P6-4-Propagation Guidee
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PROPAGATION ET RAYONNEMENT
Chapitre 4
Propagation guidée
Définition
Un conducteur parfait est un conducteur au sein duquel le champ électrique est nul en toutes
circonstances. Cela revient à considérer que l’équilibre électrostatique s’établit instantanément et l’on
conçoit bien que cette hypothèse sera d’autant mieux approchée que l’on est en relative basse fréquence.
Cela revient à considérer que la conductivité électrique d’un conducteur parfait est rigoureusement nulle.
Il peut exister un champ magnétostatique à l’intérieur d’un tel conducteur, mais toute variation temporelle
JJG
du champ B est exclue : elle induirait un champ électrique variable.
Pour ce qui concerne le champ électrique, le théorème de Coulomb qui concernait tous les conducteurs,
qu’ils soient parfaits ou non, s’applique aux conducteurs parfaits en électromagnétisme : le champ
électrique extérieur doit être normal à la surface d’un conducteur parfait.
JJJG σ JJJG
Eext = next
ε0
Réciproquement, la présence d’un champ électrique extérieur normal au voisinage de la surface d’un
conducteur parfait induit la présence de charges électriques à la surface du conducteur.
Concernant le champ magnétique, en l’absence de champ magnétostatique, la relation de passage écrite à
la surface d’un conducteur parfait implique que le champ magnétique extérieur doit être tangent à la
surface.
JJJG JJG JJJG
Bext = µ 0 js ∧ next en l’absence de champ magnétostatique
Réciproquement, la présence d’un champ d’induction magnétique extérieur fonction du temps tangent à la
surface d’un conducteur parfait induit l’existence de courants électriques à la surface du conducteur.
Remarque : les supraconducteurs, état de la matière métallique observé aux très basses températures dans
lequel les électrons s’apparient et acquièrent de ce fait des propriétés de réactivité électromagnétique
extrêmement différentes, sont des conducteurs plus que parfaits. Au sein d’un supraconducteur, même les
champs magnétostatiques sont nécessairement nuls. Dans la définition d’un conducteur parfait, nous n’en
demandons pas tant, mais qui peut le plus peut le moins : les supraconducteurs sont aussi des conducteurs
parfaits.
Considérons une onde plane progressive harmonique se propageant orthogonalement à la surface plane
JJG JJG
d’un conducteur parfait. Les champs électrique et magnétique incidents Ei , Bi sont donc parallèles à la { }
surface métallique.
Le champ électrique JJG
JJG kr
incident Ei induit des x vide JJG JJG JJG
JJG JJG Ei js Er JJG
courants de surface js z
y Bi Br
qui sont à l’origine de
métal JG
l’émission par le métal
parfait ki
d’une onde réfléchie
JJG JJG
{ }
Er , Br .
Lois de Snell-Descartes
Nous étudions le régime sinusoïdal permanent qui s’établit lorsque la surface métallique est « éclairée »
par une onde plane progressive harmonique. Afin de respecter les relations de passage, nous aurons à
écrire des équations de continuité à la surface du métal. Pour une OPPH incidente, sans préjuger des lois
physiques particulières qui seront mises en œuvre, nous aurons à écrire en x = 0 des relations de la
forme :
i ( ωi t − kiy y + kiz z ) i ( ωr t − kry y + krz z )
A i0 e + A r0 e = 0 ∀t , ∀y, ∀z
Cela n’est possible quel que soit t que si la pulsation de l’onde réfléchie est égale à la pulsation de l’onde
incidente : ωr = ωi = ω .
JJG
Cela n’est possible quel que soit le point M à la surface du métal que si le vecteur d’onde kr de l’onde
JG
réfléchie a même projection sur la surface du métal que le vecteur d’onde ki de l’onde incidente :
kry = kiy et krz = kiz .
JG JJG
S’agissant d’ondes planes, les vecteurs d’onde ki et kr ont le même module ω c et l’on a donc
JJG JG JJG
nécessairement kr = − ki = k ex pour une onde incidente normale au plan métallique.
Nous écrirons donc, dans le cas le plus général de polarisation de l’OPPH :
JJG JJJG
} ({ })
JJG JJG JJJG i ωt + kx ) JJJG i( ωt + kx ) JJJG −e ∧ E
{Ei ( x, t ) , Bi ( x, t ) = Ré E i0 e ( , Bi0 e avec Bi0 = x
c
JJG JJJG
i0
{E ( x, t ) , B ( x, t )} = Ré ({E e ( })
JJG JJG JJJG i ωt − kx )
JJJG i ωt −kx JJJG ex ∧ E
et r r r0 , B r0 e ( )
avec B r0 = r0
c
Relations de passage
Le champ électromagnétique résultant de la superposition de l’onde incidente et de l’onde réfléchie
JJG JJG JJG JJG
{ }
Ei ( x, t ) + Er ( x, t ) , Bi ( x, t ) + Br ( x, t ) doit satisfaire ∀t aux relations de passage des champs en x = 0 .
En particulier, le champ électrique, tangent à la surface, doit être continu pour cette composante
tangentielle et donc nul pour tout point de la surface et à tout instant :
JJG JJG JJJG JJJG JJG JJJG JJJG JJG
(( ) )
Ei ( 0, t ) + Er ( 0, t ) = Ré E i0 + E r0 eiωt = 0 ∀t , ce qui implique E i0 + E r0 = 0
Cette équation vectorielle complexe correspond à 6 équations scalaires réelles qui définissent la
polarisation de l’onde réfléchie.
JJG JG JJJG JJJG JJJG JJJG JJG JJG
Avec kr = − ki , la relation E r0 = − E i0 implique B r0 = + B i0 . Le champ magnétique résultant Bi + Br
JJG
n’est pas nul à la surface du métal, ce qui définit la valeur de la densité de courant de surface js ( t ) telle
que :
JJG
JJG JJG JJG JJG JJG JJG 1 2 Ei ( 0, t ) JJG
Bi ( 0, t ) + Br ( 0, t ) = 2 Bi ( 0, t ) = µ 0 js ( t ) ∧ ex soit js ( t ) = = 2ε0 cEi ( 0, t )
µ0 c
Onde résultante
L’onde résultant de la superposition de l’onde OPPH incidente et de l’OPPH réfléchie ne présente plus
aucun caractère propagatif :
JJ
( ( ))
G JJG JJG JJJG i ωt + kx ) i( ωt −kx ) JJJG
E ( x, t ) = Ei ( x, t ) + Er ( x, t ) = Ré E i0 e ( −e (
= Ré 2iE i0 eiωt sin kx )
JJG
( ( ))
JJG JJG JJJG JJJG
(
B ( x, t ) = Bi ( x, t ) + Br ( x, t ) = Ré Bi0 ei( ωt + kx ) + ei( ωt −kx ) = Ré 2 B i0 eiωt cos kx
)
Il s’agit d’une onde stationnaire harmonique dont la polarisation est de même nature que la polarisation
de l’onde incidente.
Onde réfléchie
Appliquons les résultats précédents au cas particulier d’une onde incidente plane progressive harmonique
de polarisation rectiligne.
JJG JJG JJG E JJG
Avec Ei ( x, t ) = E0 cos ( ωt + kx + ϕ ) ez et Bi ( x, t ) = 0 cos ( ωt + kx + ϕ ) e y
c
JJG JJG JJG E JJG
Nous aurons Er ( x, t ) = − E0 cos ( ωt − kx + ϕ ) ez et Br ( x, t ) = 0 cos ( ωt − kx + ϕ ) e y
JJG c
Le vecteur densité de courant de surface est alors selon ez :
JJG JJG
js ( t ) = 2ε0 cE0 cos ( ωt + ϕ ) ez
Onde résultante
L’onde résultante est alors une onde stationnaire polarisée rectilignement dans la même direction que
l’onde incidente :
JJG JJG JJG JJG
E ( x, t ) = Ei ( x, t ) + Er ( x, t ) = −2 E0 sin kx sin ( ωt + ϕ ) ez
JJG JJG JJG 2 E0 JJG
B ( x, t ) = Bi ( x, t ) + Br ( x, t ) = cos kx cos ( ωt + ϕ ) ey
c
Le vecteur de Poynting de cette onde stationnaire a pour expression :
JJG JJG
JJG E ( x, t ) ∧ B ( x, t ) JJG
Π ( x, t ) = = ε0 cE02 sin 2kx sin ( 2ωt + 2ϕ ) ex
µ0
Nous assistons à des oscillations de l’énergie électromagnétique à la pulsation 2ω entre des plans nodaux
parallèles à la surface métallique séparés d’un quart de longueur d’onde. Aucune énergie ne franchit
jamais ces plans nodaux, il s’agit bien d’un phénomène électromagnétique stationnaire.
Onde réfléchie
Appliquons les résultats précédents au cas particulier d’une onde incidente plane progressive harmonique
de polarisation circulaire gauche.
JJG 0 JJG 0
E0
Avec Ei ( x, t ) = E0 − sin ( ωt + kx + ϕ ) et Bi ( x, t ) = cos ( ωt + kx + ϕ )
c
cos ( ωt + kx + ϕ ) sin ( ωt + kx + ϕ )
JJG 0
JJG 0
E
Er ( x, t ) = − E0 − sin ( ωt − kx + ϕ )
cos ωt − kx + ϕ )
et Br ( x, t ) = 0
(
Nous aurons
c
cos ( ωt − kx + ϕ ) sin ( ωt − kx + ϕ )
Le vecteur densité de courant de surface est alors un vecteur tournant dans même sens que le champ
électrique inducteur, c’est-à-dire dans le sens positif autour de la normale extérieure au conducteur :
JJG JJG 0
js ( t ) = 2ε0cEi ( 0, t ) = 2ε0 cE0 − sin ( ωt + ϕ )
cos ( ωt + ϕ )
Il faut remarquer que le champ électromagnétique réfléchi tourne également dans ce même sens,
toutefois, le sens de propagation étant inversé, pour une onde incidente de polarisation circulaire gauche
l’onde réfléchie est de polarisation circulaire droite.
Onde résultante
L’onde résultante est alors une onde stationnaire de polarisation circulaire tournant dans le même sens
que l’onde incidente et l’onde réfléchie :
0
JJG JJG JJG
E ( x, t ) = Ei ( x, t ) + Er ( x, t ) = − 2 E0 sin kx cos ( ωt + ϕ )
sin ( ωt + ϕ )
JJG 0
JJG JJG
B ( x, t ) = B ( x, t ) + B ( x, t ) = + 0 cos kx cos ( ωt + ϕ )
2 E
i r
c
(
sin ω t + ϕ )
Le champ électrique et le champ magnétique sont colinéaires et le vecteur de Poynting de cette onde
stationnaire est donc nul en tout endroit et à tout instant :
JJG JJG
JJG E ( x, t ) ∧ B ( x, t ) JJG
Π ( x, t ) = = 0 ∀x, ∀t
µ0
L’onde stationnaire de polarisation circulaire est parfaitement stationnaire en tout endroit et à tout instant.
Il n’est même pas question ici d’oscillation d’énergie entre plans nodaux comme c’est le cas pour les
ondes planes harmoniques les plus générales.
Remarque : il ne saurait être question de qualifier cette onde stationnaire de polarisation circulaire de
« gauche » ou « droite » étant donné qu’il n’y a pas de sens de propagation. Nous dirons, dans le cas
présent, qu’il s’agit d’une onde stationnaire de polarisation circulaire tournant positivement autour de la
normale extérieure au métal.
Lois de Snell-Descartes
En régime sinusoïdal permanent nous observerons une onde réfléchie de même pulsation que l’onde
incidente : ωr = ωi = ω .
JG JJG
S’agissant d’ondes planes, les vecteurs d’onde ki et kr ont le même module ω c et la loi de Snell-
Descartes implique que ces vecteurs d’onde aient même projection dans le plan du métal.
Onde réfléchie
Nous devons écrire qu’en x = 0 , ∀z et ∀t , la résultante tangentielle du champ électrique et la résultante
normale du champ magnétique doivent être nulles et cela implique la forme suivante du champ
électromagnétique réfléchi :
JJG JJG JJG
Er ( x, z , t ) = E0 cos ( ωt − kx cos θ − kz sin θ ) sin θ ex − cos θ ez
JJG E JJG
et Br ( x, z , t ) = 0 cos ( ωt − kx cos θ − kz sin θ ) e y
c
Les champs résultants au niveau de la surface métallique définissent alors la valeur de la densité de
courant de surface ainsi que de la densité surfacique de charge qui permettent la validation des relations
de passage du champ électromagnétique :
JJG JJG JJG σ ( z , t ) JJG
Ei ( 0, z , t ) + Ei ( 0, z , t ) = +2 E0 cos ( ωt − kz sin θ ) sin θ ex = ex
ε0
JJG JJG 2E JJG JJG JJG
et Bi ( 0, z , t ) + Br ( 0, z, t ) = 0 cos ( ωt − kz sin θ ) e y = µ 0 js ( z , t ) ∧ ex
c
JJG
Il apparaît à la surface du conducteur une densité surfacique de charge se propageant dans la direction ex
sous la forme d’une onde harmonique scalaire bidimensionnelle à la vitesse de phase
ω c
vϕ = = :
k sin θ sin θ
σ ( z , t ) = +2ε0 E0 sin θ cos ( ωt − kz sin θ )
JJG
Il apparaît également un courant surfacique se propageant dans la direction ez sous la forme d’une onde
harmonique vectorielle longitudinale bidimensionnelle à la même vitesse de phase vϕ :
JJG JJG
js ( z , t ) = 2ε0 cE0 cos ( ωt − kz sin θ ) ez
Onde résultante
JJG
L’onde résultante est alors une onde présentant à la fois un caractère propagatif dans le sens de ez et
JJG
stationnaire dans les sens de ex :
JJG JJG JJG
E ( x, z , t ) = −2 E0 cos θ sin ( kx cos θ ) sin ( ωt − kz sin θ ) ez + 2 E0 sin θ cos ( kx cos θ ) cos ( ωt − kz sin θ ) ex
JJG 2E JJG
B ( x, z , t ) = 0 cos ( kx cos θ ) cos ( ωt − kz sin θ ) e y
c
Le vecteur de Poynting a donc pour expression :
JJG JJG
JJG E ∧B 2 JJG
= 4ε0cE02 sin θ ( cos ( kx cos θ ) ) ( cos ( ωt − kz sin θ ) ) ez
2
Π ( x, z , t ) =
µ0
JJG
+ ε0cE02 cos θ sin ( 2kz cos θ ) sin ( 2ωt − 2kx sin θ ) ex
La composante selon x a une valeur moyenne temporelle nulle, ce qui traduit le comportement
stationnaire : il n’y a pas, en moyenne, de transport d’énergie dans la direction orthogonale au plan
métallique.
La composante selon z a une valeur moyenne temporelle positive traduisant le transport d’énergie
électromagnétique associé à la propagation de l’onde parallèlement au plan métallique, d’autant plus
importante que l’incidence est rasante.
JJG 2 JJG
Π ( x, z , t ) = 2ε0 cE02 sin θ ( cos ( kz cos θ ) ) ez > 0
t
L’exercice précédent nous montre l’existence possible d’une onde progressive au voisinage d’une surface
plane métallique parfaite à la condition que le champ électrique soit orthogonal au plan de métal, la
relation de passage du champ étant alors assurée par l’existence d’une onde de charges surfaciques, et que
le champ d’induction magnétique soit parallèle au plan du métal, la relation de passage du champ étant
alors assurée par l’existence d’une onde de courants de surface.
Une telle onde peut avoir de tous points de vue une structure identique à une onde plane se propageant
dans le vide infini, sauf le fait qu’elle est limitée dans l’espace entre deux plans parallèles.
JJG JJG JJG E JJG ω
E ( z , t ) = E0 cos ( ωt − kz ) ex et B ( z , t ) = 0 cos ( ωt − kz ) e y avec k =
c c
JJG
E
métal JG
parfait k σ′ = −σ
+ + +++ + + − − −−− − − + + +++ + + − − −−− − − x=a
JJG JJG JJG
B js′ = − js
JJG
vide E
x JG JJG
z k js
x=0
− − −−− − − +G + +
+ + + + JJ − − −−− − − + + +++ + +
y métal B σ
parfait
JJG
Sur la surface d’abscisse x = 0 , le vecteur normal extérieur étant alors ex , les relations de passage
imposent :
JJG JJG σ ( z , t ) JJG
E ( z , t ) = E0 cos ( ωt − kz ) ex = ex soit σ ( z , t ) = ε 0 E0 cos ( ωt − kz )
ε0
JJG E JJG JJG JJG JJG JJG
B ( z , t ) = 0 cos ( ωt − kz ) e y = µ 0 js ( z , t ) ∧ ex soit js ( z , t ) = ε0cE0 cos ( ωt − kz ) ez
c
JJG
Sur la surface d’abscisse x = a , le vecteur normal extérieur étant alors − ex , les relations de passage
imposent :
JJG JJG σ′ ( z , t ) JJG
E ( z , t ) = E0 cos ( ωt − kz ) ex =
ε0
( ) − ex soit σ′ ( z , t ) = −ε0 E0 cos ( ωt − kz ) = −σ ( z , t )
JJG JJG JJG JJG JJG JJG JJG
E
( )
B ( z , t ) = 0 cos ( ωt − kz ) e y = µ 0 js′ ( z, t ) ∧ −ex soit
c
js′ ( z , t ) = −ε0cE0 cos ( ωt − kz ) ez = − js ( z , t )
Il apparaît à la surface des conducteurs des ondes de densités surfaciques de charges opposées se
JJG
propageant à la vitesse c dans la direction ez sous la forme d’une onde harmonique scalaire.
Il apparaît également à la surface des conducteurs des ondes de densités de courants surfaciques opposés
JJG
se propageant dans la direction ez sous la forme d’une onde harmonique vectorielle longitudinale.
Champ électrique
Nous allons montrer qu’il existe des métal
modes de propagation harmoniques tels parfait
que le champ électrique soit transversal x=a
et parallèle aux plans métalliques. Il est
alors nécessaire que l’amplitude du JG
k
champ ne soit pas homogène et l’on JJG
vide
recherchera un champ de la forme : E
JJG JJG x
E ( x, z , t ) = E0 ( x ) cos ( ωt − kz ) e y z
x=0
Un tel champ, non divergent, satisfait à y métal
l’équation de Maxwell-Gauss : c’est une parfait
condition nécessaire.
Une autre condition nécessaire est que ce champ électrique tangentiel soit nul pour x = 0 et x = a ,
∀t , ∀y, ∀z .
JJG
Le champ E doit également être solution de l’équation d’alembertienne :
JJG
JJG 1 ∂ 2 E JJG d 2 E0 ( x ) ω2 2
∆E − 2 = 0 qui s’écrit dans le cas présent + − k E0 ( x ) = 0
c ∂t 2 dx 2 c
2
Cette équation différentielle admet des solutions exponentielles dans le cas où ω2 < k 2 c 2 mais alors la
condition nécessaire de nullité du champ électrique tangentiel sur les parois métalliques ne peut être
satisfaite.
Il existe donc une pulsation de coupure basse et nous nous placerons dans le cas où ω2 > k 2c 2 .
En posant α 2 = ω2 c 2 − k 2 , la solution générale de l’équation différentielle est une combinaison linéaire
de cos αx et sin αx . Seules les solutions en sin αx sont nulles en x = 0 et pour qu’elles soient également
nπ
nulles en x = a , le coefficient α doit être de la forme α = avec n ∈ `* .
a
Le champ électrique prend alors la forme :
JJG n πx JJG ω2 n 2 π2
E ( x, z, t ) = E0 sin cos ( ωt − kz ) ey avec k2 = − 2
a c2 a
Pour le mode TE1 les deux surfaces métalliques sont des plans nodaux pour le champ électrique et pour
n > 1 il existe n − 1 plans nodaux supplémentaires parallèles aux surfaces métalliques :
x=a
JJG
E
JG
k
x
y
x=0
z
mode TE1 mode TE 2 mode TE3
Champ magnétique
JJG
JJG JJG ∂B
Le champ magnétique associé doit satisfaire à l’équation Maxwell-Faraday : rot E = −
∂t
∂ ∂E y n πx
∂x 0 − ∂z −kE0 sin a sin ( ωt − kz )
JJG JJG
Nous avons ici : rot E = 0 ∧ E y = 0 = 0
∂ ∂E n π n πx
0 + y E0 cos cos ( ωt − kz )
∂z ∂x a a
s( ) ( ) 0 0 ( ) y
aω
Vecteur de Poynting
Le vecteur de Poynting de cette onde TEn a pour expression :
JJG JJG 2
JJG E ∧B k 2 n πx 2 JJG nπ 2 2n πx JJG
Π ( x, z , t ) = = E0 sin ( cos ( ωt − kz ) ) ez − E0 sin sin ( 2ωt − 2kz ) ex
µ0 ω a 4 aω a
JJG
La valeur moyenne temporelle du vecteur de Poynting est bien selon ez , sens de propagation de l’énergie
électromagnétique transportée par l’onde TEn :
JJG 2
k 2 n πx JJG
Π ( x, z , t ) = E0 sin ez
t 2ω a
Relation de dispersion
La satisfaction de l’équation de Maxwell-Ampère conduit à la relation de dispersion déjà obtenue en
considérant l’équation d’alembertienne du champ électrique. Cette relation s’écrit :
πc
ω( k ) = k 2c 2 + n 2 ω2min avec ωmin =
a
Comme dans le cas de la propagation dans un plasma, nous avons bien une pulsation de coupure
basse ωmin en deçà de laquelle aucune propagation n’est possible.
Plus la fréquence de l’onde est élevée et plus le nombre de modes de propagation possibles augmente :
Exactement comme dans le cas de la propagation dans un plasma, il convient de distinguer la vitesse de
ω dω
phase vϕ = , vitesse de propagation de l’ondulation et la vitesse de groupe vg = , vitesse de
k dk
propagation de l’énergie :
n 2 π2 c2 c
vϕ = c 1 + >c et vg = = <c
k 2a2 vϕ n 2 π2
1+ 2 2
k a
ω( k ) = k 2c 2 + n 2ω2min
πc
3
a
2ωmin < ω < 3ωmin
πc
2
a
πc
ωmin =
a
pente c
0 2π
0 k2 k1 k=
λ
deux modes de propagation
sont possibles
Les modes de propagation TEn peuvent aussi bien s’interpréter comme une onde électromagnétique plane
de polarisation rectiligne se propageant sous incidence oblique et se réfléchissant alternativement sur les
deux parois métalliques selon la loi de Snell-Descartes.
Lorsque le déphasage entre deux ondes réfléchies consécutives est égal à n fois 2π , toutes les ondes
interfèrent constructivement et cela correspond au mode de propagation TEn.
La condition d’existence d’un mode de propagation TEn s’écrit donc en affirmant que le chemin
supplémentaire δ = MN + NH parcouru par l’onde doit être égal à un multiple entier de la longueur
d’onde dans le vide, soit :
a a 2πc
δ= + cos 2θ = 2a cos θ = n
cos θ cos θ ω
N
MN NH
Cette relation implique une JJquantification
G
de l’inclinaison θ des ondes et donc une quantification de
l’ondulation k projetée selon ez :
JJG JJG ω ω2 n 2 π2
k = k0 ⋅ ez = sin θ = − 2
c c2 a
Nous retrouvons bien ainsi la relation de dispersion du mode de propagation TEn démontrée
précédemment par considération des conditions aux limites concernant le champ électromagnétique.
M
JG ω JJG x=a
k = sin θ ez
c
JJG
E δ
θ 2θ
H
JJG ω JJG
x k0 = eξ
c
x=0
y z N
Il existe également des modes de propagation harmoniques tels que le champ magnétique soit transversal
et parallèle aux plans métalliques. Toutes les conditions aux limites sont satisfaites avec un champ de la
forme :
JJG nπx JJG
B ( x, z , t ) = B0 cos cos ( ωt − kz ) e y
a
Une telle solution requiert de satisfaire à la même relation de dispersion que pour les ondes TEn :
ω2 n 2 π2
k2 = − 2
c2 a
x=a
JJG
B
JG
k
x
y
x=0
z
mode TM1 mode TM 2 mode TM3
Le champ électrique associé comprend alors une composante longitudinale nulle au niveau des parois
métalliques :
JJG kc 2 nπx JJG nπc 2 nπx JJG
E ( x, z , t ) = B0 cos cos ( ωt − kz ) ex − B0 sin sin ( ωt − kz ) ez
ω a aω a
Un tel mode de propagation génère nécessairement une onde scalaire de charges surfaciques assurant la
condition de passage du champ électrique et une onde vectorielle longitudinale de courants surfacique
assurant la condition de passage du champ magnétique.
Présentation
Le dispositif est nommé de façon on ne peut mieux descriptive : comme de l’eau coule dans un tuyau,
comme du courant passe dans un fil électrique, une onde électromagnétique peut se propager de façon
quasi conservative dans une cavité métallique de section rectangulaire : on parle alors de propagation
guidée.
a = 20 mm
Le guide d’onde représenté sur
la photographie ci - contre a pour
fréquence de coupure basse :
JJG
ex ωmin c
f min = = = 7,5 GHz
b = 9 mm 2π 2a
JJG
ez
JJG
ey
Les guides d’ondes à parois métalliques de section rectangulaire sont utilisés particulièrement dans le
domaine des longueurs d’onde centimétriques (fréquences de quelques dizaines de gigahertz).
Notre objectif n’est pas ici de résoudre le problème le plus général de la propagation d’ondes
électromagnétiques dans un guide d’onde. Nous allons nous contenter d’observer que les modes TE n,0 et
TE 0,n peuvent se propager dans un tel guide.
Observons tout d’abord que le mode TEM qui pouvait exister entre deux plans métalliques parallèles
« infinis » n’est pas compatible avec ces nouvelles conditions aux limites pas plus d’ailleurs que les
modes TM n,0 et TM 0,n décrits précédemment : il existerait au niveau de deux des parois du guide un
champ magnétique normal et non nul ainsi qu’un champ électrique tangentiel non nul, ce que n’autorisent
pas les relations de passage.
Par contre, les modes TE n,0 sont tout a fait compatibles avec les nouvelles conditions aux limites :
— sur les plans d’abscisses x = 0 et x = a le champ électrique est nul à tout instant.
— sur les plans d’abscisses x = 0 et x = a le champ magnétique a une composante longitudinale
tangente au plan métallique et la relation de passage est satisfaite grâce à l’apparition d’une
onde vectorielle transversale de courants surfaciques.
— sur les plans d’ordonnées y = 0 et y = b le champ électrique est normal au plan métallique et
la relation de passage est satisfaite grâce à l’apparition d’une onde scalaire de charges
surfaciques.
— sur les plans d’ordonnées y = 0 et y = b le champ magnétique est tangent au plan métallique
et la relation de passage est satisfaite grâce à l’apparition d’une onde vectorielle de courants
surfaciques ayant une composante longitudinale et une composante transversale.
JJG
y =b js y=0
− +x=a
− JG +
− +
− k +
− +
σ−
−
+
+σ
− JJG +
− B JJG +
JJG − js +
E − JJG +
− j +
− s +
− +
− +
− +
− +
− +
− +
− +
− +x
− y +
− +x = 0
mode TE1,0 JJG
js z
Nous avons ainsi défini deux ensembles de modes de propagation possibles d’ondes électromagnétiques
dans un guide métallique à section rectangulaire : les modes TE n,0 ayant pour fréquence de coupure basse
c c
et les modes TE 0,n ayant pour fréquence de coupure basse .
2a 2b
Remarque importante : pour chaque guide, il existe une bande de fréquence basse pour laquelle un seul
mode de propagation est possible. Si l’on oriente l’axe x selon le plus grand coté, il s’agit alors du mode
TE1,0 représenté ci-dessus.
Remarque : les solutions harmoniques les plus générales compatibles avec les conditions aux limites
imposées par un guide d’onde métallique de section rectangulaire sont quantifiées par deux entiers n et m.
Elles sont appelées ondes TE m,n et TM m,n . Leur étude sort du cadre de ce cours (mais elle pourrait bien
faire l’objet des dernières questions d’un joli problème de concours).