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pour le grade de
DOCTEUR DE L’UNIVERSITÉ DE RENNES 1
Mention : Chimie
Ecole doctorale : Science De La Matière
présentée par
Sofien CHNITI
Préparée à l’unité mixte de recherche CNRS 6226
Institut des Sciences Chimiques de Rennes
Equipe Chimie et Ingénierie des Procédés
Je dédie ce travail à
Mon père
Pour ses encouragements incessants et son soutien moral aux moments difficiles qui
furent pour moi les meilleurs gages de réussite. Qu’il trouve dans ce travail la preuve
modeste d’une reconnaissance infinie et d’un profond amour.
Ma fiancée
D’être toujours à mes côtés pour me soutenir, pour m’aider dans la mesure du possible,
mais surtout pour donner du goût à ma vie par son amour et sa tendresse, j’espère qu’elle
trouve ici le témoignage de mon profond amour, attachement et respect.
Ma belle-famille
Pour leur soutien, gentillesse et sympathie, pendant cette thèse parfois envahissante, que
dieu les protège et leurs donne une vie pleine de réussite et de bonheur.
3
REMERCIEMENTS
Le présent travail de thèse, qui entre dans le cadre d’un programme de recherche
thèse co-tutelle, a été réalisé dans le Laboratoire de Biotechnologie de l’Ecole des
Métiers de l’Environnement (35) sous la direction de Madame Hayet DJELAL et au
Laboratoire de Génie Chimique (Rennes1 -France) sous la direction de Monsieur Abdeltif
AMRANE.
Je tiens à remercier très vivement et respectueusement Madame Marie-Dominique
DE CAYEUX , Directeur de l’Ecole des Métiers de l’Environnement pour avoir accepté
de m’accueillir au sein de laboratoire de l’Ecole. Et je remercie aussi l’ensemble du
personnel pour leur gentillesse et leur sympathie et je tiens à souligner tout
particulièrement l’acceuil chaleureux et la sympathie de Karinne PICHARD, Fabienne,
Sébastien CHERAUD, Nicolas JOVAN et Laurence THENAISY et tout le personnel de
l’EME.
Avec une rigueur et un intérêt constant, Madame Hayet DJELAL a dirigé ce
travail avec beaucoup d’enthousiasme en me faisant bénéficier de ses compétences
scientifiques. Je tiens à lui exprimer ma très grande reconnaissance et le témoignage de
mon profond attachement pour l’attention qu’elle a porté à cette thèse, pour les
encouragements, pour la confiance qu’elle m’a toujours témoignée, sa constante
disponibilité et la gentillesse dont elle a fait preuve à mon égard.
4
Je remercie Yvanne et Jeanne et surtout Yvanne pour son professionnalisme et
les conseils qu’il n’a cessé de me prodiguer durant mes séjours au l’école des métiers de
l’environnement à Bruz et pour la confiance qu’elle m’a toujours témoignée.
5
LISTE DES FIGURES
Figure 1. Production mondiale des dattes (FAOSTAT, 2014). ...................................................... 25
Figure 2. Répartition de production des dattes dans le monde (FAOSTAT, 2014). ...................... 26
Figure 3. Répartition du palmier dattier en Tunisie. ...................................................................... 26
Figure 4. Evolution de la production des dattes en Tunisie (en tonnes) (FAOSTAT, 2014). ........ 27
Figure 5. Coupe schématique d’une datte (Munier, 1973). ............................................................ 29
Figure 6. Composition biochimique de la datte (Sawaya et al., 1983). ......................................... 31
Figure 7. Opération de transformation des dattes (Estanove, 1990). ............................................. 34
Figure 8. Transformation des sucres continus dans les végétaux en éthanol (Cabal et Gatignol,
2015). ............................................................................................................................................. 46
Figure 9. Conversion de glucose en éthanol (Smith et al., 2006). ................................................. 46
Figure 10. La glycolyse et le cycle de Krebbes. Où HxK : hexokinase ; PFK :
Phosphofructokinase ; FbiP : fructose bi-phosphatase ; PK : Pyruvate kinase ; PDH : pyruvate
dehydrogénase ; PDC : pyruvate decarboxylase ; ADH : alcool deshydrogénase ; AcDH :
acetaldehyde deshydrogénase ; ACS : acetyl-CoA synthase (Poilpré, 2002). ............................... 56
Figure 11. Nœud métabolique du pyruvate et de l’acétaldéhyde (Lei et al., 2001). ...................... 57
Figure 12. Sous-produits de dattes de la variété « Deglet-Nour ».................................................. 73
Figure 13. Processus d’extraction du jus de dattes......................................................................... 78
Figure 14. Altération parasitaire d’une datte. ................................................................................. 90
Figure 15. Surface de réponse traduisant l’impact des intéractions entre les facteurs X1, X2 et X3
sur l’équivalent glucose des jus de dattes (a) interaction (X1- X2), (X1- X3) et (X2-X3). .............. 98
Figure 16. Effet de la stérilisation sur la composition du sirop en sucres. ................................... 102
Figure 17. Evolution de la biomasse au cours de la fermentation de M-S100, par S. cerevisiae.
...................................................................................................................................................... 105
Figure 18. Evolution des sucres au cours de la fermentation de M-S100, par S. cerevisiae. ...... 106
Figure 19. Evolution de la concentration en NH4Cl au cours de la fermentation de M-S100, par S.
cerevisiae...................................................................................................................................... 107
Figure 20. Evolution du pH au cours de la fermentation de M-S100, par S. cerevisiae. ............ 107
Figure 21. Evolution de la concentration en éthanol et en glycérol, au cours de la fermentation de
M-S100, par S. cerevisiae. .......................................................................................................... 108
Figure 22. Evolution de la biomasse au cours de la fermentation par S. cerevisiae.................... 111
Figure 23. Concentration en sucres au cours de la fermentation par S. cerevisiae ; (a) M_EL, (b)
Milieu_NH4Cl, (c) M_T ................................................................................................................ 112
Figure 24. Evolution de la concentration en éthanol durant la fermentation par S. cerevisiae. .. 113
Figure 25. Evolution du pH durant la fermentation par S. cerevisiae. ........................................ 114
Figure 26. Schéma de fonctionnement de l’uniport électrophorétique accumulatif responsable de
l’entrée de l’ion ammonium chez Saccharomyces cerevisiae (Salmon, 1998). ........................... 114
Figure 27. Evolution de la biomasse au cours de la fermentation par S. cerevisiae.................... 116
Figure 28. Concentration en sucres au cours de la fermentation. (a) M-S45, (b) M-S90, (c) M-
S175, (d) M-S350 par S. cerevisiae............................................................................................. 117
Figure 29. Concentration en NH4Cl au cours de la fermentation par S. cerevisiae..................... 118
Figure 30. Concentration en éthanol au cours de la fermentation par S. cerevisiae.................... 119
Figure 31. Concentration en glycérol au cours de la fermentation par S. cerevisiae. .................. 120
Figure 32. Suivi de la croissance des levures au cours de la fermentation pour M-S175(a) et M-
S350(b) ; cultures additionnées de 500 mg.L-1 de NH4Cl. ........................................................... 123
6
Figure 33. Concentration en sucres au cours de la fermentation (Glucose (a), Fructose (b) et
Saccharose (c) dans un milieu de culture à 175 g.L-1 ; additionné de 500 mg.L-1. ....................... 126
Figure 34. Concentration en sucres (Glucose (a), Fructose (b) et saccharose (c) dans un milieu de
culture à 350 g.L-1 ; additionné de 500 mg.L-1. ............................................................................ 126
Figure 35. Concentration en NH4Cl dans les milieux à 175 (a) et à 350 g.L-1 en sucres (b) ;
additionnés de 500 mg.L-1 de NH4Cl. .......................................................................................... 127
Figure 36. Réponse de la levure à un milieu hyperosmotique. A : La première réponse de la
cellule. B. L’osmoadaptation de la cellule (Blomberg, 2000) ...................................................... 128
Figure 37. Evolution de la concentration en éthanol (a) et glycérol (b) durant la fermentation sur
milieux à 175 g.L-1en sucres ; additionnés de 500 mg.L-1 de NH4Cl. .......................................... 129
Figure 38. Evolution de la concentration en éthanol (a) et glycérol (b) durant la fermentationsur
milieux à 350 g.L-1 ; additionnés de 500 mg.L-1 de NH4Cl. ......................................................... 130
Figure 39. Voies de synthèse de glycérol et de l’éthanol (Djelal et al., 2005)............................. 131
Figure 40. Cinétique de croissance de Z. rouxii, sur des milieux à différentes concentrations
initiales en sucres (175, 250, 350 et 500 g.L-1) ; additionnés de 500 mg.L-1 de NH4Cl. .............. 138
Figure 41. Cinétique de consommation des sucres durant la culture de Z. rouxii sur milieux à 175
g.L-1 (M-S175), 250 g.L-1 (M-S250), 350 g.L-1 (M-S350) et 500 g.L-1 ; additionnés de 10 mmol.L-
1
de NH4Cl. ................................................................................................................................... 139
Figure 42. Cinétique de consommation de NH4Cl durant la culture de Z. rouxii sur milieux à 175
g.L-1 (M-S175), 250 g.L-1 (M-S250), 350 g.L-1 (M-S350) et 500 g.L-1 ; additionnés de 10 mmol.L-
1
de NH4Cl. ................................................................................................................................... 140
Figure 43. Transport des hexoses lors de la fermentation alcoolique par Zygosaccharomyces
rouxii (Production d’éthanol et de glycérol) (Dakal et al., 2014). ............................................... 141
Figure 44. Cinétique de production de bioéthanol et de glycérol durant la culture de Z. rouxii sur
milieux à 175 g.L-1 (M-S175), 250 g.L-1 (M-S250), 350 g.L-1 (M-S350) et 500 g.L-1 ; additionnés
de 10 mmol.L-1 de NH4Cl............................................................................................................. 143
Figure 45. Cinétique de croissance de Z.rouxii sur milieux 350 g.L-1 (M-S350); additionnés de 10
mmol.L-1 de NH4Cl. ..................................................................................................................... 146
Figure 46. Cinétique de consommation des sucres par Z. rouxii sur milieux 350 g.L-1 (M-S350);
additionnés de 10 mmol.L-1 de NH4Cl. ........................................................................................ 147
Figure 47. Cinétique de production de bioéthanol et de glycérol sur milieux 350 g.L-1 (M-S350);
additionnés de 10 mmol.L-1 de NH4Cl. ........................................................................................ 148
Figure 48. Cinétique de consommation de NH4Cl sur milieux 350 g.L-1 (M-S350); additionnés de
10 mmol.L-1 de NH4Cl. ................................................................................................................ 149
Figure 49. Cinétique de croissance de Z.rouxii sur milieux 250 g.L-1; additionnés de 500 (M-
N500), 1500 (M-N1500) et 3000 (M-N3000) mg.L-1de NH4Cl. .................................................. 151
Figure 50. Cinétique de consommation des sucres sur milieux 250 g.L-1; additionnés de 500 (M-
N500), 1500 (M-N1500) et 3000 (M-N3000) mg.L-1de NH4Cl. .................................................. 152
Figure 51. Cinétique de production de bioéthanol et de glycérol par Z. rouxii sur milieux 250 g.L-
1
; additionnés de 500 (M-N500), 1500 (M-N1500) et 3000 (M-N3000) mg.L-1de NH4Cl. ......... 153
Figure 52. Cinétique de consommation de NH4Cl par Z. rouxii sur milieux 250 g.L-1; additionnés
de 500 (M-N500), 1500 (M-N1500) et 3000 (M-N3000) mg.L-1de NH4Cl. ................................ 154
Figure 53. Reconstruction phylogénétique par maximum de vraisemblance basée sur l’analyse
d’une portion du gène GyrB incluant 6 séquences issues de souches de B. subtilis subsp. Subtilis
dont la souche type et 6 séquences issues de souches de B. amyloliquefaciens dont la souche type
de B. amyloliquefaciens subsp. Amyloliquefaciens, 5 souches de B. amyloliquefaciens subp.
Plantarum ainsi que la souche testée. .......................................................................................... 160
7
Figure 54. Concentration en sucres dans les milieux M-S175 fermentés par S. cerevisiae (S.c), Z.
rouxii (Z.r) et B. amyloliquefaciens (B. a) ; milieux additionnés de 500 mg.L-1de NH4Cl. ......... 164
Figure 55. Evolution de la biomasse au cours de la fermentation par B. amyloliquefaciens sur M-
S175 et M-S350; additionnés de 500 mg.L-1de NH4Cl. ............................................................... 166
Figure 56. Evolution de la concentration des sucres au cours de la fermentation par B.
amyloliquefaciens sur M-S175 et M-S350; additionnés de 500 mg.L-1de NH4Cl. ...................... 167
Figure 57. Evolution de la concentration en éthanol et en glycérol au cours de la fermentation par
B. amyloliquefaciens sur M-S175 et M-S350; additionnés de 500 mg.L-1de NH4Cl. .................. 168
Figure 58. Procédé industriel de valorisation de sous-produits de dattes..................................... 172
8
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1. Valorisation biotechnoloique de sous-produit des dattes. ............................................ 38
Tableau 2. Différentes méthodes d’extraction solide-liquide ........................................................ 41
Tableau 3. Propriétés du butanol (Dürre, 2007 ; Lee et al., 2008) ................................................. 44
Tableau 5. Récapitulatif des principaux oligo-éléments (Jones et al., 1981) ................................. 52
Tableau 6. Définision de la pression osmotique, osmolalité et osmolarité. ................................... 68
Tableau 7. Paramètres d’extraction. ............................................................................................... 79
Tableau 8. Plan d’extraction : méthode de surface de réponse (Box-Behnken). ........................... 79
Tableau 9. Composition de milieu Dw........................................................................................... 82
Tableau 10. Temps de rétention des composés quantifiés par HPLC. ........................................... 85
Tableau 11. Caractéristiques physiques des dattes « Deglet-Nour ». ............................................ 89
Tableau 12. Caractériqtiques biochimiques des sous-produits de dattes. ...................................... 91
Tableau 13. Composition en éléments minéraux de pulpe de Deglet-Nour (mg/100 g de matière
fraîche). .......................................................................................................................................... 93
Tableau 14. Analyse de la réponse de surface de l’extraction du jus de dattes. ............................. 95
Tableau 15. Estimation des coéfficients du modèle pour suivre de la concentration en sucres en
jus. .................................................................................................................................................. 96
Tableau 16. Caractéristique biochimique du sirop et de la pulpe de datte Deglet-Nour (72°Brix).
...................................................................................................................................................... 101
Tableau 17. Composition en éléments minéraux du sirop (mg/100 g de matière sèche). ............ 101
Tableau 18. Sucres totaux, sucres consommés, rendement en éthanol, glycérol et taux de
conversion de la fermentation de M-S100, par S. cerevisiae. ..................................................... 109
Tableau 19. Bilan des cultures en discontinu de la souche S. cerevisiae 522D en présence de
différentes concentrations en sucres............................................................................................. 120
Tableau 20. Evolution des prix de production d’éthanol (euros/hectolitre) (OCDEstat, 2013). .. 122
Tableau 21. Fermentation alcoolique du milieu à base de dattes par les levures (après 72 h de
culture) sur M-S175 et M-S350 additionnés de 500 mg.L-1 de NH4Cl. ....................................... 132
Tableau 22. Production de bioéthanol à partir de différentes matières premières. ...................... 135
Tableau 23. Paramètres cinétiques des fermentations alcooliques par Z. rouxii sur milieux à 175
g.L-1 (M-S175), 250 g.L-1 (M-S250), 350 g.L-1 (M-S350) et 500 g.L-1 ; additionnés de 10 mmol.L-
1
de NH4Cl. ................................................................................................................................... 144
Tableau 24. Paramètres cinétiques des fermentations alcooliques par Z. rouxii sur milieux 350
g.L-1 (M-S350); additionnés de 10 mmol.L-1 de NH4Cl. .............................................................. 150
Tableau 25. Paramètres cinétiques des fermentations alcooliques par Z. rouxii. sur milieux 250
g.L-1; additionnés de 500 (M-N500), 1500 (M-N1500) et 3000 (M-N3000) mg.L-1de NH4Cl. ... 155
Tableau 26. Résultats des brins forwards des séquençages 16S de la souche S. ......................... 157
Tableau 27. Résultats des Blast (NCBI) de la réponse 16S forward de la souche S. ................... 158
Tableau 28. Résultats des séquençages d’une partie de la région Gyrase de la souche S. ........... 158
Tableau 29. Résultats des Blast (NCBI) de la séquence GyrB reverse de la souche S. ............... 159
Tableau 4. Condition de croissance de Bacillus ........................................................................... 161
Tableau 30. Paramètres cinétiques de la fermentation alcoolique de M-S175 fermentés par S.
cerevisiae (S.c), Z. rouxii (Z.r) et B. amyloliquefaciens (B. a) ; milieux additionnés d’environ 500
mg.L-1de NH4Cl. .......................................................................................................................... 165
Tableau 31. Paramétres cinétiques des fermentations VHG fermentation par B. amyloliquefaciens
sur M-S175 et M-S350; additionnés d’environ 500 mg.L-1de NH4Cl.......................................... 169
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LISTE DES ABREVIATIONS
ABE : Acétone Butanol Ethanol.
A. acétique : Acide acétique.
Equ Glu : Equivalent Glucose.
EtOH : Ethanol.
h : heures.
Glu : Glucose.
Gly : Glycérol.
Fru : Fructose.
min : minutes.
PHB : Poly-β-hydroxybutyrate.
Q EtOH : Productivité volumique en éthanol.
Q Gly : Productivité volumique en glycérol.
rpm : rotation per minute.
Sacch : Saccharose.
TCEtOH : Taux de Conversion.
TR : Taux de Rétension.
Y EtOH : Rendement en éthanol (g éthanol / g de glucose).
Y Gly : Rendement en glycérol (g glycérol / g de glucose).
10
TABLE DE MATIERE
Dédicace ........................................................................................................................................... 3
Remerciements ................................................................................................................................. 4
Liste des Figures .............................................................................................................................. 6
Liste des tableaux ............................................................................................................................. 9
Liste des Abreviations .................................................................................................................... 10
Table de matière ............................................................................................................................. 11
Introduction .................................................................................................................................... 18
SYNTHÈSE BIBLIOGRAPHIQUE .............................................................................................. 22
CHAPITRE I. LE SECTEUR PHOENICICOLE .......................................................................... 23
1 . Généralités sur le palmier dattier...................................................................................... 23
1.1 . Historique ..................................................................................................................... 23
1.2 . Taxonomie.................................................................................................................... 23
1.3 . Systématique ................................................................................................................ 23
1.3.1 . Morphologie ............................................................................................................ 24
1.3.2 . Ecologie ................................................................................................................... 24
2 . Le secteur dattier .............................................................................................................. 25
2.1 . Le secteur dattier dans le monde .................................................................................. 25
2.2 . Le secteur dattier en Tunisie ........................................................................................ 26
2.2.1 . Répartiton géographique ......................................................................................... 26
2.2.2 . Production annuelle ................................................................................................. 27
2.2.3 . Importance économique du secteur phoenicicole.................................................... 28
2.3 . La datte ......................................................................................................................... 28
2.3.1 . Définition ................................................................................................................ 28
2.3.2 . Evolution physiologique de la datte ........................................................................ 29
2.3.3 . Composition chimique des dattes ............................................................................ 30
3 . Valorisation des sous-produits de dattes .......................................................................... 34
3.1 . Valorisation technologique .......................................................................................... 35
3.1.1 . Pâte de dattes ........................................................................................................... 35
3.1.2 . Farine de dattes........................................................................................................ 35
3.1.3 . Jus de dattes ............................................................................................................. 35
3.1.4 . Sirop de dattes ......................................................................................................... 35
11
3.2 . Valorisation biotechnologique ..................................................................................... 36
3.2.1 . Production de biopolymères .................................................................................... 36
3.2.2 . Production d’acides organiques............................................................................... 36
3.2.3 . Production d’antibiotiques ...................................................................................... 36
3.2.4 . Production de biomasse ........................................................................................... 36
3.2.5 . Production des enzymes .......................................................................................... 36
3.2.6 . Production de Biofuel .............................................................................................. 37
CHAPITRE II. EXTRACTION DE JUS DE DATTES................................................................. 40
1 . Extraction solide-liquide .................................................................................................. 40
1.1 . Définition ..................................................................................................................... 40
1.2 . Influence du solvant ..................................................................................................... 42
1.3 . Influence de la température .......................................................................................... 43
1.4 . Influence de l’agitation................................................................................................. 43
1.5 . Influence de l’humidité ................................................................................................ 43
CHAPITRE III. PRODUCTION DE BIOFUEL ........................................................................... 44
1 . Le Butanol ....................................................................................................................... 44
1.1 . Production de butanol................................................................................................... 44
1.1.1 . Production par voie chimique.................................................................................. 44
1.1.2 . Production par voie biologique ............................................................................... 45
2 . Le Bioéthanol ................................................................................................................... 45
2.1 . La fermentation alcoolique........................................................................................... 46
2.2 . Microorganismes utilisés.............................................................................................. 46
2.2.1 . Les bactéries ............................................................................................................ 46
2.2.2 . Les levures............................................................................................................... 47
3 . La levure........................................................................................................................... 47
3.1 . Caractéristiques structurelles........................................................................................ 47
3.1.1 . Paroi cellulaire......................................................................................................... 48
3.1.2 . Membrane plasmique .............................................................................................. 49
3.2 . Métabolisme et conditions de croissance ..................................................................... 50
3.2.1 . Exigences nutritionelles .......................................................................................... 50
3.2.2 . Métabolisme ............................................................................................................ 53
4 . Procédés de fermentation ................................................................................................. 57
4.1 . Fermentation Batch ...................................................................................................... 57
4.2 . Fermentation fed-batch. ............................................................................................... 58
4.3 . Fermentation en mode continu ..................................................................................... 58
12
4.4 . Le Bioréacteur à recyclage cellulaire ........................................................................... 58
5 . Notion de stress chez les levures ...................................................................................... 60
5.1 . Facteurs influençant le métabolisme de la levure ........................................................ 60
5.1.1 . Effet de l’environnement ......................................................................................... 61
5.1.2 . Effet de la concentration d’éthanol.......................................................................... 62
5.1.3 . Effet de la concentration en substrat ....................................................................... 63
5.1.4 . Effets de la température et du pH ............................................................................ 63
5.1.5 . Effet de l’oxygène et de dioxyde du carbone .......................................................... 64
5.1.6 . Effet de l’acide acétique .......................................................................................... 65
5.2 . Viabilité cellulaire ........................................................................................................ 66
5.3 . Pression Osmotique ...................................................................................................... 66
5.3.1 . Détermination expérimentale .................................................................................. 69
5.3.2 . Impacts biologiques de la pression osmotique ........................................................ 70
5.4 . Les levures osmotolérantes .......................................................................................... 71
6 . Conclusion........................................................................................................................ 71
MATÉRIEL ET MÉTHODES ....................................................................................................... 72
1 . Matériel végétal ................................................................................................................ 73
1.1 . Choix de la variété de datte .......................................................................................... 73
1.1.1 . Echantillonnage ....................................................................................................... 73
1.1.2 . Caractérisation physique ......................................................................................... 74
1.1.3 . Caractéristiques biochimiques des pulpes de dattes ................................................ 74
2 . Optimisation de l’extraction de jus de datte ..................................................................... 77
2.1 . Dispositif expérimental ................................................................................................ 77
2.2 . Etablissement des modèles mathématiques .................................................................. 78
3 . Production de bioéthanol par les levures .......................................................................... 80
3.1 . Matériel biologique ...................................................................................................... 80
3.2 . Milieux de culture ........................................................................................................ 81
3.2.1 . Conservation des souches ........................................................................................ 81
3.2.2 . Milieux de fermentation .......................................................................................... 81
3.3 . Fermentations ............................................................................................................... 83
3.3.1 . Préparation de l’inoculum ....................................................................................... 83
3.3.2 . Ensemencement des milieux ................................................................................... 83
3.4 . Techniques Analytiques ............................................................................................... 83
3.4.1 . Les prélèvements ..................................................................................................... 83
3.4.2 . Suivi de la croissance .............................................................................................. 83
13
3.4.3 . Dosage par HPLC.................................................................................................... 84
3.4.4 . Dosage de NH4Cl, Méthode de MANN (1963) ....................................................... 85
3.4.5 . Evaluation de la fermentation.................................................................................. 85
3.4.6 . Analyse statistique ................................................................................................... 86
RÉSULTATS ET DISCUSSION ................................................................................................... 87
Partie 1.extraction de jus de dattes ................................................................................................. 88
1 . Caractéristiques physicochimiques des sous-produits de dattes ...................................... 88
1.1 . Caractéristiques morphologiques des sous-produits de dattes ..................................... 88
1.1.1 . Couleur .................................................................................................................... 89
1.1.2 . Consistance.............................................................................................................. 89
1.1.3 . Longueur, poids et largeur des dattes ...................................................................... 90
1.2 . Caractéristiques biochimiques des sous-produits de dattes .......................................... 91
1.2.1 . Taux d’humidité ...................................................................................................... 91
1.2.2 . Le pH ....................................................................................................................... 91
1.2.3 . Teneur en sucres ...................................................................................................... 92
1.2.4 . Composition minérale ............................................................................................. 92
1.3 . Conclusion.................................................................................................................... 93
2 . Optimisation de l’extraction ............................................................................................. 93
2.1 . Dosage des sucres dans le jus ....................................................................................... 93
2.2 . Modélisation ................................................................................................................. 94
2.2.1 . Etablissement des modèles mathématiques ............................................................. 94
2.2.2 . Optimisation de l’extraction .................................................................................... 94
2.3 . Conclusion.................................................................................................................... 98
Partie 2. Sirops de dattes ................................................................................................................ 99
1. Caractérisation du sirop de dattes............................................................................................... 99
1.1. Rendement en sirop ............................................................................................................. 99
1.2. Caractéristiques physico-chimiques de sirop de datte .................................................... 99
1.2.1. pH .............................................................................................................................. 99
1.2.2. Teneur en eau .......................................................................................................... 100
1.2.3. Teneur en cendres.................................................................................................... 100
1.2.4. Teneur en protéines ................................................................................................. 100
1.2.5. Teneur en sucres ...................................................................................................... 100
1.2.6. Eléments minéraux .................................................................................................. 101
2. Effet de la haute température sur la composition du sirop de datte.................................. 102
2.1. Sucres totaux ................................................................................................................ 103
14
2.2. Sucres réducteurs.......................................................................................................... 103
2.3. Saccharose .................................................................................................................... 103
3. Conclusion........................................................................................................................ 104
Partie 3. Production de bioéthanol par des levures ...................................................................... 104
1 . Production de bioéthanol par S. cerevisiae 522D........................................................... 104
1.1. Cinétique fermentaire ................................................................................................... 105
1.1.1. Biomasse ................................................................................................................. 105
1.1.2. Evolution des sucres dans le milieu de fermentation .............................................. 105
1.1.3. Evolution de la source d’azote (NH4Cl) et du pH ................................................... 106
1.1.4. Evolution des produits de fermentation ................................................................... 107
1.1.5. Efficacité fermentaire .............................................................................................. 108
1.1.6. Conclusion ............................................................................................................... 109
2. Influence de la nature de la source d’azote et du substrat sur la production de bioéthanol
110
2.1. Impact de la Nature de source d’azote ......................................................................... 110
2.1.1. Effet des sources d’azote sur la biomasse .............................................................. 110
2.1.2. Effet de l’enrichissement sur La consommation des sucres .................................... 111
2.1.3. Effet de sources d’azote sur la Production d’éthanol .............................................. 113
2.1.4. Effet de la source d’azote sur Le pH du milieu ....................................................... 113
2.1.5. Conclusions ............................................................................................................. 115
2.2. Effet de la concentration en substrat sur la production d’éthanol ................................ 115
2.2.1. Effet sur la biomasse ............................................................................................... 116
2.2.2. Effet sur la concentration en sucres ......................................................................... 116
2.2.3. Effet sur la concentration en NH4Cl ........................................................................ 118
2.2.4. Effet sur la concentration en éthanol et glycérol ..................................................... 118
2.2.5. Conclusions ............................................................................................................. 121
Partie 4. Production de bioethanol par fermentation « VHG » (Very High Gravity) .................. 122
1 . Production de bioéthanol par différentes souches de levures ......................................... 123
1.1. Cinétique fermentaire ................................................................................................... 123
1.1.1. Evolution de la biomasse ......................................................................................... 123
1.1.2. Évolution des sucres au cours de la fermentation.................................................... 124
1.1.3. Évolution du NH4Cl dans les milieux de culture..................................................... 127
1.1.4. Produits de la fermentation alcoolique des sirops de dattes concentrés .................. 128
1.1.5. Conclusions ............................................................................................................. 137
2 . Effet de la fermentation « VHG » sur la production d’éthanol par Z. rouxii ................. 137
15
2.1 . Cinétique fermentaire ................................................................................................. 137
2.1.1 . Evolution de la biomasse ....................................................................................... 137
2.1.2 . Evolution de la consommation des sucres ............................................................. 138
2.1.3 . Evolution de la concentration en substrat d’azote ................................................. 140
2.1.4 . Produits de fermentation ....................................................................................... 142
2.1.5 . Cinétique fermentaire ............................................................................................ 144
3 . Fermentation « VHG » par Z. rouxii : effet du temps de fermentation et de la
concentration initiale en NH4Cl ................................................................................................... 145
3.1 . Effet de la durée de culture ........................................................................................ 146
3.1.1 . Cinétique de la croissance ..................................................................................... 146
3.1.2 . Cinétique de consommation des sucres ................................................................. 147
3.1.3 . Cinétique de production de bioéthanol et de glycérol. .......................................... 147
3.1.4 . Cinétique de consommation de NH4Cl.................................................................. 148
3.1.5 . Cinétique fermentaire ............................................................................................ 149
3.2 . Effet de la concentration en NH4+ .............................................................................. 150
3.2.1 . Cinétique de croissance ......................................................................................... 151
3.2.2 . Cinétiques de consommation des sucres ............................................................... 151
3.2.3 . Cinétique de production d’éthanol ........................................................................ 153
3.2.4 . Cinétique de consommation de NH4Cl.................................................................. 154
3.2.5 . Cinétique fermentaire ............................................................................................ 155
3.2.6 . Conclusion ............................................................................................................. 155
4 . Fermentation « VHG » par des microorganismes isolés de sous produits de dattes ...... 156
4.1 . La souche isolée ........................................................................................................ 156
4.1.1 . Identification ......................................................................................................... 156
4.1.2 . Conditions de croissance ....................................................................................... 161
4.1.3 . Conclusion ............................................................................................................. 162
5 . Fermentation « VHG » par la souche identifiée ............................................................ 163
5.1 . Production d’éthanol par B. amyloliquefaciens, Z. rouxii et S. cerevisiae ................. 163
5.1.1 . Dégradation des sucres par les souches utilisées ................................................... 163
5.1.2 . Paramètres cinétiques ............................................................................................ 164
5.2 . Effet de la concentration en substrat sur la capacité fermentaire de Bacillus
amyloliquefaciens ..................................................................................................................... 166
5.2.1 . Evolution de la biomasse ....................................................................................... 166
5.2.2 . Cinétique de dégradation des sucres...................................................................... 166
5.2.3 . Produits de la fermentation.................................................................................... 167
16
5.3 . Conclusions ................................................................................................................ 170
6 . Procédé industriel de production d’éthanol .................................................................... 170
Conclusion générale ..................................................................................................................... 173
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ..................................................................................... 176
ANNEXES ................................................................................................................................... 205
Résumé ......................................................................................................................................... 209
Abstract ........................................................................................................................................ 210
17
INTRODUCTION
De nombreuses études ont démontré que ces déchets, riches en matière organique
étaient des produits nobles et constituaient de nouvelles matières pour de nombreuses
industries (Acourene et Ammouche, 2012), on parle alors de matière première
secondaire.
Par ailleurs, leur valorisation par les procédés biotechnologiques représentent une
solution de choix dans la mesure où elle contribue à l’élimination de la pollution que
subit l’environnement, permet de produire des substances à forte valeur ajoutée et de la
bioénergie qui est une alternative à l’épuisement des énergies fossiles et un moyen de
lutte contre les conséquences du changement climatique et contribue enfin, au
développement industriel et agricole du pays. Les déchets des uns constituent la matière
première des autres.
À la lumière de tout cela, une attention particulière doit être accordée à une
meilleure gestion des déchets organiques et en particuliers les sous-produits provenant de
l’agriculture et des agroindustries.
18
Cependant, des milliers de tonnes de dattes restent non utilisées et peuvent
dépasser 40 % de la production. Ce sont des dattes qui ne sont pas consommées, soit du
fait de leurs faibles qualités gustatives, soit du fait de leur texture « rébarbative » (trop
dure), soit tout simplement parce qu’elles sont négligées au profil d’aliments plus
attractifs. Elles sont aussi souvent perdues car leur faible valeur marchande ne justifie pas
toujours les frais de récolte, même pour utilisation en alimentation de bétail.
Cependant, bien que les techniques de valorisation de ces écarts de triage de dattes dans
les pays arabes soient multiples (pâte, farine, alcool, vinaigre, etc.…), la voie de
transformation la plus répondue en Tunisie reste la fabrication de pâte de dattes pour
confiserie, généralement de qualité microbiologique médiocre (Sanchez-Zapata et al.,
2011) et qui est de plus en plus confrontée à des problèmes d’écoulement. Ainsi, grâce
aux procédés biotechnologiques, il serait possible de mettre sur le marché national une
nouvelle génération de produits dont l’impact socioéconomique est considérable. Cela
permettent également, de créer de nombreuses, petites et moyennes entreprises (PME)
spécialisées génératrices de revenus supplémentaires tant pour les agriculteurs que pour
les industriels.
19
directement en compétition avec la filière alimentaire et peuvent contribuer à accentuer la
crise alimentaire. Afin, de pallier ces problèmes, une deuxième voie d’obtention de
biocarburants à été imaginée, les biocarburants de deuxième génération sont obtenus à
partir de sous produits agricoles et agro-industriels (Demirbas, 2007).
L’utilisation des sucres dérivés des déchets agricoles, essentiellement les sucres
extraits des déchets de dattes tunisiennes, apparaît donc favorable pour produire de
l’éthanol par des microorganismes.
Les fruits de dattes sont dotés de teneurs élevées en sucres (73-83%) (Elleuch et
al., 2008) : glucose, fructose et saccharose (Elarem et al., 2011). Ils contiennent
également des protéines, des lipides, des éléments minéraux et des vitamines (Abou-Zeid
et al., 1991) et représentent par conséquent un substrat de choix pour la production de
nombreuses substances à forte valeur ajoutée (Kaidi et Touzi, 2001).
C’est dans ce cadre que s’insère ce travail qui vise à contribuer à la valorisation
des dattes déclassés ou écartés par la production de produits à valeur ajoutée, comme
l’éthanol, le butanol, l’Acétone et le glycérol par fermentation. Cette étude s’insère dans
cette préoccupation et consiste à développer un procédé biotechnologique de production
(par voie fermentaire) d’éthanol.
A l’instar des Etats Unis, qui ont développé des programmes industriels intégrés
pour la production de bio-alcool à partir de blé, de maïs et de déchets industriels (Stewart
20
et al., 2011), la Tunisie, qui possède un potentiel considérable en déchets et sous produits
de dattes, pourrait s’inscrire dans un programme similaire.
La seconde partie de notre projet s’est orientée dans un premier temps sur l’étude
de la production de bioéthanol par Saccharomyces cerevisiae cultivée sur des milieux de
culture à base de sirop de dattes dilué à différentes concentration en sucres, et l’étude de
l’influence de différentes sources d’azotes.
Enfin, dans la dernière partie des résultats, nous avons examiné la production
d’éthanol par fermentation « VHG » en utilisant deux souches osmotolérantes
(Zygosaccharomyces rouxii et Candida pelliculosa) et une souche isolée de sous-produits
des dattes, après caractérisation et identification.
21
SYNTHÈSE BIBLIOGRAPHIQUE
22
CHAPITRE I. LE SECTEUR PHOENICICOLE
Le palmier dattier est l'un des arbres fruitiers les plus anciennement cultivés. Les
documents les plus anciens en Mésopotamie (Irak actuellement) montrent que sa culture
se pratique depuis 3500 ans avant J.C. A la même époque, les dattiers étaient cultivés en
Irak occidental, à travers l'Arabie et jusqu'en l'Afrique du Nord.
Ce n'est qu'au milieu du XIXème siècle que les plantations furent établies dans les
vallées chaudes de Californie et dans l'Arizona méridional. Au cours des siècles, au
Maghreb, le palmier a fait l'objet de différentes plantations réparties dans des lieux
disposant de quantités d’eau relativement importantes. Le palmier dattier permet une
pérennité de la vie dans les régions désertiques. Ses fruits sont un excellent aliment grâce
à leur effet tonique et légèrement laxatif (Munier, 1973).
1.2 . Taxonomie
Le palmier dattier a été dénommé Phoenix dactyliféra par Linne en 1934. Phoenix
dérivé de Phoinix, nom du dattier chez les grecs de l'antiquité qui le considéraient comme
arbre des phéniciens ; dactyliféra vient du latin dactylis, dérivant du grec dactylus,
signifiant doigt (en raison de la forme du fruit), associé au mot latin fero, porté, en
référence aux fruits.
1.3 . Systématique
La classification botanique du palmier dattier donnée par (Djerbi, 1994) est la suivante:
23
· Groupe : Spadiciflore.S ;
· Embranchement : Angiospermes ;
· Classe : Monocotylédones ;
· Ordre : Palmales ;
· Famille : palmoe ;
· Tribu : Phoenixées ;
· Genre : Phoenix ;
Le genre Phoenix comporte au moins douze espèces, la plus connue est le dactylifera,
dont les fruits « dattes » font l’objet d’un commerce international important (Espiard,
2002).
1.3.1 . Morphologie
1.3.2 . Ecologie
Le palmier dattier est cultivé comme arbre fruitier dans les régions chaudes arides
et semi-arides. Cet arbre peut s’adapter à de nombreuses conditions grâce à sa grande
variabilité (Gilles, 2000). Le dattier est une espèce thermophile, il exige un climat chaud,
sec et ensoleillé. C’est un arbre qui s’adapte à tous les sols. Il est sensible à l’humidité
pendant la période de pollinisation et au cours de la maturation (Munier, 1973 ; Boufis et
al., 2014).
24
2 . Le secteur dattier
25
Figure 2. Répartition de production des dattes dans le monde (FAOSTAT, 2014).
Les palmeraies de dattiers sont réparties sur plusieurs gouvernorats au sud, mais la
plus importante production de dattes se concentre dans les zones de Djerid et Nefzaoua
(Figure 3) autour des villes de Tozeur et Kébili (Rhouma, 1995).
26
La classification agro-climatique, basée sur les conditions climatiques en rapport
avec la position géographique des oasis, distingue trois types d’oasis tunisiennes :
Figure 4. Evolution de la production des dattes en Tunisie (en tonnes) (FAOSTAT, 2014).
27
2.2.3 . Importance économique du secteur phoenicicole
2.3 . La datte
2.3.1 . Définition
La datte est une baie, de forme généralement allongée, oblongue ou ovoïde. Elle est
constituée de deux parties (Figure 5) :
Une partie non comestible de la datte, formée par la graine ou le noyau, ayant une
consistance dure.
Une partie comestible, dite aussi chaire ou pulpe, comporte une enveloppe fine
cellulosique, l’épicarpe. La graine est entourée par une zone interne de teinte plus
claire et de texture fibreuse, l’endocarpe, réduite à une membrane parcheminée. Les
deux sont séparés par le mésocarpe charnu et fibreux dont la consistance varie selon
les variétés, le climat ainsi que la période de maturation (Dowson et Aten, 1963).
28
Figure 5. Coupe schématique d’une datte (Munier, 1973).
Stade Hababouk : Ce stade vient juste après la pollinisation. Il dure de quatre à cinq
semaines après la fécondation. Les fruits sont de forme sphérique et ils sont
caractérisés par une croissance lente et une couleur verte.
Stade Kimri : Ce stade dure de neuf à quatorze semaines, il se caractérise par une
croissance rapide en poids et en volume des dattes, une teneur élevée en eau, une
accumulation des sucres réducteurs, une augmentation lente de la teneur en sucres
29
totaux et une très forte acidité réelle. Les fruits ont une couleur verte et un goût âpre à
cause de la présence des tanins.
Stade Khalal : Au début de ce stade, la datte atteint son poids maximum. La couleur
vire du vert au jaune puis au rouge et au brun selon les variétés. Ce stade est marqué
par un accroissement des sucres totaux. L’acidité et le taux d’humidité vont en
diminuant alors que la proportion de saccharose augmente rapidement. Ce stade dure
en moyenne quatre semaines.
Stade Routab : La durée de ce stade, où le fruit prend une couleur brune, est de deux
à quatre semaines. Ce stade est caractérisé par une légère diminution de poids et de la
teneur en eau et une augmentation de la teneur des monosaccharides qui confèrent au
fruit un goût sucré.
Stade Tamar : C’est la phase ultime de la maturation. La couleur de l’épiderme
devient de plus en plus foncée (Dowson et Aten, 1963). Au cours de ce stade,
l’amidon de la pulpe se transforme complètement en sucres réducteurs (glucose et
fructose), et en sucres non réducteurs (saccharose) (Djerbi, 1994) ce qui donne un
rapport sucres/eau élevé empêchant, ainsi, la fermentation et assurant la conservation
du fruit.
Les fruits de dattes sont dotés de teneurs élevées en sucres (73-83%) (Elleuch et
al., 2008): glucose, fructose et saccharose (Elarem et al., 2011). Ils contiennent
également des protéines, des lipides, des éléments minéraux et des vitamines (Abou-Zeid
et al., 1991).
La chair des dattes est composée essentiellement d’eau, des sucres réducteurs
(glucose et fructose), des sucres non réducteurs (saccharose), et d’autres composants tels
que les éléments minéraux, les vitamines, les enzymes, les pectines, les lipides et les
protides (figure 6).
30
Figure 6. Composition biochimique de la datte (Sawaya et al., 1983).
L’eau est l’un des constituants essentiels du fruit. Sa teneur varie aussi bien avec
le degré de maturité qu’avec le caractère variétal (Ahmed et al., 1995). Elle a une
importance fondamentale sur la stabilité microbienne et biochimique des aliments et agit
sur leur conservation. Les dattes sont qualifiées de molles si elles dépassent un taux
d’humidité de 30 % (mermella, Lemsi, Allig…) et de sèches si ce taux est de moins de 20
% (Kentichi). Les dattes sont demi-molles si le taux est compris entre 20 et 30 % (comme
Garn Gazel) (Reynes et al., 1994).
La teneur en eau peut subir des variations très importantes sous l’action de
différents traitements d’hydratation ou de séchage ou sous l’effet de l’absorption de
l’humidité de l’air environnant.
Les sucres représentent presque la totalité de la matière sèche soluble des dattes
(presque 60 à 70 % du poids total de la chair) ce qui leurs confère une valeur énergétique
importante (3 Kcal/Kg de pulpe). La datte contient trois sucres majeurs : le saccharose
(non réducteur), le glucose et le fructose (sucres réducteurs), ceci n’exclut pas la présence
d’autres sucres tels que le galactose, le xylose et l’arabinose. La teneur en sucres totaux
ainsi que la proportion de sucres réducteurs et de saccharose varient selon les variétés et
les stades de maturation (Reynes et al., 1994).
Il existe une relation étroite entre la nature des sucres et le pourcentage d’humidité
des dattes. En effet, les dattes molles contiennent généralement des taux de sucres
réducteurs plus élevés que leur taux de saccharose. Le cas est inverse pour les dattes
sèches (Dowson et Aten, 1963). Le rapport du taux de sucres totaux sur le taux
31
d’humidité « r » dans les fruits a été défini comme indice de qualité pour la
caractérisation des dattes. On distingue alors selon Munier (1973) trois catégories des
dattes :
Les substances colorantes des dattes, mal connues jusqu’à présent, sont variables
selon les stades de maturation (couleur verte au stade Kimri, jaune tacheté en rose ou en
rouge au stade Khalal et couleur brune au stade Routab) et les variétés. Les principaux
pigments des dattes sont (Dawson et Aten, 1963) :
Les flavones : pigments jaunes de la datte Barhi ;
Les antocyanes : pigments rouges de la datte Deglet Nour.
Les dattes peuvent être considérées parmi les fruits les plus riches en éléments
minéraux ce qui leur confère une valeur nutritionnelle et diététique assez importante. La
datte « Deglet-Nour » contient de 1,15 à 1,90% de cendres (Munier, 1973).
Les membranes cellulaires des dattes sont constituées essentiellement de
cellulose. Ce constituant, avec d’autres solides insolubles, représente environ 85% de la
matière sèche de la datte verte. Mais, à mesure que la teneur en sucre augmente, le taux
de cellulose diminue.
La teneur en amidon varie selon le stade de développement et selon la variété
(Bouabidi et al., 1996). Dowson et Aten (1963) avaient indiqué que les fruits, peu de
temps après la pollinisation, présentaient une faible teneur en amidon qui disparaissait
ensuite entièrement dans la plupart des cultivars à maturité. Cette réserve se transforme
en sucres grâce à l’action des enzymes invertases.
Les pectines sont des polymères linéaires de l’aide galacturonique dont une partie
des radiaux carboxyles est plus ou moins estérifiée par des radiaux méthyles. Selon leur
degré d’estérification, on peut classer les pectines en pectines solubles et pectines
insolubles qui sont graduellement converties en pectines solubles (Bouabidi et al., 1996).
32
Dowson et Aten (1963) affirment que les substances pectiques augmentent
quantitativement dans les fruits jusqu’à la maturation et influencent les opérations de
fabrication de sirop et de confiture de dattes.
La pulpe de datte contient des vitamines en quantité variable selon les types de
dattes et leurs provenances. En général, elle contient des caroténoïdes, de la vitamine C et
des vitamines du groupe B en quantité appréciable (Munier, 1973 ; Cance et Widowson,
1993).
La pulpe des dattes contient une faible quantité de lipides. Elle est de l’ordre de
0,13 à 1,9 % du poids total du fruit frais. Cette quantité de lipides est concentrée dans
l’épicarpe de la datte, sous forme d’une couche de cires. L’évolution du taux de matière
grasse dans les dattes débute par une accumulation aux premiers stades de développement
suivie d’une diminution puis une stabilisation à la maturité ; à ce stade ultime de
développement le pourcentage est faible (Mrabet et al., 2008).
Les composés aminés jouent un rôle essentiel dans les réactions de brunissement non
enzymatiques (réaction de Maillard) qui interviennent lors de la conservation. Les
cultivars ayant les teneurs les plus élevées en acides aminés sont soumis à un
brunissement rapide lors du stockage (Bouabidi et al., 1996). Les teneurs des différents
cultivars en acides aminés totaux sont très hétérogènes : 140,4 mg/100 g MS pour la
variété « Choddak » contre 507 mg/100 g MS pour la variété « lemsi » qui aurait une
tendance à un brunissement rapide lors du stockage. Les teneurs en acides aminés de la
« Deglet-Nour » et du « Allig » sont respectivement de 256 mg/100 g MS et 204 mg / 100
g MS (Reynes et al., 1994).
La composition en acides aminés de la pulpe de datte révèle la présence de 18
acides aminés (Ahmed et al., 1995).
Les enzymes jouent un rôle important dans les processus de conservation qui ont
lieu pendant la formation et la maturation du fruit. La qualité des dattes, et en particulier
sa qualité organoleptique (texture, goût et couleur), dépend en grande partie de leurs
activités. Parmi ces enzymes, on peut citer l’invertase et les polyphénoloxydases.
L’invertase est une enzyme responsable de l’hydrolyse du saccharose en glucose
et fructose (Mrabet et al., 2008). Son activité augmente au cours de la maturation. En
effet, l’accumulation des sucres réducteurs est rapportée à l’accroissement de l’activité de
cette enzyme. Une température élevée et une forte teneur en eau favorisent cette inversion
(Munier, 1973).
33
Le polyphénoloxydase est une enzyme responsable du brunissement enzymatique
des dattes. Elle est détectée sous forme de traces avant le stade de maturation, son activité
reste basse jusqu’au stade tamar où l’activité atteindra son maximum (Mrabet et al.,
2008).
34
3.1 . Valorisation technologique
La farine des dattes est obtenue à partir des dattes séchées. Après nettoyage, les
dattes sont dénoyautées et coupées puis séchées jusqu’à humidité inférieure à 5 %.
Compte tenu de sa richesse en sucres, cette farine est utilisée en biscuiterie, en pâtisserie
et dans la préparation de nombreux produits alimentaires (Munier, 1973).
La fabrication de jus de dattes est connue depuis l’antiquité dans les pays de
Moyen orient où on trouve une grande quantité de datte de qualité médiocre destinée à la
transformation (Chaira et al., 2007).
Concernant la préparation de jus, les pulpes de datte sont finement hachées et une
quantité d’eau est ajoutée (Mahjoub et Jraidi, 1992), le mélange est ensuite incubé au
bain-marie selon un couple temps-température donnée. Puis, on procède à une étape de
filtration suivie d’une clarification pour éliminer les déchets et les solides insolubles.
D’après Episard (2002), on peut obtenir après six à dix heures de diffusion, selon
la variété, un jus titrant à environ 50 % d’extrait sec soluble mesuré au réfractomètre. Le
jus de datte peut être utilisé dans nombreuses préparations alimentaires telles que les
boissons gazeuses, le vinaigre, l’alcool, etc (Estanove, 1990).
Les dattes de qualité secondaire, trop molles ou écrasées, peuvent être utilisées
pour la fabrication du sirop (Munier, 1973 ; El-Sharnouby et al., 2009 ; Mostafa et al.,
2012). Ce produit bien que d’aspect sombre, est stable et est utilisé comme édulcorant
dans de nombreuses préparations pâtissières et peut également servir comme base à la
production de boissons gazeuses et peut remplacer aussi le sucre dans la préparation des
crèmes glacées (Mahjoub et Jraîdi, 1992).
35
3.2 . Valorisation biotechnologique
Davati et al. (2007) et Tavakkoli et al. (2012), ont montré que le déchet des dattes
constitue un bon milieu pour la production d’acide citrique.
Des chercheurs ont reussis à produire des antibiotiques à partir des sous-produits
de dattes. Abou-Zeid et al.(1991) ont produit d’oxytétracycline par Streptomyces rimosus.
Ils ont trouvé que l’ajout de l’urée comme source d’azote et les cendres de noyau de
dattes, comme source minérale permettent d’améliorer la production de l’antibiotique.
En utilisan le sirop des dattes Radhwan et al. (2010), ont produit de Bleomycine par
Streptomyces mobaraensis.
Des travaux ont été entrepris par des chercheurs qui ont montré qu’un substrat à
base de sous produits des dattes, constitue un milieu de culture favorable à la production
des enzymes, comme le Pectinase (Qureshi et al., 2008), l’endopectinase (Bari et al.,
2010) et l’α-amylase (Acourene et Ammouche, 2012).
36
3.2.6 . Production de Biofuel
Différents types de biofuels ont été produits à partir des sous-produits de dattes,
comme le dihydrogene (Abd-Alla et al., 2011), l’éthanol (Gupta and Kushwaha, 2011;
Acourene et Amouche, 2012 ; Louhichi et al., 2013) et le butanol (Abd-Alla et El-Enany,
2012). Cette partie sera developpée dans le chapitre III « Production de Biofuel ».
37
Tableau 1. Valorisation biotechnoloique de sous-produit des dattes.
Biopolymères
La gomme xanthane Jus de dattes Xanthomonas campestris Besbes et al., 2006
Poly-β-
Sirop de Dattes Bacillus megaterium Omar et al., 2001
hydroxybutyrate
Curdlan Jus de dattes Rhizobium radubacter ATCC 6466 Salah et al., 2011
Carotenoide Sirop de dattes Lactobacillus plantarum QS3 Elsanhoty et al., 2012
Biofuel
E. coli EGY, Clostridium acetobutylicum
Hydrogen Dattes pourries Abd-Alla et al., 2011
ATCC824, Rhodobacter capsulatus DSMZ
Saccharomyces cerevisiae ATCC 36858,
Extrait de Datte Gupta and Kushwaha, (2011)
Saccharomyces cerevisiae STAR brand
Sous-produit de Dattes Saccharomyces cerevisiae SDB Acourene et Amouche (2012)
Ethanol Jus de dattes Saccharomyces cerevisiae Louhichi et al., 2013
Saccharomyces cerevisae
Sirop de dattes Zygosaccharomyces rouxii Chniti et al., 2014.
Candida pelliculosa
Sous-produit de dattes Clostridium acetobutylicum ATCC824 Abd-Alla et El-Enany, (2012)
Butanol
Bacillus subtilis DSM 4451 Abd-Alla et El-Enany, (2012)
Biosurfactant Sirop de dattes Bacillus subtilis 20B Al-Bahry et al., 2013
38
Acides organiques
Corynebacterium glutamicum CECT 690 et
Acide citrique Sous-produit de dattes Davati et al., (2007)
CECT77
Sous-produit de dattes Corynebacterium glutamicum CECT 690 Tavakkoli et al., (2012)
Biomasse
Saccharomyces cerevisae (I)
S. dastorianus NRRL Y12693
Levure boulangère Sucres de Dattes S. cerevisae (III) Khan et al., (1995)
S. dayanus NRRL Y-12624
S. cerevisae NRRL Y-12632
Probiotiques
lactobacille Poudre de dattes Lactobacillus casei ATCC 334 Shahravy et al., (2012)
Antibiotiques
Bleomycine Sirop de dattes Streptomyces mobaraensis Radwan et al., (2010)
Extrait de dates (Pulpe)
Oxytetracycline Streptomyces rimosus Abou-Zeid et al., (1993)
Noyau de dattes
Enzymes
Pectinase Sirop de dattes Bacillus subtilis EFRL 01 Qureshi et al., (2012)
Endopectinase Déchet de dattes Aspergillus niger PC5 Bari et al., (2010)
Alpha amylase Sous-produits de datte Candida guilliermondii CGL-A10 Acourene et Ammouche, (2012)
39
CHAPITRE II. EXTRACTION DE JUS DE
DATTES
1 . Extraction solide-liquide
1.1 . Définition
L’extraction solide-liquide, encore appelé extraction par solvant est une opération
de transfert de matière destinée à séparer les principes solubles d’un substrat solide par leur
diffusion dans un solvant. Son but est d’extraire, de séparer ou de dissoudre par immersion
dans un liquide ou par arrosage par un liquide, un ou plusieurs composants mélangés à un
solide. La diffusion est réalisée grâce à l’existence d’un gradient de concentration en soluté
à extraire entre la phase solide et la phase liquide. A la fin de l’opération, le système tend
vers l’équilibre. Il s’agit normalement d’une opération à pression constante.
L’extraction solide se présente sous plusieurs variantes (percolation, décoction, infusion et
macération) avec comme dénominateur commun de faire interagir le solvant sur le
matériau solide pour dissoudre ses composés solubles. Les différentes méthodes
d’extraction solide-liquide sont comparées dans le tableau 2.
40
Tableau 2. Différentes méthodes d’extraction solide-liquide
41
Les substances à extraire, localisées à l’intérieur des cellules, se présentent sous
forme libre alors que celles qui participent à la structure sont liées à d’autres composés.
Leurs concentrations varient selon les conditions climatiques de croissance, les conditions
de récoltes, l’état de maturité et le conditionnement, c’est pourquoi elles varient beaucoup
d’un lot à l’autre et au sein d’un même lot.
Plusieurs auteurs ont tenté de proposer des corrélations pour le coefficient de
diffusion en fonction des caractéristiques du soluté. Ces corrélations permettent de le
prédire en milieux aqueux et organique avec un écart par rapport aux valeurs
expérimentales respectivement de 10% et 25%.
Les solvants souvent utilisés sont l’eau, les alcools (méthanol, éthanol), les
hydrocarbures (hexane), le CO2 supercritique. Comme dans le cas du soluté, la taille des
molécules de solvant exerce une influence sur la diffusion. Il est également question de
sélectivité, afin d’extraire le maximum de soluté et le minimum des autres constituants du
cytoplasme et plus généralement de la matière végétale. Car il va falloir ensuite séparer le
soluté des autres molécules extraites. Le choix d’un solvant à faible viscosité et de masse
volumique peu élevée est recommandé pour faciliter la diffusion dans le solvant,
l’agitation et la séparation mécanique (Leybros et Fremeux, 1990).
Le choix du solvant se fait selon plusieurs critères :
- La solubilité des composants spécifiques dans le solvant,
- La régénération du solvant si celui-ci doit être réemployé. Il ne doit pas former
d’azéotrope avec un des composés qu’il solubilise et sa chaleur latente doit être faible,
- La tension interfaciale et la viscosité, car le solvant doit correctement mouiller la
matrice solide,
- Idéalement il doit être non toxique, stable, non réactif, non inflammable, inoffensif
pour l’environnement et peu coûteux.
Dans l’industrie alimentaire ou pharmaceutique, le choix du solvant est très
important. Les normes et les règles d’hygiène et de sécurité sont très strictes. Il ne doit pas
en rester dans les produits finaux ou bien les traces doivent être suffisamment
insignifiantes pour être inoffensives. De manière pratique, les ateliers disposent souvent
d’un « parc » de solvants. Le choix est souvent restreint à ce groupe de solvants qui sont
connus, maîtrisés et acceptables.
42
1.3 . Influence de la température
En règle générale, les matières végétales sont séchées pour faciliter leur
conditionnement et surtout leur stockage. Un surplus d’humidité peut donc détériorer le
substrat. De plus, lors de l’utilisation de solvants hydrophobes, la diffusivité est
inversement proportionnelle à la teneur en eau du solide (Leybros et Fremeaux, 1990).
43
CHAPITRE III. PRODUCTION DE BIOFUEL
1 . Le Butanol
Propriétés Butanol
Température d’inflammation 35
(°C)
Le butanol peut être produit par trois processus important : (Dürre, 2007 ; Lee et al., 2008 ;
Qureshi et Ezeji, 2008) :
44
- La synthèse « Oxo » (hydroformylation) : le monoxyde de carbone et l’hydrogène
sont ajoutés à la liaison double du carbone-carbone à l’aide d’un catalyseur comme
le colbalt (Co), le rhodium (Rh) ou le ruthènium (Ru). La première étape produit de
l’aldéhyde qui est ensuite hydrogéné pour produire du butanol.
- La synthèse « Reppe » : le propylène, le monoxyde de carbone et l’eau interagissent
en présence d’un catalyseur pour donner directement le butanol à une faible
température et à une faible pression.
- L’hydrogénation crotonaldehyde : consiste à la condensation de l’acétaldéhyde, sa
déshydratation et son hydrogénation.
Le butanol peut être fabriqué, à partir des produits de l’agriculture tels que le maїs,
le betterave, la canne à sucre, le blé,… . Toutefois, le principal inconvénient de produire ce
biocarburant à partir des produits agricoles et la disponibilité de ces resources et aussi leur
coût de production. Ces derniers sont les facteurs importants qui influencent le coût des
biocarburants (Qureshi et al., 2008). Il est donc primordial de pousser les recherches plus
loin, pour une énergie propre, à quantité suffisante et à des coûts rasonnables, qui ne
rentreront pas en concurrence avec les débouchets alimentaires.
2 . Le Bioéthanol
45
Figure 8. Transformation des sucres continus dans les végétaux en éthanol (Cabal et Gatignol, 2015).
Les bactéries capables de réaliser la fermenatation alcooliques sont peu nombreuses. Les
plus utilisées sont Zymomonas mobilis (Sadae et Batista, 2003 ; Bai et al., 2008 ; Patle et
al, 2008 ; Yanase et al., 2012; Zhao et al., 2014) et Bacillus subtilis (Romero et al., 2007)
46
L’espèce Bacillus est une bactérie Gram positif dont la coloration est variable,
avec certaines espèces qui se colorent clairement comme le Gram positif dans les jeunes
cultures uniquement. Elles ont des cellules en formes de bâtonnet avec des extrémités
rondes ou carrées dont la taille varie de 0,5 x 1,2 à 2,5 x 10 µm, elles peuvent se présenter
individuellement ou en chaîne, et la stabilité de ces chaînes détermine la forme de la
colonie, qui peut varier d’une souche à l’autre (Logan et De Vos, 2009 ; Rooney et al.,
2009).
Alors que la plupart des espèces sont aérobies, certaines sont anaérobies
facultatives ou strictes (Logan et De Vos, 2009 ; Murray et al., 1995). Les espèces
Bacillus sont capables de former des spores qui peuvent être cylindriques, ovales, rondes
ou réniformes.
3 . La levure
3.1 . Caractéristiques structurelles
Les levures sont des microorganismes unicellulaires qui ont une forme ovale ou
sphérique et leur morphologie peut varier selon les conditions d’environnement ou leur état
47
physiologique ; lorsqu’elles se trouvent dans des conditions favorables (milieu de culture,
température, pH, aération, etc.) elles peuvent se diviser activement par bourgeonnement.
La taille d’une levure peut varier entre 1 et 5 µm en largeur et 1 à 9 µm en longueur.
48
3.1.2 . Membrane plasmique
49
aboutit à une résistance au stress plus importante qu’avec un enrichissement en acide
linoléique (18:2).
3.2.1.1 . L’azote
50
3.2.1.2 . Le phosphore
3.2.1.3 . Le soufre
51
Tableau 4. Récapitulatif des principaux oligo-éléments (Jones et al., 1981)
Mg2+
Zn2+
Fe2+,
Participent aux sites de certaines protéines.
Fe3+
Mo+
Mico-éléments
Co2+
Stimulent la croissance pour de faibles concentrations.
2+
B
52
(Winter, 1989). Ces vitamines jouent un rôle majeur dans la tolérance à l’éthanol et leur
mode d’apport conditionne également le paramètre « tolérance » (Alfenore et al., 2002).
3.2.2 . Métabolisme
Il se caractérise par une oxydation complète du glucose via les voies métaboliques
de la glycolyse, du cycle de Krebs (Figure 10) et de la phosphorylation oxydative pour la
production exclusive de biomasse (X) et de dioxyde de carbone. Un tel métabolisme
nécessite des conditions de mise en oeuvre particulières : présence d’oxygène et
concentration en limitation de substrat (150 mg.L-1 environ) afin d’éviter un changement
métabolique vers la production d’éthanol et autres co-métabolites (effet Crabtree). Les
différentes enzymes qui catalysent les réactions du cycle de Krebs sont localisées chez la
levure Saccharomyces cerevisiae dans la matrice mitochondriale. Le bilan énergétique
théorique maximal de cette voie métabolique est décrit par l’équation suivante :
53
varier selon la souche considérée. La valeur du rapport P/O est fréquemment sujet à
polémique ; pour Saccharomyces cerevisiae, un nombre inférieur à 2 est souvent rapporté
(Bruinenberg et al., 1983). D’autres études réalisées avec la levure Saccharomyces
cerevisiae cultivée sur différents substrats en culture aérobie ont montré que la valeur
moyenne de la relation P/O peut varier entre 1,2 et 1,3 (Nielsen et Villadsen, 2003).
54
comporter de deux manières différents : pour des taux de croissance inférieurs à un taux de
croissance critique ( crit), la levure présente un métabolisme purement oxydatif ; pour
des taux de croissance supérieurs à ce taux de croissance critique (crit) le
métabolisme devient oxydo-réductif , une production d’éthanol (Figure 10) et une chute du
rendement de production de biomasse, cette transition correspond à l’effet Crabtree.
55
Figure 10. La glycolyse et le cycle de Krebbes. Où HxK : hexokinase ; PFK : Phosphofructokinase ; FbiP :
fructose bi-phosphatase ; PK : Pyruvate kinase ; PDH : pyruvate dehydrogénase ; PDC : pyruvate decarboxylase ;
ADH : alcool deshydrogénase ; AcDH : acetaldehyde deshydrogénase ; ACS : acetyl-CoA synthase (Poilpré, 2002).
56
une affinité plus forte pour le pyruvate que la pyruvate décarboxylase, mais sa vitesse
maximale est plus faible. Aux faibles flux glycolytiques, le pyruvate est converti via le
pyruvate déshydrogénase vers le cycle de Krebs. Quand le flux glycolytique dépasse une
valeur critique, l’enzyme pyruvate déshydrogénase est saturée et de l’acétaldéhyde est
formé.
Il en est de même au niveau du noeud acétaldéhyde (Figure 11). Celui-ci est
préférentiellement converti en acide acétique mais lorsque l’acétaldéhyde déshydrogénase
est saturé, l’acétaldéhyde serait transformé en éthanol (Lei et al., 2001).
4 . Procédés de fermentation
57
4.2 . Fermentation fed-batch.
On peut décrire les cultures en mode fed-batch comme des cultures alimentées de
façon séquentielle ou continue, éléments nutritifs et substrats. La conduite en mode fed-
batch permet d’atteindre de plus hautes concentrations en biomasse et produits que le mode
batch en évitant l’inhibition par la concentration en substrat et la limitation en éléments
nutritifs et en réduisant les effets toxiques des produits par dilution lors des apports
(Roukas, 1994 ; Ward, 1989).
Le réacteur en mode continu est un système ouvert, dans lequel le milieu de culture
est continûment additionné et le milieu de fermentation qui contient les métabolites
produits, est continûment extrait, avec un volume réactionnel constant (Ward, 1989). La
fermentation en mode continu peut combiner une cuve et un système de recyclage
cellulaire ; dans ce cas une fraction de la biomasse cellulaire est recyclée dans la cuve (Lee
et Chang, 1987 ; Warren et al., 1994; Djelal et al., 2012a). La fermentation en mode
continu permet l’obtention de productivités élevées (Vasconcelos et al., 2004), facilite le
contrôle du procédé et la maitrise des rendements. Les inconvénients de ce mode de
conduite est la limitation du taux de dilution afin d’éviter le lessivage du réacteur ainsi que
l’inhibition du métabolisme (croissance et production) par les produits de la réaction
biochimique et la perte de viabilité. En ce sens, plusieurs techniques ont été couplées telles
que l’évaporation, l’extraction avec des solvants et filtration membranaire (Kargupta et al.,
1998) comme cela est développé dans le paragraphe suivant.
Les réacteurs continus à recyclage cellulaire sont les mieux adaptés pour combiner
l’obtention des hautes concentrations en biomasse, le découplage entre le temps de séjour
de la biomasse et du liquide pour la maîtrise de l’environnement et le soutirage des
produits, éventuels composés inhibiteurs du métabolisme. Les bioréacteurs bi-étagés
présentent l’avantage de pouvoir découpler la production de biomasse de celle du produit
lorsque le modèle biologique le permet (Aldiguier et al., 2004). Entre tous les systèmes
développés pour augmenter les performances des procédés biologiques, les bioréacteurs à
membrane ont permis l’obtention des meilleurs résultats comparés aux autres procédés de
séparation pour le recyclage des cellules (centrifugation, floculation et décantation)
58
(Aldiguier et al., 2004 ; Lafforgue et al., 1987 ; Escobar et al., 2001 ; Mercier-Bonin et al.,
2001).
Parmi les bioréacteurs utilisant des modules de filtration membranaire, deux types
sont disponibles : filtration frontale et filtration tangentielle. La limite du procédé provient
du colmatage des membranes. La filtration frontale conduit à un colmatage plus rapide que
la filtration tangentielle (Chang et al., 1994). Le module de filtration tangentielle peut être
interne ou externe au bioréacteur. La filtration tangentielle est la méthode la plus
fréquemment utilisée pour augmenter la concentration en biomasse viable dans les
réacteurs à recyclage cellulaire car elle permet d’avoir un réacteur homogène avec un
meilleur contrôle de la viabilité. Parmi les résultats les plus notables :
- En mode continu avec recyclage de biomasse dans un bioréacteur mono-étagé muni
d’une boucle externe de microfiltration, de très hautes concentrations en biomasse ont été
obtenues expérimentalement de l’ordre de 300 g Masse sèche/L (Lafforge et al., 1994 ;
Lafforge et al., 1987).
- le recyclage cellulaire utilisant un module de filtration externe a donné des résultats
positifs concernant le maintien d’une haute concentration cellulaire dans le bioréacteur
(Chang et al., 1994).
- Du point de vue de la productivité, en mode continu à recyclage cellulaire avec un seul
fermenteur, Park et al., (1999) ont obtenu une productivité de 13 g.L-1.h-1, cette valeur
correspond à 3,3 fois la productivité en éthanol obtenue par fermentation en mode continu
conventionnel (chémostat) sans recyclage cellulaire. Lee et Chang (1987) ont obtenu une
productivité de 85 g.L-1.h-1 avec une concentration d’éthanol de 65 g.L-1, une concentration
en biomasse de 210 g Masse Sèche/L lors de cultures en fermenteur couplé avec un
module d’ultrafiltration externe. Aldiguier et al, (2004) et Ben Chaabane et al, (2006) ont
stabilisé un régime permanent de 20 h, une concentration en éthanol a été maintenue autour
de 65 g.L-1 à une concentration en biomasse de 160 g.L-1 et une concentration en substrat
résiduel proche de zéro ; ces conditions ont permis l’obtention d’une productivité de 41
g.L-1.h-1.
59
5 . Notion de stress chez les levures
5.1 . Facteurs influençant le métabolisme de la levure
60
plasmique, de la morphologie de la cellule, de la composition intracellulaire). Par contre, la
réponse passive dépend seulement de la vitesse de la perturbation physique entre le milieu
intra- et extracellulaire. Les réponses des levures aux perturbations peuvent causer des
dommages irréversibles dans la cellule et même sa mort (Maréchal et al., 1999).
Lorsqu’une perturbation survient dans le milieu de culture, la cellule essaie de
s’adapter à cette nouvelle condition en protégeant ses composantes vitales et s’il le faut en
« reprogrammant » ses activités cellulaires pour assurer sa survie pendant les conditions
stressantes (Birch et Walker, 2000). Les réponses des levures ont été caractérisées de
différentes manières : par l’augmentation du niveau intracellulaire de tréhalose (Plourde-
Owobi et al., 2000) et de glycérol (Omori et al., 1996 ; Wang et al., 2001 ; Aldiguier et
al.,2004 ; Alfenore-Bideaux et al.2006), l’altération de la composition lipidique de la
membrane (Petrov et Okorokov, 1990) ; l’altération de la synthèse de protéines, la
modulation des processus d’échange ionique, une réduction de l’acitivité métabolique
provoquant une diminution de l’assimilation du glucose et par conséquent une diminution
de la vitesse de croissance et de la production est observée (Martini et al., 2004).
61
5.1.2 . Effet de la concentration d’éthanol
62
intracellulaire (Alexandre et al., 1994 ; Jones et Greefield, 1982). L’éthanol peut exercer
son effet inhibiteur en modifiant la structure de la membrane cytoplasmique augmentant
ainsi sa perméabilité aux molécules plus petites et aux ions avec pour effet de déséquilibrer
les charges transmembranaires perturbant le transport de certains composés cellulaires
comme les sucres. En considérant l’importance des glucides, les cellules plus vieilles, qui
contiennent des réserves plus importantes, sont généralement plus tolérantes au stress
causé par les hautes concentrations en éthanol que les cellules plus jeunes (Giannattasio et
al., 2005). Il a été reporté que les gènes impliqués dans la réponse cellulaire au stress
éthanolique sont également impliqués dans la régulation du cycle de vie de la cellule
(Samokhvalov, 2004). Jakubowski et al. (2000) ont démontré, lorsque l’âge de la levure
Sacchormyces cerevisiae augmente que le processus d’oxydation des radicaux libres dans
ces cellules s’intensifie chronologiquement.
63
Les limites de pH reportées dans la littérature pour maintenir une croissance de la
levure Saccharomyces cerevisiae se situent entre 2,4 et 8,6, avec un pH optimal entre 4 et
4,5 (Jones et al., 1981). Le maintien du pH cytoplasmique est indispensable à la survie de
la levure. Ainsi Jones et al., (1981) considèrent que le stress éthanolique provoque une
chute du pH cytoplasmique, ce qui induit le décès cellulaire ; cette diminution du pH
intracellulaire peut être due soit à un influx de protons (Birch et Walker, 2000 ; Kasemets
et al., 2006) ou à une accumulation d’intermédiaires de la réaction (ex. acide acétique,
glycérol, etc.) (Ferreira et al., 2004).
Un effet négatif sur le métabolisme microbien est causé par la présence du CO2
dans le milieu de culture, en inhibant la croissance et la production (Aguilera et al., 2005).
Le mécanisme d’inactivation lié à la présence de CO2 est proposé en différents étapes :
(a) solubilisation du CO2 dans la phase liquide ;
(b) modification de composition de la membrane cellulaire ;
(c) diminution du pH intracellulaire ;
(d) inactivation des enzymes/ inhibition du métabolisme cellulaire du à
l’abaissement du pH ;
(e) effet inhibiteur directe du CO2 et HCO3 - moléculaires sur le métabolisme ;
(f) désordre de la balance des électrons ;
64
(g) modification des composants vitaux de la levure (Garcia-Gonzalez et al., 2007).
Le CO2 peut être à la fois activateur et inhibiteur du métabolisme levurien (Hirasawa et al.,
2007 ; Kunkee et Ough, 1966). Il initie les voies anaplérotiques à faible concentration:
Jones et Greenfield (1982) ont montré que le rendement de conversion du substrat
augmentait de 25% lors d’une croissance en aérobie sur glucose sous une pression partielle
de 0,2 bar de CO2. Par ailleurs, une augmentation trop importante de la pression partielle
en gaz carbonique semble entraîner une chute de la viabilité cellulaire (Ben Chaabane et
al., 2006).
65
culture provoque une mort programmée (apoptose) au microorganisme ; pour des
concentrations égales ou plus hautes de 7,2 g.L-1, la levure présente un changement
morphologique ainsi que le phénomène de nécrose. Un effet synergique de l’acide acétique
et de l’éthanol induisant le décès cellulaire a été proposé dans les travaux de Ben Chabaane
et al. (2006) en bioréacteur bi-étagé à recyclage cellulaire, en mentionnant une diminution
de la viabilité cellulaire lorsque la concentration en acétate est supérieure à 2 g.L-1 alors
que la concentration en éthanol ne dépasse pas 60 g.L-1.
La viabilité cellulaire est définie comme la capacité d’exécuter toutes les fonctions
nécessaires pour la survie dans des conditions données, de se reproduire et former une
colonie (Countinho, 2005).
66
coefficient d’activité (). Il considère aussi que l’osmolarité et l’osmolalité se définissent à
partir de la molarité et de la molalité des solutés dissous. Debnm, (2005) considère que la
seule différence entre l’osmolarité et l’osmolalité sont les unités dans lesquelles elles sont
exprimées ; osmoles/kg de solvant pour l’osmolalité et osmoles/Litre de solution pour
l’osmolarité. Cependant aucun de ces auteurs ne donne de modèle pour déterminer la
pression osmotique.Pour toute substance non-électrolytique en solution, la pression
osmotique est égale à la concentration molaire (molarité). Pour une substance
électrolytique, on doit tenir compte de toutes les espèces ioniques en présence; la
concentration osmotique est supérieure à la molarité de la solution.
67
Tableau 5. Définision de la pression osmotique, osmolalité et osmolarité.
68
8.1.1 . Détermination expérimentale
L’osmolarité peut être mesurée avec des osmomètres. Leur fonctionnement est basé
sur un des deux principes, soit l’abaissement du point de fusion, soit l’abaissement de la
tension de vapeur. La majorité des osmomètres utilisent la détermination du point de
fusion. Dans ces appareils, l’abaissement du point de congélation de la solution par rapport
à l’eau distillée permet une mesure directe de la concentration osmolaire (milliosmol/Kg
eau).
La pression osmotique est fréquemment exprimée en Pascal (Pa) (Gervais et Marechal,
1994 ; Marechal et al., 1995 ; Marechal et al., 1999 ; Beney et al., 2001 (a, b) ; Gervais et
Beney, 2001 ; Laroche et Gervais, 2003 ; Laroche et al., 2005). En accord avec la loi de
Van’t Hoff dans des solutions diluées, (solutions idéales car les molécules sont très
éloignées les unes des autres, sans interaction. Les valeurs de la pression osmotique en
Pascal sont corrélées aux concentrations des composés dans le milieu de culture
(Yokozeki, 2006).
où
: Pression osmotique [Pa]
R : constante des gaz parfaits [8.314m3Pa/°Kmol]
T : Température absolue [°K = °C + 273,15]
Ci : concentration molaire en substances dissoutes en mol/m3.
D’autres auteurs (Kopell et Westhead, 1982 ; Csonka et Hanson 1991 ; Vinet, 2003
; Fulletrton et al., 2006) considèrent qu’il n’existe pas une corrélation linéaire entre la
pression osmotique mesurée et celle calculée avec l’équation de Van’t Hoff (Tableau 6);
ces travaux sont réalisés lorsque la concentration de la substance d’étude augmente et que
la solution devient non idéale. La pression osmotique pour des solutions non idéales peut
être déterminée par l’équation de Gibbs.
Où :
: Pression osmotique (Pa)
R : constante des gaz parfait (m3 Pa / K mol)
69
T : température absolue (°K)
Vsol : volume molaire partiel du solvant (m3/mol)
Xsol : fraction molaire partielle du solvant.
La disponibilité de l’eau, est un des facteurs les plus importants qui affectent la
croissance et la survie d’un microorganisme. Une variation de pression osmotique cause un
mouvement de l’eau en direction du gradient osmotique, en provoquant un gonflement
voire un éclatement (dans des milieux hypotoniques ou hypo-osmotique) ou une
plasmolyse (dans les environnements hyper-osmotiques) ; en général, le microorganisme
répond plus rapidement à un environnement hypo-osmotique qu’hyper-osmotique, étant
donné que le risque d’éclatement est plus sévère (Wood, 1999).
La cellule est capable de détecter un changement de la pression osmotique du
milieu extérieur par déformation de la membrane cellulaire ou par un changement de
l’hydratation des protéines de la membrane (Deardorff, 1980 ; Kopell et Westhead, 1982 ;
Hohmann, 2002 ; Fullerton et al. 2006 ; Sun et al. 2007).
Les réponses de la levure Saccharomyces cerevisiae placée dans un milieu hyperosmotique
sont nombreuses avec :
b) Une réponse de la cellule, cherchant à se protéger, réparer et/ou récupérer ses capacités
avec arrêt temporaire de la croissance cellulaire, production de substances
osmoprotectrices (i.e. glycérol) ; diminution du volume cellulaire (Marechal et al.,
1995).
70
c) Des changements du métabolisme (répression ou activation de diverses enzymes) qui
permettront à la cellule de s’adapter aux nouvelles circonstances (Mager et Siderius,
2002 ; Wojda et al., 2003 ; Sun et al., 2007). Le choc osmotique (vers un milieu
contenant une pression osmotique plus grande) peut donc évidemment endommager les
performances de la levure et par conséquence diminuer la production d’éthanol
(Dragone et al., 2004). Il a été démontré que la viabilité et la croissance cellulaire de
plusieurs microorganismes, Saccharomyces cerevisiae compris, sont fortement
affectées par une augmentation de la pression osmotique (Beney et al., 2000 ; Beney et
al., 2001(a) ; Beney et al., 2001(b) ; Hohmann, 2002 ; Laroche et al., 2005). Laroche et
Gervais (2003) considèrent que l’influence négative de la pression osmotique sur la
viabilité cellulaire, ne dépend pas seulement de l’intensité du choc osmotique, mais
aussi de la température auquel le milieu réactionnel se trouve. Une diminution de la
viabilité est mentionnée en présence d’une pression osmotique élevée de l’ordre de 50
à100 MPa (Beney et al., 2001 (a)). Le mécanisme impliqué dans la mort cellulaire
après un choc hyper osmotique n’a donc pas encore été complètement résolu.
Certaines levures sont osmotolérantes, telles que Candida pelliculosa (Djelal et al.,
2012a), Zygosaccharomyces rouxii (Dakal et al., 2014), Debarymyces hansenii et Pichia
farinosa (Bubrová et al., 2014). Ces levures peuvent supporter des pressions osmotiques
elevées, des pressions auxquelles aucun autre microorganisme ne peut se developper. Les
mécanismes de résistance se manifestent par l’accumulation de polyols afin de minimiser
la différence de pression osmotique entre le milieu intracellulaire et le milieu
extracellulaire.
9 . Conclusion
71
MATÉRIEL ET MÉTHODES
72
1 . Matériel végétal
1.1 . Choix de la variété de datte
Le substrat utilisé pour cette étude est constitué des déchets de dattes (fruits avec
défaut de texture, fruits très humides, fruits altérés par les microorganismes et les
insectes…) produit par la variété de datte Tunisienne « Deglet-Nour » (Figure 12) la plus
abondante et la plus commercialisée, venant de l’unité Tunisienne de conditionnement des
dattes « ALKHALIG » installée à Nabeul.
Le choix de cette variété se justifie par son abondance à l’échelle nationale (60 %
de la production annuelle) (Besbes et al., 2009), et sa composition (richesse en sucre) qui
présente un milieu favorable pour la croissance et le développement des levures et par
conséquent la production d’éthanol suite à un métabolisme fermentaire.
1.1.1 . Echantillonnage
73
1.1.2 . Caractérisation physique
Les caractéristiques physiques sont réalisées sur 10 fruits prélevés au hasard, pour
lesquels sont déterminés : Les dimensions du fruit entier et de son noyau (longueur et
largeur) au moyen d’un pied à coulisse. Le poids de la datte entière, de la pulpe, ainsi que
le noyau au moyen d’une balance analytique de précision.
Avec :
MH% : Teneur en matière sèche (%).
Mi : Masse du creusé vide (g).
Mf : Masse final « après dessiccation » (Matière sèche + capsule) (g).
Pe : Masse de la prise d’essai (g).
1.1.3.2 .Détermination du pH
Elle consiste à effectuer un titrage de l’acidité d’une solution aqueuse avec une
solution d’hydroxyde de sodium 0,1 N en présence de phénophtaléine comme indicateur
coloré.
L’acidité titrable est exprimée en gramme d’acide acétique pour 100 g de produits (dattes):
74
Avec :
Le dosage des cendres est basé sur la destruction de toute la matière organique sous
l’effet de la température élevée (500±25°C). Des capsules d’incinération vides sont pesées.
5 g de matière fraîche ou 1 g de matière sèche sont ajoutés et la masse de l’ensemble est
notée. Les échantillons sont alors soumis à une température de 550°C dans un four à
moufle MERAEUS type MR170, pendant une nuit. Après refroidissement dans un
dessiccateur, les capsules contenant les cendres sont pesées à nouveaux. Le dosage est
réalisé en triplicat pour chaque échantillon.
Avec :
75
première vapeur puis quelques ml d’eau distillée sont ajoutés. La solution ainsi obtenue est
filtrée et rincée plusieurs fois avec de l’eau distillée tiède puis de l’eau distillée froide pour
récupérer le plus d’éléments minéraux possibles. Le volume est enfin ajusté à 100 mL avec
de l’eau distillée.
Une gamme étalon est préparée à partir d’une solution mère de concentration
connue pour chaque élément. La solution à analyser est diluée à différentes concentrations
avec de l’eau distillée en présence de lanthane 0,2%.
Principe
La méthode normée du Soxhlet (NF EN ISO 659) a servi de référence pour
l’extraction et la détermination de la teneur en matière grasse. Cette méthode consiste en
une extraction de l’huile par un solvant organique (hexane) sur une matrice solide (broyat
du matériel végétal).
L’extraction est réalisée en enceinte fermée selon un processus semi continu à partir
de 20g de broyat. Cette technique permet de renouveler le solvant sans intervenir sur le
dispositif. Cette méthode est longue (24h) et plusieurs extractions sont nécessaires pour
extraire la totalité de l’huile.
Avec :
M1 : Masse de ballon vide.
M2 : Masse de ballon après extraction et évaporation de l’hexane.
76
Pe : Prise d’essai de l’échantillon.
L’extraction standard des sucres a été effectuée selon la procédure décrite sur la
figure 13. Les dattes subissent comme traitement préliminaire, un lavage, un dénoyautage
et elles sont ensuite découpées en petits morceaux (0,5 à 1 cm) (Al-Farsi et al., 2007).
Ensuite, l’extraction est réalisée en une seule phase. La filtration de l’extrait est effectuée
en premier lieu sur un tissu gazes, puis une deuxième clarification par centrifugation
pendant 30 min à 5000 rpm à 4°C pour obtenir un extrait clair. Ainsi, pour l’étude de
l’extraction, le mélange pulpe/eau est réalisé dans des flacons de 250 ml et placés dans un
bain-marie agitateur (JULABO 090), réglé à la température de travail. A la fin de
l’extraction, les flacons sont sortis du bain-marie et immédiatement refroidis avec de l’eau
froide jusqu’à 25°C. Ils sont ensuite filtrés et l’extrait est immédiatement stocké à basse
température jusqu’à analyses.
77
Figure 13. Processus d’extraction du jus de dattes.
Les facteurs exploités ont été ceux qui ont facilité le processus d’extraction du jus.
Ces facteurs ont été, la température (X1), le temps d’extraction (X2), et le ratio datte/eau
(X3) (Tableau 7). Le plan d’expérience de Doehlert à 3 facteurs a été utilisé pour
l’exécution des manipulations. Les facteurs retenus ont conduit à la construction d’une
matrice d’expérience (W). Ces facteurs ont été choisis à cause de leur importance sur la
qualité du jus final.
78
Tableau 6. Paramètres d’extraction.
Temperature (°C) X1 70 90
Temps (min) X2 30 90
Avec β0 : la constante, ε : l’erreur et les βj βjj et βij ont été les coefficients du modèle.
79
2 80 (0) 90 (1) 1:4 (1)
Les travaux ont été réalisés avec des souches de levures, 3 souches commercialisées
par I‘institut Pasteur (France) ; une souche de genre Saccharomyces cerevisiae 522D, et
deux autres osmotolérantes : Zygosaccharomyces rouxii IP 2021.92 et Candida
80
Pelliculosa IP 820.63 et deux autres souches isolées des sous-produits des dattes, par le
laboratoire et qui feront l’objet d’une publication.
Les souches sont stockées à - 20°C dans des tubes de cryoconsevation, contenant
un milieu Sabouraud (Merck) liquide (1 ml), supplémentés en glycérol (Carlo Ebra) (30
%), qui protège les cellules à l’éclatement par le froid.
Avant utilisation, les souches sont repiquées stérilement sous hotte à flux laminaire
et sur gélose incliné et conservées à 4°C. La composition du milieu pour un litre de gélose
de Sabouraud est la suivante suivante : Peptone (10 g), Extrait de levure (10 g), Glucose
(20 g), Agar-agar (15 g) dans l’eau osmosée (Merck MILLIPORE) qsp 1000 ml.
81
Tableau 8. Composition de milieu Dw.
KH2PO4 5200
ZnSO4,7H2O 30
CuSO4,5H2O 0,79
H3BO3 15
KI 2
MnSO4, H2O 32
CoCl2,6H2O 5,2
EDTA 100
La source d’azote est le chlorure d’ammonium (NH4Cl, 500 mg.L-1), la source de carbone
un sucre simple, fermentescible. Les milieux sont « stérilisés » par filtration sur filtre 0,2
µm. Le pH est ramené à 5,5 à l’aide de KOH 1 mol.L-1.
3.2.2.2 . Milieu enrichi avec des sels minéraux, oligo-éléments et une source
d’azote.
Le pH dans les différents lots expérimentaux est ajusté à 5,5 par une solution KOH
1 mol.L-1. Les flacons sont stérilisés par autoclavage à une température de 121°C pendant
82
20 min. Sauf les oligo-éléments (Tableau 9) qui sont préparés séparément et sont stérilisés
par des filtres à seringue 0,2 µm.
3.3 . Fermentations
Les levures sont pré-cultivées pendant 18 h à 28°C sous agitation (INNOVA 40,
New Bruswik, USA) à 180 rpm. Les précultures sont réalisées dans des flacons de 250 mL
contenant 25 mL de milieu constitué de glucose 10 g.L-1, peptone 10 g.L-1 et d’extrait de
levure 10 g.L-1. Après l’obtention d’une culture dont l’absorbance à 610 nm correspond à 1
unité d’absorbance, la suspension est centrifugée (4°C, 1800 g, 5 min). Le culot est ensuite,
récupéré puis remis en suspension à l’aide de 25 ml de KCl (150 mmol.L-1). Après une
seconde centrifugation dans les mêmes conditions, le culot est repris dans 10 ml de KCl
(150 mmol.L-1) et est utilisé pour ensemencer les cultures (Djelal et al., 2005).
Les essais de fermentations sont dupliqués dans des flacons de 500 mL fermés par
des bouchons à vis, contenant 300 mL de milieu. Les différents milieux sont inoculés par
200 µl de suspension de levure dans du KCl 150 mmol.L-1 (Djelal et al., 2005) et incubés
par la suite dans un Shaker (New brunswick, INNOVA 40) à 28°C, sous une agitation de
180 rpm.
83
3.4.2.2 . Dénombrement sur gélose
L’échantillon est centrifugé (1800 rpm, 10 min, 4°C), le surnageant est prélevé et
placé dans un nouveau tube identifié en attente d’analyse à 4°C.
3.4.3.2 . Matériel
La phase mobile utilisée est une phase polaire d’un mélange d’acide sulfurique
(H2SO4) dans de l’eau ultrapure (Merck MILLIPORE). La concentration en acide
sulfurique est de 0,01 N. L’éluant est préalablement dégazé sous vide. Le débit de la phase
mobile est fixé à 0,7 mL.min-1.
84
3.4.3.3 . Molécules recherchées
4
tr(min) 5,98 7,16 7,87 10,87 12,39 17,16
Le calcul de la concentration en sucres totaux en équivalent glucose (Equi Glu) est effectué
grâce à la relation proposée par Carrasco et al., 2001 :
Le °Brix des milieux est determiné par un refractomètre manuel (ZUZI) à 3 échelles (0-
90°), avec 0,2°Brix de précision. Le °Brix est la fraction de sucres dans un liquide, c'est-à-
dire le pourcentage de matière séche soluble.
85
4.1.2.2 . Rendement de la fermentation et Conversion du substrat
Nous avons caractérisé la fermentation par des grandeurs autres que les
concentrations en produits, afin de pouvoir comparer les résultats avec l’ensemble des
essais réalisés. Nous avons calculé, les rendements globaux en bioéthanol (YEtOH), en
glycérol (YGly), et la productivité de l’éthanol et de glycérol, à la fin de la fermentation par
rapport au substrat consommé (s).
YGly s’exprime en « quantité de Glycérol produite (Gly) par quantité de substrat (S)
consommé (par exemple g de Glycérol par g de substrat).
86
RÉSULTATS ET DISCUSSION
87
PARTIE 1.EXTRACTION DE JUS DE DATTES
Le substrat utilisé dans ce travail de recherche, nous a été fourni par l’unité de
conditionnement « ALKHALIGI » installée à Nabeul en Tunisie.
La variété « Deglet-Nour », est la variété la plus répondue et la plus commercialisée. Elle
constitue à l’heure actuelle, l’unique variété appréciée sur les marchés nationaux et
internationaux et de ce fait, elle est très plus sensible à l’altération et se conservant mal sur
les lieux de production et les unités de conditionnement.
D’après Acourène et al., (2001), une datte est dite de qualité physique et biochimique
acceptable lorsque les critères suivants sont respectés :
88
Tableau 10. Caractéristiques physiques des dattes « Deglet-Nour ».
Couleur Brune
Consistance Demi-molle
Longueur/Largeur 2,16
1.1.1 . Couleur
La couleur des fruits (déterminée visuellement) est brune. La couleur est due à la
composition biochimique et aux critères génétiques. Il convient de rappeler ici
l’importance de la couleur en tant que critère objectif de qualité, car elle varie avec le
niveau de maturité des dattes et peut être un indicateur de l’état de fraîcheur ou
d’altération. Pour les consommateurs, il s’agit d’un critère de choix pour l’appréciation de
la qualité de produit.
1.1.2 . Consistance
89
- Datte demi-molle : dont la teneur en eau est moins importante que la catégorie
précédente, mais qui reste de consistance molle ;
- Datte sèche : dont la pulpe est naturellement sèche (Munier, 1973).
La consistance des fruits utilisés est généralement demi- molle, avec un petit pourcentage
des dattes molles et sèches.
D’après les résultats mentionnés dans le tableau 11, la longueur moyenne des fruits
est de 4,03 cm et la largeur de 1,87 cm, conforme avec les mesures trouvées par El Arem et
al (2011) sur des dattes commerciales et qui ont trouvé 4,10 cm et 1,60 cm. Le poids
moyen de la datte entière est de 8,7 g, tandis que celui de la pulpe est de 7,87 g, bien
inférieur aux résultats trouvés par El Arem et al, (2011) 10,49 g et 9,5 g. Cette différence
de poids, est expliquée par la contamination par des parasites qui dégradent les dattes
durant le stockage.
90
1.2 . Caractéristiques biochimiques des sous-produits de dattes
De nombreux auteurs utilisent cette variable pour classer les dattes. Pour Toutain
(1977), les dattes sont qualifiées de molles si elles dépassent un taux d’humidité de 30% et
de sèches si ce taux est de moins de 10%. Les dattes sont demi-sèches ou demi-molles si le
taux est compris entre 10 et 30%. Selon ce classement, les dattes utilisées dans ce travail
sont demi-molles.
1.2.2 . Le pH
Selon Meligi et sourial (1982), on peut classer les dattes en trois groupes selon leur pH :
Les résidus de dattes utilisé a un pH 5,3 ; ce qui montre que les dattes sont de mauvaise
qualité.
Pulpe
pH (*) 5,3±0,08
91
Cendre (%)(*) 0,61±0,11
Les sous-produits des dattes sont considérés comme un substrat riche en sucres.
Ceux-ci existent sous deux formes : saccharose et sucres réducteurs. Les sucres réducteurs
principaux sont le fructose et le glucose. L’analyse de la composition des déchets utilisés
montre un taux remarquable de sucres qui dépasse 60% du poids sec des fruits (MS)
(Tableau 12).
La composition des dattes en matière minérale est présentée dans le tableau 13,
Deglet-Nour contient 0,61% de cendres (tableau 12). Dans notre analyse, le potassium, le
magnésium et le calcium sont les minéraux qui ont les teneurs les plus élevés et qui
présentent respectivement 596,8, 92,2 et 38,7 mg/100 g de matière fraîche.
92
Tableau 12. Composition en éléments minéraux de pulpe de Deglet-Nour (mg/100 g de matière fraîche).
Na K Mg Cu Fe Ca Zn
1.3 . Conclusion
2 . Optimisation de l’extraction
La macération est effectuée sous agitation en faisant varier le temps d’extraction. Une fois
le temps de macération écoulé, le tout est filtré, puis conservé pour analyses
physicochimiques.
93
2.2 . Modélisation
Y (X1, X2, X3) = modèle mathématique pour le suivi de la concentration en sucres des jus
de datte ;
X1 = température (°C) ;
X2 = temps d’extraction (min) ;
X3 = Ratio dattes/eau.
Les facteurs des modèles sont linéaires (X1, X2, X3), quadratiques (X12, X22, X32) et
avec interaction (X1X2, X1X3, X2X3). Ils sont statistiquement considérés significatifs pour
la concentration en sucres des jus des dattes si la probabilité (P) est ≤ 0,05 (Tableau 14).
Le tableau 14 présente l’impact des différents facteurs sur la réponse. Il ressort du
tableau 14 que, toutes singulières (X2 et X3) et quadratique (X32) ont un impact significatif
sur la concentration en sucres du jus de dattes (p < 0,05).
94
Tableau 13. Analyse de la réponse de surface de l’extraction du jus de dattes.
95
2.2.2.1 . Effet du ratio pulpe/eau (X3) sur la concentration en sucres
Tableau 14. Estimation des coéfficients du modèle pour suivre de la concentration en sucres en jus.
- <
X3 -46,25 1,42 32,55 0,0001
96
2.2.2.2 . Effet du temps d’extraction sur la concentration en sucres
97
Figure 15. Surface de réponse traduisant l’impact des intéractions entre les facteurs X1, X2 et X3 sur l’équivalent
glucose des jus de dattes (a) interaction (X1- X2), (X1- X3) et (X2-X3).
2.3 . Conclusion
98
PARTIE 2. SIROPS DE DATTES
Le jus des dattes obtenu juste après l’extraction peut être transformé en sirop par
condensation ou déshydratation. La condensation est une opération essentielle permettant
d’inhiber les réactions enzymatiques, faciliter l’entreposage et diminuer le développement
des microorganismes, ce qui améliorela conservation du produit.
Le sirop des sous-produits de dattes, faisant l’objet de la présente étude, est obtenu par la
méthode d’extraction par diffusion (décrite ci-dessus). Il présente une coloration foncée et
il est limpide, ce qui permet d’éviter d’avoir recours aux procédés de clarification. Ses
caractéristiques sont données ci-dessous.
Le jus de fruits est le liquide non fermenté, mais fermentescible, tiré de la partie
comestible de fruits (Codex Stan, 2005).
Le concentré de jus ou sirop est le produit obtenu à partir des jus de fruit, après
l’élimination d’une quantité suffisante d’eau pour porter la valeur de °Brix à un niveau
supérieur de 50% au moins de la valeur initiale de °Brix de jus utilisé (Codex Stan, 2005).
Dans notre cas, le jus de dattes, on peut le nommé sirop de dattes à partir de 300 g
de sucres par litre de jus.
99
par des microorganismes tels que les levures et les moisissures qui se trouvent
naturellement dans les dattes. Nos résultats se rapprochent de ceux de Mekki et al. (1983)
qui ont trouvé un pH 4,85 dans du jus concentré des dattes.
Les résultats obtenus (tableau 16) indiquent que le sirop renferme des taux
appréciables d’éléments minéraux (1,49 %). Al-Farsi et al., 2006 qui ont travaillé sur des
dattes provenant du Sultanat d’Oman, ont montré que le sirop (72°Brix) obtenu renferme
une teneur en cendre comprise entre 1,23 et 1,76%, ce qui esten accord avec nos résultats.
Les sucres sont les constituants les plus importants dans le sirop de dattes (73,7%
MS). Les résultats présentés dans le tableau 16 montrent que le sirop renferme 56,14% de
sucres réducteurs et 17,4% de saccharose.
100
Tableau 15. Caractéristique biochimique du sirop et de la pulpe de datte Deglet-Nour (72°Brix).
Sirop Pulpe
Les résultats de la composition minérale des sirops obtenus à partir des sous-
produits des dattes sont présentés dans le tableau 16. Les teneurs en Mg et Ca sont
respectivement de 123,5 et 47,5 mg/100 g de matière fraîche (sirop) (tableau 17).
101
Le sirop de dattes est très riche en oligo-éléments, qui sont nécessaires à la
croissance de la levure et donc à la production d’éthanol. L’extrait concentré de déchets de
datte est très riche en K+ (670,7 mg par 100 g) (tableau 17), qui participe à la régulation du
pH intercellulaire, et en Ca+ (47,5 mg par 100 g), qui s’incorpore dans les protéines
membranaires et participe à la protection de la levure contre la pression osmotique causé
par les concentrations élevé en sucres et qui augmente sa tolérance contre la concentration
élevé en éthanol (Regina et al. 1988), ainsi qu’en Na+ (80,1 mg par 100g) qui diffuse
passivement à travers la cellule et stimule le transport des sucres (Jones et al. 1981).
datte
140.0
120.0
Concentration en sucres (g.L-1)
100.0
40.0
20.0
0.0
Sacch Glu Fru
102
2.1. Sucres totaux
La teneur en sucres totaux du sirop avant traitement thermique est 269,3 g.L-1, cette
valeur augmente après le traitement thermique pour atteindre 302 g.L-1. D’après les
résultats présentés figure 16, seuls les sucres réducteurs augmentent dans le milieu
contrairement au taux de saccharose qui diminue. Cette augmentation est probablement
expliquée par l’hydrolyse de la cellulose et du mannose présents dans le sirop traité à haute
température (120°C) durant 20 minutes à pH 5,3. Ce résultat est validé par Shafiei et al.,
(2010), qui ont travaillé sur l’hydrolyse de fibres de dattes.
2.3. Saccharose
La teneur en saccharose du sirop traité est inférieure à celle de sirop non stérilisé
(figure 16). Quand on chauffe le sirop de dattes durant la stérilisation, les liaisons de
saccharose se cassent pour former du glucose et du fructose. L’action de la température
élevée 120°C durant l’autoclavage (20 minutes), provoque l’hydrolyse du Saccharose en
sucres réducteurs (Glucose et fructose).
103
3. Conclusion
Le jus de datte obtenu par la méthode d’extraction par diffusion est transformé en
sirop par concentration, ce qui entrave le développement des microorganismes et facilite la
conservation du produit. Le sirop est caractérisé par une teneur élevée en sucres
fermentescibles (glucose, fructose et saccharose) et éléments minéraux. Ce substrat riche
en matière organique doit être valorisé. Pour cela, nous avons développé un procédé
biotechnologique pour pouvoir utiliser le sirop obtenu pour produire du biocarburant à
l’aide de microorganismes, tels les levures.
Les fermentations alcooliques présentées dans cette thèse ont été réalisées en mode
« batch » sur milieu de culture (décrit dans la partie Matériel et méthodes) utilisant le sirop
des sous-produits des dattes comme substrat carboné et le NH4Cl et l’extrait de levure
comme source d’azote, ainsi que les sels et les oligo-éléments. Des milieux non enrichis
ont été aussi fermentés afin de vérifier de la pertinence de rajouter une source d’azote.
Les travaux ont été réalisés avec 3 souches de levures, commercialisées par
L’Institut Pasteur (France) ; une souche de Saccharomyces cerevisiae 522D, et deux autres
osmotolérantes : Zygosaccharomyces rouxii IP 2021.92 et Candida Pelliculosa IP
820.63, ainsi qu’une souche isolée des sous-produits de dattes, par Monia JEMNI au centre
régional de la recherche en Agriculture Oasienne de Deguech à Tozeur en Tunisie.
La première expérience a été réalisée en mode batch (en duplicata), contenant une
concentration de 90 g. L-1 en substrat. Les flacons stérilisé à une température de 120°C
durant 20 minutes sous pression de 1 bar, ont été ensemencés avec la levure
Saccharomyces cerevisiae 522D et incubés à 28°C, durant 72 h sous une agitation de 180
rpm.
104
1.1. Cinétique fermentaire
1.1.1. Biomasse
16
14
12
10
D.O 600 nm
0
0 20 40 60 80
105
Le saccharose est un diholoside formé d’une molécule de glucose et d’une molécule
de fructose reliées par une liaison osidique α (12) β. D’après Siqueira et al., 2008, le
saccharose, par l’effet de l’enzyme invertase (β–fructofuranosidase) secrété dans le milieu
extracellulaire par Saccharomyces cerevisiae, s’hydrolyse en glucose et en fructose, ce qui
permet son assimilation par la levure.
40
Concentration en sucres résiduaires
35
30
25
(g.L-1)
20 Glucose
15 Fructose
10 Saccharose
5
0
0 20 40 60 80
Temps de culture (h)
Figure 18. Evolution des sucres au cours de la fermentation de M-S100, par S. cerevisiae.
La fermentation sur le milieu à base de sirop de datte (10°Brix) peut être découpée
en deux périodes, de 0 à 18 heures, la production de bioéthanol et de glycérol est faible
(respectivement 6,4 g.L-1 et 1,8 g.L-1), alors que la quantité de NH4Cl diminue rapidement
dans le milieu, de 570,7 mg.L-1 à 79,1 mg.L-1 après 18 heures de fermentation (Figure 19).
106
700
Figure 19. Evolution de la concentration en NH4Cl au cours de la fermentation de M-S100, par S. cerevisiae.
Cette croissance a un impact sur l’évolution du pH, qui diminue de pH 5,0 à pH 3,4
(Figure 20).
4
pH du milieu
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80
Temps de culture (h)
107
conséquente pour atteindre 40 g.L-1 d’éthanol et 5 g.L-1 de glycérol après 72 heures de
fermentation (Figure 21). Selon Hohmann, (2002), les levures doivent en permanence
mettre en œuvre des mécanismes de régulation pour s’adapter à leur environnement et
maintenir leur homéostasie. Le glycérol produit joue un rôle majeur dans l’osmoadaptation
au stress chez S. cerevisiae, il est particulièrement important dans l’adaptation au stress
osmotique. La réponse la plus significative à ce stress consiste en l’accumulation de solutés
neutres dans le cytoplasme, en particulier des polyols, pour contrebalancer la pression
osmotique (Djelal et al., 2012b). Ceux-ci, en augmentant l’osmolarité de la cellule,
permettent de préserver l’eau dans le cytoplasme, assurant le maintien de la pression de
turgescence et du volume de la cellule.
45
Concentration en éthanol et en
40
35
glycérol (g.L-1)
30
25
20 Ethanol
15 Glycérol
10
5
0
0 20 40 60 80
Temps de culture (h)
Figure 21. Evolution de la concentration en éthanol et en glycérol, au cours de la fermentation de M-S100, par S.
cerevisiae.
Selon l’équation (2), une mole de glucose serait convertie par la levure en deux
moles d’éthanol et deux moles de CO2. A partir de cette relation nous avons calculé la
quantité théorique d’éthanol produite à partir de la quantité initiale de sucres totaux du
milieu, exprimée en équivalent glucose et nous avons comparé la quantité d’éthanol
obtenue à la fin de la fermentation et la quantité d’éthanol théorique, pour pouvoir ensuite
calculer le TCEtOH.
108
Tableau 17. Sucres totaux, sucres consommés, rendement en éthanol, glycérol et taux de conversion de la
fermentation de M-S100, par S. cerevisiae.
(*) Les concentrations en sucres simples du milieu synthétique sont similaires à celles du milieu de culture à base de
sirop de dattes.
1.1.6. Conclusion
Le présent travail a montré que la valorisation des dattes en général, écarts de triage
de la variété Deglet-Nour, la plus commercialisée en Tunisie, en vue de leur éventuelle
transformation en bioéthanol est possible. Après l’extraction des sucres du déchet de
dattes, le jus obtenu a été concentré et utilisé par la suite comme milieu de culture pour
produire du biocarburant (Bioéthanol) par Saccharomyces cerevisiae 522 D.
Les objectifs que nous nous étions fixés étaient de produire des bio-alcools et
d’examiner leur évolution quantitative au cours d’une fermentation sur sirop de dattes. Sur
ce substrat, Scerevisiae 522D a produit 40 g.L-1 d’éthanol, et 5 g.L-1 de glycérol comme
produit secondaire de la fermentation.
109
2. Influence de la nature de la source d’azote et du substrat sur la
production de bioéthanol
2.1. Impact de la Nature de source d’azote
Trois types de milieux de fermentation ont été utilisés : un milieu enrichi par une
source d’azote minérale, le chlorure d’ammonium (M_NH4Cl) à une concentration de 500
mg.L-1 et un autre enrichi par une source organique, l’extrait de levure (M_EL) à une
concentration de 16 g.L-1 ; et un dernier milieu non enrichi et qui sert de témoin (M_T).
Les cultures sont conduites en duplicata, en mode batch et sont ensemencées par la levure
Saccharomyces cerevisiae. Toutes les cultures sont incubées 55 heures à 28°C à 180 rpm et
à pH initial de 5.
Il est bien clair que la croissance de S. cerevisiae 522D est plus appréciable pour
les milieux enrichis en azote. En effet, à la fin de la fermentation, la biomasse, dans un
milieu enrichi par le NH4Cl est presque deux fois plus importante qu’un milieu non
enrichi ; elle atteint 4,85 108 UFC. mL-1, alors que le milieu enrichi par l’extrait de levure a
une densité cellulaire trois fois plus élevé (7,51 108 UFC.mL-1) (Figure 22).
110
6.E+08
5.E+08
UFC.(mL-1)
4.E+08
3.E+08
2.E+08
1.E+08
0.E+00
0 10 20 30 40 50 60
Fermentation time (h)
Ces résultats coincident avec ceux de Laopaiboon et al. (2009), qui ont étudié
l’effet de l’ajout de différentes sources d’azote (Extrait de levure et (NH4)2SO4), sur la
production d’éthanol à partir de jus de sorgho, et qui ont trouvé que la levure se developpe
aussi sur le milieu non enrichi, comme sur les milieux enrichis par le (NH4)2SO4 et l’exrait
de levure.
L’observation des courbes (a), (b) et (c) de la figure 23, fait ressortir la différence
entre les effets de l’azote ammoniacal (NH4Cl) et de l’azote organique (Extrait de levure)
sur la consommation des sucres existants dans le moût.
Environ 24 et 42 h sont nécessaires pour une consommation totale des sucres dans le cas
d’un ajout respectivement d’extrait de levure et de NH4Cl. Par contre, dans le cas du milieu
non enrichi, même après deux jours de culture, il reste du saccharose dans le milieu. Dans
les trois milieux, la diminution de la concentration en saccharose est faible les 18
111
premières heures de fermentation (Figure 23, (a), (b), (c)), par rapport à celles des
monomères.
(a) 40
35
30
(b) 40
35
Concentration en sucres (g.L-1)
30
25
20
15
10
5
0
0 10 20 30 40 50 60
Temps de culture (h)
Glucose Fructose Saccharose
40
(c)
35
30
Concentration en sucres (g.L-1)
25
20
15
10
5
0
0 10 20 30 40 50 60
Temps de culture (h)
Glucose Fructose Saccharose
Figure 23. Concentration en sucres au cours de la fermentation par S. cerevisiae ; (a) M_EL, (b) Milieu_NH4Cl,
(c) M_T
Selon Bely et al. (1990) l’azote assimilable est généralement le nutriment le plus
limitant dans les milieux de culture pour les levures ; il joue donc un rôle essentiel sur la
cinétique fermentaire. Ils confirment que les carences en azote assimilable peuvent être
considérées comme les causes essentielles des fermentations «lentes».
112
2.1.3. Effet de la source d’azote sur la Production d’éthanol
60
Concentration en éthanol
50
40
30
(g.L-1)
20
10
0
0 20 40 60
Temps de culture (h)
M_T M_EL M_NH4Cl
Le taux d’éthanol pour les trois milieux augmente pour atteindre une valeur
maximale de 50 g.L-1 pour le milieu enrichi par l’extrait de levure ; il est de 36,8 g.L-1 en
présence de NH4Cl et de 24,8 g.L-1 en absence de supplémentation azotée (Figure 24).
Le profil de pH indique une évolution très faible pour le milieu non enrichi et le
milieu enrichi par de l’extrait de levure, il diminue d’une valeur proche de 5 initialement à
3,9 en fin de culture ; alors que le pH du milieu enrichi par du NH4Cl diminue plus
rapidement pour se stabiliser à 2,4 en fin de culture (Figure 25).
113
5
pH
2
0
0 18 24 42 50
Temps de culture (h)
Diverses études (Kotyk, (1989) et Sigler et al., (1981)) ont montré qu’au cours de la
fermentation alcoolique par S. cerevisiae sur un milieu ou l’ion ammonium est la seule
source d’azote, il y’ a une baisse du pH. Cette assimilation de l’ion ammonium serait donc
liée à l’excrétion des protons dans le milieu extracellulaire. Ainsi, selon Won et al. (1993),
une mole d’ions ammonium assimilée correspond à une mole de protons excrétée
(Equation 17).
Figure 26. Schéma de fonctionnement de l’uniport électrophorétique accumulatif responsable de l’entrée de l’ion
ammonium chez Saccharomyces cerevisiae (Salmon, 1998).
114
2.1.5. Conclusions
Les résultats ci-dessus montrent que les carences en azote assimilables peuvent donc être
considérées comme les causes essentielles des fermentations « lentes ».
D’après Liu. (2013) et Pandey et al, (2014), les sources d’azotes organiques comme
l’extrait de levure, sont onéreuses par rapport aux sources d’azote minérales comme les
sels d’ammonium. Ils affirment aussi que ces derniers sont les plus étudiés à l’échelle
industrielle. Nous avons donc choisit l’utilisation de NH4Cl comme source d’azote pour le
reste de notre étude.
Un des objectifs de ces travaux de recherche est d’étudier la tolérance des levures
utilisées à une concentration élevée en substrat pour identifier les phénomènes biologiques
impliqués. Les travaux antérieurs de Hohmann en 2002 et Djelal et al. en 2005 s’accordent
sur le fait qu’une concentration élevée en sucres inhibe la croissance cellulaire et la
capacité fermentaire de la levure et réduit la viabilité cellulaire. En ce sens, une 3éme série
de fermentation a été réalisée en mode batch. 4 milieux contenant 500 mg.L-1 de NH4Cl et
différentes concentrations initiales en Equivalent glucose 45, 90, 175 et 350 g.L-1,
nommées respectivement M-S45, M-S90, M-S175 et M-S350 ont été ensemencés avec la
même quantité de levure S. cerevisiae et incubés à 28°C, à 180 rpm. Toutes les cultures ont
été dupliquées.
L’impact de la pression osmotique causée par la concentration élevée en sucres sur le
comportement macro-cinétique (croissance cellulaire, capacités et performances
(rendement, production, …) a été analysée, afin de contribuer à l’identification et à la
caractérisation de la réponse du microorganisme à son environnement pour optimiser son
activité et intensifier les performances de production de bioéthanol.
115
2.2.1. Effet sur la biomasse
Pour une concentration initiale en Equivalent glucose de 175 g.L-1, une faible
activité est observée en début de culture (Figure 27). Après 24 heures, seulement 10,9 g.L-1
d’Equi Glu ont été consommés. S.cerevisiae 522 D, a donc besoin d’une période
d’adaptation plus longue lorsque la concentration initiale en sucres est élevée.
16
14
12
D.O 600 nm
10
8
6
4
2
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80
Temps de culture (h)
(a) 20
Concentration en sucres (g.L-1)
15
10
0
0 20 40 60 80
Temps de fermentation (h)
116
(b) 40
20
10
0
0 20 40 60 80
Temps de fermentation (h)
(c) 70
60
Concentration en sucres (g.L-1)
50
40
30
20
10
0
0 20 40 60 80
Temps de fermentation(h)
(d) 160
140
Concentration en sucres (g. L-1)
120
100
80
60
40
20
0
0 20 40 60 80
Temps de fermentation (h)
Glucose Fructose Sucrose
Figure 28. Concentration en sucres au cours de la fermentation. (a) M-S45, (b) M-S90, (c) M-S175, (d) M-S350 par
S. cerevisiae.
Les résultats montrent une inhibition totale de toute activité fermentaire pour une
concentration en sucres dans le milieu à 350 g.L-1 et une légère inhibition à 175 g.L-1,
puisque la phase de latence (24 h) pour M-S175 est plus importante que pour M-S45 et M-
S90. Les sucres du M-S175 sont totalement consommés au bout de 72 heures de
fermentation.
Une forte concentration en sucres (350 g.L-1) occasionne un stress osmotique des
levures puisque l’eau va diffuser à travers la membrane cytoplasmique des cellules pour
équilibrer les concentrations intra et extra-cellulaires. Cette perte d’eau peut s’avérer fatale
pour certaines levures, ce qui est le cas pour S .cerevisiae 522D.
117
2.2.3. Effet sur la concentration en NH4Cl
700
Concentration en NH4Cl (mg.L-1)
600
500
400
300
200
100
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80
Temps de culture (h)
118
1
. A 350 g.L-1 et en absence de croissance, aucune production de bioéthanol n’a été
observée (Figure 30).
Ces résultats sont confirmés par Lin et al. (2012), qui ont étudié l’influence de la
concentration initiale en Substrat (20, 40, 80, 160, et 300 g.L-1) sur la production d’éthanol
en mode « batch », par S. cerevisiae et qui ont trouvé que la production d’éthanol diminue
de 28 g.L-1 pour 160 g.L-1 de glucose à 15 g.L-1 à 300 g.L-1 en glucose.
80
Concentration en éthanol (g.L-1)
70
60
50
40
30
20
10
0
0 20 40 60 80
Temps de fermentation (h)
M-S45 M-S90 M-S175 M-S350
119
7
Les moyennes portant les mêmes lettres dans la même ligne ne sont pas significativement différentes (p<0,05).
Les rendements globaux YEtOH(%), diminuent de manière très nette pour M-S175
(YEtOH=38%), par rapport au M-S45 et M-S90 qui sont respectivement 43% et 45%. Ces
résultats sont accords avec ceux de Petrovska et al, (1999) qui ont remarqué que le
rendement en éthanol diminue de 44,4% dans un milieu à 50 g.L-1 en glucose à 35,3% dans
un milieu à 200 g.L-1. La capacité de production semble donc plus faiblement affectée par
la concentration initiale en substrat. Dès que la concentration initiale en substrat augmente
à 350 g.L-1, les capacités de croissance et de production sont altérées.
120
Un effet négatif de l’augmentation de la concentration en substrat sur les
paramètres globaux de croissance, de production et sur la productivité globale du
microorganisme est donc observé et quantifié.
2.2.5. Conclusions
Notre objectif était la production de bioéthanol à partir de sirop extrait des sous-produits de
dattes. Toutefois, les fortes teneurs en sucres induisent une forte pression osmotique qui
limite la capacité fermentaire de la levure utilisée (Saccharomyces cerevisiae 522D), ce qui
nous a amené à utiliser pour la suite de notre étude des souches osmotolérantes qui sont
Zygosaccharomyces rouxii et Candida pelliculosa.
121
PARTIE 4. PRODUCTION DE BIOETHANOL PAR
FERMENTATION « VHG » (VERY HIGH GRAVITY)
Afin d’augmenter la productivité et diminuer les coûts de la production, de
nombreuses recherches ont été menées sur la fermentation VHG (Das Neves et al., 2006).
Ces fermentations sont dites VHG car les milieux utilisés contiennent plus de 250 g.L-1 de
sucre, ce qui permet d’obtenir en théorie en fin de fermentation 15% (v/v) d’éthanol
contrairement aux 10 à 12% généralement obtenus dans la plupart des distilleries à travers
le monde (Pulligandla et al., 2011). Les fermentations VHG possèdent de nombreux
avantages (Bvochora et al., 2000 ; Laopaiboon et al., 2009 ; Pulligundla et al., 2011) car
elles permettent de :
- Augmenter les capacités de production sans modification de la structure de
production ;
- Augmenter la concentration en éthanol dans le milieu ;
- Diminuer les coûts énergétiques par litre d’éthanol, pour les étapes : fermentation et
distillation. En effet, cette dernière est facilitée par des concentrations plus élevées
en éthanol.
- Limiter les risques de contamination grâce à des pressions osmotiques élevées et
aux fortes concentrations en éthanol.
- Diminuer la consommation en eau et la quantité d’effluents à traiter.
Tous ces facteurs ont un impact direct et significatif sur les coûts de production de
l’éthanol qui ne cesse d’augmenter d’une année à une autre (Tableau 20) et pourraient
donc augmenter la compétitivité de ce carburant vis-à-vis de l’essence. Cette technique de
fermentation pourrait aussi permettre une amélioration significative de la balance
énergétique de ce biocarburant.
Tableau 19. Evolution des prix de production d’éthanol (euros/hectolitre) (OCDEstat, 2013).
UE28 55,55 (P) 57,11(F) 63,19 (F) 62,23(F) 64,98 (F) 66,54(F) 68,98 (F) 67,95(F)
(P) Valeur projetée, (F) Valeur provisoir.
122
1 . Production de bioéthanol par différentes souches de levures
15
D.O 600 nm
10
0
0 20 40 60 80
Temps de culture (h)
S.cerevisae Z.rouxii C.pelliculosa
(b) 20
15
10
D.O 600 nm
0
0 20 40 60 80
Temps de culture (h)
S.cerevisiae z.rouxii C.pelliculosa
Figure 32. Suivi de la croissance des levures au cours de la fermentation pour M-S175(a) et M-S350(b) ; cultures
additionnées de 500 mg.L-1 de NH4Cl.
123
La comparaison des cinétiques de croissance (Figure 32) montre que le passage
d’une concentration de 175 g.L-1 à 350 g.L-1 a perturbé la croissance, non seulement de S.
cerevisiae, mais également de C. pilliculosa. Seule Z.rouxii arrive à croître à une teneur en
sucres de 350 g.L-1 (Figure 32b).
Dans les milieux à base de sirop de dattes, les principaux sucres fermentescibles
sont le glucose, le fructose et le saccharose. Ils présentent des quantités équivalentes des
deux hexoses (glucose et fructose). Saccharomyces cerevisiae et Candida pelliculosa
métabolisent le glucose de préférence ; C’est pourquoi, à la fin de la fermentation,
l’analyse des sucres dans le milieu M-S175 révèle la prédominance de fructose et de
saccharose.
124
trouvé qu’une concentration élevée en fructose dans le milieu de culture cause
l’inactivation des transporteurs de glucose, ce qui explique la non consommation de
glucose durant les premières 48 heures de fermentation (Figure 33 a,b).
Les fortes concentrations initiales en sucres, 175 g.L-1 et 350 g.L-1 conduisent à une
utilisation incomplète du substrat pour la durée de fermentation considérée (72 h). Une
inhibition totale est observée au M-S350 pour S. cerevisiae et C. pelliculosa, contrairement
à Z. rouxii qui est une levure plus tolérante que les deux autres levures aux fortes
concentrations initiales en substrat (Figure 34).
125
(a) 70 (a) 160
60 140
120
50
100
40
80
30
60
20 40
10 20
0 0
0 20 40 60 80 0 20 40 60 80
Temps de culture (h) Temps de culture (h)
S.cerevisiae Z.rouxii C.pelliculosa S.cerevisiae Z.rouxii C.pelliculosa
(b) 70 (b)
140
60
Concentration en Fructose (g.L-1)
40 80
30 60
20 40
10 20
0 0
0 20 40 60 80 0 20 40 60 80
Figure 33. Concentration en sucres au cours de la Figure 34. Concentration en sucres (Glucose (a),
fermentation (Glucose (a), Fructose (b) et Saccharose Fructose (b) et saccharose (c) dans un milieu de
(c) dans un milieu de culture à 175 g.L-1 ; additionné de culture à 350 g.L-1 ; additionné de 500 mg.L-1.
500 mg.L-1.
126
augmente, a un effet toxique sur la cellule (Lina-Costa et al., 2012 ; Abe et al., 2009 ; Hou
et al., 2009 ; Pratt et al., 2003 ; Ansanary-Galeote et al., 2001) et par conséquent, réduit
également la capacité de consommation des sucres.
600
Concentration en NH4Cl (mg.L-1)
500
400
300
200
100
0
0 18 24 42 48 66 72
(b) 600
500
Concentration en NH4Cl (mg. L-1)
400
300
200
100
0
0 18 24 42 48 66 72
Figure 35. Concentration en NH4Cl dans les milieux à 175 (a) et à 350 g.L-1 en sucres (b) ; additionnés de 500
mg.L-1 de NH4Cl.
127
1.1.4. Produits de la fermentation alcoolique des sirops de dattes
concentrés
Une forte concentration en sucres occasionne un stress osmotique des levures
puisque l’eau va diffuser au travers de la membrane cytoplasmique des cellules pour
équilibrer les concentrations intra et extra cellulaires. Cette perte d’eau peut s’avérer fatale
pour les levures sensibles, ce qui est le cas pour C. pelliculosa mais surtout pour S.
cerevisiae. L’osmoadaptation des levures, cultivées sur les deux milieux, caractérisés par
une faible activité en eau, se fait par la production soluté compatible qui sera accumulé en
partie dans le cytoplasme. Dans notre cas le principal soluté compatible produit est le
glycérol. Une partie du glycérol sera retenue par la levure pour contrebalancer la pression
osmotique de part et d’autre de la paroi cytoplasmique (Figure 36) mais une partie
variable, selon le microorganisme et la composition du milieu de culture, diffusera et
s’accumulera dans le milieu extracellulaire ; plus la cellule est osmotolérante et plus elle
retiendra du glycérol (Taherzadeh et al., 2002 ; Djelal et al., 2005 ; Djelal et al, 2012b).
128
(a) 80
(b)
14
Concentration en glycérol (g,L-1)
12
10
0
0 20 40 60 80
Temps de culture (h)
S.cerevisiae Z.rouxii C.pelliculosa
Figure 37. Evolution de la concentration en éthanol (a) et glycérol (b) durant la fermentation sur milieux à 175
g.L-1en sucres ; additionnés de 500 mg.L-1 de NH4Cl.
129
(a) 80
(b)
14
Concentration en glycérol (g.L-1)
12
10
8
6
4
2
0
0 20 40 60 80
Temps de culture (h)
Figure 38. Evolution de la concentration en éthanol (a) et glycérol (b) durant la fermentationsur milieux à 350 g.L -
1
; additionnés de 500 mg.L-1 de NH4Cl.
Ces résultats suggèrent que la fermentation alcoolique d’un milieu à forte teneur
initiale en substrat par les deux levures S. cerevisiae et C. pelliculosa est principalement
limitée par leur faible tolérance à la pression osmotique du milieu de culture, contrairement
à Z. rouxii qui possède un remarquable potentiel de croissance et d’adaptation dans les
mêmes conditions de culture. La performance fermentaire est donc, très dépendante de la
souche de levure utilisée et de la concentration en sucres. Le tableau 21 regroupe les
différentes concentrations obtenues pour les produits de la fermentation.
L’apparition d’un stress osmotique dans le milieu de culture se traduit au niveau du
métabolisme des cellules par des modifications des flux de carbone et d’énergie. Ainsi, une
partie du carbone (sucres) est détournée vers la production de glycérol, qui est accumulé
dans la cellule pour assurer son adaptation à son environnement et qui permet aux levures
de préserver son métabolisme fermentaire en produisant de l’éthanol (Figure 38).
130
Figure 39. Voies de synthèse de glycérol et de l’éthanol (Djelal et al., 2005).
131
Tableau 20. Fermentation alcoolique du milieu à base de dattes par les levures (après 72 h de culture) sur M-S175 et M-S350 additionnés de 500 mg.L-1 de NH4Cl.
132
133
Les rendements éthanol sur substrats consommés (YEtOH) pour les trois souches, sur une
même durée de culture (72 h), sont de 38, 29 et 34%, respectivement pour S. cerevisiae, Z.
rouxii et C. pelliculosa sur milieu à 175 g.L-1 de sucre. Le rendement est nul pour S.
cerevisiae et C. pelliculosa sur milieu à 350 g.L-1 de sucre et il est de 38% pour Z. rouxii
(Tableau 21).
L’apparition d’un stress osmotique dans le milieu de culture se traduit au niveau du
métabolisme des levures par des modifications des flux de carbone et d’énergie. Une partie
du carbone est détournée vers la production de glycérol (Figure 39). Ainsi la composition
de la membrane pourrait engendrer une modification de la perméabilité de celle-ci au
glycérol, qui est en partie accumulé dans la cellule en tant que principal soluté compatible
(Hohmann, 2002).
Différentes substrats sont utilisés pour produire de l’éthanol (tableau 21). Parmi
ceux-ci, on trouve la canne à sucre, la betterave à sucre, le sorgho doux, les amylacés les
plus courants sont le mais et le blé. Les rendements d’éthanol varient considérablement
d’un substrat à un autre dans une fourchette comprise entre 29 g.L-1 pour le melasse de soja
et 120 g.L-1 pour le sorgho doux. Ces variations tiennent surtout aux différences dans
l’efficacité de conversion des différentes matières premières (Hydrolyse, extraction…) et
le procédé de fermentation utilisé.
134
Tableau 21. Production de bioéthanol à partir de différentes matières premières.
Concentration
Fermentation
Matière première initiale en sucres Microorganisme Temps de culture (h) Ethanol (g.L-1) Productivité (g.L-1h-1) Reférences
(F)
(g.L-1)
K marxianus DMKU
220 batch 3,1042 and S, 72 77,3-81,3 1,07-1,1 Eiadpum et al., 2012
cerevisiae M30
Souches de
180 F continue 117 13,3-19,4 * Wendhausen et al., 2001
Saccharomyces
200 F. continue S. cerevisiae IR-2 72 90 1,8 Paiva et al., 1996
S, cerevisiae TISTR
Jus de sorgho 190 Fed-batch 108 116,62-120,28 1,08-1,11 Laopaiboon et al., 2007
5048
Zymomonas mobilis
Mélasse de soja 200 batch 29,3 * Letti et al., 2012
NRRL 806
135
136
1.1.5. Conclusions
Z. rouxii
137
25
20
D.O 600 nm
15 M-S175
M-S250
10
M-S350
5
M-S500
0
0 18 24 42 48 66 72
Temps de culture (h)
Figure 40. Cinétique de croissance de Z. rouxii, sur des milieux à différentes concentrations initiales en sucres
(175, 250, 350 et 500 g.L-1) ; additionnés de 500 mg.L-1 de NH4Cl.
Le transport des sucres est une étape essentielle dans le métabolisme des sucres ; il
détermine le taux de consommation des sucres par la levure. Zygosaccharomyces rouxii a
plusieurs gènes codant les tranporteurs d’hexoses (Figure 43), 3 d’entre eux (ZrFsy1,
ZrFfz1p et Zrfz2p) jouent un rôle significatif dans la fermentation alcoolique (Sousa-Dias
et al., 1996 ; Pina et al., 2004 ; Leandro et al., 2011 ; Dakal et al., 2014).
138
M-S175 M-S250
120
70
Concentration en sucres (g. L-1)
M-S350 M-S500
Concentration en sucres (g. L-1)
160
Figure 41. Cinétique de consommation des sucres durant la culture de Z. rouxii sur milieux à 175 g.L-1 (M-S175),
250 g.L-1 (M-S250), 350 g.L-1 (M-S350) et 500 g.L-1 ; additionnés de 10 mmol.L-1 de NH4Cl.
139
2.1.3 . Evolution de la concentration en substrat d’azote
700
600
0
0 20 40 60 80
Figure 42. Cinétique de consommation de NH4Cl durant la culture de Z. rouxii sur milieux à 175 g.L-1 (M-S175),
250 g.L-1 (M-S250), 350 g.L-1 (M-S350) et 500 g.L-1 ; additionnés de 10 mmol.L-1 de NH4Cl.
140
Figure 43. Transport des hexoses lors de la fermentation alcoolique par Zygosaccharomyces rouxii (Production d’éthanol et de glycérol) (Dakal et al., 2014).
141
2.1.4 . Produits de fermentation
Les figures 44, montrent que l’éthanol et le glycérol sont produits tout au long de
la fermentation alcoolique, parallèlement à la consommation des sucres. Les quantités
d’éthanol produites sont sensibles à la concentration initiale en sucres ; elles augmentent de
37,6 g.L-1 pour le milieu M-S175 à 61,2 g.L-1 pour M-S500.
M-S175
70
Produits de fermentation (g.L-1)
60
50
40
30 EtOH
20 Gly
10
0
0 20 40 60 80
Temps de culture (h)
M-S250
70
Produits de fermentation (g.L-1)
60
50
40
30 EtOH
20 Gly
10
0
0 20 40 60 80
Temps de culture (h)
M-S350
70
Produits de fermentation (g.L-1)
60
50
40
30 EtOH
20 Gly
10
0
0 20 40 60 80
Temps de culture (h)
142
M-S500
Figure 44. Cinétique de production de bioéthanol et de glycérol durant la culture de Z. rouxii sur milieux à 175
g.L-1 (M-S175), 250 g.L-1 (M-S250), 350 g.L-1 (M-S350) et 500 g.L-1 ; additionnés de 10 mmol.L-1 de NH4Cl.
143
2.1.5 . Cinétique fermentaire
Tableau 22. Paramètres cinétiques des fermentations alcooliques par Z. rouxii sur milieux à 175 g.L-1 (M-S175),
250 g.L-1 (M-S250), 350 g.L-1 (M-S350) et 500 g.L-1 ; additionnés de 10 mmol.L-1 de NH4Cl.
Le tableau montre que la productivité volumique QEtOH dans M-S250 (0,85 g.L-1.h-1) est
supérieure à la productivité en éthanol des autres milieux. Les productivités (QEtOH) de M-
S350 et M-S500 sont statistiquement identiques.
144
afin de rétablir une pression de turgescence. Cette accumulation de solutés peut se
faire par synthèse (solutés compatible) ou simplement par transport (composés
osmoprotecteurs) s’ils sont présents dans le milieu de culture. Cette accumulation
de solutés entraîne un flux d’eau vers l’intérieur de la cellule et permet donc de
restaurer le volume cellulaire initial. Cette phase active, consommatrice d’énergie a
une durée plus longue que la première. A la fin de cette dernière phase, du fait des
nouvelles conditions intracellulaire, l’ensemble des réactions métaboliques peuvent
reprendre. Une reprise de la croissance des cellules est observée (après 18 heures de
fermentation).
- Une phase d’osmorégulation homoéostatique qui correspond au maintien de la
pression de turgescence (Dromigny, 2008).
Il faut noter qu’il est souvent difficile de distinguer le moment de transition entre ces trois
phases.
A partir de 350 g.L-1, le substrat utilisé est nommé « Sirop » (Partie 2.1). L’objectif
des expériences présentées dans les deux parties qui suivent est d’optimiser la production
d’éthanol à partir de sirop de dattes, en se focalisant sur la durée de fermentation d’une
part, et d’autre part, étudier l’effet de la concentration initiale en NH4Cl.
145
4.1 . Effet de la durée de culture
Toute cellule en croissance dans un milieu de culture donné se trouve dans un état
d’équilibre osmotique et elle tend à maintenir dans son cytoplasme une pression osmotique
supérieure à celle du milieu de culture. Cette différence positive entre osmolarité intra- et
extracellulaire est appelée pression de turgescence. Une modification de la pression
osmotique du milieu extracellulaire modifie donc cet état d’équilibre. On parlera ici de
choc osmotique.
Pour une concentration initiale en sucres de 350 g.L-1, la phase de latence est très
courte (Figure 45), et Après 72 heures de fermentation, commence la phase stationnaire,
durant la quelle Z. rouxii ne se multiplie plus et l’activité cellulaire diminue.
18
16
14
12
D.O 600 nm
10
8
6
4
2
0
0 50 100 150 200 250
Temps de culture (h)
Figure 45. Cinétique de croissance de Z.rouxii sur milieux 350 g.L-1 (M-S350); additionnés de 10 mmol.L-1 de
NH4Cl.
146
4.1.2 . Cinétique de consommation des sucres
Les concentrations en sucres ont été quantifiées durant la culture. La levure a bien
dégradé le fructose qui diminue très vite dans le milieu de culture. Après avoir consommé
la totalité du fructose, la consommation du glucose débute, qui diminue progressivement
dans le milieu de 140 g.L-1 au début de la fermentation à 85,5 g.L-1 à 136 heures de
fermentation. En revanche, les cellules n’arrivent pas à dégrader le saccharose ; aucune
dégradation de ce derniern’est observée. Un arrêt de la consommation des sucres est
observé après 136 h (Figure 46).
160
Concentration en sucres (g.L-1)
140
120
100 Glucose
Fructose
80
Saccharose
60
40
20
0
0 50 100 150 200 250
Temps de culture (h)
Figure 46. Cinétique de consommation des sucres par Z. rouxii sur milieux 350 g.L-1 (M-S350); additionnés de 10
mmol.L-1 de NH4Cl.
Une partie du fructose consommé par Z. rouxii a été utilisée pour la production de
soluté compatible (glycérol) qui sera accumulé dans le cytoplame de la cellule, afin de
rétablir une pression de turgescence et qui permet la reprise de la croissance et l’ensemble
des réactions métaboliques (dégradation de fructose, glucose pour produire de l’éthanol et
de glycérol).
147
100
Figure 47. Cinétique de production de bioéthanol et de glycérol sur milieux 350 g.L-1 (M-S350); additionnés de 10
mmol.L-1 de NH4Cl.
Le profil du glycérol dans le milieu M-S350 est différent de ceux observés pour
l’éthanol (Figure 47). La concentration en glycérol augmente pendant les premières heures
jusqu’à une concentration de 13 g.L-1 et se stabilise jusqu’à l’arrêt de la culture, alors
qu’après 66 heures de fermentation, la concentration en éthanol atteinte est de 40 g.L-1, qui
continue à augmenter pour atteindre 82 g.L-1 après 160 h et se stabilise autour de 85 g.L-1
jusqu’à la fin de la culture.
148
l’activité métabolique est plus importante. La biomasse augmente fortement. Les
productions d’alcool et de glycérol passent respectivement à 85 g.L-1 et 15 g.L-1.
L’ammonium a été pratiquement totalement consommé après 136 heures ; il diminue de de
462,5 mg.L-1 à 10 mg.L-1 à la fin de la culture.
500
450
400
350
[NH4Cl] mg. L-1
300
250
200
150
100
50
0
0 50 100 150 200 250
Figure 48. Cinétique de consommation de NH4Cl sur milieux 350 g.L-1 (M-S350); additionnés de 10 mmol.L-1 de
NH4Cl.
Il convient de noter que le rendement en glycérol reste le même pour les trois temps de
fermentation (0,08 g.g-1). La productivité en glycérol à 72 de fermentation est
statistiquement différente (p<0,05) de la productivité à 160 h, et cette dernière est
statistiquement identique à Q Gly à 230 heures de fermentation.
149
Tableau 23. Paramètres cinétiques des fermentations alcooliques par Z. rouxii sur milieux 350 g.L-1 (M-S350);
additionnés de 10 mmol.L-1 de NH4Cl.
72 h 160 h 230 h
EtOH (g.L-1) 55,3 ± 0,64 (a) 82,1 ± 3,95 (b) 82,3 ± 2,47 (b)
Gly (g.L-1) 11,9 ± 0,14 (a) 15,11 ± 2,37 (a) 14,4 ± 0,89 (a)
Y EtOH (g.g-1) 0,37 ± 0,02 (a) 0,45 ± 0,02 (b) 0,47 ± 0,02 (b)
Y Gly (g.g-1) 0,08 ± 0,003 (a) 0,08 ± 0,017 (a) 0,08 ± 0,01 (a)
Q EtOH (g.L-1.h-1) 0,76 ± 0,02 (a) 0,51 ± 0,03 (b) 0,35 ± 0,02 (c)
Q Gly (g.L-1.h-1) 0,16 ± 0,001 (a) 0,09 ± 0,001 (b) 0,06 ± 0,001 (b)
Les moyennes portant les mêmes lettres dans la même ligne ne sont pas significativement différentes (p<0,05).
Il est possible de calculer la quantité d’azote nécessaire dans le milieu pour obtenir
une production maximale de microorganismes. On peut calculer la quantité d’azote qui
doit être disponible pour obtenir une culture de levure à 1 g.L-1 en poids sec. La
composition moyenne de la levure est C : 47%, H : 6,5%, O : 31% et N : 7,5% (Atkinson et
al., 1983). La masse moyenne d’une levure est 10-9g. 1 gramme de levure contient 0,075 g
d’azote qui constitue le minimum disponible obligatoire, soit 320 mg de NH4Cl. Si l’on
tient compte des pertes lors de l’intégration de ce composé, il faut au moins multiplier cette
valeur par 2. Sachant que ce calcul n’est pas précis mais permet d’avoir une idée de la
composition minimale du milieu.
150
ont été enrichis par différentes concentration en NH4Cl (500 mg.L-1 le minimum disponible
obligatoire (M-N500), 1500 mg.L-1 (M-N1500) et 3000 mg.L-1 (M-N3000)) et ensemencés
par Z. rouxii. Dans cette expérience, la fermentation en mode « batch » a été
volontairement arrêtée après 72 heures.
25
20
D.O 600 nm
15
M-N500
10
M-N1500
M-N3000
5
0
0 20 40 60 80
Temps de fermentation (h)
Figure 49. Cinétique de croissance de Z.rouxii sur milieux 250 g.L-1; additionnés de 500 (M-N500), 1500 (M-
N1500) et 3000 (M-N3000) mg.L-1de NH4Cl.
151
M-N500
120
80
60 Glucose
Fructose
40
Saccharose
20
0
0 20 40 60 80
Temps de culture (h)
M-N1500
120
Concentration en sucres (g.L-1)
100
80
60 Glucose
Fructose
40
Saccharose
20
0
0 20 40 60 80
Temps de culture (h)
M-N3000
120
Concentration en sucres (g.L-1)
100
80
60 Glucose
Fructose
40
Saccharose
20
0
0 20 40 60 80
Temps de culture (h)
Figure 50. Cinétique de consommation des sucres sur milieux 250 g.L-1; additionnés de 500 (M-N500), 1500 (M-
N1500) et 3000 (M-N3000) mg.L-1de NH4Cl.
152
4.2.3 . Cinétique de production d’éthanol
M-N500
Produits de la fermentation (g.L-1)
70
60
50
40
30 EtOH
20 Gly
10
0
0 20 40 60 80
Temps de culture (h)
M-N1500
Produits de fermentation (g.L-1)
80
70
60
50
40
30 EtOH
20 Gly
10
0
0 20 40 60 80
Temps de culture (h)
M-N3000
80
Produits de fermentation (g.L-1)
70
60
50
40 EtOH
30
Gly
20
10
0
0 20 40 60 80
Temps de culture (h)
Figure 51. Cinétique de production de bioéthanol et de glycérol par Z. rouxii sur milieux 250 g.L-1; additionnés de
500 (M-N500), 1500 (M-N1500) et 3000 (M-N3000) mg.L-1de NH4Cl.
153
4.2.4 . Cinétique de consommation de NH4Cl.
3500
Concentration en NH4Cl (mg.L-1)
3000
2500
2000
M-N500
1500
M-N1500
1000 M-N-3000
500
0
0 20 40 60 80
Temps de culture (h)
Figure 52. Cinétique de consommation de NH4Cl par Z. rouxii sur milieux 250 g.L-1; additionnés de 500 (M-N500),
1500 (M-N1500) et 3000 (M-N3000) mg.L-1de NH4Cl.
154
4.2.5 . Cinétique fermentaire
Tableau 24. Paramètres cinétiques des fermentations alcooliques par Z. rouxii sur milieux 250 g.L-1; additionnés
de 500 (M-N500), 1500 (M-N1500) et 3000 (M-N3000) mg.L-1de NH4Cl.
EtOH (g.L-1) 61,22 ± 0,32 (a) 72,17 ± 0,81 (b) 72,32 ± 0,37(b)
Glycérol (g.L-1) 7,57 ± 0,06 (a) 8,35 ± 0,08 (b) 8,35 ± 0,02 (b)
Y EtOH (g.g-1) 0,44 ± 0,03 (a) 0,42 ± 0,01(a) 0,42 ± 0,02 (a)
YGly (g.g-1) 0,05 ± 0,00 (a) 0,05 ± 0,00 (a) 0,05 ± 0,00 (a)
4.2.6 . Conclusion
L’ion ammonium NH4+, aussi appelé sel d’ammonium ou azote ammoniacal ; il est
de synthèse chimique et peu coûteux. Ce type d’apport est assimilé rapidement par la
levure et il favorise leur multiplication rapide et importante. Dans notre cas, il est
155
intéressant d’augmenté la quantité de NH4Cl de 500 mg.L-1 à 1500 mg.L-1, mais pas à 3000
mg.L-1. L’analyse statistique a montré que les résultats des milieux M-N1500 et M-N3000
sont statistiquement identiques. L’augmentation de la concentration initiale en NH4Cl,
nous a permis d’augmentation de la concentration finale en éthanol (72 g. L-1) et la
productivité Q EtOH (0,99 g. L-1. h-1).
5.1.1 . Identification
156
L’analyse microscopique a montré que la souche isolée était une bactérie. Pour
identifier et caractériser l’espèce bactérienne ou la communauté de microorganismes à
laquelle elle appartient, une analyse des séquences d’ARNr16s a été effectuée. C’est l’une
des méthodes les plus utilisées pour l’identification des espèces bactériennes.
D’après Drancourt et al., (2004) qui ont découvert 11 nouvelles espèces parmi 1404
isolats analysés par PCR 16S, des pourcentages de similarité supérieurs à 99% avaient été
choisis pour assimiler une souche à une espèce déjà décrite ; de 97 à 99% pour l’assimiler
au niveau du genre ; et inférieur à 97% pour décrire une nouvelle espèce. La PCR 16S est
donc un outil majeur d’exploitation de la diversité bactérienne (Drancourt et al., 2004 ;
Janda and Abbot, 2007).
L’ADNr 16S et une partie du gène codant la gyrase (gyrB), ont été amplifié. Les
résultats de séquençage ont été traités par le logiciel « BioNumerics » et comparées aux
bases de données NCBI (Tableau 26).
Tableau 25. Résultats des brins forwards des séquençages 16S de la souche S.
Souche Séquences
S832 pb >S_16S
CTTCGGCGGCTGGCTCCTAAAAGGTTACCTCACCGACTTCGGGTGTTACA
AACTCTCGTGGTGTGACGGGCGGTGTGTACAAGGCCCGGGAACGTATTC
ACCGCGGCATGCTGATCCGCGATTACTAGCGATTCCAGCTTCACGCAGTC
GAGTTGCAGACTGCGATCCGAACTGAGAACAGATTTGTGGGATTGGCTT
AACCTCGCGGTTTCGCTGCCCTTTGTTCTGTCCATTGTAGCACGTGTGTAG
CCCAGGTCATAAGGGGCATGATGATTTGACGTCATCCCCACCTTCCTCCG
GTTTGTCACCGGCAGTCACCTTAGAGTGCCCAACTGAATGCTGGCAACTA
AGATCAAGGGTTGCGCTCGTTGCGGGACTTAACCCAACATCTCACGACA
CGAGCTGACGACAACCATGCACCACCTGTCACTCTGCCCCCGAAGGGGA
CGTCTTATCTCTAGGATTGTCAGAGGATGTCAAGACCTGGTCTGGCGGCG
TGCCTAATACATGCAAGTCGAGCGGACAGATGGGAGCTTGCTCCCTGAT
GTTAGCGGCGGACGGGTGAGTAACACGTGGGTAACCTGCCTGTAAGACT
GGGATAACTCCGGGAAACCGGGGCTAATACCGGATGGTTGTCTGAACCG
CATGGTTCAGACATAAAAGGTCTGGGACTGAGACACGGCCCAGACTCCT
ACGGGAGGGATCAGTATGGAATCTTCCGCA.
La qualité du séquençage, n’a permis d’exploiter qu’une seule des deux séquences
obtenues.
157
Tableau 26. Résultats des Blast (NCBI) de la réponse 16S forward de la souche S.
La séquence de l’ADNr 16s obtenue pour la souche isolée a été comparée avec
celles de plusieurs bases de données internationales. La bactérie appartient au genre
Bacillus et aux espèces B. subtilis ou B. amyloliquefaciens (Tableau 27).
Tableau 27. Résultats des séquençages d’une partie de la région Gyrase de la souche S.
Souche Séquences
S378 pb >S_GryR
TCTTCTCCGATTCCTGTTCCGAGGGCCGTGATCATTGATCTGACCTCATTG
TTTGAGAGAATCTTATCAAGTCTGGCTTTCTCAACGTTCAGAATCTTACC
GCGCAGCGGCAGAATGGCTTGGAAATGACGGTCCCGTCCCTGTTTCGCTG
ATCCGCCCGCAGAGTCACCCTCTACGATATACAAGCTCGGAAATGCTCG
GATCTTTAGAAGAACAGTCCGCCAAGTTTGCCCGGCTAGATTGGAAATCT
CAAGCGCACTTTTGCGCCGGGTCAATTCCCGGGCTTTTTTCGCCGCCA/AC
CTGTGGCCGATCTTGAAGTGATCGGCGAAACTGATAAGACCGGAACGAT
TACGCACTTCGTTCCGGACCCGGAAATTT.
158
La qualité du séquençage, n’a permis d’exploiter qu’une seule des deux séquences
obtenues, qui a été comparée aux séquences de la base de données NCBI (Tableau 29).
Tableau 28. Résultats des Blast (NCBI) de la séquence GyrB reverse de la souche S.
159
Figure 53. Reconstruction phylogénétique par maximum de vraisemblance basée sur l’analyse d’une portion du
gène GyrB incluant 6 séquences issues de souches de B. subtilis subsp. Subtilis dont la souche type et 6 séquences
issues de souches de B. amyloliquefaciens dont la souche type de B. amyloliquefaciens subsp. Amyloliquefaciens, 5
souches de B. amyloliquefaciens subp. Plantarum ainsi que la souche testée.
Les analyses des résultats des séquençages suggèrent que la souche appartient à l’espèce
Bacillus amyloliquefaciens, possiblement la sous-espèces plantarum. Ce resultat a été
confirmé par l’utilisation d’un test phénotypique : API50CHB (Biomérieux). Les
pourcentages d’identification étaient supérieurs à 98%.
- Règne : Bactérie.
- Embranchement : Firmicutes.
- Classe : Basilli.
- Ordre : Bacillales.
- Famille : Bacillaceae.
- Genre : Bacillus.
160
Logan et De Vos, 2009), toutefois, L’espèce B. amyloliquefaciens affiche des différences
des distinctes dans la séquence génétique de l’ARN ribosomique 16S : L’absence de deux
sites de restriction Rsal dans la région V3 qui la différencie de l’espèce B. subtilis
(Jeyaram et al., 2001).
Plage de Température de
Espèces température de croissance optimale Plage de pHa
croissance (°C) (°C)
B. subtilis sous-
5-55 28-30 5,5-8,5b
espèce subtilis
B. subtilis sous-
espèce 15-55d 28-30d 5,5-5,7d
inaquorsorum
a
pH dans un bouillon Voges-Proskaner.
b
(Logan et De Vos, 2009)
c
(Nakamura, 1989)
d
(Rooney et al., 2009)
facultatives et certaines souche de B. subtilis ont une croissance restreinte dans des
B. amyloliquefaciens
161
C’est un microorganisme produisant des enzymes (amylase, isopène, protéase,
ribonuclénase et phylase), biosurfacants, antibiotiques et détergents destinés à des
applications industrielles et commerciales (Madslien et al., 2012) y compris des
applications de nettoyage, de dégraissage et antibactériennes (Madslien et al., 2012 ;
Moons et al ; 2009 ; Perez-Garcia et al., 2011 ; Rendueles et Ghigo, 2012, Rivardo et al.,
2009).
B. subtilis
B. subtilis est également utilisé dans le traitement de l’eau et des eaux usées pour réduire
les efflorescences algales, les odeurs, l’accumulation de boue, les fosses septiques et les
fosses de déchets agricoles (Roe Tech, 2014), ou encore pour le fermentation d’aliments
traditionnels (Inatus et al., 2006).
Les Bacillus sont fréquement retrouvées dans le sol et dans les denrées alimentaires ;
Diorisio et Keiko, (2009) et Daayf et al., (2003) ont isolé Bacillus amyloliquefaciens,
respectivement de la surface de fruits de banane et de pomme de terre qui sont très riches
en sucres. La souche identifiée dans ce travail de recherche a été isolée de sous-produits de
dattes, un sustrat très riche également en sucres.
5.1.3 . Conclusion
162
6 . Fermentation « VHG » par la souche identifiée
Deux series de fermentation « VHG » ont été réalisées en mode « Batch » suivant le
protocole décrit dans la partie « Matériel et Méthodes ». La premirère série sur sirop de
dattes contenant une concentration initiale en sucres d’environ 175 g.L-1. Les flacons ont
été ensemencés par la même quantité d’inoculum. Trois souches ont été utilisées : la
bactérie identifiée Bacillus amyloliquefaciens et les souches de réferences
Zygosaccharomyces rouxii et Saccharomyces cerevisiae. La deuxième serie de
fermentation VHG a été réalisée pour tester l’adaptation de la souche identifiée à un
environnement hyperosmotique, c’est à dire des cultures à 28°C durant 160 heures sur M-
S175 et M-S350, ensemencés par B. amyloliquefaciens.
Les histogrammes de la figure 54, présentent les quantités des sucres résiduels dans
les milieux de cultures ensemencés par différentes souches à 72 heures et 160 heures de
fermentation.
72 h
Concentration en sucres (g. L-1)
60
50 Glucose
40 Fructose
30
Saccharose
20
10
0
B. a S. c Z. r
Souche
163
160 h
Figure 54. Concentration en sucres dans les milieux M-S175 fermentés par S. cerevisiae (S.c), Z. rouxii (Z.r) et B.
amyloliquefaciens (B. a) ; milieux additionnés de 500 mg.L-1de NH4Cl.
164
Tableau 30. Paramètres cinétiques de la fermentation alcoolique de M-S175 fermentés par S. cerevisiae (S.c), Z. rouxii (Z.r) et B. amyloliquefaciens (B. a) ; milieux additionnés de 500
mg.L-1de NH4Cl.
165
Les rendements en éthanol pour les souches B amyloliquefaciens, S cerevisiae et Z. rouxii
varient de 41% à 47% pour 72 h et 160 h de fermentation. Les rendements sont
statistiquement non affectés ni par la durée de fermentation, ni par la souche utilisée. Le
rendement en ethanol obtenu par Bacillus amyloliquefaciens, n’est pas significativement
différent (p<0,05) de ceux obtenus avec Saccharomyces cerevisiae et Zygosaccharpmyces
rouxii.
30
25
20
DO 600nm
15 M-S175
10 M-S350
0
0 50 100 150 200
Figure 55. Evolution de la biomasse au cours de la fermentation par B. amyloliquefaciens sur M-S175 et M-S350;
additionnés de 500 mg.L-1de NH4Cl.
166
M-S175
M-S350
Concentration en sucres (g. L-1)
160
140
120 Glucose
100
Fructose
80
60 Saccharose
40
20
0
0 50 100 150 200
Temps de culture (h)
Figure 56. Evolution de la concentration des sucres au cours de la fermentation par B. amyloliquefaciens sur M-
S175 et M-S350; additionnés de 500 mg.L-1de NH4Cl.
D’après Deutsher et al. (2002), les sucres mono et di saccharides sont transportés et
catalysés à l’intérieur de la cellule. Les sucres simples (glucose et fructose) représentent
des sources de carbonne priviléigiées de Bacillus amyloliquefaciens (Steinmetz, 1993)
La production d’éthanol est de 89,8 g.L-1 après 160 heures de fermentation pour les
deux milieux de culture (Figure 57).
167
M-S175
M-S350
100
90
Produits de la fermentation g.L-1
80
70
60
50
EtOH
40
Gly
30
20
10
0
0 50 100 150 200
Temps de culture (h)
La quantité d’éthanol trouvée après 160 heures de fermentation « VHG » d’un milieu
de culture à base de sirop de dattes (M-S175 et M-S350), par la bactérie Bacillus
amyloliquefaciens dépasse 90 g.L-1; c’est largement supérieur aux résultats obtenus pour la
levure Z. rouxii ; 64 g.L-1 pour M-S175 et 82 g.L-1 pour M-S350 après 160 heures de
fermentation. La figure 56, montre que quelle que soit la concentration en sucres, B.
amyloliquefaciens a été capable de consommer la totalité des sucres. En observant les
temps de consommation, on constate que systématiquement le fructose est épuisé en même
temps que le glucose, traduisant ainsi la préference de cette bactérie pour le glucose et le
fructose ; quant au saccharose, il a été consommé en totalité pour M-S175 et à 50% pour
M-S350. Comparés à ceux obtenus sur Z. rouxii, ces résultats sont très intéressants. En
effet, Z. rouxii, qui est une souche fructophile, ne consomme le glucose qu’après
épuisement de fructose de milieu ; de plus, elle ne peut pas dégrader le saccharose quelle
que soit la concentration de milieu en substrat.
168
L’augmentation de la concentration en sucres à 350 g.L-1 se traduit par un
allongement du temps d’osmoadaptation de B. amyloliquefaciens (Figure 57), avec un
rendement plus faible en éthanol (31%) et en glycérol (3%) (Tableau 31).
Tableau 31. Paramétres cinétiques des fermentations VHG fermentation par B. amyloliquefaciens sur M-S175 et
M-S350; additionnés de 500 mg.L-1de NH4Cl.
M-S175 M-S350
Le rendement YEtOH pour le milieu M-S350 est de 0,31 g.g-1, 60% du rendement
théorique limite (0,511 g.g-1), bien inférieur à celui de M-S175 0,45 g.g-1 qui représente
88% de rendement théorique. Ceci est peut être expliqué par le stress osmotique subit par
les cellules et induit par les fortes teneurs en sucre. La réponse au choc osmotique se
traduit au niveau de métabolisme de B. amyloliquefaciens par modification des flux de
169
carbone et d’énergie ; une partie du carbone a été détournée vers l’osmoadaptation des
cellules.
Cette serie d’expérience a montré que, comme Z. rouxii, la souche isolée de sous-produits
de dattes est tolérante aux fortes concentrations en substrat et elle fermente l’ensemble des
3 sucres, contrairement à Z. rouxii qui est une souche fructophile.
7.2 . Conclusions
La souche isolée des sous-produits des dattes et identifiée comme étant un Bacillus
amyloliquefaciens a été capable de convertir les trois types de sucres présents dans le
milieu hyper-osmotique (glucose, fructose et saccharose) en éthanol, contrairement à Z.
rouxii qui est une souche fructophile et qui ne consomme pas le saccharose et le glucose
qu’après épuisement du milieu en Fructose. Le rendement YEtOH de B. amyloliquefaciens
pour le milieu M-S175 est de 0,45 g.g-1, bien supérieure à ceux de S. cerevisiae, C.
palliculosa et Z. rouxii qui donnent respectivement 0,38, 0,29 et 0,34 g.g-1. Pour le milieu
M-S350 ; le rendement en éthanol de B. amyloliquefaciens est 0,31 g.g-1, inférieur à celui
de Z. rouxii (0,38 g.g-1), la seule levure qui a pu fermenter le milieu M-S350.
Cette souche allochtone est capable de se développer dans un environnement hyper-
osmotique. La fermentation VHG pour produire de l’éthanol avec cette souche nous semble
prometteuse pour valoriser un substrat très riche en sucres fermentescibles.
Notre objectif est atteint à l’échelle laboratoire, mais il faut transformer l’essai au
niveau de la production industrielle qui reste une condition indispensable à la réussite de
chaque projet de recherche. Dans ce cadre je propose à la fin de notre travaille de
recherche, un procédé industriel de transformation de sous-produits de dattes (Figure 58)
qui comprend un procédé principal de production d’éthanol.
170
Séparation d’éthanol par distillation.
Les co-produits de la production d’éthanol comme les noyaux et les pulpes obtenues
après l’opération d’extraction sont destinés à l’alimentation de betail (séchage et broyage).
171
Figure 58. Procédé industriel de valorisation de sous-produits de dattes.
172
CONCLUSION GENERALE
Dans un premier temps, afin de pouvoir bien exploiter le déchet des dattes, nous
avons optimisé l’extraction des sucres de dattes en utilisant un plan d’expérience. Il est
possible de définir les conditions permettant d’extraire un jus très riches en sucres qui sont
(80°C, 90 min, 1 :2 ratio pulpe /eau). Le jus obtenus est concentré en sirop à 720 g.L-1 de
sucres fermentescibles (Glucose, Fructose et Saccharose).
La seconde étape de ces travaux a été la production d’éthanol par S. cerevisiae. Les
fermentations « batch », nous ont permis de produire 60 g.L-1 d’éthanol et 5 g.L-1 de
glycérol à partir d’un milieu à 175 g.L-1 en sucres enrichi avec 500 mg.L-1 de NH4Cl. Mais
à une concentration élevée en sucres (350 g.L-1), l’environnement hyper-osmotique a
limité la capacité fermentaire de S. cerevisae, qui est une levure sensible à la pression
osmotique.
Des fermentations « VHG » sur des milieux à base de sirop de dattes, avec des
concentrations en sucres allant jusqu’à 500 g.L-1 ont montré que Z. rouxii était capable de
croître même à cette teneur en sucres. Z. rouxii est une souche fructophile ; elle consomme
rapidement le fructose, et une consommation du glucose n’est observée qu’après
disparition du fructose de milieu de culture. Elle peut métaboliser 60% de glucose après
136 heures de fermentation dans le milieu M-S350. Par contre elle ne métabolise pas le
saccharose.
173
L’ion ammonium NH4+, aussi appelé sel d’ammonium et azote ammoniacal ; de
synthèse chimique et peu coûteux, ce type d’apport est assimilé rapidement par Z. rouxii et
il favorise en effet leur multiplication rapide et importante. Dans notre cas, il est intéressant
d’augmenté la quantité de NH4Cl de 500 mg.L-1 à 1500 mg.L-1. L’augmentation de la
concentration initiale en NH4Cl, a permis l’augmentation de la concentration finale en
éthanol (72 g. L-1) et la productivité Q EtOH (0,99 g. L-1. h-1).
La souche isolée des sous-produits des dattes et identifiée comme étant un Bacillus
amyloliquefaciens a été capable de convertir les trois types de sucres présents dans le
milieu hyper-osmotique (glucose, fructose et saccharose) en éthanol, contrairement à Z.
rouxii qui est une souche fructophile et qui ne consomme le glucose qu’après épuisement
de milieu en Fructose . Le rendement YEtOH de B. amyloliquefaciens pour le milieu
M-S175 est 0,45 g.g-1, bien supérieure à ceux de S. cerevisiae, C. palliculosa et Z. rouxii
qui représentent respectivement 0,38, 0,29 et 0,34 g.g-1. Pour le milieu M-S350, le
rendement en éthanol de B. amyloliquefaciens est 0,31 g.g-1, inférieure à celui de Z. rouxii
(0,38 g.g-1), la seule levure qui a pu fermenter le milieu M-S350. Cette souche allochtone
est capable de se développer dans un environnement hyper-osmotique. La fermentation
VHG pour produire d’éthanol avec cette souche nous semble prometteuse pour valoriser un
substrat très riche en sucres fermentescibles.
La question suivante se pose : est-il préférable de travailler avec une souche connue
pour sa production en éthanol, S. cervisiae et une concentration en sucres totaux de 200
g.L-1 ou alors avec une souche allochtone, B. amyloliquefaciens et une concentration en
sucre totaux de 350 g.L-1. Dans le premier cas la souche impliquée est exogène, les
quantités produites en éthanol plus faible mais la quantité d’énergie apportée sera plus
faible. Il faut aussi se pose la question des quantités d’eau nécessaire au procédé
d’extraction ainsi que du devenir du résidu de la fermentation après extraction de l’éthanol
par distillation. Ce résidu pourrait-il être utilisé comme amendement pour la culture dans
les palmeraies ? Quel est l’impact d’un tel procédé sur l’environnement, est ce que des
impacts peuvent être évités ? Une analyse cycle de vie (ACV) serait intéressante pour
évaluer le procédé dans sa globalité.
174
175
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204
ANNEXES
205
LISTE DES TRAVAUX ET PUBLICATIONS
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from the food industry as a new cheap feedstock for ethanol production. Biomass and
Bioenergy, 69, 66-70.
CHNITI, S., DJELAL, H., BENTAHAR, I., HASSOUNA, M., AMRANE, A. 2014.
Optimisation de l’extraction des jus de sous-produits de dates (Phoenix dactyliphera L.)
et valorisation par production de bioethanol. Revue des Energies Renouvelables, 17(4),
529-540.
CHNITI S., CHAABENE H., LELIEVRE Y., AMRANE A., HASSOUNA M.,
DJELAL H., Effect of nitrogen source on bioethanol production from Syrup dates by
using Saccharomyces cerevisiae.
206
dattes Tunisiennes par des levures., 5ème Colloque International sur L’Innovation au
service de l’Environnement, CITET’, Tunis, Tunisie.
207
208
Résumé
Les unités de conditionnement des dattes génèrent des quantités importantes de déchets
issues des écarts de triage. Cette biomasse, considérée jusqu’alors comme un déchet avec
un impact sur l’environnement peut être transformée en produit à haute valeur ajouté. La
valorisation des sous-produits de l’industrie des dattes en biocarburant s’inscrit dans une
démarche économique et environnementale. Mais les fortes teneurs en sucres dans les
sirops de dattes induisent une forte pression osmotique qui limite la capacité fermentaire
des micro-organismes tel que Saccharomyces cerevisiae. Ceci nous a conduit à utiliser des
souches osmotolérantes comme Zygosaccharomyces rouxii et Candida Pelliculosa.
Différents essais ont été menés dans des milieux de culture à base de sirop de dattes, à
différentes teneurs en sucres, en milieu discontinue et parfaitement agité. Les essais menés
dans un milieu de culture à base de jus de dattes à 17,4 °Brix, conduisent à la production
d’éthanol aux concentrations de 63 g L-1, 41 g L-1 et 33 g L-1 respectivement pour les
levures Saccharomyces cerevisiae, Candida Pelliculosa et Zygosaccharomyces rouxii. Les
essais menés dans le milieu à 35,8 °Brix (milieu de culture se rapprochant le plus des
sirops de dattes brutes) montrent que la croissance des levures Saccharomyces cerevisiae et
Candida Pelliculosa est inhibée par la pression osmotique élevée causée par la haute
concentration en sucres. Seule la levure xérotolérante Zygosaccharomyces rouxii s’est
adaptée au milieu en produisant 55 g L-1 de bioéthanol.
209
Abstract
Conditioning unit’s dates generate large amounts of wastage after sorting. This biomass,
previously regarded as waste product with a high impact on the environment can be
transformed into a highly valued product. The use of by-products of date fruit into biofuel
industry is a part of an environmentaly friended economic process. But high levels of
sugars in the syrups of dates induce high osmotic pressure which limits the ability of
fermentative microorganisms such as Saccharomyces cerevisiae. This led us to use
osmotolerant strains, Zygosaccharomyces rouxii and Candida pelliculosa. Various tests
were conducted in culture media containing date juice at different levels in sugars, and
perfectly stirred in batch conditions. The tests performed in a culture medium based on
date juice at 17.4 ° Brix, led to the production of 63 g L-1, 41 g L-1 and 33.1 g L-1 of
ethanol for the yeasts Saccharomyces cerevisiae, Candida pelliculosa and
Zygosaccharomyces rouxii, respectively. Tests conducted at 35.8 °Brix (culture medium
close to syrup raw dates) show that the growth of yeast Saccharomyces cerevisiae and
Candida pelliculosa is inhibited by high osmotic pressure caused by the high concentration
of sugars. Only the xerotolerante yeast Zygosaccharomyces rouxii is adapted to the
environment and produced 55 g L-1 of bioethanol.
210