Polycopie MOOC CTC2 S3

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Semaine 3 : Cycles combinés, cogénération, cycles


récepteurs

Objectifs pédagogiques
Au cours de la troisième semaine, nous commencerons par poursuivre
l’application des réflexions des semaines précédentes aux systèmes
énergétiques hybrides très performants que constituent les cycles combinés et
les installations de cogénération.
Dans un second temps, vous transposerez ces réflexions aux cycles récepteurs,
dont l’optimisation fait aussi appel à la réduction des irréversibilités.
Les explorations dirigées de modèles portent sur les cycles suivants :
- Cycle combiné à 1 niveau de pression
- Cogénération à moteur alternatif à gaz
- Cycle de réfrigération à injection totale
- Cycle de réfrigération à éjecteur sans compresseur
A la fin de la semaine :
- vous saurez paramétrer un cycle combiné à 1 niveau de pression
- vous connaîtrez les principales variantes des installations de cogénération
- vous aurez étudié différents variantes de cycles de réfrigération et de
cryogénie
- vous saurez identifier l'origine des irréversibilités et les axes d'amélioration des
cycles récepteurs

Support de cours

6 Cycles combinés
On appelle cycle combiné l'intégration en une seule unité de production de deux
technologies complémentaires en terme de niveau de température : les turbines à gaz et
les centrales à vapeur. Les premières fonctionnent à haute température (dans une
machine moderne les gaz entrent typiquement à 1200 °C dans la turbine de détente, et en
ressortent vers 500 °C), et les secondes opèrent à des températures plus basses (entre 450
°C et 30 °C dans ce cas).
Nous avons vu que la régénération permet d'augmenter sensiblement le rendement du
cycle de Brayton, mais que le pourcentage d'énergie ainsi récupéré est d'autant plus
faible que les niveaux de température et de pression auxquels travaille ce cycle sont plus

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élevés. Dans les turbines à gaz modernes, la régénération est rarement possible ou
économiquement intéressante.

Figure 6.1.1 : Schéma d’un cycle combiné


Les cycles combinés permettent de valoriser l'enthalpie résiduelle des gaz d'échappement
d’une turbine à gaz en s'en servant comme source chaude pour un deuxième cycle de
production d'énergie mécanique (figure 6.1.1).
Le cycle combiné ainsi obtenu est un mariage particulièrement réussi dans la recherche
de l'amélioration du rendement thermique : avec les matériels disponibles actuellement,
les rendements atteints dépassent 55 % et sont donc supérieurs à ceux que l'on peut
espérer, même à moyen terme, des futures centrales à vapeur les plus avancées.
Dans un cycle combiné simple de ce type, la turbine à gaz fournit les deux tiers de la
puissance totale. La turbine à vapeur, alimentée en vapeur surchauffée à des conditions
de 85 - 100 bar et 510 - 540 °C, fournit le tiers restant. On appelle générateur de vapeur
récupérateur GVR l’échangeur de chaleur qui assure le
couplage thermique entre les deux cycles.
Les échanges enthalpiques au sein d'un cycle combiné
peuvent être résumés par le schéma de la figure 6.1.2.
 la turbine à gaz reçoit la chaleur Qg de la source
chaude. Il en sort d'une part un travail utile g, et
d'autre part une chaleur (Qv + Qp). Le premier terme
correspond à la chaleur fournie au cycle à vapeur, le
second à des pertes ;
 le cycle à vapeur produit un travail utile v, et rejette
au condenseur la chaleur Qc.
Appelons g le rendement de la turbine à gaz, v celui du
cycle à vapeur, cc celui du cycle combiné, et  l'efficacité
du GVR, c'est-à-dire le rapport de Qv à Qp + Qv :
Figure 6.1.2 : Echanges
Qv Qg Qv 1 Qv
 = Qp + Qv = Qp + Qv Qg = d’énergie
1 - g Qg
g + v Qv
cc = Qg = g + v Qg = g + (1 - g) v
53

cc = g + (1 - g) v


Le rendement du cycle combiné est égal à la somme de celui de la turbine à gaz et du
produit de son complément à un par l'efficacité du GVR et par le rendement du cycle à
vapeur.
À titre d'exemple, avec g = 0,29, v = 0,32, et  = 0,83, on obtient cc = 0,48.
Cette expression montre qu'il est aussi important d'optimiser le cycle à vapeur que le
générateur de vapeur récupérateur, et donc son efficacité . Les difficultés proviennent
de ce que le problème est fortement contraint et qu'il peut y avoir contradiction entre ces
deux objectifs.
L'optimisation d'un tel cycle combiné repose sur la réduction de ses irréversibilités
internes, qui peuvent être regroupées en trois grandes catégories : les irréversibilités
d'origine mécanique, qui prennent place dans le compresseur et les turbines, les
irréversibilités de combustion, et les irréversibilités purement thermiques, liées aux
écarts de température au sein des échangeurs.
Beaucoup a déjà été fait pour limiter les irréversibilités mécaniques, et la réduction des
irréversibilités de combustion est directement liée à la température maximale des
fumées, elle-même dépendant de la résistance des matériaux composant la chambre de
combustion et surtout les premiers étages de détente de la turbine à gaz.
Nous nous intéresserons dans ce qui suit uniquement à la réduction des irréversibilités
thermiques, c'est-à-dire à l'optimisation des centrales dont la température de sortie de
turbine est fixée. Ces irréversibilités proviennent des écarts de température entre les
parties chaudes et les parties froides du cycle.

Figure 6.1.3 : Réduction des irréversibilités thermiques

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Dans une centrale à cycle combiné, la veine des gaz chauds sortant de la turbine à gaz
doit être refroidie par l'eau du cycle de récupération à vapeur. Dans un cycle à un seul
niveau de pression, cette eau entre dans l'échangeur à l'état liquide à environ 30 °C, après
avoir été comprimée par les pompes d'alimentation situées en aval du condenseur.
Elle est ensuite chauffée jusqu'à la température d'ébullition correspondant à sa pression
dans l’économiseur. Elle est alors vaporisée, à température constante, puis surchauffée,
avant d'être détendue dans la turbine à vapeur. Ce schéma représente les échanges de
chaleur au sein de l'échangeur entre les gaz chauds et l'eau.
Le diagramme enthalpique associé (figure 6.1.3) montre que, si l'on s'impose pour des
raisons techniques une valeur minimale des pincements, c’est-à-dire des différences de
température entre les deux fluides, entre les points 6 et 9 d'une part, et entre les points 4
et 11 d'autre part, les échanges de chaleur se font en fait avec des écarts beaucoup plus
grands dans la quasi-totalité de l'échangeur. Ceci provient de la nécessité de vaporiser
l'eau, qui induit un "palier" très important à température constante.
Le synoptique de la figure 6.1.5 correspond à un tel cycle combiné, qui fait l’objet d’une
exploration dirigée (C-M3-V1).

Figure 6.1.5 : Synoptique d’un cycle combiné


Les gaz chauds sortent de la turbine à gaz à 560 °C, et la pression maximum du cycle à
vapeur est égale à 120 bar. Dans ces conditions, il est impossible de refroidir les gaz en
dessous de 165 °C, ce qui représente une perte significative.
55

Les pertes dans le GVR et celles à l'échappement sont liées. Leur réduction correspond
donc à un enjeu important. L'échange de chaleur idéal correspondrait au cas où la courbe
de refroidissement des gaz et celle d'échauffement de l'eau seraient parallèles.
L'échangeur fonctionnerait alors à contre-courant et les irréversibilités seraient
minimales. Ceci est malheureusement irréalisable avec de l'eau, et le cycle à un seul
niveau de pression comporte de fortes irréversibilités internes.
Pour améliorer les performances du cycle, on
utilise plusieurs circuits de vapeur à des niveaux
de pressions différents (deux, trois ou même
quatre). L'aire en grisé de la figure 6.1.6 montre
de manière schématique la réduction des
irréversibilités obtenue avec un cycle à deux
niveaux de pression.
L'optimisation de tels cycles est un problème
complexe, car, pour obtenir le meilleur
refroidissement de la veine de gaz chauds, on
dispose de nombreux degrés de liberté sur les
niveaux de pression, sur les débits
correspondants, et sur le placement des
échangeurs (en série ou en parallèle). Figure 6.1.6

Les turbines à gaz ne sont pas les seuls moteurs qui peuvent fonctionner en cycle
combiné.
Au cours des dernières années, l’augmentation des températures des moteurs diesel a
permis d'obtenir les gains suivants, particulièrement propices à leur utilisation en cycle
combiné :
 rendement mécanique augmenté de 45 % à 47 % ;
 enthalpie des gaz d'échappement passant de 27 % à 32 % ;
 réduction des pertes de refroidissement de 24 % à 16 %.
Aujourd’hui, un cycle combiné diesel de moins de 100 MW à base de moteurs semi-
rapides atteint un rendement global de 55 %, ce qui le rend compétitif avec la turbine à
gaz, pour cette gamme de puissance.

7 Cogénération
7.1 Généralités
On appelle cogénération la production combinée d'énergie thermique et d'énergie
mécanique ou d'électricité.
L'idée de base de la cogénération est que les combustions se déroulent toutes à des
températures très élevées (supérieures à 1000 °C), alors que les besoins de chaleur dans
l'industrie ou pour le chauffage se manifestent à des températures plus basses,
généralement entre 80 °C et 300 °C (figure 7.1.1).

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Figure 7.1.1 : Principe de la cogénération


Dans ces conditions, il est tout à fait possible, lorsqu'on a recours à la combustion pour
satisfaire des besoins en chaleur, de tirer parti de cet écart de température pour produire
de l'électricité par l'intermédiaire d'un cycle moteur. Il suffit pour cela que la source
chaude du cycle moteur soit la chaudière ou la chambre de combustion, et la source
froide les besoins de chaleur.
L'intérêt principal des cycles de cogénération est qu'ils sont parmi les plus performants
sur le plan énergétique.
Généralement, les objectifs poursuivis par la cogénération sont doubles : d'une part
réaliser des économies d'exploitation, et d'autre part garantir la sécurité
d'approvisionnement en électricité d'une partie au moins des unités.
Compte tenu de leurs finalités, on peut regrouper les installations de cogénération en
trois classes :
Tout d’abord les installations "chaleur-force" où la chaleur constitue le produit de base,
l'électricité n'étant qu'un sous-produit permettant de mieux valoriser le combustible.
C'est le cas des usines grosses consommatrices de chaleur ou des centrales de chauffage
urbain ou d'incinération d'ordures ménagères. La priorité est accordée à la fourniture de
la chaleur, l'électricité, facilement transportable, étant valorisée par revente des
excédents à EDF. En cas de coupure du réseau EDF, l'usine fonctionne en îlotage ;
La deuxième classe correspond aux installations dites à "énergie totale" qui cherchent à
assurer l'autonomie sur le plan électrique, la chaleur étant le sous-produit. Il s'agit
généralement d'usines non reliées au réseau ou de navires ;
La troisième classe correspond aux installations non autonomes, sous-dimensionnées
pour des raisons économiques, pour lesquelles un complément est assuré, pour
l'électricité par EDF, et pour la chaleur par une chaufferie classique. L'installation ne
fonctionne que quand les tarifs de l'électricité sont élevés et les besoins de chaleur
importants. Ce type d'installation est assez fréquent, car c'est souvent celui qui conduit
au meilleur bilan financier pour l'entreprise.
Sur le plan technique, on a coutume de classer les installations de cogénération en deux
grandes familles, selon le type de cycle moteur utilisé :
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D’une part les installations à chaudières et turbines à vapeur, qui sont très répandues,
l'intérêt de ce type de configuration étant connu depuis plus d'un siècle. Elles permettent
d'utiliser une grande variété de combustibles, notamment du charbon ou des déchets ;
D’autre part les installations à moteur à combustion interne, qui utilisent soit des
turbines à gaz, soit des moteurs alternatifs (diesel et surtout moteurs à gaz). L'énergie
thermique est récupérée sur les gaz d'échappement ainsi que sur les fluides de
refroidissement et de lubrification. Seuls les combustibles liquides et gazeux peuvent
être employés dans ces moteurs.
Une installation de cogénération produit à la fois de la chaleur et de l'électricité. Pour
pouvoir qualifier ses performances, sur le plan à la fois réglementaire et technique, on
introduit un certain nombre d'indicateurs que nous allons définir.
Appelons Qc la chaleur fournie à la machine de cogénération, c'est-à-dire libérée par la
réaction de combustion, Qu la chaleur utile, tau l'énergie mécanique ou électrique
produite. Dans ce qui suit, ces différentes énergies sont exprimées dans la même unité,
généralement le kWh
On appelle :
| |
 rendement mécanique le rapport m = Qc ;

Il caractérise les performances de l'installation en tant que générateur d'électricité. Les


meilleurs rendements mécaniques sont obtenus dans les centrales électriques classiques
où Qu = 0.
| + Qu |
 rendement global le rapport g = Qc ;

Il caractérise, sur le plan énergétique, le rendement d'ensemble de l'installation.


Qu
 rapport chaleur-force le rapport CF = ;
| |
Il est représentatif de la répartition de la production d'énergie entre la chaleur et
l'électricité.
|Qu|
Qc -
c
 consommation spécifique équivalente le rapport CE = .
| |
c étant un rendement moyen de chaudière classique, pris généralement égal à 0,9.
La consommation spécifique équivalente représente à peu près la consommation
d'énergie primaire conduisant à la production d'un kWh électrique
7.2 Cogénération à chaudière et turbine à vapeur
Dans une installation de cogénération à chaudière et turbine à vapeur, on dispose selon
les cas d'une seule turbine, dite à contre-pression, ou de deux turbines, dites à soutirage
et à condensation (figure 7.2.1).

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Figure 7.2.1 : Cogénération à turbines à contrepression et à condensation


Dans les turbines à contre-pression, bien adaptées lorsque les besoins de chaleur varient
peu, la vapeur est produite dans la chaudière à une pression initiale généralement
comprise entre 30 et 50 bar.
Elle est détendue à une pression (dite contre-pression) d'environ 2 à 6 bar, et à des
températures de 130 à 160 °C.
Cette vapeur est ensuite utilisée directement dans des procédés ou dans un réseau de
chaleur.
Dans les turbines à soutirage et condensation, la totalité de la vapeur traverse le corps
haute pression, qui se comporte comme une turbine à contre-pression.
Une fraction est ensuite soutirée pour alimenter des procédés ou un réseau de chaleur,
tandis que le reste est détendu dans un corps basse pression pour être finalement
condensé, soit par de l'air de refroidissement, soit par de l'eau.
Ce type de turbine permet de découpler très largement la production d'électricité de celle
de chaleur, et se révèle donc très bien adaptée pour des installations de cogénération
utilisées pour le chauffage des locaux. En été, le soutirage est minimal et la production
d'électricité maximale, en hiver c'est l'inverse.
Le rendement global des installations à contre-pression est cependant légèrement
supérieur à celui des unités à soutirage et condensation, car dans ces dernières une partie
de la chaleur est évacuée au condenseur.
Ces configurations sont très utilisées pour des applications où les besoins de chaleur sont
importants, comme dans les usines d'incinération d'ordures ménagères, les centrales de
chauffe des réseaux de chaleur et les industries lourdes.
7.3 Cogénération à moteurs alternatifs à combustion interne
Étudions maintenant les installations de cogénération à moteurs alternatifs à combustion
interne.
59

Une première
solution consiste à
refroidir le moteur
par un flux d'air
qui, en série,
assure son
refroidissement
convectif, puis
traverse un
échangeur de
récupération sur
les huiles,
l'intercooler de
suralimentation si
elle est pratiquée,
le radiateur sur Figure 7.3.1 : Cogénération à moteur diesel ou à gaz
circuit de
refroidissement classique, puis enfin un échangeur air/fumées sur les gaz d'échappement.
L'air chaud est ensuite utilisé pour du séchage, son enthalpie étant, si nécessaire, relevée
par un brûleur complémentaire.
La deuxième solution, la plus simple et la plus courante, est représentée sur la figure
7.3.1. Elle permet de produire soit de l'eau chaude à une température voisine de 100 °C,
soit de la vapeur surchauffée à 110 - 120 °C, en appoint d'une chaufferie classique.
Selon sa pureté, l'eau peut être directement réchauffée dans le moteur, ou doit passer
dans un échangeur à basse température. Elle récupère ensuite de la chaleur sur les gaz
d'échappement, dans un échangeur placé en série.
Des centaines d'unités de ce type de toutes puissances (de quelques kW à plusieurs MW)
sont installées dans le monde.
Voici un exemple d’installation de cogénération utilisant un moteur à gaz modèle E
2842, fabriqué par MAN Dezentrale Energiesysteme. Le modèle Thermoptim reprend
celui que nous avions présenté lors de l’étude des moteurs alternatifs à combustion
interne, en le complétant par les deux échangeurs de cogénération. Ce cycle fait l’objet
d’une exploration dirigée (C-M3-V2).

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Figure 7.3.2 : Cogénération à moteur à gaz


Le couplage à la chambre de combustion est effectué en utilisant une fonctionnalité de
Thermoptim que nous n’avons pas encore introduite, celle de thermocoupleur.
Un thermocoupleur
complète les échangeurs
de chaleur en permettant à
des composants autres que
des transfos "échange" de
se connecter à une ou
plusieurs transfos
"échange" pour
représenter des couplages
thermiques.
Pour une chambre de
combustion, le calcul est
effectué afin d’équilibrer
la puissance thermique
cédée au fluide de
refroidissement, elle-
Figure 7.3.3 : Ecran de la transfo combustion
même définie par le
rendement de combustion choisi.
Dans cet exemple, il vaut 0,75, ce qui signifie que 25 % de la puissance libérée par la
combustion est transférée via le thermocoupleur.(figure 7.3.3).
L’écran du thermocoupleur est analogue à celui d’un échangeur, la transfo échange
apparaissant à gauche de l’écran sous le nom de « thermal fluid », et la chambre de
combustion à droite, sous le nom de « process ».
61

Dans ce cas, l'utilisateur


n’a le choix qu’entre deux
modes de calcul : soit
calculer la température de
sortie de la transfo
échange à débit donné,
soit calculer le débit, cette
température étant connue.
Dans cet exemple, nous
avons choisi de déterminer
la température de sortie, le
débit de fluide de
refroidissement étant
connu.
Figure 7.3.4 : Ecran du thermocoupleur
La puissance thermique
communiquée à l’eau est de 385 kW.
Le deuxième échangeur sur les gaz d’échappement est tout à fait classique. En
choisissant une efficacité égale à 0,4, une puissance complémentaire de 214 kW est
récupérée.
Voici le bilan de l’installation de cogénération. Les différents indicateurs que nous avons
introduits auparavant sont indiqués.

puissance payante Qc 1154


puissance mécanique  408
puissance thermique Qu 599

rendement mécanique 35,4%


rendement thermique 51,9%
rendement global 87,3%

rapport chaleur/force 1,47


Consommation spécifique équivalente 1,20
7.4 Cogénération à turbines à gaz
Étudions maintenant les installations de cogénération à turbines à gaz.

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Dans les turbines à gaz, la totalité des chaleurs résiduelles se retrouve dans les gaz
d'échappement. La performance du système de cogénération est donc directement
fonction de la valorisation de ces gaz.
Une première solution consiste à refroidir les gaz d'échappement dans un échangeur air-
fumées qui permet de chauffer de l'air qui est ensuite utilisé pour plusieurs applications.
En cas d'arrêt de la turbine, une chaudière auxiliaire garantit la fourniture de chaleur
pour les besoins de l'usine.
On utilise généralement en cascade plusieurs échangeurs de récupération sur les gaz
d'échappement, afin de pouvoir les refroidir le plus possible et disposer d'air à
différentes températures pour divers usages.
Une autre solution, très employée aujourd'hui, notamment pour remplacer une chaudière
existante, est d'installer un générateur de vapeur récupérateur (GVR) en sortie de la
turbine à gaz.
La problématique d'optimisation de ces échangeurs de récupération est très semblable à
celle des cycles combinés : la meilleure configuration doit à la fois refroidir au mieux les
gaz d'échappement de la TAG et fournir la chaleur au meilleur niveau de température
possible en fonction des besoins.
Lorsque la turbine à gaz utilisée est une micro-turbine d'une puissance inférieure à 100
kW, on peut se contenter de réchauffer de l'eau, soit en amont d'une chaudière existante,
soit pour des usages d'eau chaude sanitaire.
L'échangeur récupérateur est alors plus simple et moins coûteux que s'il s'agit d'un GVR.
Un autre schéma très performant consiste à utiliser directement les gaz d'échappement
comme fluide chaud dans un séchoir. Comme dans le cas du moteur alternatif, la turbine
est elle-même placée dans le flux d'air, de telle sorte que la totalité des pertes peut être
récupérée, ce qui conduit à un rendement global proche de 1.
De plus, la pression de sortie des gaz d'échappement est suffisante pour éviter tout
ventilateur. Les températures des gaz chauds (400 - 500 °C) étant compatibles avec de
nombreux besoins industriels, les applications de ce dispositif sont multiples.
Une micro-turbine à gaz est une turbine à gaz de petite puissance (quelques dizaines de
kW), fonctionnant généralement avec un faible rapport de compression et avec un
régénérateur pour en améliorer les performances.
Dans l'installation qui nous intéresse, une micro-turbine de 100 kW est utilisée pour
porter 1,82 kg/s d'eau de 70 à 90 °C.
La turbine aspire 0,78 kg/s d'air qui est comprimé à 5 bar, puis passe dans un
régénérateur avant d'être porté à 950 °C dans la chambre de combustion brûlant du gaz
naturel.
Les gaz sont détendus jusqu'à la température de 650 °C puis traversent successivement le
régénérateur et l'échangeur de cogénération. Un compresseur de gaz est nécessaire pour
rehausser la pression du gaz naturel du réseau GRDF.
63

Figure 7.4.1 : Cogénération à micro turbine à gaz


La modélisation dans Thermoptim d'une telle installation ne pose pas de problème
particulier, et conduit au synoptique de la figure 7.1.4.
On a ici comptabilisé dans l'énergie utile non seulement les travaux de compression et de
détente, mais aussi l'énergie thermique fournie au circuit d'eau, ce qui conduit, pour les
conditions d'utilisation retenues, à un rendement global de près de 82 % : environ 125
kW de puissance électrique, et 153 kW de chaleur, pour une consommation de 340 kW
de combustible.
Le rendement mécanique vaut 36,7 %, et le rapport chaleur-force 1,23.

8 Cycles de réfrigération
8.1 Généralités
Maintenant que nous avons étudié les principaux cycles moteurs, venons-en aux cycles
récepteurs.
Dans un cycle moteur, on apporte de la chaleur afin de produire de l'énergie mécanique.
Dans un cycle récepteur, on opère en sens inverse : on apporte de l'énergie mécanique et
on s'en sert pour remonter le niveau thermique d'une quantité de chaleur.
Deux types de cycles récepteurs sont communément utilisés :

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- les cycles de réfrigération
- les cycles de pompes à chaleur.
Ils diffèrent simplement par les
niveaux de température de
fonctionnement et par l'effet
recherché. Dans les cycles de
réfrigération, on cherche à refroidir
une enceinte, tandis qu'une pompe
à chaleur est utilisée pour le
chauffage.
Nous avons vu dans le MOOC
Modéliser et Simuler que l’énergie
utile d’un cycle de réfrigération est
la chaleur extraite à l’évaporateur,
et l’énergie payante le travail
fourni au compresseur.
Le rapport des deux étant Figure 8.1.1 : Cycle de réfrigération
généralement supérieur à 1, le terme de rendement n’est plus adapté, et c’est pourquoi on
parle de coefficient de performance (COP) du cycle.
COP = (effet utile)/(travail de compression)
Bien que la problématique d’optimisation des cycles récepteurs soit très différente de
celle des cycles moteurs, on cherche dans les deux cas à minimiser les irréversibilités, de
telle sorte que les démarches se rejoignent.
Considérons un cycle de réfrigération destiné à refroidir à la température de – 10 °C une
enceinte froide placée dans une pièce à 20 °C.
T2
COP = T1 - T2
T2 = - 10 °C = 263,15 K
T1 – T2 = 30 °C
COP = 263,15/30 = 8,8
Le COP froid inverse de Carnot est de 8,8.
En pratique, le fluide thermodynamique évolue entre des températures T1 = 75 °C et T2 =
-20 °C environ, ce qui correspond à un COP égal à 253,15/95 = 3,7, largement inférieur
à la valeur théorique de 8,8.
8.2 Amélioration du cycle de réfrigération simple
Pour améliorer les cycles récepteurs on est ainsi conduit aussi d’une part à minimiser les
irréversibilités provenant des hétérogénéités de température tant vers l’extérieur du
système qu’en interne, et d’autre part à fractionner les compressions.
65

Commençons par étudier les échanges de chaleur de la machine de réfrigération avec les
sources de chaleur auxquelles elle est connectée.
Le cycle de référence que
nous considèrerons est donné
dans le synoptique de la
figure 8.2.1. Les pressions
d’évaporation et de
condensation sont de 2 et 7,5
bar. Son COP vaut 4,48.
Considérons la représentation
graphique des échangeurs de
ce cycle simple, sans
surchauffe ni sous-
refroidissement, dans le
diagramme (T, h) où l'on
porte en ordonnée la
température, et en abscisse
les enthalpies mises en jeu
(figure 8.2.2). Les flèches
indiquent le sens de variation
des températures.
La courbe bleue supérieure
représente le refroidissement
du frigorigène, avec la Figure 8.2.1 : Cycle de référence
désurchauffe suivie de la
condensation. La courbe rouge située en dessous correspond à l’échauffement de l’air
dans l’échangeur.
La courbe violette en bas
représente la température
de l’enceinte froide,
supposée isotherme à -4
°C, et la courbe verte
l’évaporation du
frigorigène, elle aussi
isotherme à -10 °C.
On voit clairement que les
écarts de température sont
minimaux dans
l’évaporateur, et que dans
le condenseur ils
dépendent surtout du
niveau de la surchauffe Figure 8.2.2 : Echanges de chaleur dans le cycle de
atteinte en sortie de réfrigération
compresseur. En dehors de limiter la température de fin de compression, il est difficile

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de réduire ces écarts. Une modification de l’architecture du cycle n’aura que peu
d’influence sur ces irréversibillités par hétérogénéité de température.
Toutefois, si l’on a
recours à la surchauffe
préventive à l’entrée du
compresseur, destinée à
éviter que le compresseur
n’aspire du liquide, et au
sous-refroidissement
permettant d’augmenter
l’effet utile, la situation se
détériore un peu, comme
le montre la figure 8.2.3 :
en sortie de condenseur et
d’évaporateur, les écarts
de température diminuent
et peuvent devenir Figure 8.2.3 : Echanges de chaleur dans le cycle de
insuffisants. réfrigération avec surchauffe et sous-refroidissement
Pour réaliser la
surchauffe, on se contente généralement de surdimensionner légèrement l'évaporateur,
ou de laisser non isolée une certaine longueur de tube en sortie d'évaporateur.
Pour le sous-refroidissement, grâce auquel l'amélioration des performances est obtenue,
tout dépend de la température de la source chaude avec laquelle la partie du cycle à
haute pression échange de la chaleur.
Si sa température est suffisamment basse pour que le sous-refroidissement puisse être
réalisé, il suffit de surdimensionner légèrement le condenseur.
Si elle est trop élevée,
deux possibilités existent
pour sous-refroidir le
fluide : soit par échange
avec une autre source
extérieure s'il en existe
une, soit par échange avec
le fluide en sortie
d'évaporateur, en réalisant
un échange interne
assurant à la fois le sous-
refroidissement et la
surchauffe.
Une amélioration du cycle
consiste alors à insérer un
échangeur supplémentaire Figure 8.2.4 : Cycle avec échangeur
pour assurer cet échange interne comme le montre le synoptique de la figure 8.2.4.
67

Analysons maintenant les autres améliorations possibles du cycle de réfrigération.


Les expressions du cycle de Carnot inverse montrent que la valeur du COP se détériore
lorsque l'écart de température (T1 - T2) augmente.
Il est clair que la valeur du COPf est d'autant plus grande que l'écart (T1 - T2) est faible.
Lorsque cet écart augmente, le rapport de compression croît en conséquence, ce qui a
pour effet de :
- faire chuter le rendement isentropique. ;
- faire croître la température de sortie du compresseur jusqu'à des valeurs très
élevées, avec risque de décomposition de l'huile.
Nous savons qu'un fractionnement de la compression avec refroidissement intermédiaire
permet de réduire le travail de compression.
Cette complication du cycle se justifie lorsque l'écart de température (T1 - T2)
augmente.
En pratique, dès que le taux de compression dépasse 6, le cycle mono-étagé atteint ses
limites et doit être remplacé par des cycles multi-étagés. Dans la plupart des cas, les
installations frigorifiques sont bi-étagées.
8.3 Cycles bi-étagés
Nous avons montré que,
dès lors qu'il est
nécessaire de fractionner
une compression, il peut
être intéressant de
refroidir le fluide entre
deux étages. Lorsque le
cycle frigorifique doit
opérer avec un rapport de
compression élevé, une
variante du cycle de base
consiste précisément à
faire cela.
Le refroidissement peut
être assuré par la source
de chaleur externe du
condenseur, ou bien une
autre source plus froide
s'il en existe une.
Considérons le cycle Figure 8.3.1 : Cycle entre 1 et 12 bar
précédent, c'est-à-dire
avec sous-refroidissement de 10 °C et surchauffe de 5 °C, et travaillant cette fois entre 1
et 12 bar.

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Son COP est égal à 2, la production frigorifique étant de 135,6 W, et la puissance de
compression de 66,5
W.
La superposition dans
le diagramme des
frigoristes de ce cycle
et de celui de
référence tracé en
bleu conduit à la
figure 8.3.2, qui fait
bien apparaître
l’augmentation du
travail de compression
et la réduction de
l’effet frigorifique.
Examinons ce qu'il est
possible de faire en
fractionnant la
compression. Figure 8.3.2 : Tracé du cycle dans le diagramme (h, ln(P))
Le rapport de
compression mono-
étagé étant égal à 12,
la pression
intermédiaire peut être
choisie en première
approximation égale à
3,5 bar.
En conservant un
rendement
isentropique égal à
0,8, la température de
fin de compression est
égale à 23,6 °C, c'est-
à-dire inférieure à
celle de l'air de Figure 8.3.3 : Cycle entre 1 et 12 bar
refroidissement du
condenseur (supposé être à 25 °C).
Avec un refroidissement intermédiaire de 24 °C à 10 °C, le COP est légèrement amélioré
et passe à 2,1. Le gain reste faible, et ce cycle ne fonctionne pas sans source froide
complémentaire (figure 8.3.3).
Pour pouvoir d'une part assurer en interne le refroidissement des vapeurs sortant du
compresseur basse pression, et d'autre part augmenter le palier de vaporisation, il est
intéressant de fractionner aussi la détente. Le cycle le plus simple et le plus performant
est appelé cycle à injection totale (figure 8.3.4).
69

Dans ce cycle, les vapeurs sortant du


compresseur BP et le fluide diphasique
sortant du détendeur HP sont mélangés
dans une bouteille intermédiaire, qui agit
comme une capacité et un séparateur, la
phase vapeur étant aspirée par le
compresseur HP, tandis que la phase
liquide traverse le détendeur BP.
Il en résulte une amélioration notable du
cycle frigorifique, dont le COP atteint la
valeur de 2,34, soit 17 % de mieux que le
cycle mono-étagé.
La production frigorifique est de 180 W,
pour une puissance de compression de 76,8
W. Cette dernière est plus importante que
dans le cycle de base, du fait de la
circulation, dans le cycle HP, d'un débit-
masse de 1,4 kg/s supérieur à celui du cycle
BP qui est de 1 kg/s (figure 8.3.5).
Figure 8.3.4 : Cycle à injection totale

Figure 8.3.5 : Cycle à injection totale


La figure 8.3.6 montre le tracé de ce cycle dans le diagramme des frigoristes. Vous
l’étudierez dans une exploration dirigée (C-M3-V3).

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Figure 8.3.6 : Cycle à injection totale dans le diagramme (h, ln(P))


D'autres variantes de ce cycle peuvent être utilisées, comme le cycle à injection partielle
et le cycle à évaporateur à moyenne pression (figure 8.3.7).

Figure 8.3.7 : Cycle à injection partielle


71

Dans le cycle à injection partielle (figure 6.3.7), seule la phase vapeur issue du détendeur
haute pression est mélangée à la vapeur sortant du compresseur basse pression.
Les performances de ce cycle sont un peu moins bonnes que celles du précédent (COP
égal à 2,33) car le travail de compression est légèrement supérieur, la vapeur MP étant
moins refroidie avant recompression.
8.4 Cycles frigorifiques à éjecteurs
Nous allons maintenant étudier des variantes du cycle frigorifique mettant en jeu des
éjecteurs.

Figure 8.4.1 : Coupe d'un éjecteur


Un éjecteur (figure 8.4.1 ) est un appareil qui reçoit en entrée deux fluides généralement
gazeux, mais qui peuvent aussi être liquides ou diphasiques :
- le fluide à haute pression, appelé fluide moteur ou primaire
- le fluide à basse pression, appelé fluide secondaire ou aspiré.
Le fluide moteur est accéléré dans un convergent-divergent, créant une baisse de
pression dans la zone de mélange, ce qui a pour effet d'aspirer le fluide secondaire. Les
deux fluides sont alors mélangés et une onde de choc peut prendre place au niveau du
col.
Il en résulte une augmentation de la pression du mélange et une baisse de sa vitesse, qui
devient subsonique. Le diffuseur permet de convertir la vitesse résiduelle en
augmentation de pression.
L'éjecteur réalise ainsi une compression du fluide secondaire au prix d'une baisse
d'enthalpie du fluide primaire.
L'intérêt d'introduire un éjecteur dans un cycle frigorifique est principalement de
diminuer, voire de supprimer, le travail de compression, relativement important dès lors
que le fluide comprimé est à l'état gazeux.
Un modèle d'éjecteur a été implémenté dans une classe externe de Thermoptim,
permettant de simuler des cycles, notamment frigorifiques, mettant en jeu ce composant.
Il s’agit d’un mélangeur externe.

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Un cycle frigorifique à éjecteur sans
compresseur (figure 8.4.2) se présente
comme suit :
• en sortie du condenseur, une
partie du débit est dirigée vers une
pompe qui comprime le liquide, au
prix d'un travail très faible ;
• le liquide sous pression est
vaporisé dans un générateur à
relativement haute température
(environ 100 °C), et éventuellement
surchauffé, d'une valeur dépendant
des propriétés thermodynamiques du
fluide. L'énergie thermique fournie au
générateur est une énergie payante ;
• cette vapeur surchauffée sert Figure 8.4.2 : Schéma du cycle à éjecteur
ensuite de fluide moteur dans
l'éjecteur
• la partie du liquide qui n'a pas été reprise par la pompe est détendue puis dirigée
vers l’évaporateur, avant de servir comme fluide secondaire de l'éjecteur
• le mélange sortant de l'éjecteur est condensé dans le condenseur, et le cycle est
refermé.
L'intérêt de ce cycle est
de remplacer le travail
consommé par un
compresseur par un
travail beaucoup plus
petit consommé par la
pompe, et par une
chaleur fournie au
générateur à moyenne
ou haute température,
qui peut pour cela
utiliser des effluents
thermiques ou des
capteurs solaires.
Voici le synoptique
d’une telle installation
(figure 8.4.3). Figure 8.4.3 : Synoptique du cycle à éjecteur
73

L'efficacité reste très faible, mais le système est très simple sur le plan technologique.

Figure 8.4.4 : Ecran de l'éjecteur


La figure 8.4.4 montre l'écran de l'éjecteur. Il possède quatre paramètres :

Figure 8.4.5 : Cycle avec éjecteur dans le diagramme (h, ln(P))


Tout d’abord le facteur Pe/Pb de pertes de charges à l’entrée du fluide secondaire dans
l’éjecteur, qui détermine la pression minimale dans l’éjecteur.
Le second paramètre est le facteur de frottement pour prendre éventuellement en compte
une perte de charge dans la zone de mélange.

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Le troisième paramètre est le rendement isentropique des deux tuyères (fluide moteur et
fluide entraîné).
Le quatrième paramètre est le rendement isentropique du diffuseur de sortie.
Ces paramètres ne jouent qu’au deuxième ordre sur les calculs, qui dépendent surtout
des enthalpies des deux fluides.
La figure 8.4.5 montre le tracé d’un exemple de cycle au R123 dans le diagramme des
frigoristes.
L'éjecteur peut aussi être simplement
utilisé pour réduire les irréversibilités
du laminage d'un cycle frigorifique
par ailleurs classique, en créant une
légère surpression avant compression
(figure 8.4.6).
Dans ce cas, le fluide moteur est un
liquide qui se détend et devient
diphasique, entraînant et comprimant
le fluide aspiré. Le rapport de
compression réalisé par l'éjecteur est
alors beaucoup plus faible que dans le
cas précédent.
En sortie d’éjecteur, les deux phases Figure 8.4.6 : Cycle à éjecteur et compresseur
du frigorigène sont séparées, le
liquide étant détendu avant d’entrer dans l’évaporateur, et la vapeur étant aspirée par le
compresseur.
Considérons à titre d'exemple, le
cycle monoétagé au R134a étudié
précédemment, travaillant entre 1 et
12 bar, dont le COP valait 2.
L'insertion d'un éjecteur permet
comme le montre cette figure
d'obtenir une augmentation de COP
de près de 20 %, voisine de celle
qu'apporterait un cycle bi-étagé
(figure 8.4.7). Ce cycle fait l’objet
d’une exploration dirigée (C-M3-V4).
Remarquez que la réduction du débit
de fluide frigorigène dans
l'évaporateur est compensée par la
diminution du titre en sortie de
détendeur, conduisant à une puissance
frigorifique à peu près constante alors Figure 8.4.7 : Cycle à éjecteur et compresseur
que le travail de compression chute.
75

9 Autres cycles récepteur


9.1 Pompes à chaleur
Dans les cycles frigorifiques que nous
avons étudiés jusqu'ici, l'effet utile est
l'extraction de chaleur à l'évaporateur.
On peut aussi concevoir une machine
dont l'effet utile est le chauffage, par
valorisation de la chaleur disponible
au condenseur.
On appelle pompe à chaleur (PAC) ou
thermopompe une telle machine, dont
le cycle est très semblable à ceux
utilisés en réfrigération. Il en diffère
simplement par les niveaux de
température, et donc souvent par le
fluide de travail (figures 9.1.1 et
9.1.2). Figure 9.1.1 : Synoptique de pompe à chaleur
Pour la pompe à chaleur, on définit un
COefficient de Performance en chauffage COPc :
COPc = 1 + COPf
En effet, le premier
principe indique
que se retrouvent
au condenseur
toutes les énergies
mises en jeu, c'est-
à-dire l'énergie
thermique prélevée
sur la source froide,
et l'énergie
mécanique de
compression.
Dans cet exemple,
le fluide de travail
est du butane. La
source froide est de Figure 9.1.2 : Cycle de pompe à chaleur dans le diagramme (h,
l’air extérieur à 10 ln(P))
°C, et la chaleur
fournie au condenseur à plus de 70 °C sert à chauffer le circuit de chauffage.
Les pressions d’évaporation et de condensation sont de 1 et 9 bar, ce qui justifierait un
cycle bi-étagé.

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Le COP est voisin de 3, ce qui signifie qu’en dépensant 1 kW d’électricité au
compresseur, la puissance de chauffage est de 3 kW, ce qui montre que ce système est
beaucoup plus efficace qu’un chauffage électrique.
Les pompes à chaleur permettent ainsi de rehausser le niveau de température d'une
source froide avec un excellent rendement, dans la mesure où l'écart de température n'est
pas trop important.
Ce mode de chauffage est très séduisant si l'on dispose d'une source de chaleur gratuite à
un niveau de température suffisant. Pour le chauffage des locaux, il présente cependant
un inconvénient : le COPc baisse au fur et à mesure que les besoins de chauffage
augmentent, car l'écart de température entre la source froide et le chauffage croît
simultanément
9.2 Cycle de Brayton inverse
Étudions maintenant le cycle de Brayton inverse.

Figure 9.2.1 : Cycle de Brayton inverse


Comme son nom l'indique, un cycle de Brayton inverse réalise un effet frigorifique en
inversant le cycle de Brayton, c'est-à-dire celui de la turbine à gaz.
Un gaz est comprimé, refroidi, puis détendu. La température de fin de détente étant
basse, ce gaz peut être utilisé pour refroidir une enceinte, soit par contact direct,
notamment s'il s'agit d'air, soit par l'intermédiaire d'un échangeur.
Comme nous l’avons déjà signalé, dans tous les cycles récepteurs, on retrouve les trois
fonctions de ce cycle, se succédant dans cet ordre : on comprime, on refroidit et on
détend.
Considérons à titre d'exemple un cycle de Brayton inverse ouvert utilisé pour climatiser
l'habitacle d'une automobile (figure 9.2.1).
Le fluide de travail est de l'air qui subit les transformations suivantes :
• compression adiabatique (1 – 2) jusqu'à 2,5 bar dans un compresseur de
rendement polytropique 0,875
77

• refroidissement isobare (2 – 3) de l'air comprimé dans un échangeur avec l'air


extérieur
• détente (3 – 4) dans une turbine adiabatique de rendement polytropique 0,875
La figure 9.2.2 montre le synoptique d'un tel cycle modélisé avec Thermoptim.

Figure 9.2.2 : Synoptique du cycle de Brayton inverse


L'habitacle du véhicule est représenté par la transfo "effet utile". L'air à 40 °C est aspiré
par le compresseur, dont il sort à environ 150 °C. Un refroidissement externe via un
échangeur à air permet de refroidir à 56 °C le flux d'air, qui est ensuite détendu dans la
turbine, dont il sort à – 3 °C environ et à une pression de 2,2 bar, les pertes de charge
étant significatives. Cet air est alors soufflé dans l'habitacle.

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Figure 9.2.3 : Cycle de Brayton inverse dans le diagramme (h, ln(P))


Comme on le voit, l'efficacité du cycle n'est pas très élevée (0,85), mais le système est
relativement simple, et présente de surcroît l'intérêt de ne libérer aucun gaz à effet de
serre en cas de rupture accidentelle des canalisations.
La figure 9.2.3 montre le tracé du cycle de Brayton inverse dans le diagramme (h, ln(P))
Le cycle de Brayton inverse à air a été jusqu'à récemment très utilisé dans les avions
pour assurer la climatisation de la cabine en vol.

9.3 Cryogénie
On parle de cryogénie pour désigner les procédés de réfrigération à très basse
température (typiquement inférieure à 125 K ou -148 °C), et les distinguer des cycles de
réfrigération ordinaires.
Bon nombre de ces procédés concernent la liquéfaction des gaz dits permanents, comme
l'air, le gaz naturel, l'hydrogène ou l'hélium.
La cryogénie est donc le domaine de l'ingénierie qui s'intéresse aux systèmes
fonctionnant à très basse température, ce qui pose des problèmes particuliers, notamment
en termes de fluides et de matériaux.
79

Figure 9.3.1 : Cycle cryogénique par détente isenthalpique de Joule-


Thomson
Les cycles de réfrigération et de liquéfaction cryogéniques mettent en jeu des
combinaisons de compressions étagées, de refroidissements, de régénérations thermiques
et de détentes isenthalpiques ou adiabatiques des fluides.
On peut distinguer quatre grandes familles de procédés thermodynamiques cryogéniques
:
• les procédés à détente isenthalpique, dits de Joule-Thomson
• les cycles inverses de Brayton à détente adiabatique réversible
• les procédés mixtes associant une détente isenthalpique et une détente
adiabatique réversible (cycle de Claude)
• les cascades classiques ou intégrées
Dans le cadre de ce cours, nous nous contenterons de présenter des cycles de la première
famille, c’est-à-dire à détente isenthalpique de Joule-Thomson, que nous illustrerons par
deux exemples de cycles destinés à liquéfier du gaz naturel et former du Gaz Naturel
Liquéfié (GNL), modélisé ici comme du méthane pur.
Pour liquéfier à -165 °C ou 112 K du méthane pris à 1 bar et 280 K, on le comprime à
100 bar, puis on le refroidit jusqu'à 210 K (on suppose que l'on dispose pour cela d'un
cycle de réfrigération permettant de le faire).

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Figure 9.3.2 : Synoptique de l'installation


La compression est supposée adiabatique et réversible, mais le rapport de compression
très élevé nécessite le recours à plusieurs compresseurs (3 dans cet exemple) avec
refroidissement intermédiaire à 280 K. Les pressions intermédiaires sont égales à 5 et 25
bar.
Le gaz refroidi à 210 K est détendu isenthalpiquement de 100 bar à 1 bar, et ses phases
liquide et gazeuse séparées.
Dans le schéma de l'installation de la figure 9.3.1, le méthane entre dans la partie
supérieure gauche, et les fractions liquide et gazeuse sortent en bas à droite.
Avec le paramétrage retenu, le synoptique de l'installation est donné figure 9.3.2.
Le travail de compression nécessaire par kilogramme de méthane aspiré est de 798,5 kJ,
et 0,179 kg de méthane liquide sont produits, ce qui correspond à un travail de 4,46 MJ
par kilogramme de méthane liquéfié.
81

Figure 9.3.3 : Cycle de Linde


Le cycle de Linde (figure 9.3.3) améliore le précédent sur deux points :
• on recycle le méthane gazeux après détente isenthalpique
• on introduit un échangeur de chaleur entre ce méthane gazeux et le méthane
sortant du refroidisseur, afin de refroidir le gaz comprimé non plus à 210 K mais à 191
K.
Pour ces nouvelles conditions le travail de compression par kilogramme de méthane
liquéfié devient égal à 1,91 MJ, soit simplement 43 % du précédent (figure 9.3.4).

Figure 9.3.4 : Synoptique du cycle de Linde

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La figure 9.3.5 montre la représentation des deux cycles dans le diagramme (h, ln(P)) du
méthane, le cycle de Linde étant tracé en rouge.

Figure 9.3.4 : Synoptique du cycle de Linde


Cette figure illustre bien les avantages de ce dernier : le décalage vers la gauche du point
7 en 7bis dans le cycle de Linde a pour effet de plus que doubler le titre en liquide5 en
sortie de détendeur au point 8.

5
Le titre en liquide est le complément à 1 du titre en vapeur x que nous avons utilisé jusqu’ici

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