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Ministère de l’enseignement supérieure

et de la recherche scientifique
Université Mohamed Boudiaf - M’sila
Faculté de technologie

Département de GENIE CIVIL

MEMOIRE
Présenté pour l’obtention du diplôme de
MASTER

FILIERE : Génie Civil SPECIALITE : Géotechnique

THEME

ANALYSE DE LA STABILITE D’UN REMBLAI


(Application au cas du remblai d’Ain Arnat -wilaya de Sétif)

Présenté par : Soulef MOKHTAR AHDOUGA

Dirigé par :
Mr. KHEMISSA Mohamed, Professeur, Encadreur
Mr. SEDDIKI Ahmed, M.A.A., Co - Encadreur

Promotion : 2017/2018.
Remerciement

Toute ma gratitude, grâce et remerciement vont à dieu le tout puissant qui m’a
donné la force, la patience, le courage et la volonté pour élaborer ce travail.

Je tiens à adresser mes vifs remerciements et ma sincère gratitude à toutes les


personnes qui ont participé de près ou de loin à la réussite et au bon déroulement
de cette mémoire .

Je tiens tout d’abord à remercier Mes trés chers parents qui m’ont guidé durant
les moments les plus pénibles de ce long chemin, qui ont été à mes côtés et
m’ont soutenu durant toute ma vie, qui ont sacrifié toute teurs vie afin de me
voir devenir ce que je suis. Et ma sœur LAMIA et frère HAKOU.

Mes remerciements également à Mon encadreur Monsieur KHEMISSA ansi que


mon co-encadreur Mr.SEDDIKI de m’avoir encadrée, fournient de précieux
conseils et recommandations et pour la sollicitude avec laquelle il a suivi et
guidé ce travail.
Nous remercions les membres de jury qui nous font l’honneur de présider et
d’examiner ce modeste travail.

Toute ma gratitude va à tous les enseignants qui ont contribué à ma formation.


Dédicace

Je dédie ce modeste travail :


A ma mère qui m’a guidé durant les moments les plus pénibles de ce
long chemin, ma mère qui a été à mes côtés et ma soutenu durant toute
ma vie, ma mère qui a sacrifié toute sa vie afin de me voir devenir ce
que je suis, merci ma mère.
A tous mes amis sans exception.
A toute ma famille.
.

A vous

TOUAFEK Walid
RESUME

Le travail présenté dans ce mémoire a pour but d’analyser la stabilité des remblais en terre.

En premier temps on a présenté des généralités sur les remblais, les remblais de grande
hauteur et leurs modes de déformations.

Ensuite on a exposé les différentes méthodes d’analyse de la stabilité des remblais et des
calculs détaillés des tassements.

On a présenté tous les modules du logiciel GEOSTUDIO et du code de calcul par éléments
finis PLAXIS, leur mode de fonctionnement, l’introduction des données, la modélisation des
phases de calculs, la lecture des résultats et le tracé des différentes courbes.

On a terminé par une application pratique, qui a consistée à la simulation numérique de la


stabilité mécanique et le calcul des déformations du remblai de l’extension de l’aérodrome
d’Ain Arnat (wilaya de Sétif) avec la mise en œuvre de la réglementation parasismique
algérienne en vigueur.
.

Mots clés : stabilité – remblai – tassements- modélisation numérique – éléments finis.


‫ﻣﻠﺧص‬

‫اﻟﮭدف ﻣن ھذا اﻟﺑﺣث ھو دراﺳﺔ اﺳﺗﻘرار ردم ﺗراﺑﻲ‪.‬‬

‫ﺗطرﻗﻧﺎ ﻓﻲ اﻟﺟزء اﻟﻧظري ﻣن اﻟﺑﺣث اﻟﻰ ﺗﻘدﯾم ﻣﻌﻠوﻣﺎت ﻋﺎﻣﺔ ﻋن اﻟردم وطرق ﺗﺷوھﺎﺗﮫ‪.‬‬

‫ﺛم ﻋرﺿﻧﺎ طرق ﺗﺣﻠﯾل اﺳﺗﻘرار اﻟردم اﻟﺗراﺑﻲ وﺗﻔﺻﯾل طرق ﺣﺳﺎب اﻟﮭﺑوط‪.‬‬

‫ﻗدﻣﻧﺎ ﺑﻌد ذﻟك طرﯾﻘﺔ ﻋﻣل‪ ،‬ادﺧﺎل اﻟﻣﻌطﯾﺎت‪ ،‬اﻟﻧﻣذﺟﺔ‪ ،‬ﻗراءة اﻟﻧﺗﺎﺋﺞ واﻧﺷﺎء اﻟﺑﯾﺎﻧﺎت‬
‫ﺑﺎﺳﺗﻌﻣﺎل ﺑرﻧﺎﻣﺟﻲ ﺣﺳﺎب اﻻول ﯾﻌﻣل ﺑﺎﻟطرق اﻟﺗﻘﻠﯾدﯾﺔ واﻟﺛﺎﻧﻲ ﺑطرﯾﻘﺔ اﻟﻌﻧﺎﺻر اﻟﻣﺣدودة‪.‬‬

‫طﺑﻘﻧﺎ اﻟﻣﻌﻠوﻣﺎت اﻟﻧظرﯾﺔ ﺑدراﺳﺔ اﻻﺳﺗﻘرار اﻟﻣﯾﻛﺎﻧﯾﻛﻲ وﺣﺳﺎب اﻟﺗﺷوھﺎت ﻟﻣﺷروع ردم‬
‫ﺗراﺑﻲ ﻟﻣطﺎر "ﻋﯾن ارﻧﺎت" ﺑوﻻﯾﺔ ﺳطﯾف ﻣﻊ اﻻﺧذ ﺑﻌﯾن اﻻﻋﺗﺑﺎر اﻟﻘﺎﻧون اﻟﺟزاﺋري ﺣﯾز‬
‫اﻟﺗﻧﻔﯾذ‪.‬‬

‫ﻛﻠﻣﺎت ﻣﻔﺎﺗﯾﺢ‪ :‬اﺳﺗﻘرار ‪-‬ردم ﺗراﺑﻲ – ھﺑوط – اﻟﻧﻣذﺟﺔ ‪-‬اﻟﻌﻧﺎﺻر اﻟﻣﺣدودة‬


ABSTRACT

The work presented in this end of study project aims to analyze the stability of earth
embankments.

At first, we presented generalities on embankments, high embankments and their modes of


deformation.

Then the various methods of analysis of the stability of the embankments and detailed
calculations of the settlements were exposed.

All the modules of the GEOSTUDIO software and the PLAXIS finite element code, their
mode of operation, the introduction of the data, the modeling of the calculation phases, and
the reading of the results and the drawing of the various curves were presented.

It ended with a practical application, which consisted in the numerical simulation of the
mechanical stability and the calculation of the embankment deformations of the extension of
the Ain Arnat aerodrome (wilaya of Sétif) with the implementation of the Algerian seismic
regulations in force.

Key words: stability - embankment - settlement - numerical modeling - finite elements


SOMMAIRE
REMERCIEMENTS
‫ﻣﻠﺨﺺ‬
RÉSUMÉ
ABSTRACT
SOMMAIRE
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES NOTATIONS

INTRODUCTION GENERALE .......................................................................................................... 1

SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

CHAPITRE1: GENERALITES SUR LES REMBLAIS ............................................................................. 4

1.1. Terminologie de base : ......................................................................................................... 4


1.2. Modélisation théorique de la construction d’un remblai de grande hauteur : ......................... 5
1.3. Modes de déformations des grands remblais : ...................................................................... 6

CHAPITRE2 : METHODES D’ANALYSE DE LA STABILITE DES REMBLAI .......................................... 12

2.1. Introduction : ..................................................................................................................... 12


2.2. Études de la stabilité des pentes : ....................................................................................... 13
2.2.1 Hypothèses classiques de la méthode de l’équilibre limite:............................................... 14
2.2.2 Méthodes Numériques : ................................................................................................... 18
2.3 Etude des tassements du sol de fondation : .......................................................................... 19
2.4 Calcul des tassements selon la méthode oedométrique : ...................................................... 20
2.5 Calcul de la stabilité au poinçonnement .............................................................................. 24
2.6. Conclusions ....................................................................................................................... 25

CHAPITRE3: OUTILS NUMERIQUES DE CALCUL............................................................................ 27

3.1. Introduction : ..................................................................................................................... 27


3.2. Logiciel Plaxis : ................................................................................................................. 28
3.3 Le Logiciel Geostudio : ...................................................................................................... 31
PARTIE PRATIQUE

CHAPITRE4: ETUDE DE LA STABILITE DU REMBLAI D’AIN ARNAT .............................................. 39

4.1- Présentation Générale Du Site : ......................................................................................... 39


4.2- Reconnaissance Du Projet : ............................................................................................... 40
4.3- Mouvement d'eau dans le Sol : .......................................................................................... 41
4.4- Caractéristiques sismiques considérées .............................................................................. 42
4.5- Calcul de la stabilité du remblai : ....................................................................................... 43
4.6- Calculs préliminaires de la stabilité du remblai à l’aide du logiciel GEOSTUDIO : ........... 43
4.7- Calculs détaillés de la stabilité du remblai à l’aide du code Plaxis ...................................... 47
4.8- Comparaison des résultats du FS par méthodes en EL et ceux de la méthode en EF : ......... 49
4.9. Synthèse : .......................................................................................................................... 50

CONCLUSION GENERALE ........................................................................................................... 51

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUE ................................................................................................ 53


LISTE DES FIGURES

Figure 1. 1 : Types de Remblai ( ferroviaire, routier) .................................................................. 4


Figure 1. 2 : Exemples de Remblai ........................................................................................ 4
Figure 1.3 : Remblai de grande hauteur.................................................................................. 5
Figure 1.4 : Caractéristiques géométrique d’un remblai ......................................................... 6
Figure 1.5 la construction par couches du remblai.................................................................. 7
Figure 1.6 : Remblai isolé ...................................................................................................... 7
Figure 1.7 : Répartition des contraintes à la base du remblai .................................................. 8
Figure 1.8 : Augmentation progressive du poids volumique ................................................... 8
Figure 1.9 : Phasage de la construction par couches ............................................................... 8
Figure1.10 : Rupture par poinçonnement ............................................................................... 9
Figure 1.11 : Rupture rotationnel sans fissuration .................................................................. 9
Figure 1.12 : Rupture rotationnel avec fissuration .................................................................10
Figure 1.13 : Allure de la courbe de consolidation ................................................................10
Figure 2.1 : Etat des contraintes le long de la courbe de rupture ............................................12
Figure 2.2 : Surface de rupture potentielle. ...........................................................................13
Figure 2.3 : Surface de rupture et bilan des efforts pour une méthode conventionnelle. .........13
Figure 2.4 : Schéma type d’une rupture circulaire : méthode des tranches .............................15
Figure 2.5 : Abaque de Bishop-Morgenstern – Paramètre m .................................................17
Figure 2.6 : Abaque de Bishop-Morgenstern – Paramètre n ..................................................17
Figure 2.7 : Principales méthodes de calcul des tassements ...................................................20
Figure 2.8: Abaque de Giroud (1973), calcul du tassement élastique immédiat (ν = 0,5) .......21
Figure 2.9 : Définition des paramètres pour la formule d'Osterberg (1957)............................22
Figure 2.10 : Conversion des déplacements latéraux en un tassement supplémentaire ...........22
Figure 2.11: Déplacements horizontaux sous les remblais sur sols compressibles .................23
Figure 2.12 : Détermination du coefficient λ (Bourges et Mieussens, 1979). .........................24
Figure 2.13. Abaques de calcul du FS selon la méthode de Matar et Salençon (1979). ..........25
Figure 3.1 : Modèle géométrique du projet. ..........................................................................28
Figure 3.2 : Maillage du projet ..............................................................................................29
Figure 3.3 : Génération des contraintes effectives initiales ....................................................29
Figure 3.4 : Génération des surpressions en présence de la nappe phréatique ........................29
Figure 3.5 : Fenêtre des phases de calculs .............................................................................30
Figure 3.6 : exemples de courbes du facteur de sécurité en fonction du déplacement ............30
Figure 3.7 : Fenêtre du logiciel Geostudio 2012 ....................................................................31
Figure 3.8 : Fenêtre d’analyse du module SIGMA / W..........................................................33
Figure 3.9: Les régions de domaine et le niveau de la nappe phréatique ................................33
Figure 3.10: les propriétés des matériaux du domaine ...........................................................34
Figure 3.11 : Fenêtre du Solve Manager ...............................................................................34
Figure 3.12: Illustration du placement de remblai par des ascenseurs ....................................35
Figure 3.13 : Vue de l'arbre d'analyse ...................................................................................36
Figure 3.14: Configuration pour la première couche (ascenseur 1) ........................................36
Figure 3.15 : Configuration pour la deuxième couche (ascenseur 2) ......................................37
Figure 4.1 : Situation d’Ain Arnat (Image satellitaire par Google Earth) .............................39
Figure 4.2 : Situation de l’aéroport d’Ain Arnat, wilaya de Sétif ...........................................40
Figure 4.3 : Tronçon de l’extension de l’aérodrome d’Ain Arnat ..........................................40
Figure 4.4 : Limites des zones A et B et position des sondages sur le site..............................41
Figure 4.5 : Section du remblai étudié au niveau du PK2+570 au PK 2+800 .........................43
Figure 4.6 : Profil retenu pour l’étude. ..................................................................................43
Figure 4.7 : Cercle de rupture critique et valeur du FS sous chargement gravitaire ................44
Figure 4.8 : Cercle de rupture critique et la valeur du FS sous G et nappe ............................45
Figure 4.9 : Cercle de rupture critique et la valeur du facteur de sécurité sous effet combiné .46
Figure 4.10 : Profil du remblai étudié par le code PLAXIS ...................................................47
Figure 4.11 : Caractéristiques de chaque phase de calcul sous PLAXIS ................................48
Figure 4.12 : Déplacements totaux sous effet combiné ..........................................................48
Figure 4.13 : Position des lignes de rupture sous effet combiné .............................................49
Figure 4.14 : Courbes du facteur de sécurité en fonction du déplacement…………………...49

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1.1 : Ordre de grandeur de la pente d’un remblai en fonction de sa hauteur............... 6


Tableau 4.1 : Les valeurs de coefficient d'accélération et le coefficient sismique horizontal ..42
Tableau 4.2 : Caractéristiques des matériaux du multicouche. ...............................................43
Tableau 4.3 : valeurs du facteur de sécurité sous chargement gravitaire ................................44
Tableau 4.4 : Valeurs du facteur de sécurité sous chargement gravitaire et nappe..................45
Tableau 4.5 : Valeurs de FS sous effet combiné du chargement gravitaire, séisme et de la
nappe .............................................................................................................................47
Tableau 4.6 : Récapitulation des résultats des valeurs du Facteur de Sécurité par MEL .........47
Tableau 4.7 : Déplacements à la fin de chaque couche de remblaiement ...............................48
Tableau 4.8 : Valeurs du FS en fonction du Facteur d'accélération horizontale ......................49
Tableau 4.9: Valeurs du facteur de sécurité au glissement par EF et EL ................................50
LISTE DES NOTATIONS

A : coefficient d’accélération de zone


kh : coefficient d’accélération sismique horizontal
c : cohésion
c’ : cohésion effective
cu : cohésion non drainée
cc : indice de compression
cg : indice de gonflement
E : module d’élasticité (module d’Young)
Eref : module de référence
E50 : module sécant
FS : coefficient de sécurité
G : module de cisaillement du sol (module de Coulomb)
h : hauteur du talus
K0 : coefficient de pression des terres au repos
Kh : coefficient pseudo-statique horizontal
Kv : coefficient pseudo-statique vertical
Nf : indice de frottement
Ns : indice de stabilité
Ne : indice de séisme
P : fonction de perturbation
σ‘p : pression de préconsolidation
σ‘vo : pression effective des terres
U : pression interstitielle
Ul : effort dû à la pression d’eau latérale
V : effort vertical
W : poids des terres
β : angle du talus
γ : poids volumique
γd : poids volumique sec
γsat : poids volumique saturé
φ : angle de frottement interne
φ’ : angle de frottement interne effectif
φu : angle de frottement interne non drainé
υ : coefficient de Poisson
σ1, σ2, σ3 : contraintes principales majeure, intermédiaire et mineure
σ’ : contrainte effective
α : inclinaison de la surface de rupture
τult : contrainte de cisaillement ultime du sol
τmax : résistance au cisaillement
τ : contrainte de cisaillement mobilisée
ψ : angle de dilatance
ΣMsf : coefficient total de sécurité (facteur de sécurité)
INTRODUCTION GENERALE

La construction de remblais sur sols mous pose des problèmes, associés à la faible résistance de ces
sols, qui entraîne des difficultés à assurer leur stabilité et à une forte compressibilité, qui se traduit
par des tassements et des déformations importants des ouvrages.

Dans certains cas, la faible perméabilité de ces sols impose des calendriers de construction très
étalés dans le temps, des coûts d'entretien et de réparation élevés sur de longues périodes
d'utilisation des remblais, ou la mise en œuvre de techniques de confortation ou de drainage des
sols complexes et coûteuses.

L'étude des remblais sur sols mous constitue depuis plus de trois décennies le sujet de recherche de
beaucoup de laboratoires et universités. Ces recherches ont été menées à partir de trois types
d'études :
- études expérimentales en vraie grandeur ;
- études expérimentales en laboratoire ;
- études théoriques et modélisations numériques. L'introduction de la méthode des éléments finis
dans les études de remblais sur sol compressibles date du début des années 1970.

Toutes ces complexités rendent le calcul des remblais difficile et dont les résultats obtenus peuvent
être incertains. Le choix du type de remblai à mettre en place puis les modèles qu’il faut associer au
sol de fondation et au remblai ont une influence non négligeable sur les résultats de calcul.

Le calcul des remblais a longtemps été abordé du point de vue de la stabilité. Toutefois la prise en
compte des déformations avant la rupture s'avère de plus en plus nécessaire dans la pratique de
l'ingénieur. Les progrès des ordinateurs et des méthodes d'analyse numérique ont permis de mettre
au point des modèles rhéologiques et des algorithmes de résolution, conduisant à des modélisations
qui prennent mieux en compte le comportement observé sur le terrain.

La modélisation du comportement des sols est une étape importante qui conditionne la qualité des
analyses des ouvrages.

Le travail présenté dans ce mémoire a pour objectif de proposer une orientation scientifique sur
l’utilisation des différents modèles de comportement de sol pour l'étude des remblais.

1
On a utilisé différents modèles de comportement de sols employés dans le logiciel Plaxis V8, pour
modéliser le comportement du sol de remblai et du sol de sa fondation compressible

Pour atteindre l’objectif visé, le travail est divisé en quatre chapitres :


Chapitre 1 : Généralité sur les remblais ; terminologie de base ; modélisation théorique de la
construction d’un remblai de grande hauteur ; dimensionnement des remblais ; types de
modélisation pour la représentation de la construction d’un remblai ; modes de déformations des
grands remblais ; poinçonnement du sol de fondation ; rupture rotationnelle avec et sans fissuration
du remblai ; tassement de sol de fondation.

Chapitre 2 : les méthodes d’analyse de la stabilité des remblais : calcul de la stabilité ; méthodes
de calcul de la stabilité et de déformation de remblai ; principe de calcul des tassements.

Chapitre 3 : Modélisation numérique de la stabilité de remblai : présentation des outils


numériques utilisés : le logiciel Geostudio et le code de calcul par éléments finis PLAXIS ;

Chapitre 4 : Etude d’un cas : elle comporte une application numérique au calcul de stabilité d’un
remblai situé dans la commune d’Ain Arnat (wilaya de Sétif), l’analyse de stabilité au glissement et
le calcul des déplacements.

2
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE PREMIER

GENERALITES SUR LES REMBLAIS


Chapitre Premier

GENERALITES SUR LES REMBLAIS

1.1. Terminologie de base :

On précise ici un certain nombre de termes très courants qui seront régulièrement utilisés par la
suite et qu’il convient de bien connaitre.

1.1.1 Le Remblai :

Un remblai est un ouvrage en terre qui provient de la mise en place de matériaux pour rehausser ou
niveler le terrain naturel. Il doit pouvoir supporter les sollicitations ultérieures (trafics routier ou
ferroviaire, bâtiments, super- structures...) sans déformation préjudiciable (tassements,
glissements...).

a) b)
Figure 1. 1 : Types de Remblai ( ferroviaire, routier)

La qualité d’un remblai dépend de la nature des matériaux qui le compose et de leur mise en œuvre.
Les matériaux, issus des déblais (Consiste à abaisser le niveau du terrain par enlèvement des terres)
du site ou d’un emprunt, doivent être mis en place à une teneur en eau correcte (pour assurer une
portance suffisante) et compactés (pour garantir leur stabilité).

Figure 1. 2 : Exemples de Remblai

4
1.1.2 Le remblaiement :

Remblayer un terrain avant des travaux de construction : c'est même une technique d'aménagement
de terrain.

Il est indispensable dans les cas suivants :


-la profondeur du décapage est supérieure à l’épaisseur du dallage futur et de sa fondation ;
-le terrain doit être mis à l’abri des inondations ;
-le dallage doit être placé au niveau de la plate-forme des camions ou des wagons.

1.1.3 Les remblais de grande hauteur :

Les grands remblais sont plus qu'un empilement de couches bien compactées. Leurs déformations
peuvent être importantes et évoluer au cours du temps. Ils sont le plus souvent hétérogènes parfois
constitues de matériaux évolutifs. Ils comportent des ouvrages transversaux et longitudinaux (Les
réseaux d’assainissement des eaux).

Les remblais de grande hauteur peuvent également être construits avec des matériaux de
caractéristiques moins sécuritaires (sols fins argileux notamment). Dans ce cas, leur conception et
leur réalisation ne s’appuient plus seulement sur les règles empiriques évoquées précédemment,
mais font aussi un large appel à des études spécifiques de mécanique des sols et des roches au
même titre qu’un ouvrage d’art.
Il n’est pas possible de déplacer les sols utilisés en remblai sur de grandes distances et il faut donc
s’accommoder des matériaux disponibles. Cela doit inciter les projeteurs à adapter très tôt le tracé,
pour éviter d’avoir ensuite à prendre des risques excessifs sur la qualité des matériaux employés.

Figure 1.3 : Remblai de grande hauteur

1.2. Modélisation théorique de la construction d’un remblai de grande hauteur :


On doit tout d'abord présenté la géométrie utilisée ainsi que les méthodes de dimensionnement afin
de mener à bien l'étude théorique.

1.2.1 La Géométrie du remblai :


Il faut choisir la géométrie 2D qui convient parfaitement pour le type de calculs qu’on souhaite
mettre en place. Le schéma suivant modélise le profil transversal d'un remblai.
h représente la hauteur du remblai et (i) la pente.

5
Figure 1.4 : Caractéristiques géométrique d’un remblai

1.2.2 Méthodes de dimensionnement des remblais :


Le dimensionnement du corps principal de remblai présente les différents choix nécessaires à la
construction d’un remblai, l’épaisseur des couches du remblai en passant par la pente de talus et la
hauteur totale du remblai à construire.
 PENTE DE REMBLAI :
Pour obtenir un équilibre stable, nécessaire à la bonne tenue des terres en remblais et des tranchées,
il convient de donner aux talus qui limitent ces terrassements une inclinaison convenable. Cette
pente se définir :
- Par la tangente de l’angle (pente) que fait ce talus avec l’horizontale
Pente : Tg(i) = h / b

-L’angle i doit toujours être inférieur à l’angle de frottement interne appelé ϕ.


- D’une manière générale, les pentes de talus des remblais de hauteur moyenne à grande hauteur
peuvent être fixées a priori en fonction de la hauteur du remblai et de la nature des matériaux
conformément aux indications données dans le tableau ci-après :

Tableau 1.1 : Ordre de grandeur de la pente d’un remblai en fonction de sa hauteur

 L’EPAISSEUR DES COUCHES DE REMBLAI :


On peut construire le remblai par étapes sur des hauteurs successives (en vérifiant la valeur de
f=1,5) cas des déformations trop importantes. L’accroissement de la cohésion non drainée Cu qui
résulte de la consolidation est :
ΔCu = γH1 .Tgφcu

On déterminera la hauteur suivante H2 en utilisant


6
( )
= ( +∆ )
Ɣ

Où ( ) est la cohésion initiale du sol avant la construction du remblai.

Figure 1.5 la construction par couches du remblai

H1 : Epaisseur maximale pour la résistance initiale du sol


H2 : Épaisseur maximale pour la résistance du sol après consolidation
La résistance du sol augmente avec le niveau des contraintes effectives. La construction par étapes
permet d'exploiter cette propriété pour des sols qui ne peuvent supporter dans leur état naturel la
totalité de la charge prévue : le remblai est construit par couches ; l'épaisseur de la couche suivante
est déterminée par un calcul de stabilité en fonction de la résistance du sol acquise par
consolidation à la fin de l'étape précédente.

 HAUTEUR TOTALE DU REMBLAI A CONSTRUIRE :


Le GTR limite les remblais à des hauteurs :
- Les remblais de faible hauteur sont limités à 5 m,
- Les remblais de hauteur moyenne sont limités à 10 m,
- Les remblais de grande hauteur dépassent 10 m.
Pour atteindre le niveau désiré pour le profil projeté, la hauteur totale du remblai à construire est
donnée par la formule suivante :

Rt=Hr* 100/(100-T)

Où : Rt : hauteur totale du remblai à construire.


Hr : hauteur prévue au-dessus de la surface du terrain naturel pour atteindre le niveau fixé
Pour la surcharge ;
T : pourcentage de tassement prévu.

1.2.3 Les types de modélisation pour la représentation de la construction d’un remblai :


Trois types de modélisation peuvent être envisagés pour la représentation de la construction d’un
remblai isolé :

Figure 1.6 : Remblai isolé

 UNE PRESSION TRAPEZOÏDALE, UNIFORME SUR UNE GRANDE LONGUEUR :


Le remblai n’est pas pris en compte dans le maillage, il est supposé infiniment souple et les
déformations latérales à sa base sont libres (figure 1.6). Lorsque le remblai est très large par rapport
à sa hauteur H, il est normal de supposer que, dans la région central, la répartition des contraintes à
la base du remblai est verticale, uniforme et vaut γ.H ;

7
Figure 1.7 : Répartition des contraintes à la base du remblai

 -UNE AUGMENTATION PROGRESSIVE DU POIDS VOLUMIQUE DANS LE REMBLAI :


Cette approche a l’inconvénient d’imposer de manière instantanée toute la rigidité du remblai, alors
que seule une fraction de son poids est appliquée. Toutes les nœuds du remblai se déforment
instantanément, et ceci quel que soit l’instant de construction de l’ouvrage. D’une manière
rigoureuse, ce type de calcul ne peut représenter d’un essai en centrifugeuse ou il y a une montée
progressive de la gravité. Cependant, pour les problèmes habituels, cette approche est encore
souvent utilisée ; seules les déformations du sol de fondation dont alors exploitables ;

Figure 1.8 : Augmentation progressive du poids volumique

 UN PHASAGE DE LA CONSTRUCTION PAR COUCHES DU REMBLAI :


Cette approche est la plus satisfaisante, car elle permet de tenir compte de la technique de la
construction, en installant des couches successives de sol (terrassement). Le calcul par éléments
finis s’effectue alors en plusieurs étapes en suivant au plus près la chronologie des travaux et les
techniques utilisées.

Figure 1.9 : Phasage de la construction par couches

1.3. Modes de déformations des grands remblais :


Les ruptures de remblais sur argiles molles présentent des caractères particuliers dus à la présence
fréquente en surface d'une croûte superficielle altérée et fissurée, dont le rôle est prépondérant dans
la définition du mode de rupture des remblais et dans le choix du modèle de calcul correspondant.
Cette particularité est liée à la forte résistance au cisaillement de cette croûte ou du matériau de
remblai lorsqu'il est cohérent. Selon l'importance de cette couche, les ruptures de remblai observées
ont été classées en trois grandes catégories (Magnan et al. 1984) :

1.3.1 Poinçonnement du sol de fondation :


Lorsque la croûte superficielle est inexistante, le comportement du remblai est similaire à celui
d'une poutre en flexion. Des fissures de traction peuvent se produire dans la partie inférieure du
remblai, provoquant ainsi son affaissement sans subir de cisaillement et par la suite le
poinçonnement de la couche molle. Il y a formation de deux bourrelets au niveau du terrain naturel
de part et d'autre du talus (Figure1.5)

8
a) b)
Figure1.10 : Rupture par poinçonnement

Des instabilités de Capacité portante par poinçonnement de la couche de sol mou sur
compressibles. (L’ensemble du remblai s'enfonce en repoussant le sol de part et d'autre). Ce type
d'instabilité se produit dans les couches de sol très molles.

1.3.2 Rupture rotationnelle sans fissuration du remblai (glissement) :


Lorsque la croûte est épaisse et nettement plus consistance que le sol mou, les déplacements
horizontaux de la conche molle ne sont pas transmis au remblai qui ne se fissure pas

La rupture rotationnelle constitue la forme de glissement la plus répandue. Le glissement se


traduit par un escarpement bien marqué en tête, un basculement du remblai et un bourrelet de pied.
Ces glissements sont généralement profonds et la surface de rupture est souvent tangente au
substratum (sauf si celui-ci est à grande profondeur).

La stabilité d'un remblai sur sol mou est la plus critique à court terme, pendant ou à la fin de la
construction. Par la suite, la cohésion non drainée augmente et le coefficient de sécurité également.
Plus un sol est imperméable, plus le temps de passage au long terme est important
(Mestat et al. 1999).

Un choix judicieux de la géométrie du remblai lors de son édification permet d'éviter que celui-
ci soit en état de rupture sous l'effet des contraintes de cisaillement induites dans le massif de
fondation. La vérification de ce choix se fait au moyen du calcul de l'équilibre suivant une surface
de rupture probable, généralement de forme circulaire (Mestat et al. 1999).

a) b)
Figure 1.11 : Rupture rotationnel sans fissuration

1.3.3 Rupture rotationnelle avec fissuration du remblai :


Lorsque la croûte est mince, elle peut transmettre au remblai des déplacements horizontaux
provoqués par le chargement de la couche molle, d’où l'apparition d'une fissure verticale dans le
corps du remblai annulant toute résistance au cisaillement
9
a) b)
Figure 1.12 : Rupture rotationnel avec fissuration

1.3.4 Tassement de sol de fondation :


Dans un grand remblai, le tassement est d’autant plus important que l’énergie de compactage soit
faible par rapport à la charge statique des couches sus-jacentes.
Le tassement se produit pour une faible part pendant la construction du remblai, pour l'essentiel
pendant la phase dite de consolidation primaire et pour le reste pendant la période dite de
compression secondaire. Le tassement immédiat (pendant la mise en place des couches successives
du remblai) se développe en général à volume de sol constant, de sorte qu'il s'accompagne de
déplacements horizontaux d'amplitude équivalente. Le tassement de consolidation primaire tend
vers sa valeur finale en suivant une loi exponentielle. Le tassement de compression secondaire
augmente comme le logarithme du temps.

Figure 1.13 : Allure de la courbe de consolidation

Les tassements calculés doivent être pris en compte dans l'épaisseur totale du remblai à mettre en
place pour obtenir à terme la cote prévue au projet. En particulier, il faut analyser la stabilité en
tenant compte de l'épaisseur totale du remblai, tassements compris.
Des tassements importants dans les remblais de grandes hauteurs lors de construction par étapes,
dans chaque étape.

10
CHAPITRE DEUXIEME

METHODES D’ANALYSES DE LA STABILITE


Chapitre deuxième

METHODES D’ANALYSE DE LA STABILITE DES REMBLAI

2.1. Introduction :
Dans l’art de l’ingénieur le glissement de terrain peut intervenir à propos des travaux qui peuvent
modifier un équilibre préétabli : (talus naturels, remblai d’autoroute ou de canaux d’irrigation …).

Le calcul de la stabilité des talus est destiné à prévenir ces incidents, c’est-à-dire à trouver la pente
à donner à un talus pour qu’il présente un certain degré de sécurité vis-à-vis du glissement.

L’analyse de la stabilité des pentes contre les glissements s’effectue habituellement à la rupture à
l’aide :
→ des méthodes d'équilibre limite ;
→ des méthodes numériques telles que méthode des éléments finis ou différences finis.

Ces méthodes donnent par l’intermédiaire du coefficient de sécurité une idée de l’état d’équilibre
de la pente étudiée par rapport à l’équilibre limite. L’expression du coefficient de sécurité est
différente selon qu’il s’agit d’une rupture plane, circulaire ou quelconque.

2.1.1. Notion de facteur de sécurité :


Le coefficient de sécurité au glissement des massifs en pente F est défini par l’expression suivante :

Dans laquelle max désigne la résistance au cisaillement du sol intéressé par le glissement et la
contrainte de cisaillement mobilisée le long de la surface de rupture

Figure 2.1 : Etat des contraintes le long de la courbe de rupture

Si F>1, il n’y a pas rupture ;


Si F<1, il y a rupture ;
Si F=1, il y a équilibre limite.

L’analyse de stabilité consiste alors à rechercher la surface de rupture la plus défavorable, c'est-à-
dire, dont le coefficient de sécurité est le plus faible : c’est elle qui conditionne la stabilité du talus

12
2.2. Études de la stabilité des pentes :
Les méthodes sont divisées en deux grandes parties :
→ Les méthodes analytiques ;
→ Les méthodes numériques.

2.2.1. Méthodes Analytiques :


L’analyse de la stabilité des talus est traitée comme un problème d’équilibre limite.

Les calculs à la rupture supposent que le terrain se comporte comme un solide rigide-plastique (ou
rigide rupture). Le critère de plasticité (ou rupture) est défini par une loi classique (Mohr-Coulomb
en général). Ce critère atteint au niveau de limite du volume étudie (surface de rupture potentielle).

Figure 2.2 : Surface de rupture potentielle.

Les méthodes incluent :


 Des méthodes à l’équilibre limite.
 Des méthodes d’analyse limite qui incluent des méthodes de borne supérieure (encore
appelées méthodes cinématiques) ou de borne inférieure.

→Méthodes d’équilibre limite :
La méthode d’équilibre limite a été utilisée par (Ito et al., 1979) pour traiter le problème de la
stabilité de la pente, le coefficient de sécurité de la pente renforcé par pieux a été défini comme le
rapport du moment résistant au moment de renversement (moteur) agissant sur la masse du sol
potentiellement instable.
La figure 2.2 présente une simple surface de rupture supposée circulaire et le bilan des efforts pour
une tranche , concept utilisé dans le cadre de méthodes conventionnelles (i.e. méthode d’équilibre
limite).

Figure 2.3 : Surface de rupture et bilan des efforts pour une méthode conventionnelle.

13
Nous découpons la masse de sol supposée en mouvement (zone de glissement) en tranches
verticales successives (Fig. 2.3 (a)), en veillant à ce que la base de chaque tranche puisse être
considérée comme à peu près rectiligne et située dans un seul type de sol ou de régime hydraulique.
Le nombre total de variables (inconnues) associées à chaque tranche est de 6 −2, (Fig. 2.3 (b)).

L’équilibre des forces, définies ci-dessus, s’exprime par les considérations statiques habituelles, à
savoir par 3 équations d’équilibre :
 équations de rotation, s’exprimant ici par la sommation des moments,
 2 équations de translation, à savoir la sommation des forces dans deux directions.
C'est à partir de ces équations que sont définis les coefficients de sécurité. Les 3 équations
d’équilibre et équations données par le critère de rupture (qui est généralement le critère de
Mohr-Coulomb) ne suffisent pas à rendre le problème déterminé, aussi est-on obligé de posséder
des informations supplémentaires relatives, soit à la répartition des composantes normales à la base,
soit à celle des forces entre les tranches. Donc, le nombre d’équations supplémentaires est de 2 −2.
En un point de la surface de rupture potentielle, le coefficient de sécurité global est défini par le
quotient de la résistance au cisaillement du sol et de la contrainte de cisaillement mobilisée
s'exerçant réellement sur la surface :
=
- =1, il n’y a pas de rupture ;
- <1, la rupture se produit).

→METHODE DE L’ANALYSE LIMITE :


L’approche cinématique de l’analyse limite était proposée par (Ausilio et al. 2001). Nous
considérons cette approche pour le cas d’une pente n’est pas renforcée, une solution sera indiquée
pour déterminer le coefficient de sécurité de la pente, qui sera défini comme coefficient de
réduction pour les paramètres de résistance du sol, Le coefficient de sécurité est analytiquement
défini comme suit :
= =

D’où et : respectivement la cohésion et l’angle de frottement du sol,


: la cohésion mobilisée et est l’angle de frottement mobilisé.

L’intérêt de la méthode issue du calcul à la rupture tient à :


- Son caractère rigoureux qui fournit une appréciation de la sécurité d’un ouvrage sans autre
hypothèse que le choix du critère de rupture attaché aux matériaux,
- Sa capacité à prendre en compte des situations où les méthodes traditionnelles sont généralement
en défaut : Équilibres de butée, chargements inclinés par rapport à la verticale...

 Pente sans renforcements « cas défavorable »:


L’application de l’approche cinématique exige l’égalité du taux du travail des forces externes et le
poids propre du sol, et le taux de dissipation de l’énergie interne pour n’importe quel champ de
déplacement qui est régi par la règle de normalité et aussi compatible avec la vitesse aux limites du
sol en rupture (mécanisme de rupture cinématiquement admissible).

Hypothèses classiques de La Méthode De L’équilibre Limite:


Les méthodes les plus employées, pour la résolution du calcul de la stabilité des pentes de
géométrie quelconque avec des lignes de glissement de forme quelconque, dans des sols
homogènes ou hétérogènes, sont des variantes de la méthode des tranches. Celle-ci permet de
14
s’adapter à des conditions de géométrie complexes, tant en ce qui concerne les frontières, que le sol
et les conditions hydrauliques. Il existe environ une douzaine de variantes de cette méthode qui
diffèrent entre elles par :
 La manière d’utiliser les équations statiques pour définir le coefficient de sécurité,
 Les hypothèses utilisées pour rendre le problème statiquement déterminé.
La méthode est basée sur les hypothèses suivantes (A.BENAISSA, 2003):

 Le problème est supposé bidimensionnel.


 Il existe une ligne de glissement.
 Le coefficient de sécurité F traduit l’écart entre l’état d’équilibre existant et l’état
d’équilibre limite
 Le sol est considère comme ayant un comportement rigide plastique avec le critère de
Coulomb τ = C + σ tan φ. La rupture, si elle a lieu, se produit en tout point d’une ligne de
glissement continue en même temps (pas de rupture

Parmi les méthodes les plus couramment utilisées nous pouvons citer ici, sans tenter d’en faire une
description exhaustive :

→ Méthode ordinaire (ou conventionnelle) de (Fellenius, 1936): Qui est la plus utilisée dans la
catégorie des méthodes des tranches. Dans sa forme originelle, elle se base sur l’hypothèse d’une
ligne de glissement circulaire choisie arbitrairement,

→ Méthode simplifiée de (Bishop, 1955) : Qui néglige les forces tangentielles entre tranches. Les
forces normales aux bases des tranches sont obtenues par l’équation d’équilibre vertical,

→ Méthode de (Spencer, 1967) : Qui suppose qu'il y a un rapport constant entre les composantes
verticales et horizontales des forces intertranches,

→ Méthode complète de (Janbu, 1968) : Qui suppose que le point d’application de chaque force
intertranche peut être défini par sa position sur une ligne de poussée.

→Calculs de stabilité Sans Séisme :


Ce type de rupture est analysé par la méthode des tranches

Figure 2.4 : Schéma type d’une rupture circulaire : méthode des tranches

Le coefficient de sécurité au glissement circulaire est défini par le rapport des moments résistants et
moteur selon l’expression suivante :
é
=

15
Deux méthodes de calcul permettent de traiter ce problème :

→La méthode de Fellenius, dans laquelle on admet que les forces externes inter-tranches sont
égales. D’où l’expression suivante du coefficient de sécurité :

Soit après identification :

→La méthode de Bishop, dans laquelle on admet que seules les composantes horizontales des
forces externes inter-tranches s’équilibrent. D’où l’expression suivante du coefficient de sécurité :

Soit après identification :

→ Calcul manuel à l'aide d'abaques : Pour les cas les plus simples, les solutions obtenues ont été
portées sous forme d’abaques qui permettent ainsi l’obtention rapide de tacteurs de sécurité. Il faut
cependant toujours les utiliser avec beaucoup de précautions et n’appliquer leurs résultats qu’après
avoir soigneusement vérifié qu’on se trouve dans le domaine de validité de ces abaques.

Les abaques de Bishop-Morgenstern


Les abaques de Bishop-Morgenstern ont étés établies pour permettre le calcul du facteur de sécurité
d’un talus (et donc lié au cercle de rupture le plus critique) pour un sol homogène, peu ou
faiblement cohésif mais soumis à un régime hydraulique défini. Ce dernier est défini par le
paramètre ru donné par la formule ci-dessous :
=
.ℎ
On suppose aussi que ce rapport reste constant sur toute la section de la pente. Cette hypothèse est
fortement restrictive car ru n’est constant que si la surface piézométrique est confondu avec
l’enveloppe du talus. Dans ce cas, si l’on considère la nappe au repos (pas d’écoulement), ru est
égal au rapport entre le poids volumique de l’eau et le poids volumique du sol et varie entre 0.4 et
0.5 suivant le poids du sol. La valeur de ru diminue lorsque la nappe phréatique se trouve sous la
surface du talus et augmente lorsque la nappe se trouve au dessus du talus. Pour les calculs simples
d’avant projet, nous proposons d’appliquer les coéfficients reportés ci dessous.

Tableau 2.1 : Variations de ru en fonction des conditions hydrauliques régnant au sein du massif
Conditions hydrauliques ru
Pas de nappe 0.0
Nappe à mi-hauteur du talus 0.25
Nappe confondue avec le talus 0.4-0.5
Talus immergé 0.6

16
Le coéfficient de sécurité d’une pente donné peut être alors défini par :

FS=m(c’,φ’,β)- n(c’,φ’,β).ru

Les abaques de Bishop-Morgenstern, qui donnent les facteurs m et n sont adaptés aux cas où la
cohésion est nulle. Ils sont présentés dans les figures 2.5 et 2.6 ci après.

Figure 2.5 : Abaque de Bishop-Morgenstern – Paramètre m

Figure 2.6 : Abaque de Bishop-Morgenstern – Paramètre n

Les autres abaques


Les abaques de Taylor-Biarez, permettent la définition du facteur de sécurité pour des talus et
remblais constitué de sols granilaires dont la résistance est définie par les caractéristiques de
cisaillement c’et φ’. La présence d’une nappe phréatique n’est pas envisagée. Pour les sols non
cohésifs, ces abaques donnent les résultats définis par la formule :

=

17
Les abaques de Hoek et Bray (1981), ne s’appliquent pas aux talus constitués de matériaux non
cohérents. Elles ont cependant l’avantage de donner des facteurs de sécurité pour cinq
configurations hydrauliques prédéterminées de talus homogènes présentant éventuellement une
fissure de traction (fente) en tête de talus.

Les abaques de Kérisel (1966), permettent de déterminer le facteur de sécurité ainsi que le cercle
le plus défavorable à la stabilité pour des talus en fonction des paramètres de résistance et de
l’angle d’inclinaison par rapport à la normale des lignes de courant rectilignes et uniformes.

Pour terminer nous citons les abaques de Pilot (1967) qui traitent de la stabilité des talus et
remblais reposant sur des sols compressibles.

Cependant, du fait que l’on s’appuie sur le comportement associé (élastique parfaitement plastique)
donc sur une rhéologie relativement éloignée du comportement réel, les méthodes classiques ne
peuvent fournir que des bornes inférieure et supérieure correspondant respectivement aux champs
statiquement admissibles et cinématiquement admissible. Dès lors, des modèles de comportement
élastoplastiques sont nécessaires et la méthode de calculs par éléments finis permet de contourner
ces difficultés dans l’étude de la stabilité des pentes. Ceci fait l’objet de la partie suivante.

2.2.2 Méthodes Numériques :


L’objectif de la modélisation « au sens large » en géotechnique est souvent la recherche d’une
réponse, d’une solution à un problème particulier et complexe. La modélisation numérique est un
outil puissant.
Les modèles physiques et les maquettes cèdent leur place car le coût et le temps de préparation sont
très importants. Ajoutons à cela que les méthodes numériques offrent des facilités pour l’analyse de
résultats. D’autre part, si les modèles numériques sont toujours affaire de spécialistes. Il existe des
codes offrant des interfaces très développées qui facilitent leur utilisation.
La géotechnique utilise une gamme de méthodes numériques diverses et variées qui s’adaptent aux
caractères particuliers des terrains (sol et roche).

Les méthodes numériques en géotechnique ont pour but de décrire, d’expliquer ou de prédire le
comportement d’une structure naturelle ou artificielle sur la base de lois physiques qui relient les
variations des contraintes aux déformations et aux déplacements.

On peut globalement distinguer deux catégories de méthodes numériques :


→La méthode des éléments finis :
En analyse numérique, la méthode des éléments finis est une technique de calcul numérique qui
consiste à discrétiser en sous-ensembles un objet (ou une partie d'un objet), ces sous-ensembles
sont appelés éléments.

→La méthode des différences finies :


La méthode des différences finies est l’une des plus anciennes méthodes de résolution numérique
d’un système d’équations différentielles avec conditions initiales et conditions aux limites (DESAI
et CHRISTIAN, 1977) , c’est une technique courante de recherche de solutions approchées
d'équations aux dérivées partielles qui consiste à résoudre un système de relations (schéma
numérique) liant les valeurs des fonctions inconnues en certains points suffisamment proches les
uns des autres.

18
→Choix de La méthode :
En fonction du type de résultats attendus (analyse de stabilité, calcul des déformations) et des
caractéristiques propres au milieu étudié (type de roches ou de sols, densité du réseau de
fracturation, etc.) le choix de la méthode numérique la mieux adaptée peut ne pas être immédiat.

→Concepts de Base de la méthode aux éléments Finis :


La MEF consiste à remplacer la structure physique à étudier par un nombre finis d’éléments ou de
composants discrets qui représentent un maillage.

Ces éléments sont liés entre eux par un nombre de points appelés nœuds. On considère d’abord le
comportement de chaque partie indépendante, puis on assemble ces parties de telle sorte qu’on
assure l’équilibre des forces et la compatibilité des déplacements réels de la structure en tant
qu’objet continu.

La MEF est extrêmement puissante puisqu’elle permet d’étudier correctement des structures
continues ayant des propriétés géométriques et des conditions de charges compliquées. Elle
nécessite un grand nombre de calculs qui, cause de leur nature répétitive, s’adaptent parfaitement à
la programmation numérique.

2.3 Etude des tassements du sol de fondation :


Si les problèmes de stabilité des remblais sur sols compressibles entraînent surtout des incidents
spectaculaires (rupture circulaires ou poinçonnement du sol de fondation), les problèmes des
tassements ou, plus généralement, de déformation et de consolidation des sols de fondation ont une
influence plus discrète mais aussi importante sur le comportement et, par suite, le coût de
construction et d'entretien des remblais sur sols compressibles.

Il est donc nécessaire de faire une prévision correcte de l'amplitude et de la vitesse des tassements
sous le remblai étudié (Magnan et al., 1984)

2.3.1 Principe De Calcul Des Tassements :

Les méthodes traditionnelles de prévision des tassements de remblais sont fondées sur la théorie de
la consolidation unidimensionnelle de Terzaghi et sur l'essai oedométrique. Elles peuvent être
appliquées valablement lorsque l'ouvrage et le sol de fondation vérifient les conditions suivantes:
couche d'argile comprise entre deux couches drainantes (ou une couche drainante et une couche
imperméable) et chargée uniformément sur toute sa surface (Mestat et al., 1988).

Ces conditions sont satisfaites lorsque la surface chargée est de grande étendue, de telle façon que
les déplacements latéraux du sol, au moins dans la zone centrale, puissent être considérés comme
négligeables (Bourges, 1976).

En revanche, ces conditions ne sont plus satisfaites si des déformations latérales notables se
développent sous la fondation. Dans ce cas, des contraintes de cisaillement apparaissent dès le
chargement et provoquent souvent des tassements plus importants que ceux dus au phénomène de
consolidation.

A cette catégorie de problème se rattachent les ouvrages fondé sur des sols compressibles de faible
capacité portante: remblais routiers de grande largeur, remblais servant d'assise à des pistes
d'aérodromes ou à des voies ferroviaires ; etc.

19
2.3.2 Les Principales méthodes de calcul des tassements :
Le calcul des tassements est obtenu par différentes méthodes selon le binôme (type d’ouvrage/
nature du sol). On distingue deux principales méthodes :

Méthode oedométrique Méthode Préssiométrique


Ouvrages concernés Ouvrages concernés
.les remblais de grandes .fondation ponctuelle ou linéaire :
dimensions :

Figure 2.7 : Principales méthodes de calcul des tassements

2.4 Calcul des tassements selon la méthode oedométrique :


 Calcul du tassement immédiat « si »
Le tassement immédiat étant provoqué par un phénomène rapide, il est admis que les déformations
instantanées se produisent à volume constant (ΔV=0) car l'eau n'a pas le temps d'être expulsée. Ce
tassement reste souvent assez faible vis-à-vis du tassement de consolidation. On suppose
généralement que le sol est isotrope, homogène et qu'il a un comportement élastique linéaire
caractérisé par les modules E et ν=0,5 (Magnan et al., 1984); (Pilot et al., 1988); (Mestat et al.,
1999):

où γh est la pression appliquée par le remblai et I, le coefficient d'influence dépendant de la


géométrie et de l'épaisseur du sol compressible. En pratique, divers recueils de tables et d'abaques,
ont été publiés pour la détermination des déformations élastique des sols de fondation. Par exemple,
l'abaque de Giroud pour les sols de fondation monocouches (1973) :
Le tassement immédiat de la surface du sol au point M distant de x de l'axe du remblai se calcul à
l'aide de la formule :

Les paramètres sans dimensions rH et rH' peuvent être lu sur l'abaque de la figure 2.8 en fonction
de (x/a et H/a) pour rH et (x/a' et H/a') pour r'H.

20
Figure 2.8: Abaque de Giroud (1973), calcul du tassement élastique immédiat (ν = 0,5)

 Calcul du tassement de consolidation primaire « sc »


Il est déduit du tassement oedométrique soed moyennant l'application d'un coefficient correcteur μ
de Skempton et Bjerrum. Ce coefficient correcteur permet de prendre en compte l'influence des
déformations latérales sur le tassement unidimensionnelle final :

La méthode oedométrique se résume comme suit : Le massif compressible est assimilé à un


assemblage de couches horizontales élémentaires relativement homogènes. Pour chaque couche i,
le tassement résultant de l'accroissement σvi des pressions appliquées au niveau de la couche est
calculé par l'expression :

Cci est l'indice de compression de la couche i. La sommation des tassements partiels permet
d'obtenir le tassement total du massif. L'accroissement de la contrainte effective (Δσvi), dans l'axe
du remblai, est donné par la formule suivante, établie dans le cadre de la théorie de l'élasticité par
Osterberg (1957):

Avec:
1=arctan((a+b)/z)-arctan(b/z)

2=arctan(b/z)

Δσ : la contrainte verticale apportée par le remblai et les paramètres a et b sont définis sur la figure
2.9

21
Figure 2.9 : Définition des paramètres pour la formule d'Osterberg (1957).

 Calcul du tassement dû aux déplacements latéraux « slat »


Il n'existe pas actuellement de méthode de calcul de ce terme faisant l’unanimité ; aussi ce terme
est-il le plus souvent ignoré dans l'évaluation des tassements. Lorsque le coefficient de sécurité est
supérieur à 2, ce terme peut être négligé. Pour réduire le délai de construction des remblais sur sol
mous, l'usage est d'adopter un coefficient de sécurité minimal de 1,5.

Dans ce cas, le tassement dû aux déplacements latéraux n'est plus négligeable (Pilot et al., 1988).

Bourges et Mieussens (1979) ont proposé une méthode qui convertit le volume correspondant aux
déplacements latéraux en un tassement supplémentaire du sol (fig. 2.10).

Cette méthode de prévision permet de déterminer la géométrie de la déformée horizontale.

Figure 2.10: Conversion des déplacements latéraux en un tassement supplémentaire

 Déplacements horizontaux du sol sous les remblais


La méthode de Bourges et Mieussens (1979) fournit également le déplacement horizontal g(z,t)
sous la forme :

22
gmax,t : le déplacement horizontal maximal du sol à l'instant t et G(Z) une fonction qui décrit l'allure
de la déformée horizontal.
La détermination de G(Z), avec Z=z/D, a été effectuée par une méthode empirique, suite à une
analyse détaillée des déplacements latéraux mesurés en pied de remblai sur de nombreux sites de
sols compressibles.
Indépendamment de la position de l'inclinomètre par rapport au pied du remblai (figure 2.11-a) et
selon la nature des sols, trois types de courbe ont été proposés pour la fonction G(Z) (figure 2.11-b
et tableau 2.1).

Tableau 2.1. Hypothèses de calcul et équations des déformées types (Magnan et al., 1984) ; (Pilot et al.,
1988).

La valeur du déplacement horizontale maximal en fin de construction gmax,0 est estimée au moyen
de l'abaque de la figure 2.12. Connaissant le coefficient de sécurité (F) et le paramètre m qui
caractérise la position de l'inclinomètre, gmax,0 est déterminé par la relation :

Figure 2.11 : Déplacements horizontaux sous les remblais sur sols compressibles
(Bourges et Mieussens, 1979) (a) définition des paramètres utilisés pour la prévision de la
déformée ; (b) déformées adimensionnelles.

Pour les remblais qu'ils ont étudiés, Bourges et Mieussens (1979) ont estimé la variation ultérieure
du déplacement maximal, par la relation :

où st est le tassement à l'instant t dans l'axe du remblai ; s0, le tassement à la fin de la construction.
Le déplacement horizontal maximal du sol à l'instant t est la somme de ces deux termes :

23
Cette relation permet aussi de calculer le déplacement horizontal maximal du sol final, en calculant
le deuxième terme pour le tassement final du sol sous le remblai s (t = ∞).

Figure 2.12 : Détermination du coefficient λ (Bourges et Mieussens, 1979).

2.5 Calcul de la stabilité au poinçonnement


Le schéma de rupture du sol de fondation est supposé analogue à celui qui se produit sous une
fondation superficielle. A court terme (cas généralement le plus défavorable), le coefficient de
sécurité est donné par (Magnan et al., 1984):

qmax : est la pression maximale admissible sur le sol ; q la contrainte apportée par le remblai de
poids volumique γr et de hauteur H sur son axe; cu, la cohésion non drainée.

Martar et Salençon (1979) ont proposé des abaques pour évaluer le coefficient de sécurité pour un
sol homogène d'épaisseur D, dont la résistance τf = cu croît linéairement avec la profondeur (τ0
étant la valeur en surface et g, le gradient de cohésion).

Le coefficient de sécurité FS s'exprime alors par la formule :

μc et N'c : sont donnés à la figure 2.13 et B étant la largeur moyenne du remblai.

24
Figure 2.13. Abaques de calcul du FS selon la méthode de Matar et Salençon (1979).

2.6. Conclusions
Les remblais sur sols compressibles ont fait l’objet de nombreux développements depuis l’année
1960 et des méthodes de calcul classiques sont utilisées dans la pratique. Ces méthodes nous ont
permis de constater que :

- les méthodes de calculs classiques des tassements utilisées ont été développées il y a une dizaines
d'années, et servent toujours de référence. De nombreux auteurs ont proposé des aménagements à
ces théories, mais personne n'a encore trouvé une solution définitive au problème de la prévision
des déformations des sols.

- l'intérêt d'une étude de stabilité n'est pas seulement d'éviter une rupture mais également de
permettre la définition d'un programme optimal de construction. Une sous-estimation excessive du
coefficient de sécurité peut allonger la réalisation d'un chantier et à la limite conduire à mettre en
œuvre inutilement des techniques onéreuses, telles que des banquettes latérales ou des drains
verticaux.

- l'expérience a montré que les talus restent toujours stables si >1,5 et que, le glissement est
pratiquement inévitable si <1.
Entre ces deux valeurs s'étend un domaine où il existe un risque de rupture, risque d'autant plus
grand que diminue. Le coefficient global de sécurité minimal requis est généralement de 1,4 à
1,5.

- la constance du coefficient de sécurité le long de la surface de rupture et les hypothèses


simplificatrices utilisées rendent l'analyse de sécurité globale et approchée. Cependant, malgré
leurs imperfections, les méthodes de calcul à la rupture seront vraisemblablement employées
longtemps encore, car elles s'appuient sur une longue expérience. Elles ont cependant un défaut
25
majeur, qu'il est impossible de corriger tant que le sol est considéré comme rigide plastique. Il n'est
pas possible de prévoir, avec ces méthodes, l'influence des mouvements du sol sur des structures
existantes (ouvrages d'art, habitations, etc.). C'est dans cette voie que se développent actuellement
des méthodes de calcul en déformation basées sur l'utilisation des lois de comportement des sols et
leur traitement par la méthode des éléments finis.

- l'analyse de la consolidation par la méthode de Terzaghi (1925) présente de nombreuses


limitations. Ces limitations peuvent être actuellement supprimées par l'utilisation de programmes
de calcul par éléments finis. Ceux-ci permettent de faire une analyse réaliste du processus de
consolidation en prenant en compte la nature bidimensionnelle ou tridimensionnelle des
déformations et de l'écoulement de l'eau dans le sol de fondation, l'effet du fluage ainsi que la
variation des paramètres de déformabilité et de perméabilité. Parmi ces programmes numériques, le
code de calcul par éléments finis "Plaxis".

26
TROISIEME CHAPITRE

OUTILS NUMERIQUES DE CALCUL


Troisième Chapitre

OUTILS NUMERIQUES DE CALCUL

3.1. Introduction :

Le développement des méthodes de calcul numérique sur ordinateur (méthode des différences
finies et méthode des éléments finies) a permis de chercher des solutions beaucoup plus réalistes et
générales, fondées sur un certain nombre de modèles rhéologiques et d’algorithmes de résolution
des divers aspects du comportement des sols.

Ces modèles, reposant sur des approches élastiques non-linéaires ou sur des approches
élastoplastiques, permettent de décrire assez correctement le comportement des sols.

Quant aux algorithmes de résolution, leur fiabilité et leur performance dépendent surtout de la
méthode de calcul utilisée et des critères de convergence fixés.

Les deux logiciels de calcul utilisés dans cette étude et présentés ci-après sont fondés sur ces
principes et sont connus pour avoir donné par ailleurs des résultats satisfaisants.

Leur choix a été motivé par leur disponibilité et leur souplesse, ainsi que par leur performance du
fait qu’ils se prêtent bien aux objectifs fixés pour l’analyse de la stabilité des pentes sous
sollicitations statiques (poids propre et surcharges) ou dynamique (séismes, machines).

Le but de ce chapitre est de faire une étude numérique d'un remblai routier sur sol multicouche avec
les logiciels PLAXIS V8 et GEOSTUDIO V2012.

Le remblai est de 12m de hauteur, dont les talus latéraux ont une pente "1/5". Ce remblai doit être
construit sur une couche d’alluvions + limon noir de 3 m d’épaisseur, de alluvions d’oued de 2 m et
argile rougeâtre de 5 m

On a adopté un phasage de la construction par couches du remblai car cette approche permet de
tenir compte de la technique de construction, en installant des couches successives de sol
(tassement).

Le calcul par éléments finis s'effectue alors en plusieurs étapes en suivant au plus près la
chronologie des travaux et les techniques utilisées.

Le planning de chargement consistera à mettre en œuvre le remblai en plusieurs phases successives


et chacune correspond à la construction d’une hauteur (précise hi=2 m), avec des périodes d'attente
pour chaque phase permettant d'obtenir une consolidation suffisante pour qu'à chaque palier la
résistance au cisaillement atteinte conduise à un coefficient de sécurité satisfaisant.

27
3.2. Logiciel Plaxis :

3.2.1 Présentation de Plaxis :


Le code éléments finis Plaxis représente certainement un optimum actuel sur le plan scientifique et
pratique.

Scientifiquement, c’est un outil d’analyse non linéaire en élastoplasticité (avec prise en compte des
pressions interstitielles, doté des méthodes de résolution, éprouvés, ainsi que de procédures de
chois automatique évitant des choix délicats à l’opérateur peu averti.

Bien que très fiable sur le plan numérique, de point de vue pratique, le système de menus
arborescents à l’écran rend l’utilisation souple, car l’opérateur ne s’encombre pas l’esprit outre
mesure.

Le recours aux manuels devenant rare, ceux-ci sont de volumes réduits, faciles à consulter.
L’ensemble des options simplifiées (initialisation des contraintes, pressions interstitielles)
permettent d’aller au but (prévoir le comportement d’un ouvrage).

3.2.2. Fonctionnement du Logiciel :

 Définition des données (Input) :

Pour réaliser une analyse suivant la méthode des éléments finis avec Plaxis, on devra créer un
modèle numérique et spécifier les propriétés des matériaux et les conditions aux limites. Ceci se fait
à l'aide de programme d'entrée des données (Input) :

Hypothèses et géométrie
En pratique, pour des remblais qui sont relativement longs, une analyse en déformation plane d'une
section transversale courante de l'ouvrage est appropriée. Donc le remblai sera analysé en
déformations planes.

Caractéristiques des matériaux


Le sol de fondation compressible et le remblai sont supposés avoir un comportement décrit par le
modèle de Mohr-Coulomb.

On a deux différents types de comportement de sol :


· Comportement drainé
Aucune surpression interstitielle n'est générée

· Comportement non drainé


Permettre la génération complète des surpressions interstitielles.

Figure 3.1 : Modèle géométrique du projet.

28
Génération le maillage : l’opérateur peut bien entendu de spécifier un maillage très détaillé, mais
si seules les grandes lignes de celui-ci importe de détail des éléments, agencé de manière optimale
du point de vue numérique, sera entièrement généré par le logiciel à partir d’un petit nombre de
nœuds, avec un contrôle permanent à l’écran.

Figure 3.2 : Maillage du projet

Les conditions aux limites en déplacement : si celles-ci sont complexes, l’ingénieur devra
spécifier les subtilités d’une manière précise (le vecteur déplacement est nul à la base du domaine
étudié, et le vecteur déplacement horizontal est nul sur ses faces latérales), l’application peut être
réalisée automatiquement (par défaut) à partir du menu avec un contrôle immédiat du résultat à
l’écran.
Les contraintes initiales dues au poids des terres : peut être réalisée de manière exacte par
activation du multiplicateur de chargement relatif au poids propre.

Figure 3.3 : Génération des contraintes effectives initiales

Les pressions interstitielles : ont été l’objet d’un soin particulier dans Plaxis pour qui souhaite
faire un calcul précis du champ de pressions interstitielles, Mais bien sûr, cette opération demande
du temps (d’opérateur et de machine).

Figure 3.4 : Génération des surpressions en présence de la nappe phréatique

 Les calculs (Calculation) :

Après la définition du modèle aux éléments finis, les calculs proprement dits peuvent être effectués.
Il est toutefois nécessaire de définir au préalable le type des calculs à réaliser ainsi que les cas de
chargement ou les étapes de construction qui seront à appliquer. On opère grâce au programme de
calcul (Calculation).

Plaxis permet d’effectuer différents types de calculs aux éléments finis. Le programme de calcul
traite l’analyse des déformations et permet de réaliser un calcul plastique (Plastic calculation), une
29
analyse de consolidation (Consolidation analysis), un calcul de coefficients de sécurité (Phi-c
reduction) ou un calcul dynamique (Dynamic calculation).

Figure 3.5 : Fenêtre des phases de calculs

Analyse de la sécurité

Le coefficient de sécurité (Phi-c réduction) : c’est une notation très importante en géotechnique,
puisqu’il résume en une seule information une qualité considérable de données, supposant une
réduction proportionnelle de la résistance mécanique des matériaux impliques, ce qui ne constitue
pas un état réel de rupture. C’est la même approche, adaptée aux éléments finis élastoplastiques, qui
présider à l’évaluation du coefficient de sécurité dans Plaxis.

 Résultats (Output)

Nous nous intéressons aux résultats suivants :


- les déplacements verticaux maximaux (Uy) max, pour les différentes phases de calcul.
- les déplacements horizontaux maximaux (Ux) max, pour les différentes phases de calcul.
- les surpressions interstitielles maximales "Extrême Excès Pore Pressures" (EEPP) ou
(pexcess) max.
- le coefficient de sécurité FS (ΣMsf), pour les différentes phases de calcul.

 Courbe (Curves) :

Figure 3.6 : exemples de courbes du facteur de sécurité en fonction du déplacement

30
PLAXIS représente certainement un optimum actuel sur les plans scientifiques et pratiques en
l’analyse des problèmes élastiques, élastoplastiques, élastovisco-plastiques en 2D (bidimensionnel)
en déformations planes ou 3D (tridimensionnel) en déformations axisymétriques.

3.3 Le Logiciel Geostudio :

3.3.1. Présentation du Logiciel :

Geostudio est un logiciel de calcul géotechnique qui permet de traiter les différents problèmes du
sol comme le glissement des terrains, le tassement, la consolidation, les infiltrations des eaux dans
le corps de la digue d'un barrage et d'autres problèmes liés à la géotechnique. Plusieurs programmes
sont intégrés dans la fenêtre générale du logiciel :

Figure 3.7 : Fenêtre du logiciel Geostudio 2012

SEEP/W : Permet de calculer les infiltrations des eaux (Par la méthode des éléments finis).

SIGMA/W : Permet d'analyser les problèmes de la relation contraintes –déformations (Par la


méthode des éléments finis).

QUAKE/W : Permet de définir le comportement d'un terrain sous l'effet d'un séisme (Par la
méthode des éléments finis).

TEMP/W : Permet d'analyser les problèmes géotechniques du sol (Par la méthode des éléments
finis). Et autres logiciels.

SLOPE/W : Permet de calculer le coefficient de sécurité d'un talus naturel ou artificiel par les
méthodes d'analyses classiques, et c'est le programme qui nous intéresse dans la présente étude.
Nous avons choisi SIGMA/W et SLOPE/W

Le programme de calcul SLOPE est un programme d'analyse de la stabilité des pentes, basée sur la
théorie d'équilibre limite qui consistes à respecter les deux règles de la stabilité statique, c'est-à-dire
il faut satisfaire les conditions d'équilibres des moments et d'équilibre des forces.

31
Cette analyse consiste à calculer un facteur de sécurité en visualisant les résultats graphiques du
volume instable correspondant.

Les méthodes de calcul du facteur de sécurité intégrées dans SLOPE sont la méthode de Fellenius,
de Morgenstern-Price, de Jumbo et celle de Bishop simplifiée, et enfin" la méthode des éléments
finis" qu'on peut le trouver dans la partie logique " SIGMA/W ".

Elles permettent de calculer un coefficient de sécurité vis-à-vis d'un type de rupture bien défini. Le
modèle géométrique est subdivisé en tranches verticales en 2D. Il exécute plusieurs méthodes de
recherches automatiques du centre de rotation de la surface de glissement potentiel jusqu'à atteindre
le plus faible coefficient de sécurité.

Ainsi que, SIGMA / W utilise une formulation basée sur des éléments finis pour effectuer des
analyses de contrainte et de déformation des structures terrestres.
Sa formulation complète contrainte-contrainte permet d'analyser des problèmes simples et très
complexes.

SIGMA / W peut effectuer une analyse de déformation élastique linéaire simple ou une analyse de
contrainte élastique non linéaire hautement sophistiquée, qui peut impliquer des interactions sol-
structure, contrainte couplée et réponse à la pression interstitielle, et des considérations de stabilité
basées sur le stress.

Les nombreux modèles de sols constitutifs vous permettent de représenter une large gamme de sols
ou de matériaux structurels. En outre, SIGMA / W peut modéliser la génération et la dissipation de
la pression interstitielle dans une structure de sol en réponse à des charges externes. Ces
caractéristiques permettent à SIGMA / W d'analyser presque tous les problèmes de contraintes ou
de déformations que vous rencontrerez dans les projets d'ingénierie géotechnique, civile et minière.

3.3.2. Le Fonctionnement du Logiciel :


Le présent logiciel comme tous les autres programmes de calcul sert à fournir des résultats issus
d'un nombre défini des paramètres, donc il est nécessaire de suivre les étapes suivantes pour
l'achèvement de l'opération de calcul :

 DEFINE:
Cette étape est très importante car on va définir le problème et introduire les différentes données
spécifiques au problème en vigueur
Créer un espace de travail problématique et des propriétés d'analyse, créez une analyse SIGMA / W
et configurez l'espace de travail du problème. Choisissez le type d'analyse, tel que la contrainte In
situ, la redistribution des contraintes, la charge / déformation, la pression couplée / la pression de
l'eau interstitielle, le changement de volume et la déformation dynamique.

32
Figure 3.8 : Fenêtre d’analyse du module SIGMA / W

 SET :
Permet la délimitation de la surface du travail, la définition de l'échelle, la définition des réseaux, la
détermination du zoom, la fixation d'axes.

 KEYIN :
Permet le dessin des régions de domaine à l'aide d'outils de dessin CAO, y compris les polygones et
les régions circulaires, l'importation de coordonnées, les éléments géométriques copiés-collés, le
retour de longueur et d'angle, la division et la fusion de régions.

Figure 3.9: Les régions de domaine et le niveau de la nappe phréatique


Permet d'introduire automatiquement à l'aide des tableaux les paramètres géométriques de la pente
(coordonnées et couches), les caractéristiques mécaniques des déférentes couches constituant le
talus, des conditions complémentaires nécessaires pour le calcul, le niveau de la nappe, de
sélectionner les déférentes méthodes de calcul, les surcharges, l'effort sismique confortements.

33
Figure 3.10: les propriétés des matériaux du domaine

 DRAW:
· Le dessin du rayon de la surface de rupture
· Le dessin des réseaux de la surface de rupture

SLOPE/W permet de calculer le coefficient de sécurité du talus


Modify:
Cette instruction permet aux utilisateurs de rajouter, éliminer, supprimer et modifier des objets dans
le problème.

Sketch :
· La réalisation de l'esquisse du problème
· Etiquetage du sol
· Rajout d'un titre d'identification du problème
· Eclaircir les ténèbres d'identification

 SOLVE :
C'est l'étape de résolution du problème, à l'aide des méthodes classiques et la méthode des éléments
finis et a partir des données introduites, on détermine le coefficient de sécurité Fs.

Lorsque le problème est complètement défini, démarrez le processus d'analyse dans la fenêtre
Solve Manager. Le gestionnaire de solvabilité affiche la progression de la solution, vous
permettant d'annuler ou d'arrêter / redémarrer si nécessaire.

Figure 3.11 : Fenêtre du Solve Manager


34
 RESULTATS :
C'est l'étape chargée de traduire et afficher les différents résultats sous une forme graphique;

3.5. Spécifité de Sigma/W « Séquençage de construction par étapes » :

SIGMA / W peut être utilisé pour simuler des séquences ou des étapes de construction. Dans la
terminologie des éléments finis signifie ajouter ou supprimer des éléments du maillage.

Dans SIGMA / W, la terminologie est activée ou désactivation des régions. Le maillage reste le
même pour toutes les analyses mais les régions peuvent être activées ou désactivées simuler, par
exemple, le placement du remblai ou l'enlèvement du sol pour créer une excavation.

 CONCEPTS DE BASE DE SIGMA/W :


SIGMA / W peut enchaîner une série d'analyses. Toutes les analyses peuvent être séquentielles en
attribuant analyse une durée dans le temps pour former une ligne de temps continue. L'heure de
début d'une analyse est l'heure de fin de l'analyse précédente.

Les régions sont activées ou désactivées pour chaque analyse, en affectant un matériau à une région
où en supprimant matériel d'une région. Les conditions aux limites sont uniques à chaque analyse.

Les éléments structurels sont ajoutés en attribuant des propriétés de poutre ou de barre à une ligne
ou sont supprimés en supprimant les propriétés du faisceau et de la barre à un stade particulier.

 PLACEMENT DE REMPLISSAGE :
Considérons le cas de la construction d'un remblai en plaçant le remblai dans une série
d'ascenseurs.

Le diagramme suivant (Figure 3.13) montre un cas typique.

Le remplissage sera placé dans six ascenseurs. De plus, l'intention est de commencer avec un état
de stress connu dans la fondation avant de placer tout remplissage. Donc, un total de 5 analyses est
requis comme indiqué par l'arborescence de la Figure 3.14.

Figure 3.12: Illustration du placement de remblai par des ascenseurs

35
Figure 3.13 : Vue de l'arbre d'analyse

La première analyse ou étape est d'établir l'état de contrainte in situ. Ceci est suivi de huit analyses
où Chaque analyse d'ascenseur représente le placement d'un mètre de remplissage.

Ceci est une analyse de contrainte totale donc pas de temps "réel" est impliqué dans les calculs,
mais chaque l'analyse est donnée une unité de temps afin que les résultats puissent être tracés dans
toutes les analyses.

Dans la terminologie SIGMA / W, le "parent" de ascenseur 1 est l'étape In situ ou inversement


"l'enfant" de l'In situ le stade est ascenseur 1.

La signification algorithmique de ceci est que le " enfant " peut toujours obtenir ou hériter de ses
initiales conditions du "Parent".

Ainsi, dans le contexte de la formulation incrémentale SIGMA / W, chaque analyse est un


incrément et les incréments sont ajoutés aux conditions initiales.

Les trois figures suivantes montrent la configuration pour les trois premières analyses.

Figure 3.14 : Configuration pour la première couche (ascenseur 1)

36
Figure 3.15 : Configuration pour la deuxième couche (ascenseur 2)

37
QUATRIEME CHAPITRE

ETUDE DE LA STABILITE DU REMBLAI D’AIN ARNAT


Quatrième Chapitre

ETUDE DE LA STABILITE DU REMBLAI D’AIN ARNAT

4.1- Présentation Générale Du Site :


Ain Arnat est une commune de la wilaya de Sétif, est traversée par la route nationale 5 et
l'autoroute Est-Ouest, deux kilomètres après l'aéroport. Deux routes de wilayas, la Wl4 à l'ouest de
la ville et la Wl40 à l'est de la ville.

Ain Amat est l'une des vingt daïras que comptent les 60 communes de la wilaya de Sétif, Ain Arnat
s'étend sur 202,55 km2 et compte une population de 43551 habitants, selon le recensement général
de la population et de l'habitat de 2008, avec une densité de population est de 215 habitants par
km2 sur la ville.

Ain Arnat loin du centre-ville de Sétif, à 19 km, tandis que l’aéroport à 17 km.

La commune d'Ain Amat Située à 1020 mètres d'altitude, cette commune a pour
coordonnées UTM (universel transverse MERCATEOR)

X : 709016.00m
Y : 4006231.00m.

La commune est limitée par les communes suivantes avec leurs distances par rapport à Ain Amat :
- au nord : par la commune d'Ain Abessa 13.1 km (wilaya de
- à l'est : par la commune de El Ouricia 11.1 km (wilaya de Sétif) ;
- au sud : par la commune de Mezloug 8.6 km (wilaya de Sétif) ;
- à l'ouest : par les communes d'Ain Taghrout et Khelil (wilaya de Bordj Bou Arreridj).

Figure 4.1 : Situation d’Ain Arnat (Image satellitaire par Google Earth)

39
Sétif Aéroport international 08 Mai 1945 qui est indiqué sur l’illustrationnRéside à la zone
Khalfoun, situé dans la commune Aïn Arnat, willaya de Sétif, Algérie

Figure 4.2 : Situation de l’aéroport d’Ain Arnat, wilaya de Sétif

4.2- Reconnaissance Du Projet :


L'extension de la piste principale de l’aérodrome d’Ain Arnat, comporte la construction d'une
plateforme en remblai de 900 mètres de longueur et 150 mètres de largeur, sur un remblai
dont l'épaisseur varie de 12 à 26 mètres d'épaisseurs, figure 4.2.

Figure 4.3 : Tronçon de l’extension de l’aérodrome d’Ain Arnat


40
Le site est une zone vallonnée en pente douce, traversée par un oued, des écoulements d'eaux usées
et comporte une source d'eau potable.

Conditions Climatique :
La région d'Ain Amat connait des variations importantes de températures (de -7.5 à +40°C) et des
précipitations annuelles moyenne s de 401 mm, pour un maximum journallier de 410 mm

Au plan Géologique :
Les terrains appartiennent à la zone des hauts-plateaux et sont constitués par une forte épaisseur
d'argiles rougeâtres denses ; Comportant des horizons sableux ou caillouteux.
Des niveaux alluvionnaires constitues de galets et cailloux à matrice argilo-sableuse témoignent du
cours ancien de l'oued sous la surface actuelle du terrain naturel.

Au Plan Géotechnique :
Le site du projet a fait l'objet d'une reconnaissance géotechnique comportant treize sondage
carottes, équipés de tubes piézométriques, quatorze sondage au pénétromètre statique et quatre
sondage pressiometriques, et d'une étude hydrogéologique. L'analyse de ce remblai distingue
deux zones A et B sur le site, en fonction de l'épaisseur du remblai, et prévoie le décaissement du
terrain naturel sur une profondeur de 1.5 m a 3m, la construction du remblai par phases et
diverses dispositions constructives dont une couche drainante de 1.5 m d'épaisseur, des fosses
latéraux avec protection des pieds des talus, le captage de la source sous le remblai et la déviation
de l'oued et des écoulements d'eaux usées.

Figure 4.4 : Limites des zones A et B et position des sondages sur le site
4.3- Mouvement d'eau dans le Sol :
Eaux superficielles et eaux souterraines :
L'écoulement des eaux sur le site comme ruissellement superficielles ou un écoulement
clans les couches superficielles du sol. Dans la mesure où il ne peut y avoir d'écoulement à
fort débit clans la masse d'argile dense qui constitue le terrain de fondation de la piste.
La présence d'une source indique qu'il existe un écoulement a quelques mètre de profondeur,
dont les sondages donnent à penser qu'il s'effectuée clans une couche de galets et cailloux
occupant l'ancien lit de l'oued.

La source et les circulations d'eau dans le sol :


La source de l'eau clans le terrain naturel, admet que cette eau ne peut provenir de l'argile dont
la perméabilité est trop faible, et qu'elle circule nécessairement clans les alluvions grossières
du lit de l'oued ancien, on peut utiliser les indications des différents sondages (carottes,
penetrometriques, pressiometriques) réalises sur le site.

Captage de la Source et dérivation des écoulements superficielles :


Les solutions envisagées pour, d'une part, capter la source et d'autre part, dériver l'oued et les
écoulements d'eaux usés constituent a :
41
Capter la source sous le remblai et conduire l'eu vers l'extérieur avec un tuyau. Détourer l'oued
et les eaux usées clans les fosses latéraux du futur remblai.
Le captage de la source sous le futur remblai n'est pas facile à réaliser car les travaux de
terrassement risquent de détruire le terrain au voisinage de la source et de perturber
l'écoulement de l'eau. Une alternative consisterait à capter l’eau de la source à l'extérieur de
l’emprise du projet.
A condition de savoir de quelle façon elle arrive jusqu' à la source, comme évoque ci dessue, il
est pour cela important de savoir si l'eau provient d’une seule cote ou de deux et ensuite de
préciser, par des sondages à la pelle, la géométrie du dépôt de galets et cailloux qui sont
supposé guider l'eau vers la source.
Un autre point important est d'assurer qu'il n'y ait pas de pollution de la source par les eaux de
ruissellement et qui circulent sur le site .il faut pour cela éviter le croissement de l'oued, des
eaux et de l'alimentation de la source. Cela peut conduire à canaliser les cours <leviers de
l'oued et des rejets d'eaux usées et a bétonner les fosses ou canaux correspondants. Une
alternative serait de faire passer ces coures d'eau clans des tuyaux étanches, suffisamment
grands pour accepter les débits en période de pluies.

4.4- Caractéristiques sismiques considérées


La commune d'Ain Amat classée clans la zone Ila, zone de sismicité moyenne les valeurs
d'accélération de zone et leur coefficients sismiques horizontaux sont définies dans le
Tableau4.1.

Tableau 4.1 : Les valeurs de coefficient d'accélération et le coefficient sismique horizontal

Groupe lA lB 2 3
Valeur de A 0.25 0.20 0.15 0.10
Valeur de Kh 0.125 0.10 0.075 0.05

Avec :
Kh : Coefficient sismique horizontal
A : Valeur du coefficient d'accélération de zone

42
4.5- Calcul de la stabilité du remblai :
4.5.1- Section du remblai étudié :
Dans notre cas on a étudié le deuxième remblai qui correspond à la section PK 2+570--2+800, la
géologie au niveau de cette section est marquée par la présence d'une couche de limons noirs a
consistance molle, d'une couche d'alternance de limons noirs et d'alluvions, d’une couche
d'alluvions d'oued et une assise d'argiles rougeâtres très épaisse.
Le L.T.P.E. Est, préconise au niveau de cette section la substitution de la couche de limons mous
sur une épaisseur de 4m. Nous considérons donne un remblai de 16m d'hauteur.

remblai

remblai

alluvions et limons noirs


alluvions oued

argilerougeatre

Figure 4.5 : Section du remblai étudié au niveau du PK2+570 au PK 2+800

Le remblai repose sur un multicouche, constitué de quatre couches de sol, une couche de remblai
de substitution reposant sur une couche de limon noir et alluvions qui elle-même repose sur une
couche de alluvions d'oued repose sur une couche de argiles rougeâtres.
Dont les caractéristiques moyennes de cisaillement sont regroupées dans le tableau 4.2 :

Tableau 4.2 : Caractéristiques des matériaux du multicouche.


Couche de sol γ (kN/m3) c (kPa) φ (°)
Remblai de substitution 21 2 30
Limons noirs et alluvions 17.8 40 11
Alluvions d'oued 20 0 35
Argiles rougeâtres. 16.1 100 15

4.5.2- Profil du remblai retenu :


La section du remblai étant symétrique, nous avons étudié le demi-profil comme représenté ci-
dessous sur la figure 4.6.

remblai

remblai
alluvions et limons noirs
alluvions oued
argile rougeatre

Figure 4.6 : Profil retenu pour l’étude.

4.6- Calculs préliminaires de la stabilité du remblai à l’aide du logiciel GEOSTUDIO :


Nous avons examiné le calcul de la stabilité sismique du remblai par les méthodes de calcul à
l'équilibre limite en utilisant le module SLOPE/w du logiciel GEOSTUDIO version 2012.
Plusieurs types de calcul de la stabilité du remblai ont été examinés :
- Le premier calcul : remblai sous chargement gravitaire seul.
- Le deuxième calcul : remblai sous chargement gravitaire et effet de la nappe d’eau.
43
- Le troisième calcul : remblai sous chargement gravitaire, effet de la nappe et effet du séisme.
4.6.1- Calcul sous chargement gravitaire :
Une seule phase de calcul étant définie, après introduction de la géométrie, les matériaux, la
surface de glissement le calcul est lancé en choisissant une méthode de calcul à l’équilibre limite
tel que Bishop, Ordinaire (Fellenius), Spencer, Janbu, Morgenstern-Price …
La position du cercle de rupture critique et la valeur du facteur de sécurité par les trois méthodes
sont affiché sur la figure 4.7 ci-dessous.
3,500

a-Selon la méthode de BIHOP

3,172

b-Selon la méthode de FELLENIUS

3,164

c-selon la méthode de JANBU

Figure 4.7 : Cercle de rupture critique et valeur du FS sous chargement gravitaire

Les résultats du calcul sont affichés pour une méthode, le passage d’une méthode à l’autre est
très simple, les valeurs du facteur de sécurité sont encadrées dans le tableau 4.3.

Tableau 4.3 : valeurs du facteur de sécurité sous chargement gravitaire


Méthode Fellenius Bishop Janbu
Valeur de FS 3.17 3.5 3.16

44
Sous chargement gravitaire le talus est très stable selon les trois méthodes implémentées dans le
logiciel Geostudio (Fellenius, Bishop et Janbu).
4.6.2- Calcul sous chargement gravitaire et nappe phréatique :
En présence de la nappe phréatique située au niveau du sol, le calcul se fait en une seule phase, la
position du cercle de rupture critique et la valeur du facteur de sécurité par les trois méthodes
sont affichés sur la figure 4.8 ci-dessous.
3,012

a-Selon la méthode de BIHOP

2,735

b-Selon la méthode de FELLENIUS


2,747

c-selon la méthode de JANBU

Figure 4.8 : Cercle de rupture critique et la valeur du FS sous G et nappe

Les valeurs du facteur de sécurité en présence de la nappe au niveau 0.0, sont encadrées dans le
tableau 4.4.

Tableau 4.4 : Valeurs du facteur de sécurité sous chargement gravitaire et nappe

Méthode Fellenius Bishop Janbu


FS 2.73 3.01 2.75

45
4.6.3- Calcul sous chargement gravitaire, nappe phréatique et séisme maximal :
Sous effet combiné de chargement gravitaire, de la nappe phréatique située au niveau du sol et
d’un séisme d’intensité maximale calcul se fait en une seule phase, la position du cercle de
rupture critique et la valeur du facteur de sécurité par les trois méthodes sont affichés sur la
figure 4.9 ci-dessous.

1,833

a-Selon la méthode de BIHOP

1,700

b-Selon la méthode de FELLENIUS

1,707

c-Selon la méthode de JANBU

Figure 4.9 : Cercle de rupture critique et la valeur du facteur de sécurité sous effet combiné

Les calculs sous l’effet combiné du chargement gravitaire, du séisme et de la nappe d’eau sont
encadre dans le tableau 4.5 :

46
Tableau 4.5 : Valeurs de FS sous effet combiné du chargement gravitaire, séisme et de la nappe

Méthode Fellenius Bishop Janbu


FS 1.70 1.83 1.71

Comparaison Des Résultats de méthodes d’équilibre limite :


Les résultats du calcul par les trois méthodes d’équilibre limite (MEL) à savoir Fellenius Bishop
et Janbu sont encadrés dans le tableau 4.6 ci-dessous :

Tableau 4.6 : Récapitulation des résultats des valeurs du Facteur de Sécurité par MEL

Méthode Fellenius Bishop Janbu


Sous G 3.17 3.50 3.16
Sous G + Nappe 2.73 3.01 2.75
Sous G + Nappe + Séisme 1.70 1.83 1.71

Conclusion :
Selon les résultats du calcul par les trois méthodes d’équilibre limite (MEL) on constate que :
- les méthodes de FELLENIUS et JANBU donnent les mêmes résultats ;
- la méthode de Bishop surestime les valeurs de 6 à 10% par rapport à celles de FELLENIUS et
JANBU.

4.7- Calculs détaillés de la stabilité du remblai à l’aide du code Plaxis


4.7.1- Profil étudié :
Dans le but de bien mener notre étude et de confirmer les résultats précédents, on a repris les
calculs sous effet combiné chargement gravitaire, nappe phréatique située au niveau du sol et un
séisme d’intensité maximale (kh=0.125g), en utilisant un logiciel en éléments finis, qui est le
code PLAXIS.
Le profil du remblai étudié est représenté sur la figure 4.10 ci-dessous :

a-Profil du remblai complet

b-Semi profil du remblai


Figure 4.10 : Profil du remblai étudié par le code PLAXIS

47
4.7.2- Principes du calcul :
Le calcul se fait en en partant d’un état initiale, suivi de l’activation par étape de 03 couches de
remblai de 4m de hauteur chacune puis une phase de dissipation totale des pressions
interstitielles et enfin une phase de réduction des caractéristiques (φ et c) de cisaillement pour
obtenir le facteur de sécurité en présence ou sans séisme.

Les caractéristiques de chaque phase de calcul sont présentées sur la figure 4.11 ci-dessous :

Figure 4.11 : Caractéristiques de chaque phase de calcul sous PLAXIS

4.7.3- Résultats des calculs :


4.7.3.1- Déplacements au cours du remblaiement par couche :
Les déplacements verticaux, horizontaux et totaux après chaque étape de remblaiement de quatre
mètres de hauteur chacune, au-dessous du centre du remblai sont encadrés dans le tableau 4.7 :

Tableau 4.7 : Déplacements à la fin de chaque couche de remblaiement


au-dessous du centre du remblai
Couche de remblaiement
C1(+4m) 2(+8m) C3 (+12m)
Déplacement Sans séisme Sous séisme
Vertical 0,42 0,96 2,32 3,57
Horizontal 0,22 0,38 0,43 1,48
Total 0,43 0,98 2,32 3,57

Les déplacements totaux sous effet combiné chargement gravitaire, nappe phréatique et séisme
maximal sont représentées sur la figure 4.12.

Figure 4.12 : Déplacements totaux sous effet combiné

48
4.7.3.2- Facteur de sécurité au glissement après remblaiement total :
Après remblaiement totale le facteur de sécurité au glissement sous effet du chargement
gravitaire et de la nappe phréatique est de 2.74.
Sous effet combiné chargement gravitaire, nappe phréatique et séisme maximal le facteur de
sécurité au glissement se réduit à 1.47.
Les lignes de rupture du glissement du talus, sous effet combiné chargement gravitaire, nappe
phréatique et séisme maximal sont représentées sur la figure 4.13.

Figure 4.13 : Position des lignes de rupture sous effet combiné

4.7.4- Etude paramétrée :


On a fixé la hauteur du remblai à douze mètre, et on a fait varier le facteur d'accélération
sismique horizontale autour des valeurs correspondantes aux différents types d'ouvrage de la
zone sismique dans laquelle est situé notre projet d'étude.
Les résultats de calcul du facteur de sécurité sous effet combiné "Chargement gravitaire, nappe
et séisme" sont encadrés dans le tableau 4.8.

Tableau 4.8 : Valeurs du FS en fonction du Facteur d'accélération horizontale


kh 0 0.05 0.075 0.10 0.125 0.15 0.20 0.25
FS 2.74 2.02 1.81 1.61 1.47 1.33 1.10 collapses

Le remblai est très stable dans la zone d’étude et il reste stable ou à la limite de stabilité pour une
intensité inattendu et il s’effondrera lorsque de l’accélération horizontale atteint la valeur 0.25g.
La figure 4.14 présente quelques courbes du facteur de sécurité en fonction du déplacement.
FS =f (U)
Sum-Msf
3,0
kh=0.15g

kh=0.20g

kh=0.125g

kh=0.10g

2,5
Sans seisme

2,0

1,5

1,0
0 4,e5 8,e5 1,2e6 1,6e6
|U| [m]

Figure 4.14 : Courbes du facteur de sécurité en fonction du déplacement

4.8- Comparaison des résultats du FS par méthodes en EL et ceux de la méthode en EF :


Les résultats de calcul du facteur de sécurité, par la méthode numérique en élément fini
implémentée dans le logiciel PLAXIS et ceux des méthodes classique en équilibre limite,
implémentée dans le module SLOPE du logiciel Geostudio, sont encadrés dans le tableau 4.9:

49
Tableau 4.9: Valeurs du facteur de sécurité au glissement par EF et EL
Equilibre limite Eléments Finis
Type du Chargement Fellenius Bishop Janbu Plaxis
Gravitaire + nappe 2.88 3.16 2.82 2.74
Gravitaire +nappe + séisme 1.70 1.83 1.71 1.47

4.9. Synthèse :

Grace aux outils numériques utilisés, à savoir le module slope du logiciel GEOSTUDIO et le
code en éléments finis Plaxis, on a pu vérifier la stabilité général du remblai et de calculer les
déplacements verticaux, horizontaux et totaux en tout point du profil étudié en prenant en compte
les différents cas de chargement possible et en incluant le phénomène consolidation dans les
calculs.

Selon les calculs effectués par le logiciel GEOSLOPE, on constate que les méthodes de Fellenius
et celle de Janbu donnent les mêmes valeurs du facteur de sécurité, tandis que la méthode de
Bishop surestime les valeurs de 6à10%.

Les résultats des calculs par l’approche « phi-c reduction » utilisée par Plaxis sont proche aux
valeurs de Fellenius et Janbu par rapport aux valeurs de Bishop.

Ces résultats confirment encore l’effet de l’accélération sismique sur les valeurs du facteur de
sécurité vis-à-vis du glissement et sur les valeurs des déplacements.

Pour tous les cas de chargement le remblai reste très stable, le tassement maximal au centre est
de 2.32m, valeur qu’il faut prendre en compte lors de la réalisation du projet.

50
CONCLUSION GENERALE

L’étude présentée dans ce mémoire avait pour finalité d’analyser le comportement des remblais
vis-à-vis des différents cas de chargement possible avec une étude du cas du remblai de
l’extension de l’aérodrome de Ain Arnat (willaya de Sétif).

Cette étude a permis dans une première étape d’exposer les différentes méthodes de calcul
actuellement disponibles (calcul en équilibre limite et calcul en éléments finis) et l’approche de
calcul pseudo-statique, en conformité avec la réglementation parasismique algérienne en vigueur
(RPA 99, version 2003).

Dans une seconde étape, cette étude a permis de mettre en œuvre deux outils numériques
performants dédiés à ce type d’études : le module SLOPE/w du logiciel GEOSTUDIO pour
l’analyse de la stabilité des talus en ruptures circulaires et non circulaires par un calcul en
équilibre limite avec la méthode des tranches (méthodes de Fellenius, de Bishop et Janbu) et le
code de calcul en éléments finis PLAXIS pour l’analyse en déformations planes des massifs de
sols ou des roches tendres par un calcul élasto-plastique avec un critère de type Mohr-Coulomb
suivant un procédé de réduction des paramètres de cisaillement "phi-c reduction";

Elle a permis d’analyser la stabilité du remblai de l’extension de l’aérodrome d’Ain Arnat, en


distinguant trois cas de configuration à savoir le calcul sous chargement gravitaire, le calcul sous
effet chargement gravitaire en présence et le calcul par l’approche pseudo statique sous effet
combiné du chargement gravitaire, de la nappe et du séisme.

Grace aux outils numériques utilisés, à savoir le module slope du logiciel GEOSTUDIO et le
code en éléments finis Plaxis, on a pu vérifier la stabilité général du remblai et de calculer les
déplacements verticaux, horizontaux et totaux en tout point du profil étudié en prenant en compte
les différents cas de chargement à savoir, calcul sous chargement gravitaire seul, calcul sous
chargement gravitaire en présence d’une nappe et le calcul par l’approche pseudo statique sous
effet combiné du chargement gravitaire, de la nappe et du séisme en incluant le phénomène
consolidation dans les calculs.

51
Selon les calculs effectués par le logiciel GEOSLOPE, on constate que les méthodes de Fellenius
et celle de Janbu donnent les mêmes valeurs du facteur de sécurité, tandis que la méthode de
Bishop surestime les valeurs de 6à10%.
Les résultats des calculs par l’approche « phi-c reduction » utilisée par Plaxis sont proche aux
valeurs de Fellenius et Janbu par rapport aux valeurs de Bishop.

Ces résultats confirment encore l’effet de l’accélération sismique sur les valeurs du facteur de
sécurité vis-à-vis du glissement et sur les valeurs des déplacements.
Pour tous les cas de chargement le remblai reste très stable, le tassement maximal au centre est
de 2.32m, valeur qu’il faut prendre en compte lors de la réalisation du projet.

52
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PHILIPPONNAT G. Fondations et ouvrages en terre. Edition Eyrolles.


54
RESUME

Le travail présenté dans ce mémoire a pour but d’analyser la stabilité des remblais en terre.
En premier temps on a présenté des généralités sur les remblais, les remblais de grande hauteur et leurs
modes de déformations.
Ensuite on a exposé les différentes méthodes d’analyse de la stabilité des remblais et des calculs
détaillés des tassements.
On a présenté tous les modules du logiciel GEOSTUDIO et du code de calcul par éléments finis
PLAXIS, leur mode de fonctionnement, l’introduction des données, la modélisation des phases de
calculs, la lecture des résultats et le tracé des différentes courbes.
On a terminé par une application pratique, qui a consistée à la simulation numérique de la stabilité
mécanique et le calcul des déformations du remblai de l’extension de l’aérodrome d’Ain Arnat (wilaya
de Sétif) avec la mise en œuvre de la réglementation parasismique algérienne en vigueur.
Mots clés : stabilité – remblai – tassements- modélisation numérique – éléments finis.

‫ﻣﻠﺧص‬
.‫اﻟﮭدف ﻣن ھذا اﻟﺑﺣث ھو دراﺳﺔ اﺳﺗﻘرار ردم ﺗراﺑﻲ‬
.‫ﺗطرﻗﻧﺎ ﻓﻲ اﻟﺟزء اﻟﻧظري ﻣن اﻟﺑﺣث اﻟﻰ ﺗﻘدﯾم ﻣﻌﻠوﻣﺎت ﻋﺎﻣﺔ ﻋن اﻟردم وطرق ﺗﺷوھﺎﺗﮫ‬
.‫ﺛم ﻋرﺿﻧﺎ طرق ﺗﺣﻠﯾل اﺳﺗﻘرار اﻟردم اﻟﺗراﺑﻲ وﺗﻔﺻﯾل طرق ﺣﺳﺎب اﻟﮭﺑوط‬
‫ ﻗراءة اﻟﻧﺗﺎﺋﺞ واﻧﺷﺎء اﻟﺑﯾﺎﻧﺎت ﺑﺎﺳﺗﻌﻣﺎل ﺑرﻧﺎﻣﺟﻲ ﺣﺳﺎب اﻻول ﯾﻌﻣل ﺑﺎﻟطرق‬،‫ اﻟﻧﻣذﺟﺔ‬،‫ ادﺧﺎل اﻟﻣﻌطﯾﺎت‬،‫ﻗدﻣﻧﺎ ﺑﻌد ذﻟك طرﯾﻘﺔ ﻋﻣل‬
.‫اﻟﺗﻘﻠﯾدﯾﺔ واﻟﺛﺎﻧﻲ ﺑطرﯾﻘﺔ اﻟﻌﻧﺎﺻر اﻟﻣﺣدودة‬
‫طﺑﻘﻧﺎ اﻟﻣﻌﻠوﻣﺎت اﻟﻧظرﯾﺔ ﺑدراﺳﺔ اﻻﺳﺗﻘرار اﻟﻣﯾﻛﺎﻧﯾﻛﻲ وﺣﺳﺎب اﻟﺗﺷوھﺎت ﻟﻣﺷروع ردم ﺗراﺑﻲ ﻟﻣطﺎر "ﻋﯾن ارﻧﺎت" ﺑوﻻﯾﺔ ﺳطﯾف ﻣﻊ‬
.‫اﻻﺧذ ﺑﻌﯾن اﻻﻋﺗﺑﺎر اﻟﻘﺎﻧون اﻟﺟزاﺋري ﺣﯾز اﻟﺗﻧﻔﯾذ‬
‫اﻟﻌﻧﺎﺻر اﻟﻣﺣدودة‬- ‫ردم ﺗراﺑﻲ – ھﺑوط – اﻟﻧﻣذﺟﺔ‬- ‫ اﺳﺗﻘرار‬:‫ﻛﻠﻣﺎت ﻣﻔﺎﺗﯾﺢ‬

ABSTRACT

The work presented in this end of study project aims to analyze the stability of earth embankments.
At first, we presented generalities on embankments, high embankments and their modes of
deformation.
Then the various methods of analysis of the stability of the embankments and detailed calculations of
the settlements were exposed.

All the modules of the GEOSTUDIO software and the PLAXIS finite element code, their mode of
operation, the introduction of the data, the modeling of the calculation phases, and the reading of the
results and the drawing of the various curves were presented.

It ended with a practical application, which consisted in the numerical simulation of the mechanical
stability and the calculation of the embankment deformations of the extension of the Ain Arnat
aerodrome (wilaya of Sétif) with the implementation of the Algerian seismic regulations in force.

Key words: stability - embankment - settlement - numerical modeling - finite elements


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55

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