Odontologie Pédiatrique Évaluation Du Risque Carieux Chez L'enfant Et L'adolescent Et Conduites À Tenir

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SAGE Carla 24/01/2020 22 pages

Odontologie Pédiatrique A.CAMOIN Cours 2

Evaluation du Risque Carieux Individuel chez l’enfant et chez


l’adolescent et conduites à tenir

Objectifs :
- Savoir comment évaluer le risque carieux individuel (RCI).
- Connaître la conduite à tenir en fonction du risque.

Plan :
I. Introduction
II. Rappels et généralités
III. Évaluation du Risque Carieux Individuel (RCI)
IV. Facteurs de risque

A -Facteurs collectifs B -
Facteurs individuels
1) Hygiéniques
2) Alimentaires
3) Généraux
4) Anatomiques
5) Exposition à des lésions carieuses

V. Moyens mis en œuvres et conduites à tenir


A – Hygiène buccodentaire B -
Apport fluoré
C - Modification du comportement alimentaire D -
Le xylitol
E - Correction du déficit salivaire
F - Augmentation des visites chez le chirurgien-dentiste
G - Soins des lésions carieuses

VI. Conclusion

Le cours n’a pas changé, j’ai ajouté des photos et explications de la prof et mis des ++ pour les parties
importantes même si tout est à apprendre (elle a précisé que ce cours était important pour la clinique), j’ai
aussi changé la mise en page qui était vraiment horrible j’ai tenté de faire au mieux…
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I. Introduction

Depuis les dernières décennies, on observe une transition, on passe d’un modèle chirurgical invasif à
un modèle médical préventif.
L’évaluation du RCI (Risque Carieux Individuel) est une démarche préventive, facteurs personnels,
individuels, personnalisation des patients.
En France, il y 1/3 des enfants qui cumule 80 % du total des dents cariées absentes ou obturées (CAO).

Intérêt de l’évaluation du RCI : personnaliser et optimiser la prise en charge des patients. C’est une
démarche individuelle.

II. Généralités (vite passé dessus, rappels)

Lésion carieuse : « maladie infectieuse et transmissible post éruptive des tissus de la dent (émail,
dentine, cément) » FEJERSKOV 2003
C’est un phénomène complexe et multifactoriel entrainant une déminéralisation des tissus durs à des
degrés variables. Dans les stades initiaux, c‘est un processus dynamique et réversible.

Le schéma de KEYES :

Pour une carie, il existe essentiellement 4 facteurs :

- Alimentation : hydrate de carbone


- Caractéristiques de l’hôte
- Microflore buccale spécifique
- Temps

Courbe de STEPHAN :

Lorsque l’on mange, on a une baisse du pH en dessous de 5,5


qui est le seuil critique en dessous duquel on passe dans une
phase de déminéralisation.
Pendant 20min, on est plus protégé et il faut 40 min pour que
le pH retrouve une certaine normalité.

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RCI : Le risque carieux individuel, c’est « le risque pour un patient donné de voir apparaitre une ou
plusieurs lésions carieuses dans sa cavité buccale »
JOHNSON 2004

C'est une démarche visant à optimiser la prise en charge du patient en déterminant s'il existe des
facteurs de risque individuels.
Le but est d’adopter une stratégie de traitement personnalisé. Pour cela il faut quantifier et qualifier
ce risque.

Intérêts :
- Détecter les sujets à risque,
- Envisager les possibilités de modifier le RCI,
- Envisager les possibilités de reminéralisation,
- Envisager les mesures de prévention adaptées.

En France, on a soit un RCI élevé soit un RCI faible (évaluation dichotomique). On se base sur les
recommandations de l’HAS de 2005. Il faut les connaitre ++++
(Revoir tableau du TD premier semestre)

Pour être dans la RCI élevé, un seul des facteurs de risques suivants doit être observé :

- Une absence de brossage quotidien avec dentifrice fluoré.


- Les ingestions sucrées régulières en dehors des repas.
- Médicaments sucrés ou créant de l’hyposialie (moins de salive).
- Sillons anfractueux des molaires.
- Présence de plaques visibles à l'œil nu.
- Présence de lésions carieuses dentinaires et/ou amélaires.

RCI ≠ CAO !

Pour l’American Dental Association de 2011, nous avons une RCI faible, modéré ou élevé.
Les options thérapeutiques pour un RCI modéré et élevé sont les mêmes, c’est pour cela
que le système en France est binaire.

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III. Evaluation du RCI

3 règles pour évaluer le RCI (important+++) :


→La présence d’un seul des facteurs de risque indiqués dans le tableau suivant définit l’enfant
comme à RCI élevé mais tous n’ont pas la même incidence dans la balance de la carie et donc le même
pouvoir de prédiction
→Certains facteurs sont modifiables, à l’inverse des autres qui peuvent être corrigés
→Les facteurs protecteurs peuvent diminuer le risque de carie.

Remarques :

Il y a de nombreuses méthodes d’évaluation du RCI mais aucun consensus.

Le rôle du chirurgien-dentiste est de dépister les individus à RCI élevé et modifier les facteurs de risque
si possible.
La présence de lésions carieuses est un facteur prédicteur de nouvelles lésions +++. Il est donc
nécessaire de mettre en place une prévention et une prophylaxie.
USA : fluor dans l’eau ajouté alors qu’au Maroc l’eau est naturellement fluorée, trop et entraine un
risque fluorose (différent du fluor en traitement)

Avant l’éruption des dents temporaires : il faut faire attention aux risques de transmission verticale
précoce (par les personnes s'occupant des enfants).

En denture temporaire, mixte ou permanente, les facteurs de risque sont globalement les mêmes.
Prévention chez femme enceinte

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TABLEAU à connaître

Remarques :
A l’examen clinique la lésion carieuse est LE facteur prédictif.
Lorsqu’on observe un taux élevé de S mutans et Lactobacilles c’est mauvais signe
Le suivi chez le chirurgien-dentiste doit être régulier : tous les 6 mois pour un RCI élevé, tous les ans pour les
RCI faible.

MIH : anomalie dentaire de structure d’origine environnementale induisant une hypominéralisation des
incisives et molaires permanentes où les bactéries viennent se greffer plus facilement.

IV. Facteurs de risque

Il y a 2 types de facteurs de risque :


- Les facteurs collectifs
- Les facteurs individuels :
• Risques hygiéniques
• Risques alimentaires
• Risques généraux et médicamenteux
• Risques anatomiques
• Exposition à des lésions carieuses
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A – Les facteurs de risque collectifs

Ils sont NON modifiables :

• Groupe social défavorisé

- Faible niveau d'éducation des parents


- Difficultés pécuniaires
- Instabilité civile, familiale, ou professionnel
- Immigration récente (Les migrants sont extrêmement touchés par la précarité)

• Faible accès aux soins (éloignement, accessibilité) : ex : Patients handicapés, il y a un manque de


prise en charge.

• Caries multiples atteignant les autres membres de la famille notamment les membres de la
fratrie (transmission horizontale) flore plus agressive chez enfant

• Pour les jeunes enfants ; caries multiples de la mère ou de la personne en charge de l’enfant.
Risque de transmission verticale

Ces facteurs de risque collectifs ne suffisent pas à classer un individu en RCI élevé !!

Au sein des groupes à risque élevé, il est important de rechercher avec une attention particulière les
facteurs de risque individuels et évaluer le RCI.
Les facteurs de risque collectifs peuvent également être utilisés pour déterminer des populations cibles
dans le cadre de campagnes de prévention de la carie ou de la promotion de l'acte de scellement.

B – Les facteurs de risque individuels +++

1) Risques hygiéniques

Ces facteurs de risques sont modifiables.

On procède à l’évaluation qualitative et quantitative du brossage (2 fois par jour 2min, 40min après
repas)

Il faut interroger le patient sur :


- La fréquence
- Le(s) moment(s) de la journée où il se brosse les dents
- La durée
- Le matériel utilisé
- Le dentifrice utilisé

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Quelques explications :

0-2 ans : vers 7 mois éruption incisive mandibulaire et éruption des molaires après 13 et 16 mois
Compresses pour nettoyer incisives et gencive
Dès la présence de molaires en bouche : utilisation brosse à dent « GUM » avec peu de dentifrice sinon
risque fluorose sur dents permanentes, avec une dose < à 500ppm de fluor

Après 2 ans : changer taille brosse à dent, le brossage se fait par les parents.
Brosse à dent électrique à partir de 3 ans (oui oui, nous conseille la prof mais sans pile, avec une prise
sectorielle car plus efficace).

Après 6ans : on peut changer type brosse à dent, dès lors le brossage est réalisé par l’enfant (passer du
temps dans l’apprentissage) avec un dentifrice contenant 1000 ppm de fluor.

Evaluation de la plaque

Le praticien va également évaluer la plaque de manière quantitative et spatiale à l’aide de l’Indice de


Plaque (IP) Sliness et Loe (lors de 2 séances à 24h d’intervalle.)
Il existe un dentifrice et révélateur de plaque (en vert) pour accompagnement à partir de 6ans car 1000
ppm

Première séance : mise à zéro, nettoyage mécanique et contrôle avec du révélateur de plaque. Très
percutant pour enfant et parents. Pas de brossage pendant 24h.

Deuxième séance : compter les faces dentaires où la plaque est présente (6 faces par dent).

Ce nombre total de faces colorées est divisé par le nombre de faces examinées (ou le nombre de dents
examinées x6) et multiplié par 100.

(Non-dit cette année) Calcul du risque :


- Score 1 : moins de 10% de faces recouvertes, risque très faible,
- Score 2 : de 11 à 20%, risque faible,
- Score 3 : de 21 à 30%, risque modéré,
- Score 4 : de 31 à 40%, risque élevé.)

Evaluer la plaque c’est évaluer la qualité du brossage de notre patient, c’est intéressant et ludique
pour le patient, il faut lui expliquer que les zones colorées en rose sur ses dents représentent la
plaque (visée pédagogique)

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2) Risques alimentaires

Ils sont modifiables.


Il faut réaliser une enquête alimentaire.

On tiendra compte de :

- La durée des prises alimentaires cariogènes (durée importe)


- L’ordre d’ingestion des aliments (finir par fromage qui neutralise par ses ions phosphates et
calcium qui influent positivement sur la reminéralisation)
- L’association d’aliments
- Le pouvoir de rétention buccal des aliments (différence entre un carambar qui colle aux dents et
une orange)
- La forme physique de l'aliment (solide-liquide)
- Le type d'hydrate de carbone,
- La concentration en hydrates de carbone
- Les aliments acides (coca sans sucre avec édulcorants acides qui ont un pouvoir cariogène et
d’érosion)

Il y a 4 repas par jours, tous les autres repas en dehors sont des collations supplémentaires, du
grignotage. C’est mauvais pour les dents !
Sucres ajoutés (sucre cachés) : fructose, lactose, maltose et amidon cuit sucre très cariogène car
hautement fermentescible ex : yop, céréales, chips (amidon cuit et sucre) ces produits restent dans les
sillons des dents, difficile à éliminer.

Le praticien évalue le rythme alimentaire :

- Le nombre de repas par jour,


- La fréquence et la nature de la prise alimentaire, en journée, en dehors des repas,
- La prise alimentaire complémentaire liée à une pratique sportive,
- La fréquence et la nature de la prise alimentaire nocturne (allaitement la nuit, biberons),
- La persistance de l’usage du biberon,
- La présence d’un trouble du comportement alimentaire,
- Et la qualité de la mastication.

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Comportement de grignotage entraine un double effet, d’abord pour les dents : un allongement du temps
du cycle déminéralisation-reminéralisation et ensuite l’enfant ne va pas avoir faim, vecteur de l’obésité.

Exemple : un enfant de 1an pas encore diversifié, son aliment principal est le lait maternel ou autres qui
contient du lactose en principe non cariogène va alors le devenir s’il est donné sous forme de grignotage, il
faut respecter un rythme alimentaire normal.

--Cours polycop sur la diversification à lire qu’elle mettra sur Ametice--

Risques généraux

Ils sont NON modifiables. Ils concernent :

- Les handicaps affectant la maîtrise de l’hygiène bucco-dentaire, Ex : handicap moteur (mains


déformées, mauvaise représentation dans l’espace), sensoriel (aveugles...).

- Les médicaments diminuant la vigilance et les fonctions motrices (2 types de médicaments : les
anti épileptiques qui agissement au niveau du SNC sous forme de sirop très sucrés (cariogène) et
contre ceux contre l’hyper activité)

- Les pathologies ou médicaments diminuant le flux salivaire (ex : traitement pour l’épilepsie),

- Les médicaments contenant des sucres cariogènes,


Ex : Paracétamol : il y a plusieurs marques, les compositions ne sont pas les mêmes. Le Dafalgan
contient du saccharose (alors que dans le doliprane il y a des édulcorants non cariogènes) ou encore
l’homéopathie, granulés sucrés donnés à jeun

- L’anxiété vis-à-vis des soins. Ex : comportement d’évitement bloque accès aux soins

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Rappel : rôle majeur de la salive :

- Du flux salivaire : Nettoyage des surfaces,


- Des ions minéraux : Reminéralisation,
- Du pouvoir « tampon » : Régulation du pH,
- De substances anti-bactériennes, dépend de l’hôte

Des symptômes doivent alerter le praticien :


- Bouche sèche,
- Salive filandreuse ou bulleuse,
- Changement du goût,
- Halitose, infection fongique.

Particulière attention pour les patients polyhandicapés, polymédiqués et nourris par gastrotomie. Les
patients sous chimiothérapie ont une hyposialie voire une asialie, ce sont des facteurs de risques
supplémentaires.

Il existe des tests salivaires qui permettent d’évaluer la quantité et la qualité de la salive.

Mesure du débit salivaire :

Le débit salivaire est variable (= à 19 mL/h), et il est interrompu pendant les périodes de sommeil. Pour
la mesure, il faut stimuler la sécrétion salivaire avec une tablette de paraffine et recueillir la salive dans
un godet gradué pendant 5min (1mL de salive/min).

Évaluation du pouvoir tampon de la salive :

Quand le pH est < à 5,5, il y a un phénomène de déminéralisation.


On évalue le pouvoir tampon de la salive au moyen d'une bandelette test.

Couleur bleu : pouvoir tampon élevé,


Couleur verte pouvoir tampon moyen,
Couleur jaune pouvoir tampon faible.

Il y a 2 tests Cario analyse et Noveo, ça peut nous guider, pas de tests spécifiques

Évaluation de la concentration salivaire de Streptocoque mutans (SM) et de


Lactobacilles (LB)

L’objectif est l’évaluation de la septicité buccale. Test non spécifique, a une valeur plus de
communication avec la patient, impact mais ne guide pas sur traitement.

-Si le taux de S mutans est élevé : c’est le signe d’une mauvaise hygiène dentaire et donc d’une cario-
susceptibilité accrue.

-Si le taux de Lactobacilles est élevé : c’est le signe de la présence de lésions carieuses évolutives et
une consommation de sucre importante.
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Protocole (ne pas retenir)

- Stimulation la sécrétion salivaire en mâchant une tablette de paraffine,


- Recueillir la salive dans un godet,
- Otez le support de gélose du tube test,
- Mettre un cachet de NaHCO3 dans le tube,
- Oter délicatement les feuilles de protection des 2 surfaces des supports de gélose,
- A l’aide de la pipette, humecter supports de gélose,
- Laisser égoutter l’excès de salive,
- Remettre le support de gélose dans le tube test et bien refermer ce dernier,
- Incubateur pendant 48h à 37 degrés,
- Comparer la densité de colonies.

Attention à ne pas débrancher l’incubateur !

3) Risques anatomiques

Ce sont des facteurs sont plus ou moins modifiables. Cela concerne :

- Les encombrements dentaires,


- Les sillons anfractueux,
- Les restaurations débordantes, bagues, CPP (coiffe pédodontique préformée) inadaptées,
braquets, (=facteurs de rétention de plaque, nettoyage difficile)
- Les anomalies de structure dentaire (dentinogénèse imparfaite, amélogénèse imparfaite)
- Les défauts acquis des dents : abrasion, érosion.

4) Exposition à des lésions carieuses

A l’examen, brossette sèche sur CA puis séchage on va noter :

- Nombre de dents saines, absentes, cariées, d'où la nécessité ++++ de réaliser un examen
clinique soigneux, après nettoyage professionnel, éventuellement avec aides diagnostiques
(diagnodent, transillumination) et examen radiologique +++ radios rétro-coronaires
- Nombre et état des restaurations
- Nombre de lésions débutantes
- Localisation des lésions, des cavités et des obturations

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Utilisation des classifications (à savoir)

Les clichés rétro-coronaires sont très importants pour le dépistage des caries interproximales (non visible
en clinique ou sur une panoramique par exemple), et également des lésions cavitaires ou non cavitaires.

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Déroulement du diagnostic : (important)

Il y existe 3 périodes à risque :

• Vers l’âge de 26 mois où on observe des contaminations verticales (avec les parents ou
ceux qui gardent les enfants) : c’est la fenêtre infectieuse.

• L’âge de 6 ans qui est l’âge de l’éruption de la première molaire, (Souvent, les parents ne
font pas attention, elle passe inaperçue au fond de la bouche. Les enfants acquièrent une
certaine autonomie et peuvent manger des bonbons en cachette + présence d’un capuchon
muqueux sur la dent qui rend son brossage difficile. C’est la dent la plus cariée en France)

• L’adolescence : apparition des troubles du comportement alimentaire avec l’anorexie, la


boulimie (se faire vomir avec remontées acides en bouche et sur les dents), et c‘est aussi la
période des traitements orthodontiques multi bagues qui rendent le brossage plus difficile.
(sorties au mcdo entres amis)

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V. Moyens mis en œuvres et conduite à tenir

Si le RCI élevé est identifié, il y aura mise en œuvre de moyens diagnostiques et thérapeutiques pour
permettre la réduction de ce risque carieux.
Pour rappel, un RCI élevé est un patient présentant au moins un facteur de risque (important++) :

- Une absence de brossage quotidien avec du dentifrice fluoré,

- Des ingestions sucrées régulières en dehors des repas ou du gouter (aliments sucrés, boissons
sucrées, bonbons)
→Dans ce cas de figure on donnera des informations sur l’équilibre alimentaire

-Une prise au long cours de médicaments sucrés ou générant une hyposialie


→On va prescrire alors des sialologues ou des médicaments pour augmenter la sécrétion de salive, ou
bien de la salive artificielle.

- Des sillons anfractueux au niveau des molaires


→Scellement des sillons.

-Présence de plaques visibles à l'œil nu sans révélation


→On va faire une prescription et des recommandations : motivation à l’hygiène bucco- dentaire,
fluor, dentifrice, bain de bouche, révélateur de plaque.
→On va également faire des actes au cabinet comme la prophylaxie individuelle ; nettoyage
prophylactique (NPPD), fluoration (vernis ou gouttière) et reminéralisation (vernis).

-Présence de carie (atteinte de la dentine) et/ou de lésions initiales réversibles (atteinte de l’email)
→Soin des caries

A – Amélioration de l’hygiène bucco-dentaire

Prescription de matériel d’hygiène :

- Brosse à dents adaptée à l’âge. (Pour la personne handicapée, il existe des brosses à dents
triface)

- Dentifrice : (dose à retenir ++)


• De 0 à 6 mois : pas de dentifrice
• De 6 mois à 3 ans : < à 500 ppm (à l’état de trace sur la brosse à dents/ ou compresse)
• De 3-6 ans : 500 ppm // 1000 ppm après bilan fluoré et si l’enfant crache et si RCI élevé
• Supérieur à 6 ans : = ou > à 1000 ppm.

Le brossage est réalisé ou assisté par un adulte jusqu’à 6 ans, voire plus.

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Techniques de brossages (à savoir)

Remarques :

Bass Modifiée : On oriente les poils de la brosse à 45°. Mouvement : de la gencive vers la dent.
Avant 9 ans : la méthode horizontale est plus simple.

L’enseignement à l’hygiène buccodentaire est essentiel !! Il faut y passer du temps et expliquer la


gestuelle à adopter

B – Apport de Fluor adapté

L’apport systémique n’est plus d’actualité car son efficacité est contestée d’autant plus qu’il y a un
risque de fluorose à cause d’un surdosage.

Il est indispensable de faire un bilan fluoré +++ avant d’en donner


Il évalue le taux de fluor apporté par l’alimentation. Le poisson, les coquillages...Etc. (tout ce qui
provient de la mer) et le thé sont des aliments riches en fluor.
Mais aussi les apports du dentifrice, s’il avale le dentifrice, de l’eau (vichy, st yorre), sels fluorés, les
apports apportés par l’air à cause de la pollution...Etc.

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• Il est indiqué chez les enfants âgés de 6 mois à 2 ans à RCI élevé, qui ne peuvent pas
utiliser de dentifrice de 1000 ppm sous surveillance des parents.

• On ne met pas plus de 0,05 mg/kg/jour sous forme de gouttes ou plus de 0,25 mg/jour
sous forme de comprimés (+++ goutte). Tout cela se fait après le bilan fluoré.

• La prescription peut être prolongée chez l'enfant handicapé dont la qualité du brossage
est médiocre (0,25 mg/jour de 2 à 6 ans sous forme de comprimés à sucer et 0,50
mg/jour après 6 ans).

La fluorose n’affecte que les dents permanentes, elle entraine la formation de petits nuages blancs
sur les dents. La classification de Dean permet de classer les différents degrés de fluorose. Dans
certains pays d’Afrique l’eau est très fluorée, il y a des répercussions sur les dents et la formation
des os !
Micro-abrasion pour tenter de retirer ou éclaircissement en fonction de l’épaisseur.

Le praticien évalue :

- L’apport fluoré par la consommation d’eau (eau de distribution, eau en bouteille) : si


fluorures > 0,03mg/L prescription systémique contre-indiquée.
- L’apport fluoré par alimentation (sel, thé, produits de la mer, chewing-gum ou autres)
: si le sel est déjà fluoré, prescription systémique contre-indiquée,
- L’utilisation d’agents fluorés dans les pratiques d’HBD (dentifrice, bain de bouche, gel)
attention au risque d’ingestion
- Les éventuelles prescriptions fluorées prises par le patient (goutte, comprimés)

Dose toxique journalière > ou = à 0,1mg/kg/jour

Jamais de sel, d’eau fluorée et prescription en même temps !!!!

Ce qui se fait actuellement, c’est un apport topique (efficacité+++).


C’est de la fluoration à plus de :
- Vernis 22 600 ppm +++,
- Gels et gouttières 13500 ppm +.

L’efficacité est montrée à partir de 2 applications par an sur individu à RCI élevé. Cela est aussi utilisé
pour le traitement des lésions primaires non cavitaires : application hebdomadaire.

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2 types de vernis :

1. Application du fluor Protector : c’est celui que l’on va utiliser en clinique au pavillon
Protocole à retenir++ pour la clinique

1) Nettoyage prophylactique (brossette et fil dentaire)


2) Isoler les surfaces dentaires (cotons, aspiration)
3) Sécher les dents
4) Application du vernis :
-dans les zones à risque sans rôle mécanique (inter-dentaire, il faut utiliser un écarteur et le fil
dentaire, collet et attaches orthodontiques)
-sur les zones de « leucome précarieux »
5) Sécher à nouveau
6) Attendre 45 min avant de consommer des aliments.

2. Application du Duraphat : c’est le plus recommandé :

1) Brossage ou nettoyage prophylactique


2) Pas de séchage
3) Application du vernis
4) Laisser sécher 30 secondes
Attendre 4h avant de consommer des aliments

Avantages : Pas de séchage et le fluor est à 22600 ppm


Inconvénients : coloration jaune

C – Modification des comportements alimentaires

Il faut sensibiliser les parents mais également les enfants. La participation active des parents est une
phase longue et difficile.
Il faut sensibiliser sur les habitudes néfastes de grignotage :
-attention au sein à la demande et les repas nocturnes,
-junk food : alimentation rapide et snacking.

Il faut privilégier les lipides : aliments modérateurs, ils n’ont pas de pouvoir cariogène et n’abaissent
pas le pH buccal.

Le fromage à la fin du repas à un pouvoir cariostatique.

Attention aux « sucres cachés » : chips, céréales (amidon cuit + salive = patte collante venant se coller
dans les sillons des molaires, très cariogène !!)

Eviter les boissons acides : attention aux « boissons light !! »


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Chaque prise alimentaire entraine une chute du pH et entraine ainsi une déminéralisation. Cette
abaissement dure 20 minutes (donc pendant 20 minutes, on n’a pas de protection salivaire) et le pH
redevient neutre en 40 minutes. Cf. courbe page 3
On estime que les dents peuvent supporter 4 périodes de déminéralisation par jour.
Le maximum, c’est 5 prises par jours. Mais l’OMS préconise la suppression de la collation du matin et
recommande plutôt 4 prises par jours.

D – Le xylitol : mise au point

• C’est un édulcorant (E 967) à basse calorie


• Famille des polyols
• Sensation de fraicheur en bouche, très recherchée dans le chewing-gum, dentifrices et bains de
bouche
• Saveur sucrée
• Acariogène, ça agit sur la plaque en empêchant les bactéries d’assimiler le sucre.

Avantages Inconvénients
Augmente la sécrétion salivaire Coût élevé

Augmente la vitesse d’élimination du sucre Effet laxatif

Neutralise rapidement la plaque bactérienne Effet néfaste pour les ATM (Gomme)

Favorise la reminéralisation CI enfant < à 3 ans

Formation de souches SM moins Probablement cancérogène


agressive (Xylito- résistantes)
Efficacité contestée

Toxique pour chats et chiens : ils en meurent car hépato laxatif. (xylito-résistantes à ne pas retenir elle
doit vérifier, confusion)

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E – Correction du déficit salivaire

Lors de prise long cours de médicaments sucrés ou générant une hyposialie.

Conseils : hydratation +++

Prescription :
-Artisial : 6 à 8 pulvérisations/jour en correction de l’insuffisance salivaire,
-Sulfarlem : en comprimé chez l’enfant de plus de 6 ans :
• De 10 à 15 ans : 1 comprimé, 3 fois par jour.
• De 6 à 10 ans : 1 comprimé, 2 fois par jour.
-Gc Dry mouth gel : gel de confort en cas d’hyposialie.
-AEQUASYAL : spray buccal à base de Triesters de Glycerol Oxydés.

F – Augmentation des visites chez le chirurgien-dentiste

Il faut des visites régulières tous les 3 mois au début et si on arrive à stabiliser on passe à tous les 6
mois.

G – Soins des lésions carieuses

• Amélaires Non cavitaires : Reminéralisation


• Dentinaires Non cavitaires : Icon : résine d’infiltration
• Dentinaires cavitaires : attention au choix du matériau de restauration.
On va privilégier l’amalgame, ou CVI, CVIMAR chez l’enfant poly carié. L’amalgame n’est plus trop
utilisé.

Quoi qu’il arrive lorsque le patient consulte, on va toujours réaliser au cabinet un Nettoyage
Prophylactique Professionnel des Surfaces Dentaires (NPPSD), dont le but est de diminuer la quantité
de plaque.

Buts :
- Ralentir l’activité carieuse,
- Stabiliser les lésions initiales,
- Soigner dans un contexte assain

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Traitement des structures dentaires : application de :

• Fluor (Soit le protector, soit le duraphat) action antibactérien et reminéralisant


• Chlorhexidine : le cervitec, action antibactérien seulement
• Phosphate de calcium. GC tooth mousse reminéralisant mais pas toujours
efficace

Application du GC Tooth Mousse :

Le GC tooth mousse contient du Recaldent (déviré sans lactose de la caséine du lait).

Les Phosphopeptides de Caséine (CPP) transportent les ions phosphates et calcium sous
forme de Phosphate de Calcium Amorphe (ACP) :
- Les CPP se fixe à l’email
- Libération de phosphate et de calcium

Il existe une controverse sur l’efficacité, un dentifrice hautement fluoré a la même action.

Les indications du GC tooth mousse pour les patients :

-Présentant des insuffisances salivaires (Xérostomie),


-Avec un mauvais contrôle de la plaque et à haut RCI,
-Souffrant de reflux gastriques, d’érosions,
-Au cours de traitement orthodontique,
-Après un blanchiment, un NPPSD,
-Contre l'hypersensibilité dentinaire +
-Reminéralisation +
-Pour les femmes enceintes.

Les contres indications :

-Recaldent (CPP-ACP) est un dérivé de la caséine de lait.


Ne pas utiliser chez des patients allergiques aux protéines du lait de vache.

Remarque : Il existe aussi le GC Mi paste Plus : c’est une émulsion dentaire topique
sans sucre à base d’eau contenant du Recaldent TM CPP-ACP et fluoride 900 ppm.
Indication : que chez les enfant > ou = à 6 ans car ppm élevé.

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Les sealants : scellement des puits et sillons : PROTOCOLE A CONNAITRE+++

On va le faire en présence de sillons anfractueux mais on va le faire aussi chez tous les
patients présentant un RCI élevé :

-Anesthésie : confort pour le patient lors de la pose du clamp prévu pour la digue (Lidocaine en gel)
-Isolation : digue ou coton salivaire et une bonne aspiration si impossibilité de poser la digue (dent
pas totalement émergée).
-Nettoyage (photo 1) : éliminer la pellicule organique (cupules ou aéropolliseur),
-Mordançage, (photo 2)
-Rinçage – séchage, (photo 3)
-Application de la résine de scellement (jamais d’adhésif !!!!), application uniquement dans le
sillon !! Il faut enlever les excès
-Photopolymérisation : 20 secondes,
-Vérification à la sonde, si le sealant se décroche
-Ajustage : pointe de caoutchouc pour polissage.

Si les dents sont en éruption ; on ne peut pas mettre la digue, il vaut mieux mettre un bon vernis et
attendre l’éruption complète pour mettre la digue ! Faire un scellement si le champ opératoire est sale,
ce n’est pas efficace.
Lors du scellement de sillons : on ne fraise pas la dent !

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VI. Conclusion

• Evaluation du RCI = démarche préventive


• RCI en France (binaire) : élevé ou faible
• Pas de consensus sur la procédure
• Dépistage précoce des lésions carieuses +++

Rôle du Chirurgien-dentiste : modifier les facteurs de risques et prévention +++ chez les individus à RCI
élevé, enseignement à l’hygiène bucco-dentaire et plus important encore les rendre acteurs de cette
hygiène.

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