Audit Fiscal

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1- La TVA collectée

Auditer la TVA collectée consiste à s'assurer que les principes généraux de


la taxe sont biens appliqués. Nous vérifierons que :

- la circulaire N°0001/MINFI/DGI du 11 Avril 2008 est rigoureusement


appliquée (annexe 8).

- le fait générateur est bien la livraison des biens,

- le taux appliqué pour les livraisons est 19,25%

- la base d'imposition est bien constituée

Constat

Nous relevons que la circulaire du Ministre des Finances sus a fait l'objet
d'une application erronée. En effet, après analyse du dossier d'achat de
NDS, elle a fait détaxer certaines importations de polyéthylène et
polypropylène, ce qui suppose que ces matières devraient être utilisées
dans la fabrication des produits destinés aux producteurs agricoles et
vendus à ces derniers hors taxes. Ça n'a pas été le cas et le chiffre
d'affaires correspondant à cette catégorie de produits s'élève à 50 034 400
FCFA.

Par ailleurs, nous avons remarqué que la chronologie de la numérotation


des factures de ventes n'est pas respectée ; les factures déclarées comme
exonérées ne sont pas régulières car n'y figurent ni les éléments
d'identification de la société, ni la décharge du client. En conséquence elle
nous parait fictive.

D'autre part, nous apprécions que toutes les ventes ayant fait l'objet de
factures régulières et déchargées des clients aient bien été livrées suivant
les bordereaux de livraison que nous avons observés.

En plus l'organisation du plan comptable au niveau des comptes «


702.ventes de produits finis » ne permet pas de distinguer le chiffre
d'affaires supposé exonéré du chiffre d'affaires taxable. En l'espèce, nous
l'avons précédemment déterminé par différence entre le chiffre d'affaires
global et le chiffre d'affaires taxable déclaré. Ceci explique également le fait
II- Analyse des impôts et taxes payés par NDS Plastique

Cette analyse consiste à l'examen de la situation fiscale d'une entité à un


moment donné ou sur une période donnée afin de vérifier que dans son
fonctionnement et sa gestion, elle respecte les prescriptions du législateur
en matière fiscale. Nous distinguerons dans notre étude deux types de
risque fiscal : le risque immédiat et le risque différé.

Un risque est dit immédiat lorsqu'il est susceptible de faire l'objet à tout
moment d'une notification de redressement par l'administration fiscale à
travers un contrôle sur pièce.

Un risque est dit différé si une éventuelle notification de redressement ne


peut se faire qu'à la suite d'une procédure de vérification enclenchée par un
avis de vérification. Cette appréciation du niveau du risque vient du fait que
tant que l'administration n'a pas encore procédé à la vérification, le
contribuable peut encore corriger les omissions, les erreurs et les
insuffisances de ses déclarations. Il bénéficie dans ce cas de la
présomption de bonne foi. Il est à noter ici que nous n'évoquerons que les
impôts et taxes les plus marquants.

A- La Taxe sur la valeur ajoutée

De l'analyse du dossier fiscal de NDS Plastique en ce qui concerne la TVA,


il ressort que l'entreprise a souscrit dans les délais aux douze déclarations
de TVA de l'exercice 2008. Autrement si l'on se réfère aux dates de
réception des déclarations, aucune n'a été déposée après le délai qui
d'après les dispositions du CGI le 15 du mois suivant celui de la période
déclarée. Par ailleurs, la vérification des additions, des soustractions et des
multiplications concernant les différentes rubriques de chaque déclaration
n'a révélé aucune erreur matérielle significative. Les vérifications des bases
d'imposition se feront dans la rubrique de chaque déclinaison de la TVA.

Si les déclarations de TVA souscrites par NDS respectent les conditions de


forme, en est -il de même pour les conditions de fond ?

1- La TVA collectée

Auditer la TVA collectée consiste à s'assurer que les principes généraux de


la taxe sont biens appliqués. Nous vérifierons que :

- la circulaire N°0001/MINFI/DGI du 11 Avril 2008 est rigoureusement


appliquée (annexe 8).
- le fait générateur est bien la livraison des biens,

- le taux appliqué pour les livraisons est 19,25%

- la base d'imposition est bien constituée

Constat

Nous relevons que la circulaire du Ministre des Finances sus a fait l'objet
d'une application erronée. En effet, après analyse du dossier d'achat de
NDS, elle a fait détaxer certaines importations de polyéthylène et
polypropylène, ce qui suppose que ces matières devraient être utilisées
dans la fabrication des produits destinés aux producteurs agricoles et
vendus à ces derniers hors taxes. Ça n'a pas été le cas et le chiffre
d'affaires correspondant à cette catégorie de produits s'élève à 50 034 400
FCFA.

Par ailleurs, nous avons remarqué que la chronologie de la numérotation


des factures de ventes n'est pas respectée ; les factures déclarées comme
exonérées ne sont pas régulières car n'y figurent ni les éléments
d'identification de la société, ni la décharge du client. En conséquence elle
nous parait fictive.

D'autre part, nous apprécions que toutes les ventes ayant fait l'objet de
factures régulières et déchargées des clients aient bien été livrées suivant
les bordereaux de livraison que nous avons observés.

En plus l'organisation du plan comptable au niveau des comptes «


702.ventes de produits finis » ne permet pas de distinguer le chiffre
d'affaires supposé exonéré du chiffre d'affaires taxable. En l'espèce, nous
l'avons précédemment déterminé par différence entre le chiffre d'affaires
global et le chiffre d'affaires taxable déclaré. Ceci explique également le fait
qu'au cours de l'année, le chiffre d'affaires exonéré n'a pas pu être déclaré
comme on peut l'apercevoir sur le tableau récapitulatif ci après (tableau 2).
Cette insuffisance relevée dans l'organisation vient aussi du fait qu'il
n'existe pas de procédures formalisées des ventes.

Nous apprécions que le taux de la TVA de 19,25% pour les ventes taxables
est bien appliqué.

Risques fiscaux relevés

Dans la catégorie de risque immédiat, NDS est exposé à un contrôle sur


pièces fondé sur les recoupements d'informations centralisées à la cellule
des enquêtes de la Direction générale des impôts car la plus part de ses
clients y sont rattachés. Il faut dire que ceci est déjà arrivé concernant
l'exercice 2007. Dans le même ordre d'idées, l'absence de chronologie au
niveau des facteurs peut être considérée comme une dissimulation de
chiffre d'affaires.

En analysant également le dossier fiscal de NDS, les agents du fisc


s'apercevront facilement de l'écart qui résulte de la différence entre le
chiffre d'affaires taxable et le chiffre d'affaires exonéré.

En terme de risque différé, nous pouvons parler de la TVA éludée sur les
ventes injustement exonérées au regard de la circulaire du Ministre des
finances. Le redressement encouru pourrait être sans préjudice de l'ordre
de 50 034 400 x 19,25% soit 9 690 527 majoré des amandes, pénalités et
intérêts de retard.

En outre, lors d'une vérification sur pièce, l'inspecteur vérificateur pourra se


baser sur l'irrégularité des factures de ventes exonérées, l'insuffisance de
l'organisation comptable, l'absence de procédure de ventes pour actionner
« le rejet de la comptabilité » afin d'initier une taxation d'office en ce qui
concerne la TVA collectée.

2)- La TVA déductible

Auditer la TVA déductible revient à vérifier les conditions suivantes :

Conditions de forme

- Le numéro d'identifiant unique doit être mentionné sur la facture

- La TVA doit apparaître de manière distincte sur la facture, la déclaration


de

mise à la consommation ou sur une déclaration spéciale de livraison à soi

même

Conditions de fond

- La TVA doit être générée par au moins l'une des opérations ouvrant droit
a déduction (art 143 du CGI) ;

- Le contribuable bénéficiaire doit être du régime simplifié ou du réel normal


; - Le fournisseur doit être du régime simplifié ou du réel normal
- L'exigibilité de la TVA doit être déjà intervenue chez le fournisseur - Le
prorata de déduction doit être supérieur à 10%

- Le droit à déduction date de moins de (deux) 2 ans

A NDS Plastique nous avons procédé à l'examen de la situation de la TVA


déductible à travers les documents sur lesquels figure cette taxe.

Constat

Après l'analyse des factures justificatives des déductions de TVA jointes


aux différentes déclarations mensuelles de l'exercice 2008, nous pouvons
retenir si l'on considère que NDS a opté pour un calcul annuel du prorata,
que :

- Toutes les factures remplissent les conditions de déductibilité

- Le principe de décalage d'au moins un mois est toujours respecté

- Le droit à déduction de la TVA sur ces factures date d'au plus deux (2
ans).

Par contre, une analyse du tableau 26 de la DSF de l'exercice 2008 nous


montre que l'entreprise NDS ne réalise pas exclusivement les opérations
taxables ; ce qui la prédispose d'après l'article 147 du CGI au calcul du
prorata de déduction, taux à concurrence duquel elle a le droit de déduire la
TVA récupérable de l'exercice. Or nous constatons à la lecture de la ligne
25 de la colonne 5 du même tableau que l'entreprise n'a pas appliqué le
calcul du prorata de déduction. Nous rappelons que la formule de calcul du
prorata est la suivante :

Chiffre d'affaires taxable y compris les exportations Chiffre d'affaires


total

En appliquant numériquement la formule ci-dessus, on obtient :

141 971 982 / 192 006 282 soit 73,94%.

D'autre part, nous savons que l'entreprise a un manque à gagner énorme


parce que les TVA sur factures d'électricité (annexe 9) et de téléphone
(annexe 10) ne peuvent être déduites parce qu'elles ne portent pas le nom
de NDS PLASTIQUE. Risques relevés

Le redressement de la TVA déduite de l'exercice 2008 constitue un risque


immédiat car il peut être notifié par le biais d'un contrôle sur pièce portant la
déclaration statistique et fiscale 2008. Ainsi le contrôleur d'impôts pourra
évaluer le principal de l'impôt à 9 253 563 x (1-0,7394) soit 2 411 478 avec
9 253 563 représentant le montant de la TVA récupérable de l'exercice
2008.

Par ailleurs, à la vérification du respect des dispositions de la circulaire


ministérielle dont la référence est susmentionnée, l'agent contrôleur des
impôts peut réclamer sans préjudice de pénalités le paiement de la TVA sur
les déclarations de mise à la consommation des matières premières
détaxées pendant les formalités de dédouanement consécutif à certaines
importations.

3)- Le crédit de TVA à reporter

Si nous nous reportons à ce qui a été vu, il y'a crédit de TVA à reporter
lorsque la résultante de l'équation algébrique de détermination de la TVA
due est en faveur de l'entreprise. Ce qui veut dire de manière générale que
l'entreprise a plus déduit qu'elle n'a collecté.

Ainsi la vérification de la sincérité du crédit de TVA trouvera sa source dans


la vérification des autres termes utilisés dans son calcul.

Constat

En nous inspirant du constat fait lors de l'évaluation du prorata de


déduction plus haut qui éventuellement entraînera au cours d'un contrôle
sur pièce une correction du montant de la TVA déduite au cours de
l'exercice, le crédit de TVA qui figure dans

la déclaration statistique et fiscale 2008 dans le tableau 27 d'un montant de


1 882 678 est erroné.

Risques relevés

En conséquence, il y a lieu ici de relever un risque immédiat.

Le redressement probable de l'ordre de 2 411 478 FCFA étant supérieur au


crédit déclaré, il découlera un solde de TVA à payer de l'ordre de 528 800
qui sera majoré des pénalités et intérêts de retard.

B- L'impôt sur les sociétés

La base de l'imposition sur les sociétés est le résultat ou le bénéfice fiscal.


Auditer l'IS revient à examiner les éléments qui rentrent dans la constitution
de l'assiette d'imposition à savoir :

- les charges afin d'apprécier leur déductibilité,


- les produits en vue de juger de leur imposition.

Au total, nous nous attellerons dans ce cadre à la revue des charges et des
produits inhérents à l'exercice soumis à notre étude.

1)- L'analyse fiscale des postes de charges

Avant de procéder à la vérification des différentes catégories de charges,


l'auditeur doit s'assurer que l'entreprise respecte les conditions requises à
leur déduction, à savoir :

- les charges doivent se rattacher à la gestion normale de l'exploitation -


elles doivent être engagées dans l'intérêt de l'entreprise

- elles doivent se traduire par une diminution de l'actif

- elles ne doivent pas être exclues du résultat fiscal par une disposition
expresse de la loi

- elles doivent être comptabilisées au cours de l'exercice auquel elles se


rapportent

- elles doivent être justifiées

a)- Les comptes « 60 : achats »

Nos travaux nous conduiront à :

- Revoir les factures d'achat et les principaux contrats signés,


essentiellement au niveau de la TVA, vérifier le respect des conditions de
forme et les règles spécifiques.

- S'assurer que les matières consommables non consommées durant


l'exercice figurent bien à l'actif au niveau du compte « 331 : stock de
matières consommables ».

- Vérifier qu'il n'y a pas d'éléments à immobiliser parmi les achats

- Voir si l'entreprise profite de la possibilité de passer en charges


déductibles

le petit matériel de bureau ou industriel dont le montant unitaire HTVA ne

dépasse pas 400 000 FCFA.


- Vérifier que les achats correspondant à des charges sont rattachés à
l'exercice au cours duquel la dette a pris naissance et examiner les
écritures de régularisation

- Vérifier que les achats sont comptabilisés hors taxes

- Rapprocher le compte « 609 : Rabais, Remises et Ristournes obtenues


» aux comptes de charges correspondants et vérifier qu'ils sont rattachés à
l'exercice au cours duquel ils sont définitivement acquis.

Constat

En analysant le contenu des comptes « 602 : achats de matière première


hors région », on s'aperçoit qu'on a comptabilisé les frais et accessoires
d'achats en violation des dispositions du fonctionnement définies par le
système comptable OHADA ; en plus, parmi ces frais et accessoires, on a
noté que le transitaire chargé des formalités de dédouanement ne délivre
pas de factures pour ses prestations, mais récapitule à main levée sur une
feuille de format la synthèse des dépenses qu'il a engagées pour chaque
dossier qui lui a été confié. Par ailleurs cette fiche tient également lieu de
fiche de calcul de coût d'achat.

Le détail de ces prestations par dossier est récapitulé dans le tableau ci-
après (tableau 3) ; pour organiser la construction de notre tableau nous
avons référencé les dossiers d'achats de l'exercice de 1à 7 suivant les
dates d'achat.

Tableau 3 : Reconstitution des prestations facturées du transitaire

Rubriqu
es dossier dossier dossier dossier dossier dossier dossier TOT
facturées n°1 n°2 n°3 n°4 n°5 n°6 n°7 AL
Date du 09/01/2 18/02/2 29/03/2 10/06/2 22/08/2 22/08/2 22/08/2
dossier 008 008 008 008 008 008 008
Frais de - -
dossier
Validatio 150 00 150 00 150 00 150 00 150 00 150 00 150 00 1 050 00
n 0 0 0 0 0 0 0 0
Les
apurements
00 00 00 00 00 00 00 00
sorties 150 0 150 0 160 0 150 0 150 0 150 0 150 0 1 060 0
Visa 450 00 450 00
inspecteu 0 0
r
Visa chef d
e 00 00
bureau 100 0 - 100 0
Pourboire l
sà a
00 00
banque 125 0 - 125 0
Négociati
on
surestarie 00 00 00
s 90 0 20 0 110 0
Manutent 30 00 30 00
ion 0 0
Visa chef d
e 00 00 00 00 00 00 00
secteur 100 0 100 0 70 0 70 0 70 0 70 0 480 0
Commiss 70 00 80 00 80 00 80 00 70 00 80 00 70 00 530 00
ions 0 0 0 0 0 0 0 0
Total 595 00 600 00 940 00 470 00 440 00 450 00 440 00 3 935 00
0 0 0 0 0 0 0 0

Source : dossiers internes de NDS Plastique

Parce que ces sommes sont intégrées dans le coût d'achat des matières, il
faudra procéder à la correction des comptes « 60520000 : Electricité », on
a constaté que la société AES SONEL ne facturait pas le courant au nom
de NDS PLASTIQUE mais plutôt au nom d'un associé. De ce fait la charge
d'électricité que nous lisons dans la DSF à la ligne 02 du tableau 16 est non
déductible.

Risques relevés

Toutes les insuffisances que nous avons relevées concernant les comptes
achats ne peuvent être découvertes que lors d'une vérification sur place de
la comptabilité. Nous les classons dans la rubrique des risques différés.

Par ailleurs si on s'inspire de la manière dont les contrôles sur pièces


portant sur les DSF sont menés actuellement par le fisc, tout ce que nous
avons identifié peut donner matière à redressement si davantage dans une
telle procédure il est demandé de produire les justificatifs du solde du
compte « 60520000 : Electricité » car le montant est assez significatif. Dans
ce cas, parce que le redressement sera évident, on dira que le risque est
immédiat.

b)- Les comptes « 62 & 63 : services extérieurs »

Faire l'audit des comptes de charges extérieures revient à :

- Vérifier que les charges comptabilisées concernent l'exercice audité et ce


par le biais de la revue des pièces justificatives,

- Vérifier que le loyer des terrains, des locaux et du matériel est rattaché à
l'exploitation pour qu'il soit admis en déduction,

- Vérifier que les loyers payés d'avance sont imputés sur la dette de loyer
effectivement courue afin d'être admises en déduction,

- Etudier et examiner le compte « 624 : Entretien et réparation » par


consultation des rapports techniques relatifs à ces travaux pour s'assurer
que l'entreprise distingue entre les dépenses d'investissement et les
dépenses d'entretien et de réparation,

- Rapprocher les primes d'assurance avec les contrats relatifs examiner en


détail le contenu du compte « 625 : Primes d'assurance » pour
déterminer

celles au profit du personnel et prendre en compte leur incidence sur


l'assiette des taxes assises sur les salaires ainsi que sur les déclarations.

- S'assurer que les sommes versées aux personnes extérieures figurant au


niveau des comptes 62 et 63 ont été déclarées au tableau 30 de la DSF.

Constat

Le premier constat qui intéresse tous les comptes de services extérieurs


est que l'entreprise n'a pas déclaré les sommes versées aux tiers dans la
DSF au tableau 30.

A l'issue du pointage des factures justificatives des dépenses de


téléphone (1 157 200 FCFA) qui figure dans les comptes 62810000, nous
remarquons qu'elle ne porte pas le nom de l'entreprise et sont par
conséquent non déductibles.

Un travail similaire au niveau des honoraires juridiques comptabilisés (678


100 FCFA) nous montre que cette charge n'a pas de justificatifs. Elles sont
également non déductibles.
De même, nous constatons après l'analyse du compte 62430000
Maintenance qui présente un solde de 317 350 FCFA, que cette charge ne
remplie pas les conditions de déductibilité.

Risques relevés

Remarquant que l'essentiel des charges comptabilisées au niveau des


comptes de services extérieurs ne sont pas déductibles, NDS est exposée
à un risque immédiat, si au cours d'un contrôle sur pièces ou d'une
demande d'éclaircissements les justificatifs de ces charges lui sont
demandés ; car il sera aisé de mettre en évidence l'irrégularité des factures
les soutenant.

Par contre, si un tel recoupement échappe au contrôle sur pièces, alors il


ne le pourra lors d'un contrôle sur place.

Le défaut des sommes versées au tiers étant expressément sanctionné par


le CGI, NDS Plastique se verra notifiée lors du contrôle sur pièces portant
sur la DSF 2008.

c)- Les comptes « 64 : Impôts et taxe »

Constat

Parmi les principaux comptes qui composent cette rubrique, celui qui a
retenu notre attention est le compte 64770000 intitulé « AMR » (annexe 11)
qui a un solde de

6 202 000 FCFA. Il ressort de nos investigations que cette somme


représente le montant définitif du redressement qu'a subi NDS PLASTIQUE
suite à la vérification de comptabilité portant sur l'exercice 2006.
L'imputation de cette charge est erronée et de ce fait peut s'avérer
préjudiciable à l'entreprise car d'un point de vue fiscal, les amendes et les
pénalités ne sont pas déductibles.

Risques relevés

NDS risque de se voir notifier lors d'un contrôle la réintégration de la


somme de 6 202 000 FCFA.au résultat fiscal ou même l'assimiler à une
distribution de bénéfice. Le risque ici est immédiat.

d)- Les comptes « 66 : charges du personnel »

L'audit des comptes de charges de personnel revient à :

- Vérifier le calcul des retenues sur salaires


- Examiner les sommes versées aux personnels qui ont quitté l'entreprise
en tant qu'indemnité de licenciement

- Recalculer les indemnités de congés payés

- S'assurer que les avantages en nature ont été déclarés

- Rapprocher les salaires imposables portés sur les déclarations


mensuelles et ceux constatés au niveau du journal de paie ; en cas de
différence, trouver les justifications.

Constat

Il n'existe pas une comptabilité formelle de la paie à NDS PLASTIQUE.


Ceci est corroboré par les constats suivants :

- absence des bulletins de paie

- absence d'un livre de paie

En effet, le seul document retraçant les éléments de paie est la DIPE


(annexe 12) dont on se sert pour déclarer les retenues sur salaires.

D'autre part en comparant la liste du personnel qui nous a été transmise


par la direction et la liste du personnel figurant sur les DIPE mensuels, on
s'aperçoit que tout le personnel n'est pas déclaré à la sécurité sociale.

Sur le plan de la comptabilisation, tous les impôts sur salaires sont


comptabilisés dans un compte de charge, le compte « 66120000 :
charges fiscales et sociales ». Ce qui est erroné car seules les charges
patronales devraient être comptabilisées dans les comptes 664 pour les
charges sociales patronales et 64 pour les charges fiscales patronales. Les
charges du personnel ont donc été gonflées.

Risques relevés

Sachant que le contrat de travail n'est pas toujours écrit et qu'il peut par
ailleurs se prouver par tous les moyens, NDS est exposée à un risque de
redressement de la CNPS et des impôts en matière de retenue sur salaires.
Ce risque est différé car il ne peut être mis en exergue que lors d'un
contrôle sur place.

Une reconstitution des données de la paie lors d'un contrôle sur place
révèlera cette comptabilisation à tort des charges salariales et les
réintégrera au résultat.
2)- L'analyse fiscale des postes de produits

Dans le cadre de cette diligence, nous devons :

- Vérifier que le système de facturation de l'entreprise satisfait les


exigences de la réglementation en matière de TVA (date de l'opération,
l'identification du client et son adresse, numéro d'identification unique, les
taux et les montants de la TVA, la désignation du bien ou services, les
montants HT)

- Examiner les régularisations passées lors de l'inventaire et s'assurer que


toutes les livraisons non facturées ont été enregistrées au compte de
résultat,

- Examiner les factures d'avoir et s'assurer de la contre-passation de la


TVA.

Constat

Les seuls produits de la société NDS Plastique ce sont les ventes. Nous
observons d'abord que l'organisation des comptes de ventes de produits ne
tient pas compte des ventes exonérées ; en effet, les ventes taxées et les
ventes exonérées sont comptabilisées dans les mêmes comptes. Au delà
de cette organisation comptable, nous avons également noté que les
ventes déclarées comme exonérées dans la DSF non seulement ne se
lisent pas dans les comptes, mais aussi les factures y afférentes ne sont
pas du tout réglementaires.

Comme nous avons vue plus haut en ce qui concerne l'audit de la TVA
collectée, la circulaire du Ministre des Finances dont nous avons repris les
références précédemment ne s'applique pas à NDS car n'ayant pas rempli
les conditions, les ventes déclarées comme exonérées risquent d'être
soumises à la TVA lors d'un contrôle sur pièces (risque immédiat) ou d'une
vérification sur place (risque différé).

C- Les impôts sur salaires

Dans le cadre des impôts sur salaires, nous nous attellerons à vérifier que :
- toutes les retenues sur salaires sont déclarées et reversées

- ces déclarations sont souscrites et payées dans les délais

- les bases d'imposition sont bien constituées.


Pour mieux auditer les retenues sur salaires, nous avons reconstitué la paie
de l'exercice 2008 et nous avons produit à l'occasion le livre de paie annuel
et l'état résumé des différentes retenues sur salaires (annexe 13) faisant
ressortir distinctement les charges patronales et les charges salariales.
Pour y parvenir, nous avons procédé à la simulation de la paie de NDS
dans le logiciel Sage paie.

Constat

Il ressort de notre état synthétique qui résume les retenues sur salaires qui
devraient être opérées au titre de l'exercice, que son montant global est de
1 312 806 FCFA dont :

- charges salariales 356 129 FCFA

- charges patronales 956 677 FCFA

Or d'après la balance 2008, le montant global charges salariales (indûment


comptabilisées en charges) et patronales s'élève à 1 230 591FCFA, soit
une différence de 82 215 (1 312 806-1 230 591) ; en l'absence du détail
des documents de gestion de la paie tels que le livre de paie et le DIPE
détaillé, nous ne pouvons pas approfondir l'écart constaté précédemment
en l'affectant aux différentes retenues sur salaires.

Par ailleurs sur la base de cette reconstitution, nous pouvons dégager le


surplus de charge qui a été indûment comptabilisé en charge à savoir les
charges salariales dont le montant est de 356 129 FCFA.

Lors d'une vérification sur place, l'inspecteur vérificateur peut évoquer


l'absence de justificatifs ou documents obligatoires comme le livre de paie,
le DIPE détaillé, la mauvaise organisation des comptes relatifs à la gestion
des charges de personnel pour rejeter la comptabilité de NDS PLASTIQUE.
Le risque ici est différé car on ne peut identifier réellement les insuffisances
que nous avons constatées que lors d'une vérification sur place de
comptabilité.

NDS verra son résultat fiscal rehaussé de 356 129 FCFA qui pourra être
assimilée à une distribution de bénéfice et soumise à l'IRCM, majorée des
pénalités et des intérêts de retard.

II)- Les recommandations pour une amélioration de la gestion


fiscale à NDS PLASTIQUE
Dans le système fiscal camerounais, la sanction n'est actionnée que
lorsque le contribuable indélicat n'a pas spontanément corrigé une
irrégularité relevée dans la déclaration. Et plus encore, le législateur a
introduit la notion de bonne ou de mauvaise foi pour apprécier le degré de
sincérité dans les données déclarées en fonction du quel correspond une
sanction plus ou moins accentuée.

Nous allons pour les irrégularités et les insuffisances observées dans la


gestion fiscale
de NDS PLASTIQUES exploiter les mesures de régularisation permettant
d'anticiper

un éventuel redressement. Nous nous intéressons en premier lieu aux


recommandations sur le plan du management et de la gestion (A), et
ensuite à la particularité de chaque impôt, taxe, droit ou prélèvement
assimilé (B).

A- Les recommandations sur le plan du management

Il se dégage de manière synoptique de l'analyse des différents risques


fiscaux sus mentionnés, que les insuffisances en matière d'organisation et
de gestion ont fortement contribué à leur naissance. C'est ainsi que pour y
remédier, nous proposons que soient formalisées les procédures de
gestion, lesquelles influenceront l'organisation et la circulation du traitement
de l'information.

Nous appelons également les dirigeants de NDS PLASTIQUE de mettre un


accent particulier sur l'acquisition des compétences de son personnel en
charge des questions fiscales par l'intermédiaire des formations, des
séminaires de recyclage et de mise à niveau. A défaut, il est vivement
conseillé de solliciter l'assistance fiscale d'un cabinet ou d'un consultant
pour les questions fiscales.

B- Les recommandations sur le plan fiscal

1)- La TVA collectée

Pour éviter en plus du principal de l'impôt de payer les pénalités pour les
ventes indûment exonérées, nous recommandations de reverser en
régularisation la TVA détaxée sur les déclarations de mise à la
consommation afin de les déduire sur la TVA en dedans qu'il convient de
verser au trésor sur le montant de 50 034 400 FCFA.

En outre NDS gagnerait à retrouver et classer les factures de ventes


annulées dont les numéros sont sautés dans les chronos de ventes.
Il faut également réorganiser les comptes « 702 : Produits finis » en prenant
en comptes les différentes activités de NDS. Ce qui revient à faire
apparaître distinctement les comptes de ventes exonérées et les comptes
de ventes taxables pour une meilleure lecture et analyse du chiffre
d'affaires et taire les éventuelles confusions qui se présument avec la
configuration actuelle (annexe 11). On pourra adopter la configuration
suivante :

- « 70211 pour les ventes locales de produits finis taxables »

- « 70212 pour les ventes locales de produits finis exonérées »

- « 7022 .pour les ventes hors région des produits finis »

2)- La TVA déductible

Nous conseillons pour la TVA déductible d'engager la procédure de


mutation des factures de la déduction et de téléphone au nom de NDS
PLASTIQUE afin de bénéficier de la déduction de la TVA qui s'y trouvera
désormais.

Si les régularisations préconisées au niveau de la TVA collectée sont


adoptées, alors le risque fiscal existant du fait du prorata sera annulé. Au
quel cas il est nécessaire de souscrire une DSF corrective le plus tôt
possible afin d'anticiper sur un éventuel contrôle ou vérification de
l'administration fiscale.

3)- Le crédit de TVA à reporter

L'adoption des recommandations émises en ce qui concerne la TVA


déductible efface le risque fiscal relevé en infra en ce qui concerne le
redressement du crédit de TVA à reporter de la déclaration statistique et
fiscale.

4)- L'impôt sur les sociétés

Nous recommandons au dirigeant de NDS PLASTIQUE d'avoir une


approche sélective de ses fournisseurs en veillant à ce que ces derniers
soient fiscalement en règle ; ce qui permettra que toutes les factures de
charges et la TVA s'y rapportant puissent être admises en déduction pour
les charges et récupérables pour la TVA.

Nous indiquons également qu'il faille absolument souscrire une déclaration


statistique et fiscale corrective au titre de l'exercice 2008 car au regard de
la révision des charges, nous nous sommes aperçu que la quasi-totalité de
celles-ci ne sont pas fiscalement déductibles.
Par ailleurs il faudra réclamer les factures de prestations afin que ces
dernières soient fiscalement déductibles du résultat.

Nous recommandons également la reconfiguration des comptes de charges


de personnel, la modification du schéma d'écriture de la paie qui
actuellement est erroné conformément au référentiel OHADA. Le schéma
d'écriture que nous suggérons est le suivant :

Tableau 4: schéma de comptabilisation des charges de personnel

N° N° compte à Libellé de l'opération Montant Montant


crédit débit crédit
compte à
débiter
Rémunérations directes versées au
661.... personnel x
National
Rémunérations directes versées au
662.... x
personnel non national
Indemnités forfaitaires versées au
personnel
663..... Dipe (IRPP+TC) x x
44721.... Redevance audiovisuelle
44722... Crédit foncier x
44723..... Fonds National de l'emploi x
44724.... Caisse de retraite obligatoire x
43130.... Personnel rémunérations dues x
42200.... x
Constatation des charges salariales
Prestations familiales
Accident de travail
66411.. Caisse de retraite obligatoire x
66412.. x
66413 Crédit Foncier x
6642... Fonds National de l'Emploi x
64.... x
64.... Prestations familiales
.. 4311.... Accident de travail x
4312.... Caisse de retraite obligatoire x
4313.... Crédit Foncier x
44723... x
Fonds National de l'Emploi x
44724....
Constatations des charges
patronales

Source : Le traitement des redressements fiscaux appliqué au système


OHADA
(R.MBADIFFO).

En outre, nous recommandons l'établissement des bulletins de paie pour


tous les salaires ainsi que la reconstitution des livres de paie que nous
rappellons être un document obligatoire à conserver.

D'autre part, revoir pour l'avenir le schéma de comptabilisation des sommes


issues des redressements fiscaux. Nous suggérons :

Tableau 5: schéma de comptabilisation des redressements fiscaux

N° compte à N° Montant Montant


débiter débité crédité
compte à Libellé de
créditer l'opération

831 X
Charges H.A.O
647 constaté X
Pénalités d'ass
647..... recouvrement X
Pénalités de
X
Autres impôts taxes
4428...

Nous recommandons par ailleurs que tous les employés soient


immatriculés à la CNPS car l'entreprise n'a aucun intérêt à ne pas verser
les cotisations pour le compte de son personnel. Si nous menons une petite
simulation pour nous en convaincre, on constatera que ne pas déclarer un
salaire rejette des charges déductibles du résultat à concurrence de ce
montant pour en réalité ne bénéficier que d'une économie illusoire de
trésorerie ; nous disons cette économie est illusoire parce qu'elle nous
rattrape en fin d'année au moment de calculer l'IS.

5)- Les précomptes sur ventes

Nous recommandons à NDS de dorénavant facturer le précompte sur les


ventes effectuées aux clients grossistes et demi-grossistes au taux de 1%
du chiffre d'affaires net des rabais, remises et ristournes pour ceux qui
détiennent une carte de contribuable et 5% pour ceux qui n'en ont pas.

En définitive, nous estimons qu'en mettant en application les


recommandations que nous avons suggérées ci-dessus, qui ne se
réclament pas être la potion magique permettant de purifier NDS Plastique
de ses problèmes fiscaux, nous sommes convaincu qu'elles contribueront à
la prémunir des redressements colossaux lors des prochains contrôles ou
vérifications fiscaux portant sur l'exercice sur 2008.

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