Polycopie MOOC CTC2 S3
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Objectifs pédagogiques
Au cours de la troisième semaine, nous commencerons par poursuivre
l’application des réflexions des semaines précédentes aux systèmes
énergétiques hybrides très performants que constituent les cycles combinés et
les installations de cogénération.
Dans un second temps, vous transposerez ces réflexions aux cycles récepteurs,
dont l’optimisation fait aussi appel à la réduction des irréversibilités.
Les explorations dirigées de modèles portent sur les cycles suivants :
- Cycle combiné à 1 niveau de pression
- Cogénération à moteur alternatif à gaz
- Cycle de réfrigération à injection totale
- Cycle de réfrigération à éjecteur sans compresseur
A la fin de la semaine :
- vous saurez paramétrer un cycle combiné à 1 niveau de pression
- vous connaîtrez les principales variantes des installations de cogénération
- vous aurez étudié différents variantes de cycles de réfrigération et de
cryogénie
- vous saurez identifier l'origine des irréversibilités et les axes d'amélioration des
cycles récepteurs
Support de cours
6 Cycles combinés
On appelle cycle combiné l'intégration en une seule unité de production de deux
technologies complémentaires en terme de niveau de température : les turbines à gaz et
les centrales à vapeur. Les premières fonctionnent à haute température (dans une
machine moderne les gaz entrent typiquement à 1200 °C dans la turbine de détente, et en
ressortent vers 500 °C), et les secondes opèrent à des températures plus basses (entre 450
°C et 30 °C dans ce cas).
Nous avons vu que la régénération permet d'augmenter sensiblement le rendement du
cycle de Brayton, mais que le pourcentage d'énergie ainsi récupéré est d'autant plus
faible que les niveaux de température et de pression auxquels travaille ce cycle sont plus
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élevés. Dans les turbines à gaz modernes, la régénération est rarement possible ou
économiquement intéressante.
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Dans une centrale à cycle combiné, la veine des gaz chauds sortant de la turbine à gaz
doit être refroidie par l'eau du cycle de récupération à vapeur. Dans un cycle à un seul
niveau de pression, cette eau entre dans l'échangeur à l'état liquide à environ 30 °C, après
avoir été comprimée par les pompes d'alimentation situées en aval du condenseur.
Elle est ensuite chauffée jusqu'à la température d'ébullition correspondant à sa pression
dans l’économiseur. Elle est alors vaporisée, à température constante, puis surchauffée,
avant d'être détendue dans la turbine à vapeur. Ce schéma représente les échanges de
chaleur au sein de l'échangeur entre les gaz chauds et l'eau.
Le diagramme enthalpique associé (figure 6.1.3) montre que, si l'on s'impose pour des
raisons techniques une valeur minimale des pincements, c’est-à-dire des différences de
température entre les deux fluides, entre les points 6 et 9 d'une part, et entre les points 4
et 11 d'autre part, les échanges de chaleur se font en fait avec des écarts beaucoup plus
grands dans la quasi-totalité de l'échangeur. Ceci provient de la nécessité de vaporiser
l'eau, qui induit un "palier" très important à température constante.
Le synoptique de la figure 6.1.5 correspond à un tel cycle combiné, qui fait l’objet d’une
exploration dirigée (C-M3-V1).
Les pertes dans le GVR et celles à l'échappement sont liées. Leur réduction correspond
donc à un enjeu important. L'échange de chaleur idéal correspondrait au cas où la courbe
de refroidissement des gaz et celle d'échauffement de l'eau seraient parallèles.
L'échangeur fonctionnerait alors à contre-courant et les irréversibilités seraient
minimales. Ceci est malheureusement irréalisable avec de l'eau, et le cycle à un seul
niveau de pression comporte de fortes irréversibilités internes.
Pour améliorer les performances du cycle, on
utilise plusieurs circuits de vapeur à des niveaux
de pressions différents (deux, trois ou même
quatre). L'aire en grisé de la figure 6.1.6 montre
de manière schématique la réduction des
irréversibilités obtenue avec un cycle à deux
niveaux de pression.
L'optimisation de tels cycles est un problème
complexe, car, pour obtenir le meilleur
refroidissement de la veine de gaz chauds, on
dispose de nombreux degrés de liberté sur les
niveaux de pression, sur les débits
correspondants, et sur le placement des
échangeurs (en série ou en parallèle). Figure 6.1.6
Les turbines à gaz ne sont pas les seuls moteurs qui peuvent fonctionner en cycle
combiné.
Au cours des dernières années, l’augmentation des températures des moteurs diesel a
permis d'obtenir les gains suivants, particulièrement propices à leur utilisation en cycle
combiné :
rendement mécanique augmenté de 45 % à 47 % ;
enthalpie des gaz d'échappement passant de 27 % à 32 % ;
réduction des pertes de refroidissement de 24 % à 16 %.
Aujourd’hui, un cycle combiné diesel de moins de 100 MW à base de moteurs semi-
rapides atteint un rendement global de 55 %, ce qui le rend compétitif avec la turbine à
gaz, pour cette gamme de puissance.
7 Cogénération
7.1 Généralités
On appelle cogénération la production combinée d'énergie thermique et d'énergie
mécanique ou d'électricité.
L'idée de base de la cogénération est que les combustions se déroulent toutes à des
températures très élevées (supérieures à 1000 °C), alors que les besoins de chaleur dans
l'industrie ou pour le chauffage se manifestent à des températures plus basses,
généralement entre 80 °C et 300 °C (figure 7.1.1).
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D’une part les installations à chaudières et turbines à vapeur, qui sont très répandues,
l'intérêt de ce type de configuration étant connu depuis plus d'un siècle. Elles permettent
d'utiliser une grande variété de combustibles, notamment du charbon ou des déchets ;
D’autre part les installations à moteur à combustion interne, qui utilisent soit des
turbines à gaz, soit des moteurs alternatifs (diesel et surtout moteurs à gaz). L'énergie
thermique est récupérée sur les gaz d'échappement ainsi que sur les fluides de
refroidissement et de lubrification. Seuls les combustibles liquides et gazeux peuvent
être employés dans ces moteurs.
Une installation de cogénération produit à la fois de la chaleur et de l'électricité. Pour
pouvoir qualifier ses performances, sur le plan à la fois réglementaire et technique, on
introduit un certain nombre d'indicateurs que nous allons définir.
Appelons Qc la chaleur fournie à la machine de cogénération, c'est-à-dire libérée par la
réaction de combustion, Qu la chaleur utile, tau l'énergie mécanique ou électrique
produite. Dans ce qui suit, ces différentes énergies sont exprimées dans la même unité,
généralement le kWh
On appelle :
| |
rendement mécanique le rapport m = Qc ;
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Une première
solution consiste à
refroidir le moteur
par un flux d'air
qui, en série,
assure son
refroidissement
convectif, puis
traverse un
échangeur de
récupération sur
les huiles,
l'intercooler de
suralimentation si
elle est pratiquée,
le radiateur sur Figure 7.3.1 : Cogénération à moteur diesel ou à gaz
circuit de
refroidissement classique, puis enfin un échangeur air/fumées sur les gaz d'échappement.
L'air chaud est ensuite utilisé pour du séchage, son enthalpie étant, si nécessaire, relevée
par un brûleur complémentaire.
La deuxième solution, la plus simple et la plus courante, est représentée sur la figure
7.3.1. Elle permet de produire soit de l'eau chaude à une température voisine de 100 °C,
soit de la vapeur surchauffée à 110 - 120 °C, en appoint d'une chaufferie classique.
Selon sa pureté, l'eau peut être directement réchauffée dans le moteur, ou doit passer
dans un échangeur à basse température. Elle récupère ensuite de la chaleur sur les gaz
d'échappement, dans un échangeur placé en série.
Des centaines d'unités de ce type de toutes puissances (de quelques kW à plusieurs MW)
sont installées dans le monde.
Voici un exemple d’installation de cogénération utilisant un moteur à gaz modèle E
2842, fabriqué par MAN Dezentrale Energiesysteme. Le modèle Thermoptim reprend
celui que nous avions présenté lors de l’étude des moteurs alternatifs à combustion
interne, en le complétant par les deux échangeurs de cogénération. Ce cycle fait l’objet
d’une exploration dirigée (C-M3-V2).
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Dans les turbines à gaz, la totalité des chaleurs résiduelles se retrouve dans les gaz
d'échappement. La performance du système de cogénération est donc directement
fonction de la valorisation de ces gaz.
Une première solution consiste à refroidir les gaz d'échappement dans un échangeur air-
fumées qui permet de chauffer de l'air qui est ensuite utilisé pour plusieurs applications.
En cas d'arrêt de la turbine, une chaudière auxiliaire garantit la fourniture de chaleur
pour les besoins de l'usine.
On utilise généralement en cascade plusieurs échangeurs de récupération sur les gaz
d'échappement, afin de pouvoir les refroidir le plus possible et disposer d'air à
différentes températures pour divers usages.
Une autre solution, très employée aujourd'hui, notamment pour remplacer une chaudière
existante, est d'installer un générateur de vapeur récupérateur (GVR) en sortie de la
turbine à gaz.
La problématique d'optimisation de ces échangeurs de récupération est très semblable à
celle des cycles combinés : la meilleure configuration doit à la fois refroidir au mieux les
gaz d'échappement de la TAG et fournir la chaleur au meilleur niveau de température
possible en fonction des besoins.
Lorsque la turbine à gaz utilisée est une micro-turbine d'une puissance inférieure à 100
kW, on peut se contenter de réchauffer de l'eau, soit en amont d'une chaudière existante,
soit pour des usages d'eau chaude sanitaire.
L'échangeur récupérateur est alors plus simple et moins coûteux que s'il s'agit d'un GVR.
Un autre schéma très performant consiste à utiliser directement les gaz d'échappement
comme fluide chaud dans un séchoir. Comme dans le cas du moteur alternatif, la turbine
est elle-même placée dans le flux d'air, de telle sorte que la totalité des pertes peut être
récupérée, ce qui conduit à un rendement global proche de 1.
De plus, la pression de sortie des gaz d'échappement est suffisante pour éviter tout
ventilateur. Les températures des gaz chauds (400 - 500 °C) étant compatibles avec de
nombreux besoins industriels, les applications de ce dispositif sont multiples.
Une micro-turbine à gaz est une turbine à gaz de petite puissance (quelques dizaines de
kW), fonctionnant généralement avec un faible rapport de compression et avec un
régénérateur pour en améliorer les performances.
Dans l'installation qui nous intéresse, une micro-turbine de 100 kW est utilisée pour
porter 1,82 kg/s d'eau de 70 à 90 °C.
La turbine aspire 0,78 kg/s d'air qui est comprimé à 5 bar, puis passe dans un
régénérateur avant d'être porté à 950 °C dans la chambre de combustion brûlant du gaz
naturel.
Les gaz sont détendus jusqu'à la température de 650 °C puis traversent successivement le
régénérateur et l'échangeur de cogénération. Un compresseur de gaz est nécessaire pour
rehausser la pression du gaz naturel du réseau GRDF.
63
8 Cycles de réfrigération
8.1 Généralités
Maintenant que nous avons étudié les principaux cycles moteurs, venons-en aux cycles
récepteurs.
Dans un cycle moteur, on apporte de la chaleur afin de produire de l'énergie mécanique.
Dans un cycle récepteur, on opère en sens inverse : on apporte de l'énergie mécanique et
on s'en sert pour remonter le niveau thermique d'une quantité de chaleur.
Deux types de cycles récepteurs sont communément utilisés :
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- les cycles de réfrigération
- les cycles de pompes à chaleur.
Ils diffèrent simplement par les
niveaux de température de
fonctionnement et par l'effet
recherché. Dans les cycles de
réfrigération, on cherche à refroidir
une enceinte, tandis qu'une pompe
à chaleur est utilisée pour le
chauffage.
Nous avons vu dans le MOOC
Modéliser et Simuler que l’énergie
utile d’un cycle de réfrigération est
la chaleur extraite à l’évaporateur,
et l’énergie payante le travail
fourni au compresseur.
Le rapport des deux étant Figure 8.1.1 : Cycle de réfrigération
généralement supérieur à 1, le terme de rendement n’est plus adapté, et c’est pourquoi on
parle de coefficient de performance (COP) du cycle.
COP = (effet utile)/(travail de compression)
Bien que la problématique d’optimisation des cycles récepteurs soit très différente de
celle des cycles moteurs, on cherche dans les deux cas à minimiser les irréversibilités, de
telle sorte que les démarches se rejoignent.
Considérons un cycle de réfrigération destiné à refroidir à la température de – 10 °C une
enceinte froide placée dans une pièce à 20 °C.
T2
COP = T1 - T2
T2 = - 10 °C = 263,15 K
T1 – T2 = 30 °C
COP = 263,15/30 = 8,8
Le COP froid inverse de Carnot est de 8,8.
En pratique, le fluide thermodynamique évolue entre des températures T1 = 75 °C et T2 =
-20 °C environ, ce qui correspond à un COP égal à 253,15/95 = 3,7, largement inférieur
à la valeur théorique de 8,8.
8.2 Amélioration du cycle de réfrigération simple
Pour améliorer les cycles récepteurs on est ainsi conduit aussi d’une part à minimiser les
irréversibilités provenant des hétérogénéités de température tant vers l’extérieur du
système qu’en interne, et d’autre part à fractionner les compressions.
65
Commençons par étudier les échanges de chaleur de la machine de réfrigération avec les
sources de chaleur auxquelles elle est connectée.
Le cycle de référence que
nous considèrerons est donné
dans le synoptique de la
figure 8.2.1. Les pressions
d’évaporation et de
condensation sont de 2 et 7,5
bar. Son COP vaut 4,48.
Considérons la représentation
graphique des échangeurs de
ce cycle simple, sans
surchauffe ni sous-
refroidissement, dans le
diagramme (T, h) où l'on
porte en ordonnée la
température, et en abscisse
les enthalpies mises en jeu
(figure 8.2.2). Les flèches
indiquent le sens de variation
des températures.
La courbe bleue supérieure
représente le refroidissement
du frigorigène, avec la Figure 8.2.1 : Cycle de référence
désurchauffe suivie de la
condensation. La courbe rouge située en dessous correspond à l’échauffement de l’air
dans l’échangeur.
La courbe violette en bas
représente la température
de l’enceinte froide,
supposée isotherme à -4
°C, et la courbe verte
l’évaporation du
frigorigène, elle aussi
isotherme à -10 °C.
On voit clairement que les
écarts de température sont
minimaux dans
l’évaporateur, et que dans
le condenseur ils
dépendent surtout du
niveau de la surchauffe Figure 8.2.2 : Echanges de chaleur dans le cycle de
atteinte en sortie de réfrigération
compresseur. En dehors de limiter la température de fin de compression, il est difficile
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de réduire ces écarts. Une modification de l’architecture du cycle n’aura que peu
d’influence sur ces irréversibillités par hétérogénéité de température.
Toutefois, si l’on a
recours à la surchauffe
préventive à l’entrée du
compresseur, destinée à
éviter que le compresseur
n’aspire du liquide, et au
sous-refroidissement
permettant d’augmenter
l’effet utile, la situation se
détériore un peu, comme
le montre la figure 8.2.3 :
en sortie de condenseur et
d’évaporateur, les écarts
de température diminuent
et peuvent devenir Figure 8.2.3 : Echanges de chaleur dans le cycle de
insuffisants. réfrigération avec surchauffe et sous-refroidissement
Pour réaliser la
surchauffe, on se contente généralement de surdimensionner légèrement l'évaporateur,
ou de laisser non isolée une certaine longueur de tube en sortie d'évaporateur.
Pour le sous-refroidissement, grâce auquel l'amélioration des performances est obtenue,
tout dépend de la température de la source chaude avec laquelle la partie du cycle à
haute pression échange de la chaleur.
Si sa température est suffisamment basse pour que le sous-refroidissement puisse être
réalisé, il suffit de surdimensionner légèrement le condenseur.
Si elle est trop élevée,
deux possibilités existent
pour sous-refroidir le
fluide : soit par échange
avec une autre source
extérieure s'il en existe
une, soit par échange avec
le fluide en sortie
d'évaporateur, en réalisant
un échange interne
assurant à la fois le sous-
refroidissement et la
surchauffe.
Une amélioration du cycle
consiste alors à insérer un
échangeur supplémentaire Figure 8.2.4 : Cycle avec échangeur
pour assurer cet échange interne comme le montre le synoptique de la figure 8.2.4.
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Son COP est égal à 2, la production frigorifique étant de 135,6 W, et la puissance de
compression de 66,5
W.
La superposition dans
le diagramme des
frigoristes de ce cycle
et de celui de
référence tracé en
bleu conduit à la
figure 8.3.2, qui fait
bien apparaître
l’augmentation du
travail de compression
et la réduction de
l’effet frigorifique.
Examinons ce qu'il est
possible de faire en
fractionnant la
compression. Figure 8.3.2 : Tracé du cycle dans le diagramme (h, ln(P))
Le rapport de
compression mono-
étagé étant égal à 12,
la pression
intermédiaire peut être
choisie en première
approximation égale à
3,5 bar.
En conservant un
rendement
isentropique égal à
0,8, la température de
fin de compression est
égale à 23,6 °C, c'est-
à-dire inférieure à
celle de l'air de Figure 8.3.3 : Cycle entre 1 et 12 bar
refroidissement du
condenseur (supposé être à 25 °C).
Avec un refroidissement intermédiaire de 24 °C à 10 °C, le COP est légèrement amélioré
et passe à 2,1. Le gain reste faible, et ce cycle ne fonctionne pas sans source froide
complémentaire (figure 8.3.3).
Pour pouvoir d'une part assurer en interne le refroidissement des vapeurs sortant du
compresseur basse pression, et d'autre part augmenter le palier de vaporisation, il est
intéressant de fractionner aussi la détente. Le cycle le plus simple et le plus performant
est appelé cycle à injection totale (figure 8.3.4).
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Dans le cycle à injection partielle (figure 6.3.7), seule la phase vapeur issue du détendeur
haute pression est mélangée à la vapeur sortant du compresseur basse pression.
Les performances de ce cycle sont un peu moins bonnes que celles du précédent (COP
égal à 2,33) car le travail de compression est légèrement supérieur, la vapeur MP étant
moins refroidie avant recompression.
8.4 Cycles frigorifiques à éjecteurs
Nous allons maintenant étudier des variantes du cycle frigorifique mettant en jeu des
éjecteurs.
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Un cycle frigorifique à éjecteur sans
compresseur (figure 8.4.2) se présente
comme suit :
• en sortie du condenseur, une
partie du débit est dirigée vers une
pompe qui comprime le liquide, au
prix d'un travail très faible ;
• le liquide sous pression est
vaporisé dans un générateur à
relativement haute température
(environ 100 °C), et éventuellement
surchauffé, d'une valeur dépendant
des propriétés thermodynamiques du
fluide. L'énergie thermique fournie au
générateur est une énergie payante ;
• cette vapeur surchauffée sert Figure 8.4.2 : Schéma du cycle à éjecteur
ensuite de fluide moteur dans
l'éjecteur
• la partie du liquide qui n'a pas été reprise par la pompe est détendue puis dirigée
vers l’évaporateur, avant de servir comme fluide secondaire de l'éjecteur
• le mélange sortant de l'éjecteur est condensé dans le condenseur, et le cycle est
refermé.
L'intérêt de ce cycle est
de remplacer le travail
consommé par un
compresseur par un
travail beaucoup plus
petit consommé par la
pompe, et par une
chaleur fournie au
générateur à moyenne
ou haute température,
qui peut pour cela
utiliser des effluents
thermiques ou des
capteurs solaires.
Voici le synoptique
d’une telle installation
(figure 8.4.3). Figure 8.4.3 : Synoptique du cycle à éjecteur
73
L'efficacité reste très faible, mais le système est très simple sur le plan technologique.
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Le troisième paramètre est le rendement isentropique des deux tuyères (fluide moteur et
fluide entraîné).
Le quatrième paramètre est le rendement isentropique du diffuseur de sortie.
Ces paramètres ne jouent qu’au deuxième ordre sur les calculs, qui dépendent surtout
des enthalpies des deux fluides.
La figure 8.4.5 montre le tracé d’un exemple de cycle au R123 dans le diagramme des
frigoristes.
L'éjecteur peut aussi être simplement
utilisé pour réduire les irréversibilités
du laminage d'un cycle frigorifique
par ailleurs classique, en créant une
légère surpression avant compression
(figure 8.4.6).
Dans ce cas, le fluide moteur est un
liquide qui se détend et devient
diphasique, entraînant et comprimant
le fluide aspiré. Le rapport de
compression réalisé par l'éjecteur est
alors beaucoup plus faible que dans le
cas précédent.
En sortie d’éjecteur, les deux phases Figure 8.4.6 : Cycle à éjecteur et compresseur
du frigorigène sont séparées, le
liquide étant détendu avant d’entrer dans l’évaporateur, et la vapeur étant aspirée par le
compresseur.
Considérons à titre d'exemple, le
cycle monoétagé au R134a étudié
précédemment, travaillant entre 1 et
12 bar, dont le COP valait 2.
L'insertion d'un éjecteur permet
comme le montre cette figure
d'obtenir une augmentation de COP
de près de 20 %, voisine de celle
qu'apporterait un cycle bi-étagé
(figure 8.4.7). Ce cycle fait l’objet
d’une exploration dirigée (C-M3-V4).
Remarquez que la réduction du débit
de fluide frigorigène dans
l'évaporateur est compensée par la
diminution du titre en sortie de
détendeur, conduisant à une puissance
frigorifique à peu près constante alors Figure 8.4.7 : Cycle à éjecteur et compresseur
que le travail de compression chute.
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Le COP est voisin de 3, ce qui signifie qu’en dépensant 1 kW d’électricité au
compresseur, la puissance de chauffage est de 3 kW, ce qui montre que ce système est
beaucoup plus efficace qu’un chauffage électrique.
Les pompes à chaleur permettent ainsi de rehausser le niveau de température d'une
source froide avec un excellent rendement, dans la mesure où l'écart de température n'est
pas trop important.
Ce mode de chauffage est très séduisant si l'on dispose d'une source de chaleur gratuite à
un niveau de température suffisant. Pour le chauffage des locaux, il présente cependant
un inconvénient : le COPc baisse au fur et à mesure que les besoins de chauffage
augmentent, car l'écart de température entre la source froide et le chauffage croît
simultanément
9.2 Cycle de Brayton inverse
Étudions maintenant le cycle de Brayton inverse.
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9.3 Cryogénie
On parle de cryogénie pour désigner les procédés de réfrigération à très basse
température (typiquement inférieure à 125 K ou -148 °C), et les distinguer des cycles de
réfrigération ordinaires.
Bon nombre de ces procédés concernent la liquéfaction des gaz dits permanents, comme
l'air, le gaz naturel, l'hydrogène ou l'hélium.
La cryogénie est donc le domaine de l'ingénierie qui s'intéresse aux systèmes
fonctionnant à très basse température, ce qui pose des problèmes particuliers, notamment
en termes de fluides et de matériaux.
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La figure 9.3.5 montre la représentation des deux cycles dans le diagramme (h, ln(P)) du
méthane, le cycle de Linde étant tracé en rouge.
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Le titre en liquide est le complément à 1 du titre en vapeur x que nous avons utilisé jusqu’ici