Cours de COMMUNICATION DANS LES ORGANISATIONS PUBLIQUES
Cours de COMMUNICATION DANS LES ORGANISATIONS PUBLIQUES
Cours de COMMUNICATION DANS LES ORGANISATIONS PUBLIQUES
CERCOM
Cours
COMMUNICATION
DANS LES ORGANISATIONS PUBLIQUES
Dr GOA Kacou
Enseignant-Chercheur au CERCOM
UFR Information, Communication et Arts
Université F. Houphouët Boigny (Abidjan-Cocody)
Cel : (+225) 05822368 / 02372799
[email protected]
INTRODUCTION
L'effondrement de la bourse, le nombre de fusions ratées, le désintérêt croissant des salariés
vis-à-vis de l'entreprise, les critiques focalisées sur les marques, les difficultés rencontrées lors
de l'annonce d'un plan social, le mécontentement des actionnaires à l'encontre des
dirigeants…sont autant d'événements qui placent l'entreprise sous les feux de l'actualité
médiatique. Pour répondre aux sollicitations des journalistes, des clients, de l'opinion publique
et des salariés, les gestionnaires ne cessent de communiquer. Les dépenses publicitaires ont
été multipliées par quatre depuis le début des années 80 aux Etats-Unis pour atteindre
actuellement 200 milliards de dollars. Les dépenses en mécénat culturel ont elles aussi
progressé au cours des vingt dernières années, de 42 millions à 198 millions d'euros pour
donner une image plus attrayante à l'entreprise. Et pourtant rien n'y fait, l'image de l'entreprise
en général devient de plus en plus négative.
Cette situation paradoxale tient au fait que la communication est utilisée simplement comme
un outil. Le nombre d'erreurs de communication commis par les entreprises montre qu'il faut
donner à la communication une dimension supérieure à celle d'instrument qui lui est
habituellement accordée dans les faits. Trop souvent, en effet, la communication apparaît
comme la baguette magique permettant de pallier les insuffisances des spécialistes de gestion.
Or, la logique "Décision-Action-Communication" a montré ses limites. L'absence de
concertation préalable avec les salariés lors de modifications majeures de stratégie engendre
inéluctablement des difficultés par un rejet massif des salariés. Les managers doivent donc
intégrer au niveau décisionnel l'état des éléments de la communication (image, réputation,
communication interne, communication externe). En effet, les spécialistes des fusions savent
qu'un rapprochement d'entreprises échoue souvent à cause d'une insuffisance de prise en
compte de la communication. Pourquoi en serait-il autrement lors du management stratégique
de l'entreprise ?
I-Notion d’Organisation
Une organisation est un ensemble de personnes qui ont entre elles des relations en partie
régulières et prévisibles. Cette définition large présume bien de la diversité des configurations
possibles. Beaucoup d'organisations sont composées de salariés de la même entreprise qui
travaillent en un même lieu et sont directement sous l'autorité d'un même supérieur
hiérarchique : un atelier d'usinage et un service contrôle de gestion ont souvent ces
caractéristiques. Mais, dans certains cas, les membres de l'organisation sont
géographiquement dispersés : dans une entreprise de vente et de réparation de photocopieurs,
une bonne partie des salariés se voient peu, puisqu'ils passent l'essentiel de leur temps auprès
de la clientèle.
L'organisation désigne l'action mais aussi le résultat de l'action de celui qui délimite,
structure, agence, répartit, articule. Elle traduit au niveau des moyens l'expression d'une
volonté par :
la manière dont les différents éléments d'un ensemble complexe, d'une société, d'un
être vivant sont structurés et articulés ; ou
une hiérarchie et/ou un agencement concret des organes ou moyens requis.
L'entreprise, vue comme une organisation, peut se définir comme « l'ensemble de moyens
structurés, constituant une unité de coordination, ayant des frontières identifiables,
fonctionnant en continu, en vue d'atteindre un ensemble d'objectifs partagés par l'ensemble de
ses membres (salariés, dirigeants, actionnaires...). »1
Une organisation est un ensemble de moyens structurés constituant une unité de coordination
ayant des frontières identifiables, fonctionnant en continu en vue d’atteindre
un ensemble d’objectifs partagés par l’ensemble de ses membres.
B - Performance
L’entreprise crée de la valeur ajoutée (VA), différence entre la production que l’entreprise a
réalisée au cours de la période, et les consommations de l’exercice en provenance des tiers.
Cette VA est partagée entre salariés, collectivités, organismes financiers, propriétaires…
L’entreprise doit donc être performante :
• Le terme profitabilité (capacité à générer du profit) est essentiellement utilisé lorsque l’on
compare le résultat de l’entreprise à son chiffre d’affaires ;
• La productivité (capacité à générer de la production) est le rapport entre la production et les
facteurs de production ayant permis de l’obtenir ;
• La rentabilité s’exprime en termes économiques ou financiers, par exemple :
– rentabilité économique : résultat économique/actif économique (actif immobilisé + besoin
en fonds de roulement) ;
– rentabilité financière : résultat net/capitaux propres.
Une entreprise est performante lorsqu’elle atteint ses objectifs (efficacité) tout en optimisant
l’utilisation de ses ressources (efficience).
V-Organisation Publique
A. La définition des missions des organisations publiques
La finalité de chaque organisation publique doit être la satisfaction des besoins sociaux et la
garantie de l’intérêt général. Pour assurer cette finalité, les organisations publiques sont
investies d’une mission, incompatible avec la recherche de profit.
La mission est la raison d’être des organisations publiques. Elle est par définition durable.
On distingue :
• les missions de sécurité ou de souveraineté assurées par la police, l’armée, la justice ;
• les missions économiques comme les travaux publics, les transports, l’aménagement du
territoire ;
• les missions sociales comme l’éducation, la santé, l’aide sociale ;
• les missions plus secondaires liées au bon fonctionnement des organisations publiques.
C- Externaliser
Les organisations publiques peuvent également faire le choix de confier à d'autres
organisations, le plus souvent des entreprises, certaines activités de service public. C'est
souvent le cas de la gestion de l'eau ou des ordures ménagères. Il s'agit alors d'une délégation
de service public qui est encadrée par un cahier des charges très strict. La délégation est
attribuée à un prestataire après un appel d'offres qui met en concurrence plusieurs entreprises.
Il s'agit souvent de recourir à une entreprise spécialisée et de faire des économies. Le Port
autonome d’Abidjan, par exemple, est un grand acteur du service public dans le domaine des
transports maritimes. En vertu de la délégation de service public, ces entreprises sont
néanmoins tenues de respecter les principes fondamentaux du service public (égalité,
continuité et adaptabilité).
l'Éducation nationale, la concurrence est réelle et parfois forte avec les établissements privés
qui assurent les mêmes missions avec une finalité lucrative (cliniques et écoles privées…).
Afin de saisir les opportunités de marché, les entreprises doivent faire preuve d'une grande
agilité stratégique. Or, pour se créer un avantage concurrentiel durable, il faut maintenir un
engagement stratégique afin de mobiliser des ressources et des compétences dont la
réalisation demande du temps et est incertaine, car l'entreprise serait moins exposée aux
réactions de la concurrence dès lors qu'elle aurait élaboré une asymétrie de ses ressources. Les
ressources distinctives des organisations constituent alors des facteurs discriminants
d'avantages concurrentiels durables dès l'instant où ces derniers sont spécifiques (propres à
l'organisation), complexes (combinaison d'actifs et de compétences) et non codifiables
(absence de codification, accumulation de compétences par apprentissage). Les entreprises
peuvent alors obtenir un rendement supérieur à la moyenne en tirant parti de ceux-ci.
Penrose (1959) définit les ressources comme "tout ce qui peut être qualifié de force ou de
faiblesse pour une firme donnée ».
La communication s'inscrit donc comme une ressource permettant de bâtir un avantage
concurrentiel. Mais, bien plus encore, elle est nécessaire à l'intention stratégique qui repose
sur la vision de l'entreprise. La vision est une ambition de long terme, aspiration de ce que
l'entreprise souhaite devenir. Or, cette vision sous-entend une adhésion à un projet
d'entreprise. A ce stade aussi la communication est nécessaire pour deux raisons :
l'entreprise ne peut pas trop s'éloigner de son image sans supporter des risques de rejet si la
communication qui accompagne ce changement n'est pas adaptée ;
la communication est un outil nécessaire pour faire adhérer les stakeholders au projet.
La question centrale est maintenant de définir qui sont ces stakeholders. De façon
pragmatique, quatre parties prenantes (les clients, les employés, la communauté et les
actionnaires) sont souvent désignés. Cependant, la définition précédente conduit à proposer
une liste plus large (clients, employés, investisseurs, gouvernements, groupes de pression,
fournisseurs, associations professionnelles, communauté locale). L'idée fondamentale est que
l'entreprise ne peut négliger ses parties prenantes influentes. Il existerait un contrat social
entre l'organisation et les parties prenantes, contrat constitué par l'acceptation des valeurs et
attentes de la société. L'entreprise doit en permanence justifier de l'utilité de son activité à la
société ainsi que des conséquences (positives ou négatives) qui en découlent, sans quoi, le
contrat est rompu. Le rôle de la communication est alors fondamental pour montrer comment
l'organisation tient compte des valeurs des stakeholders et que ses pratiques ne sont pas
contraires à celles-ci. Les conséquences dans ce cas peuvent être fortes et variées (boycott des
consommateurs, taxation supérieure, baisse de l'attrait de la société vis-à-vis du marché du
travail, des fournisseurs, du marché des capitaux…). Hogner indique que l'entreprise est alors
contrainte de diffuser des informations sociétales. Savage a montré qu'il convient de
distinguer les mesures symboliques (actions de communication fondées sur la gestion des
discours et des images, sur la mise en scène graphique des documents…) et les mesures
substantielles qui visent à faire évoluer l'organisation en fonction des attentes et valeurs de la
société. Là encore, ne surestimons pas l'impact de la communication. Cette dernière, pour être
efficace, doit s'appuyer sur de réelles réalisations, faute de quoi, ses effets risquent d'être
négatifs et contraires à l'objectif souhaité.
La politique de l'entreprise, la stratégie marketing et la communication forment alors un
triptyque qui montre la continuité logique entre les trois éléments cités. La recherche de
cohérence doit exister à plusieurs niveaux : stratégie de développement et stratégie de
communication, discours et réalisations, identité visuelle et messages écrits, communication
interne et externe. La communication a alors pour fonction de révéler, d'assister et de
contribuer à la réalisation du projet de l'entreprise. Ainsi, elle vise à donner à l'organisation :
une réputation favorable qui donne à l'entreprise un avantage compétitif dans le but de
favoriser l'achat des produits et services, le recrutement et les investissements ;
une loyauté des publics influant sur le devenir de l'entreprise, un avantage concurrentiel
au travers de la constitution d'une image.
Le but ultime de la communication est de créer une image qui soit favorable au devenir de
l'entreprise. La performance "corporate" est alors liée à l'image. La confiance est l'idée
essentielle qui, au travers de la signature corporate de l'entreprise, peut agir comme un levier
facilitant son succès sur les quatre terrains de conquête : financier, humain, institutionnel et
commercial. Les liens entre la communication et la stratégie sont donc étroits ; qu'en est-il des
rapports entre la structure et la communication ?
travail du dirigeant" et que ce dernier a trois types de rôle à mener de front : les rôles
interpersonnels, informationnels et décisionnels. Ainsi, la communication apparaît être
l'instrument à l'aide duquel les responsables dirigent. Parmi l'ensemble des registres de
communication, les dirigeants privilégient les interactions verbales. Plusieurs raisons sont
avancées : ce mode de communication est plus facile, plus rapide que l'écrit, moins impliquant
pour l'auteur et plus riche qualitativement. Il permet aussi de s'assurer de la qualité de la
réception.
Pour les autres salariés, la communication est considérée comme étant un élément de
motivation sans qu'aucune étude ne confirme ou n'infirme cette idée. Avec la complexité
croissante de l'environnement, elle est la courroie de transmission indispensable permettant la
réalisation de la stratégie générale dans la mesure où elle donne "un sens reconnu et accepté,
une harmonie, une cohérence, des repères temporels et organisationnels, un feed-back
constant, une galvanisation" (Nguyen-Thanh Fanelly, 1991). Comme il s'agit de créer un
avantage compétitif en s'appuyant sur une main d'œuvre qualifiée et motivée, le management
est alors centré sur l'action symbolique qui s'appuie sur des symboles "destinés à faire
accepter l'ordre organisationnel voulu par les acteurs les plus actifs".
Marion indique que "les individus ne mobiliseront leur énergie pour l'entreprise que s'il existe
un minimum de convergence entre leurs attentes et celles de l'organisation" (Marion, 1989).
Boneu (1990) confirme et précise que "tout parle dans l'entreprise et il importe à une réelle
politique de communication de donner à ce "discours" une cohérence". Cette cohérence doit
se traduire par "une plus grande identification, voire cohésion, de l'ensemble des salariés". La
référence commune peut avoir trois origines :
une origine physique et économique : "on fait référence alors aux équipements, aux
modes de production, aux implantations et à l'architecture" ;
une origine organisationnelle : "c'est l'ensemble des procédures, des règles, des normes
qui vont permettre le bon fonctionnement des facteurs de production et des structures
mises en place." ;
une origine symbolique : "au-delà des structures et du fonctionnement, c'est l'idée que
chacun se fait de l'entreprise qui peut constituer une référence commune."
Il conclut que "lorsque l'enjeu de l'organisation est clairement défini, lorsque les liens de
l'individu avec son entreprise sont rappelés, lorsque l'interaction entre efficacité individuelle
et la survie du groupe est expliquée alors, tout naturellement, l'individu devrait faire corps
avec l'organisation et se mobiliser plus librement pour elle."
L'intégration et la mobilisation du personnel exigent une explication et une promotion de la
politique d'entreprise rapide, claire et cohérente. Les communications et notamment les mots
sont importants car les hommes sont créateurs et consommateurs de symboles. Cependant,
dans les faits, une étude de la Cofremca indiquait que 54 % des salariés français n'avaient pas
l'impression d'être bien informés sur leur entreprise mais, là encore, les entreprises "malades
de communication interne" portent en elles-mêmes des dysfonctionnements plus globaux qui
touchent au management et à l'organisation.
Les auteurs à la base de la théorie des organisations (Fayol, Taylor…) nous ont appris très tôt
que chaque acteur doit disposer de l'information pertinente pour réaliser les missions qui lui
sont confiées. Dans ce cadre, la communication prend la forme d'un ensemble de règles et
pratiques qui permettent à chacun d'obtenir l'information pertinente pour réaliser sa tâche. Elle
est conçue comme un processus de transmission de messages à travers des canaux qui peut
être représenté par le modèle de Shannon. De ce fait, elle est linéaire, transitive et
substantielle. En réalité, ne s'agit-il pas d'une diffusion d'informations et non d'une réelle
communication qui suppose une interaction et une considération des individus ? Cependant,
cette "communication" est fondamentale pour la survie de l'entreprise, c'est pourquoi,
Wasquez-Bronfman (1996) indique que "la communication est le phénomène à travers lequel
les êtres humains coordonnent efficacement leurs actions."
Mucchielli (2001) rappelle que "la communication ce n'est pas seulement l'art de faire passer
et comprendre des informations. C'est aussi l'art de piloter des échanges pour amener les
acteurs à rapprocher leurs points de vue et ainsi à mieux comprendre les décisions
managériales". Elle nécessite un système d'information capable d'irriguer la vie interne et de
la relier à son environnement. Ainsi, "la communication interne participe à la construction
collective d'une définition commune et acceptée de la situation". Elle permet alors la
motivation (les salariés acceptent car ils ont une signification partagée) et facilite la cohésion
interne (les salariés partagent l'analyse sur l'organisation et comprennent mieux les réponses
managériales). La maîtrise du processus de symbolisation est essentielle puisqu'elle vise à
maintenir les niveaux d'implication organisationnelle et d'engagement au travail des salariés
de l'entreprise.
L'identité peut aussi être considérée comme un but général qui sert d'alibi à une variété
d'activités telles que dessiner un nouveau logo, concevoir une nouvelle décoration intérieure,
former les forces de vente et plus généralement tout ce qui peut permettre de modifier une
culture. L'identité apporte à l'organisation des caractéristiques uniques qui sont enracinées
dans le comportement des membres de l'organisation. Le management de l'identité corporate
se fait au travers de la prise en compte des racines historiques de l'organisation, de sa
personnalité, de sa stratégie corporate et des trois éléments du mix corporate identité
(comportement des membres de l'organisation, communication et symbolisme). Markwick et
Fill (1997) considèrent que l'image, la réputation et la personnalité sont liées à l'identité de
l'entreprise. Si la personnalité est ce que l'entreprise est actuellement, pour la comprendre il
est nécessaire d'examiner les deux facettes que sont les missions, les stratégies, la philosophie
d'une part, et la culture considérée comme le cœur de l'organisation d'autre part. Ce sont les
communications qui transforment l'identité en image.
Markwick et Fill proposent ensuite d'intégrer les études d'image dans le management
stratégique pour connaître l'image que les stakeholders ont de l'organisation. Cette prise en
compte préalable permet d'agir en provoquant des changements et non rétroagir comme c'est
souvent le cas. Ces études en raison des actions stratégiques qu'elles entraîneront, modifieront
la personnalité et l'identité. Et le résultat de ces transformations pourra faire l'objet de
communication pour renforcer l'image de l'organisation. La communication et l'identité
entretiennent des liens réciproques : l'identité est à la base de toute communication sur
l'organisation. Les communications peuvent influer sur l'identité dans le but de la modifier, ce
qui entraînera de nouveau des communications. Un cercle vertueux identité-communication
est alors créé.
Selon van Riel (1995), la communication a trois formes principales : la communication
managériale, la communication-marketing et la communication institutionnelle. La
communication marketing et la communication institutionnelle servent à expliquer la liaison
dominante entre l'identité et l'image et entre l'image et la gestion stratégique. La
communication managériale explique le lien entre la personnalité et l'identité d'une part, et
entre la gestion stratégique, la personnalité et l'identité stratégique d'autre part.
Afin de bien comprendre ce qui rapproche et distingue ces deux communications, nous
proposons de les présenter par rapport à leur champ d'intervention, leur place au sein de
l'entreprise, leur objectif, leurs cibles, leur message et sa durée, leurs techniques. Le tableau
page suivante analyse uniquement la communication commerciale (que l'on peut aussi appeler
communication marketing) et la communication corporate (ou institutionnelle).
Communication Communication
Commerciale Corporate
Champ d'intervention un produit, un service ou une une organisation
marque
Place de la communication liée au communication liée à la politique
communication marketing générale de l'entreprise
au sein de l'entreprise
de l'entreprise
est souvent considéré comme
multiple et protéiforme
Durée du message message lié à la durée de vie message intemporel
du produit, du service ou de la contenu identique mais présenté
marque différemment selon les cibles
Techniques utilisées les techniques publicitaires les techniques publicitaires
+ des techniques spécifiques
(communication d'opinion,
lobbying,
communication financière,
communication interne...)
Cette présentation montre que : les communications ne s'opposent pas mais divergent
essentiellement par la place qu'elles occupent dans la gestion de l'entreprise (champ
d'investigation, place et objectifs différents) ; la communication corporate est plus large (en ce
qui concerne les cibles et les techniques), ce qui ne signifie pas pour autant que la publicité
n'ait pas un impact sur d'autres cibles que les consommateurs, mais ce qui exprime qu'elle ne
les vise pas en priorité. La communication corporate élargit donc l'échange à la société dans
son ensemble en établissant des liens avec les "tiers concernés" (fournisseurs, actionnaires,
écoles et universités...), les "réseaux de pouvoir" (les administrations et les politiques), "les
réseaux d'influence" (les leaders et l'opinion publique) ; la communication corporate a un
message plus délicat à déterminer dans la mesure où il repose sur une composition de
l'identité et du positionnement.
Le discours de marque se teinte fortement d'un message institutionnel ;
les objectifs habituellement assignés à la communication corporate vont dans le sens d'une
globalisation des différentes disciplines de la communication. Gregory indique les trois
objectifs de la communication institutionnelle : "des objectifs de communication (notoriété,
information, mémorisation...) ; des objectifs commerciaux (soutien des stratégies marketing) ;
des objectifs sociaux (réponse à des besoins de proximité exprimés par l'environnement)".
Audigier et Decaudin (1990) vont aussi dans ce sens en définissant la communication
institutionnelle "comme axée sur l'entreprise dont l'objectif est la promotion de l'image et par
voie de conséquence la promotion de ses produits." Cette distinction présente cependant un
avantage. Elle évite la césure habituelle entre communication externe et interne puisqu'elle ne
tient pas compte de cette dernière. Mais peut-on négliger la communication interne dans une
stratégie de communication ?
. Communication Communication
interne externe
Champ environnement interne environnement externe
d'intervention
L'analyse montre que la cible constitue la différence essentielle de ces deux communications.
En effet, les objectifs assignés à la communication interne sont communs à ceux de la
communication corporate, de même que la plupart des techniques utilisées sont identiques.
L'absence de différences majeures montre qu'il est possible d'intégrer parmi les disciplines de
la communication corporate, la communication interne ; de ce fait, la distinction opérée n'est
plus valide. D'ailleurs tous les auteurs s'accordent à la considérer comme incluse dans la
communication corporate et lui accordent un rôle crucial dans le bon déroulement d'une
action de communication. En effet, ils considèrent, à juste titre, qu'une opération de
communication corporate doit toujours commencer par un message à destination de l'interne
selon le principe que l'entreprise communique à l'extérieur sa manière de communiquer à
l'intérieur.
La communication externe influe sur les publics internes, notamment la communication
institutionnelle qui souvent est considérée comme une source d'information par les salariés de
l'entreprise ; la communication externe mal comprise par les salariés (car souvent pas ou peu
expliquée) peut se traduire par un désaveu conscient ou inconscient de leur part.
La communication globale s'intéresse en effet à tous les messages véhiculés par l'entreprise
(répondre au téléphone, brochure de présentation d'une marque ou d'un produit...). Elle tend à
gérer les synergies possibles entre les trois communications sur l'entreprise, les marques et les
produits. La complémentarité s'analyse au travers de la cohérence entre le contenu des
messages mais aussi de la réalité de l'entreprise, des marques et des produits et des objectifs
étant inévitable) et le "1" indiquant qu'il y a interdépendance totale entre les trois images. Le
schéma suivant symbolise l'axe des possibles sur lequel interviennent les trois facteurs.
L'objectif central est la gestion de l'univers image (image d'entreprise, image de marque et
image de produit) dans le but de se constituer un avantage concurrentiel. Les moyens de cette
gestion sont constitués par les différentes disciplines de communication (publicité
institutionnelle, communication d'opinion, communication de recrutement..., publicité,
marketing direct, techniques promotionnelles..., journal d'entreprise, note interne...). C'est en
fonction du type de message et de la cible visée que le choix de tel ou tel moyen sera fait.
Selon la stratégie suivie par l'entreprise, les techniques de communication institutionnelle
seront ou non utilisées. Ainsi pour une entreprise qui segmente totalement son marché, la
communication repose essentiellement sur des techniques commerciales, les techniques
institutionnelles n'étant réservées qu'à un certain nombre de publics ciblés comme les
étudiants ou le marché financier. Cependant, il est impossible de ne pas tenir compte des
répercussions des messages institutionnels sur les messages commerciaux.
Les modèles systémiques qui postulent que la communication fait toujours partie d'un
ensemble de communication et que ce sont les relations entretenues avec les autres éléments
du système qui lui donnent un sens ; les modèles constructivistes qui présentent la
communication comme une expression participant à la construction collective du sens.
Les principales approches de la communication des organisations s'inscrivent dans les
modèles positivistes. Malheureusement, elles ne recherchent pas une cohérence d'ensemble
dans la construction des messages comme l'impose une intégration de la communication dans
la politique générale de l'entreprise mais seulement une recherche d'efficacité des messages. Il
semble utile de revenir sur ces approches afin de montrer leurs insuffisances. Le paradigme
systémique, proposé à la suite, conduira à présenter le concept de communication globale
permettant d'éviter une cacophonie des discours et de répondre à la nécessité de cohérence.
Cette méthode permet de vérifier que l'identité et le positionnement retenus sont conformes à
la réalité de l'entreprise et d'éviter ainsi des images multiples. Comme l'entreprise est devenue
ce qu'elle prétend être à travers son positionnement, il n'y a plus de risque d'incohérence entre
la réalité de l'entreprise et ses communications.
Pour simplifier ce schéma, une matrice, reprenant les quatre situations qui se rencontrent
lorsque qu'il n'y a pas homonymie, est présentée.
I-Définition
La communication publique est l’ensemble des actions de communication engagées par
toute institution exerçant une mission de service public : institutions étatiques et
supranationales ; administrations publiques ; collectivités territoriales ; entreprises et
établissements publics. La communication publique se veut au service de l’intérêt général. À
ce titre, elle ne doit pas être confondue avec la communication électorale ou la
communication politique. Pierre Zémor définit la communication publique comme
« l’ensemble des messages émis par les pouvoirs publics et les services publics qui ont pour
objectifs d’améliorer la connaissance civique, de faciliter l’action publique et de garantir le
débat politique »1
1
P.Zémor, La communication publique, Que sais-je ?, Paris, 1995
Les attributions des services communication sont nombreuses et croissantes sur les dix
dernières années. Pratiquement tous les services ont en charge les publications, les relations
presse, le numérique et l'évènementiel. La communication interne est rattachée à la
communication dans 2/3 des collectivités. La communication des élus (discours, éditoriaux...)
restent une fonction assurée par la moitié des services et ce malgré un positionnement plus
professionnel et un rattachement croissant au DG. Les équipes communication des
collectivités locales restent modestes : 40 % des services communication ne comptent pas plus
de 3 personnes et l'effectif moyen est de 8 agents dans les communes de plus de 5000
habitants, de 7 dans les communautés et de 17 dans les départements et régions2.
Une évaluation du nombre des personnels qui portent la communication publique, tant dans
les institutions d’Etat, les organismes publics nationaux et locaux qu’au sein des collectivités
locales, permettrait de recenser autour de 25 000 professionnels de la communication
publique en France.
A- Communication gouvernementale
La première mission de la communication gouvernementale est de faire connaître aux
citoyens les politiques publiques conduites par le pouvoir politique dans un contexte où le
message de l’État doit s’exprimer au milieu d’une multitude d’autres. Là, la frontière séparant
communication publique et communication politique est parfois ténue.
La seconde mission est liée à la volonté de modifier les comportements collectifs des
citoyens. Il s’agit à la fois des campagnes de prévention notamment en matière de santé (Sida,
alcool, prevention…) ou de sécurité (routière, maltraitance, accidents domestiques…) comme
celles liées aux enjeux collectifs (développement durable, civisme, lutte contre les
discriminations, …).
Enfin la communication gouvernementale vise aussi à l’information et la valorisation des
services et des missions de l’État. C’est l’ensemble de la communication des administrations
en direction des usagers des services publics ou la communication plus institutionnelle de
certains ministères comme celui de la Défense.
La parole de l’Etat est souvent portée par une grande diversité d’acteurs. Sa communication
passe souvent par le relais d’organismes publics, agences ou organismes (par exemple la
Sécurité routière, l’Ademe ou l’Inpes – Institut national de prévention et d’éducation pour la
santé). Toutefois ces dernières années on assiste à un retour d’une communication plus
identifiée à l’Etat notamment au travers de l’adoption progressive, depuis l’année 2000, d’une
charte graphique unique (la Marianne dans le drapeau bleu-blanc-rouge) pour l’ensemble des
campagnes portées ou soutenues par les ministères.
2
http://www.cap-com.org/content/quest-ce-que-la-communication-publique
CONCLUSION
Dans la recherche d'efficacité et de cohérence, l'entreprise doit gérer sa communication en
terme global. Ainsi, à partir des trois concepts "identité, positionnement et système d'offre",
elle peut réussir à se constituer un avantage concurrentiel défendable. Cette méthodologie
développée doit ainsi permettre à toute organisation de se constituer des images claires
d'entreprise, de marque et de produit c'est-à-dire des images à travers lesquelles les différents
publics de l'entreprise perçoivent une réalité entre les discours et les actes.
l'implication du personnel est indispensable pour réussir la gestion des images. Le rôle
du personnel est en effet primordial et rien ne peut se faire sans qu'il soit convaincu de
l'utilité et de la véracité des messages par rapport à la réalité de l'entreprise ;
Il va de soi que la difficulté pour les entreprises va alors être de recruter le directeur de la
communication car peu (pour ne pas dire pas) de formations préparent les futurs
professionnels à la problématique de la communication globale.
Les finalités et les missions des organisations publiques sont définies et encadrées par la
réglementation. Leurs marges de manœuvre en matière d'affectation des ressources sont donc
fortement contraintes. Contrairement aux entreprises, leur stratégie est induite par la
détermination d'objectifs d'intérêt général et de leurs missions. Cependant, comme les
entreprises, les organisations publiques peuvent être confrontées à des choix décisifs pour leur
avenir en termes de services rendus et de ressources à mobiliser. Les transferts des
compétences et la plus grande autonomie accordée à certaines organisations publiques ont
élargi leurs marges de manœuvre. Les parties prenantes aux missions assurées par les
organisations publiques constituent des contraintes ou des appuis supplémentaires aux choix
effectués.
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