Chaînes de Solides Et Hyperstatisme PDF
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1. Introduction
Afin de prévoir les performances d'un système, il est nécessaire de définir plusieurs grandeurs caractéristiques qui
lui sont propres; par exemple, on a analysé la loi entrée sortie géométrique/cinématique (obtenue par fermeture
géométrique/cinématique) ainsi que les conditions d'équilibre du mécanisme (modélisation des actions
mécaniques et Principe Fondamental de la Statique). Ces méthodes d'analyse mettent toutes deux en place des
systèmes d'équations pour lesquels il faut se poser la question concernant l’existence d’une solution unique avant
de tenter leur écriture et leur résolution.
Dans ce qui suit, nous allons répondre à cette question en effectuant une analyse des chaînes de solides. Pour
cela, on va définir la notion de mobilités d'un système et de degré d’hyperstatisme. Cette étude va permettre
de justifier le choix des liaisons, ou bien encore d’effectuer un nouveau choix de modélisation des liaisons dans
un projet de mécanisme.
Tout ceci aura une incidence directe sur la conception des guidages dans les mécanismes ainsi que dans leur
cotation et fabrication.
Approche cinématique:
Le torseur cinématique de la liaison équivalente {Véqu } doit être compatible avec
tous les torseurs cinématiques des laisons Li , i=1..n, entre les pièces 1 et 2, ce qui
signifie :
i 1..n, Vequ 1/ 2 VLi 1/ 2
Approche statique:
Le torseur d'action mécanique transmissible par la liaison équivalente entre 1 et 2, noté Tequ 1 2 , est obtenu
par :
T 1 2 T 1 2
n
equ Li
i 1
Remarque : Cette relation se déduit de l’isolement de (2).
Approche cinématique:
Par écriture de la relation de composition des torseurs cinématiques,
on obtient pour le torseur cinématique équivalent de la liaison L0n
entre les solides S0 et Sn écrit au point M :
Vequ V S j / S j 1 V Sn / S1
n
j 2
Approche statique:
Le torseur d'action mécanique transmissible de la liaison équivalente Tequ 1 n doit être compatible avec
tous les torseurs d'action mécanique transmissible des liaisons Li , i=1..n, entre les pièces 1 et n, ce qui signifie :
i 1..n 1, Tequ 1 n TLi i i 1
Exemple classique de système en chaîne ouverte: bras de robot Ericc 3
Une chaîne est dite fermée lorsque son graphe de structure présente une boucle.
On dit de cette chaîne qu’elle est simple car elle ne présente qu’une seule et unique
boucle.
l N 1
Définition
Le degré de mobilité m caractérise le nombre de mouvements indépendants d’un mécanisme.
L’analyse des mobilités interne et utile se fera donc tout naturellement à partir d’une étude cinématique de la
chaîne complexe de solides.
Calcul de la mobilité
Le degré de mobilité d’un mécanisme correspond au nombre d’inconnues cinématiques que l’on ne peut
pas déterminer avec la ou les fermetures cinématiques.
Définition
Un modèle de système est dit isostatique si h=0. Dans ce cas il est possible de
déterminer la totalité des inconnues de liaison en appliquant à chaque pièce le PFS.
Remarque : chaque inconnue de liaison non déterminable par le PFS est un degré d’hyperstaticité (h>0).
- le nombre d’équations indépendantes obtenues en appliquant le PFS à chaque solide (sauf le bâti), soit le
rang rS associé au système linéaire constitué de ES 6( N 1) 6n équations, avec N le nombre de
solides du système et n. le nombre de solides sans le bâti.
On appliquera cette méthode sur un exemple très simple car cette méthode est relativement lourde en terme de
calcul et aussi fastidieuse en terme d’analyse.
En étudiant les équations qui traduisent l'équilibre d'un système et en appliquant le théorème de l'énergie
cinétique, on trouve une dualité entre les études statique et cinématique d'un mécanisme.
Or h I s rs donc m h Es I s
Finalement on a la relation : h I s m 6n
l l
On peut obtenir une relation avec Ic sachant que : I s nsi (6 nci ) 6l I c
i 1 i 1
D'où : h 6l I c 6n m 6(l n) m I c
Finalement on a la relation : h 6 m I c
Ces relations permettent de déterminer rapidement le degré d'hyperstatisme d'un mécanisme après avoir
déterminé son degré de mobilité.
h 3 m I C et h I S m 3n
3.4 Bilan
Le tableau ci-dessous résume les résultats énoncés pour les chaînes simples fermées constituées de n+1 solides
dont le bâti.
Équations Ec 6 E s 6n
Équations indépendantes rc rs
Mobilité m I c rc m E S rS
h I s rs
Hyperstatisme h 6 m I c h I s m 6n
Remarque : Pour les mécanismes plans, ce bilan est encore valable si on remplace dans toutes les expressions 6
par 3.
On définit donc :
- la mobilité interne : si l’on imagine que l’on prend chaque liaison indépendamment
l’une des autres, et qu’on vient actionner sur chacune d’entre elles, chaque mouvement
possible par la liaison, on ne peut trouver aucun mouvement qui n’engendre aucune
modification de la loi entrée sortie.
Ou, dit autrement : on bloque la ou les mobilités utiles et on regarde si des
mouvements sont encore possibles.
Pour déterminer les actions mécaniques non calculables une étude statique complète est nécessaire, elle peut être
très longue.
Pour faire un montage, il faut être capable de fermer la (ou les) boucle(s).
Pour illustrer ce propos sur une chaîne fermée simple, la démarche consiste à « briser » artificiellement un solide,
puis à essayer de repositionner les 2 parties en face l’une de l’autre afin de réaliser la liaison encastrement. Ceci
consiste à positionner le solide 2 sur le solide 1 via la liaison L 12, puis le solide 3 sur le solide 2 via la liaison L23… et
on arrive au solide 0 positionné sur le solide N via la liaison L N0.
Deux cas peuvent alors se produire :
- soit le nombre de mobilité des liaisons en série vaut 6: il est alors possible de bouger comme on le
souhaite le solide 0 dans l’espace, et donc de le positionner parfaitement par rapport au solide 1 (on peut
« recoller » sans problème les deux morceaux même si les pièces intermédiaires ont des défauts issus des
opérations de fabrication),
- soit le nombre de mobilité de la liaison en série est inférieur strictement à 6. Dans ce cas, à cause des
défauts de fabrication des pièces intermédiaires et des contraintes géométriques, le solide 0 ne peut pas se
retrouver dans la bonne position par rapport au solide 1.
Pour éviter les problèmes de montage dans le cas d'un modèle de système hyperstatique, technologiquement :
- soit on déforme les pièces lors du montage, ce qui a pour effet d’induire des contraintes internes au sein
des pièces et d’augmenter les efforts de contact dans les liaisons (les calculs sont faits en modélisant les pièces par
des solides déformables et nécessitent la connaissance des défauts de fabrication). On dit que le système est plus
rigide.
- en faisant de l’appairage (mesurer les pièces et monter ensemble les pièces de dimensions proches),
5. Liaisons composées
5.1 Rappel
Le degré d’hyperstatisme peut être interprété comme le nombre de conditions géométriques à imposer dans un
mécanisme pour le rendre isostatique. On retiendra les analogies suivantes :
Montage envisagé
La liaison équivalente au guidage en rotation est une liaison pivot d’axe (AB). Celle-ci est réalisée par l’association
classique en parallèle de deux roulements à billes à gorges profondes.
Ce fort hyperstatisme interne peut être réduit en appliquant une modélisation plus fine des éléments roulants.
- Les roulements à rouleaux ainsi que les roulements à aiguilles rotulent peu ; de ce fait les conditions
d’adoption d’un modèle à rotulage sont plus restrictives (nécessité d’avoir peu de déformation sous charge
et de faibles défauts de coaxialité).
En tenant compte de ces règles élémentaires, on peut proposer la modélisation au second degré suivante :
Cet isostatisme interne permet donc d’être insensible (dans la limite des angles de rotulage des roulements) aux
défauts géométriques lors de la fabrication ou bien encore à la déformation sous charge des pièces comme le
montre les deux schémas ci-dessous :
On rappelle notamment que l’on est en mesure de calculer les efforts de contact dans les deux éléments roulants
en vue de leur dimensionnement.
Conclusion
En conclusion, ce type de montage sera dit non auto-contraint au montage et il permettra des
tolérances de cotation plus larges (et sera donc plus économique).
Remarque :
Le calcul du degré d’hyperstaticité peut s’écrire : h = IS – ES + m ou encore h = IS – (ES - m)
Dans le cas des liaisons composés ne faisant apparaitre que deux classes d’équivalence cinématique, le terme E S - m
sera égal aux nombres d’inconnues statiques de la liaison équivalente à réaliser.
Il vient donc :
h=2+3–5=0
En reprenant la méthode vue précédament, on définit les contraintes géométriques en prenant comme liaison de
travail, par exemple, la liaison pivot.
x0 0 Vx*30
*
V
*
On a : LB 0 0 et donc VLB y 30 Vy 30
*
.La liaison en A ne permet pas d’avoir les
0 0 * *
B x ,y ,z z 30 Vz 30 B x ,y ,z
*
mouvements Vy 30 et Vz *30 indépendamment l’un de l’autre. Il en résulte donc la nécessité d’une spécification
géométrique de coaxialité des deux portées de roulements comme indiqué ci –dessous.
Intention de cotation :
On pourra en déduire deux types de spécifications possibles pour traduire l’exigence de coaxialité ci-dessus :
- une spécification de position de type coaxialité avec référence sur les portées des roulements à rouleaux
à contact oblique
Ou
- une spécification de forme de type rectitude en Zone Commune (ZC). Elle est donnée ici à titre indicatif
et doit être utilisée si une des portées de roulement n’est pas à privilégier par rapport à l’autre. Ce qui n’est
pas le cas de ce montage.
ZC
ZC
Conclusion
Cette solution sera contraignante et plus onéreuse, mais assurera une plus grande rigidité.
Cette solution sera dite auto-contrainte par les défauts dès le montage.