐵𝑂(𝑝) a un pôle instable 𝑝 = 1⁄𝑇 : 𝑃=1


✓ Le nombre de tours autour du point (–1 ; 0) est : 𝑁 = +1
✓ Le nombre de pôles instables de la 𝐹𝑇𝐵𝐹(𝑝) est : 𝑍 =𝑃−𝑁 =0
o Système instable en boucle ouverte (P ≠ 0) et stable en boucle fermée (Z = 0).

Vérification de la stabilité par le critère algébrique de Routh :


𝐾 𝐾
𝐹𝑇𝐵𝑂(𝑝) = ⇒ 𝐹𝑇𝐵𝐹(𝑝) =
1 − 𝑇𝑝 1 + 𝐾 − 𝑇𝑝

Polynôme caractéristique : −𝑇𝑝 + 𝐾 + 1 = 0


Tableau de Routh :

p1 −𝑇

p0 𝐾+1

Le coefficient 𝑇 étant positif, pour que le système soit stable, il faudrait que : 𝐾 + 1 < 0 ⇒ 𝐾 < −1
On retrouve le même résultat précédent (critère graphique).

V.2. c) Critère de Nyquist simplifié (critère du Revers)


Il est déduit du critère de Nyquist :
Un système stable en Boucle Ouverte, est stable en Boucle Fermée, si le tracé du lieu de Nyquist
de la FTBO, décrit dans le sens des pulsations croissantes ( ω variant de 0 à +∞), laisse le point critique
(–1 ; 0) à sa gauche. Il est instable dans le cas contraire.

Le critère du Revers est d'un emploi plus commode que le critère de Nyquist, car il ne met en œuvre que
le lieu physique de la FTBO (correspondant aux pulsations positives).
Par contre, le critère du Revers est moins général, et il ne peut s'appliquer sans danger que lorsque la
notion de "gauche" n'est pas ambiguë (Fig. V-12).

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Chapitre V : Stabilité des systèmes asservis linéaires

→0 𝐼𝑚𝑎𝑔.

 → +∞
+
0 𝑅é𝑒𝑙
−1

Fig. V-12 : Cas d'ambiguïté dans l’application du critère du revers

V. 3) Marges de stabilité

V.3. a) Marge de phase et marge de gain


Pour un système stable en Boucle Ouverte, nous venons de voir que la stabilité en Boucle Fermée dépend
de la position du lieu de Nyquist de la 𝐹𝑇𝐵𝑂(𝑝) par rapport au point critique (–1 ; 0).

La tendance vers l’instabilité est graduelle : plus le lieu de Nyquist est proche du point critique, moins le
degré de stabilité est bon, et plus on aura par exemple d’oscillations avant stabilisation en boucle fermée.
Le cas où il existerait une pulsation à laquelle le lieu traverserait exactement ce point est un cas limite
correspondant à un système en boucle fermée dont la stabilité serait marginale.

De façon à quantifier le degré de stabilité d’un système asservi, il est donc utile de chiffrer la distance entre
le lieu de Nyquist et le point critique (–1 ; 0). La mesure effective de la distance minimum n’étant pas chose aisée
d’un point de vue mathématique, on préfère, de manière traditionnelle, évaluer indirectement cette distance par
les mesures des marges de phase Δφ et de gain ΔG.
La marge de phase Δφ et la marge de gain ΔG représentent des marges de sécurité par rapport à l'état
instable.

Ces deux grandeurs sont définies de la manière suivante :

• La marge de phase Δφ d’un système est mathématiquement la différence entre la phase de


FTBO(ωc0 ) c'est-à-dire φ(ωc0 ), et la phase (−180°) :

𝛥𝜑 = 𝜑(𝜔𝑐0 ) + 180° Eq. V-16

La marge de phase permet de préserver la stabilité en dépit de la présence de retards parasites –


par exemple dus à la transmission des signaux – dont on n'a pas tenu compte au moment de
l'étude de la stabilité.

• La marge de gain ΔG a pour expression :

1 Eq. V-17
𝛥𝐺 =
|𝐹𝑇𝐵𝑂(𝜔𝜋 )|

Elle permet de préserver la stabilité en dépit des fluctuations de gain, qui affectent, en particulier,
les amplificateurs de la chaîne de puissance.

Pour qu'un système soit stable, il faudrait que :

Δφ > 0 Eq. V-18


{
ΔG > 0

Université Djillali Liabès de Sidi Bel-Abbès (Algérie). Licence en Electrotechnique. 3ème Année. Semestre 5 89
Cours : Les systèmes asservis continus linéaires Prof. FELLAH Mohammed-Karim (2017 / 2018)

V.3. b) Illustration des marges de phase et de gain sur le lieu de Nyquist


Ces marges sont illustrées sur les lieux de Nyquist des figures (Fig. V-13) pour le cas d’un système stable
et (Fig. V-14) pour le cas d’un système instable.

𝐼𝑚𝑎𝑔.

𝜔 𝑅é𝑒𝑙
–1 ΔG 𝜋 0

Δφ |FTBO(ωπ )|

𝜔𝑐0 𝛥𝜑 = 𝜑(𝜔𝑐0 ) + 180°


1
𝛥𝐺 =
𝐹𝑇𝐵𝑂(𝜔) |𝐹𝑇𝐵𝑂(𝜔𝜋 )|

Fig. V-13 : Illustration des marges de gain et de phase sur le lieu de Nyquist
(cas d’un système stable)

ωπ : pulsation pour laquelle la phase de la fonction de transfert ∠𝐹𝑇𝐵𝑂(𝜔) est égale à −π radians (-180°).
ωc0 : pulsation pour laquelle le module de la fonction de transfert |𝐹𝑇𝐵𝑂(𝜔)| est égale à 1.

𝐼𝑚𝑎𝑔.
𝜔𝑐0

Δφ

𝜔𝜋 ΔG –1 0
|FTBO(ωπ )| 𝑅é𝑒𝑙

𝛥𝜑 = 𝜑(𝜔𝑐0 ) + 180°
𝐹𝑇𝐵𝑂(𝜔)
1
𝛥𝐺 =
|𝐹𝑇𝐵𝑂(𝜔𝜋 )|

Fig. V-14 : Illustration des marges de gain et de phase sur le lieu de Nyquist
(cas d’un système instable)

V.3. c) Critère de Stabilité utilisant le diagramme de Bode


Les marges de phase et de gain, définies précédemment, peuvent également être représentées sur le
diagramme de Bode (Fig. V-15 et Fig. V-16).

|𝐺(𝜔)|

1
𝛥𝐺 > 0
𝜔
𝜑(𝜔)
0° 𝜔𝑐0 𝜔𝜋 𝜔

𝛥𝜑 > 0
–180°

Fig. V-15 : illustration des marges de gain et de phase sur le diagramme de Bode
(cas d’un système stable : 𝛥𝐺 > 0 et 𝛥𝜑 > 0)

ωπ : pulsation pour laquelle la phase de la fonction de transfert ∠𝐹𝑇𝐵𝑂(𝜔) est égale à −π radians (-180°).
ωc0 : pulsation pour laquelle le module de la fonction de transfert |𝐹𝑇𝐵𝑂(𝜔)| est égale à 1.

Université Djillali Liabès de Sidi Bel-Abbès (Algérie). Licence en Electrotechnique. 3ème Année. Semestre 5 90
Chapitre V : Stabilité des systèmes asservis linéaires

|𝐺(𝜔)|

𝛥𝐺 < 0
1
𝜔
𝜑(𝜔)
𝜔𝜋 𝜔𝑐0

𝜔
–180°
𝛥𝜑 < 0

Fig. V-16 : illustration des marges de gain et de phase sur le diagramme de Bode
(cas d’un système instable : 𝛥𝐺 < 0 et 𝛥𝜑 < 0)

V.3. d) Critère de Stabilité utilisant le lieu de Black


Les marges de phase et de gain, définies précédemment, peuvent également être représentées sur le lieu
de Black (Fig. V-17 et Fig. V-18).

|𝐺(𝜔)|

𝛥𝜑 > 0 1 𝜑(𝜔)
–180° 𝜔𝑐0 0°

𝛥𝐺 > 0

𝜔𝜋

𝐹𝑇𝐵𝑂(𝜔)

Fig. V-17 : illustration des marges de gain et de phase sur le lieu de Black
(cas d’un système stable : 𝛥𝐺 > 0 et 𝛥𝜑 > 0)

ωπ : pulsation pour laquelle la phase de la fonction de transfert ∠𝐹𝑇𝐵𝑂(𝜔) est égale à −π radians (-180°).
ωc0 : pulsation pour laquelle le module de la fonction de transfert |𝐹𝑇𝐵𝑂(𝜔)| est égale à 1.

|𝐺(𝜔)|
𝜔𝜋

𝛥𝐺 < 0
𝜔𝑐0 1 𝜑(𝜔)
–180° 0°
𝛥𝜑 < 0

𝐹𝑇𝐵𝑂(𝜔)

Fig. V-18 : illustration des marges de gain et de phase sur le lieu de Black
(cas d’un système instable : 𝛥𝐺 < 0 et 𝛥𝜑 < 0)

Université Djillali Liabès de Sidi Bel-Abbès (Algérie). Licence en Electrotechnique. 3ème Année. Semestre 5 91
Cours : Les systèmes asservis continus linéaires Prof. FELLAH Mohammed-Karim (2017 / 2018)

V.3. e) Valeurs usuelles des marges de phase et de gain


Les marges définies ci-dessus permettent d’évaluer la distance entre le point critique et le lieu de Nyquist
en boucle ouverte.
Imposer leurs valeurs revient à s’assurer que l’on n’ait jamais FTBO(ω) = −1 (coordonnées du point
critique), c'est-à-dire :
|FTBO(ω)| = 1
Jamais, simultanément (pour la même pulsation), {
∠FTBO(ω) = −180°
L’expérience montre que pour des systèmes classiques (notamment à phase minimale), un bon degré de
stabilité en boucle fermée est obtenu si l’on est capable d’imposer :

Δφ ≈ 45° ⋯ 60° Eq. V-19


{
ΔG > 8 ⋯ 15 dB

dB : décibel, Unité sans dimension de mesure du gain : |𝐺(𝜔)|𝑑𝐵 = 20 ∗ 𝑙𝑜𝑔10 |𝐺(𝜔)|

Avec ces valeurs, on obtient, dans la plupart des cas, une paire de pôles dominants en boucle fermée,
caractérisée par un coefficient d’amortissement :

𝝃 ≈ 𝟎. 𝟓 ⋯ 𝟎. 𝟕𝟎𝟕 Eq. V-20

Pour régler la stabilité d'un système, il est souvent délicat de raisonner en tenant compte des deux marges
à la fois. Dans ce cas, on privilégie, en général, la marge de phase Δφ.

V.3. f) Marge de stabilité appliquée à la position des pôles de la FTBF


La notion de marge de stabilité, appliquée à la 𝐹𝑇𝐵𝐹(𝑝), conduit à s’interdire un domaine pour la position
des pôles dans le plan-p (Fig. V-19).

𝒋
Plan-p
Pôle (−𝑝0 )

X 𝑗𝜔𝑛 √1 − 𝜉 2
𝜉 𝜔𝑛
𝝎𝒏 𝝃 = cos(𝛽) =
𝛽 𝜔𝑛
𝝈
Pôle ( −𝑝∗0 ) −𝜉. 𝜔𝑛 𝟎

Fig. V-19 : Position de pôles et Relations entre les paramètres d'un système du 2nd ordre dans le Plan-p (0 < 𝜉 < 1)

On s’impose, en général, 𝛽 ≈ 60°, ce qui correspond à un système du deuxième ordre avec 𝜉 = cos 𝛽 = 0.5
(Fig. V-20).

𝐼𝑚𝑎𝑔.

𝛽 ≈ 60°
𝑅é𝑒𝑙

Zone interdite

Fig. V-20 : : Illustration de la marge de stabilité imposée sur la position des pôles dans le plan-p

Université Djillali Liabès de Sidi Bel-Abbès (Algérie). Licence en Electrotechnique. 3ème Année. Semestre 5 92

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