Apd Helibongo
Apd Helibongo
Apd Helibongo
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PRIMATURE Unité – Travail – Progrès
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MINISTERE DE L’AGRITCULTURE
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SECRETARIAT D’ETAT
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SECRETARIAT GENERAL
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DIRECTION GENERALE DU GENIE
RURAL ET DE L’HYDRAULIQUE
AGRICOLE
DE HELIBONGO
(DEPARTEMENT DE BAR KOH, REGION DU MOYEN CHARI)
RAPPORT DEFINTIF
Février 2009
1 INTRODUCTION
1.1 Contexte et justification de l’étude
Avec une superficie de 1.284.000 Km2, le Tchad est singulièrement enclavé de par sa position et le
port le plus proche se situe à 1 800Km de N’Djamena (Douala au Cameroun). Le mauvais état du
réseau routier ne fait que renforcer son enclavement. Il possède une grande diversité ethnique
représentée par plus de 100 groupes différents.
Le pays est caractérisé par l’existence de trois zones agro écologiques à savoir : une zone
saharienne, une zone sahélienne et une zone soudanienne avec une précipitation annuelle
respectivement de 200 mm, 600 à 700 mm et de 700 à 1200 mm.
La population est estimée à 7millions d’habitants avec un taux d’accroissement annuel de 2,4% et
une densité moyenne de 5,5 habitants au Km2, selon le recensement de 1993. Elle est à 80% rurale
et près de la moitié vit au sud du pays dans la région soudanienne, l’autre moitié au centre dans la
partie sahélienne et seulement 4% dans la région saharienne (nord).
Le pays est très exposé aux aléas climatiques avec des effets très marqués sur le niveau des
productions alimentaires.
Dans le cadre de la mise en œuvre du Programme National de Sécurité Alimentaire, une place
importante a été réservée à la composante maîtrise de l’eau avec comme objectif la valorisation des
eaux de surface à travers la réalisation des aménagements hydro agricoles afin de favoriser la
sécurisation, la diversification et l’intensification des productions agricoles. L’atteinte de cet
objectif passe par la mobilisation des eaux de ruissellement et l’aménagement des bassins versants à
travers la réalisation de cinq barrages de retenue d’eau, la mise en valeur et la réhabilitation de
petits périmètres irrigués dans le bassin des fleuves Chari-Logone, l’aménagement de 600 ha de
périmètres dans la Kabbia et de 250 mini périmètres de 3 à 5 ha autour des grands centres.
Le périmètre est situé dans le département de Barh Koh, région du Moyen Chari et ses coordonnées
géographiques sont:
Latitude : 09°21'539’’N
Longitude 18°12'178’’E
2.2 Géologie-Géomorphologie
La zone d'étude repose sur les couvertures sédimentaires constituées d’argile et de sable argileux
dans des unités géomorphologiques différentes.
2.3 Hydrographie
La zone étudiée se situe dans le bassin versant du Chari et le réseau hydrographique est constitué
essentiellement par ce fleuve que longe le périmètre. Au niveau du site, l’écoulement du fleuve est
permanant et la profondeur très importante. Nous avons mesuré une profondeur de 3,40 m à
seulement 05 m de la berge (mois de mars). Le niveau des plus hautes eaux n’a pas pu nous être
indiqué avec exactitude par les populations que nous avons interrogées vu les différentes
contradictions. Une certitude cependant est que l’eau déborde très rarement de son lit (presque
jamais selon certains). Seules les dépressions qui communiquent avec la berge sont inondées par le
débordement du Chari. Il existe dans les parties Est, Nord et Sud du périmètre des mares qui
gardent l’eau jusqu’aux mois de février – mars.
2.5 Faune
La faune de la zone d'étude a été fortement perturbée et modifiée par la présence de l'homme. Cette
transformation à grande échelle du milieu naturel en réduisant les aires de répartition a entraîné la
disparition de nombreuses espèces. Seuls subsistent au niveau des quadrupèdes, les espèces comme
le singe, le lièvre, l’écureuil ainsi que les espèces domestiques (bœufs, chèvres, moutons, ânes,etc.),
et au nombre des oiseaux, on note une prédominance de petits oiseaux granivores, quelques rares
pintades et des perdrix.
Le site se trouvant dans une grande zone de pêche, on trouve de nombreuses espèces de poissons.
Aucun forage ni puits n’existe sur le site pouvant indiquer le niveau des eaux souterraines. Le seul
puits qui existe se trouve dans le village de Maïrom, à 5 km du site. Il est situé à environ 150 m du
bord du Chari, faisant 06 m de profondeur et était à sec pendant la mission.
Les eaux de surface sont constituées par le Chari et quelques mares qui se trouvent autour ou sur le
périmètre. Le Chari est une ressource en eau permanente qui pourra être utilisée avec succès pour
l’irrigation. Ses berges sont peu stables et des dispositions doivent être prises lors de la construction
des ouvrages de prise. En dehors des berges non stables qui s’élargissent par effondrement lors des
crues et des ravinements qui se créent par endroit, le Chari déborde très rarement de son lit (selon
les riverains). L’inondation vient plutôt des mares qui se trouvent au sein et autour du site. Ces
mares ne s’assèchent pas ou certaines mettent du temps pour s’assécher (mois de février – mars).
3 ETUDES DE BASE
3.1 Etudes topographiques
Un levé topographique (altimétrie, planimétrie et détails) du site avec un quadrillage maximal de 25
m x 25 m a été réalisé à l’aide de deux Stations Totale TPS 1203 et TC 307. Les données ont été
traitées à l’aide du logiciel Covadis 2000-5 de Géomédia associé à AutoCAD 2000.
Le levé topographique a donné après report un plan topographique du site à l’échelle 1/2000. Une
superficie totale d’un peu plus de 50 ha a été levée et les courbes de niveau ont été filées tous les
0,10 m. Le site s’étend sur une longueur d’environ 1112 m et une largeur de 450 m.
Les levés ont été faits par rapport à un repère local. Quatre bornes ont été implantées aux quatre
coins du périmètre. Six autres bornes ont été implantées en dehors du site pour permettre
ultérieurement d’implanter les différents ouvrages du site.
Il est important de signaler que la présence de nombreux arbres sur le site a rendu particulièrement
difficile les travaux topographiques.
(Voir liste des sommets de la polygonale avec leurs coordonnées en X, Y, Z dans le rapport Pièces
dessinées).
3.2.3 Méthodologie
Les travaux ont été effectués à travers des enquêtes de terrain et des diagnostics participatifs.
Des prises de contact avec des personnes ressources qui connaissent particulièrement le milieu et
qui, de ce fait, sont à même de nous fournir les informations utiles pour la réalisation de ce projet
ont été faites tout au long de la mission. Particulièrement, elles ont été invitées à donner leurs avis
sur la vie économique de la population environnante et des conditions de son aménagement ou de sa
réhabilitation. Notre souci est de faire en sorte que les paysans, les premiers concernés par
l’aménagement, soient effectivement impliqués et associés dans le processus de cet aménagement.
La démarche qui nous a permis de mener ces activités est :
- la collecte des données et l’analyse documentaire ;
Religion
Les religions pratiquées sont la religion chrétienne, la religion musulmane, la religion animiste.
On remarque une forte tendance de la population à la pratique de la religion animiste.
Historique du village
L’historique du peuplement nous montre que la population de DIBASSIA est une population
d’immigrés venus des régions environnantes (Mandoul, Moyen Chari) à la recherche de la zone de
pêche. Les premiers occupants étaient les pêcheurs Tounia, arrivés il y a plusieurs dizaines d’années
et qui se sont sédentarisés. La non rentabilité de la pêche conduit la population à se convertir à
l’agriculture. D’autres peuples suivront ce mouvement dans presque la même logique.
L’émigration de la population vers les localités voisines est également importante pour les
raisons évoquées ci haut. Ainsi, le village connaît-il de nombreux mouvements de populations.
3.2.4.3 Organisation spatiale
Le site de Hélibongo comprend 06 villages regroupés dans deux cantons du Département du
Barh Kôh :
- canton Kokaga : Maïrom, Dibassia, Ndoumabé, Gongoli Haoussa, Gongoli Tounia.
- canton Banda : Hélibongo
3.2.4.4 Infrastructures
Les infrastructures existantes dans la zone sont :
- un (01) C.E.G (Collège d’Enseignement Général) à cycle incomplet : de 6ème et 5ème
(Hélibongo) ;
- deux (02) écoles primaires (Hélibongo, Maïrom) ;
- un (01) marché hebdomadaire (Maïrom) fréquenté par les populations des villages
environnants et quelques commerçants venant de Sarh.
- un (01) marché quotidien (Hélibongo) ;
- dix (10) boutiques/étalages ;
- deux (02) terrains de sport ;
- puits traditionnels ;
- puits améliorés ;
- forages équipés ;
- un bas-fond à moitié aménagé ;
- un (01) poste de Gendarmerie ;
- un (01) bureau de l’ONDR (Office National de Développement Rural.
3.2.4.5 Structures associatives
L’esprit associatif est assez développé dans les villages et cela se manifeste à travers les
entraides dans les activités agricoles et les travaux d’intérêt communautaire. On y dénombre une
dizaine d’associations et de groupements. L’un des groupements les plus visibles est le groupement
Des entretiens avec les populations, il ressort que les terres à aménager appartiennent aux Tounia
qui sont les premiers habitants du village de Dibassia. Le village Dibassia dispose Suffisamment de
terres cultivables qui ne sont pas très exploitées comparativement à certaines zones surexploitées
comme DOHER dans la région du Logone Occidental. Les terres pour les cultures pluviales sont
disponibles et il existe également plusieurs dépressions qui retiennent de l’eau et pouvant être
exploitées en culture de décrue ou en riz pluviale.
Théoriquement au Tchad, la terre appartient à l’Etat, mais dans sa gestion pratique, ce sont
les règles coutumières qui régissent l’utilisation des terres d’un tiroir. Cependant, avec les
différentes campagnes de sensibilisation, les autorités administratives tentent d’appliquer les textes
relatifs à la réglementation foncière. Dans le cas de Dibassia, la gestion de terres appartient au Chef
de terre. Il est à noter que le chef de terre de Dibassia est une femme. Le chef de terre distribue la
terre à ceux qui en font la demande et ceux là peuvent l’exploiter tant qu’ils vivent dans le village,
mais les attributaires ne sont pas autorisées à vendre leurs parcelles. Selon la tradition, ceux qui
exploitent les parcelles doivent, en termes de reconnaissance, donner une partie de leurs produits à
la « chef de terre ». En réalité, il n’y a pas une pression excessive sur les terres agricoles, comme il
en existe ailleurs.
Avec l’aménagement du périmètre en 2003, un consensus a été obtenu sur la gestion des terres.
Cette gestion a été confiée au groupement Djinene Kôh, qui dispose d’un règlement intérieur. Ce
règlement intérieur est le document de référence, en ce qui concerne l’attribution et l’exploitation
des parcelles. Tous les groupements interrogés au cours de l’étude sont unanimes sur le fait qu’il n’y
a pas de litiges sur la propriété foncière. Ils reconnaissent que le périmètre irrigué représente un
important potentiel économique qui profite à l’ensemble du village, d’où la demande de son
extension.
La principale difficulté rencontrée au niveau du périmètre est liée à la divagation des
animaux. C’est ce qui entraîne le conflit agriculteurs – éleveurs, l’épineux problème qui trouve
difficilement de solution de par sa nature. Si des mesures sévères ne sont pas prises pour le respect
des zones de transhumances avec une instauration du système de la fourrière et des taxes à payer, on
n’aurait jamais limité cette divagation des animaux, source du conflit.
En ce qui concerne les exploitants des villages environnants, toutes les personnes interrogées
estiment qu’il n’y a aucun risque de conflit. Ceci en raison des rapports sociaux qui existent entre la
population de Dibassia et celle des villages concernés, membres du groupement. Il s’agit
notamment des relations de mariage, de parenté, de commerce, …
Les risques de conflits liés à la propriété des terres du bas-fond sont minimes. Les conflits
auxquels l’on pourrait s’attendre concernent la gestion des revenus générés par son exploitation.
3.2.6.1 L’agriculture
Le site d’Hélibongo se trouve dans la zone soudanienne où la pluviométrie moyenne est de 1 000
mm. C’est une zone agricole par excellence, mais l’agriculture est pratiquée d’une façon
traditionnelle. Elle est de type extensif et surtout destinée à l’autoconsommation. Quelques familles
disposent de bœufs d’attelage, mais la majorité utilise des outils rudimentaires (houe, daba, etc.).
Les principales cultures pratiquées dans la zone sont : les céréales (mil et sorgho), l’arachide et le
haricot. On y cultive également le coton comme culture de rente. Les cultures pratiquées sont
essentiellement pluviales c’est – à – dire les cultures irriguées sont inconnues dans la zone malgré
les ressources en eau et en terre abondantes.
Bien que disposant d’importantes dépressions, la culture de béré béré n’est pas pratiquée. Comme le
reste du pays, l’utilisation d’engrais et des produits phytosanitaires pour les cultures céréales n’est
pas connue.
D’après l’entretien que nous avons eu avec la population, le village est chaque année déficitaire sur
le plan céréalier. Chaque ménage achète au moins 1 sac de 100 kg de mil pour atteindre les
nouvelles récoltes.
La culture du riz pluvial est pratiquée par quelques ménages HAOUSSA, qui habitent le village
MAIROM. Cette culture est pratiquée sur des petites superficies (moins d’un hectare).
3.2.6.2 L’élevage
L’élevage constitue un secteur d’activités non négligeable pour la population de la zone. Le cheptel
est composé de bovins, d’ovins, de caprins, de porcins et de volaille. L’élevage est de type
sédentaire et constitue une importante source de revenus pour les paysans. En effet les bovins sont
élevés pour l’attelage et c’est dans cet ultime objectif qu’ils sont entretenus. Ils peuvent également
être vendus en vue de faire face à certaines situations sociales nécessitant une intervention
pécuniaire. La population du village Dibassia pratique aussi l’élevage des petits ruminants
(principalement les caprins). Presque toutes les unités familiales possèdent quelques 5 à 10 têtes.
L’élevage de la volaille est pratiquée traditionnellement c’est – à –dire, les poulets sont élevés à l’air
libre dans la cour. Ils peuvent sortir de la cour, mais ils sont mis dans les poulaillers chaque soir
pour les protéger contre les chats sauvages et les chacals qui vivent non loin du village.
Malgré la faiblesse de l’élevage de gros bétail, la zone du projet est une zone de transhumance.
Pendant la saison sèche, il y a une concentration importante d’animaux, car la zone dispose d’une
réserve d’eau importante et la présence de nombreuses dépressions qui gardent la végétation fraîche
assez importante. Cette végétation constitue un pâturage très riche. Compte tenu de cette
potentialité en pâturage, cela risquerait de créer de conflits agriculteurs / éleveurs lorsque
l’aménagement sera réalisé. Ce risque est surtout à craindre pour la culture de contre –saison. Pour
éviter ce conflit, il est important de programmer les cultures de telle sorte que la récolte se fasse
avant la concentration d’animaux qui se fait généralement au mois de janvier ou février.
La principale difficulté rencontrée dans le domaine de l’élevage est liée au suivi sanitaire des
animaux. Les éleveurs n’accordent pas une grande importance à la vaccination, malgré de multiples
campagnes de sensibilisation menées par des agents vétérinaires.
3.2.6.3 La pêche
La pêche est la principale activité de la population de Dibassia parce que c’est d’abord un
peuple pêcheur venu de la région du Mandoul qui s’est installé à cet effet. Par le passé, selon les
propres termes des personnes interviewées, beaucoup d’espèces de poisson étaient pêchées dans ces
eaux : capitaine, carpe, tilapia, silure, sardine, etc. . Mais l’utilisation des techniques non
conventionnelles (filet à maille non autorisée, produits chimiques, explosifs) a fait que la pêche a
perdu de sa rentabilité à cause de la disparition de plusieurs espèces de poissons. Les commerçants
de Sarh et d’ailleurs venaient payer les produits sur place ou quelques fois ils font le déplacement
sur le marché de Maïrom non loin du village ou à Sarh.
Mais depuis la dernière décennie, les pêcheurs passent quelquefois des journées pour pêcher,
mais reviennent bredouilles à la maison. N’ayant plus de possibilité pour se prendre en charge à
partir de cette activité, les Tounia se convertissent en cultivateurs pour joindre les deux bouts
malgré les difficultés d’ordre naturelles et techniques auxquelles ils sont confrontés.
Pour plus d’efficacité sur le terrain, un comité de suivi des travaux d’aménagement du
périmètre a été mis sur pied en 2001. Il s’est constitué ensuite en groupement d’exploitants du bas
fond. Ce comité avait aménagé manuellement 18 ha et puis l’endiguement en mobilisant les
membres du groupement composés des habitants des 06 villages membres précités.
L’aménagement du périmètre irrigué a été identifié comme une action prioritaire de
développement par la composante maîtrise de l’eau du Programme National de Sécurité Alimentaire
avec comme objectif : la valorisation des eaux de surface. L’extension du périmètre vise surtout à
augmenter le nombre de producteurs bénéficiaires de parcelles.
Les bénéficiaires du projet d’aménagement sont les membres du groupement Djinene Kôh. Il
s’agit des producteurs de Dibassia et des villages environnants. Ce sont les exploitants du périmètre
qui sont les membres du Groupement qui, pour nécessité du bon fonctionnement et de la
maintenance des réseaux d’irrigation et de drainage, mettront sur pied une Association des
producteurs pour la circonstance.
3.2.7.1 Viabilité technique
Les activités envisagées pour l’aménagement du périmètre sont la production du riz, du maïs et
la culture maraîchère. Toutes les personnes interrogées sur le terrain manifestent leur volonté et
disponibilité de voir le projet démarré instantanément pour le développement de leur zone ; mais du
fait de l’innovation de la culture, les capacités techniques des producteurs doivent être renforcées.
En effet, il ressort des entretiens qu’il existe un manque de connaissances qui pourra
inéluctablement avoir des effets négatifs sur le rendement. Ce sont notamment les techniques
culturales et les méthodes d’irrigation des plantes qui doivent être améliorées au niveau des
producteurs. Il est à noter la présence sur le périmètre d’un local devant abriter la motopompe, un
bassin et un remblai d'environ 500 m pour le canal principal construit par le PSSA. Il y a également
une motopompe de 18 CV dans le village de Dibassia avec accessoires. Les agents de l'ONDR de
Sarh assuraient l'encadrement pour le compte du PSSA.
La crise qui affecte les paysanneries constituées d’agriculteurs et d’éleveurs dans la localité
de Helibongo concerne l’accès, la gestion et le partage du foncier qui s’amenuise et devient
rarissime. Cette rareté de l’espace, occasionnée par les causes naturelles d’une part et la pression
démographique d’autre part, engendre les luttes d’intérêts socio-économiques divergents entre les
deux formations sociales.
Dans cette perspective, il urge de mener des actions concrètes dans cette localité pour
permettre une cohabitation cohésive et intégrative. Ces actions sont entre autres : l’éducation à la
culture de la paix et de la tolérance, la redéfinition et la réappropriation de la loi n°004 du 31
octobre 1959 relative à la transhumance au Tchad et la redéfinition des structures en charge de
résolution des conflits agriculteurs-éleveurs.
Les autorités de cette localité, qu’elles soient traditionnelles ou administratives, sont interpellées
pour apporter leur contribution à la construction de cette culture de la paix et de la tolérance, gage
d’un développement organiquement intégré. Car de nombreux individus ou groupes sociaux
demeurent encore dans l’obscurantisme et sont réticents à l’acceptation de l’autre. Pourtant, le
développement en général, celui de Helibongo en particulier n’est possible que dans l’unification et
la synergie des forces sociales dont l’éducation est le socle.
Dans cette perspective, l’appropriation des vertus éducationnelles ouvrira les portes de
dialogue aux protagonistes afin de juguler pacifiquement leurs différends, inhibiteurs de
l’épanouissement social aux plans micro et macro sociologiques. Voila pourquoi il est important de
redéfinir la loi relative à la transhumance au Tchad.
Cette loi qui fixait, à l’époque, les périodes précises au cours de l’année pour la
transhumance et les couloirs à suivre, a été dépassée par les contraintes naturelles rendant difficile
la pratique des activités pastorales dans les zones sahélienne et saharienne. Il s’avère alambiqué
d’envisager ce mouvement saisonnier des éleveurs dans la zone soudanienne depuis l’option pour la
sédentarisation. Ainsi, les soumettre à cette loi, revient à promouvoir et à pratiquer la politique
d’épuration.
Dans cette perspective, nos propositions consistent à la mise en place de nouveaux
mécanismes ou modes de gestion de l’espace dans la zone méridionale à savoir le « ranch »1. Ces
zones feront l’objet d’un consensus entre les différentes structures impliquées dans la gestion de
l’espace à savoir l’Etat, la société civile et les deux protagonistes.
De telles mesures visent à pacifier la cohabitation et la complémentarité effectives entre ces
acteurs et la protection de l’écosystème. Pour que de telles initiatives fassent tâche d’huile,
agriculteurs et éleveurs sont appelés à rompre et à minimiser les vieux stéréotypes issus de la
dichotomie Nord/Sud où s’imbriquent le politique, le religieux, le culturel et le social. Le
rétablissement des autorités traditionnellement acquises à cette cause s’avère donc nécessaire.
Elle consiste à mettre en exergue le rôle des autorités en la matière. En effet, pendant la
période de transhumance régie par la loi n°4, l’article 4 de l’ordonnance 7 a investi les chefs de
cantons et de villages comme garants des conflits agriculteurs-éleveurs. Cette ordonnance est
1
Endroit aménagé avec des haies destinées à parquer les animaux pour éviter la divagation
tombée en désuétude donnant ainsi lieu à l’implication et à l’ingérence intempestive des autorités
militaire et administrative avec des risques de dérapage.
C’est dans cet ultime objectif que les autorités traditionnelles auxquelles on associait les agents de
l’ONDR à l’époque, devraient d’être rétablies dans leur rôle de constat et d’évaluation des parcelles
dévastées en vue d’étudier les paramètres de dédommagement aux victimes.
Sur le plan socio-économique, nous pouvons dire que l’environnement politique de Dibassia
est favorable à l’aménagement du périmètre irrigué. On note une cohésion entre les villages, les
autorités administratives, coutumières et religieuses. Toutes ces autorités reconnaissent l’importance
économique et sociale du périmètre irrigué. La localité possède des potentialités qui permettent
d’affirmer que le projet d’aménagement peut être rentable et durable.
L’aménagement du périmètre existant a été une expérience satisfaisante pour les producteurs
lorsqu’ils se sont mis ensemble pour commencer les travaux manuellement et ils sont favorables à
la reprise des travaux suspendus.
Les données relatives aux paramètres agro-climatiques sont celles observées à la station météo de
Sarh qui est la station la plus proche.
Le climat de la zone est de type soudanien et est caractérisé par deux types de saisons bien
distinctes :
- une saison de pluies de six (6) mois (Mai à Octobre) avec des précipitations moyennes
mensuelles dont les maximales s’observent au mois de Juillet et Août (222,5 mm et 250,4 mm).
- une saison sèche de six (6) mois (Novembre à Avril) comportant deux mois de transition (Avril
et Novembre) avec des précipitations moyennes mensuelles de 26,8 mm et 4,6 mm.
L’analyse statistique d’une série de données des pluviométries moyennes mensuelles observées à la
station de Sarh de 1971 à 2006 aboutit aux résultats ci-après :
Valeur
Mois Jan Fév Mar Avr Mai Juin Juil Aoû Sep Oct Nov Déc an.
Pluviométrie moy
mensuelle (mm) 0,1 0,8 4,2 26,8 82,2 135,2 222,5 250,4 167,5 65,2 4,6 0,0 959,3
La saison sèche débute avec l’harmattan, un vent sec venu du Nord-Est qui souffle vers l’Ouest sur
toute la zone jusqu’en Mars – Avril. Il est progressivement repoussé par la mousson qui est un vent
chaud et humide venu du Sud-Ouest qui souffle d’Ouest en Est, de mi-Avril à mi-Septembre et
déclenche la saison pluvieuse.
Les données sur la température que nous a fournies la DREM (Direction des Ressources en Eau et
de la Météorologie) sont erronées et ne sont donc pas prises en compte dans cette étude.
L’humidité relative mensuelle de l’air varie beaucoup avec un minimum de 28% en Février et un
maximum de 80 % en Août.
La durée moyenne de l’ensoleillement varie de 5,7 heures en Juillet et Août à 8,6 heures en
Décembre. Sa valeur moyenne annuelle est de 7,4 heures.
Il découle de l’inter- relation amplitude thermique – insolation - humidité relative - vent, une
évaporation considérable avec des variations mensuelles allant de 53 mm en Août à 279 mm en
Mars. Cette évaporation Piche atteint une moyenne annuelle de 1888 mm, valeur largement
supérieure à la hauteur annuelle des pluies.
Le tableau suivant donne les valeurs moyennes des différents paramètres climatiques observés à la
station de Moundou météo, les données de Sarh étant incomplètes pour faire le calcul de l’ETP.
Tableau 3 : Données agro-climatologiques
MaxTemp MiniTemp Humidité Vit vent Insolation Rad. Sol ETo ETo
Mois
(deg.C) (deg.C) (%) (Km/j) (Heures) (MJ/m2/j) (mm/j) (mm/m)
Janvier 34,5 16 35 172,8 10,5 22,9 6,09 188,79
Février 36,8 18,9 29 198,7 11,2 25,4 7,32 204,96
Mars 39,3 22,7 36 172,8 9,9 24,6 7,28 225,68
Avril 39 24,8 47 190,1 11,9 27,9 7,83 234,9
Mai 35,7 23,9 53 172,8 9,5 23,5 6,39 198,09
Juin 32,8 22,4 57 164,2 8,7 21,8 5,58 167,4
Juillet 30,7 21,4 59 146,9 7,7 20,5 4,98 154,38
Août 30,2 21,4 59 129,6 7,9 21,3 4,95 153,45
Septembre 31,4 21,2 59 121 8,1 21,8 5,04 151,2
Octobre 33,6 21,2 58 103,7 11 25,4 5,51 170,81
Novembre 35,6 17,8 51 121 11,5 24,6 5,58 167,4
Décembre 34,4 14,7 44 146,9 11,5 23,7 5,6 173,6
Le fleuve Chari constitue la source principale d’eau du site d’Hélibongo. Mais on note aussi
l’importance du fleuve de Bahr Sara dans la zone. Les travaux de l’ORSTOM relatifs à la
monographie du fleuve Chari ont permis de déterminer les données suivantes :
- Bassin versant dont la superficie au niveau de Sarh couvre une superficie de 217 000 km2 ;
Afin d’estimer la perméabilité du site, il a été procédé aux mesures de perméabilité en différents
points du site en utilisant la méthode de Porchet. Cette méthode consiste à creuser un trou de rayon
(r) d’environ 15 cm et de profondeur d’environ 50 cm puis à le remplir une première fois d’eau à
ras bord et la laisser s’infiltrer pendant 30 à 45 min afin de limiter les infiltrations latérales. Après
ce temps, le trou est une nouvelle fois rempli et à des intervalles de temps fixés (t i), on mesure la
hauteur (hi) de l’eau. La perméabilité est donnée par la formule suivante :
N° Trou 1
Rayon r = 15
t (min) h (cm) K (cm/min)
5 19
10 18 0,06
20 17 0,03
Kmoy (cm/min) 0,04
Kmoy (cm/h) 2,4
N° Trou 2
Rayon r = 15
t (min) h (cm) K (cm/min)
45 25
60 23 0,03
90 20 0,03
Kmoy (cm/min) 0,03
N° Trou 3
Rayon r = 15,5
t (min) h (cm) K (cm/min)
20 41
30 40,5 0,01
45 40 0,01
Kmoy (cm/min) 0,01
Kmoy (cm/h) 0,60
Une mission a été effectuée pour des études agro pédologiques sur le site rizicole de Hélibongo
retenu dans le cadre du Projet National de Sécurité Alimentaire (PNSA).
Cette mission a deux objectifs principaux :
- identifier la nature et la qualité des sols dans les plaines et leurs aptitudes à la pratique de la
riziculture et d’autres espèces ;
- formuler des propositions de mise en valeur de ces différentes plaines selon l’aptitude des
sols.
3.4.2.1 Méthodologie utilisée
Pour identifier la nature et la qualité des sols dans les plaines rizicoles, des prospections ont été
effectuées dans chaque périmètre. Un tour rapide du périmètre a permis d’identifier les grandes
unités agro pédologiques. C’est sur la base du nombre d’unités relativement homogènes identifiées
que le nombre de fosses pédologiques est déterminé. Les fosses sont ouvertes à des profondeurs
variant de 1 à 1,5 m et ce, en fonction des types de sols (texture et structure), de la hauteur et du
nombre des horizons rencontrés.
La description des sols est faite à travers les observations des tranches parallèles à la surface ou
encore les horizons. Ces observations permettent de distinguer le nombre de couches (horizons) qui
se superposent, leur état et leur couleur, l’importance d’activité biologique, le comportement des
racines, etc. La couleur des sols est déterminée à l’aide du Code MUNSELL. Le classement par
type de sols est fait uniquement sur la base de celui de la FAO.
Le nombre d’échantillons de sols à prélever est également retenu en fonction des grandes unités
agro pédologiques identifiées. Les échantillons moyens sont donc constitués à partir de 3 à 4
prélèvements. Ces derniers étant faits dans les unités relativement homogènes. Les prélèvements
sont faits à une profondeur de 30 cm à la tarière. Les fosses pédologiques et les prélèvements de
sols sont faits suivants la diagonale de chaque périmètre. Cependant, des précautions sont prises de
manière à couvrir toutes les unités identifiées.
Un GPS a permis de
relever les
Figure 1 : Matériels de prélèvement et d’observations des profils pédologiques
coordonnées
géographiques de chaque fosse pédologique ouverte.
Les niveaux de la fertilité des sols dans les périmètres visités ont été évalués à partir des analyses
physiques et chimiques des sols effectuées aux Laboratoires des Sols Eaux et Plants de l’ITRAD
(Institut Tchadien de Recherche Agronomique pour le Développement) à Ndjamena et de l’INERA
(Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles) à Kamboinsé au Burkina Faso.
3.4.2.2 Résultats obtenus
Le périmètre de Hélibongo se trouve à environ 30 km au Nord de la ville de Sarh en amont et du
côté droit du fleuve chari. Selon le classement de la FAO, ce périmètre se trouve sur un fluviosol
eutrique. Environ 15 ha étaient mis en valeur par le projet pilote du Programme National de
Sécurité Alimentaire.
La végétation est une savane arborée dominée par Tamarindus indica, Terminalia avicennioides,
Pilostigma culata, combretum glutinosum, mitregina inermis, Daniella oliveri, Prosopis africana,
Anogeissus leocarpus, khaya senegalensis, Vitelleria paradoxa.
3.4.2.2.1 Profils pédologiques
Les deux premières unités du périmètre de Hélibongo sont à texture limono sableuse alors que
l’unité 3 est à texture argilo limoneuse (Tableau 4). Comme dans le précédent périmètre les teneurs
de quelques éléments totaux sont très faibles. Les teneurs en carbone du sol sont faibles dans toutes
les unités. Le sol de ce périmètre est exposé à l’érosion.
Unité Argile (%) Limons (%) Sables (%) C (%) N (%) C/N Ptotal (%)
Unité 1 39,69 57,61 2,71 0,076 0,006 12 0,005
Bas-fond 43,25 56,23 0,52 0,087 0,006 15 0,008
Unité 3 50,50 48,05 1,45 0,076 0,007 12 0,005
Le rapport C/N varie entre 12 à 15, rapport acceptable pour cette plaine inondable qui peut recevoir
d’importante quantité d’eau du fleuve Chari en période de crue.
trouve trois brouettes qui ont servi aux travaux antérieurs. Un canal en béton a commencé à être
construit sur trois mètres avant d’être abandonné. On remarque aussi des tas d’argile déposés un peu
partout sur le périmètre et devant servir à la construction des canaux en terre. Aucune culture n’a été
pratiquée sur le site pour le moment. Bien que des levés topographiques aient été effectués avant
ces travaux, nous n’avons pu pendant notre séjour entrer en possession des données.
5 DETERMINATION DES PARAMETRES D’IRRIGATION DE BASE
5.1 Besoins en eau des cultures
Les besoins en eau ont été calculés pour une culture du riz en contre – saison. Le cycle cultural
s’étend du 1er décembre au 31 mars soit un cycle de 120 jours. La mise en boue se fera au mois de
novembre.
Le calendrier cultural sera soumis à divers impératifs qui sont :
- période de mise en place de pépinière ;
- période de mise en boue et de repiquage ;
- période fertilisation et d’entretien ;
- période de récolte qui aura lieu en mars.
hectares) (l/s)
- d’un canal principal d’une longueur de 998 m de long. Il sera construit en béton armé et aura
section trapézoïdale avec une pente transversale de 1/1. La section de ce canal va diminuer
au fur et à mesure que les prélèvements sont faits pour alimenter les secondaires. Le canal
primaire est placé sur le côté le plus éloigné de la berge et parallèlement à celle-ci ; ceci
dans le souci de diminuer le remblai qu’entrainerait la construction du canal le long du
fleuve. Il a une pente longitudinale de 0,1 %.
- de 8 canaux secondaires de 447 m chacun, totalisant une longueur de 3 576 mètres. Les
canaux secondaires sont positionnés de telle manière qu’ils puissent desservir directement
les parcelles grâce aux siphons d’arrosage mobiles. Les canaux secondaires sont de pente
0,02%.
- d’un réseau de drainage qui sera constitué essentiellement des drains secondaires qui
collecteront les eaux et les envoient dans le Chari. La longueur cumulée des drains est de
3 950 m. Les drains auront une section trapézoïdale de talus 3/2 avec une profondeur
minimale de 30 cm et une largeur au plafond de 20 cm.
- d’un réseau de pistes de circulation comprenant une piste principale et des pistes
secondaires. La piste principale longera le fleuve Chari et continuera vers les villages de
DIBASSIM et MAIROM. Au niveau du périmètre, cette piste aura une longueur de 1 111
mètres. Les pistes secondaires, au nombre de 09, auront une longueur cumulée de 4776
mètres. Les huit premières longeront les canaux secondaires et les colatures, et la dernière,
quant à elle, leur sera perpendiculaire et partage le périmètre en deux dans le sens
longitudinal.
- d’une digue de pourtour tout au tour du périmètre pour le protéger contre l’inondation des
eaux sauvages. La digue de pourtour aura une largeur en crête de 03 mètres et une pente des
talus de 3/2 (H/V). La crête de la digue est à la même cote partout et calée à 301,70 m.
- etc.
Chaque paire de pompes va pomper l’eau, à travers une conduite flexible de longueur variable de 20
à 50 m, dans une conduite sous-pression enterrée. La conduite flexible est reliée aux deux pompes
par un collecteur installé sur le bac.
2°) des ouvrages ponctuels :
- d’un bassin de dissipation de l’énergie qui reçoit les eaux refoulées par les motopompes, il
se situe à l’endroit où commence le canal principal. Il s’agit d’un bassin de 9 mètres de long
et d’une largeur d’un mètre. Le bassin sera divisé en trois compartiments : (i) une première
partie dans laquelle la conduite de refoulement rejette l’eau. Cette partie a une longueur de 3
m de long ; (ii) une deuxième partie séparée par la première par un mur perforé à travers
lequel l’eau passe pour se tranquilliser dans le deuxième compartiment, avant de passer sur
le déversoir de mesure de débit. La longueur de cette partie est de 3 m ; (iii) une troisième
partie constituée d’un bassin de tranquillisation après le déversoir et où l’eau doit quitter
pour emprunter le canal principal. Une échelle sera installée dans le bassin avec le point 0 au
même niveau que le déversoir. La lecture sur l’échelle permettra d’estimer le débit. Ce
dispositif permettra de calculer le rendement des motopompes ; cette troisième partie aura
une longueur de 3 m.
- des ouvrages de prise : chaque ouvrage de prise sera constitué d’un pertuis de surface et
d’un déversoir de prise. Ils seront installés au de départ de chaque secondaire et
dimensionnés pour dériver deux mains d’eau, soit 40 l/s, pour les canaux secondaires CS1,
CS2, CS3, CS5, CS6 et CS7 et pour quatre mains d’eau (80 l/s) pour les canaux secondaires
CS4 et CS8. Les ouvrages de prise seront réalisés en béton ;
- des ouvrages de sectionnement : sur chaque canal secondaire, seront construits quatre
ouvrages de sectionnement. Ils auront pour rôle de relever le plan d’eau afin d’alimenter les
parcelles sous une pression acceptable. Le dispositif sera constitué d’un déversoir qui est
composé d’un cadre muni d’une vannette métallique. C’est la vannette qui permet de relever
le plan d’eau.
- des ouvrages de prise à la parcelle : pour alimenter les parcelles, il est prévu des siphons en
PVC flexibles, pour éviter les brèches que les paysans ouvrent sur la diguette du canal pour
alimenter la parcelle. Ces brèches conduisent à la dégradation des canaux par la prise de
terre dans le plafond du canal pour la fermeture de prise après l’irrigation. Le tuyau aura un
diamètre de 80 mm (76 mm de diamètre intérieur) et sera éventuellement muni de bouchon.
En moyenne la dénivelée est de 20 cm, ce qui donne un débit de 6 litres/s. Pour une main
d’eau de 20 litres/s, il faudrait 4 tuyaux qui seront utilisés à la fois. Chaque tuyau aura une
longueur d’environ 1.5 mètres (en respectant la règle de bon fonctionnement qui est celui de
respecter la règle suivante : 1.10 m < l <2.0 mètres). Pour éviter de déverser l’eau pied de
remblai des canaux, nous adoptons une longueur de 1.5 mètre. Une telle longueur provoque
des pertes de charge dans le tuyau, mais elle protège les remblais des canaux. Il y aura en
tout quatre siphons de 1,50 m par parcelle, ce qui donnera en tout 400 siphons pour une
longueur totale de 600 m environ ;
- des ouvrages de franchissement : pour franchir les canaux d’irrigation et les drains, des
dalots ou des buses seront installés. Ces dalots seront constitués de : (i) d’un canal de section
rectangulaire en béton, (ii) des dalettes de protection qui seront réalisées en béton armé pour
supporter les charges qui passeront sur les dalots ; (iii) d’une protection à l’amont et à l’aval
de l’ouvrage sur une longueur variable en fonction de la profondeur du canal à franchir ;
- ouvrages de chute : sur certains canaux il sera prévu des chutes pour adoucir les pentes. Les
chutes seront réalisées en béton.
Outre ces différents équipements, il est prévu la réalisation d’un forage équipé d’une pompe à
motricité humaine et la construction d’un magasin de stockage. La station de pompage construite
par le précédent projet servira pour le stockage du petit matériel. La réalisation du forage se justifie
par le fait que le périmètre sera la propriété de plusieurs villages dont le plus éloigné se trouve à 15
Km du site et que ce fait entraînera certainement une migration de la population vers le village de
Dibassia, du moins pendant la période des travaux. Pour éviter que cette population ne se ravitaille
en eau du fleuve pour sa consommation, ce qui peut provoquer des maladies et des épidémies
compte tenu de la promiscuité qui va se créer autour du périmètre, nous avons jugé utile de leur
réaliser un forage.
un tour d’eau de 7 jours, le besoin en eau à la parcelle sera de 780,5 m 3. Avec une main d’eau de 20
l/s, la durée d’irrigation d’une parcelle est de 11 heures. L’irrigation se fera 5 jours sur 7 dans la
semaine.
La distribution se fera donc par rotation (tour d’eau) au niveau des canaux secondaires. Le système
d’irrigation adoptée est l’irrigation par submersion. Ce système consiste à couvrir le sol d’une
certaine hauteur d’eau en la laissant séjourner pendant le temps nécessaire pour qu’elle pénètre par
infiltration à la profondeur utile au développement des cultures. Cette irrigation nécessite la
submersion de toute la surface du terrain et la maîtrise complète du plan d’eau. Pour cela, tout le
périmètre sera aménagé en bassins de submersion ou casiers.
A titre d’exemple, le calendrier suivant peut servir :
Tableau 10 : Calendrier d’irrigation indicatif
Jours de la semaine
Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche
Canaux
Heures d'arrosage
secondaires
06H30 - 17H30 06H30 - 17H30 06H30 - 17H30 06H30 - 17H30 06H30 - 17H30 06H30 - 17H30 06H30 - 17H30
Parcelles irriguées
CS1 P1, P2 P3, P4 P5, P6 Marché, entretiens P7, P8 P9, P10 Repos, entretiens
CS2 P11, P12 P13, P14 P15, P16 Marché, entretiens P17, P18 P19, P20 Repos, entretiens
CS3 P21, P22 P23, P24 P25, P26 Marché, entretiens P27, P28 P29, P30 Repos, entretiens
P31, P32, P33, P35, P36, P37, P39, P40, P41, P43, P44, P45, P47, P48, P49,
CS4 Marché, entretiens Repos, entretiens
P34 P38 P42 P46 P50
CS5 P51, P52 P53, P54 P55, P56 Marché, entretiens P57, P58 P59, P60 Repos, entretiens
CS6 P61, P62 P63, P64 P65, P66 Marché, entretiens P67, P68 P69, P70 Repos, entretiens
CS7 P71, P72 P73, P74 P75, P76 Marché, entretiens P77, P78 P79, P80 Repos, entretiens
P81, P82, P83, P85, P86, P87, P89, P90, P91, P93, P94, P95, P97, P98, P99,
CS8 Marché, entretiens Repos, entretiens
P84 P88 P92 P96 P100
Compte tenu de l’option que nous avons choisie d’avoir tous les canaux secondaires en eau en
même temps, le canal primaire sera dimensionné avec des débits variables selon les tronçons ;
débits variant de 360 l/s à 80 l/s. Le premier canal secondaire (qui délivre un débit de 40 l/s) étant
alimenté par une prise placée directement à la sortie du bassin de dissipation. Cependant, dans un
souci de faciliter la mise en œuvre, les sections de ces tronçons sont harmonisées autant que faire se
peut.
Les canaux secondaires sont dimensionnés, selon les cas, avec des débits de 40 l/s et 80 l/s.
Q 3 / 5 (b 2 y 1 m2 )2 / 5
y( )
K s I 0,5 bm y
Les coupes transversales des canaux sont un compromis entre l’investissement initial et le coût
d’entretien. Nous avons donc choisi de revêtir le canal primaire et de laisser en terre les canaux
secondaires. Le canal primaire a une pente transversale de 1/1 (H/V) alors que les secondaires ont
une pente transversale de 3/2 (H/V). La largeur au plafond minimale est de 0,5 m. La largeur en
crête des cavaliers est de 01 m pour le canal primaire et de 0,5 m pour les canaux secondaires.
Ce qui donne D’ = 319,28 mm. On adopte donc pour l’ensemble deux conduites de
refoulement de diamètre Φ350 mm.
Il s’agit ici de choisir des pompes qui assureront le pompage d’eau nécessaire à
l’irrigation du périmètre. Comme indiqué plus haut, la ressource en eau est constituée de
l’eau du Chari qui est une eau assez claire et abondante pouvant être pompée toute
l’année sans crainte de tarissement. Les courants sont assez forts et, en période de crue,
le fleuve véhicule des corps flottants constitués surtout des troncs d’arbres arrachés à la
berge par l’érosion. Cet aspect amène à écarter la station flottante qui ne convient pas
aux forts courants et aux charriages importants qui peuvent la fragiliser.
Le marnage, différence de niveau entre les plus hautes eaux et les plus basses eaux est
de 05 m. L’emplacement du site choisi est fait en tenant compte de la stabilité des
berges et de la configuration du lit.
La station de pompage sera construite sur la berge et sera munie d’une bâche
d’aspiration alimentée par deux buses de 400 mm de diamètre.
Afin d’assurer une certaine sécurité quant à l’alimentation en eau du périmètre, de tenir
compte du débit à délivrer et d’assurer une certaine régulation par rapport à la demande,
nous avons choisi de multiplier le nombre de groupes motopompes. Cela permet en
outre, dans le cas d’une mise en exploitation progressive du périmètre, de réduire le
coût d’investissement initial en ne faisant l’acquisition que du nombre nécessaire de
motopompes. Il sera donc installé en tout quatre motopompes de 100 l/s chacune.
Les données pour le choix des pompes sont les suivantes :
a) Données topographiques :
Le profil en long de la conduite de refoulement se trouve dans le Dossier
des Pièces Dessinées ;
Cote du plan d’eau à l’aspiration : 294.00 m (période d’étiage)
Cote du plan d’eau au refoulement : 302.00 m ;
Cotes d’implantation des crépines des pompes : 293.50 m (période
d’étiage)
Cote d’un éventuel point haut sur le profil en long de la conduite de
refoulement : Aucun.
b) Circuit hydraulique :
Nature et longueur des conduites d’aspiration : PVC flexible de 08 m de
long
Nature et longueur des conduites de refoulement : deux conduites PVC
de 542 m.
Diamètre des conduites d’aspiration : 250 mm
7.4.2.1 Description
La station de pompage alimente un bassin situé entre le canal principal et la tête morte.
Ce bassin a pour but de dissiper l’énergie cinétique de l’eau à la sortie de la conduite de
refoulement. La capacité du bassin dépend de la puissance à dissiper.
Le paramètre fréquemment utilisé pour le dimensionnement des bassins est le kW à
dissiper par m3. Dans les ouvrages d’irrigation en béton, ce paramètre est voisin de 1,5
KW (soit 2 CV). Dans notre cas, nous adoptons le nombre de 1,5 kW afin d’avoir une
vitesse qui puisse permettre d’éviter d’éroder les berges du canal. Nous voulons obtenir
un plan d’eau calme. A la sortie du bassin, il sera installé un déversoir de mesure de
débit.
7.4.2.2 Données
Débit de dimensionnement : 400 l/s
Divers ouvrages sont prévus sur les canaux d’irrigation pour faciliter le contrôle et
réduire le travail qu’implique l’irrigation en riziculture.
Ces ouvrages ont plusieurs fonctions, notamment :
la régulation du plan d’eau,
la répartition du débit,
la sécurité du réseau,
le franchissement des obstacles,
la distribution d’eau au niveau des parcelles.
Ouvrages de prise
Les canaux secondaires sont alimentés à partir d’ouvrages de prise qui délivrent soit
deux mains d’eau, soit quatre mains d’eau selon les canaux. Chaque ouvrage de prise
comprendra :
Q
L
m h3 / 2 2 g
Où
Q = débit du canal secondaire desservi
m = coefficient de débit pris égal à 0,36
L = largeur d’ouverture du pertuis de surface
h = la charge d’eau sur le pertuis de surface.
Cette formule est valable non seulement pour le dimensionnement du pertuis mais aussi
du seuil assurant la charge au droit de l'ouvrage.
N° de N° de Débit Largeur Tirant Pelle du Tirant Longueur Cote Tirant Cote Différen 0,4 h Z- Nature du valeurs de Cote Différence Z- Nature du
pertui Déversoir franchissa en base d'eau en seuil d'eau du seuil amont d'eau aval du ce de 0,4h fonctionne décrochem aval du de niveau 0,4h fonctionnement
s de prise nt le seuil du amont s sur le déversant du seuil aval seuil niveau ment du ent à seuil z [m] du seuil
Q canal du seuil seuil L z1 du z2 z [m] seuil adopter z2
b h0 h seuil Dh
y2
[.] [.] [m3/s] [m] [m] [m] [m] [m] [m] [m] [m] [m] [m] [m] [-] [m] [m] [m] [m] [-]
1 PS1 0,360 0,75 0,40 0,25 0,15 3,89 301,05 0,38 301,05 0,02 0,06 -0,04 noyé 0,04 301,00 0,06 0,00 dénoyé
2 PS2 0,320 0,75 0,38 0,20 0,18 2,66 300,89 0,36 300,89 0,02 0,07 -0,05 noyé 0,05 300,83 0,07 0,00 dénoyé
3 PS3 0,280 0,75 0,36 0,20 0,16 2,88 300,72 0,33 300,72 0,03 0,06 -0,04 noyé 0,04 300,67 0,06 0,00 dénoyé
4 PS4 0,200 0,75 0,33 0,20 0,13 2,68 300,45 0,27 300,45 0,06 0,05 0,00 dénoyé 0,00 300,45 0,06 0,00 dénoyé
5 PS5 0,160 0,75 0,27 0,15 0,12 2,32 300,34 0,29 300,34 -0,02 0,05 -0,07 noyé 0,07 300,26 0,05 0,00 dénoyé
6 PS6 0,120 0,50 0,29 0,15 0,14 1,40 300,14 0,25 300,14 0,04 0,06 -0,01 noyé 0,01 300,12 0,06 0,00 dénoyé
7 PS7 0,080 0,50 0,25 0,15 0,10 1,58 299,91 0,20 299,91 0,05 0,04 0,01 dénoyé 0,00 299,91 0,05 0,01 dénoyé
N° de N° de Cote tirant Cote DZ tirant Différen h0 Hauteur Charge Q fixé Section 0,4 h Z-0,4h Nature du valeurs de Cote Largeur de
pertuis Prises radier CP radier CS ce de seuil sur seuil S fonctionneme décrochemen départ l'échancrure
CP Z1 h0 CS Z3 y2 niveau S h nt du seuil t à adopter CS Z3 L
Z Dh
[.] [.] [m] [m] [m] [m] [m] [m] [m] [m3/s] [m2] [m] [m] [-] [m] [m] [m]
1 PS1 301,05 0,40 301,05 0,00 0,3 0,10 0,40 0,25 0,15 0,04 0,039 0,060 0,04 dénoyé 0,00 301,05 0,4
2 PS2 300,89 0,38 300,89 0,00 0,3 0,08 0,38 0,20 0,18 0,04 0,035 0,072 0,01 dénoyé 0,00 300,89 0,3
3 PS3 300,72 0,36 300,72 0,00 0,3 0,06 0,36 0,20 0,16 0,04 0,038 0,064 0,00 noyé 0,00 300,71 0,4
4 PS4 300,45 0,33 300,45 0,00 0,43 -0,10 0,33 0,20 0,13 0,08 0,083 0,052 -0,15 noyé 0,15 300,29 1,0
5 PS5 300,34 0,27 299,70 0,64 0,3 0,61 0,27 0,15 0,12 0,04 0,043 0,048 0,56 dénoyé 0,00 299,70 0,6
6 PS6 300,14 0,29 299,85 0,29 0,3 0,28 0,29 0,15 0,14 0,04 0,040 0,056 0,22 dénoyé 0,00 299,85 0,5
7 PS7 299,91 0,25 299,91 0,00 0,3 -0,05 0,25 0,15 0,10 0,04 0,048 0,040 -0,09 noyé 0,09 299,81 0,8
8 PS8 299,80 0,20 299,80 0,00 0,43 -0,23 0,20 0,15 0,05 0,08 0,135 0,020 -0,25 noyé 0,25 299,54 0,4
Ouvrage de vidange
Il est réalisé en fin de canal primaire pour permettre l’évacuation des excès d’eau en
bout de canaux. Cet ouvrage est composé d’un tuyau PVC équipé d’une vannette
métallique.
La formule de dimensionnement est :
4Q
D( )1 / 2
C 2 gh
Avec :
Q = débit total du canal primaire (m3/s)
C = 0,80 coefficient de débit pour tuyau de petite longueur
D : section du tuyau (m)
h : charge sur le tuyau (m)
On adopte deux tuyaux PVC Φ125,8 mm.
Chutes
Les chutes sur canaux sont dimensionnées avec la formule suivante :
QZ
V
150
où V volume du bassin en m3
Q débit dans le canal en l/s
Z hauteur de chute en m
Les caractéristiques du bassin sont déterminées comme suit :
- La section S de l’eau dans l’axe d’écoulement :
S 1.5 * Z ( h2 P ) Avec P = hauteur de la pelle et h2 = le tirant d’eau à
l’aval de la chute.
- Largeur du bassin :
V
l en mètre
S
- Longueur du bassin :
X 1.5 * Z en mètre
- La longueur de déversement ld
ld = X-0.1
- Lame d’eau sur le seuil :
Q
h( )2 / 3
ml 2g
- La hauteur du seuil :
S h0 h avec ho = tirant d’eau en amont de la chute
8 ASPECTS ENVIRONNEMENTAUX
Ce volet de l'étude consiste à analyser l'influence du projet et de ses activités sur
l'environnement biophysique et humain, à proposer des mesures d'atténuation et de
compensation des impacts négatifs ainsi que des mesures pour une meilleure
valorisation des impacts positifs afin que le projet s'insère harmonieusement dans son
milieu.
ainsi que les activités connexes. Cette zone d’influence ainsi définie, couvre toute la
Province du Moyen Chari ainsi que les provinces voisines.
Les sources d’impacts se définissent comme l’ensemble des activités prévues lors des
périodes d'installation, de construction, de repli du chantier, d’exploitation et d’entretien
courant/ périodique du périmètre constituant le projet.
En période de construction, ces sources d’impacts sont :
l’installation des chantiers et de la base- vie,
le nettoyage et défrichement de l'emprise des ouvrages,
l’exploitation des carrières de sable, gravillon, d'eau, de remblai,
le transport et la circulation associés aux déplacements de la main d’œuvre,
de la machinerie et des matériaux de construction,
l’exécution des remblais des canaux,
l'ouverture des drains,
l’exécution de parcellaire,
la mise en eau des parcelles,
le repli du matériel.
En période d’exploitation et d’entretien, les activités sources d’impacts sont liées à :
la présence du périmètre et son exploitation,
l'utilisation des engrais minéraux et des produits phytosanitaires,
les travaux d’entretien périodique des ouvrages,
Les composantes du milieu (ou récepteurs d’impacts) susceptibles d’être affectées par le
projet, correspondent quant à elles, aux éléments sensibles de la zone d’étude, c’est-à-
dire à ceux susceptibles d’être modifiés de façon significative par les activités (ou
sources d’impacts) liées au projet comme :
le milieu physique (climat, microclimat, les eaux de surface, les eaux
souterraines, les sols),
le milieu biologique (végétation, habitats fauniques…) ;
le milieu humain telles les activités économiques, la santé publique,
l’emploi, le paysage, la qualité de vie des populations riveraines…
Pour l'appréciation des impacts, la méthode retenue est celle de l'évaluation de
l’importance absolue de l’impact anticipé. Elle s’inspire largement de la méthode
proposée par Fecteau, 1997 et permet d’établir la grille ci-après :
faune
Paysage
Voisinage
Activités économiques
Sols
Eléments du projet Qualité eau surface
A X X X X X X X X
INSTALLATION DU CHANTIER
Défrichement B X X X X X X X X
Déblai et mise en dépôt C X X X X X X X
du tout venant
Exploitation des D X X X X X X X X X
emprunts- carrières
Travaux de remblai E X X X X X X X X X
Exécution du parcellaire G X X X X X X X
Mise en eau du périmètre H X X X X X X X X X
Construction des ouvrages I X X X X X X X X
de franchissement
Présence de la main d’œuvre J X X X X X
Phase d’expl.
Travaux d’exploitation K X X X X X X X X X
du périmètre
Entretien et réfection L X X X X X X
Utilisation des produits M X X X X X X X X X
agrochimiques
Présence de l'aménagement N X X X X X X X
Légende: X : Impact négatif : Impact positif
Dans la méthode de Fecteau, cette importance absolue repose sur l’utilisation des quatre
critères ci-dessous :
- Nature de l’impact
- Intensité de l’impact
- Étendue de l’impact
- Durée de l’impact
Le tableau ci-après récapitule la qualification de ces critères qui sont :
D'autre part avec le recrutement d'une main d'œuvre locale, cette phase aura un
impact positif sur l'emploi dans la zone.
Les eaux souterraines résultent de l'infiltration des eaux de surface. En prenant des
mesures tendant à la dépollution des eaux de surface, on agit sur celles souterraines.
Toutefois, compte tenu des risques importants de pollution des eaux souterraines, une
analyse régulière de l'eau des forages devra être effectuée par les services de santé.
Une sensibilisation et une éducation des populations à la non consommation de l'eau
des canaux comme eau de boisson devra être entreprise nécessairement. Cette
activité pourra être conduite par les agents de santé du Centre de Santé de Kokaga
moyennant un petit soutien. Dans la mesure du possible, il est bon d'envisager
d'installer un forage dans le village de Dibassia qui jouxte le nouveau périmètre.
8.5.1.3 Les sols
Pendant la phase des travaux, le cahier de charge applicable à l'entreprise devra contenir
des clauses environnementales consistant à la remise en état du sol au niveau des zones
d'emprunts et des carrières. Cette remise en état consistera à remblayer les excavations
en plaçant d'abord le tout venant provenant des déblais sur lequel reposera la terre
végétale.
8.5.1.4 Végétation naturelle
La végétation naturelle et les plantations artificielles seront détruites sur toute l'emprise
du périmètre (au moins 50 ha), au niveau de la base -vie de l'entreprise et au niveau des
zones d'emprunts.
Pour compenser l'impact d'importance moyenne au niveau de la végétation, il est
recommandé:
- des plantations d'espèces adaptées sur une largeur de 20 m le long De la digue de
pourtour, dans la partie extérieure,
- des plantations sous forme de bosquets villageois composés d'espèces fruitières au
niveau du village de Dibassia.
Cela permettra de compenser les superficies détruites car une plantation forestière bien
entretenue peut reconstituer une charge dix fois supérieure au couvert végétal naturel
(Fontes J. et Guinko S.)
Ces plantations devront être prises en charge par le Groupement qui est prêt à le faire
moyennant un soutien en plants ou en semences forestières par le Projet.
Ces actions n'ont pas un coût financier direct car incluses dans les clauses techniques du
cahier de charge de l'entreprise.
La protection des lieux de prélèvement d'eau pour les travaux, sera à la charge de
l'entreprise et est donc noté pour mémoire en raison de sa faible importance.
Pour l'utilisation des produits agro - chimiques (engrais, pesticides, herbicide), une
formation pourra être dispensée aux conseillers agricoles et aux producteurs par
l’ONDR pendant deux jours pour un coût d'environ 200 000FCFA.
La bande à reboiser le long de la digue (sur trois côtés excepté le côté qui longe la berge
du Chari) va représenter une plantation de 2 ha. Avec un écartement des plants de
3m/3m on aura 2 222 plants pour un coût de 2 222 000 F à raison de 1000 F le plant (y
compris clôture). La plantation et l'entretien seront assurés par le Groupement.
Les actions de sensibilisation sur les IST, le VIH SDA, les moustiquaires imprégnées,
l'hygiène seront conduites par les agents du Centre de Santé de Kogaga ou tout autre
organisme habilité pour un montant estimé à 1 700 000 F (600 moustiquaires imprégnés
à raison de 2 000 FCFA l’unité et 500 000 pour les actions de sensibilisation).
Le forage à réaliser au niveau de Dibassia coûtera environ 2 500 000 F
8.7 Conclusion
L’étude a mis en exergue de nombreux impacts tant négatifs que positifs sur
l'environnement du projet d'aménagement du périmètre irrigué de Dibassa. Bien que les
impacts positifs (par leur ampleur sur le milieu économique et humain) l'emportent sur
les impacts négatifs, les mesures d'atténuation proposées doivent être mises en
œuvre afin de favoriser une intégration harmonieuse du projet dans le milieu.
Le coût total des mesures d'atténuation et de compensation est évalué à 4 122 000
FCFA non compris le forage qui sera réalisé par l’Entreprise exécutante des
travaux du périmètre.
Pour un gage de succès de cette mise en œuvre, il est recommandé la création d'un
comité de suivi environnemental composé des services provinciaux en charge de
l’environnement, du Bureau d'études chargé du contrôle des travaux, du Maître d’œuvre
du projet, et des agents de santé de Kokaga.
Les composantes à suivre plus particulièrement seront:
300 Terrassement
301 Déblai
Déblai soigné en corps de remblai pour canaux 3096 4 000 12 384 000
301.a primaire et secondaires m3
301.b Déblai des drains m3 770,25 3 000 2 310 750
Sous total 301 14 694 750
302 Remblai
302.a Remblai pour digue de pourtour m3 33342,1 3 000 100 026 300
302.b Remblai pour comblement des dépressions m3 30182 4 000 120 728 000
302.c Remblai pour canal primaire m3 2847 4 000 11 388 000
302.d Remblai pour canaux secondaires m3 20616 4 000 82 464 000
302.e Remblai de confortement du bassin de dissipation m3 8,5 4 000 34 000
Sous total 302 314 640 300
500 Béton
Béton armé dosé à 350 Kg/m3 pour bassin de 7,125 300 000 2 137 500
501 dissipation m3
502 Béton armé dosé à 350 Kg/m3 pour canal primaire m3 218 300 000 65 400 000
503 Béton armé dosé à 350 Kg/m3 pour ouvrages de prise m3 8,75 300 000 2 625 000
Béton armé dosé à 350 Kg/m3 pour dalots de 24,6 300 000 7 380 000
504 franchissement sur canaux secondaires m3
505 Béton armé pour ouvrages de sectionnement m3 32,52 300 000 9 756 000
Béton armé pour ouvrages de chute sur canaux 0,91 300 000 273 000
506 secondaires m3
507 Béton de propreté sous radiers des dalots m3 6,48 120 000 777 600
Sous total 500 88 349 100
900 Canalisations
Fournitures et poses de buses en béton de diamètre 300
136 35 000 4 760 000
901 mm pour passage sur drains y/c toutes sujétions ml
Fournitures et poses de conduites en PVC de diamètre 1084 35 000 37 940 000
902 350 mm PN10 pour tête morte y/c toutes sujétions ml
Le montant total de l’aménagement s’élève à huit cent sept millions sept cent seize
mille sept cent trente sept (807 716 737) FCFA en toutes taxes ; soit à l’hectare un
montant de seize millions cent cinquante quatre mille trois cent trente cinq (16 154
335) FCFA en toutes taxes.