Chap1 PDF
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Les moteurs propulsifs (ou à réaction) reposent sur le principe de la réaction découvert
par Héron d'Alexandrie au premier siècle avant notre ère, et formulé par Newton au XVIIe
siècle: à chaque action correspond une réaction d'égale intensité, mais dirigée dans la direction
opposée. Les réacteurs ne sont donc que des dispositifs destinés à éjecter des gaz à grande
vitesse, de manière à ce qu'il en résulte une "poussée" qui se transmet à l'avion et le force à se
déplacer dans le sens inverse de la direction suivant laquelle elle est exercée. Le mécanisme
de propulsion n'exige pas l'air ambiant comme milieu mais il implique la présence d'au moins
deux corps. En effet, pour les véhicules terrestres la réaction (effet propulsif) est exercée par
un appui fixe qui est le sol. Tandis que pour les véhicules spatials la réaction est due à un
appui mobile qui est l'air ambiant et gaz éjectés dans le cas des avions, et uniquement les gaz
éjectés dans le cas des fusées dans l'espace (vide).
La propulsion entraîne donc un transfert de quantité de mouvement entre les deux corps.
Pour éclaircir ce point, on considère le cas d'un avion en vol horizontal et uniforme. La 2ème
loi de Newton nous donne:
Fext = m = 0
Ainsi, la composante horizontale de la force résultante appliquée sur l'avion est nulle. Aussi, il
est clair que pour propulser l'avion on doit vaincre la traînée (résistance qu'oppose le
mouvement d'un corps dans l'air). Un des moyens d'annuler l'effet de la traînée est de monter
une hélice sur l'avion. La force produite par l'hélice est suffisante pour compenser l'effet de
cette résistance et pousser l'avion en amont (fig.I.1).
U
L'hélice peut développer la force précédente en attribuant une quantité de mouvement à l'air
ambiant qui entoure le système. Par conséquent la condition d'uniformité du mouvement
implique que les variations de la quantité de mouvement horizontales, dues à la poussée de
l'hélice et aux forces de traînée, doivent être égales et opposées.
Donc bien que l'air soit perturbé par le passage de l'avion, sa quantité de mouvement est restée
constante. Ceci est illustré par l'exemple de la figure (I.2) ci-dessous:
Ch.I- Définitions et caractéristiques générales des systèmes propulsifs. 3
A H I
Ligne de courant passant par le bout de l'hélice
B
J
G
Hélice
K L
F M
C
D E N
En considérant la surface de contrôle (S.C) le profil de la vitesse qui est uniforme en amont de
l'écoulement devient déformé en aval à cause:
- du montage de l'hélice sur l'avion et sa communication au fluide une quantité de mouvement,
d'où l'excès de la vitesse dans l'intervalle GF (schématisé par l'arc JLM);
- de la résistance de l'air (due à la forme de l'avion et les frottement sur la surface extérieure)
qui provoque un déficit de vitesse dans un intervalle qui est approximativement égal à GF
(schématisé par l'arc JKM).
Donc, à titre d'illustration, on voit que les deux déformations précédentes se compensent et la
quantité de mouvement est conservée avant et après le passage de l'avion.
Nous allons maintenant définir les différents systèmes de propulsion:
Ces moteurs sont plus puissants et plus légers que leurs analogues terrestres. Par conséquent,
les épaisseurs des parois et les dimensions des pièces sont réduites et les matériaux de
construction sont des alliages et d'autres métaux spéciaux.
Chambre de
Carburants
combustion T uyère
Injection
I.2.3- STATORÉACTEUR
Ce moteur (fig.I.4) ne peut fonctionner avec le système air + carburant qu'au-dessus de
1000 km/h (ce qui oblige d'adjoindre à l'avion un autre moteur pour atteindre la vitesse
nécessaire au fonctionnement du statoréacteur). Le statoréacteur est plus léger que les autres
moteurs puisqu'il est dépourvu du turbocompresseur. Aussi, l'effet des contraintes liées à la
résistance thermique des aubes des turbines disparaît. Un tel type de moteur est
particulièrement bien adapté aux vitesses hypersoniques, ou il concurrence (dans
l'atmosphère) le moteur fusée, si une vitesse élevée lui garantie une pression d'air suffisante.
Injecteur Chambre de
combustion
Entrée Gaz
d'air Tuyère chauds
éjectés
I.2.4- PULSORÉACTEUR
Lorsqu'on veut voler à des vitesses subsoniques avec un statoréacteur, la pression de
l'air à l'arrivée de la chambre de combustion n'est plus suffisante. Aussi, les chercheurs ont
Ch.I- Définitions et caractéristiques générales des systèmes propulsifs. 5
imaginé de fermer séquentiellement l'entrée d'air, pour n'admettre que des "bouffées", afin
d'assurer, momentanément du moins, la pression nécessaire à la combustion du carburant. Ils
avaient inventé le pulsoréacteur (fig.1.5). Toutefois ce dernier présente le même désavantage
que le statoréacteur, à savoir qu'il ne peut fonctionner qu'à partir d'une certaine vitesse. Aussi,
son rendement est faible, il présente des vibrations et son niveau de bruit est assez élevé.
Injecteur Chambre de
combustion
Chambre de
combustion
Echappement
Réducteur
Aspiration
Arbre
Compresseur
moteur
centrifuge
Turbine Turbine
H.P B.P
I.2.8- TURBORÉACTEUR
Pour résoudre le problème du statoréacteur (de même que le pulsoréacteur) les
chercheurs ont imaginé d'autres types de moteurs capables de créer eux-mêmes une pression
d'air suffisante, grâce à un compresseur animé par une turbine, elle même actionnée par le flux
de gaz brûlés éjectés par la tuyère. C'est le principe bien connu du turboréacteur (fig.I.7),
valable pour des vitesses comprises entre 600 et 2200 km/h.
Après une détente partielle dans la turbine, les gaz éjectés achèvent de se détendre lors de leur
éjection (et non échappement) par la tuyère, libérant ainsi l'énergie de pression qui détermine
la poussée du moteur.
Chambre de
Turbine
combustion
Air
Gaz
froid
chauds
Compresseur
éjectés
tuyère aux gaz de combustion (fig.I.8). L'élément basse pression ("corps froid", par opposition
au "corps chaud" qui est le reste du réacteur) est un compresseur de grand diamètre, autrement
dit une "soufflante" qui entoure le réacteur. Cette disposition augmente le rendement, lequel
est d'autant meilleur que le "taux de dilution" (rapport quantité air froid / air chaud) est plus
élevé, et ce jusqu'à un optimum.
Le double flux convient aux nombres de Mach de vol modérés ( 0.8) et permet à la fois une
baisse de la consommation de carburant et une réduction du bruit.
Veine
Compresseur Compresseur
d'air froid
basse pression haute pression
Veine
d'air
Air
chaud
froid
Gaz
chauds
éjectés
Turbine
Injecteur
Post-combustion
I.2.12- TURBOPROPULSEUR
Jusqu'ici, dans tous les types de moteurs de propulsion aéronautiques cités, l'énergie de
propulsion tenait essentiellement à la poussée fournie par les gaz éjectés. Mais on peut aussi
récupérer la plus grande partie de l'énergie de la turbine pour actionner une hélice ou un rotor:
c'est le cas du turbopropulseur (fig.I.11 et I.12), fonctionnant pour des vitesses de l'ordre de
480 à 640 km/h et des puissances dépassant les 500 ch.
Compresseur
H.P
Turbine
Hélice