Matériaux de Construction Chapitre2-Ciments
Matériaux de Construction Chapitre2-Ciments
Matériaux de Construction Chapitre2-Ciments
Sommaire du chapitre 2
2.1. Introduction
2.6 Expériences
Exercices
2.1 Introduction
Le ciment est un produit moulu du refroidissement du clinker qui contient un mélange de silicates et d’aluminates
de calcium porté à 1450 – 1550 °C, température de fusion.
Le ciment usuel est aussi appelé liant hydraulique, car il a la propriété de s’hydrater et de durcir en présence d’eau
et par ce que cette hydratation transforme la pâte liante, qui a une consistance de départ plus ou moins fluide, en un
solide pratiquement insoluble dans l’eau. Ce durcissement est dû à l’hydratation de certains composés minéraux,
notamment des silicates et des aluminates de calcium.
L’expression de «pâte de ciment durcissant» sera utilisée pour désigner la pâte de ciment dans la transformation
d’un état plus ou moins fluide en un état solide.
bicalcique dont une partie se transforme en silicate tricalcique dans la mesure où il reste encore du CaO non
combiné.
A la sortie du broyeur, le ciment a une température environ de 160 °C et avant d'être transporter vers des silos de
stockages, il doit passer au refroidisseur à force centrifuge pour que la température de ciment reste à environ 65
°C.
2. Le problème des poussières. Ce problème est rendu d’autant plus aigu, que les pouvoirs publics, très
sensibilisés par les problèmes de nuisance, imposent des conditions draconiennes. Ceci oblige les
fabricants à installer des dépoussiéreurs, ce qui augmente considérablement les investissements de la
cimenterie.Les dépoussiéreurs sont constitués de grilles de fils métalliques portés à haute tension et sur
lesquels viennent se fixer des grains de poussière ionisée. Ces grains de poussière s’agglomèrent et sous
l’action de vibreurs qui agitent les fils retombent au fond du dépoussiéreur où ils sont récupérés et
renvoyés dans le four. En dehors des pannes, ces appareils ont des rendements de l’ordre de 99%, mais
absorbent une part importante du capital d’équipement de la cimenterie.
3. Le problème de l’homogénéité du cru est délicat. Nous avons vu comment il pouvait être résolu au moyen
d’une préhomogénéisation puis d’une homogénéisation.
Les calcaires sont considérés comme un des constituants principaux du ciment. Ils doivent présenter une
proportion de carbonate de calcium CaCO3 supérieure à 75% en masse.
Laitier granulé de haut fourneau:
Le laitier est un sous-produit de l'industrie métallurgique ayant des propriétés hydrauliques. Il est obtenu par
refroidissement rapide (trempe) de certaines scories fondues provenant de la fusion du minerai de fer dans un haut
fourneau.
Cendres volantes (V ou W):
Elles sont les produits pulvérulents de grande finesse, provenant du dépoussiérage des gaz de combustion des
centrales thermiques. On distingue:
Les cendres volantes siliceuses (V) qui ont des propriétés pouzzolaniques;
Les cendres volantes calciques (W) qui ont des propriétés hydrauliques et parfois pouzzolaniques.
Schistes calcinés:
Ce sont des schistes que l’on porte à une température d’environ 800 °C dans un four spécial. Finement broyés, ils
présentent de fortes propriétés hydrauliques et aussi pouzzolaniques.
Fumée de silice:
Les fumées de silices sont un sous-produit de l’industrie du silicium et de ses alliages. Elles sont formées de
particules sphériques de très faible diamètre (de l’ordre de 0,1 µm). Pour entrer dans la composition d’un ciment
en tant que constituant principal, elles doivent être présentes pour au moins 85 % (en masse). Les fumées de silices
ont des propriétés pouzzolaniques.
Fillers:
Ce sont des “constituants secondaires” des ciments, donc ils ne peuvent jamais excéder 5 % en masse dans la
composition du ciment. Ce sont des matières minérales, naturelles ou artificielles qui agissent par leur
granulométrie sur les propriétés physiques des liants (maniabilité, pouvoir de rétention d’eau).
La proportion (en masse) des différents constituants est indiquée dans le tableau 2.2. Les constituants marqués
d’une étoile (*) sont considérés comme constituants secondaires pour le type de ciment concerné; leur total ne doit
pas dépasser 5%. (Les fillers sont considérés comme des constituants secondaires).
Tableau 2.2: Désignation des différents types de ciment en fonction de leur composition
Tableau 2.4: Limite des classes et sous classes de résistances ( nouvelle norme AFNOR)
En fonction de leur classe de résistance, les normes spécifient un temps de prise minimum qui est, à la température
de 20 ºC, de:
1 h 30 pour les ciments de classes 35 et45.
1 h pour les ciments des classes 55 et HP.
Il est à noter que pratiquement tous les ciments ont des temps de prise largement supérieurs à ces valeurs
minimales, l'ordre de grandeur étant de 2 h 30 à 3 h pour la majorité des ciments.
2.5.2 Le durcissement
C’est la période qui suit la prise et pendant laquelle se poursuit l’hydratation du ciment. Sa durée se prolonge
pendant des mois au cours desquels les résistances mécaniques continuent à augmenter.
Comme le phénomène de prise, le durcissement est sensible à la température, ce qui conduit notamment en
préfabrication, à chauffer les pièces pour lesquelles on désire avoir des résistances élevées au bout de quelques
heures.
Prise et durcissement des constituants du clinker:
Pour mieux comprendre les propriétés des ciments portland, il est intéressant d’étudier comment réagit en présence
d’eau chacun des constituants anhydres du ciment pris isolément.
Tableau 2.5: Le comportement et le dégagement de chaleur des constituants du clinker
LE graphique ci-dessous montre le développement des résistances dans le temps des constituants purs du ciment
portland.
fig 2.8: Le développement des résistances dans le temps des constituants purs du CP.
Dans une poudre de ciment portland en contact avec l’eau, l’aluminate tricalcique (C 3A) réagit en premier, se
dissous et se recristallise. Vient ensuite la réaction d’hydrolyse, de l’alite-Silicate tricalcique (C 3S) forme autour
des grains une pellicule de gel et met en même temps des ions Ca 2+ en solution. L’hydrolyse et la recristallisation
de (C3A) sont rapides. Cette activité est si grande qu’il faut la retarder car elle conduirait à des prises trop rapides
et rendrait le liant inutilisable sur chantier.
Evolution physico-chimique de la pâte de ciment:
En gâchant le ciment avec l’eau, on obtient une pâte dans laquelle l’eau entoure chaque grain de ciment en formant
un réseau capillaire. Les composés anhydres du ciment sont alors attaqués en surface par l’eau pour produire des
composés hydratés. Dans le cas des silicates de calcium C 3S et C2S, la chaux hydratée se dissout et il se dépose des
cristaux de Ca(OH)2 en plaquettes hexagones alors que les silicates de calcium hydratés forment un gel composé
de fines aiguilles à la surface du ciment. Ces aiguilles se développent en dimension et en nombre tout en réduisant
les interstrices capillaires entre les grains. Quand les aiguilles entre les grains de ciment se rapprochent, la pâte
devient plus raide. Cette rigidité est au début faible et peut encore être facilement détruite mécaniquement. C’est le
début de la prise.
Après quelques heures, les interstrices capillaires sont partiellement comblées par le gel. La pâte de ciment
acquiert une certaine résistance. C’est le durcissement qui commence. La résistance continue à croître à mesure
que le gel devient plus compact, d’une part, parce qu’il y a un accroissement de la cohésion entre les aiguilles et
accroissement du feutrage des aiguilles, d’autre part, parce qu’il se formerait des joints de soudure entre les
aiguilles de tobermolite des divers grains de ciment.
Dans les pâtes de ciment durcies, il reste de ce fait toujours des grains de ciment non hydratés.
L’hydratation des grains de ciment continue non seulement des mois, mais des années durant, pour autant que le
gel soit entouré
d'eau, car le gel de
tobermolite ne peut se
former qu’en
présence d’eau.
Les réactions d’hydratation du ciment Portland sont très complexes. Nous ne considérons que les quelques-unes
utiles à connaître pour mieux comprendre les propriétés des ciments portlands.
La surface massique de ciment étudié n’est pas mesurée directement, mais par comparaison avec un ciment de
référence dont la surface massique est connue. Il s’agit de faire passer un volume d’air connu au travers d’une
poudre de ciment. Toutes choses étant égales par ailleurs, plus la surface massique de cette poudre est importante
et plus le temps t mis par l’air pour traverser la poudre est longue: Dans les conditions normalisées décrites, la
L'appareil utilisé pour déterminer la finesse de mouture de ciment est appelé «Perméabilimètre de Blaine». Cet
appareil est schématisé sur fig 2.11. Il se compose pour l’essentiel d’une cellule dans laquelle est placé le ciment à
tester et d’un manomètre constitué d’un tube en verre en forme de U rempli, jusqu’à son repère inférieur (n° 4)
d’une huile légère. La cellule est équipée d’une grille en sa partie inférieure. Un piston sert à tasser le ciment dans
la cellule sous un volume V défini.
2.5.4 Le retrait
La pâte de ciment se rétracte dans l'air sec (alors qu'au contraire elle gonfle dans l'eau), ce phénomène se
poursuivant dans le temps et ceci pendant des durées d'autant plus longues que les pièces sont massives. C'est le
retrait qui est cause des fissures que l'on observe dans des pièces en béton.
Le retrait avant prise dû essentiellement à la perte prématurée d'une partie de l'eau de gâchage par
évaporation et dont l'amplitude est dix fois celle du retrait hydraulique classique. Ce retrait qui provoque
des contraintes de traction supérieures à la résistance du béton à la traction, qui est alors pratiquement
nulle, se traduit par l'apparition, à la surface du béton encore plastique, de grosses crevasses peu profondes,
pouvant être refermées par talochage,
le retrait hydraulique, qui découle d'une part de la contraction Le Chatelier (le volume des hydrates est
inférieur au volume des constituants de départ) et d'autre part du retrait de dessiccation (contraction au
séchage), est de l'ordre de 0,2 à 0,4 mm/m pour les bétons. Dans le cas de béton à faible rapport E/C, la
dessiccation d'origine "endogène" (consommation de l'eau de gâchage pour hydratation) peut être
prépondérante sur la dessiccation par échange avec le milieu externe,
Le phénomène de prise du ciment s'accompagne d'une réaction exothermique dont l'importance dépend de
différents paramètres, en particulier:
la finesse de mouture: plus le ciment est broyé fin, plus la chaleur d'hydratation est élevée
la nature des constituants: les ciments CPA comportant presque exclusivement du clinker dégagent plus de
chaleur que des ciments avec constituants secondaires
la nature minéralogique du clinker: plus les teneurs en aluminate tricalcique (C3A) et silicate tricalcique
(C3A et C3S) sont élevées, plus la chaleur d'hydratation est forte
la température extérieure.
2.6. Expériences
poudre de ciment. Toutes choses étant égales par ailleurs, plus la surface massique de cette poudre est importante
et plus le temps t mis par l’air pour traverser la poudre est long. Dans les conditions normalisées décrites, la
Avec une poudre étalon de surface spécifique et de masse volumique connues, opérer selon le processus décrit à
l’article précédent.
Calculer k en appliquant la formule fondamentale:
La valeur adoptée sera la moyenne arithmétique résultant de trois prises d’échantillons différentes.
La pâte est alors rapidement introduite dans le moule tronconique posé sur une plaque de verre, sans tassement ni
vibration excessifs. Il faut enlever l’excès de pâte par une mouvement de va-et-vient effectué avec une truelle
maintenue perpendiculairement à la surface supérieure du moule. Puis l’ensemble est placé sur la platine de
l’appareil de vicat.
Quatre minutes après le début du malaxage, l’aiguille est amenée à la surface de l’échantillon et relâchée sans élan
( sans vitesse ). L’aiguille alors s’enfonce dans la pâte. Lorsqu’elle est immobilisée ( ou après 30 s d’attente ),
relever la distance d séparant l’extrémité de l’aiguille de la plaque de base.
Recommencer l’opération à des intervalles de temps convenablement espacés ( ~ 10-15 mn ) jusqu’à ce que d=
4mm ± 1mm.
Cet instant mesuré à 5 mn près est le temps de début de prise pour le ciment concerné ( étudié )
La pâte est alors rapidement introduite dans le moule tronconique posé sur une plaque de verre, sans tassement ni
vibration excessifs; Il faut enlever l’excès de pâte par une mouvement de va-et-vient effectué avec une truelle
maintenue perpendiculairement à la surface supérieure du moule. Puis l’ensemble est placé sur la platine de
l’appareil de vicat.
Quatre minutes après le début du malaxage, la sonde est amenée à la surface supérieure de l’échantillon (moule
tronconique ) et relâchée sans élan . La sonde alors s’enfonce dans la pâte. Lorsqu’elle est immobilisée ( ou après
30 s d’attente ), on mesure la distance d séparant l’extrémité de la sonde et de la plaque de base.
Si ( d ) = 6mm ± 1mm, on dit que la consistance de la pâte étudiée est normalisée. ( Consistance
normalisée ).
Si ( d ) n’atteint pas cette valeur ( c.a.d. d >7 mm ou d < 5mm ), il convient de refaire l’essai avec une
valeur différente du rapport E/C jusqu’à atteindre la valeur recherchée de la consistance.